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SPECIAL " FERIA DE LA MADELEINE 2008", A MONT DE
MARSAN |
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MONT DE MARSAN : « LE DERNIER TRAMWAY ! »
« Rafaelillo » coupe
deux oreilles au sixième Miura.
21 Juillet : En suivant la Miurada de Pamplona, le 13 Juillet, devant
leur télévision, les Aficionados Montois devaient se frotter les mains :
exactement sept jours après, Mont de Marsan accueillait le même cartel :
Six toros de Miura, pour Fundi, Padilla et Rafaelillo.
Ils avaient bien raison… La corrida avait été « un
puits sans fin » d’émotion et de bravoure, surtout du côté des hommes.
En une semaine, ces trois fiers guerriers n’avaient pu décider d’un coup
de « plier les cannes » et signer ensemble la Paix des Braves…
Ils avaient bien raison… d’espérer, les Montois…
Hélas, ce n’était pas les mêmes Miuras, et les toreros
n’avaient pas la même « folie Sanferminera ». Ce petit oubli, pourtant
d’importance, nous aura valu une déception majeur, un peu comme lorsque
l’on part en goguette, un samedi soir, alors que la plus jolie, la plus
gentille des filles nous a posé un gros lapin… D’entrée, le cœur n’y est
pas et l’on erre, de ci de là… en attendant « le dernier tram » !
Et Dieu sait si « l’on a erré », ce dimanche
d’ouverture, au Plumaçon… Exactement « durant cinq toros »…
Un peu comme en l’ancienne Pigalle, où chaque cabaret
faisait tout pour accrocher les passants, les Miuras sont sortis
« beaux »… sur la première photo. Mais la première seulement… Chaque
fois on se la promettait belle, pensant « que celui-ci, enfin… » allait
tenir debout, gardant intactes ses grandes cornes et furieuse sa
« race » légendaire. Hélas, on les passa en revue, les cinq, et cinq
fois le moral en prit un coup… comme cinq fois on entre dans un de ces
cabarets aux rutilantes lumières, aux aguichantes photos, pour découvrir
des murs délabrés, une ambiance « vulgairissime », avec du champagne
chaud, très cher, servi par des serveuses borgnes… ou louches.
Bref « the big déconvenue » !
Du coup, la soirée plongeait à pic, et l’on continuait
d’errer un peu, en attendant presque avec impatience, « le dernier
tram ! » Ce dernier tramway… nommé désir !
Et c’est là que s’est produit le petit miracle : Un toro, qui
tient debout, et un torero… qui tient ses promesses…
Non, ce ne fut pas le Fundi, revenant de blessure et
mal servi par le sort, qui ne put que longuement s’escrimer, non sans
avoir permis que son second fût assassiné en une pique… qui en valait
bien cinq. Non, ce ne fut pas le Padilla « pas maravilla du tout ! »,
utilisant tout son arsenal de « grosses ficelles » pour attirer les
bravos d’un public qui l’avait, d’entrée, « à la bonne »… Au moment « du
dernier tram », il n’en fut pas de même, et Padilla essuya des sifflets
de sortie qu’il « aguanta » beaucoup mieux que ses deux toros, avec un
sourire et un geste qui disaient à quel point le courroux montois lui
était « équilatéral ».
Non ! Le petit miracle s’appela Rafaelillo, dont la
sortie Pamplonaise avait déjà marqué les esprits. A n’en pas douter,
Mont de Marsan lui donnera l’occasion de quelque nouvelle page de pub.
Avouez que « San Fermin et Santa Magdalena »… font un couple
magnifique !
Lorsque sortit « Habilidoso », toro castaño sardo, le
petit géant de Murcia partit à l’assaut en deux largas à genoux qui
disaient bien ses intentions. Le toro fit un bon tiers de piques (il y
aurait pu en avoir d’autres, au cours de la tarde) et tint debout,
venant de loin, gardant du souffle et restant « muy Miura ». Cette fois,
le torero se hissa à la hauteur du toro… et de l’événement… Ce fut une
faena vibrante et courageuse, close d’un coup d’épée « royal »,
transformant d’un coup la rogne et la grogne en belle euphorie… Ouf !
Ainsi se terminait une première de feria où l’on voit
bien que l’ambiance en la plaza n’est pas revenue à la sérénité. Il est
vrai que la faiblesse des Miura (accentuée peut-être par des blessures
visibles - 1 et 5èmes), l’aspect lamentable de certaines armures et des
premiers tiers « sabotés », en des mono-piques, « traseras » et
interminables (en particulier aux 4 et 5èmes), n’étaient pas faits pour
ramener la paix sur les gradins…
Attendons et espérons… Mont de Marsan est une grande
feria, et une grande plaza. Donc, il se passera forcément quelque chose…
avant le dernier tramway !
Dimanche 20 Juillet – MONT DE MARSAN – 1ère
corrida de la Madeleine – Plaza pleine – Tarde nuageuse, agréable : Six
toros de Miura, en général bien présentés, dans le type de la casa,
longs, hauts et correctement armés… à la sortie. Plusieurs toros « se
encampanaron », s’arrêtant, la tête haute dressée, défiant les gradins…
Beaucoup « rématèrent » durement aux burladeros, « s’explosant » les
cornes à un degré « des plus alarmants ». Hélas, toute la corrida fut
marquée par la faiblesse, notamment chez le premier, quasiment invalide.
Les autres « voulurent » charger, mais finirent par s’affaler
vilainement, à un moment ou un autre de la faena. A la pique, on
déplorera cette maladie du « mono puyazo », interminable, en particulier
au quatrième (purement scandaleux !) et au cinquième. Les 2ème, 4ème,
5ème et 6ème poussèrent bravement, à un moment de
l’intense châtiment. A la muleta, on gardera le grand allant du
dernier, noble et fort, tandis que les deux de Padilla, violents et
malins, se montrèrent les plus compliqués, d’autant que jamais dominés.
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El Fundi : Silence et Ovation après
avis – Revenait de blessure, raison pour laquelle, peut-être, il ne
banderilla pas (il n’avait pas banderillé, non plus, à Pamplona).
Le Madrilène connut journée grise, longue, laborieuse,
ses deux longues faenas se trouvant gâchées par la faiblesse de ses
adversaires. Il essaya longuement de tenir debout son premier, mais le
mit par terre dès qu’il baissa d’un centimètre la palo de sa muleta.
Fundi, le poderoso, n’est pas fait pour jouer les infirmiers, surtout
devant un Miura. Pinchazo et entière « coup de poing ». Sifflets au toro
et respect au torero.
On le respectera moins pour avoir laissé le quatrième
subir une pique interminable, qui en valait bien quatre… Le toro fléchit
à plusieurs reprises, au cours d’une longue faena où le Madrilène
chercha distance et hauteur de muleta « adéquates », au point de tirer
quelques bons muletazos, sur chaque main. Le bon public ovationna après
ce trasteo laborieux et une entière en force. Pero eso no fue « Fundi !!! »
Juan Jose Padilla : Division et
Forte Division – Partit fort en accueillant le deuxième par bonne larga
à genoux et capeo correct. Le toro poussa dur, en la première partie de
la pique, et en sortit.. très affaibli. Après un quite par faroles
invertis, Padilla banderilla sans grande gloire et se mit à patiner,
d’entrée, devant un toro qui chargeait un peu rebrincado, jouant du
hachazo et autres coups de tête méchants. Sur un violent retour, Padilla
se blesse à la main gauche (rapidement « strappée ») et repart au
combat… avec circonspection. Sans aucun dominio, se faisant menacer,
malgré ses facultés physiques et les grosses ficelles du métier, Padilla
subit un gros échec, clos en trois voyages.
Le cinquième fut assassiné à la pique, Padilla s’en
prenant à la présidence pour avoir changé le tiers sans sa demande,
alors que le picador revenait du centre de la plaza en murmurant bien
haut « esta picado ». Vexé, le Jerezano « s’employa » à bien banderiller,
la deuxième paire étant « celle de la soirée ». Ensuite, ce fut un
nouvel échec, à demi caché par des recours tels que demi passes en
gagnant la queue, longs cites grandiloquents où l’on sait que le toro ne
va pas charger, et desplantes faussement vainqueurs. Il est vrai que le
toro, dont les cornes ne ressemblaient plus à rien, ne chargeait pas, se
défendant violemment sur place. Heureusement, le « Cyclone » à bout de
souffle en termina rapidement, ce qui lui évita une probable bronca.
Rafaelillo : Applaudissements et
Deux oreilles – Aurait probablement coupé une oreille au troisième, s’il
ne l’avait « pinché » deux fois, et descabellé « longuement
trifouillé », après une lame courte en bonne place. Sa faena, peut-être
trop longue, allant de mas a menos, en sa dernière partie gauchère,
avait connu de très bons moments, notamment sur la droite, face à un
toro peu piqué, noblon et chargeant bien, malgré une vilaine chute, en
plein trasteo. Rafaelillo montra là courage et poder, en une faena
« virile », allègre, bien reçue d’un « grand public », surpris… qui
attendait surtout Fundi et Padilla.
La surprise tourna à l’enthousiasme, devant le dernier
de la soirée, « Habilidoso », toro important, qui se battit bravement à
la pique (désarçonnant son cavalier) et arriva plein d’allant à la
muleta. Rafaelillo, qui l’avait reçu par deux largas à genoux, monta une
faena pleine de force et de courage, citant de loin, « montrant » le
toro, sans réellement le dominer, le Miura n’oubliant jamais de remater
durement par le haut, notamment sur des pechos doublés, souvent
compromis. Longue faena, vaillamment dessinée, qui alla « a mas »,
faisant la quasi unanimité sur des gradins jusque là privé
« d’émotion-passion ». Unanimité qui se fit « totale » et enthousiaste,
après un gros coup d épée, entrant « à fond », qui roula le Miura en
quelques instants. Très rapidement, deux mouchoirs tombèrent au palco,
et Rafaelillo, radieux, ouvrit la première « grande porte » d’une feria
que l’on espère… « de la réconciliation ».
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MONT DE MARSAN : PAUVRES « VALENCIANOS » !
Daniel Luque sort a hombros
22 Juillet : Il s’appelait « Valenciano » et devait
être lidié, en quatrième, par… Enrique Ponce, Valenciano de Chiva. Comme
quoi le destin fait parfois bien les choses.
Du moins… « faisait » bien les choses !
Le toro, une bête magnifique, « montada »,
cambrée vers le haut, fit une sortie spectaculaire. Au burladero, Ponce
songeait probablement qu’il avait là le toro « du desquite ». En effet,
le premier de la tarde, toro « guapo » lui aussi, mais très
problématique, lui avait valu un échec et une méchante voltereta au
moment de l’épée…Double douleur !
Ce « Valenciano » quatrième galopait
« franc » et pouvait lui donner l’occasion du rachat. Hélas, « Valenciano »
galopa si franchement qu’il alla se fracasser dans le burladero de
matadors, et s’écroula, agonisant. « Se desnuco ! » Tristesse infinie de
voir la tête du magnifique animal doucement se coucher sur le sable,
tandis que son corps est déjà mort. La puntilla abrégea toutes les
peines.
Ce fut « un moment » de cette deuxième corrida de la Madeleine. Le
plus triste !
Il y en eut d’autres, bien sûr… Les
moments heureux, avec le triomphe de Daniel Luque, qui augure bien de la
saison « Française » du fin torero de Gerena. Toreo garanti « pur
Sévillan », sachant « marcher avec le toro », ouvrir et clore les séries
fondamentales par des adornos qui fleurent bon la Giralda. Mais il peut
encore mieux faire ! A suivre, Luque !
D’autres jolis passages, grâce à un Juan
Bautista, sobre et torero, signant de deux bons coups d’épée son passage
au Plumaçon. Ca et là quelques détails d’Enrique Ponce, très malchanceux
au sorteo. En effet, après la fin tragique et prématurée de « Valenciano »,
le Valenciano dut affronter le sobrero de Charro de Llen, très sérieux,
puissant, qui passa de violent à tardo, de tardo à « grattant le sol »,
puis à « reculant » pour finir par « chanter » sa qualité de manso
aquerenciado en terrains de toril. Vaya pues ! Ponce alla l’y
poursuivre, après avoir brindé au public, comme un novillero « rabioso »,
et ne s’avoua vaincu qu’après sept pinchazos… Pauvre Ponce ! Pauvres
Valencianos !
Et puis des moments « franchement pénibles ! » Quelle tension !
Quelle haine, parfois, dans cette plaza ! Mont de Marsan ressemble trop
souvent à une cocotte minute qui siffle beaucoup et dont on se demande
si le couvercle est bien serré… En plusieurs instants de la corrida, des
gestes et des paroles ont failli provoquer de gros incidents dans le
public… Outre les habituels contestataires, il est une large gamme « de
cons ! » (excusez moi !) dont certains sont connus, qui semblent trouver
plaisir à « détruire » systématiquement, ne perdant aucune occasion de
brailler leur bêtise. Certains d’ailleurs, qui ne sont pas Montois,
devraient peut-être souffler dans le ballon, avant de monter au tendido…
(pas vrai monsieur Michel ?) Interjections, invectives, insultes
échangées, les « ta gueule » volant de l’ombre au soleil et
réciproquement… Ceci n’est pas de l’Aficion ! C’est de la bêtise et de
la pure « mala ostia »… le tout, souvent « bien arrosé » !
Enfin, un moment « inédit » : Antonio
Saavedra, grand piquero d’Enrique Ponce, se fit basculer par le Charro
de Llen et, depuis l’estribo, continua à piquer, défendant ainsi sa
propre vie et son cheval. Certains ne comprirent pas, qui sifflèrent.
Une fois le danger passé, le cheval redressé, Ponce fit un quite par
delantales dont le remate fut violemment contesté par le toro.
Cependant, le Valenciano demanda le changement, qui lui fut accordé.
Y a-t-il eu « connivence » ou pas ? Le
picador pensait il que son maestro s’était trompé, laissant le toro
« trop cru » ?– Allez savoir… Mais alors qu’il feignait prendre le
chemin du retour, après la sonnerie du changement, Saavedra « appela »
le toro, pour un puyazo que tous auraient pensé « de défense » sur
charge intempestive du toro… Ce ne fut pas le cas, et le picador voulut
exécuter là quelque « basse œuvre ». Mal lui en coûta puisque le toro
lui infligea un nouveau batacazo, en force, dont Saavedra se releva,
furieux, sortant sous les sifflets et faisant même « le doigt » en
passant le porton du patio. Un geste et une attitude qui ne
correspondent pas à ce grand professionnel, ni cette « buena persona »
qu’est Antonio Saavedra. Comme quoi, l’ambiance est « chaude », à Mont
de Marsan…à tous les étages !!!! Parfois bien trop chaude !
Aficion ! « Aimer, savoir.. et
ressentir ! »
Aficion « Respect et convivialité »,
tout en sachant rester exigeant.
Aficion « Passion… dépassionnée ! »
Aficion… quand tu nous tiens !
Tiens nous bien, parce que… des
fois !!!!!
Lundi 21 Juillet – MONT DE MARSAN – 2ème corrida
de Feria – Deux gros tiers de plaza – Soleil et bleu : Six toros de
Torrestrella, dont le quatrième fut remplacé, après s’être tué net en
percutant un burladero, dès son premier galop.
Corrida en lot de « trois et trois »,
les 1, 4 et 6, plus montados, hauts et musclés, que les autres, bas et
plus ronds. Le sixième fut rapidement protesté pour quelque boiterie
passagère et un piton qui s’éclata vilainement au premier burladero. A
la pique, les Domecq ne rechignèrent pas, notamment le troisième, qui
prit bravement un énorme puyazo. Le premier fut « piqué repicoté » par
Quinta ; le deux prit un court châtiment, très « limpio » par Monnier.
Les deux derniers furent plus discrets au fer, tout en faisant leur
devoir. Le sobrero, un cinqueño de Charro de Llen, fut à l’origine du
premier tiers « à l’ancienne » conté plus haut. A la muleta, on
retiendra le troisième « Fresquito », noble et « suavon » ; et le
deuxième, avec plus de moteur. Soso le cinquième ; vite arrêté le
dernier ; violent, court et dangereux, le premier. Quant au Salmantino,
après avoir laissé quelques espoirs lors des deux premiers tiers… il
« chanta » vite sa condition : Manso aquerenciado en toriles.
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Enrique Ponce : Silence, et Silence après un avis –
A connu noire malchance en une plaza « qui ne lui réussit pas », malgré
quelque triomphe bien sonné.
Noire malchance et… beaucoup de chance !
En effet, le magnifique premier se révéla soudain un méchant « garbanzo »,
violent, court, tête toujours en haut. Ponce passa rapidement au pur
châtiment par en bas, et entra a matar. Le toro l’attendait, lui
infligeant une dure votereta dont le valenciano se releva, la taleguilla
« fendue » de haut en bas. Pas de mal, heureusement, mais une première
manche « douloureuse » pour le Valenciano, contresignée de cinq
descabellos. Dans les gradins, on rendait un « intempestif gueulard »
responsable de la cogida (Peu probable, même si « pénible » !)
Une autre douleur, probablement que
l’accident que quatrième, du nom de « Valenciano », foudroyé d’entrée,
au pied du burladero. Et puis, la troisième déconvenue : Le desquite
impossible, devant le sobrero de Charro de Llen, toro puissant, auteur
d’un premier tiers « musclé », dont le picador de Ponce fut à la fois
« victime » et total responsable.
Ponce « crut » en ce toro, et alla le
brinder « de verdad ». La faena débuta bien, par le bas et une bonne
ébauche à droite. Puis le toro se mit successivement à « tardear »
(retarder le déclenchement de sa charge), « escarbar » (gratter le sol),
« recular ! » (devinez !), avant de sortir « à l’envers » et filer aux
toriles, puis en barrières de soleil. Ponce l’y poursuivit, voulut l’en
sortir, puis finit par lui imposer quelques bonnes droitières,
vigoureusement closes au pecho. Hélas, le toro restant « tête droite »,
sans humilier, Ponce (qui n’avait pas bon souvenir de sa précédente
estocade) dut s’y reprendre à sept fois, avant une demie dans le haut,
scellée d’un descabello. Désolation Valenciana.
Juan Bautista : Une oreille et Ovation – S’est
montré très torero au capote, tout d’abord dans un bon quite par
chicuelinas, au premier, et grande réception au deuxième de la tarde.
Bon toro que ce « Mentecato », toro bajito, noble et répétant sa charge.
Bautista monta une faena « a mas », essentiellement droitière, très
propre, mais sans ce « sel », cette personnalité qui était la sienne,
l’an dernier. Bonne faena, limpia, close de bernaldinas « sans l’épée »,
clôturée d’une grande estocade, bien préparée (on songeait au recibir !)
et un descabello. Oreille « normale » !
Le cinquième également se montra noble,
mais fade, ne transmettant rien. Hélas, le matador, seulement aidé et
encouragé par Romero (où donc est Santiago ?), toréa très proprement,
mais sans rien dire. Encore une fois, une lame bien préparée pour une
récompense « normale », malgré les efforts consentis.
Daniel Luque : Deux oreilles et Ovation – A conquis
la plaza, « saupoudrant » de douceur Sévillane le chaud sable du
Plumaçon. A la cape, tout d’abord, avec une réception, courte et
moelleuse, close d’un remate très personnel. Le quite confirme la grande
impression. Puis vint la faena, faite de remarquable douceur et
« d’improvisations préparées », comme seuls « ceux d’en bas » savent
faire… Faena classique, templadita, dont les sommets furent « la
garniture » : Trincherazos, kikirikis, firmas, en début et fin de
trasteo, face à un toro noble, auquel il manquait peut-être un peu plus
de « voyage » pour que le tout atteigne le divin. Se jetant sur le
garrot, le jeune Sévillan de Gerena porta un gros coup d’épée qui
déclencha l’enthousiasme, après que « Fresquito » mourût en brave. Deux
oreilles, en juste proportion du précédent trophée.
Le sixième fut protesté, dès ses
premiers galops… qui furent les seuls. En effet, dès l’ouverture de
faena, le toro réduisit sa charge et c’est en un élégant « coup par
coup » que Daniel Luque tira quelques droitières, avant de porter une
estocade entière, vigoureuse, mais sans décomposer. Succès mérité d’un
jeune torero à découvrir, au cours de cet été… et qui peut encore mieux
faire (Voir la faena d’Aire sur Adour, en 2007).
Deuxième corrida intéressante, hélas
troublée par un « climat » parfois détestable, dans les gradins. Non
vraiment, la « réconciliation » n’est pas pour demain ! Triste !
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LA NOVILLADA DE MONT DE MARSAN :
« TOREER » ET « FAIRE DES PASSES »…
23 Juillet : Bien décevante, cette novillada matinale où, face à un
ganado bien présenté et encasté de Bucaré, les trois toreros ont un peu
« explosé », y compris celui qui est sorti a hombros.
On ne pourra en vouloir aux jeunes apprentis d’avoir
des hésitations et même de rendre copie presque blanche. Cependant, on
leur reprochera des airs de matamores, alors qu’ils sentent bien qu’ils
ont été mangés tout cru. « Peor par ellos ! » s’ils ne l’ont pas senti !
Par contre on sera bien plus dur envers leur entourage,
et l’on restera plus que jamais bien dubitatif au sujet des… « Ecoles ».
On en voudra pour preuve « la verdeur » des deux élèves d’Albacete, dont
le bilan matinal au Plumaçon témoigne des difficultés rencontrées. Tant
Jose Luis Rodriguez que Miguel Tendero, qui frôlèrent chacun les trois
avis et le toro « al corral », ont confirmé certains doutes émis lors de
la novillada du 14 Juillet à Bayonne.
Certes il y avait des difficultés, mais le cinquième
était « un grand toro », noble et encasté, répétant une charge qui
donnait de l’importance à la faena… Hélas, malgré ses efforts, pâle et
toujours « téléguidé » depuis le callejon, le jeune torero ne put jamais
lier plus de trois passes et pecho. En fait, il n’essaya même pas !
Et c’est bien là le plus grave ! Qu’il ait « essayé »
et qu’il ait « coincé » eut imposé un total respect ! Mais là, trois
derechazos et pecho...alors que le toro permettait des séries de cinq ou
six… en redemandant encore, en bon Buendia bueno qu'il était!!!
Le pire peut-être… les félicitations tombées du
callejon ! « Torerazo ! » entendait on, tandis que Tendero « rendait les
armes » devant le sixième… que son peon faisait charger, de loin, tandis
que le torero allait quérir épée… et conseils.
Lui a-t-on suggéré de citer son toro, « de plus
loin » ? - Même pas ! Du coup, Tendero, aussi déçu que totalement
dominé, « catastropha » bien vilainement sa conclusion avec les divers
aciers.
A tout prendre, on préférera Lamelas, qui tente tout,
en vrai novillero, « manque » plein de choses, mais « rentre dedans »,
avec pundonor, allant jusqu’à retirer trois fois des épées qu’il jugeait
médiocres.
Des passes, il y en eut « multitude », au cours de cette novillada. Le
peu de public présent en a-t-il quelque souvenir ?
- Peut-être quelques capotazos de Tendero… quelque pase
de pecho de Rodriguez… les plongeons « a portagayola » de Lamelas et
peut-être, sa façon de « faire la suerte », avec l’épée.
« Poca cosa… y mucha preocupacion por el futuro ! -
Digo yo! »
Mardi 22 Juillet – MONT DE MARSAN – Novillada de feria, en
matinée – Pauvre entrée, « l’ombre » étant bien garnie : Novillos de
Bucaré, très correctement présentés, sortant fort et « con codicia » au
capote. A la pique, ne firent guère d’étincelles, tardant à y aller,
pour pousser court et un peu limités en tout. Cependant, en Santa Coloma
qu’ils sont, beaucoup « remontèrent » à la muleta. Excellent au
troisième tiers, le cinquième.
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Alberto Lamelas : Une oreille ; et
Applaudissements après avis – Tenta de nombreuses choses, en novillero
enthousiaste et un peu brouillon : Deux « portagayolas » fort
compromises ; des paires de banderillles « con mas pena que gloria », et
des faenas longues et peu convaincantes (sa seconde, brindée au Fundi,
présent et discret, aux portes du toril). A son véritable actif : un
quite par gaoneras et sa façon de faire la suerte de matar, même s’il
subit au quatrième le curieux échec de trois « metisacas » pourtant pas
si mal placés. Novillero « sympathique », mais au futur nébuleux.
Juan Luis Rodriguez : Silence, après deux avis ;
et Deux oreilles, très généreuses – Bien timide et bien « perdu »,
devant son premier. « Pegando muchos pases » mais ne toréant jamais son
premier, en une longue faena d’où émergèrent deux bons pechos.
Calamiteux à la mort.
Devant le magnifique et formidable cinquième, le jeune
Albaceteño fut incapable de lier plus de trois passes en chaque série.
Par contre il tua « fort », coupant deux oreilles « pour la quantité »…
Triomphe totalement surévalué.
Miguel Tendero : Silence, après un avis ; et
silence, après deux avis – A part en ses deux réceptions de cape,
notamment celle au sixième, par grandes véroniques, serrées, en marchant
vers le centre, ce deuxième élève de l’Ecole Taurine d’Albacete a
complètement déçu, confirmant la piètre impression laissée le 14
Juillet, à Bayonne.
Faena longue, fade, à son noble premier. Menacé à
droite, un peu mieux à gauche, tuant facile mais « atravesado », avec
échec au descabello. Le sixième promettait et le novillero brinda à la
plaza une faena qu’il croyait « toute faite ». Cependant, le toro « se
paro », s’arrêta, prenant du sentido et mettant le jeune en échec.
Cependant, on vit qu’à plus longue distance, le novillo accourait, au
capote du subalterne. Mystère! Tendero continua, trop « dessus », et
subit un échec désolant, avec les deux armes. Echec qui ne semble en
rien l’avoir affecté.
« No hubo suerte ! » diront les pros de son entourage…
« Pues no ! No fue cuestion de suerte ! »
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MONT DE MARSAN : « A LA TERCERA… LA
QUINTA ! »
Bonne alternative de Antonio Joao Ferreira. |
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23 Juillet : Enfin des sourires dans les yeux !! Pour des raisons
différentes, peut-être, mais… « dans tous les yeux ! »
Pour les uns, la majorité, la raison du
bonheur portait un nom : La Quinta. Nous sommes de ceux-là, ce qui vous
vaut ce titre qui essaie de singer quelque dicton connu. Pour
l’occasion, ce n’est pas « A la tercera fue la vencida », (La troisième
fut la bonne !), mais « A la tercera, la Quinta ! » (A la troisième de
feria, les toros de La Quinta ont fait un tabac).
Pour d’autres, dont certains arboraient
fièrement la bannière Portugaise, « le « petit » avait été très
bien ! ». Et il est vrai qu’au jour de son alternative, Antonio Joao
Ferreira a fortement surpris ceux qui le connaissaient bien, pour
l’avoir souvent vu dans nos contrées. En un moment si délicat où la
tension peut se faire paralysante, et face à de tels « tontons », le
nouveau matador de toros se montra calme, plein de sereine décision, et
très torero. On lui doit les grands, parfois très grands, muletazos de
la tarde, et seule la malchance à l’épée, devant le sixième, le priva
d’une sortie a hombros bien méritée.
Pour d’autres, Fundi fut le grand
bonhomme de la tarde, et c’est probalement vrai… même si sa sortie a hombros est due à un écart du président quant au règlement en vigueur.
On était loin de la pétition majoritaire, à la mort du quatrième, mais
la minorité vociférante et « l’amitié » ayant pesé dans la balance, le
Madrilène obtint donc son passeport pour la Puerta Grande… ce qui n’est
guère volé, au fond, vue « l’entrega », la rage de vaincre du Madrilène,
que ce soit dans la lidia de ses deux toros, avec deux volteretas à la
clef, ou dans les quites dessinés aux toros de ses jeunes collègues. En
cela, Fundi se montra « comme un novillero », donnant leçon d’Aficion et
de Toreria aux trois jeunes qui, le matin, avaient bafouillé une leçon
mal apprise, incapables d’alterner aux quites et faisant certes beaucoup
de passes, mais ne toréant que bien peu. Si l’on y ajoute la décision
qui fut celle du Fundi au moment de l’épée, il serait bien piètre de lui
bouder son apothéose finale.
Et enfin Julien Lescarret aura ses
supporters, heureux parce que, pour une fois « Julien n’a pas volé »,
mais de plus, gardant le bon souvenir d’une poignée de naturelles
dessinées avec chic, devant son premier, alors qu’il fit bien la suerte
de matar au cinquième, le plus compliqué du lot….
Pourtant, c’est vers les toros que penchera la balance.
Quelles sorties magnifiques ont fait les
Buendia de La Quinta ! Quelle joie de sentir la plaza vibrer à l’unisson
et ovationner ensemble les « Toracos » Santcolomeños, qui non seulement
montrèrent impeccable trapio, mais firent preuve de grande noblesse aux
engaños, sans ne jamais permettre la moindre erreur, « remontant »
souvent, après des premiers tiers inégaux, jouant parfois les fades,
pour tout à coup « peser » sur les hommes et confirmer leur race.
En tête du bataillon des braves, le
premier de la tarde, du nom de « Frasquito » qui prit un premier puyazo
d’enfer, avec énorme « batacazo » à la clef. Jusque là, le toro avait
joué « les endormis », allant et venant, au train d’un sénateur sorti de
sa sieste. « Pero jo !!! Como desperto ! » Comment il se réveilla, et
comment il réveilla la plaza !!! Et comme par la suite, le toro garda
noble codicia, un mouchoir bleu flotta au palco, que l’on ne discutera
pas : Un toro était sorti, « guapisimo », brave et noble… et Mont de
Marsan avait enfin droit à « la fête partagée ».
Si la corrida était sortie le cinquième jour, le jeu de mot aurait
été parfait : « A la quinta fue la vencida ». Mais cela aurait signifié
que les quatre précédentes, pues… Là, nous n’en étions qu’à la troisième
et donc, tant pis pour le dicton : « A la tercera… la Quinta !!! »
En espérant que les deux courses
restantes seront « encore plus ! », on gardera longtemps le souvenir
d’une grande course, où « les toros et les hommes » se sont affrontés,
en toute bravoure, en tout honneur, en toute dignité taurine.
Hier à Mont de Marsan, les « antis » ont
perdu une nouvelle bataille…
Mardi 22
Juillet – MONT DE MARSAN – 3ème corrida de Feria – ¾
de plaza – Grand bleu : Toros de La Quinta, magnifiques de présence,
faisant grandes sorties (le 4ème fut « une estampe »), fiers,
tête en haut, galopant et se fixant vite sur les appels, des voix ou des
capes. Corrida qui se montra brave en degrés divers de force. Sorti
comme « dormido », le premier fit un premier tiers remarquable, donnant
le ton à la corrida. Par la suite, on mit les toros « de loin », mais
pour des puyazos plus courts, moins intenses. En général, on piqua bien
la corrida. A part le cinquième, les toros de La Quinta se montrèrent
nobles aux diverses muletas, parfois un peu fades, « quedaditos », mais
finissant par y aller, toutefois sans niaiserie aucune. Le lot du jeune
Ferreira fut excellent pour le muletero.
Corrida « très importante », avec vuelta
posthume au toro premier, du nom de « Frasquito », et sortie a hombros
du mayoral, en compagnie du Fundi. Sur les gradins, les sourires
retrouvés.
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Le jeune Portugais Antonio Joao Ferreira a pris l’alternative, devant le
toro « Frasquito » - N°81 – de La Quinta. Vêtu de blanc et or, il lui
coupa une oreille et donna vuelta à la mort du sixième.
El Fundi : Une oreille (unanime) et Une oreille
(minoritaire) – Par-delà les éventuelles polémiques concernant les
trophées accordés ce jour au diestro de Fuenlabrada, il faudra souligner
son immense « entrega », à tous les moments de la corrida, face à ses
deux toros, mais également sur deux quites, somptueux, aux toros des
jeunes collègues. Malgré deux cogidas très dures, Fundi fut un torero
« de la tête au pied », doublé d’un « matador de toros » dont personne
ne peut nier la suprématie actuelle, épée en main.
Son premier s’avéra noble et soson, sans
toutefois permettre le moindre écart. Fundi se montra « a gusto »,
notamment en trois lentes droitières finales, très templées, le bras « à
peine sorti ». Entrant a matar « à fond », le diestro se fit méchamment
accrocher, au niveau de la poitrine, mais heureusement sans mal.
Pinchazo vaillant, épée « sin puntilla », et une oreille unanimement
demandée.
Après bonne lidia au grand quatrième,
Fundi, totalement décidé, va se lancer dans une longue faena d’inégale
qualité, mêlant le vibrant, parfois brouillon, au plus classique, plus
templé, plus posé. Faena « en puissance », sincère, encore une fois
marquée d’une très dure voltereta dont le diestro se releva, « comme un
novillero affamé ». Attaquant fort, le Fundi porta une épée contraire,
mais dut « pointer » trois descabellos, pour conclure. La pétition
bruyante d’une minorité s’imposant à l’ovation polie de la majorité, le
président ami accorda l’oreille. Une très grande vuelta aurait suscité
plus belle ovation. Cela dit, Fundi s’est comporté « en torerazo ».
Chapeau bas !
Julien Lescarret : Une oreille et Ovation – S’est
montré à son avantage, avec cape, muleta et épée, face à un premier
adversaire, de trapio plus réduit, noble d’entrée, bien lidié et piqué,
mais montrant forces réduites. Après deux paires de banderilles « con
entrega » du Chano, le toro « remonta », donnant sa seule « permission »
sur le piton gauche, alors que le droit menaça méchamment le jeune
Français par deux fois. Bien en place, Lescarret tira de bonnes
gauchères, se montrant « a gusto » en trois naturelles bien templées,
qui firent l’unanimité. Faisant bien la suerte, Lescarret porta une
entière et coupa juste trophée.
Le cinquième fut le « garbanzo » de la
tarde. Magnifique à sa sortie, le toro s’avérera plus faible, arrivant à
la muleta « reservon », court de charge, tête en haut, «se défendant »
plus que n’attaquant vraiment. Lescarret essaya vaillamment, mais n’en
put rien tirer. Faisant bien la suerte, encore une fois, il conclut
d’une entière « con vomito », après pinchazo. Journée très digne du
diestro Aquitain.
Antonio Joao Ferreira : Une oreille ; et Vuelta,
après deux avis – Est à créditer d’une magnifique prestation, très
torera, en l’occasion si difficile qui est « la corrida d’alternative ».
Face à de tels toros, on aurait pu penser « nervosité » et « manque de
recours ». De fait, le jeune Portugais s’est montré calme, très torero
tout au long de la tarde, ne manquant la sortie en triomphe que pour une
raison : La maldita espada !!! La maudite épée ! Cependant, on lui doit
les meilleurs muletazos de la tarde, en particulier trois énormes
naturelles à son premier, et plusieurs derechazos « con caché », au
sixième, excellent sur les deux côtés.
Son premier « ne se réveilla » que sur
une énorme première pique où il bascula tout le monde dans la poussière…
Après la cérémonie d’alternative et un brindis conjoint à ceux qui l’ont
amené à ce jour, Ferreira débuta par doblones une faena très torera,
bien posée, en séries « limpias » sur main droite, close de pechos un
peu courts. Sur l’un d’entre eux, le toro lui infligera une grosse
voltereta, alors que le nouveau matador s’était senti « a gusto » en
trois naturelles remarquables de douceur et de temple. Faena sereine, « muy
limpia », très bien conclue d’une casi entera « en haut ». Oreille
unanime, et une vuelta au toro, qui le fut un peu moins.
Le sixième, du nom de « Préseidario » va
se révéler excellent pour le torero. Déjà très bien au capote, en suaves
véroniques, Ferreira va banderiller « long et inégal » (bien, la
première paire) et toréer très joliment sur main droite, accompagnant en
grande douceur, la noble charge du toro. Naturelles longues et
derechazos, pieds joints, joliment rématés, vont compléter cette faena
« d’oreille », sans discussion, hélas gâchée par un gros échec à l’épée
et au descabello : Après une vilaine demi-lame verticale très « pasada »,
le jeune diestro va se précipiter un peu, accumulant pinchazos et
descabellos. Una lastima, avec deux avis à la clef. Cependant, la faena
était là, tout comme l’ensemble d’une belle actuacion d’alternative.
Raison pour laquelle, Mont de Marsan, enfin retrouvée en son Aficion,
lui demanda une grande vuelta de consolation. « Enhorabuena, Matador ! »
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MONT DE MARSAN : GRAND TOREO DE…
MANZANARES !
El Juli sort a hombros… de « chez lui »
24 Juillet : Sacré Juli !!!! Il pourra venir une fois, dix, cent
fois… il lèvera un doigt, et coupera une oreille. Il en lèvera deux, et…
devinez ! Mont de Marsan est son jardin, son palais. A croire que toutes
les Chimène du monde y ont élu domicile (ce que je souhaite, pour les
Montois… une fois que Juli soit reparti). Aucun torero, en aucun lieu,
ne bénéficie de telle cote d’amour. Et au fond, c’est ainsi très bien :
« Ce que le peuple veut… Dieu le veut ! » Même si…
Même si la corrida du Ventorrillo (avec
deux « R », s’il vous plaît !) a profondément déçu, particulièrement
après la grande course de la veille : Pas de présence, pas de force, pas
de caste. Des toros qui grattent le sol, tardent à charger, prennent
deux muletazos et refusent le troisième. Rien à voir avec ces
Ventorrillos « d’avant », dont la noblesse encastée sentait la dynamite.
Rien à voir non plus, avec les Ventorrillo de Pamplona. Mais on n’en
demandait pas autant ! Cependant on attendait bien mieux… « en tout » !
Mais voilà ! « Juli, mi Juli » était là,
et Mont de Marsan se fit câline. D’ailleurs on ne lui en voudra guère,
car le torero « répondit » à cette amitié sans faille, par un de ses
tours magiques dont il a le secret : Une faena « enlevée » ; deux passes
inversées dont une, incroyable, liant redondo à l’envers à une naturelle
à tour complet, faisant « deux tours en un seul », templadisimos.
Chapeau ! Et puis, l’estocade, à fond, moins « Julipié » que de coutume,
semblait-il. Rageur, furieusement torero, et au final, rayonnant, le
Juli avait retrouvé sa Mont de Marsan, et Plumaçon « son Julian ». Bueno !
Pourtant, qu’on nous permette d’avoir « savouré » avec bien plus de
plaisir, le toreo de Jose Maria Manzanares. Ce que le Juli met « en
force », le fils de Manzana le met en douceur, en finesse, en
« sentiment ». Et ça…
Sans pour autant lui nier « force et
courage », c’est du côté de l’expression artistique que l’on attend le
jeune Alicantino, et tous seront d’accord pour dire que ses muletazos,
lorsqu’il est « a gusto » ont un « velouté », une profondeur, à nul
autre pareils, surtout lorsqu’il « accompagne » la charge du toro, avec
tout le corps, le bras « qui ne torée pas », légèrement levé, donnant à
la silhouette torera une personnalité unique, une identité
reconnaissable entre mille.
Sur la photo « Ce muletazo… c’est
Manzana ! ». On le disait de son père, depuis le fameux pecho de la San
Isidro 1975… On le dira d’un fils qui ne peut qu’aller s’améliorant, au
plan artistique, avec en plus deux qualités : Il est « bien » avec le
toro encasté ; et il tue « fort »…
Enfin ! Il tue fort, à condition qu’il
soit convaincu ! Hier, il tua « fort » son premier, mais « douta »
devant le cinquième. Il douta, parce qu’il savait qu’il s’était « passé
de faena », et que le toro, au moment de l’assaut « no estaba con él ! »,
n’était pas fixé sur lui, prêt à reculer, à gratter, à se décadrer…
Manzana pincha trois fois, un peu plus profondément la troisième… comme
bien d’autres l’auraient fait. Sauf que les autres (ni el mismo Juli) ne
toréent pas comme…Manzana !
Hier, Mont de Marsan en a vue « une
partie »… Patience ! Un jour, elle le vera « en plenitud ! » Et là…
Hier, outre les toros, la déception eut pour nom Miguel Angel Perera.
Auteur d’une première moitié de saison « impressionnante », l’Extremeño
arrivait de Valencia où, la veille, il avait gâché un nouveau faenon, à
cause de l’épée… Hier, il tua très bas, vilainement, après deux faenas
« propres » et « techniquement irréprochables, probablement », mais sans
sel ni poivre, face à des toros qui ne voulaient en rien… se
décarcasser.
Mont de Marsan, en 2008, a vu le Perera
de 2006, bon torero, vaillant, mais vide de toute expression, plat et
répétitif. En 2006, elle aurait sifflé ! Cette année, sachant le niveau
atteint par Perera, et garda un silence déçu…
Et puis, de toutes façons, on voulait
être prêt, on voulait être bien… pour la sortie a hombros du Juli…
La « combientième », déjà ?
Mercredi 23
Juillet – MONT DE MARSAN - 4ème corrida de Feria –
Plaza pleine – Grand beau/bleu : Six toros del Ventorrillo, de présence
pour le moins « inégale ». Lot de « trois et trois », les deux derniers
sortant plus charpentés, tandis que les deuxièmes et troisième parurent
bien plus terciados, Le quatrième alla se fracasser les cornes dans un
burladero, les plantant par la suite dans la pierraille, sous le sable
(on dira, prudemment, que les deux pitones « en souffrirent beaucoup »).
Au moral, la corrida fut décevante : Toros flojotes, qui tardent et
grattent beaucoup le sol (escarbando). Noblotes sans continuité de
charge. Les deux meilleurs furent les quatre et cinquième, en leur
première mi-temps de faenas. Le lot de Perera fut bien terne, sa mettant
au diapason du torero…et réciproquement. La corrida entière sortit « abanta »,
ne se fixant pas, sortant « à l’envers » et ne permettant aucune
continuité, au capote. Limitée de force, elle fut peu piquée.. |
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El Juli : Applaudissements au tiers ; et Deux oreilles – Trouva en
premier un toro jabonero (beige) faiblot et reservon, qui chargea à
contretemps, refusant toute série liée. Le madrilène va « essayer »,
parvenant à tirer, un à un, quelque bon derechazo, avant de tuer d’un
trois quarts de lame, en arrière.
Le quatrième, plus haut, petite tête,
alla percuter un burladero et s’explosa vilainement les deux pitones.
Toro sans grande qualité, noblote, qui va permettre au Juli une faena,
« sa » faena Montoise, brindée à tous. Technique souriante et volonté
« musclée » en un trasteo suivi avec ferveur, dont les deux sommets
seront un redondo inversé, changeant de main, poursuivi en une naturelle
sans fin (Deux tours complets, sur deux mains… en une seule passe) ; Et
un gros coup d’épée, « à fond », qui mettra un peu de temps à faire son
effet. Cependant, nous étions à Mont de Marsan et ici, l’oreille méritée
se transforma illico… en deux.
Jose Maria Manzanares : Une oreille ; et Silence –
Ne put que rarement toréer de capote, au cours de la tarde. Son premier,
petit noir peu piqué parce que faible, va lui permettre une faena
d’excellents détails, sur les deux mains, hélas gâchée par la propension
du bicho à gratter le sol, à « tardear » et refuser les remates par le
haut, en fin de série. Cependant, on retiendra trois somptueux
derechazos, en début de faena, accompagnés de tout le corps, marqués de
l’élégance naturelle d’un Manzanares en voie de plénitude. Tuant
efficacement, l’Alicantino coupera une oreille logique.
Il aurait pu en couper une autre, après
la faena au cinquième, un beau noir au cou d’astrakan, du nom de
« Impérial ». Hélas, Manzana hijo « se paso de faena » et perdit tout
avec l’épée. Faena qui débuta « en grand », sur chaque main, mais qui
alla « a menos », le diestro allongeant trop son action, en quête de la
série parfaite. Elle faillit surgir, à plusieurs reprises, mais le toro,
jusque là « agradecido », changea, et se mit à gratter le sable, lui
aussi. Trasteo trop long, a menos, mal conclu en trois voyages peu
convaincus, parce que le toro « se décadrait ». Pourtant, Mont de Marsan
a vu (on l’espère), une partie de « la classe » de Manzanares.
Miguel Angel Perera : Silence et Division – A clos,
de deux bajonazos, deux prestations bien fades, qui allèrent « a menos »,
de même que ses adversaires. Deux faenas longues, certes volontaires,
mais qui ne réussirent jamais à franchement « décoller ». On espéra un
moment, devant le toro dernier, guapo et bravito à la pique : Faena
ouverte par deux cambio dans le dos, en cinq passes liées sur place,
mais qui « coula » rapidement, le diestro n’arrivant pas à trouver « la
bonne marque ». Il avait souvent jeté « vers l’extérieur » le petit
jabonero troisième et Mont de Marsan, déçue mais sachant la qualité de
ce torero, siffla poliment deux coups d’épée bien bas. « Ayer, no estuvo
Perera, « en Perera » !!
Voir la suite des photos
en galeries
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MONT DE MARSAN : « QU’IL EST DONC TRISTE
DE TRIOMPHER !!!
Cristian Escribano sort en triomphe de la non piquée.
Les vrais triomphateurs : Les Erales du Lartet
25 Juillet : « Mais, bon Dieu, les jeunes… souriez donc ! Vous venez de
couper une oreille ! Vous venez de triompher, soi disant ! Alors… vous
devez être heureux, et vous pouvez laisser exploser votre joie, devant
ce public qui vous a fait honneur. Or, ce ne sont que visages maussades,
complètement fermés, lors de la vuelta, y compris « a hombros » ; ce ne
sont que tristes mines et yeux hagards, tout autour du ruedo. Mais bon
Dieu… que vous apprend t’on donc, aux écoles, puisque l’on ne vous
apprend déjà pas de « poder con el toro » avant de vouloir toréer
« bonito », avec toutes les « posturitas » qui correspondent, depuis
« l’avant course », au patio de caballos, jusqu’au salut final, en fin
de vuelta, toujours aussi triste qu’un jour sans pain… ou sans toros…
Mais qu’avez-vous donc dans la tête, lorsque vous
faites le tout d’honneur ? N’êtes vous donc pas fiers d’avoir triomphé
et fait honneur à votre costume de lumières tout neuf ? N’êtes vous donc
pas « fous de joie », après votre victoire sur le toro, et sur
vous-même ? Ou alors... malgré les oreilles, les sourires et les
honneurs… n’êtes-vous pas sûrs d’avoir triomphé tout à fait ? »
Hier, lors de la novillada sin picar de Mont de Marsan, les trois
toreritos ont chacun coupé des trophées que le public, nombreux,
demanda, soit pas générosité aficionada, soit au nom du sacro saint «
régionalisme ». Pourtant, chaque vuelta al ruedo de ces « promesses du
Toreo » fut autant de « ronde funéraire », avec tant de « distance »,
voire « de hauteur », que l’on se demandait secrètement si le moindre
sourire de leur part allait faire craquer quelque couture du bonito
traje, ou s’il fallait passer par taquilla pour un « supplément de
joie » ?
« Por favor ! Vous voulez devenir torero ! Vous l’êtes
déjà, en partie… Cela devrait vous rendre fier et très, très heureux.
Non ?
Ou vous faut il aussi « des cours de sourire » pendant
la vuelta al ruedo ?
Si vous ne le voyez pas ainsi… Si vous ne le ressentez
pas ainsi, peut-être vous manque il « quelque chose » pour être « en
torero », tout le temps…devant et hors du toro ! En el
ruedo y en la calle !
A vous de voir !
Ce jeudi matin, la ganaderia du Lartet a « echado » quatre erales dont
deux furent « de revolucion », au point que l’on honora le troisième de
la vuelta al ruedo. Cependant, pour volontaires qu’ils fussent, les
toreros « no pudieron con ellos » :
Thomas Dufau, trop préoccupé par les « posturitas, par le
haut », devant un novillote qui demandait fermeté « par le bas » ;
Cayetano Ortiz, probable fin torero, parce qu’il voulut « toréer »
d’entrée, un eral très prompt et « pegajoso », collant, sans lui avoir
montré, dès le début, qui devait être et rester « le patron » ; enfin
Cristian Escribano, vainqueur du bolsin de Bougue, très « en
novillero », qui tente maintes choses, en réussit quelques unes et se
fait un peu « tutoyer », sur d’autres. Le premier coupa une oreille,
concédée par une présidence qui ne lui rendit là aucun service et,
l’inflation aidant, le second coupa aussi. Plus « vibrant », souvent
plus torero, le troisième « remplit son sac » de trois trophées qui
laissent en suspens un avenir que l’on souhaite, en toute sincérité,
plus… souriant !!!!
Jeudi 24 Juillet – MONT DE MARSAN – Novillada sin picar
– Bonne assistance, par une grise mais agréable matinée : Quatre erales
du Lartet (Ganaderia Bonnet) dont le troisième, magnifique en tout, fut
ovationné à sa sortie, et récompensé d’une vuelta posthume. Nobles les 3
et 4 ; très noble et pegajoso, le 2 ; plus compliqué, derrotant très
haut et partant à querencia, le 1.
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Thomas Dufau : Une oreille - Ne fut pas très
bien, donnant trop de priorité aux « posturitas », plutôt que d’écouter
les conseils de son mentor. Ne dominant jamais, il tua « chanza ! » et
coupa derechef une oreille qui ne doit en rien le tromper.
Ricardo Ortiz : Une oreille – Eut de fort bons
gestes, avec cape et muleta, mais aurait peut-être du donner d’entrée
une « bonne râclée par le bas », par doblones très appuyés, à un torito
très prompt, collant, qui le mit en danger plus d’une fois, et ne fut
jamais dominé.
Cristian Escribano : Deux oreilles et Une
oreille du quatrième, offert au vainqueur – S’illustra en plusieurs
quites, dont un, par gaoneras, scellé d’une sévère cogida ; « essaya »
de nombreuses suertes, de la larga au début de faena, les deux genoux en
terre, comme le Palomo des années 70 ; toréa lié et templé, sur deux
mains… mais, à bout de répertoire, finit par se tourner vers le
burladero en demandant « que faire, maintenant ? » Coupant trois
oreilles, il est le vainqueur de la matinée, mais donna vuelta a hombros…
sans le moindre sourire.
Dans les cuadrillas, le Saint Gillen fit une mauvaise
chute, faisant craindre quelque mauvaise lésion, tandis que l’on aura
remarqué les vrais bons progrès, tant aux banderilles qu’à la brega, de
Rafael Cañada.
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MONT DE MARSAN : LES VICTORINOS… « EN
TROIS LECTURES » !
Sortie a hombros pour Pepin Liria
25 Juillet : Dans tout spectacle improvisé, c'est-à-dire « sans mise en
scène » ni longues répétitions préalables, il peut y avoir, selon les
tendances et sensibilités de chacun ; selon les connivences naturelles
ou les complicités forcées, « au moins » deux lectures… et parfois bien
plus. Souvenez vous de la tirade « des nez » de Monsieur de Cyrano…
En tauromachie plus qu’ailleurs peut-être, la « vérité
vraie » n’existe pas. Selon sa culture, mais également selon « son
rang », notamment dans les responsabilités « organisationnelles »,
chacun pourra avoir lecture différente, voir opposée du spectacle
proposé…
La Feria de la Madeleine 2008, à Mont de Marsan, vient
de se terminer. On peut dire, pour le moins, qu’elle aura satisfait le
public, et, qu’à part en toute première minute, où un malséant et
malfaisant « Chopera, ladron ! » tomba du tendido soleil, on n’a guère
entendu de critique envers le prestataire de service favori du Plumaçon,
« de père en fils ». Curieusement d’ailleurs, après cinq corridas, deux
novilladas et une Portugaise, on a eu huit sorties a hombros, synonymes
de réelles et indiscutables « apothéose », et pourtant personne, « nadie »,
« nobody » et même « niemand » n’a songé un seul moment à faire saluer
l’empresa Basque, « au centre », pour le remercier de ses bons et loyaux
services 2008, lui qui était cause de tant de malheurs et autres
déchéances, depuis… des années.
Là également… « deux lectures », au moins !
Hier, c’était donc « la ultima », avec le grand retour des Victorino
Martin. Ayant quitté le bleu des langues ovines et caprines (ce qui
n’aurait donc jamais donc du « toucher » les bovins !) les diverses
administrations sont passées du rouge au vert, dessinant ainsi un grand
arc an ciel d’espoir sur les cœurs aficionados.
A Mont de Marsan on se faisait grande fête, car.. quand
on dit « Victorino », on pense aussitôt à ces corridas entre 1999 et
2004 et certains passages d’authentique passion, où pour seule lecture,
nous avions les mots « Trapio et caste ! »
Hier, Mont de Marsan a donc revu les Victorinos, et la
corrida sera probablement triomphale, puisqu’il s’y est coupé quatre
oreilles (on aurait pu aller bien au-delà, sans les aléas de la lidia et
la perpétuelle crise de l’Acier..) et que le mayoral de la ganaderia est
sorti « a hombros » en compagnie du triomphateur « aux points » de la
tarde…
N’ayant lu aucune chronique, n’ayant écouté aucune interview, je me
cantonnerai donc à énoncer ici « deux lectures » (et même trois !) que
pourront inspirer « les Victorinos 2008 », à Mont de Marsan.
Première lecture : Corrida triomphale, avec six toros,
très correctement présentés (bien dans le type) qui se montrèrent « encastés »
(la preuve, ils vinrent de très loin, à la pique) et chargèrent, très
nobles, muffle au sol, sans répit, allant mourir « en braves ». Les
toreros ont été magnifiques d’engagement, ne rechignant pas à l’effort
en de longues faenas variées (selon la personnalité de chacun) coupant
quatre oreilles et en perdant trois autres au moins, par malchance avec
l'épée ou « tacañeria » présidentielle. Vraiment on s’est régalé
de toreo, et l’émotion fut permanente, d’autant que plusieurs toros
résistèrent longuement et bravement à la mort, après d’impeccables
épées, portées en toute rectitude. Mais… quelle corrida !!! Elle ferme
« en apothéose » une feria « historique » !
Deuxième lecture : « Un toston ! » Une longue et
pesante tarde où trois diestros nous ont « assommés » de 4871 muletazos,
dont 3000 au moins furent identiques de rapidité et de vulgarité, face à
une corrida « noblissime » mais le sel ni le poivre de ce qui a fait
« l’identité » du sorcier de Galapagar. A l’exception de deux séries de
naturelles de Pepin Liria, au premier, et du toreo sérieux de Bolivar au
troisième, on aura moyennement savouré le reste, notamment la prestation
brouillonne d’un Ferrera « remonté » comme un réveil, le jour de la
rentrée des classe, qui ne rechigna à aucune « démagogie » (voire
plus !) pour s’attirer toutes les sympathies. Du côté des Victorinos,
une seule question : « Le Public aurait il accepté cette corrida, au
plan « présentation », si elle avait porté un autre nom, un autre fer ?
- A voir sortir le troisième, véritable « rata » qui se cachait derrière
une belle armure, on peut en douter. De fait, on parlera de deux
Victorinos : Le premier, et le cinquième ! Los otros… pues ! Quant au
paragraphe « caste », il sera très court, laissant place à plusieurs
lignes de noblesse, parfois « insulsa », que les toreros exploitèrent
selon l’humeur du jour, et la personnalité… de toujours. On a coupé « un
monton » d’oreilles, et beaucoup étaient contents, ce qui est le
principal. Mais d’autres baillaient… ce qui est un comble !
Et allez… une « troisième lecture » : Impression
« mitigée »… avec une corrida de Victorino, très « moyenne » de
présence, de force et de caste. Corrida où cinq des six toros ont chargé
avec grande noblesse, notamment le lot de Ferrera, mais sans « la
transmission » d’antan… Côté toreros : Pepin Liria a tirés cinq
naturelles importantes, au premier, mais son bajonazo au quatrième
devait lui interdire tout trophée et donc porte Grande. Antonio Ferrera
« nous a bien eus ! », peut-être, mais il doit savoir, au fond de lui
« qu’il a laissé passer deux toros ». Quant à Luis Bolivar, on lui devra
les plus jolis moments de la soirée : Bien placé, bien « à plat » sur le
sable, il tira de grands muletazos du troisième, mais la caste naturelle
du Colombien aurait plus brillé (confer la faena au Palha de Madrid),
s’il y avait eu en face, justement, plus de « présence » et plus de
caste... Cependant, le public en sa majeur partie fut satisfait de la
corrida, applaudissant à tout rompre la sortie a hombros de Pepin Liria
et du mayoral de Victorino. Donc ! « Vox populi, vox Dei »… cette
lecture « devrait être » la bonne !
Quelle est la mienne ?
– Sûrement pas la première !
Mais l’important est : « Quelle est votre lecture, à
vous, de la corrida de Victorino de Mont de Marsan » ?
Jeudi 24 Juillet – MONT DE MARSAN – Ultime corrida de la
Feria 2008 – Plaza plein – Temps couvert, agréable : Toros de Victorino
Martin, inégaux de présence, mais tous « dans le type », certains « tapandose
con la cara », cachant leur peu de trapio, derrière d’amples cornes.
Corrida qui ne montra que des forces limitées, notamment au cours du
premier tiers que l’on fit « importants » en mettant les toros « loin ».
A la muleta, la corrida chargea longuement et souvent « très
noblement », les deux et cinquième donnant de l’importance au torero. A
retenir aussi la corne gauche du premier, la longue charge du troisième,
et la volonté infatigable du quatrième. La plupart des toros chargèrent
« moro al suelo », le mufle « râclant » le sable… noblissimes et
parfois, un peu fadement. En fin de corrida, le mayoral de la ganaderia
fut invité à sortir a hombros, avec le triomphateur de la tarde.
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En fin de paseo, Madame la Maire de Mont de Marsan fit honneur à
l’inénarrable alguazuil, Robert Soldeville, figure Montoise,
après soixante ans de Ferias, sans interruption, au cours desquelles il
mena les plus grand cartels et se fit photographier avec les plus
grandes figuras. Un véritable « personnage », qui faisait là son dernier
paseo Montois. Les trois diestros lui brindèrent affectueusement un toro,
et bien après la corrida, Mont de Marsan lui fit grande fête. Chapeau,
Señor !
De même, les responsables montois saluèrent comme il se
doit, le dernier paseo dans le Sud Ouest, d’un Pepin Liria qui, on le
sait, « donna tout » (et même son sang) dans le ruedo Montois… et face
« à des tontons ! » Grande ovation, ponctuée des « Pepin ! Pepin ! Pepin ! »
Pamplonais.
Pepin Liria : Une oreille, après avis ;
et Une oreille – S’est montré vibrant et plein de juvénile volonté.
Découvrant le grand piton gauche du premier, il lui tira trois séries de
naturelles dont on ne sait à qui elles plurent le plus, au public ou… à
lui-même. Tuant « delantero et tendido », le Murciano de Cehegin coupa
une oreille « aux cris », après une longue agonie du bicho.
La faena au quatrième sera plus brouillonne, très
abondante et mal conclue à l’épée : Pinchazo et une vilaine lame,
entière mais basse, en sortant par devant. Longue agonie du toro, et
volonté du public d’un adieu « a hombros » du brave torero. Logique!
Antonio Ferrera : Une oreille ; et
Silence – Aura marqué la tarde de deux « grands moments » : Le premier,
superbe, en une troisième paire de banderilles, « por dentro »,
s’envolant, dos plaqué aux barrières, sur une charge impromptue de son
premier toro, « très Victorino » dans sa promptitude à charger, et sa
fixité. Ferrera fit là, preuve de courage, de vista et d’incroyables
facultés physiques. Ovation tonitruante et absolument unanime.
Le deuxième « moment » laissera grand doute dans les
esprits : Alors qu’il avait bien débuté sa faena au cinquième, toro
« fort » et noble, venant de loin, Ferrera « baissa » et ne trouva
d’autre recours, sur un achuchon que l’on croyait sans conséquence, de
monter un gros cirque, demandant qu’on lui posât un garrot avec sa
propre cravate, sur une blessure… qui ne saignait pas. Boitant bas, en
première instance, Ferrera retrouva vite « ses cannes », le temps de
patiner en fin de trasteo et mal tuer, partant à l’infirmerie où fut
diagnostiquée un gros coup comprimant le nerf sciatique. Le fumeux,
pardon, fameux garrot ayant fait son... travail, le torero signala qu’il
serait bien au prochain paseo, demain à Santander.
Luis Bolivar : Une oreille et Silence,
avec forte ovation à la sortie – S’est montré d’un sérieux, d’une
conscience professionnelle à toute épreuve, mais a peut-être manqué de
ce don de communication dont d’autres ont fait si grande dépense. Sa
première faena fut d’entière sobriété, basée sur le toreo fondamental,
se posant chaque fois mieux, sur le sable, avançant la muleta loin, la
tirant loin derrière lui, en plusieurs séquences bien templées, liées en
un crescendo de toreria. Fin de trasteo, ayant jeté au sol une épée qui
fit ensuite son office, portée aux trois quarts, un peu en avant. Il y
eut pétition de deuxième trophée, somme toute mérité, au vu du premier
cadeau fait à Ferrera.
Le sixième s’avéra plus problématique, sans classe
aucune, et malgré ses efforts, Bolivar ne put faire décoller sa faena,
finissant « en vrille », avec épée et descabello. Cependant le Colombien
est à créditer d’une très bonne soirée, à Mont de Marsan… et cela « dans
toutes les lectures ».
Voir la suite des photos
en Galerie
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MONT DE MARSAN – Feria de la Madeleine 2008
... d'un coup d'oeil!
Vendredi 18 juillet : Concours landais.
Samedi 19 juillet - Course de l'Avenir Taurin – (Entrée gratuite) :
Partie « novillada non piquée » avec deux erales de Bonnet
et Miranda de Pericalvo, pour Mario Guirao (Une oreille) et Mathieu
Guillon (Deux oreilles); et partie « Course landaise » avec l'Ecole
Taurine.
Dimanche 20 Juillet :
Toros de Miura, pour El Fundi (Sil - Ov+av), Juan José Padilla
(Div - Div) et
Rafaelillo (Pal - Deux oreilles) .
Lundi 21 Juillet :
Toros de Torrestrella, pour Enrique Ponce (Sil -
Sil+av), Juan
Bautista (Une oreille - Ov) et Daniel Luque (Deux oreilles - Ov)
Lundi 21 Juillet, en nocturne - Corrida Portugaise :
Toros de Los Espartales, pour Antonio Ribeiro Telles,
Pablo Hermoso de Mendoza et Manuel Manzanares, accompagnés des forcados
d'Alcochete.
Mardi 22 Juillet, en matinée – Novillada piquée :
Novillos de Bucaré pour Alberto Lamelas (Une oreille -
Apl+av) , Juan Luis
Rodriguez (Sil+2av - Deux oreilles) et Miguel Tendero (Sil+av - Sil+2av)
Mardi 22 Juillet :
Toros de La Quinta, pour El Fundi (Une oreille - Une
oreille), Julien Lescarret (Une oreille - Ov) et Joao Antonio
Ferreira (Alternative) (Une oreille - Vuelta+2av)
Mercredi 23 Juillet:
Toros d'El Ventorillo, pour El Juli (Apl - Deux
oreilles), Jose Maria
Manzanares (Une oreille - Sil) et Miguel Angel Perera (Sil - Div).
Jeudi 24 Juillet, en matinée – Novillada non piquée :
Erales de Bonnet, pour Thomas Dufau (Une oreille), Cayetano Ortiz
(Une oreille) et Cristian Escribano (Deux oreilles - Une oreille)
Jeudi
24 Juillet :
Toros de Victorino Martin, pour Pepin Liria (Une
oreille+av - Une oreille), Antonio Ferrera (Une oreille - Sil) et Luis Bolivar
(Une oreille - Sil) |
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IMAGES DE LA
MADELEINE
26 Juillet : Au fil des
ballades sur internet, quelques moments forts de la Feria de Mont de
Marsan 2008. Ainsi :
La faena de Rafaelillo au dernier Miura (Dimanche
20 Juillet):
http://fr.youtube.com/watch?v=L1i0c3NAXA0
Le dernier toro de La Quinta, et la faena
d’Antonio Joao Ferreira (Mardi 22 Juillet) :
http://www.dailymotion.com/relevance/search/toros/video/x67vmk_corrida-la-quinta-montdemarsan-2008_sport
Il y en aura d'autres... |
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MONT DE MARSAN EST BIEN « TORERISTA »
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29 Juillet :
Aujourd’hui que les flonflons de la fête sont retombés et que
les clameurs des sont tues, il est peut-être temps, « entre
nous », de faire un bilan tout simple, de la dernière feria de
La Madeleine, à Mont de Marsan.
Curieusement, mais pas pour la raison évoquée avec
grandiloquence par tous, (quelques médias et organisateurs « z’y
compris »), on dira ici que la Madeleine 2008 est une bonne feria, tout
simplement… « parce qu’il s’y est passé des choses, tous les jours ».
Cela dit, elle peut faire « bien mieux ! » |
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La grande raison évoquée pour cette feria « triomphale » est que
« chaque jour, il y a eu une sortie a hombros ». Pourtant, une fois
retombés les divers enthousiasmes (y compris des présidents !), on
pourra légèrement rectifier le tir, sans que pour autant cela ne vienne
ternir le satisfecit général. Par contre, cette « gabegie » de sorties a
hombros confirme bien, si cela était nécessaire, que Mont de Marsan,
comme les autres, est bien « torerista », alors que certains voudraient
la voir « torista », pure et dure. En cela réside ce « malaise » qui
dure dans cette plaza, depuis des années.
Est-ce donc un gros défaut d'être Torerista ? Est-ce
donc un péché ?
- Bien sûr que non ! D’autant que l’on pourra
facilement, dans cette bataille des mots dont le « ista » est le commun
suffixe, trouver grande partie du public, très raisonnable, que l’on
pourra qualifier de « toreista »… c'est-à-dire, sachant « calibrer » ce
que font les hommes, en fonction du toro qu’ils ont devant eux.
A l’opposé de ceux qui renaudent « parce qu’ils ne
voient rien », ou « pensent » ne rien voir lors d’une corrida
« terrible », comme celle des Miuras... Au contraire de ceux qui râlent
systématiquement lorsque le fer est dit « commercial » mais laissent
passer certaines « sardines », parce qu’elles sont marquées Victorino…
l’aficionado « Toreista » aura aimé par-dessus tout la corrida de La
Quinta, en son ensemble, car elle aura su mêler les diverses émotions
liées à la lidia d’un toro de combat, du premier tiers au moment de
l’épée. Rien que pour cette corrida-là, Mont de Marsan 2008 a sa place
au tableau d’honneur.
Pour le reste… public « torerista », qui est heureux parce que l’on
coupe des oreilles… Comme partout ailleurs… et « comme à Dax ! » disent
certains, ce qui, pour un Montois est, depuis longtemps, la pire des
comparaisons…
Baliverne que cela ! Dax, depuis longtemps, a compris
« le grand équilibre » qui réside à mettre des toros « normaux », face à
des toreros de prestige… avec une tendance à y rajouter du trapio,
depuis quelques années (on ne fera à personne l’injure de rappeler la
grande (en tous les termes) corrida de Bañuelos, sous l’orage, en Feria
2006, le jour où Bautista rentra à l’hôtel « a hombros »). Donc, aucune
honte à prendre ce chemin… puisque la grande majorité du public le veut
ainsi, ouvertement ou plus secrètement. Qu’on nous dise donc le
contraire !
Cinq corridas, deux novilladas, sept salidas a hombros…
Fabuleux !!!
Mais, en y regardant de plus près, peut on penser,
vraiment, que tous méritaient de tels honneurs, surtout dans une feria …
« de première catégorie »? - En toute honnêteté, on peut en douter.
Voyons plutôt :
Le Dimanche, Rafaelillo monte une faena d’émotion au
sixième Miura, souvent « plus haut que lui ». Il l’estoque « à fond »
et coupe deux oreilles. La corrida fut difficile, « obscurcie » par
autant de questions que de défauts. Rafaelillo, sur la lancée de
Pamplona, sort a hombros. Logique ! Cela fait « une »
Le lendemain, Daniel Luque surprend la majorité du
public, avec un toreo « mu Sevillano », devant un bon Torrestrella. La
faena est agréable et le Sévillan (qui peut faire bien mieux, et moins
« enganchado »), coupe deux oreilles et ouvre la grande porte. Cela fait
« deux ».
Le Mardi matin, lors de la novillada piquée, Juan Luis
Rodriguez coupe deux oreilles totalement « hors de propos » à un
excellent cinquième novillo de Bucaré. Incapable de lier plus de trois
passes, quêtant sans cesse les conseils du callejon, le jeune « fait de
bonnes passes » et tue bien. Cela mérite « una orejita », mais
aucunement la sortie a hombros. Cela fait toujours « deux ».
Le mardi soir, la corrida de la Quinta est un grand
moment, « le » grand moment de la Feria, et probablement « un » de toute
la temporada Française. Toros de « preciosa lamina », de grande présence
dans le ruedo, qui montrèrent une forte personnalité, dans les trois
tiers. La corrida ne fut pas « complète », mais les honneurs faits au
mayoral sont de toute logique. On restera bien plus dubitatif sur la
sortie a hombros du Fundi, non parce que l’on discutera ses mérites,
mais bien parce qu’un président, ami de longue date, « imposera » ses
propres critères, appuyant ainsi une pétition « minoritaire », en fin de
faena au quatrième. Si l’on prétend « être sérieux », on respecte le
règlement qui vise à « préserver le sérieux ». Sans discuter le moins du
monde la grande toreria et le pundonor du Fundi, on soulignera que, ce
jour-là, la pétition d’oreille était totalement « minoritaire », et
donc, il n’y avait pas d’oreille. Par conséquent, il n’y avait pas
« sortie a hombros ». Autre chose eut été qu’après les trois
descabellos, l’ensemble du public demandât l’oreille… ce qui était tout
à fait plausible ! Il ne le fit pas. Cela nous fait donc toujours… deux
sorties a hombros.
Le mercredi, la corrida de Ventorrillo est décevante,
tant sur le plan trapio que comportement. Mais le Juli, prince des
Montois, est présent et, malgré un toro aux cornes vilainement
« explosées » (cela fait deux ans de suite que le Juli triomphe devant
des toros ainsi amochés), Julian Lopez, par ailleurs très torero, coupe
deux oreilles. Franchement, on discutera ce triomphe et, en aucun cas,
malgré tous les amitiés du monde, toutes les admirations de la terre, on
ne peut que constater que Juli triomphe ici « un peu trop facilement ».
Nous en sommes donc, « toujours » à deux sorties a hombros…
Arrive le jeudi, dernier jour : Le matin, lors de la
sans piquée, la présidence « se laisse aller » à des concessions qui
peuvent finir par « tromper » les jeunes toreros. « Inflation
d’oreilles » aidant, le jeune Cristian Escribano « en coupe trois », en
deux novillos, et sort a hombros. C’est « mathématique ».. et cela fait
« trois ».
Et le soir, la Victorinada, très « disparate » de
présence, permet au trio présent de longues faenas, souvent uniformes,
répétitives, aux passes rapides mais liées, diversement closes avec
l’épée. On fait les adieux « à Soldeville », et bien plus sérieusement,
à Pepin Liria. Cependant, si l’oreille du premier est tout à fait
logique, on discutera fortement celle du quatrième, coupée après une
faena « de volume » plus que de qualité, et, surtout, une vilaine épée,
en sortant par devant… De ce fait, la deuxième oreille n’était pas
acceptable, et par conséquent, la sortie a hombros n’avait pas lieu
d’être.. « Ni tampoco » celle du mayoral !
Cela nous fait donc « deux...et demi ! » Mais, de fait, bien peu
importe !
L’argument des « une sortie a hombros, chaque jour ! »,
outre le fait qu’il ne tient pas si l’on veut raison garder, traduit
bien avant tout… que Mont de Marsan, dans sa grande majorité… est bien
« torerista », ce dont elle ne saurait rougir si elle fait les choses
« sérieusement ».
Par-delà les petites bagarres de « coupeurs
d’oreilles » et « concours de costaleros », c’est l’esprit de la Feria
qu’il faut retenir ; c’est la volonté de faire les choses « au mieux ».
C’est aussi la partie de chance qui, parfois, fit tant défaut par le
passé…
En cela, Mont de Marsan 2008 a fait certains progrès…
qu’elle devra confirmer dans les années prochaines, sur ses mérites
propres, et… sans forcer la dose.
Cette année, la feria de Mont de Marsan est un clair
succès. En ces temps de « ferias maigres », ce n’est pas le moindre des
mérites. Mais elle peut bien mieux faire, encore. Donc, on attendra un
peu… pour la sortie a hombros !
Bien entendu, ce n'est là... que mon opinion! |
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