MONT DE MARSAN : UNE TRISTE… MAIS BELLE
SURPRISE !
Madeleine a fêté « le blé qui lève ! »
22 Juillet : Il est des vieilles plazas… comme des vieilles
charrues. On sait qu’elles sont là, au milieu de la place ou au fond du
champ, et ou sourcille à peine en les retrouvant. Ou du moins… « on
sourcillait ».
Mont de Marsan faisait partie de ces
plazas « mythiques » de la Fiesta Nacional Française, tout comme Nîmes,
Arles ou Bayonne. De loin, on voyait sa masse blanche, dont les
claustras des tendidos hauts disaient l’identité. Pas de doute, on était
bien au Plumaçon. Puis, une fois passé la porte, on avait plaisir à
retrouver la barrière, entre mille repérable, haute, rouge sombre, avec
son liseré blanc à quelques centimètres du haut, et son estribo de
planches blanches, étayées d’équerres de bois… |
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Fin tout cela ! On nous a changé le
Plumaçon ! Dorénavant, les photos du Cordobes, de Paquirri, de Mendes ou
de Rincon feront bien partie du passé… Que tristeza !
Une triste, mais bien belle surprise !
De l’extérieur, la plaza conjugue les
couleurs ocre « de la Maestranza » et coquille « d’œuf des Landes ».
Jusque là, c’est bien,… mais c’est facile. En fait, la surprise se
trouve… dedans ! La piste a été complètement refaite, et la barrière…
n’est plus « Mont de Marsan, l’historique ». A la place de la barrera de
la traditionnelle et sévère barrera, un large estribo de béton blanc
fait la césure entre sable jaune vif et bois rouge sombre. La large
bande blanche en vient à ôter au ruedo « cette lumière » très spéciale
qui « faisait Mont de Marsan »… Au pied de l’estribo, tous les trois
quatre mètres environ, une fine demi-lune perce le béton, évacuant vers
le callejon les pluies… éventuelles.
Le couloir quant à lui renforce encore
son rang de « maillot jaune » au classement général des callejons :
Spacieux, confortable pour les uns comme pour les autres, il est « un
modèle ». (On a grand plaisir à venir à Mont de Marsan, parce que c’est
la seule plaza qui ne vous rappelle pas que vous avez pris « un tour de
taille », en un an. Que simpaticos !). Par contre, « nouvelle donne
oblige », certains photographes se voient reclus en un burladero bien
peu commode… plein soleil, juste derrière celui des toreros ! « Bonjour
torticolis et photos floues ! » Cela ne fait rien, on s’adaptera ! Il
faut bien prendre ses marques ! En tous cas, même si l’on gardera la
nostalgie du « Plumaçon de toujours », on ne peut que saluer la nouvelle
plaza, en espérant qu’elle vivra ce qu’à vécu… l’autre !
Et elle avait « de la gueule », cette Mont de Marsan nouvelle, en ce
premier jour de La Madeleine 2007 : « Casi lleno », tout le monde
entrant gratuit, pour applaudir « le blé qui lève », les futures
vedettes des deux tauromachies confondues, la Landaise et l’Espagnole.
Tout d’abord, les toreros Landais :
Leurs noms viendront plus tard, en grandes lettres sur les affiches,
mais aujourd’hui, le ventre peut-être noué de trac, mais le cœur « gros
comme ça », ils y ont été, à la bagarre, écartant « avec ou sans
corde », « à l’intérieur » ou avec une virevolte sur place, juste avant
l’écart. Vaya vista ! Vaya valor ! Quant au sauteur… les vaches encore
restent surprises de ses envols, tel grand oiseau blanc. Muy bonito !
Et puis, il y eut « notre tauromachie à
nous », illustrée par la lidia de deux erales de Meynadier (excellent le
premier ; bien plus compliqué le second), par les deux jeunes toreros
menés par Richard Milian, Tomas Dufau et Mathieu Guillon.
Malgré leurs efforts et talents
naissants, certains spectateurs quittèrent la plaza avec femmes et
enfants, dès que l’on sortit les épées (On les comprend, mais… ne voient
ils pas « pire », chaque jour à la télé ?) Tandis que Richard Milian
« toréait avec eux » depuis le callejon, les deux jeunes élèves se sont
appliqués, qui aux banderilles, qui en deux quites « al alimon ». Pour
le reste, « long est le chemin ! » mais l’aficion et le courage sont là,
bien présents, et une personnalité déjà marquée : Style plus
« précieux » chez Thomas Dufau, qui tira de bons derechazos d’un premier
qui finit excellent ; plus baroque chez Mathieu Guillon, dont
l’adversaire fut bien plus retors. Le garçon se battit, mais tua de
travers, perdant ainsi le trophée que son copain avait coupé. Cependant,
la vuelta fut douce, et c’est très bien ainsi. Les choses « très
sérieuses » viendront après… elles ont le temps.
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