MONT DE
MARSAN : « D'HUMEUR MAUVAISE ! »
20 Juillet : Je vous préviens, je suis « de mala uva ! », de mauvaise
humeur, et même un peu plus…
La Feria de La Madeleine 2006 vient de se terminer et
il a fallu laisser Mont de Marsan et tous les amis… laisser sa plaza, à
l’inégalable lumière, et laisser… ses illusions !
La feria 2006 est un désastre, et personne ne pourra
dire le contraire, ni rien plus faire pour y remédier. Bien sûr on va
chercher des coupables, et le contexte « politico taurin » va jouer de
plus belle, renvoyant Clochemerle à une aimable série de platitudes.
Tout cela paraît vain, tant on sait que « rien ne changera », ni d’un
côté ni d’un autre, d’autant qu’au plan général, « tout fout le camp… et
en particulier, la Tauromachie ! »
Faire « la balance » entre le « Muy mal ! » et le « Pas
de pot ! » sera difficile, et il ne faudra pas s’acharner sur les
organisateurs, systématiquement, sans bien préciser que « Si l’on
choisit les toros… on n’est pas « dedans ! ». D’ailleurs, le public,
lui-même a de grandes responsabilités dans cette malheureuse « rengaine
2006 ». Nous sommes tous responsables...mais à divers degrés!
Par exemple, et tout en acceptant sans détour la cote
d’amour dont jouit le Juli à Mont de Marsan, on ne peut accepter sa
prestation d’hier, sans un sourire « en coin ». Or, tout passa, comme
lettre à la Poste… voire « bien mieux ! »
On ne peut accepter le succès de Gallo, sans préciser
le bonheur qu’il a eu, lui « matador de toros », à revenir… au novillo !
A ce sujet, on ne pourra que féliciter fortement le président (Pascal
Lavigne, je crois) pour sa rigueur, tout au long de la corrida : Il
donna une oreille à Gallo, parce que c’était « celle du public ! » mais
ensuite, fit un signe inéquivoque que : « C’est tout ! Pour ce qui est
de la seconde « qui est la mienne », il ne saurait en être question ».
Le public n’insista pas, mais la présidence dut avoir les oreilles qui
sifflaient, car en bas, Gallo, sa cuadrilla, ses mentors, son père, sa
mère et même sa tantina de Burgos, durent la maudire « pour sept
générations ».
Et pourtant… « qu’elle a bien fait » de refuser cette
deuxième oreille qui, du triste, aurait fait basculer la plaza, dans le
plus sombre des ridicules…
Que venait faire là le Gallo ? Peut on jurer que c’est
« l’Aficion Montoise » qui a fait la grève de la faim pour l’avoir au
cartel ? Peut-on susurrer que… « S’il n’était pas apodéré par la Casa
Chopera, Eduardo Gallo serait resté, hier, chez lui, tranquille, à
contempler je ne sais quel rêve dorénavant inaccessible ?
« De mala uva »… je vous dis !
Quand sortirent les trois premiers, hier, on s’est dit
que l’on nous avait menti, et que Mont de Marsan n’avait pas supprimé la
novillada piquée de feria. Puis sortit le quatrième, et là, il fallut
bien se rendre à l’évidence que le lot de Garcia Jimenez était
« vraiment » composé de « trois.. et trois ! » Hélas, de multiples
incidents vinrent émailler la corrida, éclater les cornes, casser les
pattes, et transformer certains passages de la course en barbare
pantomime…
Heureusement, il y eut de bons détails, « dans et hors
du ruedo ».
Tout d’abord… et avant tout, ce petit gamin au teint
cuivré, tout droit venu du Guatemala, dont la présence traduisait toute
l’amitié et le travail accompli entre « des Montois » et El Juli. Joli
détail, également, de la part des autorités, que de l’inviter à la
présidence d’honneur. El Juli lui brinda son toro, et c’est une des plus
belles choses qu’il fit de toute, la tarde.
Des détails aussi, et de très grande classe, du Morante
de la Puebla, même si les toros ne lui permirent pas de faena complète.
Pourtant, lorsque « cela sortit bien », on aurait entendu mouche voler…
Quant au Gallo, il rendit, au sixième, le triomphe
obtenu au troisième… Cependant, on se dit que « s’il est capable de
refaire cela » à un toro « con dos pitones y toda la barba », il
pourrait remonter bien vite. Faire cette séance d’« aguante et bout
portant », à un toro « de trapio, bien armé et encasté » lui vaudrait de
récupérer l’admiration qu’il déclencha d’un coup chez ceux qui le virent
se présenter en France, de novillero, à Garlin.
Restent.. les incidents ! Qu’on le veuille ou non, il y eut un problème
« de piste », cette année à Mont de Marsan. D’ailleurs, on le souhaite
vraiment, car cela « expliquerait » le désastreux et général manque de
force de toute la feria. Et, tout en regrettant cette situation, on
garderait « un peu d’espoir ! ». Sinon… apaga y vamonos !
« De mala uva ! » je vous dis !!
Que le Juli « ne laisse pas respirer » et envoie son
second « se massacrer dans le cheval », à peine relevé d’une mauvaise
demi-vuelta de campana, avec cornes explosées et lésion à la patte…
relève « de la correctionnelle Taurine ». Carton jaune rouge! Qu’il
décide de faire faena à cet invalide mutilé, n’est absolument pas
correct, et relève du total manque de respect envers le toro, et ses
amis Montois.
Une voix tomba du tendido soleil : « Juli, on
continuera à t’aimer et te respecter si tu le tues immédiatement ». Le
Juli ne le fit pas, et demanda patience ! Dommage ! Il aurait mieux fait
de l’estoquer tout de suite et demander « publiquement » le sobrero.
Cela lui aurait été refusé, et il aurait même pris une multa (au vu du
règlement), mais au moins « le geste » aurait eu de la gueule… Un peu
plus en tous cas que cette affreuse « chose » que l’on se refuse à
appeler « faena », à une pauvre bête assommée, qui poussa le désespoir
jusqu’à se ficher une banderille… dans l’oreille ! Que tristeza !
J’arrête, car à la tristesse se mêle la colère… de celles qui aurait du
être, mais qui ne fut pas !
Que la plaza est belle, quand elle est pleine !
Que la corrida est belle… quand elle est « vraie » et
« sincère », de toutes parts…
Oui mais voilà !!!!!
19 Juillet – MONT DE MARSAN – Dernière de la Madeleine –
No hay billetes – Chaleur : Six toros de Garcia Jimenez, en un lot de
flagrants « trois et trois » : Les trois premiers furent
d’imprésentables moustiques, anovillados, dont se jouèrent les toreros.
Le quatrième fut « un tonton », très haut et sérieux. Côté cornes, on
nous permettra de douter "un peu beaucoup", aucune, pratiquement, de
sortant « indemne » de la lidia. En parlant de « lidia », elle n’exista
pratiquement, tant elle fut brouillonne et.. inutile. Pour comble de
malchance (dont on ne sait exactement « pour qui ? ») le cinquième se
fit très mal, dans une dure vuelta de campana, avant d’être projeté dans
le cheval. Au sortir de l’estocade du Juli, le toro se fractura « la
main droite », et le spectacle tourna au pitoyable. Le sixième se cassa
la patte gauche, étant remplacé par un Ignacio Charro qui manifesta vite
un nouveau problème, au point que le président porta la main au mouchoir
vert, prêt à le sortir une nouvelle fois…Cependant, le toro se remit...
mais le spectacle, point! |
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Côté moral : Le premier fut une carne, courte et
violentita ! Le sobrero un méchant « apprivoisable », car plein de
mobilité. La corrida fut en général, faible et sans aucune race, avec un
petit toro parfait : Le troisième. Le quatrième, se refusant à gauche,
n’eut pas la continuité désirée de tous.
Morante de la Puebla : Sifflets et « Division
admirative », après un avis – Plia vite les cannes devant le premier,
après trois doblones et une vaine tentative à droite. Toro faible, court
et sans jus. Le public n’accepta pas ce renoncement immédiat… d'autant
que ce fut laborieux à la mort. Préférait il "une longue quête
d’inutile?"
Face au gros quatrième, le Morante a voulu : Très
vibrant et un peu « forcé », au capote (il peut faire bien mieux), le
sévillan démarra fort, deux aidées « marquant déjà la différence ». La
faena fut essentiellement droitière, le toro se refusant, à gauche. Et
elle fut « hachée », le bicho n’ayant pas « la continuité » nécessaire à
tout abandon artistique. Cependant, le Morante s’accrocha, tirant de
profonds derechazos, longs et templadisimos, que vinrent « enjoliver »
plusieurs adornos, en particulier un trincherazo, « marca de la
casa ! ». Hélas, le tout fut incomplet, et comme le matador pincha trois
fois, le public ne fut pas content, et le torero non plus. Nonobstant,
Morante « is different ! »
El Juli : Une oreille et Ovation – Peut faire, à
Mont de Marsan, ce qu’il veut ! Ce n’est pas la première fois que cela
arrive, et c’est « presque » très bien ! Mais ce n’est pas une raison
pour le presque « n’importe quoi », de part et d’autre.
Probablement préoccupé par les Miuras de Valencia, Juli
nous a gratifiés d’une actuacion « sympathique » et « en Joulibre » :
Passe encore le capote à son premier, avec réception joliment rematée et
quite « aérien », mais la lidia et la faena furent « un ensemble de
choses », devant un torito flojo, le torero alternant « l’endroit et
l’envers », tandis que le toro faisait de même, mais « de haut en
bas ». Peu préoccupé par les forces de l’animal, Juli fit de tout,
parfois très bien, toujours facilement, le tout accompagné de gros
desplantes, bien racoleurs. Le meilleur fut probablement l’épée, et le
brindis au petit indien du Guatemala, invité dans le cadre de l’action
magnifique menée conjointement par le torero et sa peña Queztal Amigos,
de Mont de Marsan (voir :
http://www.eljuli.com/detalleNoticia.asp?id=1474). Le public demanda
l’oreille… Normal !
Par contre, on aura du mal à bien accepter « le
spectacle » devant le cinquième. Le toro s’abîma dans une demi vuelta de
campana où il s’explosa les cornes (?) et se fit très mal à un
antérieur. Au lieu de l’arrêter et le laisser respirer, on le précipita
immédiatement « dans » le cheval, avec les dégâts que l’on imagine. Le
toro arriva « à la dérive », sous la muleta du Juli, et comble de
malchance, se planta une banderille dans l’oreille droite. La banderille
ne tomba pas, et l’oreille non plus : Au lieu d’en finir rapidement,
comme l’en priait respectueusement une voix tombée des gradins, Juli
voulut faire faena, tirant la muleta avec des précautions infinies, mais
avec le résultat que l’on devine…
Il tua d’une épée « pero que muy trasera », genre
« n’importe quoi ! » et reçut l’ovation de ceux qui, en d’autres
circonstances, se seraient montrés moins chaleureux. "Va ! On ne t’en
veut pas, Juli, et Bonne chance avec les Miuras, aujourd’hui a Valencia.
Eduardo Gallo : Une oreille, avec pétition de la
deuxième, et Division – Se montra « en verve » devant un torito
imprésentable, qu’il n’a même pas vu « de novillero », dans nos
contrées.
Bien reçu au capote, le toro fut projeté au picador,
avec une nouvelle version de la pique : La puya « tomba » entre la corne
et l’oreille gauches. Heureusement, le picador eut « l’intelligence » de
« rectifier », mais la trace était là, sanguinolente. Una verguenza
total !
Le torito arriva à la muleta plein « de docile
mobilité », ce dont profita le Salmantino pour lui monter une faena en
deux temps : Après un début, à genoux au centre, longues séries de
muletazos sur chaque main, sans grande vibration mais jolis à voir, puis
grosse partie « tremendista », le Gallo citant à deux centimètres du
frontal (je n’ose dire « du piton »), alternant les muletazos dans un
sens et un autre, avec grande réussite et un peu d’émotion. Comme il tua
vite, le public se déchaîna, mais le président fit signe que « Une ! et
pas plus ! ». Enhorabuena!
Le sixième se cassa la patte gauche et fut renvoyé au
corral. Quand sortit le sobrero de Jose Ignacio Charro, bien armé, bas
et musclé, on eut quelque espoir. Malheureusement, le toro chancela
aussi et le président faillit bien le renvoyer derechef
(« Immédiatement ! », pour les bacheliers 2006). Hélas, « la mala lidia »
et le manque total « d’idées », de la part du diestro, firent que le
toro « tourna au vinaigre » et la faena… à la déroute complète. C’est ce
que l’on appelle : « Devolver el triunfo ! ».
Dans les gradins, on sifflota un peu, mais on avait
déjà d’autres idées en tête, style « Apéro et bodegas ».
Déjà oubliés, les « Beaux dégâts » de la Madeleine
2006 !
Pour « une autre opinion »
et les images vidéo de cette cinquième corrida de La Madeleine 2006,
cliquez ici, sur « CorridaTV » :
http://www.corrida.tv/rubriques/actualites/index.asp?id=1960
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