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BAYONNE :
LES GRANDS « QUITES » DU JULI !
Gros fracaso de Jose Tomas and co...
1er
Septembre : Hier, Julian Lopez, « El Juli » a coupé
trois oreilles en plaza de Bayonne. Mais, ce qu’il a fait de mieux :
Quatre grands quites :
Un, à l’Aficion Bayonnaise ; Deux :
au ganadero. Trois : à l’Empresa . Quatre : à Jose
Tomas, son ex « concurrent N°1 »…
Il y a des après-midis comme cela ! On s’en va, confiants, à la
plaza, en repensant à la phrase de Jean Cau : « Etre
aficionado, c’est croire au Père Noël, tous les jours, sur les coups
de cinq heures du soir » |
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Ce qu’il avait oublié, le bon Jean, c’est que parfois « Le Père Noël est
une ordure ! », et la fois suivante, il nous transforme tous en petits
enfants, éblouis aux mille feux de son sapin…
Tout ça pour dire que des milliers de
spectateurs sont sortis, hier, en jurant qu’ils ne voulaient plus voir
Jose Tomas à Bayonne… Hombre ! On a dit cela d’Ordoñez, de
Camino, de combien d’autres… Il a suffi ensuite que le dit condamné
fasse un tabac dans « une feria qui compte », et…
Hier, la corrida est sortie « chunga », de bout en bout, parce
qu’aux ordres d’un torero, un ganadero « a collé » à
Bayonne, une corrida imprésentable, qui l’a ramenée « vingt ans
en arrière ».
Chunga ! Mal partie ! Mal foutue !
La corrida débuta par « un hommage à Claude Pelletier ».
Hombre ! Vaya homenaje ! On a du mal à comprendre qu’à cinq
minutes du paseo, alors que des hommes sont à côté, et vont se jouer la
peau (quel que soit le trapio des toros), on puisse installer un piano à
queue au milieu du ruedo, et entendre deux probables virtuoses du bel
canto « exécuter » de probables grands morceaux, qui avaient
leur place à l’Opéra, ou au Châtelet, mais probablement pas dans une
arène, en jour de corrida.
« Aqui, se muere de verdad ! »,
et l’on respecte cela.
S’il y avait hommage à monter, il était
simple. Claude Pelletier, grand critique taurin et « grand Bayonnais »,
trop tôt disparu, un matin de 1993, avait un ami, parmi tant d’autres.
Celui-ci était son dentiste. Il est aussi musicien reconnu. Il
s’appelle Jean-Joseph Vignes.
En son honneur et souvenir, l’ami Jean-Jo
a composé, avec ferveur, un pasodoble taurino qu’il baptisa « El
Alto », du surnom donné à Claude, et dont ils signait ses reseñas.
Mais, Bon Dieu ! n’y avait il pas moyen,
« avant le paseo », de faire l’annonce qui fut faite, et
faire jouer ce pasodoble « en l’honneur du grand », par l’Harmonie
Bayonnaise ? Non ?
A n’en pas douter, la ferveur en eût été
toute autre, l’émotion de ses amis « et cordiaux ennemis »,
à son zénith. Même Jose Tomas, peut-être, aurait levé un noir
sourcil…
A n’en pas douter, l’ovation aurait secoué
l’arène, au salut, en piste du compositeur. Là, on restait « taurins » !
Et à n’en pas douter, « le grand », là-haut, nous
aurait murmuré quelques mots… Au lieu de cela… Bref !
Oh, bien sûr, on joua le pasodoble, plus tard,
presque en catimini, au moment où le ciel se faisait noir, et que la
mauvaise humeur s’installait…à tous les étages.
Qu’aurait il dit, « le Grand » ? Il se serait gratté
la gorge, et serait parti d’une de ses chevauchées oratoires qui ont
fait trembler plus d’un Temple….
Qu’aurait il dit, « le Grand » ?
Il aurait dit que monsieur Juan Pedro Domecq à envoyé à Bayonne
« une sardinade du Portugal »… et que Bayonne l’a acceptée.
Il aurait dit qu’à tout prendre, il avait préféré
la finale des non piquées, le matin, parce que les Santafé Marton ont un
moteur qui nous éviterait le ridicule en Formule Un, et que le petit
Alberto Aguilar, élève de l’Ecole de Madrid, mérite cent fois sa
victoire…
Il aurait dit, que Monsieur Jose Tomas est un
« sinverguenza de première », mais qu’il irait quand même
le voir, la prochaine fois… parce que nous sommes tous trop masos, trop
bons, ou trop…
Il aurait dit que Finito a joué les incompris,
parce que Bayonne n’a pas mordu à ses minauderies… et il aurait dit,
également, que le Juli, complice ou pas de cette soudaine décadence, a
fait face, et s’est plié en quatre pour sortir le corrida de l’ornière.
A force de technique, de rage et de talent, le
Juli a fait « un énorme quite » à Bayonne, au ganadero… et
à Jose Tomas ! En effet, si elle n’avait pas attendu avec
sympathie, la sortie « a hombros » du Juli, la plaza
Bayonnaise aurait probablement fait « une autre sortie » à
Jose Tomas.
Asi que… « Viva El Juli ! mais,
n’empêche que… »
N’empêche que nous nous sommes "tous" faits rouler… Mais
par qui ? A vous de voir ! A vous de dire ! Mais je sais,
moi, ce qu’il aurait dit, « le Grand » !
31
Août – BAYONNE – Plein total – Ciel chargé de noires menaces :
Six « toros » de Parladé, pur Juan Pedro Domecq, élevés au
Portugal.
Présentation pour le moins décevante, dans une
arène qui se dit « toriste » : Les trois premiers furent
indignes, et deux autres à peine « tolérables ». Au milieu
de cet « envoi », un cinquième toro, grand, haut, lourd,
correctement armé… qui paraissait « le père » des autres.
Bien sûr, « il dénotait »… Bien sûr, il fit du bruit, le
matin au sorteo ! Bien sûr, il tomba sur Jose Tomas… On devine la
suite. Pour ce qui est du comportement, corrida faible et noblona, à part
le cinquième qui vira au « court méchant ». Finito de
Cordoba toucha les bons. Juli fit des merveilles avec deux tristes. Quant
à Jose Tomas.
Finito de Cordoba ( Avis et salut, refusé
par le public – Oreille protestée, refusant de donner vuelta) a très
longuement « fait passer » le premier « chiquitin »
(460 kgs) qui se cachait derrière deux cornes respectables. Des passes et
ses passes, sans se croiser, sans se sentir. Du tendido tombe un « Que
emocion ! » qui résume tout.
Le Finito reçut agréablement le bon quatrième
(487 kgs), le fit peu piquer, et débuta très bien la faena, par doblones
et un superbe remate. Entre ces moments fugitifs, très toreros, et
l’estocade tombée, aux effets immédiats, le « Fino » de
Cordoue distribua, à cent à l’heure, un monton de passes, dont
l’ensemble doit s’appeler: Faena. Forçant l’attitude, oubliant
toute quiétude, toute
profondeur, le Finito ne donna que pâle image du torero qu’il peut être…
Une partie du public demanda l’oreille que l’autre repoussa,
furieusement. Pas facile d’être président !
Jose Tomas (Silence – Grosse bronca)
arrivait d’Almeria, couvert de gloire, et passablement moulu (voir
Almeria – 30 août). Cela n’excuse en rien une attitude totalement déplorable,
méprisant le public, le toro, le costume qu’il porte. Une demie véronique,
à son premier, un animal de 485 kilos, pas très grand, pas très haut,
pas très armé, et faible ! Une faena de dizaines de passes « en
silence », la muleta accrochée, la moue dégoûtée, les sourcils
en accent circonflexe. Final en une vilaine demie, horizontale, un
pinchazo, encore plus vilain, et une quasi entière, desprendida.
Quand sortit le cinquième, un colorado de 548
kgs, on se dit « Tiens ! que fait il là, celui-là ? »
Jose Tomas le savait, et indiqua rapidement ses intentions. Dansant au
capote devant les charges courtes et rebrincadas du cornu, Tomas lui fit
mettre une méchante rouste en trois puyazos rechargés. La suite :
vingt trapazos de défense, bien décidé à en finir au plus vite. Cela
tarda un peu, et Jose Tomas, logiquement, en entendit de belles !
Julian Lopez « El Juli »
(Oreille – Deux oreilles) terminait hier un mois d’août, où il
n’eut « qu’un jour de RTT », juste avant Bilbao. Le Juli
s’est comporté en figura responsable, essayant de donner au public
toute raison d’applaudir, sinon d’admirer.
Il mit, face au coloradito troisième (480 kgs)
le volume et le relief que le toro n’avait pas : Delantales au
capote, bon quite par chicuelinas, tiers de banderilles « enlevé »,
quoique sans grands sommets. La faena commença en douceur, prit de
l’ampleur dans le toreo fondamental, en prenant garde à ne pas trop
baisser la main, se terminant par une séance de plusieurs enchaînements
« à bout portant », à l’endroit et à l’envers, qui
firent dresser le tendido. Vaya tio ! A l’épée, on s’en doute,
il « fondit » sur le toro, et l’oreille fut des plus méritées.
Après la débâcle Tomasista, Julian Lopez
ne laissa pas passer l’occasion « d’en remettre une
couche », face au sixième (481 kgs). Le toro sortit broncote, le désarmant
deux fois au capote. La faena
commença un peu heurtée, essayant de bousculer la soseria du bicho. Mais
les deux dernières minutes valurent le déplacement et la patience :
« rentrant » littéralement, dans le toro, le Juli enchaîna
d’incroyables muletazos, cités à bout portant, frappant la corne de sa
cuisse. Deux minutes de « furie torera », de caste pure.
Grosse entrée a matar, pour une entière, suivie d’un descabello
rageur, juste sous les yeux de Jose Tomas. Deux oreilles pour l’un ;
bronca pour l’autre…
Corrida décevante ! Cela peut arriver, mais Bayonne devra tirer les
enseignements de cette triste journée, qui entame partie d’un crédit
si durement acquis et mérité.
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