DAX : LA CORRIDA « EN R.T.T.. ».
12 Août : Quelle tristesse, sous un
ciel pourtant si bleu... La première journée de cette feria dacquoise ne
méritera que de tristes souvenirs : Mauvaise corrida, ce qui n’est
rien à côté de la mort de Jean Pierre Rachou, 42 ans, figure de écarteurs
landais, cogido la veille, dans cette même plaza. A n’en pas douter,
les matadors, en fin des prochains paseos, rendront hommage à celui qui,
en « demi »costume de lumières, était presque « aussi
torero » qu’eux. Bien triste.
Une première journée qui ne mérite guère
que l’on s’y attarde. Les « 35 heures » seraient elles
donc aussi imposées à la grande entreprise taurine ? Si oui, c’était
hier « journée de RTT » pour deux des trois matadors engagés.
Mais, on se pose des questions.... Entre autres : « Peut on
prendre le samedi ... en jour de RTT ? »
Journée terne, malgré la grande lumière...
Le matin, la première novillada non piquée donna pourtant quelque espoir :
Bons novillotes de Sonia Gonzalez, le premier, excellentissime !
Jeremy Banti lui pégua « un monton »de passes... bonnes, mais
sans queue ni tête. Ovation saluée au tiers, et incompréhensible sélection
pour la finale. Lo mejor ? Un quite parfait au dernier novillo de la
matinée – Fernando Cruz donna la faena du jour, allant à mas, tirant
bien des séries de précieuses naturelles. Malheureusement, le jeune
catastropha à l’épée, recevant une méchante voltereta sur sa cinquième
entrée a matar, toujours « dans le haut ». Aviso et vuelta
– Le petit portugais Ferreira ne brilla guère aux banderilles, mais
donna quelques bonnes choses, muleta en main. Hélas, le descabello lui
fut fatal. Vilain. Avis et silence -
David Galan est bien le fils de son père...On ne dira rien, par
respect pour un jeune qui débute, et qui sortait au ruedo, avec la
blessure de la veille. Rien, si ce n’est : « Asi, nunca ! »
Le soir, deux toreros se présentaient à
Dax, mais ils le firent « un jour de RTT »... Le Juli, par
contre, s’arrima au troisième, et faillit prendre un mauvais coup par
le sixième. Dans le callejon, le « père de la criatura »,
chef de l’entreprise « Julian Lopez », s’en alla mettre
une avoinnée au mayoral de Nuñez del Cuvillo, qui faillit en avaler son
caméscope... « Scandale total... Comment peut-on envoyer une
corrida aussi mauvaise, en feria de Dax ? Le mayoral baissa la tête
et s’esquiva, aux premiers coussins. Nuñez del Cuvillo a 26 lots de
toros, cette année... Mauvaise pioche !
Dax – 11 août – Première de feria – Casi « lleno
total » et super grand bleu : La corrida a été d’un
ennui profond, d’une part à cause du total manque de race des
toros de Nuñez del Cuvillo, et d’autre, à cause du manque de
verguenza torera de deux matadors qui faisaient ici leur présentation,
et se contentèrent de tenter timidement
quelques muletazos « sur les bordures », sans
jamais vouloir rentrer dans le terrain d’adversaires peu faciles,
certes, mais... De fait, il ne leur sont jamais « rentrés
dedans !» (Ce n’est pas très français, c’est un peu
vulgaire... mais, au moins, c’est clair !) . |
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Six toros de Nuñez del Cuvillo correctement présentés et armés.
Le deuxième se cassa le bout du piton dans un gros choc au burladero.
Corrida qui ne se définit jamais, alternant faiblesse, comme le troisième,
« grosse fadeur » comme les 2, 4, 5èmes, et mala leche, comme
le dernier, un faux faiblard qui bouscula le cavalier et termina venimeux,
« con oleadas y arreones de cuidado ! ». Le moins mauvais
fut encore le premier, de fade noblesse...
Victor Puerto se présentait... Comme on
dit « de l’autre côté » : Quedo inedito ! Pitos
y bronca sont le bilan d’une grise actuacion dont on retiendra quelques
naturelles et deux passes changées dans le dos, au court de sa première
faena, mal terminée à l’épée, le diestro portant six pinchazos et
terminant de deux descabellos dégoûtés, tandis que tombait un avis.
Larga et demi véronique à genoux, face au quatrième... puis ? nada !
On laisse filer, on patine, on fait semblant et... à d’autres choses !Deux
pinchazos et un tiers de lame. Descabello sous la bronca. Victor Puerto
semble repartir vers l’abîme...
Le Califa se présentait également. Au
lieu de sourire beaucoup et de « tchatcher » d’abondance
avec son copain Juli, le valenciano de Jativa aurait dû bloquer son pied
sur l’accélérateur. La France était un territoire à conquérir, après
l’échec d’Arles et ses mésaventures « administratives »
en Espagne. Un ressort semble cassé, quelque part, et le diestro ne sut
par quel bout prendre deux bichos sans race, chargeant à moitié, la tête
à mi hauteur... Toros pénibles, mais devant lesquels il pouvait, et
devait, mettre la caste qu’ils n’avaient pas... Muy mal !
Trapazos, hésitations à la mort du premier, qui marchait lorsqu’il
levait l’épée. Beaucoup de tics, mais rien d’autre. Comme il fuit
long à la mort, le public se fâcha un peu : Avis et silence, puis
des courts sifflets découragés, au cinquième. Ennui.
Le
Juli s’accrocha à mi faena du troisième. Le toro était sorti
faible, très faible, sortant « derengado ». Après un
tiers de banderilles qui ne restera pas dans l’Histoire, le Juli
essaya de convaincre le toro, l’incitant à charger
correctement... Au début, cela partait bien mal, mais le garçon, réduisant
le distance, se mettant à bout portant, arracha peu à peu quelques
bonnes séries, finissant dans le berceau et tirant un peu d’eau
de ce puit sec. |
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Mérite que certains sifflèrent, mais ovation finale, saluée au
tiers, après pinchazo hondo et descabello. Le sixième débuta bravucon,
prenant un bon puyazo et restant collé au peto. Lui aussi avait débuté
faible. Sortant « à l’envers »
au quite, fusant en charges incontrôlées, il n’inspira guère
le Juli qui ne banderilla pas, n’espérant aucun succès d’une telle
entreprise. Faena de mise en place, « d’essai de correction »,
le toro devenant franchement désagréable. Cela tourna au vinaigre sur
deux méchants arreones, à la sortie des pinchazos, le Juli se retrouvant
en danger, après un désarmé. Final en descabello vengeur, tandis que de
tristes coussins tombaient mollement... Même ceux là avaient perdu
« toute race »...
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