BAYONNE : LESCARRET ET JIMENEZ...A HOMBROS !
15 Juillet : Entendons-nous bien :
Si on coupe deux oreilles parce que l’on a dominé un toro, alors
personne ne doit sortir a hombros, hier, à Bayonne. Si on coupe deux
oreilles, parce que l’on a été « en torero », vaillant,
engagé, essayant de faire les choses « bien », alors il n’y
a rien à dire, et Julien Lescarret a amplement mérité sa sortie en
triomphe du 14 Juillet 2001 en plaza de Lachepaillet, d’autant qu’il
avait également montré de bons moments face à son toro précédent.
Confirmation des progrès accomplis. A n’en pas douter, il y a là bonne
graine de bon torero, d’autant que le petit landais commence à donner
de l’empaque à son toreo, et que la tête fonctionne bien.
On ne dira pas la même chose de Cesar
Jimenez qui, malgré le fait de toréer beaucoup, aux meilleures
conditions, ne progresse absolument pas et continue à « se regarder
toréer, en se trouvant très beau ». Comme d’autres sont du même
avis, Cesar Jimenez sortit également à hombros, mais...
De son côté, Javier Valverde apporta le
sérieux, la sobriété du toreo salmantino, et plusiseurs passages de ses
deux actuaciones ont ravi l’aficionado de verdad. Malheureusement,
« l’acier » ne fut pas au rendez vous, et Javier ne put
accompagner ses collègues. Dommage... mais la « carte de visite »
est là, bien prête pour d’autres entreprises, plus importantes, plus
tard...
A signaler le bon jeu des novillos
d’Ana Maria Bohorquez, malheureusent entaché, pour quatre
d’entre eux, de trop de chutes. Lastima ! Cependant, malgré la
pluie, une bonne novillada... Les absents ont eu totalement tort !
14 Juillet – Bayonne – Novillada
- Un gros tiers de plaza et pluie par intermittence: Un lot très
homogène de Ana Maria Bohorquez. Novillos bien faits, normalement armés.
En évidence, le cinquième, magnifique burraco de 506 Kgs. Precioso !
Au moral, la noblesse et la bravoure, pour trois d’entre eux. Noblesse générale,
hélas accompagnée d’une certaine faiblesse, les toros trébuchant,
pour immédiatement se relever et charger à nouveau. |
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Un défaut, hélas,
qui ôta toute continuité au trasteos, les toreros devant « cuidar
mucho », les toros : Muleta
à mi hauteur, séries courtes, etc... Ce qui, bien entendu, enleva
quelque émotion à leurs faenas. Le meilleur pour le torero, le sixième,
noblissimo, et plus solide. Par contre, le burraco cinquième se montra
solide, d’une noblesse très encasté, un poil violent . Style de
novillo qui peut faire exploser n’importe qui... Ce fut le toro de la
tarde .
Javier Valverde s’est montré « très
torero » tout au long de la tarde. Clair dans sa tête, alliant
technique et esthétique, tant à la cape qu’à la muleta, il toréa
avec cette élégante sobriété qui caractérise « ceux de
Salamanca ». Temple dans les muletazos, sans trop forcer les deux
novillos les plus faibles. Variété dans les adornos, simplicité dans
les desplantes. Deux faenas classiques, pleines, seulement réduites par
quelques agenouillements des toros, et la malchance avec l’épée.
Ovation et une oreille sanctionnent sa bonne présentation.
Julien Lescarret s’est montré « en
novillero », plein d’allant, ayant fait de gros progrès et
mettant une touche artistique supplémentaire dans son toréo. Reste à se
calmer encore un peu, prendre le temps... Lescarret mit la hanche dans les
véroniques à son premier. Toréant un peu « a lance hecho »,
il fut un peu balloté, mais plusieurs lances eurent un superbe tracé. Le
toro fut noble, un peu bronco, et Julien le toréa « a mas »,
par séries courtes, terminant en adornos de bon goût et d’indéniable
plastique. H élas, l’oreille s’envola, suite à trois deux
pinchazos, une bonne demie et un descabello. Ovation.- Le cinquième fut
un sacré client, correton, puissant, tête en haut, violent, mais noble.
Un novillo du genre « typhon »... Lescarret fit magnifiquement
face, « estuvo alli », ne recula jamais. Les muletazos
se suivirent, parfois magnifiques, souvent bousculés. Le torero
domina t’il ? Non. S’imposa t’il au toro ? Non, mais
Lescarret, très vaillant et sans perdre l’attitude, a été « en
torero » devant ce novillo qui en aurait fait exploser bien
d’autres. Magnifique épée, contraire, entrant « con mucha fe ».
Deux oreilles qu’on pourra discuter, selon les critères que chacun a.
Mais un triomphe indéniable et un torero à suivre, et à ne pas ménager,
parce qu’il a vraiment des possibilités.
Cesar Jimenez a fait beaucoup de choses à
ses deux novillos, et parfois, de belles choses. Mais, tant à la cape
qu’à la muleta, son affectation, sa façon de « se regarder toréer »
mettent mal à l’aise,
d’autant que sur quatre muletazos, deux sont jolis, le troisième est
« destemplado » et le dernier, « fuera de cacho ».
Cependant, comme tout cela respire le calme et le bien léché, le public
marche.... Mais, que retient on de la faena, après deux apéros ? Il
tua mal son premier, écoutant quelques bravos, et coupa deux oreilles
hors de propos pour une longue et inégale faena au noble sixième, close
d’une bonne estocade.
Julien Lescarret et Cesar Jimenez
sortirent à hombros, et Javier Valverde salua une grande ovation .
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