Quand on interroge
Ekaitz sur ses débuts, sur « le premier flash » pour les Toros, il dit ne
pas trop bien s’en souvenir, mais probablement vers les quatre ans, à la
télévision, parce qu’à la maison, personne n’était aficionado, et donc il
n’avait pas eu l’opportunité d’aller aux arènes.
« Je ne peux pas dire quel a été mon premier coup de
foudre, parce que j’étais tout petit, quand j’ai commencé à m’y intéresser.
Ce que je sais, c’est qu’il y avait « quelque chose », dans les corridas de
toros, qui m’attirait fortement »
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Et bien sûr, à la maison, avec une serviette,
il essayait d’imiter ce qu’il voyait à la télé.
Quand on lui demande « Comment
fut ta première rencontre avec un matador ? »
« Ce fut avec Jose Tomas,
au sortir de la plaza de Haro. J’ai été sidéré, parce que tu les vois devant
les toros, et ils te paraissent « presque des dieux », et après, les voir
là, tout près est assez impressionnant »
Et puis un jour, on saute le pas, on
annonce sa décision : Je veux être torero !
Comment cela s’est-il passé ? A qui l’as tu
dit ? Comment ont réagi tes parents ?
« Je pense que j’avais dix ans, lorsque je l’ai dit
à mes parents… Bien sûr, ils n’y ont pas prêté grande attention, pensant que
c’était un enfantillage qui me passerait bien vite… »
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Oui mais voilà, l’enfant
s’obstine et les passes avec la serviette, se font plus nombreuses et
plus belles. « Il voit » le toro.. et ceux qui l’entourent, le voient
aussi.
Alors, qu’as-tu fait ? Comment se sont passés les
premiers contacts avec le monde taurin professionnel ?
« J’ai commencé par chercher dans l’annuaire
téléphonique, les coordonnées de quelque école taurine près de San
Sebastian, mais je n’ai pas trouvé. Un jour , un ami m’a dit qu’il y avait
une école, à San Sebastian même, et sans hésiter, je m’y suis rendu,
accompagné de mes parents ».
Premier contact ! Première
émotion ! Et puis, on entre vraiment dans le sujet
Ta première cape ? Lourde ? Quel a été ton
impression en donnant ta première passe ?
« Le premier capote dont je me suis servi
appartenait à l’Ecole Taurine de San Sebastian ». Il ne pesait pas lourd,
mais comme je n’y étais pas habitué, bien sûr cela me parut encombrant et
lourd. Au début cela fut très difficile pour moi, car je n’y arrivais pas ».
L’Ecole Taurine : Un effort de plus,
après l’école, tout court… Une discipline, un nouveau monde, passionnant…
Comment cela s’est il passé ? Les profs ? Les copains ? Tu
avais quel âge ?
« J’ai commencé à onze ans. Nous
étions peu nombreux. Il y avait deux autres élèves. Notre professeur était
le picador retiré « Matias Hijo ».Ce n’était pas facile, pour moi, mais je
n’ai jamais douté »
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Alors commencent les longues séances,
les gestes mille fois répétés, les engueulades, pleines d’affection, mais
fermes. Et puis, il a fallu mettre la théorie « ne pratique », devant la
première becerra…
Comment cela s’est il passé ? As tu eu peur ? Est ce qu tu as
eu envie de laisser tomber ?
« C’était dans une ferme, et j’ai eu à la
fois peur et beaucoup de nervosité, mais en même temps, encore plus d’envie
de devenir Torero. Et à partir de là, j’ai commencer à accompagner les
autres élèves de l’Ecole Taurine. On n’y allait souvent, mais chaque fois,
j’en étais… »
Le jeune garçon commence à savoir « andar
por la plaza », ou « en la cara del toro »… Bientôt, on va penser à le
présenter en public, le rêve de tout jeune garçon qui veut devenir torero.
Ton premier contact avec le public ? Où
était-ce ? Quelle fut ton impression ?
« Cela s’est passé à Eauze, le 3 Juillet
1999, devant une becerra de Marton. Cela s’est bien passé. Formidable, parce
que, pour le peu que j’avais toréé, je m’en suis bien sorti, et voir ainsi
le public m’appuyer, m’a fait un énorme plaisir.
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Toréer sous les applaudissements, c’est
bien… mais on rêve à autre chose : Le costume de lumières…
Ton premier traje de luces*… comment l’as tu
choisi ? était il neuf, ou d’occasion ? Raconte nous un peu, depuis l’essai,
chez le sastre, jusqu’au moment de le revêtir.
«Ce premier costume, on m’en a fait cadeau.
C’était un costume d’occasion, de seconde main… rouge et or. Imagine toi mon
émotion, au moment de le revêtir pour la première fois, puisque c’était un
de mes rêves. Après, je m’y suis habitué, en toréant de salon.
Mais la première fois que je l’ai mis, dans
une plaza, ce fut à Mugron, le 1er Avril 2002. Je me suis
habillé, aidé par un ami, et Rafael Cañada, matador de toros et mon ami,
également. Ce fut un moment à la fois « heureux, mais éprouvant, au plan
« tension »
En fait, c’était la première fois que
tu tuais, en public ?
« Oui, la première novillada, non piquée, en
costume de lumières » : Mugron, le 1er Avril 2002. C’était un
novillote del Palmeral qui s’appelait « Sultanillo » - N°38 – Negro bragado.
Je toréais en compagnie de Rafael Vioti, et
portais le vestido rouge et or.
Premiers pas ; première véronique ;
premier becerro… Puis les débuts, vêtu de lumières ; première estocade,
première vuelta al ruedo, sous les bravos… Et maintenant ?
Et maintenant ? Que est ton objectif ? Combien
de temps te donnes tu pour arriver, et jusqu’où ?
« Bien entendu, j’aimerais arriver à Figura del
Toreo », et assez vite… mais chaque torero a besoin de son propre
cheminement… »
Qui t’a aidé ?
« Matias Hijo »
Qui t’aide, en ce moment ?
« Pour le moment… j’avance, libre de tout
engagement… » |
Cette entrevue date du printemps…
Ekaitz, depuis, a progressé à pas de géant. En effet, grâce à un ami,
revistero français, il est entré en contact avec Joaquin Bernado qui
dirige aujourd’hui… l’Ecole Taurine de Madrid. Depuis début juillet,
Ekaitz Rodriguez « chemine », comme il dit. Ses professeurs sont
Macareno, Serranito, le maestro Bernado.
Depuis cette entrevue, Ekaitz a connu
plusieurs grands moments d’émotion et de joie qui, déjà, marquent sa
jeune carrière torera. La novillada matinale d’Eauze fut l’un d’entre
eux. A n’en pas douter, d’autres suivront. |
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