L'ACTUALITÉ TAURINE
(du 01 au 10 Septembre 2008)

 

BAYONNE : TRIOMPHALISME… LOGIQUE !
Trois oreilles "de divers calibre", pour Miguel Perera et El Cid
Grande faena de Ponce à un grand toro de Valdefresno.

     1er Septembre : « Cqfd !!! » Ce qu'il fallait démontrer!
     La corrida d’hier à Bayonne, à en voir la majorité de visages ravis, à la sortie, est l’exacte démonstration de ce qui a été écrit, la veille, en cette même page, après « la tempête » Palha. Malheureusement, elle est aussi la démonstration qu’il va falloir que le public Bayonnais arrive à faire la part des choses, de même que les présidences.
     Sur les sept oreilles concédées hier en plaza de Lachepaillet, on en gardera, selon notre goût… quatre : Une pour le Cid, au cinquième ; Une de chaque toro, pour un Miguel Angel Perera « insolent » de sitio et de temple ; Et enfin une « en or massif », pour Enrique Ponce, magistral devant un grand toro.
     Hélas, la tarde « logiquement triomphaliste » fut lancée par une pétition « vociférée » mais très minoritaire, que le président ne put qu’accepter, règlement en main…

     « Logique triomphalisme ! » d’un public, sevré de faenas et de belles envolées, durant presque toute une saison.
     « Logique triomphalisme » de la part d’un public, avide de voir  des vedettes, « bien toréer et couper les oreilles ! »…
     Mais ojo ! « Logique triomphalisme… devant une corrida très correctement présentée et armée, bien plus sérieuse que ce qui sort actuellement dans les ferias Espagnoles.
     Bref, « logique triomphalisme » de la part d’un public avide d’applaudir et d’admirer « Toros y Toreros ! », ce qui « quand même », l’objectif de la Fiesta Brava…

     Hier, les toros de Valdefresno sont sortis « abantos », distraits, fuyards, faisant de multiples ballades dans le ruedo et refusant gentiment de se plier au jeu des capes. A la pique, ils furent parfois surpris par le premier fer, mais firent leur devoir au second. Et au troisième tiers, ils se partagèrent entre qualités et défauts : La qualité de la noblesse, et le défaut de la mansedumbre, qu’elle soit franchement déclarée, comme celle du premier, aquerenciado en tablas ; ou plus ténue, comme celle du troisième, chargeant bien, au centre, jusqu’au moment où il décida de partir aux barrières. Mansedumbre « noble », qui aura hérissé les amateurs de « l’autre mansedumbre », celle qu’ils disent… « encastée ».
     Puis il y eut deux toros : les quatre et cinquième. Toros « muy guapos, los dos », dans la carrosserie et l’armure. Le quatrième garda une noblesse forte, que Ponce sur mettre à profit, s’enroulant le toro dans une faena classique, illuminée d’adornos et de remates de grande classe, et marquant la différence, par l’étendue de son registre artisitique. Faena « de deux oreilles », la seule de la tarde, hélas gâchée par un pinchazo qui faisait trop penser aux sept qui avaient déçu tout le monde, face au manso premier. Comme l’épée suivante fut discutable, le Valenciano « perdit la seconde », mais « se garda » la première, au cours d’une vuelta « de vraie apothéose ».
     « Pas à dire, M’sieurs dames ! Il y a Ponce… et puis les autres ! »  Et aujourd’hui, plus que jamais !

     Les autres, parlons-en un peu :
     Un Cid « laborieux », très court de registre, parfois bien nerveux, frisant une hystérie que l’on souhaite feinte ou savamment orchestrée, lorsque l’estocade est entière. Passe encore au cinquième, qui roula sin puntilla, plus « par accident » que sur l’effet d’un gros volapié. Mais on censurera le gros théâtral, après l’estocade atravesada « qui ne tua pas » son premier, l’obligeant à un descabello «éminemment tardif ». Pour le reste, le Cid de Salteras sut enchaîner les passes au deuxième, en se mettant d’accord avec lui, sur le terrain du burladero des matadors. Et il monta longue faena à un cinquième qui arriva à la muleta « trop piqué », après s’être rompu au cheval, sur le foutu deuxième puyazo « obligatoire »… Toro « pastueño », d’une noblesse molle, dont la race lui permit de rester debout et suivre la muleta du Sévillan, au long d’une interminable faena qui ne passera à aucun « baul de los recuerdos », cette « malle » dans laquelle on garde les grands souvenirs.
     Ce que l’on gardera, par contre, c’est l’immense « sitio » qui est aujourd’hui celui de Miguel Angel Perera. Par delà les longues séries, douces et suavement templées, qui firent la majeur partie de ses deux faenas, c’est « l’envie », c’est « la vista », c’est « l’insolente facilité » dans des remates ou sur des recours instinctifs, lorsque le toro charge par surprise. Toujours élégant, superbe, le torero se sort de la situation « d’un quart de muleta », transformant le moment de risque en une « étincelle artistique ». Actuellement, Perera « voit tout, très clair ! Très facile ! » Ainsi sa façon « d’encelar », de fixer l’attention et la charge du sobrero sixième, avec un capote « qui joue » avec le toro, parfaitement « planchado » et d’une magnifique efficacité… Sensationnel, Perera, en toréant ce sixième « a placer », lui tirant de longues séries sur les deux mains, tandis que les photographes maudissaient la lumière évanouie… Et, au final de la faena, ce cambio dans le dos, doublé, qui d’habitude, est passe « d’ouverture », lorsque le toro est surpris, déboulant de loin, en pleine force « aveugle ». Là, le toro arrive « au pas », et sait de quoi il s’agit. Le risque est multiplié, même si le toro est noble et soumis…
     Pundoroso, clairvoyant, sûr de sa technique et de son envie, y compris avec l’acier, Miguel Angel Perera est bien le torero « embalado », qui marquera la saison 2008. Même si Enrique Ponce, reste… le maître !

     En  cette clôture où tout le monde s’en fut heureux sinon « totalement comblé », Bayonne aurait du avoir « un geste » de spontanéité… un geste « Aficionado » : C’est d’unir Enrique Ponce à la vuelta « a hombros » de ses deux collègues… Oui mais voilà ! Certains parlent « de règlement » ! Un peu comme ce deuxième puyazo « obligatoire », à un toro qui sort « picado » du premier…
     Ponce n’avait coupé « qu’une oreille » ! Exact ! Mais sa faena valait bien l’entier de toutes les autres. Et puis… le règlement « imaginaire » parle « de sortie a hombros por la Puerta Grande », mais pas… de vuelta a hombros.  Et hier… Ponce en méritait deux, aux côtés de ses collègues !
     Mais… ce n’est qu’une opinion ! Cosa de… « sensibilidad ! »

    Dimanche 31 Août – BAYONNE – Plaza pleine – Grand beau, revenu : Toros de Valdefresno, bien présentés et armés, en un lot de « trois et trois », les quatre et cinquième étant particulièrement « guapos », applaudis à la sortie. Le sixième était de même conformation, qui fut renvoyé au corral, peut-être un peu vite, pour un problème de train arrière. Calambre, ou lésion ? Le sobrero fut du même fer, du nom de « Cigarro », dans la bonne lignée des « tabacs ».

          Toros qui sortirent tous « abantos », fuyant des capes, distraits, sueltos, sin fijeza. Mais toros qui « se prirent au jeu », peu à peu, arrivant « très nobles » aux muletas, même lorsqu’ils avouaient une certaine mansedumbre, comme le firent les deux premiers, partant clairement aux barrières. Le troisième agit de même, mais de façon plus discrète, après avoir longuement obéi… au centre. Le quatrième montra une noblesse plus encastée, plus forte, après avoir franchement poussé au cheval de Saavedra (que buenos toreros, los caballos de Bonijol !). Le cinquième sortit « picado » du bon premier puyazo. La « règle » l’obligea à une deuxième rencontre où le toro « s’employa » beaucoup : outre le fer reçu, le toro glissant sous le cheval, multiplia les efforts pour soulever le tout en essayant de se redresser. Résultat : chute à la sortie et gros moment de faiblesse, en début de trasteo. Mais « la race » était là, et le toro, déclinant grande noblesse, ne tomba plus. Bien lidié, le sobrero sixième arriva « noblisimo » à la muleta de Perera.
    
A la fin du paseo, l’on remit au Cid, de façon bien trop discrète, le trophée au Triomphateur de la San Isidro. Hombre ! Cela méritait « une autre annonce », « une autre cérémonie » et donc, l’ovation qui en aurait découlé. Digo yo !
     Enrique Ponce : Division après avis ; et Une oreille « forte », après un avis – Essaya deux petites choses pour garder le premier dans sa muleta, lui qui ne pensait qu’à filer à sa querencia des tablas. Hélas, le Valenciano, très propre jusque là, se mit à pincher feo, à sept reprises. Le public se divisa gentiment tandis que Ponce rageait comme un novillero.
     Devant le quatrième, piqué par le succès des collègues autant que par sa propre aficion, le maestro de Chiva dicta d’entrée son chemin au toro, par quatre doblones bien bas, bien appuyés, histoire de dire « qui était le patron ». Ensuite, on « déroula » ce qui est « une faena » d’Enrique Ponce : c'est-à-dire : Technique, courage et suprême élégance. En un mot cela se résume en « immense Toreria ». On gardera des séries droitières où le toro semble tout à coup ralenti. On gardera du toréo lié, galbé, magnifiquement efficace. On gardera les adornos, le remates de série, le final de faena, tout en profondes enluminures. Bref, « le » grand Ponce de toujours, face à un grand toro, très bien armé. Hélas, il y eut un pinchazo et une quasi entière, verticale et de côté. Un avis tandis que le toro s’écroulait et « une, sur les deux ! ». La vuelta fut « una gozada », pour tout le monde !
     El Cid : Une oreille (très généreuse) et Deux oreilles (en logique conséquence) – Toréa longuement, longuement, toute la tarde, mais sans « le sel » qui fait la gloire du Cid lorsqu’il doit s’imposer à un toro dur, «con mala leche ». Les Valdefresno d’hier « la tenian buena ! » et le Cid s’empêtra un peu dans un toreo long, répétitif et « court de registre » au niveau artistique. Mais comme à Bayonne, le Cid est resté, et restera, celui « du rabo au Victorino », il réussit ce qu’il entreprend, même s’il n’y a vraiment pas de quoi se relever la nuit.
     Le Sévillan trouva la solution, devant le manso deuxième, qui l’obligea à lier quelques passes par le haut, collé aux tablas, sous le palco des invités. Estocade contraire, atravesadilla, qui ne fit aucun effet, malgré les gestes grandiloquents d’un Cid apparemment vainqueur. Après descabello bien tardif, le public rugit sa pétition, tandis que les mouchoirs blancs disaient « minorité ». Très « démocrate », le président accorda une oreille… qui faussa toute la suite.
     Devant le très noble cinquième, qui débuta faiblot, le Cid multiplia des séries inégales, sans se trouver totalement « a gusto », multipliant des « doubles pechos » particulièrement inutiles. Faena très longue, avec une ou deux séries de trop, véritables « polycopies » des précédentes. Pinchazo et grosse épée, avec le toro qui trébuche à la sortie, faisant croire au magnifique « sin puntilla ».
     Miguel Angel Perera :
Une oreille et Deux oreilles – A démontré, ce jour en Bayonne, qu’il n’est plus le torero « plat » et « presque vide » des précédentes temporadas. Ses interventions sont maintenant marquées d’une vraie personnalité torera, notamment par l’élégance, le suave de ses passes, et l’insolente facilité avec laquelle « il voit » le toro. Hier, on lui vit des choses importantes, outre ses logues et douces faenas, qui disent à quel point le jeune Extremeño « a soif » de toro, et « voit clairement » ce qu’il doit faire, dès la sortie de chacun.
     Sensationnel, dans sa façon de fixer avec le capote, en jouant « par devant », l’attention du sobrero. Muy torero ! De même certains réflexes, d’une incroyable facilité, dénotant « sitio, ganas y coraje ! », au cours de ses deux faenas, taillées sur le même patron : Longues séries, suavement liées, notamment sur main droite, et toréo « raccourci », lorsque le toro baisse de régime. Et encore, il  n’abusa point des incroyables enchaînements, à bout portant et… à couper le souffle, qu’on lui a vus ailleurs. Et pour finir, « l’envie » de bien faire la suerte de matar. Ce ne fut pas parfait, devant le troisième. Ce le fut, pratiquement, face au dernier.
     Au cours de cette longue marche triomphale, en 2008, Miguel Angel Perera a conquis une nouvelle place… Bayona ! Et c’est très bien ainsi !
     En fin de corrida, El Cid et Perera sont sortis a hombros, tandis que Ponce, « à pied » entendait une immense ovation. La plus grande, pour… le plus grand !  

Deuxième « Finale » des non piquées :
     Dimanche 31 Août, au matin – BAYONNE
– 2ème finale des non piquées – Grande entrée : Quatre novillotes magnifiques de Jean Louis Darré (« Camino de Santiago »), nobles les quatre ; un peu flojitos les deux premiers ; sensationnels les deux suivants. On donna vuelta posthume au troisième. Mais le quatrième… tambien ! Grand lot, insuffisamment ou mal exploité par les apprentis toreros.
     Au final, le ganadero fut uni au triomphe du vainqueur désigné : Mathieu Guillon.
     Thomas Dufau : Une oreille et Une oreille – Paraît bien en deçà des promesses de l’an passé. Toréant « despegado », « amanerado », avec de nombreux temps morts, « mirandose mucho », il ne fut guère convainquant, d’autant qu’il tua « bas ». Oreilles, sollicitées par les « inchas ».
     Mathieu Guillon :
Une oreille et Une oreille – Toréa très bien de capote, en des véroniques « senties », pata palante… On aurait aimé retrouve cette qualité, cette spontanéité torera, artistique, à la muleta. Cependant, même si le jeune diestro a « de la race », c’est à la barrière qu’il quêta trop souvent les choses à faire. Tuant vite et fort, mais bas, Mathieu Guillon remporta une rencontre où il n’y eut que peu de competencia. En effet, les deux jeune diestros partagèrent tout, du quite al alimon, jusqu’à un tiers de banderilles cité « en duo », à la cadence de la musique, qui fit gros effet sur le public.

     Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, peut-être, mais le chemin pour être « torero, de verdad ! » est bien plus dur encore. Et ce n’est pas « en applaudissant tout et « en régalant des oreilles » que l’on forge les futurs bons toreros de demain… En France comme ailleurs ! 
 

 « NO FUE CASUALIDAD NINGUNA ! »

     2 Septembre:: Vaya !… Il ne l’a pas fait « comme ça ! pour essayer ! pour voir si !! »  Ce ne fut pas... un hasard!
     A n’en pas douter, par la façon de « andar », de préparer et de clouer, y compris al quiebro, l’Extremeño s’est déjà beaucoup entraîné, dans cette suerte… Et même s’il n’y a pas, pour le moment, l’agilité et les automatismes des grands maestros banderilleros, Miguel Angel Perera en aura surpris plus d’un, en plaza de Gijon, le 13 Août, lors de son mano a mano avec le Juli. En effet, Perera banderilla le quatrième toro, et ma foi, le fit fort bien, notamment dans le premier cuarteo et le quiebro troisième.
     Et si vous en doutez, voyez vous-même !

     Miguel Angel Perera, banderillant, en plaza de Gijon – via youtube :
    
http://fr.youtube.com/watch?v=LDoiBJD4sMY&feature=related  

     Une corde de plus à l’arc de celui qui domine, actuellement la temporada, et auquel on prête l'intention de prendre, seul, six toros, à la prochaine Feria de Otoño, à Madrid. Est-ce à dire que… ?

 
RONDA - Feria taurina de Pedro Romero 2008   

Samedi 6 Septembre – Corrida Goyesca:
     Huit toros, pour Francisco Rivera Ordoñez, Jose Maria Manzanares, Miguel Angel Perera et Cayetano Rivera Ordoñez.

Dimanche 7 Septembre – Corrida de Rejoneo:
     Six toros de Benitez Cubero, pour Diego Ventura, en unico espada

 

MORANTE « ET/OU »… JOSE TOMAS !

     3 Septembre – Cette saison 2008 aura, sans nulle doute, été marquée par deux faits importants et d’ores et déjà « définitifs » :
     Tout d’abord, la régularité dans le triomphe, l’ambition torera et « le niveau », technique et artistique, atteints par Miguel Angel Perera.
     En second, le parcours de Jose Tomas, jalonné de « No hay billetes », de triomphes et presque autant de blessures, dont l’incontestable et l’inoubliable sommet restera scellé de deux dates : 5 et 15 Juin à Madrid-Las Ventas.
     Cependant, on ne devra pas oublier deux ou trois noms qui « marqueront » l’histoire de la Temporada.
     Le premier sera probablement celui de Jose Maria Manzanares, dont la solidité, technique et physique, se met au service d’une expression artistique dont on ne sait quel seront les sommets.
     Le deuxième est Enrique Ponce, dont le triomphe de Bilbao, notamment devant le toro du Ventorrillo, a laissé pantois ses plus fidèles admirateurs, et « acojonados », que l’on pourrait traduire par « sur le cul et sans voix » ceux qui, par principe et depuis des années, lui nient tout, « en bloc ». Que ces personnes, au demeurant respectables et respectées, « révisent » simplement le parcours d’Enrique Ponce, année après année, en la plaza de Bilbao, et avec… le toro de Bilbao ! Ils pourront comparer les chiffres… et les résultats, découvrant alors qu’avec Camino, Enrique Ponce aura été le matador le plus fidèle à cette plaza que tout le monde craint, et le plus régulier dans ses résultats. Et voyons après si l’on peut atteindre un tel palmarès, en toréant « con el pico siempre », ou « dandose todas las ventajas »…
     Mais laissons cela ! Il est un troisième nom sur lequel 2008 s’attardera, au nom des « gros vainqueurs de la temporada ». Cela se fera de manière plus discrète que par les années passées, plus ténue dans les qualificatifs employés. Pourtant, on parlera forcément de… Morante de la Puebla, dont la personnalité torera, basé sur « le sentiment avant tout », même si la technique n’est jamais absente, ont « explosé », en une temporada volontairement « courte », jalonnée de grands hauts et de petits bas, comme il sied à un torero et un être « très spéciaux ». Un torerazo, plus aimé à Madrid qu’en sa propre Séville, capable, en un quite somptueux, de « montrer un toro » à un jeune qui vient confirmer son alternative (référence au toro de Cayetano, lors de la Bienfaisance). Une véritable « figura », capable d’un geste qui lui a valu autant d’admiration, chez les pros, que de haine, passagère, chez les aficionados (le scandale de Roquetas del Mar). Enfin, « una figura » et « un torerazo », capables de faire « son » toreo, en pleine feria de Bilbao, avec des toros qui, on l’avouera, n’ont rien à voir avec les « sardines écornées » systématiquement évoquées par ses détracteurs.
     Et c’est ici que nous nous arrêterons un moment, avec un sujet à débattre, en soi-même ou dans les Clubs et Peñas, au cours des longues soirées de l’hiver aficionado :
     « Alors !!! Jose Tomas ou Morante de la Puebla ? Morante de la Puebla.. ou Jose Tomas? »  - Aaaaaaahhh!

     Une feuille blanche, divisée en deux, dans la verticale, et le nom de chaque torero, en comparatif.  Pour chacun, les rubriques suivantes : La temporada « en chiffres » ; « l’impact » sur les publics ; le Toreo, avec grandes qualités et petits défauts ; et en bilan : « La figura » du torero…
     Sur les deux premières rubriques, la comparaison ne souffrira d’aucune comparaison : Remplissant les plazas bien avant que l’on n’imprime les billets, Jose Tomas est « hors concours »… mais Morante  passionnera plus « les entendus ».
     Au plan des résultats, le bilan sera des plus mitigés, même si Tomas domine aux points, coupant un maximum, malgré le nombre de corridas perdues pour blessure (sur les 25 programmées). Au sommet de ce bilan positif : Les deux corridas de Madrid, avec sept oreilles et trois cornadas, à la clef. A son déficit entier : Absence volontaire de Séville, Madrid en feria, Pamplona, Bilbao, Zaragoza en fin de saison…
     En face, le Morante, « présent partout », avec son toreo et sa personnalité, décidant même de prendre seul six toros, en plaza de Zaragoza, pour la Feria du Pilar. Temporada « courte », en des ferias « de responsabilité », avec, en tout premier lieu : Bilbao ! Et c’est à partir de là que les plateaux de la balance… oscillent.

     Allez voir Jose Tomas ! Courrez ! Courrez y donc ! Et que verrez-vous ? 
     - Vous verrez, à chaque sortie, de la même façon et presque devant les mêmes toros… la même actuacion, le même registre: Au capote : véroniques, dans les deux versions ; chicuelinas et sempiternelles gaoneras « claquées », dans les quites. A la muleta : Après des statuaires, souvent, le toreo sur les deux mains, lié, templé (pas toujours), à peine toqué, très serré, quels que soient les défauts ou inconvénients posés par le toro, et clôture par les non moins sempiternelles manoletinas.. pour « refaire » monter la pression.  Courage « total », intensité et garantie d’adrénaline.
     Du côté du Morante, le courage est le même… mais la personnalité torera, la technique et « la variété de registre », la touche inattendue, sont bien supérieures… Et cela… devant les toros « de Madrid », « de Bilbao », autant que… « de Séville ». Pas de faena « préconçue », mais décision et inspiration « sobre la marcha ». Cela peut aller de « la bataille » à « l’abandon total »… mais de toute façon, personne ne sait d’avance ce qu’il fera, ce qu’il « donnera », tant au public qu’au toro. D’ailleurs, le sait il lui-même ? Que l’on révise les faenas du Morante, cette année, et qu’on y réfléchisse un peu.
     Pour ce qui est d’un point commun à ces « deux monstres », on retiendra « l’épée » : Ce n’est pas là qu’on attend les deux artistes, et ils ne seront jamais de grands tueurs, même si le Morante « mène » par de multiples « recibir » au long de sa carrière, alors que l’on attend encore la première tentative de Jose Tomas, dans cette discipline.

     Voilà ! Page blanche ; deux colonnes…  et débat ouvert ! Il y a de quoi faire ! Cela dit, mon opinion est faite, et pour l’étayer, je porte au dossier le document suivant : La faena du Morante de la Puebla, avec le toro de Nuñez del Cuvillo, en Feria de Bilbao, le 21 Août dernier. Et, "de regalo", l'actuacion du Sévillan, lors de la corrida de Beneficencia 2008 à Madrid. Voyez et jugez… tout y est !
     A chacun son opinion! A chacun ses arguments. Cela dit, que l’on soit « d’un bord » ou de l’autre, ce débat, à condition qu’il soit courtois et bien étayé, ne peut être que positif pour la Fiesta Brava, et… la temporada 2009.

     Morante de la Puebla, à Bilbao – Via youtube :
     http://fr.youtube.com/watch?v=wngGKbkqPSM

     Morante de la Puebla, à Madrid – Corrida de Bienfaisance 2008 – via Youtube:
     http://fr.youtube.com/watch?v=GH2XMIvjvaE

 

« J’ADMIRE… JE RESPECTE… MAIS JE N’AIME PAS BEAUCOUP !!! »

     4 Septembre : Suite au petit « débat » proposé hier, j’apporte au dossier « cette pièce » qui aidera à pousser les réflexions.
     Les questions qui en découlent sont les suivantes :
     « Va-t-on à la plaza pour avoir peur ? »
     « Le Toreo, pour sincère qu’il soit, est il cette sorte de « pile ou face » permanent, proposé par Jose Tomas, de façon volontaire ou non ?
     A vous de juger et dire votre sentiment…
     De mon côté, « j’admire, je respecte, mais… je n’aime pas beaucoup ! » 

     VIDEO: JOSE TOMAS  - Madrid, le 15 Juin :
    
http://fr.youtube.com/watch?v=Cf3IIRNE1F8&feature=related

 

« UNA FIGURA… NADA MAS !  »

     4 Septembre: Après la corrida de Bayonne, le 31 Août, et les diverses « remarques » reçues, suite aux quelques phrases sinçèrement admiratives, écrites dans ma reseña, je voudrais simplement que l’on regarde attentivement les vidéos suivantes, dont la vedette n’est autre qu’un Enrique Ponce, « pléthorique », en sa dix-huitième année d’alternative.
     Certes, son « élégante facilité » arrive à « ennuyer » certains, qui ne parlent que de « pico », devant des « babosas sin cuernos ». A ce titre, on ne pourra s’empêcher de plaindre gentiment ceux qui se sont « ennuyés », à Dax, devant les Samuel 2008 - (Hombre ! des toros ont quand même le droit d’être nobles, ou « de paraître » plus nobles, dans la muleta du Valenciano). Pourtant, Ponce fait le même toreo, devant des toros plus compliqués (comme celui de Malaga) et « con toda la barba » (comme le fameux Ventorrillo, de Bilbao). Aussi, afin de mettre au point certaines choses techniques, et autant de points sur « le i » du verbe aimer, suivons donc ces trois faenas de celui qui est, et reste… Le « Numéro Uno ! ».
     N’en déplaise à tant de monde !

VIDEO ENRIQUE PONCE – Toro du Ventorrillo  - BILBAO 2008 :
     http://fr.youtube.com/watch?v=wuZRin33gsc

VIDEO ENRIQUE PONCE – Toro de Roman Sorando – MALAGA 2008:
     http://fr.youtube.com/watch?v=-A8WrRJQvhQ

VIDEO ENRIQUE PONCE  - 2ème Samuel Flors de DAX :
     http://fr.youtube.com/watch?v=MruJq86pmMs

 
ZARAGOZA – Feria del Pilar 2008

Samedi 4 Octobre:
     Toros de Dolores Aguirre, pour Mari Paz Vega, Ivan Vicente et Joselillo.
Dimanche 5 Octobre – Corrida de Rejoneo:
     Toros de Los Espartales, pour Antonio Domecq, Diego Ventura et Joao Moura.
Lundi 6 Octobre:
     Toros du Conde de la Corte, pour Luis Miguel Encabo, Fernando Robleño et Alberto Alvarez.
Mardi 7 Octobre:
     Toros de Adolfo Martin, pour Javier Valverde, Serranito et Luis Bolivar.
Mercredi 8 Octobre:
     Toros de Valdefresno, pour El Fundi, Antonio Barrera et Serafín Marin.
Jeudi 9 Octobre:
     Toros de Fuente Ymbro, pour Cesar Jimenez, Matías Tejela et Daniel Luque.
Vendredi 10 Octobre:
     Toros de Núñez del Cuvillo, pour El Juli, El Cid et El Fandi.
Samedi 11 Octobre:
     Toros d'El Torreon (Cesar Rincon), pour Enrique Ponce, Sébastien Castella et Salvador Vega.
Dimanche 12 Octobre:
     Six toros (Zalduendo, Victoriano del Rio, La Campana, Nuñez del Cuvillo, El Pilar et La Palmosilla)  pour Morante de la Puebla, en unico espada.
Lundi 13 Octobre:
     Toros de Miura, pour El Fundi, Rafaelillo et Jesus Millan.

 

« DOUZE TOROS… UNE SEULE EPEE ! »

     5 Septembre: Confirmé, et même.. au-delà!
     Alors qu’il est, d’ores et déjà « le » grand vainqueur de la Temporada 2008, participant à toutes les ferias et les marquant de son empreinte, Miguel Angel Perera aurait pu terminer la saison, non en roue libre, mais sans pression, d’autant que l’on sait qu’il part ensuite pour « une grosse » saison Américaine.
     Pourtant voilà ! C’est le moment qu’il a choisi pour pousser « un contre-ut » impressionnant, que bien peu de figuras ont oser tenter, en fin de temporada : Prendre seul, « deux fois six toros », en deux jours d’affilée. Et pour donner bonne mesure, le premier « unico espada » se déroulera, « rien moins » qu’à Madrid-Las Ventas.
     « Gonflé, le gars ! »
     « Gonflé ! » et… superbe ! Superbe… et risqué ! Mais il faut l’avouer, et on le fait avec grand plaisir et autant d’admiration : « Ceci est un geste de vraie « Figura » !

     Le Vendredi 3 Octobre, en plaza de Madrid, dans le cadre de la Feria de Otoño, Miguel Angel Perera prendra six toros du Puerto San Lorenzo, Valdefresno et Nuñez del Cuvillo
     Le lendemain, 4 Octobtre, en plaza de Zafra, Perera répétera son “unico espada”, devant six toros portant les fers respectifs de Victorino Martin, Fuente Cimbro, Nuñez del Cuvillo, Jandilla, Jose Luis Pereda et Zalduendo
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     Un exploit! Un double exploit… avec « double gros risque »: Le premier étant de ne pas toucher « un toro sur les douze »; et le second: de ne pas avoir la variété de registre nécessaire à de telles entreprises. Cependant, les « banderilles de Gijon » sont là pour prouver que le torero pourrait bien nous surprendre, dans ce domaine. C’est bien là tout le mal qu’on lui souhaite.
     En tout cas… chapeau ! Pardon, « Double chapeau! »  

 

« LE LONG CHEMIN… »

     5 Septembre : Qu’il est long le chemin qui mène… à l’héritage !
     Pour beaucoup, et encore plus depuis cette année, Luis Bolivar est le successeur de Cesar Rincon. Certes le parcours « espagnol » n’est pas le même, le jeune Caleño s’étant retrouvé « encasquillé » dans les corridas dures, au risque d’y rester, mais il ne faut pas oublier que César est arrivé, et a « explosé » en Europe, après plusieurs années de bataille, tant en Colombie qu’en Espagne… où, avant 91… il n’était rien, ou pas grand-chose. Il a fallu ces quatre corridas de Madrid, pour que… Et ces quatre corridas de 91, excusez du peu, portait les fers de Baltasar Iban, Murteira Grave, Samuel Flores et Moura… Pas mal, d’autant qu’on aura le souvenir des « Samuel » de la Bienfaisance 91. Ce n’était pas « ceux de Dax ! »
     Luis Bolivar, lui, est passé par l’Ecole Taurine de Cali, puis celle de Madrid. On se souvient de la présentation du Caleño, à Las Ventas, novillero suicide, se tirant a matar « sin muleta », comme Antonio Jose Galan. C’était aussi sa présentation « en piquée », en Juillet 2002. Puis on vit le novillero se bonifier, virant au classique, bon lidiador. En cela il perdit son « impact » auprès du public. Puis ce fut l’alternative, en Juillet 2004, en plaza de Valencia, et le coup de corne en pleine poitrine. A peine relevé de cette terrible blessure, extrêmement douloureuse, Bolivar, mené par Victorino Martin, se retrouva « en package » avec les Victorino, dans les grandes ferias…à partir de 2005. Dur, terrible apprentissage ! Mais la progression alla de pair, et lorsque lui fut offertes de meilleures opportunités, notamment en sa Colombie natale, Luis Bolivar ne les laissa pas échapper. Depuis, Cesar Rincon s’est retiré, au faîte de sa gloire, comme torero et « comme homme ». En Colombie, sa place est vide, car, « excepté Bolivar »… le désert !
     Alors, l’histoire peut-elle se répéter ?
     – Probablement non, car aucun torero ne se ressemble, tant dans son talent que son parcours. Sincère et plein de sympathique retenue, Luis Bolivar n’a pas « le Charisme » de Rincon… mais il en a les autres qualités, en particulier celle « de lucir  al toro ».
     Pour le reste… dur est le chemin ! Après son « authentique triomphe », bien qu’il ne lui ait rien coupé, devant « le Palha de Madrid », Bolivar est désormais regardé « d’une autre façon » par les empresas, d’autant qu’à ses côtés, un apoderado « bataille pour lui », comme il le fit, jadis.. pour Cesar Rincon.
     Pour le moment, Luis Bolivar est condamné à « las duras y maduras », mais on espère que très rapidement, le torero recueillera les fruits des tous ses efforts… En attendant, « a la guerra !! » Il suffit de regarder le programme de la fin de saison, et l’on pourra imaginer combien le chemin sera encore long. Cependant, il le serait plus encore, si Luis Bolivar… ne toréait pas.

     Douze corridas, dont de Victorino (dont celle de Madrid, en Feria de Otoño), deux de Adolfo Martin (Albacete et Zaragoza) ; deux de Cebada (dont celle de Logroño) ; Les Margé à Nîmes ; puis Charro de Llen, Adelaida Rodriguez, Antonio San Roman, Fernando Peña…
     Largo es el camino ! Suerte, Torero!

     Samedi 6 Septembre – ILLESCAS (Toledo): Toros de Victorino Martin, pour El Fundi, Luis Bolívar et Joselito Adame
     Dimanche 7 Septembre: ALCORCON (Madrid): Toros de Fernando Peña, pour César Jiménez, Luis Bolívar, et Iván García.

     Lundi 8 Septembre – LAGUNA DE DUERO: Toros de Charro de Llen, pour Javier Valverde,  Luis Bolívar, et José Miguel Pérez “ Joselillo”.

     Jeudi 11 Septembre – NAVALCARNERO (Madrid): Toros de Antonio San Roman, pour El Fundi, Miguel Abellán, et Luis Bolivar.
     Dimanche 14 Septembre – ALBACETE: Toros de Adolfo Martin, pour El Fundi, Diego Urdiales, et Luis Bolívar
.
    
Lundi 15 Septembre – ARANDA DE DUERO: Toros de Hermanos García Jiménez, pour El Juli, El Fandi, et Luis Bolívar
     Jeudi 18 Septembre – NÎMES: Toros de Robert Margé, pour Curro Díaz, Salvador Vega, et Luis Bolívar.
 
     Dimanche 21 Septembre – LOGROÑO: Toros de Cebada Gago, pour El Fundi, Paulita, et Luis Bolívar.

    
Dimanche 28 Septembre – GRANADA: Toros de Cebada Gago, pour Domingo López Chaves, Luis Bolívar, et Jesús Fernández "Yiyo".
     Samedi 4 Octobre - MADRID (Las Ventas) – Feria de Otoño : Toros de  Victorino Martin, pour Antonio Ferrera, Diego Urdiales et Luis Bolivar

    
Dimanche 5 Octobre – MEDINA DEL POMAR: Toros de Adelaida Rodríguez, pour  Javier Valverde, Paulita, et Luis Bolivar.  
     Mardi 7 Octobre – ZARAGOZA: Toros de Adolfo Martin, pour  Javier Valverde, Serranito, et Luis Bolivar.

 

« LOS DESCUIDOS ! »

     6 Septembre: « Des moments d’inattention ! » Il nous en arrive tous les jours : Cela commence par un « s » oublié, à une composition d’orthographe (s’il en existe encore !) sur les bancs ce CM2… Pas grave, bien que la note en rouge, dans la marge, provoque toujours la même remarque acerbe : « Tu ne peux pas faire attention, non ? « Impots », c’est forcément au pluriel !!! »
     Cela peut se corser, plus tard, lorsque l’on est adulte… Cela va du "stop" que l’on oublie, au feu rouge que l’on saute. Sur « une seconde d’inattention », il peut ne rien se passer, ou au contraire, des vies peuvent basculer. Il en est de même, sur d’autres situations, sur d’autres « secondes d’inattention »…
     En tauromachie, devant le toro, les « descuidos » ne pardonnent pas. « Perderle la cara al toro », c'est-à-dire, littéralement, « oublier le toro, son regard, ses « idées », ne serait-ce qu’un instant », provoque l’immédiate punition, scellée par la cogida et le coup de corne… Dès ce moment là, c’est « le Destin » qui mène la barque. Pas de zéro, en rouge, dans la marge… Pas de grosse contredanse, ni de points enlevés au permis de conduire sa vie… Le « Destin », qu’il soit bienveillant ou maudit, « guide la corne », et d’un coup, la vie peut basculer…
     Les « descuidos », en tauromachie, se paient souvent cher… car le toro ne pardonne rien.

     Le 15 août dernier, en la petite plaza de Cenicientos, près de Madrid, Luis Vilches, comme tant de fois, se retourne et s’en va, après le pase de pecho. L’espace d’un « descuido », le toro de Rosario Osborne, le voit et le frappe, sans rémission.
     Au bilan, une terrible cornada, à l’arrière de la cuisse droite. Deux trajectoires, dont l’une traverse la cuisse, et l’autre, de vingt centimètres, lui arrache la veine saphène. Gros dégâts, « shock traumatique » intense. Pronostic : Très grave.
     Le torero, fin artiste d’Utrera, bien connu dans notre Sud-Ouest, à du être « réopéré » à deux reprises. Il passa les jours qui suivirent la cogida, dans  d’atroces douleurs. Un vrai calvaire ! Quinze jours après, il ne pouvait pas encore « appuyer » la jambe par terre.
     Le 15 Août 2008, la vie et la carrière de Luis Vilches, ont peut-être basculé… pour « un descuido ».

     Le 30 Août, en plaza de Linares, alors qu’il veut « retenir » un toro de Zalduendo, au burladero, avant le tercio de Varas, Angel Luis Prados, frère du Fundi, se fait surprendre. Le toro le prend, le fait voltiger de façon tragique et s’acharne sur lui. Tombant sur la tête et le dos, le torero, immédiatement inanimé, a déjà reçu une cornada terrible, en pleine cuisse droite. Trois trajectoires, de 20 cms vers le haut ; 30 vers le bas, et autant, en travers, qui démolissent et arrachent tout, sur leurs passage, laissant à nu les artère et veine fémorale, sans les rompre, cependant. Le genou est gravement touché.
     Cornada très grave, dont le jeune banderillero semble se remettre, très vite, de façon surprenante.
     Pourtant, là aussi ! « Un descuido ! ». Retenir un toro au burladero ! Un geste que l’on a fait mille fois ! Et avec un toro « de Cayetano Rivera Ordoñez », dont on a tant dit… Le toro ne pardonne pas, quel que soit sa provenance… quel que soit l’état de ses cornes !
     « Retenir un toro au burladero ! » Cela paraît si simple ! Souvenez vous du « Madrileño », à la novillada matinale de la Madeleine 2007, à Mont de Marsan. Sa carrière s’est arrêtée là… sur « un descuido » !

     Le 31 Août, en plaza de Alcala de Henares, en fin de faena au cinquième toro de Baltasar Iban, Luis Miguel Encabo, torero expérimenté s’il en fut, se fait « marcher sur la muleta », en fin d’une série, et désarmer. Essayant de la récupérer, le torero perd de vue, l’espace d’un instant « la tête du toro », et celui-ci est déjà sur lui. Terrible cogida et cornada « très grave », à la face interne de la cuisse gauche, à triple trajectoire (15, 25 et 13cms)  vers le haut, causant de gros dégâts, musculaires et veineux, avec de grande inquiétude au niveau des muscles adducteurs, « explosés », et du nerf crural. Le torero s’est relevé, a porté un pinchazo au toro, et s’est évanoui. Pronostic « Muy grave », et un avenir… en point d’interrogation.

     Et avant-hier, 4 Septembre, à Palencia, alors qu’il recule, à la réception à la cape du sixième toro du Capea, Cayetano « pisa mal », perd son appui et tombe en arrière, sur le dos. Le toro, de près de 600 kgs, « lui passe, littéralement, dessus ». Pas de cornada, mais de gros traumatismes au thorax et à la tête.
     On pense tout d’abord, que ce n’est « que la paliza ». Le corps roué de coups, mais rien de bien grave. Pourtant, il semble bien que les lésions soient plus graves que l’on pensait, avec une crainte, notamment, du côté du foie. De ce fait, le torero est condamné au repos complet, et ne fera pas le paseo, ce samedi, à la Goyesca de Ronda.

     « Por un descuido »… le papa fait les gros yeux ! Le flic sourit, car il remplit son carnet à souche ! (Mam sera contente !)
     Le torero, lui.. peut y perdre la vie.

 

LA GOYESCA… « AVEC DES BILLETS ! »

     6 Septembre – Pour la première fois, il semble bien qu’il restera des billets, pour la Goyesca de Ronda 2008. Ce sera bien la première fois depuiiiiiis… !
     Enfin ! « on pense » qu’il risque de rester des billets pour cette 52ème édition de la Goyesca de Ronda, car son empresa, Francisco Rivera Ordoñez n’a pas voulu remplacer son frère Cayetano, fortement secoué jeudi, en plaza de Palencia.
     Le cartel comprenait huit toros de Garcigrande, pour Rivera Ordoñez, Jose Maria Manzanares, Miguel Angel Perera et Cayetano. Plain garanti, dans l'Historique Plaza de Ronda!  Mais voila! L’affiche se retrouvant réduite à « six toros », et « sans Cayetano », on pense qu’il peut y avoir beaucoup de billets remboursés.
     La corrida Goyesque est, on le sait, outre une corrida « de lujo », un gros événement « social », sinon « mondain », surtout depuis que les deux frères Rivera y paraissent  ensemble. Aujourd'hui, la « gentry » risque de se retirer en partie, avec l’absence du torero vedette du cartel, d’autant que Cayetano devait porter le fameux costume Goyesco « greige et argent », spécialement dessiné pour lui par le grand couturier Italien Giorgio Armani.
     Certes, tout cela nous amène… loin des toros, mais contribue aussi au prestige et à la défense de la Fiesta Brava.

Samedi 6 Septembre – RONDA – 52ème Corrida Goyesca :
     Toros de Garcigrande pour Francisco Rivera Ordoñez, Jose Maria Manzanares et Miguel Angel Perera.

 

MADRID – Feria de Otoño 2008

Jeudi 2 Octobre – Novillada:
     Novillos de Carmen Segovia, pour José Manuel Mas, Miguel Tendero et Javier Cortes (triomphateur du concours de Juillet).
Vendredi 3 Octobre:
     Toros de Núñez del Cuvillo, Puerto de San Lorenzo et Valdefresno, pour Miguel Angel Perera, en “unico espada”.
Samedi 4 Octobre:
     Toros de Victorino Martín, pour Antonio Ferrera, Luis Bolivar et Diego Urdiales.
Dimanche 5 Octobre:
     Toros de Peñajara, pour Frascuelo, Morenito de Aranda et Jose Miguel Pérez “Joselillo”.

 

JOSE MARIA… DEL PUERTO !

     6 Septembre - S’il y avait un surnom à donner à Jose Maria Manzanares, ce serait peut-être, en effet « Jose Maria del Puerto », car en cette plaza, qui le vit « renaître », en 2004, le fils de Manzana se sent probablement « tan a gusto », que le tirage au sort, lui-même, se décide à lui donner un coup de main. Alors naissent les nouvelles symphonies du « Toreo… de toujours » 
     Voyez ici, extrait du programme « Toros para todos », de larges extraits des deux faenas de Jose Maria Manzanares hijo, en la plaza du Puerto Santa Maria, au cours de cette Temporada 2008.

     Faena à un toro de Juan Pedro, le 27 Juillet (via youtube) :
     http://fr.youtube.com/watch?v=HndgMxWJ1EU

     Faena à un toro de Santiago Domecq, le 9 Août (via youtube) :
     http://fr.youtube.com/watch?v=vDLNOVDf9Qw

 

« LOS DESCUIDOS ! »

     6 Septembre: « Des moments d’inattention ! » Il nous en arrive tous les jours : Cela commence par un « s » oublié, à une composition d’orthographe (s’il en existe encore !) sur les bancs ce CM2… Pas grave, bien que la note en rouge, dans la marge, provoque toujours la même remarque acerbe : « Tu ne peux pas faire attention, non ? « Impots », c’est forcément au pluriel !!! »
     Cela peut se corser, plus tard, lorsque l’on est adulte… Cela va du "stop" que l’on oublie, au feu rouge que l’on saute. Sur « une seconde d’inattention », il peut ne rien se passer, ou au contraire, des vies peuvent basculer. Il en est de même, sur d’autres situations, sur d’autres « secondes d’inattention »…
     En tauromachie, devant le toro, les « descuidos » ne pardonnent pas. « Perderle la cara al toro », c'est-à-dire, littéralement, « oublier le toro, son regard, ses « idées », ne serait-ce qu’un instant », provoque l’immédiate punition, scellée par la cogida et le coup de corne… Dès ce moment là, c’est « le Destin » qui mène la barque. Pas de zéro, en rouge, dans la marge… Pas de grosse contredanse, ni de points enlevés au permis de conduire sa vie… Le « Destin », qu’il soit bienveillant ou maudit, « guide la corne », et d’un coup, la vie peut basculer…
     Les « descuidos », en tauromachie, se paient souvent cher… car le toro ne pardonne rien.

     Le 15 août dernier, en la petite plaza de Cenicientos, près de Madrid, Luis Vilches, comme tant de fois, se retourne et s’en va, après le pase de pecho. L’espace d’un « descuido », le toro de Rosario Osborne, le voit et le frappe, sans rémission.
     Au bilan, une terrible cornada, à l’arrière de la cuisse droite. Deux trajectoires, dont l’une traverse la cuisse, et l’autre, de vingt centimètres, lui arrache la veine saphène. Gros dégâts, « shock traumatique » intense. Pronostic : Très grave.
     Le torero, fin artiste d’Utrera, bien connu dans notre Sud-Ouest, à du être « réopéré » à deux reprises. Il passa les jours qui suivirent la cogida, dans  d’atroces douleurs. Un vrai calvaire ! Quinze jours après, il ne pouvait pas encore « appuyer » la jambe par terre.
     Le 15 Août 2008, la vie et la carrière de Luis Vilches, ont peut-être basculé… pour « un descuido ».

     Le 30 Août, en plaza de Linares, alors qu’il veut « retenir » un toro de Zalduendo, au burladero, avant le tercio de Varas, Angel Luis Prados, frère du Fundi, se fait surprendre. Le toro le prend, le fait voltiger de façon tragique et s’acharne sur lui. Tombant sur la tête et le dos, le torero, immédiatement inanimé, a déjà reçu une cornada terrible, en pleine cuisse droite. Trois trajectoires, de 20 cms vers le haut ; 30 vers le bas, et autant, en travers, qui démolissent et arrachent tout, sur leurs passage, laissant à nu les artère et veine fémorale, sans les rompre, cependant. Le genou est gravement touché.
     Cornada très grave, dont le jeune banderillero semble se remettre, très vite, de façon surprenante.
     Pourtant, là aussi ! « Un descuido ! ». Retenir un toro au burladero ! Un geste que l’on a fait mille fois ! Et avec un toro « de Cayetano Rivera Ordoñez », dont on a tant dit… Le toro ne pardonne pas, quel que soit sa provenance… quel que soit l’état de ses cornes !
     « Retenir un toro au burladero ! » Cela paraît si simple ! Souvenez vous du « Madrileño », à la novillada matinale de la Madeleine 2007, à Mont de Marsan. Sa carrière s’est arrêtée là… sur « un descuido » !

     Le 31 Août, en plaza de Alcala de Henares, en fin de faena au cinquième toro de Baltasar Iban, Luis Miguel Encabo, torero expérimenté s’il en fut, se fait « marcher sur la muleta », en fin d’une série, et désarmer. Essayant de la récupérer, le torero perd de vue, l’espace d’un instant « la tête du toro », et celui-ci est déjà sur lui. Terrible cogida et cornada « très grave », à la face interne de la cuisse gauche, à triple trajectoire (15, 25 et 13cms)  vers le haut, causant de gros dégâts, musculaires et veineux, avec de grande inquiétude au niveau des muscles adducteurs, « explosés », et du nerf crural. Le torero s’est relevé, a porté un pinchazo au toro, et s’est évanoui. Pronostic « Muy grave », et un avenir… en point d’interrogation.

     Et avant-hier, 4 Septembre, à Palencia, alors qu’il recule, à la réception à la cape du sixième toro du Capea, Cayetano « pisa mal », perd son appui et tombe en arrière, sur le dos. Le toro, de près de 600 kgs, « lui passe, littéralement, dessus ». Pas de cornada, mais de gros traumatismes au thorax et à la tête.
     On pense tout d’abord, que ce n’est « que la paliza ». Le corps roué de coups, mais rien de bien grave. Pourtant, il semble bien que les lésions soient plus graves que l’on pensait, avec une crainte, notamment, du côté du foie. De ce fait, le torero est condamné au repos complet, et ne fera pas le paseo, ce samedi, à la Goyesca de Ronda.

     « Por un descuido »… le papa fait les gros yeux ! Le flic sourit, car il remplit son carnet à souche ! (Mam sera contente !)
     Le torero, lui.. peut y perdre la vie.

 

LA GOYESCA… « AVEC DES BILLETS ! »

     6 Septembre – Pour la première fois, il semble bien qu’il restera des billets, pour la Goyesca de Ronda 2008. Ce sera bien la première fois depuiiiiiis… !
     Enfin ! « on pense » qu’il risque de rester des billets pour cette 52ème édition de la Goyesca de Ronda, car son empresa, Francisco Rivera Ordoñez n’a pas voulu remplacer son frère Cayetano, fortement secoué jeudi, en plaza de Palencia.
     Le cartel comprenait huit toros de Garcigrande, pour Rivera Ordoñez, Jose Maria Manzanares, Miguel Angel Perera et Cayetano. Plain garanti, dans l'Historique Plaza de Ronda!  Mais voila! L’affiche se retrouvant réduite à « six toros », et « sans Cayetano », on pense qu’il peut y avoir beaucoup de billets remboursés.
     La corrida Goyesque est, on le sait, outre une corrida « de lujo », un gros événement « social », sinon « mondain », surtout depuis que les deux frères Rivera y paraissent  ensemble. Aujourd'hui, la « gentry » risque de se retirer en partie, avec l’absence du torero vedette du cartel, d’autant que Cayetano devait porter le fameux costume Goyesco « greige et argent », spécialement dessiné pour lui par le grand couturier Italien Giorgio Armani.
     Certes, tout cela nous amène… loin des toros, mais contribue aussi au prestige et à la défense de la Fiesta Brava.

Samedi 6 Septembre – RONDA – 52ème Corrida Goyesca :
     Toros de Garcigrande pour Francisco Rivera Ordoñez, Jose Maria Manzanares et Miguel Angel Perera.

 

MADRID – Feria de Otoño 2008

Jeudi 2 Octobre – Novillada:
     Novillos de Carmen Segovia, pour José Manuel Mas, Miguel Tendero et Javier Cortes (triomphateur du concours de Juillet).
Vendredi 3 Octobre:
     Toros de Núñez del Cuvillo, Puerto de San Lorenzo et Valdefresno, pour Miguel Angel Perera, en “unico espada”.
Samedi 4 Octobre:
     Toros de Victorino Martín, pour Antonio Ferrera, Luis Bolivar et Diego Urdiales.
Dimanche 5 Octobre:
     Toros de Peñajara, pour Frascuelo, Morenito de Aranda et Jose Miguel Pérez “Joselillo”.

 

JOSE MARIA… DEL PUERTO !

     6 Septembre - S’il y avait un surnom à donner à Jose Maria Manzanares, ce serait peut-être, en effet « Jose Maria del Puerto », car en cette plaza, qui le vit « renaître », en 2004, le fils de Manzana se sent probablement « tan a gusto », que le tirage au sort, lui-même, se décide à lui donner un coup de main. Alors naissent les nouvelles symphonies du « Toreo… de toujours » 
     Voyez ici, extrait du programme « Toros para todos », de larges extraits des deux faenas de Jose Maria Manzanares hijo, en la plaza du Puerto Santa Maria, au cours de cette Temporada 2008.

     Faena à un toro de Juan Pedro, le 27 Juillet (via youtube) :
     http://fr.youtube.com/watch?v=HndgMxWJ1EU

     Faena à un toro de Santiago Domecq, le 9 Août (via youtube) :
     http://fr.youtube.com/watch?v=vDLNOVDf9Qw

 

« A VOUS, LES ANTI CORRIDAS : DITES-MOI ! »

     7 Septembre : « A vous, qui êtes « contre la corrida », ces deux questions :
     Approuvez vous ce qui s’est passé, jeudi soir, au cimetière de Ahigal de los Aceiteros, à Salamanca?
     Si oui, l’auriez vous fait vous-même ? »

     « Notre intention était de déterrer le cadavre, mais cela nous fut impossible. Alors nous avons dérobé un bronze du tauricide, d’un poids d’une vingtaine de kilos, que nous rendrons sans problème, le jour où l’on arrêtera le massacre des toros braves ».
     Ainsi se termine le communiqué de ceux, que l’on n’ose appeler « êtres humains », qui ont profané, jeudi soir, 5 Septembre, la tombe de Julio Robles, maestro Salmantino dont on sait le parcours, le calvaire et la fin tragique.

     Que l’on soit « contre la corrida », je l’ai toujours conçu et accepté...
     Que l’on proteste, sous maintes formes, mais en excluant la violence… je peux le concevoir, à condition que l’on sache de quoi on parle...
     Mais que l’on ne laisse pas les morts en paix, et que l’on aille « salir et profaner »… cela, pour moi, ne mérite qu’une chose : « Un poteau, et douze balles ! » 

     Alors, vous qui êtes « contre la corrida », approuvez vous ce qui s’est passé ? Et l’auriez vous fait, vous-même ?
     Dites le moi ! »

     Voir le compte-rendu et les images de ce triste événement, dans Burladerodos.com :
     http://www.burladerodos.com/nota.asp?42114

 
 

DAX : « AIMABLE ET DEPASSIONNE ! »

     7 Septembre : Qui dit corrida de toros, dit… « Toros » ! Et qui dit « mano a mano » dit « competencia », duel, bagarre « a qui met le bain à l’autre ! »
     Hier, en plaza de Dax, on chercha l’un, et l’on ne vit jamais l’autre.
     Une corrida « terciada », pauvre de tête, faiblissime, noblona et sans race, avec un quatrième toro « indigne de Dax »… Et des toreros qui ont joué « la quantité », chacun faisant son job, mais sans passion, sans coup de cœur ou « coup de ventre ». Ce n’est qu’à la sortie du cinquième Montalvo qu’un Juli bougon et sans flamme, jusque là horrible tueur, a montré ce « qu’il aurait pu donner » s’il avait vraiment été dans le coup du mano a mano… En six delantales, pieds joints, sans bouger d’un centimètre, le Juli a soudain allumé la flamme, ou « la flamèche », d’une tarde dépassionnée et « aimable », le public Dacquois  ne manifestant aucunement devant la sortie d’un quatrième, imprésentable, dont le cul était plus maigre que celui de la fille de ma concierge…
     Avec mes respects et mes excuses, « on ne vous comprend pas, amis Dacquois ! » Certes il y eut des oreilles ! Certes il y eut « double salida a hombros ! » Certes il y eut « Salsa para todos ! », mais pardonnez moi… Cette fois, « la sauce n’a pas pris ! »  Y cuanto lo siento !
     De Juan Bautista l’on retiendra les coups d’épée et quatre naturelles de face, au dernier de la soirée. Pour le reste, le sable et or de son costume se confondit avec celui du ruedo de Dax, au cours de longs monologues où il sembla se joindre au public, pour essayer de trouver… un peu de passion !

    Samedi 6 Septembre – DAX – Première corrida de la Feria de la Salsa 2008 – Plaza pleine – Tarde agréable et « sèche », après une matinée où la corrida de rejoneo de la Feria, renvoyée à cause de la pluie, subit le même sort, encore une fois : Six toros de Montalvo, de peu de trapio, le quatrième étant indigne de cette plaza. Le deuxième de la tarde sortit « descoordinado », et fut immédiatement rentré au corral. Son remplaçant, du même fer, fut le plus armé de la corrida, asfino et plus long que tous. Corrida faible, à peine piquée; sans race, excepté chez les deux derniers, le sixième rematant « vers le haut », qui blessa un cheval, en lui « montant » au cou, directement. Corrida noble, en particulier les toros de Bautista, et surtout le cinquième, pastueño, du nom de « Vigilante ». Toro noblissime et très limité de forces, à templer « avec des pincettes », ce que fit très bien el Juli. Hélas, corrida « morne », qui ne suscita aucune passion. Déception totale, des Montalvo, tant au « plumage » qu’au « ramage ».

      El Juli : Applaudissements au tiers ; Silence avec quelques sifflets ; Deux oreilles – A tué très vilainement ses deux premiers adversaires, multipliant sans honte des « julipiés » dont le public, peu à peu, découvre la supercherie. Certes ces deux toros « ne méritaient » guère autre chose, mais, renfrogné et comme « absent », Julian Lopez supporta la première charge du toro d’ouverture, dans chaque série, pour ensuite la conduire à son aise, notamment sur main gauche. Final par passes hautes et… passons à d’autres choses.
     Devant le troisième, qui s’arrêta, après trois doblones « hauts », et se mit à gratter consciencieusement le sable déjà meuble du ruedo, le Madrilène sut aguanter plusieurs charges « de rage  et sans aucune classe », sur la gauche, avant d’entendre des sifflets pour une conclusion sans honte, en sept épisodes (quatre entrées, dont un metisaca « muy feo », et trois descabellos.
     Heureusement, on retrouva le Juli « tel qu’il aurait du être dans un mano a mano, dès le paseo » : Ambitieux, vibrant, bref… « en figura ! » qu’il est. Dès sa sortie, le cinquième lui plut (à moins que le torero, d’un coup, ait décidé de hausser le ton, et gagner son semblant de duel avec Bautista), et Juli « joua » avec le toro : Tout d’abord, six véroniques en tablier, pied joints, sans bouger d’un centimètre, les bras et la ceinture « allant chercher » le toro qui passa en de nobles va et vient. En conclusion de cette brillante entame, une talaverana, une demie et grande rebolera. L’ovation éclata, enfin unanime. Au cheval… « un picotazo de na ! », et Juli s’envole pour un quite par « lopezinas », pas très limpio mais de gros effet sur un public qui, à ce moment, ne demandait qu’à s’enthousiasmer. Brindis à tous, décidé, et joli début par passses hautes, au tercio. Ensuite, la faena va devenir un festival de « douce puissance » : « accompagnant » les charges nobles et suaves du faible « Vigilante », Juli va se régaler en tirant doucement des droitières à mi hauteur, très templées, « codilleando » volontairement, toréant vertical, le coude cassé, avec grande douceur. Faible mais plein d’envie, le toro fléchit à plusieurs reprises, mais Juli lui donna confiance, au point d’allonger sa charge, sur main gauche, et de lui imposer au final de longues allées et venues, « à l’envers et à l’endroit ». Faena qui eut gros effet, bien que l’adversité fût infime. Comme le coup d’épée, bien que d’effet tardif, fut entier, décidé et « plus droit », semble t’il, les deux oreilles furent accordées, que le Juli promena avec aux lèvres un grand sourire enfin retrouvé.
     Juan Bautista : Une oreille (un peu protestée) ; Silence ; et Une oreille – A corrigé, en partie, le « mauvais souvenir » laissé au cours de la Feria. Certes le Français mit toute sa bonne volonté, tant au capote qu’à la muleta, mais c’est probablement à son épée qu’il devra une sortie en triomphe que l’on qualifiera « d’aimable et dépassionée ».
     Face au sobrero du même fer Salmantino, toro colorado, astifino, noble mais faible, Bautista monta une longue faena, propre mais sans passion, sans « la chispa ». Comme il tua bien et vite, une oreille tomba, bien généreusement.
     Devant l’affreux quatrième, qui ne fut protesté que lors de l’arrastre, le diestro « ennuya et s’ennuya », mais tua vite, la aussi.
     De fait, c’est encore devant le dernier que l’on retrouva, en quelques bons passages, le Bautista de l’an dernier. Toro castaño, bien armé vers le haut, qui « monta » immédiatement au cou du cheval, le blessant spectaculairement mais semble t’il, sans gravité. Toro « noblon » avec tendance à remater dur « vers le haut », ce qui empêcha une estocade à laquelle Bautista « dut penser », après une faena « longue  et intermittente », dont on gardera trois jolies naturelles de face et des enchaînements de bon aloi, près des barrières. Hélas, il y eut un pinchazo, précédant une nouvelle estocade, de gros effets immédiats. L’oreille fut accordée, permettant à Bautista une sortie « a hombros », un peu discutable, aux côtés d’un Juli qui a sauvé la corrida… « en six coups de cape ! »

 

LE JOUR DE SERGIO AGUILAR
Le jeune Madrilène a "indulté" un grand toro de Carriquiri, près d'Avila.
Manzanares et Perera, triomphateurs à la « Goyesca » de Ronda

     7 Septembre : Certes c’était le Samedi « de la Goyesca de Ronda » et bien sûr, tous les regards étaient portés vers l’évènement « taurino-mondain » qui, en sa 52ème édition « aurait du » scintiller de mille feux. Hélas, la blessure de Cayetano Rivera Ordoñez, en plaza de Palencia a ôté un gros cinquante pour cent… de l’intérêt mondain. Restaient donc les cinquante autres, pour le « taurin ». Sans surprise, Manzanares et Perera se sont taillés la part du lion, tandis que Francisco Rivera Ordoñez « cumplia » devant le mauvais lot. Bref, rien de bien « historique », sinon  les effluves du Toreo Rondeño, réveillées par « le Fils de Manzana ».

     Pourtant, ce samedi restera peut-être « primordial » pour un Sergio Aguilar dont la France a porté la trajectoire « vers le haut », en 2008. Hier, en plaza de Sotillo de la Adrada, Sergio Aguilar a gracié un toro de Carriquiri, qui a pris trois piques et n’a pas cessé de charger. Le torero a été « enorme », coupant un total quatre oreilles et un rabo, dont tous les trophées, « symboliques » du toro indulté. Voilà un succès qui en appelle d’autres, en des plazas et ferias plus importantes. La saison n’est pas encore terminée.  

     Samedi 6 Septembre  - RONDA – 52ème Goyesca – Plaza pleine – Nuages : Six toros de Domingo Hernandez (dont le sobrero 7ème , offert par Rivera) et un Garcigrande, sorti 3ème. Corrida correcte en la circonstance, mais de peu de qualité, seuls les 2 et 5ème « permettant ». Le mauvais lot pour Rivera Ordoñez, dont le premier adversaire s’inutilisa, et le second fut manso total. Le sobrero se montra court et dangereux.
     Francisco Rivera Ordoñez : Silence ; Ovation et Une oreille du toro offert – N’a pas eu de chance au sorteo. Vêtu d’un riche et impressionnant costume cardinal et or (probablement pour faire la pige au vestido d’Armani que devait porter son frère, Cayetano, « tombé du cartel » à cause de la lésion de Palencia), l’aîné des Rivera, à la fois matador et empresa de Ronda, organisateur de la corrida, a joué de grande déveine, son premier toro « s’inutilisant » d’entrée de muleta, et le quatrième se révélant manso « sin na ! ». Le diestro fit son maximum, et se montra très ferme devant le toro qu’il offrit, aussi médiocre mais bien plus dangereux que les précédents, et le tua « fort ».
     Jose Maria Manzanares : Une et Deux oreilles – Toréa « sensacional » chacun de ses adversaires (les meilleurs de la tarde). Faena « d’empaque », sur main droite, devant son premier, close d’un somptueux changement de main. Et trasteo gaucher, avec de longues naturelles, au cinquième, auquel on donna injuste vuelta d’honneur.
     Miguel Angel Perera : Deux oreilles et Une oreille – Toréa, calme et spectaculaire, le troisième, débutant par statuaires impavides, et raccourcissant rapidement les distances. Il pressa le sixième « comme un citron », lui arrachant le moindre centimètre d'une charge… inexistante.

     Chronique de La Goyesca de Ronda, dans « ABC » - Séville :
     http://www.abcdesevilla.es/20080907/toros-toros/manzanares-resucita-ordonez-20080907.html

     Samedi 6 Septembre  - SOTILLO DE LA ADRADA  (Avila) – Plaza pleine: Toros de Carriquiri, très bien présentés et qui donnèrent du jeu, plus particulièrement les 3ème et surtout 6ème, qui fut gracié. Le toro, du nom de « Acuson » - N°28, 550 kgs, prit trois piques avec force et fijeza, et alla « a mas » à la muleta, répétant ses charges avec classe et puissance.
     Fernando Robleño : Ovation et Ovation – Toréa bien, mais perdit tout avec l’acier.
     Ivan Vicente : Une oreille de chaque toro – Elégant et bon torero.
     Sergio Aguilar : Deux oreilles et Deux oreilles et rabo « simbolicos », du toro indulté – Sensationnel de fermeté et de temple.

 

DAX : « MIGUEL, L’ANGE !!! »
Miguel Angel Perera gracie un toro de Victoriano del Rio.
Dax, divisée mais justement heureuse, célèbre la faena de l’année.

     8 Septembre : Il est dans la vie, des moments magiques où, d’un coup, tous ensemble, on se retrouve « sur une autre planète », une planète où le temps s’arrête, où tous les regards deviennent complices dans le partage de l’admiration et l’enthousiasme… une planète où tous les soucis sont oubliés, l’espace de dix minutes d’un inexorable crescendo où « le cœur et le ventre » font taire toutes les « raisons », toutes les froides analyses…

     Hier, la plaza de Dax et huit mille personnes ont vécu ce moment… Certes, quelques « raisonneurs » auront trouvé bonne raison à ne pas communier… Ils ont leurs raisons, et peut-être... raison! Mais à tout dire, on les plaint un peu...
     Hier, un homme et un toro ; un grand homme et un petit toro, très brave tant il était noble, ont amené tout un public à une totale euphorie dont le bouquet final, longuement attendu, fut « l’indulto », la grâce du toro…
     Bien sûr il est possible de contester, on y reviendra… Bien sûr on reprochera à Miguel Angel Perera, de ne pas avoir « le sentiment » du Morante, d’être « un laborieux », parfois pesant, qui met et remet dix fois, cent fois, son métier sur l’ouvrage… tandis que Morante, sur « un muletazo »…
     Cela peut être vrai, mais il me semble que certains muletazos, certaines entames, certains remates de Perera, hier… si c’est Morante qui les donne, pues… « apaga y vamonos ! ».

     Hier, Miguel Angel Perera, d’un bout à l’autre d’une faena parfaite, intense, à la fois douce, suave, coulée, léchée, mais aussi « puissante », impérieuse, totalement dominatrice, a  monté un véritable chef d’œuvre, parfaite illustration du Toreo d’aujourd’hui, avec « les valeurs d’hier »...  Et que l’on ne parle pas de « répétitif », face à une babosa sans force ou sans malice… Certes le toro était « petit », certes il était « très noble »… Certes il n’avait pas été piqué, pratiquement, mais il était brave, et sa noblesse allant crescendo, son envie de charger et charger encore, dévoilèrent sa vraie bravoure…
     Bien sûr que l’on pourra discuter, et en cela, cette dernière tarde Dacquoise « alimentera » bien des discussions, dans les Clubs et Peñas, autour d’un feu d’hiver… Bien sûr que « règlement en main ! », le dos courbé sous le poids « des tables de la Loi », le toro n’avait pas été piqué, « qu’on ne l’avait pas vu au cheval », et qu’à ce titre, n’étant pas « complet », il ne pouvait être question « d’indulto ». Mais quand à la fin d’un tel faenon, le toro « demande » et « en redemande encore », dévorant la muleta et « les kilomètres », on peut tout à fait entendre que « l’on n’a pas le droit » de laisser partir cet animal vers le repos éternel, surtout en une époque où « l’on espère », à chaque paseo, que la plupart des toros « permettront un peu ! » A l’heure des toros « tardos », « parados », « rajados », « cantando la gallina » parce que le torero a un peu trop baissé la main, on n’a pas le droit de laisser passer celui qui accourt, avec brave noblesse, au moindre toque…

     Hier à Dax, Miguel Angel Perera a monté un véritable chef d’œuvre, digne de celui dont il porte le nom… Mêlant le temple, la cadence, la douceur et la force, le torero « se salio », « sortit de lui-même… et se regarda toréer ! ».
     Vous souvenez vous de l’entame : Deux cambios dans le dos… Bon ! On connaît ! Cela devient presque « routinier » On ne s’étonne plus de rien ! Mais, un troisième cambio, puis le pase de las flores, en huit aller et retour impressionnants de force et de saveur… avouez que ! Et il n’est que de voir « le coup d’bouc » du torero, au sortir de la suerte, pour être sûr qu’à ce moment précis, Perera « se sentait » immense torero, et qu’il savait ce qu’il allait monter.
     Savait il que le tout serait si parfait, si coulé, si lié, si « plein de trouvailles joliment mêlées », que l’on arriverait à ce dire « Mais bon Dieu ! Que ce toro est brave, avec ce qu’il lui met ! » Peut-être en rêvait il! Il savait le toro, noble... mais peu à peu, la noblesse devint « authentique bravoure », et c’est pour cela que le public tout entier arriva à demander « l’indulto ». Et cela fit du bruit! Une belle fièvre, qui montait, montait...
     En bas, le torero interrogeait, alors que la bronca naissait, dès qu’il faisait mine de monter l’épée. En haut, au palco, le président gardait la main sur « le règlement… et « la raison », dont il était le double garant. En cela, il était parfaitement dans son rôle, et personne, ici ou ailleurs, n’aurait voulu être à sa place, en ces instants.
     Ce furent de longues, longues minutes, de « bras de fer » entre les deux concepts « de la bravoure et de la noblesse ». Puis, tandis que huit mille gorges (moins quelques unes) hurlaient la supplique, le président, lui aussi très noble, accepta, laissant parler « le cœur et les tripes ». Car en bas, « Desgarbado », (littéralement « le vilain pas beau, sans élégance ni classe », continuait de charger et charger, sous les derniers coups de pinceau d’un torero qui, ce jour, devint… un grand artiste.

     A l’heure où j’écris cette chronique qui, je le sens, sera « bien trop longue », une fois de plus, je n’ai lu aucun de mes collègues, sur d’autres pages… et peut-être vais-je à l’encontre de tout ce qu’ils ont écrit. Tant pis… j’assume, et je signe ! Hier, pour moi, « le » grand artiste de la tarde, fut Miguel Angel Perera, et le « laborieux » fut Morante de la Puebla. « Y eso que soy Morantista!! », vous le savez amplement.
     Hier, et même s’il fut bien, très volontaire, ce ne fut pas le Morante que l’on rêvait de voir. Le Morante « vertical », seigneurial… le « Cagancho des années 2000 » ou « le Pepin Martin Vazquez de toujours ». Son « inspiration » actuelle le poussant à des remates « agachados », vilainement courbé, le cul en arrière, que l’on prend pour de l’art, tandis que l’on peut aussi penser que ce n’est que « du précautionneux fleuri », nous éloigne du « garboso », de « l’empaque profond » qui fut le sien… « avant ». Hier, le Morante de la Puebla fut « laborieusement baroque », souvent « très torero »… mais « l’artiste » du jour, dans un autre registre d’immense toreria… fut Miguel Angel Perera.
     La France et Dax ont eu la grande chance de vivre ce moment, et de le vivre, comme Dax, seule, sait le vivre… et le faire vivre. « Avec le cœur et les tripes… autant qu’avec la tête ! ».

     Corrida qui partait bien mal ! Corrida « chica », dans le trapio et « les idées »… Mais corrida qui finit en véritable apothéose, « unique » et méritée, grâce à un toro « très brave à force d’être noble », et d’un immense torero…
     Chapeau à « Desgarbado », qui mérite son destin futur !
     Monterazo à Miguel Angel Perera, immense torero, hier… et superbe artiste !
     Chapeau à Dax, qui a voulu parler « avec le cœur », même si elle savait que « la raison » disait le contraire. Et chapeau au Président… qui a su l’entendre! 

     En premier rang de la barrière, un homme, un torero retiré, un grand, un immense torero, les yeux plissés par la concentration, suivait, étonné, la faena de son jeune collègue… A ses côtés, sa belle et adorable épouse, qui ne lui lâcha la main que pour se lever et, dès les premiers instants, demander l’indulto de « Desgarbado ». Le torero en question était le maestro Cesar Rincon, et lui aussi, quelques instants après, du mouchoir et du sifflet, s’est joint à l’immense clameur… Torero, ganadero, « immense persona », par sa sincérité et sa « noblesse de brave », Rincon se laissa aller, lui aussi, à la grande communion… obtenant, lui aussi, la vie sauve du petit toro vilain, tellement noble qu’il en était… « immense » de bravoure !

     Ah oui ! Un « superbe détail » qui dit, encore une fois, qu’à Dax, « il y a quelque chose qui ! » : Lorsque « Desgarbado » fut rentré au corral et que l’on attribua au torero « tous les trophées, symboliquement », on n’alla point, comme il arrive souvent, courir au desolladero chercher les deux oreilles et la queue d’un toro précédent… Ici, l’alguacil remit au triomphateur, en une superbe improvisade, trois mouchoirs immaculés, symbolisant tout « le moment parfait », vécu ensemble…
    Un joli geste de plus, « un detalle » qui fait qu’à Dax, on aime à y venir et y revenir…
     Enhorabuenas mil !

    Dimanche 7 Septembre – DAX – 2ème corrida de la Feria de La Salsa – Gros plein et belle tarde : Toros de Victoriano del Rio, de présence très inégale, et de comportement décevant, très limités de forces, arrivant « noblones » mais avec bien des défauts au troisième tiers. Sortant « abantos », distraits, corretones, ils ne permirent que peu de choses, au capote. Les piques furent courtes, quoiqu’intenses, parfois, mais aucun n’arriva « facile » à la muleta. Aucun… sauf « Desgarbado » - petit toro noir, de 486 kgs, sorti sixième. Un toro qui ne brilla guère, dans les deux premiers tiers… mais un toro qui alla « a mas y mas », chargeant de loin, avec « du moteur », une énorme fijeza, une immense noblesse et au final, une telle « bravoure » (alors qu’il n’avait reçu qu’un picotazo », que peu à peu, la plaza toute entière, en demanda vies sauve, et finit par l’obtenir.

      En fin de paseo, Dax fit saluer Enrique Ponce, qui invita les collègues à partager les bravos. En barrière d’ombre, accompagné de son épouse Natalia, Cesar Rincon reçut de nombreuses marques d’amitié.
     Enrique Ponce : Silence après un avis ; et Silence – Sembla « trop facile » et se passa de faena, devant le noble mais bien fade premier. Elégance, technique, mais pas de passion… et deux désarmés. A la mort, le Valenciano piqua deux fois, vilainement, et perdit une petite oreille.
     Le quatrième sortit « avec quelque chose » à une patte, mais fit oublier cette passagère faiblesse en un puyazo « romaneando », finissant par un gros batacazo, plus « malin » que brave. Il sortit de la deuxième rencontre, affaibli et le piton gauche en charpie. A la muleta, il se défendit plus qu’il n’attaqua, et Ponce multiplia vainement de longs efforts, et finit par ennuyer un brin. Cette journée n'était pas sienne!
     Morante de la Puebla : Ovation et Une oreille après avis – Ne put jamais « se libérer » tout à fait, tant au capote qu'à la muleta, du fait du manque de vraie noble bravoure de ses adversaires. Pourtant, Perera monta à son premier adversaire un quite par le haut, formidablement « double rematé », qui disait que le toro « avait quelque chose », à condition de rester quieto et de le convaincre plus que le forcer. Le Morante 2008, plus « vibrant » que profond, plia le toro par le bas, et « l’obligea » en de nombreuses séries sur chaque main, sans n’obtenir jamais « la grande communion ». Un Morante, en quête du moment parfait… qui n’arriva pas. Devant le cinquième, la faena fut très longue, mélange de classique et de baroque, les passes longues et « galbées », avec quelque profondeur, se mêlant à des remates baroques, très penchés en avant, inesthétiques, ce qui est un petit comble, pour le Morante. Cependant, tout « génial » tutoyant le grandiose ou le ridicule, on laissera à chacun sa propre appréciation. Cela dit, on retiendra la grande volonté du Morante à « travailler », pour tirer la série parfaite… à laquelle il ne parvint pas, tant l’adversaire était âpre et inconstant dans ses charges. En un mot, un Morante qui coupa une oreille, après un coup d’épée, pour lui, très honnête. Mais… « ce n’est pas le Morante que l’on attendait ! »
     Miguel Angel Perera : Silence et « Tous les trophées, « symboliques », du toro gracié – S’est immédiatement signalé par un quite ahurissant de stoïcisme et de serré, en ses deux remates, sans rectifier la position. Sa première faena fut « insistante », alors qu’on priait pour qu’elle fût plus brève, le toro ne valant pas grand-chose, manso, faible, sin raza ninguna.
     Et puis, alors que la corrida « coulait » un peu et que l’on s’attendait à une « redite » de Perera… sortit « Desgarbado » le sixième et dernier de la temporada...  Petit toro, feucho, sortant sans grande fijeza, jusqu’au moment où Perera l’accrochera en trois bonnes véroniques. Le premier tiers se déroulera dans la quasi indifférence, le toro étant à peine piqué.
     Pourtant, le diestro « avait vu » sa qualité, et ne douta pas d’aller brinder, au centre. Et là, pratiquement sur place, Perera va citer de loin, et lier en vibrantes allées et venues, trois cambios dans le dos, suivis d’un pase « de las flores », lié à deux muletazos de remate, grandioses. Explosion dans la plaza et hurlement d’émotion du torero, au sortir d’un tel enchaînement.
     Ensuite, la faena monta… en faenon, la muleta allant chercher loin devant la charge d’un toro qui devint parfaite de rythme, de fixité, de noblesse et de bravoure. Séries « amples », douces mais puissantes, suaves mais sans faille, chaque fois ouvertes par des adornos que l’on qualifiera « d’artistes », par l’attitude torera et l’efficacité, le toro et la muleta se retrouvant à l’endroit précis, au moment précis, pour entamer la séquence suivante. Séries « variées », dans le registre conventionnel, car « rematées » par des enchaînements que beaucoup regardèrent, incrédules.  Faena « a mas », avec un toro qui n’arrêtait pas de charger, en demandait et redemandait encore, avec énormément de fijeza et de noblesse.
     Déjà des voix demandaient l’indulto, bientôt rejointe par une majorité naissante. A sa barrière, l’épouse de César Rincon se leva, un foulard à la main. La pétition allait croissant, et en bas, saoul de toreo, Perera regardait le président. Celui-ci, dans son rôle, lui fit signe de monter l’épée. Une, deux fois, Perera fit mine de cadrer « Desgarbado ». Une, deux fois, la bronca se fit féroce, et se retourna contre le palco. Alors, Perera continua de donner au brave toro, « ce qu’il lui demandait », des passes et des passes, plus seigneuriales, plus « abandonnées » les unes que les autres… Alors la pétition fut générale, féroce. Rincon était debout, fixant la présidence, sifflant et rageant.
     Et tout à coup, la bronca se fit gigantesque explosion de joie : Le président avait plié… et Miguel Angel Perera avait gracié le brave « Desgarbado ». Le torero, très ému (bien que cela ne se refléta pas) simula la mort et le toro partit, tête haute, noblement, beau comme tout, vers son nouveau destin. Dax donna en guise de « Tous les trophées, symboliques », trois mouchoirs blancs, comme autant de colombes de paix, de joie et d’amitié Aficionada.
     Enorme moment, comme fut « énorme » la faena de Miguel Angel Perera, à un petit toro de Victoriano del Rio, nommé « Desgarbado ». Petit par la taille, mais… « énorme » par le cœur ! 
     Enhorabuena… tout le monde !  

 

PERERA, A DAX
L’indulto de « Desgarbado » - La vidéo

     9 Septembre: Après l’événement de dimanche, en plaza de Dax, de larges extraits de la faena de Miguel Angel Perera, face à Desgarbado, désormais fameux toro de Victoriano del Rio.
     Certes, la vidéo amateur (que son auteur soit ici remercié) ne donne pas la complète dimension de la faena, ni de l’émotion que suscita « le crescendo » de l’homme et du toro. Cependant, on peut se faire ici une première idée, que d’autres documents, probablement, viendront corroborer. Ce fut… un grand moment !

     Déjà, Miguel Angel Perera est reparti, suivant le grand fil d’or d’une saison triomphale. Dimanche soir, il en était à 65 corridas toréées en Europe, avec 113 oreilles et 2 rabos. (36 faenas « de deux oreilles », dont Madrid, Sevilla, Barcelona, Pamplona, El Puerto, Nîmes… )
    
Hier, lundi 8 Septembre, Miguel Angel Perera a coupé trois oreilles à la Goyesca de Santoña.

      En vidéo, la faena de Miguel Angel Perera, devant Desgarbado, toro de Victoriano del Rio, indultado sur pétition du public et des professionnels (via youtube): http://fr.youtube.com/watch?v=rMDjwP3t_r0

 

LE DESTIN…

     9 Septembre: On apprend avec tristesse la mort de Juan Francisco Presumido, picador de trente sept ans, qui actuait aux ordres d’Antonio Ferrera, depuis deux ans. Né à Coria (Caceres) Juan Francisco était le fils de Julio Presumido, le légendaire mayoral de Victorino Martin.
     Dimanche, en plaza de Barcarrota (Badajoz) se déroulait une corrida avec au cartel: Antonio Ferrera, El Juli et Alejandro Talavante, face à des toros de Pereda. En revenant au patio, après avoir piqué le premier de la tarde, du nom de « Dulcero », le jeune picador s’est senti mal, au point qu’on dut l’aider à descendre de monture. Immédiatement conduit à l’infirmerie, menée par le docteur Hernandez de la Rosa, il fut évacué vers le Centre de Santé de la ville où fut confirmé le diagnostic premier: Situation d’urgence, suite à un grave problème cardiaque (aneurisme de l’aorte). Aussitôt transporté à l’Hôpital Infanta Cristina de Badajoz, le torero a été opéré, mais en vain. Il est décédé, lundi matin, à 2h30. 
     Vivre une vie « palpitante », combattre les toros, courir les routes… et mourir « comme ça ! », d’une crise cardiaque, à trente sept ans… Et vous ne croyez pas au destin, vous?
     Pobre! Que descanse en paz, el buen piquero.

 

LA FERIA DE RIEUMES
Un novillero à suivre : Mario Aguilar.

     9 Septembre : Bilan positif pour une Feria de Rieumes qui aura été « a mas », après la déception, il est vrai, de la première journée (sur les plans ganado, toreros, public et météo… ). Un « bloody Saturday ! »… pour tous ! Par contre, le dimanche brilla de mille feux, dès la non piquée du matin. Le soir, grâce à un lot « important » de Adelaïda, les aficionados se sont régalés, notamment avec Marco Leal et le Mexicain Mario Aguilar.
     Voyez ici les résultats de la feria, ainsi que les reseñas parues chez les compagnons de Eltico.org. De même, et pour confirmation, visionnez au final, les trois vidéos de Corrida.tv.

     Samedi 6 Septembre  - RIEUMES – 1ere de feria – Novillada piquée – 1/3 de Plaza – Temps très pluvieux : Novillos de Urcola (Victorino Martin) qui ont déçu.
     Daniel Martin :
Silence après un avis ; et Une oreille – S’en sortit correctement, avec le meilleur de la tarde.
     Ruben Pinar :
Ovation ; et Une oreille – Facile. Coupa grâce à une estocade.
     Javier Cortes :
Silence après un avis ; et Palmas de consolation… après trois avis – Journée noire, pour un torero.. bien vert.
Voir le compte rendu de la Novillada, dans Eltico.org :
     http://www.eltico.org/Temporada%202008/Tardes/RIEUMES/06092008/P1.html

     Dimanche 7 Septembre, au matin – RIEUMES – 2ème de Feria – Novillada non piquée: Quatre erales du Lartet (Bonnet), excellents (Vueltas d’honneur aux deux derniers)
     Luis Rivera :
Silence ; et Silence après deux avis.
     Eduardo Perera :
Une oreille et Une oreille.
Voir le compte rendu de la Novillada non piquée, dans Eltico.org :
     http://www.eltico.org/Temporada%202008/Tardes/RIEUMES/07092008/matin/P1.html

     Dimanche 7 Septembre – RIEUMES – 3ème de Feria – Novillada piquée – Plaza pleine – Beau temps : Novillos de Adelaïda Rodriguez, bien présentés et encastés.
     Alberto Lamelas :
Ovation et Vuelta – Vibrant ; Tua mal.
     Marco Leal :
Une oreille, et Une oreille après avis – Bonne journée pour l’Arlésien
     Mario Aguilar :
Une oreille et Ovation – Superbe torero. Perdit la puerta grande, à cause de l’acier.
Voir le compte rendu de la Novillada, dans Eltico.org :
     http://www.eltico.org/Temporada%202008/Tardes/RIEUMES/07092008/soir/P1.html

     La feria de Rieumes 2008, par la vidéo, dans Corrida.tv :
    
http://www.corrida.tv/rubriques/actualites/index.asp?id=2438

 

REACTION…

     10 Septembre : Tous les goûts étant dans la nature, il est normal qu’ils s’expriment… mais « poliment », et en signant de son nom, « en plein jour », comme le font tous ceux qui écrivent « de toros », tous les jours et sans pseudonyme.
     Comme on pouvait s’y attendre,  l’indulto du toro de Victoriano del Rio, à Dax, et le commentaire qu’il en a été fait, dans cette page (je persiste et... je signe, moi !), n’ont pas fait l’unanimité… Ce qui est tout à fait normal. Cependant, de là à passer à certains extrêmes, il y a une petite marge que nous maintiendrons, de peur d’arriver à préciser… « qui est le Sinverguenza ! »
     Lisez plutôt ce mail, reçu ce matin, au milieu d’autres qui sont plus « favorables » … à la pétition de 8000 personnes (moins quelques-unes, il est vrai !).
     Quoi donc… 8000 « Sinverguenzas ???

     « Un torito de 486kgs et un quart de pique! Mais c'est vous qu'il faut plaindre, Mr Beuglot, vous qui n'avez de cesse d'avertir du danger intra-muros.Vous y participez grandement à la disparition de la  corrida. Il n'est point nécessaire d'avoir le règlement dans les mains pour s'apercevoir que vous faites partie des fossoyeurs. A quand une corrida  non piquée (c'est pratiquement fait d'ailleurs) que  vous vous efforcerez de justifier ? - Sin verguenza. Mascarade ».
    
Signé : Pas de nom… mais, une adresse : dbarde@club-internet.fr … où chacun peut répondre !
     Mais vous pouvez aussi l’appeler… Manolo !!!!

 
FERIA DE SALAMANCA 2008  

Jeudi 11 Septembre – Novillada:
     Novillos de José Cruz pour Daniel Martín, Juan Antonio Siro et Roman Perez.
Vendredi 12 Septembre:
     Toros de Adelaida Rodriguez, pour Juan Diego, Javier Castaño et Leandro (ex Leandro Marcos).
Samedi 13 Septembre:
     Toros de Domingo Hernandez, pour Enrique Ponce, Jose Maria Manzanares et El Capea.
Dimanche 14 Septembre:
     Toros de La Campana, pour Domingo Lopez Chaves, Antonio Barrera et Juan Bautista.
Lundi 15 Septembre:
     Toros de Vellosino, pour Julio Aparicio, Morante de la Puebla et Miguel Angel Perera.
Mardi 16 Septembre:
     Toros de El Pilar, pour El Fundi, José Tomas et Alberto Revesado (Alternative).
Mercredi 17 Septembre:
     Toros de Valdefresno, pour El Cid, El Fandi et Javier Valverde.
Jeudi 18 Septembre:
     Toros de García Jiménez Hermanos, pour El Juli, Miguel Angel Perera (remplaçant Cayetano), et Eduardo Gallo et
Dimanche 21 Septembre:
     Toros de Fermin Bohorquez, pour Fermin Bohorquez, Pablo Hermoso de Mendoza et Joao Moura hijo.

 
 

LES GRANDES ARCHIVES DU PASSE !!!
     Le Toro et le Toreo « d’hier »… 100 ans d’histoire, par l’image, dans cette page spéciale du quotidien "ABC", de Séville:
               « CIEN AÑOS DE TOROS – UN SIGLO DE IMAGENES »
    
                    Ici: http://www.abcdesevilla.es/informacion/archivo_taurino/index.asp

 
 
A LA TELEVISION…   A LA TELEVISION…   A LA TELEVISION…
 
« TENDIDO CERO », à suivre, chaque semaine (et « à votre horaire ») sur :
                                                                  http://www.rtve.es/alacarta/la2/abecedario/T.html
 

TOROS ET…TELEVISIONS DU SUD

   Découvrez et visitez régulièrement la page de « TERCIOS », l’émission taurine de France 3/Aquitaine, en cliquant ici :
     http://aquitaine.france3.fr/emissions/32042103-fr.php
     
ATTENTION: Attention: « TERCIOS » est à l'écran, deux fois par mois, le samedi à 11h05.
Pour voir les émissions précédentes:
     http://videojts.francetv.fr/regions/popup.php?id=t33_tercios&video_number=0

     De même, vous pouvez également consulter régulièrement la page de France3/Sud « FACE AU TORIL», en cliquant ici :  http://sud.france3.fr/emissions/22344596-fr.php

 

« TENDIDO SUD »

     Chaque semaine désormais, regardez « Tendido Sud », programme taurin présenté par Christophe Chay, sur « Télé Miroir »
    
A voir, en passant par Télé Miroir :  www.telemiroir.com.

 

POUR ÊTRE INFORME DE TOUS LES PROGRAMMES ET CORRIDAS TELEVISEES

    « Les Toros à la Télé », via internet, grâce à Burladero.com, sur le lien suivant :
      http://www.burladero.com/tv