L'ACTUALITÉ TAURINE
(du 11 au 20 Octobre 2006)

 

« EUROPE !  -  Y qué? »

     11 Octobre : Pas la peine de s’étendre sur le sujet, puisque tous les sites, avec plus ou moins de talent, de conviction et de rigueur, s’étendent à foison : « La corrida est en danger ! » et l’Europe, ou du moins, certains de ses sous fifres grassement payés, vont s’escrimer à l’abattre. S’ils ne peuvent passer par la porte, ils le feront « par la fenêtre »… c'est-à-dire « par l’argent ».
     Demain, 12 Octobre, on votera un texte de soixante quatorze points visant à la protection des animaux, avec en point 71, un paragraphe touchant aux animaux dits « de combats. Cet article dit ceci :

     Point 71    (La commision) « …exprime ses préoccupations quant à la souffrance des animaux de combat; demande à la Communauté européenne de mettre un terme aux combats de chiens, de taureaux et de coqs, en adoptant, au niveau national ou communautaire, les mesures législatives appropriées et de faire en sorte que les organisateurs de ces combats ne reçoivent aucune aide d'État liée à ces activités »

     Avant toute chose, même si l’on a du mal à « avaler » ou ingurgiter la littérature des ces messieurs et dames les députés ou plutôt, « les despotes » Européens, on ne peut qu’être favorable à la majorité des points abordés et des suggestions faites. Contrairement à ce que pensent les « Antis », les aficionados seront les premiers à se révolter contre la maltraitance animale, destinée « à produire » ou « à vendre », dans les conditions les plus horribles.
     Qui pourrait accepter les images de ces milliers de chiens et chats, qui voyagent par toute l’Europe (passant également en France), amoncelés, compressés dans des cages, pour être vendus en des animaleries louches, d’Espagne et d’ailleurs ?
     Qui pourrait accepter les images de ces chats et de ces chiens que l’on dépèce, vivants, et que l’on jette, toujours vivants, dans des grandes poubelles ?
     Qui peut accepter les massacres, pour que nos belles se mettent sur les fesses quelque fourrure que l’on s’empressera de leur ôter au plus vite ? Du moins c'est ce qu'elles souhaitent! (Mais c'est là un autre débat!)
     Mais, bien plus près de nous, qui pourrait accepter la vue d’un animal dit « de compagnie », que l’on  abandonne ou que l’on maltraite ?  Pourtant, voyez la levée de boucliers, en Espagne, parce qu’un vétérinaire « avait osé » filmer un vieux salaud qui battait à mort son chien. C’est le vétérinaire qui a bien failli se faire écharper…
     Personne ne peut accepter cela... et surtout pas nous!

     Alors ! Le paradoxe !  - « Oui, mais vous allez voir souffrir des animaux, et payez pour qu’ils meurent sous vos yeux, et pour votre plaisir ».
     On ne va pas recommencer l’argumentation, et toute l’exposition des éléments qui diffèrent le combat du toro, de celui des coqs ou des chiens. Moi, aficionado, je suis contre le combat des coqs et des chiens… D’une part, parce qu’ils ne sont pas « naturellement nés » pour le combat… Et d’autre, parce que leur « combat » est enveloppé d’une telle « obscurité », d’une telle « turpitude » liée aux seules paris d’argent, qu’on en peut les comparer au combat du toro.

     Maintenant, que l’Europe, qui aurait pourtant beaucoup d’autres « chats à fouetter » (oh pardon !), demande à ce qu’aucune subvention ne soit versée « à la Fiesta » et tout ce qui la concerne… ne me choque pas outre mesure !
     La Fiesta Brava est devenue une telle « mécanique commerciale », dont les toros et même les hommes sont devenus de tels « rouages », que l’on peut effectivement penser que nul argent public ne doive venir abonder des projets de profits essentiellement « privés », d’où la préoccupation « culturelle » est absente depuis bien longtemps.
     Encore une fois, « La Fiesta Brava « actuelle » et surtout son « Système », sont les premiers à creuser la tombe de la corrida.
     Ainsi, lorsque Madrid met la barre tellement haute, pour la gestion de sa plaza, que ses empresas ne peuvent que jouer « à l’économie », au point que les spectacles « hors ferias » n’attirent que 2 à 3000 personnes (sur 23500 possibles), Madrid joue à la perte de la Fiesta Brava.
     Ainsi, lorsqu’un toro tombe, ou ne bouge plus, et qu’un diestro se remet devant et fait mille chulerias très applaudies, on travaille à la perte de la Fiesta Brava.
     Ainsi, lorsque l’on gracie des toros, « seulement » parce qu’ils sont nobles et acceptent de prendre plus de quatre-vingt muletazos sans rechigner, on travaille à la perte de la « Fiesta Brava », parce que l’on vise à la « Fiesta Noble », où le toro deviendra « artista », complice du torero « artiste »…
     D’accepter cela, point besoin d’une Assemblée Européenne pour nous condamner. Nous nous sabordons « à petit feux », et tout contents », debout sur les gradins, les mouchoirs blanc, bleu ou orange à la main…

     Que le monde taurin ne reçoive plus de subventions ne me choque pas forcément.
     Cela peut choquer…
     Mais une chose est certaine : Ce n’est pas cela qui fera disparaître l’essence même de la Fiesta Brava : l’envie qu’à un homme, un enfant, de se mettre devant le plus bel animal, le plus brave, le plus puissant, le plus féroce qui soit : Le toro de combat.
     Et c’est bien pour cela que la Tauromachie ne disparaîtra jamais…
    
« Europa! Y qué???? »

 

ZARAGOZA : OCCASION PERDUE !

     11 Octobre : La quatrième corrida de la Feria du Pilar était l’occasion d’une grande fête, pour l’aficion Aragonaise… ou ce qu’il en reste : Un mano a mano entre les deux diestros les plus « prometteurs » de la province.. Or, la plaza ne s’est pas remplie, et les deux toreros sont légèrement passés « au travers », ne réussissant pas à bien exploiter quatre des six toros qui leur étaient opposés, malgré les qualités qu’ils offraient. Il n’y a pas eu « competencia » ni duel, malgré deux petites escarmouches de « connivence », aux quites.
     Un mano a mano « provincial » devrait aboutir à un « No hay billetes » et une grosse bagarre entre les deux concurrents, chacun soutenu par ses inconditionnels… Il n’y eut rien de tel, et tout le monde « se conformo »… A la fin, deux petites  oreilles, et « Todos a casita ! »
     Dommage !

     10 Octobre : ZARAGOZA – 4ème corrida de la Feria du Pilar - 2/3 de plaza : Six toros d’Alcurrucen (dont un Lozano Hermanos), très bien présentés, quoi qu’inégaux de poids et trapio, solidement armés et dont quatre donnèrent du jeu, en particulier le 1, 5 et 6èmes. Le 2ème offrait également des possibilités. Par contre, les trois (défaut de vue ?) et quatrième, sans aucune race et vicieux, ne permettaient rien.
     Luis Antonio Gaspar « Paulita » : Une oreille, Silence et Ovation, avec quelque sifflet – Sembla laisser passer le premier, excellent, n’arrivant à lui trouver le bon tempo qu’en une série droitière finale. Il tua vite, un peu de côté, et coupa une oreille « de peu de poids ». Devant le troisième, il se contenta de mettre « cubrir el expediente », mais attaqua fort, devant le cinquième, excellent. Hélas, encore une fois, la faena fut inégale et seules quelques naturelles pieds joints rappelèrent tous les espoirs mis en ce torero, il y a peu. Il tua mal d’une demie et deux descabellos.
     Paul Abadia « Serranito » : Ovation, Silence et Une oreille – Tua fort bien, tout au long de la tarde. Certains lui reprochent de ne pas avoir exploité les qualités du deuxième, pourtant formidablement reçu au capote (grande demi véronique). Le quatrième fut un morucho imbuvable, et c’est devant le dernier que Serranito, en partie, donna toute sa mesure : Deux largas à genoux, de nouveau « la » demie, et un début de faena prometteur, à genoux, plein centre. Pourtant, là également, la faena « n’entrera » pas totalement dans le public, celui-ci ne réagissant fort que sur les deux séries finales, pieds joints, et les manoletinas qui précédèrent une bonne lame. Il y eut « oreille », mais… on attendait bien plus.

 

« VIVA LOS NOVIOS ! »

    12 Octobre : Hier soir, dans un grand hôtel de Madrid, Cesar Rincon et Natalia Lorente ont ratifié une jolie histoire d’amour qui dure depuis le temps où Cesar n’était qu’un jeune matador Colombien presque sans espoir et assurément sans le moindre sou, qui luttait pour « s’ouvrir un chemin » vers la gloire. Il y croyait ! Il savait qu’elle viendrait un jour !
     Hébergé dans cette famille madrilène, le petit « indien » et la jeune fille sont tombés amoureux, comme cela, alors qu’officiellement ils étaient « amis », presque frères. Elle a tout partagé, avec lui, de l’euphorie des liasses de billets de banque que l’on lançait en l’air, au soir de sa deuxième salida a hombros de Las Ventas, à la San Isidro 1991, aux heures si douloureuses, si amères, dans la solitude de la maladie, en début 2000.
     Journaliste reconnue, elle sait allier le professionnalisme et la sensibilité, la générosité toute féminine.
     Hier, vraiment, Un grand torero a épousé « una linda mujer », dans tous les sens du terme.

     Je pense que nous pouvons, au nom de toute l’Aficion Française, adresser nos grandes félicitations aux nouveaux époux, et mille vœux de vrai bonheur.

     Pour avoir quelques commentaires et images de la cérémonie, merci de se reporter au site « Burladerodos.com », en cliquant ici : http://www.burladerodos.com/nota.asp?31992

 
     La corrida d'hier, en plaza de Zaragoza, n'a rien donné. Seul Eduardo Gallo, qui s'est fait prendre par ses deux adversaires, a donné une vuelta. La corrida de Marca s'est arrêtée. El Juli a eu le pire des lots, et Manznanres a été très bien, malgré deux toros compliqués et sans race.

     Aujourd'hui (Bonne fête à toutes les Pilar!) la corrida est télévisée en direct - 18h - Tve1

 

     Pas facile de prendre l’actualité « au vol », après trois jours d’absence…
     Le téléphone et les enregistrements vidéo, c’est bien, mais…
     Cependant, au fil de ces trois jours, des « impressions », des sentiments se sont mêlés aux images et aux « noticias »… que je vous livre « comme çà ! », selon l’humeur de chaque jour…

     Mais avant tout, mes excuses à tous ceux qui ont organisé le Festival de Saint Gilles : Je voulais faire un spécial « le Cœur des Aficionados », mais un voyage « en service commandé » a bousculé les plans.
     Le Festival a connu grand succès, et la plaza « casi se lleno », ce qui me rassure un peu, mais ne m’excuse pas. Bravo donc à tous, et chapeau à l’Association « Ciel », pour son travail auprès des petits leucémiques. A Sébastien Castella, âme du festival et tous les toreros… « un monterazo ! »

 

VICTOIRE… DU TOREO !
El Cid confirme, à Zaragoza
Miguel Angel Perera, à deux doigts de la Porte du Prince, à Séville

     13 Octobre – « Victooiiiiirre ! Les Euro Députés ont repoussé, à 68%, l’article 71, qui visait à la condamnation et disparition, à plus ou moins longue échéance, des corridas. Le 12 Octobre 2006 sera donc une date importante qui fera jurisprudence lorsque d’autres attaques ne manqueront pas de se produire.
     On doit cette victoire aux deux partis Populaire et Socialistes Espagnols, qui ont su convaincre tous les autres euro députés « de leurs couleurs » de voter comme un seul homme. Et en parlant « d’homme », il faudra sortir a hombros Luis Corrales, président de la fameuse plateforme pour la défense de la Tauromachie, issue du coup bas « à la Catalane », porté par les Señoritos de l’ERC, il y a deux ans.
     Cet homme là s’est battu comme un chien, comme un coq, comme un taureau… au point qu’il a su convaincre « droite et gauche » d’aller dans un même sens… (Comme quoi, c’est possible !) Voilà un homme précieux dont bien des dirigeants  de partis voudraient sûrement s’attacher les services… isn’t it ? 

     Cela dit et après avoir vidé quelques coupes de champagne, ne nous y trompons pas… Le vrai danger de la Tauromachie… c’est elle-même ! La menace de sa disparition, c’est en elle-même qu’elle la cultive. Et tant que le « Système » actuel perdurera, il y aura danger.
     Les Euro députés ont-ils voté contre la disparition des corridas « par conviction et respect d’une culture, d’une tradition », ou par peur de condamner tout un pan de l’Economie, dont vivent des milliers de gens ?
     - Nul ne le dit…. mais cela a bien du influer « aussi »…
     Que le mundillo continue à « travailler » au descastamiento de la race, à la monopique trasera, à la faena « pensée, depuis l’hôtel », aux exclusives, et l’on n’aura pas besoin des jérémiades d’un Renaud, entre deux gorgeons, ou d’un bulletin vert « en contre » d’un Alain Lipietz, dont on aura apprécié les rancunes dans son combat visant à condamner la SNCF, pour sa collaboration avec l’occupant, lors de l’Occupation. (Les milliers de familles des cheminots morts en résistant, apprécieront…)
     Non vraiment, la Tauromachie n’aura pas besoin de ces gens… qui disent aimer les animaux, « parce qu’ils n’aiment pas les gens ». Tout comme elle n’a pas besoin de plateforme, de pétitions et de grands rassemblements pour la défendre.
     Bien sûr, la démarche du Président Luis Corrales est importante, mais elle est une défense « artificielle » ; elle est « une plaidoirie » stratégique et politique... nada mas! 

     La Tauromachie « est » ! Et elle « sera », tant que des toros, bien présentés et « forts », solides sur leurs pattes et pleins de leur naturelle furie, rencontreront de hommes qui osent « se mettre devant », avec deux bâtons ou un bout de chiffon, comme le Fandi, hier, dans sa dernière paire de banderilles au cinquième, ou Miguel Angel Perera, admirable à Séville, lors de la despedida de Davila Miura.
     La Tauromachie « sera », tant qu’un gosse d’émigré, issu d’un quartier modeste, en Arles ou ailleurs, pourra recevoir l’alternative et l’abrazo d’un grand maestro qu’il admirait depuis longtemps, dans la solitude de sa chambre d’enfant.
     La Tauromachie « sera », tant que des hommes « de lumière » se joindront pour donner leur talent et jouer leur vie, gratuitement, en faveur de quelques « vieux », de quelques malades, de quelques enfants…
     Qu’ont-ils donc fait, dans ce sens, « les ceux » qui veulent la condamner et l’abattre ? Hein, monsieur Lipietz ?
     La Tauromachie « est » et « sera », tant que les hommes et les toros se rencontreront « avec honneur » et… au soleil ! (C’est la raison pour laquelle je suis opposé aux arènes « couvertes » ! La plaza couverte implique immédiatement « gestion », c'est-à-dire « commerce », et donc « bénéfice »… Ce qui rime bien avec… artifice !
     La Tauromachie « est » et « sera » tant qu’elle acceptera la vérité des toros et des hommes : Ainsi Le Cid, torero irrégulier s’il en est, capable du meilleur comme du pire, selon les méandres du temps… s’est montré hier à Zaragoza « en vrai maestro », toréant long et vrai, en particulier… sur main droite. Quelques semaines avant son « unico espada » de Séville, le Cid suscitait les mêmes questionnements que l’an dernier. Puis il y eut cette grosse ligne droite, mi septembre, et des triomphes réels, qui lui ouvrirent toutes grandes « las ilusiones », pour Séville. On sait ce qu’il advint… et depuis, le Cid est sur son nuage !
     La Tauromachie, c’est cela !
     Elle vit au rythme de simples hommes, souvent seuls, écrasés de responsabilité ou de peur et de doutes.
     Elle vit au rythme d’une cape qui s’envole « a portagayola », d’une muleta « qui arrête le temps », d’une épée foudroyante, au garrot d’un vrai brave.
     Et tant qu’elle sera cela, « vraie », elle ne craindra personne, en particulier les politicards magouilleurs et lâches, bien cachés derrière un bulletin de vote…
     Mais il faut qu’elle continue « vraie »… et cela, c’est une autre histoire !

     12 Octobre – ZARAGOZA – 6ème corrida de la Feria du Pilar – Télévisée en direct - Plaza pleine : Quatre toros de Valdefresno, inégaux mais sérieux de présence (avec beaucoup de pitones astillés) et très intéressants dans la lidia. Le burraco deuxième, blessé, a été changé par un Loreto Charro, sans classe, et le dernier était un sobrero de Javier Perez Tabernero, totalement désordonné dans sa façon de charger. Le Cid toucha le bon lot, en particulier l’excellent quatrième « Buscatodo » qui lui permit un grand récital sur main droite. Très intéressant de même, le cinquième.
     El Cid : Ovation et Une oreille – Aurait pu ouvrir la porte grande, après une grande prestation muletera, à ses deux toros, où il toréa avec « reposo » et grande cadence, en particulier sur main droite et dans les pechos. El Cid, « sur un petit nuage », depuis Séville.
     El Fandi : Ovation et Grande ovation, après un avis – Se montra très irrégulier et souvent à corne « très passée », en ses deuxièmes tercios, exception faite de la grande troisième paire au cinquième de la tarde, avec recorte et poursuite en marche arrière, jusqu’à arrêter le bicho. Tout le monde debout ! Ensuite, la faena fut inégale mais vibrante, le torero « se calmant » parfois, notamment en deux naturelles, à mi hauteur, et un grand pecho. Hélas, le Fandi piqua cinq fois, et descabella deux. Adieu les trophées.
     Cesar Jimenez : Une oreille, après un avis et Palmas – N’a pas changé, quoique l’on en dise, et que puisse faire Joselito, présent, placide, au callejon. Passes courtes, affectation et manque de naturel, Ayyy! Cesar Jimenez s’est fait rattraper par ses démons de toujours.

     12 Octobre – SEVILLE  - Corrida du Dia de La Hispanidad – ¾ de plaza : Toros de Gerardo Ortega, bien présentés, dont les deux de Davila Miura donnèrent le meilleur jeu. Manzanares toucha un lot impossible et Perera fit des miracles avec un méchant et un médiocre.
     Eduardo Davila Miura : Une oreille de chacun, généreusement – Faisait ses adieux à Séville, dix ans après son alternative. On le vit « en torero », décidé et brillant, devant les deux toros du jour. Il « aida » le premier à se livrer, et l’on applaudit fortement de grandes naturelles et surtout de gros pases de pecho. Cependant, l’oreille parut un brin « facilona ».
     Il fut encore très bien devant le toro de sa despedida, du nom de « Habanero », qui hélas, alla rapidement a menos. De la larga à genoux au pinchazo, se faisant bousculer, Davila Miura a été « en Torero », et Séville lui apporta  son appui tout au long de sa tarde "d'émotion personnelle"
     Jose Maria Manzanares : Ovation et Silence – A connu noire malchance au sorteo, mais a parsemé ses prestations de très bons passages. On retiendra une grosse estocade à son premier, et des « grands détails », qui font que Séville l’attendra pour la prochaine feria d’Avril.
     Miguel Angel Perera : Une oreille de chaque toro – A bien failli ouvrir la Porte du Prince. Séville est restée sidérée par l’actuacion de l’Extremeño qui, après Madrid, termine la saison « en boulet de canon ».
     Deux toros très différents, et deux Perera très distincts, en un seul torero. Le premier fut « un tremendista classique », faisant hurler les spectateurs en se colletant, à bout portant, avec un premier adversaire très dangereux, « de mucho sentido ». Perera se joua littéralement la vie, mais fit passer l’animal, toujours « à un millimètre près ! ». Par contre, on retrouva un Perera « templado », toréant long et profond le sixième qui, hélas, ne le laissa pas aller au bout d’une grande faena, notamment sur main droite. Quoi qu’il en soit, Miguel Angel Perera « est entré » à Séville.

 

LE TOREO, C’EST « AUSSI » CELA !

      14 Octobre – A Zaragoza, la plaza s’est remplie ! On sentait qu’il pouvait se passer quelque chose !
     A l’affiche, trois toreros qui, pour des raisons différentes, « accrochaient » l’aficion : le Morante de la Puebla, artiste parfois déroutant dont on attend toujours le différent, le sublime. Salvador Vega, jeune diestro dont l’histoire personnelle s’est teinte de sang, un 23 avril 2004, en plaza de Zaragoza. Depuis, il est l’un des toreros « consentidos » de l’aficion Aragonaise. Et puis, cet Alejandro Talavante dont on dit tant de choses, entre autres qu’il est un nouveau Jose Tomas, et qu’il va faire exploser l’Escalafon…
     Pas à dire, le cartel était alléchant, d’autant « qu’en face », il y avait les toros du Pilar, dont on sait la qualité, parfois, et la caste, souvent…
     Pourtant… le Toreo, c’est aussi cela !
     Au bout du compte, la corrida « de expectacion », fut une fois de plus, une corrida « de decepcion » : Le Morante débuta formidablement, avec cape et muleta, mais ne géra pas bien son temps, et l’histoire ne retiendra de son passage au Pignatelli, que les trois avis qu’il entendit à son premier. Salvador Vega coupa à son premier adversaire la seule oreille du jour… mais le toro lui en offrait deux ! Et Talavante démontra que, pour le moment, il est encore bien loin de ce que son apoderado voudrait que l’on croie de lui : le sixième lui mit une terrible voltige, le menaça de deux autres, et le garçon ne dut son salut, encore une fois, qu’à quelques basses « infamies », avec l’épée.
     Et oui… c’est aussi cela, le Toreo.

      13 Octobre – ZARAGOZA – 7ème corrida de Feria – No Hay billetes  - Beaucoup de vent… hors de la plaza : Toros du Pilar, inégalement présentés, en général sans grande race. Le 2ème fut excellent, faisant l’avion, à la muleta. Le 3 a permis, de même que le 1er, a degré moindre. La deuxième partie du lot fut bien plus compliquée, avec notamment un 6ème « très » compliqué.
     Morante de La Puebla : Silence par deux fois, avec trois avis au premier – Ce ne fut pas « un scandale », mais une mauvaise gestion du temps. De fait, le Morante fut magistral au capote (« Supérieure » réception par véroniques, et quite par chicuelinas, au premier ; et quite par véroniques au troisième). De même, ses débuts de faenas furent de petites merveilles. On retiendra le premier : Deux hautes, une passe du dédain, un trincherazo, un kikiriki et pecho, le tout, en avançant. Hélas, la suite des faenas se transformèrent en de longues « tentatives » de lier des muletazos « tels que les entend l’artiste ». S’il n’y parvient pas, le Morante essaie longtemps, et se perd en vaines tentatives pour tirer « la » série rêvée. C’est ainsi qu’il perdit beaucoup de temps face au premier, puis hésita trop entre épée et descabello.
     Le quatrième garda tête haute. Le Morante débuta bien, mais hésita dès la première série de gauche. Ce fut terminé.
     Salvador Vega : Une oreille et Silence – A en partie gâché une grande opportunité face à son premier adversaire « Renacuaro », le meilleur de la tarde, et « un de tout bons » de la feria. Tel le Salavador Vega 2006, un peu perdu, le Malagueño accumula les passes, rapides et courtes, mais ne toréa et ne lia que très rarement. Le toro était de grande qualité et « offrait » les deux oreilles. Vega en coupa une… et parut s’en contenter. Dommage !
     Le cinquième fut compliqué, et le torero ne voulut pas « apostar ».
     Alejandro Talavante : Ovation, après deux avis, et Ovation, après un avis – Se montra « vaillant », mais vert, pas encore préparé à ces grosses rencontres. Le public l’appuya sans cesse, mais le torero a déçu : Faena « de arrimon », devant le troisième qui demandait distance et « respiration ». Ce fut du toreo « vertical », fait de demi passes, souvent accrochées, et quelques manoletinas. Hélas, la fin fut déplorable : Quatre pinchazos et un terrible bajonazo. Eso no es !
     Le sixième fut un « méchant », et là, Talavante fut à la peine. Toujours courageux, il alla « au canon » et prit une grosse voltereta. Le toro le menaça pratiquement toujours, et la jeune promesse fut renvoyée à ses études, d’autant qu’il tua « fatal », encore une fois.

 

LE TOREO… CEST « SURTOUT » CELA !

     15 Octobre : Vaya  por Dios ! J’apprends en arrivant, « que la télévisée du dimanche », le sera samedi ! Allons bon !
     Juste le temps d’allumer le poste et à l’heure dite… rien ! Alors on râle un peu, pendant qu’une niaiserie déroule son générique de fin, et… Zaragoza, pour la corrida de Cebada Gago, pour Encabo, Lopez Chaves et Fernando Cruz.
     A croire que seuls ces toros et ces toreros existent, pour les sieurs de la télé : En trois mois, trois fois Cebada (Bilbao, Logroño, Zaragoza) et de même Encabo et Domingo Lopez Chaves. Nous, on veut bien, mais quand même !

     Pourtant, au final de la corrida, un seul commentaire : C’est « surtout » cela, le Toreo !
     Ce fut une corrida dure, parfois pesante, mais toujours intéressante à suivre, car sérieuse, dure de pattes (à une exception près) et au comportement « de toro de combat ».
     Le public de Zaragoza eut les réactions parfois bizarres de ceux « qui ne savent pas » et qui « ne ressentent pas ». De ce fait, il y eut quelques injustices, en particulier envers un Encabo qui aura laissé quelques plumes de réputation en ses trois apparitions télévisées consécutives. Par contre, la corrida aura démontré le courage incroyable d’un Domingo Lopez Chaves qui resta dans le ruedo, la cuisse « labourée » de quatre trajectoires, jusqu’au dernier souffle de son adversaire. Incroyable, lorsque l’on lit le parte facultativo qui parût très tard, du fait du travail imposé au Docteur Valcarreres et à son équipe. 
     Incroyables tenacité et pundonor d’un homme « qui sait », et qui voit son sang couler le long de sa jambe.
     Domingo lopez Chaves coupa l’oreille du jour. Une oreille « d’Honneur Torero ».
     Un autre qui fut remarquable de courage et de dignité : Fernando Cruz. S’il ne put entièrement le démontrer face à un premier toro trop châtié,  il se joua la peau « en souriant », devant le cinquième, un toro « fou » parce que manso, qui longeait les barrières et « chassait » comme le requin des « Dents de la Mer ». Toro dangereux que le madrilène affronta « en combattant d’or », même si son costume (un peu horrible) était cousu de geai.

     C’est « surtout » cela, le Toreo !
     Bien entendu, il n’est pas besoin de voir le sang couler des blessures, pour en chanter la dignité et la vérité… mais, à l’heure où tant de monde essaie de « nier tout », de rejeter tout, de condamner tout ce qui est lié à la Tauromachie, une corrida comme celle d’hier et « une cogida » comme celle de Lopez Chaves, arrivent à point nommé pour dire : « Attention messieurs dames ! Le toro est un vrai fauve, un vrai combattant, un vrai tueur… Et celui qui vient l’affronter, presque à mains nues, n’est jamais sûr de revenir, lorsqu’il quitte son hôtel »…
     Asi que… « Un respeto, por favor ! »

     14 Octobre – ZARAGOZA – 8ème de la Feria du Pilar – Grande entrée – Corrida télévisée, en différé d’une demi heure : Toros de Cebada Gago, inégalement mais très sérieusement présentés et très armés. Corrida très difficile, parfois haletante, montrant grand danger, comme le cinquième ; ou péril « plus sourd », comme les quatre et sixième. Le deuxième chargea fort, très durement ; le troisième était le plus noble, mais un châtiment trop intense le rendirent quasi invalide, presque implorant la mort. Triste.
     Luis Miguel Encabo : Division, Silence et Sifflets – S’est montré lidiador intelligent mais peu décidé à risquer son repos hivernal. Ses trois toros méritaient « qu’il essaie » et qu’il démontre que la qualité n’était pas au rendez vous. Là, « il tourna autour du problème », mais ne l’affronta jamais. Mauvaise tarde.
     Domingo Lopez Chaves : Une oreille, après grave cornada – Se montra d’un courage incroyable, si l’on tient compte de la gravité de la cornada. Face au second, toro très sérieux, très encasté, chargeant à mi hauteur, le Salmantino débuta les deux genoux en terre, plein centre, en cinq muletazos « très compromis ». Ensuite vinrent des passes, en particulier à gauche, où le toro ne prit jamais la muleta « complètement », et de ce fait, fit un peu ce qu’il voulut. Et puis, le drame : Sur un derechazo, le torero se découvre, torée « sans le toro »; la corne le prend, au milieu de la cuisse droite, lui met « deux voyages » et le jette au sol. Mais le toro « sait » qu’il a touché, et il reprend le torero pour un deuxième « ascenseur », le levant très haut.
     Impression dramatique, vue et revue à la télé. Le diestro est déjà debout, entouré de tous. Il demande un garrot, et « reste là ». La suite de la faena sera angoissante, le toro restant « entier », et la tâche de sang allant s’agrandissant sur la taleguilla rose et or du torero. Après un douloureux pinchazo, Lopez Chaves porta un trois quarts de lame très honorable qui mit un peu de temps à faire son effet. L’oreille tomba immédiatement, que le « torero héros » brandit, sous l’ovation, avant de partir, en marchant seul, vers le bloc chirurgical.
     Domingo Lopez Chaves souffre d’une cornada à mi cuisse droite, de 9 cms d’orifice d’entrée, et quatre trajectoires, respectivement de 5 cms, de 14 cms, de 20 et 25 cms, dont les deux dernières atteignent le pubis et laminent les muscles adducteurs. Pronostic : Grave.
     Fernando Cruz : Silence et Ovation, après un avis – Laissa son premier toro se faire massacrer au cheval. Lui qui avait très bien toréé au capote, et magnifiquement ouvert sa faena, se retrouva avec un invalide qui ne pouvait plus avancer et implorait presque que l’on en finisse. Triste image de la Tauromachie ! C’est vrai !
     Par contre, il dut affronter en cinquième, un second adversaire, manso très mobile, qui eut, en son terrain des barrières, des « retours » et des « arreones » pour le moins brutaux et très inquiétants. Du coup, le Madrilène fit front, crânement, mais subit un logique échec. Mais « en sortir vivant » était déjà un petit triomphe. De toute évidence, il faudra revoir Fernando Cruz en des circonstances plus favorables. Es torero!

 

SAINT GILLES : LA GANDE FÊTE DU CŒUR

     15 Octobre : Grand succès, hier, en plaza de Saint-Gilles, pour le désormais traditionnel festival organisé au profit de l’Association « Ciel », qui apporte tout son cœur aux petits leucémiques. Ce fut grande fête et l’on a généreusement accordé trophées et même « deux indultos » qui pourront paraître bien généreux. Mais… en tarde de générosité !!!

     14 Octobre – SAINT-GILLES – Festival Benefico – Casi lleno – Grand beau : Novillotes de Miranda de Pericalvo – Les trois et cinquième ont été indultados.
     Curro Caro : Une oreille
     Patrick Varin : Deux oreilles
     Richard Milian : Tous les trophées, symboliques », du troisième, « Renegado », N°74, negro, gracié.
     Denis Loré : Une oreille
     Sébastien Castella : Tous les trophées « symboliques » du cinquième « Estampa », N°59, castaño, gracié.
     Julien Miletto : Une oreille
     Jeremy Banti : Une oreille

     Pour la reseña détaillée de la tarde, et pour les images du festival, merci d’aller visiter le site amis de Corrida.tv, et de cliquer ici : http://www.corrida.tv/rubriques/actualites/index.asp?id=2045

 

SAINT-GILLES: FESTIVAL TRIOMPHAL ET... TRIOMPHALISTE.
(De notre correspondant Paul Hermé)  

Dix oreilles dont quatre et deux queues symboliques pour deux indultos, voilà le bilan mathématique du festival de Saint-Gilles… Je serais tenté de dire "qui dit mieux ?" En outre, sans les cinq pinchazos de Denis Loré et les prestations moyennes de Miletto et Banti en fin de course, la note aurait pu être encore plus salée, surtout avec l’atmosphère triomphaliste qui planait au-dessus des arènes Emile Bilhau qui, pour l’occurrence, ont enregistré une excellente entrée… 

     Il faut être clair, on ne se rend pas à un festival comme à une corrida ordinaire, le contexte est même à l’opposé, bref on sait ce qu’on va voir, et c’est pour cela que tout doit être relativisé et remis à sa juste place. Cela étant, le genre est générateur de bonnes surprises et grâce aussi à l’excellent jeu d’ensemble, à un ou deux bémols près, du bétail de Miranda de Pericalvo, la deuxième édition du festival organisé par l’association El Mundillo au profit d’enfants leucémiques n’a pas failli à la réputation qu’il s’était forgée dès l’année précédente. Et si depuis la planète autour de laquelle il a gravité tout au long de cette temporada, Sébastien Castella a incontestablement survolé les débats, les trois vétérans de la troupe ont aussi largement contribué à donner du crédit et du relief à une après-midi qui par ailleurs a bénéficié de conditions climatiques idéales…
     Dans un exercice où l’indulgence est de règle, on passera rapidement sur les deux indultos accueillis avec bonhomie par l’auditoire, autant que sur certaines oreilles tombées du palco comme les feuilles de platanes les jours de mistral…

Après une brève démonstration de doma vaquera à la charge d’Olivier Boutaud, Curro Caro lançait les débats. J’en connais certains, dans le public, qui ont dû avoir un pincement au cœur en voyant "leur Curro" fouler le sable d’une arène, eux qui ont suivi aux quatre coins de l’Hexagone et ailleurs son moindre  frémissement d’étoffe. Bien entendu, Curro n’a plus tout à fait la même aisance, mais quelques gestes de grande musique sont quand même venus ponctuer sa prestation, lui permettant de couper en toute logique le premier pavillon de cette tarde pas comme les autres…
     Dans la foulée, Patrick Varin a mis le feu au capote et s’est distingué à la muleta par de somptueuses séries des deux mains. Deux oreilles bien méritées pour une faena que le  Lyonnais avait brindé à son épouse.
     C’était vraiment bien parti et le ton allait encore monter d’un cran quand Richard Milian traversa la piste pour aller accueillir "Renegado". Un geste qui en disait long sur la volonté du Catalan et son envie de montrer une torería toujours engagée et sincère. Au fil des minutes, on a vu un Richard de plus en plus heureux de toréer, multipliant les séries des deux côtés… sans se décider à préparer la suerte de matar. Avec sa faconde habituelle, il prit le public à témoin pour se retourner à plusieurs reprises vers la présidence jusqu’à ce que tombe du palco le fameux mouchoir orange sorti par un Michel Bonnafé dont la visible bonne humeur avait fait école sur les étagères...
     Après que Denis Loré eût aussi signé à son tour une faena de qualité malheureusement ternie à la mort par quelques pinchazos de trop, qui lui valut toutefois une oreille méritée pour ce qui avait précédé, Sébastien Castella régala à son tour des aficionados enchantés par autant de grâce (c’est le cas de le dire !) et de justesse dans le toreo du Biterrois. Du grand art dans tous les tercios et l’image d’un maestro dans la totale plénitude de ses moyens. Et comme "Estampa" buvait à son tour la muleta ensorceleuse de Sébastien sans coup férir, un deuxième mouchoir orange finit par tomber du palco, histoire peut-être d’inscrire cette tarde dans le Guiness Book !
     Las, le soufflet retomba un peu sur la fin car si deux novillos sont repartis dans leurs verts pâturages, les deux derniers n’ont pas été à la hauteur de leurs congénères… Julien Miletto tomba sur un adversaire faible et visiblement peu intéressé puis Jérémy Banti connut la même infortune avec celui qui fermait le ban. Les deux compères ont fait ce qu’ils ont pu et ont récolté une oreille pour leur volonté, sans pouvoir aller au bout de leurs intentions, et pour cause.
     Trébuchant au moment de poser les palos, Tino Lopes subit une sévère voltereta au dernier, retournant toutefois en piste pour remplir son devoir malgré un front maculé de sang.

Grande ovation finale pour tous les participants à englober dans l’éloge pour leur sérieux, leur professionnalisme et leur excellent état d’esprit, le tout dans une belle ambiance que le public a savouré du début à la fin. C’était bien là l’essentiel.

 

ZARAGOZA : LES TOROS… OU LE PUBLIC ?

     16 Octobre : Le public a tous les droits… en principe ! « Il paie.. et donc il a tous les droits », y compris de conspuer les toreros et de prendre parti pour les toros, même s’ils sont médiocres et dangereux.
     « Il paie… donc il a le droit ! »

     Pues no, Señores !
     Aller aux toros implique plusieurs droits et plusieurs « réserves ». Bien entendu, on ne peut exiger de chaque spectateur qu’il ait lu tous les volumes du Cossio…et il est évident qu’il est en droit d’attendre de belles envolées toreras… Mais il est non moins évident que s’il n’y connaît pas grand choses à la lidia, son premier devoir est une prudente réserve, et peut-être même une certaine générosité. 
     Il n’en est pas de même pour celui « qui se dit » Aficionado. Il suit la temporada, achète quelques journaux, regarde « Tendido Cero » et va quelquefois vider quelques finos à la Peña du coin, buvant aussi les paroles d’un ayatollah pour qui « tout est mauvais » et tous les toreros sont des tricheurs… Du coup, voilà notre homme « remonté à bloc » (je ne parle pas de femmes, elles sont pires !) qui déboule dans la plaza, cigare au lèvres et œillet à la boutonnière, prêt à en découdre avec le premier qui n’est pas de son avis. Misère !
     Je ne sais s’ils ont des extracteurs de fumée, à Zaragoza…
     La dernière fois que je m’y suis rendu… il y avait beaucoup de cigares !
     Et le moins que l’on puisse dire: A priori… il y a de plus en plus de cigares.. et de moins en moins d’Aficion, à Zaragoza.

     L’Aficionado étant celui qui connaît les toros et les hommes, étant capables de mesurer l’engagement et la technique de l’un, par rapport au comportement et aux qualités intrinsèques de l’autre. Bien au fait de tout cela, l’aficionado est exigeant, mais également tolérant, acceptant de ne peut-être pas avoir tout vu, en particulier « le peligro sordo » de certains toros, c'est-à-dire, ces défauts cachés, ces changements infimes dans le rythme de charge, dans les trajectoires, dans ces regards, à peine perceptibles du gradin, mais qui glacent d’effroi l’homme qui lui tend une vaine muleta. Compréhensible! 
     A Zaragoza, en bons Aragonais un peu « brutos », les spectateurs veulent « la faena », quel que soit le toro. Et s’il ne passe pas, c’est de la faute du torero. Alors : « Pitos y Bronca ! ». Si de plus, la ganaderia du jour est de grand renom, elle ne peut en aucun cas « sortir mal », et donc, ce sont les toreros « qui ne veulent pas ! »
     Et c’est exactement ce qui est arrivé hier, dans le Coso de Pignatelli....
     La corrida de Victorino Martin est sortie « très compliquée », et portant beaucoup de danger. Elle aurait porté un autre fer, un autre nom, on l’aurait affublée de tous les noms, et en particulier « Mansada » et « Moruchada »… Mais, comme il s’agissait des Victorinos, on dira que ce furent des toros « mobiles », « malins, attentifs à tout » et « durs à cuire ». Du coup, les toreros se sont retrouvés en danger, mais le public a pris le parti de les siffler, leur refusant la moindre circonstance atténuante et les insultant d’abondance, allant même jusqu’à ovationner plusieurs toros, « pour leur faire plus honte encore ».
     Un comportement que l’on ne jugera pas, de peur d’écrire des mots qui dépasseraient de dures pensées…

     Après la corrida, Luis Francisco Espla a fait de respectueuses, mais ironiques et très dures déclarations envers le public et le ganadero, disant qu’il se posait pas mal de questions au sujet de la Fiesta actuelle. A ses côtés, Antonio Barrera, très méchamment traité par le public et Salvador Cortes, ont eux aussi regretté l’attitude d’une plaza toute entière, qui n’a pas voulu voir le danger des Victorinos, ayant pris fait et cause « pour les Victorinos », parce qu’il étaient « des Victorinos ».
     Lamentable… mais bien peu surprenant !
     N’avons-nous pas déjà vécu cela, dans nos plazas du Sud Ouest, à l’époque où il suffisait que le Paleto de Galapagar soit à l’affiche pour que « Ah ! le beau, le grand, le brave, le bon toro ! » ?
     Pues no es asi ! Et c’est bien entendu valable pour n’importe quelle ganaderia…
     Savoir et « savoir apprécier » ce que l’on voit, est le premier devoir de l’Aficionado… Zaragoza a refusé de le faire, à bien des occasions, durant cette feria. En cela elle prouve que l’Aficion Aragonaise est en perdition…
     Mais dimanche, ce fut « plus que cela » ! Fue « maldad ! »

     15 Octobre – ZARAGOZA – Dernière corrida de la Feria du Pilar 2006 – Grande entrée : Toros de Victorino Martin, bien à très bien présentés, sérieux, qui firent « beaucoup de vent » au premier tiers, sans pour autant être braves, mais ensuite montrèrent tous les défauts du monde, à la muleta, tête en haut, ne passant pas, « reponiendo » se retournant « dans la passe », regardant par-dessus le palo, cherchant le coup dur. Seul le sixième montra quelque qualité, mais il dura trop peu. Autre problème : Lorsque l’on voulait les plier par le bas… ils tombaient, ou « se laissaient tomber », pour ensuite « réattaquer » très haut, dans les passes suivantes. En un mot, de Juan Posada : « Cinq alimañas et un toro ! ». Malgré ce, le public prit fait et cause pour les toros, sans distinction aucune, et ovationna tous les arrastres. Una verguenza.
     Luis Francisco Espla : Bronca aux deux – Dut saluer une ovation, à la fin du paseo… ce fut « sa dernière de la tarde ». Son premier était un « pajarraco » qui connaissait toutes les ficelles du métier. Il fallut abréger et l’on ne voulut pas comprendre. Bien au capote et en son début de faena au quatrième, Espla vit son toro tourner à « gazapon », et là aussi, il n’y eut pas de solution. On ne voulut pas comprendre.
     Antonio Barrera : Bronca aux deux – Est sorti vivant d’une terrible rencontre où il fut mis plusieurs fois en danger, complètement « asphyxié » par le pire des lots, sans que pour autant le public ne daignât prêter attention à ses dignes efforts. Il tomba devant le toro, en fin de capeo à son premier, et fut complètement « pris à la gorge » par le cinquième, un toro très dangereux, qui ne prenait aucunement la muleta. Le public refusa ce constat. Otra verguenza !
     Salvador Cortes : Bronca et Vuelta, après petite pétition – Essaya de toréer le troisième, qui ne passait pas et se retournait immédiatement « dans les jambes ». Il subit un logique échec. Par contre, le Sévillan eut de très bons moments, face au sixième, le seul à charger « fort et long » en début de faena. Hélas, après deux bonnes séries, le toro baissa de régime, et la faena alla « a menos ».
     Salvador Cortes put donner une vuelta, ce qui sauva, en partie, la sortie des toreros, que l’on pressentait « des plus houleuses ». Ce qui, encore une fois, était totalement injustifié, tous les témoignages et reseñas s’accordant sur ce point.

 

ZARAGOZA : PABLO HERMOSO DE MENDOZA, TRIOMPHATEUR !

     17 Octobre : Quel ne fut pas le niveau de la Feria du Pilar 2006, pour que le triomphateur en soit… un rejoneador ?
     Quel n’est pas le niveau de l’Aficion Aragonaise , pour que les divers  jurys ne soient pas capables de faire la différence entre « Rejonear », quelle que soit la qualité du cavalier, et « Torear », seul, « en bas », avec une cape, une muleta et une épée pour seules armes…
     Le moins que l’on puisse dire est que… « nous ne parlons pas des mêmes lidias ! »

     Les principaux trophées du « Pilar 2006 » sont les suivants :
     XVème Trophée de la Mairie de Zaragoza, au Triomphateur de la feria: Pablo Hermoso de Mendoza.
    XXVIème Trophée de la Diputación de Zaragoza, à la meilleure estocade : David Fandila « El Fandi ».
     XXIVème Trophée de la Peña « Gitanillo de Ricla », au courage: Domingo Lopez Chaves.
     XXXVIIIème Grand Prix de la Peña Taurine Féminine « La Madroñera », au toro le plus brave de la Feria : « Segadillo », de Cebada Gago, (Celui qui a blessé Domingo Lopez Chaves).
     VIème Trophée de la Peña « Mari Paz Vega », à la corrida la mieux présentée: Victorino Martin.
     XIIème Grand Prix de la Federation Aragonaise Taurina, au meilleur peon de brega: Jose Fernandez « El Alcalareño ».
     XXXIème Grand Prix de la « Peña Taurina del Carmen », à la meilleure paire de banderilles : Jose Fernandez « El Alcalareño ».
     VIème Trophée de la Peña « El Salcedo », à la meilleure mise en suerte: Ricardo Aguín « El Molinero ».
     XXVIème Trophée de la Diputación de Zaragoza, au meilleur puyazo: Aurelio Cruz.

 
JAEN  -  Feria de San Lucas 2006 

Jeudi 12 Octobre – Corrida de Rejoneo :
     Toros de Arucci, pour Fermin Bohorquez, et les fils de Joao Moura et Leonardo Hernandez
Vendredi 13 Octobre : « La Corrida Moderna » de Salvador Távora
Samedi 14 Octobre :
     Toros de Hermanos Sampedro, pour Jesulin de Ubrique, El Cordobes et Matias Tejela
Dimanche 15 Octobre :
     Toros de José Luis Marca, pour Rivera Ordoñez, El Fandi et Alejandro Talavante
Lundi 16 Octobre – Novillada sin picar :
     Erales de Villamarta, pour Francisco Reina, Eduardo Jurado et Francisco Robles
Mardi 17 Octobre - Novillada :
     Novillos de Apolinar Soriano, pour Curro Jimenez Perez Mota et El Moronta
Mercredi 18 Octobre :
     Toros de José Luis Pereda, pour Enrique Ponce, El Cid et Salvador Cortes

 

JAEN : « COMME LE RESTE ! »

     18 Octobre : Tout comme il est de tradition que la feria de Valdemorillo (on  ne parlera pas d’Ajalvir) « ouvre » la temporada, Jaen à son tour en est la clôture. Déjà les principales revues taurines annonces leurs numéros spéciaux « fin de saison », et les statisticiens (là aussi) font leurs comptes. Pourtant, alors que Valdemorillo, jadis suscitait, si ce n’est l’espoir, au moins la curiosité, Jaen ne suscite plus rien… sinon un soupir de fatigue.
     Qu’elle a été longue, cette temporada ! Qu’elle fut triste, parfois, vide et « sans cap »…
     Dieu sait pourtant qu’elle partait « sous les meilleurs auspices », avec quelques espoirs de changement… En fait, rien n’a vraiment bougé et les « frémissements » restent bien fragiles. Quand on pense que le Fandi (pourtant en réelle dégringolade qualitative, y compris aux banderilles) reste leader de l’Escalafon, une année de plus…
     Heureusement nous restent deux « grosses » satisfactions, et même trois, qui nous feront attendre 2007 « con ilusion ». Elles ont pour noms : Sébastien Castella, Jose Maria Manzanares et Miguel Angel Perera.
     Les deux premiers ont confirmé une formidable progression dans leur tauromachie, et le troisième, une excellente « remontée », après son gros passage à vide de la mi saison. Par ailleurs, bien sûr on parlera de Ponce, « l’incombustible » (dont on sait qu’il vient d’acheter un nouveau « camion cuadrilla », ce qui pourrait signifier qu’il va continuer encore… 500 000 kilomètres !) et ce Morante qui hésite toujours entre nous faire rugir de plaisir ou de rage…
      Y que mas ? Quien mas ? – Pueee !

     Jadis, et il n’y a même pas si longtemps, tout le monde se retrouvait pour le happy end, à Jaen, et quelquefois, la feria donnait lieu à d’ultimes belles empoignades… Hélas, cette année, « on fonctionne » et la feria, la « mini feria », va son bonhomme de chemin, comme pour « un ultime compromis ». Les vedettes pensent déjà à l’Amérique ; les autres… à quelque vacances. C’est bien humain, au fond.
     Reste la dernière corrida, aujourd’hui, qui verra Ponce « chez lui », pour sa dernière de l’année. Il en sera de même pour le Cid, auteur d’un dernier mois « sur un nuage ». Quand à Salvador Cortes, il devra ratifier une saison où il n’a pas confirmé « l’explosion » de la Feria d’Avril, à Séville. Torero « en devenir », peut-être, mais qui devra totalement convaincre, l’an prochain. Et quand on sait la polémique qui le sépare de l’Empresa de Séville, on peut être inquiet pour sa « contratacion » à la prochaine feria d’Avril. Donc, de tous les diestros présents à Jaen, il est celui qui doit « marquer » le plus de points, en vue de… 2007. Réponse, ce mercredi.
     Jusque là, les toros ont été en général « agréables », permettant aux diestros de se distinguer facilement. Le premier jour, Jesulin a fait bonne faena, mais c’est Tejela qui a remporté un de ses meilleurs succès de l’année.
     Lors de la seconde de feria, Talavante a encore suscité l’espoir… et la déception. On ne peut pas tuer de cette façon, et il est incroyable qu’un diestro si vaillant, durant la faena, le soit si peu… au moment de l’épée.
     Si c’est question de technique, on s’arrête et l’on s’entraîne ! Si c’est « un souvenir » qui reste, alors ce sera difficile.
     Malheureusement, son mentor ne veut pas l’arrêter, lui faisant même attaquer les Amériques. Est-ce là le bon terrain « d’entraînement » ? - On peut en douter, et si telle est la conception de la toreria par le sieur Corbacho, on trouvera cela « douteux ».
     Actuellement, Talavante est une promesse non tenue…
     Fandi, lui, a fait un barouf de tous les diables, que les Jienenses ont applaudi des quatre mains, allant même jusqu’à lui attribuer le dernier rabo de sa saison. Côté Toreo.. on n’en vit pas beaucoup. Quant à Rivera Ordoñez, il travailla « en athlète » qui finit sa saison frais comme un gardon, et prépare ses valises pour une intense virée « de l’autre côté du Charco. Ainsi… il peut durer longtemps.

     Jaen donc se termine ce soir, et avec elle, le cycle des ferias qui jalonnent la temporada.
     Hélas, « A Jaen, comme à l’Ouest… rien de nouveau ! »

     Samedi 14 Octobre – JAEN – 1ère corrida de Feria – ½ plaza : Toros de Salvador Domecq El Torero, bien présentés, dont les quatre derniers sont sortis « superio ! ».
     Jesulin de Ubrique : Silence et Deux oreilles – En pleine maturité, à la veille de sa dernière année. Se gusto.
     Finito de Cordoba : Silence et une oreille – Discret final d’une temporada o combien… discrète !
     Matias Tejela : Deux oreilles et Une oreille – Toucha « le gros lot » et en profita avec grande toreria.
     Tejela en 2007 ? Comment?. et « avec qui » ?

     Dimanche 15 Octobre – JAEN – 2ème corrida de feria – No hay billetes : Quatre toros de Jose Luis Marca, dont les deux sobreros, et deux de Torrealta, sortis 4 et 5ème. Présence moyenne, comportement moyen !
     Rivera Ordoñez : Une oreille et Bronca – Cal y arena !
     El Fandi : Une oreille et Deux oreilles et rabo : Alla débuter, à genoux au centre, sa faena au cinquième, toro jabonero de bel allant. Il y eut « gros choc », dont Fandi se releva sans mal. A partir de cet instant, le torero et le public entèrent en transes. Rabo « multisuperflu ! »
     Alejandro Talavante : Ovation et grande ovation – Toute la volonté et la verticalité du monde, mais … catastrophique à l’épée.

     Mardi 17 Octobre – JAEN – Novillada de Feria – Media plaza : Novillos de Apolinar Soriano, inégaux de présence (1er en « moustique », et 4ème en « déménageur ») et de comportement. Les 2 et 5 furent les meilleurs.
     Curro Jimenez : Ovation et Silence – A paru bien vert, au point que certains se posent des questions sur son récent succès madrilène.
     Manuel Jesus Perez Mota : Quatre oreilles – Réapparaissait, après sa cornada du 25 Septembre, à Moralzarzal. A confirmé tout le bien que l’on finit par penser de lui. A suivre.
     El Moronta : Silence partout – Décidé au dernier, mais loin de confirmer ce que certains prédisaient… du côté de Samadet, en début d’année.

Ce soir, la dernière : Toros de Jose Luis perda, pour Enrique Ponce, El Cid et Salvador Cortes.

 

LA TEMPORADA DE BOGOTA

     18 Octobre : A peine la saison Espagnole terminée, les principaux « cycles Américains » sont déjà programmés. Ainsi, la feria de Quito, en Equateur, sera officiellement dévoilée, semaine prochaine, de même que certaines ferias du Venezuela. Mais c’est Bogota qui, en début de semaine, a levé un grand pan du mystère 2007. C’est ainsi qu’à quelques virgules près, la Santa Maria de la capitale Colombienne verra se dérouler les paseos suivants :

BOGOTA – Temporada Grande 2007 :

Vendredi 8 Décembre :
     Toros de El Paraiso, pour Enrique Ponce, Cesar Jimenez et Ramses.
Dimanche 21 Janvier :
     Toros de Achury Viejo, pour Sebastien Vargas, Pepe Manrique et un troisième matador Colombien.
Dimanche 28 Janvier :
     Toros de Las Ventas del Espiritu Santo (Cesar Rincon), pour Cesar Rincon, David Fandila « El Fandi » et Alejandro Talavante (Confirmation d’alternative)
Dimanche 4 Février – Corrida de Rejoneo :
     Toros de Nuevo Leon, pour les cavaliers en plaza Diego Ventura, Rui Fernandez et Juan Rafael Restrepo.
Dimanche 11 Février :
     Toros de Agualuna, pour Cesar Rincon, Francisco Rivera Ordoñez (confirmation d’alternative) et Ramses.
Dimanche 18 Février :
     Toros de Juan Bernardo Caicedo, pour Julián Lopez « El Juli », Jose Maria Manzanares et Luis Bolivar (Confirmation d’alternative)

 

« NOTIFLASH » du 17 Octobre :

     - Sébastien Castella vient de se voir décerner le trophée « Cossio 2006 », au meilleur torero de la Temporada. C’est mérité.. et c’est historique !
     – Au sujet de Sébastien Castella, certaines rumeurs ont circulé sur une possible rupture avec son apoderado Luis Alvarez. Rumeurs fermement démenties par le Français.
     – Mort du matador Victor Manuel Coronado, né en 1970, à Cadix : Accident de la route, hier, à La Victoria, au Venezuela. Perdant le contrôle de sa voiture, le diestro passa le terre-plein central d’une autoroute et alla s’écraser dans un véhicule qui arrivait en sens inverse.
     – Sans surprise, Pepin Liria a remporté le trophée au triomphateur de Murcia, tandis que Ponce était distingué  pour la meilleure faena, et Castella, pour le meilleur toreo de capote.
     – Gravement blessés à Madrid et Zaragoza, Francisco Marco et Domingo Lopez Chaves se remettent de leurs blessures, sans complication. Pour le Navarrais, la convalescence sera longue.

 

« ET SI ???? »

     19 Octobre : Attention, on ne rigole plus ! Il n’est plus question de « débat » à fleurets roses, mouchetés. Il n’est plus question « Je vous en prie, faites ! Mais comment donc ? Après vous… ! » Cette fois, on y est : Un Français peut être Empresa de la Plaza Monumental de Madrid ! Et pour nous, depuis longtemps (voir archives afférant aux derniers concours), « ce » Français-là « doit » être Empresa de Madrid ! 
     Pour le moment, tous les voyants sont au vert, et les sondages sont au plus haut. Cependant, chacun sait ce qu’il en est des sondages (et l’on a n’a sûrement pas encore tout vu !) et pour ce qui est des voyants, il s’en faut de si peu pour qu’ils se mettent à clignoter dangereusement. Il suffit d’une dernière vilénie de la Carabosse de Madrid ! Il suffit d’un « examen de passage » raté, auprès d’une Association Taurine influente de la capitale. Il suffit d’une traînée de souffre, révélée au bon moment. (Mais que l’on se rassure : aucun de membres de la famille de Simon Casas n’était impliqué dans le sabotage du « Raimbow warrior »).

    « Et si ??? »
     Et si notre « Simonet » national, qui a compris avant tout le monde que la Tauromachie était « en grande partie » un formidable terrain de communication, se retrouvait à la tête de « La Cathédrale », la première plaza du monde ? Avouez que ce ne serait pas mal pour le « prix de la vocation 1967 »…
     Maintenant, la question  sera double : D’abord : Que va-t-il en faire, de ce poste « en number one » des Empresas ? Et ensuite : « Comment va-t-on le recevoir, et … « lui laissera t’on le temps ? »

     On ne s’inquiète pas sur la réponse à la première question : « Il saura ! » Simon Casas, depuis maintenant plus de vingt ans, a su « intéresser » l’Aficion, souvent « la passionner », et quelquefois « la mettre en boule »… l’important étant « de ne pas la laisser indifférente ». A n’en pas douter, il a sûrement ses cartons pleins de projets, pour Madrid, et il aura eu le temps de les peaufiner, « depuis trois concours ».
     Toujours à la limite entre le génie et la folie romantique, Casas est capable de surprendre Madrid, « hors San Isidro »… C’est exactement ce dont elle a besoin, et il est « le seul », à pourvoir faire cela. Tout simplement, parce qu’il a l’Aficion « plus imaginative, plus innovante, en un mot « plus romantique ou plus folle », que les autres. Et c’est là qu’on peut parler de génie, mais chhtttt, ne le lui dites pas, sinon tout Cavaillon va devoir se recycler ! Pourtant… c’est vrai, même si cela dérange !

     Pour ma part, c’est la deuxième question qui m’inquiète : « Comment va-t-on le recevoir ? », et surtout « Lui laissera t’on le temps ? »
     Il est clair que, au vu de tout ce qu’elle a vécu, (ou plutôt « ce qu’elle n’a plus vécu »), l’Aficion de Madrid, la vraie, recevra Casas avec une « curiosité favorable ». Mais on sait également son impatience, sa volubilité et parfois sa méchanceté. Que se passera t’il si la nouvelle empresa rate un des premiers coches ? Avec tout le ramdam que fait Casas, depuis tant d'années, ne montera t'elle pas immédiatement sur quelques grands chevaux?
     Lui laissera t’on le temps ?
     Par ailleurs, et c’est bien pire, « les autorités », dont on peut dire que la main aura été forcée par « la vox populi » ne vont-elles pas passer leur temps à monter « une usine de bâtons », à glisser abondamment dans les rouages du Français. Rien n’est moins sûr !

     Mais, tout cela n’est que rêve, pour le moment !
     La réalité doit primer, et pour le moment… c’est l’attente.
     D’autre part, et bien que n’ayant aucun lien avec Simon Casas, sinon quelque poignée de main, en passant, je ne voudrais aucunement lui porter la poisse en allant « au-delà du sort », en avant du Destin.
     Celui-ci est il déjà scellé ? On peut penser que oui, mais… chhhhtttttt!
     « Que haya suerte… y justicia ! Simon ! »

 

JAEN : AUTANT EN EMPORTE LE VENT !

     19 Octobre : La seule image que l’on gardera de cette dernière corrida de la Feria de San Lucas, en Jaen, sera celle d’Enrique Ponce, porté a hombros par les membres de sa cuadrillas. Traditionnellement, l’enfant adoptif de Jaen (il y a sa finca et ses affaires) y termine sa saison, en brindant son dernier toro à toute son équipe (et c’est vraiment le nom bien adapté), lui disant toute son amitié, sa reconnaissance, et le plaisir à la retrouver, « l’année prochaine ». Encore une fois ce fut le cas, et la joie tranquille était sur tous les visages, après une année de travail bien fait, encore une fois.
     Le reste de la course fut largement faussé par le vent, quelques solides averses et un lot de Pereda, incommode par son manque de race. Les trois diestros firent leur maximum, devant se méfier à la fois des rafales de vent et du regard torve des Nuñez de Pereda. A la fin… tout comme la feria, cette dernière corrida sera « à oublier ».
     A part la dernière photo… no paso nada !

     18 Octobre – JAEN – Dernière corrida de la Feria de San Lucas – 2/3 de plaza – Mauvaises conditions météo, avec vent fort et pluie : Six toros de Jose Luis Pereda, inégalement présentés et sans race, se défendant plus qu’ils n’attaquaient.
     Enrique Ponce : Ovation après un avis et Une oreille, après avis – Perdit un trophée du premier, à cause du descabello. Une partie du public protesta la vuelta a hombros, porté par la cuadrilla. C’était « pour la saison », et non « pour cette corrida ». On aurait du comprendre !
     El Cid : Ovation et Une oreille – Fit un gros effort devant son premier, dangereux, qui finit par le dérouter. Tira de grandes naturelles au cinquième.
     Salvador Cortes : Silence et Palmas – Malchance noire au sorteo : son premier resta tête en haut, et le Sévillan « flotta un peu ». Le dernier fut bien faible.

 

LES CARTELS DE QUITO.

     19 Octobre – Mundotoro révèle les cartels de la prochaine Feria du « Jesus del Gran Poder », à Quito, capitale de l’Equateur. Nous les reprenons ici, à titre indicatif et officieux, puisqu’il seront définitivement dévoilés le 25 Octobre. En tous cas… « l’Amérique.. C’est parti ! »

QUITO  -   FERIA DEL JESUS DEL GRAN PODER 2006  

Mardi 28 Novembre :
     Toros de Carlos Manuel Cobo, pour El Juli, Cruz Ordoñez et Alejandro Talavante.
Jeudi 30 Novembre :
     Toros de Huagrahuasi, pour El Juli, Sébastien Castella et Juan F. Hinojosa.
Vendredi 1er Décembre :
     Toros de Mirafuente, pour Rui Fernandes (à cheval), Rivera Ordoñez et Curro Diaz.
Samedi 2 Décembre – Novillada :
     Novillos de Trinidad, pour Rui Fernandes (à cheval), Joselito Adame et Alvaro Samper.
Dimanche 3 Décembre :
     Toros de Campo Bravo y Santa Coloma, pour Eugenio de Mora, Ivan Garcia et Diego Rivas.
Lundi 4 Décembre:
     Toros de Trinidad, pour Antonio Campana, Sébastien Castella et Miguel Angel Perera.
Mardi 5 Décembre – Novillada :
     Novillos de Carlos Manuel Cobo, pour Rui Fernandes, Ruben Pinar et le novillero triomphateur des précédentes rencontres.
Mercredi 6 Décembre :
     Toros de Triana, pour Carlos Yanez, El Fandi et Cesar Jimenez.

 

« S’IL FALLAIT ENCORE LE PROUVER ! »

     20 Octobre : Au mois de Septembre, de graves inondations ravagent le région d’Andujar et tous les secouristes sont « sur le pont ». En se rendant sur un sinistre, en la petite bourgade de La Lopera, une ambulance de la Croix Rouge tombe dans un barranco et il n’en reste plus rien.
     Une grosse perte, bien évidemment, pour le dispositif de secours sur toute la zone. Et bien entendu… « pas de budget ! ».

     Encore une fois, c’est le monde taurin qui vient au quite, et de belle façon :
     Triomphateur de la feria de Andujar, Victor Puerto se voit proposé de participer à un festival en vue d’acheter une nouvelle ambulance. Le manchego accepte sans détour, et va plus loin : Au vu de probables « gastos » qu’engendre le montage de tout festival, le diestro propose de prendre, seul, six toros, au total bénéfice de la cause.
     Chose dite, chose faite : Victor Puerto va s’enfermer, gratis, en plaza de Andujar, le 28 Octobre, seul face à six toros offerts par les ganaderos suivants : Arruci, Jose Luis Iniesta, Las Monjas, El Capea, Francisco Medina, Paco Sorando, Torreherbero. La corrida sera « a la Goyesca », et le matador espère bien réunir la somme souhaitée, pour l’achat d’un nouveau véhicule.
     Certes, ce faisant, il « soigne sa pub » et fait « de la com », mais…. c’est bien naturel,  et c’est la moins qu’on puisse lui concéder. Cependant, un fait est là : Demain peut-être, un blessé aura la vie sauve parce qu’un torero aura joué la sienne pour acheter « l’ambulance qui »…Asi de sencillo !
     Le jour où les « Antis », cravatés ou non, monteront une action « au profit des autres », nous serons les premiers à en parler et à les féliciter. Pero de momento…

 

LES CHIFFRES DU JULI !!!

     21 Octobre : Bon Dieu de Bon Dieu !! Nos chers élus, qui ne parlent que par pourcentages, chiffres et statistiques, vont en rester cois ! Quoi ? Que dis-je « cois ! »… « sur le flanc !!! ». Certains même, qui ont organisé « une auto-rééléction » vont peut-être en « repartir pour un tour », au Canada ou ailleurs !
     « Mais qui est il donc? » 
     Aussitôt le grand Jacques hurle que « Non de d… il me le faut. Je me représente ! »
     Le Petit Nicolas jette à la poubelle ses vains discours et vire tout son staff !
     Lionel se dit que « au fond… je vais quand même me représenter !
     Le « facteur » déclare à ces camarades « qu’avec lui dans l’équipe… « ça fait pas un pli ! ».
     « Mam » elle-même, a soudain les yeux plus doux !
     Mais quel est donc ce personnage qui fait si grande unanimité qu’il n’est besoin de quarante trois « débats monologués » pour être aussitôt élu « phénomène…du Toreo » ?
     Et en plus… c’est un jeune ! Il vient de fêter, le 3 Octobre, ses 24 ans ! Avouez que… Mince alors !
     Eh oui! Il s’appelle Julian Lopez, plus connu comme « El Juli ».

     Le mercredi 20 Septembre 2006, El Juli a lidié sa 900ème corrida de toros !!!
     A 24 ans ! Il termine sa huitième temporada de matador de Toros, avec 63 corridas lidiées (en Europe), coupant 96 oreilles, un rabo, et sortant 20 fois a hombros. Selon ses dires, c’est là sa meilleure temporada.

     Lorsque l’on regarde « les chiffres », on reste admiratifs. Jugez plutôt :
     900 corridas (dont 40 en mano a mano et 8 en unico espada*).
     En 900 corridas, le torero a lidié 1901 toros, dont il a estoqué 1878 (à cause de blessures, d’indultos, ou de lidia au Portugal où l’on ne met pas à mort - Aucun toro al corral, après avoir reçu trois avis).
     Au bilan des trophées, 1431 oreilles et 55 rabos, avec 476 sorties a hombros.
     Au cours de cette carrière pour le moins fructueuse, El Juli a été le parrain de 13 alternatives, et le témoin de 33 autres.
     Si l’on tient compte du fait que le Juli a toréé 77 novilladas au Mexique, après sa présentation en piquée, le 16 Mars 1997, à Texcoco (133 oreilles et 11 rabos) ; et des 57 Novilladas en Europe, en 1998, avant son alternative (coupant 141 oreilles et 8 rabos) dont une, s’il vous plaît, en « unico espada », remplissant la Monumental de Madrid, le 13 septembre 1998, à cinq jours de son alternative à Nîmes… on se dit que, « Ese si que es Figura del Toreo »… asi como suena !

     Si l’on parle des « 100èmes » anniversaires, on précisera que le Juli a toréé: 
     Sa 100ème corrida, le 20 Juin 1999, à Tolosa.
     Sa 200ème, le 30 Janvier 2000, à Bogota.
     Sa 300ème, le 17 Septembre 2000, en plaza d’Albacete.
     Sa 400ème, le 10 Septembre 2001, à Murcia.
     Sa 500ème, le 24 Juillet 2002, à Mont de Marsan.
     Sa 600ème, le 14 Juin 2003, à Bilbao.
     Sa 700ème : le 10 Août 2004, en plaza d’El Escorial.
     Sa 800 ème, le 31 Août 2005, à Calahorra...
     ... et donc, sa 900ème : Le 20 Septembre 2006, à Logroño.
     A quand et où… la 1000ème ? 

     Enhorabuena Juli! Y que tengas suerte, Figuron! 

     On pourra à souhait, retrouver tous les détails de la carrière du Juli, jusqu’à la couleur de tous les « trajes de luces » que le diestro a étrennés, en faisant un long tour sur sa page officielle, dans notre liste de liens, ou en cliquant : http://www.eljuli.com/index.asp

     * En Unico espada, El Juli a toréé deux fois à Marbella, et une, respectivement à Madrid, Zaragoza, Nîmes, Santander, Linares et Olivenza. 

 

MEXICOOOOOO !!!!

     21 Octobre : La temporada Mexicaine « chauffe ses moteurs ». Déjà, Guadalajara ouvre demain ses portes, mais c’est sur « La Mexico » que tous les yeux sont fixés….
     La Temporada Grande début le 5 Novembre, dans une poignée de jours… et elle sera importante, car la première de la nouvelle ère… « l’après Herrerias »
     Après tant d’années de despotisme sur la plaza Mexico, Rafael Herrerias est parti plus loin… mais pas trop.
     Ses remplaçants, Curro Leal, ex matador de toros et Jose Antonio Gonzalez disent vouloir « réorganiser » les affaires de la plus grande plaza du monde, sans aucun « passe droit » et en pariant sur l’avenir et la promotion des jeunes valeurs. De fait, il s’agit de faire un maximum d’économie, la plaza étant tombée dans une situation des plus tristes, au plan fréquentation, en particulier au cours de deux dernières « Temporadas Grandes ».

     Que sera donc « la nouvelle ère » de la Plaza Mexico ?
     Nous allons vite le savoir… et le voir ! En effet, la chaîne de Télévision Mexicaine « Canal Once » et son programme « Toros y Toreros », auront à nouveau droit de cité, en la plus grande plaza du monde, ce qui nous vaudra de connaître enfin « Comment se passe une saison, à La Mejico ? »
     Pour le moment, on sait que deux diestros seront absents, définitivement : Enrique Ponce, pour "non accord économique", et Rafael Ortega, « figure » actuelle du Toreo Aztèque, ennemi juré du Zotoluco, qui n’a pas non plus trouvé d’accord avec l’empresa. Du coup, le « tourbillonnant » diestro battra la campagne, une année de plus, vociférant contre les responsables de la capitale. Cela fait un peu beaucoup…

     Un seul cartel est définitivement scellé : Corrida d’ouverture de la Temporada Grande, le 5 Novembre, pour Zotoluco, Cesar Jimenez (qui confirme son alternative) et Jose Luis Angelino, façe à un lot de Marron.
     Pour le reste, rien n’est fait :
     On parle de Cesar Rincon et Ignacio Garibay, pour la deuxième.
     El Juli ferait son entrée dans la temporada, en compagnie de Mariano Ramos, le 19 Novembre, face à une corrida de Los Encinos, et rien ne dit encore qu’il sera bien présent à la corrida d’anniversaire du 5 Février.
     D’ailleurs, la date importante, cette année, sera « le 4 Février », où l’on donner la 1000ème corrida à la Mexico. A cette occasion, on aura probablement Jorge Gutierrez qui fera ses adieux à la profession.
     Le 10 Décembre, on pense que Jose Maria Manzanares confirmera son alternative, des mains du Zotoluco.
     Les cartels de la saison naîtront « au fur et à mesure », comme  d’habitude.
     La nouvelle empresa aura-t-elle « la chance » du nouvel entraîneur ? Donnera t’elle « un nouveau souffle » à l’Aficion de la capitale ? 
     - Rien n’est moins sûr. Pour le moment « on attend », tout en râlant sur la pauvreté du casting 2006/2007, et l’augmentation des abonnements. Donc, comme on dit au Mexique, à deux pas de la frontière : « Wait and see ! »

     BURLADERODOS.COM: Pour avoir une ample vision de ce qui se passe au Mexique, le site Burladerodos est le plus précis, le plus complet. Et pour confirmer cet état de fait, voyez ici le résumé complet (reseñas et photos) de « La Temporada Chica », en plaza Monumental de Mexico, qui depuis juillet, a présenté des novilladas où certains ont confirmé quelque espoir d’avenir, pour le Toreo Mexicain. Cliquez : http://www.burladerodos.com/nota.asp?31982

     CANAL ONCE/MEXICO : Pour voir le programme « Toros y Toreros » de la semaine, qui rapporte la despedida de Jorge Gutierrez, en plaza de Pachuca, cliquez ici : http://oncetv-ipn.net/webcast/index.htm
     Au cours de la même corrida, Rafael Ortega a coupé un rabo, faisant étalage d’une tauromachie « très personnelle ». Pourrait il en faire de même en Europe ? A vous de juger…