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11 SEPTEMBRE…
Pour une raison quelconque, j’étais sorti plus
tôt de mon travail, ce jour là... Il faisait beau.
A l’habitude, j’allumai la radio, dans la voiture… Je
tombai sur une voix haletante qui décrivait le bâtiment du Pentagone en
feu, éventré par un avion. Evidemment surpris, je pensais à un accident.
Quelques secondes plus tard, j’entrai faire de
l’essence, dans une station service. A la pompe voisine, le regard perdu
dans le vide, une jeune femme ne pouvait sortir de sa voiture. Elle
sanglotait.
Alors, j’ai su…
Les deux tours n’étaient pas encore tombées… La radio
racontait que deux avions, coup sur coup, les avaient percutées… Ce
n’était pas un accident !
Le soir, nous étions tous effarés. Près de 3000
personnes venaient de mourir, atrocement, dans l’effondrement de ces tours
de Babel. 2749 personnes, exactement, de toutes nationalités, de toutes
conditions, de toutes confessions… Le monde entier était au World trade.
Je n’ai jamais oublié, et je n’oublierai jamais.
Et je crois que, plus que toutes les images amassées
par les archives télévisées, j’en garderai une, celle de cette femme,
sanglotant dans sa voiture, un 11 septembre 2001, dans une station service
de Bayonne (France)… Elle disait toute la douleur et la détresse d’un être
humain, par rapport à la soudaine disparition de milliers d’êtres humains
« qui ne lui étaient rien », quelques minutes auparavant.
Nous sommes tous tombés « de très haut », ce jour-là..
vous ne croyez pas ?
Hélas, les hommes de retiennent pas les leçons
de l’horrible, de l’insupportable : trois ans après, c’est de Russie que
d’autres images viennent nous glacer d’effroi.
Ils étaient des centaines d’enfants, à Beslan…
11 Septembre : Devant la poussière et les
cendres qui ne sont jamais retombées, du ciel de New York… Devant les
petits corps mutilés, dans la petite école d’Ossétie du Nord, nous ne
pouvons que rester silencieux, et saluer… les saluer tous,
respectueusement.
Oh, bien sûr ! Certains vont dire « De quoi vous
occupez vous donc… Parlez nous de toros, et foutez nous la paix… »
Je les plains ! |
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DAX Y SALSAAAAAA…
11 septembre : Je ne sais ce qu’a la météo contre la salsa, mais vraiment…
Encore une fois, après les intenses chaleurs que nous
venons « d’aguanter », chaleurs moites, dignes des forêts, des ravins, des
vallées « de là bas », voilà que des orages et des pluies « bien de chez
nous » viennent menacer les dansantes musiques d’Amérique Latine, à
l’habitude réunies pour la Feria de la Salsa, bouclant la saison
Dacquoise… Cependant, faisons confiance au ciel : il restera toujours un
coin de la pelouse du Parc Théodore Denis pour qu’une ou deux jolies
filles se trémoussent plus ou moins lascivement, aux sons de quelques
merengues, cumbias ou « reines salsas »…
C’est Dax, en septembre. Il y peut parfois, mais
l’ambiance y est des plus « chaudes » !
Mais, étant là pour parler « toros » (ce qui n’empêche
pas d’apprécier les belles et bonnes choses…), on va souligner l’intérêt
des deux cartels qui vont marquer le finale de « la grosse saison », dans
le Sud Ouest, (Floirac et Bayonne fermant complètement le ban 2004).
Ce samedi, et si le temps le permet (attention, paseo à 17h30) on guettera
la caste des Fuente Ymbro, et la réplique que leur donneront un Miguel
Abellan, récemment blessé, mais plein d’envie de laver l’affront Bayonnais
(Il a été bien malheureux, et trop durement traité, pour la corrida des
Fêtes) ; Un Julien Lescarret dont l’année 2004 est celle de la maturité,
notamment avec Vic Fezensac et une solide prestation devant les sérieux
Alcurrucen de Bayonne
Enfin, un Miguel Angel Perera, qui fera ici sa
présentation française, « de matador de toros ». On le pensait « fin
artiste », mais sa temporada 2004 de novillero, et ses débuts de matador,
notamment avec la faena de Huelva, permettent de déposer sur son nom, les
plus grands espoirs pour les années qui suivent. Miguel Angel Perera ne
peut, ce jour à Dax, laisser passer l’occasion de s’ouvrir le marché
français, pour l’an prochain.
Et puis, demain, la rencontre entre Enrique Ponce, vedette chérie de Dax,
et Javier Conde, le FFF de la tauromachie. FFF: Feu follet flamenco !
Il peut nous hérisser autant que nous enchanter. Mais
une chose est sûre : en trois toros, il ne pourra laisser personne
indifférent, dans un sens ou dans un autre…
Quant à Enrique Ponce, il revient en sa plaza de Dax,
où il ne put paraître, le 16 Août, pour les raisons que l’on sait. Ce
jour-là, il sortit un Samuel « de rêve » et peut-être que, s’il l’avait
touché au sorteo…Dax aurait vécu « l’Historique ».
Blessé en juin, Enrique Ponce est revenu, « en
plénitude », se permettant le luxe de réapparaître pour Bilbao, et
signant, l’autre jour à Valladolid, une nouvelle faena pour l’histoire.
Face à ces deux personnalités, ces deux toreros « para
disfrutar », pour « jouir de la grandeur du Toreo », un lot salmantino du
Pilar, que l’on dit sérieux.
Le matin, à 11h30, Rafael Ronquillo et Serranito (à un mois pile de son
alternative) se mesureront à quatre novillos de Guardiola. Qu’on se le
dise, dans les couloirs de la Salsa…
Que lo pasen bonito, todos ! et, s’il vous plaît,
madame la pluie… attendez lundi ! |
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VALLADOLID : CRISE DE L’ACIER !
Bonne corrida de Valdefresno.
11 Septembre : Du toreo « de personnalité » et de qualité, hier, à
Valladolid, mais… ayyy ! esa espada !
Face à une bonne corrida de Valdefresno, David
Luguillano et Miguel Abellan ont gâché de bonnes faenas, en pinchant plus
que de raison. Baroque et brillant, Luguillano, en particulier dans sa
première faena. Vibrant et engagé, Abellan, au dernier de la soirée.
Hélas.. no mataron !
Entre les deux, Manolo Caballero fit ses adieux,
coupant la seul oreille de la soirée, après une faena qui débuta
doucement, mais gagna du temple et de la profondeur. A son habitude, l’Albaceteño
tua « en arrière et tendu », ne laissant pas échapper l’occasion d’un des
derniers bons succès de sa carrière (On sait qu’il se retire du toreo, le
17 Septembre, en son Albacete natale - La corrida sera télévisée en direct
sur Tve1)
10 Septembre – VALLADOLID – 7ème de Feria – Plus d’une
demi plaza : Bonne et belle corrida de Valdefresno, renforcée d’un Fraile
Mazas, sorti quatrième. Corrida très bien faite, sérieuse, con cuajo, qui,
à part le troisième se comporta fort bien. Le cinquième aurait peut-être
été un grand toro, mais une très dure vuelta de campana, en début de
faena, ruina ses forces et les espoirs aficionados. Les meilleurs furent
les 1er, 2 et 6èmes.
Poids de la corrida : 570, 555, 565, 545, 560, 545 kgs.
David Luguillano (Ovation – Ovation) se montra à
son avantage, face au noble premier. Cependant, baissant beaucoup la main
en de baroques séries de derechazos, fortement ovationnées par le public,
le torero « força » beaucoup le toro, qui alla « a menos ». La faena
perdit de son sel, et deux pinchazos finirent de la condamner.
Le quatrième fut plus rétif à charger. Luguillano tira
plusieurs passes de qualité mais isolées, devant provoquer beaucoup,
toquer beaucoup. A nouveau il pincha vilainement.
Manolo Caballero (Une oreille – Ovation) faisait
ses adieux à Valladolid. Bonne faena, qui alla crescendo en qualité et
profondeur, devant le toro « Yeguesero ». Une première partie un peu fade,
sans engagement, puis le torero se piqua aux jeu, toréant très templé,
liant ses passes et donnant au trasteo une profonde élégance. Une lame
quasi entière, en arrière et horizontale.
Le cinquième était probablement un grand toro, mais il
se donna une douloureuse vuelta de campana, en début de faena, et ses
forces l’abandonnèrent immédiatement.
Miguel Abellan (Silence – Ovation, après un
avis) toucha le plus compliqué, qui passa son temps à se défendre sur
place. Abellan essaya, puis tua, en trois temps.
On lui doit les grands moments de vibration de la
corrida : Trois largas à genoux, au bon sixième, une grande mise en suerte
galleando, une faena où il cita de très loin, laissant venir le noble
animal, liant ses passes, « transmettant » beaucoup aux gradins. Hélas,
le toro « baissa » et la faena de même. Et comme il pincha, Abellan perdit
un triomphe assuré. |
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DANS LES AUTRES PLAZAS
11 Septembre : Beaucoup de festejos, ce vendredi, avec en particulier les
débuts des ferias d’Albacete et Murcia.
Après deux novilladas discrètes, Albacete va
vivre ses corridas de feria, jusqu’au 17. Hier, Davila Miura est sorti a
hombros, mais un de ses banderilleros a pris un coup de corne en plein
visage.
En plaza de la Condomina, à Murcie, la corrida
de la Presse a vu sortir "six catastrophes" de Torrestrella, sans classe,
sans jus. Rafaelillo et Castella ont coupé une oreille chacun, tandis que
Fandi se faisait voler une oreille.
En plaza d’Alcañiz, près de Teruel, on a eu la
surprise de voir Jesus Millan prendre les banderilles, et les partager
avec Padilla et Ferrera, devant les trois premiers toros. S'en est plutôt
bien sorti. Ferrera a coupé quatre oreilles ; Millan trois, et Padilla,
une. Les toros étaient du Velosillo, pour trois d’entre eux, et de Juan
Nuñez, de peu de forces.
En plaza de Sonseca, près de Tolède, Eduardo
Gallo a repris l’épée, après la blessure de San Sebastian de Los Reyes.
Malgré une lésion crânienne qu’il faudra opérer, le Gallo veut absolument
être présent à une feria de Salamanca qui pourrait bien s’avérer capitale
pour la suite de sa carrière. Hier, les choses ne se sont pas très bien
passées, la corrida d’Alcurrucen sortant compliquée, sauf pour le Capea
qui coupa trois oreilles.
A Cehegin, près de Murcia, Pepin Liria s’est ressenti
de sa cornada à l’aisselle, reçue il y a peu, à Valdepeñas. Matias Tejela
monte grande faena, coupant deux oreilles, et Liria, une, à des toros de
Murube. Peu de monde dans la plaza, à cause de la pluie.
Manuel Jesus "El Cid" est en clinique à Séville, désirant revenir au plus
tôt, malgré les conseils du docteur Cantalapiedra et de ses amis. A
suivre.
10 Septembre – ALBACETE – 2ème corrida de Feria – ¾ de
Plaza : Cinq toros de Jose Luis Marca, et un de Montalvo, sorti 3ème.
Corrida inégale de présence et de jeu, le deuxième se révélant le
meilleur.
Finito de Cordoba : Bronca avec avis, et Bronca
– Na pas voulu voir ses toros, et tua comme un sagouin.
Davila Miura : une oreille de chaque toro –
Bonne faena, très liée, malgré le vent, au meilleur de la tarde. Devant le
violent cinquième, faena de courage qu’il tua très décidé, se faisant
accrocher, sans mal.
Jose Maria Manzanares : Silence et Une oreille –
Très bien devant le six, reçu genoux en terre. Faena ferme, évidente de
classe.
Le banderillero Emilio Rivero s'est fait prendre
par le cinquième, recevant une très dangereuse cornada de cinq centimètres
en plein visage, qui faillit bien lui arracher un oeil. On craint une
fracture du maxillaire, mais au fond, on est presque satisfait que ce ne
soit pas plus grave. Gros coup de chance.
10 Septembre – MURCIA – Corrida de la Presse – Media plaza (sur
15000 places) : Mauvaise corrida, sans classe, sans race, sans jus, de
Torrestrella : apagados, « protestant devant » les cites des muleteros
Rafaelillo : Silence et Une oreille – A mis
toute son ardeur devant un lot médiocre : Larga a portagayola à chaque
toro ; faenas très engagées, laissant tous les avantages aux toros,
donnant beaucoup de distance, laissant arriver très près. Bref, courage,
vista et vibrato. Estuvo muy bien ! Il mit une grosse estocade après
s’être fait accrocher dangereusement sur le premier pinchazo. Une oreille
« a ley », pour Rafaelillo.
El Fandi: Vuelta, après énorme pétition et
Ovation - s’es montré « à son habitude », avec cape et banderilles.
Cependant, on retiendra une grande intelligence lidiadora et de grands
moments, muleta en main, face à deux toros quasi impossibles. Bronca
terrible au président, pour ne pas lui avoir accordé l’oreille du
deuxième.
Sébastien Castella : Silence et Une oreille – Faena
classique, face au dernier : Début par deux changées dans le dos, puis
plusieurs séries de qualité inégales, mais sans bouger d’un pouce. |
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ARLES : FERIA « DES PREMICES DU RIZ » 2004
Vendredi 10 Septembre: Corrida Camarguaise
Vendredi 10 Septembre – En nocturne :
Spectacle « En la Epoca Goyesca", avec l’intervention
des Recortadores
Samedi 11 Septembre – le matin :
Toros de Tardieu pour Fernandez Meca, Luis Vilches et
Javier Castaño
Samedi 11 Septembre – le soir - Corrida concours de ganaderias :
Toros de Miura, Juan Luis Fraile, Cebado Gago, Maria
Luisa Perez de Vargas, Dolores Aguirre et Hoyo de la Gitana* pour El Fundi,
Jose Ignacio Ramos et Luis Miguel Encabo
Dimanche 12 Septembre – le matin - Rejoneo
Toros du Capea pour Rui Fernandes, Sergio Galan, Alvaro
Montes et Julie Calvière.
Dimanche 12 Septembre – le soir :
Toros de Nuñez del Cuvillo pour José Maria Manzanares
(père), Cesar Rincon et Eduardo Gallo.
* Le toro du Hoyo de la Gitana a été refusé au reconocimiento. Il sera
remplacé par un Puerto de San Lorenzo, lidié en cinquième.. |
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DAX : MIGUEL ANGEL PERERA « ENTRE » EN FRANCE...
Julien Lescarret « pinche un bon succès »
12 Septembre : Les Fuente Ymbro, conviés à la mini feria de La Salsa de
Dax, ont montré un trapio bien supérieur à la majorité des toros lidiés au
cours de la Feria d’Août, Miuras inclus. Nous n’irons pas jusqu’à dire
qu’il y a eu "erreur de casting", mais on peut respectueusement suggérer
aux Dacquois de rester « dans cette ligne », pour les prochaines
rencontres.
Malheureusement, les choses se sont un peu gâtées par
la suite, et ce ne sont pas les mauvais procès et les remontrances du
ganadero, présent dans la plaza, qui empêcheront certains de penser que le
corrida est sortie intéressante, mais sans forces ni classe. Certes, il y
eut des relents de caste, des charges fortes et des poussées au cheval,
mais on soulignera aussi des agenouillements, des charges courtes,
mesurées, au déclenchement retardé ; des toros qui grattent beaucoup le
sol et qui se défendent, dans le muletazos. No fue buena, la corrida.
Très mal servi, Miguel Abellan, qui a le don de se mettre à dos les
publics français, tua mal le pauvre premier, diminué, les cornes
totalement explosées dans un choc « burladerique ».
Quand sortit le petit mais pourtant sérieux quatrième,
montado et bien armé, on souhaitait le desquite. Hélas, il fallut vite
déchanter. Le toro se montra manso, désordonné et violent au capote. Le
public se mit en rogne parce qu’Abellan laissa d’abord faire son confianza
Romerito, oubliant « qu’avant », il en était toujours ainsi.
A partir de cet instant, le sort s’acharna: On reprocha
à juste raison, un très dur puyazo, et la faena débuta sous les sifflets.
Hélas, dès le deuxième doblon, pourtant suave, le toro se cassa
l’antérieur gauche, et la bronca se déchaîna. Lamentable spectacle de ce
bel animal, traînant son membre blessé, le sabot faisant angle droit avec
la patte. Atroce, odieux, inacceptable!
Combien de fois faudra t’il recommencer ?
A plusieurs reprises, nous avons demandé ici que le
règlement se penche sur cette question. Un toro qui se casse une patte en
début de faena garde, dans le cou, tout sa force et sa rage. Il veut
charger et donner derrotes et hachazos, malgré sa douleur et ses charges
forcément désordonnées.
Comment le tuer vite ?
Comment pourra t’on exiger de l’estoquer « à la
première ». Abellan a eu « la chance » de lui mettre « une espèce
d’épée », vilaine et chanceuse, qui imposait le descabello. Il réussit au
deuxième coup, sous la bronca, injuste et inutile. Que se serait il passé
s’il avait, logiquement, pinché ?
Lorsqu’arrive cet accident regrettable (et cela
arrivera de plus en plus), ne peut on pas abréger les souffrance de la
bête, et cet ignoble spectacle, depuis le callejon, à l’aide d’un pistolet
hypodermique. Il suffit pour cela, que le règlement autorise à ce qu’après
rapide consultation entre président et vétérinaires, la décision soit
immédiatement appliquée. Cela évitera un spectacle navrant, honteux. Cela
évitera que toute une plaza se mette en boule, pour rien. Cela évitera
qu’un matador, un jour, prenne une terrible cornada en estoquant un toro
diminué, mais « encore entier ».
Déçu par le déroulement de la corrida, Borja Domecq fit
vilaine remontrance au matador, depuis son burladero. On sait à quel point
Abellan est chatouilleux. On ne peut donc s’étonner de l’avoir vu se
dresser comme un coq sur ses ergots, et répliquer au riche seigneur
d’Andalousie, deux ou trois mots bien sentis. Par la suite, cela
s’arrangea, mais le toro suivant se montra lui aussi « claudiquant », et
immédiatement renvoyé au chiquero.
Au bilan, une corrida déroutante, très sérieuse d’apparence,
mais sans classe pour les toreros. « Los toros… como los melones son…pero
hay que abrirlos, para saber como son de verdad ! » Hier, « les melons
étaient très beaux… »
Deux toros ont pourtant permis à Miguel Angel Perera de montrer la qualité
de son toreo, et à Julien Lescarret de tirer son épingle du jeu, même
s’il « catastropha » ses deux mises à mort.
Miguel Angel Perera « est entré » en Fance, et il
serait étonnant de ne pas le voir, l’an prochain, dans toutes les ferias
(ce qui aurait déjà du se faire, cette année !).
Grand, très sérieux, un peu froid, l’extremeño montre
« un valor seco », un courage serein, malgré les coladas, comme celles de
son premier, ou la sèche voltereta que lui mit le dernier. Il se remet en
place, pieds bien ancrés au sol, cite d’un imperceptible toque et tire la
passe, longue et douce, sans apparent effort.
Cela a manqué « d’un petit verre d’émotion », hier, par
le faute des toros, mais on peut penser que le jour où il rencontre « le »
toro, il mettra les spectateurs « au plafond »…
Lenteur, profondeur, gusto… il a tout. Et de plus, il
tue en faisant bien la suerte ! Donc…
Julien Lescarret a montré le culot, l’envie, la joie d’être là, qui
doivent être les qualités premières d’un torero « modeste », en pleine
progression. « Modeste » ici, n’a rien de péjoratif, mais signifie que le
jeune avance avec courage et toreria, même si son rang, dans l’escalafon
supérieur, est « modeste ». Estamos ?
Le garçon fut « malin » devant le premier qui se mit à
gratter le sol à mi faena, ce qui n’est pas forcément un symptôme de
qualité (n’est pas, monsieur le ganadero ?)
Par contre, il toucha, en cinquième bis, « le » toro de
la corrida, noble un peu dur au début, encasté. Julien eut d’excellents
moments, au cours d’une faena « très enlevée », mais il semble qu’il
aurait gagné à essayer de rester dans le fondamental, en séries plus
longues, en particulier sur la gauche, comme il le prouva en trois
naturelles de face, après avoir été chercher l’épée. Sa faena aurait eu,
semble t’il, plus de poids, tant sur le toro que les gradins. « El torero
estuvo bien, pero podia estar mejor ! »
Hélas… la maldita espada !
Malgré les arguments très gentiment développés par son
père, voisin de callejon discret, posé et courtois (ce qui change de
nombre de pères de toreros !), je reste convaincu que « le saut » de
Julien, pour « monter au morillo », ne favorise en rien la sécurité et la
régularité, avec l’épée. « Si cela passe… » et « quand cela passe », c’est
très spectaculaire et radical, car le jeune français attaque toujours
« dans le haut et droit ». Toujours ! Mais que cela provienne du toro, du
tempo de sa charge, de sa hauteur de tête, de « ses mauvaises idées », ou
que cela soit du à quelque maladresse hâtive ou énervement passager, le
garçon « se tire à la piscine » sans être vraiment sûr comment est l’eau…
Une fois lancé, une fois en l’air… à Dieu vat !
Certes, il a réussi de gros coups, ainsi. Mais
« ainsi ! », il a perdu deux oreilles à Bayonne, et peut-être deux autres,
hier à Dax. Et c’est bien dommage…
L’hiver arrive ! Il va falloir travailler, travailler
encore, pour trouver la solution à ce problème. Certes, Julien Lescarret
est petit de taille, et pas forcément « un gros costaud », mais il est
malin et courageux. Il y arrivera, car… « il veut être torero ! ». Et il
l’est !
11 Septembre – DAX – Première corrida de « La Salsa » - Très bonne
entrée – Temps lourd et agréable : Corrida très bien présentée et armée de
Fuente Ymbro. Trapio irréprochable (le quatrième baissant un peu) qui
valut aux toros nombre de bravos à leur sortie. Pour ce qui est des
cornes, on regrettera plusieurs éclatements, en frappant très dur dans les
burladeros (comme le premier) ou en « labourant » le sol, par faiblesse.
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Côté comportement, la corrida a déçu, même si un fond
de caste était toujours présent. « Il voulaient charger ! », mais ne le
pouvaient pas… Manque de force, chez la plupart ; Mansedumbre « con casta »,
chez les deux et troisième, qui grattèrent beaucoup le sol (escarbaron
mucho). Le quatrième sortit avec une probable lésion, et se fractura
l’antérieur gauche, en tout début de faena. Le cinquième, titulaire, boita
d’entrée, et fut changé, laissant place au sobrero, qui fut le meilleur de
la tarde. Le sixième mélangea soseria et regards en dessous.
Sortant « violentita » et sans grande fijeza, la
corrida ne se laissa guère toréer de cape.
On soulignera le comportement exemplaire des deux
picadors de Miguel Angel Perera, qui sortirent, respectivement, fortement
ovationné et très applaudi. Comme quoi…
Miguel Abellan (Division – Bronca) n’a pas eu de
chance : Son premier, un castaño très bien présenté, mais faible,
s’explosa les pointes dans le burladero. Le toro arriva à la muleta, se
défendant, chargeant mollement et court. Abellan tira, une à une, quelques
naturelles qui firent espérer, mais tua bien mal de deux pinchazos feos,
une lame courte et deux descabellos.
Hélas, cela se compliqua encore devant le quatrième, le
public lui reprochant de ne pas sortir et laisser faire son peon, à la
réception ; puis de faire massacrer au cheval, un toro qu’il n’aimait pas.
Possible ! Cependant, on ne voit pas comment lui imputer totalement la
rupture de l’antérieur gauche du toro, sur un doblon doux et anodin.
Dés cet instant, les passions se déchaînèrent et les
insultes ont plu.
Impuissant devant la rage des gradins et la souffrance
du bicho, Abellan essaya « de faire vite », tout en prenant pourtant de
logiques précautions. Trois quarts de lame, vilains, bas et
perpendiculaires, suivis de deux descabellos. Spectacle affligeant d’un
toro impotent et d’un torero écoeuré. La bronca fut féroce… et bien
sévère.
A son retour à la barrière, Abellan eut « un départ de
gros incident », avec la ganadero de Jandilla, Borja Domecq, dont sont
issus les Fuente Ymbro. Heureusement, les choses se calmèrent très vite…
mais Abellan ne reviendra jamais.
Julien Lescarret (Applaudissements – Ovation
saluée au tiers. Un avis à chacun) a montré toute la tarde « envie et
culot ». Malheureusement, il n’a pas tué !
A la cape, il ne put rien faire, comme les copains,
mais on lui doit les deux quites de l’après midi : un par chicuelinas et
l’autre par navarras, très « limpios ».
Son premier arriva violent, court, à la muleta, et
semit à « escarbar », à gratter le sol, à mi faena. Le jeune français
l’affronta gaillardement, tirant de courtes séries, montrant une allègre
toreria, bien perçue par les gradins. Hélas, cinq pinchazos, « en
sautant » et pointant toujours en haut, précédèrent une bonne lame quasi
entière, le privant de quelque succès.
La faena au cinquième fut aussi « très enlevée », et
profita « en partie seulement » de la qualité du toro : Plusieurs séries,
jolies « mais courtes », sur les deux mains, précédèrent des redondos à
l’envers, des roblesinas et des souriants desplantes. Cependant, c’est
après avoir cherché l’épée que Julien donna trois naturelles de face qui
fut le meilleur de la faena.
Malheureusement, encore une fois, le final fut
désespérant : deux pinchazos, une affreuse lame dans le flanc, totalement
accidentelle, qui ressort largement, (le toro chutant alors que le torero
« était en l’air »), et cela continua jusqu’au descabello final.
Le public ovationna fortement le torero vibrant.. et le
matador, malchanceux mais honnête.
Miguel Angel Perera (Une oreille – Ovation,
après un avis) a conquis les aficionados… mais il peut sûrement faire bien
mieux. Haut de taille, le regard noir et le courage totalement serein, le
torero paraît un peu froid, y compris en donnant la vuelta.
Cependant, on saluera sa façon d’entreprendre sa faena
au troisième, au centre, main droite, essuyant d’entrée, une terrible
colada, que le toro répétera à la série suivante. Très calmement, très
fermement, le jeune diestro conduira les charges du toro, jusqu’à tirer de
longs derechazos. Puis, le bicho se mit à reculer et « escarbar »,
grattant le sol, la tête dans le sable. Perera se croisa, prit des risques
et l’obligea à suivre sa muleta, main gauche, pour des naturelles amples
et bien rematées, closes de jolis pechos. En fin de faena, des
trincherazos sur la marche, une firma et un desplante tout simple, muy
torero. Entrant fort, Perera mit une lame un peu de côté, et coup une
oreille totalement justifiée.
Le sixième lui permit un bon début de faena, allant
vers le centre en passes pleines de douceur. Après une première série
droitière où il semblait bien venir, le toro se mit à protester dans la
passe, et devint plus retord, mêlant soseria et violence, gagnant un temps
sur l’action du torero, le surprenant soudain, avec pour conséquence une
voltereta sèche, mais sans mal. Se relevant « sin mirarse », le grand
jeune homme essaya de lier sa faena, mais ne parvint qu’à tirer quelques
passes de grande élégance, mais isolées. Cette fois encore, il fit bien la
suerte, mais sa lame entière mit du temps à faire effet, le toro
traversant toute la piste pour aller mourir à la porte du paseo,
respectueusement accompagné par le torero qui avait couvert son flanc de
sa muleta.
A la sortie, l’ovation Dacquoise à Perera lui promit de
prochaines retrouvailles.
DAX:
Dimanche 12 Septembre au matin – 11h30 - Novillada piquée :
Quatre novillos de Guardiola, pour Rafael Ronquillo et
Serranito
Dimanche 12 Septembre au soir - 17h30:
Toros de El Pilar, pour Enrique Ponce et Javier Conde, en mano a mano. |
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ARLES : CHAPEAU….CEBADA !
12 Septembre : La première journée de la Feria dite "des prémices du riz",
en Arles a été dominée par un grand moment d’émotion : au cours de la
corrida concours, un toro a pris trois puyazos en règle, bien préparés,
étant mis en suerte à distance progressivement éloignée, et honnêtement
portés. Le public, emballé par la bravoure du bicho, demanda une quatrième
entrée, « au regaton », la pique étant retournée. Le toro chargea encore
fièrement, et la plaza ne fut que clameurs. Ensuite, le toro vint fort à
la muleta d’un Luis Miguel Encabo, certes « propre », mais « en
dessous », dit on, du noble animal.
A la fin, il y eut grande vuelta d’honneur, et « grand
prix », pour « Astillero » le magnifique burraco de Cebada Gago. Mais on
n’est pas passé loin… de bien plus !
Pour le reste, la corrida concours n’aura pas entièrement donné
satisfaction, le public se retirant sur la mauvaise impression que laissa
la dernière lidia. En effet, sur quelques protestations dont on ne sait
pas l’exacte raison, le président changea le beau Puerto San Lorenzo,
après la première pique. De même, le sobrero du Conde de la Maza, énorme,
fut aussi renvoyé. Malheureusement, le Tardieu, définitif protagoniste de
ce final bousculé, s’avéra court et retord.
La « bonne passion » s’est éteinte d’un coup, faisant
place aux regrets.
Le matin, la corrida de Tardieu est sortie « des plus
sérieuses ». Très engagé, Fernandez Meca en fut le véritable et seul
vainqueur.
11 Septembre – ARLES – Corrida matinale – Peu de monde –
Public froid : Grosse corrida de Tardieu, très sérieuse. Le troisième sera
remplacé par un sobrero du même fer.
Nobles, durs, très encastés, les Tardieu demandaient à
être dominés, pliés, dressés.
Fernandez Meca (Vuelta – Une oreille) aurait pu
et du couper une oreille à son premier, fort et « miron », devant lequel
il se montra très décidé. Ne lâchant rien, Meca tira de courtes mais
bonnes naturelles, avant de mettre un trois quarts de lame, un peu long
dans ses effets.
Le quatrième était impossible, à droite. Très violents
et dangereux. Meca bagarra, s’imposant à gauche et tuant d’une bonne
demie. Estuvo bien, Meca.
Luis Vilches (Silence – Sifflets) a connu une
mauvaise journée : Peu inspiré, sauf au capote devant le premier, il
patina tout au long des lidias, n’arrivant pas à se décider vraiment, et
faisant piquer trop durement son second. A l’épée, vilain et bas.
Javier Castaño (Vuelta – Une oreille) a démontré
ses « ganas », toute la « matinale tarde ». Son premier débuta manso, puis
prit deux grosses piques. Castaño commença à distance, sans génie, et
finit « à bout portant ». Il tua « à plat ».
Le sixième chargea violent, et alla « a mas ». Castaño
répéta sa tactique, et finit en un gros arrimon qui fit facile effet sur
le public.
11 Septembre – ARLES – Le soir – Corrida concours – Bon ¾ de plaza :
Corrida dure et sérieuse, connaissant de bons moments, avec "un grand pic"
de saine émotion, lors de la lidia du troisième toro, de Cebada Gago, beau
burraco du nom de « Astillero » - N°116, qui se montrera très brave au
premier tiers, et remportera le concours, après vuelta posthume.
Le toro de Dolores Aguirre, lui aussi brillant à la
pique, méritait peut-être plus qu’une ovation.
La présidence fut à l’origine d’un regrettable incident
qui troubla un brin, la fin de la rencontre : Sans raison apparente, sans
« critère », elle fit remplacer le sixième, du Puerto San Lorenzo. La
suite prouva qu’elle a probablement eu tort.
El Fundi (Ovation et Silence) eut à faire à un
Miura et un Maria Luisa. Toro de Miura « qui ne se définit pas », prenant
trois piques « a mas » mais en grattant, finissant à la muleta, sans
classe ni grandes possibilités. Fundi s’accrocha, tira quelques muletazos
très appuyées, muy limpios, et tua d’une demi caida.
Le Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas prit deux
bonnes piques sur trois, mais alla percuter un burladero, sortant
totalement affaibli de la terrible rencontre. El Fundi essaya vainement de
le tenir debout. Dommage.
Jose Ignacio Ramos (Silence, après un avis –
Silence) eut d’abord à faire à un Fraile, sans classe à la pique, qui,
tout au long, garda tête et grandes cornes dans les nuages. Rien à faire,
et tuant mal.
Le Dolores Aguirre se montra très brave au cheval, où
il fut très châtié. Il arriva correct à la muleta, mais sans fond. Ramos
fut « ce qu’il est », et mit un gros coup d’épée, au deuxième envoi.
Luis Miguel Encabo (Une oreille – Sifflets) est,
pour beaucoup, à la fois le triomphateur et la déception de la journée.
Touchant le bon troisième, de Cebada Gago, il fut remarquable tout au long
du premier tiers, le mettant en suerte, de plus en plus loin, mettant le
toro en valeur. Cependant, le public attendait une autre faena que celle
du madrilène, qui débuta pourtant bien, mais s’effilocha au long du
trasteo. De plus, il tua mal. Oreille quand même, en souvenir de « cinq
grosse minutes de Fiesta, vraiment brava ».
Par contre, dans le cirque qui entoura le sixième
épisode, Encabo vit passer un Puerto San Lorenzo, très brave en sa
première rencontre au cheval, mais qui fut inexpliquablement rentré au
corral, comme le fut aussi le Conde de la Maza suivant. Face au sobrero
« tris », de Tardieu, Encabo resta « sur la réserve », et tua feo.
Résultats du concours :
Le trophée au meilleur toro : « Astillero », de
Cebada Gago.
Meilleur lidiador : El Fundi
Meilleur Piquero : Juan Antonio Fernandez, qui piqua
le Cebada. |
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DANS LES AUTRES PLAZAS…
Bon triomphe du Gallo, à Valladolid.
12 Septembre : On attend avec grande impatience, la feria de Salamanca,
qui débute ce dimanche, par une novillada d’Adelaida Rodriguez. L’aficion
Charra ne s’y est pas trompée, qui s’est précipitée sur les taquillas,
faisant de cette édition 2004, une des meilleures, au plan économique.
Pour le reste, ça!!!
En tous cas, on attend beaucoup de choses, de
Salamanca : Tout d’abord, la « présentation et confrontation » des deux
jeunes promesses du cru, que sont Gallo et Capea fils. Puis… plein
d’autres choses encore, et… « de bonnes choses », côté Manzanares, Juli,
Ponce, bien sûr… !
Seules conditions préalables : que les ganaderias du
Campo Charro veuillent bien charger « fort et droit ».
Hier, un des « espoirs » de la feria a marqué « un but », de grande
importance : Eduardo Gallo est sorti a hombros de Valladolid, devant Ponce
et son concurrent direct, le Capeita. D’une vaillance folle, mais pourtant
totalement réfléchie et sereine, le Gallo a fait peur aux toros et au
public, coupant une oreille chaque fois, et triomphant totalement. A
suivre, donc !
A Murcia, les toros du Pilar ont permis deux grosses
faenas, respectivement du Juli et surtout Manzanares junior.
En Albacete, les Nuñez del Cuvillo n’ont pas valu un
clou. Fandi a arraché une oreille, à force de teson.
On retiendra le gros triomphe de Castella à la dernière
de Cintrueñigo.
A San Martin de Valdeiglesias, une corrida d’Adolfo
Martin a permis le triomphe de Padilla et Valverde.
Enfin, si l’on ferme des plazas, on en ouvre d’autres : A 120 kilomètres
de Zaragoza, en direction de Madrid, on a inauguré, hier, la plaza de
Ariza, dite, plaza de El Vadillo, d’une capacité de 2700 spectateurs. Le
torero qui eut l’honneur de lidier le premier toro, de Montalvo… est une
torera : Mari Paz Vega.
Y olé !
11 Septembre – VALLADOLID – 7ème de feria – ¾ de plaza :
Toros de Luis Algarra, bonitos, présentés pour bien charger. Hélas, ils
durèrent bien peu.
Enrique Ponce : Ovation et une oreille – Ne put
monter une faena « a mas » au quatrième, « que se rajo ».
Eduardo Gallo : Une oreille de chaque toro –
Séduit totalement le public, avec deux faenas de grande valeur et
sérénité, devant des toros sans caste, compliqués.
El Capea : Applaudissements à chaque toro – Fut
un peu « court », devant les difficultés du troisième. Le dernier fut très
faible.
11 Septembre – ALBACETE – 3èmes de Feria – Plein : Cinq toros de
Nuñez del Cuvillo et un de Montalvo, sorti 2ème. Ensemble
faible, sin raza ninguna.
El Fandi : Silence et Une oreille – Enorme bonne
volonté, à la muleta, devant le quatre.
Anton Cortes : Silence et Ovation - « Pincha »
sa faena, au cinq.
Matias Tejela : Silence et Applaudissements –
tomba sur deux carnes. Un avis au dernier.
11 Septembre – MURCIA – 2ème de feria – Bonne entrée –
Beaucoup de vent : Toros de el Pilar, beaux et nobles, mais justes de
forces et race. Meilleurs : Les deux derniers.
Javier Conde : Silence et Bronca – Gêné par le
vent, devant le mauvais premier. Ne voulut pas voir le quatrième.
El Juli : Ovation et Une oreille – Vaillant devant
l’incertain deuxième, et excellent, notamment en naturelles suaves et
profondes, devant le cinq.
Jose Mari Manzanares : Silence et Une oreille –
ne fut pas bien, devant le troisième, rebrincado, mais tira de magnifiques
muletazos un peu isolés, au dernier. Toreria totale, mais pas encore de
faena complète.
11 Septembre – CINTRUEÑIGO – ½ plaza : Toros de Los Recitales,
correctement présentés et noblotes.
Juan Mora : Silence et Ovation
Ruiz Manuel (en remplacement du Cid) : Silence
partout.
Sébastien Castella : Deux oreilles et Une
oreille.
11 Septembre – Barcarrota (Badajoz) – Llenazo : Toros de Luis
Algarra, buenos.
Jesulin de Ubrique : Une et deux oreilles
Rivera Ordoñez : Deux oreilles et Ovation
Antonio Ferrera : Une et Deux oreilles.
11 Septembre : Pozuelo de Alarcon (Madrid) – presque plein : Toros
de Gerardo Ortega, maniables.
Luis Francisco Espla : Silence et Deux oreilles
– Posa au quatrième, une paire de banderilles « al violin », et tua « recibiendo ».
Refusa de sortir a hombros, et s’en fut comme il était venu, dans un
cabriolet sport, décapotable. Las cosas de Espla !!!
Cesar Rincon : Une oreille de chaque toro. Muy
en Rincon.
Uceda Leal : Deux oreilles et Une oreille – Fit
les grandes bonnes choses de la tarde.
11 Septembre – UTIEL (Valencia) – ¾ de plaza – Pluie : Toros de
Jose Luis Marca, qui permirent le toreo. On donna vuelta au troisième, et
le mayoral sortit a hombros. A cause de la pluie intense, et de l’état du
piso , on ne banderilles pas les deux derniers toros
Vicente Barrera : Une oreille et ovation
Davila Miura : Une oreille de chaque toro.
Cesar Jimenez : Deux oreilles et rabo. Une
oreille au dernier.
11 Septembre - SAN MARTIN DE VALDEIGLESIAS – ¾ de plaza : Toros de
Adolfo Martin, très inégalement présentés et armés. Le sixième fut un
toraco de respect.
Juan Jose Padilla : Ovation et Deux oreilles.
Sergio Martinez : Sifflets et Une oreille .
Javier Valverde : Une oreille de chaque toro. |
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DAX : « POURQUOI JE VAIS DEVENIR « ANTI »…
Scandale majeur, en plaza de Dax.
13 Septembre : Dans un premier temps, je voulais titrer : « T’en
veeeeeuuuuux ? », pastichant en cela le fameux sketch de Smaïn au sujet
d’une substance à la mode qui fait passer au rang de ringards tous ceux
qui n’y touchent pas… Cependant, « n’ayant aucune preuve », scientifique, à
pouvoir avancer, je me contenterai de cette autre idée qui me trotte dans
la tête depuis un moment, à force de voir des choses qui sont exactement
le contraire de ce que je cherche dans la tauromachie : « Je vais devenir
Anti-corrida ».
Ce qui s’est passé hier, en plaza de Dax (je le dis sans acrimonie aucune,
et le dirais aussi fort de toute autre plaza) est un scandale majeur, une
escroquerie totale, une insulte au toro, une insulte à l’aficion, et une
condamnation à plus ou moins longue échéance de la Tauromachie toute
entière.
Dax, hier, a eu énormément de chance d’avoir en sa
plaza, un public « santo », responsable et de bonne éducation, qui s’est
contenté de monter bronca, de scander, debout, « Remboursez !
Remboursez ! » et s’en est allé, tranquille, après avoir jeté quelques
coussins. En d’autres temps… il aurait brûlé la plaza !
Assister à un tel défilé de toros « curieusement »
invalides, avec des réactions « qui ne sont pas naturelles », alors que la
veille, « leurs frères de camada » sont sortis bons en plaza de Murcia, a
de quoi faire réfléchir. Voir le deuxième sortir boitant bas, et se « décoordonner »
(descordinar) après un puyazo, au point de tanguer comme un bayonnais au
troisième petit matin de ses célèbres fêtes, a de quoi poser question.
Devoir aguanter les courses et réactions imprévues du troisième, au point
d’entendre Ponce déclarer tout haut « qu’il était fou ! », a de quoi faire
gamberger un brin. Et de même pour le quatrième, qui sort invalide ; le
cinquième, aussi « bourré » que le précédent à la sortie du puyazo…
Même
le sixième, frère des précédents, ne parut pas dans son assiette, tant sa
solidité et soudaine bravoure parurent suspectes. « Frère des
précédents », le toro poussa sur quinze mètres un terrible mais
remarquable puyazo, et en reprit un autre sans sourciller. Pourtant, il
était de la même cuvée...
Loin de moi l’idée de condamner Dax… Cependant, elle est responsable de sa
plaza, de ses spectacles, et à ce titre, elle devra faire toute la
lumière.
Pour ma part, ma conviction est totalement faite :
« Quelque chose de « pas normal » est arrivé ! » Et j’espère que Dax, en
toute indépendance, mettra « le paquet » pour élucider ce gros mystère… Il
y va de sa crédibilité, et d’une réputation amplement justifiée.
D’ailleurs, les allées et venues du vétérinaire, dans le callejon semblent
indiquer que cela n’en restera pas là…
On sait, et tout le monde le dit, que des cyclistes ou d’autres athlètes ont
une longueur d’avance sur les chercheurs, en matière de dopage. On sait,
on le murmure de plus en plus fort, qu’il y a "des choses" que l’on ne
détecte pas encore… Un jour, on les détectera !
Il se passe "trop de choses", en de nombreux ruedos, pour
que l’on ne cherche pas «complètement » dans les profondeurs de nos
turpitudes. Les nombreux toros « descordinados », qui parsèment les compte
rendus ; les déclarations du Finito de Cordoba, l’an passé, à Bilbao, que
l’on s’est empressé de faire taire ; maints incidents qui « polluent » la
temporada… font forcément penser à « autre chose » !
On parle de "choses",
pour que les toros faibles "tiennent" vingt minutes... et d'autres, pour "atemperar" les
plus piquants... Alors?
Ce qui est arrivé à Dax, hier, n’est pas normal… n’est
pas « faute à pas de chance ! »
Que des toreros n’arrivent pas, en six toros, à péguer
trois véroniques d’affilée ou deux séries de muletazos dignes de ce nom,
n’a pas de réponse naturelle et logique.
Pour ma part, je suis aficionado. J’aime le toreo, fait par des hommes de
cœur, d’honneur et de talent, devant des toros « normaux » et dans
l’intégralité de leurs facultés, physiques et psychiques. Bien sûr, je
râle quand je vois un piton qui me paraît vraiment « trop fragile », mais
« j’aguante », parce que je sais que, même afeité, un toro « normal », en
pleine force de ses quatre ou cinq ans, peut faire très mal. Mais, voir
ainsi ce fier animal, l’un des plus forts, des plus harmonieux, des plus
« féroces guerriers » de la planète, se répandre ainsi sur le sable ;
chalouper comme un pochard ; supplier qu’on en finisse… tout cela pour
qu’une poignée de millionnaires, habillés ou non d’or ou d’argent,
gagnent « quelques millions de plus », cela avec notre involontaire et
malheureuse complicité… Là, Señores… je ne marche plus !
En deux jours, nous avons donné aux antis, pour trente
ans d’archives, qui seront autant d’arguments valables à leurs furieuses
exigences.
Et moi qui suis aficionado « a los toros »… si cela continue
ainsi… je vais les aider !
Je le ferai d’une autre façon, avec d’autres
arguments, d’autres mots, d’autres « manières », avec un autre plaidoyer,
mais...
C’est une question de simple « pundonor »… Le toro de
combat est le plus bel animal au monde, la plus fière et puissante machine
de combat, et nous sommes tous en train d’assister à son assassinat.
Deux corridas, issues de la même reata, ne peuvent pas
sortir aussi différentes, à deux jours d’intervalle. Correcte et bonne, le
samedi à Murcia, et « horrible » à Dax, le dimanche. Ce n’est pas
possible !
Comment sortira la corrida du Pilar, mercredi, à
Salamanca ? Veremos a ver !
Que s’est il donc passé, hier, à Dax ?
Hier, nous sommes tous sortis de la plaza, en colère, mais bien plus
encore : « couverts de honte », parce que complices d’un véritable
assassinat.
En sommes nous bien conscients ?
12 Septembre – DAX – 2ème de la Feria de la Salsa – No
hay billetes – Grand beau : Toros du Pilar, bien quoique fort inégalement
présentés. Tous bien armés. Hélas, la corrida se résuma en une suite
d’incidents dus à une invalidité totale de plusieurs exemplaires. |
 |
On changea deux toros, parce qu’on ne pouvait en
changer plus. Peine perdue. Tous aussi faibles et « bizarrement »
inutilisables: Fade, court et limité, le premier. Le deuxième sortit en
boitant bas, sortant complètement « descordinado » d’un puyazo que le
président lui imposa, contre toute logique (l’excuse du « calambre » ne
vaut pas !). Le troisième était un toro vilain (un tête de vache sur un
corps de grand cheval – Dans le callejon, les photographes l’avons
baptisé « Photoshop » !) qui eut des réactions des plus illogiques (Ponce
le traita de fou !). Le quatrième sortit « invalido total ». Le cinquième,
du même acabit, fut remplacé par un Santos Alcalde, petit, fin, mais armé
terriblement astifino, qui sortit vif, puis se mit à chanceler, et finit
par se casser un antérieur. Le sixième, par contre, sortit comme un gros
bagarreur, prit un monumental puyazo, poussant sur quinze mètres (allez,
dix !), et arriva « en rogne » à la muleta d’un Conde trop juste « de
tout », pour affronter ce vent mauvais.
Le mayoral quitta la plaza avant la fin de la course,
comme le faisait Curro Romero les soirs de grande déroute, dans les années
70, à la Maestranza de Sevilla. (Honte sur lui, s’il est quelque part,
complice de quoi que ce soit ! Sinon, on le plaint beaucoup !)
Le plus torero de la tarde aura été le cheval de
Philippe Heyral, qui se releva « tan pancho », d’un terrible batacazo que
lui infligea l’autre fou de troisième. Monté et basculé en l’air, le
cheval tomba sur les cervicales, le cou à 90°, et fut longuement chargé au
sol. A peine le toro éloigné, il se releva de lui-même, faisant sur le
coup, un gros match nul avec les vedettes de Bonijol (au moins, là, il y a
de la competencia !)
Les toreros : pas une passes, et des mines « de
circonstance » !
Enrique Ponce : Silence – Silence – Silence
Javier Conde : Division, après un avis – Silence
– Bronca de dépit et d’impuissante rage.
Le matin, devant une petite entrée, quatre novillos de la famille
Guardiola, bien présentés, ont permis à Serranito de démontrer un toreo
suave et bien en place, à la veille de son alternative, le 12 Octobre, en
plaza de Zaragoza.
Rafael Ronquillo : Silence et Ovation
Serranito : Deux oreilles et ovation. |
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ARLES : RINCON SAUVE LA JOURNEE…
Gallo est blessé !
13 septembre : La feria d’Arles s’est terminée sur une corrida qui aurait
pu tourner au vinaigre, tant était faible l’opposition, sans le talent et
la science de deux toreros vétérans, Manzanares et Rincon, tandis que le
petit jeune, le petit dernier, Eduardo Gallo, se mettait « à bout
portant », pour essayer de les rejoindre à l’applaudimètre. A ce petit
jeu, il en fit un peu trop, perdant le respect au toro, et se faisant
durement accrocher. Boitant bas, le torero serra les dents, refusa tout
secours, et finit la corrida sur un pied. On annonce qu’il renonce à la
corrida d’Aranda de Duero, pour être bien présent, mercredi, à Salamanca.
Comme dirait l’autre… « c’est le métier qui rentre ! ».
Certes ! mais on n’empêchera pas de penser que le Gallo se fait « trop
prendre », en cette année 2004, et que tous ces coups accumulés auront un
jour grave conséquence, physique ou psychologique.
Hier, la corrida de Nuñez del Cuvillo est sortie « terciadita » et très
faible, comme « tout Nuñez del Cuvillo », cette année. Manzanares a fait
de la dentelle en jouant les infirmiers, mais a montré triple prudence, à
la mort. Cesar Rincon s’est montré honnête et respectueux du public (comme
toujours), technique et torero, triomphant logiquement. Mal servi, le
Gallo mit sa juvénile et suave ardeur « à sortir de l’eau de deux puits
asséchés… »
12 Septembre – ARLES – Dernière de la Feria des prémices du
Riz – Grande entrée – Beau temps : Corrida de Nuñez del Cuvillo, limitée
de présence et de forces. Le lot fut peu châtié à la pique.
Jose Maria Manzanares (père) (Ovation –
Sifflets) maintint debout son premier, et tira quelques fins muletazos du
quatrième. Dans les deux cas, il tua avec « de grosses précautions ».
Cesar Rincon (Une oreille de chacun) trouva la
distance, mathématiquement exacte, devant son fade premier, et toréa fort
bien le cinquième, citant de loin, égrenant de bons redondos et de longues
naturelles, bien clos de grands pechos. Faena de torero « gustandose »,
contresignée d’une grosse épée, après pinchazo.
Eduardo Gallo (Ovationné aux deux) toucha le
mauvais loto, et dut s’escrimer, à sa façon un peu fade et détachée, de
tenir debout « deux grévistes de la caste ». Hélas, un toro reste un toro,
et le sixième aurait pu lui faire très mal.
Le matin, Sergio Galan (qui remplaçait Alvaro Montes) a coupé les
deux oreilles du dernier du Capea, tandis que Rui Fernandes et Julie
Calvière donnaient une vuelta chacun.
Surprise : peu de monde, pour le rejoneo. |
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DANS LES AUTRES PLAZAS : LE CID, TROIS JOURS APRES…
13 Septembre : On a vraiment du mal à les comprendre, ces hommes là ! Où
les toreros trouvent ils la force de se lever, s’habiller de lumières et
aller combattre deux toros, trois jours après que l’un d’eux leur ait
donné un gros coup de corne ? Un « psy quelque chose », aficionado,
pourrait nous le dire… Toujours est il que le fait est là : Blessé jeudi,
en haut de la cuisse, en plaza de Navarluenga, Manuel Jesus « El Cid » a
décidé de reprendre l’épée, hier, en Albacete, bourré de calmants mais
triomphant : Trois oreilles.
Esos toreros !!!!
A Murcia, c’est Rivera Ordoñez qui est sorti à hombros,
tandis que la feria de Salamanca s’ouvrait sur une bonne novillada de
Adelaida Rodriguez, gâchée par les toreros.
12 Septembre – ALBACETE – 4ème de Feria – ¾ de
plaza : Corrida de Montalvo, bonne dans l’ensemble.
El Cid : Une et Deux oreilles
Sébastien Castella : Une oreille et Ovation
Miguel Angel Perera : Silence et Une oreille
12 Septembre – MURCIA – 3ème de Feria – Plus de ¾
de plaza : Noble corrida de Parladé (Juan Pedro Domecq), avec un très bon
premier toro.
Finito de Cordoba : Une oreille et Silence – Ne
fut pas complètement à la hauteur du premier. Toréa très bien le
quatrième, mais tua fatal.
El Cordobes : Une oreille et Silence – Grosse
estocade à son premier.
Rivera Ordoñez : Applaudissements et Deux
oreilles – Sécha un peu devant l’incertain troisième. Par contre, fut
remarquable en plusieurs passages de son combat devant le dernier : Deux
largas au capote, et de longues et lentes naturelles « barriendo el suelo ».
Gros triomphe.
12 Septembre – ARANDA DE DUERO – 1ère de Feria – Arène
pleine : Toros de Jandilla, compliqués. Seul le cinquième y alla
franchement.
Jesulin de Ubrique : Palmas et Silence.
Salvador Vega : Ovation et Deux oreilles
Jarocho : Une oreille et Silence.
12 Septembre – MADRID (Las Ventas) - Novillada – ¼ de plaza :
novillos de Navalrosal, bien présentés mais inégaux de jeu.
El Arqueño : Silence, après un avis – Se fit
prendre et blesser en toréant le quatrième : Cornada limpia de vingt
centimètres vers le bas, à la face extérieure de la cuisse gauche.
Pronostic réservé
Ivan Fandiño : Ovation – Ovation et Une oreille
Hector Jose : Silence aux deux, avec un avis aux
deux…
12 Septembre – SALAMANCA – Novillada d’ouverture de la Feria
– Novillos de Adelaida Rodriguez « con cuajo » et qui donnèrent bon jeu,
surtout les 2 et 6èmes
Morenito de Aranda : Palmas et Silence.
Alberto Revesado : Silence, après un avis, et
Silence. Bonne faena à l’excellent deuxième, mais ne tua pas.
El Dani : Ovation et Silence
Ce soir, première corrida de la feria : Toros des
Frères Garcia Jimenez, pour Juan Diego, Salvador Vega et Jose Maria
Manzanares. |
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FERIA DE SALAMANCA 2004
Dimanche 12 Septembre – Novillada :
Novillos de Adelaida Rodriguez, pour Morenito de
Aranda, Alberto Revesado et Daniel Martin.
Lundi 13 Septembre :
Toros de Hermanos Garcia Jimenez, pour Juan
Diego, Salvador Vega et Jose Maria Manzanares.
Mardi 14 Septembre :
Toros du Capea, pour César Rincon, Enrique Ponce et
« El Capea ».
Mercredi 15 Septembre :
Toros d'El Pilar, pour Javier Conde, El Juli et Eduardo
Gallo.
Jeudi 16 Septembre :
Toros de Valdefresno, pour Finito de Cordoba, El Fandi
et Matias Tejela.
Vendredi 17 Septembre :
Toros de Javier Perez Tabernero, pour Enrique Ponce,
Cesar Jimenez et Javier Valverde.
Samedi 18 Septembre :
Toros de Domingo Hernandez, pour Eduardo Gallo et « El
Capea », en mano a mano.
Dimanche 19 Septembre : Toros de Hoyo de la Gitana, pour Domingo Lopez
Chaves, Alvaro de la Calle et Javier Castaño. Mardi 21 Septembre – Rejoneo :
Toros de Sanchez Cobaleda, pour Marie Sara, Pablo
Hermoso de Mendoza et Sergio Vegas |
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« SIN GANAS ! »
Grise journée, hier, pour Salvador Vega et Enrique Ponce.
14 Septembre : C’est bien malheureux, mais on peut les comprendre.
Bien
sûr, on dira : « Ils sont professionnels ; ils gagnent des millions ; le
public les attend, donc… »
Tout cela est vrai ! Nous aussi, chacun dans
notre partie, « nous sommes des professionnels, nous gagnons… « ce que
nous gagnons » (dont on nous pique la moitié !) et.. nos patrons nous
attendent au tournant. Mais nous ne nous jouons pas la peau, à chaque
instant… c’est quand même une différence « fondamentale »…
Donc, on peut comprendre que, pour une raison ou une autre, des toreros
peuvent sortir à la plaza et faire le paseo « sin ganas », sans avoir
envie de se faire suer, sans vouloir se casser le cœur, ou se forcer
l’adrénaline… C’est totalement humain !
Cela dit, on peut être surpris de voir un Salvador Vega, future figura, à
condition de continuer dans l’actuelle trajectoire, ne pas « mettre le
paquet » lors de sa présentation dans une feria telle que Salamanca.
Certes, il toucha la mauvais lot, hier, à La Glorieta, mais tout le monde
s’accorde à dire « qu’il est passé », sans appuyer sur l’accélérateur,
et,
quelles que soient les circonstances, qu'on attend beaucoup plus, de celui
dont on dit qu’il sera « le »…
Plus surprenante encore (surtout après « lo de Dax »), la très mauvaise
tarde, avec bronca à la clef, d’Enrique ponce, en plaza de Murcia. Il
toucha certes deux Jandilla qui ne passeront pas à la postérité, mais
tout le monde a été surpris de le voir rapidement baisser les bras, et pas
forcément pour toréer au ralenti. De plus, il tua « fatal ».
Que paso ?
Pour revenir à Dax, et aux tristes événements de dimanche, les nombreux
coups de fil que j’ai eus, hier, avec de vrais aficionados amis, tous
écoeurés, me confortent dans l’opinion avancée, au lendemain de ce qui est
l’un des gros points noirs de la temporada française : « Quelque chose de
bizarre s’est passé… mais quoi ? »
Dans la presse, chacun y va de son
commentaire, y compris ceux qui « se font le quite » en mettant le toro
sur les copains… Ce qui, d’une part, n’est pas torero, et d’autre… ne
trompe personne.
Soyons clairs : S’il s’est passé quelque chose à Dax, dimanche (je dis
bien « Si…), je serai le premier à soutenir que Dax et son organisation en
seraient les premières victimes…
Et c’est bien pour cette raison, qu’il faut que la
lumière soit faite sur ce cauchemar qui a tué « le beau rêve »… ce rêve
que les aficionados faisaient en courant au grand mano a
mano, et les organisateurs… en l’organisant !
Mais bon, il faut laisser faire le temps ! Et puis, on ne va pas
batailler…
Aujourd’hui…. no tengo ganas !
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SALAMANCA : MANZANARES CONTINUE « P'ARRIBA »…
14 Septembre : Première de feria, hier, et première semi déroute pour le
mundillo : Quand un toro, en corrida formelle, dans une feria
d’importance, sort « plus petit » qu’un novillo de la veille, c’est que
« quelque chose ne va pas ! ». Et c’est ainsi que l’on vide les plazas, y
compris dans les grandes ferias.
Hier, malgré la présence d’un des toreros « de la
tierra » et deux des jeunes « valeurs » de demain, il n’y avait que
« media plaza », demi arène, à La Glorieta.
Les toros des frères Jimenez n’ont guère brillé,
confirmant ainsi la pâle impression qu’ils avaient faite, lors du «descajonamiento »
public. Ce qui est une explication possible…
Juan Diego a confirmé sa trajectoire 2004, grise, malgré quelques bons
éclairs. La surprise vint d’un Salvador Vega, peu concerné, ce jour. Même
s’il toucha le mauvais lot, on pouvait attendre de lui, un autre
engagement. Salamanca « est » Salamanca ! Quant à Jose Maria Manzanares,
même s’il ne fut pas complet, il a confirmé sa progression dont le point
de départ fut la goyesca nocturne du Puerto, en début Août. Depuis, de
fort bonnes choses, en particulier en feria de Bilbao, et à la Goyesca de
Ronda (avec des toros « différents ») incitent les observateurs à écrire :
« Cette fois, cela vaut le coup de l’attendre ! »
Solide, sérieux et valeureux, Jose Maria Manzanares
vient de marquer le premier bon point de la feria de Salamanca 2004.
13 Septembre – SALAMANCA – 1ère corrida (2ème
de Feria) – ½ plaza : Cinq toros de Garcia Jimenez Hermanos, et un de Peña
de Francia (même patron), sorti en deuxième. Présentation et cornes très
disparates, le public se mettant en boule lorsque sortit le troisième,
plus petit d’apparence, que les novillos de la veille.
Au plan comportement, rien de bien fameux, les 1, 3 et
6ème se montrant toréables, sans pour autant faire hurler
d’enthousiasme. Les autres furent à divers degré, mansos rajados, refusant
vite le combat, s’arrêtant ou filant à tablas. Ce fut l’ennui qui domina.
Pois de la corrida : 510, 515, 540, 530, 545, 555 kgs.
Juan Diego (Une oreille – Ovation) s’est fait
sèchement accrocher par le premier dans un quite par chicuelinas. Il s’en
sortit indemne, miraculeusement. Devant un manso « maniable », le
salmantino monta une faena qui alla « a mas », essentiellement sur main
droite, comportant de très bons moments, empreints d’une indéniable
personnalité torera. Cependant, il ne fit pas « ce pas en avant » qui fait
d’un bon torero… une figure. Une demi épée d’effet immédiat lui valut la
première oreille de la feria.
Le quatrième, du nom de « Depravado », se montra
vraiment « dépravé » : manso de haut vol, immédiatement arrêté, cherchant
le coup dur. Il faillit bien le trouver quand le torero glissa et
trébucha, évitant par nouveau miracle, un mauvais coup. Diego essaya bien
de l’intéresser, en terrain des torils, mais… peine perdue. Il tua d’un
pinchazo et une estocade. Le public siffla le toro.
Salvador Vega (Ovation – Silence) se présentait
en plaza et feria de Salamanca. Certes, il toucha un lot bien triste,
mais, à part quelques doblones et deux estocades, on lui reprochera
d’avoir un peu « laissé flotter la voile ».
Son premier est resté à la défensive, tête en haut,
tirant de gros derrotes. Le cinquième passa son temps a « escarbar »,
grattant le sol au grand désespoir des areneros…
Le malagueño fit ce qu’il y avait à faire… y muy poco
mas. Salamanca attendait bien plus de celui qui est « l’un des grands » de
l’avenir.
Jose Maria Manzanares (Division – Une oreille) a
été fortement chahuté par un public qui se mit en grosse boule quand
sortit le troisième toro de la tarde, jugé par tous comme « une
miniature ». Le torero fut propre, mais personne ne tint compte de sa
faena.
Devant le sixième, par contre, les salmantinos ont su
apprécier la progression du Fils de Manzana, dans une faena qui commença
doucement, mais monta vite de plusieurs tons, le torero donnant de longues
séries de naturelles, très templées, citées à distance. Faena « a mas »,
pleine de chic et de personnalité, close d’une bonne estocade.
A Salamanca, Manzanares hijo a confirmé.
Ce soir, deuxième corrida de Feria : Toros du Capea, pour Cesar Rincon,
Enrique Ponce et El Capea.
Importante! |
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MURCIA : PONCE QUI FAIT LA MOUE…
14 Septembre : Que s’est il donc passé ? Le « pétard » de Dax a-t-il
entamé le moral d’Enrique Ponce ? On va le savoir bien vite… Toujours est
il qu’hier, en plaza de Murcia, le valenciano a donné une très mauvaise
image de son habituelle maestria. Certes, il toucha deux mauvais toros,
mais … « no los quiso ni ver ! »
Vu les circonstances, la feria de Salamanca sera
importante, pour Ponce : Ou il règle l’affaire, en deux succès, ou on va
commencer « à murmurer dans les chaumières »…
Et vous savez ! on murmure vite !
Pendant ce temps, Pepin Liria ne s’est pas posé de
questions : Utilisant bon toreo (rare) et grosses ficelles, il a encore
subjugué « son » public murciano, et a une nouvelle fois ouvert la grande
porte de la Condomina.
Au même moment sortait une bonne demi corrida de Carlos
Nuñez, en Albacete, tandis que le Juli poursuivait « sa marche en avant »,
en Aranda de Duero
13 Septembre – MURCIA – 4ème de Feria – Plus de ¾ de
plaza : Toros de Jandilla, correctement présentés, qui donnèrent un jeu
fort inégal : Mauvais lot pour Ponce. Les meilleurs, à divers degrés : 2,3
et 6.
Enrique Ponce : Silence et Bronca, après avis –
« Il vit » quelque chose de bizarre (encore !) au premier, qui sortit à la
plaza « comme endormi » ! Faenita et « a matar », avec précaution.
Par contre, il ne voulut pas voir le « feo » quatrième,
qui se mit à la défensive. Catastrophique à la mort. Le public n’en a pas
cru ses yeux. Un Ponce « inconnu », hier, à la Condomina.
Pepin Liria : Une oreille de chaque toro – Bonne
faena, mais par séries très courtes, à son premier. Le cinquième est un
manso que Liria a poursuivi « aux quatre coins du rond », en faisant un
toreo « populaire » qui lui rapporta « la puerta grande ». Y olé !
Matias Tejela : Ovation après avis, et Ovation –
Parut très accéléré au premier, qu’il tua très bien. Faena plus pausée au
dernier, malheureusement faible, qui « dura peu ».
13 Septembre – ALBACETE – 6ème de Feria – Plus de ½
plaza : Toros de Carlos Nuñez et un sobrero de Montalvo, sorti cinquième.
Les trois premiers ont donné grand jeu.
Manolo Amador : Une oreille et Ovation
Sergio Martiniez : Une oreille et Ovation
Serafin Marin : Ovation et Silence
13 Septembre – ARANDA DE DUERO – 2ème de Feria – Casi
lleno : Toros de Victoriano del Rio, avec « un peu de tout » en ce qui
concerne présence et jeu. Le premier fut très faible.
Finito de Cordoba : Silence et Palmas.
El Juli : Une oreille de chacun.
Anton Cortes (remplaçant Gallo) : une oreille de
chacun. |
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FIN DE RACE ?
15 septembre : Les événements des dernières soixante douze heures
marqueront, sans nulle doute, la temporada.
Ce début de siècle marque une fin : Celle de « la
race » ! En particulier dans le monde des toros ! « La race » des
ganaderias bravas, en général, avec en point de mire, celles de
Salamanca ; « La race » des hommes, qu’ils soient vêtus d’or, de costume
cravate, ou en manches de chemises, dans un tendido…
« Le siècle tauromachique » commence mal, suivant en
cela les angoissantes traces de la Société, en général. Plus « de
race ! », plus d’envie, plus de courage, plus d’Honneur ! Alors, pour
palier «ces manques de tout ! », on a inventé un mot : La tolérance !
Malheureusement, « en tolérant tout », on accentue le
problème… et cela devient intolérable. A tel point qu’un jour, quelques
uns viendront, qui taperont trop fort, du poing sur la table, sur tout et
sur tous… Alors nous pleurerons, nous regretterons, nous nous confondrons
en « Aaaah ! Si j’avais su ! ».
Dax a vécu, dimanche dernier, une de moments clef de l’histoire taurine.
Un scandale majeur dont on a du mal à tirer quelque logique explication.
Ce questionnement ressort dans les déclarations faites au quotidien Sud
Ouest*, par le président de la Commission Taurine Dacquoise, lequel assume
le fiasco avec beaucoup de dignité et de peine.
Cela dit, les hypothèses qu’il soulève au sujet de la
catastrophe générale du 12 Septembre, ne manquent pas d’inquiéter, tant
elles sont négatives pour l’avenir de la Fiesta.
« On parle de fin de race, de toros décastés, de
problèmes neurologiques… »
Le président ne croit pas à la drogue, parce qu’il ne
voit pas « qui aurait eu intérêt à… ». Cependant, des analyses ont été
diligentées, qui donneront les résultats…. qu’elles donneront !
Personnellement, je préfèrerais que l’on trouve un
problème de drogue. Parce que cela signifierait que l’on peut encore
croire… qu’il reste de la race ! Sinon, après Dax, après les deux tiers
des comptes-rendus actuels, on peut penser que les deux prochaines
décennies verront la disparition de la corrida.
Encore une fois… Si le toro de combat, le plus bel et noble, le plus brave
des animaux de la planète devient « cela ! »… c’est fini ! Et nous serons,
nous, les aficionados, les premiers à vouloir qu’on arrête ce massacre…
Qui peut avoir intérêt à « toucher les toros » ?
Et qui donc avait intérêt à « afeiter les toros » ?
Les toreros, parce qu’ils avaient « l’impression »
qu’ils seraient moins dangereux ! Les ganaderos, parce que « s’ils ne
passaient pas par là », on ne leur achetait pas leurs lots ! Les empresas,
parce que « l’un dans l’autre », on pouvait avoir une garantie de
spectacle triomphal, rendant heureux un public qui reviendrait, à la
corrida ou feria suivante.
Qui aurait intérêt ?
Ceux qui savent que leurs toros sont faibles… Ceux qui
trouvent qu’ils sont trop grands ! Les uns voudront « les soutenir »,
l’espace de vingt minutes de lidia. Les autres, « atemperarlos ! », les
calmer un peu… Ceux qui sont à la tête d’un marché qui a pour but de faire
que des toreros fassent un parcours « sans faute » et sans trop de
problèmes…
Beaucoup de monde aurait intérêt, au contraire… sauf l’empresa,
justement ! Surtout en France.
Qu’on ose dire que ce n’est jamais arrivé ! Cela s’est fait pour les
hommes ! Cela s’est fait dans le monde des chevaux (y compris « de
picadors »)… pourquoi donc cela ne se ferait il pas dans un monde qui lui
aussi tombe en décadence, en fin « de siècle d’or », en « fin de race »…
mais qui manipule et rapporte tant d’argent?
Drogue t’on les toros, comme on a drogué les hommes,
les chevaux ? Tout est question de dosage…
Mais bon, tout cela n’est que supputation… Un jour viendra où la vérité
éclatera, dans un sens ou dans un autre… Alors, nous saurons si nous
devons « changer de passion », nous contentant de regarder dans nous
archives électroniques, (vous savez, celles qui ont remplacé les photos
jaunies !)… ce qu’était un toro « de race » !
Hier, tous les chroniqueurs soulignent qu’à Salamanque, un toro du Capea,
pur Murube, est sorti « entrepelado, bragado »… Quelque chose de
totalement atypique, dans l’encaste Mrubeño.
Comme par hasard, il est sorti « horrible », manso,
dangereux, totalement « desrazado » !
Toma ya !!!
* Voir rubrique « Toros », dans la page du "SUD OUEST", en notre
rubrique « Autres liens – Actualité – France) |
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SALAMANCA : ENTRE RAGE ET COMPASSION
15 Septembre : La troisième corrida de la Feria de Salamanca illustre en
partie le précédent titre : En terre « Charra », par essence « terre de
toros de combat », le public ne réagit plus au défilé de bêtes décastées,
manquant de forces, de race, de tout… Il n’a de force et d’honneur que de
s’en prendre à un torero qui n’a fait qu’une chose : défendre sa peau
devant deux carnes…
Hier, Cesar Rincon a entendues deux broncas, en plaza
de Salamanca, entendant certaines interjections des plus déplacées, de la
part d’un public « cocardier », et idiot. Tout le monde s’accorde à dire
que ses toros étaient impossibles, mais que le Colombien aurait du s’en
défaire plus proprement. Ok!
De son côté, Ponce a retrouvé sa qualité torera, pour
« soutenir » un toro faible et soso, mais le valenciano a un problème,
avec l’épée. Probable réminiscence de sa fracture de juin.
Quant au fils du Capea, il coupa une petite oreille
« locale », qui traduit qu’au moins, « chez lui », on l’a accepté.
La corrida de son père est sortie « fofa », faible et
sosa… Autrement dit : sans race !
Ce soir, c’est la corrida du Pilar… A ver como sale ? On peut penser que
les aficionados présents à Dax, auront quelque intérêt à savoir comment
vont sortir les frères de « ceux de Dimanche » !
14 Septembre – SALAMANCA – 2eme corrida de Feria – ¾ de plaza :
Corrida de la Famille Capea, de souche pur Murube. Corrida très inégale de
présence, dont plusieurs toros, en particulier ceux de Rincon, étaient
totalement « hors du type ». Faible et fadasse, le cinquième se couchant
deux fois, pendant le faena. Seul le troisième, noble, pauvrement armé,
permit quelque faena. Le lot de Rincon, impossible et dangereux
Poids de la corrida : 550, 525, 515, 520, 560, 520 kgs
Cesar Rincon (Bronca – Bronca) a été durement
traité, pour ne pas pouvoir trouver de solutions, devant deux toros
impossibles. En fait, on l’accuse de n’avoir pas cherché !
Le premier, haut, tête au ciel, hors de type, se montra
dangereux, dès le capote. On pensa même à un défaut de vue. Rincon ne
chercha pas d’excuse et tua mal. Le quatrième fut un toro impossible, très
violent, manso dangereux, que le colombien « montra », en des véroniques
valeureuses, où le toro lui mit les cornes au visage. Cela ne s’arrangea
nullement, et Cesar tua en catastrophe, sous les huées d’un public qui n’a
pas voulu voir, ni comprendre : Sept pinchazos et deux descabellos.
Mauvaise tarde, mauvais souvenir !
Enrique Ponce (vuelta après pétition – Silence)
a remarquablement toréé, à mi hauteur, avec douceur, temple, rythme et
grande esthétique, son premier, très faible, qui ne baissa jamais la tête.
Malheureusement, il ne tua pas : Pinchazo, vilaine contraire et
descabello.
Le cinquième termina invalide, se couchant sans autre
raison, durant le faena. Même Ponce ne put le tenir debout. C’est dire !
El Capea (Une oreille – Ovation) a fait une
bonne présentation devant ses concitoyens. De plus, il tira au sort,
« le » toro de la corrida.. ou plutôt « le torito ». Faena droitière,
volontaire mais sans classe, terminée d’une estocade habile.
Le Capea ne s’embarrasse pas de fioritures. Sa tête
fonctionne bien, le cœur aussi, et certaines passes sont bien tirées. Pour
le reste… le "Système" y pourvoira !
Devant le dernier, on le vit un peu accéléré, un peu
embrouillé : Beaucoup de passes, mais rien pour l’histoire.
Ce soir : Toros du Pilar, pour Javier Conde, El Juli et Eduardo Gallo.
A ver como salen los hermanos de « los de Dax », |
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SALAMANCA : LE MYSTERE S’EPAISSIT…
El Gallo sort a hombros, « de chez lui »…
16 Septembre : « Nous vla bien ! » La corrida du Pilar est « bien
sortie », hier, à Salamanca. Ce ne fut pas une grande corrida, mais elle
fut pour le moins « décente », de présence, de force et de comportement.
Décidément, on peut dire que « s’il ne s’est rien
passé », à Dax, la semaine du Pilar aura été, pour le moins « inégale »…
Corrida très correcte, le samedi à Murcia, avec au moins trois toros qui
chargent. Hier, sortie très correcte, à Salamanca. Et dimanche à Dax…
ça !!!
Que faut il en penser ? Qui faut il donc croire ?
La divine et glorieuse incertitude du toro de combat
sort de cette semaine, multipliée par dix… à condition que certains
n’aient pas trouvé « de nouvelles inconnues », artificielles, aux
équations existantes…
Hier, Salamanca a rempli sa Glorieta. Même le vent s’était invité.
A la fin de la course, il y avait de quoi discuter.
Deux toreros faisaient l’unanimité : Javier Conde. Son actuacion, pour le
moins « discrète », lui vaut des épithètes peu flatteurs. Par contre, le
Juli a encore une fois conquis la plaza, démontrant son excellente forme
actuelle, face aux deux mauvais de l’après midi.
Cependant, tout le monde attendait Eduardo Gallo, jeune
promesse « de la terre », dont c’était la présentation en sa plaza de La
Glorieta. Tout Salamanca était là et il est probable que beaucoup avaient
apporté « la loupe »…
Eduardo Gallo est sorti a hombros… mais ce n’est pas
gagné. S’il a indiscutablement créé l’émotion, par un toreo risqué et deux
gros coups d’épée, certains discutent beaucoup le trophée accordé au
sixième, après un trasteo qui tourna court. Cependant, la vox populi étant
la patronne, un fait est là : Eduardo Gallo n’a pas manqué sa présentation
à Salamanca.
Maintenant, alors que l’on va bien batailler dans les
tascas et les peñas, il va falloir attendre samedi, pour avoir le fin mot
de l’histoire : Salamanca sera-t-elle « Gallista » ou « Capeista » ?
Face aux toros de Domingo Hernandez, les deux jeunes
toreros se mesureront en mano a mano.
Si les toros chargent normalement, et que le sorteo est
honnête, c’est le Gallo qui devrait remporter la palme. D’abord parce que
« le peuple » sera derrière lui, qui n’apprécie que moyennement la Capea
Family (surtout dans sa version « ganadera »), et ensuite parce que le
Gallo crée et transmet une émotion que le fils du Niño de la Capea, torero
cérébral, campero, technique et sans grande personnalité artistique, est
incapable de produire.
Cela dit, ce mano a mano ayant l’aspect d’un vrai duel,
on peut s’attendre à des surprises. Le Capea aura probablement les faveurs
« de la haute », et Gallo sera poussé par « les masses laborieuses ».
Voilà donc un débat qui ne manquera pas de sel.
En attendant la solution à ce gentil mystère salmantino, le nôtre, « le
Dacquois » s’épaissit…
Comment, en trois jours, trois corridas du même fer, de
la même année, peuvent elles sortir aussi diamétralement opposées, dans
leur comportement ? Le saura t’on jamais ?
15 Septembre – SALAMANCA – 3ème corrida de Feria
(4ème de abono) – Plein – Beaucoup de vent, en rafales : Toros
de Moises Fraile, de « El Pilar », très correctement présentés et armés,
braves au cheval, pour trois d’entre eux, nobles et encastés pour la
majorité, mais à degrés divers.
Pour le torero, 3, 4 et 6èmes furent les meilleurs, le
lot du Juli étant franchement compliqué. Le premier semblait avoir un bon
piton gauche.
Poids de la corrida : 545, 545, 520, 525, 560, 565 kgs
Javier Conde (Bronca – Silence) n’a pas voulu
voir son premier. Le toro sortit mansote, subit une lidia désastreuse,
arrivant à la muleta aussi peu décidé que le torero. Conde ébaucha
quelques muletazos sous les lazzis de ceux qui voyaient de bonnes
possibilités sur le piton gauche. Le malagueño ne se décida jamais, et tua
« avec précaution ». Epée en arrière, en sortant large.
Le quatrième semblait favoriser le desquite, et l’on
crut Conde franchement décidé à le chercher. Hélas, après un brindis et
quelques muletazos « de sa marque », en ouverture de faena, Conde se mit
sur la réserve, et le public abandonna la sienne.
El Juli (Une oreille – Ovation) a touché deux toros
compliqués, encastés, ne permettant pas la moindre erreur. De cette
épreuve, le torero sortit encore une fois victorieux et grandi. Plein de
force, de confiance, de vrai courage lucide ; le pieds bien plantés au
sol, malgré les regard mauvais et les rafales de vent, le Juli a soumis,
peu à peu, ses deux toros, et les a amenés à suivre sa muleta.
Son premier « le regarda beaucoup », chargeant court,
violentito, tête haute. Malgré les rafales de vent, le Juli lui imposa peu
à peu sa loi, et le toro finit par « se rendre », en partie. Faena « a
mas », de torero « poderoso », conclue d’un gros coup d’épée.
Le cinquième avait un méchant cabeceo, et cherchait
beaucoup, au final de chaque passe. El Juli se montra encore une fois,
très décidé et tête claire. Subissant plusieurs avertissements, et quoique
moins brillant sur main gauche, Julian Lopez aurait coupé un probable
nouveau trophée, mais deux pinchazos précédant l’estocade gâchèrent la
fête. Cela dit, le Juli a convaincu tout le monde, ce jour.
Eduardo Gallo (Une oreille, avec pétition
populaire, de la deuxième – Une oreille) a signé une bonne présentation,
en sa plaza de Salamanca.
Une « bonne » présentation, pas une « grande »
présentation…
Constamment applaudi et « poussé » par le bon peuple,
le jeune diestro a créé l’émotion, par son toreo calme, son temple suave,
son placement devant le toro, le liant de ses passes, très serrées, de
très près, sans rectifier la position. Indéniablement, cela porte beaucoup
sur les gradins, d’autant que le garçon se joua plusieurs fois la
voltereta. Si l’on ajoute à cela, deux gros coups d’épée, le succès est
assuré. Cela dit, il n’y eut aucune faena complète, et Salamanca n’a pas
encore vu le vrai Gallo.
Son premier, « Alambrisco », fut un des plus faible,
qui plia les genoux à plusieurs reprises. Le Gallo, qui avait quité par
faroles inversés, le toréa suave, essentiellement à gauche, par séries
liées, tout en le laissant respirer. Le toro alla « a menos », et le
diestro se mit « à bout portant », créant l’émotion et le respect de tous.
Comme il porta un gros coup d’épée, donnant encore deux naturelles dont le
toro sortit raide mort, le public explosa et demanda les deux oreilles. Le
président, plus pondéré, n’en accorda qu’une.
Par contre, il semble que l’oreille accordée au sixième
soit de moindre teneur, et pour le moins discutée. Toro très bien
présenté, trop peu piqué, peut-être, arrivant violent, encasté mais noble,
au troisième tiers. La faena débuta bien, sur main droite, le torero
laissant venir le toro de loin, liant ses passes, sans rectifier d’un
poil. Puis, cela tourna soudain court, le Gallo se faisant beaucoup
accrocher la muleta, sur main gauche. Trasteo « a menos », heureusement
terminé à l’épée.
Quoi qu’il en soit, bonne présentation, et grande
invitation au triomphe, pour le mano a mano de samedi.
Ce soir, la corrida de Valdefresno, pour Finito de Cordoba, El Fandi et
Matias Tejela. |
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MURCIA : LE DESQUITE DE PONCE.
Trois oreilles pour le Valenciano.
16 Septembre : Son premier paseo, on le sait, s’était soldé, lundi, par
une bronca dont Enrique Ponce n’était pas coutumier. Face à un toro de
Jandilla de mauvais style, le Valenciano avait rapidement laissé tomber,
et les murcianos ne le lui ont pas pardonné.
Hier, Enrique Ponce faisait son second paseo en plaza
de la Condomina, et ne laissa pas passer l’occasion de triompher, dans son
style de « difficile facilité », coupant trois oreilles et sortant a
hombros, en compagnie d’un Cesar Jimenez, toujours aussi « superficiel »
mais spectaculaire et populaire… De son côté, « Manzana Père », mal servi,
dessina quelques dentelles, et prit certaines précautions.
15 Septembre – MURCIA – 4ème corrida – Plus de ¾ de
plaza : Toros de la Dehesilla et Jose Luis Pereda, inégaux de présence,
faibles, avec tendance à rajarse. Beaucoup se défendirent, plus qu’ils
n’attaquèrent.
Jose Maria Manzanares (père) : Ovation et
silence – Toucha un premier très faible, et un quatrième « en bloc de
marbre ». Quelques muletazos de soie, au premier.
Enrique Ponce : Une oreille et Deux oreilles –
Faena difficile face à un premier, court de charge et violent d’intention.
No estuvo a gusto. Par contre, faena de douceur et d’intelligence, pour
garder le cinquième dans sa muleta. Toro faible, désireux de filer a
tablas. Enrique Ponce tua bien ses deux toros.
Cesar Jimenez : Une oreille de chaque toro –
Débuta pieds joints, au fil des barrières, une faena qu’il poursuivit à
genoux. Après deux séries, le toro s’arrêta et Jimenez fit le spectacle,
non sans mérite. Face au sixième, noblote, la faena fut « totalement
populaire ». Objectif : sortir « a hombros », à tout prix. Gagné! |
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SALAMANCA : A EN PLEURER !
17 Septembre : Dieu sait si on l’attendait, cette corrida de Valdefresno.
Dieu sait si elle avait fait grande impression, le jour du « desjaule » en
public. Dieu sait si certains nous disaient depuis longtemps « Ce sont les
meilleurs ! » Hélas, il y a vraiment dans les toros, « quelque chose qui
ne va pas » et la corrida ainsi, se meurt doucement, tuée de l’intérieur.
La corrida de Valdefresno est sortie, désastreuse,
hier, en sa patrie de Salamanca : Très faible, totalement décastée, « podrida »,
comme n’hésite pas à la qualifié un revistero de là-bas. Alors que l’on
attendait les toros de Nicolas Fraile, pour redorer le blason du Campo
Charro, ne voilà t’il pas que ce sont eux, justement, qui l’enterrent
encore plus. De quoi en perdre son latin..
Non vraiment, la corrida n’est point nette, en ce
moment !
Deux toros se sont cassé un piton, et il fallut en
remplacer un troisième. Toute la corrida est sortie faible, fade, triste,
désolante. Dieu sait pourtant, qu’elle était belle, en sortant du chiquero.
Ayyy, señores !
Du coup, les toreros ont fait le peu qu’ils pouvaient
faire, chacun dans son style : Le Finito, sans se décoiffer, sans tacher
de sueur son beau costume ; Le Fandi, « en animateur sympa », qui fait
tout « à fond », mais un peu « vulgaris » ; et Tejela, en élève appliqué,
désireux de bien faire, mais sans guère d’inspiration.
Le plus désolant, là dedans, est qu’à Salamanca, pour une corrida « de la
tierra », porte fanion actuel des encastes du Campo Charro, il n’y avait
que « demi entrée ». Donc, CQFD ! L’aficion, si aficion il y a, même en
terre ganadera, est torerista… et seulement torerista.
Le cartel torero n’était pas extraordinaire, ils ne
sont donc pas venus ! Et, vu le résultat, ils ont bien fait…
17 Septembre – SALAMANCA – 4ème corrida – ½ plaza :
Corrida déception ! Corrida désastre ! Neuf toros passèrent dans le ruedo.
Toute la corrida de Valdefresno, par ailleurs remarquablement présentée,
fut un concert faiblesse, outrageante pour le ganadero, et de caste en
berne.
Deux toros (3et 6èmes) se cassèrent une corne, dans un
burladero. Le quatrième fut changé pour cause de boiterie. En fin de
compte se lidièrent trois toros de Valdefresno (1,2et 3ème
bis), deux sobreros de Jose Ignacio Charro (noble le 4ème ;
manso le 6) et un de Fraile Mazas, sorti 5ème, qui sera le
meilleur… ou moins mauvais.
La corrida fut un vrai cauchemar d’ennui et de
désolation.
Poids, dans l’ordre des sorties définitives : 540, 545,
565, 535, 560, 550 Kgs.
Finito de Cordoba (Silence – Silence, après un
avis) n’est pas aimé, ici, mais y revient sans cesse. Sans envie devant un
premier qui en avait moins encore : Demi charges somnolentes, malgré un
très léger puyacito, devant un torero endormi. Face au quatrième, il fit
un effort, après s’être aperçu, un peu tard, que le toro avait des
qualités. Quelques muletazos furent autant de promesses, mais le torero
n’arriva pas à se décider tout à fait. Deux pinchazos, une estocade, et …
à l’année prochaine !
El Fandi (Ovation – Ovation, après un avis) a
essayé d’animer la tarde, en donnant ce qu’il a : volonté, sympathie,
variété et grand spectacle aux banderilles.
Il reçut son premier, très faible, par larga à genoux,
mais ce qui devait être feu d’artifice, fut un pauvre pétard mouillé.
Trois paires de banderilles « normales », et des muletazos lents, suaves,
sans aucune émotion, afin que le toro ne se répande pas au
sol…Désespérant !
Le cinquième s’appelait « Buscapases », et fut le
meilleur de la tarde, qui permettait faena. Fandi se montra vaillant,
toréant bien sur deux mains, non sans risque, un toro qui arrivait
lentement et avait le temps de « réfléchir ». Hélas, la faena « ne
transmit » pas beaucoup, et le public ne suivit que moyennement. Pinchazo,
estocade et descabello scellèrent l’actuacion d’un torero honnête, mais
sans classe.
Matias Tejela (Silence à ses deux toros) se mit
en rogne en entendant les quolibets qui tombèrent de quelque tendido,
tandis qu’il essayait de garder debout son invalide premier. Ce fut les
seul « hoquet » de passion, dans un trasteo morne comme la plaine de
Waterloo.
Le sixième sortit également faible, et, malgré quelques
essais de qualité, Tejela ne put que constater la définitive « banqueroute
2004 » de la caste Salmantina.
Ce soir : Toros de Javier Perez Tabernero, pour Enrique Ponce, Cesar
Jimenez, Javier Valverde.
Ils sont mal sortis, partout, cette année ! A ver si,
por algun milagro… |
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PEPIN LIRIA GRACIE UN FUENTE YMBRO, A MURCIA
17 Septembre : Cette fois, il semble que ce soit « un vrai » ! Hier, en
plaza de la Condomina, à Murcia, le toro « Hechizo », N°71 – 515 kgs, de
Fuente Ymbro, s’est montré si brave, dans tous les tiers, si noble, clair
et répétant de longues charges, à la muleta, que la présidence n’a pas
hésité à sortir le mouchoir orange.
Son matador, Pepin Liria, le toréa très bien, templé,
« reposado », dans un registre autre que celui de l’habituelle
« bataille ». On se souvient d’une bonne, voir très bonne première partie
de faena, lors de la San Isidro, devant l’Adolfo Martin qui le blessa.
Cette fois, à Murcia, Pepin Liria fit toute la faena, dans ce registre, et
leva le public. Le final fut d’apothéose, et le toro fut formidablement
applaudi, pendant son retour au corral.
Le reste de la course fut de qualité inégale, mais
montra beaucoup de noblesse nerveuse et de caste. El Juli fut encore une
fois remarquable, et Miguel Angel Perera a bien confirmé qu’il est l’un
« des tout bons », pour l’an prochain.
Pendant ce temps, la corrida du Puerto San Lorenzo, en
plaza d’Albacete, permettait aux toreros d’être « bien », sans pouvoir
triompher tout à fait, à cause de l’épée.
16 Septembre – MURCIA – 7ème de Feria – Plus de ¾ de
plaza : Toros de Fuente Ymbro, bien présentés, très encastés mais au
comportement inégal. Nobles en général, mais à condition d’être
convaincus, et « vaincus »… Le quatrième, du nom de « Hechizo », fut un
toro complet, bravissime et très noble, tout au long de la lidia. A
l’unanimité, on demanda sa grâce, et elle fut accordée. Un grand toro,
enfin !
Pepin Liria : Palmas et deux oreilles et la
queue, symboliques - fit grande faena au toro indultado, toréant temple,
pausé, « regustandose ». Début à genoux, puis longues séries, sur les deux
mains, accompagnant de la ceinture les longues charges du bicho. En fin de
trasteo, dans l’enthousiasme et les clameurs, des adornos à genoux, les
yeux perdus dans la foule. Enfin, le mouchoir orange au palco
présidentiel, et la vie sauve pour le brave et noble « Hechizo ».
El Juli : Une oreille, avec pétition de la
seconde, et Une oreille – s’est montré, encore une fois, plein de
décision, de clairvoyance technique, de remarquable autorité lidiadora. Le
Juli est en train de « remonter » au hit parade, comme un bouchon à la
surface de la mer. Pourtant, ses deux adversaires furent « des nobles mais
ardus », qui ne se laissèrent convaincre qu’après contestation. Souverain,
le Juli « planta » les pieds au sol, et « donna les ordres », tant à
gauche qu’à droite. Les deux rebelles furent bien obligés de baisser
pavillon. Le public réclama longuement la deuxième oreille de son premier
adversaire. L’estocade, pourtant, avait été fameuse… mais le président en
jugea autrement. Nouvelle grande journée du Juli.
Miguel Angel Perera: Une oreille de chaque toro
- a démontré toute la classe qu’il possède en lui, et les progrès
remarquables, accomplis depuis son alternative. Face à deux toros de
noblesse très encastée, le jeune diestro « se planta » dans le sable, et
leur imposa des séries de cinq ou six muletazos, lents, tirés à fond,
rejetant loin la charge du toro, et la reprenant pour la passe suivante,
muleta bien devant. Du grand toreo, harmonieux, profond, de la part d’une
réelle promesse pour 2005. Courage et esthétique.
Comme il tua bien, le succès fut au rendez vous, dans
une feria importante.
A la fin de la course, les trois toreros et le mayoral
de Fuente Ymbro sont sortis a hombros.
16 Septembre – ALBACETE – 8ème corrida de feria – Casi
lleno : Toros du Puerto San Lorenzo, très bien présentés et qui donnèrent
bon jeu, en général. Les meilleurs furent les 3,4 et 5èmes.
Enrique Ponce : Ovation et Une oreille – son
premier toro fut soso, et il perdit le deuxième trophée du quatrième « por
pinchar ».
Miguel Abellan : Silence et Ovation – Toréa
bien, très vaillamment, mais tua très mal.
Cesar Jimenez : Une oreille et Silence – ne put
rien faire devant le dernier, arrêté. |
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NÎMES - FERIA DES VENDANGES 2004
Vendredi 17 septembre :
Toros de Fuente Ymbro, pour Curro Diaz, El Juli et
Sebastien Castella.
Samedi 18 Septembre – le matin – Corrida mixte :
Toros de Los Espartales, pour Pablo Hermoso de Mendoza,
et de Zalduendo, pour Enrique Ponce et Javier Conde.
Samedi 18 Septembre – le soir :
Toros de Juan Pedro Domecq, pour Cesar Rincon, Cesar
Jimenez et Matias Tejela.
Dimanche 19 Septembre - le matin :
Toros de Martelilla, pour Julien Lescarret, Fernando
Cruz et Miguel Angel Perera.
Dimanche 19 Septembre – le soir :
Toros de Victorino Martin pour El Fundi, Denis Loré et
El Cid. |
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« GLORIA TORERA »…
18 Septembre : A peine leur second toro estoqué, deux toreros vedette ont
salué la présidence et ont dit « Tchao ! A la prochaine ou à jamais ! »,
filant vite se doucher et prendre la route en direction de Nîmes, où ils
toréent ce matin.
Ces deux toreros sont Enrique Ponce et Javier Conde.
Cela se passait, respectivement, à Salamanca et Guadalajara.
Comme on peut le voir, le romantisme de « la Gloria torera » est passé aux
oubliettes, depuis belle lurette.
Maintenant, c’est « rentabilité !rentabilité ! », comme
chez « Seb » !
Le marché ne laisse aucune place au pundonor et la
simple dignité torera, qui exigeraient d’un chef de lidia, de rester dans
la plaza, aux côtés des compagnons, jusqu’à la fin de la dite lidia des
six toros. Peu importe, on passe le brassard de capitaine, et on se tire
ailleurs !
Que voulez vous… je ne sais pas ce que vous en pensez,
mais je trouve cela choquant ! Bien sûr, « cela s’est toujours fait ! »
Mouaiss... est ce bien une raison ?
La « gestion » de la temporada ne s’embarrasse pas de ces « détails ».
Ainsi, l’organisateur nîmois monte sa corrida matinale,
avec l’un de ses « poderdantes », Javier Conde, et sait très bien que
Ponce torée la veille, à Salamanca…
Peu importe ! Conde, triomphant à Guadalajara, près de
Madrid, sortira à la mi temps, sous les bravos. Si cela se passe moins
bien, une bronca de plus ou de moins, cela importe bien peu… s’pas ? Quant
à Ponce, il est tellement "bien", élégant, poli, qu’on lui pardonnera
tout, même « de laisser les jeunes », à partir du cinquième.
Et puis, « que pourrait il bien se passer ? Hein… on se
le demande ! »
On ne mettre pas en cause les toreros, chacun ayant de
l’honneur qu’il y a à porter un costume de lumière, sa propre conception.
Cependant, être chef de lidia signifie quelque chose…
ou plutôt « signifiait ! »
Vous voyez, en parlant d’honneur et de « gloria torera », je ne peux
m’empêcher de tirer un gros coup de chapeau à un jeune mexicain, dont le
nom sonne bien, « là-bas », mais qui sait que « la gloire » se conquiert
en Espagne. Alors, il vient, et là, commence « petit », d'en bas, dans les
mauvais coins, prenant tous les mauvais coups, mais allant de l’avant,
faisant le paseo, même si la tête tourne un peu, suite à la dernière
raclée…
Il s’appelle Leopoldo Casasola.
Tandis que Conde faisait trois pas, hier à Guadalajara,
Casasola toréait un festival, tout près de là, en plaza d’Almoguera. Il se
fit méchamment accrocher, recevant une terrible volée dont il sortit
raide, inanimé, sur le mauvais sable. Traumatisme crânien. Pourtant, le
garçon vient de faire annoncer qu’il serait bien au paseo, cet après midi,
à San Agustin de Guadalix, près de Madrid, où va sortir un corridon de
Navalrosal.
La banlieue de Madrid, « le valle del terror », ce
n’est pas Nîmes, en matinale…
Leopoldo Casasola ne sera peut-être jamais, un torero « de cent corridas,
l’année », et on arriverait presque à le lui souhaiter…
Le monde taurin est empli de gosses, pleins de pundonor
et de rêve, qui veulent « être toreros », et qui luttent pour arriver, qui
vont même à "payer, pour se jouer la peau "…
Pendant ce temps, ceux « d’en haut » se pavanent,
souvent devant des chotos, comme ceux d’Albacete, hier, et laissent tout
le monde en plan, à mi corrida, parce qu’ils doivent refaire la même
chose, « demain, à Nîmes, en matinale ! »
C’est ainsi ! Le marché, le « Système » l’exigent…
Ce marché, ce « Système » qui démolit les hommes,
démolit les toros, démolit l’aficion… Ne cherchez pas qui va tuer la
corrida.. C’est « le marché », le « Système », ceux-là mêmes qui font que
les toreros renoncent, « pour quelques dollars de plus… » à leur dignité
et à leur devoir…
Quant à Polo Casasola, il sera sûrement au paseo, ce soir, à San Agustin
de Guadalix…
A tous les coups, il va reprendre une nouvelle valse,
mais l’oreille qu’il coupera sera « suée et méritée »…
On suivra cela de près, aidés depuis Mexico, par une
agence de communication qui fait un boulot remarquable (voir :
www.fiestabrava.com.mx ).
Pour la petite histoire, et pour « la gloria torera »,
Leopoldo Casasola est né à Texcoco, le 27 Mars 1980. Il a fait ses débuts
en 95, puis est venu en Espagne où il fit sa présentation à las Ventas, le
22 Octobre 2000, devant des novillos de Julio de la Puerta. Il y reçut
également l’alternative, à Munera, le 21 Septembre 2001, des mains du
Califa, en présence de Juan Bautista, devant le toro « Carnicero », de
Peralta. Il confirma son alternative, un mois plus tard, en la Monumental
de Mexico, le 28 octobre 20001, des mains d’Eloy cavazos, en présence de
Pablo Hermoso de Mendoza, devant « Bigoton », de « De Santiago »
Depuis, l’étoile du jeune diestro de Texcoco, grandit
au ciel du Mexique.
Cependant, il sait bien que « la gloria torera » se
gagne en Espagne. Du coup, il est venu faire campagne, en commençant
« d’en bas », et au fond, malgré les rudes batailles, il s’en sort bien :
Depuis le 9 août, il a toréé six corridas, ou plutôt « six corridones muy
complicados », et a coupé 10 oreilles et un rabo.
Enhorabuena y suerte, torero !
La corrida, c’est à cinq heures du soir, à ciel et visage découverts !
Sol y moscas !
Casta, pundonor y "gloria torera" ! |
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QUEL VENDREDI !!!!
Les Fuente Ymbro « ont bien bougé », à Nîmes.
18 septembre : Reprendre la longue litanie des ferias devient vraiment
fastidieux, car on sait bien que l’on risque d’ennuyer tout le monde, un
peu comme se sont ennuyés les spectateurs, présents dans les spectacles
d'hier, en plazas d'Espagne.
« Litanie » est bien le mot : De partout arrivent les
sempiternels adjectifs et qualificatifs, illustrant l’actuelle médiocrité
de la Fiesta Brava : Toors « Inégaux de présence et de comportement »,
« Justes de forces », « Sans caste, sans race ! », « maniables ! », « sosos »,
« sans transmission ! ». Et j’en passe.
A Salamanca, hier, les Javier Perez Tabernero ont déçu.
Les toreros en ont fit de même, sauf Javier Valverde qui a coupé une
« grosse oreille » et poursuit sa marche en avant.
En Albacete, les Torrestrella, « inégaux de présence »,
« demochados », fades et sans race, ont un peu gâché la despedida de
Manolo Caballero. Un ganadero qui ne respecte rien, allant jusqu'à oser
appeler un toro "Malasuerte"!
A Guadalajara, les Valdefresno, mansos et faibles, ont
connu leur deuxième désastre, en deux jours… Un peu beaucoup !
A Murcia, la novillada de Manolo Gonzalez a donné bon
jeu, mais elle était « chiquita », « chiquitita ! »
C’est encore à Nîmes que les Fuente Ymbro ont donné meilleur jeu, sortant
très corrects et « bougeant beaucoup », quoique tardeant un peu. Ce ne fut
pas toujours la grande classe, mais pour le moins, ils étaient des toros,
et il y eut combat.
El Juli a encore une fois démontré son « grand moment »
actuel. Sébastien Castella n’a pas brillé, allant « de mas a menos ». On
le disait malade, pris de coliques néphrétiques (une vraie vacherie !).
Quant à Curro Diaz, on lui doit « la nouveauté », et les muletazos les
plus « sentis » de la tarde. Ya es algo !
(Au fait…. ne murmurait on pas que Simon Casas
s’intéressait à lui, en sa version « apoderado » ? Juan Diego étant « ce
qu’il est », (et restera)… ne faudra t’il pas passer « à quelqu’un
d’autre ? »)
Bref, une journée de plus au calendrier 2004, et « une de moins » au grand
tableau d’honneur de la « Gloria torera »…
17 Septembre – SALAMANCA – 5ème de feria – ¾ de plaza :
Corrida décevante de Javier Perez Tabernero. Seul, le sérieux troisième
montra grande opposition. Le reste .. plouf !
Enrique Ponce : Ovation aux deux – Régla le sort
à deux tristes sires, l’un « court et tête haute », l’autre « soso », puis
fila vers la matinale de Nîmes.
Cesar Jimenez : Palmas et Silence – Ennuya tout
le monde, et sembla s’ennuyer aussi.
Javier Valverde : Une oreille et Ovation – Monta
une bonne et sérieuse faena à l’imposant troisième, donnant de longues
naturelles et séduisant tout le monde. Il perdit la deuxième oreille, le
toro tardant à tomber, après une épée pourtant bien portée.
17 Septembre – ALBACETE – Dernière de Feria – Télévisée en direct –
2/3 de plaza : Corrida de Torrestrella, « inégale en tout », (surtout en
présentation et résistance des cornes), qui ne permit rien ou presque.
Seul le cinquième, à peine plus solide, tomba à point nommé…
Cesar Rincon : Ovation et Divison – Fut très
bien devant le premier, ultra soso. Lot manson et sans aucune
transmission.
Manolo Caballero : Ovation et Deux oreilles
généreuses – Faisait ses adieux. Eut de très bons moments, devant le
dernier toro de sa carrière en Espagne : « Bigote » - N°59 – 595 kgs.
Anton Cortes : Ovation et Deux oreilles très
généreuses – Toréait, trois jours après le décès de sa mère, à 46 ans, des
suites de soudaines complications postopératoires. Très entouré, le jeune
diestro fit au mieux, coupant deux oreilles, après une faena à un sixième
toro rebrincado, où il ne tint jamais en place. Cependant, Albacete
perdant son porte fanion, il fallait que le successeur sorte avec lui… par
la grande porte. Normal.
17 Septembre – NÎMES – 1ère de la Feria des Vendanges –
2/3 de la plaza basse : Très intéressante corrida de Fuente Ymbro,
correctement présentée, brave au cheval, qui bougea bien, au troisième
tiers, à condition de lui donner confiance. Le meilleur lot, de loin, alla
à Curro Diaz.
Curro Diaz : Une oreille, un peu contestée, et
Silence – Donna quelques belles ébauches de son toreo vertical, toreo
d’attitude mais de passes courtes, devant le bon premier. Par contre, il
alla « a menos » face le quatrième, un costaud qui se mit à traîner la
patte, en fin de trasteo.
El Juli : Ovation et Une oreille – Confirma
totalement la différence « de présence », avec le gamin gentiment boudeur
de la feria de Pentecôte. Technique, intelligent, courageux, le Juli
« envahit » la plaza, face à deux toros qu’il fallait « convaincre » et
aurait pu couper bien plus, s’il n’avait pinché son premier. Grosse tarde
du Juli.
Sebastien Castella: Ovation et Silence - Ne fut
pas dans son assiette, dans tous les sens du terme. Aussi, on lui
pardonnera de nouvelles faenas « a menos », celle du dernier ayant
l’excuse d’un toro escarbando. Castella s’arrima, mais en vain.
A noter que Sébastien s’arrête quatre jours, afin de se
reposer. L’attendent les gros rendez vous de Séville et Madrid, en fin de
mois. Une crise de coliques néphrétiques n’en est pas la meilleure
préparation.
17 Septembre – GUADALAJARA (Madrid) – 3ème de Feria – ¾
de plaza : Cinq toros de Valdeferesno, corrects de présence, mais mansos
et faibles. Le cinquième fut de Jose Vazquez, potable.
Javier Conde : Silence partout – Est passé, puis
s’en est allé, après la lidia du quatrième. Direction : la matinale de
Nîmes.
El Fandi : Silence et Une oreille – "Sua" pour
animer le monde.
Matias Tejela : Palmas et Une oreille – De
bonnes choses, à droite, face au dernier.
17 Septembre – MURCIA – Novillada de Feria – Moins d’un quart de
plaza : Novillos de Manolo Gonzalez, petits, légers, mais de qualité,
auxquels il manqua cependant une charge plus longue. Le cinquième donna
grand jeu.
Paco Ureña : Une oreille et Ovation
Ambel Posada : Une oreille – Une oreille avec
forte pétition de la deuxième et deux vueltas. Donna deux séries de
naturelles, extraordinaires, au cinquième.
Juan Avila : Une oreille de chaque novillo. |
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JOURNEE CAPITALE…
19 Septembre : Il y a, comme cela, « des journées qui marquent ! », et
dans tous les domaines.
Ainsi tenez, hier, dans notre région :
Qui aurait pu croire que l’aviron Bayonnais allait
battre un Biarritz Olympique, donné vainqueur par tous les pronostics, au
point qu’on se demandait s’il valait la peine de jouer le match ? Journée
capitale, pour le rugby basque !
En parlant de Terre Basque, elle avait tremblé,
vendredi nuit, du côté de la Navarre. Elle a eu un nouveau soubresaut,
hier, vers quinze heures, du côté d’Hendaye, qui se répercuta sur toute la
côte. Bien sûr, à Paris, on n’en a pas parlé, trop occupé qu’on était à
suivre la grande parade des « teuf teufeurs » : 600000 couillons qui
gigotent du croupion dans la rue, cela fait toujours plus de bruit qu’un
petit tremblement de terre. C’est indéniable!
Journée capitale, aussi, pour « le droit de la majorité » à ne pas mourir
sur la route.
Devant le projet du gouvernement demandant à tous le
conducteurs de rouler « en code » durant la journée, sur toutes les routes
de France, ne voilà t’il pas que ces messieurs « les motards en colère »
s’y remettent, une fois de plus, et « exigent »…
Sous prétexte qu’ils ont, eux seuls, le droit de rouler
phares allumés, afin qu’on les voit mieux, ils veulent empêcher « qu’on
voit mieux les autres », car, perdus dans la masse des phares allumés, ils
ne seraient plus « les seuls », les plus beaux, les plus rapides, les plus
puissants, « les ceuxxx qui violent à l’aise les limitations de vitesse,
et vous doublent, en dépassant la ligne blanche continue avec la plus
grande aisance qui soit ».
Ainsi donc, encore une fois, le « Un pour tous, et tous
pour un, à condition que ce soit moi » se traduit par la protestation et
le chantage d’une minorité, qui n’a rien à faire de l’intérêt général,
pourvu qu’elle puisse donner libre cours à ses petits caprices.
Certes les motards sont plus en danger sur la route.
Mais pas plus que les cyclistes ou les piétons, ce me semble ! Certes
leurs accidents sont plus dangereux. Et pour quelle raison ? Il n’est que
de voir sur certaines autoroutes ou longues nationales, des hordes de
chevaux mécaniques, à peine entrevus dans votre rétroviseur qu’ils sont
déjà devant vous, au loin…
Cela fait deux ans, je crois, que dans les Landes, les
conducteurs sont aimablement invités à rouler, codes allumés. C’est une
très bonne mesure, qui permet, en longue ligne droite, par exemple, de
mieux juger les distances, avec ceux qui arrivent en face.
Hier, encore une fois, une minorité, une de plus, veut
faire valoir « son point de vue », en taguant les panneaux, en invectivant
les conducteurs, en leur enjoignant d’éteindre leurs feux, sous prétexte
que c’était « illégal »… Voyons si, au nom de l’intérêt général, et non
d’une « corporation », en colère ou non, les autorités tiendront bon, ou
si, encore une fois, elles baisseront pavillon… pour ne pas dire autre
chose.
Les routiers étaient sympas, jadis. Ils le sont
beaucoup moins !
Les motards pouvaient aussi compter sur notre sympathie. Mais
là, cela commence à faire un peu beaucoup. La liberté, y compris la leur,
s’arrête où commence celle des autres ! En l’occurrence, si cette mesure
peut sauver des vies, y compris celles de ceux qui ne peuvent s’acheter
ces précieux monstres vrombissants… il n’y a pas à hésiter.
Journée capitale, donc, pour la démocratie et la
liberté. Combien de temps encore, les « minorités », de tous poils,
vont-elles « imposer », dans ce pays ?
Journée capitale, dans le monde du Toreo : Hier, à Salamanca, la fiesta a
retrouvé « l’émotion » et « la competencia ».
Hier, la Fiesta Nacional, a repris quelques lettres de
noblesse. Hier à Salamanca, Nîmes, Aranda de Duero, Cazorla et San Agustin
de Guadalix, il y a eu « ce quelque chose de différent » qui fait de la
Fiesta Taurina un spectacle unique, celui de l’homme qui joue avec la
mort, et domine un fauve, avec son seul courage, sa seule intelligence.
Hier, la journée fut capitale, en cette morne temporada,
parce qu’à Salamanca, deux jeunes toreros sont sortis a hombros, après
avoir « vraiment » levé les gens de leurs sièges.
Hier, à Nîmes, ce « jeune vétéran » qu’est Cesar Rincon,
a donné à deux condisciples, une leçon de toreo qu ils ne sont pas
prêts d'oublier, même s’ils sont sortis « a hombros ».
Hier, en plazas d’Aranda de Duero et Cazorla, Miguel
Angel Perera et Salvador Vega ont bien signé « un gros bail » avec
l’avenir.
Hier enfin, près de Madrid, le jeune mexicain Leopoldo
Casasola, durement secoué la veille, a fait paseo et coupé quatre
oreilles, sortant a hombros en compagnie de ses collègues, après avoir
lidié une grande corrida de Navalrosal.
Journée capitale, hier, où les figures consacrées (Rincon, Ponce, Juli)
ont maintenu leur statut, de belle manière, mais une journée, surtout,
capitale pour l’avenir de la fiesta : Perera, Vega, Gallo, Capea, qui
frappent fort à la porte du renouveau, tandis que le jeune Casasola visera
les premiers postes, dans l’escalafon mexicain…
Grande journée de toreo, hier.
Grande journée de « Gloria Torera ».
Grande journée « en pleines lumières » pour tous… N’en
déplaise aux « motards en colère »… |
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SALAMANCA : CAPEA ET GALLO A HOMBROS
19 Septembre : Dieu sait si on l’attendait, ce mano a mano! Certains avec
espoir ; d’autres, avec doute ; et les derniers, peut-être, clairement
décidés à tout démolir.
En fait, ce fut une grande journée. Devant une Glorieta
pleine, Eduardo Gallo et Pedro « El Capea », chacun dans son style, ont
donné une tarde d’émotion et competencia, surtout lors des lidias des deux
derniers toros.
Bien sûr, tout fut loin d’être parfait. Bien sûr, des
questions demeurent. Mais hier à Salamanca, le public est sorti « en
parlant de toros, avec passion ». On a envie de dire : Enfin !
Corrida qui aurait pu aussi bien couler dans l’ennui.
Cependant, Gallo, qui fait des diableries à un manso, et le Capea qui
« s’envoie » un gros encasté, ont levé le public et la fiesta. Les deux
jeunes diestros sont sortis a hombros, et Salamanque, à nouveau, « respire
Toros ». Il était temps.
Petite anecdote et petit grand mystère : Le Capea a touché les trois bons,
et Gallo les trois « moins bons ».
On dira le traditionnel proverbe : « Les toros sont
comme les melons… » Cependant, une chose étonne dans la constitution des
lots, à l’heure du sorteo : Le Capea touche les trois « mieux faits », et
le Gallo, le plus « agressif », et deux toros marqués du N°13.
C’est rare, non ? Pero bueno !
18 Septembre – SALAMANCA – 6ème de Feria – Plaza
pleine : Trois toros de Garcigrande (1, 3 et 4èmes) et trois de Domingo
Hernandez (2, 5 et 6èmes). Corrida du même propriétaire, sous deux fers,
bien présentés dont les deux premiers furent les meilleurs, et surtout le
sixième, noble, mais très encasté. Les autres eurent divers degrés de
mansedumbre et soseria, le cinquième étant un manson compliqué, qui
marchait et regardait.
Poids de la corrida : 500, 520, 530, 540, 560, 530 kgs.
Eduardo Gallo (Une oreille – Ovation – Deux
oreilles) toréa bien de capote, le premier, un toro noble, pronto, qui
suivit bien la muleta. Gallo tira de longues séries de passes, sur les
deux mains, parfaitement templées, profondes. En fin de faena,
raccourcissant les distance, le torero conquit définitivement les gradins.
Grosse estocade, et un premier trophée.
Son deuxième s’arrêta vite, sans rien « transmettre ».
Gallo lui donna un grand quite par tafalleras, et tenta de secouer le
public, aguantant les arrêts du toro, au niveau de ses jambes, se mettant
« à bout portant ». Le toro, là, se figea définitivement.
Le cinquième s’appelait « Trujillano », un toro qui
marchait, plutôt qu'il ne chargeait. Manso qui refusait d’humilier, mais
menaçait, par le haut. Gallo monta une faena, en deux parties : D’abord à
mi hauteur, en particulier par bonnes naturelles, puis, voyant que le toro
baissait complètement, le torero « l’attaqua », se mit « dedans », le
corps dans le berceau, "les yeux dans les yeux", tirant des passes
incroyables de serré, d’audace, de vista, froid courage. Le public hurla
de peur et d’enthousiasme, y compris sur des manoletinas, ultra serrées.
Tuant fort, le Gallo triompha pleinement.
El Capea (Une oreille – Ovation – Deux oreilles)
mit une grosse demi véronique à son premier, indiquant bien qu’il voulait
convaincre définitivement, ce jour. Il donna une bonne faena,
essentiellement droitière, rématée de grands pases de pecho. Le toro
baissa de rythme, et Capea tua bien.
Le troisième, reçu par larga à genoux, devint
rapidement fade et court de charge. Le fils du Capea mit grande volonté,
et pincha avant une épée d’effet rapide.
Le sixième, du nom de « Rabanito » débuta manso, mais
remonta fort au troisième tiers, arrivant encasté, avec énorme
transmission, à la muleta du Capea. Un toro qui aurait pu faire exploser
le beau rêve, et condamner quasi définitivement le torero. Et là, le
public eut la surprise de découvrir un torero « de race », qui, dans un
gros crescendo d’émotion admirative, soumit le toro, et le toréa, mais
très basse, "commandant" sur la charge forte et rageuse de la bête, la
dominant totalement. Faena surprenante, d’un énorme mérite et de grosse
émotion. Comme il le tua bien, l’apothéose fut totale, les deux toreros
sortirent a hombros, et le public, clairement divisé en deux clans, s’en
fut passer la soirée… en parlant de toros. |
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NÎMES : CESAR, EMPERATOR "AVISE"...
19 Septembre : Enorme faena de Cesar Rincon, hier, en plaza de Nîmes.
« Une de plus ! », direz vous… Cependant, elle est importante, cette
faena, à l’heure où Salamanque voulait le jeter au feu de l’oubli, avec
ses « vete ya pa Colombia ! », et que la Télé n’avait pu que partiellement
traduire son talent, depuis Albacete.
Certes, il y avait eu Sevilla, Valencia, Arles… mais
déjà on murmurait des choses. On aime tellement brûler ce que l’on a
adoré.
Hier, Cesar « disfruto como un niño », connut le
plaisir d’un enfant qui joue avec son plus précieux jouet… Toréant « a
placer », la moitié de la muleta traînant au sol, Rincon monta une faena
de maître, digne de couper tous les trophées. Malheureusement, son coup
d’épée mit du temps à faire effet. Du coup, au lieu de deux oreilles (et
peut-être le rabo), ce furent deux avis… mais le public lui fit donner
« deux » vueltas formidables.
De son côté, Cesar Jimenez coupa deux oreilles. Le bon
public Nîmois laissa faire, mais se mit un peu en boule quant le madrilène
sortit a hombros.
Hier, un seul torero méritait cet honneur. Il
s’appelait Cesar Rincon.
Le matin, les Zalduendo étaient sortis sans grande classe. Ponce avait
toréé « magique », et tué «maladroit ». Conde est probablement fatigué,
tant du côté physique que de l’inspiration. Comme la technique est
limitée… pues !
Pendant ce temps, le grand Pablo galope à l’aise, et
prépare sa nouvelle campagne d’hiver chez les Mariachis…
18 Septembre – NÎMES – Matinale – 2ème de la Feria
des Vendanges – Corrida mixte – Bonne entrée – Beau temps : Deux toros de
Los Espartales, pour le cavalier, bon le second. Quatre toros de Zalduendo,
limités de forces et de classe. Meilleurs les deux derniers.
Pablo Hermoso de Mendoza (Ovation – Deux
oreilles) eut du mal avec son premier, qui toucha « Chenel » et fit grande
démonstration au quatrième, notamment avec le toujours virevoltant « Chicuelo ».
Le navarrais sortit a hombros.
Enrique Ponce (Applaudissements – Une oreille)
toréa bien, notamment en de grandes, longues et douces naturelles, mais
tua mal.
Javier Conde (Division – Applaudissements)
tarda beaucoup à voir le bon côté de son premier, qu’il tua d’un sartenazo,
et ne souleva aucune passion, face au sixième. Fatigue !
18 Septembre – NÎMES – Le soir - 3ème de la Feria des
Vendanges – Grande entrée – Grand beau : Très bon lot de Juan Pedro Domecq,
brave au cheval, noblon à la muleta. Seul le premier s’avérant très en
dessous. Les deux et quatrième furent les meilleurs.
Cesar Rincon (Palmas, après un avis – Une
oreille, pétition de l’autre, et deux vueltas… après deux avis) a connu
une grande journée. Après avoir essayé d’intéresser le soso premier, le
colombien eut, face au grand quatrième, une actuacion de vrai maestro :
Recevant le toro par deux largas a genoux précédant de grandes véroniques
al delantal, Rincon monta une faena parfaite de force et douceur, de liant
et temple magnifique, le toro et l’hommes ne formant qu’un, le temps de
plusieurs séries fortement applaudies par un public conquis et ravi.
Hélas, après pinchazo, l’épée un peu plate et en avant, mit beaucoup de
temps à faire effet. La faena avait été longue, intense, et deux avis
tombèrent logiquement. Cela n’empêcha en rien le triomphe et la joie
profonde de tous. Enhorabuena, Nîmes !
Cesar Jimenez (Deux oreilles, généreuses –
Ovation, après un avis) mit à profit, à sa façon, un peu artificielle, un
peu compassée, les nobles charges du deuxième. Devant le cinq,
traditionnel début à genoux, mais le toro baissa, et la faena ne décolla
jamais.
Matias Tejela (Une oreille – Silence, après
avis) donna beaucoup de passes, en particulier au brave mais changeant
troisième, mais ne transmit que trop peu. Il tua fort bien son premier, et
plus laborieusement le terne sixième. |
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DANS LES AUTRES PLAZAS…
19 septembre : Grandes prestations « des jeunes loups », en divers points
d’Espagne. On retiendra les bons triomphes de Perera, en plaza d’Aranda de
Duero ; de Salvador Vega, près de Jaen, et le succès du jeune mexicain
Casasola, près de Madrid. Son actuacion et son triomphe revêtent grand
mérite, vu les circonstances : On sait qu’il avait souffert, la veille,
une grosse voltereta qui l’avait laissé sans connaissance, victime d’un
traumatisme crânien. Le jeune diestro tenant à faire paseo à San Agustin
de Guadalix, les dieux aficionados l’ont récompensé, car la corrida de
Navalrosal, impressionnante, est sortie très bonne, au point qu’on indulta
le cinquième. Quatre oreilles pour Polo Casasola que l’on va suivre de
près, cet hiver, « par delà les mers »…
18 Septembre – GUADALAJARA – 4ème de Feria – Casi lleno :
Corrida mal présentée en général et armée douteuse de Victoriano del Rio.
Un toro du Torero sortit en sobrero 3ème. Peu de forces en
général.
Finito de Cordoba : Silence partout – Très
faible, le premier, et s’arrêtant à mi faena, le quatre.
El Juli : Une oreille de chacun – Complet comme
lidiador, et muletero « a gusto » Ya !
Jose Maria Manzanares : Silence et Une
oreille – Tua mal le premier, mieux le second, mais ne se décida jamais
tout à fait, malgré de très bons moments.
18 Septembre – ARANDA DE DUERO – 4ème de
Feria – ¾ de Plaza : Toros de Salvador Domecq « El torero » et un
Victoriano del Rio, sorti 6ème. Corrida « inégale en tout ».
Juan Diego : Silence et Ovation – Toucha le
mauvais lot.
El Cid : Une oreille et ovation – Très torero,
mal compris et mal récompensé, surtout à son premier.
Miguel Angel Perera : Deux oreilles et Une
oreille – Enorme « d’élégante entrega », en particulier devant le très
compliqué sixième. Trois changées dans le dos, face au noble troisième,
avant de longues séries, templadisimas, sur les deux mains. Gros triomphe.
18 Septembre – ECIJA – Plus de ¾ de plaza : Bonne corrida, en
général de Santiago Domecq. Mauvais, le troisième.
El Cordobes : Quatre oreilles – Bonne faena, au
quatrième.
Rivera Ordoñez : Une et Deux oreilles – Complet,
vibrant, presque heureux…
El Fandi : Deux oreilles et Une oreille – Enorme
aux banderilles, et faena d’émotion, au sixième.
18 Septembre – CAZORLA (Jaen) – ¾ de plaza : Bons toros de Carlos
Nuñez. On donna vuelta d’honneur au sixième.
Fernando Cepeda : Une oreille et Une oreille –
Profondeur et gusto.
Julio Aparicio : Bronca au deux – Est bien fini
ce qui n’a jamais commencé.
Salvador Vega : Deux oreilles et Deux oreilles y
rabo – Enorme de personnalité torera : Poderoso et artiste à la fois.
18 Septembre - SAN AGUSTIN DE GUADALIX (Madrid) – Plus de ½ plaza :
Toros de Navalrosal, grands, armés, mais qui donnèrent excellent jeu. Le
cinquième fut gracié.
Eugenio de Mora : Silence et Deux oreilles.
Sergio Martinez : Deux oreilles, et tous les
trophées, symboliques, de l’excellent cinquième, qui fut « indultado ».
Leopoldo Casasola : Quatre oreilles – Très
torero, le jeune mexicain, en deux faenas de temple et gusto. A suivre.
18 Septembre – ALCORISA (Teruel) – 1/3 de plaza : Grosse corrida de
Charro de Llen, inégale, quant au comportement
Jose Ignacio Ramos : Silence, après un avis, et
Une oreille
Juan Jose Padilla : Silence et Deux oreilles
Javier Valverde : Deux oreilles et Une oreille –
Remporta le trophée « Manolete », mis en compétition, ce jour.
18 septembre – MALAGON (Ciudad Real) – Casi lleno : Corrida de
Julio de la Puerta, correctement présentée, noble mais faible. On donna
vuelta au cinquième.
Les toreros furent très généreusement récompensés :
Victor Puerto : Quatre oreilles et deux rabos.
Luis Miguel Encabo : Deux oreilles et Deus
oreilles et la queue.
Anton Cortes : Une oreille (après trois
pinchazos) et Deux oreilles et la queue. |
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NÎMES : L’EPEE DU CID…
Quatre oreilles, devant les Victorinos.
20 Septembre : Cela fait un moment que l’on pressentait ce qui venait :
auteur de très nombreuses « grosses » faenas, le Cid perdait énormément de
triomphes, à cause de l’épée. Ainsi, Madrid lui refusa au moins par deux
fois sa Puerta grande, et Séville ne pensa même pas à entrouvrir celle du
Principe. Pourtant, tout le monde sortait en se tenant la tête, maugréant
en variant les accents : « que bien torea este ! » Qu’est ce qu’il torée
bien !
La France, elle-même, se mit à lui faire confiance, et
c’est ainsi qu’arriva, en 2002, le gros coups de Bayonne : Deux oreilles
et la queue d’un Victorino.
L’année suivante devait être celle de la confirmation,
mais, malgré plusieurs bons succès, le Cid ne décolla pas. Cette année, il
fallut attendre la San Isidro et son immense faena à un toro de Victorino,
hélas encore une fois gâchée par « la tizona », pour avoir la grande
confirmation : La main gauche du Cid est bien la meilleure de l’escalafon.
Cependant, restait le problème de l’épée…
Dans le bilan 2004, il faudra réserver au Cid un
chapitre bien particulier : Celui d’un torero dont on dit qu’il a une
chance incroyable… au tirage au sort (Chez nous, Dax et Nîmes semblent
bien le confirmer), mais surtout quelques lignes très importantes sur le
pourcentage de bons coups d’épée, portés cette année par le torero de
Salteras.
Comme il le déclarait récemment dans un hebdomadaire
taurin, il a beaucoup travaillé, s’est beaucoup entraîné et à trouvé la
solution : Il attaque doucement, et passe vite… Il a ainsi gagné « punteria »,
et grande efficacité.
Depuis, il faut bien dire que tout semble sourire, et
le Cid amoncelle les triomphes, dont celui de Nîmes, hier, avec quatre
oreilles coupées à des Victorino Martin, qui semble le point d’orgue
définitif.
Certes, mon informateur me dit que tout cela fut « un
peu exagéré », que sa première estocade fut « tombée », qu’il mit du temps
à trouver le sixième et qu’à tout prendre, il préférait et de loin, la
faena de Madrid. Mais bon ! On ne va pas chicanouiller ! El Cid trouve là
juste récompense à mille efforts, et compensation à des dizaines de tardes
où les copains essayaient de consoler l’inconsolable.
Maintenant… c’est pas le tout ! Que va devenir le Cid ?
On dit qu’une « grande maison » lui fait la cour !
Après « lo de Nîmes », pas de doute qu’elle va mettre doubles bouchées.
2004 a démontré que le Cid est torero « de grandes
ferias », et la faena au Samuel Flores de Dax, en août, démontre aussi
qu’on est loin d’avoir tout vu. 2005 verra t’il Manuel Jesus « El Cid »,
au plus haut des carteles de lujo ? A n’en pas douter, il le mériterait,
et ses compagnons n’auraient qu’à bien se tenir. Cependant, le Cid actuel
n’est pas taquillero, et malgré sa qualité torera, reste considéré comme
un « bon torero », mais pas encore « un grand torero ».
Que va-t-il donc se passer, l’an prochain ?
A l’abri d’une grande maison, Le Cid va-t-il se
retrouver devant des Domecq, des Victoriano del Rio, des… Pilar ? Il
risque bien d’y perdre son âme. A moins que... deux ou trois toros, en de
grandes ferias, lui permettent « la faena du Samuel de Dax », et alors là…
« acaba con el cuadro », autrement dit, « il met tout le monde à ses
pieds ».
A n’en pas douter, ce sera un des grands points
d’interrogation de la temporada qui vient.
Hier, en sa dernière « double journée » des vendanges, Nîmes a confirmé
plusieurs choses :
Dans l’ordre : Lescarret est un sacré vaillant qui peut
fonctionner ; Fernando Cruz a bien pris son alternative trop tôt, sans
avoir préparé la suite ; El Fundi est au sommet de sa trajectoire torera,
et le Cid a bien la meilleure « main gauche » de toute la compagnie.
19 Septembre – NÎMES – En matinée – 4ème de la Feria des
Vendanges – Moins de media plaza : Trois toros de Martelilla, deux de Casa
de los toreros (même élevage), sortis 1 et 4èmes, et un sobrero de
Guadaira, compliqué, sorti en 2. Corrida très lourde, qui alla au cheval,
et donna plus de jeu que prévu. Le troisième se cassa un antérieur, durant
la faena.
Julien Lescarret (Ovation – Une oreille) dut
bagarrer avec deux gros méchants, tête en haut, qui mirent à épreuve sa
grande bonne volonté. Valiente devant le premier qui s’arrêta
définitivement, à mi faena, et qu’il tua bien, « en sautant juste ».
Le quatrième, un énorme, lui mit une grosse raclée,
mais le jeune aquitain a conquis le public, une série de naturelles,
pleine de toupet, faisant l’unanimité. Jolie comportement du public
nîmois qui demanda et obtint l’oreille, après deux pinchazos, une lame et
un descabello.
Fernando Cruz (Ovation – Ovation, après un avis)
revenait à Nîmes, après son alternative. N’ayant que très peu toréé, y
compris au campo, le madrilène ne fut jamais à l’aise, et cette matinée
nîmoise risque de peser lourd, pour le prochain avenir. Ainsi, l’injustice
serait complète.
Son premier avait des retours très secs, mais il semble
qu’il pouvait mieux faire devant le cinquième, un colorado qui garda
bravoure et force. Le jeune diestro ne trouva pas la solution, tout en
restant digne, et tua mal.
Miguel Angel Perera (Silence – Ovation et deux
avis) a « pointé », mais n’a pas « tiré ». Autrement dit, on lui a vu
d’énormes qualités, mais le succès lui a échappé : soit parce que son toro
premier s’est abîmé, à mi faena ; soit parce qu’il a fait « trop long » et
un peu froid, comme devant le sixième. Premier avis, pendant la faena, et
deuxième en bafouillant avec le fer. Otra vez sera !
19 Septembre – NÎMES – Dernière de la Feria des Vendanges – ¾ de
Plaza : Corrida de Victorino, légère, basse, sans grand trapio de corps,
mais bien faite, bien armée et « avec du caractère ». Les deux meilleurs,
de loin, allèrent au Cid. Très compliqués, les quatre et cinquième.
Poids des Victorinos : 506, 472, 515, 542, 493, 487 kgs.
El Fundi (Une oreille de chaque toro) a
démontré son sens du combat, de la lidia, et a signé un nouveau succès que
le public a généreusement récompensé. Peu importent les oreilles, le Fundi
a rejoint « le haut », et l’Espagne devra le reconnaître, l’an prochain.
Deux toros compliqués, le premier avec la tête vers le
ciel, le second, impossible par en bas. Fundi étudia le problème, mit du
courage et du vibrato, finissant pas convaincre tout le monde. Epée
« devant », à son premier ; deux pinchazos et une entière à son second...
Deux oreilles quand mêm, et logique récompense à une grande temporada.
Denis Loré (Vuelta – Ovation) toucha un lot
compliqué, devant lequel il se montra torero et honnête : bonnes
naturelles données au « court » premier, et trasteo rageur au cinquième,
violent et dangereux. Rien à lui reprocher.
El Cid (Deux oreilles – Deux oreilles, après un
avis) a touché deux toros qui finirent par donner grand jeu. Après un
début droitier sans grande lumière, devant son premier, le torero de
Salteras passa sur main gauche, et tira quatre séries de naturelles qui
firent hurler les gradins. Longueur de passe, rythme, continuité, tout y
était. Gros impact sur la plaza. Deux premières oreilles après une épée un
peu basse.
Devant le sixième, l’euphorie grandissante aida
beaucoup le torero, en un trasteo d’abord droitier, de croissante qualité,
(le torero hésitant un peu, au début) rematé par de grandes naturelles.
L’épée faisant son office, le public termina de s’emballer, et deux
nouvelles oreilles ouvrirent toute grande la Porte des Consuls pour ce Cid
« à la gauche d’or » qui pourrait bien en ouvrir d’autres, encore plus
importantes, l’an prochain. |
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DIMANCHE DANS LE RUEDOS : "BARCELONA, OUI MAIS!"
20 Septembre : Trois quarts de plaza, hier, à la monumental de Barcelone.
Trois quarts de plaza !!! Allez donc dire après, que les catalans "sont
contre" ! Cependant, une partie de ceux qui étaient à la corrida, hier,
risquent bien de le devenir…
Si on veut « sauver » la Fiesta… « hay que cuidarla ! »
Il faut la soigner !
Rien ne sert de mettre en place un gros cartel torero,
si en face, on met un lot qui a toutes les chances… de ne rien donner ! Et
ça n’a pas loupé ! Avec à l’affiche Ponce, Juli et le catalan Serafin
Marin, l’empresa Balaña et consort ont mis des Victoriano del Rio, sans
présence, faibles, sosos, fofos, qui ont mis le spectacle par terre, et
même blessé un torero.
Au résultat : Pas une oreille, pas une vuelta. Une
chose est sûre: On n’est pas sorti de la plaza « en toréant », et les
Ramblas, hier soir, devaient être « plus anti que jamais ».
Ayyyy, Barcelona !
Pour le reste, la casa Lozano brûle ses derniers feux en mettant des
petits jeunes sans expérience, devant une novillada très compliquée (doux
euphémisme) de Prieto de la Cal, plus lourde que la corrida de Victorino,
à Nîmes.
Salamanca s’est terminée sur une moruchada de Hoyo de
la Gitana, devant un public très dur, très exigeant et injuste envers
trois toreros « de la terre ».
Pour le reste, on dit que Jimenez a bien toréé, en
plaza d’aranda de Duero ; Qu’Abellan « n’a pas voulu », à Guadajara...
On dit que le Gallo n’a guère appuyé sur
l’accélérateur, à Yecla. Choisirait donc t’il, « déjà », les plazas où il
doit faire des efforts ? Il faut espérer que non !
19 Septembre – BARCELONA – Clôture de la saison – ¾ de plaza :
Toros de Victoriano del Rio, totalement décastés et faibles. Le deuxième,
invalide, a été remplacé par un sobrero de Guadalest, sorti quatrième, qui
ne donna aucun jeu.
Serafin Marin se faisant blesser par son premier, la
corrida se transforma en mano a mano.
Enrique Ponce : Ovation, Silence et Divison des
opinions. Faenita au premier. Ne voulut pas voir son second, qu’il fut
trop piquer.
El Juli : Ovation, Silence et applaudissements –
Fit tout ce qu’il a pu pour soutenir à la fois ses toros et l’attention du
public. Faillit y arriver.
Serafin Marin (cornada) reçut très bien de cape
son premier, mais se fit prendre au cours de la faena : cornada
spectaculaire, à mi cuisse droite, qui saigna beaucoup : Trajectoire de 15
cms en oblique et vers les haut, qui déchire les adducteurs et rompent la
veine saphène interne. Pronostic Grave.
19 Septembre – SALAMANCA – Dernière de Feria – ½ plaza : Toros de
Hoyo de la Gitana, bien présentés mais sans caste, pour la plupart.
Dangereux le cinquième. Plus clair, le dernier.
Le public s’est montré à la limite de l’injuste, envers
trois toreros « de la terre », confirmant le dicton : Qui aime bien châtie
bien.
Domingo Lopez Chaves : Ovation et Vuelta –
Méritait plus, au quatrième.
Alvaro de la Calle : Silence après un avis, et
Sifflets – Toucha le pire lot qui soit.
Javier Castaño : Ovation et Vuelta, après
pétition trop faible. Méritait le trophée du dernier.
19 Septembre – GUADALAJARA – dernière de feria – ½ entrée : Corrida
très compliquée, composée de quatre Carlos Charro, grands et difficiles,
et deux Charro de Llen, sortis en 2 et 6, de peu de jeu.
Uceda Leal : Ovation et Vuelta – Perdit à l’épée
(rare !) l’oreille du quatrième.
Miguel Abellan : Silence et Bronca – Ne voulut
pas voir son lot.
Anton Cortes : Silence partout – Des détails et
des mauvaises conclusions.
19 Septembre – ARANDA DE DUERO – Dernière de Feria – ¾ de
plaza : Corrida , maniable, des frères Garcia Jimenez.
Javier Conde : Silence après avis et Sifflets –
Quelques bonnes séquences au premier. Tua… bas.
Cesar Jimenez : Une oreille et Deux oreilles –
Grosse bonne faena à son premier, avant pinchazos.
Jose Mari Panzanares : Palmas et Une oreille,
après un avis – Pouvait faire plus.
19 Septembre- MADRID (Las Ventas) – Novillada – plus d’un quart de
plaza – Grosse chaleur : Novillada sérieuse et très compliquée de Prieto
de la Cal. Les classiques jaboneros, très bien présentés, pleins de « peligro
sordo », ou dangereux « tout court ».
Poids de la « novillada » : 531, 460, 510, 515, 516,
532 kgs.
Face à ce lot très compliqué, parfois impressionnant, l’empresa
envoya trois débutants au casse-pipe. Enhorabuena !
Jesus de Natalia : Silence, après un avis, et
Ovation mêlée de sifflets.
Emilio de Justo : Cogida et Palmas – Se fit
prendre de plein fouet par son premier. Souffle coupé, tordu en deux, les
mains portées au ventre, on a cru à une grosse cornada. Il n’en fut rien,
et le torero revint, vaillamment, face au cinquième.
Jose Martin : Ovation aux deux – donna les
meilleurs moments de la tarde, démontrant courage et grande qualité torera,
face au troisième. A revoir. |
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