L'ACTUALITÉ TAURINE
(du 01 au 10 Décembre 2003)

LES TROIS « C », VAINQUEURS D’UN DIMANCHE AMERICAIN…
Une oreille, à Mexico, pour Manolo Caballero

     1er Décembre : Caballero, Conde, Cartagena ! Dans l’ordre que vous désirez ! Peut-être l’albaceteño, en premier, car il est toujours difficile de triompher, à la Monumental de Mexico. Manolo Caballero y a coupé une oreille, et aurait bien pu ouvrir la Puerta Grande. 
     Bonne sortie pour Caballero, après une saison grisâtre, en Europe. Cependant, les « naturelles d’Illumbe », pendant la Semana Grande de San Sebastian, étaient là pour confirmer que « la qualité » était présente, permanente, et qu’à tout moment, elle pouvait « resurgir »… surtout pour un public qui n’avait pas revu le torero, depuis deux ans. 
     Par contre, à Mexico, la crise perdure:  la dernière corrida, triomphale, n’a eu aucun effet sur l’entrée de ce jour : On reste à … un tiers de plaza !

     Un autre, qui a été sensationnel, hier, au Venezuela : Javier Conde. Trois oreilles, hier, à Maracay. 
     Sur sa lancée de la temporada Espagnole, le malagueño fait un tabac aux Amériques. En voilà un qui pourrait faire d’abord, « exploser la Mexico », puis la remplir, le coup d’après… 
     Conde, par ses coups de génie, est le seul, peut-être, à pouvoir bouger les mexicains…Et encore, qui sait ? Il n’y avait qu’un quart de plaza, hier, à Maracay.

     Troisième « C » triomphateur : Andy Cartagena ! Il vient de faire un tabac, hier, à Quito, lors de la novillada de feria. Remplissant la plaza, il dut combattre deux novillos très compliqués, mais s’en sortit avec les honneurs… et pas mal de tampons.

     Pour le reste… grisaille et difficultés. A Lima, un Vicente Barrera, insuffisamment remis de sa dernière lésion s’est fait prendre trois fois, vilainement, et sortit de la plaza, passablement moulu. De même Cesar Jimenez, fortement secoué en estoquant le sixième. 
     Bref, à Lima, ce ne fut pas…« le Pérou ! »

     30 Novembre – MEXICO (Plaza Monumental) – 5ème corrida de la Temporada Grande – 1/3 de plaza – Beau temps froid : 
     Toros de Jose Maria Arturo Huerta, correctement présentés, et donnant du jeu, sauf le quatrième. En général, la corrida eut tendance à « s’arrêter ».
     Jorge Gutierrez (Ovation, après un avis – Bronca) est un vétéran à qui on ne la fait pas ! Né en 1957, recevant l’alternative en 82, ayant toréé 72 corridas à la Mexico, il peut se reposer sur ses vieux lauriers, même si cela ne plaît pas forcément au public qui l’attend. 
     Hier, ce fut flagrant : Faenita pleine de jolis détails, en particulier à gauche, face à son premier, mais « super conservateur » devant le quatrième, qui se montra compliqué, d’entrée. Gutierrez le fit fortement châtier, et le lidia « à la six, quatre, deux », sous la bronca.
     Manolo Caballero (Une oreille – Grande ovation) avait laissé de bons souvenirs, ici, il y a deux ans. Classique et très torero, dans chacune de ses attitudes, il n’eut pas de mal à triompher, et frôla même la Grande Porte. 
     Bien avec cape et muleta, face au toro « Conservador », il donna de grandes et profondes naturelles, tuant de pinchazo et bonne estocade. Oreille « a ley ». 
     Face au cinquième « Rey de corazon », Caballero débuta « à fond » : Véroniques en tablier, vibrantes ; grand quite par chicuelinas. Faena seigneuriale, devant un toro qui, hélas, tourna au soso, au point que Caballero ne put « transmettre » aucune émotion au tendido. Pinchazo et estocade. 
     Avec un peu plus de piment, le résultat eût été tout autre. Cependant, Caballero a été très bien, hier à Mexico.
     Fabian Barba (sifflets, avec deux avis – Palmas) confirmait son alternative, devant le toro « Lindos Ojos » (N°452 – 482 Kgs). Il n’y eut pas d’entente, et le torero , malgré son courage, se montra bien vert. Un toro « arrêté », qu’il provoqua longuement, à bout portant, arrachant quelques passes, avant de mal tuer. 
     Le sixième, un toro de grand trapio, très armé, le vit très décidé, au point de prendre une très vilaine voltereta, heureusement sans frais.
     Dimanche prochain, la fameuse corrida « del Teleton ». On peut penser que l’entrée sera bien meilleure. Au cartel : Toros de Fernando de la Mora, pour Ortega Cano, Armillita et Zotoluco, que précédera, à cheval, Fermin Bohorquez.

     30 Novembre – MONTERREY – Traditionnelle corrida au profit de l’Hôpital Universitaire, montée depuis des années, par Eloy Cavazos – Presque plein – Beau temps : 
     Bonne corrida, en général, de Reyes Huerta.
     Gaston Santos, le rejoneador mexicain : Palmas   
     Eloy Cavazos : Deux oreilles  
     Miguel Armillita chico : Deux oreilles   
    
Zotoluco : Deux oreilles et la queue   
     Jose Maria Luevano : Applaudissements  
     El Cuate : Deux oreilles   
     Alejandro Amaya : Applaudissements.

 
 Participez à l'opération "Cartes de Voeux... cartes de Vie!". Merci à tous.
 

LIMA : VOLTERETAS, DANS LA GRISAILLE !

     1er Décembre : La cinquième corrida de la Feria du Señor de los Milagros, à Lima, n’a rien donné. Un lot composé de trois fers ; une présentation inégale, et un jeu douteux. Les toreros ont fait leur possible, au prix de quelques gros « sustos », pour un résultat bien minime. 
     De ce fait, la corrida de dimanche prochain tiendra lieu de grande finale, et si l’on peut penser que « El Fandi » tient la corde, pour le « Scapulaire d’Or 2003 », rien n’est encore joué, et Sebastien Castella a toutes ses chances.

     30 Novembre – LIMA (Pérou) – 5ème corrida de la Feria du Señor de Los Milagros » - Une demi plaza : 
     Toros de trois fers différents : Deux de Paijan (1et 5) ; deux de Los Martinez (2 et 6) et deux de Marron (3 et 4). Dans l’ensemble, mansos, courts de charge, se retournant vite dans les muletas. Le torero péruvien toucha les deux moins mauvais. Confirmant alternative, il toréa les 1 et 5èmes.
     Vicente Barrera (Ovation – Silence, après deux avis) relevait de lésion. En petite forme physique, il fit front, vaillamment, mais connut de grosses difficultés, face à un lot compliqué. 
     Son premier, miron, (qui le regardait beaucoup, sans tenir compte de la muleta), était bon à droite, mais impossible à gauche. Conséquence : une cogida, sèche, dans une naturelle. Auparavant, Vicente Barrera était tombé, tout seul, dans un quite par navarras. 
     Le quatrième était un manso qui ne voulait rien savoir. Le valenciano s’accrocha comme un perdu, se fit prendre une première fois, dans une naturelle, et plus sérieusement, quelques instants plus tard, dans une manoletina à genoux. Tuant très mal, Barrera finit la corrida, en lambeaux, mais gardant la sympathie du public Limeño.
     Anibal Vazquez (Silence aux deux) est un matador péruvien qui a beaucoup toréé, cette année, en province (trente corridas). Un torero « de empaque » qui a de bons détails, mais qui aura du mal à « sortir ». 
     Il confirmait alternative, hier, et put donner quelques belles ébauches, sans toutefois convaincre totalement. Toro court de charge, qui va « a menos ». Quelques détails, avant de tuer mal. 
     Le cinquième se déclara, d’entrée, soso et arrêté. Il avait débuté d’un bon galop, mais... se freina, s’arrêta, et finit par se coucher, « de puro manso ». Pas grand chose à faire. Six pinchazos et deux descabellos n’arrangèrent en rien le tableau.
     Cesar Jimenez (Silence – Ovation) n’a guère convaincu. Mal servi, il cita longuement son premier, muleta retrasada. Le toro, brusque et court ne voulut rien entendre, et mourut d’un sale bajonazo. 
     Le dernier s’avéra toro compliqué, court de charge, décomposé du couvre chef. Cesar Jimenez y alla « à fond », débutant les deux genoux en terre (muy valiente !) et lui arrachant de bonnes séquences, en particulier dans les trincheras finales. Déjà bousculé lors de la faena, il se fit accrocher durement, en entrant a matar. Grosse commotion et un puntazo à la cuisse gauche, mais rien de bien méchant.

     Dimanche prochain, la dernière : Toros de Roberto Puga, pour El Fandi, Sebastien Castella et Cesar Jimenez.

 

LE CŒUR A SES RAISONS…

     2 Décembre : Vous allez m’excuser ! Cette semaine, l’actualité taurine sur Toros2000, à part en d’importants moments, à Quito ou ailleurs, sera réduite à la plus simple expression. 
     Pourquoi ? 
     Non parce que l’on a plus rien à dire ! Non parce que la source d’Aficion s’est tarie. Simplement parce que l’on n'a qu’une tête et deux mains, que les journées n’ont que 24 heures, et… que le cœur commande.  
     A 8000 kms d’ici, on essaie de « faire quelque chose » avec ce monde taurin qui sait si bien donner. Bien entendu, tout se fait dans l’urgence, et les moyens sont bien faibles. 
     Cette fin de semaine, va se donner la feria de Bucaramanga. Cela vous dira quelque chose, à vous qui nous accompagnez depuis longtemps..

     Bucaramanga est la cinquième ville de Colombie. On l’appelle « la Ciudad Bonita ». Un million d’habitants, avec sa périphérie. Des parcs, de la verdure et peu de pollution. Des richesses, bien sûr, et une misère à crier de honte et de tristesse.
     Samedi, on y inaugure une arène de 20000 places. Ce sera, l’un des événements de la semaine, sur toute la planète « Toros ».

     Bucaramanga nous est chère, parce que c’est là que vit et se bat notre ami Albeiro Vargas (Voir rubrique « Toros et Solidarités »).
     Voilà : On ne va pas en faire des tonnes ! Albeiro et ses petits vieux sont actuellement en graves difficultés. Vous pouvez l’aider, vous savez comment (voir opération "Cartes de vœux ! Cartes de Vie") et merci à ceux qui l’ont déjà fait ! Mais, là-bas, on essaie de monter quelque chose ! 
     Ce n’est pas facile ! c’est loin, cela prend du temps, et il y a des résistances. Si cela marche, l’œuvre exemplaire de ce jeune Colombien recevra à nouveau, l’appui d’un monde Taurin qui l’a beaucoup aidé.

     Voilà pourquoi, quelque lignes, chaque matin, semblent bien futiles aux côtés d’un échange de mails dont chaque mot peut sauver des vies, préserver des dignités.
     Vous qui passez, aller lire ou relire « Toros et solidarités », et s’il vous plaît, participer à notre opération. Vraiment, en aidant ce garçon… vous sauverez des vies !
     Au passage, je remercie la magnifique participation de la Peña « La Querencia », de Blanquefort ; et, bien entendu, la fidèle générosité de la "Peña Taurine Côte Basque", à Bayonne..

     Que se passera t’il, à Bucaramanga ? Peut-être rien ! Peut-être beaucoup ! Il y aura des "toros"... mais il y aura peut-être plus! 

 

LES ABSENTS ONT SOUVENT RAISON…

     2 Décembre : En voilà une qui est bien bonne ! La société de communication "Tauropress" vient de faire un sondage, auprès de 1700 Aficionados. 
     Question : « Pour vous, quel est le triomphateur de la Temporada 2003. 
     Sans grande surprise, malgré les « statistiques » officielles, c’est le Juli qui arrive en premier rang, avec 25% des voix, peut-être d’ailleurs, parce qu’il a révélé, cette année, la face « humaine » de son personnage, avec ses moments de force et de joie, mais aussi de peine et de doute. 
     Suivent le Morante, avec 12,4% (les gens ont quand même bon goût !) et Cesar Jimenez, à 11%. Normal ! 
     Par contre, caracolant en quatrième position, avec 8,5% de votes, on trouve Jose Tomas… qui n’a pas toréé, cette année.
     Pas mal, non ? C’est dire à quel point la Fiesta est grise, plate, malade…
     Jose Tomas manque à l’Escalafon, c’est indéniable ! Mais qu’il manque « à ce point » est inattendu. Tous les montages, les nouveaux  venus, tous les grands moments des anciens, tous les exploits des jeunes  (et il y en a eu !) n’ont pu empêcher les Aficionados de dire tout haut : « Il nous a manqué ! On le veut ! Reviens Tomasssss ! »
     Le résultat de ce sondage eut il été le même, en France ?
     Dans sa retraite campera, Jose Tomas a du sourire. Et, sil avait quelque velléité de retour, ce résultat triomphale ne pourra que l’en conforter.
     Par contre, s’il revient, son classement sera t’il aussi brillant, l’an prochain? On ne sait… Les absents ont parfois raison ! 
     Là aussi, c’est souvent une histoire de cœur ! 

 

QUITO : ENRIQUE PONCE, EN HAUT DE L’AFFICHE.

     4 Décembre : Il n’y a pas eu de page "Actualité", hier, dans Toros 2000. Cette fois... ma faute, totalement! 
     L’article était fait. Il s’intitulait : « Enrique Ponce fait enrager les mexicains ». Et puis, au moment de la mise en page… une fausse manip, et « adieu l’article »! Où est il passé? Dieu seul le sait.. et encore! 
      Mea culpa ! Voilà, vous savez tout ! Après... ce fut la course quotidienne. Vous connaissez aussi! Mes excuses! 

     Aujourd’hui, il faudra résumer cette feria de Quito qui a quand même du mal à décoller, en partie à cause du ganado Equatorien, pour le moins inégal, et peut-être, d’un certain conformisme des toreros. 
     Pour le moment, deux gros triomphateurs : Enrique Ponce et Andy Cartagena.
     Ils ne tirent pas dans la même catégorie, et leurs responsabilités ne sont pas les mêmes. 
     Andy caracole et virevolte, réussissant à mettre grande ambiance. Une grosse oreille, lors de la novillada, et deux trophées, à l’occasion d’un festival un peu terne qui vit Mendes et Litri donner une vuelta, et Aparicio… une demi véronique.
     Enrique Ponce, c’est autre chose! Arrivé grippé à Quito, il fit le paseo avec une forte fièvre, et dut supporter stoïquement des fortes averses, entre les trois et cinquième toros. Pourtant, ces circonstances adverses ne l’empêchèrent nullement de dicter deux monumentales leçons de toreo, de courage et intelligence lidiadora. Deux faenas de celles que nous avons maintes fois racontées, au cours de la temporada : deux toros distraits, mansotes tendant à filer aux barrières, et un Ponce qui joue au pêcheur… On « laisse filer ! on donne du mou… puis on ferre !» 
     Deux faenas magistrales, où le torero sut "se" gagner le restant de bonnes grâces de deux moruchos, à qui il donna "envie de charger". Ajoutez à cela deux bonnes estocades, et… trois oreilles. C'est simple!  
     A ses côtés, Javier Conde ne se trouva a gusto, qu’en fin de sa seconde faena, et le petit équatorien, Guillermo Alban, se montra tel qu’il ne pouvait qu’être, face à ces deux pointures : Très vaillant.

     Hier, on attendait l’entrée du Fandi et de Cesar Jimenez, en espérant le desquite de Manzanares, après sa bien mauvaise tarde de samedi dernier (trois avis et un toro al corral). 
     Le ganado s’est montré bien inégal en tout. Le Fandi a coupé l’oreille du jour, mais a eu la malchance de voir son premier se casser une patte. Cesar Jimenez n’a pas brillé, et c’est encore Manzanares qui intéressa le plus, avec de grands éclairs de classe, devant le troisième de la corrida.

     Résultat des courses : Pour le moment, Enrique Ponce domine la Feria, et se retrouve premier candidat au Trophée du « Jesus del Gran Poder 2003 ». Il torée à nouveau aujourd’hui, et, à part un exploit de Juan Diego, demain, ou de Tejela, dimanche, on ne voit pas qui pourrait bien le lui souffler. 
     Mais… attendons ! Rien n’est jamais acquis, en Tauromachie.
     Restent quatre courses, dont une « mixte » et une novillada. Avec trois oreilles en deux sorties, et une nouvelle prestation, vendredi, Andy Cartagena peut faire pencher la balance de la Feria, en faveur un rejoneador… Mais c’est peu probable.
     Pendant ce temps, les mexicains enragent : Enrique Ponce est meilleur que jamais, plus torero que jamais, plus « N°1 Mondial » que jamais. Et ils ne pourront peut-être pas le voir, cette année ! De plus, il vient les narguer, à quelques milliers de kilomètres de chez eux, triomphant « a lo alto », sur leur propre continent… Grrrr !

     2 Décembre – QUITO (Equateur) – 4ème de Feria (2ème corrida formelle) – Presque plein – Forte pluie, entre les trois et cinquième toros : 
     Cinq toros de Carlos Manuel Cobo, légers, inégalement présentés, mansurrones avec tendance aux barrières (en particulier les deux premiers). Le sixième fut un Huagrahuasi « qui s’arrêta », immédiatement. 
     Poids de la corrida : 455, 477, 450, 461, 450, 503 kgs.
     Enrique Ponce (Une oreille – Deux oreilles) fit le paseo, fortement grippé. Cependant, le valenciano fit étalage d’un formidable maestria, réussissant a dessiner deux faenas de grand impact sur le public, malgré la piètre qualité de ses adversaires. Le premier ne voulait que s’échapper aux planches, et le second était un triste, fade, qui rêvait à ses longues siestes, il y a peu, dans sa dehesa vallonnée. Enrique Ponce sut « retenir » l’un et « intéresser » l’autre, les laissant aller à leur guise, au début, puis s’imposant, peu a peu, et dictant enfin son bon vouloir… 
     La grande technique, l’intelligence, la vista, le courage, et… la suprême élégance. 
     De plus, le diestro de Chiva tua fort bien, et le triomphe ne se fit pas attendre : Trois oreilles, et quelques quolibets pour le président qui aurait pu donner « une de plus », au premier toro. Gros triomphe d’Enrique Ponce.
     Javier Conde (Silence – Vuelta) ne se trouva pas à son aise devant le mauvais deuxième, et il mit un peu de temps à se centrer, face au cinquième. Par contre, quand il réussit à se libérer, le malagueño s’embarqua sur un récital « sui generis », que seuls quatre pinchazos firent capoter. Cependant Quito lui fit grande fête, lors de la vuelta. "Javier Conde is really different !"
     Guillermo Alban (Une oreille – Palmas) fit front, avec grande vaillance. Très soutenu par son public, aux cris de "Ecuador, Ecuador!", Alban s’accrocha à tout ce qui passait, et… se fit accrocher méchamment, en débutant sa première faena par un « cartucho de pescado » mal ajusté. Pris de plein fouet, sonné, le diestro revint à la charge, et fit l’admiration de ses compatriotes. 
     Le dernier toro s’arrêta, se paro, se rajo…et le petit équatorien ne put que tenter vainement l’impossible.

     3 Décembre – QUITO (Equateur) – 5ème de Feria (3ème corrida) – Pratiquement plein (14700 spectateurs : 
     Cinq toros de Mirafuente, très inégaux de présence  (poids entre 450 et 604 kgs !!!) et un Carlos Manuel Cobo, en remplacement du dernier, rentré pour manso (là bas, cela fait partie du règlement : On peut renvoyer un toro au corral, parce qu’il est trop manso. Ici, non ! Chaque toro a sa lidia… en principe !
     Les Mirafuente ont fait du grabuge à la pique (trois derribos), plus par violence et mansedumbre, que vraie bravoure. Par contre, il se laissèrent toréer, les trois et cinquième affichant beaucoup de fijeza dans les muletas. 
     La corrida débuta par un triste incident : Le premier, qui paraissait excellent, se cassa la patte gauche, en tout début de faena.
     El Fandi (Ovation et une oreille) coupa le seul trophée de la corrida, en ne pouvant lidier, vraiment, qu’un seul toro. Son premier, lentement toréé de capote, et bien banderillé, se brisa l’antérieur gauche, et le granadino, la mort dans l’âme, dut l’achever, d’une bonne estocade recibiendo. 
     Face au quatrième, il débuta en trombe, par larga à genoux, lidia bien, banderilla encore mieux et, sur sa lancée, donna une faena d’abondance, palliant à la soseria du Mirafuente, par un entrain et une sympathie que le public d’Iñaquito suivit avec joie.
     Cesar Jimenez (Ovation – Ovation après un avis) a touché deux toros différents, et leur a fait… ce qu’il fait d’habitude : Quite par navarras au premier, précédent un début de faena, les deux genoux en terre… et porfia devant un toro qui se réserva très vite. 
     Le cinquième était bien meilleur, arrivant noble à la muleta, après s’être montré manso au cheval. Jimenez dessina une longue faena, bien peu dominatrice. Il aurait pu couper un trophée, mais l’estocade mit beaucoup de temps à faire son œuvre.
     Première sortie « Ni fu, ni fa ! », pour un Jimenez qui répète, aujourd’hui.
     Jose Maria Manzanares (Ovation à chaque toro) s’est racheté de sa première sortie, désastreuse. 
     Bien, face au troisième, qui répéta à la muleta, avec beaucoup de fixité. Faena « intermittente », avec de très bons passages, sur main droite, et de grands pechos, bien tournés. L’estocade, très tendida, ne fit pas effet immédiat. 
     Le sixième était un espèce de monstre, grandullon, de Carlos Manuel Cobo, vilain et très manso, gazapon. Le fils de Manzanares s’accrocha et garda grande dignité. Trois quarts de lame « à retardement », signèrent ce desquite de Jose Maria Manzanares. Pas de trophée, mais  « En torero », cette fois… Muy bien! 

     Ce 4 Décembre : Toros de Huagrahuasi, pour Enrique Ponce, Cesar Jimenez et Diego Rivas, qui prend l’alternative. 
   
  Enrique Ponce peut "rematar", ce soir! 

 

QUITO : « LAS ESPADAS EN ALTO ! »

     5 Décembre : Une expression qui veut dire : « La compétition reste ouverte ! ». En rugby, on dirait ; « Rien ! Renvoi aux vingt deux ! ». En Foot, « Balle au centre ! » et en politique : « Il est urgent d’attendre, mais… on a quand même créé une commission ! »
     Bref, tout cela pour dire qu' hier à Quito, Enrique Ponce a pinché, et n’a rien coupé. De son côté, Cesar Jimenez a réussi son coup, face au meilleur de la tarde. Pour le moment, « la » faena de la feria est, probablement celle de Ponce, mais… il peut encore se passer quelque chose. C’est la grande incertitude de la Fiesta.

     Pendant ce temps, nous regardons tristement les résultats de notre « progrès »… Nous avons tellement sectorisé, saucissonné, les hommes et la nature, les villes et les campagnes, que l’eau qui tombe du ciel ne sait plus par où couler vers la mer. Alors, elle envahit tout, salit tout, détruit tout. Alors, elle noie les hommes et leurs illusions ; les animaux et leur innocence. 
     Dans le Sud Est, en Camargue et tout autour, certains ont tout perdu, et des milliers de bêtes, chevaux, toros, vaches braves, ont disparu dans le flot boueux. Une horreur ! 
     Et nous ne pouvons que regarder, abasourdis. 
     Et nous pouvons que constater : "Nous somme tous des incapables, des orgueilleux, des vaniteux. Et la nature nous le fait payer cher, quand elle en a assez".
     A tous les ganaderos, les manadiers ; à tous les habitants de ces lieux engloutis, nos pensées, et notre amitié. Le soleil brillera à nouveau sur les fiers chevaux blancs, et partout, le sourire reviendra. Tant qu’il y a de la vie…

     L’élevage de « bravo », en France, a été fortement touché. Pour certains, il faudra tout reprendre à zéro, et attendre, attendre encore…
     En Equateur, le « bravo » ne brille guère. Il sort pour le moins « inégal » de présentation, pique de grosses colères sous le fer...et a une certaines tendance à filer aux planches, dès que le clarin sonne le troisième tiers. Pourtant, parfois, l’un d’eux se risque et n’arrête pas de charger. C’est ce qui est arrivé, hier, avec le cinquième de Huagrahuasi. Il s’appelait « Cochambroso ». On lui donna vuelta posthume, et c’est peut-être le toro de la Feria. Mais, là aussi, « las espadas quedan en alto ».

     4 Décembre – QUITO (Equateur) – 5ème corrida de la Feria du Jesus del Gran Poder – Plein – Grosse chaleur : 
     Corrida de Huagrahuasi, très inégalement présentée, et au comportement général de mansote, con tendencia a tablas. Des toros qui se battent de façon désordonnée, et finissent par abandonner, allant se réfugier aux barrières. Certains refusèrent carrément le combat, comme 2 et 4èmes. Le dernier se brisa une patte, en début de faena.
     Enrique Ponce (Ovation – Applaudissements) fit un nouveau miracle : pouvoir monter une faena des plus correctes, face à un premier toro « arrêté », distrait, sans aucune classe. Suavement, le valenciano réussit à le convaincre de charger. Hélas, il perdit tout trophée à l’épée. 
     Le quatrième, qui coupa le voyage, avant de se bloquer tout à fait, ne lui laissa aucune chance.
     Cesar Jimenez (Silence – Deux oreilles) ne put rien faire, devant son premier adversaire, rajado en tablas. 
     Par contre, il eut la chance de toucher le très bon cinquième, « Cochambroso », et il en profita, en grande partie : Très bien au capote, dans ses réceptions à la véronique, et dans son quite ; Excellent dans son début de faena, les deux genoux en terre, et trois grosses séries de derechazos. Puis, les choses se gâtèrent un peu, le torero glissant vers « l’à peu près ». Encore une fois « De mas a menos ! ». Cependant, le public acceptait tout, et, comme l’épée fut vaillante et pleine d’efficacité, on réclama les deux oreilles. C'est ainsi que Cesar Jimenez sortit a hombros, tandis que Ponce « rentrait à pied »
     Diego Rivas (Une oreille – Silence) est un torero Equatorien qui recevait l’alternative. Très encouragé par son public, il arracha une oreille au toro de la cérémonie (« Gordito » - N°133 – 453 Kgs) à force de virevoltes spectaculaires et d’effets de manche. De toreo « reposé » il n’yen eut peu. Mais, l’important était de couper. 
     Par contre, le sixième lui ôta toute possibilité de sortir a hombros : Il se cassa une patte, en tout début de faena. "Una triteza" de plus...

     Ce soir, la deuxième novillada : Ganado de Triana, pour Javier Solis, Sergio Marin et Pablo Santamaria.

 

ET, AU MILIEU DES COQUELICOTS… « UN SEÑOR TORO » !
Jean-Louis Castanet présente « Tierra Brava ».

     6 Novembre : Il se trompe, l’ami Jean-Louis ! Il dit avoir tout donné, « presque » tout décrit… mais il se trompe ! 
     A ce dernier ouvrage « Tierra Brava », la terre du toro, la terre qui est sienne, la terre qui claque fièrement, comme le « Terra » des Muvrini de Corse… il manque un video… un DVD, comme on dit maintenant… 
     Oh, bien sûr, on y verrait des toros, des fincas, des visages bronzés et des cornes enfin pointues. Oui, peut-être ! Mais ce n’est pas là le plus important. Le primordial serait d’y voir la présentation, par Jean-Louis Castanet, et son compère « Primo » Novion, de la genèse du bouquin, de cette longue et parfois rocambolesque quête de « la Terre », la vraie, celle des toros et des hommes. Et là, croyez moi, enfoncés les Poivre d’Arvor et autres stars de la Télé ; aux oubliettes les présentatrices vedettes du journal télévisé, au ton molletonné, à la voix à peine audible, qui vous annoncent sur la même intonation, les derniers morts de l’Irak, comme le prochain pet du Prince Charles… (Une iguane des Galapagos - j’espère qu’il en reste! -  nous donnerait plus d’émotion). 
     Là, nous aurions « le son, l’image… et le parfum ! » Et croyez-moi... c'est quelque chose! 

     Tout au long des  kilomètres d’exposé, parfumés d’anecdotes toujours succulentes, savamment coquines, faisant appel à l’Histoire et la Géographie que nous aimons, Castanet nous fait revivre un incroyable périple, pétri de totale humanité et de rigoureuse exactitude dans chaque détail, qui vous mènera, les yeux fermés, ou presque, à l’une des trois cents y pico ganaderias de la Union… y alguna mas !  
     Le bouquin est indispensable, incontournable ! 
     Les textes y sont d’une précision, digne de l’ancienne Nasa, et les renseignements quant aux itinéraires, d’une rigoureuse exactitude, (sauf pour les quelques rabougris qui auront trouvé deux mètres vingt, là où l’auteur aura mesuré deux trente, à cause d’un hoquet du 4x4 de « Primo »…Pero, bueno!). 
     Mais ce qu’il faut voir… c’est l’auteur en parler ! 
     Ce qu’il faut bien observer, c’est la bonhomie de son complice Pascal, photographe, amoureux fou du toro al campo. 
     En deux heures de temps, on parcourt le monde de toutes les cultures, passant allègrement de la poésie la plus douce, au plus virulent des opéras ; du doux songe d’une nuit d’été, dans les coteaux de Jaen, aux galopades d’une terrible valkyrie, lorsque tout à coup, deux toros qui se battaient se mettent d’accord pour charger les intrus… 
     Chaque ganaderia donna lieu à une véritable enquête, digne du « Cher Watson ». Elémentaire !  Mais là où le célèbre « british duo »  navigue dans la brumasse du lugubre London, nos deux compères, eux, explorent la plus profonde des Espagnes, rayonnante de lumière, embaumée de mille fragrances, mélangeant avec un divin talent, la plus belle palette de toutes les couleurs de la Création. 
     Pas mauvais, « celui d’en haut » ! 
     Ne s’est pas mal débrouillé, le Dieu des aficionados, puisqu’il a crée d’incroyables paysages, pleins de toros pour les peupler, et quelques hommes… pour les raconter ! 
     Franchement, les filles, enlevez vos foulards, vous ne pouvez manquer cela !

     « Et au milieu coule une rivière… » dit le film. Là, on aurait envie de paraphraser : « Et, au milieu des coquelicots… « Un señor toro » ! 
     C’est un colorado, de Sancho Davila, doucement couché au milieu de la première série  des photos de Pascal Novion. Il est là, dans l’herbe, au soleil, fier et tranquille, un peu comme le lion dans sa savane. 
     Il est le roi ! Il le sait… et nous aussi ! 
     Doucement il regarde le paysage… rien ne bouge. La chaleur écrase tout. Parfois un oiseau s’affole, une abeille vient zézayer à ses oreilles. Il bouge à peine. Il est là, comme un véritable monarque. 
     Voyez plutôt… cherchez bien : Ils ont le même regard, lui et le roi lion ! Images de force tranquille, à l’heure de la Paix. Mais on sait bien qu’à la moindre escarmouche… Cuidado ! 
     A l’heure où vraiment l’on se demande pourquoi les toros qui sortent dans l’arène, ne sont pas "les mêmes" que ceux du campo, Castanet et Novion nous disent, les yeux encore écarquillés d’admiration : « Là-bas, ils sont tous astifinos, et ils ne tombent pas… »

     Grand bouquin que ce « Tierra brava ». Mais quelle grande joie que de les voir et entendre la conter, ces deux complices d’Aficion, de totale passion, d’inextinguible affection. 
     Franchement, allez les voir, les écoutez… et venez prendre un grand bol d’Andalousie, de Campo Charro… ou d’un autre ailleurs, totalement insoupçonné…
     Un véritable plaisir, et une grande soirée d’amitié Aficionada.  Enhorabuena, los dos ! 

     « Luis » Castanet, et Pascal Novion étaient hier soir à la "Peña Taurine Côte Basque", de Bayonne. Mais, vous pourrez les rencontrer, les : 
     12 Décembre, à la Peña « La Muleta », en Arles. 
     Le 13 Décembre, à la Peña Emilio Oliva de Béziers. 
     Le 16 Janvier, au « Campo Charro » de Dax. 
     Le 17 Janvier, au Cercle Taurin de Bazas. 
     Le 23 Janvier, au Club Taurin de Tyrosse. 
     Le 24 Janvier, à la Peña « Los Areneros » de Bayonne. 
     Le 30 Janvier, au Cercle Taurin de Libourne. 
     Le 31 Janvier, à « Los Toros », de Mont de Marsan. 
     Le 6 Février, au club Taurin d’Arcachon. 
     Et… le 7 Février, à « La Querencia », à Paris.
     N’hésitez pas à les rejoindre sur cette Tierra Brava ! La terre des Braves et chic types ! 
     Mais, si vous ne pouvez assister à ces moments épiques, vous pouvez bien sûr commander le livre à : 
     Jean Louis Castanet – 1, Domaine de Gaillat – 64100 – Bayonne – (Tel : 06 08 27 22 90) – en joignant à votre commande un chèque de 34, 60 Euros, (frais d’envoi inclus).

 

BUCARAMANGA : ON OUVRE… ET PEUT ÊTRE PLUS !

     6 Décembre : Ce soir, on inaugure une nouvelle plaza, en Colombie, il s’agit de « La Milagrosa de Santander », à Bucaramanga… De partout, l’aficion Colombiana semble avoir pris la route de la Ciudad Bonita, et l’on pense que les trois spectacles présentés draineront plusieurs milliers de spectateurs. 
     La plaza de "La Milagrosa" devient la plus moderne des arènes de Colombie, et la deuxième, en capacité : 16000 spectateurs, contre 18000 à Cali – Cañaveralejo.
     Par ailleurs, cet événement nous intéresse tout particulièrement, puisque Bucaramanga est aussi terre de celui que nous aidons : le jeune Albeiro Vargas. 
     Un jour de 1991, en hommage à Cesar Rincon… 
     Un jour de Décembre 2003, Cesar Rincon, à Bucaramanga… 
     La suite, chhhhttt !

     La feria comptera de deux corridas et une novillada, dont les cartels sont les suivants :
Samedi 6 Décembre : 
     Toros de Cerrobermejo pour Manolo Caballero, « Dinastia » et Uceda Leal
Dimanche 7 Décembre : 
     Toros de Las Ventas del Espiritu Santo (Cesar Rincon) , pour Cesar Rincon, Pepe Manrique et Miguel Abellan. 
    
Lundi 8 Décembre : Novillos d'Ernesto Gutierrez, pour Cristian Restrepo, Andres de los Rios et Manuel Libardo.

 

CESAR RINCON : TORERO ET HOMME DE BIEN !
Le diestro, avec "les petits vieux" d’Albeiro Vargas, à Bucaramanga.

     7 Décembre : Un moment d’intense émotion, que l’on a vécu, hier, au fond d’un centre de vie qui porte le nom de «Un Rincon de Francia » (Un Coin de France). Un homme est venu…
     Un homme, pas comme les autres ! 
     Il est, en Colombie, une idole, un mythe… Il triomphe dans les arènes, côtoie les présidents et les grands de ce monde, et l’on peut penser qu'ils sont rares, ceux qui  peuvent rêver lui toucher, un jour, la main…
     Pourtant, hier, au centre de vie où le jeune Albeiro Vargas accueille et protège cent vingt abuelitos qu’il a sortis de la rue, les visages rayonnaient, mais les yeux ruisselaient de larmes, tant l’émotion était forte. Cesar Rincon était là, devant eux, tout simplement, tout sincèrement…

     Cela fait une semaine que nous échangions, mails (quand ils marchaient… ) coups de fil, fax, entre Madrid, Bogota, Bucaramanga et… Biarritz, afin que tout soit bien préparé, simplement, en toute sécurité. 
     Le Dieu des Télécom s’est bien comporté, et, même si la facture risque d’être salée (ce ne sera ni la première, ni la dernière) rien ne vaut la joie d’apprendre ce qui s’est passé, et que vous verrez bientôt par photos et videos, sur ce site.
     Plus d’une heure de visite, d’abrazos, de chants, de danses, de paroles et de larmes échangées. 
     Cesar Rincon était très ému, mais… il a vu ! 
     Il a vu ce qu’a fait son jeune compatriote, en douze ans, sans dévier de sa vocation, avec l’aide de quelques amis fidèles, colombiens, et de cette France, d’abord Aficionada, (puisque tout est parti d’un témoignage de Cesar Rincon, en Août 1991), puis de cette France… tout court, ou « tout entière ». 
     Devant l’œuvre magnifique et le total don de soi de ce jeune enfant, que la télévision nous révéla un jour d’Octobre 1991, il n’y avait plus de Taurins, et « d’antis »…  Il n’y avait que quelques milliers de braves gens, qui se disaient en même temps : « Ce petit… c’est quand même quelque chose ! » Et parfois, ils ajoutaient : « Superbe, le geste du torero ! »

     Cesar Rincon est reparti vers son monde de lumières, mais aussi de lutte et de danger. Au « Coin de France », on priera pour lui, et son sourire restera dans les cœurs. Albeiro Vargas, dont les paroles savent transformer les plus grande peines, en joie, en sérénité, lui a brindé son travail, en se remémorant un certain 4 Avril 1992, au théâtre de Bayonne. Depuis, la vie a coulé, et la grande amitié s’est renforcée. 
     Maintenant, reste à travailler, travailler encore…
     A Cesar, maestro et homme de bien ; à Natalia, sa douce amie ; à Luis Carlos, son frère et mozo de espada ; et au directeur de l’Hôtel Chicamocha – Bucaramanga, mille mercis d’avoir fait que ce jeune Colombien et ses Abuelitos aient pu vérifier, une fois de plus, que la solidarité et la tendresse n’ont pas de frontières.

     Et maintenant, au travail ! Albeiro Vargas est loin d’être à l’abri, tant dans son œuvre, que dans sa vie personnelle. Cesar a dit des mots importants, qui valent promesses. 
     Mais c’est à nous, gens de France, gens du Toro et "gens de bien", de continuer le chemin… et cela, au profit de tous les abuelitos de la planète.

     Voir le site : www.voixpouralbeiro.com

 

BUCARAMANGA : DANS LA PLAZA… CE FUT AUTRE CHOSE !

     7 Décembre : Pour historique qu’elle fut, on ne pourra dire que le corrida inaugurant les nouvelles arènes de Bucaramanga « marquera l’Histoire »…
     « Historique », à cause de l’événement : Un premier toro ! Une première oreille ! Pour le reste, ce fut une corrida « normalita », devant… un gros tiers d’arène.
     Attendons ce soir, avec la venue du grand Cesar, face à ses toros de Las Ventas del  Espiritu Santo.

     6 Décembre – BUCARAMANGA (Colombie) – 1ère de Feria – Un Tiers de plaza : Six toros de Cerro Bermejo , inégaux de présence et de comportement. Le meilleur fut le troisième, et le garbanzo, le deux.
     Le nom du toro qui « inaugura » la plaza : « Abandonado » - 450 Kgs.
     Celui du toro auquel fut coupée la première oreille : « Solista » - 442 kgs, sorti troisième, et lidié par Uceda Leal.
     Manolo Caballero (Ovation et pétition d’oreille, à chaque toro) s’est montré torero, tant avec cape que muleta. Bonne faena droitière, au premier. Grand capeo, et trasteo de porfia, devant le quatrième, arrêté
     Dinastia (Silence a près avis – Une oreille) toucha le mauvais garnement, le deuxième, et ne put que l’affronter en vain. Par contre, il se montra très décidé, dans les trois tiers, face au cinquième, qu’il tua recibiendo.
     Jose Ignacio Uceda Leal (Une oreille et grande ovation, après pétition) a fait forte impression, toréant joliment le bon troisième, tué d’une grande estocade, et se montrant très vaillant, devant le dernier, rebrincado, et tirant vers le haut, de méchantes cornadas.

     Ce soir, 7 Décembre : toros de Las Ventas del Espirtu Santo, pour Cesar Rincon, Pepe Manrique et Miguel Abellan

 

QUITO : ANDY CARTAGENA FAIT UN TABAC !

     7 Décembre : La novillada n’avait rien donné, la veille. Tout au plus, face un lot sans jus, sans noblesse, sans classe, Sergio Marin avait ratifié de bonnes qualités toreras, et donné la vraie vuelta du jour. Javier Solis s'en était offert une autre, qui ne s'imposait pas et Pablo Santamaria n’avait guère brillé. 
     Hier, c’est le cavalier Andy Cartagena qui a fait exploser la plaza : Trois oreilles, tandis que Juan Diego faisait « grande dentelle » devant son premier adversaire. 
     La feria se termine ce soir. Qui en sera le vainqueur ? 
     S’il n’est pas couronné, on peut penser qu’Andy Cartagena ne sera pas loin…

     6 Novembre – QUITO (Equateur) – 6ème corrida de Feria – Arènes pleines : Quatre toros de Santa Coloma, corrects de présence, inégaux de comportement, et deux Campobravo, sortis 2 et 3ème. A signaler la présence et la bravoure du 2ème.
     Juan Diego (Vuelta aux deux) a donné un vrai récital de bonne lidia, avec cape et muleta, devant son premier. Hélas, le public ne perçut que minoritairement ses mérites, et un pinchazo précédent l’estocade finale, lui fit perdre un trophée mérité.
     Juan Pablo Diaz (Sifflets et silence, après un avis) s’est montré bien dépassé par les évènements. Son premier était un grand toro, qu’il laissa passer, et le cinquième le mit vite sur le reculoir.
     Andy Cartagena (Une et deux oreilles) a triomphé « a lo grande ! »Son premier chargea « à fond de caisse », et l’alicantino dut mettre toute sa science et son courage pour le dompter. Le dernier ne promettait guère, mais encore une fois, la virevoltante fougue de Cartzagena fit son office, tant sur le toro que sur le public.

     Ce soir, la dernière : Toros de Triana et Huagrahuasi, pour Davila Miura, Matias Tejela et Carlos Yanes.

 

« L’OR DU PEROU », POUR SEBASTIEN CASTELLA

     8 Décembre : En présentant les cartels, et au vu du déroulement de la feria, pour peu que la bonne fortune veuille bien se donner un peu de mal, nous écrivions que Sébastien Castella avait un coup à jouer, à Lima. 
     C’est fait ! Hier, grâce à une intense faena, dessinée à un toro de Roca Rey, le jeune Français coupe deux oreilles et remporte le fameux « Scapulaire d’Or » de la feria de Lima 2003.  
    
Ce trophée, l’un des plus cotés de la Temporada Sud Américaine, (avec le Jesus del Gran Poder de Quito), signifie pour Castella, un pas de plus, un échelon de plus, vers un statut de torero vedette, bientôt nécessaire sur le grand circuit des ferias européennes. Grand « bon point » marqué par le biterrois, probable prélude à une grande saison en Colombie où il a déjà rang de « Figure ». Viennent Cali, Manizales, Medellin et Bogota, quatre plazas d’importance qui devraient ratifier ce nouveau pas de géant de Sebastien Castella vers le vedettariat.

     Hier, la dernière de Lima a vu pas moins de cinq fers différents sortir au ruedo. Il est presque évident que, dans ces conditions, le résultat tient plus lieu d’un « grand loto » que d’une équitable compétition.
     Cependant, le trophée échappe une fois de plus au Fandi, tandis que Cesar Jimenez subit un énorme échec au cours d’une feria qui était montée pour lui. Qu’on en juge : Trois corridas, (dont une en unico espada), dix toros lidiés, et...trois oreilles, « tirées par quelques poils », sur vingt possibles… No comment ! (Voilà un bilan que ses supporters et publicistes auront du mal à nous vendre comme « un gros succès »…)

     7 Décembre – LIMA (Pérou) – Dernière corrida de la Feria du Señor de Los Milagros 2003 – Trois quarts de plaza – Tarde froide, sans soleil : 
     On a lidié les produits de cinq ganaderias différentes : Un Païjan (sorti premier) – Un Juan Manuel Roca Rey (2ème) – Deux de Roberto Puga (3 et 4èmes) – Un mexicain, de « Los Martinez » - et un de « La Viña », sorti comme sobrero 6ème(remplaçant un Païjan, invalide)
     Les toros eurent des comportements « multiples ». On retiendra les 2 et surtout 6ème, un toro enracé que Jimenez ne sut pas dominer.
     Poids de la corrida : 478, 463, 479, 458, 518, 495 kgs.
     El Fandi (Ovation – Silence) se montra brillant au capote, et spectaculaire, bien sûr, aux banderilles, devant le premier. A la muleta, cela se compliqua un peu, le toro tournant au vinaigre. Deux grosses secousses, pour vouloir tenter le diable, et une estocade. Piètre résultat pour tant d’efforts et de risques. 
     Il reçut le quatrième « a portagayola » mais ne sut pas s’adapter à ce toro qui débuta vif et allègre, pour, peu à peu, s’éteindre et s’arrêter. Pinchazo précédent l’épée libératrice. Beaucoup d’efforts pour rien.
     Sébastien Castella (Deux oreilles – Ovation) n’a pas laissé passer l’occasion que lui a offert le toro « Altanero » - N°90 – 463 kgs, de Juan Manuel Roca Rey. Il manqua sa réception au centre, par espaldinas, mais fit montre d’une telle envie, que tout le monde suivit, le toro et le public. Faena intense, « a mas », toréant templé et profond, avec beaucoup de chic. Public suivant à fond. Estocade vaillante, un poil tombée, et deux oreilles incontestables. 
     Le cinquième fut un drôle d’oiseau, sans charge aucune. Castella s’y accrocha comme un perdu, voulant « rematar el triunfo ». Il ne put que tirer quelques bons muletazos isolés, au point de se faire prendre, heureusement sans mal. La fin fut laborieuse, mais le public ne pouvait lui en vouloir. Beau succès et grand pas en avant du Français.
     Cesar Jimenez (Palmas – Silence) a montré beaucoup de « ganas »… au début. Puis, comme d’habitude, l’envie et la qualité s’enfuirent doucement, au fil des difficultés. 
     Gros début de faena, à son premier, les deux genoux à terre, puis, le trasteo qui baisse d’intensité. Epée tombée et descabello. 
     Le sixième, boiteux, est remplacé par « Viñatero », de La Viña, un toro vif, enracé, qui répétait en humiliant beaucoup. Et là, Jimenez fut « un peu court ». Sifflé pendant la faena, il termina dans le silence. Mauvaise feria pour le madrilène.

     Les trophées de la Feria de Lima 2003
     A la fin de cette dernière corrida, le grand Jury s’est rassemblé et a dicté le palmarès suivant :
     « Scapulaire d’Or » de la Feria de Lima 2003, attribué à : Sébastien Castellla.
     « Scapulaire d’Argent », au meilleur toro : « Victorioso », de Rafael Puga, sorti 6ème, lors du "unico espada" de Cesar Jimenez, le 23 Novembre.

 

QUITO : FAENA DE TEJELA…ET TRIOMPHE DE PONCE
Le Valenciano remporte de « Jesus del Gran Poder 2003 »

     8 Décembre : La dernière corrida de la Feria de Quito a été marquée par une très jolie faena de Matias Tejela, à un grand toro de Huagrahuasi, auquel on donna vuelta d’honneur. 
     Cependant, ce ne fut pas suffisant pour rafler le grand trophée de la feria à Enrique Ponce, qui la survola de sa grande classe. Par contre, l’autre gros triomphateur a pour nom Juan Diego, pour beaucoup auteur de la meilleure faena du cycle, tandis qu’Andy Cartagena emportait haut le main, le trophée au meilleur rejoneador.

     7 Décembre – QUITO (Equateur) – Dernière de la Feria du « Jesus del Gran Poder » 2003 – ½ plaza : 
     Trois toros de Huagrahuasi (2,3,4èmes) et trois de Triana (1, 5et 6èmes), corrects de présence. Bons pour le torero, les quatre premiers. Supérieur, le troisième, du nom de « Portero », à qui l’on donna grande vuelta posthume.
     Carlos Yanes (Ovationné aux deux) ne put rien concrétiser, face à deux toros différents. Quelques bons détails, devant le bon premier, qui sortit dur, pour « s’adoucir » par la suite ; et un peu dépassé, devant le quatrième, noble, mais qui « regardait » beaucoup. Yanes tarda à se centrer et tua de travers.
     Eduardo Davila Miura (Ovation et deux avis – Ovation) n’a pas eu de chance. Son premier, qu’il brinda à ses compagnons, était noble, mais se plaignait d’un antérieur, au point de ne plus pouvoir l’appuyer au sol. Le sévillan le toréa doucement, mais l’émotion était nulle. Le quatrième ne se livra jamais, et le diestro dut abréger.
     Matias Tejela (Deux oreilles – Palmas) dessina au cordeau, une magnifique faena au grand troisième, qui tarda à se livrer. Temple, douceur, et de très bons détails artistiques. A la deuxième bernaldina, le toro faillit le prendre, partant directement « au pecho ». Tejela tua bien, et le triomphe fut d’apothéose. Par contre, le sixième fut un toro bronco, brusque, et Tejela ne put qu’être très vaillant.

Les Trophées de la Feria de Quito 2003 :
     Trophée du « Jesus del Gran Poder », au triomphateur de la Feria : Enrique Ponce
     Trophée à la meilleure estocade : Juan Diego
     Trophée « Virgen de Quito », au meilleur novillero : Morenito de Aranda
     Trophée au meilleur toro de la Feria : « Cochambroso », de Huagrahuasi, lidié par Cesar Jimenez, le 4 Décembre.
     Trophée « Rejon de Iñaquito », au meilleur cavalier : Andy Cartagena.
     Meilleur picador : Hernan Tapia
     Meilleur banderillero: Curro Rodriguez.

     Pour de nombreux jurys secondaires, dont celui de la Municipalité de Quito, l’auteur de la meilleure faena de la feria est : Juan Diego.

 

BUCARAMANGA : TRIOMPHE DE CESAR RINCON, MATADOR ET GANADERO
Miguel Abellan, auteur d’une grande tarde, indulte un toro de Rincon.

     8 Décembre : Grande journée, hier, à Bucaramanga, en Colombie : Cesar Rincon avait la lourde responsabilité d’être à la fois, chef de lidia et ganadero. 
     On peut dire que cela s’est fort bien passé, puisque le maestro coupe trois oreilles, et le ganadero voit un de ses toros gracié (même s’il n’en n’est pas tout à fait convaincu) et un autre fortement ovationné, lors d’un arrastre lent.
     Côté « entrées », cela s’est un peu mieux passé, puisque la plaza enregistra plus de 10000 spectateurs, dans une ville    l’on ne peut pas dire qu’il y ait grande aficion. Bucaramanga a maintenant la plus belle arène de Colombie. Reste à se fabriquer… un vrai public, une vraie identité, une vraie histoire. Cependant, la plaza  est « multi fonctionnelle » et donc se rentabilisera, on le souhaite, par de nombreuses manifestations, culturelles et sportives. 
     En tous cas, la Tauromachie est vraiment entrée dans la « Ciudad Bonita ».

     7 Décembre – BUCARAMANGA (Colombie) – 2ème de Feria – presque 2/3 de plaza – Chaleur : 
     Trois toros de Las Ventas del Espiritu Santo (Cesar Rincon), sortis 1,3 et 5èmes, et trois de Aguasclaras (Souche Santa Coloma). Le troisième, de Cesar Rincon, du nom de « Clavel » - N°54 – 465 kgs a été gracié, suite à une grande actuacion de Miguel Abellan.
     On a noté la qualité du premier, qui débuta un peu faible, et du cinquième, qui cependant, s’en fut un peu « a menos ». Du côté de Aguasclaras, grand bon point pour le quatrième, pour lequel on demanda la vuelta.
     Cesar Rincon (Une et deux oreilles) s’est comporté en grand maestro, tout au long de la tarde. Son premier débuta un peu faible. Rincon le soutint, intelligemment, et le toro alla crescendo, lui permettant une faena de grand temple et belle esthétique. 
     Plus enracé fut le castaño quatrième, devant lequel le torero se livra entièrement, lors d’une faena de grande transmission, conjuguant la technique et l’expression artistique. Estocade poussée à fond, et deux oreilles d’apothéose.
     Pepe Manrique (Palmas – Applaudissements) toucha le moins bon de la journée, le deuxième, noble mais sans force, qui s’arrêtait et se défendait sur place. Il se montra bon toreo, devant le bon cinquième, mais sa faena baissa trop rapidement de ton, et le toro de même. De plus, l’épée ne fonctionna pas bien.
     Miguel Abellan (Deux oreilles « symboliques » - Ovation, après un avis) a connu un grande journée, sortant a hombros, en compagnie de Cesar Rincon. 
     Son premier lui permit une vibrante prestation, tant avec la cape qu’à la muleta. Grande charge, très noble, du toro de Rincon, mais un indulto qui ne satisfait pas tout le monde, y compris le ganadero. De fait, c’est la faena qui a sauvé le toro.
     Egalement très très bien, Abellan, devant le bon sixième, mais hélas, le madrilène perdit tout trophée en pinchant beaucoup.

     La feria de Bucraramanga se termine aujourd’hui, avec une novillada : Ganado de Ernesto Gutierrrez, pour Christian Restrepo, Andres de los Rios et Manolo Libardo 

 

MEXICO : ORTEGA CANO ENTEND CHANTER LES HIRONDELLES…

     8 Décembre : Bonne et grande despedida du Toreo de Jose Ortega Cano, hier, en plaza de Mexico, où l’ orchestre a joué pour lui « Las Golondrinas »,  un morceau réservé aux plus hauts faits, à la plus grande gloire, dans la Monumental Capitalina. 
     Cela avait pourtant mal commencé, le cartagenero se sentant « dans ses petites zapatillas », face à un premier toro très largement armé. Par contre, on retrouva le grand « maître de cérémonie », devant le second adversaire, Ortega Cano « en faisant des masses » et en rajoutant un brin, au moment où passaient les hirondelles. C’est bien naturel.
     A ses côtés, le Zotoluco fut à son affaire, confirmant son statut, tandis qu’Armillita dut supporter l’hostilité permanente du public. Offrir le sobrero ne lui servit de rien. 
     Mauvais souvenir aussi pour Fermin Bohorquez, qui eut la malchance de « descordar » son toro, lequel, les postérieurs paralysés, se traîna longuement, vilainement, en quête d’une mort lente et douloureuse. Très triste, pour nous tous.
     Autre grande déception, côté « taquilla » : 18000 personnes, seulement, malgré le cartel et l’action au bénéfice du Téléthon.

     7 Décembre – MEXICO (Plaza Monumental) – 6ème corrida de la Temporada Grande – Moins de ½ plaza – Tarde de grand froid : 
     Huit toros de Fernando de La Mora, nobles en général, mais de peu de caste. La corrida afficha un poids moyen de 492 kgs.
     Fermin Bohorquez (Bronca, après un avis) fut bon cavalier et vaillant, mais... lui arriva la mésaventure contée plus haut, et le public se mit en boule. Normal.
     Jose Ortega Cano (Sifflets – Une oreille) se méfia « un peu », du premier, playero. Par contre, il redressa la taille et retrouva toute sa superbe, face au cinquième, « Terapista », qui logiquement devrait être, cette fois, le dernier toro de sa carrière. Faena très lente, élégante et cérémonieuse, tandis que la banda lui rendait grand hommage, en jouant les célèbres « golondrinas ». Une demi  estocade, et jolis adieux du Cano, en plaza de Mexico. Enhorabuena, torero !
     Armillita Chico (Sifflets – Bronca – Palmas) a eu toutes les peines à convaincre un public qui le prit en grippe, dès le début, au point d’en être fort injuste : Certes, il fit trop piquer son premier, mais le second n’avait pas une passe, et le diestro fut loin d’être mauvais, au sobrero qu’il offrit en dernier. La retraite est proche, car… si le public ne veut plus le voir…
     Zotoluco (Une oreille – Palmas) est encore l’auteur d’une actuacion solide, mêlant la vraie vaillance au « populisme » : Il débuta sa première faena, en faisant du tape à l’œil, mais, la qualité du toro allant croissant, il se prit au jeu, et se mit à toréer « vraiment ». Final en apothéose, à peine troublé par un pinchazo, avant l’épée définitive. 
     Le septième arriva « descompuesto », à la muleta, et le Zotoluco fit avant tout jouer la technique, pour un résultat qu’il savait vain.

     Dimanche prochain, grand Cartel : Huit toros de Bernaldo de Quiros, pour Hermoso de Mendoza, Javier Conde, Jose Maria Luevano et Jeronimo.

 

DUELS « D’OMBRE ET DE SOLEIL »…

     9 Décembre : Il est loin le temps où les deux combattants se retrouvaient face à face, au soleil, l’épée ou le revolver à la main...
     Il n’y avait guère de surprise: que ce soit du temps des preux chevaliers, ou des braves cowboys, les héros étaient toujours habillés humblement, mais avec classe, tandis que les traîtres fielleux allaient tout de noir vêtus. 
     Et devinez qui gagnait à chaque fois ? 
     En fait, cela durait plus ou moins longtemps, selon le budget du film et la capacité d’imagination de celui qui avait pondu le script. Oh, le héros prenait toujours quelques coups bien bas (que les belles spectatrices ressentaient… au plus profond d’elle mêmes)  ou encore quelque poignée de sable dans leurs magnifiques yeux clairs. Damned ! Mais, deux secondes plus tard, grâce à Afflelou, le fier mousquetaire lavait d’un coup, ses belles mirettes et son honneur, dans le sang du prince félon, tandis que le shérif, ensanglanté, tous couvert de poussière, envoyait ad patres l’affreux mercenaire poilu. Il n’y avait pas de surprise, tout le monde était au courant, et chacun se poussait du coude en disant « tu va voir, il va dégainer à une vitesse… ». (Le seul qui faisait la gueule, dans l’histoire, c’était Lucky Luke, qui pensait, depuis toujours, dégainer plus vite que tout le monde… y compris son ombre !)  
    
Bref… tout était bien prévu, bien ficelé, mais on marchait à chaque fois…

     Aujourd’hui, il n’en va pas de même ! Voyez les ministres ! Il sont tous impeccablement vêtus, (même si, au prix où il l' ont payé, leur costume ne devrait pas autant se froisser !) Ils ont tous le sourire colgate, modèle 68 rectifié 69… mais ils ont, sous prétexte de démocratie et libéralisme, l’art de se glisser entre eux d’insoupçonnables peaux de banane, à faire pâlir les chefs des plus durs « régimes »…  
     Voyez Sarco… voyez Fifi ! Voyez Chichi… voyez Rafa ! 
     On ne peut dire qu’il feront rêver Hollywood, mais bon !!! Qu'est ce qu'ils se mettent!! 

     Dans le petit monde des toros, on n’est pas mal non plus ! Voyez plutôt:  
     Longtemps restés dans l’ombre des « despachos », l’empresa de Séville, le Señor Eduardo Canorea (fils de « Don » Diodoro, un seigneur !) et le Morante de la Puebla, via son homme de main Jose Luis Peralta, sortent enfin au soleil, et vident leur querelle en public, avec des arguments et des ficelles grosses comme les amarres du Queen Mary II. But de la manœuvre : Préparer les « négociations » et quelques probables surprises, pour la Feria de Séville. Canorea n’est pas prêt de digérer l’affront du 12 Octobre, et voudrait bien le faire payer au Morante… mais, après sa grande saison 2003, celui ci s’avère « imprescindible »… incontournable ! Du coup, le bon Eduardo va tout les jours offrir un cierge à la Macarena, en priant que le seul qui pourrait lui faire le quite, se décide enfin. On a nommé… Jose Tomas, le Samourai !

     A Mexico… ce n’est pas mal non plus ! Rafael Herrerias, une espèce de gigantesque et truculent Pancho Villa des temps modernes, jure ses grands dieux que si la corrida du Téléthon a tant perdu d’argent, c’est parce que l’on a empêché Ponce de la toréer. Il est furibard, d’autant qu’il y a quelques jours, il annonçait que le torero de Chiva était enfin innocenté, et que la Delegacion Fédéral abandonnait enfin toutes les charges contre lui. Il se frottait déjà les mains, quand Ponce lui joua un tour qu’il n’avait pas prévu : « Pas question de toréer – déclarait Ponce – tant que la Commission et ses responsables, en particulier Carlos Mendoza Aupetit, son président, ne me demandent pas publiquement pardon… Non mais des fois ! » 
     Du coup, le président en question est remonté sur ses grands chevaux, et le fier Rafael a du manger ses moustaches et son chapeau… En fait, rien n’est solutionné, et Ponce est toujours écarté de la Monumental.

     En France, le Sud-Est a connu les terrible moments que l’on sait. Beaucoup ont souffert, souffrent, et vont encore souffrir longtemps. En Arles, l’un des premiers à réagir est Juan Bautista qui, d’ores et déjà, annonce qu’il va monter un festival, en début de saison, au profit des sinistrés. 
     Beaucoup ont tout perdu ! Parmi eux des manadiers, des ganaderos… Et c’est dans cette tristesse que vient d'éclater une dure polémique, plus nerveuse et malhabile, que véritablement sournoise… 
     Simon  Casas a tout perdu, et dans ses premières déclarations, en particulier à Mundotoro, il annonçait que 80% du ganado bravo français avait disparu dans les flots. Ce à quoi la majorité des ganaderos, via la voix de leur présidente Francine Yonnet, ont répliqué que ce n’était pas le cas…», certains rajoutant même, comme puyazo dans la paletilla, « qu’ils avaient prévu….eux ! ».  
     Cette « division d’opinions » fit les délices de la Presse hispanique, et Simon a piqué une logique rogne. C’était sa seule sortie possible.  Arguant qu’à la vue du flot qui noyait ses propriétés, il a tout de suite pensé que ce serait encor plus catastrophique, plus bas… il proteste de sa bonne foi, se plaint du mauvais traitement que lui infligent ses confrères ganaderos… et demande la démission de la présidente. 

     Bref… que cela soit sous les lambris miteux  du gouvernement (attention! on ne dit pas "du gouvernement miteux"), ou dans les grandes plaines du mundillo… on est loin des vrais duels "au soleil", face à face, épée et stylet à la main, comme aux temps des Jean Marais, Burt Lancaster, Tyrone Power and Co ; ou pistolet au poing, quand Grégory Peck, Charlton Heston ou le grand John Wayne « nettoyaient » la petite ville, jadis en paix et si jolie…
     Mais, avouez quand même, qu’on s’amuse presque bien… Pas vrai Nicolas ?

 

BUCARAMANGA : TRIOMPHE TOTAL DE CESAR RINCON

     9 Décembre : Comme l’on pouvait s’y attendre, Cesar Rincon vient d’être élu grand triomphateur de la première Feria de Bucaramanga. A plus d’un titre, on en est ici ravi, vous le savez. 
     Sur le plan strictement taurin, le bogotano peut se sentir très satisfait, puisqu’il débute magnifiquement une saison Colombienne où il va toréer partout… sauf à Bogota. Par ailleurs, il est surtout rassuré, comme ganadero, par la bonne tenue de ses pensionnaires, après le gros problème de nutrition qui s’était posé à lui, l’an dernier, au point que deux de ses corridas avaient été dramatiquement faibles, et qu’il avait du retirer la troisième de l’affiche, craignant le pire. 
     Le problème a été détecté, solutionné, et Cesar a rendu, dimanche soir, un vibrant hommage aux vétérinaires qui l’ont épaulé dans cette épreuve. Maintenant, il attend avec grande confiance, la sortie de ses toros à Cartagena, Duitama et Medellin.

     Hier, la feria s’est terminée, et Rincon, encore une fois, a marqué un point, puisque Manolo Libardo, qu’il "pousse", (comme il le fit jadis pour Diego Gonzalez), s’est très bien comporté, face à une dure novillada d’Achury Viejo. Bref, ça roule ! 
     Un vrai bon week end, pour Cesar, à tous points de vue…

     8 Décembre – BUCARAMANGA (Colombie) – Novillada de clôture – Entrée faible : Novillada forte et compliquée d'Achury Viejo. Seul le troisième offrit de bonnes possibilités.
     Cristian Restrepo : Vuelta et ovation   
     Andres de los Rios : Silence après un avis et une oreille 
     Manolo Libardo : Palmas après un avis, et une oreille. A noter qu’il donna au troisième « la » faena du jour, mais qu’il perdit toute récompense à cause de l’épée.

 

« DE QUOI JE M’OCCUPE ? »
« L’Europe » veut supprimer les corridas télévisées…

     10 Décembre : Nous connaissons tous cette expression… Nos parents nous jetaient un regard furibond, et coupaient d’un coup notre élan indiscret, d’un « de quoi j’m’occupe ? » cinglant, qui nous faisait d’un coup plonger le nez dans une soupe que l’on trouvait soudain très bonne…
     Donc… « De quoi je m’occupe ? »
     Le site Burladerodos nous révèle aujourd’hui qu’un certain monsieur Richard Corbett, Eurodéputé socialiste, a déposé une demande concernant les corridas télévisées.
     En effet, en vertu de l’article 22 des directives Européennes, qui vise à protéger les mineurs des programmes télévisés et publicités qui pourraient engendrer un choc physique, mental ou moral, en particulier des scènes pornographiques ou trop violentes, ce cher  monsieur a déposé une plainte contre la diffusion des corridas, à des heures où nos chères têtes blondes  sont devant leur écran…
     Du fait de cette intervention, digne du Chevalier Blanc, sans peur et sans reproche, Madame Viviane Reding, grand commissaire « à la Culture et l’Education », de l’Union Européenne s’est aussitôt penchée… sur la comptabilité de corridas télévisées. On a du mal à bien cerner le rapport entre l’aspect moral de la chose, et les dividendes sonnants et trébuchants qui s’y partagent… mais bon !

     Encore une fois, la corrida est attaquée, au niveau le plus bas, le plus triste, le plus minable, le plus petit…de la lorgnette. 
     Monsieur Corbett a réussi à faire parler de lui. Grand bien lui fasse ! 
     On l’imagine collectionnant les articles relatifs à sa précieuse intervention, tandis que dans les escaliers de son immeuble, ou de son Hlm (comme tout bon socialiste qui se respecte), des gamins fument leurs pétards, ou ébauchent un nouveau projet de tournantes… 
     Certes, ils ne sont pas tous comme cela, et certains restent bien sagement à la maison… Oui ! Seuls dans leur chambre, devant la console de jeu, à massacrer joyeusement tous les monstres qui passent à l’écran, lorsque ce ne sont pas des képis ou d’autres symboles de l’ordre et de la bonne éducation. 
     Monsieur « Courbette »… j’ai entendu l’autre jour, en boucle sur une radio nationale, la publicité pour un nouveau jeu vidéo qui « refaisait » la bataille de Stalingrad, avec «encore » plus de réalisme, « encore » plus de sang » (sic). Quand on connaît un peu les détails de ce massacre historique, on imagine à peine où cette « nouvelle version » peut nous mener… 
     Monsieur l’Eurodéputé, que faites-vous contre cela ?  
     Que faites vous des ceux qui n’ont pas d’argent  pour payer leurs entrées ? Que faites vous des personnes âgées, aficionadas, qui ne peuvent plus se rendre aux arènes ? Ma mère va vous bénir ! 
     Monsieur l’Eurodéputé… que faites vous de la liberté des gens et de l’obligation qu’ont les parents de bien éduquer leurs enfants, leur permettant ceci, leur interdisant cela…? 
     Monsieur l’Eurodéputé, en régentant tout, en réglementant tout, en faisant des gens « des irresponsables », totalement assistés, vous nous préparez le fascisme…
     Monsieur Corbett… nous ne voulons pas savoir si vous tournez les yeux, en voyant les panneaux de pub bien aguichants, dans le métro ou dans la rue. (Mais, au fait, la connaissez vous encore, "la Rue" ?). Nous ne voulons pas savoir si vous changez de chaîne, quand un sein joli ou une cuisse bien ronde passent soudain à la télé. (Nous espérons, pour vous d’ailleurs, que vous ne changez pas…).
     Vous faites ce que vous voulez, et nous vous respectons, mais… foutez-nous la paix !

     Quant à Madame la Commissaire, puisqu’elle a trouvé une nouvelle source de taxes et d’impositions, nous l’invitons à étudier de près combien rapportent à de grandes entreprises, ces saletés de jeux vidéos qui sont pure violence, et qui dédramatisent complètement le fait d’appuyer sur une gâchette, de tuer, de massacrer, d’incendier, de réduire tout en  petites miettes…
     A l’heure où la violence est, aujourd’hui, de plus en plus « jeune », (Voir combien de mineurs sont impliqués dans d’effroyables faits divers), monsieur Corbett, la corrida n’a que bien peu d’influence sur tout cela.

     Pendant que vous pérorez, monsieur… un gamin de treize ans est en train de toréer « de salon », sur la place d’un village de basse Andalousie. Vous ne le voyez pas ? Pourtant, vous vous y connaissez… « en salons » ! 
     Regardez-le bien ! Lui n’ira pas attaquer une petite vieille, ou « cartonner » sa petite amie. Lui ne fera pas peur à ses parents, comme beaucoup aujourd’hui ! Lui à dans le cœur et dans les yeux, l’espoir d’être un jour, une grande figure, comme celles qu’il a vues toréer, en compagnie de son grand père… à la Télé !

 

MEXICO… PROCHAINES !

     10 Décembre : La "Temporada Grande", à la Monumental de Mexico, « essaie » de tenir la route ! Et il faut bien avouer qu’elle a du mal… 
     On espérait... après la corrida triomphale du Fandi, mais on est vite retombé bien bas, au point que même la corrida « caritative » de dimanche dernier s’est confirmée déficitaire…
     Les nouvelles tentatives seront elles plus fructueuses ? On le souhaite, mais…

     Dimanche prochain, 14 Décembre, c’est le retour de Pablo Hermoso de Mendoza. Pour encore donner plus de force à l’événement… on y adjoindra un cartel torero des plus intéressants : Jose Maria Luevano, Jeronimo, et… la présentation de Javier Conde, qui, à la Mexico, peut monter "une révolution". Mais pour cela, il faudrait que la plaza fût pleine…
     Les huit toros seront de Bernaldo de Quiros.

     Le 21 Décembre, El Zotoluco reviendra à la Mexico où il a fait un tabac, l’autre dimanche. A ses côtés, le Fandi, qui risque d’amener du monde, cette fois, et le jeune Jose Luis Angelino, qui fit partie du dernier triomphe. 
     Les toros seront de Carranco.

     Le 28 Décembre, on parle d’une corrida de Rancho Seco, au cours de laquelle Mariano Ramos confirmerait l’alternative d’Alberto Huerta...

     Pour revenir au Zotoluco, il n’a pas perdu son temps, en cette temporada où il est resté « chez » lui, en terres mexicaines. 
     Il va toréer 55 corridas, cette année. Pour le moment, il en est à 49, avec 72 oreilles et 7 rabos obtenus. Pas mal ! Pour compléter le tableau : Deux indultos et une corrida « en unico espada », triomphale. 
     Vraiment, pas besoin de venir se casser la tête, (ou d’autres choses), à toréer en Europe. Digo yo !