L'ACTUALITÉ TAURINE
(du 1 au 10 Avril 2003)

1er AVRIL : PAS LE CŒUR A SOURIRE…

     1er Avril : En principe, on aurait du vous en jouer une bien bonne, et demain vous dire : « Naaaaaa ! Poisson d’Avril ! ». Cette année, vu les circonstances, on ne le fera pas… car rien ne dit que vous pourrez lire Toros2000, en ce 1er Avril.
     Non ! Le bon gag, vraiment, c’est que vous puissiez nous retrouver, justement, le 1er Avril. Sorte de poisson « à l’envers »..
     Mille mercis à tous ceux qui nous écrivent et nous interpellent, sur les gradins, dans la rue, par téléphone. Merci également à Antoine Mateos qui, dans son site torosyfotos, relaie notre mésaventure et demande patience. Très chouette !

     A bientôt et en attendant, « méfiez vous des…petits poissons ! »

 

EL JULI : UN MOTEUR QUI A DU MAL A CHAUFFER...

     1er Avril : Valencia et Castellon viennent de clore le premier paragraphe de la Temporada 2003.

      Cette première page, intitulée « Mars » aura plusieurs protagonistes.
     Evacuons tout de suite les quelques lignes consacrées au ganado : Elles sont inquiétantes. Pour la majorité des corridas : Faiblesse, manque de race, pas grand chose à en tirer. Le premier tiers est passé inaperçu, sauf en de trop rare occasions.
     A Valencia, on retiendra la corrida de Torrestrella, de Maria Luisa et celle de Pereda, bien présentée et astifina.
     A Castellon, au milieu d’un désastre, doublé d’une arnaque (signée Jandilla, Juan Pedro et Victoriano del Rio) ont surnagé la bonne corrida du Pilar, la grande novillada de Jose Vazquez, et une corrida irrégulière de Victorino, sauvée par une grande faena a un grand toro, celle d’Uceda Leal au deuxième de la tarde.
     Le meilleur toro de Valencia : « Ventero », de Torrestrella, lidié par Vicente Barrera. Du côté de Casyellon : «Portico » de El Pilar, toréé par Alberto Ramirez.

     Les chapitres suivants sont consacrés aux toreros : Trois noms en évidence :
     Cesar Jimenez, incontestable triomphateur de ce mois de Mars, avec les succès d’Olivenza, Valencia et dimanche, la bonne prestation d’Illumbe. Il en veut,  montre courage et adresse, et il multiplie les rodillazos qui hérissent plus d’un poil ! Pour le moment, ça marche. Dans deux minutes, il lui faudra montrer autre chose.

     Autre nom… autre triomphateur : El Fandi. Le triomphe, incontestable et incontesté, de Castellon de la Plana, face à une corrida sérieuse, bien secondé par la télévisée de Valencia, ne peut que mettre l’eau à la bouche. Il n’est pas qu’un « extraordinaire banderillero ». Et même si l’on voit bien qu’il ne deviendra jamais un Antonio Ordoñez, on peut s’attendre à de grandes faenas du Fandi, que certains artistes lui envieront peut-être.

     Mais… dans ce premier chapitre de la saison, un nom survole lourdement toutes les pages : El Juli.
     Malchance ? Envie, mais… « ne peut plus » ? Personnalité « épaissie », de même que la silhouette ? Toreo changé ? Allez donc savoir... Toujours est il que Julian Lopez fait un début de saison « avec un moteur qui tousse ». De plus, le conflit avec Victorino, plein de sous-entendus crasseux, n’est pas fait pour réchauffer la machine. Mais le pire de tout, c’est que le Julian ne semble pas vouloir se servir du starter. Peut-être devrait il changer de mécano… (El Tato ese…).
     Résultat ? Les seuls qui comptent, en fin de compte : Les trophées.
     Au 31 Mars, El Juli a toréé 6 corridas (Olivenza, 2 à Valencia et Castellon, et San Sebastian). Il a lidié 13 toros (dont 3 au mano a mano avec Ponce, à Valencia) et donc, pouvait couper un maximum de 26 oreilles et 13 rabos. Vous me suivez?
     Au bilan : 5 oreilles, dont trois à Olivenza, plaza de tercera.
     "Tête de poule" à Valencia, il eut du mal à surnager, avant de sortir de Castellon « à la godille »…
     Ce qui a également marqué, ce furent ses gestes d’impatience, de nervosité, d’insolence même… un peu «  à la Joselito ». (Attention, Le Juli est una figura ! Il est populaire, mais je ne suis pas sûr qu’il soit « aimé »…)
     Avril sera pour lui un prochain chapitre important. L’annonce du geste des six toros, seul, à la Corrida de la Presse, suscite admiration et controverse… Mais, comme c’est dans le ruedo que l’on arrange les choses… c’est à Séville que le Juli devra effacer tous les doutes. Et ce ne sera pas facile, car la Maestranza n’a jamais été tendre avec le madrilène. Attendons donc !!!

     Toutes les figures ont connu des « baches », des passages à vide. Et chaque fois, elles l’ont nié… Mais, comme elles n’étaient pas des figures pour rien, elles ont, chaque fois, remonté la pente, et repris leur vol… C’est pour cela que « Figuras » elles étaient. A n’en pas douter, le Juli retrouvera le bon rythme de son jeune moteur et, peut-être, de meilleurs mécaniciens… (Et puis, en passant… devrait perdre quelques kilos ! Devrait manger du poisson… surtout aujourd’hui !)
     La page est tournée. Bonjour avril ! Bonjour Séville ! Venga !

 

LE RETOUR A LA VIE !

     1er Avril : Quelle chance il a eue… mais quelle dégelée, ma mère ! (A Libourne, on dit « Mamère ! »)…

     Samedi, en plaza mexicaine de Nuevo Laredo, près de la frontière avec les USA, un manso de « El Naranjo » a mis une terrible blessure au banderillero Alfredo Acosta « Paquiro », 47 ans, dont 25 de subalterne, et six de novillero, auparavant.
     Au sortir d’une paire de banderilles, le torero est durement poursuivi, trébuche dans un trou et s’étale dans le sable. Le toro fond sur lui et lui met le piton dans la jambe, le relève par une cornada à la fesse et le fait passer de corne en corne, lui infligeant un nouveau coup de yatagan dans la poitrine. Au bilan, trois cornadas et six trajectoires… Une véritable boucherie !
     A la poitrine, deux trajectoires : 17 et 10 cms.
     A la fesse, deux autres : 25 et 8 cms.
     A la jambe gauche : 17 et 22 cms
     Et il s’en sort… Allez donc ne plus croire au Destin, après cela…

     Allez ! Bon 1er Avril, et méfiez vous des…

 

LA ROUTE DE MADRID…

     2 avril : Il n’y a pas eu de poisson d’avril « à l’envers »… Toros2000 ne vous a pas fait le gag de réapparaître, ce jour de farces… Désolé ! Ce sera pour l’an prochain.

     Un peu écoeuré, aujourd’hui. Ecoeuré par tout ce que je vois sur mon écran, par ce que j’entends à ma radio, par ce que je lis dans mon journal.
     Ecoeuré… parce qu’écoeurant. Ecoeuré parce qu’obligé… Il n’existe pas de guerre propre !
     Ecoeuré parce qu’encore une fois, les grands « Y’a qu’a ! » et autres « Faut qu’on ! » vont massacrer du monde, de parts et d’autres… parce qu’ils ont encore rayé le mot « humain » de leur vocabulaire.
     Ecoeuré parce que le mot « Paix » a été inventé par les hommes, pour le bafouer, le violer sans cesse… Ecoeurant !

     Un peu écoeuré, aujourd’hui, parce qu’on vient de m’annoncer qu’à cause d’une « signature électronique qui a manqué », nous ne sortirons pas à l’écran avant mardi prochain, peut-être !
     Ecoeuré parce qu’à cause des techniques, des « machins » qu’ils ont inventés, à cause de leur « progrès technique », les hommes sont « plus couillons » et plus égoïstes que jamais. Ecoeurant !

     Donc, aujourd’hui, 11ème jour de notre « panne technico-administrative », vous ne m’en voudrez pas de faire une pause…

     Certains suivent la route de Bagdad… Nous, tout en la surveillant du coin de l’œil, nous nous dirigeons vers Madrid.
     San Isidro n’est pas loin, encadrée de ces deux évènements madrilènes que sont « La Feria de La Comunidad » et « la Corrida de Beneficencia »

     San Isidro sera compliquée à monter, cette année. L’absence du Juli a tout chamboulé, et l’empresa va en profiter pour rajeunir les effectifs, laissant quelques jeunes vétérans sur le banc de touche. Les nouvelles valeurs que sont Cesar Jimenez, Ferrera, Fandi, Robleño, bousculeront un peu les « bien installés », comme Finito de Cordoba, dont on dit qu’il pourrait ne pas venir. Il est vrai qu’entre Madrid et le fin cordouan, ce n’est pas le grand amour…
     La Feria se déroulera du 10 Mai au 7 Juin. Elle présentera un programme de 23 corridas, 3 novilladas et trois corridas de rejoneo. Dans le cycle, mais « hors abonnement », la corrida de la Presse, avec El Juli, seul contre six.
     Déjà, quelques cartels circulent, parmi lesquels :
     La corrida de Victorino Martin sera lidiée par Luis Francisco Espla, El Cid et Fernando Robleño
     La corrida de Carriquiri sera reconduite avec le même cartel qui a si bien fonctionné, l’an passé : Luis Francisco Espla, Antonio Ferrera et « El Fandi »
     La corrida d’Alcurrucen verrait défiler Enrique Ponce, Antonio Ferrera et Javier Valverde, pour sa confirmation d’alternative.
     A priori, les Victoriano del Rio seraient combattus par Joselito, Eugenio de Mora et Cesar Jimenez.
     Pour le reste, il faut attendre. Actuellement, l’empresa multiplie les contacts et joue à la bataille navale… Sur le grand échiquier de la feria, les intérêts des uns ne sont pas forcément ceux.. du public.

     En fin de Feria, la Corrida de Bienfaisance sera de Samuel Flores. Une chose est sûre, Enrique Ponce et Cesar Jimenez y feront paseo.
     Par contre, la Feria de la Comunidad est très avancée. Trois novilladas (1, 3, 4 Mai) escorteront la grande et traditionnelle Goyesca du 2 Mai. Cette corrida est « bouclée » : Ce sera un mano a mano « Ferrera – Fandi », devant trois toros d’Alcurrucen  et trois Lozano Hermanos.

     Voilà comment, doucement, avancent les choses. Demain sera un autre jour, dit-on !
     Pas de doute, Madrid est vraiment plus près que Bagdad…

 

COEURS AFICIONADOS, LA AUSSI…

    3 Avril : La générosité des Aficionados, et du « Peuple du Toro » ne sont pas un vain mot. Nous vous en avons amplement parlé, dans nos précédents chapitres. Mais cette fois, ce n’est pas de Colombie, dont il sera question.
    Depuis plusieurs années, la Peña Cesar Rincon de Mont-de-Marsan a pour tradition de monter, chaque année, un festival au profit d’un œuvre, ou d’une entité caritative.
    Une institution des plus méritoires si l’on tient compte des frais que sous entend l’organisation d’un festival « qui se tient »… 
     Il y a quelques jours, « Sud-Ouest » en faisait une approche qui ne donne qu’une seule envie : « tout planter là et courir très vite… en attendant que quelqu’un veuille bien à son tour, monter un festival…à votre bénéfice ! »
    Sacré casse tête que ce nouveau challenge, pour le trésorier, et la Peña toute entière.
    Quand on parcourt l’impressionnante liste de chiffres qui s’amoncellent  « bien avant » avoir vendu le moindre billet d’entier, on ne peut que s’écrier : « Chapeau et… bonne chance ! » à la Peña, qui ne lâche rien et se bat pour apporter une somme maximum aux bénéficiaires de son action, qui seront, cette année, les enfants malades de l’Hôpital Layné.
    De l’Urssaf, qui ne fait pas dans le « caritatif », jusqu’aux frais d’hébergement et restauration des toreros, en passant par les assurances, le coût des toros, leur transport, les chevaux piqueros et le salaire des cuadrillas (qu’il est obligatoire de payer, même si leurs maestros se produisent gratuitement)… Il semble que l’ardoise s’élève à… Allez, on va faire simple : 25 bâtons ! 253120 Frs… pour le moment !
     Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il faut « les avoir, bien accrochés »… les cordons de la bourse. Digo yo !  
    Du coup, on croise tous les doigts pour qu’il fasse beau (mais pas trop !), et que les gens aient envie de…

     A priori, on devrait « voir des choses » lors de ce festival, parce que les toreros qui vont défiler ont chacun « une histoire », passée ou future, pour deux d’entre eux.
    En premier lieu, Francisco Ruiz Miguel, le lion de San Fernando. Bien que le poil grisonnant, le lion rugit toujours, et poussera encore un de ces coups de gueule dont il nous a habitués, durant maintes temporadas.
    A ses côtés, « Frascuelo ». On l’avait connu « batailleur et risque-tout », à Bayonne, vers 1975. Madrid nous dit qu’il a changé, et qu’il est devenu un grand classique « con aroma » ! Ce sera l’occasion de vérifier.
    Fernando Cepeda . Ayyyyy ! Celui-là, s’il avait voulu… Mont-de-Marsan fut une des plazas de France qui le vit le mieux. Sa carrière fut à la fois courte et longue. Courte parce qu’il partait pour un parcours de star. Longue, parce que l’étoile a pâli aussi vite, filant d’un soudain éclair, pour s’éteindre à nouveau. Cepeda… c’est « les trois meilleurs véroniques » de toute une feria, ou deux naturelles et un trincherzo, inimitables… C’est beaucoup, mais c’est trop peu.
    Victor Mendes ! Prononcez son nom, et les yeux des gentes dames brillent de mille feux. Victor Mendes a vécu une véritable passion, avec notre Sud-Ouest. Le recevoir pour une si noble cause est gage de grand succès.
    Accompagneront ces vieux baroudeurs, deux jeune loups : Julien Lescarret, bien sûr qui trouvera là matière à quelque mise au point, avant une saison, primordiale pour lui ; et Fernando Cruz, ce novillero promesse, qui a fait son début de courte carrière, dans notre sud français. Plus connu « chez nous » qu’outre Pyrénées, Fernando Cruz est une des grosses promesses de l’Escalafon novilleril 2003.
    Six toreros… Six styles ! Si « Cœurs Aficionados »…
    On espère que les novillos-toros de Murube sauront se hisser à la hauteur de la cause, et donneront grande réplique à ce cartel torero.

     Quant à nous… chacun à conscience que le sourire d’un enfant n’a pas de prix, surtout s’il est malade. Aussi, le plaisir se doublant du devoir, on espère que nombreux seront ceux qui se déplaceront à Mont de Marsan, Dimanche, pour le Festival de la Peña Cesar Rincon…
    Et pour le coup, on dira vraiment : « Que haya suerte… para todos ! »

     Dimanche 6 Avril – 16 Heures - Mont de Marsan – Festival : Six novillos de Murube, pour Ruiz Miguel, Frascuelo, Fernando Cepeda, Victor Mendes, Julien Lescarret et Fernando Cruz.

      Un autre chose que l’on souhaite… c’est que vous puissiez lire cette présentation « avant » le festival !

 

EL JULI, « MAL CONSEILLE ! »

     3 avril : Dans sa page spéciale des « Toros du mercredi » (voir Hemeroteca - 2 Avril)  Alfonso Navalon étudie quelques grosses erreurs stratégiques qui risquent de rendre la vie difficile, cette année, au Juli. Et, bien entendu, la même conclusion lui paraît évidente : El juli a changé, depuis que l’accompagne et le conseille celui qu’il surnomme  Raul « Desgracia », plus connu sous le nom d’El Tato.
     La liste de ces erreurs de casting est assez impressionnante, et l’on ne peut probablement pas toutes les attribuer à l’ex torero zaragozano. Cependant, il faut bien constater que....

     Tout d’abord, le fait de toréer beaucoup avec Cesar Jimenez. Une grave erreur dans la mesure où le jeune, plus nouveau, sachant mieux vendre sa marchandise, mieux "toréer le public", va couper plus d’oreilles que lui… ce qui se vérifie déjà (Référence : Valencia, Illumbe)
     Le veto, ouvertement déclaré, à Antonio Ferrera, ne devait pas se monter de cette manière.
     Un autre veto que l’on voit poindre, plus surprenant : Navalon dénonce l’attitude du Juli envers Javier Valverde. D’autant plus curieux que son apoderado a rendu de grands services à « la casa Juli »
     Le conflit avec Victorino, avec Madrid en toile de fond, semble une erreur, car dans ce décor, le ganadero a toutes les chances de gagner la faveur populaire. Et menacer de ne pas venir à Madrid, pour faire pencher la balance, n’est pas la bonne solution (Ici, Navalon ne semblait pas tenir compte de la corrida de la Prensa)
     Le fait de vouloir abandonner les banderilles, peu à peu, va le desservir, car c’est avec les palitroques qu’il assoit les futurs triomphes.
     Enfin, Navalon fustige le nouveau coach du Juli, pour avoir un peu « secoué » un journaliste qui avait jadis rendu de grands services au torero (services qui n’étaient probablement pas les mêmes que ceux de l’apoderado de Valverde, qui lui n’était que « veedor »)

     Bref, sans charger le Tato de tous les maux, car le Juli et son entourage sont bien capables d’en faire de bonnes, tout seuls, on peut penser que « quelque chose a changé, depuis son entrée dans l’équipe, après la dernière San Isidro, et que sa première temporada « à la baguette » débute en désastre. 
     Et Alfonso Navalon de conclure : « Avec un tel administrateur, Al Juli n’a pas besoin de se chercher des ennemis… il les a dans sa propre maison »… 

A lire dans www.tribuna.net du 2 Avril 2003.

 

JEREZ : A CHEVAL POUR LA FERIA 2003!

     4 avril : Après moult circonvolutions, les cartels de la prochaine feria du caballo a Jerez ont été officialisés, hier.
     Deux surprises : La disparition de la novillada piquée et d’autre part, l’absence des toreros banderilleros que sont Ferrera et Fandi.
     Certes, le cycle est court, réservé à des « figures » du sud. Cependant, on pouvait penser que dans une terre de quiebros et pirouettes à cheval, un « rejoneador à pied » tel que le Fandi avait sa place. Seul Cesar Jimenez arrive à jouer des coudes pour se faire une place au soleil de Jerez.
     La disparition, que l’on espère passagère, de la novillada de feria donne une opportunité à Salvador Vega, qui ronge son frein depuis son alternative à Nîmes, le 16 Février, et la corrida du dia de Andalucia, en plaza de Algesiras.
     Côté ganado, bien évidemment… estan los de siempre !

     Jerez 2003 verra également la réhabilitation de certaines zones de la plaza : Trois corrales, amples et modernes. Un nouveau patio de caballos, couvert et spacieux. Un desolladero plus fonctionnel. Il y aura, peu à peu, d’autres modifications.
     A titre « d’infos-souvenirs », on précisera que la plaza de toros de Jerez de la Frontera a été inaugurée le 2 Août 1894, Festivité de la Virgen de los Angeles. Le premier cartel : Un mano a mano entre Guerrita et Bonarillo, face à des toros du Marquis de Villamarta.
     Puis, la plaza connut de grands évènements, qu’elle a perdus, depuis : La grande corrida concours, dont la première se déroula le 11 Septembre 1955. Ce jour-là, on gracia le toro « Desteñido », de Juan Pedro Domecq, malgré le massacre perpétré à la pique, par « Chavito », picador de Cesar Giron. Au cartel, encadrant le vénézuelien, Antonio Bienvenida et Rafael Ortega.
     Au cours des éditions suivantes, « La concurso » de Jerez connut des pages de gloire ganadera, avec, notamment, sept toros indultados. Des vrais…
     Un autre événement de portée nationale, à Jerez : la corrida dite « Del Arte del Toreo ». La première corrida « des artistes », eut lieu le 26 Juillet 1964, réunissant Antonio Bienvenida, Curro Romero et Rafael de Paula, face à des Guardiola. La deuxième, surtout, fut une véritable apothéose, un authentique "feu d’artifice du Toreo", tiré par Bienvenida, Antonio Ordoñez et Curro Romero, devant une grande corrida de Carlos Nuñez.
     On notera que l’histoire de cette fameuse « Corrida del Arte » de Jerez vit défiler 14 fois Rafael de Paula, et 11 fois, Curro Romero « Er Curro de mi arma ese que no se pue aguanta… »
     Autres temps, autres mœurs, mais… la même Jerez !

     Pour revenir à 2003, les cartels de la Feria del Caballo sont donc les suivants :
Mardi 13 Mai :
     Toros de Gabriel Rojas, pour Davila Miura, Rafael Osorio et Salvador Vega
Mercredi 14 Mai – Rejoneo :
     Toros de Fermin Bohorquez, pour Luis Domecq, Pablo Hermoso de Mendoza.
Jeudi 15 Mai :
     Toros de Jandilla, pour Enrique Ponce, Finito de Cordoba et Morante de la Puebla.
Vendredi 16 Mai :
     Toros de Juan Pedro Domecq, pour Joselito, Juan Jose Padilla et El Juli.
Samedi 17 Mai :
     Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Jesulin de Ubrique, Rivera Ordoñez et Cesar Jimenez
Dimanche 18 Mai :
     Novillada sin picar de Marques de Domecq, pour Antonio Joao Ferreira (Portugal), Manuel Jesus perez Mota (Jerez) et Jose Maria Gonzalez Loreto (Jerez)

     Vous avez tout! Maintenant... ne reste plus qu'à apprendre à monter çà cheval!

 

LES « GROS BRUITS »…

     4 avril : Boum ! Ca fait du bruit… « Il semble.. ; On dit que… ; Il paraîtrait que… »
     Bref, on n’en est pas sûr, mais on vous le dit quand même…

     La presse rapporte que : Jose Miguel Arroyo « Joselito » va toréer trois fois à San Isidro. A priori, il prendra les Partido de Resina (ex Pablo Romero), le 4 Juin, en compagnie probable de Frascuelo et Victor Puerto (info Burladerodos). Les deux autres corridas du madrilène seraient : Victoriano del Rio, en compagnie de Eugenio de Mora et Cesar Jimenez ; et Ventorrillo ou Nuñez del Cuvillo.

     El Juli, pour sa part, commence à noter sur son petit carnet, les toros qu’il veut inviter à son one man show de Madrid (corrida de la Presse – 26 ou 27 Mai) : On parle déjà d’un Miura, d’un Hernandez Pla, d’un Adolfo Martin, auquel viendrait se joindre un Torreon, de Cesar Rincon.

     Ce même Juli a d’ores et déjà annoncé qu’il ne ferait pas Temporada au Mexique, l’hiver prochain. Maison, repos, dodo !
     Voilà qui n’arrange pas les affaires de ce baroudeur de Rafael Herrerias, car, avec l’absence du Juli et la probable interdiction d’un an d’Enrique Ponce (suite à la « jugada » du sobrero, lors de la corrida anniversaire, le 5 Février), le célèbre empresa se demande bien "avec qui ?" il pourra bien remplir sa Monumental.
     Et nous aussi…

     Petit paragraphe « Archéologie » : On vient de découvrir, près du couvent de San Mames (XIII Siècle), à Rosal de la Frontera (Huelva), les vestiges d’une plaza de toros.
     On sait que jusqu’à présent, la plus vieille plaza d’Espagne était celle de Campofrio, également près de Huelva. Elle datait de 1716.
     Là, on a des documents officiels, parce que notarié, situant la date de construction de la plaza, en 1599. Elle deviendrait donc la plus ancienne des plazas de toros d’Espagne.
     On a même un cartel, mais pratiquement illisible. On peut y déchiffrer un nom, cependant : O.R.T.E.G.A  C.A.N.O… Noooooon ! 

 

"TAQUILLEROS"… QUI CA ? OU CA ?

     5 Avril : Quand ils entendent ce mot, les empresas ont le sourire d’un enfant devant son premier sapin de Noël…
     « Taquillero ! » Mot miraculeux ! Mot qui sonne comme un tiroir caisse qui se ferme, plein à ras bord ! Que bueno !

     Un torero « taquillero » est celui qui a un tel charisme, en plus d’être bon torero, que vous pouvez le mettre au cartel avec n’importe quel « segundon » (que l’on pourrait traduire par « deuxième zone » ou « bas du classement »), il vous remplira l’arène et laissera des gens dans la rue.
     Il en est d’autres qui ont les yeux qui brillent en entendant ce mot « Taquillero »… ceux de « la revente ! » Doivent faire un peu la gueule, en ce moment ! Le négocio n’est plus ce qu’il était, et l’on fait plus d’affaires, aujourd’hui, avec Zidane et Ronaldo, qu’avec Juli et Ponce…

     Des taquilleros, il y en eut à toutes les époques : « Jose y Juan » faisaient un tabac, partout où ils passaient. Gallito et Belmonte, révolutionnaires du Toreo. Vint Manolete, puis ce furent Dominguin ; Ordoñez et Camino ; Curro Romero… Dans les années 80, le public se bougeait pour les beaux yeux de Paquirri. Vint l'époque Ojeda, en 83, jusqu’à ce que Rincon, en 1991/92 débarque de sa lointaine Colombie, et arme le quadruple « taco » de Madrid. Enfin, sorti du berceau, « El Juli », qu’accompagnèrent Enrique Ponce et Jose Tomas…
     Cependant, aucun, probablement, fit autant de grabuge dans les taquillas que Manuel Benitez « El Cordobes », dans les années 64/68 (avant l’épisode bouffon de « la Guerrilla »).
     Le gens se battaient ; on vendait trois fois la même place de tendido ; les revendeurs « faisaient leur mois d’Août » (hacian su agosto), c’est à dire qu’ils s’en mettaient pleins les poches.
     « Este si, que era taquillero ! » Annoncer son nom était garantie de « no hay billetes », et lorsque s’ouvrait le porton du paseo, que la plaza contienne 3000 ou 23000, tout le monde avait les yeux sur le chevelu et son sourire ravageur. On était loin des tristes acrobaties actuelles, destinées à confirmer quelque souplesse rouillée ! C’est pour cela qu’il est triste de constater qu’après être monté si haut, le Cordobes (le seul, le vrai !) est tombé si bas !
     A l’époque où Las Ventas n’avait pas 7000 abonnés, Manuel Benitez remplissait Madrid jusqu’au toit… et coupait huit oreilles en deux corridas de San Isidro.
     Il toréait des chotos ? Hombre ! Comme les autres…
     Huit oreilles, mais combien… de regalo ! Pues, no Señor ! En 1970, à Madrid, pas besoin de coussins blancs pour faire monter la neige! Il provoqua une telle furie collective que tous les mouchoirs blancs du monde s’étaient donnés rendez vous.
     Depuis, le monde roule… On dit que les toros sont plus grands que jamais… Peut-être ! mais ils chargent « moins que jamais » ! Et le Cordobes, calife aux cheveux de neige, prépare son retour, après une énième despedida… Triste 

     Bien plus triste encore, le panorama actuel : Valencia ! Castellon ! Pas un seul vrai « No hay billetes » ! Madre mia !
     Certes il y eut le mano a mano « Ponce – Juli ». Certes, il y eut le cartel Joselito – Juli – Jimenez. Et donc, chacun d’en déduire : « El Juli est taquillero ». C’est indubitablement celui qui attire le plus de clientèle, mais… à Castellon, il ne remplit pas, par deux fois, et à San Sebastian (avec Ponce et Jimenez), le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y eut des endroits dans les gradins, où l’on pouvait taper la belote « à l’aise »….

     Toreros taquilleros, en 2003… Il n’y en a pas ! Il n’y en a plus ! Tenez : Demain, Joselito Juli et Cesar Jimenez, à Logroño… Combien de spectateurs ?
     Curieusement, Ferrera et Fandi, ensemble, n’arrivent pas à « bien remplir », partout ! Le Fandi n’est pas taquillero ! Il est pourtant le torero actuel qu’il vaut le coup de suivre, tant il est spectaculaire aux deux premiers tiers, et tant ses progrès sont flagrants, au troisième… Pourtant, son nom ne suffit pas à remplir…

     Alors, bien sûr, on dit : Pourtant, voyez Madrid ! Voyez Pamplona !
     A Madrid, l’exploit, à la San Isidro, n’est pas de couper une oreille « en bas ! »… c’est de trouver un billet, pour « en haut ! ».
     Sur 23000 places, 18000 abonnements… Accrochez-vous ! 
     Pamplona, Igual ! La Casa de Misericordia n’a qu’une petite plaque de bois à repeindre, chaque année, tant elle est usée : la planchette où sont écrits les mots magiques : « No hay billetes » 
     Rien à voir ! Les abonnements bidons pour ceux qui viennent « se faire voir »... ou pour les grandes entreprises, qui font des cadeaux et invitent leurs clients, pour tel ou tel jour de feria… Eso no es !
    
La plaza est pleine, non par la capacité du torero à la remplir, mais par le système mis en place…

     A Castellon, en plein conflit « Juli – Victorino », ni le torero, ni le vindicatif ganadero n’ont rempli la plaza… Et le passage à vide ou la baisse de régime que rencontrent les deux protagonistes, ne sont pas faits pour arranger le panorama : El Juli semble connaître un gros « bache ». Quant à Victorino, il se sauve à Castellon, avec un toro de 449 kgs. (Encore plus petits que ceux de Dax, l’an passé. Dax… et ailleurs !) 
     Combien de temps cela va t’il marcher, dans les taquillas ?
     Une question… qui devrait remplir la plaza…

 

DES TOROS QUI ONT FAIT L’HISTOIRE…

     5 avril : Un bouquin vient de sortir, que l’on a présenté en grandes pompes, le 30 Mars, dans le salons de la plaza de Madrid. Son titre : « Los toros que han hecho Historia »…  Les taureaux qui ont écrit les grandes pages de l’Histoire de al Tauromachie.
     244 pages, 157 photos , dont 100 en couleurs, on se lèche les babines, en pensant à toutes ces anecdotes que quelque vieil aficionado nous a racontées, entre un verre de fino et une partie de dominos.
     Pues no ! Le livre est un long catalogue statistique qui réunit les noms de 1477 toros, provenant de 313 ganaderias, qui ont marqué l’histoire… de 1991 à 2002. Et là… ce n’est pas du tout la même…
     Cela dit, l’ouvrage de Julian Aguila Lopez est des plus utiles, au plan statistique, au plan « raison »… mais beaucoup moins séduisant, « côté cœur ». 1477 toros qui ont marqué les dix dernières années, y compris « tous les ceusss » qu’on a graciés, après un petit puyazo, dans une de ces plazas de Dios… Bon! C’est bien, mais on aurait préféré un gros ouvrage où sont « compilées » les petites histoires des grands toros de l’Histoire… comme celle, en passant, du toro « Llavero », de Carriquiri, qui prit 53 piques, un soir d’octobre 1860, en plaza de Zaragoza.
     A vous ! Comment s’appelait le toro qui prit un nombre incalculable de puyazos, mit à mal je ne sais combien de chevaux, mais vint manger dans la main du mayoral quand celui ci l’appela, depuis la barrière, en plaza de Barcelona ? Il en fut gracié, lui aussi…
     Lui, oui… aurait pu écrire le bouquin !

 

LOGROÑO : POUR UNE REVANCHE !

     5 Avril : Grand week end taurin, en plaza de Logroño, dans la divine Rioja (au masculin : au cœur « du vin » !).
     Deux spectacles majeurs, proposés par l’empresa Chopera. Deux spectacles majeurs, parce que, outre la qualité des cartels, ils ont un contexte bien particulier, qui porte un nom : Revanche.
     C’est « La revanche de San Sebastian ! ». Comme le titre d’un beau western. D’un vrai !

     Ce samedi, face à une novillada de La Quinta, ce sera la revanche de la finale du concours d’Illumbe : Serranito, Javier Solis et Miguel Angel Perera. Voyons qui va gagner. Javier Solis va t’il ratifier son trophée ? Serranito sera t’il le plus « encasté », face à celle des Santa Coloma ? Perera « se réveillera t’il » ?
     Tout un programme, passionnant pour ceux qui étaient à la novillada de San Sebastian, samedi dernier. 

     Demain, dimanche 6 Avril, un cartel « de Lujo ! », de grand luxe : Joselito, Juli et Cesar Jimenez, face à une corrida de Santiago Domecq (dont on imagine qu’elle sera, également, « de lujo » !)
     Là, plusieurs intérêts :
     Premièrement, l’entrée ! On est en terre aficionada. La plaza se remplira t’elle ? On peut en douter.
     Deuxièmement : Joselito confirmera t’il « le sursaut de Castellon » ? On le souhaite, mais… A ver !
     Troisièmement : Le Juli réussira t’il à remporter ses trois combats ? Celui contre ses toros ? Celui contre Cesar Jimenez, et celui… contre lui-même ? A la veille de la Feria de Séville, c’est l’une des grandes questions de la Temporada 2003...
     Pas de quoi écrire un livre, mais bien de passer un bon week end!

 

LA DERNIERE C… DU MORANTE.

     6 Avril : On dit « Qui aime bien… châtie bien ! »
     Bueno ! eh bien, ici, on adore le Morante de la Puebla (et non le Juli, comme pensent certains).
     On aime bien… donc, on râle quand il laisse passer de opportunités d’être « tout en haut » ; on renaude quand il vous met l’eau à la bouche, mais ne vous sert pas le plat en entier. On hurle, parce qu’il est le fils naturel de Curro et Paula réunis, mais, il ne semble pas vouloir occuper le trône que certains revendiquent pour lui.    
     D'aucun disent qu’il est fragile, qu’il n’a pas beaucoup de courage ni d’envie… On ne sait, et nul ne peut mettre en doute le courage d’un torero, quel que soit son rang.
     On dit aussi qu’il ne s’est jamais complètement relevé de la cornada du 29 avril 2000, par le Victoriano del Rio. Et cela, on veut bien l’entendre, parce que c’est déjà arrivé à tant d’autres.
     Depuis, entre caprices et changements d’apoderados, Morante navigue à vue, inconstant, « sin rumbo ». L’an dernier, Séville l’a débarqué, car il demandait trop ! Madrid, qui lui gardait confiance lui offrit beaucoup, mais… casi nada le salio ! Il ne réussit presque rien.

     Torero de silence… Torero de soupirs, seul, sur les rives du Guadalquivir, Morante montra moins de romantisme, lorsque l’on parla « compte en banque » et ce paradoxe fut une partie de sa perte… Chez le Morante, tout se passe dans la tête, à condition d’avoir la caisse pleine. C’est ce qui se dit ! Et c’est arrivé à tant d’autres…
     Depuis Miguel Flores, le premier, le seul apoderado qu’il lui fallait… le Morante a usé les services de Jose Luis Marca, de Camara, puis débarqué son ami Manolo Macias. On parla, un moment, d’une exclusive de Diodoro Canorea, mais le bon sévillan décéda avant que d’en signer le premier chèque… Avec son fils, ce ne fut pas la même, et la paix dorée devint la sale  guerre…
     Depuis, Morante « navigue à vue », manque en grande partie sa temporada 2002, malgré de lumineux éclairs, comme à Jerez. Il prend six toros au Puerto « sans se décoiffer », mais sans « la » grande explosion. Dax le voit à son grand avantage, d’autant que Finito et Jose Tomas se moquent du monde. Il part à Mexico, le temps de deux broncas, et revient, en bords de Guadalquivir, tête basse et bourse plate…

     De tout l’hiver, on ne l’a pas vu ! Où donc est il passé ? En quel coin, en quelle île s’est il ressourcé ?
     Son ami apoderado, Jose Luis Peralta ne dit rien, mais travaille… « Tout va bien ! Il est bien ! Vous verrez… » Et c’est vrai qu’il est bien ! En trois festivals et une corrida, le Morante, solide et inspiré, annonce la couleur 2003 : « Je reviens, et ça va donner ! » Du coup, on fume le calumet de la paix avec Canorea Fils, et le Morante se retrouve avec trois contrats pour la Feria de Séville. Avec un minimum de chance, il en sera la grande vedette !
     Et puis, à nouveau, le péché mignon ! Au moment où l’on négocie Madrid, au moment où l'on devrait être "modeste", au moment où les Lozano lui offrent deux courses « de lujo » (Nuñez del Cuvillo et Mari Carmen Camacho) le torero fait la grimace, à l'heure de parler « fric », comme s’il était déjà sorti trois fois, par la Porte du Prince… Il n'est pourtant pas en position "d'exiger"...Du coup, tout le monde s’est braqué, et pour le moment, le Morante ne sera pas à la San Isidro.

     Alors… Timide ou cynique ? Caractériel ? Grosse tête ? Un peu paumé ?… Allez donc savoir ! Toujours est il que sa véronique est la plus belle, la plus moelleuse de l’escalafon ! Toujours est il que son trincherazo est digne d’un Camaron de la Isla ! Et toujours est il que, lorsque « tout » est au rendez vous, il est de ceux qui plante les pieds, charge la suerte, sans retirer la jambe, et tire le toro, de haut en bas, toréant à fond et lui imposant de divines arabesques. Mais voilà… quand ? et à quel prix ?
     Peut-être inspiré de Curro Romero qui, ne l’oublions pas, a quand même amassé des millions en prenant sur la tête, plus de broncas, de rouleaux de PQ, voire de pots de chambre (1978/79/80), qu’il n’a coupé d’oreilles… le Morante souffle le chaud et le froid, en oubliant qu’avant d’être une statue vénérée, il faut en construire le socle…

     Qui aime bien, châtie en conséquence ! On espère pouvoir chanter de grandes choses du Morante à Séville.
     Pour le moment, on ne pouvait vous raconter que sa dernière c…

 

LE « CACHONDEO » DES INDULTOS…

     6 Avril : De continuer ainsi, ils peuvent mettre sous presse le deuxième tome des « Toros qui ont marqué l’Histoire ».
     Hier, 5 avril 2003, deux toros ont été graciés en deux plaza de troisième (parce qu’il n’yen a pas d’autres) catégorie. Donc, d’entrée : antiréglementaire !

     Maintenant, imaginons qu’il sorte dans une de ces plazas de Dios, un toraco de grand trapio, qui prend trois vraies piques en en redemandant deux autres, et suit la muleta, mufle au sol, le temps de soixante passes, on peut y penser sérieusement, et même le sortir « a hombros ».
     Mais quand on lit que le toro était un cinqueño tout petit, pas brave du tout, et qui n’avait rien d’un « mange muleta », on se dit que, vraiment, on touche le fond, d’autant que le public hurla son mécontentement auprès du président, et que le torero ne put même pas donner la vuelta, avec les trophées « symboliques », tant la contestation était sévère.
     Pauvre toro ! Que cachondeo ! Quelle honte de l’utiliser ainsi, pour la seule gloire éphémère d’un torero qui n’a pas besoin de « ces montages », et d’un ganadero qui n’en tirera aucun profit, autre que son nom dans les statistiques de l’année. Ne murmure t’on pas que dernièrement, grande partie des toros indultados ont été abattus, dès le retour à la dehesa ? Il serait bon de savoir ce que sont devenus les toros graciés de l’an passé…

     Hier, on a « indulté » le toro « Banquero », de Carmen et Araceli Perez, en plaza de Santaolalla del Cala (Huelva). A Torralba de Calatrava, près de Ciudad Real, on en a gracié un autre, sobrero offert par Rafael de Julia. Là, c’est encore mieux… on ne connaît pas son nom.
     « L’indultado », la grâce, doit être exceptionnel, et uniquement à la gloire du toro ! Sino… un cachondeo !

     5 Avril – SANTAOLALLA DEL CALA (Huelva) – ¾ de plaza : On respecta une minute de silence, en hommage au ganadero Javier Nuñez Moreno de Guerra, (los Derramaderos), décédé hier, à l’âge de 62 ans. Corrida de Carmen et Araceli Perez. Quatre toros avaient cinq ans, mais l’ensemble ne dépassa pas une présentation médiocre et un comportement fort inégal. A la surprise et sous les protestations du public, on a gracié le cinquième « Banquero », N°41. Le président entendit des « fuera, fuera !, et Antonio Ferrera ne put donner la vuelta.
     Luis Miguel Encabo, en dessous de ses collègues, coupa une oreille de chaque adversaire.
     Antonio Ferrera, qui réapparaissait de sa cornada de Valencia, s’est montré en pleine forme, notamment au deuxième tiers, où il a multiplié les exploits. A la muleta, abondance et vitesse. Il fit un cirque de tous les diables, face au cinquième, et en obtint l’indulto, sans que le public ne suive complètement (c’est le moins qu’on puisse dire). Deux oreilles et deux oreilles et la queue « symboliques », vite rangées.
    El Fandi a coupé quatre oreilles, se montrant vibrant avec cape et banderilles, mais un peu trop long à la muleta.

     5 avril – TORRALBA DE CALATRAVA (Ciudad Real)  - ½ Plaza : Toros de Yerbabuena (les Guardiolas d’Ortega Cano). Corrects en tout. Rafael de Julia offrit le sobrero, en septième lieu (ce qui est antiréglementaire) et en obtint l’indulto (re belote !) – Le toro fut tellement fameux que l’on en sait pas le nom. Pobre bicho !
     Ortega Cano coupa l’oreille du quatrième
     Rafael de Julia entendit silence à son premier ; coupa l’oreille du cinquième et les deux trophées « symboliques » du N°40, sobrero qu’il avait offert.
     Ivan Vicente, révélation de la première corrida de Madrid, coupa les deux oreilles de son premier, mais prit un puntazo dans la main gauche.

 

DANS LES AUTRES RUEDOS DU SAMEDI…

     6 avril : Coup de chapeau au site « Burladerodos.com », qui vous donne tous les résultats, moins de deux heures après le dernier arrastre. Fabuleux ! D’ailleurs… il le dit lui-même, en toute modestie. Comme il vaudrait mieux que cela soit les autres qui le disent… alors, on le dit : « C’est bien ! »
     Hier, il s’est donné en Espagne et en France, 8 corridas de Toros, deux novilladas, deux corridas de Rejoneo et quatre festivals… dont les principaux résultats, (outre les deux courses dont on a parlé ci-dessus), sont :

    5 Avril – GUADALAJARA – Moins de ½ plaza : Trois toros de Criado Holgado (1, 2, 6) et trois de Juan Tabernero. Un ensemble bien médiocre.
     Luis Vilches fait silence et ovation – Sergio Martinez coupe une oreille de son premier, et Serafin Marin, celle du dernier. Ovation aux autres.

    5 Avril – SORIA – Moins de 1/4 de plaza : Cinq toros de Gabriel Rojas et un sobrero de El Romeral, sorti quatrième.
     Gros succès de Juan Diego, qui, plus que jamais, se pose en « double de Julio Robles ». Une et deux oreilles – Diego Urdiales se bat en vain – Fernando Robleño coupe une oreille, après un avis, à son premier toro, et perd tout, à son dernier, à cause de l’épée.

     5 Avril – CASTILBLANCO DE LOS ARROYOS (Sevilla) – ½ plaza : Corrida potable de Julio de la Puerta.
     Ruiz Manuel n’a pas de succès, laissant le triomphe complet à Rafael Rubio « Rafaelillo » (trois oreilles) et Francisco Javier Corpas (quatre et un rabo)

     5 Avril – VERGEZE (France) –  Corrida de Rejoneo - Plus de ½ arène : Toros de Mroz, de jeu inégal
     Patricia Pellen donne deux vueltas
     Sergio Galan reçoit une oreille de son premier, et se fait bousculer sans mal.
     « Por collera », en duo, Pellen et Galan coupèrent deux oreilles du cinquième.

     5 avril – LOGROÑO – Novillada – ¼ de plaza : C’était la fameuse revanche de la finale de San Sebastian. La novillada de La Quinta, très bien présentée et armée, sauf 4 et 5ème, alla « a menos ». Bon le deuxième ; manso maniable, le cinq ; court, le sixième et terriblement dangereux, le quatrième
     Serranito (Ovation – Ovation) laissa filer le premier, dont il aurait pu couper quelque trophée. Par contre, le petit aragonais se montra héroïque, face au quatrième, qui cherchait l’homme, sur les deux côtés. Tuant mal, il perdit un grand triomphe.
     Javier Solis (Ovation, après avis – Palmas, après deux avis) toréa facile, lié, templé, sans grande originalité, mais connut un jour noir, avec l’épée.
     Miguel Angel Perera (Palmas, après avis – Silence). Mal servi, et ne sortant que quelques détails.

    5 Avril – LOS BARRIOS (Cadiz) – Novillada – ½ Plaza et beaucoup de vent : Novillos de Santiago Domecq, buenos.
     Triomphe de Manuel Escribano, qui coupe les deux oreilles du quatrième, et sort a hombros – Juan Miguel Montoya et Roberto Galan obtiennent l’oreille de leur second adversaire.
     Manolo Escribano remporte le trophée de « La Montera de Oro ».

 

A L’AUBE DE LA SAN ISIDRO…

     7 Avril : Depuis quelques jours, les commentaires vont bon train, et les principaux « portails taurins » se battent pour donner, minute par minute, les nouvelles du front. Des escarmouches dont l’aficionado sort gagnant, bien que « pas plus riche »…
     « Mundotoro » et « Burladero dos » font feu de tous bois, et grâce à eux, on peut faire un petit résumé de ce qui semble acquis.

     La Feria, on le sait, débutera le 10 Mai, et se terminera le 7 Juin. La San Isidro 2003 présentera, on l’a dit, 23 corridas, 3 novilladas et 3 corridas de rejoneo.
     Seule parenthèse « hors abonnement », les 27 ou 28 Mai : La Corrida de la Presse, où le Juli prendra 6 Toros.

     Hier, nous faisions allusion aux problèmes que rencontrait l’empresa avec le Morante. Peut-être les protagonistes ont ils eu plus de chance que vous, et pu lire l’article sur la dernière C… du torero de la Puebla. Toujours est il que « c’est réglé ! ». Ouf !
     Pour le reste, ce sera la feria des cérémonies, puisque l’on verra des confirmations et une investiture. En effet, Sergio Aguilar recevra l’alternative, devant les Pablo Romero, tandis que Cesar Jimenez, Javier Valverde, Matias Tejela, Ivan Garcia, entre autres, confirmeront la leur. De plus, Sebastien Castella et Salvador Vega devraient venir se joindre au peloton.

     Donc, en recoupant les renseignements distillés par Mundotoro et Burladerodos, voici les dates qui semblent acquises :
Mardi 13 Mai: Toros de Sepulveda pour Vicente Barrera, Ivan Vicente et Serafin Marin
Mercredi 14 Mai : Toros del Ventorrillo, pour Joselito, Fernando Robleño et Miguel Abellan
Jeudi 15 Mai : Toros de Carriquiri, pour L.F Espla, Antonio Ferrera et El Fandi
Vendredi 16 Mai : Toros del Puerto San Lorenzo, pour Uceda Leal, Morante de la Puebla et Matias Tejela (confirmation)
Samedi 17 Mai – Rejones : Toros de Fermin Bohorquez, pour Joao Moura, Pablo Hermoso de Mendoza et X
Mardi 20 Mai : Toros de Valdefresno, pour Juan Mora, Rivera Ordoñez et Ivan Garcia Confirmation)
Jeudi 22 Mai : Toros de Alcurrucen, pour Enrique Ponce, Antonio Ferrera et Javier Valverde (Confirmation)
Samedi 24 Mai – Rejones : Toros de Passanha, pour Luis Domecq, Pablo Hermoso de Mendoza et Alvaro Montes
Samedi 31 Mai – Rejoneo : Toros de Julio de la Puerta, pour Leonardo Hernandez, Andy Cartagena et Sergio Galan
Lundi 2 Juin : Toros de Garcigrande, pour Rivera Ordoñez, El Fandi et Cesar Jimenez
Mercredi 4 Juin : Toros du Partido de Resina, pour Joselito, Victor Puerto et Sergio Aguilar (Alternative)
Vendredi 6 Juin : Toros de Adolfo Martin, pour Luis Miguel Encabo, Javier Valverde et X
Samedi 7 Juin : Toros de Victorino Martin, pour L.F Espla, El Cid et Fernando Robleño

     Par ailleurs, et sans que l’on ait les dates, il semble que les cartels suivants soient aussi bouclés :
Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Finito de Cordoba, Morante de la Puebla et Miguel Abellan
Toros de Mari Carmen Camacho, pour Eugenio de Mora Uceda Leal et Anton Cortes
Toros de Victoriano del Rio, pour Joselito, Manuel Caballero et Cesar Jimenez (Confirmation)
Toros de La Dehesilla, pour Victor Puerto et ….

     L’empresa Toresma II devait donner les cartels, mardi. De fait, elle a demandé un petit délai, car reste en suspens le gros problème de la Télévision. Madrid sera t’elle intégralement télévisée ? Rien n’est moins sûr. Pour le moment, cela bataille ferme. On pensait que la société Sogecable avait emporté le marché, mais Viadigital vient de faire une dernière offre qui remet tout en question.
     Réponse… Jeudi !
     En attendant, on sait que le corrida Goyesca du « 2 de Mayo » verra s’affronter Fererra et Fandi, en un mano a mano qui risque d’être des plus « tournoyants »…

 

LES TROIS « J »… IGUAL !!!

     7 Avril : Après la corrida de Logroño, les choses restent à leur triste place : Joselito, pesant, sans jus, sans étincelle… El Juli, sérieusement malmené par le public, qui semble ne plus vouloir le voir… Et Cesar Jimenez, qui tire les marrons du feu.
     Hier, à Logroño, devant ¾ de plaza, on protesta très fort le deuxième toro, pour afeitado présumé. Du coup, on chargea le Juli de tous les maux, et Joselito s’en sortit sans trop des sifflets, tandis que Jimenez coupait une oreille, malgré une épée transperçante.
     Pendant ce temps, à Madrid, le premier Conde de la Maza fondait sur un burladero, le fendait en deux, provoquant une grave coupure au visage du Gallito de Zafra, et reprenait sa route, le piton intact, astifino…
     Hier également, ce fut « jour d’indulto » : On a gracié un grand novillo de Fuente Ymbro, près de Cadiz, en plaza de Los Barrios…Trois indultos en deux jours. Allez dire, après cela, que le Fiesta va mal !

     6 Avril – MADRID (Las Ventas) – 1/3 de Plaza : Corrida très bien présentée et armée du Conde de la Maza. Mansa au cheval, elle fut moins « impossible » que de coutume, et laissa les toreros s’exprimer. 4ème et surtout 5ème, permettaient le toreo.
     Le premier toro blessa au front (large coupure) Francisco Regajo « Gallito de Zafra », derrière le buladero qu’il alla percuter. Spectaculaire, mais peu grave.
     Javier Vazquez (Silence et Sifflets) parut moins décidé qu’à l’accoutumée. Son premier était très compliqué, mais on espérait mieux de lui, face au quatrième. « Le train » est définitivement parti.
     Alberto Elvira (Silence – Sifflets) toucha le meilleur, mais ne sut qu’en faire : Toreo rapide, par courtes séries, rectifiant sans cesse la position. Il a laissé passer « une chance »…
    Gomez Escorial (Ovation après avis – Ovation) a bien failli triompher. Malmené par les toros et par le sort, le petit torero est revenu « comme un mort de faim », recevant ses deux toros à portagayola, entrant dans tous les quites, affichant sérénité, courage, et une grande sécurité.
     Son premier était incomode, chargeant « en sautillant ». Le sixième, un client sérieux, fut reçu par un cambio de muleta, dans le dos, plein centre. Toro un peu faible, qui regardait beaucoup « par dessus ». Gomez Escorial se montra très volontaire et sérieux. Il aurait pu couper, mais 3 pinchazos… Cependant, il frappe fort à la porte de San Isidro.

    6 avril – LOGROÑO – ¾ de plaza : Corrida correctement présentée, sans plus, de Santiago Domecq. Le deuxième fut grandement protesté par le public (pour afeitado fortement supposé). En 5ème lieu sortit un Ana Bohorquez Domecq, aussi médiocre que tout le lot : Mansedumbre, aucune race.
     Joselito (Ovation après avis – Ovation) a donné des milliers de passes ensommeillées, et s’en est sorti sans accroc, parce que le public en voulait au Juli.
     El Juli (Sifflets et Silence) n’a pu rien faire, tant étaient nuls ses deux adversaires, et forte l’animosité du public à son égard.
     Cesar Jimenez (Vuelta, après pétition  - Une oreille) n’eut aucun mal à connecter avec le public, et mettre grande ambiance, en répétant le toreo qu’on lui connaît. L’oreille au dernier fut un peu généreuse, mais le climat général de la corrida l’imposait.

    6 Avril : FUENTE DE SAN ESTEBAN – Casi lleno : Corrida concours.
     Il est sorti, respectivement, des toros de Atanasi, Sepulveda, Castillejo de Huebra, Juan Manuel Criado, Los Bayones et Sepulveda. Le vainqueur, haut le main, fut le troisième, de Castillejo.
     Juan Bautista n’a pas brillé (Silence partout) – Juan Diego s’est encore signalé par lqa qualité de son toreo (Oreille et ovation) – Javier Castaño fut « tout aguante » et tout courage. (Oreille de chaque toro)

     6 avril – VERGEZE (France) – Peu de monde et beaucoup de vent : Corridas de La Erguijuela, bien présentée et encastada (sauf le sixième)
     Domingo Lopez Chavez et Grégoire Taulère ne purent que récolter « deux silence et un avis » - Serafin Marin donna un vuelta au troisième, mais patina devant le dernier. Un avis à chaque toro.

     6 avril – LOS BARRIOS (Cadiz) – Novillada -  ¼ de plaza : Grande novillada de Fuente Ymbro. Quatrième excellent, et sixième magnifique, qui fut gracié. Son nom : « Mimoso » - N°147.
     Octavio Chacon prend un avis au premier, mais coupe les deux oreilles du quatrième – Javier Perea donne une vuelta, et obtient l’oreille du cinquième – Mais le gros triomphateur de la journée est sans conteste le jeune colombien Luis Bolivar : Une oreille du troisième, et gros faenon au sixième, au point d’en obtenir l’indulto. On lui remit symboliquement « tous les trophées ».

     6 Avril – MONT DE MARSAN (France) – Festival de la Peña Cesar Rincon – Plus de ½ plaza – Beau temps : Novillos de Murube, corrects. Ruiz Miguel offrit le sobrero.
     Francisco Ruiz Miguel : Ovation, et vuelta, en compagnie des autres toreros, après avoir lidié le septième. A noter que ce toro fut banderillé par Roberto Bermejo, Victor Mendes et Richard Millan, « en civil », qui avait sauté des gradins. Sympa !
     Frascuelo coupa une oreille, « au goût d’antan »
     Victor Mendes fut ovationné par tous ceux qu’il retrouvait.
     Fernando Cepeda écouta quelques bravos. Tel qu’en lui-même !
     Julien Lescarret n’eut pas de « chance-réussite ». Palmitas
     Fernando Cruz coupa une oreille de mérite, après une bonne faena, à un novillo plus compliqué qu’il n’y paraissait.

 

CESAR JIMENEZ : SPECTACULAIRE CHANGEMENT DE CAP…

     8 Avril : On pourrait tout aussi bien parler d’intox !
     Ce mardi 8 avril, l’empresa Toresma II de la « Lozano Unlimited » présente les cartels de la mini feria de La Comunidad (une corrida Goyesca et trois novilladas) et de la feria « géante », de San Isidro.
     Tout semblait entrer dans le moule et « chacun dans sa case »… Mais voilà qu’une nouvelle tombe : Cesar Jimenez ne vient pas, et il ne viendra pas à Madrid, probablement, de toute la saison…

     A Bagdad, depuis dix jours, le canon tonne, et les tristes spectateurs privilégiés que nous sommes, voyons tomber les hommes, confortablement assis chez nous, un verre à la main, le petit chat ronronnant sur nos genoux.
     Depuis dix jours, on voit l’américain, bardé de fer, nous dire « qu’on leur en met plein la tête, même si parfois, on en met aussi aux copains… » En face, les ministres et généraux nous disent « On leur en met plein la tête ! Nous gagnons ! Ils sont tellement perdus qu’ils se tirent entre eux… Ils sont foutus… »
     Intox ! Ecoeurante intox ! Démagogie dégueulasse ! Folie criminelle !  Et pendant ce temps coule le sang…
     Non vraiment, les hommes n’ont pas de raison d’être fiers d’eux, en ce moment… ni ceux qui y ont été, ni ceux « qui n’y ont pas été »!
     Rien de « tout noir ! »… Rien de « tout blanc ! »

     Si l’on reprend les communiqués, Cesar Jimenez fut le premier à faire parler de lui, pour la San Isidro : Trois corridas, dont la Bienfaisance. Tout était presque « calé » et, tel una figura del toreo, le jeune madrilène et son apoderado, Jose Luis Marca, imposaient, exigeaient, déplaçait les toreros, comme dans le cas de Manolo Caballero. Et tout cela pour dire, à la veille de la publication des cartels « On n'y va plus ! » Voilà qui ne manque pas de sel !
     Les Lozano les appellent, leur font d’alléchantes propositions… y qué ? « Bien, le torero est encore jeune ! Il vaut mieux attendre un an, avant de venir à Madrid ! », dit l’apoderado. De son côté, le torero déclare « J’aurais voulu y aller ! Mais mon apoderado a décidé. Tout ce qu’il fait est bon pour moi ! »

     Trop jeune, le torero ? Ou trop risqué, le pari ?
     A Madrid, Cesar Jimenez a un souvenir cuisant (le unico espada d’avril dernier). Même s’il sortit « a hombros », il ne triompha point, qu’on le veuille ou non…
     Cette année, on murmure qu’il a 70 contrats signés, et le début de saison le voit triompher partout (Olivenza, Leganes,Valencia, San Sebastian, Logroño)
     Pourtant… triomphe t’il « parce qu’il est bon »… ou parce que le autres ne le sont pas ? Les chroniques parlent de sa juvénile ardeur, de sa rapide connexion avec la public, mais aussi de quelques scories, comme à Valence, où il ouvrit pourtant la puerta grande. Ces quelques petits défauts pourraient se payer cher, devant le "Tribunal de Madrid", et on peut comprendre que Marca préfère jouer prudent, bien rôder son torero, en province, tout en engrangeant un maximum, histoire de rénover à loisirs sa réserve de Havanes…
     Il a tout à fait raison ! Mais alors, pourquoi « ce cirque » de Madrid ? Pourquoi ces manoeuvres ? Pourquoi se gausser de « deux et la Bienfaisance », s’il savait d’entrée, qu’il n’irait pas ?
     Intox ? Démagogie… ou soudaine prise de conscience que « Madrid es mucho Madrid ! », et qu’il y a trop de sous à se faire ailleurs, sans risquer d’être « un peu juste » face au toro et au public de Las Ventas ?
     La polémique est servie. Sur le fond, on peu comprendre ! Sur « la forme », on peut se poser quelques questions…  et il est probable que ce soudain changement de cap ne restera pas sans conséquences…

     En parlant d’intox… en voilà une autre qui vaut son pesant de…ce que vous voulez !
     N’a t’on pas annoncé la présentation à Madrid,  de Jose Mari Manzanares junior, le 30 Mai, en pleine San Isidro ? Et tout le monde de s’écrier : « Chapeau ! enfin il se conduit en futur grand ! »…
     Mouais !!! les plans ont changé, et le fils viendra le 15 Juin, à dix jours de son alternative en Alicante. La feria sera terminée, et beaucoup seront rentrés chez eux...
     Moins de monde dans la plaza... Moins de critique... Moins de toro... Moins de risques! Ayyyyy!

     Quant au Juli, il annonce ses toros, pour la corrida de la Presse, en « Unico Espada ». On ne parle plus de Miura, mais d’un 50/50 composé de : Partido de Resina Adolfo Martin, San Martin, Fuente Ymbro, Alcurrucen, Torrestrella, Javier Perez Tabernero… On parlait également d’un Torreon.
     Le choix ne sera pas facile, et Madrid l’attend au tournant…

     Feria de Madrid et ses casse-tête, qui sonnent comme autant de « casse-noisettes » !
     Autre absent probable : Miguel Abellan. Il n’y a pas eu entente, à ce qu’il paraît, au plan financier. Abellan n’est plus « en haut », et les empresas commencent à le lui faire sentir.
     Un autre torero qui ne fera pas le paseo, et ne confirmera pas son alternative : Sébastien Castella. Il est clair que la proposition de l’Empresa était difficilement acceptable : Confirmer son alternative, devant les Dolores Aguirre.
     Quand on va confirmer, à Madrid, c’est pour montrer ce dont on est capable, et se livrer à fond. Avec les Dolores, tels qu’ils sortent à Las Ventas, « Tous aux abris ! ». Venir dans ces conditions, et sans un autre contrat, est un trop gros risque… celui de ne pas pouvoir péguer un muletazo.

     La San Isidro sera annoncée, ce jour ! De nouvelles têtes apparaissent et d’autres viennent « remplir les trous ». Ce ne seront probablement pas des cartels « historiques », et les toros devront avoir l’intérêt, le brillo que les combinaisons n’auront pas. Sinon, la San Isidro 2003 est un « toston »,annoncé d’avance…

     Voir dans la rubrique « Cartels », l’ébauche de la Feria.

 

DAX AFFICHE SES GANADERIAS

     8 avril : La feria de Dax se déroulera du 13 au 17 août, et présentera les ganaderias suivantes : Victorino Martin, Dolores Aguirre, Manolo Gonzalez, Victoriano del Rio et Samuel Flores.
     Il y aura corrida concours, le 13 septembre, et un mano à mano Ponce – Juli, le 14, devant un lot de Juan Pedro Domecq. On y reviendra.

 

NORMALEMENT… AUJOURD’HUI…

     8 avril : On ne sait plus qui croire ! Toros 2000 « devrait » réapparaître aujourd’hui. Je ne dis plus rien, sinon mon écoeurement et ma fatigue… Mais, cela ne regarde personne !
     Tout est à refaire ! Avouez qu’il y a de quoi se cogner ce qui nous reste de tête dans ce qu’il reste de mur !!!!
     Enfin… Aujourd’hui, normalement ! Aujourd'hui, peut-être, ou alors...
     Alors, si c’est vrai… soyez les bienvenus ! 

 
ARRÊT DU TRAVAIL... CELA SUFFIT!!!

     9 Avril: Cela suffit! Devant l'incompétence, le je m'enfoutisme et la mauvaise foi, je ne peux que prendre la seule décision logique: J'arrête. Il y a des limites à la bonne volonté, et... au bénévolat.
     Depuis le 22 Mars, écrire, "très tôt matin", en sachant, d'une part que personne ne vous lira, et que par ailleurs, d'autres dorment tranquilles... cela a ses limites.
     Ces limites ont été atteintes hier, 8 avril, date à laquelle, pour la énième fois, tout devait rentrer dans l'ordre.
     En conséquence, je n'écrirai plus une ligne, jusqu'à ce que "la piste soit réouverte", et partirai en vacances, du 12 au 19 Avril, le coeur gros, mais la conscience en paix.
     Avec mes excuses, en espérant que vous me comprendrez. En toute Aficion et amitié - Patrick Beuglot.