L'ACTUALITÉ TAURINE
(du 11 au 20 Aout 2003)

BAYONNE : CANICULAIRE FROIDEUR !
Une oreille pour de bons muletazos de Ferrera

     10 Août : « Ouaiiiis ! Il est trop génial ! On a trop bougé ! Il a trop mis le feu ! » Avec ces commentaires d’un des 200 000 intellectuels réunis sur le plateau du Larzac, on ne peut s’étonner de ne se retrouver qu’avec une demie plaza, à Bayonne !
     Bien sûr, Ferrera et Fandi réunis, ne peuvent lutter contre Jose Bové ou Manu Chao ! C’est ainsi ! Il en faut pour tous le monde, même pour les nostalgiques de quelque Woodstock à la Française… « C’était trop bien !!! »

     Curieuse et surprenante « double-conclusion » de cette première corrida de la Feria de l’Assomption, à Bayonne : Il a fait horriblement chaud, et… le public est souvent resté froid ! Ceci, d’ailleurs, est peut-être la raison de cela !  Cependant, même s’il n’y eut guère de raisons de pousser à fond les chaudières de l’enthousiasme, on pouvait se satisfaire de plusieurs bons moments, en particulier avec la Fandi, au deuxième, Ferrera, au quatre, et Robleño, en ses deux toros.
     Justement, pour ce qui est des toros, on pourra penser que, dans la catastrophique saison que mène la ganaderia d’Alcurrucen, dans les grandes ferias (voire Madrid, Pamplona), le lot de Bayonne aura redoré quelque blason, tant au plan présence, que comportement général.
     Bien présentés, les toros de Lozano ont tenu leur place avec sérieux et mobilité. Seul le mastodonte cinquième a déçu. Par contre les trois et quatrième ont permis de grandes choses, qui furent en partie réalisées.
     Pourtant, on regrettera la froideur du public, à l’égard de la première (et seule) faena du Fandi. Quelque chose qu’il faudra revoir, cet hiver, dans quelque tertulia au coin du feu : Un toro qui commença rebrincado, sosito, sans vraie charge. Mais un toro que le granadino améliora, « fabriqua », à force de temple et courage. La première partie du trasteo fut une suite de droitières un peu heurtées, mais le torero « apprit » au bicho, le chemin de la muleta; et la deuxième moitié de la faena, notamment à gauche, fut vraiment bonne. A cet égard, c’est peut-être, le plus méritoire de la tarde.
     Malheureux Fandi, qui ne put briller, encore une fois, dans le Sud Ouest. De plus, un pinchazo terriblement violent, accentua la lésion à la main droite qu’il traîne depuis quelques jours, encore aggravée par un nouveau mauvais coup reçu la veille, à Vitoria. Il ne serait pas étonnant que le Fandi doive s’arrêter quelques jours…

     Antonio Ferrera a repris du poil de la bête. Certes, il joue toujours à regarder le tendido, les yeux écarquillés de quelque maladive furie, mais on devra souligner de très bonnes choses à la cape, face au premier, et, surtout, d’excellents muletazos, et même une série gauchère complète, très bien rématée, au quatrième. Parfois électrique, despatarrado, voulant allonger sa passe, à l’extrême, mais tout à coup calmé, templado, toréant « al compas » du toro, vertical et réuni, loin de « ces coups de stromboli », qui séduisent les uns, mais « hérissent » les autres.
     Bon! à l’épée, c’est un peu laborieux, mais, à Bayonne, Ferrera est à créditer d’une bonne journée.

     Fernando Robleño fut très long, trop long, devant le bon troisième. « Se paso de faena ! », parfois joliment, d’ailleurs. Du coup, il connut d énormes difficultés à la mort, et l’éventuel récompense se changea en « deux avis ! ».
     Par contre, il fut très vaillant devant le sixième que le public ovationna parce qu’il chargea deux fois, de loin… pour sortir seul du puyazo !
     Pas à dire, « la méthode Mec »a fonctionne bien, au point qu’on ovationne les mansos ! Señores ! Les trois quarts des toros chargeront de loin, pour peu que l’on insiste. Par contre, c’est au fer, à la poussée, à la fijeza, à la « mise de reins » que s’exprime la bravoure.
     Alors, seulement alors, on ovationne ! Alors, seulement alors, on voit s’il vient de loin, et de plus en plus loin. Là est la véritable émotion du premier tiers, et du toro bravo. Le reste est pure démagogie bien vendue ! Robleño eut grand mérite, essuyant deux méchantes coladas, et des premières charges « explosives ». Hélas, il tua mal, et le petit homme aux yeux de nacre s’en fut, très applaudi, mais sans autre trophée que le respect de tous.

     Bref, ce ne fut pas « une grande corrida », mais les hommes ont fait d’indéniables efforts que le public n’a pas su récompenser justement. On ne parle pas ici d’oreilles et de queue, mais de compréhension, d’encouragements et de bravos…
     Cela dit, il avait peut-être raison, ce public : « Faisait vraiment trop chaud… pour travailler ! »

     9 Août : BAYONNE – Demi arène – Trop bleu ! Trop chaud : Six toros d’Alcurrucen, bien présentés, variopintos et armés corrects, qui firent des sorties de « dubitatifs », avant de se lâcher.
     Toros peut-être un peu « chargés », mais qui se révélèrent mobiles, excepté le cinquième qui serra les quatre freins à main, dès le deuxième tiers.
     A la muleta, le quatrième, un toro noir qu’on aurait pu croire « mal fait » pour charger, fut de grande noblesse, grâce à l’entrega de Ferrera. Charges de loin, noblement, mais peu de durée dans la série, chez le troisième. Violent, mais « se déplaçant », le dernier, manso au cheval. Intéressant, grâce à son torero, le deuxième, qui fut protesté, d’entrée, pour quelque boiterie.
    Antonio Ferrera (Silence – Une oreille) est à créditer d’une des bonnes journées de sa difficile temporada.
     Bien au capote, face à son premier, en des lances un peu « séparés », mais « a gusto » dans la passe. Le toro prend un puyazo un peu trop long, et sort « picado ». Aux banderilles, à encadrant une grande paire « à la moviola » du Fandi, un premier cuarteo et un quiebro dont il sort en trébuchant. Faenita « en vendant la marchandise », comme on lui conseille, depuis la barrière. Horrible bajonazo, en trébuchant (avant, ou après ?). Retour, pieds nus pour un pinchazo et trois descabellos. Mal !
     Par contre, la faena au quatrième comportera de très bons moments, même si de trop nombreuses passes « hurlées », en regardant le public, en furent autant de scories. Le toro, sorti haut, court de cuello, peu formé pour charger bas. Un toro feo ! Pourtant, après un deuxième tiers sans grand éclat, Antonio Ferrera va le convaincre, en force, puis le toréer, en douceur. Après deux séries où la muleta va « allonger » la charge, Ferrera va se poser et conduire ou accompagner joliment le toro, d’abord sur main droite, puis en de bonnes naturelles, bien tracées, bien rématées au pecho. Une série complète, très bien tirée, close d’une grande passe de poitrine, tournée sur l’épaule opposée, remporta la totale adhésion. Bien sûr, il y eut grandiloquence et verbiage,  mais on gardera le plus sérieux, l’entrega, et… le toro qui charge, dompté. A l’épée, ce fut un peu mieux, l’épée, desprendida étant ratifiée d’un descabello chanceux. Oreille logique ! Dans le callejon, Rafael Corbelle, l’apoderado, faisant plus de bruit que tout le public réuni, pour demander le trophée.
    « El Fandi » (Applaudissements, après un avis – Silence) n’a pu triompher, pour sa présentation à Bayonne. Ce ne fut pas faute d’y avoir mis toute sa volonté. Blessé à la main, et touchant deux toros « à contre style », c’est à la muleta que le Fandi fut aujourd’hui convainquant. Cependant, comme ce ne fut pas spectaculaire, et qu’il l’attendait « ailleurs », le public ne sut entièrement l’apprécier, et quelques-uns, déçut, sifflèrent sa sortie. Dommage pour eux !
     De fait, rien à lui reprocher. Aucun de ses toros ne lui permirent de s’exprimer, tant à la cape qu’aux banderilles. Le premier vint, incertain et « simili boiteux », le second… ne vint pas. Fandi sua donc pour mettre « un violin », à celui-ci, et un valeureux « por dentro », à celui là.
     On restera donc sur la faena, au deuxième de la tarde : Un toro qui charge mal, soso, court, un poil faiblard, sans classe. David Fandila va d’abord « le faire passer », puis « lui apprendre », puis le toréer, « long et lié ». Trois séries à droite, qui ne disent apparemment rien, puis  une quatrième, plus appuyée, très bien rematée par un long pecho gaucher. A partir de cet instant, le toro est conquis et « a envie ». Il y aura donc de très bonnes naturelles, longues, templées à fond, par séries de trois et bon pecho.
     Le public applaudira, mais « ne rentrera jamais » dans la faena. Pourtant, personne ne pourra en nier « la technique et l’envie »…
     Voulant signer une grande épée, Fandi portera un pinchazo, extrêmement violent, dont il sortira grimaçant de douleur. Il lui coûtera d’empoigner à nouveau l’épée et le descabello. C’est ainsi que le Fandi « manqua » sa présentation, à Bayonne.
     Le cinquième se mit en grève, dès les premiers muletazos. Fandi essaya, et dut se résigner, tuant promptement, d’une contraire et deux descabellos.
     Fernando Robleño (Silence, avec deux avis – Ovation)  gâcha, de trois pinchazos, une atravesada qui sort vilainement, et huit descabellos, une agréable faena, un peu trop longue, au bon troisième. Noble, quant on ne "l'obligeait pas", par le bas. Début par statuaires, puis séries courtes, citées de loin, tirant bien sur deux mains, et clôturant de jolis pechos, bien tournés. Final par militaires et adornos, avant… la beresina.
     Le sixième fut « un sacré tonton ». Toro violent, manso, qui sauta dans les capotes, mais chargea de loin au picador. Le public se laissera tromper, ovationnant par deux fois, un toro qui sort seul, du cheval. Aux banderilles, la cuadrilla de Robleño est du genre « pacifiste », et les quolibets tombèrent drus.
     Faena très valeureuse, ferme et risquée, du petit bonhomme, qui essuya une terrible colada, au premier muletazo. Sans se désunir, Robleño enchaîna de courageuse séries, devant un toro qui n’oublia jamais que, derrière la muleta… on pouvait pêcher quelqu’un.
     Hélas, quatre descabellos sanctionnèrent une demie desprendida, et le rêve de succès s’envola, définitivement.

    Ce soir, à Bayonne, la deuxième de feria : Cesar Rincon, Enrique Ponce et Antonio Barrera, face à trois Torrestrella et trois « del Torero ».

 

POR ESOS RUEDOS…

     10 Août : La canicule, partout ! Des ferias qui se terminent (Vitoria) ; d’autres qui commencent (Huesca, Malaga) ; et , au milieu : Parentis… où est sortie, hier, une novillada de Pio Tabernero de Vilvis, présentée comme un char d’assaut, armée comme un cuirassé. Six, comme cela !
     Il paraît que certains aficionados en firent grief à l’empresa. Mais, on connaît Parentis, comme Céret, comme Roquefort, comme Vic... A qui la faute s’ils sortent « exajerados » ?

     A Parentis donc, novillada très très sérieuse, et triomphe très très important de Luis Bolivar, ce colombiano qui allia « savoir et pouvoir », et confirma qu’il est actuellement l’un des plus intéressants, si ce n’est « le «  plus intéressant de l’escalafon novilleril. Trois oreilles et un prix, probable, en fin de saison. Enhorabuena, torero !
     A ses côté, Javier Solis fut « en pega pases » et Fernando Cruz, qui fut accroché dès le premier quite, resta sur la réserve.

     A Vitoria, il est sorti une bonne corrida de Partido de Resina. Les Pablo Romero reviennent. Que bien!  Le dernier se cassa la corne, et fut remplacé par un Viento Verde.
     Davila Miura coupa l’oreille du jour, au quatième. Francisco Marco donna vuelta, au cinquième, et Le Cid, qui toréa très bien le troisième, vit le toro se résister à tomber, et perdit un trophée.

     A Huesca, on ouvrit la feria, avec une corrida, très faible, du Capea. Oreille pour une faena solide du Juli, face au cinquième. Joselito, mal servi, fut long et tua « catastrophique », le quatrième. Tomas Luna, le local, toucha le bon troisième, et s’en sortit avec les honneurs, mais sans couper.

     A Pontevedra, les trois toreros ont coupé une oreille chacun. Arènes pleines, pour une corrida de Ortigao Costa, noble mais juste de forces.
     Cesar Rincon coupa une oreille à son premier. Ponce et Manzanares en firent de même, à leur deuxième adversaire.

     A San Roque (Cadiz) est sortie une bonne corrida de Gavira - Jesulin de Ubrique et Salvador Vega ont coupé chacun trois oreilles et un rabo. De son côté, Rivera Ordoñez emporta deux  trophées de son premier.

     A Benidorm, Cordobes a triomphé, coupant une oreille, chaque fois, mais Morante a encore une fois toréé « muy bonito ». Oreille au troisième.
     Finito les accompagnait, face à un lot de Tornay.

    A Malaga, on ouvrait feria, avec une corrida de Rejoneo. Moins d’une demi entrée, dans la plaza. Cela promet !
     Triomphe de Rui Fernandes et de son cheval « Fado ». Une oreille de chaque toro. Andy Cartagena et Sergio Galan coupent une oreille de leur second adversaire. Bonne corrida de Viento Verde.

 

BAYONNE : PRESIDENTE, FUERA !!!
Ponce, la tête ! Rincon, le cœur ! Barrera, les... !

     11 Août : Il n’y a aucun doute sur deux choses : Un torero saura toujours mieux comment lidier un toro, que le petit monsieur cravaté, en quête de son jour de gloire, au palco de la présidence. 
     La deuxième est que personne ne peut mettre en doute la sincérité et la volonté de triompher de César Rincon, en particulier cette année, et à plus forte raison à Bayonne, plaza où il y a toujours eu « quelque chose de spécial », une amitié particulière, avec le diestro colombien.
     Par ailleurs, le souvenir de Nîmes est encore dans toutes les mémoires : Un tercio de pique écourté par le président, et l’algarade qui s’en suivit, Rincon allant poliment mais fermement lui dire sa façon de penser.

     Pour toutes ces raisons, on ne peut que condamner le lamentable incident d’hier, et le véritable sabotage, volontaire ou non, qui s’est perpétré lors de la lidia du premier toro, lorsque le palco sonna le changement de tercio, après une pique insuffisante, à un toro violent et avisé.
     Peu importe le nom du président ; peu importent son statut, son aficion, son expérience aux divers palcos du Sud Ouest. Hier, il a fait une grossière erreur, qui aurait pu avoir de terribles conséquences. Non seulement il a volé « la ilusion » à un torero, et une faena au public, mais il a également mis en danger la vie des professionnels en piste. Et cela, cela ne se pardonne pas ! Jamais !
     Pour toutes ces raisons, nous espérons ne jamais revoir cette personne au palco de Bayonne. Presidente, fuera !

     Malgré ce regrettable et dangereux moment, le public a eu maintes fois l’occasion de vibrer, tour au long de l’après midi : Avec Cesar Rincon, qui se délecta à bien toréer le quatrième. Avec Enrique Ponce, phénomène de science, d’élégance et de courageuse toreria. Avec Antonio Barrera, aussi vaillant que peu sûr de lui.
     La corrida fut en outre constellée de formidables détails, comme cette ovation d’amicale bienvenue à « Cesar de Bayonne », qui monta encore lorsqu’il eut le geste d’inviter ses compagnons de cartel. Chair de poule assurée !
     Un autre grand moment : Mariano de la Viña, banderillero d’Enrique Ponce, exemplaire, tant aux banderilles qu’à la brega, qui s’illustra par un véritable exploit torero : Le toro étant fixé au burladero où le Valenciano devait justement brinder, il y eut rapide et complice dialogue entre deux toreros : « Mariano ! Je dois justement venir là ! – Bien ! Enrique ! Où veux tu que je mette le toro ? » Sur une indication du regard, Mariano de la Viña, jaillit du burladero, sous le muffle du toro, le capote à la hanche captant l’attention de la bête qui va poursuivre l’homme, férocement, sur un interminable arc de cercle, jusqu’au burladero « d’en face ». Extraodinaire exploit, fait de vista, de courage et d’incroyable faculté physique. Un grand moment torero de la saison dont on pourra, éventuellement se rappeler, à l’heure du Prix Claude Pelletier.
     Mariano de la Viña, magnifique, hier à Bayonne.

     Il y eut quatre oreilles coupées. On pourra épiloguer et batailler sur la répartition, et là, on laissera la présidence à son critère, tout en lui reprochant le temps qu’elle mit à prendre décision.
     Trois oreilles à Ponce, une à Rincon ! Certains auraient préféré « une et une » au valenciano, et deux oreilles au Colombiano. Personnellement, j’aurais donné les trois à Enrique, et les deux oreilles à Cesar ! Mais bon !
     Cesar Rincon est émouvant d’envie et de plaisir à bien faire les choses, en prenant son temps, en pensant chaque instant de sa faena. Pas un geste de trop, aucun pas superflu… Cesar Rincon torée « pour lui », en toréant pour tous. Dommage qu’il ait manqué à ce toro quatrième « un poil » de transmission, una chispa d’émotion en plus…
     Enrique Ponce est actuellement « énorme ! ». Son premier était une carne, dangereuse, et le cinquième, un vrai mastard, n’était pas si évident qu’on a bien voulu le croire. Le diestro de Chiva « plia » le premier, et « dressa » le second, se permettant une séance de cite, un genoux en terre, adornandose, en fin de faena, sous le regard de la brute. Lentement, la corne prépare son mauvais coup de hachoir, mais au dernier moment, la muleta, sur dix centimètres, l’a remise en veilleuse, le torero restant dans la même position, en élégante génuflexion… Torerisimo !!
     Antonio Barrera « fait peur », parce qu’il semble « peu sûr » !  Parce qu’on le voit se faire accrocher à chaque instant. Donc, on saluera la folle vaillance, et on signalera le mérite du sévillan, puisque la blessure de Mont de Marsan s’est rouverte, au troisième, et  que le torero est resté là, jusqu’à la fin de la corrida. Une fin qui aurait pu être à nouveau dramatique, là corne du sixième lui arrachant faja et chaleco sur la deuxième entrée a matar. Nouveau miracle ! Nouveau quite de « là haut » !

     Corrida importante ! Corrida d’émotion et de grands moments toreros ! Après les problèmes que l’on sait, il est sorti une corrida « recompuesta », mais au trapio très sérieux… et qui a servi, parce que les hommes l’ont sincèrement voulu.

     10 Août – BAYONNE – Casi lleno – Chaleur bleue, qui tourne au gris lourd – Grande ambiance ; grand respect, souligné par d’impressionnants silences.
     Corrida « recomposée » : Trois de Salvador Domecq « El torero », sortis 1, 2 et 6èmes ; et trois d’Alvaro Domecq Torrestrella.
     Toros tous sérieusement charpentés, les cinq et sixième  « de mucho trapio », le burraco quatrième « baissant un peu », mais bien fait. Armures irrégulières, mais sérieuses.
     Tous firent leur travail au cheval, avec plus ou moins d’intensité, de bravoure désordonnée. A la muleta, « bronquedad ! », de la violence et quelques regards en dessous. Le quatrième fut le meilleur, parce que le torero lui laissa le temps de récupérer d’une mauvaise vuelta de campana, au sortir de la pique. Saavedra s’illustra par un grand puyazo, au cinquième, mais le toro garda force et brusquerie, surtout à gauche. Le très bizco sixième chargea comme  un obus, sur le premières séries, inquiétant le vaillant Barrera
     En fin de paseo, une ovation a salué le retour de Cesar Rincon en « sa » plaza de Bayonne. Emu, le maestro invita ses compagnons  et l’ovation redoubla.
     Cesar Rincon (Applaudissements – Une oreille et pétition de la deuxième) eut la générosité de ne pas s’en prendre publiquement au président. En effet, le premier toro, noir lustré, chargea irrégulièrement dans le capote du colombien, et prit un puyazo en se défendant. Quelle ne fut pas la surprise de beaucoup lorsque sonnèrent les clarines imposant le changement de tercio. Regard étonné du maestro, vers la barrière, vers la présidence… Bien entendu, le toro fit des siennes, très violemment, dès les banderilles. Rincon essaya bien de compenser le châtiment manquant, par doblones et basses appuyées, mais rien n’y fit, et le torero dut renoncer, non sans avoir essayé de le passer à droite, essuyant deux sérieux avertissements. Heureusement, une demie lame correcte et un descabello. Ouf ! Merci Président ! On applaudit le torero, mais on ne siffla pas assez la « pseudo autorité »…
     Le quatrième, un burraco plus bas, bien fait, permit au colombien de se faire plaisir, au capote, en six véroniques douces, accompagnant avec tout le corps, gagnant du terrain à chaque lance. A la sortie du puyazo, le toro fait une vuelta de campana qui aura peut-être quelque répercussion. Faena brindée au public, sous un tonnerre de bravos. D’entrée de jeu, le torero va mesurer chaque geste, peser chaque distance, afin de donner au toro la possibilité de durer. Séries de quatre ou cinq derechazos, cités de très loin, tirés suavement, rematés de pecho  sans forcer le bicho. Toro noble, manquent d’un peu de « moteur », de transmission.
     Torero « a gusto » et « gustandose »… Rincon, comme dans son jardin, et se sentant torero !
     Faena fluide, close de droitières inversées et un enchaînements d’aidées par le bas, au fil des barrières. Estocade entière, en entrant bien, mais delantera, un peu horizontale, qui déclenchera une grosse hémorragie à l’endroit de la fatale blessure. Le toro s’écroulera vite, mais cela coûtera peut être la deuxième oreille que le faena méritait amplement. Chaude vuelta et joli retour.
     Enrique Ponce (Une oreille – Deux oreilles) a connu une grande journée. Celui là est « torero » et maestro, dès le paseo.
     Le deuxième de la tarde, grandon, haut, bizco, sera reçu par quatre bonnes véroniques et la demie, nettes et précises. Après la pique, longue (vu ce qui s’était passé !) Ponce va placer eu remate à une main, du plus pur Arte rondeño. Vint alors l’épisode « Mariano de la Viña », après que le grand subalterne eut salué, aux banderilles, avec son compagnon Jean-Marie Bourret.
     Malgré tous ses efforts et la « difficile facilité », Enrique Ponce ne parviendra pas à faire « romper, el toro », à le convaincre de se livrer à fond. A plusieurs reprises, au fil de séries « batailleuses », accrocheuses, le torero va presque y parvenir, mais il devra renoncer, tuant d’une épée « en force », et un descabello.
     Le cinquième est un monstre d’un autre âge, tout en musculeuse charpente, tête haute, déboulant en style « footballeur américain », percutant tout, donnant un terrible coup de boutoir à la porte de cuadrillas, dont le loquet sauta. Un gros brutal, que Ponce va recevoir calmement, au capote. Encore violent sous la pique de Saavedra, très torera, et venant durement aux deux paires d’Antonio Tejero, lequel devra saluer. (Quelle cuadrilla, que celle de Ponce ! Et depuis tant d’années ! Superbe.)
     Le Valenciano ne va pas perdre l’opportunité que lui offrira un toro très mobile, un peu rebrincado à droite, et très « malin », à gauche. Un toro qui « regarde », avant de s’engouffrer dans la muleta, « pesant » beaucoup sur l’homme. Loin d’être une babosa, d’autant que « son imposante caisse » obligeait à reconsidérer quelques distances. Ponce va y réussir magnifiquement, plaçant, à mi faena, deux séries droitières « pur velours » que tous ont perçues.
     En fin de trasteo, un long face à face, le torero citant longuement un doblon « artiste », un genou en terre. Au moment où la corne devient très dangereuse, un petit coup de poignet, un court envol de muleta.. y ya esta ! Torerazo, Ponce !
     Deux petites choses feront grincer quelques dents, à l’octroi des deux oreilles : Il a éludé rapidement la gauche. Compréhensible ! Et l’estocade, casi entera, était relativement de côté. Bueeeeno ! Mais le toraco tomba vite et le torero avait encore dicté grande leçon. Asi que…
     Antonio Barrera (Ovation – Ovation) a donné une impression de torero vaillant, qui se débat à cent coudées des deux collègues, et qui tente tout pour ne pas couler. En aucun cas il ne démérita, mais voilà… à cent coudées !
     Larga à genoux, et capeo incertain, pour recevoir le troisième, « un Tio » qui déboule à fond les rouleaux ! Delantales et remate de « Uuuuuyyy ! ». Après un fort puyazo, rechargé, le toro prendra la muleta vaillante mais incertaine du sévillan, pour trois séries droitières sans grand impact sur le public. Pinchazo et Entière tendida. Un valiente ! mais un peu « chair à canon ! ».
     Cette impression se confirmera face au dernier, dont la corne droite, en yatagan,  avait piqué un grand nombre de centimètres à la gauche, plus diplomate. Encore une fois, une larga à genoux et des lances un peu approximatifs. Impression de constant péril. Ce n’était rien, à côté de ce qui allait suivre.
     Barrera alla brinder, au centre, et cita pour une passe changée dans le dos, ou tout le monde, y compris le moineau qui passait juste à ce moment sur la plaza, le voyait « coupé en deux ». Une horreur ! Heureusement, Dieu est aficionado, et le toro… passa ! S’en suivirent des séries valeureuses, mais très courtes, à un toro encasté, mais noble, qui voulut le manger tout cru. Barrera tint bon, au prix de terribles efforts et de quelque susto supplémentaire.
     Hélas, après quatre manoletinas bien serrées, il fallut passer cette maudite corne droite. Premier pinchazo,dans l’angoisse de tous, et une nouvelle lame, poussée follement, sortant de l’embroqus « sonné », la ceinture et le chaleco « explosés », arrachés. Fortement secoué, Barrera, dont la blessure montoise s’est réouverte, se mit à descabeller « à la woodywood pecker », deux à trois piqûres dans un même élan. Jamais vu ! Ponce essaiera de le calmer, depuis la barrière, et l’aidera à en terminer enfin. Pobre !

     Corrida d’émotion ! Corrida de toros et d’hommes ! Corrida dont Enrique Ponce sortit a hombros, tandis que Cesar Rincon et Antonio Barrera  étaient fortement ovationnés. Quant au président… personne ne s’en soucia. Et c’est très bien ainsi ! Quoique…

 

LA MORT DU PETIT CHEVAL TORERO…

     11 Août : La journée dominicale, imposante par le nombre de spectacles donnés, restera marquée par deux évènements. Le premier est joyeux, puisqu’il s’agit de l’indulto, par Antonio Ferrera, d’un toro d’Alcurrucen, en plaza de Pontevedra. Mais l’autre est particulièrement triste : La mort, en piste, d’un des chevaux de Diego Ventura, en plaza de San Sebastian.
     On s’y arrêtera un moment : Alors que le rejoneador attaquait pour le deuxième rejon de castigo, son cheval « Hispalis » à glissé de l’arrière, et, au sol, se retrouva à merci du toro qui s’acharna longuement, l’éventrant sur place. Horrible spectacle qui eut pour conséquence une injection mortelle, quand on s’aperçut qu’on ne pourrait sauver la pauvre bête. On peut penser que dans le feu de l’action, le cavalier fit jouer le professionnalisme, en lieu et place de la peine, mais il aurait pu se dispenser de donner la vuelta, à la fin d’une actuacion dont le bilan reste, malgré tout, la perte d’un cheval torero.
     Triste constatation : Le rejoneo actuel  en est arrivé à une telle compétition, à un tel « concours d’audace », que les chevaux en sont les premières victimes. Une chose qui désole un peu, car, lorsqu’un torero « à pied » est blessé, c’est souvent qu’il a fait une faute. Lorsqu’un cheval de rejoneo est touché, c’est l’homme qui a fait la probable faute, mais c’est le cheval qui trinque Y eso…

     Pour le reste de la journée, on gardera le souvenir de la sortie de Juan Diego, a hombros, par la grande porte de Madrid ; la grâce du toro « Figaro », à Pontevedra, et une importante novillada concours, à Soustons, dont le vainqueur incontestable fut le toro du Palmeral, d’Olivier Martin.
     Pour le reste, beaucoup de « festejos » qui annoncent le gros week end du 15 Août, où tout le monde ou presque sera sur le pont. « Celui qui ne torée pas, le 15 août… mal asunto !

     10 Août – MADRID (Las Ventas) – Moins d’un quart de plaza : Corrida de Arauz de Robles en générale mansa, mais noblona. En quatrième lieu sortit un sobrero de Julio de la Puerta, très dangereux.
     Domingo Lopez Chaves (Ovationné aux deux) est à créditer d’une tarde « solide » : Il des fit prendre, sans mal, par le premier qu’il avait bien reçu, par larga à genoux. Vaillance et recours, devant le garbanzo  quatrième.
     Juan Diego (Une oreille de chaque toro) pousse le désir d’imiter Julio Robles, jusqu’à lui ressembler, physiquement, et porte les mêmes costumes, aux mêmes dessins. De plus, il arrive à conjuguer les grande qualité du grand torero de Fontiveros, tragiquement disparu : A la cape, notamment, où ses véroniques sont de vraies « copies »; et à la muleta, en particulier dans de longues naturelles au cinquième, qui firent gros effet sur les rares aficionados présents à Las Ventas. Gros succès de Juan Diego qui rentre définitivement dans le cartel de tête des toreros de Salamanque.
    Sergio Aguilar (Palmas et silence) fut sérieux, torero, mais trop perdu dans son obsession de vouloir imiter Jose Tomas. Les copies n’ont jamais valu les originaux.

     10 Aôut – PUERTO SANTA MARIA – 2/3 de plaza : Corrida de Santiago Domecq, très inégale et faiblarde. Le lot du Morante fut infect
     Manolo Caballero (Ovation et Vuelta) ne trouva pas la solution, face à son premier. Ce fut un peu mieux au quatrième, qu’il tua bien.
    Morante de la Puebla (Sifflets – Division) a connu une journée  noire : Malchance au sorteo, avec un premier adversaire dangereux, manso total, la tête entre les pattes. Le cinquième ne valait guère mieux.
     El Juli (Une oreille – Palmas) a été bien, complet à son premier, sans pour autant susciter le complet enthousiasme. Toréa bien le dernier… pero no lo mato ! (échec à l’épée)

     10 Août – PONTEVEDRA – ¾ de plaza – Mano a Mano : Grande corrida d’Alcurrucen. Le troisième, « Figaro », N°189, 530 Kgs, a été gracié. Toro complet, qui a été « a mas », tout au long de la lidia.
     Antonio Ferrera (Ovation – Deux oreilles et rabo, symboliques – Ovation) s’est saoulé de toreo, devant le formidable « Figaro ».
     El Fandi (Une oreille – Ovation – Ovation) a connu un dure journée. La main endolorie, le granadino vient de subir un nouvel accident : Sautant la barrière a la suite d’une paire de banderilles, il tomba mal, dans le callejon, et termina la corrida en boitant bas. Il ne banderilla pas ses deux derniers toros. On attend les résultats des radios, mais…

     10 Août – HUESCA – 2ème de Feria – Bonne entrée : Mauvaise corrida de Juan Pedro Domecq, mansa et faible. Les 2, 3 et 5 « se sont laissés ».
     Vicente Barrera (Silence partout) mal servi et « mièvre ».
     Victor Puerto (Une oreille, après un avis – Une oreille) est à créditer d’une grande tarde de volonté, pendant laquelle il s’arrima beaucoup, étant justement récompensé.
    Uceda Leal (Une oreille – Applaudissements) fit la faena de la tarde : Quatre séries, longues, liées, sur les deux mains. Profondeur et grande toreria.

     10 Août – EL ESCORIAL – ¾ de plaza : On célébrait le cinquantenaire de la plaza. La corrida de La Laguna est sortie, correctement  présentée et donnant jeu.
     Jesulin de Ubrique : Une oreille et ovation. Tua mal.
     Rivera Ordoñez : Ovation et une oreille. S’accrocha et fit du spectacle.
     Cesar Jimenez : Deux oreilles et une oreille. Gros triomphe, qui porta sur les gradins.

    10 Août – BARCELONA -  1/5ème de plaza : La corrida de Villamarta est sortie bien présentée mais sans caste.
     Juan Jose Padilla : Ovation et silence
     Jesus Millan : Silence par deux fois 
     Ivan Garcia : Même bilan

    10 Août – PALAVAS (France) – ½ plaza : Corrida décevante de Doblas Alcala.
     El Fundi : Une oreille et ovation 
     Fernandez Meca : Silence et une oreille 
    Denis Loré : Ovation et une oreille. Se fit blesser à la cuisse droite, peu gravement, heureusement.

     10 Août – PARENTIS – 2ème de feria  - ½ arène : Novillada de Cebada Gago, remarquablement présentée, astifina et très dure.
     El Ciento écouta le silence
    
Jorge Arellano se fit ovationner au cinquième 
     Antonio Cama n’intéressa que peu.

     10 août : MILLAS : Novillos des Frères Clemares, nobles mais très faibles.
     Fernando Cruz : Ovation et deux vueltas
     Antonio Caro Gil : Une oreille et ovation
     Eduardo Gallo : Silence et deux oreilles

     10 Août – SOUSTONS – Novillada Concours – ¾ de plaza : Novillos tous remarquablement présentés. Successivement : El Sierro, Valdefresno, Los Bayones, Javier Perez Tabernero, Angel Sanchez y Sanchez, et El Palmeral.
     C’est « Bilbanoso », du Palmeral, ganaderia française d’Olivier Martin, qui remporta le concours.
     Tous les novillos furent de sérieuses peleas au piquero, et on applaudit fortement Pedro Garcia Rubio, qui piqua le troisième, de Los Bayones (Prix au meilleur picador)
     Javier Solis : Ovation et Silence.Fut « en dessous ».
     Manolo Escribano : Silence partout. Réapparaissait, après sa blessure de Collioure.
     Javier Perea : Oreille et !vuelta. Est à créditer de sa meilleure journée,dans le Sud Ouest.

 

EL FANDI, OBLIGE DE FAIRE RELÂCHE

     12 Août : On peut toréer, douloureusement, avec la main emmaillotée de bande sparadrapée « bien serré ». Mais quand c’est « en bas » que cela se passe…
     Lors du mano a mano avec Antonio Ferrera, dimanche, à Pontevedra, le Fandi a eu vraiment le gros coup de « pas d’bol ! » : A la sortie d’une paire de banderilles, le granadino, poursuivi, est obligé de sauter la barrière. Mais à l’atterrissage, son pied gauche s’enfonce dans une de ces grilles en plastique, qui cachent quelques rigoles d’évacuation.
     Sous l’impact, le plastique a rompu, faisant regretter l’acier ou la vieille bonne fonte, et le pied tout entier traversa la grille, avec les conséquences que l’on devine : Grosse entorse et ligaments mal en point.
     Déjà douloureusement handicapé, à Bayonne, avec une main droite bien abîmée, David Fandila, « El Fandi » est obligé de se faire porter pâle, à la veille des grands rendez vous du mois d’Août : San Sebastian, Bilbao, Malaga, Almeria, le Puerto…
     Actuel maillot jaune à l’escalafon, le Fandi « visait » les cent corridas, cette année. Un rêve qu’il va falloir abandonner, et une opportunité pour le Juli, de reconquérir la pôle position, dans des conditions qu’il aurait probablement souhaitées autres.
     Suite à cette malencontreuse lésion, le Fandi perd, successivement : Huesca (le 11 août) ; San Sebastian (le 13) ; Le Puerto (le 15) ; Jativa (le 16) ; Alfaro (le 17) ; Bilbao (les 18 et 19) ; Malaga (le 20 Août). On pense qu’il peut être arrêté pour une dizaine de jours.
     C’est le cas de le dire… « Mala pata ! »

 

SAN SEBASTIAN : COMME ON FAIT SON LIT…

     12 Août : … on se couche ! C’est peut-être ce qu’ont du se dire tous les principaux acteurs taurins de la Feria donostierra 2003. En effet, les membres du  personnel du "Costa Vasca", principal hôtel taurin de la cité basque, ont eu la brillante idée de choisir La Semana Grande, pour se mettre en grève. Donc, depuis samedi, personne à la réception, pas un barman « pour vous en servir un », (et çà, c’est grave !) ; pas une fille d’étage pour refaire les chambres (Et çà, c’est très grave !)
     Du coup, Matadors, apoderados, revisteros connus doivent faire leur lit, comme en colonie de vacances, et vont prendre leur « ptit dej » au bar d’en face. Bon ! Pas dramatique, mais comme accueil, on a connu mieux…
     Ayyy ! Quelle vie ! Enfin ! Si encore on triomphait… Mais hier, la corrida n’a rien donné, le public s’est montré bien froid, et la présidence à fait la gueule, au moment de la musique, ce qui en a indisposé plus d’un.
     N’y avait vraiment pas besoin de ça ! Il est des jours où l’on préférerait rester couché…

     Pendant ce temps, Cesar Jimenez ne se pose pas de questions, et coupe les oreilles, à Huesca. Normal ! A Huesca, l’hôtel est accueillant, la clim fonctionne bien, le lit n’a pas un pli, et la petite du troisième étage a un sourire à damner un saint.
     C’est important, pour le "moral taurin" !

     11 Août : SAN SEBASTIAN (plaza d’Illumbe) – 3/4 d’arène : La corrida de Parladé est sortie « inégalement » présentée en poids et trapio, grise et sosa.
     Seul le cinquième, du nom de « Vigia » a fait grand honneur à sa condition de toro de combat : Brave et noble, chargeant au galop, « con fijeza ». Hélas, Ferrera ne le comprit pas.
     Poids de la corrida : 560, 496, 522, 592, 530, 572 kgs.
     La présidence, qui veut instaurer un régime de « très sérieux », à la plaza de San Sebastian, a refusé de faire donner la musique, à plusieurs reprises, ce qui a indisposé un public, qui n’attendait que ce prétexte, pour se distraire...
     Enrique Ponce (Ovation – Silence) a essayé d’animer son premier, bien fade, bon à droite mais rétif à gauche. Faena sobre et technique du Valenciano, qui en termina d’un pinchazo et entière.
     Le quatrième était « un grand couillon », haut, court de cou, qui se fit mal en faisant une cabriole (vuelta de campana). Lui aussi se mit en grève, et Ponce ne put rien faire. 
     Antonio Ferrera (Ovation – Silence) est à créditer de bonnes choses avec cape et surtout banderilles, en deux tercios bien « enlevés ».
     Son premier alla rapidement « à menos », mais il y eut quelques bonnes choses, à gauche. Par contre, il semble qu’il n’ait pas comprit complètement le bon cinquième, perdant un  oreille, pour autre motif que le sept pinchazos et deux descabellos qu’il lui assena.
     Sebastien Castella (Ovation, après un avis – Applaudissements) a du compenser par "l’insistense" et « l’arrimon », le manque de charge de ses deux toros.
    
Le français voulut recevoir son premier « a portagayola », de dos, par tafalleras, mais le toro vint « croisé », jetant les pattes, sautant dans le capote, gâchant la suerte. Après deux passes changées dans le dos, Castella ne put que s’accrocher, et se mettre longuement « à bout portant ». Mais sa bonne volonté ne put convaincre entièrement. Face au sixième qui bougea encore moins, même scénario ! Heureusement, il tua bien. 

     11 Août – HUESCA – 3ème de Feria – 2/3 de plaza : Corrida de Carlos Nuñez, inégale de présence, noblona mais faible. Les deux premiers furent des invalides.
    Manolo Caballero (Une oreille – Ovation) joua les infirmiers, tout au long de l’après midi. Faena légère, au premier, alternant toreo à mi hauteur et effets faciles.
     Javier Conde (Silence – Silence) n’a pas eu de réussite : Le public est resté de glace, lors de la première faena. Et au cinquième, ce fut le toro qui refusa de jouer.
     Cesar Jimenez (Deux oreilles – Une oreille) a eu un bilan qui ne reflète pas tout à fait deux prestations « de mas a menos », comme de coutume, et un pinchazo qui précède l’estocade, au toro du grand triomphe. Spectaculaire élégance et faciles effets ont fait merveille, même si parfois, il se laissa aller à bien toréé « en s’oubliant un peu ».Cela dit : Deux jours, deux corridas : Six oreilles !

     11 Août – MALAGA : Lors de la novillada non piquée, troisième du cycle ferial de la Malagueta, le jeune novillero rondeño Javier Aviles s’est fait gravement blesser, en portant l’estocade à son premier adversaire, de Gabriel Rojas : Blessure à l’intérieur de la cuisse droite, avec une trajectoire de 20 cms, vers le haut. Gros dégâts musculaires.
     Malchance pour la jeune promesse, et pour nous, qui devions le découvrir, aux matinales de Dax.

 

FERRERA-FANDI: LES LIAISONS DANGEREUSES…

     13 Août : Il est des « mariages » qui semblent promis à un grand avenir ! Tout le monde sourit, lors de la fameuse photo de groupe, et l’on promet au couple réussite et bonheur. « Ils sont si beaux ! » 
     Et puis, peu à peu, le marié se rase de moins près et sa moitié laisse traîner ses bigoudis… Alors éclatent les premiers conflits. 
     En général, ils se terminent tendrement… au début. Osez dire que non! 
     Puis un jour… le bigoudi de trop ! Du coup, tous les défauts sont jetés en vrac, à la figure de chacun. Pour peu que le belle-doche s’en mêle (et elle s’en mêle toujours !), la guerre est déclarée, et même les casques bleus n’y peuvent rien. Divorce imminent ! C’est la vie…

     Dans les toros, il arrivent parfois de semblables choses. Tenez par exemple : Le couple Antonio Ferrera et El Fandi. 
     Après le fameux 17 Mai 2002, à Madrid, il a paru évident à tous que ces deux là devaient former « pareja », pour le pire, mais surtout le meilleur ! 
     On sait à quel point « le cartel banderillero » avait sauvé maintes  ferias, par le passé. Donc, maintenant que l’on en avait deux « exceptionnels »...faites sonner les cloches et « tintinnabuler les Euros ! » Autrement dit et vulgairement parlant, « avec ses deux là, tout le monde allait se faire les c…en or ! »
     Seulement voilà ! Le stratagème a fait long feu, et « le flop ! » est impressionnant : Dans un contexte  général peu reluisant, le duo banderillero ne remplit pas, loin s’en faut, et ne donne guère plus de résultats, au plan artistique. Les mano a mano de Madrid, Santander, Valencia n’ont guère fait exploser le plazas, chacun faisant ses petites affaires, chacun vacant à ses occupations, tout en daignant partager quelque paire de fuseaux, parce que « cela se fait ! », et que l’on ne va pas tuer la supposée « poule aux œufs d’or ». 
     Bayonne a confirmé cet état de fait, Ferrera et Fandi réussissant à réunir la plus petite entrée, depuis bien des années.

     Là-dedans, c’est le Fandi qui a tout à perdre, et il est urgent qu’il marche « en solo », avant de payer tous les pots cassés… Et ce ne sera pas plus mal, d’ailleurs, pour Ferrera, systématiquement « dévoré », banderilles en mains, par le granadino. Comme, par ailleurs, Fandila est intéressant, et parfois « très intéressant », avec la muleta, il est urgent de le voir entrer dans des cartels normaux, entourés de « non banderilleros ». Ainsi, le public pourra voir six paires de banderilles du Fandi (et parfois plus !), et saura mieux apprécier sa muleta… justement parce qu’il n’aura plus l’obsession de « l’affiche banderillera, et seulement banderillera ! »

     Un vilain incident que raconte aujourd’hui « La Tribune de Salamanca » risque de précipiter la rupture. 
     Dans le rôle de la « belle-doche », Rafael Corbelle, l’apoderado de Ferrera, dimanche, à Pontevedra. Corrida en mano a mano ! 
     Poursuivi à la sortie d’une paire de banderilles, le Fandi saute la barrière, et retombe dans le callejon, son pied traversant une grille d’évacuation d’eau, en PVC, qui ne supporte pas le choc. Douleur intense, malchance totale et lésions qui auraient pu être très graves. Le granadino part à l’infirmerie. 
     Antonio Ferrera poursuit son combat, et à la mort du toro, le Fandi n’a pas réapparu. On attend, on s’enquiert des nouvelles. Enfin, grimaçant de douleur, Fandi revient de l’infirmerie, le pied amplement « strappé ». Comme il peut, il torée ses deux toros, sans banderiller, bien sûr. Le public, compréhensif, lui rend justice et l’ovationne. 
     Dans le callejon, Rafael Corbelle, apoderado de Ferrera fait de grands gestes, arguant ostensiblement que Fandi fait du cinéma. En fin de faena, le torero, pourtant très gentil garçon, revient à la barrière et fait semblant de tout lui balancer à la figure, épée et muleta, tant il est furieux de tant de méchanceté. Le lendemain, El Fandi est obligé de s’arrêter pendant une grosse semaine, au moins. "Bravo ! Monsieur Corbelle ! Z'avez bonne mine!"

     Ce lamentable incident ne peut qu’avoir de fatales conséquences pour le couple, et les meilleures… pour nous ! 
     Malgré touts ses efforts, Antonio Ferrera est en difficulté. Le Fandi reste sur une pente ascendante, et il aura tout à gagner à se produire « en solo », dans des cartels « normaux ». 
     Bien entendu, il faudra terminer la temporada, et « se supporter » encore un peu. Mais, dans quelque temps il y aura un « Souviens-toi de Pontevedra ! », comme il y eut un « Souviens-toi du vase de Soissons ! ». Pour Corbelle… « pas d’pot ! »

     Fandi, vraiment blessé, sera remplacé aujourd’hui, à San Sebastian, par Finito de Cordoba, et le 15 au Puerto, par Salvador Vega.

 

SAN SEBASTIAN : PRESIDENT CHERCHE BOUSSOLE…
Cesar Jimenez coupe une petite oreille.

     13 Août : Vous n’auriez pas une boussole ? Si oui, merci de la faire parvenir au plus vite au président de la plaza de San Sebastian, Francisco Tuduri, excellent aficionado y buena persona, mais qui a quelques difficultés, depuis un moment, à mettre de l’ordre dans ses papiers, et décroiser ses câbles… 
     On l’avait bien senti, lors du concours des novilladas, en mars : Le nouvel arrivant voulait rendre à Illumbe, la rigueur et l’aficion qui règnaient dans le vieux Chofre, les anciennes arènes de la cité Basque. Oui mais voilà ! A cette époque que certains qualifieront de bénie, San Sebastian était, en été, envahie de Madrilènes, et le Chofre était en grande partie peuplé d’aficionados « de poids », tout droit sortis des tendidos ombre de Las Ventas. 
     A San Sebastian, on répétait San Isidro… ou presque !

     Les temps ont pourtant changé, et l’actuelle plaza d’Illumbe est remplie d’une piétaille qui a du mal a faire la différence entre un toro et la mule d’arrastre (d’autant que quelque fois, la mule en question charge plus fort que les toros !!) et qui porte plus d’intérêt à la pacotille qu’au toreo « de verdad ! ». 
     Perdus au milieu de cette populace au demeurant fort sympathique, quelques vieux aficionados Donostierras, et bon nombre de français, essaient  de soutenir l’Autorité, dans sa quête de sérieux. Ainsi, en mars, le souvenir de l’ami dacquois, applaudissant ostensiblement le président, debout, seul au milieu d’un tendido qui le regardait d’un air peu amène… 
     Il en faudra beaucoup, comme lui, pour que San Sebastian récupère quelque crédibilité… parce que le président en question, bien seul dans son pigeonnier, a bien du mal à résister aux pétitions diverses, et aux insultes. La plaza couverte résonne sans cesse des « Musicaaaaaaaaaa ! », ou « La oreja ! » immédiatement  suivi du mot « cabron ! », ou toute autre amabilité de la sorte ! Du coup, le pauvre président s’emmêle les mouchoirs, et largue les oreilles à son corps défendant, au point que tout le monde y perd son latin, et que le Presse lui tombe dessus, à pieds joints !
     Donc, si vous aviez une boussole… San Sebastian retrouverait peut-être « son nord », et le bon président, sa sérénité !
     Hier, profitant d’une gris actuacion de Juli, Cesar Jimenez a coupé une oreille, malgré « decrescendo et bajonazo »…

     A Huesca, le président a tout bradé, et l’on a coupé cinq oreilles « de peu de poids ». Par contre, à Malaga, le petit colombien Luis Bolivar a démontré qu’il est vraiment « le » novillero qu’il convient de suivre en ce moment.

     12 Août – SAN SEBASTIAN – 3ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Cinq toros de Torreralta, bien inégalement présentés (très « justes ! », les deux premiers. Sérieux, les deux derniers) Corrida faible en force et en race. Seuls les 1 et 6èmes ont servi. 
     En 3ème est sorti un sobrero d’Estban Isidro, astifino et méchant.
     Poids de la corrida : 516, 530, 558, 504, 502, 520 kgs
     El Califa (Vuelta après avis – Vuelta) s’est battu, avec sincérité, mais peu de technique, ce qui a donné des faenas « inquiétantes », le torero étant souvent à la limite de la rupture, se mettant en danger inconsidérément. (Il est comme ça !).
     Faena qui n’arrive pas à se hisser au niveau de la qualité du premier, et trasteo vibrant face au quatrième, un toro compliqué, face auquel le Califa resta « quieto », et souvent en danger.
     El Juli (Ovation – Silence) n’a guère eu de chance au sorteo. De plus, le public est « divisé », à son sujet : On l’applaudit, on l’encourage, mais on le siffle, à la sortie. On lui réclame les banderilles, mais on proteste, à la troisième paire… 
     Pas grand chose à tirer du premier, invalide. Le cinquième était un violent qui voulait manger la muleta, mais voyant qu’il n’y arrivait pas, décida de s’arrêter, à la troisième série. Juli banderilla, bien, et fit son possible, mais ne communiquant aucune fraîcheur à un public qui attendait sa jeunesse et sa spontanéité. De ciel et or vêtu, mais... gris! 
     Cesar Jimenez (Ovation – Une oreille) se débrouilla fort bien, face au manso brutal de Chopera. Le sixième, du nom de « Uruguayo », fut le meilleur de la corrida. Jimenez ne laissa point passer l’occasion, débutant par cinq derechazos, genoux en terre, et passant rapidement du « sérieux, sur les deux mains », au « populaire, à l’envers et l’endroit », avant de tuer… bas ! Sous la pression, et vu le résultat de la course, le président laissa flotter un mouchoir, avec l’air honteux et confus, de celui…« qu’on y reprendra encore » !
     Ce soir, corrida télévisée en direct (TVE1 – 18 h) : Toros de Alcurrucen  pour Joselito, Finito de Cordoba et Javier Valverde.

     12 Août – HUESCA – 4ème de Feria – Casi lleno : Corrida de Jandilla, disparate de présence et de jeu. Le premier était… imprésentable. Peu de forces, en général. 
     Le public… « festif !», et le président « en période de solde ! »
     Enrique Ponce (Silence – Une oreille) fut bref avec le petitou premier, et toréa magnifiquement le quatrième. Hélas, l’épée fut très basse, et deux descabellos supplémentaires ne pouvaient justifier tant de largesse. 
     Jesulin de Ubrique (Une oreille, à chacun) a multiplié les passes, certaines très bonnes, et d’autres « plus démago ». Sympathique !
     Rivera Ordoñez (Une oreille chaque fois) a surtout brillé, au capote, notamment au dernier, reçu par trois largas et bons delantales. Pour le reste, volonté et mauvaises épées

     12 Août – MALAGA – 4ème de Feria – Novillada piquée – ¼ de plaza : Cinq novillos de Mauricio Soler Escobar, sérieux et compliqués, et un sobrero de Gabriel Rojas, sorti cinquième.
     Juan Andres Gonzalez (Ovation et silence) et Jorge Contreras (Silence partout) n’ont guère trouvé les solutions.
     Luis Bolivar (Ovation – Une oreille)  s’est montré remarquable, surtout à son premier. Le novillo, très  compliqué, l’avait vilainement accroché au quite, mais le Colombien lui mit une « grosse raclée », en entrée de faena, le doublant par le bas, montrant qui était le patron. Le toro essaya bien de résister, mais dut se rendre. Très grosse prestation, hélas gâchée à l’épée. Le cinquième était par contre, plus noble, et Bolivar lui coupa un trophée sans contestation.

 

FERIA DE DAX… AU JOUR LE JOUR !

     13 Août : Au milieu de tant de « copinage » et de « coquinage »… Dax va son chemin, en indépendant (como debe de ser !) et joue, dès aujourd’hui, son « Challenge 2003 ». La feria débute, avec son cortège d’espoirs, de questions, de critiques… Comme d’habitude ! Cinq jours de Feria, cinq corridas, trois novilladas sin picar, une corrida de Rejoneo… Mucho !

     Devant un tel programme, on se contentera, chaque jour, de présenter le cartel du jour, et les défis qu’il impliquera, les intérêts particuliers qu’il suggérera…
     Ainsi tenez : Aujourd’hui, la feria débute par un lot de Victoriano del Rio pour Morante de la Puebla, El Juli et Cesar Jimenez.
     Côté toros, les Victoriano ont fait hurler, du côté de Castellon. Dax est grande terre pour un desquite.
     Morante de la Puebla est en verve, en ce moment. De plus, il fut bien intéressant, ici, l’an passé, quand personne ne lui faisait plus confiance. Ces deux raisons additionnées devraient le motiver fortement. Seule point noir, qui lui a coûté de nombreux trophées, en juin et juillet : L’épée. Mais, si un toro permet, le Morante nous amènera … très haut.
     El Juli nous a laissés pantois, à Mont de Marsan. Par ailleurs, il n’a jamais complètement triomphé, n’est jamais complètement « entré » à Dax. Fortement contesté et « mangé par Ferrera », l’an passé, il a toutes les raisons pour mettre le paquet, et moucher au passage cet insolent Jimenez, qui profite sans honte de son passage « un peu gris ».
     Cesar Jimenez coupe partout, en ce moment. Par ailleurs, son gros fracaso montois est là, tout frais. A n’en pas douter, il va vouloir démontrer que… 
     Il aura du travail, parce qu’ici, on demande le « menos a mas », et il faudra plus que « six rodilazos annoncés » pour convaincre l’aficion…

     Une première donc, qui peut se révéler passionnante, même si on aurait préféré voir ce cartel, plus avant dans la feria.
     A ver lo que pasa ! Suerte, toreros ! Suerte Dax ! 

                                         DAX: FERIA 2003
Mercredi 13 Août:
     Toros de Victoriano del Rio, pour Morante de la Puebla, El Juli et Cesar Jimenez
Jeudi 14 août :
     Toros de Manolo Gonzalez, pour Rivera Ordoñez, Antonio Ferrera et Sebastien Castella
Vendredi 15 Août, au matin – Rejoneo :
     Toros de Sanchez Cobaleda, pour Marie Sara, Andy Cartagena et Diego Ventura
Vendredi 15 Août :
     Toros de Dolores Aguirre, pour Juan Jose Padilla, Davila Miura et Anton Cortes.
Samedi 16 Août :
     Toros de Victorino Martin, pour Fernandez Meca, El Cid et Javier Valverde.
Dimanche 17 Août :
     Toros de Samuel Flores, pour Enrique Ponce, Javier Conde et Salvador Vega.

     A l’habitude, il y aura concours des novilladas non piquées, en matinées des 14 et 16 Août, en ce qui concerne les éliminatoires. Finale, le 17.

 

DAX : LE HASARD FIT (PRESQUE) BIEN LES CHOSES…
Une oreille pour le Juli.

     14 Août : L’anecdote raconte qu’hier, pour la corrida d’ouverture des Fêtes de Dax, le Juli vint assister au sorteo. Etonné de voir que les cuadrillas voulaient mettre « en réserve », le grand burraco N°37, il insista pour qu’il entre dans le sorteo, en espérant que le sort lui soit favorable, et qu’il lui attribue le toro dont il s’était entiché.
     On ne refuse rien au Juli, même quand on s’appelle « le sort » !
     « El Juli se enamoro del toro… y le toco ! » Le Juli s’était amouraché de ce toro, et le destin combla ses désirs. On en parla beaucoup, et tout le monde attendait le fameux cinquième…

     Quand il sortit, muy guapo, le Juli avait déjà coupé une oreille, forte, démontrant grande capacité technique et réelle envie de triompher.
     Quand sonnèrent les clarines, la tension monta d’un cran, et le torero serra les dents. « C’est pas le tout ! va falloir démontrer pourquoi ce toro m’a plu ! »
     Hélas, des les premières charges, le fameux burraco se révéla très faible, et les protestations fusèrent. Visage crispé, très concentré, le jeune diestro mit alors tout en œuvre, d’abord pour que l’on ne renvoie pas le bicho au corral, et ensuite, pour prouver qu’il avait eu raison. On eut alors droit à un festival de technique et de volonté, d’intelligence et de verguenza torera, qui eurent pour résultat une lidia appropriée, une faena peu spectaculaire mais de grand intérêt, le garçon poussant son orgueil jusqu’à vouloir tuer recibiendo, rien que pour prouver qu’il avait eu raison.
     Cela faillit bien marcher, et s’il ne triompha entièrement, hier, à Dax, le Juli sortit de la plaza sous une ovation unanime, ayant coupé une oreille que beaucoup auraient aimée voir « doublée », et démontré grande volonté, tout au long d’une tarde que la chaleur et la faiblesse des Victoriano del Rio avaient plongée dans la torpeur.
     Certes, il y eut des « chispazos », des éclairs de grande classe, notamment sur quelques muletazos du Morante, mais le dénominateur commun des six lidias fut : « Mimar al toro »… prendre soin de ne pas le faire tomber.
      « Baisser la main » fut, hier, quasiment impossible, et seul le Juli trouva les solutions, à force d’intelligence et de toreria. De son côté, Cesar Jimenez débuta très bien… et finit très mal. Un bon copain me glissa "Tu pourras dire, cette fois, que Cesar Jimenez alla "de menos a menos !"
     Vache! … mais pas forcément  faux !

     Dax, première de feria : Anecdotes et un moment d’émotion. Tandis qu’un clairon sonnait aux morts, la plaza respecta intensément une minute de silence, en hommage à deux personnages qui firent partie de son histoire : L’inoubliable Pagnot, et le Potra, veedor de la plaza, depuis des années, légende vivante du mundillo, décédé, le matin, à Séville.

     13 Août – DAX – 1ère de feria – Lleno – Chaleur moite et ciel « se grisant », à mi course :
     Six toros de Victoriano del Rio (le 3ème, de Cortes - Deuxième fer) inégalement présentés (les 3, 4 et 5 plus hauts et charpentés).
     Plusieurs toros, notamment au début, sortirent avec les pitones escobillés, qui soulevèrent des protestations. Les toros ont beaucoup tapé (en particulier le premier) ou planté les cornes dans le sable et la caillasse (1, 3, en vuelta de campana).
     Corrida qui sortit fort, mais révéla rapidement une grande faiblesse dont il fallut tenir compte, tout au  long de la lidia. Corrida noble, pourtant, qui aurait permis de grande choses, avec « plus de moteur », et de meilleurs appuis. Toros « fijos » et « prontos », mais…
     Morante de la Puebla (Silence partout, avec un avis au quatrième) allait vêtu de blanc et noir « a cuadritos ». Costume de torero « artiste » pour un Morante qui fit rugir quelques « olés » secs, sur trois bonnes véroniques au toro d’ouverture, lequel avait méchamment percuté un burladero, dès sa sortie. Ce topetazo eut de funestes conséquences, le toro sortant du puyazo en lourde vuelta de campana. Toro faible, noble, que le  Morante va toréer longuement, « mettant les reins » sur plusieurs derechazos, longs mais isolés, sans pouvoir lier, sans pouvoir « transmettre ». Faena de courts éclairs de grande classe, que le public suivit avec une placide admiration. Pinchazo, une demi lame atravesada et deux descabellos. Début en demi teinte.
     Le quatrième, toro sérieux, montado, armé vers le haut, fut beaucoup plus solide et retors. Morante essaiera de se convaincre de sa noblesse, mais ne se confiera qu’à moitié. Longue faena, un peu répétitive, multipliant les passes fondamentales d’inégale qualité, ne se libérant qu’en fin de trasteo, pour un trincherazo, un remate de grande classe, et deux molinetes « culeros » qui divisèrent les opinions. Pour conclure, le Morante mit deux pinchazos feos, et se fit surprendre en une préparation de descabello « génuflexée ». Dans un ultime arreon, le toro « lui passa dessus », heureusement sans autre dégâts que le "susto"..
     Sans être « mal », le Morante n’a jamais pu se libérer complètement. Peor para nosotros!
     El Juli (Une oreille, pétition de la deuxième et bronca au président – Grande ovation, après un avis, et pétition incomplète) a connu une journée irréprochable, que le bilan comptable ne reflète pas. Un triomphe qui ne pouvait être spectaculaire, du fait de l’endémique faiblesse de ses deux toros. Cependant voyez : à force d’intelligence, de technique et d’envie, le Juli réussit à faire qu’à partir de la deuxième série, les toros « ont voulu charger », et ne tombèrent plus...
      Son premier manifesta de la faiblesse, et peu de monde donnait cher de la faena, en fin d’un deuxième tiers rapide et discret. Cependant, le Juli sut attendre et mettre en valeur un toro noble, « pronto », très fixe dans la muleta. Avec une grande dose de force en plus, on avait là « un grand toro ».
     Première partie de faena, légère, égrenant les muletazos a mi hauteur, sans déranger le toro (dejandolo a su aire). Puis, peu à peu, la muleta se fera plus impérative, et le Juli finira par se laisser aller à de longues passes, templées, suaves, bien enchaînées. Il y eut un trincherazo « royal », et de longs pechos « bien tournés », qui firent un peu penser… à Mont de Marsan.
     Faena « a mas » d’un Juli heureux, libéré, muy maestro, face à un toro d’une grande noblesse et très prompt à charger, mais hélas un peu trop faible. C’est probablement la raison pour laquelle le président, après une entière trasera, refusera d’accorder la deuxième oreille, que certains demandèrent longuement. (C’est là son critère, et nous le respectons : attribuer deux oreilles, d’entrée, dans ces circonstances, n’était pas facile. Qu’aurait il du donner si, quelques instants plus tard, un torero montait « un tabaco », à un toro fort et encasté ?)
     Le Juli « croyait », au cinquième. Hélas, il se rendit compte, immédiatement, qu’il était bien faible. Et, malgré les protestations qui fusèrent, il fit tout pour y croire. Y estuvo bien ! Tout d’abord dans un tiers de banderilles, pas génial, mais plus serré, plus sincère, plus propre qu’à son premier. Faena « de vouloir » ! Faena de « faire tout son possible pour démontrer que le toro était bon, et qu’il avait eu raison d’insister ».
     Un vrai cabochard, le Juli !
     Un torero de parole et de pundonor, également. Même si certains ne voulurent pas en tenir compte, sa faena, forcément irrégulière, fut d’une grande volonté, allant à mas, intercalant des suertes légères et habiles, avec un toreo plus appuyé, plus profond, plus lié.
     Sachant que sa faena n’avait pas entièrement convaincu, le Juli cita au récibir, pour une media buena, qui mit un peu trop de temps à faire effet. Il perdit là une oreille, mais pas la reconnaissance d’une plaza qui le fit saluer au centre, sous une immense ovation.
     Cesar Jimenez (Silence – Ovation, après un avis) commença fort bien, et finit…comme d’habitude.
     La première partie de sa faena au troisième fut remarquable, toréant vertical, erguido, la muleta à mi hauteur, au rythme des charges d’un toro noble, mais faible. Toreo classique, adapté, face à un joli burraco qui avait fait une demi culbute, au sortir d’un puyazo léger. Hélas, le madrilène voulut doubler un changement dans le dos, à mi faena, et se fit désarmer. A partit de cet instant, le trasteo, jusque là limpide, se fit plus accroché, beaucoup moins convaincant. Deux pinchazos bien vilains noircirent encore le tableau, et Jimenez perdit tout crédit.
     Il passa longuement de cape le sixième, par delantales et chicuelinas. Après un quite par navarras bien remate en double rebolera haute, le jeune diestro alla brinder au public, cérémonieusement, et se mit à genoux, au tercio, tandis que le public poussait un « ha ! », style « Je vous l’avais bien dit ! »
     Il y eut sept muletazos, les deux genoux en terre, d’un mérite indéniable, mais qui n’émurent personne. La faena ne prit jamais son vol, et, la torpeur aidant, personne « n’y crut plus »… Multi séries, plus ou moins limpides, et quelques sifflets appelant à l’apéro…
     Cesar Jimenez en termina d’une entière desprendida de rapide effet, qui lui valut une ovation, mais également un constat : Il ne « rentre pas » dans le Sud Ouest.
     A signaler qu’à ce toro, El Chano « en fit un peu trop », pour deux bonnes paires de banderilles, son matador l’invitant immédiatement à saluer, ce qui « prédispose » le public, avant la faena. Pero, fallo !

 

FERIA DE DAX… AU JOUR LE JOUR (2)

     14 Août : Deuxième de Feria, aujourd’hui : Toros de Manolo Gonzalez, pour Rivera Ordoñez, Antonio Ferrera et Sébastien Castella.
     Les Manolo Gonzalez sont sortis « catastrophiques », l’autre jour, au Puerto : Décastés et dangereux. Rivera Ordoñez s’en étonnait, d’ailleurs, lui qui prend toute la camada, cette année. Voyons donc si Dax sera « le desquite » du grand fer qui a donné tant de grandes choses.
     Rivera Ordoñez revient à Dax. Il y triompha, par le passé. Après quelques années de bouderie, le « beau Fran » revient dans la plaza qui fut « celle de son père », Paquirri, avec une plus grande volonté de faire les choses « en torero ». On applaudira, sans nul doute, sa cape vibrante (largas répétées, delantales) et un toreo de muleta sans génie, mais parfois très propre. Le point d’interrogation, tournant souvent « à noir » : L’épée !
    Antonio Ferrera revient à la plaza qui le vit couper trois oreilles, l’an passé, « à la barbe du Juli ». A cette époque, il était, comme on dit, « emballé ».Tout lui réussissait. Depuis, le décor a changé, et les mauvais coups ont plu (Valencia, Floirac, Huelva). La saison de Ferrera n’est pas bonne. Cependant, depuis quelques jours, il semble avoir retrouvé quelque « sérénité muletera », et l’indulto d’un toro d’Alcurrucen, dimanche, à Pontevedra, ne peut qu’être « bon pour le moral ».
    Sébastien Castella doit remplir deux missions : La première est d’effacer la grise journée de l’an passé. La seconde est de « convaincre le Sud Ouest »…
     Sans dénigrer les louanges dithyrambiques qui baignent chacune de ses actuaciones dans le Sud Est (Ref : Arles, Nîmes…) le Sud Ouest « attend » et demande à voir… 
     A surveiller avec angoisse, sa nouvelle façon de recevoir les toros « a portagayola » : Debout au centre, dos au toril, faisant passer le toro par le haut, en spectaculaires tafalleras. Brrrrrr !

 

SAN SEBASTIAN : A LA LIMITE DE L’EMEUTE!
Manuel Escribano, à nouveau blessé, à Malaga.

     14 Août : Vous me direz « A San Sebastian, ils ont l’habitude ! » En effet, il ne se passe pas un mois sans que le Boulevard, le Casco Viejo ou le quartier de « Gros » ne résonnent des cris, slogans et diverses canonnades que l’on appelle vulgairement « follones ». Ces émeutes font partie du décor, et San Sebastien, depuis longtemps, a laissé de côté son apodo de « perle du nord ». Maintenant, ce serait plutôt « oursin ». Et encore, cela s’est calmé ! 
     Ces quelques secousses politico-culturelles ne sont pas motif valable pour transposer ce cirque dans la plaza de toros. 
     Trois spectacles et trois scandales ! Au centre de la polémique, le président de la plaza, Francisco Tuduri, qui, hier, a bien failli se faire lyncher, en direct à la télé, au motif qu’il refusa au Finito de Cordoba, une oreille que la plaza réclamait, en son ample majorité. 
     Sautant allègrement le règlement « à la torera », Paco Tuduri essaie d’imposer son critère, afin de rendre à San Sebastian "son sérieux d’antan". Ce n’est peut-être pas une raison pour installer "le souk, maintenant !" et ces scandales répétés vont finir par indisposer le grand monde. M’étonnerait que les Chopera, maîtres de la place, voient cela d’un bon œil. 
     Après les terrible chaleurs de « l’anticyclone », il semble que l’orage gronde, par chez nous, mais à San Sebastian… encore plus !

     13 Août – SAN SEBASTIAN – 4 ème de Feria – mois de ¾ de plaza – Corrida télévisée en direct : Toros d’Alcurrucen, bien présentés, nobles mais faibles et sosos. 2, 5 et 6 furent  exploitables, le 3 étant le mauvais numéro.
     Poids de la corrida : 522, 522, 552, 556,556, 534 kgs
     Joselito (Ovation – Ovation avec avis) a voulu être bien, mais montra encore une fois sa pâle image 2003 : Bien au capote ; long et répétitif à la muleta, jusqu’à ce qu’une injure le secoue un peu, au quatrième. De ce fait, trois bonnes naturelles, liées. De plus, tua mal.
     Finito de Cordoba (Sifflets, après un avis – Pétition d’oreille, refusée par le président, et scandale frisant l’émeute)  Toréa très bien de cape, son premier. Ensuite, sans forcer, avec beaucoup de pico. Quatre pinchazos déclenchèrent un petit chahut. 
     Par contre, il fut plus torero, face au cinquième : toréant plus ample, moins « courbé », en un mot, plus « artiste ». De bonnes choses, en particulier à gauche. L’épée fut caida, tombée, mais la foule demanda l’oreille, pour le cordouan.
     Pensant que la faena (incomplète), et l’épée (trop basse), ne cadraient pas avec l’image qu’il veut rendre à San Sebastian, le président refusa le trophée, déclenchant un énorme scandale qui fait craindre de méchantes conséquences, s’il se reproduit. Ce qui ne manquera pas d’arriver, puisque Tudurri est forcé de poursuivre dans cette ligne. Inquiétant !
     Javier Valverde (Ovation aux deux, avec avis au 3ème) toréa très bien, mais tua très mal. Vaillant devant le mauvais troisième, qui le menaça vilainement, il plaça une atravesada du plus mauvais effet télévisuel. 
     Par contre, il fut très bien, dans sa faena au bon sixième. Très torero. Hélas, encore une fois, il y eut pinchazo et estocade trasera. 
     Adieu l’oreille. Mais… le président l’eut il accordée?
     Ce soir, la cinquième : Toros de Javier Perez Tabernero, pour Caballero, Miguel Abellan et Cesar Jimenez

     13 Août – HUESCA – Fin de Feria – Media plaza : Corrida catastrophique de Arauz de Robles : Mal présentée, décastée. Un toston.
     Antonio  Ferrera (Silence partout) : Mal servi, et sans réussite à la mort.
     Miguel Abellan (Silence partout) fit trop piquer le manso cinquième, qui sauta deux fois au callejon.
     Fernando Robleño (Silence – Une oreille) fut un peu longuet, mais tua bien.

     13 Août – GIJON – 1ère de Feria de la Begoña – ¾ de plaza : Quatre toros del Ventorrillo et deux Alcurrucen (5 et 6èmes) corrects en tout. Le meilleur du lot : Le 2ème.
     Juan Mora (Vuelta à chaque toro) toréa parfois très bien, et se fit vilainement accrocher, après l’estocade au premier. Gros susto, sans mal.
     Enrique Ponce (Ovation – Une oreille) toucha le mauvais carton, au loto. Cumplio !
     Manolo Caballero (Une oreille de chaque toro, et sortie a hombros) Toucha le bon lot, et toréa « a gusto », bien suivi par la plaza. Rare, cette année !

     13 Août – MALAGA – 2ème novillada piquée  - ¼ de plaza : Novillos de Cayetano Muñoz, très bien présentés. Bons les 3 et 5. Très bon, le 4ème.
     Blessure de Manolo Escribano, en entrant a matar, à son premier : Gros puntazo de 6 cms à la cuisse droite. Une oreille, mais encore une fois la clinique. Après Collioure, cela fait « un peu beaucoup ». Mala suerte !
     Joselito Ortega estoqua trois toros : Ovation – Ovation – Vuelta.
     David Galan : Volontaire et électrique : Ovation et vuelta.

     13 Août – BEZIERS – 1ère de Feria – Rejoneo – ½ Plaza : Toros de Sanchez Cobaleda, bien présentés, de comportement inégal.
     Leonardo Hernandez : Silence et une oreille, protestée  
     Pablo Hermoso de Mendoza : Une et deux oreilles   
     Patricia Pellen : Ovation et vuelta.

 
FERIA DE BEZIERS 2003

Mercredi 13 Août – Rejoneo :
     Toros de Sanchez Cobaleda, pour Leonardo Hernandez, Pablo Hermoso de Mendoza et Patricia Pelen
Jeudi 14 Août :
     Toros de Torrestrella, pour Javier Conde, El Juli et Ivan Garcia
Vendredi 15 Août :
     Toros de Cebada Gago, pour Pepin Liria, Jesus Millan et Javier Valverde
Samedi 16 Août :
     Toros de Martelilla, pour Enrique Ponce, Sebastien Castella et Cesar Jimenez
Dimanche 17 Août – Matin :
     Novillos de Piedras Rojas, pour Manolo Escribano (sera peut-être remplacé), Fernando Cruz et Jeremy Banti
Dimanche 17 Août – Soir :
     Toros de Miura, pour El Fundi, Fernandez Meca et Denis Loré.

 

DAX : « UNE BANDE DE CARACTERIELS !»…
La seule oreille pour un bon Rivera Ordoñez

     15 août : Est-ce la chaleur ? Est-ce l’orage qui approche, et cette crainte qui nous étreint ? (à chaque fois qu’il a fait « très chaud », et que la température a « baissé d’un coup », la mer n’a pas eu le temps de se refroidir et la différence brutale des températures a produit de véritables catastrophes – Souvenez-vous de 83, de 92)...
     Est-ce parce que nous sommes tous révoltés de voir qu’en 2003, près de 3000 personnes peuvent mourir à cause de la chaleur sans que l’on n’y puisse rien ?  Est-ce parce que dans les hôpitaux, les professionnels, admirables, se désespèrent de ne pouvoir mieux faire ? Parce qu’à Clichy, un cadavre est dans un appartement depuis une semaine, et que les voisins doivent évacuer l’immeuble, le mouchoir sur le visage ? Est ce parce que l’on ne peut même pas mourir dans le respect et la dignité ? Est-ce donc parce que l’on est en train « de couler à pic » ?
     Est-ce pour tout cela, que le public dacquois, hier, a eu de drôles de réactions, tantôt ovationnant, tantôt sifflant ce qu’il avait ovationné, auparavant ?
     Est ce parce que le « malaise » s’empare de la France, comme une honte sourde, comme un triste abandon, comme un manque d’honneur, de courage, de sincérité, d’humilité ?
     Comment un ministre de la Santé peut il dire « Nous avons tout fait ! Nous dominons la situation ! » Comment, en 2003, peut on amasser tant d’incapacité, de mensongère démagogie ?
     Mieux vaut laisser un bout de terrain vague à 40000 pauvres gosses paumés ou camés, plutôt que qu’apporter quelque bien-être aux petits vieux ou aux malades, sans défense devant la furie des éléments… Mieux vaut la poignée de main télévisée entre Sarko et Bové, que l’armée pour aider tout le monde. Mieux vaut faire les beaux, sur le tendido d’une plaza, à recevoir des « brindis pour la photo », plutôt que de plancher à sauver la moindre vie, que ce soit d’un humain ou même d’un animal.
     Franchement… c’est donc cela, la France ? 

     Corrida « chunga » ! Corrida pénible à suivre, parce qu’elle réunit, devant un public « déboussolé et déboussolant », trois toreros « caractériels », face à des toros « bien tordus »…
     Les Manolo Gonzalez  sont sortis sans qualité, trompant le monde, faisant semblant d’y aller, mais regardant « en dessous, de côté ou en arrière ». Limités de forces, mais sans tomber vraiment, mettant plus de hargne que de bravoure, à la pique.
     En face, les toreros furent également déroutants. Seul, Rivera Ordoñez, qui s’y connaît pourtant « en mala leche », se montra très professionnel et bon torero, toute la tarde. Antonio Ferrera, une nouvelle fois, « péta un plomb », lui-même déboussolé par un public qui soudain se mit à siffler ce qu’il avait toujours applaudi, auparavant.
     Quant à Sébastien Castella, désolé ! Ne pas faire piquer ses toros implique que l’on est sûr de les dominer, par la suite. Or, la démonstration d’hier, entre sustos et enganchones, le tout accompagné de petits vilains gestes ou regards, souligne le chemin qu’il reste à faire, pour un torero qui, décidément, n’arrive pas « à rentrer dans le Sud Ouest ». Ses deux prestations débutèrent bien, avec la total appui du public. Hélas, le final fut chaque fois moins brillant. C’est le moins que l’on puisse dire…
     Corrida « chunga » ! Désagréable, parce que déroutante ! Restent de grand détails : trois grandes naturelles, une paire de banderilles, algun puyazo… l’amitié et les belles dames, dans le tendido...
     C’est bien, mais on attend mieux !

     14 Août – DAX – 2ème de Feria – Lleno – Chaleur en gris bleu : Toros de Manolo Gonzalez et un Sanchez Dalp (3ème), correctement présentés, fins de type, qui sortirent avec caractère : soit en répétant fort, dans les capotes, comme ceux de Ferrera, soit en freinant et puntéant, comme le quatrième et ceux de Castella.
     A la pique, du caractère et de la force, comme le troisième qui prit un gros puyazo, romaneando (levant haut le cheval, le secouant d’abondance). Pas de vraie fijeza, pas de vraie bravoure, mais du caractère, une pointe de genio, et de la mala leche.
     A la muleta, un toro qui répondit avec noble caractère : le premier. La suite fut « en dents de scie ». On restera dubitatif sur les deux de Castella : Leur fallait il quelque puyacito de plus ? allez donc savoir. Le fait est qu’ils « remontèrent », de vilaine façon, puntéant, derrotant, marchant et promettant mille avatars.
     Rivera Ordoñez (Une oreille, avec division d’opinions – Silence) a un gros défaut que l’on pourrait croire « indifférence », voire « mépris ». Il ne donne pas « d’importance » à ce qu’il fait. Il ne « vend pas ». Il torée, un point c’est tout ! « Cela vous plaît ? Tant mieux ! Cela ne vous plaît pas… allez donc vous faire voir ! »
     Hier, Rivera Ordoñez fut « très bien » et très torero, devant le premier, dans une faena très propre, très sérieuse, bien construite, allant « a mas ». Le public ne marcha qu’à moitié, laissant passer trois grosses naturelles, limpisimas, la jambe en avant, closes d’un bon pecho. Faena sobre, toréo classique et très propre, très vrai, sans tricher, avec des remates, pieds joints, discrets et sans démagogie. Estuvo muy bien ! Estocade forte, tendidita, et une oreille que l’on chahuta un peu. Bon ! 
     Le quatrième était un autre client, tardo, tête à mi hauteur, court de charge. Rivera essaya longuement, longuement… ce qui en indisposa certains. A l’épée, deux pinchazos (toujours en haut) et une entière qui provoque degüello. On a vu pire.
     Sans être « historique », le fils de Paquirri a été bien, hier, à Dax. Dans sa cuadrilla, un banderillero qui fait merveille, sans l’affectation et le « protagonisme » du Chano. Il s’appelle Joselito Gutierrez, et dut saluer, au premier, pour une troisième paire de banderilles claire, nette, sans bavure.
     Antonio Ferrera (Division « silenciée » - Vuelta « divisée », après pétition d’oreille) sort de Dax avec un puntazo et plein de questions dans la tête. Mauvaise sortie, hier, pour un des toreros que la France à fait, et qui est « ce qu’il est » dans son caractère, sa spectaculaire vaillance, et parfois sa vulgarité électrique… parce que le France lui a fait grande ovation  pour tout cela…
     Hier, il y eut divorce ! Hier, la première paire de banderilles, passée d’un mètre cinquante, mais suivie d’un bond en l’air (d’un mètre cinquante) a mis le feu aux poudres. On siffla. (Pourtant, combien d’ovations, depuis des années, pour la même suerte ?) La deuxième paire ne rectifia point et, cruelle vengeance du destin, le torero calcula mal la vitesse du toro, lors du quiebro aux barrières, planta… dans le vide, et se retrouva par terre, le nez dans le sable. Cruel revirement, dans la risée des plus méchants.
     Faena « baladée », le public n’aidant en rien, guettant le moindre recul, le plus petit faux pas. Un peu perdu, Ferrera jette un regard assassin à un « courageux » qui, des gradins, fit allusion au "bombero torero".
     Puis, cela tourn au vinaigre. Certains le prient d’en finir, tandis que d’autres sifflent fort, quand il lève l’épée. Ferrera repart pour une nouvelle série de trapazos, et tue vilainement, au deuxième élan.
     Le cinquième viendra fort dans une série de delantales spectaculaires. Après le quite, bien rematé, un tiers de banderilles, spectaculaire, qui ralliera majorité des suffrages. Cependant, la faena sera laborieuse, mêlant quelques muletazos propres, à d’autres « forcés », disgracieux, prétendant « codiller » artistiquement. Faena « irrégulière », divisant les gradins. Le torero s’en rend bien compte, qui,  après pinchazo, entre fort, pour une estocade basse, qui lui vaut un gros coup, au bas de la cuisse droite.
     Le costume est déchiré, et l’on pense à une nouvelle blessure. Cris et chuchotements ! Le torero en rajoute un peu. Du coup, la pétition d’oreille monte, mais le président refuse. Ferrera, vexé, salue, mais refuse de faire la vuelta. Puis, toute réflexion « pas faite », décide de la donner. Du coup, certains sifflent. Un vrai congrès de caractériels !
     Sebastien Castella (Légère division, après un avis – Silence) laisse perplexe. On l’attend avec espoir et générosité. On admire certain geste de grande classe. On souhaite pouvoir exploser d’enthousiasme… mais on se regarde, tout à coup, dubitatifs ; on fait la moue… et on se dit qu’encore une fois, ça n’a pas marché.
     Hier, le français touche les deux plus durs, les plus violents et sournois. Mais on se demande quel jeu auraient donné ces toros, avec une pique de plus ? Et que se serait il passé si Castella n’avait pas cette obsession de vite passer à la courte distance, au toreo « à bout portant », qui déclencha derrotes et moult accrochages de muleta, désarmés et moments de danger.
     Au final, des trasteos déroutants, de mas à menos, sans emprise sur le toro, ni sur les gradins. Public silencieusement déçu, qui ne se mit en rogne que sur des estocades défectueuses.
     On apprécia le début de la première faena, par cinq doblones et un joli remate. Hélas, le toro, court et pegajoso ne le laissa pas faire le toreo fondamental… « ni l’autre », à bout portant. Le sixième est aussi compliqué, et le torero a un petit geste de dépit, au milieu de la faena, qu’on devra oublier bien vite.
     A Bilbao, vraiment, il faudra être « autrement » !

 

FERIA DE DAX… AU JOUR LE JOUR (3)

     15 Août : Double journée : Tout d’abord, le probable et habituel triomphes des rejoneadores : Cartagena est ici « chez lui ». Donc !
     Ce soir, la corrida de Dolores Aguirre. Attention ! Elle vient « con mucho trapio » ! Absente de plusieurs grandes ferias, la Señora ganadera va probablement mettre un point d’honneur à triompher  dans une plaza « de postin ». D’autant que si la course sort « comme il y a deux ans » (Souvenez vous des deux toros du Cid) …
     Juan Jose Padilla fait de tout. Il a même « piqué » un toro, hier, à Calatayud. Spectaculaire et volontiers démago, Padilla est à créditer de bonne choses, cette année, « par chez nous », en particulier à Vic Fezensac. C’est du solide !
    Davila Miura n’a rien de génial. Mais, devant le toro encasté, il peut « lier beaucoup » et compenser par la vaillance et la technique, un manque évident, sur le plan artistique.
     Anton Cortes se présentera. Il sera « le » point d’interrogation. La question est : « Peut on faire du toreo artistique, à du toro dur ? » La réponse est « Pas facile, et peu probable ! » Cependant, si un toro se laisse « à moitié » faire, Cortes pourrait bien surprendre. A suivre, également sa façon de tuer.
     Les Dolores Aguirre : Corrida de toro toro ! Corrida âpre et orageuse… 

 

AU FIL DES FERIAS…
Cesar Jimenez : Vraiment « bien », hier, à San Sebastian.

     15 Août : San Sebastian, Béziers, Malaga, Gijon… Le 15 Août, c’est une horreur ! Tout le monde sur le pont ! Malheur à celui qui ne torée pas, le 15 août. Malheur, également à l’empresa qui doit trouver un éventuel remplaçant…
     Le 15 Août est « le » jour où l’on torée le plus, dans l’année.

     Remarquez, « le 14 » n’est pas mal non plus. Ainsi hier, il s’en est passé, des choses, sur toute la géographie taurine, et à toute heure.
     A San Sebastian, on dit que Cesar Jimenez avait oublié son miroir, en partant à la plaza, et se mit à toréer «naturellement ». On a du mal à le croire, mais…
     A Béziers, les Torrestrella jouèrent une bonne première mi temps.
     A Malaga, on a sorti « les veuves », et Antonio Barrera a fait une très bonne présentation.

14 Août – SAN SEBASTIAN – 5ème de Feria – Moins de ½ entrée : Corrida intéressante de Javier Perez Tabernero : Bien présentée, prenant deux vrais puyazos, sauf le manso sixième. Bons les  3, 4 et 5èmes. Un peu faibles, surtout le 2ème.
    Manolo Caballero (Palmas – Une oreille) laissa flotter les rubans, devant le premier. Par contre, tira de grandes naturelles et tua bien le quatrième.
     Miguel Abellan (Silence – Vuelta « forcée) s’embarqua à toréer plus le public que ses toros. Bagarre aux quites, avec Jimenez, répliquant chaque fois, mais perdant des passes de muleta. Regardant beaucoup les gradins, toréant nerveux et approximatif. Il tua mal, très bas.
    Cesar Jimenez (Une oreille – Vuelta, après un avis) a fait jusqu’à présent « la » faena de la feria. Très sérieux, profond et plus naturel que de coutume, le madrilène a été vraiment bien à son premier. Le sixième était manso. Après une bonne lidia, bien aidé par le Chano, Jimenez s’accrocha, sérieusement, mais tua d’une entière trasera et trois descabellos. A voir si le madrilène confirme, aujourd’hui, à Bayonne !

     14 Août – BEZIERS – 2ème de Feria – 1ère corrida – Lleno – Chaleur  (par correspondance téléphonique) :
     Les toros de Torrestrella sont sortis bien présentés, mais « justes » de forces, et s’arrêtant, au troisième tiers. Le sixième se fit probablement très mal, dans une spectaculaire vuelta de campana.
    Javier Conde (Vuelta, après pétition – Silence) a été bien, devant le premier, qui venait fort, et de loin. Hélas, il ne dura pas. Conde se laissa aller à deux ou trois genialidades, mais toréa superbement, à droite. Le toro tarda à tomber, et Conde perdit là une oreille, bien gagnée. Le quatrième, violent et court, ne l’inspira guère. Toro à contre style, devant lequel le torero « s’accrocha », à contre cœur. 
     El Juli (Une oreille – Silence) eut un succès mitigé, toréant bien , mais peu spectaculaire, son premier, qui le menaça méchamment. Il doit l’oreille à un gros coup d’épée. Le cinquième « regardait beaucoup, et finit par s’arrêter.
    Ivan Garcia (Une oreille – Silence) se fit vilainement prendre dans un quite au troisième, qu’il avait reçu, vibrant, par quatre largas à genoux. Là également, le toro s’arrêta vite, condamnant les efforts du sympathique « blond, aux yeux bleu ciel ». Le sixième ne se remit pas de sa cabriole, et tous les efforts furent vains.

    14 Août – MALAGA – 6ème de Feria – ¼ de plaza – Intense chaleur : Quatre toros de Juan Jose Gonzalez et deux de la Palmosilla (2 et 3èmes). Faibles et compliqués, en particulier le quatrième. Bons les 2, 3 et surtout 5èmes.
     Le premier « Afinado », fut un manso inlidiable, qui fut condamné aux banderilles noires (que l’on n’avait pas vues, depuis bien longtemps, à Malaga)
     Ricardo Ortiz (Ovation après avis – Ovation) a touché le lot « noir » ! Il s’en sort vivant, ce qui est déjà un exploit.
    Victor Puerto (Ovation – Une oreille) a fait dans le spectaculaire et pueblerino. Oreille « très » généreuse.
    Antonio Barrera (Une oreille – Palmas) a été extrêmement courageux et sérieux. « Mucha verdad ! » dit la chronique. Toréant vrai.

     14 Août – GIJON – 2ème de Feria – ½ plaza : Mauvaise corrida du Puerto San Lorenzo, par ailleurs bien présentée.
     Vicente Barrera n’a pas été bien, écoutant division, puis silence.
     De même Eugenio de Mora, qui passe une saison « en blanc », après le lâchage des Lozano, et la blessure d’avril (Silence partout)
     Bon succès, en revanche, pour un Uceda Leal, mi poderoso mi artiste, et tuant bien. Une oreille de chacun, et « a hombros ».

    14 Août – BAEZA –1ère de la  Feria de Nueetra Señora del Alcazar – Casi lleno – Canicule : Bonne corrida de Victoriano del Rio (dont deux de Cortes) : Petites têtes, mais solides et nobles.
     Joselito (Oreille à chacun) a toréé longuement et même « brindé à tous » (ce qui est rare).
    Finito de Cordoba (Une oreille de chaque toro) est en train de revenir, très fort. Toréo long, profond, cadencé. Confirma la grande impression, laissée à San Sebastian. A suivre.
    Morante de la Puebla (Une oreille avec pétition de la seconde – une oreille) a été « enorme ! » avec cape et muleta. Duende y calidad, dit le critique ! Ayyy !

     14 Août – PALMA DE MALLORCA  - En nocturne – ½ arène : Toros de Gabriel Rojas, potables mais un peu faibles.
     Ortega Cano a connu un gros désastre dont il a le secret : Palmas et grosse bronca, avec deux avis. Pour un peu…
    Jesulin de Ubrique triomphe totalement : Une et deux oreilles.
     El Cordobes fut le moins bien servi, échouant, malgré ses efforts : Palmas et ovation.

     14 août – VALVERDE DEL CAMINO –1/2 Plaza : Corrida exécrable de Gonzalez Santacruz. Les toreros (Mario Coelho et Luis Vilches) on fait ce qu’ils ont pu (Silence partout)
    Hélas, on doit déplorer la blessure de Luis de Pauloba, par le premier de la tarde : Cornada cuisse gauche, de 15 cms et, plus légère, au visage. Pronostic réservé.
     Par ailleurs, le banderillero Manuel Bueno a pris un gros coup dans le dos et les reins. Pronostic réservé, en attendant les examens radios.

 

LE VENDREDI… C’EST « CAMPO BRAVO » !

     15 août : Et alors… même le 15 Août ! Même un gros jour férié, il est là… Aujourd’hui, Jean Louis Castanet se laisse aller à quelques « Réflexions d’été », que vous retrouverez dans la maintenant traditionnelle rubrique du vendredi, « Campo Bravo »

 

BAYONNE : EL JULI, AU FIL DE L’EPEE !

     16 Août : Le regard fixe, le sourcil froncé, le Juli prépare longuement son estocade, cite le toro de la voix et s’élance, ou plutôt « s’envole », pour un superbe volapie. Estocade entière qui tardera un peu dans ses effets, mais qui lui vaudra l’unique oreille de la corrida. Estocade « vengeresse », rectifiant l’accident qui lui arriva en mettant une « atravesada transperçante » à son premier. Rare, chez le Juli, mais… « se le fue la mano » !
     Caste, envie d’être « en torero », à chaque instant ! Le Juli est actuellement « en pleine bourre », montant en puissance pour un probable triomphe à la Feria de Bilbao.
     Hier, à Bayonne, Julian Lopez toréa superbement le premier, et mit un remate dans un quite au cinquième « de vrai cartel ». Pour compléter, il banderilla « facile », le premier; avec beaucoup plus de sincérité et de risque, son second. Actuacion complète du Juli, devant deux toros sérieux, de Jose Luis Marca.

     Autre élément positif de la corrida : La présidence. Même si cela ne fera pas forcément plaisir à ceux « qui veulent que l’on coupe », parce que cela fait la promotion du spectacle, la Présidence d’hier, à Bayonne, a rendu grand service à la plaza : Attentive au premier tiers, respectueuse des décisions toreras. Pour ce qui est des trophées, elle était probablement prête à donner une oreille au Juli… avant l’estocade. Cependant, la lame transperçante, quelle que fut la faena, « interdisait » tout trophée.  D’ailleurs, l’accorder aurait satisfait une partie de la plaza, mais soulevé les intenses protestations de l’autre, dont le Juli aurait été la première victime.
     Bronca donc, au palco. Mais bronca d’honneur et de sagesse.
     Autre pitada pour ne pas avoir accordé l’oreille à Cesar Jimenez, au troisième. Comment accorder une oreille… que le public ne demande pas?  Des mouchoirs, certes, en grosse minorité. Beaucoup de « gueulantes » inutiles ! Et puis quoi ? Lorsque l’oreille est refusée, on  fait donner vuelta au torero. Ici… même pas ! Il faudrait s’entendre, messieurs dames ! Une vuelta est aussi, une récompense.

     La corrida de Jose Luis Marca ne fut pas des plus commodes. Sérieusement présentée, elle manifesta noblesse, certes, mais tardanza et un peu  de faiblesse.
     Manolo Caballero fut comme d’habitude : Pas un cheveu qui dépasse ! On aimerait le voir un peu plus « ébouriffé ».
     El Juli fut « en jeune maestro », toute l’après midi. Ce garçon « veut bouffer  du toro », à longueur de journée. Tandis que le copain est en train de lidier, il surveille le combat, d’un œil, mais, dans son coin, dessine une véronique « dans le vent », comme si un toro de rêve venait à cet instant d’inactivité, jouer avec lui. Un torerazo !
     Cesar Jimenez dut avoir, en fin de sa première faena, un air « plus ahuri » que d’habitude. (Pardon ! plus « intérieurement peiné » que de coutume). Il avait été bien, pourtant, et trois gros derechazos avaient soulevé de gros olés. Certes il y avait eu les rodillazos du début, les cambios dans le dos, les manoletinas. Certes, l’épée avait été correctement poussée, mais… là où l’on aurait eu deux oreilles en une plaza « normale » d’Espagne, « Ne voilà t’y pas que le public réclame mollement, et que les sieurs du palco ne daignent même pas me donner « una orejita ». Non vraiment… ils ne me méritent pas ! »
     Hélas pour le madrilène, la vuelta de campana du sixième ruina tous ses espoirs de revanche.

     Dans les gradins, le Prince, neveu du Roi d’Arabie Saoudite et sa cour. En extrême hâte, on a trouvé 50 (bonnes) places, alors que l’on disait la plaza pleine. Comment donc a t’on fait ? (L’empresa a t’elle donc été voir Régis ?). Peu importe, le Prince était venu voir El Juli, et n’aurait pas sourcillé à réorganiser, à ses frais, la même corrida, le lendemain, si l’on n’avait pu le satisfaire.
     Dans le callejon, ses photographes et cameramen personnels, extrêmement corrects et éduqués (nos professionnels de la télé pourraient en prendre quelque graine) n’ont perdu aucune miette de la corrida, pour les longues soirées au coin du ciel d’Orient.

    15 Août – BAYONNE – Llenazo – Température chaude mais agréable – petite brise :
     Six toros de Jose Luis Marca, bien à très bien présentés (4 et 5èmes), qui sortirent fort (excepté le 6ème) et firent leur devoir aux capotes.
     La crainte de faiblesse se confirma fortement, au premier. On ne piqua pas le troisième, de crainte que… Pour le reste, cela se passa beaucoup mieux que l’on ne pensait. Toros noblones, un peu tardos, un peu violents dans la passe, tête souvent haute, ne répétant que difficilement.
     Le sixième sortit « en réfléchissant », et se donna une mauvaise vuelta de campana, lors de la brega aux banderilles. A partir de cet instant le rideau se baissa, sur la faena… et la corrida. Dommage !
     Malgré les sifflets d’un public qui devra voir ou revoir ses fondamentaux, impeccable présidence de Jean-Michel Legarburu, de La Bayonnaise, bien entouré de ses amis de la Peña Taurine Côte Basque et de la Peña Campera.
     Manolo Caballero (Silence – Ovation) a été bien, au capote, à ses deux toros. (Celui là, s’il voulait vraiment !).
     Faible, son premier avait « quinze passes »… Caballero lui en donna dix, dont six « d’essai ». Par contre, il s’arrima longuement, devant le gros quatrième, toro noble mais tardo et faible, insistant pour parvenir à tirer « la » série complète. Il n’y parvint pas, mais son trasteo fut sérieux et torero, quoique un peu long. Pinchazo, a toro parado, et entière desprendida. Caballero, tel qu’en lui-même.
     El Juli (Grande ovation, après forte pétition d’oreille – Une oreille, avec petite pétition de la seconde) s’est montré « en jeune maestro », toute la tarde.
     Capote précis et allègre, pour recevoir le beau deuxième, avec une grande demie, pour signature. On « soignera » le bicho, à la pique, et Juli banderillera « facile ». A la muleta, faena qui ira « a mas », le torero se faisant plaisir, toréant parfois « léger », parfois « appuyant plus », terminant ses courtes séries par adornos vibrants.
     L’oreille était là ! Malheureusement, l’épée fut si atravesada (petit cuarteo, au départ) que la lame ressortit , de vingt centimètres, sur le côté. Adieu l’oreille ! Il faut rester sérieux. Ainsi l’entendit El Juli, en rage contre lui-même, qui salua la grande ovation. Bien!
     Le cinquième était « un tio », qui percuta dur, au cheval. Le Juli lui mit cinq véroniques, une demie et un remate superbe, au capote. Au cas où l’on n’aurait pas bien vu, un quite par tafalleras et un nouveau remate « de cartel » ! Y olé !
     Banderilles, "tout en muscles", avec mention pour la troisième, où il fallut mettre « le turbo ». Faena difficile, ardue, toute en volonté et conscience professionnelle. Toro quedadito et bronco ! Lent à la détente, et violent, dans le muletazo. Ce ne sera pas une faena « coulée », mais pensée et travaillée.
     Par contre, longuement préparée, une grosse estocade, « à fond », aux effets hélas un peu tardifs. Grosse oreille, et une nouvelle fois, l’admiration pour ce sacré bonhomme ! qui est en train de faire grand mois d’Août. (Vraiment, il y a eu « avant » Mont de Marsan… et « après » ! – Cela dit, qu’est ce qu’il avait été bien, à Madrid ! (voir chronique du 28 mai, por si acaso !)
     Cesar Jimenez (Grande ovation, après pétition minoritaire – Silence, avec quelques injustes sifflets) a été bien, à son premier. Presque plus « naturel » que de coutume. Bien au capote, en véroniques, gagnant du terrain. Très bien en chicuelinas, après « une très courte mini-pique » (et peut-être même, moins que cela !) …
     Faena débutée à genoux, au centre, et bonne première partie, le toro ne répétant pas assez pour faire vibrer. Par contre, trois gros derechazos, templados, ceñidos, liés au double pecho, firent lever l’ovation. Jimenez voulut poursuivre, en raccourcissant les distances, et trois changées dans le dos, à bout portant, n’eurent pas l’effet escompté. Quatre manoletinas, pour finir, et un desplante torero, précédèrent une estocade très bien poussée, mais dont les effets ne furent pas immédiats.
     Curieusement, il y eut « toute petite » pétition, et le public siffla la présidence, pour son logique refus, mais ne demanda pas la vuelta. (Allez donc y comprendre quelque chose !).
     Le castaño sixième sortit, au pas, « enterandose », ne répétant pas dans le capote. A la pique, il déclencha soudain, et poussa fort. Hélas, après une bonne paire de bandrilles du Chano, le toro se donna une grosse vuelta de campana… y se acabo. Jimenez essaya deux petites choses, et dut se résoudre à l’estoquer, la rage au cœur. Ceux qui sifflèrent se sont trompés...

 

DAX QUI SOUPIRE… BEZIERS QUI SURSAUTE !

     16 Août : Pas de bol, pour Dax ! La corrida de Dolores Aguirre est sortie mansa, mais mansa… à tel point que l’on dut banderiller de noir un tal « Carafeo ». Nom prédestiné de « Laid de visage », ou carrément « Sale gueule » !
     Padilla a fait tout et plus, dans tous les styles, mettant un bon coup d’épée, et coupant la seule oreille de la tarde. Davila s’appuya le « manso parmi les mansos », et Anton Cortes se révéla un peu vert, pour une telle entreprise.
     Mala corrida de la Dolores ! (que l’on va demander de plus en plus, du côté de Calatayud !)
     On déplorera un vilain détail de certains saugrenus, dacquois ou autres, qui sifflèrent et jetèrent quelques coussins sur la Musique de la Flotte américaine. Si Bush apprend cela… mal asunto !

     A Béziers, on a fait la Fête aux Cebada et à Pepin Liria. On donna vuelta à un toro, et le mayoral connut tous les honneurs.
     De leur côté, Jesus Millan (qui ne dit plus rien, depuis les Miuras de Séville) et Javier Valverde (qui a du mal à couper, même s’il est bien) n’étaient probablement pas « forcément d’accord ».
     Corrida dure, avec un troisième « de muy mala madre » !

    15 Août – DAX – 3ème corrida – Llenazo : Toros de Dolores Aguirre, bien présentés, mais mansos, la palme revenant au deuxième, « Carafeo », qui fut banderillé de noir.
     Juan Jose Padilla (Une oreille – Ovation) fit de constants efforts, toute la tarde : larga, eu capote ; « violin », aux banderilles ; courage et vibrato, à la muleta ; grosse estocade, au premier.
     Davila Miura (Ovation, après deux avis – Silence) faillit bien « accrocher » le  toro banderillé de noir, mais un des harpons s’étant fiché dans le trou d’un puyazo, le toro se refusa soudain, et cela tourna au « longuet ».
    Anton Cortes (Deux avis – Un avis, et chaque fois, le silence) Estuvo demasiado verde ! Trop « vert », en de telles circonstances. Tua mal.

     15 Août - En matinée - DAX - Rejoneo - Plaza pleine: Toros de Sanchez Cobaleda, de comportement inégal.
     Rui Fernandez: Vuelta et Ovation
     Diego Ventura: Trois oreilles. 
     Andy Cartagena: Ovation et Deux oreilles et rabo 

    15 Août – BEZIERS – 3ème de Feria – Casi lleno (Correspondance téléphonique) : Corrida de Cebada Gago, correctement présentée (mais, pas des monstres). Très bon, le quatrième « Arador », à qui l’on donna vuelta posthume. Terrible, le troisième, court, violent, de mucho sentido.
     Pepin Liria (Silence – Deux oreilles) Toréa vibrant. Ceux qui l’aiment disent « vibrant ». Les autres disent « rapide ») Bien au capote. Tua mal le premier.
     Jesus Millan (Silence, après un avis – Sifflets) Beaucoup de doutes habitent l’aragonais. Mauvaise présentation.
    Javier Valverde (Silence – Applaudissements) se joua la peau devant l’assassin troisième, qu’il tua bien, mais mis une atravesada au sixième, devant lequel il s’était vraiment accroché.

 

GROS TRIOMPHE DE LA QUINTA, A ROQUEFORT…

     16 Août : Bien sûr, il y eut des corridas et novilladas, partout, en Espagne et en France. On parle de près de 50…
     Pour ne rester que sur notre « national territoire », il faudra souligner d’un triple grand trait d’or, le nouveau succès des Santa Coloma de La Quinta, en plaza de Roquefort des Landes. Vuelta à deux novillos, tours d’honneur pour le ganadero, bravoure, caste, force et noblesse… Arrêtez, n’en jetez plus. « Una gozada ! » pour l’aficionado.
     A Fréjus, la corrida de Peralta a créé la surprise, et les trois toreros ont été très bien. Une spectatrice a jeté son soutien gorge à Meca, pendant la vuelta. Celui ci "tomba la veste" et lui lança son chaleco. L’inflation galopant, on attend la suite avec anxiété... ou grand intérêt (Cela dépendra de la dame !).
     Aux Saintes Maries, la mixte a remporté grand succès. Honneur au cavalier, bien sûr, mais Conde s’est encore laissé aller, et Gallo, s’est encore arrimé. Plus près, toujours plus près…

     15 Août – ROQUEFORT – ¾ de plaza : Grande novillada de La Quinta – Brave et encastée. On a donné vuelta au premier, « Escandaloso » et au 5ème « Pavito ». Compliqué le troisième. Mauvais, le dernier.
     Javier Solis (Deux oreilles – Silence) on le dit « en dessous » du grand premier.
    Miguelin Murillo (Silence – Une oreille) débuta décevant, mais s’améliora par la suite.
     Luis Bolivar (Ovation – Vuelta) se battit, bien, contre le mauvais lot.

     15 Août – FREJUS – 2/3 de plaza : Bonne corrida des frères Peralta, bien présentée, forte et brave. A la muleta, mobilité et caste.
     El Fundi : Une et deux oreilles
     Fernandez Meca : Deux et une oreille
    Marc Serrano : Vuelta et une oreille. Remplaçant Denis Loré, blessé, le jeune Français s’en sortit « plus que bien », alliant valeur (Portagayola) et élégance (très bons muletazos, au dernier).

     15 Août – LES SAINTES MARIES DE LA MER  Corrida mixte - 3000 personnes environ : Deux Toros de rejoneo de San Marcos. Deux novillos du même fer. Pour le matador, un Javier Vazquez et un Joaquin Barral, peu propices.
     Sergio Galan (Une et deux oreilles), triomphe sans faille.
     Javier Conde (Ovation – Deux oreilles – Un avis chaque fois) ne put se contenter de « danser beau ». Il fallut lidier et « commander ». Bien.
    Eduardo Gallo (Ovation – Deux oreilles) tua très mal son premier. Bien, au cinquième.

 

« DIA QUINCE DE AGOSTO »… EN ESPAGNE

     16 Août : Elle est, avec le premier dimanche de septembre, la date la plus taurine de la temporada. Non par l’importance capitale de ses résultats artistiques, mais bien par le nombre de spectacles qui s’y déroulent, au même moment. 
     « Le 15 Août », vers cinq heures du soir, que ce soit dans un « cinq étoiles » ou dans la pauvre chambre d’une fonda au bord de la nationale, des hommes s’habillent de lumières. Tous ensemble, au même moment, ils deviennent « des dieux vivants ». Sur leurs visages, des sentiments mêlés, d’espoir et de crainte, d’envie et de doute… 
     Ils sont tous toreros, mais, dans quelques instants… ils seront "tout seuls".

     Ce 15 août 2003, on a parlé de 42 spectacles « majeurs », intéressant matadors, novilleros et rejoneadores. Près de 130 « maestros », et toute une armée de « subalternes »…L’histoire ne dit pas quel étaient leurs sentiments, au retour. Seule « la vie qui continue », du moins ces quelques résultats peuvent le laisser supposer …

     15 Août – SAN SEBASTIAN – 6ème de Feria –  Corrida mixte – Lleno: Deux toros de Los Espartales pour le cavalier, et quatre de San Martin, pour les matadores. 
     Les Santa Coloma de Chafik sont bien sortis, braves et permettant aux toreros de s’exprimer. Après la corrida de Mont de Marsan, les San Martin, et le Juli, seront très attendus… à Bilbao.
     Pablo Hemoso de Mendoza (Une oreille – Une oreille, et pétition de la deuxième) a été bien, quoique sans arriver au « parfait » total.
     Enrique Ponce (Une oreille – Ovation après un avis) a touché un premier, terciadito, suavon, sans grande transmission. Le Valenciano, peu à peu, à force de lenteur et majestueux enchaînements, réussit à intéresser le public. 
     La faena au cinquième fut peu spectaculaire, parce que trop technique. Le public « de 15 Août », ne put suivre.
     Fernando Robleño (Une oreille, après un avis – Vuelta, après un avis) a été très bien, ce jour : Spectaculaire, vibrant, sincère. Largas à genoux, cites de loin, avançant la muleta, vaillant et arrogant, il fut un peu long, devant  son premier, et très engagé, face au sixième qui n’humilia jamais. Bonne tarde de Robleño

     15 Août – MALAGA - 7ème de Feria – ¾ de plaza : Résurrection de Finito de Cordoba, devant une bonne corrida de Salvador Domecq « El Torero ».
     Jesulin de Ubrique (Ovation – Silence, après pétition) ne passa pas la rampe, devant deux toros différents : Quedado, le premier, et encasté, le second. Curieusement, le public demanda l’oreille, au quatrième, et, au vu du refus de la présidence, se tut tout à fait.
     Finito de Cordoba (Une oreille – Une oreille, avec pétition de la seconde) a enchanté Malaga : Grande faena au premier, de menos a mas, majoritairement sur main droite. Estocade traserilla (un peu en arrière) 
     On le vit encore mieux, devant le cinquième : Sûr, puissant, total dominateur et artiste. Finito voudra « remater sa feria », le 18. Il est, d’ores et déjà, candidat au capote de paseo, trophée de la feria, offert par la Ville de Malaga.
     Rivera Ordoñez (Silence – Palmas) a été bien, devant son premier. Mais… sept pinchazos. Le dernier, noble mais fade, ne permettait aucune transmission.

     15 Août – GIJON – 3ème de Feria – ¾ de plaza : Corrida de Laurentino Carrascosa, noble mais très faible. 
     Cesar Rincon (Silence et silence) toucha un lot impossible. 
     Joselito (Ovation et Deux oreilles) fut le grand triomphateur, avec une actuacion complète, au cinquième. 
     Jose Maria Manzanares (Ovation et ovation) n’eut de chance ni avec son lot, ni avec son épée. Le rodage continue.

     15 Août – MADRID (Las Ventas) -  ½ plaza : Cinq toros del Sierro, bien présentés et mansos, et un sobrero de Julio de la Puerta , sorti sixième, « mu grande »...
     Luis Miguel Encabo : Ovation – Palmas  
     Sergio Martinez : Palmas, après un avis, et ovation 
     Serafin Marin : Vuelta et Silence. Très engagé.

     15 Août – SEVILLA – ¼ de plaza : Toros du Conde de la Maza, inégaux en tout. 
     Vicente Bejarano : Silence aux deux, avec un avis à chacun. 
     Luis Vilches : Vuelta et une oreille. Remarquable d'engagement et de classe. 
     Francisco Javier Corpas: Silence et Ovation

     15 Août – CALATAYUD – Casi lleno : Toros très mansos de Charro de Llen.      Uceda Leal et Eugenio de Mora firent ce qu’ils purent , écoutant « quatre silences »
     Antonio Barrera : Silence, et grosse bronca, le public jugeant qu’il avait ordonné de massacrer son dernier, à la pique.

     15 Août  - BRIVIESCA (Burgos)  - Bonne entrée : Toros de Bernardino Piriz, corrects en tout. Un peu faibles.
     El Renco : Vuelta et Ovation  
     Sebastian Castella : Applaudissements et Deux oreilles  
     Jarocho : Applaudi à ses deux adversaires.

     15 Août – ALMENDRALEJO (Badajoz) – Plus de ½ plaza : Corrida de Cebada Gago, inégalement présentée et dure. 
     Oscar Higares : Deux oreilles – Une oreille  
     Rafaelillo : Ovationné aux deux, avec un avis , au cinquième  
     Luis Procuna, qui recevait l’alternative : Une oreille et Vuelta

     15 Août – Nocturne – PUERTO SANTA MARIA – Plus de ½ entrée. Corrida inégale de la « Ganaderia Marques de Domecq » (ainsi faut il l’appeler, sous peine de procès, par le vrai Marquis de Domecq). 
     Antonio Ferrera : Ovation et silence   
     Miguel Abellan : Ovation aux deux   
     Salvador Vega : Une oreille et Applaudissements

     15 Août – Nocturne – LEGANES (Madrid) – Presque ½ plaza : Mauvaise corrida de Martin Lorca
     Victor Puerto : Une oreille – Pétition et ovation   
     Serafin Marin : Ovationné aux deux. A noter qu’il toréait, l’après midi, à Las Ventas. Sacré 15 août ! 
     Ivan Garcia : Vuelta – Palmas

 

LES VICTORINOS, A DAX : « IL ME SEMBLE QUE… »

     17 Août : « Il me semble que… » Etre aficionado est « ressentir » les choses, puis apprendre, toujours apprendre, sans ne jamais pouvoir se vanter de tout savoir. Aussi, loin des certitudes, loin des copinages et souterraines démagogies, la corrida de Victorino Martin, hier, en plaza de Dax, m’a laissé de curieuses impressions…
     « Il me semble que… ! »
     Il me semble que Dax n’a pas « voulu » voir la Victorinada, parce qu’elle n’a « pu » voir triompher son torero favori…
     Il me semble que Victorino Martin a sorti une corrida, petite mais bien faite, encastée mais faible, dont quatre exemplaires furent nobles, à divers degrés...
     Il me semble qu’un toro qui met deux minutes à charger de loin, pour prendre un picotazo, est un toro « alegre », mais pas brave...
     Il me semble que les trois entrées au cheval, du quatrième, furent pure démagogie… comme le prouva la suite...
     Il me semble que Stéphane Fernandez Meca n’est pas bien, en ce moment… et que la blessure de Madrid n’y a rien à voir...
     Il me semble que Le Cid a fait une grande faena, au deuxième, et une immense faena, au cinquième, encore supérieure à celle de Bayonne, car il ne pouvait plus « surprendre »...
     Il me semble que lui accorder chichement, du bout des lèvres, une oreille chaque fois, pour une estocade desprendida, est une insulte aux deux meilleures faenas de la temporada, dans le sud Ouest (A moins qu’aujourd’hui…)
     Il me semble que Javier Valderde « se paso de faena », ce qui n’excuse pas la froideur du public à son encontre, le salmantino tirant de profondes naturelles à chacun de ses toros. Comment aurait réagi ce même public, si Meca avait toréé de la sorte ?
     Il me semble que le bon toreo et la bonne lidia, contribuent à faire le bon toro…

     Il me semble … mais je peux me tromper!

     Par contre, je suis sûr de deux choses :
     D’abord : le ciel nous a épargnés, et l’on aimerait bien qu’il ait la gentillesse d’en faire de même, aujourd’hui…
     Ensuite, un sacré « Enhorabuena ! » au jeune sauteur landais Nicolas Vergonzanne, qui s’est magnifiquement « envolé », au dessus du premier Victorino, rejoignant ainsi dans la gloire torera, les illustres prédécesseurs qui nous ont causés de sacré montées d’adrénaline, à Dax (Dupla), Mont de Marsan, Saint Sever, Bayonne…
     Mais, le saut d’hier fut… « toda una hazaña ! »

     16 Août – DAX – 4ème corrida de Feria – No hay Billetes – Gris plomb et légères averses, troué de quelques rais de soleil (Un miracle, vu tout ce qui tombait alentour) :
     Six toros de Victorino Martin, inégalement présentés, bas et fins, plus charpentés les trois derniers. Plusieurs armures éclatèrent, soit au sol, sur chute, soit dans de gros topetazos au burladero (le premier).
     Deux toros « ne servirent pas » : le premier, extrêmement court de charge, mirando y midiendo mucho ; et le quatrième, court parce faible… et affaibli par un tiers de piques, démagogique et inutile.
     Les toros du Cid furent châtiés avec mesure, arrivant très nobles, à la muleta. Ceux de Valverde, plus rétifs, se livrèrent, avec une pointe de soseria.
     Dans l’ensemble, la corrida fut flojita, noblona, à des lieues de celle de Mont de Marsan, dure mais palpitante.
     D’entrée, un exploit « bien landais » : Nicolas Vergonzanne, torero landais, champion de France, sauta « en périlleux », le premier Victorino, sous l’ovation que l’on devine. Aurait mérité grande vuelta. Un monterazo !
     Fernandez Meca (Ovation – Silence « gêné ») bougea beaucoup, au capote, après une vibrante larga, à genoux.
     Obnubilé par ce désir de faire briller le toro (dit on) le Français le mit à dix mètres du piquero… et l’on attendit, longtemps. Le toro regarda, se retourna, faillit aller prendre un apéro, puis alla voir ce grand escogriffe à cheval qui criait beaucoup. Tout cela, par deux fois… pa na ! Ni force ni bravoure. Eso no es lidia !
    
A la muleta, le bicho est court et avisé (ni bravura, ni casta, ni na!) et les demi passes du français ne pourront rien améliorer. Heureusement, une presque entière, « un pelin » de côté, et ovation, partagée avec le sauteur landais, auquel on avait brindé, logiquement.
     Le quatrième sortit très fort, fut passé de cape sans repos, et mis de loin à la pique. Il vint, au pas, et on le piqua… peu ! Deuxième mise en suerte, et bis repetita, pour un nouveau « touch and go » ! Troisième démonstration, au grand plaisir de la masse, qui ne voit pas… que le toro n’a pas pris un seul « vrai puyazo ».
     Grande ovation au piquero, qui salue pour ne pas avoir piqué, et le toro arrive exsangue, court et avisé, à la muleta, probable résulta d’une lidia inappropriée. Meca va beaucoup danser, beaucoup sursauter, tuant de deux pinchazos et une entière. 
     El Cid (Une oreille – Une oreille) a été magnifique, tant à la cape qu’à la muleta. Il faudra revoir les grandes véroniques, lentes, majestueuses, à son premier, qu’il fit piquer peu et « en corto ». Toro un peu faible, qu’il fallait « cuidar », mais qui se livra entièrement et ne fléchit plus, lorsque le sévillan le toréa de muleta, avec temple, profondeur, empaque. Séries sur deux mains, bien liées et rythmées, closes de grands pechos, de piton a rabo. Grande faena, toreo très sérieux et d’énorme qualité.
     Entrant fort, le Cid laissa une entière, entre desprendida et caida… trop basse au goût du public. Bueno ! On a vu pire ! Une oreille seulement, qui parut « peu », à côté de la qualité torera de cette faena.
     Et l’on n’avait pas tout vu ! Plus court dans le capote, mais lidié tout aussi « discret mais efficace ! », le cinquième va offrir à Manuel Jesus une qualité de charge que le torero va exploiter au delà de ses propres espoirs. No se lo creia !
    
Faenon, que le public accompagna avec une  « muette admiration » (dirons nous), ne se rendant peut-être pas compte de la formidable démonstration de toreo profond et artistique, qui se déroulait sous ses yeux. Le Cid, sur un nuage, ne le croyait pas lui-même. Toreo « total », la muleta verticale, lente et profonde, à deux centimètre du mufle du toro. La jambe avancée, chargeant la suerte, naturellement, les adornos de fin de série, de grande classe. Un faenon, (bien supérieur à celui de Bayonne, l’an passé).
     Vu la charge du toro, on aurait pu souhaiter une tentative « recibiendo ». Le Cid ne s’y hasarda pas, et c’est son seul tort de la journée, car, malheureusement, il mit exactement la même épée qu’à son premier, trop de côté au goût de certains… et ce qui fut une faena « de rabo », se termina en « una orejita » qui ne traduit absolument pas l’immensité du moment.
     Señores, El Cid fue, ayer « El Toreo»!!!
     Lors de la vuelta, le torero envoya le trophée dans les rangées du haut, qu’une dame attrapa au vol. A ses côtés, un quidam, chauve, dont on espère qu’il n’est pas « sa moitié », le lui arracha des mains, et le renvoya dans le ruedo. La bronca fut épique, et grande la honte…
    Javier Valverde (Deux avis et silence – Un avis et palmitas) a enfin touché deux toros qui lui permettait de « se donner ». Depuis quelques jours, il ne pouvait pratiquement « péguer un muletazo ». Du coup, il se « saoula » de passes, indisposant le public, et surtout, laissant passer le moment où l’on dit que les toros « demandent la mort ».
     Efficace au capote, le Salmantino fit peu piquer, et tomba sur deux toros qui répétaient à la muleta, avec plus ou moins d’allant, plus ou moins de fadeur. Valverde mit au premier une faena « kilométrique », amoncelant les muletazos « à droite », et tardant à prendre la gauche, qui est « sa bonne main ». Il y eut de très bonnes naturelles, mais le public n’y était plus. Faena bien trop longue, un avis tombant, avant même de prendre l’épée. Et ce fut un désastre : Demi lame et catastrophe au descabello, picoté trop en arrière, a toro tapado. Deux avis, à deux doigts du toro al corral.
     On pouvait penser à la faena « du desquite », au sixième, mais, encore une fois, Javier Valverde, qui donna de très bonnes naturelles, se montra long et répétitif, se passant de faena. Pinchazo, une bonne épée et nouvelle hésitation au descabello.
     La corrida était finie, Dax était déçue parce que « Meca » n’avait pas triomphé…
     Pourtant, « il me semble… » que l’on avait vu de grandes choses…

 

DAX… AU JOUR LE JOUR (5)

     17 Août : Pris par le temps, hier, puis muselé par l’orage, on n’a pu vous présenter la Victorinada. De toutes façons, on ne présente pas une Victorinada. On la voit, on la vit… et c’est tout !

     Ce soir… on espère que !!!!!
     Avant tout, espérons que le ciel « restera aficionado », et qu’il ne déversera ses trombes d’eaux promises… qu’après le feu d’artifice du « pobre de mi ! »
     Esperons que… les Samuel Flores, qui ont donné tant de satisfactions, ici, « ne trahiront pas »…car, le cartel est « monunental » : Ponce, Conde, Vega !
     Enrique Ponce est actuellement, au plus haut de son talent technique et artistique. N’ayant plus rien à prouver, n’ayant plus à courir derrière quelque maillot jaune, le Valenciano torée « a gusto », pour le plaisir de tous. Un vrai « Numero Un », y ya esta ! … même s’il connaît quelque mauvais passage à l’épée.
    Javier Conde  a débouché le flacon, l’an passé, à Dax. Il ne l’a pas refermé, depuis. Après Nîmes, Mont de Marsan et tant d’autres plazas, il revient « danser » son toreo si personnel, sans que l’on oublie pour autant que, pour se laisser aller ainsi, il faut aussi « toréer vraiment », et « poder al toro ».
     Salvador Vega fait sa présentation, dans une grande feria du Sud Ouest. Encadré de ces étoiles, il va mettre « tout ce qu’il a ! » : Tantôt « valiente y poderoso », tantôt « artiste de filigranes », alliant le profond et le beau, grand tueur, Salvador Vega a déjà conquis mains aficionados du cru, qui l’ont vu à Jerez ou Santander. Hier, il a ouvert la grande porte de Malaga, avant de s’engouffrer dans le coche, pour quelques 1000 kms d’espoir… celui d’être bien, à Dax.
     A ver si hay suerte !

 

BEZIERS : TOUT, PAR LA FENÊTRE…

     17 Août : Tout le monde est d’accord, chroniqueurs, correspondants, amis aficionados : « On a vraiment exagéré, hier, à Béziers ! » Neuf oreilles, pour des monceaux de passes…mais peu d’émotion. Des trophées « au kilo de derechazos ! » Todo por la borda! Béziers n’a pourtant pas besoin de cela pour se faire respecter. Ou si ?
     Face à une corrida correctement présentée, mais faible et fade, Ponce a été « magistral », Castella a débuté fort, mais ne tint pas distance. Quant à Cesar Jimenez, il plaça tous ces numéros, et se trouva très beau. A priori, les biterrois pensèrent de même : Quatre oreilles.

     16 Août – BEZIERS – 4ème de Feria - Grande entrée  (correspondance téléphonique) : Toros de Martelilla, bien présentés et armés, un peu faible et sosos, allant a menos. Le premier fut le plus compliqué. Les deux de Castella attaquèrent bravement les picadors, avant de bien charger, à la muleta.
     Enrique Ponce (Une oreille – Une oreille) « apprit » à charger, au compliqué premier (défaut de vue ?), parvenant même à lui imposer des naturelles que tous jugeaient impossibles, quelques minutes auparavant. Demi estocade, et oreille « vraie », pour ce nouvel exploit de technique, courage et toreria.
     Le quatrième était un « noblon soso », et le Valenciano se laissa aller à quelques suaves moments, avant d’en finir d’une casi entera. Todo un maestro !
     Sebastien Castella (Une oreille – Deux oreilles) « hérissa tous les poils », en recevant son premier, a portagayola, par dosantinas, au centre de l’oval. Ouf ! Le toro finit très noble, pastueño, et la faena fut propre, mais « a menos ».
     Le cinquième, très brave, débuta noblement, mais tourna court. La faena avait débuté fort, par deux changées dans le dos… mais finit également, à mi trajet. Deux oreilles que l’on ne comprend pas très bien.
     Cesar Jimenez (Quatre oreilles) a fait assaut d’élégante arrogance, et a tiré tous ses feux d’artifice : Début « à genoux et au centre », devant son premier ; Deux cambios dans le dos, au sixième. Faenas similaires, allant « a menos », mais le tout étant bien enveloppé d’apparente maestria. Pinchazo et entière, à son premier ; estocade aux effets retardés, au sixième. Quatre oreilles…
     A la fin, il n’y eut pas assez de porteurs pour sortir tout le monde « a hombros » : Les trois toreros, le ganadero, le mayoral, le président, le fils du concierge… Béziers n’a pas besoin de cela pour être une plaza d’importance.

     Aujourd’hui, double session : Novillada, ce matin, notamment avec Fernando Cruz, qui toréait, hier en nocturne, à Madrid.
     Ce soir : « la » Miurada de Béziers ! Au cartel : El Fundi, Fernandez Meca et Denis Loré, qui a confirmé sa présence

 

FERIAS VAN… FERIAS VIENEN !
Ces ferias qui vont et viennent…

     17 Août : On a du mal à suivre ! Trop de corridas ; trop de ferias ! Hier, à mettre un exergue le triomphe de Salvador Vega, à la feria de Malaga. C’était là son premier paseo. Le second contrat le verra, jeudi 21, en compagnie de Javier Conde et Manzana hijo.
     Autre détail à retenir de cette journée : un fait divers. La plaza « couverte » de San Sebastian… inondée.
     Au moment de la grosse douche, on n’a pas réussi à boucler totalement les deux « demi-lunes », et grande partie de la plaza, s’est transformée en marécage. Un comble !
     Dorénavant, devant Illumbe, vente de coussins… et de parapluies !

    16 Août – SAN SEBASTIAN – 7ème de Feria – plus de ¾ de plaza : Cinq toros, mal présentés et « justes en tout », de Zalduendo. Un mauvais jour, pour le sérieux de la plaza. Il y eut même polémique, au sujet d’un toro dont on pensait qu’il était encore officiellement « novillo ». Il fallut palabres et règles à calculer, pour certifier, sur l’honneur, qu’on pouvait l’appeler « Toro ». De toutes façons, il fut protesté et devuelto, remplacé par un Lozano Hermanos, difficile.
     Cesar Rincon (Vuelta après avis – Division) s’est montré en maestro, technique, mesuré, face au premier. Par contre, le sobrero des Lozanos le mit sur ses gardes, dès le capote.
     El Juli (Bronca – Ovation) ne voulut pas voir, clairement, le premier. Une des grosses broncas de l’année. Il se racheta, en partie, face au cinquième, bien banderillé, et encore mieux estoqué.
     Antonio Barrrera (Ovation – Une oreille) s’est battu avec le troisième, qui prenait « gentiment », le premier muletazo, et « vous explosait » au visage, à la seconde charge. Très vaillant, toréant dans une flaque d’eau, le sixième.

     16 Août – MALAGA – 8ème de Feria – ½ plaza : Toros de Gabriel Rojas, bien présentés mais faibles et qu’il fallait consentir. Le dernier, manso, mit la panique dans le ruedo, faisant penser à un défaut de vision.
    Ortega Cano (Pitos et Bronca) remplaçait Matias Tejela. Il fallait se battre, devant deux toros âpres. Il y a bien longtemps qu’Ortega n’a plus cette envie là… ou ces ressources.
     Uceda Leal (Vuelta – Une oreille) donna une bonne moitié de faena, à un toro « qui s’arrêta ». Bien, toréant long et templado, le cinquième, qu’il tua bien.
    Salvador Vega (Une oreille – Une oreille) donna une faena courte, juste, précise au noble troisième. Mit de l’ordre et se battit avec le manso dernier, jusqu’à lui couper une oreille. Salio a hombros.

     16 Août- GIJON – 4ème de Feria – Media plaza : Cinq toros de Juan Albarran et un sobrero d’El Romal, invalide.
     Pepin Liria (Silence – Ovation) ne put que subir l scandale, au premier, le président refusant de renvoyer le faiblard.
    Davila Miura (Silence – Ovation) fit un toreo volontaire et heurté, exempt de toute élégance.
    Jesus Millan (Vuelta et Applaudissements) est à créditer d’une bonne journée. Aurait coupé, au sixième, s’il avait mieux tué.

     16 Août – En nocturne – MADRID (Las Ventas)  - Finale du concours des novilleros – Grosse entrée :
     Quatre novillos de la Guadamilla, un de El Serrano (5ème), et un de Felix Hernandez (sobrero 6ème). Ce dernier fut « le » toro de la soirée.
    Fernando Cruz (Une oreille – Ovation) a été très bien, face au premier, coupant une oreille méritoire à un novillo qui ne transmettait pas beaucoup.
     Antonio Caro Gil (Ovation – Applaudissements, après un avis) ne fut à l’aise, en aucun moment.
     Sergio Marin (Ovation – Une oreille, après un avis, avec pétition de la deuxième oreille, et deux vueltas) fut l’auteur de la faena de la soirée.
     Les trois novilleros seront répétés, pour la Feria de Otoño.

 

DAX : DE L’ELECTRICITE DANS L’AIR…
Ponce et Vega arrachent deux oreilles à de mauvais Samuel

     18 Août : Corrida désagréable ! Ambiance électrique, comme si les orages qui cernent la région influaient sur les esprits. Bizarres réactions du public, tout au long de cette feria, exacerbées, ce jour, par la déception née d’un mauvais lot de Samuel Flores, que la terna « artiste » ne put qu’envoyer ad patres, sans pouvoir « faire rêver » personne.
     Mansada de Don Samuel et un zéro pointé à celui que tous venaient voir : Javier Conde.

     A ce sujet, l’ambiance était déjà électrique, bien avant le paseo, suite à un triste incident entre l’empresa et l’apoderado du diestro. Cela a t’il influé ? Ptêt ben qu’oui !! Allez donc savoir !
     Toujours est il que le génial torero avait rangé ses fioritures, et se laissa balader par deux carnes qui en auraient écoeurés plus d’un. Toros à contre style, et peu de recours au plan lidia pure. Javier Conde ne put péguer un capotazo ou muletazo dignes de ce nom. Pas un !
     Bien sûr, la déception fut grande, et partie du public s’amusa à pousser des « olés » de chufla, bien sadiques, sans vouloir se rendre compte que les toros étaient compliqué, l’un; et impossible, l’autre.
     A noter des protestations aussi hystériques que déplacées d’une partie du public, lorsqu’un peon de Conde poussa du pied, la tête du toro déjà puntillé, qui était restée droite. Il la poussa du pied ! Il ne lui donna pas un coup de pied ! Cela ne valait donc pas ces cris d’orfraie et ces rictus haineux… Señores, por favor!

     Toute la corrida fut ainsi parsemée d’épidermiques réactions qui traduisent l’état d’esprit actuel, règnant dans notre « ex » belle France.
     Ainsi, on dressa des louanges à Enrique Ponce, devant son premier, mais on le condamna sans sursis, au quatrième, malgré des années de pseudo « cariño », et surtout, malgré le danger évident que présentait un toro, dont on peut supposer qu’il avait déjà lu le Cossio.
     Toréé ou pas ? On ne saura jamais. Toujours est il que d’entrée, il partit droit dans le torero, le poursuivant dangereusement. Voir Ponce se faire ainsi désarmer et prendre ses jambes à son cou, n’est pas spectacle courant. Une plaza telle que Dax... Un public « si aficionado » que le Dacquois, aurait du garder respect pour ce diestro qui lui a tant donné, alors qu'il faisait face à un toro extrêmement dangereux. Au lieu de cela, il se répandit en insultes, ce qui fit disjoncter Antonio Saavedra, picador de Ponce, pourtant la crème des hommes.
     Il fallait réduire ce fauve, le plus rapidement possible, et s’il fut durement châtié, il ne fut pas massacré, comme le prouva la suite… Mais, c’est tellement facile et gratifiant de traiter les autres de « fils de pute ! », bien planqué au milieu de la foule…

     Corrida électrique et désagréable ! Corrida dont seul se sauva Salvador Vega, qui coupa au dernier, une oreille généreuse. A part au capote, où il fut étincelant, Dax n’a pas vu le vrai Salvador Vega. Un peu rapide, un peu raide, un peu… électrique, il laissa deviner la classe qui est sienne, mais ne la libéra jamais.

     Restent la tristesse, la sueur et les espoirs déçus. Dax 2003 n’a pas été « une bonne feria ». Ce sont des chose qui arrivent… Cela dit, le public semble avoir cette année, accumulé de nombreuses rancoeurs, et les a déversées d’un coup, parfois de vilaine façon. Y eso tampoco es !
     Non vraiment, l’époque n’est pas bonne, et si l’été fût chaud, on peut craindre que l’automne ne soit brûlant. Asi las cosas !

    17 Août – DAX – Dernière de Feria – Llenazo et revente « au plafond » – Ciel pacifique:
     Six toros de Don Samuel Flores, inégalement roulés, armés comme des Samuel « pour Dax », c’est à dire « brochos », avec d’immenses cornes « en dedans », sauf le premier, plus ouvert et bizco.
     De la viande, il y en eut, mais de la race… muy poca ! Toros qui sortent abantos, comme de bons Parladé, trottant ou galopant, distraits, aux quatre coins du ruedos. Toros qui ne se laissèrent que peu toréer de cape, les deux de Vega, exceptés. Toros qui ne donnèrent aucune facilité, le troisième étant le seul à venir relativement clair, au troisième tiers.
     Le premier, rebrincado et couard eut la chance de tomber sur Ponce. Le deuxième fut le roi de la marche, andarin digne des grand marathons ; le quatrième fut un assassin potentiel ; le cinquième, manso total, et le dernier faible et soso.
     Avec ça, que vouliez vous donc qu’ils fassent ?
    Enrique Ponce (Une oreille – Courte bronca, injuste) donna grande leçon, une nouvelle fois, devant le premier : Ce toro, désordonné et  violent, ne prenait pas une passe, au début de la faena. A la fin… un petit chien. Heureusement, il avait de la mobilité, que Ponce commença par laisser s’exprimer, à tort et à travers, puis à dompter, ensuite à réguler, enfin à totalement radoucir, au cours d’un trasteo que l’on suivit en se regardant les uns les autres, et se disant : « L’animal ! Il nous a encore fait un gros coup ! » Estocade desprendida, au deuxième élan, et une oreille à la science, au professionnalisme et à la verguenza torera.
     Le quatrième lui « rentra dedans », une première fois, dès le deuxième capotazo à droite. Ponce l’évita de justesse, mais très proprement. Sur le retour suivant, même corne, une terrible colada, montant au visage, arrachant le capote. Ponce, vilainement désarmé, dut prendre ses jambes à son cou.
     « Chaqueteado ? Tocado ? » déjà toréé ? Les toreros le pensèrent fortement. Le fait est que...« directo al bulto ! ».
     Mariano De la Viña prit la suite, et Saavedra mit une grosse raclée à la brute, qui la prit comme si de rien n’était. Les protestations furent terribles (Claro, Dax est trop habitués aux « grandes piques », des Victorinos !) Châtiment logique et nécessaire, même si le picador alla poursuivre le bestiau « jusqu’en enfer, s’il le fallait ». Bronca mémorable, qui redoubla lorsque Saavedra menaça de sa lance un quidam, toujours le même, qui  a l’habitude de l’insulter… Ambiance électrisée par un gros fiasco aux banderilles, Tejero devant jouer les rejoneadores.
     Enrique Ponce, parlant beaucoup avec sa cuadrilla, va « essayer », à gauche, corne prétendue « restée potable ». Mais, après quatre passes, la violence, les regards lourds et la charge millimétrique firent désister le Valenciano qui avait encore subi deux uppercuts, à droite. Avec les précautions d’usage, Ponce en termina, et le public déversa rapidement son ire.
     Un silence respectueux, et des palmas de consolation eurent été plus appropriées. « Paso un mal rato, el torero. Y nosotros tambien ! »
     Javier Conde (Silence – Courte bronca) ne put s’exprimer. Un premier distrait et court au capote, qui arriva à la muleta « andarin », marchant sans cesse sur le torero, l’empêchant de se placer et de toréer. Bien sûr, on dit qu’il faut alors « aguanter » deux ou trois de ces charges dolentes, et qu'après, cela va mieux. Facile à dire ! Conde l’exécuta d’un bajonazo.
     Quant au cinquième, il fut un manso violent qui alterna des arreones et picotazos en sautant beaucoup, entre les deux picadors. Au cours de ce premier tiers pour le moins désordonné, le cheval du réserve s’emballa, allant percuter la barrière, le picador étant fortement bousculé, secoué, ballotté comme sur une pinasse sautant le Niagara.
     Tandis qu’on soignait le malheureux, pour de multiples ecchymoses, le maestro se montrait peu maître de la situation, et terminait comme il pouvait, sous les insultes de la foule. Au moment de la puntilla, un torero poussa du pied la tête du toro mort, restée droite. Certains prirent cela pour un coup de pied, insulte au toro de lidia, et déversèrent la hargne « de toute une feria »…. Tampoco es eso!
     Salvador Vega (Ovation, après un avis – Une oreille) se montra remarquable, cape en main, dans ses véroniques de réception (deux sur piton gauche, en mettant les reins) ; dans sa mise en suerte (par deux fois, un remate « tournant », du plus bel effet) ; et dans un énorme quite par chicuelinas, seul, plein centre, au troisième. Chapeau ! 
     A la muleta, ce fut plus laborieux, et si l’on devina de grosses qualités, lors de la première faena, nous n’avons pas encore vu « le toreo  de Vega », lorsqu’il est libéré. Ce fut irrégulier, un peu rapidillo, un peu en ligne, un peu laborieux. Pinchazo, en plein dans la devise, et estocade traserilla, gâchée par quatre descabellos. Rage !
     Il fut encore magistral en recevant le dernier de cape, gagnant du terrain, signant un gros double remate, au centre de la plaza. Grande ovation. A la muleta, le toro sera faible, et le torero insistera, plaçant ça et là quelque bon muletazo.
     Heureusement, l’épée voyagera, rapide, et le public dacquois, sevré d’oreilles, cette année, réclamera « une petite dernière », pour l’ultime « Agur ». Cela dit, Vega mérite d’être vu et revu, ici et ailleurs !

     Lors des novilladas matinales, le ganado fut en général supérieur aux toreros, lors des éliminatoires. Hier, en finale, c’est Alejandro Talavante (de Badajoz), qui remporta le trophée, « por los pelos », devant le jeune arlésien Mehdi Savalli.
     Encore une fois, les « sin picar », remarquablement organisées, firent recette, mais on ne peut que s’inquiéter pour le futur…
     Quien vendra?  Donde esta « aquel »? Quelle sera la figura de demain? On a beau regarder… pas grand chose à l’horizon !

 

DE PAR LES GRANDES FERIAS
Déceptions ganaderas, à San Sebastian et Bilbao…

     18 Août : Journée grise, hier, pour les publics abonnés aux grandes ferias. Il n’y a guère qu’ à Béziers que l’on a pu « vibrer » un peu, avec deux ou trois Miuras. Par contre, les Victorinos sont mal sortis à San Sebastian, en triste final de feria, et les Valdefresno on tristement ouvert les Corridas Générales de Bilbao.
     A Malaga, la Rejoneada a vu le succès de Pablo Hermoso de Mendoza, tandis que Gijon se terminait sur un scandale ganadero majeur, où l’on retrouvait, encore une fois… El Juli.

     17 Août – BEZIERS – Dernière de Feria – Grande entrée : (par correspondance téléphonique)  Toros de Miura, très bien présentés, mais dont les cornes, encore une fois, sont sujettes à commentaires. Trois toros ont permis : 3,4 et 5ème. On donna grande vuelta au 4ème.
     El Fundi (Ovation et deux oreilles) sortit a hombros, toréant « complet », le bon quatrième
     Fernandez Meca (Ovation – Une oreille, pétition de la deuxième, deux vueltas et bronca au palco) se battit, vaillamment, mais loin de ce qu’il a été.
     Deni Loré (Ovation – Ovation) bien malchanceux, mais sérieux et torero.
     Le matin, Fernando Cruz avait fait forte impression, coupant une oreille et donnant deux vueltas, tandis que Cesar Giron était bien (Vuelta au premier). Jeremy Banti, un peu court, fut ovationné. Bonne première sortie du bétail français de « Piedras Rojas ».

    17 Août – SAN SEBASTIAN – Dernière de Feria – ½ plaza : Corrida de Victorino Martin, correctement présentée, mais de jeu décevant : Mansa au cheval, sans grande caste, par ailleurs. Le meilleur fut le 6ème.
   
Juan Jose Padilla (Ovation – Une oreille) a fait plus de cirque, que de toreo. Scènes hystériques, après une entière au quatrième. Donna une vuelta, enveloppé dans un châle de mantille rose. Josu!! 
    Jesus Millan (Palmas – Ovation, après un avis) s’est battu très sérieusement, tout au long de la tarde, pour un résultat mitigé. Se fit cartonner en recevant le cinquième, a portagayola. Sans mal, heureusement. Tua laborieusement.
    El Cid (Silence – Vuelta, après un avis) ne fut pas à son aise, devant son premier. On le trouva un peu « en dessous » du bon sixième.

    17 Août – BILBAO – 1ère corrida formelle – Plus de ½ plaza : Mauvaise corrida de Valdefresno. Sans force ni race. Un dernier, dangereux et violent, qui mit une méchante cogida au banderillero Rafael Pacheco : Cornada grave, de deux trajets, à la cuisse gauche.
     Antonio Ferrera (Ovation – Silence) dut se battre avec le premier, manso con genio. Prit un méchant coup « au bas ventre », en mettant le quatrième en suerte. Poursuivit, endolori.
     Fernando Robleño (Ovation – Silence, après un avis) se comporta en vaillant et consciencieux, devant un premier, parado en tablas, et un second, très armé, qu’il tua mal.
    Serafin Marin (Ovation – Palmas) eut à faire à un premier très faible, et se retrouva devant « Pitinesco », le dernier, manso violent qui le prit durement, au niveau de la poitrine. Il revint au combat, moitié groggy et finit comme il put.

     17 Août – GIJON – Dernière de Feria : Scandale majeur, à cause des toros del Casilon, mal présentés et extrêmement faibles. On dut puntiller le troisième, en milieu de faena. Le sixième fut renvoyé, et son remplaçant également, tous invalides. Sortit, « en tris », un sobrero de Juan Perez Tabernero, bien présenté et solide.
    Jesulin de Ubrique: Silence et ovation, après un avis
     Rivera Ordoñez: Ovation  et Bronca, en prétendant venir saluer, au tercio. Divorce, avec Gijon !
    El Juli: Ne put tuer son premier. Coupa une oreille au sobrero, sauvant ainsi une sortie… mouvementée

     17 Août – MALAGA – 9ème de Feria – Rejoneo – ¾ de plaza : Toros de Flores Tassara, un peu faibles. Les meilleurs : 2 et 3èmes
     Luis Domecq : Silence, par deux fois
     Pablo Hermoso de Mendoza : Une oreille a chacun. Il faillit y avoir gros scandale à son premier, le président refusant longuement d’accorder le trophée. Grosse colère du public qui jeta de tout, dans le ruedo.
     Diego Ventura : Ovation – Vuelta, après un avis. Ne se laissa pas dominer par son collègue navarrais. Vibrant et torero. Tua mal.

 

DIMANCHE DANS LES RUEDOS : APOTHEOSE ET BLESSURES
Faenon du Morante, au Puerto Santa Maria

     18 Août : Cela se sentait venir ! Imaginez un peu : Dos orejas y rabo… en el Puerto Santa Maria ! Le Morante s’est laissé aller à « rêver le toreo », devant un grand toro de Salvador Domecq. Deux oreilles et la queue. Du coup, sa demande de prendre seul, six toros de Gavira, à Séville, pour la corrida de la Croix Rouge, le 12 octobre, prend toute sa valeur. Pour le moment, Canorea, toujours revanchard, refuse. Voyons jusqu’à quand ? En tous cas, un triomphe que personne ne pourra nier !
     Hélas, « la otra cara de la Fiesta », le revers de la médaille, fut la très grave blessure de deux novilleros : Francisco Jose Palazon, à la jugulaire, et Alejandro Rodriguez, au périnée. Les jours des deux toreros ne sont pas en danger, mais les blessures sont vraiment graves.
     De son côté, le Cordobes s’est fait écharper par un toro d’Ana Romero, à Ciudad Real : Pas de blessure, mais un gros traumatisme crânien, et des coups partout…
     A Madrid, une Française a coupé une oreille. Elle s’appelle Julie Calvière, elle est cavalière, et de poursuivre ainsi, va remplacer avantageusement Marie Sara.

     17 Août – PUERTO SANTA MARIA – ¾ de Plaza : Corrida inégale du Torero, de Salvador Domecq. Deux et sixièmes furent « supérieurs ». Eteint, le premier, qui démolit une talenquère, et compliqués les autres.
     Joselito (Bronca aux deux) ne toucha pas un bon lot, mais ne fit pas le moindre effort.
     Davila Miura (Deux oreilles – Ovation) brinda son premier au fils del Potra, récemment disparu, et monta une grande faena, liée, templée, bien rematée. Se battit avec le cinquième, reçu par larga à genoux. Muchas ganas !
     Morante de la Puebla (Sifflets – Deux oreilles et rabo) avait vite réglé le sort du troisième, mais « découvrit » le dernier, lors de son quite. Du coup, en totale confiance, complètement relâché, le Morante se laissa aller à une faena « de rêve », toréant en total ralenti, intercalant des adornos « de cartel », tels trincherazos, kikirikis, cambios de mano, dans un toreo « des plus purs », tant à droite, que par naturelles "de soie". Estocade sin puntilla, et public en folie. Gros triomphe.

    17 Août – BARCELONA – 1/3 de plaza : Corrida de Atanasio Fernandez , bien présentés… et mauvais.
    Uceda Leal : Silence – Palmas 
     Sebastien Castella : Ovation – Une oreille, avec un avis 
     Sergio Aguilar : Silence – Une oreille, avec avis.

     17 Août – CIUDAD REAL – 2ème de feria – ½ plaza : Cinq toros de Ana Romero et un de Nuñez del Cuvillo, sorti troisième. Cumplio la corrida.
     El Cordobes : Ovation, et méchante cogida, par le quatrième. Le torero souffre d’un traumatisme crânien et de gros coups à l’abdomen et la hanche.
     El Califa : Vuelta et Ovation 
     Anibal Ruiz : Une oreille et ovation, pour le torero local.

     17 Août – VILLAROBLEDO (Albacete)  - ¾ de plaza : Bonne corrida de Teofilo Segura. Le deuxième a été « indulté ». Il vient ainsi rejoindre l’immense liste des toros graciés de cette année… et dont on entendra plus parler, hélas, pour la plupart.
     Finito de Cordoba : Une oreille  et Ovation 
    Victor Puerto : Deux oreilles et la queue, symboliquement, du toro indultado – Une oreille du cinquième 
    
Jose Maria Manzanares : Ovation et une oreille.

    17 Août – ALFARO (Rioja) – ½ plaza : Toros de Guadalmena, très faibles, quasi invalides.
     Manuel Caballero : Silence – Applaudissements. Toréa sous calmants, suite à la cornadita reçue la veille, à Baeza.
    Anton Cortes : Ovation – Une oreille, avec pétition de la seconde. 
     Cesar Jimenez : Une oreille, qu’il dut jeter, et une oreille. Malgré tout, « se laissa » sortir a hombros.

     17 Août – BURGO DE OSMA (Soria) – Casi lleno : Corrida très bien présentée de Cebada Gago. Se laissa toréer.
     Jose Ignacio Ramos : Ovation et une oreille 
    
Luis Miguel Encabo : Une oreille de chaque toro
     Jarocho : Une oreille de chacun.

    17 août – TAFALLA - ¾ de Plaza : Corrida de La Guadamilla, très inégale.
    Diego Urdiales : Oreille et Ovation 
    Juan Diego : Une oreille de chaque toro, sortant à hombros
     Ruben Marin : Ovation et silence

     17 Août – MADRID (Las Ventas) – Rejoneo – Poca gente : Toros de Alcurrucen et Lozano Hermanos.
     Aquilino Pascual : Division après deux avis – Jorge de Almeida : Division – Sergio Vegas : Pétition et Vuelta - Julie Calvière : Une oreille – Ivan Magro : Ovation -  Jose Luis Cañaveral : Une oreille.
     Très bonne impression laissée par la rejoneadora française, qui pourrait revenir, pour la feria de Otoño ;

     17 Août- GUADARRAMA (Madrid)  - ¾ de plaza – Novillada concurso : Novillos de Hernandez Pla, partido de Resina, Fernando Peña, Escolar Gil, Fuente Ymbro et Martelilla.
     Résultat du concours : Prix non attribué – Desierto.
     Francisco Jose Palazon donna une vuelta au premier. Le quatrième lui infligea une grave cornada au cou, côté droit, déchirant la jugulaire extrerne. Intense hémorragie. Autre cornada, de 10 cms, à la cuisse gauche. Pronostic grave.
    Javier Solis dut estoquer trois novillos : Ovation – Silence – Ovation 
    Luis Bolivar : Une oreille, après un avis – Ovation.

     17 Août – VILLAFRANCA (Castellon) – Casi lleno : Forte novillada de Jimenez Pasquau, difficile.
    Roberto Carlos dut prendre trois toros : Vuelta – Oreille – Oreille 
     Alejandro Rodriguez : Deux oreilles à son premier. Se fait prendre en ouvrant sa faena par statuaires, au cinquième : Grosse cornada à double trajectoire de15 cms, au périnée. Pronostic grave. 
    Vicente Prades : Deux oreilles – Une oreille

 

MALAGA ET BILBAO : "LE FEU ET LA CENDRE"…

     19 Août :  Pas tout à fait mille kilomètres de distance, et pourtant, un univers les sépare. 
     Malaga, ensoleillée, blanche, aimable et aimée. 
     Bilbao la grise, la sévère, l’angoissante. 
     La Malagueta et son soleil de plage. La plaza de Bilbao, qu’un  « plein d’humour » a baptisée « Vista Alegre » (Tu parles !) et dont le sable fait penser aux terrils et résidus de hauts fourneaux.

     En fait, les ferias ressemblent à la ville : « Sémillante », à Séville ; « Monumentale » à Madrid ; « Explosive » à Pamplona ; « Ensoleillée », à Malaga et … « grisâtre », à Bilbao ! (Et l’on rajoutera, depuis quelque jours « Entudurrinée », à San Sebastian, tant la feria 2003 a été « traumatisée » par le nouveau président d’Illumbe)…
     A Malaga, le Torero et « le Toreo »… A Bilbao, « le Toro ! ». A la Malagueta, on peut s’enthousiasmer, et allumer un feu d’artifice. Et bien qu’elle ait changé, Bilbao ne se lèvera que si des choses importantes sont faites devant « Un señor Toro ! »
     Du coup, l’Aficionado du Nord, y perd paradoxalement… son latin ! « Ozu ! Ezo que é ? » s’esclaffera un sevillano en voyant débouler un toraco de Bilbao… « Me ca.. en la host… ! » s’emportera un Bilbaino, en voyant passer torero figura, qui vient de couper deux oreilles à Malaga, parce qu’il a réussi l’incroyable exploit de tenir un toro… debout !
     Donc, vous devez faire un choix ! Ou Malaga, ou Bilbao. Mais surtout pas les deux. Sinon, les portes des asiles vous sont ouvertes. Tous les palois… à Saint Luc !

     Hier, ces deux facettes de la Tauromachie furent des mieux illustrées par le deux corridas se déroulant simultanément à Malaga et Bilbao. 
     Au sud, on fit grande fête : Neuf oreilles à une corrida de grande classe, mais « faaiiiiible » de Daniel Ruiz. 
     Au nord, on ne rigola point ! Les Alcurrucent sont sortis hauts, larges et durs. Et en face, les toreros ont un peu pâli ! Heureusement, un cheval a fait vibrer les Basques. Son nom: « Gayarre », bientôt digne successeur d’un certain « Cagancho ». (Cela vous dit il quelque chose ?) Et « sur Gayarre », un cavalier, qui fêtait hier sa 1000ème corrida, et ses 14 ans d’alternative : Pablo Hermoso de Mendoza. 
     « Muy hermoso ! » a été Pablo ! Très beau, De Mendoza, hier ! Au point que Bilbao a sauté de joie ! Qu’on s’en souvienne… c’est très rare !

     18 Août – BILBAO – 3ème de Feria – 2/3 de Plaza – Grosse chaleur, lourde : Le Fandi blessé, on le remplaça par le Salmantino Juan Diego, récent triomphateur à Madrid, mais, craignant de devoir rendre des billets, l’Empresa imagina « un hommage » à Pablo Hermoso de Mendoza, à l’occasion de ses 14 ans d’alternative. On alla même jusqu’à prétendre que c’était là, sa 1000ème corrida. Vrai ou non, la stratégie a payé : Non seulement on n’a remboursé personne, mais il est bien possible que le cavalier ait amené quelques spectateurs de plus. Et pour bien « remater » le tout, l’entourer d’un beau ruban de soie, le Navarrais a été extraordinaire, au point de couper deux oreilles à un bon toro de Murube, appelé « Fugitivo ». 
     Actuacion complète de Pablo Hermoso de Mendoza, et révélation totale du cheval « Gayarre », appelé à prendre la place de « Cagancho »,dans les cœurs aficionados, tant son charisme est grand, et son talent, magnifique. Deux oreilles, Vuelta en compagnie de « Gayarre », et sortie a hombros, pour Pablo Hermoso de Mendoza, tandis que les toreros « à pied » rentraient, la tête basse et la ……. jambes ! (Veuillez remplir l’espace laissé vide)
     Six Toros d’Alcurrucen, hauts, « profonds », têtes bien garnies et pointant au ciel. Corrida très dure, chacun « protestant » beaucoup, lorsque les toreros voulaient « obliger », par le bas. Seul, le sixième offrit de bonnes possibilités, mais pas longtemps (il eut fallu un Ponce, peut-être).
     Poids des Alcurrucen : 543, 551, 561, 545, 552, 522 Kgs.
     Antonio Ferrera (Sifflets et Division) a connu une feria « proportionnelle » à son état d’esprit actuel : quelques détails de valeur et de toreria, perdus dans un océans de doutes et de malchance provoquée. Mauvais moment (Voir Dax !). 
     Son premier lui mit la pression, aux banderilles et Ferrera s’en sortit « comme il put »… Du coup, il ne reprit jamais respiration, et subit un nouvel échec, confirmé en tuant bas. 
     Le quatrième, noblon et soso, lui permit un tiers de banderilles correct, mais le public ne supporta que difficilement ses cris et ses fausses bravades. Du coup, il ne vit pas certains bons détails, sur deux mains, hélas totalement effacés par un gros bajonazo.
     Juan Diego (Ovation – Silence) a surpris… ceux qui ne le connaissaient pas. Julio Robles était très aimé, ici, depuis sa faena de 1972. Quand Bilbao a vu défiler son sosie, hier, elle a haussé les sourcils. Quelques instant plus tard, elle a hurlé les seuls « olés ! » de la tarde, sur trois magnifiques véroniques et une grande demie du salmantino. Bilbao applaudit de même de jolis passages à la muleta, toujours sincères, comme deux beaux trincherazos, et fit grande ovation, après une bonne épée et un descabello. 
     Par contre, il ne put toréer comme il le désirait, le cinquième qui derrotait fort, tête en haut. Naturelles risquées, pour deux pinchazos, une entière et descabello. A revoir, vite.
     Anton Cortes (Silence – Applaudissements, après un avis) s’est montré très volontaire devant un soso à qui il mit huit descabellos, après être bien rentré a matar, pour une bonne entière. Damned !  
     Le sixième lui permit deux bonnes séries, une sur chaque main, après avoir un peu tardé à se centrer. Toreo de classe, empreint de personnalité toute gitane. Hélas, le toro choisit ce moment pour baisser de ton, et la faena coula. Pour arranger le tout, il tua mal : Pinchazo, media et « plusieurs » descabellos…

     Ce soir, le Juli entre dans la feria. Première de ses trois comparutions consécutives: Toros de Torrestrella, pour Davila Miura, El Juli et Salvador Vega, qui remplace le Fandi.
    
TELEVISION: A signaler que les deux paseos suivants du Juli seront télévisés en direct : Demain, avec les San Martin, et Jeudi, avec Ponce, devant les Torrealta. Tve1 – 17h55. (Préparez le videos, les mouchoirs blancs… et l’apéro).

     18 Août – MALAGA – 10ème de Feria – Plus de ¾ de plaza – Chaleur : Toros de Daniel Ruiz, correctement présentés, de très grande classe, mais trop faibles, les rendant plus « complices » qu’opposants. Le deuxième fut superbe de fluidité dans la charge. 
     En fin du festejo, les trois diestros sortirent a hombros, en compagnie du ganadero et du mayoral. Malaga jubilait.
     Finito de Cordoba (Grande ovation – Deux oreilles) toréa bien, mais sans émotion possible, le faible premier. Sa faena au quatrième débuta doucement, puis monta en intensité, le toro acceptant la profondeur de sa muleta, sur les deux côtés. Faena classique, posée, en totale confiance, mais sans réelle opposition. Deux oreilles un peu exagérées.
     El Juli (Deux oreilles – Une oreille) a été « enorme » muletero, face à son grand premier. Bien au capote, le madrilène lia d’impressionnantes naturelles, en longues séries, très templées, pleines de majestueuses profondeur. Faena complète, sans aucune concession à la galerie, close d’un gros coup d’épée. 
     Le cinquième fut aussi noble, mais sans « le tranco », la longueur de charge, le rythme régulier, du précédent. Encore une fois, le Juli s’illustra sur main gauche.
     Gros succès qui, d’un coup, efface les mauvais souvenirs malagueños de la Feria 2002.
     Cesar Jimenez (Une oreille, avec pétition de la seconde – Deux oreilles) a fait l’effet d’un coup de canon, auprès d’un public qui a marché à fond, à son élégante et valeureuse double prestation : Début à genoux au centre (tiens !), devant le premier… et par trois cambios dans le dos (re tiens !) à son second. A celui ci une faena qui s’écoule doucement, le toro finissant « en marchant ». A celui là, le parti pris de toréer, très vertical, avec suprême arrogance, sans trop le forcer, « sin obligarlo ». 
     Intelligence, élégance et courage. Presque quatre oreilles, qui continuent le bilan d’une impressionnante semaine. Seul le Sud Ouest Français fait de la résistance (Et nous sommes… du sud ouest !!!!)
     Ce soir : Corrida de Zalduendo, pour Enrique Ponce, Jesulin de Ubrique et Antonio Ferrera.

 
BILBAO - CORRIDAS GENERALES 2003

Samedi 16 Août – Rejoneo :
    
Toros de Murube, pour Leonardo Hernandez, Pablo Hermoso de Mendoza, Andy Cartagena 
Dimanche 17 août :
    
Toros de Valdefresno, pour Antonio Ferrera, Serafin Marin et Matias Tejela (1)
Lundi 18 août :
    
Toros de Alcurrucen, pour Antonio Ferrera, El Fandi (2) et Anton Cortes
Mardi 19 Août :
    
Toros de Torrestrella, pour Davila Miura, El Juli et El Fandi (3)
Mercredi 20 Août :
    
Toros de San Martin, pour Miguel Abellan, Antonio Barrera et El Juli (TVE)
Jeudi 21 Août :
    
Toros de Torrealta, pour Enrique Ponce, El Juli et Cesar Jimenez  (TVE)
Vendredi 22 août :
    
Toros de Samuel Flores, pour Enrique Ponce, El Califa et Cesar Jimenez
Samedi 23 Août :
    
Toros de Victorino Martin, pour Uceda Leal, Fernando Robleño et Sebastien Castella
Dimanche 24 Aout :
    
Toros de Adolfo Martin, pour Fernandez Meca, El Cid et Javier Valverde.

(1) Remplacé par Fernando Robleño
(2) Remplacé par Juan Diego et Pablo Hermoso de Mendoza
(3) Remplacé par Salvador Vega

 

DANS LES AUTRES PLAZAS… ET DE PAR LE MUNDILLO !

     19 Août : Un grand revistero est mort, hier. Romantique du Toreo, amoureux fou de sa Séville d’adoption, Filiberto Mira s’en est allé, doucement, à 75 ans, après de gros problèmes de santé qui l’avaient cloué dans un fauteuil roulant, ces derniers mois. 
     Les Aficionados l’ont lu, souvent, dans « Aplausos », dont il fut le fidèle chroniqueur, dès la première heure. On a pu également lire deux ouvrages de référence, signés de Filiberto Mira : l’un sur Manolete, sa vie et sa tragédie ; l’autre sur 100 années de Toreo, en la Maestranza de Sevilla. 
     Chroniqueur « fleuri », critique « aimable », Filiberto Mira manquera, désormais, à l’Art du « Bien écrire, de Toros ».

     Le Califa vient de rompre avec son apoderado du moment, Antonio Rodenas. Bien entendu, tout cela s’est fait « en toute amitié », mais le torero murmure « à demi mots », que l’homme d’affaires est trop vieux, et qu’il ne peut plus suivre. 
     De son côté, tout aussi « amicalement », l’apoderado souligne le nombre de corridas qu’il a « faites », au Califa, et que désormais libre, il va continuer ses activités, et chercher un nouveau « poderdante ». 
     En toute amitié, Eh ?

     A nouveau de la bataille, entre Morante, ou son représentant, et Eduardo Canorea, empresa de Séville. 
     On sait l’intention du Morante de prendre six toros, seul, le 12 Octobre, à la Maestranza, à l’occasion de la corrida de la Croix Rouge. Ainsi l’a présenté son apoderado, Jose Luis Torres, à Canorea : « Six toros de différents élevages, dont un Victorino ! » 
     Ce à quoi l’empresa répond : « C’est bien joli tout ça, mais je me suis déjà engagé avec un lot de Gavira, et ne puis me dédire. Alors… six Gavira ? ». 
     Torres sursaute et s’écrie : « Que nenni ma foi ! » Du coup, pas têtu pour un rond, Canorea ne va pas plus loin, et commence à monter son cartel, en particulier avec Luis Vilches, qui a été bien, le 15 août. 
     La dessus « toc toc entrez ! » Voici le retour de l’apoderado (amateur) du Morante qui dit : « Tout bien considéré, les six Gavira… on veut bien ! » 
     Et Canorea de s’esclaffer : « Trop tard, na na nerre ! » 
     Voici donc, un peu « amélioré et romancé », le déroulement des faits. Depuis Septembre 2001, où le Morante a, paraît il, joué un mauvais tour à Canorea, celui-ci ne le porte guère dans son cœur. Une seule certitude donc : ces deux là ne partiront jamais en vacances ensemble. 
     Mais, tout finissant pas s’arranger, il faut attendre la suite.

     Pendant ce temps, on torée, et bien. Hier, trois corridas retiennent l’attention :

     18 Août – CIUDAD REAL – 3ème de Feria – ¾ de plaza : Bonne corida de Nuñez del Cuvillo, en particulier les 1 et surtout 4ème, à qui l’on donna vuelta al ruedo posthume. 
     Jesulin de Ubrique : Oreille, chaque fois, avec pétition de la seconde, chaque fois. 
     Victor Puerto : Ovation et Oreille
     Rivera Ordoñez : Ovation aux deux.

     18 Août – JATIVA – 2/3 de plaza, pour la clôture des fêtes : Bonne mais faible corrida de Salvador Domecq
     Enrique Ponce : Une oreille de chaque toro. Il monta un faenon au quatrième, auquel personne ne croyait, mais tua mal. 
     Vicente Barrera : Deux et une oreilles, respectivement  
     Jose Maria Manzanares : Ovation et une oreille.

     18 Août – QUINTANAR DE LA ORDEN (Tolède) – 1/2 plaza : Toros de Luis Algarra. 1 et 6, éteints ; le meilleur étant le 5ème
     Joselito : Silence et deux oreilles 
     Manolo Caballero : Une et deux oreilles y rabo (Malgré sa blessure) 
     Morante de la Puebla : Deux oreilles – Une oreille (Embalado!)