L'ACTUALITÉ TAURINE
(Mai 2002)
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       SOUS LE MUGUET, LA HAINE… 1er Mai 2002 : On peut, ici, parler « Toros »... et on ne devrait presque ne parler « que de Toros »… Mais, comme on l’a dit tant de fois, on ne peut dissocier les Aficionados, des hommes et des femmes qu’ils sont tous ; des pères et mères de famille qu’ils sont, tous ; des citoyens, que nous sommes, tous… Trop de choses graves se passent dans ce pays, pour que l’on se cache derrière un burladero d’indifférence.      Depuis le 21 Avril, date que
      certains considèrent plus grave que des plus terribles de notre histoire,
      nous sommes embarqués dans un cortège de haine et d’outrances qui ne
      peut qu’engendrer, demain, des divisions et de terribles rancoeurs.      Je m’excuse auprès de
      ceux qui n’attendent ici, que des nouvelles taurines. Vous êtes de plus
      en plus nombreux à nous suivre, et nous vous en remercions. Mais vous le
      savez, depuis toujours, cette chronique taurine mêle le quotidien
      « de tous les jours », au purement taurin. Parce qu’avant
      d’être aficionados, nous sommes des êtres humains qui vivons, aimons,
      souffrons.  | 
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       MADRID : COMMUNAUTE, LA BIEN NOMMEE… 1er Mai : En échauffement de sa feria de San Isidro, Madrid va donner, sur quatre jours, sa mini feria de La Comunidad. Des raisons historiques, tout d’abord… tout le monde, ou presque, ayant entendu parler du 2 de Mayo; des raisons pratiques, ensuite, car il faut vérifier que tout est en ordre pour les trente jours qui suivent : Les gens sont à leur place, les clarines sonnent justes, les portes ne grincent pas et les chevaux marchent droit. Dans son chiquero, Florito, qui risque d’avoir du boulot, cette année, a mis tous ses cabestros « à l’EPO », et lui même revoit ses stratégies pour battre, cette année, le temps record à rentrer un toro protesté. Ce sera dur, mais c’est « le champion » toutes catégories. Cette année, peut-être arrivera t’il à « rentrer » un toro... avant qu’il ne sorte ! Pour ce galop d’essai… trois novilladas encadrant une goyesque, qui aura lieu le… 2 de Mayo. Normal ! La corrida Goyesca verra s’affronter Espla, le chouchou de Las Ventas, et Luis Miguel Encabo, que l’on peut baptiser « l’ex futur chouchou » de Las Ventas. En Face, du Nuñez et de l’Alcurrucen.     
      C’est du côté des novilladas que les regards convergent : Chaque
      jour, un point de gros intérêt. Cet après midi, Leandro Marcos fera ses
      adieux de novillero, à Madrid. Dimanche, ce sera Séville : présentation
      et despedida. Le 13 Mai, ce sera l’alternative, à Valladolid. Le 3 Mai, un gros cartel, avec Reyes Mendoza, et la présentation de Salvador Vega. Cuidado con este ! Mais, bien sûr, l’élément majeur sera la nouvelle parution à Madrid de Javier Valverde. Il peut devenir « torero de Madrid », d’autant que Las Ventas aura encore en mémoire le fracaso (il faut appeler les choses comme elles sont) de Cesar Jimenez, dimanche dernier. Valverde, vrai, puissant, lidiador et courageux, ne fait pas dans la fioriture, encore moins dans la dentelle. Madrid l’a vu ainsi et le « poussera », chaque fois que le garçon « met la jambe », et la laisse… Les novillos du Ventorrillo, cependant, inquiètent un peu. (Il est cependant sorti un bon lot, en festival, il y a peu) Le 4 Mai, on suivra la novillada du Puerto San Lorenzo, qu’affronteront Martin Quintana, connu ici; Luis Rubias, et surtout Matias Tejela, qui a fait, en mars, une bonne présentation, et dont tous ont souvenir de la bonne faena, face à un super Fuente Ymbro, aux Fallas de Valencia… Madrid, "Feria de la Comunidad"... pour l'Aficion, "en bonne communauté"!  | 
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       1er MAI : « ON TRAVAILLE !» Avouez qu’on est autrement que les autres… Alors que tous célébrons la fête du travail… « en ne f… rien », les toreros, eux, s’enfilent leur bleu "de lumières", se serrent les machos, et s’en vont pointer, à Palavas ou Aire sur Adour. Valientes!      A
      Palavas, ce sera « le retour du chevelu ». Que l’on ne
      s’y trompe pas, tout cela est dit avec un immense respect. Ne pas
      oublier quand même, que l’on surnommait Manuel Benitez, « El
      Melenas » ! Donc, pas d’injure.       En
      Plaza d’Aire sur Adour, corrida de Palha… Le ganadero, empresa de
      la plaza, aura à cœur, on l’espère, de rectifier « quelques
      points obscurs », (pour ne pas dire « quelques pointes ! »)
      dans ses programmes passés. Que haya suerte !  Voilà donc, à peu près, comment se présente la journée…     
      On reviendra sur l’analyse des cartels de Dax, tout à fait intéressants.
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       « ON » S’EN FELICITE…      2
      Mai : Avouez que la langue française a, parfois, de drôles de
      circonvolutions oratoires… Par exemple, le « Je m’en félicite ! »
      Celle-là, elle vaut le détour.     
      Hier, dans les plazas du monde, « on se félicitera… » de la
      chance qu’a eue Jarocho, en plaza de Madid. Le novillo l’a pris de très
      vilaine façon, et c’est miracle que le cornada soit, somme toute, légère.
      En France, devra t’on se féliciter des « anecdotes » de
      Palavas et Aire sur Adour ? A Palavas, on se doutait bien que les
      Tornay Brothers n’allaient pas envoyer des monstres, mais quand même…
      A Aire sur Adour, décidément spécialiste en embrouilles, la corrida à
      été suspendue et renvoyée au 14 Juin, pour cause… de ruedo
      impraticable. Il faut dire qu’il y avait bien peu de monde à la porte.
      Ceux qui ne sont pas venus ont eu raison… et on s’en félicite !      1er
      Mai – MADRID (Las Ventas) – Première novillada de la Feria de la
      Comunidad – Casi lleno – Un vent épouvantable. Ce 2 Mai (Dos de Mayo) on espère que Madrid ne résonnera d’autres explosions que celles des applaudissements du public aux exploits de Luis Francisco Espla et Luis Miguel Encabo, en mano a mano « goyesque », face à des toros de Nuñez et Alcurrucen.      1er Mai -
      PALAVAS – Plus de media plaza –Temps frisquet : (de notre
      correspondante) Faut il appeler cela « corrida de toros » ?
      Hélas, oui. Le lot des frères Tornay était « à la hauteur »
      des circonstances. De plus, beaucoup, beaucoup de faiblesse.      1er Mai – AGUASCALIENTES
      (Mexique) – Feria de San Marcos – casi lleno : Corrida inégale
      de Real de Saltillo. Les 4 et 6èmes furent les bons ; le 3ème…
      le garbanzo.  | 
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       LE « BANDIT D’HONNEUR »...      3
      Mai : Super photo de David Colado, dans le mundotoro.com de ce jour,
      illustrant la corrida goyesca de Madrid : Debout sur l’estribo
      « à l’intérieur » du callejon, Luis Francisco Espla salue
      l’ovation du public, tandis qu’à deux mètres, Luis Miguel Encabo
      sourit.      2
      Mai – MADRID (Las Ventas) – Corrida Goyesca – Deuxième de la
      Comunidad – Llenazo – Temps changeant (de gris, froid, venteux… à
      venteux, froid et gris.) : Mano a mano Espla Encabo, gêné par le
      vent, mal servi par le ganado. Ce 3 Mai : Deuxième novillada de la Feria de la Comunidad : Cartel important, avec la nouvelle sortie à Madrid de Javier Valverde et la présentation de Salvador Vega, les deux promesses étant précédées de Reyes Mendoza, à la veille de son alternative cordouane. Le ganado sera du Ventorrillo.  | 
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       AU GRE DES VENTS MAUVAIS...      4
      Mai : Tempête sur la France… Tempête sur Madrid-Las Ventas. Chez
      nous, les derniers bruits de « la triste campagne » sonnent le
      premier tiers des futures divisions, des futures outrances. On « sauve
      la démocratie » comme on peut… Mais, tous ont « tellement
      dit » que l’on restera cois ! Quoi? Pourquoi ici ne donnons
      nous pas, "nous aussi", nos consignes de vote ? Tout
      simplement parce qu’ici, on prend les gens « pour des grands »,
      et on les respecte. On leur dit : Pensez et votez, selon votre
      conscience, et non celle de ceux qui devraient l’avoir « plus
      mauvaise »…     
      Trois toreros, trois conceptions du toreo, trois personnalités. Un
      « vertical », stoïque, amnoletado ! Normal, « Es
      de Cordoba ! ». Il s’appelle Reyes Mendoza. Un torero
      « macho », puissant, tête claire et cœur en haut : le
      Salmantino Javier Valverde, pour qui Madrid a un gros coup de cœur,
      totalement justifié. Enfin, Salvador Vega, de Malaga, torero de riches
      essences, styliste et vaillant à la fois, qui faisait son premier paseo
      à Madrid. En face, un lot de Ventorrillo, tout droit sorti de la Domecq
      family, partant dans tous les sens et finissant par se calmer un peu.      3
      Mai – MADRID (Las Ventas) – 2ème novillada de la Feria
      de la Comunidad – ¾ de plaza – Temps ensoleillé mais froid – Vent
      terrible, se calmant un peu, en fin de spectacle : Six novillos du
      Ventorrillo, bien présentés, sans « surpoids » (458,
      452, 463, 508, 460, 460 kgs). Les toros sont sortis distraits, sin fijeza,
      durs à toréer au capote, prenant des piques « al relance »,
      s’échappant à la morsure du fer, et repartant en rafales. Mansos au
      premier tiers, le quatrième excepté, qui prit deux gros puyazos en
      faisant tanguer l’équipage. A la muleta, les choses se clamèrent un
      peu, et certaines charges furent très acceptables, en particulier chez
      les premiers et dernier. Le quatrième raccourcit son voyage ; le
      deuxième gigota beaucoup, mais en chargeant droit. Les plus incommodes :
      Trois et cinquième. Débutée en mansada, la novillada se laissa toréer,
      de façon irrégulière, encore accentuée par les conditions climatiques. Ce soir, dernière novillada de la mini feria de la Comunidad : Martin Quintana, Luis Rubias et Matias Tejela, face à des Puerto San Lorenzo.  | 
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       NOUVELLES DE L’INFIRMERIE… 4 Mai : On se souvient de la douloureuse prestation du jeune rejoneador Alvaro Montes, dimanche dernier, en plaza de Floirac. La lésion qu’il traîne, depuis plus d’un an, risque d’être beaucoup plus grave que prévu. On parle de plus d’un mois d’arrêt, et un diagnostic plus précis, en milieu de semaine. Outre une grave tendinite de l’épaule droite, viennent s’ajouter quelques graves suspicions d’arthrose, ce qui serait beaucoup plus ennuyeux pour la suite de la carrière de ce jeune cavalier qui, on l’a vu, l’an passé à Bayonne, semble plein d’avenir. Qu’ils soient « riches ou sans le sou », les toreros sont tous les mêmes, incorrigibles : Ils veulent forcer la nature et le temps. Les chairs encore lacérées, ils ne pensent qu’à une chose : réapparaître. C’est aussi le cas d’Enrique Ponce, qui devra reculer son retour au ruedo, pour avoir un peu brûlé les étapes. Cela ne pourra se faire, à Jerez, le 9 mai, comme prévu, mais probablement le 11 , à Valladolid, ou même le 16, en plaza de Nîmes. De meilleures nouvelles du côté de Pepin Jimenez, dont on pensait qu’il serait le premier absent des cartels de la San Isidro : A priori, les ligaments de deux doigts de la mains gauche ne sont pas rompus. Il n’y aura donc pas d’opération, ni de longue immobilisation. Du coup, Jimenez, tor ée aujourd’hui, à Villanueva de Perales, près de Madrid. « Sont fous, ces romains ! »  | 
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       OJEDA INAUGURE… 4 Mai : On surveillera du coin de l’œil la « réapparition », après s’être « esbigné » de Séville, de Paco Ojeda, aujourd’hui, à l’occasion de l’inauguration de la plaza de Miguelturra, dans la proche banlieue de Ciudad Real. 4000 places, dans le cadre d’une plaza « multifonctions » , à la mode aujourd’hui : « Fuera sol ! Fuera moscas ! ». Les compagnons seront Joselito et Finito de Cordoba, face à du ganado du Capea. Où en est Paco Ojeda ? La semaine qui vient est, pour lui, capitale : Jerez et Nîmes. On ne rigole plus. Ou il confirme, chez lui, qu’il est vraiment revenu en toute possession de ses moyens et de « son » toreo, car le public ne voudra voir autre chose, et surtout pas une version « descafeinada » de l’ojedismo. Ou il continue à « flotter », à rompre, à « essayer de… », et la sanction sera très dure. Ce qui serait désolant. Ojeda doit frapper un grand coup à Jerez, et confirmer à Nîmes, pour l’alternative de Jimenez. Sinon…  | 
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       « SIN TRAMPA, NI CARTON… » 5 Mai : Quand un torero, quelque soit le résultat de la faena, « se met vraiment devant », et se joue la vie, en toute sérénité, on dit qu’il a toréé, « sin trampa, ni carton »… sans artifice aucun, et mérite le respect de tous…     
      Aujourd’hui, la France vit un de ces jours importants. En toute
      sérénité, elle doit faire son devoir, et loin des vociférations qui,
      de tous côtés, ont parfois pollué les dernières semaines, 
      c’est en toute conscience, « sin trampa, ni carton »
      que chacun doit faire son devoir, et apporter, modestement mais
      fièrement, sa pierre à l’édifice commun. « Asi que… atarse
      los machos, y a votar ! ». Demain, les « si j’avais
      su ! » compteront encore moins que la dernière fois. "Sin trampa ni carton!" c’est un peu le bilan de l’actuacion, hier, de Matias Tejela, en plaza de Madrid, lors de la dernière novillada de la Feria de la Comunidad. Cela faisait un moment qu’on le surveillait : au début, on parlait d’un petit novillero qui toréait « précieux », mais sans grand fond. Cependant, son début de saison 2002 atteste d’une grande qualité dans son toreo, mais également d’une bonne dose de courage. Après avoir bien tenu face au tourbillon de caste du Fuente Ymbro des Fallas de Valencia ; après avoir suscité le respect, lors de sa présentation à Madrid, en mars, Matias Tejela a obtenu un juste triomphe, hier, devant une plaza presque pleine, et sous les yeux des caméras. Triomphe d’un toreo de classe, mais aussi, triomphe de la claivoyance et du courage… Sin trampa, ni carton !     
      Pour le reste, la journée taurine aura été « de mucha trampa, y
      de mucho carton ! »      4
      Mai – MADRID (Las Ventas) – Dernière novillada de la Feria de la
      Comunidad – Presque plein – Soleil et froidure : On attendait la
      novillada du Puerto San Lorenzo. Ce fut une grosse déception, tant sur la
      présence que du côté comportement. Gros, san trapio, mais surtout
      mansos, faibles et fades. Soseria totale et le sourd danger que cela
      implique. En deuxième sortit un Navalrosal, très encasté, qui aurait pu
      faire briller un autre torero. Côté boucherie, les novillos pesèrent,
      « en vif » : 522, 445 (le sobrero), 459, 518, 530, 518
      Kgs. Beaucoup de viande, mais peu de nerf !     
      Fin de la « Feria de la Comunidad », et la confirmation de ce
      que l’on pouvait penser :  | 
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       AUTRES PLAZAS : « BENITEZ, LE DESOSSE ! » 5 Mai : Manuel Benitez aurait il confondu le ruedo avec la scène du Moulin Rouge ? C’est ce que l’on peut se demander en voyant le Cordobes, qui fêtait hier ses 66 ans, jouer le « Valentin le désossé », en faisant le grand écart, vêtu de lumières. Un indiscutable exploit gymnique, à cet âge… mais qui n’a qu’un rapport très lointain avec l’Art de Cuchares. Enfin !     
      4 Mai – Guillena (Sevilla) - Trois quarts d’une plaza de 1950
      places : Corrida de Joaquin Barral, dont il ne vaut mieux pas parler.
      On donna la vuelta au sixième.     
      4 Mai – Miguelturra (Ciudad Real) – Inauguration de la Plaza –
      ¾ d’arène : Corrida lourde, parce que « trop
      gonflée », et très faible de la Capea Family. On peut se poser des
      questions sur les cornes… 4 Mai : Victor Puerto triomphe devant des Alcurrucen, à Trujillo – Pepin Jimenez, El Bote et Uceda Leal, coupent neuf oreilles et deux rabos à une bonne corrida de Salustiano Galache, en placita de Villanueva de Perales. On donna vuelta d’honneur au 1 et 3ème toro – A Torrecampo, près de Cordoue, Sebastian Castella coupe trois oreilles à un mauvais lot de Salvador Velasco, et dans de mauvaises conditions (plaza portatil – sol détestable) . Ce Dimanche 5 Mai, il y aura foule de spectacles de moindre importance. C’est du côté de Séville que tous les regards convergeront, pour « le » cartel de la journée : Six novillos de Manolo Gonzalez et Sanchez Dalp, pour : Leandro Marcos (qui se présente à Séville), Cesar Jimenez, (qui prend l’alternative, dans quatre jours) et Manuel Escribano, triomphateur sans trophées de la novillada d’Avril.  | 
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       ARMILLITA A DIT « ADIOS ! »      5
      Mai : Grosse  émotion,
      vendredi, en plaza d’Aguascalientes : Devant une arène remplie
      jusqu’au toit, Fermin Espinosa « Armillita » a fait ses
      adieux, confiant à son jeune fils le soin de lui couper la coleta. Né le
      24 Juin 1956, Fermin aura laissé l’image d’un torero inégal, qui
      débuta comme un prodige, mais ne tint jamais la distance. Bien en
      province, et en particulier ici, à Aguascalientes, il ne put jamais
      confirmer ses exploits, à Mexico Capital. De ce fait, « il
      dura », mais…      3
      Mai – AGUASCALIENTES (Mexique) – No hay billetes : Bonne
      corrida de Los Encinos, bien présentée, noble, pour ce qui est des trois
      derniers. Le deuxième fut un monstre, plein de hargne et de bravoure.     
      4 Mai – PACHUCA (Mexique) : Presque plein : Huit toros de
      Xalpa (de souche espagnole Parladé), qui sont sortis… mauvais.  | 
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       BEZIERS 2002… 5 Mai : Robert Margé a présenté, hier, la « Feria de Béziers 2002 » : quatre corridas, une novillada piquée, une corrida portugaise et une non piquée, du 15 au 18 Août. Feria un peu trop classique, sans grandes surprises au goût de certains.     
      Les combinaisons en sont les suivantes :  | 
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       ET MAINTENANT ?      6
      Mai : Enfin, la fièvre est retombée ! Enfin, les outrances se
      sont éteintes… pour le moment. Après les embrassades, la bagarre va
      commencer. Oubliés les vulgarités et les ordures, les mots « fuck ! »,
      « crève ! » et autres « gracieusetés »…
      Maintenant, c’est sur les tapis verts des partis politiques que
      l’avenir d’un pays va se jouer… et on n’a pas fini!     
      Et maintenant ? A deux pas de San Isidro… à trois minutes de l’Ascension
      de Nîmes, le destin complique les choses : Antonio Ferrera, qui doit
      prendre six Baltasar Iban, comme un gladiateur dans le cirque romain, a reçu
      hier un vilain choc au coude gauche. Pourra t’il toréer ? Si oui,
      pourra t’il le faire en possession de tous ses moyens ? La décision
      se prendra aujourd’hui, mais, pour le moment, le torero se trouve sur un
      lit de douleur, le bras immobilisé.      5
      Mai – MADRID (Las Ventas) – Moins d’un quart de plaza – Temps
      horrible : Pluie, froid, vent !: 
      Une corrida détestable, dans des conditions détestables. Devant
      la désolante faiblesse des toros des frères Astolfi, le tendido 7 a, lui
      aussi, donné sa répétition générale, et fait changer trois toros. A
      la fin, la corrida se résuma en cet interminable casting : Trois
      toros d’Astolfi (1, 3, 4ème), deux de Criado Holgado (5 et 6ème)
      et un de Julio de la Puerta, sorti deuxième. L’ensemble mélangea
      faiblesse, mollesse, manque de race. En face, les toreros furent « en
      dessous », excepté Jose Luis Triviño dont on pourra qualifier de
      « très digne », la confirmation d’alternative.      5
      Mai – ZARAGOZA – Quatrième du cycle de La Primavera – 1/3 de
      plaza : Le public d’Aragon est vraiment décevant. Quels que soient
      les efforts des organisateurs, il ne va à la plaza que pour le Pilar. Una
      tristeza !      5
      Mai – SEVILLA – Novillada - Deux tiers d’entrée – Temps gris
      menaçant pluie : Cartel de luxe et, à la fin, une impression mitigée :
      Detallitos, na mas !  | 
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       AVANT « LA GRANDE BATAILLE »…      7
      Mai : A peine est on sorti d’un « confrontation nationale »
      qui fera date et qui ne sera pas « sans conséquences », que
      l’on repart vers une nouvelle « grande bataille ». Non pas
      celle des « Législatives » dont les grandes manœuvres ont déjà
      commencé, sous forme de grandes embrassades sur la bouche, contresignées,
      quand même, sur papyrus et parchemins… au cas où ! San Isidro 2002 – Voir le programme dans la rubrique « Cartels »  | 
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       LES « GROSSES ESCARMOUCHES »… 7 Mai : Avant « le grand combat » de Madrid, auront lieu deux gosses « escarmouches », que le mundillo suivra de très près : Jerez de la Frontera et Nîmes. Jerez débute aujourd’hui, avec une novillada de Guadalest, pour les fils Galan et Manzanares. Après la traditionnelle corrida de Rejoneo, demain, se donneront trois corridas qui permettront aux ténors de faire leur déclaration d’intentions, avant Madrid. Juli et Morante reviennent du Mexique : Le madrilène, triomphant ; l’andalou, sans grands exploits dans la besace, mais en forme. Absent volontaire de Séville, Morante n’a été touché par aucun scandale. On peut presque dire qu’il commence sa temporada à Jerez. Les autres se sont préparés, en douceur, faisant oublier les turpitudes sévillanes. Jerez sera une mise au point, avant la grande bagarre. Pour le moment, Enrique Ponce est toujours incertain. La blessure de Séville était, musculairement, plus sérieuse que l’on croit, et le valenciano veut revenir « à 100% », ce qui est tout à son honneur.      Nîmes
      sera également en point de mire : Deux événements, pour l’Ascension,
      puis la Feria, qui suivra, de très près. Malgré son terrible coup de
      fouet au bras, dimanche, à Zaragoza, Antonio Ferrera va faire le paseo,
      demain, seul devant une corrida de Baltasar Iban, qui semble des plus sérieuses.
      Est ce bien raisonnable ? Les toreros nous ont habitués à ces paris
      « fous ». Comme des Don Quichotte modernes, ils partent au
      combat, sans se soucier des bleus et des bosses, en quête d’une
      nouvelle parcelle de gloire qu’un toro peut effacer, d’une simple
      pichenette. Antonio Ferrera ne veut pas laisser passer l’opportunité.
      Il ne veut pas, non plus, décevoir ceux qui ont accouru à son
      rendez-vous. Espérons simplement qu’il n’aura pas à toréer six
      toros… d’un seul bras. Ne pas oublier, non plus, que Ferrera a rendez
      vous avec Madrid, les 17 et 29 mai. Certes un peu de temps pour soigner
      d’éventuels bobos, mais quand même… Un « pont » passionnant, donc, à la veille de Madrid ! Que haya « beaucoup de chance », para todos ! Voir les affiches de Jerez et Nîmes, dans la rubrique "Cartels"  | 
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       ZOTOLUCO, TRIOMPHATEUR D’AGUASCALIENTES.      7
      Mai : N’a pas fait le voyage pour rien, le diestro d’Azcapotzalco !
      Cinq oreilles et un rabo, en deux corridas ! Le Zotoluco vient d’être
      désigné à 100% des suffrages (Aaaaah ! Mieux que…) triomphateur
      de la feria de San Marcos, en plaza d’Aguascalientes.     
      Les trophées de la Feria d’Aguascalientes sont les suivants, après dix
      corridas où l’on a coupé 29 oreilles :  | 
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       ANTONIO FERRERA : PILE ET FACE !      8 Mai : Que va t’il
      se passer, aujourd’hui à Nîmes ? Si « les temps le permet »,
      comme le chantent les anciens cartels, un matador va s’habiller de lumière
      et s’avancer, seul, dans le grand ovale du cirque romain. La tête un
      peu lourde de temps de responsabilité, il pensera peut-être à tous les
      exploits qui ont parsemé cet étrange « ruedo », au long de
      son histoire. De toutes ses forces, il voudra y ajouter le sien :
      Antonio Ferrera, seul contre six Baltasar Iban, en plaza de Nîmes.     
      Antonio Ferrera pourra t’il se donner, face à six toros, comme il en a
      l’habitude, face à un lot, normal ? Peut on attendre de lui, cette
      intensité, avec cape, banderilles, muleta… six fois de suite ? A
      vous de répondre.  | 
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       JEREZ : PORTE OUVERTE SUR UNE DECEVANTE OUVERTURE      8
      Mai : La Feria du Caballo 2002 s’est ouverte à Jerez de la
      Frontera, hier, par une novillada, dite « de lujo ». Tout le
      monde s’attendait à pouvoir fêter les triomphes des fils de Galan et
      Manzanares, face à un novillada, soigneusement sélectionnée, de
      Guadalest. En telonero, et sans gêner les prodiges, on avait choisi
      Octavio Chacon, novillero mené par Jose Luis Galloso.       7
      Mai – JEREZ DE LA FRONTERA – 1ère de la Feria del
      Caballo -  Novillada – Un
      quart de plaza – Froid pluvieux : La novillada de Guadalest est
      sortie « bonita de cara », manquant de race, de mobilité.
      Quatre des novillos se sont arrêtés. Seul le sixième a chargé, mais
      rebrincado, de façon très désordonée. Ce 8 Mai: Corrida de Fermin Bohorquez, pour les rejoneadores Fermin Bohorquez, Luis Domecq et Pablo Hermoso de Mendoza.  | 
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       VALENCIA : ON PREPARE LA SAN JAIME      8
      Mai : L’Empresa de la plaza de Valencia est déjà au travail, en
      vue de la toujours problématique Feria de Julio. On le sait, la ville pâtit
      de la chaleur, à cette époque, et se vide partiellement. Tout le monde
      qui ne travaille pas, s’en va se mettre au frais, au campo ou au bord de
      la mer « qu’on voit danser, le long… » etc…   | 
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       ALTERNATIVE TELEVISEE ?      8
      mai : C’est dans l’air ! Javier Valverde recevra
      l’alternative, le 12 Juin, en sa ville de Salamanca. C’est un des événements
      de la temporada. Rarement un torero sera arrivé, plus « prêt »,
      à passer au rang supérieur. Par son sérieux, son courage serein, son
      toreo de sobriété et d’honnêteté, Javier Valverde peut rejoindre les
      figures du Toreo Charro, et devenir un des toreros importants des années
      qui viennent. Certes, les temps ont changé, mais il est bon que des
      hommes de cette trempe, nous ramènent à l’Histoire du Toreo. El Viti
      fut torero de Salamanque, de Madrid, de Séville et … de partout.
      Valverde peut marcher sur ses traces. Du moins, on le lui souhaite.  | 
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       NIMES : CE QUE L’ON POUVAIT EN ATTENDRE…      9 Mai : Antonio
      Ferrera a pris, hier, six toros en plaza de Nîmes. C’est déjà un
      exploit en soi. Face à un lot de Baltasar Iban, dont trois étaient de
      grands toros, et deux autres potables, il s’est montré à la fois
      vibrant et retenu, gérant son effort, essayant d’apporter quelque variété
      à ses faenas, en particulier dans les phases d’entame, et les remates.
      A la cape, sûr et efficace. Aux banderilles, inégal et bondissant, le
      saut postérieur à la réunion devenant par trop inesthétique. On le lui
      reprochera, un jour. L’épée a fonctionné vite, sinon correctement.
      Antonio Ferrera a coupé quatre oreilles, presque cinq, sortant a hombros
      par la « Porte du Prince », nîmoise, dite « des Consuls ».
      Tout est donc pour le mieux, dans le meilleur des mondes.      8 Mai – NIMES –
      (De notre correspondante) Première de la mini feria de l’Ascension –
      1/3 de Plaza – Temps détestable, avec pluie et froid : Antonio
      Ferrera, seul contre six  de Don Baltasar.. 
 
           Premier toro un peu tardo, que le torero va
      facilement régler, en attendant de meilleures opportunités - Le deuxième
      va se donner une méchante vuelta de campana. Bon tiers de banderilles
      terminé d’un quiebro, faena sans complètement trouver le bon tempo, et
      une petite oreille, après une entière – Larga à genoux, pour recevoir
      le troisième, brave au cheval. Festival aux banderilles et faena claire,
      terminée par une épée entière. Oreille nette – Le quatrième ne se
      laissera pas faire, au capote. Encasté, brave au cheval. Banderilles inégales,
      mais une paire, al violin. Le muletero fera fonctionner la tête, et
      coupera un oreille, juste, après une estocade dont il sort fortement
      bousculé –  Nouvelle larga,
      pour recevoir « le » toro de la tarde, le cinquième, 
      qui se montrera très brave sous le fer de Jacques Monnier. Toro
      vibrant, puissant, mobile en diable. Gros tiers de banderilles, bien que
      d’inégal résultat, faena vibrante, brindée à son apoderado, Luis
      Alvarez, débutée par deux cambios, dans le dos. Faena très engagée, en
      particulier main droite. Entière au deuxième voyage, et oreille avec pétition
      de la deuxième. Le président refuse et prend une bronca, tandis que le
      torero donne deux vueltas – Le sixième sera très faible, et Ferrera
      tentera de le maintenir, toréant suavement, au coup par coup. Cela se
      terminera mal au descabello, et cette conclusion gâchera un peu son
      plaisir, mais non l’ovation finale et la sortie a hombros.      Ce 9 Mai – Novillada
      « de la Cape d’Or », en matinée : Ganado de Joselito
      pour Jonathan Veyrunes, Jose Maria Manzanares, Fernando Cruz.  | 
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       JEREZ : LA PLUIE, AU GALOP…      9 Mai : Una tristeza !
      Pluie et froid pour ce début de la Feria de Caballo. Le fino n’arrive
      pas à réchauffer les cœurs.      8 Mai – JEREZ DE LA
      FRONTERA – 2ème de Feria – Rejoneo – Casi lleno –
      Temps pluvieux et très froid : La corrida de Fermin Bohorquez est
      sortie sans race, sans mobilité, et peut-être, trop chargée : 550,
      508, 520, 537, 600, 578 Kgs. Ce 9 Mai : Corrida de Jandilla pour Joselito, Rivera Ordoñez, et Davila Miura, qui remplace Enrique Ponce.  | 
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       DE CI… PAR LA… 9 Mai : Le mundillo résonne, chaque jour, d’anecdotes et de bruits, qui le rendent passionnant, mystérieux, ne laissant aucune place à l’ennui… Par exemple : Jolie coïncidence ! : Curieux ! Paco Ojeda sera le parrain des trois novilleros « de postin » qui prennent l’alternative, tout prochainement. Tout d’abord, Cesar Jimenez, aujourd’hui, à Nîmes ; Puis, Leandro Marcos, lundi prochain, à Valladolid ; Enfin, Javier Valverde, le 12 Juin, à Salamanca. Du coup, Santander a eu l’idée d’inviter les trois diestros à fêter ce « triple parrainage », au cours de sa prochaine feria de Santiago, en Juillet : Un des cartel réunira Cesar Jimenez, Leandro Marcos et Javier Valverde, face à du ganado de Charro de Llen. Apoderamiento « éclair » : On apprend que David Galan vient de rompre avec son apoderado, Sebastian Palomo Linares. On sait que l’ex matador s’était fait un devoir d’aider le fils d’Antonio Jose Galan, étant son apoderado officiel, depuis trois mois. Que s’est il passé ? Entre temps, Palomo a pris en mains les intérêts d’Oscar Higares. Ceci est il lié à cela ? Qui sort gagnant de cette rupture ? Le torero, qui va chercher un vrai apoderado qui s’occupe exclusivement de lui ? ou l’apoderado qui voit que le novillero n’a pas la qualité, ni l’avenir, qu’on lui prête ? Réponse, sous peu. A Antoñete, le Prix "Joaquin Vidal" : Le Prix Mazzantini, attribué chaque année à un professionnel du Toreo, « qui a marqué l’Histoire », vient d’être rebaptisé « Prix Joaquin Vidal », du nom du grand revistero du « Pais », récemment disparu. Pour cette première édition du nouveau trophée, c’est Antonio Chenel « Antoñete » qui se voit distingué, pour l’ensemble de sa carrière, et la toreria qu’il porte en lui, dans et hors des ruedos. « Enhorabuena, Caballero ! Todo un torero, todo un Señor ! »  | 
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       HIER ET DEMAIN… LA MONUMENTAL DE MADRID !      10 Mai : Pratiquement
      un mois complet de toros… Aayyy, que suerte ! On devrait pouvoir
      passer directement aux « quatre bonnes choses » qui résulteront
      de la Feria San Isidro 2002. Mais non ! Il faudra, l’une après
      l’autre « aguantar » les tostones et rafales de vent, pour
      que, tout à coup, l’étincelle, « la grande communion », se
      produisent et que Madrid reprenne le sceptre de « Première Arène
      du Monde ».      « Les premières
      corridas de toros, à Madrid, eurent lieu sur la Plaza Mayor, vaste espace
      quadrangulaire dont les limites étaient naturellement constituées par
      les immeubles qui la bordaient. Pour les spectacles, on installait des
      tribunes, et les le combat se faisait à cheval, et à la lance, les
      chevaliers étant aidés par leurs valets (peones). A l’époque de
      Philippe IV, roi aficionado, on a construit une arène de bois dans les
      jardins du Retiro, où eurent lieu des combats de caractère « privé »,
      pour le roi et sa cour. Puis, l’histoire continua… La guerre, les crises, le progrès… « Elle » est toujours là et bientôt, elle aussi deviendra trop petite. Du moins… pour la San Isidro !  | 
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       L’ALTERNATIVE REVEE.     
      10 Mai : « Cesar Jimenez ya es matador de Toros ! »
      Le jeune madrilène peut se montrer fier de son alternative, des trois
      oreilles coupées et de sa sortie par la Porte des Consuls. Maintenant,
      tout reste à faire. « Arriver, surprendre… est presque facile -
      disait Paquirri - L’important est de ce maintenir… ». Tous ont vécu
      cela.     
      Le matin, Fernando Cruz a démontré son talent torero et sa caste. Il
      remporte la « Cape d’Or, mais se fait casser deus côtes. Quant à
      Manzanares hijo....      9
      Mai – NIMES – Deuxième corrida de l’Ascension – Presque ¾ de
      plaza – Temps pour le moins « humide » - Pluie aux 1, 5
      et 6èmes toros.      9
      Mai – NIMES – Novillada matinale – ¼ de plaza – Temps mitigé :
      Novillada bien peu facile de Martin Arranz, Joselito et un sobrero de
      Fuente Ymbro, bien retord, sorti cinquième.  | 
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       JEREZ : DAVILA MIURA, EMBALLE !     
      10 Mai : Arriver à la Feria de Jerez, « comme un cheval emballé »,
      c’est vraiment de circonstance. Après avoir triomphé à Séville,
      Eduardo Davila Miura est en pleine euphorie, et le triomphe de Jerez,
      hier, va le propulser « sur une autre orbite », d’autant
      qu’au train où vont les choses, et avec le moral qu’il a, il pourrait
      bien surprendre Madrid.      9
      Mai – JEREZ DE LA FRONTERA – 3ème de la Feria del
      Caballo – Un peu plus de media plaza – Temps nuageux et frais :
      Corrida très intéressante de Jandilla, correctement présentée quoique
      peu armée. A la bascule : 532, 532, 570, 536, 510, 530 kgs. Avant
      tout, de la mobilité et des complications que les toreros pouvaient
      vaincre, à condition qu’ils le veuillent. Deux l’ont voulu, un troisième
      a décliné l’offre : Joselito est actuellement « au plus bas ».
      Davila Miura toucha le plus dur, et le plus noble.  
 La justice divine lui valut de toucher le sixième, le « bon numéro » : Toro noble, à la charge longue, au galop régulier. Un grand toro. Davila se mit loin et toréa avec douceur et temple, main basse, très près des cornes. Grande profondeur, à droite. Ce fut un peu plus décousu, à gauche. A chaque fois, le double pecho, et le desplante, torero. Grosse faena, à un bon toro, et une estocade qui clôt le tout, sur un énorme triomphe. Eduardo Davila Miura est « le » torero en forme du moment. Ce soir, la quatrième : Toros de Juan Pedro Domecq, pour Finito de Cordoba, Juan Jose Padilla et El Juli.  | 
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       JEREZ : C’EST BON POUR LE MORAL !     
      11 Mai : « Une cure de bon toreo ! »… tel pourrait
      être l’autre titre de la reseña correspondant à la quatrième de
      feria, en plaza de Jerez de la Frontera.     
      « La corrida » étant, avant tout, « l’image »…
      allez donc voir le reportage photos de cette corrida de Jerez, par Maurice
      Berho, sur www.mundotoro.com .
      Encore une fois, l’ami « sevillano dacquois » a fait parler
      la technique photographique, « au service du sentiment torero ».
      Que bueno ! Enhorabuena !      10
      Mai – JEREZ DE LA FRONTERA – 4ème de la Feria del
      Caballo – No hay billetes – Soleil, mais frisquet : La corrida
      s’est terminée par la sortie a hombros des trois diestros,
      impeccablement vêtus et rangés dans l’ordre : bleu, blanc, rouge !
      Gag et clin d’œil involontaire aux aficionados français, de Bayonne et
      d’ailleurs, présents dans la plaza. 
      Par contre, il
      arriva « parfait », à la muleta, et le Finito de Cordoba
      laissa libre cours à son talent : le Toreo « total »,
      fait de profondeur, de cadence, d’expression artistique, le tout cimenté
      par une technique parfaite, un jeu de bras et un poignet exceptionnels, un
      courage sans faille. Il ne faut pas oublier que c’est « lorsqu’il
      s’abandonne » que le torero court le plus grave danger. Faena
      monumentale, hélas un peu gâchée par une épée tendida, un peu de
      travers, et deux descabellos. Se le fue el rabo ! Deux oreilles, et
      vuelta au toro. Grand triomphe du Finito, et le moral « en haut »,
      avant Madrid. Ce samedi, dernière corrida de toros, et « grande explication » : Paco Ojeda, Jose Tomas, Morante de la Puebla. Sans commentaires ! Compte tenu des différents contextes, les trois diestros devront se donner à fond. La seule inconnue : la corrida de Nuñez del Cuvillo.  | 
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       MADRID… « A NOUS, TRENTE ! »     
      11 Mai : « A deux pas d’ici, je vous le fais savoir…
      « trente jours de toros », supporter  vous aller devoir ! »…     
      Dans la Presse Espagnole, on murmure : « 2002 ! Il n’y a
      pas de toros ! Il y a des figures, mais il n’y a pas « de
      competencia », pas de réelle bagarre, entre les toreros « du
      haut ». Et c’est vrai ! Les Juli, Tomas…vont s’éviter,
      soigneusement. Mais les autres seront là, qui vont les pousser, et donc,
      indirectement, ils vont devoir « se défoncer ».     
      Pour Commencer, deux « grosses » corridas, ce week end ! « Atarse los machos… y que Dios reparta suerte, para todos ! » Ca se dit… mais cette fois, on le pense vraiment.  | 
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       JOSE
      ANTONIO, C’EST « TRES BON »… POUR LE MORAL !     
      12 Mai : Dieu que la soirée avait mal commencé ! De fait, le
      sale coup habituel : Quatre jours de « viaduc », pour
      l’Ascension… quatre jours de pluie et de froid. Mais bien sûr, au
      dernier jour, juste avant de reprendre « le chemin de l’école »…
      grand beau temps ! Maldita sea !      
      Enfin, « le » coup de téléphone ami : « Réjouis-toi ! La Morante a été extraordinaire ! Quel dommage que tu
      n’étais pas là ! ». Et de raconter, en long et en large, la
      dernière de la Feria de Jerez, où Tomas a été bien, et même fameux
      par moments, mais surtout « le » faenon du Morante, au dernier
      toro de la Feria… « Tu ne peux pas savoir ! Il a donné des
      passes « de cartel »…      11
      Mai : JEREZ DE LA FRONTERA – Dernière corrida de la Feria del
      Caballo – No Hay Billetes – Beau temps :  
 
          Dans les gradins, on murmure et on se prépare au Fino qui attend au
      frais, au Real de la Feria… Et tout à coup,
      il a trouvé ! Alors… une série de quatre redondos, bien ronds,
      tirés au ralenti, les zapatillas enfoncées dans le sable, la main qui
      court, la silhouette du Paula des grands jours. Signature d’un immense
      pecho, et le public qui sursaute. Se succèdent alors deux séries de
      droitières et deux autres de naturelles, immenses, profondes, totalement
      abandonnées. Le toreo fondamental, simplement, éternellement. Vêtu de
      bleu marine et or, le Morante se laissera aller à quelqu’adorno
      « de sentiment et d’arôme », comme le kikiriki, la firma,
      avant de pousser une grosse épée, qui tardera un peu à faire son effet,
      le puntillero relevant le toro. Euphorie totale dans la plaza…et ce
      sentiment d’avoir vécu « ensemble » un grand événement,
      tandis que le toro est ovationné et que Morante et Jose Tomas sortent
      « a hombros » par la grande porte de Jerez, et de l’Aficion
      toute entière.   | 
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       AILLEURS, UN SAMEDI « NI FU, NI FA ! » 12 Mai : La San Isidro a bien commencé, comme d’habitude… par un toston ! A Valladolid, « Lugui » s’est envolé, mais a raté son atterrissage. Ponce et Fernandez Meca sont revenus, en toreros. Et à Fuengirola, le grand sourire d’Antonio Jose Galan a plané sur le festival organisé en son souvenir. « Cuantos amigos tenias, loco ! »      11
      Mai – MADRID (Las Ventas) – 1ère de La San Isidro –
      Casi lleno – Temps gris, froid, détestable : 11 Mai – VALLADOLID – 1ère de la Feria de San Pedro Regalado – Demi arène (!) : Les Alcurrucen sont sortis sans classe et faibles. Seul, le sixième s’est a peu près bien tenu. En cinquième, un sobrero de Lozano Hermanos, brave et noble, fameux. 
 
           David Luguillano (Silence et Ovation,
      chaque fois après un avis) ne put rien devant le deuxième, arrêté. Par
      contre, il dessina une grande faena, templée, liée, avec la personnalité
      qu’on lui connaît, face à l’excellent cinquième de Lozano. Mais il
      fracassa avec l’acier, et tout se termina en grosse ovation.      11
      Mai – Ales : Devant une demi plaza, est sortie une très intéressante
      corrida du Jaral de la Mira. Costauds, braves et prenables, surtout les
      trois derniers. Le cinquième provoqua deux batacazos. 11 Mai - Valencia : La première corrida (mixte) de la mini Feria de la Virgen a été suspendue à cause du « risque de mauvais temps ». Le maigre public a fortement protesté. Certes, la semaine a été mauvaise, mais il faisait beau, et le ruedo semblait en bon état. La taquilla… beaucoup moins, dit on ! Au cartel : Pablo Hermoso de Mendoza, Vicente Barrera et… Jose Maria Manzanares fils. Décidément….      11
      Mai – Fuengirola : Sensationnel festival hommage à
      Antonio Jose Galan. On a lidié 11 Novillos de Yerbabuena, excellents: Un
      novillo gracié et deux, honorés de la vuelta posthume.   | 
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       ET, AU
      MILIEU, COULE LA BRAVOURE…     
      13 Mai : La San Isidro a connu , hier, l’un des premiers événements
      qui restera inscrit à son bilan 2002 : La vuelta à un toro. Au
      milieu d’une corrida très dure, mansa, compliquée d’Hernandez Pla,
      sortit « un » grand toro, très brave, très noble, plein de
      caste, du nom de « Guitarrero ». Ce toro, très brillant, fut
      magnifiquement mis en valeur par un torero du nom de Manuel Jesus « El
      Cid ».     
      Curieuse impression en voyant le mayoral saluer en fin de corrida. Suffit
      il donc qu’une corrida tienne debout et aille au cheval, pour faire un
      triomphe ganadero ? Certes, c’est inusité, de nos jours. Certes,
      le troisième a valu le détour. Mais pour le reste, la corrida a été
      dure, compliquée, mansa sous diverses formes et souvent dangereuse.
      Cependant, le solo du « Guitarrero », très bien mis en valeur
      par le torero, restera dans les souvenirs, comme une rivière de bravoure,
      coulant au milieu d’un fleuve de fiereza.      12
      Mai –MADRID (Las Ventas) – 2ème de San Isidro –
      Lleno – Beau temps : 
 Le public, surpris, est au anges. Faena courte, baissant un peu, sur le côté gauche, terminée en doblones sobres, pour mettre en place… Hélas, le matador attaquera quatre fois avant de plonger une entière qui ne tue pas. Le cauchemar se poursuivra de huit descabellos. Terrible ! – Le sixième se révélera « l’autre bon » du lot, d’autant que le Cid « ne le doutera pas ». Faena inférieure à la précédente, mais parsemée de bons détails de classe. Malheureusement, ce fut le même cauchemar : cinq pinchazos, demie et cinq descabellos… Ce lundi : Troisième de Feria – première novillada : Martin Quintana, Luis Vital Procuna et Javier Valverde, face aux Santacoloma de « La Quinta ». Casta !  | 
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       UN DIMANCHE DE GRISAILLE     
      13 Mai : Pas grand chose à se mettre « sous l’aficion » ! 
      A Valladolid, les Capea sont sortis plus gros et plus mous que
      jamais. De fait, c’est à Sonseca qu’il fallait aller, pour voir un
      bon lot de Yerbabuena, de Don Jose Ortega Cano, pas encore redescendu de
      son petit nuage, suite à son triomphe ganadero de la veille, au festival
      de Fuengirola.      12
      Mai – VALLADOLID – 2ème de San Pedro Regalado – Moins de ¾ de
      plaza – Nuages :       12
      Mai – SONSECA (Toledo) – Casi Lleno: Très bonne corrida de
      Yerbabuena (Les guardiola d’Ortega Cano)      12
      Mai – OVIEDO – Media plaza: Cinq toros de Guardiola
      Dominguez et un de Guardiola Fantoni, durs à ronger. 3 et 6èmes furent
      dangereux.      12
      Mai – Barcelona – ¼ de plaza: Novillos de Martin Arranz et
      Joselito, sans classe.      12
      Mai – Sevilla – ¾ d’arène: Mauvaise novillada de Litri (ex
      Guateles)      12
      Mai – Valencia – Novillada de la Feria de la 
      Virgen de los Desemparados – 1/3 de plaza: Bonne novillada de
      Bernardino Piriz.  | 
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       TORERO
      DE MADRID !     
      14 Mai : Madrid a toujours eu « ses » toreros. Parfois de
      la capitale, parfois d’ailleurs... D’Antonio Bienvenida au Viti, passant
      par Gregorio Sanchez, Andres Vazquez, ils avaient tous un point commun :
      le toreo sérieux. Tous, ils avaient ce naturel, cette simplicité de
      marcher, de lidier, de triompher dans le ruedo de Las Ventas.      
      Javier Valverde n’a pas triomphé, hier. Certes, l’épée et le
      descabello en sont les responsables. Cependant, il a d’autres choses que
      Madrid « a laissé passer », parce qu’elle l’aime bien, et
      parce qu’il le mérite : Ces pechos « tournicotés », où
      c’est le corps qui tourne au lieu que ce soit le bras et le poignet,
      seulement, qui renvoient le toro sur l’épaule contraire. Du coup, les
      jambes « s’enroulent », décomposant la figure, et donnant
      lieu à « une mauvaise photo ». Elle lui a pardonné de ne pas
      continuer sur « sa » main gauche, face au premier. Elle lui a
      pardonné ces manoletinas qui, pour millimétrées qu’elles soient,
      n’apportent rien à son toreo, surtout si elles se terminent par un
      achuchon, comme hier. Elle lui a pardonné la vilaine media espada
      verticale, en poussant après le pinchazo, une fois passé la tête du
      bicho…ce qui est un réflexe naturel.      13
      Mai – MADRID (Las Ventas) – 3ème de San Isidro –
      Novillada – ¾ de plaza – Bonne après midi, avec des rafales de vent : Ce soir, 14 Mai : Corrida du Ventorrillo (à suivre, cette année), pour Victor Puerto, Califa (qui revient à Madrid, après sa San Isidro 2000), et Rafael de Julia.  | 
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       GRANDE ALTERNATIVE DE LEANDRO MARCOS 14 Mai : Cela se confirmera t’il, par la suite ? La toreria de Leandro Marcos devrait mieux briller, avec le toro. En tous cas, les deux faenas, sculptées hier, à l’occasion de son alternative, en plaza de Valladolid, laissent espérer de grands lendemains. Trois oreilles « avec la manière » ! Après Cesar Jimenez, Marcos marque également « trois buts », effaçant parrain et témoin de la cérémonie, qui, il est vrai, n’ont guère eu de chance au sorteo. Tomas est passé, digne. Ojeda a encore souffert. Triste réalité.      13
      Mai – VALLADOLID – Dernière corrida de La San Pedro Regalado –
      Plus d’une demi entrée, (seulement !) – Bonne journée, avec du
      vent :  | 
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       MADRID:
      DEUX « FOUTUS » CARACTERES…     
      15 Mai : Depuis 1998, Madrid et Victor Puerto vivent une histoire
      d’amour passionnée, du style « Je t’aime, moi non plus ! ».
      Le torero, on le sait, a un « foutu » caractère. Quant au
      public de Las Ventas, n’en parlons pas.      Hier,
      14 Mai 2002, nouvel épisode. Madrid a pris le prétexte de la vilaine et
      trop longue agonie du premier toro, que Puerto ne voulut pas descabeller,
      pour déverser sur le manchego, ses tonnes de hargne et d’injures. Le
      toro était difficilement « descabellable », mais Las Ventas
      n’a rien voulu savoir. La bronca fut épique, et l’on se demandait ce
      qu’il allait se passer, au quatrième. Le torero allait il, comme en 98, « punir »
      le public, en sabotant le toro, mâchoires serrées, le regard mauvais,
      montera vissée sur la tête ? Qu’allait il se passer ?      Début
      de faena, tout à fait remarquable, par statuaires, firma et un
      extraordinaire trincherazo gaucher, où le toro fut pris et « toréé »,
      jusqu’au dernier centimètre de la muleta. Madrid sursauta et lâcha un
      « Olé » sec, de passion et d’admiration. L’animal !
      Quel début de faena ! Cela faisait penser un peu à cette corrida de
      la San Isidro 1975, une parmi tant d’autres, mais « illuminée »
      par une seule passe : un monumental pecho de Manzanares… On en
      parle encore.     
      Le reste fut plus gris, plus triste. Le Califa fut bien… tant qu’ont
      duré ses toros. On sait que c’est un torero d’instinct, peu
      technique. Mais il semble qu’il a récupéré une partie du « sitio
      2000 », et Madrid a retrouvé, hier, le toreo lié, vibrant, main très
      basse, de Jose Pacheco. A l’épée, par contre… un désastre.      14
      Mai – MADRID (Las Ventas) – 4ème de Feria – Llenazo
      – Grand beau temps, sans vent : 
 
           Quand sortit
      le quatrième, la plaza renaudait encore : Larga à genoux (bof !),
      plusieurs lances pieds joints, en torero (mmouaiis !) et un gros
      remate (Bon, allez, on va l’applaudir !). Bonne lidia générale,
      le toro montrant une réelle tendance aux planches. Madrid se dit que «trois
      passes et… a tablas ! De fait, le début de faena est monumental (et si vous
      ne me croyez pas, allez donc à www.las-ventas.com
      , galerie photos du 14 mai… et vous verrez): « le » fameux
      trincherazo, la firma et un grand pecho. Faena de trente passes, avec de
      longs secondes de préparation, de placement. Le but : éviter
      qu’il s’échappe. Deux grosses séries de redondos, bien liés, quieta
      la planta, laissant la muleta en fin de passe, pour rattraper aussitôt le
      toro, pour la suivante. A gauche, le bicho se défend un peu plus, mais
      deux naturelles sont superbes. Madrid est obligée d’applaudir. Le
      matador va chercher l’épée, plaque trois doblones de mise en place, et
      veut tuer le toro « au centre », où il l’a obligé de
      rester. Hélas, un pinchazo précédera une bonne demie, en arrière. Avis
      et une ovation, saluée, dignement, par un Victor Puerto satisfait, avec
      raison. Ce jour : Cinquième de Feria, Manolo Caballero, Rivera Ordoñez et Javier Castaño affrontant les Baltasar Iban.  | 
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       NIMES…C'EST PARTI ! 15 Mai : A peine est on sorti des « corridas-événements » de l’Ascension, (avec le solo de Ferrera, devant une grande corrida de Baltasar Iban ; et la bonne alternative de Cesar Jimenez) que Pentecôte arrive, et que Nîmes ouvre Feria…     
      Pas d’apéritif… on passe directement au plat fort ! La feria
      2002 débute, aujourd’hui, par une Miurada que beaucoup suivront avec
      intérêt :  Feria de « Toros y Toreros », avec, pour événement « médiatico taurin », le mano a mano entre Manuel Benitez « El Cordobes » et Paco Ojeda, du 17. Nîmes 2002 – Voir le programme, dans la rubrique « Cartels »  | 
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       ZZZZZZZZZZZZZIZOUUUUU !!!!!     
      16 Mai : Après la bonne corrida de Nîmes, on espérait voir de
      grands toros de Baltasar Iban, à Madrid, pour la San Isidro. Logique !      15
      Mai – MADRID (Las Ventas) – 5ème de Feria – No hay
      billetes – Grand beau : Bien décevante, la corrida de Baltasar
      Iban. Présentation limite, malgré des têtes sérieuses et armées.
      Quelques toros, comme le 4ème, soulevèrent des protestations.
      A la bascule : 505, 550, 542, 554, 579, 543 Kgs. La corrida est
      sortie faible, décastée, noblona et sosa. Seul se sauve le sixième, qui
      mit de l’ambiance avec une agressive noblesse. Pour le reste, le premier
      aurait servi s’il n’avait été si faible ; le troisième eut de
      bonnes arrancadas, mais termina dans la fadeur totale, aidé en cela par
      son matador. Une grosse déception, encore accentuée par le bon jeu de la
      corrida de Nîmes. 
 
            Heureusement, le sixième, « Barbito »,
      permit à Castaño de refaire surface, en se portant à la hauteur de la
      caste du Baltasar. Grosse charge et début puissant par statuaires, sans
      bouger d’un poil. Olés ! Deux bonnes séries de derechazos, muleta
      devant, bien tirés et moins retorcidos que précédemment. A un moment,
      le torero se découvre et prend un terrible achuchon dont il sort le
      costume déchiré. Sans se démonter, Castaño va continuer, mais
      raccourcir les distances. Il adore cela, et une partie du public adore
      avoir peur. Passes dans le dos, derechazos inversés, à tour complet. On
      préférera de très loin trois bonnes naturelles, pieds joints, en fin de
      trasteo. Javier Castaño aurait probablement coupé une oreille, s’il
      n’y avait eu ces trois pinchazos. Ce 16 Mai : corrida d’Arauz de Robles, pour Vicente Barrera, Uceda Leal et Alfonso Romero.  | 
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       NIMES :
      VIVA ZOTOLUCO ! VIVA MEJICO !      
      15 Mai : Grande corrida de Miura, pour la première de Nîmes. Tandis
      que les bruits et les mails annoncent quelques petits scandales prévisibles,
      pour la corrida spectacle du cinquantenaire (c’est peut-être pour cette
      raison qu’elle est « hors abono !), Nîmes a vécu, hier, une
      grande journée de Toros et de toreros : La Miurada est sortie brave,
      brillante, et l’on a donné vuelat à un grande toro.      15
      Mai – NIMES – 1ère de Feria – 2/3 de plaza – Grand
      beau temps : (De notre correspondante) . Ce 16 Mai : Corrida de Juan Pedro Domecq, pour Enrique Ponce, Jose Tomas et Sebastian Castella. Le trapio sera différent, mais Ponce et Tomas vont « s’expliquer », tandis que Castella ne manquera pas de « s’exprimer ».  | 
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       MADRID :
      LES VERONIQUES DE RAUL…     
      17 Mai : « Hala Madrid ! Olé Raul ! »…
      C’est presque la seule chronique possible de cette 6ème
      journée de la San Isidro, où l’on fit trop peu honneur au 82ème
      anniversaire de la Mort de Joselito « Gallito », en plaza de
      Talavera.     
      Madrid a vécu, hier, son premier « gros toston ». La corrida
      de Arauz de Robles, mal présentée, faible et mauvaise, à explosé. Deux
      sobreros de Gavira et un gros Criado Holgado sont venus lui prêter main
      forte… Façon de parler !      16
      Mai – MADRID (Las Ventas) – 6ème de Feria – Casi lleno – Vent :
      Il y eut la traditionnelle minute de silence, en l’honneur de la mort de
      Joselito, en Talavera, le 16 Mai 1920. 
 Alfonso Romero (Silence – Silence, après un avis) ne put rien devant le Gavira troisième, qui allait faire 6 ans, dans deux mois. Toro endormi ; torero désolé ; Madrid somnolente ! Le sixième semblait vouloir servir. Malheureusement, cela ne dura qu’un moment : distrait, voulant partir à querencia, le Gavira ne permit que quelques bons muletazos isolés d’un Alfonso Romero, plus artiste que lidiador…     
      Ce vendredi 17 : Corrida de banderilleros, avec Luis Francisco Espla,
      le « chouchou de Madrid » ; Antonio Ferrera, pour sa
      première corrida « vitale » ; El Fandi, qui confirme
      alternative. La corrida sera de Carriquiri.  | 
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       NIMES : SEBASTIEN CASTELLA S’EST EXPRIME 17 Mai : On terminait, hier, en disant, qu’encadré par Ponce et Tomas qui « devaient » s’affronter, Castella pourrait « s’exprimer ». C’est exactement ce qui s’est produit. Devant une corrida peu brillante de Domecq, les deux « stars » ont réglé les affaires et, mieux servi, le Français a laissé libre cours à sa toreria, coupant deux oreilles et triomphant totalement. Maintenant, après Arles et Nîmes… comment assumera t’il la suite ? Il faut confirmer et… durer !      16
      Mai – NIMES – 2ème de Feria – ¾ de Plaza – Du
      vent, dans « du bleu » : (De notre correspondante) Six
      toros de Juan Pedro Domecq, correctement présentés sans plus, et inégaux
      dans leur comportement. Beaucoup de « tardo » et quelque
      faiblesse, qui annihilent le fond de noblesse. Meilleur lot, pour
      Sebastien, qui sut en profiter. 
 
 Ce 17 Mai, "la" corrida pour "Paris Match"! : Mano a mano El Cordobes / Paco Ojeda, face à "un lot" de Domecq  | 
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       LEANDRO MARCOS CONFIRME… A TALAVERA     
      17 Mai : Parcours sans faute, pour le moment, de Leandro Marcos, dont
      on a pu déguster le toreo, hier, dans le programme télévisé « Tendido
      Cero », à l’occasion de son alternative, le 13 Mai, à
      Valladolid. Toreo « léché », de grand empaque. On retiendra,
      en particulier, un immense pecho, tourné sur l’épaule contraire, au
      sixième toro.      16
      Mai – Talavera de la Reina – Corrida du 82ème
      anniversaire de la tragique corrida, en cette plaza, de Gallito – Casi
      lleno : Corrida de Zalduendo, sans grand trapio, noblotes sans grande
      force.  | 
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       MONT-DE-MARSAN : LA MADELEINE 2002 17 Mai – 21h : C’est devant un nombreux public que viennent d’être révélés les cartels de la Feria de Mont-de-Marsan 2002. Nouveauté, cette année : Outre les cinq corridas, du 21 au 25 Juillet ; outre la traditionnelle corrida portugaise ; outre la novillada non piquée matinale du dernier jour, il y aura, cette année une novillada formelle, le samedi après midi. Une sorte de grand apéritif à la Madeleine 2002. « Santé, Señora ! » La Feria de
      Mont-de-Marsan se présente donc comme suit : Au cours de cette manifestation qui rassembla un nombreux public, divers trophées furent remis aux triomphateurs de la temporada passée, dans le Sud Ouest, et à Mont de Marsan : Victorino Martin, Stéphane Fernandez Meca et le picador du Zotoluco, Efren Acosta.  | 
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      PREMIER « TOURNANT »
      DE LA TEMPORADA
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           Autant Ferrera nous a paru, à maintes reprises, accéléré, vulgaire, hystérique… autant il a été, hier, et sur ses deux toros, « en grand torero » poderoso, intelligent, d’une vaillance superbe, avec, même, des passages de grande classe. Eh oui ! Et c’est à Madrid, la cathédrale, qu’il a réussi ce rendez vous. Déjà Séville nous l’avait montré « muy torero ». Et souvenez vous, au « one man show de Nîmes »… on disait ici : « Ce n’est pas cela ! » Le torero « explosé », dépoitraillé, complètement « déjanté » de Nîmes, a laissé la place, hier, à un « Matador de Toros » qui donne la vuelta, les deux oreilles en mains, digne, bien habillé (aurait du boutonner son chaleco, mais bon !), les yeux pleins de fierté et de bonheur… au milieu du bonheur de tous. Chapeau !  | 
          
          ![]()  | 
        
            A ses côtés, terrible compétiteur, El Fandi
      s’est montré un formidable athlète du toreo. La vérité « à
      coups de canon ! », au capote, aux banderilles, debout, à
      genoux ; en avant, en arrière ; à l’endroit et à
      l’envers… Un vrai tourbillon torero !
           Antonio Ferrera et El Fandi « vont se faire
      riches ! », et ce n’est que justice !
           Hier, à Madrid, ils ont fait irruption dans la
      temporada, et vont la « basculer », pour notre chance et notre
      plus grande joie…
           De fait, c’est à Séville qu’ils avaient
      entamé leur coup de force. Madrid n’est que « la grande
      confirmation ! » Nous sommes, tous, de enhorabuena !
    
      Hier, 17 Mai, la temporada 2002 a également basculé, à cause de la sale
      cogida de Joselito, en plaza de Nîmes. Grosse vilaine fracture du fémur,
      et peut-être six mois d’arrêt. Le maestro Antoñete, si souvent
      victime de problèmes de ce type, déclarait qu’il préférait une
      cornada à une fracture… et c’est probablement vrai. Bloqué, plâtré,
      on doit « gamberger » bien plus, et les jours doivent paraître
      bien longs… Et puis, les chairs se ressoudent bien plus vite que
      « deux bouts d’os ! »
           Joselito « n’allait pas bien » en
      ce début de saison. Partout, il affichait une fadeur, une trouble
      tristesse qui « noyaient » les sentiments du public à son égard.
      « Pero, a este que le pasa ? Est il vraiment mal dans sa peau ?
      Se moque t’il de nous ? » Personne ne pouvait répondre…
           Hier, Joselito a eu un geste superbe, de torero
      et « de grand » : Aux organisateurs nîmois qui mettaient
      un avion à sa disposition pour aller se faire opérer à Madrid, il a répondu
      qu’il faisait totalement confiance aux médecins français, et restait là.
      Ce n’est pas commun. On ne peut que souhaiter au torero, avec respect et
      cariño, un grand repos… et un bonheur intérieur qui en profite pour
      revenir.
    
      Joselito immobilisé, la temporada « va s’ouvrir » et, après
      « le coup de canon » du duo Ferrera-Fandi, il en est un qui
      doit se faire du souci, et qui a pour nom : Jose Tomas. Le madrilène
      n’a plus de telonero, et devra « se la jouer » vraiment,
      pour rester en haut. Le peut il encore ? On va vite le savoir.
      Madrid, déjà « mosca », après la San Isidro passée, va le
      recevoir avec dureté, et peut être même, injustice. Il faut attendre…
      Mais, à sa moindre hésitation, des « qu’on appelle Ferrera ! »
      tomberont du tendido… Sûr !
           Hier, 17 Mai, trois toreros ont donné une grande
      tarde, en plaza de Madrid et, malgré la grosse pluie, le froid et le
      vent, il y avait « du soleil dans les cœurs »…
    
      17 Mai – MADRID (Las Ventas) – 7ème de Feria –
      Lleno – Pluie, forte, persistante. Froid et vent :
           Corrida passionnante ! Trois oreilles coupées !
      La grande porte qui s’ouvre ! Des toros et des hommes ! La
      Fiesta Brava.
           Corrida de Carriquiri (provenance Nuñez),
      magnifiquement présentée, supérieurement armée. Très raisonnable, au
      niveau des poids : 538, 570, 544, 543, 531, 527 kgs. Corrida très sérieuse,
      encastée, pleine de complications et d’agressivité. Certains tardaient
      à déclencher, puis « explosaient » en charges dures, se
      retournant sec. Espla en fit les frais. Beaucoup de tendances « aux
      planches ». Deux toros supérieurs, braves, nobles bien compliqués,
      les cinq et sixièmes.
           Luis Francisco Espla (Silence –
      Ovation), se savait battu d’avance en vibrato, en audace, en sens du
      spectacle… Il prit donc l’attitude du professeur qui laisse les
      enfants « faire les fous », magnifiquement, tandis que lui,
      dicte sa leçon. Cela ne lui a pas mal réussi, face à son premier,
      court, violent, se retournant sec. Il le toréa longtemps, à droite,
      essuyant en souriant, plusieurs achuchones, alors que le côté gauche
      semblait moins ardu. Tuant habile, « il farfouilla » un
      descabello tardif.
           Mais, « le » grand moment d’Espla :
      La lidia du quatrième « Gorrion » : Un sérieux « moineau »
      que personne ne pouvait fixer au capote. Seul Espla réussit ce coup de
      force et de science, se permettant même de longuement conduire le toro
      « à une main », au sortir d’un quite. Super ! Puis, ce
      fut l’Espla de toujours, montera puesta, en passes courtes et rapides.
      Bien, mais « regardant » le triomphes des petits jeunes.
           Antonio Ferrera (Palmas – Deux oreilles et a
      hombros « por la puerta grande ») a été en torero,
      responsable, intelligent et « presque calme », toute la tarde.
      Peut-être savait il qu’il avait rendez vous avec la gloire. « Poussé »
      par le Fandi qui avait brillé au premier toro ; presque « effacé »
      par le granadino, aux banderilles… Ferrera vit sortir un troisième, un
      vrai « tonton » qui se planta là, au milieu de la plaza,
      sursautant au cite du capote, comme un petit chien qui veut jouer, pour
      s’enfuir à toutes jambes, à l’autre bout de la plaza. Toro manson,
      aquerenciado en toriles, à qui Ferrera va donner tous les avantages. Toro
      extrêmement sérieux, qui se défend méchamment, vers « l’extérieur »,
      las afueras, mais rentre bien, vers les planches. Ferrera va lui arracher
      plusieurs gros muletazos, avant de « bien dessiner », sur le
      retour naturel du toro. En fin de série, de gros pases de pecho. Muy bien !
      Le public marche, mais reste discret, un peu dur, après une lame tendida,
      qui tarde. On avait banderillé ce toro « à trois », et le
      Fandi avait mis un « por dentro », énorme.
           Le cinquième s’appelait « Exposito »,
      et Ferrera va lui devoir… beaucoup ! De fait, c’est le Fandi qui
      va tout déclencher avec un gros quite par chicuelinas. Piqué au vif,
      Ferrera réplique, par les mêmes passes, plus lentes, mains très basses.
      Grosses ovations. Le tiers de banderilles est grandiose, le torero
      glissant sur un quiebro en deux temps, que le public ovationna, debout.
      Puis, ce fut la faena : Trois muletazos « définitifs »
      et un trincherazo qui vont convaincre le toro de charger. Toro qui râle
      et proteste également, vers le centre, mais revient bien, vers l’intérieur.
      Le torero arrache le muletazo, puis se relâche totalement, sur le retour
      du bicho. La fin est brillante, Ferrera se laissant aller a de grosses séquences,
      pieds joints, et plusieurs adornos de grande classe, en particulier une
      passe du mépris « de cartel ». Citant à très courte
      distance, un énorme coup d’épée, un peu bas, dont le toro sort
      « rodao »… Apothéose totale, larmes, embrassades avec son
      équipe et son apoderado. Mérité ! Rien à dire, sinon bravo et …
      ne change rien !
| 
           « El Fandi » (Ovation – Oreille) a sidéré Madrid. Le granadino confirmait l’alternative. Dès le paseo, le Fandi s’est jeté dans la bataille, en véritable athlète qu’il est (champion de ski) : Deux largas à genoux pour recevoir le toro de la cérémonie,(« Acorralado » - N°35 – 538Kgs) suivies de véroniques « toréées » à genoux, une demie, dans la même position, et la serpentina finale. Huit passes, huit coups de fusil ! Aux banderilles, un cuarteo, puissant ; une paire en courant et réunissant « à reculons » (dite « de la moviola ») et une troisième, très précise « al violin ». Madrid a dit « Ca alors ! » Faena incommode, le toro s’arrêtant très vite, tandis qu’il pleut beaucoup. Fandi s’accrochera, en vain.  | 
          
          ![]()  | 
        
            Le sixième « Cornetero », lui
      permettra de rendre la politesse aux compagnons : Gros tiers de
      banderilles, avec jugueteo et salut final des trois diestros, heureux.
      Madrid dégouline de pluie et de plaisir. Auparavant, le Fandi a mis un
      quite par gaoneras, au centre… à hurler ! Faena de vaillant, avec
      de très bons moments où le Fandi confirma « qu’il sait toréer ».
      Entrant fort, une estocade, et un public de Madrid, ému, juste dans sa réaction :
      Ce « Fandi-là » mérite bien une oreille ! Deo gracias !
           Fabuleux moment, et la joie sur tous les visages.
      Ferrera ouvre la Grande Porte de Madrid… et la temporada peut commencer !
Ce samedi 18 Mai : Première corrida de Rejoneo, avec le mano a mano entre Joao Moura et Pablo Hermoso de Mendoza, face à des Flores Tassara.
NIMES : TRIOMPHES ET TRISTES ANECDOTES…
    
      18 Mai : La « double journée » du 17 Mai 2002, à Nîmes,
      a été marquée par  la joie
      et la peine. Joie du triomphe matinal, mais qui laisse un petit arrière
      goût de « médiatico melacolico démagogico etc… ». Peine
      de la cogida du Joselito, l’après midi. 
      A part cela, le Juli a triomphé, encore une fois, en torero
      responsable. Juan Bautista a eu de bonnes choses, mais n’a pu totalement
      « renverser l’Aficion ».
           Manuel Benitez est venu, a souri à tous, s’est
      fait secouer, mais « s’est mis devant » ! Chapeau,
      Manolo ! Mais, on ne nous empêchera pas de penser qu’il méritait
      mieux, avant. Paco Ojeda a donné de grands moments, toréant long, toréant
      court…mais la lumière n’est plus la même.
    
      17 Mai – Nîmes – Corrida matinale – 5000 personnes – Grand
      beau temps : (De notre correspondante) – Corrida « très réduite »
      de Juan Pedro Domecq, qui a donné un jeu magnifique, en particulier le
      deuxième « Presumido », brave et noble, à qui on donna
      vuelta posthume.
           El Cordobes a fait de tout, dans la limite de ses
      moyens : Oreille – Ovation – Vuelta, après un avis. Le sourire
      est le même… mais les ans ne passent pas en vain. Enhorabuena, Manolo !
      Pero lo bueno fue en 65, 66, ou l'année "de l'almohada"
           Paco Ojeda, s’est régalé, toréant templé,
      coulé, long… ou à bout portant, comme avant : Oreille – Deux
      oreilles – Vuelta après un avis.
           Les deux toreros sont sortis par la Porte des
      Consuls. Muy bien ! Clic
      «Paris Match»!
17 Mai – NIMES – 3ème de Feria – Plein – Grand bleu: Corrida de Domingo Hernandez, correctement présentée mais de peu de race. L’ensemble laissa une impression de soseria, qui ne permit pas aux toreros de complètement passer la rampe.
| 
           Joselito donne un bon quite par chicuelinas et tafalleras. En ramenant le toro au cheval, il se fait surprendre et tombe très mal. On se précipite, craignant une grosse cornada. De fait, le torero souffre d’une fracture de la tête du fémur droit, d’autres lésions, moins lourdes, à l’épaule et la hanche droite. Quelques puntazos et razguños, peu graves. Grosse cogida et imortante lésion qui va laisser Joselito trois mois sans marcher, et presque autant de rééducation. La temporada est terminée. Joselito, pour le moment, reste à Nîmes, faisant toute confiance au Docteur Navarro et son équipe. « Mala suerte, Jose. Que se ponga bien ! »  | 
          
          ![]()  | 
        
            La corrida se transforma en mano a mano entre
      Juli et Juan Bautista.
           El Juli (Ovation – Oreille – Oreille plus pétition)
      se montra torero à tous moment. Ses toros ne furent pas des foudres de
      guerre, et le torero ne laissa passer aucune des rares occasions de
      briller. A son actif : de bonnes naturelles au troisième, les
      banderilles, la faena très templée et, surtout, l’estocade « volcandose »,
      au cinquième.
           Juan Bautista ( Silence, après un avis
      – Oreille, après un avis – Vuelta) a tout essayé. Les toros ne
      l’ont pas forcément aidé. Manque toujours ce « rentre dedans »
      qui mettrait totalement le public avec lui. A retenir : Le capote, au
      deuxième, dont un bon quite par chicuelinas ; La larga et le début
      de faena, à genoux, au quatrième ; La volonté de donner de l’air
      au sixième, citant au loin, en toute confiance. Bien, mais peut « bien
      mieux ». Cela doit venir, forcément. 
     18 Mai : Ayyyyy !
      Vic… On la connaît ! On l’attend ! On la souhaite… et on
      la craint. Chaque année, elle est l’objet de toutes les attentes.
      Chaque année, le  ruedo
      minuscule accueille des montagnes de trapio… Chaque année, on prie
      toutes les vierges du Ciel... 
         Chaque année… "c’est Vic!", avec ses coups de
      gueule et ses coups de génie ; ses outrances et ses odyssées
      toreras ; ses larmes et la joie d’un triomphe à la dimension du
      toro qui surgit… Triompher à Vic, c’est vraiment triompher… en
      torero !
           La feria débute ce matin, et débute... fort.
      Espérons que la météo suivra…
           Ce samedi 18 mai – matinée : Novillada de
      Barcial, pour Javier Valverde, Jarocho et Julien Lescarret.
           Ce soir : Corrida de San Martin, pour le
      Zotoluco, El Califa et Javier Castaño
           Demain, dimanche 19 Mai – matinée -
      Corrida concours : Toros de Fraile, Prieto de la Cal, Victorino
      Martin, Barcial, Celestino Cuadri, Marques de Albaserrada, pour Fernandez
      Meca, Luis Miguel Encabo et Jose Antonio Iniesta
           En soirée : Toros de Ramon Flores, pour
      Alfonso Romero, Juan Bautista et El Cid.
           Lundi 20 Mai : Toros del Hoyo de la Gitana,
      pour Fernandez Meca, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera.
Suerte para los toreros ! Grande Feria à tous et… sagesse et respect !
FERMIN BOHORQUEZ PERD SA JUMENT « MOSCA »
    
      18 Mai : Je l’admire… mais je n’aime pas beaucoup le rejoneo !
      Tout simplement parce que j’aime trop les chevaux ! Je râle quand
      je vois leurs flancs suinter de sang, sous les éperons de leur
      cavalier… J’essaie de ne pas penser à leur souffrance, à leur
      peur…
           Je n’aime pas beaucoup le toreo à
      cheval…parce que, lorsqu’un torero « à pied » se fait
      prendre, c’est souvent lui qui a fait la faute : maladresse, faute
      d’inattention… Quand un rejoneador se fait prendre, c’est sa
      faute… mais c’est le cheval qui prend la cornada. Et ça....
           L’an passé, à Bayonne, Leonardo Hernandez eut
      ce court moment « ailleurs »… et son cheval s’en fut
      « vers d’autres prairies ».
           Hier, 17 Mai, en plaza de Talavera de la Reina,
      ce fut au tour de Fermin Bohorquez de connaître ce passage à vide. Le
      toro ne pardonna pas, et plongea son piton dans le ventre de « Mosca »,
      sa jument « de salida », sept ans. Le brave cheval « rentra »
      au trot, pour aller mourir, sous un dernier coup de cachete. Il n’y
      avait rien à faire.
    
      Aujourd’hui, « Cagancho » va faire ses adieux, à Madrid.
      Que descances bien, caballo !
           Quant à « Mosca », on espère
      qu’il y a, aussi, un paradis pour les chevaux toreros. Ils le méritent. 
MADRID : LA FERIA BOUILLONNE…
    
      19 Mai : « Bullicioso, el ambiente ! » La feria
      bouillonne… Antonio Ferrera a « fait exploser » 
      la San Isidro et les téléphones portables sonnent de tous côtés.
      La cogida de Joselito, et la probable lésion de Victor Puerto ouvrent
      « la chasse aux substitutions », et bien entendu, tout le
      monde y va de ses suggestions, de ses exigences. Certains voudraient voir
      Ferrera remplacer Joselito, le 28 Mai, le confrontant ainsi à Jose Tomas,
      aux côtés de Eugenio de Mora. Tout cela est bien peu probable. Jose
      Tomas, qui n’est pas bien en ce moment, et qui le sait, va « se
      protéger », en exigent, plus que jamais, un torero plus ancien,
      ouvrant le cartel.
           Pour le moment, Antonio Ferrera a la corrida du
      29 Mai, avec les Conde de la Corte. Il y a aussi la possibilité du
      « deuxième remplacement de Joselito, le 4 Juin, avec les Manolo
      Gonzalez. Mais… s’il fallait jouer le gros coup, et si Victor Puerto
      est vraiment touché, c’est devant les Victorino qu’il devrait
      s’aligner… 8 Juin, en tout final de feria, devant la corrida de plus
      grande cotisation. Ca…cela aurait de la gueule ! Son apoderado,
      habitué aux gros défis (ne pas oublier que Luis Alvarez fit le même,
      avec Rincon), ne va pas manquer d’y penser.
           D’autre part, il ne faut pas se tromper
      d’adversaire. Ce n’est pas Tomas, qu’il faut rencontrer… c’est
      le Juli. Imaginez un mano a mano Ferrera Juli ! Cela partirait
      probablement dans tous les sens, mais il y aurait spectacle et émotions
      garanties… et aux trois tiers !
           Pour le moment, Madrid bouillonne, la tête
      encore bourdonnante du gros triomphe de Ferrera, sans oublier le Fandi,
      vendredi soir. Wait and
      see !
    
      “Bullicioso”… le nom d’un toro! Le toro d’un « au
      revoir », le toro d’une dernière émotion, d’une formidable
      ovation, d’une immense tendresse. « Bullicioso », le
      bouillonnant n’est plus là pour le raconter, mais il fut le toro
      « de la despedida de Cagancho »…
           Hier, 18 Mai, le génial cheval de Pablo Hermoso
      de Mendoza a fait ses adieux à Madrid, donnant une dernière vuelta, sous
      les vivas d’un public debout, ému au larmes. Cela aussi est « la
      grandeza de la Fiesta ».
           Petit cheval noir d’une immense personnalité,
      « Cagancho » s’en va passer des jours paisibles, loin des
      clameurs, loin des toros. Là-bas, dans ses prairies de Navarre, il ne
      faudra pas s’étonner, parfois, de le voir faire un quiebro, un recorte,
      ou courir « de costado », comme toréant de salon, au souvenir
      de quelque tarde d’apothéose, à Madrid, Séville ou Mexico.
           On aura du mal à retrouver un tel engouement
      pour un cheval torero. A lui seul, « Cagancho » a donné au
      Rejoneo, ses définitives lettres de noblesse. Le grand public, peu au
      fait des choses taurines, et encore moins du Rejoneo, « venait voir
      Cagancho », et le voyait… partout. « C’est lui, « Cagancho » ?
      entendait on souvent, même lorsque sortait un cheval blanc, gris ou
      roux…
           Pablo Hermoso de Mendoza pleurait, hier, en
      donnant l’ultime vuelta de son cheval, en plaza de Madrid. Dans ABC,
      Zabala de la Serna posait la question : « Est ce Hermoso de
      Mendoza qui a fait « Cagancho » ? ou « Cagancho »,
      qui a fait Hermoso de Mendoza ? » Quien sabe ! Pablo
      Hermoso de Mendoza est un grand rejoneador… mais avec « Cagancho »,
      il touchait au « génial ».
           La corrida d’hier s’est déroulée très
      discrètement, comme si les deux cavaliers avaient décidés de laisser la
      vedette au petit cheval noir qui faisait ses adieux. Le hasard de la lidia
      fait décidément bien les choses…
     18
      Mai – MADRID (Las Ventas) – 8ème de feria - Rejoneo
      – Plein – Grand beau : On attendait le mano a mano entre Moura et
      Pablo Hermoso de Mendoza. La corrida n’a pas été brillante. Les toros
      de la Viuda de Tassara sont sortis « sans grande présence »,
      se montrant fades, sosos, distraits, sans continuité dans leurs charges.
      Le meilleur fut le cinquième.
           Joao Moura (Ovation – Ovation –
      Oreille) a montré son habituelle technique, sa maestria, mais « ne
      se mit pas en colère ». Il tua vite, mais plus habile qu’honnête.
           Pablo Hermoso de Mendoza (Ovation –
      Oreille – Vuelta) perdit quelque trophée avec le rejon de matar. Trois
      pinchazos le privèrent d’un plus ample trophée, au sixième.
           « Le » grand moment de la soirée :
      la courte sortie de « Cagancho », face au dernier :
      L’ovation fut d’apothéose. Deux recortes, deux quiebros, une course
      de côté, templant l’embestida du toro, et une dernière course, échappant
      de peu au piton du toro. Aussitôt, Hermoso de Mendoza sauta à terre et
      « Cagancho » s’en fut, tranquille, vers le patio, tandis que
      Madrid l’applaudissait, debout.
           A la fin de la corrida, Pablo Hermoso de Mendoza
      le fit revenir, lui coupa « une mèche de crinière », comme
      on le fait d’une coleta et, les larmes aux yeux, accompagna son meilleur
      ami, le long d’une vuelta sans fin. Dans les gradins, beaucoup avaient
      les larmes aux yeux.
Ce 19 Mai, 9ème de Feria : Toros de Valdefresno, pour un cartel « artiste » : Pepin Jimenez, Jose Luis « Bote » et David Luguillano.
VICTOR PUERTO, BLESSE EN TENTADERO
    
      19 Mai : Alors qu’il s’entraînait, hier, dans la finca de Sancho
      Davila, Victor Puerto s’est fait prendre par une vache, qui semble lui
      avoir fait très mal. Sous le choc, le torero a perdu connaissance.
      Secouru, il s’est immédiatement plaint de son genou droit, et décida
      de rentrer immédiatement vers Madrid, aux soins de son médecin et kiné
      Agustin Montero Zarzuela.
           Hier soir, le torero, qui ne pouvait appuyer la
      jambe au sol, déclarait : « Je sais qu’il y a quelque
      chose de rompu, là dedans. Je l’ai immédiatement ressenti ».
           Le prochain contrat madrilène de Victor Puerto :
      8 Juin, devant les Victorinos. 
NIMES : LE CARACTERE DES VICTORINO…
19 Mai : La corrida de Victorino s’est déroulée dans la grisaille et sous la pluie. Oubliés le soleil et les envolées lyriques des jours précédents. Ce fut, hier, combat de tranchée, dont on ne sait qui fut le réel vainqueur : Le toro ou les hommes. Authentique combat, parfois perdu d’avance, comme pour Juan Jose Padilla. Fernandez Meca et Encabo ont coupé une oreille chacun, mais la Victorinada 2002 ne marquera pas l’histoire.
18 Mai – Nîmes –
      5ème de Feria – Pluie :(Correspondance)  
           Corrida de Victorino Martin, bien présentée,
      compliquée, avec de la mobilité et du sentido. Le meilleur fut le sixième.
           Stéphane Fernandez Meca (Ovation –
      Oreille) débuta fort, par larga à genoux. Toro dangereux à droite,
      auquel le Français va donner de longues passes gauchères, avant de tuer,
      mal – Oreille du quatrième, bien tué, Meca devant faire face à un
      toro de sentido, qu’il ne put totalement maîtriser.
           Juan Jose Padilla (Silence partout) tira
      le mauvais lot. Son premier s’arrêta vite, et le jerezano se fit
      « pesant ». Le cinquième s’avéra bien compliqué, et
      Padilla dut baisser les bras.
           Luis Miguel Encabo (Silence – Oreille)
      se présentait à Nîmes. Sans en faire des tonnes, on dira qu’il
      s’est totalement « justifié », toréant bien de cape,
      banderillant gaillardement, toréant ferme, efficace, et tuant bien le
      sixième.
    
      Double session, ce dimanche :
           Les Jandillas, ce matin, pour Curro Vazquez,
      Alfonso Romero, Cesar Jimenez.
           Les Palhas, ce soir, pour Espla, Zotoluco, Swan
      Soto. 
VIC : « DURE DURE », L’OUVERTURE…
    
      19 Mai : Il fallait s’y attendre, la novillada de Barcial qui a
      ouvert la Feria de Vic Fezensac était « un sacré apéritif ».
      Normal ! Par contre, la corrida du soir a un peu déçu :
      D’une part, à cause de la présentation un peu « disparate »
      des San Martin… De l’autre, à cause des toreros qui, à part le
      Zotoluco, n’ont pas su, ou pu, les exploiter plus à fond.
           Vainqueurs de la journée : Javier Valverde,
      plus préparé que jamais, à l’alternative ; Julien Lescarret, qui
      démontre des constants progrès; Zotoluco, qui 
      se montra lucide et courageux.
     18
      Mai – Vic Fezensac -  Novillada
      matinale – Lleno : (Correspondance) Grosse novillada de Barcial, très
      bien présentée et, à l’habitude, compliquée.
           Jarocho se montra discret, « écoutant »
      deux silences.
           Javier Valverde confirma sa grande forme,
      tant « côté tête », que « côté cœur » :
      Ovation à son premier, et une oreille très fêtée, du cinquième.
           Julien Lescarret a coupé l’oreille du
      sixième, démontrant que l’on est loin «du Julien de l’an dernier ».
      Clair dans ses entreprises, très volontaire, plus compact, Lescarret a
      fait face, en torero. L’avenir, tout proche… passe ce dimanche, par
      Bilbao.
     18
      Mai – Vic Fezensac - 1ère Corrida de la Feria. Llenazo (Correspondance):
      Toros de San Martin, très inégalement présentés, certains faisant un
      peu bougonner « les anciens ». Par contre, les deux derniers
      firent taire tout le monde : grands, hauts, et armés « costaud ! »
      Au moral, la corrida offrit de tout, le mauvais lot allant au Zotoluco,
      qui le lidia « en torero ». Deux et troisième (ce dernier, très
      manso au premier tiers)  permettaient le toreo. Le cinquième, un monstre type
      « Barcial », se laissa « un peu » et le dernier,
      violent aux piques, se dilua par la suite. L’ensemble de la corrida est
      une semi déception.
           Zotoluco  (Vuelta – Silence) s’est
      montré professionnel et torero. Clair et technicien, il se montra au
      dessus de son premier, et aurait pu couper une oreille, demandée par le
      public. Grande ovation pour son picador Efren Acosta, face au quatrième.
      Brindant à tous, le Zotoluco commençe fermement, les deux genoux en
      terre. Le toro « s’appuie » sur les deux côtés, prend le
      premier muletazo de chaque série, refuse le deuxième. Zotoluco attaque
      bas, en deux reprises.
           El Califa (Sifflets, après un avis –
      Silence) n’a jamais été à l’aise. Son premier « permettait »,
      semble t’il. Le torero donna beaucoup de pico et tua en catastrophe.
      Face au cinquième, il donna quelque espoir en trois bons muletazos, bien
      tirés, mais vite effacés dans la grisaille.
           Javier Castaño (Silence – Silence) fit
      des efforts, resta longtemps devant ses deux toros, donna même de bons
      muletazos au troisième. Cependant, le manque de personnalité,
      l’uniformité de son toreo ne lui ont pas permis de passer la rampe,
      devant une public et dans une plaza qui sont, avant tout, cela :
      « Personnalité »
    
      Double session, également, ce dimanche 19 Mai :
           Corrida concours, ce matin, lidiée par Fernandez
      Meca, Luis Miguel Encabo, Jose Antonio Iniesta
           Corrida de Ramon Flores, ce soir, avec Juan
      Bautista, Alfonso Romero et El Cid. 
DANS LES AUTRES PLAZAS…
19 Mai : On a gracié un novillo de Sonia Gonzalez, hier, au cours d’un festival, en plaza d’Albacete, où les toreros « de la Tierra » se sont régalés. A leur tête : Damaso Gonzalez, torero et ganadero, doublement heureux.
Outre ce festival, plusieurs corridas, dont les résultats sont les suivants :
     18
      Mai – Osuna (Séville) – No hay Billetes : Corrida de Benitez
      Cubero, correctement présentée, mais de comportement inégal. 1er
      et 6ème furent les meilleurs. Le quatrième se coucha et dut
      être puntillé, remplacé par le sobrero.
           Manuel Diaz El Cordobes coupa au premier, la
      seule oreille de la journée, après une faena efecista et une grosse
      estocade – Morante de la Puebla eut quelques difficultés avec le
      mauvais lot. Déstabilisé par deux extraños de son premier, il flotta un
      peu, se contentant de détails. Mal avec l’épée. Silence et sifflets
      – El Juli a fait une grosse faena au bon sixième. Helas…4 pinchazos
      qui ne pardonnent pas, même à Osuna. Silence et grosse ovation.
     18
      Mai – Cehegin  (Murcia) - Media plaza : Cinq toros de Mayalde et
      un de la Cardenilla. Jose Luis Bote offrit, anti règlementairement, le
      sobrero de Mayalde.
           Pepin Jimenez, en verve, coupa trois oreilles –
      Le Bote entendit ovation, palmas et aplausos ! 
      - Manolito Sanchez prit un avis chaque fois, mais coupa une oreille
      du sixième.
     18
      Mai – Palencia : Très mauvaise corrida, sans caste et faible,
      de Pinto Barreiros.
           Miguel Rodriguez donna, au quatrième, la seule
      vuelta du jour – Jose Ignacio Ramos entendit un avis à chaque toro –
      Le Millonario ne gagnera pas beaucoup plus, sur cette course :
      Silence partout.
     18
      Mai : Santiesteban del Puerto (Jaen) – Media plaza :
      Corrida difficile, de Gregorio Garzon.
           Oscar Higares fait une oreille et vuelta –
      Mario Coelho triomphe avec une, et deux oreilles – Juan Bautista s’est
      déplacé pour rien : Silence et bronca. 
TOUS TORERISTAS… OU « TOREISTAS » ?
    
      20 Mai : Les aficionados aiment « batailler »… Au
      milieu « des cercles et des ronds », comme dirait Cyrano, ils
      se chamaillent gentiment, autour d’un verre de fino et quelques tapas,
      au sujet du « grand mystère » : Torista, ou torerista ?
           Et l’on s’embarque pour de grands débats
      sans fin qui envoient à dix mètres (au moins !) les vaines
      discussions de la Gauche désunie !
           « L’important, le seul protagoniste,
      c’est le toro ! » dictent les uns… « Mouais !
      mais s’il n’y a pas le torero pour le faire briller, vaut mieux aller
      le voir au campo… » soutiennent les autres. Et tout le monde se
      regarde, et chacun essaie d’apporter un maximum d’eau à son fragile
      moulin...
    
      « Torista ? Torerista ? »… En fait, on a quelque
      chance de se retrouver autour d’un mot : « Toreista ! ».
      Bien sûr, on l’acceptera avec plus ou moins de bonne volonté, mettant
      différents pourcentages dans la balance, selon qu’on est « plus
      toro » ou « plus torero »…
           « Toreista » : Passionné du
      Toreo ! dit « le Petit Manuel » (oui, parce
      que…n’attendez rien du « Petit Robert » !)
           « Toreista » ! A mi distance
      entre les deux extrêmes, il est possible qu’à un référendum, il
      gagne… à 82%… Le toreista, sage et conscient de ce qu’il voit,
      exige un toro correctement présenté, qui charge et ne tombe pas. Après,
      qu’il soit brave ou manso, encasté ou tout mou, noble ou tordu… à
      lui de voir ! En face de ce toro « de combat », des
      hommes, vêtus d’or ou d’argent, qui, en fonction de ses qualités et
      défauts, vont essayer d’adapter la meilleure tactique, la meilleure
      lidia, dans le but de briller et de ce fait, « lucir al toro »,
      le faire briller aussi. Cela implique honnêteté, savoir, courage…
      aficion et talent.
           Si l’on regarde bien, le « torista à
      tous crins » n’existe plus.
           « Signe des temps ! » diront
      certains, se réfugiant derrière un « il n’y a plus de toros ! »
      peu convaincu. Bien sûr que si ! Cependant, beaucoup d’éléments
      ont changé, et l’on a du mal, aujourd’hui, à supporter six monstres
      magnifiques, mais auxquels on ne peut péguer un seul muletazo... La
      tauromachie vise un juste équilibre, dont le plus bel exemple est, peut-être,
      la corrida de Carriquiri, l’autre jour, à Madrid, avec la formidable
      actuacion de Ferrera et du Fandi. Et là… on est tous « toreistas » !
      Si o No ?
Valdemorrillo, « l’hyper torista » des années 80 /90, est devenue "plus que torerista". Hier, Madrid, la dure cathédrale, a plus fait la fête aux toreros qu’au formidable lot de Valdefresno, qui offrait six oreilles sur un plateau… Vic Fezensac, elle-même, la
GRANDE « DOUBLE JOURNEE », A NIMES
     20 Mai : Après la 
      grisaille du samedi, et le « cardeno » des Victorinos, Nîmes a connut, 
      hier, le soleil, le bleu et la chaleur du Toreo ! Un peu de vent a 
      chatouillé les jambes des filles et un peu gêné les toreros. Mais bon ! « 
      Grosse journée », avec un triomphe net, le matin, de Cesar Jimenez et, 
      l’après midi, une « méchante » corrida de Palha… « Méchante », dans tous 
      les sens du terme : La corrida provoqua l’admiration, par sa présentation, 
      sa présence en piste, sa complexité, sa caste. En face, l’honnêteté du 
      Zotoluco, le courage de Swan Soto, et … Luis Francisco Espla…
          
      L’alicantino, le grand lidiador, le professeur… aurait il soudain pris un 
      coup de vieux, vendredi, à Madrid, quand les deux jeunots que sont Ferrera 
      et Fandi, lui ont mis un gros repaso ? Peut-être ! Toujours est il qu’au 
      grand rendez vous de la caste… Espla n’y était pas.
      « Grosse journée » qui fait l’Aficion, et qui confirme que Nîmes est « 
      plus Toreista » que jamais. Muy bien !
    
      19 Mai – Nîmes – 7ème 
      de Feria – Corrida matinale - Plus de ½ Plaza – Beau temps : 
      (correspondance)
      Jolie corrida de Jandilla, bien présentée, qui fit son devoir à la pique 
      et permit le toreo. De loin, le meilleur fut le troisième.
           Curro Vazquez se coupe la coleta, cette année. Ne l’avait il pas « déjà 
      fait » ? On respecte, mais les deux toros à sa charge méritaient plus et 
      mieux, que certains grands « détails »… Le public se fâcha, au quatrième.
           Alfonso Romero se montre volontaire, se bat… mais ne passe pas 
      complètement la rampe. Est ce physique ? (doit il se teindre en brun ?) 
      Est ce que le public se méfie d’une « trouvaille » qui ne tient pas ses 
      promesses Quelque chose « coince », alors qu’il veut faire, et fait le bon 
      toreo. Silence à son premier ; Vuelta au cinquième, qu’il tua bien.
           Cesar Jimenez s’est montré torero « précieux », élégantissime, toréant 
      avec un facilité « pasmosa », et tuant bien. Faenas complètes, de savoir 
      et de valeur. Son toreo prend un autre relief, devant le toro. Trois 
      oreilles, dont les deux de son excellent premier adversaire. Maintenant, 
      reste à « sortir » de Nîmes, et… durer.
    
      19 Mai – Nîmes – 8ème 
      de Feria – Plein total – Bleu, mais du vent : (correspondance)
      L’émotion que provoque une corrida encastée, vibrante, violente, qui 
      permet aux hommes honnêtes de se livrer et d’être applaudis et respectés, 
      même s’ils perdent le combat.
          
      La corrida de Palha est sortie très bien présentée, forte et brave à 
      divers degrés. Le lot prit 13 piques de verdad, entrant de loin, 
      s’échappant parfois, seul, pour revenir avec plus de hargne. Mobilité et 
      genio, parfois. A la muleta, des toros « de bagarre », plus que de 
      dentelle. On donna la vuelta au grand deuxième « Tesudo », N°44, et le 
      mayoral donna un tour de piste, en fin de course. Un grand salut aurait 
      été plus sage. La corrida fut importante, mais pas complète.
           Luis Francisco Espla fit beaucoup piquer son premier, banderilla facile, 
      donna quelques muletazos mi démago, mi dégoûté. Bronca. Le quatrième était 
      impressionnant de présence. L’alicantino fit un effort devant ce toro 
      distrait, débutant en manso, qui prit trois piques en venant de loin, mais 
      sortant seul, arrivant violent à la muleta. Applaudissements pour un Espla 
      « vieillissant », comme nous tous…
           Zotoluco n’a pas pu «avec » le second. Il se fit « honnêtement » dépasser, 
      malgré son engagement, malgré sa technique et son envie d’être bien. Faena 
      « à la limite » de la cassure, et malchance à l’épée, le toro tardant à 
      tomber. Deux avis et ovation, tandis qu’on donne vuelta au Palha. Dur ! – 
      Le mexicain repartit à l’assaut, face au cinquième, débutant à genoux, 
      s’engageant à fond, laissant l’avantage au toro. Bonnes naturelles et une 
      conclusion rapide, mais « basse ». Oreille pour le mexicain : Oreille pour 
      l’ensemble de l’actuacion de ce jour, très difficile. Oreille pour 
      l’ensemble de la feria d’un torero « totalement respectable ».
           Swan Soto a entendu « deux silences ». Méritait mieux, et surtout, un coup 
      de chapeau. Pas facile d’être devant ces toros ! Le Pérou était bien loin, 
      hier. Courageusement, il fit face, plus que face : Portagayola, à Nîmes… 
      tiene mucho merito ! L’ensemble de sa prestation fut marqué de la volonté, 
      devant de toros qui auraient permis plus, peut-être. Cependant, il n’a pas 
      à rougir de sa sortie, devant une corrida qui serait venue « bien grande » 
      à beaucoup. Un respeto.
La Feria se termine aujourd’hui, avec du Rejoneo, ce matin, et la corrida de Buenavista, ce soir : Ponce, Morante, Abellan.
VIC-FEZENSAC : LE TRIOMPHE « DU TOREO »…
     20 Mai : Certains feront 
      la moue, et d’autres, carrément la gueule ! Tant pis pour eux ! ou plutôt… 
      dommage ! 
          
      La corrida d’hier, à Vic, s’est terminée par la sortie a hombros de deux 
      toreros, qui ont triomphé devant une corrida « normale », et même un peu 
      plus « basse » que d’habitude, à Vic. Bien ! N’allez surtout rien 
      regretter, et savourez enfin le bon toreo dont vous ont régalés le Cid et 
      Juan Bautista.
          
      Quel malheur, pour le Cid… S’il met, à Madrid, devant les toros 
      d’Hernandez Pla, les deux épées qu’il met, hier, à Vic… on parlerait 
      aujourd’hui d’un des gros triomphateurs de la San Isidro… Bon triomphe, 
      hier, et avec la manière !
          
      Très bonne sortie, pour Juan Bautista, qui se montra calme et très torero, 
      à tous moments. Enfin du baume au cœur, avant Madrid. Enhorabuena !
    
      19 Mai – Vic-Fezensac – 
      Matin - Corrida Concours – Lleno : (par correspondance): 
          
      Corrida qui a eu du mal à se définir, aucun toro ne passant complètement 
      la rampe, malgré la volonté des toreros à les faire briller, chacun selon 
      son concept de la lidia.
           Toros de Jose Luis Fraile, Prieto de La Cal, Victorino Martin, Barcial, 
      Celestino Cuadri, San Martin. Les 2, 3 et 4èmes ont été ovationnés. C’est 
      entre ces trois que devrait tomber le trophée au vainqueur… s’il est 
      attribué.
           Stéphane Fernandez Meca joua le « tout pour le toro », avec une grande 
      bonne volonté. Vuelta aux deux.
           Luis Miguel Encabo se montra complet, face au Prieto de la Cal, qui sortit 
      « en noir », au lieu du traditionnel jabonero sucio ; et d’un caractère 
      plus cordial que d’habitude. Au madrilène, la seule oreille de la matinée.
           Jose Antonio Iniesta était "entre deux chaises": Ou il fait briller le 
      toro, et peu de chances lui restent de donner « la » faena qui pourrait le 
      lancer en France. Ou il joue « sa » carte, avant tout, et se met le public 
      à dos. Il demeura dans ce doute, et entendit deux silences. Ce n’était 
      peut-être pas le torero pour cette discipline.
    
      19 Mai – Vic-Fezensac – 
      Soir – Lleno –Grand beau : 
          
      Corrida bien présentée, sans exagération de Ramon Flores, qui sortit « en 
      Atanasio », s’améliorant, après des premiers tiers abantos, durs à fixer. 
      Toros qui firent leur devoir, sans plus, à la pique, terminant nobles, 
      mais a menos, à la muleta.
           Alfonso Romero (Division – Division) arrivait de Nîmes où il avait toréé, 
      le matin. Toucha deux toros qui réduirent vite leurs charges : Faibles, 
      sosos, ils ne permirent que des séries bien faites mais un peu fades, que 
      le public ne voulut pas recevoir. Falto emocion ! Il manque « quelque 
      chose » à Romero… Mais quoi ?
           Juan Bautista (Applaudissements – Deux oreilles) a été bien aux deux toros. 
      Son premier arriva fort au capote, permettant à Jalabert d’enchaîner 
      lances, chicuelinas et bonne demie. Le toro, bien piqué par Monnier, sera 
      noble, mais baissera rapidement de pied. Bautista lui tirera le maximum 
      possible, et tuera d’une entière un peu verticale – Larga à genoux pour 
      recevoir le cinquième, et très bonne faena, calme, très torera, débutée à 
      genoux, l’arlésien poursuivant sur les deux mains, donnant notamment de 
      grandes naturelles, bien liées au pecho. Gros coup d’épée et deux oreilles 
      exigées par le public.
           El Cid (Deux oreilles – Applaudissements) a fait preuve de grande toreria 
      en recevant ses deux, à la véronique. Le « don » du temple, avec le 
      capote. Très bonne faena au noble troisième, les passes se succédant avec 
      cadence, profondeur, et grand sens de l’esthétique. Une révélation, pour 
      beaucoup. Torero « a gusto », devant un bon toro. Public enchanté. On 
      craignait, pour la conclusion, le Cid ayant gâché tant de faenas, avec 
      l’épée. Ce fut une « grosse entière », portée avec décision, qui roula le 
      toro, immédiatement. Deux oreilles ; gros triomphe et grande joie du 
      matador, enfin reconnu – Cela se passa moins bien, face au dernier, plus 
      court, plus retord. Le Cid rendit copie « presque blanche », mit une 
      nouvelle entière, mais « pagailla » son descabello. On ne lui en voulut 
      point trop, et les deux triomphateurs du jour sortirent « a hombros », 
      fort justement. 
La Feria 2002 se termine, ce soir, par une corrida du Hoyo de la Gitana, pour Fernandez Meca, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera.
DIMANCHE… POR ALLI !
     20 Mai : Pentecôte centre 
      généralement son actualité sur trois points : Madrid, Nimeessss ! et… « 
      Bic » !
          
      Nîmes « passe bien », mais Vic-Fezensac est la bête noire des « hispano 
      parlants ». Aussi, ils réduisent la toile, et, prenant leur courage d’une 
      main, le volant de l’autre, ils filent vers « Vic », en priant toutes les 
      vierges de la péninsule.
          
      Donc, peu de corridas très importantes, en ce dimanche de Pentecôte. C’est 
      plutôt du côté des novilladas qu’il faudra regarder :
    
      19 Mai – Los Barrios 
      (Cadiz) – ¾ de plaza : Bonne corrida de Parladé, excepté le quatrième.
           Finito de Cordoba coupe une oreille au premier – 
      Manuel Caballero et 
      Morante de la Puebla sortent à hombros, coupant deux oreilles au deuxième 
      et cinquième toros.
    
      19 Mai – Santisteban del 
      Puerto (Jaen) – ¾ de plaza : Corrida euphorique, grace au très bon 
      comportement du lot de Luis Albarran. On donna vuelta d’honneur à la 
      dépouille du quatrième toro, pour qui certains demandèrent l’indulto.
          
      Il s’est coupé 10 oreilles et deux queues, au cours de cette course « 
      historique », pour la plaza de Santisteban : Juan Jose Padilla coupe 
      quatre oreilles et deux rabos – Antonio Ferrera obtient les deux de son 
      premier – El Fandi fait un carton : quatre oreilles. (Un cartel qui doit 
      exister et dont nous avons parlé, ici, depuis des lunes. A ver si se 
      enteran « los de chez nous ! »)
    
      19 Mai – Baza (Granada) – 
      ¼ de Plaza : Corrida catastrophique de Ignacio Perez Tabernero : Sans 
      force, sans race, sans rien. Le sixième dut être puntillé durant la faena. 
      On permit à Saavedra de prendre le sobrero.
           El Juli constata les dégâts. Palmas et Division – Le local 
      David Moreno « 
      El Alcazabeño » coupa l’oreille du cinquième – Quant à Julio Pedro Saavedra, qui prenait l’alternative, il coupa une oreille de chacun de ses 
      toros valides. Le toro de l’alternative s’appelait « Guantero », N°25. Ce 
      sera son seul souvenir.
    
      19 Mai – Getafe (Madrid) - 
      ¾ de plaza : Toros de Emilio Altarejo, buenos, sauf 4 et 6ème.
           Rafi Camino et Fernando Robleño coupent un trophée – 
      Jose Antonio Canales 
      Rivera remporte un bon succès, aux portes de Madrid : Vuelta et une 
      oreille.
    
      19 Mai – Barcelona – Moins 
      d’un quart de plaza pour une novillada qui a duré 2h45 : Six novillos de 
      Isabel Vicente et un sobrero de Zurgen, sorti 5ème. Les 
      novilleros ont été très bien, chacun à leur tour.
           Emilio Laserna a donné une vuelta au premier, récompense à sa volonté. Le 
      quatrième fut remplacé, s’étant cassé une patte. Laserna reçut le sobrero 
      a portagayola, et prit une sévère raclée en début de faena. Très 
      courageusement, il revint domina le novillo, qui se serrait sur les deux 
      côtés. Oreille.
           Javier Solis fut applaudi devant son premier, manso qui tirait de durs 
      coups de tête. Solis lui baissa la main et s’accrocha sérieusement. Le 
      cinquième, sobrero de Zurgen, était « un toraco ». Grande impression 
      causée par un novillero très élégant, toréant desmayado, et finissant d’un 
      gros coup d’épée. Grosse oreille, avec pétition de la seconde.
           Omar Guerra se montra un peu nerveux devant le troisième, manso. Par 
      contre, on lui accorda l’oreille du sixième, en particulier pour un gros 
      quiebro, aux banderilles, un début de faena, citant assis sur une chaise, 
      et un bon coup d’épée.
      Novillada très intéressante et un nom à noter : Javier Solis.
     19 Mai – Zaragoza – 1/3 de plaza : Novillos de La Quinta, bien présentés et de comportement inégal.
          
      On retiendra la verdeur de Carlos Gallego (Silence et Ovation) ; la grande 
      forme de Javier Valverde, très décidé et très technique (Ovation aux 
      deux). Puis on retiendra un grand moment, au capote, grâce à Serafin 
      Marin, qui connut une bonne après midi : Oreille et ovation.
     
      19 Mai – 
      Bilbao – Poca gente : Novillada de Clairac, sans classe, mansa. Le premier 
      a été renvoyé, pour invalidité patente.
           Le cavalier local, 
      Iker Echaniz, a coupé une oreille. Volontaire, mais… 
      Pablo Hermoso peut encore dormir tranquille.
           Très bons moments de 
      Raul Cano, au 4ème de lidia ordinaire : 
      trois tandas de derechazos très templés, très suaves. S’est fait prendre 
      en estoquant. Revint, mais hélas… six descabellos. Donna une vuelta.
           
      Julien Lescarret n’eut guère de chance, et « cumplio »… Palmas et silence 
      – Javier Lara se montra volontaire, donnant une vuelta, au troisième.
      
VIC : LE DESTIN…
     21 Mai : Existe t’il donc, 
      quelque part dans le ciel, un grand livre où est écrit le destin de hommes 
      ? On peut le croire… C’est ainsi que certains, d’un seul coup, se voient 
      projetés sur l’avant scène, tandis que d’autres qui ont bravé mille 
      dangers, tombent un jour, victimes d’un « pas d’bol ! » qui passait par 
      là. Des exemples, il y en a à foison. « C’est écrit ! » chante le poète.
          
      Hissé « a hombros », porté aux nues, vendredi… Antonio Ferrera se 
      retrouve, 72 heures plus tard, dans la solitude de sa souffrance, entouré 
      de clamps et de bistouris… C’était écrit !
          
      Le triomphe, incontestable, de Madrid, ouvrait enfin toutes les portes à 
      celui qui s’était tant battu, parfois brouillon, parfois « supersonique », 
      mais toujours spectaculaire et empli de cette hargne de triompher de ceux 
      qui, justement, « forcent » le destin.
          
      Madrid l’a vu, l’a reconnu et lui a ouvert les portes du « grand destin », 
      comme elle le fit pour Cesar Rincon, en 91, et tant d’autres. On a vite 
      fait de faire le parallèle avec le colombien, surtout parce que les deux 
      hommes avaient le même apoderado, Luis Alvarez, qui, a 11 ans de distance, 
      a vécu les mêmes moments d’intense émotion… Intérêt à avoir le cœur bien 
      accroché.
     1991 : Cesar Rincon 
      triomphe à Madrid, un 21 mai, passant du presque inconnu au statut de 
      star. Non content de cela, il « rejoue » un coup de poker, le lendemain… 
      et il devient « superstar ». Quatre sorties a hombros de Las Ventas, au 
      cours de la même année. Jamais vu.
          
      Là s’arrête la comparaison… Antonio Ferrera « tournait » autour du gros 
      triomphe, depuis un bon moment. Il toréait bien plus que Cesar, et la 
      France, déjà, était sa citadelle… Mais, pour Madrid… il fallait un coup de 
      pouce du destin. Un tout petit… et la caste du torero ferait le reste. 
      C’est ce qui est arrivé, vendredi 17 Mai.
          
      Hélas, le 21, la médaille s’est retournée. La pièce est retombée du 
      mauvais côté. Hier, en plaza de Vic Fezensac, Antonio Ferrera torée 
      remarquablement un bon toro de Hoyo de la Gitana. Le public est emballé. 
      Lui, de même. Après un pinchazo, il pousse une grosse épée, mais il est 
      pris, repris, très violemment, et l’impression d’une grave cornada est 
      immédiate. Tandis qu’on l’emporte, le public réagit au soudain coup de 
      massue, et obtient les deux oreilles pour le torero blessé.
     Dans le callejon, un homme 
      a les larmes aux yeux. L’apoderado, qui s’est tant battu pour le faire 
      arriver « là haut », et dont le téléphone ne cessait ce sonner, depuis 
      vendredi, voit tout à coup ses projets s’écrouler : La cornada de Vic est 
      grave, même si les principaux vaisseaux ne sont pas touchés. Les médecins 
      parlent de dix à douze jours… Ferrera pourra t’il toréer sa prochaine 
      corrida, à Madrid ? Doit il « tenter le diable », le 29 mai, en faisant le 
      paseo « clopin clopan ? Nul doute que le garçon a la caste pour cela. 
      Cependant il faut sagesse garder, et bien calculer son coup. Madrid 
      l’attend ! Le destin sera t’il aussi, au rendez vous ?
          
      Au moment où on allait récolter les fruits de ses efforts, Antonio Ferrera 
      tombe, glorieusement, en poussant l’épée. Et son destin se transforme, 
      tout à coup, en point d’interrogation…
    
      20 Mai – Vic Fezensac – 
      Dernière de Feria – Llenazo – Du vent : (par correspondance)
          
      Corrida du Hoyo de la Gitana, très bien présentée, imposante à sa sortie. 
      On fit saluer le mayoral en fin de course, ce qui paraît un peu exagéré. 
      Seuls, deux toros ont été complets, le 2 et 3ème. Les autres 
      ont manifesté de la puissance, parfois de la bravoure, et ont mis en 
      piste, une perpétuelle impression de danger. Les 1er et 6ème 
      ont fait peur, l’un à cause d’un possible défaut de vue, l’autre par le 
      genio, et le sentido que lui donnaient ses cinq ans. Allant fort au 
      cheval, les six toros ont pris de trop lourds premier puyazos. Cela se fit 
      sentir, à la muleta, où la plupart s’en vint « abajo » !
           Fernandez Meca a coupé au sixième, l’oreille la plus valeureuse, la plus « 
      travaillée », la plus méritée, de la feria. Toro dur, à la corne droite 
      impossible, en début de trasteo. Tous pensaient que la corrida était 
      finie. Meca s’est mis « dans » le toro ; l’a poussé jusqu’à ses derniers 
      retranchements ; a essayé, sur les deux côtés, essuyant des coups de 
      boutoir, mais revenant sans cesse. Le toro finit par se rendre et accepta 
      trois gros derechazos. Faena « a mas », « a toma y daca » ! Pile ou face! 
      Pour terminer, une épée, entrant comme un Spartacus. Oreille « a ley » ! 
      Oreille, toro et faena… de Vic Fezensac ! Monterazo ! – Auparavant, 
      malchance totale au sorteo : Le premier, très dangereux, lui avait fait 
      passer un sale moment. Le quatrième, très sérieux, trop lourdement châtié, 
      s’était arrêté. Par deux fois, le silence avait respectueusement 
      sanctionné le français.
           Juan Jose Padilla (Vuelta – Vuelta) a touché l’un des bons et s’est montré 
      très actif, plus sobre que de coutume. Première faena volontaire, à un 
      toro chaque fois plus « quedado ». Demi estocade et vuelta « motu propio » 
      - Il voulut banderiller le cinquième, armé large et court de charge. Ce 
      fut très ardu, mais le jerezano leva le public sur une troisième paire, al 
      violin. Faena très volontaire, technique et cœur en avant. Padilla réussit 
      à composer une charge au toro, et tue d’une bonne entière. Ce n’est pas du 
      grand art, mais… estuvo alli ! Pétition, petit incident avec la présidence 
      et vuelta chaleureuse.
           Antonio Ferrera (2 oreilles) débuta sur les chapeau de roue : Larga 
      doublée, véroniques « à fond ». Le toro est bon. Après de banderilles, 
      plus spectaculaires et musclées qu’académiques, Ferrera va débuter fort, 
      comprenant bien le toro, lui mettant la muleta, devant et bien enbas. 
      Faena en deux parties : Athlétique et un peu forcée, la première ; 
      relâchée et très esthétique, la seconde. Sûr de son succès, Ferrera porte 
      un gros pinchazo, et se fait enlever sur la deuxième attaque. Epée 
      entière, mais grosse cornada.
Antonio Ferrera a été opéré sur place d’une cornada grave, de deux trajectoires à la cuisse droite : 20 cms vers le haut, et 5 vers le bas. Dégâts musculaires. Pas de gros vaisseaux touchés. Le matador souffre également d’un puntazo à l’aiselle droite.
MADRID : L’AVENIR… « EN SILENCES ! »
     21 Mai : Six novillos… six 
      silences ! Hier, Las Ventas a vécu un gros « toston », à l’occasion de la 
      deuxième novillada de San Isidro.
          
      Le public, comme regrettant ses largesses de la veille, a été plus dur. 
      Cependant, les novilleros, surtout, portent la responsabilité d’un ennui 
      majuscule, jouant les nantis, devant un lot qui permettait bien des choses 
      à celui qui veut « vraiment » s’ouvrir un chemin dans l’Escalafon.
          
      Ils sont « novilleros », c’est à dire « l’avenir »… De fait, ils toréent 
      bien mieux que ces jeunes qui, dans les années 50/60, sortaient « a reventar esto ! », se jouant la peau, secouant la plaza comme un prunier, 
      « attaquant » les toros, au prix de mille volteretas… Mais ils n’ont pas 
      la même conception de l’effort, ni, peut-être, du pundonor. 
          
      Aujourd’hui… nada ! Ils viennent, bien habillés, bien coiffés. Si le toro 
      permet, bueno ! Si il permet moins… otro dia sera ! On verra plus tard.
     Hier, Madrid a fait 
      silence à une pâle copie de Jose Tomas, qui a pour nom Sergio Aguilar. De 
      même à un Jarocho qui n’a pas été au fond des choses, mais qui a failli se 
      faire étriller sur une portagayola, à la sortie de son second. Quand à 
      Andres Palacios, on lui vit quelque bonnes manières, mais…
          
      La novillada, très forte, très charpentée, armée fin, était d’El Serrano 
      (Souche JP Domecq et Ventorrillo). Une novillada, vraie corrida de toros 
      (517, 489, 514, 514, 521, 523 kgs) qui manifesta des qualités, en 
      particulier les 1, 3 et 5èmes.
          
      Blessure spectaculaire, mais pas trop grave du banderillero Antonio Layu « 
      El Chino ».
Ce soir, l’un des gros cartels de la feria : Jose Tomas fait son premier paseo, encadré de Rivera Ordoñez et Rafael de Julia, devant une corrida de Martelilla, qui a passé avec succès, et entière, le reconocimiento vétérinaire.
NIMES : CAL Y ARENA !
     21 mai : Quel dommage ! La 
      feria a été un gros succès. Hélas, elle s’est terminée « en queue de 
      poisson ».
          
      Dernière journée et Nîmes qui sourit, le matin… l’après midi, pleurera ou 
      râlera !
     Formidable démonstration 
      de Pablo Hermoso de Mendoza, le matin : Quatre oreilles et un rabo !
          
      A la question : « Que sera Hermoso… sans « Cagancho ?» Réponse, hier, à 
      Nîmes : Un géant, un génie du Rejoneo ! A ses côtés, un Sergio Galan, 
      beaucoup plus pondéré dans ses élans, et un Rafi Duran qui avance, 
      doucement. Oreille et vuelta pour chacun.
     Le soir, hélas… hélas ! La 
      corrida de Clotilde Calvo n’a pas valu triplette : Toros correctement 
      présentés, certains protestés pour des cornes qui méritent qu’on s’y 
      attarde. Toros sans race, qui freinèrent leurs élans et ne permirent 
      jamais de se relâcher, de se livrer. De fait, avec les toros de « 
      Buenavista »… Nîmes n’a rien vu !
           Enrique Ponce passe la feria « en blanc ». Vains efforts : Silence – 
      Ovation, après deux avis) ; Morante donne quelques détails, au cinquième. 
      Tua très mal (Silence – Silenc après un avis) ; Abellan se bat en vain, et 
      donne les muletazos de la journée (Applaudi aux deux)
Tristesse et traits tirés. La Feria a été longue et intense, triomphale. Elle méritait un autre épilogue.
MADRID : «IL» L’A FAIT !
      Jose Tomas ouvre la Puerta Grande.
     22 Mai : On dira ce qu’on 
      voudra, mais… chapeau ! Alors que le corrida se déroulait, depuis le paseo, 
      dans une ambiance tendue, et partait en vrille, à cause du mauvais 
      comportement des toros de Martelilla, Jose Tomas a retourné Las Ventas, « 
      comme une crêpe », face à un toro qui avait été protesté, mais qui ne fut 
      jamais un complice, un comparse, une babosa…
          
      Jose Tomas revenait à Madrid, dans un contexte très particulier : Tout le 
      monde avait en mémoire le scandale de l’année dernière, lorsqu’il refusa 
      de tuer un toro d’Adolfo Martin, et reçut, volontairement, les trois avis, 
      sous le regard de tous, dont le Roi d’Espagne « himself »… Tout le monde 
      avait entendu parler de ses déboires « tous azimuts », et de son difficile 
      début de temporada, notamment après son gros échec de Séville. Là dessus, 
      San Isidro débute et Antonio Ferrera fait exploser Las Ventas, devant des 
      toros de « gros calibre ». Il y avait là da quoi être « préoccupé »…
          
      Mâchoires serrées, sans un regard au tendido, Tomas tira une première 
      fusée, dans un quite par gaoneras ultra serrées, au premier de la tarde. 
      Le public lui accorda une rapide ovation. Le ciel s’assombrit quand sortit 
      son premier adversaire. Le toro ne vaut pas triplette et le torero frise 
      la cornada en se découvrant lors d’un derechazo. Le public ne lui passera 
      rien et la division soulignera son retour au callejon. Puis, la corrida 
      partit « au fond du trou »…
          
      Quand sortit le cinquième, on n’y croyait guère… A nouveau des 
      protestations ! Le premier tiers se déroulera très discrètement, Tomas 
      devant renoncer à un quite par chicuelinas…
          
      La faena débuta, et la plaza se réveilla, suivant avec passion « le 
      crescendo muleteril » de Jose Tomas. Quand se termina ce nouveau chapitre 
      de « la biographie de Jose Tomas à Madrid », le public était debout et 
      obtenait les deux oreilles pour celui qu’elle venait de retrouver. Deux 
      oreilles ! Une pour la faena ; une pour l’estocade, même caidita… Certes 
      il y eut des protestations, logiques ; Certes la sortie a hombros fut un 
      peu contestée… Mais un fait est là, incontestable : Jose Tomas s’est « 
      rabiboché » avec Madrid, et cela n’a rien à voir avec la Tomasitis, car 
      rien n’était gagné, au départ.
     Reste la question : « 
      Etait-ce une faena de deux oreilles ? » Non, parce que pas liée, pas « 
      nette », sans continuité. Jose Tomas méritait il les deux oreilles ? Oui, 
      parce qu’il avait monté un trasteo « a mas », toréant « pour lui », 
      construisant une œuvre forte, de courage et d’esthétique. Oui parce qu’il 
      a porté une estocade, « se tirant » à fond, sur le toro. Peu importe, 
      presque, que l’épée soit un peu tombée. La forme d’entrer a matar était 
      digne d’un « olé … de los buenos » ! Il n’est pas étonnant, alors, de voir 
      Madrid se couvrir de mouchoirs blancs : Jose Tomas a été sincère, et 
      Madrid l’a reconnu, avec générosité.
          
      Que va t’il se passer maintenant ? Jose Tomas revient, le 28 Mai. Puis, 
      lui restera la Bienfaisance, le 13 Juin.
      Antonio Ferrera, blessé lundi à Vic, voudrait faire le paseo… le 29 Mai. 
      Doit il le faire ? Sera t’il totalement remis ? On parle également du 4 
      Juin, remplaçant Joselito. Après ce qui vient de se passer hier, Antonio 
      Ferrera doit penser à se rétablir, totalement, et surveiller… Jose Tomas 
      vient de « reconquérir » Madrid, et la prochaine fois, si, « il y aura 
      Tomasitis ». A partir de là, on peut se retrouver avec trois triomphes 
      consécutifs, « qui effaceront tout ». Réponse : 28 Mai
     
      21 Mai – 
      MADRID (Las Ventas) – 11ème de San Isidro – No hay billetes – Temps 
      grisâtre, lourd, avec du vent.
      Curieuse ambiance, au moment du paseo. Le public est divisé, tandis que 
      les toreros défilent. Palmas y pitos. 23500 paires d’yeux sont fixés sur 
      la silhouette de Jose Tomas, de mauve et or vêtu. Ambiance très lourde, 
      qui se maintiendra jusqu’à mi faena du cinquième.
           Corrida de Martelilla (Marquis de Domecq), très inégale de présentation, 
      mais « se cachant » derrière des cornes pour le moins sérieuses. Plusieurs 
      toros seront protestés, le troisième étant toréé de cape par de Julia, 
      sous des « miaou ! miaou ! » moqueurs. A la bascule : 542, 572, 502, 565, 
      528, 532 kgs. Corrida désastreuse, quant au comportement : Mansedumbre, 
      soseria mais également genio, faiblesse. Beaucoup de toros qui grattent, 
      qui hument le ruedo, qui s’enfuient de tout. Le plus manso, le quatrième. 
      Le plus faible, le dernier. Le plus mou… le noble premier. Seul, le 
      cinquième eut une mobilité désordonnée, que Jose Tomas améliora, avec 
      courage et tenacité. A la fin, le toro parut « presque bon », qu’aurait il 
      donné, entre les mains des « collègues ». Tous les toros furent piqués « 
      trasero », vite, sans soucis de faire les choses « bien ». Plus que 
      jamais, la carioca est reine, même à Madrid.
           
      Rivera Ordoñez (Silence – Division) toucha un noble mou, qui se demandait 
      ce qu’il faisait là, et mourut d’une demie, horizontale. Son second était 
      un manso fuyard. Rivera le laissa partir, au huitième muletazo… et s’en 
      fut chercher l’épée. Très mal ! Le mansos, également, ont leur lidia, leur 
      faena !
           
      Rafael de Julia (Silence – Silence) toucha deux toros « cataplasmes », 
      pénibles de soseria et de faiblesse. Cependant, à aucun moment, De Julia 
      qui clôturait ici son passage à Madrid, ne se décida à « monter dessus » 
      et faire parler de lui… como sea. Pour arranger le tout, il a mis ce qui 
      sera, à n’en point douter « le bajonazo » de la feria. Muy mal ! Nuages 
      bien sombres à l’horizon de Julia.
           
      Jose Tomas (Petite division – Deux oreilles) a « retourné » Madrid… Déjà, 
      la plaza fut bien obligée d’applaudir un quite par gaoneras un peu 
      accrochées, mais ultra serrées, au premier de la tarde. Madrid fut bien 
      obligée de reconnaître le sérieux, l’envie et le courage de Tomas, face à 
      son premier, court, au piton droit « bien tordu »… Tomas faillit se faire 
      embrocher sur un derechazo, et fit tous ses efforts sur la gauche, 
      essayant de trouver la distance et le rythme. Quelques éclairs, mais 
      vains.
           Il n’y eut pas de toreo à la véronique, quand sortit le cinquième, bien 
      protesté. On « fit attention » à la lidia, et le toro arriva avec quelque 
      mobilité, au troisième tiers. Jose Tomas débuta fort, par le haut, signant 
      ensuite un trincherazo et un énorme pase de pecho. Aussitôt, le diestro 
      entame « à gauche ». La série est courte et au début de la suivante, il se 
      fait accrocher, sans tomber. Visage fermé, Tomas continue, main gauche, et 
      termine par un trincherazo de remate, qui fait rugir la plaza. Venant 
      alors sur main droite, le madrilène place quatre derechazos qui révèlent à 
      tous une charge désormais plus claire. Le triomphe est là, il ne le 
      lâchera plus. Gros trincherazo où le toro faillit lui enlever la tête et 
      nouvelle série droitière, plus nette encore, terminée par un cambio, par 
      devant. Ovation très forte. Le sommet, cinq derechazos pieds joints, de 
      face, et un bouquet d’adornos par le haut, en aidées, trinchera et firma. 
      L’ovation est unanime. Se cadrant court, Jose Tomas met un énorme coup 
      d’épée, en entrant fort et faisant bien la suerte. Même s’il est « un poil 
      » tombé… vaya estoconazo ! Le toro tombe rapidement, et la plaza se couvre 
      de neige. Une, puis deux oreilles tombent. Généreuse la seconde…peut-être 
      ! Mais ce qui est certain, «Puerta Grande » ou pas... Jose Tomas « est 
      revenu » à Madrid… et ce n’est pas fini.
MADRID: LE VENT NOIR…
      Désastre total du « montage Lozano »…
     23 Mai : Cela se sentait 
      venir : La corrida de Garcigrande allait avoir des problèmes. Après 
      plusieurs scandales, en particulier à Séville, la ganaderia préférée des 
      vedettes allait susciter tous les contrôles « toute loupe dehors »… Et 
      cela n’a pas « loupé » ! Les huit toros de Garcigrande ont été repoussés 
      par les vétérinaires et la Casa Lozano, à la fois maître du lieu, et 
      apoderada de deux des toreros du cartel, dut mettre les bouchées doubles 
      pour trouver à son champion, « El Juli », de quoi « entrer », du bon pied, 
      dans la feria. Objectif : Permettre au Juli de se hisser à la hauteur des 
      deux triomphateurs du cycle, pour l’instant, que sont : Antonio Ferrera, 
      sans aucune contestation, et José Tomas, très discuté.
          
      Et la Casa Lozano, empresa de Madrid, sous les ordres de la Casa Lozano, « 
      apoderada » du Juli, fit appel à la Casa Lozano, « ganadera », pour régler 
      l’affaire. Ainsi… tout restait « dans la famille » ! 
      Mon vieux ! Y a du avoir une scène de ménage, sur les coups de dix heurs 
      du soir !
     On a prévu trois toros de 
      Lozano Hermanos, et trois de Antonio Bañuelos. Malheureusement, les choses 
      ne se sont pas passées « tout à fait » comme prévu. Il a fait un temps de 
      chien, avec un vent terriblement dangereux, un public « en rogne », dés le 
      départ, et une catastrophe intégrale, côté toros. La guigne totale et 
      l’émeute qui gronde.
          
      Il est sorti neuf toros, de quatre fers différents… A chaque fois, le 
      scénario fut quasi identique : quelque espoir de charge et … plus rien. 
      Pour arranger le tout, un dernier toro qui semblait « pouvoir servir » se 
      casse une patte… Un « vent noir » avait vraiment soufflé sur cette 
      corrida.
          
      Les toreros ont été muselés, ou se sont « bâillonnés » eux mêmes : 
      Morante, sans grande ambition ; De Mora, sans grande personnalité… Reste « 
      le Juli ». On connaît son orgueil, sa caste. A n’en pas douter, il voulait 
      « contrer » les copains, avec la corrida de Garcigrande. Quand on a changé 
      la corrida, son moral en a pris un coup, et c’est « un autre » Juli qui 
      fit le paseo : moins vibrant, moins spontané, mois « aficionado ». Il mit 
      de la volonté, surtout dans un quite suicidaire, par gaoneras, face au 
      sobrero de Lozano, mais il savait qu’il partait « dans le mur », et cela, 
      dès le paseo…
Le Juli a fracassé, hier à Madrid. Même à l’épée, on lui vit prendre quelque boulevard périphérique, inconnu chez lui, jusqu’alors… Grave contre performance, d’autant que Jose Tomas à encore deux courses à Madrid… Il faudra « tout rectifier », en un seul coup de dés, le 3 Juin, devant les toros du Pilar… s’ils passent le reconocimiento.
     Asi las cosas ! Ferrera, 
      heureux, mais « qui a mal » (On l’a ramené, hier, à Badajoz) ; Jose Tomas 
      qui a fait une bringue d’enfer, avant-hier soir, en compagnie de ses 
      copains (dont le chanteur Joaquin Sabina), au point que le directeur du 
      restaurant a failli appeler la police… Juli qui a fracassé et le Morante 
      qui a brûlé une cartouche, pour rien…
      Attendons la suite…
    
      22 Mai – MADRID (Las 
      Ventas) – 12ème de Feria – No Hay billetes – Froid, grisaille 
      humide et … beaucoup de vent : Dans une ambiance hostile, sont sortis neuf 
      toros, tous plus décastés, arrêtés, les uns que les autres : Trois de 
      Lozano Hermanos, 1, 3 et 5èmes ; Un sobrero du Casillon (2ème) 
      ; Un d’Antonio Bañuelos (4ème), et un sobrero (tris) d’Espartaco. 
      Le dernier fut changé deux fois, le premier sobrero, de Lozano, s’étant 
      cassé une patte, en fin du premier tercio. Craignant l’émeute, le 
      président préféra sauter le règlement « a la torera » et effectua un 
      changement « anti réglementaire ». Cela ne servit à rien.
           Morante de la Puebla (Silence – Silence) eut quelques brefs éclairs de 
      classe… mais vraiment « des éclairs ». pour le reste, la grisaille et le 
      vent, « aussi noir » que son costume… Faillit bien se faire prendre, à 
      cause d’une méchante rafale, en toréant le quatrième, à la cape.
           Eugenio de Mora (Silence – Silence), passa sur la pointe des pieds, « 
      essayant » longtemps, au point d’en devenir « pesant ». Tua bien mal.
           El Juli (Silence – Silence) est le grand perdant de la journée. Accusé 
      d’être la cause du désastre, le torero fut régulièrement pris à parti par 
      « les Durs » de Las Ventas. Indubitablement, son moral en a pris un coup, 
      et son actuacion se perdit dans une grisaille épaisse, au point d’être 
      catastrophique avec l’épée, face à son premier. El Juli qui « entre a 
      matar » comme Curro Romero, avouez que…
          
      Le jeune madrilène essaya bien de se rattraper face au sobrero de Lozano, 
      donnant un quite par gaoneras, plus que millimétrées… Après, ce fut le 
      remplacement. Il se battit comme un chat maigre, avec le toro d’Espartaco, 
      mais en vain. Par contre, l’estocade, cette fois, fut bien «une estocade 
      du Juli ». 
          
      A oublier bien vite, et à se préparer, pour la revanche du Juli, le 3 Juin
Ce soir, Fernando Cepeda confirmera l’alternative d’Antonio Barrera, qui joue tout en une seule carte. Le témoin sera Uceda Leal, et les toros, de Guardiola.
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           PAMPLONA : SAN FERMIN 2002… VIVAAAA !!!! 23 Mai : La Casa de la Misericordia a présenté, hier, les cartels de la prochaine Feria de San Fermin, à Pamplona. Cartels qui présentent de bonnes surprises, en particulier : Le Fils Manzanares, à la novillada d’ouverture ; Ponce, avec les Marquis de Domecq ; Les deux paseos pour le Zotoluco (Juli a tenu parole) ; « le » cartel spectaculaire de l’année : Padilla, Ferrera, Fandi, télévisé en direct ; Antonio Ferrera, bien entouré, devant les Torrestrella et, Meca, engagé devant les Miuras.  | 
          
           
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La Feria représentera un budget de 525 Millions de pesetas, dont 62% seront consacrés à payer les toreros, et 38%, à régler le prix des toros.
L’affiche de la Feria sera une photos de Jim Hollander, reporter de l’agence Reuters. Habitué de Pamplona, le photographe américain y est venu, la première fois, quand il avait 13 ans. Depuis, par 34 fois, il a foulé les pavés d’Iruña, changeant la grenadine pour le clarete, courant l’encierro, à plusieurs reprises, dans les années 70/75. Il connaît bien son affaire et, bien que sa photo fasse dans « le flou artistique », le toros est là, bien présent, et ressemblant « vraiment » à un toro. (Pablo Romero ou Alfonso Martin ?)
     La San Fermin 2002 se 
      présente donc ainsi :
      5 Juillet : Novillos de Miranda de Pericalvo, pour Salvador Vega, David 
      Galan, Jose Maria Manzanares hijo.
      6 Juillet - Rejoneo : Toros de Murube, pour Fermin Bohorquez, Luis Domecq, 
      Pablo Hermoso de Mendoza
      7 Juillet : Toros de Marques de Domecq, pour Luis Francisco Espla, Enrique 
      Ponce, Pepin Liria.
      8 Juillet : Toros de Cebada Gago, pour Pepin Liria, Victor Puerto, 
      Francisco Marco.
      9 Juillet : Toros de Santiago Domecq Bohorquez, pour Miguel Abellan, 
      Davila Miura, Antonio Barrera.
      10 Juillet : Toros du Capea, pour Rivera Ordoñez, El Juli, Francisco Marco
      11 Juillet : Toros de Jandilla, pour Zotoluco, Eugenio de Mora et El Juli
      12 Juillet : Toros de Dolores Aguirre, pour Juan Jose Padilla, Antonio 
      Ferrera et El Fandi
      13 Juillet : Toros de Torrestrella, pour Enrique Ponce, Victor Puerto et 
      Antonio Ferrera
      14 Juillet : Toros de Miura, pour Zotoluco, Stéphane Fernandez Meca et 
      Juan Jose Padilla.
Les corridas de 9 et 12 Juin seront retransmises en direct sur la chaîne nationale ; les autres, sur Via Digital.
LES TROPHEES DE VIC
     23 Mai : La feria 2002, à 
      Vic Fezensac, fut un bon succès. C’est donc un comité d’organisation « 
      heureux » qui a donc révélé un « Palmares » de la Feria, qui ne provoque 
      guère de surprises.
          
      A la Corrida Concours, c’est le toro de Victorino, « Misero » qui remporte 
      le Palme d’Or – Stéphane Fernandez Meca se voit récompensé pour sa 
      continuelle volonté de lidier « au service du toro ». De son côté, la 
      cuadrilla de Luis Miguel Encabo remporte le prix à la meilleure brega, 
      réalisée devant le 5ème toro, de Cuadri.
          
      Triomphateur absolu de la Feria : Antonio Ferrera. Comme « Toro de la 
      Feria », le toro du Hoyo de la Gitana, qui l’a blessé, « Serranito ». Toro 
      de grandes qualités, tout au long des trois tiers.
          
      Le public est sorti enchanté de la Feria. Va falloir penser à encore 
      agrandir la plaza… Enhorabuena, Vic ! 
LE « MACHO » A LA CRAVATE 
      ROSE…
      Grande confirmation d’alternative d’Antonio Barrera
     24 Mai : On connaît tous « 
      Le grand blond avec les chaussures rouges »… il faudra aussi parler du « 
      Macho, à la cravate rose »…
          
      Curieuse pratique vestimentaire, qui remonte, semble t’il, aux années 80 : 
      le ton pastel « de dulce » rentre dans les cravate et ceinture des 
      toreros… Auparavant, le sombre ou le vif, qu’il soit noir, (très strict et 
      toujours chic), ou simplement rouge, vert ou bleu (étincelants), avaient 
      pour but de souligner la taille et « trancher » avec la couleur du costume 
      de lumières, que celui-ci soit sombre ou immaculé.
          
      Puis, un beau jour arrivèrent les cravates et ceintures de soie rose pâle, 
      bleu pastel, lilas ou vert amande… On retrouve des photos, notamment, de 
      Roberto Dominguez, un des promoteurs de la nouvelle mode, vers 1978/80.
          
      Au fond, cela ne choquait pas quand, à ce curieux vestiaire, correspondait 
      un toreo « précieux », fait de dentelle et parfois « de posturitas », 
      permettant presque de penser que le toreo était avant tout un « agréable 
      ballet », tout d’esthétique, de douceur et de beaux sentiments. « Le beau 
      torero danse avec la mort, sous les yeux de sa belle, pâmée au premier 
      rang… »
          
      La tauromachie, même pour les toreros « artistes », ce n’est pas cela : 
      Les toros, c’est « violence, sueur, mouches et mauvaises odeurs… ». 
      Certes, certains toreros font « plus fins », voir « plus raffinés » que 
      d’autres… mais, de toutes façons, ils ont tous « les… idées », bien 
      accrochées, et pour véniel que soit le pêché, on ne peut s’empêcher de 
      sourire en les voyant ainsi partir au combat, dans un accoutrement plus 
      approprié au Châtelet qu’à la Monumental de Madrid.
          
      C’est encore plus choquant, lorsque le torero est « un macho, de los 
      buenos ! ». Ce qui ne disqualifie pas les autres. Attention ! ne me faites 
      pas dire…
     Hier, Antonio Barrera, 
      vêtu de blanc et argent, cravate et ceinture de soie rose, a confirmé deux 
      choses : D’une part, son alternative ; et d’autre, qu’il est un torero « 
      important », dont on devra suivre la temporada. Par ailleurs, sa force, 
      son courage, devant le toro, en font un torero « de guerre », qui se 
      plante là, donne de grandes distances au toro, ne rompt que contraint et 
      forcé. Torero de grande décision, qui réclame à grands cris, plus de place 
      dans l’escalafon, et qui pourrait « quitter le sommeil » à plus d’un.
          
      On suivait, depuis un moment, sa carrière au Mexique, où il était parti 
      chercher la chance qu’on lui refusait chez lui, en Espagne. Quand les 
      Choperas, qui ne sont ni des romantiques ni des mécènes, offrirent de l’apodérer, 
      cet hiver, on se doutait bien que le torero était désormais prêt pour de 
      plus grandes entreprises. Sa Séville natale lui ouvrit les portes, cette 
      année, et son retour fut « plus qu’honorable », devant la dure corrida de 
      Gerardo Ortega.
          
      Hier, "Madrid!", et la confirmation d’alternative, devant des Guardiolas. 
      Un seul contrat ! A una sola carta… Son actuacion d’hier mériterait 
      amplement « un contrat de plus » et, peut-être a t’on trouvé, là, le 
      remplaçant de Joselito pour la corrida du 4 Juin, ou de Ferrera, si sa 
      blessure est insuffisamment guérie. Antonio Barrera « s’est gagné » un 
      grand respect de Madrid, et de tous, hier, 23 Mai, et cela mérite « une 
      nouvelle chance ».
          
      Nous le verrons faire le paseo dans le Sud Ouest, à Eauze, Mont de Marsan, 
      Bayonne… Hier, outre les plazas de Chopera, Antonio Barrera s’est inscrit 
      probablement au fronton d’autres arènes… C’est une chance tout à fait 
      méritée, pour lui… et pour nous.
     Reste la cravate de satin 
      rose ! En le voyant si solide, si puissant, si guerrier… ça coince un peu 
      ! Bon, vous allez dire que c’est un détail, et que je suis un vieux 
      machiste grincheux. Je râlerai, pour ce qui est du « vieux machiste ». 
      Mais, pour ce qui est du « grincheux »… on ne se refait pas !
          
      En tous cas, en rose ou pas… courrez voir Antonio Barrera.
     
      23 Mai – 
      MADRID (Las Ventas) – 13ème de la San Isidro – Plein – Temps 
      clair mais frais, avec ce maudit vent… : Les esprits, échauffés la veille 
      par un montage indigne, se sont calmés à l’annonce des toros de Guardiola. 
      Pedraja et Villamarta sonnent fort dans l’Histoire taurine, et donc… un 
      respeto ! Madrid, attentive a suivi les évolutions de cette corrida qui a 
      remis tout le monde d’accord, sans pour autant être « monstrueuse ».
           Six Guardiolas sont sortis, irrégulièrement présentés, mais solides, 
      mobiles, encastés. Trois Guardiola Dominguez (1, 2, 5èmes) et trois 
      Guardiola Fantoni (3, 4, 6èmes). Au poids : 556, 547, 557, 589, 613 et 599 
      kgs). Côté comportement, de la bravoure, inégale certes, et de la 
      vivacité. Les meilleurs : le quatrième, idéal pour le muletero, et surtout 
      le sixième, pour l’aficionado. Un toro violent mais franc, prompt et 
      sauvage… Un toro de combat ; un toro « guerrier » qui demandait un torero 
      guerrier, et qui l’a trouvé. Pour le reste, des toros difficiles, de par 
      la caste, et des possibilités. Seul le cinquième était « un malo », et le 
      public fut là, un peu dur avec le torero.
           
      Fernando Cepeda (Silence – Sifflets) a réduit à néant, hier, d’éventuelles 
      prétentions à un retour. Endormi, absent (même au capote), il a laissé 
      passer le grand toro qu’était le quatrième, et cela, bien peu le lui 
      pardonneront… Dommage ! C’est ainsi !
           
      Uceda Leal (Silence – Sifflets injustes) a mis de la volonté, tout au long 
      de la tarde. Ce n’est pas un guerrier… Pourtant, il faudra souligner son 
      envie de se battre, d’être présent aux quites, et sa qualité à l’épée. Son 
      premier était un toro compliqué, tardo et miron… Gêné par le vent, le 
      torero dut aguanter les regards et le genio du toro. Après les chicuelinas 
      du quite, on apprécia de bonnes droitières, et un grand trincherazo. 
      Manque d’unité, cependant, et une épée desprendida - Le cinquième était un 
      toro « de mala leche », dangereux. Uceda Leal essaya deux petites choses, 
      mais dut rompre le combat, dans un digne macheteo. Public un peu dur avec 
      lui, car l’estocade, après pinchazo, fut encore « l’une des bonnes » de la 
      feria.
           
      Antonio Barrera (Ovation, après un avis – Vuelta) a confirmé son 
      alternative, devant « Salado »-N°69 – 556 Kgs, de Guardiola Dominguez. 
      Toro brave, costaud, qui ne se laissa jamais faire. Le torero non plus, 
      qui démontra fermeté et courage, lié à un bagage technique enviable, et 
      une tête claire. L’ovation fut unanime, après pinchazo et bonne estocade.
           Mais, le « gros coup » faillit bien arriver au sixième. Un toro 
      impressionnant de violence et de force, mais dont la charge franche fut 
      mise à profit par un torero courageux et bien décidé à faire exploser la 
      plaza. Début de faena « escalofriante », par une double passe changée dans 
      le dos, au centre. Le toro vient comme un bolide, et loin de vouloir 
      l’étouffer, le diestro lui donne grande distance. Ainsi, trois séries de 
      derechazos, d’inégale qualité, mais intenses… vraies. Grandes ovations à 
      la sincérité, à l’émotion du combat entre deux braves. Barrera passe à la 
      main gauche et, à la deuxième naturelle, c’est l’accrochage, sec, d’une 
      violence inouïe. Le torero fait un terrible soleil, comme pantin 
      désarticulé. Le toro « le pointe » au sol. Un autre miracle vient d’avoir 
      lieu : Barrera est sonné, mais indemne. Le torero revient au combat et, 
      voulant à tout prix couronner son exploit, cite au recibir. La rencontre 
      est « totalement sincère », mais l’épée tombe bien bas… Quel dommage ! La 
      pétition sera minoritaire. Madrid es mucho Madrid…
           Antonio Barrera, sans couper d’oreille, donne « plus qu’une vuelta al 
      ruedo »… Il vient d’un coup, faire son entrée dans « le circuit Européen… 
      »
MADRID : « UNE HISTOIRE DE 
      GONDS… »
      Fabuleux triomphe d’un maestro nommé Enrique Ponce
     25 Mai : En fait, cela 
      débuta avant la San Isidro… Comme chaque année, l’Empresa réunit tout son 
      personnel, et l’on fit un large inventaire de tout le matériel nécessaire 
      à la bonne marche de la future feria. Tout y est passé, de l’informatique 
      à la dernière plume du chapeau de l’alguacil… Et là… surprise ! Une tonne 
      et demi de graisse, bien entreposée, depuis des années. Des dizaines de 
      seaux, bien rangés, mais trop peu utilisés…
          
      Lamentant ce gâchis, l’Empresa donna ordre immédiat de graisser toutes les 
      huisseries de Las Ventas et engagea deux CES pour s’occuper plus 
      particulièrement… de la Puerta Grande ! Et depuis, chaque jour, les deux 
      préposés à la Grande porte de la Monumental de Madrid font leur travail 
      avec grand zèle, suivant à la lettre le précepte du père de Robert 
      Lamoureux « Une serrure… deux litres d’huile ! ».
          
      De même, pour rentabiliser la manœuvre, l’Empresa réunit les présidents et 
      leur tint à peu près ce langage : « Débrouillez vous comme vous voulez… 
      mais on a graissé la Puerta Grande…ce n’est pas pour rien ! » Ils 
      écoutèrent, au garde à vous, et se mirent au travail…
          
      En une semaine, trois « puertas grandes ! ».
          
      Comme vous le voyez… « une véritable histoire de gonds ! »
     Allez ! blague à part… La 
      San Isidro 2002 tourne un peu à la polémique, à cause de la générosité des 
      présidents, à l’heure de concéder les « deuxièmes oreilles »… On l’a vu 
      mardi, avec Jose Tomas, et on aurait pu frôler l’incident, hier, avec 
      Enrique Ponce… Heureusement, le torero de Chiva, pour lequel on manque de 
      superlatifs, a eu le bon goût d’être « encore mieux » avec le toro 
      suivant, triomphant sur tout la ligne, faisant un grand quite au président 
      Lamarca et ouvrant « vraiment » la puerta grande…
          
      Pendant ce temps, Antonio Ferrera, le seul à vraiment avoir coupé deux 
      oreilles « incontestables », regarde tout cela, du fond de son lit de 
      douleur…
     Soyons clairs : Ici, on 
      maintient, depuis toujours, qu’Enrique Ponce est le N°1, et va le rester 
      jusqu’au jour où il décidera de couler enfin des jours heureux, bien 
      mérités, auprès des siens. Enrique Ponce est le N°1, et n’a aucunement 
      besoin qu’on lui fasse de cadeaux…
          
      Hier, le président lui a accordé deux oreilles pour une faena qui ne les 
      méritait pas, si l’on reste dans les critères de « la » grande faena « de 
      dos orejas », en Madrid, durant la San Isidro…
          
      Si on parle de l’ensemble de la lidia du toro, c’est autre chose… Là, oui, 
      le valenciano mérite tous les trophées. Mais « la faena », pour magistrale 
      qu’elle fut, n’atteint jamais les sommets de cette extase, de cette 
      communion qui fait sortir de la gorge ces olés incontrôlables, qui montent 
      du fin fond des tripes…
          
      Ce fut une faena « de Ponce », plus mathématique qu’abandonnée, plus 
      élaborée que ciselée… Une « faena de Ponce », qui coupe deux oreilles à 
      Bayonne ou à Nîmes... mais pas à la San Isidro…
          
      Une faena certes compacte, mais à laquelle il manquait ce sentiment « 
      d’éternel », qui doit rester après « un faenon » de deux oreilles, à Las 
      Ventas …Et même si l’estocade fut parfaite, roulant le bicho en deux 
      secondes, la concession de la deuxième oreille est, même ici, discutable. 
      La vuelta fut émaillée de dures protestations, et Enrique Ponce ne 
      méritait pas cela… car l’ensemble de la lidia de ce toro avait été « un 
      monument »…
          
      Mais il y a « Torero »… et « Torerazo » !
          
      Ponce fut encore plus « magistral » devant le cinquième toro, dans une 
      faena qui atteint des sommets de douceur, de suave, de coulé et de 
      profondeur, inestimables. Le toro était autre, mais le maestro eut des 
      moments de véritable génie, comme dans ce redondo à tour complet, 
      tellement lent, tellement templé, tellement long qu’il dure encore, à 
      l’heure où l’on écrit ces lignes. Le valenciano, cette fois, mit tout le 
      monde d’accord, et les deux oreilles seraient peut-être justement tombées, 
      si l’estocade l’avait été « un peu moins »…
     Total : Les CES de Las 
      Ventas ont bien fait de « graisser les gonds », et la Puerta Grande s’est 
      justement ouverte devant un Enrique Ponce, maestro magistral, grand 
      triomphateur de cette 14ème corrida, avec deux « énormes » 
      oreilles coupées après des lidias parfaites. Pas besoin des largesses 
      présidentielles pour cela…
          
      Pour le reste, on gardera dans la rétine quatre trincherazos « pour 
      l’histoire », de Curro Vazquez. Hélas, on se souviendra de même de ses 
      deux odieuses entrées a matar au dernier à son second. Pire que le pire 
      Curro !
          
      Il ne faudra pas oublier « le fils de Sebastian Cortes », Anton, qui a 
      confirmé son alternative, mais aussi de vrais dons de torero, alliant la 
      technique et l’esthétique. Il coupe une oreille et mérite toutes les 
      attentions…
          
      Grande après midi de toros, avec pour dénominateur commun la noblesse des 
      toros, et « le magister » d’Enrique Ponce. « Todo un Torerazo ! »
     
      24 Mai – 
      MADRID (Las Ventas) – 14ème de Feria – No Hay Billetes – Grande 
      tarde, avec un peu de vent :
           On a vu 20 toros, avant d’approuver un lot, correct. A la fin sortirent 
      quatre toros de Javier Perez Tabernero, et deux de Jose Luis Pereda, 
      sortis en derniers lieux. Bonne présentation générale, cornes impeccables 
      et bon jeu, à divers degrés. Les quatre salmantinos, de souche Atanasio, 
      firent honneur à leur fer, poussant fort au cheval, un peu désordonnés, et 
      arrivant nobles à la muleta, quoique que sans innocence. Seul, le 
      quatrième posa de gros problèmes. Les Pereda, purs Nuñez, donnèrent grand 
      jeu, mis en confiance par leur lidiador respectif. A la bascule : 532, 
      595, 547, 576, 506 et, les Pereda, 506, 533 kgs.
           
      Curro Vazquez (Applaudissements – Bronca) a laissé l’empreinte du vieux 
      maestro « qui ne peut plus », mais qui a toujours en lui quelque recours 
      susceptible de lever une plaza, sur quatre muletazos… Son premier arriva 
      noble et fort, à la muleta. Toro très lourdement châtié à la pique, et « 
      qui remonta », aux banderilles. Curro Vazquez dut le châtier encore, et il 
      le fit de la plus belle, de la plus forte, mais également de la plus 
      harmonieuse des façons : quatre enchaînements « trincherazos – droitières 
      », en gagnant du terrain, vers le centre. Formidable ovation. Ces quatre 
      trincherazos feront partie du film « San Isidro 2002 »… Hélas, le torero 
      voulut ensuite monter une faena. Il prit de la distance, cita de loin, 
      très torero… mais ne put supporter les charges un peu violentes, les 
      retours secs du toro, qui finit par se refuser. Demi estocade, 
      atravesadilla, « à la Curro Romero », et un descabello – Face au 
      quatrième, « le » manso bronco du lot, Curro Vazquez « prit dix ans d’un 
      coup » et finit lamentablement en deux attaques à l’épée, en utilisant 
      sans honte le plus large des périphériques. Muy mal, Señor !
           
      Enrique Ponce (Deux oreilles, protestées – Une oreille) a donné deux 
      énormes leçons de toreo. D’entrée, la réception de cape au troisième « 
      Comadroso », sorti « troton » fut remarquable, le valenciano signant deux 
      grandes véroniques à gauche, une fantastique demie et une rebolera, qui 
      mettent tout le monde d’accord. Le toro est piqué « au raccroc » par 
      Manuel Quinta, et Ponce met un quite par deux delantales et une grande « 
      media », pieds joints. Olé ! Faena qui accroche le toro, d’entrée, en 
      droitière, trincherazo et un formeidable cambio, par devant, suivi d’un 
      joli pecho. Un peu faible, le toro vient un peu sautillant, un peu 
      rebrincado, dans les deux séries droitières suivantes, liées, templées, le 
      torero ne se faisant jamais toucher la muleta. Changements de mains dans 
      le dos et grand pecho gaucher. Ponce prend son temps et cite main gauche. 
      Le toro fait mine de reculer, et prend quatre naturelles « bien peu 
      naturelles », un peu forcées, dont seul le pecho final lèvera l’ovation 
      unanime. Retour à droite, un peu gêné par le vent. La série est parfaite 
      et le pecho, « supérieur ». Enrique Ponce va chercher l’épée et, « artiste 
      lidiador », place quatre doblones, un genou en terre, parfaits. La plaza 
      est conquise et salue le maestro. Bien préparée, une très grosse estocade, 
      magnifiquement portée. On n’a que peu de temps pour voir qu’elle est « un 
      centimètre » de côté, le toro roulant immédiatement, comme une pelote. 
      Enorme ovation ; formidable pétition. Une oreille « en marbre !» se dit 
      on… De fait, deux oreilles sont accordées par le Président Lamarca, et 
      Ponce donne une vuelta, heureuse mais fortement controversée.
           Le cinquième est un Jose Luis Pereda magnifique. Un castaño du nom de « 
      Culoncito ». Vaya nombre ! Le toro va être court au capote de Ponce, qui 
      règle déjà sa stratégie. Bien piqué par Saavedra, il répond bien à un 
      quite, superbe, par deux véroniques, une demie et « la » larga cordobesa, 
      templadisima. Un peu gazapon, très bien lidié à la brega, par Mariano de 
      la Viña, le Culoncito va arriver noble, quoique voulant reculer, à la 
      muleta. La faena sera un ensemble de « naturel », le torero, pratiquement 
      vertical, relâché, enchaînant des muletazos d’une grande douceur, à la 
      fois commandant la charge, et la caressant. Deux grosses séries, à droite. 
      Le toro est plus réticent à gauche, Ponce le sent faiblir. C’est alors que 
      le diestro va enchaîner deux redondos à tour complets, d’une parfaite 
      lenteur, le toro aimanté par la muleta, à deux centimètres de son mufle. 
      La plaza explose d’un « ooooooolééé ! » qui finit en immense ovation, 
      après le trincherazo et le pecho libérateur. Là, il y eut communion ! Sur 
      un nuage, Ponce termine par un enchaînement trincherazo, firma, 
      trincherazo, qui enchante Las Ventas. Il y a longtemps que les 
      photographes n’ont plus de pellicule… Entrant un peu plus rapide, un peu 
      moins droit que précédemment, Enrique Ponce laisse une entière, qui tombe 
      de côté… Quel dommage ! Le toro s’écroule ; la pétition est entière, 
      l’oreille est accordée… Elle est en or ! Ponce a signé une grande tarde, 
      et la Grande Porte lui est ouverte sur Madrid et toute la planète taurine. 
      Un torerazo !
           Anton Cortes (Palmas, après un avis – Une oreille) a confirmé son 
      alternative, devant le toro « Pitinesco » - N°43 – un cardeno meano de 532 
      kgs. Toro noble, mais qui faiblira chaque fois, au troisième muletazo. 
      Anton Cortes l’engage très bien, par statuaires serrées, au centre, et une 
      passe du mépris, de grande esthétique. Le jeune l’engage à droite, mais 
      les toro ne prend pas la série complète. La gauche répondra moins encore, 
      et la faena s’éteindra doucement, malgré la grande bonne volonté du jeune 
      diestro. Pour ne rien arranger, deux vilains pinchazos et une bonne demie 
      – Par contre, le fils de Sebastian Cortes donnera toute sa mesure face au 
      sixième, au nom prédestiné (on l’espère) de « Banquero ». Toro noble, un 
      peu tardo, que l’albaceteño va toréer précieusement en longs derechazos, 
      la muleta bien devant, se laissant aller à une grande expression 
      artistique, sur deux naturelles « de cartel ». Le public, heureux, réagit 
      aux effluves de ce toreo « agitanado » et réclame justement une oreille 
      (qui n’a cependant pas « la force » de la précédente) après une très bonne 
      estocade. Bon succès du "confirmant" qui mérite la confiance et les 
      contrats, mais n’a eu, ce jour, qu’une terrible malchance : Passer 
      derrière le maestro Ponce…
MADRID: RETOUR AUX 
      AFFAIRES « NON COURANTES »…
      Mansada « totale » de Ramon Flores
     27 Mai : La San Isidro 
      2002 bat son plein. D’ores et déjà, cette feria marquera la différence : 
      De nombreux toros « ont servi » et, en 16 corridas, on a ouvert la « Porte 
      Grande », à trois reprises. Bien entendu, la polémique est au rendez vous, 
      en particulier au sujet des deux « deuxième oreille » attribuées à Jose 
      Tomas et Enrique Ponce. Cependant, le résultat est là : On ne s’ennuie 
      pas, cette année, à la San Isidro… sauf hier ! Adieu la mobilité! Les 
      Ramon Flores "n'ont pas voulu". Une grande déception.
          
      Du coup, les esprits se sont envolés ailleurs, tandis que défilaient les 
      mansos de Ramon Flores, dans un ruedo madrilène balayé par le vent. Et, 
      suivant le pays d’où ils venaient, les aficionados « gambergeaient » :
          
      Les espagnols se remettaient doucement du fracaso de leur candidate montée 
      de toutes pièces, au concours de l’Eurovision, et commençaient à se faire 
      du souci pour leur équipe de foot, secouée par des conflits internes, et 
      les déclarations fracassantes contre la Presse du sélectionneur national.
          
      Les français se grattaient la tête, après l’inquiétante prestation de leur 
      champions contre la modeste mais « pundorosa » Corée du Sud. De plus, 
      Zizou a mal à la cuisse. Du coup, tout le monde boite ! En un mot, juste 
      avant de rencontrer le Sénégal, la France « broie du noir ! ». (N’allez 
      pas me chercher des noises, ce n’est pas moi qui ai inventé l’expression 
      !). Pendant ce temps, on veut faire sa fête à Georges Bush, et on prépare 
      le « Grand Cirque » des législatives. N’en jetez plus…
          
      Les Colombiens, eux, se réjouissent à 53% de l’élection d’un nouveau 
      président, Alvaro Uribe. 49 ans, avocat, avec un discours très dur contre 
      la guerrilla, la délinquance, la violence, les divers trafics. Malgré les 
      menaces et les bombes, la Colombie a voté en masse, et nous a donné une 
      bonne leçon de « devoir citoyen »…
     Hier, à Madrid, la corrida 
      de Ramon Flores a énormément déçu. Mansada complète, qui fait tâche dans 
      le bon panorama « salmantino » de ce début de feria, en particulier grâce 
      au corridon de Valdefresno et aux quatre toros de Javier Perez Tabernero.
          
      A Tolède, les Zalduendo sont sortis « aimablement » présentés. On 
      surveillait du coin de l’œil ma rencontre Ponce – Tomas. Sortie a hombros 
      générale, avec un Ponce « au top », et un Jose Tomas qui revient « aux 
      affaires ». Il a du être vraiment bien. Pour que Jose Antonio del Moral, 
      lui-même, le dise…
          
      Le reste de la journée fut parsemé d’anecdotes, comme celle de ce novillo, 
      à Séville, qui est revenu 14 fois vers le chiquero, voulant revenir à la 
      tranquilité… A Granada, le président s érigea en protagoniste vedette, 
      gâchant le succès d’un Uceda Leal, vraiment bien en ce moment… Du côté de 
      Barcelone, Pablo Hermoso de Mendoza a ouvert la dernière « grande porte » 
      qui manquait à son palmares…
Pendant ce temps, l’empresa de Madrid se prépare à remplacer Joselito, demain, et Antonio Ferrera, mercredi. A priori, David Luguillano ouvrira le chemin, aux côtés de Jose Tomas et De Mora, face aux Alcurrucen. De son côté, Antonio Ferrera serait remplacé par… Fernando Robleño, devant les Conde de la Corte, faisanr le Paseo avec Liria et Padilla. Bueno ! Promesse lui avait été faite suite à une sortie a hombros qui n’avait convaincu personne, en avril. Asi las cosas ! Un torero avait peut-être mérité un deuxième paseo: Antonio Barrera. A suivre.
    
      26 Mai : MADRID (Las 
      Ventas)- 16ème de Feria – Plein – Vent terrible : La corrida de 
      Ramon Flores (souche Atanasio) a été un désastre ganadero. De présentation 
      moyenne, (582, 571, 559, 567, 536, 536 Kgs), le lot s’est révélé manso, 
      décasté, sans forces, sans une once d’intérêt pour l’aficionado. 
      Désespérant, pour les professionnels, dans le ruedo. Un bémol, toutefois : 
      la corrida aurait peut-être donné un peu plus de jeu, si les toreros 
      avaient pu la lidier « vers le centre ». Hélas, le vent féroce qui balaya 
      Las Ventas les en empêcha, les obligeant de se protéger « aux barrières », 
      ce qui n’arrangea pas les choses.
           Manolo Sanchez (Sifflets – Silence) abrégea "vite" devant le premier, un 
      faible qui se défendait, tête en haut. Le quatrième l’enferma au capote, 
      et le torero dut tout lâcher, et sauter à l’abri. Soseria totale du toro 
      qui accepta deux demi séries de derechazos, mais guère plus.
      Javier Vazquez (Silence, après un avis – Sifflets, après un avis) a 
      certes, été gêné par le vent, mais il ne connut pas une bonne journée. Le 
      cinquième lui accrocha sans cesse la muleta, et… Deux pinchazos, une demie 
      et sept descabellos. Tristesse.
           Alberto Ramirez (Palmas – Applaudissements, après un avis) a été « très 
      torero », compte tenu des circonstances. Il s’était déjà signalé dans un quite par chicuelinas, au toro de Vazquez, et continua, très bien au 
      capote, recevant le troisième par deux largas et de bonnes véroniques, 
      pieds joints. Très décidé, le torero brilla par moments, mais tua mal. Il 
      fut encore mieux, devant le dernier, un manso éteint. Le petit torero du 
      Levante « se mit dessus », essayant de lui sortir la moindre passe qu’il 
      lui restait. Ainsi, on retiendra deux trincherazos de bon goût. La 
      récompense aurait pu être plus importante, mais… cinq pinchazos et deux 
      descabellos. Re tristesse ! Tout ça… pour ça !
          
      Pour le bon souvenir, quand même : Une grande paire de banderilles de 
      Fernando Tellez, au sixième toro.
Ce lundi 27 Mai : Corrida du Puerto San Lorenzo (Trois acceptés, pour le moment), pour Finito de Cordoba, Morante de la Puebla, Eugenio de Mora. La corrida est télévisée, en clair, sur TVE2, à partir de 18h55. A vos magnétoscopes.
PONCE ET TOMAS, VEDETTES DU DIMANCHE
27 Mai : Tolède donne cette année une importante feria del Corpus. Plus volumineuse que par le passé, la feria réunit les figuras, et a débuté par un face à face, Enrique Ponce et Jose Tomas, avec Eugenio de Mora, pour témoin. Le vent a beaucoup gêné les toreros… plus que les toros.
     
      26 Mai - 
      Tolède – Casi lleno – Vent : Corrida de Zalduendo, « réduite en tout », 
      trapio et têtes. Corrida qui a donné du jeu, à part les premier et, 
      surtout, cinquième. Excellent , le deuxième ; de même, le quatrième, à qui 
      on donna vuelta al ruedo. Le vent a en partie gâché la lidia. 
           
      Enrique Ponce (Palmas – Deux oreilles) n’a pu briller devant le premier. 
      Par contre, magistral devant le quatrième. « Dans la ligne » de Madrid : Lidiador, serein, artiste et grand tueur. Faena de soie, avec des 
      naturelles de face, des pechos interminables. Enorme estocade, un peu 
      contraire, qui tarda à faire son effet, d’autant que le puntillero (Jean 
      Marie !), releva le bicho. Ponce y perdit probablement le rabo.
           
      Jose Tomas (Deux oreilles – Palmas) s’est montré remarquable, face au bon 
      deuxième : Beaucoup de temple, de lié, de profondeur dans sa première 
      faena, qui fut applaudie de tous, y compris ses détracteurs. Bonne 
      estocade et bon triomphe, avant son retour, demain, à Las Ventas. Le 
      cinquième était le « mini garbanzo » du lot. Tomas essaya en vain de le 
      mettre dans sa muleta.
           
      Eugenio de Mora (Oreille – Oreille) s’est retrouvé entre deux monstres. Du 
      coup, il mit le turbo et en perdit son temple habituel. On le vit « 
      accéléré », avide de succès. Du coup, ses deux trasteos furent souvent 
      accrochés, nerveux, un peu « en dessous » de la qualité de ses 
      adversaires. Il est vrai que « toréer avec Ponce et Tomas quand ils sont 
      bien… Tela ! »
DE "TRES" MAUVAISE HUMEUR…
      Madrid : Désastre télévisé
     28 Mai : « Je vous 
      préviens… je suis de très mauvaise humeur !»
          
      Le public de Madrid aussi, d’ailleurs. Les toreros… je ne vous dis pas ! 
      Côté ganadero, cela ne doit pas être bien folichon. Quant aux responsables 
      de la Télévision…ils ont du se gratter la gorge, la tête… et bien d’autres 
      choses, en songeant à la grosse poignée de millions ainsi jetés par la 
      fenêtre pour retransmettre en direct, sur la chaîne nationale, la pire 
      corrida de cette San Isidro… y de muchas !
          
      Non ! Non… il ne peut pas y avoir pire ! Un « toston » monumental, plein 
      de hargne et de fiel ; plein de désagréables incidents. Tandis que 
      certains tendidos de Las Ventas jouaient « aux Peñas de Pamplona » en 
      montant de bruyantes cabales du style « Chhhhhhiiiii….Pum ! Fracasoooo ! 
      », le président se tripotait le nœud papillon, et foutait tout par terre, 
      d’entrée, en ne changeant pas le premier toro ! Una verguenza total ! Une 
      affreuse, horrible, méprisable pantomime de la corrida de toros.
          
      Du coup, la corrida était mal engagée. Le reste fut logique, d’autant que 
      les toros du Puerto San Lorenzo se chargèrent de la suite. Certes, ils « 
      se cachaient » derrière d’impressionnantes cornes… mais comment un 
      président et une équipe de vétérinaires peuvent ils « approuver » un toro 
      comme le cinquième ? Savent ils ce que veut dire le mot « homogénéité » ? 
      Una verguenza… Une corrida sabotée, par le public, par le président, par 
      les toreros… Finito de Cordoba n’est pas aimé de Madrid, et le torero le 
      lui rend bien. Ces deux là auront du mal à se rabibocher ! Le Morante a 
      essayé de dessiner deux arabesque dont il a le secret…mais, personne n’a 
      suivi. Même pas nous, qui l’aimons bien. A l’épée, fatal ! Pouah ! Quant à 
      Alfonso Romero… un cuento ! Se acabo !
          
      Pour arranger le tout, une double cornada à un cheval, au cou et au flanc. 
      Le monde est à ce point « déshumanisé », qu’aucune chronique, ce matin, ne 
      donne des nouvelles du pauvre percheron…
          
      De mauvaise humeur, je vous dis !
          
      De toutes façons, la journée avait mal commencé ! Une porsche, pilotée 
      comme un missile par de petites frappes, est allée percuter un abri bus, à 
      Vitry, où attendaient de braves gens. Trois morts : Une maman de 29 ans, 
      ses deux filles, de trois et cinq ans… Le quatrième enfant, de 14 mois est 
      grièvement blessé ! Les occupants de la voiture assassine prennent la 
      fuite. Ils se livrent plus tard. Connus pour délits liés à la drogue. La 
      voiture n’est pas volée. Elle appartient à un autre « citoyen », connu 
      pour escroquerie ! Et… vous savez de quoi on parle ? Des accidents de la 
      route ! De la violence au volant ! On a même utilisé la phrase « La 
      porsche et l’abri bus sont entrés en collision ! »
      « A ver un poco ! » Quand va t’on enfin appeler « chat », un chat ? et 
      criminel… un criminel ? Dans cinq minutes on va faire une enquête pour 
      savoir à quelle vitesse roulait l’abri bus , quand il es venu percuter la 
      porsche…. Le monde est il devenu fou ? Sommes nous à ce point 
      irresponsables et lâches, pour ne pas nous rendre compte des résultats du 
      « tout permis », du « il faut que jeunesse se fasse ! ». Où allons nous 
      donc ? Combien de temps cela va t’il durer, encore ? Un jour, on pleurera, 
      parce que « 82% » décideront d’un coup que « c’est plus possible ». Alors 
      on dira… « si j’avais su ! »
      Je pense à cette pauvre femme, à ses enfants, au père, à la famille… Je 
      pense aussi à cette petite jeune fille de 15 ans, qui est accourue et a 
      ranimé la petite blessée, en pratiquant les gestes qui sauvent, massage 
      cardiaque et bouche à bouche. Admirable ! Et tout cela, pour voir la 
      petite, décéder, quelques instants plus tard… Marre ! Marre de tant 
      d’injustice, de sang, de boue !
          
      Vous n’êtes pas de mauvaise humeur, vous ? Vous avez de la chance… si on 
      peut dire.
          
      Aussi, hier soir, le cœur n’était pas à regarder tranquillement la 
      corrida. Alors, imaginez la rogne en voyant, un à un, défiler le triste 
      spectacle de tout ce que nous aimons pas, dans la corrida…
     Madrid est en rogne. Deux 
      courses "fracassées" ! Et aujourd’hui revient Jose Tomas. Renversera t’il 
      la vapeur ? Retournera t’il la plaza, comme l’autre jour ? Ou, au 
      contraire, Madrid se vengera t’elle de ses récentes largesses ?
      Ce soir, on poussera un soupir de sérénité retrouvée… ou on sera « de très 
      » mauvaise humeur ! Vous voilà prévenus !
    
      27 Mai : MADRID (Las 
      Ventas) – 17ème de Feria – Presque plein – Soleil et vent – 
      Corrida télévisée en direct et « pour tous » :
          
      Scandale ! La corrida du Puerto San Lorenzo est sortie mal présentée, et 
      très armée. Faiblesse totale ! Invalidité ! Maladie ! Une honte. Hélas… la 
      corrida était noble, mais ne pouvait pas « con su alma » ! Grosse faute du 
      président Sanchez Garcia, qui ne veut pas rentrer le premier. Il est à la 
      base de la rogne qui va se déverser sur Las Ventas, durant deux vilaines 
      heures. Toros sans caste, se défendant tristement, l’œil déjà mort… Que 
      tristeza ! Et l’on appelle cela « la Fiesta ! ». Le troisième, de presque 
      six ans, blessa un cheval, au cou et au flanc. Le monosabio tenta 
      d’arrêter l’hémorragie, en bouchonnant son béret dans la blessure… Le 
      quatrième fut rentré pour invalidité notoire. Sortit en remplacement, un 
      toraco castaño du Toril, qui fit danser Finito. Seul, le sixième eut une 
      vingtaine de bonnes arrancadas. Hélas, il s’ennuya vite… et nous aussi.
           Finito de Cordoba (Sifflets – Bronca, après avis) mit par terre l’invalide 
      premier, au troisième muletazo. Il partage la faute avec le président « au 
      nœud paps » - Face au sobrero du Toril, le cordouan ne voulut pas la 
      bagarre, restant sur la marge, se faisant accrocher sans cesse la muleta, 
      terminant comme un cochon, avec l’épée.
           Morante de la Puebla (Avis et silence – Deux avis et sifflets) donna trois 
      grandes véroniques à son premier, avant de se faire peur, sur la demie. Le toro ne vaut pas grande chose, et va s’éteindre complètement après cinq 
      arrancadas où le Morante va essayer de juguler le vent et les quolibets, 
      terminant très mal avec l’acier, de six pinchazos et un descabello. Le 
      cinquième est un moustique qui porte deux grandes cornes… Le sévillan va 
      bien essayer, mais la journée n’était pas de « posturitas ». Echec ! Le 
      toro n’aidant pas, à l’épée ; le torero « n’y allant pas », ce fut un 
      nouveau désastre. Muy mal !
           Alfonso Romero (Silence – Silence) porfia vainement, devant le troisième – 
      Par contre, on lui pardonnera difficilement de n’a voir pas mis à profit 
      les quinze ou vingt bonnes charges du dernier. A la cape, le murciano 
      avait donné quelque espoir. Ce toro était sa dernière chance, à la San 
      Isidro… Peut-être sa dernière chance « tout court » ! Quand on est dans 
      cette situation, on y va « à fond », on lui monte dessus, s’il le faut. 
      Romero se contenta de composer la figure sur deux derechazos, et une bonne 
      naturelle… C’est fini.
MADRID : JOSE TOMAS « S’ACCORDE 
      » UNE VUELTA AL RUEDO
      Important triomphe, devant le Roi… et la Télé
29 Mai : Souvent, il nous arrive à tous de lâcher un « Ah ! le salaud ! ».Curieuse expression ! En fait, loin d’être injurieuse, elle traduit tout simplement la violente émotion qui, sur le moment, nous a pris et nous a laissés « sans adjectifs », sans voix. Aussi, cette impression d’avoir été bousculés, défoncés, ne peut se traduire que par cette interjection, pleine d’admiration. On « re-atterrit », on reprend son souffle, et on sourit, d’un air entendu. A ce moment précis, on est heureux.
     Jose Tomas a marqué, hier, 
      la San Isidro 2002, par une faena « coup de poing », « coup de poker », 
      devant un toro terriblement compliqué et dangereux. Peu importe qu’il ne 
      coupe pas, une ou deux oreilles, il a été « enorme ! » et on est tous 
      obligés de le reconnaître. Ce que l’on fait avec beaucoup de plaisir.
          
      « Ah ! le salaud ! » On ne pouvait guère dire autre chose en suivant avec 
      anxiété cette faena « qui n’aurait pas du exister »… Le toro était une 
      brute violente, qui lançait des regards aussi aiguisés que ses pitons, qui 
      marquait un temps dans son début de charge, comme pour mieux viser les 
      fémorales rouge or du torero de Galapagar. Personne n’oubliera ces quatre 
      séries de naturelles, où le toro débuta comme un tigre, et finit comme un 
      caniche… ou presque. « Ah ! le saligaud! » Un tigre avait rencontré un 
      lion !
     Jose Tomas est vraiment 
      quelqu’un « à part ». De fait, il vit « pour lui », torée « pour lui 
      »…étant, probablement son plus dur censeur.
          
      Hier, le Roi était là, à une barrera. Tomas fut le seul à ne pas lui 
      brinder un toro. Beaucoup le lui reprochent, aujourd’hui. Le Roi en aura 
      t’il pris ombrage ? Probablement pas, car c’est un homme simple et 
      sincère. De plus, ils « se » reverront dans quinze jours, « à la 
      Bienfaisance ».
          
      Hier, Jose Tomas a signé l’un des plus grands exploits de la Feria. La 
      foule était folle d’admiration. Deux oreilles, probablement… mais, deux 
      épées défectueuses ont mis tout par terre. Peu importe ! Pétition 
      minoritaire, mais… la ferveur. Tomas sortit du burladero, salua 
      cérémonieusement, quoique sans affectation, regarda le tendido et décida, 
      seul, que « oui, vraiment », il méritait de donner la vuelta al ruedo ! Et 
      cette vuelta fut de totale apothéose…« Ah ! l’animal ! »
          
      Hier, Jose Tomas s’est quand même planté… Dans toutes le Peñas, Cercles et 
      Clubs taurins, la Télévision a fidèlement rapporté son exploit… Dans la 
      situation où il était avant la Feria, c’est la Télé qui a répercuté son « 
      grand retour » madrilène… Donc, on espère que dorénavant, il ne mettra pas 
      en avant « lo de la Tele », pour s’esbigner de Pamplona ou Bilbao, comme 
      cette année encore. Jose Tomas s’est comporté, hier, « en véritable figura 
      del Toreo », et les images seules peuvent dire, à quelle hauteur, il s’est 
      envolé, nous emportant tous avec lui…
          
      Soit dit avec respect et admiration…« Ah, le salaud ! »
A ses côtés, devant une corrida terriblement armée, un autre torero a été « bien, bien ». C’est Eugenio de Mora. Dommage que l’épée… David Luguillano, une fois de plus, a promis, mais n’a pas tenu. Il commence « en grand » torero, et termine en « extravagant pathétique ». Dommage que « le moteur » ne soit pas à la hauteur de la prétention.
     28 Mai – MADRID (Las 
      Ventas) - 18ème de San Isidro – No hay billetes – Grand beau – 
      Peu de vent :
          
      Corrida d’Alcurrucen. Pardon ! Corridon d’Alcurrucen ! Grands, longs, 
      ensillados…et armés formidablement pointus. Des toros de cartel ! Des 
      cornes pour cauchemarder un brin. A part quelques vagues faiblesses, la 
      corrida a tenu debout, et s’est bougée. Au premier tiers, c’est parti dans 
      tous les sens, les cuadrillas se mélangeant les câbles, et les picadors 
      méritant tous deux heures de colle. A la muleta, un extraordinaire 
      premier, noblissime, suave, mais qui s’arrêta trop vite. Un sixième, noble 
      également, mais qui ne prend pas « toute la passe », sortant « tête en 
      haut », l’air idiot. Dur et violent, le quatrième, d’autant que son torero 
      ne sut par quel bout le prendre. Les deux et trois ne servirent pas. Reste 
      le cinquième : un malin, brutal, qui menaçait, du regard et des pointes. 
      Un vrai combattant qui savait utiliser tous ses arguments, même les plus 
      vils. Il s’appelait « Rincollano »… Jose Tomas l’a fait entrer, avec lui, 
      dans l’Histoire.
           David Luguillano (Ovation, après un avis – Silence, après un avis) a voulu 
      repiquer à un bon quite par delantales, de Jose Tomas, qui lui révéla les 
      qualités du premier. Les véroniques du Vallisoletano furent moins 
      brillantes, et « volèrent » quelques passes à sa faena. Toro « de dulce », 
      qui charge droit, doucement… comme un carreton. Luguillano aura deux ou 
      trois moments magnifiques, sur main droite. Hélas, cela bafouillera un 
      peu, à gauche, et le toro s’arrêtera, sans que l’homme ne puisse le 
      convaincre d’aller plus loin. Certes un ayudado par ci, un trincherazo par 
      là, mais… Luguillano a laissé passer un toro, et une nouvelle chance – Le 
      quatrième sera le plus dur de l’encierro. Il charge, méchant, à coups de 
      media arrancadas, et retourne vite ses attaques. Court « en tout », 
      Luguillanao va patiner, et finir par « perdre les papiers », sous les 
      quolibets du 7. Extravagant, théâtral, mais presque content de lui. 
      Catastrophe au descabello, le toro tombant à la neuvième reprise.
           Jose Tomas (Un avis et silence – Pétition minoritaire et « grosse » vuelta, 
      après un avis) n’a pu complètement convaincre son premier. Toro qui avait 
      « sauté » dans son capote, s’échappant par deux fois, pour aller percuter 
      le picador. La faena débuta par doblones, genou en terre, élégants et 
      efficaces. Tomas essaya la gauche, à mi distance, mais le toro n’en voulut 
      guère. En réduisant le trajet, le bilan ne fut pas plus brillant. Trois 
      pinchazos et une demie laissèrent tout le monde perplexe.
          
      Le cinquième est astifinisimo ! Il s’échappe du capote de Tomas, qui le 
      reprend et « sort », proprement, vers le centre. Mal à la pique, prise au 
      vol, le toro s’échappant, donnant des coups de tête à tout ce qui passe. 
      Un regalo ! Début par bons doblones, deux séries de droite, accrochées, 
      sans grand brio, mais où le torero lui apprend à baisser la tête, à 
      s’intéresser au leurre. Tomas passe sur main gauche, pour une première 
      série de naturelles un peu rapides, un peu gâchées par une charge 
      désordonnée, pesante, violente, le toro encensant du collier et regardant 
      beaucoup. Pouah ! On pense que la faena va finir. Impossible de juguler de 
      tigre malin. Tomas se positionne, avance la muleta et tire cinq naturelles 
      « de miracle », terminées en trincherazo. Mince, alors ! Comme convaincu 
      qu’il peut y arriver, malgré les regards terribles et les charges « à 
      géométrie variable » du bicho, Jose Tomas se remet à gauche, et tire 
      quatre naturelles « à hurler », tant le danger est palpable. Cependant, il 
      semble que le fauve a mieux pris les deux dernières. Les pechos de 
      libération font hurler Las Ventas qui a compris que « quelque chose est en 
      train de se passer ! ». Quatrième série de naturelles, la corne passant au 
      ras des jambes du maestro, le toro, totalement dompté, chargeant presque 
      noblement. Enorme mérite du torero ! Enorme exploit ! Enorme ovation. Le 
      premier avis « tombe », pendant la faena. Qu’importe ! Las Ventas « est 
      sciée ! »
          
      S’il avait eu en main, l’épée de vérité, Jose Tomas aurait peut-être « 
      ouvert la porte », car il semble que le toro s’est un peu décomposé, 
      pendant que le diestro était à la barrière. Après deux beaux ayudados, 
      Jose Tomas part bien, pour une demie lame… bien mauvaise. Quel dommage ! 
      Le torero de Galapagar « rentre fort », une deuxième fois, pour une lame 
      profonde, pas très catholique mais qui tue. L’ovation est tonitruante, 
      solennelle, sans hystérie. Il y a pétition, mais trop courte. Jose Tomas 
      s’avance, salue et, sous les bravos d’apothéose, estime qu’il a mérité de 
      donner une vuelta. Nous aussi !
           Eugenio de Mora (Silence – Ovation) avait « perdu sa feria », avant que ne 
      sorte le dernier. Rien de bien spécial, au troisième, qui prenait deux 
      muletazos, mais pas le suivant et… le « zambombazo » de Jose Tomas. Le 
      public était ailleurs ! Ce sixième, armé grand, très fin, veleto, se 
      révéla noble, sans innocence, encasté. Et De Mora sera très bien devant ce 
      toro, réussissant à recentrer, sur lui, l’attention de toute la plaza. 
      Début de faena très torero ; séries fermes, bien tirées, malgré le défaut 
      du toro de sortir du muletazo, distrait, tête haute. Pour clore les 
      séries, les passes de poitrine ou les changements de main, par devant. 
      Très méritoire, la faena d’Eugenio de Mora, et probablement récompensée 
      d’une oreille, s’il n’y avait eu un vilain « metisaca », suivi d’un 
      pinchazo. L’estocade définitive arriva trop tard, mais le torero avait 
      sauvé sa feria, et réussi l’exploit de faire oublier, durant deux minutes, 
      celui de Jose Tomas. Ah! Le….!
Ce soir, 29 Mai: Toros du Conde de la Corte. Antonio Fererra ne sera pas là, remplacé par Fernando Robleño. L’accompagneront Pepin Liria et Juan Jose Padilla. Un cartel qui a baissé d’intérêt, d’un coup.
GRANADA : LE VETO DES « VETOS »…
     29 Mai : A Grenade, les 
      vétérinaires ont « dégoupillé », hier, un des gros scandales de la 
      temporada 2002 : La corrida de Torrestrella a été refusée, pour suspicion 
      de « Manipulation frauduleuse des cornes ». Aaaaaah ! Voilà qui n’est pas 
      courant, surtout à Granada, feria plutôt « torerista », aimable. Pour en 
      arriver à cela, ont du pousser loin le bouchon « los del serrucho » ! Du 
      coup, « les vétos » ont pris la mouche !
          
      On a donc fait monter au créneau une corrida du Puerto San Lorenzo. Les 
      toreros ont été bien, mais « la noticia », l’éphéméride de cette course 
      reste inscrite sur le compte-rendu des vétérinaires : Corrida refusée pour 
      « forte présomption » d’afeitado….
    
      28 Mai – Granada – 4ème 
      de Feria du Corpus – Media plaza : Toros du Puerto San Lorenzo, inégaux en 
      présence et en jeu. L’ensemble tira à « manso », avec diverses 
      possibilités. Par contre, un deuxième, excellent, du nom de « Triguero ».
           Luis Francisco Espla lidia et « aguanta » le méchant premier. 
      Applaudissements. Oreille du quatrième, qu’il toréa facile et descabella 
      en se servant de sa montera, en guise de leurre (vu, page 12 du n°128 de « 
      La Lidia » - Juillet 1923)
           Fran Rivera Ordoñez a été très bien devant le grand deuxième : Bonne 
      faena, tremplée, liée, mais…catastrophée avec l’épée. Une de plus. Le 
      cinquième valait moins que trois mots. Ovation à l’un, silence à l’autre.
           Rafael de Julia faisait sa présentation, à Granada. On l’a vu très 
      désireux de triompher, toréant sérieux, « tête claire », et parsemant ses 
      faenas de bons détails toreros. Il coupa justement l’oreille du cinquième.
LES PETITS…LES SANS GRADE…
      Madrid : Triomphe de Fernando Robleño
30 Mai : Dia del Corpus ! Fête religieuse, illustré par la fête « la plus païenne » qui soit : La corrida de Toros. Aujourd’hui on suivra les traditionnelles courses de Tolède et Séville, accompagnant les ferias de Cordoba et Granada. A suivre Luis Vilches et le Cid, à la Maestranza, tandis que Tolède donnera chance à « ses » toreros.
     La fièvre est retombée, à 
      Las Ventas. Les madrilènes vivent une bonne feria de San Isidro 2002, avec 
      un pourcentage élevé de toros « qui servent ». De leur côté, les toreros 
      ont appuyé sur l’accélérateur et trois d’entre eux ont triomphé.
          
      Jose Tomas a effacé en deux sorties majuscules, la noire tâche de juin 
      2001. Le public l’a fêté, oubliant sa rancœur, pardonnant son affront. 
      Etre énigmatique, Jose Tomas a reconquis Madrid, et par le fait, remonté 
      au grand hit parade de la planète « toros ».
          
      De son côté, Enrique Ponce a confirmé que décidément, c’est dans les vieux 
      pots que la soupe est bonne. Chaque année, on le dit « meilleur » que la 
      précédente, on le voit « au top ». Il ne faut plus rien dire, car nul ne 
      sait quand Ponce décidera d’arrêter sa carrière. Toujours est il que le 
      Valenciano est, actuellement, en véritable « maestro », toréant mieux que 
      jamais, décidant des stratégies techniques, et les appliquant avec courage 
      et suprême élégance. Pour ne rien oublier, il est un des meilleurs tueurs 
      de l’escalafon, même s’il a perdu, hier, un gros triomphe à Granada, à 
      cause de l’épée. « Ponce sigue « Numero Uno ! » Si, señor…
          
      Le troisième est Antonio Ferrera. Il n’a pas le statut des deux 
      précédents, mais il est, à ce jour, le véritable triomphateur de Madrid. 
      Hier, il a perdu son deuxième contrat, à cause de la cornada de Vic, mais 
      il semble bien parti pour remplacer Joselito, le 4 Juin. A ver lo que pasa 
      !
     La fièvre est donc 
      retombée. Pourtant, Madrid a encore vibré, hier. Un autre vibrato ! Une 
      autre émotion ! Comme une mère couve des yeux son petit dernier, et 
      applaudit à ses moindres trouvailles, Madrid a ouvert son cœur à un petit, 
      à un « sans grade ». Cela lui arrive souvent ! Hier, le public de Las 
      Ventas a fait un gros triomphe à Fernando Robleño, venu en remplacement 
      d’Antonio Ferrera. Un torero de courte stature, de courte carrière, sans 
      grand registre, sans grande classe. Mais un torero avec un cœur « gros 
      comme ça » qui a donné tout ce qu’il avait, en totale sincérité, citant à 
      quinze mètres, laissant venir le toro. La « totale vérité » qui provoque 
      la « totale admiration »… Si l’on ajoute une série de face, pieds joints, 
      et quelques adornos bien tournés, on passe tout près d’une puerta grande. 
      L’oreille du sixième fut l’une des plus fêtées de la Feria. Quand on saura 
      qu’il perdit celle du troisième, à cause de l’épée…
          
      Ca, c’est Madrid ! Elle est « la Cathédrale du Toreo », et peut de 
      permettre, tout à coup de dire « Celui là, oui ! Celui là, non ! ». En 
      relisant les San Isidro passées, on retrouve ces soudains coups de cœur. 
      Grande et superbe, Madrid « ouvre sa porte »… Après, c’est une autre 
      histoire ! Seuls, les privilégiées vont au bout…
          
      Fernando Robleño sera t’il, d’un seul coup, propulsé vers les cimes ? On 
      peut en douter. Toujours est il que son sourire, hier, faisait plaisir à 
      voir.
     
      29 Mai – 
      MADRID (Las Ventas) – 19ème corrida de San Isidro – Plein – 
      Grand beau : Sont sortis cinq toros de Conde de La Corte, dont quatre sous 
      le nom de Maria Olea. Le deuxième fut renvoyé, remplacé par un vilain de 
      Carmen Borrero. Toros inégalement présentés, certains pitons étant abîmés 
      (1er). Comportement bien triste, manso à divers degrés, avec un 
      dénominateur commun : le manque de forces. A la bascule : 570, 525(le 
      Borrero), 528, 520, 544, 555 kgs.
           
      Pepin Liria (Palmas – Silence) a touché le mauvais lot, mais n’a pas été 
      aussi ferme que par le passé. Son premier l’amena aux barrières et Liria 
      se montra plus batailleur que vraiment vaillant. Il voulut rectifier en 
      recevant le quatrième a portagayola, suivi d’une autre larga eu tercio. Ce 
      moment « d’électricité » s’est vite éteint, le Conde de la Corte tournant 
      au gazapon, et Liria distribuant quatre séries sans qualité, sans 
      personnalité. Son actuacion se termina dans un silence résigné.
           
      Juan Jose Padilla (Sifflets, après un avis – Silence) a connu une mauvaise 
      journée. L’ombre de lui même. Vulgaire, sans idées, sans recours. Il vit 
      avec bonheur rentrer le deuxième, hyper armé… Ce n’est pas pour cela qu’il 
      fut plus brillant face au Carmen Borrero. Mal Padilla, y compris aux 
      banderilles, se faisant aider pour mettre le toro en suerte ; sortant des 
      réunions, « en panique ». A la muleta, peu de décision, peu de technique. 
      Un naufrage, confirmé par des épées en entrant, ou plutôt « en sortant », 
      très bas.
           
      Fernando Robleño (Avis et grande ovation – Un oreille) a été « vrai », 
      toute la tarde. Il n’avait que cela à offrir. Larga à genoux, pour 
      recevoir son premier et la faena, immédiatement citée depuis le centre. Le 
      toro accourt et le diestro ne bouge pas d’un cil. Olé ! Madrid fêtera les 
      deux séries et ces cites, de loin, laissant l’avantage au toro. Merci, 
      monsieur Rincon ! Après une petite baisse de régime, un final « de face », 
      pieds joints, pour quatre derechazos liés au pecho. Madrid approuve. 
      Madrid ovationne et prépare ses mouchoirs. Deux aidées et un kikiriki ont 
      une certaine gueule ! L’oreille est là. Hélas, trois pinchazos, une 
      atravesada et deux descabellos. Se le fue la oreja ! – Face au sixième, 
      rebelote ! Le toro calamochea, le torero aguante et reçoit, de loin, la 
      charge « hoquetante du bonnet ». Courage total, admirable. Après une 
      nouvelle séquence pieds joints, l’estocade, cette fois, sera « un poil 
      tombée », mais immédiate. Madrid se lève, exige l’oreille, et le petit 
      torero de vert pâle et argent vêtu, donne la vuelta de sa vie. Maternelle 
      et attendrie, Madrid se noie dans son sourire.
MADRID : ET UN, ET DEUX, 
      ET TROIS… ET… QUATRE !!!!
      Matias Tejela ouvre la Puerta Grande
     31 Mai : On peut toujours 
      faire mieux. Il y a quatre ans, la France était une clameur:"Et un, et 
      deux, et trois, zéééro!"! Même le président, (quoique avec un temps de 
      retard!), savait par coeur le nom de nos héros...
      Aujourd’hui, « Les Bleus » vont essayer de faire mieux… Dure mission qui 
      est la leur ! Il est interdit de décevoir, car, tel un terrible boomerang, 
      l’admiration, au zénith envolée, peut revenir de Corée, complètement 
      défigurée, chargée de mépris et de haine…
          
      La terre, aujourd’hui, va sembler "plus ronde"… Ouverture de la Coupe du 
      Monde de Football…. De toutes parts, au même moment, des millions de 
      paires d’yeux vont suivre la balle. 
          
      Certes, les attentes ne seront pas les mêmes; les intérêts, non plus… 
      Selon que l’on verra le match du fond d’un Hlm de banlieue, ou bien 
      installé dans les salons-bureaux cossus d’une multinationale, les cris de 
      joie ne voudront pas dire la même chose… D’un côté « Ouiiiiiii ! Quel but 
      ! » ; de l’autre « Un but ! Superbe ! Passez caisse ! Voyons la Bourse ! »
      
          
      C’est ainsi… chacun « sa coupe » ! D’un côté, « une mousse ! », et de 
      l’autre…Champagne !
          
      Une pensée, quand même, à celles et ceux qui n’aiment pas le foot… On les 
      plaint ! Mais bon… ils ont le tennis ! Non plus ? Alors là… dur, dur ! La 
      campagne pour les législatives, peut-être !!! Ou alors… le loft !
          
      « Bonne Coupe ! » aux Bleus, et, allez… à tous les autres, également. Pas 
      de raison ! Bonne chance à tous ! Toreria y pundonor ! Plus, en tout cas, 
      que ces médecins qui ont joué au foot, hier, avec les vitres de la CPAM, à 
      Bayonne… Franchement, on les comprend, on les aime bien, mais on avait une 
      autre idée du serment qu’ils ont prêté ! Et, pour bons médecins qu’il 
      soient, « piètres footballeurs, il furent… » Chacun son rôle ! Chacun sa 
      place ! Toreria y pundonor ! Allez les Bleus! 
     A Madrid, c’est « 1,2,3 et 
      4 !! » Quatre « puertas grandes », déjà… et la feria n’est pas finie. 
      2002, décidément est un grand cru !
          
      Après Ferrera, Jose Tomas, Enrique Ponce… c’est Matias Tejela, qui a 
      ouvert la grande porte de Las Ventas, sortant a hombros après avoir coupé 
      deux oreilles, pour deux actuaciones solides, conclues de gros coups 
      d’épée. Après Valencia et le novillo de Fuente Ymbro ; après la bonne 
      prestation, à la Feria de la Comunidad, Matias Tejela se révèle l’une des 
      grosses promesses de demain, et le « Numéro uno » actuel de l’escalafon 
      novilleril, maintenant que les trois ténors (Cesar Jimenez, Leandro 
      Marcos, Javier Valverde) ont pris, ou sont en passe de prendre 
      l’alternative. Bien Tejela, dont le toréo « de tête et de cœur », 
      s’accompagne d’une esthétique et d’un sens de la communication, très 
      enviables.
          
      A ses côtés, Salvador Vega a paru légèrement trop emprunté, et Ivan Garcia 
      s’est confirmé un torero « tous terrains », très au point, qui peut 
      également bien fonctionner.
    
      30 Mai – MADRID (Las 
      Ventas) – 20ème de Feria – Novillada – Presque plein – Beau 
      temps : La novillada de Roman Sorando est bien sortie. De bonne 
      présentation, quoiqu’un peu inégale, (714, 485, 515, 486, 518, 511 kgs) 
      les novillos ont donné un jeu varié, allant du « vraiment bon », comme les 
      deux premiers, au mauvais, décasté, comme le cinquième. Le troisième, 
      faible, a été remplacé par un Navalrosal, lui aussi flojo, mais très 
      encasté, corne gauche.
           Matias Tejela (Oreille – Oreille) a vite répliqué à un quite par 
      chicuelinas de Salvador Vega, au premier toro. Ce « pique » a peut-être 
      été une des clefs de la bonne novillada. Faroles ovationnés et début de 
      faena, très torero. Le toro est un peu distrait, « a su aire ». Tejela va 
      l’accrocher, lui laisser la muleta sous le mufle, et lier les muletazos. 
      On retiendra le cite de gauche, muleta pliée et les six naturelles qui 
      terminèrent le trasteo, avant des manoletinas, bien superflues. Entrant 
      bien, Tejela laisse une bonne estocade et coupe un premier trophée – Bien 
      au capote, face au quatrième, avec, notamment, un bon quite par gaoneras, 
      Matias Tejela donnera un nouvel exemple de solidité et d’intelligence 
      devant le toro. Pas si facile. Pour terminer, une énorme estocade, 
      qualifiée par beaucoup comme l’estocade de la Feria, pour le moment… 
      Nouvelle oreille et bonheur complet.
           Salvador Vega (Palmas, après un avis – Palmas) a été bien, devant le bon 
      deuxième. Cependant, visant trop l’esthétique, perdant le naturel, le 
      malagueño fut un peu « en dessous » du toro, et finit de tout perdre, avec 
      l’épée : Trois pinchazos avant d’en terminer. Dommage. Le cinquième était 
      un « manson », qui avait tendance à la fuite. Vega essaya de le retenir, 
      mais utilisa beaucoup le pico. Faena qui ne peut transmettre, cette fois 
      terminée d’une bonne épée, en arrière.
           Ivan Garcia (Ovation – Oreille) se présentait à Madrid. On le savait 
      torero « tous terrains », peut être agréable, mais sans grande classe. Il 
      a confirmé tout cela, mais « avec quelque chose en plus »… Très bien, dans 
      les trois tiers, devant le sobrero de Navalrosal. Certes un peu débordé, à 
      gauche, mais toréant long, complet, calme. Hélas, sur un contre pied du 
      toro, au moment de « l’embroque », il mit un horrible bajonazo. Accidente 
      ! Garcia perdit une oreille, qui lui fut concédée, par contre, après une 
      prestation moyenne face au sixième, conclue, cette fois, d’un gros coup 
      d’épée, en arrière, d’effet immédiat. Pas facile, ce novillo, dont Garcia 
      sut tirer les quelques bonnes naturelles que permettait la corne gauche…
          
      Trois novilleros très intéressants, avec les qualités et les défauts « des 
      jeunes », mais « qui veulent être toreros », et le font avec « toreria y 
      pundonor ! »
     Ce soir, 
      hors abonnement isidril : « La Corrida de la Presse ! » 
           Cette année, on relancera le trophée de « L’oreille d’Or », décerné au 
      meilleur lidiador (ce trophée, créé en 1923 et attribué, pour la première 
      fois à Nicanor Villalta, a disparu en 1967). 
           Par ailleurs, on crée le Trophée « Velador », au meilleur toro de la 
      corrida (Au nom de Velador, le toro de Victorino Martin, gracié lors de la 
      corrida de la Presse 1982).
           Cette corrida de la presse prend donc un visage nouveau, plus solennel, 
      plus brillant, le roi remettant les prix, en fin de corrida. Un jury, 
      composé de hautes personnalités taurines, sera présidé par Angel Luis 
      Bienvenida.
           Sans le déclarer officiellement, cette corrida de la Presse devient donc 
      une corrida concours, les trois diestros toréant six toros de différents 
      élevages, des prix étant attribués au meilleur toro et au meilleur 
      lidiador.
           Au cartel : Eloy Cavazos, qui prendra un « Los Bayones » et un Aldeanueva. 
      Né en 1950, ayant pris l’alternative en 1966, le petit mexicain bondissant 
      fait ses adieux, dans un plaza où il a souvent brillé : oreilles en 1971, 
      72, 75, 91. Son toreo n’est pourtant pas dans la lignée du « grand 
      classique », mais plutôt du « baroque léger ». Sympathique.
           Enrique Ponce affrontera un Samuel Flores et un Alcurrucen. Grand 
      triomphateur de la Feria, connaissant parfaitement les Samuel, Ponce 
      mettra tout dans la balance, pour "remater la feria". Il est le favori du 
      festejo.
           Attention, cependant à Miguel Abellan, qui entre dans la Feria, et sera 
      chargé de lidier un Juan Pedro Domecq et un Victorino Martin.
           Corrida de la Presse, très intéressante, rehaussée par la présence du Roi, 
      et prenant, cette année un caractère très particulier, du fait de « ce 
      concours » improvisé. 
GRANADA : COGIDA DE JOSE TOMAS.
     31 Mai : Gros susto, hier, 
      en plaza de Grenade: Alors qu’il toréait, très bien, le deuxième toro de 
      la tarde, Jose Tomas s’est fait prendre vilainement, à deux reprises. Se 
      relevant chaque fois, fortement secoué, le diestro de Galapagar en termina 
      avec le bicho et se rendit, seul, à l’infirmerie où l’on diagnostiqua un 
      gros choc à la cage thoracique, avec crainte de côtes fracturées. De plus, 
      gros hématome et blessure à la main droite ; coupure à la lèvre 
      inférieure. En un mot, une sévère correction, même si le pronostic final 
      est : Léger. 
          
      Le torero a été mis en observation pour douze heures, et passera de 
      nouveaux examens, ce matin. Il semble, à priori, qu’il n’y a pas de côtes 
      fracturées. En fonction des derniers contrôles, Jose Tomas décidera de 
      toréer, ou non, ce jour, à Cordoue.
    
      30 Mai – Granada – 6ème 
      de Feria – Plein : Quatre toros de Parladé (1, 2, 5 et 6ème), 
      de présentation et comportement, très inégaux. Le sixième fut un grand 
      toro. Le 3ème, encasté, était un Juan Pedro Domecq. En 4ème 
      sortit un de La Dehesilla, faible.
           Finito de Cordoba dut prendre trois toros, du fait de la cogida de Jose 
      Tomas. De bonnes choses, face au premier, mal tué (Palmas) ; Rien de 
      spécial, au quatrième (Palmas) ; Monumental au sixième, un grand toro qui 
      lui permit de toréer « au ralenti », avec grande plastique (Deux oreilles)
           Jose Tomas s’accrocha, face au deuxième, un toro de sentido, devenant 
      chaque fois plus dangereux, au point de lui donner deux grosses volteretas. 
      Tomas resta courageusement, et lui coupa "deux oreilles de courage et 
      d’émotion". Muy bien, en espérant que ce n’est pas grave.
           El Fandi continua sur sa lancée de toreo vibrant, spectaculaire, mais 
      aussi lucide et technique. Trois oreilles et a hombros, en compagnie du 
      Finito.
Ce jour, Paco Ojeda, El Juli et El Fandi, qui remplace Joselito. Les toros seront de Domecq Bohorquez.
LE CORPUS… DANS LES RUEDOS.
31 Mai : Le jour du Corpus Cristi est synonyme de « Toros », en terre d’Espagne. Plusieurs courses se sont déroulées, hier, sans grands échos, si ce n’est une bonne prestation de Jose Luis Moreno, à Cordoue, et les estocades qui « sauvent la mise » au Juli, en plaza d’Aranjuez.
    
      30 Mai – Cordoba – 5ème 
      de Feria – Corrida mixte – 1/3 de Plaza – Télévisée sur la chaîne 
      Andalouse : Deux toros de Benitez Cubero, un « arrêté » et un noble, qui 
      permirent à Pablo Hermoso de Mendoza de développer toute sa toreria, en 
      deux lidias bien distinctes. Gros succès avec « Chicuelo », face au 
      quatrième. Oreille, chaque fois.
          
      Quatre toros de Buenavista. Les deux premiers se sont « arrêtés » ; le 
      cinquième, par contre, donna grand jeu.
           Jose Luis Moreno coupa l’oreille de son premier, mais c’est face au 
      cinquième de la tarde que le torero se montra remarquable, tant au capote 
      en longues véroniques, qu’à la muleta. Faena très templée, tirant de 
      magnifiques naturelles. Pero no lo mato! Vuelta seulement, mais grand 
      toreo de Moreno.
           Le Morante de la Puebla n’a pas été bien. Il ne pouvait l’être devant son 
      premier, rajado. Par contre, le sixième permettait mieux. Morante le toréa 
      trop longuement, donnant quelques précieux muletazos, mais ne parvenant 
      pas à lier une seule série complète. A l’épée… un désastre. Sifflets et 
      ovation.
          
      Ce soir : Corrida des Frères Tornay, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas 
      (si son état le permet) et Morante de la Puebla, qui doit un desquite à 
      Cordoba.