« IL » A FAIT SA RENTREE... ET « IL »
N’A PAS PLEURE !
1er Septembre : Dans deux
jours, « Rentrée des classes » ! Bouaaahh ! A la
radio, à la Télé, dans tous les médias, on ne parle que de cela.
Quelle sera « la tendance », pour cet événement ?
Comment les enfants passeront ils ce cap si redouté...des parents ?
Comment « ces dames »
s’habilleront elles pour amener leurs chères têtes blondes à la porte
de la classe ? Long ? court ? histoire de soulever l’oeil
glauque de quelque papa dépassé ? En couleurs ou tout en noir ?
Cruel dilemme... Elles ne vont pas en dormir de la nuit.
Surtout, ne pas oublier les lunettes de soleil, non que « monsieur
météo » ait annoncé le « grand beau », mais bien pour
cacher cette larme qui coulera, tandis que le bambin s’en ira, préparer
gravement son avenir de « racketteur ou dealer de malabars »...
pour le moment.
Bref, c’est la rentrée. La Société de
consommation et les médias en ont fait un grand événement commercial,
tout comme il en a été d’Halloween... Pas bête !
Toujours est il que les jeunes vont faire
leur rentrée. Les tout petits, et on les comprend (« on n’est pas
des sauvages, tout de même ! ») auront le coeur gros. Le plus
âgés traîneront leurs baskets, avec des airs de fatigue « de fin
d’année », commençant leur nouveau cycle par un énorme « bof ! »...
Certains partiront « les yeux ouverts, la curiosité en alerte »,
d’autres auront déjà éteint les lumières... C’est ainsi !
Au bout de trois heures, la machine bien
huilée de la nationale éducation sera mise en route, et chacun aura
retrouvé ses repères. Oubliées les larmes, effacés les sourires gênés
des institutrices, devant l’inquiétude des mères, tandis que dans leur
dos, les bambins « s’en collent déjà une première » !
« Cahiers, crayons, profession de vos parents... règlement intérieur ! »
Et c’est reparti pour un tour... Des profs, muselés par tous, vont
devoir essayer de « faire quelque chose » de ces « trente
huit par classe » futurs citoyens qui sont là, attendant tout,
surtout le premier lapsus, le moindre faux pas, tandis que les parents, dépassés,
vidés, s’en vont vaquer à leur boulot, en poussant un soupir de
soulagement. Alors, les mois s’écouleront, les bulletins défileront...
la Télé racontera de nouvelles violences à l’école, plus fortes,
encore « plus jeunes ! », encore plus inimaginables...
Et juin arrivera ! Ce n’est plus « Donne moi ta main, et
prends la mienne ! », mais plutôt « t’en veeuuux ? »
C’est ainsi !
Oh , bien sûr, il y a, presque perdus au
milieu de cet ennui majuscule, des jeunes qui « avancent et
regardent droit ». Bonne route, bon vent ! Soyez assoiffés de
tout et allez au bout de vos rêves, de vos passions... comme ce gamin de
Madrid qui, hier, lui aussi, a fait sa rentrée...
18 ans, la jambe toujours endolorie, le
visage a demi caché derrière un gros pansement qui doit gêner la
respiration, « El Juli « a fait sa rentrée »,
hier, à San Sebastian de los Reyes... Toute la famille était venue
l’accompagner. Inquiète, admirative, débordant de tendresse, elle a
suivi sa prestation... et son triomphe.
On a beau tourner et retourner les
arguments, ce Juli est vraiment un phénomène. Endolori, à demi défiguré,
qu’a t’il besoin de repartir au canon, une semaine après le terrible
crochet au menton reçu à Bilbao. San Sebastian de los Reyes est une
tercera sans aucune portée, et « demain », les Algarra sont
pointus... à Bayonne.
Comme un mort de faim, comme un maletilla
à qui on vient de « régaler » une muleta neuve, le Juli
repart au combat, et repart encore... Sa saison est bordée de triomphes
et de responsabilités. A peine aura t’il bouclé Zaragoza et Jaen, en
octobre, qu’il filera en Amérique, écumer les ferias du Mexique, d’Equateur,
de Colombie... Un vrai phénomène, un « fou de toreo »...Chapeau !
Passion dévorante ! Passion excès ! Passion...tout court !
Certes le fric ! Certes « mettre
un repaso à Jose Tomas ! », mais aussi cette phrase que tous
on dite, ont rêvée, mais que bien peu ont concrétisée : « Quiero
ser El Mejor ! »
Juli a fait sa rentrée, hier, et les
millions importaient bien peu... Il sera au paseo à Bayonne, cet après
midi (Attention : 17h30), conscient du « multi challenge »
à jouer :
Un : Marquer enfin d’un gros
triomphe ce Sud Ouest qui se refuse toujours un peu à lui ...
surtout cette année, où Mont de Marsan fut un calvaire, avec de curieux
Marquis de Domecq, et Dax, un vain effort devant des Cuvillo qui avaient
bien peu de Nuñez. Bref, le Juli n’a pas convaincu, loin de là, cette
région. Et il n’aime pas cela...
Deux : Il faut « être meilleur
que Tomas ». Le duel est annoncé, la plaza est pleine ; le
« tout Madrid » est là... on y va. On irait, boiteux, la
figure en lambeaux ! Et puis, ne faut pas oublier que demain,
« Ponce prend les Victorino ! Mais, lui, on lui règlera
son compte à Dax, dimanche prochain, en principe ! »
Trois : Les Algarra sont pointus.
Tant mieux ! « On ne ferait pas ça tous les jours »,
mais une fois, comme ça, pour les grandes occasions, histoire de faire
taire ceux qui parlent si facilement de « sospechosos de pitones ! »
Total, le Juli « a chauffé les
moteurs », hier, et fait sa grosse rentrée, aujourd’hui, à
Bayonne... Et, connaissant un peu chacun de ses défis... nous serons
tous, un peu, ses parents...
31 Août
– San Sebastian de los Reyes – 5 ème de Feria – Plein :
Toros de Antonio Bañuelos, correctement présentés mais faibles, tirant
à l’invalide pour ce qui est des 1,3 et 4ème. Le dernier
chargea fort... et Juli fit le reste – Finito de Cordoba a connu la
grande poisse au sorteo : deux « très faibles », le
quatrième étant remplacé par un « encore plus faible ! ».
Où allons nous ? Rien à faire, sinon quelques détails, comme ce
pecho donnant à Berho l’occasion de faire une de ses meilleures photos
de l’année. Silence partout pour le cordouan
et bravo pour le dacquois - Eugenio de Mora mit la technique, la
douceur et une esthétique de plus en plus libérée, toréant suavement
deux toros différents. Oreille chaque fois, et bon passage, à nouveau,
aux portes de Madrid – « El Juli », reprenait l’épée. Le
visage à demi caché par un pansement (qui couvre haut de la bouche et
nez), Julian Lopez ne s’est pas économisé. Véroniques à genoux,
quite « gaonéré » banderilles... tout y est passé, jusqu’à
ce que le toro dise « non », trop rapidement. Silence. Le sixième,
heureusement, sort en bolide, et tiendra la distance.. Le Juli, également :
Largas à genoux, chicuelinas, serpentina ; quite par lopecinas ;
banderilles dont deux paires « corne gauche » et grosse faena
où le garçon s’abandonne, tirant de longues séries de naturelles, clôturées
en adornos divers. Le feu.. et deux oreilles. Asi,
las cosas !
31 Août
– Calahorra – ¾ de plaza : Toros de Montalvo, inégaux
tirant à « limite », et armés court – Joselito écouta un
avis chaque fois, mais connut de bons passages face au premier, dont il
coupa l’oreille. Ovation à l’autre, et rogne du Madrilène,
qualifiant ses toros de « mierdas », dans une entrevue à
« La Rioja » Bon ! – Jesulin fit de tout, toréant sérieux,
puis retournant à quelques vieux démons, face au cinquième. Faena débutée
et terminée à genoux, à la grande joie de tous. Deux oreilles et
oreille, après avis – Rivera Ordoñez connaît une semaine
« en or ». Il coupe partout et se met à bien tuer. Allez donc
comprendre... on prépare, peut-être les contrats 2002. Deux faenas en
puissance, mais bien dessinées, et l’estocade de la feria. Une et deux
oreilles, respectivement. A hombros Jesulin et Rivera, tandis que Joselito
maugréait quelques mots « de los suyos »...
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BAYONNE : JULI ET LE GRAND BAIN !
2 Septembre : Que dire après la démonstration
de « vouloir et de pouvoir » de ce phénomène que l’on
surnomme « El Juli », hier, en plaza de Bayonne ? Que
nous sommes bien en présence d’un phénomène qui, lorsqu’il y a
« grande occasion », s’en va loin, nager dans le grand bain,
tandis que les autres batifolent dans la pataugeoire.
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En parlant de « grand bain »,
on peut aussi s’attarder un instant sur « le bain » qu’a
mis Julian Lopez à un Jose Tomas, perdu dans ses pensées, emprunté, toréant
de la pointe de la muleta, foulant le sable de Lachepaillet sans en
vouloir déplacer un grain. Les areneros lui en surent gré, alors
qu’ils eurent « double ration » de travail avec le Juli, qui
lui, « lorsqu’il plante les pieds... »
Les toros d’Algarra, bien présentés et
sérieux de tête, sont sortis bizarrement, sans la grosse faiblesse
qu’on pouvait craindre. Il n’y eut pas de meilleurs et de pires. Il y
eut des toros qu’il fallait convaincre... qu’il fallait mater, dès le
début. Un torero l’a fait, El Juli. Il l’aurait peut être fait avec
chacun des six. Un torero n’a pas pu, avec des excuses, et un autre
s’est carrément moqué du bon peuple qui, pas rancunier pour un sou,
lui en a même fait ovation.
Juli a montré une autorité, une
intelligence, un dynamisme tels, que les toros « se sont mis au
garde à vous » et on filé « presque doux ». Curro
Vazquez s’est ménagé quelques garanties. Les ans et les coups en sont
la raison. Cependant, on lui doit de gros détails, en particulier
« La » demi véronique de la tarde... et de plusieurs. Jose
Tomas a joué « les
mazettes », gêné par des toros qu’il aurait, il y a peu,
« pliés en dix huit ». Estuvo mal ! Sans sitio, sans idées,
sans recours... et donc sans réussite.
Pour ce qui est du « duel »,
valait mieux, hier, aller voir « du côté des Verts ».
Noël est reparti « chez sa mère », Alain essaie de
rassembler « lipietz » manquantes (pardon !), et
Dominique, (nique nique!)... ne sait plus où donner de la démagogie. Enfin
un duel qui promet ! Il va y avoir du monde au balconcillo... et en
plus, c’est gratuit. Pauvre France !
Bayonne brillait de mille soleils et la
plaza était une merveille, pleine comme un oeuf, avec, de ci de là, au détour
de quelque tendido, des gloires du toreo que l’on prétend « vieilles »,
mais qui sont, tout simplement, éternelles : Manolo Vazquez, Antoñete...
Et puis, la jeunesse... aux côté de son père, bronzé et détendu... le
fils d’Emilio Muñoz. Qui sait ?
1er
Septembre - Bayonne – No hay (vraiment) billetes ! :
Six toros de Luis Algarra, très bien charpentés et sérieux de tête.
Tous sortirent fort, rematant violemment, dans les burladeros, chargeant
avec violence dans leurs premiers assauts. Il y eut plusieurs toros au
comportement bizarre, comme ce premier, un véritable chat, bondissant sur
tout, avec des yeux partout ; comme ce deuxième qu’on pouvait
craindre affublé de quelque défaut de vue ; comme ce cinquième qui
se fracassa dans un burladero, sans que personne n’en porta
responsabilité. Choc d’une violence extrême dont le pauvre toro sortit
les naseaux en sang. Les deux toros du Juli ont paru les meilleurs...Bon !
Ils ont paru les meilleurs ! De fait... le Juli les a faits
probablement meilleurs qu’ils n’étaient.
Curro Vazquez (légers sifflets et bronca)
n’a pas pu, avec le premier, N°77, qui, déjà dans les corrales, le
matin, « veillait à tout », inquiet, voulait en découdre. Le
toro sortit violent, et se trouva devant un maestro « dubitatif »
pendant la lidia. Mobilité
« molesta » de ce toro... Toro qui, après deux piques, arriva
un poil descompuesto, prenant bien le muletazo, mais tirant aussitôt un
gros hachazo en bondissant, et ne laissant pas le torero « tranquille ».
Il ne fallait pas cela au vétéran qui souffla court et rendit feuille
presque blanche après un pinchazo feo et une atravesada. Le quatrième
sortit fort, rematant dans les planches. Curro Vazquez le reçut par
d’amples lances clôturés d’une demi véronique extra, qui reste un
des gros moments de la tarde. Cette fois encore, le maestro « manquera
de présence » dans la lidia, mais essaiera, ébauchera des
choses, à la muleta, que le public ne voulut pas voir. Début de faena
« d’espoir », avec deux ayudados et une série de droite, décidée.
Mais il fallut déchanter. Le toreo fondamental, lié sur chaque main, lui
échappant, Curro Vazquez « essora » les dernières charges du
toro, en adornos « marca de la casa », qui sont aussi « le
toreo ! » Certes, il n’y eut pas quatre séries de
derechazos et trois de naturelles (le toro ne les avaient pas) mais le
public aurait pu mieux recevoir ces remates et ces adornos « andandole
al toro » sur les dernières demi charges. A l’épée, un petit
calvaire, et personne ne voulut entendre parler de celui qui coupa un
jour, ici, quatre oreilles et un rabo. Certes, c’était en...1969.
Jose Tomas (ovation et applaudissements
chaleureux) est venu, a fait deux tours du quartier, l’air songeur et le
nez en trompette, puis s’en est allé vers ses pensées, qui semblent de
plus en plus noires. Son premier semblait ne pas voir de près, fusant de
loin sur le cheval ou un banderillero, laissant le maestro les sourcils en
point d’interrogation. Cependant, il arriva à la muleta, certes tardo,
mais pas impossible pour qui voulait s’y mettre, et surtout « s’y
croiser »... Tomas essaya en douceur, sur les deux mains, tirant
deux ou trois muletazos qui
promettaient, puis s’enlisant dans le doute et l’élégant ennui.
Pinchazo hondo en bonne place, et le public qui applaudit... « parce
que c’est Jose Tomas ». Quel aurait été, par exemple, le sort réservé
à Eugenio de Mora après semblable prestation ? Hein, Bayonne ?
« Tres cuartos de lo mismo » devant le cinquième qui percuta
si violemment les planches qu’il s’en ressentit forcément au cours de
la lidia. Un demi vuelta de campana n’arrangea pas les affaires. Toro
qui tomba et fléchit plusieurs fois, mais toros bravo et toro de faena.
Jose Tomas va distribuer des demi muletazos, avec une obsession :
arriver au moment où il pourra se situer « en corto », dans
ce terrain et cette attitude qui sont les siens, pieds joints, de profil,
le corps cambré, citant, la muleta « à peine sortie », pour
de muletazos courts, mais de gros impact. Ce fut, là aussi, là aussi, un
fiasco, le toro « ne pouvant plus », et le torero ne s’y
arrimant pas. A son actif, un demi estocade engagée, restant un peu sur
la face. Mais vraiment, quelques lumières se sont éteintes chez ce
torero qui ne pouvait, hier, se présenter à ce duel, avec si peu
d’ambition. Les lumières se sont éteintes... restent les clignottants !
« Llego, vio... y la monto ! »
Assailli de toutes parts, avant le paseo (Il va falloir, vraiment, songer
à faire « quelque chose », dans ce patio de caballos, avant
la corrida ), le visage mi-caché par un léger pansement, le nez et la lèvre
que l’on devine tuméfiés, mais l’oeil clair et le verbe haut, Julian
Lopez « El Juli » est venu, a vu, et... a conquis tout le
monde, coupant deux oreilles fortes, malgré des épées un peu douteuses,
mais follement poussées. « Este es un fenomeno ! y ya esta »
Le Juli venait chercher le triomphe qui lui manquait, dans le sud ouest.
Il l’a, et le mano a mano de dimanche prochain, avec Enrique Ponce, à
Dax, promet beaucoup. On suppose qu’il a touché « les deux
meilleurs ! ». A voir. Des toros nobles, certes, mais parce
qu’il les a libérés, mais des toros qui se sont vite éteints (le sixième
durant un peu plus) mais qu’il a pressés comme des citrons, mettant la
verve, le panache qu’ils n’avaient pas, après les avoir, auparavant
« passés sur les deux mains » en longs muletazos templés à
fond, liés, et clos de monumentaux pases de pecho. Quand le toro ne veut
plus, « on se met dedans », littéralement « dedans »...
et, forcément, ça marche. Qui résisterait à un tel engagement, à une
telle rage de vaincre. Ajoutons à cela une cape autoritaire et
chatoyante, qui dans les véroniques et la demie pieds joints « de
cartel », qui dans les quites par chicuelinas du premier, ou par
caleserinas au second.... Ajoutez à cela des banderilles « tous
terrains », avec un monumental « por dentro » et des
poursuites musclées. Tout le monde debout ! Saluez ! La muleta
tire le toro, le mène où elle veut. Puis, quand le toro ne peut plus,
elle pendule vaillamment derrière le corps offert, à deux doigts des
cornes, comme au troisième... ou elle embarque le toro pour de dernières
virevoltes à tour complet, comme dans les trois roblesinas, au sixième.
Torero de passion, d’Aficion. On pousse tous derrière lui, avec l’épée.
Il y aura, chaque fois, pinchazo, mais la deuxième attaque sera « terrible »,
et, même si l’épée est partie un peu de côté, mettant du temps à
faire effet, on ne peut s’empêcher d’admirer, de sortir son mouchoir
et de tirer son chapeau ! Un fenomeno ! Un torerazo !
Bayonne
de passion, Bayonne d’Aficion... Deuxième manche, aujourd’hui, avec
les Victorino, et un cartel « de luxe » : Fernandez Meca,
Enrique Ponce, Miguel Abellan. « Suerte... para nosotros, y, claro ,
para todos ! » - Attention : paseo à 17h30., et, ce
matin, finale des non piquées, à 11h
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HIER, DANS
LES RUEDOS... DE TODO HUBO !
Rien de bien spécial, hier, dans les
plazas d’Espagne : Palencia a commencé « sous les coussins »
et Padilla s’es moqué du public, à San Sebastian de los Reyes. Par
ailleurs, on apprend que, dans l’affaire des Domecq, la police aurait
arrêté une femme, colombienne, et son fils, de 17 ans, auteurs présumés
du vil attentat du 2 Juin. On murmure fortement qu’ils sont liés à un
rejoneador en activité.....
1er septembre – Palencia
– 1ère de la San Antolin – Plus de ¾ de plaza :
Catastrophe signée des toros de Litri et Guateles, réunis : Sin
casta, parados : Ponce a bien failli couper une oreille au quatrième,
mais... quatre pinchazos et descabello (Pitos et ovation, après un avis)
- Jesulin ne força guère son peu de chance (silence et sifflets)
– Finito paya les pots cassés du mauvais spectacle, n’arrangeant rien
en mettant dix descabellos au sixième (Sifflets et bronca... en stéréo,
à fond, tandis que les coussins pleuvaient)
1er Septembre – San
Sebastian de los Reyes – 6ème – ¼ de plaza :
Toros du Partido de Resina, bien présentés, donnant plus de jeu que prévu
– Padilla n’a pas voulu et l’a fait de vilaine façon, se moquant
vraiment du monde, prenant quelque spectateur à parti . Silence et
bronca – Eduardo Flores, modeste torero local, s’en tira fort bien,
poussé par les siens. Oreille et silence – Bonne sortie, enfin, de
Jesus Millan, bien servi, mais à la hauteur : Oreille chaque fois.
1er Septembre : Les
Ventorillo sortent bien présentés à Daimiel, Cordobes et Caballero
coupent (deux et une), Morante est ovationné – A Cercedilla (Madrid)
bonne corrida de Riogrande : Tato (3) De Julia (2) et Encabo (une et
vuelta) donnent une grande tarde – Medina del Campo : Toros de Pinto
Barreiro, mansos « qui se laissèrent » : Miguel
Rodriguez coupe trois oreilles, sortant a hombros avec le Califa, qui fait
« deux » au dernier. Oreille à Pepin Liria . |
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BAYONNE : LE GRAND QUITE DE « JAQUETONCILLO »...
3 septembre : La « Victorino Martin family »
pouvait presque sourire, hier soir, après à la fin d’une corrida
« de haute tension », dont les aficionados et ceux qui l’étaient
moins, sortirent bien fatigués, et les toreros, encore plus.
Victorino pouvait sourire
et bénir le ciel, car un toro, un seul, venait de lui faire « un
quite » magistral, sauvant une après midi détestable pour le
ganadero, l’aficionado de verdad... et ne parlons pas des toreros.
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La corrida est sortie grande, agressive,
mais de même, violente et dangereuse pour certains exemplaires, comme le
lot de Meca, de mala casta, ou faible, sosa, sans se définir, comme le
lot de Ponce et le premier d’Abellan. Danger toujours, et nécessité
absolue de « faire les choses bien ».. Sinon « te la
pega »... Corrida qui, sous un autre fer, aurait mérité de
nombreux sifflets... Corrida qui aurait pu se « mal terminer »
si elle n’avait été sauvée par un magnifique sixième, brave « con
mucha fijeza » à la pique du frère
Soro, et « noblisimo, de dulce » , à la muleta d’Abellan.
Ce toro avait besoin d’un torero artiste. Abellan lui récita cinq séries
de bons muletazos, puis se retourna vers le callejon comme demandant
« Qu’est ce que je pourrais bien lui faire, maintenant ? »,
tandis qu’à cinq mètres, le toro l’attendait et le regardait,
presque « con cariño », comme lui disant : « Relâche
toi, laisse toi aller... tu peux y aller » Mais, sans imagination,
sans « Angel », Abellan continuait... « buen muletazo
va, buen muletazo viene ! » Dans le callejon, on était un
certain nombre à se dire « Bon Dieu, si ce toro « tombe »
sur Ponce ! »
Un grand toro a fait le quite à Victorino...
Un toro « de vuelta al ruedo » qui n’aurait pas
manqué de se donner, s’il y avait eu « un autre final ». Au
lieu de cela... Abellan entra fort avec
l’épée, laissant une grosse entière trasera et tendida qu’il
crut définitive. On le comprend : La faena avait été longue, et le
torero était sûr d’obtenir « au moins une ! ».
Cependant, le toro ne tomba pas, et « se amorcillo », se
ramassa sur lui même, au point de ne plus pouvoir se descabeller... Cela
dura un long moment, que le public n’accepta pas, comme culpabilisant
d’assister au spectacle du toro qui tremble sur ses pattes, lutte pour
le dernier souffle de vie, de force, de race... Le public
qui va à la corrida, mais « veut que le toro tombe vite.. »
commença à siffler le torero, et
ce qui aurait pu être succès d’une logique oreille, se termina en deux
avis et bronca, tandis qu’enfin, dans un ultime tremblement, le brave
toro se couchait à jamais. Attitude détestable d’un public qui, en
d’autres occasions, aurait salué « la lutte finale » d’un
grand toro... Ce qui confirme qu’il y a « grand toro, que quand il y a
grande faena... » et cela n’est pas juste.
Ce n’est pas le tout de faire grande
ovation à Ponce, au point de le faire saluer avant que ne sorte son
premier Victorino... il aurait fallu de même apprécier au plus haut, son
final de faena au triste cinquième, le torero le règlant par un macheteo
par le bas, de piton a piton, un genoux à terre, très technique et très
élégant, en un mot très torero, terminant par un desplante « tocandole
el piton », comme pour dire « J’ai pu, avec cette carne. Je
n’ai pu le toréer comme on le fait aujourd’hui, mais je l’ai dominé.
Et maintenant, je vais le tuer... » Bon, il pincha, mais pincha bien !
L’estocade qui suivit lui mouilla les doigts, et fut contraire, pour
« atracarse de toro ! ». Pas d’oreille, bien sûr, mais
plus qu’une ovation. Le toreo n’est pas que « derechazos y
naturales... » Grand moment de toreo que dut apprécier, dans le
callejon, Manolo Vazquez, qui savait plier un toro impossible en restant
esthétique et artiste. Enrique Ponce n’a coupé qu’une oreille, hier,
mais il a été « cumbre » !
Stéphane Fernandez Meca a été « en
Stéphane ». Batailleur, rageur, puissant, il s’est battu en
gladiateur avec le terrible premier, et dut rendre, dignement les armes,
devant l’impossible quatrième... C’est la première fois que l’on
voit Meca jeter vers le callejon des regards de peur et d’impuissance.
On le comprend, on le salue avec le plus grand respect. Ce toro était une
saleté, « una caja de misiles », partant dans le bonhomme à
peine ébauché le muletazo, comme s’il avait déjà été toréé.
Malo de verdad.
Corrida de tension, corrida « muy
mala » de Victorino, sauvée par un grand toro. « Corrida mala »,
mais de grand intérêt, que l’on préfère, bien sûr, à certaines
« corridetes », où l’on coupe huit oreilles à des sardines
qui ne tiennent pas sur leurs piquets... Hier, les toreros ont été
« en toreros »... et non « en infirmiers »... Ce
qui n’empêche, que la corrida de Victorino est sortie « mauvaise »,
confirmant ainsi la temporada très moyenne du paleto de Galapagar .
2
Septembre – Bayonne – No hay billetes – Grand beau temps –
Plaza preciosa : Corrida
de Victorino Martin, impeccablement présentée, le premier plus léger,
plus bas ; le quatrième, haut comme un immeuble. Corrida qui sort
agressive, avec une grosse caste, pas toujours de la meilleure. Violent et
court, le premier que le matador laissa « cru », après trois
piques chargées de loin, mais peu de châtiment. Faible et retenu, le
deuxième, qu’il fallut pousser, tirer. Sans se définir, le troisième,
qui s’engouffrait dans le premier muletazo, pour freiner et coincer,
dans le suivant. Impossible le quatrième. Malo et faible, avec sourd
danger le cinquième... et, extraordinaire le sixième, noble avec une
larme de soseria, accentuée par un torero lui-même un peu fade.
Stéphane Fernandez Meca, a qui avait été
remis le Prix Claude Popelin de la Saison 2000, attaqua fort, d’entrée :
Capotazos puissants, rageurs, au nerveux premier. Mise en suerte vibrante,
voulant, par trois fois « lucir al toro ». Trois piques de
loin, mais de fait, peu de châtiment, Stéphane retrouvant un animal
brusque, violent, court dans sa muleta. Sacrée empoignade, le torero se
lançant à fond, avec courage et savoir faire. On ne parle, ici, d’esthétique,
mais de vrai combat, dont certains « flashs » furent
d’une grande beauté esthétique. Un vrai combat et une grande
oreille, dignement coupée, après une entière un poil tombée. Fernandez
Meca avait ici fait honneur à son brindis « aux compagnons d’un
jour », et on l’espère, d’autres encore... Le quatrième fut un
« super dangereux », dès les premiers muletazos, après que
le Chano se fut encore illustré en deux paires de banderilles de grosse
émotion. Meca essaya de faire face, tandis que le public murmurait sa
crainte. A mi trasteo...impossible! « Que
hago yo ? » semblait demander Meca au burladero ?
L’estoquer ! Ce fut fait, avec une sale poursuite et quelque regard
éperdu. On le comprend, o combien ! Vuelta pour le français...
Vuelta de salut au courage et à la dignité, même si « no pudo con
el toro ! »
Enrique Ponce dut avoir la chair de poule
quand, avant que ne sorte son premier, une ovation monta doucement des
gradins, tournant à l’unanimité, au point qu’il dut aller saluer
l’ovation, avant le premier capotazo. Superbe moment de coeur et d’aficion.
L’actuacion du Valenciano fut « cumbre », tant au capote,
manié avec douceur, précision, plastique indéniable, qu’avec une
muleta, engagée et très technique. De plus, l’épée fut à la
hauteur, et l’on ne fera pas reproche des deux pinchazos portés haut,
lors du deuxième combat. Ponce a été « en Enrique Ponce 2001 »,
c’est à dire : « Je ne lâche pas, tant que je n’ai pas réussi
« la série », « le moment » qui me satisfont
« à moi ».. et, de ce fait, devraient satisfaire les
aficionados buenos . Magnifique capeo au deuxième qu’il
devina un peu faible. Lançant le capote « loin devant »,
Ponce dessina trois véroniques suaves, en mettant les reins, terminant en
une grande demie. « Ya esta ! » Faena technique, à un
toro qui ne se livre jamais, qu’il faut aller chercher, de la voix, de
la zapatilla, du toque.. Ponce s’y accrocha jusqu’à en sortir une série
de naturelles irréprochables, libérées d’un grand pecho. Le toro ne
se livra jamais. Le torero, toujours, et plus encore sur un énorme coup
d’épée, qui, à lui seul, valait l’oreille. Le cinquième sortit
d’un puyazo en trébuchant, s’explosant le piton dans la caillasse,
sous le sable. Ce toro arriva court et pleins de regards en dessous,
jouant les faibles, trompant le monde. Ponce « essaya »,
tandis que le climat changeait, dans les gradins. Voyant qu’il n’y
arriverait pas, le torero de Chiva s’embarqua pour un macheteo genoux
ployé, très technique, très esthétique, torerisimo, terminant par un
desplante de domination. Pinchazo sur une banderille, un autre et grosse
entière contraire, en se mouillant les doigts. Ovation pour un torero qui
n’avait absolument pas besoin de ce geste, pour être l’indubitable
« Numéro Un » actuel.
Abellan fit office d’enfant de choeur,
auprès de ses deux collègues. Courage et engagement, certes, mais aussi,
une impression de limite technique, face au troisième, qu’il ne put
dominer, au point de prendre un terrible derrote au menton (imaginez :
quelque centimètre plus haut ou plus bas !), et de manque total
d’imagination, de « libération artistique » face au sixième.
Ce toro lui permettait de « rêver le toreo ».. Il ne lui
permit que de longues séries de derechazos bien récitées, et trois
naturelles de face, difficilement soupirées en fin de trasteo. Il était
parti pour deux oreilles, en perdit une, lors de la faena, et la deuxième,
après une entière bien poussée qui tarda, tarda, tarda... à faire son
effet. Tarda le temps de deux avis... Le toro devint impossible à
descabeller et le bras levé du triomphateur devint « geste
d’impuissance et d’excuse » devant la colère des gradins où
l’on veut bien voir « mourir » les toros, mais vite.. même
si c’est d’un bajonazo. Heureusement, la majorité se rappela que
l’estocade, somme toute, avait été bien portée, et l’ovation
couvrit enfin les sifflets. Bien... Mais il n’empêche que ce toro était
« de dos orejas » et « de vuelta al ruedo ». Le
ciel aficionado n’en a pas voulu ainsi... C’est à la fois, très
malheureux.... et très juste !
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EN ESPAGNE... OREILLES POUR TOUS...
Abondante liste de spectacles, pour ce
premier dimanche de septembre. Les principaux résultats sont les suivants :
2
Septembre – Madrid (Las Ventas) – ¼ de plaza : Très grande
novillada d’Espartaco avec une oreille du sixième pour un Sergio
Martinez qui aurait bien pu ouvrir la grande porte. Vuelta à son premier
– Curro Duarte, de La Linea, se montra vaillant et resta dans le ruedo,
malgré une cornada « envainada », de deux trajectoires à la
cuisse gauche.
2
Septembre – Barcelona – ¼ de plaza : Corrida correcte de
Sepulveda – Bon succès « de vibration » d’Antonio Ferrera
qui coupe une oreille au cinquième, toréant puissant, et tuant fort, à
la deuxième attaque, après un brillant tiers de banderilles, après
lequel on lui fit donner vuelta. A noter un bon geste de « compañerismo »,
allant aider Diego Urdiales qui frisa le troisième avis au dernier toro.
2
Septembre – Palencia – 2ème de Feria – ¾ de plaza :
Corrida mal présentée et floja de Zalduendo : Le Juli coupa une
oreille chaque fois, mais on passera rapidement – Curro Vazquez « ne
put pas », avec un bon quatrième, semble t’il – Javier Castaño
prit « une rouste » et une oreille, devant le dernier.
2
Septembre – Medina del Campo – ½ plaza : Toros de Laurentino
Carrascosa, maniables : Gros triomphe de Joselito qui marque « quatre
buts » - Espartaco et Morante coupe l’oreille de leur second
2 Septembre – Valdepeñas – ¾ de plaza – Toros de Nazario Ibañez, inégaux : Trois
oreilles pour Caballero et deux pour Conde. Mais les deux triomphateurs
refusent de sortir a hombros, devant l’injustice flagrante du président
vis à vis de Eugenio de Mora qui aurait dû couper trois oreilles.
Au lieu de cela : Une et ovation. Mystères du mouchoir blanc.
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« HAUT
LES MAINS, C’EST UN HOLD UP ! »...
4
Septembre : « Alto las manos, eso es un atraco ! »...
Quand on repasse les chroniques des corridas, on se dit que, quand même,
le public des toros peut avoir de saines colères, mais ne dépasse pas
les limites... pour le moment.
Alors que Béziers se remet difficilement des
tristes événements qui ont marqué ce week end, comme une marche de plus
au cruel escalier de la violence gratuite, de la sauvagerie délibérée,
du « je tire d’abord... les psy réfléchiront ensuite ! »,
on ne peut que souligner le comportement, viril mais correct, du public de
Palencia, qui se contenta de hurler et de chanter, hier, devant le vol
manifeste dont il était victime : Six toros ridicules, invalides qui
provoquèrent le scandale... Au défilé de ces demi portions trébuchantes,
le public essaya de garder son calme
tandis que s’escrimaient Joselito, Jose Tomas et le Morante...
Scandale majeur qui se termina en une pluie de coussins sur le ruedo
palentino ... Normal, malheureusement !
« Alto las manos ! Haut les mains...
Eso es un atraco ! C’est un Hold up ! » La corrida était...
devinez ? De Luis Algarra. Bayonne a eut chaud, qui faisait courir ce
fer, samedi, donnant l’occasion au Juli de mettre un phénoménal
« repaso » à un Jose
Tomas, devenu une pâle « ombre de lui-même ». Imaginons deux
secondes ce qui se serait passé, si « les camions s’étaient
trompés » et si la corrida de Palencia... était sortie à
Lachepaillet ? On n’aurait pas sorti le bazooka, parce que l’on
n’en a pas, nous... mais bon !
Dans ce monde de violence et de mort, au point
que les journaux télévisés n’ont que cela à vendre pour maintenir
les taux d’écoute, le monde taurin est, lui, relativement bien éduqué
et pacifique... peut être parce qu’il sait, mieux que quiconque, le
prix de la Vie des hommes... Espérons qu’il restera longtemps dans
cette attitude, même si parfois, vers six heures de l’après midi, il lui faut lever les mains bien haut !
3
Septembre – Palencia – 3ème de Feria – Grosse entrée :
Corrida très mal présentée et totalement invalide de Luis Algarra. Les
5 et 6èmes ont été remplacés par des Puerto San Lorenzo grandullones, mais
totalement décastés. Un désastre complet. Le public se fâcha tout
rouge, et la sortie fut houleuse pour un Joselito qui ne fit rien, excepté
un coup d’épée au premier (ovation et applaudissements) ; pour un
Jose Tomas complètement « à la dérive », qui ne put que
distribuer des centaines de trapazos informes, après avoir dessiné
quelques bonnes véroniques au deuxième (Silence et palmas) ; pour
un Morante, par deux fois triomphateur, ici, mais qui ne put, ou ne
voulut, esquisser le moindre geste. Silence et Bronca finale. Verdad...
Eso fue un atraco !
La corrida de ce mardi 4 septembre est télévisée
– 18h sur la Première Espagnole : Toros de Buenavista pour
Luguillano, Victor Puerto et Abellan.
3
Septembre - Priego de Cordoba – ¾ de plaza : Triomphe des
trois toreros, devant une corrida « maniable » de Gerardo
Ortega, le 5ème, seul, se révélant dangereux – Ortega Cano
ne chauffa les moteurs qu’au quatrième (Ovation et deux oreilles) –
Espartaco coupa les deux de son premier et sauva les meubles face au
cinquième – Enrique Ponce, lui, s’est baladé, toréant « a
gusto » et coupant ... quatre oreilles et un rabo. Il est certain
qu’après les Victorino de Bayonne, et une bonne douche...
3
Septembre – Merida - 2ème
de Feria – ¾ de plaza : Les arènes ne se sont pas remplies pour
le Juli. Tiens ! -
Corrida de Torrealta, correctement présentée, mais ..de petite tête.
Corrida noble, mais un peu arrêtée. Les 5 et 6ème furent très
tardos, très sosos. On ne s’explique pas bien la sortie a hombros du
mayoral, d’autant que le lot ne sortit pas complet, le premier étant
remplacé par un Victoriano del Rio – Les toreros se sont régalés :
Deux oreilles du quatrième au Finito de Cordoba, qui porta un grand coup
d’épée – Abellan coupa trois trophées, tout comme le Juli qui se
battit comme un « mort de faim »...Juli, depuis son retour et
malgré les repas « à la blédine avec une paille » :
Quatre corridas, quatre sorties à hombros... tandis que Jose tomas s’en
va marmonnant : « Qu’est ce que je fais là ? »
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AAYYYY...
NAVALON ! !
5
Septembre : Que gozada ! Quel plaisir de pouvoir parler de toros,
d’assister à une novillada non piquée avec des "monstres" de la critique
taurine, comme sont Barquerito et Jose Antonio del Moral. C’est la
chance que j’ai eue, lors des deux grandes journées d’aficion et
d’émotion qui ont clôturé, en principe, la temporada Bayonnaise.
Il sont totalement différents... L’un est
discret, posé, pince sans rire et grand amateur de chocolat du Pays
Basque. L’autre est plus spectaculaire, plus mondain... portant beau, hâbleur,
roulant des yeux malins, toujours à l’affût de quelque anecdote
croustillante. Un sacré personnage !
Différents, et pourtant remarquablement réunis
par une immense aficion, un formidable savoir, et un réel talent pour
transmettre au lecteur, les émotions qu’ils ont ressenties au cours des
quelques 200 corridas qu’ils voient chaque année, parcourant la géographie
taurine hispano française, courant les ferias, parsemant
leurs chroniques des airs de chaque province, de chaque plaza.
L’un est plus technique, plus sobre ; l’autre est plus fleuri,
plus vindicatif, aussi. Les deux ont un réel charisme, une vraie
personnalité, un vrai talent pour traduire « l’Amour à la Fiesta
Brava ». Le premier est plus torista, l’autre, plus torerista. Les
deux sont « toreistas », ressentant le toreo en fonction du
toro qui vient de sortir, de ses qualités, de ses défauts, s’appuyant
sur la science des encastes, et l’histoire personnelle des toreros... de
vraies encyclopédies ambulantes et une simplicité qui fait que l’on se
sent à merveille à discuter avec eux. Un réel plaisir.
Bien entendu, au cours de la journée, on
bataille et on fait le tour de mille anecdotes. Elles sont souvent
brillantes, souvent acides, jamais méchantes. Du coup, on sourit d’un
air entendu, ou on part vraiment d’un grand éclat de rire... pourtant,
l’aficion et le toro sont toujours là...
En parlant d’anecdotes et de chroniques
taurines, on ne peut laisser de côté cet autre personnage que certains
considèrent comme un triste individu, mais qu’on ne peut s’empêcher
d’admirer «quelque part » (comme disent les « socio cul »,
sans jamais dire « où », d’ailleurs !) ; un
critique qui fut avant tout un protagoniste, tant ses bagarres publiques
avec Ordoñez, Manzanares, Palomo Linares ont fait de bruit. Pourtant, un
sacré connaisseur du toro et
un spadassin de la plume... Retiré des grandes colonnes, éleveur qui
fait, par manque de moyens, le contraire de ce qu’il réclamait, jadis, à
grands cris, aux « grands professionnels », il continue
de ferrailler, dans un style inimitable, impitoyable dans ses
verdicts, terrible dans ses appréciations, et pourtant totalement généreux,
avec un coeur « gros comme ça », quand apparaît un atome de
ce qu’il considère « vérité ». Un vrai excessif, un
malade de la passion, à la fois détestable et attachant . Tous le
connaissent, beaucoup le craignent, certains sourient... Il s’appelle
Alfonso Navalon. Si vous voulez avoir quelqu’illustration de la
personnalité ravageuse du bonhomme, c’est le jour... 5 Septembre, sur
« Tribuna de Salamanca » ( www.tribuna.net
), vous pourrez lire aujourd’hui deux articles de Navalon ... terribles,
un poil odieux, mais... tellement vrais !
Le premier parle de la catastrophique feria de
Medina del Campo, où, malgré de gros cartels, il y avait plus de monde
dans le callejon que dans les gradins... On vous laisse imaginer les
qualificatifs qui entourent certains apoderados venant « saigner
l’empresa » après que les vedettes fussent incapables d’amener
plus d’un tiers d’entrée dans les gradins... Comme un cuirassier
engagé dans quelque bataille navale historique, Navalon fait feu de
toutes ses pièces, et tire sur tout ce qui bouge.
L’autre édito se fait écho de gros incident
qui a eu lieu, en plaza de Colmenar Viejo, dont on se fit écho
ici, le 27 Août : Ortega Cano, vexé d’une « mauvaise
chronique » de Paco Aguado, lui brinde un toro, avec les quelques
mots qu’on imagine, au point que le journaliste jette la montera au sol.
Cano monte un faenon, et promène deux oreilles sous le nez du revistero
dubitatif. On craint la suite... Mais ne voilà t’il pas qu’après
deux secondes de tension, le torero et le chroniqueur se fondent dans un
abrazo « qui marquera l’époque... ». Cette anecdote, bien
entendu, donne l’occasion à Navalon, d’une de ses chroniques, tout à
fait terrible, pleine de venin et d’auto satisfaction, mais pourtant
tellement pleine de valeurs et, on ose dire... d’amour propre. Un
personnage qu’il faut accepter, et qu’il faut lire, comme il est... même
si les admirateurs de Jose Tomas et d’Ortega Cano ont toutes les chances
de « monter au plafond »...
Barquerito, Jose Antonio del Moral, Navalon... et
combien d’autres, si différents, mais
pourtant si semblables dans ce qu’ils ont en commun : La passion de
la Fiesta Brava.
On peut lire, ici les, chroniques de Del Moral
(voir page « liens
– actualité ») , et dans peu de temps, une nouvelle page de
liens vous amènera « en fil direct », avec les chroniqueurs
des quotidiens espagnols, nationaux et provinciaux.
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EN
ATTENDANT « SALSA » !
5
septembre : La saison française tire à sa fin. Dans quelques jours,
Dax et Arles... Puis Nîmes, Floirac et « on ferme ! ».
Il y a quelque bruit, quelque murmure sur un événement, en octobre.
Veremos ! Arles va fêter « le Riz » et Dax va danser
« Salsa ! ». C’est pour ce week end ! Pendant ce
temps, tous les micros et caméras seront branchés sur... Ronda.
La Goyesca 2001 réunit Rivera Ordoñez, Jose
Tomas et Morante. Evénement « Taurino mondain », cette édition
risque de faire couler beaucoup d’encre : On vient admirer Jose
Tomas, soupirer au effluves sévillanes du Morante ; on aimerait
retrouver en "Fran", la caste de ce père dont il ne parle jamais, « Paquirri »...Que
va t’on trouver ? Un Tomas, plus énigmatique que jamais, et peut être,
quelques gouttes de toreo sevillano, celui qui met tout le monde
d’accord... On peut rêver.
En attendant, la saison continue... El Juli
s’en va triompher en Afrique, comme d’autres vont monter des corridas
en Arménie (le grand four moscovite n’a pas suffi !). « Et
pendant ce temps là.. la Méditerranée.. », comme dit la chanson.
Elle, on ne sait pas... mais « Ponce, on sait ! » :
Torerazo... Numero Uno ! Et il vient , encore, de le prouver, hier.
4
Septembre – Merida – 3ème de Feria : Toros de
Salvador Domecq « El Torero », buenos : 1,2 et 5èmes
furent ovationnés à l’arrastre ; 4 et 6èmes, faibles –
Joselito toréa longuement le premier, mais sans lier. Grosse estocade au
quatrième. Oreille et oreille – Monumentale actuacion d’Enrique Ponce
qui « fabrique » son premier toro, gazapon rebrincado, et le
transforme en machine à filer droit, tandis qu’il va monter une faena
d’émotion au cinquième, toro violent, qu’il va laisser faire,
jusqu’au moment où il va lui dire « Stop, c’est fini ! Le
patron, ici, c’est moi ! » Alors, commencera la grande
symphonie : Cites, muleta pliée, naturelles de rêve, trincherazos..
Arte puro. Deux oreilles de chaque toro – Morante ne délivra son talent
qu’au compte gouttes, et c’est, encore une fois, bien regrettable :
Bravos et une oreille.
4
Septembre – Palencia – 4ème de Feria – Télévision et grand
vent : Quatre toros de Buenavista et deux du Puerto ( 1 et 6èmes),
bons, en général, mais sans grand fond – Ennui télévisé :
Luguillano force tellement la figure et donne tellement de la voix,
qu’il va finir « par se casser les deux ! ». Ovation et
ovation – Victor Puerto sortit la « Grande braderie »,
distribuent des tonnes de suertes, dont certaines élégantes et
valeureuses. Oreille et ovation -
Miguel Abellan, appliqué, propre, mais sans grosse émotion. Ovation et
oreille. Corrida que l’on a vue.. en passant !
4
Septembre – Melilla – Casi lleno : Les toros au soleil d’Afrique !
Cinq de Manolo Gonzalez Sanchez Dalp et un de Saboya, remplaçant le 3ème
qui se blessa à une patte. Corrida qui permit aux toreros de
s’illustrer : Trois oreilles pour Manolito Sanchez, trois pour le
Juli et deux pour Juan
Bautista. Tout le monde « a volandas »...
4
Septembre – Procuna (Jaen) – Media plaza : Corrida de la
Castilleja – Cordobes coupe le rabo du quatrième – Anibal Ruiz fait
trois oreilles – El Fandi obtient tous les trophées du troisième.
Corrida de province... petite plaza... toreros de quelque renom, pourtant.
Media plaza ! Una ruina !
4
Septembre – La Moraleja – ¾ d’arène: Cinq toros d’Antonio
Perez Tabernero et un Perez Angoso (3ème) : Triomphe de
trois oreilles pour Rafael de Julia et Gregorio Alcañiz, tandis que Miguel
Rodriguez coupe un trophée au premier.
4
Septembre – Arganda del Rey – Feria de Novilladas – Lleno :Très
dure et mansa novillada de Doblas Alcala – Julien Lescarret s’en sort
bien, écoutant ovation au quatrième – Matias Tejela aurait pu couper,
mais... Silence par deux fois – Andres Luis Dorado
n’entendit que silence et vit son oncle, banderillero se faire
prendre spectaculairement par le dernier novillo, qui lui mit, dès la
sortie, deux cornadas, à l’intérieur du burladero, le prenant , le
secouant, le sortant de l’abri. Peu grave, heureusement...
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QU’ELLE
ETAIT VERTE, « LEUR » VALLEE ...
6
Septembre : Vraiment, à l’heure où des gens, à priori honnêtes
et respectables, poursuivent leur croisade contre la corrida, il est des
faits et des images que l’on ne peut laisser passer, sans réagir..
Elles sont si fortes, si horribles, ces images, que... « même »
un de ces bâtards d’aficionados, un de ces êtres vils, assoiffés du
sang des toros, ne peut rester insensible et silencieux, même si cela
n’a rien à voir avec les sujets de cette « chronique taurine »,
quotidienne.
Mais la page s’appelle « Des taureaux et
des hommes »... En aucun cas, elle ne veut s’éloigner de
l’humain, de la vie de tous les jours, et de tous... que cela se passe
en Afghanistan, dans « les territoires », ou ... en Irlande du
Nord. En aucun cas, un aficionado, aussi détestable qu’il soit, à
leurs yeux, ne peut rester coi devant la pédophilie, devant les larmes ou les
silences épouvantés d’un petit enfant.
Ces antis, qui sont si prompts « à faire
alliance » et à nous
chercher « querelle » ne se sont jamais prononcés sur les
terribles fléaux qui s’abattent sur les humains, provoqués par
d’autres humains. D’ailleurs, on ne les a pas entendus, non plus, au
sujet du terrible attentat contre les chevaux des Domecq... C’est
pourtant leur domaine, non ?
Hier, on ne peut que pleurer de tristesse et de
rage, et aucune cellule de crise, aucun soutien psychologique n’y feront
rien... Que dire de la énième histoire, sordide, effarante, qui a fait
la une des journaux télévisés, détaillée à souhait par les « nouveaux
présentateurs vedettes », preux chevaliers de l’Audimat ?
L’un est un jeune hirsute.. L’autre ressort, encore une fois, de
son placard, un peu poussiéreux...
Une école, des bambins, et, à deux pas, ce que
l’on ne peut pas appeler.. un homme. O, bien sûr, on parle « maladie »...
on risque même de trouver des circonstances atténuantes... Bref, une
fois de plus, la Loi et la Justice feront le dos rond, comme elle l’ont
fait, il y a peu. Que voulez vous ? En qui voulez vous croire ?
En quelle religion, en quelle Eglise, dite « d’amour et de paix » ?
Celle qui voit un prélat se marier, consommer (on l’espère pour lui) ,
puis, rappelé à l’ordre par le "Grand Papa", larguer sa moitié et aller
confesser les autres ? En
qui faut il croire ? En cette religion qui, au nom du prophète,
assassine et mutile, en Algérie ? Qui donc faut il donc suivre ?
Cette religion, qui, en Irlande, lance des cocktails Molotov sur de
enfants qui se rendent à l’école ?
Les images télé sont verdâtres, tristes, comme
les rues de Belfast. On y voit des enfants, apeurés, serrant fort les
mains de leur mère, de leur père. Ils marchent, sous les insultes , sous
les crachats et sous les pierres, encadrés d’hommes en armes... Ils
marchent comme on va à l’échafaud. Pourtant, ils vont, simplement, à
l’école, où, en théorie, on va leur apprendre notre monde « civilisé »...
juste, libre, égal, fraternel...
Ils ont peur, et on pourrait dire « Dieu
qu’on les comprend ! ». On ne peut plus le dire, car, au nom
de quelque dieu, justement, on va lancer une bombe sur leur piètre cortège...
Alors là... quand on arrive à ce qu’on croyait une limite de
l’abject... que fait on ? Que dit on ? Qui faut il suivre ?
En qui faut il croire ?
Au nom d’une religion, on assassine, on mutile,
on salit. C’est pas nouveau... L’Histoire est pleine de ces guerres
dites « de religion »...
Régresserions nous donc ? Au fond, c’est bien
possible, et le cycle du temps nous ramène en arrière. Déjà les
trottinettes et les postes à galène... Bientôt le rutabaga et l’impôt
sur le sel. N’y a t’il pas, en Vendée, un cirque romain, où pour
quelques euros, on peut à loisirs, lever ou baisser le pouce, selon que
le gladiateur s’est bien battu, ou que la « Blandine à trente
cinq heures » est comestible ou non ?
Attendons un peu, et l’on arrivera au préhistorique,
où les toros étaient plus « charpentés » que nos Miura ou
Victorino... et plus solides sur leurs pattes !
Attendons un peu, et tous ceux qui veulent « bouffer de l’Aficionado »,
risquent d’être heureux que l’un de ceux qu’ils pourchassent,
vienne leur sauver la mise, d’une estocade entière, « poussée
droit, et dans le haut ». Peut être même sortiront ils leur
mouchoir pour accorder les deux gigantesques oreilles du bébé
brontosaure. En attendant, ce mouchoir ne nous sert qu’à essayer d’étancher
nos peines, et nos hontes...
« Asi las cosas »... bien peu
taurines, mais que vous entendrez, vous qui nous êtes fidèles, et chaque
jour plus nombreux. O bien sûr, cette page est taurine, et devrait le
rester. De fait, on est en plein dedans... car, habillé d’or et de lumières,
ou non... le Pundonor existe...
Parlons donc de toros...
5
Septembre – Aranjuez – Casi lleno : Toros d’Alcurrucen, de
présence inégale, dont le comportement d’ensemble, bien désordonné,
est entièrement racheté par un extraordinaire quatrième toro,
partenaire rêvé pour tout coletudo – Joselito tira des lignes, devant
le premier, mais se hissa à la hauteur du fameux quatrième, toréant
« a gusto », lent, seigneurial, et coupant deux oreilles malgré
avoir beaucoup pinché. Un des grands moments de la saison, aux portes de
Madrid – Bonne sortie d’Eugenio de Mora, très apprécié, ici.
Oreille chaque fois, avec forte pétition de second trophée, après son
premier combat. Les bayonnais ne seront pas convaincus, mais, De Mora est
en train de monter, monter.. ! – Le Juli a touché deux carnes : compliqué le
premier, dangereux parce qu’arrêté le second. Le jeune s’est bagarré,
coupant l’oreille de son premier.
5
septembre – Palencia – 5ème et dernière de feria - ½
plaza : La feria entière
est une catastrophe, et la dernière corrida n’a rien sauvé :
Toros de Ana Romero, correctement présentés, mais « con genio »
- Sifflets et silence pour Manolo Sanchez et El Tato, le local de l’étape,
modestement appelé « El Milionario », (on dit qu’il est le
torero favori de Philippe Risoli) donnant une vuelta forcée au troisième,
écoutant une ovation en fin de son dernier passage.
5
Septembre – Pozuelo de Alarcon - lleno : La corrida de
Los Eulogios, n’en mérite aucun : Vilaine, peu armée, sans caste
et invalide. Rien que ça ! Seuls les 5 et 6ème se
sauvent du grand feu – Ponce est passé. Silence et sifflets – Le
Cordobes à coupé trois oreilles, pour les grenouillades du cru –
Abellan s’est bien entendu avec le sixième : Deux et le rabo, en
solde.
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ADIOS,
CABALLERO... ADIOS, MATADOR... ADIOS !
7
Septembre : Dieu que cela doit être dur ! Après les derniers
bravos, en descendant des « dernières épaules », quand les
dernières lumières se sont éteintes... que cela doit être dur...
Probablement, les abrazos, cette fois plus
vigoureux des copains de toujours, les vrais, ceux qui passeront ou téléphoneront,
même quand le costume sera pieusement rangé dans l’armoire, n’y
feront rien. Même pas le doux regard d’une femme, enfiévrée de tant
d’après midis de peur et de prière... Même pas la tendresse des
bambins qui gambadent en chantonnant « Papa est revenu pour toujours ! »
« Esto tiene que ser...terrible ! ».
A cheval, ou a pied, un torero est un être « très spécial »,
presqu’un dieu. Ca y est ! j’en vois qui râlent... Rien de
sacrilège là dedans, mais bien plutôt une admiration sans nuage pour
ces hommes qui, chaque jour, sortent d’une chambre d’hôtel, sans
savoir s’ils y reviendront prendre douche, trois heures plus tard, et
cela, plus de cent fois dans l’année, pour certains...
Manolete, Paquirri, Yiyo... mais aussi Jose Mata,
Jose Falcon... sans parler du calvaire de Julio Robles et de notre
Christian... La mort les a couverts de gloire et ils sont à jamais là,
bien au chaud, dans nos coeurs d’aficionados... du moins, on l’espère !
Mais quand c’est fini, et que tout s’est bien
passé... On imagine Ruiz Miguel en pantoufles? On voit Espartaco en
patinette ? Ils sourient, paraissent heureux... donnent le change.
Mais souvent, dans leurs yeux, passent d’étranges lueurs... et quelques
échos : « Vamonos ! » « Que llegue !
Que llegue ! » «Tapate ! »... et toutes ces
interjections qui ont jalonné
un chemin de gloire, de peur et de sang.
En cela, ils sont tous des êtres exceptionnels,
et c’est pour cela que nous les aimons. C’est pour cela que nous ne
pouvions pas nous empêcher de voir le maletilla qui marche sur les
routes, décharné, dégoulinant de sueur, tout à coup vêtu de blanc et
argent, comme Palomo... C’est pour cela que, même s’il ne torée pas,
même s’il est « cagado » devant une becerra, on le regarde
autrement... Es Torero ! C’est pour cela que, malgré l’amitié,
on a du mal à lui taper sur l’épaule et lui dire « tu »...
Es torero !
C’est très bien ainsi ! Et on espère que
cela durera !
A l’heure du « grand repos », on
sent peut être un peu venir celle... du repos éternel. La vie s’arrête
t’elle lorsque le rejoneador descend de cheval, en public, pour la dernière
fois ? A quoi rêveront ils, quand les dernières paillettes du
vestido se seront cachées ? A quelque faena « de celles »
qu’ils n’ont pas faites ? A quelque toro qui revient toujours
dans leurs rêves enfiévrés.. « El cabron ese... ! »
Ils s’en vont... puis, un jour, reviendront,
parce qu’ils n’ont pas pu « tenir ».. Alors, on les
regardera, guettant quelque ride, quelque cheveu blanc... Alors, les
aficionadas mesureront quelque centimètre de plus au tour de taille... au
secret plaisir de leur mari. Alors on
dira : « Pourquoi est il revenu ? », et
on oubliera les apothéoses passées, quand on les appelaient « Maestro ! »
Arles ouvre demain une « Feria du Riz » bien spéciale...
Trois toreros y feront leurs adieux. Arles, plaza mythique. Demain
salueront l’oval, pour la dernière fois : Le cavalier Javier
Buendia, et les matadors Espartaco et Richard Milian.
Certes, leurs parcours sont différents,
mais, à l’heure du paseo, à l’heure de la pétition, ou de la
bronca, souvenez vous : Son Toreros ! et le moment qu’ils
passent là est pour eux, comme un crépuscule magnifique, avant les
quelques angoisses de la nuit et du silence soudain... presque trop calme.
Arles – Feria du Riz 2001
8 septembre au matin :
Onze Rejoneadores rendent
hommage à Javier Buendia. Toros de Luis Terron
8 septembre au soir : Adieux d’Espartaco, dans une plaza qui fut
sienne. Toros de Manolo Gonzalez pour Juan Antonio Ruiz – El Juli et
Juan Bautista
9 Septembre au matin : La relève ! Javier Valverde, Julien
Lescarret et Julien Miletto, devant des novillos de Concha y Sierra
9 Septembre au soir : Toros de Miura, pour les adieux arlésiens de
Richard Milian, Zotoluco et Frédéric Leal
Voir,
dans rubriques « autres
liens », le site des arènes d’Arles.
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EN
ATTENDANT RONDA, DAX ET ARLES...
7
septembre : Le week end va être chargé. Samedi, la Goyesca de Ronda,
mais aussi, « la concours », de Dax, précédée de la
novillada, à midi, et bien sûr, Arles...
Ronda va être primordiale, surtout si les toros
chargent : Examen de passage pour Jose Tomas « le retour »,
et Morante de la Puebla « celui qui aurait pu... celui qui
devrait... »
Dax et sa deuxième corrida concours.. C’est
toujours la plus dangereuse, car la première a marqué « une base ».
Faire mieux dépend de trop d’éléments imprévisibles : « Los
toros, como los melones son ! ». On verra cela demain. Puis,
dimanche, le grand rendez vous : Ponce et le Juli, en face à face.
Pleins de respect, mais pleins de superbe, ils vont se mesurer. Parions
sur une double sortie a hombros... pourvu que chargent les Torrealta.
En attendant, Victor Mendes nous fait réviser
notre géographie... « Puisque l’on ne peut toréer les 8 et 9
septembre, à Moscou... on ira, les 20 et 21 octobre, donner corrida au
Kazakhstan... Prenez votre atlas, page 6218... Et en avant la « Moujik » !
Et si cela ne marche pas là, on verra, page 12020, la Nouvelle Guinée...
Quoi, que dites vous, les Papous ? « Cachhhondeoooo ? »
En attendant, on a toréé, hier, et bien toréé :
6
Septembre – Ejea de los Caballeros : Toros de Buenavista,
buenos - Enrique Ponce coupe oreille avec pétition de la seconde, à
son premier toro, donnant vuelta au quatrième – Cordobes coupe une
oreille; Eugenio de Mora, de même... mais pas de la même façon
6
Septembre – Alcorcon (Madrid) – casi lleno : On a donné
vuelta posthume au cinquième toro de Joselito. Trois de « los
Caminos », et les trois derniers, de Jose Miguel Arroyo – El Fundi :
Ovation et deux oreilles – Luis Miguel Encabo : Ovation et « les
deux oreilles et rabo » du fameux cinquième. C’est bon pour le
moral, avant Dax – Uceda Leal coupe l’oreille du troisième.
6
Septembre – Villamayor de Santiago (Atlas, page 19), près de Cuenca
– Media plaza : Toros de Elia Hernandez pour Leonardo Hernandez, à
cheval, qui fut, comme Jose Luis Moreno, à pied, ovationné à ses deux,
tandis qu’Antonio Ferrera allumait quelque feu : trois oreilles.
6
Septembre – Alcaraz : Manolo Caballero gracie, en festival, un
novillo de Daniel Rui, buenisimo. Tous les trophées, symboliquement - Au
cartel, Roberto Dominguez, qui s’est régalé. Deux oreilles et rabo –
Même succès pour le becerrista Tomas Pedrado. Grand souvenir. A cheval,
Jose Luis Cañaveral coupe une oreille.
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LE GRAND PARI DU « CONCOURS »...
8 Septembre : Septembre nous ramène,
chaque année, à des airs de Salsa, à
Dax, sous les grands arbres du parc Théodore Denis. La musique
« de là bas », y sonne fort... Les corps plus ou moins galbés
s’y balancent à l’unisson des cuivres et des cungas.
Ambiance chaude, « ambiente latino »...
« Toros y Salsa » est née en
1995. Elle n’a, depuis cessé de fêter la musique et les toros. Deux
jours de fête et de chaleur, même si parfois quelque tornade dantesque
vient à passer par là .
Depuis 95, des corridas
« de luxe » et des trouvailles... La corrida
internationale, avec six diestros des deux continents taurins... et puis,
bien sûr, les « grandes rencontres » : Rincon et Ponce,
noyés par l’ouragan ; Manzanares et Ponce ; Joselito et Ponce ;
Ce dernier, l’an passé, confronté à Jose Tomas... Beaucoup de Ponce !
Bien normal, puisqu’il est celui qui, à Dax comme ailleurs, a « créé
l’événement » avec une régularité d’horloge...
Mais Dax a, encore une fois, l’an
dernier, tenté un pari : « La corrida concours ».
Ce n’est pas la première fois qu’elle
s’y frotte. On a la souvenir de quelques moments, brillants, ou bien
obscurs, du côté des années 75 . Elle n’est pas la seule, Mont
de Marsan s’y étant risqué, au cours des « Madeleines »
voisinant les années 90.
En Espagne, on a oublié cette
discipline... Le rendez vous de Jerez, pour la grande corrida concours de
la Feria de la Vendimia, est parti
loin dans quelques brumeux souvenirs. Dieu sait si, pourtant, on y vit de
grandes choses, et avec de grands noms.... Ordoñez, Bienvenida, Paula...
Des toros primés, graciés... Mais, la « concurso de Jerez »
a disparu... et la feria de la Vendimia, de même. Bien triste. Certes,
Madrid a tenté de reprendre le flambeau, et en mai, pour la Feria de la
Comunidad, on fait... « concours de mansedumbre ». Fiasco
total au long des années... Que vamos hacer ?
L’an passé, on a tous levé un sourcil
dubitatif... Une corrida concours à Dax? En septembre ? Vaya !
De fait, ce fut un succès. Pas un
triomphe, mais un beau succès. Les trouvailles qui accompagnèrent le
montage, et le comportement très intéressant des trois toros sur six,
firent de cette première, un pari réussi. Les toreros jouèrent le jeu,
firent briller les toros ; Le public montra une attention de chaque
instant, surtout au premier tiers, comme il se doit.
La corrida terminée, une surprise, (et
une petite déception, peut-être), due à « la trouvaille » :
On ne connaît pas l’immédiat verdict, car, à côté du jury, le
public a la parole, comme pour un référendum aficionado. Superbe !
Avant la corrida, on a remis à chaque
spectateur un dépliant, très bien fait, très pratique, qui lui permet
de suivre la lidia, et d’apporter son vote sur le bulletin réponse
« que vous découperez suivant les pointillés, et déposerez dans
l’urne placée à cet effet - merci ! ».
Du coup, dans les gradins, les
conversations vont bon train, avant de passer au vote... « Moi, dit
l’un, j’ai préféré « Chiraquero », et sa façon
d’aller à la pique, la queue en l’air. Pour moi, il a gagné, car il
a chargé « de loin, et c’était beau ! » - « Attends,,.
dit l’autre, tu n’as pas noté « Jospinito »... Certes, il
n’était pas très bien présenté, et il avait une grosse tendance à
gauche, mais quand même, il faut en tenir compte, pour cette élection, même
s’il ne s’est pas bien défini»... « Allez, dit le troisième,
tout cela n’est rien à côté du toro à la devise verte. J’ai oublié
son nom... Il a bien caché son jeu, mais si vous aviez vu sa façon de
contourner le cheval... ma mèèèère ! ». Et les autres de
s’esclaffer : « Tais toi donc, eh ! Un concours, c’est
pour le plus brave... de loin, muy fijo, la tête dans le peto, poussant
droit "en mettant les reins", une, deux, cinq fois s’il le faut. Des piques courtes, mais
intenses... On le sort et on le remet, chaque fois «d’un peu plus
loin... ». Le matador et les subalternes, en particulier les
picadors, n’ont qu’un objectif : faire donner au toro, tout ce
qu’il a dans le ventre... "Alors tu sais, ton « Lipietzito »,
il casse pas les vitres ! Allez, viens boire un coup, les cubains
entrent en scène à neuf heures ! Ca va chauffer ! »
Dax a créé une convivialité aficionada
qui fait de ce concours un gros moment d’échange et de passion taurine.
Ce fut là, le pari gagné de l’an passé.
Une corrida concours, c’est toujours un
pari. On a beau choisir les ganaderias et leur demander d’envoyer
« lo mejor », il peut arriver que l’on rassemble six mansos,
qui vous mettent en l’air la plus minutieuses des préparations. Es
que.... « Los toros, como los melones son ! » Les
taureaux sot comme les melons, il faut les ouvrir pour...
Cette année, la location a mieux marché,
et plus de 6000 personnes se sont déjà « inscrites sur les listes
d’électeurs ! ». Que bueno !
Dans les corrales, six toros qui sortiront
dans l’ordre suivant (Il n’y a pas de sorteo ; on suit l’Ancienneté
de la ganaderia) : Palha – Victorino – Conde de la Corte –
Cuadri – Baltasar Iban et Albaserrada.
On dit que le Palha est « un petit
qui se cache derrière une grande tête ». Attention ! Le
portugais peut « tuer le concours ». Victorino a envoyé
« un señor toro ». A coup sûr, il ne vient pas pour de la
figuration. Le Conde de la Corte est un colorado très sérieux, tout
comme le Cuadri, aux cornes un peu à plat . Bien sûr, il faudra se méfier
du Baltasar, et, de même, attendre le jeu du toro « du Marquis »,
qui marqua de nombreux points, l’an passé. Pas mauvais de passer en
dernier. On peut provoquer l’émotion et faire oublier les copains. A
n’en pas douter, dans les chiqueros, les toros « écouteront »
les peleas des collègues... et affûteront leurs arguments.
Quant aux hommes, ils auront mission de
« faire briller » les toros . Ce ne sont pas de grands
artistes, mais des lidiadores, dont le talent est, avant tout, technique.
Fernandez Meca, El Tato et Encabo... c’est du solide. Aujourd’hui,
c’est à la lidia, qu’on coupera les oreilles !
Stéphane prendra Palha et Cuadri ;
Le Tato aura à faire à Victorino et Baltasar. Quant à Luis Miguel
Encabo, en pleine bourre, en ce moment, il affrontera
« ceux de la Haute » : Conde de la Corte et
Marquis d’Albaserrada. Que haya suerte et ... a votar !
Dax – Ce samedi 8 Septembre – Midi : Novillada piquée,
avec un mano a mano Javier Valverde – Julien Lescarret.
Dax – 8 Septembre – Corrida concours :
Attention, le paseo est à 17 h30.
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VICTOR
PUERTO GRACIE UN « TORRESTRELLA », EN PLAZA D’ANDUJAR.
Tandis que se préparent les grosses ferias de Septembre :
Murcia, Albacete, Salamanca, Valladolid, Logroño, une multitudes de
petites plazas donnent spectacle, où l’on peut, parfois, assister à
quelque moment historique, comme celui d’hier, à Andujar, près de Jaen.
Six mille personnes ont vibré à une grande corrida de Torrestrella,
avec, pour apothéose finale, l’indulto, la grâce d’un toro. Moment
toujours magique que celui où le mouchoir orange tombe du palco et dit au
brave : « Va, tu as été magnifique ! Remets toi de tes
blessures et vis en paix, désormais ! ». Pour l’histoire, le
toro s’appelle « Humiliado » - N°116 – 520 Kgs , et il
est « tout noir ». Un des toros de la saison.
7 Septembre – Andujar (Jaen) – Plaza llena :
Formidable corrida de Alvaro Domecq – Enrique Ponce dut soutenir le
premier, un peu faible, puis se battre avec le quatrième, « de
beaucoup de race ». Deux oreilles, chaque fois – Jesulin de
Ubrique fut impressionnant de technique et de temple, devant deux grands
toros, très nobles. Oreille et deux oreilles et rabo, donnant la vuelta
avec Alvaro Domecq fils – Victor Puerto coupa l’oreille du troisième,
mais se dépensa sans compter devant le magnifique sixième « Humiliado »,
une véritable machine à charger. L’indulto fut demandé à hauts cris,
et accordé, dans l’émotion générale. Tous les trophées,
symboliquement, pour Puerto, et salida a hombros générale, tandis que le
ganadero suivait les premiers soins apportés au brave de braves.
Enhorabuena !
7 Septembre – Alcazar de San Juan – Casi lleno :
Finito de Cotrdoba (4) ; El Juli (3) et Jaime Castellanos (1), qui
prenait l’alternative, coupent huit oreilles à une corrida de Sancho
Davila.
7 Septembre – Villena (Alicante)
- Triomphe de Victor Manuel Blasquez (trois oreilles), mais
surtout, grosse faena de Vicente Barrera, au cinquième toro de Salustiano
Galache. Faena surprenante et gros succès... dans une portative...
(Attention ! ne pas oublier qu’Ortega Cano a resurgi du trou où il
était enterré, suite à un faenon, dans les mêmes conditions, en 83, du
côté de Zarauz.)
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CORRIDA-CONCOURS DE DAX : OMBRE... ET OMBRE !
9 Septembre : Ils y étaient,
pourtant, les trois copains d’hier (voir édito du 8 septembre). Depuis
l’an dernier, le troisième lascar avait appris les règles de « la »
concours, et s’apprêtait à s’enthousiasmer aux exploits des toros.
Après la novillada, ils avaient traîné dans les jardins, vidant
quelques godets, écoutant au passage quelques latines rengaines « en
su salsa ».
Déjà, l’ambiance était morose ;
les gens traînaient, les yeux ailleurs. Le ciel était gris lourd, et
certains se posaient des questions. La novillada n’avait pas donné
grand chose, à cause de Javier Perez Tabernero, parados. Valverde avait
été bien, et Lescarret avait confirmé que ... « puede
ser alguien! » Il avait coupé l’unique oreille.
A l’entrée de la plaza, on leur remit
« le fameux bulletin réponse »...pour qu’en fin de
concours, ils aillent voter, comme l’an passé. « T’as apporté
un stylo ? Non ? c’est malin ! » Dans le bulletin,
pour chaque toro, l’aficionado est invité à noter chaque pique, et de
même, ses appréciations sur le comportement du toro, à la muleta. A la
fin, il fait ses comptes, et... les mathématiques et le sentiment se mêlant,
il vote.
« Pas de stylo ? C’est malin ! ».
Adieu les mathématiques ! Reste le sentiment... Bof !
A la fin de la corrida... l’un des trois
sanctionna : « Une belle m.... ! » l’autre ajouta :
« Moi, je vote « Desierto ! » Le troisième, plus
positif partit d’un tonitruant « Viva El Pimpi ! ».
Estomaqués, les deux autres le regardent : « Qui c’est,
cui-là ? » Et le collègue de répondre : « Eh
bé ! Le picador qui a mis trois puyazos et le regaton au Conde de la
Corte ! » Interloqués, les deux copains s’esclaffent
« Bé, t’avais un stylo, ou quoi ? On s’en rappelait plus !
T’as raison : Viva el Pimpi ». Et les voilà repartis vers de
nouveaux godets, les cubains entrant en scène à neuf heures...
Ciel gris, en ce 8 septembre à Dax.
Ambiance grise, corrida grise... Un toston total ! La deuxième
corrida concours de Dax a été un fiasco intégral, à peine atténué
par un très jolis moment torero : Le premier tiers du toro « Eslavo »,
du Conde de la Corte (ou Maria Olea – idem), sorti troisième. Toro
magnifique, haut, bien armé, sortant seigneurial. Le toro partit sur le
piquero, de loin, sans se faire prier, lui mettant une poussée si
violente que le cavalier en fut désarçonné. A peine avait il touché le
sol, que le picador se relevait et se précipitait, remontant en selle,
alors que le cheval était toujours poussé, bousculé par le bicho. Ce
fut alors « le » moment de la corrida : Citant de loin,
« en torero », sans aucune volonté de basse vengeance, le
varilarguero donna un énorme puyazo, très lourd, mais sans rectifier, au
Conde de la Corte qui poussa bravement, bien campé au sol. Une estampe !
Grande ovation qui se répétera à la troisième entrée au fer, moins
intense, et explosera sur le quatrième contact « au regaton »,
demandé par une présidence, impeccable. Grand toro et sortie triomphale
pour le picador Luis Antonio Vallejo « Pimpi », qui salue,
castoreño à la main, et remporte le prix de 125000 pesetas, au meilleur
picador du concours. « Enhoraboïna ! » disent les
basques...
En fait, il fut « le meilleur en
tout » de cette grise et sombre tarde, car le toro accusa ce grand
premier tiers, et finit par se coucher, en fin de faena. Quel dommage !
Beaucoup avaient déjà « découpé son bulletin ».
Un autre toro lui discuta la couronne de
lauriers : Le Baltasar Iban qui se montra très brave au cheval, con
mucha fijeza, et termina « en toro », à la triste muleta du
Tato. S’il avait vraiment fallu voter, c’est vers « Rabioso »
que beaucoup auraient penché. Hélas, il fut disqualifié, d’entrée,
à cause d’une armure des plus discutables, et discutées, les gradins
se fâchant tout rouge. Pas le droit, messieurs les ganaderos, d’envoyer
un tel mogon ! De quoi, vraiment, le remettre dans le camion, et
« pa la ganaderia ! ». Dommage ! Cela a faussé tout
le concours.
Le reste fut
d’une désolante grisaille. Monsieur Palha voulait « encore »
donner une leçon... Leçon de quoi?: Il a envoyé un « moustique » manso
et assassin, dont le seul « mérite » était de se cacher
derrière une impressionnante armure. Détestable ! Le Victorino
sortit sous l’ovation. Guapisimo,
el toro ! Hélas, il se révéla tardo, soso, y corto. Fade et
court, en tout. Dommage ! La Cuadri devait avoir des cornes larges.
Il se les abîma, encore plus, dans une demi vuelta de campana au sortir
du capeo de Meca. Disqualifié ! Quant à l’Albaserrada sorti sixième,
pointu, costaud, il restera bouche close jusqu’à la fin, sera mal piqué,
et fera danser son matador...
Restent donc le troisième, Maria
Olea-Conde de la Corte « du Pimpi », et le Baltasar Iban,
tristement sorti cinquième. Si on parle « concours » ;
si on dit « le meilleur toro », ce qui implique, « le
plus beau, le plus brave, le plus noble »... un seul nom
arrive au verdict : « Desierto ! » (Non
attribué). Mais il n’y avait pas de bulletin à ce nom, ce qui est une
erreur.
Dommage ! On parlait hier de « la
deuxième », qui est toujours dangereuse. On parlait du risque des
« six carnes »... Ce ne fut pas cela, mais...
Le hommes ont fait ce qu’ils ont pu :
Fernandez Meca s’est fait très peur, avec ce premier de Palha, qu’on
aurait pu croire « chaqueteado », déjà toréé. Il ne fut
que volontaire et brouillon face au quatrième, soso, faible et court,
qu’il tua bien mal. Silence partout et « gris comme son costume »
- El Tato ne reviendra plus par ici. Trop de précautions, trop de
lourdeurs, trop de grisaille. Il fit déjà le coup à la Madeleine,
« la muleta à Mont de Marsan, el culo en Sanlucar ». Le
public se mit en colère, et vexé, l’aragonais donna trois derechazos
« como Dios manda ». Ce qui est
pire, car il démontra, en trois passes que... s’il avait voulu !
Silence et grisaille fatiguée – Luis Miguel Encabo « mit les
reins » en deux véroniques, devant le troisième, avant de se faire
déborder. Brillant en mises en suertes précises, varié aux banderilles
(Cuarteo sur chaque côté et la troisième « por dentro »),
il ne put rien construire de continu devant le Conde de la Corte, qui
accusa le châtiment, et termina, longuement avachi sur le sable. De plus,
il tua mal. Il donna, au dernier, l’estocade de la tarde, mais après
quatre pinchazos. Silence partout. Cependant, des détails d’un torero,
peu esthétique, mais qui mérite d’être revu... quand il fera plus
beau.
Mais, c’est pas tout ça... « Les
cubains entrent en scène à neuf heures... et demain, il y a le mano a
mano Ponce-Juli, alors.. hauts les coeurs ! »
9 Septembre – Dax – 17h30 : Mano
a Mano Enrique Ponce – El Juli, devant des Torrealta.
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EL JULI GRACIE UN ZALDUENDO EN
ARLES
Grande journée, hier, en plaza d’Arles.
Le matin, on a fêté Javier Buendia, le rejoneador aux cheveux
grisonnants qui disait adieu, et s’en fut sur les épaules de ses jeunes
successeurs, dont cet Alvaro Montes qu’il faut suivre et que l’on
voudrait bien revoir, du côté de Bayonne, tant son souvenir y est étincelant.
Il fut, avec Andy Cartagena, un des gros vainqueurs de cette émouvante
rejoneada matinale.
Le soir, plus un billet, bien sûr :
Espartaco faisait ses adieux en Arles. A ses côtés, le Juli, dont on
attendait tant ; et Juan Bautista, que l’on espérait aussi, mais
en faisant la moue.
La corrida de Zalduendo est sortie
correcte, très brave et très noble. Du coup, tout le monde s’est régalé :
Espartaco a mal tué, sinon... il sortait a hombros avec ses deux jeunes
collègues, et le mayoral.
Moment historique, moment toujours
émouvant;
moment, également, souvent discuté : La grâce, l’indulto d’un
toro... Le cinquième Zalduendo fut magnifique, du début à la fin. Très
brave et d’une grande noblesse, il chargea sans cesse dans la muleta du
prodigieux gamin qu’est le Juli. Le public demanda l’indulto, les
toreros aussi... Il s’appelle « Invencible »,
le bien nommé ! 500 kgs de race et de noblesse. Un grand toro, un
superbe moment, et apothéose pour El Juli qui coupe quatre oreilles et un
rabo.
Juan Bautista a connu, peut être,
« le » moment, rencontré « le » toro qui l’ont
remis en selle. Tous les toreros rencontre le moment du « bache »,
cette espèce de désespérante traversée du « pot au noir »...
Bien souvent, un toro leur a « quitté le sitio », mais, bien
souvent, un autre toro le leur rend. C’est peut-être ce qui est arrivé
hier à Jean Baptiste Jalabert. Le sixième toro lui a permis une grande
faena, le torero obtenant deux oreilles... et peut-être, bien plus.
8
Septembre – Arles – No hay billetes : Toros de Zalduendo, de
correcte présentation. Brave et noble, la corrida, excepté le troisième
qui s’arrêta. Le cinquième « Invencible » - N°15 – 500
kgs fut grâcié, et l’on donna vuelta posthume au sixième « Esceptico ».
Le Juli invita le ganadero lors de son tour d’honneur, après l’indulto,
et, en fin de corrida, le mayoral « salio en homros », en
compagnie des triomphateurs, tandis que Fernando Domecq était déjà aux
petits soins de son futur étalon.
Espartaco a toréé en douceur, magistral,
un peut perfilero mais désireux de donner aux toros la plus longues des
charges, sans les brusquer. Hélas, il tua mal, et l’on ne put
qu’ovationner « celui qui disait adieu »
Le Juli fit feu de tous ses canons :
Cape virevoltante et vaillantissime ; banderilles de feu ;
muleta aimantée et l’épée « en bazooka ». On reste étourdi
devant l’abattage de ce garçon. Du coup, il force la chance, et le
destin lui sourit. Normal ! Deux oreilles devant le premier qu’il
tua magnifiquement. Mais le grand moment arriva avec le fameux « Invincible ».
Rencontre de deux titans, le Juli le toréant par chicuelinas à genoux,
avant de s’envoler vers une faena trépidante, le toro s’engouffrant
dans une muleta littéralement magique. « Invencible » avait
été très bien piqué, en deux rencontres, par Ladron de Guevara . Il
continua à charger, à charger... et advint le grand moment de l’indulto.
Apothéose pour le ganadero, pour le torero, devant les gradins en joie.
La vie sauve pour le toro, et tous les trophées, symboliques, pour le
Juli, qui va par deux fois, ajouter « Arlésss » à la longue
liste des ses conquêtes 2001.
Juan Bautista reçut son premier « a
portagayola », et cela se passa bien mal. Le toro fut le seul à se
retenir, et Jalabert ne put que constater ce triste moment. Heureusement,
le sixième attendait, qui lui donna l’occasion de se sentir « complètement
torero », de se libérer
totalement, donnant une des meilleures faenas de sa vie, et terminant
« au recibir ». Deux oreilles et « a hombros », en
compagnie du Juli et du Mayoral de Zalduendo. Apothéose, et la joie,
pure, simple, totale, sur tous les visages. Aficion, y fiesta « réellement »
brava !
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JOSE TOMAS TRIOMPHE FORT A LA GOYESCA DE RONDA
Il fallait s’en douter : Si se présentait
l’occasion, José Tomas ne pouvait la laisser passer.
La corrida Goyesca « est » de
celles que l’on ne peut laisser passer. Toute la presse est là ;
tout le monde taurin ; toute la gentry. On s’y voit et l’on s’y
fait voir, à l’ombre de la statue d’Antonio Ordoñez. La corrida est
en général « agréable », mais on en a connu qui sortirent
pimentées. Hier, Jose Tomas a rencontré « son toro », après
avoir pris la pause, devant son premier adversaire. Résultat : deux
oreilles à l’un, sujettes à caution ; et deux oreilles à
l’autre, indiscutables. Voir, maintenant, comment va se terminer sa
saison ? Où ? Quand ? Et avec quels toros ?
8
Septembre – Ronda – Corrida Goyesca – No hay billetes :
Toros de Domingo Hernandez, correctement présentés, et de jeu très inégal :
Manso le premier ; faible le troisième ; violent le quatre. Bon
mais arrêté, le deuxième ; noblissime le cinq – Rivera Ordoñez
faillit se faire écharper en recevant le quatrième par larga à genoux.
Il se montra vaillant, puissant et donna l’estocade de la tarde. Ovation
et oreille – Jose Tomas prit beaucoup de poses devant le deuxième,
finissant par une grande série sur chaque main, et une bonne épée. Deux
oreilles un peu discutables, dit on. Par contre, il fut souverain devant
le cinquième, auquel il monta une grande symphonie « main gauche »,
et termina en plus pur style rondeño. Bonne media et deux oreilles sans
discussion – Morante de la Puebla se fit prendre par le troisième, un
faiblard mais violent, qui se défendait plus qu’il n’attaquait. Le sévillan,
indemne, laissa tomber. Il remonta le courant dans sa faena au dernier,
mais tua, calamiteux. Ovation , chaque fois, tandis que Jose Tomas sortait
à hombros.
8
Septembre – Murcia – 1ère de Feria : Toros de la
Ganaderia Marques de Domecq, Sin casta, faibles. Seuls, les premiers et
troisièmes ont permis le torero – Jesulin a bien toréé, muy templado,
le bon premier, lui coupant une oreille. Avis et ovation au quatrième –
El Cordobes a voulu toréer sérieux un lot impossible. Le public
attendait d’autres grenouillades, et se limita à deux ovations (avis au
cinquième) – Triomphe et sortie a hombros pour Victor Puerto qui coupe
une oreilles à chaque adversaire, suite à deux faenas totalement
distinctes : Spectaculaire et vibrante, la première ; se la
jouant courageusement, au sixième, pour tirer au toro, les passe qu’il
n’avait pas.
8
Septembre – Calatayud – Moins de demi plaza : Trois de Maria
Luis Paniagua et trois Garcigrande, sortis 2,3,et 4èmes. Rien de bien spécial
– Curro Vazquez se fit siffler au premier, qu’il ne voulut pas voir.
Oreilles pour de bons moments au quatrième – Joselito a été très très
bien dans sa faena au deuxième. Lo bordo ! Deux oreilles et ovation
au cinquième, après un avis – Finito de Cordoba connut une actuacion
qui alla crescendo devant son premier adversaire. Deux oreilles et ovation
finale. Mais, moins de mi entrée pour ce cartel...
8
Septembre – Alcazar de San Juan : Succès du mano a mano
Luguillano – De Mora, devant une demi arène : Cinq toros de Arauz
de Robles et un de Sancho Davila, sorti troisième – David Luguillano
fit, respectivement : oreille, oreille et vuelta – De son côté,
Eugenio de Mora coupa les deux oreilles du quatrième et une du dernier.
8
Septembre – Parmi les nombreux spectacles, on retiendra les quatre
oreilles d’Antonio Ferrera, à Lerma, devant des toros de Morilla
hermanos
Par contre, a Navaluenga, près d’Avila,
les deux oreilles coupées à son premier toro de Valverde, par le jeun
colombien Paquito Perlaza, ont été maculées de sang : Cornada
grave de trente centimètres au triangle de Scarpa, cuisse gauche.
De son côté, Luis Vital Procuna a été
blessé à Olivenza. Blessure aux testicules, spectaculaire, mais au
pronostic toujours étonnant de « peu grave ! ». Le
novillo était de Carriquiri, et le triomphateur de la tarde s’appelle
Matias Tejela
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BAROUD, DE PEU D'HONNEUR, A EREVAN (ARMENIE)...
9 Septembre : Le copain de Corrida.Net
raconte le triste épisode de la corrida qui vient de se dérouler en Arménie,
à Erevan. Corrida prévue « à la portugaise », sans mise à
mort. Cependant, cela tourna mal, et faillit bien se terminer
« à coups de canon », un toro « de muy mala leche »,
ayant décidé de faire un tour vers les gradins.
Va falloir arrêter ce genre de
plaisanterie, et, au lieu de mettre 25000 personnes dans des stades
« en singeant la corrida », essayer de remplir nos plazas, même
les plus petites, où « sol y moscas » sont, quand même, un
peu plus aficionados....
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BAYONNE... ON
SAURA DEMAIN SOIR !
9
Septembre : Y aura t’il corrida, à Bayonne, le 14 Octobre ?
Si oui, y aura t’il un mano a mano « Ponce-Juli », comme une
rencontre des deux triomphateurs de la saison, et sorte de revanche de la
rencontre de Dax, cette après midi ? On le saura, demain, tard dans
la soirée.
L’idée, on le sait, est partie du Maire de
Bayonne, qui, plein de verve et de pundonor, a proposé cette dernière,
comme la corrida des triomphateurs, comme « l’ultime »,
comme « la corrida de la palombe ». Bien, torero...
C’est pas le tout, maintenant... faut le faire !
Tout le monde a bondi, une fois la surprise passée. Monsieur météo a
filé vers ses cartes , mais c’est la calculette qui a le plus crépité.
Beaucoup vont y laisser plus d’un cheveu, mais l’idée vaut le coup.
Résultat,,.
demain soir, lors d’une réunion exceptionnelle de la commission
d’organisation. On voudrait être un petit « raton ! »...
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DAX :
« LA SAUCE » QUI N’A PAS PRIS...
10 Septembre : Le soleil baissait derrière les frondaisons du parc
Théodore Denis. On avait beau regarder les hanches de la petite brune qui
se dandinait au son de quelque « ritmo cubano », on
n’arrivait pas à se dire que, décidément, la nature fait bien les
choses. Non ! Même pas ! Et ça, c’est vraiment grave...
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La corrida qui clôturait la « feria de La
Salsa », et la temporada Dacquoise, était un évènement... devait
être un évènement. De fait, ce fut « un toston de ordago » !
A qui la faute ? Aux toros ? Aux hommes ? A cette formule
du mano a mano ? Allez donc savoir... Toujours est il que « les
ceusss» qui ont traîné là, leurs épouses, et payé des sommes
astronomiques pour un tendido de dernière heure, ont du entendre chanter
Manon, en rentrant chez eux...
« Que paso ? Pues....nada, absolument
rien ». Six toros sont sortis, l’un d’entre eux, magnifique, le
troisième. Les autres, en échelle. Sont tous sortis avec du piment, puis
se sont dégonflés. Manque total de race et de forces, pour les derniers.
Les hommes n’ont guère paru inspirés, et
n’ont pas voulu « entrer en guerre ». Un mano a mano est un
duel. En principe, chacun ne doit avoir qu’une obsession : Mettre
« un repaso » au collègue... Là, il semble que l’on est
venu en bons amis, du style « Je te félicite pour le toro gracié
hier en Arles » et « Ah, oui, il valait bien celui que tu as
gracié avant hier a Andujar ». Dans le callejon, l’apoderado de
l’un papote gentiment avec le père du second... Y
no paso nada. La corrida a commencé dans la douceur, et s’est
terminée dans « la naphtaline chloroformée »...Bzzzz !
Ce fut « la ruine » des fabricants de
carnets et des papetiers ! Dans le callejon, les critiques taurins, et
autres revisteros, ont chacun leur système pour noter sur leur calepin, le
moindre des muletazos, le pire des pinchazos. Quand la corrida est bonne,
les pages se noircissent à vitesse grand V, et le lendemain, « Bonjour,
monsieur le papetier, il m’en faudrait douze ». Mais là... une
page et demi ! Una ruina ! Demain, le papetier pourra aller à
la pêche et on sera reparti vers un nouveau plan social...
Triste et inattendu. Il y a des jours, comme
cela. Pour Dax, ce fut « la temporada, comme cela ! »
Mala suerte total !
Les toros n’ont pas voulu, mais les toreros,
non plus. Enrique Ponce est toujours élégant, même lorsqu’il
s’ennuie. Un maestro.
El Juli n’est pas inspiré, ici. Il ne l’a
jamais été, et sa prestation d’hier ne va pas arranger les choses.
Peut-être la décompression après l’apothéose d’Arles ;
quelque douleur, après la voltereta ; quelque droit aussi, « au
jour sans ».. Capeador vulgaire, sortant vite vers le centre ;
avare de quites ; rapide et technique aux banderilles, il aligna les
muletazos à la tonne, essayant de tirer un peu d’eau de puits secs,
avant de repartir « vers demain » d’un pas de « laboureur
d’hier », logiquement fatigué, après une dure journée de
labeur. Sans ses estocades, tirées bien en arrière, le Juli aurait pu
entendre quelqu’autre musique, hier... celle du vent.
Avec tout ça, le public s’est élégamment
ennuyé et la sauce n’a jamais pris, ce qui avouez, est un comble, dans
le cadre de la Feria... de La Salsa !
9
Septembre – Dax – Llenazo total – Beau temps et quelque rafale
de vent : La corrida de Torrealta déçut complètement, par son
manque de race, et de force. Le premier, bien réduit de type, fit
illusion, sortant avec alegria , tournant au vinaigre à la muleta. Ponce
s’y accrocha, sans pourtant s’y montrer totalement à l’aise.
Cependant, peu à peu, une fois les vent évité, une fois la distance
trouvée, le valenciano allait donner les muletazos de la journée, avant
de perdre quelque trophée avec l’épée. La corrida est morte, là...
Les toros suivants sont sortis avec vivacité, ont frappé sec dans les
capes, sont allés au cheval avec allant, le deuxième provoquant gros
batacazo, puis, au fil des muletazos, se sont dégonflés, les deux
derniers disant vraiment « J’en peux plus ! ». Le
aficionados firent grande ovation au magnifique troisième, un castaño
super bien découpé, qui fit beaucoup de vent, mais finit amorcillado,
avant l’épée, faisant mine de se coucher, avant l’estocade.
Vraiment, les Torrealta ont déçu, et personne n’y peut rien. « Les
melons étaient jolis, mais quand on les a ouverts...pouah ! »
Enrique Ponce est sorti ovationné, pour le
souvenir d’une grande saison dacquoise. Il s’accrocha, réussit de
bonnes naturelles au premier, une grosse série de droitières au troisième
et se laissa aller à une pesante porfia « fuera de estilo »,
sentant que vraiment... « rien à faire ». A l’épée, cela
ne voulut pas sourire, et Ponce perdit au premier l’oreille qui aurait,
peut-être, mieux lancé le débat. Au lieu de cela, un avis et ovation ;
ovation au trois et applaudissement au cinq.
El Juli a fonctionné. Banderilles méritoires et
coup d’épée décisif lui valurent une oreille de son premier, réclamée
à grands cris par les uns, protestée de même, par les autres. « Majorité
de mouchoirs... il n’y avait pas ! » comme dit le basque. Par
la suite, il essaya , en ton monocorde, de tirer des passes au quatrième.
Il y en eut des kilomètres, le tout agrémenté de vains encouragements
hurlés et de zapatillazos. Long et ennuyeux, malgré le mérite à lier
quatre passes. Avis et ovation, après une épée très en arrière. Le
sixième était faible, faible. Tout le monde était
plongé dans de sombres pensées. Vaine porfia et une rapière,
vraiment, « très très en arrière » (Les toreros auraient
ils trouvé un nouveau sitio, pour tuer ?). Applaudissements
de Dax, qui sait, en bon gastronome, se bien comporter, même
quand la sauce n’a pas pris.
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ARLES :
TIENS ! LES MIURA SONT « BIEN SORTIS »...
10 Septembre : Voilà qui n’est pas commun ! Après avoir
voulu défenestrer tout le monde à Séville et Pamplona, les Miura ont
fait une sortie de bravoure et de noblesse en Arles, au point que l’un
d’entre eux fut honoré d’un tour de piste posthume. Chapeau, les Arlésiens
qui, en deux ferias, ont eu la chance de voir de grandes choses, notamment
ces deux jours, avec les Zalduendo et donc, hier, ceux de Zahariche.
Cependant, Miura reste « mucho Miura » et il faut saluer les
toreros, en particulier le Zotoluco, qui a su donner confiance au fameux
cinquième... Un gant de fer, dans une main de velours.
Le matin, la novillada de Concha y Sierra ne
s’est pas laissée faire. Javier Valverde et Julien Lescarret ont,
chacun dans son style, bien fait front, écoutant de bonnes ovations.
Mieux servi, Julien Miletto a coupé l’oreille du dernier.
Grande feria du Riz 2001, avec cependant, une
surprise : La plaza était loin d’être pleine pour les Miura.
Donc.. Torista ? Torerista ? Cqfd...
9
Septembre – Arles – 2ème de la Feria du Riz – 2/3
escasos, de plaza : Corrida de Miura, très bien présentée, lourde
et mobile, brave et noble. Le lot de Richard Milian
fut le plus complet. Mention spéciale au cinquième, « Berberisco »,
de 660 kgs, qui mit un gros batacazo a Efren Acosta, restant un long
moment « encelado » sur le cheval tombé, mais qui se révéla
excellent à la muleta du Zotoluco, au point que l’on donna vuelta
d’honneur à sa dépouille. Le troisième fut le plus compliqué. A la
fin de la corrida, le mayoral dut saluer.
Richard Milian faisait ses adieux. Malin,
vibrant, virevoltant, communiquant avec les gradins, il connut une bonne
journée : Oreille et ovation, après avis – Le Zotoluco toréa
bien le bon deuxième, hélas un peu faible, mais perdit tout à l’épée.
Silence. Par contre, il sut donner confiance au cinquième, le laissant se
libérer, tout en montrant qui commandait. Faena vibrante, vaillante, non
exempte de qualité, précédant un bon coup d’épée. Deux oreilles méritées.
Grande joie de ce Zotoluco qui est vraiment un cas : Vedette au
Mexique, abonné « au dulce », il traverse l’Atlantique, et
s’envoie « les gros bras ». Superbe ! Heureux, le
Zotoluco, qui pense, maintenant, aux deux prochaines : Elles sont à
Nîmes et Logroño, et sont, toutes deux, de...Cebada – Frédéric Leal :
Digne, mais court d’expérience, ce qui est logique. Avis et silence à
l’un ; Avis et ovation au sixième, qui permettait.
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DANS LES
RUEDOS D'ESPAGNE : BLESSURE DE LUIS MIGUEL ENCABO.
De très nombreux spectacles ont eu lieu, hier, sur toute la géographie
taurine ibérique. Il y eut des triomphes et des larmes, comme toujours.
Cependant, Dax aura un petit pincement au coeur, en apprenant que Luis
Miguel Encabo, présent la veille à la corrida concours, s’est fait
gravement blesser, en plaza d’Albacete.
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9
Septembre – Albacete – 2ème de Feria – Media plaza :
Corrida grande, lourde, et de mauvaise caste, de Montalvo – Luis Miguel
Encabo coupe une oreille, mais se fait prendre, recevant, en face interne
de la cuisse droite, une cornada de 25 cms d’extension , avec deux
trajectoires, de 10 et 20 cms, qui font de gros dégâts musculaires.
Pronostic: grave – Espla prend trois toros : Silence, silence
et palmas con aviso – Pepin Liria
ne pourra pas cacher sa...prudence : Silence partout, avec avis au
premier.
9
Septembre – Murcia – 2ème de Feria – un peu plus de
demi plaza : Toros de Nuñez del Cuvillo, petits et sans fond,
compliqués et faibles – Pepin Jimenez ne fut pas à son affaire, et
Morante de la Puebla, magnifique au capote, tira quelques droitières,
mais laissa vite tomber – Les deux toreros furent applaudis – Triomphe
de Jose Tomas qui donne de grandes naturelles au cinquième. Sortie a hombros.
9
Septembre – Valladolid – 2ème de Feria : Trois de
Puerta Hermanos et trois de Castillejo de Huebra (3,5et 6èmes) . Bien le
quatrième – Ortega Cano se fit sonner les cloches au premier et donna
quelques bons moments face au bon quatrième. On le vit : « desconfiado
con ganas »...Nouveau – Bon triomphe de Juan Mora, qui torée à
la fois vaillant, vibrant et esthétique. Oreille chaque fois et sortie
sur les épaules – Jesulin tomba sur deux sosos, et fut ovationné
9
Septembre – Barcelona -
Personne ou presque, dans les gradins : Deux toros de Julio de la Puerta, 2et 3èmes, un de Diego
Puerta, le premier, et trois
de Joselito, dont le sixième qui montra de la caste – Jose Luis Bote
eut de bons moments devant le manso quatrième, donnant une vuelta après
avis – Luis de Pauloba écouta le silence – Le murciano Alfonso Romero
se montra torero en tous moments, donnant une vuelta au sixième.
Attention à celui-là!
9
Septembre – Aranda de Duero : Cinq toros du Ventorrillo et un
de Victoriano del Rio, sorti cinquième- Dure et triomphale journée pour
Antonio Ferrera qui coupe trois oreilles, mais va deux fois à
l’infirmerie : Coupure au doigt en estoquant le premier. Quatre
points « de soudure ». Deux grosses volteretas , par le quatrième :
puntazo au mollet gauche. Encore quatre points – Juan Bautista, avec le
moral « en haut », après Arles, fait une grosse faena au
cinquième : deux oreilles – Fandi met le feu partout : trois
oreilles. Ferrera et Fandi : une pareja qu’il faudrait voir dans
les grandes ferias. Il y a des sous à se faire, là ! Styles
particuliers, mais spectacles assurés.
9
Septembre – Calatayud : Corrida de Victorino Martin « cornicorta »
et sosa. Le meilleur : le quatrième – Mano a mano Tato, Jesus
Millan – Triomphe du Tato, solide, coupant les deux oreilles du cinquième
– Millan tua catastrophique, écoutant ovation à ses deux derniers.
« Deslucida », la corrida. Encore une...
9
Septembre – Utiel – Media plaza : Toros de Victoriano del
Rio, justes en tout – Espartaco fait ses adieux à la région
valencienne. Torée très bien, tue très mal : Oreille et ovation
– Joselito, triomphe, décontracté et allègre : trois oreilles et
pétition de rabo au cinquième – Manolo Carrion n’accusa pas
l’inactivité : Oreille partout.
9
Septembre – San Martin de Valdeiglesias : Six toros, inégaux,
de Los Bayones. Le sixième : bon - Finito
de Cordoba et Eugenio de Mora entendent des ovations, mais c’est Miguel
Abellan qui « défonce tout » : Oreille et deux oreilles.
9
Septembre – Madrid (Las Ventas) – Entrée « habituelle » :
Novillos de Alejandro Vazquez, potables les 1,2, 5èmes. Les autres,
compliqués – Tomas Lopez fut plus posé, plus centré, donnant vuelta,
au quatrième – Azuquita n’a pas convaincu Madrid, qui l’a trouvé
trop « ligero » dans son toreo (la sempiternelle rivalité
« Madrid/Sevilla ») Silence et quelques bravos, après avis
– Juan Alberto, mal servi, ne put que se défendre : Silence par
deux fois.
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DAX :
POUR UN BULLETIN DE PLUS...
11 septembre : « Heurts et malheurs d’un concours »
(suite...). On ne va pas revenir sur le triste week end de Dax. « No
hubo nada de suerte ! » et bien malin celui qui aurait pu
dire que les Torrealta allaient donner si pâle réplique aux ténors que sont Ponce et Juli. « Si no lo veo, no lo
creo », écrit Del Moral dans sa chronique. Bien malin, de même,
celui qui aurait trouvé un lot qui, bien présenté, aurait chargé fort
et droit... Plus aucune garantie, aujourd’hui, nulle part...
Par contre, pour un bulletin de plus, ou plutôt
de moins, Dax aurait pu éviter le ridicule de primer un toro, à
la corrida concours. Certes, le Maria Olea fut brave et
spectaculaire à la pique (mais, en ce cas, le Baltasar, aussi), mais on
ne peut décemment primer un toro qui, à mi faena, se coucha longuement,
n’ayant pas supporté le gros châtiment reçu.
Alors on dira : « Vox populi ! »,
c’est le public qui a voté. Certes, mais s’il y avait eu un
bulletin « Prix non attribué », les résultats eurent peut-être
été tout autres. Le toro vainqueur d’une corrida concours est, doit être
« le plus complet » : Présentation – Bravoure –
comportement aux engaños . Le Conde de la Corte était très beau ;
il fut très brillant à la pique... et ne tint pas la distance.
On ne sait si Dax « reconduira » la
corrida concours, l’an prochain. Comme aficionado, on le souhaite
vivement, car il ne faut pas s’arrêter sur un échec. Par contre,
comprenant le souci d’un organisateur qui doit tout faire pour remplir
sa plaza, on peut entendre aussi le doute qui peut succéder à cette
tarde bien grise.
Aujourd’hui, une chose est sûre : Les
ganaderos sont vraiment « des sinverguenza » qui n’ont que
faire d’envoyer « le meilleur, le plus beau, le mieux noté »
dans un concours qui peut avoir répercution sur la planète « Toros ».
La France est aujourd’hui garantie de sérieux, dans le montage de ses
spectacles et la qualité de son Aficion. Arles, Bayonne, Dax, Nîmes,
Mont de Marsan, Vic, bien sûr, essaient
au mieux de le démontrer, de même que toutes les plazas qui gravitent
autour. Mais, que voulez vous ? « Ils » se moquent déjà
de Jerez, Madrid, Zaragoza... alors, vous pensez... Dax, et la France...
Ganaderos ? Non ! « Gana duros,
mas bien.... »
Que fera Dax, l’an prochain ? Elle se
remettra d’une saison un peu morne, et repartira vers de nouvelles
trouvailles. Aucun doute là dessus.
En attendant, la saison continue, en Espagne. Ce soir, Zaragoza présente
sa feria du Pilar. On connaît presque les cartels de Lima, au Pérou.
Pablo Hermoso de Mendoza part au Mexique, fin octobre, et fera paseo a la
Monumental de Mejico... Pas à dire ! Ca sent l’hiver. Va
falloir faire réviser la chaudière !
Hier, un torero que l’on surveille du coin de
l’oeil depuis un moment, a monté un faenon, en pleine feria de Murcia :
Un rabo pour Alfonso Romero. A partir du 10 Septembre, les choses vont être
différentes pour lui.
Par contre, « la corrida de Dubout »
existe toujours : Hier, à Parla (Madrid), le paseo s’est déroulé
avec une heure de retard. Pour un « No hay billetes », c’en
fut un ! Plus de 300 personnes étaient coincées aux portes de la
plaza, sans billet, ou ne pouvant y rentrer. Furieuses, elles ont « séquestré »
les chevaux des picadors pour « bloquer » le début du
spectacle, et la police a du charger. « Interviewés », les
pauvres chevaux « de picar » ont
déclaré que, « vraiment, les toros étaient moins
dangereux.. ». Tout rentra dans l’ordre, heureusement, et la
corrida fut un triomphe.
10
Septembre – Murcia – 3ème de Feria – plus de ¾ de
plaza – Vent : Toros de Jandilla, corrects de présentation et inégaux
de jeu. Le premier fut très faible, mais les 2,4et 6èmes donnèrent
du jeu. Grand toro, le troisième, « Jindamo » - 529 kgs,
auquel fut donnée vuelta posthume – Enrique Ponce fut « politiquement
correct ». Mal servi, élégant et technique, il dut soutenir le
premier et ne put totalement
s’exprimer face au quatrième. Ovation et applaudissements, avec un
avis, chaque fois. 2001 est une des temporadas où Ponce aura entendu le
plus grand nombre d’avis, de sa carrière (Ce qui est presque « à
son honneur », car traduisant sa facilité d’être longuement
« en la cara del toro » et sa volonté de placer la série
parfaite, définitive) – El Juli toréa bien, vibrant, mais tua mal.
Oreille et ovation – Il est une révélation, et son triomphe d’hier
va le faire éclater au grand jour : Alfonso Romero faisait sa présentation
de matador en sa plaza de Murcia. La chance voulut qu’il tombe sur un
grand toro. Cela commença très mal, avec une cape constamment accrochée.
Mais la faena est une de celles qui vont marquer la temporada :
Profondeur, empaque, ligazon... tout y était. Une vraie oeuvre d’art,
terminée par un recibir : Deux oreilles et la queue. Il fut
excellent, de même, avec le sixième, dont il perdit un probable trophée,
à cause de l’épée... Alfonso Romero...un torero « artista »
qu’il va falloir suivre.
10
Septembre – Valladolid – 3ème de Feria : Corrida
très décevante. Toros de Criado Holgado, et un sixième de Puerta
Hermanos. Sans caste les premiers nommés ; noble mais faible, le
dernier – Espla « paso ». Silence et ovation – El Tato se
montra « un peu lourd ». Silence partout – Juan Bautista
essaya en vain. Ovation et silence.
10
Septembre – Albacete – 3ème de Feria – Novillada –
Moins d’une demi plaza : Novillos de Collado Ruiz, faibles et
mansos – Anton Cortes n’entendit que silence – Javier Valverde a
confirmé son image de torero solide et courageux. Silence et une oreille
– Présentation triomphale, en novillada piquée, de Andres Palacios,
qui coupa une oreille à chaque toro et sortit a hombros. A suivre, ce
nouveau torero d’Albacete, avec un concept très classique du toreo. On
a noté hier, de grandes choses à la cape, ainsi que « sur
main gauche ».
Aujourd’hui, Espartaco, ne pouvant toréer,
sera remplacé par Sergio Martinez qui prendra l’alternative, des mains
de Ponce, avec pour témoin, Manuel Amador, devant des toros de « Los
Bayones ».
10
Septembre – Sonseca (Tolède)
- Très bonne corrida du Conde de Mayalde (tiens !) – souche
Contreras avec du Domecq – On donna vuelta au deuxième – Oscar
Higares coupa les deux oreilles du quatrième, Miguel Angel, celle du
cinquième. Mais c’est Jesus Aguado qui triomphe, avec quatre oreilles.
Le mayoral donna vuelta à la mort du cinquième toro.
10
Septembre – Villanueva del Arzobispo : Corrida typique « de
pueblo », où les toreros coupent « un monton » de trophées
qui fausse les statistiques de l’escalafon – Toros imprésentables de
los Bayones – Joselito se méfia du premier, qui sortit « en
somnambule bourré ». Par contre, se libéra au quatrième et tua
« en coup de canon ». Deux oreilles – Rivera Ordoñez se
battit comme un mort de faim avec le sixième, se faisant durement
secouer. Oreille chaque fois – Triomphe total de Victor Puerto :
Quatre oreilles et deux queues. Une des plus grandes ovations, pour avoir
relevé du premier coup, un toro « répandu »par terre.
C’est tout dire.
10
Septembre – Parla (Madrid) – No hay billetes : La corrida a
commencé avec une heure de retard, suite à l’incident relaté plus
haut - Ambiance ! - Corrida triomphale, grâce aux toros
de Carmen y Araceli Perez – Juan Mora et El Cordobes coupent trois
oreilles et une queue. Pepin Liria fait le plein avec quatre et un rabo.
Les toreros ont coupé tous les trophées aux trois derniers toros.
Ambiance !
10
Septembre – Arganda del Rey : Sergio Aguilar s’est fait
prendre vilainement par le premier novillo, manso très brutal, de Baltasar
Iban. Cogida dans un derechazo, le torero étant longuement cherché au
sol. Commotion, contusions multiples et varetazo de vingt centimètres à
l’aine droite. Mais, ce que l’on craint : Entorse d’une vertèbre
cervicale. A suivre. La novillada fut très dure, transformée en mano a
mano entre Alberto Alvarez et Luis Rubias, qui coupa, au quatrième, la
seule oreille de la journée.
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AUJOURD'HUI, ON NE PARLERA PAS DE
TOROS.... |
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12 septembre : Le Monde s’est arrêté, hier, et on n’a pas l’âme
à parler de « toros ». Certains diront « Ce n’est pas
professionnel ! » ; d’autres encore diront : « Le
spectacle continue ! »
Nous ne somme pas des professionnels, et non !
aujourd’hui, le spectacle ne continue pas.
Loin des costumes qui brillent, loin des « conquérants
de l’inutile », fussent ils admirables, on ne peut retenir de ce
11 septembre 2001 que cette image : « La mort, qui venait du
ciel bleu ».
Le Monde a basculé, hier, au moment où, à New
York, deux tours de verre, gigantesques, peuplées de milliers de
personnes innocentes, s’effondraient, entraînant le mot « civilisé »,
vers le chaos. Quelque chose s’est brisé, tandis qu’à Washington, ou
dans une plaine de Pennsylvanie, les grands oiseaux d’acier semaient la
mort.
Aujourd’hui, « toros2000.com » ne
pense pas « Toros ».
Il ne pense qu’aux hommes et aux femmes qui étaient
dans les quatre avions détournés. Il ne pense qu’aux pères et mères
de famille, aux douces fiancées, qui sont partis loin, dans un hurlement
de poussière et de ferraille tordue. Dieu les accueille en paix !
Mais quel Dieu ? Celui d’Amour, celui de générosité, d’égalité,
de fraternité ? Au nom de quel dieu, peut on faire cela ?
Quel Dieu, quels hommes ? Qui a osé ?
Au fond, la réponse est simple. Toutes
proportions gardées, un tel méfait est logique, à partir du moment où,
dans notre immeuble, dans notre rue, dans nos villes, dans nos pays, on ne
punit plus le caprice d’un bambin, le larcin d’un gamin, l’insolence
du lycéen, la violence de l’adolescent, le crime et la salissure, sous
toutes leurs formes, de l’adulte. l'Honneur est parti!
Comment ne pas trouver logique, malheureusement,
une telle disproportion dans la haine, quand déjà, loin du vil prétexte
de quelque « guerre sainte », on salit le petit enfant, on tue
la vielle dame, en lui arrachant son sac... Toutes proportions gardées,
il est logique que l’on aille, chaque fois, vers le plus violent, le
plus effroyable, le plus vil.
Hier, on a applaudi, sur les tendidos de quelque
plaza, au triomphe de quelque torero. Cependant, on ne retiendra de cette
affreuse date, que d’autres, qui, dans certaines rues, applaudissaient
aussi, dansaient et chantaient victoire...
On les dit « nos égaux ! nos frères ! »...
Désolé !
Sachez seulement que, ce 11 Septembre, Sergio Martinez a pris une jolie
alternative, en sa terre d’Albacete – De son côté, le Juli est sorti
a hombros à Murcie, sans faire de gros exploits, et que son fidèle
banderillero, Angel Majano a reçu une grosse cornada – En plaza d’Aranda
de Duero, Cesar Rincon a sorti une grande corrida du Torreon : Vuelta
à deux toros et Joselito, Barrera, Morante sortirent a hombros – Enfin,
sachez que l’on a eu très peur pour Sergio Aguilar, qui a frôlé la
paralysie. A priori, il n’en est rien, quoique quelque inquiétude
demeure.
Cela, c’était hier, 11 septembre 2001... On
n’avait, vraiment pas envie de toros...
De ce modeste site s’envolent nos pensées
vers tous ceux qui n’avaient probablement qu’un rêve, dans leur
courte existence : Vivre en paix.
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BAYONNE
ET « LE PASITO ATRAS »....
13 Septembre : Il n’est pas rare, en nos plazas, d’entendre
des aficionados, à ce point experts qu’ils en deviennent
inhumains, fustiger tel ou tel torero, parce qu’il a donné « le
pasito atras », le pas en arrière, sur la troisième véronique,
ou la quatrième naturelle de la cinquième série. Dans les peñas,
dans les tertulias, les discussions vont toujours bon train :
« Oui mais tu n’as pas vu ? Le pasito atras sur chaque
passe ! » |
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Il est sûr que ce subterfuge peut être troublant. Il peut, comme
« décharger la suerte » ou le plus discret « tirer le
muletazo sur la jambe en arrière », sous prétexte de lier la
prochaine passe, traduire un manque d’engagement, ou carrément « une
trouille carabinée »...
Cependant, « on n’est pas des chiens » !
Et un toro difficile, dangereux, impose de telles précautions... Qui
aurait pu reprocher à Stéphane Fernandez Meca de donner trois pas en
arrière sur chaque passe que ne voulait pas prendre le Palha de la
concours de Dax ? Qui, si ce n’est le propre ganadero qui lui fit
quelque reproche... « Hombre ! Señor ! Usted se pasa un
kilo ! Non seulement vous envoyez des assassins, mais vous n’avez
pas la pudeur de demander pardon à ceux qui se mettent devant ! Vaya ! »
Des fois, le torero « fait semblant »,
et d’un discret mouvement en arrière, se donne « quelques centimètres »
de sécurité... Alors là....
Bayonne comprendra mieux, maintenant, ce que
ressent un torero que les circonstances obligent à donner « le
pasito atras »... Du coup, ses aficionados, on le souhaite,
deviendront encore plus tolérants (petite référence à leur réaction
devant les problèmes rencontrés, le 15 Août, par Eugenio de Mora – (Voir
reseña 16 Août)
Bayonne avait affiché l’intention de monter
une corrida « spéciale », le 14 Octobre. Son maire en avait
fait le vœu, et cela « ne manquait pas de gueule, ni de panache ».
Partout, on parlait d’un mano a mano Ponce Juli, mais chtttt ! c’était
un secret. Les toreros étaient d’accord, et la ganaderia était
choisie, du « Torero », de Salvador Domecq, mais chhtt !
Cette corrida n’aura pas lieu, et Bayonne est
obligée de donner « le pasito atras »...
La cause principale est administrative et
juridique : Trop long pour faire avaliser un spectacle qui n’est
pas inscrit dans le cahier des charges du prestataire de service. Hombre !
« Qu’en termes galants ces choses sont dites... ! ».
Gageons plutôt que le fiasco du mano a mano Ponce-Juli à Dax, dimanche
dernier, a beaucoup « pesé » dans la lidia, et qu’en bon
gestionnaire du denier public, Bayonne n’a pas voulu parier sur une
hypothétique entrée, surtout en octobre et en absence des touristes. Si
les deux ténors étaient sortis de Dax a hombros, avec un sac
d’oreilles, gageons qu’on aurait pu trouver quelqu’arrangement,
quelque efficacité administrative. N’est il pas ?
Tout cela, cependant, paraît tout à fait normal
et raisonnable. « Chopera n’est pas chaud, Octobre non plus ! Voyons
ce que font Ponce et « le Petit », à Dax ! S’ils se
plantent... pasito atras». Normal !
Cela dit, l’idée est restée en place, et
l’an prochain, il y aurait, paraît il, une corrida en octobre, sorte de
cerise sur le gâteau, qui tendrait à réunir les triomphateurs de la
temporada. Superbe, même si cela nous paraît quelque peu difficile, la
saison se prolongeant beaucoup en octobre, et les vedettes toréant
« loin, dans le calendrier », mais bon, acceptons en
l’augure, et voyons si Bayonne donne « otro paso palante ! »...
Pendant ce temps, septembre se poursuit et ses ferias vont « comme
ci, comme ça ! », un pas en avant, un pas en arrière...
« une maille à l’envers....etc ! »
12
Septembre - Murcia – 5ème
de Feria – Plus de ¾ de plaza : Les Toros de Victoriano del Rio
sont sortis , très inégalement (tirant à mal) présentés. Le troisième
avait tout du novillo. Corrida noble et sosa – Triomphe de Pepin Liria
qui mit, au cinquième, le feu que le toro n’avait pas. Portagayola et
vibrato à fond. Deux oreilles – Enrique Ponce a tout fait pour
triompher, se faisant voler une oreille du premier, par le président, et
restant longtemps devant le quatrième, qu’il tua mal. Avis, chaque
fois, et ovations. Murcia est une des seules ferias qui a, cette année,
« échappé » au valenciano – Jose Tomas a toréé précieux,
mais avec beaucoup de poses et quelque fadeur. Oreille, pour quatre
manoletinas, et Avis applaudi, au sixième, sans aucun jus.
On attend, aujourd’hui, « les Victorino »,
avec Espla, Pepin Liria et Juan Jose Padilla
12
Septembre – Albacete – 5ème de Feria – Plus d’une
demi entrée : Public un peu « désordonné » et corrida
du Puerto San Lorenzo qui vira au désagréable. Beucoup de danger sourd,
ou carrément, de genio, chez les Salmantinos qui semblent « virer
au vinaigre », cette année - Finito de Cordoba fut bien au quatrième, le réduisant, avant
de laisser quelques bons détails. Hélas, il manqua son estocade. Palmas
et silence – Abellan se battit avec verve, mais le public ne vit pas les
difficultés de ses toros. Ovation par deux fois - Dure journée pour
Javier Castaño, secoué par le troisième et en bagarre, avec le
dangereux sixième. Tout cela pour : Ovation et silence.
12
Septembre – Valladolid – 5ème de Feria – Plus de ¾
de plaza : Tiens, le Juli ne remplit plus ! – Cinq toros de
Garcigrande et un du Torero, sorti cinquième bis, et muy malo. La corrida
a donné du jeu, en particulier 1, 4 et 6ème – Grosse
prestation de Manolo Caballero qui donne de bonnes naturelles au premier,
et en perd l’oreille à l’épée. Vuelta. Par contre, jolie faena au
quatrième, très templée, allant a mas, gustandose. Bonne épée et deux
oreilles, sans discussion – Morante de la Puebla n’eut guère de
chance au sorteo. On lui vit de grandes choses au capote, de bons
muletazos à son premier, mais il tua mal, et se débarrassa vilainement
du sobrero. Ovation et bronca - Le
Juli se bagarra vainement avec le troisième, et « armo el taco »,
devant le bon sixième. Faena crescendo, avec de longues séries très
templées. Estoconazo et deux oreilles. Caballero et Juli sortirent en
triomphe.
Le premier toro blessa gravement le banderillero
Gonzalo Gonzalez, de la cuadrilla de Caballero : 15 Cms face interne
de la cuisse droite. Gros dégâts musculaires et la veine fémorale touchée.
Grave.
12
septembre – Salamanca – Novillada d’ouverture – 1/3 de plaza :
Difficile novillada d’Adealida Rodriguez. Les Lisardo n’ont pas voulu
jouer, et les novilleros ont du s’accrocher. Les 1 et 3èmes donnèrent
quelques possibilités - Abraham Barragan, qui prend
l’alternative, samedi, à Albacete, fut bien, mais manquant de quelque
flamme... Ovation et silence – Leandro Marcos essaya de placer son toreo
d’esthétique, sans « peser » sur le toro. Cela lui valut
plusieurs volteretas. Ovation et silence – Javier Valverde perdit, à
l’épée, l’oreille du troisième, après une bonne faena. Du coup, il
sortit « comme un mort de faim », au sixième, se fit
accrocher la cape, ne voulut pas la lâcher, et s’envola vilainement.
Valverde se montra vaillant et tête claire. Faena « de fer »,
et une grosse oreille.
La
Feria continue aujourd’hui, avec la corrida des Montalvo, pour Cordobes,
De Julia et Chaves Flores.
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ZARAGOZA
– LA FERIA DU PILAR 2001...
L’Empresa de Zaragoza a
donné, le « sale mardi », 11 septembre, les cartels de la
feria du Pilar 2001. Cette conférence de presse s’est déroulée dans
le climat qu’on imagine, vu les terribles évènements qui de déroulaient,
au même moment, sur le sol de Etats Unis.
Feria sérieuse, à l’habitude, avec des évènements
locaux importants, comme la despedida de novillero, avec six novillos, et
l’alternative du Paulita. Autre annonce qui a d’ailleurs créé polémique :
Simon Casas a parlé de la volonté du Tato de se retirer, et presque présenté
ses corridas, comme les ultimes d’une brillante carrière. Depuis son
domicile, le torero n’a pas apprécié et a déclaré, en substance, que
« le jour où j’aurai décidé de me retirer, je l’annoncerai
moi-même. Non, mais, des fois ! »
Cela dit, cartels des plus intéressants, d’où
sont absents, bien sûr, Jose Tomas et, côté toros : Palha,
triomphateur, l’an passé. Le Molinero n’a qu’un contrat, ce qui ne
paie guère son triomphe 2000. Jesus Millan est bien « coloqué ».
On suivra , avec attention la corrida de Carriquiri, très bien sortie à
la San Isidro, et qui fleure bon la Navarre voisine...
Les combinaisons du « Pilar 2001 »
sont les suivantes :
Vendredi 5 octobre : Novillos de Bucaré
pour Anton Cortés, Salvador Vega et “Serranito”.
Samedi 6 : Toros de Passanha pour Javier
Buendia, João Moura, Fermín Bohorquez, González Porras, Andy Cartagena
et Diego Ventura.
Dimanche 7 : Toros de Cebada Gago pour
Fernandez Meca, Juan José Padilla et Antonio Ferrera.
Lundi 8 : Novillos de Los Maños pour Luis
Antonio Gaspar “Paulita”, unico espada.
Mardi 9 : Toros de Maria Luisa Domínguez
pour “El Molinero”, Luis Miguel Encabo et Rafael de Julia.
Mercredi 10 : Toros de Hermanos García Jiménez
et « Peña de Francia » pour Finito de Córdoba, El Juli et
Jesús Millán.
Jeudi 11 : Toros de Torrestrella pour
Joselito, Enrique Ponce et “Paulita” qui prend l'alternative.
Vendredi 12, (dia del Pilar) : Toros de
Fuente Ymbro et Jandilla pour Curro Vázquez, El Tato et El Juli.
Samedi 13 : Toros de Carriquiri pour Manuel
Caballero, El Califa et Eugenio de Mora.
Dimanche 14 : Toros de Samuel Flores pour El
Tato, Uceda Leal et Jesús Millán.
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TEMPORADA
2001 : ENFIN DE LA BAGARRE....
14 septembre : La Tauromachie a toujours été une histoire de
« Passions », et bien sûr, qui dit passion, dit exagération,
disproportion, le tout arrivant au résultat souhaité : La
polémique. Normal !
2001 a connu plusieurs circonvolutions très intéressantes,
dont la plupart ont eu pour « détonateur », deux noms :
Jose Tomas et Victorino. Le premier et son entourage semblaient si sûr de
tout ravager, cette année, qu’il n’était presque pas la peine de
faire paseo... Et Séville leur donnèrent, presque, raison. Après, les
choses se gâtèrent, en particulier après que le « samouraï »
eût rangé son sabre en plastique, en plein ruedo de Madrid.
Pour sa part, Victorino a connu des hauts et des
bas, au cours de cette saison, pour lui importante, du fait de quelques
signaux d’alarme, allumés à Madrid et Zaragoza, en fin 2000. Le
ganadero de Galapagar s’est défendu « bec et ongles », avec
des résultats en dents de scie.
Du coup, il n’en fallut pas moins pour qu’arrive, depuis
l’hebdomadaire « Aplausos » (N°1248), une de ces attaques
« bien saignantes », mais non dépourvues de vérité, suite
à la corrida de Bilbao, couronnée par tous les jurys, alors que quatre
toros sur six avaient montré plus de défauts que de qualités. Et
d’ajouter : « 4 oreilles en 38 toros... pas terrible,
terrible ! »
Il ne faut jamais demander à un journal, un
droit de réponse... La rédaction est obligée de le publier, mais en général,
juste en dessous, elle s’arrange pour écrire une « réponse au
droit de réponse » qui vous taille gentiment, en pièces.
C’est exactement ce qui vient d’arriver à
Victorino qui a envoyé une lettre « aigre douce » au
directeur d’ «Aplausos », Salvador Pascual. Bien entendu,
celui ci la publie, dans son N°1250... mais lui répond aussitôt
« avec bienveillance ».... Voilà une polémique qui est bien
lancée et qui promet.... de bonnes ventes pour cet hiver...
Victorino, lui, n’est pas prêt de lâcher, ni
de rabaisser du caquet, d’autant que sa corrida est sortie, hier, en
plaza de Murcia, comme on attend d’une corrida de Victorino :
Pleine d’émotion et de surprise ; Sérieuse, armée, batailleuse,
et tout à coup « casi de dulce »...
Du coup, Victorino a enfourché son destrier de
bataille, et, toutes ratiches dehors, a commencé
à tirer sur tout ce qui bouge, en particulier sur l’équipe
Arranz-Joselito-Tomas, qu’il accuse de fausser la donne, en toréant des
toros marqués du 8, qui, «administrativement », ont quatre ans,
mais, de fait, sont des novillos de trois ans... Bueno ! Voilà qui
va faire du bruit, d’autant que le Victorino ajoute : « Seuls
se sauvent Ponce et Juli ! » et, plus loin, « Mais les
authentiques héros sont ceux qui prennent mes toros, comme Espla, Liria
et Padilla »...
« La polémique est donc servie »...
Comme la rumeur, elle va enfler, se propager et, du coup... on a de quoi
« tertulier », cet hiver... en attendant la prochaine
Victorinada. Bien Joué !
13
Septembre – Murcia – 6ème de Feria – ¾ de plaza :
Corrida très prenante de Victorino Martin, bien présentée, bien armée,
dure et pleine d’émotion. 2 et 5ème furent des enragés.
Par contre, le 3ème fut presque un ange de bonté (toutes
proportions gardées !). Faible le 4ème ; dangereux
le dernier – Espla fit trop piquer le premier, et ne put que soutenir le
quatrième qu’il tua vilainement. Ovation aux deux – Pepin Liria fut héroïque,
se battant avec le deuxième « Bogotano », perdant puis
regagnant à coups de dents chaque pouce de terrain perdu. Une vraie
bagarre de rue. Grosse estocade et deux oreilles, a ley. Le cinquième, très
violent, ne lui laissa aucun répit. Liria fut encore présent, à la
limite de l’asphyxie. Grande ovation – Padilla vint, décidé à
livrer bataille, mais se trouva face à « Diplomatico » - 520
Kgs, un de ces toros nobles,
extrêmement brillants, de Victorino, dont on dit « qu’ils font
l’avion ». Padilla le toréa fort bien sur la droite, éludant un
peu la senestre. Oreille pour l’ex typhon de Jerez, et un grand toro
pour alimenter les arguments de Victorino. Le sixième, par contre, court,
dangereux, n’offrait aucune possibilité et Padilla ne put que se défendre,
sortant applaudi, tandis que Liria restait « maître
en ces lieux »
13
Septembre – Valladolid – 6ème de Feria – On imagine
le llenazo : Corrida historique. Les Torrealta sont sortis sérieux ,
avec de la caste. Les meilleurs : 2,4et 5èmes. Au cartel ,
Ponce, Tomas, Juli. La grande bagarre!
Le public arriva avec l’idée préconçue de
faire un triomphe à Jose Tomas. O sea.. Tomasitis ! Il est vrai que le torero de Galapagar
avait toujours brillé, ici. Cependant, un torero a fait tout exploser ;
un torero est sorti a hombros : Enrique Ponce. Le public n’a pu que
se rendre aux arguments du valenciano, non sans vouloir faire « un
triomphe à tout prix », au point d’en être totalement injuste
avec El Juli.
Ponce s’accrocha avec le premier, de 641 kgs,
et le toréa avec quelques enganchones. Le public réclama une oreille,
qui ne fut pas concédée. Au quatrième, Ponce fut magistral, souverain.
Longue faena « a gusto », toréant long à droite, profond à
gauche, avec cette qualité esthétique qui fait que... c’est Ponce !
Bonne épée et deux oreilles « totales ». Gros triomphe qui
scelle le débat -Jose Tomas
fut excellent, à sa manière, face au deuxième. Faena d’empaque,
citant le toro de très loin, donnant de l’importance à ses charges
vives et nobles. Hélas, deux pinchazos lui firent perdre les trophées.
Grande ovation. La polémique surgit au cinquième, après une faena où
le torero donna beaucoup de passes, certaines, en ligne, sans engagement,
« comme saluant le train qui passe », et d’autres, beaucoup
plus sincères. Le public réclama les deux oreilles. Le président n’en
accorda qu’une, mesurant la différence avec le faenon de Ponce... et ce
fut l’émeute. Deux vueltas pour Tomas, mais une bronca d’enfer, pour
le palco, et une division bruyante qui continua durant la lidia du sixième,
au point que le public ne tint pas compte de l’arrimon du Juli –
Julian Lopez toucha les deux « durs ». Une oreille du troisième,
rebrincado, que le jeune affronta avec beaucoup de hargne, et un
impressionnant duel « face à face », avec le sixième,
totalement arrêté. Le jeune « se la joua », encore une fois,
mais le public, toujours à invectiver la présidence, n’en tint nul
compte. Fou de rage, le Juli mit un gros coup de lame, et s’en fut
aussitôt sans dire au revoir. Casta ! « Muy bien Juli !
Muy mal Valladolid... y, Enhorabuena Ponce ! »
13
Septembre – Albacete – 6ème de Feria – Casi lleno :
La corrida d’Alcurrucen est sortie très sérieuse, encastée. Le public
n’en a pas tenu compte, et s’est bien mal comporté avec Jesulin, mais
surtout, avec Caballero, Torero de la Tierra, qu’il brocarda sans cesse.
Idiot ! - Joselito
connut une grande journée, coupant une oreille du premier, mais se
montrant supérieur au quatrième. Ce toro le menaça gravement au premier
tiers, le marquant au cou, mais le madrilène parvint à le réduire, le
toréant parfait, à gauche. Il y eut forte pétition, en vain – Jesulin
de Ubrique fut sans cesse pris à partie. Piquant beaucoup avec l’épée,
il entendit deux avis à son premier. La faena au cinquième débuta, sérieuse,
mais devant la froideur de la plaza, Jesulin fila « au soleil »
et fit ce qu’il faut pour couper une oreille – Caballero toucha les
deux tordus, le dernier étant le plus mauvais de l’encierro. Il les
affronta avec sérieux, très solide dans sa technique, mais le public
n’en tint aucun compte, le prenant plusieurs fois à parti.
Applaudissements et silence. « Que pasa alli ? Puta envidia ! »
13
Septembre – Salamanca – 2ème de Feria – 1ère
corrida – Un peu plus de media plaza : Corrida de Montalvo bien présentée,
mais faible. Le deuxième fut le meilleur - El
Cordobes ne put rien avec le premier qui, on suppose, avait quelque problème
de vision. Par contre, il débuta bien au quatrième, puis se laissa aller
au pueblerino, et là, les salmantinos ne suivirent plus. Silence et
vation – Domingo Lopez Chaves coupa l’oreille du deuxième, et fit
tout pour sortir a hombros. Faillit bien y parvenir. pero pincho !
Bonne prestation de ce torero qui en vaut bien d’autres....Suivez mon
regard ! – Rafael de Julia ne put rien, face à deux toros décastés.
Silence partout.
A suivre, aujourd’hui,
les Torrestrella, pour Jesulin, Caballero et De Mora.
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NIMES
VENDANGE TRISTEMENT
Septembre : Les cartels de
la feria des vendanges de Nîmes n’avait qu’une lointaine parenté
avec « les ferias évenements » passées. Cependant, on
pouvait attendre quelques grandes choses, ce vendredi, samedi soir, avec
les Cebada, Dimanche, avec les Palha. Les cartels étaient les suivants :
Vendredi
14 septembre : Toros de Maria del Carmen Camacho pour Miguel Abellan,"
El Juli " et Sébastien Castella.
Samedi 15 - 11 heures :
Les élèves des Ecoles Taurines de Valencia, Alicante et Madrid, avec du
bétail de François André
Samedi 15 - 17 heures :
Toros de Cebada Gago pour Richard Milian, " El Zotoluco " et
Juan José Padilla.
Dimanche 16 – 11 heures : Toros de Oliveira Irmãos pour Swan Soto,
Marc Serrano et Grégoire Taulère (alternative).
Dimanche 16 - 17 heures : Toros de " Palha " pour Victor
Mendes, Fernandez Meca et Antonio Ferrera.
« Les cartels «étaient... ! » Les tristes évènements
des USA ayant suscité l’émotion, l’horreur que l’on sait,
le journée de ce vendredi 14 est journée de deuil, en Europe, et,
très dignement, le Maire de Nîmes a décidé d’annuler tous les
spectacles. La corrida du
jour n’auralieu. donc pas Certains ne l’entendront pas ainsi. On peut
les comprendre, mais on espère les voir à nos côtés pour les trois
minutes de respect silencieux, en souvenir de ceux qui, mardi dernier, ont
perdu la vie.
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ENRIQUE PONCE, DEFINITIVEMENT...
15 Septembre : « We are all Americans ! »,
semblaient dire, en silence, les milliers de personnes qui, hier, sur les
coups de midi, se figeaient ensemble, la main sur le coeur, les yeux dans
l’éternel, essayant d’y trouver, d’y consoler quelqu’âme blessée,
perdue, encore apeurée. « Dormez en paix ! Nous veillons !
Nous pensons à vous, qui en auriez fait autant si... ». Quel moment
terrible, mais aussi quelle beauté, et quel espoir !
La veille, du fond d’une mosquée, des
chants Corses s’étaient élevés pour dire au monde « Nous sommes
différents, et nous l’acceptons. Nous sommes différents, et pourtant
si proches ! »
Dans un journal basque, un maudit dessin a
lancé la dernière insulte aux morts, aux déchiquetés, aux brûlés
vifs, aux torturés. Une honte ! Forfaiture ! Saleté infinie !
Maintenant, d’autres malheurs viendront,
d’autres innocents paieront, d’autres chants s’élèveront.
Pourtant, personne, probablement, n’oubliera ce 11 septembre maudit, et
même si la bannière étoilée nous fait parfois renauder, on ne peut
s’empêcher d’admirer ceux qui ont construit une grande nation, la
construisent encore, et la reconstruiront, tous ensemble, du plus modeste
des terrassiers, à l’ex président, aujourd’hui citoyen. Oui, hier,
sur les coups de midi, « Nous étions tous, un peu, Américains » .
Côté « Toros », on aura du mal à
nier un fait, encore ratifié hier, en plaza de Valladolid : « Enrique
Ponce esta cumbre ! » - Enrique Ponce est au plus haut. Certes,
des esprits chagrins rétorqueront le fameux « Oui, mais, avec quels
toros ? ». Il serait trop facile de leur rétorquer : « Avec
les mêmes que les autres ! et peut-être bien mieux ! »
Trop facile ! Il n’est que de voir les « gestes » du
valenciano, à Madrid, à Bayonne, par deux fois ; il n’est que de
voir la régularité avec laquelle il a monté des monuments de faenas,
cette année, voyant vite le toro, établissant sa stratégie, lidiant
juste, toréant parfait, terminant en apothéose deux faenas sur trois.
La feria de Valladolid, qui se termine
dimanche, vient de démontrer les deux facettes du torero de Chiva :
Artiste inspiré, le jeudi ; voltigeur de pointe, le vendredi. Et
dans les deux cas... saluez, messieurs dames ! Hier, face
à un toro impossible, véritable assassin, Ponce a fait preuve
d’un immense savoir, étayé par un courage hors normes, parce que
totalement lucide et serein, jusqu’à dompter le voyou et lui faire
avaler trois séries insoupçonnées.2001 a été une saison mouvementée,
mais un premier bilan saute aux yeux : On aura beau dire, on aura
beau faire... « Nous sommes tous Poncistas ».
14 Septembre - Valladolid
- 7ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Toros de
Puerta Hermanos, dont les 2,3,4èmes au fer de Diego Puerta.
Jeu inégal, pas trop de race. Le 3ème est le bon numéro ;
le 5ème est un « garbanzo de mucho cuidado »,
manso brutal et dangereux – Joselito toucha le mauvais lot. Le madrilène
ne put rien devant le faible premier. Brindant au ciel, il débuta bien,
face au quatrième, dont la charge s’éteint plus vite qu’une
allumette. Ovation et Palmas – Enrique Ponce dut soutenir le faible
deuxième, mais se battit comme un vrai gladiateur, avec le cinquième,
manso violent qui « s’orienta », à peine sorti du toril.
Faena impossible, et pourtant, trois séries imposées, arrachées, taillées
dans la roche en fusion. Ovation et « grosse » vuelta al ruedo
– Finito donna au troisième, le grand moment artistique de la corrida.
Faena précieuse, toréant avec empaque et grande profondeur. Le sixième
manqua de tout. Oreille et silence pour le Finito, mais le grand
souvenir... c’est Ponce !
14 Septembre – Salamanca – 3ème de feria –
Plus d’une demi arène : Pas beaucoup de monde pour un cartel
« de postin » : Jesulin, Caballero, De Mora – Grande préoccupation,
le matin, au sujet d’Alvaro Domecq Diez, victime d’une nouvelle
attaque. Quatre toros de
Torrestrella, dont trois (2, 3 et 4èmes), bien présentés, ont fait leur
devoir avec le cheval, et montré de la codicia, à la muleta, surtout le
quatrième. Deux de Montalvo,
décastés, sont sortis 1et 6èmes, totalement décevants – Jesulin règle
rapidement le premier, mais dut batailler ferme pour ne pas se laisser
manger par le quatrième. Longue faena, longues séries et pechos de
« au secours, je m’asphyxie ! » Silence et Ovation –
Manolo Caballero a coupé une oreille à chacun, sans se décoiffer,
sortant facilement à hombros, mais laissant l’aficionado sur sa faim. Là
où il aurait du donner « six et pecho », il ne donna que
« trois et molinete » !. Cela dit, une facilité
impressionnante, une technique parfaite et une épée habile. Oui, mais !
- Eugenio de Mora a fait dans la longueur et le copieux. Demasiado !
Le seul souvenir restera une bonne estocade au troisième. Ovation et
Silence.
14 Septembre – Cehegin (Murcia)
- Plein : Le « torero de la Terre », Pepin Liria,
prend seul six toros et triomphe pleinement. Le « Unico espada »
est toujours un défi, un saut dans l’inconnu, surtout si, comme ici, on
prend six toros de six ganaderias différentes : Guardiola ;
Cebada ; Jandilla, un autre Cebada (sobrero) ; un Juan Antonio
Ruiz et un Torrestrella .
Superbe de caste, le sobrero de Cebada, qui remplaça un Santiago Domecq,
qui se cassa une patte – Pepin Liria fut complet, varié, vibrant. Il
banderilla le sixième. Bilan triomphal : ovation – oreille –
deux oreilles – deux oreilles et la queue du sobrero – oreille du toro
d’Espartaco et deux oreilles et rabo, au dernier, d’Alvaro. Huit
oreilles et deux rabos. Muy bien por Pepin Liria !
14 Septembre - Murcia – Novillada finale – ¼ de plaza :
Novillos de Manolo Gonzalez et
Sanchez Dalp, pointus ; nobles les 1 et 6èmes, dur le 5ème
– Ovations pour Jose Maria Requena – Oreilles et silence pour Emilio
la Serna qui entend deux avis au cinquième – Triomphateur, avec
technique et bon goût, Cesar Jimenez, qui coupe une oreille de chaque, et
sort a hombros.
14 Septembre – Albacete -
Corrida de Rejoneo – Nohay billetes : Triomphe de Pablo
Hermoso de Mendoza et Andy Cartagena qui sortent a hombros. Toros de
Felipe Bartolomé, bien fades les trois premiers - Moura, Buendia et
Bohorquez furent ovationnés, crescendo - Pablo Hermoso de Mendoza coupa
deux oreilles au toro «Capitan » - Andy Cartagena lui répliqua en
obtenant à son tour, deux trophées de « Madrugador » -
Oreille pour un Diego Ventura qui « monte les échelons »,
affirmant technique et toreria. Démonstration, ce jour, devant un dernier
toro compliqué.
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CA S’EN VA ET CA REVIENT...
16 Septembre : Chanson connue !
« Tube » de toujours, que l’on peut accommoder à
toutes les sauces. Les marins penseront au flux et reflux, « qui
nous font marée », comme dirait Devos... Les économistes penseront aux
fluctuations de la Bourse, et les politiques, aux sondages... de leur côté,
« les coquins » penseront à autres chose... Coquins !
Ici,
c’est beaucoup plus sérieux, car ce « remue ménage » se
rapporte à deux hommes, deux toreros qui, à Nîmes, ces jours ci,
doivent ressentir des tonnes de sentiments divers, d’émotions
multiples... Bonjour les montées d’adrénaline ! Richard Milian
s’en va ! Victor Mendes revient !
Hier,
Richard Milian a dit, hier, « Adieu » à Nîmes... Tout au
long des années, les vieilles arcades du cirque romain ont résonné,
parfois plus, parfois moins, parfois pas du tout, des échos de ce perpétuel
« Je t’aime, moi non plus » qui a, au long de sa carrière,
lié le Richard « au coeur parfois de lion », au public français.
Depuis 78/79, le novillero a intéressé les aficionados, ne les a
jamais laissés indifférents.
Torero
« qui divise, qui énerve » parfois, Milian a su, par un indéniable
sens du spectacle et de la communication, palier à une technique dont
certains ont douté, et une réelle tendance à souvent « faire
danser les zapatillas ». Vu les zambombos qu’il avait en face, on
peut facilement tolérer ce fait, et trouver en Richard, l’image même
du « torero bagarre », du « torero combat », du
« torero défi ».
Loin des faenas standard, qui commencent
par statuaires et finissent par manoletinas, les trasteos de Richard
commençaient toujours en point d’interrogation, et finissaient souvent
par un gros « ouf ! », après avoir parcouru toute la
gamme des interjections et autres soubresauts grammaticaux. «Mais, il est
fou ! » aura probablement été l’admirative apostrophe qui
aura, le plus souvent, accompagné la carrière de Richard Milian.
« Pues, no ! Pas fou ! »
Vaillant et surtout, malin ! Sachant harceler le toro et le
public, de la voix, du geste, du sourire, et, tout à coup, sachant donner
trois naturelles excellentes au Miura de Béziers ou à l’Escolar Gil de
Mont de Marsan, évitant hachazos et derrotes des uns, tandis que quelques
quolibets tournaient à l’ovation, Richard Milian a traversé les années
90 sans prendre une ride. Malin et peut-être conscient de ses limites,
Milian a choisi d’être un torero « différent », qui, à ce
titre, aura marqué l’histoire naissante de la Tauromachie française.
Il va s’en, aller dimanche prochain, à Floirac, mais restera dans le
souvenir de beaucoup, à l’heure du « Qu’est ce qui va se
passer, cette après midi ? »
Victor Mendes est une figura du toreo
portugais. Lui, également, a su « envelopper » ses
magnifiques dons de banderillero, d’une qualité croissante à la cape,
avec l’épée, puis en dernier temps, avec la muleta. Vaillant,
brillant, cet athlète avait un caractère de chien, les idées bien en
place, et « d’autres choses », aussi ! Doué d’un
grand sens de la communication, Mendes à su exploiter une facilité de
contact, d’impact, auprès de tous les publics. C’est ainsi que, peu
à peu, le matador banderillero, a su gagner les plus grandes plazas, les
plus grandes ferias, dont Madrid et la San Isidro.
Roué de coups, percé de toutes parts,
Mendes, comme Milian, revenait au combat, et s’envolait pour un nouveau
« poder a poder », même si le Miura interdisait le passage.
Cependant, contrairement au français, Victor était « prévisible » :
Bien, et parfois très bien, au capote ; supérieur, aux banderilles,
il « baissait » beaucoup à la muleta, mais on le retrouvait,
avec l’épée.
Pourquoi revient il ? A peine a
t’il laissé son dictionnaire « Russe-Portugais » en six leçons »,
qu’il a du réviser le manuel du « parfait lidiador de Palha ».
Cet après midi, le cirque
romain l’attendra, et Mendes essaiera d’expliquer sa tauromachie,
martelant chaque muletazo d’un « tu comprends ? », à
l’accent pointu. Avec lui défileront Meca et Ferrera.
L’un est un fantassin, un grenadier.
L’autre est un voltigeur. Le premier va vouloir laver l’affront que
lui a fait un vilain moustique de Palha, dernièrement, à « la
concours » de Dax. En passant, il va essayer de faire ravaler ses
propos à un éleveur discourtois et peu respectueux des hommes de lumières.
Donc, Meca sera « a tope ».
Ferrera, lui, revient sur les lieux de ses
exploits de Pentecôte. Le public sera « avec lui », dès le
paseo. Il est en grande forme, et ses courbatures sont autant dues aux
inconfortables salidas a hombros consécutives, qu’aux volteretas qui
accompagnent chacune de ses sorties. Oubliée, la crise d’appendicite !
Ferrera, depuis Dax, n’a cessé de triompher. Les spectateurs landais en
resteront dubitatifs, mais salueront les bienfaits confirmés d’une nuit
de repos dans la cité thermale. Bonne publicité ! Pas de doute, ce
soir, Ferrera sera « a tope » !
Et Mendes, au milieu de tout cela ?
Humainement, on comprendrait qu’il se laisse « une marge de sécurité ».
Mais d’autre part, les souvenirs aidant, le public lui pardonnerait mal
une paire « à cornes passées » ; un pasito atras, à la
muleta ; une estocade en sortant de la suerte ! Mendes est obligé
de sortir « a tope », même si ce n’est que « sortie
d’un jour » !
Pas à dire ! La salive doit se faire
rare... et les idées, noires comme des Palhas, doivent tourner, dans la tête.
« Ca s’en va et ça revient... » et triomphe ou grand
fracaso sont « faits de tous petits riens ! » Que haya
suerte !
15
Septembre - Nîmes – 2/3 de plaza – Grand beau : Corrida de
Cebada Gago; toros bien présentés et bagarreurs, mobiles, encastés, bourrés
de défauts mais intéressants en diable. Le deuxième était un vrai dur, ;
le cinquième celui qui manifesta le plus de possibilités. Toute la
corrida montra « du caractère", même si plusieurs se
sont arrêtés ou ont tourné « courts »
Richard Milian a fait ses adieux. Après
la médaille de la Ville, après les deux largas à genoux qui reçoivent
le premier, une terrible voltige, dans un remate approximatif. Gros susto.
Secoué, Milian fera lourdement piquer le toro et le trasteo s’en
ressentira. Epée caida et ovation. Le
quatrième fera preuve d’un genio croissant, tandis que sa charge ira se
réduisant. Milian le harcèle et met un gros coup d’épée, donnant
une vuelta d’émotion.
Au lendemain de la Miurada d’Arles,
Zotoluco, radieux, déclarait : « Je pense aux deux prochaines,
et elles sont de Cebada, à Nîmes et Logroño ». Mission accomplie
pour ce qui est de Nîmes. Il dut faire front au terrible premier, qu’il
tua mal, mais se libéra, peu à peu devant le cinquième, au cours
d’une longue faena, « a mas », où il entendit deux avis,
mais dont il obtint une juste oreille, à force de sérieux, de technique
et de vaillance. Muy bien « por Mejico » !
Padilla termine la saison « en
vrille »... et c’est normal. On ne peut prendre trois terribles
coups, sans les payer. Un triomphe à Bilbao aurait « relancé la
machine », fait oublier les sacrifices. Ce ne fut pas le cas, et
Padilla le paie, aujourd’hui. On le comprend et on le respecte. Par
contre, on accepte moins quelques sautes d’humeur, quand des gradins
descendent quelques reproches. Cela fait déjà deux ou trois fois que le
Jerezano coupe vilainement les trasteos et « plie les cannes »,
sans grande vergogne... Ovation au troisième, qu’il ne put comprendre, et silence goguenard en fin de course.
Padilla doit passer un hiver de repos... et de réflexion.
15
Septembre – Nîmes – Novillada non piquée, en session matinale :
Enfin, une apothéose, méritée, pour Fernando Cruz : trois oreilles
et la porte des Consuls. Que bien ! Ce garçon, (que l’on « a
volé », au concours de Dax ; que l’on n’a pas primé comme
il se devait, aux novilladas de Bayonne) s’est vu enfin récompensé
de son courage et de son talent. Triomphe total et un nom à retenir.
Les François André ont donné un jeu régulier. Jose Cuenca se fracture
le scaphoïde droit et ne réapparaît pas- De son côté, Camille Juan
collecte les avis, mais donne vuelta au dernier.
15
Septembre – Albacete – 8ème de feria – No hay
billetes : Cinq de Torrestrella , et un Carlos Nuñez, sorti quatrième.
Lot très inégal, dont les meilleurs tombèrent aux mains d’Abraham
Barragan qui prit l’alternative devant « Pajarito » - 534
kgs d’Alvaro Domecq - Ponce,
le parrain, toucha les deux mauvais et, en témoin, Caballero « se
rabibocha » avec les siens, en se montrant grand technicien face à
un lot « de caractère ».
Enrique Ponce a encore dicté leçon, face
à deux toros rétifs, pesants. Oreille à son premier, manquant celle du
quatrième, avec l’épée – Caballero coupe l’oreille du troisième,
brusque et compliqué. L’albaceteño va « mettre le feu »,
avec le cinquième, magnifiquement reçu au capote par larga à genoux et
un gros enchaînement de lances, très bien rématé. Longue faena
« a mas » et deux oreilles – Abraham Barragan s’est montré
un peu « timidot », devant le toro de la cérémonie. Ovation.
Par contre, il tira tous ses feux, devant le sixième, alignant pas moins
de cinq largas à genoux, débutant sa faena par un cambio de la main
gauche, et la poursuivant avec alegria et finesse. Deux oreilles et sortie
a hombros, en compagnie de Caballero. Triomphe des deux toreros « de
la Terre ».
15
Septembre – Valladolid – 8ème de Feria – Casi Lleno : Il
fallait « laver l’affront »... Il fallait, à tout prix, que
Jose Tomas sorte a hombros. C’est fait, mais cela provoque une grosse
division – Corrida de Nuñez del Cuvillo, mal présentée et sin casta.
Mauvaise année - Joselito ne
s’entend pas avec ses deux adversaires. Applaudissements et ovation –
Javier Castaño se bagarre en vain – Silence partout.
Jose Tomas était attendu, et le public
voulait son triomphe à tout prix, pour laver l’affront que lui avait
fait Ponce, il y a deux jours. De très bonnes choses, certes, mais également
des passes accrochées et
beaucoup de temps morts « à se regarder ». Pinchazo à son
premier ; deux, encore plus vilains, avant d’estoquer le cinquième.
Oreille chaque fois et la salida a hombros, pour les photographes.
15
Septembre – Salamanca – 4ème de Feria – Plus de demi plaza :
Quatre de Jandilla (excellents les 3 et 4èmes)
et deux de Charro de Llen, sortis premiers, sans race – Andres
Sanchez remplaçait Morante, souffrant du dos. Le public fut froid à son
encontre. Ovation et bravos, après un avis – Victor Puerto, qui va
couper sa saison au 30 septembre (souffrant toujours du coude) ne fut que
moyen, en particulier devant le cinquième. Ovation, chaque fois – Juan
Diego fut monumental au capote, mais s’en fut « a menos »,
au fur et à mesure de la lidia, perdant peut-être, l’oreille du troisième,
à cause de l’épée. Ovation chaque fois, et un avis au dernier.
Dans les autres plazas :
15
Septembre – Guadalajara : Jesulin (une et une) et surtout Juan
Mora (deux oreilles au quatrième) triomphent devant une bonne corrida de
Valdefresno. 2et 4ème sont de Fraile Mazas. Seul le 6ème
ne permet rien. Rivera Ordoñez sera ovationné.
15
Septembre – Aranda de Duero : Juli remplit la plaza et coupe
trois oreilles – Corrida de Antonio Bañuelos – Pepin Jimenez et Uceda
Leal, coupent une oreille, chacun.
15
Septembre – Fuenlabrada : El Fundi coupe un rabo à un
excellent toro de Garcigrande
15
Septembre –Piedrabuena (Ciudad Real) – Corrida Goyesca : Très
bon lot de Laurentino Carrascosa, mais le troisième se couche et meurt en
pleine faena – Quatre oreilles pour Anibal Ruiz – Un rabo pour
« el Fandi » ; deux oreilles pour Davila Miura. Tout le
monde a hombros, avec le mayoral
15
Septembre – Sangüesa (Navarre) : Triomphe d’Antonio Ferrera,
qui sort a hombros avec une oreille, chaque fois, et beaucoup de
courbature (voltereta au cinquième) – Jose Luis Moreno et Sebastian
Castella coupent une oreille. Vuelta, au dernier, pour le Français, qui a
touché le meilleur lot. Les toros sont de Martelilla.
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LES
CHEVAUX « TOREROS »...
17 Septembre : Plus que jamais, le rejoneo est en vogue. A l’heure
où les corridas « à pied » se traînent, parfois
lamentablement ; à l’heure où les plazas se vident, en Espagne,
parce que « no han servido los toros », parce que « invalidos »,
« descastados », ou parce que les faenas sont toutes taillées
sur le même modèle, le rejoneo est au plus haut, offrant une palette de
remarquables cavaliers, dont le caractère s’exprime totalement, grâce
à des chevaux chaque jour « plus toreros »...
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Les spectacles se multiplient parce qu’il y a
plus de chance de succès, parce que le toro, « peu forcé par le
bas », y charge mieux ; parce qu’il y a une grande compétition
entre les professionnels ; parce que le choix est immense et parce
qu’il y a, chaque jour, assaut de trouvailles et d’audaces, qui font
que le public, admiratif, suit avec passion les actuacions des « chevaux
toreros ».
A voir l’escalafon des rejoneadores, on
s’aperçoit qu’ils toréent pratiquement autant que les matadors à
pied, et bien plus que les novilleros, ce qui, d’ailleurs, ne laisse pas
d’inquiéter. Le public suit, plus facilement, parce que l’émotion et
l’alegria priment ; parce que les connaissances techniques sont
moins nécessaires ; parce que « chacun adore les chevaux »,
et que, ne serait ce que de les voir à l’échauffement, avant la
course, est déjà un spectacle en soi.
Les chevaux toreros ont ils peur ? Se
sentent ils « toreros », à l’heure du paseo ? Mangent
ils bien, après un grand triomphe ? Sont ils heureux, tout
simplement ? Scruter leur regard avant, pendant et après la lidia mériterait
qu’on s’y attarde, et, à ce sujet, les cavaliers ou les ayudas
pourraient en raconter. « Son toreros, los caballos ! »
Ils sont toreros, et paient un lourd tribut au
succès de leur maître. Hier encore, "un cheval torero » est mort,
d’une cornada en pleine poitrine, à Valladolid. Il s’appelait
« Ortega »... Hier encore un autre, un autre a subi la brûlure
du coup de corne. Son maître, Alvaro Montes, a du vivre de mauvais
moments et scruter anxieusement le regard fiévreux de son meilleur
compagnon. On a tous en mémoire l’accident de Bayonne, et la mort du
cheval de Leonardo Hernandez...
« Son toreros » et cet art, que
l’on pouvait, nous les premiers, considérer comme mineur ou parallèle,
est aujourd’hui un des piliers de la fiesta brava, au point que lorsque
l’on parle de tel ou tel rejoneador, automatiquement arrivent à
l’esprit les noms de leurs chevaux, si semblables et pourtant si différents.
« Son muy toreros, los caballlos »...
16
Septembre : A Murcia, la dernière de Feria a vécu une nouvelle
rencontre entre Pablo Hermoso de Mendoza et Andy Cartagena. La compétition
à peine ébauchée, à distance, l’hiver dernier, ne s’est pas concrétisée,
dans les ruedos espagnols. Il y avait là, pourtant, peut-être matière
à un montage bien juteux... Toujours est il que les deux cavaliers ne se
sont pas souvent rencontrés, au même cartel. Pablo Hermoso, classique
mais génial ; Cartagena, fougueux, explosif... De quoi remplir les
plazas, de quoi diviser l’Aficion et provoquer les passions. Hier, à
Murcia, Cartagena à triomphé du
grand Pablo. Demain, ce sera l’inverse... Competencia y pundonor !
A Valladolid, on fermait feria... Helas, la
corrida fut ternie par la cornada en plein pecho, du cheval « Ortega »,
de Sergio Vegas, qui mourut là, à peine rentré au patio. « Muy
triste », de voir ainsi s’éteindre le doux regard d’un cheval
torero. Muy triste !
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DIMANCHE
DANS LES RUEDOS : NON-EVENEMENT A NIMES !
Il fallait s’y attendre... Nîmes a « joué faux », a voulu
faire semblant... Faire semblant de donner une opportunité aux toreros
français, fait semblant de les monter haut en distribuant « un sac
d’oreilles », qu’ils ont eux mêmes, dignement, rendues à
l’alguazil... Fait semblant de créer l’événement avec les
Palha, qui sont sortis moches et imbuvables, pour changer !
... Fait semblant de créer
l’événement avec le retour, pour un jour, d’un Victor Mendes qui est
venu, probablement bien payé, mais est reparti, malheureusement bien
sifflé... Eso no es ! Ni
la Fiesta, ni le public ne méritent cela.
16
Septembre (matin) – Nîmes –
Media plaza : Cinq toros de Oliveira Irmaos, inégaux de présence,
sans bravoure, très brusques et violents. Le troisième était un manso
imbuvable, dangereux, banderillé de noir. En cinquième sortit un Jimenez Indarte,
au diapason.
Digne alternative de Grégoie Taulère, devant le
toro « Fumado » - N°556 – 460 Kgs , d’Oliveira Irmaos. La
faena débutera dramatiquement, sur une vilaine cogida, mais le jeune
matador confirmera son envie, son métier, et un talent pour le torero sérieux,
mesuré, accompagné d’un don réel, épée en main. Bon succès,
terni par l’erreur du président qui accorde deux oreilles. Le matador
apaisant les protestations en en rendant une, fort dignement. Le sixième
perdra un sabot en début de trasteo, et là encore, l’épée sera
brillante – Triomphe de Swan Soto, dont les trois oreilles, très généreusement
accordées, ne doivent pas cacher la froideur et une personnalité trop
intériorisée. On signe de contrats si l’on coupe des oreilles et si
l’on transmet. Voir Padilla, Ferrera et autres Fandi. Par contre, les
dimanches sont pleins de toreros qui restent assis chez eux « à espérer
le coup de téléphone », et qui toréent très bien... -
Marc Serrano a eu la grande chance d’avoir avec lui « El Chano »
qui s’est « envoyé » le troisième, assassin, et lui a
permis de l'estoquer, avec beaucoup de chance. Ovation à l’un, silence à
l’autre.
16
Septembre (soir) – Nîmes – Petite entrée : Corrida détestable
de Palha : mal présentée, sans bravoure, mal encastée, mansa con
mal genio. Seul le troisième... 3 et 4èmes, petits, ce dernier se
couchant avant l’estocade. Le ganadero va t’il continuer à donner ses
leçons, où se contentera l’il, sans affiches 4x3, "d' écouler »
ses produits, dans « ses » plazas ?- Victor Mendes a gardé
la vista, et brillé aux banderilles. Quelques détails à la muleta et
« la San Quintin », avec l’épée. Que pouvait on attendre ?
Deux recibir dans tout le haut ? Avis, chaque fois et beaucoup de
sifflets – Fernandez Meca s’est battu comme un beau diable, en bon
professionnel, mais tua mal. Ovation et silence, avec un avis, chaque fois
- Antonio Ferrera est sorti « à fond », a banderillé
en voltige, et donné de bons muletazos au troisième, le seul « buvable »
du lot . Oreille forte, et rien de bien possible, face au dernier.
En un mot, en ce dimanche « de vendanges »,
Nîmes a tiré un mauvais vin portugais, et l’a bu jusqu’à la lie...
Santé !
16
Septembre – Salamanca – 5ème de Feria – ¾ de plaza :
Mauvaise corrida du Puerto San Lorenzo, mansa – Curro Vazquez se montra
« précautionneux ». Bronca et Pitos – Ponce a lidié, en
professionnel, en attendant son second contrat, mercredi. Ovation, chaque
fois – Javier Castaño s’est longuement joué la peau, dans l’indifférence
de ses paisanos. Muy mal ! Ovation aux deux.
16
septembre – Albacete – 9ème de Feria -
Casi Lleno : Les figures s’étaient battues pour toréer les
Nuñez del Cuvillo. « Z’auraient mieux fait d’aller voir
ailleurs ! ». Il en est sorti quatre, vilains, mal encornés,
mal embouchés. Heureusement, deux Daniel Ruiz, sortis en 5 et 6ème,
ont sauvé ce qui pouvait rester d’une bien triste corrida. Le Juli, très
bien au capote, s’est bagarré et a bien tué. Silence
et Oreille – Sergio Martinez torée très bien, mais tue bien mal.
Ovation et oreille – Abrham Barragan fut volontaire devant le jabonero
troisième, et reçut comme il put le sixième, arrêté, a portagayola.
Ouf ! Ovation et oreille. Mala corrida.
16
Septembre - Barcelona –
¼ de plaza : Angel Gomez Escorial prend une cornada de deux
trajectoires dans la cuisse gauche, par le troisième de la tarde.
Pronostic grave, mais dégâts seulement musculaires. Beaucoup de chance, mais...
malchance totale, cette année. Manolo Sanchez prend trois toros, et donne
une vuelta – Antonio Cutiño, comme Escorial, part
a portagayola et touche le pire lot. Silence et ovation – Les
toros étaient : 3 de Coimbra ; deux de Julio de la Puerta (3et
4èmes) et un sobrero de Salustiano Galache, sorti premier. Nada !
16
septembre – Guadalajara – Plus de ¾ de plaza : Corrida détestable,
infumable, invalide (à part les 5 et 6èmes) de
la Dehesilla, de Jose Luis Pereda – Espla reçoit la seule ovation du
jour, face au premier. Après... silence partout, pour Finito et Eugenio
de Mora. Le silence fut seulement « un peu » troublé lors de
la lidia du cinquième : 13 passages à faux, pour les banderilleros
du Finito. Pas à dire... de la constance !
16
Septembre – Moron de la Frontera – Plein : Corrida agréable
de Manolo Morilla, maître en ces lieux. On donna vuelta posthume au
quatrième – Espartaco et Luis Vilches triomphent, coupant deux oreilles
et la queue de leur deuxième adversaire. Vilches complète avec les deux
du premier. Rivera Ordoñez : Silence et deux oreilles. Tout le monde
a hombros et « tutti contenti ! »
16 Septembre – Villacarrillo (Jaen)
– Toros de Carlos Nuñez, nobles mais faibles – Jesulin coupe trois
oreilles – Une, chaque fois pour Manuel Caballero – Victor Puerto fait
« carton plein », avec quatre oreilles, mais reçoit une épée
sur la tête, en portant un pinchazo. Blessure légère au dessus de
l’oeil. Suerte hubo !
16
Septembre – Almodovar del Campo (Ciudad Real) – Toros de Manuel
Angel Millares , avec deux sobreros de Rubio Martinez et Arauz de Robles
– Triomphe de Anibal Ruiz, coupant une oreille à chacun – Bonne journée
du Califa. Vuelta et oreille – Cordobes coupe un appendice au premier .
Côté
novilladas :
16
Septembre – Madrid (Las Ventas) : Présentation de la ganaderia
de Valdeolivas. Novillada sortie en général noblona . Meilleur : le 5ème–
Les trois novilleros se présentaient aussi : Miguel Angel Aroca
(ovationné) – Valentin Ruiz : Vuelta, au cinquième – Javier
Solis, qui entendit un avis, chaque fois, et quelques bravos – La
novillada a été marquée par la vilaine cogida du banderillero Manuel Contreras, en sortant d’une paire de banderilles au
4ème : Cornada au thorax, avec des côtes cassées et une
grosse estafilade de 20 cms, qui, heureusement, ne pénètre pas, mais
fait du dégât. Grave.
16
Septembre – Sevilla - Media
plaza : Très bonne impression causée par Javier Valverde, qui coupe
une oreille au premier de Ana Maria Bohorquez. Il sera ovationné au
quatrième – Francisco Javier Corpas entendra deux ovations, et
Alejandro Amaya aurait pu couper, s’il avait mieux tué. Division et
ovation.
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LA
« GRANDE INDUSTRIE » DU TOREO...
18 septembre : un chroniqueur voisin écrit de Salamanque : La
feria se va cuesta abajo, y sin frenos ». La feria de
Salamanque 2001 est un désastre... elle est en train de sombrer
dans les profondeurs, et coule à pic... |
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Tierra Charra, terre de ganado s’il en fut ; terre de bonnes gens,
tellement sobres et sérieuses, qu’elles en paraissent rudes. Terre de
figuras del toreo, qui ont porté aux quatre coins de l’atlas taurin, la
rigueur et le classicisme du « Toreo de toujours ». Bien
entendu nous viennent en mémoire "El Viti", tellement seigneurial quel les
initiales S.M, de Santiago Martin, devinrent vite «Sa Majesté » ;
et, bien sûr, Julio Robles, qui nous fit bondir, dès ses premiers
capotazos de novillero, jusqu’à « bien après » que ce
maudit toro, en plaza de Béziers... Todo un caballero - même si son
caractère était des plus « ombrageux » - à qui la terrible
mutilation ne réussit pas à enlever le titre de « Torero »...
"Avoir du caractère, c’est l’avoir
mauvais",
disait le philosophe... Toutes les figures « ont eu du caractère ».
Voyez Ordoñez, Camino, Paquirri, Rincon... et plus près de nous,
Joselito, Ponce, Juli... Normal !
Salamanca, "terre de toros", cherche
"son torero"...
Hélas, pour une raison ou une autre, elle est en train de perdre les
deux. La cause ? La maudite « Industrie Taurine »...
La ganaderia Salmantina vit des « heures
basses », et plus personne n’attend de miracle, au point que la
plaza ne se remplit pas pour aller voir la corrida de tel ou tel voisin
ganadero. Hier, demi arène pour les Garcigrande et un cartel attractif :
Joselito, Abellan et Castaño, promesse de la Terre. Media plaza. Résultat :
Les cinq salmantinos ont été lamentables, et ont pris « un repaso »
par un sobrero du Torreon qui a mangé Castaño, tout cru.
Côté toreros, après avoir fait triomphe
bienveillant, l’autre jour, à Caballero, Salamanca a sombré dans le
plus grand ridicule, en ouvrant, hier, « Grande Porte » à
Joselito. La presse est révoltée, dans la plus grande des unanimités.
Bien entendu, chacun son style... certains
mettant « encore moins de gants » que d’habitude...
Joselito s’en remettra, et Salamanque aussi... peut-être !
Un qui ne s’en remettra pas, c’est Javier
Castaño ! Salamanca
devait être « sa » feria. Il était chez lui, se savait
attendu, et ne pouvait laisser passer son ultime opportunité, « su
ultimo cartucho ! » Hélas, encore une fois, le novillero
« promesse » de 99/2000, n’a pu montrer que brouillonne
bonne volonté, approximative technique, total manque d'imagination. Son
échec est patent ; la descente aux enfers est consommée.
Depuis cette alternative qui s’est terminée
par la cogida « coup de fouet » de San Sebastian, Castaño est
allé au massacre. Ses apoderados, qui avaient déjà sévi avec Abellan,
le jetant aux orties après l’avoir bien pressé, ont répété « l’affaire »,
avec Javier Castaño, ne tenant compte ni des coups, ni des
approximations, ni de son toreo perdu. Peu importe qu’il ait perdu le
sitio ; peu importe qu’il ait perdu jusqu’à son courage, son
aguante ; peu importe que de « torpe », il soit devenu
d’une accablante vulgarité... on le fait toréer, on accumule les
contrats... Du coup, on accumule aussi les échecs, les cogidas, les terribles
coups au moral autant qu’au corps.
Au 2 septembre, Javier Castaño avait toréé 31
corridas, donc toréé 62 toros, et coupé 26 oreilles sur 124 « coupables »...
Pas de quoi pavoiser...
A aucun moment, on a dit « Ca ne va pas !
On reprend tout à zéro, on lui laisse le temps ! ». Non... il
fallait continuer, avancer et avancer encore, vers le précipice. Le
rouleau compresseur de l’Industrie taurine - où les « apoderados-empresas » changent de casquettes à loisirs, autant que de veste ;
échangent leurs poulains et les jettent, une fois leurs plazas remplies
ou vidées - aura encore fait une nouvelle victime. A n’en pas douter, un de ces
quatre, vers Novembre, un communiqué qui, comme toujours, sera « laconique »,
annoncera que Javier Castaño et la casa Chopera se sont séparés, de la
façon la plus amicale qui soit. Comme de bien entendu !
De fait, il y a longtemps qu’on l’a laissé tomber. Il
n’est que de voir le torero au patio de caballos, avant la corrida. Ceux
qui l’ont cotoyé savent quelle allusion est faite ici. Seul dans son
coin, les yeux perdus dans quelqu’horizon brumeux, il faisait peine à
voir. Au moment où il devait être « plus entouré que jamais »,
par sa cuadrilla, par ses mentors, ce garçon était là, errant dans ses
pensées, dans sa peur, au point que lui souhaiter bonne chance et lui
serrer la main, était presque le déranger.
Castaño est il un mauvais torero ? Non,
bien sûr ! Il est un torero différent, comme le fut Damaso, à ses
débuts. Aura t’il quelque
chance de remonter ? Peut-être, comme le fait Abellan, depuis que
Marca l’a pris et lui a redonné confiance. Hier, à Salamanca, Abellan a
confirmé un net retour à la sérénité torera. Cela faisait un moment
qu’on le voyait venir. Souhaitons à Castaño
le même trajet, auprès d’un bon artisan, qui saura le mieux
protéger, loin des « multinationales taurines », loin des
"grandes surfaces du Toreo". Ces grands industriels, incapables de la
moindre humanité, s’en mettent plein les poches tout en coulant ce que
nous aimons le plus au monde, après nos familles, nos amis, notre pays :
Les toros et ceux qui osent se mettre devant. Pour quelque sous de plus,
on n’a pas le droit de mutiler les uns, ni de sacrifier les autres...
Mais çà, c’est l’histoire répétée « de la petite boutique du coin,
et du Carrefour d’en face »...
17
Septembre – Salamanca – 6ème de Feria – A peine plus de media
plaza : Cinq toros de Garcigrande, bien inégaux dans la présentation
et les armures. On dira : « discrets ». Les deux premiers
furent potables, les trois derniers, bien tristes. La corrida a été sauvée
par « un étranger » du Torreon, sorti troisième, qui a répété
ses charges avec grande fureur. Toro encasté, codicioso, pegajoso, que Castaño ne fit pas assez piquer, trompé par les lidias précédentes. Ce
fut l’enfer.
Joselito a coupé une première oreille méritée
pour une bonne faenita, bien mesurée, et une grosse épée. Larga à
genoux, pour recevoir le quatrième, et après... une suite de muletazos,
un à un, cités « au fil du piton », toréant en ligne,
ennuyant autant qu’il s’ennuyait. Estocade défectueuse, « a
capon », et une oreille, pour trois mouchoirs et deux coussins (de
couleur blanche). Sortie « a hombros », insignifiante et
scandaleuse dans une telle feria – Miguel Abellan a confirmé un net
retour. Toreo mesuré, serein, face au deuxième dont il coupa une
oreille, après une bonne estocade. Deux largas pour recevoir le cinquième,
suivies d’un capeo vibrant. Hélas, pendant qu’il brindait à Martin
Recio, les peones fracassaient le toro dans un burladero. Il ne s’en
remit jamais, et la faena était terminée, avant même de commencer. Epée
en arrière et ovation pour les vains efforts – Javier Castaño s’est
fait littéralement dévorer par le Torreon, sorti troisième. Ne
l’ayant pas assez châtié, le torero se vit débordé, au point de se
faire vilainement accrocher, heureusement sans mal. Le sixième ne donna
aucun jeu, et le terrible arrimon, à la désespérée, de Castaño, fit
peine à voir. Ovation à l’un, et applaudissements, après un avis, au
dernier. Triste consolation.
17
septembre – Albacete – Dernière de Feria – No hay billetes :
Cinq toros de Daniel Ruiz, bons mais faibles, surtout les trois et quatrième.
Le meilleur fut le cinquième, brave ; le pire, le dernier. En
premier, sortit un Montalvo, parado et de mauvaises intentions.
Victor Puerto s’est arrimé « à faire
peur », face au triste premier, au point de recevoir un gros puntazo
à la cuisse droite. Grande ovation. Il revint, au quatrième et
donna une très bonne faena, calme et reposée, liant sur les deux mains,
un toreo très pur. Oreille – Sans triompher totalement, le Morante a
connu une bonne journée. Bonne faena, mais « a menos »,
devant le deuxième qui n’allait pas « au bout du muletazo ».
Petite pétition et ovation. Il fut très bien, face au cinquième, qui
venait fort. Toreo d’esthétique et de puissance. Adornos divers pour
envelopper le tout. Oreille forte – Juli est sorti « en rogne »,
car il n’a pu couper la moindre oreille. Un premier toro soso, un
dernier qui s’arrête et s’en va aux planches, « rajado ».
Ovation et silence, avec « cara de pocos amigos ». Casta !
17 Septembre – Bargas (Toledo) – ¾ de plaza : Bonne
corrida de Roman Sorando – Finito coupe quatre oreilles – Caballero,
deux du cinquième – De Mora, deux du troisième. Tout le monde a
hombros. Bon pour le moral et le goal average.
17 Septembre – Bolaños de Calatrava (Ciudad Real) : Toros
de Atanasio, bien présentés et donnant du jeu – Espla coupe une
oreille à chacun – Califa triomphe, avec les deux trophées du cinquième
– Reina Rincon coupe une oreille du dernier.
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DERNIERES
LIGNES, EN PRINCIPE, DROITES....
19 Septembre : La
temporada « sent l’automne » ! Salamanca n’en finit
pas de hurler au scandale ganadero, et il faut deux toros du Torreon,
mansotes au cheval, mais remuants et très encastés, pour lui sauver la
mise. Feria catastrophique. Menos mal qu’est arrivé le Juli, son sens
de l’engagement et du pundonor. Hier enfin s’est ouverte « une
vraie Puerta Grande » !
Que restera t’il de notre fin de saison ?
Logroño, la nouvelle, qui ouvrira, en même temps que sa plaza, une
nouvelle ère de son aficion, celle d’internet, des « faenas web »,
des « trasteos click»... Madrid, qui s’affiche bien triste, bien
terne, comme une feria qui se donne... parce qu’elle doit se donner...
Zaragoza, bien sûr ! Bien sûr !
On a toujours espoir quand, au son de « la jota del toro », la
porte du chiquero s’ouvre et que sort au soleil « un tio desos »,
dans un nuage de poussière, qu’il file droit au burladero, et fusille
tout ce qui bouge... Quand
« sortait »... car aujourd’hui, la plaza a ouvert "son
grand parapluie", et le vent ne souffle plus. Nada de sol, nada de
moscas ! Le soleil a peine à venir allumer le ruedo. Quant aux
mouches, pas folles ! N’ont
pas envie de se goudronner les poumons avec la fumée des cigares...
Zaragoza donnera feria, et Juli triomphera... Après, petit tour à Jaen...
et tchao 2001 !
De fait, c’est encore Séville qui fera
lever un coin de sourcil : Espartaco se nos va... Bon repos, Maestro !
et bravo ! Ponce fera un nouveau paseo dans la Maestranza. Séville,
un jour enfin, le verra t’elle « en Ponce » ? Peut-être
le 29 septembre ? Mais, la corrida est de Nuñez del Cuvillo.. Alors
on peut tout craindre.
De fait, une autre corrida retiendra
l’attention... Curieusement, elle sera « de rejoneo ! »
Le 12 octobre, Javier Buendia fait ses adieux au rejoneo, et il les fera
en plein ruedo de Séville. Tous ses compagnons seront là, toréant en
duo, à ses côtés, comme un dernier « on voulait tous être là
pour ta dernière ! ». Tous sauf un, Pablo Hermoso de Mendoza.
Espérons que la raison de cette absence n’est due qu’à quelque problème
technique, ou de calendrier. Imaginez un peu la charge émotionnelle que
cette tarde portera en elle. On en a eu quelque première idée, en Arles.
Javier Buendia s’en va, et laisse au clou, sa garrocha et son toreo
campero... Mais, juste derrière lui, arrivera Alvaro Montes, qui pourrait
bien, ce jour là, exploser aux yeux du grand public et lancer haut sa
jeune carrière.12 octobre... à ne pas manquer !
En France, c’est dimanche prochain que l’on tire le grand
rideau... Il sera métallique ! Floirac et son ambiance
« foirefouille » ! Floirac et son climat « merguez-bière » !
Floirac, mi admirable, mi détestable !
Floirac qui, malgré vents et marées, malgré le feu des
menaces, malgré les snobinards des bords de Garonne et « les
espagnolades, à deux euros cinq »... Floirac qui avance,
tente, essaie d’être une vraie plaza, se plante parfois, souffle
un coup et repart. Chapeau pour ceux qui la veulent... et la veulent
belle ! Mais bon ! Floirac sera toujours Floirac, mélange
de poutrelles et de sable chaud ; mélange d’artifices et
grandes bonnes volontés.
Dimanche prochain, Richard Milian y
fait « ses derniers adieux ». On serait méchant qu’on
dirait... « Il ne pouvait les faire autre part ! ».
Mais, ne l’étant pas, on dira simplement que le vent de Garonne
accompagnera son dernier brindis, et qu’il en est bien ainsi. Les
toros seront de Javier Perez Tabernero. Espérons qu’ils
tiendront, et forces et promesses ! Toros sérieux qui ont, le
15 août, à Bayonne, permis le toreo de Caballero et posé quelques
problèmes à ses compagnons. Au côté de Richard « coeur de
vieux lion », défileront Stéphane Fernandez Meca et Antonio
Ferrera... Meca aura du mérite et, encore une fois, serrera les
dents. Lésion à un pied, dernier souvenir "d’affection"
d’un Palha, dimanche dernier, à Nîmes ! Quant à Ferrera,
espérons qu’il ne sautera pas trop haut ! C’est vrai !
On a toujours peur, en le voyant bondir, à la sortie d’une de ses
paires de banderilles « musclées », de le retrouver,
dans la seconde qui suit, assis à la guinguette du bout, près
« du stand à Régis », devant une merguez-frites !
Le dernier « « 6 toros 6 » nous apprend que même son
apoderado, celui qui le défend le plus sincèrement, lui a dit
l’autre jour : « Attends, tu ne peux pas toréer comme
ça ! » Ce à quoi répondit le torero « Attendez
demain, Don Luis. Après Sanlucar, on en reparlera ! ».
Et effectivement, à Sanlucar, le garçon calma ses ardeurs et toréa
« como Dios manda ».
Quelle version Ferrera, dimanche à Floirac ?
Fino de Jerez ou bière de Munich? Olé « de verdad »,
ou « gros rot » style « qu’elle était bonne, la
saucisse ! » Pour cela, une seule solution... il faut y
aller voir !
Floirac – Dimanche 23 septembre – 17 heures :
Six toros de Javier Perez Tabernero , pour Richard Milian, qui fera
ses adieux, Stéphane Fernandez Meca et Antonio Ferrera.
Location : 05 56 40 90 18. |
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LE
JULI SAUVE L’HONNEUR DE SALAMANQUE
19 Septembre : Quel désastre ! Navalon « pète les
plombs » et s’embarque sur de terribles polémiques et conflits
personnels dont il a le secret. Ses chroniques sont « « de fer
et de fiel ». Furibond, il hurle à « sa Salamanque disparue » et
brocarde tous les protagonistes complices de la plus triste feria
qui ne se soit jamais donnée dans la plaza de la Glorieta. Et pourtant,
un bon muletazo par ci, une grande estocade par là, rien ne lui échappe...
En quelques mots bien sentis, il démolit les « derechazos
sans épée » de celui qu’il appelle Pepito
Arroyo, et monte au plus haut la toreria d’honneur du Juli... Que bueno !
Par contre, il finit sa chronique par un terrible :
« Ah, j’oubliais ! Finito était très bien habillé ».
Que malo eres, Alfonso !
18 Septembre – Salamanca - 7ème
de Feria – No hay billetes : Corrida désastreuse, mal présentée,
absente de toute caste, de Daniel Ruiz. Le cinquième provoqua un vrai
scandale. Tous les toros furent protestés à la sortie, et sifflés à
l’arrastre. Heureusement, le sixième fut remplacé par un sobrero du «Torreon »,
qui mit le feu aux poudres. Toro pegajoso
qui dévora tout le monde et eut la chance de tomber sur un Juli qui lui
fit face, coupa deux oreilles, sauva la corrida et ouvrit, enfin, une
vraie « puerta grande » !
Joselito essaya d’animer le premier, et
voulut, face au quatrième, faire taire les critique acerbes qui sanctionnèrent
son pseudo triomphe de la veille. Cela débuta fort bien, mais le madrilène
tomba rapidement dans la facilité des muletazos, un par un, cités avec
le pico, même quand il lança loin son épée, pour toréer de la droite.
Division à l’un, et oreille polémique à l’autre, tué d’une
desprendida rapide – Finito essaya mollement, et se laissa porter. Légère
division aux deux – Juli fit ce qu’il devait devant le triste troisième,
mais se battit comme un lion, devant le sixième « Andrajoso »,
du Torreon, qui fut un véritable poison, toro très encasté qui
calculait ses assauts violents, et explosait au visage du torero. La
troisième paire de
banderilles fut un véritable suicide, dont le torero sortit indemne et
vainqueur. A la muleta, le toro fut soumis par le bas, littéralement
« obligé » d’aller où il ne voulait pas. Charge forte,
pleine de race et de hargne, que le torero réussit à dompter, avant de
partir pour un de ces coups de canons dont il a le secret. L’épée
tomba,certes, un peu de côté, mais l’émotion du combat emporta le
public et les plus virulents des revisteros. Deux oreilles et sortie
a hombros « de verdad ! »
Le Juli revient, aujourd’hui, avec Ponce
et Caballero, face aux toros du Capea. A voir si « le grand
Salmantin » va sauver « l’honneur des Salmantinos »...
18 Septembre – Cazorla (Jaen)
- Arènes pleines : Toros, corrects, de Soto de la Fuente -
Enrique Ponce est ovationné – Califa coupe trois oreilles
- El Fandi torpille tout le monde : Quatre oreilles et une
queue – A cheval, Martin Gonzalez Porras n’est pas en reste :
Deux oreilles.
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SUR LE PAVE, LA MORT ANONYME...
20 Septembre : Les femmes ont de plus en plus de place dans la
Fiesta. Cela doit nous gratter un peu, du côté « machisme »,
mais au fond, ce n’est que justice. Allez... soyez les bienvenues !
D’autant que certaines d’entre elles vont au toro... « con
el pecho por delante ! ». On excusera cette « coïncidence »
qui pourrait passer pour grivoise, mais il ne s’agit là, je le jure,
que l’expression bien taurine traduisant le fait de citer le toro, en
totale sincérité, conscient du danger, sûr de sa technique et de son
courage... Toréer « muy de verdad ! » Donc, plus aucun
doute, elle sont là, dans le tendido, dans le callejon, dans le ruedo. On
sourit, on râle un peu, mais on est heureux de leur donner la main. Si,
en plus, on a droit à une bise, alors là... a la gloria !
On serait heureux de ne chanter que cette
amitié, sans arrière pensées, et uniquement la joie de voir arriver
« la vraie féminité », l’élégance naturelle et la vraie
délicatesse dans ce monde de brutes qu’est le monde taurin. Hélas,
l’actualité nous rattrape toujours et le destin se charge de
transformer en un clin d’oeil quelque regard égrillard en une soudaine
expression de peine et de sérieuse douleur. Le Toro est ainsi ! Il
est né pour combattre, pour charger, pour tuer. Peu lui importe que passe
à sa portée un torero vêtu de lumières, un abuelito de 80 ans, comme
l’autre jour, à Medina del Campo, ou une enfant de 16, comme mardi, près
de Castellon.
Les fêtes de village, dans la région
Valenciana, portent une tradition qui rend admiratif, mais qui fait aussi
frémir... Souvent, entre les quatre façades d’une place de pueblo, ornée
ou non d’une mauvaise fontaine, on dresse une estrade grossière,
pensant que le toro ne s’y risquera pas. Parfois, la placita est entourée
d’abris grossiers, sorte de grandes cages aux larges barreaux d’acier,
où la multitude peut se glisser, se protéger des charges du toro. Et
« multitude » est bien le mot : foule bigarrée de
jeunes, mais aussi « de vieux routards » de cette discipline
du « bou de carrer »... Ils ne toréent pas... ils sont là,
et défient le toro. Ils l’approchent, le défient, le harcèlent... ils
« courent » le toro !
Attention, quand on dit « le toro »...
il s’agit vraiment d’impressionnants toracos, dont le trapio ferait
parfois pâlir de honte les ganaderias de luxe qui déboulent et trébuchent
dans les grandes ferias. Impressionnants de charpente ; armés comme
des guerriers d’antan, ils sortent furieux et fusillent la piétaille
qui passe à leur portée. Il y a souvent des blessés, quelquefois des
morts. Cet été, un jeune homme avait pris « una cos », une
ruade, en pleine poitrine... mourir ainsi, d’un coup de sabot, sur la
place d’un village...
Mardi dernier, hélas, ce fut le tour
d’une jeune femme, une presque enfant. Elle avait 16 ans, et on la
connaissait pour son aficion au toro. Elle courait toutes les fêtes de
village, courait tous les « bous » de la région de Castellon.
Mardi, il y avait fête dans la petite bourgade castellonense de Betxi.
Beaucoup de monde sur la placita, et un toro ... muy toro. A un moment, la
petite, voyant le toro s’éloigner, quitta l’abri du cadafal, et
perdit de vue le bicho qui
soudain, se retourna, la vit, et ne lui laissa aucune chance. La petite
prit deux cornades en plein
ventre, dont l’une traversa le foie. Elle est morte hier, 19 septembre,
sans que les chirurgiens taurins ne puissent, malgré science et talent,
faire un nouveau miracle.
C’est ainsi ! Le toro est ainsi !
Il est né pour charger... et glorieuse ou anonyme, la mort est au bout
de son « piton », qu’il soit astifino ou bien afeité... |
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Photo Alberto de
Jesus - voir le site http://www.fiestastaurinas.com
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EL
JULI, PRINCE DE SALAMANQUE...
Il avait déjà « fait fort », la veille, et Salamanque
ne pouvait que lui dire merci d’avoir sauvé sa feria. Mais, après ce
qui s’est passé hier, c’est une statue qu’il va falloir lui ériger.
Quatre oreilles et pétition de rabo, pour el Juli, hier lors de l’avant
dernière corrida de feria, voilà qui met du baume au coeur. Les
salmantinos étaient tellement subjugués qu’ils en ont oublié la
ganadera, Carmen Lorenzo, ou plutôt « le ganadero », Pedro
Moya « Niño de la Capea »... d’autant que les deux autres
toreros avaient aussi brillé. Nul n’est prophète en son pays, même si
on coupe sept oreilles à ses toros, soit plus, en une corrida, qu’au
cours de toute la feria...
19 Septembre – Salamanca – 8ème de Feria –
Llenazo : Six toros du Capea, bien présentés, armés courts, un peu
faibles, mais nobles et répétant leurs charges. Seul le quatrième fut
« un gros dur », et le cinquième demandait également
bataille – Enrique Ponce toréa très bien le premier, mais le public se
montra bien froid à son égard. Faena de douceur et de lié,
techniquement parfaite, mais qui « n’entra pas », complètement,
dans le tendido. Une oreille sur deux, le torero ayant, de plus, pinché
une fois. Le quatrième fut un garbanzo, et malgré ses longs efforts,
Ponce ne put le convaincre. Avis et palmas – Manolo Caballero a coupé
une oreille de chaque toro, un peu protestée, la dernière. Toreo sérieux,
puissant, technique. Manolo Caballero a, cette fois, convaincu, et sa
sortie a hombros fut bien accueillie – Le Juli, quant à lui, s’est déchaîné,
mais « dans le calme et la totale toreria ». Deux faenons, toréant
largo, cadencé, lié, la muleta lancée loin devant, tirée avec douceur,
rematant les passes derrière la hanche. Il y eut trois séries de
naturelles phénoménales au sixième, l’excellent « Botinero II ».
Ajoutez à cela des banderilles « de pundonor » et des coups
d’épée, dignes du Cid Campeador... il ne vous reste plus, alors, qu’à
saluer ! C’est ce qu’ont fait les Salmantinos : Deux
oreilles et deux oreilles, avec pétition de rabo !
Hier, d’un coup, on a les triomphateurs toreros et ganaderos, d’un
coup. Super, mais aussi, un peu triste, surtout du côté « toros »...
« Competencia... Donde ? Cuando ? »
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BRUITS
DE BOTTES ... ET DE ZAPATILLAS...
21 Septembre : Ca y est ! Nous y voilà... Lourdement
harnachés, armés jusqu’aux dents, des milliers d’hommes, de kaki
habillés de « faux mec » maquillés son en marche vers un
ennemi inconnu, insaisissable, non encore identifié. Le souvenir du
terrible « mardi noir » hanteront à jamais les esprits...
Pourtant, que pourront les porte avions
contre ceux qui, tapis dans quelque ombre, préparent de nouvelles atrocités,
tout en bavardant tranquillement avec nous, peut-être, au café, dans
notre ascenseur ou en regardant les corridas à la télé, dans la peña
dont ils sont adhérents ?
Que va t’il se passer ? Que pourront « les G.I »,
contre « le Jihad ? » Au nom de quel Dieu va t’on aller
massacrer des innocents, « là bas aussi » ?
Tout crime doit être châtié !
Exact. La moindre faute doit être punie ! Exact. Mais, à condition
d’avoir démasqué, sans contestation possible, les vrais coupables, et
les avoir confondus, aux yeux du monde entier. La terrible mort de tous
les innocents du World Trade Center ne peut justifier la torture d’un
seul enfant, d’une seule femme, trop voilée, d’Afghanistan. Les
fanatismes, qu’il soient musulmans, basques ou autres, ne peuvent être
éradiqués avec des chars d’assauts. Oui, mais avec quoi ? Là est
le problème...
Bruits de bottes ! Bruits de peur et
de mort ! Sale guerre ! Pauvre monde ! Priez pour lui...
mais, priez quel Dieu ?
Dans « notre monde à nous »,
les bottes ne résonnent pas. Les pas de nos guerriers sont plus légers,
même si on nous accuse aussi « d’assassins »... Les
zapatillas glissent sur le sable. Elles portent, certes, des combattants,
des gladiateurs. Mais, eux, au moins, regardent leur adversaire « droit
dans les yeux » ! Mince argument, diront certains. Il en vaut
bien d’autres, au nom desquels on va, sans vergogne, « percuter »
10000 personnes, ou embraser le quart de la planète...
« Bruits de zapatillas... »,
sorties de la naphtaline, et de l’armoire où elles étaient sagement
rangées. Paco Ojeda reviendrait... en plaza de Mejico, le 16 décembre.
Corrida de luxe, corrida « prémice » au grand retour du
Sanluqueño, dans « les ruedos de 2002 »...
Hombre ! Alternative, un soir de
Juillet 79 ! « Explosion en 82 », apothéose en 83 ;
le Toreo révolutionné, jusqu’à 87, même un peu plus tard. Et puis,
un jour de mai 91, arrive « un petit indien » qui dit « Le
Toreo, ce n’est pas prendre le toro à bout portant, et le plier en
quatorze... Le toreo, c’est citer le toro a quinze mètres, le voir
venir, capter sa charge, la détourner, et la mener, loin derrière soi,
en la freinant presque » Vaya! Il le dit, et il le fait... Le petit
indien en question était Cesar Rincon, et du jour au lendemain, « le
toreo de cercanias », l’Ojedismo basculèrent... au point que,
quelques années plus tard, Jesulin de Ubrique dut lui-même en faire,
officiellement, l’abandon.
Plus de dix ans ont passé. Paco Ojeda
veut revenir... Hombre ! Il doit bien « se le penser » !
Le public a changé ! Le toro a peut-être changé, mais le toreo a,
lui, complètement changé ! Avec son charisme, avec son génie, Paco
Ojeda sera t’il capable de réveiller les souvenirs, de dépasser ses
plus grands chef d’oeuvre ? Peu de chance ! Pratiquement
aucune.. et, c’est un ojedista qui vous le dit...
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LOGRONO...ON
OUVRE !
21 Septembre : C’est parti ! Même si
les vendangeurs font les mêmes gestes et foulent au pied les gros
raisins de la Rioja, Logroño ne sera plus jamais pareille ! Il faut
vivre avec son temps, et les grosses cuves de bois seront bientôt de
plastique transparent... ce qui nous permettra d’ailleurs de voir que
les vendangeurs en question ont des orteils peu ragoûtants... (Ah !
Le précieux fumet du Rioja viendrait il donc de là ?)
L’an passé, la vieille plaza de
« La Manzanera » a fermé ses portes, et du coup, son livre
d’histoire taurine.. de 1915 à 2000. Une paille !
Aujourd’hui, 21 Septembre 2001, la
nouvelle plaza de Logroño, dite « de la Ribera », ouvre ses
grandes baies vitrées, ses larges couloirs, son ample ruedo. Un nouvelle
ère taurine, dans la capitale de la Rioja.
En tous cas, chapeau les bâtisseurs !
Sept mois pour construire une plaza de 10850 places... rien à dire !
Ou plutôt, que certains pourraient prendre de la graine !
Arène des plus confortable, Logroño, conçue
par l’architecte Diego Garteiz Mina, comporte toutes les dépendances et
les services liés à sa fonction. Son Ruedo, de 45 mètres, est entouré
d’un ample callejon, style « Cali », où l’on pourra acquérir
sa place... (et en virer le photographes ! Cela se voit venir !)
10850 personnes, c’est 2000 de plus que dans « l’ancienne »...
Pour sûr,
il y aura « lleno », cet après midi. De plus, la corrida sera
télévisée (Tve 1 - 17h25).
Au cartel : Des Jose Luis Marca, pour Ponce, Juli et Diego Urdiales
(ce dernier ayant eu l’honneur d’estoquer le dernier toro de «La
Manzanera ». Ponce aura t’il le geste de lui laisser
le premier de la Ribera ? Cela aurait de la gueule... mais !
Puis, Logroño, sa feria et son Aficion.
Curieux mélange torista-torerista... Cependant, les temps changent,
la-aussi... Veremos !
Que Dios bendiga la nueva plaza ! (Pero, que Dios ?)
Logroño –
Feria 2001 :
Vendredi 21 septembre : Toros de Jose Luis
Marca, pour Enrique Ponce, El Juli et Diego Urdiales
Samedi 22 : Toros de Valdefresno et Hnos.
Fraile Mazas, pour Juan José Padilla, Víctor Puerto et El Califa
Dimanche 23 : Toros de Cebada Gago, pour El
Zotoluco, Pedro Carra et El
Tato
Lundi 24 : Toros de El Torero (Salvador Domecq),
pour Curro Vázquez, Enrique Ponce et Finito de Córdoba
Mardi 25 : Toros de Santiago Domecq Bohórquez
et Ana Maria Bohórquez, pour Juan Jose Padilla, Morante de la Puebla et El
Juli
Mercredi 26 : Toros de Moisés Fraile, pour
Jesulín de Ubrique, Miguel Abellán et JavierCastaño.
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LOGRONO :
« HOU ! LA GADOUE, LA GADOUE, LA GADOUE... HOU ! »
22 Septembre : Encore, quand c’était la Birkin qui
soupirait ces mots, avec son british accent si mignon, et le reste, qui
n’était pas mal non plus... ça passait ! Mais lorsque l’on
parle « sérieux », Riojano castizo, et que l’on inaugure
une plaza dont la qualité première « sera » d’être
couverte, on se dit que vraiment, la corrida d’hier, à Logroño, aura réuni
toutes «les mauvaises ondes », et qu’à partir du paseo, elle ne
fut qu’un ramassis de gaffes, de « sacs de noeuds, bien serrés »,
et d’humide grisaille. Corrida embourbée !
Il
faisait très beau, le matin, et sur la plaza de l’Espolon, on foulait
allègrement au pied le bon Rioja de demain. Puis, ce fut la cérémonie
d’inauguration : « A vous le goupillon ! A moi le ruban
à couper ! Qui a planqué les ciseaux ? »
Dehors, on râlait méchamment. La cérémonie était privée.
N’entraient que les invités. Vaya ! A 15 heures, la plaza de La
Ribera était inaugurée, et tout le monde allait « s’en jeter un »,
en se la promettant belle pour le corrida du soir.
A 17 heures, on rigolait beaucoup moins, car le ciel s’était
peint de « gris bien noir », et les nuages s’ouvrirent,
juste à la verticale de la plaza, comme pour dire : « Vous
avez voulu jouer les malins, commencer avant la date, faire les beaux
avant de mettre le toît ? Toma ya ! on se venge, parce qu’après,
à partir de Février 2002, on ne pourra plus ! ». Et il est
tombé... « la de Dios ».
Sur les confortables gradins, bourrés à
craquer, on s’est protégé comme on a pu. Dans le palco de contrepiste,
sorte de callejon de luxe, les invités, de tout sexe et de tout poil,
faisaient triste mine. Un gamin était debout sur le burladero, adossé au
mur, dépassant tout le monde d’un bon mètre, gigotant sans que
personne ne songe à le faire descendre de là. (Ca commence !)
Perdu au milieu de « la Gentry »,
sans pouvoir bouger, Maurice Berho maugréait dans sa barbe, se demandant
quel bon cliché il pourrait tirer de ce « pétard mouillé ».
Encore une fois, les photographes taurins auront du mal à faire un boulot
qui est la meilleure promotion d’un spectacle. Nada ! Un cachondeo.
Bien plus grave, ce qui s’est passé
dans ce que l’on se refuse à appeler « un ruedo ». La
pluie, certes, n’a rien arrangé, mais de toutes façons, l’arène était
bien trop meuble, le sol insuffisamment travaillé, tassé, compacté. Du
coup, les toreros passèrent leur temps à naviguer dans un champ de
labour, les chevilles noyées dans la terre boueuse, maladroits, manquant
du moindre appui, cherchant désespérément un carré de « plus
solide ». Les toros, quant à eux, trébuchèrent à loisir, et
comme les forces n’étaient pas leurs qualités premières... imaginez
un peu. Un toston ! Une corrida imbuvable ! Un ennui
gigantesque, télévisé en direct, illustré, de plus, par une musique détestable,
dont le chef avait du, probablement, « fêter les vendanges »
à sa façon. Le tout agrémenté de clarines, aux sonneries pour le moins
« approximatives » !
Pas à dire ! A Logroño, pour
l’inauguration de la plaza, « les canards volaient bas » et
la journée inaugurale, malgré les probables efforts de tous, fut un énorme
« couac ».
Côté lidia, la corrida de Marca s’est
montrée bien faible. Qu’aurait elle donné « en terrain sec » ?
D’invalide, on serait passé à « faible » ! Nobles,
mais sans fond. Les toreros, quant à eux, ont fait grise mine, et on les
comprend. Enrique Ponce revenait, après deux ans de chamaillerie. Le
public le lui fit injustement reproche, et, à moins que les choses ne
s’arrangent lundi prochain, pour son deuxième contrat, ce sera le
divorce complet. « Es que son un poco brutos, los de Logroño! "
Le Juli ne mit pas le turbo, et comme souvent, ce fut le modeste, le sans
grade, qui gagna : De Diego Urdiales, la dernière faena dans
l’ancienne plaza de La Manzanera... A Diego Urdiales, la première
oreille de la nouvelle plaza de La Ribera. Décidément, le ciel fait ,
malgré tout, bien les choses !
21 Septembre – Logroño – 1ère corrida de la
San Mateo – Inauguration de la Plaza de La Ribera – No hay billetes
– Temps très pluvieux – Ruedo impraticable : Cinq toros de Jose
Luis Marca, bien présentés et armés, mais sans forces. Invalides les
premier et troisième. Celui ci fut remplacé par un toro gigantesque d’Antonio
Bañuelos (681 kgs), qui ne valait guère mieux. Bonne corne gauche du
deuxième ; quelque bons moments chez le dernier. Pour le reste...
tristesse infinie de voir ces magnifiques têtes, quémander un peu de
souffle, un peu de force. Tristesse infinie...
Enrique Ponce vit tout de suite qu’il
n’était pas le bienvenu. On lui reprocha tout, tout au long de la
tarde. Le premier toro sorti en ce lieu (à ce seul titre, il est
historique) s’appelait « Botellero » - 550 Kgs : Un
invalide embourbé que le valenciano ne voulut pas piquer, et qu’il
essaya de soutenir, sous les quolibets. Quand sortit le maigre quatrième,
la corrida était finie depuis bien longtemps. Sifflets et silence pour
Ponce. Pour peu qu’il ait pris un rhume, la journée aura été pour
lui, détestable – El Juli est venu, a vu, et s’est arrangé pour être
correct, sans hausser le ton. Quelque chicuelina ; quelque paire de
banderilles, quelque naturelle... mais pas plus. Ovation et silence –
Diego Urdiales a joué sa carte, essayant de remuer le balourd de Bañuelos,
donnant quelque bons muletazos sans continuité, au sixième. Sa volonté
et l’esprit de clocher aidant, il coupa la seule oreille du « grand
jour », inscrivant ainsi son nom dans l’histoire de la nouvelle
plaza.
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JOSE
TOMAS TRIOMPHE... « EN AVANT DERNIERE » !
La journée du 21 septembre aura vu l’alternative d’un
mexicain, le triste spectacle des Conde de la Corte, à Salamanca, et,
surtout, le triomphe de Jose Tomas, à Talavera de la Reina. Trois
oreilles et, encore une fois,
la division... Malgré le cartelazo (Joselito –Tomas – Morante), la
plaza ne se remplit pas. Les toros del Cuvillo, sortirent en gros novillos
(tous marqués du 8) et le matador triompha... parce qu’il devait
triompher. Beaucoup contestent les trois oreilles, même s’ils chantent
de grandes choses, au cinquième. Curieuse ambiance, décidément, que
celle qui entoure un Jose Tomas, chaque fois plus énigmatique, qui
donnait là, son avant dernière prestation, avant de baisser le rideau de
sa temporada 2001, dimanche, à Barcelone. Un « autre » torero !
« D’autres » toros ! Un « autre » public !
Une « autre » planète... Y
eso no es !
21 Septembre : Talavera de la Reina – ¾ de plaza :
Toros de Nuñez del Cuvillo, tous marqués du 8, mal présentés, douteux
de cornes, sans race, sans forces. Les deux meilleurs, pour Jose Tomas.
Joselito passa, tuant bien le premier, et « comme un cochon »,
le quatrième. Silence et palmas – Jose Tomas toréa longtemps le deuxième,
alternant bons détails et muletazos accrochés. Oreille incompréhensible.
Par contre, de très bonnes choses sur la main gauche, face au cinquième,
dans une faena qui, pourtant, ne méritait pas deux oreilles. Le public ne
voyant que lui, Jose Tomas coupa donc trois oreilles et sortit a hombros.
Vox populi... – Morante de la Puebla sortit, très décidé ;
dessina les capotazos et les muletazos de la tarde, mais n’eut de
chance, ni au sorteo, ni à l’épée : aucune continuité et
beaucoup de pinchazos. Silence et ovation.
21 Septembre – Salamanca – 9ème et dernière de
Feria – ¾ de plaza et du vent : Corrida de huit toros. Deux du
Capea pour Pablo Hermoso de Mendoza qui coupe deux oreilles à son second,
et sauve la course – Toros du Conde de la Corte (3 et 5ème,
de Maria Olea), correctement présentés, mais mauvais, sans race.
Luis Francisco Espla banderilla bien le
premier, mais s’abstint, par la suite. Silence partout – Pepin Liria
ne voulut pas voir son premier, mais se battit comme un chien avec le
cinquième. Silence et bravos, après un avis – Padilla fit de tout, réussissant
bien peu. Silence et applaudissements.
Le subalterne Riverito, de la cuadrilla de Liria, a pris une grosse
raclée, recevant deux coups de corne, heureusement légers, au niveau de
la poitrine, et en haut de la cuisse gauche.
21 Septembre – Munera (Albacete) : Bonne corrida de
Peralta, encastée. Le « garbanzo », cinquième, était de
Viento Verde.
Alternative du jeune mexicain Leopoldo
Casasola, qui toucha le meilleur lot et se montra à la hauteur de l’évènement.
Deux oreilles et oreille – Parrain de l’alternative, El Califa, qui
finit bien la saison. Vaillant, baissant beaucoup la main, et tuant bien.
Oreille et deux oreilles - Juan
Bautista coupa deux « grosses » oreilles à son premier, mais
ne put que se défendre, face au cinquième « muy malo ».
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OOOOH,
TOULOUSE !
23 septembre : Monsieur Nougaro devra changer quelques vers à
sa chanson. Nous l’avons tous fredonnée, en terminant par
l’inimitable soupir « Ooooh, Toulouuuseee ! ». Un grand
éclair a troué le matin gris. Toulouse pleure, aujourd’hui, et son poète
se tait, noyant son probable chagrin dans quelque Bourbon salvateur.
L’église Saint Sernin est encore là, heureusement, mais la
ville rose s’est teintée de rouge sang. La « pincée de tuiles »
dont parle le grand Claude, s’est envolée, et avec elle
des milliers de vitres brisées, des monceaux de ferrailles
tordues, qui ont tout haché sur leur passage enflammé. Beaucoup de
morts, d’innombrables blessés... des regards perdus, des larmes et du
sang, partout. Comment un lycéen peut il perdre ainsi la vie,
tranquillement assis à son pupitre ? Comment ce client peut il
mourir, en faisant ses achats au Darty du coin ? Et ces gens, sur la
rocade, affalés à côté de « ce qui était » leur
voiture, totalement hébétés, assommés ? Qui donc leur soutiendra
que « c’est le destin ! » Maldita sea ! Quand les
hommes et leur satanée prétention de tout savoir, de tout prévoir, arrêteront
ils d’envoyer
des innocents à la mort ?
Aujourd’hui, on enterre les morts ; on veille ceux qui vont
mourir ; on console les autres. Aujourd’hui, on soigne les plaies ;
on essaie de remettre tout d’aplomb : les maisons, les rues, les
jardins. Remettre du rose au coeur, replanter quelques violettes ;
faire semblant d’être courageux, sereins.
Mais demain, la polémique, la juste colère.
Les grands « Y’a qu’a », verts ou autres, diront « Je
l’avais toujours dit ! », et c’est peut-être vrai. En
arrivant, un maire avait demandé : « Que se passerait il
si ? » Ca s’est passé !
L’usine
était construite « loin », il y a longtemps. La ville l’a
rattrapée. Mais alors, pourquoi ces maisons, ces commerces ?
Pourquoi un hôpital, un lycée, à proximité ? Qui a permis ça ?
L’homme aura toujours beaucoup à
apprendre de la nature, et la chimie, pour scientifiquement domptée
qu’elle soit, lui réservera toujours quelque satanée surprise.
Beaucoup avaient peur de cette usine... La sagesse du pauvre, du simple,
de l’ignorant, vaut bien la grandiloquence et l’infect égocentrisme
de ces chefs d’industrie, qui, d’un vague coup d’oeil à un
ordinateur ou à quelque courbe sur un graphique, signent des
condamnations, changent des destins, effacent à jamais des sourires sur
des milliers de visages. On appelle cela « le Progrès... ».
La France découvre qu’il y avait une
bombe dans le jardin des toulousains. Combien d’autres bombes y a t’il ?
A Lyon, à Marseille ou à côté de chez vous ?
Où, la prochaine déflagration ? A l’heure où New York
n’en finit pas de compter ses morts ; à l’heure où les hommes
n’en finissent pas de préparer la guerre, combien « d’incidents »
de ce genre faudra t’il supporter ? Combien de présidents et de
ministres viendront ils dire « leur solidarité », avant de
repartir vers d’autres préoccupations ? Qui soignera la blessure
de cette mère qui a perdu son enfant ? de ces jeunes qui ont perdu
leur copain et, d’un seul coup, leur insouciance ?
Il y a le prévisible, et l’imprévisible !
« Sevezo », cela dit quelque chose à certains. Combien de
« Sevezo », près des jardins d’enfants ? Curieux,
cela... comme par hasard, on n’en trouve pas, près de l’Elysée ! « Monsieur !
Vous n’avez pas le droit de stationner là... Sécurité ! Circulez ! ».
Qui donc a dit « Sécurité ! », à proximité de AZF ?
Que va t’on encore découvrir ?
Il y a, en France, des régions entières,
pratiquement désertées. Certes, ce ne serait pas un cadeau que de leur
envoyer ces grenades dégoupillées, mais au moins, des plus grands maux,
on éviterait le pire... cette mort qui surgit « pour cause de progrès ! »
Le 12 septembre, on ne voulait pas parler de toros... Il en est de
même, ces deux jours où l’Automne 2001, entre en scène, lourd
de gros nuages et de menaces... Sur un monceau de ruines, trois
sauveteurs hissent la bannière étoilée d’Iwo Jima... On ne pensait
pas devoir retrouver cette image dramatique, issue de la plus sanglante
des batailles du Pacifique...
Assise au bord du trottoir, une
toulousaine pleure... Dans l’atmosphère, lourde de
poudre et de peur, une petite musique et quelque mots.. « Oh
mon pais ! Oh Toulouse ! Ooooh ! Touloouuuseee ! »
Et pourtant, la vie continue, alors... il faut bien
parler « toros » !
22 Septembre – Logroño – 2ème de la San Mateo
– ¾ de plaza – Du vent dans la grisaille – Sol lamentable : A
Logroño, il a plu toute la nuit et la matinée précédentes. A cinq
heures, c’est le vent qui prit le relais. Détestable ! – La
corrida de Valdefresno est sortie gigantesque et mansa. Quatre toros,
lourds et lamentables, sauvés par le dernier, de Fraile Mazas, qui prit
deux gros puyazos et finit avec grande caste. On remplaça le cinquième
par un Montalvo, armé comme toute l’armada US, qui débuta endormi,
mais se révéla presque noble – La corrida se traîna lamentablement
jusqu’au cinquième. Ne purent rien les efforts brouillons de Padilla
(Silence et silence) ; les deux largas et le début à genoux de
Victor Puerto au deuxième (silence), ni les tristes regards du Califa,
devant le troisième (re silence) – Dans les gradins, on soupirait un
peu au triste spectacle, à peine égayé par les attitudes guignolesques
d’un chef d’orchestre complètement déganté.
Puis sortit le cinquième, « Cartucho »
- 556kgs – de Montalvo, dont les cornes firent peur, même à ceux de
l’andanada. Victor Puerto commença, vaillant, et donna deux bonnes séries
à droite. Le toro devint un peu tardo, et le torero se mit à raccourcir
les distances, à citer, muleta derrière, peut être avec l’intention
de « se le passer dans le dos », en un ultime exploit. Le toro
chargea, prit et reprit le torero qui, visiblement blessé, s’échappa
en force, des bras salvateurs. Victor Puerto, blessé, choqué, dans le
cirage, revint au toro, un garrot en haut de la cuisse gauche. Réveillé,
le public suivit avec angoisse le final de la faena, le pinchazo et la
demi estocade qui roula le bicho. Emotion, admiration ! Une oreille,
tandis que « le torero héros » part à l’infirmerie où
sera diagnostiquée une blessure à deux trajectoires de 15 cms chacune,
en haut et à l’arrière de la cuisse gauche. Cornadas limpias et
pronostic « peu grave ». Temporada probablement terminée pour
Victor Puerto qui devait arrêter, à Séville, le 30 septembre.
Le sixième termina très fort, noble,
mais très encasté, exigeant énormément de décision de la part du
torero. Le Califa débuta bien, fit un terrible effort, puis coinça. Deux
grandes séries de droitières, main droite, un désarmé à gauche..
Adieu ! Quatre pinchazos et une demie n’arrangèrent pas le
panorama, le torero troquant une possible oreille contre un gros silence,
tandis que sonnait l’avis. Triste !
Ce dimanche, Cebada Gago (Aiiie !), pour le Zotoluco,
Pedro Carra et Tato. Après midi inconfortable en perspective, dans le
bourbier Logroñes.
22 Septembre – Talavera de la Reina – Media plaza :
Corrida, discrètement présentée et sin casta, del Sierro – Triomphe
de Jose Luis Triviño, qui touche les deux bons, les toréent bien, et les
estoque mieux encore. Oreille et oreille – Uceda Leal fit de louables
efforts au quatrième. Ovation et oreille – Juan Bautista, qui toréait
sa dernière, fut très bien au capote, très vaillant à la muleta et
coupa une bonne oreille, aux portes de Madrid, grâce à une grosse
estocade. Le cinquième « se rajo », s’arrêta soudain,
abandonnant le combat. Ovation pour le français.
22 Septembre - Consuegra (Tolède) - ¾ de plaza : Corrida
d’Alcurrucen, inégalement présentée, mais donnant du jeu – Enrique
Ponce triomphe, coupant trois oreilles, démontrant maestria et conscience
professionnelle – Abellan et Rafael de Julia, en jeunes loups,
s’accrochèrent à ses basques, et sortirent également « a
hombros ». Oreille à chacun de leurs adversaires.
22 Septembre – Vera (Almeria) – ¾ de plaza et pluie :
Corrida de Salvador Domecq, bien présentée mais faible et mansa –
Finito de Cordoba, applaudi, pincha beaucoup – Javier Conde eut quelques
éclairs mouillés. Ovation par deux fois – La seule oreille du jour,
pour le Morante, au troisième : Bonne faena, tant que dura le toro.
Final en adornos de classe, hélas sous la pluie. Pas grand chose à tirer
du manso sixième. Palmas.
22 Septembre – Ecija – ¼ de plaza : Bonne corrida de
Manuel Angel Millares, correctement présentée, donnant du jeu –
Canales Rivera coupe une oreille du quatrième – Le Fandi ne coupe rien,
ce qui est « une noticia ». Ovation chaque fois – Par
contre, gros carton, chez lui, de Luis Vilches qui « se fait »
au toro, et pourrait bien surprendre, sous peu. Trois oreilles. A Séville,
dans quelques jours, il faudra remplacer Victor Puerto...
22 Septembre – Algemesi (Valencia) – 1ère de la
Feria des Novilladas - Pluie et les balcons de la place, incomplètement
garnis : Quatre novillos mansos de Buenavista. Luis Vital Procuna mit
de l'ambiance. Vuelta et une oreille – Julien Miletto fit ce qu’il
put, aguantant la pluie et les mansos. Silence et silence – A cheval,
Rui Fernandez se retrouva face à un Cebada Gago qui ne lui laissa guère
d’option. Silence.
A l’habitude, Algemesi est, avec Arnedo,
« la grande revue » des novilleros. Elle a perdu un peu de son
autorité, mais la tradition demeure, et sous les balcons du village défileront,
en principe, les « maestros de demain ». A suivre :
Tejela, le mexicain Amaya, Leandro Marcos, Cesar Jimenez, Salvador Vega,
Javier Valverde et Ivan Garcia. On surveillera, également avec attention,
les deux présentations, à cheval, d’Alvaro Montes, les 27 et 28
septembre.
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WARNING…
TRIANGLE DE DETRESSE… AU SECOURS !
24 Septembre : Vous savez, quand vous êtes en panne, sur la route,
« en pleine rase campagne », et que cette maudite ferraille ne
veut plus démarrer…vous savez !
Voilà un peu la tête que je fais, depuis
dimanche midi… Alors… warning, feux de détresse et patience… en
attendant le garagiste.
L’informatique, c’est très beau…. Quand ça
marche. En attendant, on rage, on écoute la radio, on « téléphone
portable » et, en attendant des moments meilleurs, on vous télégraphie
ces quelques nouvelles :
Accident automobile grave pour Jesulin de Ubrique : Le torero
revenait d’une chasse, samedi dans la nuit, quand sa voiture, conduite
par son chauffeur a dérapé, partant direct au fossé. Multi traumatismes
au visage et surtout trois vertèbres fracturées pour le torero d’Ubrique,
sans que la moelle épinière soit, à priori, touchée. On attend 48
heures et on pense opérer.
A Logroño, la corrida de Cebada Gago est sortie
mal présentée et méchante, sauf le bon petit troisième, auquel le Tato
a coupé un belle oreille - Zotoluco a lutté en vain – Pedro Carra qui
disait adieu a la profession… aurait du s’en retirer avant.
Pendant ce temps, le camion transportant les
toros de Santiago Domecq faisait un demi tonneau, à l’approche de Logroño.
Le mayoral a été blessé ; un des toros est mort, les autres , bien
courbatus.
A Barcelone, Finito, Tomas et Juli sont sortis a
hombros. La corrida de Nuñez del Cuvillo est sortie « petite petite ».
Finito, a gusto et très bien avec l’épée. Oreille, chaque fois –
Jose Tomas a coupé deux oreilles exagérées au deuxième. Triomphalisme
à outrance – Juli, comme un bolide. Oreille et deux oreilles.
Richard Milian restera matador en activité
jusqu’au 14 octobre, la corrida de Floirac ayant été reportée pour
cause de « pluie suivie d’averses… »
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METTEZ
VOTRE CEINTURE...
25 septembre : L’histoire moderne du Toreo est, malheureusement,
remplie d’accidents d’autos et de ferrailles tordues, presque autant
de que cornadas glorieuses. Cette année, plusieurs toreros sont partis,
dans la solitude d’une dernière voltereta, loin du costume de lumière,
loin du public, loin du toro.
« El maldito toro de la carretera »..
Un maudit toro, bien plus manso que le plus manso. Il vous épie, vous
guette et vous surprend, à la sortie d’une courbe, à quelque
embranchement d’autres destins...
Les toreros, et, en général, toute la gent
taurine, vont sur la route comme des fous. A bord de puissantes voitures,
bien souvent menées par des mains expertes, ils filent dans la nuit, vers
d’autres plazas, vers d’autres toros. Vous qui rentrez tranquilles,
après la corrida, et un verre à la peña, vous
voilà tout à coup doublés par une flèche, d’argent ou autre,
qui vous fait siffler d’admiration rentrée, autant que de surprise. Un
coup d’oeil à votre compteur... 140 à l’heure... Pas à dire,
« les autres » étaient à 180/200 !... D’ailleurs, le
temps d’y penser, on ne les voit déjà plus.
Ils sont tous pareils ! Après quoi courent
ils donc ? Fuient ils le manso qui les a fait trembler, au cours de
la dernière faena ? Ont ils hâte d’en découdre avec les
prochains, à 800 kilomètres d’ici ? Nul ne le sait. Ou plutôt
si... « ils sont embarqués dans un rythme où les maître mots sont
« combat ! danger ! mort ! ». Un rythme qu’il
ne vont pas interrompre par un « 60 à l’heure »... Et puis,
tout simplement... rouler vite, c’est arriver plus vite, et se mieux
reposer, en attendant la prochaine...
Et puis... il y a « l’autre toro ! »
Une expression taurine parle de « Manso de libro ! » Un
toro qui réunit à lui seul tous les défauts que l’on pourrait énumérer
dans une encyclopédie... Cet autre « toro de libro », est
celui du « grand Livre du Destin ! »
On y croit ou non ! c’est peut-être un
peu facile ! Mais bon ! C’est aussi, plus romanesque... Un
destin de roman ! Les débuts, la gloire, les amours, le passage à
vide, le magnifique retour, après la terrible cornada. Admiration sans
fin, et , tout à coup... un arbre ! un chien qui traverse, le
« putain d’camion » de Renaud, qui passait, aussi, par là,
au mauvais moment...
Antonio Jose Galan est parti, dans une terrible
voltige, sans que rien n’ait pu le retenir. On l’imagine, jovial,
batailleur, au côté du conducteur, libre de ses paroles et de ses
mouvements. A côté de lui, pendante, sa ceinture, non attachée.
Samedi dernier, dans la nuit, une puissante
Toyota fait une embardée et s’en va en tonneaux. Le passager traverse
le pare brise, éjecté, s’envole et finit sous la carcasse du lourd véhicule.
Le chauffeur mettra du temps à le découvrir. Jesulin de Ubrique a vu la
mort « à çà ! ». Le destin a voulu que le lourd
« 4x4 » finissent sa folle pirouette au dessus d’un maigre
fossé où le torero avait atterri. Du coup, malgré le choc, terrible, le
corps n’a pas été écrasé...
Le destin a frappé ! Le destin nous a, également, préservé de
quelque tristesse. Et bien entendu... Jesulin de Ubrique était passager,
à côté du conducteur, et somnolait. Il n’était pas attaché...
A priori, les nouvelles sont « à peu près
rassurantes » : Le corps et le visage, méconnaissables ;
Un sale coup au niveau de la poitrine, avec quelques côtes qui blessent
un poumon ; Trois vertèbres cassées, que l’on devra opérer,
quand le blessé pourra supporter une longue station, couché sur le
ventre »... Le blessé est, bien entendu, assommé de
tranquillisants, et sous assistance respiratoire. De temps en temps, un
moment de répit et de lucidité, qui traduisent immédiatement le moral
au beau fixe et l’humour du grand gamin d’Ubrique.
« Ponte
bien, Jesulin ! et vous... n’oubliez pas de mettre votre ceinture ! »
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« PAS
CLAIRE, LA QUERELLE... ! »
25 Septembre : Qu’on nous pardonne ce jeu de mot que seules, les
intéressées, et quelques initiés apprécieront, à divers degrés !
On a appris hier, et André Viard, dans « Corridas.Net » en
fait un long compte rendu, que le Tribunal de Nîmes vient de condamner
Madame Claire Starosinski, présidente de l’Alliance pour la suppression
de corridas, dans un mauvais procès, autour d’une caricature dans un
journal. Certes, elle n’y était pas à son avantage (quoique !),
mais de là à monter ainsi sur ses grands chevaux de croisade, et
chercher querelle à tout va... voilà une limite que la Justice vient de
lui interdire de franchir, avec une condamnation sonnante, autant que
« trébuchante »...
Peu portés à ces chamailles et surtout, à ce
que l’on appelle en Espagne « el afan de protagonismo » (le
« faire tout pour faire parler de soi... « ), nous
n’entreront pas dans ces méandres de mala casta... et surtout... de muy
mala leche !
Tout au plus, on se risquera à cette conclusion,
facile, on vous le concède, mais qu’on ne pouvait manquer : Hier,
le Tribunal a clos une affaire « de cigare... qui a fait long feu ! »
Voir
tous les détails chez les amis de « corridas.net »
de ce 25 Septembre.
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LOGRONO :
CRIS ET CHUCHOTEMENTS !
La quatrième corrida de la Feria de Logroño, n’a pas été meilleure
que les autres. Par contre, on aura pu vérifier que « l’acoustique
est bonne » et que l’empresa peut, dès maintenant, songer à de
grandes choses, du style Pavarotti ou toute autre Castafiore.
Hier, Logroño, mezzovoce, a renoué ses liens
avec Enrique Ponce, qui donna la seule vuelta du jour. Par contre,
« on frôla Wagner », avec Curro Vazquez qui entendit les deux
broncas de sa vie... Faut dire, qu’outre sa situation de « fin de
carrière », le maestro a eu quelques excuses : Un achuchon à
la première passe, et un sobrero de six ans... il y a de quoi réfléchir,
en silence. Mais là... impossible ! Ne savent pas se tenir, ces
Riojanos !
24
Septembre – Logroño – 4ème corrida de la San Mateo
– 2/3 de plaza : Cinq toros de Salvador Domecq « El Torero »,
bien présentés mais de piètre jeu. Seul, le cinquième offrit quelque
possibilité. Le troisième perdit un sabot, au cours du deuxième tiers.
En quatrième, sortit un sobrero de Martinez Elizondo de six ans... feo,
manso et faible ! Tout pour plaire.
Curro Vazquez se fit serrer d’entrée, aux
premiers capotazos, par le toro d’ouverture, au point de devoir sauter
la barrière, en urgence. Après, adieu belle confiance ! Adieu,
maestria. Deux naturelles et un pecho, perdus « en un mar de dudas »...
Sifflets copieux. Le sobrero de six ans lui fit grand peur, Curro laissant
toute la brega à son peon Joselito Rus, ce qui eut le don d’exacerber
les passions. Le public ne lui laissa plus approcher le bicho, et se mit
à démolir le moindre essai de muletazo. Palmas de tango, injures,
invectives se succédèrent, le chahut atteignant son zénith au moment de
l’épée, que l’on qualifiera « d’hésitante » !
Bronca mémorable – Enrique Ponce a réglé les affaires courantes
devant le deuxième, mais a fait un réel effort, face au cinq. Faena
« a mas », devant un toro un peu court de charge, qu’il sut
amener à de longs derechazos, en fin de trasteo. Malheureusement, épée
et descabello bafouillèrent un peu, et l’oreille s’envola. Cependant,
le public, « reconquis », l’obligea
à une grande vuelta. La paix est enfin signée entre Ponce et
Logroño – Le Finito de Cordoba n’eut guère d’option, mais ne força
guère les chaudières... Son premier perdit un sabot, le dernier s’éteint
totalement au premier
muletazo... Nada : Palmas et « légère division »... qui
se transforma en « belle unanimité »
lorsque Curro Vazquez quitta l’enceinte...
Bien
triste « feria d’inauguration » de Logroño, qui se poursuit
aujourd’hui, avec la corrida, incomplète, de Santiago Domecq (accidentée,
dimanche), pour Padilla, Morante et Juli
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NON... A
CETTE AUTORITE LA !
26 septembre : Vous allez vous dire « Ca y est... Un autre coup
de gueule ! ». Eh bien oui ! Dans notre monde actuel où
le manque total d’éducation, de soif de vraie culture, d’amour propre
et d’envie « de faire les choses correctement », est devenu
philosophie, voir « projet de vie », on se dit qu’il va bien
falloir faire quelque chose, et que Loi et Autorité vont devoir en mettre
un coup, pour obliger les gens à dire « Bonjour ! S’il vous
plaît ! Merci ! », au lieu de vous regarder, bien en
dessous, avant de vous brûler la priorité en voiture, vous passer devant
à la caisse, et piquer la place assise à la vieille dame. Si déjà, on
pouvait arriver à cela, on pourrait peut-être mieux vivre avec nos
jeunes qui, quoiqu’on en disent suivent notre exemple... en l’exagérant .
Après, on pourrait s’attaquer au violeurs de banques, aux voleurs de
vie , et ces jeunes, qui sont, au fond, profondément généreux,
seraient les premiers à nous aider. Pero...
falta pundonor !
Utopie ? Peut-être ! Cependant,
il va bien falloir y arriver, si on ne veut pas qu’un jour, les simples
citoyens prennent à leur compte une justice qui deviendra, alors, des
plus expéditives, et pour le coup, totalement injuste. Il va bien falloir
y arriver, si on ne veut pas changer nos cités
en fort Alamo, nos rues en coupe gorges.
Pour cela, il faudrait
que nous puissions tous, « avoir confiance », « avoir
quelque chose ou quelqu’un à suivre »... Pour cela, il faudrait
peut-être que ceux qui représentent la Loi, l’Ordre et l’Autorité
soient eux-mêmes, inattaquables, soient naturellement honorables, mêmes
s’ils sont des hommes et qu’ils ont droit de se tromper, à condition
de se tromper en toute sincérité.
Qu’un soit disant candidat à mener un pays,
parle « du courage » de ceux qui ont tué plus de 6000
personnes, d’un coup au World Trade, voilà qui mérite plus que du dégoût,
plus qu’un crachat ! Qu’un notable, au plus haut rang parle de
misère et de solidarité, après s’en être peut-être mis « plein
les fouilles », sans pouvoir être fouillé, voilà qui manque de
quelque pudeur. Des exemples par milliers, dont le dernier aura peut-être,
presque rasé une grande ville, si belle qu’on la disait rose !
Revenons aux toros, tout simplement ! Deux
exemples, dans notre petit monde à nous ! Parce que la Loi est mal
faite ; parce que les autorités ne font pas leur travail...
les pauvres bougres qui ont massacré les chevaux des Frères
Domecq, risquent de s’en sortir avec quelques milliers de pesetas
d’amende. Y nada mas ! La loi, et la Justice n’ont pas prévu tel
crime, alors ils paieront, comme pour un bris de glace ! Pendant ce
temps, le commanditaire, dont on murmure qu’il est lui même cavalier,
continuera ses virevoltes en sirotant son wisky. Croyez vous donc que cela
en restera là ? Escalade en perspective ! Dans ce monde là,
tout finit par se savoir, et un jour... « Eso
no es ! ». La loi est faite pour protéger les hommes et
les obliger à se respecter les uns les autres...
Autre exemple, beaucoup plus banal et moins
dramatique, bien sûr. Dans une corrida, la Présidence représente
l’Autorité, le règlement, la loi. Pour cela, il est, en théorie, aidé
par deux assesseurs, à se côtés, et par Soldeville, en bas, dans le
callejon. Enfin... Soldeville ou tout autre alguazil qui, le plumet en
bataille, prend son boulot au sérieux, et ne se contente pas de faire le
beau, en tournant le dos au ruedo, comme dans une plaza « que yo me
sé ».
Le président, en aucun cas ne peut devenir
« le protagoniste de la corrida ». Les « vedettes »
portent costumes de lumière et robes, parfois « colorada, ojo de
perdiz », parfois « negra chorreada, corrida, coletera y no se
que ! ». Les toreros et le toro ! Point final !
Hier, comme souvent, le président de Logroño a
voulu jouer les durs, faire le beau, devenant la cible de tous, alors
qu’il devait être avant tout le garant du bon déroulement du spectacle
et donc, de la satisfaction de la majorité.
Affaire d’oreilles... Futilité, direz vous !
Et vous aurez raison ! Cependant, multipliez cet exemple, déplacez-le,
projetez-le, doucement, à la dimension de votre quartier, de votre ville, de votre
nation ! Resituez-le dans votre entreprise, dans votre propre
maison... Quel exemple obtenons nous ? Quelle chance ont « ceux
qui suivent » ? Une seule : La méfiance, le repli sur
soi, le refus d’initiative ; la fuite... la lâcheté...
Hier, à Logroño, comme tant de fois, dans
d’autres plazas, celui qui représente l’Ordre et l’Autorité, est
devenu un voleur de rêve, et de bonheur...
Adieu Justice ! Adieu Honneur ! On peut
ainsi brûler des chevaux, tuer des hommes, violer des rêves, anéantir
des destins... et cela assassine la Paix, tout autant que le pire des
terroristes.
Enfin... Hier, Logroño a enfin inauguré sa
plaza de toros. Hier Il y eut « Fiesta y Toreo ». Le Juli,
bien sûr, est le premier torero a ouvrir la « grande porte »
de la nouvelle plaza. Il s’est coupé trois oreilles, alors que cinq, ou
six, eurent été « justice »...
25
Septembre – Logroño – 5ème de Feria de la San Mateo
– Lleno : Enfin, il s’est passé quelque chose ! Du fait du
malheureux accident du camion qui transportait les Santiago Domecq, la
corrida du jour a vu défilé un panaché de toros Domecq, composé de
deux « Torero », de Don Salvador (sortis 1 et 3) – Deux
Santiago Domecq (4 et 5) – Un Ana Bohorquez (le 2ème) et un
Torrealta, clôturant la corrida. Lot de présence inégale, certes, mais
respectable. Le meilleurs : premier, surtout, et troisième. Le malo,
le deuxième.
Juan Jose Padilla avait triomphé, l’an passé,
en toréant très bien, sans faire le fou. Il a réédité hier, devant le
premier toro du « torero ». Le jerezano partit sur les
chapeaux de roues, recevant le bicho par cinq largas à genoux. Ouf !
Puis, surprise au deuxième tiers : il offre les banderilles à ses
deux copains. Le Juli, d’accord ! Mais le Morante ? Et bien,
le Morante accepta, et posa un digne sesgo. Toma ya ! Le Juli, comme
à la parade et Padilla qui manque un premier « violin », se
reprend bien. Tout le monde salue «... sous vos applaudissements ! ».
Faena sérieuse, dont la première moitié, liée,
lente, toute à fait classique, ravira les aficionados. Un final un peu
plus enjoué, par divers adornos et rodillazos, mais sans exagérer.
Estocade et gros triomphe. Le public demande les deux trophées, le président
refuse, y se arma la marimorena! Deux vueltas pour Padilla, bronca
monumentale à l’Autorité, et surtout, une corrida en l’air, car,
s’appuyant sur cette erreur, le président va refuser d’autres trophées,
majoritairement demandés, transformant la joie en rage, l’admiration en
fureur, le bonheur en amertume. Face au quatrième, Padilla mettra plus de
temps à ce centrer, devant un toro plus âpre, qui se freinait, et ne
pouvait baisser la tête, « tant son cou était court ». Mal
foutu ! Le Jerezano fut tout à fait correct, mas perdit l’éventuel
trophée à cause de l’épée et du descabello. Grosse vuelta, tout de même ;
une sortie a hombros volée, mais le remplacement, aujourd’hui du
Jesulin. Logroño, encore une fois aura été une des bonnes sorties 2001
de Juan Jose Padilla.
Le Morante de la Puebla a donné les plus grands
muletazos de la feria. Cela s’est passé au cinquième. Jusque là,
quelque véronique de grande classe, dans un premier quite, et la désolation,
face à un premier toro qui tourne court et regarde en dessous. Par
contre, on retiendra une dizaines de formidables naturelles face au cinquième,
la ceinture bien cassée, la moitié de la muleta traînant au sol, sous
le mufle du toro, en un lent trajet majestueux, provoqué loin devant, tiré
loin derrière, en toute majesté, en toute profondeur. Faena, hélas,
incomplète dans son rythme, terminée par de formidables adornos, mais
aussi par une épée basse. Pétition d’oreille ; le président
refuse, bien sûr ; division dans les gradins et vuelta
fortement applaudie par ceux qui ont vu là les meilleurs muletazos de la
Feria, jusqu’ici.
El Juli a joué, cette fois, sur toreo de classe
et de profondeur. C’est arrivé devant le bon troisième. Toro petit
mais très armé. Bon dbut de faena par doblones et deux séries de droitières,
bien tirées. C’est en deux formidables passes de poitrine, que le Juli
va découvrir « le » bon piton du toro, le gauche. Et le
public va devoir mettre chapeau bas devant deux extraordinaires séries de naturelles, tirées profondes,
lentes, liées en un pouce de terrain. Peu auraient cru la Juli, capable
de toréer ainsi. Gros coup d’épée un peu en arrière, un poil
desprendido et... forte pétition des deux oreilles, à nouveau refusée
par le président, dont on ne peut que vanter « la constance » !
Oreille, deux vuelta et bronca de ordago ! Face au sixième, plus
retord, Julian va sortir le métier, le courage, la malice, enfin tout
pour lui arracher une oreille et ouvrir la grande porte de cette plaza de
la Ribera, qui vient de s’inaugurer et qui, jusqu’à présent,
« boudait dans son coin », bien déçue des toros et des
hommes...
Grande corrida, enfin ! – Il était temps :
la feria se clôture aujourd’hui, 26 septembre, avec une corrida de
Fraile pour Padilla, Abellan et Castaño.
Ah ! Si vous avez une minute... Allez donc
voir l’éditorial de Navalon sur la Tribuna de Salamanca... de ce 26
septembre. Il y parle de
Logroño, de son empresa, de ses cartels, et de « leurs »...économies.
Dur, dur, mais...
25
Septembre – Algemesi – Feria de Novilladas – Lleno : Très
grande novillada de Sanchez Arjona, très bien présentée, brave et
donnant grand jeu – Matias Tejela coupe les deux oreilles de chjaque
adversaire – Jose Luis Minarro fait un tabac coupant tous les trophées
du dernier. Oreille à son premier. –
A cheval, Diego Ventura a, lui aussi triomphé, avec un trophée. Les
Coquilla, de Sanchez Arjona, injustement oubliés, sont toujours là.
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LA PEUR
AU VENTRE...
27 Septembre : Crise à Marseille ! On a viré le directeur des
services financiers de l’OM. Au tapis, le trésorier ! Peuchère,
autant dire qu’à Marseille, rien n’a changé... et rien ne changera.
Pris en étau entre les requins de la finance et
les fous furieux du vélodrome, les joueurs sortent, et continueront de
sortir, la peur au ventre, paralysés par les milliers de regards qui
guettent le moindre faux pas, la moindre passe dans le dos. Alors,
accompagnant les hurlements de rage des hordes qui peuplent les virages,
bien cachés par des lunettes noires sponsorisées « Mafia and Co »,
les regards acérés clignent d’un air entendu : « Toi, mon petit... t’es mal barré ! Tu vas
voir ton contrat, tout à l’heure ! Quant à toi, l’entraîneur,
on t’a viré par la porte, pour te faire revenir par la fenêtre,
mais... n’oublie pas : reste le vasistas du huitième étage ! ».
Pendant qu’il gambergent ces quelques douceurs, les
grands, les puissants du club, s’écharpent gentiment autour d’une
coupe de champagne, ou d’un pastis ! Du moins, au début !
Parce qu’après, une vraie cour de récréation... du style « Vas
voir ta tronche à la sortie ! Une vraie bagarre de marchands de
Tapie. Oh pardon !
Et les joueurs, là dedans ? Des hommes
talentueux, probablement honnêtes et volontaires, même si les millions
leur ont un peu faussé jugement. Lamentables témoins de ces batailles
rangées derrière les vitres blindés du blokaus directeur, qu’ont ils
à dire ? Ils s’entraînent sans savoir quelle insulte les attend,
espérant, mais pas trop, être sur la prochaine feuille de match. Et
quand ils y sont, « salen acojonados », la tripe en mille
morceaux, on n’ose pas dire « la queue entre les jambes »,
et leur plus grand souci est ... de faire la passe décisive ? le bon
appel de balle au bon moment ? « mettre
la tête » sur un corner ? oser un boulet des vingt cinq
mètres ? Non ! Bien sûr que non ! Ils sortent avec la
hantise du faux pas, de la passe dans le dos... Ils ne sortent pas pour
gagner. Ils sortent « pour ne pas perdre ». Et bien entendu,
ils se prennent les pieds dans le tapis (Là, vous n’avez rien à
dire... c’est bien orthographié ! Quoique...). Alors, ceux du
quartier nord, chauffés au rouge, au petit jaune et à la blanche,
balancent tout ce qu’ils savent d’injures et d’immondices. Bref,
avant, pendant et après le match... une ambiance des plus sereines !
Alors, on vitupère, dans les hautes sphères.
Les effets de manches font les manchettes des journaux... Une tête va
tomber. Mais, à priori, en tombant, elle ne va pas faire un bruit
creux... Révélations, menaces, tout y passe ! Pas à dire, tapie
dans l’ombre, la vérité attend son jour... Il viendra. Alors, peut-être,
un jour nouveau se lèvera sur le vieux port, et tout enfin se jouera sur
la pelouse, et non sur... le tapis vert !
Dans le monde des toros... tout se fait « avec le sourire »...
Et pourtant, il y en aurait aussi, quelques tapis à secouer ! L’apoderado
qui « fracasse » le torero, le presse comme un citron et le
jette comme un vieux kleenex (démonstration dans quelques semaines)... Le
torero qui, mécontent de son administration, déchire son contrat et va
fricoter ailleurs... Le 33%... Les ponedores... Les toros qui ne marchent
pas droit, ceux qu’on fait tenir pendant vingt minutes, avec les
conseils de Virenque... Todo
bien !
Et les toreros, également sortent « acojonados »...
La peur est là, celle du toro, mais surtout celle de la responsabilité.
Peur de la perte d’argent ? Peut-être, mais bien plutôt « la
peur de montrer qu’on a peur ! »... Alors, ils vont !
Alors, fous de bravoure, les yeux exorbités, ils se plantent à genoux et
eux aussi... font des passes dans le dos. Mais là, on leur fait ovation.
C’est toute la différence entre deux peurs,
entre deux menaces... Pour les uns : le ballon de la roulette russe.
Pour les autres, l’or du costume torero et le noir regard qui les
attendent tous les soirs, sur le coup de six heures. Pour les premiers, rêve
perdu, fierté anéantie, talent effiloché. Pour les seconds, un autre rêve,
le danger, la gloire qui pointe et qui fuit, parfois, mais qu’on
rattrape dans la prochaine plaza, en un mot... la vie !
26
Septembre – Logroño – Dernière de la San Mateo – Media plaza :
Triste final, malgré deux oreilles coupées. Les toros sont sortis
faiblots, sans race, et les toreros ont fait quelques diableries bien
populaires au trois derniers – Quatre toros de Moises Frailé ; Un
du Pilar, sorti cinquième, et un gros balourd de Martinez Elizondo, qui
vint rouler de pâles mécaniques au troisième tour. Un toston. A joutez
à cela un public style « Loftstory abonné à « Nous deux »,
et vous aurez compris que Logroño n’a pas seulement perdu sa plaza,
mais elle a également perdu son âme. Enfin ! Un bon de Rioja
effacera tout ça. En attendant, l’empresa n’a pas perdu son temps.
Juan Jose Padilla remplaçait le Jesulin, et toréait
sa troisième corrida. (Trois fois Padilla en six courses.. mon vieux !).
Comme on l’avait, vraiment, volé, la veille, le public eut pour lui les
yeux de Chimène, lui faisant couper au quatrième une oreille de peu de
poids, suite à un capeo vibrant, des paires de banderilles « où
l’on sortit l’artillerie » : Le Violin, le molinillo etc...
et quelques muletazos à genoux, puis debout, bien tordu. Le premier était
un faible, très protesté. Au bilan final de Padilla : Palmas et une
oreille – Miguel Abellan n’eut guère d’option avec son premier,
mais donna quelques bonnes passes au cinquième et, surtout, un énorme
coup d’épée, après pinchazo. Palmas à l’un, Oreille avec avis, à
l’autre – Javier Castaño a encore rangé quelques affaires dans sa
valise. Balourd, sans idée, ils s’accrocha comme un malheureux, enchaîna
quelques bonns passes circulaires au dernier, se le passa dans le dos, et
on l’ovationna pour cela. Mais comme il tua mal... Avis par deux fois. Silence à l’un et palmas au moment de
l’au revoir, si ce n’est de l’adieu.
Un qui a dit adieu, en soulevant sa perruque frisée,
c’est Martin Recio, qui s’est fait couper la coleta par son maestro,
Miguel Abellan, au cinquième
toro. On a tous le souvenir de ce grand péon, un peu mal foutu, dont la
tignasse bouclée faisait « tout sauf naturelle ». On souriait
un peu, dernièrement. Une grave erreur ! Martin Recio fut un des
plus grands, à la brega, de la tauromachie des années 80/90. Cela,
d’ailleurs lui joua de méchants tours. Un simple exemple : Le 11
Avril 1989, Joselito patine dans la lidia
d’un Salvador Domecq, en pleine feria de Séville. Martin Recio
sort, et en trois capotazos, met le toro en suerte. Enorme ovation de la
Maestranza, qui fait saluer le frisé subalterne. Le lendemain, Joselito
est au cartel et, publiquement, brinde un toro à Martin Recio, sous
l’ovation générale. Cependant, l’hommage est de fiel, les paroles,
d’adieu. Quelques heurs après, Martin Recio était viré de la
cuadrilla... (et là, Tapie n’y était pour rien, c’est juré !)
« La boucle est bouclée », Señor
Martin. Bon repos, torero ! Que lo pase bien, lo tiene merecido !
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DES
COUPS DE PIED QUI SE PERDENT... SAUF A ARNEDO !
28
Septembre : Les « psy », relayés du législateur, sont
en train de se pencher sur un projet tout à fait « primordial »
pour l’avenir de la Société. Bien entendu, on pense immédiatement à
« plein de choses », selon qu’on est de gauche ou de droite,
« à voile ou à vapeur », vert ou multicartes (ce qui est la
même chose !)... Bref, chacun prévoit, enfin, midi à sa porte, et
espère « la » solution, « le » projet...
« La fessée », interdite par
la Loi ! Pas mal, non ? Vous rendez vous compte de ce que nous
avons perdu, nous « les croulants » de quarante ans ?
L’occasion de pousser la porte d’un commissariat et de porter plainte :
« Monsieur l’inspecteur, Maman m’a donné une fessée ! »...
parce qu’on avait pris un zéro en classe ; parce qu’on n’avait
pas mis la table ; parce qu’on avait volé un carambar... |

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Traumatisante, cette vigoureuse tape sur la
partie la plus joufflue de toute anatomie, quels que soient les âges, va
être légalement bannie. Donc, les psychiatres, les psychanalystes, les
psychologues sont en train de vous préparer un rapport qui aboutira à
une loi, très sérieuse, qui vous interdira de donner une bonne fessée
à votre drôle, lorsqu’il l’aura méritée, ce qui, est relativement
fréquent. On n’ose dire... de plus en plus. Il suffit d’observer un
peu nos rues, nos immeubles, nos écoles...
Ainsi donc, nos chères têtes blondes pourront
tranquillement nous cracher au visage et s’en aller, le joint au bec, brûler
quelques voitures, (sauf la nôtre, sinon « comment y vont en boîte ? »),
histoire de se faire des chaleurs. On pourrait peut-être leur donner les
adresses des « psy-machins » et autres démagos qui, légalisant
le laxisme, l’immobilisme, la lâcheté, et font que nous avançons à
reculons, totalement annihilés par ceux qui nous disent « Taisez
vous donc, les intelligents, c’est nous ! Nous pensons pour vous !
Votez pour nous ! ». Feraient mieux de voir comment on pourrait
aider les familles à mieux élever leurs rejetons... en étant plus présentes,
tout simplement. Les parents sont un miroir... laissez donc leur une
chance d’être un miroir propre, reluisant, qui renvoie la lumière,
l’amour et non la fatigue, la tristesse et la désillusion...
En parlant de fessées, il y a vraiment des coups
de pied au c... qui se perdent !
Pour ne pas rester sur cette cuisante impression, un « monterazo
d’honneur » à ces cinq jeunes lycéens
qui ont, hier, sauvé une jeune femme enceinte et son enfant,
victimes d’un accident de voiture. Chapeau les enfants !
Ce qui nous fait dire, encore une fois, que les
jeunes sont profondément généreux, qu’il ont le sens du vrai, du
beau, mais qu’avant tout, ils ont le sens du juste. S’il n’y avait
pas ces nouvelles professions, qu’il faut justifier à grand coups de
cellules de crise et d’appui personnalisé, certains des jeunes qui ont
pris des balles dans le dos ou dans la tête, au volant d’une voiture
volée, seraient peut-être encore là, s’ils avaient eu plus de fessées
à huit ans... Asi que !
Oui vraiment, des coups de pieds se perdent... sauf à Arnedo ! Le
« Zapato de Oro 2001 » a débuté, hier, sorte de « concours
de l’Hispavision » des meilleurs novilleros. En général, le
ganado y est sérieusement présenté, et de garantie. Ainsi donc, les
jeunes promesses peuvent en découdre, le vainqueur remportant une
maquette en or massif, fabrication locale, et une pincée de contrats pour
la saison suivante.
Six novilladas, cette année, les toreros faisant
chacun, un paseo, soient 18 novilleros, seuls contre tous...Hier,
l’ouverture fut terne. Aujourd’hui, le cartel mérite le détour :
Paulita, avant son alternative ; Salvador Vega et Ivan Garcia, face
à des Gimenez Indarte que l’on espère plus brillants qu’à Algemesi,
où a triomphé, hier, de magnifique façon, le jeune cavalier Alvaro
Montes.
Autre « noticia » de la journée, une
raisonnable inquiétude quant à l’état de Jesulin de Ubrique. On parle
peu, on change d’opinion ; on change de décision ; on n’est
plus aussi catégorique ; on le sort des soins intensifs, on l’y
remet ; on opère, on n’opère pas ! « On va d’abord
sauver l’homme, on verra, après, pour le torero », déclare Ramon
Vila. Qu’en est il exactement ? Les ombres des drames passés, ne
peuvent s’empêcher de nous frôler ! Que haya mucha suerte, Jesus !
A Pozoblanco, on a « ré-inauguré »
la plaza, aujourd’hui plus belle, plus commode, plus grande. On est
loin, désormais de ce ruedo approximatif, de cette infirmerie délabrée,
où, un certain 26 septembre 1984, Paquirri nous laissait tous un peu
orphelins. Si, au moins, la tragique cornada a servi à améliorer
quelques plazas... « il » ne sera pas parti pour rien. Mais
bon...
27
Septembre – Pozoblanco – 1ère de Feria – Lleno :
On inaugure la nouvelle Plaza de los Llanos. Le maire découvre une plaque
au souvenir de Diodoro Canorea, qui mena la vieille palza durant vingt
ans. Le Capellan rendit hommage à Francisco Rivera Perez « Paquirri »,
dont le dernier regard illumina la tauromachie, lui rendant lettres de
noblesse.
La corrida, par contre, fut des plus ternes et
ennuyeuses. Toros de Jaralta, médiocres : mal présentés, faibles,
sans rien. Seuls se sauvèrent 5 et 6èmes.
Enrique Ponce a eu la poisse au sorteo : Un
premier toro, bloqué, qui le fit hurler, taper du pied, pour rien ;
et un second, andarin, qu’il ne put arrêter. Le Valenciano « traça
de lignes » et s’en fut sous quelques bravos – Victor Puerto
reprenait l’épée, après sa toute fraîche cornada de Logroño. Toutes
dents dehors, sortant tous les artifices de son sac à malice, Puerto a
coupé trois oreilles, enchantant le bon peuple, tandis que quelques
aficionados ronchonnaient un peu – Rivera Ordoñez règla vite son
premier, puis, voyant le succès des méthodes employées par le bon
Victor, coupa l’oreille du sixième, à coups de sourires et rodillazos.
27
Septembre – Abaran (Murcia) : Corrida, fade, de Gabriel Rojas
– Finito de Cordoba et Juan Jose Padilla coupent, chacun, l’oreille de
leur premier – Alfonso Romero, nouvelle coqueluche du toreo (Il faut
attendre !), enchante tout le monde, et coupe une oreille, chaque
fois, sortant sur les épaules.
27
Septembre – Arnedo – 1ère de la Feria du « zapato
de Oro » : Novillada de Los Bayones, qui a déçu quant à présentation
et surtout comportement – Peu d’option pour Roque Garijo et Sanchez
Mora, qui ont « écouté le silence » - Reyes Ramon est le
seul à s’en sortir, avec une vuelta au troisième. La feria et le
concours commencent mal.
27
Septembre – Algemesi – 6ème de Feria – Lleno :
Novillada très décevante de Gimenez Indarte, dont la présentation a
beaucoup baissé, en comparaison des lots précédents – Une oreille
pour Leandro Marcos qui, à partir de Juillet, n’a pas triomphé
de façon aussi catégorique qu’en début de saison, malgré un toreo de
classe – Juan Alberto a entendu deux ovations – Par contre, Alvaro
Montes s’est montré étincelant, à cheval, plein de verve et de
pundonor, coupant deux oreilles, avec forte pétition de rabo.
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AU
REVOIR, MONSIEUR SPARTACUS...
29 Septembre : Les parachutistes fêteront la Saint Michel,
les Sévillans, la San Miguel... Chaque année, la Maestranza se rejoue
une petite feria. On y trouve moins d’étrangers, mais la feria n’a
pas, non plus, le même impact. De fait, deux ou trois courses, qui,
parfois, permettent de grandes choses, ainsi les triomphes de Muñoz et la
seule « Puerta del Principe » de Ponce, qui, par ailleurs,
n’a jamais eu de « grande chance », en feria d’avril.
Cependant, ce 29 septembre 2001 aura un écho très spécial, marqué
de respect et d’affection : Un torero fait ces adieux, ce soir... |

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On le connaît que trop peu, en France, surtout du côté de
Bayonne, où il fut tant décrié pour une anecdote,
à l’habitude, peu claire.
Ce torero est « todo un maestro » et surtout « una
gran persona ». On l’appelle « Espartaco », et ce
soir, sur le coup de 21 heures, il sera redevenu Juan Antonio Ruiz
Roman... Entouré de sa femme et de ses filles, le torero pourra goûter
enfin du repos mérité qui sied à celui qui, en grand guerrier, à dominé
le monde taurin des années 80/90, portant sur ses épaules le poids de
maintes temporadas, de maintes ferias, remplissant les plazas, soulevant
les passions, les divisions d’opinions, péguant des passes à un
incroyable pourcentage de toros, lidiant tel un métronome, courant l’Espagne,
la France, le Pérou, la Colombie, alignant d’incroyables statistiques
de corridas toréées, de trophées coupés.
Né en 1962, Jan Antonio Ruiz débuta en piquée en 1978, prenant
l’alternative à Huelva le 1er Août 1979. C’est un des
rares toreros qui peut se vanter d’avoir Manuel Benitez « El
Cordobes , comme parrain d’alternative.
Espartaco est alors, un vrai « Spartacus », un vrai
gladiateur. Avec « El Mangui », ils avaient rempli les plazas
en toréant fort, spectaculaire, vaillant, parfois brouillon. On parlait
de Juan, comme d’un « nouveau Cordobes ». Son regard bleu
acier et sa tignasse en hérisson peuplaient les tabloïds. Il « partait »
pour être un nouveau « torero du peuple », et de fait, il le
fut, jusqu’en 1985. Les filles se pamaient, le peuple rugissait de
plaisir, mais les aficionados faisaient un peu la moue... « Espartaco ?
oui, bof ! Il est vaillant, batailleur, mais bon ! » Bref,
un vrai torero du peuple, à tous sympathique.
Puis arriva le 25 Avril 1958. Ce jour là, en pleine feria de Séville,
sort un toro de Manolo Gonzalez, colorado, bien présenté. Son nom
restera à jamais lié au nom d’Espartaco. Il s’appelle « Facultades ».
Avec ce toro, grâce à ce toro, Espartaco va retourner l’Aficion, la
plus dure des critiques taurines, les plus exigeants connaisseurs. En
fait... « il met tout le monde sur le.... ! »
Faena monumentale de temple, de lié, d’empaque. On est tous
abasourdis devant ce guerrier qui, tout à coup, tisse la plus fine
dentelle. La corrida est télévisée en direct et à neuf heures du soir,
Espartaco est devenu le maître du lieu.. Il le restera 10 ans. Les dix
minutes devant le « Facultades », lui auront rapporté
l’admiration de tous, des centaines de contrats et les millions qui les
accompagnent... d’autant qu’à plusieurs reprises, Espartaco confirma
cette qualité torera, ce temple qui est « la marque des élus »,
cette capacité à s’adapter au comportement de chaque toro, ce qui fit
de lui une valeur sûre, qui remplissait les plazas, parce que l’on
savait qu’il y donnerait tout, et plus encore.
Capable de toréer « pueblerino dans les pueblos », étincelant
à Valencia, bouillonnant à Pamplona,
Espartaco a surtout amassé les exploits à Séville, ouvrant la
Porte du Prince, à cinq reprises, allant à portagayola, toréant vibrant
ou très reposé. C’est dans le cadre de la Maestranza qu’il « se »
lança un grand défi : Six toros de Miura, tout seul, en 1987. Le
succès ne vint pas, mais l’exploit était là.
En France, Dax fut « sa » plaza du
Sud Ouest. Mais c’est surtout du côté d’Arles que vinrent les échos
de maintes faenas exemplaires, en particulier dans les dernières années,
notamment aux côtés de Cesar Rincon. Juan Bautista, ce soir, esquissera
un probable sourire d’amitié et d’admiration pour son parrain
d’alternative.
Grand torero il fut... dont la carrière fut malheureusement tronquée
par un accident bête, en jouant au foot. Le torero restera « sur la
touche » de longs mois, le genou massacré, subissant maintes opérations
qui étaient autant d’échecs, autant de doutes... Il lutta, souffrit le
martyre... On le croyait perdu pour le toreo. Il revint pourtant, en 99.
Certes, il n’était pas le même et, parfois, on pensait deviner un
temps d’arrêt, une hésitation, au moment de rompre, ou de courir en
arrière... Parfois, le rictus témoignait de quelque crainte... la jambe
allait elle tenir ? A Valencia, en pleines Fallas, il ne peut se dégager
assez vite, et le toro lui met une affreuse voltereta qui nous traumatise
tous... Mais il luttera, encore un fois, et reviendra... plus gladiateur
en l’âme.
Un torerazo... et surtout, un chic type ! Simple et abordable,
Espartaco n’a que peu de critique à son encontre. Bon
compagnon, dans le ruedo, il fait l’unanimité... Il n’est que
de recueillir le témoignage de Cesar Rincon, en particulier lors de cette
corrida de 1973, où il passa de la « porte du Prince »,
entrouverte, à celle de l’infirmerie, avec une des plus graves cornadas
de sa carrière. Espartaco, ce jour-là, se comporta en vrai « grand
monsieur », en maître des lieux, en patron de la Maestranza... Des
anecdotes comme celle là, il y en a des dizaines. Todo un Caballero !
Ce soir, Juan Antonio Ruiz, le Maestro d’Espartinas, va revêtir,
une dernière fois, l’habit d’Espartaco... A ses côtés défileront
Ortega Cano et Enrique Ponce. La Maestranza se lèvera, à l’heure du
dernier salut, et, peut-être que, oreille ou pas, Séville ouvrira une
dernière fois, « la Grande Porte » à son prince. « Se
lo merece ! »
« Depuis ces quelques lignes,
bravo et au revoir, Monsieur Spartacus ! Bonjour et bon repos,
don Juan Antonio ! »
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« PAULITA »,
LE BIEN CHAUSSE...
Il s’appelle Gaspar, il est, depuis hier, le Roi d’Arnedo... En
Effet, le Paulita, à la veille de son alternative, a magnifiquement toréé,
hier, lors de la deuxième novillada, coupant trois oreilles et se posant,
d’ores et déjà, en premier candidat au fameux « Zapato de Oro »
2001.
28 septembre – Arnedo – 2ème novillada de Feria
– Casi lleno : Bons novillos de Gimenez Indarte, hélas faibles –
Très grande faena de Paulita au premier , pleine de profondeur et
d’une grande qualité artistique. Deux oreilles. Il complètera son
triomphe avec un trasteo plus technique, moins « abandonné »,
face au quatrième. Oreille – Salvador Vega sera mal servi, ne pouvant
s’exprimer quye sur de courtes séquences au cinquième.
Applaudissements et ovation – Ivan Garcia, surtout spectaculaire aux
banderilles
donne vuelta, au troisième, et sort applaudi, tandis que Paulita,
à hombros, cherche déjà « chaussure d’or » à son pied
torero.
28 Septembre – Algemesi – 7ème de feria –
lleno : La novillada de Yerbabuena, d’Ortega Cano, sort « gordinflona »
et sans race - Les toreros se sont accrochés pour en exprimer quelque
zeste de noblesse – Juan Alberto coupe deux oreilles un peu « locales »
à son premier, manifestant, tout de même, une vraie bonne volonté, mais
c’est Cesar Jimenez qui a conquis « la grand place », en toréant
à la fois, « technique
et joli ». Trois oreilles et un probable trophée de la Feria
2001.
Alvaro
Montes, à cheval, eut une prestation difficile, à la fin de laquelle il
donna vuelta. Mal servi, le cavalier se fit prendre en tout début de
prestation, roulant au sol avec sa monture. Pas de mal, heureusement.
Revenu au combat, le rejoneador se montra accéléré et incertain dans
ses approches, approximatif dans ses poses. Cependant, il garda tout le crédit,
gagné la veille, avec grand panache.
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UN
TORERO S’EN VA... UN AUTRE ARRIVE...
30
septembre : Hier, il pleuvait à Séville. Il pleuvait toute la journée,
comme si Séville pleurait d’avance les adieux d’Espartaco, un de ses
toreros chéris. La corrida a eu lieu, mais n’a pas donné le résultat
escompté. Les Nuñez del Cuvillo, catastrophiques, cette année, se sont
chargés de la saboter. Pourtant, il y a eu un ensemble de détails,
magnifiques de sensibilité et de toreria, qui ont fait de cette dernière
tarde, un grand moment d’émotion. La Porte du Prince ne s’est pas
ouverte, mais «celle des coeurs », elle, a laissé entrer un soleil
d’amitié et d’admiration pour celui qui s’en allait, sans pour
autant, se couper la coleta.
Des détails
toreros : Le dernier costume d’Espartaco, blanc et or, comme le
tout premier, dont lui avait fait cadeau « Macandro »...
L’ovation de Séville, avant que ne sorte son premier toro, qu’il
brinda à son épouse, sous une énorme ovation... Un autre brindis, au
cinquième, d’abord à la cuadrilla, puis à Séville toute entière.
L’ovation fut si forte, l’émotion si palpable, que la musique se mit
à jouer... Malheureusement, le toro de la despedida, un colorado de 541
Kilos, appelé « Tortolito », ne voulut rien savoir.
Cependant, « Sevilla es mucha Sevilla », qui obligea son
torero à donner une vuelta qu’elle acclama, debout. A la fin de ce vrai
tour d’honneur, il y eut un autre geste, peut être le plus beau :
En geste d’amitié, de respect et d’admiration professionnelle,
Enrique Ponce lança sa montera aux pieds du matador, et les deux hommes
se fondirent en un abrazo de vraie fraternité... Muy bonito !
Tout,
certes, ne fut pas du même niveau : La mansada de Nuñez del Cuvillo
et la pathétique actuacion d’Ortega Cano, totalement tétanisé, fuyant
les charges décomposées du quatrième, au point qu’il se fit
prendre... par le bas du dos. On le disait mal remis d’une lésion à la
jambe... Certes ! Mais, c’est « autre part » que cela
se passe, et Jose Ortega Cano devrait bien réfléchir... « Trois
avis et une bronca vous couvre de ridicule, mais la corne d’un toro peut
vous faire encore plus mal... Asi que, por favor, maestro ! ».
Et
pendant ce temps là, bien loin, dans un autre ruedo, un jeune, tout
nouveau, faisait sa présentation en public. Certes, il s’agissait
d’un festival, mais le toro pesait 605 kilos ( !) et le gamin a
subjugué tout le monde par sa science des terrains, le temple de sa
muleta, la sûreté de son toreo. Le festival avait lieu à Ledesma, et le
jeune s’appelle : Pedro Gutierrez Lorenzo. Cela vous dit quelque
chose ? C’est le fils du Capea, tout simplement. Y ahora... a ver
lo que pasa !
Un torero
est parti, un autre, peut-être, arrive... C’est le cycle du temps, qui,
invariablement, tourne les pages de nos passions, de nos émotions...
C’est la vie !
29 Septembre – Sevilla – 1ère corrida de la San
Miguel – Casi lleno – Temps pluvieux : La corrida a débuté avec
trente cinq minutes de retard. Il a plu toute la journée et il fallut
travailler dur pour améliorer le ruedo de la Maestranza – La corrida de
Nuñez del Cuvillo, inégalement présentée, fut une mansada intégrale.
Certes, les toros se laissèrent piquer, mais se refusèrent, par la
suite, à toute collaboration, montrant du genio, ou serrant à fond les
freins, regardant de travers, lançant haut de sales coups en douce, le
quatrième étant le plus compliqué. Décidément, Nuñez del Cuvillo a
connu une année désastreuse.
Ortega
Cano, lui aussi a naufragé. Insuffisamment remis de sa lésion à la
jambe droite, il fut constamment à la merci de ses toros, en particulier
de « Guerrillero », manso violent, sorti quatrième, qui le
fit courir, mais pas assez vite, puisqu’il le prit au bas du dos,
heureusement sans mal. La faena fut un désastre, l’épée fut un
calvaire : Pinchazos en fuyant, estocade en déroute, descabellos
terrorisés, et... trois avis, sous la bronca. Le toro fut puntillé par
Lebrija, tandis que sortaient les cabestros. Cano, complètement défait,
pris le chemin de l’infirmerie et ne réapparut plus.
Juan
Antonio Espartaco a lidié deux toros impossibles : l’un, très
brutal et l’autre, totalement arrêté. Que faire ? Etre « en
torero ». Lidier avec sobriété et précision. Essayer « des
deux côtés » et démontrer que... « no
se puede ». C’est ce que fit Espartaco, en particulier
devant le « Tortolito » cinquième.
Le public ne s’y trompa nullement, qui l’obligea de donner une
dernière vuelta , à la fin de laquelle Ponce, lui même, « lui
tira son chapeau ». Bien Enrique !Adios Espartaco, Torero !
Enrique
Ponce fit deux efforts qui lui valurent deux ovations. Clair, précis dans
ses deux prestations, il régla ses deux combats en maestro, et pour le
reste, se comporta en grand compagnon, dont le geste restera gravé dans
le coeur des Sévillans.
La feria
se poursuit, aujourd’hui, avec une corrida de Gavira, pour Finito de
Cordoba, Manolo Caballero et Victor Puerto
|
|
DANS
LES AUTRES PLAZAS...
Beaucoup de courses en
ce samedi de la Saint Michel. On retiendra successivement la blessure d’Antonio
Ferrera, la grande novillada d’Algemesi, le faenon de Martin Quintana en
Arnedo, et, bien sûr, la grande présentation en public du fils du Niño
de la Capea, à Ledesma.
29 Septembre – Lorca (Murcia) – Casi lleno : Bonne corrida
de Salvador Domecq – Pepin Liria fait un tabac, coupant quatre oreilles,
tandis que Pepin Jimenez prend un trophée du quatrième, et que le Juli
sort «sans rien ». Ovation et silence.
29 Septembre – Pozoblanco (Cordoba)
– 3ème de
Feria – Plus de ½ palza : Les toros de Jose Luis Pereda ont encore
déçu « en tout » - Joselito est ovationné, sans plus –
Morante se débat entre malchance au sorteo et volonté chancelante.
Silence et ovation – La seule oreille du jour : Finito de Cordoba,
au deuxième. Muy poco.
29 Septembre – Ubeda (Jaen) – 1ère de Feria – ½
plaza : Quatre toros de « Los Derramaderos » et deux de
Gabriel Rojas, sortis cinq et sixième. La corrida a donné du jeu –
Triomphe complet, dans deux registres différents, de Rivera Ordoñez et
El Fandi, qui font « trois oreilles », chacun – En tête de
cartel, Juan Mora fut ovationné au quatrième.
29 Septembre – Torrijos (Tolède) – ¾ de plaza : Faible
corrida d’Ortigao Costa – La seule oreille du jour pour Manolo
Caballero, au quatrième – Eugenio de Mora « passe à travers »,
et Jose Luis Triviño se fait applaudir.
29 Septembre – Hoyo de los Pinares (Avila) – Lleno :
Corrida bien inégale de présence et comportement de Pablo Mayoral –
Gros triomphe de Luis Miguel Encabo qui réapparaissait, après sa grave
blessure d’Albacete : Deux oreilles, ovation et tous les trophées
du dernier,lidié en lieu et place d’Antonio Ferrera, blessé en
estoquant le deuxième – Rafael de Julia fut ovationné – Antonio
Ferrera a pris une cornada au genou droit, de pronostic « réservé ».
Il faudra attendre les divers examens pour se prononcer, en espérant que
cette blessure n’handicaperapas ce torero qui a besoin, avant tout, de
ses entières capacités physiques, pour « faire » son toreo,
si particulier.
29 Septembre – Algemesi -
8ème de Feria – Lleno : Super novillada de Salvador
Domecq, bien présentée et donnant grand jeu. On fit donner vuelta
posthume au cinquième – Les toreros se sont régalés : Quatre
oreilles pour Salvador Vega et « quatre et un rabo » pour Ivan
Garcia – A cheval, Andi Cartagena connut également grand succès,
coupant deux trophées. Les trois toreros furent promenés à hombros dans
les rues, jusqu’à l’hôtel. Viva !
29 Septembre – Arnedo – Troisième de la Feria du « Zapato
de Oro » : Novillos treès
inconstants de La Quinta. Cependant, la novillada fut sauvée par un
extraordinaire quatrième, un cardeno salpicado appelé « Berrugoso »,
à qui l’on fit honneur d’une vuelta – Martin Quintana donna vuelta
en fin d’un bon premier trasteo, gâché avec l’épée. Par contre
tout le monde se rendit devant sa grande faena au quatrième :
longues séries sur deux mains, muleta basse, traînant au sol, templant
la noble charge du Santa
Coloma, toréant avec profondeur et « empaque ». Grosse
impression, deux oreilles et candidature au trophée de la Feria – Luis
Vital Procuna n’eut aucune option avec sont lot. Silence – Nuno
Velasques, un autre portugais, tout jeune, toréa fort bien, mais se révéla
« fatal », avec l’épée. il perdit les deux oreilles du
deuxième, les troquant pour... trois avis. Una pena.
29 Septembre – Ledesma (Salamanca) : Festival – ¾ de plaza :
Lot impressionnant de Carmen Lorenzo. Beaucoup de viande, mais des bonnes
idées – Le Zotoluco fut torero, mais « catastropha » avec
l’épée. Palmas – Domingo Lopez Chaves mit de l’ambiance. Ovation
– Abraham Barragan toréa sérieux, un peu trop sobre. Oreille.
L’intérêt
du cartel reposait sur la présentation en public du Fils du Capea, Pedro
Gutierrez Lorenzo. Retenez le jour et le nom du toro, cela pourrait servir
à de futurs biographes. Face à « Botinero », de 605 Kgs
(vous avez bien lu), le garçon se montra « bien dans la lidia »
et excellent à la muleta, levant le public à plusieurs reprises et
terminant d’un casi entera, au recibir. Deux oreilles et la queue et,
qui sait, une nouvelle promesse... Pourquoi pas une pareja entre les fils
de Manzanares et du Capea? ( « Souvenez vous en, si cela a
lieu, je prends 20% ! »)
A
signaler que Lopez Chaves et Capea Junior ont toréé un quite al alimon
(en duo) et que les quatre toreros ont banderillé un toro. Muy bien,
et... à suivre.
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POUR
UN NOUVEAU « SOLEIL D’OR » A TOULOUSE...
30 Septembre :
Hier, la Télévision a monté plusieurs émissions pour aider Toulouse.
De partout, des artistes sont venus, apporter un peu de leur talent, de
leur chaleur, à ceux qui ont eu si peur, qui ont eu si mal... Oh, bien sûr,
il y a pu avoir, çà et là, un peu de démagogie, de fausses générosités...
Peu importe... Dieu reconnaîtra les siens, comme on dit.
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Ici, on est
aficionados, mais on est, avant tout, des femmes et des hommes de ce pays.
Aussi,
nous qui avons au coeur, ce pundonor qui manque à tant de « gens
bien », pouvons, devons aider « ceux de Toulouse ».
Les arènes du
« Soleil d’Or » ne sont plus d’actualité... Un autre
soleil d’or doit se lever, et réchauffer le coeur de chacun, là-bas...
Alors, n’hésitons
pas : Un chèque, généreux, à :
« FONDATION
DE FRANCE - SINISTRES DE TOULOUSE »
BP
22 - 75008 PARIS
« Merci
pour eux – Merci « pour nous » et ... courage, Toulouse ! »
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