LE « PROJET » DES TOREROS...
1er Mars : On a, de tous
côtés, parlé « projet », hier, 28 Février 2001. Certains
ont fait leurs déclarations, tranquillement, comme Joselito, à la veille
de son grand défi, ou comme Jesulin , à la veille de son grand retour. A
Malaga, trois toreros ont fait part de leur projet : Martin
Antequera, premier matador promu en 2001 a exposé en direct à la télé,
sa grande bonne volonté, mais aussi ses limites. Espartaco a promis qu’il
allait faire tout ce qu’il pouvait pour que cette saison d’adieux soit
digne. Quant à Rivera Ordoñez, il a présenté, un projet
« plus conservateur », débutant sa saison comme il a
terminé les précédentes... sans se casser la tête.
Il y avait hier, plus près de nous, un
autre mano a mano, télévisé, que certains auront suivi avec passion et
admiration, selon « la carte », d’autres avec dégoût. Vaya
mansada ! Quel concours de platitudes, de vulgarités échangées, de
faux rires, de venimeuses amabilités, de coups bas et d’acides
apostrophes. Au milieu, un pauvre arbitre
qui n’avait d’autre préoccupation que « ce pauvre
chronomètre ». Tout ça... pour ça ! Pobre Paris ! En
parlant de pendule, la conclusion taurine de cette rencontre pourrait bien
être : « Tres avisos, y el toro al corral ! »
Pendant ce temps, on regardait avec effarement, une fois de plus,
les effets de notre remarquable organisation et sens de la prévision.
Tandis que la terre tremble dans le monde entier et que nous y envoyons
des équipes admirables, équipées, entraînées, pleines d’humanité
et de pundonor, on s’aperçoit que chez nous, par un soir de neige, on
peut crever sur le bord d'une autoroute. On voit que l’on peut laisser
des femmes, des bébés, des vieillards, sans assistance, sans chaleur,
dans l’obscurité et l’effroi... Pendant ce temps, on assiste au
procès d’une mère qui n’en pouvait plus de souffrir et de voir la
souffrance de son enfant. Sa décision a été terrible, à la hauteur de
ses souffrances... Alors, devant tant de gâchis, on ne peut s’empêcher
de reprendre une des interjections, aimablement lancées
hier... « Ils sont gonflés, tout de même ! ». Pas
à dire, les « faut qu’on » ne volent pas bien haut, et
celui qui « émettra le projet » d’une glissière centrale
amovible, tous les trois kilomètres, sur nos autoroutes, n’est pas
encore né...
Dans le monde taurin espagnol, Juan Posada lorgne vers les
résultats des tests ESB, effectués sur les novillos de la récente Feria
des Mimosas, à Nîmes. Tous se sont révélés négatifs, et la viande à
donc été normalement commercialisée. Alors il pose la question à ses
responsables : « Si les Franchutes peuvent mettre cela en
place, et que cela marche... pourquoi pas nous, en Espagne ? »
Peut être que le nombre d’animaux à analyser n’est pas le même...
Hors fêtes populaires et corridas de villages, on a estoqué
officiellement 12186 toros de tous âges, l’an passé, en Espagne. En
France, 834... L’Espagne peut elle, aujourd’hui procéder à autant d’examens
post mortem ? Ce sera l’un des premiers dossiers du nouveau
Ministre de l’Intérieur, aussi chargé des affaires Taurines.
La France, de son côté, prépare tranquillement sa temporada :
Dax vient de révéler le nom des ganaderias en compétition pour sa
corrida concours du 8 septembre : Palha, Victorino, Conde de la
Corte, Celestino Cuadri, Baltasar Iban et Albaserrada. Sacré cartel
ganadero où l’on note l’absence de Cebada Gago, vainqueur l’an
passé. A suivre, car beaucoup d’eau de l’Adour va passer sous le
pont, d’ici là...
A Malaga, première alternative de l’année. Espoir de grimper
dans l’escalafon ou gloire d’un jour, histoire d’avoir sur sa carte
de visite : matador de toros ?
28 Février : Malaga
– Corrida Goyesca – Télévisée – 2/3 de plaza (sur 12000) –
Froid et vent : Brrr ! Goya lui-même aurait grelotté ! La
corrida, surtout goyesca, est plus que tout « de Sol y Moscas ».
Ajoutons à cela un lot de la famille Pereda, compliqué, sans caste, et l’on
aura un panorama qui risque de se répéter un peu, au cours de cette
saison . Correctement présentés, les toros, à part le premier, n’ont
pas permis d’être « a gusto ». Tête haute ou s’appuyant
beaucoup sur le torero, ils ont été lidiés sans grand effort par des
vedettes qui attendront une meilleure occasion, et un nouveau promu qui a
mis toute sa bonne volonté.
Alternative d’Alberto Martin Antequera, qui surprit beaucoup de
monde, l’an passé, aux novilladas de la San Isidro (voir temporada 2000
-mai et juin). Le toro de la cérémonie s’appelait « Churrero »
- N°130 – 562 Kgs, toro noir de Jose Luis Pereda. Il fut le meilleur du
lot. Sérieux et volontaire, Antequera
tua d’une tendida et descabello, donnant la vuelta, après
pétition d’oreille de la part de ses supporters descendus de la Sierra.
Même scénario, même résultat au sixième qu’il voulut
recevoir a portagayola. Le toro refusa, et c’est aux barrières que le
matador donna deux largas d’émotion. Après, cela se complique un peu.
Alternative digne et, espérons le, la confirmation à la San Isidro.
Madrid lui doit bien cela.
Espartaco a eu un lot infâme, en particulier le deuxième, manso.
Juan Antonio reprenait l’épée, après sa lésion à la main.
Volontaire et professionnel, il inquiète un peu, tout de même, à la
veille de cette longue tournée d’adieux. Il fut par deux fois
ovationné – Rivera Ordoñez n’a pas de soucis. A ce rythme, il peut
prendre 200 corridas dans l’année. Bien au capote, on essaie un peu,
mais si cela ne veut pas sourire, on arrête en faisant la moue. Ovation
et applaudissements « gentils ».
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PRIERE DE S’ESSUYER LES PIEDS...
2 Mars : Des hommes et des femmes qui,
un peu gauches, traînent leurs semelles dans un bac purificateur, a la
sortie d’un ferry, ou à la descente d’un avion ; des camions
dont on arrose copieusement les roues...Toutes les formules sont bonnes
pour faire barrage à la fièvre aphteuse. Cela pourrait presque paraître
plaisant, mais aussitôt les
images de ces pauvres bêtes que l’on abat par milliers, et que l’on
brûle à même la grise campagne anglaise, nous ramènent à de tristes réalités.
Au nom de la sacrosainte réglementation édictée, depuis les
chauds couloirs de Bruxelles, par des spécialistes de l’agriculture,
qui n’ont peut-être jamais vu un mouton de leur vie, on ne vaccine pas,
on éradique. Ca coûte moins cher. Pour le moment, oui ! Mais, à
force d’obliger les humains et les véhicules à faire trempette dans
ces « litières pour chats », on va voir la note, dans cinq
minutes, sans compter qu’à moins d’installer une batterie de DCA qui
abat sans rémission toute mouette ou cormoran piaillant avec l’accent
anglais, on n’est absolument pas sûr de l’efficacité du procédé.
En effet, des oiseaux, le vent lui-même, peuvent transporter le sinistre
présage.
Derrière tout cela, outre le triste regard de ces bêtes que
l’on sacrifie à l’autel de l’économie communautaire, alors que des
milliers de vaccins dorment dans les frigos, attendant la date de péremption,
on pense à tous ces hommes et à leurs familles. Eleveurs, commerçants,
ouvriers de cette industrie de la viande, ils regardent avec effarement le
pain que l’on enlève de leur bouche, et ont peur de demain. Qu’on
nous dise la différence entre notre siècle et celui des grands fléaux
et de la disette ? Nos livres d’histoire nous parlent des campagnes
qui brûlaient, des serfs qui crevaient, des enfants que l’on
abandonnait au porche des églises. Ils nous parlent des grands seigneurs
qui méprisaient, depuis leur donjon; du droit de cuissage, de la
gabelle... Aujourd’hui, « même le petit village, au fond de son
Armorique, ne résiste plus »... Les Romains sont partis, vaincus...
Ils ont été remplacés par de nouvelles hordes...les énarques !
Redoutables !
En Espagne, il y a «division des opinions »... Certains
disent, comme pour Tchernobyl, « pas de problème, à priori ! ».
D’autres préviennent : « Si la fièvre aphteuse arrive par
chez nous, l’ESB, à côté, ce sera de la rigolade ! » Voilà
qui promet, à l’aube de la temporada. Imaginez un toro qui sort, la
bave aux naseaux, s’emmêlant les pattes dans le premier capote, on va
aussitôt créer une cellule de crise, établir un périmètre de sécurité,
détacher des équipes de psy pour s’occuper de toreros et des
aficionados traumatisés. Un cauchemar !
Non, on essaie de sourire un peu, mais vraiment, la corrida
n’aura jamais connu autant de menaces, en si peu de temps. Certains
s’en réjouiront, mais attention... Les toros de combats sont
probablement « les plus sains de tous », parce que
soigneusement nourris, et si un jour, la corrida meurt, parce que l’on a
du abattre des camadas entières, c’est qu’il ne restera déjà
plus, dans nos campagnes, un seul animal comestible. Et là... on
sera revenu à « l’ère du rutabaga ». Heureusement, notre
président sera, alors, un « vert moustachu »... On est sauvé !
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« CAGANCHO »
EST PASSE TOUT PRES...
2 Mars: Pablo Hermoso de Mendoza, on le sait, fait une saison
triomphale au Mexique. Il y a élu domicile, avec toute sa famille, et
s'est un moment demandé s’il n’y allait pas rester toute le saison
prochaine. Mais non ! Le navarrais sera bien en Espagne, et viendra
à Séville, bien décidé à ouvrir le Porte du Prince. C’est pour cela
qu’il a imposé une corrida « à trois », de façon à toréer
deux toros, et couper les trois oreilles indispensables pour tirer le
fameux loquet... (Le jour où on pourra couper trois oreilles à un seul
toro... mal asunto !).
Pablo Hermosos de Mendoza, on le sait, c’est « Cagancho ».
C’est un « génie fait cheval », c’est un « torero
à quatre fers », c’est un phénomène. Ne lui manque plus que la
parole, et à tous les coups, il serait invité chez Drucker !
« Cagancho » est le cheval de Rejoneo qui a probablement dépassé
dans l’Histoire, la fameuse « Esplendida », d’Alvaro
Domecq.
Mais il se fait vieux, le Cagancho... Comme tout torero, son cuir
est lacéré de coups de cornes... Il va bien nous falloir un jour nous résigner
à ne plus le voir. Ce serait charité aficionada que de lui dire « on
t’adore, mais maintenant, on voudrait te voir au pré, avec deux ou
trois copines, et un apéro, le soir au couchant ». Il le mérite
amplement.
Cette année, il y a eu beaucoup de cornadas et des chevaux sont
morts. Le rejoneo est « plus serré » que jamais. Mais il y a
pire: la maladie, ou, comme ces jours ci pour le fameux destrier, une
simple colique. Pour les chevaux, ce peut être compliqué, voire fatal,
et le « Cagancho » est passé tout près. Heureusement, tout
s’est arrangé grâce aux soins prodigués en urgence, et « Cagancho »
sera, aujourd’hui, au paseo en plaza de Caldeyta. « Enhorabuena y
suerte, caballito torero ! »
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LAS
VENTAS : « ON OUVRE ! »
Tandis que la plaza voisine de Vista Alegre fait feux de tous bois,
avec en particulier, le gros week end qui nous arrive, la vieille
Monumental de Madrid reste sur ses bases, se refait tranquillement son
maquillage, et se prépare à une nouvelle saison. Ouverture des portes,
le 11 mars. Et on n’arrête plus jusqu’à fin octobre. Du temps pour
écrire une nouvelle page de Toreo, faite d’apothéoses, de larmes,
parfois de sang ; faite de soleil, de pluie, de beaucoup de vent ;
faite de cris, d’interjections et de rudes broncas. Cela s’appelle :
La Fiesta Nacional.
Deux novilladas pour ouvrir :
11 Mars : Novillos de Nazario Ibanez, pour Luis Vilches,
Gregorio Alcañiz et Paulita. Curieux pari que celui de Viches, à la
veille de son alternative.
18 Mars : Novillos de Diego Garrido, pour Luis Alfonso
Oliveira, Cesar Giron et Luis Vital Procuna.
Il y aura entre autres, pour les Rameaux et Pâques, deux corridas
importantes, avec en particulier la confirmation d’alternative de Jesus
Millan, qui vient d’être désigné triomphateur de la feria d’Ambato,
en Equateur. Bon début de saison pour le petit aragonais à qui une
chance est donnée, dès l’ouverture, avec Castellon, Madrid et
Zaragoza, en mars et vril. Un
nom à suivre de près, et à
écrire sur quelques tablettes françaises... d’ores et déjà !
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3 ET 4 MARS 2001....C’EST PARTI !
Les temporadas qui débutent ont toujours
ce goût de matinée de printemps, quand on ouvre les volets sur l’image
paradisiaque d’une verte prairie perlée de rosée, aux premiers rayons
d’un soleil bienfaiteur, tandis que les oiseaux virevoltent en chantant
la douceur et la paix... Ouahhh !
En fait, chaque début de saison taurine
nous surprend comme des enfants, la veille de Noël. L’espoir, la
« ilusion », comme on dit... « Cette année sera autre ! »
« On va voir ce que l’on va voir ! » Cela se pourrait
bien, en 2001, si les fléaux nous laissent tranquilles, si les toros
tiennent sur leurs pattes, si la caste revient, si les toreros sont inspirés,
si, et si, et si...
Cependant, rarement une saison taurine aura commencé si fort !
En deux jours, 3 et 4 mars, deux matadors font leur retour au ruedo (Jesulin
de Ubrique et Ortega Cano), deux artistes d’inspiration parfois géniale
se rencontrent (Curro Vazquez et Julito Aparicio)... Et puis, Joselito qui
attaque fort, d’entrée de jeu : six toros, seul, demain à Vista
Alegre, la deuxième plaza de Madrid... Superbe !
Cela bouge de tous les côtés : Plus une place pour Joselito ;
on cherche en vain des billets pour les deux corridas d’Olivenza ;
on aura peut-être quelques problèmes pour remplir Carabanchel,
aujourd’hui, car il y a un autre mano a mano, ce soir à Santiago
Bernabeu : Real Madrid – Barcelona. Ouf ! On sait, par
ailleurs, qu’il n’y a plus de places pour les corridas du Juli, aux
Fallas. Valencia va battre un record d’assistance, cette année, au
point qu’elle vient de rajouter à ses cartels, le 17 mars au matin, une
corrida portugaise, avec les forcados de Moita. Voilà des affaires qui démarrent
bien !
Ne nous leurrons pas... Les toros
seront, ce qu’ils seront. Les corridas auront été choisies avec grand
soin, et sans diffamation aucune, on peut penser que quelque barbier aura
eu du pain sur la planche... Mais le toro reste le toro et ces événements,
effectivement, méritent une attention, une préparation spéciale. Les
cinq toreros dont on a cité les noms, n’ont pas le droit de se planter.
Un peu moins risqué pour Curro Vazquez, qui a sa carrière de gloire,
derrière lui ; pour Julio Aparicio qui « est d’ailleurs »,
et risque d’y retourner... Par contre, les paris sont importants pour
Ortega Cano, Jesulin et Joselito.
Jose Ortega Cano
revient... Pourquoi ? Parce qu’il est torero; parce qu’il
« s’em...nuie » un peu, probablement, entre longues journées
d’inactivité dorée et les sempiternels épisodes du feuilleton télévisé
« Rociito, Antonio David, Fidel, Rocio, Fidel, Antonio David, Raquel,
Rocio.... » où il apparaît souvent, l’air effaré. Vaya bichos !
Ayyyy ! Señores ... « Les Feux de l’Amour »
sont une vaste rigolade à côté de cette haletante saga
sentimentale...et économique. Cela risque de lui jouer un tour, au Cano !
A n’en pas douter, il n’est pas raisonnable de vouloir revenir se
colleter aux « jeunes loups », avec le toro d’aujourd’hui.
D’ailleurs, les contrats ne se bousculent pas, pour le moment. Imaginons
qu’il doive « courir un peu », comme l’autre jour, dans un
festival... Les quolibets risquent d’être cinglants... Certains doivent
déjà revoir tout l’arbre généalogique, afin de n’oublier aucune
cible ! Jose Ortega Cano aura un lourd poids à porter : celui
de son traje torero, avec toutes les responsabilités, toutes les peurs...
et « le climat » qui l’entoure. Mucho toro !
Pour Jesulin, c’est une autre affaire. Quand il est parti, on
a été surpris. Le « chien fou » qui était capable des pires
excentricités, mais aussi d’aligner des naturelles magnifiquement templées,
liées, rematées , nous apparut un jour de 98, comme vidé de tout,
perdu, sans réaction. « Je n’en peux plus, je m’en vais ! ».
Balbutiant, cherchant ses mots, le showman avait perdu son masque. Alors,
il est parti faire une vie normale...de millionnaire. Cependant, au lieu
de faire la java, comme on aurait pu le supposer, il s’est enfermé dans
son village blanc, dans sa famille, dans son entreprise de fraises...
Certes, il y a eu cette tumultueuse histoire d’amour avec peut-être, un
des « bichos » les plus difficiles qu’il ait eu à lidier...
Mais tout finit bien, puisque la paix est revenue et que reste le sourire
d’un enfant... sans compter quelques millions de plus à la banque !
Jesulin de Ubrique revient. Il est torero !
Si les aficionados, et surtout le grand public, veulent bien oublier
ses frasques d’antan, ils pourraient bien être surpris par un
toreo nouveau, classique, reposé, qui pourrait en gêner plus d’un...dans
le callejon. A suivre de très près, le Jesulin nouveau ! Premier élément
de réponse, aujourd’hui, à Olivenza. Il n’a pas voulu de juteuse
exclusivité, préférant se gagner les cartels, un à un. Objectif :
Quarante à cinquante corridas, mais dans toutes les plazas d’importance !
Bilan...en octobre !
Joselito est « una figura del toreo ». Punto !
Personnage parfois déroutant, il porte en lui la rage des moments
tristes, injustes, qu’il a vécus quand il était enfant. Du coup, le
torero est arrivé, plein de superbe et de morgue, dans et hors la plaza.
Accompagné d’un apoderado, lui aussi singulier, Joselito a grimpé les
échelons, écrasant tout sur son passage, laissant parfois les collègues
et les aficionados, admiratifs et pleins de rancoeur. N’a pas que des
copains, le Jose ! Aussi, beaucoup ont dû sourire quand il s’est
planté dans les grandes largeurs, à Séville, un vilain 26 septembre de
1998... Beaucoup ont dû sourire, en le voyant « effacé » par
Tomas, l’an passé. Il nous a fait enrager, parce que nous savons à
quel point il est torero, et à quel point il a dû souffrir en 2000.
Aujourd’hui, les choses sont différentes : Joselito veut marquer
d’entrée « sa différence » : Six toros, tout seul, à
Madrid, à vingt pas de Las Ventas... Il ne vient pas « de turista »,
il ne peut pas. Il n’y a plus un billet depuis une semaine, et il sait
bien que dans les 14000 personnes, il y aura beaucoup d’aficionados
venteños, et beaucoup du tendido siete... Il y a aura la presse, la
radio... la Télé. Son entêtement vis à vis de cette dernière est à
la fois magnifique, juste, et dénué de fondement. Joselito a tué 10
corridas en « unico espada », dont deux en France, on le verra
demain. En se laissant téléviser en direct, à Madrid, en 93 ;
Zaragoza, en 94 ; à Madrid, le fameux 2 mai 96... il nous a fait
« monter au plafond ». Joselito doit beaucoup à la Télévision
et, à n’en pas douter, cela aurait été un joli coup que de faire téléviser
sa corrida de demain ! D’un seul coup, il faisait taire toutes les
critiques, et renforçait ses positions pour les prochains « bras de
fer ». A Séville, Canorea déclare que les deux corridas de
Joselito seront télévisées... de son côté, josé dit « une
seule ! ». En que quedamos ?
Joselito face à six toros, c’est un dur
pari ! Pas gagné d’avance, si l’on se réfère à l’an passé.
Torero de tête, brillant à la cape, classique, sans excentricités, à
la muleta, José Miguel Arroyo coupait beaucoup d’oreilles avec l’épée.
L’an dernier, elle ne fonctionna pas aussi bien. Alors, six toros, six
estocades ? Réponse, demain soir !
Demandez le programme :
Samedi
3 Mars :
Olivenza :
Six toros de Jandilla et Fuente Ymbro, pour Ortega Cano, Espartaco et
Jesulin de Ubrique.
Madrid – Vista Alegre : toros de Zalduendo, Aldeanueva,
Castillejo de Huebra, pour Curro Vazquez et Julito Aparicio, en mano a
mano
Dimanche 4
mars :
Olivenza :
Six toros de Juan Pedro Domecq, pour Enrique Ponce, Morante de la Puebla
et « El Juli »
Madrid - Vista Alegre :
Joselito, unico espada, avec six toros de ganaderias différentes.
Que les Muses chantent... que la chance sourie à
tous...
Ah...
une question, en passant : « Vous n’auriez pas vu José Tomas ? »
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« TENDIDO
CERO » REVIENT MERCREDI
3 Mars : Avouons que cela nous manquait ! Chaque
mercredi, nous râlions, bien sûr, à cause de cette maudite course de vélos
qui avait pris du retard, ou des ces invertébrés qui n’arrêtaient pas
leur coït pour autant. C’en était gênant ! Puis, arrivait le générique
attendu : « Tendido Cero ». Alors, les doigts de pied en
éventail, on repassait l'actualité en images, vérifiant ainsi la véracité
des propos tenus sur le Web...
« Tendido Cero » a pris trois longs mois de vacances.
Il devait revenir en Février. On a « presque » eu peur. Mais
non, le magazine taurin revient mercredi prochain, 7 mars, toujours sur la
2ème chaîne Espagnole, toujours « vers » 17 heures. C’est
à dire que vous programmez votre magneto à 16 h, et vous laissez courir
votre « 180 »... Sur trois heures, en principe, vous êtes bon !
La formule ne change pas, mais vient s’enrichir d’un concours
qui vous permettra de mesurer votre Aficion, mais également de gagner des
places de corridas, ou d’autres prix, encore, je ne sais, moi... Un week
end « en famille » avec Ortega Cano, par exemple...
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ATTENTION AU « JESULIN NOUVEAU »...
4 Mars : On s’en doutait un peu :
Jesulin de Ubrique n’avait pas tout dit, entre 90 et 98. Le jeune fou
qui s’habillait de jaune pour faire râler les copains, qui « tortillait »
à droite et à gauche, qui « les » rendait toutes folles au
point qu’elles lui lançaient leurs intimes dentelles, ne pouvait ainsi
se retirer, laissant dans l’histoire l’image de ce qu’il « aurait
pu être », mais...
Jesulin de Ubrique s’est retiré en 98,
au moment où il toréait le mieux, mais ce faisant, il déroutait et
ennuyait ceux qui attendaient ses frasques passées. Alors, la coupure ne
pouvait qu’être bénéfique. Jesulin est revenu hier, 3 mars. Il est
revenu en torero de grande classe, et d’ores et déjà, il est un des
centres d’intérêt de la saison 2001. Outre les trois oreilles coupées,
c’est la manière qu’il faut retenir. Toréant majestueusement,
Jesulin de Ubrique a convaincu les plus sceptiques, hier, à Olivenza. Il
faudra certes attendre Séville pour s’en convaincre tout à fait, mais,
il n’y a pas de doute : Le Jesulin Nouveau est arrivé.
Si ! Non ! Si ! Non !...
Y a t’il eu « hors jeu » ? – C’est la « grande
tertulia » qui anime presse et aficionados, en ce dimanche matin.
Real Madrid et Barcelone font match nul 2-2, avec un troisième but refusé
au Barca, à une minute de la fin, pour prétendu hors jeu. L’arbitre va
avoir « les oreilles qui sifflent » pendant quelques jours.
Terrible décision, en un quart de seconde... Certains « hors jeu »
sont beaucoup plus clairs..., comme ceux d’Ortega Cano, à Olivenza, et
de Julito Aparicio, à Vista Alegre. Pendant ce temps, un torero
sculpte la véronique, la trinchera, et laisse l’empreinte du toreo de
toujours... Curro Vazquez
Il a beaucoup plu, ce samedi, et quelques
spectacles importants, comme le festival « contre le cancer »,
à Cordoue, ont du être suspendus. Cependant, ce 3 mars entre dans les éphémérides
de la temporada, comme date du retour d’un torero, et veille d’un
grand événement : Cet après midi, Joselito prend six toros à
Madrid, et ni la pluie, ni le vent ne pourront l’en empêcher. Que haya
suerte, torero !
3
Mars : Olivenza (Badajoz) – Plus un billet – Vent et temps
gris : (De notre correspondant) La fête faillit ne pas avoir lieu.
Jusqu’à 14 heures, il pleuvait fort. A l’heure du paseo, grisaille et
beaucoup de vent. Serré sur les gradins, le public essaya de deviner les
toreros au paseo, perdus dans une nuée de photographes. Mais, sortit le
premier toro, et, comme par hasard, on sut immédiatement qui étaient les
vedettes...
Les toros de Jandilla et Fuente Ymbro
sortirent correctement présentés et, pour la plupart, encastés. Le lot
incommode pour Espartaco. Ortega Cano touche un grand quatrième, et
Jesulin saura vite corriger les quelques défauts de son lot. Résultat
sec : Trois oreilles pour le Jesulin de Ubrique, qui réapparaissait,
de blanc et or vêtu ; une oreille, chacun, pour Espartaco et Ortega
Cano. En un mot, une tarde triomphale.
De fait, Espartaco a montré sa grande
volonté, sa grande dignité, mais est assez loin du Spartacus d’antan.
Tout le monde note ses efforts, alors que justement, la facilité « avec
tous les toros », était la grande qualité d’Espartaco. Oreille
du premier, qu’il a brindé au retour de ses deux collègues, et ovation
au quatrième.
Ortega Cano a essayé de se convaincre.
Fier comme il est, il y sera sûrement parvenu. C’est une autre
histoire, en ce qui concerne le mundillo. Il ne fut pas « à
l’aise », face au premier, écoutant le silence, et voulut faire
l’effort avec le grand cinquième toro, qu’il brinda au Juli. Avec
force gestes, cris d’auto motivation, regards dans le public en quête
de quelque « mais oui, tu es beau ! », José Ortega Cano
essaya de construire une faena et y parvint presque. Hélas, les quelques
bons derechazos se perdirent vite au milieu des hésitations et des
soubresauts d’insécurité. Oreille tout de même pour ce diestro qui
revient, et que l’on respecte pour ce qu’il a été, et ce qu’il est
,dans le toreo, et seulement dans le toreo... Il faut attendre, laisser au
diestro le temps de reprendre ses marques, sentir le toreo, loin des
presses du coeur et de la mala « gente »...
Jesulin de Ubrique a surpris les plus
confiants. On a certes retrouvé le sourire, la silhouette, mais le
torero, lui, a complètement changé. Planté sur un mètre carré de
sable, toréant lié, templé, profond, le Jesulin a sidéré tout le
monde. Il coupa une oreille du troisième (« Torbellino »,
toro de sa réapparition) qu’il tua mal, en deux voyages, mais déjà,
l’aficion était conquise par ce Jesulin nouveau. La faena au sixième
fut encore plus profonde, plus complète, et le public ne cessa
d’ovationner le torero, ravie de cette transformation. « Hechizo »
s’écroula sur une épée en arrière, laissant deux oreilles au Jesulin
qui, en pleurs, sortit à hombros... et revient au plus haut dans l’escalafon
2001.Bienvenido sea !
3 Mars :
Madrid - Vista Alegre : Media plaza, pour le mano a mano Curro
Vazquez – Julio Aparicio (le foot !) : Deux bons toros de
Castillejo de Huebra (1et 2) ; trois de Zalduendo (3,4,5, pas
commodes) et le sixième de Aldeanueva (bueno). Présentation moyenne,
quelques pitones douteux – Curro Vazquez
(Vuelta, oreille , ovation) a été « énorme » au
capote, en particulier dans un quite fabuleux, par véroniques au troisième.
On a retrouvé le maestro faisant le toreo de verdad, parsement ses faenas
de précieux adornos, comme les trincheras et les ayudados. Muy
torero, Curro ! Après son quite de rêve, il reprit le capote
pour une deuxième séquence, moins bien ciselée, et invita Julio
Aparicio... Celui ci déclina l’offre. Là s’arrête toute
l’histoire. Perdu dans ses doutes, ne pouvant rester tranquille, Julio
Aparicio laissa passer sa chance. Il voulut rectifier le tir, brindant le
sixième à Curro Vazquez, se plantant à genoux pour débuter sa faena,
rendant tout à coup l’espoir à ses supporters, qui durent cependant, déchanter.
Silence, palmas et ovation pour le génial Aparicio, qui sait aussi être
bien décevant, et cela, depuis des années...
3 Mars :
Sans Sebastian (Illumbe) – 3ème novillada éliminatoire
du IVème « Tournoi mondial des novilleros » – Grosse demie
plaza : Six novillos de Sans Martin, pas très beaux, mais de bon
jeu, en particulier le sixième. Le président a été sans pitié pour le
jeune mexicain Fabian Barba, faisant sonner le troisième avis, au moment
où le quatrième toro s’écroulait. Certes, « le règlement est
le règlement », mais aurait il fait de même à une figura, lors de
la feria d’août ? Fabian Barba fut ovationné, sanction justifiée
devant la volonté et le talent de ce novillero, malchanceux au sorteo –
Salvador Vega donna de grands derechazos bien tirés, au cinquième, lui
coupant une oreille. Il avait reçu un avis, en silence, devant son
premier – Le triomphateur, important, du jour et du tournoi, pour le
moment, fut Cesar Jimenez. Encore un peu vert, un peu emprunté, le madrilène
a cependant démontré une grande toreria. Oreille à son premeir, et
vuelta au bon sixième, qu’il cafouilla un peu avec l’épée, au point
d’écouter un avis.
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JOSELITO : LA
RAISON OU LE COEUR ?
4 Mars : José Miguel Arroyo « Joselito »,
va toréer aujourd’hui la onzième corrida en « unico espada »
de sa carrière. Si l’on met entre parenthèses les deux corridas
qu’il dut prendre seul à cause de la blessure subite des ses collègues
(comme ce fut le cas pour le mano a mano annoncé avec Cesar Rincon, à
Dax, le 12 septembre 93), Joselito a connu « des fortunes diverses »
au long de ces corridas soigneusement montées, en principe, où la stratégie
est importante, pendant la course, certes, mais aussi en ce qui concerne
« le moment » et les raisons qui imposent cet effort, ce défi
à soi-même.
Premier solo à Alicante, le 22 juin 90, en
raison de la blessure du Litri – Puis, le grand rendez vous de la
Bienfaisance de Madrid, le 17 Juin 93 : Télévisée en direct, la
corrida fut un triomphe, Joselito toréant « avec la tête »,
et donnant un récital au capote – 12 Septembre 93 à Dax, Rincon reste
à l’hôtel, ne pouvant se relever des lésions de la veille, en Arles.
Dans la grisaille et le vent, Joselito prend les six, avec un raisonnable
succès – En 1994, il tuera
six toros à San Sebastian de los Reyes. Ce sera un échec –
Heureusement, la télévision retransmettra en direct son odyssée du 14
octobre 94, à Zaragoza, le madrilène se faisant salement accrocher par
le premier toro – Puis Nîmes, au matin du 4 Juin 95 : une vraie leçon
– Au soir du 24 septembre 1995, Joselito signera ce qu’il considère
lui-même comme sa meilleure prestation en solo : Valladolid, où il
coupe sept oreilles en une actuacion complète avec cape, muleta et épée
- Cependant, tout aficionado a sur ses tablettes la Goyesca de Madrid, le
2 mai 96, où Joselito entre définitivement dans le cercle fermé des
« tout grands », toréant avec courage et science, dans des
conditions difficiles. Un sortie a hombros pour l’Histoire !
Depuis, le torero s’est engagé deux fois
sur une corrida en unique espada : Le 18 Août 96, à Malaga, où il
ne laissa qu’un pâle souvenir, et le fameux 26 septembre 1998, dans la
désastreuse tarde de Séville, qui décida de sa retraite immédiate.
Depuis, il s’était juré de ne jamais s’engager sur une telle
entreprise.
Après un an de repos, la temporada 2000,
celle du retour, n’a pas été brillante, pour le madrilène, tant
s’en faut. Renfrogné, triste, embourbé dans son conflit avec les
empresas au sujet de la Télé, Joselito est obligé de constater que le
public est tombé amoureux de José Tomas, et que, là où il coupe une
oreille, Tomas coupe trois et une queue. De quoi gamberger.
La
saison est triste, mais un torero, una Figura comme Joselito, sait avoir
de ces « coups de superbe », de ces gestes de panache, qui
font qu’on ne peut que les dire « différents » des autres
artistes : Faire de l’Art avec la mort... ce n’est pas la même
chose que faire l’Olympia en play back...
4 Mars 2001 : Joselito veut frapper
fort, en tout début de saison. Pour montrer qui il est, pour reprendre la
main, il s’engage sur ce qu’il craint aujourd’hui le plus : six
toros, tout seul. Certes, tout le monde sait qu’il peut en prendre six,
sans se décoiffer ! Mais, là n’est pas le problème. Il va lui
falloir séduire, aller crescendo et convaincre définitivement. Cela dépend
des toros, bien sûr, cela dépend de l’ambiance aussi, mais cela dépendra
avant tout de Joselito, l’homme.
Le coeur ou la raison ? Les tripes ou
la froide technique ? Tout
le challenge est là : Joselito a déclaré qu’il cherchera le
triomphe dès le premier capotazo, passionnément. C’est clair, il
donnera tout. L’autre question en suspend : Comment va fonctionner
l’épée ? La grande régularité des années passées semblait
s’être émoussée, en 2000. Tueur plus efficace qu’académique,
entrant fort, mais un peu rapidement, Joselito a connu de mauvais moments,
l’an passé. Voir comment, avec la motivation, sera revenue « la
grande épée », celle qui coupe les oreilles. Il en aura absolument
besoin.
Joselito attaque aujourd’hui, une
nouvelle page de son histoire torera. Certes, tout vise au triomphe.
Certes, les toros ont été choisis « dans le type » et
ouvrant option au triomphe. Ils sont de six élevages différents :
Jandilla, Pereda, Cuvillo, Victoriano, Capea et Garcigrande... Tous de
grande lignée. En Face, un homme, avec sa raison, avec ses tripes. Un
torero !
Le trac, le doute, les faenas que l’on a
faites cent fois dans sa tête, depuis des semaines... Et puis, sort le
toro ! Il suffit alors d’un regard, d’un cri dans la foule... et
l’Histoire s’écrit.
4 Mars 2001 : Madrid – Vista Alegre
– 17h 30 : La plaza sera pleine comme un oeuf. Un premier triomphe !
Le Destin dictera la suite... Deux heures après, la temporada aura
peut-être une autre couleur.
Suerte,
Jose Miguel Arroyo « Joselito »,
Torero !
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JOSELITO : LE REVE...ENVOLE EN FUMEE !
5 Février : Voilà, tout est fini !
Bien plus encore, peut-être, que la corrida d’hier. Un ressort, déjà
détendu, s’est peut-être définitivement rompu, hier, en plaza de
Vista Alegre. Les six toros sont sortis tristes et mansos. Joselito
s’est ennuyé, et a ennuyé jusqu’à ses plus fidèles partisans.
Son échec va bien plus loin qu’une
sortie tête basse, sous la division des opinions. Certes, il a tué la
corrida en six estocades, un pinchazo et un descabello... Algo
es algo ! Mais l’Aficion et la Presse qui l’ont suivi,
porté, prédisposées à lui tresser louanges, sont sorties ecoeurées du
palais enfumé de Vista Alegre, tout heureuses de retrouver la pluie, le
froid et les embouteillages de la nuit madrilène. Respirer enfin !
Joselito a frôlé la catastrophe, perdu
dans ses idées, enfumé dans son ennui. Il essayait de faire bonne
figure, hier soir au micro des radios taurines, mais aujourd’hui, le réveil
va être dur, et on le lui souhaite, car, autrement...
Autre
examen de conscience pour son apoderado et pour tout le staff. Quant aux
« veedores », qui n’ont « rien vu », il y a du
souci à se faire, avec quelque rendez vous probable à l’ANPE locale.
Non, décidément, la journée fut de froid et de pluie, mais hier, 4 mars
200, Joselito aura connu l’enfer.
4 Mars :
Madrid – Vista Alegre : Plus un billet – Ambiance de plus en
plus lourde, à cause de la fumée des cigares ... et de la tristesse du
spectacle – Six toros, six mansos, ou cinq, pour le moins. Mansos les
Domingo Hernandez, Capea, Jandilla, Joselito (qui remplaçait un Nuñez
del Cuvillo, refusé le matin) et
Victoriano del Rio. Seul le cinquième de Jose Luis Pereda... mais soso,
soso. Ayyy ! – Le torero a essayé des choses avec cape et muleta.
La variété embrouillée de ses quites a levé quelques bravos. Le public
était totalement « a favor », et l’a fortement soutenu dans
des faenas interminables, sans passer la surmultipliée. La seule
satisfaction : l’épée. Joselito a despaché la corrida de six épées,
un pinchazo et un descabello. A souligner les estocades aux 4 et 6ème.
Joselito a quitté la plaza sur un bilan
des plus ternes : Palmas, Ovation après avis, Silence, Division,
Sifflets après un avis, et Applaudissements à la sortie...
En un mot : Un petardo !
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PLUIE, FROID, SUSPENSIONS...
Il a fait un temps de chien presque
partout. Tandis que l’Espagne regarde du coin de l’oeil, arriver la fièvre
aphteuse, c’est la météo qui a joué les vedettes, causant
l’annulation ou le report de plusieurs spectacles, en particulier la
corrida de Olivenza, où Ponce, Morante et Juli devaient faire leur rentrée.
Le toreros voulaient y aller, mais, craignant une suspension au milieu du
spectacle, le public a « refusé » le paseo, et la corrida est
reportée au 8 avril – Du côté d’Estepona, la corrida au bénéfice
de des victimes du Salvador a
aussi été renvoyée.
Cependant, on a toréé, en Espagne et en
France, avec des fortunes diverses :
4 Mars : Corrida triomphale du côté
de Murcia, à Totana. Toros de Nuñez del Cuvillo, petits, faibles et
« commodes ». On parle d’une grande faena de Pëpin Jimenez
à son premier. Quatre oreilles pour le Murciano et de même pour le
Cordobes...dans un autre registre. Les grenouilles étaient de sortie !
(par ce temps, normal !). Le troisième fêtait ses 25 ans
d’alternative : Luis Sanchez « Guerrita » a coupé une
oreille – A Calahorra, tout le monde s’est gelé. Mansada du Puerto
San Lorenzo. Rien de positif pour Pedro Carra, Juan Jose Padilla et Victor
Puerto qui prit 2 avis ... et un rhume – En Alicante, le festival au
profit des petits vieux de La Virgen del Remedio n’a attiré qu’une
demi plaza. Muy mal ! Les toreros ont triomphé et Luis Francisco
Espla a pris un mauvais coup à la cuisse gauche. On attend le résultat
des examens mais...ce serait trop bête ! Oreille pour Espla,
Caballero, Califa, le novillero Antonio de Mata ; Barrera est
ovationnné, seulement. Le triomphateur est Miguel Abellan avec deux
oreilles. Les novillos de Domingo Hernandez sont sortis sosos, en général.
– En France, du côté de Saint Laurent d’Aigouze, on ne rasait pas
mais on toréait gratis. Bon ! Quatre oreilles pour Manrubia. Bon !
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AMERICA : BLESSURE D’ARMILLITA CHICO...
5 Mars : Alors qu’il toréait, hier,
en tienta dans la ganaderia de Begoña, Miguel Espinosa « Armillita
Chico » a reçu une grave cornada à double trajectoire, de 10 et 15
cms, à la cuisse droite. Le diestro a été transporté à Queretaro où
il a été opéré. C’est mal parti pour la fameuse saison d’Espagne...
où personne ne l’attend.
4 Mars :
Mexico – Plaza Monumental : Entrée rachitique – Toros
de Malpaso, sortis inégaux en tout. – Alfredo Lomeli coupe l’oreille
du quatrième et va renforcer le triste cartel de l’Oreille d’Or,
dimanche prochain – Humberto Flores s’est battu, et le Cuate a donné
beaucoup de passes
4 Mars :
Maracay (Venezuela) : Lleno dans la plaza – Le lot des toros
colombiens del Encinillo a tout fichu par terre. Braves au cheval, ils ont
par la suite, refusé tout combat. De vraies mules. Morenito de Maracay,
Leonardo Benitez et Antonio Ferrera n’ont pu que constater les dégâts.
A la fin de la course, le public s’est fâché tout rouge, balançant
dans le ruedo tout ce qui lui tombait sous la main.
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LES TOROS DE FRANCE...
5 Février : La presse taurine et
quelques coups de fil permettent d’établir les grandes lignes de la
liste des ganaderias qui vont lidier, cette année, dans les grandes
plazas françaises.
Ainsi, pour le Sud Ouest :
Mont de
Marsan verrait défiler, du 22 au 26 Juillet : Une corrida de
Monteviejo, le dimanche (planquez vous !), une corrida de Victorino,
le jeudi, en clôture, et entre ces deux dates, des lots de Domingo
Hernandez, Capea et JoseLuis Marca.
A Dax,
la feria, du 11 au 15 Août, présenterait: Nunez del Cuvillo, Samuel
Flores, Zalduendo Cebada Gago, Dolores Aguirre. Pour la Salsa, corrida
concours, le samedi 8 Septembre. Le lendemain, mano a mano Ponce-Juli,
avec des Torrealta.
A
Bayonne, on a du mal à cerner la programmation : Si tout est
clair pour le week end du 14 Juillet, avec une novillada et une corrida,
de même pour les Fêtes (4 et 5 Août) et la feria de l’Atlantique (1
et 2 septembre), on hésite à suivre les organisateurs qui renoncent à
la feria de l’Assomption, donnant seulement deux corridas, le 12 ...et
15 Août. Curieux ?. Que se passera t’il les 13 et 14 Août: un
nouvel opéra ? un Intervilles ? un concours de pêche ?
Certes, le calendrier n’est pas favorable, certes il y a Dax et
San Sebastian. Mais ainsi, Bayonne continue à faire le yoyo entre
« la plaza de feria », et « la plaza de temporada ».
Avec le retour à la corrida
du 14/15 juillet, on revient aux années 1960. (Alors qu’on y revienne
complètement ! Corrida tous les dimanches... et on ne bouge plus !
). On parle des fers suivants : Victorino, Cebada Gago, Atanasio,
Luis Algarra, Torreon, Domingo Hernandez. On annonce par ailleurs, une
corrida de San Martin et une autre du Palmeral. Il faudra donc attendre un
peu, avant d’avoir le définitif sextet...
Pour ce qui est du Sud Est :
Arles
présenterait : Victoriano del Rio, Alcurrucen, Partido de Resina,
Baltasar Iban, El Pilar, Samuel Flores
Nîmes annoncerait :
Victorino Martin, Adolfo Martin, Cebada Gago, Palha, Torrealta, Zalduendo,
Victoriano del Rio, et ....
Béziers, pour la feria, du 11 au 15
Août, se baserait sur : Miura, Nuñez del Cuvillo, Juan Pedro Domecq,
Santiago Domecq.
A suivre tout cela, bien sûr, avec
circonspection, car dans ce monde des toros, « on sait tout...et on
ne sait rien ! » Voyez Joselito, hier !
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LES CONSEQUENCES D’UN ECHEC...
6 Mars :
Selon qu’ils apprécient ou non Joselito et son entourage, les
critiques taurins ont tous répercuté
l’échec subi par Joselito, dimanche, devant ses six toros de Vista
Alegre. Certes, le ganado est sorti manso, ne permettant guère de
briller. Cependant, de telles circonstances imposaient la lucidité, la
technique, le courage et la briéveté. « A lidiar y matar ».
Le public, totalement « a favor », aurait suivi et aurait même
fait couper quelqu’oreille. Au lieu de cela, Joselito est venu, a essayé
de réciter un grand nombre
de quites dont plus de la moitié « sortirent à l’envers »,
et donné des dizaines de muletazos dont certains bien vulgaires, et les
autres aussi... |
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Désarmé, se prenant les pieds dans la cape, sans
idées, sans rage, Joselito essaya, mais ne put jamais dire à ceux qui
n’attendaient que ça : « Voilà pourquoi je suis figura ! ».
Certes, il est arrivé à tout torero de postin de « se planter »
sur une tarde primordiale, mais il faut chercher loin dans l’histoire
pour retrouver un tel échec, dans un tel contexte.
Echec stratégique. L’intention était
claire : En une corrida, en début de temporada, donner un grand coup
de cymbale qui effacerait d’un coup la trouble saison 2000,
repositionnerait Joselito au plus haut de l’escalafon et lui permettrait
d’imposer sa loi aux empresas, sur tous les plans, en particulier celui
de la Télévision. A ce niveau, l’échec est complet. L’ambition est
devenue prétention, et les empresas ne vont pas se gêner pour dire au
torero et à son mentor : « S’il vous plaît, messieurs, un
ton en dessous... » Joselito devra rectifier très vite par une
apothéose d’importance, sinon, cela va devenir difficile. Seul Séville
peut faire le quite au madrilène. Un comble ! Bien entendu, une
partie de la saison est déjà probablement « faite ».
Cependant, monsieur Martin Arranz va devoir sagement ranger quelque
arrogance, et, au lieu de « convoquer » les empresas dans sa
chambre d’un palace madrilène, il va devoir prendre sa petite auto, son
petit téléphone, et aller au rendez vous, comme les copains...
Au lendemain de cette mésaventure, c’est
l’échec de toute une organisation. Joselito a de quoi se poser des
questions : Certes, il faut « ouvrir les melons pour savoir
s’ils sont bons », mais un agriculteur qui
les cultive depuis des décades vous dira « prends celui là,
tu peux y aller ! ». Les toros, dit-on, sont comme les
melons... Alors, les veedores, l’apoderado, tout orgueil et tous
caprices, ont planté le torero... et ce n’est pas la première fois.
Certes, trouver six toros qui embistent est aujourd’hui « totale
utopie », mais six qui sortent bien présentés et
aptes à donner de l’importance à un geste de ce type, c’est
probablement jouable. On a
cru que c’était gagné d’avance, et c’est une grave erreur.
Plus que l’échec d’un torero, c’est
l’échec d’un homme. Après Séville, le 26 septembre 98, Joselito
s’était juré de ne jamais plus prendre six toros, tout seul. La triste
après midi de Séville arrivait après une temporada bien grise où le
torero avait traîné sa mélancolie sur toutes les plazas de la planète
« toros ». Au lieu de se fouler un pouce ou d’avoir une
soudaine attaque de coliques néphrétiques à la veille de la corrida, il
s’était aligné au paseo... et avait coulé, corps et biens. Si l’on
reprend les chroniques, Malaga, deux ans plus tôt, avait aussi été un désastre,
mais, perdu dans l’immensité taurine du mois d’août, où il se torée
presque dix corridas tous les jours (et cinquante, le jour de l’Assomption),
on l’avait vite oublié. Echec noyé dans le masse, Malaga avait été
un coup de semonce. Séville avait précipité les décisions. Quelles
seront les conséquences de Vista Alegre ?
Le torero a beau claironner qu’il a la conscience tranquille et
qu’il est presque satisfait, il ne peut en être ainsi, dans le contexte
actuel : Il a été mal, et il le sait. Il y a de quoi gamberger...
Six toros seul et un triomphe, en tout début
de temporada, c’est se remplir les poumons d’une logique fierté, au
point d’avoir le moral pour cinquante corridas. C’est dire aux copains :
« Bueno Julito, bueno Enrique, bueno « don » Tomas...
aqui estoy yo ! » - « Je suis là, plus que jamais, et il
va falloir compter avec moi ». Après trois échecs de la sorte
(Malaga, Séville et Madrid, dimanche), Joselito aura du mal à dicter sa
loi, et aujourd’hui, les copains doivent sourire d’un air faussement
navré. Un moment redressé sur sa chaise longue, José Tomas s’est
rendormi, tranquillement, perdu dans sa barbe et dans le rêve de sa
double sortie par la Porte du Prince, à la prochaine Feria de Séville.
Plus que jamais,
« Sevilla ! »sera d’une importance capitale: Après
ce premier week end de mars, Jesulin part favori, avec José Tomas. Juli
jouera toutes ses cartes ; Ponce viendra pour triompher « en
avril » (il connaît la Porte du Prince... mais en septembre) ;
Morante devra, à tout prix, marquer la feria de son empreinte. Le public
sera « cariñoso » avec Espartaco. Comment sera t’il avec
Joselito ? Pour le moment, dans les tertulias, on doit sourire
doucement...
No lo va a tener facil ! A moins de prendre six
Victorinos, tout seul et avec la Télévision, à Las Ventas, le 2 Mai....
Mais ça...
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ZOTOLUCO, SANS SON BRAS DROIT...
6 Mars : Le matador mexicain Eulalio
Lopez « Zotoluco » est arrivé en Espagne, prêt à attaquer
sa seconde temporada, le 13 mars, aux Fallas de Valencia. Numéro un de
l’escalafon mexicain, le Zotoluco a fait une très honorable saison 2000
dans les ruedos espagnols, avec en particulier, le grand triomphe devant
l’historique Victorinada de
la feria de juillet, à Valencia.
Mais le Zotoluco, c’est aussi un des
membres de sa cuadrilla, le grand picador mexicain Efren Acosta. En
quelques sorties magistrales, à Madrid, à Valencia, le varilarguero a démontré
une totale personnalité et un grand académisme dans « l’art de
bien piquer un toro ». Et donc, en allant voir le Zotoluco, les
aficionados allaient aussi voir Efren Acosta...
Hélas, le Zotoluco a voyagé seul, et débutera
sa saison sans son bras droit. Blessé à un bras, le picador est resté
au Mexique pour une convalescence de deux mois, rejoignant son torero pour
Madrid, à la San Isidro. Dommage ! On n’aura probablement jamais
l’image d’un énorme puyazo d’Efren
Acosta, debout sur les étriers, à un grand toro de Miura, au
soleil de la Maestranza de Séville... La vie est mal faite !
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LES DIX « GRANDS »
DU SIECLE
6 Mars : Vous avez « le hit
parade », vous avez « los 40 principales »... Et bien,
nous avons aujourd’hui les dix plus grands matadors du siècle.
Le restaurant Lhardy, de Madrid, vient de réunir
un jury prestigieux, composé de critiques taurins et de grands
aficionados, pour élire les dix meilleurs toreros du siècle écoulé. Présidé
par José Luis Suarez Guanes, le jury, où l’on retrouve, entre autres,
Juan Posada, Joaquin Vidal, Manolo
Moles, Carlos Ilian, Javier Villan, « le petit Zabala »,
Carlos Abella... vient de débattre et de désigner les dix qui ont
marqué le siècle. Ils ont pour noms : Gallito et Juan Belmonte,
Domingo Ortega, Manolete, Pepe Luis Vazquez, Antonio Bienvenida, Antonio
Ordoñez, Paco Camino, «El Viti » et ... Curro Romero. Sacré
cartel !
Qui donc marquera le siècle prochain ?
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FALLAS DE VALENCIA : CHAUD DEVANT !
7 Mars : A l’heure où toute la
campagne anglaise n’est que flammes et fumée; à l’heure où, en
France, on prépare les allumettes, on n’ose à peine parler des Fallas
de Valencia, fêtes du feu, du bruit, fête de la mascletà et du toro. Un
espèce de pudeur nous empêche de chanter la fureur païenne qui porte la
flamme au pied des statues de carton pâte, installées dans chaque
quartier, qui se consumeront en quelques instants, au soir de la San José.
Vue du Monte Picayo, où de Playa de Farnals, Valencia toute entière
semble en feu. La joie déborde la ville à l’heure où la feria s’éteint.
Cependant, 2001 aura un autre goût. Un goût
de cendres. Cendres des toros qu’on incinère, cendres des milliers
d’ovins et de bovins, sacrifiés dans nos campagnes, parce que les
grands « faut qu’on » de l’Europe ont loupé quelque chose
sur leur règle à calculer. Cendres et ruines dans les exploitations
agricoles soudain désertées des mille bruits de la vie. L’Europe et la
France vont indemniser d’une misère, des hommes et des femmes qui ont
tout fait pour « être en règle », avec l’article 48
rectifié 63, alinéa 6 du code européen du bon éleveur, édicté depuis le
couloir des « bureaucrates auto satisfaits ». Bruxelles est
vraiment dans les choux !
Qui consolera l’épouse de cet homme
entrevu à la télé dimanche soir ? Le coeur n’est pas à sourire,
gaulois ! On a créé la désespérance, on a légiféré la nature,
et elle ce venge sur ceux qui la connaissaient, qui la défendaient, qui
l’aimaient le mieux. Et en compensation, on dresse des grands bûchers
et on les assassine dans le dos. Non vraiment, on ne veut pas de cette
Europe là... L’Histoire parle quelquefois de « la révolte des
paysans ». Un nouveau chapitre pourrait bien venir s’y ajouter, et
quelques citadins pourraient bien y venir prêter main forte....
En attendant, la Valencia taurina se prépare.
Ces Fallas 2001 vont être un immense succès public. D’ores et déjà,
il y a eu augmentation de 100% du nombre des abonnés, et sur 12884 places
que compte la plaza, 5000 sont déjà prises pour tous les spectacles. No
hay billetes, les 16 et 17, pour les corridas du Juli. Les 18 et 19 mars
afficheront de même le cartelito favori des empresas. Les 14 et 15 feront
le lleno, de même que la matinale du Rejoneo. La corrida portugaise, qui
vient d’être ajoutée est également très demandée. Bien sûr, les
novilladas du départ risquent de faire tâche dans ce tableau idyllique,
mais on ne sait jamais. La feria va « embalada », et personne
ne semble déplorer l’absence de José Tomas. Et c’est bien ainsi.
Tout serait pour le mieux dans le meilleur
des mondes si... Si la fièvre ne passe pas les frontières, et si les mesures
drastiques prévues « au cas où », ne tombent pas, (c’est
le cas de le dire, « comme la misère sur le pauvre monde »),
au moment de la première mascletà.
Et on ne peut même pas dire « Prion(s) ! »...
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VICENTE BARRERA : PERILLEUX « COME BACK »
7 Mars : Quand on est torero de postin,
il ne faut à aucun moment « perdre le train »... En un mot,
bien ou mal, il faut « occuper le terrain », garder son rang,
faire parler de soi.
Absent des ruedos, pour cause de lésion,
toute la saison dernière, Vicente Barrera reprend l’épée dimanche, près
de Murcia. Le sympathique valenciano a ses partisans et sait intéresser
l’aficion, par son toreo vertical, par un classicisme stoïque qui
n’est pas sans rappeler ce que l’on nous raconte de Manolete. Sans être
figura del toreo, Barrera a marqué de nombreuses ferias, y compris
fondamentalement toristas, comme Bilbao, et a su imposer sa façon de
faire à toute sorte de toro, Victorino inclu.
Cependant, un an d’absence pèse
probablement beaucoup, et Vicente Barrera n’a que quelques contrats pour
signer son retour. Valencia, Castellon, une corrida, chaque fois. Certes,
mené par la « Lozano Company », il va toréer, et peut-être
se refaire une santé sur une saison planifiée en plazas de seconde et
troisième catégories. Espérons que non. On suivra du coin de l’oeil
le retour de cet avocat qui a su, en peut de temps, monter « de
belles plaidoiries », et conquérir les publics par son apparente sérénité.
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JESULIN VA CONTINUER...
7 Mars : « Je suis heureux
et j’ai montré, à Olivenza, le toreo qui sera le mien en 2001 ».
Oublié le loufoque et le coquin. Au placard les clins d’yeux et les
grosses rigolades. Au frigo, « la tortilla »... Jesulin de
Ubrique revient en totale confiance, en pleine maturité d’homme et de
torero. Les plus exigeants des chroniqueurs taurins ont souligné la
qualité de la prestation de samedi. On le voyait venir, pourtant, et on
le répète : Jesulin de Ubrique s’est retiré au moment où il toréait
le mieux... Donc, une fois vaincus les « démons intérieurs »,
une fois la tempête passée, le torero revient... en torero !
Dommage que Valencia n’y ait pas cru.
Castellon, par contre, pourrait bien être la plaza du décollage définitif.
Le 18 mars au soir, l’Aficion saura
si un torero peut faire assaut de popularité avec le Juli. Si en plus, la
qualité se confirme dans la plaza... todos contentos !
En attendant, Jesulin de Ubrique va toréer
et effectuer « les derniers règlages », le 10 mars, à la
Roda, et le 11 à Caravaca de la Cruz, près de Murcia. A suivre, de très,
très près.
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CITOYENS AFICIONADOS... A VOTAR !
7 Mars : A trois jours de nos « Municipales »,
la revue taurine « Mundotoro.com » (voir liens) vient de révéler
les résultats de « son » référendum. Il ne s’agissait pas
d’élire le meilleur gestionnaire, ni de bouter hors de ces lieux
« le plus tordu »... (on nous laisse cela, à nous, pour
dimanche !). Non, il s’agissait simplement de prendre position sur
des thèmes de l’actualité taurine qui créent quelque polémique, et
de demander aux aficionados internautes « Qu’en pensez vous ?
D’accord ou pas ?
A la question : « Pensez
vous que Victorino a manipulé les pitones de sa corrida d’octobre 95,
à Valencia, fraude pour laquelle il vient d’être condamné à payer 2
millions de pesetas de multa ? » - 63% pensent que non, et 37%
l’inverse. Un score qui doit rasséréner le ganadero, et faire soupirer
d’envie quelque « tête de liste » parisienne.
A la question : « Pensez vous
que Joselito et José Tomas ont raison dans leur position vis à vis de la
télévision ? » - 63% répondent par la négative, et 37 leur
donnent raison.
A la question : « La deuxième
oreille devrait elle aussi être accordée par le public, et non par le
seul président? " – Les
réponses sont plus partagées : 56% disent oui, 44%, non.
(A notre avis, à moins de mettre une « zapinette électronique »
à disposition de chaque spectateur, ce serait un véritable bor... casse-tête !
En référence, le cirque déjà, autour de la concession de la première
oreille)
A la question : « Pensez vous
que la maladie de la vache folle va réellement affecter le toro bravo ? »
- 61% répondent par la négative, contre 39% qui craignent que...
Sympa, le référendum ! Sauf que...
on ne connaît pas le nombre de votants ! S’il sont des milliers,
superbe ! S’ils sont vingt...
Donc, ballotage !
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L’OREILLE DE CIMENT...
8 Mars : Tandis que l’Europe balbutie des satisfecit
auxquels personne ne croit, 50000 moutons ont été sacrifiés en France,
sans qu’aucun cas de fièvre aphteuse n’ait été heureusement
officialisé. 50000... La prévention coûte cher... et les vaccins
dorment tranquilles dans leurs frigos.
De leur côté, les manadiers et ganaderos camarguais demandent
l’autorisation de vacciner, ce qu’un enfant de sept ans comprendrait,
vu le travail très spécial
et de longue haleine que constitue l’élevage du toro de combat, qu’il
soit camague ou espagnol. Imaginez cinq minutes que « la maudite » entre
dans un mouton ou un cheval qui passaient par là... Tout le bétail est
abattu, et cela sent la corne brûlée jusqu’à Bruxelles... Outre la
disparition du noble animal de combat, c’est un travail de dizaine
d’années qui serait en deux secondes réduit en cendres. Le temps
d’une signature et d’un coup de tampon...
Alors, les autorités européennes disent : « Nous
comprenons cela, mais, pour que telle autorisation soit donnée, il
faudrait d’abord que la France en fasse demande (ah, ah !), que la
commission se réunisse et statue. Alors, on peut penser que dans la
seconde qui suit la réunion, pour la huitième fois rassemblée, après
la cinquième présentation du dossier auquel il manquait « le
formulaire N°692847B», on peut penser que la décision sera exécutoire.
Comme vous le voyez, cela peut aller très vite, peuchère ! ».
Pendant ce temps, l’Espagne vit une monumentale cacophonie, les
autorités disant une chose, Bruxelles autorisant une autre, et les
professionnels faisant comme ils peuvent, mais à leurs frais. Tout cela,
à deux jours de la première grande feria de la temporada, les Fallas de
Valencia... Il se peut tout à fait que, si un cas de fièvre aphteuse était
soudain repéré dans le cantal, la plus chatoyante des ferias, promise
cette année à un énorme succès de participation, soit rayée d’un
trait de plume, ou interrompue en son milieu...
Au Mexique, ils n’ont pas ce problème... ils en ont des autres.
Dimanche, la plaza monumental de Mexico va clore sa temporada grande par
la corrida dite de « l’Oreille d’Or », sorte de corrida
concours, destinée à attribuer « le sceptre » au meilleur
torero national, à la fin d’une course de gala où l’on a réuni les
plus grands, les plus prestigieux... Alors, devant 40000 personnes, les
figuras en décousent et ... l’Oreille d’Or !
Oui mais voilà. Comme vous l’avez constaté tout au long de
l’hiver, la saison à la Mejico a été un véritable désastre, au
point qu’un président s’est vu obligé de vider quelques bouteilles
avant de monter au palco, histoire de voir plus de monde dans les gradins.
Les entrées, lors des 21 corridas de la saison ont été dignes du
« Radeau de la Méduse », et, à part le Juli et le Zotoluco,
peu de toreros en sortent avec la cote en hausse.
Du coup, « l’Association Nationale des
matadores, novilleros, rejoneadores » et autres professionnels, qui organise la
grande corrida, a eu toutes les peines du monde à monter son cartel, les
figuras ayant justement à faire quelque chose ce jour là (du style : « Non,
désolé, je dois accompagner ma femme à Carrefour. Je le lui ai promis
depuis novembre... je n’ai pas envie de me faire étriper !). Les
organisateurs ont donc bricolé un cartel, en toute hâte, utilisant
moultes circonvolutions oratoires pour l’annoncer, sous forme de la
rencontre des promesses du Toreo Mexicain : Dimanche 11 mars, six
tors de Celia Barbabosa pour Oscar San Roman, Alfredo Lomeli, Alfredo
Rios « El Conde », Alfredo Gutierrez, Jeronimo et le cavalier
Rodrigo Santos... Trois
Alfred, un Rodrigue et un indien...pour un Oscar. Vaya ! Certes des
toreros, certes des promesses, mais aussi une garantie : à moins
d’inviter 35000 personnes, la monumental va encore ressembler au
Kalahari et la corrida de l’oreille d’or pourra changer de nom ...
Corrida de « l’Oreille de Ciment » !
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« JE
T’AIME, MOI NON PLUS... »
8 Mars : Il est parti il y a dix ans, l’oeil glauque, la
cigarette et la provocation aux lèvres. Celui qui cachait derrière
l’invective et le mépris une timidité maladive, était peut-être un génie,
mais sûrement un vrai tendre. On aimait Gainsbourg, on détestait
Gainsbar, (ou le contraire) mais personne ne pouvait nier qu’une musique
comme celle de « Almeria » soit un chef d’oeuvre... Entre
autres.
Quant à « Je t’aime, moi
non plus ! », c’est la vie.... Dans le monde des toros, il en
va de même. C’est souvent le cas des toreros et des apoderados. Ils
s’unissent à grand fracas, et rompent soudain, au détour d’un
communiqué de presse ou d’un email... Mais bien entendu, le communiqué
est commun et la rupture se fait de forme bilatérale et en toute amitié...
C’est ainsi que, pour quelque « disparité
de critères », (traduisez « on n’est pas d’accord, mais
alors là, pas d’accord du tout !), le matador salmantino Juan
Diego et son apoderado Carlos Zuñiga viennent de rompre leurs relations
après un an de fonctionnement, ou plutôt, de non fonctionnement. Juan
Diego va rouler seul, en attendant un prochain mentor, et Carlos Zuñiga
va continuer son travail auprès du valenciano Manolo Carrion et de Miguel
Rodriguez, deux toreros qui furent des promesses.
De leur côté, Antonio Picamills et le
matador « hendayo bayonnais » Rafael Cañada, viennent
d’annoncer, fort discrètement leur rupture. No Comment !
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LA
« BOITE » EN OR MASSIF...
8 Mars : A priori, les boites de nuit et discothèques
marchent bien. A preuve les trophées et médailles d’or que vient
d’attribuer la discothèque sévillane « Antique », suite à
la temporada 2000 dans la Maestranza. Il y en a pour tout le monde. Jugez
en plutôt :
A Manolo Caballero : Médaille d’or du « Temple »
A Finito de Cordoba : l’or de
« l’Empaque »
Au Morante de la Puebla : l’or de
« la Volonté de triompher » !
A Davila Miura : l’or
pour « Cuajar un toro » (un seul !)
A Pablo Hermoso de Mendoza : l’or
de « la Maestria »
A Fernandez Pineda : l’or de la régularité
novillera
A Javier Solis : l’or de la
« Jeune Promesse »
A Juan Montiel : l’or pour « trois
capotazos » (Eso si que merece premio !)
A Nuñez del Cuvillo : l’or pour
« Cubierto », le toro du 1er Mai.
A Diodoro Canorea : l’or massif
pour ses 40 ans de tendresse pour la Maestranza
Et ... à Curro Romero : l’or pour
... « être Curro Romero » ! !
La discothèque aficionada a également
honoré le plus ancien des abonnés de la Maestranza, mais aussi, et cela
mérite respect, José Manuel Montoliu, pour avoir bien voulu toréer dans
la plaza où son père est mort, tué par un Atanasio, le 1er
Mai 92.
Des prix qui peuvent,
pour certains, prêter à sourire, mais qui ont été attribués par un
jury des plus sérieux et des plus taurins, dont faisaient partie,
notamment : Carlos Crivell, Juan Belmonte, Manolo Vazquez, le Docteur
Ramon Vila...
Au
fond, une heureuse initiative et un palmarès de haut vol... avec quand même
un absent : José Ortega Cano. Je ne sais pas moi, on aurait pu
trouver : de l’or pour « l’Aguante et la patience... »
Mais ça, c’est une tout autre lidia.... pour de tout autres « bichos » !
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AYYY....ON LE VOYAIT VENIR !
9 mars : Les différents scandales liés
à la maladie de la vache folle ne pouvaient qu’aboutir à quelque
suspicion concernant l’élevage du toro de combat. Certes, quelques
spectaculaires embardées, à la sortie du toril, avaient déjà mis la
puce à l’oreille de plus d’un aficionado ; certes, des doutes
planaient sur l’alimentation, lorsqu’il fallait essayer d’expliquer
la déplorable faiblesse de certains toros ; certes... Pourtant, à
part quelque revistero acide, comme Joaquin Vidal, par exemple, personne
n’avait voulu faire la relation directe avec l’ESB.
Cependant, un rapport vient d’être émis du Ministère espagnol
de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation (le Mapa), dans
lequel il est fait état d’utilisation de farines animales...dans le
pienso donné aux vaches laitières ; dans la premières alimentation
solide des veaux et génisses, et ... durant la dernière année de vie du
toro de combat, afin de lui faire atteindre « la morphologie en
accord avec les goûts du public ». En un mot, « vous prenez
Sim, et vous en faites un Ben Johnson... »
Spasshhh !
Bien entendu, ce rapport, sans signature, a fait l’effet d’une
bombe à neutrons, et provoque la levée de boucliers que l’on devine.
L’Union des Ganaderos, plusieurs éminents spécialistes sont montés à
la barricade, et il va falloir que l’on s’explique. Cependant,
personne ne peut rien garantir, ni dans un sens ni dans un autre, et il
peut y avoir eu des « mélanges malencontreux »... Mais les
ganaderos stipulent que la plupart font eux mêmes leur pienso, comme
l’a démontré il y a peu, Victorino Junior, et que tout est super contrôlé
par les services sanitaires au long de « la cria del Toro »,
et en particulier, dans les deux dernières années. Les ganaderos
soulignent que les aliments à base de farines animales sont interdits
depuis 1994, et que tout le monde suit cette règle, religieusement.
Encore une fois, personne ne peut rien garantir à 100% (voir Ben
Johnson !), mais s’il advenait qu’un toro se révèle positif aux
tests, les conséquences pourraient être terribles pour l’élevage du
toros bravo, avec la disparition totale et immédiate d’encastes
uniques. Irrémédiable disparition de la tauromachie...
Voilà, le doute est installé ! Il planait depuis un moment.
Cela va faire du bruit. Communiqués et contre communiqués, expertises et
contre expertises, tables rondes, ovales, carrées...
Et chaque fois qu’un toro sort avec la tremblote, se « décoordine »,
ou se roule par terre... que dira t’on ?
De quoi devenir fou ! Ah... la vache !
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LES
TOREROS ENTRENT EN « REBETELIVISION »...
9 Mars : José Tomas a fait école... Le Juli ne se laissera téléviser
qu’une fois sur trois, lors de la prochaine feria de Séville. Du coup,
Enrique Ponce aussi... Allons bon !
Epousent ils la « philosophie de Tomas », quant à la Télé,
ou se rebellent ils en voyant que, malgré ses caprices, le torero se voit
considéré comme le plus grand, se permettant de triompher ou d’être
mauvais, « qu’en petit comité »
(15000 personnes, pas plus !), tandis qu’eux sont obligés
de toujours supporter « l’oeil noir », coupant quelque
oreille ou « se ramassant », devant des millions de
spectateurs, sans pour autant en avoir plus de considération ?
Pourquoi prendraient ils un tel risque, effectivement ?
A la veille des grandes ferias, il va y avoir du sport. Ceux qui
perdront ? Les cuadrillas qui perdront les émoluments liés aux
retransmissions, et ... vous et moi, qui ne pouvons nous abonner à Via
Digital ou Canal Plus. A n’en pas douter, les corridas retransmises sur
la chaîne publique TVE1 vont payer les pots cassés.
Exemple : Il y a, dans une grande feria, contrat avec Via
Digital, pour cinq de six corridas, la sixième étant réservée à la
Première Chaîne Espagnole. Vus les sommes engagées dans le contrat
multiple de Via Digital, les corridas isolées de « la Première »
feront forcément les frais du conflit. Super !
Séville sera le champ de cette nouvelle bataille télévisuelle,
avec déjà deux corridas en moins, le 28 Avril et le 3 Mai....justement
celles que voulaient retransmettre la Première, peut-être !Avouez
que... pas de chance !
Heureusement que le printemps arrive, on va pouvoir aller jouer aux
boules !
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UN ARRIERE GOUT D’HUILE
FRELATEE
10 mars : Tout le monde garde en mémoire
le sinistre scandale de l’huile frelatée qui souleva l’horreur que l’on sait dans l’Espagne des années 70, avec des conséquences
terribles, des familles décimées, des morts et des handicapés à vie.
Sans en arriver à ces extrêmes, au niveau humain, ce qui se prépare au
sujet de la vache folle et des farines animales risque de faire un certain
bruit, et surtout d’avoir de grosses conséquences sur l’existence même
de la corrida.
Au su ou à l’insu des ganaderos, un
certain pourcentage des toros (on
parle de 2.7%) aurait reçu une alimentation à base de farines animales.
A partir de cela, tout explose : les ganaderos s’insurgent
totalement, le ministère proteste contre les divers gouvernements et
ministères précédents « qui savaient, mais n’ont pas bougé »....
« S’il y a eu fraude, c’est du côté des certains fabriquants,
et s’il y a eu laxisme, c’est du côté de l’Administration qui a
laissé circuler le produit »... Cela peut sembler un peu facile. Cela est probablement vrai
pour la majorité des cas. Mais... le doute est désormais bien installé.
Il va s’étendre et, dès qu’un toro
fera des siennes, on repartira pour un tour...
Les ganaderos sont épouvantés et on les
comprend. Si l’on s’en tient à ce qui se passe partout : un cas
révélé positif et tout le troupeau est abattu. Cela veut dire que si un
toro estoqué, en France par exemple, où l’on va systématiquement
pratiquer le test prionique, se révèle touché par la maladie, la camada,
les vaches, les sementales et toute la ganaderia devrait y passer. On
n’ose y songer... et pourtant !
Pendant ce temps, et pour calmer les
esprits, décision a été prise hier, par le Ministère, que
l’administration espagnole prendrait à sa charge le coût du transport
au centre d’incinération et de la destruction des toros. De plus, elle
remboursera aux empresas le prix de la viande invendue. Ne restera aux
organisateurs qu’à payer le transport des toros morts jusqu’au
matadero le plus proche.
Ouf ! Cela va mieux, et pour tout le
monde. Par exemple, l’Empresa de Valencia calculait à 25 millions de
pesetas, la perte sèche provoquée par les frais liés au « traitement »
des toros morts à estoque dans sa plaza, sur toute la durée de la saison
2001. Il était temps que l’on réagisse et que l’on se mette
d’accord. En effet, si l’on compare les deux premier mois de 2000 et
2001, il s’est donné 30% de spectacles en moins (38, cette année,
contre 54, l’an passé). Comme prévu, les petits organisateurs,
n’ayant pas les reins assez solides pour, d’entrée, prévoir ces
frais, ont renoncé à monter leur spectacles. C’est criant, en
particulier pour ce qui concerne le Rejoneo : En 2000, il s’était
donné six corridas de cavaliers en Janvier et Février... En 2001, une
seule.
Mais tout cela ne répond pas à la
question : Que va t’il se passer si un toro « donne positif »
à quelque test, en France ou ailleurs. On a beau tout brûler en Espagne,
mettre de l’huile dans les rouages... il plane quand même un arrière
goût d’huile frelatée...
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FALLAS DE VALENCIA : CONQUETE ET RECONQUETE...
10 Mars : Les Fallas débutent
aujourd’hui, à Valencia. Dans chaque quartier, d’immenses statues de
carton pâte se moquent allègrement de tous nos travers, brocardent les
gouvernants, les vedettes, sourient de nos faiblesses et de nos petits défauts.
On les appelle « les Fallas ». A côté, « les guignols
de l’info » sont des rigolos pas très fins, faisant dans le
facile. Ici, on a pensé et traduit avec un immense talent, l’attitude,
l’expression, le regard, le rictus qui traduiront le mieux
l’événement ou le moment évoqués.
Quand brille le soleil, les fallas ne sont que couleurs et
sourires.
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Dans toutes les rues, d’interminables défilés
montrent des milliers de jolies filles un peu enlaidies par l’austère
costume typique des Falleras. On a élu la reine des fêtes, la « Fallera
Mayor ». Très maquillée, les cheveux tirés sous la lourde plaque
cuivrée qui la coiffe, raide dans sa lourde robe de soie, il n’y a
aucun doute : elle est sûrement plus jolie quand elle sort de sa
douche... mais chttt ! Tradition oblige. Par contre, il y a les
enfants, et là, le photographe peut se régaler.
Et puis ... le bruit. On appelle cela, la
« Mascletà ». Nous qui râlons lorsqu’un gamin fait claquer
un pétard dans la rue, ou qu’un pot d’échappement prend soudain
quelque liberté, on va applaudir, à midi et en pleine grande place, le
plus grand concours de pétarades que l’on puisse imaginer. Chaque jour,
une nouvelle entreprise de feux d’artifices vient concourir. Il
s’agit, en un temps donné de faire exploser à jet continu, sans
qu’il y ait le moindre temps mort, des dizaines d’énormes pétards,
à vous faire trembler des pieds à la tonsure. Tout compte fait, on préfère
le défilé des falleras emplâtrées. Question de goût !
Mais, pour les aficionados, les Fallas
sont traditionnellement « la première grosse feria de l’année ».
Dans la grande et belle plaza de la calle Jativa, tout le monde se
retrouve après le long hiver. On va faire le point de la situation, à
l’aube du « grand circuit ». Empresas, apoderados,
journalistes taurins, anciennes gloires du toreo, futures promesses,
politiques, pique-assiete de tous genres... tout le monde se retrouve et
s’époussette les épaules à grands coups d’abrazos, et en toussant
un peu, à cause de la fumée des cigares...pouah ! Grosse ambiance.
Dans les gradins, un public jovial qui veut voir toréer, et couper des
oreilles. Mais... attention !
A deux pas, les toreros sont nerveux.
Premier paseo d’une longue série, costume « d’estreno »
qui gêne aux entournures, responsabilité, peur, doute... Il faut être
bien, marquer d’entrer !
Cette année, il y a sept corridas, 21
postes et deux toreros « qui doublent » : El Juli et
Enrique Ponce. On sait que la plaza sera pleine à chacune de leurs
sorties. Mais le schéma sera différent : Le Juli, trop absent de
Valencia, l’an passé, partira à la conquête de l’Aficion qui a pour
lui les yeux doux. Pour Enrique, on parlera de « reconquête »,
et ce ne sera pas facile. 2000 fut l’année où Ponce, pour la première
fois, ne connut aucun succès dans « sa » plaza : mala
suerte, usure, caprice de l’aficion...
A tous coups, le torero de Chiva va vouloir reprendre le sceptre et
être le seul à embrasser la Fallera Mayor.
Vicente Barrera va également tenter le
come back. Il n’a qu’une cartouche, pour tirer la grande mascletà !
Situation difficile pour lui, d’autant qu’il torée le dernier jour,
quand certains auront déjà coupé une charretée de trophées. Pas
facile !
Le Califa devra confirmer son excellente
sortie de mars 2000, et faire regretter à Séville de l’avoir à ce
point oublié. Il va y aller à fond ! Que dire d’Ortega Cano ?
Il doit reconquérir, non pas la seule Valencia, mais aussi les sceptiques
et dubitatifs... dont nous sommes. On lui souhaite grande chance, mais....
Abellan doit frapper fort d’entrée.
Nouvel apoderado, nouveau destin. Victor Puerto revêt le costume de
figura, et non plus de celui qui veut remonter la pente et que l’on
regarde avec sympathie, comme l’an passé. Attention ! Caballero,
à la loupe. Voyons si la qualité supplée la quantité. Espartaco, pour
oublier la sale voltereta de l’an dernier. Finito, Rivera Ordoñez, El
Cordobes... des points d’interrogation de diverses dimensions ! Et
puis, Jean Baptiste, au milieu des grands. Il faut confirmer, conquérir,
encore et encore !
La feria commence
aujourd’hui, par un novillada non piquée. Vous en serez informés au
jour le jour... par le texte et en images ! Suerte pa todos !
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DE CI... PAR LA...
10 Mars : Enhorabuena à « Papa »
Simon Casas qui vient de voir arriver au mundillo, la petite Dora, hier
soir, dans une clinique de Montpellier. Félicitations à la maman,
Amandine. Pas à dire, si elle a le caractère de son père, et est aussi
mignonne que sa mère, voilà une petite fille qui promet beaucoup. Grand
bonheur à tous trois !
10 Mars :
Moron de la Frontera, près de Séville, va inaugurer sa plaza.
Construite par l’enfant du pays, Manuel Morilla (ex apoderado de Jesulin),
la plaza, de 5000 places, va accueillir l’événement du jour : Le
retour de Manuel Benitez « El Cordobes », pour la première de
sa tournée d’adieux. Enième retour de l’ex chevelu, qui a été le
phénomène et la super star des années 60/70. Cependant, plusieurs
tentatives ont donné lieu à quelques tristes épisodes. Dommage !
Manuel, qui fait 65 ans en mai, mérite de grands adieux, et, comme nous
l’avions suggéré en fin d’année, on pouvait imaginer un autre événenmentiel,
mot à la mode, pour préparer sa sortie, que ces paseos de troisième catégorie,
même entouré de figuras qui vont le câliner.
Le Cordobes à toréé de multiples
becerras au campo, tué deux novillos et fait ses sempiternels exercices
de souplesse. Il se sent au top! Superbe! Mais aujourd’hui : six
toros de Nuñez del Cuvillo, avec Ponce et Juli... et un public qui vient
voir « El Cordobes » tel qu’il fut, et non tel qu’il est.
A ver lo que Pasa !
10 Mars :
San Sebastian (Plaza d’Illumbe)
- Novillada du grand concours de novilleros. Il y aura beaucoup de
monde, aujourd’hui, parce que torée Julien Lescarret. Sa prestation a séduit
les aficionados, « aux mimosas de Nîmes ». A n’en pas
douter, une grande actuacion ouvrant les portes de la
phase finale, donnerait une nouvelle projection à la jeune carrière
du landais. Suerte ! A ses côtés, face aux Mari Carmen Camacho,
deux clients sérieux : Fernandez Pineda, à la veille de soin
alternative sévillane et Sergio Aguilar, qui connaît bien le concours,
ayant triomphé par deux fois, les 18 et 25 février dernier.
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« IL A QUELQUE CHOSE !»....
11 Mars : Quand un torero provoque en
vous un petit sursaut d’émotion, une chaleur spéciale au coeur
ou au ventre; quand tout à coup, vous sous rendez compte que vous le
regardez d’une autre façon, une phrase vous arrive aussitôt à
l’esprit : « Il a quelque chose ! ». Bien souvent,
ces quelques mots sont suivis d’un « mais... » qui traduit :
« Je ne sais pas comment le définir... », et
« y a encore du boulot !... » |
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C’est un peu l’impression qu’a donné
hier Julien Lescarret,, lors de sa présentation à Illumbe, au cours de
la quatrième novillada de la grande rencontre mondiale des novilleros. Il
avait attiré beaucoup de français qui avaient pour lui, et on le conçoit,
les yeux de Chimène.
Julien coupe l’oreille du sixième, en
toute justice. Laissons la pétition de la deuxième oreille, hors de
propos, et les superlatifs qui vont accompagner cette première sortie.
N’allons pas répéter avec Lescarret, les bêtises qui ont laissé
d’autres toreros français, et du Sud Ouest, sur le bord du fossé.
Julien « tiene algo ! », il a quelque chose, c’est
vrai. Du courage ?- Ils en ont tous. Une apparente décontraction ?-
Peut-être un peu trop... Il a une facilité devant le novillo, une
aisance qui peut le desservir, dans la mesure où il ne pèse peut-être
pas assez sur l’animal, et se retrouve parfois en situation difficile.
Par contre, lorsqu’il s’y met, comme au début de la faena au sixième,
on a deux grosses séries à lever les gradins, partout. Un novillero à
suivre.
Lescarret a marqué la novillada d’hier
en trois moments : Un gros quite «à la Juli », enchaînant
des suertes diverses et aériennes. Le salio muy bien, et l’ovation fut
« de gala » - Le début de faena au sixième, par doblones,
genoux plié, à la fois doux et efficaces, clos d’un joli pecho - Et
puis cette première série, main droite, de trois derechazos, changement
dans le dos et grande passe de poitrine. Enorme ! Et le public en
entier, ne s’y est pas trompé. Bien à plat, tirant le toro avec
autorité, imprimant esthétique et profondeur au muletazo, Lescarret a
ouvert là les portes de
l’avenir. Après, cela fut un peu plus bousculé, toujours très engagé,
mais la faena s’en alla a menos, avant un bon ¾ de lame. Il a été
« en novillero », et sa joie faisait plaisir à voir, lors de
la vuelta. Muy bien, Julien Lescarret. Les portes des demi-finales sont
ouvertes. Attention, la prochaine fois, à Illumbe, un seul novillo et la
Télé ! Un gros challenge !
Le succès de Lescarret fut d’autant
plus méritoire qu’il toréait avec deux collègues beaucoup plus
puestos, mais qui se sont les deux, « ramassés », l’un pour
se regarder toréer, l’autre pour vouloir jouer les José Tomas sans en
avoir, ni la personnalité, ni la technique. Bien entendu, on ne parle pas
ici de courage... Ils en ont tous. Julien Lescarret a tout essayé, a réussi
de bonnes choses. Il est venu en vrai novillero, et cela est un énorme
bon point. A noter que les aficionados espagnols qui souriaient doucement
en écoutant ce qui se voulait des palmas gitanas, avant que sorte le français...
souriaient franchement, en applaudissant sa vuelta, en fin de course. Pas
à dire : « Tiene algo, el franchute ! »
10 Mars : San Sebastian (Illumbe) –
4ème Novillada du grand concours – Bonne entrée – Pluie
dehors, et une bénédiction d’avoir cette plaza : Six Novillos de
Mari Carmen Camacho. Présentation inégale, avec un premier vraiment
« ninot », et beaucoup plus sérieuse, par la suite. Les
armures correctes, quoique souvent gachas. Noblissime, mais faible, le
premier ; rendu dangereux le deuxième ; tardant à déclencher
sa première charge, avant d’enchaîner avec violence, le troisième ;
noble et soson le quatrième. Enorme de mobilité et de noblesse, le
cinquième, le lot se clôturant par un joli burraco qui, quoique bon, ne
donna pas les facilités du précédent. A la pique, des entrées
symboliques pour trois novillos et le massacre à la monopique carioquée
pour deux autres.
Fernandez Pineda prend l’alternative à
Séville, en Avril. Malgré la portagayola et quelques détails allurés,
on a du mal à voir ce torero projeté vers les cimes. Il donne beaucoup
de passes, souvent sur le voyage, « se regarde toréer » sans
réelle personnalité. Il a ennuyé le monde, hier (ovation et silence)
Sergio Aguilar revient, après cette lésion
qui l’a laissé hors de ruedos, toute la saison 2000. Le torero
promettait beaucoup avec cape et banderilles, face à son premier.
Vaillant, froid, il ne commanda jamais au tout début de sa faena, voulant
jouer le toreo d’aguante, à bout portant, sans assez de toque, à
un toro qui ne s’en laissa pas compter et lui explosa à la
figure, devenant impossible. N’est pas José Tomas qui veut. Sergio
Aguilar « no manda ». A noter que ce toro vint de loin,
très proprement, par trois fois. Ce fut un désastre, et le public se
montra gentil avec lui, l’applaudissant au tiers. Le cinquième, après
deux premier tiers anodins, se sentit tout à coup une envie de charger, répétant
au galop des allées et venues très nobles, que le torero ne sut mettre
à profit, encore une fois par manque de mando, ne commandant pas, ne
pesant pas sur la charge du toro. Faena a menos, que cinq manoletinas à
« la Bernardo » et une entière rapide sauvèrent, au point de
faire couper une oreille que l’on applaudit du bout des doigts, tandis
que le novillo était ovationé. (A noter un petit « vilain geste »,
quoique permis par le règlement : Le premier était très faible au
sortir de la première pique, au point que Fernandez Pineda ne put donner
son quite. Le novillo repartit au fer, sortant titubant. Sergio Aguilar
aurait peut-être pu renoncer à son quite, laissant ainsi à son collègue
trois ou quatre muletazos de plus à donner. Certes, il était dans son
droit, mais, bon ! Il y a la lettre, et l’esprit !)
Julien Lescarret ne put endiguer, à la
cape, les charges irrégulières du troisième, signant cependant un joli
double remate. Deux entrées au cheval pour un court châtiment, avec un
grand quite du français, enchaînant six suertes différentes et rematant
guapo. Bien. La faena fut compliquée, le toro tardant terriblement à déclencher
sa première arrancada, puis, chargeant violemment, par la suite. Laisser
cette muleta en fin de passe, aussitôt toquer et citer de la voix, avant
qu’il ne s’arrête... Facile à dire. Julien y parvint parfois, mais
le toro se retint chaque fois plus et la faena baissa. Deux pinchazos et
une tendida de travers précèdent un avis et un descabello. Ovation
d’encouragement. Le burraco sixième ne se laissa pas toréer de cape.
Gros désarmé dans la première chicuelina, pour la vouloir donner trop
serrée. Le quite sera un peu bousculé, mais applaudi. Deuxième tiers
« rapide », comme il se doit et super début de faena, comme
raconté plus haut : les doblones et cette première série...
Après, Julien a peut-être cru qu’il y était et que tout serait
facile. Il pesa moins sur la brave arrancada du bicho, et ce fut beaucoup
plus forcé, accroché, bousculé. La faena partit à menos, peut-être
par excès de facilité. Mais, dans chaque série, un bon geste, une
attitude et une envie comme autant de promesses. « Entro fuerte, y
mato ! ». Oreille forte, joie de vrai novillero qui part à la
conquête du monde. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais la
vraie joie de ce garçon fait plaisir à voir. Notez son nom : Julien
Lescarret... « Tiene algo ! »
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MORON DE LA FRONTERA FETE LE CORDOBES
Le 10 mars 2001 sera une date écrite en lettres d’or dans le
grand livre de Moron de la Frontera, près de Séville. En effet, ce
jour-là, on inaugura la plaza de toros, et la corrida fut triomphale. Rêvée
par Manolo Morilla, la plaza a été construite en quelques mois (travaux
débutés le 19 octobre 2000) . Elle est moderne, fonctionnelle et reçoit
5000 spectateurs. Au fronton, on peut lire : Plaza Manolo Morilla !
Et alors !
Plaza pleine, hier, pour l’événement. La messe, l’inauguration et
... le retour de Manuel Benitez « El Cordobes ». Bon, il est
revenu, a coupé une oreille à son premier, mais a mieux toréé le
quatrième, dit on, qu’il tua mal. Ponce a été très bien avec son
premier (deux oreilles), et se défendit devant le méchant cinquième.
Juli, avec un lot ardu, a fait de tout et coupé une et une. Le lot de Nuñez
del Cuvillo, « a modo », s’est révélé inégal :
trois très nobles et les autres, plus pénibles.
Le toro de l’inauguration (et du retour du Cordobes) s’appelait :
« Lugareño », N°173, de Nuñez del Cuvillo. Les trois
diestros et « l’empresa,-constructeur-propriétaire-enfant du pays »,
Manolo Morilla, sortirent a hombros.
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DE LA... PAR CI....
11 Mars : Il semble que Joselito et José
Tomas vont toréer à la San Isidro. En effet, on parle d’un début
d’accord pour deux corridas pour chaque diestro, l’une étant télévisée,
l’autre, fuera de abono, non retransmise. Se dirigerait-on vers une
corrida de la Presse, hors abonnement, en mano a mano ? Ce serait
logique, mais aussi plutôt comique... Une corrida « de la Presse »
sans télé....
Il se murmure que José Tomas prendrait les Puerto San Lorenzo et les
Adolfo Martin. A suivre !
11 Mars : On apprend l’indulto d’un
novillo de Penãjarra, hier, au cours du festival de El Real de la
Jara (Sevilla). Plaza pleine et une grande tarde : Sept novillos de
ganaderias différentes, et triomphe des diestros. Espartaco, Padilla
coupent deux oreilles, Litri, une. Apothéose pour Julito Aparicio, Pepin
Liria qui coupent tous les trophées, accompagnés d’un Chiquilin en
verve, qui a la chance de toucher le grand exemplaire de Peñajarra, et de
le faire gracier. Deux oreilles et la queue, symboliques, et pour le brave
toro... la belle vie commence.
11 Mars : La plaza de Las Ventas, monumental de Madrid, ouvre
aujourd’hui ses portes, avec une novillada de Nazario Ibañez. A noter
que trois des six novillos ont été refusés « pour excès de présence ».
Ca change un peu ! Au
cartel : Luis Viches, que l’on va suivre avec attention, et qui
fait quand même un gros pari, avant son alternative sévillane. On peut
se demander, en effet, si cela vaut le risque d’aller à Madrid, sans
trop savoir ce que l’on va toucher, et hypothéquer ainsi une grande
confirmation d’alternative à la San Isidro. (Cependant, le contraire
est aussi valable, et, si ça se trouve, le contrat de Vilches, pour
« la grande feria », est déjà signé !). Le torero d’Utrera
sera accompagné de Grégorio Alcañiz et du Paulita.
11 Mars : Les Fallas ont débuté hier, avec une bonne novvillada non
piquée de « La Quinta ». Les Santacoloma ont donné grand jeu
et un élève de l’Ecole de Castellon, Alejandro Rodriguez est sorti a
hombros, coupant une oreille chaque fois. De son côté, le Javi, de l’Ecole
de Valence, porta plus sur le public que sur les novillos, et Francisco
Romera se montra encore vert.
La feria débute vraiment ce jour avec la première piquée : Encore
de Buendia de « la Quinta », pour Fernandez Pineda, qui devra
montrer autre chose qu’à Illumbe (surtout avec des Santacoloma), Oscar
Sanz et Rafael Sanchez Pulido.
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VOX POPULI ...
12 Mars : Les lendemains d’élection doivent être
terribles. Dans bien des cas, la gueule de bois doit être sévère... Les
raisons en sont diverses : Une vraie, une bonne parce que l’on a
gagné, et qu’il fallait bien « arroser cela »... Une
triste, froide ou haineuse (selon les caractères), parce que, malgré son
mandat de ministre ou de « grand » de la politique, on a pris
une de ces roustes qui font date...
Bien entendu, le sourire reste le même,
(modèle 53 rectifié 54), mais dans la tête, les idées doivent se
bousculer un peu, du style « Mais qu’est ce que je suis venu(e)
faire ici ? J’étais pourtant bien, là haut, dans mon bureau
« vert et or ». Ayyy ! C’est ainsi ! Les élections
municipales sont probablement les plus intéressantes, parce que l’on y
parle des hommes avant tout, et qu’au fond, on préfère renvoyer
« en haut » un homme que l’on connaît, plutôt qu’un
ministre moralisateur parachuté, qui brûle les étapes... et les feux
rouges. Le philosophe avait raison : « Méfiez vous des
transports... ils transportent mal ! »
Côté villes taurines, Mont de Marsan, Bayonne coupent
les deux oreilles. Il y a « division d’opinions » favorable
à Dax. Habra que rematar ! A Vic, par contre... el toro al corral !
En Espagne, la vox populi essaie de faire
du bruit dans les plazas, comme si elles étaient remplies, comme si les
toros chargeaient fort, solides sur leurs pattes, comme si les toreros
ouvraient tous le « frasco de esencias ». Les plazas sont loin
de se remplir, pour le moment, et les organisateurs, inquiets, doivent
aussi se préparer à « s’en prendre une bonne », soit pour
fêter le triomphe, comme Morilla à Moron, soit pour noyer leur chagrin,
comme Herrerias à Mexico, qui a réussi a mettre 5000 personnes dans sa
Monumental (qui peut en recevoir 45000), pour sa corrida de « l’Oreille
d’Or », ultime d’une temporada désastreuse, tandis que le sous
commandant Marcos réunissait le peuple « sur la grand place du
marché »... de la capitale mexicaine. Triste corrida, clôturant
une triste temporada... L’oreille d’or n’a pas été coupée, et
l’empresa reste désormais seul avec ses souvenirs. Triste !
Hier, 11 mars 2001, les vedettes furent
les novilladas : Valencia, bien sûr, Madrid, qui ouvrait et Vista
Alegre... qui fermait son cycle des novilladas d’hiver. Côté corridas,
les Lozano se sont frisés, avec leurs toros, à côté de Murcia. Comme
leurs toreros ont aussi triomphé et qu’ils sont en train de nous
mijoter une grande feria de San Isidro... la vie est belle !
11 Mars :
Madrid (Las Ventas) – 1/3 de plaza : La novillada d’ouverture
de Nazario Ibañez n’a pas donné grand chose. Novillos faibles, le
premier frôlant l’invalide (poids des « novillos » :
499, 521, 460, 532, 516, 532 kgs !) – Luis Vilches avait quelque
chance de se planter... c’est fait (Silence et silence) - Gros succès
du frère de Miguel Rodriguez, Gregorio Alcañiz. Il coupe la première
oreille de la saison et confirme les bonnes qualités entrevues dans ce
ruedo, l’an passé. Torero solide dans les trois tiers, « con
muchas ganas » (Oreille et ovation) – Paulita, l’Aragonais fut
un peu vert (silence partout). Au début de la corrida, on respecta une émouvante
minute de silence, en hommage a Bojilla.
11 Mars :
Madrid (Vista Alegre) – Novillada en mi-journée – bonne entrée :
Novillada du Pilar, avec un bon dernier de Moises Fraile – Triomphe et
sortie a hombros de Matias Tejela qui coupe une oreille chaque fois et,
surtout, rallie tous les suffrages (c’était le jour !), toréant
plus reposé, pensant bien devant le novillo – Abraham Barragan fut
technique et un peu froid ( ovation et palmas) – Leandro Marcos, solide
(ovation et une oreille du cinquième)
11 Mars :
Orusco de Tajuña (Madrid) : On y retrouve, l’après midi, deux
des novilleros de la matinée madrilène. Face à une excellente novillada
de Domingo Hernandez, ils se sont « frisés ». Que l’on en
juge : Abraham Barragan et Leandro Marcos coupent chacun trois
oreilles et un rabo. Mais ils sont coiffés sur le fil par Jose Luis Triviño
qui fait quatre et une queue. Un sacré ragoût !
11 Mars :
Caravaca de la Cruz (Murcia)
– ¾ de plaza : Grande corrida des Lozano : Les toris premiers
toros sont « des frères », les trois derniers, d’Alcurrucen.
Super le cinquième à qui l’on donna vuelta posthume – Jesulin coupa
l’oreille du premier, écoutant une ovation au quatrième – Manolo
Caballero a été « énorme », toréant a placer, longuement,
et tombant sur le magnifique cinquième : deux oreilles et deux
oreilles et rabo – Vicente Barrera, dont c’était le retour officiel,
peut se montrer satisfait : les automatismes sont revenus :
oreille au sixième. . Maintenant, il va falloir confirmer à Valencia et
Castellon.
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« FALLAS DE VALENCIA »
CELUI QUE L’ON ATTENDAIT PAS
La première novillada de la feria, hier,
11 mars, a été marquée par le triomphe d’Oscar Sanz, appelé en dernière
instance, pour remplacer le jeune Mompo, blessé. Trois novilladas en
trois ans...c’est pas beaucoup, et pourtant il est arrivé, a sorti deux
portagayolas au cordeau, et
montré technique, fermeté, courage, tirant des naturelles inattendues.
Oreille et vuelta, respectivement, pour ce novillero que Valencia va
devoir considérer avec plus de respect. |
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Le lot de « La Quinta », inégal
en présentation, fut noble dans l’ensemble, avec pour dénominateur
commun, la soseria, à divers degrés. Le sixième fut le meilleur –
Beau temps et media plaza pour cette novillada qui ne laissera pas grand
souvenir de Fernandez Pineda, il est vrai mal servi. Un avis au premier,
deux au quatrième...Bof ! Cependant, l’ovation l’accompagna par
deux fois, en particulier pour trois séries de bons derechazos, devant le
premier – Sanchez Pulido accompagna plus qu’il ne toréa le troisième,
et on lui en fit reproche. Il fut bien plus décidé devant le dernier,
mais ne put se hisser à la hauteur du bon novillo. Silence.
Ce 12 Mars, deuxième novillada piquée :
Six « Coquilla » de Sanchez Arjona, pour Juan Alberto, Cesar
Jimenez et Ivan Garcia.
(Photos Alberto de Jesus – Valencia – Avec notre gratitude)
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DU GRAND TOREO
EN HOMMAGE AU « TURRONERO »
L’entendre chanter Curro Romero, était
entrer un peu dans le mystère du torero de Camas. Grand aficionado,
torero practico, cantaor de première, le Turronerro avait eu un accident
cérébral, et on lui rendait hier hommage, dans un festival qui ne
pouvait, bien sûr, se dérouler autre part que dans la plaza de la Algaba,
celle où, justement, se retira le Faraon !
Novillos offerts par les ganaderos
« del Sur », et des toreros qui mirent tout leur talent pour fêter
leur amitié et leur respect pour le chanteur. Ortega Cano coupa deux
oreilles, se sentant presque a gusto. Mêmes trophées pour Espartaco, qui
se montra en grande forme, donnant en particulier, des largas à genoux.
La faena du jour pour Ponce, superbe. Les muletazos les plus profonds
furent ceux du Morante. Les deux diestros coupèrent également deux
oreilles. Rivera fut sérieux et très volontaire devant un « pas
facile », coupant une oreille. Javier Conde, de même, et le jeune
novillero Fernando Pereira se gonfla de joie, en pareille compagnie,
coupant lui aussi une oreille. Le festival avait débuté par une bonne
actuacion à cheval de Jose Luis Canãveral.
Grand moment de joie et d’émotion pour
le Turronero. Grand moment de Duende Torero.
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TRIOMPHER SANS COUPER...
13 Mars : Dans les états majors, on
discute et on discute... Regards en dessous et sourires en coin sont de
mise. A la télévision, les ténors donnent le change... « Nous
sommes potentiellement vainqueurs ! » ou « Moralement,
nous sommes devant ! », ou encore « Si nous perdons, ce
sera la faute au copain ». Qui donc croit vraiment à ces billevesées ?
Tous les artifices sont bons et la démagogie coule à flots. On donne le
change en ratissant large, en braillant des chansons, en récupérant les
votes des marginaux... Pas à dire, y’en a qui sont « motivés » !.
Puis, le moment venu, « on va la ramener, c’est promis, mais on ne
veut surtout pas de responsabilités... ». Tiens donc ! Pendant
ce temps, les musiciens, ravis, compteront les ventes... « en
douste » !
Dans ce ruedo de la Politique, où deux et
deux ne font pas forcément quatre, il est de bon ton, non de gagner, mais
surtout de faire perdre « ceux d’en face ». Si, de plus, ils
sont « du même côté », alors là, on frôle l’extase !
Tout le monde alors se transforme en cuisinier en quête d’une fugitive
étoile de plus au Michelin
de la perversité, et certains font exploser les compteurs...
Pendant ce temps, nous, « on va bosser » !
Dans l’arène, il arrive à un torero de
« triompher sans couper ». Le diestro en est souvent triste à
pleurer, l’apoderado est admiratif, mais fait un peu la gueule, parce
que « Bon Dieu, s’il avait mis l’épée, il coupait deux
oreilles et je lui faisais trente corridas, (ou novilladas) d’un coup !
Mais il faut qu’il attaque droit, hein, Y a pas moyen ! Un petit
bajonazo, ça n’a pourtant fait de mal à personne, non ? Maldito !».
Le public applaudit à tout rompre, les cuadrillas balancent force abrazos
au triomphateur déçu ; la presse chantera ses faenas. Un vrai
triomphe, moral... Oui mais voilà... il n’a pas coupé d’oreilles et
au bilan, la statistique sera sans pitié.
Pourtant, on ne peut que rester admiratif
devant ces hommes, parfois tout jeunes, qui se jouent la peau, quelle que
soit leur statut, leur fortune, leurs talent et rêves de glorieux futur.
Rincon et le Baltasar Iban, Ponce et le Valdefresno, Califa et le Dolores
Aguirre... Certes, ils coupèrent, ce jour là, mais la récompense n’était
pas à la hauteur de l’odyssée vécue. Ils méritaient le toro tout
entier !
Hier à Valencia, un jeune novillero a
triomphé, sans couper d’oreille. La novillada était très dure, et il
a tout donné, se comportant en torero, en homme d’honneur. Et même
s’il n’a pas fait « le plein de voix », il peut être fier
de sa journée, qui le conforte comme novillero de projection nationale.
Il s’appelle Cesar Jimenez .
12 Mars :
Valencia – 2ème Novillada des Fallas – 1/3 de plaza :
Novillada d’émotion. Novillada que l’on suit en sursautant. Les
Coquilla de Sanchez Arjona sont, à l’habitude, sortis solides et très
durs. Mansos con mucha casta, ils sont aux aguets de tout, et fondent sur
le maladroit, à la moindre erreur, à la moindre hésitation. Les
cuadrillas et les toreros n’ont qu’une solution : faire les
choses très bien, en moins de temps possible. Pas un capotazo ou un
muletazo de trop. Avant tout, lucidité et courage. Il faut montrer qui
est le patron, sinon on est enfermé dans un tourbillon. Novillada très
dure qui a provoqué plus d’un susto. De vrais toros de combat, tels que
n’en verront peut-être pas les matadors, tout au long de la feria. |
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Triomphateur, quoique sans couper de trophée,
Cesar Jimenez. Le jeune de Fuenlabrada a entendu deux pétitions
d’oreilles, mais le président refusa. Au Bilan : deux vueltas à
son premier, une autre au cinquième. Pas de trophée. Zéro au planchot!
Pourtant, le novillero a connu une journée très importante, se montrant
d’une remarquable fermeté devant des toros qui en auraient fait courir
plus d’un. Le début de faena, les deux genoux en terre, toréant
vraiment, les cornes passant et repassant en éclairs au ras du visage,
ont sidéré le public. Vaya ! Olé el valiente ! Puis, les
pieds plantés au sol, le jeune diestro toréa l’ouragan, faisant fi des
avertissements, des regards lourds de menace. Aguanto,
trago paquete ! Enorme de valeur et d’ambition torera, le
garçon se tira à matar, mais il pincha, sortant bousculé. L’estocade
qui suivit mit du temps à faire son effet, et le président, pour cela,
fit sonner un avis et refusa
le trophée. Devant le cinquième, même schéma. Le toro chargeait par à
coups très violents et le novillero se joua encore le physique. Pas de
succès possible, mais... la vérité et l’honneur. Cesar Jimenez, hier,
a convaincu beaucoup de monde qui le prenait pour un « niño mimado ».
Il a été en novillero, en torero, et même s’il n’y a pas de trophée
au compteur, il est déjà un des triomphateurs de la feria.
On ne pourra dire de même d’Ivan Garcia
qui essaya de faire passer son toreo d’esthétique et
de finesse devant les tourbillons de Sanchez Arjona. Certes de
bonne véroniques à son premier, certes de bons détails, çà et là au
cours des faenas, mais une impression de fragilité « quand on ne
peut faire le toreo rêvé ». Il entendit le silence par deux fois,
avec un avis au troisième – Le valenciano Juan Alberto fit face,
vaillamment. Grosse bagarre avec le premier, franc « comme un âne
qui recule », et se la jouant devant les coups de hachoir du quatrième.
Il réussit à imposer des naturelles, malgré les tornillazos, finissant
par se faire vilainement accrocher. Heureusement, la Virgen passait par là,
y no paso nada ! Silence, un peu dur, au premier et ovation au quatrième.
Le novilleros ont eu un vrai mérite, tout
comme ce monosabio qui se lança au secours de ses collègues occupés à
relever un cheval. Quite à cuerpo limpio et déjà, un des « gestes »
de la feria.
( A voir dans
l’actualité de « Mars »: Photos d’Alberto de Jesus –
Valencia - Avec toute notre
gratitude).
Valencia, ce mardi 13 (martes y trece !),
première corrida des Fallas : Six Guardiola (de Villamarta) pour le
Zotoluco, très apprécié ici, depuis son apothéose de juillet dernier ;
Manolo Carrion, torero Valenciano qui « aurait du être», mais qui
n’a pas été ! Son retour est programmé, suite à une bonne réapparition,
en octobre dernier ; Jose Luis Moreno qui a donné son sang, ici, en
juillet passé, contre un moment de gloire face aux Victorinos.
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APRES LES MAIRES... LE PRESIDENT !
14 Mars : N’allez voir ici aucune
allusion politico judiciaire à ce titre facile. Les aspirants aux plus
hautes charges dans les principales villes de France ont suffisamment de
talent pour le ridicule, sans qu’on aille en rajouter. Quand au Président,
il est au-dessus de la mélée... pour
le moment.
Les élections municipales vont se clore
dimanche, dans le champagne et les embrassades. A Paris ou a Lyon... ah,
ce qu’on s’aime soudain ! Un vrai coup de foudre ! Enfin,
laissons les à leurs jeux, et saluons plutôt le vieux maire du petit
village qui, d’une main rugueuse et solide, accompagne tous ces
administrés, les appelant par leur nom, connaissant leur histoire et
leurs qualités... et de l’autre, hésitante, feuillette les divers règlements
qui président à la bonne gestion d’une commune, en accord avec les
directives de Bruxelles revues par Paris, qui les a d’abord fait
tamponner par le Préfet... Manquent plus que le Pape et l’Archevêque... !
A vous, bon courage, Monsieur le Maire, et ne changez rien ! Quant
aux autres... une bonne équipe, quelques poignées de mains, deux ou
trois Alka Seltzer et beaucoup de vaseline... cela devrait aller !
Non, quand on dit « Président ! »,
on parle bien entendu de « Président de corrida », bien sûr !
Voilà un homme que l’on envie pas. Il a une lourde charge.
Aujourd’hui plus que jamais. Dans le temps, il devait veiller au bon déroulement
du combat, maintenir l’ordre dans la lidia, arbitrer les désirs du
public. Ce n’était déjà pas facile et bien entendu, au moindre
incident, il faisait fonction de « fusible »... Aujourd’hui,
le président à une autre charge: Infirmier chef...
« Que faire ? Faut il le
rentrer ? Faut il changer ce tiers ? Que faire de celui ci, qui
vient soudain de se coucher au milieu de la faena : manso, ou
invalide ? » Que disent les assesseurs devant la pétition du
public après une faena de ramping , la muleta justifiant sa vraie
traduction : une béquille ? A ce moment là, ils se font
discrets, tout petits, les assesseurs...
Les toros de l’An 2000 sortent plus faibles que jamais, enveloppés,
cette année, d’une couche de suspicion supplémentaire... l’ESB rôde,
s’est déjà peut-être faufilée. Du coup, déjà plus de « faux
filets » aux étals... on brûle tout, les toros et les preuves. Que
se passera t’il, demain ?
En tous cas, si dans nos contrées
quelques grands noms font la une, à la conquête d’un bout d’écharpe
à partager avec quelque copain de circonstances, à Valencia, par contre,
la vedette fut le président du jour, qui se planta dans les grandes
largeurs, et vida la plaza avant la fin de la corrida. Refusant de changer
l’invalide sixième, Juan Moreno a levé contre lui tous les boucliers.
La bronca fut impressionnante et malheureusement, le torero ne put jouer
sa carte, le public refusant ses moindres efforts, et quittant la plaza en
début de sa faena. Triste et malpoli.
Malheureusement, les présidents de
corrida sont souvent des anonymes dont on retient le nom, uniquement,
quand cela se passe mal. Et sur ce coup, l’Alka Selzer, ni la vaseline
n’y peuvent rien !
13 Mars:
Valencia – 1ère corrida des Fallas – Un peu plus de
media plaza – Temps gris et froid : Corrida désastreuse de
Guardiola. Annoncés comme « corrida torista », dure, les
Villamarta ont déçu en tout : présentation, comportement, forces.
Les plus durs des revisteros parlent d’un lot terciado, anovillado. Le
moins qu’on puisse dire, c’est qu’il était « inégal » :
520, 491, 508, 551, 613, 602 kgs... Cependant,
on le sait, poids et trapio n’ont
que peu de lien. Mais quand viennent se joindre à ce panorama, manque de
forces et de caste... Seuls les 1 et 4ème ne tombèrent pas.
Faibles les 2 et 3ème ; le 5ème devant être
relevé par le « péon-grua », au cours de la faena ; le
sixième sortant totalement invalide, que le président refusa de changer,
avec les conséquences que l’on sait. |
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Le triomphateur fut Jose Luis Moreno, qui
coupa, au troisième, la seule oreille de la journée. De fait, il ne tua
qu’un seul toro, le public ne voulant pas le voir au sixième. Blessé
l’an passé, au cours de l’héroïque Victorinada, Jose Luis Moreno
montra un grande volonté de triompher dans une faena irrégulière, bien
débutée en long muletazos cadencées. Puis cela se gâta un peu, le
torero forçant l’attitude, se faisant accrocher la muleta. Final très
vaillant, avec en particulier, une bonne estocade, bien engagée, oubliant
totalement la grosse cornada de l’an passé, au moment suprême. Oreille
justifiée et première manche pour Jose Luis Moreno qui doit jouer toutes
ses cartes, cette année. Sinon...
Manolo Carrion revenait, après son
triomphe d’octobre passé. Une grosse occasion pour le Valenciano de
« remonter dans le train du succès ». Ne pas oublier que
Carrion avait soudain coulé, après une brillante carrière de novillero :
trois oreilles à Las Ventas et quatre sorties a hombros consécutives de
Valencia, ce n’est pas donné à tout le monde. Il a été bien, mais
aurait du être mieux ! A la cape, les meilleures véroniques de la
tarde, cadencées, profondes. A la muleta, face au deuxième, de très
bons moments, mais froid, sans réel éclat, comme s’il avait déjà
quarante contrats signés. Quelques bons détails, une bonne estocade, et
le public qui réclama l’oreille en vain. Monsieur le Président fit ses
comptes, et comme il manquait quelques voix...il refusa le trophée.
Bronca au palco, vuelta pour le torero. Bien, mais insuffisant, d’autant
qu’il ne put presque rien faire au cinquième, un manso décasté qui
s’assit par deux fois pendant le trasteo. Malheureusement, Carrion va
retourner vers son exil.
Mauvaise journée du Zotoluco, qui
arrivait pourtant « gonflé à bloc », de son Mexique natal.
On l’attendait, car il bâtit à Valencia l’essentiel d’une bonne
saison 2000. Que s’est il donc passé ? N’a t’il pas eu le
temps de se réadapter au toro espagnol ? Toujours est il qu’on le
vit sans confiance, sans idée, sans envie, toréant « en ligne »,
citant « fuera de cacho ». Bien sûr, cela ne s’arrangea pas
à l’épée. Il toucha pourtant le meilleur lot, du moins... le plus
solide. Gros échec pour le mexicain qui perd ici une grande occasion de
marquer d’entrée son retour dans les ferias espagnoles. Cela va être
dur !
(Photos Alberto de Jesus – Valencia )
Ce
mercredi 14 mars, deuxième corrida de feria: Le Pablo Romero du
Partido de Resina, pour Oscar Higares, un des héros de la Victorinade de
juillet 2000 ; Juan Jose Padilla, qui va mettre le feu (à Valencia,
c’est de mise) et Raul Blazquez, torero valenciano qui, à un moment...
mais bon ! Il est un des seuls rescapés des quelques promesses du
toreo Valenciano... Dommage ! La ville du Turia mériterait un vrai
grand torero...
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LE MONDE
EST FOU...ET C'EST AFFICHE !
15 Mars : Décidément , il n’y
a pas que les vaches ! Cela fait un moment que cela ne tourne pas
trop rond dans nos petites têtes, et que l’histoire du monde et des
hommes est chaque jour constellée d’incroyables événements, de décisions
et de déclarations plus trompeuses les unes que les autres, d’amères
constatations. Vraiment, celui que l’on appelle, nous, « sauvage »
ou « primitif », au fin fond de son Amazonie, n’a peut-être
pas de portable, ou de lave vaisselle, mais il a peut-être la sagesse, le
courage et la patience. Il a peut-être en lui ce que nous avons perdu
depuis belle lurette: l’honneur. Et peut-être, au fond de sa brousse,
il est plus heureux. |
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Quand nous regardons autour de nous, et
dans tous les domaines, la politique, la culture, le sport, on se dit que
vraiment ces pauvres vaches au regard si doux ne méritent pas cela. Quand
on voit les manœuvres et les turpitudes qui président à ce que l’on
appellent des « élections démocratiques », on se dit que ces
pauvres brebis et leurs agneaux que l’on massacre à tour de bras, ne
sont pas « les vrais moutons »...
Le monde est fou, et nous en sommes tous responsables,
nous qui préférons ne rien risquer, ne prendre aucune responsabilité ;
nous qui, par fatigue, par paresse ou par désespoir, avons baissé les
bras, laissant les autres penser à notre place; nous qui, par inculture,
par facilité, par manque d’honneur, préférons la mode du sale, du mal
rasé, du vulgaire et du fat. C’est tellement plus facile !
Alors s’engouffrent dans ce créneau quelques petits malins qui ont tout
compris et qui s’en mettent plein les poches, au point d’envoyer au
placard les simples et les justes, ceux qui essaient de construire un
monde meilleur, pour tous... |
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A l’heure où le désespoir tenaille nos
campagnes, à l’heure où la politique et le fric assassinent des hommes
et des bêtes, on ose parler, à ciel ouvert, de ces basses manœuvres destinées à « planter ceux d’en face », ou encore mieux,
« ceux d’à côté ». Et l’on aura tellement
d’admiration pour ces « fines stratégies » que l’on ira
apporter son suffrage à quelques uns de ces hommes-là. Ne nous y
trompons pas : s’il sont capables des pires bassesses envers ceux
qui ont un tant soit peu d’importance, que nous feront ils, à nous qui
ne sommes rien ? Non vraiment, les moutons ne sont pas ceux que
l’on croit.
La Justice relâchent ceux qui violent,
ceux qui volent. Le sport honore ceux qui mentent, ceux qui trichent. La
Mode fait l’apologie du triste, du moche, au point que la femme, dont on
devrait valoriser certes l’esprit et le courage, mais aussi, quand même,
les formes et les beaux yeux, devient une espèce de zombie qui déambule,
l’air effaré, vêtue de lambeaux et de peaux de dahu, rafistolés à la
hâte. Mettez trois gays, vingt snobs et deux caméras, et vous avez un
chef d’œuvre ! La Culture, avec un grand « cul », nous
fait comprendre que « nous n’y comprenons rien », et donc,
comme nous n’y comprenons rien dans ce domaine, nous pensons que nous ne
comprenons rien, non plus, dans d’autres...
Alors, nous nous taisons... et restons ébahis
devant notre chère Télé, à regarder le 3825ème épisode
des « Feux de l’Amour », en attendant l’autre, avec ses « c’est
votre dernier mot ? ».
Et bien non, nous ne nous taisons pas. Oh
bien sûr, cela donne une impression de hurler dans le désert, mais cela
fait plaisir, un seconde. Ca soulage. Nous ne nous taisons pas, dans notre
domaine... en disant que vraiment, les affiches de Valencia et de
Castellon nous paraissent moches, horribles, sans aucun lien avec ce qui
devrait vanter le spectacle qu’elles annoncent... Navalon en a fait un
édito, l’autre jour, et, outrances à part, force est de constater
qu’il a raison.
Non vraiment, nos illusions parfois
s’envolent avec l’âcre fumée des tristes bûchers sur lesquels
s’ouvre ce siècle nouveau...
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LES PRESIDENTS, DACCORD... MAIS QUE DIRE DE « LA »
PRESIDENTE ?
15 Mars : On parlait hier de la dure
fonction des présidents de corridas. Pas facile ! Mais Valencia
semble avoir le chic pour accumuler les mésaventures au palco. Déjà
l’an passé, une présidente avait frôlé le triste sort réservé à
Jeanne d’Arc, et voilà qu’elle a récidivé hier... Devrait faire
attention, la gente dame, les allumettes volent bas, en ce moment, et ses
exploits n’ont rien à voir avec ceux de l’historique pucelle.
Hier la présidente Amparo Renau a refusé
de renvoyer des toros invalides et « a volé » un trophée à
un torero, récompense méritée que le public réclamait à grands cris,
lui dérobant ainsi une chance de relancer sa carrière. Sa décision à
fait grand bruit dans le callejon, comme dans les tendidos, et la dame a
entendu quelques sobriquets peu flatteurs...
C’est curieux quand même ! Quand
on voit certaines de nos ministres, certaines de nos chefs de service, on
se dit qu’elles cherchent à tout prix à démontrer qu’elles « en
ont » plus que les hommes... du courage, de la décision, de la compétence.
Du coup, elles en deviennent « plus machos que les machos » !
Une vraie caricature !
14 Mars :
Valencia – 2ème corrida des Fallas – Un peu plus de
media plaza – Temps froid : Deuxième corrida à caractère torista,
et deuxième catastrophe. Les Partido de Resina, ex Pablo Romero se sont répandus
au sol, des les premiers capotazos. Dramatique faiblesse que l’on doit
à l’hiver inondé en Andalousie ? Est ce la véritable raison ?
Les toros étaient correctement présentés et armés, quoique non
surchargés ( 520, 548, 480, 505, 490 et 570 kgs). |
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Malheureusement, ils
ont passé leur temps par terre, et quatre d’entre eux pour le moins
auraient du être renvoyés au corral. La présidente s’y refusa,
provoquant l’ire du public. Cependant, elle dut s’éxécuter, devant
l’invalidité totale du cinquième, qui laissa place à un « tonton »
de Bohorquez, noble et sosote. Allez donc savoir pourquoi, le sixième
pablo Romero se révéla solide, brave et noble, offrant de grandes
possibilités à son matador, et sauvant, presque, la corrida. Oui mais
voilà, la présidente mit son grain de sel, et la course finit en émeute.
Oscar Higares ouvrait le cartel. Comme ses
deux collègues, il alla s’agenouiller au toril, ouvrant ses illusions
à portagayola. Hélas, il dut vite déchanter, touchant le lot le plus
faible. Ses espoirs s’envolèrent et, au lieu d’abréger, il allongea
ses deux trasteos, provoquant l’ennui, alourdissant l’atmosphère.
Silence total et un avis au premier – Juan Jose Padilla, affublé de
rouflaquettes d’un autre siècle, mit de l’ambiance. A la cape cela débute
au toril, et s’enchaîne sur trois largas, le tout, à genoux. Puis on
virevolte aux banderilles et on se plante un peu à la muleta. Le second
avait un bon côté gauche. Au moment où il le découvrit, le jerezano
changea de main . Il perdit ainsi une grosse possibilité de sortir par la
grande porte, d’autant que le cinquième lui permit de sortir le grand
jeu. Aux banderilles, tout y passa : le molinillo, le remolino, la
moviola et on en passe. Brindis au Soro qui fêtait le 19ème
anniversaire de son alternative. Faena d’arrimon, face à un toro soso
et grosse estocade. Une oreille.
Raul Blazquez, torero de la terre, torée
très peu. Il avait hier une grande opportunité. Le sixième la lui
offrit, et sans réussir complètement, le garçon se montra très
volontaire et parfois plein de talent. Hélas, le manque de corridas se
fit sentir, et la faena connut des hauts et des bas.
Enorme mérite de Blazquez qui tua vite et qui méritait une
oreille, réclamée par le public. Refus de la présidente, le torero
donnant tristement deux vueltas, tandis que la dame sortait sous les huées.
Triste et injuste sort de celui qui, avec ses quelques moyens, a tout donné.
L’Aficion l’a reconnu, mais « une présidente » passait
par là... Muy mal, Señora !
(Photos Alberto de Jesus – Valencia)
Ce jeudi 15 mars : Toros de
Torrestrella pour Cordobes, Victor Puerto et Miguel Abellan. A partir
d’aujourd’hui, on entre dans le cycle plus « torerista »,
et la plaza devrait se remplir. Quant aux toros, vu le jeu donné par les
« durs », on ne peut que voir mieux. Sinon ! ! !
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STRATEGIE... UN MOT A LA MODE !
16 Mars : Tandis que, pour une écharpe
tricolore, nos chers politiques essaient de nous faire passer pour de
riches lanternes les vessies les plus congestionnées ; tandis que
les autorités sanitaires se grattent la tête en constatant que « eh
ben non, on n’avait pas éradiqué le fièvre aphteuse » ;
tandis que la Bourse plonge et que les fins stratèges de la finance
n’avaient pas prévu le coup, entraînant derrière eux les petits épargnants
qui, eux, n’ont pas les reins solides; tandis que l’entraîneur
national de l’équipe de rugby obtient des résultats
proportionnellement inverses à ses gueulantes et autres insultes ...
les grandes figures du Toreo essaient, à leur tour de monter leur plan de
bataille, afin de marquer la saison, au prix d’une ou « deux
grosses chaleurs ». Choisir le lieu, le jour, les toros et les collègues...
C’est ainsi que la « Martin Arranz
Company » vient de mettre au point sa stratégie pour la prochaine
San Isidro de Madrid. Après l’excellent galop d’essai du « one
man show » de Joselito à Vista Alegre, destiné à noyer d’entrée,
le temporada, voilà que la fine équipe nous revient avec ce qu’elle
veut nous faire passer pour un exploit : Joselito et Jose Tomas prendront, ensemble la corrida d’Adolfo
Martin, à la San Isidro. Jose Miguel Arroyo s’inscrira, en outre,
devant les Partido de Resina, et José Tomas, plus sagement, avec les
Puerto San Lorenzo. Bien ! Un geste à saluer. Mais en y regardant
bien, pas de quoi se relever la nuit ! A l’heure où l’on
recherche désespérément la mobilité et, oh mirage ! un peu de
caste, les trois compères ont revisé leurs archives de l’an passé et
sont tombés sur le meilleur toro de la San Isidro, toréé par Oscar
Higares, et auquel on donna vuelta al ruedo posthume. Le sixième de Don
Adolfo. Par ailleurs, les Pablo Romero ont une telle aura que, bien
tapadito derrière une toujours probable déception due aux toros, on peut
tenter le diable, au cas où il sortirait un miraculé, superbement présenté,
armé « comme ça », qui prend quatre piques et charge comme
un TGV, même après quatre séries, la main très basse.
Alors, à l’énoncée de cette croisade,
on dicte sa loi : D’accord pour la Télé sur une des deux
corridas. Mais pas l’autre... Pratique !
Pendant ce temps, le Juli a déjà mis
« cartes sur tables » en annonçant, très tôt, sa
participation à la Victorinada de Bilbao, et même, peut-être bien à
celle de la corrida de la Bienfaisance, à Madrid. Certes, il a bien ru é
dans les brancards, au sujet de la Télévision, mais en fait, c’est
pour une simple raison de standing : « Si on permet aux deux
autres de fixer leur choix, pourquoi pas moi ? » Il a raison, même
si on le regrette.
Et puis, le saison commence... les
Guardiolas et le Pablo Romero
roulent par terre, à Valencia... Sûr, la pluie a noyé l’Andalousie,
voilà « le pourquoi du comment de la chose » ! Mais
hier, toutes les explications, bonnes raisons et fines stratégies
sont parties dans les fumées de mascletas valenciennes : La
corrida de Torrestrella est sortie forte, brave, encastée... Superbe !
Torrestrella...
Alvaro Domecq... Jerez... Andalousie... Ayyy ! Décidément, il ne
pleut jamais au goût de tout le monde !
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VICTOR PUERTO ET « MALASUERTE »...
16 mars : Faut quand même être gonflé, comme dirait monsieur
Delanoe, pour aller appeler un toro « Malasuerte ». Cette
guigne a de quoi faire pâlir le torero qui va le tirer au sort. On sourit
un peu en songeant au ganadero qui dans le patio de caballos, avant le
paseo, s’approche et lui souhaite « Buena Suerte ! »
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Alors, quand le « Malasuerte » en
question se révèle être un grand toro, dont la bravoure et le galop
offrent le triomphe à celui qui ose les affronter, on se dit que l’élevage
des toros est une incroyable alchimie, une équation à deux mille
inconnues, et que c’est là tout le charme de la tauromachie.
Bien entendu, le fameux toro aurait pu être
« l’exception qui confirme la règle »... Mais de fait, la
corrida est sortie bonne, dans sa totalité : brave, encastée,
mobile et noble. Le plus commercial du commercial, le plus critiqué du
critiqué, font la nique au pur et dur. Encore une fois, le mystère du
toro de lidia a joué son rôle ; encore une fois, comme dans la
chanson, « on sait, on sait... que l’on ne sait rien »...
Voilà pourquoi nous sommes aficionados !
15
Mars – Valencia : 3ème corrida des Fallas –
Presque plein – Vent : Corrida triomphale, complète, grâce à des
toros et des hommes ! La corrida de Torrestrella est sortie finement
présentée (502, 486, 523, 596, 498, 545 kgs), brave, pleine de caste, de
bravoure et de noblesse. Nobles mais sans innocence, les toros ont chargé
au cheval, permis des quites, et offert le triomphe aux diestros. Ceux ci,
selon leur humeur, leur technique et leur courage, ont eu la possibilité
de s’exprimer. Deux l’ont fait, le troisième hésite encore. Quatre
toros ovationnés à l’arrastre ; on a réclamé la vuelta posthume
pour le fameux « Malasuerte ». Un gros triomphe ganadero qui
va bousculer quelques certitudes, et provoquer quelques cauchemars à
certains. |
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Insolent de facilité, de sitio, de technique et
d’inspiration, Victor Puerto a donné le premier gros « coup de
cymbale » de la saison. Trois oreilles dans une plaza de première,
cela ne se fait pas comme ça. On pouvait craindre les conséquences de
son relatif échec d’automne à Madrid, et d’une difficile saison américaine.
Il n’en n’est rien, et le torero a sidéré tout le monde, hier,
alliant le toreo fondamental au baroque, la profondeur à l’allégresse,
le classique au pinturero. Il coupa une première oreille, toréant avec
hauteur, presque un excès de facilité. Quand sortit le cinquième,
« Malasuerte », un castaño bragado de 498 kgs, Puerto alluma
tous les feux : quatre largas à genoux, lances pieds joints, remate
vibrant. Après trois piques de brave, un quite par tijerillas, répliquant
aux chicuelinas d’Abellan. Casta ! Faena d’apothéose, débutée
par statuaires et grandes séries
de droitières citées à quinze mètres, le toro accourant chaque fois,
au galop. Changement dans le dos et deux séries de naturelles qui
baissent un peu d'intensité torera. Retour à droite pour des adornos :
firma, la passe du mépris et une série de trincheras qui lèvent le
public. Bien préparée, un grosse estocade, et l’apothéose : deux
oreilles, à l’unanimité, le torero faisant saluer le mayoral, à la
fin de sa vuelta. Bien !Trois oreilles. Grand triomphe de Victor
Puerto, qui sort à hombros de Valencia, et condamne les autres à serrer
d’un cran les machos !
Miguel Abellan a mis toute sa volonté pour ne
pas se laisser distancer. On le vit totalement engagé, un peu précipité
parfois. Son premier avait de la caste à revendre et le madrilène ne put
le réduire totalement, se faisant enfermer par deux fois, à la troisième
passe. Il se fit prendre vilainement, mais revint à la charge, saluant
l’ovation finale. Le sixième était presque aussi bon que le précédent,
et Abellan, également, le cita de loin. Toreo vaillant, un peu accéléré,
sans la chispa qu’imprime Victor Puerto. Abellan est toujours en quête
de personnalité. Heureusement, le coeur est là, et une excellente
estocade lui valut une oreille bien gagnée.
Manuel Diaz « El Cordobes » ouvrait cartel.
La critique est très dure à son encontre. Certes il toucha les moins
faciles, mais on le vit sans sitio ni envie, mal placé, toréant au
large, destemplado. Un ressort s’est cassé. Le
Cordobes réussira t’il à le remonter ? Rien n’est moins
sûr.
(Photos
Alberto de Jesus – Valencia)
Vendredi 16 Mars – « No hay billetes »
- Toros de Juan Pedro Domecq, pour Ortega Cano, Enrique Ponce et le Juli,
qui font tous deux, leur premier paseo. Grosse ambiance en perspective.
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LA PEUR ET LA GLOIRE...
17 Mars : Un
revistero écrit aujourd’hui : «No olvidar que el Toreo es miedo y
valor para superarlo » (Il ne faut pas oublier que le toreo, c’est
à la fois la peur... et le courage de la surmonter !). A l’heure où
l’on torée mieux que jamais, plus long, plus lent, plus templé, on ne
peut que tirer son chapeau à tous les toreros, quel que soit leur âge,
quelle que soit leur condition.
Certes, on dit que le toro d’aujourd’hui
n’a rien à voir, avec « celui d’avant »... Peut-être,
mais pas sûr ! Toréer longuement, comme l’exige le public, lier
les passes, « templar » le toro actuel, plus lourd, moins
mobile, moins encasté, implique un immense mérite. Vista, intelligence,
technique et courage. Des tonnes de courage. Le toro des années « d’après
Manolete », plus jeune, plus léger, plus mobile, permettait peut-être
de « taparse », de mieux donner le change...peut-être !
Hier, à Valencia, Ortega Cano a donné les
meilleurs muletazos de la tarde, perdus au milieu de quelques sursauts dus
à sa crainte, à son insécurité devant le toro. Les quolibets de la
foule n’ont rien arrangé. Bien sûr, Ortega Cano va payer toute l’année
les échos du rocambolesque feuilleton de la « Jurado family »,
dans lequel il se complaît, peut-être malgré lui.
Assailli par ses démons internes, la peur, un
orgueil fou, Ortega Cano va récolter, cette année, plus de quolibets que
d’oreilles, mais les trophées conquis traduiront sûrement « le
vrai toreo », le « Toreo de sentimiento », le toreo de
toujours... Qui sait, Ortega Cano, avec ses soubresauts, se rodomontades,
ses desplantes et ses « auto piropos », peut quelque part
remplacer Curro Romero. Ne pas oublier qu’on allait voir parfois le
Curro, avec des rouleaux de papier hygiénique, et même quelque pot de
chambre, et que soudain, oh miraculeuse surprise, on se retrouvait debout
à lui lancer tout le romarin de la terre, parce qu’il avait « pégué »
une demie, ou trois naturelles et un trincherazo. Certes, « c’était
Curro ! », mais toujours est il que dans un océan de muletazos,
un impressionnants kilométrage de passes de toutes sortes, on parle
beaucoup dans les couloirs aficionados des deux séries d’Ortega Cano .
Et quand on sait qu’à ses côtés défilaient rien moins que Ponce et
Juli... c’est quand même significatif.
16 Mars – Valencia : 4ème corrida de Feria – No
hay Billetes et grosse ambiance, malgré le froid : La corrida de
Juan Pedro Domecq, sans atteindre la qualité de celle de Torrestrella, la
veille, a fait preuve de grande qualité, en particulier de noblesse. Bien présentés (553, 551, 555, 511, 521, 533 kgs), aux
capes très variées (deux colorados, un castño, un burraco, un melocoton
et un noir), les Juan Pedro ont peut-être manqué de moteur, n’allant
jamais à mas, comme ceux d’Alvaro. Les deux toros de Cano furent des
monuments de noblesse, en particulier le quatrième. Ponce toucha les
moins bons, faits de soseria et de discrète faiblesse. Le Juli, quant à
lui, toucha un sixième encasté, devant lequel il se montra vibrant,
voire un peu accéléré. |
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Le Juli a remporté un triomphe populaire ;
Ponce, mal servi s’est perdu dans les brumes de sa facilité ; et
Ortega Cano, assailli par ses doutes, s’est parfois senti torero,
donnant les vrais moments de qualité de la corrida.
Le public qui, on le sait, ne pardonne rien, a
guetté les moindres hésitations d’Ortega Cano, face au premier. Il y
en a eu, au capote et tout au long d’une faena sans fond, mal terminée
à l’épée. Avis et sifflets. Il ne put se calmer à l’entrée du
quatrième, mais soudain, donna un bon quite par chicuelinas. La faena débuta,
assis à l’estribo, se libérant par un grand pecho. Vint alors une
grande série de droitières, le corps redressé, le geste lent,
seigneurial. Il se fit un peu peur dans la seconde, mais aussitôt
redressa la situation sur quatre derechazos et un remate de grande classe.
Hélas, l’effort avait été surhumain et tout à coup, renonçant même
à toréer de la gauche, ce grand toro, du nom de « Fandango »,
Ortega Cano entra a matar, sans grande conviction. Ovation.
Enrique Ponce a subi un échec. Le public semble
ne pas lui pardonner d’être, en quelque sorte « empresa de
Valencia », par apoderado et famille interposés. Touchant, certes,
le mauvais lot, Ponce a fait hier dans la froide technique, dans
l’anonyme quantité, et il a ennuyé tout le monde. Devant le faible
deuxième, trois séries de droitières à mi hauteur ; des
naturelles toréant en ligne, pour ne pas « gêner » le toro,
et une laborieuse conclusion avec la rapière. Un avis et le Silence. Le
cinquième était fade, terne, soso. Ponce mit plus d’énergie, mais dut
toréer « de bas en haut », ce qui enleva toute émotion à
l’ouvrage naissant. Il y eut quelque bonne naturelle, mais le public
« n’était déjà plus là ». Ponce insista beaucoup, en
vain. Il pincha mal et mit une demi estocade, écoutant encore une fois,
un avis... et le silence. Va falloir rectifier cela, le 19.
« El Juli » aurait pu, au désir du
public, couper trois oreilles. Le président en jugea autrement, écoutant
une grande variété de noms d’oiseaux. Cependant, ce succès populaire
ne doit pas cacher une prestation moyenne, faite d’entrega, de variété,
de sourires et d’un énorme engagement à l’épée. Il donna à son
premier un angoissant quite par gaoneras, banderilla varié, débuta sa
faena par quatre ayudados serrés, avant d’aligner ses passes,
meilleures à gauche, le public ne réagissant que sur le pecho final de
chaque série. Estocade en arrière et grosse pétition que le président
refusa, peut-être parce qu’il lui avait « pardonné » un
avis. Vuelta pour le Juli. Le madrilène débuta fort, devant le sixième : trois
largas à genoux, véroniques vers le centre, dans un feu d’artifice
d’ovations. Le toro est encasté, répète ses charges. Avide de
triomphe, le Juli va précipiter les choses, toréant accéléré, parfois
destemplado, jetant souvent le toro vers l’extérieur. Voyant que le
succès lui échappait, le garçon sortit la caste, engagea le toreo de
dos et termina par des manoletinas à genoux, provoquant le ras de marée
sur les gradins. Un malin, mais un fou de vaillance. Pour couronner le
tout, une phénoménale estocade qui libère une grandiose pétition des
deux oreilles. Le président n’en donnera qu’une, écoutant une grosse
bronca. Cependant, on peut penser que l’homme a jugé « en
aficionado », et qu’effectivement, le torero avait fait plus dans
la quantité, que la qualité. On attend, aujourd’hui, sa seconde
prestation.
(photos Alberto de Jesus – Valencia)
Ce 17 Mars, Finito de Cordoba, qui vient de faire de très dures déclarations
sur le public de Madrid ; El Califa, qui va tout mettre pour se faire
regretter de Séville ; et le Juli, qui doit convaincre « et le
peuple, et les aficionados »... auront en face six Santiago Domecq,
dont trois ont été refusés pour manque de trapio. Le ganadero, qui
avait amené huit toros, a été en chercher deux autres, en urgence. La
corrida devrait sortir complète. Le « No hay billetes » est
assuré.
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DON
VICTORINO A PRIS LA MOUCHE...
17 Mars : « Tsé,
tsé ! Qu’est ce que c’est ? Me faire ça à moi ? Vont
voir ! ». Pas content le Victorino ! Et s’il a raison,
on peut le comprendre. La
multa des deux millions de pesetas, infligée « pour afeitado »
par les valencianos, lui est restée dans le gosier. Du coup, il jure
(mais peut-être un peu tôt), qu’on ne l’y reprendra plus.
Premièrement, si Valencia veut voir ses toros en
Juillet, qu’elle, elle même, paie son amende ! Non mais... C’est
« pas commun », mais ça peut marcher.
Deuxièmement : Refus absolu de voir un de
ses toros passer à « l’analyse des cornes ». S’il apprend
qu’il y a contrôle des pitones, après la corrida, il retirera systématiquement
ses toros.
On peut comprendre Victorino Martin. Il a
toujours protesté contre la méthode utilisée pour contrôler l’afeitado.
Méthode peu sûre, dont les résultats aléatoires peuvent salir
« à vie », la réputation d’un ganadero. Et là, il ne
passe pas.
L’Aficion le suivra t’elle ? Victorino
ne prend t’il pas la mouche, justement au moment où il rencontre, lui
aussi, des baisses de régime ? (Références : les corridas de
Madrid et de Zaragoza, en automne dernier). Comment peut il justifier de
se soustraire à un contrôle qui, pour discutable, semble quand même
relativement sûr ? Victorino a t’il, encore une fois, trouvé le
joint pour faire monter la vapeur, à la veille de sa première sortie, à
Castellon ? Réponse... le 25 Mars.
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LE
PRINTEMPS A ZARAGOZA !
17 Mars : L’empresa
a pratiquement bouclé ses cartels pour « la Feria de la Primavera »
en plaza de Zaragoza. Courant sur deux gros week ends, elle alternera avec
bonheur le torista et le torerista, donnant bonne place aux triomphateurs
de la feria du Pilar, réussissant quelque coup de force. Les cartels,
presque clos, sont les suivants :
21 Avril : Toros de Jandilla pour Espartaco,
El Juli et Ricardo Torres, qui prendra l’alternative.
22 Avril : Toros de Salvador Domecq pour
Joselito, Enrique Ponce et Jesulin de Ubrique.
23 Avril : Mano a mano El Tato – Jesus
Millan.
28 Avril : Corrida concours avec des toros
de Partido de Resina, Juan Luis Fraile, Victorino Martin, Celestino Cuadri,
Adolfo Martin et Monteviejo. Pour
les lidier : Espla et Padilla sont déjà engagés.
29 Avril : Toros de Palha pour Fernandez
Meca, El Molinero et Antonio Ferrera.
Joselito et Jesulin au même cartel, voilà qui
aurait paru impensable, il y a quelques année. Mais, le temps passe, les
hommes changent. Joselito a changé, dans un sens... et Jesulin aussi,
semble t’il, dans un autre...
Encore une fois, on de demande... « au
fait, vous n’avez pas vu José Tomas ? »
La corrida concours risque de faire du bruit. On
attend le troisième torero, mais on se demande : Que Padilla vient
il faire là ? A t’il réputation
de grand lidiador ? Avec son toreo « cyclonique », ses
bandreilles à l’endroit et à l’envers, est il en mesure de faire
briller un toro ? Ne peut on pas penser que Stéphane.... ?
A suivre, en souhaitant « bon vent »
à cette « Primavera 2001 en Zaragoza » ?
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AVEC « EL CALIFA »... DU BOULOT POUR LES PSY !
18 Mars : N’allez surtout pas croire
à une quelconque allusion à l’état mental de Jose Pacheco. Non,
c’est aux spectateurs qui vont voir « El Califa », que
l’on pense.
Avez vous remarqué qu’aujourd’hui, il
n’est pas une catastrophe ou un petit bobo, qui ne justifient l’immédiate
mise en place « d’une cellule d’appui psychologique ».
Comme, la plupart du temps, cette décision fait suite à quelque malheur,
nous n’en sourirons pas trop. Mais on peut quand même se poser la
question ? Comment cela se passait il avant ?
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A ce train là, va falloir en monter deux,
immédiatement. Les psy ne sont pas prêts de chômer... La première,
pour notre cher rugby et tous ceux qui y croient encore. Les Gallois ont
gagné ! Pourquoi ? Parce qu’ils ne se posent pas de
questions...
Ce dimanche 18 Mars, plusieurs cellules de
soutien psychologique à mettre en place, en toute hâte, sur le coup de
20 heures. Paris, Lyon, Toulouse vont elles « basculer » ?
A Blois, à Strasbourg, à Lille, le boulet du canon, en passant si près,
ne va t’il pas laisser quelque séquelle ?
En tous cas... l’essence augmente demain, pardon, « les
taxes sur l’essence » augmentent demain, et ça, vraiment, c’est
à en devenir fou...
A voir comment les spectateurs sont sortis
de la plaza de Valencia, hier soir, on peut se demander si « un
soutien psychologique » ne leur était pas nécessaire. La Valencia
Taurine ne parlait que de lui, au point que le Juli lui-même, qui
avait aussi triomphé, se voyait ramené au rang de comparse, et se répandait
lui-même en louanges pour l’authentique triomphateur de la corrida et
de la feria, jusqu’à ce jour.
Hier, 17 Mars, José Pacheco, a donné un
tel « coup de gong » que la tauromachie est peut-être entrée
dans une nouvelle étape... Rappellez vous ce qui a été écrit ici, le
23 janvier (« El Califa sera t’il le nouveau Calife ? »).
Il y eut « El Cordobes », Paco Ojeda, El Juli... Voilà
qu’arrive « El Califa ». Le triomphe devant les Dolores
Aguirre, l’an passé ; la fantastique saison colombienne, cet
hiver, n’étaient pas des coïncidences. On ne sait jusqu’où il
arrivera, jusqu’où les toros « le respecteront », mais, par
son courage « hors limites » et par son talent torero, Jose
Pacheco est en passe de
devenir « le » torero à suivre, pas à pas, cette saison.
17 Mars
– Valencia : 5ème corrida des Fallas – No hay
billetes – Temps gris et rafales de vent : Corrida d’émotions,
corrida de passion... corrida, tout court. Bien présentés (535, 502,
520, 585, 465, 500 kgs), et astifinos, les toros de Santiago Domecq ont eu
un comportement distinct, allant du toro de classe, comme le deuxième, au
très violent cinquième, qui voulait manger tout le monde. L’invalide
premier a été remplacé par l’invalide premier bis. |
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Manole Caballero n’a pas eu de chance au
sorteo. Premier, invalide, remplacé par un autre qui ne valait pas mieux.
Rien à faire. Le quatrième avait un « hachazo à répétition » et se retournait sec, à mi-passe. Caballero ne put ou ne sut
lui imposer sa faena habituelle, laissant tomber et finissant mal, de deux
pinchazos et huit descabellos. Silence et silence.
El Califa a fait hurler les valenciens !
Deux faenas, deux émotions distinctes. Son premier était un toro de
classe, un peu faible, mais qui « remonta » par la suite, et
qui permettait le toreo « de classe ».
Le Califa débuta au centre et le toréa classiquement, les pieds
cloués au sol, dans un mètre carré, baissant beaucoup la main, tirant
la muleta loin derrière, enchaînant les passes, templando au maximum. La
muleta toujours en avant, le torero lia de grandes naturelles, la muleta
« traînant » lentement sous le mufle du bicho. Entrant
« a morir », il laissa une entière tendida qui lui coûta la
deuxième oreille. Un seul trophée et grosse vuelta. Le cinquième
portait bien son nom « Jabato ». 465 kilos seulement, mais 465
kilos d’agressivité, de violence, de casta dont on se demande si elle
était « « de la bonne ou de la mala leche ». Le
toro fit tanguer le picador, bousculant tout sur son passage, et termina
avec une charge furieuse. El Califa « se planta là » et, dans
l’angoisse générale, le fit passer au ras des fémorales, se jouant la
vie à chaque passe. Incroyable quiétude de ce torero qui fit hurler les
aficionados et les professionnels.
Une faena de pur aguante qui aurait levé n’importe quel public. Jose
Luis Benlloch écrit « Si lo mata arriba, se arma la mundial »,
et Juan Posada, matador de toros, déclare dans « la Razon »,
« Il perdit la deuxième oreille de son
premier et méritait la deuxième du cinquième... ». Une
oreille, chaque fois donc, pour le Califa, mais une impression « de
bombe atomique », et son nom sur toutes les lèvres, à la sortie.
On va reparler de cette première sortie, et d’ores et déjà
Séville peut se mordre les doigts.
« El Juli » a aussi coupé une
oreille à chaque toro. El Juli est aussi sorti a hombrois... mais
« El Juli », ne semble plus le même. Moins spontané, moins
coulé ; toujours aussi virevoltant, mais plus forcé, il a toréé
varié au capote, banderillé avec force, multiplié les suertes à la
muleta, mais... On aura noté de bonnes naturelles au troisième et une
multitude de passes devant le soso sixième. Piqué au vif par le triomphe
du Califa, le Juli mit l’accélérateur à fond, imposa son quite par
lopecinas, un peu gigoté, et mit toute la vapeur, dans un climat de
passion. Heureusement, il tua chaque fois comme Espartero lui-même,
laissant deux énormes estocades qui firent la décision. Oreille de
chaque toro, sortie a hombros, en compagnie du Califa. Mais c’est du
nouveau calife dont tout le monde parle aujourd’hui.
(Photos Alberto de Jesus – Valencia)
Ce
dimanche 18 Mars, toros d’Alcurrucen
pour Finito de Cordoba, Rivara Ordoñez et Juan Bautista qui,
d’entrée, doit frapper un grand coup.
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DE CI... PAR LA....
Hier matin, 17 Mars,
la corrida portugaise de Valencia n’a réuni qu’un quart de plaza. Le
toros de Mariano Sanz n’ont pas dit grand chose et seules, les frères
Domecq ont tiré leur épingle du jeu. Par contre, les spectateurs ont
admiré le courage des forcados de Aposento de Moita.
17
Mars - Almendralejo (Badajoz) : Mansada d’Atanasio Fernandez.
Finito de Cordoba coupe une oreille au premier, le seul possible. Morante
a d’excellents moments avec cape et muleta, mais ne peut rien enchaîner.
Jesulin toucha un lot impossible, et passa calvaire pour estoquer
l’impossible cinquième, écoutant deux avis. Bayonne a annoncé des
Atanasio, cet été. On peut se demander pourquoi.
17 Mars – Il est sorti deux bonnes corridas de
« La Laguna », hier. La première à Fitero, en Navarre, où
Victor Puerto a donné grande faena au quatrième, coupant deux oreilles,
tandis que Francisco Marco faisait « une à chacun ». Miguel
Abellan patine devant le deuxième et coupe un cartilage au cinquième –
Deuxième succès en plaza de Burriana, où les toreros firent moisson
d’oreilles : quatre pour Alberto Ramirez, trois pour El Cordobes
fils, et deux pour Soler Lazaro.
17 Mars - Arnedo :
Après le succès, le veille de Cesar Jimenez, c’est le Paulita qui a séduit
l’Aficion, toréant avec classe et inspiration. Novillos de Maria Luisa
et de Guardiola. Luis Vilches se montra très décidé. Salvador Vega fut
bien, mais tua « fatal ».
17
Mars - San Sebastian (Illumbe) : Dernière novillada de sélection
– Media plaza : Le lot de Cebada Gago se révéla sérieux et
encasté. Un seule oreille pour Reyes Mendoza, sincère. Vital Procuna
banderilla comme un dieu, et Sanchez Pulido le passa mal avec un terrible
sixième.
On connaît maintenant le nom des six novilleros
qui se disputeront les demi finales, toréant chacun, le 24 Mars, un
novillo du Capea, et le 25 mars, un novillo de Martinez Elizondo. Intéressante
formule qui permet à chacun de toréer deux jours de suite, et d’éviter
ainsi « le jour sans »...
Les
demi finalistes seront donc : Abrham Barragan – Sergio Aguilar –
Javier Valverde – Julien Lescarret – Salvador Vega – Cesar Jimenez.(
Reyes Mendoza, triomphateur de la dernière ne peut s’aligner, étant déjà
engagé ailleurs. Les deux novilladas seront télévisées sur Via
Digital.
Ce dimanche 18 Mars, tandis que Valencia
s’achemine doucement vers « la cremà », cette nuit du 19
mars où l’on va brûler toutes les Fallas, où l’on va faire exploser
des tonnes de pétards et de feux d’artifice, Castellon de la Plana
prend le relais, 100 kilomètres plus au nord, débutant aujourd’hui sa
Feria de la Magdalena par une corrida de Fuente Ymbro (Jandilla), devant
laquelle on attend le retour du Jesulin dans une grande plaza, et où
Manolo Caballero et Vicente Barrera devront à tout prix « marquer
des points ».
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LE FEU ET LA CENDRE...
19 Mars : San José ! Ce soir,
Valencia va jeter dans un grand bûcher les oripeaux de la grande feria.
Des tonnes de carton pâte vont se consumer sous les hourras, tandis que
main dans la main, les couples amoureux de tous âges s’en iront vers
une autre année de labeur. Il y aura quelques larmes dans ce bruyant
« pobre de mi », mais le soleil du Levant et la méditer année
atténueront le vague à l’âme. Les Fallas 2001 auront vécu, et dans
chaque quartier, on commencera à construire dans sa tête
la prochaine « Falla », plus grande, plus haute, plus
belle...
Le feu et la cendre... En France, on a
« brûlé les stratégies »... A Paris, à Lyon, mais aussi à
Toulouse , les élections municipales ont sanctionné les fausses amitiés,
les soudaines unions, mais aussi les magouilles « showbusinesstiques ».
On a pu penser un moment, récupérer la jeunesse non votante par des soirées
de Zénith, où règnent la musique et la démagogie. Mais cela à fait
long feu, et, c’est le cas de le dire... « Ouste ! »
Ce qui est frappant, dans tout cela,
c’est la rancoeur, presque la haine des vaincu(e)s. Impressionnantes déclarations
de celles et ceux qui débutent avec des trémolos dans la voix et
soudain, montent le ton, terminant dans l’invective et la calomnie.
Triste réaction, au pavé du Capitole, de ceux qui ont perdu des voix, en
voulant « mettre les leurs en musique ». Vous avez dit
« Démocratie » ? Vous avez dit « liberté du vote » ?
Le feu et la cendre... A Bruxelles, cela
va sentir le roussi ! Voilà que les éleveurs anglais vont sortir le
fusil pour défendre leurs bêtes. On veut, par prévention contre le mal,
en assassiner des milliers. Par souci d’économie, on refuse de
vacciner... Pour ne pas perdre la face, on préfère plonger dans la désespérance
des centaines de familles. Bien sûr que tous ces animaux étaient destinés
à l’abattoir... mais « pas comme ça » ! La verte
campagne anglaise, bientôt parsemée d’ossements... Shocking !
En
France, on pousse le vice jusqu’à repousser la demande des ganaderos de
Camargue et des Landes. Que l’on sache, les Toros de combat et les
vaches landaises ne sont pas destinés à l’exportation. Qu’attend
t’on ? Que l’un d’entre eux se mette soudain à baver ?
Que... parce que la chèvre du voisin, (non, pas monsieur Seguin, il
n’est pas là !) est soudain touchée, il faille par prévention,
abattre tout une manade, des années et des années de labeur ?
Bruxelles a dit... Bruxelles interdit... Bruxelles
scelle !
Demain peut être, on va vacciner... Il
sera trop tard, et l’Europe se sera envolée en fumée...
Alors, on mettra en place de nouvelles commissions, de nouvelles
« cellules d’appui psychologique », comme hier, à Paris...
Non, pas à l’Hôtel de Ville (quoique !), mais dans une
boulangerie de quartier qu’un bus est soudain venu défoncer. Il y a eu
des blessés... Alors, périmètre de sécurité et cellule d’appui
psychologique, pour les malheureux passagers... Mais personne ne parle du
boulanger !
En tauromachie, les choses sont bien plus
claires. Le vote populaire est sans appel. Il est libre. Le public a
toujours raison et sanctionne, par l’ovation ou l’invective, la
trajectoire du torero. Parfois, il met du temps. Parfois, il se laisse
berner, l’espace d’une corrida, d’une feria, d’une temporada. Mais
au bout, et malgré les stratégies mises en place, le verdict populaire
est sans appel. De tout temps, il en fut ainsi, et, malgré tous les
moyens de « nouvelle communication », toutes les hautes
techniques... on n’y changera rien : « El que vale... vale !
y El que no... »
18 Mars –
Valencia : 6ème corrida des Fallas. Lleno – Tarde
ensoleillée, mais venteuse : La corrida du dimanche a souffert de la
folie du samedi soir. Le Califa a tué la feria. L’émotion a été
telle que tout est soudain paru mièvre. (C’est du moins ce que disait
un aficionado de nos amis). La corrida d’Alcurrucen, bien balancée
(540, 502, 494, 506, 562, 505 kgs) a manifesté quelque noblesse, pour
trois toros, mais aussi de la soseria. Second et cinquième n’ont donné
aucune facilité. Le troisième, protesté pour chico et flojo, a été
remplacé par un Martelilla, encore plus boiteux. A la fin, sortit un
Bohorquez qui aurait mieux
fait de rester chez lui. |
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Finito de Cordoba est en forme. Sans
couper d’oreilles, il a marqué la corrida, par son toreo technique et
son expression artistique. On ne l’a pas vu au capote, mais ses deux
faenas, un peu longues, ont fait l’unanimité. La première, à un toro
faible, ne put provoquer l’émotion, mais pas une fois la muleta ne fut
accrochée. Du toreo classique, à la fois technique et esthétique. Grand
début de faena au quatrième, avançant vers le centre en cinq muletazos
de grande classe. Au final, des adornos toreros, en trincheras et firmas
cadencées. Au milieu, des séries sur les deux mains, peut-être trop
belles, peut-être trop faciles. La difficile facilité ! Il n’a
pas bien tué, écoutant à chaque fois un avis et une ovation. Il y eut
forte pétition d’oreille au quatrième, mais le président la repoussa,
écoutant chanter Manon. Finito salua, cérémonieusement,
respectueusement, mais ne donna pas la vuelta. Aucun doute, le Finito est
à maturité et Séville va le prouver.
Rivera Ordoñez débute en trombe, par
larga a portagayola, suivie de deux autres, au tiers. Il met de la volonté,
mais peu à peu, tout se dilue en séries hachées, sans ligne directrice,
sans imagination, presque sans illusion. Comme l’épée n’est pas
« celle de Papa » , le résultat est maigre. Silence partout,
percé de quelque sifflet.
Juan Bautista n’a pu réveiller le
public, son toréo semblant un peu fade à beaucoup. Ce n’est pas ce que
le public attend d’un jeune torero qui débute et veut gagner « des
postes ». On sera « en maestro », plus tard. Maintenant,
il faut « monter sur les toros ».On lui reprochera en silence
une certaine froide langueur devant son premier. Il essaya de mettre le
turbo, face au sixième et donna de bonnes séries. Hélas, il tua mal et
tout se termina en une courte ovation. Dommage.
Aujourd’hui,
19 mars, double session avec les cavaliers en matinée et un gros cartel
qui clôturera, ce soir, la feria : Six toros du Capea pour Espartaco,
Ponce qui doit absolument triompher et Vicente Barrera qui joue la deuxième
carte de sa réapparition. Vital !
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CASTELLON
DEBUTE EN GRIS
La feria
de la Magdalena a débuté hier 18 mars, par une corrida qui ne laissera
qu’un pâle souvenir. Une heure cinquante de spectacle, devant ¾ de
plaza. Cela a été vite réglé ! Trois toros de Fuente Ymbro, trois
de Jandilla (4,5et 6ème). Dans l’ensemble, le corrida a
servi, mais n’a pas montré la flamme des autres jours. De ce fait, les
toreros ont fait leur devoir, mais sans imagination, sans coup de rogne.
Et la corrida s’en est allée, au soleil du Levante.
Jesulin de Ubrique va peut-être avoir du mal
à faire passer sa nouvelle image auprès du public. Classique, sérieux,
presque austère, le torero ne putfaire grand chose face à son premier,
mais toréa très bien le quatrième, en longues séries templées.
Cependant, il « n’entra pas » dans le public et de plus, tua
mal. Silence à l’un ; ovation, après un avis, à l’autre.
Manolo Caballero débute sa saison « en
blanc ». Certes, malchance au sorteo à Valencia et Castellon, mais
aussi un manque de variété
dans son toréo, qui fait que si le bicho ne prend pas une kyrielle de
passes tout devient mièvre et sans solution. De plus, il tua très mal.
Il faut attendre, mais Manolo Caballero doit vite rectifier, car « le
train part vite », cette année. Silence partout.
Vicente Barrera réapparaissait dans une grande
feria. C’était « sa première carte », et il ne put la
jouer qu’à demi, le sixième se cassant la corne au début du tiers de
banderilles. Le torero préféra l’estoquer, immédiatement. Par contre,
il fut « lui-même », face au troisième, et donna la seule
vuelta de la journée. Bien à la cape en série de lances terminés en
demie à genoux, le valenciano débuta « en statue », une
faena sérieuse où l’on retrouva la verticalité qui fit sa réputation.
On lui reprochera de n’avoir presque pas utilisé la gauche. Un faena
propre, mais « qui manquait de quelque chose », comme souvent
chez ce diestro. Barrera joue beaucoup, aujourd’hui à Valencia. Un demi
échec le placerait en mauvaise posture, même dans une cage dorée.
Ce 19 Mars, deuxième corrida, avec la « passion
Juli ». La corrida est de Luis Algarra, et les collègues :
Finito de Cordoba et Alberto Ramirez.
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DANS LES AUTRES PLAZAS : TRIOMPHE
« DES » CORDOBES...
19 Mars : Cela ne suffisait pas
d’un, voilà que le papa s’y met aussi. Du coup, l’aficionado et le
chroniqueur ne savent presque plus où donner du « olé »,
avec quelques réserves, tout de même...
A 65 ans, le Cordobes « père »
torée comme avant, se fait bousculer, coupe trois oreilles, mais ne met
qu’une demi entrée en plaza de Lorca. De son côté, le fils, dont on
sait le moment délicat, triomphe également, mais en troisième catégorie.
Donc attendons.
18 Mars - Lorca (Murcia) :
Toros de Gabriel Rojas, terciaditos, bonitos, flojitos, sositos.
Bref, une corrida « a modo » pour le mano a mano
Manuel Benitez « El Cordobes »/ Pepin Jimenez. Soyons
clair : Il ne pouvait en être autrement, et le public ne s’y
trompe pas, qui ne vient pas. (C’est pour cette raison, prévisible, que
l’on avait suggéré ici, des adieux « de lujo », par une série
de festivals en grandes plazas, pour des causes bénéfiques, se clôturant
comme prévu par une corrida d’adieux, en plaza de Cordoba, « con
corte de coleta », en pleine gloire). C’est bien dommage, car le
Manolo ne va pas avoir la sortie qu’il mérite, d’autant qu’il torée
comme avant, en longues séries de sept, huit muletazos, quand les jeunes
jouent le « trois et pecho ».
La ceinture est un peu plus épaisse et le
dos grince un peu, mais le poignet est toujours là, sana parler de la tête.
Chapeau, Manolo ! Hier, le cinquième le percuta, au capote, lui
donnant un coup à la poitrine. Ayant déjà coupé trois oreilles, le
Cordobes pouvait « se mettre à l’infirmerie ». Il resta là
et donna sa meilleure faena de la tarde, hélas gâchée à l’épée.
Une oreille, deux oreilles et vuelta, avec sortie à hombros, pour celui
qui reste, malgré les cheveux blancs...un phénomène – Pepin Jimenez
eut plus de mal à chauffer les moteurs, mais dessina une grande faena au
dernier de la soirée, sortant lui aussi en triomphe (Silence – une,
puis deux oreilles)
18 Mars Fitero (Navarre) : Quatre
toros de Sépulveda que vinrent compléter un de La Laguna (2ème)
et un de Arauz de Robles, sorti 6ème. L’ensemble ne créa
pas de problèmes majeurs et les toreros se sont libérés. Trois oreilles
pour le Cordobes « fils ». C’est bon pour le moral –
Eugenio de Mora coupe une oreille à son premier, écoutant ovation au
cinquième – Alberto Ramirez a préparé Castellon en triomphant deux
jours de suite. Un trophée chaque fois.
18 Mars – Madrid (Las Ventas) :
Un quart de plaza pour une triple présentation. Les cinq
novillos de Garrido ont tout mis par terre, et le dernier de
Sotillo Gutierrez, manso très encasté, a condamné le jeune César
Giron aux trois avis. Il en avait déjà reçu un face à son premier
adversaire, ce qui n’empêcha pas le public d’apprécier certaines séquences
de ses faenas. Cependant, le jeune est « bien vert », et
n’aurait peut-être pas du se précipiter ainsi vers Madrid, (surtout
quand on porte ce nom là) – Luis Alfonso Oliveira se révéla un peu
longuet (silence partout) et Luis Vital Procuna, comme d’habitude :
Bien aux banderilles, puis, a menos ! (Silence et division). Il va
falloir penser à une réorientation, un de ces jours.
18 Mars, dans les autres plazas :
Fernandez Pineda sort a hombros du Puerto Santa Maria. Une oreille à
chaque novillo du Marquis de
Domecq. Luis Vilches coupe un trophée. 2000 personne dans l’immense
plaza du Puerto – En plaza d’Arnedo triomphe, enfin, d’Ivan Garcia
qui coupe deux oreilles à un novillo de Martelilla, tandis que Tejela
fait un trophée.
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QUAND ARRIVERA T’ELLE DONC, CETTE « TRENTIEME » ?
20 Mars : Enrique Ponce naviguait hier soir entre colère et
amertume, et les 750000 personnes rassemblées près de la grande place
Valenciana, pour la célèbre « Nit de Foc » (la nuit du feu),
ne purent apaiser sa tristesse. Vingt
neuf sorties a hombros de la Plaza de Valence, sa plaza de Valence, depuis
qu’un jour pluvieux de juillet 90, il se retrouva seul devant une señora
corrida, et la toréa « pavillon haut ». Depuis, il est devenu
le N°1, reconnu de tous, aimé de beaucoup. Chaque année, il bâtissait
sa saison sur un gros triomphe aux Fallas.
Oui mais voilà, « nul n’est prophète en son pays »,
dit le proverbe et le public aime bien brûler ce qu’il a adoré, alors,
imaginez un peu... à Valence.
Hier, Enrique Ponce voulait, devait, à
tout prix interrompre cette mauvaise chute... Deux ans sans la Porte
grande, débouchant sur la Calle de Jativa, interrompant le trafic sur le
coup de sept heures du soir. La gloria ! Hier, 19 mars 2001, il
fallait « donner la trentième ! ». Hélas, les toros
n’ont pas voulu. Cela arrive. Mais trois fois hélas, le public ne le
suit plus, et hier soir, à l’heure où on prépare la sortie a hombros,
lui demanda d’abréger, de ne plus l’ennuyer...
Viendra t’elle un jour, cette trentième salida a hombros d’Enrique
Ponce, dans sa plaza de Valencia ? Nul ne le sait. Enrique lui même,
maugréait tout bas : « Ici, on m’a peut être trop vu. Je ne
serai pas au cartel de la corrida de la Virgen, en mai, et en juillet,
peut être que je ne viendrai qu’une fois... ». Peut être fait il
bien de ne pas venir en mai... La vierge en question est « la Virgen
de los Desemparados » !
19 Mars – Valencia : Dernière corrida des Fallas – No
hay Billetes – Tarde de
soleil avec du vent : Tout le monde attendait la corrida du Capea.
Les Murube avaient ici une place de choix, mais hélas, les toros
magnifiquement présentés, peut être trop lourds (552, 543, 586,
619,551, 522 kgs) sont sortis faibles, mous, sans race, décastés. Aucune
chute scandaleuse, certes, mais des ballons qui se sont dégonflés,
tristement , au cours de la lidia. Heureusement, le troisième, sorti
manso, a terminé excellent à la muleta. Le sixième a duré « trois
séries »... Capea aurait tout misé sur le cinquième. Il a bien
fait de ne pas jouer !
Espartaco fait peur. Il n’y est pas, ni
physiquement, ni mentalement. Bien entendu, on applaudit ses efforts
louables, parce que l’on sait qu’il va partir. Mais vraiment, après
les questions posées à Olivenza, Valencia vient de confirmer les
craintes, et attiser les inquiétudes. Ses deux toros étaient mous. Que
se passera t’il s’il lui
sort un carcan, ou simplement, un vrai toro de combat ? Avis et
silence au premier, ovation au quatrième.
Enrique Ponce a maudit le ciel, maudit les
toros, maudit le public, maudit... Malchance totale au sorteo. Son premier
est un invalide qui ne prend pas trois passes, quelle que soit « la
haute technique infirmière » employée. Le cinquième paraissait
meilleur. Après la première pique, Ponce donna un quite par chicuelinas,
clos d’une demie « de cartel ». Au tour suivant, Barrera
donne deux passes et met le toro par terre, sur le remate. Vont pas être
copains, ces deux là ! Ponce va bien débuter, malgré deux coups de
banderille en pleine poitrine. Puis, à mi faena, les essais de naturelles
vont commencer à lasser le public qui va siffler les efforts du torero de
Chiva. Le regard perdu, Ponce va en terminer, écoutant par deux fois un
silence sépulcral...
Vicente Barrera a coupé une oreille,
quand il aurait du en couper trois. Maudite épée. On sait qu’il devait
marquer la journée. Il l’a fait « en étant lui-même »,
vertical, seigneurial, amanoletado ! Son premier s’appelait
« Mariposa ». C’est peut être pour cela qu’il s’acharna
à « voleter » par dessus les planches, y parvenant une fois.
Manso de salida, peu piqué, ce papillon là arriva noble et répétiteur,
à la muleta. Barrera débuta comme une statue, par quatre fois, et
continua « droit comme un I », faisant passer et repasser le
toro autour de lui, terminant par des pechos enchaînés, et des
changements dans le dos. Faena magique qui leva les ovations d’un public
valencien qui avait retrouvé « son Vicent ».. Rythme,
temple, empaque...tout y était, sauf l’épée. Pinchazo, une demie et
deux descabellos. Voilà comment on perd deux oreilles.
Avis et vuelta d’enfer. Le sixième débuta bien et Barrera
dessina deux jolies séries. Mais à la troisième, le toro décida que
« c’était assez ! ».Allez donc savoir pourquoi, l’épée,
cette fois ci, fonctionna à merveille, l’estocade entière roulant le
bicho en deux secondes. Oreille et énorme ovation. Barrera est radieux, râlant
un peu d’avoir loupé « d’un cheveu de Fallera », la
sortie a hombros. Mais, là aussi... ça reviendra !
Le
matin, la corrida de rejoneo n’avait rien cassé, à cause des toros de
Bohorquez, sans grand jus. Ovation pour Moura, Gonzalez Porras et Andy
Cartagena ; Vuelta pour Fermin Bohorquez junior ; et une oreille
pour « les deux petits jeunes » qui fermaient cartel :
Alvaro Montes et Sergio Galan. La relève ?
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A
CASTELLON... LE DESERT !
Pour le moment, Madeleine attend et il lui en faut peu pour se
mettre à pleurer. Le début de cette feria de la Magdalena est assez
triste, voir désastreux. Attendons la suite.
19 Mars – Castellon de la Plana – 2ème de Feria
– Plus de billets – Grand beau temps : 10500 spectateurs qui sont
sortis bien tristes, incapables de réagir. La corrida de Luis Algarra est sortie incomplète. L’ont « renforcée », deux de
Gabriel Rojas (sortis 4 et 6ème) . De fait, tout est sorti, très
inégalement présenté (475, 517, 505, 469, 485, 470kgs), mais avec le dénominateur
bien commun de la grande faiblesse et absence totale de caste. Un désastre
de corrida. |
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Finito de Cordoba est en grande forme. Il
trouve vite le sitio et le rythme. Faenas un peu longues, certes, mais à
chaque fois, la toreria. Ovation à son premier, après une légère pétition.
Oreille au quatrième.
« El Juli » a essayé devant
un lot impossible. Le cinquième est sorti faible. Le public le protesta.
Ebauche de lidia et le toro arrive « sans rien » à la muleta,
au point que le Juli l’exécute, presque sans donner une passe. Bronca
terrible... au président !
Alberto Ramirez est un torerito fino de la
terre, et Castellon doit être « sa page de gloire », chaque
année. Le troisième, invalide, ne lui permit rien. Le sixième bis
sortit manso, fuyard, tirant des ruades. Le jeune le reçut par larga à
genoux et se battit avec lui, aguantant ses charges désordonnées avec
beaucoup de vaillance. Toro à contre style, mais torero de tête et de
tripes. Bien, avec une bonne oreille à la clef. Pero... Que toston !
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EL CALIFA, AU PLUS HAUT
21 mars : Le « grand livre »
de la tauromachie est empli d’histoires de ces jeunes hommes qui, du
jour au lendemain, à force de courage et de génie, sont passés de
l’ombre à la lumière. Certains ont marqué à jamais l’Histoire,
avec un grand H. D’autres n’ont fait que passer, tels météores.
Cependant, le public, à chaque fois, a tressailli, les a portés haut et
quelquefois, les a plongés dans le désarroi et la misère.
Brinquebalés, condamnés à courir les
routes, à dormir peu, les nouveaux géants ont découvert ce qu’était
ranger sa peur et sa fatigue, pour, presque tous les soirs, enfiler le
costume du génie, et se justifier, encore une fois, dans la plaza.
Certains y ont survécu, d’autre y ont laissé toutes leurs illusions.
Tous les jours, deux toros attendent.
Jusque là, ils n’ont pas trop fait d’efforts. « Deux, à
Barcelone, deux aujourd’hui , au Puerto, et demain... Bayonne. Quelle
vie ! » Dans ces plazas, le public attend. Peu lui importe la
paliza du voyage, les séquelles de la dernières voltereta, ou le gros
rhume attrapé il y a deux nuits. Il attend le triomphateur, celui qu’il
a vu a la télé. Alors, tous les jours, le torero redevient
prestidigitateur « sans filet ». C’est ainsi.
Avant Madrid, l’an dernier, le Califa
n’était rien, ou si peu de chose. Après l’historique sortie devant
les Dolores Aguirre, il était une révélation pour beaucoup. La saison
américaine lui a donné des ailes et dés son retour, à la première
occasion, il a fait exploser la marmite. Triomphateur des Fallas 2001 à
Valencia, Jose Pacheco voit déjà tomber
les propositions de contrats. Son apoderado va devoir s’acheter un
nouveau carnet, et augmenter son forfait de téléphone portable.
Le Califa pourra t’il donner partout,
chaque jour, ce qu’il a donné en plaza de Valence ? Tout le problème
est là. « Allez le voir vite... » disait on jadis d’un
torero tellement valeureux que ... !
En attendant, le Califa dort sur ses deux
oreilles et sourit au destin. Déjà, il dérange et la confection de la
San Isidro patine un peu parce que certains ne veulent pas toréer avec
lui. C’est bon signe.
Tout le mundillo attend sa prochaine
sortie, samedi à Castellon.
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LES
TROPHEES DES FALLAS DE VALENCIA
21 Mars : A peine éteint le fracas de la dernière « traca »,
le grand Jury de Valencia vient d’attribuer les prix récompensant les
triomphateurs de « Fallas 2000 ».
Les résultats sont les suivants :
Triomphateur de la Feria :
Jose Pacheco « El Califa »
Matador
le plus en vue : Victor Puerto
Auteur de la meilleure estocade : Julian
Lopez « El Juli »
Trophée
au meilleur lot : « Torrestrella »,
le 15 mars
Trophée
au meilleur toro : « Malasuerte »,
5ème de Torrestrella, lidié le 15 mars, par Victor Puerto
Meilleur novillero : Oscar Sanz
Meilleur novillo : « Barbastristes », 5ème
de la Quinta, lidié le 11 mars, par Oscar Sanz
Meilleur rejoneador : Sergio Galan
Meilleur peon de brega : Alberto Martinez
Meilleur banderillero : Curro Cruz
Le
trophée au meilleur picador n’a pas été décerné.
A cette liste de vainqueurs, « Toros2000 » désire
associer l’Empresa de Valencia, et le service de communication qu’elle
a su mettre en place, notamment via Internet. Formidables disponibilité
et ouverture d’esprit dont nombre d’organisations devraient prendre
quelque graine, en particulier, en France !
Merci donc à l’Empresa de Valencia et
à son agence de communication, où l’on trouve l’ami Alberto de Jesus,
dont les photos ont pu nous apporter quelques effluves des bords de
« sa Méditerranée taurine ». Enhorabuena y gracias mil !
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CASTELLON :
NOVILLADA « CHAMPAGNE ». ENFIN !
La novillada de la feria de Castellon a enfin levé le voile de
torpeur qui s’était abattu sur la plaza depuis dimanche. Devant une
bonne novillada de Jandilla, deux jeunes ont confirmé partie leurs
promesses, et vont devenir « pareja » à la mode. A tous les
coups, on va se les arracher, et un jour, Madrid les présentera ensemble.
Alors... l’Histoire dira.
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Peut être retrouvera t’on un de ces célèbres
« duos » qui fit courir jadis l’aficion. Aparicio et Litri...
Curro Vazquez et Antonio Porras, la « pareja novilleril » de
1969... Litri et Camino, plus près de nous. Ces toreros étaient différents
dans leur concept de la tauromachie. Cesar Jimenez et Ivan Garcia sont ils
si distincts. On va vite le voir. Car, après le bon triomphe d’hier, on
va commencer à analyser, jauger, comparer. Chacun aura ses partisans, et
l’on sera reparti pour un tour...
20 Mars: Castellon – Novillada – presque media plaza :
Excellente novillada de Jandilla qui donné grand jeu. A part le premier
qui s’est donné une vilaine vuelta de campana, tous les novillos ont été
applaudis a l’arrastre. Le lot, bien présenté (les premiers et sixième
pesant respectivement : 495 et 498 kgs) a démontré mobilité et
caste, en particulier le lot de Ivan Garcia. |
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Javier Castaño est aux portes de
l’alternative. Toréo serré, à bout portant, dans un terrain extrêmement
réduit. Une vilaine voltereta, montant haut et tombant mal. Castaño
n’a pas changé, et cela ne rassure pas, (sauf peut-être son sastre,
qui va avoir du boulot). Javier Castaño pourra t’il servir ce toreo aux
« quatre ans » ? On ne sait. Par contre, il ne peut
continuer à tuer aussi mal. Vuelta au premier. Ovation au quatrième.
Cesar Jimenez a conquis l’Aficion et la
presse. Tout le monde a été sidéré par ce jeune madrilène de 17 ans
qui, après Valencia, a enchanté Castellon. Savoir, courage... la classe !
Une oreille chaque fois, après avoir pinché une fois. C’est dire à
quel poit, Jimenez aurait pu « couper plus », en récompense
à un toreo «main basse », de
temple et de dominio. Grand quite par chicuelinas à son premier. Précieuse
faena ; grande série de droitières « desmayadas » au
ciquième, malgré un varetazo en plein visage. Grande sortie de Jimenez
à Castellon. A suivre.
Ivan Garcia a également coupé une
oreille à chaque novillo. Brillant dans les trois tiers, quelquefois un
peu accéléré, il a confirmé les espoirs que l’on met en lui.
Banderillant très réuni, citant de loin, tirant la muleta loin derrière,
il a bien tué, en particulier le gros sixième.
Cesar Jimenez et Ivan Garcia sont sortis a
hombros, et le public de Castellon, enfin, s’est diverti. Champagne !
(Photos Alberto de Jesus – Castellon)
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CASTELLON : LA GRANDE « DERNIERE LIGNE DROITE »...
22 Mars : La Magdalena de Castellon
est toujours bâtie en deux parties. La novillada et la corrida de Rejones
marquent la frontière entre deux séries de corridas à l’intérêt
croissant. Il y a peu, cette frontière était encore plus forte,
puisqu’il y avait un à deux jours sans toros.
Après les événements de l’hiver, après
le début de saison et quelques sérieuses gamelles, et surtout, après
les Fallas de Valencia récemment terminées, Castellon entame
aujourd’hui la dernière ligne droite de sa Magdalena 2001. Une
passionnante série de quatre corridas débute ce 22 mars, avec chaque
jour son poids de questions à élucider, de problèmes à résoudre, de
doutes à effacer, de situations à rétablir. Jugez en plutôt :
Ce
Jeudi 22 mars : La corrida de Palha, avec Stéphane Fernandez Meca,
El Tato, Jesus Millan. Corrida torista, les toros portugais devant
confirmer l’excellente année 2000. Casta,
mobilidad, fiereza ! En face, Stéphane peut jouer un gros
coup. Entre Castellon et Illumbe, un
triomphe lui ouvrirait définitivement les portes de l’Espagne, avec, en
particulier, la San Isidro qui se monte doucement. Le français « a
la carrure », connaît à fond ces toros, et peut les faire briller.
Sa volonté de mettre le toro en suerte « de loin » plaide en
sa faveur et gagnera le public. Pour peu qu’un recibir arrive après une
faena correcte, mise en valeur par un toro encasté, et...
on verra bien ! – Pas grand chose à attendre del Tato,
sinon l’espoir d’un retour peu probable, aux premiers rangs – Reste
le « petit lion », Jesus Millan, qui se voit offrir là
l’occasion de se montrer, en tout début de saison. L’aragonais va
aussi confirmer l’alternative, prochainement, et on le retrouvera également
à Zaragoza, en mano a mano avec le Tato, pour la feria de la Primavera. A
n’en pas douter, le garçon ne laissera pas passer ces occasions. Son
courage et son talent, face à du « dur », en font un torero
de projection pour 2001.
Vendredi
23 Mars : Les Salvador Domecq du « Torero » pour
Joselito, Ponce et Julio Aparicio. Le paseo sera « tendu ».
Joselito doit effacer son fracaso de Vista Alegre, à tout prix. Non
seulement pour sa carrière, mais également pour l’image du combat
commun mené avec Arranz et Jose Tomas, aux abonnés absents. Une « demie
teinte » ou un nouvel échec entameraient définitivement le crédit.
Castellon l’aime beaucoup, il doit donc s’en sortir – Enrique Ponce
a eu un gros problème à Valencia : ses compatriotes semblent ne
plus l’aimer, être lassés de lui, au point qu’ils en sont injustes.
On connaît le refrain. Pourra t’il rectifier ? Des Valencianos
vont ils monter le siffler à Castellon ? Lo tiene muy dificil !
On murmure que Ponce veut ne toréer qu’une corrida à la San Isidro,
celle de Dolores, à condition que le Califa ne soit pas du cartel... De
tous temps, les toreros ont eu ces caprices ! A suivre. Ponce se doit
de triompher avant Madrid., car on sait que Séville n’est pas « tout
sucre » pour lui. Donc, c’est à Castellon qu’il doit « redevenir »
le N°1, d’autant que le petit, le Juli, s’est planté – Julito
Aparicio va essayer de confirmer ses prétentions, et pour lui, le paseo
sera tendu. Mais pour lui, le paseo est...toujours tendu !
Samedi
24 Mars : Corrida de Celestino Cuadri, toujours passionnante. Vont la
toréer Espla, El Califa et Juan Bautista. Espla sera « tel quel » !
C’est à dire mi sérieux, mi roublard, très technique et mauvais
tueur. Un malin ! – Le poids de la corrida reposera sur le Califa.
Il a été « monumental de vaillance » à Valencia, au point
que certains ont crié au kamikaze, oubliant ou niant qu’il sait toréer,
et qu’il va en envoyer quelques uns au placard. La où les autres
donnent trois muletazos, lui en donne six, liant, baissant la main,
obligeant le toro à passer. Des fois, « il y a du tangage »,
mais nul ne peut nier ce fait. A Valencia, « tout à gauche »
et séries de cinq, six muletazos. A partir de là, allez donc dire
qu’il « ne sait pas »... Castellon doit être une marche de
plus de son ascension. Beaucoup l’attendent et il le sait. De plus, il
doit encore faire regretter un peui plus son absence à Séville, et peser
sur San Isidro. Il va sortir « a
hombros », ou sur une civière – Jean Baptiste va devoir affûter
sa décision et toréer pour le public (attention : pas toréer
« le » public). Les chroniques n’ont pas été tendres, après
Valencia. Pour lui, tout reste à prouver. Les Cuadri peuvent donner de
l’importance à une bonne sortie, sinon...
Dimanche
25 mars : Victorino ! Victorino ! Victorino ! Côté
toreros : Padilla, José Luis Moreno et Uceda Leal. Victorino a
« plusieurs tirs à rectifier » : Ne pas oublier que ses
deux dernières corridas 2000, à Las Ventas, et surtout au Pilar, à
Zaragoza, ont frisé le désastre. Faiblesse tout à fait incroyable,
manque de caste tout à fait surprenant. Par ailleurs, la région de
Valencia a osé mettre en doute son intégrité (condamnation pour
afeitado d’une corrida en 1995). N’aime pas ça, le Victorino !
On sait bien qu’avec tout ça, il y aura toujours une bonne âme pour
siffler plus fort la moindre hésitation d’un bicho, la moindre corne
asttillée. Victorino rejoue donc « un examen de passage », à
Castellon, et dans leur fincas, les « copains » ganaderos vont
être « tout ouïe », les doigts croisés dans le dos, du
style « S’il pouvait se planter... ». Les toreros
joueront aussi leur carte : Padilla, attifé comme un bandit
de grands chemins (ne manque plus que le tromblon), n’a pas été
justement récompensé à Valencia. A côté de ses facéties musclées,
il a toréé juste et même très bien. Pero,
no mato ! Castellon et les Victorinos doivent donner du poids
à ses justes prétentions. Mais il faut arriver à se faire prendre au sérieux !
- Jose Luis Moreno doit confirmer Valencia. Bon torero, mauvais
tueur, il a déjà donné de grandes faenas aux toros de Galapagar. Si un
jour, aux même endroit et même moment, il conjugue grande faena et
grande estocade à un grand Victorino, « se arma la San Quintin ! »
- Uceda Leal est un torero protégé de l’Empresa. Torero fin, précieux,
il cherche l’ouverture, et a eu beaucoup d’opportunités. Trouvera
t’il enfin ce qu’il lui manque...une espèce de « do de pecho » ?
On voudrait y croire, mais...
Voilà donc un « sacré programme »,
passionnant. Le public de Castellon le mérite t’il ? On le sait
« bariolé », festif, braillard et peu entendu. Bon. Les
grands événements font parfois les grands publics. Donc, attendons nous
à de sérieux coups de gueule, dans un sens ou dans un autre. Cette fin
de semaine à Castellon est primordiale.
21 Mars
– Castellon de la Plana : Corrida de Rejoneo – 4ème
de Feria – ¾ d’entrée : Deux oreilles et une sortie a hombros
d’Andy Cartagena, qui ont semblé un peu exagérées à beaucoup. Les
toros de Los Espartales ont donné un jeu inégal : mansos les deux
premiers, 3 et 6ème potables, 4 et 5ème encastés.
Le deuxième a sauté deux fois au callejon, (la première, vraiment,
« sans prévenir »). |
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Deux
oreilles et moultes virevoltes pour un Cartagena qui a bien vendu sa
marchandise face à un quatrième, sorti au galop. A signaler qu’il fut
le seul à passer aux banderilles après seulement deux rejones. Grande
paire al violin, à deux mains (!) et bonne sortie pour le jeune
rejoneador, avant l’arrivée de Mendoza – Très intéressante
prestation de Sergio Galan, préparant bien ses suertes, clouant toujours
en haut. A noter deux chevaux de sa cuadra dont on risque de parler, très
vite : « Cisneros » et « Montoliu ». Galan
coupa une seule oreille (à cause de deux descabellos), et devient une
grande promesse de « la relève du Rejoneo » - Autre trophée,
au sixième, pour Diego Ventura, dont on retiendra les quiebros –
Leonardo Hernandez a changé son écurie. La nouvelle est loin d’être
au point. De plus, le premier, manso, ne donnait guère d’options. Ce
fut un peu pesant. Silence – Fermin Bohorquez coupa une petite oreille,
mais il reste le classique de l’Ancienne génération – Quant à
Martin Gonzalez Porras, il est au rejoneo ce que le laboureur est au « lac
des cygnes ». Mais cela peut plaire. On applaudit sa bonne volonté
musclée.
Il y a « les Anciens » avec
Bohorquez, les frères Domecq, Buendia, Leonardo Hernandez.... Il y a
« la nouvelle vague », avec les Cartagena, Sergio Galan, Diego
Ventura... Et, au milieu, sous son chapeau mexicain, arrive Pablo Hermoso
de Mendoza. Entre Séville, Jerez et Madrid... on va voir ce qu’on va
voir !
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LA JUSTICE DES HOMMES...
23 Mars : Dieu est juste, dit on ! De même, ses
illustres homonymes. Ils ont du travail, tous, en une seule personne.
Nous, ici en bas, nous voguons dans l’incertitude. Pauvres humains à la
vision et la mémoire courtes, nous hésitons et nous donnons bonne
conscience en trouvant toujours des explications à l’inexplicable,
presque des excuses à l’inexcusable. Pour éviter de nous salir les
mains, nous tergiversons et donnons presque plus de droits à l’assassin
qu’à la victime.
Que dans un prétoire, un « présumé
assassin » sur lequel on a assemblé tant de preuves, étayées par
ses propres aveux, se permette, avec l’appui de ses défenseurs, de
sourire, de défier du regard, d’écraser le monde de son mépris...
Que la Justice pardonne presque ceux qui, le vendredi soir, au
cours de leurs folles équipées sauvages
sur une autoroute de France, assassinent une mère et ses trois
enfants... Cela dépasse l’entendement. Ici, on viole et on assassine.
Cela fait toujours cinq minutes à la télé, cinq colonnes dans les
journaux. On amasse tant d’éléments que le lecteur ou l’auditeur, à
la fin, se demande « mais vraiment, où en sommes nous ? ».
Alors, loin des effets de manches des défenseurs
patentés, des « presque complices », alors des parents, des
maris, des enfants et des amis pleurent et caressent doucement l’image
de leurs disparus. Allez donc leur expliquer que si l’on tue, c’est
pour crier sa révolte à la Société. Allez donc leur dire que si l’on
permet les rodeos assassins, le vendredi soir à Paris, alors qu’on vous
aligne si vous dépassez le 90 sur une nationale, c’est pour éviter le
feu dans nos rues. Où est la justice des hommes ? Où est le bon, le
vrai, le juste ? Ou en est on ?
Où en est on ? Dans notre domaine à
nous, c’est bien moins grave, heureusement. Mais l’idée de justice,
de vérité, devrait prévaloir. Quand on lit les compte rendus d’hier,
sur la corrida de Castellon, on a trois certitudes : La corrida de
Palha est sortie telle qu’on l’attendait ; le petit aragonais
Jesus Millan a fait exploser
l’applaudimètre ; et le Tato confirme son déclin. Bon ! Où
cela se complique bigrement, c’est au moment de faire la synthèse de
l’actuacion de Stéphane Fernandez Meca. Là vraiment, si vous n’étiez
pas présent à la corrida, vous avez un gros problème. Selon que vous
lisez les principaux critiques et chroniqueurs taurins, dont certains,
comme Juan Posada, sont matadors de toros, vous passez du bleu ciel au
gris foncé, du très bon au carrément mauvais. Des deux côtés, bien
entendu, des arguments techniques viennent étayer les différentes
versions. Et à la fin, comme au point final d’une grande plaidoirie...
vous ne savez plus où vous en êtes. Essayez donc ! Allez lire
« Le Pais », « La Razon », « ABC ».
C’est vendredi, vous aurez le temps... Vraiment, on a du mal à se faire
une idée, surtout que le mot héroïsme vient tout à coup semer le
doute, « dans l’autre sens » !
Que faire ? Que dire ?
Impossible synthèse. C’est aussi là tout le mystère de la tauromachie !
C’est pour cela que nous sommes aficionados, et c’est parce que, bons
ou mauvais, les hommes se jouent ici la peau, plus que dans un prétoire,
que nous ne pouvons nous permettre l’injustice. Donc, on se contentera,
de dire, « il semble que... », en attendant de « vraies
certitudes » !
22 Mars – Castellon : 5ème de feria – ¾
de plaza – Beau temps : La corrida de Palha a donné ce que l’on
attendait. Pas très haute, pas très lourde (582, 494, 495, 502, 497, 556
kgs), pas incroyablement armée, elle a développé toutes les qualité
qu’on lui connaît : Caste, agressivité, mobilité, solidité
(seul, le sixième a glissé deux fois). Ils ont combattu fort au cheval,
parfois en manso con casta, et les piqueros ne se sont pas privés de leur
barrer la sortie. Sérieux et compliqués, ils demandaient de l’autorité,
dans chaque instant de la lidia. Tous ont été applaudis à la sortie,
excepté le deuxième. |
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« Il semble que »... Fernandez Meca n’a pas eu toute la réussite
souhaitée. Il semble qu’il a touché les plus compliqués, disent
certains. Il semble qu’il n’ait pas su quoi en faire, disent
d’autres. Allez donc savoir. « Silence partout, avec un avis au
quatrième » ; « Applaudissements aux deux » ;
« Ovation à chaque toro ! » ... on ne sait pas. On parle
d’un premier manso, qui lui pega deux sérieux arreones, en particulier
au moment de l’épée, et d’un quatrième qui eut 20 charges très
fortes et finit aux planches. On parle d’un Stéphane volontaire et un
peu « torpe » qui aguanta les premières charges et s’en
alla « a menos ». Beaucoup ne s’expliquent pas sa volonté
de tuer recibiendo, au centre, un toro qui était parti coller les tables.
Du coup, bien sûr, le toro l’attendit et cela s’est mal passé.
Dommage ! Stéphane doit « entrer » en Espagne. Il en a
la carrure, le courage et les capacités. Lui reste à « convaincre
les hommes », et ça.... L’important est que lui soit fier de sa
prestation, et qu’il soit sincère.
El Tato n’a pas été bien et, de plus,
le public de Castellon ne lui a pas pardonné de « piquer » un
poste à un torero « de la Tierra » pour faire « ça ! ».
Le deuxième était le plus difficile, et l’aragonais passa au large.
Bronca. Il fit un effort au cinquième, mais arrêta les frais après
quelques bonnes droitières. Silence. L’avenir se noirçit pour le maño
de Sanlucar.
Jesus Millan a explosé. On le prévoyait,
mais pas à ce point là. Pour peu qu’il coupe, à Madrid, lors de sa
confirmation d’alternative, le dimanche des Rameaux , il va signer
d’un coup 60 contrats, et peut être même qu’on le verra à
Bayonne... Oreille à son premier, du nom de « Diano », dont
il corrigea la tendance à serrer à droite. Naturelles en deux séries,
avant de tirer deux tandas méritoires à droite, et d’estoquer
clairement. |
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Le sixième s’appelait « Ruiseñor », et le
jeune aragonais « le comprit d’entrée ». Courage, tête
claire, Millan lia les séries, la muleta toujours devant, empêchant
toute initiative au bicho. « Tu fais ce que je dis, c’est moi qui
commande ». Cinq séries, dont trois à gauche, la muleta « siempre
en la cara, tirando del toro ». La faena se termina aux barrières où
le jeune finit, spectaculaire. Grosse estocade, deux oreilles et sortie
« en volandas »... La justice des hommes !
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DE
CI ... PAR LA...
23 Mars : JoseTomas, Joselito et Enrique Ponce sont « casés »
pour la San Isidro ! Ponce
vient d’officialiser hier son contrat : Une seule corrida, celle de
Dolores Aguirre, le 8 Juin, avec Juan Mora et Eugenio de Mora. On dit
qu’il a « barré » le Califa qui désirait, en toute
justice, cette corrida. Si c’est vrai, c’est mal, et la stratégie est
risquée : Une seule course, en piquant le poste à celui qui y a été
extraordinaire l’an passé, Madrid ne lui pardonnera pas.
A suivre les montage des ferias, au jour
le jour, dans le « Prévisionnel » de la rubrique « Carteles ».
23 Mars : Le Cordobes « padre »
est sur la touche pour un mois. L’histoire se répète. Le cinquième
toro de la corrida du 18 mars , à Lorca, l’a percuté de plein fouet,
au premier capotazo. Le vieux Benitez s’est relevé, « comme avant »,
et l’a toréé, « comme avant »... Cependant, il y avait dégâts :
deux côtes flottantes, du côté gauche, qui se sont mises à flotter...
dans tous les sens... Repos forcé d’un mois, à peu près, le Manol désirant
revenir à Palavas, le5 Avril.
23 Mars : Pour le moment, pas de mano
a mano Bautista/Castella à la Feria de Béziers. Jean Luc Jalabert sera,
par contre, à Eauze avec des Torreon, en compagnie de Victor Puerto et
Castaño. On le verra, selon « corrida.net », en
compagnie de Ponce, à Mont
de Marsan avec les Capea, à Bayonne avec les Atanasio. Fera aussi le
paseo a Vic, avec les Fernando Peña. On y verra plus clair ce vendredi
soir, Vic Fezensac annonçant ses cartels de Pentecôte.
23 Mars : Depuis quelques jours, Don
Victorino s’est mis à la page.... Page web, bien entendu ! Joli
site de la Casa Victorino Martin, très agréable à parcourir et, bien
entendu, plein d’enseignements. A voir absolument. En « tête de mât »,
cette devise : « Si se cae el toro, se cae la Fiesta »...
si le toro tombe, la corrida est « par terre »... Réponse,
dimanche, à Castellon !
Le site est simple à trouver :
http://www.victorinomartin.com
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PAR
PREVENTION... !
24 Mars : La campagne Anglaise, si pacifique, si verte, résonne
de mille coups de feu. D’immenses bûchers consument des milliers de
carcasses, répandant l’âcre fumée de la désespérance. Par prévention,
«pour sauver la vie », on assassine des milliers d’animaux, dont
la plupart sont sains. Adieu veaux, vaches, moutons !
D’ici, on ne pouvait assister que de
loin à cette affreuse mascarade qui traduit trop la vanité et l’imbécilité
des hommes. Vanité pour se croire « plus fort que la Nature »,
et imbécilité pour ne pas le reconnaître. On ne pouvait que plaindre
silencieusement l’éleveur anglais, flegmatique. Aujourd’hui, on ne
peut plus. Un nouveau cas de fièvre aphteuse, en France, tandis que l’épidémie
s’étend en Grande Bretagne, incontrôlable, murmure t’on. Là-bas, un
premier Ministre va y perdre ses prochaines élections... et ici ?
Ici, on prépare les fusils et les briquets. Comme disait l’éleveur de
Seine et Marne qui vient d’être frappé : « Je croyais que
les vétérinaires étaient là pour soigner, et non pour assassiner, légalement ».
Nous, de l’extérieur, nous ne savons
pas. Nous ne connaissons, techniquement, que les éléments et les
directives que ces messieurs « les ronds de cuir » veulent
bien condescendre à nous donner, du haut de leurs tours de verre. Les
ministres répercutent. Demain, ils auront autant de talent pour parler de
Justice, d’Education, ou de Sécurité routière. Par prévention, on élimine... Par économie, par souci de
suivre les lois du marché, du Système, on a rayé du dictionnaire le
seul mot qui, mieux que tous, traduit « la prévention »
(l’acte de prévoir, de prévenir, de combattre le mal avant qu’il
n’arrive). Ce mot... « Vaccin » ! Mais, existe
t’il un vaccin contre la vanité, l’imbécilité ?
Quelle mouche les a donc piqués, là
aussi ? On apprend hier, que José Pacheco « El Califa »
risque de ne pas être aux cartels de la San Isidro, dont il est le
triomphateur, notamment grâce à son historique actuacion devant les
Dolores Aguirre.
Califa absent de Madrid ? Pourquoi ?
Parce que dans leur « combat des chefs », les figuras, cette
année, font assaut de bravoure, et s’inscrivent aux corridas dures, ou
présumées telles. Joselito et Tomas prennent les Adolfo Martin, le Juli
cogite un coup du chef, et Ponce, pour ne pas être de reste décide de
s’aligner sur une seule corrida, en fin de feria... celle de Dolores
Aguirre, qu’a, bien sûr, demandée le Califa .
Par « prévention »... il
semble, il se murmure... que Ponce n’a pas voulu voir ce nouveau venu
dans le prestigieux carré d’as, défiler à ses côtés. Fier de son
nouveau statut, gagné au canon, blessé dans son amour propre, conscient
de son bon droit, mais hélas défendu par un apoderado intègre et indépendant
qui n’a rien pour « faire contre poids », le Califa rompt la
discussion et se retire sous sa tente, comme Achille. Logique !
Prévention de quoi ? Si le Califa
continue sur sa lancée, et on le verra aujourd’hui, à Castellon, rien
n’empêchera le public de le porter haut, comme il l’a fait pour le
Cordobes ou pour Ojeda... Dieu sait que les chroniques et certains
professionnels les disaient « torpes », à leurs débuts. Dieu
sait combien de croche pattes et de vexations ils ont subis...par prévention.
Et pourtant...
Le Califa risque de ne pas être à
Madrid, alors qu’il demandait, logiquement trois corridas, dont celle
des Dolores. Par prévention, on le plante là, sur le bord du chemin, et
son apoderado n’a pas la force de hausser le ton. Du coup, toutes les
autres empresas qui voient arriver le typhon, auront beau jeu de désestimer
ses prétentions financières, d’un simple « Mais, mon garçon...
tu n’as pas toréé à Madrid, donc, un ton en dessous ! ».
Le Califa absent de Séville, absent de Madrid, un coup de maître pour
l’ensemble des grandes maisons qui tiennent les trois quarts des grandes
plazas, des grandes ferias. D’autant que, pour vaincre et escalader des
échelons, José Pacheco sera obligé de se donner au maximum, et
« à leurs conditions ».
Cela dit, malgré l’admiration et la
sympathie que l’on ressent pour Enrique Ponce, on peut se demander
quelle mouche l’a piqué, et si son caprice ne risque pas de lui revenir
en pleine figure, tel boomerang mal lancé.
On s’explique : Ponce es un Figuron del Toreo, et le restera.
C’est clair. Mais il est également clair que Ponce est en fin de carrière,
ce n’est pas injure que de souligner un fait qu’il avoue lui même.
D’autre part, Madrid se montre de plus en plus exigeante, voire injuste
avec lui. Donc, venir à Madrid, en fin de Feria, avec une seule corrida,
en ayant viré celui qui avait quelque chance de soulever la Plaza... ça
m’étonnerait qu’ils apprécient beaucoup, les « Madrilins »...
Par ailleurs, si les Aguirre sortent mal, « aura bonne mine, Henri ! ».
Mais s’ils sortent bien et que Ponce les toréent, il le fera à sa façon
et donc, là où il donnera quatre naturelles, le public et le « siete »
chanteront sur l’air des lampions « le Califa en aurait liées
sept ! ». Pas à dire, il se prépare une sale après midi,
Ponce, et son coup d’autorité pourrait bien tourner à une sorte de
« suicide professionnel »... Ponce est jalousé, critiqué,
mais en général, on l’aime bien. Mais si ce qui se trame s’avère
exact, il risque d’être haï et brocardé, jusque dans la plus éloignée
des plazas de troisième catégorie.
Certes, il reste un mois, et les choses
vont vite. Fera t’on revenir le Califa sur sa décision, pleine de rage
et de superbe ? Castellon, aujourd’hui, sera « une des clefs »...
Le Califa va y sortir « à muerte ». Joselito et Ponce ont
coupé une oreille, hier, avec du Domecq.Bon ! Lui va se défoncer,
et avec des Cuadri ... Il sait qu’il n’a pas beaucoup d’options,
avant Madrid : quelque festival, quelque corrida isolée, et puis
Arles. C’est donc aujourd’hui que le Califa, à Castellon, doit se
rendre « incontournable ». Triomphateur de Valencia et de
Castellon, avec l’assentiment des aficionados, il pourrait « laisser
venir », et tout comme les « cravatés de Bruxelles »,
les empresas viendraient lui faire la cour...comme des moutons !
Maintenant, quelque chose peut aussi se
passer... Le Juli est en train de négocier trois corridas pour la San
Isidro. Par ailleurs, on sait que le Califa et lui sont copains. Le Juli,
imposant le Califa à ses côtés pour deux courses au moins, ce serait un
coup de maître, même si cela lui vaut quelques soucis dans la plaza.
Mais, d’un coup, humainement et professionnellement, il raflerait la
mise, et se gagnerait le public de Madrid. Imposer son meilleur
adversaire, pour l’affronter bravement, à visage découvert, alors que
les autres, « par prévention », ont tout fait pour l’évincer,
voilà qui serait un coup géant, et le public ne s’y tromperait pas....
Qui vivra verra !
23 Mars – Castellon : 6ème de Feria –
lleno – Chaleur intense : La première partie de la corrida s’est
déroulée dans la torpeur. Les premiers Salvador Domecq sont sortis,
tristement, faiblement et ont permis, cahin caha, quelque détail d’Aparicio.
Heureusement, la deuxième moitié de la course fut plus vivante, marquée
par une bonne actuacion de Joselito et surtout, une faena de Ponce, en
partie gâchée à l’épée. Les toros du « Torero » ont
fait leur devoir au cheval, mais ont manqué de force et de race. Seul, le
cinquième fut applaudi à l’arrastre.
Bien à la cape, Joselito qui se sent bien
à Castellon, a toréé relâché, muleta basse, le bon quatrième. Son
bilan de « division et une oreille », peut le laisser en
partie satisfait et optimiste, même si une puerta grande aurait effacé
d’un coup la triste impression de Vista Alegre – Enrique Ponce n’a
rien pu faire avec son premier, somnolent. Par contre, il se livra et se
libéra complètement devant le cinquième, (un tonton de presque 600 kgs,
qu’il fallait soutenir) montant une faena précieuse, triomphant devant
le public « ché » qui lui fait tant de misères, depuis
quelque temps. Faena de deux oreilles, hélas mal clôturée avec l’épée.
Un seul trophée, et le sourire en partie revenu – Julio Aparicio
(palmas et division) n’a pas coupé de trophée, mais il a voulu, un
moment. Trépident ou soudain calmé, il a donné les meilleurs capotazos
de la tarde et certains muletazos firent poindre un gros espoir, face au
troisième de la tarde. Au dernier, cela se passa moins bien.
Aujourd’hui, 24 Mars, la corrida des
fils de Celestino Cuadri, avec Luis Francisco Espla, « El Califa »
et Juan Bautista. Une
corrida, à plus d’un titre, primordiale.
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SAN
SEBASTIAN : LE CHEMIN DE LA FINALE
24 Mars : Ce soir, en plaza d’Illumbe débute la première
« grande bataille », qui connaîtra demain, sa deuxième
manche. Depuis le 17 Février, 15 novilleros ont disputé les éliminatoires
de la fameuse « 4ème Rencontre internationale des
novilleros ». 15 novilleros qui, avec talent, avec hargne, avec tout
l’espoir du monde, ont concouru pour « être de la finale ».
Mais voilà, dans chaque compétition, il y a vainqueurs et perdants. On
salue les perdants, on les oublie parfois. |
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Du coup, tous les projecteurs
se portent sur les vainqueurs, et aujourd’hui, plus précisément, sur
le futur vainqueur qui se trouve parmi les six qualifiés qui vont
disputer, ce soir et demain dimanche, les demie finales. Objectif :
une des trois places pour la grande finale du 30 Mars.
Six novilleros, un novillo chacun, deux
jours de suite. Ce soir, du ganado del Capea ; demain, des Martinez
Elizondo. Malins, les Chopera... et justes, également. La rencontre des
six jeunes, deux jours d’affilée, garantit une bonne entrée à Illumbe,
et, d’autre part, les concurrents s’y retrouvent, pouvant sur deux
jours, effacer un mauvais moment, ou l’éventuel avatar d’un ganado, désastreux
un jour, magnifique le lendemain. Tous combattront les deux ganaderias,
avec, bien évidemment, la loterie du tirage au sort.
A signaler que, quand on parle de « projecteurs »,
on ne peut mieux dire, puisque « Via Digital » attaque
aujourd’hui ses retransmissions en direct, qui permettront d’apporter
les effluves du « buen toreo de demain » jusqu’aux
Aficionados les plus éloignés, comme ceux, par exemple du « Cercle
Taurin Claude Pelletier » de Lons le Saunier, que l’on salue.
Les jeunes qui vont en découdre sont :
Abraham Barragan, d’Albacete.
Il est déjà novillero d’expérience et prendra bientôt
l’alternative. Torero fino, à qui il manque un brin de génie – Sergio
Aguilar, qui doit sa présence à une oreille coupée, sans
convaincre. Cependant, crédit ouvert, du fait de son retour, après un an
sur la touche – Javier Valverde,
de Salamanca. Attention à celui là. Un jour...cela va forcément
« sourire » ! C’est peut-être pour cette fois - Julien
Lescarret aura beaucoup de supporters. Il se doit de convaincre,
surtout, ceux qui n’en sont pas. Il en a les capacités. Que haya suerte !
– Salvador Vega, un jeune de
Malaga, qui a fait du bruit cet hiver, à Vista alegre, et qui a donné
ici quelques bons muletazos à un bicho de San Martin
- Enfin, un des grands favoris sera Cesar
Jimenez, qui arrive à ces phases finales avec d’importantes sorties
et triomphes, à Valencia, Castellon et Arnedo, notamment. Plus cuajado,
plus « toréé » que les autres, il a de grandes chances
de monopoliser, d’entrée, un des postes de la finale. Mais, on n’est
jamais à l’abri d’un mauvais tirage au sort, même deux jours de
suite, d’une voltereta, que l’on ne souhaite pas, bien évidemment, ou
de quelque pinchazo à répétition ...
Demie Finale... Finale... et demain, peut-être,
l’or et la lumière. Le long tunnel de l’espoir torero passe par San
Sebastian, pour ces six jeunes, pleins de talent et d’illusion. Pour
eux, ce « Week end à Illumbe » est capital. « Suerte,
de verdad, para todos ! »
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ZARAGOZA :
FERIA DU PRINTEMPS !
Le 17 Mars, au matin, nous parlions de « la Feria de la
Primavera » en plaza de Zaragoza, sans savoir qu’ils étaient présentés
officiellement... le 17 au soir. Des choses qui arrivent ! Le curieux
de l’histoire, c’est que dans les commentaires (voir au 17 mars) nous pensions
que Fernandez Meca avait une place toute désignée, à la concours. Et,
le soir... c’était fait. Mais nous n’y sommes vraiment pour rien...
et nous n’en savions rien. Donc, bravo à tout le monde, et en premier
lieu au matador qui s’est gagné le puesto. Maintenant, faudra le
justifier, face à un Fraile et un Adolfo Martin. Bueno !
Les cartels sont donc les suivants :
21 Avril : Toros de
Jandilla pour Espartaco, El Juli et Ricardo Torres, qui prendra
l’alternative.
22
Avril : Toros de Salvador Domecq pour Joselito, Enrique Ponce et Jesulin
de Ubrique.
23
Avril : Toros de Castillejo de Huebra pour le mano a mano El Tato –
Jesus
Millan.
28
Avril : Corrida concours avec des toros de Partido de Resina, Juans
Fraile, Victorino Martin, Celestino
Cuadri, Adolfo Martin et Monteviejo. Pour les lidier :
Espla , Fernandez Meca et Juan Jose Padilla.
29
Avril : Toros de Palha pour
El Molinero, Jose Luis Moreno et
Antonio Ferrera.
1er
Mai : Corrida de Rejoneo – Toros de Los Espartales pour Leonardo
Hernandez, Fermin Bohorquez et Pablo Hermoso de Mendoza.
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VIC
FEZENSAC – « PENTECOTE 2001 »
Les cartels de Feria de Vic, une des plus attendues, chaque année,
ont été révélés hier soir. Comme d’habitude, « des toros et
des hommes », et toujours l’espoir de maintenir haut l’image de
« l’Aficion Torista ». Pas facile, par les temps qui
courent, de conjuguer les certitudes. Quelle ganaderia donne quelque
garantie, tout en sortant « super présentée, super armée » ?
Quel torero pour l’affronter ? Le « challenge » de
chaque année. Bonjour Upsa !
« Feria de Vic
2001 » - Les cartels sont les suivants :
Samedi 2 Juin :
Toros de Fernando Peña, pour Victor Puerto, Juan José
Padilla
et Juan Bautista
Dimanche 3 Juin au matin : Toros de San Martin, pour El Zotoluco,
Jose
Luis Moreno et El Renco
Dimanche 3 Juin au soir : Toros d’Albaserrada, pour Richard Milian,
Jose Ignacio Ramos et Antonio Ferrera
Lundi 4
Juin : Toros de Cebada Gago, pour Fernandez Meca, Pepin Liria et Jesus Millan.
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EN UNE SAINE COMPETITION...
25 Mars : Ca y est, on est en été ! L’horloge est là
qui nous le rappelle. Tandis qu’une partie de la France a les pieds dans
l’eau, le sud ouest, pour une fois ruisselle de chaleur en se rendant
aux arènes. C’est le printemps, mais restons « les pieds sur
terre », nous avons le temps d’en prendre « des bonnes »
et de subir des jours et des jours de « sirimiri ». Mais pour
le moment, savourons ce plaisir simple de monter vers Illumbe, au bord de
la Concha de San Sebastian, par une chaude après midi , et avec la
garantie que, si le temps tourne, on a cette magnifique installation vouée
au confort de notre aficion. Que bueno ! |
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Première demie finale, hier, de la IVème
rencontre internationale des novilleros. Superbe ! Il y a quelque
chose d’émouvant, de voir six jeunes toreros
s’aligner ainsi au paseo, à la tête de leurs cuadrillas. Une
partie de « la tauromachie de demain » est là, une partie de
notre aficion, une partie de nos discussions sans fin, de nos futures émotions.
Plus tôt qu’on ne le pense, nous nous retrouverons, évoquant le passé :
« Je me souviens de ses débuts, quand il a disputé le concours de
San Sebastian... C’était déjà un sacré torero ! »
Un grand plaisir que de voir ces jeunes en
découdre dans une saine compétition, chacun essayant de placer un
maximum de choses, dans un minimum de temps. Un peu comme au patinage
artistique, sauf que là, les heures et les heures d’entraînement, de répétition
devant la glace, ne servent que moyennement. Le toro est là, permanent
mystère, qui décide : « Toi, oui ; toi, aussi ; toi
par contre, tu repasseras... ». Presque une tombola, avec deux
« arbitres » : le toro et le public.
Les jeunes se sont livrés complètement,
tous avec courage, et talent. Le public les a appuyés tout en étant
exigeant. Bien entendu, il y avait quelque favori et la dernière oreille
accordée sonne un peu faux. Mais d’ores et déjà, à quelques heures
de la revanche, et quelle que soit la décision finale, des toreros ont
marqué des gros points, car la novillada était télévisée et
probablement que quelque grand apoderado, assis dans son salon, aura noté
le placement de celui ci, les gestes de celui là, le courage de cet
autre.
Hier, des novillos du Capea, et trois noms
qui émergent : Trois noms, trois régions taurines, trois villes :
Salamanca, Malaga, Albacete. Aujourd’hui, les novillos de la deuxième
manche seront de Martinez Elizondo. Il faudra confirmer, ou il faudra,
d’un coup, « remporter la timbale »... Ce soir, trois jeunes
seront aux anges. Qualifiés pour la finale, ils s’endormiront pleins de
rêves, les épaules endolories par les abrazos. Les autres auront le
vague à l’âme, rageant contre le sorteo, maudissant l’épée. On
aura beau les accompagner, les soutenir, ils seront inconsolables, le
temps d’une bataille perdue. Mais déjà, le lendemain, il repartiront
pour gagner « leur guerre ». Ils sont toreros, et ils méritent
tous un coup de sombrero...
24 Mars – San Sebastian (Plaza d’Illumbe) – 1ère
demie finale du « IVème tournoi des Novilleros » - Grosse
demie arène – la novillada est télévisée en direct sur Via Digital :
Six novillos de la Famille Capea. Présentation correcte, quatrième et
sixième plus charpentés. L’ensemble sort un peu distrait, deux voulant
sauter au callejon. A la pique, les trois premiers seront très peu châtiés,
les trois autres entrant plus fort. Le quatrième est un mastard qu’il
fallait réduire, sans éxagérer. Difficile équation que ne put résoudre
Julien Lescarret. A part quatrième et sixième, la novillada est sortie
noble, voire noblissime, en particulier pour les trois premiers. A
signaler qu’en cette période de « fièvre », le premier
novillo perdit un sabot, au cours du premier tiers, et un second, pendant
la faena. Glosopeda ? Conséquences de l’hiver boueux ? A
suivre.
Abraham Barragan toréa suavement ce
pauvre premier qui, « les ongles en sang », voulait charger et
charger encore. Faena limpia, toute en douceur et sans génie, mais qui
traduit l’allure et le métier de l’Albaceteño. Jolie série de
naturelles avec un pecho magnifiquement tourné vers l’épaule
contraire. Faena de gusto, mais sans le poil d’émotion qui fait
« la grande faena ». Malheureusement, l’épée très en arrière
imposa le descabello, et là... six coups, le toro se couvrant, le torero
se précipitant. Ayant perdu une oreille, Barragan salua une affectueuse
ovation.
Sergio Aguilar ne put toréer de cape, le
deuxième, qui fit mine de sauter. Novillo peu piqué en deux rencontres.
Déjà un joli quite de Valverde, clos d’un superbe pecho de capote, en
plein rai de soleil. Sergio Aguilar, face à un toro en or, idéal de
noblesse, aligna des passes, parfois très belles, mais laissa une
impression de gris, de fade, de froid et de suffisant. Ca ne suffit
pas ! Toreo vertical, stoïque, ouvert par deux cambios dans le dos.
Des passes égrenées au fil des magnifiques allées et venues du novillo,
mais voilà... seulement des passes. Le meilleur, une entrée a matar,
forte, violente, et une « presque entière » qui avait
beaucoup de défauts. Un avis sonne avant le descabello libérateur, et le
torero s’octroie une vuelta que personne ne demandait. Ce sera dur.
Javier Valverde est salmantino. Râblé,
solide, un brin « rustique » dans le bon sens du terme...
Salmantino ! Il est l’incontestable vainqueur du jour. Bien au
capote, il tombe sur un novillo noble qui débute un peu soso, un poil
faible. Il va le toréer ! Pas lui donner des passes... le toréer.
Magnifique faena sur les deux mains, la deuxième série très templée se
clôturant par un immense pase de pecho, complétement tourné vers
l’intérieur. Arriva alors une séquence de naturelles remarquable,
l’une d’entre elle paraissant ne jamais vouloir se terminer. Toreo templadisimo, seigneurial. La muleta est tirée, surtout sur
main gauche, lente, verticale. Le corps ne force pas la posture. Quand le
toro ralentit ou fait mine d’arrêter, le jeune aguante, muy torero. Sur
une série de molinetes, il se fait soulever, mais se libère d’un pecho
à genoux, terminant ainsi en un desplante qui change le cri d’effroi en
ovation. S’il tue... deux oreilles ! Mais il ne tue pas. Trois
pinchazos, la main trop haute, peut-être, et une casi entera. Le novillo
sera ovationné, et Javier Valverde donnera une vraie bonne vuelta.
Julien Lescarret n’a pas eu de chance au
sorteo. Le novillo est fort, costaud ne permet pas grand chose au capote,
excepté un quite alternant chicuelinas et tafalleras. A la muleta,
difficile équation. Le toro est tardo, puis violent quand il déclenche,
terminant chaque charge par un furieux hachazo, et prenant du sentido, au
fil du temps. Il a pourtant été piqué, fort. Pas assez, disent
certains. N’y avait il pas, alors, le risque de se retrouver avec un
bloc de marbre, très méchant ? Lescarret essaya bien d’aguanter
l’autobus. Trois naturelles firent naître quelqu’espoir. Mais non !
« Trop toro » pour ce novillero...
un bicho qui en aurait mis plus d’un en échec. Très vilain
metisaca et une bonne entière. Ovation de compréhension, et salut au
tiers.
Salvador Vega
laisse une impression mitigée. A l’applaudimètre, il est le
vainqueur, coupant une juste oreille, à un poil de la seconde,
furieusement reclammée. Le malagueño a déjà un métier certain, et sa
cape est efficace, rematée avec une certaine affectation. A la muleta, un
torero qui a la facilité et la technique de l’Espartaco des grandes années,
quand il pouvait arracher faena à tous les toros. La même volonté de
tirer à l’extrême, d’allonger la charge du bicho, les passes répétées,
despatarradas ; le cite forcé, le corps courbé, parfois fuera de
cacho, en mettant le pico... mais les passes s’enchaînent et le bicho répète.
Alors, tout à coup, la main tombe, le corps se réunit, l’attitude se
relâche totalement et on a un, deux muletazos de rêve. Il y eut ainsi
deux dérechazos, en accompagnant de tout le corps, se grandissant sur la
pointe des pieds. Il y eut ainsi des remates et adornos en mettant la
hanche. Et là, il est très beau. Faena qui va crescendo, terminée par
doblones allurés et une énorme estocade. Oreille très forte, et déjà
un pied en finale.
Cesar Jimenez était le favori de
beaucoup, et c’est logique. Cependant, et malgré une oreille coupée,
il n’est pas dans le tiercé, pour le moment. Tête froide, vaillant, il
« se regarde trop toréer » et aligne des suertes mille fois répétées « de salon » qui,
lorsqu’elles sortent bien... sortent super ! Mais voilà, faudrait,
de temps en temps penser à conduire le toro. Le sixième rechargea fort
au premier puyazo et termina en « réfléchissant » beaucoup.
Le jeune débuta vaillant par du toréo main droite, tiré les deux genoux
en terre. Relevé, il se fit prendre dans le pecho, parce que ne
commandant pas sur la charge du bicho. Ce problème se répétera à
plusieurs reprises, et la faena sera une suite de « oui, mais ! ».
Final spectaculaire, « girant » à genoux devant le toro,
terminant par abanico et desplante théâtral. Estocade facile, un
descabello tandis que sonne l’avis. Un oreille pour Cesar Jimenez, et
pourtant, tout reste à faire.
On suivra aujourd’hui la deuxième
manche. Cesar Jimenez peut se qualifier d’un coup (et puis, on peut
aussi l’aider !) – Javier Valverde et Salvador Vega ont un pied
en finale. Il leur faut confirmer la splendide impression – Barragan
sera propre mais aura t’il un moment de génie ? – Sergio Aguilar
part de très loin, mais on ne sait. Il suffit d’un toro et d’une
soudaine communion – Quant à Julien Lescarret, tout est à faire. Le
public a bien vu les difficultés de son toro, et son crédit est
totalement ouvert, en particulier chez ses nombreux supporters français.
Ah, et puis signaler, confirmer l’excellent accueil d’Illumbe,
de ses installations, de son personnel et de son public... Tout le Pays
Basque, en une plaza !
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CASTELLON :
DECEPTION SIGNEE CUADRI...
La corrida de Celestino Cuadri a déçu tout le monde. Très gros,
très lourds, il ont traîné leur soseria
tout au long de la tarde. Arrêtés à la muleta, regardant
beaucoup par dessus les muletas, il n’ont donné que peu de possibilités.
Seul, le sixième a permis le toreo tel qu’on l’entend aujourd’hui,
et Juan Bautista en a profité, coupant la seule oreille de la tarde.
24 Mars – Castellon : 6ème
de feria – Plus de ¾ d’entrée – Chaleur et vent : Les toros
de Cuadri déçoivent beaucoup – Presque
comme d’habitude, Luis Francisco Espla
virevolte, prend le public à témoin et tue mal (ovation et
silence) - Dans le contexte actuel, le Califa devait faire quelque
chose. Il n’eut pas d’option et subit un échec. Toros compliqués,
beaucoup de situations limites et le découragement final ( Ovation et
silence) . |
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Juan Bautista ne put rien face au dur premier (silence). Il
fut, par contre, très torero avec le seul potable de la tarde, coupant
une juste oreille qu’il aurait pu doubler, avec un peu plus de vibrato.
Bonne sortie et rétablissement du français, après la grisaille
Valencienne. |
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Ce dimanche... On Ferme ! Les
Victorinos seront le dernier point d’interrogation de la feria. Ils ont
fini 2000, « en catastrophe »... Comment débuteront ils 2001 ?
Tout le monde attend, et « certains fusils » sont chargés.
Pour les lidier : Padilla, Moreno et Uceda Leal. La corrida sera télévisée
sur le canal Andalou... mais San Sebastian sera en direct sur Via Digital.
Cruel dilemme ! Bonjour le zapping !
Résultat, demain, « si Internet veut bien arrêter ses caprices, et que le « serveur » veut
bien faire son boulot ! ! ! Mille excuses. »
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SAN
SEBASTIAN : APRES LA DENTELLE... LE CANON !
26 Mars : La télévision est sans pitié. A San Sebastian comme à
Castellon, elle vous montre et remontre les erreurs ou
les coups du sort, les petites « truqueries », voire
les bassesses, qui vous échappent depuis le tendido. Du coup, on souffre
beaucoup plus, en voyant les novilleros
se la jouer devant des « mal embouchés », et l’on
s’énerve plus encore, quand on voit une prétendue vedette monter un
show indigne, pour un quart d’oreille de plus.
San Sebastian était télévisé, hier et le miracle de
la technique aidant, on était à bord de Méditerranée , une minute après
le « verdict basque », pour suivre la lidia des trois derniers
Victorinos. A la fin, une véritable indigestion de toro, beaucoup
d’admiration et de respect pour tous les jeunes, et un peu moins pour un
ganadero qui se permet trop
de facilité et un torero qui ferait mieux d’aller chez le coiffeur.
Padilla a l’air d’un bandolero, il en a aussi le comportement .
Cela dit, San Sebastian, après une tarde de
dentelle, samedi, a vécu une tarde de guerre, hier dimanche, à
l’occasion de la seconde demie finale des novilleros. Les novillos de
Chopera ont montré du nerf, de la caste parfois mal intentionnée, du
sentido. Malheur au novillero qui restait « muleta derrière »
et voulait faire le beau. A ce jeu là, certain ont vite compris leur
douleur, d’autres n’ont toujours pas compris, malgré trois voltiges sévères.
Par contre, le salmantino, Javier Valverde, a confirmé que... « c’est
du solide », contrairement au Malagueño, qui continua en plan
« pega « muy buenos » pases ». De son côté,
Julien Lescarret ne doit pas jouer au loto, cette semaine. Ce n’est pas
sa période de chance. En deux jours, il touche deux carnes et, sans
pouvoir triompher, il n’a pas démérité, surtout hier.
Après le toreo de soie, « tout le monde en
treillis et casque lourd » ! La novillada de Chopera n’était
pas un cadeau et, si elle a permis à certain de s’exprimer, espérons
qu’elle ne fera pas douter les autres. Parce que pour certains, elle fut
... une vraie vacherie !
25
Mars – San Sebastian (Illumbe) – 2ème demie finale –
Media plaza – Beau temps ! : Novillada diversement présentée
de Martinez Elizondo. Plus que la présentation, c’est la présence qui
imposa. Sortant souvent abantos, il firent parfois semblant de faiblir au
premier tiers, obligeant les toreros à écourter les piques. Sortant
parfois à genoux, on le aurait presque plaints. Puis, après les
banderilles, ils montraient leur vraie nature et vous remontaient dans la
figure, pattes d’airain, jarrets d’acier, têtes en forme d’exocet,
retours terrible à mi passe, sous la muleta, « con muy mala leche ».
En aucune façon, le torero ne pouvait rester quieto, se relâcher. D’où
le mérite des novilleros, quel que fut leurs résultats. Laisser la
muleta toujours devant, toquer fort, de la voix et du pied, étaient peut-être
« la » solution. Certains y ont partiellement réussi,
d’autres n’y ont même pas songé. Heureusement, le sixième a sauvé
le torero...et le ganadero. Sans être une soeur de charité, ce toro à
la charge longue et noble a permis à Cesar Jimenez de se qualifier
« haut la main », pour la grande finale de vendredi prochain.
L’accompagneront pour le grand duel, face à des Jandilla : Javier
Valverde, novillero superbe, à suivre absolument, et Salvador Vega, très
joli torero « avec du dulce »...
Abraham Barragan a donné deux largas à genoux,
ouvert sa faena avec quatre doblones , puis, muleta trop en arrière, a
subi quatre terribles coladas. Voulant toréer ce qu’il fallait réduire,
tordre, châtier, l’albaceteño s’est retrouvé en perpétuel danger,
dont il se libéra en un affreux metisaca qui fit son oeuvre avant
l’entrée à matar suivante. Accident dont on ne lui tint pas rigueur,
en le faisant saluer au tiers. A dieu la finale ! – Sergio Aguilar
doit repenser son toreo, sinon il va connaître de gros problèmes. Ne pas
avancer la main avec son toro était hier un suicide et il ne semble
jamais l’avoir compris, ou n’avoir jamais pu le faire. Trois terribles
volteretas le virent chaque fois revenir à l’assaut, le visage
inexpressif, répétant la même tactique, « rendez vous pour le
prochain vol plané ». Le public, qui n’aime pas la chair à
canon, lui demanda d’arrêter les frais, mais il continua et ne dut son
salut qu’à une bonne estocade, portée avec valeur. Un vaillant,
c’est sûr, mais qui, pour le moment, en trois fois aperçu, « ne
commande » en rien sur les toros. A noter que ce deuxième novillo
perdit aussi un sabot, pendant la faena – Le troisième de la tarde se
fit mal en cherchant très haut un capotazo de Valverde. Probable lésion
à la colonne vertébrale et toro changé. Le troisième bis ne répondit
pas mieux à la cape, prit un bon puyazo et répondit correctement à un
joli quite par navarras. On avait quelqu’espoir d’une charge plus
longue que les précédentes. Il fallut déchanter. Calamocheo et retour
au milieu de la passe. Valverde alla chercher la charge, bien devant, et
essaya de la tirer, bien derrière. Il faillit bien y réussir, liant
plusieurs séries, avec courage et force, aguantant les « regards en
dessous », finissant la passe en « voltigeur de pointe »,
sous le coups de boutoir et les uppercuts du bicho. Faena moins limpia que
la veille, mais un immense mérite, celui de vouloir faire les choses
« bien », et d’y presque parvenir. Tête claire, courage
serein, « aqui hay un torero ! »
Après un pinchazo, une entière sur une dernière arrancada du
toro, et un descabello tandis que sonne un avis. Ovation au tiers, qui
aurait mérité un peu plus de chaleur.
Le quatrième pour Julien Lescarret. Il
s’appelle « Delicado ». 472 Kgs (plus lourd que l’un des
Victorinos de Castellon). Lescarret va montrer un calme et un joli bagage
en recevant de cape ce coureur un peu loufoque. Le toro répond à peu près
à un quite de Salvador Vega, mais va se décomposer durant un tiers de
banderilles anarchique. Lescarret se retrouve avec un toro qui part dans
tous les sens, en braillant, violent dans la passe, calamocheando. Une vraie
carne qui ne permettait rien. Lescarret
essaya bien de le dompter par de bons doblones , puis tira quelques
passes isolées avant de devoir abandonner, non sans avoir subi deux
vilaines coladas, dont il sortit, la taleguilla percée. Pinchazo et
estocade basse que méritait le manso. Dans ces cas là « todo es
toro ». Salut au tiers et déception, non d’avoir fracassé, mais
surtout, en deux jours, de n’avoir pu réellement s’exprimer. On le
comprend, mais on lui dit « A très vite, et continue. Mañana
es otro dia ».
Salvador Vega a été superbe en véroniques
et remate sur le côté gauche du cinquième Chopera. Espoir. Le novillo
va finir gazapon et le novillero va beaucoup danser, perdant beaucoup de
pas entre chaque passe. Certes, il y a cette élégance dans le détail,
le remate tout a coup sculpté, après avoir tiré à fond une série,
parfois un peu forcée. Allonger la passe, lier la série.. une obsession !
Il entra fort a matar, mais « très à plat », par trois fois,
et subit un petite bérésina au descabello, écoutant un gros avis.
Silence respectueux et quand même, une place indiscutable en finale.
Le sixième voulut rattraper les mauvais tours
des copains, et faire le quite au ganadero. Ce « Falucho » se
mit à charger droit et long, permettant à Cesar Jimenez de réciter tant
au capote qu’à la muleta, un toreo d’esthétique qui a du faire la
joie de certains photographes. Toreo de tête, jouant la technique et la
beauté, Jimenez met aussi le courage qui permet de palier une certaine
froideur. Début de faena au centre, les deux genoux en terre, toréant
longuement et vraiment par droitières en rond et pecho. Valiente !
Le reste de la faena est un peu plus froid, mais les séries se succèdent,
limpias, chaque fois terminées de longs pechos galbés ou de quelqu’adorno
bien tourné. Manoletinas pour finir, abanico et un desplante, « en
se trouvant très beau ». Tout le monde est d’accord, à priori !
Malheureusement...Deux pinchazos, une entière devant et un descabello,
tandis que tombe l’avis. Vuelta, le visage totalement fermé. « Señor,
no es para tanto ! ». Cesar Jimenez , sans couper, a
triomphé et s’est qualifié pour la finale. Cela valait bien un petit
sourire...
Vendredi
soir, 30 Avril, à 19h30, la finale du « IVème tournoi des
Novilleros » : Javier Valverde, Salvador Vega et Cesar Jimenez,
devant six novillos de Jandilla-Fuente Ymbro. Que haya suerte, toreros !
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CASTELLON :
FINAL EN « VICTORINO MINEUR »...
La feria de la Magdalena 2001 s’est terminée par une « euphorique
déception ». Un torero a fait le quite au ganadero vedette, lui
laissant crédit ouvert pour les prochains rendez vous. Cependant, la
critique ne rentre pas dans ce jeu, fustigeant la présentation et la
faiblesse des Victorino de Castellon. Après le vilain final de la saison
2000, Victorino Martin débute 2001 en pointillés. Espérons que San
Sebastian, samedi, se terminera en une nouvelle exclamation,
d’admiration. Sinon... viendront les points... d’interrogation !
25 Mars – Castellon : Dernière de
Feria – Lleno total – Grand beau temps : Corrida de Victorino
Martin, la plus mal présentée, (à l’unanimité des revisteros), de la
feria, et de toutes les victorinades lidiées ici. Terciaditos, excepté
le sixième (462, 482, 497, 475, 502, 561 kgs), les Victorinos n’ont pas
fait preuve de beaucoup de force. 3 et 5ème furent sifflés pour leur
faiblesse. Le 6ème ne paraissait pas trop solide, non plus.
Par contre, les 1, 2 et 4ème montrèrent de la caste, de la
mobilité. La corrida a été, en général, noble, permettant le toreo.
Pas d’alimañas au rendez
vous de Castellon.
Juan Jose Padilla a coupé une oreille à
chacun de ses toros. Il aurait pu en couper quatre, au vu des féroces pétitions
qui lui ont permis, au quatrième, un show totalement déplacé, avec la
complicité du Mangui, qui mériterait un jour une bonne multa pour systématiquement
monter le public contre la présidence. « A ver quien tiene c... pa
mandarle la policia, a este ! ». Sous la pétition, Padilla prétendit
faire couper en deux, l’oreille accordée, mais, après discussion avec
l’alguazil, se contenta du trophée accordé et deux vueltas.
Cela dit, la fiesta a besoin de toreros comme
Padilla, d’autant qu’au milieu de ses feux de Bengale, il a amélioré
son toreo, passant du « gros musclé » au « presque fin »,
comme il le démontra, devant le premier. Par contre, il se lâcha, face
au quatrième : Portagayola à genoux ; banderilles « al
violin » ; début de faena assis à l’estribo, puis à genoux ;
toreo d’abondance, avec tout à coup un muletazo très templé, presque
ralenti ; gros vibrato avec desplante à genoux, dos au bicho
« qui regarde en dessous ». Pas à dire, il a un certain mérite.
Et comme il tue « comme un canon », il coupe et sort a hombros.
Jose Luis Moreno, encore une fois, a donné
« la » faena du jour, et a tout perdu avec l’épée.
Derechazos très longs, main très basse, face au deuxième, avec deux
pases de pechos pour un grand sculpteur. Final par trincheras et passes du
mépris... mais il ne tua pas. Avis et ovation. On le vit plus forcé,
face au cinquième, essayant de mettre la vibration et le force que le
toro n’avait pas. Ovation de même – Uceda Leal entendit le silence,
avec, en plus, un avis au sixième. A son habitude, il toréa longuement,
parfois bien, mais sans flamme, sans réelle personnalité, celle qui
accroche les gradins. Un revistero parle de faenas si sobres qu’elles en
étaient « presque vides ». Quel dommage.
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MADRID : TOUS LES PICADORS A
L’AMENDE...
Las Ventas – Novillada du
25 Mars – ¼ de plaza : Ne rigole pas le président de la
Monumental : « Les chevaux de tous les picadors étant sortis
« les deux yeux cachés »... multa pour tout le monde ! ».
Bon ! Une leçon qui peut porter.
Trois
novillos de « El Serrano », sortis en premiers lieux, et trois
de Felix Hernandez Barrera. Présentation discrète et mansedumbre pour
tout le monde. Par contre, la novillada a été très piquée, chacun
prenant trois puyazos. A la muleta, mansada maniable – Jose Luis Triviño
a mis beaucoup de volonté. Portagayola au premier et faenas très longues
(Silence avec avis et silence) – Angel Romero, de Sanlucar, qui se présentait,
eut de superbes véroniques au deuxième et de grandes naturelles
devant le faible cinquième, qu’il tua mal. (Silence et silence) – Le
cordouan Reyes Mendoza se montra téméraire, faisant passer le frisson
dans les gradins. Faenas de « huy ! » avec nombre de
passes changées dans le dos et autres inversées. Trémendisme et une
froide détermination. A revoir (Vuelta et Palmas).
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DANS LES AUTRES PLAZAS...
25 Mars : De nombreux
festivals ont eu lieu, qui permettent aux toreros d’affûter leurs armes
avant les prochains gros rendez vous, en particulier Arles et Sevilla –
Triomphe d’Espartaco et du Fandi, à Granada, où il a plu. On a donné
vuelta à un bon novillo deTornay – A Sanlucar, c’est Victor Puerto
qui triomphe, mais le festival fait un flop : demie entrée – A
Valdepeñas , gros succès de Pepin Liria et Javier Conde – Et à Lunel,
les triomphateurs eurent pour noms : El Fundi et Marc Serrano.
Par
ailleurs, on note le gros triomphe (quatre oreilles)
du Pedrito de Portugal, en plaza de Valencia, au Venezuela. Par
contre, il semble que le bétail « avait la boule à zéro ! ».
Ortega Cano était au cartel. N’y voyez là qu’un lointain rapport !
A suivre, ce soudain réveil du Pedrito, qui prend, seul, six toros en
plaza d’Olivenza, le 7 Avril. Un gros triomphe... ou une « énorme »
sieste, en perspective !
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UNE PAGE
DE REPOS...
27
Mars : Ouf ! Après la traditionnelle course de la mi-mars,
entre Valencia et Castellon, entre San Sebastian et Vista Alegre, on peut
enfin se mettre en roue libre, l’espace d’une petite semaine. Certes,
le monde taurin continue de tourner et chaque jour apporte son lot de
nouvelles, grandioses, tristes ou farfelues.
Ainsi, le Mexique taurin attend avec anxiété de
meilleures nouvelles du matador Paco Doddoli, dans le coma après un gros
accident de voiture, au sortir de sa finca, samedi dernier. Grave fracture
du crâne et inquiétude générale.
Ainsi, du côté de Huelva, le Chamaco « père »
vient de prendre deux ans de prison pour avoir agressé au couteau un
ancien « collaborateur ». Tentative d’assassinat préméditée,
puisqu’il l’avait suivi jusqu’à chez lui, un couteau caché dans un
journal, et lui avait crié qu’il allait le tuer. « Cuadro,
se perfilo, entro a matar, pero pincho !»... heureusement !
Blessure au cou, qui aurait pu être fatale, si le délinquant avait eu
« plus d’expérience ».... Il est vrai que le Chamaco n’a
jamais brillé comme grand estoqueador... et tout le monde s’en félicite.
Quelle mouche l’a donc piqué ? Deux ans de prison, après tout ce
qu’il a vécu....
Ainsi, on apprend qu’il va y avoir un festival,
le 31 mars, en plaza de Zamora, au profit des Alcooliques Anonymes.
L’histoire ne dit pas si l’on a invité au palco, le président de la
Monumental de Mejico, destitué cet hiver pour avoir « un peu trop
taquiné la dive bouteille ».
Et puis, c’est aussi l’heure des bilans.
Valencia a signé la faillite des corridas toristas, tandis que la saga
Domecq en sortait pavillon haut. Castellon a connu un relatif échec
ganadero dont se sauve Palha et Victorino, ce dernier recevant les trophées
pour une corrida homogène mais un poil « descafeinada ».
Cuadri a fracassé, et les autres ganaderias « se sont traînées ».
Côté toreros : Califa, Puerto et Juli à
Valencia. On espérait le succès du premier, on s’attendait à celui du
deuxième. On va s’arrêter un instant au Juli : Il a triomphé...mais
il y a « un mais ». Valencia
ne l’avait pas vu l’an passé, aussi, le garçon est arrivé avec un
crédit de sympathie, ouvert de part en part. Son énorme bonne volonté
et une faramineuse série d’estocades l’ont fait triompher. Mais...
toute la critique s’arrête à dire qu’il y a moins de facilité, de
juvénile spontanéité, moins d’insolente réussite, moins
d’audace... comme moins d’ambition. Le Juli n’a t’il pas encore
« chauffé les moteurs », ou, au contraire, n’a t’il pas
assez fait la révision des 50 000kms ? – Séville arrive qui va,
très vite, aider à faire le point.
Enrique Ponce débute laborieusement. Gros échec
populaire dans « sa » Valencia, et partiel rétablissement à
Castellon. Voilà maintenant qu’il est montré du doigt, au sujet le la
corrida de Dolores Aguirre à Madrid, sa présence au cartel évinçant le
Califa. Vrai, faux ? Algo habra... – Joselito débute mal 2001, même
s’il coupe à Castellon - Finito
de Cordoba a confirmé sa forme et son envie. Espérons « le contre
ut », à Séville. Pour le reste...
Restent trois noms : Jesus Millan, Juan José
Padilla et Juan Bautista. Superbe, explosif et préoccupant, seraient les
qualificatifs appropriés ... Le triomphe total de Jesus Millan fait un énorme
plaisir. Encore un fois le dicton serait donc vrai : « Los
toros ponen las cosas en su sitio.. ». Nul douter que l’aragonais
est maintenant lancé, et que 2001 sera « son année » - Juan
Jose Padilla est ce qu’il est : tourbillonnant, explosif, irritant
parfois. Cependant, nul ne peut nier sa volonté de triompher et son
alegria. Mal considéré à Valencia, il a fait bouillonner Castellon. A
signaler, parmi les virevoltes et autres « astuces à tiroirs »,
de très bonnes choses à la muleta, parfois templée, main basse. Mais ce
n’est pas cela qu’on va voir. Attention cependant à certaines réactions,
comme celle racontée hier, à Castellon, ou l’an passé, dans une rue
de Salamanque, ou encore dans le callejon de Nîmes. Il serait dommage que
Padilla, roi du « violon » (pour ses paires de banderilles
« al violin »), aille « y » passer quelques jours,
pour indiscipline caractérisée.
Juan Bautista est actuellement ne N°1 du toreo
français. Il en est sûrement le plus doué, le plus entraîné, le plus
favorisé. Les aînés ont forcé les portes. Le jeunes peuvent,
maintenant, s’exprimer. Cependant, on ne peut s’endormir sur de jeune
lauriers, et Valencia aurait aimé plus de feu, plus de flamme.
Castellon a apprécié son toreo, mais il coupe une, quand il devait
couper deux. Arles arrive qui devra confirmer ou infirmer. Il est la base
de la feria. Il est « chez lui »... Jean luc Jalabert se doit
d’y emporter toutes les mises, de façon à taire les sceptiques.
A suivre avec confiance, mais lucidité. A encourager avec ardeur,
mais sans « cocarderie »...
Bautista n’a pas besoin de cela. Il es torero, et on espère
qu’il le demeurera longtemps.
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MADRID :
LE POINT SUR LA SAN ISIDRO
27 Mars : Ca bataille ! Si vous allez dans la rubrique « Cartels » (Prévisionnel Espagne – Madrid San Isidro), vous
trouverez, actualisées au jour le jour, les affiches définitivement
scellées au fronton de Las Ventas, pour la prochaine San Isidro.
Accouchement dans la douleur , à cause d’un certain chamboulement dans
les prétentions des vedettes. Pas folles, elles ont vu quels toros ont
chargé, l’an passé. Du coup, même si ces ganaderias ont des « identités
guerrières », les figures les demandent , espérant que le geste
leur sera reconnu et, on ne sait jamais, si un de ces monstres se met à
charger droit... Sinon, « no pasa nada ».
On connaît les cartels des 18 Mai (Puerto San
Lorenzo, avec Jose Tomas) - 23
Mai (Partido de Resina, avec Joselito) – 24 Mai (Javier Perez Tabernero)
– 1er Juin (Adolfo Martin, avec Joselito et Tomas) – 8 Juin
(Dolores Aguirre, avec Ponce) - 9
Juin (Victorino Martin, avec Caballero, et peut être Ruiz Miguel, s’il
est bien à San Sebastian...
Le 15 Mai, Cordobes et Barrera prendront les .
Pepin Liria prendrait Samuel Flores et Celestino Cuadri ; Zotoluco,
les Conde de la Corte.
Bien entendu, tout le monde attend les
combinaisons liées aux contrats du Juli. Il semble vouloir toréer trois
fois (avec, en plus, la Bienfaisance). A priori, le Juli serait à la
corrida de la Presse, encadré d’Armillita et Javier Castãño (pas sûr).
Il prendrait aussi les Guardiolas, accompagné de Victor Puerto et, peut-être,
de Rivera Ordoñez. De même, on le verrait avec les Domingo Hernandez,
avec Abellan et, peut-être, Jesulin. Pour le moment, on est en négociation.
Par contre, les trois corridas de Rejoneo sont
bien avancées. Elles auront lieu les 19, 26 Mai et 2 Juin. Les toros
seront de Flores Tassara, Fermin Bohorquez et Jose Murube. Côté
cavaliers, on pressent la « grosse bagarre » :
19 Mai : Joao Moura – Leonardo Hernandez
– Pablo Hermoso de Mendoza.
26 Mai : Fermin Bohorquez – Pablo Hermoso
de Mendoza et Andy Cartagena (ayyy ! competencia et tension en
perspective)
2 Juin : Les frères Domecq – Martin
Gonzalez Porras et Diego Ventura.
La feria de Madrid, tout comme celle de Séville, sera primordiale, cette
année. Certains y confirmeront, certains « reviendront »,
d’autres « exploseront », le tout faisant couler beaucoup
d’encre et, espérons le, seulement que de l’encre. « Asi va la
Fiesta ! »
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AVEC LES PREMIERES TELES, LES PREMIERS CHALLENGES...
28 mars : « Ils disent que nous
sommes de la m... Nous allons leur démontrer que ce n’est pas vrai. A
vous ! » Cela se passait au cours de « la corrida de l’Oreille
d’Or » qui clôturait la désastreuse temporada dans la Monumental
de Mexico. Oscar San Roman venait,
avec ces mots bien sentis, de brinder son toro à ses compagnons de
fortune. Bien sûr, peu de monde dans les gradins, mais à ses côtés,
micros et caméras ont tout répercuté sur le Mexique aficionado. Oscar
San Roman s’en fut « au toro », démontrant avec grande
bonne volonté, qu’il n’était pas tout à fait ce que prétendaient
certains, mais que le toro lui, l’était totalement.
La temporada commence à prendre son vol.
Valencia et Castellon viennent d’ouvrir le bal et déjà, quelques
grandes lignes s’ébauchent, sur fond de crise de la vache folle et de
fièvre aphteuse. Les toros tombent encore, bien sûr, mais peut-être pas
de façon aussi scandaleuse. Par contre, beaucoup démontrent par leur
charge « bobalicona », un dramatique manque de race qui nous
amène droit dans le mur.
Avril arrive et avec lui les premières
grandes séries télévisées. Via Digital va retransmettre, en direct,
environ cent corridas, cette année. Il y en aura de toutes les couleurs
et, devant nos téléviseurs, on risque souvent de passer
des « Feux de l’Amour » à « X File », en
passant par « Dallas » et « Bonne nuit, les petits ».
Ce qui est certain, une question - « Qui
veut gagner des millions ? » - ne se posera pas.
Avec les premières télés... les
premiers challenges. Outre la finale des novilleros, vendredi soir, Via
Digital va téléviser les deux corridas de San Sebastian, samedi et
dimanche après midi. Ces deux corridas, à la veille du mois « de
Sevilla », donnent le départ à « la Grande Temporada ».
Jusque là, Olivenza, Vista Alegre ont vécu
les premiers événements... presque en catimini. Puis Valencia a télévisé
pour un nombre restreint d’abonnés à « Yo quiero TV », et
Castellon a élargi, à l’occasion de la corrida des Victorino, par le
canal andalou. Samedi prochain, on pourra, dans les grandes lignes,
constater l’état d’esprit et de forme des grands protagonistes de
l’année, et, à n’en pas douter, toreros et ganaderos doivent prendre
ces deux « grandes premières », très au sérieux.
Victorino Martin a, en « petite »
partie, rassuré le monde à Castellon. Les chroniques le soulignent. Sans
Sebastian sera un point important où l’on réhabilitera totalement
l’image des toros de Galapagar, où l’on revendiquera à nouveau le
sceptre ganadero. De leur côté, les toreros jouent fort, également :
Ruiz Miguel revient, semble t’il, qu’avec des Victorinos, et la télévision.
Bien ! Cela veut dire : Aficion, confiance en soi et... quelques
millions de plus ! Maintenant, il va falloir justifier cela.
Attention, les ans ne passent pas en vain, même pour les grands lions, et
tous les Victorinos ne seront pas comme « le toro du retour »,
l’an passé, dans cette même plaza – Fernandez Meca vivra sa première
grande télévisée : une grosse chance pour lui. On sait sa
vaillance, son expérience, sa façon de faire briller le toro. Donc, si
un bicho se laisse un peu, Stéphane peut engranger quelques bons contrats
– A côté, Padilla va jouer sa partition, coupera les oreilles des uns,
et cassera peut-être, celles des autres...
Le lendemain, on verra où en sont Ponce
et le « Juli 2001 ». Le valencien entame une de ses dernières
temporadas. La difficile facilité est elle émoussée ? Le public,
qui l’a fortement contesté ici, l’an passé, le laissera t’il
s’exprimer, ou sanctionnera t’il le moindre faux pas ?
- Il se posera la même équation au Juli. Il a triomphé, de manière
musclée, lors de la dernière Semana Grande Donostiarra, mais, en ce début
d’année, on murmure que... on prétend que... Le Juli prendra San Sebastian très au sérieux,
histoire de museler tout le monde à la veille de Séville, où il paraît
trois fois – Puis, l’alternative de Javier Castaño. Une grande
chance, un risque mesuré, un gros point d’interrogation. Si cela se
passe bien, super ! Si cela se passe mal, la Casa Chopera est derrière,
du moins pour une année. La question est : Que donnera Castaño
devant les toros de quatre ans ? Il a sidéré Madrid de sa
vaillance, étonné Séville de son temple, n’a jamais convaincu la
France, et là-dessus, reste six mois sur le flanc, à cause de la lésion
de Valencia, en juillet. Marchant « au canon », se faisant
hacher menu mais ne rompant pas d’un poil, Castaño pourra t’il
convaincre à la fois le toro et l’Aficion... Réponse, dimanche !
Quelques éléments font un peu douter... Il n’a pas la personnalité de
Damaso ; il ne laisse pas assez de place au toro, et donc, avec le
« quatre ans », a plus de chance encore de l’étouffer ;
et puis, il tue mal. Cela fait un peu beaucoup. Réponse, dimanche !
« Et pendant ce temps là, la Méditerranée
joue avec les galets... » dit la chanson ! Sur une plage, un
pliant, une canne à pêche... et au bout de la canne à pêche, José
Tomas ! Silence radio, mystère total ! Quand fera t’il son
retour ? Directement à Séville pour Pâques ? Possible. On ne
l’a pas vu en festival, on a beau regarder les cartels qui précèdent
le 15 avril. Rien !
A n’en pas douter, José Tomas va vivre
une saison capitale: Ou il en sort N°1 et tout le monde danse avec lui,
ou on commence à le regarder à la loupe, et à la fin de saison, il se
retrouve au « placard des prétentieux ». Revenant dans le
cycle des grandes ferias, étant obliger d’avaler quelques télévisées,
Jose Tomas n’a aucune option, cette année : Il doit triompher
partout, et « a lo grande ». En a t’il la véritable carrure ?
Pour le moment, c’est plutôt « caprices et compagnie » !
Là aussi, la réponse arrivera vite, et la petite lucarne en sera le témoin.
« L’été
sera chaud, l’été sera chaud ! » Et il commence samedi,
avec la télé, à Illumbe ! Sacrée soirée !
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SAN ISIDRO 2001 : LES CHOSES VONT VITE...
28 Mars : Les figures désormais bien calées dans leur cartel, la
Feria de Madrid prend rapidement forme : Du 12 Mai au 9 Juin se dérouleront
23 corridas, 3 novilladas et 3 corridas de Rejoneo. Nous vous invitons,
d’ores et déjà à prendre connaissance des grandes lignes de la feria,
et à en suivre les derniers ajustements, au fur et à mesure.
Pour la
SAN ISIDRO 2001 : cliquez sur la rubrique « Cartels » et
allez à « Prévisionnel »
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PUNDONOR !
29 Mars : « Point d’Honneur ! »,
« Amour propre », « Coup de fierté », on a du mal
à réellement traduire ce mot qui illustre, sur un éclair ou sur toute
une carrière, cette attitude d’honnêteté et de bravoure extrême,
spontanée ou raisonnée, qui fait que, en passant dans la rue, tout le
monde salue avec respect et admiration : Voilà quelqu’un qui a de
l’honneur ! C’est valable pour un policier, un juge, un
journaliste, un plombier ou... un Président de la République. C’est
valable pour celui qui croit défendre sa patrie, le guerillero, même le
terroriste, et qui le fait, sans assassiner les enfants, sans tirer dans
le dos. Pundonor ! C’est valable, même pour le bandit, le voleur
qui met « un point d’honneur » à ne pas faire feu...
C’est valable pour tous, et, à plus
forte raison, un torero. Défiant les règles, la logique établie, le
torero va mettre un point d’honneur à « être bien ». Le
costume de lumières implique, comme dirait Cyrano « d’être
admirable, en tout, pour tout .... ». Ce n’est pas toujours
le cas, mais c’est probablement là qu’on trouve la plus grande
« densité de pundonor », au mètre carré. Loin des grandes
maisons, les toreros qui débutent n’ont que leur courage à vendre,
leur pundonor. En quête d’une vraie opportunité, ils marchent « au
canon », jusqu’au jour où il ont la possibilité de montrer
qu’ils ont du talent. Certains ne l’auront jamais, certains la gâcheront,
d’autres encore resteront « chair à canon », se faisant
massacrer sur place, mais restant toreros.
Jesus Millan, aragonais petit de taille,
mais avec un coeur « gros comme çà », a fait un tabac en ce
début de temporada. De longues séries de passes et tout à coup, les
deux genoux à terre, défiant les règles du toreo, les lois des
terrains, la simple logique de vie, il fait passer le toro dans un couloir
de 80 cms, entre la barrière et son propre corps, et cela se termine par
un vrai desplante, tirant épée et muleta, le coeur offert au toro ...
Il accapare tous les trophées de la Feria de Castellon 2001 et entame ce
qui ne peut être, pour lui, qu’une grande saison .
Le Califa est critiqué pour une technique
dit on, primitive et limitée... Ya, ya ! Avec sa technique de bûcheron
et ses tripes, il fait passer le toro et donne six naturelles, là où les
autres donnent trois. Cela implique un courage formidable, au service
d’un raisonnement qui commande une technique bien apprise. Parce que, si
l’on n’a pas la tête, on ne se met pas à la distance, dans le sitio
et avec la hauteur de muleta exacte, pour enchaîner comme ça, six
naturelles. « Corazon, corazon ! » dirait la belle...
oui, mais fierté torera et « lucidité passionnée ». Un peu
comme cette équipe de foot d’Espagne qui, un soir de revanche, met
« deux pions » aux mondiaux. Et il y en aurait eu trois, c’était
pareil. Pundonor !
San Isidro se profile à l’horizon...
loin de « jouer la sécurité » (curieuse expression quand on
risque sa peau devant un toro), les figuras se présentent devant « du
dur ». Que les pasa ? Ce soudain coup d’amour propre surprend
tellement, que les autres doivent faire de même, et que du coup, la feria
ébauchée paraît presque terne, pour 20 des 29 carteles... Mais bon !
On sait que Madrid réserve chaque année, de grandes surprises, souvent
basées, justement, sur le pundonor torero. C’est ainsi que s’écrit
l’Histoire...
(Suivre au jour le jour, dans « carteles », le montage de la
San Isidro, à Madrid)
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JESUS MILLAN ET PALHA, SUR LA PLUS HAUTE MARCHE DE
CASTELLON
29 Mars : Castellon de la Plana
regorge de Peñas taurinas, clubs (y compris féminins), sociétés qui
attribuent, après chaque « Magdalena » leurs trophées. Bien
entendu, cela donne lieu à de magnifiques tertulias, à des remises de
prix, avec toute la grandeur et l’alegria des méditerranéens du
Levant, le tout, bien entendu, autour d’une gigantesque paella . On
exagère, mais à peine. |
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Bien entendu, difficile de nommer tous les
trophées, tous les jurys. Aussi, on dira simplement que Jesus Millan a
remporté la grande majorité des trophées au triomphateur de la feria
2001, avec en particulier , le Trophée Magdalena », à l’auteur
de la meilleur faena de la feria, attribué par le Club Taurino de
Castellon.
Ce même club taurin a entraîné, derrière
le diestro aragonais, le toro qui, justement, lui a permis cet exploit. Il
s’appelait « Ruiseñor », sixième de Palha. Il en fut le
plus brave, et son ganadero en est sorti couronné.
On été aussi distingués Ivan Garcia,
comme meilleur novillero, et Roberto Bermejo chez les subalternes. Mais
Cesar Jimenez et Jose Antonio Carretero ont également connu la gloire.
El Califa, à Valencia ! Jesus Millan,
à Castellon... Pundonor !
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