« IL » VENAIT D'AILLEURS... « IL »
Y EST REPARTI...
2 Juin :
Elle court, elle court, la maladie d’amour... Elle fait des ravages.
L’idolâtrie qui entoure quelques grands, n’a
t’elle pas, en proportion, fait plus de ravages dans leurs rangs, que
quelque lèpre dans la foule du tiers monde ? Qu’ils soient acteurs
ou actrices adulés, chanteurs pop vénérés, écrivain génial, cela
finit souvent mal. Elevé au rang de demi dieu, l’homme finit par le
croire, flotte un moment entre béatitude et caprices, et finit par
exploser dans une dernière arabesque d’étoiles... De Marilyn à
Morrison ; d’Hémingway à Kurt Kovein, il ont tous tutoyé les étoiles,
et se sont brulés à leur lumière.
José
Tomas a « pété un plomb », hier, en plaza de Madrid... Il a,
volontairement, laissé sonner les trois avis, refusant de descabeller le
cinquième toro d’Adolfo Martin. Comme à Salamanque, l’an passé, il
a picoté sans conviction, a écouté deux sonneries, et s’est retiré
à la troisième, le visage fermé, les yeux ailleurs...
Un scandale maximum, au cours de la corrida la
plus attendue de la feria, en présence de tout le gratin, taurin,
politique, monde du spectacle, et sous les yeux d’un grand roi. Comme à
Salamanque, Jose Tomas a « craché sur la foule » et sur son
costume de lumières... Un fait inexplicable qui ne devait avoir que deux
sorties : La prison, comme pour Curro, en 1967, en pleine San Isidro...
ou l’hôpital psychiatrique, le temps de « refaire surface »...
De fait, il ne s’est rien passé de tout cela.
Qulques cris, quelques coussins, une proposition de sanction et la foule,
hébêtée, est repartie vers son quotidien... 17 morts en Israel, une
famille royale assassinée par un des siens, au Népal.... une catastrophe
par ci, un viol par là... la triste routine. Alors, qu’un torero
millionnaire se paie la figure du bon peuple... vous me direz un peu...
Pues no ! Ce qui s’est passé hier en
plaza de Las Ventas est comparable à ce qui se passe dans les classes de
nos lycées, les cages de nos escaliers, les rangées de nos cinémas...
Le cynisme, la provocation gratuite, l’education à la décadence, la
culture niveau zéro, l’honneur aux abonnés absents... On peut,
aujourd’hui, se moquer de tout et de tous, et toucher beaucoup de
millions, pour cela. On aurait pu penser qu’un homme vêtu de torero échapperait
à tel syndrôme... bien, non.
Qui est responsable ? Le torero lui-même,
personnage curieux, qui mêle les envolées lyriques aux vulgaires
platitudes... Entre « Lac des Cygnes » et « Loft Story »...
Entre du Wagner et du Zebda ..... entre du Shakespeare et du « Robins
de bois »... Une énigme !
Regard doux et sourire équivoque, il va, refusant de parler, refusant
qu’on le filme... Perdu dans ses pensées, il erre, entre la muleta et
la canne à pêche, entre le McDo et les ors de ses costumes toreros.
Qui est responsable ? Ses mentors, sans
nulle doute, qui ont perçu cette curieuse personnalité et l’exploite,
la presse comme un citron... Pris au piège l’an passé par les caprices
d’un torero perdu et d’un apoderado haineux, José Tomas a dépassé
leurs prétentions et leur cynisme. Une situation qui ne peut avoir
qu’un seul résultat... le suicide, professionnel, pour le moins.
Qui est responsable ? Le public, la Presse,
le Système... Jose Tomas est un grand torero ! Il le fut ces dernières
années. Il était la synthèse du toreo de classe, de courage et d’esthétique...
Il faisait le toreo que tout aficionado rêve de pouvoir faire « de
salon ». Mais tout cela a basculé... Le public en a fait un nouveau
Manolete, et lui, l’a cru. Celui qui avançait la muleta, allait
chercher le toro, le templait jusqu’à « loin derrière la jambe »,
enchaînant ainsi huit passes, là où tous les autres ont du mal à en
lier trois... ce Tomas-là, a complètement changé pour se transformer en
un « Don Tancredo du XXIème siècle » poteau planté au
milieu de la plaza, citant d’un bout de muleta, de derrière la jambe
opposée, tirant des muletazos invraisemblables, souvent accrochés,
bousculés... Il vole, mais revient, l’air absent, « complètement
serein », disent certains, et reprend son débat avec l’iraisonable.
Et nous, publics de 2001, nous applaudissons cela. Et la presse le chante !
Et, bien sûr, les organisateurs, les empresas s’enchantent... Certes,
parfois, et même souvent, cela fonctionne bien, et la faena devient
symphonie... Il n’en a pas l’air plus heureux pour autant...
Qui est responsable de ce qui s’est passé,
hier à Madrid. Le torero seul ? Si oui, cynisme complet et donc,
quelques jours au violon, histoire de redonner quelque goût du respect.
Se sentant impuissant devant le toro, voyant venir le gros échec, il préfère
le scandale et organise sciemment la mystérieuse débandade. Si c’est
cela....mal asunto.
Les seuls organisateurs et mentors sont ils
responsables ? Ils font leur boulot, et, comme ils l’ont « monté »,
ils le laisseront choir, un jour, tel un pauvre ère.
Le public est il responsable ? En partie
oui... et la presse qui a provoqué cette « Tomasitis »,
faisant que le peuple est accouru voir « le gladiateur qui mange les
lions », et l’a porté au rang de divinité, à chaque bouchée...
Plus dure sera la chute.
Hier, Jose Tomas s’est professionnellement
« suicidé », en plaza de Madrid. Certes, il continuera sa
route et fera le paseo, aujourd’hui, à Nîmes. Mais attention, les
choses changent vite et les ovations tournent rapidement aux quolibets.
Les princes ont fermé leurs portes, et il sera dur de les rouvrir...à
moins d’un perpétuel rendez vous avec la mort, « dans ou hors »
du ruedo... Décidément oui : « Hier, le torero venu
d’ailleurs ... y est retourné »...et nous ne pouvons pas le
suivre.
1er
Juin 2001 – Madrid (Las Ventas) – 20ème de la San
Isidro – 15ème corrida d’abono – No hay billetes avec
une revente « de scandale » - Chaleur extrême. La corrida,
par veto de Joselito et Jose Tomas, n’était pas télévisiée – La
corrida d’Adolfo Martin était considérée comme la course « d’espanto »,
devant laquelle deux figurones faisaient le geste de s’aligner. Tout à
leur honneur, à première vue. En fait, « le geste » est une
des plus grandes « estafadas » de toute l’Histoire de la San
Isidro... Les bilans et commentaires de la Feria 2001 seront terribles...
Corrida mal présentée, les trois premiers,
inacceptables à Madrid, indignes. Corrida faible, sin casta. Une totale déception,
deux toros se sauvant par miracle, les trois et cinquième... et encore,
sur leur seule corne gauche. Corrida scandale, malgré sa platitude ;
corrida à oublier bien vite...et pourtant, corrida inoubliable.
Joselito fit quelque effort face au premier, soso,
court de charge. Quelque effort, mais pas un de plus. Silence. Devant le
quatrième, il se montra, presque avec raison, beaucoup plus expéditif.
Re-silence-
Jose Tomas était attendu comme un dieu. Vêtu de
rouge et or, il « vogua » dans le ruedo, comme venu
d’ailleurs. Son premier le désarma, au capote, mais il se reprit bien
dans un quite au delantal, clos d’une grande et lente demie véronique.
La faena fut de « comme ci, comme ça ! », alternant deux
bonnes passes et trois enganchones, le public gardant un silence
dubitatif. Quand sort le cinquième « Lagartijo », de 507 Kgs,
qui n’avait rien d’un Barabas, Jose Tomas « flotte » déjà,
au capote, trébuchant sur le sable. Quelque chose ne va pas. Le toro est
faible, mais le diestro débute par durs doblones, un genou à terre... |
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Le
toro a une bonne corne gauche, on le voit immédiatement. Jose Tomas
desssine deux premières naturelles, bonnes... une autre, enganchada. Puis
viennent « les démons de la Tomasitis » : comme un palo,
le diestro essaie de rester là et d’enchaîner. La muleta derrière, il
essaie mollement, et chaque passe est une torchonnade. On murmure, on espère
sur deux naturelles correctes. Rien n’arrive, ou plutôt, l’inattendu,
l’inacceptable. Jose Tomas pique quatre fois, sans conviction et met un
pinchazo hondo. Sonne le premier avis. Arrivent, picotés doucement,
quatre descabellos. Ronde violente des subalternes, mais deuxième avis.
Le torero met un nouveau descabello, les capes volent. Il aurait le
temps... mais il attend et se retire. Le troisième avis retentit. Jose
Tomas, visage totalement inexpressif, rentre au callejon et s’appuie à
la barrière. Le roi reste de marbre, le public explose. Bronca
monumentale et jet de coussins...Le torero n’est plus là. Scandale
majeur. En d’autres temps, il serait immédiatement sorti entre deux
gardes...
Miguel Abellan a été « en torero »,
d’honneur, de chair et de sang. Bonne faena face à son premier,
potable, qui va lui mettre une vilaine voltereta, avec blessure de 15 cms
à l’arrière de la cuisse. Tuant vite et un peu bas, Abellan coupe une
oreille, justifiée, et s’en va vers l’infirmerie. Roué de coups, la
jambe bandée, comme l'’n passé, avec les Garcigrande, Abellan revient
au sixième, après le grand scandale. Le toro ne vaudra pas l’héroïque
sortie. Manso réservon, il prendra même le torero, pour quelques
erraflures et courbatures de plus. Miguel Abellan, fortement ovationné
quittera Las Ventas, « en torero », alors que « les
serpents sifflaient sur d’autres têtes... ». Bien triste, tout ça...
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LA PRESSE... A BRAS RACCOURCIS...
Après
la scandaleuse sortie de José Tomas, le revues et journaux regorgent
aujourd’hui de commentaires douloureux ou sulfureux... Cependant, tous
arrivent à la même conclusion : Cela devait arriver...
« Ridiculement rigide, grotesquement
pompeux, marchant comme s’il était en lévitation. Tout cela pour une
faena « fuera de cacho », perpétuellement accrochée, sans
aucun lien... « El Pais » |
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Zabala
de la Serna, dans ABC, fait allusion au « Vol au dessus du nid de
coucous », et parle de l’incrédulité de ses collègues lorsqu’il
pensa tout haut « il ne va pas le tuer... »
Juan Posada, matador, écrit dans « La
Razon » : «Jose Tomas, cynique, permet que sonnent les trois
avis ». Plus loin : « On ne peut accepter l’attitude de
Jose Tomas, attendant les trois avis, avec le même cynisme qui offensa le
public de Salamanque, l’an passé »...
Le chroniqueur de « mundotoro »
s’indigne : « Qu’aillent le voir les philisophes, les
psychiatres, les psychologues, et tous ceux dont la profession commence
par psy. Mais moi, je ne vais plus le voir. On ne m’y prend plus »...
Petit bémol, chez Juan Pedro Domecq qui, malgré
tout, dans un édito, écrit « Moi, je continuerai à aller le voir ! » :
« Il a eu un coup de folie. C’est la seule explication, avec en
plus les conséquences d’un « montage de fous », avec pour résultat
un scandale majeur, un jour d’une exceptionnelle attente, à plaza llena,
malade de la Tomasitis et en présence du Roi ».
De son côté, Jose Antonio del Moral a le triomphe modeste et sobre,
d’autant qu’à Nîmes, son ami et torero préféré Enrique Ponce....
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ENRIQUE PONCE GRACIE « SON 25ème »
EN PLAZA DE NIMES...
Extraordinaire
moment dans le cadre historique du grand cirque Nîmois. Les consuls et
« tous les romains » ont assisté, avec plus de 17000
personnes, au moment magique : l’indulto, la grâce d’un grand
toro, des mains d’un grand torero. Il s’appelle « Descarado »
- N°9 – un burraco de 475 kgs, de Don Victoriano del Rio. Sorti quatrième,
il tomba entre les mains d’un immense torero, Enrique Ponce, que les
bons toros choisissent pour qu’il sauvent leur vie, fasse briller leur
bravoure, leur grande noblesse. 24 Toros devaient déjà leur sort à
Ponce, qui avait su si bien les mettre en valeur... « Descarado »
est le 25ème ...et tout une ville danse. Que Bueno !
1er
Juin – Nîmes : 2ème de Feria – Beau temps, mais
beaucoup de vent : Excellente corrida de Victoriano Del Rio. :
Trois bons, un exceptionnel, deux plus compliqués. Le quatrième prit
deux bonnes piques, et répéta ses charges, mêlant sa bravoure à une
grande noblesse. Ponce, qui n’avait pu briller au capote, à cause du
vent, s’enivra de toreo dans une faena de 16 minutes, mêlant avec la
plastique qu’on lui connaît, le toreo à l’envers, à l’endroit,
mettant en valeur la moindre qualité du toro. Déjà des cris, déjà des
mochoirs demandaient l’indulto. Le maestro vint y joindre sa prière.
« Descarado » est le premier toro grâcié en France, en
corrida formelle. L’ovation, comme l’émotion furent immense, quand le
toro repartit, vivant et glorieux, vers la grande porte de la sérénité.
Enrique Ponce, radieux, vint ajouter deux oreilles « symboliques, à
celle qu’il avait déjà obtenue du premier. Superbe ! Enhorabuena,
Torero !
El Juli se battit comme un diable, coupa
l’oreille de son premier, voulut contrer le triomphe de l’Ancien, face
au cinquième, mais bafouilla son descabello. Quand à Juan Bautista,
entre le mauvais sorteo et le vent, il « passa » en demi
teinte...
Grand, grand triomphe du beau et vrai toreo, face à un magnifique
adversaire. Une page de plus à l’Histoire Taurine...
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VIC FEZENSAC... AUX ARMES !
2 juin :
La Feria de Vic débute aujourd’hui. Aux Armes... Ici, point de Jose
Tomas, pourtant, il y aussi quelques fous furieux...soit « naturels »,
soit remontés à la bière ou au « petit jaune ». Poco
importa, Vic, la Fiesta ; Vic, la Feria ; Vic : Le toro...
Chaque année , une fièvre ; chaque année, une ferveur...
Corrida de Fernando Peña, ce samedi. Au
cartel, Victor Puerto « da la cara », accompagné de Padilla
et Juan Bautista. Dans le ruedo réduit, les toros paraissent plus grands,
les distances plus courtes. Padilla devra mesurer ses courses, Puerto, ses
cris. Quand à Jean Baptiste, il se doit de pousser un contr ut !
Vive
Vic ! et « Que
haya suerte pa todos ! »
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« J’AI PAYE... J’AI LE DROIT... »
3 Juin : «Pues, no Señor ! Ce n’est pas parce que
vous avez payé que vous avez le droit d’invectiver, d’insulter, de
huer celui qui, dans des circonstances difficiles, se comporte en
professionnel, quand il ne peut toréer comme vous le rêvez.
No señor, vous n’avez pas le droit d’être
injuste parce que, pour quelques euros, un bout de papier coloré vous
permet de vous asseoir tranquillement sur le ciment de Vic Fezensac,
ouvrant chaque année, les robinets d’adrénaline, et vous donnant
l’occasion de décharger toute la tension, l’agressivité, la haine
qui vous habitent, et vider « cette petite lâcheté » que
vous démontrez chaque jour, au boulot, dans la rue, à la maison... Non,
vous n’avez pas le droit... »
Voilà pourquoi certains, dont je suis, ne
veulent plus « aller à Vic ».
Alli salen toracos... Dans cette plaza, on sort des toros impressionnants,
dans des conditions incroyablement difficiles, en particulier, de par la
taille du ruedo. Bien ! On respecte. Cela implique, de la part du
public, une connaissance de la lidia, un respect des hommes, une tolérance
(mot à la mode), en un mot une réelle Aficion...
Mais çà.....
Hier, les micros de Radio France, et les
commentaires d’André Viard et Pierre Arnouil, répercutaient fidèlement
le triste comportement d’une majorité de braillards qui se donnaient le
droit de brâmer des insanités, alors que dans le ruedo, les hommes se
montraient toreros et professionnels... « Allez donc « lidier »
votre épouse, monsieur ! A ver si tiene huevos ! ».
Bien entendu, on vous recevra « à bras
ouverts », à Vic, à Dax ou Bayonne, à Mont de Marsan ou en toute
plaza de toros qui se respecte, mais à condition de vous y comporter en
aficionado et en citoyen... Ne pas connaître tous les secrets de la
corrida est normal. Qui peut se vanter de cela ? Absolument
personne... Alors, un peu de retenue et de « bonne éducation »,
un peu de respect pour ceux qui sortent d’une chambre d’hôtel, sans
jamais savoir s’il vont y revenir...
La question qui demeure... Les organisateurs ont
ils conscience que ce « public » est devenu leur « fond
de commerce » ? Vic
voit il qu’il mise, systématiquement, sur ceux qui viennent « se
soulager la haine », comme d’autres viennent « s’encanailler »,
à Nîmes ? Est ce une tradition ? Est ce un souhait ? Joue
t’on volontairement sur les bas instincts, pour remplir le tiroir caisse ?
On ne peut le croire. Cependant, entre les échos sonores et les détails
de l’affiche, force est de constater que le doute qui s’est installé
depuis quelques années, chemine doucement vers une certitude...
2 Juin – Vic Fezensac
– 1ère de Feria – Lleno : Toros de Fernando Peña,
bien présentés, solides sur leurs pattes, astifinos de pitones. Toros
difficiles, mansos, à part le troisième. Le toraco cinquième sauta au
callejon et le sixième y jetta de nombreux regards. Mobilité désordonnée,
puis retenue et « regards en dessous », au cours des faenas.
Seul, le troisième, bien que loin d’être ideal, permit au torero de se
livrer totalement. Les autres impliquaient technique, professionalisme,
efficacité lidiadora.
Juan Jose Padilla n’alla pas à
portagayola et certains s’en offusquèrent (ils « avaient payé »...).
Le Jerezano se montra volontaire et technique, brillant aux banderilles,
efficace à la muleta, mais peu glorieux avec l’acier. Il entendit
« division » à l’un, et « aplausos », à
l’autre.
Victor Puerto se montra « torero »
toute la tarde. Sobre, sûr de son placement, clair dans sa tête, Puerto
ne sculpta aucune oeuvre d’art, mais tailla deux trasteos d’une élégante
justesse technique, face à deux clients qui refusèrent les fioritures.
Victor Puerto « se puso alli », en particulier face au cinquième.
Des gradins tombaient des « Eso no es torear ! »... Vous
avez raison « Don Cabron ! »... Eso
es lidiar... y lidiar es torear !. Victor Puerto tua en
plusieurs voyages et les opinions de divisèrent.
Juan Bautista toucha le seul potable de la tarde,
et, en lui mettant la muleta devant, puesta, en ne le laissant jamais
douter, il battit au troisième une bonne faena que le public suivit avec
ferveur. L’estocade tomba un peu trop. Est ce la raison pour laquelle le
président se donna le droit
de refuser une oreille que tout le public réclamait à grands cris ?
On ne sait. Juan Bautista donna grande vuelta. Cela se compliqua un peu
face au sixième qu’il fallut lidier et estoquer, sans espoir de succès.
Ce dimanche : « Double session »...
Le matin : Corrida de San Martin, pour
Zotoluco, Jose Luis Moreno et El Renco.
Ce soir : Les Albaserrada, pour Richard
Milian, Jose Ignacio Ramos et Antonio Ferrera.
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ANTONIO FERRERA FAIT EXPLOSER NIMES...
Voilà qui est bon pour le moral, et pour toutes les taquillas du
Sud Ouest, cet été.
Antonio Ferrera, adulé des Français,
n’arrivait pas « à marquer le but définitif »... Partout,
on vantait sa force de caractère, sa vista, ses qualités athlétiques,
son sens de la communication avec le gradin et une grande facilité
lidiadora. Mais, à chaque fois, il manquait « le dernier point »,
celui qui transformait l’interrogation en un « ohh »
d’admiration. Hier, Ferrera est sorti par la porte des Consuls, avec
trois oreilles et un rabo coupés aux remuants Palhas... Même si le
dernier trophée est un peu généreux, il n’en reste pas moins que le
triomphe est réel. Asi que...
2 Juin – Nîmes – 3ème
corrida de Feria : Toros de Palha
très inégalement présentés, mais donnant à la course un intérêt
permanent. Caste souvent, mobilité toujours. Quatre toros furent
importants, et l’on donna vuelta au sixième. Seul le quatrième
fut « malo ».
Fernandez Meca se montra torero en pleine maturité.
Le public demanda longuement l’oreille du premier, que le palco refusa,
écoutant bronca. Meca donna une vuelta sous l’ovation générale. Face
au quatrième, « a lidiar, y en paz ! ». Le public
applaudit les efforts du Français – Pepin Liria resta peut-être, un
peu « en dedans ». On ne trouva pas en lui cet engagement
total qui fit vibrer la Maestranza, il y a peu. « La tête » déjà
à Madrid, peut-être... Silence à l’un, applaudissements à
l’autre – Antonio Ferrera fut un typhon, « un toro parmi les
toros », coupant une oreille au troisième, il mit le feu à la
plaza, face au dernier. Excellent à la lidia, bondissant aux banderilles,
on le vit brillant à la muleta, alternant le vibrant et le « reposé »,
le classique et le baroque. Deux oreilles et la queue ... Bon !
C’est Nîmes, c’est la feria du renouveau.... Mettons
trois « grosses oreilles » et c’est bien ainsi. Un réel
triomphe.
2 Juin
– Nîmes - En matinée : Très sérieuse novillada de Jandilla
qui vit le triomphe de Julien Lescarret, sortant a hombros, après avoir
coupé une oreille de chaque adversaire. Important triomphe du jeune
landais, devant le mundillo et la presse taurine espagnole qui, on le
sait, affluent en masse, « a la feria de Nimesss ». Leandro
Marcos et Julien Miletto ne rencontrèrent pas le succès... |
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Ce dimanche 3 Juin :
. Corrida matinale, de Zalduendo, pour Joselito, Jose Tomas et Sebatien
Castella. On espère que Jose Tomas « se sera levé du bon pied »..
Ce soir, corrida de Adolfo Martin (qui « se
la joue », après le désastre madrilène), lidiée par Espla, Denis
Loré et Jesus Millan. (A propos, les Adolfo Martin de Madrid feront
l’objet d’examens post mortem... Algo
raro paso alli !)
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A MADRID, LE CALME RETROUVE...
3 Juin : Las
Ventas résonnent encore du « scandale Jose Tomas », vendredi
dernier. Hier, la corrida de cavaliers n’a rien donné, mais la plaza
commentait encore le curieux comportement du dieu déchu. Pendant ce
temps, d’autres soulignaient la toreria et le pundonor de Miguel Abellan
dont la grande actuacion et le réel triomphe torero avaient été estompés
par le « grand scandale Jose Tomas ».
A priori, Miguel Abellan devrait se voir « récompensé » en
se voyant offrir le troisième poste à la corrida de Bienfaisance, le 14
Juin, qui se présenterait comme suit : Toros de Victorino Martin
pour Eugenio de Mora, Miguel Abellan et Rafael de Julia. Cartel intéressant,
mais, on peut craindre quand même pour la taquilla .
2 Juin – Madrid (Las Ventas)
– 3ème corrida du Rejoneo – No hay billetes : Corrida triste
et silencieuse, à cause des toros de La Laguna, médiocres. Silence
pour les frères Domecq, en solo ou en duo – Ovation pour Sergio
Galan et Diego Ventura, en individuel. Rien au dernier, al alimon. Long et
pesant. A oublier.
Ce dimanche
3 Juin : Corridon de Samuel Flores pour Pepin Liria, qui entre
dans la Feria, Davila Miura et un
Juan Bautista, avec le moral, on l’espère, après sa bonne sortie de
Vic, hier.
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UNA « SALVAJADA... »
4 Juin : Dans quel monde vivons-nous ?
S’il n’y a plus aucun respect de la vie, si l’on ne pense qu’à
provoquer, salir, faire mal, alors « apaga y vamonos !»... Que
ce soit au « Kilomètre 57 » d’une nationale, ou dans le
ruedo de Vic Fezensac, on ne peut accepter les outrances, les coups de
force, les provocations, qui finissent toujours, à plus ou moins longue
échéance, par un crime ou une catastrophe...
Bien entendu, il n’y a aucune mesure
entre l’attentat du « Kilomètre 57 », et les incidents
« tartarinesques », « granguignolesques » de Vic.
Mais, accepter l’un, c’est ouvrir la porte à d’autres, de plus en
plus violents, de plus en plus aveugles, de plus en plus fous... et on
arrive, un jour, à l’irréparable, aussi vrai que « deux et deux
font... »
La foule est dangereuse. En général,
composée de braves gens, pris individuellement, mais qui deviennent
« très forts, lorsqu’ils sont plus de trois », elle roule
comme les vagues qui enflent tout à coup au vent mauvais. Alors, elle se
déchaîne, à la moindre occasion, et il suffit de peu pour l’amener à
l’irréparable.
Dans un spectacle de ce genre, où la foule est nombreuse, où les
passions s’exacèrbent, les organisateurs ont obligation de préserver
l’ordre, la sécurité des hommes et des biens. Dans une corrida, le président
a charge du bon ordre, dans la plaza, et doit être le premier à
respecter le règlement. Vêtus de lumières, les toreros... tous...
doivent aider au bon déroulement de la course, et ne pas « en
rajouter une louche », quand l’incident éclate.
Hier, à Vic Fezensac, le président
refuse une oreille pour Richard Milian. Qu’elle soit ou non méritée,
peu importe, la foule la demande à grands cris, plus qu’avec des
mouchoirs lavés bonux. La pétition est
assourdissante et règlement en main, le président doit accorder
l’oreille, qu’il ait ou non apprécié le travail du torero... Point
final... Ici, malgré les décibels, le président reste de marbre et déchaîne
l’ire des spectateurs. Durant de longues minutes, la bronca roule comme
une tempête et enfle tout à coup. Dans le ruedo, la cuadrilla de Milian
fait monter la pression et multiuplie des gestes tout à fait déplacés.
Pour finir, El Andaluz ira faire couper
une oreille du toro, la promènera autour du ruedo, et finira par la jeter
vers la présidence, dans une ultime provocation.
On peut comprendre sa réaction. En aucun
cas, on ne peut l’accepter, la cautionner. Andaluz est, doit être,
avant tout, un torero. Donc, il doit se comporter « en torero ».Et
même si l’on est généreux, même si l’on a un coeur « gros
comme ça », même si on hait l’injustice, on ne peut se laisser
aller à profiter de l’imbécilité d’une multitude, ou la provoquer,
et salir, encore une fois, son costume de lumières. Eso
no es !
Encore une fois, Vic est témoin
d’incidents inacceptables. Si l’on remonte dans le passé, on se
souviendra de cette foule, devant l’hôtel, un soir de corrida annulée,
qui menace les toreros, attaque les coches de cuadrilla, pille des malles
de matériel, laçère les capes, les costumes de lumières, hurle au
lynchage... On se souvient de cet orage, en 1971, lors de la corrida de
Murteira. La foule est là qui refuse l’évidence : Le ruedo est
totalement noyé, la suspension s’impose. Mais la bronca est telle que
la présidence fera retraite. Dans les gradins, on entend des choses comme :
« La corrida peut être arrêtée, on s’en fout. Nous, on va
chercher les fusils, et les toros, on va les estoquer, à notre façon... »
Ceci est véridique. Nous y étions. L’émeute se termina grâce à un
coup de vent qui chassa les nuages et au coup de pundonor d’un torero
qui dit « Moi, je ne quitte pas l’arène sans avoir estoqué
mes toros ».. C’est ainsi que l’ordre revint et que Ruiz Miguel
« entra » dans le coeur des français.
Hier, le président s’est lourdement
trompé et les toreros se sont vilainement comportés. Ils portent une
lourde responsabilité sur ce qui se passe, et se passera, dans les
gradins et les ruedos, aujourd’hui ou demain, à Vic ou ailleurs. La
foule est chaque jour plus imbécile, plus folle, plus haineuse, plus lâche...
A cause de ces algarades, l’escalade est inéluctable et, un jour, il y
aura une catastrophe. Un jour, par panique ou hystérique mouvement de
foule, il y aura des morts, comme dans certain stade de sinistre
souvenir...
A Vic, hier, on a encore gravi un degré
dans l’imbécilité collective. Bien entendu, cette « connerie »
ne peut qu’être condamnée. Mais cela n’est rien à côté de ce qui
s’est passé « au kilomètre 57 ».. Parce que là... ce fut
une véritable salvajada, un attentat prémédité, sauvagement perpétré.
Et même s’il ne s’agit « que d’animaux », comme diront
certains, les auteurs de cette saleté ne méritent qu’une chose :
« douze balles ! »
Samedi soir, 2 Juin, un camion roule dans
la nuit. A son bord, douze chevaux, douze pur sangs, douze athlètes,
douze « toreros »... L’après midi, « ils avaient toréé »,
aux ordres de leurs maîtres, Luis et Antonio Domecq, en plaza de Madrid.
La corrida avait été mauvaise, mais ils avaient fait leur devoir, et ils
rentraient vers Jerez, « vers la maison ».
Au Kilomètre 57, sur la route vers l’Andalousie,
il y a un restaurant, où l’équipage a l’habitude de dîner, les
soirs de longue route. Après avoir fait le tour du camion, vérifié que
les chevaux étaient bien, ne manquaient de rien, le chauffeur et le
palefrenier s’en vont se restaurer et se détendre. Ils sont
tranquillement attablés quand on entend soudain deux explosions. Des
cris, des hurlements, tout le monde se précipite. Là, à quelques mètres,
le luxueux camion brûle. A l’intérieur, douze chevaux...
Quelqu’un a jeté deux coktails molotov, deux bombes
incendiaires, et le camion est en feu...Un seul mot : « Hijoputas ! »
Tout le monde se précipite. On réussit
à ouvrir la porte arrière : deux chevaux sont sortis presque
indemnes mais affolés. Neuf bêtes sont atteintes, plus ou moins
gravement, certaines affreusement brûlées, mutilées. Il faudra achever
le dernier, « Legitimo »... Une vraie « salvajada »...
Bien sûr, qu’est la vie de quelques
chevaux, à côté des hommes, des femmes et des enfants qui meurent, assassinés chaque jour, en Israël ou en Palestine, en
Algérie ou ailleurs ? Certes ! Mais avouez que l’escalade
n’a plus de fin et que celui qui accepte la violence, le viol, des
hommes et des lois, ne peut s’étonner d’avoir un jour à constater
l’irréparable, la pure sauvagerie, qu’il a lui-même provoqués, par
sa lâcheté et par des mots comme « tolérance »,
« démocratie » « égalité » « fraternité »...
Vous
sentez vous, vous, égaux, frères, avec ceux qui imposent la violence, la
force, la menace, l’insulte et qui assassinent « même des
chevaux...» ?
Pues, yo no....
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VIC FEZENSAC :
BELLE MATINEE.... TRISTE SOIREE ! ! !
3 Juin : Vic a vécu, encore une fois,
des moments tour à tour magiques et révoltants. Un mayoral qui salue, à
Vic, est un chant à la caste du toro de combat. Et s’il salue, à Vic,
il saluera, un jour, à Madrid (Dans le cas qui nous intéresse, c’est déjà
fait) .
Grande corrida encastée de San Martin,
pour la deuxième année consécutive. Les Chafik ont montré la caste, la
saine agressivité du toro de combat. Un torero les a compris, qui les
connaît bien, puis qu’il vient « en voisin », le Zotoluco
qui donne vuelta à l’un et coupe l’oreille de l’autre. Jose Luis
Moreno et Renco ont fait ce qu’ils ont pu, mais...
Le soir, les Albaserrada ont déçu. Dans
le souvenir resteront quelques muletazos « a gusto » d’Antonio
Ferrera, l’épée de José Ignacio Ramos, la méchante cornada de Luis
Calvo « Juncal », au quatrième, et puis l’incident :
Face au premier Montalvo, un sobrero « qui de laisse »,
Richard Milian qui vient de saluer, pour son douzième et dernier paseo à
Vic, va toréer comme il en a l’habitude : enlevé, pimpant,
dynamique. Le public accompagne, joyeusement. Milian part pour une
estocade entière, au prix d’une voltereta et d’une cornada qui se révèlera
peu grave. Tandis que le torero part vers l’infirmerie, la foule demande
une oreille, à grands cris. On doit accorder cette oreille. C’est le règlement.
La pétition augmente, le président continue dans son entêtement. Alors
les injures, alorsd les provocations, alors les outrances. Bronca
assourdissante, de plusieurs minutes. Puis l’incident « Andaluz »,
relaté plus haut. Une oreille est promenée sous les vivas, totalement déplacés,
et finalement balancée sur la présidence... Bon ! On dira, tout
simplement : C’est Vic !
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NIMES : BELLE (PETITE) MATINEE... TRISTE SOIREE ! ! !
3 Juin : Nîmes a vécu un dimanche en
demi teinte. La corrida du matin a satisfait les toreristres et déçu les
toristas. On pouvait s’y attendre. Le soir, tout le monde est sorti en
traînant les pieds, « chemin de l’apéro ! » Otra vez
sera !
Le matin, cinq toros de Zalduendo,
« de taille réduite » et bons pour le torero, et un sobrero
de Victoriano del Rio, bien présenté et excellent – Joselito s’est
montré très décidé, ce qui est un exploit, par les temps qui courent.
Oreille pour le madrilène – Jose Tomas a donné grande faena au
Victoriano. Faena droitière, templada, seigneuriale. Le torero se fait
prendre sur une naturelle, sans mal, heureusement. Final par manoletinas
et une oreille. Le cinquième sera, comme le précédent, incommode, et la
volonté du torero ne passera pas – Triomphe de Sebastien Castella qui
coupe une oreille chaque fois et sort a hombros, « à la barbe des
grands ». Muy bien por Castella, que l’on voit toujours « fragile »,
mais qui sait être ferme et torero. Il faut lui donner du temps et des
toros.
Le soir, les Adolfo Martin ont encore déçu,
plus par leur jeu que par leur présence. La terna, composée d’Espla,
Denis Loré et Jesus Millan, ne put que se montrer volontaire, à divers
degré, et professionnelle.
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MADRID : PEPIN LIRIA « LA MONTA » DEVANT
UN MANSO DE SAMUEL...
Enorme Pepin Liria, hier, à Las Ventas.
Une oreille coupée, une oreille de bronze. Une des plus méritées de la
feria, coupée à un manso très agressif de Don Samuel. Manso de haut
vol, qui s’arrêta et pietinna devant le capote de Pepin, qui s’enfuit
au moindre picotazo, et arriva cru à la muleta, après « un mitin »
des banderilleros. Faena dans la querencia du toro, très agressif, très
enracé. Faena vibrante, commencée en se doublant et en gagnant le toro,
là, dans les premières passes. Au premier derechazos, un arreon et la
corne dans la poitrine. Bon ! Pepin Liria revient
à gauche et y restera. Alliant intelligence lidiadora, vaillance
lucide, toreria et sens du spectacle, Liria, au ras des planches, donnera
quatre séries de naturelles vibrantes, certaines « en coup de fouet »,
d’autres, réellement templées, longuement conduites, le tout clôturé
de passes du mépris, de firmas, en regardant le public, droit dans les
yeux . Quand le métier se met au service de la totale sincérité ,
personne ne peut résister, pas même un manso. Le public appuya
totalement le torero et hurla de joie quand Liria porta une entière
« de guerrier », évitant la corne droite... parce que ce n’était
pas son jour. Le destin est aussi aficionado. « Oreille totale !»
Oreille de joie et d’admiration ! Oreille que l’on n’a pas
besoin de quémander, ou d’aller chercher au desolladero...
Après Séville, Madrid... Un Pepin Liria,
totalement relancé, et devant quels toros : Samedi : des Palha,
à Nîmes ; Dimanche : des Samuel, à Madrid ; Lundi :
des Cebada, à Vic. Et mercredi, allez, des Conde de la Corte, à Las
Ventas. Vaya semanita de Pentecostes ! Heureusement qu’il lui reste
le mardi... pour penser aux toros !
3 Juin
– Madrid (Las Ventas) – 22ème de Feria – Grand beau,
mais du vent, du vent – Lleno total : Corridon de Samuel Flores,
grands, beaux, musclés, bien armés. Au cheval, le premier ; A la
muleta les deux de Davila Miura. Le quatrième est manso, très mobile, très
agressif. Dans l’ensemble, la corrida était très sérieuse, parfois
impressionnante, mais toréable. Des toros qu’il faut convaincre, avant
de les vaincre. Le vent a beaucoup gêné les toreros, encore une fois.
Liria,
sérieux et volontaire avec le premier qui rompit le combat à mi faena et
partit a tablas. Bon coup
d’épée un peu tendu. Au quatrième...« la monto ! »,
coupant une oreille de vrai torero. Muy bien por Pepin Liria – Davila
Miura laissa passer deux toros de triomphe. Destemplado, forcé, sans
transmission, il distribua des tonnes de passes... et ne dit rien. Gros échec,
à peine estompé par une énorme estocade à son premier, quoique perdant
la muleta, dans l’embroque. Dans sa cuadrilla, Juan Montiel fut encore
précieux, à la brega – Juan Bautista a connu une très mauvaise journée.
Deux faenas fades, sans aucune sécurité, sans aucune autorité, devant
des toros très imposants, mais semblant permettre quelque chose. Mal
asunto ! A son actif, un quite salvateur à un banderillero
poursuivi, et l’estocade au sixième.
Ce 4 Mai... Planquez vous ! Les monteviejo arrivent.
Multicolores, bas sur pattes et armés comme ça, les autres Victorinos
vont sortir, bien décidés à faire du grabuge.... En face : El
Fundi, Ramos et Padilla ont intérêt à « s’accrocher aux
branches ». Madre mia !
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« MONTEVIEJO... LE TORO QU IL VOUS FAUT... »
5 Juin : « Madame, si vous
voulez faire passer à votre
mari l’envie de lancer quelque oeillade coquine à votre jolie voisine,
n’hésitez pas... Monsieur, si vous voulez vous venger de votre
inspecteur des impôts et de son zèle « article 48, rectifié 53 »...
un seul cadeau : « Monteviejo... le manso qu’il vous faut... ».
Effet garanti !
Ah, il est beau, le Monteviejo... Tout
droit sorti des poussièreuses estampes de « La Lidia », il déboule
dans la plaza, ou sur l’écran de votre télé, et tous ensemble :
« Aaaaaah ! Qu’il est beau ». En bas, dans le callejon ,
les toreros sentent leur pomme d’Adam filer derrière les oreilles
« Oju ! Vaya un tren ! »
C’est vrai qu’il est beau :
Enorme, quoique pas si lourd que ça, multicolore, il réunit tous les
mots du lexique : Berrendo en
48 couleurs, calcetero chaussé de blanc, bragado, meano, il porte souvent
au front la petite étoile blanche du lucero, dessinée entre « un
par de petacos », lisez cornes, à vous faire battre tous les
records du cent mètres, à reculons. Vaya un toraco. Il sort comme un
diable, fait trois courses et, arrivant dans la première cape, freine des
quatre fers, sautille sur place, « regatea », et part en
torpille sur la première dorure qui passe. Il est beau le manso !
Alors, au cas où l’on n’aurait pas bien vu, il en sort six du même
gabarit, six du même acabit...
Alors que Don Victorino, tranquillement
assis dans le tendido, est le seul à pouvoir avaler son bocadillo, les
toreros, en bas, suent, crachent et tempêtent. Un respeto ! Du
respect pour tous les coletudos d’hier, en plaza de Las Ventas, à part,
peut-être, pour le picador qui massacra le sixième. Un grand respect
pour Ramos et Fundi, qui, avec leurs moyens, se mirent longuement devant
les toros, banderillant brillants, leur volant quelques quarts de passes,
sans savoir s’il seraient encore vivants à la sortie.
« Ah qu’ils sont beaux, les
Monteviejo ! »... En voyant tout cela, tout en écoutant la débandade
vicoise, on se dit que l’abono de la Feria 2002 peut, d’ores et déjà,
se vendre... Amis Vicois, en un seul mot : « Monteviejo, le
toro qu’il vous faut ! »
4 Juin – Madrid (Las Ventas) – 23 ème
de San Isidro – Llenazo et grand beau temps : Fracaso ganadero
de Victorino Martin, pour la présentation, en feria, de son deuxième
fer. Six monstres , « con estampa de Barcial, y muy mala leche ! ».
Toracos qu’il fallait lidier « sur les jambes » et tuer le
mieux possible. 1,2,4 et 5ème dangereux ; 3ème
plus potable, et 6ème très encasté. Casta... oui, mais... de
laquelle ? Le sixième fut massacré à la pique par Justo Jaen, aux
ordres de Padilla. Long puyazo en plein milieu du dos, puis un « 18
trous » interminable, dans la totale passivité du maestro. Barbarie !
El Fundi a été mieux que de coutume. On
le vit ferme à la cape, brillant aux banderilles, en particulier dans une
paire « de pundonor », après un premier échec, face au
cinquième. Il se montra courageux et sincère avec muleta et épée, même
s’il ne put rient tirer de bon. « S’en tirer indemne », était
déjà, en soi, un exploit. Le public garda un silence respectueux –
Jose Ignacio Ramos s’est battu. Banderilles en force, muleta en
bataille, le torero de Burgos s’est mis devant, « y trago ! ».
Celui qu’on attend toujours, avec l’épée, se balança sans hésitation
sur le morillo : Il pincha les deux, mais mit une entière magnifique
au cinquième, écoutant la seule ovation de la journée – Padilla eut
quelques détails, à la cape au troisième, aux banderilles, avec ses
collègues. Avec la muleta.. a defenderse. Il ne voulut pas voir le sixième
qu’il refusa de banderiller, et démolit d’un metisaca « au sous
sous-sol ». Le seul moment brillant de la tarde : Tiers de
banderilles au troisième, le Fundi et Ramos étant vraiment bien, mettant
Padilla dans l’obligation d’être mieux. Le Jerezano fut « superior »,
et l’ovation, énorme. Ce fut la seule d’une tarde
à oublier bien vite.
Ce
5 Juin : Les Guardiola,triomphateurs, l’an passé, pour Victor
Puerto, Rivera Ordoñez et El Juli.
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VIC :
SE ACABO LA MANSADA !
Que dire de plus ? Ceux qui vont à Vic savent ce qu’ils
vont voir. Certains ont quelqu’espoir... D’autres vont se faire une
petite chaleur malsaine. Grand bien leur fasse.
Mansos dans le ruedo, mansos dans les gradins ! Muy bien !
Un filon qu’il ne faut surtout pas arrêter d’exploiter, puisque
« ça marche ! ».
Cependant, comme une petite lumière au
fond du noir tunnel, reste le souvenir des San Martin ! « Chapeau,
Monsieur Chafik... Gran quite les ha hecho Ud... à los de Vic ! »
Et en plus, ça rime !
Dernière corrida, dernière mansada, très
dangereuse, celle-là, de Cebada Gago, au point que les plus braillards se
mirent à raisonner un peu et à remballer leur hargne, leur bêtise.
Corrida impressionante de trapio et de mauvaises idées. Pas grand chose
à faire, sinon voler quelque muletazo .. y matar. Très digne Fernandez
Meca qui sera fortement applaudi. Ferme, sérieux, le français, malgré
sa lésion à la main gauche, mettant technique et volonté, là où toute
autre expression était impossible – Liria entendit une injuste bronca,
face à son premier, qu’il expédia en trois mouvements. Il reçut le
cinq à genoux, et le règla en bon professionnel, devant des gradins
soudain assagis. Silence – Jesus Millan fit ce qu’il put avec deux
cadeaux empoisonnés. Silence partout – La seule grande ovation pour El
Chano, banderillant le quatrième.
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NIMES
FINIT « EN NOIR ».
La feria « du renouveau » s’est terminée hier sur un
toro « manso manso », du nom de « Batanero » qui
prend six refilonazos et finit,
banderillé de noir. Bien ! Cela fait partie de la lidia, et le
public n’a pas à protester ainsi un toro, parce qu’il est « manso
de libro »... Vaya aficion ! Les toreros ont été bien, Victor
Puerto l’attaqua et... à la fin, donna vuelta. Vaya aficion !
Corrida d’Alcurrucen, très décevante.
Six colorados, très inégaux de présence, et sans grand jus.Toros
maniables, mais sosos, fadasses, faiblotes. Nada ! Le cinquième
sautillait partout, le sixième fuyait son ombre.
Finito se trouva très beau, très bien.
Le public le trouva très beau et très « ch...schématique ! »
(Silence et bravos) – Manolo Caballero, long comme un jour sans pain. Il
tua bien le cinquième (Applaudissements baillés) – Victor Puerto mit
trois largas au troisième et continua à le « véroniquer »
à genoux, lui gagnant du terrain. Olé ! Faena à la fois sérieuse
et enlevée pour une oreille,
la dernière de cette feria qui a connu trois grands triomphateurs :
Ponce, Antoni Ferrera et
surtout Victoriano Del Rio, ganadero de Madrid, qui a lidié sept toros
dans cette feria, tous brillants, au point que l’un d’entre eux fut
gracié. Enhorabuenissima, Señor !
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ALLEZ
DONC LES VOIR ET FAITES UNE PETITE PRIERE ! ! !
5 Juin : Les chevaux des Domecq sont en train de passer un
calvaire. Ils ne mourront pas, mais ne poseront plus jamais un sabot dans
un ruedo. Allez donc les voir, ils sont en photo sur mundotoro.com. En
aucun cas, il ne s’agit là de voyeurisme. Voir ces pauvres bêtes,
ainsi massacrées, retourne les tripes, et en dit long sur la folie des
hommes. Si vous ne nous croyez pas, allez les voir...
Les plus atteints ont pour nom « Airoso »,
« Maestro ». Ils sont sous respiration artificielle. « Deleite »et
« Coqueton » souffrent de terribles brûlures, ainsi que de
graves lésions aux yeux. Un spécialiste ophtalmo est venu de Paris, voir
ce qu’il peut faire... « Oleo », « Napoleon »,
« Jabato » et « Nebli » sont à peine moins
atteints. Que tristeza ! De son côté, « Marques » va
bien.
Que pena ! Pauvres bêtes, hier si fières,
si toreras ; aujourd’hui, si horriblement mutilées, sans oreilles,
dépecées vivantes, les yeux brûlés. Una canallada ! Les frères
Domecq sont démolis. Pas une question d’argent, bien sûr, mais
simplement le coeur qui caque, devant le spectacle des ces braves
compagnons des jours heureux. Una tristeza ! Un crimen !
Bien sûr, « ce ne sont que des bêtes ! ».
Mais, allez les voir, et si vous le pouvez, faites leur une caresse,
doucement...
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L’HONNEUR D’UN TORERO... « EL JULI »
6 Juin : Il est cinq heures du matin,
Paris s’éveille, Madrid aussi. La clinique de La Fraternidad résonne
de ces bruits feutrés, de cette fièvre qui accompagnent les évènements
plus tragiques que d’habitude. Pourtant, dans chaque chambre, un drame
se joue, plus ou moins grave, plus ou moins prévu, plus ou moins controlé.
Mais aujourd’hui, les couloirs répèteront les mêmes questions :
« Où il est ? », « Comment il va ? ».
Des jeunes femmes, qu’elles soient malades ou infirmières, souriront
leur tendresse en murmurant « Pobrecito ! » ; des
mamans ébaucheront un sourire d’amour maternel... « Pobrecito ! »
Dans sa petite chambre, il aura passé la
nuit que passent tous les toreros dont les chairs ont, tout à coup, été
labourées par la corne du toro. Entre fièvre et délire, geignant de
douleur et de rage, maudissant le mauvais sort, se lamentant de n’avoir
pu continuer et couper les oreilles, murmurant sa soif de retour et de
triomphe, il vit des moments terribles. Il les connaît déjà, il peut
« les aguanter », comme le plus encastés des toros du mauvais
destin. Déjà, il pense à demain...Il
est torero, il est « un torerazo ! » Son nom...
« El Juli ». C’est encore un enfant, mais il est « todo
un hombre ! »
Pour moderne qu’elle soit, la clinique
de « la Fraternité » n’aura jamais l’image magnifique et
taurinement romanesque du « Sanatorio de los Toreros ». Là,
les odeurs de l’éther racontaient les exploits, les
moments de génie, les hauts faits d’armes de « gens du
toro ». Aujourd’hui, une figure du toreo repose entre l’accidenté
de la route, et l’appendicite aigüe... Liberté... Egalité... « Fraternité » !
Julian Lopez est tombé, hier, sur le
sable de la plus grande arène du monde. Il est tombé glorieusement,
blessé par un toraco de 627 Kgs, haut comme un camion. Il est tombé en
toréant de la gauche, de verdad. La cuisse gauche ouverte, un morceau de
chair pendant du trou béant, il essaya de se relever, de continuer.
Tandis qu’on l’emportait, le public se cachait les yeux. Impression de
terrible cornada. Celui qui, quelques moments avant, invectivait le
torero, fut soudain la cible de la foule désarçonnée. L’angoisse
imposait un coupable...
« El Juli », à 18 ans, est déjà
de ceux qui, dans l’histoire taurine, rejoindront les Joselito
« El Gallo », Luis Miguel Dominguin... Nous ne le voyons pas
ainsi, mais nos petits enfants, futurs aficionados des années 2050, le
liront dans leur « Cossio électronique », tout en parlant du
nouveau « Torocop » et de son épée intersidérale...
« Il y a longtemps, vers 2001, il y avait un torero... On
l’appelait « El Juli » ». Sidérant !
18 ans et tout l’honneur du Toreo !
« Chapeau, Monsieur Juli ! « Que descanse, que se ponga
bueno ! » L’Histoire continue. La vôtre ne fait que
commencer... »
5 Juin
– Madrid (Las Ventas) – 24 ème de Feria – No hay billletes –
Beau temps – Vent : L’atmosphère est lourde. Déjà, des voix
discordantes dans les tendidos. Certains miaulent
à l’apparition des taureaux... Mauvaise foi ! Mala leche !
La corrida est de présentation irréprochable : Trois Guardiola
Fantoni (1, 4 et 5ème)
et trois de Guardiola Dominguez (2, 3 et 6ème). Les Villamarta
sont là. Pas faciles, encastés, ils ne tomberont pas. Les « miau
miau » du Tendido 7 ne sont qu’aigres diffamations de quelques
« amargados de la vida »... On les plaint ! Corrida
difficile, demandant technique lidiadora et courage. Si, de plus, on
ajoute toreria, personnalité, on aurait pu aller vers le triomphe, en
particulier avec le cinquième, excellent. Le Juli s’en allait vers un
nouvel exploit, mais le sort en voulut autrement.
Le toro « Anglo », 627 Kgs »,
de Guardiola Dominguez, mit un coup d’arrêt à la corrida. Le Juli
avait été presque parfait : Bien à la cape, très attentif à la
lidia, il avait sauvé son picador Salvador Herrero, mal tombé à la
deuxième rencontre. Au quite, le Juli avait soulevé toro et public, par
de grandes tafalleras. Les banderilles, sur le piton droit - (Il n’ose
pas encore « partir à gauche », dans les grandes occasions,
mais cela viendra) – avaient été applaudies, sans histoire. Avec la
muleta, firmeza et intelligence.
Toro « tête haute », torero « bien dans sa tête »....
Tout indiquait le succès imminent. Puis, l’horizon bleu se déchira...
Dans une naturelle, la corne suivit un instant la muleta, et tout à coup,
obliqua droit dans la cuisse gauche du Juli. Le piton entra, pénétra la
chair, ressortant de l’autre côté, envolant le corps du jeune diestro
dans une vilaine cabriole. Tout le monde hurla, sur les tendidos, devant
les télés... Les mains sur la tête, au point de se sentir mal, comme le
père du torero, dans le callejon. Una cornada de caballo ! Cela va
si vite, et si lentement... Tous se précipitent sur le corps que vient
d’abandonner, enfin, le toro. Tous au quite, tous au secours. Les collègues,
les peones, le mozo de espada et, claudiquant, « El Soro », toujours torero, qui évitera que le jeune blessé,
inanimé, n’avale sa langue... Sur la cuisse gauche, un trou béant
d’où s’échappent des lambeaux de soie et de chair... Sale impression !
La blessure ne saigne pas beaucoup, mais... sale impression.
La corrida ne s’arrête pas là, mais,
le ressort est cassé, d’autant que les nouvelles n’arrivent pas vite,
depuis l’infirmerie. Victor Puerto a été bien, en torero « de tête
et de coeur ». Il connut son moment de gloire, face au bon cinquième :
Début de faena à genoux, continuant ainsi, « toréant vraiment »
trois derechazos. Puis, debout, une passe changée dans le dos. Vaya !
Hélas, la faena connaîtra un passage à vide, le toro baissant, en même
temps que la superbe du torero. Les dernières séries et les adornos
toreros ne permettront pas l’ultime réconciliation, et demain, on dira
« Victor Puerto... Bien, mais il a laissé passer le cinquième... »
Rivera Ordoñez va mieux, mais... Torero
au répertoire bien trop court, aux gestes bruques, à la moue peu
engageante, il n’arrive pas à transmettre au tendido, cette force,
cette caste, ce courage sec, que lui a transmis son père. Larga à
genoux, quite un peu embrouillé, quelques naturelles bien tirées, parmi
d’autres « forcées »... Difficile de s’y retrouver. Il
dut prendre trois toros et le fit en torero et en vrai matador de toros.
Certes, cela ne soulève pas la foule, mais son actuacion reste pleine de
dignité. Attendre encore...
Le public balança, toute l’après midi,
entre « palmas y silencio », Victor Puerto entendant une
ovation au cinquième. En fin de corrida, le bulletin médical disait :
« El Juli présente une cornada de pronostic « peu grave »
et des coups « partout ». Blessure de 20 cms d’extension au
triangle de Scarpa de la cuisse gauche, la corne déchirant la peau, les
tissus subcutanés, et arrachant le muscle antérieur. Elle frôle les
vaisseaux principaux sans les toucher. La blessure est très
spectaculaire, très sale, pleine de terre et de débris divers. Opération
sur place et transfert à La Fraternidad ».
Pronostic « menos grave »,
mais Le docteur Maximo Garcia Padros veille ! On attend les réactions
du blessé et quelque imflammation possible. Todos toreros ! « Que
se ponga bien Juli, Matador ! »
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DEUX CHEVAUX S’EN SONT ALLES...
Madrid – 6 juin : Hier, deux des chevaux des frères Domecq,
horriblement blessés samedi soir, ont succombé à leur graves lésions.
Il avaient pour nom « Maestro » et « Coqueton ».
Le souffle de l’explosion, les flammes, le fumée, la chaleur, avaient
brûlé leur trachée, leurs bronches.. Tout « à l’intérieur »
était à vif. Les pauvres « avaient respiré la mort »...
Voilà, c’est fini ! Ils sont partis « toréer les nuages »,
enfin en paix, loin des hommes, à la fois, « si bons et si cons... »
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TOLOSA...AFICION
Y « AMISTA... »
Quand Juin arrive, on
s’y prépare... On sait que, dans quelques jours, on se retrouvera, pour
de vrais et bons abrazos, loin des faux semblants, loin des regards tordus
et des mauvais sourires. Ici, « fuera mariconadas ! »,
les hommes sont durs et les poignées de mains font grimacer ! Mais
pour une fois, en se massant les cartilages, on est vraiment heureux,
contents d’être « entre amis ». Quand Juin arrive, on a
rendez vous à Tolosa.
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La plaza est comme les hommes : sévère, à
l’extérieur, presque « peu engageant »... Mais à l’intérieur,
elle est comme « l’âme basque », quand on y est entré :
solide, fière, forte et douce à la fois.
Le soleil en éclaire les tendidos. Tout est bien
rangé. La contre barrière est de blanc et vert égayée. Ils sont fièrs
de leur plaza. Comme ils ont raison... ils l’ont reconstruite, presque
pierre par pierre, et lui ont redonné le lustre d’antan. Maintenant,
reste à lui donner cette « catégorie » que toute plaza, même
de troisième, essaie d’atteindre. Alors, chaque année, en toute
aficion, avec sérieux et pleins d’espoir, ils imaginent, pèsent et
soupèsent le pour et le contre, cherchent dans leur mémoire, les
encastes les plus favorables, les cartels les plus « redondos »...
Ils ne sont pas riches, font et refont leurs calculs, la tête pleine de
questions. Mais quand arrive l’heure du paseo, pour peu qu’il fasse un
peu soleil et que le tendido soit bien rempli, ils sourient et vous
« embrassent vraiment ». Ils sont comme ça, ceux de Tolosa,
et c’est un vrai plaisir de les retrouver, en toute aficion, en toute
amitié, même si l’on sait bien que la corrida ne sera pas « de
las de Madrid »... Et l’on ne demande pas ça, d’ailleurs .
Personne ne s’y est trompé, surtout pas les Peñas
et clubs Taurins « du Nord », qui font le déplacement de
Tolosa, pour une journée de bonne gastronomie, de bon vin et de grande
amitié, toute simple, toute vraie, comme une bourrade qui accompagne le
« on est content de vous voir ».
Cette année, Tolosa reste
fidèle... Le Juli vient de tomber. Dommage ! Il revenait, avec ceux
qui, l’an passé, avaient donné le meilleur d’eux mêmes :
Eugenio de Mora, Bautista, Abellan. C’est un coup dur. Espérons que
ceux qui ont réservé ne renonceront pas.
Tolosa, deux jours de corridas, les 10 et 24 Juin ;
un grand concours de recortadores, le 17 Juin, et , tout autour de la San
Juan, des animations, de la musique et de la joie dans les rues. Asi es
Tolosa ! Asi de sencillo... Aficion y amistad...
Dimanche 10 Juin : Toros d’Alcurrucen, qui
avaient donné grand jeu, l’an passé, pour Abellan, Javier Castaño et
le remplaçant du Juli. Y aura t’il un vétéran « devant » ?
Y aura t’il « un autre jeune » ? On va le savoir très
vite.
Dimanche 24 Juin : Les Jandilla de Fuente
Ymbro, pour Jesulin, qui revient à Tolosa, Eugenio de Mora, le
triomphateur total de l’an passé, auteur d’un des grands moments de
la présente San Isidro, et Juan Bautista, qui fut « énorme »,
en plusieurs moments, l’année dernière. (Voir Temporada 2000 et
galeries photos 2000)
Tolosa - Renseignements et réservation – Téléphone 00 34
616 339 894 et Fax : 00 34 943 65 51 22
Tolosa et son site internet : http://www.geocities.com/torostolosa/indice.htm.
On peut aussi louer à l’Office du Tourisme de
Bayonne : 05 59 46 01 46
Bon voyage ! Bonne route ! Bonnes corridas !
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« LAISSER PASSER » UN TORO...
7 Juin : C’est une drôle
d’impression. Tout en étant très humble, sachant
qu’on n’oserait même pas « penser à faire le paseo »...
Tout en gardant le plus grand respect pour le torero, on a un drôle de
sentiment. On est aficionado, on a quelque connaissance, quelqu’idée de
la technique... On connaît le torero en piste et ses capacités, son
immense courage. Alors, quand il rentre au burladero après « la
faena qu’il n’a pas faite », on a du mal à lui sourire
vraiment, et même le « enhorabuena » des copains sonne faux.
« Estuvo muy bien ! » essaient de se convaincre ceux qui
doutent, mais ne peuvent expliquer pourquoi. Un malaise ; « des
entournures » qui gênent un peu...
« Estuvo muy bien ! »
martellent les pros... Pourtant, on est loin du « Aayyyy señor, que
bien estuvo ! ». Du coup,on s’en va, des questions plein la tête...
« J’ai l’impression qu’il a été « en dessous »...
Quelque chose a du m’échapper ! ».
Alors, on rentre et l’on s’attable. La
tête encore bourdonnante, on se met à déguster le petit plat que sa
femme a fait mijoter avec amour, tout en râlant un peu parce qu’on
arrive à dix heures du soir, depuis 25 jours... «C’est bien bon...
pourtant, il manque quelque chose ! », mais on ne peut dire
quoi... Alors on se tait, on mange, et on lui fait un énorme bisou...
« Que bueno ! »
« Señor Pepin Liria... allez savoir pourquoi, on a l’impression
que vous avez laissé passer un toro, hier, à Madrid... mais bon, quelque
chose a dû nous échapper... Alors, « Estuvo muy bien »....
6 Juin
– Madrid (Las Ventas) – 25 ème de la San Isidro – Plein –
Beau temps : On ne retrouve plus les Conde de la Corte. Ni dans leur
trapio, ni dans leurs défauts et qualités d’antan. C’est à la fois
bien mieux et « plus
pire ! ». Souvenez vous... 1968 : Ordoñez confirme
l’alternative de Miguel Marquez. Les deux triomphent, et de quellle manière,
devant un corridon du Conde de la Corte. Du trapio à revendre, des pitons
droits vers le ciel, veletos. Des « cages », imposantes, mais
souvent des pattes bien faibles. On les appelait « les colosses aux
pieds d’argile »... Ils sont tombés bien bas, mais remontent la
pente, doucement. Ils ne tombent presque plus... ya es algo !
Cependant, les idées sont loin d’être claire, et la noblesse
qu’impose le nom semble vouéé aux oubliettes... « Monsieur le
Comte, vos toros sont devenus des spadassins à la solde de quelque prince
noir, qui vous attendent, la nuit, au coin d’une ruelle trop noire...
Pouah ! »
Trois du Conde de la Corte (1,3, 6ème),
mansos au cheval, très difficiles à la muleta, sachant « ce
qu’il laissaient derrière eux », prenant une passe, deux peut-être,
essayant de planter le torero, et de vilaine façon, à la troisième. Du
Sentido, et de la force. Media casta y mala leche ! Le 4ème
était un remplaçant de Sanchez y Sanchez, très armé, « manso y
manso »... Restent deux toros de Maria Olea, sortis 2 et 5ème.
Ils sont « de la famille de Monsieur le Comte... » et lui restèrent
fidèles, surtout le cinquième. Mais, manso au cheval, le deuxième
arriva fort à la muleta, et , vaincu, convaincu par les doblones de Liria,
se mit à venir droit et long, répétant noblement ses
charges, déclenchant au moindre toque. Un grand toro, semble t’il...
mais...
Mais, Pepin Liria, torero de Cehegin,
guerrier décoré de mille médailles héroïques, se mit à le toréer,
montrant à tous la qualité du bicho. Sa première série, quoique forcée
et perfilera, mit l’eau à la bouche. Il se redressa un peu au début de
la seconde, mais la termina en tire bouchon. On se dit « Nada !,
c’est pour maintenant ». Une autre série, à droite, et un joli
pecho... puis des naturelles, rapides, fouettées...Des applaudissements
crépitent, puis baissent d’intensité... Les passes se succèdent,
souvent bonnes, mais « la faena » ne vient pas... Liria tua
d’une demie très tendue et d’un descabello « sans bavure ».
Le public lui fit ovation, mais beaucoup se posaient la même question :
« Que paso ? » Le cinquième était un « fer à
repasser » ambulant, et Liria ne mit pas la vapeur. Mal à l’épée,
picotant sept descabellos.
Oscar Higares débuta bien, et finit mal,
comme souvent. Pour excuse, la sale cogida que lui infligea le toro
d’ouverture, qui changea dès les premières séries, retournant sec,
s’arrêtant dans la suerte, la tête aux épaules du torero. Au sortir
d’une naturelle, Higares est pris, s’envole, tombe méchamment. Le
toro le piétine consciencieusement et s’asseoit dessus. La suerte du
rouleau compresseur ! Sonné, aplati, roué de coups, le torero revient au combat. Rien que pour
cela, admirable. Le quatrième, au sortir d’une passe, lui écrase le
pied, faisant trébucher Higares qui roule et se sauve. Pas à dire,
Higares, au cours de cette corrida, « n’a pas pris son pied »,
et nous non plus...
Padilla a eu deux moments toreros, face à
deux carnes. Les deux dernières paires de banderilles au troisième levèrent
des ovations et quelqu’espoir, d’autant que le Jerezano fit un joli
brindis au Juli, via les micros et caméras. Mais il fallut vite déchanter,
le toro tournant court, et le torero restant à court d’idées. Face au
sixième, le Cyclone de Jerez « souffla un peu », laissant
tomber sans autre forme de procès. A la sortie, on dit qu’un aficionado
lui en fit reproche. Les membres de sa cuadrilla ont eu, dit on, beaucoup
de mal à maîtriser la caste que Padilla n’avait pas eu dans le ruedo...
Mais ça, c’est des « on dit »...
Ce
7 Juin, corrida de Cuadri... Le Zotoluco mexicain arrivera, accompagné
d’Efren Acosta, son picador qui, une fois réglées ses affaires avec la
Justice Espagnole, pourra démontrer « el buen arte de picar un toro ».
On en a besoin. A leurs côtés : Manolito Sanchez et El Tato, qui
ont besoin de relancer « les réacteurs ».. (Petite allusion
à une reseña de Georges Dubos, en 1970, à Mont de Marsan, où il
parlait de Damaso, face aux « Cuadri réacteurs »)...
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CAPTIEUX... L’OVALE ET LE ROND...
Fête du Rugby et du Toro, les 9 et 10 Juin
à Captieux... Ils ont toujours fait bon ménage, donc, pas étonnant de
les trouver « al alimon », en terre landaise.
Rugby, le Samedi, avec des anciens qui
jouent, des filles qui en décousent (« planquez vous, cela va faire
du rafut ! »), et le soir, au coin d’un petit rosé ou d’un
ricard, finale du championnat de France, sur grand écran. Convivialité,
rugby passion, aficion....Grande soirée en perspective.
Le lendemain, c’est de toros qu’il
s’agit. On remettra le « Traje de Oro 2000 » à Julien
Lescarret. Bien, mais que cela ne lui tourne pas trop la tête, « como
a otro que yo me sé »...
Puis, le soir, Novillada piquée. Un joli
cartel : Novillos de Pedres, que les aficionados du Paul Ricard, ont
distingués comme les meilleurs, l’an passé. Pour le Affronter :
Luis Vital Procuna, portugais de
haut vol, brillant à la cape, excellentissime aux banderilles, ayant fait
de gros progrès à la muleta, comme démontré à Madrid – Julien
Lescarret, « qui avance » et fort bien. Nîmes vient de lui
faire triomphe et du coup, « on passe à la taille au dessus ».
Suerte, car, quand on aime bien, on exige bien ! – En troisième,
Salvador Vega, qui se présente en France. Une méchante cogida l’a privé
du Trophée des novilladas de San Sebastian, en mars, mais, il est torero
à voir absolument. Double personnalité du Malagueño, capable de
toréer très, voire trop, technique, faisant penser un peu à l’Espartaco
des années 90 (un peu « fuera de cacho », un peu de pico, un
peu retorcido, mais, on « fait passer » 99% des toros), puis,
soudain capable de totalement se relâcher, sculptant sur place de
magnifiques et lentes arabesques.
Salvador Vega, à découvrir ou à revoir. C’est à Captieux, et
c’est pour dimanche.
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EN BREF.... EN BREF.... EN BREF....
7 Juin : El Juli se remet, mais cela
prendra plus de temps que prévu. Pour le moment, intenses douleurs et
problèmes à quelque vertèbre. Ce qui inquiète : la masse
musculaire et la peau arrachées par le piton. Un greffe sera nécéssaire,
puis, il faudra reconstruire tout cela... On parle de 25 jours. Pour le
commun des mortels... un an , et encore... avec une jolie kiné !
7 Juin : Morante de la Puebla
remplace le Juli, samedi à Avila et dimanche, à Tolosa. Que bueno !
7 Juin : On parlera de la Corrida de
la Bienfaisance. Cartel modeste, quoique respectable : Encabo,
Ramirez et De Julia, face aux Victorinos de monsieur Martin... Attention,
c’est là où l’on va voir si, « hors abono », Don
Victorino est capable de remplir Las Ventas...Apostamos que no !
7 Juin : Jose Tomas va être fixé
sous peu. L’acte d’accusation est signé, et il n’est pas piqué des
vers : Refus de combattre, provocation, désobéissance à l’Autorité...
Son « coup de stromboli » du 1er Juin 2001 peut lui
coûter, en plus de quelque mépris, beaucoup d’argent, et
l’interdiction de toréer, pendant quelques heures... Après la lumière,
on passe à l’ombre... L’important est de ne pas y rester.
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LES CUADRI FREINENT ACOSTA...
8 Juin : « Oui, bon... pas
terrible comme jeu de mot ! » Mais on peut le tenter,
d’autant qu’il résume assez bien la corrida d’hier, en plaza de
Madrid, où faisait sa réapparition le fameux picador mexicain, Efren
Acosta, héros de la dernière feria de Otoño.
En délicatesse avec la Justice Espagnole,
il s’était fait attendre, et avait perdu l’occasion de briller,
notamment à Séville, devant les Miura. Aux ordres du Zotoluco, Efren
Acosta revenait à Madrid, et, face aux Cuadri, « on allait voir ce
qu’on allait voir... ». La feria souffrait autant de mille puyazos
traseros, que le Giro d’Italie, de « kilos de tricherie » en
tube. Il était temps de mettre de l’ordre dans la maison !
Efren Acosta, légende vivante du « buen
arte de picar », sortit au quatrième. Comme auparavant, il cita le
toro, pointe levée au ciel. Comme auparavant, il aguanta la charge,
superbe, se campa sur ses étriers, visa... et la puya tomba au milieu du
dos. Traserisimo, le puyazo du ténor méxicain... Du style « Tu la
vises... et tu la manques ! » Dans le callejon, ou devant les télés,
les « collègues picadors » se marraient doucement et « s’en
reservaient une » à la santé du toro qui joua ce bon tour à celui
qui ne s’était privé de les brocarder, en octobre dernier. Un Cuadri
l’a ramené à plus de modestie... En somme, une sorte de « efrenazo ! ».
De fait, ce sera le point d’orgue
d’une corrida qu’on prévoyait dure, mais qui ne le fut pas, les
Cuadri sortant, pour la plupart, nobles et faibles... Décidément, on ne
sait plus à quel saint se vouer... Le grand picador « carioque »
à tout va ; les mastodontes jouent les enfants de coeur ! Le
premier de la tarde fut un grand toro, à prendre au sérieux, quand on
distribuera las prix et trophées. Son nom : « Olé-olé » !
Faut le faire ! Oui vraiment, les temps changent. Que podemos hacer ?
7 Juin
– Madrid (Las Ventas) – 26 ème de la San Isidro – La plaza ne
s’emplit pas – Tarde agéable : La corrida de Cuadri est sortie,
bien présentée mais trop lourde. Plusieurs toros furent protestés, mais
aucun ne fut changé, et c’est bien ainsi. Montrant quelque faiblesse,
les Cuadri surent « se tenir », trois d’entre eux se révélant
nobles et brillants (les 2, 4 et 5ème),
le premier « Olé-Olé », de 540 Kgs, frôlant la grande
classe.Le mauvais sort s’acharna sur El Tato qui réussit à tirer les
deux carnes, dans un même lot.
Très bon début de faena du Zotoluco,
face au grand premier. Un peu « secoué » par les
protestations du tendido rebelle, le diestro mexicain reprit le dessus et
fut remarquable, tant que dura le toro. Deux grandes séries, sur les deux
mains. Avec temple, cadence, « à fond le vibrato ».. Puis, le
torero flotta un peu, et le toro baissa de ton, tout en gardant sa grande
noblesse. Zotoluco donna encore deux grandes naturelles, mais sa faena
n’a pas décollé. Après un pinchazo et une entière basse, il salua
une ovation percée de quelque désaccord strident. Dommage. Après l’échec
de son picador, Zotoluco se montra plus fade, face au quatrième, qu’il
descendit en six passages bien bas, écoutant... le silence – Manolito
Sanchez tua bien, ce qui est rare, chez le blond de Valladolid.
Malheureusement, et une fois de plus, « apunto... pero no disparo ! ».
Toujours de bons détails, toujours quelque muletazo de haut vol, puis, on
redescend pour un triste quotidien. Silence au deuxième, division des
opinions, face au bon cinquième – Tato n’eut pas de chance au sorteo.
Le troisième, qu’il reçut magnifiquement à la véronique, finit
reservon, tête en l’air, par moment très violent. Le sixième propulsa
en l’air le picador José Benitez et faillit le mettre sur orbite... Tato esssaya bien
d’endiguer ses mauvaises intentions. Il lui en coûta un méchant vol
plané. Silence sur toute la ligne pour l’aragonais, bien mal payé de
ses efforts.
Ce 8 Juin, « l’avant dernière »,
avec les fameux toros de Doña Dolores... Grands, pointus, indisciplinés,
ils peuvent vous faire couler, ou vous emporter au ciel... A part le Juli,
les « figures », qui avaient parié sur « le geste »
de prendre « du dur », pour cette San Isidro, se sont plantées,
et de quelle façon ! Voir les « aventures de Saint Tomas... ».
Avec un seul contrat, face aux toracos de la Dolores, voici Enrique Ponce
qui fait son pari... En grande forme, plus technique, mais plus libéré
que jamais, Enrique Ponce peut « renverser » la feria. On le
lui souhaite. L’accompagneront : Juan Mora, dont on attend toujours
quelque joli mot, au milieu de grandes phrases vides, et Eugenio de Mora,
qu’on aura plaisir à voir, après sa blessure et son triomphe du 22
Mai. A rematar la Feria. Ne pas oublier que, de bon ou « mal gré »,
Eugenio de mora est le seul torero à avoir coupé deux oreilles à un même
toro, au cours de cette feria 2001. Suerte !
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BAYONNE
... BAYONNE... |
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8 Juin : Présentation des cartels de
la saison 2001, en plaza de Bayonne. A l’heure où le soleil sera au zénith,
ou presque, la plaza de Lachepaillet écoutera avec attention, la liste de
ceux qui la feront vibrer, cet été.
Fête nationale et la corrida « en
bleu blanc rouge » - Fêtes de Bayonne et les toros « de fuego » !
- Fête de l’Assomption et deux corridas encadrant « l’autre »
tradition taurine - Puis, le feu d’artifice final, avec les deux courses de
Septembre, authentiques cartelazos, les hommes et les toros se pertageant
la grande affiche. De quoi vous laisser « baba ! ».
Normal, on est à « Ba Bayonne... »
Bien entendu, et contrairement à
certains, on ne déflorera aucun petit secret, mais d’ores et déjà, on
sait que plusieurs cartels valent le déplacement. Mais chhttt, pas un mot
au Roi Léon !!
Annoncés « entre midi et deux »,
les cartels seront à votre écran, le temps d’un apéro et de quelques
mots d’amitié ! Santé !
Cartels annoncés :
Samedi 14 Juillet (18
heures) :
Novillada de Ana MARIA BOHORQUEZ pour Javier VALVERDE-
Julien LESCARRET -César JIMENEZ
Dimanche 15 Juillet (18 heures) :
Corrida de SAN MARTIN pour Richard MILIAN – Stéphane
FERNANDEZ MECA - Sébastien CASTELLA
Samedi 4 Août (18 heures) :
Rejoneo : Toros de Benitez CUBERO pour Leonardo HERNANDEZ -
Pablo HERMOSO de MENDOZA - Alvaro MONTES
Dimanche 5 Août (18 heures) :
Corrida de Cebado GAGO pour Juan Jose PADILLA - Antonio
FERRERA - Francisco MARCO
Dimanche 12 Août (11 heures) :
Novillada sans picadors de Erales de Santafé MARTON pour Curro
REYES - Jonathan VEYRUNES - Manuel ESCRIBANO - David GALAN
Dimanche 12 Août (18 heures) :
Corrida de ATANASIO FERNANDEZ pour Enrique PONCE - Juan
BAUTISTA - Javier CASTANO
Lundi 13 Août (22 heures) :
L'Andalousie à cheval
Mardi 14 Août (22 heures) :
Corrida Basco-Navarraise
Mercredi 15 Août (11 heures) :
Novillada sans picadors de Erales de Santafé MARTON pour Fernando
CRUZ - Antonio RONQUILLO - Curro LUNA - Rafael VIOTTI
Mercredi 15 Août (18 heures) :
Corrida de Javier PEREZ TABERNERO pour Manuel CABALLERO -
Victor PUERTO - Eugenio de MORA
Samedi 1er Septembre (17 heures 30) :
Corrida de Luis ALGARRA pour Curro VAZQUEZ – Jose TOMAS -
EL JULI
Dimanche 2 Septembre (11
heures) :
Finale des novilladas sans picadors : Erales de la
Ganaderia de l'Astarac pour les deux triomphateurs du mois d'Août
Dimanche 2 Septembre (17
heures 30) :
Corrida de Victorino Martin pour Stéphane FERNANDEZ MECA -
Enrique PONCE - Miguel ABELLAN
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ENRIQUE PONCE A FAIT SA
« B.A »....
9 Juin : Que dire d’autre ?
Plutôt que d’être méchant avec la « Señora Ganadera »
que l’on respecte pour sa classe et sa gentillesse, mais qui devait
bien, un jour, vivre l’envers de la médaille du snobisme qui entoure
ses toros... Plutôt que de faire un long compte rendu des essais voués
à l’échec des toreros face à « une saleté imbuvable »,
on dira seulement que Enrique Ponce, « figuron dela Toreo »,
que Madrid doit absolument démolir d’entrée, parce qu’il est
« Figuron del Toreo », est venu, a fait sa B.A, sa bonne
action, comme un bon scout, et s’en est allé triompher ailleurs,
faisant des gestes d’en d’autres plazas, où on le respectera, où on
le laissera toréer, par exemple, à Valencia ou à Bayonne, devant les
Victorino Martin....
Madrid a toujours « monté les
toreros », pour mieux les démolir ensuite... Seulement voilà,
« il faut » venir à Madrid... Tout comme d’autres toreros
du haut diu panier, Enrique Ponce a, cette année, fait le choix de passer
par Madrid en s’affichant devant une corrida dure...
Un mauvais moment à passer, mais, en fin de compte, il vaut mieux
cela que de se faire siffler en toréant bien un toro dit « commercial »...
Techniquement, un torero comme Enrique
peut « s’envoyer » tous les mansos de la Dolores, (et il y
en a plusieurs wagons »), et, on ne sait jamais, parmi ces moruchos,
l’un pourrait tout à coup « se laisser », donnant une
dimension importante au toreo du valenciano. Alors, partout on ne
parlerait que « de la faena de Ponce « avec le Dolores Aguirre ».
C’était un pari, comme celui de Joselito, comme celui de José
Tomas...Eux aussi pensaient que peut-être, malgré la mauvaise qualité
probable des Partido de Resina, ou des Adolfo Martin, il pouvait y avoir
un miracle, et que peut-être, on allait parler de « la faena de
Joselito, en 2001, avec le Pablo Romero », ou « du monumental
moment de Tomas, devant le toro de « Don Adolfo »...
Ils ont parié, ils ont perdu... Surtout
Jose Tomas, qui a, d’un coup, « plus que perdu », en
affichant un profond mépris de sa profession et du public... Sinverguenza !
Voyons donc comment il s’en sortira. Comment traitera t’on un grand,
quand on voit comment est traité un modeste... Jose Antonio Canales
Rivera vient d’être condamné à une multa de 2 millions de pesetas
pour avoir refusé de tuer un toro, dans une plaza de troisième catégorie...
Combien pour José Tomas, à Madrid, devant le Roi et le monde entier ?
Joselito a aussi perdu, mais sans grand dommage. Il a été comme
on pouvait s’attendre à le voir. Il a été « presque mieux »,
en particulier avec les Pablo Romero.
Hier, Enrique Ponce a été digne et
torero. Madrid l’a sifflé, mais sans sadisme, tout en se disant...
« Bon, on va un peu le mettre en boîte, mais au fond, c’est un
sacré torero et même avec ces carnes, impossibles, il est drôlement
bon, serein et en un mot, torero ». Alors, malgré l’ambiance,
Ponce est venu, a tiré de belles lignes avec ses deux mansos et s’en
est allé ailleurs...
Pendant ce temps, un jeune garçon de 18
ans, « torerazo » magnifique triomphateur de la San Isidro,
est rentré chez lui, endolori, la cuisse gauche arrachée par un
Guardiola, après avoir obligé Madrid à se découvrir devant sa toreria,
son courage, sa volonté de triompher... On l’appelle « El Juli ».
Enrique Ponce n’a pas triomphé. On
pouvait s’y attendre. Il est passé
par Madrid, qui a oublié ses gestes, et ses « gestas »
(« le Sepulveda » de 94, « le Valdefresno » de
96...), et préfère le siffler, dès le paseo... Il est passe, a fait sa
B.A, et s’en est allé, comme « un bon garçon », bien éduqué,
et immense torero...
Côté ganado, la réputation surfaite des
Dolores Aguirre devait un jour éclater au grand jour. C’est fait :
quelle saleté ! Mansada total, en cinq épisodes, sans présentation,
sans aucune classe... Ne parlons pas de caste, voulez vous... Ou alors, de
media, ou de mala... muy mala !
Des espèces d’autobus balourds, qui se baladent dans tous les
sens, d’un air couillon, prenant un puyazo par ci, menaçant un
banderillero par là, prenant ici trois muletezos suivis, on ne sait
pourquoi, avant de « pegar un arreon de mucho cuidado », là,
au moment où personne ne s’y attendait. Quelle m.... ! Pour le
coup, un Victoriano del Rio, remplaçant renfort, sorti deuxième, se mit
au diapason...
Donc, la reseña de cet avant dernier
festejo de la Feria de Madrid 2001, ne mérite que trois lignes, et un
immense respect pour les hommes qui ont fait le paseo et ont « aguanté
le temporal », chacun selon ses moyens, chacun selon sa classe :
Juan Mora, en provocateur ; Enrique Ponce, en vraie figure du toreo;
Eugenio de Mora, en jeune promesse sortant de blessure, qui fit ce qu’il
put devant deux carnes impossibles, au prix d’une voltereta
dangereuse... Reprendre l’épée dans ses conditions... un bon moyen
pour perdre le sitio.... Espérons qu’il n’en sera pas ainsi et que
cette corrida ne sera qu’un triste épisode, vite oublié...
« Si vas a Calatayud
(o a Bilbao )...ya no vale la pena preguntar por la
Dolooooores.... »
8 Juin :
Madrid (Las Ventas) – 27ème de Feria – Llenaaaaazo !
– Du vent, toujours au mauvais moment : Cinq saletés de Dolores
Aguirre, hautes, destartaladas, mansos fuyards et imbéciles spadassins.
Un Victoriano del Rio, sorti deuxième, qui tourne au vinaigre. Pouah !
– Juan Mora : sifflé au premier, arracha quelques muletazos sur
les allées et venues du quatrième. Du coup, en profita pour faire un
bras d’honneur au tendido des chèvres... Ce qu’elles n’apprécièrent
pas...bèèèèèè voyons ! – Enrique Ponce : Technique,
torero, même en descendant le ciquième d’une méchante atravesada. Il
essaya d’intéresser, à la fois les toros et le public, et sen sortit
très dignement, malgré les opinions qui, chaque fois, se divisèrent –
Eugenio de Mora ne put
qu’essayer de reprendre ses marques, en rentrant de blessure, à Madrid,
devant deux « impossibles ». Il se fit prendre et « finit
en bambinette » (traduisez, le bas ventre pudiquement caché, grossièrement
enveloppé de bandages) Cela aurait pu être beaucoup plus grave. A l’épée,
« il s’est souvenu » de la dernière cornada. Espérons
qu’il oubliera vite, comme nous tous, cette saleté de « non
corrida »...
Ce samedi 9, Victorino se joue la première
moitié de sa peau ! La seconde, ce sera pour la Bienfaisance. Est
mal barré, don Victorino : Madrid se rappelle de sa mauvaise sortie
de la Feria d’Automne, ratifiée quelque jours plus tard par la
catastrophe de Zaragoza.... Madrid n’a pas apprécié le Victorino de la
corrida de la Presse, dont « le manque de tout » a fermé la
Grande Porte au Juli, alors que, pour une fois, le grand public était prêt
à l’ouvrir pour lui... Madrid a entendu parler de la provocante
moruchada de Nîmes... Cela fait « un peu beaucoup »... Alors,
Madrid surveillera la présentation, les forces et « la présence »...
Qu’ils soient bons ou pas, ce qui importe, c’est qu’ils soient
« en vrais Victorinos » ! Le sorcier de Galapagar a douze
opportunités pour convaincre que « Non, « ils » n’ont
pas changé !..
En face : Espla, pour gigoter
malignement... Caballero, pour donner des muletazos, des muletazos, encore
des muletazos... Uceda Leal, pour quelque éclair de classe, furtif, mais
qui ravit le photographe aficionado.
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BONNE CORRIDA DU TORREON A PLASENCIA...
9 Juin : Cesar Rincon, torero ganadero,
continue son traitement avec un admirable courage. Qui s’en étonnera,
quand on sait le torerazo qu’il a été ? Monterazo, Señor !
Comme si de rien n’était, il poursuit,
avec amour, son travail pour améliorer la ganaderia du Torreon, dont il
est devenu le maître. Et, peu à peu, ce travail va donner ses fruits.
Hier, à Plasencia, il a sorti un bon lot, peut être un peu limité de
forces, pour les trois premiers, mais excellent à partir du quatrième,
à qui on donna vuelta posthume. Il s’appelait « Sibarito »
- 510 Kgs- et Espartaco le
toréa « a placer ». Du baume au coeur du torero ganadero, et
un grand bravo, en attendant de voir ses produits, à Eauze, début
juillet.
8 Juin
– Plasencia – 2ème de Feria : Six toros du
Torreon, inégaux de présentation, nobles sans fadeur, mais un peu
faibles, les trois premiers. Vuelta au quatrième – Espartaco :
Silence et deux oreilles (Faenon devant le grand quatrième) – Caballero :
Silence et oreille (Il tenta de soutenir le prermier, et tua mal) –
Rivera Ordoñez : Ovation et deux oreilles (Il mélangea le bon toreo
et le spectaculaire démago, face au dernier. En fait, il fit « tout »
pour couper les oreilles... Ce n’est déjà pas si mal !)
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GRANADA
– CORPUS 2001
La plaza de Granada fait penser à
d’anciennes images que l’aficionado retrouve au coin d’un vieux
« Digame », ou d’un « Ruedo » poussiéreux, à
moitié devoré par les souris, au fond d’un méchant grenier. Ganada,
l’Andalouse maure, dont les filles ont les cheveux si noirs qu’ils en
sont bleus nuit. Granada, la gitane, et les mystères du Sacromonte.
Granada, sa feria, son public, mi sérieux, mi « manolas »
aux yeux noirs et mantilles ; Granada, sa plaza : Massive,
presque mystérieuse, elle est fermée 358 jours sur 365... Pourtant,
quand arrive juin, elle est le cadre d’une feria, à la fois joyeuse et
sérieuse, où défilent toutes les figuras, qui s’y affrontent en une
saine compétion. Curieusement, la feria de Granada a souvent été marquée
de grandes faenas devant de grands toros..(on se souvient de Paco Ojeda,
d’Ortega Cano, entre autres...). Voyons ce qui peut se passer dans cette
ville où « il n’y a peine plus grande que d’y être aveugle ! »
Samedi 9 Juin :
Novillada non piquée
Dimanche 10 Juin :
Toros de Gabriel Rojas pour El Cordobes, Davila Miura et Perez Chicote
(qui remplace le Califa)
Lundi 11 Juin :
Toros de Maria Luis Dominguez Perez de Vargas, pour Pepin Liria, Juan Jose
Padilla et Jose Luis Moreno
Mardi 12 Juin :
Toros de Buenavista, pour Jesulin de Ubrique, Victor Puerto
et El Fandi
Mercredi 13 Juin :
Toros de Torrealta, pour Luis Francisco Espla, Jose Tomas et le remplaçant
d’El Juli
Jeudi 14 Juin :
Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Finito de Cordoba, Rivera Ordoñez et le
remplaçant d’El Juli.
Vendredi 15 Juin :
Toros d’Ana Romero, pour Enrique Ponce, Morante de la Puebla et Miguel
Abellan.
Samedi 16 Juin :
Toros de Parlade, pour Joselito, Jose
Tomas et El Fandi
Dimanche
17 Juin :
Rejoneo – Toros de Flores Tassara, pour Javier Buendia, Leonardo
Hernandez, Fermin Bohorquez et Gonzalez Porras
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LES DEUX SORCIERS ET LE CHEVALIER...
10 Juin : Les oreilles bourdonnent
encore de la rumeur... L’espace d’un instant, on est tous aficionados,
unis dans la même émotion, la même ovation. Dans les peñas, même les
plus grincheux pourfendeurs de picadors se frottent les yeux :
Un toro de Victorino, plus spectaculaire que brave, va provoquer
une leçon de toreo a cheval, de citer à la pique, de porter le fer
« dans tout le haut », et « medir el castigo », de
calibrer le châtiment. Ni trop, ni trop peu...
Hombre ! Pour cela, face à un toro
de race et de force, il faut un picador, un matador et un cheval.... Le
matador doit laisser agir son subalterne, en conscience, car il est le
premier à souhaiter le succès de son chef de file. Le picador doit être
un grand cavalier et un grand torero, amoureux fou de sa profession et de
« l’Art de bien piquer un toro ». Quand au cheval, il doit
être solide, maniable... et grand aficionado.
Hier, 9 juin 2001, il y eut tout cela en
plaza de Las Ventas de Madrid. Hier, on retrouva ce moment béni où tout
le monde a le coeur au bord des yeux, les mains qui font mal à force
d’applaudir. Hier, un matador « grand sorcier », Luis
Francisco Espla, faillit bien couper deux oreilles en étant, avant tout,
un grand psychologue, puis un torero spectaculaire, comme toujours.
Hier, un picador Colombien, Anderson Murillo a connu « le »
moment de gloire qu’il mérite depuis toutes ces années où il piqua
aux ordres de Cesar Rincon. Justice totale du ciel qui a mis sur son
chemin un maestro et un toro qui lui ont laissé faire la suerte comme il
l’entend, et comme il la fit, si souvent, « cuando con Cesar ! ».
Enhorabuena Anderson, torero !
Un picador donnant la vuelta avec son
maestro, il y avait belle lurette que l’on n’avait pas vu cela en
plaza de Madrid... depuis Raimundo Rodriguez, peut-être...
La corrida de Victorino, dans son
ensemble, ne fut pas bonne. Ce fut une mansada « très enracée »,
se cachant derrière une grande mobilité, et surtout des cornes
impressionnantes. Corrida « différente » qui va ramasser des
prix et des trophées, parce qu’elle fut « autre chose », et
que l’on ne s’y ennuya jamais. Cependant, on laissera Luis Francisco
Espla la définir : « Elle se montra sans forces au début,
et compliquée par la suite... ».
Mais Victorino, autre « grand
sorcier », s’en sort, avec des toros très spectaculaires,
superbement coiffés, remuants, alliant le mystère et la beauté, la
noblesse des grands d’Espagne, et le sombre regard des spadassins, cachés
derrière quelque colonne... Toros à l’ancienne, imprévisibles, devant
lesquels il faut être, avant tout, bon psychologue. Et là, Espla est
passé grand maître...
Bilan de cette course... La corrida est
avant tout, émotion. « C’est clair ! », comme on
dirait dans « le loft ! » Autre conclusion : Les
banderilleros ont acquis, il y a une quinzaine d’années, le droit de
briller, de « faire la suerte » avec art et toreria,
alors qu’on leur demandait « efficacité et rapidité, avant tout »...
Aujourd’hui, les picadors revendiquent également ce droit. Ils sont
« les mal aimés » de la corrida, et il faut dire que souvent,
ils font beaucoup pour. Cependant, Efren Acosta, l’an passé, et
Anderson Murillo, hier, ont ouvert la voie. D’autres s’y engageront et
les maestros n’auront qu’à l’accepter... pour le bien de la fiesta.
9 Juin – Madrid (Las
Ventas) – Dernière de San Isidro – No Hay Billetes – Pluie à
partir du troisième – Du vent, encore et toujours : Corrida de
Victorino Martin et « public à faveur ». Six toros de présence
inégale, mais d’incontestable trapio, tous très armés « marca
de la casa »... On était loin de Nîmes... Corrida très enracée,
remuante, attentive à tout. Le premier tourna court ; le deuxième
s’éteint rapidement ; le troisième se montra idéal à droite ;
les toreros firent mentir le quatrième, tardo à la pique, spectaculaire
au châtiment, mais sortant seul, dangereux à la muleta. Le cinquième
mit Caballero en déroute et le sixième s’arrêta, mettant un triste
point final à cette corrida « différente »... Qu’en serait
il resté, s’il n’y avait eu « le » grand moment ?
Sort le quatrième, « Bodegon » - 524
Kgs – qui va donner lieu à un premier tiers historique, dont
l’incontestable vedette sera un picador colombien, Anderson Murillo, (à
qui ses pairs, embourbés dans leur syndicale démagogie, font bien des
misères en ce moment. Après ça.... peuvent aller se rhabiller !)
Le picador cite le toro placé loin. Toro
tardo, qui attend beaucoup, regarde d’un air intéressé les manoeuvres
du cavalier. Première charge et pique un peu trasera, le piquero tapant
la salida.... Bueno ! C’est alors que l’intensité va croître,
et l’émotion avec. Toréant, menant son cheval comme à la parade,
manoeuvrant avec spectaclaire et efficace noblesse, le picador va citer
deux fois et recevoir le toro pour deux puyazos d’anthologie, le fer
porté « dans tout le haut », dosant parfaitement son châtiment...
sous les acclamations du public totalement conquis. Un énorme moment, et
toute la grandeur de la Fiesta
Brava. Se retirant sous les ovations, castoreño à la main, Anderson ne
savait pas que son maestro, malin s’il en est, lui ferait la joie de lui
faire partager une partie de sa vuelta, après que le public ait
longuement demandé l’oreille de ce toro difficile, qui ne fut ni réellement
brave, ni noble, mais qui fut ...« un Victorino ».
Luis Francisco Espla l’avait
remarquablement banderillé, surtout la deuxième fois, puis avait bien
senti, muleta en main, que le toro... n’était pas assez piqué. La
bagarre tourna court, l’alicantino se faisant prendre et reprendre,
dramatiquement, à la troisième naturelle. Espla, très secoué, revint
au toro, rageur, et tenta de rependre la gauche... Interdit. La faena
s’arrêta là, et se conclut d’une demie. Le public était tellement
bouleversé par les dix dernières minutes vécues qu’il demanda
l’oreille avec grande force, mais le président refusa. La bronca fut épique.
(Curieusement, aucun banderillero ne fit de cirque, personne n’alla quérir
une oreille au desolladero, et
il n’y eut pas de chulo, pour lancer le sanglant cartilage à la tête
du président. Peut-être parce qu’à Madrid... le palco est trop haut !
Ca doit être ça !). Grande vuelta d’honneur pour Espla, torero et
grand acteur, qui avait déjà brillé face au premier toro, noblon ,
mais très court, imposant des terrains que le vent interdisait.
Manolo Caballero eut, certes, le lot le
plus indigeste, mais comme il est « en crise de Foi » depuis
le début de la saison, l’Albaceteño ne sut qu’en faire, se montra
bien long, bien vide, et se retire de la feria avec un échec qui annule
l’oreille coupée au toro de la feria. Silence et division... Les choses
vont se compliquer.
Uceda Leal faillit bien « monter un
tabac » à son premier. Brindant sa faena à Jose Mari Manzanares,
il débuta formidablement, le toro ayant une très bonne corne droite.
Toreo par le bas, deux ayudados faisant rugir le peuple. Puis, le temple,
la cadence, la saveur de deux séries de derechazos, à peine troublées
par le refus des pechos sur la corne gauche. Uceda Leal essaiera et
insistera sur ce côté gauche impossible, et le beau château s’écroulera,
d’autant qu’il faudra cinq entrées à matar pour en finir. Uceda Leal,
ou « comment perdre les oreilles bêtement, en pleine San Isisdro ?
– châpitre 5 ». Quel dommage ! Et bien entendu, il mit une
entière d’effet immédiat à « la carne sixième ». Ovation
et silence. « Tout ça pour ça », une fois de plus....
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LA
DISTRIBUTION DES PRIX COMMENCE
10 Juin : La feria
2001 est finie, vive la 2002... mais, le plus tard possible !
Maintenant, on va parler trophées, champagne et petits fours...
Avec de l’avance à l’allumage, le Jury
« Biarritz » a couronné Victorino Martin pour la meilleure
corrida, et Morante de la Puebla, comme le torero de la Feria. Hombre !
On est à moitié d’accord, et on vous laisse deviner de quelle moitié
il s’agit. Cette récompense nous fait regretter d’autant plus amèrement
l’absence du Morante aux cartels de Bayonne...
Par ailleurs, les membres
du fameux jury des « Prix Mayté » ont rendu leur 42ème
verdict :
Triomphateur de la Feria :
« El Juli »
Meilleure estocade :
« El Juli »
Meilleur quite :
Morante de la Puebla
Prix spécial :
Luis Francisco Espla
Meilleur novillero :
Javier Valverde
Meilleur Picador :
Anderson Murillo
Meilleur Banderillero :
Jose Antonio Carretero
Meilleur toro :
« Curioso » - Quatrième du Puerto San Lorenzo, lidié le 18
Mai, par Manolo Caballero, qui lui coupa une oreille.
D’autres jurys vont se
réunir et, « entre copas y puros », vont batailler ferme pour
récompenser les vainqueurs de cette longue feria de Madrid, qui, pour de
multiples raisons, fera couler beaucoup d’encre.
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MORANTE
DE LA PUEBLA... LA FORME REVENUE...
10 Juin : On vous
l’avait dit... Il suffisait d’un toro ! Il est sorti, ce toro, et
à Madrid, en plus. Jose Antonio Morante de la Puebla s’est totalement
retrouvé, et peut maintenant envisager sereinement les mois qui viennent.
Hier, en plaza d’Avila, se donnait la corrida
de Bienfaisance. Beaucoup de monde, mais des toros de Domingo Hernandez et
Garcigrande bien mal présentés. Tout le monde est sorti a hombros :
Manolo Sanchez, avec deux oreilles un peu superflues au quatrième ;
Jose Tomas, coupant, dans la douleur, une oreille de chacun, malgré
« l’inconditionnalité » du public. Puis, Morante de la
Puebla, qui coupe une oreille « normale » à son premier. Sort
le sixième, un affreux jojo très cornicorto, violent et imprévisible,
qui va désarmer le torero dès les premiers capotazos. Buriciego ?
On ne sait. La lidia va prendre des airs de foire du trône, et on partait
allègremnt vers une catastrophe. C’est alors que le Morante, dans les
premiers muletazos perçut quelque qualité de charge, s’enhardit, se
campa, et lui monta une symphonie conclue d’un grand recibir...
Episode de plus dans cette longue histoire du
Toreo. Avant tout des hommes, avec leur caractère, leurs forces, mais
aussi leurs doutes, leur faiblesse, les toreros vivent un long chemin
parsemé d’émotions, de « hautes heures, et de coups bas ».
Morante de la Puebla vient d’ajouter son nom à la liste de ceux que
l’on monta si haut que leurs ailes prirent feu, un jour. Alors, on les
sacrifia à l’autel de quelque « Tomasitis »... Mais la
qualité est bien là. De même, la toreria y el pundonor... Alors, forcément,
un jour, les ailes repoussent et l’oiseau repend fièrement son vol.
Jose Antonio « Morante de la Puebla »,
que la France a trop injustement, effacé ce ses tablettes, cette année,
torée aujourd’hui10 Juin, en plaza de Tolosa, où il remplace le Juli,
accompagné de Miguel Abellan et Javier Castaño. Pour peu que charge un
des toros d’Alcurrucen... otro faenon, otro recibir ! Si cela vous
dit !
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« THE
ALCURRUCEN FACTORY ! »
11 Juin : « Franchement, combien vont ils
nous en sortir, comme cela, cette année ? 80, 100 ? On ne
sait. Ce qui est certain, c’est que les toros d’Alcurrucen
occupent « le haut de l’affiche » mais déçoivent,
cette année, pratiquement partout. Hier, Castellon et Tolosa vinrent
ajouter un nouveau carton jaune à
la « Lozano society » qui, au vu de le grande sérénité
affichée par le mayoral se moque bien de voir ses produits sortir
« à la chaîne », mal présentés, mous, fades, mansos
rajados, totale antithèse du toro de combat.
« L’important est de participer »
disait le grand monsieur... Pour ce qui est de participer, on peut donner
toutes les médailles aux « Alcurrucen products »... mais pour le
reste, que tristeza....
Depuis quelques années on utilise le mot
« fonctionner »... On dit d’un torero débutant... « qu’il
peut fonctionner »... On se gardera de faire ici allusion à quelque
autre profession, mais ce mot, malheureusement, traduit bien
la volonté de travailler la régularité, plutôt que la compétition ;
la quantité, plutôt que la qualité ; bref, amasser les contrats,
à moindre effort, ne pas « bousculer le Système », marquer
quelque point au Ranking et avancer ainsi, vers la prochaine temporada, où
l’on poursuivra le circuit, le plus longtemps possible.
Ainsi, tous sont contents, à part
l’aficionado... Alors, pour favoriser le grand « Bullfight Circus »,
on fabrique le toro adéquat... Il sort, il fait le beau, charge un peu,
puis se tait... Le torero fait quelques manières, hausse les épaules,
rentre au burladero en murmurant un « No sirvio ! »
faussement désolé, et se prépare au prochain paseo, en sifflottant, car
demain, dans « une de ces plazas de Dios », il doit toréer...
des Alcurrucen !
Malheureusement, on ne peut hurler
franchement à l’escroquerie, car « ils » restent des toros,
et peuvent, à tout moment,
se souvenir de leur raison d’être. Alors, quand l’un de ces
« toros d’industrie »
donne une grosse cornada, tout le monde s’appitoie sur le
malheureux blessé, mais en même temps, d’autres se frottent les
mains... « Ils » n’ont rien à dire... ce sont des toros de
combat... la bonne preuve ! ».
La Feria de Madrid, indigeste défilé de
toros décastés, a valu à tous les aficionados téléspectateurs impénitents,
de prendre trois kilos de plus, après vingt neuf jours de tapas et de
cacahuètes. Que voulez vous, on tue l’ennui comme on peut... Voilà
donc une nouvelle piste à la « Lozano Company »... Outre les
25 lots qui lui reste à lidier, elle pourrait également fournir
les biscuits d’apéro... A la bonne vôtre !
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DEMI
« CASTANAZO » EN TOLOSA
11 Juin : Restons positif : La corrida de Tolosa fut bien
terne, à cause de l’insipide et triste jeu des Alcurrucen, présentés
« pour une troisième catégorie » et terminant en tristes
robots. Heureusement, le sixième, curieusement « pointu bizco »,
sortit fort et allègre, donnant à Javier Castaño l’occasion de démontrer
quelque talent dans l’art « d’aguanter », digne d’un
Damaso Gonzalez des grands jours de 1970. Abellan fit un bon retour aux
affaires, amassant des tonnes de capotzos et muletazos, parmi lesquels,
certains arrachèrent quelque vrai olé...mais pas beaucoup. Quand au
Morante, il essaya bien, mais le moral en prit un coup et l’épée se
fit dubitative...
10 Juin – Tolosa :
1ère de la feria de San Juan – media plaza – belle après
midi, après beaucoup de pluie – Six toros de la « Lozano Company »
ou « Alcurrucen corporation »... petits, rablés, armés
courts et moussus, sortant en faisant du bruit, mais finissant fades et
sans jus. Les deux du Morante décidèrent la grève sur le tas. Le lot
d’Abellan répeta ses charges sans histoire, aussi passionnantes que le
826ème épisode « des feux de l’Amour ». Castaño
pègua un pétard devant le troisième manso « pas terrible »,
mais se rattrappa avec le dernier, qui d’entrée, déclara « je
viens sauver la maison »... |
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Morante de la Puebla « fonctionna »,
aujourd’hui. Quelque capotazo, sans pouvoir se relâcher, un joli et
furtif remate, en recevant le quatrième. A la muleta, impossible de lier
trois passes devant tant de fadeur. Il y eut quelque derechazo, quelque
sculpturale naturelle sur les rares voyages offerts par seux cornus aux mécaniques
mal huilées. Pouah ! Pour arranger le tout, l’épée voyagea mal,
quoique souvent portée dans le haut. Ovation au premier, silence fatigué,
au quatrième – Miguel Abellan reprenait l’épée, après la cornada
de Madrid. On le vit « con mucho sitio » et plein d’une élégante
assurance. Jolis quites, bonnes séquences à la muleta dans
deux faenas copieuses dont on retiendra quelques muletazos devant le
cinquième, en mettant la hanche, en « se sentant torero ».
Oreille de son premier, vuelta au cinquième, brindé à Madame Chopera.
Bonne journée d’Abellan, compte tenu de l’opposition – Javier Castaño
connut un gros échec devant son manso premier qu’il ne sut par quel
bout prendre, préférant jouer le pueblerino de bas étage, plutôt que
le réduire et l’estoquer en bon professionnel. Pechos à la chaîne et
media bien vilaine, le tout applaudi par les gentils de Tolosa.Un petardo !
Par contre, il découvrit rapidement le bon piton gauche du sixième,
donnant deux véroniques, lentes, muy templadas. La faena
fut compacte, le torero enchaînant les passes fondamentales, dont
trois naturelles longues et bien tirées, avant d’arriver à « son »
toreo, à « son » terrain. Alors, « maille à
l’envers, maille à l’endroit », muletazo par devant, par derrière,
par dessus, par dessous...Une séance de prestidigitation de grand effet
sur le bon peuple, et non dépourvu de mérite... Souvenir de Damaso
Gonzalez. Après quelques rodillazos et desplantes tragiques, une épée
entière, un peu en arrière et deux descabellos. Une seule oreille et
« un demi castañazo », à quelques kilomètres des plazas
françaises... Une bonne affaire... et ce fut bien la seule !
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DANS
LES AUTRES PLAZAS... UN SEUL MOT : SOSERIA !
Peu de choses à retenir des spectacles donnés dans toute la géographie
taurine, en ce 10 juin , resaca d’une pénible feria de Madrid. Bilan général :
Fadeur et triste noblesse... Seul fait marquant : le grand triomphe,
mérité, du Paulita, en plaza de Zaragoza.
10
Juin – Granada : 2ème de
Feria du Corpus : Cordobes et Chicote coupent une oreille, mais
c’est Davila Miura qui donne les meilleurs muletazos. La corrida de
Gabriel Rojas est noble et faible. C’est encore le cinqième, un sobrero
de Peralta, encasté, qui donne les meilleurs moments. A souligner, encore
une fois, l’impeccable sortie d’un immense subalterne et grand torero :
Juan Montiel.
10 Juin – Plasencia : 3ème
de Feria : Ponce et Jesulin sortent à hombros, après avoir coupé
une oreille de chaque toro de Los Bayones, dont le cinqième fut honoré
d’une vuelta posthume que personne ne demandait. Juan Mora eut quelque détail,
mais tua le quatrième, comme un cochon !
10
Juin – Tolède : Première corrida du Corpus : Presque
plein et beaucoup d’humidité - Les
Toros du Capea sont sortis trop poussifs parce que surchargés (670 Kgs
pour le dernier) - Joselito fit quelques longs efforts, écoutant quelques
longs bravos – Jose Tomas essaie de reconstruire son image, mais quelque
chose est cassé : Silence et ovation – Eugenio de Mora mit toute
la volonté pour triompher chez lui, mais en vain : Silence et
ovation, après avis.
10 Juin
- Castellon : Corrida de Bienfaisance. Six de « la
Alcurrrucen Company », tristes et fades, manquant de tout : présence,
race, force... Seuls, les 4 et 5ème, et encore. Barrera
s’ennuya un peu, verticalement, mais coupa une oreille du quatrième –
Alberto Ramirez ne put totalement se libérer, malgré l’oreille obtenue
du cinquième – Jesus Millan se battit pour sortir quelques gouttes
d’eau de deux puits taris...
10
Juin - Barcelona :Oreille pour Andres Sanchez, ex Andresin,
devant une mauvaise corrida de Juan Albarran. Le 6ème, de
Saboya eut quelques bons moments de charge noble – Diego Urdiales donna
deux vueltas, et Miguel Angel fut applaudi.
10 Juin – Benalmadena : Le
Cordobes père et Javier Conde se sont bien amusés devant quatre Gabriel
Rojas : Trois oreilles pour l’Ancien, toutes dents dehors ;
Quatre pour Conde, qui dut se laisser aller à quelque géniale arabesque.
Au moins, personne ne s’est ennuyé.
10 Juin – Madrid : ¼ de plaza.
On retrouve les bonnes vieilles habitudes, après la San Isidro. Sosa
novillada de Los Millares, le cinquième étant d’Alejandro Vazquez.
Pouah !– Seule ovation pour Ivan Vicente, tandis qu’Alberto
Martin et Juan de la Reina entendent quelques rares bravos.
10 Juin - Sevilla: « Lo
mejor », les 2/3 d’entrée, pour suivre une novillada de
Villamarta, faible et sosa. – Antonio Barea partit deux fois a
portagayola – L’albaceteño Anton Cortes donna les meilleurs moments
de la tarde – Octavio Chacon donna de grandes véroniques au dernier.
Ovations, à divers degré, pour tout le monde.
10 Juin – Zaragoza : Bonne et
grande novillada de Fuente Ymbro. On donna la vuelta au quatrième, mais
certains aficionados auraient souhaité l’indulto. Le public sortir de
la plaza « en toréant », suite à la grande et valeureuse
prestation de Luis Antonio Gaspar « Paulita » qui coupa trois
oreilles, et aurait du en couper quatre. Le premier lui donna deux
volteretas, mais le jeune revint et fit un toreo de grande qualité
technique et esthétique. C’est le fait marquant de la journée –
Leandro Marcos entendit le silence et Matias Tejela donna une vuelta au
troisième.
10 Juin – Captieux : Arène
pleine, mais déception à cause de la novillada de Pedrès, très bien présentée,
mais « presqu’impossible » - Une seule oreille pour Luis
Vital Procuna, face au quatrième, le seul potable... Julien Lescarret,
qui avait connu un gros truiomphe la veille, à Mauguiou, et avait reçu,
le matin, le « Traje de oro 2000 » ne put que lidier
proprement – Même solution pour Salvador Vega, qui se présente en
France, et donne quelques rares détails de son incontestable classe
torera.
Luis Vital Procuna remporte le « Trophée
Fernando Dominguez », à l’auteur de la meilleure estocade.
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LA
« NOUVELLE » FERIA DE MADRID
12 Juin : Vers les années 1968, des toreros rebelles, qui
n’avaient pu s’entendre avec l’empresa de Madrid - Las Ventas, étaient
partis « faire leur San Isidro perso », à quelques pas de la
Monumental, à Vista Alegre. Parmi ces vedettes, Jaime Ostos et surtout
« El Viti ». La mini feria de Carabanchel avait eu un certain
écho, et les toreros avaient triomphé, dans des conditions plus
confortables qu’à Las Ventas.
Depuis, beaucoup d’eau est passée sous tous
les ponts et la vieille « Chata », s’était peu à peu
transformée en ruine taurine, en terrain vague où même les fantômes
n’étaient plus Aficionados..
Puis, la rumeur, puis le projet, puis la réalisation :
Vista Alegre est reconstruite. On l’appelle désormais « Palais de
Vistalegre »... Cela sonne mal, ou plutôt, on a du mal à y
retrouver les espoirs d’antan... Jadis, on allait voir les novilladas
« d’opportunité », puis, tout à coup, l’un des toreros
faisait un tel tabac qu’il était répété cinq, six, huit fois, comme,
par exemple la pareja Curro Vazquez – Antonio Porras, en 1969..., ou
Piles, en 70, ou encore le pauvre « Platanito »... Alors règnait
la fièvre d’Aficion. Alors, tout Madrid partait vers « La Chata »,
et Las Ventas comptait ses déserteurs...
Les temps ont changé. Aujourd’hui, la nouvelle
empresa fait des efforts magnifiques pour que vive « Vistalegre »...
Novilladas concours en hiver ; Corridas évènements ; Mini
feria de mars... Efforts louables qui doivent être couronnés...
Mais...c’est autre chose ! Les affiches, jadis rapidement imprimés
en deux couleurs sur du mauvais papier, sont aujourd’hui de soie, ou
papier glacé... et le public de copains, de familles, a fait place au
public clavelero, du moins, pour les grandes occasions... « L’âme »
de Vista Alegre a vécu...
Cependant, on ne peut que féliciter l’Empresa,
pour « le challenge », le risque pris, quatre jours après une
indigeste feria de San Isidro, à monter une « Feria de San Antonio »
qui débute aujourd’hui, et compte cinq carteles de lujo. Un exploit, un
gros pari, dans quelles conditions et pour quels résultats ? On va
vite le savoir...
Cinq affiches dont quatre corridas et, le 14
Juin, jour de Bienfaisance à Las Ventas, une corrida de Rejoneo, dont le
cartel sera remanié, du fait du cruel attentat subi par les frères
Domecq, qui ont décidé de couper là leur saison.
Les cartels de cette Feria
de San Antonio, en « Vistalegre » – Madrid, sont les
suivants :
Mardi 12 Juin : Toros
de Garcia Jimenez Hermanos, pour Curro Vazquez, Enrique Ponce et Miguel
Abellan, (qui remplace le Juli).
Mercredi 13 Juin : Toros de Jandilla, pour Espartaco, Joselito et
Morante de la Puebla
Jeudi 14 juin : Corrida de Rejoneo – Toros de Sanchez Cobaleda pour
Fermin Bohorquez, Martin Gonzalez Porras, Sergio
Galan et Diego Ventura
Vendredi 15 Juin : Toros de Baltasar Iban, pour El Tato, Oscar
Higares et Uceda Leal
Samedi 16 Juin : Toros du Capea, pour
Ortega Cano, Finito de Cordoba et Rivera Ordoñez.
Remplir
les 14000 places de « Vistalegre », trois ou quatre jours après
le « grand banquet » (ou la grosse bouffe !) de Las
Ventas, c’est le dur pari engagé par l’empresa
Palumi... A ver lo que pasa !
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GRANADA...
OU SONT LE PEDRAJAS D’ANTAN ?
La corrida de Maria Luis Dominguez Perez de Vargas s’est « fichue
par terre », hier, à Grenade. On se prend à regretter les images,
désormais jaunies, des corridas « de la Resaca », de Séville,
dans les années 80, lorsqu’on allait voir « les Maria Luisa »,
et que le spectacle se basait sur le tiers des piques, au point
d’ailleurs, qu’à la fin, on mettait tous les toros « loin »,
en espérant qu’ils chargent. Alors, il y avait de grands moments d’émotion
taurine, quand le fier Guardiola partait droit sur le piquero, mettait la
tête, fixe, au peto, et poussait jusqu’au batacazo...Suberbe !
Quelquefois, malheureusement, le toro était beaucoup moins vindicatif et
restait là, à dix mètres, disant « Moi, pas fou ! moi,
je n’y vais pas ! » Alors, on baillait beaucoup, et madame
avait le temps de terminer son rang de tricot...
Hier, les Maria Luisa ont été très faibles.
Seul le cinquième a montré quelque alegria oubliée... Triste.
11 Juin - Granada – 3ème
de Feria - Media entrada : Toros de Maria Luisa Dominguez Perez
de Vargas, correctement présentés mais faibles, exceptés les cinquième,
brave au cheval, vibrant à la muleta, et l’excellent sixième. La
corrida, en général, fut noble et faible... (Noble parce que faible, ou
faible parce que noble ?).
Pepin Liria fut bien avec le premier, toréant
long, lent et « con gusto », mais le public n’était pas
encore « entré » dans la corrida, et ne vit pas le bon toreo
du diestro de Cehegin. Ovation chaque fois – Padilla mit le turbo devant
le cinquième qui avait brillé au cheval. Vibrant aux banderilles,
Padilla toréa ferme et allègre, ne coupant qu’un seul trophée, à
cause de l’épée. applaudissements et une oreille, après un avis –
Jose Luis Moreno fut le plus torero : à la cape, face au troisième ;
avec la muleta, devant le bon sixième. Toreo profond, d’une grande
beauté plastique, templant parfaitement la noble charge du Guardiola. Hélas,
encore une fois, Moreno perdit tout à l’épée, d’autant que le
troisième l’avait douloureusement touché, en portant l’estocade.
Oreille à ce troisième, mais ovation après avis, au sixième, alors que
les deus oreilles étaient magnifiquement gagnées par le muletero. Quel
dommage.
Ce mardi 12 Juin, les toros sont de Buenavista,
pour Jesulin, Victor Puerto et « Fandi », (qui ne veut plus
qu’on l’appelle « el » Fandi... Bien monsieur !)
Demain,
face aux Torrealta, El Juli sera remplacé par Eugenio de Mora
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CRIS ET
CHUCHOTEMENTS...
13 Juin : « Indulto ! Indulto ! Indulto ! »
hurlent les spectateurs de Vistalegre... « Ben oui, quoi, qu’on
l’iiiinnnndulte ! » s’emporte l’aficionado de Meudon, de
passage à Carabanchel...
En bas, sous la coupole, un torero rêve une
faena sublime, parfaite. Il soupire des naturelles de soie, des pechos de
satin... De temps en temps, il jette un oeil à la présidence. Indulto ?
Enrique Ponce, torero roi, est à deux doigts de faire gracier un
toro à Madrid. Moment historique, même si la plaza n’est qu’une pâle
réplique de la vraie, de la seule Monumental madrilène...
Alors, Indulto ou non ? Les aficionados
redoublent leurs cris ; celui de Meudon s’époumone en brandissant
son mouchoir à carreaux. « Alors, il l’indulte ou quoi ?
Quel c.... ! ».
Cependant, ça et là, on chuchotte. Dans le
callejon, les professionnels sont divisés : « Que bien esta
Ponce ! Cumbre !
Pero el toro, bueno ! Noblisimo ! » Tous sont admiratifs
de l’immense toreria de Valenciano. Dans les gradins, les aficionados et
les critiques taurins sont plus radicaux « Attends, on va pas
gracier ce toro ? Il est vilain, laid, bizco. Certes il est
noblissime, mais il n’a pris qu’un puyacito ! » La haut, le
président, à mi voix, consulte ses assesseurs : « Bon, on
est d’accord ? Il est bien laid, et il n’a pris qu’une toute
petite pique ! Pas d’indulto ».
C’est ainsi que ce 12 Juin, premier jour de
Feria de Saint Antoine, faillit bien devenir historique, pour la nouvelle
Plaza de Vistalegre. Au milieu des cris et chuchotements, un toro est passé
tout près de l’honneur suprême... et Ponce, encore une fois, a
revendiqué sa place, au tout premier rang de la toreria.
12
Juin – Madrid (Vistalegre) – 1èrede la Feria de San
Antonio – ¼ de plaza au début, presque ¾ , à la fin. (Plaza
certes couvertes, mais pleines d’ouvertures, semble t’il) :
Quatre toros de Garcia Jimenez Hermanos, propriété de Antonio Matilla,
petits, pauvres de tête, nobles en général. 1er et 5ème
de Peña de Francia, mansos – Curro Vazquez se montra torero avec le
premier, donnant une bonne série droitière avant de passer à la
naturelle. A la troisième, le toro le prend de vilaine façon, et Curro
en termine rapidement, partant à l’infirmeris, où on le
soignera d’une grosse coupure de 10 cms à la tête. On nettoie, on
rase, on recoud. Un doliprane pour la petite commotion et au boulot !
Curro reviendra et fera ce qu’il pourra devant le quatrième. Ovation à
l’un, silence à l’autre, et un bon mal de tête
à la sortie. Pas de chance pour le Curro de Madrid – Enrique
Ponce a connu un monumental succès avec le deuxième de la journée, pour
qui on demanda grâce.Cape impeccable, précise,
pleine de douce autorité. Toreo de rêve, à la muleta, le
valenciano enchaînant de longues et très lentes passes sur les deux côtés.
A un moment, le public demande l’indulto, et le ganadero espère. Mais
la présidence reste sage : le toro n’a pris qu’une petite pique,
et c’est le torero qu il’a fait briller. Indulto refusé. Ponce doit
l’estoquer, applaudissant la dépouille du noble adversaire, récompensée
d’une vuelta d’honneur. Deux oreilles pour le maestro de Chiva. Madrid
l’a vu ! Il sera encore très bien face au cinquième, mais plus
technique, plus ventajista, le bon Ponce que l’on connaît, qui
fonctionne et résoud les problèmes avec une élégance toute mathématique.
Nouvelle oreille – Miguel Abellan va mettre le feu, dès la sortie du
sixième : deux largas, mise en suerte par « galleo chicueliné ».
Le public marche à fond. Après un picotazo, gros quite par chicuelinas,
au millimètre... La faena commence au centre, par statuaires. Abellan est
bien à droite, mais encore meilleur à gauche. Bonnes naturelles et joie
dans les gradins. Pinchazo bien laid et grosse estocade. Deux oreilles,
dont l’une est, dit on, superfétatoire... (Du moins, c’est « celui
de Meudon » qui avait ce mot à placer... « Ben, tiens ! »)
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GRANADA :
TRIOMPHE ET CORNADA...
Le sixième toro, dès sa sortie, voulut mettre la tête dans un burladero,
histoire de voir ce qu’il y avait, derrière... Le premier tiers terminé,
Fandi prit les banderilles et partit saluer le public, pendant qu’Alberto
Martinez, son peon, gardait le toro près du burladero derrière lequel il
s'était glissé. Dans une charge très violente, le toro percuta la
talenquère, « mit la tête » à l’intérieur, coinça le
corps du torero, et le sortit littéralement de l’abri, lui infligeant
une double cornada, de 22 cms traversant le haut de la cuisse droite, et
de 15 cms, dans la zone périanale. Pronostic grave. Incroyable,
affreusement spectaculaire et très instructif : Si besoin était,
cet accident est là pour démontrer que, quelle que soient sa taille, son
poids, ses cornes, sa bravoure, un toro est là pour attrapper le
torero... où qu’il se trouve, même dans son « bunker »..
12
Juin – Granada – 4ème de Feria -
¾ de plaza : Toros de Buenavista, inégaux de présence et de
comportement : Faibles les deux premiers ; manso le troisième ;
encastés les trois derniers – Jesulin de Ubrique... moitié, moitié !
Sérieux, mais se laissant aller à quelque pueblerinade. Il coupa
l’oreille du premier, manqua la mort du quatrième – Victor Puerto se
montra volontaire, mais sans grande réussite, devant un lot bien terne.
On l’applaudit – Fandi se comporta en véritable « typhon de
Granada ». Ne laissant respirer ni le toro ni les aficionado, le
Fandi enchaîna lances de capa, banderilles et muletazos, dont certains de
vraie qualité, avant de se lancer pour une estocade dont il sortit en vol
plané. Deux oreilles et à l’infirmerie... dont il sortira, boitant
bas, pour lidier le sixième. Autre feu d’artifice, débutant par deux
largas à genoux, puis toréant beaucoup plus calme, relâché. Nouvelle
estocade à la vapeur et encore deux oreilles !
Vaya !
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LES
ENNUIS COMMENCENT POUR JOSE TOMAS...
13 Juin : La Junta de Castilla y Leon vient d’infliger une amende
de trois millions de pesetas à Jose Tomas, pour le scandale de Salamanca :
Le 18 Septembre 2000, Jose Tomas, en pleine feria de Salamanca, avait
volontairement laissé sonner les trois avis, renonçant à achever un
toro du Capea, dans l’incompréhension générale... |
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Cet antécédent et cette sanction risquent de
peser lourd dans la décision que vont prendre les responsables de la Junta Madrilène,
suite au déplorable comportement de Jose Tomas, à Las Ventas, le 1er
Juin, en pleine San Isidro, rééditant sa scandaleuse décision, devant
un toro d’Adolfo Martin. Le président de la corrida a déjà dressé un
réquisitoire salé, parlant de provocation délibérée , de désobéissance,
de trouble à l’ordre public... Toute la panoplie !
Par ailleurs, on sait qu’une association de
protection des animaux a porté plainte contre le madrilène, pour
souffrance volontairement provoquée à un animal. Fallait bien s’y
attendre !
Mais,
plus qu’au multas, Jose Tomas devra faire face à la curiosité et au
doute qui habitent dorénavant le public : Un grand torero, certes,
parfois ; mais aussi un drôle de bonhomme dont on ne sait pas très
bien où et quand « il va péter un prochain plomb ! »
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NI
JUGES...NI JOURNALISTES... SEULEMENT L’AFICION, SEULEMENT LE PEUPLE !
14 Juin : « Aujourd’hui, c’est le bal des « gens bien »...
Demoiselles, que vous êtes joliiies ! » Et c’est bien la
seule chose dont on est sûr !
Ca y est, c’est parti ! Le « grand
bal » a débuté ! Pirouettes et entrechats, pointes et
talonades, sauts de carpes et grands écarts vont se succéder jusqu’au
« grand jour »... Un nouveau « Chef pour la Nation »,
guide suprême, roi « paisano »... se prépare pour l’an
prochain... Et on sera reparti pour un tour. A la valse guindée succèdera
peut-être la java chaloupée ; au parquet miroir succédera, peut être,
la douteuse guinguette... C’est ainsi !
En attendant, vaut mieux, parait il, « mettre
du temps à s’expliquer devant les journalistes, que de tarder à
s’expliquer devant les juges ». C’est nouveau, ça vient de
sortir... Pues, no Señor !
Ni juges, ni journalistes C’est devant le hommes et les femmes
que l’on prétend guider,
qu’il faut s’expliquer... Même si l’on a fait « trop de ski »,
par le passé... même si l’on a un peu jonglé avec les loyers modérés,
parait il, c’est « aux gens des gradins » qu’il faut en
parler, et non à « ceux du palco, ou ceux du callejon! »...
Dans un pays où les juges libèrent les
assassins, et s’étonnent que les violeurs ne se rendent pas à leur
propre procès... Dans un pays où les assureurs solidaires « lavent
plus blanc » et jouent les « désaxés ! »... on ne
s’étonnera pas ... que « l’aficionado de base » ne croit
plus en rien... Que voulez
vous ? Malgré les milliards investis, malgré le tapage médiatique,
le « Tortillard Grande Vadrouille » (lisez TGV), met deux fois
le temps prévu, entre Paris et Marseille, et pas une explication, pas un
mot d’excuse... cela fait un peu désordre...
Pas à dire... qu’on
le veuille ou non, et malgré quelques turpitudes, le monde de la
tauromachie est bien plus clair... Ici, le juge est le peuple, (lisez, le
public). Ici, le journaliste relate et commente ce que tous ont vu... Ici,
malgré les quelques plazas couvertes, c’est le royaume de « Sol y
moscas ! ». Ici, le problème s’appelle « toro ».
Les hommes doivent le résoudre, et s’ils dépassent l’heure, on sonne
des avis ! Ici, les rois, princes et prétendants au trône
s’expliquent au grand jour, devant les citoyens du tendido... Alors,
ceux ci constatent... et sanctionnent... Pas plus difficile que cela !
Ainsi, l’enfant roi soigne ses blessures mais
triomphe à Madrid... Ainsi, le prince ténébreux se casse la figure de
son obscur piedestal, et doit désormais ramer, en pleine lumière...
Ainsi, celui qu’on voulait oublier, parce que trop vu, parce que
« presque trop vieux » dicte à tous une incroyable leçon,
chantée par tous, juges, journalistes et aficionados. Ainsi le monde de
la corrida, malgré ses coulisses et ses chausse trappes, semble beaucoup
plus clair que les couloirs bien cirés, les bureaux bien vernis, les déclarations
bien huilées, les faux fuyants et petites phrases assassines, devant
micros et caméras... Bien plus clair !
Au fond, nous avons de la chance, nous, citoyens
aficionados, frères de passion, au delà des frontières... En bas, ils
s’expliquent avec la muleta dans la main gauche, l’épée dans la main
droite... et le coeur au milieu... Des fois, ils mentent un petit peu,
mais la vérité les rattrapent aussitôt... et il n’y a ici ni
septennat, ni quinquénat... Celui qui est élu et réélu... est un vrai
roi, un vrai prince. Ainsi, le Royaume de la tauromachie... est bien une
vraie république... Certains feraient bien d’en prendre exemple...
« La muleta dans un main, l’épée dans l’autre... et le coeur
au milieu ! »
Ce jeudi, 14 Juin, la corrida de Bienfaisance sera « Heure de vérité »...
Ce jour, Juges et journalistes
se feront tout petits... Ce jour, des
hommes diront leur vérité :
Un ganadero, Victorino Martin,
expliquera que son dernier triomphe, n’est pas « que »
médiatique...
Des toreros, pourtant modestes, diront qu’ils
n’ont pas triomphé par hasard à la dernière San Isidro... Ils ont
pour nom : Luis Miguel Encabo, Alberto Ramirez et Rafael de
Julia...Au grand jour et en plein vent, ils diront leur vérité... Et le
public, qu’il soit sur le gradin de Las Ventas, ou tranquillement
installé dans le grand tendido de la Télévision, les respectera, et
dira son verdict, en toute aficion...
Alors,
ni les juges, ni les journalistes n’y pourront rien changer...
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AVIS DE
RECHERCHE...
La direction de « Toros2000 » informe : Une
malheureuse «erreur d’aiguillage » (décidément !), a fait
disparaître,
trois jours d’actualité, aux alentours du 25 Mai... Toute
personne, susceptible d’avoir rencontré ces articles, ou pouvant
apporter quelque information sur les disparus, est priée de contacter la
revue... Contrairement à la SNCF, on vous tiendra régulièrement informés...
Bien entendu, contrairement à la SNCF, nous
prions les usagers d’accepter toutes nos sincères excuses pour ce dérangement...
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DE
GRENADE A VISTALEGRE... MANSEDUMBRE ...SOSERIA...
14 Juin : Pas terribles les corridas d’hier.. Malgré les oreilles
coupées, à Granada ou à Madrid, les aficionados ont un peu baillé, a
peine réveillés par une faena de Eugenio de Mora , ici, quelques
muletazos du Morante là... et sont repartis chez eux dubitatifs, devant
les mystérieux Joselito et Jose Tomas.
13
Juin – Madrid Vistalegre – 2ème de feria de San Antonio
– A peine moitié d’arène : Cinq toros de Jandilla, très inégaux
de présentation, et un de Las Ramblas (3ème), manso, n’ont pas réussi à passionner les foules.
Nobles et sosos, faibles et sans fond, pour la plupart ; compliqué
le cinquième – Espartaco est passé, sans quitter « le toreo en
ligne et le fil du piton »... On a respecté celui qui s’en va, et
compris ses quelques précautions (Silence et ovation) – Joselito a coupé
une oreille pour quelques muletazos relâchés et une bonne épée. Désarmé
d’entrée, il donna de belles véroniques à son premier. Oreille et
division – Le Morante de la Puebla resta sur ses gardes, devant le manso
troisième, mais donna les meilleurs muletazos de la tarde, tant que dura
la sixième. Hélas, celui ci cessa les hostilités et le sévillan se mit
à pincher.Un avis à son premier, deux au sixième, dans le silence et
quelques bravos.
13
Juin – Granada – 5ème de feria del Corpus – ¾ de
plaza : « Baile de corrales » : On a vu 14 toros
titulaires pour en récupérer cinq, et l’on a même repoussé deux
sobreros du Torreon. A la fin, quatre Torrealta, bien inégaux et
« à la corne douteuse » et deux Nuñez del Cuvillo (noble le
premier ; compliqué le 5ème bis). Les Torrealta, sans
grand fond, excepté le 6ème qui répéta beaucoup – Espla
montra quelques détails, comme d’accoutumée : Il mit le quatrième
en suerte pour les banderilles. Cape dans une main, palos dans l’autre,
il amena le toro dans le terrain choisi, laissa là, « debout, bien
droit » son capote, prit quelque géométrique distance, et « mit
une grande paire ».. Espla ! On l’applaudit – Jose Tomas a
coupé une toute petite oreille au deuxième, mais on retiendra celle
obtenue du compliqué cinquième, de Nuñez. Il batailla ferme et finit
par s’imposer, en torero – Le triomphateur du jour es Eugenio de Mora
qui donne au dernier une grande faena. Le toro répète avec beaucoup de
fijeza. Le toledano aura le mérite de ne pas se laisser déborder, puis
de le toréer, très templé, très lié, jusqu’à la bonne estocade
finale. Deux oreilles et succès sans conteste, à la barbe des Tomasistas..
Aujourd’hui, El Fandi remplacera le Fundi, à Grenade ; et l’on
suivra l’actuacion de Sebastian Castella, à Séville, pour la corrida
du Corpus. Au cartel, à ses côtés, Luis Vilches, et Fernandez Pineda
qui reprend l’épée. Les toros seront de Gabriel Rojas...
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LES
VICTORINOS : UNE HISTOIRE DE SPECIALISTES
15 Juin : Il n’est que de voir les valises sous les yeux, juste
avant le paseo. On a vite fait de se faire une idée sur le nombre
d’heures de bon sommeil qui manquent à chacun des toreros de la
prochaine Victorinade. C’est déjà impressionnant quand il s’agit de
vieux briscards « à
qui on ne la fait pas », mais c’est
à peine supportable lorsqu’on a trois toreros « juste
sortis du moule »et dont la chanson favorite est encore « mes
jeunes années ».
Hier, à Madrid, pour la fameuse corrida de
Bienfaisance, trois matadors de la nouvelle vague ont fait le paseo, pour
la corrida la plus importante, dit on, de l’année. Le Roi, lui-même était
là ; dans les gradins, la fine fleur de l’Aficion, et des milliers
de téléspectateurs et « tateuses », devant leurs écrans.
Depuis plusieurs jours, les trois jeunes vedettes
avaient quelque difficulté à concilier le sommeil : « La
Bienfaisance ; Les Victorinos, à Madrid »... Hombre !
cela fait beaucoup pour un seul homme... Mais on verra bien ! »
On a vu ! La corrida est sortie compliquée
et deux des trois diestros « se sont faits manger ». Le lot
est pourtant sorti bien moins impressionnant que celui de San Isidro. Les
toros de Galapagar ont baladé leur devise, d’un air distrait, « aux
quatre coins du ruedo », et les toreros se sont cassés les dents à
vouloir les toréer comme de vulgaires Domecq ! Les conséquences
furent immédiates et, heureusement, peu sanglantes : Alberto Ramirez
est parti très haut, mais ne souffre que de quelque gros bobo ;
Rafael de Julia s ‘est vite retrouvé percuté, roulé, piétiné,
sans mal apparent. Quand à Encabo, le quatrième lui offrit quatre tours
de valse dont il se rappellera. C’est du moins ce qu’en disait son
regard.
« C’est que... Les Victorinos, c’est
une affaire de spécialistes ». Hier, au bal de la Bienfaisance, un
« moins tendre » que les autres a su montrer ses qualités toreras et sa décision. Sans couper
d’oreille, Luis Miguel Encabo a triomphé, recueillant, dans les trois
tiers, les seuls vrais « Olé ! » de la tarde. Dans leur
tendido, « Victorino et Victorino », le père et le fils, ont
suivi les diverses peleas, sans émotion apparente... se mettant ainsi au
diapason d’une corrida sans grande histoire. Toros sosos, inégalement
présentés, en général décevants, sauf le noble mais encasté quatrième.
« Les Victorino ! avant tout, leur
montrer qui est le patron, et « mettre » toujours la muleta
devant... Sinon, adieu la valise ! »
14 Juin – Madrid (Las Ventas) : Corrida de Bienfaisance 2001
– 2/3 de plaza, et beau temps sans vent : Après leur grande sortie
« Isidril », les Victorino Martin ont déçu. Nombre
d’aficionados et autres reventadores l’ont bruyamment fait sentir. Présentation
limite pour trois d’entre eux, pourtant cachés derrière des encornures
« de la casa ». Heureusement, les 4 et 6ème furent
des estampes, et comme ils furent brillants, à divers degré, on a laissé
passer. Sortant corretones, distraits, un poil faibles, les Victorinos
n’ont guère brillé à la pique, tournant au gazapon entre deux puyazos,
coupant le terrain aux banderilles, terminant courts et tête haute à la
muleta. Toros sosos pour
trois d’entre eux, dont le lot de Ramirez ; noble mais fade le sixième ;
compliqué mais mufle au sol, le troisième. Le lot d’Encabo fut plus
propice, à condition que le matador sache le latin, le grec et le
Victorino Martin, dans le texte. Il
savait.
Luis Miguel Encabo s’est montré « muy
torero », toute la tarde. Grand banderillero face au premier, il
dessina une bonne et solide faena, pleine d’excellents moments, en
particulier trois naturelles « desmayadas », liées à un gran
pase de pecho. Hélas, l’épée hésita un peu, et l’oreille
s’envola. Le quatrième fut impressionnant de fijeza, de noblesse encastée.
Encabo, qui avait bien banderillé, débuta fort, par les bas, montrant
d’entrée qui menait la danse. Bonnes séries sur la gauche, le toro
revenant comme une torpille sur chaque droitière. En fin de trasteo,
Encabo se fit enfermer, et dut attendre les secours, pendu à l’échine
du toro qui tournait et tournait encore, comme un chat qui joue avec sa
queue. Quatre tours de valse qui durent paraître un siècle, le matador
se faisant éjecter sans mal, tandis que tous arrivaient au quite.
Durement secoué, Encabo leva l’épée, et partit pour un metisaca, bien
loin et bien bas, qui en finit avec le bicho. Ovation par deux fois, pour
un Luis Miguel Encabo qui mérite plus d’attention.
Alberto
Ramirez se montra ferme, mais un peu fade. Le public suivit un moment ses
passes, certaines bien dessinées, certaines autres à peine ébauchées.
A la fin, on s’ennuie un peu, on blague avec le voisin, on siffle, on
s’interpelle. Citant souvent « muleta retrasada », Ramirez
se révéla un peu tendre pour une telle entreprise, et rendit un peu le
triomphe de San Isidro. Il y eut deux silences et une mauvais coup
« au bas du dos », infligé par le cinquième, que le jeune
avait, un instant, perdu de vue – Rafael de Julia n’a guère eu
d’options. Secoué par le troisième, il nagea à contre courant, toute
l’après midi, réussissant ça et là quelque passe isolée, quelque
bonne série. Mais , au total, l’un des triomphateurs de la San Isidro,
a connu un échec. C’est que « Victorino es cosa de especialistas ! »
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LE « FANDI », TRIOMPHATEUR DU CORPUS
Dia del Corpus ! Corridas
à Grenade, Séville et Benavente. Là, Antonio Ferrera coupe deux
oreilles, mais c’est vers Alhambra et Giralda que tous les regards étaient
dirigés.
14 Juin – Granada : Près des Jardins du Generalife, c’est
David Fandila qui a encore fait des siennes, dressant le public de
Grenade, coupant trois oreilles et sortant a hombros. La corrida de Nuñez
del Cuvillo n’était guère présentable. Finito de Cordoba et
Rivera Ordoñez ont coupé une oreille, mais n’ont rien pu faire contre
ce typhon qu’on a baptisé « Fandi »... Attention, en voilà
un qu’il faudrait mettre en terna avec Padilla et Ferrera...
14 Juin – Sévilla : Toros de Gabriel Rojas, « muy
flojos », pour une terna de petits jeunots, à l’alternative récente...
Sebastien Castella, mal servi, eut quelques bons détais, écoutant
ovation et silence – Luis Vilches donnera, au cinquième, la seule
vuelta du jour – Quant à Fernandez Pineda, il reprenait l’épée,
mais n’entendit que quelques bravos...
Ce vendredi 15 juin, à 19h15, sur la 2ème chaîne espagnole :
Corrida télévisée en direct depuis Tolède. Toros de Daniel Ruiz pour
Curro Vazquez, (s’il est remis de sa voltereta de Vistalegre); Jesulin
de Ubrique et Finito de Cordoba. Qu’on se le dise !
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LA VALSE DES PRESIDENTS...
16
Juin : En voilà qui n’attendent pas 2002...
Assurer une présidence de corrida est une lourde responsabilité.
Elle implique beaucoup de dignité, de sagesse, de diplomatie, de sens de
la justice.Contrairement à « d’autres présidents » qui
peuvent palier à quelque faiblesse en s’entourant de compétences, ou,
mieux encore « en cohabitant », le président d’une corrida
est bien seul, même s’il a deux assesseurs qui, la bronca venue, se
cachent derrière son large dos...Le président doit être un vrai
aficionado, un « grand seigneur » qui impose le respect, tant
de la part des toreros que du public. On a le souvenir d’un président,
jadis, à Bilbao...
Etre président à Vic ou présider à Las
Ventas... diffère un brin. Cependant, partout, des incidents peuvent
survenir qui ont des répercussions à la mesure, à la dimension, de la
plaza.
A « Vic Clochemerle »,
l’incident 2001 aura la seule conséquence d’une bronca de légende,
d’une probable engueulade autour « d’un petit jaune », et
de la lettre d’un habile et « muy listo » banderillero qui
se donne le beau rôle, fait pleurer un peu et laisse tout les vicois
« en ridiculo »... (Voir dans « corrida.net » de
ce jour, 16 Juin) la lettre del Andaluz, banderillero de Richard Milian,
au maire de Vic. Lettre qu’il n’a pas jugé bon de nous envoyer, et
que nous ne communiquerons donc pas, mais « qui vaut le déplacement
sur un autre site »...). Cela dit, le président, ici, s’est trompé,
s’est entêté, et n’a pas respecté le règlement. Même si, comme
beaucoup, il pensait que l’oreille n’était pas méritée, il devait
l’accorder à Richard Milian, vu la pétition, devenue majoritare et à
grands cris. Il devait l’accorder, et punto ! Maintenant, Richard
Millan est « assez grand monsieur » (ou non ?) pour
passer outre une bêtise qui lui a rapporté plus de bravos et d’amitié
que s’il avait promené le pelu cartilage. (La « préoccupation »
reste la blessure, insuffisament guérie, qui le fait renoncer à la
corrida de Gimont, où les
Guardiolas seront lidiés, en mano a mano, par Davila Miura et Juan
Bautista). Le banderillero, lui, a joué , et a gagné... laissant
tous les autres.. « coucous ! »
A Madrid, c’est autre chose. Les présidents
sont tous hauts fonctionnaires de Police. Ils sont désignés par la haute
autorité ministérielle et se succèdent « en tournant », au
palco de Las Ventas. On les connaît, ils ont tous leur personnalité,
mais « ce sont des pointures ! », comme on dit.
Jeudi dernier, un incident a mis le feu
aux poudres. Au dernier moment, après le tirage au sort, qu’il avait
« présidé », Manuel Muñoz Infante, qui devait mener le
palco à l’occasion de la corrida de Bienfaisance, a tout à coup, été
remplacé par son collègue, le président Lamarca. Ordre venu d’en haut
qui, bien entendu, a créé malaise et a provoqué l’immédiate demande
de destitution par Muñoz Infante, qui n’a pas le droit de démissionner.
« Vous me faites ce coup là, je vous demande de me démissionner ! »
Ce que voyant, et par solidarité, les
trois autres présidents ont adopté la même attitude « Vous lui
faites ce coup là, démissionez nous ! Non, mais ! ». Du
coup, Lamarca se trouve bien ennuyé, et ... risque d’en avoir « un
paquet à présider » si cette sombre histoire ne se résoud pas
rapidement.
Lundi, il y aura grosse réunion, au palco
de « la délégation superior » et on étudiera les causes et
conséquences de cette « Fronde des Présidents.. ». Du style
« lavage de linge sale en famille »...
Il semble que tout est parti de la corrida
du 1er Juin, et du scandale Jose Tomas. Manuel Muñoz Infante
présidait, ce jour là. Il a écrit
« l’Acte » d’accusation
visant à punir Jose Tomas de sa scandaleuse attitude, vis à vis
du public, de la Présidence, du délégué au callejon.... Acte qui
« n’a du plaire à tout le monde » et qui, depuis, allez
savoir pourquoi, se serait perdu...
A suivre ! Mais, vraiment, y a des
jours où il vaudrait mieux être « seulement » Premier
Ministre !
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VENDREDI 15... RIEN A SIGNALER, OU SI PEU !
Il y avait plusieurs corridas
« dites d’expectacion », en ce 15 Juin : A Bilbao, on fêtait
les 701 ans ; à Tolède, on télévisait en direct ; à
Vistalegre, on poursuivait l’expérience... pour voir si l’on pouvait
monter la Feria de Saint Antoine, juste après les 30 corridas, dont 20
tostones, de la San Isidro ; Et à Grenade, on se frottait les mains,
en lisant le cartel de lujo de la cinquième de feria. Viernes 15... Un
gran dia ! Bon ! Ben, ce sera pour un autre jour ! Jugez
plutôt :
15 Juin
– Bilbao : Grande corrida, pour le 701ème
anniversaire de la fondation de la ville. Ceux qui « en étaient »,
ne sont pas venus, ils ont des excuses. Bon ! Mais leurs descendants,
non plus ! Il y avait moins d’une demi plaza, à Vista Alegre. Una
pena !
Les toros de Luis Algarra sont sortis bien
présentés, mais en général, de peu de forces – Manuel Diaz « El
Cordobes », qui remplaçait « le Juli », n’est que
l’ombre de celui qu’il n’a jamais été (aplaudissements et silence)
– Juan Jose Padilla, qui passe un compréhensible bache, après ses deux
sévères tampons, jouait gros. Il doit prendre six Miura, ici, en août,
et doit déjà en rêver. Il ne pouvait se permettre un échec. Padilla a
résolu le challenge eu jouant mi sérieux, mi pueblerino. Il coupe une
oreille à son premier, reçu « a portagayola », et banderillé
« al violin ». Par contre, il patina un peu devant le cinquième,
rajado – Victor Puerto se montra torero toute le tarde. A la fois habile
et très professionnel, Puerto imposa de bons muletazos à un premier toro
bronco, violent. Il y eut pétition, que le président refusa. Recevant le
dernier par trois largas à genoux, Puerto toréa par longues naturelles
et conclut d’une grosse estocade, dont il sortit vilainement accroché
au niveau de la poitrine. Gros susto, oreille, infirmerie, et retour à
l’hôtel, seulement avec les côtes en long. Ouf ! Les 701 ans de
Bilbao... on oublie.
15 Juin
– Tolède : Là, cela ira plus vite ! Une corrida de
Daniel Ruiz, lourde mais imprésentable, mansa, faible, décastée. Un
vrai piège, car personne ne prend les toros au sérieux, et c’est comme
cela que les accidents arrivent. Le cinquième garda la tête entre les
pattes durant toute la faena, tardant, péguant un soudain arreon. Pas
moyen « de lui voir les intentions » ! Jesulin fit ce
qu’il put, écoutant deux avis. Il avait coupé une oreille au deuxième,
templandolo – Le sixième, manso berreon, décida de se coucher, avant
l’estocade. Finito lui tira quelques droitières. Muy en torero, Finito
de Cordoba, en grande forme et pleine maturité. Oreille au troisième.
– Curro Vazquez, gêné par le vent, gêné par les toros, gêné par la
gêne... Gênant ! Silence – Tolède est toujours belle. Soit !
Mais, la télé pour cette... Pour un peu, on irait faire un tour au loft !
15 Juin :
Vistalegre (Madrid) – 4 ème de Feria : Il y avait 1500
personnes, sur 14000 possibles ! Vaya un desastre ! – La
corrida de Baltasar Iban est sortie petite et très limitée de forces.
Cependant, les qualités de toujours – Une seule oreille, du quatrième,
pour El Tato, solide, professionnel, pas génial mais torero –
Higares fit ce qu’il devait, mais ne mit jamais le turbo – Uceda Leal,
à l’habitude... pourri de classe, mais limité en ambition. Dommage.
Une corrida qu’on oubliera, et une feria « que plus on ne verra » !
15 Juin :
Granada – 5ème de Feria del Corpus - Plus de media
plaza : Triste corrida, muy mansa, d’Ana Romero – Ponce laissa
flotter les rubans face au premier, terminant en sept descabellos, et fit
quelque effort devant le quatrième. En vain. Division des opinions, par
deux fois – Mauvaise journée du Morante, que son premier regarda mal.
Le sévillan en prit peur et ne reprit jamais ses couleurs. Pitos y
bronca. Vaya ! – Miguel Abellan, très volontaire, recueillit les
bravos dont ne voulurent pas les copains. Spectaculaire, mais également sérieux,
il sut donner des largas à genoux, mais aussi de bonnes naturelles au
sixième, dont il coupa l’oreille.
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LES TOREROS « DE LA ROSE... »
17 Juin : Mais non, mais non... ils ne
sont pas socialistes. Mais non, mais non, ils ne supportent pas, « ne
tolèrent pas » les rave-parties, uniquement pour ne pas perdre
quelques bulletins dans quelques mois... Mais peut-être que, « eux
non plus », n’aimeraient pas que ces « braves jeunes votants »
viennent brouter leur canabis dans leur jardin, en gigottant, ahuris, sur
« leur pelouse perso »... « T’en veeeeeuux ? »
Faudrait voir...
Non, non... eux, ils sont « toreros
de la rose »... toreros de la « Presse Rose », celle du
coeur, « la prensa del corazon »...
Il n’est pas un de leurs gestes, il
n’est pas « une taille de plus » au
soutien gorge de leur épouse, il n’est pas éternuement, un
baillement ou un rot de leur petit dernier, qui n’échappent aux
vautours endimanchés de la « Prensa Rosa ». Alors, à grands
coups de millions, les grands matadors jouent les mazettes et leurs épouses
ou « ex » font donner les bistoutris... Il n’y a que les
marmots qui éternuent, baillent et rotent vraiment... Que bien !
Hier, en plaza de Vista Alegre, deux ténors
de la presse rose ont poussé un peu loin le bouchon, ou plutôt le
carafon de cristal, en ayant une attitude des plus insultantes envers le
public, les toros, les collègues toreros... Moooonnnsieuuur le Duc,
Rivera Ordoñez avait un cocktail, et donc était vraiment, mais alors
vraiment très pressé. Du coup il passa en tête de cartel et torea
« à fond de train » les premier et quatrième. De son côté,
Jose Ortega Cano joua le ténor « sur le retour », qui cherche
désepérément sa voix... ou sa voie.
Scandaleuse attitude de ces richards qui,
à un moment, se sont entièrement justifiés devant le toro.
Aujourd’hui, ils viennent « a llevarselo », ils viennent
prendre une poignée de millions et jouent les matamors au lieu de se
comporter en matadors... Muy mal, señoritos ! Avec cette façon d’être,
vous n’irez pas bien loin, car n’oubliez pas, vous non plus... que les
roses ont des épines !
16
Juin : Vista Alegre (Madrid) – Dernière de la feria de Saint
Antoine (Ce dernier a envoyé un fax, demandant à ce que l’on raye son
nom de l’affiche, car il ne veut pas le prêter à un telle pantomime)
– 1/3 de plaza : Cinq toritos du Capea, qui, lui aussi se prête au
jeu. Le deuxième est remplacé par un de Joselito. Tous faibles et
noblotes. Supérieur le quatrième – On annonce qu’ayant un « compromis
personnel » Fran Rivera Ordoñez va toréer « en premier ».
Et pourquoi pas ? Toréer est peut-être un grand mot. Il ne voulut pas voir le
premier, et laissa passer le grand quatrième. Faena commencée à genoux,
bien débutée, mal terminée en concours d’enganchones. Se débrouilla
quand même pour couper une oreille, avant de filer derechef enfiler un
smoking – Ortega Cano s’est montré prudent et pédant... Désolant !
S’en est même pris à sa cuadrilla de façon insultante. Enfadarse con
el toro, señor ! – Le seul à toréer, et très bien, fut le
Finito, lui aussi vedette de la presse du coeur, mais qui n’oublie pas
le costume qu’il porte. Muletazos buenos au troisième, et faena buena
au sixième, dont il coupera la seule oreille de la tarde.
Feria de Vista Alegre... qui aura vécu « ce que vivent les
roses » !
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GRANADA.... TOMASITIS ET « JOSELITO BUENO » !
Allez savoir pourquoi, les toreros ont
toujours une plaza de prédilection, où ils se sentent bien, où les
choses coulent de source, où l’effort coûte moins, où la chance
sourit. Par exemple, Ordoñez aimait San Sebastian. Il y a écrit de
grandes pages du Toreo. Ce n’est pas pour rien qu’il y signa sa dernière
ligne, en 1971, dans la
tristesse générale.
Allez savoir pourquoi, Joselito se sent
bien à Granada. Du coup, la chance est aussi au rendez vous, et le
torero, secouant « sa mandanga », se met à toréer comme les
anges. L’an passé, année noire, il y avait connu une des seules bonnes
tardes de sa pauvre saison. Cette année, année grise, Joselito vient
d’y donner, hier, un grand moment de toreo. Faena coulée, soupirée...
En un mot, faena de las suyas !
A ses côtés, Jose Tomas, plus zombie que
jamais, a fait exploser le tendido. La « tomasitis », (ou la
tomasotis), existe bel et bien ... Peu importe que le toreo
fondamental s’effiloche au fil des muletazos accrochés, on attend avec
folie, les demi passes citées pieds joints, sacando media muleta, de
derriere les cuisses fleuries. « Tiens, c’est une idée, cà !
Personne n’a encore parlé du toreo érotique de José Tomas. Ou si ? ».
Hier, à Granada, Jose Tomas a placé un nouveau numéro, montant le degré
de dramaturgie, jusqu’à se faire accrocher dans un manoletina. Devrait
faire attention, cela peut faire mal, ces petites choses là. Ne devrait
pas oublier que Palomo Linares, en 67 à Castellon, s’est fait éventrer, sur une manoletina... Deux oreilles
pour Jose Tomas, avec pétition de rabo... Mais c’est le toreo de
Joselito qui est resté dans la rétine..
16 Juin
– Granada – Dernière de la Feria du Corpus – No hay billetes :
Six toros de Parladé, nobles et faibles. Les matadors ont coupé sept
oreilles à la corrida, et le ganadero sortit a hombros, à leur côté.
Certains s’en offusquèrent – Joselito eut de bons moments avec le
premier, mais tua mal. Ovation. Excelente faena au grand quatrième, du
nom de « Rapiñado » - 519 Kgs – et deux oreilles à la clef
- Jose Tomas coupa l’oreille de son premier, certains faisant une
moue dubitative. Par contre, sa faena au cinquième fit monter l’adrénaline,
et le public marcha à fond, à partir du moment où le madrilène joua
les Tancredo, planté « bien droit et cambré » au fil du
piton. L’émotion monta d’un cran au moment des manoletinas, avec
l’accident cité plus haut, et ne tomba pas, malgré l’estocade qui
elle, justement, tomba bien bas. Deux oreilles, petition de rabo. Bien !
la Tomasitis a encore de beaux jours devant elle, et Jose Tomas peut
continuer à « sucer les nuages » - El Fandi a sué, craché,
mais a coupé une oreille à chacun de ses toros, maintenant son rang, à
côté des « deux monstres ». Chapeau, torero, d’autant
qu’il était blessé. Il fit un festival, au sixième, reçu
à portagayola, « quité » à la lopecina,
banderillé au violon... Bref, il lui a tout fait, ou presque !
Pundonor et toreria. C’est ainsi que cela doit être.
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UNE NOUVELLE PAGE DU TOREO
« A LA FRANCAISE. »..
17 Juin : Il y a, aujourd’hui deux
corridas en France, dans le sud ouest : L’une, à Gimont ;
l’autre à Aire sur Adour. D’un côté, les Guardiolas de toujours ;
de l’autre, les Coïmbra dont on espère qu’il auront une « autre
présence » que récemment, dans une plaza du sud est.
Gimont, Aire sur Adour : deux
corridas, deux mano a mano. Pour des raisons de blessures et lésions,
deux toreros sont tombés des cartels : Richard Milian, à Gimont,
insuffisamment remis de sa blessure de Vic ; et à Aire, depuis hier
soir, El Fandi, qui souffre d’une sale lésion au croisés du genoux
droit. Saison interrompue et incroyable effort en sa plaza de Granada.
Du coup, Gimont décide de garder Davila
Miura et Juan Bautista en mano ; Aire, de son côté, affiche le duel
à deux Fernandez Meca et Antonio Ferrera.
Y se arma la marimorena !
D’Arles arrivent la pression, le chantage, la menace... D’Arles, des
toreros d’alternative, parce que français, veulent, par le verbe et la
plume, imposer leur présence, en particulier dans une placita où l’on
sait que l’empresa d’un jour n’a pas grande force, travaillant en
pure aficion et à grands frais. Alors on menace... Alors on attaque, même
un torero compagnon français. Alors, encore une fois, on suggère que,
« si on ne nous prend pas... il se pourrait bien que...».
Ya esta bien, hombre ! Aujourd’hui,
des toreros français fonctionnent... très bien,
et toréent...très bien. Et c’est parce qu’ils toréent très
bien... qu’ils fonctionnent très bien ! Punto !
Que se passera t’il à Gimont ? Une
des nouvelles pages de la tauromachie « à la française » ?
Peut-être rien, peut-être beaucoup ? Afan de protagonismo !
Dans tous les cas, ici... on n’en parlera pas.
GIMONT :
Toros de Guardiola pour Davila Miura et Juan Bautista, en mano à mano
AIRE SUR
ADOUR : Toros de Coïmbra pour Fernandez Meca et Antonio Ferrera,
en mano a mano
A toutes deux , et à vous tous :
Suerte, et bonne météo...
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BOF !
COMME UN LUNDI...
18 Juin : Le regard dans
le vague, la bouche un peu pâteuse, pouah ... On est lundi. Il faut
« aller bosser », et on se force un peu. Dehors, il pleut...
Mais, ce qui s’appelle pleuvoir. Du genre « pluie suivie
d’averses ». Exceptionnellement, cette année, les giboulées de
mars auront lieu en juin. Tant pis pour les 24 h du Mans ! N’ont
qu’à se faire en novembre, il fera chaud !
Curieux, ces 24 h du Mans... Même là, les temps
ont changé. Ne voilà t’il pas que tous les protagonistes « font
la vuelta » avant que le drapeau à damiers ne soit tombé... Ne
voilà t’il pas que dans le dernier tour, deux bolides, craignant de ne
pas pouvoir finir, attendent les autres, arrêtés à quelques mètres de
la ligne, afin de garder leur classement, même si question « pundonor »...
c’est pas terrible ? Où sont les 24 h du Mans d’antan, quand les
pilotes faisaient « un cent mètres à pieds » pour un départ
de légende, quand les Hunaudières étaient vraiment les Hunaudières, et
quand on faisait vraiment la course, jusqu’au dernier damier du drapeau ?
Pauvre Jacky Ickx, attendant comme une âme en peine que ces messieurs
veuillent bien finir leur vuelta à 10 à l’heure... Comme si on coupait
une oreille « avant » de porter l’estocade... Décidément,
les temps changent, et nous avec.
En Espagne aussi, ils ont la bouche pâteuse...
mais pas pour les mêmes raisons. Là, ce fut « chaleur et passion ».
Journée de Foot, journée épique ! Le Real Madrid, encore une fois !
Barcelone qui « se fait le quite » et plante les Valencianos,
à la dernière des dernières minutes. Puis les Sévillans qui chantent
et dansent, « toutes castagnettes dehors »... Imaginez, le
Betis et le Sevilla remontent en première... Ca promet, pour l’an
prochain. Derby et empoignade assurés. Au fait, êtes vous « du
Betis », ou « du Sevilla » ? Faut choisir...,
sinon, vous n’êtes pas aficionado... Pendant ce temps, l’Atletico de
Madrid soupire « Je m’voyais déjà... remonté en première ! »
Mais ce ne sera pas pour cette année. Un drame... Gil va en perdre
« plus » que quarante kilos...
Les aficionados aussi soupirent, comme au
lendemain d’une pâle journée de toros. En France, rien à signaler. En
Espagne... encore moins. Alors... on passe vite
17
Juin - Madrid – ¼ d’arène : Les cinq du Sierro et le
Cortijoliva, sorti quatrième, sont mansos, rajados et faibles. Pouah !
– Alfonso Romero confirme son alternative devant un certain « Campano »
- 612 Kgs (toro noir du Sierro). Ovation et Silence -
El Renco toucha « les plus pires ».
Silence partout – Jesus Millan fait front et sort le meilleur de
la tarde. Un vaillant total, entouré d’une bonne cuadrilla – Un avis,
mais aussi une ovation, chaque fois.
17
Juin – Barcelona – 1/5 d’arène : Cinq toros du Jaral de la
Mira, mastodontes toréables, et un Saboya, sorti 2ème –
Fernando Camara écouta deux silences. Aurait du faire mieux – Miguel
Martin donna vuelta au deuxième – De son côté, Jose Antonio Ortega
fut « un peu juste ».. Silence et silence.
17
Juin – Tolède – Casi lleno : Alternative de Jose Luis Triviño,
devant le toro « Necora » - 540 Kgs – un castaño du
Ventorrillo, comme les autres, faible et noble. Le nouveau matador coupe
une oreille chaque fois, tout comme Ponce qui donna encore une leçon,
devant le quatrième – Eugenio de Mora, remplaçant le Juli, coupa
l’oreille du troisième. Tutti contenti !
17
juin – Eibar - ½ plaza :
Toros de Benardino Piriz, les 1 et 6ème faisant honneur à la
devise. David Luguillano coupe l’oreille du quatrième, mais les
triomphateurs ont pour nom : Miguel Abellan et Alberto Ramirez, ce
dernier remplaçant le Califa. Deux oreilles de leur dernier adversaire.
Sortie a hombros et pacharan
pour tous !
17
Juin - La Flecha (Valladolid) : On ne sait si c’était vraiment
bon, mais au moins, ils se sont amusés. Toros de Justo Nieto et trois
oreilles, chacun, pour El Tato, Luis Miguel Encabo et Julian Guerra.
17
Juin – Gimont : La corrida a débuté en retard pour une raison
dont on ne parlera pas (voir édito d’hier !) . Les Guardiolas
n’ont pas donné grand chose. Davila Miura a toréé en silence, et a écouté
« trois silences » - Juan Bautista entendit deux silences
« en musique » (lisez : accompagnés d’un avis), mais
coupe au troisième, la seule oreille de la tarde. Un peu plus de demie
plaza.
17
Juin - Aire sur Adour : Les toreros ont sué devant les
Coimbra. Corrida dure, mansa – Fernandez Meca en a bavé, surtout avec
son deuxième : Bronca après deux avis. Silence au premier, ovation
en fin du cinquième combat – Antonio Ferrera a montré caste et savoir
faire. Cependant, pas de quoi pavoiser, même s’il est le seul à couper
une oreille, au sixième. Media plaza.
Pour ce qui est du « Dimanche hippique », la Feria de Granada
s’est terminée en beauté, grâce aux toros de la Viuda Tassara.
Leonardo Hernandez, Fermin Bohorquez et Martin Porras coupent une oreille
en solo, puis en duo, Bohorquez faisant la paire avec Javier Buendia, dont
c’était, ici, les adieux. Adieuuuu !
Par contre, on « ouvrait », la Feria
de Alicante, au petit trot, devant des Benitez Cubero. Triomphe d’Alvaro
Montes qui coupe deux oreilles en solo et sort à hombros. Les autres,
Moura, Cartazgena et Ventura se contenteront des miettes (Une oreille au
duo Cartagena /Ventura) .
Côté
novilladas, Un certain Jose Luis Osuna donna une vuelta, à Séville où
il faisait chaud, devant des novillos de San Miguel (Manolo Gonzalez) –
A Zaragoza, les Coquilla de Sanchez Arjona ont fait suer Barragan et
Alvarez. Seul Julien Lescarret connaît de bons moments. A lui, la seule
ovation de la triste tarde – A Bilbao, personne dans les gradins, et guère
plus dans le ruedo. Tristes novillos de Madrazo de la Vadima. Une oreille
pour Iker Javier Markuatu Lara, « encore moins connu » sous le
nom de Javier Lara – A Torrejon de Ardoz, les novillos d’Enrique Marin
se sont donné le mot : On sort les trois mauvais, puis les trois
meilleurs. Du coup, Reyes Mendoza, Matias Tejela et Alberto Roman coupe
une oreille « aux trois derniers »...
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LE
CALIFA REPREND L’EPEE...
18 Juin : Ces toreros sont de sacrés lascars... Le 22 mai, en plaza
de Cordoba, Jose Pacheco recevait une cornada « de caballo »,
par un toro de Carmen Borrero. Un mois plus tard, les muscles et les idées
remis en place, El Califa revient, après s’être consciencieusement
entraîné. |
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Bien entendu, on est toujours attristé d’une
cornada. Elle laisse de l’amertume et quelques questions du style
« Sera t’il le même, après ? ». Pour le Califa, cette
cornada de gloire et cette coupure forcée peuvent être bénéfiques, après
un début de saison tumultueux où certains, de son côté, furent peut-être
malhabiles, mais d’autres, côté empresas, furent injustes et bien
piteux. Alors, on remet les compteurs à zéro et « on réattaque ! »...
Jose Pacheco « El Califa » reprend
l’épée le 20, en Alicante, mais aura trois gros rendez-vous, qui
peuvent sauver sa saison, ou l’envoyer en enfer : La corrida d’Asprona,
en Albacete ; Les deux contrats de Pamplona, et les deux de Valencia,
où il est « Torero de base ». Fin Juillet, on débouche le
champagne, ou on reste « au quart Vittel » !
En, attendant, le Califa torée : le 20
Juin, en Alicante, avec Jesulin et le Cordobes, devant des toros de
Nazario Ibañez – le 24 Juin, à Segovia, avec Victor Puerto et le
remplaçant du Juli, devant des Torrealta – Le 28 Juin, à Albacete, la
corrida d’Asprona, où, sous l’oeil des caméras, il fera le paseo
avec Ponce et Caballero devant les traditionnels Samuel Flores. Mucha
suerte, torero !
(Photo
du service de presse du Califa – Merci)
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LE
DESERT DES NOVILLEROS...
19 Juin : El Juli veut réapparaître le 22 juin en plaza
d’Alicante. Jusqu’à samedi, le garçon marchait difficilement,
s’appuyant sur des béquilles. Hier, Il prenait deux toros et deux
vaches, a puerta cerrada, chez Santiago Domecq. Aujourd hui, c’est
Victoriano del Rio qui l’accueille pour parfaire son entraînement. Dans
tous les despachos, les empresas brûlent un cierge à la première vierge
qui passe, en particulier, celle des « Désemparés », la bien
nommée : « Pourvu qu’il revienne vite ! »...
Parce qu’en son absence, « esto es una ruina ! ».
L’entrée de Bilbao, pour son historique corrida du 701ème
anniversaire est, à ce effet, révélatrice du gros malaise.
El Juli est « la » figure du
moment, un point c’est vraiment tout. José Tomas pourrait l’être, à
condition de bien vouloir redescendre sur terre, faire son travail de
matador, c’est à dire «estoquer tous ses toros », ne pas
naviguer en sous marin d’eaux troubles, avec le Capitaine Arranz aux
barres de plongée... Est ce un hasard si
le président qui veut lui mettre « deux heures de colle »,
pour s’être comporté comme un vilain garnement, le 1er
Juin, à Madrid, se retrouve, tout à coup, viré du poste ? Allons
donc.
Torero phénomène : El Juli – Torero de
los toreros : Ponce – Torero, « venu d’ailleurs » :
Jose Tomas. Et derrière, qui ? Une multitude de bons toreros
qu’accompagnent quelques privilégiés qui occupent des postes, dans les
cartels et les télévisions.... Et derrière, qui ?
La novillada actuelle est pauvre. Pauvre en entrées,
pauvre en écho, pauvre en impact et projection. Pourquoi ? A cause
du 33% ? A cause des ponedores ? A cause de la chèreté des
novillos, de la logistique, des impôts ?
Oui, peut-être.. mais surtout , parce qu’il n’y a pas de
novillero puntero, celui qui fait courir, celui que l’on pousse, parce
qu’il a « quelque chose de plus que » les copains.
Aujourd’hui, tous les novilleros toréent mieux que jamais. Les écoles
leur ont enseigné la géométrie tactique, ou la tactique géométrique,
et, mieux que tous, ils en connaissent un rayon sur le cercle ou le ruedo,
peuvent en parcourir tout le diamètre sans en prendre la moindre
tangente. Todo muy despacito, muy bien, « en mettant un peu la
hanche », mais sans tâcher le beau costume.. « Sin
despeinarse ! » comme ils disent .
Très bien tout cela, mais catastrophe assurée !
Il n’est que de voir l’escalafon novilleril actuel : En tête,
Leandro Marcos, avec 31 novilladas et 37 oreilles, dont 1 coupée en plaza
de 1ère catégorie, 5 en 2ème catégorie et 31 en
placita de 3ème... Buen torero, mais bof !
Suivent Serafin Marin (23 novilladas et 26
oreilles) – Abraham Barragan ( 22 novilladas et 17 oreilles) –
Alejandro Amaya (18 et 24). Allez le voir, celui ci a de la personnalité
- et il faut arriver aux 8 et
10ème rangs pour trouver les petites merveilles que nous ont concoctées
ces messieurs. Montaje de los buenos : Yvan Garcia et Cesar Jimenez,
à égalité à 15 novilladas. Le moins que l’on puisse dire est
« qu’on ne se les arrache pas ».
Cesar Jimenez est 10 ème,
à 14 oreilles pour 15 novilladas (dont 3 trophées en plaza de 1ère,
5 en 2ème et 6 en 3ème) Pas terrible, mais homogène
et respectable.
Yvan Garcia est 8ème, donc « mieux placé »,
à 15 novilladas et 19 oreilles. Oui mais... Aucune
en première, 5 en deuxième catégorie, et 14, dans ces plazas de
Dios... Un fenomeno ? Donde ?
On attend, bien sûr, les Salvador Vega ; les
Javier Valverde... Mais pour le moment, il n’y a pas ce souffle
d’espoir et d’intérêt, qui fait courir les gens... comme quand :
Curro Vazquez, Robles, Capea
etc... Ne parlons pas du Manuel Benitez, vers 62/63... Le dernier était
le Juli, et après lui... Naide !
Du coup, on parle de moins en moins de novilleros,
et il y a de moins en moins de novilladas, parce qu’elles n’attirent
personne. Restent alors les spectacles « guet apens », où il
faut aller se faire trouer la peau dans « le triangle des Bermudes »,
autour de Madrid, ou alors, aller « tenter le coup », devant
une poignée de Japonais, un soir de canicule, à Las Ventas, devant des
novillos qui sont plus grands et plus mansos que les Coimbra d’Aire sur
Adour !
Un cercle bien vicieux : Pas de vedette, pas
de monde, pas d’écho, pas de spectacle... aucune chance de « sortir »...
Un aller simple pour nulle part ! Qui changera cela ? Et quand ?
Ce n’est pas encore pour aujourd’hui, ni « pour hier », à
l’ouverture de la feria d’Alicante...
18
Juin – Alicante – 2ème de la Feria de las Hogueras –
Novillada – ¼ de plaza : Bons novillos de Carlos Nuñez, terciados,
nobles , un peu faibles. Les meilleurs, les deux premiers.
Reyes Mendoza est correct, fait la statue, torée
d’abondance et tue mal ( Ovation partout, avec un avis chaque fois) –
Cesar Jimenez torée « muy bonito », se sent torero, mais
absolument pas « matador » (Ovation partout, avec avis à son
premier) – Francisco Jose Palazon, un alicantino de Petrel, faisait sa
présentation avec chevaux. On le vit un peu vert face à son premier,
mais il donna de très bons muletazos, reposés, liés, au sixième.
Estocade un poil basse, et une oreille.
Esa es otra ! La espada ! Cette maudite épée ! Etre
une promesse et « ne pas tuer »... Certes, il y en a eu
d’autres, mais ils avaient une personnalité qui compensait leurs
errances avec l’acier. Ici, ils toréent « parfait », mais
dans le même registre que les autres, et ils tuent plus mal... Ainsi, on
ne va nulle part.
« A reventarlos ! ». Voir les estocades du Juli !
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LA
« MAL ODEUR »....
20 Juin : Stop... arrêtez-vous un moment ! Vous sentez ?
Comme une odeur de pourri, de bien gangrené... Comme cette fétide
puanteur qui vous saute à la gorge, et vous pique presque les yeux, vous
retourne l’estomac, lorsque vous descendez à la cave. Un animal, un rat
peut-être, est crevé, là en bas... Et où le chercher ?
Bien entendu, dans chaque pays, les scandales éclatent,
la corruption règne. Mais, en ce moment, dans une France qui soit disant
va mieux, il faut bien avouer que la barre est placée très haut...
Même en costume cravate, même en tailleur de haut couturier ; même
en tenue de foot ou de coureur cycliste, les « malins » dénoncent,
argumentent, attaquent, contre attaquent, font diversion, bien secondés
par une presse « bien intentionnée »... C’est bon pour les
ventes, tout ça...
Un ex ministre tape sur la table, avec sa
canne... Une ministre hausse ses belles épaules, d’un air méprisant...
On brocarde le scandale du
cyclisme en Italie, mais on apprend aujourd’hui qu’un cycliste,
champion tricheur, encore adulé par les foules, aurait acheté à un
autre grand champion, une de ses plus magnifiques victoires, à quelques
kilomètres de la glorieuse ligne d’arrivée. Un championnat de foot
risque de voir son classement final bouleversé. Rien que ça ! On triche, on « faux passeporte », on drogue allègrement
les publics, on assassine le rêve des enfants... Ou alors, on menace, on
pressionne, on fait chanter...
Eh bien nous, on ne chante pas... A tout bien
considérer, on en pleurerait presque...
Ce qui se passe ces jours ci dans notre petit
monde taurin n’est pas « joli-joli ». Que ce soit à Gimont
ou à Saint Sever, les parties « de Gendarmes et voleurs », ou
de « colin maillard politico judiciaire » se succèdent à un
rythme soutenu, mais n’intéressent que moyennement...
Quoique respectant les arguments de chacun, on ne
peut suivre « les façons d’agir »... los malos modales !
Aller voler un costume de lumières à un collègue qui vit la même galère,
en est la pire illustration ! Comme si l’on crachait sur la
profession dont on prétend être l’un des fleurons... Bien triste, tout cela !
Pendant ce temps, le monde tourne... Des toreros,
qui se sont longtemps désespérés ont soudain une grande opportunité,
et ne la laissent pas passer, eux ! De son côté, la politique reste
dans sa pauvreté, son total manque de noblesse, toujours assez tordue
pour aller remuer « d’anciennes fanges »... Détruire, avant
de construire ! « Salir l’autre », au lieu de proposer
« plus blanc » ! Grand
bien lui fasse ! Reste
le citoyen de base qui est, lui, beaucoup plus magnanime, plus sain, plus
sincère... peut être trop « bonne poire »... Et nous de même !
Allez vous demander pourquoi il y a de moins en moins de votants, dans nos
élections dites « démocratiques » ?
Alors stop... Ne respirez plus ! Passez
votre chemin ! Avec un peu de chance, vous trouverez des histoires
plus belles, des hommes et des femmes totalement admirables, des enfants
qu’on a envie d’embrasser, des chants de pureté qu’on à joie à
entonner.
Loin
des « Loft » ou des « Gimontaiseries »... les
espoirs demeurent
et demain se construit... du moins
il faut y croire... Mais ils faut bien avouer que...
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ALICANTE,
LA BELLE... ALICANTE, LA TRISTE...
20 Juin : Que bonita es Alicante ! Sous les palmiers de ses
paseos, les promeneurs goutte la chaude douceur des vacances, du
farniente, de la paix. Sur les plages, les corps bronzent à tout va...
certains « à damner un saint ! », d’autres... Bon !
Et pourtant, Alicante en fête était triste
hier. Un homme qu’elle avait applaudi la veille, est mort dans la
nuit... Rencontre avec le destin. « El maldito toro de la carretera ». Brutal
point final. Alors, Alicante s’est tue, a respecté, a prié. Il
était banderillero, il était torero.. il s’appelait Julio Atienza.
Ayant toréé lundi, aux ordres de Cesar Jimenez, il rentrait chez lui,
dans la nuit, déjà l’aube du lendemain... A ses côtés, l’ami
picador.
Alicante
s’est souvenue, hier, et la corrida fut triste aussi...
19
Juin – Alicante – 3ème de Feria – 1ère corrida –
1/3 d’arène: Minute de silence en souvenir de Julio Atienza, qui
s’est tué en voiture, dans la nuit. La veille, il était là – Toros
d’Adolfo Martin, de triste présentation, de comportement sinistre –
Les toreros ont fait ce qu’ils ont pu, mais ils ont mal tué – Padilla,
seulement les banderilles et l’aride volonté (Vuelta et Division) –
Paquito Cervantes, bien à la cape, toréant le cinquième avec empaque,
donnant de vraies naturelles, et perdant tout au moment de l’épée..
(Silence et ovation) – « El Renco », vaillant et pas
maladroit devant un toro changeant, toro girouette... (Vuelta et
Applaudissements).
Ce
20 juin, le Califa, qui s’est entraîné hier, en compagnie de son ami
Juli, chez Victoriano del Rio, revient, après sa blessure de Codoue. Que
bien ! Que haya suerte. Il sera aux côtés de Jesulin et Manuel
Diaz, face à des Nazario Ibañez.
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JULIO
ATIENZA SE TUE SUR LA ROUTE
20 Juin : Il était le fils du picador Rafael Atienza, lui même tué
dans un accident de la route. Julio avait 35 ans. Il avait toréé, lundi,
la novillada d’Alicante, dans la cuadrilla de Cesar Jimenez. Comme de
coutume, les toreros voyagent la nuit. Les routes sont moins bondées, on
peut rouler plus vite. On parle toro, on chante du Camaron, on roule vers
la maison, ou la prochaine plaza...
Au kilomètre 64 de la nacional III, vers Madrid,
près de Fuentidueña de
Tajo, Julio Atienza, qui conduit la citroen de son ami picador Juan
Presumido, assis à ses côtés, perd le contrôle et va percuter la barrière,
sur le côté droit. Il est éjecté, et son corps gise sur le côté
gauche de la double voie, où un second véhicule ne peut l’éviter. On
pense que le garçon était déjà décédé, avant ce terrible moment. On
l’espère.
Son ami et passager, Juan Presumido, que les
bayonnais connaissent bien (Le picador qui donna la vuelta, avec Fernandez
Meca, lors de la victorinade 2000) est dans un état grave, mais ses jours
ne sont pas en danger. Il est le fils de Julio Presumido, mayoral de
Victorino Martin, aujourd’hui en semi retraite.
Qu’il
repose en paix, le torero qui sut lidier les toros, mais que la parque
prit , comme d’autres, au petit matin, sur une route déserte, loin de
bravos !
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MORT
D’UN QUATRIEME CHEVAL DES DOMECQ...
20 Juin : Encore une
fois, bien sûr, cela n’a rien à voir avec la mort d’un homme... mais
allez savoir pourquoi, la souffrance et la fin d’un cheval de rejoneo,
fier torero, fait mal au coeur aficionado. On nous dira : « pourquoi,
alors, ne pas s’apitoyer sur le sort d’autres animaux, en particulier
des toros, que vous allez voir tuer, volontairement ? » C’est
vrai. Pas de réponse à cela. Sinon peut-être, que la mort du toro,
glorifié par son combat, n’a rien à voir avec la lente agonie d’un
fier destrier, assassiné, la nuit, dans le triste couloir d’un camion
soudain embrasé, ses yeux, crevés, sa peau brulée qui partent lambeaux,
son « intérieur » totalement consumé...
le 2 Juin, on assassinait des chevaux, « pour
faire mal à des hommes »... On a bien réussi. Hier, 19 Juin,
« Deleite », un quatrième cheval des Frères Domecq est
mort, ses blessures s’étant totalement infectées.
Les
autres sont peut-être sortis d’affaire... mais, « défigurés »,
ils ne galoperont plus, fièrement, dans un ruedo. Souhaitons, pour eux un
peu de paix et de fraîcheur. Les Domecq sauront la leur donner. Animo !
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DRAPEAU
BLEU ET TORO ROUX...
21 Juin : C’est l’été ! Vive les vacances !
L’espace d’un instant, on va oublier les soucis, les revendications,
les affaires... Pour le moment, soleil, farniente et apéro, les doigts de
pied en éventail. Oh, on fera un petit effort pour suivre le Tour de
France, plus pour voir « le geste qui... », ou « le
moment où... », ce petit rien qui traduira un scandale de plus, une
honte ajoutée à ce long ruban de saloperies, de tricheries, de traîtrise,
de mensonge et de vol... Ceux que l’on ne voulait qu’admirer sont,
dans leur majorité, de simples mercenaires, engagés pour racler un
maximum de fric « como sea ! ».... de vrais rois de la pédale !
Scandale dans le Giro, scandale probable dans le Tour 2001, et la Grande
Boucle sera bouclée... Le drapeau noir flotte sur la marmite...
Drapeau bleu, drapeau noir... tous les goûts
sont dans la nature, surtout quand elle sent le mazout, les vapeurs d’échappement
ou le gaz moutarde... Depuis quelque temps, la grande mode est, tout à
coup, de retrouver des milliers d’obus, de grenades, de bombes de la
dernière guerre, ou de la précédente, soigneusement entreposés dans
quelque galerie, quelque « souterrain secret, connu
de tous »... Même le Pont du Gard y a eu droit... Les touristes
allemands, effarés, scrutaient d’un oeil inquiet les berges interdites,
tandis que les autochtones les regardaient, goguenards, avec un petit air
de « C’est vos parents qui ont fait ça ? ».
Enfin, pendant ce temps, on ne parle pas
d’autre chose... Maillot jaune, sorti « d’un pot belge » ?
Drapeau Bleu, « sous le pavé la plage ! »... Ah, oui...
Surprise verte ! « Aïe, ma mèèèèère ! ». Le
candidat au « suprême bleu blanc rouge » ne sera pas celui
qu’on croyait. « Je m’voyais déjà », a été renvoyé
par ses propres amis, au simple rang de « m’as tu vu ? ».
Décidément, même chez les verts, on en voit de toutes les couleurs...
Un petit conseil... si vous allez en vacances du
côté de « la huerta valenciana », souvenez vous d’une
chose, surtout si vous vous baladez du côté de Benavites ou Almenara :
Le toro charge sur tout ce qui remue... et non sur le rouge « seulement »...
Souvenez vous en, car depuis plus d’un an
maintenant, un toro, échappé de « la granja del camp de Morverde »
parcourt la campagne faisant des ravages dans les cultures, faisant
sursauter de paisibles agriculteurs qui n’ont jamais eu « la
vocation torera »... Ce toro de media casta (mais au moins, pour
lui, c’est officiel !) s’est enfui un jour, sautant des murs de
deux mètres, franchissant d’impressionnants fossés. On l’a
poursuivi, parfois cerné. Mais jamais personne n’a pu forcer le malin,
et l’on n’a pas voulu recourir au fusil d’assaut... Depuis, le
torito de couleur rousse, comme la terre de là-bas, se promène, passe de
culture en culture, se nourrissant de clémentines et de nisperos,
« pegando sustos » à droite et à gauche, sans jamais blesser
personne, jusqu’à présent. Alors, surtout, ne bougez pas, mais
« au cas où... », si vous allez par là, ne
vous habillez pas en coquelicot.... il pourrait voir rouge !
En Alicante, c’est toujours les
vacances... Dans les gradins, on vient en bermuda et les filles hésitent
un brin ... « topless ou non ? » Pour le moment, c’est
non ! Dommage, messieurs, car on pourrait éviter l’ennui qui monte
par vagues successives du ruedo surchauffé. Six vagues d’ennui, de
mansedumbre et de vulgarité, hier, au cours de la deuxième corrida de la
feria d’Alicante. Corrida à oublier bien vite... On ne retiendra la
date que pour l’unique éphéméride du retour du Califa, après sa
blessure de Cordoue... Il n’a pas eu beaucoup d’options ... Il
faut donc attendre.
20
Juin – Alicante – 4ème de la Feria de la Hogueras –
¾ de Plaza : Toros de Nazario Ibañez, vilains, mansos décastés,
noblones tant qu’ils tenaient debout. Le troisième était un dangereux ;
le sixième chargea noblement durant trois minutes et vingt secondes,
puis, « se rajo »...
Dans les gradins, on tua l’ennui en
applaudissant les vulgarités du Cordobes qui en fit des « tonnes et des tonnes »,
jusqu’à couper une oreille. Quelle tristesse !
- Jesulin regardait cela, dubitatif... Lui qui aurait jadis coupé
plus, « en grenouillant encore plus » que le Manuel Diaz, se
retrouve simplement applaudi, parce qu’il torée sérieux, lié,
limpide... Sur les gradins, quelques baigneuses soupirent un vague
« olé », en regrettant les hystéries passées... « Où
est donc passé mon Jesulin, celui qui me faisait « tilin tilin » ?
Jose
Pacheco « El Califa » reprenait l’épée. Dans son costume
vert empire et or, la jambe blessée devait encore « tirer un peu »...
Pas rassurante, sa première sortie... Son premier toro est un manso qui
vire au dangereux. Le torero paraît sans sitio, et met le plus de
distance possible entre lui et le pervers .. Même en Alicante, il
entendit le silence. Il fut, par contre, beaucoup plus convaincant face au
dernier, tant que celui ci gardât son envie de charger. Passe changée
dans le dos, au centre du ruedo ; deux séries de derechazos, calmes,
templés « main basse », bien enchaînés... puis le toro
refuse le combat. A la fin, porfia et rodillazos. Il aurait probablement
coupé une oreille, mais tua mal... Donc, puisqu’on parle de couleurs...
on dira simplement : Retour « en demi teinte »...
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IL FAUT
CHANGER CE MAUDIT REGLEMENT...
22 Juin : A quoi sert donc un règlement si, par souci de maintenir
l’ordre public, on est obligé de le contourner ?
A plusieurs reprises au cours de la saison, des
toros sortent, magnifiquement présentés, bien armés, semblant
manifester caste et allégresse... Ils font fièrement trois tours de
piste, du style « Vous avez vu comme je suis beau ! » et
ils accourent au premier capote qui flambe de derrière un burladero. On
entend alors un gros « crac », et le grand fauve s’en va,
penaud et endolori, un morceau de corne pendant piteusement sur le côté.
Parfois, le sang gicle à grands jets. Une horreur !
Après quelques instants, le public réalise
et... « se arma la marimorena » ! Bronca
impressionnante, tous les visages tournés vers la présidence. On hurle,
on vocifère, on menace... Dans le ruedo, le toro galope en tous sens,
secouant sa douleur. A son palco, le président à du mal à avaler sa
salive, se penche vers ses assesseurs... «Vous cher ami, que feriez vous ?
C’est que le règlement dit.... ». La foule, qui a vu le manège,
redouble de fureur, maudissant l’homme à la cravate, sur quatre générations... Alors, neuf fois sur dix, le président « se acojona »,
(lisez : « lache prise, piteusement » ) et, sautant
le règlement « a la torera » (une expression qui vient à
point), ordonne le changement du toro, sous les applaudissements.
Satisfaction dans les gradins ; mauvaise humeur de l’empresa qui va
devoir payer un sobrero ; humeur goguenarde des toreros, partagés
entre deux sentiments : « Un autre toro nous rendra une
possibilité de triompher », mais aussi : « Il n’avait
pas à le changer. Va falloir en prendre un autre. Nous, on a un contrat
pour deux toros, pas trois... Et puis, le règlement dit que... »
Que dit il, ce règlement taurin ? Il dit,
en substance, que tout toro, sorti « intègre » du toril, ne
peut être changé, quel que soit l’incident qui lui arrive, une fois
dans le ruedo...Il se casse une corne dans un burladero, dans le peto du
cheval, dans une vuelta de campana... il n’a pas à être changé. Il se
rompt une patte, s’assomme pour le compte dans un pilier de barrera, ou
en sautant au callejon... il n’a pas à être changé, car à sa sortie,
il était parfaitement constitué...
En y regardant mieux, quel règlement barbare et
idiot ! Personne n’y gagne. Une bête souffre, horriblement diminuée,
mutilée. Qui peut supporter cela ? D’autant, qu’au prix des
places, le public ne peut accepter un spectacle « tronqué »...
Par ailleurs, le matador, s’il veut briller, a tout intérêt à ce
qu’on change cet animal qui ne lui amènera que des problèmes si,
respectant le règlement, le président le maintient dans le ruedo... « Le
président, il est bien sympa... Il est là haut, son bouquin à la main..
Mais qui c’est y qui va prendre une bouteille sur le coin de la figure,
tout à l’heure, hein ? ». L’empresa n’a qu’un souci :
Que la corrida se passe bien, que les gens reviennent... Alors « Fuera,
maldito reglamento ! »
Puisqu’il en est ainsi, la commission « des
règlements mal faits » (doit bien y en avoir une...) doit se réunir,
et, une fois pour toutes, statuer sur ce problème. Objectif raisonnable : « Tout
toro qui s’abîme, au cours des deux premiers tiers, pourra être changé,
à l’évaluation de la présidence ». Ainsi, l’honneur du président
est sauf, même si l’on sait très bien que le public saura lui faire
comprendre qu’il vaudrait mieux que « son évaluation »corresponde
à la sienne !
Ainsi, on ne parlerait plus de ces tristes
anecdotes du type de celle arrivée hier, en plaza d’Alicante, où la
corrida « s’est pratiquement terminée » au quatrième toro,
le président n’ayant pas voulu changer un toro qui s’était cassé un
piton. Il y eut émeute, et le public refusa de voir la suite... Qu’a t’on gagné à cela, dans une feria qui marche déjà
« sur trois pattes » ?
21
Juin – Alicante – 5ème de la feria de las Hogueras –
Media plaza : Six toros de Victoriano del Rio, de présentation et
armures «discrètes », virant au « discutables ». Peu
de forces et une noblesse poussive, rapidement arrêtée. Le deuxième
fut, de loin, le meilleur. Le quatrième sortit comme un obus, manifestant
caste et alegia. Hélas, il partit se fracasser dans un burladero, en
sortant groggy, la corne gauche cassée à la base. Très « règlement
– règlement, jugulaire –jugulaire ! », le président
refusa de la changer, et le public se fâcha tout rouge.
Manolo Caballero traîna sa langueur actuelle, devant
l’insipide premier. Il ne pégua pas un seul muletazo, face au quatrième,
mutilé. On lui en sut gré – Rivera Ordoñez coupa une oreille bien généreuse
au deuxième. Toreo de force au lieu de finesse ; beaucoup de pico et
d’attitudes forcées.. Une oreille « de coquin », à un toro
qui s’appelait « Gamberro ». Cela ne s’invente pas !
– Morante de la Puebla donna, au troisième, les meilleures véroniques
de la journée, avant que le toro ne se transforme en bloc de marbre. Le
sixième, trop piqué, refusa le combat, et le sévillan donna trois
naturelles, par acquis de conscience, pendant que le public « filait
à l’apéro »... Triste ! A part l’oreille de Fran...
silence partout !.
Ce
22 Juin, on attend le retour du Juli, après sa blessure de Madrid. Les
toros seront de Cesar Rincon « El Torreon », et les collègues :
Espartaco et Eugenio de Mora.
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LES
NOVILLADAS « D’HAGETMAU 2001»
22 Juin : Cartels simples, nets, précis... Hagetmau « n’a
pas fait dans la dentelle », et présente deux novilladas « qui
se tiennent »totalement, avec un petit goût d’événementiel du
meilleur effet, tout en gardant la vocation torista. Qu’on en juge :
5 Août : Novillos de Cebada Gago, pour
Javier Valverde – Salvador Vega – Cesar Jimenez.... Regardez bien, et
souvenez vous ! Cela ne vous dit rien ? C’est le « remake »
de la finale de San Sebastian... Vous savez, celle « des ex aequos ».
Cette fois, il y aura un vainqueur, et devant des Cebaditas ! Bien,
no ?
6
Août : Novillos de Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas, bref, des
Guardiola, pour « les deux Juliens », en mano à mano. Clair ?
Julien Lescarret et Julien Miletto, en amical duel face « à du sérieux,
de qualité ». A suivre.
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CESAR RINCON ET EL JULI : RETOUR A LA VIE...
23 Juin : Une façon de parler... Un
titre facile... Et pourtant ! Les deux hommes, pour différentes
raisons, ont du ressentir, au ventre, la chaleur
de l’émotion, la bouffée de légitime orgueil, le plaisir de
lever les bras, pour saluer ceux qui, debout, font la haie d’honneur...
Quel plaisir de revoir Cesar Rincon, le
maestro colombien aujourd’hui ganadero, l’ami de tous, le héros tombé,
assailli par la sourde douleur, la machiavelique maladie, sortir « a
hombros », comme au temps de l’habit de lumières. Amaigri, plus pâle,
presque fragile dans sa tenue d’été, le « petit géant »
de Bogota a du, hier en Alicante, emmagasiner des tonnes de moral, pour
continuer « son autre combat ». Enhorabuena, Cesar !
Et que dire du Juli ? Le 5 Juin, à
Madrid , un Guardiola lui ouvrait la cuisse gauche. Muscle éclaté,
le jeune prodige était emporté vers l’infirmerie. 5 Juin ! 17
Jours plus tard, le Juli réapparait, vêtu de lumières, coupe trois
oreilles et s’en va au soleil du triomphe. Il aurait pu revenir
« à l’économie », se réserver un peu, « en garder
sous la zapatilla »... Cela pouvait se concevoir, car, sous les
paillettes, la blessure devait tirer et le muscle, « protester »
sous les efforts damandés... C’est bien mal connaître Julian Lopez qui
a « tout fait », des largas de rodillas à l’estocade
recibiendo, en passant par les banderilles et les manoletinas à genoux.
Trois oreilles et le sourire de l’enfant roi... Enhorabuena, figuron !
Pourtant, bien sûr, tout ne fut pas
parfait : Les toros du Torreon ont trop manqué de forces et le Juli
à par fois banderillé « inégal »... Peu importe, presque !
Le combat était ailleurs, la victoire plus belle. Victoire sur la douleur
et le doute, victoire sur soi-même, victoire sur le « Que suis je
devenu ? », ou le « Serai je toujours le même ? ».
22 Juin
– Alicante – 6ème de la Feria de Las Hogueras –
Presque plein : Enfin, le public d’Alicante a fait la fête. 7
oreilles coupées, les trois maestros et le ganadero « a hombros ».
Cela fait plaisir. Bien sûr, une part d’éxagération... Cepandant, après
cinq jours de tristesse, la joie ne pouvait qu’être excessive. C’est
humain !
Les « Torreon » de Cesar Rincon
sont sortis très lourds (570, 610, 625, 618, 590, 555 kgs), très
faibles, et « ptites têtes ». Au début, quelques vilains défauts,
mais bien vite, la caste et la grande noblesse. 4 et 5ème
furent de vraies machines à charger, et les autres furent emportés par
la caste torera et la technique des maestros. Bonne corrida, qui manqua
trop de force pour être une vraie apothéose.
Espartaco faisait ses adieux. Technique,
sobre, il fut un grand infirmier devant le premier, et se hissa à la
hauteur du quatrième, « Ramillete ». Oreille chaque fois, et
sortie sur les épaules - Eugenio de Mora torée cchaque fois mieux,
compensant sa haute taille et son manque de charisme, par la cadence, le
temple, le lié de ses muletazos. Vuelta, face au deuxième, et les deux
oreilles du cinquième « Preferido », qui lui donna une sale
voltereta – El Juli reprit l’épée devant « Barbafina »,
et lui fit un festival : Deux largas a genoux, des véroniques de
haut vol... Aux banderilles, un athlète « tous terrains »,
compensant la régularité et la précision, par l’enthousiasme et la
grande bonne volonté. Avec la muleta, sincérité et « difficile
facilité ». Final, les deux genoux en terre, pour de manoletinas à
faire pâlir de jalousie Jose Tomas, lui-même. Avec l’épée, « un
cañon ! ». Deux oreilles du troisième, et une du dernier,
estoqué « recibiendo », après les lopecinas et une faena de
grande volonté.Il y eut pétition de second trophée, et le président
entendit « chanter Manon ! ». Peu importe, le Juli est
revenu « en grande figure », et à ses côtés, une autre
grande figure est venue lui souhaiter « bienvenue » au rendez
vous de « la Légende Torera »... Cesar Rincon, El Juli, deux
sourires pour un retour à la vie. Que bueno !
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SAINT SEVER OU TOLOSA ?
23 Juin : Cruel dilemme pour demain,
dimanche 24 Juin. Saint Sever ou Tolosa ?
Le chauvinisme voudrait que le doute
n’existât pas... Corrida à Saint Sever, avec la présentation des
toros du Palmeral, qui ont grandi « à deux pas d’ici », aux
verts paturages du Pays Basque. On attend les Murube d’un « autre
Martin », qui a troqué « le Victorino » par « l’Olivier »...
Au cartel, Richard Milian, le
français ; Zotoluco, le mexicain ; et Fernandez
Meca, lui aussi « bleu blanc rouge ». Un cartel qui sent la
poudre : Certains protestent fort la venue de Stéphane, qui a laissé
ici « une vilaine ardoise » qu’on a du mal à oublier. De
son côté, Richard a du mal à se remettre complètement de la cornade de
Vic. Encore une fois, il a du déclarer forfait. Et donc... Il est
probable que va se répéter « lo de Gimont ! », puisque
l’empresa « Eurosud » a décidé de remplacer le français
par Luis Miguel Encabo, qui vient de connaître un bon passage à Madrid.
Espagnol, « por los cuatro costados », Encabo risque de
provoquer les manifestations de ceux qui disent « un français doit
être remplacé par un français »...
Pour notre part, préférant l’amitié
et la simplicité, nous irons à Tolosa. La corrida y sera de Jandilla (Fuente
Ymbro), c’est dire que l’on attend des faenas et des toros qui ne
seront pas des aurochs. Au cartel : Jesulin, Eugenio de Mora et
Jalabert. Ainsi, loin de conflits et des « regards en dessous »,
on pourra faire le point, tranquillement, sur la forme actuelle des trois
diestros. Jesulin « passe t’il la rampe », avec son seul
temple ? Eugenio de Mora a t’il « du moteur » pour
triompher tous les jours. Quant à Jean Baptiste, on souhaite le voir nous
rassurer enfin. Et puis, Tolosa... tradition, aficion y gente buena... Una
gozada.
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DE CI ... PAR LA...
23 Juin : Le ganadero et empresa
Victor Perez se remet doucement des deux cornadas que lui a infligées un
de ses toros, le 15 juin, dans sa finca de Casarrubias, alors qu’il le
soignait, dans un corral. Un moment d’inattention, peut-être et... deux
graves cornadas : 15 cms dans l’abdomen, et 20 dans la cuisse
gauche. Intervention
d’urgence et lente récupération. Un nouveau miracle dans la longue
liste de « l’histoire des toros au campo », vous savez, ceux
dont on dirait « qu’ils ne feraient pas de mal à une mouche ! »
Hier, 22 juin, les Luis Algarra sont
sortis faibles, à Leon. Jesulin et Castaño ont été ovationnés, mais
c’est Victor Puerto qui a coupé la seule oreille de la journée.
On « reparle » de la réforme
du « tercio de varas »... Actuellement, l’Union de Ganaderos
rend les conclusions de sa commission, ainsi que les propositions
attenantes. Certes, des choses à rectifier, des poids à limiter, des
abus à gommer... Mais, avant tout, n’y aurait il pas un problème à
aborder « vraiment » ? Que faire, et comment, pour que le
toro soit, ou redevienne, un toro de « vrai combat », qui rend
les toreros « fiers de leur costume de lumières », et ne les
transforme pas, une fois sur deux, en « infirmier de luxe » ?
Un infirmier qui, de plus, peut prendre un sale coup, en voulant
soigner... Qui saura, qui saura, qui saura ?
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UN
MEXICAIN A MADRID....
24 Juin : J’aurais
voulu titrer « Les folles de chariots »... mais je n’ai pas
osé.
Les temps ont bien changé... Ne voilà t’il
pas que ceux qui, dans le temps, se faisaient discrets, montent maintenant
des défilés, s’amusant à
grands bruit, comme des petites folles, racolant les politiques de tous
crins (j’ai pas dit « de tous poils ») qui ne manquent pas
une occasion de faire admirer leur démagogie... De quoi se poser quelques
questions : « J’ai quarante ans, j’aime ma femme et mes
enfants ; Je dis « bonjour, s’il vous plaît, merci »,
je travaille et vais voter ; je n’ai encore violé
personne... Suis je normal ? » La réponse n’est pas évidente...
Les temps ont bien changé... Les écologistes en
voient des vertes pour ne pas aller dans « le trop mûr »...
Et l’on nous parlera, ensuite, d’unité, de tolérance, de démocratie...
« Un pour tous... Tous pour qui ? »
En y regardant mieux, les temps n’ont pourtant pas
changé... Dans toutes les cités, le passe droit est de rigueur, et
l’on ne s’étonnera pas de trouver celui-ci, ou celle là, amis du
Seigneur de ces lieux, à un poste-clef. Ne manquent plus que les
cavaliers de la garde noire qui viennent vous réclamer l’impôt du
sel... Certes, parfois, le maître
du lieu se voit « mis en examen » pour quelque vilénie...
Mais, c’est presque devenu un honneur, et il en sort souvent ragaillardi !
Aujourd’hui, il faut « tout, tout de
suite.. » Les jeunes s’installent ensemble, ont du mal à joindre
les deux bouts pour payer le loyer, mais ne font surtout pas l’impasse
sur la chaîne, le DVD, les Stuyvesant ou la sortie du samedi soir...
« Tout, tout de suite.. » ! Le
torerito se fond dans un premier costume de lumières, brillant de mille
feux, taillé pour lui, et lui seul... Il rougit à peine en prenant
l’alternative, et attend qu’on l’appelle. Oublié, presque méprisé
(parce que, peut-être méprisant), il maudit l’injustice qui
l’accable et... éteint la lumière. Apaga y vamonos !
Pourtant, qu’il soit espagnol, mexicain, français
ou autre, le torero « qui naît torero » finira par
sortir à la lumière, un jour. Quand ? Nul ne le sait, mais jamais,
en tous cas, par la force, l’insulte, le chantage, la menace...
Aujourd’hui, 24 Juin 2001, se présente en
Espagne un torero mexicain. Il a trente ans, s’appelle Rafael Ortega. Il
est une vedette, dans son pays.. Depuis son alternative, le 12 décembre
1990, à Puebla, il a gravi toutes les marches du succès en pays aztèque.
Plusieurs gros triomphes dans la Monumental de Mexico (à l’époque où
elle se remplissait) en ont fait une valeur sûre. On pourrait penser que
son rang l’amène à une présentation soigneusement préparée, prenant
ses repères avec le toro espagnol, dans de multiples plazas de moindre
catégorie, puis escaladant les marches vers le sommet de l’escalafon.
Bien, non ! Rafael Ortega, figura en son
pays, n’a pu que faire deux tentaderos en arrivant en Espagne (Un chez
Chafik, l’autre chez Joselito). Ce soir, pour son premier paseo... rien
moins que Madrid Las Ventas, à l’heures où les toros sont plus
nombreux (six de los Derramaderos) que les spectateurs dans le tendido.
Aller «se jouer tout » en un seul coup de dé, et deux coups
d’épée... Voilà quelqu’un qui « en a », et qui mérite
le nom de « torero »... Il aurait pu taper du pied,
revendiquer, menacer... Non ! Il arrive, se fait tout petit, et, avec
un coeur « gros comme ça », fait son premier paseo dans la
plus difficile des difficiles. « Monterazo, Señor ! Et grande
suerte, que se la merece ».
24 Juin : Madrid – Toros de Los
Derramaderos pour Leonardo Benitez (le Venezuelien au cigare) – Rafaele
Ortega, qui se présente et confirme alternative (torero brillant dans les
trois tiers) et Ruiz Manuel, le fin torero d’Almeria.
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LE JULI,
HOSPITALISE...
24 Juin : Alicante a vu le triomphal retour aux ruedos du Juli. A
partir de là, le jeune prodige devait enchaîner les contrats: Leon, hier ;
Ségovie, ce dimanche, puis Badajoz, Burgos, Algesiras... Hélas, Julian
Lopez, qui était rentré dormi, chez lui, à Madrid, vendredi soir,
s’est réveillé hier avec une forte fièvre, d’importants vertiges,
qui ont conduit à une hospitalisation d’urgence, dictée par le Docteur
Garcia Padros. Diagnostic : Forte infection d’un rein, suite, peut
être, à la trop grande absorption d’antibiotiques, durant sa
convalescence. Mis sous perfusion, le Juli devra faire preuve de patience,
avant de reprendre une route que l’on sait ardue, et pas forcément pavée
de bonnes intentions.
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LES
FERIAS DE JUIN...
24 juin : Saint Jean Baptiste ! Date très symbolique, mais
aussi, date très taurine ! Mille feux brûleront et, dans les ruedos,
le soleil fera briller les costumes toreros : Alicante, qui se
termine; Badajoz qui commence, puis Burgos, Algesiras, sans oublier Soria,
Leon...
Toros de Juin... Une espèce de trait d’union
entre le difficile mois de Mai madrilène et Juillet, celui de « la
grande boucle »: Pamplona, Valencia, Santander, sans oublier Mont de
Marsan.
Hier, plusieurs rendez vous, dont les résultats
sont les suivants :
23
Juin – Alicante – 7ème de Feria : Toros nobles
mais faibles du Puerto San Lorenzo. Une mini pique chacun, mais un grand
toro, très encasté, du nom de « Lechucito », sorti cinquième
– Triomphe de Victor Puerto, habile dans une prestation mêlant le
technique, le classique et le baroque. Une oreille à chacun, avec forte pétition
de la seconde au fameux Lechucito. Le président n’apprécia pas le
bajonazo, et refusa le trophée. C’est son droit le plus strict, et il
reçut, pour cela, une forte bronca - Pepin
Liria se fit méchamment prendre, en toréant le premier « en tablas ».
Blessure de 3cms au scrotum ( que l’on dit toujours « pas grave »)
et retour vaillant au quatrième. Mais il tua
fort mal et n’écouta que deux ovations – Abellan n’était
pas dans un bon jour. On le vit sans idée, destemplado. De plus, il fit
assassiner son premier par son picador « Soro », le toro
laissant une flaque de sang à chacun de ses arrêts... et comme il
s’arrêta beaucoup ! « Hombre, se paso! »
23
Juin – Leon – 2ème de Feria – Corrida « panachée » :
Trois Zalduendo (2,4,6ème) ; deux Garcia Jimenez (3,5ème)
et un Peña de Francia, qui passait par là. Excellent le Zalduendo, sorti
dernier, à qui l’on donna vuelta posthume – Enrique Ponce débuta en
roue libre, ne se mettant en pression qu’en fin de sa deuxième faena.
Applaudissements à l’un, oreille après avis, au quatrième – Finito
de Cordoba, facile et torero. Coupa une oreille de chaque, sans se décoiffer
– Eugenio de Mora, gagné par la douce langueur du début de
corrida, se laissa aller devant le troisième Silencio. Par contre, le
toledano, qui remplaçait le Juli, ne laissa pas passer le grand sixième.
Faena templée, gustandose. Deux oreilles.
23
juin – Soria – 1ere de Feria – Toros de Carmen Segovia, bons,
sauf le sixième. Alternative de Ivan Vicente, devant le toro « Petenero »
- N°10 – 450 kgs. Le nouveau docteur se dépensa sans compter et coupa
une oreilles de chaque adversaire, y compris du tordu dernier –
Armillita Chico, le parrain, promena sa tristesse essoufflée (silence et
sifflets). Quant au témoin, David Luguillando, il se montra très actif,
chatoyant, coupant chaque fois un trophée.
23
Juin – Utiel : Corrida de Carlos Nuñez, bonne en général,
exceptés premier et dangereux sixième. A noter que, pour protéger les
banderilleros en péril, devant ce dernier, le président fit rapidement
écourter le deuxième tiers – Jesulin de Ubrique : Une oreille
chaque fois, là où il aurait jadis coupé tous les trophées – Manolo
Caballero essaya de se refaire une santé en coupant trois oreilles. Mais
bon ! – Vicente Barrera coupe trois oreilles, également, dont une
du méchant dernier. Aaah ?
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« PAN
Y TOROS »... A TOLOSA.
25 juin : Que demande le peuple ? Du pain et des jeux... C’est
ce qu’ont très bien compris les organisateurs de Tolosa, petite ville
du Basque pays, qui chaque année, convie les aficionados de la région à
venir passer une journée d’aficion et de convivialité. On se
rencontre, on se sourie, on se parle. Bien entendu, la gastronomie est au
rendez vous. Et au Pays Basque, on sait ce que gastronomie veut dire.
Puis, après « café, coñac y puro », on se dirige vers la
plaza.
Soyons clairs, lorsqu’on va aux toros à Tolosa,
on sait qu’on ne va pas voir « le toro de Madrid » ou de
Bilbao, (et c’est tant mieux !). Par contre, on sait que
l’ambiance y est « sérieusement festive » et que, si le
public y reste à éduquer, ses réactions sont sincères et sa volonté
de voir le hommes triompher, évidente. D’ailleurs, cela met dans
l’embarras un nouveau président, qui veut faire les choses très sérieusement.
Du coup, le respect du règlement n’est pas toujours apprécié, ce qui
fait qu’au bout du compte, le président est le seul à ne pas passer
une bonne après midi. Voilà qui est dommage, ce sérieux étant gage
d’avenir pour une plaza où l’on a plaisir à « s’attabler »...
Tandis que certains allaient se morfondre
« en bleu blanc rouge » du côté de St Sever, plusieurs bus
amenaient vers Tolosa, la fine fleur des Peñas et Clubs Taurins du coin,
et personne, on le croit, ne regretta sa journée, d’autant que les
Jandilla furent au rendez vous, et Juan Bautista sortit en triomphe.
24 Juin – Tolosa –
¾ de plaza – Beau temps : Corrida de Fuente Ymbro, de présence et
d’encornure en accord avec la plaza. Toros brochos, petites têtes,
astigordas, au moins pour trois d’entre eux. Par contre, les deux
derniers furent « guapisimos ». Côté moral, à part
troisième et cinquième qui s’abîmèrent, ou qu’on abîma, la
corrida fut un modèle de race et de noblesse. Les deux premiers manifestèrent
une mobilité à laquelle les matadors actuels ne sont plus habitués.
D’où des faenas gigotées, comme Jesulin au premier, des erreurs de débutant,
comme celle de De Mora en début de sa première faena. Troisième avait
de la qualité, mais se démolit dans une dure vuelta de campana. Le
public demanda en vain son remplacement. Le cinquième, un magnifique
burraco, était peut-être « le » toro de la corrida. Il fit
une brusque et mauvaise embardée, à la cape. Puis, le picador le
massacra en un interminable puyazo rechargé. Pour l’une ou l’autre
raison, le toro sortit du cheval « descordinado », marchant de
guingois, comme au sortir d’un réveillon particulièrement arrosé.
Triste image de ce toro de combat, tanguant sur le sable, tandis que les
gradins en furie réclament en vain son changement. On comprend le public,
mais on félicite le président. Il a appliqué le règlement actuel, et
nul ne doit le lui reprocher. Maintenant, voir ce pauvre toro ainsi trébucher,
faisait peine à voir, et donc... on attend que change ce maudit règlement,
rien que pour que le président de Tolosa passe aussi une bonne après
midi. Ces incidents furent vite oubliés quand sortit le grand sixième,
brave et extrêmement noble à qui il manqua une once de continuité pour
faire un toro de vuelta al ruedo.
Jesulin de Ubrique (oreille et ovation) a gardé
sa popularité, mais a perdu sa spontanéité. Il veut faire le toreo sérieux
et y parvient parfois, quand les circonstances s’y prêtent. Cependant,
lorsqu’il est malmené, il reste dans la grisaille. Le premier avait une
charge vibrante, un peu désordonnée. Jesulin le passa sur les deux côtés,
dans un nuage de poussière, mais la mobilité du toro ne lui laissa aucun
répit. Oreille pour la suée... Le quatrième était plus templado, un
peu tardo. Jesulin le passa longuement sur les deux mains, se permettant
l’unique fioriture du desplante à genoux, puis dos au toro. Un avis,
car la faena fut longue, et seulement une ovation, à cause du pinchazo.
Eugenio de Mora fut très élégant dans ses véroniques
au deuxième, « mettant la hanche » et gagnant du terrain à
chaque passe. Toro plein de mobilité un peu désordonnée, mal lidié en
deux puyazos pris avec fijeza. Le bicho arrive « con alegria »,
au troisième tiers. Mora le prend par doblones élégants, puis se libère
en un joli pecho. Croyant le toro fixé, le matador tourne le dos et
s’en va d’un pas tranquille. Le toro n’avait pas lu le script et le
chargea violemment, le torero échappant à une grave bousculade, au
milieu des cris d’effroi. Du coup, Eugenio dfe Mora, piqué au vif, se
met à toréer long et lié, plusieurs passages de sa faena démontrant
temple et grande élégance. Bonne faena bien conclue à l’épée. Une
grosse oreille pour le toledano qui verra le cinquième sortir handicapé
d’une méchante pique de son varilarguero. Adieu le triomphe, le public
lui interdisant toute tentative de toreo.
Bon,
très bon succès de Juan Bautista. Le troisième Jandilla sort bien au
capote, mais se donne une terrible vuelta de campana à la cinquième véronique,
sortant assommé. Quel dommage, il semblait un grand toro. La cuadrilla va
faire attention, le matador va le prendre doucement, le toréer haut, sans
brusquerie. Début de faena où le toro trébuche beaucoup, puis, à force
de légèreté et de douceur, le français va le convaincre, au point que
le toro va suivre plusieurs courtes séries pleines d’élégance, avant
de « rajarse en tablas » où Jean Baptiste va lui sortir les
dernières passes, spectaculaires et vaillantes. Pincho ! Ayyy !
La bonne estocade qui suivit ne permit pas la concession d’une oreille méritée,
le public ne pouvant oublier l’invalidité du toro, en début de trasteo.
Il préfera applaudir la vuelta du français, et sourire au gag provoqué
par ce coq que l’on lança dans le ruedo et qui fit suer peones et
monosabios avant le plaquage final. A propos ! Enhorabuenas mil au
quinze de France, pour une défaite « con mucho pundonor »!
– Jean Baptite va être « énorme » face au grand sixième.
Enorme ! Larga à genoux, six véroniques en même position ;
quite por crinolinas ; banderilles avec grande bonne volonté, précédèrent
une très bonne faena, calme, galbée, bien liée. Le toro finit par
tarder, s’éteindre un peu, ce qui empêcha le trasteo d’aller à mas.
Bautista remit de la pression en derniers adornos à genoux avant de tuer
en deux épisodes.Deux oreilles et sortie a hombros méritées, Bautista
prenant ainsi sa revanche de sa déception de l’an passé. En effet, le
président lui avait volé une oreille, tandis que Juli et Abellan
coupaient à foison. Le Français, dans un reflexe de fierté, avait refusé
la sortie à hombros à laquelle ses propres collègues l’invitaient.
Cette fois, Juan Bautista salio a hombros, seul et unanimement acclamé.
Bien por el franchute ! Et enhorabuena a « los de Tolosa »...
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LES
CORRIDAS DU DIMANCHE : PONCE, TOMAS ET CALIFA, AU TIERCE GAGNANT...
25 Juin : Qu’on le veuille ou non, Enrique Ponce continue d’être
le N°1 et, malgré les détracteurs, malgré ceux qui « voudraient
qu’il baisse », le maestro de Chiva torée « a gusto »,
alignant les grosses faenas et mettant tout le monde d’accord. De plus,
il est, avec le Juli, un des plus sincères avec l’épée.
Par ailleurs, Jose Tomas coupe, mais avec quels
toros ? Quand au Califa, il commence à chauffer les moteurs avant
une semaine importante et un mois de juillet, pour lui, capital...
24
Juin - Madrid : 1/3 de plaza – Mansada dangereuse de los
Derramaderos (le sixième est un de Valdeoliva, pas mieux) – Très digne
confirmation d’alternative du mexicain Rafael Ortega. Vaillant aux
banderilles, ayant de très bons moments à la muleta, il n’eut guère
d’options de succès. Mais les deux silences « furent d’or ».
A revoir – Leonardo Benitez et
Ruiz Manuel n’entendirent que silence, malgré leur volonté.
24
Juin - Barcelona : 1/3 de plaza. Trois de Saboya et trois de
Angel Sanchez : Bof ! – Alberto Manuel et Morita ont pietinné
– Seul, Alfonso Romero s’est bien défendu donnant deux vueltas.
24
Juin – Alicante – Final de Feria – No hay billetes : Toros
de Alcurrucen pleins de codicia, encastados – Grande actuacion d’Enrique
Ponce qui coupe une oreille chaque fois, après avis, non parce qu’il a
pinché, mais parce qu’il est resté longtemps devant le toro. Faena de
grande volonté au premier, de grande classe au second. Grand estoqueador.
Public et professionnels conquis – Espla fut ovationné - Barrera eut de
très bons moments, mais tua « en calamiteux » : Avis au
premier ; deux avis au dernier. Ovation quand même. Mais, ce Ponce,
quand même !
24
Juin – Leon : Casi lleno. Petite et noble corrida de Zalduendo.
Joselito n’y est plus – Morante coupe une oreille au dernier, mais
joue l’esthétique avant que l’efficacité – Jose Tomas coupe quatre
oreilles, mêlant classique
et « manolétique »... Tomasistis, peut-être, mais la plaza
ne s’est pas remplie.
24
Juin – Segovia : Media plaza. Toros faibles d’Ignacio Perez
Tabernero. El Cordobes « padre » remplace le Juli. Il fut mal
– Victor Puerto a « pété un cable », s’en prenant à un
spectateur, et se mettant à dos toute la plaza. Il fut mal et tua en
catastrophe. Sifflets et silence... Lisez Bronca et division. Attention,
on sait ce que lui a valu « le coup de rogne » de Madrid, en
98... – Le Califa a coupé une oreille chaque fois, toréant très lié,
triomphant sans contestation. A suivre. Rendez vous jeudi, pour la corrida
d’Asprona.
24
Juin – Badajoz – Un peu plus de media plaza pour les Victorinos
qui ont pourtant triomphé, ici, l’an dernier – Corrida maniable, les
2 et 4ème étant ovationnés. Pepin Liria coupe l’oreille du
quatrième. Mal servi, Ferrera coupe celle du dernier. Le triomphateur est
Juan Jose Padilla : Oreille, puis oreille du cinquième, avec pétition
et deux vueltas.
24
Juin – Vinaroz – Jesus Millan coupe trois oreilles à des Marcos
Nuñez, tandis qu’Uceda Leal se montre fade et élégant, et que Rafael
de Julia poursuit son apprentissage de vedette, coupant une oreille du
dernier.
24
Juin - Burgos – 2ème de Feria – triste entrée :
Huit toros, deux de Guardiola pour le cavalier Rui Fernandes :
oreille de son second. Six toros violents de Los Recitales pour Javier
Conde, plus huileux que jamais (pitos y silencio) – Alberto Ramirez, élégamment
vert (Pitos y ovacion), et El Renco, vaillant, (Vuelta et palmas)
24
Juin – Saint Sever : Grande bonne entrée, mais bien triste déception,
les toros du Palmeral sortant bien présentés, mais « «mansos, muy
mansos » – Zotoluco coupe une petite oreille – Fernandez Meca
prend trois avis, parce que son puntillero relève cinq fois le deuxième.
Pas mieux à l’autre, avec un avis à la clef – Quant à Encabo, il se
fait enfermer par le troisième, au moment de l’épée. Reviendra,
vaillant, au sixième. Résultat : Deux silences ...et un nez cassé.
24
Juin - Tarrascon : Bonne entrée - Très bonne sortie de Julien
Lescarret devant des novillos de Yonnet, bien durs. Oreille et ovation –
Luis Gonzalez fut très vaillant (Vuelta et ovation) – Julien Miletto
fit face, coupant une oreille au dernier.
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ABRAHAM
BARRAGAN : ALTERNATIVE LE 15 SEPTEMBRE
26 Juin : Le fin novillero Abraham Barragan
sera la vedette d’une feria d’Albacete où toutes les figuras se
donneront rendez vous. Ne manquera, à priori que le Califa.
Murcia, Albacete, Salamanca,Valladolid, Logroño
sont, on le sait les grandes ferias de Septembre où il faut absolment marquer
son passage, soit pour confirmer son « bon moment », soit pour
arranger une situation qui « flotte un peu ». Ainsi Manolo Caballero, qui n’a pas le début de saison
souhaité et qui aura, dans sa plaza, deux occasions de redresser la barre :
La première, à la corrida d’Asprona, télévisée en direct, jeudi 28
Juin, puis par deux fois, au cours de la Feria. La saison est encore
longue, mais, à part dans les corridas montées de toutes pièces en
plazas de province, par la casa Lozano, Manolo Caballero n’est pas au
mieux.
Le jeune Barragan, en tous cas, bénéficie de deux postes « de luxe »
avec des toros dits « de garantie » et des parrains de tout
premier rang. Que rêver de plus pour une alternative ?
La feria d’Albacete 2001 se présente ainsi :
Samedi 8 septembre.
Novillos de Hermanos Collado Ruiz, pour Antón Cortés, Sergio Martínez
et un troisième
Dimanche 9 septembre :
Toros de Montalvo, pour Luis Francisco Esplá, Pepín Liria et Luis Miguel
Encabo.
Lundi 10 septembre :
Novillos de San Martín, pour Antón Cortés, Javier Valverde et un troisième
Mardi 11 septembre :
Toros de Núñez del Cuvillo, pour Espartaco, José Tomás et Manuel
Amador.
Mercredi 12 septembre :
Toros de Puerto de San Lorenzo, pour Finito de Córdoba, Miguel Abellán
et Javier Castaño.
Jeudi 13 septiembre.
Toros de Alcurrucén, pour Joselito, Manuel Caballero et Jesulín de
Ubrique.
Vendredi 14 septembre :
Rejones - Toros de Felipe Bartolomé, pour Joao Moura, Luis Domecq, Pablo
Hermoso de Mendoza, Antonio Domecq, Andy Cartagena et un sixième
cavalier.
Samedi 15 septembre :
Toros de Torrestrella, pour Enrique Ponce, Manuel Caballero et Abraham
Barragán, qui prendra l’alternative.
Dimanche 16 septembre :
Toros de Núñez del Cuvillo, pour Ortega Cano, El Juli et Abraham Barragán.
Lundi 17 septembre :
Toros de Daniel Ruiz pour Víctor Puerto, Morante de la
Puebla et El Juli.
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BURGOS, FERIA MAUDITE....
26 Juin : Pour le moment, on peut penser que Burgos a la guigne. Peut
être pour la punir du mauvais sort qu’elle voulait faire à son empresa,
en le mettant à la porte, de vilaine façon. Mais l’homme avait de la
ressource, et il revint... par la fenêtre. Du coup, Burgos a bien du
accepter sa feria, mais certains doivent envoyer tous les mauvais sorts
de l’enfer, pour que « Jose Felix » en bave...
Faut bien dire qu’ils y réussissent.
Qu’on en juge : La feria commence avec la
corrida de rejones décapitée par l’absence de Pablo Hermoso de Mendoza
et des frères Domecq, pour les raisons que l’on sait. Puis, le Juli qui
tombe du cartel ; puis, hier, le camion qui transportait les toros de
Juan Pedro Domecq destinés à Jose Tomas, aujourd’hui, qui va se
renverser dans le fossé, pour éviter une collision. « Couverts de
bandelettes », endoloris, les Juan Pedro sortiront ils, ou
demanderont ils un arrêt de travail ?
Hier, encore moins de monde que d’habitude, et
une corrida « gafe » : Le deuxième se casse vilainement
une patte, le troisième transforme Jesus Millan en cheapendale ; le
quatrième saute deux fois au callejon, et le cinquième, boiteux, est
remplacé par un sobrero qui l’est encore plus. Bof ! Que va t’il
donc se passer. On peut tout craindre...
25
Juin : Burgos – 3ème de Feria – Moins d’un
tiers de plaza – Une étuve : Cinq de Arauz de Robles, sin casta,
et une sobrero, sorti cinquième tris, de Los Recitales, qui ne valait guère
mieux. Seul le quatrième a un peu servi, sur le piton droit - Padilla
lui coupera une oreille, tandis que Barrera fera de même au
sobrero - De son côté, Millan se retrouve les fesse à l’air, ce qui
le déconcentre pour toute la durée de la course... On le serait à
moins. Il entendit, cependant une ovation au sixième.
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BADAJOZ :
ESPARTACO ET JESULIN TRIOMPHENT
Encore une bonne corrida
de Zalduendo, cette fois, à Badajoz. Correctement présentée mais
« de peu de forces », la corrida « a servi », et
les toreros en ont profité, excepté Joselito qui traîne sa tristesse et
s’en sort, tout juste, avec son épée. Espartaco remplaçait le Juli.
25
Juin - Badajoz – 3ème de Feria – ¾ de plaza :
Six de Zalduendo, pour Espartaco qui joue les infirmiers devant le premier
et se libère, face au quatrième. Oreille et deux oreilles – Joselito
est mal à son premier, et le tue mal. Faena à peine plus énergique face
au cinquième et, par contre, grosse estocade qui lui vaut une oreille –
Jesulin a connu une grande journée, toréant très sérieux, technique et
très templé. Oreille chaque fois. Espartaco et Jesulin sortirent a
hombros.
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BURGOS, ENFIN...
26
Juin : Burgos – 4ème de Feria - 4/5 de plaza
: Espartaco, qui remplaçait El Juli n'a obtenu que des silences. Ovation
pour Joselito à son premier toro. Belle faena du début à la fin à son
second toro Manijero(deux oreilles). A l'arrastre celui ci fut
ovationné par le public. Après son engagement, Jose Ignacio Ramos a su
capter l'aficion du public, ce qui lui permit de sortir a hombros avec
Joselito en coupant un trophée à chaque toro.
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BADAJOZ : PONCE ET JOSE TOMAS TRIOMPHENT
26 Juin : Badajoz -
4ème
de Feria -4/5 de plaza : Six de Palardé, pour Enrique Ponce qui coupa
deux oreilles au quatrième toro (avec avis). Pétition du public pour la
queue qui n'a rien donné. Jose Tomas a lui aussi coupé deux oreilles,
une à chaque toro. Quant à Morante silence et silence. Ponce et Jose
Tomas sortirent a hombros.
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FRAICHEUR SUR LA COTE
26 juin : Algeciras - soupçon d'air.
Eduardo Davila Miura, capable et décidé, a coupé la seule oreille
de l'après midi, devant des toros de Marcos Nuñez. El tato au dessus du
lot, n'a pu tirer aucun bénéfice de ses deux toros. Rien du local Gil
Belmonte, qui était attendu, du à un manque de motivation
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