ILS NE
VEULENT PAS « ETRE TOREROS »...
2
Juillet : « Le voilà encore qui grogne... » direz vous.
Jamais content ! Bien sûr que si. Heureux de la vie, du ciel bleu et
des oiseaux. Cependant, faut bien voir une chose : Les novilleros
d’aujourd’hui fonctionnent comme des « figuras d’hier ».
Bien habillés, ils défilent « muy toreros », et toréent
parfaitement, mais déjà sans cette flamme qui habitaient, (et qui
habitent encore, on l’espère), ceux qui voulaient « être toreros »...
A Roquefort, comme ailleurs, de jeunes hommes ont
toréé « presque parfaits », puis sont repartis vers une
autre plaza... Les chroniques
disent qu’ils auraient du « être bien mieux, avec leur novillos »...
Pendant ce temps, à trois cents kilomètres plus
bas, un vieux monsieur s’habillait de lumières, à la poursuite de son
rêve : « Etre Torero ». Lui qui est, définitivement,
« Figura del Toreo » ; lui qui a derrière lui, des
centaines et centaines de toros estoqués ; lui qui a les poumons
« goudronnés » de tonnes de nicotine... Ese Señor, avec un
grand S, à 69 ans, rêve encore d’ « Etre torero ! ».
Son nom : « Antoñete »... |
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Aujourd’hui, dans le ruedo comme dans la rue,
les jeunes « pasan de todo »... et dans un vieux recoin
de l’Histoire, le vieux maestro vient murmurer, le souffle au bords des
lèvres... « Vous avez raison, profitez de la vie, du ciel bleu, des
oiseaux et du doux regard des filles... Mais « être torero »,
ce n’est pas ça... Etre « en torero », c’est vouloir être
le meilleur, devant chaque toro, dans chaque plaza, jusqu’à son dernier
souffle »... A ver si se enteran !
Hier, dimanche 1er juillet 2001, le
maestro « Antoñete » a porté ce que l’on souhaite être
« son dernier coup d’épée ». Ce fut un pinchazo, peu
glorieux, mais qui inspire à la fois admiration et rage rentrée... Voir
qui est capable de le convaincre de s’arrêter ? Por favor !
1er
Juillet – Burgos – 9ème de feria – media plaza :
Une corrida qui faillit entrer tragiquement dans l’histoire. Elle
restera une triste anecdote, d’autant que les toros lidiés ne passeront
pas à la postérité : Cinq de Jose Luis Marca, sans race et présentés
« douteux », et un de La Laguna, sorti en quatrième – Antoñete
donna quelques bonnes naturelles et attaqua, le souffle court, avec l’épée.
Ce fut un pinchazo, dont il sortit désarmé, en danger. Arrivé au
burladero, le maestro subit un grave malaise cardio respiratoire qui
laissa tout le monde en état de choc. Rapidement emporté vers
l’infirmerie, puis l’Hôpital General Yagüe, Antoñete a été réanimé,
assisté au plan respiratoire et mis en observation. Dorénavant, l’Académie
lui interdit de se mettre devant un toro... Suivra t’il cette
recommandation ? A voir. « Au cas où »... on notera que
ce toro, présumé dernier de la longue carrière du Maestro Antonio
Chenel « Antoñete » s’appelait « Colino », de
Jose Luis Marca. Mais, à n’en pas douter, il faudra, un jour, « changer
d’éphéméride », car « pitillo tras pitillo », Antoñete
continuera de rêver « en torero »... – Victor Puerto dut
prendre trois toros.. Il sut mêler plusieurs styles, et coupa deux
oreilles au sixième – Abellan se montra volontaire, mais l’oreille
coupée au cinquième ne passera pas de la simple anecdote. Ce
jour, à Burgos, un torero aurait pu mourir, là, sous les caméras
de « Canal plus »... Histoire
des temps modernes !
1er
Juillet – Algesiras : Dernière de Feria – Media plaza :
Corrida de Manolo Gonzalez et Sanchez Dalp. Quatre toros intéressants,
mais la présentation fut par trop inégale – Ortega Cano donna quelques
détails (ovation et applaudissements après avis) – Jesulin de Ubrique
se montra particulièrement brillant, dans son style actuel, mais agrémenté
de son desplante à genoux, dos au toro. Oreille chaque fois et la seule
sortie « a hombros » de toute la feria – Rivera Ordoñez
« flotta » devant son premier, mais mit toute la gomme, face
au dernier : Trois largas, delantales, début à genoux et de bonnes
séries templées. Hélas, à l’habitude, il pincha beaucoup... (Palmas
et ovation).
1er
Juillet - Soria : plus de ¾ de Plaza : Double triomphe
de Joselito qui, décidemment, attaque très fort la deuxième mi temps de
la temporada. Triomphe ganadero, tout d’abord, avec trois bons toros
lidiés, dont l’un, sorti sixième fut honoré de la vuelta posthume. Il
s’appelait « Cachito » - 568Kgs. Les trois autres étaient
de Martin Arranz, et sont mal sortis – Joselito « matador »
se montra excellent face au premier, dont il coupa les deux oreilles,
sortant « en double triomphe », après avoir règlé son
compte au quatrième, en silence – Finito fut à son affaire devant le
cinquième. Toreo « fino », averc une oreille à la clef –
Le grand bonhomme de la tarde a été Manolo Caballero, en net regain de
forme. Grosse faena, mais carence à l’épée. Curieux, lui qui est un
des plus réguliers : l’estocade ou la demie, tendue, en arrière,
n’a pas fonctionné.Oreille chaque fois, avec un avis au dernier. Mais,
voilà qui est intéressant : Joselito et Caballero reprennent,
enfin, du poil de la bête...
1er
Juillet – Teruel –1ère de Feria – plus de media
plaza : Toros d’Adolfo Martin, dans la ligne des précédentes
sorties, c’est à dire, vilains, mal armés et de comportement douteux
– Tato a été très bien, prenant trois toros , se montrant « torero »
sur chaque intervention : Silence, ovation et oreille au sixième,
qu’il estoqua en place de Padilla – Juan Jose Padilla se montra décidé
avec cape et banderilles. Faena musclée, mais cogida et cornada légère
en portant l’estocade : 10 cms cuisse droite. Cela fait trois, pour
Padilla, cette année... Beaucoup. La cuadrilla donna vuelta – Alberto
Ramirez fut en torero fino, presque translucide (Applaudissements et
ovation)
1er
Juillet – Madrid – 1/3 de plaza : Quatre toros de Julio de la
Puerta, presque nobles, mais sans caste. Un manso d’Astolfi, sorti
troisième ; et un toro del Sierro, en quatrième, débutant manso,
mais s’améliorant au fil des muletazos – Manolo Sanchez n’écouta
que silence et quelques bravos, après un avis, au quatrième. On lui doit
les bonnes naturelles de la tarde – Malchance pour Javier Vazquez, qui
toucha le mauvais lot (Applaudi chaque fois) – Deux gros coups d’épée
de Jose Ignacio Ramos (Ovation et silence, respectivement).
1er
Juillet – Arles – ¼ d’arène : On célébrait le 50ème
anniversaire de la ganaderia de Tardieu. La corrida est sortie « très
sérieuse », et solide. Elle alla 19 fois à la pique, en styles
divers, et posa le problèmes que posent les toros de combat – Miguel
Rodriguez se fit prendre par le premier, recoudre un testicule par le
chirurgien, et revint toréer le quatrième pour terminer en vuelta al
ruedo. Une journée bien remplie. Ouille ! – Jose Manrubia se
montra vaillant, prenant deux volteretas devant son premier. Oreille et
ovation – Alfonso Romero fut le triomphateur de la journée, toréant
avec goût. Il coupa une oreille de chaque toro.
1er
Juillet – La Brède (Gironde) – ¾ de placita - « Ambiance
champêtre » : (De notre correspondante) Trois toros de
Jalabert, un de Los Bayones et deux novillos de Jalabert – Tout ce monde
est sorti « aimable », et justes de forces – Antonio Ferrera
et Francisco Marco coupent une oreille, Julien Lescarret fait « un
trophée », chaque fois. Mais, bon ! On pense à Marquitos,
qui, en quelques jours va passer de la corrida « aux champs »,
à la « bouilloire de Pamplona », avec des toros présentés
« en proportion »... Un certain changement...
1er
Juillet au matin – Roquefort des Landes – Media plaza : (De
notre correspondant) Grande et bonne novillada de Javier Perez Tabernero,
bien présentée et encastée. Excellents, les 4et 5ème –
Deux vueltas pour Lescarret qui parut « trop facile ». Aurait
il déjà « tout vu » ? On souhaite que non, pour lui...
et pour nous – Cesar Jimenez semble déjà « la star »
qu’il ne sera jamais. Tout bien, parfait, et au final, aucun souvenir :
Ovation et vuelta (Lescarret et Jimenez tuèrent mal) – Julien Miletto
se comporta en novillero rageur faisant un réel « gros effort ».
Oreille devant le troisième, et applaudissements face au dernier,
« le garbanzo du matin » !
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AU SECOURS ! ! !
3 Juillet : « Je suis pour la baisse de l’essence »
dit le ministre. « Aaaaah bon ? » disent les conducteurs
en dressant l’oreille.. « Il va donc baisser les taxes ! ».
Eh bien non... « Je vais faciliter l’installation des stations
dites « de grande surface »
et favoriser « à bloc » la concurrence, de façon à
ce qu’ils se bagarrent bien entre eux, voire s’entretuent en cassant
les prix, mais moi... je garde mes taxes. Pt’être même bien que je
vais les augmenter un peu. Na ! Du style, « un peu » pour
ceux qui sont à 39h, et « un peu plus » pour ceux qui sont à
35... Faut être logique ». Levée de boucliers ! Etat, le perpétuel
incompris ! « Les pauvres! Ils ne se rendent donc pas compte
que c’est pour leur bien »
C’est à peu près ce qu’ils doivent
penser, du ministre au dernier des secrétaires du Ministère Espagnol de
l’Agriculture, suite au tollé provoqué par la soudaine décision
d’interdire à la commercialisation et consommation toute viande issue
d’un animal « muerto a estoque », dans le cadre de la
bagarre contre la maladie dite de la vache folle. Du coup, du haut en bas
de l’escalafon des organisateurs de spectacles, on a sortit les
calculettes et... horreur ! On arrête tout ! Du coup, les
professionnels qui travaillent « dans l’ombre des costumes de lumières »,
(mozos de espada, ayudas, etc), prévoient une telle baisse des
spectacles, majeurs et mineurs, que le peu de cheveux qui leur restent sur
la tête se dressent bien haut. Tout le monde se met à hurler de concert et, déjà,
des menaces de grève plannent, comme autant de doutes... Chacun y va de
sa démonstration, chacun proteste de sa bonne foi.. mais tous prévoient
des jours terribles pour la Fiesta
Brava... C’est simple, ils ressemblent
à ...l’affiche de la Feria de Ceret. A croire qu’en bords de
Pyrénées, on avait prévu
le coup !
Ceret, c’est Fort Alamo ! Ceret,
c’est le dernier carré des « toristas toristas ». Imaginez
un peu : dans une plaza, grande comme un timbre poste, on fait sortir
de mammouths d’un autre âge. Grands, hauts, armés « comme ça »,
ils sortent, les toros de Céret, et font la nique à ceux de Vic... Les
toreros, un peu plus pâles que d’habitude, chaussent alors les crampons
de combat, troquent la montera contre le casque lourd. Les picadors
rembourent tout ce qui peut être rembouré, sanglent à double tour,
verrouillent toutes les écoutilles.. et se bandent les deux yeux... La
mer va être mauvaise ! Ceret des Toros... c’est Trafalgar! Et pour
annoncer le tout, « passez caisse et voyez affiche ! »
Franchement ! Vous avez vu l’affiche de Céret ? Peu
engageante, non ? Dans un ciel d’apocalypse, un regard éperdu
fixe la trajectoire d’une épée rouillée que soutient une main
« des plus osseuses », un peu style cadavre ambulant,
tout droit sorti d’un clip de Michael Jackson, avant son dix neuvième
ravalement ...Une horreur ! On pense toujours à la
cuadrilla qui approche, dans la nuit, de la prochaine plaza. Le
pinceau des phares accroche soudain l’affiche et ... Au secours !
La camionette, toute seule, fait un demi tour digne de Jean Alési,
et s’enfuit en piaillant comme un chien dont on vient d’écraser
la queue ! A l’intérieur, les yeux hors de la tête, on
finit par se calmer, cent kilomètres plus loin... « Ozu...Vaya
zuzto ! Ezo que era ?». |
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Céret des toros... Céret de la tradition : A faire peur. Pas
à dire, c’est réussi. Cependant, on pourrait, quand même, attendre le
paseo, pour jouer au train fantôme... Cela dit, les cartels ne manquent
pas d’intérêt, bien entendu basés sur les toros et « les toros,
seuls »... Qu’on en juge :
Samedi 7 Juillet : Corrida, ou corridon, de Miura, pour Luis
Francisco Espla, un abonné ; El Renco et Fernando Robleño.
Dimanche 8 au matin, « Le »
cartel : Novillade de San Martin (Chafik) pour Sergio Aguilar, Julien
Lescarret, Cesar Jimenez. « On ne vous dit pas , les novillos ! »
Dimanche 8 Juillet : Corrida de
Barcial (Ben, bien sûr !) pour Le Bote, Miguel Rodriguez et Gomez
Escorial.
Des affiches qui restent bien dans la ligne de conduite adoptée
par Céret. On reconnaît, et on peut applaudir... Mais celui qui a peint
l’affiche... et celui qui l’a choisie... au milieu, là ! Et on
ouvre le porton. On verra alors si « seuls les Barcial »...ont
les pattes blanches ! No
puede ser !
Allez ! Suerte quand même, à « Céret des Toros
2001... »
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LES
BLESSES VONT MIEUX...
3 Juillet : Juan Jose Padilla se remet de sa cornadita de
Teruel, qui, a priori, ne remet pas en cause sa présence à Pamplona.
De son côté, « le vieux Maestro », Antonio Chenel
« Antoñete », a quitté Burgos et regagné sa sierra madrilène.
Le gros « susto » est passé... Mais cela fut « un gros
susto ! ». Cette fois, la Parque rôdait bien près, trop près,
et le matador lui même, a senti son souffle froid. Antonio Chenel
Albaladejo « Antoñete » a décidé qu’il arrêtait définitivement
de toréer. Une décision que l’on applaudit à quatre mains, tout en en
gardant huit autres pour le hisser a hombros, et lui faire passer la
« Puerta Grande » de l’Histoire du Toreo. Todo
un maestro, Señor Chenel ! Grand bon repos, au milieu
des vôtres, et, à bientôt de vous revoir « de paisano »
parler de toros, aussi bien que vous les avez toréés, « de lumières » !.
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PACO CAMINO.... UN QUI NE FAIT PAS DANS LA DENTELLE...
4 Juillet : Il fut considéré comme
l’une des grande figures des années 1960/70. Paco Camino, « le niño
sabio de Camas ». Un Figuron del toreo ! Pourri de talent,
cabochard professionnel, très amateur de sieste sur les coups de six
heures du soir, Paco Camino a drainé derrière lui des centaines
d’aficionados, suscité des tonnes d’espoir, provoqué des émotions
à foison... Un sévillan qui n’est jamais « vraiment entré »
à Séville, mais qui fut « le » torero de Madrid, l’un des
préférés des plazas du nord, avec Bilbao en tête de mât. Paco Camino
à la cape, rois des chicuelinas, données de face, le capote à mi
hauteur... Paco Camino et la muleta, citant à la naturelle et chargeant
la suerte. Paco Camino, épée en main... l’un des meilleurs, vers 1968.
L’apogée du maestro de Camas sera peut-être cette corrida de la
Bienfaisance 1970, à Madrid, où, en sept toros de sept élevages différents,
il donna un monumental cours de Tauromachie. Après cela... Apaga et
vamonos !
Depuis, le torero s’est retiré, comme
tous.. mais son âme « est » torera. Ses positions et ses
paroles restent bien campées dans le ruedo..et le talentueux cabochard
qu’il fut, ne manque pas, à l’occasion, de se lâcher sur le monde
actuel du toreo. Ainsi, il vient d’éclairer la deuxième conférence du
« Cours d’été de l’Université Rois Juan Carlos », à
Aguadulce, près d’Alméria, de quelques sorties bien senties. Jugez
plutôt :
« La faute de tout ce qui arrive
aujourd’hui, vient du toro (et donc des hommes). Quand on perd le sérieux,
on perd le toro. Mais quand le toro « est toro », on perd le
sourire ». (Bon ! A quelle époque, exactement, a t’on
commencé à « perdre » le toro ?)
De l’encaste Santa Coloma... « Si
on n’est pas forcé de devoir dominer le toro, le toreo ne vaut rien. En
plus du trapio, le toro doit avoir de la caste, de la mobilité, de la
bravoure. Sinon, il n’y a pas de toreo possible. J’aimais beaucoup le
Santa Coloma, parce que, en laissant le toro « un peu cru »,
il venait avec « grande alegria »... (Ca, c’est quand Paco
Camino avait décidé que...)
De Manuel Benitez... « El Cordobes » es
una figura ! et je
l’admire beaucoup. Il a été, dans son style, très important. De plus,
il a amené à la plaza, les mères, les enfants, même le Saint Esprit !
Et cela, c’est admirable. Il a été un grand bien pour la fiesta ».
(Et il en sait quelque chose, lui qui a souvent été « le telonero
du chevelu ». Paco Camino, à qui certains reprochaient son manque
d’ambition, a souvent toréé avec le Cordobes, profitant des toros que
l’idole avait choisis, profitant des foules omnubillées par le phénomène,
mais soudain surprises par la qualité du Camero; profitant du climat spécial
qui règnait dans unb ruedo lorsque s’y produisait Manuel Benitez. Ils
s’aimaient bien, même s’il y eut, un jour de 1965, échange de coups de poings, en plein ruedo d’Aranjuez. Ce
qui n’empêcha nullement de « sacrées soirées » ensemble, comme celle passée « en taule » à
Lima, où Paco Camino avait refusé de tuer un toro, en 1967. Rigolaient
pas, les péruviens. Pas comme les madrilènes !).
Du manque d’ambition du toreo actuel...
« Les toreros actuels n’ont pas d’ambition. On dirait des jeunes
filles. Ils s’embrassent dans le patio de caballos.. Eso
no puede ser ! »... (Vaya, En voilà un qui n’est pas
près de signer le Pacs... Nous non plus, d’ailleurs !)
De Madrid... « Les toreros
actuels ont peur de Madrid, et la fuient...
De mon époque, il en n’était pas ainsi. On y venait « à
pieds joints », même en remplacement. Quant à la Corride de
Bienfaisance, c’était un honneur d’y participer. Certains payaient, même,
pour y toréer ! » (Sévillan de Camas, Paco Camino fut
« torero de Madrid », arrivant, comme en 1969, à toréer cinq
fois, sur une « San Isidro » de 16 corridas... Pas à dire, il
sait de quoi il parle....)
Oui mais voilà... c’était hier !
Autre époque, autres moeurs !
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LE RETOUR DE JOSELITO ...
Il va falloir suivre du coin de l’oeil
les prochaines actuaciones de Jose Miguel Arroyo « Joselito ».
Se serait il soudain réveillé de la longue sieste dans laquelle il
nous a entraînés, à ses côtés ? Deux ans que son toreo est
un « zzzzzzzzz ! » permanent, quelquefois percé,
presque dérangé, par un « aaaaaah ! » de plaisir,
du style « Allons ! il a encore de beaux restes ! »
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Depuis quelques sorties, Joselito montre
une facette qui fait espérer, presque rêver. Cela a commencé à
Granada, le 16 Juin, avec le toro de Parlade. Puis, le 26, à Burgos, il a
été énorme, avec un Juan Pedro. Encore magnifique, le 29 à Ségovie.
Enfin, le 1er Juillet, il fait « carton plein »,
avec un toro de sa ganaderia. Double triomphe du matador, et du ganadero.
Mais, en regardant bien, il avait déjà montré quelques bonnes choses,
en particulier, à Madrid, devant les Pablo Romero du Partido de Resina...
Peu de choses à lui reprocher, ce jour-là... Déjà un signe !
Torero retrouvé, papa heureux (il vient de voir
arriver une petite fille à son doux foyer), Joselito dit sa sérénité,
son envie, son ambition retrouvées. Il l’attribue à « ce toro
qui sort, et te rend soudain le sitio perdu... ». N’y aurait il
pas une autre raison ? Le toreo, soudain « déTomasisé ! »,
lui laisserait il un peu de place ? La brusque dégringolade de José
Tomas, après son mauvais coup de Madrid, aurait elle donc provoqué un déclic,
du style « Et si j’en profitais pour montrer qui je suis, réellement... ».
On ne sait, mais voilà qui donne quelque piment aux jours prochains.
En tous cas, il en est un qui se frotte à
nouveau les mains... Il s’appelle Enrique Martin Arranz. Il est l’apoderado
des deux duettistes...
Joselito remonte. Jose Tomas est en bas. A
n’en pas douter, Jose Tomas remontera... ou coulera pour toujours.
Pendant qu’il se refait une santé (et « il se la refera »),
Joselito tient les rênes. Cela risque de donner un final de saison
passionnant. Ou Tomas coule, et Jose se rendort. Bon ! Ou Tomas
« relance », et Joselito continue. Ojala ! Alors...
« acaban con el cuadro ! » Ils deviennent des patrons...
qu’un seul torero actuel pourra « vouloir contrer ». Il
s’appelle Julian Lopez « El Juli ».
A suivre...
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A VILLENEUVE DE MARSAN ... TOUTE LA SUERTE DU MONDE !
4 Juillet : On apprenait, il y a
quelques jours, la nouvelle tentative de Villeneuve de Marsan, pour
relancer « sa » tauromachie : une novillada, en matinée,
le 25 Juillet.
Franchement, on souhaite à la petite cité
landaise, toute « la suerte del mundo ».Villeneuve était, jusqu’à cette année,
le rendez vous du début de saison. De partout, on accourait à son
traditionnel festival, et, durant des années, on garda en quelque coin de
la mémoire, des moments fabuleux. Qui ne se souvient de Rafael de Paula,
de Curro, de Manolo Cortes, même d’Espartaco ?. |
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Le festival terminé, tout le monde
reprenait le coche et... tchao ! Mais, pour les villeneuvois, le
travail commençait, et avec lui... les casse tête ! Forts de leur
aficion, de leur logique ambition, ils montaient une novillada, le premier
dimanche d’Août. Certes, le « grand Manolo » n’était pas
loin ; certes, les bénéfices du festival permettaient de monter
quelque cartel où toros et toreros « avaient de la gueule ».
Mais, voilà... Au fil des ans, le festival finit par coûter plus qu’il
ne rapportait. En août, les aficionados étaient tentés par d’autres
affiches, ou se réservaient pour d‘autres ferias. Adieu bénéfices,
bonjour tristesse... Et ce qui devait arriver : 2001, pas de festival
à Villeneuve.
Cependant, les villeneuvois
n’abandonnent pas et se bardent d’espoir, de bonne volonté et
d’incommensurable aficion. Monterazo ! Alors, ils descendent de
leurs échasses, réunissent
leurs quelques sous dans leur béret et se grattent la tête :
Que fait on, quand et comment ?
L’idée a jailli et, dans de telles
circonstances, on ne peut que souhaiter vivement qu’elle marche :
Une novillada, le matin du 25 Juillet. Lumineux, comme le ciel des Landes !
On est à 17 Kilomètres de Mont de Marsan
où on est « en pleine Madeleine ». Certes, c’est un
mercredi. Certes, c’est la fête et, à 11h30, on a encore du mal à
faire surface... du moins pour certains festayres. Mais il y aura toujours
plusieurs centaines d’aficionados pour aller voir « ce qui se
passe à Villeneuve ». De plus, Mont de Marsan étant télévisé
sur Via Digital, les deux derniers jours, il ne serait pas étonnant de
voir débouler à Villeneuve ... Fernando Fernandez Roman et Roberto
Dominguez, caméra sur l’épaule. Et on le souhaite, d’autant que le
cartel, quoique réduit, est de qualité : Quatre novillos de Santafé
Marton pour Julien Lescarret et Javier Valverde, en mano a mano.
Bien vu, les amis de Villeneuve. « Toda
la suerte del mundo ! »... pour ce qui pourrait bien devenir
une « nouvelle étape », un nouveau créneau, un véritable
renouveau...
Cela doit marcher, et bientôt, ce sera
« la novillada qui financera le festival... ». Que bueno !
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ATTENTION ...HUELGA A L’HORIZON...
4 Juillet : Les responsables de
toutes les associations et entités officielles représentant le « Monde
du Toro », et ses professionnels, vont se réunir, ce jour, à 14h,
dans un grand hôtel madrilène. Là, une décision va être prise... Fumée
blanche ? Fumée noire ? Nul ne le sait. En tout cas, « cela
sent le roussi »...
On pourrait bien « aller à la grève »,
ou, pour parler plus diplomatiquement, à un arrêt total de toutes les
activités liées au spectacle taurin.
Le tout est , bien entendu, lié au décret
sorti samedi, interdisant toute commercialisation de viande issue des
animaux « muertos a estoques ». Les organisateurs (surtout
ceux des spectacles mineurs) perdant de l’argent, d’entrée, vont réduire
ou annuler leurs spectacles... Du coup, tout s’enchaînera... pour tous,
et ce serait « Titanic bis ». Donc...
A la veille de Pamplona, on espère
qu’un rapide arrangement viendra calmer les esprits, car autrement...
n’y aura pas que les vaches qui seront folles !
A suivre, avec beaucoup d’attention...
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ILS N’ONT
PAS OSE...
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Juillet : En Espagne comme en France, « il est urgent
d’attendre... ». Après avoir lancé un pavé dans la mare ou mis
« le scandale dans la family » taurine, la France, via son
Ministre de l’Agriculture, déclare qu’elle va consulter le monde
professionnel taurin, sur les conclusions de l’AFSA, cette agence
scientifique chargée de préconiser les mesures pour combattre l’ESB.
C’est bien ! N’aurait il pas mieux valu les consulter « avant » ?
Cela aurait peut-être évité cette levée de boucliers, cette
panique, provoquées en Espagne, où les mesures préconisées étaient
susceptibles de ruiner toute une économie liée au toro de combat.
De plus, faire exploser cette bombe en plein
milieu de la saison, alors qu’on en avait parlé tout l’hiver, avait
de quoi « remonter » les parties intéressées, et « chauffer »
quelques esprits.
Hier, les responsables de toutes les associations
professionnelles taurines se sont réunies et ont débattu sur la question
de « Comment se faire entendre ? Plus prosaïquement, on
pourrait traduire cela par : « Comment se défendre contre les
gratte papiers ? ». Et, pour certains, la question était plus
radicale : « Comment survivre ? »
Depuis quelques jours circulaient des rumeurs de
« Cessation de toute activité », ou carrément de « grève »...
Ils n’ont pas osé. Le communiqué copié ci-dessous,
(C’est le moment de vous mettre à l’Espagnol !), stipule la
volonté de tout faire pour conforter la sécurité et la Santé publique.
Il souligne, bien entendu, le danger qu’implique la mise à éxécution
du « décret du 30 Juin » (Préjudice total, lié à une
probable diminution de 50% des spectacles taurins). Il demande à ce que
les instances officielles fassent des propositions, et leur donnent
jusqu’au 16 Juillet, avant de mettre à exécution ... d’autres
projets.
Tel est, in extenso, le
communiqué de presse, édité hier, 4 Juillet, sur les coups de 16 Heures :
Madrid, 4 de julio de 2001
Los abajo firmantes representantes de la totalidad de las Asociaciones
relacionadas con el sector taurino han celebrado hoy una Asamblea para
analizar las consecuencias derivadas del nuevo escenario planteado para la
Fiesta a partir del día 1 de julio al que se suma la publicación de la
Orden del Ministerio de Sanidad respecto a la prohibición de
comercializar la carne de reses de lidia muertas en espectáculos públicos.
Los reunidos han llegado por unanimidad a las siguientes conclusiones:
1º- Respaldamos cualquier medida tendente a garantizar la salud de los
ciudadanos.
2º- Respetamos el fin que persigue esta Orden pero consideramos que, en
caso de no ser complementada con otras actuaciones Administrativas, como
se venía haciendo hasta ahora, ocasionará un gravísimo perjuicio al
sector. Este prejuicio se puede cuantificar en la pérdida del 50 % de los
espectáculos (especialmente festejos menores, fiestas tradicionales y
espectáculos de formación) y miles de puestos de trabajo.
3º- Las Asociaciones reunidas en Asamblea, primera de estas características,
que se celebran en el mundo del toro, urgen a la Administración a
concretar soluciones inmediatas, que den estabilidad al futuro de la
Fiesta. Estas soluciones han sido reclamadas por el sector desde hace
meses especialmente desde el pasado mes de enero.
4º- Analizados todos los escenarios posibles de respuesta a la situación
en la que nos encontramos, las Asociaciones firmantes han decidido darse
de plazo hasta el próximo día 16 para recibir respuestas de la
Administración y adoptar las medidas que correspondan.
El documento está firmado por los representantes de las siguientes
asociaciones:
Unión Nacional de Picadores y Banderilleros Españoles.
Asociación Nacional de Mozos de Espadas y
Puntilleros de Españoles.
Unión Profesional de Matadores de Toros,
Novilleros, Rejoneadores y Apoderados.
Nueva Agrupación de Matadores de Toros,
Novilleros y Rejoneadores.
Unión de Criadores de Toros de Lidia.
Agrupación Española de Ganaderos de Reses
Bravas.
Ganaderos de Lidia Unidos.
Asociación Nacional de Organizadores de Espectáculos
Taurinos (ANOET).
Unión Nacional de Empresarios Taurinos Españoles
(UNETE).
Real Federación Taurina de España (RFTE).
Federación Nacional de Escuelas Taurinas.
Ils n’ont pas osé... Mais cela n’est pas fait pour nous rassurer....
16 Juillet.... On attend jusqu’au 16 juillet,
c’est à dire, au lendemain de la feria de Pamplona, qui chauffe les
moteurs aujourd’hui et demain (Novillada et Rejones), pour chanter le
fameux « Uno de enero, dos de febrero....Siete de Julio, San Fermin »
Tchin pun !
En aucun cas, la feria du Toro, de mondiale
renommée, avec les retombées économiques que l’on sait, ne pouvait se
voir annulée par quelconque mouvement du Mundillo Taurino. Donc, « on
torée la feria », mais, juste après le « Pobre de mi »...
Après le « Pobre de mi » du 14
Juillet... il y aura quelques jours « délicats ». Espérons
que les hautes instances vont se creuser un peu la tête, et faire de
saines propositions... Sinon, il y a logique inquiétude. Les
professionnels taurins n’auraient alors pas d’autres solutions qu’un
geste dur, un mouvement fort, pour marquer son inquiétude, et la désespérance
de certains de ses membres...
Qui
vivra verra... Mais, le 16 juillet nous paraît bien proche du 22... Et le
22 Juillet, c’est La Madeleine de Mont de Marsan ... Heureusement,
c’est aussi la Feria San Jaime de Valencia, où cette année, la demande
de places n’a jamais été aussi importante. Heureusement ! Ojala
se arreglen las cosas !
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LA
CORRIDA « NIMO NIMOISE »...
5
Juillet : Après une longue réunion de la Commission Taurine Nîmoise,
où ont été discutées plusieurs propositions au sujet d’une corrida
« spéciale France » à mettre en place lors de la prochaine
Feria, il a été décidé de monter un cartel réunissant trois Nîmois :
Swan Soto, Marc Serrano et Grégoire Taulère, qui prendrait
l’alternative, face à de Oliveira Irmaos.
« Décision boomerang » pour toutes
les parties... Allez ! Dans le meilleur des cas, quoi ? Un quart
d’arènes ! Bien entendu, le cartel fera partie d’un abono ;
il y aura peut-être quelque
prix populaire, et « un monton » d’invitations... Mais, au
bout du compte, cette corrida demandée à hauts cris, presque imposée,
n’aura t ‘elle pas pour résultat : de nouvelles portes qui
se ferment ?
Le monde Taurin est une énorme entreprise. Le
but en est de faire de l’argent, en mettant « les meilleurs, face
aux meilleurs ». Le résultat en est un bilan financier : Ce
que cela a rapporté doit être plus important que ce qu’il en a coûté...
C’est avant tout « professionnel »...
Alors, bien sûr, on dira « Oui, mais quand
il y a d’énormes bénéfices, on doit investir dans le futur, même à
perte... ». Certes ! Mais, il faut qu’il y ait « d’énormes
bénéfices » et que l’investissement vale le coup...
Cette corrida est elle faite pour révéler de
nouveaux talents, ou pour museler à jamais ceux qui tendent leur cou pour
qu’on le leur torde ?
Qui vivra verra... là aussi !
(A
ce sujet, voir l’édito d’André Viard dans corrida.net de ce jour :
« Protocole compassionnel » - Edifiant)
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EMPIEZA
PAMPLONA...
5
Juillet : D’où que vous soyez, habillez vous de blanc, chaussez
« alpargatas », nouez « faja y pañuelo pamplonica. »..
et vous aurez à peu près l’air « d’un de là-bas ». De
toutes façons, amusez vous bien. Dansez, chantez... Quand au reste, vous
etes « des grands ! ». Faites attention tout de même !
Parfois, sur le coup de huit heures du matin, des toros passent tout près,
du côté d’Estafeta..
Côté toros, justement, San
Fermin débute aujourd’hui, avec une novillada. Ce spectacle « rajouté »
à la feria, rassemble plus de monde, chaque année. Et c’est tant
mieux. On y va parce « la novillada est l’avenir.. » On y va,
parce que c’est déjà la fête. On y va, par Aficion. On y va aussi...
parce que l’on n’a pas trouvé de places pour les corridas de la
Feria, et qu’on ne veut pas se faire assassiner par les reventas.
Toutes ces raisons sont bonnes, comme l’est ce
cartel novilleril qui verra, face à des novillos de Miranda de Pericalvo,
se rejouer la Finale d’Illumbe : Javier Valverde, Salvador Vega et
Cesar Jimenez.
5
de Julio... viva San Fermin !
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EAUZE,
LA TOLOSA FRANCAISE...
6 juillet : Cela commence comme un conte... « Aux
confins du Gers, il est une placita... ». A chaque retour de
Juillet, on y fait une halte amicale, pleine de fraîcheur.
Pourtant, le soleil y frappe fort, souvent.. Quelquefois, c’est un
orage qui menace. Mais toujours on retrouve cet accueil et cette
convivialité, faite de tauromachie et de bonne gastronomie. |
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Eauze, c’est un peu la Tolosa française. Comme sa collègue
de Guipuzcoa, elle s’est faite seule, à grands coups d’aficion,
et quelques rasades d’Armagnac. On y retrouve les ingrédients qui
garantissent les bons moments, que ce soit, assis à une bonne table, ou
appuyés à un burladero : Amistad y tradicion... La vieille ville
offre ses ruelles où l’on
s’attend à croiser quelque mousquetaire.. La musique est partout, avec
elle, la danse et le bon vin.
En contrebas, la plaza Nimeño II. Coquette, bien
cuidada, elle est, chaque année, le cadre d’une double journée
taurine, toute simple, sans prétention mais sans fantaisie. Ici, on
s’amuse sérieusement. Ici, on sait que les toros ne sont pas des
monstres, mais on sait également que les toreros vont mettre tout leur
talent à répondre au grand accueil qui leur est réservé.
Puis, il y a la novillada. On la dit « non
piquée ». Durant des années, les Martinez Elizondo y ont fait
grand bruit, certains méritant « un vrai bon puyazo ». Les
apprentis toreros y jettaient toutes leurs forces et les costumes de lumières
perdaient souvent quelques paillettes..
Quatre novillos, trois novilleros, le vainqueur à l’applaudimètre
ayant l’honneur d’en découdre avec le dernier. Eauze... on y a vu se
sacrées empoignades. Larmes et bosses, parfois, mais toujours, à la fin,
l’ovation et des cadeaux pour tous... L’an passé, Cesar Jimenez
faisait à Eauze des premiers pas remarqués. Il est, aujourd’hui, un
des novilleros punteros de l’escalafon.
Eauze ne manquera pas, cette année, de drainer
l’aficion de tout le sud ouest, à l’appel d’un cartel de garantie,
tant sur le plan toros que toreros. On sait à quel point Cesar Rincon ,
matador, était apprécié, ici. Cette fois, Eauze recevra Cesar Rincon,
ganadero. Ses toros du Torreon viennent de faire une grande sortie en
feria d’Alicante. Une des meilleures garanties du moment. Les toreros
engagés le savent : Victor Puerto qui traverse un petit bache avec
l’épée, mais apporte sa nouvelle image torera, mêlant le classique et
le baroque. Juan
Bautista arrivera de Tolosa, justement, auréolé d’un vrai
triomphe qui laisse tous les espoirs, après un printemps bien terne.
Javier Cataño attaquera la conquête de la France. Mené par la Casa
Chopera, il ne peut faillir. Torero à deux facettes, avec pour ligne de
conduite : temple y valor. Quelquefois un peu court, lorsque le toro
présente des difficultés techniques, Castaño peut mettre le feu,
s’arrimant comme un diable, faisant passer le toro « par un trou
de souris »... Une tauromachie qui n’est pas de tout repos, mais
qui ne laisse personne indifférent.
Le matin, la novillada verra trois jeunes, pleins
d’espoir, en découdre avec du ganado de Fernay. Jonathan Veyrunes, le
français ; Fernando Cruz, le vainqueur du bolsin de Bougue et
Fernando Oses, qui fera ses premiers pas... Trois novillos, et le quatrième
pour le plus applaudi des gamins... Que haya suerte, buen tiempo y
Armagnac pa todos !
Eauze
– Dimanche 8 Juillet – Informations
et location : 05 62 09 99 97 ou 05 62 09 99 98 |
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LA
NOVILLADA DE PAMPLONA : MATCH NUL
C’est un peu ce que l’on
peut penser en lisant le résultat : Une oreille pour chaque
novillero. De fait, le président a encore joué les
protagonistes, en refusant la grande porte à deux toreros. Grande
novillada, cependant, avec les vainqueurs conjoints de la finale
d’Illumbe, tout trois différents dans leur personnalité torera,
mais « frères jumeaux » pour ce qui est de la volonté
de triompher : Valverde, le salmantino a confirmé son triomphe
madrilène ; Salvador Vega, le Malagueño
suit quelques traces de Morante. Quant à Cesar Jimenez, il
est torero de caste qui s’adapte à tous les terrains, à tous les
toros, à tous les publics. Ajoutez à cela de bons novillos etla
Feria de Pamplona 2001 a commencé sur les chapeaux de roue. |
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5 Juillet – Pamplona - Novillada
de préferia – ¾ d’entrée : Excellents novillos de Miranda de
Pericalvo. Issus de Domecq, Jandilla et Concha Navarro, les novillos ont
montré grande noblesse à peine troublée par quelque faiblesse –
Javier Valverde dut combattre le lot le plus ardu. On le vit ferme,
solide, toréant « muy limpio », sobrement ses deux
adversaires, en bon salmantino. Oreille du premier, après une très dure
voltereta en portant l’épée.
Vuelta au quatrième. Le président se montra extrêmement rigoureux à
son égard – Salvador Vega dessina de bons quites, et toréa en finesse,
alternant l’efficacité et la pure expression corporelle, comme le fait
Morante de la Pueble. Lui également se fit salement secouer par le cinquième,
sans mal, fort heureusement. Oreille et ovation – Cesar Jimenez fit de
tout, et le fit bien. Excellent avec la cape, notamment par quite en
navarras et tafalleras, le madrilène dessina deux faenas jouant sur
l’engagement et la variété, coupant l’oreille du troisième, et
donnant vuelta au dernier combat.
La feria, de fait, ne pouvait mieux
débuter, et... trois quarts d’entrée !
Aujourd’hui, Rejoneo, avec un certain Don Pablo
de Navarre, et demais, le premier encierro... Chupinazo ! Viva San
Fermin...Viva ! |
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PAMPLONA... LE PREMIER ENCIERRO |
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7 Juillet : « Je me présente...
Je suis un Torrestrella. On dit que je suis beau. C’est vrai que je suis
pas mal : Burraco, noir tacheté de blanc, haut, très haut, 562kgs
de muscles, armé ouvert et pointu... Pas mal. A la dehesa, les « filles »,
de loin, me regardaient avec envie. Moi, j’avais chaud au ventre... Mais
voilà... Je suis un toro de combat, un vrai samouraï... pas le droit aux
filles. Pourtant, ça doit être bon . Non ? Vous, vous pourriez
me raconter. Non plus ?
Avec huit autres copains, on nous a mis
dans un camion et on est partis, un soir. Adieu Andalousie, adieu Jerez...
Il faisait noir, on était serré, bloqué, debout dans cette cage en fer
et en bois. Dehors il faisait frais, heureusement. Il y avait un bruit
d’enfer. Le chauffeur du camion écoutait du flamenco. Ca rappelait le
pays. Des fois, il chantait avec la musique. Là, ça se gâtait un peu !
On a roulé, roulé. J’ai traversé la capitale, on est passé devant
Las Ventas, puis on a roulé encore...
Il y a trois jours que nous sommes arrivés.
J’ai vu un panneau : Pamplona ! On a beaucoup discuté, avec
les copains. Hier soir, des gens sont venus, très sérieux. Ils nous ont
regardés sous tous les angles. Un peu plus, ils seraient venus nous tâter.
Mois je me suis mis au centre, bien campé, et je les ai regardés,
hautain... « Qu’ils y viennent ! Je les essorille et les désentripaillent...
Le premier de la liste, je l’exécute avec les honneurs qu’on lui
doit...Que ceux qui veulent mourir lèvent le doigt », comme dirait
Cyrano... Qu’est ce que vous croyez, on est toro mais on a de la Culture
et des lettres. Ils m’ont regardé, à distance prudente, et ils ont
murmurés « Aprobado ». Puis, ils ont été voir les copains,
et chaque fois... « Aprobado ». On est tous « Aprobados ».
On ne sait pas pourquoi, mais on est contents... Pourtant, ils ont choisi
six d’entre nous, et leur ont donné un numéro. Moi, je préfère le
mien, 69. Je ne sais pas pourquoi... mais je préfère !
Hier soir, tard, on a fait un jogging, à
la fraîche. C’était sympa, il n’y avait personne, ou presque. On a
couru, tranquilles, pour se dégourdir les pattes. Le sol était bizarre,
dur, glissant... pas un brin d’herbe. Mais bon ! ça faisait
plaisir de bouger un peu. On est arrivés à un nouvel enclos, un peu
vieillot, un peu réduit. Il y a une grande porte, bien fermée. Voilà !
Depuis hier soir, avec mes cinq copains, on est là, on attend. Ils nous
ont amenés de compagnons. N’ont pas l’air commodes ! Ils sont énormes !
J’ai demandé à un qui il était et combien il pesait ? « Moi,
je suis un cabestro, et je fais 836kgs. C’est tout ce que tu veux
savoir, miniature ? ». Mon vieux ! Vraiment pas commode,
l’ancien. N’empêche qu’il n’est que cabestro...
Ce matin, il fait frais... On nous a réveillés
tôt. Il paraît que c’est la fête ! Hier, ils ont fait un boucan
d’enfer. Il y a eu une explosion... Juste avant, j’ai cru deviner
« Pamploneses, Pamplonesas...Viva San Fermin ! » Un
boucan ! Une clameur, de la musique.. Sympa. Ils appellent ça
« le chupinazo ». C’est l’ouverture des fêtes ! Il
paraît que c’est nous les vedettes.. les Toros ! Normal, on le mérite.
Tout à l’heure, il y a eu briefing !
On nous a donné le programme. Ce matin, cross en public. Paraît qu’il
y a beaucoup de monde, qu’il faut jouer des cornes pour se faire un
passage. Faut pas s’arrêter. Si on glisse, si on tombe, faut se
relever, et repartir. De toutes façons, on nous guidera. Il paraît
qu’au début, ça monte un peu. Ils appellent cela, « la cuesta
Santo Domingo » Une rigolade ! Puis on débouche sur une jolie
place, Mercaderes et au bout, faut faire attention... paraît qu’il y a
un gros virage, avec un mur en bois. Beaucoup s’y sont fracassés, par
le passé, à ce que nous ont dit « les cabestros ». On enfile
alors la Calle Estafeta. Il y a du monde partout.
Même à Jerez, on en a entendu parler. Un monde fou, et des jolies
filles aux balcons, paraît il. Enfin, après la Téléfonica, on prend un
couloir de bois qui arrive au tunnel. Il faut faire attention. C’est un
peu sombre, et des fois, on veut nous empêcher de passer. Ils s’y
mettent à plusieurs pour boucher la sortie. Mais, en poussant un peu...
Puis, on débouche dans la plaza...
Tout ça, on me l’a raconté.
Bon ! Je vais vous laisser, parce qu’ils ont déjà chanté
trois fois leur cantique « A San Fermin
venimos... ». Il y a un gars, juste au dessus de la porte,
avec un gros cigare. A ses côtés, une fusée de feu d’artifice. Un
gros pétard. Ils sont fous ! Vont mettre le feu quelque part. Et
puis, de toutes façons, fumer le cigare, comme ça, si tôt le matin...
c’est pas raisonnable !
Ca y est, la porte s’ouvre. J’y vais.
Je vous raconterai la suite demain. Ah !
Au fait... si c’est pas moi, ce sera un collègue ! Allez, Tchao ! »...
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HERMOSO,
A PAMPLONA.... CABALLERO, A TERUEL !
7 Juillet : Presque un proverbe :
« Beau comme un dieu, à Pamplona...chevaleresque, à Teruel ! »
En fait, c’est beuacoup plus simple... C’est tout simplement le résultat
des deux corridas de ferias d’hier. A Pamplona, Pablo Hermoso de Mendoza
a triomphé, même si les copains ont été bons ; et à Teruel,
Manolo Caballero, en regain de forme, est sorti a hombros, même si Ponce
a fait les meilleurs choses.
6
Juillet – Pamplona – Corrida de Rejones – Arènes pleines et
temps menaçant : La corrida de Murube est sortie, sans grande
personnalité. Les trois premiers furent les meilleurs. Dans l’ensemble,
les cavaliers ont été excellents, jusqu’au moment de prendre le rejon
de mort. Là, catastrophe ! - Leonardo Hernandez a été bien,
« pero no mato » (silence et ovation) – Fermin Bohorquez a
été très bien : clair, précis, toréant avec classe, puis perdant
tout avec l’acier... (vuelta et silence) – Pablo Hermoso de Mendoza
a coupé deux oreilles à la dernière minute. Heureusement !
Bien sûr, « Cagancho » était de la fête, mais aussi
« Chicuelo ». En voyant ces chevaux, magnifiques, devenus
« toreros de légende », on ne pouvait s’empêcher de penser
à leurs compagnons, là bas, les chevaux de frères Domecq, les rescapés
du massacre... On ne les verra plus. On ne pourra même plus les mettre au
soleil ! Quelle misère !
Ce samedi 7 Juillet – Première corrida
de Feria – Six toros de Torrestrella pour Pepin Liria – Victor Puerto
et El Califa. L’encierro a été très dangereux, tous les toros étant
tombés, s’étant dispersés. Quatre blessés par corne, plusieurs
politraumatisés.
6
Juillet – Teruel – ¾ de Plaza : Corrida « fofa »
de Bernardino Piriz. Les meilleurs furent les deux et cinquième bis –
Manolo Caballero toucha ces deux toros et démontra un net regain de forme
et « d’illusion » (oreille chaque fois et salida a hombros).
Reste à confirmer cela dans une plaza importante – Auparavant, Enrique
Ponce, en pleine bourre, a été très bien avec deux toros sans
envergure. Ovation et applaudissements – De son côté, Morante n’a
rien fait de transcendent, devant deux tristes sires. Quelques attitudes,
mais rien de plus. (Silence par deux fois) . |
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PAMPLONA :
« MUCHO RUIDO POCAS NUECES... »
8 Juillet : « Beaucoup de bruit
pour pas grand chose... » pourrait on dire, après la première
corrida. Les toros de Torrestrella ont fait un encierro dangereux, donnant
six cornadas, mais sortant magnifiques, encastés et nobles, pour la
plupart, lors de la première corrida du cycle sanferminero. Les toreros
ont été « très en dessous ». Mais peu importe, « la
Fiesta popular » est à son comble, avec, cependant, une connotation
politique qui est toujours de mise, ici, et toujours déplacée, car on ne
parle pas de l’avenir d’un pays entre deux pelletées de farine ou de
chocolat en poudre, et l’on n’entonne pas un éventuel hymne national,
ou nationaliste, entre « La chica yéyé » et « Paquito
chocolatero », braillés en
s’aspergeant de sangria. ou de clarete... Mais çà...
Pamplona, c’est avant tout le toro, et
avant tout l’encierro, donc, la parole au toro... Hier, il nous a donné
ses premières impressions, aujourd’hui, on continue....
... « Mmmmmmmuuuhhhhh, salut !
Moi je suis un toro de Manuel Millares. On est dimanche matin. J’ai pas
très bien dormi, avec ce boucan. Sont fous ! Hier, un des
Torrestrella, un burraco, m’avait dit : « je dois répondre
à une interview pour une revue taurine sur internet. Un nouveau machin !
Un journal qui va dans le monde entier, tu te rends compte... Vachement
bien ! ...et je dois parler comme cela, tous les jours. Mais, si je
ne peux pas, pour une raison ou une autre, tu me remplaces... » |
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Je sais qu’il est parti, hier matin, en
courant. Mais on ne l’a pas revu. Hier soir, les deux mayorales
discutaient. Le mien était soucieux. Son ami et collègue, de
Torrestrella, était satisfait. Il disait que la corrida était bien
sortie et que le burraco avait été « enorme ! ». Je ne
comprends pas très bien... Le burraco en question, qui a parlé hier, était
grand, mais faut pas éxagérer... Enorme !
Ce matin, on s’est levés tôt. Entre
les copains, on discute avec les gros boeufs, là, les cabestros... Ils y
étaient, hier, ils accompagnaient les Torrestrella. Ils nous ont raconté
que les copains ont fait du grabuge... six cornadas... Un navarrais a pris
un coup de corne à un centimètre du coeur ; une américaine a reçu
une cornada de 30 cms dans la cuisse. Que faisait elle là ? Nous,
on ne veut la mort de personne... mais, faut pas rester devant.
Ca y est, il est huit heures... Derrière
la porte, on entend du bruit . Un bruit sourd, comme un piétinement...
Ca fait trois fois qu’ils chantent la même chanson... Pourraient
changer un peu ! On entend des mots comme « Pamplona »,
« San Fermin » à qui on demande la bénédiction... C’est
bien, d’accord, mais trois fois... Enfin !
Chhhhhhheeeeeeee ! Poum !
Qu’est ce que c’est ? Sont fous ! On dirait une bombe. Bon,
d’accord, on est au Pays Basque... mais quand même ! Tiens, la
porte vient de s’ouvrir toute grande. Les cabestros s’y dirigent et nous disent de les suivre. On s’est regardés... on y va.
Au fond, je ne suis pas mécontent de me dégourdir les pattes. On était
quand même à l’étroit, ici...
Bon ! Sont bien gentils, les
cabestros, mais faudrait pas oublier que les mansos, c’est eux, mais que
les braves et les vedettes, c’est nous... Avec deux copains, on les
rattrape et on les dépasse... facile ! On ne sait pas trop ou on va,
mais il n’y a qu’à suivre la rue, une espèce de couloir qui monte un
peu. A droite, une muraille en grosses pierres. A gauche, d’abord des
palissades en bois, puis des façades de vieilles maisons un peu grises,
un peu tristes... Un monde ! Des gens partout qui se mettent à
courir.. Certains se plaquent contre les murs. Moi, je suis au milieu et
je ne m’occupe de rien.. Je fonce droit devant. Ca glisse un peu. Ca
monte et ça tire un peu, dans les jambes. Mais au fond, ça fait du bien.
Devant moi, j’ai un collègue qui semble avoir le torticolis... Il rase
le mur et tourne sa tête continuellement vers les gens qui sont là,
adossés à la muraille, se croyant dans un angle mort... Ayyy ! Il
vient d’en choper un...Ce vol ! Le gars s’est fait traîner sur
vingt mètres, accroché par sa ceinture rouge. Mon copain a été gentil,
il ne l’a pas blessé. Mais, cela ne va pas arranger son torticolis...
Je ne peux pas me retourner, ça va vite
et ça glisse. Faut faire attention où on met les sabots... Je sais que
les copains sont derrière, avec les cabestros. Il y en a un juste à côté
de moi. Il voulait être toro de combat, comme moi. « Y s’voyait déjà,
en haut de l’affiche ! », mais il n’a pas réussi. C’est
un monde très spécial, très fermé... Mais il n’est pas trop amer. Il
me racontait même qu’hier, arrivé dans l’arène, il s’est permis
d’en accrocher un et de lui mettre une rouste de première. La plaza était
pleine et a hurlé son admiration. Le gars a filé, un peu déshabillé et
penaud... Se faire accrocher par un cabestro, devant 15000 personnes...
Bof ! Il était content, mon copain le cabestro.
Ca y est... on est en haut de la côte
Santo Domingo, comme ils l’appellent. Il y a du monde partout, mais ça
dégage quand même, devant nous. Tiens, on arrive sur une grande place...
C’est beau, c’est un peu plus large. On n’a pas assez de temps pour
visiter. Ces voyages organisés, c’est bien, mais il faudrait plus de
temps...
Pousse toi, toi ! Un escogriffe vient
de me donner un coup sur la tête, avec son journal. Pas fou, non ! Moi,
j’ai fait semblant de rien... Juste un regard de côté, et un petit
coup comme ça, de la tête. Ma corne l’a envoyé bouler contre le mur.
Allez... « US, go home ! », avec le bonjour d’Ernest !
Ca va vraiment vite... ça glisse trop...
on va se foutre en l’air ! Surtout qu’on m’a dit qu’il y
avait un gros virage à droite très serré, à angle droit. Moi, les
maths, il y a longtemps que j’ai oublié... Angle droit, angle droit...ça
fait comment, ça ? Et, à droite, en plus... Moi qui suis gaucher !
Non... je le vois, il arrive, trop vite...
freine ! On va se planter... Trop tard. Je ferme les yeux... A la grâce
de Dieu ! Ayy !.... » (Il y a eu un grand bruit, et...
trou noir ! )
7 Juillet : Pamplona – 1ère corrida de la
Feria – Llenazo – Soleil – Ambiance ... : La corrida de
Torrestrella est bien sortie. Très bien présentée, elle a donné du jeu
et a été mal exploitée par des toreros qui ont plus cligné de l’oeil
vers les gradins que fait les choses avec classe. 3,4 et 5ème
ont offert leur noblesse à qui voulait tout entreprendre. Bonne corrida
d’Alvaro Domecq. Après Valencia et Séville... une bonne année.
Pepin Liria a fait dans le pueblerino.
Vaillant, accéléré, il a reçut le premier à genoux, et débuté sa
faena par une passe changée, à genoux, au centre. Puis, les choses se
sont compliquées, ce premier toro virant au dangereux. Encore plus accéléré
au quatrième, Liria se fit mal à la main, en l’estoquant. Bilan bien
terne : Silence par deux fois – Victor Puerto est le triomphateur,
sur le papier : Vuelta et une oreille du cinquième. En fait, il a été
très en dessous, et s’est laissé aller à des choses qu’on ne lui
connaissait pas, l’an passé, quand il remontait et qu’il était si
bien. Un peu racoleur, en ce moment. Il s’autorise la vuelta, au
premier, et coupe une oreille du cinquième qui lui en offrait deux sur un
plateau d’argent... – Le Califa donna une vuelta après quelques
naturelles données au troisième. Mais, cela ne va toujours pas. Il faut
attendre, mais il doit être beaucoup mieux le 12 juillet. D’autant
qu’il y aura la télé. Vuelta et applaudissements.
Dans l’ensemble, les toreros ont gâché une bonne corrida de
Torrestrella... Dommage !
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DANS
LES AUTRES PLAZAS...
7 Juillet - Grosse cornada en non piquée : Le jeune
Laurent Bettini « El Coco », a reçu deux cornadas « de
caballo », hier matin, lors de la non piquée de Céret. Une à l’aiselle
de 10 et 15 cms. Une autre à la cuisse, de 15 et 20 cms. On craint des
ennuis du côté du sciatique. La novillada de Merino Gil a été très
dure, presque impossible. Veyrune et Manolo Monzon ont pris trois avis.
Cela se comprend... Seul Curro Reyes a pu donner une vuelta.
7 Juillet – Céret – Première corrida – Plein :
Corrida de Miura, très bien présentée. Trois d’entre eux ont sauté
au callejon. Le quatrième s’est montré brillant. On lui a donné
vuelta d’honneur – Espla, facile et malin. Bien aux banderilles. Il
coupe l’oreille du fameux quatrième, « Gemelo » - Renco se
montre vaillant (Vuelta et silence) – Robleño se bagarre et estoque des
deux mains : le troisième de la main gauche ; le six, de la
droite. (Silence partout)
7 Juillet :
Triomphe de Ponce à Teruel : Deux oreilles du cinquième Parladé
– Abellan fait quatre oreilles et une queue, devant de Laurentino
Carrascosa, à Castro Urdia
les, Miguel Rodriguez coupe trois – A Fuente Sauco, les toreros
se sont régalés, devant des Atanasio : Quatre oreilles pour Castaño,
un rabo pour El Tato et deux oreilles por Rivera Ordoñez... Tout le monde
« a hombros ! » |
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DIMANCHE AU VERT...
9 Juillet : Le Gers est vraiment beau,
en début de Juillet. Les coteaux se succèdent et offrent de magnifiques
spectacles au détour de chaque virage. Seul le conducteur n’a pas le
droit au panorama. On compatit, et on essaie de décrire. De temps en
temps, une grosse propriété, un château, soulèvent un « ho »
d’admiration. Quelquefois, un chemin de terre blanche s’en va, sinuant
jusqu’à un bosquet. Tout est calme, figé de langueur . On est
bien. On se trompe de route... cela ne fait rien, il y en aura toujours
une autre pour retrouver son chemin, regagner sa destination. |
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Ici, pas de
problème, pas de lamentation ni
d’engueulades, si on a « loupé la sortie N°32 »... Ici...
tous les chemins mènent à Eauze.
Comme d’habitude, la petite cité gersoise offre sa fête de bonne
humeur et de gentillesse.. On y est bien et tout respire la paix et la
bonne humeur.
Côté toros, le programme 2001 semblait
plus modeste. Ce n’est faire injure à personne que de dire que le
cartel était moins fort que les éditions précédentes. De fait, il y
eut une bonne entrée et, malgré un certain goût d’inachevé, on peut
dire que la journée « intéressante, quoiqu’incomplète... »
La corrida fut marquée par la sortie
d’un formidable premier toro du Torreon, propriété de Cesar Rincon,
représenté à Eauze par son mayoral, bien sûr, mais également par
Felipe Lafita, ex ganadero propriétaire et ami du matador colombien.
Un grand toro. Grand toro qui eut la
malchance de sortir le premier. Toro complet, très enracé, brave en un
gros puyazo, répétant avec noblesse de longues charges, allègre et
vibrant... Un toro de vuelta al ruedo qui mit Victor Puerto au bords de
l’asphixie et confirma ses actuelles limites. Deux autres toros « permirent »
le toreo, mais, las, Puerto et Castaño furent « très en dessous ».Victor
Puerto traverse « un bache » et compense par le clinquant et
le pueblerino, le manque de profondeur, de sécurité, de cette force qui
l’ont fait revenir au premier plan. Attention, il ne serait pas étonnant
qu’il nous fasse, un de ces jours, la même crise qu’un certain jour
de 98 à Madrid. Javier Castaño n’a pas été bien. Limité sur les
plans technique et inspiration, le salmantino promena une apathie bien peu
conforme à ce qu’attend le public de la part d’un torero dit « valiente »,
et que l’on dit « grand espoir », mené par la Casa Chopera,
qui doit se poser de plus en plus de questions à son sujet. Ferait mieux
de chercher, d’ores et déjà, un nouvel apoderado...
Juan Bautista, toucha les deux « incommodes ».
Sans être pour autant des impossibles, ses toros ne permirent pas d’être
« a gusto ». Cependant, le français sortit, et de loin, le
meilleur toreo de la tarde, tirant de ses deux toros, de bonnes, et
parfois excellentes, naturelles. Hélas, la malchance à l’épée ne
doit pas cacher le problème de toujours : le falto « enfadarse »...Il
manque à Jean Baptiste cette transmission, ce don de communication avec
le public, cette alegria qui font parfois que le plaqué or paraît
« oro puro »... Alors,
quand le bon toreo surgit, il faut savoir « le vendre » et
montrer qu’on est heureux d’en être l’auteur...
Le matin, il y eut un formidable novillote
de Fernay, sorti premier. Après, cela se compliqua « un poco ! ».
Jonathan Veyrune n’eut pas de mal à être bien avec le bonbon, sans
pour autant se relâcher tout à fait – Fernando Cruz se montra très
vaillant et serein, devant un deuxième eral, très court de charge, bien
vicelard, qui le prit sèchement, pour avoir voulu « ponerse de
verdad ». L’autre Fernando, un certain Oses, amené ici par la
Casa Chopera, ne montra rien que de très vert, de très maladroit. Il
s’ent sortit indemne, ce qui en soit, est déjà un succès. Le
vainqueur de la novillada sera donc Jonathan Veyrune qui complètera sa
journée éluzate par une actuacion correcte face au bon berrendo quatrième.
Habituelle distribution des prix... et, tout le monde à l’apéro !
Décidemment, Eauze rest une de ces étape de la temporada, où l’on va
« muy a gusto », quel qu’en soit le résultat.
8
Juillet – Eauze – ¾ de Plaza – Temps agréable : Six toros
du Torreon, correctement présentés, sortant avec beaucoup d’alegria,
bravucones en une seule pique,
et diversement « nobles », à la muleta. Premier et quatrième
offrirent un gros triomphe à leur torero. Le troisième, noblissime, très
« templado » permettait un total relâchement artistique. Il y
eut un peu de soseria chez les autres et quelque peligro sordo comme cette
propension à « marcher un peu », « ne pas laisser le
torero se placer, colocarse », comme le premier de Jean Baptiste – Grand toro le premier.
Quel dommage, justement, qu’il soit sorti premier... Toro de vuelta al ruedo. Alegria totale, noblesse de grande
race. Victor Puerto fut bien... à la limite de la cassure. Alternant le
puissant et le clinquant , il ne parvint pas à se hisser à la hauteur du
toro, compensant le manque de profondeur, par le spectaculaire. Il tua
mal...entendit un avis. Mais l’échec est ailleurs ! Le Puerto de
l’an passé lui aurait monté « un tabaco ! ». Oreille
au quatrième après une faenita « très enlevée »... trop,
parfois. Faena spectacle, limite « quincaillerie »... (No
estuvo bien... a nuestro gusto) – Sérieux, Juan Bautista donna les
meilleurs naturelles de la tarde. Une bonne série à l’incommode deuxième ;
trois allant « à mas », face au cinquième. Il tua mal
ce dernier, certes... mais, le problème est ailleurs. On ne peut toréer
aussi bien, et paraître si peu heureux de le faire. A ver esa transmision
con el publico, Juan ! - Javier
Castaño promena toute la tarde, un air goguenard et cette propension à
vouloir reccourcir les distances et toréer à bout portant. Le problème
est que « quand il y est... il n’y reste plus ! ».
Limité au plan technique et idées, Castaño passa « sans peine ni
gloire », se permettant même de plier les cannes comme s’il avait
déjà « cuatro cortijos »... Muy mal, et gros nuages qui
obscurcissent l’avenir.
Journée agréable, un peu grise
cependant, mais illuminée par un magnifique toro ...
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UNE BONNE JOURNEE, EN FRANCE
A Céret,
il y eut de bonnes choses à la novillada du matin. Les San Marin se montrèrent
parfois incommodes, ou « de
muy mala leche » -Sergio Aguilar donna vuelta à son premier –
Julien Lescarret perdit quelque trophée en pinchant son premier. Cela se
passa moins bien face au cinquième – Cesar Jimenez, quoique « de
mas àa menos », coupe l’oreille du dernier.
L’après midi, final de feria, avec la
corrida de Barcial, renforcée de deux Fraile. Le deuxième fut remplacé
deux fois, le sobrero du Palmeral se démolissant dans un burladero. Gros
orage et forte pluie génêrent la corrida, mais augmenta l’émotion.
Succès du Bote, qui « surnagea » (normal !) face au
quatrième, coupant l’oreille du jour – Miguel Rodriguez essaie, à
force de sérieux, de récupérer le sitio perdu : Vuelta et ovation)
– Oscar Higares, replaçant Gomez Escorial, fut à l’habitude... entre
deux eaux. C’était de circonstance ! (Silence et sifflets)
Au Grau
deu Roi, la corrida fut des plus « sympathiques »...
Noblona corrida des frères Sampedro, commode de tête, sortant dans une
ambiance euphorique – Manuel Benitez « El Cordobes » se
montra « en pleine forme », cela veut tout dire ! (Vuelta
et deux oreilles) - Richard Milian se régala, notamment face au cinquième,
toréé « de dulce ». Quatre oreilles – Sebastien Castella
toucha le mini grbanzo troisième, mais se reprit magnifiquement, coupant
tousles trophées du dernier. Huit oreilles et un rabo... Euphorie générale.
Cela fait du bien, parfois...
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EN ESPAGNE : ABURRIMIENTO... ET AUTRE « FRACASO »
D’ORTEGA CANO...
9 Juillet : « Ya se acabo el
cuento ! ». Deuxième toro al corral, après trois avis, pour
Ortega Cano. On le respecte, certes, mais vraiment...il faudrait songer à
passer la main, et se montrer plus discret... Parce que, « lo de
« Gente » y « Corazon, corazon »... Bref ! On
n’a, par ailleurs, aucune nouvelle de José Tomas... Curieux, car,
presque tout le monde était « sur le pont », hier ...
8
Juillet - Pamplona – deuxième corrida – Llenazo – temps
lourd : Corrida décevante de Manuel Angel Millares, sin casta –
Espla revenait à Pamplona, après son scandale, face à « Chivito »,
le Pablo Romero de 1987. Il fit ce qu’il fallait pour se réconcilier
tranquillement avec le peñas – Encabo fit les meilleures choses, mais
ne put concrétiser – Francisco Marco se montra vainement volontaire.
Course à oublier.
Ne pas oublier que Les Cebada, sont télévisés,
ce soir sur TVE – 18h30
8
Juillet – Madrid – 1/3 de plaza : Corrida difficile de Javier
Guardiola – Confirmation d’alternative de Diego Urdiales, face à
« Testigo », N°58, de 517kgs. De fait, il fit « lo
mejor de la tarde » (ovation et silence)
- Frascuelo, le vétéran, se fit secouer par le premier, et flotta
toute l’après midi. Normal – « El Madrileño », en
recherche des succès passés se fit prendre également. Pas de reussite,
malgré les efforts. Silence pour tous.
8
Juillet – Barcelona –Bonne entrée : Corrida de cinq
Torrealta et un Sampedro Hermanos, sorti deuxième bis. Corrida noble mais
faible, très faible – Ponce, muy torero, coupe l’oreille du premier
- Finito eut de bons moments de profondeur. Oreille du deuxième
– Non remis de sa cornada, non remis de son inflammation rénale,
fievreux, El Juli mit des tonnes de volonté et d’aficion, coupant une
oreille chaque fois et sortant a hombros. Un torerazo ! Casta, mais
attention à cette santé !
8
Juillet – Estepona (Malaga) : Corrida mansa de « los
Derramaderos ». Ortega Cano débute « en opérette »,
coupant l’oreille du premier. Le quatrième est changé et le sobrero
est un manso «de cuidado ». No
pudo con él ! Panique à bord, et trois avis pour Ortega
Cano, qui voit son toro rentrer àl corral, sous la bronca – Rivera
Ordonez coupe une oreille de chacun – Miguel Angel, le local, obtient un
trophée du dernier.
8
Juillet – Puerto Santa Maria - Peu de monde et beaucoup de vent :
La corrida d’Osborne sort mal – Une vuelta, seulement pour Vicente
Barrera, tandis que Manuel Diaz et Califa « patinent vainement ». |
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PRESIDER
A PAMPLONA... ET
PRESIDER PADILLA !
10 juillet : Etre président, dans
n’importe quelle plaza de toros du monde, implique une responsabilité,
une pression, peu enviables. On se sait observé, épié. Des dizaines
d’individus attendent le premier faux pas pour « vous tomber
dessus »....Et, surtout, on a l’immense responsabilité de
plusieurs vies humaines. De vos décisions peuvent dépendre de grandes
choses, mais aussi, de grands drames.
Mais, présider à Pamplona, en Feria de
San Fermin, ça, c’est quelque chose. D’abord, il faut revêtir le
frac et porter haut de forme. Plus ridicule, on fait pas ! La plaza
est à vos pieds, peuplée de monstres cornus, sortis d’un autre âge,
comme le premier Cebada d’hier. Autour de vous, une marée humaine qui
crie, vocifère, chante, éructe... En un mot, un drôle de Pastis !
A vos côtés, deux assesseurs qui dictent leur avis et vous laissent
« tout nu », devant la vindicte populaire. Une situation peu
enviable pour les conseillers municipaux ou adjoints qui, comme il est de
tratition, montent au palco de Pamplona.
Mais, présider à Pamplona, quand torée
Padilla ... voilà qui vaut son pesant
d’asperges de Navarre ! Cet homme là
est tellement bondissant, « rebondissant », il met
tellement de coeur à l’ouvrage que 20000 personnes sont vite dans sa
poche, bien rangés. Si de plus, il se met à être complet au capote,
brillant aux banderilles, moyennement bon à la muleta et rapide à l’épée...
allez donc lui refuser une oreille ! Certes, le président est
l’autorité suprême et nul ne peut la contester.. Cependant, Pamplona
est « mucha Pamplona » et si l’on a le malheur de refuser un
trophée réclammé à corps et à cris... on
est habillé pour le restant de son mandat !
Mais les ennuis ne s’arrêtent pas là...
Il avait fallu aguanter la bronca, et l’on avait du mal à soutenir les
regards de Padilla, le « Tragabuches de l’an 2000 »... On le
voyait bien vociférer, montrer le palco d’un doigt vengeur. Mais il
fallait s’attendre à une vacherie au toro suivant.
Pamplona est arène de deuxième catégorie,
mais est considérée officiellement comme une « de première »...
Donc, deux puyazos, pour le moins.. Sort le toro de Padilla, qui prend une
grosse pique de manso, le piquero ayant su le retenir un moment. Estimant
que le châtiment est suffisant, Padilla demande ostensiblement le
changement de tiers. Bien sûr, vous refusez... Vous êtes l’autorité !
A trente mètres, Padilla vous regarde bien dans les yeux, et vous
redemande le changement, en insistant bien lourdement. Fort de votre
devoir, vous refusez... Le grand escogriffe, un mauvais rictus au coin des
lèvres, se retourne alors vers son picador, et violant sciemment votre
autorité factice, renvoie tout le monde au vestiaire, et cela, devant
19529 personnes, qui se marrent en douce. Et quand « on se marre en
douce » à Pamplona, croyez moi, cela fait du bruit...
Oh bien sûr, sans vouloir de malheur de
personne, vous êtes quand même bien heureux de le voir pincher
vilainement... Manquerait plus qu’il faille, encore, lui concéder une
oreille ! En attendant, vous avez eu l’air d’un.... ! Vous
l’avez dit.
Non, décidemment, pas facile de présider,
à Pamplona. Mais, si en plus, torée Padilla... Impossible !
9 Juillet – Pamplona – 3ème corrida de la San
Fermin – Nohay Billetes, bien sûr, et temps gris bleu, avec un peu de
vent : Corridon de Cebada Gago ! A signaler les poids :
492, 495, 490, 485, 570 et 510 Kgs... Et pourtant , un trapio
impressionnant.
Les toros ont été aussi bien présentés
qu’ils ont été « de mala uva ». Certains, armés comme
« d’une autre époque », comme le premier, ont fait passer
le frisson à chacune de leur charges. Corrida violente, mansa sans
scandale au cheval, faisant semblant de venir à la muleta, prenant un bon
muletazo, un second, puis tournant court ou s’arrêtant. Une corrida qui
regarde beaucoup le torero, par dessus la muleta. Une corrida qu’il
fallait lidier « sur les jambes » et tuer dignement. Malgré
ce, les trois matadors se sont accrochés et ont parfois brillé, même si
au bilan final, personne n’a pu gagner la bataille de Cebada Gago !
Padilla a bien failli, au deuxième, mais a rendu le triomphe face au cinq.
Pepin Liria n’a rien coupé, cette année,
dans une des ses plazas favorites. Il s’est accroché face à deux toros
d’un autre âge, les a aguantés comme il a pu, voyant les immenses
cornes du premier lui frôler le visage . Il a bien essayé quelques
derechazos, muleta puesta, face au quatrième, mais, après quelque
virulent corp à corps, a du chaque fois baisser pavillon. Le meilleur de
son actuacion : deux estocades pleines de défauts , mais
vaillamment portées. Hélas, le descabello lui joua un mauvais tour face
au premier, lui coûtant un avis. Silence et palmas pour le torero de
Cehegin qui passe à vide, dans « sa » Pamplona, mais en sort
vivant, ce qui n’est pas si mal..
Juan Jose Padilla partit « a porta
gayola » et faillit se faire couper en deux par le deuxième de la
tarde. Sans y prêter la moindre attention, le jerezano se montra brillant
au capote, dans un enchaînement vibrant de véroniques, chicuelinas et
largas cordobesas. Mise en suerte galleando, au centimètre. Chapeau !
(Il sera bien aussi, por navarras, au cinquième). Aux banderilles,
premier tiers musclé :
La moviola, le remolino et le par al violin ! Toma ya ! Le
public est aux anges. Brindis au centre, gâché par l’inopiné déboulé
du toro. Peu importe, on le prend ainsi, au centre. Le bicho paraît
vouloir servir. Padilla en profite, le temps de deux séries. Final en
aguantant la charge devenue assassine et gros coup d’épée. La pétition
est totale, mais le président mal conseillé, refuse l’oreille et a le
front de vouloir faire sortir le toro suivant, avant que Padilla ne
puisse, au moins, saluer l’ovation. Juste colère des gradins et vuelta
« un poil provoque » du Typhon de Jerez. Padilla voudra se
venger en désobéissant clairement aux ordres du président, face au
cinquième. Mal lui en prendra. Après un tiers de banderilles, encore une
fois brillant, Padilla commencera à l’estribo, confiant, valeureux,
mais peu à peu, se fera contrer, terminant par une grosse débandade à
l’épée, et une probable amende, « por desacato a la Autoridad ».
Jesus Millan d ébutait à Pamplona. On aurait dit un premier
communiant. Timidote au capote, sans grande idée directrice face à deux
mansos à la charge ultra courte, il marqua son passage par une terrible
cogida, au sortir d’un pecho, face au troisième. Pris, repris au sol,
il se fit ouvrir la taleguilla dans les grandes largeurs, au niveau de la
ceinture, et finit presque en collants. Pas de mal, heureusement, pour le
jeune aragonais, qui mérite une vraie opportunité, cette sortie lui
laissant, probablement, un goût bien amer (Palmas et Silence)
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EN
UN COMBAT DOUTEUX....
11 Juillet : « On vit une drôle d’époque »,
murmure t’on, un peu blasé... « On est dans un drôle de pays »,
pensons nous, souvent, au fond de nous mêmes, sans le dire au grand jour,
parce cela ferait trop « intolérant », voire « extrémiste »
du style de ceux qui, à un moment, portaient chemise brune..
A ver un poco... Qui donc exagère ?
Qui donc manie à la démagogie et la lâcheté à un point tel que bientôt,
un peuple tout entier ira sans but, sans illusion, refermé sur lui même,
totalement écoeuré par les petites bassesses de ses responsables chaque
jour révélées, les unes
chaque jour effacées par
d’autres encore plus scabreuses... le tout sauvegardé par une justice
que l’on ne dira plus « à deux vitesses... » ?
A deux vitesses ? Non,
non ! On a fait des progrès, on est en 2001... La Justice ...
« à boîte de vitesses automatique » : Celle qui punit
les faibles parce qu’elle protège les grands... enfin, les soit disant grands. Celle qui protège ceux qui, parce ce qu’ils ont peur de perdre
quelque voix, n’hésitent pas à être les princes de la démagogie, les rois des
« ouvreurs de parapluies »...
Un exemple tout simple... On interdit la
novillada de Rieumes, sous un prétexte tellement plat, tellement petit,
« à en pleurer »... mais on hésite à « faire quelque
chose » au sujet de la « Rave party » géante, prévue
pour le prochain week end, du côté d’Aubenas... La gigantesque boum techno
prévoit de recevoir 50000 zombies sur un aérodrome désaffecté,
qui deux jours plus tard, sera « à désinfecter... ».
D’un côté, il est tellement facile de
jouer sur les mots et de planter, à deux jours du spectacle, des
organisateurs qui se sont investis à fond, pour que tout soit fait dans
le respect des lois de la République et des règles que « l’on
s’impose à soit même », pour que les spectateurs soient
correctement installés et puissent suivre le spectacle qu’ils ont
choisi, en toute liberté, eux qui respectent celle des autres.
De l’autre côté, parce que la masse
d’éventuels « futurs votants » est telle qu’on ne peut se
la mettre à dos, on hésite à réglementer ce qui est la plus grande
vitrine de la décadence totale, de la déchéance morale et physique
d’une partie de notre jeunesse... Morale
parce qu’il est tellement facile de « s’inventer une
culture » et de « cracher sur toutes les tombes », sous
prétexte de « liberté, égalité, fraternité... ». Déchéance
physique, parce qu’elle conforte, à coup de décibels, à coups de
tympans martelés, à coups de pastilles ingurgitées, de pétards fumés,
de poudre aspirées ou « picouzées », cette sorte de
renoncement à cet effort de tous les jours, que l’on appelle... Dignité,
respect des autres, amour propre..
Parce que des politiques sont lâches et
totalement irresponsables, un jeune s’est tué, il y a peu, lors d’une
de ces manifestations clandestines... Cela s’appelle « non
assistance à personne en danger ». Aucune préparation, aucune règle
d’hygiène, de sécurité, respectées, alors qu’à deux pas, on va
venir « emm... » trois gamins qui veulent monter un petit
concert tout sage, un soir d’été, sur quelque place publique...
Commission de sécurité, autorisations diverses, limite du « volume
son... », limite des horaires ... Tellement facile, tellement
« petit »...
La « Rave party » est devenue
symbole de « liberté et droit à la différence.. » Parce
qu’elle s’autorise toutes les outrances, elle attire les plus basses
complicités, les plus lamentables déclarations... Cela s’appelle « Renoncement en
cravate »... Continuons
ainsi et attendons la suite... Au fond, pourquoi pas, puisque l’on va
applaudir la plus grande « rave party » qui soit, et qui
s’appelle... « Tour de France »...
Sans jeu de mot, « La boucle est bouclée... »
Enfin ! Un épisode de plus qui vient
s’ajouter à l’Histoire du monde « civilisé » !
Alors, nous, simples aficionados, nous
sommes « bien dans notre peau », et nous arrivons même à
trouver sympathique cette monumentale orgie de bonne humeur qui ne s’arrête
jamais, sur les gradins de Pamplona. Certes le bruit, certes le vin,
certes l’irrespect... Et pourtant, une totale différence... Celle qui sépare
le grand jour de la profonde nuit.... Asi que... Viva San Fermin !
Une San Fermin 2001 qui patauge un peu...
Quatre corridas, une oreille.. c’est peu ! Là aussi... renoncement ?
Les toros sont gigantesques, armés comme des trois mâts, souvent
« fuera de tipo »... Les toreros le savent et « passent »
à Pamplona , alors qu’ils devraient y venir « casser la baraque», au point de faire taire ceux qui, dans les gradins , se
« cassent la voix ». Là aussi ... les temps changent.
10 Juillet – Pamplona – 4ème corrida de la San
Fermin – Nohay billetes – Temps gris et frais : Six toros de
Jandilla, très bien présentés, terriblement armés, mais trop lourds eu
« fuera de tipo ». Les trois premiers ne pouvaient bouger,
malgré leur noblesse. Les quatrième et cinquième furent bien meilleurs.
Par contre, le sixième fut le « mauvais garçon » de la
bande.
Victor Puerto a été sérieux, laissant
au placard ses actuels « élans de pacotille ». Il tua mal le
premier qu’il avait bien toréé, tant qu’il avait duré... Ce fut
moins brillant, face au quatrième qui méritait beaucoup plus. (Silence
avec avis et palmas) – Rivera Ordoñez eut un éclair de pundonor
torero. Pris par le deuxième, sur une passe de poitrine, il alla faire
soigner une cornada de 9 cms sous l’aisselle gauche, et revint bravement,
recevoir le cinquième par deux largas à genoux. Hélas, ce fait
d’armes, qui rappelle un peu son père, ne fut qu’un éclair dans la
nuit (Silence et silence) – Javier Castaño se présentait... Présentation
et despedida... Vaillant ? Peut être... Mais alors, pourquoi ce
bajonazo descarado, au sixième ? (Silence partout) ...
Aujourd’hui...
Le Juli revient à Pamplona. L’an passé, la présentation avait été
incomplète. S’il est rétabli, le Juli devrait justifier ici la chanson
des gradins : « Con dinero y sin dinerooooo, sigo siendo el
reeeeeyyyyy ! ». Les toros seront de Santiago Domecq et les
collègues : Morante de la Puebla et Eugenio
de Mora ... Aujourd’hui, il va y avoir des oreilles...
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PAMPLONA :
« VENI,VIDI... JULI ! »
12 Juillet :
Aujourd’hui, on ne parle que de toros, promis... Quoique, on pourrait... !
Non, aujourd’hui, on ne parle que de toros.
Hier enfin, la feria de Pamplona a pris son vol, et
la plaza s’est levée « comme un seul homme », pour chanter
le « Juli-Juli ! »... Dans les gradins du soleil, une peña
avait en hâte, « internationalisé l’affaire » en
badigeonnant une banderole d’un « Juligan forever » qui
traduisait bien la cote d’amitié dont jouit le jeune prodige, à
Pamplona comme à Madrid, Séville, ou Algimia de Almonacid... El Juli est
venu, a vu ... et a coupé trois oreilles !
Julian Lopez est arrivé, a jeté un oeil ...et
programmé son « ordinateur interne » en y entrant quelques
données de base : Un public « a favor », une feria qui
stagne, des toros... grands et armés, faiblots mais mobiles... Les autres
données reposent sur trois
mots : Entrega, technique, transmission....
On pourrait penser à une « machine à
triompher »... On en est loin ! Ce Juli, qu’on pourrait
encore appeler « gamin », avec beaucoup de respect, transmet
une telle aficion, une telle « envie de toro », une telle
superbe, que tout public, connaisseur ou non, ne peut que se lever et
saluer... « Juli-Juli ! » scandaient les peñas... Mais,
plus d’un, à l’ombre, a du reprendre en silence cette joyeuse mélopée...
Entrega-Technique-Transmission ... Résultat :
Trois oreilles et une sortie royale, émouvante dans le soleil
couchant de Pamplona, le visage éclairé d’un sourire d’enfant ...
Trois oreilles et la feria
enfin lancée...
A t’on, pour autant assisté à des faenas de rêve ?
Le Juli a t’il arrêté le temps ? Non. Julian Lopez n’a pas
inversé le cours de l’Histoire... Les trois oreilles peuvent être
contestées, bien sûr... et elles le seront. Cependant, nul ne peut
contester l’envie, l’authenticité, la clairvoyance et
l’enthousiasme de ce jeune, alors qu’il a déjà tout...
Voir le Juli, citer un toro incertain, « pieds
joints » à la naturelle, alors qu’il y a juste un mois, sur cette
même position, un autre bicho lui emportait un morceau de cuisse... cela
laisse pantois. Voir le Juli partir à l’épée comme un héros d’épopée
« part au canon », a de quoi hérisser plus d’un pelage !
Entrega total !
Mais
aussi, voir le Juli être attentif à chaque moment de la lidia, aider un
subalterne à préparer le toro pour le début de faena du collègue
concurrent... voilà qui est tout simplement admirable et traduit à
merveille l’envie, l’aficion, le pundonor et le sens du devoir de
ce torero. Pundonor, toreria ...
Voilà pourquoi le Juli a coupé hier trois oreilles
à Pamplona, terre où l’on sait, mieux que quiconque, valoriser
« la verdad » devant le toro. C’est bien pour cette raison
que tout à coup, l’ombre et le soleil se sont réunis pour un « olé »
commun... Un olé qui sonnait comme un « Juli-Juli ! »
11 Juillet – Pamplona – 5ème
corrida de San Fermin – Llenazo – Beau temps frais : Les
toros de Santiago Domecq sont sortis, bien présentés, magnifiquement armés...
Une corrida « muy seria » qui, malheureusement a manqué de
forces. A ce niveau, on regrettera les limites physiques du lot de
Morante, ainsi que du magnifique sixième. Le président ne voulut pas
changer le premier... Avait il à le faire ? Oui, pour le sérieux de
la plaza. Non, car il eut fallu alors changer la moitié des toros
sortis dans toutes les ferias
actuelles. Corrida noble en général, mais incommode de par ses forces
limitées, les toros ne pouvant suivre totalement le muletazo, se défendant
à mi course, puntéant, tirant gañafones... Le sixième, seul, accepta
le long parcours que le Juli lui proposa, dans l’euphorie générale.
Morante de la Puebla montra, face à deux toros
nobles mais trop limités en force, sa propension à « toréer
bonito », à viser avant tout l’esthétique. Il faut dire que cela
lui réussit parfaitement, et que, lorsqu’un muletazo sort limpio, il résulte
« de cartel »...Le problème est que peu de toros le laissent
se libérer ainsi, parce qu’ils ne durent pas assez, parce qu’ils
passent vite à la défensive. Le Morante, n’ayant ni l’alegria ni
l’imagination du Juli, devient alors bien terne, et comme l’épée
n’est pas actuellement son fort... on obtient un silence et une petite
ovation élégamment saluée. Restent dans la rétine une demi véronique
sur chaque côté, deux grandes naturelles au quatrième, un trincherazo...
y poco mas. Morante n’a pas été mal, mais il aurait du « être
mieux » - Eugenio de Mora s’est battu. Pas facile, son premier,
qui chargeait en saccades, parfois clair, parfois violent, à mi hauteur,
sans jamais se livrer entièrement. Mora donna beaucoup de passes. Parfois
la qualité, parfois le devoir... Il ne put jamais se libérer. Faena
« de tranchée » terminée en force, la main serrant
fort le terrible piton. Ovation, après un pinchazo et une estocade
desprendida. Le cinquième, chargea soudain, impromptu, au point que le
matador dut sauter au callejon, comme on se jette à l’eau...
Sur l’inattendue cascade, De Mora se fit très mal à la main
droite, et il ne serait pas étonnant d’y constater quelque
malencontreuse fracture métacarpienne.. Le toro se montrera
difficile, et De Mora, diminué, devra en terminer d’un metisaca
et d’une entière « en bas ». Silence respectueux, tandis
que le torero partait à l’infirmerie.
El Juli a triomphé . Une oreille à son
premier, deux au second. Exagéré ou non, le résultat est là. Entrega
totale du Juli face à deux toros mobiles qu’il a su emporter dans sa
ronde de joie et de toreria. Sobre et facile au capote, il n’eut de réelles
options à de grands quites, à part trois grosses chicuelinas au troisième.
Aux banderilles, ce fut inégal. On retiendra une troisième paire, por
dentro, face à son premier adversaire. (L’échec, subi sur la dernière
pose au sixième, avec une vilaine poursuite, et le fait qu’il ne
reprenne pas les bâtons pour effacer l’affront, font penser que le Juli
n’est pas encore revenu à son meilleur niveau). Ses deux faenas furent
celles d’un muletero puissant, intelligent, vrai. Débutant par
statuaires au centre, sans bouger d’un pouce, le Juli réussit à
endiguer les charges désordonnées du troisième, non sans prendre un
mauvais coup au niveau de la hanche. A peine une grimace et on reprend,
sans se soucier, apparemment, du derrote tiré dans chaque naturelle. Peu
spectaculaire, mais d’un incontestable mérite. Bonne demie lame en
entrant fort et un descabello qui libèrent une oreille... qui en vaut
bien d’autres. La faena du sixième fut beaucoup plus consistante et
surtout, alla « a mas ». Séries sur deux mains, bien dessinées
en crescendo, souvent closes du double pecho. Faena claire, sérieuse, très
engageé, précédant un énorme coup d’épée qui roule le bicho en
quelques secondes. Apothéose totale et deux oreilles imposées par le
public. La vuelta sera euphorique, mais on retiendra surtout l’image du
Juli, enfant-dieu, porté en triomphe hors de la plaza, tandis que le
soleil couchant fait briller son costume torero de mille feux... pour la
terre entière.
Pamplona ! Juligan
forever....
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PAMPLONA :
ENFIN UNE VRAIE DIVISION DOPINIONS...
13 juillet : « Que tio ! » (Un sacré bonhomme !)
s’exclament les uns en s’épongeant le front et en vidant la coupe de
champagne que leur tendent les voisins de tendido, histoire de faire
passer l’infarctus naissant ... « Esta loco ! »
(Il est complètement fou !) tranchent les autres, sans autre forme de procès...
Enfin une vraie division d’opinions. Enfin de
quoi discuter, batailler, se mettre une amicale pelée... Si Claude
Pelletier était avec nous, la polémique prendrait un air de feu
d’artifice, ce qui est de mise, à la veille du 14 Juillet... Passion !
Emotion ! Voila pourquoi nous sommes aficionados ! Voilà
pourquoi, tout en respectant toutes les opinions, à condition qu’elles
reposent sur quelques bases solides, on peut dire qu’hier, sur le coup
de 20h30, Jose Pacheco « El Califa » a donné aux aficionados
du grain à moudre pour les tertulias des futures longues soirées
d’hiver.
Tandis qu’un président prépare ses « antisèches »
pour pouvoir répondre aussi bien que les 78% qui ont eu le bac, mais sur
des sujets moins scabreux.... Tandis que la Télé nous a rebalancé pour
la 824ème fois « On a retrouvé la 7ème
compagnie », mais que pendant ce temps, du côté d’Aubenas, un préfet
cherche vainement où se sont donné rendez vous 50000 personnes pour la
rave party géante de ce soir...(50000... une paille ! Peut –être
les radars du « Charles de Gaulle » pourraient ils... Ah...
Non plus ?). Tandis que
tout le monde attend, haletant, la nomination de Paris pour les prochains
jeux olympiques, tout en maudissant les chinois qui tiennent la corde...
(z’ont envoyé plein de monde pour faire la retape... Y compris Zidane !
Z’ont rien compris...z’auraient du envoyer Loana !)... Enfin,
tandis que le monde tourne, avec son cortège de scandales, de platitudes,
mais aussi de magnifiques instants, un homme se joue la peau, face à un
toro, devant 19000 personnes médusées qui, tout à coup, arrêtent leur
chahut et retiennent leur souffle... Jose Pacheco vient de donner quatre
manoletinas à hurler, et termine, comme dans un état second, le corps
livré, sans muleta, à deux doigts du piton, en une ultime bravade au
destin. « Que tio !» hurlent les uns ... « Esta
loco de remate ! » sanctionnent les autres...
Entendons nous bien, il ne s’agit pas ici de
faire l’apologie du trémendisme, de l’outrance, du suicidaire. Il
s’agit de dire, simplement, qu’à l’heure du Toreo « modèle
52, rectifié53... » (où le moindre novillero torée mieux que les
figures d’antan, mais aussi... exactement de la même façon que 48
autres novilleros...), un torero qui, en pleine San Fermin, sous l’oeil
de la Télévision publique, « sort des rails » et se livre
entier à la corne, et à la critique... ça fait plaisir ! ça fait
hausser les sourcils !, ça secoue un peu la sieste ambiante !
Au début de l’année, on parlait, ici, du
Califa. Il y avait eu Madrid et les Dolores Aguirre de 2000. Il y avait eu
Cali et Bogota ! Jose Pacheco rentrait, « prêt à manger le
monde ! », et les Fallas le confirmèrent. Puis, une
administration qui va trop vite, sans avoir les moyens de la
contrepartie... les coups bas qui sapent le moral ! Hors de Séville,
hors de Madrid, le Califa commença à patauger sévèrement et cela se
termina par un énorme coup de corne, à Codoue. Pour beaucoup... adieu le
Calife ! Il est vrai que de le voir patiner lors de la corrida d’Asprona,
n’avait rien de rassurant. Même hier, à Pamplona... les clignotants ne
sont pas tous revenus au vert. Cependant, on a retrouvé le « valor
seco », la façon de toréer, parfois malhabile, mais « sin
trampa ni carton », conduisant bien sur deux naturelles tirées à
fond, puis se mettant le toro dessus, à la troisième.
Javier Villan, chroniqueur du « Mundo »
a une jolie expression pour décrire le Califa : « Estética de
sombria desesperacion » (l’Esthétique de la plus sombre des désespérances).
Avec son visage émacié, les yeux hagards, profondément enfoncés, le
Califa semble errer dans le ruedo. Son capote est inexistant, sa lidia,
plus qu’approximative... Au moment du brindis, on attend... « Que
tosco ! » Puis, le muletero fait sursauter. Certes, la passe
changée dans le dos, au centre de la plaza, a de quoi faire bondir, mais
ce n’est pas là le principal. L’important, c’est la façon de présenter
la muleta, de baisser la main, de « vouloir rester là »,
quoiqu’il arrive... A bien des égards, un toreo « plus vrai »
que celui de Tomas. Après ses déboires du début de saison, on doutait
de voir le Califa, à nouveau « capable » de refaire ce toreo.
Hier, on a retrouvé cela. Hier, surtout, « il » a retrouvé
cela. Certes, la faena a manqué d’unité, certes elle fut mal conclue
à l’épée ; certes au bilan final, il n’y a « qu’une
ovation »... Mais hier, 12 Juillet, le Califa vient de relancer sa
temporada... et peut-être plus encore ! Prochaine étape, Valencia.
Jose Pacheco a surpris, hier, ceux qui ne
l’avait pas vu à Valencia ou Madrid, en 2000. Il a surpris, a suscité
la polémique... comme en leur temps, Manuel Benitez « El Cordobes »,
Paco Ojeda, et quelques autres dont on a dit « Que tio, no ? »
ou « Esta loco perdido ! »...
12 Juillet – Pamplona – 6ème
corrida de feria – Llenazo habituel – Beau temps : Corrida du
Marquis de Domecq très armée, mais inégalement présentée. Mélange de
mansedumbre dans les premiers tiers, tournant à la noblesse sosa au
moment de la muleta. Mobilité torrontona chez certains, plus encastée
chez d’autres, comme le troisième. En gros, une corrida qui déçoit
parce qu’elle manqua de race, et que les toreros, à part le Califa, ne
firent rien pour lui en donner, quitte à mettre la leur...
Jesulin de Ubrique « anda perdido ».
Un triomphe à Pamplona lui était indispensable. Ovation et silence pour
le grand Jesulin, dont la nouvelle image de torero sérieux ne passe pas
la rampe, d’autant que le temple magique dont on l’affublait est en
train de tourner à une « ronde multipasses », le corps courbé,
mettant beaucoup de pico, toréant « agachado » et jouant du
pasito atras. Jesulin a perdu son toreo... a perdu « ses »
toreos ! – Finito de Cordoba est dans un grand moment. Mais, il fut
hier, bien trop conformiste. Mal avec le deuxième qu’il laissa lidier
à l’abandon, il fit l’effort au cinquième, en une longue faena où
il chercha la connection, avant de terminer « en toréant pour lui ».
Bonnes séries finales sur chaque main, et surtout, de jolis pechos.
« Mato mal », et le bilan fut plat : Silence et Ovation
avec un avis .
Jose
Pacheco « El Califa » donna déjà quelque coup de semonce
face à « Tiratodo », le troisième, toro encasté, puissant,
tirant gañafones à la tête. Un tio ! Début
de faena par un cambiado dans le dos, au centre. Ouf ! Puis, et
surtout, deux séries de droitières, main basse, enganchadas, mais
volontaires. Le « moment » de la faena vint avec trois grosses
naturelles tirées à fond, hélas stoppées par un désarmé, dont le
torero sort, stoïque, à deux doigts du piton. Adieu la faena. Quelques
bravos. On vit que le sixième « Deseable » semblait noble
mais faible. Le Califa monta une faena en deux parties « allant a
mas ». De la première on retiendra des droitières tirées, la main
très basse, parfois un peu bousculées, mais voulant toujours toréer
vrai. Il y eut, aussi, de gros moments sur la main gauche, qui firent
taire la folle beuverie. Puis le final, se jouant franchement la peau :
Quatre manoletinas « de verdad », où l’on ne sait par où
le toro peut passer, et des adornos, genoux à terre, genre « pile
ou face », où même le commentateur télé qui en a vu d’autres,
s’écrie « Attention ! », pour finir « tout nu »,
sans muleta, sans aucune protection ni sortie possible, debout à trois
centimètres des cornes. « Que tio ! » « Esta loco
total ! ». Une oreille, deux, peut-être s’il tue bien. Le
public est totalement « avec lui ». Hélas, trois pinchazos
sin soltar et deux descabellos... désespoir ! Il n’y aura rien
« au planchot », mais le Califa doit être content... Un toro
lui a rendu le sitio, et la bagarre commence maintenant. La polémique
aussi !
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BAYONNE
« EN BLEU, BLANC, ROUGE »...
13 Juillet : Que bueno ! Les hasards du calendrier nous ramènent
des lustres en arrière, quand Bayonne donnait corrida, au 14 Juillet. Ce
n’était pas « corridette », mais bien au contraire « corrida
de lujo », où les figures se bousculaient pour chanter « la
Marseillaise », avec toutefois, un fort accent andalou... Des
cartels forts où les diestros marquaient leur territoir, à l’entrée
de la temporada dans le Sud Ouest français. Il y eut des 14 Juillet épiques,
il y en eut d’autres plus orageux, comme le 1966, avec Puerta, Camino et
Pireo. Le Cordobes vint aussi saluer Marianne, comme d’autres.
Puis, on laissa s’enfuir la tradition... 1967 :
novillada, avec Miguel Marquez et Carnicerito. 1968 : El Ecijano, qui
tue de la gauche ; Un colombien qui prend une cornade sur la première
portagayola (Déjà !). Il s’appelait Hernan Alonso. 1969 vit le
grandiose triomphe d’un blond novillero, Curro Vazquez, tandis qu’Antonio
porras faisait hurler de peur.... Et puis, la chute en pente douce...
2001, si le temps le permet, marquera
l’histoire de Lachepaillet. Oh ! pas « une page d’or »
(on ne sait pas), mais une belle anecdote : Novillada, le 14 ;
et corrida, le 15... Rien de spécial, sauf un détail : corrida
avec trois matadors français ! Hombre ! Ca vaut bien un
cocorico, non ?
14
Juillet : Novillos de Ana Maria Bohorquez (souche Osborne) pour
Javier Valverde, Julien Lescarret et Cesar Jimenez.
Javier Valverde est le novillero triomphateur de
la San Isidro. Salmantino, toréant sobrement, classiquement, il est
pourvu d’un courage serein et d’une solide technique. Son toreo
n’est pas « de dentelle », mais de dure vérité, de race et
de combat. Il plaira, d’autant qu’il compte, ici, quelques amis
qu’il ne voudra pas décevoir.
Julien Lescarret est l’espoir de la Tauromachie
française. Avec « l’autre Julien », Miletto, ils sont au début
du « grand chemin ». Lescarret a fait d’énormes progrès.
Serein, courageux, technique, il a l’aisance des privilégiés, et la tête
qui fonctionne bien. Manque un peu de régularité à l’épée. Mais ça....
Cesar Jimenez est « pourri de classe »...
une tête privilégiée. Il devrait être « tout en haut »,
tant son attitude est soigneusement torera, soignée en toutes
circonstances, tant son toreo est « léché »... Cependant, il
a du mal, semble t’il, à marquer « le grand coup », le but
en or. Il sera intéressant de faire le point sur ce torero que Bayonne a
porté en triomphe, lors des non piquées de l’an 2000.
15
Juillet : Toros de San Martin (Chafik) pour Richard Milian, Stéphane
Fernandez Meca et Sebastian Castella.
Tout d’abord, des toros ... Les San Martin
peuvent surprendre. Attention, ce ne sont pas des monstres de 853 kgs en
canal. Mais...« tienen motor ! » et un moteur Santa
Coloma, qui a fait rugir Vic Fezensac, deux ans de suite. A suivre
absolument. Victorino pourrait avoir « à bien se tenir ! »
Richard Milian fait ses adieux. Certains
l’appellent « Richard, coeur de lion ! ». On dira
simplement « Richard », celui qui a tant de fois « tout
donné », ici ; pris plus de coups que d’autres ; celui
qui compte de nombreux amis, qui feront un bout de dernière route avec
lui.
Stéphane Fernandez Meca est ici chez lui.
Triomphateur de la grande Victorinada de 2000, Fernandez Meca « fait
l’affiche » de Bayonne. Il devra, d’entrée, marquer des points,
à l’aube d’une saison où l’on viendra l’applaudir, certes, mais
où l’on exigera beaucoup de lui, comme on exige des plus grands...
Sebastian Castella peut paraître fragile. Ne pas
s’y tromper. Derrière une frêle et fine silhouette, il y a un torero.
Il faut lui laisser du champ, lui permettre de prendre ses appuis. Arles et Nîmes l’ont
prouvé. A lui de le démontrer dans une plaza du Sud Ouest, à deux pas
de San Sebastian où il s’est couvert de gloire, au challenge des
novilleros 2000.
Bayonne : 14 et 15 Juillet 2001- Les deux spectacles commencent à 18
heures.
Renseignements : 05 59 46 61 00 (Bureau de
Arènes) ou
05 59 25 61 36 (Office du Tourisme) – Vente en taquilla des arènes,
des 16 heures, le jour de la corrida
Bayonne – 14 Juillet :
Pour voir la novillada de Ana maria Bohorquez – Cliquez
ici.
Bayonne – 15 Juillet :
Pour voir les toros de San Martin – Cliquez
ici.
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« ON » A PERDU... « IL » A GAGNE !
14 juillet : Vache ! Paris a perdu, vive Pekin ! Faudrait quand même pas
« en faire des tonnes ». Paris n’aura pas les Jeux
Olympiques en 2008. Bon ! Il n’y a quand même pas de quoi mettre
tous les drapeaux en berne, surtout un 14 Juillet. Pas de quoi faire cette
tête, ni ces déclarations... « On » est les plus beaux,
« on » est les plus grands, « on » est les
meilleurs ! Nous, on le sait... mais les autres, non !
« On » avait le meilleur
dossier, le mieux présenté... Bien sûr ! Manquait peut-être ce
« poil » de spontanéité et de fraîcheur qui sonnent à
« sincérité » et « humilité »...
C’était un concours. « On »
a perdu. Point ! Par ailleurs, si on savait que les dés étaient
politiquement pipés, qu’il y avait des réserves du style « pas
les J.O, deux fois de suites sur le même continent », on pouvait
craindre quelque déconvenue. Athènes fera 2004... alors ! C’est
bien nous qui disons « Europe, Europe! » Non ? Bon !
Bien sûr, cela aurait eu de la gueule !
Bien sûr, la France en aurait pu tirer quelque légitime fierté. Mais
bon ! On a Zidane ! Et pendant qu’il se fait 4 millions de
francs par mois au Real Madrid, Paris pourra utiliser le budget prévu, à
créer des logements, construire des crèches, en un mot, aménager le
bien être de ses concitoyens, ce qui, à priori est le but de ceux qui mènent
une grande ville et, par delà, une nation « qu’on » dit grande...
« On a perdu ! ... « Il »
a gagné ! Le « il » s’appelle Julian Lopez. On le
connaît mieux sous le saubriquet de « El Juli ». Lui ne fait
pas la gueule, ne ses sent pas humilié, outragé... Il est seul et il est
responsable ! Du coup, il voit ce qui se passe et fait ce qu’il
faut pour triompher. C’est exactement ce qui s’est passé à Pamplona
où, en coupant deux oreilles quelque peu tirées par le poil, Juli sort
une deuxième fois a hombros et gagne haut la main le foulard d’honneur
de la San Fermin 2001 : cinq oreilles en deux corridas, c’est réglé.
On voit mal comment les maestros de cet après midi pourraient faire
mieux, avec les Miura. A moins d’un coup, style Antonio Jose Galan, en
1973 (4 oreilles et un rabo, à des Miura, et sous l’orage !), on
ne voit pas ce qui peut bousculer le classement général.
El Juli se bat, dans toutes les plazas,
devant tous les toros. Il essaie toujours, dans tous les tercios. Si le
toro ne charge pas, c’est lui qui « embiste ». Le public,
aficionado ou non, perçoit cette envie, ce pundonor, cette sincérité
juvénile. Du coup, il lui pardonne volontiers quelque fantaisie de
« coupeur d’oreille à tout prix », et en fait un vainqueur.
Tout à fait normal, humain, sincère !
« On » a perdu.... «on »
se consolera ! « Il » a gagné et « on » en
est heureux...
13
Juillet - Pamplona – 7ème corrida de San Fermin
– Llenazo total – Super beau temps : La corrida du Capea « et
Family » est sortie noble, mais beaucoup trop lourde (620, 550, 570,
550, 595, 595 kgs). Du coup, elle se révéla, en majorité, poussive, les
toros sortant beaux et allègres, mais se d égonflant trop
rapidement . Ajoutons à cela deux toros qui se foulent des antérieurs
( premier et sixième), on aura un tableau général bien morose, à peine
sauvé par le troisième de la tarde, le seul qui tint la distance. Devant
ce matériel, les toreros durent pousser les feux et inventer des faenas.
Ponce le fit « avec la tête » et la technique... Juli et
Marco le firent avec le coeur avant tout. Cependant, et c’est là
qu’il fait la différence, le Juli mit la barre très haut, et malgré
des épées approximatives, coupa les trophées et sortit en triomphe.
Enrique Ponce ne put rien faire devant le
premier qui ne prit que quelques naturelles, en regardant haut, et en
s’appuyant vilainement à droite, peut être à cause de sa lésion.
Mato mal, en quatre temps. Silence, après avis pour le Valenciano. On
retrouva, en partie, le grand Enrique, face au quatrième. Une faena qui débuta
en douceur, tout à droite, essayant de convaincre le bicho. Faena qui
alla crescendo, se terminant par une série de derechazos totalement relâchés
et un trincherazo royal. Longue faena, sanctionnée par un avis, et
une oreille que certains discutèrent un peu.
El Juli a coupé une oreille à deux toros
qui ne valaient rien. Poussifs, éteints, ils ne promettaient, en
d’autres mains, qu’une longue et morne sieste. Juli les prit au capote
(Deux largas à genoux au cinquième), joua des quites (Tafalleras à
l’un, lopecinas à l’autre), banderilla avec vista et variété (sur
les deux cornes, le cinquième). Muleta en main, il les pressa comme des
citrons, terminant en gros clins d’oeil à la galerie. L’épée ne
voyagea pas comme d’habitude, mais peu importe, le Juli avait mis toute
sa juvénile ardeur et un talent indéniable d’animateur intelligent...
Du coup, tout le monde, ou presque, a marché, et certains ont un peu
ronchonné, pour la forme... Juli, cinq oreilles en deux courses...« Il »
a gagné, lui !
Francisco Marco a tout mis dans la balance :
Présent à tous les quites, il se fit prendre par le deuxième, sans mal,
heureusement. Portagayola difficile et quite de « la media luna »,
au sixième : gaoneras , le capote plié en deux. Muy bien. Grande
bonne volonté et des choses bien faites, à la muleta. Chapeau !
pour celui qui ne torée que trop peu. Hélas, il ne tua le troisième
qu’au quatrième voyage, perdant un trophée, et ne put rien faire face
au dernier qui s’était démis « la main » gauche .
Grande ovation, chaque fois.
Ce 14 Juillet, l’encierro de Miura,
contrairement à la coutume, a été extrêmement dangereux, les toros se
séparant et faisant chacun leur course et.... un certain grabuge. Il y a
une cornada au visage et pas mal de bobos. Mais on aurait pu craindre bien
pire.
Ce soir, dernière corrida de la feria,
avant le « pobre de mi ! » : Six toros de Miura pour
le Zotoluco, qui revient, après sa digne prestation, ici, l’an dernier ; Padilla, qui va vouloir se venger de ses précédents déboires,
devant les Cebada ; et El Renco, qui se présente, et risque d’être
« un peu juste ».
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LES FANFARES DU 14 JUILLET...
15 Juillet : « Sur les Champs
Elysées, donc, ces troupes s’avancent »... On dirait une tragédie
grecque ! Malgré la pluie, les hommes regardent droit, les femmes
soldats gardent un peu de féminité, les chevaux piaffent, et les chiens
de la Sécurité Civile sont peut être les seuls, avec leurs maîtres, à
mériter un tel honneur. Toute l’année, en vrais héros, ils ont été
chercher quelque souffle de vie dans les décombres des caprices de la
terre, au Japon, au Guatemala, au Pérou ou ailleurs. Ils sont les plus
beaux soldats de la Paix.
Le 14 Juillet, la foule, pacifiste et anti
militariste va applaudir ceux qu’on ne veut plus voir se battre.
« Si tu veux la Paix, prépare la guerre ! ». Bon !
On devrait avoir la Paix pour un moment... Côté « Elysée-
Matignon »... (tout le monde descend !), ce serait plutôt
« ouverture des hostilités »...
Enfin ! Les soldats ont défilé, le
président a parlé, et Laurent a gagné. Todo Bien !
Cependant, quelqu’un a du chanter, ou parler « faux »,
car il pleut, mais il pleut... Un vrai temps de Toussaint !
En Espagne, la pluie est dans les coeurs.
Alors que tous aspirent à cette Paix si chère à conquérir, ETA
assassine et assassine encore. Non pas un homme, mais deux, à quelques
heures, l’un de l’autre... Fuera Pundonor ! Fuera Nobleza ! Fuera Humanidad !
Encore une fois, on a parlé de liberté en tirant dans le dos...
Les fanfares du 14 Juillet n’ont donc pas « le même son »...
Côté corridas, notre planète à nous, le 14 Juillet 2001 restera
jour de gloire, jour de triomphe, et jour de terrible combat, là bas, en
Navarre, du côté de Pamplona. Le matin, au cours d’un tragique
encierro, un terrible Miura de 670 kgs blessait au front un Biarrot de 27
ans, Philippe Amorin, puis continuait sa route, avec au bout de la corne
droite, un tricot de couleur jaune, arraché à quelque imprudent. Jaune !
Sinistre présage ! Quelques heures plus tard, ce toro « Sureño »
allait donner à Juan Jose Padilla une terrible cornada au cou, le
laissant à deux doigts de l’Histoire. La funèbre page ne s’est pas
écrite, heureusement, mais cela fait trois cornadas en cinq mois, et au même
endroit... San
Sebastian, Sevilla, Pamplona... Mucho ! Beaucoup pour un seul
homme...
En France, on a coupé les oreilles, tant
à Bayonne qu’à Fréjus. Cocorico donc, même si on peut mettre
quelques bémoles à de telles envolées, car à Bayonne, peut-être à
cause de la pluie, on fut loin du feu d’artifice... Cependant, « hubo
toros y toreros », et rien que pour cela... on peut se mettre au
garde à vous !
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PAMPLONA :
MIURADA DE CAUCHEMAR
15 juillet : La feria de Pamplona s’est terminée dans une
ambiance lourde... Un homme est mort, assassiné à Leiza. Il avait 59
ans. Son rêve était le même : vivre libre dans son pays, aider,
aimer les siens... Pamplona
condamna radicalement cet assassinat : Pas de musique dans la plaza,
une intense minute de silence, un immense crêpe noir au palco de la Présidence.
Le moindre sifflet revendicateur, la moindre pancarte, ont été immédiatement
muselés, repoussés par une foule intensément digne. Dans le ruedo, les
trois matadors ont brindé au ciel, comme pour dire « Jose Javier !
Tu ne sais pas pourquoi tu es mort. Puisse cette foule qui te salue, aider
à porter la Paix dans tous les coeurs de ce pays ». Dans ce climat
très lourd, sortit une Miurada « de cauchemar ». Ce fut un
terrible combat dont deux hommes furent les grands protagonistes, l’un
parce qu’il triompha de formidable façon ; l’autre parce qu’il
faillit y laisser la vie...
Zotoluco est sorti a hombros, coupant deux
oreilles « de terrible verdad », et tout le Mexique sourit,
lui qui pleurait, il y a quelques jours la triste disparition de Joselito
Huerta, torero vedette des années 60.
Juan Jose Padilla a voulu triompher, comme
chaque jour. Il a cherché la gloire...et a faillit trouver la mort.
« Sureño », le Miura au foulard jaune, lui a traversé la cou
au moment de l’estocade. La mort a plané de longs instants sur la
plaza. Heureusement, San Fermin a mis un « bout de capote » et
le Jerezano vit, et sera sauvé. Comment reviendra t’il ? Les
prochains mois nous le diront, mais on frémit en voyant approcher le 25
Août, où Padilla doit prendre, seul, six Miura, à Bilbao...
14 Juillet – Pamplona – Dernière corrida de San Fermin –
Llenazo et temps gris noir, tournant à la pluie : Miuras d’une
autre époque ! Hauts, grands, longs et bien lourds (640 kgs de
moyenne), et des cornes d’enfer. Pour arranger le tout, de très mauvais
caractère. Seul le premier se laissa un peu. Pour le reste, hachazos et
derrotes, regards des plus douteux, charges en crabes, arrêts soudains,
suivis de l’upercut sauvage. Enfin ! Une vraie bataille et des
taureaux si hauts qu’on ne leur voyait pas « la mort »
(lisez : l’endroit où devait entrer l’épée).
Eulalio Lopez « El Zotoluco »
a totalement triomphé, à base de courage, de savoir, et de superbe. Voilà
un mexicain qui sait ce que veut dire le mot « Pundonor ». Que
ce soit à Séville où à Pamplona, le Zotoluco a démontré sa valeur et
sa toreria devant des toros qui sont exactement le contraire de ceux
qu’il connaît et torée, dans son pays. Formidable actuacion,
magnifique arrimon du Zotoluco, hier, à Pamplona : Il doit tuer
quatre toros, à cause de la blessure du compagnon. Résultat :
Oreille – Silence (il acheva le deuxième) – Deux avis et silence au
terrible quatrième et oreille au dernier. Sortie a Hombros totalement fêtée.
On retiendra sa façon de recevoir le premier, par larga à genoux, puis
d’ouvrir la faena, en plein centre du ruedo, également à genoux .
On retiendra sa façon de donner la distance à celui « qui vient un
peu », de harceler celui qui ne veut pas charger, de bousculer le
raisonnable. Desplante valeureux en fin d’une faena « de savoir et
de pouvoir ». Estocade terrible, la corne lui sifflant à
l’oreille. Zotoluco coupa ce premier trophée et continua ainsi, toute
l’après midi, face à des toros « de guerre ». Oreille au
dernier. Qu’importent les sept descabellos au quatrième. Gros et légitime
triomphe du mexicain. Tout le monde s’en réjouit : « Aqui
viene un torero »
Juan Jose Padilla se montra
un vrai guerrier. Il lui fallait à tout prix triompher. Il essaya
tout, y compris banderiller al violin un toro presque plus haut que lui.
Deux tentatives, deux échecs. Faena débutée à l’estribo. Sur la
première passe, le toro monte si haut qu’on peut penser le voir sauter
au callejon. La guerre ! Padilla va se battre, gagnant du terrain,
puis devant rompre, en hâte. Au moment de l’épée, une demi estocade
qui se termine en affreuse voltige. La corne de « Sureño »
est entrée dans le cou, et le torero est emporté dans une terrible
arabesque. Au sol, le toro lui tire de terribles derrotes. On emporte le
diestro, et la panique se lit sur tous les visages. Certains pensent
« le mato ! ». Heureusement, longtemps plus tard,
quelques nouvelles arriveront. C’est grave, très grave, mais il vivant.
Deo gracias !
Le parte facultativo du Dosteur Ortiz fait
frémir : « Blessure pénétrante dans la région cervicale
gauche, traversant le cou de part en part, fracturant la face interne des
2 et 3ème vertèbres cervicales, contusionnant trachée et
oesophage. Très grave ». Le torero est opéré en urgence à la
plaza. Le soir, il était en clinique, conscient. A priori, pas de problèmes
du côté « sensibilité » de tous les membres. Le
pronostic est passé de « Très grave » à « Grave ».
Quant au troisième diestro, on le pensait
« un peu tendre » pour une telle odyssée. Cela s’est
totalement confirmé, mais « El Renco » n’a aucunement à
rougir de sa prestation. Il a écopé vaillamment, et son frêle esquif
n’a pas coulé. On retiendra une folle réception à genoux du cinquième
Miura. Silence et Silence pour le jeune « El Renco », qui
gardera pour les nuits de cauchemar, le souvenir de la Miurada 2001, à
Pamplona. Sa façon à lui de dire « Pobre de mi ! »
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BAYONNE : LESCARRET ET JIMENEZ...A HOMBROS !
15 Juillet : Entendons-nous bien :
Si on coupe deux oreilles parce que l’on a dominé un toro, alors
personne ne doit sortir a hombros, hier, à Bayonne. Si on coupe deux
oreilles, parce que l’on a été « en torero », vaillant,
engagé, essayant de faire les choses « bien », alors il n’y
a rien à dire, et Julien Lescarret a amplement mérité sa sortie en
triomphe du 14 Juillet 2001 en plaza de Lachepaillet, d’autant qu’il
avait également montré de bons moments face à son toro précédent.
Confirmation des progrès accomplis. A n’en pas douter, il y a là bonne
graine de bon torero, d’autant que le petit landais commence à donner
de l’empaque à son toreo, et que la tête fonctionne bien.
On ne dira pas la même chose de Cesar
Jimenez qui, malgré le fait de toréer beaucoup, aux meilleures
conditions, ne progresse absolument pas et continue à « se regarder
toréer, en se trouvant très beau ». Comme d’autres sont du même
avis, Cesar Jimenez sortit également à hombros, mais...
De son côté, Javier Valverde apporta le
sérieux, la sobriété du toreo salmantino, et plusiseurs passages de ses
deux actuaciones ont ravi l’aficionado de verdad. Malheureusement,
« l’acier » ne fut pas au rendez vous, et Javier ne put
accompagner ses collègues. Dommage... mais la « carte de visite »
est là, bien prête pour d’autres entreprises, plus importantes, plus
tard...
A signaler le bon jeu des novillos
d’Ana Maria Bohorquez, malheureusent entaché, pour quatre
d’entre eux, de trop de chutes. Lastima ! Cependant, malgré la
pluie, une bonne novillada... Les absents ont eu totalement tort !
14 Juillet – Bayonne – Novillada
- Un gros tiers de plaza et pluie par intermittence: Un lot très
homogène de Ana Maria Bohorquez. Novillos bien faits, normalement armés.
En évidence, le cinquième, magnifique burraco de 506 Kgs. Precioso !
Au moral, la noblesse et la bravoure, pour trois d’entre eux. Noblesse générale,
hélas accompagnée d’une certaine faiblesse, les toros trébuchant,
pour immédiatement se relever et charger à nouveau. |
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Un défaut, hélas,
qui ôta toute continuité au trasteos, les toreros devant « cuidar
mucho », les toros : Muleta
à mi hauteur, séries courtes, etc... Ce qui, bien entendu, enleva
quelque émotion à leurs faenas. Le meilleur pour le torero, le sixième,
noblissimo, et plus solide. Par contre, le burraco cinquième se montra
solide, d’une noblesse très encasté, un poil violent . Style de
novillo qui peut faire exploser n’importe qui... Ce fut le toro de la
tarde .
Javier Valverde s’est montré « très
torero » tout au long de la tarde. Clair dans sa tête, alliant
technique et esthétique, tant à la cape qu’à la muleta, il toréa
avec cette élégante sobriété qui caractérise « ceux de
Salamanca ». Temple dans les muletazos, sans trop forcer les deux
novillos les plus faibles. Variété dans les adornos, simplicité dans
les desplantes. Deux faenas classiques, pleines, seulement réduites par
quelques agenouillements des toros, et la malchance avec l’épée.
Ovation et une oreille sanctionnent sa bonne présentation.
Julien Lescarret s’est montré « en
novillero », plein d’allant, ayant fait de gros progrès et
mettant une touche artistique supplémentaire dans son toréo. Reste à se
calmer encore un peu, prendre le temps... Lescarret mit la hanche dans les
véroniques à son premier. Toréant un peu « a lance hecho »,
il fut un peu balloté, mais plusieurs lances eurent un superbe tracé. Le
toro fut noble, un peu bronco, et Julien le toréa « a mas »,
par séries courtes, terminant en adornos de bon goût et d’indéniable
plastique. H élas, l’oreille s’envola, suite à trois deux
pinchazos, une bonne demie et un descabello. Ovation.- Le cinquième fut
un sacré client, correton, puissant, tête en haut, violent, mais noble.
Un novillo du genre « typhon »... Lescarret fit magnifiquement
face, « estuvo alli », ne recula jamais. Les muletazos
se suivirent, parfois magnifiques, souvent bousculés. Le torero
domina t’il ? Non. S’imposa t’il au toro ? Non, mais
Lescarret, très vaillant et sans perdre l’attitude, a été « en
torero » devant ce novillo qui en aurait fait exploser bien
d’autres. Magnifique épée, contraire, entrant « con mucha fe ».
Deux oreilles qu’on pourra discuter, selon les critères que chacun a.
Mais un triomphe indéniable et un torero à suivre, et à ne pas ménager,
parce qu’il a vraiment des possibilités.
Cesar Jimenez a fait beaucoup de choses à
ses deux novillos, et parfois, de belles choses. Mais, tant à la cape
qu’à la muleta, son affectation, sa façon de « se regarder toréer »
mettent mal à l’aise,
d’autant que sur quatre muletazos, deux sont jolis, le troisième est
« destemplado » et le dernier, « fuera de cacho ».
Cependant, comme tout cela respire le calme et le bien léché, le public
marche.... Mais, que retient on de la faena, après deux apéros ? Il
tua mal son premier, écoutant quelques bravos, et coupa deux oreilles
hors de propos pour une longue et inégale faena au noble sixième, close
d’une bonne estocade.
Julien Lescarret et Cesar Jimenez
sortirent à hombros, et Javier Valverde salua une grande ovation .
Pendant ce temps, à Fréjus, une bonne corrida de Peralta
permettait un grand triomphe des toreros français : Une oreille et
ovation pour Denis loré ; Oreille chaque fois pour Fernandez Meca
qui accompagnera en triomphe Sebastian Castella, avec trois trophées en
poche. Une bonne entame pour Meca et Castella qui vont encadrer Richard
Milian, ce 15 juillet, à Bayonne.
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BAYONNE :
« TCHAO, RICHARD... BONJOUR,
SEBASTIEN ! »
16 Juillet : La
despedida de Richard Milian a été la fidèle image de « 20 ans de
relation » entre le torero et le public : « Amour vache »,
un mélange de cariño et d’agacement, une passion totale, avec de
grands abrazos et des coups de rogne, vite oubliés...
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Hier, Richard Milian a fait ses adieux à Lachepaillet. Disons
que ce ne fut pas facile, mais que si, à sa place, un autre torero avait
produit une telle prestation, la bronca
eut été de celles
qui font date. Le public, hier, se montra magnanime et cariñoso,
reconnaissant également que le catalan n’avait pas eu de chance au
sorteo. C’est donc applaudi que Richard sortit de Bayonne, et c’est
bien, ainsi.
Stéphane Fernandez Meca a fait, tout à coup,
penser à Antonio Ordoñez.... Non par la qualité du toreo inimitable du
rondeño, mais par un double détail : Le costume orange et or, et le
chaleco ouvert... Antonio Ordoñez porta ces couleurs, vers 1968/69, et
avait l’habitude, sur la fin de toréer avec la chaleco ouvert. Stéphane
aurait il un peu « forci » ? La question reste posée,
mais le souffle semblait un peu court, parfois, ce que l’on peut
comprendre, vu les deux toros qu’il eut à combattre. Bonne tarde de
Meca, avec un final « muy torero », même si le recibir prit
« les chemins de traverse ».
Attention ! va falloir suivre un torero qui
revient en trombe. On pouvait le penser fragile, perdu dans quelque rêve
mystique. Le voilà tout à coup revenu. Il n’est que de voir sa façon
d’aborder ses adversaires, que ce soit avec cape ou muleta. Une autre
attitude, un autre regard, une nouvelle force... Ensuite, les choses sont
ce qu’elles sont, et le chemin reste long , mais, hier, en plaza de
Bayonne, Sebastien Castella a confirmé un beau retour, scellant
l’espoir qu’on désespérait de retrouver, après une fade saison
2000.
« Adieu Richard, on t’aimait bien, tu
sais ! Bonjour Sebastien, on va te suivre ! A tout à l’heure,
Stéphane...Cuidate et s’il te plaît, merci de fermer ce chaleco ! »
15
Juillet – Bayonne – 2/3 de plaza
- Après midi ensoleillée, très agréable : Cinq toros de
San Martin et un sobrero d’Andres Ramos. Le premier de Chafik sortit en
Santa Coloma et partit percuter un burladero, se cassant net un piton.
Remplacement immédiat. Sort alors un Andres Ramos qui, par sa présentation
et ses pitones, fera peut-être référence, tout au long de la saison. Un
tio ! Un toraco ! Au moral, ce fut autre chose, mais pour ce qui
est trapio... chapeau ! Les
toros de San Martin souffrirent de la comparaison, tout simplement parce
qu’ils respectèrent « le type » de l’encaste Santa Coloma :
bas, petite tête, mais du muscle et de la caste. Le quatrième fut un
mauvais garçon, mal lidié ; le sixième fut d’une grande
noblesse, sur le côté gauche. Ce toro fut magnifiquement mis en valeur
par Sebastien Castella, au point qu’on lui accorda, bien tardivement et
de façon un peu exagérée, la vuelta posthume. La polémique « queda
servida », mais le nom reste dorénavant gravé sur les pages de
Lachepaillet. Le toro s’appelait « Botella ! »
Sympathique « accueil d’adieux » à
Richard Milian... Les bisous des enfants, l’Aurresku d’honneur, tout y
était... à la Basque !. Muy bonito ! Les choses se gâtèrent
par la suite. On peut le comprendre, et on ne va pas demander à Milian de
« partir à la guerre », comme il le fit, tant de fois. Face
au tonton d’Andres Ramos, le torero va essayer, en étant convaincu
qu’il n’y arriverait pas. Le cites « bougés » accentuèrent
les défauts du bicho qui, la charge courte, les retours secs et la tête
en haut, n’attendait que cela pour mettre la panique. Milian essaya un
peu à gauche, prit un avertissement musclé, et finit sans gloire. Face
au quatrième, « mas toro », puissant et pesant sur le torero,
les choses se passèrent mal d’entrée. Premier tiers bousculé, hésitant,
qui augmenta le sentido du toro ; Deux piques exagérément longues
et trop appuyées ; « mitin » aux banderilles, où la
cuadrilla montra « moins de bravoure » qu’en d’autres
circonstances... Au final, un toro qui arrive à la muleta, lourd de
mauvaises intentions, face à un torero qui pense à en terminer au plus
vite, ce qui sera fait d’une verticale bien habile. Pitos et quelques
palmas qui excusent. Adieu, Richard !
Stéphane Fernandez Meca a construit une
actuacion solide, forte, musclée. Sa première faena alla de « mas
à menos », comme le toro. Toro qui provoqua un batacazo (la
cavalerie semble bien faible !) et permit
à « El Chano » de saluer, après deux paires de
banderilles « de lujo ». Meca débuta hésitant, puis,
laissant la muleta devant, bien puesta, enchaîna de bonnes séquences,
notamment sur côté gauche, souvent closes de double pechos. Faena qui,
comme le toro, manqua un peu de continuité. Pinchazo et entière un peu
trasera donnèrent lieu à une ovation. Le cinquième était un autre
tonton. Deux entrées au cheval, compliquées, et un toro qui demande
bataille... Meca remporta le combat d’entrée, en soumettant le bicho dès
les premières séries. Par la suite, le toréo se relâcha, entrecoupé
de desplantes toreros. Muy bien. Le grand moment de la faena fut la préparation
d’un recibir, le torero choisissant son terrain et sa distance, préparant
son estocade avec soin. Certes, l’épée entra à moitié, et légèrement
de travers, mais le geste fut « très torero », et l’oreille
justement accordée.
Sebastian Castella ne put triompher devant le
troisième qui prit un bon puyazo, mais arriva tardo à la muleta, pour
ensuite virer au « quedado ». « Je reste là, et je
bouge plus ». Castella lui vola quelques séries, mais se fit
prendre sans mal sur un court retour du bicho, qui avait prévu le coup.
Mal à la mort, le jeune torero entendit quelques bravos. Le sixième fut
l’image même du « Buendia passé ». Petit toro plein de
verve, qui sort en bougeant beaucoup dans la cape. Castella ne
s’illustrera que dans une jolie demie, suivie d’une élégante
rebolera. Le toro fera son devoir, sans plus, à la pique, et ira s’améliorant
à la muleta, terminant en totale noblesse. Castella débuta sinçèrement,
mais un peu accroché, sur la droite. Puis, découvrant le magnifique côté
gauche, Sebastien se régala, et nous régala, se grandissant à chaque
passe, pour terminer en apothéose. Il y eut de bonnes naturelles, plus légères
que profondes, puis divers enchaînements, à l’endroit, à l’envers,
le torero donnant libre cours à son élégante imagination. Faena
« à mas », terminée d’un gros coup d’épée, libérant
deux oreilles incontestées. Sourires dans les gradins, et le bonheur sur
le visage du jeune torero, auteur ici, hors de ses terres, d’une bonne
sortie, dont il faudra tenir compte.
La
saison bayonnaise commence bien, malgré une météo instable, mais plus
chanceuse que vers Fréjus ou Méjanes qui durent annuler, tout comme
Rieumes, à qui le bon dieu aficionado fit le quite, évitant ainsi un
ridicule... « qui aurait bien pu tuer » !
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TERNE
DIMANCHE DANS LES RUEDOS ESPAGNOLS
16 Juillet : Toute la journée, on attendit « des nouvelles de
Padilla ». Les bruits les plus fous ont, bien entendu, couru. Le
torero, sous respiration assistée, a un moral d’enfer, et « bataille »
déjà. Peut-être ne se rend il pas tout à fait compte de l’ampleur de
sa blessure, ni de la chance qu’il a eue. La troisième vertèbre est
fracturée, mais ne produit aucun dégât neurologique. Les divers
médecins taurins sont eux-mêmes divisés sur les conséquences de la
blessure, et surtout, sur la durée de la convalescence du torero. Cela va
de 10 à 40 jours, mais tous semblent dire : Aucune séquelle, aucun
problème pour retoréer cette année... Ces toreros sont vraiment faits
autrement...
15
Juillet – Madrid : Moins d’une demi arène. Cinq toros
de Alonso Moreno de La Cova, faibles. Un sobrero d’Astolfi, sorti 5ème
– Confirmation d’alternative de Martit Antéquera, devant le toro
« Niebletero », 547kgs, d’Alonso Moreno. Le diestro fut
volontaire et pas maladroit, plaçant dans ses trasteos des passes de son
invention : la suerte del ojala, et l’antequerina. Ovation et
silence – Bonne sortie de Mariano Jimenez, « ex promesse »
du toreo qui, à un moment, décida de tout plaquer. Dur retour, mais des
qualités toujours présentes, qui ont scellé une bonne actuacion :
Ovation et Vuelta, au quatrième – Andres Sanchez se battit sévèrement
avec le troisième. Ovation et silence.
15
Juillet – Barcelona – Media plaza : Quatre toros de Joselito,
inégaux, le premier sortant applaudi ; et deux de Martin Arranz (4
et 5ème), exécrables – Jose Ortega Cano fit illusion face
au premier, le temps d’une belle entame à la cape et de quelques
muletazos, sur le voyage. Il
fit la seul vuelta du jour. Silence à l’autre – Espartaco se montra
consciencieux, avec le mauvais lot (Palmas
et ovation) – Joselito ne parvint pas à décoller. De plus, il tua fort
mal (Ovation et silence).
15
Juillet – Marbella – 1/3 de plaza : Tout le monde « a
hombros ». Bons toros de Badia Hermanos (?)
- Finito de Cordoba et Manuel Diaz « El Crodobes »
coupent, chacun, les deux oreilles et la queue de leur second adversaire.
Victor Puerto fait ovation et deux oreilles.
15 Juillet – Avila – Media plaza : Cinq toros de Juan
Albarran et un de Saboya (6ème). Fernando Cepeda coupe une
oreille au premier. Rivera Ordoñez est ovationné aux deux, mais c’est
Miguel Abellan qui triomphe avec les deux trophées du troisième. Rien à
faire avec le Saboya...
15
Juillet : Impressionnante blessure au front et au cuir chevelu,
avec scalp de 10 cm, pour le matador « El Cesar », en placita
de Benalmadena. Heureusement, pas grave.
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« EN
RAISON DE L’ARRET DE TRAVAIL D’UNE CERTAINE CATEGORIE DE PERSONNELS.... »
17 Juillet : « Ca
vous dit quelque chose ? » On pensait ne pas avoir à connaître
ce genre d’annonce, sur la planète « Toros ». Bien sûr,
chaque année, « cela bouge un peu », en général du côté
des subalternes, au moment où il faut renégocier les salaires et autres
émoluments journaliers. C’est ainsi que souvent, les Fallas ou la Feria
d’Avril sont souvent menacées d’une grève qui n’a jamais lieu, ou
presque... Pas fous ! Trop à gagner, ou trop à perdre, des deux côtés... |
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Cette fois, « ce n’est plus la même ! »...
Devant la décision du Ministère de l’Agriculture d’interdire toute
commercialisation de viande de bovidé tué « a estoque », et
les pertes d’argent considérables que cela entraîne pour tous les
organisateurs, grands et petits, il y a levée de boucliers générale,
puisque toute la chaîne professionnelle va souffrir de ce « diktat » :
Les organisateurs ne peuvent payer les frais de transports et d’incinération,
alors qu’il savent au départ qu’ils ne toucheront pas l’argent de
« la viande vendue ».
Partir avec un déficit d’environ 30000 Frs par
spectacle, alors que l’on sait déjà que les entrées sont « réduites »...
Qui donc accepterait ce sacrifice, ce suicide commercial ?
Du coup, les organisateurs disent : « Nous,
on ne paie pas, et du coup, on annule les spectacles... ». Les
toreros disent : « Les autorités nous emm... Il n’y a preuve
de rien, les organisateurs font leur boulot... Voilà qu’on les embête
et qu’ils ne veulent plus organiser... Il faut les aider, car autrement,
nous ne gagnons plus d’argent et surtout, les gens dont nous sommes
responsables (cuadrillas, employés subalternes) se retrouvent dans la
panade, avec toute leur famille. Un désastre. Donc, nous sommes
solidaires! Ne parlons pas des ganaderos qui ne décolèrent pas
« On a fait tout ce qu’il fallait faire. On a même payé des
tests post mortem... La vache n’est pas folle, mais les gratte papiers
et les fonctionnaires « petits bras » sont complètement timbrés ! Donc...
solidarité ! »
Qui donc va payer ? Les professionnels du
monde taurino se sont réunis hier avec les « autorités compétentes »,
dans un grand hôtel madrilène, taurin par excellence, le « Wellington ».
Il y avait beaucoup de monde , et la présence de figuras de la Toreo,
comme el Juli, disait bien la gravité du moment...
Décision... pas d’accord pour le moment. L’Etat
ne veut pas payer, et maintient sa position : commercialisation
interdite... Les
organisateurs : « Vous ne payez pas ? Nous non plus. On ne
peut plus organiser ! »
Conclusion : « On se revoie
Jeudi. Si un accord n’est pas trouvé, tout le monde s’arrête à
partir du Mardi 24 Juillet, à 0heure ! Huelga general ! Grève
générale... !
Une telle décision serait terrible, de l’autre
côté des Pyrénées. Valencia, Tudela et Santander verraient leurs
ferias condamnées, sans compter tous les autres spectacles, organisés
çà et là, dans les grandes plazas, ou sur les places de village. Un
vrai désastre.
Réponse jeudi soir... A priori, quelle que soit
la décision, elle ne devrait pas affecter la France, et la Feria de Mont
de Marsan ne devrait pas avoir à en souffrir. Une chance pour nous qui,
bien égoïstement, attendons avec impatience cette Madeleine qui promet
tant .
Il faut attendre et souhaiter que...
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JUAN JOSE PADILLA... « UN
MILAGRO DE DIOS ! »
17 Juillet : Quoique grave, l’état
de Juan Jose Padilla, blessé samedi, par un Miura, en plaza de
Pamplona, s’améliore. Hier, on faisait ici état des bruits
alarmants qui avaient couru, tout le week end. Malheureusement,
c’est normal, c’est courant, et... c’est détestable, bien
entendu. |
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Les dernières nouvelles parlent d’amélioration, bien que le torero
soit plus nerveux et se repose beaucoup moins : On a enlevé la
respiration assistée, et arrêté plusieurs calmants. C’est bon signe,
puisque le blessé est « en autonomie », mais il est vrai
qu’il souffre plus et se repose moins. Deux, trois jours difficiles à
passer. Mais ce diable d’homme en a vu d’autres...
Un véritable miracle.. Quel que soit « celui
qui veille, là haut », on peut dire qu’il a le meilleur capote et
une vista « fuera de lo comun », pour ainsi faire trois quites
en quatre mois, au même torero. Padilla pouvait mourir en plein ruedo, à
San Sebastian, à Séville et samedi, à Pamplona. Par trois fois la corne
a frôlé, telle guillotine, la tête, le cou, la trachée, la carotide !
Par trois fois le capote des Dios l’a détournée, d’un demi centimètre,
juste celui qu’il fallait pour qu’au lieu « d’un lamento »,
on aille tous pousser un énorme soupir de soulagement en vidant quelque
bonne bouteille « à la santé des deux ! » : celle
du torero, et celle du « Grand Patron », là haut !
A Pamplona, la corne de « Sureño »
est entrée d’un côté du cou, a contourné la trachée et l’œsophage,
allant, derrière, percuter et fracturer la troisième vertèbre... Et,
imaginez bien que ce n’était pas fait « au bistouri et en finesse ! »...
Choc terrible ! Affreux coup de yatagan mal aiguisé !
Padilla est vivant ! « Pas la peine
d’aller jouer au Loto, à la Quiniela, ou au Tiercé... il les a tous
touchés dans l’ordre, et par trois fois de suite... »... Et nous
nous en réjouissons tous !
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OU EST
LA VIOLENCE ?
18 Juillet : « Gênes,
ville interdite... » Presque un titre de film italie des années 50.
Pendant trois jours, de grands messieurs bavarderont de concert à
l’occasion du énième « sommet », tandis que dans le rue,
les « antis tout » s’étonneront de prendre des baffes,
parce qu’aujourd’hui, protester est aujourd’hui, synonyme de casser,
attaquer, harceler.
La haine se déverse à grands flots, partout, en
toute heure, en touts lieux. Ne parlons pas de ce qui se passe dans les
territoires, où Israeliens et Palestiniens se massacrent autour du mot
Paix... Ne parlons pas de l’Algérie, où les terribles assassinats
quotidiens font blêmir, comme celui d’hier, 17 juillet... 12
villageois... le plus jeune, âgé de six ans, tué à coups de hache...
Mais, n’allons pas si loin...
Des gosses de 15/16 ans qui violent, ensemble, leur professeur
qu’ils avaient « invitée » à leur « boum de fin
d’année »... Faut quand même le faire ! Ne
parlons pas de ces « saloperies » de rave parties, où, autour
du mot « Liberté , Culture, Tolérance », on se permet
tout, et l’on s’en va, en laissant un cadavre derrière soi. Ne
parlons pas de ce garçon, tué dans le dos, dans ce village près de
Lille, parce que, dans le cadre de ces fameux et fumeux « contrats
Emploi Jeunes », on lui faisait faire un boulot de grand,
d’adulte, de professionnel.... Vous, les politiques qui avez inventé
ces faux contrats, « dégonfleurs de statistiques du chômage »,
vous avez tous un peu appuyé sur la gâchette... Dormez donc bien et
parlez bien de « votre réussite »... Pendant ce temps, des
familles et des villes entières se replient dans leur douleur en se
disant « Pourquoi nous ? Pourquoi chez nous ? »
Des exemples de cette violence, il en est des
milliers. En faire la liste nous donnerait la jaunisse, et surtout, la
honte d’être « des frères »... Malheureusement, la fausse
tolérance qui cache les mots « laxisme » « peur »,
« lâcheté » a conduit à
cette escalade... Alors, il ne faut pas s’étonner de ce qui se passe au
pied des arènes... Ce qui vient de se passer à Fréjus n’est rien,
forcément, à côté de ce qui se passera, un jour, aux portes d’une
autre arène... A quand le premier mort ?
Qui sont les Violents ? Où est la cruauté ?
Du côté des Aficionados ou de celui
de ceux qui, au nom de la Liberté, veulent interdire ? de
ceux qui, au nom de la non violence, insultent menacent, salissent,
vomissent la haine à grands flots, déversent la bile qu’ils ont
emmagasinée, tout simplement parce que dans la vie, ces pauvres gens, au
demeurant fort respectables, s’emm... ? Alors,
ils cherchent « un » combat qui en font des
protagonistes... Hombre, enfin on va parler d’eux... Enfin, ils vont
passer à la télé... Enfin, l’espace d’un crachat, ils seront
importants...
« La corrida est violente, les Aficionados
sont ses assassins, des nazis, des pédophiles... » Et puis quoi,
encore ? Les inscriptions sur les murs, les vociférations, les
insultes qui terrorisent un
enfant, dans le coche de cuadrilla, aux côtés de son papa torero... tout
cela est malheureusement normal, logique, dans l’air du temps...
A quand, le premier mort ?
Pendant ce temps, les aficionados, ces « massacreurs
d’animaux », regardent avec infinie tristesse, les chevaux des frères
Domecq, mourir, l’un après l’autre, après d’atroces souffrances.
Deux de plus, hier... Ils s’appelaient « Jabato » et
« Napoleon ». Quand le camion a explosé, ils étaient
douze... Neuf ont été gravement, terriblement touchés. Six sont
partis... vers d’autres prairies.
Bien
sûr, six chevaux qui meurent, ce n’est rien à côté de la souffrance
des hommes, partout sur la planète... Mais...
un détail, tout de même : Les frères Domecq ont fait part de témoignages
d’amitié, de gestes des leurs compagnons rejoneadores, de milliers de
lettres arrivées d’Espagne, de France, d’Angleterre... A Granada, on
va monter un spectacle à la gloire du cheval andalou, et en hommage à
ces animaux sacrifiés à la bêtise de hommes... Des gestes simples
et sincères... et pourtant, pas un mot, pas un geste de la part des sociétés,
associations protectrices des animaux... de ceux qui disent les aimer
tant... Révélateur, non ?
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QUI ,
POUR REMPLACER PADILLA ?
18 juillet : Juan Jose Padilla
gît sur son lit d’hôpital. Cela va mieux, disent les hommes de
science et les machines qui enregistrent fidèlement le
« constantes vitales »... Pourtant, le torero aura du
mal à réapparaître cette année. Bien sûr, fou d’orgueil, de
fierté torera, il murmure des « Je serai à Mont de
Marsan ! », ou encore « Rendez vous à Bilbao, avec
les six de Miura ! » Ce type là est un admirable fou
furieux... C’est un « torero », tout simplement. Et,
plus élégants, moins fantasques, plus discrets,
« ils » sont tous comme lui...Ils sont
« toreros », ils sont faits « d’un autre
bois »... C’est pour cela qu’ils s’habillent de
lumières, et pour cela que nous nous faisons petits, derrière nos
burladeros, ou dans nos tendidos. |
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Padilla reviendra t’il, cette année ? Nul ne le sait encore. En
attendant, il va bien falloir le remplacer... Alors, on va, maintenant
« battre les cartes », ou plutôt , les fiches
d’identité des toreros qui, de même catégorie, de style similaire,
animateur « tous terrains », « toreros champagne »,
pourraient avantageusement « substituer » le Jerezano...
Bayonne parle du Zotoluco, pour sa corrida des fêtes. Pourquoi pas ?
Le mexicain a démontré, à plusieurs reprises, et en particulier devant
les Miura de Sévilla et Pamplona, être un torero de savoir et de
pouvoir... Il mérite amplement sa place en n’importe quel cartel, avec
en plus, si un toro « se laisse vraiment », la capacité de le
toréer « con gusto »...
Qui d’autre ? Il en est un qui pourrait
bien faire son chemin, grâce à la blessure de son compagnon ?
Certes, il déplorera les circonstances, mais devra en profiter au
maximum. Vous le connaissez ! Il est presque la copie de Padilla, en
moins fou, en moins extravagant, à peine... Il est complet et inventif à
la cape (le seul a reprendre, très bien, le quite des lopecinas, du Juli) ;
Il est virevoltant avec les banderilles ; il est muletero puissant et
parfois étonnant de temple... Il s’appelle David Fandila « El
Fandi ». A Granada, il a coupé un sac d’oreilles. Oh, bien sûr,
ce n’est pas de la dentelle de Bruges, mais, la tauromachie a besoin de
ces fous magnifiques, fous de courage et d’abnégation, même
au prix de quelques vulgarités, surtout si cela se passe devant
« des tontons » de Victorino ou de Cebada...
Fandi pourrait bien « faire pareja »
(toréer en duo), un jour, avec Padilla. Nous le disions, il y a peu.
Pourrait bien venir se joindre à eux un Antonio Ferrera, par exemple.
Cela pourrait faire un certain bruit ! Pour cela, le Fandi devra
jouer sa carte à fond, à condition que quelque empresa la sorte du
tas...
« El Fandi » pour remplacer Padilla ? Et
pourquoi pas ? D’ailleurs, vous pourrez vous ne rendre compte vous
même, puisqu’il est, de plein droit, au cartel d’Orthez, le 29
Juillet. Les toros seront « del Sierro » et les collègues,
Richard Milian et l’alicantino « El Renco ». A n’en pas
douter, plusieurs surveilleront du coin de l’oeil, et du « portable »,
l’actuacion du Fandi, à Orthez... même s’ils sont, au même moment,
à Tyrosse. La petite plaza des bords de Gave aura, l’espace de deux
heures, tous les regards braqués sur elle... et, peut être, sera le
point de départ d’une carrière.
A suivre donc, avec beaucoup d’attention, l’actuacion
du Fandi, le 29, à Orthez. D’une palcita à une grande feria française...
D’une grande feria française à Madrid... il n’y a qu’un « énorme » saut de puce !
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CE SOIR
OU JAMAIS...
19 Juillet : C’est
ce soir que nous saurons. En effet, c’est à 19 heures qu’aura lieu,
dans les locaux du Ministère de l’Agriculture, à Madrid, la réunion
qui doit décider du futur immédiat de la Fiesta. Les 12 Associations
représentant la totalité du monde professionnel taurin rencontrent les
responsables des Ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, et du
super Ministère de la Présidence. De cette ultime « partie de Mus »
doit sortir la décision. Au moindre indice de bonne volonté des
gouvernants, les toreros vont se rhabiller de lumières. Sinon, on ferme !
Ce soir, sur les coups de 22 heures, ou la Fiesta Taurina continue, ou
elle se paralyse entièrement, à partir du 24 Juillet, 0 heure...
De quelle couleur sera la fumée ? A priori,
il semble que ...blanche. De fait, chacun, dans cette affaire, aurait trop
à perdre, pour qu’un terrain d’entente ne soit, au dernier moment,
trouvé. On imagine mal les
plazas vides, en pleine saison. Par ailleurs, l’Etat Espagnol aurait à
perdre, ici, plus que la face...
Alors... Comme dans les bons westerns, on pense
qu’à la dernière minute, déboulera du vallon d’en face, la
cavalerie bleue, à grands coups de clairon... Mais ce qui est certain,
c’est que dans cette affaire, beaucoup d’indiens y auront laissé des
plumes...
Qui vivra verra... En France, il ne devrait pas y
avoir de problèmes, quoique... D’ici qu’un ministre, qui se dit
aficionado, se mette à jouer les grands « Il n’y a qu’à... »,
comme sa collègue du Travail qui veut doubler le nombre de jeunes en
« TRACE », sans pour autant doubler le nombre de ceux qui
doivent tout faire, mais vraiment tout, à leur place...
Au
fond, c’est bien vrai : On n’est jamais mieux assassinés que par
les siens !
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VALENCIA...
SANTANDER... TUDELA... AU PIED DU CANON !
19 juillet : Plus que personne, les responsables des plazas de
Valencia, de Santander et Tudela attendent avec quelque anxiété
le résultat des négociations madrilènes.
Dans la cité du Turia, la Feria de San Jaime a débuté :
Une novillada non piquée, une piquée, la desencajonada
publique, ce soir et sept spectacles majeurs, dont cinq corridas
formelles, à partir du 20 Juillet.
De son côté, la capitale de La Montaña,
Santander, attaque sa feria de Santiago, le 21, pour huit spectacles, dont
sept corridas « de lujo »...
En Navarre, Tudela attaque sa « mini San
Fermin », le 25 juillet, pour quatre gros cartels.
A
n’en pas douter, les sourires doivent être un peu figés, et les
abrazos, bien dubitatifs. Ce soir, on haussera les épaules, soudain bien
fatiguées, ou alors , « on se les frottera », parce que, pour
le coup, les abrazos auront repris de la vigeur...
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VALENCIA.... « JULIO »
DANS LE VENT !
19 Juillet : La feria de San Jaime a débuté, en plaza de
Valencia. On l’appelle aussi Feria de Julio. De gros cartels en
affiche et du monde en perspective. Des évènements comme le retour
de Joselito, les deux corridas du Califa, la présence d’Enrique
Ponce devant les Victorino, ont fait augmenter les abonos. Ce serait
vraiment dommage de perdre cela, dans tous les sens du terme. |
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Hier, il y avait novillada. Demi entrée, et beaucoup de vent, qui a gâché
les efforts des trois toreros. Face à du ganado de Buenavista qui s’est
vite éteint, (seuls ont à moitié servi les 1,2 et
5ème), Luis Vital Procuna s’est montré vaillant,
bouillant. Susto en recevant le premier a portagayola. Bien aux
banderilles. Clair et net à la muleta. Bonne estocade au premier.
(Oreille et ovation) – Le Valenciano Miguel Montes a connu une mauvaise
journée. A peine quelqu’éclair à la véronique, face à son premier
adversaire. (Silence et palmitas, après un avis) – Ivan Garcia semble
reprendre de l’altitude : Sept véroniques genoux en terre et larga
dans la même position, pour recevoir son premier.
Complet au sixième, bien estoqué ( Ovation et oreille).
La feria fait une pause, aujourd’hui. Pourtant,
ce soir, la plaza sera pleine, pour le débarquement en public des lots de
Victorino Martin, Jandilla, Valdefresno et Celestino Cuadri. « La
Desencajonada !» une grande tradition aficionada, une grande
ambiance. Si, un jour, vous passez par là...
Tout
au long de la feria, nous recevrons les photos de l’ami Alberto de Jesus
– Qu’il en soit remercié.
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LES
BATELEURS DE LA VODKA...
19 juillet : « Manquait plus que ça...! » Après
l’aimable galéjade de « la Corrida au Grand Stade » de
Paris, sans piques, sans banderilles, sans estocade, mais... avec le Juli
et José Tomas (ce dernier avait apprécié ... et commencé son
entraînement , à Madrid...) ne voilà t’il pas que l’on va
donner deux corridas, les 8 et 9 septembre... à Moscou... Et « en
avant, la moujik ! ».
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Aux baguettes, le maestro Victor Mendes, soi-même,
qui, en fin limier, est aller humer du côté des toundras, s’il n’y
aurait pas quelques roubles à se faire, sous prétexte « pseudo
culturel et promotion de la Fiesta Brava »... Il y aura donc
« Corrida chez les Soviets... ». Un bon titre pour SAS.. le
prince Malko prenant tout à coup les traits d’un matador portugais qui
n’arrive pas à se retirer et qui, à coups de « tou comprends ? »
nous expliquera que... « Jadis, dans les lointaines steppes gelées,
près de la Mongolie, un éleveur de yaks, du nom de Palhakov.... et
donc, il est normal qu’on relance la tradition taurine, tu comprends ? »
Ca, on comprend, oui ! Toujours est il
que les 8 et 9 septembre, le grand stade olympique de Moscou accueillera
deux spectacles, à la mode Portugaise : Toros de 3 ans, souche Santa
Coloma, venant de France, des forcados, une cavalière, et deux matadors
de toros... dont Victor Mendes, bien sûr. On n’est jamais mieux servi
que par soi même. Sacré Victor ! Sûrement de quoi se payer un bon
apéro...
Allez Victor, on trinque... « Tché Tchène ! »
A
peine plus sérieux, mais quand même moins loin de terres vraiment
taurines, il y aura corrida, le 24 Août, à Stevinson, en Californie. Le
Mexique n’est pas loin, et l’on sait chez les yankees, ce qu’élevage
et coup de corne veulent dire. Les toros seront de Garfias et San Martin.
Il sera intéressant de suivre l’actuacion de Michel Lagravère, qui
sera l’un des toreros, au côté du colombien Gitanillo de America,
un mexicain et ... un torero californien. D’ici qu’on le voit débarquer,
un de ces quatre, style J.R, avec des valise pleines de dollars et de
puits de pétrole... On le lui souhaite, d’ailleurs. N’empêche
qu’en voilà un qui a été vivre totalement sa passion ailleurs, loin
de sa terre, loin de cette planète où l’on ne reconnaissait pas ses mérites
toreros. Naviguant entre Pérou et terres chaudes du nouveau Monde, Lagravère
a fait son chemin, étant probablement plus heureux que s’il était resté
« assis », chez lui, en attendant un éventuel contrat
boiteux...
Tout
à fait sérieux, cette fois, le cartel de Madrid – Las Ventas, le 29
juillet : Antonio Mondejar, Oscar Higares prendront des toros d’Escolar
Gil. Brrrrr ! Vaya ! Ce qui est surprenant, c’est le troisième
nom, au cartel : Rafi Camino. Curieux ! Le niño bonito aurait
il encore quelques velléités toreras ? Faut croire... Il est vrai
que bon sang ne saurait mentir. Mais... le fils de Paco Camino est plus
habitué aux discothèques et aux caméras de « Gente », aux
« whisky et petites pépées », qu’à la lidia d’un toro
bravo... Alors, comme ça, d’un coup, prendre deux Escolar Gil, et à
Madrid... Pas possible, il sait déjà que tout le mundillo sera en grève ...
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PLUS DE
PROBLEMES... POUR LE MOMENT !
20 Juillet : « OK !...on continue » Il
semblait évident que les différents protagonistes de ce conflit taurin
n’allaient pas « tuer la vache à lait ». Trop d’intérêts
étaient en jeu, tant du côté du Gouvernement que de celui des Taurinos.
Aussi, il y avait grand espoir, hier soir, à l’entrée de l’ultime réunion
entre cinq représentants de l’Etat espagnol et les cinq représentants
du monde taurin, toutes professions confondues, (empresas, toreros,
ganaderos, subalternes et autres métiers liés au toreo).
La question était simple : Les empresas
disaient à l’Etat : « Si vous nous obligez à
prendre en charge la destruction des toros, et à ne pouvoir, en aucun
cas, en récupérer le prix de la viande, cela fait 30 000 Frs de perdus,
dès le départ, pour chaque spectacle, corrida formelle ou petite
becerrada.... Donc, on ne fait plus... ». Du coup, tout le monde se
dit : « Si les empresas s’arrêtent, on ne vend
plus nos toros, et nous... on ne torée plus... Ca va plus du tout,
ça ! Bon ! On va
aller aider les organisateurs. On dépend d’eux. ».
Tout le monde, parfaitement uni, s’est donc mis
à négocier. Au début, ce fut conflictuel, chacun campant sur sa
position. Mais, hier, tout s’est normalement débloqué. A l’habitude,
tout s’est passé dans une bonne ambiance, particulièrement
constructive. Le débat a été long, mais le résultat, pour le moment
est relativement satisfaisant et donc, la corrida continue. Il n’y aura
pas de grève. Valencia, Santander, Tudela pourront respirer, ainsi que
les maires des plus petits villages qui font chaque année, courir le toro,
à l’occasion des fêtes patronales...
Qu’ a t’on décidé ? Qu’a t’on
conclu ?
1) L’Etat prendra en charge le 66% des frais de transport des toros
estoqués et de leur incinération. Le 34% sera à la charge du monde
taurin » (organisateurs et ganaderos)
2) L’Etat donnera, de plus, 300 à 400
000 pesetas aux organisateurs, par spectacle, subvention qui viendra
compenser le manque à gagner (« reliquat frais » et « perte
vente viande »)..
3) La mesure est rétroactive au 1er
juillet 2001. (Ouf !)
4) Au total, l’Etat Espagnol va débourser 2500
millions de pesetas (environ 100 millions de francs) pour mener à bien ce
dispositif.
5) Attention, « on marche ainsi »
jusqu’à la fin de la saison, mais, « dès les derniers lampions
éteints », on remet ça, et il faudra bien décider quelque chose,
car l’Etat, c’est à dire la Nation, ne peut prendre éternellement en
charge les frais engendrés par des spectacles dont les 98% sont privés...
Donc, si le problème sanitaire lié à l’ESB, continue, il faudra bien
trouver une solution... Elle est, malheureusement, simple et unique :
La répercussion des frais engendrés... sur le prix des entrées.
Enfin,
on verra bien... Pour le moment, « Tutti contenti ! On continue ! »
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VALENCIA, SANTANDER,
TUDELA... EN ROUTE !
20 Juillet : Bon, c’est réglé. Ouf, on respire ! Tant
du côté des professionnels que des aficionados, la sérénité est
revenue. L’accord est conclu, et bien conclu. Les Ferias vont donc
pouvoir se donner sans grands problèmes. Tous, secrètement,
l’espéraient. Valencia pourra clore une Feria de San Jaime forte
en évènements, comme on l’a vu hier et Tudela
pourra « s’en mettre jusque là ! »... |
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De son côté, Santander pourra sereinement attaquer sa Feria de Santiago.
Une feria qui, on le sait, acquiert chaque année, plus de poids, de par
le soin mis à « cuidar » le moindre détail de
l’organisation : Une plaza magnifique, (une des plus belles d’Espagne) ;
une bonne ambiance et un public à la fois aimable, festif, mais qui sait
aussi, à l’occasion, dire son désaccord ... Enfin, des cartels
« de Lujo », avec la présence, cette année, des « ténors »
de l’Escalafon, comme Juli et Tomas, qui feront doblete, accompagnant
les Ponce, Joselito, Morante, Finito, Ubrique, Caballero, et un large
« etc.... ». Chaque année, Santander est le théâtre de
quelque haut fait, de quelque faenon. Joselito, en particulier, y s’est
magnifiquement exprimé, plusieurs fois de suite. Donc, à la veille
du « grand cirque
d’Août », Santander est une feria à suivre, tout en laissant au
visiteur la possibilité de profiter d’un cadre et d’une gastronomie
« de primera ! »
Santander, une Feria et une région... à découvrir.
(Voir,
dans la rubrique « Cartels »,
la Feria de Santander)
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LE MONDE TAURIN... DE PAIX ET DE TOLERANCE !
21 Juillet : Le monde est il devenu
fou ? Sidérés par les images des manifestations qui entourent le
G8, à Gênes, on ne peut que se poser la question.
Un homme est mort ; un autre va
peut-être mourir... La violence inouïe, aveugle, des deux côtés,
provoque une totale répulsion. Une totale sauvagerie. Peu importe qui
commence, qui provoque, qui détruit. Que des humains arrivent à de tels
extrêmes ne peut que confirmer une totale régression. Pire que des bêtes...
A force de laxisme, de démagogie, de
politiciens « en tutu », de dirigeants verreux, on a laissé
se développer le « sans limite »... Hooliganisme, rave
parties, voitures incendiées, « tournantes »...
Le « No limits ! » qui a remplacé le « No
Future ! »... Résultat : la haine, la barbarie, la peur,
la totale lâcheté...
Et il en est pour venir « nous »
traiter d’assassins, de pervers, de sadiques ?
Certes, nous ne sommes pas « tout
blancs » et nous allons voir « mourir des animaux ».
C’est vrai ! Seulement, ceux qui les combattent le font « de
face », à visage découvert. Ce n’est pas une excuse, d’accord.
Mais que voulez vous... nous préférons entendre parler d’Enrique Ponce
qui a gracié son toro, à Nîmes, que des salopards qui ont violé la
petite, dans la cave de leur immeuble, et qui n’ont pas été inquiétés...
Nous préférons parler du Zotoluco, qui se joue la fémorale devant un
Miura, plutôt que de voir les forces de l’Ordre, faire un tapis rouge
à ceux qui vont se défoncer et crachent ouvertement sur la Société...
Nous préférons le soleil à l’ombre ; la lumière aux ténèbres ;
l’ordre au chaos plannifié...
Le conflit « Taurins/Anti Taurins »
n’aura pas de fin. Tant qu’il se cantonne à des mots, il n’y a pas
de gros danger. Hélas, les dernières outrances, et tout ce que l’on
voit par ailleurs, ne peuvent que faire craindre une escalade qui, un
jour, aboutira à une vraie bataille rangée...
Le pire de tout, c’est qu’il n’y a
pas de conflit... Il y a attaque, agression, haine, unilatérales et systématiques...
Les derniers événements et ... « l’air du temps »
nous améne à penser à des futures pages « rouge sang »...
Ce serait bien le comble !
« Si tu n’es pas non-violent,
pacifiste, tolérant... je te casse la gueule ! » C’est ainsi
que l’on résumera le « climat 2001 » sur notre vieille planète
Terre...
Qu’est ce qu’ils doivent se marrer,
les Martiens ! Viendront jamais... Trop peur de se faire écharper !
En attendant, « dans notre petite
planète à nous », la saison continue et les hommes de lumières
ont toujours autant de pundonor, et les toros, parfois, autant de
bravoure, de caste, d’honneur...
A Valencia, hier, 20 Juillet, il y avait
corrida de Rejoneadores. Andy Cartagena a triomphé totalement, coupant
deux oreilles et sortant « a hombros ». Le plus important,
outre ses quiebros courts, ses virevoltes après, mais aussi « avant »
la rencontre, est qu’il soit sorti vainqueur de sa confrontation avec
Pablo Hermoso de Mendoza, qui fut aussi excellent, mais qui tua mal. De
son côté, Leonardo Hernandez est allé « a menos » tandis
que Fermin Bohorquez manquait son final. Gonzalez Porras chercha les
effets faciles, et Sergio Galan progresse chaque jour. Il fut brillant,
hier, montant un cheval dont le nom fit tressaillir Valencia.. « Montoliu ».
Les toros étaient de Fermin Bohorquez et la plaza était à demi
emplie.
« La Feria de Julio » débute,
aujourd’hui, ses corridas formelles avec « un cartelazo » :
Joselito, Vicente Barrera et El Juli, face à des Daniel Ruiz.
Ouverture, également, à Santander, avec
une corrida du Puerto San Lorenzo, lidiée par : Jesulin, Cordobes et
Javier Castaño. Il devrait y avoir du spectacle.
Julian Lopez « El Juli » a
triomphé a La Linea de la Concepcion, coupant une oreille à chacun de
ses toros de Sayalero y Bandres, tandis que Victor Puerto et Carlos
Pacheco obtenaient chacun, un trophée de leur premier adversaire..
A Madrid, la Plaza de Las Ventas a vécu la
première novillada de promotion d’été, en nocturne, organisée par
Via Digital. Media plaza copieuse pour cette première soirée qui a vu défiler
de novillos de Roman Sorando, « justes en tout », présentation
incluse – Paulita a coupé, au premier, la seule oreille de la soirée
– Un certain Antonio de Mata a donné deux vueltas, à force de « clins
d’oeil » - De son côté, très mal servi, puisque le cinquième
fut condamné « aux noires », Anton Cortes, quoique peu
applaudi, fut le plus sérieux et peut être, le plus torero...C’est
souvent ainsi ! A noter
le retour au palco de Manuel Muñoz Infante, injustement « démissionné »,
après la San Isidro...
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OLE,
ARMSTRONG ! ... OLE, « JULI » !
22 Juillet : Le Soleil, la chaleur,
sur les pentes de Pyrénées, comme en plein ruedo de Valencia. Loin du
chaos « qui gêne », loin des manifs, loin des love parades de
Berlin, des rave parties chez les Bretons, enfin deux hommes qui, par leur
pundonor, leur talent, leur courage, nous font dire « Ces deux là,
oui ! ». Enfin nous pouvons lâcher notre admiration et notre
total respect.
Dans une étape du Tour qui nous a fait
oublier bien des turpitudes, trois hommes ont été « grands toreros » :
Un français, tout d’abord, « El Jala », qui s’en va, tout
seul, et résiste à la meute, avant de succomber, magnifiquement.
Monterazo ! Un allemand,
ensuite, Ullrich... Un valiente « total », qui se sait dominé,
mais qui fait feu de tous bois, attaque, part en vol plané dans le fossé,
revient « sin mirarse ! » et reprend le combat, pour
finir par couler, pavillon haut ! Chapeau ! Un américain,
enfin, champion hors pair et plein de superbe, de panache, de pundonor.
Dans une descente, son premier adversaire chute... Il pourrait, d’un
simple coup de pédale, « lui mettre dix minutes »... Il va
rouler en douceur, et presque l’attendre. Lorsqu’Ullrich le rejoint,
un regard, du style « Ca va ? » Alors, la compétition
reprend, et, dans une dernière montée, un autre regard, du genre
« Bon, j’y vais. Essaie de me suivre si tu le peux ! »
Et, à la loyale, les deux hommes se séparent... L’étape rentre dans
l’Histoire... Superbe !
A Valencia, un jeune torero se couvre de
gloire, gracie presque un toro, et râle, plein de hargne et de fierté,
contre une présidente qui n’a rien compris et qui ferait mieux de
regagner ses fourneaux... « Machos, nous ! Un peu, quand même ! ».
De fait, la présidente en question s’attire toutes les foudres, depuis
deux ans. De la constance, tout de même ! Magnifique le Juli qui
brinde à Joselito, qui lui réplique au double quite, qui passe son
capote à Barrera, pour qu’il puisse aussi briller, devant son toro. La
corrida a été triomphaliste et a failli finir en émeute. Cependant,
encore une fois, ce « sacré gosse » a marqué les esprits, même
si c’est le collègue qui est sorti a hombros. Superbe !
Bien entendu, à côté... c’était
moins reluisant ! On ne parlera pas des imbéciles, irresponsables et
dangereux qui, au bord de la route, gesticulent, hystériques, devant les
coureurs, agitant leur bêtise comme autant de drapeaux, étouffant les héros
qu’ils prétendent encourager, dessinant « d’horribles trapazos »
aux magnifiques toros qui les chargent. Méritent de vraies baffes !
A côté, on ne parlera pas de Santander où
le Cordobes a coupé une petite oreille
à coups d’embrouilles, tandis que Jesulin passait et Castaño,
encore une fois, se plantait...Dans les plazas, comme tout en haut des
cols, on finit toujours par redescendre sur terre..
21 Juillet – Valencia – 1ère corrida formelle
de la Feria de San Jaime – Plein : La Corrida est partie sur les
pentes triomphalistes... Pourtant, la corrida de Daniel Ruiz n’a rien
donné de grandiose, ni au plan présentation, ni sur celui du
comportement. Inégaux, en général faibles, ils se sont montrés nobles,
le troisième excepté. La corrida fut heureusement sauvée par un sobrero,
sorti sixième, du nom de « Puñalero », qui se montra bravito
au cheval, mais alla « a mas », infatiguable, à partir des
quites. Dans l’ambiance d’un faenon du Juli, le public demanda
longuement « l’indulto », mais madame la Présidente, Amparo
Renau, resta de fer... Bronca, émeute, insultes diverses et variées, qui
allèrent en augmentant, lorsque la señora refusa la deuxième oreille au
jeune héros, qui, il faut bien le dire, était parti bas, avec l’épée...
Joselito revenait à Valencia. Il fut décidé,
brillant, toute la tarde. Résultat : trois oreilles et a hombros.
Cependant, il y a quelques bémols. Recevant son premier à genoux,
Joselito va se montrer sobre, un peu compassé, à la muleta. Tuant vite,
il coupe une oreille. Le quatième se donna une vuelta de campana et débuta
en patinant. Excellent piton gauche que Joselito mit à profit dans une
faena relativement inégale et manquant de liant.Certes un toreo reposé,
mais qui ne méritait pas deux oreilles, dit on, dans les couloirs.
Vicente Barrera est resté digne et
torero, dans son style. Oreille au premier qu’il tue bien et
applaudissements face à son second. Faena sérieuse qui aurait pu aller
vers le triomphal, mais, « fallo con la tizona ».
El Juli a été énorme de volonté, de
courage, de toreria. Le troisième est le garbanzo, mais Julian Lopez
essaya d’en sortir le maximum (Palmas) – Face au toro de la corrida,
et peut-être, d’ores et déjà,
de la Feria, le Juli a été tout simplement monumental. Il y eut gros
duels aux quites, Joselito répondant par crinolinas aux lopecinas du
gamin. Véxé, celui ci repartit au combat et rallia tous les suffrages
sur trois faroles inversés.. à genoux. Tout heureux d’avoir ainsi gagné
la partie, le Juli s’en alla offrir son capote à Barrera qui se joint
à la fête, par de bonnes gaoneras. Enorme !
La faena n’a pas été une faena ! Ce fut « Un Faenon ! »,
chanté par tous, y compris les plus durs. Toreo lié, cadencé, en un
minimum de terrain. Passes incroyablement tirées, lentement, superbement
serrées. Un faenon ! Dans le public et le callejon, on réclamme
l’indulto du « Puñalero ». Le Juli regarde aussi vers le
palco. Mais là haut, la dame reste « de marbre ». Brrr !
Le Juli se voit obligé de tuer le brave
et, allez savoir pourquoi, son épée part un peu bas et très en
arrière. Comme un ultime regret. Vuelta au toro, une seule oreille pour
le torero et une bronca d’époque pour la belle Amparo...pas plus
« désemparée » que ça !. Apothéose pour le Juli, mais
la sortie « a hombros » est pour Joselito et le mayoral de
chez Ruiz. Exagéré.
21 juillet – Santander – 1ère de Feria – Plein : Mauvaise corrida du
Puerto San Lorenzo – Trois faibles, limite invalidité, et les trois
derniers, mansos. Super ! De plus... « sospechosos » !
– Jesulin est passé, a constaté, s’en est allé, très sérieux
(Silence et silence) – El Cordobes a coupé au cinquième la seule
oreille du jour, avec force grenouillades – Javier Castaño a multiplié
les imprécisions et les erreurs, se montrant à la fois vaillant, et hors
du coup. De plus, il passa calvaire avec l’épée. Silence partout.
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DANS
LES AUTRES PLAZAS...
On a eu un peu de tout, en ce 21 Juillet :
Sebastian Castella a coupé deux oreilles
à Collioure, poursuivant ainsi sa marche ascendante.
Les toros étaient de Luis Algarra. Ils ont déçu. Richard Milian
a coupé l’oreille de son second, tandis qu’à cheval, Alvaro Montes
obtenait un trophée d’un Guardiola.
En parlant des Guardiola, la corrida est
sortie « buena » à la Linea de la Concepcion. Triomphateur
total, Pepin Liria, qui coupe quatre oreilles. Le Fandi l’accompagne a
hombros, avec deux oreilles et vuelta.
A Manzanares, la corrida a tourné au
« bizarre ». Finito de Cordoba, qui avait coupé deux trophées
à son premier de Maria Lourdes Martin de Perez Tabernero, monte un
faenaon au cinquième. Toro excellent pour lequel le public réclamme
longuement l’indulto. Le torero se saoûle de toréer, mais le président
« se mélange les idées », refuse la grâce ...et sonne les
trois avis au Finito. Cependant, surprise ! il lui accorde, en même
temps les deux oreilles et la queue du bicho qui vient de rentrer vivant
au corral. O sea, c’est nouveau : Finito de Cordoba : Trois
avis et deux oreilles et rabo... au même toro ! – Ortega Cano a
coupé « une de chacun », et Rivera Ordoñez, celle du
dernier.
A Zaragoza, Jesus Millan a coupé trois
oreilles à une corrida de Veiga Teixera. On a lidié huit toros, car il y
avait un cavalier, mais « le huitième », sobrero que les vétérinaires
empêchaient de quitter la plaza s’il ne sortait pas, a été tiré au
sort, et combattu par Rafael Osorio, qui ne put que compléter « en
silence » une actuacion « silencieuse »... Oreille pour
Manuel Bejarano, et pour le cavalier Borja Baena.
Enfin, on retiendra un gros coup de corne
pour Luis Vilches, à El Campillo, près de Huelva. 30 Cms à la jambe
gauche, avec de gros dégâts musculaires. Pronostic:grave. Le toro était
de Martin Lorca.
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LES
« DEFIS » DE MONT DE MARSAN
22 Juillet : La « Madeleine 2001 » débute
aujourd’hui. Sur le papier, elle est passionnante, car elle comporte des
challenges, des défis, des paris qui, chaque jour, soulèvent un intérêt
particulier.
Ce dimanche, les adieux de Richard, à
deux pas de chez lui. Le retour de Pepin Liria, après la cornada de
l’an passé. Puis, Antonio Ferrera, qui doit confirmer le triomphe nîmois
et son renouveau torero.
Demain, le point d’interrogation Jose
Tomas, qui reprend l’épée aujourd’hui, à Barcelone, après vingt
jours de vacances, en pleine saison ! - On parle du renouveau de
Caballero. On verra.
Mardi : Le Juli... Tout un programme !
Mercredi : Ponce, en pleine bourre
– Juan Bautista et Javier Castaño en un vrai défi personnel.
Jeudi : Les Victorino et le remplaçant
de Padilla. On murmure ... Ruiz Miguel ! Qui vivra verra.
En tous cas, nous nous y verrons, et chaque jour, on parlera d’un
« nouveau défi ». A tous, une grande Feria de Mont de Marsan
2001. Suerte !
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MONT DE
MARSAN : BEAUCOUP AU GRATTAGE, BIEN PEU AU TIRAGE…
23 juillet : La feria de Mont de Marsan s’est ouverte sur un
dimanche de canicule. Sur les pentes du Tourmalet, les coureurs du Tour
ont ouvert « leur haut »et dans le ruedo du Plumaçon,
certains toreros ont ouvert le chaleco. Leur façon à eux de
« tomber la veste »
|
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Certes, on peut les comprendre, tous. Mais un
coureur fait un rien négligé, ses blancs pectoraux à l’air. Quant au
torero, avec les artifices des costumes d’aujourd’hui, notamment la
ceinture réduite à un ruban cousu au chaleco, et qui ne fait office de
« faja » que si le gilet est fermé, il ressemble à un
danseur aux collants trop grands, qui baillent un peu…
Un torero doit mettre un point d’honneur a être
bien habillé, y compris dans les chaudes après-midis landaises. Un détail,
direz vous, mais qui traduit aussi un certain état d’esprit, que l’on
retrouve, presque, dans la façon de toréer, un peu débraillée, à la
limite du vulgaire…
On nous vantait les mérites d’Antonio Ferrera,
confirmés par son indiscutable triomphe devant le Palha de Nîmes. De
fait, et malgré l’oreille coupée au sixième, le frisé torero a montré
beaucoup d’ardeur, un réel talent pour la gesticulation, mais a
rarement posé son toreo, bataillant rageusement, « à chaleco
ouvert »…
Certes, on peut estimer qu’il avait quelques
excuses, le lot de Charro Sanchez Tabernero
étant sorti « muy molesto » pour les toreros, mais….
22 Juillet – Mont de Marsan – 1ère de la Madeleine –
Llenazo – Canicule bleue : Seis toros toros de Jose Ignacio Charro
Sanchez, pour Richard Milian, Pepin Liria et Antonio Ferrera.
De présentation inégale, trois d’entre eux étant
de véritables estampes, les toros salmantinos ont eu un comportement déroutant.
Tous sortirent au pas, olisqueando, pour ensuite fuser sur tout ce qui
bougeait. Cependant, très vite, ils retenaient leurs charges, se
promenaient, sin fijeza, faisant fi des capes, pour s’arrêter plus
loin, escarbando, grattant le sol, en attendant de déclencher quelque
oleada, violente et sans suite. Personne ne put les passer de cape.
Cependant, il y eut de bonnes choses à la pique, en particulier chez le
quatrième qui, par deux fois, chargea bravement, le piquero de Milian
faisant la suerte « con mucha toreria. Ce fut un des grands moments
de la tarde. A la muleta, les salmantinos continuèrent à gratter le sol,
prenant une passe, deux, à la limite, puis jouant les gros brutaux sur
les suivantes.
Richard Milian faisait ses adieux à Mont de
Marsan. Il salua une grande ovation, d’entrée, et sortit fortement
applaudi. Ce n’est que justice, mais c’est a hombros qu’il aurait pu
s’en aller. Oh, bien sûr, on ne parle pas ici de faenas pour
l’histoire, mais bien parce qu’il aurait pu couper deux oreilles, à
force de métier, de vista, de grande volonté et de sens du spectacle.
Larga à genoux pour accueillir le grand premier et faenita movidita, le
torero imposant quelques bons moments sur le corne gauche et terminant par
passes militaires en regardant le public. L’estocade, très tombée,
provoqua une mort immédiate, et la première oreille de la Feria fut
diversement accueillie. Bien plus intéressante les lidia et faena au
quatrième, « Servicillo », un colorado qui se montrera
excellent, mais sans innocence. Bon doblones de Milian qui s’en va vers
le centre, marchant bien avec le toro . Le début de la faena est
forcé, toréant « courbé », avant de se libérer, peu à
peu. Bonne séquence à droite, avant de se faire prendre et vilainement
chercher au sol. Gros susto, mais rien, heureusement, Richard repartant au
combat pour un final spectaculaire et valeureux. Bonne entière en se
« mouillant les doigts ». L’oreille était acquise, et de même,
la sortie a hombros. Allez donc savoir pourquoi, Milian se mit à « picoter »
avec le descabello, préférant l’esthétique à l’efficacité. Grande
ovation que Richard salua au tercio. Aux Banderilles, le catalan des
Landes avait été, pour le moins, irrégulier.
Pepin Liria ne put donner un vrai capotazo de la
journée. Il fut le moins bien servi de la journée, ses deux toros
retenant leurs charges, grattant beaucoup, regardant l’homme,
s’appuyant sur le côté, dès la deuxième passe. Liria essaya, sans
grande conviction à l’un, beaucoup plus volontairement face au cinquième,
trois derechazos faisant naître l’espoir. Sur le côté gauche, cette
façon de citer pieds presque joints, la muleta derrière la hanche, fit
par trois fois craindre quelque voltige. Il n’en fut rien, heureusement.
Avec l’épée, bon trois quarts de lame au deuxième, pour une ovation
au tiers. Par contre, le cinquième passa son temps à se « décadrer »,
grattant le sol sans cesse, au désespoir de son matador. Ce fut un peu
longuet, avec un avis à la clef, le public reprochant à Liria de
charcuter son descabello après trois pinchazos peu glorieux.
Antonio Ferrera fait beaucoup de bruit, presque
« beaucoup de vent ». Agréable, par cette chaleur ! Très
actif, on le vit appliqué au capote, avec de bons détails, comme cette
façon de fixer le sixième que les peones n’arrivaient pas à retenir
au burladero ; comme ces deux demi véroniques, à le sortie des
piques. Aux banderilles, des courses spectaculaires, des rèunions
vibrantes, mais des résultats inégaux, fort ovationnés, cependant. Sa
première faena fut décevante, le toréro débutant fort, pour aller
« a menos », la muleta accrochée, au gré des charges du
bicho qui lui fit très peur au moment de l’épée : deux vilains
pinchazos et un sartenazo de bas étage. Silence poli. Le sixième, un
magnifique salpicado, alla percuter un burladero, assommant le
banderillero qui s’y cachait. Ferrera mit la pression, fit « la
moto », avec les banderilles, toréa, et « destoréa »
à cent à l’heure. Mais comme tout cela était vibrant, que le public
s’était parfois ennuyé, et que l’estocade, desprendida, fut portée
avec foi, il y eut « petite pétition d’une petite oreille »
que le torero, chaleco « reverrouillé », ceinture postiche en
place, promena comme à Las Ventas, un jour de San Isidro. Mais à la fin
de la corrida, tout le monde avait oublié sa faena… et lui de même. Au
fond, c’est mieux ainsi.
Ce Lundi 23 juillet, les toros seront du Capea.
Joli lot, procédance Murube. Le matador ganadero est présent à Mont de
Marsan – Au cartel torero :
Manolo Caballero, qui revient fort, après un très laborieux début de
temporada. Depuis Asprona, en Juin, triomphe partout, et de belle façon.
– Jose Tomas sera le point de mire de tous. La saison a débuté en
totale « Tomasitis ». Puis, il y a eu le « sale coup »,
incompréhensible attitude, de Madrid. Depuis, le matador a vilainement
flotté, au point qu’on l’a envoyé « au vert », pendant
vingt jours. A repris l’épée hier, à Barcelone, digne, mais sans réussite.
On attendra son retour dans le Sud Ouest. Ce sera « tout ou rien »
- Quant à Miguel Abellan, il mettra en avant son ardeur, sa jeunesse et,
si un toro vient de loin, peut obliger les copains « à
s’’arrimer », car, dans ces conditions, le madrilène est dur à
arrêter.
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LES
CORRIDAS DU DIMANCHE : FINITO AU PLUS HAUT
Décidément,
Finito de Cordoba est en train de vivre sa plus grande temporada. Certes,
Madrid ne veut pas le voir ; certes, on lui cherche maints défauts.
Cependant, le cordouan « voit » vite les toros, les torée
avec cette personnalité et cette esthétique qui en font un des artistes
les plus solides du moment. Ce dimanche, il y a eu beaucoup d’oreilles
coupées en Espagne, mais les Aficionados sont sortis « en toréant »
de la plaza monumental de Barcelona…Un Cordouan de Sabadell venait de
dicter une nouvelle page du toreo.
22 juillet – Barcelona – Bonne entrée :La corrida était prévue
de Garcigrande. De fait il n’en sortit que trois (1,5 et 6ème).
Seul le premier a servi. En complément, deux de Sanpedro (2 et 4ème );
et un de Los Bayones, malo.
Finito de Cordoba a toréé le premier, vraiment « a gusto ».Grande
faena pour une « grande » oreille. Le quatrième était manso,
mais le Finito le comprit très bien et le mit dans sa muleta. A nouveau,
une oreille, avec pétition de la seconde – Jose Tomas s’est montré
valeureux, a sorti de bons muletazos, mais n’a pu triompher. Ovations.
Les temps changent ! – Morante vit son premier changé deux fois,
le troisième remplaçant ne valant mieux. Face au dernier, le Sévillan
s’accrocha et aguanta, tant que dura le bicho. Réelle poisse du Morante
au sorteo, depuis « qu’il a touché le loto », à la San
Isidro.
22 Juillet : Madrid (Las Ventas)
- Un tiers de plaza : Corrida mal présentée et totalement décastée
de Valverde. Les deux premiers n’auraient jamais du sortir à Madrid. Déception
totale. Corrida accidentée : Trois toreros ont été blessés. Le
banderillero Manolo Contreras, comme les matadors Manolo Bejarano et
Fernando Robleño ont du être soignés de trois cornadas de pronostic
« menos grave », dit l’Académie -
Antonio Canales Rivera ne put que se défendre (silence et silence)
– Manolo Bejarano prit un coup en pleine poitrine, au troisième, et
revint lidier le dernier. Silence et ovation – Fernando Robleño
confirmait son alternative. Ce fut une actuacion de courage, avec
portagayola au premier et un émouvant début de faena à genoux face à
son second. Ovation avec avis, à l’un, et une oreille à l’autre.
22 juillet – Valencia – Deuxième corrida de la San Jaime – 4ème
de Feria – Entrée moyenne : Corrida fort décevante de
Valdefresno. Le cinquième fut de Fraile Mazas (un air de famille !).
Corrida décastée, mansa, sosa - Victor Puerto ne put que constater que
ses deux toros sont partis à tablas, et là… (ovation et palmas)
- Califa n’a pas eu plus de réussite. Il se mit « trop
dessus » le deuxième, et ne put rien avec l’impossible cinquième
qu’il brinda, on se demande pourquoi, au public (Ovation avec avis et
silence) – Miguel Abellan fut le triomphateur de la tarde. Le troisième
était compliqué, mais le garçon aguanta et tua en trois épisodes. Même
malchance devant le sixième qu’il toréa formidablement bien, mais tua
en cinq voyages. Vuelta, au lieu d’une grande oreille.
22 Juillet – Santander – Deuxième de Feria – Rejoneo : La
corrida de Felipe Bartolomé est sortie sosa, décastée – Pablo Hermoso
de Mendoza « salio a hombros », ayant coupé une oreille de
chaque toro – Leonardo Hernandez toréa avec pureté, donnant deux
vueltas – Andy Cartagena se battit bien, mais tua mal. Palmas et une
oreille.
22 juillet – Puerto Santa Maria – Troisième corrida de la
Temporada – Media plaza: Corrida brave et encastée de Manolo
Gonzalez. Manolo Caballero s’est montré « muy torero »,
toute la tarde. Oreille et oreille – Javier Conde laissa parler
l’inpiration. Oreille chaque fois – Davila Miura remplaçait Eugenio
de Mora. Se montra à son avantage, dans une faena très templée, au sixième.
Ovation et deux oreilles – Tout le monde sortit « a hombros ».
22
juillet – Marbella – Bonne entrée : Toros de Santiago
Domecq, nobles et faibles. Enrique Ponce coupe l’oreille du premier ;
Jesulin, celle du cinquième… Mais c’est le Juli qui met le feu,
coupant quatre oreilles. Imparable ! |
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MONT DE
MARSAN : TOMBES SANS HONNEUR…
24 Juillet : On peut « tomber à la renverse » ou
« tomber d’inanition » ; on peut « mal tomber ».
En allant plus loin dans la fiesta, on peut « tomber la chemise »
et, dans la fièvre du samedi soir, vouloir « tomber sa voisine ».
On s’arrêtera là, car cela tourne au grivois, sans compter qu’on
risque de « tomber sur un bec »…
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Ce que l’on attend d’un toro de combat,
c’est « qu’il tombe au champ d’honneur », celui de la
caste, de la bravoure, de la fierté guerrière. C’est la moindre des
choses.
Hier, au Plumaçon, on est « tombés de
haut »… On attendait la corrida du Capea. Tous avions espoir dans
les Murube de la « Gutierrez family ». Certains étaient venus
de loin pour cette corrida. Paco Ojeda, lui même, était revenu en terre
landaise, « humer l’aficion » et peut être, à
l’occasion, voir si l’on attendait son retour…bof !.
La corrida a fortement déçu pour deux raisons
essentielles : une navrante faiblesse et une présentation disparate,
sans volume et sans « piquant », que le public prit en grippe,
d’entrée, au point de nier beaucoup de choses, en particulier la
bravoure et la noblesse de quatre des pensionnaires de Pedro Moya qui,
dans son burladero, a du passer une sale après midi. Certes, on savait
que les toros du Capea, n’avaient pas la réussite de l’an 2000. Mais
on ne pensait pas les voir ainsi trébucher à chaque pas, se coucher
vilainement entre deux muletazos, charger sans aucune émotion, sans
aucune flamme, en un mot, « tomber sans honneur »… Dans ces
conditions, la course se traîna,
parfois lamentablement, secouée de quelque saute d’humeur du public,
des toreros, du président, d’un peu tout le monde… sauf des toros.
Tour à tour, Caballero, Tomas et Abellan firent
l’effort, mais… tentative nulle. A n’en pas douter, cette course
tombera vite… dans l’oubli.
23 Juillet – Mont de Marsan – 2ème de la Feria de La
Madeleine – Llenazo – Beau temps virant au gris lourd : Six toros
du Capea. Peu importe qu’ils soient de Carmen, Pedro ou Veronica… « Son
del Capea !».
Présentation très inégale, allant du petit
rablé au grand dégingandé, en passant par le « moyen en tout »…
Le public murmura beaucoup, puis rugit un brin à l’aspect de certaines
cornes… Hélas, le point douloureux fut une déplorable faiblesse de
pattes qui transforma les lidias en séance de soins, les faenas en cure
de repos… Une réelle déception, d’autant qu’avec plus de forces,
la corrida aurait montré bravoure au cheval et grande noblesse, pour
quatre d’entre eux, à la muleta ( le lot de Caballero, le troisième et
cinquième).Trop soso le deuxième et un poil pervers, le dernier, qui
joua les malins, « amagando », faisant semblant de charger,
mais déclenchant après que le torero eut déjà commencé sa passe, le
laissant ainsi à découvert.
Manolo Caballero a été parfait devant son
premier, un toro « noblisimo, pero flojisimo ». L’albaceteño
fit une faena « de dulce », avec empaque, comme toréant de
salon… que personne ne prit au sérieux. Seul, un « tres en uno »
fit un peut réagir les galeries qui applaudirent le matador, après le
traditionnelle épée tendida et trasera. Le quatrième avait plus de
caractère. Hélas, il fallut le « soigner » sur une pique
qu’il prit bravement, et l’amener en douceur à la muleta de
Caballero. Le beau Manolo donna alors 325 passes (peut être 26), dont la
moitié furent accrochées. Faena sans fin, alternant le meilleur sans
pourtant convaincre tout à fait, et le pire, jouant les démagos sur des
gags déplacés, comme le « solo de pipeau », dirigé à la présidence,
du style « maintenant, vous pourriez faire jouer la musique ! ».
Bien sûr, cela fait rire un peu, ça rend sympathique, comme le gag
« rénatesque », durant la vuelta. Cependant, on se dit que
l’on attend bien plus de Manolo Caballero et que l’oreille coupée au
quatrième ne restera pas dans les mémoires.
Jose Tomas est revenu tel qu’en lui même,
froid, lointain, comme perdu dans ses pensées. S’il a donné les
meilleurs passes de la tarde, sa prestation est cependant globalement décevante,
en particulier face à son premier, où l’homme et la bête firent
assaut de soseria, tandis que les gradins sombraient dans une sieste
boudeuse, refusant même la berceuse qu’un président mal inspiré
voulait leur imposer. Le toro fut sifflé et l’on respecta en silence le
beau ténébreux. Par contre, on doit à Jose Tomas, les bons moments de
la corrida, face au cinquième qui perdit deux onglets en début de faena.
Toro noble mais hésitant, que le torero , peu
à peu, amena à charger régulièrement, au fil de plusieurs séries
de gauche, de plus en plus liées, de plus en plus profondes, de plus en
plus galbées. Plusieurs grandes naturelles firent rugir de vrais olés.
Faena longue qui déclencha un avis au moment de l’épée, puis un deuxième,
tandis que le toro s’écroulait après trois pinchazos, une épée bien
tombée et deux descabellos. Adieu les trophées, mais la grande ovation
salua le souvenir des naturelles et de deux trincherazos main gauche qui
firent la joie des photographes.
Miguel Abellan eut la malchance de tomber le plus
faible et le plus malin… Le troisième, de Carmen Lorenzo sortit
presqu’invalide. De plus, il planta dans la caillasse du ruedo des
cornes qui en sortirent pour le moins, abîmées, sans parler de la vuelta
de campana qui compléta salement le tableau. Ce toro fut très protesté,
mais Abellan fit taire tout le monde en citant à quinze mètres, pour
« alegrar », certes, le toro, mais aussi réduisant rapidement
les quelques forces qui lui restaient. Quelques bons muletazos ne feront
pas oublier la longue et vilaine chute du bicho, au beau milieu du trasteo.
Abellan en termina dans le silence. Face au dernier qui lui fit deux
dangereuses coladas, Abellan tenta beaucoup et réussit bien peu. Le toro
était sorti fort, allant percuter le burladero d’en face, prenant
bravement une grosse pique, mais terminant « listo » à la
muleta. Faisant semblant de charger, mais retenant son premier élan, il
mit Abellan en fâcheuse position. Le madrilène « essaya un peu »,
puis conclut d’un pinchazo, suivi d’une bonne entière sortant bousculé
et de deux descabellos. Le public applaudit la volonté, puis s’en alla,
les épaules basses…presque « tombantes »…
Ce Mardi 24 Juillet, la Corrida est du Marquis de Domecq. On la sait bien
présentée, et l’on souhaite retrouver les qualités démontrées
l’an dernier, lors de la Feria de Dax. Chez les hommes, on attend, bien
sûr, le Juli. Avec ses cheveux courts, on dirait un para de l’ex 6ème
RPIMA… Sacré baroudeur, sacré torero que ce garçon qui est en train
de rallier tous les suffrages. A ses côtés, un calife, venu directement
de Cordoue. Finito est en pleine bourre, en ce moment, et l’on
retrouvera avec plaisir son toreo à la fois puissant et de magnifique
empaque. Entre les deux, Victor Puerto, moins à l’aise, semble t’il,
que l’an passé. Vedette à part entière, il est aujourd’hui, regardé
« à la loupe », mais peut, en de grandes occasions se hisser
au plus haut niveau. Aujourd’hui… est une grande occasion.
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LE
RENDEZ VOUS DE VILLENEUVE
24 juillet : C’est demain, mercredi 25 juillet que Villeneuve de
Marsan joue sa « presque dernière carte ». On a dit l’aficion
qui l’habite, les efforts qu’elle a consentis, les énormes souvenirs
que ses festivals nous ont laissés. On sait également les faibles moyens
dont elle dispose, ce qui l’a amenée, cette année, à ne plus monter
le traditionnel rendez vous de mars, en traje corto.
Villeneuve de Marsan tente un dernier coup.
C’est un coup de dés, un coup de pundonor. Cela pourrait bien être
« un joli coup », voire un coup de maître…
Une novillada à l’heure de l’apero, (11h30),
à deux pas de la Feria de Mont de Marsan, à 17 kilomètres du Plumaçon,
voilà qui, on l’espère, tentera les aficionados. D’autant que vont
s’y produire deux des novilleros les plus intéressants de l’Escalafon :
Javier Valverde, triomphateur de Madrid, et Julien Lescarret, dont les
progrès se sont confirmés, le 14 juillet dernier, à Bayonne. Les quatre
novillose seront de Santa Fe Marton, ganaderia navarraise dont on sait la
caste et la résistance.
On souhaite grande chance à « ceux de Villeneuve », en espérant
que l’essai soit transformé et que la novillada s’inscrive dorénavant
dans le calendrier… « juste à côté de Madeleine.. ».
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“MATCH
NUL” A SANTANDER
Les ferias de Santander et Valencia se poursuivent avec des fortunes
diverses: Intéressante corrida de Torrestrella en plaza de
Cuatro Caminos, et novillada sosa, en bords du Turia.
23 Juillet – Santander – 3ème de Feria – Lleno :
Bonne corrida de Torrestrella, montrant caste et noblesse, à divers degrés
– Tout le monde coupa une oreille à l’un, écoutant l’ovation, à
l’autre - Victor Puerto eut les plus compliqués. Il se montra à la
hauteur, donnant l’estocade de la tarde – El Juli fit dans
l’abondance. Vibrant banderillero, il fut brillant face au dernier, mais
perdit la deuxième oreille, à cause de l’épée – Le grand moment de
la corrida : Finito de Cordoba, « inventant » le quatrième
toro, et terminant « a gusto » sur d’immenses naturelles.
« Embalado », le Finito…
23 Juillet – Valencia – Deuxième novillada de Feria – ¼ de
plaza : Novillada très fade, très sosa, de Gimenez Indarte. Seul le
deuxième a servi – Juan Alberto a donné une bonne estocade au premier
(ovation et silence) – Javier Valverde n’a pas laissé passer le deuxième
(oreille et ovation) On a noté le temple de sa main gauche - Cesar
Jimenez s’est accroché comme un beau diable (ovation et silence).
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MONT DE
MARSAN : LES MARQUIS DE DOMECQ "PEGANDO BOCAOS !"
25 Juillet : La foule hurle des olés, applaudit à tout rompre,
ovationne le moindre détail…Tel est le bilan de la troisième corrida
de la Madeleine. Enfin…presque !
La foule hurlait des olés, oui, mais de
pacotille, elle applaudissait la parodie, ovationnait quelque trouvaille
comme ce toro de carton pâte qui allongeait le cou, mieux qu’un Miura.
Comme pour exorciser sa fureur ; comme pour calmer sa haine, la
foule, soudain se faisait compréhensive, souriante et généreuse.
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Les toreros, les vrais, étaient partis depuis
longtemps, accompagnés de coussins et de bouteilles, et ce n’est pas la
tape sur l’épaule de Soldeville, à la porte du patio, qui pouvait
calmer leur tristesse, leur fureur.
La foule, elle, était déjà passée à autre
chose. Elle était « toute joie, toute fête », et
applaudissait à tout rompre la parodie de corrida, bien jouée par les
membres de la Peña Soldeville (à Mont de Marsan, il est partout..), là
où quelques instants plus tôt, des hommes s’étaient joués la peau,
pour de vrai…
« Ils n’ont pas voulu risquer un poil ! ».
Un peu court comme affirmation. Actuellement, il n’est pas de torero qui
sort à la plaza, bien décidé à ne rien faire. On n’est plus au temps
du grand Antonio de Ronda, ou du petit Paco de Camas. Parfois, leur tête,
au paseo, ne disait rien qui vaille. Aujourd’hui, les figuras toréent
mieux que jamais, mais n’ont pas cette superbe, à la limite, cette
morgue, qui font les toreros d’Histoire.
La corrida a été un désastre. Pourquoi ?
Etait elle mal présentée ? Non. Etait elle
faible au point de se ramasser à la pelle ? Non. Etait elle décastée,
ou sans aucune race ? A voir ! Etait elle « mansa
perdida », refusant tout combat ? Pues no !
Pourtant, il n’y eut pratiquement pas moyen de lui « péguer un
muletazo… »
Que paso ? La corrida du Marquis de Domecq
est sortie « pegando bocaos », « voulant mordre tout le
monde »… Les cuadrillas en ont perdu leur boussole et les lidias
furent des plus aléatoires, tant il y avait difficulté à fixer les
toros, à les garder dans un capote, à les mettre en suerte. A la muleta,
une espèce de mobilité agressive, pleine de sournoiserie, de regards en
dessus, en dessous, de côté, mais jamais « droit dans les yeux ».. Les
peones regardaient souffrir les copains en se disant « Attends, dans
cinq minutes, on y a droit ! ». Et la corrida est partie à la
dérive, au gré des oleadas, des arreones, violents ; au fil des
coups de freins, ou de boutoir, des retours secs, des charges « demi
sel » ou carrément « gros poivre »
Le public attendait des faenas de rêve. Les
toreros les espéraient…Tout le monde était déçu, berné, volé, et
tout le monde rageait, en particulier ceux qui paient cher leur tendido.
Normal.
Que paso ? La corrida d’hier est tombée.
Celle d’aujourd’hui avait des pattes pour une étape de cinq pics
himalayens… A t’on vu un toro prendre les puyazos qu’a reçu le
dernier, et galoper ensuite comme si de rien n’était, voulant tout détruire,
aveuglément ?
Et c’est là, le problème. La corrida est
sortie comme aveuglée de violence, de rage brute, tirant sur tout ce qui
bouge, faisant fi des passes en bas et de quelques piques bien lourdes. La
première moitié de la course fut un échec pour les toreros, même pour
Victor Puerto qui donna vuelta. La deuxième mi temps fut un désastre.
Les trois derniers toros, bien plus charpentés, furent lourdement châtiés,
et continuèrent leur « rentre dedans », comme si de rien n’était.
Parole ! Ils avaient mangé du Topset ! Au fait…
Toujours est il que les toreros rendirent les armes, un
à un, et que la foule, prédisposée à suivre amoureusement de belles
arabesques, ne voulut rien entendre, se laissant aller à quelque geste déplorable,
à la fin du triste spectacle. C’est ainsi.
24
Juillet – Mont de Marsan – 3ème corrida de la
Madeleine – Llenazo – Beau temps : Les toros du Marquis de Domecq
sont sortis inégalement présentés : plutôt bas et fins les trois
premiers, plus développés et hauts les trois ultimes. Cornes inégales,
que certains cris mirent à caution, mais qui résistèrent, pour la
plupart, à de gros choc, au burladero ou dans la caillasse. Au moral, un
comportement « a mas » dans la violence et le sournoiserie.
Les matadors ne voulurent pas piquer les trois premiers. Ils payèrent
cette négligence à l’heure de la muleta. Ils firent copieusement châtier
les trois autres, et se trouvèrent avec les mêmes difficultés. Du coup,
ils « tentèrent », timidement, comme le Finito ; plus
gaillardement, comme Victor Puerto ; en essayant « la
scientifique douceur musclée », comme le Juli. Rien n’y a fait,
et s’ils n’avaient été estoqués, avec des fortunes diverses, les
toros du Marquis galoperaient encore…peut-être. A un moment, on a pu
penser « caste ». On a pu penser « mansos con casta ».
A un moment, la mobilité a pu faire illusion ; de même, la violence
à la pique. Mais, au bilan, les Marquis ont dominé le ruedo en vrais
spadassins, avec ou sans artifices, et les hommes, entrés « en
pleine fierté », sont sortis de cette échauffourée, le moral en
berne…
Finito de Cordoba ne put toréer de cape le petit
premier, pointu, qui déclara, dès le premier tiers, sa tendance aux
planches. Toro qui arriva bronco, incierto , à la muleta, avec la
complication ajoutée de quelque faiblesse. Du coup, on ne peut le châtier
« en bas », mais on ne peut le retenir. Après quelques essais
infructueux, le Finito ne se compliqua pas la vie, et se la joua encore
moins avec l’épée : deux vilaines entrées pour un pinchazo et un
trois quarts de lame en arrière et de côté. Courte bronca - Face au
quatrième, Juan Serrano put libérer trois véroniques en mettant la
hanche et un remate à une
main, plein d’espoir. Toro lourd, très piqué, qui arriva incertain et
violent à la muleta, faisant semblant de charger, s’arrêtant, puis déclenchant
avec violence. Finito le prit en doblones, l’amena au centre et débuta
sur main droite. On sait le cordouan adepte de soumettre le toro, tout
d’abord, puis se relâcher, par la suite. Donc, les premières attitudes
sont forcées, et le torero paraît hésiter. Sur une invective venue du
tendido, trois derechazos feront illusion. Colère du Finito, qui regarde
le public avec une rogne non dissimulée. La suite ira « à menos »,
le public applaudissant quelques attitudes sur le voyage d’un toro
devenu maître de la situation. Cela se termina par un désastre à l’épée
et une bronca digne de « qui aime bien châtie bien »
Vctor Puerto se présentait. On le vit démarrer
sur les chapeaux de roue, devant son premier : Capeo puissant et élégant ;
joli quite par chicuelinas et serpentina. Le petit burraco est encasté,
très mobile. Début de faena à l’estribo, le torero se libérant par
trincherazo et grand pecho. Filant au centre, Victo Puerto va débuter par
passe changée dans le dos, une première série de droitières qui sera
l’image de toute le faena : la première passe, puissante et galbée,
la seconde, moins nette ; la troisième, qui flotte ; et la
rupture au quatrième voyage. Le toro, vif, retord, va peser sur le torero
qui ne s’en sortira que par quelques détails enjoués, mais ne dominera
jamais la situation. Final par statuaires, et bonne demi épée, bien préparée,
mais un poil de côté. Le toro tarde à tomber et la pétition
d’oreille ne parviendra pas, malgré
moultes vociférations, mais peu de mouchoirs, à convaincre la présidence.
Bronca des uns, ovations des autres. Victor Puerto donna la seule vuelta
de la tarde - Le cinquième fut un « sacré tonton ». Haut,
puissant, il percuta les picadors avec rage, et devint le maître du ruedo.
Puerto essaya bien quelques demi passes, mais le toro verrouillait toutes
ses charges à mi parcours, menaçant le torero, refusant tout compromis.
Désolé, le torero se profila pour deux pinchazos et une bonne entière. No
pudo ser ! Silence du public résigné. Silence parce que les
efforts avaient été constatés, et que des trois, Victor Puerto était
le moins « capé »
Julian Lopez « El Juli » a connu une
journée aussi noire que les broderies de son costume. Son premier toro
prendra deux bonnes véroniques et " pegajoso », qui colle à
l’homme et ne lui laisse jamais de répit. Entre
les deux piques, le Juli aura le temps d’un quite par navarras.
Il banderilla « à la demande », mais le fit rapidement,
jouant la géométrie « plus 50 centimètres de sécurité »,
plus que l’inspiration. De méchante humeur, le Julian, qui rouspéta
sans cesse, contre le toro, contre ses peones. Menacé sur un pecho, le
Juli se mit à douter et finit par renoncer, geste à l’appui. Vilain
pinchazo et une presque entière, au vol, que compléteront deux
descabellos. Silence déçu - Cela tourna beaucoup plus mal au dernier. Le
toro sortit comme les copains, prit le fer de la même façon et termina
avec les mêmes intentions. Le Juli refusa logiquement de banderiller et
se retrouva dans l’impossibilité de lier trois passes, terminant en châtiment
que le public protesta violemment.
Ainsi prit fin cette troisième corrida de La
Madeleine, sous les coussins, les bouteilles et les hurlements qui étouffèrent
à peine les quelques mots de ce banderillero : « Nosotros
queremos toros ! Pero esos son tigres ! ».
Ce mercredi 25 Juillet, quatrième de Feria. Les toros sont de Jose Luis
Marca. On sait qu’ils ne sont pas charpentés comme des Miura, mais on
sait également leur qualité. Petite crainte du côté des forces -
On attend Enrique Ponce, pour sauver la Feria. Depuis quelques
semaines, le torero de Chiva parsème l’Espagne taurine d’immenses
faeanas. Pour le grand souvenir : Madrid-Vista Alegre, et Badajoz.
Hier avec des Victorinos, aujourd’hui avec des Marca. Suerte ! –
Juan Bautista a un crédit de sympathie largement ouvert. Cependant, il
cherche encore la feria où définitivement installer son rang, en
particulier dans le Sud Ouest – Javier Castaño joue gros : La
France, et dans une plaza des Choperas, ses mentors. La saison est
calamiteuse, pour le moment. Mont de Marsan est une place forte à conquérir,
a cara o cruz , pour ainsi, s’ouvrir la France. D’autant que la
corrida est télévisée sur Via Digital. Donc, un triomphe…à tout
prix. Cela va être chaud !
Demain jeudi, les Victorinos seront aussi télévisés
sur la chaîne criptée. Au cartel, le Zotoluco remplacera Juan Jose
Padilla, aux côtés du Tato et Fernandez Meca.
Ne pas oublier,
aujourd’hui, la novillada de Villeneuve de Marsan, à 11h30 :
Quatre novillos de Santafé Marton, pour Javier Valverde et Julien
Lescarret.
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VICTORINO
N'A PAS REEDITE, A VALENCE
25 Juillet : Souvenez-vous. L’an passé, au lendemain de son
triomphe montois, Victorino Martin donnait la plus émouvante, le plus
grandiose corrida de la saison 2000, en plaza de Valencia. Tout le monde
triompha : Le Zotoluco ; son picador Efren Acosta ; Oscar
Higares ; Jose Luis Moreno, qui prit une grave cornada. Corrida
historique.
On attendait, hier, les Victorinos, dans la plaza
de la Calle de Jativa. Mais le fol espoir ne put se concrétiser.
Du côté de Santander, ce ne fut guère mieux.
24
Juillet – Valencia – 3ème corrida de la San Jaime –
Casi lleno : Malgré les Victorinos et Ponce, la plaza ne s’est pas
remplie – Corrida très inégale de Victorino Martin : Trois
« petits », et trois plus imposants. La corrida « ne se
livra » jamais et deux toros, les 1 et 6 ème furent vraiment
dangereux – Curro Vazquez ne voulut pas voir le premier (Bronca) et
donna de magnifiques détails devant le quatrième (Ovation) – Enrique
Ponce toucha le mauvais lot. Il dut se cantonner au « professionnel
et torero » (Ovation par deux fois) – El Califa donna, au troisième,
la seule vuelta du jour, face à un toro qu’il ne comprit pas
totalement. Face au dernier, il se battit en vain
(Applaudissements)
24 Juillet – Santander – 4 ème de
Feria – Lleno : Corrida « inégale en tout » de Nuñez
del Cuvillo – Manolo Caballero s’est montré excellent devant le
quatrième, mais subit un échec à l’épée, ce qui est rare. (Silence
et Ovation) – Jose Tomas coupe une oreille pour de bonnes naturelles au
deuxième, et ne peut rien
devant le cinquième, le « malo de la pelicula » (Palmas) -
Mauvais sorteo, encore une fois, pour le
Morante de la Puebla. Jolie série droitière au troisième ;
fines véroniques au sixième, puis plus rien : plus de toro, plus de
bonhomme ! (Silence partout). Dommage.
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MONT DE
MARSAN : « ETRE » DE LA CUADRILLA DE PONCE… »
26 Juillet : Cette reseña de la quatrième corrida de la Madeleine
aurait pu porter deux titres, au choix : « Etre de la cuadrilla
d’Enrique Ponce.. » ou, « Le long calvaire de Javier Castaño… ».
Comme on veut rester « positif », et ne pas faire pleurer dans
les chaumières, on gardera donc le premier..
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Certain banderillero disait « Pour voir une
grande faena de Curro Romero, il faut faire partie de sa cuadrilla ».
Cela fut longtemps le cas, puis, sur le tard, le Pharaon de Camas acquit
une certaine régularité qui mit à mal le dicton.
Faire partie de la cuadrilla d’Enrique Ponce,
en 2001, doit être un régal. Le maestro de Chiva donne une telle
impression de facilité, de technique, mais aussi d’engagement, de fierté
torera, de challenge perpétuel pour arriver à donner la passe, la série
définitive, celles qui feront son propre délice et celui de ses quelques
fidèles, que l’on ne peut que se rendre à l’évidence : Ponce
est un « sacré torero », et sa cuadrilla a beaucoup de chance
de pouvoir assister chaque jour à une nouvelle leçon de tauromachie,
qui, bien souvent, se termine en apothéose.
Mont de Marsan, sans être un sommet, a encore été
l’illustration de « la Tauromachie selon Ponce » :
« De dulce », avec le toro noble et faiblote ; plus
autoritaire avec le retord, l’amenant à charger sans arrêt, gommant
ses hésitations. Dans les gradins, à part quelques
dubitatifs patentés, chacun aura goûté, qui la légèreté, qui
la profondeur, selon les possibilités qu’offraient les deux toros de
Marca, radicalement différents, même s’ils étaient nobles. La plaza a
rendu les armes. Dans leurs fauteuils ou dans les peñas, les aficionados,
devant leur téléviseur, ont du apprécier. Dans leur burladero, « ceux
de la cuadrilla de Ponce » ont hurlé encouragements et admiration,
une fois de plus. Le torero leur parle beaucoup, et ils lui répondent,
fidèles lieutenants. Sacrée cuadrilla… La même depuis tant d’années…
Aussi, on peut se dire en les voyant bondir, sans affectation :
« Ponce est meilleur que jamais ! ».
« Lo de Javier Castaño » est inquiétant.
Perdu, errant comme une âme en peine, Javier Castaño a perdu son toreo,
jusqu’à sa folle vaillance. Dans le patio de caballos, déjà, le
regard est perdu dans quelque noire pensée. Pour arranger le tout, on le
laisse seul, on ne lui parle pas. L’apoderado est « à d’autres
affaires » ; la cuadrilla n’entoure pas beaucoup. Quand le
toro sort, le cœur ne veut plus ce que la tête exige. Le torero hésite
et rompt. Du coup, le toro se met à l’unisson. Et le long chemin de
croix continue jusqu’à la fin de cette temporada… la première, qui
pourrait bien être aussi…
On aurait pu aussi bien titrer « Juan
Bautista sauve sa saison », ou encore « Les Marca, réintégrés ».
Jean Baptiste Jalabert est l’auteur en direct du plus beau moment de réel
enthousiasme de la Feria, de la plus belle émotion torera. Même si, par
la suite, les choses n’ont pas évolué au même niveau, on se
rappellera longtemps de son entrée en action, face à son premier. Voilà
une portagayola, trois delantales trois chicuelinas et une serpentina qui
pèseront lourd dans le souvenirs de la temporada. Le ganadero, quant à
lui a passé son « examen de rentrée »… Interdit, banni, il
y a deux ans, pour quelque corne « bien plus râpée que d’autres »,
le ganadero est revenu avec un lot dont plusieurs exemplaires sortirent
« en estampes », qui n’avaient rien d’ombres chinoises…
La corrida a, certes, manque de forces, comme on pouvait le craindre, sans
pour autant, virer au scandaleux. On peut donc dire que le « ganadero
apoderado empresa » peut continuer a venir fumer ses cigares dans
les plazas françaises.
25 Juillet – Mont de Marsan – 4ème corrida de la
Madeleine – Llenazo y « calor calor ! » : Une certaine
partie du public était venue avec la fusil chargé » : Lisez
« mettre le souk » si les toros de Marca sortaient
petits, vilains et surtout « sospechosos de pitones ». Déjà,
sans que le toro soit sorti, d’immenses pañuelos
verts réclamaient vengeance. Ils en ont été pour leurs frais, la
corrida sortant normale, quoiqu’inégale de trapio ; bien armée et
parfois très bien, tout en précisant que seule « la Science »
pourrait dire si elle était touchée ou pas. On pourra seulement déplorer
une certaine faiblesse se traduisant par quelques agenouillements vite
rectifiés et, surtout, des tiers de piques écourtés quoiqu’intenses.
Pour les muleteros, on pensera qua Ponce a tiré le bon lot ; que
Juan Bautista aura connu quelques difficultés avec deux toros changeants ;
que Javier Castaño, par ses hésitations et son placement, a éteint les
quelques velléités de ses deux bichos.
Enrique Ponce sort triomphateur de la corrida,
avec une seule oreille, celle de son deuxième toro. Auparavant, on
l’avait fortement ovationné pour une faena « de dulce », élégamment
« léchée » devant un toro faible, qui provoqua quelques cris
vengeurs. Ponce le toréa « ligerito » et perdit quelque trophée
avec l’épée : Bon pinchazo, courte lame en buen sitio et deux
descabellos. Adios oreja ! – On ne l’aura pas vu beaucoup toréer
de cape, et le quatrième ne lui permit que deux lances et une larga à
une main, en guise de remate. Toro qui sort correton, mais aux forces
limitées. Châtiment correct, mais réduit, à la pique. Marianin de la
Viña pose « El par de la Feria », sur son premier élan.
Alors…Enrique Ponce va dicter leçon : Un Ponce technique, mais
aussi entregado, profond, voulant, comme un novillero « se »
convaincre et, du coup, convaincre tout le monde… Faena « a mas »,
devant un toro qui, sans être un Barrabas, ne voulait pas prendre la
passe entière, en début de trasteo. Encore moins la série… Ponce, peu
à peu, lui imposa le trajet, réussissant deux passes liées, puis trois,
puis une série, le toro protestant sur le pecho. Du coup, le matador
revint à la charge, donnant la série suivante, plus appuyée, close
d’un pecho doublé. Le toro râle un peu, mais y va. Essai de la gauche,
avorté au bout de deux coups de frein. Ponce n’y reviendra pas, et on
le lui reprochera, peut être, à l’heure des trophées. Retour à la
main droite pour deux séries « définitives », certains
derechazos « ralentissant le temps ». Heureux comme un gosse,
Ponce partit pour une bonne épée qui provoqua lentement une mort
spectaculaire que le public ovationna. Grosse pétition, et une oreille.
On aurait pu penser plus, dans le contexte de cette feria 2001. On a du
mal, en effet à comparer ce trophée et cette faena à ceux de Milian et
Ferrera, ou même de
Caballero…
Juan Bautista a surpris tout le monde, et devant
les téléviseurs, certains auront sursauté. A la sonnerie annonçant la
sortie du deuxième, Jean Luc partit s’agenouiller au toril,
et donna le plus intense moment de la feria, jusqu’à présent,
celui où chacun hurle, sans se préoccuper de son voisin, mais où tous
s’embrassent et se congratulent, quand l’émotion est passée. Que
bueno ! Larga a portagayola, « limpisima », trois
delantales totalement sculptés, trois chicuelinas remarquablement tournées
et une aérienne serpentina qui firent exploser la plaza, tandis qu’au
fond de l’Espagne, devant sa télé, le vieil aficionado rabroue sa
femme « Callate, mujer ! Que aqui viene un torerazo ! ».
La duègne se tait, mais reprend du poil de la bête quand, après une
pique sans vice, le toro change du tout au tout, et met Jalabert en échec.
Début par doblones et double pecho . Cela semble bien partir, le
toro venant bien, apparemment, de loin. Hélas, il va raccourcir le tir,
se mettre à puntéer dans la muleta et Bautista ne pourra corriger ce défaut.
Prenant le toro « en court », il parviendra à lui tirer
quelques passes isolées, mais peu convaincantes. Entière ladeada et
forte ovation pour le souvenir de « la fanfare d’ouverture »
- Le cinquième va
prendre en brave un gros puyazo et
Juan Bautista va l’affronter bravement…sans pour autant réussir à régler
ses changements de rythme. A mi faena, trois bons derechazos bien tirés,
liés, firent renaître l’espoir. Là bas, en Espagne, la jacasse avait
repris son monologue, mais tout à coup, son homme lui coupa le sifflet :
Se profilant en court, Jalabert, le petit franchute, venait de plonger une
estocade recibiendo qui va prendre tous les prix de la feria, d’autant
que le toro ira mourir en brave, au centre du ruedo. Belle fin d’une
difficile faena, et une oreille joyeusement fêtée.
L’actuacion de Javier Castaño ressembla au
personnage : triste, vide, sans idée… C’est peut-être « aller
vite en besogne » et, quelque chose peut nous avoir échappé.
Cependant, le public a constaté les pâles essais du salmantino devant
ses deux toros qui finirent par ne plus vouloir charger. Le troisième,
magnifiquement armé, se révéla tardo et les hésitations du torero ne
firent que le confirmer dans ses « non intentions ». Castaño,
après deux torchonnades lui épingla une lame « très, très en
arrière » et de côté, qui lui valut « pitos y silencio ».
Un trasteo qui ne faisait honneur, ni à sa présentation dans ce lieu, ni
au brindis à Paco Ojeda, venu en gendre du ganadero. On espérait le
desquite face au joli dernier qu’il toréa longuement de cape. Le toro
sera mal piqué, mal lidié par une cuadrilla calamiteuse, et arrivera
dubitatif, a la muleta. Au lieu de s’engager, de lui dicter sa loi,
Castaño, malgré début à genoux, va encore hésiter, rester sur les
bordures, toréer du bout du bras, parallèle, fuera de cacho, « fuera
de todo »… Gros échec, conclu de deux pinchazos et une entière.
Silence et déception finale. Dans le callejon, des apoderados cherchent
un autre torero. « Les affaires sont les affaires ! ».
Ce Jeudi 26 juillet : Après la « non piquée »
matinale, La Victorinada ! Surtout, ne pas faire l’erreur de
vouloir « revoir » celle de l’an dernier. Les toros sont
« comme les melons » dit le proverbe… tous différents. Il
en est de même pour les Victorino Martin. Au cartel : « El
Tato », précédent triomphateur ; Fernandez Meca, spécialiste
de la casa et le dernier venu, remplaçant Padilla : Il se surnomme
Eulalio, il est mexicain, et on le surnomme « El Zotoluco ! ».
Vedette dans son pays, il y torée les petits, armés courts, dit « commerciaux ».
Venu en Espagne, il a remarquablement triomphé devant les géants de
Miura, à Séville et, surtout, à Pamplona. Un torero !
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VILLENEUVE
DE MARSAN : SYMPATHIQUE ET « MUSCLE » !
L’expérience vécue ce 25 Juillet au matin, doit se répéter, du moins
on le souhaite. Les organisateurs sont ils rentrés dans leurs frais ?
Espérons le ! En tous cas, les absents ont eu tort et devront méditer,
pour l’an prochain, ces deux qualificatifs, qui peuvent illustrer la
novillada de Villeneuve de Marsan : Sympathique et musclé !
Sympathiques l’accueil, l’ambiance, la fête
et l’amitié. Dans la petite plaza, beaucoup se connaissent et l’on échange
impressions et souvenirs. Avant la course, on se retrouve. Après, on déjeune
ensemble. Vraiment sympa !
Musclée, le novillada de Santafe Marton. On
connaissait les navarrais qui font les beaux jours des non piquées
bayonnaises. On savait leur nerf, leur caste, leur force. Imaginez les,
avec un an et cent cinquante kilos de plus.. Quatre novillos qui
surgissent du chiquero, tout en force, chargeant et répétant violemment
sur tout ce qui bouge, percutant le piquero, rechargeant sous le fer,
coupant un peu le terrain aux banderilleros, ayant souvent tendance aux
planches. Des sacrés clients, que les deux toreros, Javier Valverde et
Julien Lescarret, vont affronter avec leur courage et leur envie, pour des
résultats parfois aléatoires.
Javier Valverde (Vuelta et oreille) essaya de
lier quelques passes à ses deux novillos, mais, voyant la difficulté,
s’en sortit avec « le métier » et, surtout, avec une grosse
estocade au troisième, qui lui valut la seule oreille de la matinée.
Julien Lescarret (Vuelta et Vuelta) fut, à
l’habitude, vaillant, devant ses deux adversaires. Prit un coup,
d’entrée, à la cape, mais attaqua courageusement, sans toutefois
dominer un premier adversaire qu’il tua mal. Son second voulait partir
aux barrières. Julien l’en sortit à trois reprises, mais dut se
contraindre à aller l’y estoquer. Trois entrées à matar, le toro
l’attendant, bloqué, mais « uppercut armé ». Deux
pinchazos et une folle entière, le novillero étant terriblement accroché,
mais sortant indemne, par quel miracle, la chaquetilla ayant explosé sous
le choc. Ouf, que susto !
Pour les aficionados, une
sympathique matinée. Pour les novilleros, ce fut plutôt « musclé »…
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JOSE
TOMAS, « OUT » POUR DEUX SEMAINES
Alors qu’il débutait sa faena, hier 25 juillet, face à son premier
toro de Daniel Ruiz, en plaza de Santander, Jose Tomas s’est fait
vilainement prendre, avec pour conséquence, de multiples contusions et,
surtout, une méchante luxation du coude droit, qui va le laisser sur la
touche, deux à trois semaines. Décidément, une temporada bien atypique
pour le torero de Galapagar qui passe « des coups de tête »
aux « coups du sort », avec, pour résultat, l’oubli des
premières apothéoses.
25 Juillet – Santander – 5ème de Feria – Lleno :
La corrida de Daniel Ruiz sort inégale : 2 et 6ème sont
les durs, le 5ème, le bon – Par la blessure de Jose Tomas,
d’entrée de jeu, la corrida se transforme en mano a mano entre Joselito,
en sobre maestro (Ovation – Silence – Oreille) et Diego Rueda, le
local, un peu court d’expérience (Silence – ovation – silence).
25 Juillet – Valencia – 4ème corrida – 7ème
de Feria – Moins de demi plaza : Bonne corrida de Celestino Cuadri.
Moyens à la pique, bons à la muleta, face à des toreros « qui se
sont mis devant » - Oreille par deux fois pour Raul Blasquez, à la
fois puissant et artiste. Remarquable, si on tient compte du peu de
corridas toréées – Oreille du cinquième pour le fin Alberto Ramirez
– Trois oreilles et total triomphe pour Rafael de Julia, qui confirme
ici son succès madrilène. Excellente et profonde faena au sixième –
Blasquez et De Julia sortirent « a hombros ».
25 Juillet – Tudela – 1ère de Feria – Lleno :
Bons toros de Santiago Domecq – Jesulin de Ubrique coupe l’oreille du
quatrième, mais les deux triomphateurs sont Victor Puerto (deux oreilles
au cinquième) et El Juli (deux trophées du troisième).
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« VOILA
POURQUOI NOUS SOMMES TOUJOURS AFICIONADOS ! »
27 Juillet 2001 – Bis repetita ! Souvenez-vous, l’an passé, ce
cri (« Voilà pourquoi nous sommes aficionados !») nous échappait
dans la chronique qui tentait de conter l’émotion d’une grande,
d’une immense tarde de toros : la Victorinada 2000, en plaza de
Mont de Marsan.( Si le souvenir vous échappe, allez à « Temporada
2000 – actualité – 20 Juillet).
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Aujourd’hui... bis repetita ! La corrida
de Victorino Martin, trois matadors et leurs cuadrillas ont sauvé la
Feria de la Madeleine 2001, le tout, télévisé en direct pour toute l’Aficion
Espagnole.
C’est une joie immense d’avoir vu sortir les
six Victorino, fiers, en véritables toros de combat. C’est une joie
immense d’avoir vu un Stéphane Fernandez Meca, impérial, devant un
grand, un formidable toro, à qui on ne donna « que » la
vuelta. Le recibir est tombé bas.. Una lastima ! mais le coeur du
torero partait « dans tout le haut »...
C’est une joie immense d’avoir vu en Zotoluco,
un torero intègre, vaillantissime et loin d’être maladroit, signer sa
véritable « entrée » en France. C’est aussi une grande
joie de vivre l’effort et la victoire finale du Tato, signée d’un énorme
volapié. On se souviendra longtemps, également, d’Efren Acosta et de
sa toreria a caballo. De même « El Chano », pour deux grandes
paires de banderilles .
Apothéose finale pour Stéphane Fernandez Meca,
impeccablement vêtu, torerisimo toute la tarde. Apothéose pour le
mayoral de Victorino, remplaçant le vieux Julio. « Ay
Julio ! te habra gustado ! »
Reste une petite question ! Que se serait il
passé si on avait donné au cinquième toro la chance d’un grand tercio
de piques ? Que se serait il passé si les banderilleros avaient su
garder le toro au burladero d’en face, pendant que le piquero gagnait sa
place ? Que se serait il passé si, malgré une première
intervention du Zotoluco, le toro n’était pas parti se fracasser dans
le piquero, appuyé en tablas, défendant d’abord son cheval, puis
donnant un très lourd puyazo, à la porte « des caballos » ?
Que se serait il passé si le Chano n’avait pas, encore une fois, laissé
échapper le toro, pour permettre à Meca de mettre, « réellement »
en suerte ce toro pour trois vraies piques ? On ne le saura jamais...
mais, peut-être aujourd’hui parlerions-nous d’un indulto... d’un
toro grâcié, en plaza de Mont de Marsan... D’ailleurs, regardez bien
dans les images qui emplissent votre mémoire... En fin de faena, Stéphane
a un geste.. « Faut il que je le tue ? » Bien
entendu, s’il peut éviter le moment de l’estocade, un torero ne va
pas hésiter à être « un poil » démago ! Mais là...
Meca avait tellement brillé, et avec lui « le Gargantilllo »,
qu’on peut le croire totalement sincère : S’il avait eu la
chance d’un « vrai grand tercio de piques », on parlerait sûrement
d’un indulto, en direct à la télé, depuis Mont de Marsan... « Si,
si, si.. avec des si... Bien sûr !
La plaza a explosé... « Plus de ministre,
plus de député, solo Aficionados ! ». Seulement des hommes et
des femmes qui ont vibré, ensemble, « a la grandeza de la Fiesta
Brava ». La corrida était télévisée, on l’a dit. Chez lui, là
bas, au fond de l’Andalousie, le vieil aficionado d’hier (voir edito
du 26 juillet) s’est levé, a donné trois naturelles de rêve, avec le
napperon de la table du salon, et sa femme, prudemment, à murmuré un
timide « olé ! », de derrière sa table à repasser...
Todos Aficionados ! Oui vraiment, « voilà pourquoi nous sommes
« toujours » Aficionados ! »
26
Juillet – Mont de Marsan – Cinquième et dernière corrida de la
Madeleine 2001 – Lleno impressionnant – Têtes connues au palco
d’honneur, « como tiene que ser »!- Chaleur lourde au début,
totalement oubliée par la suite...
Six toros de Victorino Martin, magnifiquement présentés
et armés. Fins, sans excès de poids, sortant comme des furies, montant
haut dans les premiers capotazos, pour ensuite se fixer dans les capes et
les suivre comme des chats une balle qui s’enfuit. Tous, bien sûr
n’eurent pas un comportement de noble, de brave. Mais la corrida sera,
de bout en bout, passionnante, de par le comportement des toros, de par la
toreria des hommes.
On dira que le lot du Zotoluco fut très dur, très
violent ; Que Stéphane Fernandez Meca sut exploiter le bon côté
gauche de son premier, et se hissa à la hauteur de la grande et puissante
noblesse du fameux cinquième. Le Tato, quant à lui, toucha un premier
toro qui répétait, mi soso, mi avisé, devant lequel il subit un
échec muletero, puis acier en main. Par contre, le sixième, autre grand
toro, lui permit un joli desquite, signé d’un énorme volapié.
Eulalio Lopez « El Zotoluco » a signé
une tarde d’immense honnêteté, de courage et de savoir mêlée. Bien
en recevant de cape le premier, guapisimo, qui va lui sauter au visage. Le
toro s’endort un peu à la pique, prenant deux autres puyazos, légers.
Le Victorino arrivera très violent et court, à la muleta du mexicain qui
fera face, avec calme et courage. Doblones bien appuyés, « toques
de verdad », aguante dans les passes des deux côtés, évitant les
coups de hachoirs, et revenant au combat, jusqu’à pouvoir lier
plusieurs muletazos très vibrants. L’oreille pointait à l’horizon de
cette première faena, mais deux pinchazos, une entière et un descabello
ne vont permettre qu’une énorme ovation, accompagnée d’un avis,
tandis que le toro était arrastré sous les bravos – Le quatrième,
magnifique, donnera lieu à un grand tiers de piques, mesuré, calibré,
sculpté par cet immense picador qu’est Efren Acosta. Trois piques, citées
de loin, le fer montant haut, et tombant, net, sur le morillo du toro. Le
châtiment est dosé, d’une poigne de fer, tandis que l’autre main
manoeuvre le cheval. Trois puyazos « à tour complet », le
picador manoeuvrant pour libérer la charge du toro. Rien à voir avec la
carioca. Le public ne s’y trompa en rien, qui fit
une immense ovation au géant cavalier (dans tous les sens du
terme). Hélas, le toro va
tourner « court » et « serré ». Le Zotoluco,
malgré ses efforts, ne pourra lui inventer une charge.Ovation pour le
matador mexicain, qui tue d’une entière ladeada, très vaillamment
poussée, et deux descabellos. On le vit très attentif
à la lidia, et le public lui applaudira un quite au sixième, clos
d’une jolie demie véronique. « Muy
torero, Señor ! »
Enorme et définitif triomphe de Stéphane
Fernandez Meca. Le public l’a constaté, euphorique, et la télévision
espagnole l’a envoyé au plus profond de la planète taurine. Deux
oreilles et sortie a hombros totalement méritées. Il y aurait eu trois
oreilles et une queue, « c’était pareil !» Il
ne suffisait que deux choses : Une épée à son premier, au lieu des
trois pinchazos.. et le recibir moins bas, au cinquième. Mais peu
importe, moralement, les trophées y sont, et le triomphe est total. Le
deuxième Victorino sort comme une torpille dans un immense nuage de
poussière. Vaya ! Il va peser un moment sur Meca, dans les premiers
capotazos, puis soudain se freiner, s’arrêter. Batacazo sur la première
pique, puis deux autres puyazos, longuement cités. Le toro est tardo.
Meca va commencer superbe, devant un toro qui a son degré de « guasa »,
mais un bon piton gauche. Trois séries de naturelles, à mas, clos de
pechos gauchers, puis énormes doubles pechos. Grandes ovations. Ce sera
beaucoup moins net à droite, le torero continuant, très engagé. Le toro
tarde beaucoup à déclencher, et Meca ne pourra vraiment l’accrocher,
en fin de faena. Peu importe, le trophée était largement conquis, mais hélas,
l’épée « se refusa » par trois fois, le torero devant même
se protéger d’une dernière oleada du bicho.L’épée définitive sera
vite retirée, le trajet de la lame n’étant pas très conventionnel.
Adieu l’oreille, mais grande ovation pour le Français – Le cinquième
« Gargantillo » sort « guapo » et vient fort dans
le capote de Meca. Tandis que les piqueros font leur entrée, le toro s’échappe
des peones, au burladero d’en face, traverse la piste au galop,
direction «les cavaliers », mais se voit détourné au dernier
moment par le Zotoluco, adroit, précis et courageux. Malheureusement, la
maladresse d’un peon le ramènera sur le cheval qu’il ira percuter
violemment, poussant en brave, prenant un lourd puyazo, le cavalier appuyé
aux barrières. Le toro est ramené au burladero d’ombre, tandis que
picadors et toreros regagnent leur place. Hélas, encore une fois,
« Gargantillo » s’échappera de la garde « hésitante »
du banderillero, et fondra sur Fernandez Meca qui le mettra rapidement en
suerte. Très châtié dans la première rencontre, le toro ne prendra
qu’une petit pique ... Que se serait il passé si ce toro avait été
mis trois fois, correctement, en suerte ? Allez donc savoir ! Le
deuxième tiers sera « à la gloire » du Chano, pour deux
grandes paires de banderilles. Il fut le seul à saluer, de toute la feria
(Il y a eu, pourtant, d’autres grandes paires de banderilles,
aujourd’hui, et avant)
La faena de Stéphane Fernandez Meca sera.... un
faenon ! Elle débute en se doublant, doucement mais fermement, vers
le centre. Dès la première série, le Français va « dar de comer al
toro », va lui donner la muleta, loin devant, lier les muletazos et
à nouveau, donner la muleta en pâture à l’ogre qui va suivre et
suivre pour la dévorer. Un faenon, et la fièvre qui monte, au fur et à
mesure des séries. Le corps se redresse, l’attitude se relâche, Meca
devient « grand torero ». Formidable moment de « la
double noblesse » d’un toro et d’un homme. On ne peut décrire
cela. On ne peut que le vivre. « Dois je vraiment l’estoquer »,
questionne Meca, en allant changer l’épée. Pas de réponse claire et
donc, Fernandez Meca prépare soigneusement un recibir, magnifiquement cité,
bravement porté, mais qui, malheureusement tombera très bas, au point
que le matador lui-même retirera la lame, prestement. Adieu, le rabo !
Lent et long cheminement vers la mort, de ce toro qui, enfin s’écroule
en plein centre, tandis que le torero devient « un enfant, le soir
de Noël », et que le public jubile totalement. Mouchoir bleu, après
les deux blancs ! Deux oreilles et vuelta pour « Gargantillo ».
Magnifique... mais on est passé, peut être,
« à côté » de l’Histoire ! Chapeau Victorino !
Monterazo, monsieur Stéphane, impeccablement vêtu de « bleu
porcelaine et argent », souriant radieux sous l’ovation, et prêt
pour d’autre voyages, d’autre contrats, d’autres ovations, là bas,
« de l’autre côté »..
El Tato a subi un gros échec, face à son
premier. Ce toro, ovationné à la sortie, avait pris une première pique,
de « brave », mais était sorti flojo de la troisième
rencontre. Cependant, il était « remonté » au banderilles et
arriva fort à la muleta, répétant des charges un peu sosoas, la tête
à mi hauteur, sans transmettre. Le torero donna dans la quantitié, le
public lui reprochant de rester sur le voyage, de ne pas s’engager, en
un mot, de ne pas le toréer vraiment. Faena longue, fastidieuse, le
diestro ne parvenant à trouver la solution que sur trois muletazos bien
tirés, en fin de trasteo. Gros pinchazo et par la suite, la confiance
totalement envolée, tant avec l'épée que le descabello. Un petit désastre !
Aviso et courte pitada. Mais, « pour la télé », un gros échec !
– L’aragonais, heureusement, se retrouvera devant le bon sixième,
autre excellent toro, sorti à « 100 à l’heure » qu’il reçoit
élégamment de cape. Le toro commencera un peu « andarin »,
mais le Tato saura rectifier le tir, dans une faena allant « à mas »,
sans grande élégance, mais efficace et claire, terminée par trois
muletazos « a gusto », bien relâché. Le Tato, alors, se
profila, et encore une fois , fit total honneur à son surnom artistique,
en portant un énorme coup d’épée. La meilleure estocade, une fois
encore, de la feria . Oreille méritée
et l’abrazo final de tout un peuple taurino, tandis qu’un grand
ganadero dormira mieux, ce soir, et qu’un matador rêvera à d’autres
« Gargantillo »...C’est aussi pour cela, que nous sommes
Aficionados !
Les photos et le bilan de Mont de Marsan vous arriveront bientôt. Mais je
ne voudrais pas terminer cette feria, sans remercier l’accueil qui a été
réservé à la Presse par un service dorénavant, parfaitement rodé, et
surtout, à titre personnel, à la Direction et au personnel de l’Hôtel
« Zanchettin », pour avoir si gentiment collaboré à
l’envoi quotidien de ces chroniques. Gracias mil, y hasta el año que
viene, si Dios quiere ! »
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JESULIN
TRIOMPHE ENFIN...
Il aura fallu la dernière
corrida de la Feria de Julio, en plaza de Valencia, pour que Jesulin de
Ubrique, réapparu, cette année avec un toreo de qualité et une nouvelle
image, triomphe enfin dans une plaza de grande catégorie. Enfin, un
soupir de soulagement pour celui qui, peut-être, commençait à se poser
des questions sur son choix, et son avenir.
26 Juillet -Valencia –
Dernière corrida de la San Jaime : Toros de Jandilla, décastés.
Jesulin de Ubrique touche le bon quatrième, et lui monte « un tabac ».
(Ovation et deux oreilles) – Finito de Cordoba ne voulut pas voir ses
toros. Certains diront « Tiens !tiens ! » (Pitos y
Bronca) – Morante donna des détails magnifiques, tant que durèrent ses
toros. Malchance qui persiste, soulignée par tous. (Silence et Palmas)
Jesulin est sorti a hombros.
26
Juillet – Santander – 6 ème de feria : Catastrophe de
Montalvo – Califa : Silence et vuelta – Jesus Millan se fait
voler un triomphe et prend des coups (trois vueltas et vuelta) – Rafael
de Julia, récent triomphateur de Valencia : Ovation et Silence
Par ailleurs, on apprend que José Tomas se retrouve « sur la touche »
pour une durée d’un mois, suite à la luxation du coude droit, mercredi
à Santander. Lésion compliquée, qui fait penser à ce qui est arrivé
au Cordobes, l’an passé, à Dax, avec les conséquences que l’on
sait. Du travail d’imagination, pour les Empresas.
Juan Jose Padilla, lui, a
tienté, se plaint d’une épaule... mais veut revenir aux ruedos Samedi,
à Santander. « Sont fous, ces romains ! ! ! ».
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MONT DE MARSAN 2001 : « QUE CALOR ! »
28 Juillet : Une chaleur terrible sur
Mont de Marsan, pour cette Madeleine 2001. Grande ambiance dans la rue,
plus mitigée dans la plaza. Il est vrai que « l’histoire des
banderoles » et quelques autres points d’interrogation ont amené
quelques lourds nuages dans le ciel landais. Bien entendu, la présence de
la Télévision n’a fait
qu’éxacerber quelques passions « y afan de protagonismo »...
Logique ! Cependant, on n’a pas dépassé la limite, et tout le
monde peut s’en féliciter.
Quelle « chaleur » s’est
faite l’Empresa ! Vivre cinq jours ainsi doit, on l’entend bien,
frôler l’insuportable, et il est heureux que la dernière corrida ait
apporté un peu de baume au coeur de tous. Encore une fois, les Victorino
et les toreros ont « fait le quite » à Mont de Marsan... Que
bien ! Cependant, les problèmes demeurent, et il faudra s’y
pencher sérieusement...
Mont de Marsan, torista, ou torerista ?
Mont de Marsan, indépendante ou non ? Libre ou non ? En théorie,
elle est torista, non indépendante, puisque sous la coupe des « grands
basques », mais cependant libre de demander, voire d’éxiger.
Contrairement à Bayonne, qui est dans le même schéma, mais qui « dilue »
sa temporada en quatre épisodes, Mont de Marsan concentre le tout en une
feria de cinq jours. Donc, forcément, les conséquences sont surmultipliées
et les réactions, immédiates. Pendant ce temps, Dax fait de même, mais
avec le coudées bien plus franches et une image plus torerista, ou plutôt
« toreista »... ce qui est bien plus logique.
La feria 2001 n’a pas été bonne...
Pourquoi se le cacher : Des toros au comportement discutable, des
toreros « en demi teinte » ou au
rendement limité...
Cinq corridas, 30 toros, 60 oreilles à
couper... Résultat : 8 oreilles, dont quatre sont sujetes à
caution... Richard Milian reçoit un dernier cadeau ; Ferrera coupe
pour son « dynamisme » ; Caballero a bien fonctionné,
mais... ; Juan Bautista se sauve d’une larga et d’un bon coup d épée....
Restent les quatre trophées « inataquables » :
L’oreille pour Enrique Ponce, bien chiche quand on regarde sa faena, et
qu’on la compare avec celles des autres « primés »... Les
deux de Stéphane, indiscutables, à un grand toro. Celle du Tato, pour
l’effort et le volapié.
Huit oreilles...En réalité, quatre...
sur soixante « possibles »... Muy
poco, no ?
Cinq corridas, cinq lots. Si l’on enlève
les Victorino... on ne peut que constater l’évidence : Il est
sorti à Mont de Marsan, ce qui sort partout en ferias, dans de plazas
comparables... Et, en présentation, se serait même, plutôt mieux. Tout
le monde demande « des toros », mais Mont de Marsan ne sera
jamais Pamplona, Zaragoza ou Bilbao...
Les toros du dimanche « portaient
beau »...Y que ? Et tout le monde est rentré chez soi en
disant... « la corrida du dimanche, comme d’habitude ! ».
Les Capea du lundi sont sortis faibles...
comme partout cette année. Dommage car ils étaient braves et nobles,
pour quatre d’entre eux... Restent les pitones ! Cà... Ou on a la
force d’éxiger, de provoquer les examens scientifiques post mortem, ou
on ne l’a pas... Entonces !
Les Marquis de Domecq sont sortis « bizarres »...
Mystère. Les toreros « n’ont pas voulu les voir », ou
n’ont pas pu ! Figuritas de papel ! clament les uns, tandis
que d’autres se grattent la tête en voyant ces toros « partir
dans tous les sens »... Que paso ?
On voulait « massacrer » Jose
Luis Marca. Pues bien, sa corrida est sortie, correcte en tout, et nous a
donné un comportement très honorable, avec en prime, un grand Ponce.
Les Victorinos, quant à eux, sont sortis, semble
t’il, plus importants, plus agressifs, plus « alimañas »,
que l’an passé. En face, trois toreros totalement honorables, qui ont
multiplié les efforts et la toreria, même quant ce fut l’échec.
Grande corrida, « dans les trois tiers », avec un regret... On
est passé tout près d’un indulto !
Tel est , à grands traits, le bilan,
mitigé, d’une feria 2001, qui confirme ce que vit la France, en général :
Aficion ou pas ? Torista ou torerista ? Si l’on veut des
figures devant des toros importants, il faut lancer la monnaie en l’air ...
et accepter le coté sur lequel elle retombe !
Quel sera le « demain » ?
Quel axe choisira Mont de Marsan ? On verra... Celui de la « vraie
indépendance », serait bien sûr souhaitable, mais le problème est
ailleurs : La définition d’un vrai public, dans le contexte
ganadero actuel. Si l’on veut cinq corridas, style « Cebada »
ou « Dolores »... bien ! Maisq il faudra courir le risque
de les voir sortir comme les uns à Vic, ou les autres à Madrid... Il
faudra courir le risque de « batailler » sur les cartels,
l’objectif premier étant de remplir la plaza, et de tout équilibrer
... les comptes et les satisfactions !
La Feria de Mont de Marsan 2001 a été,
pour certains, un échec. Bien ! Avez vous suivi, jour après jour,
le gigantesque toston que fut la San Isidro ? A l’opposé, Séville
ne fut guère plus brillant, quoique sauvée par les toreros... Au total,
Mont de Marsan a vécu la Tauromachie actuelle, où rien n’est garanti,
où, plus que jamais « Los toros, como los melones, son... »
Il faut les ouvrir, et après... cela dépend de la sauce avec laquelle on
les accompagne...
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WEEK END TAURIN....CHASSE CROISE....
28 Juillet : « Adieu les
juilletistes, on vous aimait bien ! Salut les aoûtiens !
Mettez vous là, mais soyez sages ! » Sur les longs rubans
asphaltés, de plus ou moins grandes largeurs, ils vont se croiser. Les
uns arrivent tout blancs, plein d’espoir... « On va s’éclater !
Ouais... ben, fais gaffe au platane ! » Les autres s’en vont,
un peu maussades... « Il n’y a plus d’été ! C’est décidé,
l’an prochain, on part aux Seychelles... non, mais des fois ! Quoi
l’argent ? Ah oui, l’argent... »
Ils vont se croiser, Aficionados de tous
bords... Les uns arrivent en râlant déjà, et maudissant leur
malchance... Ils venaient pour Jose Tomas ! Et puis, l’abono à
Bayonne... «Qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire entre le 12 et
le 15 Août ? Sais pas, moi ! Ils auraient pu imaginer « un
coup », avec San Sebastian : L’abono de Bayonne comprend les
deux corridas des 12 et 15, puis, les 13 et 14, un bus, tout confort, vous
emmène visiter la côte, déjeuner au Monte Igueldo, et voir les deux
corridas d’Illumbe ! » ...Du coup, ils veulent téléphoner
à Dax... « Oh, la la ! Plus de billets ! Ils sont pleins,
comme nous, la semaine prochaine, aux fêtes de Bayonne ! ! »
Les autres repartent en râlant :
« Ouais, d’accord, Fernandez Meca... mais quand même, Mont de
Marsan... quand même ! Aline... fais taire les gosses, et surveille
les radars. Manquerait plus que çà ! »
En attendant, ils vont se croiser, et
perdre également le « chassé croisé » taurin Tyrosse-Orthez,
demain, dimanche 29 : Chaque année à la même date, c’est le
dilemme... « Où on va ? » Le même jour, les deux
placitas convoquent l’aficion pour des corridas comportant chacune, un réel
intèrêt...Toros y toreros ! Sont
pénibles, quand même ! Va bien falloir s’entendre, un jour !
Alors, souvent, on va « au plus près », en jurant , surtout,
que c’est le cartel qui intéresse...
29
Juillet – Tyrosse : Cette année, c’est la démesure. Empresa
de la plaza, Monsieur « de »Palha, veut donner une « grande
image », de sérieux et de vrai, n’hésitant pas à museler
une partie l’Aficion locale et donc, sort « ses »
produits, (on n’est jamais mieux servi...) avec des cornes de trois mètres
de large. Attention, le toril est étroit ! Bueno ! Il y aura du
bois, pour qui voudra s’y chauffer ! Qui ?
Fernandez Meca, habitué à la plaza et aux pensionnaires de
monsieur « de » Palha ! Denis Loré, qu’on aimerait
voir, en d’autres circonstances et, le Zotoluco, un mexicain « pero
que muy torero », qu’on espère voir s’en sortir entier, de façon
à pouvoir l’applaudir, en principe, dimanche prochain, à Bayonne.
Suerte pa todos !
29
Juillet – Orthez : La petite ville béarnaise, elle, reste plus
sage, plus modeste, mais aussi intéressante... justement, par sa sagesse
et son humilité. Novillada non piquée, le matin... et, le soir :
Six Toros del Sierro, pour Richard Milian, El Renco et El Fandi. Le français
continue sa tournée d’adieux, l’Alicantino cherchera
à « gagner » la France. Quant au Fandi, il doit
trouver là « pierre de base » à de plus grandes entreprises
sur notre sol. « Vaillant, il est ! », comme dit le
basque, mais aussi torero intelligent et entrprenant . A suivre. Voir
comment vont sortir « ceux del Sierro » ! Longtemps
qu’on n’a pas vu des Sepulveda !
Mais, au fond... avant de partir tout à
fait.. « Si on s’arrêtait à Garlin » ! L’avantage,
« c’est que c’est aujourd’hui... ».
Vous avez raison ! Dans la placita de bois... une novillada
« de lujo », comme chaque année, qui réunit du ganado de
garantie (on y a vu des lots « de grande classe ») et des
novilleros de pointe :
28
Juillet – Garlin : Novillos de Juan Pedro Domecq (s’il vous
plaît !) pour Reyes Mendoza et sa façon, impavide, d’aguanter le
toro. Impressionnant ! – Salvador Vega, Malagueño, de grande
personnalité artistique. Il est le triomphateur des novilladas de San
Sebastian, tout comme Cesar Jimenez, ce surdoué du toreo, récent
triomphateur à Bayonne, qui fera troisième au cartel.
Jolie novillada, en perspective... et
c’est... aujourd’hui ! « Dernière chance, pour les
Juilletistes en retard, bienvenue pour les Aoûtiens... en avance !
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LA FOLLE REAPPARITION DE PADILLA
29 Juillet : Quatorze jours après sa
terrible voltige de Pamplona, Juan Jose Padilla a réapparu hier, en plaza
de Santander. Une réapparition triomphale, devant des Victorino Martin,
soldée par une sortie à hombros, la deuxième de toute la Feria, et la
seule pour un matador de toros. Incroyable ! Quatorze jours après
avoir failli, pour la troisième fois en similaires circonstances (cornada
au cou, à San Sebastian, Sevilla et Pamplona), Juan Jose Padilla, faisant
fi de tous les conseils des médecins, de toutes les prières de son
entourage, a décidé de reprendre l’épée. Il l’a fait sans se
chercher aucune excuse, banderillant ses deux toros, malgré son épaule
blessée, soutenue par un « harnais » qui la renforce. Le
public, sidéré, a suivi avec enthousiasme, ses exploits, et le jerezano
a triomphé, plus pour ses bravades que pour un toreo classique, reposé,
qui n’est pas de son répertoire. Padilla, «on aime ou on aime pas »,
mais on est bien obligé de soulever son chapeau devant « ce fou
magnifique »
Et maintenant, que va t’il se passer ?
Réapparu hier, avec la bienveillante appréciation de tous, Juan
Jose Padilla se trouve face au mois d’Août le plus intense et le plus
inqiétant de sa vie, puisque, presqu’au bout, se trouve « le
grand rendez vous » : 25 Août, six toros de Miura, seul, en
plaza de Bilbao...
Reapparaître un
jour, en hurlant, en grimaçant, harnaché, « injecté », peut
être jouable, à la limite. Mais il lui reste de longues journées, de
longues routes de nuit et quelques toros, avant un rendez vous qui, déjà,
lorsque l’on est en pleine forme, a quelque chance de vous « manger
la tête »... Donc, que va t’il se passer ? Trois cornadas de
cette gravité, pour ce qui concerne l’impact physique et psychologique
qu’elles ne peuvent manquer de causer, avaient toutes les chances de
conduire à un long repos récupérateur. Mais voilà, « il est
torero », un torero polémique, un torero farfelu, mais un torero
... et un « sacré bonhomme ».
On va donc suivre, avec attention et anxiété,
« le mois d’Août de Padilla » en souhaitant que la chance
accompagne cet homme qui sait si bien mettre « la tête, le coeur et
... d’autres choses !
28
Juillet – Santander
– Dernière de Feria – Plein : Toros incommodes de Victorino
Martin. Division d’opinions : Certains parlent de caste, d’autres
de genio et de coups tordus. 1et 3ème sortirent faibles ;
2ème encasté – 6ème avec beaucoup de genio –
Ruiz Miguel
a prouvé qu’il ne devenait pas revenir. Malchance au sorteo, et
peu de recours, ce qui est normal. Il tua mal le quatrième (silence et
sifflets) – Pepin Liria aurait du mieux s’en sortir, mais certains
l’ont trouvé un peu « en dedans » (vuelta et silence) -
Juan Jose Padilla fit feu de tous bois, devant un public qui l’ovationna
et l’encouragea sans cesse. Vuelta au troisième et deux oreilles au
sixième, toro très ardu que le jerezano « s’envoya »,
comme un chef ! Salida a hombros pour Juan Jose Padilla, « le
torero fou de l’an 2001 », que l’on ne peut s’empêcher
d’admirer.
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TOROS DE FRANCE...
29 Juillet : Deux spectacles ont eu
lieu, hier, « en plazas de France »: On aurait aimé plus de
compétencia » dans le mano a mano de Beaucaire. Du côté de
Garlin, un torero a été blessé, et un autre, Cesar Jimenez a triomphé
devant une bonne novillada de Juan Pedro Domecq
28
Juillet – Beaucaire : Toros de Fuente Ymbro, inégaux de présence
et comportement. Mano a mano très conventionnel entre Fernandez Meca et
Juan Bautista. Les deux toreros se respectèrent, toréèrent al alimon,
se « brindèrent » un toro, et coupèrent chacun une oreille,
écoutant des ovations, pour le reste de leurs combats.
28
Juillet – Garlin : Bonne novillada de Juan Pedro Domecq, noble
et encastée. Blessure de Reyes Mendoza au cours de la première faena.
Blessure de trois trajectoires légères, à la cuisse gauche. Le torero
demeura dans le ruedo, jusqu’à la mort de son novillo – Salvador Vega
prit trois novillos, avec de bons détails de classe, mais ne pouvant pas
« redondear la tarde »...(Bravos – Oreille – Bravos)
– Gros triomphe de Cesar Jimenez : Facilité, esthétique, sens du
spectacle..en un mot, toreria (Deux oreilles et oreille)
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N’IMPORTE QUOI OU GUERE MOINS ! ! ! ! !
30 juillet : Les bruits qui couraient
sur la corrida de Tyrosse n’étaient pas des plus flatteurs... A priori,
les résultats les ont confirmés. Il est sorti des corrales... un peu de
tout, avec des cornes ! D’ailleurs, « l’Empresa Ganadero »
l’avait lui même annoncé, à la radio, avant la corrida :
« Je vous préviens, le lot est diversement présenté. Moi, comme
empresa, je « me » suis longuement consulté, comme ganadero,
et j’ai accepté « mes » propositions : offrir à
Tyrosse, une corrida variée...dans tous les sens du terme. Comme je mets,
en face, des toreros sympathiques, la pilule passera bien mieux, et comme
empresa, j’offrirai à bon prix, une corrida que je ne pourrai, comme
ganadero, placer « nulle part ailleurs ». Donc, comme ganadero,
je ne suis pas mécontent « de moi », et comme empresa, je
« me » remercie beaucoup.... ». Du coup, l’homme
se met devant un miroir et se donne un grand abrazo, entre ganadero et
empresa. Fabuleux !
Décidément, que ce soit du côté de Moscou ou de Tyrosse, ces portugais ont le sens de affaires
et de la communication. Entre le « tu comprends ? » du
grand Victor, et le « la corrida ne m’a pas plu, parce que
« trop inégale »(sic) », du Sieur Folque ...on ne
peut que saluer, chapeau bas...
A Beaucaire, ce fut autre chose : Un
torero français a pris l’alternative... Inconnu avant la corrida, il le
restera, après. O sea... « Presentacion y despedida ».
Prendre l’alternative en sachant très bien qu’il n’y aura rien, ou
presque, derrière, nous semble absolument incorrect, par rapport au
symbole que porte ne lui un costume de lumières. André Martinez a pris
l’alternative. Cela s’est « a peu près bien passé », et
surtout, il en est sorti vivant... Soyons clair : Le seul fait de se
présenter, en public, devant deux toracos, mérite un grand coup de béret.
Cepandant, le faire avec la seule ambition de pouvoir mettre au bas de sa
carte de visite « matador de toros », paraît un peu
« limite »... Cela dit, il n’est pas le premier. Asi que !
29
Juillet – Saint Vincent de Tyrosse – Presque plein : (De
notre correspondant) Corrida de Palha, dont la présentation et le
comportement ont fortement laissé à désirer. Toros de toutes les
formes, qui se cachaient derrière des cornes « de toutes les formes ».
Comportement pour le moins inégal, avec beaucoup de distraction , et bien
peu de caste. Le ganadero peut dire un grand merci aux toreros qui lui ont
fait le quite – Zotoluco, Fernandez Meca et Denis Loré ont mis
professionalisme et verguenza torera, réussissant de bonnes choses, méritant
plus qu’ils n’ont obtenu... Une vuelta pour chacun. Malheureusement,
l’épée à privé les matadors des mérites obtenus par les muleteros.
A signaler le bon retour en Sud Ouest de Denis Loré. En un mot, les
hommes ont été « au dessus des toros », mais le grand
vainqueur de la tarde ... fut « l’empresa ganadero ».
« Tu comprends ? ... moi aussi !»
29
Juillet – Beaucaire : Toros d’Occitania, nobles et de peu de
force – Alternative, chez lui, du français André Martinez, qui démontra
son peu d’expérience, et d’avenir (Vuelta et silence) – Triomphe du
petit coloombien Paquito Perlaza, qui coupa une oreille chaque fois, avec
volonté et toreria. Manque un peu de transmission, de communication, en
un mot, de cet personnalité qui fit éclater un autre colombien... – El
Cid est venu s’entraîner à des entreprises plus importantes. Le public
de Beaucaire méritait plus d’engagement de la part du grand Sévillan (Vuelta,
par deux fois, avec avis au deuxième)
29
Juillet – Orthez – Grande entrée : (De notre correspondante)
Les toros du Sierro sont bien présentés « en caisse », mais
discutables « en pointes »... La corrida est sortie noblona,
mais s’est vite arrêtée – Richard Milian coupe une oreille au quatrième
– El Renco ne passe pas (Silence aux deux)
- El Fandi fait beaucoup de bruit : bien au troisième, dont
il coupe une oreille, à force de vibrato. Le sixième le prendra au
moment de l’estocade, heureusement sans gravité.
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DIMANCHE DANS LES RUEDOS :
LES MARQUIS DE DOMECQ SONT BIEN SORTIS AU PUERTO...
30 Juillet : Les mystères de la
tauromachie... A Mont de Marsan, les Marquis de Domecq « partent
dans tous les sens » et les toreros, non des moindres, se mettent
presque « à courir... ». Cinq jours plus tard, ils sortent
bien au Puerto Santa Maria, au point que l’on donne vuelta à l’un
d’entre eux, et qu’un des matadors déchus, de la Madeleine, s’est
amusé à leur couper trois oreilles. Allez donc comprendre quelque chose
à cette « alchimie »... Vous avez bien dit « alchimie » ?
29
Juillet – Puerto Santa Maria – Presque plein : Bonne corrida
du Marquis de Domecq, bien présentée et de bon jeu, en particulier
les 4, 5 et 6ème. On donna vuelta posthume au quatrième
toro, du nom de « Trincon » - Jose Ortega Cano, auteur d’une
saison en dents de scie ( des triomphes, mais aussi deux toros al corral)
se ent bien « dans le sud ». Après midi inspirée du
cartagenero qui se laissa aller à des détails de grande classe. Passages
très toreros devant le quatrième auquel il coupa les deux oreilles. A
signaler un grand quite... après les banderilles. « Le salio asi ! »
- Rivera Ordoñez s’est montré plein de hargne à triompher. Hélas,
encore une fois, l’épée lui joua des sales tours, et seules resteront
deux ovations, deux portagayolas et de grandes naturelles au cinquième
– El Juli s’est déchaîné, dans les trois tiers, a toréé parfois
vibrant, souvent « reposé », coupant une puis deux oreilles,
devant un public conquis.
29
Juillet – Madrid (Las Ventas) – Un petit quart de plaza :
Toros de Jose Escolar Gil, sortis moyennement charpentés, et qui ne présentèrent
pas les difficultés auxquelles on pouvait s’attendre. A part le
premier, tous offraient quelque possibilité de briller, dont seul
Oscar Higares sut profiter – Antonio Mondejar torée trop peu pour
« se libérer », face à une telle responsabilité. On le vit
« peu centré » (Silence et quelques sifflets) – Rafi Camino
revenait à Madrid. Sans triompher, il fit taire les quolibets qui
l’accompagnèrent au paseo. De bonnes choses, face à ses deux toros,
qui prouvent que « s’il voulait ! » ( Silence et
Ovation) – Oscar Higares devait se rappeler au souvenir des empresas.
Ayant loupé sa San Isidro, n’étant pas inscrit au cartel de Bilbao, le
brun bouclé « a mis le paquet ». Présent à tous les quites,
volontaire et vibrant, il coupe une oreille au dernier qui offrait une
bonne corne gauche.
29
juillet – Barcelona – Un tiers de plaza : Mauvaise corrida du
Ventorrillo, mal présentée et sans jeu – Espla s’est promené :
professionalime et vista. Juste ce qui faut (ovation par deus fois) –
Luis Miguel Encabo s’est montré très volontaire (Ovation chaque fois)
- Uceda Leal, brillant au capote, a eu les grands gestes toreros de
la tarde (Vuelta et silence)
29
Juillet – Tudela – 3ème de Feria – Media plaza :
La corrida de Mari Carmen Camacho est sortie « inégale » de
comportement – Finito de Cordoba eut des moments de grande classe
(Oreille et ovation) – Miguel Abellan triomphe, pour la troisième année
consécutive (Silence et Deux oreilles) – Javier Castaño se montra très
engagé, très « responsable » (Oreille à chaque toro)
29
Juillet - La Roda – Bonne entrée : Corrida de Alcurrucen, bien
présentée, de jeu moyen – Ponce coupe les deux oreilles du quatième
– Manolo Caballero triomphe avec trois trophées – Barrera « coupe
une » à chacun
29
juillet – Inca (Mallorca) – No hay billetes : Bonne corrida
de Juan Albarran – Les toreros ont coupé « un sac d’oreilles » :
Quatre pour Jesulin de Ubrique – Trois pour Manolito Sanchez – Trois
et une queue pour « El Califa ». C’est bon pour le moral !
29
Juillet – Collado Villalba (Madrid) : Toros de Carmen Segovia,
nobles mais faibles - Bonne journée de Pepin Liria, qui se régale devant
des toros, pour lui, faciles (Quatre oreilles) - Jose
Luis Moreno coupe deux trophées au cinquième – Jesus Millan est
ovationné au troisième, et se fait prendre par le sixième, en toréant
à genoux. Blessure à la fesse, qui, à priori, ne devrait pas l’empêcher
d’honorer ses prochains contrats.
29
Juillet – Marbella : Plus grave, par contre, la blessure de
Juan Jose Trujillo, par un toro de Castilblanco : Blessure de 20
centimètres en face interne de la cuisse gauche, avec deux trajectoires
de 12 et 20 centimètres. Une blessure qui arrive à la veille de la feria
de Malaga, si importante pour ce torero. A suivre.
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AOUT....
L’EMBARRAS DU CHOIX !
31 Juillet : C’est parti ! Tout le monde, pied au plancher !
Le mois d’août taurin est à nos portes, et, bien entendu,
l’aficionado, un verre à la main,
prépare minutieusement son circuit, tandis que madame et les
enfants barbotent allègrement dans une eau à 27° (Comment exagéré ?
Bon, allez, à 26, oh !)
Canicule ! Vive le sombrero et la mauresque !
Où allons nous, ce week end ? Bayonne, bien sûr ! Les fêtes débutent
demain, mercredi , avec leur cortège de musique, de blanc et rouge, de
centaines d’olibrius étendus un peu partout, complètement « noirs »...
Ambiance ! Couleurs ! Bruits divers ! Pas très reposant,
mais à voir absolument une fois dans sa vie...dit on !
Nous, on est plutôt des sages ! Loin des
autoroutes du plaisir, loin des rivières de sangria, on préfère les départementales,
les petits chemins où l’on peut s’arrêter, à l’improviste, sans
peur d’être dérangé par autre regards que celui, goguenard, de
quelque agriculteur sur son tracteur. On préfère les petits ruisseaux
d’eau claire... avec un peu de Ricard dedans, certes ! (Faut pas
pousser, non plus !)
Les « autoroutes taurines » du mois
d’Août ont pour nom : Bayonne, Dax, Béziers, pour ce qui est de
la France. Côté « Spain ! », il faut viser San
Sebastian, Bilbao, les cols « hors catégorie », mais aussi
Malaga, Almeria, ferias dites « plus aimables », où les toreros viennent plus à gusto, et se laissent parfois
aller à quelque chef d’oeuvre.
Août est le mois de l’abondance, de la chaleur, du stress. Les
figuras courent de ville en ville, dans la chaleur de la nuit. Le temps
d’un somme, d’un
solomilllo et d’une bonne douche, les voilà impeccablement vêtus de
lumières, devant un public qui ne veut qu’une chose : « Les
voir « bien », ici, aujourd’hui ! Non, mais... ».
Cette année, la tauromachie fait recette.
« Canal plus », bien sûr ; la grande presse qui se met à parler « toros »,
Paris Match et le glorieux Victoriano del Rio, de Nîmes ; « Libé »,
« Le Monde » et , bien sûr ... Internet ! Toujours est
il qu’il y a des grands llenos en perspective, et que trouver des places
pour Dax ou Bayonne relève de l’exploit.
Mais, au fait, pourquoi n’iriez vous pas, pour
ceux de « la côte Ouest », faire un tour du côté des
novilladas ? Il y a,
autour du week end des 4 et 5 Août, plétore de spectacles du plus haut
intérêt. Certes, il faut faire un choix, mais on peut, en deux jours,
faire revue des grands noms de la novilleria actuelle, face à des élevages
de catégorie.
Au choix : Parentis, qui continue dans sa
ligne torista (deux novilladas, les 4 et 5, avec des Escolar Gil, le deuxième
jour – Riscle, le 4 Août, avec des Garcigrande, et deux ténors :
Salvador Vega et Cesar Jimenez - Hagetmau,
bien sûr, les 5 et 6 Août. Elle fut longtemps la reine des novilladas. A
un peu perdu. Cependant, son identitéreste ancrée sur le binôme :
Ganaderia fortes, pour novilleros de premier plan. Cette année, Hagetmau
a fait à la fois simple et efficace : Des Prieto de la Cal, les
toros « couleur savon » (jaboneros) pour les finalistes du
concours de San Sebastian : Javier Valverde, Salvador Vega et Cesar
Jimenez ; puis, le 6, un mano a mano entre « les deux Juliens »,
Lescarret du Sud Ouest... et Miletto, du Sud Est, face à des Maria Luisa.
Super !
Le 5 Août, il sera également intéressant de
suivre la novillada de Soustons, avec du ganado de Valdefresno, sérieux,
et un cartel de grand intérêt : Leandro Marcos, Julien Lescarret et
Ivan Garcia...
Pas à dire, la grande revue des novilleros aura
bien lieu dans le sud ouest français, avec bien sûr, les « trois
jours de Julien » (Parentis, Soustons, Hagetmau) respectivement avec
du Tabernero, du Valdefresno et du Guardiola
de Maria Luisa. Les progrès sont sensibles, mais les aficionados plus
exigeants. Un « trois jours » qui prend l’allure de nouvel
examen de passage.
Côté
« armes lourdes »... Voir Bayonne !
On débutera « au trot, au trot ! au galop, au galop ! »,
samedi, avec la corrida de Rejoneo : Leonardo Hernandez, Pablo
Hermoso de Mendoza et le jeune Alvaro Montes, face à des Benitez Cubero.
Les deux vainqueurs de l’an passé, et la porte ouverte à un futur
grand.
Et puis, le 5 Août : La corrida des Fêtes !
Certes, il y a encore quelques cris intempestifs, mais l’ambiance
s’est beaucoup améliorée, dans la plaza, et on est très loin de 1985.
Corrida de Fêtes, corrida torista, avec cette année encore, les Cebada
Gago. Sortis impressionants à Séville, ils ont un peu déçu par la
suite, en particulier à Vic et Pamplona. Cela dit, Cebada Gago reste le
toro qui crée l’émotion, et peut, tout à coup, permettre « la »
faena, qui, du coup, prendra un relief tout particulier. Cebada dans une
plaza, c’est toujours un événement ! En face, Padilla,
l’incroyable ressuscité ; Ferrera, le bondissant triomphateur de
l’an passé, dont on attend qu’il calme un peu son moteur emballé ;
et Francisco Marco, le navarrais, à qui chance est donnée « d’entrer »
sur le marché Français.
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LE JULI CONTESTE...
31 Juillet : Il est normal que le public exige plus et plus des
vedettes. Il est normal qu’une fois « le grand amour consommé »,
on arrive à une relation plus tendre, plus raisonnable, parfois marquée
par quelque sérieux coups de gueule. Normal. Et... c’est tellement
meilleur, après !
El Juli entrerait il dans une nouvelle étape de
sa carrière ? Là où les foules des grandes plazas continuent à
vibrer à l’unisson, d’autres, plus réduites, n’hésitent pas à le
contester. C’est un peu ce qui s’est passé, hier, en plaza de
Calasparra, près de Murcia, où le jeune coupa chaque fois une oreille
qui fut si contestée qu’il donna une première vuelta, de fort mauvaise
humeur, mais qu’il renonça à donner la deuxième. Faut dire que les
toros del Casillon étaient plutôt du genre « discutables »,
au plan présentation – De son côté, Finito de Cordoba, navigua
« tranquille » et coupa son « oreille », et
Alfonso Romero, torero de la terre, fut le vrai triomphateur, avec deux
oreilles et, la profondeur en plus.
Mont
de Marsan, Santander, Calasparra... y aurait il un petit « bache »
en vue ? Trop tôt, pour le dire. Par ailleurs, cela tomberait mal...
mais ce serait humain !
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