L'ACTUALITÉ TAURINE 
(Juillet 2001)

ILS NE VEULENT PAS « ETRE TOREROS »...

     2 Juillet : « Le voilà encore qui grogne... » direz vous. Jamais content ! Bien sûr que si. Heureux de la vie, du ciel bleu et des oiseaux. Cependant, faut bien voir une chose : Les novilleros d’aujourd’hui fonctionnent comme des « figuras d’hier ». Bien habillés, ils défilent « muy toreros », et toréent parfaitement, mais déjà sans cette flamme qui habitaient, (et qui habitent encore, on l’espère), ceux qui voulaient « être toreros »...
     A Roquefort, comme ailleurs, de jeunes hommes ont toréé « presque parfaits », puis sont repartis vers une autre plaza...  Les chroniques disent qu’ils auraient du « être bien mieux, avec leur novillos »...

     Pendant ce temps, à trois cents kilomètres plus bas, un vieux monsieur s’habillait de lumières, à la poursuite de son rêve : « Etre Torero ». Lui qui est, définitivement, « Figura del Toreo » ; lui qui a derrière lui, des centaines et centaines de toros estoqués ; lui qui a les poumons « goudronnés » de tonnes de nicotine... Ese Señor, avec un grand S, à 69 ans, rêve encore d’ « Etre torero ! ». Son nom : « Antoñete »...

     Aujourd’hui, dans le ruedo comme dans la rue,  les jeunes « pasan de todo »... et dans un vieux recoin de l’Histoire, le vieux maestro vient murmurer, le souffle au bords des lèvres... « Vous avez raison, profitez de la vie, du ciel bleu, des oiseaux et du doux regard des filles... Mais « être torero », ce n’est pas ça... Etre « en torero », c’est vouloir être le meilleur, devant chaque toro, dans chaque plaza, jusqu’à son dernier souffle »... A ver si se enteran !
     Hier, dimanche 1er juillet 2001, le maestro « Antoñete » a porté ce que l’on souhaite être « son dernier coup d’épée ». Ce fut un pinchazo, peu glorieux, mais qui inspire à la fois admiration et rage rentrée... Voir qui est capable de le convaincre de s’arrêter ? Por favor !

     1er Juillet – Burgos – 9ème de feria – media plaza : Une corrida qui faillit entrer tragiquement dans l’histoire. Elle restera une triste anecdote, d’autant que les toros lidiés ne passeront pas à la postérité : Cinq de Jose Luis Marca, sans race et présentés « douteux », et un de La Laguna, sorti en quatrième – Antoñete donna quelques bonnes naturelles et attaqua, le souffle court, avec l’épée. Ce fut un pinchazo, dont il sortit désarmé, en danger. Arrivé au burladero, le maestro subit un grave malaise cardio respiratoire qui laissa tout le monde en état de choc. Rapidement emporté vers l’infirmerie, puis l’Hôpital General Yagüe, Antoñete a été réanimé, assisté au plan respiratoire et mis en observation. Dorénavant, l’Académie lui interdit de se mettre devant un toro... Suivra t’il cette recommandation ? A voir. « Au cas où »... on notera que ce toro, présumé dernier de la longue carrière du Maestro Antonio Chenel « Antoñete » s’appelait « Colino », de Jose Luis Marca. Mais, à n’en pas douter, il faudra, un jour, « changer d’éphéméride », car « pitillo tras pitillo », Antoñete continuera de rêver « en torero »... – Victor Puerto dut prendre trois toros.. Il sut mêler plusieurs styles, et coupa deux oreilles au sixième – Abellan se montra volontaire, mais l’oreille coupée au cinquième ne passera pas de la simple anecdote. Ce  jour, à Burgos, un torero aurait pu mourir, là, sous les caméras de « Canal plus »... Histoire  des temps modernes !

     1er Juillet – Algesiras : Dernière de Feria – Media plaza : Corrida de Manolo Gonzalez et Sanchez Dalp. Quatre toros intéressants, mais la présentation fut par trop inégale – Ortega Cano donna quelques détails (ovation et applaudissements après avis) – Jesulin de Ubrique se montra particulièrement brillant, dans son style actuel, mais agrémenté de son desplante à genoux, dos au toro. Oreille chaque fois et la seule sortie « a hombros » de toute la feria – Rivera Ordoñez « flotta » devant son premier, mais mit toute la gomme, face au dernier : Trois largas, delantales, début à genoux et de bonnes séries templées. Hélas, à l’habitude, il pincha beaucoup... (Palmas et ovation).

    1er  Juillet  - Soria : plus de ¾ de Plaza : Double triomphe de Joselito qui, décidemment, attaque très fort la deuxième mi temps de la temporada. Triomphe ganadero, tout d’abord, avec trois bons toros lidiés, dont l’un, sorti sixième fut honoré de la vuelta posthume. Il s’appelait « Cachito » - 568Kgs. Les trois autres étaient de Martin Arranz, et sont mal sortis – Joselito « matador » se montra excellent face au premier, dont il coupa les deux oreilles, sortant « en double triomphe », après avoir règlé son compte au quatrième, en silence – Finito fut à son affaire devant le cinquième. Toreo « fino », averc une oreille à la clef – Le grand bonhomme de la tarde a été Manolo Caballero, en net regain de forme. Grosse faena, mais carence à l’épée. Curieux, lui qui est un des plus réguliers : l’estocade ou la demie, tendue, en arrière, n’a pas fonctionné.Oreille chaque fois, avec un avis au dernier. Mais, voilà qui est intéressant : Joselito et Caballero reprennent, enfin, du poil de la bête...

     1er Juillet – Teruel –1ère de Feria – plus de media plaza : Toros d’Adolfo Martin, dans la ligne des précédentes sorties, c’est à dire, vilains, mal armés et de comportement douteux – Tato a été très bien, prenant trois toros , se montrant « torero » sur chaque intervention : Silence, ovation et oreille au sixième, qu’il estoqua en place de Padilla – Juan Jose Padilla se montra décidé avec cape et banderilles. Faena musclée, mais cogida et cornada légère en portant l’estocade : 10 cms cuisse droite. Cela fait trois, pour Padilla, cette année... Beaucoup. La cuadrilla donna vuelta – Alberto Ramirez fut en torero fino, presque translucide (Applaudissements et ovation)

     1er Juillet – Madrid – 1/3 de plaza : Quatre toros de Julio de la Puerta, presque nobles, mais sans caste. Un manso d’Astolfi, sorti troisième ; et un toro del Sierro, en quatrième, débutant manso, mais s’améliorant au fil des muletazos – Manolo Sanchez n’écouta que silence et quelques bravos, après un avis, au quatrième. On lui doit les bonnes naturelles de la tarde – Malchance pour Javier Vazquez, qui toucha le mauvais lot (Applaudi chaque fois) – Deux gros coups d’épée de Jose Ignacio Ramos (Ovation et silence, respectivement).

     1er Juillet – Arles – ¼ d’arène : On célébrait le 50ème anniversaire de la ganaderia de Tardieu. La corrida est sortie « très sérieuse », et solide. Elle alla 19 fois à la pique, en styles divers, et posa le problèmes que posent les toros de combat – Miguel Rodriguez se fit prendre par le premier, recoudre un testicule par le chirurgien, et revint toréer le quatrième pour terminer en vuelta al ruedo. Une journée bien remplie. Ouille ! – Jose Manrubia se montra vaillant, prenant deux volteretas devant son premier. Oreille et ovation – Alfonso Romero fut le triomphateur de la journée, toréant avec goût. Il coupa une oreille de chaque toro.

     1er Juillet – La Brède (Gironde) – ¾ de placita - « Ambiance champêtre » : (De notre correspondante) Trois toros de Jalabert, un de Los Bayones et deux novillos de Jalabert – Tout ce monde est sorti « aimable », et justes de forces – Antonio Ferrera et Francisco Marco coupent une oreille, Julien Lescarret fait « un trophée », chaque fois. Mais, bon ! On pense à Marquitos, qui, en quelques jours va passer de la corrida « aux champs », à la « bouilloire de Pamplona », avec des toros présentés « en proportion »... Un certain changement...

     1er Juillet au matin – Roquefort des Landes – Media plaza : (De notre correspondant) Grande et bonne novillada de Javier Perez Tabernero, bien présentée et encastée. Excellents, les 4et 5ème – Deux vueltas pour Lescarret qui parut « trop facile ». Aurait il déjà « tout vu » ? On souhaite que non, pour lui... et pour nous – Cesar Jimenez semble déjà « la star » qu’il ne sera jamais. Tout bien, parfait, et au final, aucun souvenir : Ovation et vuelta (Lescarret et Jimenez tuèrent mal) – Julien Miletto se comporta en novillero rageur faisant un réel « gros effort ». Oreille devant le troisième, et applaudissements face au dernier, « le garbanzo du matin » !

 

AU SECOURS ! ! !

     3 Juillet : « Je suis pour la baisse de l’essence » dit le ministre. « Aaaaah bon ? » disent les conducteurs en dressant l’oreille.. « Il va donc baisser les taxes ! ». Eh bien non... « Je vais faciliter l’installation des stations dites « de grande surface »  et favoriser « à bloc » la concurrence, de façon à ce qu’ils se bagarrent bien entre eux, voire s’entretuent en cassant les prix, mais moi... je garde mes taxes. Pt’être même bien que je vais les augmenter un peu. Na ! Du style, « un peu » pour ceux qui sont à 39h, et « un peu plus » pour ceux qui sont à 35... Faut être logique ». Levée de boucliers ! Etat, le perpétuel incompris ! « Les pauvres! Ils ne se rendent donc pas compte que c’est pour leur bien »
    
C’est à peu près ce qu’ils doivent penser, du ministre au dernier des secrétaires du Ministère Espagnol de l’Agriculture, suite au tollé provoqué par la soudaine décision d’interdire à la commercialisation et consommation toute viande issue d’un animal « muerto a estoque », dans le cadre de la bagarre contre la maladie dite de la vache folle. Du coup, du haut en bas de l’escalafon des organisateurs de spectacles, on a sortit les calculettes et... horreur ! On arrête tout ! Du coup, les professionnels qui travaillent « dans l’ombre des costumes de lumières », (mozos de espada, ayudas, etc), prévoient une telle baisse des spectacles, majeurs et mineurs, que le peu de cheveux qui leur restent sur la tête se dressent  bien haut. Tout le monde se met à hurler de concert et, déjà, des menaces de grève plannent, comme autant de doutes... Chacun y va de sa démonstration, chacun proteste de sa bonne foi.. mais tous prévoient des jours terribles pour la  Fiesta Brava... C’est simple, ils ressemblent  à ...l’affiche de la Feria de Ceret. A croire qu’en bords de Pyrénées, on  avait prévu le coup !
    
Ceret, c’est Fort Alamo ! Ceret, c’est le dernier carré des « toristas toristas ». Imaginez un peu : dans une plaza, grande comme un timbre poste, on fait sortir de mammouths d’un autre âge. Grands, hauts, armés « comme ça », ils sortent, les toros de Céret, et font la nique à ceux de Vic... Les toreros, un peu plus pâles que d’habitude, chaussent alors les crampons de combat, troquent la montera contre le casque lourd. Les picadors rembourent tout ce qui peut être rembouré, sanglent à double tour, verrouillent toutes les écoutilles.. et se bandent les deux yeux... La mer va être mauvaise ! Ceret des Toros... c’est Trafalgar! Et pour annoncer le tout, « passez caisse et voyez affiche ! »

     Franchement ! Vous avez vu l’affiche de Céret ? Peu engageante, non ? Dans un ciel d’apocalypse, un regard éperdu fixe la trajectoire d’une épée rouillée que soutient une main « des plus osseuses », un peu style cadavre ambulant, tout droit sorti d’un clip de Michael Jackson, avant son dix neuvième ravalement ...Une horreur ! On pense toujours à la cuadrilla qui approche, dans la nuit, de la prochaine plaza. Le pinceau des phares accroche soudain l’affiche et ... Au secours ! La camionette, toute seule, fait un demi tour digne de Jean Alési, et s’enfuit en piaillant comme un chien dont on vient d’écraser la queue ! A l’intérieur, les yeux hors de la tête, on finit par se calmer, cent kilomètres plus loin... « Ozu...Vaya zuzto ! Ezo que era ?».

     Céret des toros... Céret de la tradition : A faire peur. Pas à dire, c’est réussi. Cependant, on pourrait, quand même, attendre le paseo, pour jouer au train fantôme... Cela dit, les cartels ne manquent pas d’intérêt, bien entendu basés sur les toros et « les toros, seuls »... Qu’on en juge :

     Samedi 7 Juillet : Corrida, ou corridon, de Miura, pour Luis Francisco Espla, un abonné ; El Renco et Fernando Robleño.
    
Dimanche 8 au matin,  « Le » cartel : Novillade de San Martin (Chafik) pour Sergio Aguilar, Julien Lescarret, Cesar Jimenez. « On ne vous dit pas , les novillos ! »
    
Dimanche 8 Juillet : Corrida de Barcial (Ben, bien sûr !) pour Le Bote, Miguel Rodriguez et Gomez Escorial.

     Des affiches qui restent bien dans la ligne de conduite adoptée par Céret. On reconnaît, et on peut applaudir... Mais celui qui a peint l’affiche... et celui qui l’a choisie... au milieu, là ! Et on ouvre le porton. On verra alors si « seuls les Barcial »...ont les pattes blanches ! No puede ser !
     Allez ! Suerte quand même, à « Céret des Toros 2001... »

 

LES BLESSES VONT MIEUX...

     3 Juillet : Juan Jose Padilla se remet de sa cornadita de Teruel, qui, a priori, ne remet pas en cause sa présence à Pamplona.

     De son côté, « le vieux Maestro », Antonio Chenel « Antoñete », a quitté Burgos et regagné sa sierra madrilène. Le gros « susto » est passé... Mais cela fut « un gros susto ! ». Cette fois, la Parque rôdait bien près, trop près, et le matador lui même, a senti son souffle froid. Antonio Chenel Albaladejo « Antoñete » a décidé qu’il arrêtait définitivement de toréer. Une décision que l’on applaudit à quatre mains, tout en en gardant huit autres pour le hisser a hombros, et lui faire passer la « Puerta Grande » de l’Histoire du Toreo. Todo un maestro, Señor Chenel ! Grand bon repos, au milieu des vôtres, et, à bientôt de vous revoir « de paisano » parler de toros, aussi bien que vous les avez toréés, « de lumières » !.

 

PACO CAMINO.... UN QUI NE FAIT PAS DANS LA DENTELLE...

     4 Juillet : Il fut considéré comme l’une des grande figures des années 1960/70. Paco Camino, « le niño sabio de Camas ». Un Figuron del toreo ! Pourri de talent, cabochard professionnel, très amateur de sieste sur les coups de six heures du soir, Paco Camino a drainé derrière lui des centaines d’aficionados, suscité des tonnes d’espoir, provoqué des émotions à foison... Un sévillan qui n’est jamais « vraiment entré » à Séville, mais qui fut « le » torero de Madrid, l’un des préférés des plazas du nord, avec Bilbao en tête de mât. Paco Camino à la cape, rois des chicuelinas, données de face, le capote à mi hauteur... Paco Camino et la muleta, citant à la naturelle et chargeant la suerte. Paco Camino, épée en main... l’un des meilleurs, vers 1968. L’apogée du maestro de Camas sera peut-être cette corrida de la Bienfaisance 1970, à Madrid, où, en sept toros de sept élevages différents, il donna un monumental cours de Tauromachie. Après cela... Apaga et vamonos ! 
    
Depuis, le torero s’est retiré, comme tous.. mais son âme « est » torera. Ses positions et ses paroles restent bien campées dans le ruedo..et le talentueux cabochard qu’il fut, ne manque pas, à l’occasion, de se lâcher sur le monde actuel du toreo. Ainsi, il vient d’éclairer la deuxième conférence du « Cours d’été de l’Université Rois Juan Carlos », à Aguadulce, près d’Alméria, de quelques sorties bien senties. Jugez plutôt :
    
« La faute de tout ce qui arrive aujourd’hui, vient du toro (et donc des hommes). Quand on perd le sérieux, on perd le toro. Mais quand le toro « est toro », on perd le sourire ». (Bon ! A quelle époque, exactement, a t’on commencé à « perdre » le toro ?)
    
De l’encaste Santa Coloma... « Si on n’est pas forcé de devoir dominer le toro, le toreo ne vaut rien. En plus du trapio, le toro doit avoir de la caste, de la mobilité, de la bravoure. Sinon, il n’y a pas de toreo possible. J’aimais beaucoup le Santa Coloma, parce que, en laissant le toro « un peu cru », il venait avec « grande alegria »... (Ca, c’est quand Paco Camino avait décidé que...)
    
De Manuel Benitez... « El Cordobes » es una figura !  et je l’admire beaucoup. Il a été, dans son style, très important. De plus, il a amené à la plaza, les mères, les enfants, même le Saint Esprit ! Et cela, c’est admirable. Il a été un grand bien pour la fiesta ». (Et il en sait quelque chose, lui qui a souvent été « le telonero du chevelu ». Paco Camino, à qui certains reprochaient son manque d’ambition, a souvent toréé avec le Cordobes, profitant des toros que l’idole avait choisis, profitant des foules omnubillées par le phénomène, mais soudain surprises par la qualité du Camero; profitant du climat spécial qui règnait dans unb ruedo lorsque s’y produisait Manuel Benitez. Ils s’aimaient bien, même s’il y eut, un jour de 1965,  échange de coups de poings, en plein ruedo d’Aranjuez. Ce qui n’empêcha nullement de « sacrées soirées »  ensemble, comme celle passée « en taule » à Lima, où Paco Camino avait refusé de tuer un toro, en 1967. Rigolaient pas, les péruviens. Pas comme les madrilènes !).
    
Du manque d’ambition du toreo actuel... « Les toreros actuels n’ont pas d’ambition. On dirait des jeunes filles. Ils s’embrassent dans le patio de caballos.. Eso no puede ser ! »... (Vaya, En voilà un qui n’est pas près de signer le Pacs... Nous non plus, d’ailleurs !)
    
De Madrid... « Les toreros actuels ont peur de Madrid, et la fuient...  De mon époque, il en n’était pas ainsi. On y venait « à pieds joints », même en remplacement. Quant à la Corride de Bienfaisance, c’était un honneur d’y participer. Certains payaient, même, pour y toréer ! » (Sévillan de Camas, Paco Camino fut « torero de Madrid », arrivant, comme en 1969, à toréer cinq fois, sur une « San Isidro » de 16 corridas... Pas à dire, il sait de quoi il parle....)
    
Oui mais voilà... c’était hier ! Autre époque, autres moeurs !

 

LE RETOUR DE JOSELITO ...

     Il va falloir suivre du coin de l’oeil les prochaines actuaciones de Jose Miguel Arroyo « Joselito ». Se serait il soudain réveillé de la longue sieste dans laquelle il nous a entraînés, à ses côtés ? Deux ans que son toreo est un « zzzzzzzzz ! » permanent, quelquefois percé, presque dérangé, par un « aaaaaah ! » de plaisir, du style « Allons ! il a encore de beaux restes ! »

 

     Depuis quelques sorties, Joselito montre une facette qui fait espérer, presque rêver. Cela a commencé à Granada, le 16 Juin, avec le toro de Parlade. Puis, le 26, à Burgos, il a été énorme, avec un Juan Pedro. Encore magnifique, le 29 à Ségovie. Enfin, le 1er Juillet, il fait « carton plein », avec un toro de sa ganaderia. Double triomphe du matador, et du ganadero. Mais, en regardant bien, il avait déjà montré quelques bonnes choses, en particulier, à Madrid, devant les Pablo Romero du Partido de Resina... Peu de choses à lui reprocher, ce jour-là... Déjà un signe !
   
Torero retrouvé, papa heureux (il vient de voir arriver une petite fille à son doux foyer), Joselito dit sa sérénité, son envie, son ambition retrouvées. Il l’attribue à « ce toro qui sort, et te rend soudain le sitio perdu... ». N’y aurait il pas une autre raison ? Le toreo, soudain « déTomasisé ! », lui laisserait il un peu de place ? La brusque dégringolade de José Tomas, après son mauvais coup de Madrid, aurait elle donc provoqué un déclic, du style « Et si j’en profitais pour montrer qui je suis, réellement... ». On ne sait, mais voilà qui donne quelque piment aux jours prochains.
    
En tous cas, il en est un qui se frotte à nouveau les mains... Il s’appelle Enrique Martin Arranz. Il est l’apoderado des deux duettistes...
    
Joselito remonte. Jose Tomas est en bas. A n’en pas douter, Jose Tomas remontera... ou coulera pour toujours. Pendant qu’il se refait une santé (et « il se la refera »), Joselito tient les rênes. Cela risque de donner un final de saison passionnant. Ou Tomas coule, et Jose se rendort. Bon ! Ou Tomas « relance », et Joselito continue. Ojala ! Alors... « acaban con el cuadro ! » Ils deviennent des patrons... qu’un seul torero actuel pourra « vouloir contrer ». Il s’appelle Julian Lopez « El Juli ».  A suivre...

 

A VILLENEUVE DE MARSAN ... TOUTE LA SUERTE DU MONDE !

     4 Juillet : On apprenait, il y a quelques jours, la nouvelle tentative de Villeneuve de Marsan, pour relancer « sa » tauromachie : une novillada, en matinée, le 25 Juillet.
    
Franchement, on souhaite à la petite cité landaise, toute « la suerte del mundo ».Villeneuve était, jusqu’à cette année, le rendez vous du début de saison. De partout, on accourait à son traditionnel festival, et, durant des années, on garda en quelque coin de la mémoire, des moments fabuleux. Qui ne se souvient de Rafael de Paula, de Curro, de Manolo Cortes, même d’Espartaco ?.

          Le festival terminé, tout le monde reprenait le coche et... tchao ! Mais, pour les villeneuvois, le travail commençait, et avec lui... les casse tête ! Forts de leur aficion, de leur logique ambition, ils montaient une novillada, le premier dimanche d’Août. Certes, le « grand Manolo » n’était pas loin ; certes, les bénéfices du festival permettaient de monter quelque cartel où toros et toreros « avaient de la gueule ». Mais, voilà... Au fil des ans, le festival finit par coûter plus qu’il ne rapportait. En août, les aficionados étaient tentés par d’autres affiches, ou se réservaient pour d‘autres ferias. Adieu bénéfices, bonjour tristesse... Et ce qui devait arriver : 2001, pas de festival à Villeneuve.
    
Cependant, les villeneuvois n’abandonnent pas et se bardent d’espoir, de bonne volonté et d’incommensurable aficion. Monterazo ! Alors, ils descendent de leurs échasses,  réunissent leurs quelques sous dans leur béret et se grattent la tête :  Que fait on, quand et comment ?
    
L’idée a jailli et, dans de telles circonstances, on ne peut que souhaiter vivement qu’elle marche : Une novillada, le matin du 25 Juillet. Lumineux, comme le ciel des Landes !
    
On est à 17 Kilomètres de Mont de Marsan où on est « en pleine Madeleine ». Certes, c’est un mercredi. Certes, c’est la fête et, à 11h30, on a encore du mal à faire surface... du moins pour certains festayres. Mais il y aura toujours plusieurs centaines d’aficionados pour aller voir « ce qui se passe à Villeneuve ». De plus, Mont de Marsan étant télévisé sur Via Digital, les deux derniers jours, il ne serait pas étonnant de voir débouler à Villeneuve ... Fernando Fernandez Roman et Roberto Dominguez, caméra sur l’épaule. Et on le souhaite, d’autant que le cartel, quoique réduit, est de qualité : Quatre novillos de Santafé Marton pour Julien Lescarret et Javier Valverde, en mano a mano.
    
Bien vu, les amis de Villeneuve. « Toda la suerte del mundo ! »... pour ce qui pourrait bien devenir une « nouvelle étape », un nouveau créneau, un véritable renouveau...
    
Cela doit marcher, et bientôt, ce sera « la novillada qui financera le festival... ». Que bueno !

 

ATTENTION ...HUELGA A L’HORIZON...

      4 Juillet : Les responsables de toutes les associations et entités officielles représentant le « Monde du Toro », et ses professionnels, vont se réunir, ce jour, à 14h, dans un grand hôtel madrilène. Là, une décision va être prise... Fumée blanche ? Fumée noire ? Nul ne le sait. En tout cas, « cela sent le roussi »...
    
On pourrait bien « aller à la grève », ou, pour parler plus diplomatiquement, à un arrêt total de toutes les activités liées au spectacle taurin.
    
Le tout est , bien entendu, lié au décret sorti samedi, interdisant toute commercialisation de viande issue des animaux « muertos a estoques ». Les organisateurs (surtout ceux des spectacles mineurs) perdant de l’argent, d’entrée, vont réduire ou annuler leurs spectacles... Du coup, tout s’enchaînera... pour tous, et ce serait « Titanic bis ». Donc...
    
A la veille de Pamplona, on espère qu’un rapide arrangement viendra calmer les esprits, car autrement... n’y aura pas que les vaches qui seront folles !
    
A suivre, avec beaucoup d’attention...

 

ILS N’ONT PAS OSE...

     5 Juillet : En Espagne comme en France, « il est urgent d’attendre... ». Après avoir lancé un pavé dans la mare ou mis « le scandale dans la family » taurine, la France, via son Ministre de l’Agriculture, déclare qu’elle va consulter le monde professionnel taurin, sur les conclusions de l’AFSA, cette agence scientifique chargée de préconiser les mesures pour combattre l’ESB. C’est bien ! N’aurait il pas mieux valu les consulter « avant » ? Cela aurait peut-être évité  cette levée de boucliers, cette panique, provoquées en Espagne, où les mesures préconisées étaient susceptibles de ruiner toute une économie liée au toro de combat.
     De plus, faire exploser cette bombe en plein milieu de la saison, alors qu’on en avait parlé tout l’hiver, avait de quoi « remonter » les parties intéressées, et « chauffer » quelques esprits.
     Hier, les responsables de toutes les associations professionnelles taurines se sont réunies et ont débattu sur la question de « Comment se faire entendre ? Plus prosaïquement, on pourrait traduire cela par : « Comment se défendre contre les gratte papiers ? ». Et, pour certains, la question était plus radicale : « Comment survivre ? »
     Depuis quelques jours circulaient des rumeurs de « Cessation de toute activité », ou carrément de « grève »...
    Ils n’ont pas osé. Le communiqué copié ci-dessous, (C’est le moment de vous mettre à l’Espagnol !), stipule la volonté de tout faire pour conforter la sécurité et la Santé publique. Il souligne, bien entendu, le danger qu’implique la mise à éxécution du « décret du 30 Juin » (Préjudice total, lié à une probable diminution de 50% des spectacles taurins). Il demande à ce que les instances officielles fassent des propositions, et leur donnent jusqu’au 16 Juillet, avant de mettre à exécution ... d’autres projets.

Tel est, in extenso, le communiqué de presse, édité hier, 4 Juillet, sur les coups de 16 Heures :

     Madrid, 4 de julio de 2001
     Los abajo firmantes representantes de la totalidad de las Asociaciones relacionadas con el sector taurino han celebrado hoy una Asamblea para analizar las consecuencias derivadas del nuevo escenario planteado para la Fiesta a partir del día 1 de julio al que se suma la publicación de la Orden del Ministerio de Sanidad respecto a la prohibición de comercializar la carne de reses de lidia muertas en espectáculos públicos. Los reunidos han llegado por unanimidad a las siguientes conclusiones:

     1º- Respaldamos cualquier medida tendente a garantizar la salud de los ciudadanos.

     2º- Respetamos el fin que persigue esta Orden pero consideramos que, en caso de no ser complementada con otras actuaciones Administrativas, como se venía haciendo hasta ahora, ocasionará un gravísimo perjuicio al sector. Este prejuicio se puede cuantificar en la pérdida del 50 % de los espectáculos (especialmente festejos menores, fiestas tradicionales y espectáculos de formación) y miles de puestos de trabajo.

     3º- Las Asociaciones reunidas en Asamblea, primera de estas características, que se celebran en el mundo del toro, urgen a la Administración a concretar soluciones inmediatas, que den estabilidad al futuro de la Fiesta. Estas soluciones han sido reclamadas por el sector desde hace meses especialmente desde el pasado mes de enero.

     4º- Analizados todos los escenarios posibles de respuesta a la situación en la que nos encontramos, las Asociaciones firmantes han decidido darse de plazo hasta el próximo día 16 para recibir respuestas de la Administración y adoptar las medidas que correspondan.

     El documento está firmado por los representantes de las siguientes asociaciones:
     Unión Nacional de Picadores y Banderilleros Españoles.
     Asociación Nacional de Mozos de Espadas y Puntilleros de Españoles.
     Unión Profesional de Matadores de Toros, Novilleros, Rejoneadores y Apoderados.
     Nueva Agrupación de Matadores de Toros, Novilleros y Rejoneadores.
     Unión de Criadores de Toros de Lidia.
     Agrupación Española de Ganaderos de Reses Bravas.
     Ganaderos de Lidia Unidos.
     Asociación Nacional de Organizadores de Espectáculos Taurinos (ANOET).
     Unión Nacional de Empresarios Taurinos Españoles (UNETE).
     Real Federación Taurina de España (RFTE).
     Federación Nacional de Escuelas Taurinas.

     Ils n’ont pas osé... Mais cela n’est pas fait pour nous rassurer....
     16 Juillet.... On attend jusqu’au 16 juillet, c’est à dire, au lendemain de la feria de Pamplona, qui chauffe les moteurs aujourd’hui et demain (Novillada et Rejones), pour chanter le fameux « Uno de enero, dos de febrero....Siete de Julio, San Fermin » Tchin pun !
     En aucun cas, la feria du Toro, de mondiale renommée, avec les retombées économiques que l’on sait, ne pouvait se voir annulée par quelconque mouvement du Mundillo Taurino. Donc, « on torée la feria », mais, juste après le « Pobre de mi »...
     Après le « Pobre de mi » du 14 Juillet... il y aura quelques jours « délicats ». Espérons que les hautes instances vont se creuser un peu la tête, et faire de saines propositions... Sinon, il y a logique inquiétude. Les professionnels taurins n’auraient alors pas d’autres solutions qu’un geste dur, un mouvement fort, pour marquer son inquiétude, et la désespérance de certains de ses membres...
     Qui vivra verra... Mais, le 16 juillet nous paraît bien proche du 22... Et le 22 Juillet, c’est La Madeleine de Mont de Marsan ... Heureusement, c’est aussi la Feria San Jaime de Valencia, où cette année, la demande de places n’a jamais été aussi importante. Heureusement ! Ojala se arreglen las cosas !

 

LA CORRIDA « NIMO NIMOISE »...

     5 Juillet : Après une longue réunion de la Commission Taurine Nîmoise, où ont été discutées plusieurs propositions au sujet d’une corrida « spéciale France » à mettre en place lors de la prochaine Feria, il a été décidé de monter un cartel réunissant trois Nîmois : Swan Soto, Marc Serrano et Grégoire Taulère, qui prendrait l’alternative, face à de Oliveira Irmaos.
     « Décision boomerang » pour toutes les parties... Allez ! Dans le meilleur des cas, quoi ? Un quart d’arènes ! Bien entendu, le cartel fera partie d’un abono ; il y aura peut-être  quelque prix populaire, et « un monton » d’invitations... Mais, au bout du compte, cette corrida demandée à hauts cris, presque imposée, n’aura t ‘elle pas pour résultat : de nouvelles portes qui se ferment ?
     Le monde Taurin est une énorme entreprise. Le but en est de faire de l’argent, en mettant « les meilleurs, face aux meilleurs ». Le résultat en est un bilan financier : Ce que cela a rapporté doit être plus important que ce qu’il en a coûté... C’est avant tout « professionnel »...
     Alors, bien sûr, on dira « Oui, mais quand il y a d’énormes bénéfices, on doit investir dans le futur, même à perte... ». Certes ! Mais, il faut qu’il y ait « d’énormes bénéfices » et que l’investissement vale le coup...
     Cette corrida est elle faite pour révéler de nouveaux talents, ou pour museler à jamais ceux qui tendent leur cou pour qu’on le leur torde ?
    Qui vivra verra... là aussi !
     (A ce sujet, voir l’édito d’André Viard dans corrida.net de ce jour : « Protocole compassionnel » - Edifiant)

 

EMPIEZA PAMPLONA...

     5 Juillet : D’où que vous soyez, habillez vous de blanc, chaussez « alpargatas », nouez « faja y pañuelo pamplonica. ».. et vous aurez à peu près l’air « d’un de là-bas ». De toutes façons, amusez vous bien. Dansez, chantez... Quand au reste, vous etes « des grands ! ». Faites attention tout de même ! Parfois, sur le coup de huit heures du matin, des toros passent tout près, du côté d’Estafeta.. 
     Côté toros, justement,  San Fermin débute aujourd’hui, avec une novillada. Ce spectacle « rajouté » à la feria, rassemble plus de monde, chaque année. Et c’est tant mieux. On y va  parce « la novillada est l’avenir.. » On y va, parce que c’est déjà la fête. On y va, par Aficion. On y va aussi... parce que l’on n’a pas trouvé de places pour les corridas de la Feria, et qu’on ne veut pas se faire assassiner par les reventas.
     Toutes ces raisons sont bonnes, comme l’est ce cartel novilleril qui verra, face à des novillos de Miranda de Pericalvo, se rejouer la Finale d’Illumbe : Javier Valverde, Salvador Vega et Cesar Jimenez.
     5 de Julio... viva San Fermin !

 

EAUZE, LA TOLOSA FRANCAISE...

     6 juillet : Cela commence comme un conte... « Aux confins du Gers, il est une placita... ». A chaque retour de Juillet, on y fait une halte amicale, pleine de fraîcheur. Pourtant, le soleil y frappe fort, souvent.. Quelquefois, c’est un orage qui menace. Mais toujours on retrouve cet accueil et cette convivialité, faite de tauromachie et de bonne gastronomie.

     Eauze, c’est un peu la Tolosa française. Comme sa collègue  de Guipuzcoa, elle s’est faite seule, à grands coups d’aficion, et quelques rasades d’Armagnac. On y retrouve les ingrédients qui garantissent les bons moments, que ce soit, assis à une bonne table, ou appuyés à un burladero : Amistad y tradicion... La vieille ville offre ses ruelles où  l’on s’attend à croiser quelque mousquetaire.. La musique est partout, avec elle, la danse et le bon vin.
     En contrebas, la plaza Nimeño II. Coquette, bien cuidada, elle est, chaque année, le cadre d’une double journée taurine, toute simple, sans prétention mais sans fantaisie. Ici, on s’amuse sérieusement. Ici, on sait que les toros ne sont pas des monstres, mais on sait également que les toreros vont mettre tout leur talent à répondre au grand accueil qui leur est réservé.
     Puis, il y a la novillada. On la dit « non piquée ». Durant des années, les Martinez Elizondo y ont fait grand bruit, certains méritant « un vrai bon puyazo ». Les apprentis toreros y jettaient toutes leurs forces et les costumes de lumières perdaient souvent quelques paillettes..  Quatre novillos, trois novilleros, le vainqueur à l’applaudimètre ayant l’honneur d’en découdre avec le dernier. Eauze... on y a vu se sacrées empoignades. Larmes et bosses, parfois, mais toujours, à la fin, l’ovation et des cadeaux pour tous... L’an passé, Cesar Jimenez faisait à Eauze des premiers pas remarqués. Il est, aujourd’hui, un des novilleros punteros de l’escalafon.
     Eauze ne manquera pas, cette année, de drainer l’aficion de tout le sud ouest, à l’appel d’un cartel de garantie, tant sur le plan toros que toreros. On sait à quel point Cesar Rincon , matador, était apprécié, ici. Cette fois, Eauze recevra Cesar Rincon, ganadero. Ses toros du Torreon viennent de faire une grande sortie en feria d’Alicante. Une des meilleures garanties du moment. Les toreros engagés le savent : Victor Puerto qui traverse un petit bache avec l’épée, mais apporte sa nouvelle image torera, mêlant le classique et le baroque.  Juan  Bautista arrivera de Tolosa, justement, auréolé d’un vrai triomphe qui laisse tous les espoirs, après un printemps bien terne. Javier Cataño attaquera la conquête de la France. Mené par la Casa Chopera, il ne peut faillir. Torero à deux facettes, avec pour ligne de conduite : temple y valor. Quelquefois un peu court, lorsque le toro présente des difficultés techniques, Castaño peut mettre le feu, s’arrimant comme un diable, faisant passer le toro « par un trou de souris »... Une tauromachie qui n’est pas de tout repos, mais qui ne laisse personne indifférent.
     Le matin, la novillada verra trois jeunes, pleins d’espoir, en découdre avec du ganado de Fernay. Jonathan Veyrunes, le français ; Fernando Cruz, le vainqueur du bolsin de Bougue et Fernando Oses, qui fera ses premiers pas... Trois novillos, et le quatrième pour le plus applaudi des gamins... Que haya suerte, buen tiempo y Armagnac pa todos !

Eauze – Dimanche 8 Juillet – Informations et location : 05 62 09 99 97 ou 05 62 09 99 98

 

LA NOVILLADA DE PAMPLONA : MATCH NUL

     C’est un peu ce que l’on peut penser en lisant le résultat : Une oreille pour chaque novillero. De fait, le président a encore joué  les protagonistes, en refusant la grande porte à deux toreros. Grande novillada, cependant, avec les vainqueurs conjoints de la finale d’Illumbe, tout trois différents dans leur personnalité torera, mais « frères jumeaux » pour ce qui est de la volonté de triompher : Valverde, le salmantino a confirmé son triomphe madrilène ; Salvador Vega, le Malagueño  suit quelques traces de Morante. Quant à Cesar Jimenez, il est torero de caste qui s’adapte à tous les terrains, à tous les toros, à tous les publics. Ajoutez à cela de bons novillos etla Feria de Pamplona 2001 a commencé sur les chapeaux de roue.

     5 Juillet – Pamplona -  Novillada de préferia – ¾ d’entrée : Excellents novillos de Miranda de Pericalvo. Issus de Domecq, Jandilla et Concha Navarro, les novillos ont montré grande noblesse à peine troublée par quelque faiblesse – Javier Valverde dut combattre le lot le plus ardu. On le vit ferme, solide, toréant « muy limpio », sobrement ses deux adversaires, en bon salmantino. Oreille du premier, après une très dure voltereta  en portant l’épée. Vuelta au quatrième. Le président se montra extrêmement rigoureux à son égard – Salvador Vega dessina de bons quites, et toréa en finesse, alternant l’efficacité et la pure expression corporelle, comme le fait Morante de la Pueble. Lui également se fit salement secouer par le cinquième, sans mal, fort heureusement. Oreille et ovation – Cesar Jimenez fit de tout, et le fit bien. Excellent avec la cape, notamment par quite en navarras et tafalleras, le madrilène dessina deux faenas jouant sur l’engagement et la variété, coupant l’oreille du troisième, et donnant vuelta au dernier combat.
     La feria, de fait, ne pouvait mieux  débuter, et... trois quarts d’entrée !
     Aujourd’hui, Rejoneo, avec un certain Don Pablo de Navarre, et demais, le premier encierro... Chupinazo ! Viva San Fermin...Viva !

 

PAMPLONA... LE PREMIER ENCIERRO

     7 Juillet : « Je me présente... Je suis un Torrestrella. On dit que je suis beau. C’est vrai que je suis pas mal : Burraco, noir tacheté de blanc, haut, très haut, 562kgs de muscles, armé ouvert et pointu... Pas mal. A la dehesa, les « filles », de loin, me regardaient avec envie. Moi, j’avais chaud au ventre... Mais voilà... Je suis un toro de combat, un vrai samouraï... pas le droit aux filles. Pourtant, ça doit être bon . Non ? Vous, vous pourriez me raconter. Non plus ?
    
Avec huit autres copains, on nous a mis dans un camion et on est partis, un soir. Adieu Andalousie, adieu Jerez... Il faisait noir, on était serré, bloqué, debout dans cette cage en fer et en bois. Dehors il faisait frais, heureusement. Il y avait un bruit d’enfer. Le chauffeur du camion écoutait du flamenco. Ca rappelait le pays. Des fois, il chantait avec la musique. Là, ça se gâtait un peu ! On a roulé, roulé. J’ai traversé la capitale, on est passé devant Las Ventas, puis on a roulé encore...
    
Il y a trois jours que nous sommes arrivés. J’ai vu un panneau : Pamplona ! On a beaucoup discuté, avec les copains. Hier soir, des gens sont venus, très sérieux. Ils nous ont regardés sous tous les angles. Un peu plus, ils seraient venus nous tâter. Mois je me suis mis au centre, bien campé, et je les ai regardés, hautain... « Qu’ils y viennent ! Je les essorille et les désentripaillent... Le premier de la liste, je l’exécute avec les honneurs qu’on lui doit...Que ceux qui veulent mourir lèvent le doigt », comme dirait Cyrano... Qu’est ce que vous croyez, on est toro mais on a de la Culture et des lettres. Ils m’ont regardé, à distance prudente, et ils ont murmurés « Aprobado ». Puis, ils ont été voir les copains, et chaque fois... « Aprobado ». On est tous « Aprobados ». On ne sait pas pourquoi, mais on est contents... Pourtant, ils ont choisi six d’entre nous, et leur ont donné un numéro. Moi, je préfère le mien, 69. Je ne sais pas pourquoi... mais je préfère !
    
Hier soir, tard, on a fait un jogging, à la fraîche. C’était sympa, il n’y avait personne, ou presque. On a couru, tranquilles, pour se dégourdir les pattes. Le sol était bizarre, dur, glissant... pas un brin d’herbe. Mais bon ! ça faisait plaisir de bouger un peu. On est arrivés à un nouvel enclos, un peu vieillot, un peu réduit. Il y a une grande porte, bien fermée. Voilà ! Depuis hier soir, avec mes cinq copains, on est là, on attend. Ils nous ont amenés de compagnons. N’ont pas l’air commodes ! Ils sont énormes ! J’ai demandé à un qui il était et combien il pesait ? « Moi, je suis un cabestro, et je fais 836kgs. C’est tout ce que tu veux savoir, miniature ? ». Mon vieux ! Vraiment pas commode, l’ancien. N’empêche qu’il n’est que cabestro...
    
Ce matin, il fait frais... On nous a réveillés tôt. Il paraît que c’est la fête ! Hier, ils ont fait un boucan d’enfer. Il y a eu une explosion... Juste avant, j’ai cru deviner « Pamploneses, Pamplonesas...Viva San Fermin ! » Un boucan ! Une clameur, de la musique.. Sympa. Ils appellent ça « le chupinazo ». C’est l’ouverture des fêtes ! Il paraît que c’est nous les vedettes.. les Toros ! Normal, on le mérite.
    
Tout à l’heure, il y a eu briefing ! On nous a donné le programme. Ce matin, cross en public. Paraît qu’il y a beaucoup de monde, qu’il faut jouer des cornes pour se faire un passage. Faut pas s’arrêter. Si on glisse, si on tombe, faut se relever, et repartir. De toutes façons, on nous guidera. Il paraît qu’au début, ça monte un peu. Ils appellent cela, « la cuesta Santo Domingo » Une rigolade ! Puis on débouche sur une jolie place, Mercaderes et au bout, faut faire attention... paraît qu’il y a un gros virage, avec un mur en bois. Beaucoup s’y sont fracassés, par le passé, à ce que nous ont dit « les cabestros ». On enfile alors la Calle Estafeta. Il y a du monde partout.  Même à Jerez, on en a entendu parler. Un monde fou, et des jolies filles aux balcons, paraît il. Enfin, après la Téléfonica, on prend un couloir de bois qui arrive au tunnel. Il faut faire attention. C’est un peu sombre, et des fois, on veut nous empêcher de passer. Ils s’y mettent à plusieurs pour boucher la sortie. Mais, en poussant un peu... Puis, on débouche dans la plaza...
    
Tout ça, on me l’a raconté.  Bon ! Je vais vous laisser, parce qu’ils ont déjà chanté trois fois leur cantique « A San Fermin  venimos... ». Il y a un gars, juste au dessus de la porte, avec un gros cigare. A ses côtés, une fusée de feu d’artifice. Un gros pétard. Ils sont fous ! Vont mettre le feu quelque part. Et puis, de toutes façons, fumer le cigare, comme ça, si tôt le matin... c’est pas raisonnable !
    
Ca y est, la porte s’ouvre. J’y vais. Je vous raconterai la suite demain.  Ah ! Au fait... si c’est pas moi, ce sera un collègue !
Allez, Tchao ! »...

 

HERMOSO, A PAMPLONA.... CABALLERO, A TERUEL !

     7 Juillet : Presque un proverbe : « Beau comme un dieu, à Pamplona...chevaleresque, à Teruel ! » En fait, c’est beuacoup plus simple... C’est tout simplement le résultat des deux corridas de ferias d’hier. A Pamplona, Pablo Hermoso de Mendoza a triomphé, même si les copains ont été bons ; et à Teruel, Manolo Caballero, en regain de forme, est sorti a hombros, même si Ponce a fait les meilleurs choses.

     6 Juillet – Pamplona – Corrida de Rejones – Arènes pleines et temps menaçant : La corrida de Murube est sortie, sans grande personnalité. Les trois premiers furent les meilleurs. Dans l’ensemble, les cavaliers ont été excellents, jusqu’au moment de prendre le rejon de mort. Là, catastrophe ! - Leonardo Hernandez a été bien, « pero no mato » (silence et ovation) – Fermin Bohorquez a été très bien : clair, précis, toréant avec classe, puis perdant tout avec l’acier... (vuelta et silence) – Pablo Hermoso de Mendoza  a coupé deux oreilles à la dernière minute. Heureusement ! Bien sûr, « Cagancho » était de la fête, mais aussi « Chicuelo ». En voyant ces chevaux, magnifiques, devenus « toreros de légende », on ne pouvait s’empêcher de penser à leurs compagnons, là bas, les chevaux de frères Domecq, les rescapés du massacre... On ne les verra plus. On ne pourra même plus les mettre au soleil ! Quelle misère !
    
Ce samedi 7 Juillet – Première corrida de Feria – Six toros de Torrestrella pour Pepin Liria – Victor Puerto et El Califa. L’encierro a été très dangereux, tous les toros étant tombés, s’étant dispersés. Quatre blessés par corne, plusieurs politraumatisés.

     6 Juillet – Teruel – ¾ de Plaza : Corrida « fofa » de Bernardino Piriz. Les meilleurs furent les deux et cinquième bis – Manolo Caballero toucha ces deux toros et démontra un net regain de forme et « d’illusion » (oreille chaque fois et salida a hombros). Reste à confirmer cela dans une plaza importante – Auparavant, Enrique Ponce, en pleine bourre, a été très bien avec deux toros sans envergure. Ovation et applaudissements – De son côté, Morante n’a rien fait de transcendent, devant deux tristes sires. Quelques attitudes, mais rien de plus. (Silence par deux fois) .  

 

PAMPLONA : « MUCHO RUIDO POCAS NUECES... »

     8 Juillet : « Beaucoup de bruit pour pas grand chose... » pourrait on dire, après la première corrida. Les toros de Torrestrella ont fait un encierro dangereux, donnant six cornadas, mais sortant magnifiques, encastés et nobles, pour la plupart, lors de la première corrida du cycle sanferminero. Les toreros ont été « très en dessous ». Mais peu importe, « la Fiesta popular » est à son comble, avec, cependant, une connotation politique qui est toujours de mise, ici, et toujours déplacée, car on ne parle pas de l’avenir d’un pays entre deux pelletées de farine ou de chocolat en poudre, et l’on n’entonne pas un éventuel hymne national, ou nationaliste, entre « La chica yéyé » et « Paquito chocolatero », braillés  en s’aspergeant de sangria. ou de clarete... Mais çà...
    
Pamplona, c’est avant tout le toro, et avant tout l’encierro, donc, la parole au toro... Hier, il nous a donné ses premières impressions, aujourd’hui, on continue....

     ... « Mmmmmmmuuuhhhhh, salut ! Moi je suis un toro de Manuel Millares. On est dimanche matin. J’ai pas très bien dormi, avec ce boucan. Sont fous ! Hier, un des Torrestrella, un burraco, m’avait dit : « je dois répondre à une interview pour une revue taurine sur internet. Un nouveau machin ! Un journal qui va dans le monde entier, tu te rends compte... Vachement bien ! ...et je dois parler comme cela, tous les jours. Mais, si je ne peux pas, pour une raison ou une autre, tu me remplaces... »


    
Je sais qu’il est parti, hier matin, en courant. Mais on ne l’a pas revu. Hier soir, les deux mayorales discutaient. Le mien était soucieux. Son ami et collègue, de Torrestrella, était satisfait. Il disait que la corrida était bien sortie et que le burraco avait été « enorme ! ». Je ne comprends pas très bien... Le burraco en question, qui a parlé hier, était grand, mais faut pas éxagérer... Enorme !
    
Ce matin, on s’est levés tôt. Entre les copains, on discute avec les gros boeufs, là, les cabestros... Ils y étaient, hier, ils accompagnaient les Torrestrella. Ils nous ont raconté que les copains ont fait du grabuge... six cornadas... Un navarrais a pris un coup de corne à un centimètre du coeur ; une américaine a reçu une cornada de 30 cms dans la cuisse. Que faisait elle là ?  Nous, on ne veut la mort de personne... mais, faut pas rester devant.
    
Ca y est, il est huit heures... Derrière la porte, on entend du bruit . Un bruit sourd, comme un piétinement... Ca fait trois fois qu’ils chantent la même chanson... Pourraient changer un peu ! On entend des mots comme « Pamplona », « San Fermin » à qui on demande la bénédiction... C’est bien, d’accord, mais trois fois... Enfin !
    
Chhhhhhheeeeeeee ! Poum ! Qu’est ce que c’est ? Sont fous ! On dirait une bombe. Bon, d’accord, on est au Pays Basque... mais quand même ! Tiens, la porte vient de s’ouvrir toute grande. Les cabestros s’y dirigent  et nous disent de les suivre. On s’est regardés... on y va. Au fond, je ne suis pas mécontent de me dégourdir les pattes. On était quand même à l’étroit, ici...
    
Bon ! Sont bien gentils, les cabestros, mais faudrait pas oublier que les mansos, c’est eux, mais que les braves et les vedettes, c’est nous... Avec deux copains, on les rattrape et on les dépasse... facile ! On ne sait pas trop ou on va, mais il n’y a qu’à suivre la rue, une espèce de couloir qui monte un peu. A droite, une muraille en grosses pierres. A gauche, d’abord des palissades en bois, puis des façades de vieilles maisons un peu grises, un peu tristes... Un monde ! Des gens partout qui se mettent à courir.. Certains se plaquent contre les murs. Moi, je suis au milieu et je ne m’occupe de rien.. Je fonce droit devant. Ca glisse un peu. Ca monte et ça tire un peu, dans les jambes. Mais au fond, ça fait du bien. Devant moi, j’ai un collègue qui semble avoir le torticolis... Il rase le mur et tourne sa tête continuellement vers les gens qui sont là, adossés à la muraille, se croyant dans un angle mort... Ayyy ! Il vient d’en choper un...Ce vol ! Le gars s’est fait traîner sur vingt mètres, accroché par sa ceinture rouge. Mon copain a été gentil, il ne l’a pas blessé. Mais, cela ne va pas arranger son torticolis...
    
Je ne peux pas me retourner, ça va vite et ça glisse. Faut faire attention où on met les sabots... Je sais que les copains sont derrière, avec les cabestros. Il y en a un juste à côté de moi. Il voulait être toro de combat, comme moi. « Y s’voyait déjà, en haut de l’affiche ! », mais il n’a pas réussi. C’est un monde très spécial, très fermé... Mais il n’est pas trop amer. Il me racontait même qu’hier, arrivé dans l’arène, il s’est permis d’en accrocher un et de lui mettre une rouste de première. La plaza était pleine et a hurlé son admiration. Le gars a filé, un peu déshabillé et penaud... Se faire accrocher par un cabestro, devant 15000 personnes... Bof ! Il était content, mon copain le cabestro.
    
Ca y est... on est en haut de la côte Santo Domingo, comme ils l’appellent. Il y a du monde partout, mais ça dégage quand même, devant nous. Tiens, on arrive sur une grande place... C’est beau, c’est un peu plus large. On n’a pas assez de temps pour visiter. Ces voyages organisés, c’est bien, mais il faudrait plus de temps...
    
Pousse toi, toi ! Un escogriffe vient de me donner un coup  sur la tête, avec son journal. Pas fou, non ! Moi, j’ai fait semblant de rien... Juste un regard de côté, et un petit coup comme ça, de la tête. Ma corne l’a envoyé bouler contre le mur. Allez... « US, go home ! », avec le bonjour d’Ernest !
    
Ca va vraiment vite... ça glisse trop... on va se foutre en l’air ! Surtout qu’on m’a dit qu’il y avait un gros virage à droite très serré, à angle droit. Moi, les maths, il y a longtemps que j’ai oublié... Angle droit, angle droit...ça fait comment, ça ? Et, à droite, en plus... Moi qui suis gaucher !
    
Non... je le vois, il arrive, trop vite... freine ! On va se planter... Trop tard. Je ferme les yeux... A la grâce de Dieu ! Ayy !.... » (Il y a eu un grand bruit, et... trou noir ! )

     7 Juillet : Pamplona – 1ère corrida de la Feria – Llenazo – Soleil – Ambiance ... : La corrida de Torrestrella est bien sortie. Très bien présentée, elle a donné du jeu et a été mal exploitée par des toreros qui ont plus cligné de l’oeil vers les gradins que fait les choses avec classe. 3,4 et 5ème ont offert leur noblesse à qui voulait tout entreprendre. Bonne corrida d’Alvaro Domecq. Après Valencia et Séville... une bonne année.
    
Pepin Liria a fait dans le pueblerino. Vaillant, accéléré, il a reçut le premier à genoux, et débuté sa faena par une passe changée, à genoux, au centre. Puis, les choses se sont compliquées, ce premier toro virant au dangereux. Encore plus accéléré au quatrième, Liria se fit mal à la main, en l’estoquant. Bilan bien terne : Silence par deux fois – Victor Puerto est le triomphateur, sur le papier : Vuelta et une oreille du cinquième. En fait, il a été très en dessous, et s’est laissé aller à des choses qu’on ne lui connaissait pas, l’an passé, quand il remontait et qu’il était si bien. Un peu racoleur, en ce moment. Il s’autorise la vuelta, au premier, et coupe une oreille du cinquième qui lui en offrait deux sur un plateau d’argent... – Le Califa donna une vuelta après quelques naturelles données au troisième. Mais, cela ne va toujours pas. Il faut attendre, mais il doit être beaucoup mieux le 12 juillet. D’autant qu’il y aura la télé. Vuelta et applaudissements.
     Dans l’ensemble, les toreros ont gâché une bonne corrida de Torrestrella... Dommage !

 

DANS LES AUTRES PLAZAS...

     7 Juillet  - Grosse cornada en non piquée : Le jeune Laurent Bettini « El Coco », a reçu deux cornadas « de caballo », hier matin, lors de la non piquée de Céret. Une à l’aiselle de 10 et 15 cms. Une autre à la cuisse, de 15 et 20 cms. On craint des ennuis du côté du sciatique. La novillada de Merino Gil a été très dure, presque impossible. Veyrune et Manolo Monzon ont pris trois avis. Cela se comprend... Seul Curro Reyes a pu donner une vuelta.

     7 Juillet – Céret – Première corrida – Plein : Corrida de Miura, très bien présentée. Trois d’entre eux ont sauté au callejon. Le quatrième s’est montré brillant. On lui a donné vuelta d’honneur – Espla, facile et malin. Bien aux banderilles. Il coupe l’oreille du fameux quatrième, « Gemelo » - Renco se montre vaillant (Vuelta et silence) – Robleño se bagarre et estoque des deux mains : le troisième de la main gauche ; le six, de la droite. (Silence partout)

    7 Juillet : Triomphe de Ponce à Teruel : Deux oreilles du cinquième Parladé – Abellan fait quatre oreilles et une queue, devant de Laurentino Carrascosa, à Castro Urdia                les, Miguel Rodriguez coupe trois – A Fuente Sauco, les toreros se sont régalés, devant des Atanasio : Quatre oreilles pour Castaño, un rabo pour El Tato et deux oreilles por Rivera Ordoñez... Tout le monde « a hombros ! »
 

DIMANCHE AU VERT...

    9 Juillet : Le Gers est vraiment beau, en début de Juillet. Les coteaux se succèdent et offrent de magnifiques spectacles au détour de chaque virage. Seul le conducteur n’a pas le droit au panorama. On compatit, et on essaie de décrire. De temps en temps, une grosse propriété, un château, soulèvent un « ho » d’admiration. Quelquefois, un chemin de terre blanche s’en va, sinuant jusqu’à un bosquet. Tout est calme, figé de langueur . On est bien. On se trompe de route... cela ne fait rien, il y en aura toujours une autre pour retrouver son chemin, regagner sa destination. 

  Ici, pas de problème, pas de lamentation  ni d’engueulades, si on a « loupé la sortie N°32 »... Ici... tous les chemins mènent à Eauze.
Comme d’habitude, la petite cité gersoise offre sa fête de bonne humeur et de gentillesse.. On y est bien et tout respire la paix et la bonne humeur.
    
Côté toros, le programme 2001 semblait plus modeste. Ce n’est faire injure à personne que de dire que le cartel était moins fort que les éditions précédentes. De fait, il y eut une bonne entrée et, malgré un certain goût d’inachevé, on peut dire que la journée « intéressante, quoiqu’incomplète... »
    
La corrida fut marquée par la sortie d’un formidable premier toro du Torreon, propriété de Cesar Rincon, représenté à Eauze par son mayoral, bien sûr, mais également par Felipe Lafita, ex ganadero propriétaire et ami du matador colombien.
    
Un grand toro. Grand toro qui eut la malchance de sortir le premier. Toro complet, très enracé, brave en un gros puyazo, répétant avec noblesse de longues charges, allègre et vibrant... Un toro de vuelta al ruedo qui mit Victor Puerto au bords de l’asphixie et confirma ses actuelles limites. Deux autres toros « permirent » le toreo, mais, las, Puerto et Castaño furent « très en dessous ».Victor Puerto traverse « un bache » et compense par le clinquant et le pueblerino, le manque de profondeur, de sécurité, de cette force qui l’ont fait revenir au premier plan. Attention, il ne serait pas étonnant qu’il nous fasse, un de ces jours, la même crise qu’un certain jour de 98 à Madrid. Javier Castaño n’a pas été bien. Limité sur les plans technique et inspiration, le salmantino promena une apathie bien peu conforme à ce qu’attend le public de la part d’un torero dit « valiente », et que l’on dit « grand espoir », mené par la Casa Chopera, qui doit se poser de plus en plus de questions à son sujet. Ferait mieux de chercher, d’ores et déjà, un nouvel apoderado...

     Juan Bautista, toucha les deux « incommodes ». Sans être pour autant des impossibles, ses toros ne permirent pas d’être « a gusto ». Cependant, le français sortit, et de loin, le meilleur toreo de la tarde, tirant de ses deux toros, de bonnes, et parfois excellentes, naturelles. Hélas, la malchance à l’épée ne doit pas cacher le problème de toujours : le falto « enfadarse »...Il manque à Jean Baptiste cette transmission, ce don de communication avec le public, cette alegria qui font parfois que le plaqué or paraît « oro puro »...  Alors, quand le bon toreo surgit, il faut savoir « le vendre » et montrer qu’on est heureux d’en être l’auteur...
    
Le matin, il y eut un formidable novillote de Fernay, sorti premier. Après, cela se compliqua « un poco ! ». Jonathan Veyrune n’eut pas de mal à être bien avec le bonbon, sans pour autant se relâcher tout à fait – Fernando Cruz se montra très vaillant et serein, devant un deuxième eral, très court de charge, bien vicelard, qui le prit sèchement, pour avoir voulu « ponerse de verdad ». L’autre Fernando, un certain Oses, amené ici par la Casa Chopera, ne montra rien que de très vert, de très maladroit. Il s’ent sortit indemne, ce qui en soit, est déjà un succès. Le vainqueur de la novillada sera donc Jonathan Veyrune qui complètera sa journée éluzate par une actuacion correcte face au bon berrendo quatrième. Habituelle distribution des prix... et, tout le monde à l’apéro ! Décidemment, Eauze rest une de ces étape de la temporada, où l’on va « muy a gusto », quel qu’en soit le résultat.

     8 Juillet – Eauze – ¾ de Plaza – Temps agréable : Six toros du Torreon, correctement présentés, sortant avec beaucoup d’alegria, bravucones en une seule  pique, et diversement « nobles », à la muleta. Premier et quatrième offrirent un gros triomphe à leur torero. Le troisième, noblissime, très « templado » permettait un total relâchement artistique. Il y eut un peu de soseria chez les autres et quelque peligro sordo comme cette propension à « marcher un peu », « ne pas laisser le torero se placer, colocarse »,  comme le premier de Jean Baptiste – Grand toro le premier. Quel dommage, justement, qu’il soit sorti premier...  Toro de vuelta al ruedo. Alegria totale, noblesse de grande race. Victor Puerto fut bien... à la limite de la cassure. Alternant le puissant et le clinquant , il ne parvint pas à se hisser à la hauteur du toro, compensant le manque de profondeur, par le spectaculaire. Il tua mal...entendit un avis. Mais l’échec est ailleurs ! Le Puerto de l’an passé lui aurait monté « un tabaco ! ». Oreille au quatrième après une faenita « très enlevée »... trop, parfois. Faena spectacle, limite « quincaillerie »... (No estuvo bien... a nuestro gusto) – Sérieux, Juan Bautista donna les meilleurs naturelles de la tarde. Une bonne série à l’incommode deuxième ;  trois allant « à mas », face au cinquième. Il tua mal ce dernier, certes... mais, le problème est ailleurs. On ne peut toréer aussi bien, et paraître si peu heureux de le faire. A ver esa transmision con el publico, Juan ! -  Javier Castaño promena toute la tarde, un air goguenard et cette propension à vouloir reccourcir les distances et toréer à bout portant. Le problème est que « quand il y est... il n’y reste plus ! ». Limité au plan technique et idées, Castaño passa « sans peine ni gloire », se permettant même de plier les cannes comme s’il avait déjà « cuatro cortijos »... Muy mal, et gros nuages qui obscurcissent l’avenir.
    
Journée agréable, un peu grise cependant, mais illuminée par un magnifique toro ...

 

UNE BONNE JOURNEE, EN FRANCE

     A Céret, il y eut de bonnes choses à la novillada du matin. Les San Marin se montrèrent parfois incommodes, ou  « de muy mala leche » -Sergio Aguilar donna vuelta à son premier – Julien Lescarret perdit quelque trophée en pinchant son premier. Cela se passa moins bien face au cinquième – Cesar Jimenez, quoique « de mas àa menos », coupe l’oreille du dernier.
    
L’après midi, final de feria, avec la corrida de Barcial, renforcée de deux Fraile. Le deuxième fut remplacé deux fois, le sobrero du Palmeral se démolissant dans un burladero. Gros orage et forte pluie génêrent la corrida, mais augmenta l’émotion. Succès du Bote, qui « surnagea » (normal !) face au quatrième, coupant l’oreille du jour – Miguel Rodriguez essaie, à force de sérieux, de récupérer le sitio perdu : Vuelta et ovation) – Oscar Higares, replaçant Gomez Escorial, fut à l’habitude... entre deux eaux. C’était de circonstance ! (Silence et sifflets)

     Au Grau deu Roi, la corrida fut des plus « sympathiques »... Noblona corrida des frères Sampedro, commode de tête, sortant dans une ambiance euphorique – Manuel Benitez « El Cordobes » se montra « en pleine forme », cela veut tout dire ! (Vuelta et deux oreilles)  - Richard Milian se régala, notamment face au cinquième, toréé « de dulce ». Quatre oreilles – Sebastien Castella toucha le mini grbanzo troisième, mais se reprit magnifiquement, coupant tousles trophées du dernier. Huit oreilles et un rabo... Euphorie générale. Cela fait du bien, parfois...

 

EN ESPAGNE : ABURRIMIENTO...  ET AUTRE « FRACASO » D’ORTEGA CANO...

     9 Juillet : « Ya se acabo el cuento ! ». Deuxième toro al corral, après trois avis, pour Ortega Cano. On le respecte, certes, mais vraiment...il faudrait songer à passer la main, et se montrer plus discret... Parce que, « lo de « Gente » y « Corazon, corazon »... Bref ! On n’a, par ailleurs, aucune nouvelle de José Tomas... Curieux, car, presque tout le monde était « sur le pont », hier ...

     8 Juillet  - Pamplona – deuxième corrida – Llenazo – temps lourd : Corrida décevante de Manuel Angel Millares, sin casta – Espla revenait à Pamplona, après son scandale, face à « Chivito », le Pablo Romero de 1987. Il fit ce qu’il fallait pour se réconcilier tranquillement avec le peñas – Encabo fit les meilleures choses, mais ne put concrétiser – Francisco Marco se montra vainement volontaire. Course à oublier.

     Ne pas oublier que Les Cebada, sont télévisés, ce soir sur TVE – 18h30

     8 Juillet – Madrid – 1/3 de plaza : Corrida difficile de Javier Guardiola – Confirmation d’alternative de Diego Urdiales, face à « Testigo », N°58, de 517kgs. De fait, il fit « lo mejor de la tarde » (ovation et silence)  - Frascuelo, le vétéran, se fit secouer par le premier, et flotta toute l’après midi. Normal – « El Madrileño », en recherche des succès passés se fit prendre également. Pas de reussite, malgré les efforts. Silence pour tous.

     8 Juillet – Barcelona –Bonne entrée : Corrida de cinq Torrealta et un Sampedro Hermanos, sorti deuxième bis. Corrida noble mais faible, très faible – Ponce, muy torero, coupe l’oreille du premier  - Finito eut de bons moments de profondeur. Oreille du deuxième – Non remis de sa cornada, non remis de son inflammation rénale, fievreux, El Juli mit des tonnes de volonté et d’aficion, coupant une oreille chaque fois et sortant a hombros. Un torerazo ! Casta, mais attention à cette santé !

     8 Juillet – Estepona (Malaga) : Corrida mansa de « los Derramaderos ». Ortega Cano débute « en opérette », coupant l’oreille du premier. Le quatrième est changé et le sobrero est un manso «de cuidado ». No pudo con él ! Panique à bord, et trois avis pour Ortega Cano, qui voit son toro rentrer àl corral, sous la bronca – Rivera Ordonez coupe une oreille de chacun – Miguel Angel, le local, obtient un trophée du dernier.

     8 Juillet – Puerto Santa Maria - Peu de monde et beaucoup de vent : La corrida d’Osborne sort mal – Une vuelta, seulement pour Vicente Barrera, tandis que Manuel Diaz et Califa « patinent vainement ».

 

PRESIDER A PAMPLONA... ET PRESIDER PADILLA  !

     10 juillet : Etre président, dans n’importe quelle plaza de toros du monde, implique une responsabilité, une pression, peu enviables. On se sait observé, épié. Des dizaines d’individus attendent le premier faux pas pour « vous tomber dessus »....Et, surtout, on a l’immense responsabilité de plusieurs vies humaines. De vos décisions peuvent dépendre de grandes choses, mais aussi, de grands drames.
    
Mais, présider à Pamplona, en Feria de San Fermin, ça, c’est quelque chose. D’abord, il faut revêtir le frac et porter haut de forme. Plus ridicule, on fait pas ! La plaza est à vos pieds, peuplée de monstres cornus, sortis d’un autre âge, comme le premier Cebada d’hier. Autour de vous, une marée humaine qui crie, vocifère, chante, éructe... En un mot, un drôle de Pastis ! A vos côtés, deux assesseurs qui dictent leur avis et vous laissent « tout nu », devant la vindicte populaire. Une situation peu enviable pour les conseillers municipaux ou adjoints qui, comme il est de tratition, montent au palco de Pamplona.
    
Mais, présider à Pamplona, quand torée Padilla ... voilà qui vaut son pesant  d’asperges de Navarre ! Cet homme là  est tellement bondissant, « rebondissant », il met tellement de coeur à l’ouvrage que 20000 personnes sont vite dans sa poche, bien rangés. Si de plus, il se met à être complet au capote, brillant aux banderilles, moyennement bon à la muleta et rapide à l’épée... allez donc lui refuser une oreille ! Certes, le président est l’autorité suprême et nul ne peut la contester.. Cependant, Pamplona est « mucha Pamplona » et si l’on a le malheur de refuser un trophée réclammé  à corps et à cris...  on est habillé pour le restant de son mandat !
    
Mais les ennuis ne s’arrêtent pas là... Il avait fallu aguanter la bronca, et l’on avait du mal à soutenir les regards de Padilla, le « Tragabuches de l’an 2000 »... On le voyait bien vociférer, montrer le palco d’un doigt vengeur. Mais il fallait s’attendre à une vacherie au toro suivant.
    
Pamplona est arène de deuxième catégorie, mais est considérée officiellement comme une « de première »... Donc, deux puyazos, pour le moins.. Sort le toro de Padilla, qui prend une grosse pique de manso, le piquero ayant su le retenir un moment. Estimant que le châtiment est suffisant, Padilla demande ostensiblement le changement de tiers. Bien sûr, vous refusez... Vous êtes l’autorité ! A trente mètres, Padilla vous regarde bien dans les yeux, et vous redemande le changement, en insistant bien lourdement. Fort de votre devoir, vous refusez... Le grand escogriffe, un mauvais rictus au coin des lèvres, se retourne alors vers son picador, et violant sciemment votre autorité factice, renvoie tout le monde au vestiaire, et cela, devant 19529 personnes, qui se marrent en douce. Et quand « on se marre en douce » à Pamplona, croyez moi, cela fait du bruit...
    
Oh bien sûr, sans vouloir de malheur de personne, vous êtes quand même bien heureux de le voir pincher vilainement... Manquerait plus qu’il faille, encore, lui concéder une oreille ! En attendant, vous avez eu l’air d’un.... ! Vous l’avez dit.
    
Non, décidemment, pas facile de présider, à Pamplona. Mais, si en plus, torée Padilla... Impossible !

     9 Juillet – Pamplona – 3ème corrida de la San Fermin – Nohay Billetes, bien sûr, et temps gris bleu, avec un peu de vent : Corridon de Cebada Gago ! A signaler les poids : 492, 495, 490, 485, 570 et 510 Kgs... Et pourtant , un trapio impressionnant.
    
Les toros ont été aussi bien présentés qu’ils ont été « de mala uva ». Certains, armés comme « d’une autre époque », comme le premier, ont fait passer le frisson à chacune de leur charges. Corrida violente, mansa sans scandale au cheval, faisant semblant de venir à la muleta, prenant un bon muletazo, un second, puis tournant court ou s’arrêtant. Une corrida qui regarde beaucoup le torero, par dessus la muleta. Une corrida qu’il fallait lidier « sur les jambes » et tuer dignement. Malgré ce, les trois matadors se sont accrochés et ont parfois brillé, même si au bilan final, personne n’a pu gagner la bataille de Cebada Gago !  Padilla a bien failli, au deuxième,  mais a rendu le triomphe face au cinq.
    
Pepin Liria n’a rien coupé, cette année, dans une des ses plazas favorites. Il s’est accroché face à deux toros d’un autre âge, les a aguantés comme il a pu, voyant les immenses cornes du premier lui frôler le visage . Il a bien essayé quelques derechazos, muleta puesta, face au quatrième, mais, après quelque virulent corp à corps, a du chaque fois baisser pavillon. Le meilleur de son actuacion : deux estocades pleines de défauts , mais vaillamment portées. Hélas, le descabello lui joua un mauvais tour face au premier, lui coûtant un avis. Silence et palmas pour le torero de Cehegin qui passe à vide, dans « sa » Pamplona, mais en sort vivant, ce qui n’est pas si mal..
    
Juan Jose Padilla partit « a porta gayola » et faillit se faire couper en deux par le deuxième de la tarde. Sans y prêter la moindre attention, le jerezano se montra brillant au capote, dans un enchaînement vibrant de véroniques, chicuelinas et largas cordobesas. Mise en suerte galleando, au centimètre. Chapeau ! (Il sera bien aussi, por navarras, au cinquième). Aux banderilles, premier tiers  musclé : La moviola, le remolino et le par al violin ! Toma ya ! Le public est aux anges. Brindis au centre, gâché par l’inopiné déboulé du toro. Peu importe, on le prend ainsi, au centre. Le bicho paraît vouloir servir. Padilla en profite, le temps de deux séries. Final en aguantant la charge devenue assassine et gros coup d’épée. La pétition est totale, mais le président mal conseillé, refuse l’oreille et a le front de vouloir faire sortir le toro suivant, avant que Padilla ne puisse, au moins, saluer l’ovation. Juste colère des gradins et vuelta « un poil provoque » du Typhon de Jerez. Padilla voudra se venger en désobéissant clairement aux ordres du président, face au cinquième. Mal lui en prendra. Après un tiers de banderilles, encore une fois brillant, Padilla commencera à l’estribo, confiant, valeureux, mais peu à peu, se fera contrer, terminant par une grosse débandade à l’épée, et une probable amende, « por desacato a la Autoridad ».
     Jesus Millan d ébutait à Pamplona. On aurait dit un premier communiant. Timidote au capote, sans grande idée directrice face à deux mansos à la charge ultra courte, il marqua son passage par une terrible cogida, au sortir d’un pecho, face au troisième. Pris, repris au sol, il se fit ouvrir la taleguilla dans les grandes largeurs, au niveau de la ceinture, et finit presque en collants. Pas de mal, heureusement, pour le jeune aragonais, qui mérite une vraie opportunité, cette sortie lui laissant, probablement, un goût bien amer (Palmas et Silence)

 

EN UN COMBAT DOUTEUX....

     11 Juillet : « On vit une drôle d’époque », murmure t’on, un peu blasé... « On est dans un drôle de pays », pensons nous, souvent, au fond de nous mêmes, sans le dire au grand jour, parce cela ferait trop « intolérant », voire « extrémiste » du style de ceux qui, à un moment, portaient chemise brune.. 
    
A ver un poco... Qui donc exagère ? Qui donc manie à la démagogie et la lâcheté à un point tel que bientôt, un peuple tout entier ira sans but, sans illusion, refermé sur lui même, totalement écoeuré par les petites bassesses de ses responsables chaque jour révélées,  les unes chaque jour  effacées par d’autres encore plus scabreuses... le tout sauvegardé par une justice que l’on ne dira plus « à deux vitesses... » ?
    
A deux vitesses ?  Non, non ! On a fait des progrès, on est en 2001... La Justice ... « à boîte de vitesses automatique » : Celle qui punit les faibles parce qu’elle protège les grands... enfin, les soit disant grands. Celle qui protège ceux qui, parce ce qu’ils ont peur de perdre quelque voix, n’hésitent  pas à être les princes de la démagogie, les rois des « ouvreurs de parapluies »...
    
Un exemple tout simple... On interdit la novillada de Rieumes, sous un prétexte tellement plat, tellement petit, « à en pleurer »... mais on hésite à « faire quelque chose » au sujet de la « Rave party » géante, prévue pour le prochain week end, du côté d’Aubenas... La gigantesque boum techno prévoit de recevoir 50000 zombies sur un aérodrome désaffecté, qui deux jours plus tard, sera « à désinfecter... ». 
    
D’un côté, il est tellement facile de jouer sur les mots et de planter, à deux jours du spectacle, des organisateurs qui se sont investis à fond, pour que tout soit fait dans le respect des lois de la République et des règles que « l’on s’impose à soit même », pour que les spectateurs soient correctement installés et puissent suivre le spectacle qu’ils ont choisi, en toute liberté, eux qui respectent celle des autres.
    
De l’autre côté, parce que la masse d’éventuels « futurs votants » est telle qu’on ne peut se la mettre à dos, on hésite à réglementer ce qui est la plus grande vitrine de la décadence totale, de la déchéance morale et physique d’une partie de notre jeunesse... Morale  parce qu’il est tellement facile de « s’inventer une culture » et de « cracher sur toutes les tombes », sous prétexte de « liberté, égalité, fraternité... ». Déchéance physique, parce qu’elle conforte, à coup de décibels, à coups de tympans martelés, à coups de pastilles ingurgitées, de pétards fumés, de poudre aspirées ou « picouzées », cette sorte de renoncement à cet effort de tous les jours, que l’on appelle... Dignité, respect des autres, amour propre..  
    
Parce que des politiques sont lâches et totalement irresponsables, un jeune s’est tué, il y a peu, lors d’une de ces manifestations clandestines... Cela s’appelle « non assistance à personne en danger ». Aucune préparation, aucune règle d’hygiène, de sécurité, respectées, alors qu’à deux pas, on va venir « emm... » trois gamins qui veulent monter un petit concert tout sage, un soir d’été, sur quelque place publique... Commission de sécurité, autorisations diverses, limite du « volume son... », limite des horaires ... Tellement facile, tellement « petit »...
    
La « Rave party » est devenue symbole de « liberté et droit à la différence.. » Parce qu’elle s’autorise toutes les outrances, elle attire les plus basses complicités, les plus lamentables  déclarations... Cela s’appelle « Renoncement en cravate »...  Continuons ainsi et attendons la suite... Au fond, pourquoi pas, puisque l’on va applaudir la plus grande « rave party » qui soit, et qui s’appelle... « Tour de France »...  Sans jeu de mot, « La boucle est bouclée... »
    
Enfin ! Un épisode de plus qui vient s’ajouter à l’Histoire du monde « civilisé » !
    
Alors, nous, simples aficionados, nous sommes « bien dans notre peau », et nous arrivons même à trouver sympathique cette monumentale orgie de bonne humeur qui ne s’arrête jamais, sur les gradins de Pamplona. Certes le bruit, certes le vin, certes l’irrespect... Et pourtant, une totale différence... Celle qui sépare le grand jour de la profonde nuit.... Asi que... Viva San Fermin !
    
Une San Fermin 2001 qui patauge un peu... Quatre corridas, une oreille.. c’est peu ! Là aussi... renoncement ? Les toros sont gigantesques, armés comme des trois mâts, souvent « fuera de tipo »... Les toreros le savent et « passent » à Pamplona , alors qu’ils devraient y venir « casser la baraque», au point de faire taire ceux qui, dans les gradins , se « cassent la voix ». Là aussi ... les temps changent.

     10 Juillet – Pamplona – 4ème corrida de la San Fermin – Nohay billetes – Temps gris et frais : Six toros de Jandilla, très bien présentés, terriblement armés, mais trop lourds eu « fuera de tipo ». Les trois premiers ne pouvaient bouger, malgré leur noblesse. Les quatrième et cinquième furent bien meilleurs. Par contre, le sixième fut le « mauvais garçon » de la bande.
    
Victor Puerto a été sérieux, laissant au placard ses actuels « élans de pacotille ». Il tua mal le premier qu’il avait bien toréé, tant qu’il avait duré... Ce fut moins brillant, face au quatrième qui méritait beaucoup plus. (Silence avec avis et palmas) – Rivera Ordoñez eut un éclair de pundonor torero. Pris par le deuxième, sur une passe de poitrine, il alla faire soigner une cornada de 9 cms sous l’aisselle gauche, et revint bravement, recevoir le cinquième par deux largas à genoux. Hélas, ce fait d’armes, qui rappelle un peu son père, ne fut qu’un éclair dans la nuit (Silence et silence) – Javier Castaño se présentait... Présentation et despedida... Vaillant ? Peut être... Mais alors, pourquoi ce bajonazo descarado, au sixième ? (Silence partout) ...
    
Aujourd’hui... Le Juli revient à Pamplona. L’an passé, la présentation avait été incomplète. S’il est rétabli, le Juli devrait justifier ici la chanson des gradins : « Con dinero y sin dinerooooo, sigo siendo el reeeeeyyyyy ! ». Les toros seront de Santiago Domecq et les collègues : Morante de la Puebla et  Eugenio de Mora ... Aujourd’hui, il va y avoir des oreilles...

 

PAMPLONA : « VENI,VIDI... JULI ! » 

     12 Juillet : Aujourd’hui, on ne parle que de toros, promis... Quoique, on pourrait... ! Non, aujourd’hui, on ne parle que de toros.
     Hier enfin, la feria de Pamplona a pris son vol, et la plaza s’est levée « comme un seul homme », pour chanter le « Juli-Juli ! »... Dans les gradins du soleil, une peña avait en hâte, « internationalisé l’affaire » en badigeonnant une banderole d’un « Juligan forever » qui traduisait bien la cote d’amitié dont jouit le jeune prodige, à Pamplona comme à Madrid, Séville, ou Algimia de Almonacid... El Juli est venu, a vu ... et a coupé trois oreilles ! 
     Julian Lopez est arrivé, a jeté un oeil ...et programmé son « ordinateur interne » en y entrant quelques données de base : Un public « a favor », une feria qui stagne, des toros... grands et armés, faiblots mais mobiles... Les autres données reposent  sur trois mots : Entrega, technique, transmission.... 
     On pourrait penser à une « machine à triompher »... On en est loin ! Ce Juli, qu’on pourrait encore appeler « gamin », avec beaucoup de respect, transmet une telle aficion, une telle « envie de toro », une telle superbe, que tout public, connaisseur ou non, ne peut que se lever et saluer... « Juli-Juli ! » scandaient les peñas... Mais, plus d’un, à l’ombre, a du reprendre en silence cette joyeuse mélopée...
     Entrega-Technique-Transmission ... Résultat : Trois oreilles et une sortie royale, émouvante dans le soleil couchant de Pamplona, le visage éclairé d’un sourire d’enfant ... Trois oreilles et la  feria enfin lancée...
     A t’on, pour autant assisté à des faenas de rêve ? Le Juli a t’il arrêté le temps ? Non. Julian Lopez n’a pas inversé le cours de l’Histoire... Les trois oreilles peuvent être contestées, bien sûr... et elles le seront. Cependant, nul ne peut contester l’envie, l’authenticité, la clairvoyance et l’enthousiasme de ce jeune, alors qu’il a déjà tout...
     Voir le Juli, citer un toro incertain, « pieds joints » à la naturelle, alors qu’il y a juste un mois, sur cette même position, un autre bicho lui emportait un morceau de cuisse... cela laisse pantois. Voir le Juli partir à l’épée comme un héros d’épopée « part au canon », a de quoi hérisser plus d’un pelage ! Entrega total !
      Mais aussi, voir le Juli être attentif à chaque moment de la lidia, aider un subalterne à préparer le toro pour le début de faena du collègue concurrent... voilà qui est tout simplement admirable et traduit à merveille l’envie, l’aficion, le pundonor et le sens du devoir de ce torero. Pundonor, toreria ...
     Voilà pourquoi le Juli a coupé hier trois oreilles à Pamplona, terre où l’on sait, mieux que quiconque, valoriser « la verdad » devant le toro. C’est bien pour cette raison que tout à coup, l’ombre et le soleil se sont réunis pour un « olé » commun... Un olé qui sonnait comme un « Juli-Juli ! »

    11 Juillet – Pamplona – 5ème corrida de San Fermin – Llenazo – Beau temps frais : Les toros de Santiago Domecq sont sortis, bien présentés, magnifiquement armés... Une corrida « muy seria » qui, malheureusement a manqué de forces. A ce niveau, on regrettera les limites physiques du lot de Morante, ainsi que du magnifique sixième. Le président ne voulut pas changer le premier... Avait il à le faire ? Oui, pour le sérieux de la plaza. Non, car il eut fallu alors changer la moitié des toros sortis  dans toutes les ferias actuelles. Corrida noble en général, mais incommode de par ses forces limitées, les toros ne pouvant suivre totalement le muletazo, se défendant à mi course, puntéant, tirant gañafones... Le sixième, seul, accepta le long parcours que le Juli lui proposa, dans l’euphorie générale.
     Morante de la Puebla montra, face à deux toros nobles mais trop limités en force, sa propension à « toréer bonito », à viser avant tout l’esthétique. Il faut dire que cela lui réussit parfaitement, et que, lorsqu’un muletazo sort limpio, il résulte « de cartel »...Le problème est que peu de toros le laissent se libérer ainsi, parce qu’ils ne durent pas assez, parce qu’ils passent vite à la défensive. Le Morante, n’ayant ni l’alegria ni l’imagination du Juli, devient alors bien terne, et comme l’épée n’est pas actuellement son fort... on obtient un silence et une petite ovation élégamment saluée. Restent dans la rétine une demi véronique sur chaque côté, deux grandes naturelles au quatrième, un trincherazo... y poco mas. Morante n’a pas été mal, mais il aurait du « être mieux » - Eugenio de Mora s’est battu. Pas facile, son premier, qui chargeait en saccades, parfois clair, parfois violent, à mi hauteur, sans jamais se livrer entièrement. Mora donna beaucoup de passes. Parfois la qualité, parfois le devoir... Il ne put jamais se libérer. Faena  « de tranchée » terminée en force, la main serrant fort le terrible piton. Ovation, après un pinchazo et une estocade desprendida. Le cinquième, chargea soudain, impromptu, au point que le matador dut sauter au callejon, comme on se jette à l’eau...  Sur l’inattendue cascade, De Mora se fit très mal à la main droite, et il ne serait pas étonnant d’y constater quelque malencontreuse fracture métacarpienne..  Le toro se montrera  difficile, et De Mora, diminué, devra en terminer d’un metisaca et d’une entière « en bas ». Silence respectueux, tandis que le torero partait à l’infirmerie.
     El Juli a triomphé . Une oreille à son premier, deux au second. Exagéré ou non, le résultat est là. Entrega totale du Juli face à deux toros mobiles qu’il a su emporter dans sa ronde de joie et de toreria. Sobre et facile au capote, il n’eut de réelles options à de grands quites, à part trois grosses chicuelinas au troisième. Aux banderilles, ce fut inégal. On retiendra une troisième paire, por dentro, face à son premier adversaire. (L’échec, subi sur la dernière pose au sixième, avec une vilaine poursuite, et le fait qu’il ne reprenne pas les bâtons pour effacer l’affront, font penser que le Juli n’est pas encore revenu à son meilleur niveau). Ses deux faenas furent celles d’un muletero puissant, intelligent, vrai. Débutant par statuaires au centre, sans bouger d’un pouce, le Juli réussit à endiguer les charges désordonnées du troisième, non sans prendre un mauvais coup au niveau de la hanche. A peine une grimace et on reprend, sans se soucier, apparemment, du derrote tiré dans chaque naturelle. Peu spectaculaire, mais d’un incontestable mérite. Bonne demie lame en entrant fort et un descabello qui libèrent une oreille... qui en vaut bien d’autres. La faena du sixième fut beaucoup plus consistante et surtout, alla « a mas ». Séries sur deux mains, bien dessinées en crescendo, souvent closes du double pecho. Faena claire, sérieuse, très engageé, précédant un énorme coup d’épée qui roule le bicho en quelques secondes. Apothéose totale et deux oreilles imposées par le public. La vuelta sera euphorique, mais on retiendra surtout l’image du Juli, enfant-dieu, porté en triomphe hors de la plaza, tandis que le soleil couchant fait briller son costume torero de mille feux... pour la terre entière.

Pamplona ! Juligan forever....
 

PAMPLONA : ENFIN UNE VRAIE DIVISION DOPINIONS...

     13 juillet : « Que tio ! » (Un sacré bonhomme !) s’exclament les uns en s’épongeant le front et en vidant la coupe de champagne que leur tendent les voisins de tendido, histoire de faire passer l’infarctus naissant ... « Esta loco ! » (Il est complètement fou !)  tranchent les autres, sans autre forme de procès...
     Enfin une vraie division d’opinions. Enfin de quoi discuter, batailler, se mettre une amicale pelée... Si Claude Pelletier était avec nous, la polémique prendrait un air de feu d’artifice, ce qui est de mise, à la veille du 14 Juillet... Passion ! Emotion ! Voila pourquoi nous sommes aficionados ! Voilà pourquoi, tout en respectant toutes les opinions, à condition qu’elles reposent sur quelques bases solides, on peut dire qu’hier, sur le coup de 20h30, Jose Pacheco « El Califa » a donné aux aficionados du grain à moudre pour les tertulias des futures longues soirées d’hiver.
     Tandis qu’un président prépare ses « antisèches » pour pouvoir répondre aussi bien que les 78% qui ont eu le bac, mais sur des sujets moins scabreux.... Tandis que la Télé nous a rebalancé pour la 824ème fois « On a retrouvé la 7ème compagnie », mais que pendant ce temps, du côté d’Aubenas, un préfet cherche vainement où se sont donné rendez vous 50000 personnes pour la rave party géante de ce soir...(50000... une paille ! Peut –être les radars du « Charles de Gaulle » pourraient ils... Ah... Non plus ?).  Tandis que tout le monde attend, haletant, la nomination de Paris pour les prochains jeux olympiques, tout en maudissant les chinois qui tiennent la corde... (z’ont envoyé plein de monde pour faire la retape... Y compris Zidane ! Z’ont rien compris...z’auraient du envoyer Loana !)... Enfin, tandis que le monde tourne, avec son cortège de scandales, de platitudes, mais aussi de magnifiques instants, un homme se joue la peau, face à un toro, devant 19000 personnes médusées qui, tout à coup, arrêtent leur chahut et retiennent leur souffle... Jose Pacheco vient de donner quatre manoletinas à hurler, et termine, comme dans un état second, le corps livré, sans muleta, à deux doigts du piton, en une ultime bravade au destin. « Que tio !» hurlent les uns ... « Esta loco de remate ! » sanctionnent les autres...
     Entendons nous bien, il ne s’agit pas ici de faire l’apologie du trémendisme, de l’outrance, du suicidaire. Il s’agit de dire, simplement, qu’à l’heure du Toreo « modèle 52, rectifié53... » (où le moindre novillero torée mieux que les figures d’antan, mais aussi... exactement de la même façon que 48 autres novilleros...), un torero qui, en pleine San Fermin, sous l’oeil de la Télévision publique, « sort des rails » et se livre entier à la corne, et à la critique... ça fait plaisir ! ça fait hausser les sourcils !, ça secoue un peu la sieste ambiante !
     Au début de l’année, on parlait, ici, du Califa. Il y avait eu Madrid et les Dolores Aguirre de 2000. Il y avait eu Cali et Bogota ! Jose Pacheco rentrait, « prêt à manger le monde ! », et les Fallas le confirmèrent. Puis, une administration qui va trop vite, sans avoir les moyens de la contrepartie... les coups bas qui sapent le moral ! Hors de Séville, hors de Madrid, le Califa commença à patauger sévèrement et cela se termina par un énorme coup de corne, à Codoue. Pour beaucoup... adieu le Calife ! Il est vrai que de le voir patiner lors de la corrida d’Asprona, n’avait rien de rassurant. Même hier, à Pamplona... les clignotants ne sont pas tous revenus au vert. Cependant, on a retrouvé le « valor seco », la façon de toréer, parfois malhabile, mais « sin trampa ni carton », conduisant bien sur deux naturelles tirées à fond, puis se mettant le toro dessus, à la troisième.
     Javier Villan, chroniqueur du « Mundo » a une jolie expression pour décrire le Califa : « Estética de sombria desesperacion » (l’Esthétique de la plus sombre des désespérances). Avec son visage émacié, les yeux hagards, profondément enfoncés, le Califa semble errer dans le ruedo. Son capote est inexistant, sa lidia, plus qu’approximative... Au moment du brindis, on attend... « Que tosco ! » Puis, le muletero fait sursauter. Certes, la passe changée dans le dos, au centre de la plaza, a de quoi faire bondir, mais ce n’est pas là le principal. L’important, c’est la façon de présenter la muleta, de baisser la main, de « vouloir rester là », quoiqu’il arrive... A bien des égards, un toreo « plus vrai » que celui de Tomas. Après ses déboires du début de saison, on doutait de voir le Califa, à nouveau « capable » de refaire ce toreo. Hier, on a retrouvé cela. Hier, surtout, « il » a retrouvé cela. Certes, la faena a manqué d’unité, certes elle fut mal conclue à l’épée ; certes au bilan final, il n’y a « qu’une ovation »... Mais hier, 12 Juillet, le Califa vient de relancer sa temporada... et peut-être plus encore ! Prochaine étape, Valencia.
     Jose Pacheco a surpris, hier, ceux qui ne l’avait pas vu à Valencia ou Madrid, en 2000. Il a surpris, a suscité la polémique... comme en leur temps, Manuel Benitez « El Cordobes », Paco Ojeda, et quelques autres dont on a dit « Que tio, no ? » ou « Esta loco perdido ! »...

      12 Juillet – Pamplona – 6ème corrida de feria – Llenazo habituel – Beau temps : Corrida du Marquis de Domecq très armée, mais inégalement présentée. Mélange de mansedumbre dans les premiers tiers, tournant à la noblesse sosa au moment de la muleta. Mobilité torrontona chez certains, plus encastée chez d’autres, comme le troisième. En gros, une corrida qui déçoit parce qu’elle manqua de race, et que les toreros, à part le Califa, ne firent rien pour lui en donner, quitte à mettre la leur...
     Jesulin de Ubrique « anda perdido ». Un triomphe à Pamplona lui était indispensable. Ovation et silence pour le grand Jesulin, dont la nouvelle image de torero sérieux ne passe pas la rampe, d’autant que le temple magique dont on l’affublait est en train de tourner à une « ronde multipasses », le corps courbé, mettant beaucoup de pico, toréant « agachado » et jouant du pasito atras. Jesulin a perdu son toreo... a perdu « ses » toreos ! – Finito de Cordoba est dans un grand moment. Mais, il fut hier, bien trop conformiste. Mal avec le deuxième qu’il laissa lidier à l’abandon, il fit l’effort au cinquième, en une longue faena où il chercha la connection, avant de terminer « en toréant pour lui ». Bonnes séries finales sur chaque main, et surtout, de jolis pechos. « Mato mal », et le bilan fut plat : Silence et Ovation avec un avis .
     Jose Pacheco « El Califa » donna déjà quelque coup de semonce face à « Tiratodo », le troisième, toro encasté, puissant, tirant gañafones à la tête. Un tio !  Début de faena par un cambiado dans le dos, au centre. Ouf ! Puis, et surtout, deux séries de droitières, main basse, enganchadas, mais volontaires. Le « moment » de la faena vint avec trois grosses naturelles tirées à fond, hélas stoppées par un désarmé, dont le torero sort, stoïque, à deux doigts du piton. Adieu la faena. Quelques bravos. On vit que le sixième « Deseable » semblait noble mais faible. Le Califa monta une faena en deux parties « allant a mas ». De la première on retiendra des droitières tirées, la main très basse, parfois un peu bousculées, mais voulant toujours toréer vrai. Il y eut, aussi, de gros moments sur la main gauche, qui firent taire la folle beuverie. Puis le final, se jouant franchement la peau : Quatre manoletinas « de verdad », où l’on ne sait par où le toro peut passer, et des adornos, genoux à terre, genre « pile ou face », où même le commentateur télé qui en a vu d’autres, s’écrie « Attention ! », pour finir « tout nu », sans muleta, sans aucune protection ni sortie possible, debout à trois centimètres des cornes. « Que tio ! » « Esta loco total ! ». Une oreille, deux, peut-être s’il tue bien. Le public est totalement « avec lui ». Hélas, trois pinchazos sin soltar et deux descabellos... désespoir ! Il n’y aura rien « au planchot », mais le Califa doit être content... Un toro lui a rendu le sitio, et la bagarre commence maintenant. La polémique aussi !

 

BAYONNE « EN BLEU, BLANC, ROUGE »...

     13 Juillet : Que bueno ! Les hasards du calendrier nous ramènent des lustres en arrière, quand Bayonne donnait corrida, au 14 Juillet. Ce n’était pas « corridette », mais bien au contraire « corrida de lujo », où les figures se bousculaient pour chanter « la Marseillaise », avec toutefois, un fort accent andalou... Des cartels forts où les diestros marquaient leur territoir, à l’entrée de la temporada dans le Sud Ouest français. Il y eut des 14 Juillet épiques, il y en eut d’autres plus orageux, comme le 1966, avec Puerta, Camino et Pireo. Le Cordobes vint aussi saluer Marianne, comme d’autres.
     Puis, on laissa s’enfuir la tradition... 1967 : novillada, avec Miguel Marquez et Carnicerito. 1968 : El Ecijano, qui tue de la gauche ; Un colombien qui prend une cornade sur la première portagayola (Déjà !). Il s’appelait Hernan Alonso. 1969 vit le grandiose triomphe d’un blond novillero, Curro Vazquez, tandis qu’Antonio porras faisait hurler de peur.... Et puis, la chute en pente douce...
     2001, si le temps le permet, marquera l’histoire de Lachepaillet. Oh ! pas « une page d’or » (on ne sait pas), mais une belle anecdote : Novillada, le 14 ; et corrida, le 15... Rien de spécial, sauf un détail : corrida avec trois matadors français ! Hombre ! Ca vaut bien un cocorico, non ?

    14 Juillet : Novillos de Ana Maria Bohorquez (souche Osborne) pour Javier Valverde, Julien Lescarret et Cesar Jimenez.
     Javier Valverde est le novillero triomphateur de la San Isidro. Salmantino, toréant sobrement, classiquement, il est pourvu d’un courage serein et d’une solide technique. Son toreo n’est pas « de dentelle », mais de dure vérité, de race et de combat. Il plaira, d’autant qu’il compte, ici, quelques amis qu’il ne voudra pas décevoir.
     Julien Lescarret est l’espoir de la Tauromachie française. Avec « l’autre Julien », Miletto, ils sont au début du « grand chemin ». Lescarret a fait d’énormes progrès. Serein, courageux, technique, il a l’aisance des privilégiés, et la tête qui fonctionne bien. Manque un peu de régularité à l’épée. Mais ça....
     Cesar Jimenez est « pourri de classe »... une tête privilégiée. Il devrait être « tout en haut », tant son attitude est soigneusement torera, soignée en toutes circonstances, tant son toreo est « léché »... Cependant, il a du mal, semble t’il, à marquer « le grand coup », le but en or. Il sera intéressant de faire le point sur ce torero que Bayonne a porté en triomphe, lors des non piquées de l’an 2000.

     15 Juillet : Toros de San Martin (Chafik) pour Richard Milian, Stéphane Fernandez Meca et Sebastian Castella.
     Tout d’abord, des toros ... Les San Martin peuvent surprendre. Attention, ce ne sont pas des monstres de 853 kgs en canal. Mais...« tienen motor ! » et un moteur Santa Coloma, qui a fait rugir Vic Fezensac, deux ans de suite. A suivre absolument. Victorino pourrait avoir « à bien se tenir ! »
     Richard Milian fait ses adieux. Certains l’appellent « Richard, coeur de lion ! ». On dira simplement « Richard », celui qui a tant de fois « tout donné », ici ; pris plus de coups que d’autres ; celui qui compte de nombreux amis, qui feront un bout de dernière route avec lui.
     Stéphane Fernandez Meca est ici chez lui. Triomphateur de la grande Victorinada de 2000, Fernandez Meca « fait l’affiche » de Bayonne. Il devra, d’entrée, marquer des points, à l’aube d’une saison où l’on viendra l’applaudir, certes, mais où l’on exigera beaucoup de lui, comme on exige des plus grands...
     Sebastian Castella peut paraître fragile. Ne pas s’y tromper. Derrière une frêle et fine silhouette, il y a un torero. Il faut lui laisser du champ,  lui permettre de prendre ses appuis. Arles et Nîmes l’ont prouvé. A lui de le démontrer dans une plaza du Sud Ouest, à deux pas de San Sebastian où il s’est couvert de gloire, au challenge des novilleros 2000.

     Bayonne : 14 et 15 Juillet 2001- Les deux spectacles commencent à 18 heures.
     Renseignements : 05 59 46 61 00 (Bureau de Arènes)  ou  05 59 25 61 36 (Office du Tourisme) – Vente en taquilla des arènes, des 16 heures, le jour de la corrida

Bayonne – 14 Juillet : Pour voir la novillada de Ana maria Bohorquez – Cliquez ici.

Bayonne – 15 Juillet : Pour voir les toros de San Martin – Cliquez ici.

 

« ON » A PERDU... « IL » A GAGNE !

     14 juillet : Vache !  Paris a perdu, vive Pekin ! Faudrait quand même pas « en faire des tonnes ». Paris n’aura pas les Jeux Olympiques en 2008. Bon ! Il n’y a quand même pas de quoi mettre tous les drapeaux en berne, surtout un 14 Juillet. Pas de quoi faire cette tête, ni ces déclarations... « On » est les plus beaux, « on » est les plus grands, « on » est les meilleurs ! Nous, on le sait... mais les autres, non !
    
« On » avait le meilleur dossier, le mieux présenté... Bien sûr ! Manquait peut-être ce « poil » de spontanéité et de fraîcheur qui sonnent à « sincérité » et « humilité »...
    
C’était un concours. « On » a perdu. Point ! Par ailleurs, si on savait que les dés étaient politiquement pipés, qu’il y avait des réserves du style « pas les J.O, deux fois de suites sur le même continent », on pouvait craindre quelque déconvenue. Athènes fera 2004... alors ! C’est bien nous qui disons « Europe, Europe! » Non ? Bon !
    
Bien sûr, cela aurait eu de la gueule ! Bien sûr, la France en aurait pu tirer quelque légitime fierté. Mais bon ! On a Zidane ! Et pendant qu’il se fait 4 millions de francs par mois au Real Madrid, Paris pourra utiliser le budget prévu, à créer des logements, construire des crèches, en un mot, aménager le bien être de ses concitoyens, ce qui, à priori est le but de ceux qui mènent une grande ville et, par delà,  une nation « qu’on » dit grande...

     « On a perdu ! ... « Il » a gagné ! Le « il » s’appelle Julian Lopez. On le connaît mieux sous le saubriquet de « El Juli ». Lui ne fait pas la gueule, ne ses sent pas humilié, outragé... Il est seul et il est responsable ! Du coup, il voit ce qui se passe et fait ce qu’il faut pour triompher. C’est exactement ce qui s’est passé à Pamplona où, en coupant deux oreilles quelque peu tirées par le poil, Juli sort une deuxième fois a hombros et gagne haut la main le foulard d’honneur de la San Fermin 2001 : cinq oreilles en deux corridas, c’est réglé. On voit mal comment les maestros de cet après midi pourraient faire mieux, avec les Miura. A moins d’un coup, style Antonio Jose Galan, en 1973 (4 oreilles et un rabo, à des Miura, et sous l’orage !), on ne voit pas ce qui peut bousculer le classement général.
    
El Juli se bat, dans toutes les plazas, devant tous les toros. Il essaie toujours, dans tous les tercios. Si le toro ne charge pas, c’est lui qui « embiste ». Le public, aficionado ou non, perçoit cette envie, ce pundonor, cette sincérité juvénile. Du coup, il lui pardonne volontiers quelque fantaisie de « coupeur d’oreille à tout prix », et en fait un vainqueur. Tout à fait normal, humain, sincère !
    
« On » a perdu.... «on » se consolera ! « Il » a gagné et « on » en est heureux...

     13 Juillet  - Pamplona – 7ème corrida de San Fermin – Llenazo total – Super beau temps : La corrida du Capea « et Family » est sortie noble, mais beaucoup trop lourde (620, 550, 570, 550, 595, 595 kgs). Du coup, elle se révéla, en majorité, poussive, les toros sortant beaux et allègres, mais se d égonflant trop rapidement . Ajoutons à cela deux toros qui se foulent des antérieurs ( premier et sixième), on aura un tableau général bien morose, à peine sauvé par le troisième de la tarde, le seul qui tint la distance. Devant ce matériel, les toreros durent pousser les feux et inventer des faenas. Ponce le fit « avec la tête » et la technique... Juli et Marco le firent avec le coeur avant tout. Cependant, et c’est là qu’il fait la différence, le Juli mit la barre très haut, et malgré des épées approximatives, coupa les trophées et sortit en triomphe.
    
Enrique Ponce ne put rien faire devant le premier qui ne prit que quelques naturelles, en regardant haut, et en s’appuyant vilainement à droite, peut être à cause de sa lésion. Mato mal, en quatre temps. Silence, après avis pour le Valenciano. On retrouva, en partie, le grand Enrique, face au quatrième. Une faena qui débuta en douceur, tout à droite, essayant de convaincre le bicho. Faena qui alla crescendo, se terminant par une série de derechazos totalement relâchés et un trincherazo royal. Longue faena, sanctionnée par un avis, et  une oreille que certains discutèrent un peu.
    
El Juli a coupé une oreille à deux toros qui ne valaient rien. Poussifs, éteints, ils ne promettaient, en d’autres mains, qu’une longue et morne sieste. Juli les prit au capote (Deux largas à genoux au cinquième), joua des quites (Tafalleras à l’un, lopecinas à l’autre), banderilla avec vista et variété (sur les deux cornes, le cinquième). Muleta en main, il les pressa comme des citrons, terminant en gros clins d’oeil à la galerie. L’épée ne voyagea pas comme d’habitude, mais peu importe, le Juli avait mis toute sa juvénile ardeur et un talent indéniable d’animateur intelligent... Du coup, tout le monde, ou presque, a marché, et certains ont un peu ronchonné, pour la forme... Juli, cinq oreilles en deux courses...« Il » a gagné, lui ! 
    
Francisco Marco a tout mis dans la balance : Présent à tous les quites, il se fit prendre par le deuxième, sans mal, heureusement. Portagayola difficile et quite de « la media luna », au sixième : gaoneras , le capote plié en deux. Muy bien. Grande bonne volonté et des choses bien faites, à la muleta. Chapeau ! pour celui qui ne torée que trop peu. Hélas, il ne tua le troisième qu’au quatrième voyage, perdant un trophée, et ne put rien faire face au dernier qui s’était démis « la main » gauche . Grande ovation, chaque fois.

     Ce 14 Juillet, l’encierro de Miura, contrairement à la coutume, a été extrêmement dangereux, les toros se séparant et faisant chacun leur course et.... un certain grabuge. Il y a une cornada au visage et pas mal de bobos. Mais on aurait pu craindre bien pire.
    
Ce soir, dernière corrida de la feria, avant le « pobre de mi ! » : Six toros de Miura pour le Zotoluco, qui revient, après sa digne prestation, ici, l’an dernier ;  Padilla, qui va vouloir se venger de ses précédents déboires, devant les Cebada ; et El Renco, qui se présente, et risque d’être « un peu juste ».

 

LES FANFARES DU 14 JUILLET...

     15 Juillet : « Sur les Champs Elysées, donc, ces troupes s’avancent »... On dirait une tragédie grecque ! Malgré la pluie, les hommes regardent droit, les femmes soldats gardent un peu de féminité, les chevaux piaffent, et les chiens de la Sécurité Civile sont peut être les seuls, avec leurs maîtres, à mériter un tel honneur. Toute l’année, en vrais héros, ils ont été chercher quelque souffle de vie dans les décombres des caprices de la terre, au Japon, au Guatemala, au Pérou ou ailleurs. Ils sont les plus beaux soldats de la Paix.
    
Le 14 Juillet, la foule, pacifiste et anti militariste va applaudir ceux qu’on ne veut plus voir se battre. « Si tu veux la Paix, prépare la guerre ! ». Bon ! On devrait avoir la Paix pour un moment... Côté « Elysée- Matignon »... (tout le monde descend !), ce serait plutôt « ouverture des hostilités »...
    
Enfin ! Les soldats ont défilé, le président a parlé, et Laurent a gagné. Todo Bien !  Cependant, quelqu’un a du chanter, ou parler « faux », car il pleut, mais il pleut... Un vrai temps de Toussaint !
    
En Espagne, la pluie est dans les coeurs. Alors que tous aspirent à cette Paix si chère à conquérir, ETA assassine et assassine encore. Non pas un homme, mais deux, à quelques heures, l’un de l’autre... Fuera Pundonor ! Fuera Nobleza ! Fuera Humanidad ! Encore une fois, on a parlé  de liberté en tirant dans le dos... Les fanfares du 14 Juillet n’ont donc pas « le même son »...

     Côté corridas, notre planète à nous, le 14 Juillet 2001 restera jour de gloire, jour de triomphe, et jour de terrible combat, là bas, en Navarre, du côté de Pamplona. Le matin, au cours d’un tragique encierro, un terrible Miura de 670 kgs blessait au front un Biarrot de 27 ans, Philippe Amorin, puis continuait sa route, avec au bout de la corne droite, un tricot de couleur jaune, arraché à quelque imprudent. Jaune ! Sinistre présage ! Quelques heures plus tard, ce toro « Sureño » allait donner à Juan Jose Padilla une terrible cornada au cou, le laissant à deux doigts de l’Histoire. La funèbre page ne s’est pas écrite, heureusement, mais cela fait trois cornadas en cinq mois, et au même endroit... San Sebastian, Sevilla, Pamplona... Mucho ! Beaucoup pour un seul homme...
    
En France, on a coupé les oreilles, tant à Bayonne qu’à Fréjus. Cocorico donc, même si on peut mettre quelques bémoles à de telles envolées, car à Bayonne, peut-être à cause de la pluie, on fut loin du feu d’artifice... Cependant, « hubo toros y toreros », et rien que pour cela... on peut se mettre au garde à vous !

 

PAMPLONA : MIURADA DE CAUCHEMAR

     15 juillet : La feria de Pamplona s’est terminée dans une ambiance lourde... Un homme est mort, assassiné à Leiza. Il avait 59 ans. Son rêve était le même : vivre libre dans son pays, aider, aimer les siens...  Pamplona condamna radicalement cet assassinat : Pas de musique dans la plaza, une intense minute de silence, un immense crêpe noir au palco de la Présidence. Le moindre sifflet revendicateur, la moindre pancarte, ont été immédiatement muselés, repoussés par une foule intensément digne. Dans le ruedo, les trois matadors ont brindé au ciel, comme pour dire « Jose Javier ! Tu ne sais pas pourquoi tu es mort. Puisse cette foule qui te salue, aider à porter la Paix dans tous les coeurs de ce pays ». Dans ce climat très lourd, sortit une Miurada « de cauchemar ». Ce fut un terrible combat dont deux hommes furent les grands protagonistes, l’un parce qu’il triompha de formidable façon ; l’autre parce qu’il faillit y laisser la vie...
    
Zotoluco est sorti a hombros, coupant deux oreilles « de terrible verdad », et tout le Mexique sourit, lui qui pleurait, il y a quelques jours la triste disparition de Joselito Huerta, torero vedette des années 60.
    
Juan Jose Padilla a voulu triompher, comme chaque jour. Il a cherché la gloire...et a faillit trouver la mort. « Sureño », le Miura au foulard jaune, lui a traversé la cou au moment de l’estocade. La mort a plané de longs instants sur la plaza. Heureusement, San Fermin a mis un « bout de capote » et le Jerezano vit, et sera sauvé. Comment reviendra t’il ? Les prochains mois nous le diront, mais on frémit en voyant approcher le 25 Août, où Padilla doit prendre, seul, six Miura, à Bilbao...

     14 Juillet – Pamplona – Dernière corrida de San Fermin – Llenazo et temps gris noir, tournant à la pluie : Miuras d’une autre époque ! Hauts, grands, longs et bien lourds (640 kgs de moyenne), et des cornes d’enfer. Pour arranger le tout, de très mauvais caractère. Seul le premier se laissa un peu. Pour le reste, hachazos et derrotes, regards des plus douteux, charges en crabes, arrêts soudains, suivis de l’upercut sauvage. Enfin ! Une vraie bataille et des taureaux si hauts qu’on ne leur voyait pas « la mort » (lisez : l’endroit où devait entrer l’épée).
    
Eulalio Lopez « El Zotoluco » a totalement triomphé, à base de courage, de savoir, et de superbe. Voilà un mexicain qui sait ce que veut dire le mot « Pundonor ». Que ce soit à Séville où à Pamplona, le Zotoluco a démontré sa valeur et sa toreria devant des toros qui sont exactement le contraire de ceux qu’il connaît et torée, dans son pays. Formidable actuacion, magnifique arrimon du Zotoluco, hier, à Pamplona : Il doit tuer quatre toros, à cause de la blessure du compagnon. Résultat : Oreille – Silence (il acheva le deuxième) – Deux avis et silence au terrible quatrième et oreille au dernier. Sortie a Hombros totalement fêtée. On retiendra sa façon de recevoir le premier, par larga à genoux, puis d’ouvrir la faena, en plein centre du ruedo, également à genoux . On retiendra sa façon de donner la distance à celui « qui vient un peu », de harceler celui qui ne veut pas charger, de bousculer le raisonnable. Desplante valeureux en fin d’une faena « de savoir et de pouvoir ». Estocade terrible, la corne lui sifflant à l’oreille. Zotoluco coupa ce premier trophée et continua ainsi, toute l’après midi, face à des toros « de guerre ». Oreille au dernier. Qu’importent les sept descabellos au quatrième. Gros et légitime triomphe du mexicain. Tout le monde s’en réjouit : « Aqui viene un torero »
    
Juan Jose Padilla se montra  un vrai guerrier. Il lui fallait à tout prix triompher. Il essaya tout, y compris banderiller al violin un toro presque plus haut que lui. Deux tentatives, deux échecs. Faena débutée à l’estribo. Sur la première passe, le toro monte si haut qu’on peut penser le voir sauter au callejon. La guerre ! Padilla va se battre, gagnant du terrain, puis devant rompre, en hâte. Au moment de l’épée, une demi estocade qui se termine en affreuse voltige. La corne de « Sureño » est entrée dans le cou, et le torero est emporté dans une terrible arabesque. Au sol, le toro lui tire de terribles derrotes. On emporte le diestro, et la panique se lit sur tous les visages. Certains pensent « le mato ! ». Heureusement, longtemps plus tard, quelques nouvelles arriveront. C’est grave, très grave, mais il vivant. Deo gracias !
    
Le parte facultativo du Dosteur Ortiz fait frémir : « Blessure pénétrante dans la région cervicale gauche, traversant le cou de part en part, fracturant la face interne des 2 et 3ème vertèbres cervicales, contusionnant trachée et oesophage. Très grave ». Le torero est opéré en urgence à la plaza. Le soir, il était en clinique, conscient. A priori, pas de problèmes du côté « sensibilité » de tous les membres. Le pronostic est passé de « Très grave » à « Grave ».
    
Quant au troisième diestro, on le pensait « un peu tendre » pour une telle odyssée. Cela s’est totalement confirmé, mais « El Renco » n’a aucunement à rougir de sa prestation. Il a écopé vaillamment, et son frêle esquif n’a pas coulé. On retiendra une folle réception à genoux du cinquième Miura. Silence et Silence pour le jeune « El Renco », qui gardera pour les nuits de cauchemar, le souvenir de la Miurada 2001, à Pamplona. Sa façon à lui de dire « Pobre de mi ! »

 

BAYONNE : LESCARRET ET JIMENEZ...A HOMBROS !

     15 Juillet : Entendons-nous bien : Si on coupe deux oreilles parce que l’on a dominé un toro, alors personne ne doit sortir a hombros, hier, à Bayonne. Si on coupe deux oreilles, parce que l’on a été « en torero », vaillant, engagé, essayant de faire les choses « bien », alors il n’y a rien à dire, et Julien Lescarret a amplement mérité sa sortie en triomphe du 14 Juillet 2001 en plaza de Lachepaillet, d’autant qu’il avait également montré de bons moments face à son toro précédent. Confirmation des progrès accomplis. A n’en pas douter, il y a là bonne graine de bon torero, d’autant que le petit landais commence à donner de l’empaque à son toreo, et que la tête fonctionne bien.
    
On ne dira pas la même chose de Cesar Jimenez qui, malgré le fait de toréer beaucoup, aux meilleures conditions, ne progresse absolument pas et continue à « se regarder toréer, en se trouvant très beau ». Comme d’autres sont du même avis, Cesar Jimenez sortit également à hombros, mais...
    
De son côté, Javier Valverde apporta le sérieux, la sobriété du toreo salmantino, et plusiseurs passages de ses deux actuaciones ont ravi l’aficionado de verdad. Malheureusement, « l’acier » ne fut pas au rendez vous, et Javier ne put accompagner ses collègues. Dommage... mais la « carte de visite » est là, bien prête pour d’autres entreprises, plus importantes, plus tard...
    
A signaler le bon jeu des novillos  d’Ana Maria Bohorquez, malheureusent entaché, pour quatre d’entre eux, de trop de chutes. Lastima ! Cependant, malgré la pluie, une bonne novillada... Les absents ont eu totalement tort ! 

    14 Juillet – Bayonne – Novillada  - Un gros tiers de plaza et pluie par intermittence: Un lot très homogène de Ana Maria Bohorquez. Novillos bien faits, normalement armés. En évidence, le cinquième, magnifique burraco de 506 Kgs. Precioso ! Au moral, la noblesse et la bravoure, pour trois d’entre eux. Noblesse générale, hélas accompagnée d’une certaine faiblesse, les toros trébuchant, pour immédiatement se relever et charger à nouveau.

 Un défaut, hélas, qui ôta toute continuité au trasteos, les toreros devant « cuidar mucho », les toros : Muleta  à mi hauteur, séries courtes, etc... Ce qui, bien entendu, enleva quelque émotion à leurs faenas. Le meilleur pour le torero, le sixième, noblissimo, et plus solide. Par contre, le burraco cinquième se montra solide, d’une noblesse très encasté, un poil violent . Style de novillo qui peut faire exploser n’importe qui... Ce fut le toro de la tarde .
    
Javier Valverde s’est montré « très torero » tout au long de la tarde. Clair dans sa tête, alliant technique et esthétique, tant à la cape qu’à la muleta, il toréa avec cette élégante sobriété qui caractérise « ceux de Salamanca ». Temple dans les muletazos, sans trop forcer les deux novillos les plus faibles. Variété dans les adornos, simplicité dans les desplantes. Deux faenas classiques, pleines, seulement réduites par quelques agenouillements des toros, et la malchance avec l’épée. Ovation et une oreille sanctionnent sa bonne présentation.
    
Julien Lescarret s’est montré « en novillero », plein d’allant, ayant fait de gros progrès et mettant une touche artistique supplémentaire dans son toréo. Reste à se calmer encore un peu, prendre le temps... Lescarret mit la hanche dans les véroniques à son premier. Toréant un peu « a lance hecho », il fut un peu balloté, mais plusieurs lances eurent un superbe tracé. Le toro fut noble, un peu bronco, et Julien le toréa « a mas », par séries courtes, terminant en adornos de bon goût et d’indéniable plastique. H élas, l’oreille s’envola, suite à trois deux pinchazos, une bonne demie et un descabello. Ovation.- Le cinquième fut un sacré client, correton, puissant, tête en haut, violent, mais noble. Un novillo du genre « typhon »... Lescarret fit magnifiquement face, « estuvo alli », ne recula jamais. Les muletazos  se suivirent, parfois magnifiques, souvent bousculés. Le torero domina t’il ? Non. S’imposa t’il au toro ? Non, mais Lescarret, très vaillant et sans perdre l’attitude, a été « en torero » devant ce novillo qui en aurait fait exploser bien d’autres. Magnifique épée, contraire, entrant « con mucha fe ». Deux oreilles qu’on pourra discuter, selon les critères que chacun a. Mais un triomphe indéniable et un torero à suivre, et à ne pas ménager, parce qu’il a vraiment des possibilités.
    
Cesar Jimenez a fait beaucoup de choses à ses deux novillos, et parfois, de belles choses. Mais, tant à la cape qu’à la muleta, son affectation, sa façon de « se regarder toréer » mettent  mal à l’aise, d’autant que sur quatre muletazos, deux sont jolis, le troisième est « destemplado » et le dernier, « fuera de cacho ». Cependant, comme tout cela respire le calme et le bien léché, le public marche.... Mais, que retient on de la faena, après deux apéros ? Il tua mal son premier, écoutant quelques bravos, et coupa deux oreilles hors de propos pour une longue et inégale faena au noble sixième, close d’une bonne estocade. 
    
Julien Lescarret et Cesar Jimenez sortirent à hombros, et Javier Valverde salua une grande ovation .

     Pendant ce temps, à Fréjus, une bonne corrida de Peralta permettait un grand triomphe des toreros français : Une oreille et ovation pour Denis loré ; Oreille chaque fois pour Fernandez Meca qui accompagnera en triomphe Sebastian Castella, avec trois trophées en poche. Une bonne entame pour Meca et Castella qui vont encadrer Richard Milian, ce 15 juillet, à Bayonne.   

 

BAYONNE : « TCHAO, RICHARD...  BONJOUR, SEBASTIEN ! »

     16 Juillet : La despedida de Richard Milian a été la fidèle image de « 20 ans de relation » entre le torero et le public : « Amour vache », un mélange de cariño et d’agacement, une passion totale, avec de grands abrazos et des coups de rogne, vite oubliés...

      Hier, Richard Milian a fait ses adieux à Lachepaillet. Disons que ce ne fut pas facile, mais que si, à sa place, un autre torero avait produit une telle prestation, la bronca  eut été  de celles qui font date. Le public, hier, se montra magnanime et cariñoso, reconnaissant également que le catalan n’avait pas eu de chance au sorteo. C’est donc applaudi que Richard sortit de Bayonne, et c’est bien, ainsi.
     Stéphane Fernandez Meca a fait, tout à coup, penser à Antonio Ordoñez.... Non par la qualité du toreo inimitable du rondeño, mais par un double détail : Le costume orange et or, et le chaleco ouvert... Antonio Ordoñez porta ces couleurs, vers 1968/69, et avait l’habitude, sur la fin de toréer avec la chaleco ouvert. Stéphane aurait il un peu « forci » ? La question reste posée, mais le souffle semblait un peu court, parfois, ce que l’on peut comprendre, vu les deux toros qu’il eut à combattre. Bonne tarde de Meca, avec un final « muy torero », même si le recibir prit « les chemins de traverse ».
     Attention ! va falloir suivre un torero qui revient en trombe. On pouvait le penser fragile, perdu dans quelque rêve mystique. Le voilà tout à coup revenu. Il n’est que de voir sa façon d’aborder ses adversaires, que ce soit avec cape ou muleta. Une autre attitude, un autre regard, une nouvelle force... Ensuite, les choses sont ce qu’elles sont, et le chemin reste long , mais, hier, en plaza de Bayonne, Sebastien Castella a confirmé un beau retour, scellant l’espoir qu’on désespérait de retrouver, après une fade saison 2000.
     « Adieu Richard, on t’aimait bien, tu sais ! Bonjour Sebastien, on va te suivre ! A tout à l’heure, Stéphane...Cuidate et s’il te plaît, merci de fermer ce chaleco ! »

     15 Juillet – Bayonne – 2/3 de plaza  - Après midi ensoleillée, très agréable : Cinq toros de San Martin et un sobrero d’Andres Ramos. Le premier de Chafik sortit en Santa Coloma et partit percuter un burladero, se cassant net un piton. Remplacement immédiat. Sort alors un Andres Ramos qui, par sa présentation et ses pitones, fera peut-être référence, tout au long de la saison. Un tio ! Un toraco ! Au moral, ce fut autre chose, mais pour ce qui est trapio... chapeau !  Les toros de San Martin souffrirent de la comparaison, tout simplement parce qu’ils respectèrent « le type » de l’encaste Santa Coloma : bas, petite tête, mais du muscle et de la caste. Le quatrième fut un mauvais garçon, mal lidié ; le sixième fut d’une grande noblesse, sur le côté gauche. Ce toro fut magnifiquement mis en valeur par Sebastien Castella, au point qu’on lui accorda, bien tardivement et de façon un peu exagérée, la vuelta posthume. La polémique « queda servida », mais le nom reste dorénavant gravé sur les pages de Lachepaillet. Le toro s’appelait « Botella ! »
     Sympathique « accueil d’adieux » à Richard Milian... Les bisous des enfants, l’Aurresku d’honneur, tout y était... à la Basque !. Muy bonito ! Les choses se gâtèrent par la suite. On peut le comprendre, et on ne va pas demander à Milian de « partir à la guerre », comme il le fit, tant de fois. Face au tonton d’Andres Ramos, le torero va essayer, en étant convaincu qu’il n’y arriverait pas. Le cites « bougés » accentuèrent les défauts du bicho qui, la charge courte, les retours secs et la tête en haut, n’attendait que cela pour mettre la panique. Milian essaya un peu à gauche, prit un avertissement musclé, et finit sans gloire. Face au quatrième, « mas toro », puissant et pesant sur le torero, les choses se passèrent mal d’entrée. Premier tiers bousculé, hésitant, qui augmenta le sentido du toro ; Deux piques exagérément longues et trop appuyées ; « mitin » aux banderilles, où la cuadrilla montra « moins de bravoure » qu’en d’autres circonstances... Au final, un toro qui arrive à la muleta, lourd de mauvaises intentions, face à un torero qui pense à en terminer au plus vite, ce qui sera fait d’une verticale bien habile. Pitos et quelques palmas qui excusent. Adieu, Richard !
     Stéphane Fernandez Meca a construit une actuacion solide, forte, musclée. Sa première faena alla de « mas à menos », comme le toro. Toro qui provoqua un batacazo (la cavalerie semble bien faible !) et permit  à « El Chano » de saluer, après deux paires de banderilles « de lujo ». Meca débuta hésitant, puis, laissant la muleta devant, bien puesta, enchaîna de bonnes séquences, notamment sur côté gauche, souvent closes de double pechos. Faena qui, comme le toro, manqua un peu de continuité. Pinchazo et entière un peu trasera donnèrent lieu à une ovation. Le cinquième était un autre tonton. Deux entrées au cheval, compliquées, et un toro qui demande bataille... Meca remporta le combat d’entrée, en soumettant le bicho dès les premières séries. Par la suite, le toréo se relâcha, entrecoupé de desplantes toreros. Muy bien. Le grand moment de la faena fut la préparation d’un recibir, le torero choisissant son terrain et sa distance, préparant son estocade avec soin. Certes, l’épée entra à moitié, et légèrement de travers, mais le geste fut « très torero », et l’oreille justement accordée.
     Sebastian Castella ne put triompher devant le troisième qui prit un bon puyazo, mais arriva tardo à la muleta, pour ensuite virer au « quedado ». « Je reste là, et je bouge plus ». Castella lui vola quelques séries, mais se fit prendre sans mal sur un court retour du bicho, qui avait prévu le coup. Mal à la mort, le jeune torero entendit quelques bravos. Le sixième fut l’image même du « Buendia passé ». Petit toro plein de verve, qui sort en bougeant beaucoup dans la cape. Castella ne s’illustrera que dans une jolie demie, suivie d’une élégante rebolera. Le toro fera son devoir, sans plus, à la pique, et ira s’améliorant à la muleta, terminant en totale noblesse. Castella débuta sinçèrement, mais un peu accroché, sur la droite. Puis, découvrant le magnifique côté gauche, Sebastien se régala, et nous régala, se grandissant à chaque passe, pour terminer en apothéose. Il y eut de bonnes naturelles, plus légères que profondes, puis divers enchaînements, à l’endroit, à l’envers, le torero donnant libre cours à son élégante imagination. Faena « à mas », terminée d’un gros coup d’épée, libérant deux oreilles incontestées. Sourires dans les gradins, et le bonheur sur le visage du jeune torero, auteur ici, hors de ses terres, d’une bonne sortie, dont il faudra tenir compte.
    La saison bayonnaise commence bien, malgré une météo instable, mais plus chanceuse que vers Fréjus ou Méjanes qui durent annuler, tout comme Rieumes, à qui le bon dieu aficionado fit le quite, évitant ainsi un ridicule... « qui aurait bien pu tuer » !  

 

TERNE DIMANCHE DANS LES RUEDOS ESPAGNOLS

     16 Juillet : Toute la journée, on attendit « des nouvelles de Padilla ». Les bruits les plus fous ont, bien entendu, couru. Le torero, sous respiration assistée, a un moral d’enfer, et « bataille » déjà. Peut-être ne se rend il pas tout à fait compte de l’ampleur de sa blessure, ni de la chance qu’il a eue. La troisième vertèbre est  fracturée, mais ne produit aucun dégât neurologique. Les divers médecins taurins sont eux-mêmes divisés sur les conséquences de la blessure, et surtout, sur la durée de la convalescence du torero. Cela va de 10 à 40 jours, mais tous semblent dire : Aucune séquelle, aucun problème pour retoréer cette année... Ces toreros sont vraiment faits autrement...

     15 Juillet – Madrid : Moins d’une demi arène. Cinq toros de Alonso Moreno de La Cova, faibles. Un sobrero d’Astolfi, sorti 5ème – Confirmation d’alternative de Martit Antéquera, devant le toro « Niebletero », 547kgs, d’Alonso Moreno. Le diestro fut volontaire et pas maladroit, plaçant dans ses trasteos des passes de son invention : la suerte del ojala, et l’antequerina. Ovation et silence – Bonne sortie de Mariano Jimenez, « ex promesse » du toreo qui, à un moment, décida de tout plaquer. Dur retour, mais des qualités toujours présentes, qui ont scellé une bonne actuacion : Ovation et Vuelta, au quatrième – Andres Sanchez se battit sévèrement avec le troisième. Ovation et silence.

     15 Juillet – Barcelona – Media plaza : Quatre toros de Joselito, inégaux, le premier sortant applaudi ; et deux de Martin Arranz (4 et 5ème), exécrables – Jose Ortega Cano fit illusion face au premier, le temps d’une belle entame à la cape et de quelques muletazos,  sur le voyage. Il fit la seul vuelta du jour. Silence à l’autre – Espartaco se montra consciencieux, avec le mauvais lot  (Palmas et ovation) – Joselito ne parvint pas à décoller. De plus, il tua fort mal (Ovation et silence).

     15 Juillet – Marbella – 1/3 de plaza : Tout le monde « a hombros ». Bons toros de Badia Hermanos (?)  - Finito de Cordoba et Manuel Diaz « El Crodobes » coupent, chacun, les deux oreilles et la queue de leur second adversaire. Victor Puerto fait ovation et deux oreilles.

      15 Juillet – Avila – Media plaza : Cinq toros de Juan Albarran et un de Saboya (6ème). Fernando Cepeda coupe une oreille au premier. Rivera Ordoñez est ovationné aux deux, mais c’est Miguel Abellan qui triomphe avec les deux trophées du troisième. Rien à faire avec le Saboya...

     15 Juillet : Impressionnante blessure au front et au cuir chevelu, avec scalp de 10 cm, pour le matador « El Cesar », en placita de Benalmadena. Heureusement, pas grave.

 

« EN RAISON DE L’ARRET DE TRAVAIL D’UNE CERTAINE CATEGORIE DE PERSONNELS.... »

     17 Juillet : « Ca vous dit quelque chose ? » On pensait ne pas avoir à connaître ce genre d’annonce, sur la planète « Toros ». Bien sûr, chaque année, « cela bouge un peu », en général du côté des subalternes, au moment où il faut renégocier les salaires et autres émoluments journaliers. C’est ainsi que souvent, les Fallas ou la Feria d’Avril sont souvent menacées d’une grève qui n’a jamais lieu, ou presque... Pas fous ! Trop à gagner, ou trop à perdre, des deux côtés...

     Cette fois, « ce n’est plus la même ! »... Devant la décision du Ministère de l’Agriculture d’interdire toute commercialisation de viande de bovidé tué « a estoque », et les pertes d’argent considérables que cela entraîne pour tous les organisateurs, grands et petits, il y a levée de boucliers générale, puisque toute la chaîne professionnelle va souffrir de ce « diktat » : Les organisateurs ne peuvent payer les frais de transports et d’incinération, alors qu’il savent au départ qu’ils ne toucheront pas l’argent de « la viande vendue ».
     Partir avec un déficit d’environ 30000 Frs par spectacle, alors que l’on sait déjà que les entrées sont « réduites »... Qui donc accepterait ce sacrifice, ce suicide commercial ?
     Du coup, les organisateurs disent : « Nous, on ne paie pas, et du coup, on annule les spectacles... ». Les toreros disent : « Les autorités nous emm... Il n’y a preuve de rien, les organisateurs font leur boulot... Voilà qu’on les embête et qu’ils ne veulent plus organiser... Il faut les aider, car autrement, nous ne gagnons plus d’argent et surtout, les gens dont nous sommes responsables (cuadrillas, employés subalternes) se retrouvent dans la panade, avec toute leur famille. Un désastre. Donc, nous sommes solidaires!  Ne parlons pas des ganaderos qui ne décolèrent pas « On a fait tout ce qu’il fallait faire. On a même payé des tests post mortem... La vache n’est pas folle, mais les gratte papiers et les fonctionnaires « petits bras » sont complètement timbrés ! Donc... solidarité ! »
     Qui donc va payer ? Les professionnels du monde taurino se sont réunis hier avec les « autorités compétentes », dans un grand hôtel madrilène, taurin par excellence, le « Wellington ». Il y avait beaucoup de monde , et la présence de figuras de la Toreo, comme el Juli, disait bien la gravité du moment...
     Décision... pas d’accord pour le moment. L’Etat ne veut pas payer, et maintient sa position : commercialisation interdite...  Les organisateurs : « Vous ne payez pas ? Nous non plus. On ne peut plus organiser ! »
     Conclusion : « On se revoie Jeudi. Si un accord n’est pas trouvé, tout le monde s’arrête à partir du Mardi 24 Juillet, à 0heure ! Huelga general ! Grève générale... !
     Une telle décision serait terrible, de l’autre côté des Pyrénées. Valencia, Tudela et Santander verraient leurs ferias condamnées, sans compter tous les autres spectacles, organisés çà et là, dans les grandes plazas, ou sur les places de village. Un vrai désastre.
     Réponse jeudi soir... A priori, quelle que soit la décision, elle ne devrait pas affecter la France, et la Feria de Mont de Marsan ne devrait pas avoir à en souffrir. Une chance pour nous qui, bien égoïstement, attendons avec impatience cette Madeleine qui promet tant .
     Il faut attendre et souhaiter que...

 
JUAN JOSE PADILLA... « UN MILAGRO DE DIOS ! »

     17 Juillet : Quoique grave, l’état de Juan Jose Padilla, blessé samedi, par un Miura, en plaza de Pamplona, s’améliore. Hier, on faisait ici état des bruits alarmants qui avaient couru, tout le week end. Malheureusement, c’est normal, c’est courant, et... c’est détestable, bien entendu.

     Les dernières nouvelles parlent d’amélioration, bien que le torero soit plus nerveux et se repose beaucoup moins : On a enlevé la respiration assistée, et arrêté plusieurs calmants. C’est bon signe, puisque le blessé est « en autonomie », mais il est vrai qu’il souffre plus et se repose moins. Deux, trois jours difficiles à passer. Mais ce diable d’homme en a vu d’autres...
     Un véritable miracle.. Quel que soit « celui qui veille, là haut », on peut dire qu’il a le meilleur capote et une vista « fuera de lo comun », pour ainsi faire trois quites en quatre mois, au même torero. Padilla pouvait mourir en plein ruedo, à San Sebastian, à Séville et samedi, à Pamplona. Par trois fois la corne a frôlé, telle guillotine, la tête, le cou, la trachée, la carotide ! Par trois fois le capote des Dios l’a détournée, d’un demi centimètre, juste celui qu’il fallait pour qu’au lieu « d’un lamento », on aille tous pousser un énorme soupir de soulagement en vidant quelque bonne bouteille « à la santé des deux ! » : celle du torero, et celle du « Grand Patron », là haut !
     A Pamplona, la corne de « Sureño » est entrée d’un côté du cou, a contourné la trachée et l’œsophage, allant, derrière, percuter et fracturer la troisième vertèbre... Et, imaginez bien que ce n’était pas fait « au bistouri et en finesse ! »... Choc terrible ! Affreux coup de yatagan mal aiguisé !
     Padilla est vivant ! « Pas la peine d’aller jouer au Loto, à la Quiniela, ou au Tiercé... il les a tous touchés dans l’ordre, et par trois fois de suite... »... Et nous nous en réjouissons tous !

 

OU EST LA VIOLENCE ?

     18 Juillet : « Gênes, ville interdite... » Presque un titre de film italie des années 50.  Pendant trois jours, de grands messieurs bavarderont de concert à l’occasion du énième « sommet », tandis que dans le rue, les « antis tout » s’étonneront de prendre des baffes, parce qu’aujourd’hui, protester est aujourd’hui, synonyme de casser, attaquer, harceler.
     La haine se déverse à grands flots, partout, en toute heure, en touts lieux. Ne parlons pas de ce qui se passe dans les territoires, où Israeliens et Palestiniens se massacrent autour du mot Paix... Ne parlons pas de l’Algérie, où les terribles assassinats quotidiens font blêmir, comme celui d’hier, 17 juillet... 12 villageois... le plus jeune, âgé de six ans, tué à coups de hache...
     Mais, n’allons pas si loin...  Des gosses de 15/16 ans qui violent, ensemble, leur professeur qu’ils avaient « invitée » à leur « boum de fin d’année »... Faut quand même le faire !  Ne parlons pas de ces « saloperies » de rave parties, où, autour du mot « Liberté , Culture, Tolérance », on se permet tout, et l’on s’en va, en laissant un cadavre derrière soi. Ne parlons pas de ce garçon, tué dans le dos, dans ce village près de Lille, parce que, dans le cadre de ces fameux et fumeux « contrats Emploi Jeunes », on lui faisait faire un boulot de grand, d’adulte, de professionnel.... Vous, les politiques qui avez inventé ces faux contrats, « dégonfleurs de statistiques du chômage », vous avez tous un peu appuyé sur la gâchette... Dormez donc bien et parlez bien de « votre réussite »... Pendant ce temps, des familles et des villes entières se replient dans leur douleur en se disant « Pourquoi nous ? Pourquoi chez nous ? »
     Des exemples de cette violence, il en est des milliers. En faire la liste nous donnerait la jaunisse, et surtout, la honte d’être « des frères »... Malheureusement, la fausse tolérance qui cache les mots « laxisme » « peur », « lâcheté » a conduit  à cette escalade... Alors, il ne faut pas s’étonner de ce qui se passe au pied des arènes... Ce qui vient de se passer à Fréjus n’est rien, forcément, à côté de ce qui se passera, un jour, aux portes d’une autre arène... A quand le premier mort ?
     Qui sont les Violents ? Où est la cruauté ? Du côté des Aficionados ou de celui  de ceux qui, au nom de la Liberté, veulent interdire ? de ceux qui, au nom de la non violence, insultent menacent, salissent, vomissent la haine à grands flots, déversent la bile qu’ils ont emmagasinée, tout simplement parce que dans la vie, ces pauvres gens, au demeurant fort respectables, s’emm... ?   Alors, ils cherchent « un »  combat qui en font des protagonistes... Hombre, enfin on va parler d’eux... Enfin, ils vont passer à la télé... Enfin, l’espace d’un crachat, ils seront importants...
     « La corrida est violente, les Aficionados sont ses assassins, des nazis, des pédophiles... » Et puis quoi, encore ? Les inscriptions sur les murs, les vociférations, les insultes qui  terrorisent un enfant, dans le coche de cuadrilla, aux côtés de son papa torero... tout cela est malheureusement normal, logique, dans l’air du temps...  A quand, le premier mort ?
     Pendant ce temps, les aficionados, ces « massacreurs d’animaux »,  regardent avec infinie tristesse, les chevaux des frères Domecq, mourir, l’un après l’autre, après d’atroces souffrances. Deux de plus, hier... Ils s’appelaient « Jabato » et « Napoleon ». Quand le camion a explosé, ils étaient douze... Neuf ont été gravement, terriblement touchés. Six sont partis... vers d’autres prairies.
     Bien sûr, six chevaux qui meurent, ce n’est rien à côté de la souffrance des hommes, partout sur la planète...  Mais... un détail, tout de même : Les frères Domecq ont fait part de témoignages d’amitié, de gestes des leurs compagnons rejoneadores, de milliers de lettres arrivées d’Espagne, de France, d’Angleterre... A Granada, on va monter un spectacle à la gloire du cheval andalou, et en hommage à ces animaux sacrifiés à la bêtise de hommes...  Des gestes simples et sincères... et pourtant, pas un mot, pas un geste de la part des sociétés, associations protectrices des animaux... de ceux qui disent les aimer tant... Révélateur, non ?

 

QUI , POUR REMPLACER PADILLA ?

    18 juillet : Juan Jose Padilla gît sur son lit d’hôpital. Cela va mieux, disent les hommes de science et les machines qui enregistrent fidèlement le « constantes vitales »... Pourtant, le torero aura du mal à réapparaître cette année. Bien sûr, fou d’orgueil, de fierté torera, il murmure des « Je serai à Mont de Marsan ! », ou encore « Rendez vous à Bilbao, avec les six de Miura ! » Ce type là est un admirable fou furieux... C’est un « torero », tout simplement. Et, plus élégants, moins fantasques, plus discrets, « ils » sont tous comme lui...Ils sont « toreros », ils sont faits « d’un autre bois »... C’est pour cela qu’ils s’habillent de lumières, et pour cela que nous nous faisons petits, derrière nos burladeros, ou dans nos tendidos.

       Padilla reviendra t’il, cette année ? Nul ne le sait encore. En attendant, il va bien falloir le remplacer... Alors, on va, maintenant  « battre les cartes », ou plutôt , les fiches d’identité des toreros qui, de même catégorie, de style similaire, animateur « tous terrains », « toreros champagne », pourraient avantageusement « substituer » le Jerezano... Bayonne parle du Zotoluco, pour sa corrida des fêtes. Pourquoi pas ? Le mexicain a démontré, à plusieurs reprises, et en particulier devant les Miura de Sévilla et Pamplona, être un torero de savoir et de pouvoir... Il mérite amplement sa place en n’importe quel cartel, avec en plus, si un toro « se laisse vraiment », la capacité de le toréer « con gusto »...
     Qui d’autre ? Il en est un qui pourrait bien faire son chemin, grâce à la blessure de son compagnon ? Certes, il déplorera les circonstances, mais devra en profiter au maximum. Vous le connaissez ! Il est presque la copie de Padilla, en moins fou, en moins extravagant, à peine... Il est complet et inventif à la cape (le seul a reprendre, très bien, le quite des lopecinas, du Juli) ; Il est virevoltant avec les banderilles ; il est muletero puissant et parfois étonnant de temple... Il s’appelle David Fandila « El Fandi ». A Granada, il a coupé un sac d’oreilles. Oh, bien sûr, ce n’est pas de la dentelle de Bruges, mais, la tauromachie a besoin de ces fous magnifiques, fous de courage et d’abnégation, même  au prix de quelques vulgarités, surtout si cela se passe devant « des tontons » de Victorino ou de Cebada...
     Fandi pourrait bien « faire pareja » (toréer en duo), un jour, avec Padilla. Nous le disions, il y a peu. Pourrait bien venir se joindre à eux un Antonio Ferrera, par exemple. Cela pourrait faire un certain bruit ! Pour cela, le Fandi devra jouer sa carte à fond, à condition que quelque empresa la sorte du tas...
      « El Fandi » pour remplacer Padilla ? Et pourquoi pas ? D’ailleurs, vous pourrez vous ne rendre compte vous même, puisqu’il est, de plein droit, au cartel d’Orthez, le 29 Juillet. Les toros seront « del Sierro » et les collègues, Richard Milian et l’alicantino « El Renco ». A n’en pas douter, plusieurs surveilleront du coin de l’oeil, et du « portable », l’actuacion du Fandi, à Orthez... même s’ils sont, au même moment, à Tyrosse. La petite plaza des bords de Gave aura, l’espace de deux heures, tous les regards braqués sur elle... et, peut être, sera le point de départ d’une carrière.
     A suivre donc, avec beaucoup d’attention, l’actuacion du Fandi, le 29, à Orthez. D’une palcita à une grande feria française... D’une grande feria française à Madrid...  il n’y a qu’un « énorme » saut de puce !

 

CE SOIR OU JAMAIS...

     19 Juillet : C’est ce soir que nous saurons. En effet, c’est à 19 heures qu’aura lieu, dans les locaux du Ministère de l’Agriculture, à Madrid, la réunion qui doit décider du futur immédiat de la Fiesta. Les 12 Associations représentant la totalité du monde professionnel taurin rencontrent les responsables des Ministères de l’Agriculture, de l’Intérieur, et du super Ministère de la Présidence. De cette ultime « partie de Mus » doit sortir la décision. Au moindre indice de bonne volonté des gouvernants, les toreros vont se rhabiller de lumières. Sinon, on ferme ! Ce soir, sur les coups de 22 heures, ou la Fiesta Taurina continue, ou elle se paralyse entièrement, à partir du 24 Juillet, 0 heure...
     De quelle couleur sera la fumée ? A priori, il semble que ...blanche. De fait, chacun, dans cette affaire, aurait trop à perdre, pour qu’un terrain d’entente ne soit, au dernier moment, trouvé. On imagine mal  les plazas vides, en pleine saison. Par ailleurs, l’Etat Espagnol aurait à perdre, ici, plus que la face...
     Alors... Comme dans les bons westerns, on pense qu’à la dernière minute, déboulera du vallon d’en face, la cavalerie bleue, à grands coups de clairon... Mais ce qui est certain, c’est que dans cette affaire, beaucoup d’indiens y auront laissé des plumes...
     Qui vivra verra... En France, il ne devrait pas y avoir de problèmes, quoique... D’ici qu’un ministre, qui se dit aficionado, se mette à jouer les grands « Il n’y a qu’à... », comme sa collègue du Travail qui veut doubler le nombre de jeunes en « TRACE », sans pour autant doubler le nombre de ceux qui doivent tout faire, mais vraiment tout, à leur place... 
     Au fond, c’est bien vrai : On n’est jamais mieux assassinés que par les siens !

 

VALENCIA... SANTANDER... TUDELA... AU PIED DU CANON !

     19 juillet : Plus que personne, les responsables des plazas de Valencia, de Santander et Tudela attendent avec quelque anxiété  le résultat des négociations madrilènes.
     Dans la cité du Turia, la Feria de San Jaime a débuté : Une novillada non piquée, une piquée, la desencajonada  publique, ce soir et sept spectacles majeurs, dont cinq corridas formelles, à partir du 20 Juillet.
     De son côté, la capitale de La Montaña, Santander, attaque sa feria de Santiago, le 21, pour huit spectacles, dont sept corridas « de lujo »...
     En Navarre, Tudela attaque sa « mini San Fermin », le 25 juillet, pour quatre gros cartels.
     A n’en pas douter, les sourires doivent être un peu figés, et les abrazos, bien dubitatifs. Ce soir, on haussera les épaules, soudain bien fatiguées, ou alors , « on se les frottera », parce que, pour le coup, les abrazos auront repris de la vigeur...

 

VALENCIA.... « JULIO » DANS LE VENT !

     19 Juillet : La feria de San Jaime a débuté, en plaza de Valencia. On l’appelle aussi Feria de Julio. De gros cartels en affiche et du monde en perspective. Des évènements comme le retour de Joselito, les deux corridas du Califa, la présence d’Enrique Ponce devant les Victorino, ont fait augmenter les abonos. Ce serait vraiment dommage de perdre cela, dans tous les sens du terme.  

     Hier, il y avait novillada. Demi entrée, et beaucoup de vent, qui a gâché les efforts des trois toreros. Face à du ganado de Buenavista qui s’est vite éteint, (seuls ont à moitié servi les 1,2 et  5ème), Luis Vital Procuna s’est montré vaillant, bouillant. Susto en recevant le premier a portagayola. Bien aux banderilles. Clair et net à la muleta. Bonne estocade au premier. (Oreille et ovation) – Le Valenciano Miguel Montes a connu une mauvaise journée. A peine quelqu’éclair à la véronique, face à son premier adversaire. (Silence et palmitas, après un avis) – Ivan Garcia semble reprendre de l’altitude : Sept véroniques genoux en terre et larga dans la même position, pour recevoir son  premier. Complet au sixième, bien estoqué ( Ovation et oreille).  
     La feria fait une pause, aujourd’hui. Pourtant, ce soir, la plaza sera pleine, pour le débarquement en public des lots de Victorino Martin, Jandilla, Valdefresno et Celestino Cuadri. « La Desencajonada !» une grande tradition aficionada, une grande ambiance. Si, un jour, vous passez par là...

Tout au long de la feria, nous recevrons les photos de l’ami Alberto de Jesus – Qu’il en soit remercié.
 

LES BATELEURS DE LA VODKA...

     19 juillet : « Manquait plus que ça...! » Après l’aimable galéjade de « la Corrida au Grand Stade » de Paris, sans piques, sans banderilles, sans estocade, mais... avec le Juli et José Tomas (ce dernier avait apprécié ... et commencé son entraînement , à Madrid...) ne voilà t’il pas que l’on va donner deux corridas, les 8 et 9 septembre... à Moscou... Et « en avant, la moujik ! ».

     Aux baguettes, le maestro Victor Mendes, soi-même, qui, en fin limier, est aller humer du côté des toundras, s’il n’y aurait pas quelques roubles à se faire, sous prétexte « pseudo culturel et promotion de la Fiesta Brava »... Il y aura donc « Corrida chez les Soviets... ». Un bon titre pour SAS.. le prince Malko prenant tout à coup les traits d’un matador portugais qui n’arrive pas à se retirer et qui, à coups de « tou comprends ? » nous expliquera que... « Jadis, dans les lointaines steppes gelées, près de la Mongolie, un éleveur de yaks, du nom de Palhakov....  et donc, il est normal qu’on relance la tradition taurine, tu comprends ? »
      Ca, on comprend, oui ! Toujours est il que les 8 et 9 septembre, le grand stade olympique de Moscou accueillera deux spectacles, à la mode Portugaise : Toros de 3 ans, souche Santa Coloma, venant de France, des forcados, une cavalière, et deux matadors de toros... dont Victor Mendes, bien sûr. On n’est jamais mieux servi que par soi même. Sacré Victor ! Sûrement de quoi se payer un bon apéro...
     Allez Victor, on trinque... « Tché Tchène ! »

     A peine plus sérieux, mais quand même moins loin de terres vraiment taurines, il y aura corrida, le 24 Août, à Stevinson, en Californie. Le Mexique n’est pas loin, et l’on sait chez les yankees, ce qu’élevage et coup de corne veulent dire. Les toros seront de Garfias et San Martin. Il sera intéressant de suivre l’actuacion de Michel Lagravère, qui sera l’un des toreros, au côté du colombien Gitanillo de America, un mexicain et ... un torero californien. D’ici qu’on le voit débarquer, un de ces quatre, style J.R, avec des valise pleines de dollars et de puits de pétrole... On le lui souhaite, d’ailleurs. N’empêche qu’en voilà un qui a été vivre totalement sa passion ailleurs, loin de sa terre, loin de cette planète où l’on ne reconnaissait pas ses mérites toreros. Naviguant entre Pérou et terres chaudes du nouveau Monde, Lagravère a fait son chemin, étant probablement plus heureux que s’il était resté « assis », chez lui, en attendant un éventuel contrat boiteux...

     Tout à fait sérieux, cette fois, le cartel de Madrid – Las Ventas, le 29 juillet : Antonio Mondejar, Oscar Higares prendront des toros d’Escolar Gil. Brrrrr ! Vaya ! Ce qui est surprenant, c’est le troisième nom, au cartel : Rafi Camino. Curieux ! Le niño bonito aurait il encore quelques velléités toreras ? Faut croire... Il est vrai que bon sang ne saurait mentir. Mais... le fils de Paco Camino est plus habitué aux discothèques et aux caméras de « Gente », aux « whisky et petites pépées », qu’à la lidia d’un toro bravo... Alors, comme ça, d’un coup, prendre deux Escolar Gil, et à Madrid... Pas possible, il sait déjà que tout le mundillo sera en grève ...
 

PLUS DE PROBLEMES... POUR LE MOMENT !

      20 Juillet : « OK !...on continue » Il semblait évident que les différents protagonistes de ce conflit taurin n’allaient pas « tuer la vache à lait ». Trop d’intérêts étaient en jeu, tant du côté du Gouvernement que de celui des Taurinos. Aussi, il y avait grand espoir, hier soir, à l’entrée de l’ultime réunion entre cinq représentants de l’Etat espagnol et les cinq représentants du monde taurin, toutes professions confondues, (empresas, toreros, ganaderos, subalternes et autres métiers liés au toreo). 
     La question était simple : Les empresas disaient  à l’Etat : « Si vous nous obligez à prendre en charge la destruction des toros, et à ne pouvoir, en aucun cas, en récupérer le prix de la viande, cela fait 30 000 Frs de perdus, dès le départ, pour chaque spectacle, corrida formelle ou petite becerrada.... Donc, on ne fait plus... ». Du coup, tout le monde se dit : « Si les empresas s’arrêtent, on ne vend  plus nos toros, et nous... on ne torée plus... Ca va plus du tout, ça !  Bon ! On va aller aider les organisateurs. On dépend d’eux. ».
     Tout le monde, parfaitement uni, s’est donc mis à négocier. Au début, ce fut conflictuel, chacun campant sur sa position. Mais, hier, tout s’est normalement débloqué. A l’habitude, tout s’est passé dans une bonne ambiance, particulièrement constructive. Le débat a été long, mais le résultat, pour le moment est relativement satisfaisant et donc, la corrida continue. Il n’y aura pas de grève. Valencia, Santander, Tudela pourront respirer, ainsi que les maires des plus petits villages qui font chaque année, courir le toro, à l’occasion des fêtes patronales...
     Qu’ a t’on décidé ? Qu’a t’on conclu ?

     1) L’Etat prendra en charge le 66% des frais de transport des toros estoqués et de leur incinération. Le 34% sera à la charge du monde taurin » (organisateurs et ganaderos)
      2) L’Etat donnera, de plus, 300 à 400 000 pesetas aux organisateurs, par spectacle, subvention qui viendra compenser le manque à gagner (« reliquat frais » et « perte vente viande »)..
     3) La mesure est rétroactive au 1er juillet 2001. (Ouf !)
     4) Au total, l’Etat Espagnol va débourser 2500 millions de pesetas (environ 100 millions de francs) pour mener à bien ce dispositif.
     5) Attention, « on marche ainsi » jusqu’à la fin de la saison, mais, « dès les derniers lampions éteints », on remet ça, et il faudra bien décider quelque chose, car l’Etat, c’est à dire la Nation, ne peut prendre éternellement en charge les frais engendrés par des spectacles dont les 98% sont privés...  Donc, si le problème sanitaire lié à l’ESB, continue, il faudra bien trouver une solution... Elle est, malheureusement, simple et unique : La répercussion des frais engendrés... sur le prix des entrées.
     Enfin, on verra bien... Pour le moment, « Tutti contenti ! On continue ! »

 

VALENCIA, SANTANDER, TUDELA... EN ROUTE !  

     20 Juillet : Bon, c’est réglé. Ouf, on respire ! Tant du côté des professionnels que des aficionados, la sérénité est revenue. L’accord est conclu, et bien conclu. Les Ferias vont donc pouvoir se donner sans grands problèmes. Tous, secrètement, l’espéraient. Valencia pourra clore une Feria de San Jaime forte en évènements, comme on l’a vu hier et Tudela  pourra « s’en mettre jusque là ! »...

     De son côté, Santander pourra sereinement attaquer sa Feria de Santiago. Une feria qui, on le sait, acquiert chaque année, plus de poids, de par le soin mis à « cuidar » le moindre détail de l’organisation : Une plaza magnifique, (une des plus belles d’Espagne) ; une bonne ambiance et un public à la fois aimable, festif, mais qui sait aussi, à l’occasion, dire son désaccord ... Enfin, des cartels « de Lujo », avec la présence, cette année, des « ténors » de l’Escalafon, comme Juli et Tomas, qui feront doblete, accompagnant les Ponce, Joselito, Morante, Finito, Ubrique, Caballero, et un large « etc.... ». Chaque année, Santander est le théâtre de quelque haut fait, de quelque faenon. Joselito, en particulier, y s’est magnifiquement exprimé, plusieurs fois de suite. Donc, à la veille  du « grand  cirque d’Août », Santander est une feria à suivre, tout en laissant au visiteur la possibilité de profiter d’un cadre et d’une gastronomie « de primera ! »
     Santander, une Feria et une région... à découvrir. 

(Voir, dans la rubrique « Cartels », la Feria de Santander)
 

LE MONDE TAURIN... DE PAIX ET DE TOLERANCE !

     21 Juillet : Le monde est il devenu fou ? Sidérés par les images des manifestations qui entourent le G8, à Gênes, on ne peut que se poser la question.
    
Un homme est mort ; un autre va peut-être mourir... La violence inouïe, aveugle, des deux côtés, provoque une totale répulsion. Une totale sauvagerie. Peu importe qui commence, qui provoque, qui détruit. Que des humains arrivent à de tels extrêmes ne peut que confirmer une totale régression. Pire que des bêtes...
    
A force de laxisme, de démagogie, de politiciens « en tutu », de dirigeants verreux, on a laissé se développer le « sans limite »... Hooliganisme, rave parties, voitures incendiées, « tournantes »...  Le « No limits ! » qui a remplacé le « No Future ! »... Résultat : la haine, la barbarie, la peur, la totale lâcheté...
    
Et il en est pour venir « nous » traiter d’assassins, de pervers, de sadiques ?
    
Certes, nous ne sommes pas « tout blancs » et nous allons voir « mourir des animaux ». C’est vrai ! Seulement, ceux qui les combattent le font « de face », à visage découvert. Ce n’est pas une excuse, d’accord. Mais que voulez vous... nous préférons entendre parler d’Enrique Ponce qui a gracié son toro, à Nîmes, que des salopards qui ont violé la petite, dans la cave de leur immeuble, et qui n’ont pas été inquiétés... Nous préférons parler du Zotoluco, qui se joue la fémorale devant un Miura, plutôt que de voir les forces de l’Ordre, faire un tapis rouge à ceux qui vont se défoncer et crachent ouvertement sur la Société... Nous préférons le soleil à l’ombre ; la lumière aux ténèbres ; l’ordre au chaos plannifié...

     Le conflit « Taurins/Anti Taurins » n’aura pas de fin. Tant qu’il se cantonne à des mots, il n’y a pas de gros danger. Hélas, les dernières outrances, et tout ce que l’on voit par ailleurs, ne peuvent que faire craindre une escalade qui, un jour, aboutira à une vraie bataille rangée... 
    
Le pire de tout, c’est qu’il n’y a pas de conflit... Il y a attaque, agression, haine, unilatérales et systématiques... Les derniers événements et ... « l’air du temps » nous améne à penser à des futures pages « rouge sang »...  Ce serait bien le comble !
    
« Si tu n’es pas non-violent, pacifiste, tolérant... je te casse la gueule ! » C’est ainsi que l’on résumera le « climat 2001 » sur notre vieille planète Terre...
    
Qu’est ce qu’ils doivent se marrer, les Martiens ! Viendront jamais... Trop peur de se faire écharper !

     En attendant, « dans notre petite planète à nous », la saison continue et les hommes de lumières ont toujours autant de pundonor, et les toros, parfois, autant de bravoure, de caste, d’honneur...

     A Valencia, hier, 20 Juillet, il y avait corrida de Rejoneadores. Andy Cartagena a triomphé totalement, coupant deux oreilles et sortant « a hombros ». Le plus important, outre ses quiebros courts, ses virevoltes après, mais aussi « avant » la rencontre, est qu’il soit sorti vainqueur de sa confrontation avec Pablo Hermoso de Mendoza, qui fut aussi excellent, mais qui tua mal. De son côté, Leonardo Hernandez est allé « a menos » tandis que Fermin Bohorquez manquait son final. Gonzalez Porras chercha les effets faciles, et Sergio Galan progresse chaque jour. Il fut brillant, hier, montant un cheval dont le nom fit tressaillir Valencia.. « Montoliu ».  Les toros étaient de Fermin Bohorquez et la plaza était à demi emplie.
    
« La Feria de Julio » débute, aujourd’hui, ses corridas formelles avec « un cartelazo » : Joselito, Vicente Barrera et El Juli, face à des Daniel Ruiz.
    
Ouverture, également, à Santander, avec une corrida du Puerto San Lorenzo, lidiée par : Jesulin, Cordobes et Javier Castaño. Il devrait y avoir du spectacle.

     Julian Lopez « El Juli » a triomphé a La Linea de la Concepcion, coupant une oreille à chacun de ses toros de Sayalero y Bandres, tandis que Victor Puerto et Carlos Pacheco obtenaient chacun, un trophée de leur premier adversaire..

     A Madrid, la Plaza de Las Ventas a vécu la première novillada de promotion d’été, en nocturne, organisée par Via Digital. Media plaza copieuse pour cette première soirée qui a vu défiler de novillos de Roman Sorando, « justes en tout », présentation incluse – Paulita a coupé, au premier, la seule oreille de la soirée – Un certain Antonio de Mata a donné deux vueltas, à force de « clins d’oeil » - De son côté, très mal servi, puisque le cinquième fut condamné « aux noires », Anton Cortes, quoique peu applaudi, fut le plus sérieux et peut être, le plus torero...C’est souvent ainsi !  A noter le retour au palco de Manuel Muñoz Infante, injustement « démissionné », après la San Isidro...

 

OLE, ARMSTRONG ! ... OLE, « JULI » !

     22 Juillet : Le Soleil, la chaleur, sur les pentes de Pyrénées, comme en plein ruedo de Valencia. Loin du chaos « qui gêne », loin des manifs, loin des love parades de Berlin, des rave parties chez les Bretons, enfin deux hommes qui, par leur pundonor, leur talent, leur courage, nous font dire « Ces deux là, oui ! ». Enfin nous pouvons lâcher notre admiration et notre total respect.
    
Dans une étape du Tour qui nous a fait oublier bien des turpitudes, trois hommes ont été « grands toreros » : Un français, tout d’abord, « El Jala », qui s’en va, tout seul, et résiste à la meute, avant de succomber, magnifiquement. Monterazo !  Un allemand, ensuite, Ullrich... Un valiente « total », qui se sait dominé, mais qui fait feu de tous bois, attaque, part en vol plané dans le fossé, revient « sin mirarse ! » et reprend le combat, pour finir par couler, pavillon haut ! Chapeau ! Un américain, enfin, champion hors pair et plein de superbe, de panache, de pundonor. Dans une descente, son premier adversaire chute... Il pourrait, d’un simple coup de pédale, « lui mettre dix minutes »... Il va rouler en douceur, et presque l’attendre. Lorsqu’Ullrich le rejoint, un regard, du style « Ca va ? » Alors, la compétition reprend, et, dans une dernière montée, un autre regard, du genre « Bon, j’y vais. Essaie de me suivre si tu le peux ! » Et, à la loyale, les deux hommes se séparent... L’étape rentre dans l’Histoire... Superbe !
    
A Valencia, un jeune torero se couvre de gloire, gracie presque un toro, et râle, plein de hargne et de fierté, contre une présidente qui n’a rien compris et qui ferait mieux de regagner ses fourneaux... « Machos, nous ! Un peu, quand même ! ». De fait, la présidente en question s’attire toutes les foudres, depuis deux ans. De la constance, tout de même ! Magnifique le Juli qui brinde à Joselito, qui lui réplique au double quite, qui passe son capote à Barrera, pour qu’il puisse aussi briller, devant son toro. La corrida a été triomphaliste et a failli finir en émeute. Cependant, encore une fois, ce « sacré gosse » a marqué les esprits, même si c’est le collègue qui est sorti a hombros. Superbe !
    
Bien entendu, à côté... c’était moins reluisant ! On ne parlera pas des imbéciles, irresponsables et dangereux qui, au bord de la route, gesticulent, hystériques, devant les coureurs, agitant leur bêtise comme autant de drapeaux, étouffant les héros qu’ils prétendent encourager, dessinant « d’horribles trapazos » aux magnifiques toros qui les chargent. Méritent de vraies baffes !
    
A côté, on ne parlera pas de Santander où le Cordobes a coupé une petite oreille  à coups d’embrouilles, tandis que Jesulin passait et Castaño, encore une fois, se plantait...Dans les plazas, comme tout en haut des cols, on finit toujours par redescendre sur terre..

     21 Juillet – Valencia – 1ère corrida formelle de la Feria de San Jaime – Plein : La Corrida est partie sur les pentes triomphalistes... Pourtant, la corrida de Daniel Ruiz n’a rien donné de grandiose, ni au plan présentation, ni sur celui du comportement. Inégaux, en général faibles, ils se sont montrés nobles, le troisième excepté. La corrida fut heureusement sauvée par un sobrero, sorti sixième, du nom de « Puñalero », qui se montra bravito au cheval, mais alla « a mas », infatiguable, à partir des quites. Dans l’ambiance d’un faenon du Juli, le public demanda longuement « l’indulto », mais madame la Présidente, Amparo Renau, resta de fer... Bronca, émeute, insultes diverses et variées, qui allèrent en augmentant, lorsque la señora refusa la deuxième oreille au jeune héros, qui, il faut bien le dire, était parti bas, avec l’épée...
    
Joselito revenait à Valencia. Il fut décidé, brillant, toute la tarde. Résultat : trois oreilles et a hombros. Cependant, il y a quelques bémols. Recevant son premier à genoux, Joselito va se montrer sobre, un peu compassé, à la muleta. Tuant vite, il coupe une oreille. Le quatième se donna une vuelta de campana et débuta en patinant. Excellent piton gauche que Joselito mit à profit dans une faena relativement inégale et manquant de liant.Certes un toreo reposé, mais qui ne méritait pas deux oreilles, dit on, dans les couloirs.
    
Vicente Barrera est resté digne et torero, dans son style. Oreille au premier qu’il tue bien et applaudissements face à son second. Faena sérieuse qui aurait pu aller vers le triomphal, mais, « fallo con la tizona ».
    
El Juli a été énorme de volonté, de courage, de toreria. Le troisième est le garbanzo, mais Julian Lopez essaya d’en sortir le maximum (Palmas) – Face au toro de la corrida, et peut-être, d’ores  et déjà, de la Feria, le Juli a été tout simplement monumental. Il y eut gros duels aux quites, Joselito répondant par crinolinas aux lopecinas du gamin. Véxé, celui ci repartit au combat et rallia tous les suffrages sur trois faroles inversés.. à genoux. Tout heureux d’avoir ainsi gagné la partie, le Juli s’en alla offrir son capote à Barrera qui se joint à la fête, par de bonnes gaoneras. Enorme !  La faena n’a pas été une faena ! Ce fut « Un Faenon ! », chanté par tous, y compris les plus durs. Toreo lié, cadencé, en un minimum de terrain. Passes incroyablement tirées, lentement, superbement serrées. Un faenon ! Dans le public et le callejon, on réclamme l’indulto du « Puñalero ». Le Juli regarde aussi vers le palco. Mais là haut, la dame reste « de marbre ». Brrr ! Le Juli se voit obligé de tuer le brave  et, allez savoir pourquoi, son épée part un peu bas et très en arrière. Comme un ultime regret. Vuelta au toro, une seule oreille pour le torero et une bronca d’époque pour la belle Amparo...pas plus « désemparée » que ça !. Apothéose pour le Juli, mais la sortie « a hombros » est pour Joselito et le mayoral de chez Ruiz. Exagéré.

     21 juillet – Santander – 1ère de Feria – Plein : Mauvaise corrida du Puerto San Lorenzo – Trois faibles, limite invalidité, et les trois derniers, mansos. Super ! De plus... « sospechosos » ! – Jesulin est passé, a constaté, s’en est allé, très sérieux (Silence et silence) – El Cordobes a coupé au cinquième la seule oreille du jour, avec force grenouillades – Javier Castaño a multiplié les imprécisions et les erreurs, se montrant à la fois vaillant, et hors du coup. De plus, il passa calvaire avec l’épée. Silence partout.
 

DANS LES AUTRES PLAZAS...

     On a eu un peu de tout, en ce 21 Juillet :
    
Sebastian Castella a coupé deux oreilles à Collioure, poursuivant ainsi sa marche ascendante.  Les toros étaient de Luis Algarra. Ils ont déçu. Richard Milian a coupé l’oreille de son second, tandis qu’à cheval, Alvaro Montes obtenait un trophée d’un  Guardiola.
    
En parlant des Guardiola, la corrida est sortie « buena » à la Linea de la Concepcion. Triomphateur total, Pepin Liria, qui coupe quatre oreilles. Le Fandi l’accompagne a hombros, avec deux oreilles et vuelta.
    
A Manzanares, la corrida a tourné au « bizarre ». Finito de Cordoba, qui avait coupé deux trophées à son premier de Maria Lourdes Martin de Perez Tabernero, monte un faenaon au cinquième. Toro excellent pour lequel le public réclamme longuement l’indulto. Le torero se saoûle de toréer, mais le président « se mélange les idées », refuse la grâce ...et sonne les trois avis au Finito. Cependant, surprise ! il lui accorde, en même temps les deux oreilles et la queue du bicho qui vient de rentrer vivant au corral. O sea, c’est nouveau : Finito de Cordoba : Trois avis et deux oreilles et rabo... au même toro ! – Ortega Cano a coupé « une de chacun », et Rivera Ordoñez, celle du dernier.
    
A Zaragoza, Jesus Millan a coupé trois oreilles à une corrida de Veiga Teixera. On a lidié huit toros, car il y avait un cavalier, mais « le huitième », sobrero que les vétérinaires empêchaient de quitter la plaza s’il ne sortait pas, a été tiré au sort, et combattu par Rafael Osorio, qui ne put que compléter « en silence » une actuacion « silencieuse »... Oreille pour Manuel Bejarano, et pour le cavalier Borja Baena.
    
Enfin, on retiendra un gros coup de corne pour Luis Vilches, à El Campillo, près de Huelva. 30 Cms à la jambe gauche, avec de gros dégâts musculaires. Pronostic:grave. Le toro était de Martin Lorca.

 

LES « DEFIS » DE MONT DE MARSAN

     22 Juillet : La « Madeleine 2001 » débute aujourd’hui. Sur le papier, elle est passionnante, car elle comporte des challenges, des défis, des paris qui, chaque jour, soulèvent un intérêt particulier.
    
Ce dimanche, les adieux de Richard, à deux pas de chez lui. Le retour de Pepin Liria, après la cornada de l’an passé. Puis, Antonio Ferrera, qui doit confirmer le triomphe nîmois et son renouveau torero.
    
Demain, le point d’interrogation Jose Tomas, qui reprend l’épée aujourd’hui, à Barcelone, après vingt jours de vacances, en pleine saison ! - On parle du renouveau de Caballero. On verra.
    
Mardi : Le Juli... Tout un programme !
    
Mercredi : Ponce, en pleine bourre – Juan Bautista et Javier Castaño en un vrai défi personnel.
    
Jeudi : Les Victorino et le remplaçant de Padilla. On murmure ... Ruiz Miguel ! Qui vivra verra.
En tous cas, nous nous y verrons, et chaque jour, on parlera d’un « nouveau défi ». A tous, une grande Feria de Mont de Marsan 2001. Suerte ! 

 

MONT DE MARSAN : BEAUCOUP AU GRATTAGE, BIEN PEU AU TIRAGE…

     23 juillet : La feria de Mont de Marsan s’est ouverte sur un dimanche de canicule. Sur les pentes du Tourmalet, les coureurs du Tour ont ouvert « leur haut »et dans le ruedo du Plumaçon, certains toreros ont ouvert le chaleco. Leur façon à eux de « tomber la veste »

     Certes, on peut les comprendre, tous. Mais un coureur fait un rien négligé, ses blancs pectoraux à l’air. Quant au torero, avec les artifices des costumes d’aujourd’hui, notamment la ceinture réduite à un ruban cousu au chaleco, et qui ne fait office de « faja » que si le gilet est fermé, il ressemble à un danseur aux collants trop grands, qui baillent un peu…
     Un torero doit mettre un point d’honneur a être bien habillé, y compris dans les chaudes après-midis landaises. Un détail, direz vous, mais qui traduit aussi un certain état d’esprit, que l’on retrouve, presque, dans la façon de toréer, un peu débraillée, à la limite du vulgaire…
     On nous vantait les mérites d’Antonio Ferrera, confirmés par son indiscutable triomphe devant le Palha de Nîmes. De fait, et malgré l’oreille coupée au sixième, le frisé torero a montré beaucoup d’ardeur, un réel talent pour la gesticulation, mais a rarement posé son toreo, bataillant rageusement, « à chaleco ouvert »…
     Certes, on peut estimer qu’il avait quelques excuses, le lot de Charro Sanchez Tabernero  étant sorti « muy molesto » pour les toreros, mais….

     22 Juillet – Mont de Marsan – 1ère de la Madeleine – Llenazo – Canicule bleue : Seis toros toros de Jose Ignacio Charro Sanchez, pour Richard Milian, Pepin Liria et Antonio Ferrera.
     De présentation inégale, trois d’entre eux étant de véritables estampes, les toros salmantinos ont eu un comportement déroutant. Tous sortirent au pas, olisqueando, pour ensuite fuser sur tout ce qui bougeait. Cependant, très vite, ils retenaient leurs charges, se promenaient, sin fijeza, faisant fi des capes, pour s’arrêter plus loin, escarbando, grattant le sol, en attendant de déclencher quelque oleada, violente et sans suite. Personne ne put les passer de cape. Cependant, il y eut de bonnes choses à la pique, en particulier chez le quatrième qui, par deux fois, chargea bravement, le piquero de Milian faisant la suerte « con mucha toreria. Ce fut un des grands moments de la tarde. A la muleta, les salmantinos continuèrent à gratter le sol, prenant une passe, deux, à la limite, puis jouant les gros brutaux sur les suivantes. 
     Richard Milian faisait ses adieux à Mont de Marsan. Il salua une grande ovation, d’entrée, et sortit fortement applaudi. Ce n’est que justice, mais c’est a hombros qu’il aurait pu s’en aller. Oh, bien sûr, on ne parle pas ici de faenas pour l’histoire, mais bien parce qu’il aurait pu couper deux oreilles, à force de métier, de vista, de grande volonté et de sens du spectacle. Larga à genoux pour accueillir le grand premier et faenita movidita, le torero imposant quelques bons moments sur le corne gauche et terminant par passes militaires en regardant le public. L’estocade, très tombée, provoqua une mort immédiate, et la première oreille de la Feria fut diversement accueillie. Bien plus intéressante les lidia et faena au quatrième, « Servicillo », un colorado qui se montrera excellent, mais sans innocence. Bon doblones de Milian qui s’en va vers le centre, marchant bien avec le toro . Le début de la faena est forcé, toréant « courbé », avant de se libérer, peu à peu. Bonne séquence à droite, avant de se faire prendre et vilainement chercher au sol. Gros susto, mais rien, heureusement, Richard repartant au combat pour un final spectaculaire et valeureux. Bonne entière en se « mouillant les doigts ». L’oreille était acquise, et de même, la sortie a hombros. Allez donc savoir pourquoi, Milian se mit à « picoter » avec le descabello, préférant l’esthétique à l’efficacité. Grande ovation que Richard salua au tercio. Aux Banderilles, le catalan des Landes avait été, pour le moins, irrégulier.
     Pepin Liria ne put donner un vrai capotazo de la journée. Il fut le moins bien servi de la journée, ses deux toros retenant leurs charges, grattant beaucoup, regardant l’homme, s’appuyant sur le côté, dès la deuxième passe. Liria essaya, sans grande conviction à l’un, beaucoup plus volontairement face au cinquième, trois derechazos faisant naître l’espoir. Sur le côté gauche, cette façon de citer pieds presque joints, la muleta derrière la hanche, fit par trois fois craindre quelque voltige. Il n’en fut rien, heureusement. Avec l’épée, bon trois quarts de lame au deuxième, pour une ovation au tiers. Par contre, le cinquième passa son temps à se « décadrer », grattant le sol sans cesse, au désespoir de son matador. Ce fut un peu longuet, avec un avis à la clef, le public reprochant à Liria de charcuter son descabello après trois pinchazos peu glorieux.
     Antonio Ferrera fait beaucoup de bruit, presque « beaucoup de vent ». Agréable, par cette chaleur ! Très actif, on le vit appliqué au capote, avec de bons détails, comme cette façon de fixer le sixième que les peones n’arrivaient pas à retenir au burladero ; comme ces deux demi véroniques, à le sortie des piques. Aux banderilles, des courses spectaculaires, des rèunions vibrantes, mais des résultats inégaux, fort ovationnés, cependant. Sa première faena fut décevante, le toréro débutant fort, pour aller « a menos », la muleta accrochée, au gré des charges du bicho qui lui fit très peur au moment de l’épée : deux vilains pinchazos et un sartenazo de bas étage. Silence poli. Le sixième, un magnifique salpicado, alla percuter un burladero, assommant le banderillero qui s’y cachait. Ferrera mit la pression, fit « la moto », avec les banderilles, toréa, et « destoréa » à cent à l’heure. Mais comme tout cela était vibrant, que le public s’était parfois ennuyé, et que l’estocade, desprendida, fut portée avec foi, il y eut « petite pétition d’une petite oreille » que le torero, chaleco « reverrouillé », ceinture postiche en place, promena comme à Las Ventas, un jour de San Isidro. Mais à la fin de la corrida, tout le monde avait oublié sa faena… et lui de même. Au fond, c’est mieux ainsi.

     Ce Lundi 23 juillet, les toros seront du Capea. Joli lot, procédance Murube. Le matador ganadero est présent à Mont de Marsan –  Au cartel torero : Manolo Caballero, qui revient fort, après un très laborieux début de temporada. Depuis Asprona, en Juin, triomphe partout, et de belle façon. – Jose Tomas sera le point de mire de tous. La saison a débuté en totale « Tomasitis ». Puis, il y a eu le « sale coup », incompréhensible attitude, de Madrid. Depuis, le matador a vilainement flotté, au point qu’on l’a envoyé « au vert », pendant vingt jours. A repris l’épée hier, à Barcelone, digne, mais sans réussite. On attendra son retour dans le Sud Ouest. Ce sera « tout ou rien » - Quant à Miguel Abellan, il mettra en avant son ardeur, sa jeunesse et, si un toro vient de loin, peut obliger les copains « à s’’arrimer », car, dans ces conditions, le madrilène est dur à arrêter.
 

LES CORRIDAS DU DIMANCHE : FINITO AU PLUS HAUT

     Décidément, Finito de Cordoba est en train de vivre sa plus grande temporada. Certes, Madrid ne veut pas le voir ; certes, on lui cherche maints défauts. Cependant, le cordouan « voit » vite les toros, les torée avec cette personnalité et cette esthétique qui en font un des artistes les plus solides du moment. Ce dimanche, il y a eu beaucoup d’oreilles coupées en Espagne, mais les Aficionados sont sortis  « en toréant » de la plaza monumental de Barcelona…Un Cordouan de Sabadell venait de dicter une nouvelle page du toreo.

     22 juillet – Barcelona – Bonne entrée :La corrida était prévue de Garcigrande. De fait il n’en sortit que trois (1,5 et 6ème). Seul le premier a servi. En complément, deux de Sanpedro (2 et 4ème ); et un de  Los Bayones, malo. Finito de Cordoba a toréé le premier, vraiment « a gusto ».Grande faena pour une « grande » oreille. Le quatrième était manso, mais le Finito le comprit très bien et le mit dans sa muleta. A nouveau, une oreille, avec pétition de la seconde – Jose Tomas s’est montré valeureux, a sorti de bons muletazos, mais n’a pu triompher. Ovations. Les temps changent ! – Morante vit son premier changé deux fois, le troisième remplaçant ne valant mieux. Face au dernier, le Sévillan s’accrocha et aguanta, tant que dura le bicho. Réelle poisse du Morante au sorteo, depuis « qu’il a touché le loto », à la San Isidro.

     22 Juillet : Madrid (Las Ventas)  - Un tiers de plaza : Corrida mal présentée et totalement décastée de Valverde. Les deux premiers n’auraient jamais du sortir à Madrid. Déception totale. Corrida accidentée : Trois toreros ont été blessés. Le banderillero Manolo Contreras, comme les matadors Manolo Bejarano et Fernando Robleño ont du être soignés de trois cornadas de pronostic « menos grave », dit l’Académie -  Antonio Canales Rivera ne put que se défendre (silence et silence) – Manolo Bejarano prit un coup en pleine poitrine, au troisième, et revint lidier le dernier. Silence et ovation – Fernando Robleño confirmait son alternative. Ce fut une actuacion de courage, avec portagayola au premier et un émouvant début de faena à genoux face à son second. Ovation avec avis, à l’un, et une oreille à l’autre.

     22 juillet – Valencia – Deuxième corrida de la San Jaime – 4ème de Feria – Entrée moyenne : Corrida fort décevante de Valdefresno. Le cinquième fut de Fraile Mazas (un air de famille !). Corrida décastée, mansa, sosa - Victor Puerto ne put que constater que ses deux toros sont partis à tablas, et là… (ovation et palmas)  - Califa n’a pas eu plus de réussite. Il se mit « trop dessus » le deuxième, et ne put rien avec l’impossible cinquième qu’il brinda, on se demande pourquoi, au public (Ovation avec avis et silence) – Miguel Abellan fut le triomphateur de la tarde. Le troisième était compliqué, mais le garçon aguanta et tua en trois épisodes. Même malchance devant le sixième qu’il toréa formidablement bien, mais tua en cinq voyages. Vuelta, au lieu d’une grande oreille.

     22 Juillet – Santander – Deuxième de Feria – Rejoneo : La corrida de Felipe Bartolomé est sortie sosa, décastée – Pablo Hermoso de Mendoza « salio a hombros », ayant coupé une oreille de chaque toro – Leonardo Hernandez toréa avec pureté, donnant deux vueltas – Andy Cartagena se battit bien, mais tua mal. Palmas et une oreille.

     22 juillet – Puerto Santa Maria – Troisième corrida de la Temporada – Media plaza: Corrida brave et encastée de Manolo Gonzalez. Manolo Caballero s’est montré « muy torero », toute la tarde. Oreille et oreille – Javier Conde laissa parler l’inpiration. Oreille chaque fois – Davila Miura remplaçait Eugenio de Mora. Se montra à son avantage, dans une faena très templée, au sixième. Ovation et deux oreilles – Tout le monde sortit « a hombros ».

     22 juillet – Marbella – Bonne entrée : Toros de Santiago Domecq, nobles et faibles. Enrique Ponce coupe l’oreille du premier ; Jesulin, celle du cinquième… Mais c’est le Juli qui met le feu, coupant quatre oreilles. Imparable !

 

MONT DE MARSAN : TOMBES SANS HONNEUR…

     24 Juillet : On peut « tomber à la renverse » ou « tomber d’inanition » ; on peut « mal tomber ». En allant plus loin dans la fiesta, on peut « tomber la chemise » et, dans la fièvre du samedi soir, vouloir « tomber sa voisine ». On s’arrêtera là, car cela tourne au grivois, sans compter qu’on risque de « tomber sur un bec »…

     Ce que l’on attend d’un toro de combat, c’est « qu’il tombe au champ d’honneur », celui de la caste, de la bravoure, de la fierté guerrière. C’est la moindre des choses.
     Hier, au Plumaçon, on est « tombés de haut »… On attendait la corrida du Capea. Tous avions espoir dans les Murube de la « Gutierrez family ». Certains étaient venus de loin pour cette corrida. Paco Ojeda, lui même, était revenu en terre landaise, « humer l’aficion » et peut être, à l’occasion, voir si l’on attendait son retour…bof !.
     La corrida a fortement déçu pour deux raisons essentielles : une navrante faiblesse et une présentation disparate, sans volume et sans « piquant », que le public prit en grippe, d’entrée, au point de nier beaucoup de choses, en particulier la bravoure et la noblesse de quatre des pensionnaires de Pedro Moya qui, dans son burladero, a du passer une sale après midi. Certes, on savait que les toros du Capea, n’avaient pas la réussite de l’an 2000. Mais on ne pensait pas les voir ainsi trébucher à chaque pas, se coucher vilainement entre deux muletazos, charger sans aucune émotion, sans aucune flamme, en un mot, « tomber sans honneur »… Dans ces conditions, la course  se traîna, parfois lamentablement, secouée de quelque saute d’humeur du public, des toreros, du président, d’un peu tout le monde… sauf des toros.
     Tour à tour, Caballero, Tomas et Abellan firent l’effort, mais… tentative nulle. A n’en pas douter, cette course tombera vite… dans l’oubli.

     23 Juillet – Mont de Marsan – 2ème de la Feria de La Madeleine – Llenazo – Beau temps virant au gris lourd : Six toros du Capea. Peu importe qu’ils soient de Carmen, Pedro ou Veronica… « Son del Capea !».
     Présentation très inégale, allant du petit rablé au grand dégingandé, en passant par le « moyen en tout »… Le public murmura beaucoup, puis rugit un brin à l’aspect de certaines cornes… Hélas, le point douloureux fut une déplorable faiblesse de pattes qui transforma les lidias en séance de soins, les faenas en cure de repos… Une réelle déception, d’autant qu’avec plus de forces, la corrida aurait montré bravoure au cheval et grande noblesse, pour quatre d’entre eux, à la muleta ( le lot de Caballero, le troisième et cinquième).Trop soso le deuxième et un poil pervers, le dernier, qui joua les malins, « amagando », faisant semblant de charger, mais déclenchant après que le torero eut déjà commencé sa passe, le laissant ainsi à découvert.
     Manolo Caballero a été parfait devant son premier, un toro « noblisimo, pero flojisimo ». L’albaceteño fit une faena « de dulce », avec empaque, comme toréant de salon… que personne ne prit au sérieux. Seul, un « tres en uno » fit un peut réagir les galeries qui applaudirent le matador, après le traditionnelle épée tendida et trasera. Le quatrième avait plus de caractère. Hélas, il fallut le « soigner » sur une pique qu’il prit bravement, et l’amener en douceur à la muleta de Caballero. Le beau Manolo donna alors 325 passes (peut être 26), dont la moitié furent accrochées. Faena sans fin, alternant le meilleur sans pourtant convaincre tout à fait, et le pire, jouant les démagos sur des gags déplacés, comme le « solo de pipeau », dirigé à la présidence, du style « maintenant, vous pourriez faire jouer la musique ! ». Bien sûr, cela fait rire un peu, ça rend sympathique, comme le gag « rénatesque », durant la vuelta. Cependant, on se dit que l’on attend bien plus de Manolo Caballero et que l’oreille coupée au quatrième ne restera pas dans les mémoires.
     Jose Tomas est revenu tel qu’en lui même, froid, lointain, comme perdu dans ses pensées. S’il a donné les meilleurs passes de la tarde, sa prestation est cependant globalement décevante, en particulier face à son premier, où l’homme et la bête firent assaut de soseria, tandis que les gradins sombraient dans une sieste boudeuse, refusant même la berceuse qu’un président mal inspiré voulait leur imposer. Le toro fut sifflé et l’on respecta en silence le beau ténébreux. Par contre, on doit à Jose Tomas, les bons moments de la corrida, face au cinquième qui perdit deux onglets en début de faena. Toro noble mais hésitant, que le torero , peu  à peu, amena à charger régulièrement, au fil de plusieurs séries de gauche, de plus en plus liées, de plus en plus profondes, de plus en plus galbées. Plusieurs grandes naturelles firent rugir de vrais olés. Faena longue qui déclencha un avis au moment de l’épée, puis un deuxième, tandis que le toro s’écroulait après trois pinchazos, une épée bien tombée et deux descabellos. Adieu les trophées, mais la grande ovation salua le souvenir des naturelles et de deux trincherazos main gauche qui firent la joie des photographes.
     Miguel Abellan eut la malchance de tomber le plus faible et le plus malin… Le troisième, de Carmen Lorenzo sortit presqu’invalide. De plus, il planta dans la caillasse du ruedo des cornes qui en sortirent pour le moins, abîmées, sans parler de la vuelta de campana qui compléta salement le tableau. Ce toro fut très protesté, mais Abellan fit taire tout le monde en citant à quinze mètres, pour « alegrar », certes, le toro, mais aussi réduisant rapidement les quelques forces qui lui restaient. Quelques bons muletazos ne feront pas oublier la longue et vilaine chute du bicho, au beau milieu du trasteo. Abellan en termina dans le silence. Face au dernier qui lui fit deux dangereuses coladas, Abellan tenta beaucoup et réussit bien peu. Le toro était sorti fort, allant percuter le burladero d’en face, prenant bravement une grosse pique, mais terminant « listo » à la muleta. Faisant semblant de charger, mais retenant son premier élan, il mit Abellan en fâcheuse position. Le madrilène « essaya un peu », puis conclut d’un pinchazo, suivi d’une bonne entière sortant bousculé et de deux descabellos. Le public applaudit la volonté, puis s’en alla, les épaules basses…presque « tombantes »…

     Ce Mardi 24 Juillet, la Corrida est du Marquis de Domecq. On la sait bien présentée, et l’on souhaite retrouver les qualités démontrées l’an dernier, lors de la Feria de Dax. Chez les hommes, on attend, bien sûr, le Juli. Avec ses cheveux courts, on dirait un para de l’ex 6ème RPIMA… Sacré baroudeur, sacré torero que ce garçon qui est en train de rallier tous les suffrages. A ses côtés, un calife, venu directement de Cordoue. Finito est en pleine bourre, en ce moment, et l’on retrouvera avec plaisir son toreo à la fois puissant et de magnifique empaque. Entre les deux, Victor Puerto, moins à l’aise, semble t’il, que l’an passé. Vedette à part entière, il est aujourd’hui, regardé « à la loupe », mais peut, en de grandes occasions se hisser au plus haut niveau. Aujourd’hui… est une grande occasion.

 

LE RENDEZ VOUS DE VILLENEUVE

     24 juillet : C’est demain, mercredi 25 juillet que Villeneuve de Marsan joue sa « presque dernière carte ». On a dit l’aficion qui l’habite, les efforts qu’elle a consentis, les énormes souvenirs que ses festivals nous ont laissés. On sait également les faibles moyens dont elle dispose, ce qui l’a amenée, cette année, à ne plus monter le traditionnel rendez vous de mars, en traje corto.
     Villeneuve de Marsan tente un dernier coup. C’est un coup de dés, un coup de pundonor. Cela pourrait bien être « un joli coup », voire un coup de maître…
     Une novillada à l’heure de l’apero, (11h30), à deux pas de la Feria de Mont de Marsan, à 17 kilomètres du Plumaçon, voilà qui, on l’espère, tentera les aficionados. D’autant que vont s’y produire deux des novilleros les plus intéressants de l’Escalafon : Javier Valverde, triomphateur de Madrid, et Julien Lescarret, dont les progrès se sont confirmés, le 14 juillet dernier, à Bayonne. Les quatre novillose seront de Santa Fe Marton, ganaderia navarraise dont on sait la caste et la résistance.
     On souhaite grande chance à « ceux de Villeneuve », en espérant que l’essai soit transformé et que la novillada s’inscrive dorénavant dans le calendrier… « juste à côté de Madeleine.. ».

 

“MATCH NUL” A SANTANDER

     Les ferias de Santander et Valencia se poursuivent avec des fortunes diverses: Intéressante corrida de Torrestrella en plaza de  Cuatro Caminos, et novillada sosa, en bords du Turia.

     23 Juillet – Santander – 3ème de Feria – Lleno : Bonne corrida de Torrestrella, montrant caste et noblesse, à divers degrés – Tout le monde coupa une oreille à l’un, écoutant l’ovation, à l’autre - Victor Puerto eut les plus compliqués. Il se montra à la hauteur, donnant l’estocade de la tarde – El Juli fit dans l’abondance. Vibrant banderillero, il fut brillant face au dernier, mais perdit la deuxième oreille, à cause de l’épée – Le grand moment de la corrida : Finito de Cordoba, « inventant » le quatrième toro, et terminant « a gusto » sur d’immenses naturelles. « Embalado », le Finito…

     23 Juillet – Valencia – Deuxième novillada de Feria – ¼ de plaza : Novillada très fade, très sosa, de Gimenez Indarte. Seul le deuxième a servi – Juan Alberto a donné une bonne estocade au premier (ovation et silence) – Javier Valverde n’a pas laissé passer le deuxième (oreille et ovation) On a noté le temple de sa main gauche - Cesar Jimenez s’est accroché comme un beau diable (ovation et silence).

 

MONT DE MARSAN : LES MARQUIS DE DOMECQ "PEGANDO BOCAOS !" 

     25 Juillet : La foule hurle des olés, applaudit à tout rompre, ovationne le moindre détail…Tel est le bilan de la troisième corrida de la Madeleine. Enfin…presque !
     La foule hurlait des olés, oui, mais de pacotille, elle applaudissait la parodie, ovationnait quelque trouvaille comme ce toro de carton pâte qui allongeait le cou, mieux qu’un Miura. Comme pour exorciser sa fureur ; comme pour calmer sa haine, la foule, soudain se faisait compréhensive, souriante et généreuse.

     Les toreros, les vrais, étaient partis depuis longtemps, accompagnés de coussins et de bouteilles, et ce n’est pas la tape sur l’épaule de Soldeville, à la porte du patio, qui pouvait calmer leur tristesse, leur fureur.
     La foule, elle, était déjà passée à autre chose. Elle était « toute joie, toute fête », et applaudissait à tout rompre la parodie de corrida, bien jouée par les membres de la Peña Soldeville (à Mont de Marsan, il est partout..), là où quelques instants plus tôt, des hommes s’étaient joués la peau, pour de vrai…
     « Ils n’ont pas voulu risquer un poil ! ». Un peu court comme affirmation. Actuellement, il n’est pas de torero qui sort à la plaza, bien décidé à ne rien faire. On n’est plus au temps du grand Antonio de Ronda, ou du petit Paco de Camas. Parfois, leur tête, au paseo, ne disait rien qui vaille. Aujourd’hui, les figuras toréent mieux que jamais, mais n’ont pas cette superbe, à la limite, cette morgue, qui font les toreros d’Histoire.
     La corrida a été un désastre. Pourquoi ? Etait elle mal présentée ? Non. Etait elle  faible au point de se ramasser à la pelle ? Non. Etait elle décastée, ou sans aucune race ? A voir ! Etait elle « mansa  perdida », refusant tout combat ? Pues no ! Pourtant, il n’y eut pratiquement pas moyen de lui « péguer un muletazo… »
     Que paso ? La corrida du Marquis de Domecq est sortie « pegando bocaos », « voulant mordre tout le monde »… Les cuadrillas en ont perdu leur boussole et les lidias furent des plus aléatoires, tant il y avait difficulté à fixer les toros, à les garder dans un capote, à les mettre en suerte. A la muleta, une espèce de mobilité agressive, pleine de sournoiserie, de regards en dessus, en dessous, de côté, mais jamais « droit dans les yeux ».. Les peones regardaient souffrir les copains en se disant « Attends, dans cinq minutes, on y a droit ! ». Et la corrida est partie à la dérive, au gré des oleadas, des arreones, violents ; au fil des coups de freins, ou de boutoir, des retours secs, des charges « demi sel » ou carrément « gros poivre »
     Le public attendait des faenas de rêve. Les toreros les espéraient…Tout le monde était déçu, berné, volé, et tout le monde rageait, en particulier ceux qui paient cher leur tendido. Normal.
     Que paso ? La corrida d’hier est tombée. Celle d’aujourd’hui avait des pattes pour une étape de cinq pics himalayens… A t’on vu un toro prendre les puyazos qu’a reçu le dernier, et galoper ensuite comme si de rien n’était, voulant tout détruire, aveuglément ?
     Et c’est là, le problème. La corrida est sortie comme aveuglée de violence, de rage brute, tirant sur tout ce qui bouge, faisant fi des passes en bas et de quelques piques bien lourdes. La première moitié de la course fut un échec pour les toreros, même pour Victor Puerto qui donna vuelta. La deuxième mi temps fut un désastre. Les trois derniers toros, bien plus charpentés, furent lourdement châtiés, et continuèrent leur « rentre dedans », comme si de rien n’était. Parole ! Ils avaient mangé du Topset ! Au fait…
    Toujours est il que les toreros rendirent les armes, un à un, et que la foule, prédisposée à suivre amoureusement de belles arabesques, ne voulut rien entendre, se laissant aller à quelque geste déplorable, à la fin du triste spectacle. C’est ainsi.

     24 Juillet – Mont de Marsan – 3ème corrida de la Madeleine – Llenazo – Beau temps : Les toros du Marquis de Domecq sont sortis inégalement présentés : plutôt bas et fins les trois premiers, plus développés et hauts les trois ultimes. Cornes inégales, que certains cris mirent à caution, mais qui résistèrent, pour la plupart, à de gros choc, au burladero ou dans la caillasse. Au moral, un comportement « a mas » dans la violence et le sournoiserie. Les matadors ne voulurent pas piquer les trois premiers. Ils payèrent cette négligence à l’heure de la muleta. Ils firent copieusement châtier les trois autres, et se trouvèrent avec les mêmes difficultés. Du coup, ils « tentèrent », timidement, comme le Finito ; plus gaillardement, comme Victor Puerto ; en essayant « la scientifique douceur musclée », comme le Juli. Rien n’y a fait, et s’ils n’avaient été estoqués, avec des fortunes diverses, les toros du Marquis galoperaient encore…peut-être. A un moment, on a pu penser « caste ». On a pu penser « mansos con casta ». A un moment, la mobilité a pu faire illusion ; de même, la violence à la pique. Mais, au bilan, les Marquis ont dominé le ruedo en vrais spadassins, avec ou sans artifices, et les hommes, entrés « en pleine fierté », sont sortis de cette échauffourée, le moral en berne…
     Finito de Cordoba ne put toréer de cape le petit premier, pointu, qui déclara, dès le premier tiers, sa tendance aux planches. Toro qui arriva bronco, incierto , à la muleta, avec la complication ajoutée de quelque faiblesse. Du coup, on ne peut le châtier « en bas », mais on ne peut le retenir. Après quelques essais infructueux, le Finito ne se compliqua pas la vie, et se la joua encore moins avec l’épée : deux vilaines entrées pour un pinchazo et un trois quarts de lame en arrière et de côté. Courte bronca - Face au quatrième, Juan Serrano put libérer trois véroniques en mettant la hanche et un remate  à une main, plein d’espoir. Toro lourd, très piqué, qui arriva incertain et violent à la muleta, faisant semblant de charger, s’arrêtant, puis déclenchant avec violence. Finito le prit en doblones, l’amena au centre et débuta sur main droite. On sait le cordouan adepte de soumettre le toro, tout d’abord, puis se relâcher, par la suite. Donc, les premières attitudes sont forcées, et le torero paraît hésiter. Sur une invective venue du tendido, trois derechazos feront illusion. Colère du Finito, qui regarde le public avec une rogne non dissimulée. La suite ira « à menos », le public applaudissant quelques attitudes sur le voyage d’un toro devenu maître de la situation. Cela se termina par un désastre à l’épée et une bronca digne de « qui aime bien châtie bien »
     Vctor Puerto se présentait. On le vit démarrer sur les chapeaux de roue, devant son premier : Capeo puissant et élégant ; joli quite par chicuelinas et serpentina. Le petit burraco est encasté, très mobile. Début de faena à l’estribo, le torero se libérant par trincherazo et grand pecho. Filant au centre, Victo Puerto va débuter par passe changée dans le dos, une première série de droitières qui sera l’image de toute le faena : la première passe, puissante et galbée, la seconde, moins nette ; la troisième, qui flotte ; et la rupture au quatrième voyage. Le toro, vif, retord, va peser sur le torero qui ne s’en sortira que par quelques détails enjoués, mais ne dominera jamais la situation. Final par statuaires, et bonne demi épée, bien préparée, mais un poil de côté. Le toro tarde à tomber et la pétition d’oreille ne parviendra pas, malgré  moultes vociférations, mais peu de mouchoirs, à convaincre la présidence. Bronca des uns, ovations des autres. Victor Puerto donna la seule vuelta de la tarde - Le cinquième fut un « sacré tonton ». Haut, puissant, il percuta les picadors avec rage, et devint le maître du ruedo. Puerto essaya bien quelques demi passes, mais le toro verrouillait toutes ses charges à mi parcours, menaçant le torero, refusant tout compromis. Désolé, le torero se profila pour deux pinchazos et une bonne entière. No pudo ser ! Silence du public résigné. Silence parce que les efforts avaient été constatés, et que des trois, Victor Puerto était le moins « capé »
     Julian Lopez « El Juli » a connu une journée aussi noire que les broderies de son costume. Son premier toro prendra deux bonnes véroniques et " pegajoso », qui colle à l’homme et ne lui laisse jamais de répit. Entre  les deux piques, le Juli aura le temps d’un quite par navarras. Il banderilla  « à la demande », mais le fit rapidement, jouant la géométrie « plus 50 centimètres de sécurité », plus que l’inspiration. De méchante humeur, le Julian, qui rouspéta sans cesse, contre le toro, contre ses peones. Menacé sur un pecho, le Juli se mit à douter et finit par renoncer, geste à l’appui. Vilain pinchazo et une presque entière, au vol, que compléteront deux descabellos. Silence déçu - Cela tourna beaucoup plus mal au dernier. Le toro sortit comme les copains, prit le fer de la même façon et termina avec les mêmes intentions. Le Juli refusa logiquement de banderiller et se retrouva dans l’impossibilité de lier trois passes, terminant en châtiment que le public protesta violemment.
     Ainsi prit fin cette troisième corrida de La Madeleine, sous les coussins, les bouteilles et les hurlements qui étouffèrent à peine les quelques mots de ce banderillero : « Nosotros queremos toros ! Pero esos son tigres ! ».

     Ce mercredi 25 Juillet, quatrième de Feria. Les toros sont de Jose Luis Marca. On sait qu’ils ne sont pas charpentés comme des Miura, mais on sait également leur qualité. Petite crainte du côté des forces -  On attend Enrique Ponce, pour sauver la Feria. Depuis quelques semaines, le torero de Chiva parsème l’Espagne taurine d’immenses faeanas. Pour le grand souvenir : Madrid-Vista Alegre, et Badajoz. Hier avec des Victorinos, aujourd’hui avec des Marca. Suerte ! – Juan Bautista a un crédit de sympathie largement ouvert. Cependant, il cherche encore la feria où définitivement installer son rang, en particulier dans le Sud Ouest – Javier Castaño joue gros : La France, et dans une plaza des Choperas, ses mentors. La saison est calamiteuse, pour le moment. Mont de Marsan est une place forte à conquérir, a cara o cruz , pour ainsi, s’ouvrir la France. D’autant que la corrida est télévisée sur Via Digital. Donc, un triomphe…à tout prix. Cela va être chaud !
     Demain jeudi, les Victorinos seront aussi télévisés sur la chaîne criptée. Au cartel, le Zotoluco remplacera Juan Jose Padilla, aux côtés du Tato et Fernandez Meca.

Ne pas oublier, aujourd’hui, la novillada de Villeneuve de Marsan, à 11h30 : Quatre novillos de Santafé Marton, pour Javier Valverde et Julien Lescarret.

 

VICTORINO N'A PAS REEDITE, A VALENCE

     25 Juillet : Souvenez-vous. L’an passé, au lendemain de son triomphe montois, Victorino Martin donnait la plus émouvante, le plus grandiose corrida de la saison 2000, en plaza de Valencia. Tout le monde triompha : Le Zotoluco ; son picador Efren Acosta ; Oscar Higares ; Jose Luis Moreno, qui prit une grave cornada. Corrida historique.
     On attendait, hier, les Victorinos, dans la plaza de la Calle de Jativa. Mais le fol espoir ne put se concrétiser.
     Du côté de Santander, ce ne fut guère mieux.

     24 Juillet – Valencia – 3ème corrida de la San Jaime – Casi lleno : Malgré les Victorinos et Ponce, la plaza ne s’est pas remplie – Corrida très inégale de Victorino Martin : Trois « petits », et trois plus imposants. La corrida « ne se livra » jamais et deux toros, les 1 et 6 ème furent vraiment dangereux – Curro Vazquez ne voulut pas voir le premier (Bronca) et donna de magnifiques détails devant le quatrième (Ovation) – Enrique Ponce toucha le mauvais lot. Il dut se cantonner au « professionnel et torero » (Ovation par deux fois) – El Califa donna, au troisième, la seule vuelta du jour, face à un toro qu’il ne comprit pas totalement. Face au dernier, il se battit en vain  (Applaudissements)

     24 Juillet – Santander – 4 ème de Feria – Lleno : Corrida « inégale en tout » de Nuñez del Cuvillo – Manolo Caballero s’est montré excellent devant le quatrième, mais subit un échec à l’épée, ce qui est rare. (Silence et Ovation) – Jose Tomas coupe une oreille pour de bonnes naturelles au deuxième,  et ne peut rien devant le cinquième, le « malo de la pelicula » (Palmas) - Mauvais sorteo, encore une fois, pour le  Morante de la Puebla. Jolie série droitière au troisième ; fines véroniques au sixième, puis plus rien : plus de toro, plus de bonhomme ! (Silence partout). Dommage.
 

MONT DE MARSAN : « ETRE » DE LA CUADRILLA DE PONCE… »

     26 Juillet : Cette reseña de la quatrième corrida de la Madeleine aurait pu porter deux titres, au choix : « Etre de la cuadrilla d’Enrique Ponce.. » ou, « Le long calvaire de Javier Castaño… ». Comme on veut rester « positif », et ne pas faire pleurer dans les chaumières, on gardera donc le premier.. 

     Certain banderillero disait « Pour voir une grande faena de Curro Romero, il faut faire partie de sa cuadrilla ». Cela fut longtemps le cas, puis, sur le tard, le Pharaon de Camas acquit une certaine régularité qui mit à mal le dicton.
     Faire partie de la cuadrilla d’Enrique Ponce, en 2001, doit être un régal. Le maestro de Chiva donne une telle impression de facilité, de technique, mais aussi d’engagement, de fierté torera, de challenge perpétuel pour arriver à donner la passe, la série définitive, celles qui feront son propre délice et celui de ses quelques fidèles, que l’on ne peut que se rendre à l’évidence : Ponce est un « sacré torero », et sa cuadrilla a beaucoup de chance de pouvoir assister chaque jour à une nouvelle leçon de tauromachie, qui, bien souvent, se termine en apothéose.
     Mont de Marsan, sans être un sommet, a encore été l’illustration de « la Tauromachie selon Ponce » : « De dulce », avec le toro noble et faiblote ; plus autoritaire avec le retord, l’amenant à charger sans arrêt, gommant ses hésitations. Dans les gradins, à part quelques  dubitatifs patentés, chacun aura goûté, qui la légèreté, qui la profondeur, selon les possibilités qu’offraient les deux toros de Marca, radicalement différents, même s’ils étaient nobles. La plaza a rendu les armes. Dans leurs fauteuils ou dans les peñas, les aficionados, devant leur téléviseur, ont du apprécier. Dans leur burladero, « ceux de la cuadrilla de Ponce » ont hurlé encouragements et admiration, une fois de plus. Le torero leur parle beaucoup, et ils lui répondent, fidèles lieutenants. Sacrée cuadrilla… La même depuis tant d’années… Aussi, on peut se dire en les voyant bondir, sans affectation : « Ponce est meilleur que jamais ! ».
     « Lo de Javier Castaño » est inquiétant. Perdu, errant comme une âme en peine, Javier Castaño a perdu son toreo, jusqu’à sa folle vaillance. Dans le patio de caballos, déjà, le regard est perdu dans quelque noire pensée. Pour arranger le tout, on le laisse seul, on ne lui parle pas. L’apoderado est « à d’autres affaires » ; la cuadrilla n’entoure pas beaucoup. Quand le toro sort, le cœur ne veut plus ce que la tête exige. Le torero hésite et rompt. Du coup, le toro se met à l’unisson. Et le long chemin de croix continue jusqu’à la fin de cette temporada… la première, qui pourrait bien être aussi…
     On aurait pu aussi bien titrer « Juan Bautista sauve sa saison », ou encore « Les Marca, réintégrés ». Jean Baptiste Jalabert est l’auteur en direct du plus beau moment de réel enthousiasme de la Feria, de la plus belle émotion torera. Même si, par la suite, les choses n’ont pas évolué au même niveau, on se rappellera longtemps de son entrée en action, face à son premier. Voilà une portagayola, trois delantales trois chicuelinas et une serpentina qui pèseront lourd dans le souvenirs de la temporada. Le ganadero, quant à lui a passé son « examen de rentrée »… Interdit, banni, il y a deux ans, pour quelque corne « bien plus râpée que d’autres », le ganadero est revenu avec un lot dont plusieurs exemplaires sortirent « en estampes », qui n’avaient rien d’ombres chinoises… La corrida a, certes, manque de forces, comme on pouvait le craindre, sans pour autant, virer au scandaleux. On peut donc dire que le « ganadero apoderado empresa » peut continuer a venir fumer ses cigares dans les plazas françaises.

     25 Juillet – Mont de Marsan – 4ème corrida de la Madeleine – Llenazo y « calor calor ! » : Une certaine partie du public était venue avec la fusil chargé » : Lisez  « mettre le souk » si les toros de Marca sortaient petits, vilains et surtout « sospechosos de pitones ». Déjà, sans que le toro soit sorti, d’immenses pañuelos  verts réclamaient vengeance. Ils en ont été pour leurs frais, la corrida sortant normale, quoiqu’inégale de trapio ; bien armée et parfois très bien, tout en précisant que seule « la Science » pourrait dire si elle était touchée ou pas. On pourra seulement déplorer une certaine faiblesse se traduisant par quelques agenouillements vite rectifiés et, surtout, des tiers de piques écourtés quoiqu’intenses. Pour les muleteros, on pensera qua Ponce a tiré le bon lot ; que Juan Bautista aura connu quelques difficultés avec deux toros changeants ; que Javier Castaño, par ses hésitations et son placement, a éteint les quelques velléités de ses deux bichos.
     Enrique Ponce sort triomphateur de la corrida, avec une seule oreille, celle de son deuxième toro. Auparavant, on l’avait fortement ovationné pour une faena « de dulce », élégamment « léchée » devant un toro faible, qui provoqua quelques cris vengeurs. Ponce le toréa « ligerito » et perdit quelque trophée avec l’épée : Bon pinchazo, courte lame en buen sitio et deux descabellos. Adios oreja ! – On ne l’aura pas vu beaucoup toréer de cape, et le quatrième ne lui permit que deux lances et une larga à une main, en guise de remate. Toro qui sort correton, mais aux forces limitées. Châtiment correct, mais réduit, à la pique. Marianin de la Viña pose « El par de la Feria », sur son premier élan. Alors…Enrique Ponce va dicter leçon : Un Ponce technique, mais aussi entregado, profond, voulant, comme un novillero « se » convaincre et, du coup, convaincre tout le monde… Faena « a mas », devant un toro qui, sans être un Barrabas, ne voulait pas prendre la passe entière, en début de trasteo. Encore moins la série… Ponce, peu à peu, lui imposa le trajet, réussissant deux passes liées, puis trois, puis une série, le toro protestant sur le pecho. Du coup, le matador revint à la charge, donnant la série suivante, plus appuyée, close d’un pecho doublé. Le toro râle un peu, mais y va. Essai de la gauche, avorté au bout de deux coups de frein. Ponce n’y reviendra pas, et on le lui reprochera, peut être, à l’heure des trophées. Retour à la main droite pour deux séries « définitives », certains derechazos « ralentissant le temps ». Heureux comme un gosse, Ponce partit pour une bonne épée qui provoqua lentement une mort spectaculaire que le public ovationna. Grosse pétition, et une oreille. On aurait pu penser plus, dans le contexte de cette feria 2001. On a du mal, en effet à comparer ce trophée et cette faena à ceux de Milian et Ferrera, ou même  de Caballero…
     Juan Bautista a surpris tout le monde, et devant les téléviseurs, certains auront sursauté. A la sonnerie annonçant la sortie du deuxième, Jean Luc partit s’agenouiller au toril,  et donna le plus intense moment de la feria, jusqu’à présent, celui où chacun hurle, sans se préoccuper de son voisin, mais où tous s’embrassent et se congratulent, quand l’émotion est passée. Que bueno ! Larga a portagayola, « limpisima », trois delantales totalement sculptés, trois chicuelinas remarquablement tournées et une aérienne serpentina qui firent exploser la plaza, tandis qu’au fond de l’Espagne, devant sa télé, le vieil aficionado rabroue sa femme  « Callate, mujer ! Que aqui viene un torerazo ! ». La duègne se tait, mais reprend du poil de la bête quand, après une pique sans vice, le toro change du tout au tout, et met Jalabert en échec. Début par doblones et double pecho . Cela semble bien partir, le toro venant bien, apparemment, de loin. Hélas, il va raccourcir le tir, se mettre à puntéer dans la muleta et Bautista ne pourra corriger ce défaut. Prenant le toro « en court », il parviendra à lui tirer quelques passes isolées, mais peu convaincantes. Entière ladeada et forte ovation pour le souvenir de « la fanfare d’ouverture »  -  Le cinquième va prendre en brave un gros puyazo  et Juan Bautista va l’affronter bravement…sans pour autant réussir à régler ses changements de rythme. A mi faena, trois bons derechazos bien tirés, liés, firent renaître l’espoir. Là bas, en Espagne, la jacasse avait repris son monologue, mais tout à coup, son homme lui coupa le sifflet : Se profilant en court, Jalabert, le petit franchute, venait de plonger une estocade recibiendo qui va prendre tous les prix de la feria, d’autant que le toro ira mourir en brave, au centre du ruedo. Belle fin d’une difficile faena, et une oreille joyeusement fêtée.
     L’actuacion de Javier Castaño ressembla au personnage : triste, vide, sans idée… C’est peut-être « aller vite en besogne » et, quelque chose peut nous avoir échappé. Cependant, le public a constaté les pâles essais du salmantino devant ses deux toros qui finirent par ne plus vouloir charger. Le troisième, magnifiquement armé, se révéla tardo et les hésitations du torero ne firent que le confirmer dans ses « non intentions ». Castaño, après deux torchonnades lui épingla une lame « très, très en arrière » et de côté, qui lui valut « pitos y silencio ». Un trasteo qui ne faisait honneur, ni à sa présentation dans ce lieu, ni au brindis à Paco Ojeda, venu en gendre du ganadero. On espérait le desquite face au joli dernier qu’il toréa longuement de cape. Le toro sera mal piqué, mal lidié par une cuadrilla calamiteuse, et arrivera dubitatif, a la muleta. Au lieu de s’engager, de lui dicter sa loi, Castaño, malgré début à genoux, va encore hésiter, rester sur les bordures, toréer du bout du bras, parallèle, fuera de cacho, « fuera de todo »… Gros échec, conclu de deux pinchazos et une entière. Silence et déception finale. Dans le callejon, des apoderados cherchent un autre torero. « Les affaires sont les affaires ! ».

Ce Jeudi 26 juillet : Après la « non piquée » matinale, La Victorinada ! Surtout, ne pas faire l’erreur de vouloir « revoir » celle de l’an dernier. Les toros sont « comme les melons » dit le proverbe… tous différents. Il en est de même pour les Victorino Martin. Au cartel : « El Tato », précédent triomphateur ; Fernandez Meca, spécialiste de la casa et le dernier venu, remplaçant Padilla : Il se surnomme Eulalio, il est mexicain, et on le surnomme « El Zotoluco ! ». Vedette dans son pays, il y torée les petits, armés courts, dit « commerciaux ». Venu en Espagne, il a remarquablement triomphé devant les géants de Miura, à Séville et, surtout, à Pamplona. Un torero !
 

VILLENEUVE DE MARSAN :  SYMPATHIQUE ET « MUSCLE » !

     L’expérience vécue ce 25 Juillet au matin, doit se répéter, du moins on le souhaite. Les organisateurs sont ils rentrés dans leurs frais ? Espérons le ! En tous cas, les absents ont eu tort et devront méditer, pour l’an prochain, ces deux qualificatifs, qui peuvent illustrer la novillada de Villeneuve de Marsan : Sympathique et musclé !
     Sympathiques l’accueil, l’ambiance, la fête et l’amitié. Dans la petite plaza, beaucoup se connaissent et l’on échange impressions et souvenirs. Avant la course, on se retrouve. Après, on déjeune ensemble. Vraiment sympa !
     Musclée, le novillada de Santafe Marton. On connaissait les navarrais qui font les beaux jours des non piquées bayonnaises. On savait leur nerf, leur caste, leur force. Imaginez les, avec un an et cent cinquante kilos de plus.. Quatre novillos qui surgissent du chiquero, tout en force, chargeant et répétant violemment sur tout ce qui bouge, percutant le piquero, rechargeant sous le fer, coupant un peu le terrain aux banderilleros, ayant souvent tendance aux planches. Des sacrés clients, que les deux toreros, Javier Valverde et Julien Lescarret, vont affronter avec leur courage et leur envie, pour des résultats parfois aléatoires.
     Javier Valverde (Vuelta et oreille) essaya de lier quelques passes à ses deux novillos, mais, voyant la difficulté, s’en sortit avec « le métier » et, surtout, avec une grosse estocade au troisième, qui lui valut la seule oreille de la matinée.
     Julien Lescarret (Vuelta et Vuelta) fut, à l’habitude, vaillant, devant ses deux adversaires. Prit un coup, d’entrée, à la cape, mais attaqua courageusement, sans toutefois dominer un premier adversaire qu’il tua mal. Son second voulait partir aux barrières. Julien l’en sortit à trois reprises, mais dut se contraindre à aller l’y estoquer. Trois entrées à matar, le toro l’attendant, bloqué, mais « uppercut armé ». Deux pinchazos et une folle entière, le novillero étant terriblement accroché, mais sortant indemne, par quel miracle, la chaquetilla ayant explosé sous le choc. Ouf, que susto !

Pour les aficionados, une sympathique matinée. Pour les novilleros, ce fut plutôt « musclé »…

 

JOSE TOMAS, « OUT » POUR DEUX SEMAINES

     Alors qu’il débutait sa faena, hier 25 juillet, face à son premier toro de Daniel Ruiz, en plaza de Santander, Jose Tomas s’est fait vilainement prendre, avec pour conséquence, de multiples contusions et, surtout, une méchante luxation du coude droit, qui va le laisser sur la touche, deux à trois semaines. Décidément, une temporada bien atypique pour le torero de Galapagar qui passe « des coups de tête » aux « coups du sort », avec, pour résultat, l’oubli des premières apothéoses.

     25 Juillet – Santander – 5ème de Feria – Lleno : La corrida de Daniel Ruiz sort inégale : 2 et 6ème sont les durs, le 5ème, le bon – Par la blessure de Jose Tomas, d’entrée de jeu, la corrida se transforme en mano a mano entre Joselito, en sobre maestro (Ovation – Silence – Oreille) et Diego Rueda, le local, un peu court d’expérience (Silence – ovation – silence).

     25 Juillet – Valencia – 4ème corrida – 7ème de Feria – Moins de demi plaza : Bonne corrida de Celestino Cuadri. Moyens à la pique, bons à la muleta, face à des toreros « qui se sont mis devant » - Oreille par deux fois pour Raul Blasquez, à la fois puissant et artiste. Remarquable, si on tient compte du peu de corridas toréées – Oreille du cinquième pour le fin Alberto Ramirez – Trois oreilles et total triomphe pour Rafael de Julia, qui confirme ici son succès madrilène. Excellente et profonde faena au sixième – Blasquez et De Julia sortirent « a hombros ».

     25 Juillet – Tudela – 1ère de Feria – Lleno : Bons toros de Santiago Domecq – Jesulin de Ubrique coupe l’oreille du quatrième, mais les deux triomphateurs sont Victor Puerto (deux oreilles au cinquième) et El Juli (deux trophées du troisième).

 

« VOILA  POURQUOI NOUS SOMMES TOUJOURS AFICIONADOS ! »

     27 Juillet 2001 – Bis repetita ! Souvenez-vous, l’an passé, ce cri (« Voilà pourquoi nous sommes aficionados !») nous échappait dans la chronique qui tentait de conter l’émotion d’une grande, d’une immense tarde de toros : la Victorinada 2000, en plaza de Mont de Marsan.( Si le souvenir vous échappe, allez à « Temporada 2000 – actualité – 20 Juillet).

     Aujourd’hui... bis repetita ! La corrida de Victorino Martin, trois matadors et leurs cuadrillas ont sauvé la Feria de la Madeleine 2001, le tout, télévisé en direct pour toute l’Aficion Espagnole.
     C’est une joie immense d’avoir vu sortir les six Victorino, fiers, en véritables toros de combat. C’est une joie immense d’avoir vu un Stéphane Fernandez Meca, impérial, devant un grand, un formidable toro, à qui on ne donna « que » la vuelta. Le recibir est tombé bas.. Una lastima ! mais le coeur du torero partait « dans tout le haut »...
     C’est une joie immense d’avoir vu en Zotoluco, un torero intègre, vaillantissime et loin d’être maladroit, signer sa véritable « entrée » en France. C’est aussi une grande joie de vivre l’effort et la victoire finale du Tato, signée d’un énorme volapié. On se souviendra longtemps, également, d’Efren Acosta et de sa toreria a caballo. De même « El Chano », pour deux grandes paires de banderilles .
     Apothéose finale pour Stéphane Fernandez Meca, impeccablement vêtu, torerisimo toute la tarde. Apothéose pour le mayoral de Victorino, remplaçant le vieux Julio. « Ay Julio ! te habra gustado ! »
     Reste une petite question ! Que se serait il passé si on avait donné au cinquième toro la chance d’un grand tercio de piques ? Que se serait il passé si les banderilleros avaient su garder le toro au burladero d’en face, pendant que le piquero gagnait sa place ? Que se serait il passé si, malgré une première intervention du Zotoluco, le toro n’était pas parti se fracasser dans le piquero, appuyé en tablas, défendant d’abord son cheval, puis donnant un très lourd puyazo, à la porte « des caballos » ? Que se serait il passé si le Chano n’avait pas, encore une fois, laissé échapper le toro, pour permettre à Meca de mettre, « réellement » en suerte ce toro pour trois vraies piques ? On ne le saura jamais... mais, peut-être aujourd’hui parlerions-nous d’un indulto... d’un toro grâcié, en plaza de Mont de Marsan... D’ailleurs, regardez bien dans les images qui emplissent votre mémoire... En fin de faena, Stéphane a un geste.. « Faut il que je le tue ? » Bien entendu, s’il peut éviter le moment de l’estocade, un torero ne va pas hésiter à être « un poil » démago ! Mais là... Meca avait tellement brillé, et avec lui « le Gargantilllo », qu’on peut le croire totalement sincère : S’il avait eu la chance d’un « vrai grand tercio de piques », on parlerait sûrement d’un indulto, en direct à la télé, depuis Mont de Marsan... « Si, si, si.. avec des si... Bien sûr !
     La plaza a explosé... « Plus de ministre, plus de député, solo Aficionados ! ». Seulement des hommes et des femmes qui ont vibré, ensemble, « a la grandeza de la Fiesta Brava ». La corrida était télévisée, on l’a dit. Chez lui, là bas, au fond de l’Andalousie, le vieil aficionado d’hier (voir edito du 26 juillet) s’est levé, a donné trois naturelles de rêve, avec le napperon de la table du salon, et sa femme, prudemment, à murmuré un timide « olé ! », de derrière sa table à repasser... Todos Aficionados ! Oui vraiment, « voilà pourquoi nous sommes « toujours » Aficionados ! »

     26 Juillet – Mont de Marsan – Cinquième et dernière corrida de la Madeleine 2001 – Lleno impressionnant – Têtes connues au palco d’honneur, « como tiene que ser »!- Chaleur lourde au début, totalement oubliée par la suite...
     Six toros de Victorino Martin, magnifiquement présentés et armés. Fins, sans excès de poids, sortant comme des furies, montant haut dans les premiers capotazos, pour ensuite se fixer dans les capes et les suivre comme des chats une balle qui s’enfuit. Tous, bien sûr n’eurent pas un comportement de noble, de brave. Mais la corrida sera, de bout en bout, passionnante, de par le comportement des toros, de par la toreria des hommes.
     On dira que le lot du Zotoluco fut très dur, très violent ; Que Stéphane Fernandez Meca sut exploiter le bon côté gauche de son premier, et se hissa à la hauteur de la grande et puissante noblesse du fameux cinquième. Le Tato, quant à lui, toucha un premier  toro qui répétait, mi soso, mi avisé, devant lequel il subit un échec muletero, puis acier en main. Par contre, le sixième, autre grand toro, lui permit un joli desquite, signé d’un énorme volapié.
     Eulalio Lopez « El Zotoluco » a signé une tarde d’immense honnêteté, de courage et de savoir mêlée. Bien en recevant de cape le premier, guapisimo, qui va lui sauter au visage. Le toro s’endort un peu à la pique, prenant deux autres puyazos, légers. Le Victorino arrivera très violent et court, à la muleta du mexicain qui fera face, avec calme et courage. Doblones bien appuyés, « toques de verdad », aguante dans les passes des deux côtés, évitant les coups de hachoirs, et revenant au combat, jusqu’à pouvoir lier plusieurs muletazos très vibrants. L’oreille pointait à l’horizon de cette première faena, mais deux pinchazos, une entière et un descabello ne vont permettre qu’une énorme ovation, accompagnée d’un avis, tandis que le toro était arrastré sous les bravos – Le quatrième, magnifique, donnera lieu à un grand tiers de piques, mesuré, calibré, sculpté par cet immense picador qu’est Efren Acosta. Trois piques, citées de loin, le fer montant haut, et tombant, net, sur le morillo du toro. Le châtiment est dosé, d’une poigne de fer, tandis que l’autre main manoeuvre le cheval. Trois puyazos « à tour complet », le picador manoeuvrant pour libérer la charge du toro. Rien à voir avec la carioca. Le public ne s’y trompa en rien, qui fit  une immense ovation au géant cavalier (dans tous les sens du terme).  Hélas, le toro va tourner « court » et « serré ». Le Zotoluco, malgré ses efforts, ne pourra lui inventer une charge.Ovation pour le matador mexicain, qui tue d’une entière ladeada, très vaillamment poussée, et deux descabellos. On le vit très attentif  à la lidia, et le public lui applaudira un quite au sixième, clos d’une jolie demie véronique. « Muy torero, Señor ! »
     Enorme et définitif triomphe de Stéphane Fernandez Meca. Le public l’a constaté, euphorique, et la télévision espagnole l’a envoyé au plus profond de la planète taurine. Deux oreilles et sortie a hombros totalement méritées. Il y aurait eu trois oreilles et une queue, « c’était  pareil !»  Il ne suffisait que deux choses : Une épée à son premier, au lieu des trois pinchazos.. et le recibir moins bas, au cinquième. Mais peu importe, moralement, les trophées y sont, et le triomphe est total. Le deuxième Victorino sort comme une torpille dans un immense nuage de poussière. Vaya ! Il va peser un moment sur Meca, dans les premiers capotazos, puis soudain se freiner, s’arrêter. Batacazo sur la première pique, puis deux autres puyazos, longuement cités. Le toro est tardo. Meca va commencer superbe, devant un toro qui a son degré de « guasa », mais un bon piton gauche. Trois séries de naturelles, à mas, clos de pechos gauchers, puis énormes doubles pechos. Grandes ovations. Ce sera beaucoup moins net à droite, le torero continuant, très engagé. Le toro tarde beaucoup à déclencher, et Meca ne pourra vraiment l’accrocher, en fin de faena. Peu importe, le trophée était largement conquis, mais hélas, l’épée « se refusa » par trois fois, le torero devant même se protéger d’une dernière oleada du bicho.L’épée définitive sera vite retirée, le trajet de la lame n’étant pas très conventionnel. Adieu l’oreille, mais grande ovation pour le Français – Le cinquième « Gargantillo » sort « guapo » et vient fort dans le capote de Meca. Tandis que les piqueros font leur entrée, le toro s’échappe des peones, au burladero d’en face, traverse la piste au galop, direction «les cavaliers », mais se voit détourné au dernier moment par le Zotoluco, adroit, précis et courageux. Malheureusement, la maladresse d’un peon le ramènera sur le cheval qu’il ira percuter violemment, poussant en brave, prenant un lourd puyazo, le cavalier appuyé aux barrières. Le toro est ramené au burladero d’ombre, tandis que picadors et toreros regagnent leur place. Hélas, encore une fois, « Gargantillo » s’échappera de la garde « hésitante » du banderillero, et fondra sur Fernandez Meca qui le mettra rapidement en suerte. Très châtié dans la première rencontre, le toro ne prendra qu’une petit pique ... Que se serait il passé si ce toro avait été mis trois fois, correctement, en suerte ? Allez donc savoir ! Le deuxième tiers sera « à la gloire » du Chano, pour deux grandes paires de banderilles. Il fut le seul à saluer, de toute la feria (Il y a eu, pourtant, d’autres grandes paires de banderilles, aujourd’hui, et avant)
     La faena de Stéphane Fernandez Meca sera.... un faenon ! Elle débute en se doublant, doucement mais fermement, vers le centre. Dès la première série, le Français va « dar de comer al toro », va lui donner la muleta, loin devant, lier les muletazos et à nouveau, donner la muleta en pâture à l’ogre qui va suivre et suivre pour la dévorer. Un faenon, et la fièvre qui monte, au fur et à mesure des séries. Le corps se redresse, l’attitude se relâche, Meca devient « grand torero ». Formidable moment de « la double noblesse » d’un toro et d’un homme. On ne peut décrire cela. On ne peut que le vivre. « Dois je vraiment l’estoquer », questionne Meca, en allant changer l’épée. Pas de réponse claire et donc, Fernandez Meca prépare soigneusement un recibir, magnifiquement cité, bravement porté, mais qui, malheureusement tombera très bas, au point que le matador lui-même retirera la lame, prestement. Adieu, le rabo ! Lent et long cheminement vers la mort, de ce toro qui, enfin s’écroule en plein centre, tandis que le torero devient « un enfant, le soir de Noël », et que le public jubile totalement. Mouchoir bleu, après les deux blancs ! Deux oreilles et vuelta pour « Gargantillo ».
     Magnifique... mais on est passé, peut être, « à côté » de l’Histoire ! Chapeau Victorino ! Monterazo, monsieur Stéphane, impeccablement vêtu de « bleu porcelaine et argent », souriant radieux sous l’ovation, et prêt pour d’autre voyages, d’autre contrats, d’autres ovations, là bas, « de l’autre côté »..
     El Tato a subi un gros échec, face à son premier. Ce toro, ovationné à la sortie, avait pris une première pique, de « brave », mais était sorti flojo de la troisième rencontre. Cependant, il était « remonté » au banderilles et arriva fort à la muleta, répétant des charges un peu sosoas, la tête à mi hauteur, sans transmettre. Le torero donna dans la quantitié, le public lui reprochant de rester sur le voyage, de ne pas s’engager, en un mot, de ne pas le toréer vraiment. Faena longue, fastidieuse, le diestro ne parvenant à trouver la solution que sur trois muletazos bien tirés, en fin de trasteo. Gros pinchazo et par la suite, la confiance totalement envolée, tant avec l'épée que le descabello. Un petit désastre ! Aviso et courte pitada. Mais, « pour la télé », un gros échec ! – L’aragonais, heureusement, se retrouvera devant le bon sixième, autre excellent toro, sorti à « 100 à l’heure » qu’il reçoit élégamment de cape. Le toro commencera un peu « andarin », mais le Tato saura rectifier le tir, dans une faena allant « à mas », sans grande élégance, mais efficace et claire, terminée par trois muletazos « a gusto », bien relâché. Le Tato, alors, se profila, et encore une fois , fit total honneur à son surnom artistique, en portant un énorme coup d’épée. La meilleure estocade, une fois encore, de la feria . Oreille  méritée et l’abrazo final de tout un peuple taurino, tandis qu’un grand ganadero dormira mieux, ce soir, et qu’un matador rêvera à d’autres « Gargantillo »...C’est aussi pour cela, que nous sommes Aficionados !

     Les photos et le bilan de Mont de Marsan vous arriveront bientôt. Mais je ne voudrais pas terminer cette feria, sans remercier l’accueil qui a été réservé à la Presse par un service dorénavant, parfaitement rodé, et surtout, à titre personnel, à la Direction et au personnel de l’Hôtel « Zanchettin », pour avoir si gentiment collaboré à l’envoi quotidien de ces chroniques. Gracias mil, y hasta el año que viene, si Dios quiere ! »

 

JESULIN TRIOMPHE ENFIN...

     Il aura fallu la dernière corrida de la Feria de Julio, en plaza de Valencia, pour que Jesulin de Ubrique, réapparu, cette année avec un toreo de qualité et une nouvelle image, triomphe enfin dans une plaza de grande catégorie. Enfin, un soupir de soulagement pour celui qui, peut-être, commençait à se poser des questions sur son choix, et son avenir.

      26 Juillet -Valencia – Dernière corrida de la San Jaime : Toros de Jandilla, décastés. Jesulin de Ubrique touche le bon quatrième, et lui monte « un tabac ». (Ovation et deux oreilles) – Finito de Cordoba ne voulut pas voir ses toros. Certains diront « Tiens !tiens ! » (Pitos y Bronca) – Morante donna des détails magnifiques, tant que durèrent ses toros. Malchance qui persiste, soulignée par tous. (Silence et Palmas) Jesulin est sorti a hombros.

     26 Juillet – Santander – 6 ème de feria : Catastrophe de Montalvo – Califa : Silence et vuelta – Jesus Millan se fait voler un triomphe et prend des coups (trois vueltas et vuelta) – Rafael de Julia, récent triomphateur de Valencia : Ovation et Silence

     Par ailleurs, on apprend que José Tomas se retrouve « sur la touche » pour une durée d’un mois, suite à la luxation du coude droit, mercredi à Santander. Lésion compliquée, qui fait penser à ce qui est arrivé au Cordobes, l’an passé, à Dax, avec les conséquences que l’on sait. Du travail d’imagination, pour les Empresas.

Juan Jose Padilla, lui, a tienté, se plaint d’une épaule... mais veut revenir aux ruedos Samedi, à Santander. « Sont fous, ces romains ! ! ! ».

 

MONT DE MARSAN 2001 : « QUE CALOR ! »

     28 Juillet : Une chaleur terrible sur Mont de Marsan, pour cette Madeleine 2001. Grande ambiance dans la rue, plus mitigée dans la plaza. Il est vrai que « l’histoire des banderoles » et quelques autres points d’interrogation ont amené  quelques lourds nuages dans le ciel landais. Bien entendu, la présence de la Télévision  n’a fait qu’éxacerber quelques passions « y afan de protagonismo »... Logique ! Cependant, on n’a pas dépassé la limite, et tout le monde peut s’en féliciter.
    
Quelle « chaleur » s’est faite l’Empresa ! Vivre cinq jours ainsi doit, on l’entend bien, frôler l’insuportable, et il est heureux que la dernière corrida ait apporté un peu de baume au coeur de tous. Encore une fois, les Victorino et les toreros ont « fait le quite » à Mont de Marsan... Que bien ! Cependant, les problèmes demeurent, et il faudra s’y pencher sérieusement...
    
Mont de Marsan, torista, ou torerista ? Mont de Marsan, indépendante ou non ? Libre ou non ? En théorie, elle est torista, non indépendante, puisque sous la coupe des « grands basques », mais cependant libre de demander, voire d’éxiger. Contrairement à Bayonne, qui est dans le même schéma, mais qui « dilue » sa temporada en quatre épisodes, Mont de Marsan concentre le tout en une feria de cinq jours. Donc, forcément, les conséquences sont surmultipliées et les réactions, immédiates. Pendant ce temps, Dax fait de même, mais avec le coudées bien plus franches et une image plus torerista, ou plutôt « toreista »... ce qui est bien plus logique.
    
La feria 2001 n’a pas été bonne... Pourquoi se le cacher : Des toros au comportement discutable, des toreros « en demi teinte » ou au  rendement limité...
    
Cinq corridas, 30 toros, 60 oreilles à couper... Résultat : 8 oreilles, dont quatre sont sujetes à caution... Richard Milian reçoit un dernier cadeau ; Ferrera coupe pour son « dynamisme » ; Caballero a bien fonctionné, mais... ; Juan Bautista se sauve d’une larga et d’un bon coup d épée....
    
Restent les quatre trophées « inataquables » : L’oreille pour Enrique Ponce, bien chiche quand on regarde sa faena, et qu’on la compare avec celles des autres « primés »... Les deux de Stéphane, indiscutables, à un grand toro. Celle du Tato, pour l’effort et le volapié.
    
Huit oreilles...En réalité, quatre... sur soixante « possibles »... Muy poco, no ?

     Cinq corridas, cinq lots. Si l’on enlève les Victorino... on ne peut que constater l’évidence : Il est sorti à Mont de Marsan, ce qui sort partout en ferias, dans de plazas comparables... Et, en présentation, se serait même, plutôt mieux. Tout le monde demande « des toros », mais Mont de Marsan ne sera jamais Pamplona, Zaragoza ou Bilbao...
    
Les toros du dimanche « portaient beau »...Y que ? Et tout le monde est rentré chez soi en disant... « la corrida du dimanche, comme d’habitude ! ».
    
Les Capea du lundi sont sortis faibles... comme partout cette année. Dommage car ils étaient braves et nobles, pour quatre d’entre eux... Restent les pitones ! Cà... Ou on a la force d’éxiger, de provoquer les examens scientifiques post mortem, ou on ne l’a pas... Entonces !
    
Les Marquis de Domecq sont sortis « bizarres »... Mystère. Les toreros « n’ont pas voulu les voir », ou n’ont pas pu ! Figuritas de papel ! clament les uns, tandis que d’autres se grattent la tête en voyant ces toros « partir dans tous les sens »... Que paso ?
    
On voulait « massacrer » Jose Luis Marca. Pues bien, sa corrida est sortie, correcte en tout, et nous a donné un comportement très honorable, avec en prime, un grand Ponce.
     Les Victorinos, quant à eux, sont sortis, semble t’il, plus importants, plus agressifs, plus « alimañas », que l’an passé. En face, trois toreros totalement honorables, qui ont multiplié les efforts et la toreria, même quant ce fut l’échec. Grande corrida, « dans les trois tiers », avec un regret... On est passé tout près d’un indulto !
    
Tel est , à grands traits, le bilan, mitigé, d’une feria 2001, qui confirme ce que vit la France, en général : Aficion ou pas ? Torista ou torerista ? Si l’on veut des figures devant des toros importants, il faut lancer la monnaie en l’air ... et accepter le coté sur lequel elle retombe !
    
Quel sera le « demain » ? Quel axe choisira Mont de Marsan ? On verra... Celui de la « vraie indépendance », serait bien sûr souhaitable, mais le problème est ailleurs : La définition d’un vrai public, dans le contexte ganadero actuel. Si l’on veut cinq corridas, style « Cebada » ou « Dolores »... bien ! Maisq il faudra courir le risque de les voir sortir comme les uns à Vic, ou les autres à Madrid... Il faudra courir le risque de « batailler » sur les cartels, l’objectif premier étant de remplir la plaza, et de tout équilibrer ... les comptes et les satisfactions !
    
La Feria de Mont de Marsan 2001 a été, pour certains, un échec. Bien ! Avez vous suivi, jour après jour, le gigantesque toston que fut la San Isidro ? A l’opposé, Séville ne fut guère plus brillant, quoique sauvée par les toreros... Au total, Mont de Marsan a vécu la Tauromachie actuelle, où rien n’est garanti, où, plus que jamais « Los toros, como los melones, son... » Il faut les ouvrir, et après... cela dépend de la sauce avec laquelle on les accompagne... 

 

WEEK END TAURIN....CHASSE CROISE....

     28 Juillet : « Adieu les juilletistes, on vous aimait bien ! Salut les aoûtiens ! Mettez vous là, mais soyez sages ! » Sur les longs rubans asphaltés, de plus ou moins grandes largeurs, ils vont se croiser. Les uns arrivent tout blancs, plein d’espoir... « On va s’éclater ! Ouais... ben, fais gaffe au platane ! » Les autres s’en vont, un peu maussades... « Il n’y a plus d’été ! C’est décidé, l’an prochain, on part aux Seychelles... non, mais des fois ! Quoi l’argent ? Ah oui, l’argent... »
    
Ils vont se croiser, Aficionados de tous bords... Les uns arrivent en râlant déjà, et maudissant leur malchance... Ils venaient pour Jose Tomas ! Et puis, l’abono à Bayonne... «Qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire entre le 12 et le 15 Août ? Sais pas, moi ! Ils auraient pu imaginer « un coup », avec San Sebastian : L’abono de Bayonne comprend les deux corridas des 12 et 15, puis, les 13 et 14, un bus, tout confort, vous emmène visiter la côte, déjeuner au Monte Igueldo, et voir les deux corridas d’Illumbe ! » ...Du coup, ils veulent téléphoner à Dax... « Oh, la la ! Plus de billets ! Ils sont pleins, comme nous, la semaine prochaine, aux fêtes de Bayonne ! ! » 
    
Les autres repartent en râlant : « Ouais, d’accord, Fernandez Meca... mais quand même, Mont de Marsan... quand même ! Aline... fais taire les gosses, et surveille les radars. Manquerait plus que çà ! »
    
En attendant, ils vont se croiser, et perdre également le « chassé croisé » taurin Tyrosse-Orthez, demain, dimanche 29 : Chaque année à la même date, c’est le dilemme... « Où on va ? » Le même jour, les deux placitas convoquent l’aficion pour des corridas comportant chacune, un réel intèrêt...Toros y toreros !  Sont pénibles, quand même ! Va bien falloir s’entendre, un jour ! Alors, souvent, on va « au plus près », en jurant , surtout, que c’est le cartel qui intéresse...

     29 Juillet – Tyrosse : Cette année, c’est la démesure. Empresa de la plaza, Monsieur « de »Palha, veut donner une « grande image », de sérieux et de vrai, n’hésitant pas à museler  une partie l’Aficion locale et donc, sort « ses » produits, (on n’est jamais mieux servi...) avec des cornes de trois mètres de large. Attention, le toril est étroit ! Bueno ! Il y aura du bois, pour qui voudra s’y chauffer ! Qui ?  Fernandez Meca, habitué à la plaza et aux pensionnaires de monsieur « de » Palha ! Denis Loré, qu’on aimerait voir, en d’autres circonstances et, le Zotoluco, un mexicain « pero que muy torero », qu’on espère voir s’en sortir entier, de façon à pouvoir l’applaudir, en principe, dimanche prochain, à Bayonne. Suerte pa todos !

     29 Juillet – Orthez : La petite ville béarnaise, elle, reste plus sage, plus modeste, mais aussi intéressante... justement, par sa sagesse et son humilité. Novillada non piquée, le matin... et, le soir : Six Toros del Sierro, pour Richard Milian, El Renco et El Fandi. Le français continue sa tournée d’adieux, l’Alicantino cherchera  à « gagner » la France. Quant au Fandi, il doit trouver là « pierre de base » à de plus grandes entreprises sur notre sol. « Vaillant, il est ! », comme dit le basque, mais aussi torero intelligent et entrprenant . A suivre. Voir comment vont sortir « ceux del Sierro » ! Longtemps qu’on n’a pas vu des Sepulveda ! 

     Mais, au fond... avant de partir tout à fait.. « Si on s’arrêtait à Garlin » ! L’avantage, « c’est que c’est aujourd’hui... ».  Vous avez raison ! Dans la placita de bois... une novillada « de lujo », comme chaque année, qui réunit du ganado de garantie (on y a vu des lots « de grande classe ») et des novilleros de pointe :

     28 Juillet – Garlin : Novillos de Juan Pedro Domecq (s’il vous plaît !) pour Reyes Mendoza et sa façon, impavide, d’aguanter le toro. Impressionnant ! – Salvador Vega, Malagueño, de grande personnalité artistique. Il est le triomphateur des novilladas de San Sebastian, tout comme Cesar Jimenez, ce surdoué du toreo, récent triomphateur à Bayonne, qui fera troisième au cartel.
    
Jolie novillada, en perspective... et c’est... aujourd’hui ! « Dernière chance, pour les Juilletistes en retard, bienvenue pour les Aoûtiens... en avance !

 

LA FOLLE REAPPARITION DE PADILLA

     29 Juillet : Quatorze jours après sa terrible voltige de Pamplona, Juan Jose Padilla a réapparu hier, en plaza de Santander. Une réapparition triomphale, devant des Victorino Martin, soldée par une sortie à hombros, la deuxième de toute la Feria, et la seule pour un matador de toros. Incroyable ! Quatorze jours après avoir failli, pour la troisième fois en similaires circonstances (cornada au cou, à San Sebastian, Sevilla et Pamplona), Juan Jose Padilla, faisant fi de tous les conseils des médecins, de toutes les prières de son entourage, a décidé de reprendre l’épée. Il l’a fait sans se chercher aucune excuse, banderillant ses deux toros, malgré son épaule blessée, soutenue par un « harnais » qui la renforce. Le public, sidéré, a suivi avec enthousiasme, ses exploits, et le jerezano a triomphé, plus pour ses bravades que pour un toreo classique, reposé, qui n’est pas de son répertoire. Padilla, «on aime ou on aime pas », mais on est bien obligé de soulever son chapeau devant « ce fou magnifique »
    
Et maintenant, que va t’il se passer ?  Réapparu hier, avec la bienveillante appréciation de tous, Juan Jose Padilla se trouve face au mois d’Août le plus intense et le plus inqiétant de sa vie, puisque, presqu’au bout, se trouve « le grand rendez vous » : 25 Août, six toros de Miura, seul, en plaza de Bilbao...
 
    Reapparaître un jour, en hurlant, en grimaçant, harnaché, « injecté », peut être jouable, à la limite. Mais il lui reste de longues journées, de longues routes de nuit et quelques toros, avant un rendez vous qui, déjà, lorsque l’on est en pleine forme, a quelque chance de vous « manger la tête »... Donc, que va t’il se passer ? Trois cornadas de cette gravité, pour ce qui concerne l’impact physique et psychologique qu’elles ne peuvent manquer de causer, avaient toutes les chances de conduire à un long repos récupérateur. Mais voilà, « il est torero », un torero polémique, un torero farfelu, mais un torero ... et un « sacré bonhomme ».
    
On va donc suivre, avec attention et anxiété, « le mois d’Août de Padilla » en souhaitant que la chance accompagne cet homme qui sait si bien mettre « la tête, le coeur et ... d’autres choses !

     28 Juillet – Santander – Dernière de Feria – Plein : Toros incommodes de Victorino Martin. Division d’opinions : Certains parlent de caste, d’autres de genio et de coups tordus. 1et 3ème sortirent faibles ; 2ème encasté – 6ème avec beaucoup de genio – Ruiz Miguel  a prouvé qu’il ne devenait pas revenir. Malchance au sorteo, et peu de recours, ce qui est normal. Il tua mal le quatrième (silence et sifflets) – Pepin Liria aurait du mieux s’en sortir, mais certains l’ont trouvé un peu « en dedans » (vuelta et silence)  - Juan Jose Padilla fit feu de tous bois, devant un public qui l’ovationna et l’encouragea sans cesse. Vuelta au troisième et deux oreilles au sixième, toro très ardu que le jerezano « s’envoya », comme un chef ! Salida a hombros pour Juan Jose Padilla, « le torero fou de l’an 2001 », que l’on ne peut s’empêcher d’admirer.
 

TOROS DE FRANCE...

     29 Juillet : Deux spectacles ont eu lieu, hier, « en plazas de France »: On aurait aimé plus de compétencia » dans le mano a mano de Beaucaire. Du côté de Garlin, un torero a été blessé, et un autre, Cesar Jimenez a triomphé devant une bonne novillada de Juan Pedro Domecq

     28 Juillet – Beaucaire : Toros de Fuente Ymbro, inégaux de présence et comportement. Mano a mano très conventionnel entre Fernandez Meca et Juan Bautista. Les deux toreros se respectèrent, toréèrent al alimon, se « brindèrent » un toro, et coupèrent chacun une oreille, écoutant des ovations, pour le reste de leurs combats.

     28 Juillet – Garlin : Bonne novillada de Juan Pedro Domecq, noble et encastée. Blessure de Reyes Mendoza au cours de la première faena. Blessure de trois trajectoires légères, à la cuisse gauche. Le torero demeura dans le ruedo, jusqu’à la mort de son novillo – Salvador Vega prit trois novillos, avec de bons détails de classe, mais ne pouvant pas « redondear  la tarde »...(Bravos – Oreille – Bravos) – Gros triomphe de Cesar Jimenez : Facilité, esthétique, sens du spectacle..en un mot, toreria (Deux oreilles et oreille)

 

N’IMPORTE QUOI OU GUERE MOINS ! ! ! ! !

     30 juillet : Les bruits qui couraient sur la corrida de Tyrosse n’étaient pas des plus flatteurs... A priori, les résultats les ont confirmés. Il est sorti des corrales... un peu de tout, avec des cornes ! D’ailleurs, « l’Empresa Ganadero » l’avait lui même annoncé, à la radio, avant la corrida : « Je vous préviens, le lot est diversement présenté. Moi, comme empresa, je « me » suis longuement consulté, comme ganadero, et j’ai accepté « mes » propositions : offrir à Tyrosse, une corrida variée...dans tous les sens du terme. Comme je mets, en face, des toreros sympathiques, la pilule passera bien mieux, et comme empresa, j’offrirai à bon prix, une corrida que je ne pourrai, comme ganadero, placer « nulle part ailleurs ». Donc, comme ganadero, je ne suis pas mécontent « de moi », et comme empresa, je « me » remercie beaucoup.... ». Du coup, l’homme se met devant un miroir et se donne un grand abrazo, entre ganadero et empresa. Fabuleux !
    
Décidément, que ce soit du côté de  Moscou ou de Tyrosse, ces portugais ont le sens de affaires et de la communication. Entre le « tu comprends ? » du grand Victor, et le « la corrida ne m’a pas plu, parce que « trop inégale »(sic) », du Sieur Folque ...on ne peut que saluer, chapeau bas...

     A Beaucaire, ce fut autre chose : Un torero français a pris l’alternative... Inconnu avant la corrida, il le restera, après. O sea... « Presentacion y despedida ». Prendre l’alternative en sachant très bien qu’il n’y aura rien, ou presque, derrière, nous semble absolument incorrect, par rapport au symbole que porte ne lui un costume de lumières. André Martinez a pris l’alternative. Cela s’est « a peu près bien passé », et surtout, il en est sorti vivant... Soyons clair : Le seul fait de se présenter, en public, devant deux toracos, mérite un grand coup de béret. Cepandant, le faire avec la seule ambition de pouvoir mettre au bas de sa carte de visite « matador de toros », paraît un  peu « limite »... Cela dit, il n’est pas le premier. Asi que !

     29 Juillet – Saint Vincent de Tyrosse – Presque plein : (De notre correspondant) Corrida de Palha, dont la présentation et le comportement ont fortement laissé à désirer. Toros de toutes les formes, qui se cachaient derrière des cornes « de toutes les formes ». Comportement pour le moins inégal, avec beaucoup de distraction , et bien peu de caste. Le ganadero peut dire un grand merci aux toreros qui lui ont fait le quite – Zotoluco, Fernandez Meca et Denis Loré ont mis professionalisme et verguenza torera, réussissant de bonnes choses, méritant plus qu’ils n’ont obtenu... Une vuelta pour chacun. Malheureusement, l’épée à privé les matadors des mérites obtenus par les muleteros. A signaler le bon retour en Sud Ouest de Denis Loré. En un mot, les hommes ont été « au dessus des toros », mais le grand vainqueur de la tarde ... fut « l’empresa ganadero ». « Tu comprends ? ... moi aussi !»

     29 Juillet – Beaucaire : Toros d’Occitania, nobles et de peu de force – Alternative, chez lui, du français André Martinez, qui démontra son peu d’expérience, et d’avenir (Vuelta et silence) – Triomphe du petit coloombien Paquito Perlaza, qui coupa une oreille chaque fois, avec volonté et toreria. Manque un peu de transmission, de communication, en un mot, de cet personnalité qui fit éclater un autre colombien... – El Cid est venu s’entraîner à des entreprises plus importantes. Le public de Beaucaire méritait plus d’engagement de la part du grand Sévillan (Vuelta, par deux fois, avec avis au deuxième)

     29 Juillet – Orthez – Grande entrée : (De notre correspondante) Les toros du Sierro sont bien présentés « en caisse », mais discutables « en pointes »... La corrida est sortie noblona, mais s’est vite arrêtée – Richard Milian coupe une oreille au quatrième – El Renco ne passe pas (Silence aux deux)  - El Fandi fait beaucoup de bruit : bien au troisième, dont il coupe une oreille, à force de vibrato. Le sixième le prendra au moment de l’estocade, heureusement sans gravité.

 

DIMANCHE DANS LES RUEDOS : LES MARQUIS DE DOMECQ SONT BIEN SORTIS AU PUERTO...

     30 Juillet : Les mystères de la tauromachie... A Mont de Marsan, les Marquis de Domecq « partent dans tous les sens » et les toreros, non des moindres, se mettent presque « à courir... ». Cinq jours plus tard, ils sortent bien au Puerto Santa Maria, au point que l’on donne vuelta à l’un d’entre eux, et qu’un des matadors déchus, de la Madeleine, s’est amusé à leur couper trois oreilles. Allez donc comprendre quelque chose à cette « alchimie »... Vous avez bien dit « alchimie » ?

     29 Juillet – Puerto Santa Maria – Presque plein : Bonne corrida du Marquis de Domecq, bien présentée et de bon jeu, en particulier  les 4, 5 et 6ème. On donna vuelta posthume au quatrième toro, du nom de « Trincon » - Jose Ortega Cano, auteur d’une saison en dents de scie ( des triomphes, mais aussi deux toros al corral) se ent bien « dans le sud ». Après midi inspirée du cartagenero qui se laissa aller à des détails de grande classe. Passages très toreros devant le quatrième auquel il coupa les deux oreilles. A signaler un grand quite... après les banderilles. « Le salio asi ! » - Rivera Ordoñez s’est montré plein de hargne à triompher. Hélas, encore une fois, l’épée lui joua des sales tours, et seules resteront deux ovations, deux portagayolas et de grandes naturelles au cinquième – El Juli s’est déchaîné, dans les trois tiers, a toréé parfois vibrant, souvent « reposé », coupant une puis deux oreilles, devant un public conquis.

     29 Juillet – Madrid (Las Ventas) – Un petit quart de plaza : Toros de Jose Escolar Gil, sortis moyennement charpentés, et qui ne présentèrent pas les difficultés auxquelles on pouvait s’attendre. A part le premier, tous offraient quelque possibilité  de briller, dont seul Oscar Higares sut profiter – Antonio Mondejar torée trop peu pour « se libérer », face à une telle responsabilité. On le vit « peu centré » (Silence et quelques sifflets) – Rafi Camino revenait à Madrid. Sans triompher, il fit taire les quolibets qui l’accompagnèrent au paseo. De bonnes choses, face à ses deux toros, qui prouvent que « s’il voulait ! » ( Silence et Ovation) – Oscar Higares devait se rappeler au souvenir des empresas. Ayant loupé sa San Isidro, n’étant pas inscrit au cartel de Bilbao, le brun bouclé « a mis le paquet ». Présent à tous les quites, volontaire et vibrant, il coupe une oreille au dernier qui offrait une bonne corne gauche. 

     29 juillet – Barcelona – Un tiers de plaza : Mauvaise corrida du Ventorrillo, mal présentée et sans jeu – Espla s’est promené : professionalime et vista. Juste ce qui faut (ovation par deus fois) – Luis Miguel Encabo s’est montré très volontaire (Ovation chaque fois)  - Uceda Leal, brillant au capote, a eu les grands gestes toreros de la tarde (Vuelta et silence)

     29 Juillet – Tudela – 3ème de Feria – Media plaza : La corrida de Mari Carmen Camacho est sortie « inégale » de comportement – Finito de Cordoba eut des moments de grande classe (Oreille et ovation) – Miguel Abellan triomphe, pour la troisième année consécutive (Silence et Deux oreilles) – Javier Castaño se montra très engagé, très « responsable » (Oreille à chaque toro)

     29 Juillet - La Roda – Bonne entrée : Corrida de Alcurrucen, bien présentée, de jeu moyen – Ponce coupe les deux oreilles du quatième – Manolo Caballero triomphe avec trois trophées – Barrera « coupe une » à chacun

     29 juillet – Inca (Mallorca) – No hay billetes : Bonne corrida de Juan Albarran – Les toreros ont coupé « un sac d’oreilles » : Quatre pour Jesulin de Ubrique – Trois pour Manolito Sanchez – Trois et une queue pour « El Califa ». C’est bon pour le moral !

     29 Juillet – Collado Villalba (Madrid) : Toros de Carmen Segovia, nobles mais faibles - Bonne journée de Pepin Liria, qui se régale devant des toros, pour lui, faciles (Quatre oreilles) -  Jose Luis Moreno coupe deux trophées au cinquième – Jesus Millan est ovationné au troisième, et se fait prendre par le sixième, en toréant à genoux. Blessure à la fesse, qui, à priori, ne devrait pas l’empêcher d’honorer ses prochains contrats.

     29 Juillet – Marbella : Plus grave, par contre, la blessure de Juan Jose Trujillo, par un toro de Castilblanco : Blessure de 20 centimètres en face interne de la cuisse gauche, avec deux trajectoires de 12 et 20 centimètres. Une blessure qui arrive à la veille de la feria de Malaga, si importante pour ce torero. A suivre.

 

AOUT.... L’EMBARRAS DU CHOIX !

     31 Juillet : C’est parti ! Tout le monde, pied au plancher ! Le mois d’août taurin est à nos portes, et, bien entendu, l’aficionado, un verre à la main,  prépare minutieusement son circuit, tandis que madame et les enfants barbotent allègrement dans une eau à 27° (Comment exagéré ? Bon, allez, à 26, oh !)
     Canicule ! Vive le sombrero et la mauresque ! Où allons nous, ce week end ? Bayonne, bien sûr ! Les fêtes débutent demain, mercredi , avec leur cortège de musique, de blanc et rouge, de centaines d’olibrius étendus un peu partout, complètement « noirs »... Ambiance ! Couleurs ! Bruits divers ! Pas très reposant, mais à voir absolument une fois dans sa vie...dit on !
     Nous, on est plutôt des sages ! Loin des autoroutes du plaisir, loin des rivières de sangria, on préfère les départementales, les petits chemins où l’on peut s’arrêter, à l’improviste, sans peur d’être dérangé par autre regards que celui, goguenard, de quelque agriculteur sur son tracteur. On préfère les petits ruisseaux d’eau claire... avec un peu de Ricard dedans, certes ! (Faut pas pousser, non plus !)
     Les « autoroutes taurines » du mois d’Août ont pour nom : Bayonne, Dax, Béziers, pour ce qui est de la France. Côté « Spain ! », il faut viser San Sebastian, Bilbao, les cols « hors catégorie », mais aussi Malaga, Almeria, ferias dites « plus aimables », où  les toreros viennent plus à gusto, et se laissent parfois aller à quelque chef d’oeuvre.
     Août  est le mois de l’abondance, de la chaleur, du stress. Les figuras courent de ville en ville, dans la chaleur de la nuit. Le temps d’un  somme, d’un solomilllo et d’une bonne douche, les voilà impeccablement vêtus de lumières, devant un public qui ne veut qu’une chose : « Les voir « bien », ici, aujourd’hui ! Non, mais... ».
     Cette année, la tauromachie fait recette. « Canal plus », bien sûr ;  la grande presse qui se met à parler « toros », Paris Match et le glorieux Victoriano del Rio, de Nîmes ; « Libé », « Le Monde » et , bien sûr ... Internet ! Toujours est il qu’il y a des grands llenos en perspective, et que trouver des places pour Dax ou Bayonne relève de l’exploit.
     Mais, au fait, pourquoi n’iriez vous pas, pour ceux de « la côte Ouest », faire un tour du côté des novilladas ?  Il y a, autour du week end des 4 et 5 Août, plétore de spectacles du plus haut intérêt. Certes, il faut faire un choix, mais on peut, en deux jours, faire revue des grands noms de la novilleria actuelle, face à des élevages de catégorie.
     Au choix : Parentis, qui continue dans sa ligne torista (deux novilladas, les 4 et 5, avec des Escolar Gil, le deuxième jour – Riscle, le 4 Août, avec des Garcigrande, et deux ténors : Salvador Vega et Cesar Jimenez -  Hagetmau, bien sûr, les 5 et 6 Août. Elle fut longtemps la reine des novilladas. A un peu perdu. Cependant, son identitéreste ancrée sur le binôme : Ganaderia fortes, pour novilleros de premier plan. Cette année, Hagetmau a fait à la fois simple et efficace : Des Prieto de la Cal, les toros « couleur savon » (jaboneros) pour les finalistes du concours de San Sebastian : Javier Valverde, Salvador Vega et Cesar Jimenez ; puis, le 6, un mano a mano entre « les deux Juliens », Lescarret du Sud Ouest... et Miletto, du Sud Est, face à des Maria Luisa. Super !
     Le 5 Août, il sera également intéressant de suivre la novillada de Soustons, avec du ganado de Valdefresno, sérieux, et un cartel de grand intérêt : Leandro Marcos, Julien Lescarret et Ivan Garcia...
     Pas à dire, la grande revue des novilleros aura bien lieu dans le sud ouest français, avec bien sûr, les « trois jours de Julien » (Parentis, Soustons, Hagetmau) respectivement avec du Tabernero, du Valdefresno et du  Guardiola de Maria Luisa. Les progrès sont sensibles, mais les aficionados plus exigeants. Un « trois jours » qui prend l’allure de nouvel examen de passage.

     Côté « armes lourdes »... Voir Bayonne !  On débutera « au trot, au trot ! au galop, au galop ! », samedi, avec la corrida de Rejoneo : Leonardo Hernandez, Pablo Hermoso de Mendoza et le jeune Alvaro Montes, face à des Benitez Cubero. Les deux vainqueurs de l’an passé, et la porte ouverte à un futur grand.
     Et puis, le 5 Août : La corrida des Fêtes ! Certes, il y a encore quelques cris intempestifs, mais l’ambiance s’est beaucoup améliorée, dans la plaza, et on est très loin de 1985. Corrida de Fêtes, corrida torista, avec cette année encore, les Cebada Gago. Sortis impressionants à Séville, ils ont un peu déçu par la suite, en particulier à Vic et Pamplona. Cela dit, Cebada Gago reste le toro qui crée l’émotion, et peut, tout à coup, permettre « la » faena, qui, du coup, prendra un relief tout particulier. Cebada dans une plaza, c’est toujours un événement ! En face, Padilla, l’incroyable ressuscité ; Ferrera, le bondissant triomphateur de l’an passé, dont on attend qu’il calme un peu son moteur emballé ; et Francisco Marco, le navarrais, à qui chance est donnée « d’entrer » sur le marché Français.

 

LE JULI  CONTESTE...

     31 Juillet : Il est normal que le public exige plus et plus des vedettes. Il est normal qu’une fois « le grand amour consommé », on arrive à une relation plus tendre, plus raisonnable, parfois marquée par quelque sérieux coups de gueule. Normal. Et... c’est tellement meilleur, après !
     El Juli entrerait il dans une nouvelle étape de sa carrière ? Là où les foules des grandes plazas continuent à vibrer à l’unisson, d’autres, plus réduites, n’hésitent pas à le contester. C’est un peu ce qui s’est passé, hier, en plaza de Calasparra, près de Murcia, où le jeune coupa chaque fois une oreille qui fut si contestée qu’il donna une première vuelta, de fort mauvaise humeur, mais qu’il renonça à donner la deuxième. Faut dire que les toros del Casillon étaient plutôt du genre « discutables », au plan présentation – De son côté, Finito de Cordoba, navigua « tranquille » et coupa son « oreille », et Alfonso Romero, torero de la terre, fut le vrai triomphateur, avec deux oreilles et, la profondeur en plus.
     Mont de Marsan, Santander, Calasparra... y aurait il un petit « bache » en vue ? Trop tôt, pour le dire. Par ailleurs, cela tomberait mal... mais ce serait humain !