L'ACTUALITÉ TAURINE 
(Février 2001)

 

« PRION » POUR NOUS…

     1er Février : On a beau regarder cela d’un air distrait, se voiler la face en pensant que « cela ne peut arriver qu’aux autres », on ne peut s’empêcher de penser, à la lecture de toutes les mesures mises en place pour détecter  « le » mal qui ronge ces pauvres bovidés, que nous allons avoir un problème…

     De l’encéphalopathie spongiforme bovine, on sait tout…et on ne sait rien. A voir les hésitations, les mesures radicales,  les retournements d’opinions économico politiques, on peut ne pas se sentir rassuré. « Pas de vaches folles en Allemagne ! C’est impossible… Achhh ! Ben oui ! sauf que, trois semaines après, on s’aperçoit que les belles bavaroises dansent aussi la gigue et marchent presque au pas de l’oie, ce qui fait désordre. 25 cas repérés. En Espagne, casi lo mismo ! Aujourd’hui, on en est à 12…  Partout le mal apparaît, même aux Acores… Alors, pendant qu’on accuse et que l’on  réglemente en hâte, ce qui fait tout sauf rassurer les masses, les taurins s’affairent, les aficionados se posent questions, et aujourd’hui, sans le dire tout un pan de l’économie espagnole s’inquiète, parce qu’avec le prion, un autre venin va venir s’incruster dans nos cervelles… la politique.

     Les mesures sont draconiennes : Une vache malade repérée, et tout le troupeau est abattu. Cela brise le cœur ! Tout d’abord, celui des agriculteurs éleveurs, pour de multiples raisons, mais aussi le nôtre, parce qu’il n’y a pas plus doux que le regard d’un veau ou d’une génisse, de tout poil. Alors, la bête est exécutée, on retire toutes les parties susceptibles d’abriter le monstre, et arrive le spécialiste, vêtu comme un cosmonaute, avec visière spéciale, doubles gants, combinaison jetable, qui va faire un prélèvement… justement à « l’endroit du descabello », à quelques centimètres près. Test,  analyse ! « La bête » est-elle à l’intérieur de la bête ?

     Dans les ruedos de toute la planète taurine, grand et petits, ronds et ovales, quand ils ne sont pas rectangulaires, comme dans la proche Magescq,  vont débouler des centaines et des centaines de toros, qui vont être lidiés et « matados a estoque ». Sur des centaines de places de village, « on va courir el bou », plus ou moins proprement. Ca fait beaucoup de têtes, beaucoup de doutes aussi…

     Certes, des mesures sont prises, des réglementations s’échafaudent, les unes après les autres : Tous les toros seront incinérés. Un test existe, post mortem. Un autre est en essai qui pourrait repérer la maladie chez la bête, vivante. Pour le moment, tous les toros seront incinérés. Cependant, on laisse au ganadero le choix de décider : Analyse et,en fonction de la réponse, le feu ou la possible consommation. Brr !

     Il est hors de question de lancer les oreilles et à plus forte raison, les queues, dans le public. Ces trophées seront récupérés à la fin de la vuelta et incinérés, de même. Les piques, épées, descabellos, puntillas seront désinfectés après chaque corrida. Beaucoup de mesures, beaucoup de doutes aussi…

     Les matadors vont trimbaler leurs trophée, un rictus aux lèvres, tel Curro Romero, qui, on le sait détestait prendre en main les oreilles ou les queues obtenues. Si cela continue, la solution est simple : oreilles et queue postiches, à la charge de l’alguazil, qui les récupère, après chaque vuelta.

     Les puntilleros vont se transformer en chimistes. Ils seront les plus proches de l’éventuel démon. On va assister à de drôles de scènes si un toro  mal descabellé s’en va remater fort dans la barrière. Eh oui, cela peut arriver…

     Que va t’il se passer ? La panique qui a envahit, peut être logiquement, nos cantines, va t’elle se reproduire dans nos plazas ? Ce serait alors un désastre. Nous ne parlons pas ici de notre dépit aficionado, sinon de l’immense tristesse de voir le plus beau des combattants, mourir sans combattre, et surtout de tous ces familles qui vivent de l’élevage et de la lidia du toro bravo. On parle ici des plus modestes, bien sûr.

     Malheureusement, on va vite être fixés. Imaginez que l’ESB prenne de l’ampleur, que dans quelque ruedo fameux ou quelque place de village lointain retentisse la fatale alerte… Les conséquences seront incalculables.

     Voilà, il faut attendre. Mais, déjà, on questionne, on interpelle. Les Antis vont bouger. Les partis politiques vont trouver là matière à s’opposer. On va comparer bilans, héritages, statistiques… Les statistiques ! Elles mènent le monde, et arrivent même à prouver que tout va bien, y compris à ceux qui crèvent la misère.

     Les statistiques ! Elles font aussi le bonheur, ou le malheur, de ceux qui travaillent et qui peinent… C’est un peu ce que l’on pensait hier, en voyant le show monté à la sortie de la première « Toyota France ». Superbe ! Grosse réussite ! Belle ambiance ! Chronomètre en main, ça avance « mieux qu’au Japon ». Oui  mais, la fête passée, il faudra continuer, sous peine d’être… « saké » !

     Que haya suerte pa todos !
 

A MONSIEUR LE MINISTRE DE L’INTERIEUR : «PODER CON EL TORO ! ».

      2 Février : Monsieur le Ministre de l’Intérieur est il Aficionado ? Cela pourrait lui servir, à l’heure de commenter les interventions des forces de l’ordre, actuellement totalement muselées par les réglementations, les normes et les ordres confus, qui les laissent « tous nus »face à la guerrilla urbaine qui s’installe aux portes de nos villes, ou presque au centre, comme samedi à Paris. Aujourd’hui, cela fait grand bruit  « Les loups sont entrés dans Paris », chanterait Reggiani.

     Ce 2 Février, les autorités vont sortir tous leurs artifices, leurs agréables tournures de phrases, leurs éloquents non dits, envelopper tout cela de fleurs et de guimauve, pour nous faire passer la pilule que tout le monde devine : Totale augmentation de la violence et de l’insécurité.

     La tolérance, cela va un moment… Allez donc en parler « aux heureux propriétaires » de voitures incendiées, à Strasbourg ou ailleurs ; allez donc en parler aux profs poignardés, dans leur classe ; allez donc en parler, Monsieur le Ministre, aux parents des enfants « fusillés dans la rue » ; allez donc en parler aux pompiers qui se font lapider dans l’exercice de leurs fonctions, et qui ne peuvent même pas « lever la main », pour qu’on les protège.. Allez donc nous dire, Monsieur le Ministre « Dormez en paix, je veille ! »

     Monsieur le Ministre est il Aficionado ? Cela lui servirait. Il suffirait seulement de lui raconter, ou lui repasser le video de la faena de Cesar Rincon  au fameux toro « Bastonito » de Baltasar Iban, à  Madrid, le 7 Juin 94. 501 Kilos de rage et de violence pure; 501 Kgs de force aveugle. Un toro qui voulait faire mal, manger le torero. Face à lui, un torero, un torerazo, et surtout, un homme de caractère. Alliant courage et intelligence du combat, Cesar Rincon, ce jour là, devint aussi violent que le violent, aussi fauve que le fauve. Ce soir là, ce fut un véritable combat de géants, dont on ne sait toujours pas qui sortit vainqueur. S’il y eut un vainqueur, ce fut l’honneur. L’honneur d’un torero, qui rendit toute la lumière à son costume d’or ; L’honneur d’un ganadero, qui sortit un terrible toro de combat ; L’honneur de la tauromachie entière, où l’Homme et le fier animal sont confondus dans la même admiration.

     Mais attention…. Cesar Rincon dut vaincre le toro, avec ses propres armes… la caste, la vitesse, la violence. Durant toute la faena, une seule obsession : « Poder con el toro ». Parfois, il y parvint. Parfois il dut plier, rompre, laisser passer la tempête. Alors, le souffle repris, l’homme revint à la charge, pliant la brute, l’écrasant de son courage, de son pundonor. A t’il gagné, a t’il perdu ? Peu importe, il a été monumental, et le public aficionado n’a pu qu’admirer le petit indien géant, qui un soir de Mai, a remis tout en jeu, vie, fortune, réputation…

     Nous sommes Aficionados. Mais nous sommes avant tout citoyens, parents, simples hommes et femmes de ce pays, respectant la loi et la liberté des autres. Autant et peut être plus, nous sommes tolérants, et sans démagogie. Autant et plus, nous aimons notre pays. Nous avons la paix avec nos voisins, mais nous avons la guerre chez nous. N’allez pas nous seriner avec les « Ailleurs, cela se passe plus mal ! ». Pas la peine de nous rabattre les oreilles avec les « En Colombie, ah…quelle horreur ! ». Ne venez pas « noyer le poisson » avec des histoires de portables et d’escroqueries à la carte banquaire, qui seraient la clef à cette augmentation de la fatale statistique

     Nulle part, actuellement, il est dit que des parents ont physiquement peur de leurs enfants. Nulle part il est dit que les profs, souvent admirables, crèvent de peur en entrant dans leur salle de classe. Nulle part, il est dit que les forces « dites de l’ordre », palissent en restant en marge de certains quartiers. Nulle part il est dit que beaucoup baissent les yeux devant le mépris, l’insulte, le menace. Nulle part, il est dit que nous ne sommes plus « à l’aise » dans nos rues, dans nos couloirs, dans nos bus, dans nos trains… Monsieur le Ministre, êtes vous Aficionado ? Connaissez vous l’Histoire de « Rincon et Bastonito ». Il n’y a pas pacifique plus pacifique et plus doux que Cesar Rincon. Mais, ce jour-là, il n’y eut pas plus vaillant et terrible guerrier. A la force, il répondit « force ». A la violence, il répondit « violence ». Au combat, il répondit, magnifiquement, « combat ».

     « Pudo Rincon con el Toro ? » Peut-être oui, peut-être non, mais il essaya de toutes ses forces, et en respectant avec honneur, les règles du combat...

     Monsieur le Ministre, « A ver si puede Ud, con el toro… »
 

VALDEMORILLO : LE DOUTE…MAIS !

     2 février : Des rumeurs ont circulé sur l’éventuelle suspension de la feria de Valdemorillo. En effet, devant la manque à gagner résultant des mesures prises dans le cadre de la lutte contre l’ESB, l’empresario aurait envisagé d’annuler, purement et simplement, une feria vouée à un gros échec économique.

     Toutes les bêtes devant être incinérées, un rapide calcul permet d’envisager, dès le départ, un gros déficit, lié à l’application des décisions, pour chacun des six spectacles. Entre le transport, les frais d’incinération et la perte sèche résultant de l’impossibilité de vendre la viande, on peut évaluer « le handicap de départ » à 6 millions de pesetas. L’Etat, les autonomies, vont ils dédommager les organisateurs qui, d’ores et déjà, refusent de répercuter ces charges sur le prix du billet d’entrée ou sur une réduction des cachets des toreros ?               

     Bien entendu, les petites ferias, en début de saison, vont énormément souffrir de ces premier balbutiements réglementaires. Malgré ce, le jeune empresa, Maximino Perez, a démenti toute suspension, et la feria de Valdemorillo débutera bien dimanche, avec trois corridas et trois novilladas, parmi lesquelles celle d’un nouveau nom ganadero, un nom qui sonne : Antonio Chenel Albaladejo… plus connu sous l’apodo de « Antoñete ». On ne sait si les toros du « maestro del mechon blanco », sortiront « luceros »…Que haya suerte, matador !

 

DEUX TOREROS, A L’OMBRE…

     2 Février : Le destin a de drôles de méandres. Les hommes en sont souvent les premiers responsables. On apprend que Raul Aranda, matador aragonais, torero fino, vedette des années 72/73, a été incarcéré pour trafic de drogue. Plus dure sera la chute !

     Par ailleurs, et plus triste, le matador colombien  Alfonso Vasquez Cedeño « Vasquez II » a été enlevé par le forces guerrilleras de la Farc, alors qu’il se rendait dans sa finca, près de Ginebra, dans la vallée du Cauca. Matador qui connut quelques moments de gloire, Alfonso Vasquez est aujourd’hui paisible ganadero de bravo, et proie facile pour ceux dont le rapt et la séquestration sont les sports favoris. C’est cette situation qui a poussé César Rincon à laisser ses terres de Colombie, et sa ganaderia de Las Ventas del Espiritu Santo, pour venir s’installer définitivement en Espagne. « La situation en Colombie n’est pas faite, actuellement, pour pouvoir se balader tranquillement dans le campo… » déclare t’il dans une intéressante interview donnée à Burladero.com.

 

LES 55 ANS DE LA GRANDE DAME

     3 février : Mexico s’apprête à fêter le 55ème anniversaire de sa Plaza Monumental. En effet, le 5 Février  1946, avait lieu l’inauguration de la plus grande plaza du monde, une plaza qui, malgré les diverses péripéties qui ont marqué son histoire, encore tout dernièrement, reste mythique ; une plaza où tout torero rêve de faire, un jour, le paseo.

     Dimanche et lundi vont se dérouler deux corridas monumentales, elles aussi, qui font courir l’aficion mexicaine. Deux cartels « de luxe », pour célébrer dignement l’événement, mais également une augmentation de 12% du prix des entrées. Malgré ce, de longues files attendent aux taquillas. Certains dorment là, pour être les premiers à l’ouverture du guichet. La revente est en train de « faire son beurre », elle qui, toute cette saison, a en vain battu la semelle. On murmure que certaines places de 100 à 200 pesos, se revendent sous le poncho, entre 7 et 800 pesos. Caramba ! L’empresa, respectueuse de l’article 33  de la Loi sur le déroulement des spectacles, « dénonce et fait la chasse »…mais… comme ailleurs ! A signaler que les bénéfices de ces deux grandes courses iront au secours du proche Salvador, récemment dévasté par le tremblement de terre. Hélas, on a vu pire, depuis.  

     Dimanche 4 Février, Andy Cartagena galopera en tête, face à deux toros de La Soledad. A pied, le suivront Eloy Cavazos, de plus en plus discuté par l’Aficion Mejicana, et brocardé par la critique – Miguel Espinosa Armillita, qui cherche tranquillement un bon triomphe pour lancer sa campagne espagnole - Manolo Caballero, qui a toréé deux fois, cette année, a été bien, mais…Les toros seront de Reyes Huerta.

     Lundi 5 Février, jour anniversaire, « un cartelazo » : Huit toros de Xaray, le porte flambeau de la ganaderia mexicaine, pour deux toreros aztèques : le Zotoluco, N°1 actuel, et la promesse, Ignacio Garibay. A leur côté, deux diestros espagnols, et les tout premiers : Enrique Ponce et « El Juli ». Le jeune phénomène fera le paseo  à côté de son illustre aîné, et, à n’en pas douter, il va y avoir « une rude et saine bataille ». Pouvu que les toros chargent.

     Au moment où s’envoleront les notes allègres de cet anniversaire « à 55 bougies », on se souviendra de « la grande inauguration », en 1946. Ce fut un fabuleux événement. Toutes les avenues alentour étaient bloquées, et un des matadors dut faire le dernier kilomètre à pied. Bien entendu, (comme à Eauze ou Aire sur Adour !), on dut repousser le paseo de 20 minutes. Mais là, on pouvait le comprendre ! Firent ce premier paseo Luis Castro « El Soldado », « Manolete » et Luis Procuna, devant des toros de San Mateo. Le toro de l’inauguration s’appelait « Jardinero » - N°33 – cardeno oscuro. Il fut lidié et banderillé par le confiance du Soldado, El Chato Guzman, et reçut le premier puyazo par Jose Noriega « El Cubano ». Luis Castro débuta sa faena par un ayudado por alto, premier muletazo, mais c’est « Manolete » qui coupa la première oreille de l’histoire en cette monumental de Mejico, au deuxième toro «Gavioto ». Souvenirs, souvenirs !

     Imaginez un peu : 41262 places, officiellement, mais, entre 45 et 48000, « quand on se serre un peu » ! La plaza est vraiment « monumental ». Elle s’élève à 35 mètres au dessus du sol, mais s’enfonce à 21 mètres au dessous du niveau de la rue. Un long goulet en pente amène les toreros à un ruedo de 43 mètres de diamètre. Tout autour s’élèvent vers le ciel des rangées de béton, à perte de vue. Impression d’être au fond d’un cratère. Brrrr ! Les gradins sont divisés en trois secteurs : 2270 places de barreras, 3274 places de première file de tendidos. Suit une kyrielle de palcos, balcones, lumbreras. La deuxième tranche compte 12792 places numérotées, et la troisième, 20709, d’entrée générale. Si vous arrivez en retard, une bonne paire de jumelles de marine doit pouvoir vous aider… « Mirauds s’abstenir »! Mais, des fois, du tout dernier rang tombe un cri, en long écho, « afeitadooooooo ! »… Un vicois, peut-être !

     55 ans, la Grande Dame. Son rimmel coule un peu ; des fois, le moral est en baisse ; quelques bouffées de chaleur… C’est de son âge. Cependant, elle a encore de beaux restes, non ? Enhorabuena, Señora !

 

WEEK END « COLOMBIANO »…

     3 Février : Rendez-vous taurin, comme de coutume, en ce début d’année, à Medellin et Bogota. La capitale colombienne présentera « double session », avec deux corridas. Ce samedi 3 février, toros del Aceituno pour Cesar Camacho, Finito de Cordoba qui remplace le Morante, et Manuel Diaz « El Cordobes ». Demain dimanche, six diestros feront le paseo : trois colombiens, Camacho, Dinastia et Paquito Perlaza, face à trois « européens », Finito, Cordobes et Juan Bautista, qui devra convaincre définitivement, après « sa geste » de dimanche dernier. Les toros, pour l’occasion, seront de Rocha Hermanos.

    Ce samedi, Medellin sera centre d’intérêt, puisque le Califa y fera paseo, aux côtés d’Uceda Leal et de Ricardo Gomez . Les toros seront de Ernesto Gonzalez, qui ne sortent pas très bien, cette année. Tout le monde attend les prochaines actuaciones du Califa, véritable triomphateur de la tournée américaine 2000/2001, avec des sorties « a mas », en particulier dans les grandes plazas de Colombie. A suivre.  
 

JOSELITO ET JOSE TOMAS « SE FONT BEAUX » POUR LA TELEVISION

     4 Février : Ca y est ! Il semble que les toreros « sont redevenus » des toreros, et que le fait d’être inscrit aux carteles de la Feria d’Avril de Seville est à nouvaeu considéré comme un honneur, quelles que soient les circonstances. Joselito et José Tomas seront à la Feria 2001. C’est ce qui a été indiqué hier, par leur bureau de presse.

     Joselito va toréer deux corridas : le 28 avril, les Nuñez de Cuvillo, en compagnie de José Tomas et Morante, si les choses s’arrangent ; et le 3 mai, les Victoriano del Rio.

     De son côté, José Tomas sera à la corrida de Pâques, avec Espartaco et Juli, face aux traditionnels Torrealta. Deux autres contrats pour le diestro de Galapagar : 28 avril, avec les Cuvillo, et 30 avril, avec Espartaco et Ponce, face aux Juan Pedro Domecq.

     Les deux diestros vont, par l’intermédiaire de leur apoderado,  Enrique Martin Arranz, négocier les clauses de retransmission de leurs corridas, puisque l’on sait que la Feria sera intégralement télévisée en direct par Via Digital. Une attitude un peu plus responsable et un grand bon point pour l’empresa, qui « redevient » Don Eduardo Canorea …

     Du coup, c’est le Morante qui a intérêt à mettre « un peu d’eau dans son fino », car il ne devient plus le centre d’intérêt, et l'empresa ne va pas se gêner pour le lui faire sentir. « Trois corridas, sinon rien ! », demandait le Morante. « Ce sera ce que je t’offre, sinon, c’est moi qui n’ai pas besoin de toi », risque t’il d’entendre…

     La Feria commence enfin à se décanter, et la suite du feuilleton risque d’être intéressante. Cependant, il n’y a qu’une sortie possible : Morante a besoin d’aller à Séville, et a besoin d’y être bien, car ce n’est pas à Madrid ou à Pamplona qu’il pourra redorer un blason qui, quoique l’on aimerait en dire, est un peu fané. Séville l’aime, Séville veut le voir sortir à hombros, et Morante, en ouvrant la porte, pourrait diluer d’un coup les scepticismes.  Mais en face, vengeur, Canorea  a déjà, inscrits dans ses plaquettes, Juli, Tomas, Joselito, Victor Puerto, Caballero, Espartaco, Ortega Cano, Rivera Ordoñez, Finito, il peut se donner le temps d’un petit chantage…. 

     Par contre, celui qui risque vraiment de payer les pots cassés dans cette longue négociation… c’est Jesulin ! A suivre.

 

DECES DE DON CELESTINO CUADRI VIDES

     Hier est décédé, des suites d’une longue maladie, le célèbre ganadero Don Celestino Cuadri Vides, à Trigueros (Huelva). Il avait 79 ans.

     Don Celestino avait fondé sa ganaderia en 1954, après avoir racheté les toros de José Maria Lancia, « de procédence »  pur Gamero Civico. En 1973, il avait passé la main et confié son élevage à ses trois fils, Fernando, Juan, et Luis, qui les font combattre aujourd’hui sous le noms de « Herederos de Celestino Cuadri ».

 

LES PREMIERES CONSEQUENCES DE L’E.S.B… ANNULATION

     4 Février : Aujourd’hui débute la feria de Valdemorillo. On sait que l’Empresa a du mettre  les choses au point et faire taire, en urgence, les rumeus concernant l’éventuelle suspension de la feria, devant les charges financières inhérentes à la lutte de dépistage de l’ESB, en particulier, l’incinération systématique des toros lidiés et l’impossibilité d’en commercialiser la viande.

     Hier, la novillada prévue à Jabugo (Huelva) a été annulée, l’empresa ne pouvant faire face à un total de gastos, avoisinant le million de pesetas, pour transport et frais d’incinération. Quand on sait les difficultés à monter les novilladas, et le peu de bénéfice qui en résulte, on peut craindre de voit ce schéma se répéter auprès des petites empresas qui n’ont pas « les reins solides », ce qui aura pour conséquences, la baisse importante des spectacles dits mineurs, la mévente de certain ganado, et l’impossibilité pour les débutants, de pouvoir se faire repérer et parfaire leur mise au point. Grave.

 

« MARSEILLAISE ET GOLONDRINAS… »

      4 Février :  « Je vous dis, en ne vous disant rien, tout ce que j’ai à vous dire »… Hombre ! « Dos orejas pa el Valiente ! ». Hier, on s’est fait marquer un but par les allemands, et notre entraîneur à eu « un peu de mal » à expliquer cette « contre performance ». Il est vrai que là, les statistiques « no Sirven » …  Hum ! Bon, ça ne fait rien, puisqu’à Bercy, les français, grâce à leur habile jeu de mains,  vont en finale !

     Aujourd’hui, sur de nombreuses banquettes, on va brailler la Marseillaise. « Aux aaaaaarmes, citoyeeeeenns ! ». La France battra  t’elle la Suède ? On l’espère, pour un dernier grand cadeau à un grand entraîneur, Daniel Costantini. Au « Grand Stade », tellement grand qu’il en est souvent désert, le quinze va prendre les Ecossais. Le Tournoi commence. Le rugby a bien changé. Le professionnalisme a trop durci le jeu, trop musclé les hommes,  trop vidé les crânes… Le trois quart d’aujourd’hui est un pilier d’hier… Adieu Darrouy, Boniface,  Gachassin… Adieu les envolées… Le duende des passes croisées d’hier, porte aujourd’hui d’autres noms: percution, retour dans le paquet… Les blessures graves ont terriblement augmenté. Jusqu’où ira cette escalade ?  Curieusement, en tauromachie, c’est l’inverse qui se passe : plus on est professionnel, plus on torée lentement, doucement, avec finesse, presque avec délicatesse…

     A Mejico capital, un chant s’envolera au dessus de la Monumental « Las Golondrinas », doux chant d’adieu à 55 ans de bons services… Les festivités commencent aujourd’hui. La plaza va se remplir. Que bueno !

     Hier, tant au Mexique qu’en Colombie, on a toréé. Ponce est en forme; Juli semble avoir « un bache » avec l’épée; Califa continue son parcours de gloire;  Finito a confirmé son alternative à Bogota, où la critique se pose la question « Pero que le pasa al Cordobes ? ». Manuel Diaz ennuie tout le monde, et semble s’ennuyer profondément. Pour le moment, pas trop grave, mais on ne voit pas comment la catastrophique et soporifique saison américaine du chevelu, peut se transformer en euphorique apothéose, « dés les Fallas revenues… ». Quelque chose ne va pas, et on peut craindre la fin proche…fin que l’on subodorait la temporada passée, suite à ces terribles coups de fouets, reçus en chaîne, ce qui a de quoi déstabiliser les plus vaillants.

     3 Février : San Luis Potosi (Mexique) – plaza pleine – Le Juli monte deux  grandes faenas, et gâche tout à l’épée. Il donnera une vuelta de consolation au cinquième – Zotoluco gère ses acquis et prépare Mexico – Ignacio Garibay coupe au troisième, l’oreille du jour. Les toros de los Martinez ont donné bon jeu. Un peu préoccupant, tout de même, ce passage çà vide du Juli, qui a perdu de nombreux trophées, en particulier à la Monumental capitalina, à cause de l’épée. Rachas !

     3 Février : Juriquilla  (Mexique) – Plaza pleine : Les San Martin de Chafik, sont sortis maniables. Gros triomphe d’Enrique Ponce, qui coupe deux oreilles à son premier, et perd un autre trophée « por pinchar » - Armillita Chico fut tranquillement désastreux, se faisant chahuter – Ignacio Garibay se montra volontaire, mais lui aussi, peu adroit avec la rapière.  Ovations.  

     3 Février : Medellin (Colombie) – 5ème corrida – ¾ de plaza : 7500 personnes environ, chantant l’hymne Colombien, debout, la main sur le cœur. Muy lindo ! Dans le ruedo, beaucoup de vent. Les toros de Ernesto Gonzalez Caicedo, (encaste Buendia), sont sortis bien présentés, encastés, compliqués - El Califa jouit d’un grande cote d’amour, et c’est très bien ainsi. Sincère, vaillant, Torero, il a lutté face à deux toros compliqués, et au vent. Difficiles à lidier. Vuelta au cinquième, qui répercute trop peu sa bonne prestation – Uceda Leal flotta élégamment. Ovation et Silence – Le Colombien Ricardo Gomez faillit bien couper l’oreille du sixième, mais l’épée, là aussi…

     3 Février : Bogota (Colombie)  - 3ème de temporada – 7000 personnes environ : Il faisait froid  dans la Santamaria. La corrida s’est déroulée, froidement, et tout le monde s’est un peu ennuyé - Toros del Aceituno, des frères Rocha (encaste Conde de la Corte). Inégaux de présence, ils allèrent au cheval, mais baissèrent par la suite, virant à soso. Seul le premier s’est montré brillant – Finito de Cordoba, qui remplaçait le Morante, a coupé l’oreille de ce premier, « Salmantino », N°184, de 479 Kgs, vilain et astillado, devant lequel il confirma son alternative. Toreo élégant, un peu fade, conclu d’une épée qui tua très lentement. Le cinquième s’arrêta rapidement. Rideau ! – Cesar Camacho tua en silence, d’un bajonazo, le deuxième qui s’en alla percuter la barrière par tois fois. On le vit vaillant devant le cinquième, qu’il tua d’une grande estocade, coupant une oreille – Manuel Diaz a promené son âme en peine toute l’après midi. Grisaille dans le ruedo, grisaille dans les cœurs… Silence partout, et la pluie pour finir ! « Pero que le pasa al Cordobes ? »

 

« NI FU NI FA »… SUR LES TROIS PLANETES…

     5 Février : Pour une fois, l’émotion, la vraie, a surgi dans les dernières minutes de cette finale du mondial de Handball, à Paris. Salut les hommes, salut et mille bravos, monsieur Costantini ! Auparavant, on s’est dit que le rugby à quinze devient vraiment un sport de tranchée, où les joueurs mettent un point d’honneur à aller de plus en plus souvent, brouter le gazon, et savent de moins en moins faire une passe correcte. Dans ce cas, vive le rugby à treize ! Pauvres Boniface, pauvre Darrouy, pauvre Gachassin !

     Côté toros, le dimanche n’a pas tenu ses promesses, ni au Mexique, ni en Colombie, ni dans la proche Espagne. Valdemorillo  a sorti une mansada , mal présentée. Adieu, la légende. A Madrid - Vista Alegre, les nouveaux ont fait les guapos, mais aucun n’est « monté sur le toro ». A Bogota, corrida à six, et ennui partagé. Reste le Mexique. Le public a boudé la première corrida anniversaire de la Mejico. Quelle Insulte ! Cartagena a eu, enfin, sa sortie à hombros, et Cavazos est poussé vers la retraite. Reste le Juli qui a coupé un rabo contesté, à Guadalajara, affinant son épée pour son grand rendez vous, aujourd’hui, a Mexico, pour le vrai anniversaire.

     Pendant ce temps, un vieux ganadero se meurt. Dire « Torrestrella », c’est parfois râler un peu, mais c’est souvent parler du « Señor Toro », burraco guapisimo, qui a fait les délices de tant d’aficionados et de tant de toreros. Dire « Torrestrella », c’est aussitôt voir la fière silhouette du Caballero Andaluz… Don Alvaro Domecq, à nouveau, vient d’avoir un infarctus. Il est hospitalisé en soins intensifs, à Jerez. Son état est grave. Que haya suerte, Don Alvaro, et que vous puissiez voir la prochaine Feria de Abril, à Séville. Aujourd’hui, nouvelle négociation au sujet du Morante de la Puebla. Participera, participera pas ? Pour le moment, une préoccupation de plus : sa blessure de Bogota ne guérit pas bien. « Lo que faltaba… »

     4 Février : Mexico – Plaza Monumental – 16ème corrida de la temporada et première du 55ème anniversaire. Pluie au début de la course. La plaza ne s’emplit qu’à moitié, à peine. Catastrophe ! – Triomphe, enfin, de Andy Cartagena qui, face à deux toros de La Soledad, sans grande race, se montra varié et tua vite. Oreille chaque fois, généreuses dit-on – La corrida de Reyes Huerta, fut correctement présentée et de comportement varié. Mauvais lot pour Caballero et un bon toro chaque fois, pour Cavazos et Armillita – Eloy Cavazos est sorti de la plaza, complétement démoli. Le public qui, hier, se levait  à la moindre de ses virevoltes, au moindre de ses clins d’œil, aujourd’hui le refuse, le chasse. Il fut par deux fois sifflé, est cette corrida pourrait bien être la dernière à la Mejico – Armillita Chico a bien toréé avec le capote et donne une bonne faena, calme, cadencée, bien terminée à l’épée. Il coupe sa deuxième oreille de la saison, ici, tandis que l’on arrastre lentement « Aroma Fino » - 479 Kgs, sous les ovations. Son second était plus compliqué, et le torero « cumplio » - Mauvaise pioche pour Caballero qui touche les deux carnes. Il s’est accroché, a multiplié les cites et arraché des séries vaillantes, mais ses efforts furent vains. Le public l’ovationna cependant, se donnant rendez vous pour ce lundi, pour la « Grande Corrida », avec Zotoluco, Ponce, Juli et Garibay.

     4 Février : Guadalajara – Lleno (13000) : Bonne corrida  de Fernando de la Mora. Alternative de Alberto Espinosa, dont on dit grand bien. El Juli  lui ceda le toro « Don Nacho », en présence de Ignacio Garibay. Le jeune matador toréa bien, mais pincha beaucoup. Vaillant et plus calme, il coupa l’oreille du dernier – Triomphe du Juli, se démena comme un diable toute la tarde. Son premier était soso, mais il fut brillant avec le quatrième, levant le public à plusieurs reprises. L’épée fonctionna bien, cette fois. On lui accorda tous les trophées, mais, devant quelques protestations, le Juli « tira », le rabo – Bon toreo, classique et de gusto de Garibay, qui fit les meilleures choses, tant à la cape, qu’à la muleta. Il coupa les deux oreilles du cinquième.

     4 Février : Leon – Plaza de la Luz, llena : Gros triomphe de Pablo Hermoso de Mendoza, averc les deux oreilles du cinquième toro de Begoña – A pied, Rafael Ortega fut ovationné, et Oscar San Roman coupa une oreille du dernier.

     4 Février : Bogota (Colombie) – Corrida hommage à l’Association des critiques taurins « Crotaurinos » - ¾ de plaza et beau temps chaud. La Corrida del Toro a déçu. Le premier sort, fait quelques courses et, sans un capotazo, se casse une patte. Il est achevé là. Sortiront trois toros de Achurry Viejo et trois del Aceituno. Armés, mais inégaux de trapio, ils manqueront tous de race et de forces – La seule oreille pour Camacho, face à un gros toro, très sérieux mais faible – Finito commença bien, mais s’endormit avec son toro. Silence – Dinastia esquiva les tornillazos du troisième et tua d’une grande estocade. Silence – El Cordobes monta son show, pour le grand plaisir du petit peuple. Vuelta – Juan Bautista tomba sur le « mas manso », vilain, immobile, en un mot « la » carne. Silence – Le public fut un peu injuste avec Paquito Perlaza qui se la joua vraiment face à un sixième très dangereux, qui le menaça vilainement. Le jeune revint à la charge, chaque fois, démontrant caste et toreria. On passa ses efforts sous silence. La contagion, peut-être… 

     4 Février : Valdemorillo (Madrid) – 1ère de la Feria de la Candelaria – ¾ de Plaza – temps froid et humide – Les temps ont changé. Valdemorillo était une légende, un mythe : dans une placita de rien du tout, sortaient, dès février, des toracos terribles, « encore habillés d’hiver », qui faisaient grelotter tout le monde… et pas de froid ! La corrida d’hier est sortie mansa, mais de plus, très mal présentée. Un comble ! Les toros de German Gervas ont coulé le spectacle, méritant l’incinération que la Comunidad de Madrid a imposée – Une seule oreille pour l’épée-canon  de José Ignacio Ramos, alors que Miguel Martin et Antonio Ferrera pataugeaient en silence. Attendons la suite.

     4 Février : Madrid – Vista Alegre : Novillada Concours – Media plaza : Présentation avec picadors de Cesar Jimenez, (la coqueluche de ces dames, l’an dernier, en non piquées, chez nous !), et de Ivan Garcia – Les novillos de Victoriano del Rio: bons mais faibles, à divers degrés. Chaque torero coupa une oreille : Leandro Marcos, avec un solide bagage ; Ivan Garcia, dont on pourrait entendre parler, et Cesar Jimenez qui démontra du métier et de la personnalité. Par contre, il tua mal, perdant d’autres trophées. Bonne novillada, où l’on regrette cependant le trop grand conformisme des novilleros. Hay que salir a darle todo !

     4 Février : Espagne  - On note une bonne novillada de Los Guateles à Estepona (Malaga). Javier Castaño toréait sa première, depuis longtemps. Oreille. Triomphe de Matias Tejela, avec trois oreilles et de Salvador Vega, qui coupe tous les trophées du dernier – A Lorca s’est déroulé le festival au profit de Juan Flores, cet enfant malade qu’il faut aller opérer aux USA. Très bonne entrée, mais spectacle en demi teinte, à cause du ganado de Teofilo Segura, sans race. Ruiz Miguel et Victor Puerto ont lutté en vain, de même que « Morita ». Padilla a mis le turbo, coupant deux oreilles. Un trophée pour Rafael Osorio, Pepin Jimenez et le novillero « El Rubio ». Ce dernier donna une grande faena, mais cafouilla son estocade. Pepin Jimenez, quant à lui, se fit sévèrement accrocher. Il revint, très vaillant et finit en triomphe, avant de partir vers l’hôpital, où les radios n’ont heureusement révélé aucune fracture aux côtes, comme on le craignait. 
 

LE PRESIDENT…POSITIF A L’ALCOOTEST ! ! !

     6 Février : Certes, on ne fête pas tous les jours le 55ème anniversaire de la Monumental  de Mexico. Il convient, en effet de le célébrer dignement. Mais pas avant la corrida ! Hier, le président, appelé là-bas « Juez de Plaza » est arrivé au palco, passablement éméché, et donc, a mené les affaires « rondement ». Hips !

     Le public s’en est rendu compte, qui a fortement protesté ses décisions, en particulier les deux oreilles du cinquième au Zotoluco, et l’arrastre lent du septième, totalement immérité. Grosse bronca, et la presse qui se déchaîne, à chaud. Qu’est ce que cela va être, quand les principaux cronistas, tel Pepe Mata, vont à leur tour « commenter » l’événement. Déjà fortement contesté, le président Salvador Ochoa risque d’être rapidement destitué.

     5 février : Mexico – Plaza Monumental - Corrida du 55ème anniversaire de la plaza – Grisaille, et pluie au septième toro - Llenazo :  Zotoluco et El Juli sont sortis a hombros de « la grande corrida », tandis que Ponce rageait contre le mauvais sort, et Garibay attendait des jours meilleurs. Corrida événement, corrida « d’expectacion », que faussèrent un peu les décisions quelque peu biscornues d’un président qui « voyait tout en double »…

     8 Toros de Xajay, bien présentés (524 Kgs de moyenne), braves en général, nobles les 3 et 5, plus compliqués le lot de Ponce et le huitième, de Garibay. Le septième permit le succès du Juli, mais le public monta un scandale lorsque le président lui accorda l’arrastre lent, que le toro ne méritait absolument pas. Une bronca qui va avoir de lourdes conséquences « pa el señor Juez ».

     El Zotoluco a triomphé : quatre oreilles au compteur, mais de fait, une accordée à son premier, doublée par le public ; et deux du quatrième, qu’il dut ranger sous les protestations, avant de donner une chaude vuelta. Quel souk ! Cela dit, le Zotoluco a ratifié son rang de N°1 du Toreo mexicain actuel. Engagement total et technique font que le torero réussit à convaincre le toro et le public. Il s’accrocha fort devant le premier, « Buena Suerte » qui fit mentir son nom, se montrant aspero, et le tua d’une épée tombée. Le public lui concéda les deux oreilles, et le président but un petit coup, pour se consoler de s’être fait « doubler ». La faena devant le cinquième « Rebujito » fut plus inégale, mais il le roula d’un gros recibir. Le président « voyant double », lui accorda…deux oreilles. Devant les protestations, le Zotoluco laissa les trophées et savoura son triomphe…très sobrement.

     Enrique Ponce n’a pas eu d’options. Ces deux toros portaient des noms pourtant engageants « Cariñoso » et « Siempre Alegre ». Cependant, ils manifestèrent plus de soseria et de sourdes difficultés, que d’envie de faire triompher le valenciano qui, malgré ses efforts, dut aligner  ses passes en vain, en particulier face au sixième qui avait sauté au callejon et baladait sa tête dans les nuages. Avis et division à son premier ; sifflets au cinquième. Mala suerte !

     El Juli a gagné la partie. D’entrée il se déchaîna avec cape et banderilles, face à « Palmito ». Quite par lopecinas, banderilles a mas ; ovations sur les banquettes. Faena crescendo, mêlant le classique et reposé, au trépidant. Série de naturelles à tour complet, coupée d’un cambio dans le dos, provoquant l’émotion. Oreille après un pinchazo, une entière en arrière et un descabello. Le public réclama la deuxième. On retrouva le torero « prêt à tout », face à « Fandango », le fameux septième. Toro âpre devant lequel le jeune « se la joua », sous la pluie,  se faisant vilainement attraper. Revenant comme un vrai guerrier, le Juli coupa une nouvelle oreille, malgré deux pinchazos. Trophée qu’il ne promena pas, s’étant retiré à l’infirmerie. Heureusement, que des coups, mais rien de grave. Pendant ce temps, le président, euphorique, se dit qu’un hommage au toro ferait bien au bilan, et que «hips !, pourquoi pas à celui là ? » La bronca fut épique.

     Ignacio Garibay n’a pas eu beaucoup de chance, mais a peut-être manqué d’un peu de métier. Son premier se donna une vuelta de campana dont il sortit … comme le Juez. Le torero essaya de le laisser reprendre, mais le « Toronjito » se refusa, partant aux barrières. Garibay y dessina quelques bonnes naturelles, mais tua mal. Ovation. Malgré son nom "Gallito", le huitième démontra un total manque de race, et le jeune diestro, malgré son engagement, ne put rien tirer de positif. On l’applaudit, tandis que Juli et Zotoluco sortaient à hombros.

     Un « bilan total », mitigé, pour ces deux corridas événements. Mauvaise entrée, le dimanche ; des lots inégaux,  neuf oreilles coupées dont beaucoup furent discutables. Succès de Cartagena et Armillita, de Zotoluco et Juli. Par contre, les grands vaincus sont un torero et un président : Eloy Cavazos a été fortement, parfois injustement, chahuté, poussé vers la sortie. On est loin du torero idole de Mexico, qui coupe huit oreilles et une queue en deux dimanches consécutifs. Les ans ne passent pas en vain. Quand au président… Hips !

La presse va se déchaîner, et l’Empresa, passer de bien mauvais moments. Elle les a cherchés !
 

FROID SUR VALDEMORILLO…CA SE RECHAUFFE, A SEVILLE !

     C’est un pléonasme ! La plaza de Valdemorillo s’est remplie, ce 5 février, pour la première novillada de feria, parce que l’entrée était gratuite pour l’aficion locale. La ganaderia de « El Cubo » faisait sa présentation. Un peu de faiblesse chez les deux premiers, puis de bonnes choses en général, à part 3 et 6ème, compliqués. Le meilleur lot pour Curro Sanchez qui ne sut qu’en faire. Silence – Triomphe de Jose Luis Triviño qui coupe une oreille à chaque toro, plus pour sa volonté de triompher que pour le lié de ses passes – Quant à Javier Valverde, qu’il va falloir suivre, il fit face à l’adversité, et affronta comme il put le genio de ses adversaires.

     A Séville, les relations semblent se réchauffer entre l’Empresa et le Morante de la Puebla. Camara et Canorea se sont rencontrés hier soir et ont négocié calmement. Réponse sous 48 heures, et l’espoir de voir le Morante dans sa Maestranza. Ne pas oublier qu’il est triomphateur des trois dernières éditions. Cela pèse.

     Pendant ce temps, Ortega Cano « court » devant des utreros de festival, et sa popularité de « prensa del corazon » risque d’en prendre un coup lorsque sortira  le « señor Toro »… Une partie de la réponse, le 3 mars, à Olivenza. Une partie seulement, car le toro d’Olivenza…

     A Valencia, l’Aficion est scandalisée par l’absence de José Tomas, alors qu’il est à Séville, « malgré » la télévision. Du coup, l’empresa devra s’expliquer, mais essuie déjà de fortes critiques pour ses cartels Falleros, jugés faibles et bâclés. Pas à dire, ça va chauffer sous peu !

 

POURQUOI REVIENNENT-ILS DONC ?

     7 février : La saison 2001 ne manquera pas d’intérêt. Elle se composera de divers « challenges personnels » qui nous garantissent de belles empoignades. Les vedettes en activité lutteront « à mort », mais amicalement, pour le sceptre, et puis d’autres reviendront… Pourquoi les toreros reviennent ils ?

     Année de transition à la tête de l’escalafon majeur. Ce devrait être la définitive passation de pouvoirs entre Ponce et Juli, en tête du peloton. N°1 depuis de nombreuses années, le Valenciano peut aspirer à un juste repos. Il est un figuron del toreo, et le restera, à jamais. Le Juli a la force et l’ambition ; l’intelligence et l’aficion …il ne peut aller qu’en se bonifiant.

     Enfin libérée du carcan qu’ils ont eux-mêmes cadenassé, José Tomas et Joselito vont s’aligner pour gagner, à armes égales, et au vu de tous (lisez : Télévision). Deux toreros, deux personnalités et deux projections différentes. Joselito est un fier et un caractériel. Il a beau claironner que sa saison passée est satisfaisante, il ne trompe personne. Donc, cette année, il risque de vouloir faire du bruit. Ca commence en prenant six toros, tout seul, à Vista Alege, le 4 mars. José Tomas est un caractériel et un grandiose torero. Est il un fier ? Va t’il s’aligner pour le N°1, ou va t’il « faire sa saison » et, dès la douche prise, repartir à la pêche, seul, au bord de ses vagues et de ses pensées ?

     Promesse en pointillés, Morante doit définitivement convaincre. A l’heure présente, il négocie Séville. Peut-être la décision est elle déjà prise ? Six toros pour lui, seul, pendant la feria. Ce serait un sacré coup. En a t’il les épaules ? Avec la ganaderia actuelle, qui peut garantir six toros « pa el triunfo » ? Un sacré coup de dés, mais aussi un sacré coup de torero ! Mais Morante peut multiplier les grands éclairs, c’est à Madrid qu’il faut définitivement sceller son statut de figura.

     « El Califa », au retour d’une triomphale campagne américaine, devra s’adapter au rythme des vedettes : Etre sincère tous les jours, « rester là » tous les jours… Est ce possible ? Tous attendront « ses faenas de Madrid » et Las Ventas, elle-même voudra le retrouver, tel que devant les Dolores de 2000. Attention au Califa, il coulera ou montera tout en haut, mais ne restera pas entre deux eaux. 

     On n’attendra des Caballero, Victor Puerto, que la régularité sans surprise. Ce n’est déjà pas mal. Victor Puerto a fait une saison 2000 de gloire. Mais il est rentré dans les grandes ferias, en remplaçant, avec le statut de celui qui remonte la pente, à la force des poignets. Sympathique ! 2001 lui rendra la place de vedette, tout en haut. Le public, alors, sera plus exigeant… comme il y a 4 ans. Et là… attention la pression ! 

     Des Finito, Eugenio de Mora on vivra, épisodiquement, de grands moments ; Julio Aparicio et Javier Conde lanceront quelques fusées. Rivera Ordoñez continuera de rouler, El Cordobes continuera de couler. Abellan a tout à reconstruire. Chez les légionnaires, Padilla et Liria sont des valeurs sûres, quoique sans surprise. Reste le point d’interrogation Antonio Ferrera. Pour le moment les mèches allumées « en tout début de lever de rideau » ont fait long feu ! Cela ne va pas être facile.

     Chez les Français,  Stéphane Fernandez Meca va « entrer en Espagne », et s’y faire un nom. C’est sûr.  De son côté Juan Bautista  doit mettre « du sel et du piment » dans son toreo. Il a la qualité, le courage et l’intelligence pour…En a t’il l’alegria ? Richard Milian va dire adieu et signer son livre.

     Reste l’autre point d’interrogation de deux novilleros qui vont prendre l’alternative : Javier Castaño et Luis Vilches. Toreros différents, statuts différents : L’un est torero de tête, et l’autre, de tripes. L’un risque de monter haut, vite, et « dans tous les sens du terme », l’autre peut conquérir l’aficion en finesse et classicisme…  Castaño, à la hussarde, comme Damaso ! Vilches, « a lo grande del toreo de siempre ».

     Et puis… il y a ceux qui reviennent… Jesulin, Ortega Cano, Ruiz Miguel…Pourquoi les toreros reviennent ils ? Le « gusanillo », ce ver qui les ronge !  La solitude dorée, mais la solitude quand même ! Ce placard que l’on ouvre de plus en plus souvent, où les costumes, sagement rangés, racontent les fièvres passées. Cette chaleur dans le ventre, quand dans un tentadero, pour s’amuser, on aligne trois naturelles « d’avant ». La poussière, mais aussi la lumière ! La fatigue et la peur, mais aussi les bravos et les regards des femmes, toutes mères, sœurs, amantes. Et puis, l’œil noir du toro, dans lequel on va chercher la réponse… « Est ce que je suis encore capable de ? ». Ils reviennent tous. C’est normal ! Et c’est pour cela que l’on admire ceux qui ont la pudeur de dire : « je ne me retirerai jamais ! »

     Ortega Cano revient…Bueno ! Il est de ceux qui risquent le plus. On affûte un muscle, on prépare un athlète. Mais le cœur, seul, peut il convaincre les jambes de rester en place, quand le cerveau dicte, « tres pasitos patras » ?  Ortega Cano, qui a été figura du toreo, très châtié par les toros, devra oublier bien des choses, pour convaincre le public. On va le savoir très vite. Fin avril au plus tard, on sera fixés.

     Ruiz Miguel, vieux lion dont le fer n’est pas encore rouillé, revient à sa façon : Avec les Victorinos et télévisé en direct. Un sacré challenge ! Admiré des aficionados, Ruiz Miguel n’a pas eu la popularité de ses deux collègues. Son retour inquiète. Les Victorinos sont ce qu’ils sont, « unos para disfrutar, otros para correr ! ». Ruiz Miguel, après tant de guerres et tant de paix, peut il encore « correr » ? Les Aficionados veulent garder l’image du lion, mais il est aussi vrai que tous, nous sommes tristes quand le lion est trop vieux. Le roi de la jungle promène alors son regard fatigué sur tout ceux qu’il ne fait plus trembler… et la lumière s’éteint. Dios dira !

     Jesulin revient. Loin des tortillas et des petites culottes à collectionner, le nouveau Jésus va apparaître. A priori, ses qualités, innées, doivent naturellement resurgir : le temple, la ligazon… Peut il convaincre et triompher « qu’avec cela » ? Oui, si les hystériques et autres harpies le laissent, et nous laissent, en paix. Je Jesulin « des derniers moments » toréait de merveille, mais on ne voulait pas le voir. Alors, la coupure, la paternité désormais plus sereine, une tranquilité retrouvée, un autre apoderado…tout cela plaide en un grand retour, à condition que les vieux démons ne veuillent pas aussi…être du banquet…

    La saison commence. Comme chaque année à la même heure, elle suscite les mêmes espoirs, la même ferveur. Puis s’ouvre le « gran porton », et tout naturellement, l’Histoire s’écrit.  
 

CARNETS « DE BALLES »…

     8 Février : Quelle journée que celle d’hier ! Un inconnu ouvre le feu  devant la Maison Blanche ! Ca commence bien ! Un guerrier gagne des élections de paix. Du coup, on fourbit les armes de chaque côté. C’est bien parti ! Cette paix-là fait trembler.

     A Paris, le « multimilliardaire sans passer par la case Loto » fait la bise à tout le monde, et porte plainte parce qu’on lui a volé son carnet d’adresses…ou son « carnet de balles ». Peu importe, il a l’air en forme et semble avoir bonne mémoire. Certains tremblent déjà de voir leur nom inscrit sur les maudits feuillets. Un chose est sûre… Ni vous, ni moi n’y figurons ! Dormons tranquilles, nous les petits, nous les sans grade, nous les « sans le sou » !

     On parle de ce fils de Président qui, ayant perdu son emploi doré, à touché des millions des Assedic, pendant qu’il en percevait  une charretée d’autres en distribuant ses conseils éclairés à une république africaine, qui ne peut être que…bananière ! Pendant ce temps, les Royales Assedic décident du bout des lèvres, si vous avez assez d’heures travaillées, de vous faire l’obole de quelques sous, en vous disant « soyez nous en reconnaissants ». Il y a des balles qui se perdent..

     A Montpellier, on va juger le « Cartouche » du monde Paysan, le « Mandrin » des cours de fermes. Cartouche et Mandrin ne rendaient ils pas aux pauvres ce qu’ils dérobaient aux nantis ? A force d’être « anti tout », ne devient on pas, soi même, nanti ? Pourtant, le suffrage des « Gens de la Terre » est parfois sans appel ! Une région gérée, une région perdue ! Comme dirait Cyrano « C’est un succès ! ». Serait il plus facile de gérer le monde, qu’une parcelle de notre sol ?  Les médias en ont fait un « bandit d’honneur ». A partir de là, on viole tranquillement la loi et quelques uns des dix commandements… Par contre, si vous brûlez un feu rouge, à « Beauvais » ou ailleurs, Bang ! Ne dit on pas : La loi est la même pour tous ?  La France est elle vraiment  « Egalité, Fraternité, Liberté » ?

     « La corrida est violente ». Oui, mais elle se fait au grand jour, en plein soleil  - « La corrida est cruelle ». Oui, mais beaucoup moins que les méandres des magouilles que l’ont découvre tous les jours et dans tous les domaines, avec un seul mot de base « la  Plata ! »

     « La corrida n’est qu’une affaire d’argent ». Oui, les toreros touchent beaucoup d’argent, du moins certains, mais à n’en pas douter, ils ont sué chacun des millions reçus, de leur peur, de leur doute, de leur courage, de leur talent, de leur…honneur. Alors, voyons les quelques exemples ci dessus et restons humbles, discrets, tout petits, devant ses homme qui, d’or ou d’argent, à pied ou montés sur de méchantes rossinantes, bravent le plus brave, combattent le plus fauve, honorent le plus beau des animaux nés pour la guerre, au soleil, un soir, à Madrid, Séville ou ailleurs. Certes, avant le paseo, les balles sifflent un peu… à coups de déclarations, de communiqués de fax ou d’emails… Mais quand  s’ouvre la porte du toril… regardez-les, les toreros… tous égaux, tous frères, tous libres !

     Il y a eu du grabuge, hier ! Le Président de la Monumental de Mexico a été destitué. Sa conduite « en zig zag », lors de la corrida de dimanche lui a valu toutes les foudres. Mais, grandiose, il avait déclaré auparavant qu’il démissionnait, du style « Ce n’est pas vous qui me jetez, c’est moi qui pars ». Cependant, avant d’aller s’en resservir un petit coup, don Salvador Ochoa a, lui aussi, ouvert son carnet de balles et tiré à boulets rouges sur des toreros espagnols qui jouent les califes, lors de certains sorteos, imposant de toréer tels toros, sinon « on reste à l’Hôtel »… Particulièrement visés Hermosos de Mendoza et Rivera Ordoñez, à Queretaro…

     Grabuge aussi à Valencia ! L’association des Aficionados s’est rangée aux côtés de l’Empresa, pour dénoncer les raisons et la façon, méprisante à l’égard de l’Aficion Valenciana, par lesquelles Joselito et José Tomas ont refusé de toréer aux Fallas, acceptant, quelques jours après, de faire le paseo télévisé à Séville. Le Señor Martin Arranz a du  avoir les oreilles qui sifflaient, hier. C’est mieux que des balles !

     A Séville, on a fait la Paix. Alors… nous aussi ! Mais de cela, il n’en a cure ! Bref, « Don Eduardito » est en train de devenir « Don Eduardo » ! Cela n’empêche cependant pas qu’il aurait pu se fendre d’un chèque pour les enfants de Andex (ce qu’il a peut-être fait, d’ailleurs !)… (voir les chroniques de Octobre 2000). La paix semble s’installer à l’ombre de la Maestranza. L'empresa de Séville, peu à peu, est en train de construire une grande Feria d’Avril. Outre les noms déjà cités, c’est fait : Morante de la Puebla sera au cartel, et Jesulin, probablement.

     L’apoderado du Morante a annoncé hier, que le diestro de la Puebla allait toréer deux corridas, durant la semaine des Farolillos : Le 30 Avril, les Juan Pedro Domecq, sûrement avec José Tomas. (Ce qui, à priori, bouscule un cartel déjà établi). L’autre contrat concernerait la corrida du Pilar, et là, on peut parier que l’un des diestros sera El Juli. Rivera Ordoñez serait le troisième. Apodéré par le même Camara, le fils de Paquirri prendrait les Alcurrucen, dans la semaine de pré Feria.

     A signaler, de même, l’idée d’une novillada « de lujo », le 20 avril, avec des Juan Pedro Domecq : Mano a mano entre Luis Vilches et Antonio Fernandez Pineda. A la veille de leur alternative, pendant la feria, cela ne manque pas de gueule ! Ce n’est pas non plus sans risque ! Mais c’est aussi pour cela qu’ils sont toreros. Pas à dire, la saison commence fort ! 
 

UN AMERICAIN A SEVILLE…

     9 février : V’la autre chose ! Comme si l’Espagne taurine, l’Andalousie «  del cante jondo y del duende torero » n’avaient pas d’artistes susceptibles de donner à la Feria de Séville, tout son rayonnement, toute sa grandiose beauté, comme un soir d’apothéose torera, au moment où s’ouvre la Puerta del Principe et que les cloches de la Giralda sonnent à toute volée… voilà t’il pas que l’on a été chercher un yankee pour faire l’affiche de Séville 2001. A quand un esquimau pour vanter le cassoulet, ou un zaïrois pour la fondue suisse ?  On avait déjà connu, du côté de Nîmes, les outrances pseudo artistiques tapissant tous les murs aficionados, mais là, cela vire au sacrilège. Ozu ! Curro Romero a bien fait de se retirer…

 

     Il s’appelle Larry Rivers. Il est américain, dans la mouvance du « Pop Art », et n’a jamais vu une corrida de sa vie. M’étonne pas ! Cet artiste va apporter une nouvelle profondeur, un nouveau relief  à l’affiche taurine... ah bon ! En effet, il utilise un nouveau matériau, le polespan, qui, couche sur couche, superposées, donne cette impression au visiteur qui, une fois passée la surprise, se dit que « Ma foi, on a déjà vu pire, et ce n’est rien à côté de ce qui reste à voir ! ». On ne nous empêchera pas de penser que la corrida est quelque chose de sérieux, basé sur le traditionnel et le mystique. Des hommes ont peur, se font blesser, meurent parfois. Alors, annoncer leur présence en guirlandes, plumes d’indiens ou « pâtés de peinture », a quelque chose de tristounet, surtout à l’ombre de la Giralda. C’est bien pour cela que l’on reste admiratif devant les affiches de nos plazas du Sud Ouest, qui, même avec les nouvelles techniques, en particulier la photo, restent… muy taurinas ! De même, en ce qui concerne Bilbao. « Pourvou qué ça doure ! »

     Heureusement, Séville, ce n’est pas que l’affiche. Mais il semble bien que ce qui se prépare méritait bien le sourire d’une manola…même en minijupe ! Grande feria sur le papier, dont le puzzle, peu à peu se construit. Don Eduardo Canorea est en train de rentrer dans la cour des grands, et il faut souhaiter que les toros accompagnes ses combinaisons toreras. A ce jour, en croisant toutes les infos glanées « de ci, par là », le corps principal de la feria se présenterait ainsi :

     15 Avril – Corrida de Pâques : Toros de Torrealta pour Espartaco, José Tomas et le Juli .

     Semaine de préferia, qui verrait, entre autres, les Alcurrucen avec Finito et Rivera Ordoñez ; les Torrestrella avec Juan Bautista. On peut aussi imaginer Caballero avec une de ces deux ganaderias.

Puis, on rentre dans les « probables certitudes » :

     28 Avril : Torrealta, pour Joselito, José Tomas  et X

     29 Avril : Jose Luis Pereda, pour Finito, Jesuli et X

     30 Avril : Juan Pedro Domecq, pour Morante, Jose Tomas et X

     1er Mai : El Pilar, pour Rivera Ordoñez, Morante et Juli

     2 Mai : Toros de Parladé, pour Espartaco, Ponce et X

     3 Mai : Victoriano del Rio pour Joselito , X et X

     4 Mai : Guardiola, pour Victor Puerto, Javier Castaño et X

     5 Mai : Cebada Gago pour ? On peut penser Liria

     6 Mai : Miura, pour Padilla, X et X

     Pour le moment, on sait que l’entrée du Morante a bousculé quelques projets, mais tout se tient. Reste à compléter avec « les grosses cylindrées ». On attend la deuxième du Juli, de Ponce, d’Espartaco. Puis bien sûr, les incontournables, en particulier Cordobes, Davila Miura. Bof ! Pour le moment, on ne parle pas du Califa, ni d’Abellan. Muñoz reprendra t’il l’épée, cette année ? Fera t’on la place qu’il mérite à Eugenio de Mora ? Probablement. On ne va pas se fâcher avec les Lozano, et sa prestation de l’an passé, devant les Manolo Gonzalez, mérite amplement une en préferia et une dans les Farolillos.  Chez les gladiateurs, Tato et Liria seront forcément de la fête. Viendront ensuite les « tout jeunes matadors » : Castaño, déjà « coloqué », Fernandez Pineda et Luis Vilches. Ne pas oublier Ortega Cano, qui risque de devenir un poids pour l’Empresa qui pensait en avoir besoin, il y a peu. 

    A suivre, avec de plus en plus d’intérêt.
 

Jos TOMAS : UN CAPRICE DE PLUS !

     9 Février : « A Castellon, des Juan Pedro Domecq, ou rien » - « Désolé, on n’a pas de Juan Pedro Domecq ! » - « Bon, alors c’est rien ! » - « Ben, c’est rien ! » Voilà, en gros ce qui résume les négociations autour de la présence de José Tomas au cartel de la Feria de la Magdalena 2001, à Castellon de la Plana.

     Jose Tomas, une fois de plus, sera absent d’une plaza du Levante, prouvant ainsi qu’outre d’être un sacré cabochard, il n’a pas beaucoup le sens de la stratégie, ou alors, il a pris « un melon » tel que Cavaillon devrait en faire son Citoyen d’honneur. Il avait là une occasion de museler les critiques Valencianas, en triomphant dans la région, au même moment, à deux pas de Fallas. Y viene con caprichitos ! Bien. Cela fait un peu beaucoup pour certains aficionados qui finiront un jour par lui faire payer la note. Ne pas oublier que dans le Toreo, « on descend plus vite qu’on est monté »…

     Même apoderado, mais combat différent. Martin Arranz a négocié pour Joselito, qui sera bien présent à Castellon. Les cartels définitifs seront annoncés officiellement en début de semaine. Mais on les connaîtra, ce week end. Pour le moment, sûr : Fernandez Meca prend les Palha ; Joselito torée ; Le Juli passe le 19 mars ; Ponce, le 23 ; la feria se termine, le 25, par les Victorino. 

 

VALDEMORILLO: PREMIERE GROSSE BLESSURE DE LA SAISON

     Même si elle est de pronostic « réservé », le blessure de Julio Pedro Saavedra, hier, en feria de Valdemorillo, peut être considéré par la première de la probable « longue liste » 2001. Un toro qui s’arrête au milieu d’une naturelle, la corne qui cherche entre les jambes, le corps qui monte et retombe debout. Rien, apparemment. Un achuchon ! Le garçon boite un peu, continue de toréer., puis s’arrête. Quelqu’un lui fait un garrot, rapidement, avec une cravate rayée, et on repart à la charge. Casta ! Après l’estocade, après l’oreille, l’infirmerie mobile, l’opération. Bilan : deux cornadas. L’une de 15 cms au niveau du genoux gauche ; l’autre, de 20 cms, dans le haut arrière de la cuisse gauche. Cela va vite ! Le torero a été rapidement acheminé sur la clinique de la Zarzuela, à Madrid. Saavedra perd son deuxième contrat, aujourd’hui, et sera remplacé par Carlos Garcia Santos, devant les novillos d’Antoñete.

    7 Février : Valdemorillo – 3ème de feria – media plaza  (2500) : Trois Novillos de Jose Miguel Arroyo  et trois de Martin Arranz, présentés « moyen », braves mais faibles. Les novilleros ont trop « récité la leçon », ce qui est un vrai problème, car le toreo, techniquement juste, se transforme alors en une litanie de bonnes passes, qui endort un peu. Oreille pour Julio Pedro Saavedra, blessé par le premier, de Joselito – Pedro Lazaro torée bien à la véronique et donne de bonnes naturelles au cinquième, coupant deux oreilles, sujettes à caution – Ricardo Torres  « se tord » beaucoup, et ne récolte, en trois novillos, qu’ovation, silence et silence.
 

IL SAPPELAIT « ATREVIDO »…

     10 février : Cela faisait plusieurs jours qu’il dormait peu, le vieux maestro. Dans sa tête, des images, des souvenirs, des espoirs. 15 Mai 1966, en plaza de Madrid : Entre deux cigarettes, Antonio Chenel « Antoñete » montait un faenon à un toro blanc d’Osborne, qui allait, à partir de ce jour, accompagner sa vie torera, faire partie de sa moindre biographie : « Antoñete et la faena au toro blanc d’Osborne ». Il s’appelait « Atrevido », et la torero del mechon  écrivit avec lui une page de Tauromachie.

    En 2001, Antoñete fume toujours autant. Cigarette sur cigarette. Il tue le gusanillo en toréant parfois, de çi, de là, quelque festival, quelque corrida de prestige, faisant peur à tous les siens, à tous ses amis, mais laissant tout le monde pantois d’admiration.

     2001, le maestro est ganadero, et il prenait, hier, 9 février, « son alternative de ganadero ». Présentation officielle, avec une novillada, à la feria de Valdemorillo. Il attendait la sortie du premier, de son premier… Et devinez comment il s’appelait, ce premier toro d’Antoñete ? « Atrevido », bien entendu. Puis, suivirent « Barrabas », « Chulo », « Gondolero », Siestecita » et « Lucero ». 

     Amoureux de l’encaste Murube, Antoñete a mis tout son amour, son savoir et sa force, pour sortir le plus beau, lo mejor. Et la novillada est sortie belle, très bien présentée; elle est sortie bonne, favorable au toreo ; mais elle est aussi, hélas, sortie faible, très faible pour trois d’entre eux. Déjà, dans la presse, circulent quelques bruits. Dans El Pais, Joaquin Vidal, qui n’est pas à un raccourci près, se demande tout haut si cette invalidité des grands toros de combat, n’est pas liée à l’ESB ? Cette image du toro brinquebalant, roulant au sol, regardant les capes d’un air triste, comme se disant « je voudrais y aller, mais je ne peux pas. Qu’est ce qui m’arrive ? Pourquoi ils sifflent ? Qu’on me laisse tranquille, je suis fatigué … » a de quoi faire réfléchir, certes, mais on ne peut avancer sans preuves de telles théories. Trop dangereux. Ne pas oublier que « l’on mange de la viande de ces  toros », depuis des années… Il vaudrait mieux que le remuant revistero n’ait pas une once de raison…

     Aujourd’hui, Antoñete doit être à la fois fier et désolé. Tant d’espoir et tant d’amour a faire bien son nouveau métier, pour voir cela, un toro novillo, fier, beau comme un roi, qui claudique et s’agenouille, vaincu par quelque mal indécelable. Triste, vraiment. Joselito, avant hier, parlait du mauvais temps, de la pluie, de la boue. Certes… mais il y a autre chose, et depuis longtemps. Se nos va la Fiesta Brava…

     9 Février : Valdemorillo (Madrid) – 4 ème de feria – froid – ¾ de plaza : Six novillos d’Antonio Chenel « Antoñete », qui se présentait, de ganadero. Joli trapio, en Murubeño. Bons en général, mais faibles, frôlant l’invalidité, les trois derniers. Le premier « Atrevido » donna grand espoir, permettant au novillero vétéran Carlos Garcia Santos de couper une oreille, alignant capotazos et muletazos, plus vaillants qu’artistiques. Une oreille, la première…la seule. Au fur et à mesure, entre la faiblesse des toros et les hésitations, les maladresses des hommes, la novillada sombra dans le gris. David Cortijo dessina quelques détails, mais manqua d’ambition. Quant à Miguel Cubillo, il montra beaucoup de « verdeur », et s’en fut en silence.

 

DE CI …PAR LA…

     10 Février :  Les choses se décantent de plus en plus, à Séville, à Castellon. La saison a vraiment débuté. 

     Pour la Magdalena, on sait que la corrida de Cuadri sera toréée, le 24 mars, par Espla, Califa et Juan Bautista ; que celle de Victorino, le 25, sera aux mains de Padilla, Uceda Leal et Jose Luis Moreno. La corrida de Palha, en début de feria, sera lidiée par Fernandez Meca, El Tato et , probablement, Soler Lazaro. Face aux Luis Algarra, le 19, El Juli, Alberto Ramirez et un troisième qui ouvrira cartel. Ponce prend les Salvador Domecq, le 23 mars.

     Du côté de la Maestranza, des nouveaux noms viennent remplacer les « X », aux affiches d’hier : Ortega Cano va toréer les Jose Luis Marca, avec Ponce et Juli. Il sera chef de lidia, le 30, avec le Juan Pedro Domecq, accompagnant Tomas et Morante. La corrida de Parlade sera toréée par Espartaco, Ponce, Juli. ; celle de Nuñez del Cuvillo verra l’alternative de Fernandez Pineda, par Joselito et Jose Tomas. Vaya ! On parle de Finito, Jesulin et Abellan, pour les Jose Luis Pereda. Vous suivez ? Actuellement… aucune nouvelle du Califa à Séville…

     José Tomas vient de se faire « des nouveaux copains », du côté du Puerto Santa Maria, terre qui lui est entièrement dévouée. Malgré toutes les garanties qu’il n’y aurait pas de télé, pas d’interview, qu’on lui ménagerait une entrée et sortie discrètes, le diestro n’est pas venu recevoir le trophée de l’importante peña « La Garrocha », au Puerto Santa Maria, où tout le monde l’attendait.  « Pero que le pasa, señor ? Pas la peine de « jouer les Baltasar » en janvier, pour laisser vilainement tomber l’aficion qui vous a mis où vous êtes, et « jouer les Tomas », en février… ». José Tomas vit à « deux heures de coche »… il pouvait se fendre d’une balade nocturne. Lui qui veille à son image… il commence à tout gagner. Certes, il rectifie « muleta en mains » et c’est le principal, direz vous… Peut-être,  peut-être… mais jusqu’à quand ?

     Le Marquis de Domecq  annonce 6 corridas pour 2001 : En France, à Mont de Marsan et Bayonne. En Espagne, à Pamplona, Almeria, au Puerto Santa Maria et une dernière plaza en négociation. Malgré les hauts et les bas qui en jalonnent le parcours, cet élevage est toujours du plus grand intérêt, de par le trapio, la caste et le relief qu’il donne aux faenas toreras. A suivre, une année de plus.

 

« VALDEMORILLO SUR LA MER… »

     Ayyy ! señor Joaquin Vidal, que exagerado ! Ne voilà t’il pas que, pour définir la corrida d’hier à Valdemorillo, le sulfureux chroniqueur de El Pais fait allusion à « une corrida d’été à Valdemorillo sur la mer ». A croire que vraiment, le trapio des toros laissait à désirer, pour se laisser ainsi aller à une telle comparaison. Cependant, les autres chroniques confirment que la présentation du ganado n’avait rien à voir avec « le Valdemorillo d’antan ». Alors, à quand  la plage à Valdemorillo ?

     10 Février : Valdemorillo (Madrid) – 5 ème de Feria – ¾ de plaza – Beau et froid : Sept toros de Antonio San Roman, très inégaux de présentation et de comportement. Beaucoup de faiblesse, le sixième étant remplacé. Imprésentable le premier. Corrida terciada qui permettait aux toreros de « monter dessus »… Ce ne fut pas le cas. Les toreros ont ils encore faim ? Manolo Sanchez veut « remonter dans le train » des figuras. Il faillit l’être ! Ce ne sera pas pour cette fois. Emprunté, engoncé, il chercha en vain l’étincelle. L’échec à l’épée, au quatrième, finit par confirmer l’échec, tout court – Luis de Pauloba, à son habitude, donna les trois véroniques de la tarde, se récréa en deux ou trois bons muletazos sur chaque main, et se perdit dans un lac d’hésitations. Silence partout, après le sempiternel échec à l’épée – C’est l’inconnu du cartel, Alfonso Romero, qui va couper l’oreille du jour, et avec la manière, en plus. « Ganas, saber y buen hacer » face au troisième, toro noble, encasté. Bien avec la cape, on le vit excellent en début de faena, liant trois séries de derechazos, alternant les remates. Bon essai à gauche et estocade al encuentro, citée recibiendo. Il faillit bien réitérer son succès face au sixième bis, plus compliqué. Il y eut de bons détails, mais il cafouilla un peu sa mort, réduisant le succès à une ovation de « bonne sortie ».

     La feria se termine aujourd’hui avec un corrida de Rocio de la Camara, lidiée par  Frascuelo, Pepin Jimenez et Jose Luis Bote. Cartel phare de cette feria 2001 qui, vraiment n’aura passionné personne…surtout pas les touristes

     Le matin, Vista Alegre donnera sa troisième novillada, avec du Ganado de Yerbabuena pour Fernando Cantos, Matias Tejela et Jorge Ibañez. A suivre la présentation de Tejela, aux portes de Madrid.

 

CASTELLON DE LA PLANA : UNE FERIA EQUILIBREE…

     11 Février : « La Magdalena 2001 » a été présentée hier. Elle se déroulera du 18 au 25 Mars, avec six corridas, une novillada, une corrida de rejoneo. Ses cartels en ont été qualifiés « d’équilibrés », par Simon Casas. Ils est vrai que toros et toreros s’en partagent la vedette, mais on cherche en vain le cartel qui fait sursauter, le coup de génie  « marque de la casa ».

     Outre l’absence de José Tomas, qui ne voulait pas venir, on note celles de Miguel Abellan, Morante et Victor Puerto. On comprend la place faite à l’amitié et aux affaires, mais une feria si courte mérite, peut être, un autre impact. A signaler l’inclusion, dans une première grande feria de la saison, de Jesus Millan. Belle récompense pour le petit aragonais, triomphateur à Zaragoza 2000, et une chance à saisir.

Magdalena 2001, à Castellon de la Plana. Les cartels sont les suivants :

     18 Mars : Tors de Jandilla/ Fuente Ymbro pour  Manuel Caballero, Jesulin de Ubrique et Vicente Barrera.
    
19 Mars : Toros de Luis Algarra, pour Finito de Cordoba, El Juli et Alberto Ramirez
    
20 Mars : Novillos de Jandilla pour Javier Castaõ, Cesar Jimenez et Ivan Garcia
    
21 Mars : Corrida de los Espartales pour les cavaliers Fermin Bohorquez, Leonardo Hernandez, Andy Cartagena, Diego Ventura, Gonzalez Porras et Sergio Galan.
    
22 Mars : Toros de Palha, pour  Stéphane Fernandez Meca, El tato et Jesus Millan
    
23 Mars : Toros de « Salvador Domecq « El Torero »*, pour Joselito,  Enrique Ponce et Julito Aparicio
    
24 Mars : Tors de Cuadri pour  Luis Francisco Espla,  El Califa et Juan Bautista
    
25 Mars : Toros de Victorino Martin pour Ignacio Uceda Leal, Juan José Padilla et Jose Luis Moreno  

     *A noter que la ganaderia de Salvador Domecq peut lidier 110 toros, cette année. Le toros de « El torero » sortiront à Castellon, Jerez,  Madrid, Barcelona, San Sebastian, et Zaragoza, pour ce qui est des « grosses » plazas et ferias. Deux lots seront aussi lidiés à Jativa et Cieza, accompagnés d’une novillada à Algemesi.

 

PACO OJEDA… « REVIENT, REVIENT PAS.. »

     11 Février : Personne ne doute que Paco Ojeda est un torero « hors limites », une personnalité « fuera de lo comun ». Il monta au plus haut, sidéra les publics, hypnotisa les toros, puis, comme fatigué de tout ce tintamarre, s’en fut vers « ses amours-toujours », les chevaux. Il brilla, et finit par entrer dans le quatuor de tête. Paco Ojeda, rejoneador, aurait il eu un tel succès s’il n’avait été auparavant le figuron del toreo ? A voir !

     Toujours est il que Paco Ojeda, matador, rejoneador et éleveur, a rangé ses costumes de lumières, vendu ses chevaux, vendu sa ganaderia…

     Il semble aujourd’hui que le torero de Sanlucar veuille revenir, vêtu de lumières. Il en a fait état, au cours de l’actuelle « 4ème Feria Mondiale du Toro », sorte de salon taurino mondain qui se déroule actuellement à Séville. Paco Ojeda semble confirmer qu’il est prêt au grand retour, et que tout est question « d’arrangement au niveau économique ». Donc, « les moteurs chauffent »… Où le retour ? Nîmes ? Et pourquoi pas ?

     On peut rester dubitatif sur le retour de celui que l’on a adoré ou discuté, mais qui n’a laissé personne indifférent. Paco Ojeda, élevé au statut de torero mythique, doit revenir en figuron. Sa prestation dacquoise, il y a deux ans, n’avait rassuré personne. Et c’était…il y a deux ans. Actuellement, soyons clair, personne ne l’attend. L’escalafon est riche, le toreo a changé et, de son côté, l’homme aussi, probablement. Alors, il vaudrait mieux nous laisser avec les vieux bons souvenirs, et ne pas réduire ce grand retour à une affaire de « Kilos » !

 

AMERICA, AMERICA…

     11 Février : De l’autre côté de l’Océan, la grande saison s’éteint peu à peu. Certes, il y aura des toros toute l’année, au Mexique, au Pérou, en Colombie, mais « la » temporada, celle dont on parle hors des frontières, s’en va doucement… 

     Au Mexique, aujourd’hui, il y aura corrida à la Monumental de Mexico. Après le grand anniversaire, c’est la gueule de bois… surtout pour le président de la plaza, qui a été viré pour les raisons que l’on sait. Hips ! Ce dimanche, il y aura gueule de bois dans les gradins, car, vu les circonstances, le cartel offert a toutes les chances de fournir la plus triste entrée de la saison : Manuel Diaz, « El Cordobes », qui est loin d’avoir l’impact du papa, surtout en ce moment, revient  à la Mejico, accompagné de deux modestes, Alfredo Rios « El Conde » et Fernando Ochoa, face à une corrida de Rodriguez Aguirre, de 488 Kgs de moyenne.

     On parle, pour le 18 Février, de la confirmation de Sebastian Castella à Mexico, en compagnie de Rafael Ortega et El Tato, face à un lot de Santa Fe del Campo. Dans les conditions actuelles, on peut craindre que cet événement ne rassemble pas plus de monde… que la corrida de Magescq, le même jour. Et c’est bien dommage.

      En Colombie, on rêve de Paix, une fois de plus. Le Président et le chef des Farc ont longuement discuté, à terrain découvert, et en toute bonne volonté. Du coup, l’actualité taurine passe au deuxième plan, devant tant d’espoir, et tant de douleurs passées. C’est bien normal. « Suerte, Colombia, por fin ! »

     Hier, la dernière corrida de Medellin n’a rien donné. Seul, Cesar Camacho a pu arracher une oreille au quatrième toro de Garzon, tandis que Dinastia et Ramiro Cadena ramaient à contre courant

     Ce dimanche, corrida de gala en plaza de Bogota. La Santamaria se remplira pour accueillir le Juli et ses deux jeunes collègues, Juan Bautista et Paquito Perlaza. Les toros seront de Rocha Hermanos. Ne pas oublier que ce cartel de jeunes mit le feu, l’an passé, à la plaza  Cañaveralejo de Cali,. Les trois toreros avaient fait assaut de toreria, de courage, en une saine compétition, et étaient sortis a hombros.  Que les vaya bien ! Que haya suerte !

 

HONNEUR A « LA FILLE DU VENT »…

     12 Février : Quel plaisir de voir cette jeune femme, sautiller de joie et d’émotion, contempler tant d’admiration et d’amour, après 94 jours de solitude et d’efforts. « Muy torera », Ellen MacArthur, la seule Anglaise, depuis des siècles, adoptée par le Français !

     Formidable triomphe du rêve et de la passion. Tout comme les toreros qui, à l’aube d’une éventuelle carrière, rêvent de véroniques de soie, de naturelles interminables et d’estocades immédiates,  la petite fille avait, elle aussi, rêvé, en tirant des bords sur sa coque de noix, au milieu d’un lac anglais. Il y a 94 jours, hier, son rêve est devenu réalité. Elle a pris son alternative. La voilà « figure » de la voile, et le public attendra désormais son prochain paseo.

     Honneur à Ellen, la petit fille du vent… et peut-être quelques moments de réflexion pour les joueurs du PSG. Pourquoi cette jeune fille a t’elle tout gagné, même en finissant deuxième ? C’est parce qu’elle avait un but, elle !

     Honneur au Juli, ce tout jeune homme, tout simple, qui n’arrête pas de rêver le Toreo. Enorme, hier, à Bogota. Honneur à ceux qui se sont joué la peau, hier à Mexico, devant du ciment vide. Honneur aux toreros de Valdemorillo, qu, même devant une mansada, dans une presque-démontable, se sont joué la peau, et ont bien failli l’y laisser. Honneur enfin aux novilleros qui rêvent du triomphe, et l’atteignent parfois. Tejela a brillé à Vista Alegre. Une première étape, comme le premier des « ses 94 jours », à lui !

     11 Février : Mexico – Plaza Monumental – 18ème de la temporada – 5000 spectateurs (sur 42000) : Un désastre annoncé. Se jouer la peau devant du béton armé de grise froideur, a de quoi mettre à bas le moral le plus victorieux. El Cordobes « fils » a de quoi se poser quelques questions. Mauvais, à la veille de la saison espagnole. 5000 personnes qui, de plus, gardèrent le silence après chacune de ses sorties, face, il est vrai à des toros peu propices - El Conde, lui, entendit deux ovations, c’est à dire, deux murmures approbateurs, perdus dans l’immensité vide – Fernando Ochoa toréa bien le troisième qui fut le meilleur, mais s’éteint trop vite. Le sixième toros de Rodrigo Aguirre était tellement mal présenté, que l'empresa, elle-même, offrit le sobrero au diestro qui  dessina la faena de l’après midi, et coupa la seule oreille du jour. Décidément, cette saison a la Mejico est un réel désastre. Et ce n’est pas fini.

     11 Février : Bogota (Colombie) – Grand beau temps et « No hay boletas » (14500 spectateurs) : Enorme triomphe du Juli, qui s’est montré torerisimo toute l’après midi, coupant deux oreilles au premier, en manquant une autre au quatrième…por pinchar – Corrida de Achurry Viejo, lourde, bien présentée, mais sans caste, presque sans force. Le deuxième, boiteux, a du être remplacé. Le mayoral de la plaza sortit les cabestros, leur donna deux ordres, et partit se rasseoir. Cela prit trois minutes, et l’ovation fut énorme pour l’homme qui dut saluer (un concurrent pour « Florito ») – El Juli  donna une lidia et une faena, tout en douceur, au premier de la corrida, le meilleur. Temple, ligazon, cadence et profondeur dans sa muleta ; longues naturelles… Molinete à genoux pour allégrer le tout et un énorme coup d’épée. 14500 mouchoirs pour deux oreilles, indiscutables. Il débuta en fanfare, devant le quatrième : Largas de rodillas, véroniques un genoux à terre, jusqu’au centre. Après un léger châtiment, le quite par lopesinas , qui lève le public, et trois paires de banderilles « en un duro », (pardon « en un Euro ! »). C’était parti pour une nouvelle apothéose, mais le toro baissa rapidement de ton et s’arrêta, au point de ne pas « aider » le diestro, au moment de l’estocade. Deux pinchazos, adieu l’oreille, mais une vuelta d’enfer – Juan Bautista entendit deux grandes ovations au cours de la tarde : la première dans un quite virevoltant ; la seconde, la plus grande, lors de son brindis à Cesar Rincon, assis en barrière. Longue ovation, au cri de « Céééésar ! Céééésar ! » pour le plus grand des grands colombiens. Que bueno ! Hélas, il fallut rapidement déchanter, jalabert ne pouvant que faire constater la totale carence de ses deux adversaires. Il donna vuelta à son premier. – Paquito Perlaza lutta contre l’adversité, essaya tout, réussit peu, et tua mal le dernier. Applaudissements et silence attristé, tandis que le Juli partait vers sa nouvelle sortie a hombros. Que Tio !

     11 Février : Valdemorillo (Madrid)  - Dernière de feria – lleno – Corrida mansa et dangereuse de Rocio de la Camara. Ils étaient beaux, de divers pelages, dont un blanc, mais c’est tout. Très courts de charge, regardant beaucoup, tirant des derrotes. Brrrr ! – Frascuelo essaya bien de tirer quelques muletazos du premier, en silence. Le quatrième percuta d’entrée le Gallito de Zafra, lui fracassant la mâchoire au burladero, lui laissant le postérieur à l’air. Par un temps pareil, de quoi attraper un bon rhume.Mais, torero, le Gallito, la tête un peu de travers et  quelques dents, mais très digne, resta dans le ruedo. Muy torero ! Frascuelo se battit avec ce malotru qui, dans un derrote au visage, lui fractura le nez. Ovation pour le vétéran ensanglanté – Pepin Jimenez prit les précautions que lui dictèrent les comportements adverses. Silence et sifflets, mais pas de bobo ! Par contre, son banderillero, le fils du « Formidable », se fit enlever par le cinquième, et reçut deux cornadas superficielles à la cuisse gauche – Bon succès de Jose Luis Bote, dont la volonté et la toreria font plaisir à voir, malgré des faculté physiques très insuffisantes. Bien au capote, d’excellents passages à la muleta et l’oreille du troisième, aussi manso que les autres. Muy bien por « El Bote ».

     11 Février : Vista Alegre  (Madrid) – 3ème Novillada – Media plaza : Gros succès du ganadero Ortega Cano, dont les novillos de Yerba Buena ont donné excellent jeu, en particulier 1, 2, 3 et 6ème. Casta, avec un petit manque de forces. Le Mayoral donna la vuelta, le matador ganadero salua avec effusion – Le sévillan Fernando Cantos eut quelques détails. Il faut attendre – Vuelta au cinquième pour Jorge Ibañez, le fils du ganadero  Nazario Ibañez. Débute très nerveux, puis se calme, avec de bonnes choses en fin de faena – Matias Tejela a triomphé : trois oreilles, la seconde au dernier, un peu généreuse, dit on. L’important est qu’il se soit montré, à tous moments, désireux de toréer, d’essayer, d’être en torero. Il fit de tout, parfois un peu accéléré, et tua fort. Un bonne carte de visite que ce succès, à l’aube de la temporada.

     En Bref : « El Califa » s’est vu attribuer hier le trophée  «La Pagina de Plata », la page d’or du grand quotidien « El Colombiano », décerné à l’auteur de la meilleure faena de la Temporada en plaza de la Macarena, à Medellin. Le trophée récompense la faena du Califa au toro « Famoso », de « Agualuna-Zalduendo », le 20 Janvier, lors de la 3ème corrida.

     Antonio Manuel Punta a indulté un toro , hier, en plaza de La Victoria, au Vénézuela. Le toro de Campo Largo s’appelle « La Mora », N°221, et il pèse 410 Kgs. Il démontra grande noblesse et mobilité.

     Pablo Hermoso de Mendoza, qui va continuer sa temporada au Mexique, jusqu’à fin Mars,  a coupé quatre oreilles, hier, en plaza de Orizaba.
 

LA BATAILLE DE SEVILLE…

     13 Février : A n’en pas douter, la Feria de Séville 2001 aura un intérêt tout particulier. En effet, la plaza de la Maestranza sera le grandiose champ de bataille où se rencontreront enfin, par toros interposés, les grandes figuras du toreo contemporain. Elles le feront « à armes égales » et « à visage découvert ». Entendez par là, que tous les toreros en découdront en direct, pour des milliers d’aficionados, installés de la grande plaza télévisuelle.

     Cela fait deux ans que l’on attend cela. Juli – Ponce – Tomas – Joselito – Morante et derrière, qui poussent Victor Puerto Caballero, Finito, Jesulin qui revient.  Feria importante où il convient de tirer le chapeau à l’empresa,  Eduardo Canorea, du moins au plan de la diplomatie. Normalement, tous ceux qui doivent y être…y seront, le Califa excepté, ce qui peut décevoir. Juan Mora semble également écarté du cycle, ce qui a provoqué sa rupture, « en toute amitié et d’un commun accord », bien sûr, d’avec son apoderado de quatre ans, qui s’appelle…Manolo Canorea.

     Tous vont essayer d’ouvrir la Porte du Prince, en particulier Juli, Tomas, qui n’ont pas encore eu l’occasion de cette ivresse ; Ponce l’a vécue, mais à la San Miguel. A n’en pas douter, il préférera ouvrir  la grande porte sur les senteurs du printemps. Joselito et Morante ont connu cette étrange sensation où le sacré et le païen se mêlent étroitement. Sortir par « la Puerta del  Principe », un soir de Feria de Séville, tandis qu’au loin carillonne la Giralda… le rêve de tout torero !

     Reste le problème des toros. Le syndrome de « la vaca loca » et toutes ses conséquences, va planer sur les premières grandes ferias. Séville n’y échappera pas. Qu’un toro sorte faible, « descordinado » et aussitôt les murmures se lèveront, les journaux entretiendront le feu  au tour de la grande question : Y a t’il aussi de « Toros locos » ? L’autre grande question sera liée à l’Empresa. Don Eduardo Canorea, qui monte sa première feria, imposera t’il le toro qu’il souhaite, en aficionado qu’il dit être ? Le « toro de Séville » n’a jamais été « le toro de Madrid », et c’est tant mieux. Cependant, les amitiés et la bonne éducation de Don Diodoro, l’avaient mené à totalement « Domecquiser » la Feria, avec toutes les conséquences, perfois bonnes, parfois désastreuses. A voir ! A suivre !Que demande le peuple ? Trapio normal, « en el tipo », cornes limpias, mobilité et forces. Après, qu’ils sortent braves ou mansos, « con sentido ou de dulce », là interviennent talent et courage des toreros, la interviennent savoir et sensibilité des aficionados. L’important, c’est que les toros soient de vrais combattants… au niveau plumage et ramage.

     La feria , après le dimanche de Pâques, débute le 20 Avril, pour 17 jours consécutifs. Final, le dimanche 6 mai, en double session Rejoneo/Miurada. Une Novillada, deux corridas de Rejoneo (avec Hermoso de Mendoza, chaque fois) et 15 corridas. Préferia déjà importante qui atteint déjà de bons sommets à partir du jeudi  26 avril, les Farolillos  ouvrant leur bal, le 30 au soir.

     Des choses surprennent, qui ne pourront trouver solution dans les seuls postes vides de la Feria, ou les deux cartels à construire, en début de préferia :

     Victor Puerto et Davila Miura, ensemble par deux fois, n’a rien de séduisant. 

     Abellan, Cordobes, Pepin Liria n’ont pu accepter un poste sans en  négocier un second. Question de standing. De même pour Eugenio de Mora, qui fut quand même une des grandes satisfactions de l’an passé.

     On ne parle pas du Califa, et se pose la question de Juan Bautista.

     Si les choses restent telles quelles…restent dix postes à pourvoir, pour satisfaire tout le monde. Manque plus qu’une chose… que le Curro, tout à coup ragaillardi, revienne se mêler à la fête.

 

LE CŒUR DES TOREROS  (suite)

     14 Février : Habillés d’or ou de vieil argent, chevauchant de fiers destriers au nom illustre, comme « Cagancho », ils sont toreros, ils sont des hommes, avec un cœur « gros comme ça ». 

     Certes, on pourra épiloguer sur la sincérité d’un José Tomas qui, un jour de cabalgata, va faire le Roi Mage, et saluer royalement les Abuelitos du Puerto Santa Maria, mais qui, quelques joues plus tard, laisse plantée tout une foule d’aficionados de cette ville, venue récompenser ses exploits passés. Il aura ses raisons. Ils sont toreros, ils sont des hommes. Leur carrière est parsemée de « gestes », à la pleine lumière d’un ruedo, ou dans l’ombre de la rue, et de leur méditation.

     Qu’un nouveau tremblement secoue le Salvador, qu’un enfant risque, pour quelque sous qui manquent, de perdre la vie, et ils sont là. Conscients de la misère qui les entoure, conscients de leur chance, ils donnent un peu de leur temps, de leur regard, de leur chaleur. Ils sont des hommes, ils sont toreros.

     Pablo Hermoso de Mendoza qui fait don au Mexique des produits de saillie de ses célèbres chevaux, pour qu’à leur tour, ces futurs étalons, fasse vendre régulièrement leur progéniture au bénéfice d’œuvres sociales. Il fallait y penser. Un fils de Cagancho, « en un moment de bonheur », pourra peut-être sauver quelques dizaines de malheureux. Un joli coup !

     Joselito eut une idée, belle, généreuse. Certes tournée vers ceux du Monde Taurin, elle avait le mérite d’exister. Elle voulait, entre autre, aider les toreros et leurs familles, leurs enfants… Un grand matador fonda jadis le Montepio, puis naquit le Sanatorio de Toreros… Une idée, un geste fabuleux. Le temps a passé… Le Sanatorio  perdit sa vie, et les toreros, leur âme. Blessés, ils sont aujourd’hui des malades comme les autres, perdus dans un mauvais lit, au fond des couloirs froids de quelconques cliniques. La Fondation « Joselito » existe… Que fait elle, au juste ? 

     Manuel Diaz « El Cordobes » connaît des jours gris, dans le ruedo. Il n’empêche que le jeune « melenas », fait preuve d’une totale et simple humanité. Prêtant son image  à l’opération « Un Kilo de Ayuda », destinée à recueillir des fonds pour les indigents de la planète (et il y a de quoi faire !) le blond chevelu vient d’avoir un très joli geste, il y a quelques jours, au Mexique.

     « Donne un poisson à un enfant, il mangera un jour ; apprends lui à pêcher, il mangera toute sa vie ». Respectant cet adage, Manuel Diaz « El Cordobes » vient de financer les études de dix enfants du Collège de « Los Laureles », à Chimalhuacan (Mexique).  Ces bourses (becas), viennent garantir à dix gosses sans le sou, une éducation et un savoir qui, plus tard, leur permettront d’aider d’autres gamins à juguler d’autres misères. Bien Manolo ! Eso es de Hombre, eso es de Torero ! Peut importe que cela coince un peu, muleta en main ; peu importe qu’à son nom, seule une poignée d’aficionados vienne se perdre sur le béton de la Monumental, dimanche dernier. L’important est le regard, et le sourire. L’important est la poignée de main, et Enrique Ponce ne s’y est pas trompé, lui qui est venu avec sa belle épouse, soutenir son ami, perdu au milieu d’une arène vide. « Eso tambien, es de hombre ! »

     Il y a « geste »… et  « geste » ! Ils sont hommes, et ils sont toreros. Donc, pour eux, cela se passe avant tout, dans le ruedo. Joselito, presque sans préparation, se lance un défi à lui-même : Six toros, seul, à Vista Alegre, le 4 Mars. Une façon de se gagner les sympathies et de dire, à l’aube d’une nouvelle temporada : « Bon, ça va ! L’an passé, j’ai fait la gueule, je n’étais pas bien, et puis, ce Jose Tomas m’a vraiment fait passer pour un gogo. Ca suffit : « Soy torero », et je vais vous le prouver, comme ça, « à l’apéro du 2001 »…

     Il y a aussi cette rumeur…« Le Portal Taurino » de Sevilla annonce aujourd’hui, avec des points d’interrogation, le cartel de la Miurada de Séville : 6 Mai – Toros de Miura pour Padilla, (qui est sûr), et deux autres diestros : Pepin Liria et Eugenio de Mora. Attention : Point d’interrogation ! Vrai, pas vrai ?

     Les toreros sont accoutumés à « faire des gestes », soit parce qu’ils se sentent bien, soit…parce que « cela ne va pas trop bien »! Si cela se confirme, quelle lecture pourra t’on faire de la présence de ces deux toreros à la Miurada d’Avril, à Séville, qui sort très dure, en général ?

     Eugenio de Mora  joue le tout pour le tout, pour rentrer définitivement  dans une plaza  où il a écrit une des plus belles pages de sa carrière, l’an passé. Pepin Liria, très aimé à Séville, toujours à la pointe d’un dur combat, a peut-être besoin d’un geste pour relancer la machine. Non qu’elle soit grippée, mais…

     Un geste qui peut devenir « una gesta », devant de tels toros. Una gesta, une odyssée, un exploit, qui vous laisse haletant d’émotion et d’admiration. A suivre donc, cette hypothèse qui ne manquerait pas de gueule ! Il sont toreros, ils sont des hommes. Ils ont un cœur « gros comme ça ! ».
 

ET L’ON NOUS DIT « VIOLENTS »…

     15 Février : Que n’a t’on pas dit sur nous, les Aficionados ? Monstres assoiffés de sang, brutes avinées, fachistes, sadiques à  qui il faudrait couper les oreilles…et le reste. Enfin, d’autres joyeusetés de ce style. Internet, d’ailleurs répercute ces opinions que nous respectons, et ces injures que nous supportons, sans répliquer, quoique n’en pensant pas moins.

     Alors, aficionados à nos heures, passionnément ou occasionnellement, nous vaquons, le reste du temps, à notre quotidien de citoyens, de parents, d’hommes et de femmes libres, en général respectueux des lois et du droit de chacun de vivre en paix, au milieu des autres. Et que voyons-nous, nous les violents, nous les sadiques, nous les brutes ?

     Hier, 14 Février 2001, le journal de 13 heures, sur « la 2 », montre un incroyable, insoutenable reportage sur les attaques « à la portière », illustration en direct de la nouvelle délinquance. En pleine journée, à Nice, à un carrefour, deux jeunes attaquent une voiture arrêtée à un feu rouge. Une caméra de la police filme en direct. Pendant que l’un des lascars garde la main sur la poignée de gaz de « sa mob », l’autre attaque la voiture, ouvre la portière, frappe et refrappe la passagère avec une violence inouïe, finissant par arracher le sac qu’elle avait à ses pieds. Les coups sont incroyablement violents, aveugles, sadiques. Il y a des cris. Des voitures passent à côté, semble t’il. En direct, le policier commente son effarement. Personne n’intervient. Les deux salauds s’en vont, sans être inquiétés. Certes, ils seront peut-être arrêtés, plus tard, mais on leur servira du « Monsieur », et probablement, ils seront dehors avant que le préposé ait fini de taper son rapport en vingt cinq exemplaires… Marre ! A l’heure où l’on parle Europe, à l’heure où un président téléphone aux autres en disant « soyez sages, faites la paix, on vous surveille !…on se fait attaquer dans nos rues, comme au Texas, du temps des diligences. Marre ! 

     Marre de la violence de nos rues, de nos écoles, de notre politique. En qui peut on faire confiance, sinon en ceux à qui nous confions nos destins et nos enfants . Des curés qui violent, des instits qui volent leur innocence à des tous petits, au vu et au su de beaucoup. Et on nous dit violents, nous, les Aficionados ? Et cette violence feutrée de nos chers politiciens, qui, par petites phrases assassines et mots bien choisis, font passer la haine et le mépris qu’ils ont pour tous ?  Et on nous dit violents ?

     Certains diront : « Il ne devrait pas… », « Qu’il parle de toros, et encore… », « Cela ne nous regarde pas… ! » Halte là ! Si nous sommes Aficionados, et qu’en tant que tels, nous demandons le respect, nous devons aussi avoir, et dire, notre opinion sur ce qui nous paraît vrai, juste et bon pour tous, y compris ceux qui nous haïssent. Nous faisons partie d’une Société, et comme chacun, nous devons nous engager à la construire, pour qu’elle soit plus belle et plus juste pour tous. Alors, nous qu’on dit « violents », on peut, peut-être, on doit, probablement, avancer des opinions, même dans une chronique taurine. Et quand nous voyons une femme sans défense hurler sous les coups d’un sale gosse, ou un enfant porter sa vie entière la salissure de celui que tout le monde voudrait admirer, on se dit : « Il faut leur casser la g.. ! ». Point final ! Oui, en un mot, on deviendrait presque violent.

     Alors, pardon à ceux que ces propos choquent. Les Aficionados que nous sommes aiment la vie, aiment les hommes …(et les jolies femmes, bien sûr !). Ils ne sont ni meilleurs, ni plus forts que chacun, ni plus malins, ni plus propres. Ils sont comme le commun des mortels. Cependant, ils ont peut-être certaines valeurs, certain respect, que leur a apporté, curieusement, le fait de suivre un spectacle où la mort est toujours présente. Celle du toro dieu, bien sûr, qu’il ne faut pas nier. Elle ne fait rire personne, et l’ovation salue toujours la mort du brave. Celle de l’homme, aussi, qu’il soit d’or ou d’argent ; qu’il soit célèbre, ou qu’il n’arrive pas à nourrir ses gosses, avec ses banderilles à la sauvette, ses courses ridicules en se prenant les pieds dans sa cape, molle et sale. Ils meurent vraiment, et nous sommes là. Nous savons que cela existe. Ceux qui, avant la dernière course, plaisantaient avec Paquirri ou Montoliu, savent bien, mieux que personne, ce qu’est être aficionado.

     Nous ne sommes pas meilleurs que les autres, mais nous respectons, peut être plus, la vie des autres. Alors, quand des chiens se jettent sur des brebis, tandis que le berger filme sans intervenir, nous réagissons, comme ça, en sachant très bien que cela n’aura que peu de répercussion. Mais, deux choses : D’abord, le berger réagira toujours, passera des nuits s’il le faut… Ensuite, même si cela dérange, si cela « gêne, quelque part » (expression souvent utilisée, sans que l’on n’arrive jamais à savoir « où » cela gêne !), on a, un peu, l’impression d’avoir fait son devoir….quelque part !

     Allons, retournons à nos …toros !

     Séville est presque bouclée. Les cartels manquants se complètent peu à peu : Luis Vilches prendrait l’alternative le 21 avril, des mains de Pepe Luis Vazquez, en compagnie de Cepeda, devant des Ventorillo – La corrida de Rejoneo passerait au 22 – Le 23 Avril, Luis de Pauloba, Vicente Bejarano et El Cid prendrait une corrida du Puerto San Lorenzo – La corrida de Manolo Gonzalez serait lidiée, le 24, par Pepin Liria, Eugenio de Mora et Juan Bautista -  Le 26 Avril, Caballero, Rivera Ordoñez  et Eugenio de Mora, prendraient les Alcurrucen – Finito de Cordoba serait le troisième homme, aux côtés de Joselito et Caballero, le 2 mai, face aux Victoriano del Rio – La corrida de Cebada Gago verrait défiler, le 5 mai, Tato, Pepin Liria et Juan José Padilla – La feria se terminerait, le 6 mai au soir, avec la Miurada, toréée par « El Fundi », Oscar Higares et Juan Jose Padilla. Le reste de la feria reste conforme à ce qui a été annoncé, ici, le 13 février.

     Bien entendu, tout cela se conjugue au conditionnel, et répercute les nouvelles diffusées par la presse espagnole, plus quelques témoignages téléphoniques « de çi…par là ! »

     Par contre, ABC en raconte une bien bonne… Nous risquons de ne pas voir Joselito et José Tomas à la Télé, à Séville. Du moins, pas toutes leurs prestations. Il semble que Martin Arranz et Don Eduardo Canorea, (qui de ce fait, serait en passe de redevenir « Don Eduardito ! »), se soient mis d’accord pour engager les deux vedettes récalcitrantes, justement aux jours où le contrat « Via Digital » laissait place libre à la Télévision Nationale « première chaîne », pour trois corridas où tout un chacun, vous et moi, pouvions aller respirer librement l’air de Séville. Du coup, pas de télévision, et « en paz » avec « Via Digital ». Et qui seraient les dindons de cette immense farce ? Devinez un peu !

     Pendant ce temps, Enrique Ponce est le maître d’œuvre d’un festival géant qui va se dérouler en plaza de Jaen, le 25 février, au profit de la lutte contre cet autre « violent et fourbe », le cancer. Au cartel : des toros de Jose Luis Marca pour Antoñete, Ortega Cano, Espartaco, Enrique Ponce, Pepin Liria, Fran Rivera Ordoñez et le cavalier Alvaro Montes. Et oui, des toros vont mourir pour que des hommes puissent vivre un peu plus. Terrible, violents, mais cela a le mérite d’être fait. Au fait…que font ils pour cela, nos chers politiciens ?

 

L’ESB, AU MAUVAIS MOMENT…

     16 Février : L’Europe et le monde se grattent la cervelle pour trouver une solution contre cette nouvelle peste moderne, qui rend les vaches folles et les hommes démunis. Aujourd’hui, on parle également des moutons. Demain, n’y aura t’il pas alerte sur le lait, les poulets, le pastis et la menthe à l’eau ?

     Dans les campagnes, les éleveurs ont le cœur qui saigne et le porte monnaie qui fuit. Où va t’on ? Où vont ils ? Pendant ce temps, comme pour donner le change, la pression de foule va « relaxer » les casseurs. « Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! ouais ! ». Super ! Le « tube » actuel ! Grande leçon pour les générations qui viennent. Désolé, on préfère plaindre un agriculteur qui se saigne au quatre veines pour faire vivre sa famille, vendre ses produits, ayant investi pour « se mettre aux normes », plutôt qu’un casseur sympa, mais casseur tout de même…

     L’ESB va avoir des conséquences terribles sur tous. Espérons, et c’est le principal, qu’elle ne tuera pas plus, mais certains annoncent des chiffres alarmants. Mais, sur le plan économique, cela prend l’allure d’un désastre annoncé.

     En Espagne, et dans le monde qui nous concerne, celui de la tauromachie, cela peut, tout simplement, mener à la mort des corridas. Imaginez qu’un seul toro, ou novillo, sorte et se révèle « positif » à l’éventuel contrôle… Tout se déclenchera alors en  chaîne. L’Etat Espagnol craint-il cela, qui impose l’incinération systématique des carcasses, dès le coup de cachete ? Recherchera t’on scientifiquement les causes de comportement curieux, « décoordiné », d’un toro dans la plaza, ou emportera t’il son secret dans les flammes ?

     Mais, ce qui est terrible, c’est la mort possible de la tauromachie, pour des raisons économiques. L’Etat refuse d’indemniser les organisateurs et les oblige daller faire incinérer les toros, à leurs frais.

     La plupart des novilladas sont déjà montées à perte, donnant déjà lieu à des magouilles incroyables qui font que les jeunes doivent « payer pour toréer ». (On ne va pas revenir sur la pratique 33% et « des ponedores »). Donc, les organisateurs ne vont pas monter de spectacles dits « mineurs », sachant, dès le départ, qu’ils devront mettre, d’entrée, un million de pesetes pour frais de transport et incinération.

     Alors, il y aura moins de novilladas… Alors, on verra de moins en moins de nouveaux talents révélés… Alors, le ganado restera dans les dehesas, et sera vendu plus tard en corrida… Alors, de plus en plus de desecho dans nos plazas, tandis que les prix grimperont, forcément. De plus en plus de toros, de moins en moins d’hommes… The end ! Se acabo ! Finito ! Bref, les carottes seront cuites… mais invendables car, d’ici là, une nouvelle maladie du XXI siècle les aura aussi attaquées. Alors, plus de carottes, plus de lapins ! Et ainsi de suite…

     On plaisante, on fait les beaux, mais il n’y a là rien d’amusant. Outre les vies médicalement menacées, c’est la subsistance de milliers d’hommes et de femmes, dans les campagnes, et dans « le Campo », qui est aujourd’hui en question.

     En Juin, il est de tradition de faire les premières statistiques de la temporada. En général, on les regarde d’un air distrait… Cette année, il faudra les analyser à la loupe: Combien de novilladas en moins, dans les six premiers mois ? Ce sera vite fait !

     Par ailleurs, l’escalafon des novilleros est déjà relativement « pâle ». Comment et à quel prix va t’on faire toréer les Tejela, les Jimenez, le Ivan Garcia, qui semblent pointer leur nez à l’aube d’une carrière qu’on leur souhaite grandiose ? Imaginez Juli, « à 25 ans », et… personne derrière !

     « Adieu veaux, vaches… ! » Une expression prémonitoire ?
 

A ANTONETE, LA MEDAILLE D’OR

     17 Février : Le Conseil des Ministres vient de ratifier hier la décision de l’Etat Espagnol d’attribuer à Antonio Chenel « Antoñete » la «  Medalla de Oro de las Bellas Artes », médaille d’or des Beaux Arts. Cette haute distinction est attribuée aux artistes et intellectuels qui, en différents domaines, ont fait avancer la Culture Espagnole, dans son expression la plus artistique et esthétique.

     Ce n’est pas la première fois qu’un matador accède à cet honneur, aux côté des grands écrivains, peintres, sculpteurs, danseurs et chanteurs d’opéras. Avant Antoñete, Don Alvaro Domecq, Pepe Luis Vazquez, Antonio Ordoñez, Curro Romero et El Viti  avaient été distingués de cette illustre récompense.

     Enhorabuena et bienvenue donc, à Antoñete, au rang des « Grands d’Espagne », au plan culturel et artistique. Bien entendu, les aficionados n’avaient pas attendu le Real decreto, pour le placer au plus haut du Toreo de Arte, que le maestro « del mechon blanco » a si bien distillé tout au long de sa carrière.

     Par ailleurs, un tel Prix redonne un peu plus de noblesse à la Tauromachie l’élevant au rang d’un art, et de rien d’autre. On est souvent sidéré de devoir aller chercher, dans les divers grands quotidiens internationaux, les nouvelles taurines au beau milieu de « la pages des Sports ».

     Asi que, « Enhorabuena y gracias, Maestro ! »

 

EL JULI , SA SAISON FRANCAISE… ET UN NOUVEAU « CHALLENGE »

     17 Février : Information ou intox ? Le bureau de Presse de Julian Lopez « El Juli », vient de révéler les quelques 71 corridas pour lesquelles le torero serait déjà engagé « ferme » en 2001.D’ores et déjà, il semble que la France et ses principales plazas ont engagé le Juli, aux dates suivantes :

     Arles : le 13 avril (Victoriano del Rio) – Nîmes : le 1er Juin ( Victoriano del Rio) – Mont de Marsan : le 24 Juillet (Marquis de Domecq) – Dax : le 11 Août – Béziers : le 14 Août – Bayonne : le 1er Septembre (Luis Algarra) – Dax : le 9 Septembre (Torrealta) – Nîmes : le 15 Septembre. Bien entendu, d’autres contrats risquent de se signer « sobre la marcha »…

     Dans le nord de l’Espagne, le Juli aurait signé pour Tolosa le 10 Juin (Alcurrucen) – San Sebastian, les 16 et 17 Août. Bilbao le verrait faire trois paseos : le 15 Juin, pour l’anniversaire de la plaza, face à des Luis Algarra ; puis, les 22 et 23 Août, pour la grande Feria : des Torrealta, le 23 Août. Quand au 22, si cela se confirme, (et tout semble se recouper) : El Juli prendrait... les Victorino Martin, à la Feria de Bilbao. Ce serait un des événements de la Temporada 2001, un des nouveaux « challenges » que se fixe le Juli, en véritable figura del Toreo, qu’il est. A suivre !

     En attendant, il n’y a plus de billets pour la corrida, demain, en plaza de Bogota, où le Juli sera accompagné de Finito de Cordoba et Dinastia, face à des toros de « Agualuna-Zalduendo ». Sixième et dernière corrida en la plaza Santamaria de Bogota, ultime de la temporada grande en Colombie. On ira ensuite à Mérida, au Venezuela, et l’on fermera définitivement la page de l’Amérique du Sud.

 

SEVILLE… LE 19 FEVRIER

Non, les dates de la Feria d’Avril n’ont, bien entendu, pas changé. Par contre, l’annonce officielle des cartels, prévue pour le 10 mars, a été ramenée au 19 Février. Il est vrai que toute la Presse était partie « à la chasse aux infos » et que les portables des toreros et divers apoderados n’avaient cessé de sonner.

Du coup, par recoupements, on avait reconstruit le puzzle, et les diverses combinaisons de la grande Feria 2001, étaient déjà « dans la rue », en particulier, celle du web !. Les cartels seront donc annoncés officiellement, lundi. Restent quelques points d’interrogation. Bien peu, en fait : Pepin Liria, déjà absent de Valencia et Castellon, base sa temporada sur Séville, mais refuse d’y aller à la désespérée. On le pressent pour les Cebada Gago, le samedi des farolillos, et on lui attibue, au dernier moment, les Manolo Gonzalez, en début de feria. Cela se confirmera t’il.

L’autre grosse interrogation sera : Quid de la Télévision ? La Feria sera t’elle retransmise, intégrale et en direct ? Ou bien, sera-ce : « tout…sauf celles de Joselito et Tomas » ? Ou encore « Tout, exceptées celles ou Joselito et Tomas toréent seuls, avec deux compagnons, (c’est à dire, les 30 Avril et 2 Mai), celle du 28, où ils toréent ensemble, étant diffusée ?  Faut suivre… En attendant, réponse lundi !

Voir à  rubrique « Cartels », l’ébauche de la Feria d’Avril 2001, à Séville.

 

MAGESCQ : «LA CORNE AU PANIER »…

Un peu bizarre, ce titre… Normalement, ce n’est pas la corne ! Ben oui ! Cependant, vous qui avez de si coquines pensées, quel titre proposeriez vous pour annoncer une corrida qui va se dérouler sur un terrain de basket ?

A n’en pas douter, cela surprend, en première instance. De fait, la corrida du 18 Février fera partie de la longue tradition liée à la Temporada dans le Sud Ouest Français : Premier rendez vous de l’année, à Magescq. Alors, depuis la fin des années 80, on les voient arriver, tout emmitouflés, des quatre coins des Landes, des Pyrénées, du Gers et parfois de plus loin, pour « la » première de l’année. Soif d’Aficion ! Soif de toro !

Pendant plusieurs années, les courses de Magescq étaient montées par la vaillante peña locale, qui savait entourer l’événement de multiples animations fort sympathiques et…réchauffantes. Du coup, cela faisait passer les affres du climat, et du lieu !  Mais…pas à dire ! La corrida, c’est « Sol y Moscas ! ». Alors, une corrida, en février, dans le « ruedo rectangulaire » d’une salle de basket… c’est pas facile à faire passer pour le grand moment de la saison. Mais, cela a le mérite d’exister. Et depuis, régulièrement, des entreprises privées françaises montent des spectacles, souvent fort sérieusement, parfois pour des résultats aléatoires.

Dimanche 18 Février, Magescq ouvrira donc le bal 2001, avec une corrida de Gilbert Mroz, dont les produits ont souvent suscité l’intérêt, pour un Français, un Espagnol et un Vénézuelien.

Richard Milian entame sa tournée de despedida. Torero guerrier, il a le talent « de l’épée et de la parole ». Sa carrière est jalonnée de bravades, de coups et de bosses, de desplantes et de folles estocades à des toros « trois fois plus hauts que lui », de coups de gueule et de coups du sort, de vaillance versée dans tous les ruedos de l’hexagone, ronds et carrés. Il aspire maintenant au repos du guerrier, « en paz » et au chaud. Que le vaya bien al torero « corazon de leon » !

Milian sera demain entouré de Regino Ortes, qui a eu de bons moments « dans cette même salle », en octobre dernier, et de Juan José Giron, dont le nom dit tout : Sens de l’animation, entrain, communication avec le toro et le public. Déjà un nom… maintenant, il faut se faire un prénom.

 

SAN SEBASTIAN : LA « GRANDE BAGARRE » COMMENCE…

17 Février : Rappelez vous l’an dernier : Illumbe, la plaza de San Sebastian, pratiquement pleine. Dans le ruedo, des novilleros de fer et de feu, Castella et Castaño, terminant couverts de sang, après une finale de haut niveau. C’était là le résultat du troisième concours international des novilleros. Formidablement montée par la Casa Chopera, la compétition avait surpris, suscité l’intérêt, puis la fièvre. Malgré le froid, l’Aficion s’était passionnée pour ces jeunes qui avaient essayé de se qualifier pour la grande finale, en donnant tout : Courage, talent, honneur. Superbes moments…

Aujourd’hui commence « la 4ème Rencontre internationale des novilleros ». Chaque samedi, jusqu’au 17 mars, il y aura novillada de classement : Cinq novilladas, 15 novilleros, du bétail de garantie. Les 24 et 25 mars, on montera deux demi-finales avec les six meilleurs des éliminatoires et, le 30 mars, la grande finale verra s’opposer les trois vainqueurs de ces phases préliminaires.

Ce samedi, 17 Février, à 17 heures : Novillos de Montalvo, pour le mexicain « El Jalisco » qui participa au concours l’an dernier, mais ne put défendre ses chances, se faisant blesser par un novillo de Bohorquez. Il toréa peu, l’an dernier, mais on le vit bien à Arnedo. A ses côtés, Leandro Marcos : Déjà de la bouteille et des résultats. A débuté en piquée en 99, a eu du succès aux nocturnes de Las Ventas en 2000 où il a toréé 15 novilladas. Vient de débuter la saison avec une bonne sortie à Madrid Vista Alegre. Puis, la promesse, un des favoris du concours : Matias Tejela. Sorti d l’Ecole de Madrid, il a débuté en piquée en juin 2000, et depuis, le nom sonne ! 17 novilladas l’an passé, et un gros triomphe dimanche dernier à Carabanchel. A suivre de très près ce torero qui fait de cette première course un des centres d’intérêt du « concours 2001 » en plaza d’Illumbe. Que Dios reparta suerte !

 

SAN SEBASTIAN : ZERO POINTE… AU DESCABELLO

     18 Février : La première novillada éliminatoire du « IVème Concours Mondial des Novilleros » a eu lieu, hier, en plaza d’Illumbre, à San Sebastian. Beaucoup de froid, mais peu de chance aux spectateurs de se pelotonner les uns contre les autres. Peu de monde. Les novillos, jolis mais sans grand jus, et les toreros… faisant ce qu’on leur a appris, sans grande personnalité, et c’est là où l’on coince.

     Qu’apprend t’on donc dans les écoles taurines ? A faire le paseo, à poser pour la photo, à toréer les mansos comme s’il s’agissait de carreton ? La technique de base s’apprend, puis la personnalité, le courage, le « sello propio » du torero doivent faire le reste. Par contre, l’épée est question de technique et de… « cataplines », comme dirait Espla. Quant au descabello, 24 dans une après midi, « ça fait un peu beaucoup ». On pourra donc presque dire que les novilleros d’hier ont été renvoyés à leurs chères études, et qu’à moins que le reste soit pire, aucun des trois protagonistes ne passera au tour suivant. Autre triste fin, celle des novillos, sitôt arrastrés, qui furent embarqués dans des camions et menés au feu purificateur de l’incinérateur de Ortuella, en Viscaye. ESB oblige !

     17 Février : San Sebastian (Plaza d’Illumbe) – 1ère Novillada/Eliminatoire – 3000 personnes :  Six novillos de Montalvo, bien roulés, maniables mais sans grand fond, à part l’excellent deuxième et le sixième, plus puissant. Le quatrième se montra manso, sans être un barabas – Le novillero mexicain « El Jalisco » essaya de placer son toreo, mais, à part dans les largas à genoux, ne réussit pas à chauffer les moteurs. De plus, 6 descabellos au quatrième rafraîchirent l’atmosphère. Silence par deux fois, avec un avis au quatrième – Leandro Marcos se montra très élégant devant le deuxième, perdant à l’épée une possible oreille. Secoué par le cinquième, il fut catastrophique au descabello, écoutant un avis pour neuf tentatives à la cruceta. Ovation, chaque fois. Il se retira à l’infirmerie où l’on ne releva rien de grave – Le perdant de la journée, quoiqu’auteur des meilleures choses, est Matias Tejela. Attention, on a encore remarqué la vitesse à laquelle torée ce jeune, et les trucs qu’il utilise déjà pour se gagner les bonnes grâces du public. Lui aussi cafouilla 5 descabellos, face au dernier, après une prestation qui, globalement, méritait une oreille. Avis avec applaudissements au troisième ; ovation au dernier… Tejela aura du mal à se qualifier.  

 

UN MEXICAIN A SEVILLE…

     18 février : On apprend, hier, que Eulalio Lopez « El Zotoluco » fera le paseo en plaza de la Maestranza de Séville, lors de la Feria d’Avril, dont les cartels seront annoncés demain 19 Février.

     Le matador mexicain, dont la saison 2000 en Espagne fut surtout marquée par sa grande feria de Juillet, à Valencia, est engagé le 6 mai, devant les Miura. Un sacré challenge pour sa présentation à Séville, la Miurada sortant traditionnellement, très dure, dans le coso du Baratillo. A signaler que Zotoluco les a rencontrés, pour la première et unique fois, le 14 Juillet dernier, à Pamplona. Il s’était montré très digne, en particulier face au premier, toréé avec technique et culot. Zotoluco sera le deuxième matador mexicain à prendre les Miura en Feria de Séville. Le précédent était…Rodolfo Gaona, lui-même. C’était…avant hier !

     Du coup, Oscar Higares se retrouve out ! A moins que les affaires ne se concrétisent pas pour Pepin Liria, ce qui serait étonnant, le torero de Cehegin étant apodéré par Rafael Moreno, qui mène Espartaco.  Il serait curieux qu’un accord ne soit pas trouvé. Mais, dans ce monde taurin, deux et deux ne font pas forcément… Réponse demain 19 Février.

 

SEBASTIEN CASTELLA CONFIRME A MEXICO

     18 Février : Tandis que Pablo Hermoso de Mendoza continue sa marche triomphale dans les plazas de province, (trois oreilles et un rabo, hier à Morelia), la capitale mexicaine s’apprête à donner sa 19ème corrida de temporada, à la Monumental. On sait que la saison est catastrophique sur le plan des entrées, et que, seul le Juli est aujourd’hui capable de faire bouger l’Aficion capitalina. Dimanche dernier, ce fut un désastre, malgré la présence du Cordobes. Aujourd’hui, 18 Février, on risque de voir pire encore.

     Au cartel, face à huit toros de Santa Fe del Campo, deux mexicains, un espagnol et un français, Sebastien Castella. Une confirmation d’alternative à la Mejico ne se refuse pas, mais on aurait aimé une meilleure occasion. Le torero espagnol sera El Tato. Quant aux mexicains, Rafael Ortega fera son quatrième paseo de la saison , en cette plaza où il a déjà coupé trois oreilles, et Paco Gonzalez confirmera son alternative., prise en 1997, à Huamantla. Torero d’esthétique, il n’est pas au plus haut dans l’escalafon, et risque de ne pas amener grand monde à la plaza. Rafaela Ortega sera le torero taquillero du jour, mais hélas, on peut craindre que….   

 

FINITO DE CORDOBA TRIOMPHATEUR DU DIMANCHE INTERNATIONAL

     19 Février : Mexique, Colombie, Venezuela, Espagne, France… En cherchant bien, on trouvera quelque course au Pérou ou en Equateur, et l’on aura ainsi un dimanche « de toros » dans chacun des pays taurins de la planète. De fait, cela doit arriver plus souvent qu’on ne le pense, mais en Février, on aurait plutôt tendance à regarder « de l’autre côté du charco »…

     Novillada et Festivals en Espagne, « corridette » en France, et spectacles majeurs en Amérique: Bogota fermait sa saison, Mexico confirmait deux alternatives, et Valencia, au Venezuela, précédait la Feria de Merida. Il y eut « de tout, partout », avec en point d’orgue, la triomphale corrida de Bogota.

     En Espagne, une nouvelle semble se confirmer : L’Etat prendrait en charge tous les frais d’incinération des toros estoqués au cours des divers spectacles organisés officiellement. De plus il indemniserait les ganaderos (et surtout empresas) à hauteur de 340 pesetas le kilo de viande non vendue. Il semble que le Gouvernement Basque soit le premier à avoir pris cette décision, notamment dans le cadre du concours des novilleros d’Illumbe. Une nouvelle qui doit se confirmer, et qui pourrait bien relancer l’organisation de spectacles dits « mineurs », pour le bien de la Fiesta. Victorino Martin fils soulignait, il y a peu, le danger que courait la Fiesta Brava, si elle ne pouvait révéler ses futures promesses, faute d’argent…

     Sur la planète taurine, les résultats d’hier, 18 Février, sont les suivants :

     18 Février : Mexico – Plaza Monumental – 19ème de Temporada – 8000 spectateurs : Corrida décevante, à cause du mauvais lot, décasté, soso mais non exempt de sentido de Santa Fé del Campo. Sortirent neuf toros, mais heureusement, la corrida ne traîna pas en longueur. Le deuxième toro sauta au callejon, au  niveau des picadores, provoquant un traumatisme crânien au piquero Paco Delgadillo que l’on dut évacuer sur une civière – Deux toreros confirmaient leur alternative : Paco Gonzalez, qui se montra très vaillant et pas maladroit. Devant la tristesse de son second, il offrit le sobreros, en fin de corrida. Il fut applaudi à chaque prestation – Sebastian Castella confirma son alternative devant « Buñuelo » - 493 Kgs – Toro cardeno de Santa Fé del Campo. On le vit vaillant et torero, soumettant un toro qui derrotait sec. Ovation, après un échec au descabello. Le septième ne donnait aucune chance de succès. Castella entendit deux avis et quelques bravos – El Tato est venu passer le dimanche à Mexico, à jeté un œil sur le rare public, un autre sur ses adversaires, et a réglé les affaires courantes sans se décoiffer. Sifflets aux deux – Chef de lidia, Rafael Ortega faisait ici son quatrième paseo de la saison, et il coupa sa quatrième oreille de la saison... Belle constance pour ce torero animateur et complet. Applaudi après un recibir à son premier, il fut extra aux banderilles, face au cinquième, coupant une oreille après une faena vaillante et très propre. Un torero animateur qu’il faudrait peut-être découvrir « par chez nous ».

     18 Février : Bogota (Colombie) – Dernière corrida de la Saison – No hay Billetes (14500) – Temps gris et vent : Grosse ambiance et bon jeu, en général, du lot de Agualuna Zalduendo. Présentation inégale, les 2 et 3ème étant sifflés à l’arrastre, tandis qu’on applaudissait 1,4et 5ème. Trois oreilles pour le Finito de Cordoba, excellent, en particulier dans une grande faena au quatrième, la meilleure de la temporada. Deux oreilles et beaucoup de trophées en perspective – Dinastia se montra vaillant, avec ses moyens, et coupa une oreille au cinquième – Coq de combat, le Juli voulut contrer le Finito. Le tirage au sort ne le favorisa guère, mais le blondinet coupa une oreille de chacun et accompagna le Cordouan, par « la grande sortie »…

     18 Février : Valencia (Venezuela) – ¾ de Plaza : Toros de Jeronimo Pimentel , courts de charge. Le 5ème a été condamné aux banderilles noires – Marco Antonio Giron se fait prendre par son premier, recevant une cornada légère au mollet droit. Du coup, le Cordobes prend trois toros, écoutant à chaque fois, quelques applaudissements. Ca ne va pas – El Fandi, lui, ne se pose pas de questions. Vaillant, très spectaculaire, il virevolte et coupe trois oreilles, un peu généreuses, dit on. Bonne préparation pour ce torero animateur dont nous avons besoin. Un cartel Padilla, Ferrera Fandi ferait probablement du bruit. « A ver quien lo monta ! »

     18 Février : Magescq (France) – Bonne entrée : La corrida de Mroz s’est laissée toréer, mais on hésite à l’appeler corrida. Toros très légers, très faibles, certains d’entre eux, en particulier le cinquième - Richard Milian « a rempli le stade ». Pour le reste, le guerrier resta sur sa faim, et « laissa sur sa faim ». Ovation par deux fois – Regino Ortes fit ce qu’il fallait pour tenir ses opposants, tout en leur dictant sa loi. Vuelta au cinquième – Tout d’honneur aussi pour Giron, dont on attendait plus de verve, de flamme. Très correct, mais ne laissant guère de souvenirs. Bref, une corrida dont on n’attendait pas grand chose, et qui a donné…ce qu’on attendait !

     18 Février :  Madrid - Vista Alegre : Dernière des novilladas matinales – plus de ½ entrée : Bonne novillada de Joselito, sortant noble pour les toreros qui, dans l’ensemble et malgré les trophées, ont été « un peu en dessous » - Oreille à chaque novillo pour Abraham Baragan, déjà bien connu du circuit, qui torée très limpio, avec beaucoup de métier, et qui brillera peut être plus avec le toro. Bonne sortie pour le novillero d’Albacete – Salvador Vega est à suivre. Le tout jeune fit preuve de beaucoup de verve et de chispa. Vuelta et oreille – Le français Julien Milleto fit sa présentation en piquée, devant « Olisco » - 410 Kgs, de Jose Miguel Arroyo. Il fut vaillant en tout, mais ne put se hisser à la hauteur de ses novillos. Avis avec silence et palmas. Il faut attendre et le faire toréer. Nîmes et ses mimosas sont une opportunité à ne pas perdre, même s’il faut se décoiffer, même s’il faut prendre rendez vous à l’infirmerie. Hay que triunfar !

     18 février :  Murcia et Sanlucar de Barrameda :Deux « gros festivals », où les toreros ont fait un beau geste et préparé l’ouverture de la Temporada. Festival « contre le Cancer » à Murcia : Plaza pratiquement pleine. Toros de diverses ganaderias et gros triomphe de Pepin Liria avec un toro de Fuente Ymbro, léger mais furieux, qui ne lâcha jamais prise, répétant ses charges avec beaucoup de caste. Liria se montra calme, technique, et torero en tous points, coupant deux oreilles, avec forte pétition de rabo – Pepin Jimenez et Ponce font deux oreilles – Victor Puerto et Morante, qui réapparaissait, font ovation – Oreille pour le novillero Jorge Ibañez et le cavalier Gonzalez Porras.

    A Sanlucar, Litri coupe un rabo, Marismeño rappelle de bons souvenirs, Parada coupe deux oreilles – Espartaco, qui réapparaît, fait de même – Deux cartilages pour Padilla et Jose Luis Moreno, Rivera Ordoñez se contentant d’une oreille.
 

SEVILLE  -  FERIA DE ABRIL 2001.

19 Février : Les cartels de la feria sont annoncés aujourd’hui. A peu de choses près, ils seront les suivants (voir rubrique "cartels" ). 

     A confirmer : la présence de Bautista et Castella au même cartel, face aux toros du Pilar - Curieux : Ponce et Juli, ensemble, par deux fois. (Nul ne s’en plaindra, sauf les détracteurs de l’un ou de l’autre) – Curieux, encore : Puerto et Davila Miura, ensemble, de même. Là, on pense à un petit manque d’imagination de l’Empresa – Présence douteuse mais obligée de Pepe Luis Vazquez – Absence du Califa, ce qui est regrettable sur une si belle rencontre.  

     Puis… le problème de la Télévision ! Il va y avoir un problème, c’est sûr. Mais lequel ? Face à un chantage, il va y avoir un autre chantage. Et qui en sortira perdants ? Devinez.

     Réponse à toutes ces questions, ce lundi 19 février, à mi journée, et ici, demain, « même heure, même chaîne ! ». En attendant, bonne journée à tous !

 

« LES CHEVALIERS CATHARES PLEURENT DOUCEMENT… »

     20 Février : Lorsqu’on arrive de notre Sud Ouest, par l’autoroute, on reçoit le premier souffle de la Méditerranée en débouchant sur Narbonne. A gauche « Pa Nîmes », à droite « España » ! Hier, au bord de l’autoroute, les chevaliers Cathares de Cabrel pleuraient doucement, un peu plus, peut-être, que de coutume. Dans leur robe de ciment, ils saluaient la mort du poète. Monsieur Trenet est parti, gentiment, doucement, dignement. Un page de la Culture Française s’est tournée, et quoi qu’on en pense, même dans une page taurine, il convient de le saluer.

     A t’il fait une allusion aux toros dans une de ses centaines de chansons ? Peu importe. Nos parents l’appelaient « le fou chantant », et il y avait vraiment de quoi, quand on entend, dans les enregistrements de l’époque, des chansons complètement farfelues comme « Dans les pharmacies » ou « Le cor au fond des bois », entre autres. Mais, il n’est pas un jeune qui n’ait entendu son nom, et rêvé, « l’espace d’un pétard », au doux bercement de « la Mer »…

     Il est parti, Monsieur Trenet, mais la Méditerranée est là. Ses rives d’or ensoleillées accueillent millionnaires, snobs et mafiosis. Elles abritent aussi de simples gens, de pauvres sorts, de lointaines misères qui, lorsque la peine est trop lourde, ont encore une richesse en commun, celle de pouvoir chanter. Alors, en Français, en catalan ou en kurde, la mer continue à les bercer, le temps d’un regard frère. S’il fallait retenir une chose de cet homme là, c’est peut-être cela : avoir écrit un poème qui, en 4000 versions, a pu faire taire quelque canon, le temps d’une chanson. Au revoir, Monsieur et … chapeau !

 

SEVILLE  -  FERIA DE ABRIL 2001 :  ON Y EST !

     20 Février : Les cartels de la feria ont été annoncés hier, comme prévu,  par Don Eduardo Canorea, qui, à cette occasion a découvert un plaque souvenir à l’honneur de son père, Don Diodoro Canorea, disparu l’an passé, après 40 ans de bons services, à l’ombre de la Maestranza de Seville

     A peu de choses près, les affiches de la feria sont celles que nous vous avons indiquées au fil des jours. La Feria 2001 sera une grande feria…sur le papier. Toutes les figures y sont et, malgré la très regrettable absence du Califa, on ne peut que féliciter l’Empresa. Maintenant, il faut que les toros « soient des toros », et qu’ils embistent… Et ça, c’est une autre affaire. A ce sujet, on notera cependant que, sans garder totalement la ligne Domecq, prônée par son père, Eduardo Canorea n’a pas totalement ouvert ses toriles à d’autres provinces ganaderas, comme il se le proposait en automne. Certes Puerto San Lorenzo, mais en grande majorité, le sang  Domecq  coule à grands flots.

     Une feria, somme toute, classique qui sera intégralement télévisée, y compris les courses de Joselito et José Tomas. C’est du moins ce qu’a indiqué l’Empresa. Mais attendons: Il suffit qu’un toro soit changé, remplacé à l’apartado, pour que cette rupture de contrat permette à un torero de refuser le Télé, à quatre heures du paseo. Qui vivra verra. 

« La Feria de Abril 2001 » se présente donc ainsi :

15 avril :
 Corrida de Pâques -  Toros de Torrealta pour Espartaco, Jose Tomas et El Juli (la seule « non télévisée »)

Semaine de Pré Feria :

20 avril :
Novillada de Torrealta pour Luis Vilches et Fernandez Pineda, en mano a mano
21 Avril
 :
Toros du Ventorrillo pour Pepe Luis Vazquez, Fernando Cepeda et Luis Vilches (Alternative)
22 avril
 :
Toros de Bohorquez pour les cavaliers, Fermin Bohorquez, Pablo Hermoso de Mendoza et Diego Ventura
23 avril
 :
Toros du Puerto San Lorenzo pour Pepin Liria, Pedrito de Portugal et Vicente Bejarano
24 Avril
 :
Toros del Pilar pour Eugenio de Mora, Juan Bautista et El Cid
25 Avril
 :
Toros de Torrestrella pour El Cordobes, Victor Puerto et Davila Miura
26 Avril
 :
 Toros de Alcurrucen pour Manolo Caballero, Rivera Ordoñez et Eugenio de Mora
27 avril
 :
Toros de Jose Luis Marca pour Ortega Cano, Enrique Ponce et El Juli
28 avril
 :
Toros de Nuñez del Cuvillo pour Joselito, José Tomas et Fernandez Pineda (Alternative)
29 Avril
 :
Toros de Jose Luis Pereda pour Jesulin de Ubrique, Finito de Cordoba et Miguel Abellan

Semaine des « Farolillos » :

30 Avril :
Toros de Juan Pedro Domecq pour Ortega Cano, José Tomas et Morante de la Puebla
1er Mai
 :
Toros de Manolo Gonzalez pour Jesulin de Ubrique, Rivera Ordoñez et Morante de la Puebla
2 Mai
 :
Toros de Victoriano del Rio pour Joselito, Finito de Cordoba et Manolo Caballero
3 Mai
 :
 Toros de Parladé pour Espartaco, Enrique Ponce et el Juli
4 Mai
 :
Toros de Guardiola pour Victor Puerto, Davila Miura et Javier Castaño
5 Mai
 :
Toros de Cebada Gago pour El Tato, Pepin Liria et Juan Jose Padilla
6 Mai
(en matinée) :
Toros de Murube pour six cavaliers : Javier Buendia, Joao Moura, Leonardo Hernandez, Pablo Hermoso de Mendoza, Luis et Antonio Domecq
6 Mai
(au soir) :
Toros de Miura pour El Zotoluco, El Fundi et Juan José Padilla

     Changements, par rapport aux dernières moutures : la disparition de Sebastien Castella, le 24, remplacé par El Cid, qui d’ailleurs était prévu, auparavant. On avait du mal à concevoir l’affiche : De Mora, Bautista, Castella. Et on reste étonné de ce cartel face à la corrida du Pilar.

     Du côté des cavaliers, on regrette l’absence de Andy Cartagena. La Maestranza aurait bien mérité la confrontation entre le fougueux jeune homme et Pablo Hermoso, histoire de régler leur lointain contentieux. Luis Valdenebro saute, Leonardo Hernandez entre… cosas de despacho !

     Pour le reste, bien sûr, l’absence du Califa, chez qui le téléphone n’a même pas sonné… et cela n’est pas correct. Domingo Valderrama a pris une grosse colère, soutenue par quelques uns. L’empresa s’en est tiré en soulignant qu’il s’était juré de ne jamais le mettre avec les Miuras. Mais comme, par ailleurs, le torero n’avait pas de force pour entrer dans d’autres cartels, pues…. Cela se tient, quoique !

     Bien entendu, la feria ne peut satisfaire tout le monde. Il y aura des commentaires acerbes. Mais, en ligne générale, il y a la une grande feria, digne de Diodoro, soi-même…

 

LES TROPHEES DE BOGOTA

     20 Février : La Corporation Taurine de Bogota, et les Fedetaurinas de la capitale colombienne se sont réunies hier pour attribuer les prix aux « meilleurs de la Temporada en la plaza Santamaria ». Vainqueurs, trois noms qui reviennent : Finito de Cordoba, El Califa, « El Juli ».

     Pour la « Corporacion Taurina de Bogota » :
    
Triomphateur de la Saison : Julian Lopez « El Juli »
    
Meilleure faena : « Finito de Cordoba » (18 février)
    
Meilleure estocade : « El Califa »
    
Meilleur banderillero : Gustavo Garcia « Jeringa »
    
Une autre association, le Club Nogal, attribue son trophée à El Califa, auteur de la meilleure faena. Du côté toros, pas de trophée, mais un accessit à la ganaderia de « Mondoñedo ».
    
Les « Fedetaurinas », ensemble de Peñas Taurines de la capitale, ont récompensé :
    
« Finito de Cordoba », comme triomphateur de la Feria, et, « Gran recuerdo de la Temporada », pour sa faena du 18 février, face à « Relicario », quatième toro de Agualuna Zalduendo, brindé à Cesar Rincon.
    
José Pacheco « El Califa » pour les meilleures naturelles du cycle, face au toro « Gamonal », de Mondoñedo, le 21 Janvier.
    
Jean Luc Jalabert, auteur de la meilleure estocade, face au toro « Herrerito »,  6ème de Garzon Hermanos, le 28 janvier.
    
Le meilleur toro de la saison : « Displicente », 470 kgs – de Mondoñedo, sorti 6ème, qui permit la formidable odyssée du Califa, le 21 janvier.
    
La meilleure pique a été portée par Luis Pedrosa « Luisin », de la cuadrilla de Paquito Perlaza, au toro « Serranito » de Achury Viejo.

     La « temporada grande » s’achève en Colombie. Au revoir Cali, Medellin, Manizales, Bogota. On espère les retrouver, l’an prochain, auréolées de paix et de joie de vivre, pleine de douceur et de beauté, comme les filles de là-bas… « Suerte y Paz, Colombia querida ! » 

 

PAS TENDRE, « UN » DE LA PRESSE MEXICAINE…

     20 Février : Il est « le Navalon » du Mexique. Il s’appelle Jose Mata. « Pues…mata y remata ! ». Ses commentaires sur la course de Dimanche à la Mejico ne manquent pas de sel, de piment et du reste.

     Du Tato, il dit : « On murmurait dans les gradins qu’il avait été imposé par Enrique Ponce. C’est peut-être vrai. En tous cas, El Tato ne put seulement montrer, outre un corps grassouillet, qu’un toreo précautionneux, vulgaire et ennuyeux » (sic). Bon !

     Par contre, de Sebastian Castella : « Le seul qui laissera un souvenir de cette journée, Sebastian Castella à son premier, dans une faena de fine architecture, les passes de droite et de gauche se succédant avec classe et bon goût » (resic !)… En voilà un qui ne mâche pas ses mots, ce qui lui a valu de « tâter » à  quelques mauvais coups, il y a peu. Il est vrai qu’avec les non événements de la saison capitalina, entre l'empresa douteuse et « le président  bourré », il y a de quoi faire…

 

« VIA DIGITAL » SUR TOUS LES FRONTS...

     21 février : La guerre de la Télévision aura t’elle vraiment lieu ? Rien n’est moins sûr. Pour le moment, « Via Digital » vient de marquer son territoire, confirmant qu’elle est bien « la patronne » dans le genre.

     Via Digital retransmettra, cette année, en direct, les corridas des ferias de Séville, Madrid  (Comunidad - San Isidro –  Otoño) - Pamplona – Bilbao, auxquelles viendra s’ajouter la San Mateo de Logroño, en septembre.

     De plus, le chaîne privée annonce la retransmission des phases finales du concours de San Sebastian, ainsi que les deux corridas qui le clôtureront. Pour faire bonne mesure et jouer aussi la carte de la promotion « des futures valeurs », Via Digital passera en direct les novilladas nocturnes de l’été madrilène.

     Pour le moment, les Fallas de Valencia seraient retransmises par la chaîne « Yo Quiero TV », mais on murmure qu’un accord serait passé, probablement juteux, et que Via Digital reprendrait la transmission. A suivre.

     Pour le moment, « Canal plus » ne dit rien, ou pas grand chose. Dans l’attente d’un meilleur sort, elle va probablement se cantonner, comme l’an passer, à diffuser un grand nombre de corridas isolées, et cependant importantes. On parlait en particulier de toute la temporada du Puerto Santa Maria.

     On regrette que Via Digital n’aille pas nous faire « reluquer » du côté de Malaga, par exemple, ou il va se donner la feria la plus longue de l’histoire en ces lieux. Malaga, feria où il se passe toujours quelque chose, mais qui a le défaut de se chevaucher avec les grands cycles du nord, San Sebastian et Bilbao.

     Pendant ce temps, la première chaîne espagnole nous gratifiera de quelques corridas à la sauvette, avec peu de moyens, et des commentaires beaucoup moins engagés de son présentateur, qui a beaucoup de qualités, mais aussi le défaut de n’avoir aucun concurrent, puisqu’il est à la fois patron des toros «à la radio et à la télé »...

     « A vos cassettes, à vos étiquettes, et, pour la paix de ménages, que tout soit bien rangé...! Suerte ! » 
 

JOSE FELIX, PAR LA FENETRE...

     21 Février : Ce qu’est la politique, tout de même... Esos si que saben lidiar !  Burgos vient d’en faire, indirectement, la démonstration. Pas à dire... Jose Felix Gonzalez, empresa de Burgos, l’an passé, se met tout le monde à dos, y compris les turbulentes peñas, et finit par se faire virer. Mais l’homme a du recours et des relations. Il se présente donc au nouveau concours... et vient de remporter la plaza, d’un courte tête devant les Martinez Uranga. C’est ce que l’on appelle avoir de la constance ! « Viré par la porte, je reviens par la fenêtre, et avec les félicitations du jury, en plus ».

     Maintenant, ce n’est pas le tout : Il va falloir tenir les engagements, et là... 50 millions de pesetas  promis à la Ville ; engagement pour 4 millions de travaux ; huit corridas, une novillada et une de rejoneo pour la feria, fin juin. Pas facile ! De plus, l’empresa s’engage à monter, hors feria, deux festivals bénéfiques, dont un au profit des peñas qui lui ont mener hier, le vie bien dure. Pues, vaya...

     A tout bien considérer, à voir comment tourne le vent, à la plaza du Plantio et ailleurs... on préférerait peut-être, sur la liste, passer du « numéro un » au « numéro quatre »...

 

ZARAGOZA ET SON PRINTEMPS...

     Tout aficionado a entendu parler un jour de la feria du Pilar, en plaza de Zaragoza. Traditionnellement, à l’ombre du manteau de la Vierge taurine, elle clôturait officiellement la temporada. Cela, c’était avant Jaen !

     Mais il y avait aussi, la feria de la Primavera, la feria du Printemps : deux ou trois corridas fortes, qui réunissaient les figuras, sorties de Séville et entrant dans les San Isidro madrilène. Les années 60 résonnent de grandes choses, à la Primavera de Zaragoza.

     2001, l’empresa va relancer cette tradition, les 21, 22, 23 avril, avec trois cartels forts, l’un à base des toros de Palha, les deux autres orientés vers les figuras. A n’en pas douter, Fernandez Meca risque de retrouver les toros portugais, ce qui sera « un gros entraînement » pour son « unico espada » du 1er Mai, à Aire, et une nouvelle occasion « d’entrer sur l’Espagne ». A n’en pas douter,  « le challenge 2001 » de Stéphane.

     « L’été sera chaud, l’été sera chaud ! »...  Mais le printemps ne sera pas mal non plus !

 

LA BULLE « QUI COINCE »...

     22 Février : Nîmes débute demain sa « Feria des Mimosas 2001 ». On ne peut, à l’évocation de cette affiche, s’empêcher de revenir « presque loin en arrière », en 1990. Cela fait un peu « ancien combattant », mais qui ne peut s’en empêcher. Cette année-là, des milliers de spectateurs, aficionados avertis et néophytes, se bousculèrent sous « la bulle », l’envahirent un peu des fumées de leurs cigarettes, mais vibrèrent ensemble à trois jours complets de toros, d’aficion et de passion. Première plaza couverte, chauffée... Toros y toreros... Duende ! Fabuleux souvenirs.

     Nous avons tous, dans un coin de notre mémoire, le talent de Claude Pelletier racontant la « Génération 90 », dans cet ouvrage aux dimensions d’un terrain de football, qui oblige l’érudit à construire une bibliothèque spéciale pour l’y ranger. A n’en pas douter, des souvenirs qui ne passent  pas inaperçus, comme les hommes qui les ont suscités. Pendant un moment, les Jesulin, Finito, Ponce durent partager la vedette avec les Chamaco, Pareja Obregon Manuel Punta, Fernando Camara et Denis Loré qui portait tous les espoirs français. Février 1990 fut une explosion de joie, d’émotion devant le talent torero et la casta .

     Bien entendu, Jesulin et Finito, on s’y attendait. Bien entendu Ponce, simplement, sagement, techniquement. Mais aussi, 1990, c’est l’explosion signée Chamaco. L’intrépide, le fougueux, le feu follet vêtu de lumières, « mit le feu à la bulle », provoqua la division d’opinion, en un mot devint à Nîmes, une promesse taquillera. Cela se gâta par la suite, le torero hésitant entre deux styles, comme le Cordobes aujourd’hui. « Si tu triomphes en faisant le fou, continue... !- « Oui, mais je ne suis pas fou, et puis, c’est fatiguant ! ». Bon !

     Mais il y eut une autre explosion, une formidable révélation, une surprise pour tous ceux qui n’avaient pas eu le chance de le voir au campo.

     Dans la demi lumière de l’après midi du samedi, un grand jeune homme fait le paseo, cérémonieusement. Bien planté, comme on dit au rugby, il avance, tête nue. Un sparadrap barre son front, artifice pour excuser l’absence de montera, oubliée dans quelque mauvais hôtel de route. Personne ou presque ne le connaît, mais le nom évoque de glorieuses pages de Tauromachie : Marcos Sanchez Mejias...

     Qui n’a pas vu les premières véroniques de ce garçon, ce jour là ; qui n’a pas reçu l’impact artistique de sa première faena, ne sait pas ce qu’est l’émotion taurine, un peu comme ce que l’on dit du Puerto ... « Qui n’a pas assisté à une corrida au Puerto Santa Maria, ne sait pas ce qu’est la corrida ». Marcos Sanchez Mejias, ce jour là, fit que tout le monde hurla d’admiration et de bonheur. On se félicitait, les abrazos dépoussiéraient les manteaux d’hiver, les ennemis de toujours se serraient la main... « Ayyy ! Que faena, que torero ! ». Et puis, là-aussi, il fallut un jour atterrir... 1990 tourna la page. Les années suivantes effacèrent ou estompèrent quelques noms. Chamaco se consuma, Marcos Sanchez Mejias ne passa pas « le ton au-dessus » et garda pour lui, son talent et son art.

     Depuis, « la bulle coince un peu »...  Vainement, au fil des années, Nîmes essaie de faire refleurir ses mimosas. Mais la dure alchimie impose de trop nombreuses composantes pour que tel miracle se répète un jour... Au génie de quelque organisateur, il faudrait ajouter des toros qui chargent, bien présentés, braves au cheval, encastés à la muleta. Il faudrait un public qui ait du talent, et surtout, des novilleros qui aient... de la personnalité.

     Le courage, le talent, la volonté d’être bien, ils l’ont tous... mais qu’est ce qui les diffèrent les uns des autres ? Qu’est ce qui fait qu’un même public qui s’évanouit devant les véroniques de Marcos Sanchez Mejias, se mette à trépigner d’exitation devant les grenouillades de Chamaco ? Simplement cela... « Ils sont différents ! ».  Classiques ou baroques, ils sont « à part »...

     Les cartels 2001 rassemblent ce qu’il y a de mieux...peut-être ! De nouveaux noms fleurissent à l’affiche. Peut-être y aura t’il quelque explosion. Franchement, on le souhaite. Mais, à priori, on va chercher celui « qui met mieux la hanche » que l’autre, qui sort « plus garboso que le précédent, du dernier pecho doublé après une impeccable série de derchazos liée au changement de main »...et en sortant de la plaza, on « se mélangera les pinceaux » entre celui ci et cet autre-là... Il faut souhaiter, espérer le contraire...et « croire au Père Noël, avant chaque corrida » comme disait Jean Cau.

     L’ennuyeux, c’est que dans « la Bulle » de Nîmes... il n’y a pas de cheminée...

 

UNE STATUE QUI DIVISE...

     22 Février : Au Mexique, Eloy Cavazos est une institution. Le Matador est tellement adulé  qu’il a partout des plaques à sa gloire, à Mexico, à Monterrey, Tijuana, Chihuahua (Non madame, ce n’est pas un chien, c’est une ville...). Son buste trône fièrement à l’Hôpital Universitaire de Texcoco, témoignage de la grande générosité du matador. Sa statue est plantée dans l’Avenue Eloy Cavazos, à Guadalupe (Nuevo Leon). Il est celui en qui tout mexicain reconnaît le torero triomphateur, et l’homme de coeur.

     Le 23 janvier 2000, le trépident Cavazos monte un tabac en la monumental de Mexico, lors d’un mano a mano avec Ponce. Il est le dernier matador mexicain à avoir coupé « un rabo, en la Mejico ». Alors, on s’exalte, on s’enflamme : « Cet homme là mérite sa statue, à l’entrée de la plaza », comme Ordoñez à Ronda, Curro à Séville, Viti à Salamanca, comme Bienvenida et le « prince Yiyo », au pied de Las Ventas...

     Alors, on s’affaire. Le sculpteur Humberto Peraza prend ses mesures, affûte ses couteaux, se verse un coup de téquila pour s’éclaircir gosier et inspiration. Eloy Cavazos sera immortalisé à la porte de la Monumental de Mexico.

     Mais voilà, les ans ne passent pas en vain, et le vibrant torero perd de sa verve, de son magnétisme, de son courage. De fait, il montre peut-être, plus de valeur que jamais, car il sait qu’il ne peut plus, mais sort quand même. La temporada 2001 a été catastrophique. Le torero a été hué par le public, brocardé par la presse. Les oreilles coupées ont été brûlées, avant même la vuelta al ruedo... « Qu’il s’en aille ! » entendait on. Il reçut même un coup de poing, à la dernière sortie.

     Du coup, les Aficionados de Monterrey, révoltés par les gens de la capitale, sont remontés : « Ce sont des brutes, ils ne méritent pas la statue d’Eloy... ». Alors, l’encre coule à flots, le ton s’élève. A Mexico, faut bien se battre pour quelque chose. Alors, la statue d’Eloy... à Mexico, ou à Monterrey ?

     Dans son coin, fatigué, le torero sourit...Il pense se retirer en novembre 2001, à la fin de la corrida au bénéfice de l’Hôpital Universitaire de Monterrey. Et, philosophe, il dit doucement : « Mejico, Monterrey, que importa...de todas formas, ya tengo un lotesito en el panteon municipal de Guadalupe... ». Du style, « faites bien ce que vous voulez avec votre statue, moi, je suis en paix avec moi-même ». Et c’est bien là l’important, Maestro !

 

EST MORT UN GRAND TORERO...

     23 Février :  Ce titre vous fait sursauter.  « Tiens, on n’en n’a pas parlé ! ». Après Benjumea, après Curro Rivera, après le maestro Julio Robles, qui donc, cette fois –ci ?

     On en parlera moins, parce que les paillettes qui ornaient ses habits n’étaient pas d’or. Mais, si on mettait bout à bout, cote à cote, ses passes, ses adornos, ses remates,  ses estocades, ses desplantes, on aurait alors la plus belle faena que tout aficionado rêve de voir un jour. Il n’était ni matador, ni novillero plein de promesses. Il était ...photographe taurin. Il avait 51 ans, il s’appelait Jose Pozo Boje. Il est décédé hier, à Utrera, des suites de ce que l’on appelle pudiquement, une longue maladie.

     Pozo Boje était « tombé dedans », tout jeune. Son oncle, le grand photographe Pepe Arjona, lui montra le métier, lui apprit le toreo. Très vite, le jeune commença à vivre de sa passion, parce que, mieux que d’autres, peut-être, « il toréa avec les figures », l’oeil collé au viseur, l’aficion et l’admiration à fleur de coeur... Déclencher au moment où le toro est le plus beau, où le torero est le plus grand...là est le secret. Et si ces deux moments se conjuguent dans le même centième de seconde, on a une photo historique, comme le fameuse demi véronique, un genoux à terre, d’Antonio Ordoñez, en plaza de Séville, dont il était l’auteur. Un coup de génie, parmi tant d’autres.

     Il était photographe taurin. Il arpentait le callejon de toutes les plazas, l’oeil aux aguets, le sourire aux lèvres. Muy majo ! « Digame », « Aplausos », « 6 Toros 6 », « le Correo de Andalucia »... combien d’autres revues et quotidiens auront  glorifiés ses clichés, en toute modestie ? Combien de toreros lui doivent « quelques contrats de plus », à la suite d’un pecho monumental, ou d’une naturelle, totalement abandonnée ? »

     Il était photographe taurin, il était torero, il s’appelait Pepe ! Se nos fue Pozo Boje. Click !

 

LES TOROS DU LEVANT...

     23 Février : Ils s’appellent « Doctor », d’Alcurrucen ; « Mariposo », du Capea, ou encore « Pañoleto », un presque blanc de Pablo Romero. Avec leurs collègues de Guardiola, ou de Juan Pedro Domecq, ils vont sortir aux prochaines Fallas de Valencia.

     Ils s’appellent « Diabolico », de Cuadri ; « Tallista », du Torero; « Buscon », de Victorino. En compagnie de leurs frères toros de Palha, Luis Algarra, Fuente Ymbro, ils vont débouler en plaza de Castellon, pour la prochaine Magdalena.

     Les Grandes Empresas ont vite compris le grande utilité d’internet. La plupart, et vous le savez, ont leur site, souvent très classique. Mais les plazas de Valencia et Castellon viennent d’ouvrir leur vitrine et vous ne pouvez manquer de vous y arrêter. Conçus par la même équipe, dont fait partie l’ami Alberto de Jesus, les sites de Valencia et Castellon son « pura maravilla »...

     Dernière trouvaille, les toros de la feria. Vous pouvez aller voir au campo, les lots détaillés, toro par toro, que vous pouvez agrandir plein écran. Brrrr ! A ne pas manquer. De plus, ces montagnes de viande et de force apparemment tranquille, ont tous un côté cabot des plus sympathiques. Selon l’encaste, ils vous regardent, presque gentiment. Ne vous y trompez pas, messieurs « les Antis », ce sont des chars de combat, avec deux skuds bien pointus et un ordinateur de bord qui profitera de la moindre faille dans le système de défense adverse ... Son toros de lidia ! Mais, dieu qu’ils sont beaux.

     A vous d’aller jouer les voyeurs... D’ailleurs, un des toros de Juan Pedro, à Valencia, s’appelle « Miron » ! Ca ne s’invente pas.

     Les toros du Levant : www.plazadetorosvalencia.com et  www.plazadetoroscastellon.com

 

A NIMES TOUT EST PRET... ET CEST POUR CE SOIR !

     23 Février : A Zaragoza, on commence à réparer la toiture, vieille de dix ans... A Leon, on vient d’installer la grue qui va poser la toiture sur la plaza.... Dans une clinique de Madrid vient de naître le garçon qui, dans vingt ans, pilotera la grue qui va poser la toiture sur la Monumental de Madrid...

     Pendant ce temps, à Nîmes, sous « la bulle », on est prêt. La feria des mimosas, celle des « novilladas qui annoncent le printemps », débute ce soir, à 18 heures. Trois novilladas de lujo, trois grandes ganaderias et neuf novilleros. Certes, on est loin de « la Génération 90 », mais bien sûr, la tauromachie a toujours de ces miracles dont elle seule à le secret. Aussi, « la ilusion » est primordiale, l’espoir de quelque moment magique. Cela s’appelle Aficion !

     Vendredi 23 : Novillos de Maria Luisa pour Fernandez Pineda, le Sévillan à l’alternative prochaine ; Ricardo Torres, l’aragonais maître des lieux, et Matias Tejela qui, s’il ralentit un peu sa charge, risque de faire du bruit sous la coupole.

     Samedi 24 : Les Yonnet ! Atarse los machos ! Julio Pedro Saavedra revient de sa blessure de Valdemorillo ; Luis Vital Procuna sera en « todo terreno » portugais ; quant à Julien Lescarret, il descend de l’avion mexicain... espérons que ce n’est pas pour embarquer dans une galère !

     Dimanche 25 : Les deux grands espoirs, qui pourraient bien fonctionner en pareja, cette année : Cesar Jimenez et Ivan Garcia. Nîmes est un gros examen de passage, pour leur future carrière, en France et ailleurs. A leur côté, Julien Miletto devra confirmer tout le bien que certains pensent de lui. Rendez-vous à ne pas manquer, d’autant que les novillos sont du Jandilla de Fuente Ymbro.

     Trois novilladas de grand intérêt, compte tenu de l’escalafon actuel des novilleros. Et puis, l’avenir, plus lointain encore, avec la novillada non piquée du dimanche matin. Ils viennent des écoles taurines de Madrid, Nîmes et Badajoz. Leurs noms : Miguel Angel Maestro (déjà tout un programme), Jonathan Veyrunes (pas facile pour les affiches)  et Miguelin Murillo (deux maestros en un seul). Allez les voir, applaudissez les, encouragez les !  Demain, peut être... les mimosas pour eux fleuriront....

 

NIMES : AUTRES TEMPS, AUTRES MOEURS...

     24 février :  Tout fout le camp, le pundonor dans les affaires, la verguenza en politique, et le public en plaza de Nîmes...Un tiers de plaza pour la première « des Mimosas », cela fait quand même deux tiers de marbre, et même pour un vendredi, cela pose des questions. Le cartel, tant du côté toros que toreros, était intéressant... Et pourtant, les absents n’auront rien manqué. Malgré un lot de Maria Luisa qui se comportèrent en vraies Marie Louise, on ne vit presque rien, excepté le coup de race de Ricardo Torres. Mais parler de race pour un aragonais, c’est un pléonasme. Sinon, « un derechazo par çi, deux pas, je me recoiffe ; un pecho galbé par là, je replace ma cravate...aahhhh que je suis beau ! » C’est à peine éxagéré.

     Novilleros aujourd’hui, ils se comportent comme s’ils avaient déjà trois pages dans le Cosio ... Y eso no es ! Novillero veut dire « vouloir bouffer du toro, lui monter dessus, lui arracher les oreilles avec les dents...como sea !» Etre novillero,  veut dire, effacer les copains, les planter, réduire à deux lignes leur prestation, dans les gazettes. Etre novillero, c’est sortir de la plaza, le costume en charpie, mais couvert de gloire autant que de sang... Ordoñez de novillero, plantait les banderilles courtes, citées à genoux...Oui monsieur, le classique des classiques, le rondeño des rondeños ! Aujourd’hui, les novilleros ont récité de belles leçons et le public est sorti... en attendant demain.

     Adieu Cordobes, adieu même Chamaco ! Qu’est ce qui fait le triomphe du Juli ? Sa soif de triomphe, sa rage de couper les oreilles, partout et à tout ce qui passe. Cela s’appelle être « en torero » !

     23 Février : Nîmes – 1ère des Mimosas – 1/3 de plaza : (De notre correspondant) Bonne, parfois excellente novillada de Maria Luis Dominguez Perez de Vargas. Les novillos, très homogènes de présentation, sont sortis allègres, répétant la charge, parfois un peu désordonnée. Se livrant à la pique, ils perdirent des forces et prirent les défauts qu’imposaient leurs limites: voyage courts et retours secs, pour deux d’entre eux. « Le » novillero de la soirée fut Ricardo Torres. Il est peut-être le moins fin, le moins doué, mais il se bat. Durement pris au début de sa première faena, il revint, se mit « là », citant de loin, toréant à fond, oubliant sa douleur. Final à genoux et estocade en entrant bien. Oreille de vrai novillero. Bien. Torres restera, mais coincera un peu, face au cinquième, trop suave pour sa caste de torero, et trop « osseux » pour son épaule blessée – Fernandez Pineda égrena de belles choses face au superbe premier, malheureusement faible, et ne se força guère, devant le quatrième dont le retour sec aurait pu menacer son alternative prochaine. Silence partout – Matias Tejela sait déjà beaucoup de choses qu’on lui a apprises à l’école. Que bien ! Il presse ces toros comme des citrons, récite de jolies choses, mais... Technique, oui, jusqu’au bout des doigts ! Torero, oui, il se met devant... mais quel souvenir aura t’il laissé, après deux pastis ? Silence aussi, malgré un début vibrant, cape en main, genoux en terre, face au dernier. Que pena !

     Ce samedi, deuxième de Feria : Les Yonnet. Casta ! Saavedra ne vient pas, on aurait pu s’en douter. Blessé à Valdemorillo, il s’est essayé hier matin au campo et, non vraiment, c’est impossible ! L’empresa appelle en remplacement Grégoire Taulère. Bon ! Il faut donner la chance « aux nôtres ». Cependant, Saavedra est le N°2, de l’Escalafon 2000 (mais oui !), et  un remplaçant de ce niveau eût été souhaité... Par ailleurs, les Yonnet sont « mucho toro » et, on aurait pu souhaiter des novilleros plus aguerris aux côté du vibrant portugais Vital Procuna. Julien Lescarret et Grégoire Taulère sont pleins d’avenir, peut-être... Espérons que les Yonnet l’entendront ainsi...

 

DE L’AUTRE COTE, LA DEUXIEME A ILLUMBE...

     24 Février : Deuxième épisode, ce soir à San Sebastian, de « la 4ème  Rencontre Mondiale des Novilleros ». Le cartel est intéressant, et on va surveiller du coin de l’oeil... l’entrée. La semaine dernière, elle fut pauvre, frileuse, réfrigérante.

     Aujourd’hui, l’affiche présente, devant les Buendia de « La Quinta », deux novilleros de grand intérêt : Abraham Barragan et Javier Valverde. Le premier, d’Albacete, est une valeur sûre, torero de technique et d’élégance. Le second est un salmantino qui va faire du bruit.  On le vit bien l’an passé à Arnedo. Aujoud’hui est « le jour ». Il doit se qualifier, et il est un de nos favoris pour la finale. A ver lo que pasa ! Les accompagnera un novillero colombien, Hernan Ocampo « Guerrita Chico », à qui opportunité est donnée de ratifier une bonne sortie lors de la récente Feria de Cali. 

 

« EL JULI » NE SE POSE PAS DE QUESTIONS... QUATRE OREILLES !

     Qu’ils soient grands et pointus, petits et tordus, il sort et va leur couper les oreilles. Et bien sûr, le torero « faisant » sa chance, il lui arrive de toucher les meilleurs, ou de convaincre les toros de se livrer autant que lui. El Juli, matador de toros, « figura ya » a gardé son âme de novillero, triomphant sur toute la planète taurine, parce que montrant à tous son envie et son talent, sa personnalité et son courage. C’est ainsi qu’il vient convaincre l’aficionado...et celui qui n’y connaît rien. Et c’est ainsi qu’il remplit les plazas.

     15000 personnes et « plus un billet », hier, (un vendredi !), à Merida, au Venezuela. Cela n’était jamais arrivé auparavant. Feria del Sol, quatre corridas en une jolie plaza à 2300 mètres d’altitude, en pleine cordillère des Andes, entourée de plusieurs 5000 mètres. La Tauromachie de haut vol !

     23 Février : Merida (Venezuela) – 1ère de feria – lleno total : Cinq toros du Capiro et un du Prado. La corrida sort mal, sauf les deux toros du Juli qui les fera briller, au point qu’on les récompensera d’une vuelta posthume. El Juli se saoulera de toreo, face à « Cardenal », le troisième qu’il pinchera, perdant ainsi le rabo, et répétera son triomphe devant « Télégrama », faisant exploser les gradins. Quatre oreilles et à la douche ! Pendant ce temps, Leonardo Benitez mâche son cigare et Javier Conde rumine sa déception : Silence partout.

La « Feria del Sol » de Mérida se poursuit avec quatre corridas :

     24 Février : Leonardo Coronado, Pedrito de Portugal et Juan Bautista, face à des Guachicono
    
25 Février : Leonardo Benitez, Antonio Barrera et Sebastien Castella, avec six Cruz de Hierro.
    
26 Février : El Cordobes, Juli et Otto Rodriguez, devant des Rancho Grande
    
27 Février : El Cordobes, Otto Rodriguez et Javier Conde, face à six de « la Carbonera »

 

DE CI ...PAR LA...

     24 Février : Le Finito de Cordoba termine son voyage américain au Mexique. Corrida ce samedi à Queretaro, en compagnie de Jorge Gutierrez et Zotoluco, avant son rendez vous de la Monumental de Mexico, demain dimanche 25 Février, pour la 20ème de la temporada, avec Guillermo Capetillo et Fernando Ochoa, face à des toros de Xajay. Espérons que pour cette dernière, le Finito amènera un peu de public à la plaza, et aure la possibilité de finir en triomphe, une bonne saison sud américaine, avec, en particulier, son actuacion de Bogota.

     24 Février : Le collègue « Corrida.net » révèle aujourd’hui le cartel du 20 mai à Floirac : Deux mano a mano dans la journée : Bohorquez/Cartagena, à cheval, le matin, face à des toros du Laget. Le soir, face à face Enrique Ponce/Juan Bautista devant une corrida d’Aldeanueva. Bien Lartigue, bien Floirac.

     24 Février : Emilio Muñoz s’est peut-être retiré. Sérieusement secoué, l’an dernier, il ne sait s’il va reprendre l’épée. Par contre, il est en train de devenir ganadero, nouvelle activité qui le passionne. Pas fou, l’Emile...

 

CHAPEAU AUX JEUNES GUERRIERS...

     25 Février : Le marché taurin est ce qu’il est, on ne le refera pas. Sur une feria de trois novilladas, retrouver les deux français avec les plus ardus, tandis que les « hispaniques promesses » se dandinent devant les plus potables, cela ne peut étonner personne, même si c’est injuste. Et d’ailleurs, est ce injuste ? Oui, si l’on dit vouloir aider les français à sortir. Non, si l’on tient compte de l’escalafon et des diverses cartes de visite. Le risqué, voire l’injuste, c’est de faire toréer ces jeunes dans une feria de trois jours, où l’on sait très bien qu’ils ont des chances de devoir «courir » devant les Yonnet, tandis que les autres auront tout loisir de « mettre la hanche », face au Maria Luisa ou aux Jandilla. Qui, ici, a plus gros yeux que gros ventre ? Les jeunes, leurs tuteurs, les organisateurs ?

     Il y a une offre. On l’accepte ou on ne l’accepte pas. On l’accepte si on se sent prêt, ou on l’accepte, parce que l’on ne peut faire autrement. Peut-être... Le rêve serait que ces jeunes promesses toréent beaucoup, en novilladas isolées, et arrivent à la feria de Nîmes, avec une carte de parcours telle qu’ils puissent s’inscrire face aux novilladas plus noblonas. En tous cas, Taulère et Lescarret ont fait face, hier à Nîmes, et même s’ils n’ont pas coupé tous les trophées nécessaires à une grande publicité, ils ont montré courage, talent et toreria. Voyons maintenant qui en tiendra compte ?

     24 Février – Nîmes : 2ème de la Feria des Mimosas – grosse demi-entrée : (De notre correspondant)  Novillada forte et pointue de Yonnet. Excellent le premier, de mala leche certains autres, en particulier le lot de Lescarret. Corrida, presque, très sérieuse, qui ne pardonnait pas la faute. La seule oreille du jour à Grégoire Taulère, face au premier. Toréant sérieux, lié, avec culot, le dernier appelé du cartel se montre grand tueur et triompha. L’épée, heureusement lui évita de « rendre le triomphe », face au quatrième beaucoup plus ardu – Luis Vital Procuna, en bon portugais, a été éblouissant aux banderilles, puis a beaucoup baissé, muleta en main. Ovation et Palmas, pour un novillero qui, dans peu de temps, risque de devoir songer à l’avenir. Un matador, actuellement, ne peut plus faire carrière que sur ses seules facultés de banderillero – Julien Lescarret a touché le mauvais lot. Mais il a fait front, gaillardement, et a montré de grandes qualités, tant de réflexion devant le toro, que d’esthétique. Hélas, l’épée et le descabello  lui interdirent le triomphe. Ovation et forts applaudissements. La carte d’identité est là, et celle de crédit doit s’ouvrir.

     24 février : San Sebastian (plaza de Illumbe) – 2ème Novillada de « la Mondiale des Novilleros » – Moins d’une demi entrée - Il faisait froid dans la plaza : La novillada de La Quinta se montra très intéressante, avec un excellent premier qui portait bien son nom : « Pastueño ». Trois et quatrième permirent le toreo, le sixième étant malheureusement faible. – Abraham Barragan fut correct face au grand premier, et coupa une oreille au quatrième. Bien, mais une grande opportunité en partie gâchée. Ce premier semblait favoriser un gros triomphe – Le colombien Guerrita Chico toucha le mauvais lot, mais fit preuve de calme et d’un certain savoir faire. Il donna une vuelta au cinquième – Javier Valverde a donné deux vueltas, avec forte bronca au président pour n’avoir pas entendu la pétition du public au sixième. Très vaillant, bien dans sa tête, le salmantino a fait une grosse impression et passe au tour suivant, sans problème. A suivre, de très près.

     24 Février : Merida (Venezuela) – 2ème de la Feria del Sol – ¾ de plaza : Juan Bautista a fait une grosse impression, coupant une grande oreille à son premier, après avoir démontré, tant à la cape qu’à la muleta, un toreo varié, reposé et très esthétique. Le sixième ne lui permit pas de grands élans – Pedrito de Portugal s’est montré à l’habitude, beau et froid, timide et incolore – Leonardo Coronado a également coupé une oreille, du style régional, à son premier toro de Guachicono – La corrida n’a guère brillé, tous les toros allant rapidement « a menos »
 

NIMES : LE MONDE A L’ENVERS...

     26 Février : A ceux qui prétendent que « La corrida, c’est toujours la même chose », la grosse demi entrée de la dernière novillada nîmoise pourra rétorquer « Eh bien non, justement ! ».

     Qui pouvait s’attendre à ce qui s’est passé hier « à l’ombre des consuls » ? Certes, on pensait que Jandilla allait permettre le toreo, allait sortir deux ou trois toros de qualité. Certes, on pensait voir tomber une grappe d’oreilles. Mais, que le lot entier soit d’une telle qualité de bravoure et mobilité, là, personne n’y aurait songé vraiment. Les Fuente Ymbro ont pris plus de piques que les Guardiola et Yonnet réunis, et ont continué leur charge, sabre au clair, devant des jeunes qui en ont profité en fonction de leur peu imaginative personnalité, mais indéniable bonne volonté. Ils seront, peut-être... un jour... En attendant, les vrais triomphateurs de la Feria sont des novillos, et c’est « la » grande surprise, un peu comme si, dans un western classique, ce sont les Indiens qui gagnent et emportent l’admiration de tous.

     La feria est terminée. Outre des entrées moyennes, elle aura eu le résultat espéré : Bonne surprise du côté du ganado Domecq, et toujours le désert doré chez les novilleros. Deux oreilles concédées sur 36 à couper... Pas de quoi faire le déplacement jusqu’à Dôle ou Saint Etienne...Heureusement, les français s’en sortent avec les honneurs, et c’est l’autre gentil cocorico à pousser, qui ne soit taxé, ni de folie, ni de fièvre aphteuse.

     25 Février : Nîmes – 3ème de la feria des Mimosas – ½ plaza : (De notre correspondant) Grande novillada de Fuente Ymbro. Allégresse et force, dès la sortie. Franchise dans les premières charge, grande bravoure au cheval, mobilité conservée jusqu’au dernier souffle. Superbe, le deuxième novillo qui prend trois piques et en redemande.  Grand toro, le troisième, très complet. Incroyable le cinquième qui se relève d’un vuelta et continue sa course. 14 piques au total et la bravoure en tête de défilé. A la muleta, les ennuis que provoquent la caste et la noblesse sans innocence. En face, il faut de la tête, du coeur et des reins. Pas donné à tout le monde – Cesar Jimenez va peut-être éclater un jour. Il en a les qualités nécessaires, entrevues l’an passé, en non piquées. Mais on est loin du géant que certains prédisaient. De plus, il tua mal et perdit quelque trophée. Silence et ovation – Ivan Garcia devait à tout prix triompher. Stratégie, stratégie... Il essaya, dans tous les tiers, sur tous les tons, mais ne fut pas lui-même. Ovation et palmas – Touchant le grand troisième, Julien Miletto donna une faena juste, technique et allurée. Aucun génie, mais une réelle envie de faire les choses bien, en fonction du toro. Oreille, la seule du jour, et applaudissements à la fin de la novillada... et de la feria.
 

AMERICA, AMERICA...

     26 Février : Mexique, Venezuela, Equateur...Terres de feu, terres qui tremblent parfois. Pourtant, hier, les dieux les ont laissées en paix, et c’est en France que la terre à trembler, laissant à moindre mal imaginer ce que ces populations lointaines peuvent vivre lorsque les éléments se mettent en colère. America taurine, avec ses enthousiasmes et ses outrances, qui valent peine d’y aller voir un jour, comme l’ont déjà fait nombre d’aficionados français, nombre de peñas, qui en revinrent tous, enchantés. A découvrir ou à retrouver, cette Amérique cuivrée, de soleil et de parfums, d’amitié et d’allègre convivialité... America querida... 

     25 Février : Mexico – Plaza Monumental – Pluie et froid : ...Ce qui n’explique cependant pas une nouvelle entrée désastreuse : un peu plus de 5000 personnes, sur 45000 possibles... Il est sorti huit toros de Xajay, bien présentés et potables. Quatre ont été ovationnés d’entrée, un autre protesté et changé. Guillermo Capetillo n’a pas brillé devant son lot. Il offrit le sobrero et donna quelques bons moments. Division, silence et palmas – Finito de Cordoba fit un effort proportionnel au nombre de spectateurs présents. Détails de classe, mais sans mettre la hanche, et encore moins le turbo. De plus, il tua mal. Division et silence – Fernando Ochoa toucha un toro magnifique, le toro de la temporada (« Escarcha », un cardeno de 544 Kgs). Il fut loin d’être à la hauteur de ce grand toro, ne reccueillant qu’une ovation, là où les oreilles coupées lui auraient rapporté quelque cortijo. Silence au dernier – A cheval, Giovanni Aloi entendit des bruits divers. Décidément, cette pauvre temporada mexicaine n’en finit pas de mourir. Una tristeza...

     25 Février : Merida (Venezuela) – 3ème de la feria del Sol – Llenazo : Grande corrida de La Cruz del Hierro, avec présentation remarquable et comportement divers, un toro remportant tous les suffrages : le cinquième « Manta al Viento », 495 Kgs, à qui fut concédée la vuelta posthume – Toros complet au niveau duquel Leonardo Benitez, qui avait coupé l’oreille du deuxième, ne sut s’élever. Ovation, refusant de donner la vuelta, alors que le public ovationnait debout le tour d’honneur au toro. De quoi avaler son cigare ! – Antonio Barrera toucha un lot insipide et compliqué, ne pouvant ratifier ses triomphes mexicains. Silence partout – Quant à Sebastien Castella, il montra quelques bonnes choses, mais ne put tuer le septième et dernier toro (« Cuchillo y acero » - 555 Kgs) écoutant les trois avis, après une lidia désastreuse. En Amérique, on ne rigole pas avec le chrono ! Toro al corral – En début de corrida, le cavalier Javier Rodriguez fut à la hauteur et donna une vuelta. 

     25 Février : Ambato (Equateur) : 2ème corrida de Feria-  Bonne corrida de Mirafuente, le lot de Pauloba s’éteignant rapidement – Public jovial et heureux d’ovationner les diestros qui ont tout donné. Luis de Pauloba fut « énorme » au capote, puis, à l’habitude, cela se compliqua. Silence et ovation – Antonio Campana est « un canon » avec l’épée. Une grande estocade lui vaut une oreille de son premier. Bon début de faena au cinquième et cogida sèche, le torero étant évacué vers l’infirmerie. Il en ressort aussitôt pour un coup de bazooka qui lui permet de couper deux oreilles, avant de repartir « vers les blouses blanches ». Torero ! – Jesus Millan a aussi coupé trois oreilles. Attention à celui là ! Bonne faena, vibrante et allurée, face à son premier. Début à genoux, grosse estocade, deux trophées. Cela paraît tellement facile ! A suivre ce petit aragonais frisé qui va rentrer dès le début de temporada, dans une grande feria : Castellon. Se lo merece ! 

 

MARDI GRAS ET FACES DE CAREME....

     27 Février : Habillé « bon chic, bon genre », apparemment très content de lui, le sourire « con..quérant » et le verbe haut, il nous fait visiter un bureau vide, style « Waterloo, après que Grouchy  ait manqué le dernier train ». La débâcle, la ruine. Il est un des nombreux génies, créateurs de startup, qui ont cru qu’en deux secondes et sans se décoiffer, ils allaient, d’un clic, mettre au placard des milliers de professionnels qui, durant des années, ont mis sur la table huile de coude et « cataplines », longeant longuement le gouffre, avant de déboucher enfin sur quelque verte prairie, à la tête de leur petite troupe. Il semble, malgré tout, satisfait de lui, en déclarant qu’il « n’y a plus rien, et que les actionnaires ont tout perdu ! ». Du coup, il est reparti vers « un nouveau clic », une nouvelle entreprise, « le cul sur sa chaise », paré pour une nouvelle culbute... Un nouveau « Clic ! », pour un nouveau « Crac !»...  Ma foi !

     C’est Mardi Gras et, tant à Nice qu’à Bruxelles, tout le monde sourit d’un air coincé. Des vraies faces de Carême ! Adieu vaches, moutons, cochons ! Adieu, Europe ! On signe à Nice, d’un air constipé, un accord que l’on se dépêchera de ne pas respecter au premier clignotant d’alerte. A Bruxelles, l’Europe ne paiera pas, mais autorise la France à dépenser ses propres sous... « Au nom de la solidarité, on vous autorise à vous débrouiller tous seuls ! ». Et donc, sans costume de lumières, ni traje corto, nous allons, amis citoyens, payer de notre besace, la grande débâcle organisée. Pas à dire, c’est Carnaval ! Mais, dans tout ça, on va finir par ne pas savoir ce que l’on va bien pouvoir manger demain. Si ça continue ainsi... On va tout finir au MacDo !

     Le monde taurin, malgré ces quelques coups tordus, est beaucoup plus clair, beaucoup plus honnête, beaucoup plus fier. Les hommes font face à leurs obligations, à leur destin. Ils sont « toreros », et, pour la plupart, l’or ne brille pas que sur leur costume. Ils sont ganaderos, et, pour la plupart, ils rêvent d’une tarde glorieuse, un soir à Séville, où six de leurs toros sortent en géants et défendent brillamment leur devise, face à trois héros « de los de Antes ! »...

     Joselito va prendre six toros, seul, dimanche prochain, dans la Calabanchelera plaza de Madrid. C’est le onzième « unico espada » de sa carrière. Les deux derniers, à Malaga et Séville, ne se sont pas bien passés. Là, il attaque la saison d’entrée, avec ce terrible défi à soi même et aux autres. Bien joué, parce que si cela tourne mal, on oubliera vite. Mais, cela ne peut pas tourner mal...on n’est pas dans une startup, et Joselito peut, même en demi teinte, donner le change. Bien joué, parce que, s’il triomphe, il marquera d’entrée un gros bon point et, le moral « en haut du mât », embarquera pour de grandes choses, en 2001.

     El Juli, comme annoncé il y a quelques jours, prendra les Victorino , en feria de Bilbao, le 22 Août. Señor ! là on ne parle pas « cravate et attaché case ». On dit : Victorino Martin, en plaza de Bilbao...

     Il n’en n’a aucun besoin, mais « es Torero, es Figura ! ». Chapeau ! Coutumier du fait, le Juli avait pris les Victorino, l’an passé, à Castellon. C’était risqué, en début de saison, dans une grande feria. Lui seul savait qu’il « n’allait pas courir ». Il triompha, se mit toros, public, presse dans la poche, et continua la saison en N°1.

     A signaler que l’on parle, dans le même cartel, avec les Victorino, en feria de Bilbao, d’Enrique Ponce. En voilà un autre qui mérite tout ! Au niveau où il est arrivé, après tout avoir démontré, il va peut-être jouer ce challenge dont on ne sait ce qui est le plus ardu : affronter Bilbao ? affronter les Victorinos, à Bilbao (ce qu’il a déjà fait) ? ou affronter le Juli, avec les Victorinos à Bilbao ?

     Le Califa remet tout dans la balance : Triomphateur de la San Isidro, héroïque à Bogota, absent de Séville parce qu’encore « non reconnu » de la grande masse, il sera trois fois à la San Isidro, et remettra sur le sable, sa vie et son avenir en jeu... Là, on n’est pas à Nice ou à Bruxelles ! Du toril madrilène sortiront, six fois, les toros de son destin. Dans « le communiqué final », pas de circonvolutions grammaticales entre deux baise mains... Ce sera la consécration ou le retour à l’anonymat ! L’invitation pour le cinq étoiles, ou le MacDo pour toujours...

     Et José Tomas, là dedans...Lui, va toujours au MacDo ! C’est vrai, en plus ! Il est « autre part », il est d’ailleurs, et risque bien d’y retourner un jour, sans crier gare. Curieux personnage, torero différent que l’on pense immense ! José Tomas sera obligé de sortir de sa réserve, cette année. S’il est « ce qu’il dit être » ou « ce que l’on pense qu’il est » (ayyy ! accrochez vous !), il ne peut rester dans sa vallée alors que les autres escaladent des sommets...

     Loin des carnavals, loin des gymnastiques oratoires, les toreros font également leur défilé... en Espagne, en France, aux Amériques. A chaque fois, pour deux millimètres parfois, ils jouent leur destin. Rincon, à Palmira, en 90, a reçu la cornada qui a scellé le plus incroyable destin que puisse vivre un torero, un homme. Avec la corne est entrée l’insidieuse maladie, ces quelques milligrammes de venin, ces tonnes de fatigue, qui vont l’accompagner, le miner, tout au long de cette grande marche vers la gloire, à partir de 91. Terrible : Deux combats, de front ! « Eso si, es de figura ! »

     El Juli a encore triomphé, hier...avec un petit toro de 440 Kgs. Certes ! mais, nous sommes le 27. Il rentre le 28, et dimanche, à Olivenza, il retrouve le toro d’Espagne, qui, même à Olivenza, est d’un tout autre volume, d’un tout autre caractère... Et ça, ce n’est ni une affaire de « clic »...

     26 Février :  Merida (Venezuela) – 4ème de feria – No hay billetes : Triomphe total de la terna : neuf oreilles et un rabo ! La corrida est de Rancho Grande. Pas très grande, pas très forte, elle donne quelque jeu. En ouverture, un toro du Capiro pour le cavalier Jose Luis Rodriguez qui lance brillamment la course : deux oreilles – El Cordobes coupe deux pavillons au premier en faisant le fou. Par contre, on le verra beaucoup plus classique et reposé, face au quatrième, qu’il tuera mal, écoutant une longue ovation – Le Juli, en trois entrées à matar, met par terre sa brillante première prestation. Vuelta. Par contre, il va mettre le feu, devant « Jabugo » - 440 Kgs – et couper tous les trophées, après une grande estocade. Apothéose de cet enfant torero qui, en toutes circonstances, donne tout ce qu’il a et connecte facilement, avec le public...et avec le toro – Otto Rodriguez ne se laissera pas distancer. Après avoir coupé une première oreille, et après l’apothéose du Juli, il alla attendre le dernier « a portagayola ». Il en sortit en voltige, mais se rattrapa fort bien à la muleta terminant d’un pinchazo et d’une grande épée : deux oreilles. Une grande tarde de toreros, tout le monde sortant à hombros. 

     26 Février : Ambato (Equateur) – 3ème de feria – ¾ de plaza – tarde de vent : Triomphe des toreros espagnols José Ignacio Ramos (trois oreilles) et Miguel Martin (deux oreilles) face à une corrida réunissant deux fers : trois Campo Bravo, qui se montrèrent à leur avantage, et trois de San Luis, plutôt mansos - En ouverture, le cavalier Juan Sebastian Roldan eut à faire à un toro del Arriero. Accidenté, il finit à l’infirmerie, tandis que le sobresaliente en terminait - Aux côtés des deux ibères, le vétéran Paco Barona fut sifflé, devant le premier, mais donna le coup de rein, le coup d’orgueil, face au quatrième. Tour d’honneur ! Torero, là aussi ! 
 

FEUX  DE DETRESSE... FEUX D’ARTIFICE !

     28 Février : On a tous le souvenir de ces grands classiques du film de cape et d’épée, ou d’autres séries B, lorsque le fier chevalier, défenseur de la veuve et de l’orphelin, arrive sur son destrier, à la lisière d’un village, accompagné de son fidèle mozo de espada... Des nuages de fumée obscurcissent le ciel.  Une voix s’élève... « N’entrez pas, monseigneur... la peste ! Sous son heaume, le monseigneur pâlit, mais ne tourne pas bride. On est chevalier, ou on ne l’est pas !

     En 2001, la campagne anglaise revit ces tristes épisodes, mais la chevalerie n’est plus. Qui croyait revoir cela un jour ? La fièvre aphteuse se propage comme l’antique fléau. Partout, des mesures sont prises, draconiennes, qui font froid dans le dos. Partout, de colonnes de fumée s’élèvent, effaçant d’un trait de feu purificateur les troupeaux pacifiques. Après les vaches, les moutons, les porcs. Pobres !

     Triste ironie du jour : nous somme le mercredi des cendres...

     Au Venezuela, d’autres feux se sont allumés, heureusement plus joyeux. La feria de Merida s’est terminée hier... en feu d’artifice. Et tandis qu’en Europe, on massacre systématiquement, là-bas, on sauve la vie à deux toros. Revers du destin. La feria de Merida 2001 a connu d’extraordinaires moments toreros, en particulier ces deux derniers jours. Curieusement, les toros de Hugo Molina, qui avaient scandalisé toute l’Aficion Venezuelienne, il y a un mois, sortent pavillon haut de cette dernière feria, avec deux toros graciés. Côté toreros, Juli a terminé en feu de joie sa saison américaine, et le Cordobes a lancé mille feux de Bengale, juste avant la décisive saison.

     Adios America, tout le monde rentre pour engager, samedi, la nouvelle temporada européenne. Malheureusement, on ne pourra pas se permettre d’écrire que celle ci débute « tout feu, tout flamme ». Ce serait un bien trop triste jeu de mot...

     27 Février : Merida (Venezuela) – 5ème et dernière de la Feria del Sol – Casi lleno : Le public était encore ravi de la corrida de la veille. De fait, il n’avait pas tout vu. La corrida du Prado est sortie « de sucre », normalement présentée, d’une noblesse incroyable pour quatre d’entre eux, au point que deux toros ont été « indultados ». Les toreros ont mis tout leur talent, leur verve et leur inspiration, et deux heures plus tard, le public toréait dans la rue - Manuel Diaz « El Cordobes » a tout gagné. Il est ici le chouchou du public, et sa prestation du jour renforcera encore ce lien d’amitié. Sa première faena fut de virevoltes et de clins d’yeux, cependant clôturée de l’estocade de la Feria. Par contre, il se montra excellent face au quatrième, au point d’obtenir la grâce du noble animal. Quatre oreilles pour le Cordobes, dont deux, symboliques du toro « Danzarin », n°43, 440 kgs Del Prado – Parler de Javier Conde quand il est inspiré, c’est aller chercher son dictionnaire de rimes ou de grandioses synonymes. Il tua mal son premier, devant lequel il avait déjà « débouché le flacon aux essences rares ». Le public l’avait ovationné au cours de la vuelta. Face au cinquième, ce public fut hypnotisé par l’inspiration, cette transe artistique dans laquelle entre Javier Conde, lorsque chantent ses muses. Faena d’une autre planète, faite de détails de génie, mêlés au fondamental. Toro noblissime qui, lui aussi, sera gracié. « Purpurado » - n°27, 430 Kgs – repart vers de vertes prairies, tandis que Javier Conde promène deux oreilles, en  pur diamant – Malheureusement moins bien servi par le sort, Otto Rodriguez navigua à contre courant, et tua mal. On l’applaudit néanmoins – Quand au cavalier Favio Grisolia, il ouvrit le bal devant un toro de Santa Fe, qui ne lui permit que de tristes volutes.

     La « Feria del Sol » à peine terminée, le jury se réunit et décerna les trophées, dont les principaux sont les suivants :

Triomphateur de la Feria : Julian Lopez « El Juli »
Meilleure Faena : « El Cordobes », au toro « Danzarin », del Prado, gracié hier.
Meilleure Estocade : « El Cordobes », au toro « Quebradeño », premier du Prado, hier 27 février.
Meilleure Ganaderia : « El Prado », des frères Molina, lidiée le 27 février (deux toros indultados).

 

ENRIQUE BOJILLA EST MORT

     28 Février : Les toreros combattent le toro, sa force, sa ruse, avec une grandiose vaillance. Par contre, ils se trouvent comme nous dépourvus devant « la longue maladie », celle qui avance en crabe, fixant sournoisement celui sur lequel elle a jeté son dévolu. Hier après midi est parti Enrique Bernedo « Bojilla », 74 ans, un des plus grands subalternes de l’histoire du Toreo moderne. Sans égal avec le capote, il était, à la ville comme à la plaza, un être fier et profondément humain. En un mot... un torero.

     Bojilla avait essayé par deux fois, dans les années 50, de prendre épée et muleta. Le destin en avait décidé autrement, et il était devenu une figure des subalternes. Parler de Palomo Linares, c’est parler de son peon de confianza, depuis ses premiers pas de novillero : Enrique Bojilla. C’est dans sa cuadrilla qu’il a atteint les sommets. C’est également là, qu’un 19 mars 1970, en plaza de Valencia, un toro coupa sa carrière d’étoile. Il continua en torero qu’il était, et Espartaco profita de ses conseils. Mais les facultés n’étaient plus les mêmes.

     Le dernier souvenir que nous aurons de Bojilla... sa voix, profonde, de « caballero », dans les tertulias des dimanches soirs d’hiver, dans le programme « Clarin », de Fernando Fernandez Roman, qui doit être bien triste. « Que descanse en paz, el torero de plata... oro puro ! »
 

DE CI ... PAR LA...

     28 Février : Ayyy, Victorino ! Ne voilà t’il pas que Don Victorino, soi-même, vient d’être condamné par les autorités de Valencia, pour... afeitado. Allons bon ! Qui donc aller croire, après cela ? La peine, plus morale que financière, se rapporte à une corrida lidiée en octobre 1995, par Enrique Ponce, en solo, dans le coso de la Calle de Jativa. Victorino jure tous ses dieux, et même ceux des autres, qu’il n’a pas afeité ses toros, et que le système d’analyse « no vale »... Allez ! On vous croit, grand sorcier ! Presque...

      28 Février : Première Télévisée, aujourd’hui, et première alternative, depuis Malaga. « Canal Sur » retransmet cet après midi la corrida de la Malagueta, avec à l’affiche : Espartaco, Rivera Ordoñez et Martin Antequera, qui recevra l’alternative, devant des toros de Jose Luis Pereda. A signaler qu’Emilio Muñoz fera ses débuts de consultant, aux côtés du commentateur principal. Voilà qui promet quelque surprise. Habitués aux coups de rogne d’Emile, on risque bien de découvrir une autre facette, beaucoup plus humaine, de ce torero qui, somme toute, n’a pas eu la carrière qu’il méritait. Que haya suerte !