L'ACTUALITÉ TAURINE 
(Décembre 2001)

EQUATEUR : SOUS LA MOYENNE !

     Guillermo Alban coupe la première oreille de la feria.
     1er Décembre : La première corrida de la Feria du Jesus del Gran Poder a laissé un goût bien amer aux aficionados équatoriens. Toros faibles, sans caste, prenant un picotazo et « rajandose »… Pour arranger le tout, des toreros incapables d’en finir correctement, multipliant sans vergogne pinchazos et descabellos. Encore une fois, monsieur Jose Tomas a joué le cabochard, « picotant » vilainement, une fois, son deuxième toro, avant de lui asséner la bagatelle de dix descabellos. Ya esta bien, hombre ! Un minimum de verguenza, un minimum de « profesionalidad » !  Salamanca en 2000, et Madrid en 2001, n’ont ils pas suffi ? Va t’il falloir, là aussi, changer le règlement ? Una verguenza total ! Un manque de respect au public, au toro, et au costume que l’on porte…

    30 Novembre - Quito (Equateur) – 1ère corrida de Feria – Plus de ¾ de plaza : Catastrophe intégrale signée par quatre toros de Carlos Manuel Cobo (sortis 2,3,4 et 5èmes), faibles, totalement décastés. Seul le troisième voulut bien s’accrocher un peu ; et deux de Cobo Albornoz, (sortis 1 et 6èmes), qui ne valaient guère mieux : Faibles et mansos.

     Le cartel avait présentait un attrait certain, notamment avec la présentation en Equateur de Jose Tomas. Premier échec : Il n’a pas rempli, encore une fois. Deuxième : Il est sorti sous les sifflets. Certes, le ganado ne l’a pas favorisé… mais peu lui a importé. Il a essayé de placer son toreo, et, voyant que cela n’allait rien donner, s’est désintéressé de tout. Division des opinions, avec un avis, face à « Bohemio » (le bien nommé), toro de sa présentation, qui partit vite à querencia. Quatre pinchazos et trois quarts de lame, plus un descabello. Bon ! Le cinquième s’arrêta aussitôt . Tomas ne tenta rien et, après un pinchazo hondo, lui mit dix descabellos. Sérénade.

        Finito de Cordoba fut brillant au capote, mais subit, lui aussi, un demi échec. « Tetenero », son premier ne supporta pas trois séries de derechazos, pourtant peu appuyés, et fila a tablas. Trois quarts d’épée, tendus, et neuf descabellos. Avis et silence. Guère mieux face au quatrième, « Gobernador », devant lequel il fallut vite arrêter les frais. Trois pinchazos et un coup de verduguillo. Silence.
     Le torero de Guayaquil, Guillermo Alban sauva la corrida du désastre. Le troisième, « Gracioso », est du même tonneau que les autres, mais l’équatorien va lui donner confiance, à force de temple, et le convaincre de suivre sa muleta en trois séries de droitières très applaudies. Le vent se mit à souffler, qui coupa l’unité de la faena, mais, après une épée « en haut », qui tua sin puntilla, Guillermo Alban coupa justement, la première oreille de la feria. Il faillit bien rééditer, devant le dernier, face auquel il s’accrocha, au point de se faire déchirer la taleguilla, sans mal. Début al estribo, puis séries droitières, le toro lui imposant sa querencia aux barrières. Grande volonté du torero et appui total du public. Epée un peu de coté, portée « al encuentro » donnant lieu à une forte pétition d’oreille, que la présidence refusa. Deux vueltas pour Guillermo Alban qui sauve la course, et reviendra, le 3 décembre, en compagnie de Joselito et du Juli.

     Ce samedi, deuxième corrida, avec Juan Jose Padilla, Antonio Campana et El Califa, lidiant un lot de Campo Bravo.

 

MEJICO… ON REPROGRAMME !

     1er Décembre : Le retard, annoncé, d’Enrique Ponce, provoque quelque «come cocos ! » aux empresas mexicains, en particulier, a la Monumental, où le valenciano devait faire son premier paseo, le 16 décembre, en compagnie du Zotoluco et d’Eloy Cavazos, ce dernier faisant ses adieux à la capitale, mais, continuant sa fin de carrière, en province. Cavazos, véxé par le traitement que lui inflige l’aficion de la Monumental, depuis deux ans, vient lui dire un « Tchao ! » du style « Allez vous faire voir ! ». Donc, on pense que la corrida risque d’être houleuse. D’où la volonté de monter un grand cartel, officiellement pour valoriser le vétéran, mais en fait, pour le protéger un peu. Ponce absent, il faudra trouver autre chose.
     Il semble donc que l’on avance les adieux « monumentaux » de Cavazos, au 9 Décembre, le faisant défiler avec Pablo Hermoso de Mendoza, plus indiscutable figure que jamais (incroyable bilan, jusqu’à présent : 18 corridas, 54 oreilles et 5 rabos). Ainsi, en voyant les exploits de « Labrit », « Mariachi », « Chicuelo » et autres « Danubio », même si « Cagancho » n’est pas là, on espère que le public, avec Cavazos, se montrera « bon cheval ! ». Le troisième homme pourrait bien être le jeune Jose Daniel Ayala, qui confirmerait alternative .
     Du coup, il faut refondre le cartel du 16 décembre, et l’on murmure que le Juli pourrait bien avancer son premier paseo à Mexico, à cette occasion. On parle de Jorge Gutierrez, Zotoluco et Juli, face à un lot de Bernaldo de Quiros.
     Le 23 Décembre, la confirmation d’alternative d’Antonio Barrera semble planifiée, avec Armillita en tête de cartel.Les toros seront de Rodrigo Aguirre. Bref, tout cela marche « au coup par coup », et a encore le temps de changer.

     Ce qui ne change pas… les souvenirs ! Aaaaah ! quand nous étions jeunes ! Hier, nous étions le 30 novembre ! Eh bien, le 30 novembre 1952, Antonio Ordonez confirmait son alternative à la Mejico, des mains de Silverio Perez, en présence de Jose Maria Martorell. Le toro, de Torrecilla, s’appelait « Cantinero », et le déjà « Maestro de Ronda » lui coupa une oreille. Y olé !

 

PAUVRE CYRANO DE BERGERAC…

     2 Décembre : Décidément, je ne m’y ferai jamais… Pauvre Cyrano ! Pauvre Edmond Rostand !
     Le hasard du zapping a voulu que je tombe hier sur une nouvelle version théâtrale de Monsieur de Bergerac. Malédiction ! Qu’a t’on fait de lui ? Je sais qu’il faut respecter l’art, et la liberté d’expression, mais comment supporter cette affreuse métamorphose ?  Monsieur Weber, qui avait déjà bien écorné le panache du chevalier Cyrano, Savinien–Hercule, de Bergerac, vient de se commettre en une triste « mariconada » où c’est le héros qui joue les mazettes avec des soupirs de vielles dames et des regards langoureux à faire fondre tous les phoques du Nebraska… Ce que Depardieu avait déjà bien amoché, vient de recevoir le  descabello final par Monsieur de Weber qui a oublié, probablement, d’aller faire un tour, encore aujourd’hui, sur nos places de marché, dans le Gers, ou sur quelque stade de rugby, de Bigorre… Il y souffle encore « l’accent » de la terre gasconne, et peut-être y retrouve t’on, même pour y vendre quelque laitue, ce panache qui nous manque tant, aujourd’hui, à la ville comme à la scène.
     Cyrano, tout droit sorti de la « Gaypride », c’est une insulte au théâtre, et une irrémédiable offense à la Gascogne… Daniel Sorano et Coquelin, qui l’ont si bien servi, doivent se retourner dans la tombe…  Même monsieur Jean Piat doit hurler au loup en voyant cette minette oser se dire « de Bergerac ! »
     Le fier cavalier, empanaché de courage et d’esprit ; pétri d’érudition et de grands sentiments, doit se sentir bien seul sur scène, dans un monde où il faut, plus que jamais « avoir du nez » pour se mettre dans le bon coup, se glisser dans la bonne échappée, épouser le bon parti, au bon moment, et « cohabiter », alors que la haine et le mépris déforment les traits en de veules parades…
     Où est il donc le panache ? Sûrement plus au théâtre ! Et, s’il eut existé, Monsieur de Bergerac aurait eu du mal à percer !
     Donc, s’il vous plait, messieurs qu’on nomme « grands », inspirez vous donc un peu « de ce Gascon là », et comme lui, essayez donc, « quel que soit le vent », de donner quelqu’honneur à vos sentiments…
     Politique politicienne… Justice embourbée… Société maculée… Illusions perdues. Une nation qui travestit ses héros, même de théâtre, est une nation qui perd son âme, autant que ses couleurs…
     Pourtant, la vie et belle et les filles jolies… On demande bien peu, en somme : regarder droit, avoir plaisir à saluer celui qu’on respecte, et se repasser sans cesse, de Monsieur de Bergerac, ces mots : « Mon petit, sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles… si c’est dans ton jardin, à toi, que tu les cueilles ! »…
     Coup de gueule du dimanche, attisé par la rage de voir pour la quatrième fois, « cette maudite bécane » lâcher notre équipe, mais aussi inspiré par l’équipe de nos nouveaux mousquetaires, qui viennent de piquer le saladier, au nez des Australiens. En voilà qui ont du panache et qui peuvent, fièrement, de Cyrano emboîter le pas… D’ailleurs, à voir le nez du capitaine, on ne s’y trompe pas. « Souffrez, messieurs, qu’on vous salue… ! La bataille est belle quand l’ennemi est noble. Voilà une Marseillaise qui a enfin bien sonné… Enhorabuena  pour tous les gars de la Coupe Davis.
     Coté toros, on prépare un dimanche où le panache pourrait aussi avoir quelque place : A Lima, Paco Ojeda affronte Jose Tomas, en « une balade du duel » qui risque de faire quelque bruit. A Mexico, c’est le Morante qui devra « pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul »… En effet, son paseo à la Monumental est capital. Jusqu’à présent, sa saison mexicaine est médiocre. Seul un exploit, comparable à celui de la San Isidro, peut le remettre en selle….
     A Quito, un enfant essaiera de rester calme : David Galan, fils de son père, se présente aux Amériques. Espérons qu’il montrera un autre toreo que celui « mal déroulé » cet été, aux non piquées de Dax et Bayonne…
     Hier, Don Pablo a triomphé à Pachuca. (Encore !) et Juan Jose Padilla s’est retrouvé « en chemise », à Quito. Son premier toro l’a méchamment déshabillé, laissant son honneur au grand air. « Tiene huevos, la cosa ! ». Pas trop de mal, heureusement ! Bon succès du Jerezano qui, comme disent les espagnols « cayo de pie, en Quito ! », ce qui revient à dire que, dans les gradins… « se quedaron de culo ! »

     2 Décembre – Quito (Equateur) – 2ème corrida de la Feria du Jesus del Gran Poder – ¾ de plaza : Corrida décevante de Campo Bravo. Toros inégalement présentés qui montrèrent plus de genio que de caste, plus de rage que de bravoure. Seuls les deux et troisième montrèrent quelques qualités.
     Le torero d’Ambato, Antonio Campana,  fut le plus mal servi. Cependant, ses doutes et ses erreurs n’arrangèrent aucunement le panorama. Timoré, face au premier, il ne put rectifier le tir, avec la quatrième qui se donna une vilaine vuelta de campana. Division des opinions, à chaque sortie.
     Juan Jose Padilla se présentait à Quito. Son toro s’appelait « Soplon », et le Typhon de Jerez lui souffla largas et véroniques à genoux, qui mirent le feu aux poudres. Banderille à la volée et faena brindée au  Tortuga, banderillero équatorien qui rejoint la Légende. Faena débutée « de rodillas », et une première série qui promet. Le public marche à fond. Lors de la deuxième bordée de dérechazo, une rafale de vent, bien sournoise, et Padilla se fait vilainement balancer, et déshabiller sur place, se relevant « haché », et « toute artillerie dehors! ». Pas trop de mal, heureusement (en fait, un gros puntazo à la fesse, quand même). On remballe tout, et le valiente continue, jusqu’à l’estocade finale. Oreille, pétition de la seconde et… deux vueltas. Padilla reviendra prendre le cinquième, devant lequel il jouera la carte du spectaculaire. Autre tour de piste, avant de filer vers l’infirmerie.
     El Califa n’a guère brillé. Il faisait également sa présentation, ici, mais les aficionados de Quito furent loin de voir celui qui a donné tant d’espoir, un soir de juin 2000, après ses deux faenas aux Dolores Aguirre de Madrid. Mauvais à la cape, le Califa ouvrit bien sa première faena, en « changeant, dans le dos », mais après, le trasteo se dilua entre coups de vent et valese hésitations. Le sixième se transforma vite en un bloc de marbre. Califa tua mal, mais vite, donnant une vuelta à son premier, et se retirant sous les applaudissements. Cependant, on est loin d’être rassurés.

     2 Décembre – Pachuca (Mexique) – Llenazo : Toros de la Estancia, assez lourds et de trapio – Pablo Hermoso de Mendoza coupe quatre oreilles – Eloy Cavazos ne peut rien faire face çà son premier, mais « monte un tabac » devant le quatrième, un toro de grand trapio, dit-on. Deux oreilles et la queue – Malchance pour le Zotoluco : Silence au premier. Son second adversaire ne voit pas. Scandale. Il doit s’en défaire. Le maestro offre le sobrero et triomphe totalement : deux oreilles y rabo… Eh oui ! C’est cela, le panache !

 

“TOREO… CON EL ALMA ! "

     3 Décembre: “Il a toréé de toute son âme…” Enfin!
     Les quelques mots du revistero Leopoldo de la Rosa illustreront, mieux que de belles phrases, les quelques minutes de rêve qu’ont vécues hier les aficionados, avec le Morante de la Puebla, face au toro « Charrito », de Julio Delgado. Un toro offert, en dernier lieu, par le torero sévillan, contrit de n’avoir rien pu tirer de son lot initial de San Mateo. Toro qui sortit noble et brillant, permettant au Morante « de se lâcher », cape en main, et « de se relâcher », avec la muleta. Le public alors, bondit à chaque note de cette symphonie, scandant des olés de joie et d’admiration, que la radio répercuta jusqu’à nos rives. Morante était en train de sauver, aussi, sa saison mexicaine, par un faenon « a la Mejico », comme il l’avait fait, en mai, à Madrid.
     Hélas, il fallut redescendre sur terre… Deux pinchazos hondos firent changer deux oreilles en un avis, mais les mexicains firent grande haie d’honneur au torero de la Puebla, vêtu de dragée vert très pale et or. Grand triomphe, sans trophée, mais à coup sur, un des grands moments de la temporada 2001-2002, à la Monumental de Mexico.

   2 Décembre – Mexico (Plaza Monumental)- 6ème corrida de la Temporada Grande – 10 à 12000 personnes (1/3 de plaza) – Vent gênant : Détestable encierro de San Mateo, bien présenté, mais sans caste aucune,  s’arrêtant dans les suertes, tirant hachazos et derrotes, ne permettant pas le toreo actuel. Par contre, le toro de regalo, offert par le Morante, sauva la tarde.

      Fernando Ochoa eut de très bons détails face au premier, qui s’arrêta vite. Faena a menos, forcément, et grande ovation, saluée au tiers. Le quatrième fut le même, en pire. Bloc de plomb. Palmas.
     Le Morante s’était montré froid et sec, nerveux et distant, devant un premier toro qui ne baissait pas la tête. De plus, il tua « fatal ». Le cinquième se mit à marcher sans cesse, sans but. Deuxième échec du sévillan qui se retira, pour la deuxième fois, dans le silence. A peine le dernier toro entamait son combat, que le Morante faisait annoncer « qu’il offrait le septième ». Sortit alors « Charrito », de Julio Delgado, moins corpulent que les titulaires, mais excellent dans ses charges. Le Morante « mit le menton dans le jabot », lors des magnifiques véroniques de reception. Le public entra en transes, et le diestro ne le lâcha plus. Faena de classe, de gusto, de sabor y sentimiento… l’âme du toreo !  Grandes naturelles qui font hurler les olés de joie, adornos que le torero de La Puebla sait si bien sculpter, ciseler… Euphorie totale dans la plaza que viendront ternir deux pinchazos hondos, le toro tombant tout seul, aussitôt relevé par le matador. Un avis, immense ovation et vuelta la ruedo. Morante de la Puebla est « entré » à la Monumental de Mexico. Enfin.
    Ignacio Garibay n’a rien pu faire, sinon mettre tout son courage, face à un pramier toro dangereux, qu’il abattit d’une trasera. Le dernier, se transforma, lui aussi en statue de sel. Le jeune diestro se montra, là aussi, très décidé, mais en vain. Ovation à chaque fois, qui se renouvela, bien plus forte, lorsqu’en fin de corrida on annonça qu’Ignacio Garibay venait de se voir attribuer « Le Scapulaire d’or » de la Feria 2001 de Lima…

     L’empresa de La Mejico, le Doctor Herrerias a tenu à remercier publiquement les toreros qui ont lui ont donné toutes les facilités de remodeler les cartels, en raison de la rentrée retardée d’Enrique Ponce. Remerciements, en particulier au Juli, qui avance sa présentation à …dimanche prochain, 9 Décembre (il fera aussi les paseos des 13, 27 Janvier et 5 Février), en compagnie du Zotoluco. Coup de chapeau, de même, à Martin Arranz et Pablo Hermoso de Mendoza, qui acceptent de toréer avec Eloy Cavazos, le 16 décembre, le cavalier étant également programmé, le 5 Février, avec le Juli). 

 

LIMA : « CORRIDA DE EXPECTACION… CORRIDA DE … »

     …Déception, comme dit le proverbe. Encore une fois, cela s’est vérifié, à Lima, hier, pour la dernière corrida de la Feria 2001. L’événement était de taille : Mano a Mano entre Paco Ojeda et Jose Tomas… En fait, ce fut une triste soirée, où la plaza fut loin de se remplir (Le Juli a eu du nez !), et le spectacle fut médiocre, en immense partie à cause des toros de San Martin, inégaux de présence, mais surtout très mauvais. Mansada totale, tant au cheval que face au torero. Un véritable concert de toros escarbando, tardeando, ou au contraire gazapeando… Seul, le quatrième, sans forces, permit une longue faena « light » de Jose Tomas, qui reçut deux oreilles pour l’avoir tenu debout. Pouah ! De son coté, Paco Ojeda se mit « à bout portant », essayant de tirer quelques vieux souvenirs, mais en vain. Comme il tua mal… imaginez la suite. Reviendra…Reviendra pas ?

    2 Décembre – Lima (Pérou) – Dernière de la Feria 2001- Moins de ¾ de plaza : La corrida débuta mal, le mano a mano Ojeda - Jose Tomas n’ayant pas réussi à remplir la plaza de Acho. Echec de taille.
     Détestable mansada de Chafik : 2e et 3ème dangereux. Les autres, courts ou arrêtés. Ont tout oublié du mot caste. Faible et noblote, le quatrième. Pour « finir en beauté », le sixième se casse un piton en rematant dans le burladero du 10. Ici, on ne rigole pas avec le règlement… et le toro ne fut pas changé. Tout le monde est rentré chez soi, en maugréant contre la corrida que l’on n’avait pas vue.
     Paco Ojeda s’est montré volontaire, s’arrimant tout près de trois toros bien tristes, et arrêtés. Il essaya de faire son toreo à bout portant, se montra valeureux, mais en vain. De plus, il tua mal. Au bilan : Vuelta, silence et vuelta.
     Jose Tomas a déçu totalement, et ce ne sont pas les deux oreilles généreusement coupées au quatrième qui vont tromper grand monde. On le vit triste et compassé face au deuxième. Le quatrième, du nom de « Mauri », sortit noble mais faible. Toreo de cape, par delantales. Un picotazo. Faena comportant d’innombrables séries de naturelles « despegadillas », sans forcer la machine ni le toro… En fin de trasteo, pourtant, deux séries profondes, tirées à fond, qui marquent enfin la différence. Epée en arrière et un descabello. Deux oreilles « light », pour une faena « light »… Le dernier toro s’en alla percuter un burladero, sortant du choc avec un piton en moins et complètement « descordinado ». Lo que faltaba !
     Gros échec de San Martin… et gros casse tête pour le jury de la Feria : Finito, Tomas, Juli, Garibay ? C’est sur ce dernier que tomba, fort justement le verdict : Le Scapulaire d’Or de la Feria de Lima 2001 est attribué au jeune diestro Mexicain, Ignacio Garibay, pour sa faena du 11 Novembre, face à « Huron, le sixième toro de Manolo Martinez, qui fut honoré d’une vuelta.
     Déjà malade, le Feria de Lima ne remonte pas la pente, principalement à cause du ganado. Malgré les difficultés financières, il semble qu’en 2002, on fera de nouveau appel à du ganado espagnol.

 

MALA NOVILLADA A QUITO…MAIS, PLAZA PLEINE !

     3 Décembre : Quito, siège du congrès des ganaderos… cela ne lui a guère porté chance. Hier, la troisième de feria a vu un défilé de dix novillos « sans rien », qui ont fait suer les hommes, en vain. Triste. Leandro Marcos s’est fait secouer pour rien ; David Galan a voulu remercier le public de l’émouvante minute de silence, dédiée à son père, en fin de paseo. Le seul vainqueur là-dedans… l’Empresa, qui remplit sa plaza, pour une novillada…

     2 Décembre – Quito (Equateur) – 3 eme de la Feria du Jesus del Gran poder – Novillada – Plaza llena : Désolant défilé de novillos de Triana, deux d’entre eux étant remplacés par de « La Vina », aussi tristes… Seul le premier donna quelques espoirs, puis, la corrida partit vers le fond…
     Juan Pablo Diaz faisait ses adieux de novillero. Alternative en fin de feria. Il fut bien, avec le seul potable, lui coupant une juste oreille. Ovation au cinquième – Leandro Marcos eut quelques gestes à la cape et en début de faena. Il se fit prendre sans mal, par son premier. Toreo classique, froid, qui ne put accrocher. Silence partout – Le jeune David Galan fit beaucoup de bruit et s’accrocha fort, mais en vain. Il tua mal. Vuelta et ovation – Diego Ventura, à cheval, se fit bien peur face à un sobrero bien vicieux. No hubo manera… A oublier bien vite.
     Ce lundi, la quatrième de Feria, avec, face à du ganado de Huagrahuasi (à répéter dix fpois, très vite ! (On s’amuse comme on peut !) : Joselito, El Juli et Guillermo Alban. Joselito est bien, et a besoin de confirmer en gagnant quelque trophée ; El Juli vient toujours pour gagner. Guillermo Alban a déjà coupé une oreille, lors de la première corrida. Il voudra faire mieux, et gagner le trophée de « sa » feria.
     Suerte, pues !.. et , à vous aussi… Huagrahuasi, Huagrahuasi, Huagrahuasi… dix fois, et vite !

 

LA « MEJICO » A T’ELLE RELANCE LE MORANTE ?

    4 Décembre : Une hirondelle fait elle le printemps ? Non bien sûr. Cependant, dès que l’on entrevoit la première petite flèche noire, dans le ciel, on se dit que les beaux jours arrivent, et que les fleurs, comme les robes légères, vont vite nous faire voir la vie d’une autre couleur.
     Une faena fait elle une carrière torera ? Non bien sûr. Cependant, des faenas isolées, contribuent à maintenir haut l’intérêt du public, qui accourt voir le torero, en espérant que « ce sera pour aujourd’hui ! »

  C’est souvent arrivé, dans l’histoire, et si l’on fait les comptes, on s’aperçoit que « ces toreros là, ont laissé plus de traces que ceux qui ont traversé les temporadas, triomphant de façon régulière, voir automatique, affichant technique et courage, mais peu de génie… A n’en pas douter, El Gallo, divin chauve, Cagancho, Pepe Luis et, plus prêt de nous, le duo Curro-Paula, ont écrit plus de pages au Cossio que Carlos Arruza, Cesar Giron, Paquirri, Espartaco ou même Ponce… C’est exagéré, mais à peine.
     Le Morante de la Puebla est rentré hier en Espagne tandis qu’à Mexico, retombent à peine les effluves de sa faena, dimanche soir, devant le toro « Charrito », un castaño de 480 Kgs, de Julio Delgado. Faenon qui a obligé les plus durs revisteros à ouvrir le tiroir des superlatifs, et qui a envoûté le public de la Monumental. La plus belle faena sur plusieurs temporadas, disent certains…
     Après Séville, en 1999 et 2000 ; Madrid, en 2001 ; Mexico, à la frontière de 2002, Jose Antonio Morante de la Puebla entre définitivement dans les rangs de ces toreros « de pellizco », fragiles et délicats, qui peuvent en une minute vous emmener au ciel, alors qu’on les a suivis, en maugréant, toute une saison.
     La tauromachie moderne laisse t’elle encore la place à ce genre de toreros. Espérons que oui. Cependant, on peut en douter. La tendance n’est plus au romantisme… Le « van »  ou la camionnette ont pris la place aux grosses limousine  aux galeries surchargées de malles de cuir. Le botijo ne laisse plus couler l’eau fraîche. Place à la bouteille de plastique… Dans les despachos, on aligne les chiffres, on calcule les intérêts, on monte des stratégies… L’heure est à « la rentabilité », comme chez Moulinex… Et c’est ainsi qu’un « pegapases » au joli minois a plus de chance de percer qu’un « évaporé » qui semble flotter dans la plaza, jusqu’au moment ou, sur trois naturelles et une trinchera, il vous fait flotter aussi…
     Qui  aujourd’hui se risquerait à monter un cartel David Luguillano, Morante de la Puebla, Javier Conde ? Combien de monde à la plaza ? Certes, on risque de rien voir du tout… Mais, si tout à coup se lève le vent de l’inspiration… on ne parlera plus du reste. Alors, on préfère les « qui font dans la régularité, ou la quantité… ». Victor Puerto est un des très bons, dans la première catégorie. Dans la seconde, on a inventé des Ferrera, entre autres…
     Pues… yo me quedo con el Morante ! Bien sur, il ne faut pas se voiler la face, et cet animal va nous faire souvent râler… mais, on sait très bien que s’il se retrouve dans « ses conditions, à lui », il nous embarque droit au ciel… et, quoique l’on en dise, le toro n’a que peu à voir, là dedans. Bien entendu, il va préférer le petit toro, noble et pas trop encasté, aussi peu armé que possible. Oui… mais les autres aussi ! Mais, en y regardant bien, les toros de Madrid, à la San Isidro, étaient des tios, et il a été bien, sur ses deux contrats. Par ailleurs, le toro encasté répondra mieux à sa forme de toréer. Mais on ne sait encore si le torero a découvert cela.
     Morante de la Puebla toréant « forcé », c’est 80% de sa qualité en moins… Cependant, pour pouvoir se libérer sur les 20% qui reste, il faut toréer beaucoup, et « se forcer » souvent, sur quatre contrats sur cinq…
     Toute la question est : « Le public aguantera t’il ce rythme ? », « Les Empresas donneront elles l’argent auquel il prétend, ou prétendait ? », « Le torero, lui même, est il prêt à l’effort technique et mental, pour être plus régulier au tableau de marque… ? »
     On va le savoir très vite.

 

QUITO : JOSELITO REJOINT LE RANG DES HOMMES…

    4 Décembre : On le sentait venir… Le visage fermé, renfrogné, s’était soudain entrouvert ; le regard sombre laissait passer quelques douceurs, enfin ; un sourire venait de plus en plus se dessiner sur les lèvres serrées… Coté toreo également, cela souriait plus. 2001 semblait enfin marquer pour Joselito, la sortie d’un désert gris, où le torero errait, malheureux comme les pierres, probablement, cachant sa mélancolie derrière quelques bravades, ou quelques provocations publiques, le tout, protégé par un apoderado « plus qu’apoderado ». Joselito était perdu, et nous en étions tous peinés.

      Puis arriva 2001 : Séville, en maestro. Les Pablo Romero de Madrid, où il fut bien, et tout le monde le constata, à la télévision… Puis Granada, Valencia, Zaragoza, d’autres encore… Tandis que Jose Tomas sombrait dans ses pensées, Joselito faisait surface. Le sitio était revenu, le sourire aussi, dans les yeux.
     Hier, à Quito, Jose Miguel Arroyo a monté une des meilleures faenas de sa vie. Et c’est Lozano, apoderado du Juli qui le dit. Asi que ! Monumental faena du Joselito, seigneurial, lent, templadisismo… Une photo pour chaque passe !
     Un autre détails aussi, et peut-être, surtout : Joselito est avare en brindis, et c’est très bien ainsi… Par ailleurs, il est « compagnon de ses compagnons », mais ce n ‘est pas à grand coups de tapes dans le dos, voire autre part…
     Hier, Jose a pris sa montera, et a brindé son toro a Juan Jose Padilla, El Juli et Leandro Marcos, qui étaient là, au callejon. Franchement, il n’aurait jamais fait cela en 2000…
     On peut donc penser que Joselito est retombé sut terre, « feliz de la vida » et qu’il pourrait bien nous rendre très heureux, à notre tour, l’an prochain. Ainsi soit il !

     3 Décembre : Quito (Equateur)  - 4ème de Feria  - Llenazo (16000 personnes) : La corrida de Huagrahuasi n’a pas donné grand chose. Un grand toro, cependant : le premier à qui l’on donna vuelta posthume. Les autres se réservèrent, partirent en querencia, et les toreros durent batailler ferme pour tirer quelque chose des premiers.
     Joselito a coupé « deux grandes oreilles », et a ouvert la grande porte, a hombros. Le premier toro, du nom de « Picaflor », 482 Kgs, veleto et astifino, termina con alegria et le torero se libéra totalement, faisant un toréo coulé, cadencé, sans aucune brusquerie. Le public, pantois, laissa exploser son admiration. Estocade « coup de canon » et deux oreilles, sans conteste. Vuelta au grand toro. Face au quatrième, aquerenciado en tablas, Joselito fit ce qu’il avait à faire. Mais il tua « de travers ». Ovation
     El Juli se battit comme un chien, capotéa d’abondance, banderilla six fois sur corne droite, essaya de secouer deux toros sans flamme. Race, grande bonne volonté, mais au final, plus de quantité que de qualité : Oreille et ovation. Deuxième contrat, aujourd’hui, pour rectifier le tir, « y llevarse el trofeo »…
     Guillermo Alban fut le plus mal loti. Débutant  à genoux, il s’accrocha et parvint à couper l’oreille de son premier. Face au dernier, ce fut injouable, et le public n’y était plus. Cependant, Alban a laissé « haut », le pavillon équatorien, n’ayant vraiment rien à se reprocher sur cette feria 2001. Deux contrats : oreille, chaque fois. Cumplio.

     Ce 4 Décembre : Toros de Mirafuente (fondée en 98 sur des souches de « El Torreon ») pour Vicente Barrera ; Jose Tomas et El Juli. Attention, Jose Tomas joue gros. Juli va mettre toute la pression, pour le surpasser, et pour prendre le trophée...

 

LA PROCHAINE A MEXICO… PAS SI SIMPLE !

     4 Décembre : Hier, on relatait la grande reconnaissance de l’Empresa de la Monumental Mexicaine, au vu des facilités que lui avaient faites les apoderados du Juli et de Pablo Hermoso de Mendoza, pour reconstruire les cartels des 9 et 16 décembre, en fonction de l’absence forcée de Ponce.
     Tout semblait clair : Juli et Zotoluco, le 9, et Pablo Hermoso de Mendoza, le 16, avec Cavazos. Tope là !
     Oui mais voilà… Pablo Hermoso de Mendoza déclare qu’il n’est pas d’accord du tout pour « glisser » du 9 au 16, car sa programmation tenant compte des voyages imposés à ses chevaux, ceux-ci ne pourraient arriver en de bonnes conditions à Mexico, le 16, après avoir toréé en semaine à Mexicali et près de Guadalajara, à San Francisco del Rincon. « Moi, j’étais prévu le 9, et tout était fait en ce sens ». Sous entendu « Martin Arranz s’est planté ! ».
     Une « division d’opinions » qui fait les choux gras de la presse, de l’autre coté…  En toute « simplicité musclée », l’empresa de la Monumental, Doctor Herrerias, se retire derrière un laconique « moi, j’ai toute la conversation avec Martin Arranz, enregistrée sur magnétophone, alors… ».
      Pablo Hermoso de Mendoza entend respecter les contrats signés, et va discuter, aujourd’hui, avec l’Empresa… Pas fini, tout ça !
     Pour ce qui est de dimanche, rien n’est encore réglé : Sûrs au cartel, devant des toros de Bernaldo de Quiros, Zotoluco et le Juli, que précédera Martin Porras, a cheval. Hier, il y a eu de veines conversations avec Jorge Gutierrez. Pas d’accord. On devrait découvrir le troisième homme, aujourd’hui.
     Voilà qui ne manque pas d’étonner : Quatre jours avant la corrida, on ne connait pas le cartel… Ayyy, Mexiiiiiiico !

 

MEXICO : C'EST LA GUERRE !

    5 Décembre :  Adieu les sourires ! Adieu les félicitations et les abrazos ! Au pays des mariachis, on va entonner le « Deguello », ce solo de trompette, lugubre, qui précéda la dernière charge des troupes de Santa Ana, sur Fort Alamo. A Mexico… C’est la guerre ! 
     En France, les gens sont, soit disant, optimistes… Tu parles ! Tout va tellement bien !  Les gendarmes sont dans la rue, et ils ont raison : Non seulement, pour travailler, ils doivent utiliser leur « propre ordinateur personnel », (comme dirait certain politicien en délicatesse avec la langue française…) ; Non seulement, leur épouse doit leur tricoter un gilet pare balles ! Non seulement, ils se font tirer comme des lapins… mais en plus, ils faudrait qu’ils la ferment ? Voilà un curieux concept de la liberté de s’exprimer… Ah oui ! 

 La Gendarmerie, c’est l’Armée… et l’Armée, c’est la grande muette ! Oui, seulement, la grande Muette a bien le droit, aussi, de crier sa douleur, sa peur, sa rage, en voyant se désorganiser consciencieusement ce qu’elle a mis tant de temps à organiser, pour le bien de tous, même si on râle quand elle nous pique à 100 à l’heure, là où il fallait être à 90.
     Et que dire des hôpitaux où l’on parque des gosses « entrants » dans les couloirs, en attendant que les « sortants » évacuent trop tôt, les salles de soins ? Oh, bien sur, il vaut mieux flatter les jeunes délinquants, avec toute la tolérance qu’on leur doit, parait il… Bien sûr, il vaut mieux inventer des lois qui libèrent le dealer, une heure après son arrestation, ou les gosses de quinze ans qui ont massacré trois policiers, dans un foyer… Evidemment, il vaut mieux parler de l’Afghanistan que de Toulouse…
     L’actualité, pleine des rugissements des bombes, ne laisse d’inquiéter… On se bat, partout, et les morts des rues font autant de peine à voir, qu’ils soient Israéliens  ou Palestiniens. La haine aveugle nous plonge dans l’Histoire, au temps où l’on n’avait pas peur de prononcer le mot : Barbare !   
     Dans quelle sorte de Moyen-Age vivons nous ? Quelle différence avec le temps de Jaquouille ?
     Les princes sont toujours là, mais bien moins nobles. Ministres, ils portent mal le costume ! Grands responsables, ils enveloppent, avec force circonvolutions oratoires, leur laxisme et leur pseudo libéralisme. On décentralise, à grands coups de « c’est comme ça, et pas autrement ! » On « trentecinquhorise », sans se rendre compte que l’on met « un tel souk » que dans un an, il y aura rogne, grogne et… charogne. On part dans le mur, et il se rapproche vite… Même les dirigeants syndicaux s’y mettent, comme ce grand « ya qu’à ! », par ailleurs aficionado, qui tutoie allègrement le Code du Travail, (qu’il devrait défendre, en théorie), au dépends de son propre chauffeur. Que Bueno ! Continuons…
    En attendant… Grève ! Pour n’importe quelle raison : Changement d’heures ! Changement de monnaie ! Changement de coutumes ! Toujours un motif…  Vous devriez essayer, vous aussi. Si vous ne trouvez pas de motifs, demandez donc à la SNCF, ils vont vous en dénicher un… et, s’ils ne trouvent pas, ils se mettront en grève !

     Où j’en étais ? Ah… Oui ! C’est la guerre, à Mexico ! Oh, celle là est bien mois désespérante, bien plus folklorique, du style « Clochemerle »…
     Pablo Hermoso de Mendoza a fait valoir ses raisons. Du coup, il torée, dimanche, à la Monumental de Mexico. Aussi sec, les apoderados du Zotoluco et du Juli ont dit qu’ils refusaient de toréer avec le rejoneador. Le plus embêté dans l’histoire, c’est l’imprimeur ! quatre jours avant la corrida, il ne sait toujours pas quels noms imprimer sur ses affiches… (Devrait se mettre en grève !)
     Hier, Herrerias est parti déjeuner avec Pablo Hermoso de Mendoza, dans son ranch-QG de San Miguel de Allende. Le cavalier lui a fait entendre ses raisons : Prévu le 9, il a fait reposer ses chevaux, toute la semaine, pour les avoir « au top », dimanche. Par contre, la semaine prochaine, c’est un vrai marathon. De plus, il est déjà engagé, le 16. Rafael Herrerias a bien été obligé de se rendre à ces arguments. Du coup, il confirme Pablo Hermoso de Mendoza, dimanche prochain, à la Mejico. Le cavalier prendra deux toros, de Vistahermosa et Fernando de la Mora.
     Bien entendu, Zotoluco et Juli renâclent, et refusent de toréer avec le navarrais. Ils ont voulu faire un effort ? Voilà comment on les traite ? Pas question !
     A partir de là… c’est la bagarre. Herrerias est gentil, mais faut pas trop lui en faire…Hier soir, dans une interview en direct sur Azteca TV, il a désigné Enrique Martin Arranz, comme auteur de cette série de « malentendus », et finit par le traiter de « mentiroso », devant des milliers de téléspectateurs…
     Tout cela, c’est bien joli… mais, on ne sait toujours pas qui torée dimanche, et qui torée le 16 Décembre. Bien malgré lui, Enrique Ponce a mis la zizanie, et « pèse » sur la temporada mexicaine, tout en restant auprès de sa belle. Pendant ce temps, l’empresa de Mexico, court la campagne en cherchant à rameuter trois bougres, pour toréer avec Mendoza. On murmure que Jéronimo serait l’un d’entre eux…
     Il y aurait bien une solution : Mano a mano Mendoza-Morante… Atypique, certes, mais original et … frappant le fer tant qu’il est chaud. La presse et l’Aficion mexicaines ne cessent de chanter la faena du torero de la Puebla… au point que beaucoup le réclament. Oui, mais voilà… Qui dirige la carrière du Morante, actuellement ? On ne sait vraiment. Mais, ne murmure t’on pas… Enrique Martin Arranz ?
     Pas question de grève ! C’est la guerre ! Suite au prochain communiqué, « en direct du front »

 

QUITO : LEGERE BLESSURE DE JOSE TOMAS

   5 Décembre : Alors qu’il se relâchait, hier, face à son premier toro, Jose Tomas s’est fait prendre, hier, en plaza de Quito, lors de la cinquième corrida de la Feria du Jesus del Gran Poder. Il se releva, grimaçant, la taleguilla en lambeaux, au niveau du ventre, et continua sa faena, par manoletinas. Se sachant blessé, il demeura dans le ruedo, jusqu’à lidier le cinquième, (rappelant en cela Paquirri, à la Feria de Séville 1975), et ce n’est qu’après, qu’il se rendit à l’infirmerie, où il fut opéré d’une cornada de deux trajectoires de 2 et 10 cms, à l’arrière de la cuisse droite. 

      Peu grave, mais, des doutes sur sa présence, samedi à San Luis de Potosi (Mexique), où l’on pense renvoyer la corrida à date ultérieure, si le torero de Galapagar n’est pas remis. Décision jeudi. Quoiqu’il en soit, la saison de Jose Tomas, aux Amériques n’est pas faite pour rassurer le monde : Ni le torero, ni le public, ni les organisateurs… Il ne remplit pas, ne coupe pas, « apunta, pero no dispara nunca ! » Un désastre.

     4 Décembre – Quito (Equateur) – 5ème de Feria – Llenazo –Temps menaçant : Il fait mauvais, comme souvent. Un petit avion s’est écrasé, non loin de là, faisant deux victimes, le professeur et son élève…
     Corrida difficile, mansa de Mirafuente. Trois « moyennement » présentés, et trois plus forts, le cinquième étant armé « descomunal » (On a peine à le croire). Mansos au cheval, avec du sentido le troisième, impossible, et de la méchante caste, le quatrième. Le deuxième fut le plus « aprovechable ».
     Vicente Barrera (Silence – Vuelta, après un avis) a toréé à sa façon, vertical mais pas très sûr de lui. Silence au premier et vuelta après un avis, pour s’être battu sévèrement avec le quatrième, un méchant brutal qui le bouscula deux fois, et faillit bien le faire exploser. « Embromado » fit passer un mauvais moment au Valenciano qui le tua en une entière tendida et quatre descabellos. Un tour d’honneur qui ne doit pas cacher que… Barrera n’y est plus.
     Jose Tomas (Oreille – Silence)  a construit une faena « a mas », face au deuxième. Débutant « léger », distancié, destemplado, le torero, peu à peu serra son jeu et finit par se relâcher. Après une grande série de naturelles, il perdit un instant, sa concentration, et se fit prendre, chercher au sol. Blessé, le diestro se releva, enchaîna quelques manoletinas et tua d’une bonne entière, coupant une oreille, très fêtée. Jose Tomas demeura dans le ruedo, et lidia le cinquième, sans grand succès. Silence, avant de partir vers l’infirmerie.
     El Juli (Ovation – Oreille)  ne prendra pas le trophée. (Joselito est encore dans toutes les mémoires, et il revient demain. A moins d’un coup du Finito, c’est gagné). Mauvais tirage au sort pour Julian Lopez qui, de plus, semble traverser un petit « bache », avec l’épée. Il se battit comme un chien avec le manso pregonado troisième, et aurait pu lui couper une  oreille si …deux pinchazos avant l’épée… Faena plus reposée devant le sixième, qui l’avait mis en danger aux banderilles, le jeune diestro glissant au moment de la réunion. Cherché au sol, sans mal, le Juli partit bravement au combat, mais tua mal, encore une fois, d’un mete y saca et une épée desprendida. Oreille cependant, pour l’ensemble de la prestation, pour la caste et le pundonor de ce « sacré gosse ».

     Ce mercredi 5 Décembre : Novillada de Santa Coloma pour Matias Tejela, David Galan et Diego Rivas, que précédera, à cheval, Diego Ventura. Demain, clôture de la feria.

 

MEXICO : ACCOUCHEMENT AUX FORCEPS…

     6 Décembre : Ouf ! Ca y est ! Suant, crachant, pestant, Rafael Herrerias, empresa de la Mejico, vient de sortir le cartel de la 7ème corrida de la Temporada Grande, à la Monumental, dimanche prochain. Le moins que l’on puisse dire, ce ne fut pas facile.
     Ainsi qu’on le sait, une probable boulette de Martin Arranz avait eu pour conséquence l’inscription au cartel de Pablo Hermoso de Mendoza au cartel du 16 décembre, tandis que Juli et Zotoluco faisaient une fleur à l’empresa en changeant pour le 16. Furieux, Hermoso de Mendoza « ruait dans les brancards » et refusait le 16, arguant qu’il avait tout prévu pour le 9, en particulier un programme de repos pour ses chevaux, et qu’en plus, il toréait ailleurs, le 16.
     Herrerias, on le sait, se rendit aux arguments du cavalier, et le confirma à l’affiche du 9. Ce que voyant, le Juli dit que « deux figures au cartel, c’était une de trop, et qu’il n’avait pas besoin du rejoneador, pour remplir la plaza ». Du coup, il s’en allait, emportant sous le bras les toros de Bernaldo de Quiros, ganaderia… qui lui appartient. Ce que voyant, le Zotoluco décida que, « Puisque l’on change  les toros, je me retire sous ma tente, comme Achille. Non, mais des fois ! »
     Et pendant 48 heures, l’Empresa de Mejico se retrouva tout seul, avec sa grande arène vide et ses idées en vrac. Qui mettre au cartel, dimanche prochain ? Ne lisant pas Toros 2000, il ne pensa pas à un mano a mano Mendoza-Morante… Comme quoi !
     Hier, enfin, la fumée blanche a jailli, à la cheminée de l’hacienda… « Cartel habemus, Alléluia ! ». Bon ! Il n’est pas terrible, et il ne va pas faire trop d’ombre au cavalier navarrais… Cependant, cela peut être un poil dangereux, car on va voir là, la réelle force taquillera de Pablo Hermoso de Mendoza, d’autant que l’on a déjà annoncé que « Cagancho » resterait à l’écurie.
     L’affiche de la 7ème corrida, dimanche à la Monumental de Mejico, est donc la suivante : Le Cavalier Pablo Hermoso de Mendoza (qui prendra deux toros, de Fernando de la Mora et Vistahermosa), qu’accompagneront, à pied : Finito de Cordoba – Jeronimo et Fermin Spinola, qui confirmera l’alternative (ce qui permettra à Mendoza de ne pas passer en premier, ainsi qu’il l’avait aussi exigé). Les toros seront de Rodrigo Aguirre.
     On a été chercher le Finito, auteur d’une bonne faena ici, mais dont le double trophée a été protesté. Malgré sa qualité, le Finito n’est pas taquillero, ici. (D’ailleurs, où l’est il ?) Jeronimo, lui, va convoquer quatre indiens… Quant à Fermin Spinola, il fut brillant novillero qui remporta l’oreille de plata, à la barbe naissante du Juli, il y a quatre ans. Elève de Joselito Huerta, il prit l’alternative des mains de Curro Rivera, mais depuis…bof !
     Vraiment un cartel « à la remorque », qui risque bien d’avoir de dures conséquences dans les prochaines négociations.
      Pour le 16, « on sait qu’on ne sait pas… » On parle de faire reprendre l’avion au Morante, qui est rentré chez lui, tout auréolé des échos du faenon de dimanche dernier. Deux urgences pour lui… affiner cette maudite épée, qui lui a coûté deux oreilles à la Mejico, et surtout… « s’occuper de ses affaires », car il s’est confirmé hier qu’Enrique Martin Arranz ne serait pas son apoderado… ce qui est le second « Alleluia ! » de la journée.
     Le Morante, torero « d’en bas », torero « de pellizco, de chispa, de duende ! » ne cadre pas avec ce provocateur né qu’est Martin Arranz. On en voit un qui serait, peut-être « dans la ligne », Sévillane, du Morante… Cependant, il n’a peut-être pas assez de force. C’est Rafael Moreno ! A la fois sérieux, exigeant, mais aussi, indépendant et soñador du Toreo… Avec le triomphe de Mexico, le Morante a rappelé à tous, qu’il est quelqu’un de spécial, artiste avant tout, qui mérite d’être attendu…. Tout le problème réside dans la réponse à la question : « Combien de temps ? »

 

QUITO : DEUX PAYASADAS DE GALAN… Y  POCO MAS !

     6 Décembre : La fiesta Brava n’a pas gagné grand chose, hier, avec la deuxième novillada de la Feria du Jesus del Gran Poder, à Quito, en Equateur. Le ganado a été manso mais noble, la novillada a duré trois heures vingt, (au cagnard de midi), et ils n’ont rien vu… ou presque. Il a fallu beaucoup toréer à genoux, et puis, plus rien. Seul, David Galan a « étonné », en se couchant de tout son long sur la dépouille encore fumante de son second. Ce desplante, dont on vous laisse apprécier l’esthétique et la toreria, a laissé les équatoriens pantois, ce dont a profité le chenapan pour donner une vuelta… « N’a pas intérêt à faire cela par chez nous, le gamin ! Sinon, une bonne fessée ! »

    5 Décembre – Quito (Equateur) – Deuxième novillada de Feria – Lleno : Six novillos de Santa Coloma, faibles, noblotes et sosotes. Les deux derniers étaient « bien mieux » présentés et armés… Le cavalier Diego Ventura se fit ovationner devant un de Mirafuente, puis eut l’idée d’offrir le huitième. Mal lui en prit , car sortit un de San Luis, tellement manso qu’il sauta au callejon, « après » le rejon de muerte... Vaya susto !
     Matias Tejela dut toréer un premier très lent et très court dans la muleta. Il fut bien à la cape, mais ne put faire mieux. Ovation. Il reçut le quatrième par trois largas, des véroniques et une demie, le tout, à genoux. Toro à la charge irrégulière, pour un trasteo volontaire. Silence.
     Diego Rivas eut tout d’abord un faible qui chuta plusieurs fois. Le torero essaya de ne pas trop le déranger, tout en essayant de briller. Silence. Son second était beaucoup plus sérieux de présence, et chargeait en humiliant. L’équatorien tira quelques bonnes séries, avec la bénédiction de son public. Vuelta.
     David Galan fit beaucoup de bruit, mais « de mas a menos », toréa bien avec le capote, tira deux ou trois bonnes passes, puis s’en alla se réfugier dans un trémendisme au goût parfois douteux…Il toucha un noble et une dernier, très sérieux de présentation, devant lequel il fit quelques diableries, même après l’estocade. Silence avec avis, à l’un ; vuelta, à l’autre. 

     On attend, aujourd’hui la dernière corrida : Elle devrait couronner Joselito, à moins que Finito ne sorte la classe, ou que le jeune Juan Pablo Diaz, qui prend l’alternative, ne mette le turbo, ce qu’il fera sûrement. Les toros seront de Huagrahuasi et de Triana. Mais, à priori, on se demande comment le trophée « Jesus del Gran Poder 2001 », pourrait échapper à Jose Miguel Arroyo « Joselito »
      Pendant ce temps, Jose Tomas a soigné son gros bobo, et sera samedi , comme prévu, à San Luis Potosi (Mexique). Le Juli, lui, a loupé son avion. Du coup, il a fait une grosse escale à Panama où il a passé la nuit. Arrivée prévue, aujourd’hui, au Mexique, pour se préparer à la course de Querétaro, samedi.

 

PABLO HERMOSO DE MENDOZA : « PAS JOLI-JOLI ! »

     7 Décembre : Trois propositions successives à Pablo Hermoso, et trois refus… Des caprices qui ont fait basculer l’ambiance, autour de la grande Saison à la Mejico. De plus, on murmure que d’autres intérêts que le taurin, ont influé dans l’abrcadabrantesque préparation de la 7ème corrida.
     L’empresa de Mexico, Doctor Rafael Herrerias a encore du mal à avaler toutes les couleuvres qu’on lui a servies, depuis quelques jours. Sa rogne a éclaté, hier, en « termes choisis », et Enrique Martin Arranz, apoderado du trio Mendoza – Joselito - Tomas, a du avoir les oreilles qui sifflaient… Le mexicain est macho et un poil obtus. N’a pas aimé la séance de gymnastique qu’on lui a imposée, et va suivre avec « une attention toute particulière » la prestation du cavalier espagnol.
     Tout Pablo Hermoso de Mendoza qu’il soit, le navarrais n’a pas intérêt à se planter, dimanche. Tout d’abord, et tout en respectant les autres composants du cartel, c’est lui qui fera l’entrée, et s’il ne remplit pas… mal asunto !
      Par ailleurs, il torée deux toros, et devra, là aussi, triompher. On n’est pas en province, et les oreilles ne tombent pas « comme ça », à la Mejico. De ce coté là, pas trop d’inquiétude. Mendoza a les chevaux que l’on sait, et ses poches pleines de trucs bien spectaculaires, qui font effet, même au 120ème rang. Cependant, toucher deux marmolillos, cela peut arriver aussi. Pas à dire, on attend le caballero, au tournant. Par ailleurs, il en est, des « à pied », qui ne seront pas mécontents de voir, par exemple… un « deux tiers de plaza ».
     Donc, terrain miné, dimanche, pour Pablo Hermoso de Mendoza et son administration. A n’en pas douter, le Doctor Herrerias doit avoir quelque chienne qui va bientôt mettre bas, dont plusieurs chiots ont déjà l’étiquette : Réservé !

 

JOSELITO TRIOMPHE EN EQUATEUR.

     7 Décembre : On s’en doutait, Joselito remporte le « Jesus del Gran Poder » de la Feria de Quito 2001. Triomphe total, cimenté par la grande faena du 3 Décembre, conforté par la bonne actuacion d’hier, le madrilène coupant deux nouvelles oreilles et sortant a hombros, en compagnie du nouveau matador équatorien, Juan Pablo Diaz. Triomphe tout à fait légitime, Joselito laissant tout le monde à cent lieues, excepté un… Finito de Cordoba qui, hier, a fait le plus beau toreo de la feria, toréant « de sueño », mais fracassant à l’épée, parce qu’il s’est « passé de faena », en quête d’un possible indulto. Hier, Juan Serrano a été « un torerazo », a bien failli couper trois oreilles, et a loupé de peu le trophée convoité. Tandis que ses compagnons faisaient des ronds sur les épaules de leurs porteurs, Finito de Cordoba, marchait fièrement, droit vers la sortie, aux cris de « Torero ! Torero ! ». Que bueno ! 
     Se acabo la feria ! 5 corridas, deux novilladas, 14 oreilles et quelques bons souvenirs. Coté toros, ce ne fut pas terrible. Chez les hommes, on retiendra les deux cités, la volonté du Juli, la vaillance de Padilla et… Jose Tomas, torero venu d’ailleurs, et qui y est reparti…

     6 Décembre – Quito (Equateur) – Dernière corrida de la Feria du « Jesus del Gran Poder » - Lleno total : Grande ambiance pour cette dernière : Un torero « de chez nous » prend l’alternative. Viva Ecuador ! Et « double viva », puisque Juan Pablo Diaz qui s’était déjà fait remarquer l’an passé, de novillero, est loin d’être manchot. Il a passé l’examen avec mention « bien », et prend au passage, le prix de la meilleure estocade. Pas à dire, le nouveau matador « est une épée » ! (comme on pourrait dire que le novillero qui remporte le Zapato de oro de Arnedo… « est une pointure ! » Oui, bon !)
     Trois toros de Huagrahuasi (1, 4 et 5èmes), et trois de Triana (2, 3 et 6èmes), bien présentés (tiens !) et de jeu très intéressant. Les deux premiers ont faibli, mais le reste à chargé, les cinq et sixième, transmettant beaucoup. Extraordinaire d’allant et de noblesse, le troisième « Gitanito », de Triana, méritait peut-être  plus que la grande ovation reçue à l’arrastre.
     Juan Pablo Diaz a reçu l’alternative des mains de Joselito, et en présence du Finito, face au toro « Emprendedor » - N°89 – 497 kgs, de Huagrahuasi. Le toro était faible, et le diestro se montra digne, coupant une oreille relativement bénévole. Normal !  Par contre, il donna toute sa mesure, face au sixième, un tonton de 570 Kgs, qui bougeait beaucoup. Grand tiers de banderilles, en compagnie de l’inévitable « Tortuga », et faena en deux temps : sérieux et spectaculaire, pour en terminer d’un énorme coup d’épée. Folie dans les gradins, cris de « Ecuador ! Ecuador ! » et sortie « en volandas ».
     Joselito a fait ce qu’il fallait pour confirmer sa toreria, sa maestria. Son premier est faible, lent dans sa charge. Joselito se confie, s’abandonne dans quelques naturelles, et prend une vilaine voltereta. Il revient, rageur, mais le toro ne veut plus rien entendre. Estocade horizontale et une oreille. Face au quatrième, début torerisimo à l’estribo, puis on gagne le centre, « andandole al toro », en marchant « avec » le toro. Faena sur les deux mains, précédant une épée tombée. Autre oreille, sortie à hombros assurée, trophée de la feria, garanti.
     Finito de Cordoba a été monumental devant le troisième, le fameux « Gitanito ». Un revistero a dénombré pas moins de dix séries, sur les deux mains, pleines de profondeur, d’empaque, d’une indéniable expression artistique. Un monument. Finito, a gusto, fit briller le toro au maximum, essayant d’en obtenir la vie sauve. De ce fait, sa faena fut très longue et, malgré les cris réclamant l’indulto, Juan Serrano dut se résoudre à estoquer son noble adversaire. Cela se passa très mal, en quatre entrées à matar et sept descabellos. Et c’est ainsi que Finito de Cordoba « troqua » deux oreilles contre… deux avis et une immense ovation. Cela dit, « Un faenon ! » Le cinquième lui permit un trasteo de qualité moindre, mais démontrant une nouvelle fois la grande classe torera qui est en lui. Il tua vite et coupa une « grande oreille », sortant de la plaza sous les ovations.
     Se acabo la feria ! Joselito remporte le « Jesus del Gran Poder 2001 », sans aucune contestation. C’est bon pour le moral, et cela va peser dans le montage de la saison future. Avant, c’était Jose Tomas « qui tirait » Joselito. L’an prochain… veremeos !

 

TROP TOT… BIEN TROP TOT !

     7 Décembre: L’empresa Cutiño-Dominguez, d’Olivenza, ne perd pas de temps et donne les premiers éléments de sa feria 2002. On le sait, Olivenza, depuis quelques années, fait dans la « corrida rosa », c’est à dire, monte des spectacles évènements qui mettent souvent en scène des toreros « qui reviennent », souvent escortés des feux de la presse du coeur. Ce fut le cas pour Espartaco (et ce fut très émouvant), Jose Ortega Cano (ce le fut beaucoup moins), Jesulin de Ubrique (euphorique)… Une espèce de spécialité, qui en vaut bien d’autres, et qui a l’avantage d’ouvrir la saison. Maintenant, c’est une habitude : « On va voir ce qui va se passer à Olivenza ! »
     Cette année, cela se passera les 2 et 3 mars. Une des corridas devrait voir le retour de Paco Ojeda. On y reviendra. L’autre sera, peut-être, une novillada. David Galan, fils d’Antonio Jose Galan, est déjà engagé. Pour ce qui est des deux autres postes, l’empresa prévoit la présentation avec picadors de Jose Mari Manzanares, (fils de Jose Mari Manzanares) et de Pedro Gutierrez Lorenzo (fils du Capea).
     On  est quand même surpris. Manzanares a beaucoup toréé, c’est sûr. Par contre, le fils du Capea, s’il doit connaître le campo par cœur, n’a qu’un festival à son actif, ce qui peut sembler « un peu court, jeune homme ! » pour une présentation directe « con caballos », et, soit dit en passant, totalement anti réglementaire (mais çà !). Cela voudrait donc dire que les étapes de l’apprentissage ne veulent rien dire, et que les toros, quel que soit leur age, leur puissance, « leurs idées », sont vraiment voués à un rôle de « complices du negocio »…
     On sait bien que « Aux âmes bien nées, la valeur… etc », mais quand même !

 

« GERER LES VANITES… »

     8 Décembre : « Le travail d’un empresario taurin ne consiste pas à concilier les intérêts, mais à gérer les vanités »…
      Cette docte phrase sort de la bouche du Doctor Rafael Herrerias, empresa de la Monumental de Mejico, qui sort de cette semaine, physiquement crevé. En effet, cet homme de poids a effectué le slalom géant que vous connaissez, parsemé de trous et de bosses, semé d’embûches et de chausse trappes. Il s’en sort à peu près bien… pour le moment.
     De fait, si l’Empresa de la plus grande plaza du monde est dans cette situation, c’est justement parce qu’elle est la plus grande du monde, et que la remplir, dans les circonstances actuelles relèvent d’un exploit comparable à trouver un sourire « franc » dans un congrès des Verts…
     Pour la première fois depuis bien longtemps, et peut-être, « depuis toujours », il n’y a pas un diestro mexicain, capable de remplir la Mejico… C’est que…41200 spectateurs !  Même le Zotoluco, indéniable N°1 actuel, n’a pas la force de « llenar ». Du coup, l’Empresa doit passer par les volontés de messieurs les espagnols, et encore. Aujourd’hui, deux noms sont taquilleros à 100% : El Juli et Pablo Hermoso de Mendoza (A voir même si cela n’aura pas changé, demain… « Cagancho » ne torée pas !).
     Bien entendu, il y a Enrique Ponce. On verra son pouvoir d’attraction, en janvier. Bien entendu, il y a Jose Tomas. Enigme pour le autres autant que pour lui- même, le diestro de Galapagar n’inspire pas confiance, et Rafael Herrerias attend de voir…Sans compter qu’avec Martin Arranz, les choses risques de se compliquer un peu, vus les amabilités des derniers jours…
     « Gérer les vanités de chacun… » Un sacré boulot qui doit provoquer plus d’inimitiés et de regards en dessous, que de franches embrassades. A n’en pas douter, l’Empresa mexicain doit voir arriver la fin de la Temporada Grande, avec un soupir de soulagement.
     En attendant, la bagarre :
     Tout est reglé, pour ce qui est de la corrida de dimanche : Pablo Hermoso de Mendoza, Finito de Cordoba, Jeronimo et Fermin Spinola, devant des Rodrigo Aguirre (pour ce qui est de la corrida formelle)
     Cela commence à se compliquer pour dimanche prochain, 16 décembre. En fait, tout dépendra de la corrida d’aujourd’hui à Queretaro, où Eloy Cavazos se produit, en haute compagnie. Cavazos, on le sait, veut faire ses adieux à la Mejico, où on ne l’aime plus. Mais il veut dire au revoir, dans de bonnes conditions. Pas faire le ridicule…ce sera assez dur comme cela !  En fonction de sa décision, il est probable que l’on fera revenir, pour l’accompagner, face à des toros de Julio Delgado, le Morante de la Puebla, et on complétera par un jeune mexicain (Alfredo Lomeli, Federico Pizarro ou Paco Gonzalez), le tout précédé a caballo, par Martin Gonzalez Porras.
     Une autre version parle d’un cartel : Cavazos - Jorge Gutierrez – Zotoluco - Morante de la Puebla. En voilà un qui aurait de la gueule, et serait digne d’un belle sortie pour Cavazos. Une bonne occasion, également de se faire mettre un bain… Donc, pour le moment, rien n’est fait, mais…on jase !
     Pour la fin d’année, on jouera plus « soft » : Le 23 Décembre, Armillita confirmera l’alternative d’Antonio Barrera. Le 30, on murmure les noms de Chilolo et de Mari Paz Vega, arrivée hier au Mexique. On sait quelle malchance fut la sienne, l’an passé (méchante fracture « d’un an », à la première passe). Aussi l’Empresa veut lui donner sa chance.
     On arrivera ensuite aux « grande manœuvres », avec en prévision un cartel Ponce-Zotoluco-Juli, le 13 Janvier, avec des Bernaldo de Quiros.
     D’autres bruits circulent au sujet d’éventuelles négociations avec Paco Ojeda, après ses deux sorties de Lima. Par ailleurs, sont arrivés à Mexico, le Venezuelien Leonardo Benitez et l’Espagnol Chamon Ortega, qui voudraient bien aussi tenter le paseo à la Monumental…. On en est là ! « Gérer les vanités… »

      En attendant, ce 8 Décembre, c’est en province que cela se passe :
      Queretaro : Cavazos – Jorge Gutierrez – Juli, face à des Bernaldo de Quiros
      San Luis Potosi : Zotoluco – Jose Tomas – Ignacio Garibay devant des toros de Celia Barbosa.

 

CES IDOLES QUE L’ON AIMERAIT SUIVRE

     9 Décembre : En qui croire ? Aux hommes ? Au progrès ? En Dieu ?
     Quel Dieu ? Celui qui permet « les Twins Towers », ou « le vil et le sale » sur des petits enfants ?
     Quel progrès ? Celui qui nous fait baver d’envie, mais nous laisse toujours aussi seuls, aussi malades, aussi désunis ? Le progrès… pour les hommes, ou pour la photo, en première page, de celui ou celle « qui inaugure » ? On vient faire le beau au Téléthon, mais on est incapable d’une vraie politique de recherche, au point que nos vrais savants, s’en vont « chercher ailleurs »… On inaugure le tramway de Nancy avec force bravos et litres de champagne… Cela va tellement faciliter la vie ! Un an après les petits fours… il ne fonctionne toujours pas, et circule « à vide », au nez des Nancéens, « pour essais » ! Non, non, on ne parlera pas du « Charles De Gaulle »
     Quels hommes ? Ceux en qui on voudrait croire, parce que plus sages, plus honnêtes, plus responsables. Ceux que l’on aimerait suivre, parce qu’on les admire, parce que toute meute à besoin d’un chef, toute famille a besoin d’un père, toute entreprise a besoin d’un patron… Ici, qui ? Ici, quoi ? Qui croire, qui suivre… pour qui voter, c’est à dire « derrière s’engager, en connaissance de cause… » ?
     Quels hommes ? Ceux qui sont chargés de notre protection, et qui en ont tellement marre de ne pouvoir le faire, qu’ils descendent, dans la rue, par milliers, mais se font tout petits devant leur « gégène » qui joue les bons papas, mais « qui va les planter, sinon c’est lui qui saute ! ».
     Les gendarmes dans la rue… Les « gens d’armes » dans la rue. Autant dire que l’Armée se révolte… Cela choque, mais on peut les comprendre ! On doit les comprendre. Ils sont des hommes et ils ont droit à toute considération, et respect, comme tout le monde. Et leur famille, de même… Dommage, cependant, que beaucoup de tout cela tourne encore autour de l’argent… Dommage aussi que, revenus au niveau de simples ouvriers manifestants, ils aient trouvé logique de foncer vers les grandes villes, en convoi, toutes sirènes au vent, en empruntant les bandes d’urgence des autoroutes... Ne nous disent ils pas :« Je vous verbalise parce que c’est interdit ! » Quelques petits détails qu’il faut soigner, si l’on veut l’adhésion des gens…
     Quel Dieu ? Quel progrès ? Quels hommes ?
     Tout cela pour en venir à … Paco Ojeda.

     Avant toute chose, soyons clairs! Il n’y a ici aucune idolâtrie, et les aficionados n’ont rien à voir avec les minettes hystériques qui lacèrent leur acné en hurlant « Patriiiiick ! » - (Je parle de Bruel, bien entendu !). Non ! Les aficionados, depuis toujours, sont « de tel torero », ou « de tel autre », même s’ils le nient farouchement en proclamant « Moi ! C’est Le toro avant tout… ». Les aficionados sont des hommes et des femmes, avec leur sensibilité, qui, forcément, provoque en eux des émotions, sur un geste dans la plaza, sur un regard vainqueur ou perdu, sur un sourire dans un hall d’hôtel… Ces choses de la vie qui font que « Celui-là, il me plait ». Si en plus, le torero se met à triompher « a lo grande ! », alors là, c’est le débordement, et on va le suivre, le pousser, le vanter… quoiqu’il fasse. La mauvaise foi des Aficionados n’a probablement qu’une autre comparable : Celle des joueurs de boules, à Marseille ! Mais c’est tellement sympa, parce que tellement humain et sincère…
     De tous temps on a suivi des toreros, comme des « semi dieux »… Los de « Jose y Juan » s’en sont mis des bonnes, avant de se réunir. Puis Manolete, Pepe Luis ; Luis Miguel, Ordonez, Camino, Paquirri…
     Paco Ojeda était bien parti pour avoir l’impact inégalé du Cordobes (du vrai !). Torero d’un incroyable charisme, Manuel Benitez a drainé les foules, des années durant. On a voulu le faire passer pour un produit préfabriqué, histoire de faire mieux passer la pilule du franquisme, mais, de fait, c’est l’homme et le torero que les foules se pressaient à voir, et cela, dans tous les ruedos du monde… Une vraie personnalité ; un vrai torero ; un véritable phénomène… et pas seulement de société…
     Ojeda aurait pu devenir tout cela… Sa personnalité, un véritable charisme et un toreo très personnel ont fait sursauter plus d’un cordobesiste d’antan… Autant le Benitez était virevoltant, autant Paco Ojeda était classique dans son expression baroque et son toreo impavide, à deux centimètres des cornes. Hélas, il a manqué une chose à Paco Ojeda : l’ambition ! Il aurait pu tout renverser, tout bousculer, tout aplatir… il ne l’a pas voulu, et repartait chaque fois rêver dans sa marisma ou au fond de sa finca, au moment où il fallait donner le remate final…
     Les années ont passé, les idoles ont changé ! Jesulin, qui ait un disque et ne torée « que pour les femmes » (il faillit bien se faire écharper, ce jour là), Jose Tomas, qui se trouve « très beau dans son miroir », et le Juli, qui fait feu de tous bois, triomphe partout, mais remet tout en jeu à la prochaine, parce qu’il n’est pas « celui que l’on va suivre, presque aveuglément »… Reste Ponce, sa maestria, sa sagesse et sa modestie…
     Là dessus, le Cordobes, qui nous a tant fait courir, essaie de réapparaître…pour faire ses adieux. Avec moultes déclarations entre deux tours de souplesse dorsale, le cordouan fait de pathétiques efforts pour rester dignes, et amasse les mauvais coups. La sueur trempe les derniers cheveux tout blancs de son ex tignasse, et ses mésaventures font tristement sourire. « Quelle tristesse, monsieur Cordobes, vous méritiez mieux… »
     Voilà qu’aujourd’hui, Paco Ojeda revient, ou veut revenir. Bientôt « cincuenton », la silhouette bien épaissie, il veut réapparaître, et, bien entendu, à son rang. Les aficionados, à leur tour, sont heureux de cette annonce, et veulent le retrouver, bien entendu… à son niveau. Ceux qui l’ont connu en 83/84 rêvent de folles empoignades… Ceux qui en ont entendu parler voudraient bien vérifier…
     Paco Ojeda a réapparu, à Lima. Il n’y a pas fracassé, et y a même été fort bien, devant un grand toro, très noble. Il n’a cependant pas coupé d’oreilles car on peut penser que celui qui n’a pas été un bon tueur au faite de sa carrière, a peu de chance de le devenir, après six ans de « vacance ». Mais peu importe…
     Seulement, des petits détails, glanés ça et là dans les chroniques, nous font penser que… l’on risque de souffrir, en essayant de retrouver le « Paco » qui nous a fait hurler d’admiration, comme ce fameux soir de Nîmes, en septembre 85… Vous souvenez vous ?
     Personne ne tolèrera voir Paco Ojeda « ne pas rester dans son sitio », ne pas rester droit, ne pas rester digne… Et la vuelta qu’il est parti mendier, face au dernier toro de Lima n’est peut-être qu’un détail, mais qui peut en dire long. Espérons qu’elle ne soit pas « sombre présage », d’autant qu’il y en a d’autres…
     Paco Ojeda revient. Alléluia ! oui, mais à condition qu’il revienne « en Paco Ojeda ». Ce serait vraiment trop triste de voir celui qui fut « ce qu’il fut », courir le cacheton et multiplier les clins d’œil racoleurs, histoire de marquer quelques buts… Ce serait vraiment trop triste ! …Et c’est un ojediste qui vous le dit.
     Alors, Paco Ojeda sera t’il celui que l’on aimera suivre, en 2002, ou va t’il, lui aussi, rejoindre « le grand troupeau » qui pose question : Quel Dieu ? Quel progrès ? Quels hommes ? 

 

JULI - JOSE TOMAS: « 2 A 0 », UNE FOIS DE PLUS…

     9 Décembre : Une sacrée date… Non pas celle où les gendarmes fêtent l’accord historique, où tout le monde s’est « déshabillé pour les rhabiller », mais bien parce que le 9 décembre fête quelques anniversaires dont des figurones del toreo furent les grandes vedettes. Voyez plutôt :
     9 Décembre 1926, naît, à Madrid, Luis Miguel Dominguin.
     9 Décembre 1945, Manolete confirme son alternative en plaza del Toreo, de Mexico.
     9 Décembre 1956, C’est Antonio Ordoñez, qui monte un faenon au toro « Cascabel », de San Mateo, en plaza du Toreo, toujours, et lui coupe les deux oreilles et le rabo. Vaya !
     Peut-être « ce » 9 décembre viendra t’il s’ajouter à la liste, inscrivant pour l’éternité, un fabuleux triomphe de Pablo Hermoso de Mendoza… Réponse, cette nuit !

     En attendant, il faut bien parler du 8 ! Et là, encore une fois, on dira que « même à distance », le Juli est capable de mettre la pâtée à Jose Tomas, une fois encore.
     Le Juli remplit Queretaro (de 13000 places) et Jose Tomas fait « demi plaza » à San Luis Potosi (de 7500 places)… Pour arranger le tout, le gamin coupe la seule oreille du jour, dans sa plaza,  et Jose Tomas prend deux avis, écoutant les sifflets de tous les mariachis de la contrée, tandis que les copains coupent et sourient sous l’ovation. Vraiment, y a des jours…

     8 Décembre – Queretaro (Mexique) – Casi lleno total – Vent, au dernier toro : Corrida de Bernaldo de Quiros, qui fut loin de donner le jeu escompté. Seul le premier du Juli permit au torero de se libérer. Pour le cavalier, un Julio Delgado, très correct.
     Martin Gonzalez Porras fit une bonne présentation, pleine d’allant, vite rématée d’un rejon : Une oreille
     A pied, Eloy Cavazos se battit en vain contre deux carnes : Ovations de consolation – Jorge Gutierrez dut abréger devant son premier. Palmas. Par contre, il toréa bien son second, « pero pincho »… Ovation.
     Le Juli remplit la plaza et se dépensa sans compter face à son premier. Brillant dans les trois tiers, Julian Lopez coupa une oreille. Son actuacion valeureuse, face au dernier de la soirée, fut hélas, gâchée par un méchant vent froid qui glaça tout le monde. Chaude ovation, malgré tout.

     8 Décembre – San Luis Potosi (Mexique)  – A peine plus d’une demi plaza (4000 personnes, environ): Incompréhensible ! Un cartel pourtant brillant, et donc, un gros échec pour tous. Toros de Celia Barbabosa, âgés, correctement présentés, mais irréguliers dans leur comportement.
     Zotoluco fut torero toute la tarde. Rien à faire face au premier. Palmas. Bonne faena, technique et reposée, face au quatrième. Oreille – Jose Tomas fut mauvais, sans âme, sans ressort. Palmas devant son premier. Dix pinchazos et cinq descabellos pour en finir avec le cinquième, écoutant deux avis, sous les sifflets – Ignacio Garibay se montra brillant avec le capote et vaillant à la muleta. Oreille. Le sixième le verra très vaillant, mais mal à l’épée. Ovation. 

 

TOUS « CO…RNUS » !

     10 Décembre : Ce week-end sont arrivés sur la table de pointage les résultats de analyses effectuées sur les cornes de toros selon le dispositif édicté par l’Uvtf, au cours de la temporada française 2001 : saisie de deux paires de cornes par corrida dans les sept principales arènes de Fance, que sont Nîmes, Arles, Bayonne, Dax, Mont de Marsan, Béziers et Vic (dans l’ordre que vous souhaitez, bien sûr, selon que vous soyez… de Lille ou de Stasbourg).
      44 corridas, deux paires par corrida et au total 176 pitones, envoyés au labo de Toulouse. Et tout le monde de se gausser… « Vous allez voir ! Les toros d’untel à Mont de Marsan, de tel autre à Dax… »
     Résultat des courses… Moins de ratatouille que prévu, les ingrédients précités n’étant pas au rendez vous… 75% de pitones semblaient scientifiquement conformes à ce qu’ils devaient être, les 25 autres étant fortement soupçonnés d’être malencontreusement tombés sur quelque  râpe à fromage, qui n’avaient rien à faire en une telle recette.
     Plusieurs ganaderias ont eu « une paire » discutable, dont Victorino lui-même, et Dolores Aguirre. Par contre, quatre ont fait « carton plein » : Deux paires de cornes, quatre pitones un poil rectifiés : Adolfo Martin, Cebada Gago, Santiago Domecq et Victoriano del Rio. En quelle corrida, et « où ça ? »… Vous, prendre numéros spéciaux d’« Aplausos » (Vous lui souhaiter 25ème bon anniversaire ! Hugh !)  et « 6Toros6 »… et vous voir ! 
     Mince, alors ! Victorino, Dolores, Cebada, Adolfo ! pas prévu. Les quatre ganadero qui ont eu « les deux paires » contrôlées positif, se voient fermées les portes des plazas françaises pour 2002. Bien entendu, tous protestent de leur surprise et de leur totale innocence… Et le pire de tout, c’est que c’est possible !
     Victoriano del Rio, l’un des vainqueurs de la saison française, avec son toro gracié à Nîmes, fait, bien entendu, la plus grise mine. Les Cebada contestent tout « en bloc », surtout qu’ils sont ceux qui ont le plus lidié : Vic – Bayonne – Béziers – Dax – Nîmes… soient 30 toros lidiés, 60 pitones sur lesquels on en a prélevé 24… Et combien, sur 24 ? Santiago Domecq n’ayant lidié qu’à Béziers ; Adolfo Martin, qu’à Nîmes…
     Total : La formule marche, faute d'être totalement reconnue par les éleveurs espagnols, qui trouveront toujours à redire et jureront leurs grands dieux que « chez moi, jamais ! ». Par ailleurs, il faut attendre quelques années pour évaluer sa réelle valeur « préventive ». De plus, quelle sera la position de l’Espagne, suite aux résultats français ? A suivre…

 

PABLO HERMOSO S’EN SORT TRES BIEN !

     10 Décembre : « Il » a mis 35000 personnes dans la plaza ; « Il » a coupé une oreille ; « Il » s’en sort bien ! Le « il » en question, c’est Pablo Hermoso de Mendoza qui, après les pérégrinations liées au montage de la 7ème corrida à Mexico, était probablement attendu au coin du bois, « avec bien des fusils chargés »…
     De fait, la majorité des spectateurs est venue pour lui, puisque, lidiant les toros 3 et 6, le navarrais a pu voir un grand nombre de spectateurs, quitter la plaza après sa prestation. Coté rejoneo, son actuacion ne semble pas avoir souffert de l’absence de « Cagancho », le torero apportant de nouvelles trouvailles, et créant l’émotion, au galop de ses fidèles destriers, dignes frère du génial cheval torero.
     Pour le reste, la corrida fut décevante, le public ayant l’occasion de découvrir un Finito « sinverguenza », comme on l’a vu à Mont de Marsan, par exemple. Par contre, il a poussé le bouchon un peu loin, laissant son picador massacrer le toro, « jusque z’au centre » de l’arène. Des choses qui ne se font pas, et les mexicains (qu’il ne faut pas prendre pour « des mecs si…) le lui ont fait entendre. A signaler, par ailleurs, le désir constant de briller, affiché par le confirmant Fermin Spinola, qui coupe l’autre oreille de la longue tarde.

    9 Décembre – Mexico (Plaza Monumental) – 7ème corrida de la Temporada Grande - 35000 spectateurs environ – Temps froid et venteux : La corrida reposait sur les épaules de Pablo Hermoso de Mendoza. Contrat rempli : Casi lleno et une oreille. Il reste un roi.
     Le navarrais dut combattre d’abord, « Mayito », de Vistahermosa, devant lequel il se montra royal, chevauchant successivement « Tabasco », « Fusilero », Danubio » et « Mariachi ». Toreo mesuré, mais à la fois enlevé, templant au millimètre la bonne charge du toro, levant le public avec banderilles et cortas. Rejon efficace et une oreilles fortement fêtée. Face au sixième, « Bandolero », de Fernando de la Mora, toro plus réservé, manso, il se montra très volontaire, à dos de « Labrit », « Albaicin », « Chicuelo » et « Danubio », pinchant deux fois, avant le rejon définitif. Ovation. Peu après, grande partie du public quitta la plaza. Pas correct !
     Pour ce qui est du reste : Six toros de Rodrigo Aguirre, inégalement présentés (le premier faisant un peu « moustique ») mais en général, braves au cheval, terminant tardos, ou quedados (« agarrados al suelo » disent les mexicains). En un mot, une corrida, encore une fois, décevante, qui a précipité l’échec des hommes.
     Finito de Cordoba n’a pas voulu voir son premier, appelé « Coloso » et le laissa massacrer par son picador Jose Maria Cruz, qui le charcuta sans discontinuer, jusqu’au centre du ruedo. Le piquero fut sanctionné sur le champ, et le Finito entendit une bronca qui fit même trembler la Mezquita, à Cordoue… Il n’arrêta pas de danser et en termina vilainement de dix pinchazos et quatre descabellos. Deux avis et re-bronca. Le cordouan essaya bien de se racheter, face au cinquième, mais ses bons détails ne purent complètement renverser la tendance. Il se retira sous la division, certains l’applaudissant, d’autres ayant la rancune plus tenace.
     Jeronimo n’eut aucune chance au sorteo : Un premier , invalide ; un deuxième, manso. Qu’allait il faire en cette galère ? Un avis, et quelques bravos, dans une marée de silence et de compassion. No tuvo suerte !

     Bonne surprise: Fermin Spinola, devant le toro de sa confirmation d’alternative, baptise “Travieso”. Ce coquin là lui laissa la possibilité de s’exprimer, avec une totale bonne volonté, que le public sut percevoir et récompenser. Faena sincère, d’émotion, toréant varié, terminant de quatre manoletinas au cordeau. Bonne épée, bonne oreille. Au huitième, le panorama avait changé : il faisait froid et « n’y avait plus grand monde ! ». Le garçon s’accrocha et tua vite, sortant sous une grande ovation des restants.

     Pour dimanche prochain, on murmure qu’Eloy Cavazos ferait bien ses adieux « capitalinos », encadré du Zotoluco et de Jorge Gutierrez. Attention, danger ! Un cartel qui n’est pas encore fait. Trop de risque pour le Zotoluco : Imaginons pour faire un dernier affront à Cavazos, l’Aficion de Mexico boude la corrida, et ne vient « qu’à 12000 »… l’aurait bonne mine, le Zotoluco, « N°1 actuel »… Ce n’est pas encore fait. On a bien jusqu’à… vendredi !

 

CONTESTATION !

     11 Décembre : Il fallait bien s’en douter…. Voyant défiler dans les rues les gendarmes, les policiers; les profs, les internes, les externes; les surveillants, les surveillés; ceux qui avaient des raisons, ceux qui s’en cherchaient une bonne; les grandes compagnies d’assurances qui ne paient rien mais ne peuvent faire face du coup elles vont « nous en mettre une de 15% »… fallait bien se douter que les ganaderos « susvisés » dans les conclusions des analyses des pitones prélevés dans nos grandes plazas, à la demande de l’UVTF, allaient descendre dans la rue et manifester aussi… Ce qui est normal, et à priori, la meilleure façon de gagner quelque chose !
     Pas d’accord, les ganaderos… en particulier Victoriano del Rio qui a fait un cortège à lui tout seul, où, au lieu de brailler n’importe quoi en chantant très fort et très faux, il aligne les arguments clairs, précis, avec un but tout à fait louable pour son image et son honneur : « Si vous désirez faire cela, d’accord, mais faites le correctement, proprement, honnêtement… Et d’égrener certains faits qui ne manquent pas de poser question, comme ces cornes saisies, qui seraient restées plusieurs jours à l’abandon, dans quelque coin sombre d’un abattoir, (à la portée de tout individu porteur d’un aiguise crayon)…
     « Faisons les choses sérieusement ! » Nous, on croyait que les choses étaient faites sérieusement… N’est il pas ?
     Par ailleurs, on peut se poser également la question concernant l’analyse « à charge », de ces cornes… dans un pays où la présomption d’innocence fait tellement loi, que le chenapan est libéré « même avant d’être arrêté ! ». On recherche la fraude, on pointe du doigt…on punit ! Pourquoi pas ? Mais alors, « igual pour tous », et parlons plus des 75% qui sont sortis « limpios » du labo, que des 25% , présumés douteux… Et surtout, faisons que ces arguments soient inattaquables, indubitables, incontestables… Sinon… parlant de cornes, on a l’air « doublement co… » !
     Victoriano del Rio, blessé dans son honneur, demande la révision du processus, et  s’offre à collaborer entièrement à une analyse complète et honnête, sur toute la chaîne des intervenants. Triomphateur de la saison en France (premier toro indultado et grande corrida, en Arles (celle sur laquelle se portent les doutes), le ganadero s’offre à analyse systématique de toutes les cornes de ses toros, lidiés en 2002…à condition que tout soit fait dans les règles…
     Encore une fois, on risque d’effacer et de tout recommencer ! 

 

VICTORINO ET SAN MARTIN ANNONCENT LA COULEUR…

     11 Décembre : Les ganaderos préparent leur saison et annoncent, d’ores et déjà, combien de corridas ils auront, pour 2002, et où ces lots vont être lidiés.
     Victorino, en général, est un des premiers à annoncer la couleur. Pas de surprises, pour le moment : 17 corridas pour l’an prochain, en commençant à Olivenza, comme il est devenu tradition… Après, on imagine Castellon, deux à Madrid, trois ou quatre en France ; Bilbao, San Sebastian, Badajoz, Santander, Murcia… qui paraissent incontournables. Pour le reste, on saura vite.
     San Martin, de Chafik est aussi clair sur ses projets : Sept corridas en 2002, sur lesquelles, une seule reste à déterminer. Les toros de San Martin seront lidiés en France, à Vic et Bayonne. Pour ce qui est de l’Espagne… San Sebastian, Logroño, Azpeitia et la nouvelle plaza d’Azuaga ( ?)

 

MEXICO…LE CALME, AVANT LA TEMPETE.

     11 Décembre : La fièvre est retombée à El Paso ! A Mexico également… Après les tergiversations empresariales, qui ont illustré toute la semaine dernière, heureusement sanctionnées d’un « casi lleno » et d’une bonne sortie de Pablo Hermoso de Mendoza, les eaux furieuses ont tranquillement regagné le lit de la rivière, avant… la prochaine crue.
     Le cartel de la huitième corrida de la saison, à la Monumental de Mejico, a été officialisé hier. Il est attrayant, mais plein de dangers… voire de vacheries, ce qui est, somme toute, normal, dans ce monde des toros…
      Dimanche 16 Décembre, feront le paseo : Le rejoneador de Jaen, Martin Gonzalez Porras, (qui fera sa présentation, face à un toro de Xajay) précédant Eloy Cavazos, Jorge Gutierrez et « El Zotoluco », face à un lot de Julio Delgado.
     Eloy Cavazos vient consommer son divorce avec l’Aficion de Mexico. Cela sent la poudre. Ou « ils » viennent et lui font la vie impossible, durant toute la corrida… ou « ils » ne viennent pas, et là, c’est le Zotoluco qui en prend un coup. Jorge Gutierrez, lui aussi vétéran, a quelques partisans. Quant au Zotoluco, actuel N° 1 de la toreria mexicaine, il a tout à perdre… Imaginons qu’il n’y ait qu’une pale entrée, que le public soit « de mauvais poil » ; que les toros sortent « comme ci, comme ça ! ». Il sera les seul à supporter ce soufflet, et les empresas se frotteront les mimines !
     Maintenant, on peut imaginer l’inverse… Le Cavazos retourne la plaza comme une crêpe et en prend pour vingt ans de plus ; Jorge Gutierrez et Zotoluco s’envolent devant un grand lot de toros… et tout le monde sort « a hombros ». Oui, oui ! On peut imaginer. Incertitudes de la Tauromachie…

 

ROMERO, IN…UCEDA, OUT !

     11 Décembre: On devrait avoir confirmation, aujourd’hui. Simon Casas sera, l’an prochain, l’apoderado d’Alfonso Romero, ce murciano qui fait grand bruit depuis cet été, notamment, suite à un triomphe madrilène, suivi d’une apothéose en sa plaza de la Condomina, en septembre. Torero fino, né en 76, ayant pris en 99, une alternative confirmée en 2001, Alfonso Romero semble être un torero « artista » qui pourrait bien faire les beaux jours de cartels parfumés aux effluves du duende, avec des Morante et Javier Conde, par exemple… Et pourquoi pas ?
     Mais voilà, si l’un rentre, l’autre sort… Il semble qu’Uceda Leal et Casas annonceront aujourd’hui, la fin de leurs relations professionnelles. Ce n’est pas faute d’avoir donné de grandes opportunités au torero, même si elles étaient souvent ardues. Artiste, Jose Ignacio Uceda Leal s’est vu confiné à des ganaderias  « hard », qui ne l’on pas toujours laisser développer le toreo qu’il porte en lui. Auteur de grands moments, notamment face aux Victorino, Uceda Leal n’a pas eu cette continuité dans l’effort, qui fait d’un bon torero, une figure… Dommage. Le chemin risque d’être plus dur, à moins que...

 

LES « DEUX TEMPORADAS » DU JULI…

     12 Décembre : Incroyable ! Effarant ! Comment nier que les toreros sont des gens,  mentalement et physiquement « à part » ! A peine en ont ils terminé avec une saison européenne, où ils ont du vaincre les toros « et tant d’autres ennemis », que les voilà embarqués pour une autre saison, de l’autre coté du Charco, tout aussi intensive.
     Certes, les toros n’y sont pas les mêmes, et les challenges de moindre importance. Cependant, avouez que tant de tensions accumulées, d’efforts physiques répétés, de risques encourus, entraîneraient la grande majorité des quidams que nous sommes, à une grève immédiate… Et toutes les démagogies gouvernementales, accompagnées de primes à la contestation, n’y pourraient rien.
     El Juli est un phénomène. Géant dans la plaza, il est encore « un gamin » dans la vie (cela dit avec énormément de respect et d’admiration). Sa temporada 2001, de ce coté de l’océan, a été un parcours infernal, où tout le monde l’attendait à chaque tournant. Malgré trois cornadas (Madrid, Malaga, Bilbao), malgré les coups, les terribles tampons, Julian Lopez a triomphé, pratiquement partout, laissant ses plus vils détracteurs, sur le… flanc. De Valencia à Jaen, de Séville à Zaragoza, de Madrid à Salamanca ; de Pamplona à Bilbao, le Juli a mis toute sa caste dans la balance et a triomphé, sans contestation. En France, l’Est lui porte chance, mais l’Ouest se refuse encore (une de ses noires tardes fut celle de Mont de Marsan). Toujours est il que malgré les avatars, le Juli a toréé 88 fois, coupant 163 oreilles et 5 rabos à 178 toros. Cela aurait mérité un petit brake, non !
     « Eh bien, non ! » Le jeune diestro a pris une dernière douche, puis s’est envolé vers les Amériques. Lima et Quito ont « moyennement souri » ! Par contre, le Mexique a ovationné sans retenue un torero qui, dans les trois tiers, fait preuve d’une infaillible volonté. Au bilan de cette première partie américaine : 14 corridas, 23 oreilles, 2 rabos… « Pas mal ! Allez, on rentre !
     Et El Juli est rentré passer les fêtes de Navidad, en famille. A ce sujet, il est possible qu’il ait, dans quelques jours un autre combat à mener… celui, plus dur, contre la rumeur et la médisance… On murmure qu’un ancien apoderado aurait donné en pâture à la presse, une de ces informations bien sales, destinée à noircir un peu le tableau : « Milliardaire, le Juli laisserait sa grand mère, dans la plus profonde misère… » Et allez donc ! Allons-y gaiement ! Il est probable, qu’épargné par les critique, Julian va entendre plus d’un serpent siffler sur sa tête… Au fond, les toros sont moins dangereux que les pseudo journalistes de la Prensa Rosa, ou de « Gente »… Vaut mieux « y retourner ! »
      Et il va y retourner. A peine engloutis les douze grains de raisin, le jeune madrilène chaussera ses bottes de sept lieues, et repartira pour une longue série de corridas, qui l’amèneront « aux portes » de la temporada 2002… Voyez plutôt :
     2,3,4 Janvier : Feria de Cali (Colombie) – Le 5 : Cartagena de Indias et le 7 : Manizales (Toujours, en Colombie) – On s’envole alors vers le Mexique. 12 Janvier : Veracruz – Le 13 Janvier : premier paseo a la Monumental de Mexico – 15 : Moroleon – 19 : (en négociation) – 20 : Guadalajara – 24 Janvier : San Cristobal (Venezuela) – 27 Janvier : deuxième contrat à la Mejico.
     On débute Février, le 2, à San Luis Potosi – le 3 : Mexicali – Le 5 Février : Troisième paseo à la Monumental de Mexico (en compagnie d’Hermoso de Mendoza, Zotoluco et … un troisième (Ponce ?) – 8 Février : Merida (Venezuela) – 9 : Jalostotitlan (Mexique) – 10 et 11 Février : Ameca et Autlan de la Grana (toujours au Mexique) – 12 : A nouveau, Merida – 16 Février, on s’envole vers la Colombie : Medellin – Et on clôture le périple par Bogota, les 17 et 24 Février. Soient, à nouveau 23 corridas, en trois pays : Mexique – Venezuela – Colombie.
     Si on en reste là, (car il peut se faire quelque contrat, comme cela, sur le pouce, histoire de ne pas perdre la main !), le Juli va toréer 37 corridas, qui vont l’amener à fin Février, trois jours avant le début de la saison 2002 en Europe, qu’il débutera, fort probablement… les 2 ou 3 Mars, à Olivenza…
     Avouons que nous sommes un peu courts, nous les râleurs impénitents, « fonctionnaires fonctionnants », grands amateurs de « 35 heures à 28 »… Certes, il gagne de l’argent, mais, je ne suis pas sûr que nous fassions ce périple, même « en enlevant les toros » (c’est à dire, « rien que les voyages ! ») Je n’en suis pas sûr du tout… Il gagne de l’argent, oui ! Mais il se joue la peau… y eso no tiene precio ! Monterazo !

 

LES TROPHEES DE LA GRANDE SEMAINE…

     12 Décembre : Tout aficionado français qui se respecte connaît le « Semana Grande », hebdomadaire taurin monté en 1997 par Marc Lavie. Une vraie mine d’informations et d’archives ; La Temporada, au jour le jour, comme si vous y étiez ! Des éditos faisant appel à la Grande Histoire du Toreo ! Muy bueno ! (La seule chose que l’on ne trouve pas dans « Semana Grande », c’est un petit clin d’œil à « Toro2000.com ». Pero, es igual !)

     Pour sacrifier à la tradition, et c’est bien normal, « Semana Grande » à fait voter ses lecteurs, afin d’attribuer ses « Tableaux d’Honneur 2001 » dans les grandes catégories concernant les Matadors, Novilleros, Rejoneadores et Ganaderos, triomphateurs en France, cette saison. Plus de mille aficionados « s’y sont collés » et leurs votes ont donné les résultats suivants, somme toute, très logiques :
     Meilleur matador 2001 : Enrique Ponce (avec 55% des suffrages), devant le Juli (23% des votes). Il n’y a pas ballottage !
     Meilleur novillero 2001 : Cesar Jimenez et Julien Lescarret, en match nul à 37,2% (le matin ! Il aurait fallu essayer le soir, pour, peut-être, les départager !)
     Meilleur Rejoneador 2001 : Pablo Hermoso de Mendoza (29%), devant Andy Cartagena (27%)… Plus serré !
     Meilleur ganadero : Victorino Martin, avec 45,9% des votes, précédant Miura, à 15,8% (sûrement des Arlésiens !)
     De fait, on retrouve les grandes tendances, avec surtout quelque chose de phénoménal, et quasi unique dans l’Histoire : Malgré les ans d’alternatives et les contrats cumulés ; malgré les jeunes, « qui poussent », les autres figuras qui ne pardonnent rien, Enrique Ponce emporte « haut la main » ce référendum aficionado, toutes tendances confondues. Ca oui, c’est un plébiscite. Certains feraient bien d’en prendre de la graine !
     En attendant, « Semana Grande », toutes les semaines, qu’il pleuve, qu’il vente ! « Abonnez vous ! Rabonnez vous ! » - (55 euros pour 52 numéros. Ca fait… !)
     Renseignements : marc.lavie@wanadoo.fr

 

« FUMEE BLANCHE », A VALENCIA

     13 Décembre : « Empresa habemus ! », ou tout comme. Reste maintenant à la Commission Culturelle de la Diputacion Valenciana à inspecter les travaux finis, que lui présentera don Miguel Tatay, et le 21 Décembre, la plaza de la Calle Jativa aura une nouvelle Empresa, qui portera le nom de : « Ruedo Valenciano S.L ».
     Composée de Jose Cutiño (actuel empresa de Olivenza, Badajoz, Zafra, Almendralejo), Justo Ojeda (Empresa, entre autres, du Puerto) et de… Don Francisco Romero, dit « Curro Romero » soi-même, la nouvelle équipe se voit préférée de très peu (60.20% des voix, contre 59,25%) à Valtauro XXI. S.L », dont le grand capitaine, Emilio Miranda, a fait rendre raison à la Diputacion, pour lui avoir « volé » l’attribution de la plaza, lors du dernier concours. On murmurait que Valencia allait lui faire les yeux doux, de façon à ne pas payer la multa… mais, de fait, cette victoire l’a probablement desservi. (Et puis, de toutes façons, la Diputacion n’est pas prête de payer) Au troisième rang, l’Empresa Sarot, de Jose Felix Rodriguez (43.95% des votes) et, au quatrième seulement, la Société « Servicios Banf 2000 S.L », menée par le duo Casas-Paton (29,40%)
     Ce vote est il lié à la seule recherche de la meilleure équation « Qualité-Prix » ? Bien probablement, non. Toujours est il que le trio  Jose Cutino- Justo Ojeda – Curro Romero, se  voit embarqué, à grands frais, sur la galère Valencienne, doublant le loyer mensuel payé par l’empresa précédente, menée par Roberto Espinosa. Va falloir ramer sec !
     Valencia, on le sait, est une magnifique plaza, au milieu d’une ville magnifique… mais dont l’immense public potentiel est dur à fidéliser. Certes, le Feria de Fallas est « la grand messe » d’ouverture de la temporada, et il est rare qu’elle n’attire pas le monde. Mais, après, c’est la grande question. Jusqu’à « il y a peu », la feria de Juillet, appelée « de La San Jaime » réunissait au soleil, les trois pelés restés à Valence, tandis que les autres se prélassaient aux plages d’El Saler, de Benidorm ou… de Biarritz. Et encore, la dernière empresa a réussi à tripler le nombre des abonnés pour cette feria maudite. Autre élément favorable, de grands évènements qui se sont déroulés en cette occasion : La Victorinada de 2000, et la formidable corrida, l’an passé, avec Joselito, Vicente Barrera et Juli, qui a bien failli voir indulter un toro de Daniel Ruiz.
     Cependant, 70 Millions de pesetas par an, cela fait un peu cher le loyer (surtout qu’ils n’ont pas droit à l’APL). Il va donc falloir qu’ils se creusent la tête pour renforcer la San Jaime et, surtout, fidéliser le public, en montant des spectacles attractifs, toute l’année… (On sait pas ! Pourquoi pas un grand concours de becerradas et novilladas non piquées, dont la lidia serait, chaque fois dirigée par… Curro Romero, lequel, s’il est un peu bougon, pourrait inviter des copains, comme Espartaco, entre autres…).
     Il faut quelque chose d’inédit, et il faut, également une nouvelle idole populaire Valenciana. Après le Soro, rideau ! Certes, Justo Ojeda à pris Vicente Barrera, mais… Certes, ne faisant plus partie de l’équipe dirigeante, Enrique Ponce aura « la muleta plus libre », mais…

     Valencia doit vibrer sur l’avenir, et il faut donc tout faire pour révéler de nouveaux talents… Ayant vécu la « naissance » du Soro, à Valencia en 79, je peux témoigner de l’enthousiasme soulevé  par cette découverte, au cours de novilladas, en plein été, qui nous avaient également permis d’assister aux deux grandes faenas de Pepe Luis Vazquez, et aux grandes prestations de Mario Triana et Andres Blanco. Certes, tous les yeux étaient tournés vers le Soro, et tout Foyos était dans les gradins, mais Valencia avait vraiment existé, taurinement parlant, cet été-là.

     Jose Cutiño en est parfaitement conscient, qui promet de somptueuses Fallas, et tous ses efforts pour faire de Valencia, une grande plaza de Temporada… Que tenga suerte !
     Voyons si la politique politicienne le laisse tranquille, et si la Diputacion ne joue pas les Fidel Castro, consciencieusement étalée au callejon de la Plaza, « presumiendo », avec des cigares grands comme ça »…
     Forcément, l’Empresa devra chercher ailleurs des renforts financiers. La Télévisison aura probablement un grand rôle à y jouer… Mais on sait également que « Qui dit Télévision, dit problèmes en vue ! » Joselito et Jose Tomas, on le sait refuse « la caméra systématique » et d’autres pourraient bien les rejoindre…  Cela ne sera pas facile.
     Enfin… Valencia tiene Empresa, et c’est tout ce qui compte. Ce sera, pour Cutiño, la première expérience dans une plaza importante… Voyons s’il réussit, en rives du Turia, « le coup d’Olivenza » !

 

ALEJANDRO AMAYA… PLUS LONG QU’ON NE LE PENSAIT.

     13 Décembre : Le jeune diestro mexicain, Alejandro Amaya, ne pourra toréer chez lui, cette saison.
     Grosse déception pour cette promesse du toreo mexicain, qui devra repartir de zéro, en Espagne, l’an prochain, avec les difficultés qu’on imagine… En effet, le jeune diestro, blessé par un toro de Jandilla, lors de son alternative , à Jaen, le 18 octobre, se remet mal de cette cornada, et n’a pas encore commencé un entraînement normal. De ce fait, il fait l’impasse sur la saison mexicaine, renonçant à sa confirmation d’alternative à la Mejico (initialement prévue le 28 octobre) et aux corridas de province.
     C’est « doublement » dommage, car ce torero d’empaque est une réelle promesse qui pourrait donner un peu d’espoir à l’Aficion mexicaine…
     On ne sait ce qui se passera dimanche, mais le cartel Cavazos- Gutierrez- Zotoluco crée le polémique, dans la rue et dans les colonnes de la presse aztèque…
     « Un cartel de 130 ans » s’exclame celui ci, qui additionne les ages d’Eloy Cavazos (52 ans), Jorge Gutierrez (44) et Zotoluco (34 ans)… C’est vache ! mais c’est vrai… On ne peut pas parler ici « du futur de la Fiesta ». Et de tailler un costume aux deux premiers du cartel en soulignant qu’ils finissent leur carrière en tuant des chotos afeités dans les plazas de province… Zotoluco se sauve, grâce à ses épiques actuaciones espagnoles, mais, tout juste ! On peu lire que le lot de Julio Delgado est « bonito » ; « comodo » … Personne ne s’est encore risqué à « delgado ! », mais cela ne saurait tarder.
     On sait que cette corrida sent la poudre. Eloy Cavazos vient faire ses adieux à la monumental, car il est en « scène de ménage » permanente avec le public de la capitale… « Pourquoi, grands dieux ? » Il ne le comprend pas… Quoiqu’il fasse, ce ne sont que quolibets et palmas de tango… Du coup, il dit « Tchao ! vous m’em… barassez ! Dorénavant, j’irai toréer en province, où on m’aime bien »
     Il est vrai qu’à 52 ans, Cavazos a un curriculum bien fourni : 35 ans d’Alternative, ayant toréé dans tous les pays, avec des résultats édifiants : 1752 corridas – 3542 oreilles – 649 rabos – 9 pattes. Cela fait un beau ragoût ! Et ce n’est pas fini : 34 Toros indultés et 54 alternatives concédées – 70 corridas à la Mejico... Pas mal, quand même ! Pourraient avoir un peu plus de respect, « los de la Monumental ! ». Certes, il est torero baroque et virevoltant… Certes, il fait dans le populaire… mais bon ! Il en est d’autres.
     La corrida de dimanche risque d’être un long calvaire pour Eloy Cavazos, d’autant que ses détracteurs vont l’assaisonner…d’autant qu’ils ont eu le temps de se préparer.
     A moins que ! Vous savez : « C’est toujours meilleur, après une bonne scène de ménage ! Osez dire que ce n’est pas vrai ?»

 

LES DEUX MORANTE LES PLUS « EUROS »…

    14 Décembre : Vous vous habillez bien… Fait pas chaud, ce matin ! Vous n’oubliez pas votre billet de 100 balles, et vous filez au bar-tabacs le plus proche… Et là ? Mince alors… la queue, à six heures du matin ? Ca par exemple ! Au premier coup d’œil, on voit qu’ils sont tous habillés chaudement et qu’ils on tous un billet de 100 francs à la main…

      Seul, au milieu du cortège, un homme, grand, « très classe », un peu chauve, tape également de la semelle. On le reconnaît, on l’apostrophe… « Mais non, mais non… je suis simplement venu voir comment cela se passait, et puis, je suis aussi venu « en chercher un » pour mon fils. Nous, au gouvernement, on est « très peuple », et l’on aime bien tout partager avec les français… » Voilà qui est bien … Bonne journée, monsieur Fabius !
     Un peu plus loin, enveloppé dans un long manteau noir poussiéreux, une barbe grisonnante s’échappant de son visage glabre, que percent deux yeux menaçants, une sorte de prince arabe opine du turban : « Ji mi suis ichappi en vitesse, ji ni voulais pas loupir ça, mais chtt…  ji suis là incognito ! Ji vi mi ricycli… ji vi vendre des machines à lavir ! » Regardez mieux, mais oui… Ben Laden !
     Ils sont tous là… rien que du beau monde ! Enfin presque. Dans cinq minutes, ils vont faire la bêtise de leur vie …et nous aussi ! « Tous ensemble, tous ensemble, ouais ! ouais ! ». Ils vont vendre leur liberté, leur identité… ils vont vendre leur âme à l’Euro ! Paris s’éveille… C’était quelque chose ! Maintenant, le café et les croissants auront presque le même parfum, à Madrid, Modène ou Berlin ! Un parfum d’Euros. Pouah !!!!
     Alors, comme un seul homme, allons-y gaiement… allons chercher notre Kit d’Euros, et faites bien attention : « Il y en aura pour tout le monde ! »
     Terrible ! Pas moyen d’y échapper ! Même sur le Charles de Gaulle, il y en a ! Mais bon ! Ils ont paumé la clef du coffre… aussi, le porte-avions fonce vers Djibouti se mettre en radoub… Ouf ! un répit ! C’est que, deux semaines sans pépin, on n’était pas habitué ! »
     L’Euro est arrivé ! « Alleeeez »… vous faire voir, « monsieur Luia » !
     Pendant ce temps, Victorino Martin a sorti sa calculette « 12195 éourosss, por un toro ! Hombre ! » Un peu plus loin, Victor Mendes a beau multiplier le « Tu comprends ? », on voit bien, à son air, que quelque chose lui échappe… Mais c’est vrai qu’il change des roubles ! Dans toutes les empresas, les comptables sont aujourd’hui les rois ! « Alors, combien cela va faire, le plateau Ponce – Tomas- Juli ? Quoi ? Pas fou, non ! .. »

     Et puis, il y a ceux qui sont tellement « heureux », qu’ils se foutent bien des « euros »... Au moins, ces jours-ci.
     Elle s’appelle Estrella Morante… Elle est de Granada. Taille de guêpe, longs cheveux noirs aux reflets bleus nuit, elle est « cantaora » du Sacromonte. Belle comme toute l’Andalousie ! Elle épouse aujourd’hui Javier Conde, matador-bailador. Un bien beau couple, et des tonnes de duende … « Y Olé !  Vive la mariée ! S’en fout l’Euro ! »
     Un autre qui ne redescend pas de son nuage, c’est le Morante de la Puebla. En une faena, il a repris un moral de fer, et malgré tous les apoderados qui lui faisaient les yeux doux, il a choisi l’amitié, la fidélité, la compréhension… Pour lui, le toreo est « tout sentiment ». C’est également ce qu’il demande à celui qui va gérer sa carrière. « Pas facile, déjà de combiner indépendance et amitié, avec pesetas et francs… avec l’Euro, ça va être coton ! » Mais cela ne fait rien, et c’est décidé : l’apoderado du Morante sera, pour l’an prochain Jose Luis Peralta.
     Est-ce un choix judicieux ? Morante a t’il « surévalué » sa cote ? Que pèsera Peralta, à l’heure de faire les cartels des grandes ferias ? On va vite le savoir, avec les prochaines Fallas, et surtout…la feria de Séville. En tous cas, il faut saluer le geste. Morante aurait pu « ir comodo », à l’abri d’une grande maison ! Il a choisi d’avancer, pied à pied, mais aux cotés d’un ami. Les difficultés viendront, à n’en pas douter, mais, pour aujourd’hui… il est Euro !

UNE ETOILE TORERA AU CIEL DE GANADA…

     15 Décembre : Superbe et très torera, la cérémonie du mariage de Javier Conde et de la cantaora Estrella Morente… Sans verser dans le larmoyant à tout prix, on peut dire que plusieurs moments de la messe furent d’une grande émotion, en particulier cette saeta que la chanteuse lança au ciel et à la Virgen, tandis que tous la regardaient avec dévotion. Muy bonito !
     Javier Conde était vêtu « en torero », comme il se doit : magnifique traje corto… Rien de plus ridicule pour un torero que le « queue de pie »… Laissez donc cela aux ministres et à tous les amateurs de courbettes.. Un torero doit marcher à l’autel, « erguida la planta, como un torero que es ! »
     A l’issue de la messe, au milieu de la liesse populaire, le couple quitta la cathédrale de Granada, dans une calèche tirée par un magnifique attelage andalou. Superbes images de ce nouveau bonheur dans la nuit parsemée des illuminations de Navidad.
     Bien entendu, la soirée fut probablement constellée de moments inoubliables, puisque qu’à coté du mundillo, très amateur de flamenco, on le sait, étaient réunies les grandes figures du cante grande… On imagine que la fête fut avant tout « de dévotion, de chant et de danse »…
     D’innombrables invités ont accompagné la nouvelle pareja, parmi lesquels on a pu voir, entre autres, le Capea, Enrique Ponce et son épouse, Manuel Diaz, le Morante de la Puebla, Davila Miura…
     Il avait plu, une partie de la journée, mais au soir, une étoile montait au ciel du Sacromonte… Elle s’appelle Estrella, et elle est… Madame De Conde.

 

VALENCIA…UNE MINUTE S’IL VOUS PLAIT…

     15 Décembre : Il eut été étonnant que tout se passe comme prévu. Valencia est vraiment une plaza qui fait toujours couler beaucoup d’encre, lorsqu’il s’agit de choisir qui va la gérer. La politique politicienne et « encore moins propre que cela » a toujours quelque mot de plus à dire, quelque venin de plus à cracher, ce qui aboutit invariablement à semer le doute dans les esprits… A Valencia, on « aime foutre le souk ! », et comme on a toujours tendance à dire : « Il n’y a pas de fumé sans feu », et bien, on va commencer à soupçonner quelque basse manœuvre, quelque coup bien tordu, et bien sûr, une partie de la confiance s’en va, avant même de donner le premier paseo.
     Hier, trois de cinq députés de la commission de la Comunidad destinée à contrôler la bonne attribution de la plaza à la Société « Ruedos Valencianos », ont fait la moue et ont demandé des éclaircissements supplémentaires, si ce n’est de revoir la copie toute entière. Superbe !
     Les nouveaux empresas, préparés à ces tracas (« muy valencianas » !) essaient de faire bonnes figure, mais… ont les boules ! Ce que l’on peut comprendre aisément. Enfin, espérons que, le 21 décembre, la plaza de Valencia sera attribuée à qui de droit, et qu’après, ces messieurs les politicards retournent à leur jeux de rôles, et laissent l’aficion en paix..

 

ZOTOLUCO, SUR LE SENTIER DE LA GUERRE…

     15 Décembre : Sympa, la conversation internet entre le Zotoluco et l’Aficion, sur le  site du quotidien mexicain « Reforma ». Simple, jovial et sincère, le matador s’est prêté à toutes les questions. Bien entendu, il y en eut de très personnelles… On a ainsi appris que le Zotoluco était né à Atzcapotzalco (accrochez vous !), mais qu’il avait passé toute sa jeunesse à Tlalneplantla (ce qui n’est guère plus facile à prononcer !)
     Bien entendu, le torero dit toute son admiration pour toute personne qui se met devant un toro, et souhaita une grande bonne chance au maestro qui dit adieu demain à la Monumental de Mexico, Eloy Cavazos. Il en dit grand bien et grand respect, bien sûr, mais lance aussi un très mexicain « Obviamente, voy a tratar de pelearle las palmas e irmele por delante », ce que l’on peut traduire, littéralement par : « Bien entendu, je vais essayer de lui disputer les bravos, et de les surpasser ». Plus librement : « Si je peux lui mettre un bain, je ne vais pas me gêner ». Ben tiens !
     Allez ! « Atzcapotzalco », dix fois de suite, et vite ! A coté, « Huagrahuasi », c’est de la rigolade !

 

« LE MEILLEUR APODERADO, C’EST LE TORERO DANS LA PLAZA »

     15 Décembre : Exactement, torero ! Ces quelques mots bien sensés, ont été prononcés par Jose Antonio Morante de la Puebla, très conscient du risque qu’il prend, mais également plein d’espoir, en désignant pour gérer son avenir, son ami Jose Luis Peralta. Le toreo est avant tout « sentiment » et, pour le vivre pleinement, il faut se compénétrer avec celui qui ressent la même émotion, dans et hors le plaza, même s’il s’agit de contrats, de gros sous, de négociations oiseuses et de batailles de chiffonniers, lors du montage des grandes ferias… Le Morante sait qu’il devra aider son apoderado, mais sait aussi qu’il l’aura « totalement » à ses cotés… et non comme ces apoderados qui appuient trois ou quatre toreros à la fois, ce qui ne manque pas d’étonner, puisque le vrai but d’un torero est de triompher à tout prix, et surtout, de « planter » les autres, artistiquement s’entend. Son apoderado doit alors tout faire pour lui signer les meilleurs contrats, aux meilleurs cartels, avec les meilleurs toros… Comment cela se fait ce, lorsque l’on mène trois toreros ? Qui  va planter l’autre ? Avec la complicité de qui ?
     « Le meilleur apoderado, c’est le torero dans la plaza »… Exact ! L’épée dans la main droite, la muleta dans la gauche, et le cœur au milieu !
     Le Morante retournera au Mexique en février, suite au faenon de l’autre jour, à la Mejico, puis attaquerait la temporada 2002, à Olivenza, qui, on le sait, « devrait » avoir la même empresa que Valencia. Si cela se confirme, Morante sera présent aux Fallas. C’est presque fait.

 

JOSE TOMAS, DEBOUTE, A SALAMANQUE…

     15 Décembre : Jose Tomas avait fait appel de sa condamnation à trois millions de pesetas, suite à son refus de tuer un toro du Capea, le 18 septembre 2000, en pleine feria de Salamanca. Il vient d’être débouté, hier, et doit se poser quelques questions sur ce qui lui tombera dessus, lorsqu’il faudra parler de l’incident de Madrid, en 2001, quand il eut la même attitude, face au cinquième Adolfo Martin, en pleine San Isidro… Que le va a pasar ?
     En Attendant, l’énigmatique torero essaie de redorer son blason au Mexique, et ça lui coûte…  Il n’attire pas grand monde à la plaza, et de plus, n’arrive pas à triompher « a lo grande ! »
     Ce samedi, Jose Tomas sera à Queretaro, avec le Zotoluco et Fernando Ochoa, face à des toros de Fernando de la Mora. A ver lo que pasa.

 

WAIT AND SEE…UN PEU PLUS !

     16 Décembre : « Quand on ne sait plus quoi faire, on crée une commission, ou une association ! » C’est bien connu, et ça marche encore…
     Hier, dans un Toulouse où les gens se barricadent entre deux plastiques pour se protéger du blizzard qui les assaillent, on a proclamé « La déclaration des Droits de l’Aficion ». Une noble assemblée, réunissant toutes les personnalités venues de toutes les branches composant le Mundillo français, ont tablé sur la composition d’un texte philosophico, juridico taurin, destiné à asseoir définitivement l’Identité Taurine de certaines zones, et le droit à l’Aficion que leur confère la sempiternelle « culture taurine »…
     Muy bien ! Quelque chose freine un peu tout ce bel enthousiasme et ces envolées lyriques. Une simple question : Ne peut on revendiquer d’être aficionado, si « l’on n’est pas d’ici» ? Ainsi donc, la Suède ou Lons le Saunier seraient des zones de « non droit » ? Pourtant, la Pena « Los Suecos », ou le Cercle Taurin Claude Pelletier  y développent autant sinon plus d’Aficion que chacun des membres de cette docte assemblée, fort connus et bien sûr, appréciés à leur juste valeur…
     Singer « les Droits de l’Homme », en signant de beaux papyrus est en soi une grande satisfaction… mais cela tient un peu du gag, non ? Les Droits de l’Hommes sont bafoués, à longueur de journée, dans chaque conflit international, mais aussi dans la rue, les caves ou les cages d’escaliers… Le droit à l’Aficion est universel et celui qui, en lui, porte ce pundonor, cette avidité d’apprendre, cette humilité permanente du sage, est probablement plus aficionado que tous les grands « ya qu’à ! » et « faut qu’on ! » réunis et repartis pour une nouvelle tournée de Ricard.

     Donc, un texte qui proclame haut et fort « l’Identité » et donc le droit… Dont acte. Par ailleurs, la création d’une « Commission Permanente du secteur Taurin », qui réunira au sein d’une cellule de réflexion, tous les grands acteurs de la tauromachie française, autour des grandes problématiques posées par la corrida, en France.
     Curieux cela… N’y avait il pas déjà, des associations nationales, établies dans cet objectif ? Ah oui…Elles « réflexionnaient… », mais chacune dans son coin. Maintenant elles vont phosphorer ensemble… D’accord ! Et donc, une décision commune sera établie, signée, contresignée, et on ne bougera plus de là… sauf en quelque endroit où l’on prendra un systématique contre pied qui « remplira la plaza »…  Les cas Victorino, Angel Teruel, dans passé, illustrèrent ces joyeux contours, et il serait étonnant que cela ne continue pas… N’a t’on pas vu, au prévisionnel d’une grande Feria 2002, le non d’un ganadero interdit en France pour la prochaine temporada. Certes, la décision n’était pas officialisée, mais on pouvait se méfier un peu, n’est il pas ?
     Le monde Taurin est un monde passionnant, mais justement… parce qu’il est « toute passion », il est profondément individualiste, et cela, dans toutes les strates qui le composent : Organisateurs, professionnels du Toreo, journalistes taurins, responsables des Associations, nationales et locales. Si vous ajoutez quelques élus, qui sont, eux, vraiment « très passionnés », dites moi un peu, comment, parmi tous ses intérêts divers, et forcément divergents, on pourra chanter d’une même voix ?
     Prenons donc l’arrivée de cette nouvelle entité avec la plus grande philosophie qui soit. Suivons-en ses travaux, et, éventuellement, donnons lui du grain à moudre… histoire de voir, justement, comment elle va le moudre !
     Mais, comme dirait tout Ministre bien embêté par une question sans solution : « Ecoutez ! Une commission a été nommée. Elle a le mérite d’exister… Laissons-la travailler ! ». En un mot… « Wait and see ! » et « Aficionez tranquilles ! vous en avez le droit ! »

 

DES NOUVELLES DE LA-BAS…

     16 Décembre : Qu’est ce qu’il fait froid ! Mieux vaut aller réchauffer nos vieux os, au soleil du Mexique ou de la Colombie…
     Hier, Cesar Rincon a participé à un festival, donné à l’occasion de l’inauguration d’une plaza érigée dans un complexe hôtelier, à Paipa, près de Bogota. Cette plaza porte le nom de sa mère (plaza Maria Teresa Ramirez de Rincon), et César, très ému, a mis tout son pundonor à être bien (il a même banderillé) et retrouver les sensations qu’il a du laisser de coté, à cause de sa maladie. Grande joie du maestro qui a reçu une longue ovation, entouré de ses compagnons de cartel. Enhorabuena, torero !

     Au Mexique, la corrida de ce dimanche, à Mexico, fait couler beaucoup d’encre. Partout, on demande « justice » pour Eloy Cavazos. Deux ans qu’il se fait systématiquement brocarder par l’Aficion capitalina. « Marre, à la fin ! Alors Adieu ! »… et c’est pour cet après midi. Tout le monde demande qu’on le respecte, et de plus, on fait un peu pleurer les chaumières en annonçant une lésion à un pied qui donne encore plus de mérite au maestro regiomontano. Première question : La Monumental de Mexico se remplira t’elle ? Deuxième question : « Si oui, pourquoi, dans quel but ? Respecter ou démolir ?  » Réponse, demain !
     Au cartel de cette huitième de la Temporada Grande en la Mejico : Toros de Julio Delgado pour Eloy Cavazos, Jorge Gutierrez et Zotoluco. Devant, a caballo : Martin Gonzalez Porras.

     Hier, Jose Tomas a eu de bonnes chose à Querétaro, mais sans plus… Par contre : à peine un peu plus d’une demi arène !

     15 Décembre – Querétaro (Mexique) – Plus de media plaza : Toros de Fernando de la Mora, corrects, mais in égaux de jeu : Trois bons, le troisième étant le meilleur ;
     Zotoluco torée bien le premier, mais manque son épée. Ovation. Le quatrième est quedado, et le torero se met dessus, entre les cornes, lui arrachant plusieurs séquences de valeur. Estocade, et la seule oreille de la journée – Jose Tomas a eu quelques très bons moments, avec cape et muleta. Cependant, pas d’unité, pas de crescendo, pas d’émotion. Echec à la mort et vuelta méritée. Il laissa vite tomber, face au cinquième, compliqué. Division – Fernando Ochoa toréa bien le bon troisième, mais tua difficilement. Vuelta. Rien de spécial au dernier, et une corrida qui ne laissa que peu de souvenirs. 

 

LES ARTICLES DES SAMEDIS ET DIMANCHES ETANT « RENTRES » DE L’EXTERIEUR, NOS LECTEURS AURONT REMARQUE LES DIFFICULTES VECUES DEPUIS CINQ SEMAINES  -  ILS VOUDRONT BIEN NOUS EN EXCUSER  - NOUS ESSAYONS DE TROUVER « LA » SOLUTION.

MEJICO : « ILS » LUI ONT FAIT LA FETE…

     17 Décembre : Il fallait bien s’en douter… il n’y aurait pas de juste milieu. Le public est à ce point versatile que, idolâtre un jour, il sort les fusils le lendemain, et tire sur tout ce qui bouge… et inversement !
     Hier, il y avait, à la Monumental de Mexico, un événement « qui sentait la poudre » : Eloy Cavazos divorçait totalement de l’Aficion de la capitale, qui lui en avait fait trop voir, au cours de ces deux dernières années. Du coup, on prédisait une de ces après midis orageuses, où le moindre incident, le moindre regard de travers peut mettre le feu au lac !  « L’étincelle qui fait déborder le vase ! », en quelque sorte.
     L’empresa avait eu beau composer un cartel « d’escorte » bien mexicaine, histoire de faire jouer la fibre nationale ; La presse avait eu  beau multiplier les appels du genre « Ne lui faites pas mal ! », on n’était pas du tout tranquille  en montant aux gradins. En bas, dans le tunnel des cuadrillas, les faces cuivrées tiraient au pale, et beaucoup auraient donné cher pour être, au même moment, au Congrès du RPR… Ils auraient eu tort !
     Non ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Très intéressant, le Congrès du RPR, où l’on chante, où l’on danse, où l’on s’embrasse folleville…
     Non ! Ils auraient eu tort parce qu’ils « se seraient perdu » une corrida « mé..mo..rable » !
     Le public est versatile, on l’a dit. Aussi, les mexicains ont rengainé leurs vieilles rancunes et ont fait une apothéose au vieil Eloy : Trois oreilles et sortie a hombros ! Faut dire que « seulement » 28000 personnes étaient venues ! Les 17000 autres étaient restées bouder dans leur coin. Du coup, on jeta tous les principes, les normes, les logiques, par dessus bord, et la corrida qui sentait la poudre se transforma en une euphorique cavalcade, dont le sommet fut un indulto, totalement immérité. Une apothéose, une orgie d’ovations et de regards émus. Viva !
     Au fond, c’est bien ainsi. Cela fait du bien de se lâcher, de temps en temps, et autrement qu’en cassant tout. Les toreros ont été brillants, chacun dans son style, et les toros ont été « bons garçons ». Un peu trop, peut-être.
     Par contre, Martin Gonzalez Porras, le rejoneador, a beaucoup souffert de la comparaison avec Hermoso de Mendoza, et il s’est ramassé vilainement. 
     Superbe despedida de la Monumental, de ce torero baroque et sympa qu’est Eloy Cavazos. Se lo merecia ! Maintenant, il peut continuer sa carrière comme prévu : en decrescendo, et dans le plazas de province. Une sorte de pré-retraite torera, et toujours risquée, ne l’oublions pas. (Sinon, qu’on le demande à Antonio Bricio qui, samedi, a pris une double cornada (15 et 12 cms)  par un novillo bien afeité, à l’occasion d’un festival, près de Mexico city…)

    16 Décembre – Mexico (Monumental) – Huitième de la Temporada Grande – 28000 personnes environ – Beau temps : Entrée décevante, mais une bonne ambiance. La corrida de Julio Delgado est, à part le sixième, sortie noblissima ! De présence « homogènement moyenne », les toros ont manifesté une formidable envie de charger, malgré la faiblesse qui toucha les trois premiers. Le cinquième, très peu châtié, manifesta un tel allant que le président ne sut pas résister à la clameur populaire, accordant une grâce totalement imméritée (même le matador s’y opposait).
     A cheval, Martin Gonzalez Porras eut à combattre un Xajay très potable. Il fut à son habitude : bouillant, un peu balourd, faisant toucher ses montures en six occasions… et ici, on n’aime pas ça!
     Eloy Cavazos portait beau, de vert pomme et or. Une de ses couleurs préférées. Il donna une faena droitière, très propre, à son premier, « Tabaquero », un toro noble mais bien faible. Estocade entière et première oreilles de la tarde. Face au dernier de sa carrière dans la capitale, « Elegido », toro noble, avec beaucoup de fijeza, Cavazos débuta à genoux et toréa d’abondance, au milieu de l’euphorie générale, la fin de sa faena, au son de « las golondrinas ». Enorme émotion ! Peut importent le pinchazo et l’épée desprendida, le président accorda deux oreilles tout à fait hors de propos, et la vuelta d’Eloy dura dix minutes, le diestro terminant à genoux, au centre du ruedo, pour un ultime salut. Bonito !
     Jorge Gutierrez revenait à Mexico, après deux ans d’absence. Même dans ses plus beaux rêves, il ne pouvait songer à plus brillant retour : Quatre oreilles, un toro indultado, et surtout… la manière ! Il a été très bien, très templé, cadencé, toréant « con mucho reposo y empaque ». Grand triomphe de Gutierrez, qui va devenir le chef de file des vétérans. Armillita a perdu son maillot jauni, et Cavazos jouant en arrière garde, c’est Gutierrez qui prend le flambeau, en date du 16 Décembre 2001. Deux oreilles après une bonne faena au toro « Pazguato », son premier, noble mais faible. Grande apothéose devant le cinquième « Fenomeno », N° 417, de 530 Kgs. Le toro sera très peu piqué, en une rencontre. Par contre, Gutierrez et Zotoluco entreront dans un grand duel aux quites, respectivement par navarras, chicuelinas, et tapatias en réplique. Faena grandiose, dont le sommet fut de grandes naturelles, très templées, qui mirent le public en transes. D’où la pétition d’indulto qui enfla, à laquelle le président Manuel Gameros ne sut résister (va avoir des problèmes !) : Toro gracié, à l’étonnement de tous les professionnels, y compris du propre matador. Mais l’euphorie était telle… Gutierrez, lui-même, amena le toro à la porte du toril, en continuant à le toréer. Enorme triomphe : Deux oreilles symboliques, et vuelta en compagnie des ganaderos.
     Zotoluco toucha le mauvais sorteo. Bon toro son premier, quoiqu’un peu « quedado ». Le torero s’accrocha et lui tira une bonne faena. Il allait couper, mais…trois pinchazos, avant la délivrance. Il donna la vuelta et espéra… en assistant au triomphe des collègues : « A ver si me sale bien el ultimo ! ». Mais, il ne sortit pas bien. Le sixième fut le garbanzo de la course, et Zotoluco ne put que s’accrocher vainement, sortant à pied, sous l’ovation, tandis que Cavazos et Gutierrez s’envolaient a hombros.
     Grande corrida, d’émotion plus que de toros ! Et c’est bien ainsi…de temps en temps.

     Pour dimanche prochain, on parle de la confirmation d’alternative d’Antonio Barrera, des mains d’Armillita, le témoin murmuré étant Alfredo Gutierrez. Mais ce ne sont que rumeurs.

 

VALENCIA : C’EST FAIT…EN PRINCIPE.

    18 Décembre : Comme prévu, la commission d’attribution de la Plaza de Valencia s’est, à nouveau, réunie hier et, après avoir tout remis à plat, tout recompté, tout « repesé », à bien confirmé l’attribution du « Coso de la Calle de Jativa », à la Société « Ruedo Valenciano », dont les deux principaux responsables seront Jose Cutiño et Justo Ojeda.
    Malgré une forte opposition de la branche socialiste de cette commission, le vainqueur est arrivé en tête, devant la proposition d’Emilio Miranda. Cette décision devrait être ratifiée vendredi 21, lors de l’assemblée plénière clôturant le débat…
    A l’habitude, ce ne fut pas facile, la politiquaille de bas étage essayant de se glisser dans ce qui devrait, avant tout, être un projet d’Aficion, de créativité, et de bonne garantie, au plan gestion. Mais, bien entendu, il est toujours des « cravatés », pour dire « Ce n’est pas comme cela qu’il faut faire », sans pour autant « s’y mettre soi-même… et montrer comment il faut faire ! ». C’est bien connu, et chaque fois plus méprisable.
    Valencia, donc, va devoir reconstruire, et aller plus haut. Cutiño, on le sait, à la capacité d’imaginer et de créer l’événement. Il l’a prouvé en une toute petite plaza (Olivenza), et en une époque où tout le monde a soif de toros (mars). Pourra t’il démontrer ce même talent, à l’échelle d’une grande plaza, de première catégorie, et tout au long de la Temporada ? C’est tout le challenge…
    On sait que le Fallas seront brillantes… Mais on également appris qu’elles ne seraient probablement pas télévisées. Perte sèche pour l’Empresa, qui pouvait, là, faire des réserves pour les mauvais jours… Par contre, une bonne occasion de faire revenir Joselito et surtout Jose Tomas, absent à Valencia depuis trois ans. Certes, le torero de Galapagar est en perte de vitesse, mais… un grand triomphe en tout début de saison peut tout effacer, et relancer totalement la machine…
    On sait que Tomas sera à Olivenza, aux cotés d’Ojeda… Cela peut conformer un des cartels de Fallas. Par ailleurs, le Morante, qui sera également à Olivenza, aura en terre valencienne l’occasion de marquer des points avant Séville, et ainsi faciliter les choses à son apoderado, avant Madrid. Formidable challenge que se fixe le Morante : Gagner les contrats, un à un, car il sait que son manager et ami, Peralta, n’a « pas de force », pour le moment.
    Ca y est ! le décor 2002 est presque planté. Jean Cau disait que l’Aficionado croyait au père Noël, avant chaque corrida. Il en est de même, à l’aube de chaque saison…Et cela fait tellement de bien…

 

VISTA ALEGRE DEBUTERA FORT…

    18 Décembre : Le « Palais » de Vista Alegre (curieux nom pour une plaza), deuxième arène de Madrid, débutera, comme l’an passé, en février, par une série de novilladas piquées, cl^^oturée par un gros week end, en début mars, qui verra se dérouler deux corridas importantes. L’une d’elle sera un mano a mano Luis Francisco Espla - Luis Miguel Encabo (Deux des triomphateurs de la saison madrilène), qu’accompagnera Pablo Hermoso de Mendoza. Les deux corridas seraient télévisées. A suivre.
    Par ailleurs, des bruits circulent sur « délocalisation » du grand concours des novilleros, dont les deux premières rencontres se sont déroulées, avec le succès que l’on sait (en partie, grâce à l’Aficion française) en plaza d’Illumbe, à San Sebastian. Peut-être  ce passionnant concours des nouvelles valeurs » sera t’il déplacé, justement vers Vista Alegre, à Madrid… Là, également, à suivre. Ce serait désolant pour nous, mais cela aurait peut-être, plus d’écho, plus de répercussion médiatique pour les jeunes,  à Madrid… A voir.

 

« LA FETE » A CAVAZOS…

    18 Décembre : Fallait bien s’en douter… ça n’allait pas se passer comme cela !  Si la majeur partie de la presse relate le triomphal au revoir d’Eloy Cavazos, dimanche, à la Monumental de Mejico, le critique de Novedades », digne successeur de Jose Mata, sorte de « Navalon Aztèque », ne prend pas de gants pour crier au scandale…
    Enrique Guarner, c’est son nom, attaque fort en titrant : « On a tout applaudi, mais seul Gutierrez a toréé »…Viennent ensuite plusieurs qualificatifs peu élogieux pour Cavazos, qui a toréé, à fond, le public ; qui a multiplié les « trapazos a granel » (traduisez : des passes informes, du style « n’importe quoi », à la tonne !) ; qui a coupé trois oreilles quand il aurait du être copieusement sifflé. Si vous ajoutez à cela qu’il souligne que quelques 5000 entrées avaient été offertes pour la claque, cela met un peu « de doute dans l’esprit »… De toutes façons, on s’en doutait un peu…
    Guarner souligne la qualité torera de la première faena de Jorge Gutierrez, mais déplore que son triomphe ait été gâché par l’absurde décision de gracier le cinquième. De son coté, Zotoluco se voit qualifié d’invité sérieux à une fête qui ne l’était pas du tout… C’était le risque. Cela dit, si le sorteo lui avait été plus favorable, Eulalio Lopez, lui aussi, aurait partagé l’apothéose. Il a joué dignement, et de ce fait, n’a rien gagné, mais n’a rien perdu.

    Dimanche prochain, le cartel de la 9ème corrida est confirmé : Miguel Espinosa « Armillita » - Alfredo Gutierrez et confirmation d’alternative d’Antonio Barrera. Les toros seront de Jose Garfias.
    Par ailleurs, Mari Paz Vega sera dimanche en plaza de Cadereyta, première étape de sa reconquête de la Mejico, où elle a eu si peu de chance (blessure à la première passe du premier toro), l’an passé. Si cela se passe bien, on parle d’elle, à la Monumental, pour le 30 décembre.

 

LE FUTUR ET LE PASSE SIMPLE…

     19 Décembre : Comme un enfant qui, consciencieusement, apprend ses tables de multiplication et conjugue ses verbes (en est il encore ?), l’aficionado peut s’amuser à parcourir l’escalafon, au fil de l’actualité, constatant qu’en tauromachie également, c’est parfois dans les vieux pots que l’on fait les bonnes soupes… ce qui n’empêche de regarder avec un espoir toujours renouvelé, les jeunes pousses qui pointent à l’horizon…
     On ne parle pas d’age, ici. On parle d’expérience, de technique et surtout, de « sentiment torero »…
     Ainsi, deux noms sonnent fort en ce froid mercredi de décembre : Jorge Gutierrez, après son incontestable triomphe de dimanche, à la Mejico, et Jose Mari Manzanares Junior dont Simon Casas a programmé la présentation en piquée « a lo grande », en février à Nîmes.

     Jorge Gutierrez a fait exploser Mexico. La presse, qui fête également, avec générosité, les adieux de Cavazos, revient sans cesse sur la faena au toro « Pazguato », premier de son lot, comme l’une des meilleures de sa carrière, le torero soulignant que ce toro lui permit de s’abandonner à plusieurs reprises, et laisser libre cours à son inspiration artistique. C’est ainsi qu’il put même donner une passe de sa création, de gros impact sur le public, au point qu’elle a été baptisée, en toute modestie, « la colosal »…
     Si la faena du Morante avait envoûté la plaza de Mejico, celle de Gutierrez l’a soulevée, avec en plus, le coté cocardier que l’on comprend très bien.
     De plus, Jorge Gutierrez devient le torero qui a le plus gracié de toros en plaza monumental, puisqu’il en est à son troisième indulto : Le premier s’appelait « Poco a Poco », de San Martin ; le deuxième : « Giraldillo » de Manolo Martinez, et le dernier, dimanche « Fenomeno », de Julio Delgado. Un indulto un peu tiré par les cheveux, le diestro lui-même déclarant que le toro avait « quelques unes » des qualités pour qu’on lui pardonne la vie (triste expression, plus liée à la langue hispanique, qu’à un véritable verdict) Hombre ! On ne « pardonne pas » la vie à un toro…
     Jorge Gutierrez, qui a fait un bon passage en Europe, vers l’année 81, est aujourd’hui un torero vétéran qui va supplanter ses illustres prédécesseurs : Eloy Cavazos et Miguel Armillita qui, à moins d’un monument sculpté dimanche prochain, risque bien de glisser vers un placard doré…
     On murmure le projet d’un mano a mano, en Monumental de Mejico, entre Zotoluco, actuel numero uno, et Gutierrez. Le torero y souscrit et attend la proposition. Toujours est il que ce diestro dont on parlait presque comme d’un « has been », sort complètement relancé de cette course du 16 Décembre… Et du passé simple, on est passé au présent, avec même des projets d’avenir…

     « Futur », et seulement futur, à conjuguer pour Jose Mari Manzanares « fils »… A n’en pas douter, il va être la vedette du début de la saison 2002. A voir les bonds quasi hystériques que faisait son divin papa, en le voyant toréer dans des festivals, on s’imagine aisément le soin que l’on va mettre pour que le jeune puisse s’exprimer le plus brillamment possible, lors des trois premiers rendez vous de sa carrière en piquée. La presse, de toutes les couleurs ; les admirateurs de papa ; le papa lui-même, vont mettre le paquet pour chanter les louanges du futur grand.
     En tous cas, les choses se présentent au mieux puisque Simon Casas et son équipe, vont programmer en fanfare sa présentation avec picadors, lors de la feria de Février. Le jeune y fera « doblete », les 22 et 23 février, avec, bien sur, du ganado de choix. Puis, le 3 mars, il fera sa présentation à Olivenza (qui se fait voler l’événement). Imaginons qu’il y soit bien, et ce sont les Fallas assurées (même empresa). Alors, les choses peuvent aller très vite…même un peu trop. Ou le jeune a du génie, et l’on a la vedette de l’escalafon novilleril 2002 ; ou « il est ce qu’il est », c’est à dire un débutant doué, et l’on n’a pas fini d’entendre son père… Toujours est il que cette noticia « du grand rendez-vous de Nîmes », qui ne peut que se solder par un triomphe, est une des meilleures perspectives de la future saison…

     « Passé », simple ou composé, et « futur » sont donc les deux temps du « présent » des aficionados… C’est bien pour cette raison… « qu’il ne vieillissent jamais ! Y olé ! »

 

LE CHEVAL ELECTRIQUE…

     20 décembre : Il en est en tauromachie comme en toute la Société… Pour plus de Justice, soit disant, on arrive à « plus de faiblesse », pudiquement cachée derrière le mot « tolérance ».
      Ainsi, le juge va mettre cinq minutes à défaire ce que la police a mis des mois à faire, souvent au risque de sa peau… on y reviendra pas. Ainsi, il faut améliorer sans cesse les droits, au dépends des devoirs. Ainsi, il faut « charger les honnêtes gens », pour laisser passer les malins, les vicieux, les violents. Ainsi, on aura la paix… Sauf que les malins, les vicieux, les violents, qu’ils soient en santiags, en jogging…ou en complet veston, auront tôt fait de comprendre que « si on leur a laissé faire cela », ils peuvent facilement aller plus loin… Histoire de la vis sans fin !
     On parle, encore une fois de la réforme de la suerte de varas… et l’on ne parle que de matériel. Encore une fois, on va songer à modifier la puya. Pues bien ! Maintenant, on va aussi réformer le cheval…
     La récente réunion entre professionnel taurins aboutit à quelques propositions très constructives autour de la suerte de varas, et en particulier du caballo de picar. Les chevaux de picadors deviendraient de véritables professionnels dont les compétences seraient révisées tous les ans (santé, robustesse, aptitude au déplacement etc..). Pour cela, une puce électronique leur serait installée sous le cuir, et ils voyageraient munis d’un carnet professionnel qu’ils devraient présenter à chaque porte de patio… C’est une idée tout à fait recevable, qui éviterait de voir sortir de malheureuses rossinantes, incapables d’embrayer la marche avant arrière.
     Par ailleurs, les chevaux seraient tirés au sort, et non choisis par les piqueros, avec privilège de l’ancienneté. On laisserait aux professionnels le choix de « tapar » l’œil gauche du caballo… L’estribo de picar serait également modifié, de façon à ne pas blesser le toro, lors de la rencontre.
     D’accord… Tout cela, c’est très bien, très utile, très souhaitable. Toute avancée technique qui peut améliorer la qualité et la tenue morale d’un acte qui peut être discutable, ne peut qu’être encouragée. Cependant, si l’on veut améliorer la suerte de varas, compte tenu de la tauromachie et du toro d’aujourd’hui, c’est du côté des hommes qu’il faut regarder…
     « Puce » ou non, « ojo tapado » ou non, estribo sans aspérités ou non, cela n’empêchera nullement un piquero « aux ordres », ou « qui a pété un cable », d’administrer un monopuyazo trasero de quarante secondes, de carioquer à loisirs, de tapar la salida a gusto… Tout est question de mentalité et de pundonor… et s’il faut réformer quelque chose, c’est le déroulement lui-même du premier tiers, afin de rendre à chacun de ses acteurs, le rôle et le rang qui leur sont dus.
     J’en reviens à la proposition ici faite il y a quelque temps (voir articles des 13 et 15 novembre, autour de l’indulto), proposition qui sera portée aux instances, et en particulier à la réflexion de cette nouvelle entité « super machin » appelée « Commission permanente du secteur taurin », qui n’est pas sitôt présentée que déjà certains demandent « qui, quoi, comment et pourquoi ? » (N’est ce pas, Jeff ?)
     Il faut responsabiliser les hommes. Les toros sont devenus ce qu’ils sont. Ils tarderont des lustres avant de s’améliorer, ou… ils ne s’amélioreront pas. Donc, il faudra les lidier, en fonction de leur  caste et de leurs forces restantes. C’est une question de logique, de technique, de professionnalisme et de pundonor, plus que de matériel…
     Une seule solution : Changeons le règlement du premier tiers et laissons à chaque matador, chef de chaque cuadrilla, la responsabilité de mener entièrement la lidia de son toro. Ainsi, on verra qui est torero ou pas, qui est lidiador mesuré ou pas, qui veut « lucir » al toro ou pas, qui veut triompher ou pas… Et, chaque torero combattant chacun deux toros, il n’y a aucune injustice, aucun déséquilibre. Chacun est responsable de son toro… chacun met en suerte, chacun commande la force du châtiment, chacun fait tous les quites…
     Ainsi on aurait un premier tiers « au millimètre » ; ainsi on verrait des piques ; ainsi, on verrait des quites… et tout le monde aurait à y gagner : Public, toreros, cuadrillas et ganaderos…
     Une proposition qui en vaut bien d’autres… avec, quand même un précepte de base : Le matériel est important, mais cela dépend toujours « dans quel esprit » l’homme va l’utiliser…
     Puisque l’on parle « d’électrifier le cheval de picador »… il fallait bien, ici, « rompre une lance…à sa décharge ! »

 

LE GENIE DE SIMON…TEL QU’ON L’ATTEND

     20 décembre : Hombre ! Il faut attendre, mais, il semble bien que Nîmes retrouve « quelques airs de 85/90 »… et cela fait bien plaisir à voir, sans compter que cela nous rajeunit un brin…
     Simon Casas, « ex futur empresa de toujours » de sa plaza de Nîmes, a dressé hier les grandes lignes de la temporada, avec, bien entendu des annonces où l’on retrouve ce génie créatif qui a fait bondir les uns, hurler les autres, mais qui n’a jamais laissé personne indifférent.
     Tout d’abord : Relancer la feria de février, dite « des mimosas », dite « du Printemps »… Depuis quelque temps, elle était devenue une feria classique. Bien ! pero nada mas ! Du coup, elle ne surprenait plus, elle ne faisait plus rêver… et elle avait perdu plus de 50% de ses abonnés…
     Donc, on crée l’événement et on essaie de faire rêver : Feria de deux corridas mixtes et trois novilladas, entre les 22,23 et 24 Février. La base, histoire de rameuter toute la presse spécialisée espagnole : La double présentation en piquée du fils de Jose Mari Manzanares, en corrida mixte, avec du ganado de choix, entouré de matadors de renom… dont ceux menés par Simon Casas, apoderado… en particulier Alfonso Romero et Juan Bautista, qu’accompagneraient Javier Conde et Rafael de Julia (celui ci étant mené par la casa Canorea, on espérerait ainsi un bon « renvoi d’ascenseur » pour la Feria de Sevilla). Les toros des corridas seraient ceux de Mari Carmen Camacho,  « non lidiés », à cause des événements du 11 septembre.
     Le programme serait établi sur la base suivante :
     22 Février en nocturne : Corrida mixte avec quatre toros de Mari Carmen pour deux matadors à confirmer, et deux novillos de Victoriano del Rio pour Jose Mari Manzanares Junior qui ferait là, sa présentation officielle « con caballos ».
     23 Février : Deux novilladas, « en tarde y noche » : Novillos de Jandilla (Fuente Ymbro) et Baltasar Iban.
     24 Février, en matinée : Novillada du Laget
     24 Février, en tarde : Corrida mixte, avec quatre toros de Mari Carmen (Terna à composer) et deux novillos de Torrestrella, pour la répétition de Jose Mari Manzanares.
     C’est clair, c’est net, c’est du Casas !

     Ajoutez à cela la corrida de l’Ascension, qui aura un goût d’évènementiel (Il y aurait de l’Ojeda là-dessous, que cela n’aurait rien d’étonnant. Pour peu qu’on y ajoute Jose Tomas, sous la pancarte « mano a mano »…). Par contre, on ne sait si est programmé un orage (version 2001) ou alors, un tremblement de terre. (Mais, comme il faut, chaque fois, penser « plus et mieux », on peut tout craindre !). La corrida, c’est sûr, sera de Torrealta.
     La feria de Pentecôte sera « Toreista », c’est à dire mi « Torista » (Victorino, Miura, Palha), mi « Torerista » (Victoriano del Rio, Jandilla, Torrestrella)

     Enfin, on va pouvoir reprendre la route, filer vers Nîmes, et rentrer, fourbus mais contents… De verdad, cela nous manquait ! Certes, après, les résultats sont ce qu’ils sont, et les toros « como los melones »… Certes, c’est peut-être un peu tôt, pero ya ! « Gracias por eso, don Simon ! »

 

MORANTE DE LA PUEBLA… ET SI CELA MARCHAIT ?

     21 Décembre : Décidément, le Morante de la Puebla est « différent »…On peut aimer ou pas, force est de constater la personnalité du torero, et sa volonté rester « dans la ligne » qu’il s’est fixée.
     Soyons clairs, les deux dernières temporadas du torero de la Puebla del Rio n’ont pas été bonnes, dans le sens que donnent au mot « bonne », les spécialistes du Toreo. Avant tout, un manque de régularité, une trop apparente apathie, une sorte de perpétuel « apunta, pero no dispara » ont fait que le diestro se voit taxé de « léger », sans ambition, sans courage…
     En regardant bien, tout ne fut pas rose pour lui… et le destin lui a quelquefois joué de bien sales tours. Que l’on en juge : 1999 le voit triompher à Séville, pour la deuxième fois consécutive. Hélas, la saison se termine par une sale lésion aux vertèbres, et le torero reviendra après une très dure convalescence. Alors qu’il pouvait penser à une temporada 2000 « en or », ayant signé une exclusive avec Diodoro Canorea, celui ci décède soudainement, laissant Séville et le Morante, comme orphelins. Le torero ne s’entend guère avec les héritiers de l’empresa Sévillan, homme bon et « soñador du toreo », et l’exclusive tombe. Pour arranger le tout, alors qu’il a débuté la saison sur les chapeaux de roue (on le voit triompher partout, osant banderiller, estoquer a recibir), un toro de Victoriano del Rio le blesse gravement en plaza de Séville. Sale cogida qui fait très mal, et qui fait gamberger… Tout le monde revoit l’horrible cabriole autour de la corne, en donnant un « cartucho de pescao ». Le torero reviendra trop tôt, encore fragile. Madrid l’applaudira du bout des doigts, avant de le siffler fort, à la bienfaisance… Et la saison 2000 deviendra un ensemble de « Ahhh ! si seulement il avait plus de caractère… ». 2000 le verra patiner en sourdine, sa longue glissade parfois entrecoupée d’une magnifique envolée, comme à Vitoria, comme au Puerto ou Palencia. Mais l’ensemble est bien terne, et le Morante « perd » la France… alors qu’il est un torero pour la France. («Alli, no me quieren ! », me dit il, un jour, conscient de la perte d’un marché important et d’un appui inestimable).
     La temporada 2000 se termine sur un scandale sévillan qui va conditionner de rudes tractations pour la feria de Séville 2001. Le Morante faillit bien « rester à la porte » de la Maestranza, et, de plus, les choses n’y tournèrent pas à son avantage. La critique, alors, se déchaîne et le public se ferme. Heureusement, une formidable tarde, en pleine San Isidro, le remet en scène… Qu’on le veuille ou non « Madrid sigue dando mucho » !…(Madrid continue à donner beaucoup, à ceux qui triomphent). Le Morante sauve sa saison au plan contrats, mais, pour ce qui est « des buts marqués », on est très loin du compte. Bien peu d’oreilles coupées et une perpétuelle impression de « Il ne veut pas se faire mal ! »
     Conscient de ce triste fait, le torero tranche dans le vif, et se secoue : Il se sépare de son apoderado et s’en va se ressourcer aux Amériques. Cela débute fort mal, avec des scénaris semblables à ceux lus et relus tout au long de la saison espagnole… « Apunta cosas, pero !”. Et arrive enfin le toro  « Charrito » de Julio Delgado, qui va lui permettre de « rêver le toreo », en pleine plaza monumental de Mexico…  Pas d’oreilles, mais un faenon qui reste gravé « là »…
     De retour en Espagne, le Morante aura reçu plus d’une proposition d’apoderados bien installés, souvent appuyés sur de grandes plazas dont ils sont aussi les empresas… Il aurait pu jouer la carte de la sécurité, et signer de multiples contrats, en « voyant venir », fonctionnant moyennement partout, et mettant un coup de reins, par ci, par là… Il sait comment il est et ne peut « toréer tous les jours », le flacon de parfum ouverts à tous vents… Il aurait donc pu se mettre à l’abri, et débuter la temporada confortablement assis sur un matelas de quarante corridas « déjà faites ». C’est probablement ce que lui offraient certains grands pontes du Mundillo actuel.
     De fait, il a préféré l’incertitude, mais l’amitié ; le risque, mais la fidélité ; l’angoisse du lendemain, mais la complicité dans « la lutte ensemble »… Il a préféré Jose Luis Peralta, qui, disons le avec beaucoup de respect, « ne pèse rien », dans le mundillo actuel… 
     Au cheminement facile, le Morante décide, en prenant un apoderado  « de confiance », et qui est toujours là, de lutter et se gagner les contrats, un à un… et se hisser « en torero », jusqu’aux premiers rangs…  C’est un pari magnifique… mais c’est un pari.
     Du coup, on va surveiller de très près les quelques premiers contrats qui vont conditionner la suite : Le sévillan fera sa rentrée à Olivenza et aux Fallas de Valencia.La première plaza ne pèse rien, sinon l’écho d’une feria de deux jours où, chaque fois, un gros événement attire les regards…(Cette année, le retour d’Ojeda). Par contre, Valencia sera primordial, et, même si on ne coupe pas, il faudra marquer les Fallas de son empreinte…
     Ce ne sera pas facile, mais il est souhaitable que le Morante retrouve tous les duendes de 98, et donne à la future saison une attrait artistique qui semble devoir lui manquer, vu le toreo en force des uns (El Juli), et les incertitudes toreras des autres (Jose Tomas).
     Par ailleurs, plusieurs toreros de « corte artistico », pourraient bien nous valoir de grandes émotions, pour peu que souffle le vent de l’inspiration… Plus que jamais, un cartel « Morante, Javier Conde, Alfonso Romero » pourrait bien nous valoir de « monter au plafond », et coûter aux photographes, des kilomètres de pellicule... Mais il peut, également, nous laisser là, à maugréer sur le total manque de professionnalisme de ces toreros dits « artistes »… qui vont laisser passer un toro, ou mal lidier la moitié des autres, tout simplement parce que « Dame Muse » est partie flirter ailleurs… Effectivement, c’est le risque. Mais, vu le Toreo actuel, cela vaudrait le coup de le tenter, car… cela pourrait bien marcher.

 

« PAS TOMBE LOIN ! »

     22 Décembre : On a bien failli frôler une nouvelle révolution mexicaine. En 48 heures, le pays a vécu les affres d’une nouvelle loi, dont le projet était poussé par le parti de Verts, bien sûr, qui visait, en s’appuyant sur l’article 52  de la Loi de protection de l’animal, à interdire l’entrée de tous mineurs de 12 ans à tout lieu où étaient « sacrifiés » des animaux, et bien entendu, en tout premier lieu, les corridas.
     Vendredi matin, cette loi semblait approuvée par l’Assemblée Législative du District Fédéral, et aussitôt, la levée de boucliers fut telle que les chers députés, courageux mais pas téméraires, ont fait du rétro, laissant les verts « bleus de rage » et « blancs de peur » devant les joyeusetés qui leur étaient promises si l’on touchait, encore une fois, à ce qui faisait partie de la tradition et l’identité de tout un peuple.
     Durant 24 heures, la presse s’est attachée à diffuser largement les déclarations de tous les acteurs de cette lamentable dramaturgie. Côté taurin, on donna bien sûr, la parole à Rafael Herrerias, empresa de la Mejico qui, bien sûr, en fit quelques tonnes, mais apporta une précision intéressante : 30% des abonnés à la Mejico, ont entre 12 et 18 ans. Ce qui est tout à fait remarquable. Et d’arguer ensuite sur les possibilités offertes aux jeunes qui veulent devenir toreros, le plus bel exemple étant le Juli, qui « s’est fait », au Mexique, dès ses quatorze ans. On donna la parole aux matadors, comme le Zotoluco, qui signala « qu’ils » ont bien essayé, également, en Espagne, mais « ils » n’y sont pas arrivés. D’autres professionnels intervinrent, soulignant de même que la tauromachie, au Mexique, a besoin de faire peau neuve, et qu’une tel diktat ne ferait que précipiter sa chute. Enfin, un véritable tollé soulevé, au point que certains hauts responsables de tous les partis autres que les verts, ont apportés tant de bémols à ce projet, qu’il est pratiquement mort-né.
     Cependant, le boulet est passé près, encore une fois, et, que l’on soit de ce côté ou de l’autre du Charco, il y aura toujours « un gratte papier à costume trois pièces » quelconque pour relancer la croisade, s’appuyant sur quelque article à moitié effacé de quelque loi félonne, du temps où, en toute légitimité, on écartelait, on empalait, on brûlait vifs des hommes et des femmes… au nom de Dieu.

 

MEJICO FINAL EN FANFARE…

     22 Décembre : Il fera bon être au Mexique entre Janvier et mi Février. En effet, il semble que l’Empresa de La Monumental de Mejico soit en train de concocter de gros cartels pour ce début 2002, final de la Temporada Grande dans le capitale. Bien entendu, tout cela tourne autour des grands noms espagnols, comme Juli, Ponce, Tomas et Pablo Hermoso de Mendoza, idole des mejicanos. Si l’on y ajoute le Morante qui va être invité à nouveau, puis ceux des mexicains triomphants, tels Zotoluco et Jorge Gutierrez, on peut penser que de grandes choses se préparent, en particulier les 3 et 5 Février, traditionnelles dates anniversaires de La Mejico.

Pour le moment, quelques bribes qui mettent l’eau à la bouche :
     13 Janvier : Ponce – El Juli, et deux matadors mexicains (on sait que le Juli insiste pour promouvoir des jeunes, comme Casasola, par exemple)
     20 Janvier : Armillita – Jose Tomas, et un troisième, avec des Teofilo Segura.
     27 Janvier : Jorge Gutierrez, El Juli, et un troisième, défileraient, devant un lot de Fernando de la Mora.
     3 Février : En attente, avec, peut-être, Jose Tomas et le Morante.
     5 Février : Hermoso de Mendoza, Ponce et Juli seraient déjà au cartel.

     En un mot… la grande bagarre finale se prépare, dont les espagnols reviendront « nez au vent », ou… « la queue basse », juste à la veille de la grande explication 2002, à l’heure de l’Euro…

 

« RUEDO VALENCIANO S.L »… C'EST FAIT !

     22 Décembre : Contre 15 voix pour et 12 contre, la Diputacion de Valencia a approuvé le choix de la société « Ruedo Valenciano S.L », pour mener les destinées de la plaza de Valencia, durant les trois ans qui viennent (avec possibilité de proroger trois ans de plus).
     Dès à présent, José Cutiño, Justo Ojeda et leur charismatique associé Curro Romero, vont préparer leur entrée à la Calle de Jativa : La feria des Fallas.
     La feria se déroulera du 10 au 19 Mars, comptant de sept corridas de toros, une de Rejoneo, deux novilladas, une non piquée et quatre festejos populares, comme il se donne, traditionnellement, dans la zone valenciana.
     Sept corridas, 21 postes : Deux à Ponce, Juli, Barrera (mené par Ojeda) ; les interrogations sur la présence de Joselito-Tomas (fonction de si la feria est télévisée ou non) ; Finito, Victor Puerto, le Morante… De fait, la liste des possibilités ira se réduisant. Viendront alors les tractations et « come cocos », autour de la traditionnelle équation : « Qui ? Quand ? Avec qui, et devant quels toros ? »

 

ANTONIO BARRERA : UN MEXICAIN « MUY SEVILLANO »…

     23 Décembre : …Ou « un Sévillan, pero que muy mejicano ! » Comme vous l’entendez !
     Il raconte que lorsqu’il atterrit à Mexico, sa première préoccupation fut de trouver un taxi qui l’amène à la Plaza Monumental. Ce n’était pas « jour de toros », et le « concierge » se fit un peu prier, mais finit par le laisser entrer. Lorsqu’il déboucha dans le tendido et qu’il découvrit cette immensité de béton, de sable et de ciel bleu, il sut qu’il débarquait dans un autre monde, et il en prit presque peur…
     C’était l’automne de l’année 2000… Ce jeune homme svelte était « matador de toros »… et il était seul. Son nom : Antonio Barrera
     Il est né le 9 février 1976, à Las Navas de la Concepcion (Séville). Comme pour beaucoup, l’aficion al toro entra rapidement en lui. Comme pour beaucoup, le chemin fut long, fastidieux, parfois désespérant. A rude peine, il arriva à l’alternative, le 11 Juillet 1999, en plaza de Avila. Pour le souvenir, on dira que le toro s’appelait « Barrigon », de Juan Albarran ; que son parrain d’alternative était El Cordobes et le témoin Javier Conde. Il coupa quatre oreilles, ce jour là et il put, ensuite, toréer 10 corridas. C’était le bout d’un chemin qui avait débuté avec sa présentation en piquée : le 24 juin 1991, à Gerona.
     Puis, le miracle… la rencontre un des grands sachems de la deuxième empresa taurine du Mexique, « Espectaculos Taurinos », qui lui signe 20 corridas, de l’autre côté du Charco, en débutant fort, en plazas de Monterrey et Leon, (après une toute première, le 1 janvier 2000, à Jalpa). Une chance, mais également, un dur challenge : Plazas importantes, toro différent, adaptation très rapide… Tout cela imposait beaucoup…
     Et le torero répondit « présent »… Quatre oreilles et un rabo, lors de sa première, à Monterrey, aux côtés d’Armillita et Zotoluco, devant des toros de Begoña. Et deux oreilles à Leon.
     Se succédèrent alors les contrats et les triomphes : Guadalajara, Aguascalientes, Tijuana, Mexicali, Juriquilla et deux toros graciés : un de Chafik, à Jalostotitlan, et un de Begoña (qui s’appelait « Vida »), en plaza de Ciudad Juarez. Le toreo de cet « Español afincado aqui » plaisait, s’adaptant bien au toro mexicain
     Temporada bonita de ce sévillan, devenu mexicain dans l’âme et le toreo. Arrivé pour 20 corridas, il en est aujourd’hui à 42 courses torées, avec 55 oreilles et 2 rabos coupées. Une vraie bonne temporada qu’il ne pouvait songer vivre, cette année 2001, en Espagne.
     Et puis, ce dimanche 23 décembre, arrive le grand jour : La confirmation d’alternative, en plaza Monumental de Mejico, la capitale, des mains de Miguel « Armillita », en présence d’Alfredo Gutierrez (le sobrino de Jorge Gutierrez), face à des toros de De Santiago, propriété de Jose Antonio Garfias.
     Une partie de son destin se joue là, ce soir. Cette 9ème de la temporada  « à la Mejico » sera pour lui, synonyme de « Futur » : Ou il triomphe, et il peut songer reprendre l’avion pour « tenter l’Espagne »… ou il reste au Mexique, et ne peut songer, pour le moment, fouler le sable de la Maestranza de Séville… qu’en civil.
     Que haya mucha suerte…Sevillano !

 

MEXICO : PAS DE SYMPHONIE, POUR LA NEUVIEME…

    24 Décembre : Bon ! Aujourd’hui, on ne va parler que peu de toros…
    En fait, vous n’avez pas le temps. Madame doit aller chez le coiffeur ! Vous devez « vous magner » d’acheter le cadeau que vous avez oublié… mais voilà, vous n’avez aucune idée ! Maldita sea !  Vos gosses sont nerveux et le chien de la maison sent bien que quelque chose se prépare. Lui aussi aura droit à son cadeau…

    Et pour vous ? Que sera-ce, outre la sempiternelle cravate, ou la jolie écharpe ? Peut-être les œuvres complètes de Martine Aubry ? (35 tomes…d’une heure, chacun !) Ou alors…ah oui ! Une idée : « La Déclaration des Droits de l’Aficion », sur un parchemin 2001, bien encadré, au-dessus de la cheminée en toc…
    Là aussi… Dormez en paix, braves gens ! On pense pour vous !
    Allez ! C’est Noël ! On ne va pas batailler ! on va oublier tout ce qui est « afan de protagonismo ! », que ce soit en politique…ou en tauromachie ! Ce soir est soir de Paix, et seuls comptent les santons de Provence, et « le petit niston » qui va naître…
    Espérons simplement que, de Lille à Bonifacio, de Biarritz à Strasbourg, tous ces « citoyens » que nous sommes, se donneront l’accolade et parleront, l’espace d’une nuit, de paix, et seulement de paix. On peut rêver !
    Espérons que, par le monde, les canons se tairont, et que le vieux lion fatigué, pourra, malgré tout, prier à Bethléem.
    Espérons, simplement, un peu d’air frais… 
    Alors, où que vous soyez, passez une heureuse fête de Noël, et gardez bien tous ceux que vous aimez… Et, même si on vous fait cadeau d’une nouvelle cravate… souriez ! c’est Noël !
    Côté toros, on y va doucement ! Certains toreros ont rangé les esportones (étuis aux épées) dans quelque recoin, juste à côté de la valise toute prête, à destination de Cali. D’autres restent à la maison, regardent des vidéos, trottent un peu, jouent au fronton… tuent le temps, et se préparent. C’est la trêve ! Cependant, rien ne les empêchera de se lever tout à coup, au milieu de réveillon, et « de péguer quatre naturelles de rêve, au chapon qui passe », avec leur serviette de table, au milieu des olés et des vivas ! Son Toreros ! Feliz Navidad, señores !

    Au Mexique, un torero sera toute joie: Alfredo Gutierrez. Il a coupé deux oreilles, hier. Certes, il n’y avait que 10000 personnes, mais il a triomphé. Un autre sera content, sans plus : Antonio Barrera. La corrida était importante, primordiale. Il a coupé une oreille, mais cela ne suffira guère pour « traverser l’océan, dans l’autre sens ». Il a été bien, très vaillant, mais un peu brouillon, faisant dans la quantité plus que la qualité… Quant au dernier, il est reparti comme il était venu ! Armillita traîne sa nostalgie d’une gloire surannée.
    Certes, il s’est coupé trois oreilles, hier, à la Monumental de Mexico, mais il semble bien que Noël y était pour quelque chose. Au fond…pourquoi pas ?

    23 Décembre – Mexico (Plaza Monumental) – 9ème de la Temporada Grande – 10000 personnes, environ – Temps nuageux et froid : Les toros de « De Santiago » sont sortis bien présentés, quoiqu’inégaux de trapio, mais manquèrent de race. Il n’y eut que peu de relief, face aux piqueros, et l’ensemble manifesta une tendance à la soseria. Les meilleurs : 1er et 5ème. Le quatrième sortit manso, avec la tête de travers, comme pris d’un torticoli bien peu taurin.
    Antonio Barrera, « le Mejicano-Sévillan », confirmait son alternative. La cérémonie eut lieu devant le toro « Pastor »- N°163 – 478 Kgs, de De Santiago, très bien présenté. Faena « a mas », toréant de très près, sur les deux côtés. Faena de quantité, un peu accrochée, les séries s’adornant de dosantinas et faroles. Au final, des manoletinas à genoux qui divisèrent les opinions. Pinchazo hondo, deux descabellos. Un avis, et le torero entame une vuelta, diversement appréciée. Face au dernier, un toro qui sort manso, cherchant à sauter, on le verra très décidé, alternant technique et spontanéité. Pinchazo recibiendo, épée entière et descabello. La faena avait été longue, et deux avis sonnèrent. Mais le public fêta volontiers une oreille un peu bénévole.
    Armillita, le parrain, tomba sur les deux mauvais, ce qui lui donna quelques excuses pour ne rien faire, mais toujours très élégamment. Il esquissa bien quelques petites choses, face au quatrième, mais bon ! Silence à son premier, et sifflets au quatrième qui portait un nom de circonstances : « Navideño ». (Sont marrants, les mexicains… Quatre ans avant, ils savaient que le toro allait sortir à Noël ! Et… Devinez comment s’appelait le cinquième ? « Rey Mago ». Bingo!))   
    Alfredo Gutierrez a totalement triomphé, coupant une oreille à chacun de ses adversaires. Bien au capote, il leva le public, d’entrée, pour de belles véroniques et une mise en suerte par tapatias. Par contre, il bafouilla un peu son tiers de banderilles. Faena droitière, très calme, conclue d’une bonne épée, un peu tendida. Il répéta sa bonne actuacion, face au cinquième, quitant par caleserinas et brillant fort, cette fois, aux banderilles. Sur la lancée, une faena d’entrega, devant un toro qui montrait de grandes qualités de mobilité et de noblesse. Faena compacte, sans génie mais très propre et très sincère, conclue d’une grosse épée. Nouvelle oreille et passeport pour la salida a hombros. Joyeux Noël, Alfred !  

 

« JOYEUX NOEL ! »... QUILS DISAIENT.

25 Décembre :  Cela fait plus de 2000 ans qu’il est né, le Divin Enfant… Et cela fait plus de 2000 ans que les hommes se cassent le figure, pour un drapeau, pour un bout de terrain, pour une poignée d’or, jaune ou noir, ou, pire encore… pour une religion dite d’amour est de Paix. Un comble ! Au nom de Dieu et de son fiston, on a massacré allègrement, tout au long des siècles… et on continue. Pour combien de temps encore ?

Hier, malgré toutes les prières, les amicales demandes, un homme a interdit à un autre de pouvoir aller se recueillir, et prier, sur sa terre… Oh, bien sûr, ce dernier n’est pas un saint… Le premier, non plus. Beyrouth, d’un côté ; Sabra et Chatilah, de l’autre, en sont de sanglants témoins, entre autres…

Mais, au nom de ce Dieu qu’on dit bon et tolérant, comment un homme, un vulgaire bipède, peut il interdire à un autre de venir faire acte de paix, ne serait-ce qu’une heure, au moment où, en théorie, tous peuvent se donner la main ?

Le vieux lion Arafat, encerclé de chars, n’oubliera jamais ce camouflet, aux yeux de la Terre entière… et , en face, les responsables de cet affront porteront de lourdes responsabilités dans ce qui va, à n’en pas douter, se passer…

Et, encore une fois, au son du « Joyeux Noël ! » de paix, des hommes prépareront la guerre. 

A New York, l’incendie s’est enfin éteint. La fumée s’est estompée, mais pas la peine dans nos cœurs. Ils étaient 3000, là-haut… 3000 qui n’avaient d’autre aspiration que de vivre normalement, même si, peut-être, leur travail contribuait un peu plus à enrichir les riches, et affamer les pauvres. Ils n’y pouvaient rien, et ne sont pas morts à cause de cela…

A Toulouse, le souffle, droit venu de l’enfer, a précipité des milliers de simples gens dans le gel et la solitude. Dormez en paix, messieurs les assureurs ! Réveillonnez-bien, sur vos matelas de devises et de fausses promesses ! Continuez à acheter des immeubles, comme au Monopoly… Un jour, s’il y a un dieu, vos fenêtres aussi, disparaîtront, et vous saurez, alors, ce que souffrance veut dire… Ministres, fonctionnaires, assureurs, banquiers…Du haut en bas de la hiérarchie… un seul refrain : « Il est urgent d’attendre ! » Joyeux Noël, messieurs les cravatés ! Un jour, l’hiver viendra, pour vous aussi…

A Bordeaux, une famille pleure doucement. Autour d’elle, d’autres essaient, maladroitement, de lui apporter un simple « Nous sommes là ! ». Et nous aussi. Ici, peu importent la race, la religion, la culture… Un enfant de 10 ans, qui pensait probablement à Noël, lui aussi, quand… le 4 décembre, son destin l’a rattrapé. Il s’appelait Larbi. Il avait le visage d’un gavroche de l’an 2001, comme tant d’autres… comme tous ces enfants qui, un jour, ont vécu l’atroce regard, le geste veule, l’immonde blessure… et tout cela, de la part d’un homme, d’un « égal » !

Bien sûr, des bruits courent… Il faut attendre ! Avoir confiance en la Justice… Laquelle ? Mais il faut prier pour que ces bruits qui circulent aux Aubiers ne se confirment pas, scientifiquement et humainement… Sinon, jamais plus on ne pourra raisonnablement dire que nous sommes tous égaux, tous frères ; Que la Justice est la même pour tous ; Que l’Etat veille sur le citoyen… et toutes ces sortes de balivernes de campagnes électorales…

C’est Noël ! Où que tu sois, petit, on pense à toi. Tu es parti rejoindre les Anges… Tu auras plus chaud, là-haut, même si les larmes gèlent sur place, « ici en bas ! » ! Où que tu sois, petit, joyeux Noël ! 

Nous sommes Aficionados, mais avant tout, hommes et femmes de notre temps. Certes, nous aimons un combat qui vient du fond des âges, mais c’est un combat déclaré, au grand jour… Ici, il n’y a pas d’ennemi, caché au fond d’une grotte. Ici, il n’y a pas d’affameur, planqué derrière son ordinateur. Ici, il n’y a que de simples hommes, certes vêtus d’or et d’argent, mais aussi pétris de peur et de doute… Certes des toros meurent, mais au grand jour, en combattant ! Il ne sont pas ennemis… Il n’y a pas de haine. 

« Quelle noblesse y a t’il là dedans ? » cracheront les antis… Allez donc savoir… Mais avouez quand même qu’une grande estocade, ou un puyazo d’anthologie, a quand même plus d’allure, qu’une bombe de trois tonnes, larguée de huit mille mètres, qui va bousiller tout ce qui bouge, à trente mètres sous terre…

Aficionados ! De simples hommes et de simples femmes, qui, souvent se poseront la question, voire culpabiliseront… Mais, au constat de l’Actualité, même un jour de « Paix sur le Terre, aux hommes de bonne volonté »… on n’a vraiment pas à gamberger !

Aussi, nos abrazos et nos vœux sont sûrement ceux de la vraie amitié, de la simple sincérité.

Asi que… « FELIZ NAVIDAD ! »  

 

MEXICO: ENTREE GRATUITE POUR ALLER VOIR MARIE…


          
26 Décembre : S’il y a une date logique pour rendre une petite visite à Marie, c’est bien ces jours ci. Des millions de femmes, d’hommes et d’enfants n’y ont pas manqué.
              Mais là… on parle « toros », et on parle de Mexico. En fait, suite aux immenses remous qu’avaient provoqué les tentatives d’interdire l’entrée aux corridas aux mineurs de moins de douze ans, Rafael Herrerias a pris la balle au rebond, et, a décidé de faire « entrée gratuite » à tous ces charmants bambins, à l’occasion de la prochaine corrida à la Monumental, d’autant qu’il affiche au paseo Mari Paz Vega, qui vient de réapparaître triomphalement à Cadereyta.
               Pas fou l’empresa, qui monte un cartel bien modeste, mais se gagne un bon point au plan « image de marque », et va « mettre du monde dans sa plaza », puisque, si les enfants entrent gratos, les parents, eux, paient leur boleta… Bonne idée, bonne stratégie et…de l’ambiance en perspective. Cette 10ème corrida de la Temporada sera, probablement, à mettre entre parenthèses, car, vu le contexte, les oreilles  devraient tomber. Au cartel : Antonio Urrutia, Guillermo Gonzalez, bien connus dans leur immeuble, et Mari Paz Vega, Espagnole de Malaga, qui a vaillamment repris le flambeau de Cristina Sanchez.
                Médiatiquement moins favorisée que la grande Christine (un physique moins avenant étant, peut-être, la cause), Mari Paz est torera en diable, courageuse, technique, ne manquant pas d’allure, surtout en toréant main gauche. L’an passé fut « de pénitence », moitié dans le plâtre, moitié en douloureuse rééducation. Elle réapparaît à la Mejico, pratiquement un an, juste, après qu’un toro de Caranco  lui ait fracturé le fémur gauche, dès la portagayola, en ce même ruedo, le 1er Janvier 2001. La jeune à du mérite, et c’est tout à l’honneur de Rafael Herrerias de lui redonner sa chance à la monumental.
                  Ce même empresario est en train de concocter un « gros anniversaire » de sa plaza. Ce sera le 56ème, et cela se passera le 5 Février prochain. Pas radin pour un peso, Herrerias prévoit trois corridas, les 3,4,et 5 Février. On sait que Ponce et Juli seront sur le pont, pour souffler les bougies. Par contre, une nouveauté : L’empresa projette une corrida matinale, le 5 février (il y aurait donc (double session, ce jour-là), avec en vedette, Pablo Hermoso de Mendoza. A suivre.
                   En attendant, il y avait corrida un peu partout, hier, en province. Pas de résultats bouleversants, excepté une curiosité : Pablo Hermoso de Mendoza n’a rien coupé, hier, à Queretaro. C’est tellement rare qu’il fallait le signaler. Les toros de Celia Barbasosa, de Caranco et de Fernando de la Mora sont sortis bien limités en tout, et les toreros avaient peut-être quelque reste de gueule de bois, car ils ont tué comme des cochons… Jorge Gutierrez, « Don Pablo » et le petit Casasola (qui réapparaissait après blessure) se sont réunis au même bilan : Applaudissements. La plaza était pleine, et il faisait beau. C’est déjà ça.

 

FERIA DE CALI… C’EST POUR AUJOURD’HUI..
                   
                    26 Décembre : C’est parti ! La Colombie se réveille à l’espoir d’une nouvelle « tablée de Paix », les FARC décidant de revenir aux négociations, et le Président sortant désirant à tout prix finir son mandat en beauté. Espoir donc, quoique…
                     Du côté de Cali, cela fait déjà plusieurs jours qu’on ne dort plus, soit parce que l’on est aux derniers préparatifs, soit parce que l’on a « de l’avance à l’allumage »… Feria populaire ! Feria de lumières, de chaleur, de belles filles qui dansent, et… Feria Taurine par excellence.
                     Cali a vécu, hier, la traditionnelle cabalgata, 5000 cavaliers essayant de se frayer un chemin au milieu de 200 000 personnes pressées sur le parcours Il y a eu bousculades, beaucoup d’eau, de farine et de confettis qui volent dans les airs, mais pas trop de grabuge, excepté ce cavalier très « John Wayne », qui s’est ouvert le passage en tirant des coups de feu en l’air. Mais, comme dans les bons westerns, tous les indiens se sont relevés à la fin de la scène, et ça s’est fini autour d’un verre d’aguardiente…ou plusieurs.
                      On ne vous parle pas des filles au corps cuivrés qui dansent lascivemeeeent… etc !
                      Soyons un peu sérieux : Feria taurine, en plaza de Cañaveralejo (Ah ! Voyons si vous le répétez, plusieurs fois et vite !). Imaginez une coupe de champagne et 18000 bulles qui scintillent et dansent en même temps. Feria de Cali, feria de joie et d’Aficion…
                      On dit qu’elle a beaucoup baissé… Il est vrai que plusieurs éléments ont jouer contre, ces dernières années : La crise économique, politique et sociale qui éreinte le pays ; La baisse de la ganaderia Colombienne ; La baisse du niveau des diestros Colombiens, une fois Cesar Rincon retiré, et le peu d’envie des vedettes espagnoles à venir célébrer la nouvelle année, vêtus de lumières. Les dollars ne sont plus là… pues ! No merece la pena.
                       Avant, on réservait ses places dès la feria terminée, et le plaza était pratiquement « réservée », en mai, pour décembre suivant, sans en connaître les cartels, bien évidemment. Cependant, la gestion dite désastreuse de la dernière empresa, a conduit à une grande baisse de ces « pré abonnements ». Pratiquement de 50%. Il a donc fallu se battre pour construire une feria qui se tienne, et ce ne fut pas facile. A priori, cependant, les gens ont envie de se distraire ; les hôtels sont pleins, et on murmure que la plaza fera pratiquement un lleno par jour. A vérifier.
                        La 44ème Feria de Cali débute donc ce soir, et l’on suivra avec attention le jeu des trois premières corridas, dites des « toros de las tierras altas »… En effet, les trois premiers lots viennent tous du Cundinamarca, terres voisines de Bogota, situées à quelques 2700 mètres d’altitude. Ce sont : Juan Bernardo Caicedo (de souche Torrestrella) ; Jeronimo Pimentel « El Paraiso », (de souche J.P Domecq); et « Las Ventas del Espiritu Santo », de Cesar Rincon, pur produit Marques de Domecq.
                        Les corridas sont radiodiffusées en direct sur Radio Caracol. Avec 7 heurs de décallage, vous les avez vers 23 heures. Que haya suerte et… Viva Cali ! Viva Colombia.

 

FERIA DE CALI  

                         26 Décembre : Toros de Bernardo Caicedo, pour Pepe Manrique, Sebastian Vargas et le cavalier Fernando Lopez
                         27 Décembre : Toros del Paraiso, pour El Califa, Rafael de Julia et Guerrita Chico (alternative)
                         28 Décembre : Toros de « Las Ventas del Espiritu Santo » (Cesar Rincon), pour David Luguillano, El Gino et Sergio Martinez
                         29 Décembre : Toros de La Puerta de Hierro, pour David Luguillano, Antonio Ferrera et Ramiro Cadena
                         29 Décembre (en nocturne) : Novillada
                         30 Décembre : Toros de Achurry Viejo, pour Victor Puerto, El Califa et Alejandro Gaviria
                         31 Décembre : Toros de Ernesto Gonzalez Caicedo, pour Antonio Ferrera, Sebastian Castella et Guerrita Chico
                         1er Janvier : Corrida del Toro : Six de Fuentelapeña, pour David Luguillano, Sebastian Vargas, Antonio Ferrera, Sebastian Castella, Ramiro Cadena et Rafael de Julia.
                         2 Janvier (en nocturne) : Toros de Ambalo, pour Diego Gonzalez, Victor Puerto et El Juli
                         3 Janvier (en nocturne) : Festival avec six toros de ganaderias différentes, pour David Luguillano, Victor Puerto, El Gino, El Califa, El Juli et Guerrita Chico.
                         4 Janvier (en nocturne) : Toros del Paraiso, pour Finito de Cordoba, El Juli et Ramiro Cadena
                         6 Janvier : Corrida de clôture – Toros de Guachicono, pour les trois triomphateurs de la Feria

 

 

CALI : UNE PREMIERE « EN MINEUR »…

27 Décembre : Comme il fallait s’en douter, la première corrida de la feria de Cali n’a pas rassemblé grand monde. Le ganado est mal sorti, et en plus… il pleuvait ! Malgré ce, Sebastian Vargas tomba sur le seul bon numéro de la tarde, et coupa la première oreille de la Feria.
            Cette 44ème édition de la célèbre feria en plaza de Cañaveralejo est primordiale, car il ne suffit plus de dire, chanter et danser « Feria de Cali », pour remplir la plaza. La crise est grave,   et provoque des remous dans le mundillo Colombien, certains argumentant sérieusement pour prendre un nouveau départ, sur de nouvelles bases. Il en est qui désireraient confier la Feria à une empresa Espagnole, histoire, peut-être, de se gagner les bonnes grâces des vedettes, ou de les bloquer par contrat, lors des négociations d’autres grandes ferias en Europe. De plus, la cabaña colombienne étant actuellement « à marée basse », on repense à amener du ganado espagnol à Cañaveralejo. Pendant ce temps, l’aficion fait le moue, et ne vient plus comme avant, quel que soit le cartel. A preuve : Media plaza, hier, pour la première… Et, comme les toros n’ont rien donné, il y a intérêt à rectifier très vite.

 

26 Décembre : Cali (Colombie) – 1ère de Feria – Media plaza – Bruine, par intermittence : Six toros de Juyan Bernardo Caicedo, très bien présentés, bien armés et astifinos. Du Trapio, du poids (520,574, 548, 516, 520 et 530 Kgs), mais un total manque de caste. Pourtant purs produits Torrestrella, les Caicedo se sont montrés mansos au cheval et filant vilainement aux tablas, au troisième tiers. Les diestros et le cavaliers essayèrent en vain de lier trois suertes… Beaucoup de volonté, mais bien peu d’options.
            Pepe Manrique lutta en vain contre deux « rajados en tablas ». Beaucoup de courage, mais aucune chance de remonter la pente. De plus, il tua mal. Silence et ovation.
            Sebastian Vargas mit aussi de la grande bonne volonté devant le triste deuxième. Tuant mal, il écouta le silence. Par contre, le cinquième eut un peu de charge, au début. Vargas en profita pour banderiller très spectaculairement, et put tirer trois bonnes séries, sur les deux mains, avant que ne s’éteigne le bicho. Grosse estocade, et la première oreille de la Feria.
             Le cavalier Fernando Lopez dut batailler dur pour faire charger ses adversaires, prenant des risques et multipliant les assauts. Vaillant, brillant cavalier, le colombien s’en sortit comme il put, tuant mal son premier, et « descordando », le sixième. Silence partout.
             Ce Jeudi 27 : Deuxième de Feria, avec une entrée probablement meilleure, pour un cartel intéressant : Toros del Paraiso (Triomphateurs de la feria 2000), de Jeronimo Pimentel, pour Le Califa, qui doit triompher en Colombie ; Rafael de Julia, qui fait sa présentation ; et Hernan Ocampo « Guerrita Chico », qui prend l’alternative.

 

 

PACO OJEDA PLANIFIE 2002

         27 Décembre : C’est du sérieux ! Paco Ojeda semble vouloir attaquer fort, à l’occasion de son retour. Certes, ses deux premières corridas, prévues à Olivenza et Moron de la Frontera, pourraient faire penser à une stratégie « de deux et troisième catégorie »… Cependant, il semble que le Sanluqueño ait l’intention de s’aligner sur les grandes ferias, puisque son nom sonne déjà fort, pour les Fallas de Valencia et Sevilla. Bien entendu, il faudra laisser le temps au temps, et les choses peuvent changer  très vite… Il suffit d’un toro qui regarde de travers, ou de quelques pinchazos en trop… Mais l’intention est là.
            Ojeda semble devoir toréer beaucoup en compagnie de Juli, ce qui est à la fois une bonne stratégie (les arènes seront pleines, et la bourse aussi), et une occasion de se prendre quelques bains monumentaux. Il sont copains, mais on connaît la caste du gamin. Certes, Ojeda, dans un coup de génie, peut « effacer » tout le monde, mais le Juli a pour lui, la jeunesse, la régularité,  l’étendue du répertoire, et une épée qui fonctionne bien. Ce qui n’est pas le cas d’Ojeda. De plus, passer en premier, chaque fois… Ce sera difficile.
             Mais, d’ores et déjà, même si l’on peut-être dubitatif, le retour d’Ojeda sera un des points forts de la saison qui vient… Les paris sont ouverts. Ce qui est certain, c’est que « ça passe ou ça casse ! ». Ou Ojeda revient « très haut », ou il rentre à la maison avant la mi-saison.
             Début des hostilités : 2 Mars – Olivenza, en compagnie du Finito de Cordoba et du Juli, face à des Juan Pedro Domecq.

 

 
JOSE TOMAS SE RETIRE LOIN…

            28 Décembre : La nouvelle vient de tomber et va faire grand bruit… bien que l’on pouvait s’attendre à quelque chose de la sorte : Jose Tomas se retire du toreo. D’ores et déjà, le diestro, qui se serait entièrement rasé, a fait don de tous ses biens à des entités caritatives espagnoles, et aurait quitté l’Espagne, pour le Tibet, où son intention est de se donner entièrement à la méditation.
             On le sait, Jose Tomas est habitué à dire et faire les choses, calmement, sereinement, comme s’il s’évadait en d’autres lieux sacrés, ou revenait d’une autre planète. Il a simplement déclaré qu’il vivait très mal cette perpétuelle tension à laquelle il était condamné depuis qu’il était en haut de l’Escalafon, et qu’il avait de plus en plus de mal à supporter le confort qui l’entourait, alors que tant de choses brûlaient autour de lui. Il a très mal vécu les événements du 11 septembre, qui semblent avoir précipité sa décision… Son choix du Tibet n’est pas innocent, puisqu’il souligne que malgré son immense pauvreté, cette terre est restée, dit il, la seule où l’on peut atteindre la sérénité absolue… Curieusement, il dit également avoir ressenti cette formidable paix intérieure, et cette immense chaleur en début d’année 2001, lorsqu’il a joué le rôle du Roi Mage, en janvier 2001, au Puerto Santa Maria, et que tous venaient à lui, avec respect et amour, alors qu’il ne connaissait plus cette impression depuis longtemps…
              Un décision qui va laisser un grand nombre d’aficionados dans la douleur, mais qui mérite tout respect, et même une certaine admiration… Tout laisser ainsi, pour vivre sa vocation profonde, dans des conditions pour le moins, physiquement dures, engendre une grande réflexion sur la nature humaine.
              Jose Tomas rejoint en cela, mais à un niveau supérieur, Juan Garcia « Mondeño », qui, dans les années 65, se retira dans un couvent, et revêtit l’habit, l’espace de quelques mois. Cependant, les circonstances de la vie, et l’appel du toro furent les plus forts, et les torero réapparut dans les ruedos, où sa personnalité torera, qui n’était pas sans avoir quelques points communs avec Jose Tomas, eut de nombreux partisans.
              Jose Tomas s’en va. On le regrette, mais on respecte. « Le Samouraï », comme certains l’avaient baptisé, ne va maintenant lutter que pour la Paix des Hommes… Le monde en a bien besoin.

 

 

CALI : BON SUCCES DU 124ème COLOMBIEN
            
            28 Decembre : La deuxième corrida de la feria de Cali a connu un bilan mitigé. Côté toros, les triomphateurs de l’an passé n’ont guère confirmé, ni sur les formes, ni sur le fond. Côté  toreros, le petit « Guerrita Chico » a pris une très digne alternative, devenant le 124ème matador de toros colombien, démontrant calme, technique et toreria. De son côté, le Califa a perdu deux oreilles en bafouillant son estocade, mais cela va bien mieux. Quant à Rafael de Julia, cela partit mal, mais il se remit en selle par la suite, coupant une des deux oreilles de la journée. En un mot, une corrida intéressante, suivie par quelques 13000 personnes.

 
              27 Décembre : Cali (Colombie) – 2ème corrida de Feria – ¾ de plaza : Six toros du Paraiso, de Geronimo Pimentel, qui ont déçu, dans leur présentation très inégale quant au trapio (438, 532, 470, 486,486, 462 Kgs) et aux armures, et dans leur comportement. Quoique faisant leur devoir à la pique, les toros ont montré beaucoup de défauts, mélangeant soseria et mansedumbre, sortant abantos, refusant les capes, arrivant compliqués à la muleta, sans pourtant manifester de dangereuses intentions. Cependant, 1, 2 et 6èmes furent les meilleurs, tandis que le cinquième fut incommode, au début. Aucun ne se laissa toréer à gauche.
               Hernan Ocampo « Guerrita Chico », élève de l’Ecole Taurine de Cali, prenait l’alternative. On le vit très à l’aise, dans un toreo technique, classique, reposé, qui lui valut de « presque sortir a hombros », l’épée lui jouant un tour au sixième. Un oreille, face au toro de la cérémonie « Comediante » - 438 Kgs, devant lequel il se montra calme et brillant. Bonne faena également devant le dernier de la soirée, hélas gâchée avec l’acier. Vuelta al ruedo, cependant, et l’attente de la suite, car, les difficultés commencent maintenant.
               Jose Pacheco « El Califa », se montra très mûr et serein, face à son premier « Achero », de 532Kgs, devant lequel il dessina une grande faena, pleine de puissance et de verve. Hélas, il pincha et perdit deux probables oreilles, donnant une vuelta très fêtée. Par contre, le quatrième fut le mauvais numéro, et le Califa, absent au capote, tenta courageusement mais en vain, de lui tirer quelques passes. Cinq pinchazos n’arrangèrent rien. Avis et Silence.
                Rafael de Julia faisait sa présentation. Il n’est pas, on le sait, torero de fioritures et grandes envolées. Aussi, lorsqu’il patine, on s’ennuie rapidement, dans les gradins. C’est ce qui arriva, face à son premier, qu’il ne sut par quel bout prendre. Faena « a menos », et déception générale, qui se traduisit par d’abondants sifflets (« tremenda silbatina » disent les chroniques). Par contre, le panorama changea du tout au tout, face au cinquième. Le toro sortit abanto, courant dans tous les sens, distrait, sans fixité. Les deux premiers tiers furent un peu désordonnés. Par contre, le muletero sut rapidement s’adapter aux conditions du bicho, et, lui laissant toujours la muleta sous le mufle, arriva à le convaincre, et enchaîna de longues et bonnes séries de derechazos qui furent ovationnés, le public « découvrant » le torero. Faena « a mas », parsemée d’adornos divers, et bonne estocade. Une oreilles, longuement fêtée. Au total, une bonne présentation en Colombie, de Rafael de Julia.

 
Ce vendredi 28 Décembre : Corrida de « Las Ventas del Espiritu Santo », de Cesar Rincon (présent à Cali), pour David Luguillano, El Gino et Sergio Martinez

 

 

MEJICO : « DEMANDEZ LE PROGRAMME ! »
          
           28 Décembre : Don Rafael Herrerias, empresa de « La Mejico » est en train de travailler ferme aux prochains cartels  de la Monumental capitalina, compte tenu, notamment de l’entrée tardive d’Enrique Ponce, et de la grande semaine anniversaire du 5 Février.
           Ce qui arrive aujourd’hui va encore compliquer les choses.
           Ce qui semble sûr : Le 6 Janvier, Juan Jose Padilla reviendra à la Monumental, accompagné de Mariano Ramos et Federico Pizarro, face à du ganado de Celia Barbabosa.
            Le 13 Janvier, gros cartel « à quatre », avec Ponce, Zotoluco, El Juli et un autre matador mexicain, face à des Bernaldo de Quiros. Juli reviendra le 27 Janvier, et le 5 février.
            Jose Tomas était prévu le 20 Janvier, avec des Teofilo Gomez, puis le 3 Février, en compagnie de Ponce.
            Cependant, beaucoup de choses risquent encore de changer. A n’en pas douter, l’Empresa rappellera pour les corridas « anniversaire », les triomphateurs de la temporada, comme le Morante de la Puebla et Jorge Gutierrez. A suivre, donc.
             Reste le cas Pablo Hermoso de Mendoza (qui vient de couper « quatre et deux rabos », hier, 27 décembre, à Tlaltenango, dans le département de Zacatecas). Il est une idole, ici, et il y a un troisième contrat prévu, à l’occasion des festivités de février. Oui mais voilà, Herrerias n’a pas « du tout » apprécié, les circonvolutions que lui ont imposées le Rejoneador et son apoderado Martin Arranz, en début du mois. N’aime pas perdre la face, le Rafael ! Donc, il réserve au cavalier navarrais « un chien de sa chienne », sous la forme d’une corrida « en matinée », qui lui permettrait de respecter ses engagements, mais l’isolerait des « grandes affiches de superluxe », prévues pour souffler les 56 ans de la plaza…
             La vengeance est un plat qui se mange froid… même au Mexique.

 

 

AH… AU FAIT !
           
            Le 28 Décembre… est, dans les pays hispanisants, « El dia de los Inocentes », sorte de 1er avril « à eux »… Un jour où on fait des farces, où « on balance » des fausses nouvelles…
            Vous voyez ce que je veux dire…
            Allez, consolez-vous, Jose Tomas est toujours parmi nous. Quoique…

 

INNOCENTS… IL FAUT LIRE JUSQU'AU BOUT…

     29 Décembre : « Poisson de Décembre ! »… Il faut lire jusqu’au bout ! On vous l’annonçait, hier, en fin de notre page quotidienne ! C’était « Dia de los Inocentes ! ».
     Picaron ? Vous avez piqué… Tant mieux ! C’était fait pour, et ce n’est pas méchant… même pour Jose Tomas, qui nous énerve parfois avec ses airs évaporés, mais qui est un torero à suivre, « à quatre pattes », si nécessaire… Donc, qu’il reste longtemps par chez nous, et nous enchante, cape et muleta en mains. Le Tibet, ce sera pour plus tard… quoique !
     On dit toujours « Aux innocents, les mains pleines », mais on ne dit jamais…  « pleines de quoi ? »
     Le 1er Avril, en France, est une journée où, traditionnellement, on fait des farces, on monte des canulars. En général, ce n’est pas méchant, et souvent, cela fait rire. C’est le but. Cependant, depuis quelques années, la tradition patauge un peu, par manque de temps, par manque d’imagination, par manque d’humour... Alors, certains pervers profitent de l’occasion pour sortir « la petite vengeance perso », la phrase qui fait bien mal, l’article « qui vous pourrit la vie, dont vous mettrez toute l’année à vous remettre ». On est alors, loin du poisson de papier que l’on épinglait au dos de son professeur, tandis que toute la classe pouffait allègrement, sans pour autant « perdre le respect »… Les temps ont changé. Aujourd’hui que des « morpions de huit ans » assomment leur institutrice… on aurait l’air fin, avec notre « truite de chou vert »....
     En Espagne et dans les pays hispaniques, le 1er Avril se joue… le 28 Décembre, « Dia de los Inocentes », jour des Saints Innocents. Et donc, dans tous les domaines, chacun y va de « son coup tordu, mais bien gentil », et bien entendu, le mundillo taurin n’est pas le dernier à sortir les canulars.
     Cette année, il y a eu de tout. Et quand on dit de tout… De la bonne farce qui fait un instant lever un sourcil ahuri accompagné d’un « noooonnnnn ? », « incrédule mais, quand même ! », à la véritable vacherie de bas étage, orchestrée de longue date, mieux préparée qu’un attentat terroriste, avec l’intention de faire mal, et tourner sa victime au ridicule… Y eso no es ! Rien à voir, avec l’esprit du 1erAvril et 28 Décembre. Qu’on en juge :
     « Mundotoro.com » annonce la destruction prochaine de la couverture de la plaza de Zaragoza… Etant la première plaza, importante, à tenter l’expérience, on pouvait effectivement penser qu’il faudrait un jour tout mettre à bas, pour mieux remplacer… Pourquoi pas ?
     Les copains de « Mundotoro.com » continuent par un vrai bon canular, tout à fait dans la tradition, et bien amené. On sait les liens qui unissent Curro Romero et l’association ANDEX, qui lutte pour les enfants atteints de cette saloperie appelée, sous toutes les latitudes, cancer. La despedida du Pharaon, lors du Festival pour ANDEX ; Le don, il y a peu, d’un de ses costumes de lumières, afin qu’il soit vendu au profit de la noble action… Tout prédisposait à croire la nouvelle qui tombait hier, au sommaire du meilleur site taurin ibère : « Curro Romero veut reprendre l’épée, une fois, « vêtu de luces », et a demandé la corrida de Pâques 2002, à Séville, au profit de Andex ».
     Hombre ! Le Faraon de Camas nous a tellement surpris, au cours des dernières années, que… Et pourquoi pas ? Une corrida ! Bon ! avec l’épée, il aurait sûrement rajouté un boulevard « extérieur au périphérique », mais bon… bien capable de nous mettre un véronique et une demie, d’un derechazo et d’une trinchera, suivis d’un desplante « plus beau que la statue » ! Bien entendu, « on pique », l’espace d’une seconde, jusqu’au moment où notre regard rencontre un calendrier… Mais, ces deux canulars (comme le nôtre, d’ailleurs), restent dans la tradition, et ne font pas mal…
     Celui de «Burladero.com », autre site taurin espagnol de qualité, (et mis depuis toujours dans notre liste des liens, alors que lui s’y refuse, à notre égard… ce qui nous est tout à fait « équilatéral », toma ya !) est d’un tout autre tonneau, et vise, pour faire mal… au dessous de la ceinture.
     Lassé, dit-il, d’être pillé par la presse écrite spécialisée, qui profite de ses nouvelles, sans citer la source, et sans vérifier, « Buladero.com » a monté son piège à la mi-août, et l’a fait exploser, hier, « dia de los inocentes ». En effet, ils ont inventé, le 15 août, le compte rendu d’une fausse novillada, avec des faux novilleros coupant un monton d’oreilles à de faux toros, dans la fausse plaza d’un village de Valladolid qui n’existe pas… Et comme un seul homme, les deux hebdos taurins (qui, par ailleurs, égratignent parfois les site qui leur font perdre quelques abonnés), ont repris le compte rendu à leur compte, rentrant même les pseudos toreros dans leur statistiques… Et donc, hier : Boum !
     Certes, c’est une faute indéniable, mais qui mérite autre chose qu’une basse et infantile vengeance, le jour où on veut s’amuser. Allez donc jusqu’au bout ! Faites leur un procès.. Attaquez les de face, medio pecho en avant… Pero eso, no …

     Place à la fraîcheur, à l’imaginative, à la spontanéité du « je t’ai bien eu, mais tu ne m’en veux pas, n’est ce pas ? » (Pas vrai, Jeff ?) Alors, on rigole un bon coup, et l’on va boire un pot, ensemble… Je suis sûr que, même Jose Tomas nous inviterait à un coca.
     Mais dans ce dernier cas du « Burladero.com », on peut être sûr qu’ils ne passeront pas les vacances ensemble. Ici, c’est clair : « On sait de quoi sont pleines, les mains des innocents »
     Allez, serrez-vous en donc cinq ! Quant à vous, amis… faites attention au 28 décembre prochain. Sans rancune !

 

CALI : “CESAR, IMPERIAL… DAVID, ROYAL !”

     29 Décembre: A ce titre, vous devez bien vous douter qu’il s’est passé quelque chose, hier, à Cali. Bien oui ! ils ont vécu une de ces corridas magiques où tout s’enchaîne crescendo, et où le spectacle devient événement, presque national.
     Cesar Rincon a pleuré d’émotion, hier, en sortant a hombros de la plaza de Cali. Cette fois, il l’a vécu en tant que ganadero triomphateur, aux côtés de David Lugilllano, matador qui s’est couvert de gloire, pour sa présentation à Cañaveralejo. Un toro gracié ; un autre, de vuelta al ruedo pour « le César » de tous les Colombiens ; Trois oreilles, et une formidable impression provoquée par le toreo de Luguillano. Cali était euphorique. Cali « est redevenue » Cali…
     Grand triomphe de Rincon, ganadero. Certes, l’indulto provoque, comme chaque fois, quelque division, mais l’ensemble de son lot a donné satisfaction, sortant brave et encasté, comme savent sortir, parfois, les Marquis de Domecq. Que bueno, Cesar ! Enhorabuena ! Quant çà David, il ne s’est pas contenté du baroque « agitanado ». Il a lidié, et a toréé. Cependant, sa personnalité a, bien sûr, rehaussé ses trasteos, laissant les colombiens pantois. Superbe ! Un autre  diestro s’illustra, avec un toreo de classe, très posé : le jeune albaceteño Sergio Martinez, dont certains avaient mis en doute l’intrusion aux cartels de la grande feria américaine. Il s’en est magnifiquement sorti, et tout le monde salue, chapeau bas. C’est aussi cela, la tauromachie.

     28 Décembre - Cali (Colombie) – 3ème corrida de la Feria –  Plus de ¾ de plaza – Beau temps chaud, avec du vent : Six toros de « Las Ventas del Espiritu Santo », d’encaste Marques de Domecq, propriété de Cesar Rincon. Corrida de peu de poids (436, 454, 480, 490, 456, 464 Kgs), d’apparence, « un peu jeune », mais au trapio suffisant, et, surtout empreinte de bravoure et grande caste. La corrida entière donna du jeu, les uns plus que les autres. On donna vuelta au troisième «Agripado », et, le quatrième « Subdito », sortant encore supérieur, tellement bien mis en évidence par Luguillano, la pétition d’indulto monta si fort que le président sortit le mouchoir. Formidable émotion d’un toro brave et noble, d’un ganadero qui pleure dans les bras du matador triomphant, tandis que le public chante le traditionnel « Césaaar ! Césaaar ! » qu’il n’avait jamais oublié.
     David Luguillano coupa l’oreille du bon premier, démontrant une personnalité torera, à la fois classique et baroque, qui ravit les Caleños. Ils n’avaient rien vu. Quand sortit « Subdito » - N°713 – 490 Kgs, le torero de Valldolid s’aperçut immédiatement de sa grande qualité. Ce fut alors une lidia de maestro, mesurée, calme, précise, loin des gesticulations passées. Le toro entra fort à la pique d’Anderson Murillo. Un seul gros puyazo, de brave, en mettant les reins, romaneando. Les banderilleros se mirent au diapason et Luguillano s’en fut brinder à Cesar, le ganadero-matador-ami. Faena débutée calmement, galbée, dès la première passe. Faena de quarante muletazos droitiers, qui mirent le public en transes. Seul petit défaut, « Subdito » n’accepta pas la main gauche. Tandis que Luguillano s’envolait vers des sommets de ralenti et d’esthétique, le public se mit à réclamer l’indulto, qui fut vite accordé. Emotion générale, tandis que le brave toro suit la muleta jusqu’au toril, porte du paradis…  Deux oreilles symboliques, vueltas interminables avec le ganadero… Tout le monde pleure, sauf certains qui maugréent déjà que le toro n’a pas été complet : Une pique et se refusant à gauche. Bon !
     Le Colombien « El Gino », hors du coup, passa avec plus de peine que de gloire. Il essaya bien avec le cinquième, mais son heure est passée. Avis chaque fois, avec pitos y bronca.
     La surprise est venue du jeune d’Albacete, Sergio Martinez. Tant à la cape qu’à la muleta, le diestro démontra un grand sens du toreo templado, accompagné d’une tête qui fonctionne bien, et d’un naturel bon goût. Il a surpris les aficionados, et les a conquis. Son premier toro l’y a aidé, chargeant largo, après un début un peu rétif. Faena de gusto, très bien rématé d’une épée entière : Une oreille et vuelta la ruedo pour « Agripado ». C’était le début du triomphe ganadero de Cesar Rincon. Le sixième le vit très bien au capote, mais le muletero eut plus de mal à s’accorder à une charge plus sèche. Il ne réussit pas à dominer complètement le bicho, écoutant une forte ovation, tandis que tous les regards se dirigeaient vers  David Luguillano et Cesar Rincon qui s’envolaient à hombros, dans la nuit tombante, par « la porte grande » de Cañaveralejo. Enhorabuena, Cali !

     Ce Samedi 29 Décembre, quatrième de Feria, avec des toros de « Puerta de Hierro », (encaste Santa Coloma et Parladé), pour David Luguillano (on imagine l’accueil qui lui sera réservé), Antonio Ferrera (qui va mettre le feu) et Ramiro Cadena, le jeune colombien, énorme triomphateur, ici, l’an dernier.

 

CALI : LE ROI DAVID « REND » SA COURONNE.

     30 Décembre : La tauromachie, c’est aussi cela. « Qui rit vendredi, samedi pleurera… » Se vêtir de lumières, tel un demi dieu, et aller chaque jour défier à la fois le toro et le destin, ne laissent que peu de place à la chance.
     Le torero est un homme, de courage et d’intelligence, de technique et d’inspiration artistique, de puissance guerrière et de légèreté. Mais avant tout, il est un être de chair et de sang, voué au doute, à la peur, comme tout un chacun. Plus, peut-être… Ces héros qui terrassent le fauve d’un coup d’épée, comme Saint Georges, le dragon, ont peur de l’avion, même si l’hôtesse est avenante, ou d’une simple piqûre, même si l’infirmière est jolie… Ce sont de hyper sensibles, « des hyper tout ».
     Aujourd’hui rayonnants, ayant triomphé de façon éclatante, ils défilent demain, et dès les premiers capotazos, on voit que « cela ne va pas »… Un regard inquiet, le ton de la voix, le mollet qui tremble, quelques gouttes de sueur supplémentaires. Alors, avant même que la plaza s’en aperçoive, et que les murmures fassent place aux sifflets, on commence à souffrir avec eux. Et si on est copains, peor !
     Hier, à Cali, les amis de David Luguillano ont du beaucoup souffrir. Au cours d’une soirée détestable, où des toros « de muy mala leche » ont blessé un torero, le vallisoletano, héros de la veille, couronné roi par les Caleños, s’est pris un fracaso terrible, écoutant pitos et bronca devantr son lot, et… 3 avis, plus « super bronca », face au dernier, qu’il devait estoquer, à la place de Ramiro Cadena, blessé. Terrible !
     « David Luguillano n’est pas un lidiador, encore moins un téméraire ! » écrit un chroniqueur. C’est exact. Nous, on le savait ; l’Aficion de Cali, non ! C’est ainsi. Celui qui est capable de nous faire hurler des olés, « du fond du ventre », est aussi apte à nous faire souffrir, tandis qu’il sue « la gota gorda » pour ne pas prendre ses jambes à son cou…C’est David Luguillano, et c’est la raison pour laquelle il est au rang où il est.
     Double journée », hier, à Cali, avec cette corrida « muy mala » de Puerta de Hierro, et une grande et forte novillada nocturne, de Alhama, qui a réconcilié les aficionados. Cependant, Cali est en fête, et le sourire est sur tous les visages, surtout en se remémorant l’apothéose ganadera de Cesar Rincon, plus empereur que jamais.

     29 Décembre – Cali (Colombie) – 4ème de Feria – ¾ de plaza – Bruine persistante : Lot détestable de Puerta de Hierro. Corrida légère (484, 490, 490, 464, 472, 524 Kgs), mais astifina et très mansa, avec beaucoup de sentido. Danger. Le quatrième fut banderillé de noir.
     David Luguillano fut dépassé par les mauvaises intentions de son lot. A la dérive toute la tarde, il écouta sifflets au premier ; bronca eu quatrième. La malchance voulant qu’il doive prendre le toro du compagnon blessé, il but le calice jusqu’à la lie, devant le sixième, prenant trois avis et sortant sous une bronca monumentale.
     Antonio Ferrera fit front, et s’en tira avec brio. Vaillant, bouillonnant, spectaculaire en diable, il fut ovationné, après un avis, devant son premier, perdant un probable trophée à l’épée, mais coupa une oreille forte, au cinquième.
     Ramiro Cadena fut un peu dépassé par le troisième, mais voulut l’estoquer honnêtement, prenant une cornada grave : blessure de 12 cms à l’aine droite, qui risque bien de condamner sa saison colombienne.

     29 Décembre – Cali (Colombie) – 5ème de Feria – Novillada Nocturne – 2/3 de plaza :  Très bonne novillada de Alhama (souche Torrestrella). Bien présentée (390, 410, 408, 422, 384, 406 Kgs) et de bon jeu, avec bravoure et caste. Quatre des six ont servi.
     Gustavo Zuñiga est ovationné au premier, et coupe l’oreille du quatrième – Ovations par deux fois, pour Leandro Marcos, bien, mais sans passer complètement la rampe – Triomphateur de la soirée : Cristian Restrepo, coupant l’oreille du troisième et donnant vuelta, au dernier.

     Ce Dimanche 30 Décembre, 6ème de Feria : Toros de Achurri Viejo, de Felipe Rocha (Souche Conde de la Corte, Jandilla et Alcurrucen), pour : Victor Puerto, qui entre dans la feria ; Califa, qui doit triompher, et le colombien Alejandro Gaviria.

 

PABLO HERMOSO DE MENDOZA PERD UN CHEVAL.

     30 Décembre : La presse mexicaine rapporte la triste nouvelle : Pablo Hermoso de Mendoza, la mort dans l’âme, a du se résoudre à faire abattre « Tabasco », un de ses chevaux vedettes, qui prenait de plus en plus d’importance, dans son toreo.
     Dernièrement, au retour d’une actuacion, le cheval fut mis au champ, pour un repos bien mérité. C’est là qu’il contracta « une saleté », provoquant de terribles coliques, dont le pauvre animal souffrit terriblement, au point de se jeter au sol, se blessant à la tête, et devenant totalement incontrôlable.
     Devant cette situation que les vétérinaires jugeaient irrattrapable, le rejoneador navarrais décida d’abréger les souffrances du pauvre cheval. Tristesse absolue, que nous partageons.

 

CHAMPAGNE… FEUX D'ARTIFICE… AU SECOURS !

     31 Décembre : C’est le Réveillon ! On y est ! De plus, c’est un « spécial » !
     Après le « 11 septembre » qui marquera autant le mémoires que l’a fait Pearl Harbor ; après Toulouse ; après « la Somme »… une autre catastrophe nous arrive : « l’Euro » ! Non parce que l’on va se mélanger « crayons et calculettes » avec ces nouvelles ferrailles, mais bien parce qu’encore une fois, des cols blancs cravatés, grands « y’a qu’à ! » et « faut qu’on ! », devant l’éternel, se sont arrangés pour uniformiser des pays, des cultures, des regards, des fiertés différentes. « Je ne veux voir qu’une seule tête ! »… Ainsi donc, par « Euro » interposé, nous voilà tous réunis sous la même bannière… Beaucoup d’étoiles déjà ! comme autant de lumières pour le futur ; de bougies allumées pour plus d’humanité, de solidarité.  Enfin ! Tant qu’on en voit pas «36 chandelles » ! Donc… Champagne !
     31 Décembre… On s’embrasse, au son des feux d’artifice ! Oui ! Oui ! Quand on entend ce qu’on a entendu hier, à la télé ou à la radio, on se dit que… «Va y en avoir un, ce soir, de feu d’artifice ! ».
     A Ivry, tout le monde va se planquer, et le « bonne Année ! » risque de se fêter à coups de lacrimo… Mais, en sera t’il mieux ailleurs ? Quand on entend le reportage imbécile, hier, répété chaque heure, sur une radio d’information « leader », on se dit que la presse, pour faire « peuple », pour faire « jeune », pour faire « fraternel », commence vraiment à « dé…toner » sérieusement, et devient complice ou même instigatrice du mauvais exemple, du vicieux, du pervers, du désolant… Désolant !
     Passons tristement sur cette présentatrice qui commente sur le même ton, la mort de ce pauvre gosse, emporté hier par une vague qui défonce sa chambre, et la 66ème place de la star du Paris Dakar… Passons pudiquement sur ce reportage, l’autre jour, à heure de super grande écoute, sur ce pauvre « ptit mec » qui se prostitue, et dont on fait presque un modèle, sur lequel il faudrait pleurer… Arrêtons nous un instant sur cette nouvelle : En Alsace, les jeunes « passent le pont », et vont en Allemagne, acheter des pétards, parce qu’ils sont moins chers et plus puissants… Et de le prouver : « Avec le modèle …N°2, on arrive pas à faire sauter une boite aux lettres. Avec le N°4, aucun problème ! » (Sic). Super interview, avec force détails, les marques, et tout et tout ! Si vous êtes Aficionados du côté de Strasbourg, bon réveillon ! Comme chaque année ! Mais dorénavant, partout en France, on saura qu’avec le modèle N°4, on peut faire sauter une boite aux lettres… Super ! Dans cinq minutes, ceux de la ETA auront l’air d’enfants de chœur… Bien, la presse ! Ca, c’est de l’Info pour la France !
     Enfin ! C’est, soit disant, la liberté d’expression ! Et ceux qui veulent la Paix, l’ordre, la bonne éducation et le vrai bon sourire… ont ils, aussi, le droit de s’exprimer ? Ou, cela « ne vend il » pas assez ? Le mot démocratie veut il dire « place à la vulgarité ! », si elle est majoritaire ? C’est à se demander… Enfin… Bonne Année, et « Au secours !!!! »

     Dans les ruedos, les hommes n’ont pas ces préoccupations. L’adversaire à deux cornes, et sait s’en servir. On le voit, il est là, et de « muy mala uva » (ce qui est normal, un 31 décembre). Donc, « a lidiarlo ! a poder con él ! a torearlo y matarlo en torero ! »
     Bien entendu, cela fait hurler certains. Qu’il nous envoient leur adresse, on leur écrira un mot, qu’ils recevront… si la Poste n’est pas en grève, et s’ils ont encore une boite aux lettres…
     Hier, à Cali, la corrida n’a rien donné. Et à Mexico, un ancien a coupé deux oreilles et Mari Paz n’a pu que se montrer « una hembra, muy macho ! »…

     30 Décembre – Cali (Colombie) – 6ème de Feria – Plus de ¾ de Plaza : La corrida d’Achury Viejo est sortie, bien présentée, armée et lourde (556, 536, 556, 476, 544, 500 kgs). Hélas, ce fut une catastrophe, les toros partant dans tous les sens, lors des deux premiers tiers, « pour s’arrêter » au dernier. Sifflets à l’arrastre pour les cinq premiers, le dernier sortant un peu mieux. Une grande déception ganadera.
     Du coup, les toreros ont fait ce qu’ils ont pu. Victor Puerto s’est montré serein, technique, facile. Il y eut des détails, comme sa réception de cape, au quatrième. Il fit ce qu’il fallait, un point c’est tout. Ovation, par deux fois.
     El Califa est tombé sur deux carnes impossibles. Malgré toute sa volonté, il ne put lier trois muletazos, se faisant même vilainement accrocher par le deuxième. Sans mal, heureusement. Ovation et silence.
     C’est le colombien Alejandro Gaviria qui s’en sortit le mieux, parce que touchant le seul potable de la tarde : le dernier. On le vit très vaillant, mais aussi, toréant bien à gauche. Bonne entière, mais d’effet tardif, qui lui coûta un trophée. On l’avait applaudi du bout des doigts, pour quelques détails au troisième.
     Ce 31 Décembre, Cali suivra la 7ème de Feria : Toros de Ernesto Gonzalez, pour Sébastien Castella, qui a une carte à jouer ; Antonio Ferrera, qui va sonner la deuxième charge ; et le récent promu, Guerrita Chico », pour son deuxième paseo.

     31 Décembre – Mexico (Monumental) – 10ème corrida de la Temporada Grande – 8000 personnes, environ (les « moins de douze ans » entrant gratuit - Beau temps, froid : Corrida, bien présentée mais sans aucune classe, et parfois dangereuse, de San Jose.
     Antonio Urrutia, un « déjà ancien », coupa une oreille de chaque toro. Ce diestro, né en 59, à Aguascalientes, et qui reçut l’alternative en 82, à la Mejico, revenait dans ce ruedo, après quatre ans d’absence. Il y avait pourtant gracié le toro « Pavito », de Manolo Martines, lors de son avant dernière sortie. On le vit très vaillant et très torero. Faena de mérite, face au premier, au « danger sourd ». Epée foudroyante, et une oreille. Il fut encore très bien devant le quatrième, faible et probon, qui le prit, sans mal. Cependant, on lui discuta un peu l’oreille concédée, à cause d’une estocade poussée en deux temps. Cependant, une bonne sortie, pour Urrutia. Bon réveillon en perspective.
     Guillermo Gonzalez « Chilolo », fait plus dans la quantité que la qualité… et cela ne marche pas. Silence et palmas furent son premier bilan. Il décida d’offrir le sobrero, et mal lui en prit. Pour seul souvenir, avec la vaillance brouillonne, une paire de banderilles « al violin », face au deuxième.
     Mari Paz Vega revenait à la Monumental, après sa mésaventure du 1er Janvier. Vêtue du même costume, blanc et azabache, elle alla brinder son premier au docteur Rafael Vazquez, et à son équipe, qui l’avaient si bien recueillie et soignée. Lot impossible pour la malagueña, qui fut, cependant, très digne. Silence au premier, et palmas, après un avis, au deuxième de son triste lot. Bonne année, quand même, Maria !

     Dimanche prochain, la 11ème, avec Mariano Ramos, Juan Jose Padilla et Federico Pizarro, qu’accompagnera Martin Gonzalez Porras, face à des toros de Celia Barbabosa.

… Bon réveillon à tous, et … gaffe aux feux d’artifice !