EQUATEUR :
SOUS LA MOYENNE !
Guillermo Alban coupe la première oreille de la feria.
1er Décembre : La première
corrida de la Feria du Jesus del Gran Poder a laissé un goût bien amer
aux aficionados équatoriens. Toros faibles, sans caste, prenant un
picotazo et « rajandose »… Pour arranger le tout, des
toreros incapables d’en finir correctement, multipliant sans vergogne
pinchazos et descabellos. Encore une fois, monsieur Jose Tomas a joué le
cabochard, « picotant » vilainement, une fois, son deuxième
toro, avant de lui asséner la bagatelle de dix descabellos. Ya esta bien,
hombre ! Un minimum de verguenza, un minimum de « profesionalidad » ! Salamanca en 2000, et Madrid en 2001, n’ont ils pas suffi ?
Va t’il falloir, là aussi, changer le règlement ? Una verguenza
total ! Un manque de respect au public, au toro, et au costume que
l’on porte…
30
Novembre - Quito (Equateur) – 1ère corrida de Feria –
Plus de ¾ de plaza : Catastrophe intégrale signée par quatre toros
de Carlos Manuel Cobo (sortis 2,3,4 et 5èmes), faibles, totalement décastés.
Seul le troisième voulut bien s’accrocher un peu ; et deux de Cobo
Albornoz, (sortis 1 et 6èmes), qui ne valaient guère mieux :
Faibles et mansos.
Le cartel avait présentait un attrait
certain, notamment avec la présentation en Equateur de Jose Tomas.
Premier échec : Il n’a pas rempli, encore une fois. Deuxième :
Il est sorti sous les sifflets. Certes, le ganado ne l’a pas favorisé…
mais peu lui a importé. Il a essayé de placer son toreo, et, voyant que
cela n’allait rien donner, s’est désintéressé de tout. Division des
opinions, avec un avis, face à « Bohemio » (le bien nommé),
toro de sa présentation, qui partit vite à querencia. Quatre pinchazos
et trois quarts de lame, plus un descabello. Bon ! Le cinquième
s’arrêta aussitôt . Tomas ne tenta rien et, après un pinchazo hondo,
lui mit dix descabellos. Sérénade. |
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Finito de Cordoba fut brillant au
capote, mais subit, lui aussi, un demi échec. « Tetenero »,
son premier ne supporta pas trois séries de derechazos, pourtant peu
appuyés, et fila a tablas. Trois quarts d’épée, tendus, et neuf
descabellos. Avis et silence. Guère mieux face au quatrième, « Gobernador »,
devant lequel il fallut vite arrêter les frais. Trois pinchazos et un
coup de verduguillo. Silence.
Le torero de Guayaquil, Guillermo Alban sauva la
corrida du désastre. Le troisième, « Gracioso », est du même
tonneau que les autres, mais l’équatorien va lui donner confiance, à
force de temple, et le convaincre de suivre sa muleta en trois séries de
droitières très applaudies. Le vent se mit à souffler, qui coupa
l’unité de la faena, mais, après une épée « en haut »,
qui tua sin puntilla, Guillermo Alban coupa justement, la première
oreille de la feria. Il faillit bien rééditer, devant le dernier, face
auquel il s’accrocha, au point de se faire déchirer la taleguilla, sans
mal. Début al estribo, puis séries droitières, le toro lui imposant sa
querencia aux barrières. Grande volonté du torero et appui total du
public. Epée un peu de coté, portée « al encuentro »
donnant lieu à une forte pétition d’oreille, que la présidence
refusa. Deux vueltas pour Guillermo Alban qui sauve la course, et
reviendra, le 3 décembre, en compagnie de Joselito et du Juli.
Ce samedi, deuxième corrida, avec Juan Jose Padilla, Antonio Campana et
El Califa, lidiant un lot de Campo Bravo. |
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MEJICO…
ON REPROGRAMME !
1er
Décembre : Le retard, annoncé, d’Enrique Ponce, provoque quelque
«come cocos ! » aux empresas mexicains, en particulier, a la
Monumental, où le valenciano devait faire son premier paseo, le 16 décembre,
en compagnie du Zotoluco et d’Eloy Cavazos, ce dernier faisant ses
adieux à la capitale, mais, continuant sa fin de carrière, en province.
Cavazos, véxé par le traitement que lui inflige l’aficion de la
Monumental, depuis deux ans, vient lui dire un « Tchao ! »
du style « Allez vous faire voir ! ». Donc, on pense que
la corrida risque d’être houleuse. D’où la volonté de monter un
grand cartel, officiellement pour valoriser le vétéran, mais en fait,
pour le protéger un peu. Ponce absent, il faudra trouver autre chose.
Il semble donc que l’on avance les adieux
« monumentaux » de Cavazos, au 9 Décembre, le faisant défiler
avec Pablo Hermoso de Mendoza, plus indiscutable figure que jamais
(incroyable bilan, jusqu’à présent : 18 corridas, 54 oreilles et
5 rabos). Ainsi, en voyant les exploits de « Labrit »,
« Mariachi », « Chicuelo » et autres « Danubio »,
même si « Cagancho » n’est pas là, on espère que le
public, avec Cavazos, se montrera « bon cheval ! ». Le
troisième homme pourrait bien être le jeune Jose Daniel Ayala, qui
confirmerait alternative .
Du coup, il faut refondre le cartel du 16 décembre,
et l’on murmure que le Juli pourrait bien avancer son premier paseo à
Mexico, à cette occasion. On parle de Jorge Gutierrez, Zotoluco et Juli,
face à un lot de Bernaldo de Quiros.
Le 23 Décembre, la confirmation d’alternative
d’Antonio Barrera semble planifiée, avec Armillita en tête de
cartel.Les toros seront de Rodrigo Aguirre. Bref, tout cela marche
« au coup par coup », et a encore le temps de changer.
Ce qui ne change pas… les souvenirs ! Aaaaah ! quand nous étions
jeunes ! Hier, nous étions le 30 novembre ! Eh bien, le 30
novembre 1952, Antonio Ordonez confirmait son alternative à la Mejico,
des mains de Silverio Perez, en présence de Jose Maria Martorell. Le toro,
de Torrecilla, s’appelait « Cantinero », et le déjà
« Maestro de Ronda » lui coupa une oreille. Y olé ! |
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PAUVRE
CYRANO DE BERGERAC…
2
Décembre : Décidément, je ne m’y ferai jamais… Pauvre Cyrano !
Pauvre Edmond Rostand !
Le hasard du zapping a voulu que je tombe hier
sur une nouvelle version théâtrale de Monsieur de Bergerac. Malédiction !
Qu’a t’on fait de lui ? Je sais qu’il faut respecter l’art,
et la liberté d’expression, mais comment supporter cette affreuse métamorphose ?
Monsieur Weber, qui avait déjà bien écorné le panache du
chevalier Cyrano, Savinien–Hercule, de Bergerac, vient de se commettre
en une triste « mariconada » où c’est le héros qui joue
les mazettes avec des soupirs de vielles dames et des regards langoureux
à faire fondre tous les phoques du Nebraska… Ce que Depardieu avait déjà
bien amoché, vient de recevoir le descabello
final par Monsieur de Weber qui a oublié, probablement, d’aller faire
un tour, encore aujourd’hui, sur nos places de marché, dans le Gers, ou
sur quelque stade de rugby, de Bigorre… Il y souffle encore « l’accent »
de la terre gasconne, et peut-être y retrouve t’on, même pour y
vendre quelque laitue, ce panache qui nous manque tant, aujourd’hui, à
la ville comme à la scène.
Cyrano, tout droit sorti de la « Gaypride »,
c’est une insulte au théâtre, et une irrémédiable offense à la
Gascogne… Daniel Sorano et Coquelin, qui l’ont si bien servi, doivent
se retourner dans la tombe… Même monsieur Jean Piat doit hurler au loup en voyant cette
minette oser se dire « de Bergerac ! »
Le fier cavalier, empanaché de courage et
d’esprit ; pétri d’érudition et de grands sentiments, doit se
sentir bien seul sur scène, dans un monde où il faut, plus que jamais
« avoir du nez » pour se mettre dans le bon coup, se glisser
dans la bonne échappée, épouser le bon parti, au bon moment, et
« cohabiter », alors que la haine et le mépris déforment les
traits en de veules parades…
Où est il donc le panache ? Sûrement plus
au théâtre ! Et, s’il eut existé, Monsieur de Bergerac aurait eu
du mal à percer !
Donc, s’il vous plait, messieurs qu’on nomme
« grands », inspirez vous donc un peu « de ce Gascon là »,
et comme lui, essayez donc, « quel que soit le vent », de
donner quelqu’honneur à vos sentiments…
Politique politicienne… Justice embourbée…
Société maculée… Illusions perdues. Une nation qui travestit ses héros,
même de théâtre, est une nation qui perd son âme, autant que
ses couleurs…
Pourtant, la vie et belle et les filles jolies…
On demande bien peu, en somme : regarder droit, avoir plaisir à
saluer celui qu’on respecte, et se repasser sans cesse, de Monsieur de
Bergerac, ces mots : « Mon petit, sois satisfait des fleurs,
des fruits, même des feuilles… si c’est dans ton jardin, à toi, que
tu les cueilles ! »…
Coup de gueule du dimanche, attisé par la rage
de voir pour la quatrième fois, « cette maudite bécane » lâcher
notre équipe, mais aussi inspiré par l’équipe de nos nouveaux
mousquetaires, qui viennent de piquer le saladier, au nez des Australiens.
En voilà qui ont du panache et qui peuvent, fièrement, de Cyrano emboîter
le pas… D’ailleurs, à voir le nez du capitaine, on ne s’y trompe
pas. « Souffrez, messieurs, qu’on vous salue… ! La bataille
est belle quand l’ennemi est noble. Voilà une Marseillaise qui a enfin
bien sonné… Enhorabuena pour tous les gars de la Coupe Davis.
Coté toros, on prépare un dimanche où le
panache pourrait aussi avoir quelque place : A Lima, Paco Ojeda
affronte Jose Tomas, en « une balade du duel » qui risque de
faire quelque bruit. A Mexico, c’est le Morante qui devra « pas
monter bien haut, peut-être, mais tout seul »… En effet,
son paseo à la Monumental est capital. Jusqu’à présent, sa saison
mexicaine est médiocre. Seul un exploit, comparable à celui de la San
Isidro, peut le remettre en selle….
A Quito, un enfant essaiera de rester calme :
David Galan, fils de son père, se présente aux Amériques. Espérons
qu’il montrera un autre toreo que celui « mal déroulé »
cet été, aux non piquées de Dax et Bayonne…
Hier, Don Pablo a triomphé à Pachuca. (Encore !)
et Juan Jose Padilla s’est retrouvé « en chemise », à
Quito. Son premier toro l’a méchamment déshabillé, laissant son
honneur au grand air. « Tiene huevos, la cosa ! ». Pas
trop de mal, heureusement ! Bon succès du Jerezano qui, comme disent
les espagnols « cayo de pie, en Quito ! », ce qui revient
à dire que, dans les gradins… « se quedaron de culo ! »
2 Décembre – Quito (Equateur) – 2ème corrida de la
Feria du Jesus del Gran Poder – ¾ de plaza : Corrida décevante de
Campo Bravo. Toros inégalement présentés qui montrèrent plus de genio
que de caste, plus de rage que de bravoure. Seuls les deux et troisième
montrèrent quelques qualités.
Le torero d’Ambato, Antonio Campana,
fut le plus mal servi. Cependant, ses doutes et ses erreurs
n’arrangèrent aucunement le panorama. Timoré, face au premier, il ne
put rectifier le tir, avec la quatrième qui se donna une vilaine vuelta
de campana. Division des opinions, à chaque sortie.
Juan Jose Padilla se présentait à Quito. Son
toro s’appelait « Soplon », et le Typhon de Jerez lui
souffla largas et véroniques à genoux, qui mirent le feu aux poudres.
Banderille à la volée et faena brindée au
Tortuga, banderillero équatorien qui rejoint la Légende. Faena débutée
« de rodillas », et une première série qui promet. Le public
marche à fond. Lors de la deuxième bordée de dérechazo, une rafale de
vent, bien sournoise, et Padilla se fait vilainement balancer, et déshabiller
sur place, se relevant « haché », et « toute artillerie
dehors! ». Pas trop de mal, heureusement (en fait, un gros puntazo
à la fesse, quand même). On remballe tout, et le valiente continue,
jusqu’à l’estocade finale. Oreille, pétition de la seconde et…
deux vueltas. Padilla reviendra prendre le cinquième, devant lequel il
jouera la carte du spectaculaire. Autre tour de piste, avant de filer vers
l’infirmerie.
El Califa n’a guère brillé. Il faisait également
sa présentation, ici, mais les aficionados de Quito furent loin de voir
celui qui a donné tant d’espoir, un soir de juin 2000, après ses deux
faenas aux Dolores Aguirre de Madrid. Mauvais à la cape, le Califa ouvrit
bien sa première faena, en « changeant, dans le dos », mais
après, le trasteo se dilua entre coups de vent et valese hésitations. Le
sixième se transforma vite en un bloc de marbre. Califa tua mal, mais
vite, donnant une vuelta à son premier, et se retirant sous les
applaudissements. Cependant, on est loin d’être rassurés.
2 Décembre – Pachuca (Mexique) – Llenazo : Toros de la
Estancia, assez lourds et de trapio – Pablo Hermoso de Mendoza coupe
quatre oreilles – Eloy Cavazos ne peut rien faire face çà son premier,
mais « monte un tabac » devant le quatrième, un toro de grand
trapio, dit-on. Deux oreilles et la queue – Malchance pour le Zotoluco :
Silence au premier. Son second adversaire ne voit pas. Scandale. Il doit
s’en défaire. Le maestro offre le sobrero et triomphe totalement :
deux oreilles y rabo… Eh oui ! C’est cela, le panache ! |
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“TOREO…
CON EL ALMA ! "
3
Décembre: “Il a toréé de toute son âme…” Enfin!
Les quelques mots du revistero Leopoldo de la
Rosa illustreront, mieux que de belles phrases, les quelques minutes de rêve
qu’ont vécues hier les aficionados, avec le Morante de la Puebla, face
au toro « Charrito », de Julio Delgado. Un toro offert, en
dernier lieu, par le torero sévillan, contrit de n’avoir rien pu tirer
de son lot initial de San Mateo. Toro qui sortit noble et brillant,
permettant au Morante « de se lâcher », cape en main, et
« de se relâcher », avec la muleta. Le public alors, bondit
à chaque note de cette symphonie, scandant des olés de joie et
d’admiration, que la radio répercuta jusqu’à nos rives. Morante était
en train de sauver, aussi, sa saison mexicaine, par un faenon « a la
Mejico », comme il l’avait fait, en mai, à Madrid.
Hélas, il fallut redescendre sur terre… Deux
pinchazos hondos firent changer deux oreilles en un avis, mais les
mexicains firent grande haie d’honneur au torero de la Puebla, vêtu de
dragée vert très pale et or. Grand triomphe, sans trophée, mais à coup
sur, un des grands moments de la temporada 2001-2002, à la Monumental de
Mexico.
2 Décembre
– Mexico (Plaza Monumental)- 6ème corrida de la
Temporada Grande – 10 à 12000 personnes (1/3 de plaza) – Vent gênant :
Détestable encierro de San Mateo, bien présenté, mais sans caste
aucune, s’arrêtant dans
les suertes, tirant hachazos et derrotes, ne permettant pas le toreo
actuel. Par contre, le toro de regalo, offert par le Morante, sauva la
tarde. |
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Fernando Ochoa eut de très bons détails face au
premier, qui s’arrêta vite. Faena a menos, forcément, et grande
ovation, saluée au tiers. Le quatrième fut le même, en pire. Bloc de
plomb. Palmas.
Le Morante s’était montré froid et sec,
nerveux et distant, devant un premier toro qui ne baissait pas la tête.
De plus, il tua « fatal ». Le cinquième se mit à marcher
sans cesse, sans but. Deuxième échec du sévillan qui se retira, pour la
deuxième fois, dans le silence. A peine le dernier toro entamait son
combat, que le Morante faisait annoncer « qu’il offrait le septième ».
Sortit alors « Charrito », de Julio Delgado, moins corpulent
que les titulaires, mais excellent dans ses charges. Le Morante « mit
le menton dans le jabot », lors des magnifiques véroniques de
reception. Le public entra en transes, et le diestro ne le lâcha plus.
Faena de classe, de gusto, de sabor y sentimiento… l’âme du toreo !
Grandes naturelles qui font hurler les olés de joie, adornos que
le torero de La Puebla sait si bien sculpter, ciseler… Euphorie totale
dans la plaza que viendront ternir deux pinchazos hondos, le toro tombant
tout seul, aussitôt relevé par le matador. Un avis, immense ovation et
vuelta la ruedo. Morante de la Puebla est « entré » à la
Monumental de Mexico. Enfin.
Ignacio Garibay n’a rien pu faire, sinon mettre tout
son courage, face à un pramier toro dangereux, qu’il abattit d’une
trasera. Le dernier, se transforma, lui aussi en statue de sel. Le jeune
diestro se montra, là aussi, très décidé, mais en vain. Ovation à
chaque fois, qui se renouvela, bien plus forte, lorsqu’en fin de corrida
on annonça qu’Ignacio Garibay venait de se voir attribuer « Le
Scapulaire d’or » de la Feria 2001 de Lima…
L’empresa de La Mejico, le Doctor Herrerias a tenu à remercier
publiquement les toreros qui ont lui ont donné toutes les facilités de
remodeler les cartels, en raison de la rentrée retardée d’Enrique
Ponce. Remerciements, en particulier au Juli, qui avance sa présentation
à …dimanche prochain, 9 Décembre (il fera aussi les paseos des 13, 27
Janvier et 5 Février), en compagnie du Zotoluco. Coup de chapeau, de même,
à Martin Arranz et Pablo Hermoso de Mendoza, qui acceptent de toréer
avec Eloy Cavazos, le 16 décembre, le cavalier étant également programmé,
le 5 Février, avec le Juli). |
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LIMA :
« CORRIDA DE EXPECTACION… CORRIDA DE … »
…Déception, comme dit le proverbe. Encore une fois, cela s’est vérifié,
à Lima, hier, pour la dernière corrida de la Feria 2001. L’événement
était de taille : Mano a Mano entre Paco Ojeda et Jose Tomas… En
fait, ce fut une triste soirée, où la plaza fut loin de se remplir (Le
Juli a eu du nez !), et le spectacle fut médiocre, en immense partie
à cause des toros de San Martin, inégaux de présence, mais surtout très
mauvais. Mansada totale, tant au cheval que face au torero. Un véritable
concert de toros escarbando, tardeando, ou au contraire gazapeando…
Seul, le quatrième, sans forces, permit une longue faena « light »
de Jose Tomas, qui reçut deux oreilles pour l’avoir tenu debout. Pouah !
De son coté, Paco Ojeda se mit « à bout portant », essayant
de tirer quelques vieux souvenirs, mais en vain. Comme il tua mal…
imaginez la suite. Reviendra…Reviendra pas ?
2 Décembre
– Lima (Pérou) – Dernière de la Feria 2001- Moins de ¾ de plaza :
La corrida débuta mal, le mano a mano Ojeda - Jose Tomas n’ayant pas réussi
à remplir la plaza de Acho. Echec de taille.
Détestable mansada de Chafik : 2e
et 3ème dangereux. Les autres, courts ou arrêtés. Ont tout
oublié du mot caste. Faible et noblote, le quatrième. Pour « finir
en beauté », le sixième se casse un piton en rematant dans le
burladero du 10. Ici, on ne rigole pas avec le règlement… et le toro ne
fut pas changé. Tout le monde est rentré chez soi, en maugréant contre
la corrida que l’on n’avait pas vue.
Paco Ojeda s’est montré volontaire,
s’arrimant tout près de trois toros bien tristes, et arrêtés. Il
essaya de faire son toreo à bout portant, se montra valeureux, mais en
vain. De plus, il tua mal. Au bilan : Vuelta, silence et vuelta.
Jose Tomas a déçu totalement, et ce ne sont pas
les deux oreilles généreusement coupées au quatrième qui vont tromper
grand monde. On le vit triste et compassé face au deuxième. Le quatrième,
du nom de « Mauri », sortit noble mais faible. Toreo de cape,
par delantales. Un picotazo. Faena comportant d’innombrables séries de
naturelles « despegadillas », sans forcer la machine ni le
toro… En fin de trasteo, pourtant, deux séries profondes, tirées à
fond, qui marquent enfin la différence. Epée en arrière et un
descabello. Deux oreilles « light », pour une faena « light »…
Le dernier toro s’en alla percuter un burladero, sortant du choc avec un
piton en moins et complètement « descordinado ». Lo que
faltaba !
Gros échec de San Martin… et gros casse tête
pour le jury de la Feria : Finito, Tomas, Juli, Garibay ?
C’est sur ce dernier que tomba, fort justement le verdict : Le
Scapulaire d’Or de la Feria de Lima 2001 est attribué au jeune diestro
Mexicain, Ignacio Garibay, pour sa faena du 11 Novembre, face à « Huron,
le sixième toro de Manolo Martinez, qui fut honoré d’une vuelta.
Déjà malade, le Feria de Lima ne remonte pas la
pente, principalement à cause du ganado. Malgré les difficultés financières,
il semble qu’en 2002, on fera de nouveau appel à du ganado espagnol. |
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MALA
NOVILLADA A QUITO…MAIS, PLAZA PLEINE !
3
Décembre : Quito, siège du congrès des ganaderos… cela ne lui a
guère porté chance. Hier, la troisième de feria a vu un défilé de dix
novillos « sans rien », qui ont fait suer les hommes, en vain.
Triste. Leandro Marcos s’est fait secouer pour rien ; David Galan a
voulu remercier le public de l’émouvante minute de silence, dédiée à
son père, en fin de paseo. Le seul vainqueur là-dedans… l’Empresa,
qui remplit sa plaza, pour une novillada…
2
Décembre – Quito (Equateur) – 3 eme de la Feria du Jesus del Gran
poder – Novillada – Plaza llena : Désolant défilé de novillos
de Triana, deux d’entre eux étant remplacés par de « La Vina »,
aussi tristes… Seul le premier donna quelques espoirs, puis, la corrida
partit vers le fond…
Juan Pablo Diaz faisait ses adieux de novillero.
Alternative en fin de feria. Il fut bien, avec le seul potable, lui
coupant une juste oreille. Ovation au cinquième – Leandro Marcos eut
quelques gestes à la cape et en début de faena. Il se fit prendre sans
mal, par son premier. Toreo classique, froid, qui ne put accrocher.
Silence partout – Le jeune David Galan fit beaucoup de bruit et
s’accrocha fort, mais en vain. Il tua mal. Vuelta et ovation – Diego
Ventura, à cheval, se fit bien peur face à un sobrero bien vicieux. No
hubo manera… A oublier bien vite.
Ce lundi, la quatrième de Feria, avec, face à
du ganado de Huagrahuasi (à répéter dix fpois, très vite ! (On
s’amuse comme on peut !) : Joselito, El Juli et Guillermo
Alban. Joselito est bien, et a besoin de confirmer en gagnant quelque
trophée ; El Juli vient toujours pour gagner. Guillermo Alban a déjà
coupé une oreille, lors de la première corrida. Il voudra faire mieux,
et gagner le trophée de « sa » feria.
Suerte, pues !.. et , à vous aussi…
Huagrahuasi, Huagrahuasi, Huagrahuasi… dix fois, et vite ! |
|
LA
« MEJICO » A T’ELLE RELANCE LE MORANTE ?
4 Décembre : Une
hirondelle fait elle le printemps ? Non bien sûr. Cependant, dès
que l’on entrevoit la première petite flèche noire, dans le ciel, on
se dit que les beaux jours arrivent, et que les fleurs, comme les robes légères,
vont vite nous faire voir la vie d’une autre couleur.
Une faena fait elle une carrière torera ?
Non bien sûr. Cependant, des faenas isolées, contribuent à maintenir
haut l’intérêt du public, qui accourt voir le torero, en espérant que
« ce sera pour aujourd’hui ! » |
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C’est souvent arrivé,
dans l’histoire, et si l’on fait les comptes, on s’aperçoit que
« ces toreros là, ont laissé plus de traces que ceux qui ont
traversé les temporadas, triomphant de façon régulière, voir
automatique, affichant technique et courage, mais peu de génie… A
n’en pas douter, El Gallo, divin chauve, Cagancho, Pepe Luis et, plus prêt
de nous, le duo Curro-Paula, ont écrit plus de pages au Cossio que Carlos
Arruza, Cesar Giron, Paquirri, Espartaco ou même Ponce… C’est exagéré,
mais à peine.
Le Morante de la Puebla est rentré hier en
Espagne tandis qu’à Mexico, retombent à peine les effluves de sa
faena, dimanche soir, devant le toro « Charrito », un castaño
de 480 Kgs, de Julio Delgado. Faenon qui a obligé les plus durs
revisteros à ouvrir le tiroir des superlatifs, et qui a envoûté le
public de la Monumental. La plus belle faena sur plusieurs temporadas,
disent certains…
Après Séville, en 1999 et 2000 ;
Madrid, en 2001 ; Mexico, à la frontière de 2002, Jose Antonio
Morante de la Puebla entre définitivement dans les rangs de ces toreros
« de pellizco », fragiles et délicats, qui peuvent en une
minute vous emmener au ciel, alors qu’on les a suivis, en maugréant,
toute une saison.
La tauromachie moderne laisse t’elle encore la
place à ce genre de toreros. Espérons que oui. Cependant, on peut en
douter. La tendance n’est plus au romantisme… Le « van »
ou la camionnette ont pris la place aux grosses limousine
aux galeries surchargées de malles de cuir. Le botijo ne laisse
plus couler l’eau fraîche. Place à la bouteille de plastique… Dans
les despachos, on aligne les chiffres, on calcule les intérêts, on monte
des stratégies… L’heure est à « la rentabilité », comme
chez Moulinex… Et c’est ainsi qu’un « pegapases » au
joli minois a plus de chance de percer qu’un « évaporé »
qui semble flotter dans la plaza, jusqu’au moment ou, sur trois
naturelles et une trinchera, il vous fait flotter aussi…
Qui aujourd’hui se risquerait à monter un cartel David
Luguillano, Morante de la Puebla, Javier Conde ? Combien de monde à
la plaza ? Certes, on risque de rien voir du tout… Mais, si tout à
coup se lève le vent de l’inspiration… on ne parlera plus du reste.
Alors, on préfère les « qui font dans la régularité, ou la
quantité… ». Victor Puerto est un des très bons, dans la première
catégorie. Dans la seconde, on a inventé des Ferrera, entre autres…
Pues… yo me quedo con el Morante ! Bien
sur, il ne faut pas se voiler la face, et cet animal va nous faire souvent
râler… mais, on sait très bien que s’il se retrouve dans « ses
conditions, à lui », il nous embarque droit au ciel… et, quoique
l’on en dise, le toro n’a que peu à voir, là dedans. Bien entendu,
il va préférer le petit toro, noble et pas trop encasté, aussi peu armé
que possible. Oui… mais les autres aussi ! Mais, en y regardant
bien, les toros de Madrid, à la San Isidro, étaient des tios, et il a été
bien, sur ses deux contrats. Par ailleurs, le toro encasté répondra
mieux à sa forme de toréer. Mais on ne sait encore si le torero a découvert
cela.
Morante de la Puebla toréant « forcé »,
c’est 80% de sa qualité en moins… Cependant, pour pouvoir se libérer
sur les 20% qui reste, il faut toréer beaucoup, et « se forcer »
souvent, sur quatre contrats sur cinq…
Toute la question est : « Le public
aguantera t’il ce rythme ? », « Les Empresas donneront
elles l’argent auquel il prétend, ou prétendait ? »,
« Le torero, lui même, est il prêt à l’effort technique et
mental, pour être plus régulier au tableau de marque… ? »
On va le savoir très vite. |
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QUITO :
JOSELITO REJOINT LE RANG DES HOMMES…
4
Décembre : On le sentait venir… Le visage fermé, renfrogné, s’était
soudain entrouvert ; le regard sombre laissait passer quelques
douceurs, enfin ; un sourire venait de plus en plus se dessiner sur
les lèvres serrées… Coté toreo également, cela souriait plus. 2001
semblait enfin marquer pour Joselito, la sortie d’un désert gris, où
le torero errait, malheureux comme les pierres, probablement, cachant sa mélancolie
derrière quelques bravades, ou quelques provocations publiques, le tout,
protégé par un apoderado « plus qu’apoderado ». Joselito
était perdu, et nous en étions tous peinés. |
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Puis arriva 2001 : Séville, en maestro. Les
Pablo Romero de Madrid, où il fut bien, et tout le monde le constata, à
la télévision… Puis Granada, Valencia, Zaragoza, d’autres encore…
Tandis que Jose Tomas sombrait dans ses pensées, Joselito faisait
surface. Le sitio était revenu, le sourire aussi, dans les yeux.
Hier, à Quito, Jose Miguel Arroyo a monté une
des meilleures faenas de sa vie. Et c’est Lozano, apoderado du Juli qui
le dit. Asi que ! Monumental faena du Joselito, seigneurial, lent,
templadisismo… Une photo pour chaque passe !
Un autre détails aussi, et peut-être, surtout :
Joselito est avare en brindis, et c’est très bien ainsi… Par
ailleurs, il est « compagnon de ses compagnons », mais ce n
‘est pas à grand coups de tapes dans le dos, voire autre part…
Hier, Jose a pris sa montera, et a brindé son
toro a Juan Jose Padilla, El Juli et Leandro Marcos, qui étaient là, au
callejon. Franchement, il n’aurait jamais fait cela en 2000…
On peut donc penser que Joselito est retombé sut
terre, « feliz de la vida » et qu’il pourrait bien nous
rendre très heureux, à notre tour, l’an prochain. Ainsi soit il !
3
Décembre : Quito (Equateur)
- 4ème de Feria -
Llenazo (16000 personnes) : La corrida de Huagrahuasi n’a pas donné
grand chose. Un grand toro, cependant : le premier à qui l’on
donna vuelta posthume. Les autres se réservèrent, partirent en querencia,
et les toreros durent batailler ferme pour tirer quelque chose des
premiers.
Joselito a coupé « deux grandes oreilles »,
et a ouvert la grande porte, a hombros. Le premier toro, du nom de
« Picaflor », 482 Kgs, veleto et astifino, termina con alegria
et le torero se libéra totalement, faisant un toréo coulé, cadencé,
sans aucune brusquerie. Le public, pantois, laissa exploser son
admiration. Estocade « coup de canon » et deux oreilles, sans
conteste. Vuelta au grand toro. Face au quatrième, aquerenciado en
tablas, Joselito fit ce qu’il avait à faire. Mais il tua « de
travers ». Ovation
El Juli se battit comme un chien, capotéa
d’abondance, banderilla six fois sur corne droite, essaya de secouer
deux toros sans flamme. Race, grande bonne volonté, mais au final, plus
de quantité que de qualité : Oreille et ovation. Deuxième contrat,
aujourd’hui, pour rectifier le tir, « y llevarse el trofeo »…
Guillermo Alban fut le plus mal loti. Débutant
à genoux, il s’accrocha et parvint à couper l’oreille de son
premier. Face au dernier, ce fut injouable, et le public n’y était
plus. Cependant, Alban a laissé « haut », le pavillon équatorien,
n’ayant vraiment rien à se reprocher sur cette feria 2001. Deux
contrats : oreille, chaque fois. Cumplio.
Ce 4 Décembre : Toros de Mirafuente (fondée en 98 sur des souches
de « El Torreon ») pour Vicente Barrera ; Jose Tomas et
El Juli. Attention, Jose Tomas joue gros. Juli va mettre toute la
pression, pour le surpasser, et pour prendre le trophée... |
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LA
PROCHAINE A MEXICO… PAS SI SIMPLE !
4
Décembre : Hier, on relatait la grande reconnaissance de l’Empresa
de la Monumental Mexicaine, au vu des facilités que lui avaient faites
les apoderados du Juli et de Pablo Hermoso de Mendoza, pour reconstruire
les cartels des 9 et 16 décembre, en fonction de l’absence forcée de
Ponce.
Tout semblait clair : Juli et Zotoluco, le
9, et Pablo Hermoso de Mendoza, le 16, avec Cavazos. Tope là !
Oui mais voilà… Pablo Hermoso de Mendoza déclare
qu’il n’est pas d’accord du tout pour « glisser » du 9
au 16, car sa programmation tenant compte des voyages imposés à ses
chevaux, ceux-ci ne pourraient arriver en de bonnes conditions à Mexico,
le 16, après avoir toréé en semaine à Mexicali et près de
Guadalajara, à San Francisco del Rincon. « Moi, j’étais prévu
le 9, et tout était fait en ce sens ». Sous entendu « Martin
Arranz s’est planté ! ».
Une « division d’opinions » qui
fait les choux gras de la presse, de l’autre coté…
En toute « simplicité musclée », l’empresa de la
Monumental, Doctor Herrerias, se retire derrière un laconique « moi,
j’ai toute la conversation avec Martin Arranz, enregistrée sur magnétophone,
alors… ».
Pablo
Hermoso de Mendoza entend respecter les contrats signés, et va discuter,
aujourd’hui, avec l’Empresa… Pas fini, tout ça !
Pour ce qui est de dimanche, rien n’est encore
réglé : Sûrs au cartel, devant des toros de Bernaldo de Quiros,
Zotoluco et le Juli, que précédera Martin Porras, a cheval. Hier, il y a
eu de veines conversations avec Jorge Gutierrez. Pas d’accord. On
devrait découvrir le troisième homme, aujourd’hui.
Voilà qui ne manque pas d’étonner :
Quatre jours avant la corrida, on ne connait pas le cartel… Ayyy,
Mexiiiiiiico ! |
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MEXICO : C'EST LA GUERRE !
5
Décembre : Adieu les
sourires ! Adieu les félicitations et les abrazos ! Au pays des
mariachis, on va entonner le « Deguello », ce solo de
trompette, lugubre, qui précéda la dernière charge des troupes de Santa
Ana, sur Fort Alamo. A
Mexico… C’est la guerre !
En France, les gens sont, soit disant,
optimistes… Tu parles ! Tout va tellement bien !
Les gendarmes sont dans la rue, et ils ont raison : Non
seulement, pour travailler, ils doivent utiliser leur « propre
ordinateur personnel », (comme dirait certain politicien en délicatesse
avec la langue française…) ; Non seulement, leur épouse doit leur
tricoter un gilet pare balles ! Non seulement, ils se font tirer
comme des lapins… mais en plus, ils faudrait qu’ils la ferment ?
Voilà un curieux concept de la liberté de s’exprimer… Ah oui !
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La Gendarmerie, c’est l’Armée… et l’Armée, c’est la
grande muette ! Oui, seulement, la grande Muette a bien le droit,
aussi, de crier sa douleur, sa peur, sa rage, en voyant se désorganiser
consciencieusement ce qu’elle a mis tant de temps à organiser, pour le
bien de tous, même si on râle quand elle nous pique à 100 à l’heure,
là où il fallait être à 90.
Et que dire des hôpitaux où l’on parque des
gosses « entrants » dans les couloirs, en attendant que les
« sortants » évacuent trop tôt, les salles de soins ?
Oh, bien sur, il vaut mieux flatter les jeunes délinquants, avec toute la
tolérance qu’on leur doit, parait il… Bien sûr, il vaut mieux
inventer des lois qui libèrent le dealer, une heure après son
arrestation, ou les gosses de quinze ans qui ont massacré trois
policiers, dans un foyer… Evidemment, il vaut mieux parler de l’Afghanistan
que de Toulouse…
L’actualité, pleine des rugissements des
bombes, ne laisse d’inquiéter… On se bat, partout, et les morts des
rues font autant de peine à voir, qu’ils soient Israéliens
ou Palestiniens. La haine aveugle nous plonge dans l’Histoire, au
temps où l’on n’avait pas peur de prononcer le mot : Barbare !
Dans quelle sorte de Moyen-Age vivons nous ?
Quelle différence avec le temps de Jaquouille ?
Les princes sont toujours là, mais bien moins
nobles. Ministres, ils portent mal le costume ! Grands responsables,
ils enveloppent, avec force circonvolutions oratoires, leur laxisme et
leur pseudo libéralisme. On décentralise, à grands coups de « c’est
comme ça, et pas autrement ! » On « trentecinquhorise »,
sans se rendre compte que l’on met « un tel souk » que dans
un an, il y aura rogne, grogne et… charogne. On part dans le mur, et il
se rapproche vite… Même les dirigeants syndicaux s’y mettent, comme
ce grand « ya qu’à ! », par ailleurs aficionado, qui
tutoie allègrement le Code du Travail, (qu’il devrait défendre, en théorie),
au dépends de son propre chauffeur. Que Bueno ! Continuons…
En attendant… Grève ! Pour n’importe quelle
raison : Changement d’heures ! Changement de monnaie !
Changement de coutumes ! Toujours un motif…
Vous devriez essayer, vous aussi. Si vous ne trouvez pas de motifs,
demandez donc à la SNCF, ils vont vous en dénicher un… et, s’ils ne
trouvent pas, ils se mettront en grève !
Où
j’en étais ? Ah… Oui ! C’est la guerre, à Mexico !
Oh, celle là est bien mois désespérante, bien plus folklorique, du
style « Clochemerle »…
Pablo Hermoso de Mendoza a fait valoir ses
raisons. Du coup, il torée, dimanche, à la Monumental de Mexico. Aussi
sec, les apoderados du Zotoluco et du Juli ont dit qu’ils refusaient de
toréer avec le rejoneador. Le plus embêté dans l’histoire, c’est
l’imprimeur ! quatre jours avant la corrida, il ne sait toujours
pas quels noms imprimer sur ses affiches… (Devrait se mettre en grève !)
Hier, Herrerias est parti déjeuner avec Pablo
Hermoso de Mendoza, dans son ranch-QG de San Miguel de Allende. Le
cavalier lui a fait entendre ses raisons : Prévu le 9, il a fait
reposer ses chevaux, toute la semaine, pour les avoir « au top »,
dimanche. Par contre, la semaine prochaine, c’est un vrai marathon. De
plus, il est déjà engagé, le 16. Rafael Herrerias a bien été obligé
de se rendre à ces arguments. Du coup, il confirme Pablo Hermoso de
Mendoza, dimanche prochain, à la Mejico. Le cavalier prendra deux toros,
de Vistahermosa et Fernando de la Mora.
Bien entendu, Zotoluco et Juli renâclent, et
refusent de toréer avec le navarrais. Ils ont voulu faire un effort ?
Voilà comment on les traite ? Pas question !
A partir de là… c’est la bagarre. Herrerias
est gentil, mais faut pas trop lui en faire…Hier soir, dans une
interview en direct sur Azteca TV, il a désigné Enrique Martin Arranz,
comme auteur de cette série de « malentendus », et finit par
le traiter de « mentiroso », devant des milliers de téléspectateurs…
Tout cela, c’est bien joli… mais, on ne sait
toujours pas qui torée dimanche, et qui torée le 16 Décembre. Bien
malgré lui, Enrique Ponce a mis la zizanie, et « pèse » sur
la temporada mexicaine, tout en restant auprès de sa belle. Pendant ce
temps, l’empresa de Mexico, court la campagne en cherchant à rameuter
trois bougres, pour toréer avec Mendoza. On murmure que Jéronimo serait
l’un d’entre eux…
Il y aurait bien une solution : Mano a mano
Mendoza-Morante… Atypique, certes, mais original et … frappant le fer
tant qu’il est chaud. La presse et l’Aficion mexicaines ne cessent de
chanter la faena du torero de la Puebla… au point que beaucoup le réclament.
Oui, mais voilà… Qui dirige la carrière du Morante, actuellement ?
On ne sait vraiment. Mais, ne murmure t’on pas… Enrique Martin Arranz ?
Pas question de grève ! C’est la guerre !
Suite au prochain communiqué, « en direct du front » |
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QUITO :
LEGERE BLESSURE DE JOSE TOMAS
5
Décembre : Alors qu’il se relâchait, hier, face à son premier
toro, Jose Tomas s’est fait prendre, hier, en plaza de Quito, lors de la
cinquième corrida de la Feria du Jesus del Gran Poder. Il se releva,
grimaçant, la taleguilla en lambeaux, au niveau du ventre, et continua sa
faena, par manoletinas. Se sachant blessé, il demeura dans le ruedo,
jusqu’à lidier le cinquième, (rappelant en cela Paquirri, à la Feria
de Séville 1975), et ce n’est qu’après, qu’il se rendit à
l’infirmerie, où il fut opéré d’une cornada de deux trajectoires de
2 et 10 cms, à l’arrière de la cuisse droite. |
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Peu grave, mais, des
doutes sur sa présence, samedi à San Luis de Potosi (Mexique), où
l’on pense renvoyer la corrida à date ultérieure, si le torero de
Galapagar n’est pas remis. Décision jeudi. Quoiqu’il en soit, la
saison de Jose Tomas, aux Amériques n’est pas faite pour rassurer le
monde : Ni le torero, ni le public, ni les organisateurs… Il ne
remplit pas, ne coupe pas, « apunta, pero no dispara nunca ! »
Un désastre.
4
Décembre – Quito (Equateur) – 5ème de Feria –
Llenazo –Temps menaçant : Il fait mauvais, comme souvent. Un petit
avion s’est écrasé, non loin de là, faisant deux victimes, le
professeur et son élève…
Corrida difficile, mansa de Mirafuente. Trois
« moyennement » présentés, et trois plus forts, le cinquième
étant armé « descomunal » (On a peine à le croire). Mansos
au cheval, avec du sentido le troisième, impossible, et de la méchante
caste, le quatrième. Le deuxième fut le plus « aprovechable ».
Vicente Barrera (Silence – Vuelta, après un
avis) a toréé à sa façon, vertical mais pas très sûr de lui. Silence
au premier et vuelta après un avis, pour s’être battu sévèrement
avec le quatrième, un méchant brutal qui le bouscula deux fois, et
faillit bien le faire exploser. « Embromado » fit passer un
mauvais moment au Valenciano qui le tua en une entière tendida et quatre
descabellos. Un tour d’honneur qui ne doit pas cacher que… Barrera
n’y est plus.
Jose Tomas (Oreille – Silence)
a construit une faena « a mas », face au deuxième. Débutant
« léger », distancié, destemplado, le torero, peu à peu
serra son jeu et finit par se relâcher. Après une grande série de
naturelles, il perdit un instant, sa concentration, et se fit prendre,
chercher au sol. Blessé, le diestro se releva, enchaîna quelques
manoletinas et tua d’une bonne entière, coupant une oreille, très fêtée.
Jose Tomas demeura dans le ruedo, et lidia le cinquième, sans grand succès.
Silence, avant de partir vers l’infirmerie.
El Juli (Ovation – Oreille)
ne prendra pas le trophée. (Joselito est encore dans toutes les mémoires,
et il revient demain. A moins d’un coup du Finito, c’est gagné).
Mauvais tirage au sort pour Julian Lopez qui, de plus, semble traverser un
petit « bache », avec l’épée. Il se battit comme un chien
avec le manso pregonado troisième, et aurait pu lui couper une
oreille si …deux pinchazos avant l’épée… Faena plus reposée
devant le sixième, qui l’avait mis en danger aux banderilles, le jeune
diestro glissant au moment de la réunion. Cherché au sol, sans mal, le
Juli partit bravement au combat, mais tua mal, encore une fois, d’un
mete y saca et une épée desprendida. Oreille cependant, pour
l’ensemble de la prestation, pour la caste et le pundonor de ce « sacré
gosse ».
Ce mercredi 5 Décembre : Novillada de Santa Coloma pour Matias
Tejela, David Galan et Diego Rivas, que précédera, à cheval, Diego
Ventura. Demain, clôture de la feria. |
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« GERER
LES VANITES… »
8
Décembre : « Le travail d’un empresario taurin ne consiste
pas à concilier les intérêts, mais à gérer les vanités »…
Cette docte phrase sort de la bouche du
Doctor Rafael Herrerias, empresa de la Monumental de Mejico, qui sort de
cette semaine, physiquement crevé. En effet, cet homme de poids a effectué
le slalom géant que vous connaissez, parsemé de trous et de bosses, semé
d’embûches et de chausse trappes. Il s’en sort à peu près bien…
pour le moment.
De fait, si l’Empresa de la plus grande plaza
du monde est dans cette situation, c’est justement parce qu’elle est
la plus grande du monde, et que la remplir, dans les circonstances
actuelles relèvent d’un exploit comparable à trouver un sourire
« franc » dans un congrès des Verts…
Pour la première fois depuis bien longtemps, et
peut-être, « depuis toujours », il n’y a pas un diestro
mexicain, capable de remplir la Mejico… C’est que…41200 spectateurs !
Même le Zotoluco, indéniable N°1 actuel, n’a pas la force de
« llenar ». Du coup, l’Empresa doit passer par les volontés
de messieurs les espagnols, et encore. Aujourd’hui, deux noms sont
taquilleros à 100% : El Juli et Pablo Hermoso de Mendoza (A voir même
si cela n’aura pas changé, demain… « Cagancho » ne torée
pas !).
Bien entendu, il y a Enrique Ponce. On verra son
pouvoir d’attraction, en janvier. Bien entendu, il y a Jose Tomas.
Enigme pour le autres autant que pour lui- même, le diestro de Galapagar
n’inspire pas confiance, et Rafael Herrerias attend de voir…Sans
compter qu’avec Martin Arranz, les choses risques de se compliquer un
peu, vus les amabilités des derniers jours…
« Gérer les vanités de chacun… »
Un sacré boulot qui doit provoquer plus d’inimitiés et de regards en
dessous, que de franches embrassades. A n’en pas douter, l’Empresa
mexicain doit voir arriver la fin de la Temporada Grande, avec un soupir
de soulagement.
En attendant, la bagarre :
Tout est reglé, pour ce qui est de la corrida de
dimanche : Pablo Hermoso de Mendoza, Finito de Cordoba, Jeronimo et
Fermin Spinola, devant des Rodrigo Aguirre (pour ce qui est de la corrida
formelle)
Cela commence à se compliquer pour dimanche
prochain, 16 décembre. En fait, tout dépendra de la corrida
d’aujourd’hui à Queretaro, où Eloy Cavazos se produit, en haute
compagnie. Cavazos, on le sait, veut faire ses adieux à la Mejico, où on
ne l’aime plus. Mais il veut dire au revoir, dans de bonnes conditions.
Pas faire le ridicule…ce sera assez dur comme cela !
En fonction de sa décision, il est probable que l’on fera
revenir, pour l’accompagner, face à des toros de Julio Delgado, le
Morante de la Puebla, et on complétera par un jeune mexicain (Alfredo
Lomeli, Federico Pizarro ou Paco Gonzalez), le tout précédé a caballo,
par Martin Gonzalez Porras.
Une autre version parle d’un cartel :
Cavazos - Jorge Gutierrez – Zotoluco - Morante de la Puebla. En voilà
un qui aurait de la gueule, et serait digne d’un belle sortie pour
Cavazos. Une bonne occasion, également de se faire mettre un bain…
Donc, pour le moment, rien n’est fait, mais…on jase !
Pour la fin d’année, on jouera plus « soft » :
Le 23 Décembre, Armillita confirmera l’alternative d’Antonio Barrera.
Le 30, on murmure les noms de Chilolo et de Mari Paz Vega, arrivée hier
au Mexique. On sait quelle malchance fut la sienne, l’an passé (méchante
fracture « d’un an », à la première passe). Aussi
l’Empresa veut lui donner sa chance.
On arrivera ensuite aux « grande manœuvres »,
avec en prévision un cartel Ponce-Zotoluco-Juli, le 13 Janvier, avec des
Bernaldo de Quiros.
D’autres bruits circulent au sujet d’éventuelles
négociations avec Paco Ojeda, après ses deux sorties de Lima. Par
ailleurs, sont arrivés à Mexico, le Venezuelien Leonardo Benitez et
l’Espagnol Chamon Ortega, qui voudraient bien aussi tenter le paseo à
la Monumental…. On en est là ! « Gérer les vanités… »
En attendant, ce 8 Décembre, c’est en province que cela se passe :
Queretaro : Cavazos – Jorge
Gutierrez – Juli, face à des Bernaldo de Quiros
San Luis Potosi : Zotoluco – Jose
Tomas – Ignacio Garibay devant des toros de Celia Barbosa. |
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CES
IDOLES QUE L’ON AIMERAIT SUIVRE
9
Décembre : En qui croire ? Aux hommes ? Au progrès ?
En Dieu ?
Quel Dieu ? Celui qui permet « les
Twins Towers », ou « le vil et le sale » sur des petits
enfants ?
Quel progrès ? Celui qui nous fait baver
d’envie, mais nous laisse toujours aussi seuls, aussi malades, aussi désunis ?
Le progrès… pour les hommes, ou pour la photo, en première page, de
celui ou celle « qui inaugure » ? On vient faire le beau
au Téléthon, mais on est incapable d’une vraie politique de recherche,
au point que nos vrais savants, s’en vont « chercher ailleurs »…
On inaugure le tramway de Nancy avec force bravos et litres de
champagne… Cela va tellement faciliter la vie ! Un an après les
petits fours… il ne fonctionne toujours pas, et circule « à vide »,
au nez des Nancéens, « pour essais » ! Non, non, on ne
parlera pas du « Charles De Gaulle »
Quels hommes ? Ceux en qui on voudrait
croire, parce que plus sages, plus honnêtes, plus responsables. Ceux que
l’on aimerait suivre, parce qu’on les admire, parce que toute meute à
besoin d’un chef, toute famille a besoin d’un père, toute entreprise
a besoin d’un patron… Ici, qui ? Ici, quoi ? Qui croire, qui
suivre… pour qui voter, c’est à dire « derrière s’engager,
en connaissance de cause… » ?
Quels hommes ? Ceux qui sont chargés de
notre protection, et qui en ont tellement marre de ne pouvoir le faire,
qu’ils descendent, dans la rue, par milliers, mais se font tout petits
devant leur « gégène » qui joue les bons papas, mais
« qui va les planter, sinon c’est lui qui saute ! ».
Les gendarmes dans la rue… Les « gens
d’armes » dans la rue. Autant dire que l’Armée se révolte…
Cela choque, mais on peut les comprendre ! On doit les comprendre.
Ils sont des hommes et ils ont droit à toute considération, et respect,
comme tout le monde. Et leur famille, de même… Dommage, cependant, que
beaucoup de tout cela tourne encore autour de l’argent… Dommage aussi
que, revenus au niveau de simples ouvriers manifestants, ils aient trouvé
logique de foncer vers les grandes villes, en convoi, toutes sirènes au
vent, en empruntant les bandes d’urgence des autoroutes... Ne nous
disent ils pas :« Je vous verbalise parce que c’est interdit ! » Quelques
petits détails qu’il faut soigner, si l’on veut l’adhésion des
gens…
Quel Dieu ? Quel progrès ? Quels
hommes ?
Tout cela pour en venir à … Paco
Ojeda.
Avant toute chose, soyons clairs! Il n’y a ici aucune idolâtrie, et les
aficionados n’ont rien à voir avec les minettes hystériques qui lacèrent
leur acné en hurlant « Patriiiiick ! » - (Je parle de
Bruel, bien entendu !). Non ! Les aficionados, depuis toujours,
sont « de tel torero », ou « de tel autre », même
s’ils le nient farouchement en proclamant « Moi ! C’est Le
toro avant tout… ». Les aficionados sont des hommes et des femmes,
avec leur sensibilité, qui, forcément, provoque en eux des émotions,
sur un geste dans la plaza, sur un regard vainqueur ou perdu, sur un
sourire dans un hall d’hôtel… Ces choses de la vie qui font que
« Celui-là, il me plait ». Si en plus, le torero se met à
triompher « a lo grande ! », alors là, c’est le débordement,
et on va le suivre, le pousser, le vanter… quoiqu’il fasse. La
mauvaise foi des Aficionados n’a probablement qu’une autre comparable :
Celle des joueurs de boules, à Marseille ! Mais c’est tellement
sympa, parce que tellement humain et sincère…
De tous temps on a suivi des toreros, comme des
« semi dieux »… Los de « Jose y Juan » s’en
sont mis des bonnes, avant de se réunir. Puis Manolete, Pepe Luis ;
Luis Miguel, Ordonez, Camino, Paquirri…
Paco Ojeda était bien parti pour avoir
l’impact inégalé du Cordobes (du vrai !). Torero d’un
incroyable charisme, Manuel Benitez a drainé les foules, des années
durant. On a voulu le faire passer pour un produit préfabriqué, histoire
de faire mieux passer la pilule du franquisme, mais, de fait, c’est
l’homme et le torero que les foules se pressaient à voir, et cela, dans
tous les ruedos du monde… Une vraie personnalité ; un vrai torero ;
un véritable phénomène… et pas seulement de société…
Ojeda aurait pu devenir tout cela… Sa
personnalité, un véritable charisme et un toreo très personnel ont fait
sursauter plus d’un cordobesiste d’antan… Autant le Benitez était
virevoltant, autant Paco Ojeda était classique dans son expression
baroque et son toreo impavide, à deux centimètres des cornes. Hélas, il
a manqué une chose à Paco Ojeda : l’ambition ! Il aurait pu
tout renverser, tout bousculer, tout aplatir… il ne l’a pas voulu, et
repartait chaque fois rêver dans sa marisma ou au fond de sa finca, au
moment où il fallait donner le remate final…
Les années ont passé, les idoles ont changé !
Jesulin, qui ait un disque et ne torée « que pour les femmes »
(il faillit bien se faire écharper, ce jour là), Jose Tomas, qui se
trouve « très beau dans son miroir », et le Juli, qui fait
feu de tous bois, triomphe partout, mais remet tout en jeu à la
prochaine, parce qu’il n’est pas « celui que l’on va suivre,
presque aveuglément »… Reste Ponce, sa maestria, sa sagesse et sa
modestie…
Là dessus, le Cordobes, qui nous a tant fait
courir, essaie de réapparaître…pour faire ses adieux. Avec moultes déclarations
entre deux tours de souplesse dorsale, le cordouan fait de pathétiques
efforts pour rester dignes, et amasse les mauvais coups. La sueur trempe
les derniers cheveux tout blancs de son ex tignasse, et ses mésaventures
font tristement sourire. « Quelle tristesse, monsieur Cordobes, vous
méritiez mieux… »
Voilà qu’aujourd’hui, Paco Ojeda revient, ou
veut revenir. Bientôt « cincuenton », la silhouette bien épaissie,
il veut réapparaître, et, bien entendu, à son rang. Les aficionados, à
leur tour, sont heureux de cette annonce, et veulent le retrouver, bien
entendu… à son niveau. Ceux qui l’ont connu en 83/84 rêvent de
folles empoignades… Ceux qui en ont entendu parler voudraient bien vérifier…
Paco Ojeda a réapparu, à Lima. Il n’y a pas
fracassé, et y a même été fort bien, devant un grand toro, très
noble. Il n’a cependant pas coupé d’oreilles car on peut penser que
celui qui n’a pas été un bon tueur au faite de sa carrière, a peu de
chance de le devenir, après six ans de « vacance ». Mais peu
importe…
Seulement, des petits détails, glanés ça et là
dans les chroniques, nous font penser que… l’on risque de souffrir, en
essayant de retrouver le « Paco » qui nous a fait hurler
d’admiration, comme ce fameux soir de Nîmes, en septembre 85… Vous
souvenez vous ?
Personne ne tolèrera voir Paco Ojeda « ne
pas rester dans son sitio », ne pas rester droit, ne pas rester
digne… Et la vuelta qu’il est parti mendier, face au dernier toro de
Lima n’est peut-être qu’un détail, mais qui peut en dire long. Espérons
qu’elle ne soit pas « sombre présage », d’autant qu’il
y en a d’autres…
Paco Ojeda revient. Alléluia ! oui, mais à
condition qu’il revienne « en Paco Ojeda ». Ce serait
vraiment trop triste de voir celui qui fut « ce qu’il fut »,
courir le cacheton et multiplier les clins d’œil racoleurs, histoire de
marquer quelques buts… Ce serait vraiment trop triste ! …Et
c’est un ojediste qui vous le dit.
Alors, Paco Ojeda sera t’il celui que l’on
aimera suivre, en 2002, ou va t’il, lui aussi, rejoindre « le
grand troupeau » qui pose question : Quel Dieu ? Quel
progrès ? Quels hommes ? |
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« FUMEE
BLANCHE », A VALENCIA
13 Décembre : « Empresa habemus ! », ou tout comme.
Reste maintenant à la Commission Culturelle de la Diputacion Valenciana
à inspecter les travaux finis, que lui présentera don Miguel Tatay, et
le 21 Décembre, la plaza de la Calle Jativa aura une nouvelle Empresa,
qui portera le nom de : « Ruedo Valenciano S.L ».
Composée de Jose Cutiño (actuel empresa de
Olivenza, Badajoz, Zafra, Almendralejo), Justo Ojeda (Empresa, entre
autres, du Puerto) et de… Don Francisco Romero, dit « Curro Romero »
soi-même, la nouvelle équipe se voit préférée de très peu (60.20%
des voix, contre 59,25%) à Valtauro XXI. S.L », dont le grand
capitaine, Emilio Miranda, a fait rendre raison à la Diputacion, pour lui
avoir « volé » l’attribution de la plaza, lors du dernier
concours. On murmurait que Valencia allait lui faire les yeux doux, de façon
à ne pas payer la multa… mais, de fait, cette victoire l’a
probablement desservi. (Et puis, de toutes façons, la Diputacion n’est
pas prête de payer) Au troisième rang, l’Empresa Sarot, de Jose Felix
Rodriguez (43.95% des votes) et, au quatrième seulement, la Société
« Servicios Banf 2000 S.L », menée par le duo Casas-Paton
(29,40%)
Ce vote est il lié à la seule recherche de la
meilleure équation « Qualité-Prix » ? Bien
probablement, non. Toujours est il que le trio
Jose Cutino- Justo Ojeda – Curro Romero, se voit embarqué, à grands frais, sur la galère Valencienne,
doublant le loyer mensuel payé par l’empresa précédente, menée par
Roberto Espinosa. Va falloir ramer sec !
Valencia, on le sait, est une magnifique plaza,
au milieu d’une ville magnifique… mais dont l’immense public
potentiel est dur à fidéliser. Certes, le Feria de Fallas est « la
grand messe » d’ouverture de la temporada, et il est rare
qu’elle n’attire pas le monde. Mais, après, c’est la grande
question. Jusqu’à « il y a peu », la feria de Juillet,
appelée « de La San Jaime » réunissait au soleil, les trois
pelés restés à Valence, tandis que les autres se prélassaient aux
plages d’El Saler, de Benidorm ou… de Biarritz. Et encore, la dernière
empresa a réussi à tripler le nombre des abonnés pour cette feria
maudite. Autre élément favorable, de grands évènements qui se sont déroulés
en cette occasion : La Victorinada de 2000, et la formidable corrida,
l’an passé, avec Joselito, Vicente Barrera et Juli, qui a bien failli
voir indulter un toro de Daniel Ruiz.
Cependant, 70 Millions de pesetas par an, cela
fait un peu cher le loyer (surtout qu’ils n’ont pas droit à l’APL).
Il va donc falloir qu’ils se creusent la tête pour renforcer la San
Jaime et, surtout, fidéliser le public, en montant des spectacles
attractifs, toute l’année… (On sait pas ! Pourquoi pas un grand
concours de becerradas et novilladas non piquées, dont la lidia serait,
chaque fois dirigée par… Curro Romero, lequel, s’il est un peu
bougon, pourrait inviter des copains, comme Espartaco, entre autres…).
Il faut quelque chose d’inédit, et il faut, également
une nouvelle idole populaire Valenciana. Après le Soro, rideau !
Certes, Justo Ojeda à pris Vicente Barrera, mais… Certes, ne faisant
plus partie de l’équipe dirigeante, Enrique Ponce aura « la
muleta plus libre », mais…
Valencia doit vibrer sur
l’avenir, et il faut donc tout faire pour révéler de nouveaux
talents… Ayant vécu la « naissance » du Soro, à
Valencia en 79, je peux témoigner de l’enthousiasme soulevé
par cette découverte, au cours de novilladas, en plein été,
qui nous avaient également permis d’assister aux deux grandes
faenas de Pepe Luis Vazquez, et aux grandes prestations de Mario
Triana et Andres Blanco. Certes, tous les yeux étaient tournés
vers le Soro, et tout Foyos était dans les gradins, mais Valencia
avait vraiment existé, taurinement parlant, cet été-là. |
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Jose Cutiño en est parfaitement conscient, qui promet de somptueuses
Fallas, et tous ses efforts pour faire de Valencia, une grande plaza de
Temporada… Que tenga suerte !
Voyons si la politique politicienne le laisse
tranquille, et si la Diputacion ne joue pas les Fidel Castro,
consciencieusement étalée au callejon de la Plaza, « presumiendo »,
avec des cigares grands comme ça »…
Forcément, l’Empresa devra chercher ailleurs
des renforts financiers. La Télévisison aura probablement un grand rôle
à y jouer… Mais on sait également que « Qui dit Télévision,
dit problèmes en vue ! » Joselito et Jose Tomas, on le sait
refuse « la caméra systématique » et d’autres pourraient
bien les rejoindre… Cela ne
sera pas facile.
Enfin… Valencia tiene Empresa, et c’est tout
ce qui compte. Ce sera, pour Cutiño, la première expérience dans une
plaza importante… Voyons s’il réussit, en rives du Turia, « le
coup d’Olivenza » ! |
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ALEJANDRO
AMAYA… PLUS LONG QU’ON NE LE PENSAIT.
13 Décembre : Le jeune diestro mexicain, Alejandro Amaya, ne pourra
toréer chez lui, cette saison.
Grosse déception pour cette promesse du toreo
mexicain, qui devra repartir de zéro, en Espagne, l’an prochain, avec
les difficultés qu’on imagine… En effet, le jeune diestro, blessé
par un toro de Jandilla, lors de son alternative , à Jaen, le 18 octobre,
se remet mal de cette cornada, et n’a pas encore commencé un entraînement
normal. De ce fait, il fait l’impasse sur la saison mexicaine, renonçant
à sa confirmation d’alternative à la Mejico (initialement prévue le
28 octobre) et aux corridas de province.
C’est « doublement » dommage, car
ce torero d’empaque est une réelle promesse qui pourrait donner un peu
d’espoir à l’Aficion mexicaine…
On ne sait ce qui se passera dimanche, mais le
cartel Cavazos- Gutierrez- Zotoluco crée le polémique, dans la rue et
dans les colonnes de la presse aztèque…
« Un cartel de 130 ans » s’exclame
celui ci, qui additionne les ages d’Eloy Cavazos (52 ans), Jorge
Gutierrez (44) et Zotoluco (34 ans)… C’est vache ! mais c’est
vrai… On ne peut pas parler ici « du futur de la Fiesta ».
Et de tailler un costume aux deux premiers du cartel en soulignant
qu’ils finissent leur carrière en tuant des chotos afeités dans les
plazas de province… Zotoluco se sauve, grâce à ses épiques
actuaciones espagnoles, mais, tout juste ! On peu lire que le lot de
Julio Delgado est « bonito » ; « comodo » …
Personne ne s’est encore risqué à « delgado ! », mais
cela ne saurait tarder.
On sait que cette corrida sent la poudre. Eloy
Cavazos vient faire ses adieux à la monumental, car il est en « scène
de ménage » permanente avec le public de la capitale… « Pourquoi,
grands dieux ? » Il ne le comprend pas… Quoiqu’il fasse, ce
ne sont que quolibets et palmas de tango… Du coup, il dit « Tchao !
vous m’em… barassez ! Dorénavant, j’irai toréer en province,
où on m’aime bien »
Il est vrai qu’à 52 ans, Cavazos a un
curriculum bien fourni : 35 ans d’Alternative, ayant toréé dans
tous les pays, avec des résultats édifiants : 1752 corridas –
3542 oreilles – 649 rabos – 9 pattes. Cela fait un beau ragoût !
Et ce n’est pas fini : 34 Toros indultés et 54 alternatives concédées
– 70 corridas à la Mejico... Pas mal, quand même ! Pourraient
avoir un peu plus de respect, « los de la Monumental ! ».
Certes, il est torero baroque et virevoltant… Certes, il fait dans le
populaire… mais bon ! Il en est d’autres.
La corrida de dimanche risque d’être un
long calvaire pour Eloy Cavazos, d’autant que ses détracteurs vont
l’assaisonner…d’autant qu’ils ont eu le temps de se préparer.
A moins que ! Vous savez : « C’est
toujours meilleur, après une bonne scène de ménage ! Osez
dire que ce n’est pas vrai ?» |
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LES DEUX
MORANTE LES PLUS « EUROS »…
14 Décembre : Vous vous
habillez bien… Fait pas chaud, ce matin ! Vous n’oubliez pas
votre billet de 100 balles, et vous filez au bar-tabacs le plus
proche… Et là ? Mince alors… la queue, à six heures du
matin ? Ca par exemple ! Au premier coup d’œil, on voit
qu’ils sont tous habillés chaudement et qu’ils on tous un billet
de 100 francs à la main… |
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Seul, au milieu du cortège, un homme, grand, « très classe »,
un peu chauve, tape également de la semelle. On le reconnaît, on
l’apostrophe… « Mais non, mais non… je suis simplement venu voir
comment cela se passait, et puis, je suis aussi venu « en chercher un »
pour mon fils. Nous, au gouvernement, on est « très peuple »,
et l’on aime bien tout partager avec les français… » Voilà qui
est bien … Bonne journée, monsieur Fabius !
Un peu plus loin, enveloppé dans un long manteau
noir poussiéreux, une barbe grisonnante s’échappant de son visage
glabre, que percent deux yeux menaçants, une sorte de prince arabe opine du
turban : « Ji mi suis ichappi en vitesse, ji ni voulais pas
loupir ça, mais chtt… ji suis là incognito ! Ji vi mi ricycli…
ji vi vendre des machines à lavir ! » Regardez mieux, mais
oui… Ben Laden !
Ils sont tous là… rien que du beau monde !
Enfin presque. Dans cinq minutes, ils vont faire la bêtise de leur vie …et
nous aussi ! « Tous ensemble, tous ensemble, ouais !
ouais ! ». Ils vont vendre leur liberté, leur identité… ils
vont vendre leur âme à l’Euro ! Paris s’éveille… C’était
quelque chose ! Maintenant, le café et les croissants auront presque
le même parfum, à Madrid, Modène ou Berlin ! Un parfum d’Euros.
Pouah !!!!
Alors, comme un seul homme, allons-y gaiement…
allons chercher notre Kit d’Euros, et faites bien attention :
« Il y en aura pour tout le monde ! »
Terrible ! Pas moyen d’y échapper ! Même
sur le Charles de Gaulle, il y en a ! Mais bon ! Ils ont paumé la
clef du coffre… aussi, le porte-avions fonce vers Djibouti se mettre en
radoub… Ouf ! un répit ! C’est que, deux semaines sans pépin,
on n’était pas habitué ! »
L’Euro est arrivé ! « Alleeeez »…
vous faire voir, « monsieur Luia » !
Pendant ce temps, Victorino Martin a sorti sa
calculette « 12195 éourosss, por un toro ! Hombre ! »
Un peu plus loin, Victor Mendes a beau multiplier le « Tu comprends ? »,
on voit bien, à son air, que quelque chose lui échappe… Mais c’est
vrai qu’il change des roubles ! Dans toutes les empresas, les
comptables sont aujourd’hui les rois ! « Alors, combien cela va
faire, le plateau Ponce – Tomas- Juli ? Quoi ? Pas fou, non ! .. »
Et
puis, il y a ceux qui sont tellement « heureux », qu’ils se
foutent bien des « euros »... Au moins, ces jours-ci.
Elle s’appelle Estrella Morante… Elle est de
Granada. Taille de guêpe, longs cheveux noirs aux reflets bleus nuit, elle
est « cantaora » du Sacromonte. Belle comme toute l’Andalousie !
Elle épouse aujourd’hui Javier Conde, matador-bailador. Un bien beau
couple, et des tonnes de duende … « Y Olé !
Vive la mariée ! S’en fout l’Euro ! »
Un autre qui ne redescend pas de son nuage, c’est
le Morante de la Puebla. En une faena, il a repris un moral de fer, et malgré
tous les apoderados qui lui faisaient les yeux doux, il a choisi l’amitié,
la fidélité, la compréhension… Pour lui, le toreo est « tout
sentiment ». C’est également ce qu’il demande à celui qui va gérer
sa carrière. « Pas facile, déjà de combiner indépendance et amitié,
avec pesetas et francs… avec l’Euro, ça va être coton ! »
Mais cela ne fait rien, et c’est décidé : l’apoderado du Morante
sera, pour l’an prochain Jose Luis Peralta.
Est-ce un choix judicieux ? Morante a t’il
« surévalué » sa cote ? Que pèsera Peralta, à l’heure
de faire les cartels des grandes ferias ? On va vite le savoir, avec
les prochaines Fallas, et surtout…la feria de Séville. En tous cas, il
faut saluer le geste. Morante aurait pu « ir comodo », à
l’abri d’une grande maison ! Il a choisi d’avancer, pied à pied,
mais aux cotés d’un ami. Les difficultés viendront, à n’en pas
douter, mais, pour aujourd’hui… il est Euro !
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UNE
ETOILE TORERA AU CIEL DE GANADA…
15 Décembre : Superbe et très torera, la cérémonie du mariage de
Javier Conde et de la cantaora Estrella Morente… Sans verser dans le
larmoyant à tout prix, on peut dire que plusieurs moments de la messe
furent d’une grande émotion, en particulier cette saeta que la
chanteuse lança au ciel et à la Virgen, tandis que tous la regardaient
avec dévotion. Muy bonito !
Javier Conde était vêtu « en torero »,
comme il se doit : magnifique traje corto… Rien de plus ridicule
pour un torero que le « queue de pie »… Laissez donc cela
aux ministres et à tous les amateurs de courbettes.. Un torero doit
marcher à l’autel, « erguida la planta, como un torero que es ! »
A l’issue de la messe, au milieu de la liesse
populaire, le couple quitta la cathédrale de Granada, dans une calèche
tirée par un magnifique attelage andalou. Superbes images de ce nouveau
bonheur dans la nuit parsemée des illuminations de Navidad.
Bien entendu, la soirée fut probablement
constellée de moments inoubliables, puisque qu’à coté du mundillo, très
amateur de flamenco, on le sait, étaient réunies les grandes figures du
cante grande… On imagine que la fête fut avant tout « de dévotion,
de chant et de danse »…
D’innombrables invités ont accompagné la
nouvelle pareja, parmi lesquels on a pu voir, entre autres, le Capea,
Enrique Ponce et son épouse, Manuel Diaz, le Morante de la Puebla, Davila
Miura…
Il avait plu, une partie de la journée, mais au
soir, une étoile montait au ciel du Sacromonte… Elle s’appelle
Estrella, et elle est… Madame De Conde. |
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VALENCIA…UNE
MINUTE S’IL VOUS PLAIT…
15 Décembre : Il eut été étonnant que tout se passe comme prévu.
Valencia est vraiment une plaza qui fait toujours couler beaucoup
d’encre, lorsqu’il s’agit de choisir qui va la gérer. La politique
politicienne et « encore moins propre que cela » a toujours
quelque mot de plus à dire, quelque venin de plus à cracher, ce qui
aboutit invariablement à semer le doute dans les esprits… A Valencia,
on « aime foutre le souk ! », et comme on a toujours
tendance à dire : « Il n’y a pas de fumé sans feu »,
et bien, on va commencer à soupçonner quelque basse manœuvre, quelque
coup bien tordu, et bien sûr, une partie de la confiance s’en va, avant
même de donner le premier paseo.
Hier, trois de cinq députés de la commission de
la Comunidad destinée à contrôler la bonne attribution de la plaza à
la Société « Ruedos Valencianos », ont fait la moue et ont
demandé des éclaircissements supplémentaires, si ce n’est de revoir
la copie toute entière. Superbe !
Les nouveaux empresas, préparés à ces tracas (« muy valencianas » !)
essaient de faire bonnes figure, mais… ont les boules ! Ce que
l’on peut comprendre aisément. Enfin, espérons que, le 21 décembre,
la plaza de Valencia sera attribuée à qui de droit, et qu’après, ces
messieurs les politicards retournent à leur jeux de rôles, et laissent
l’aficion en paix.. |
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ZOTOLUCO,
SUR LE SENTIER DE LA GUERRE…
15 Décembre : Sympa, la conversation internet entre le Zotoluco et
l’Aficion, sur le site du
quotidien mexicain « Reforma ». Simple, jovial et sincère, le
matador s’est prêté à toutes les questions. Bien entendu, il y en eut
de très personnelles… On a ainsi appris que le Zotoluco était né à
Atzcapotzalco (accrochez vous !), mais qu’il avait passé toute sa
jeunesse à Tlalneplantla (ce qui n’est guère plus facile à prononcer !)
Bien entendu, le torero dit toute son admiration
pour toute personne qui se met devant un toro, et souhaita une grande
bonne chance au maestro qui dit adieu demain à la Monumental de Mexico,
Eloy Cavazos. Il en dit grand bien et grand respect, bien sûr, mais lance
aussi un très mexicain « Obviamente, voy a tratar de pelearle las
palmas e irmele por delante », ce que l’on peut traduire, littéralement
par : « Bien entendu, je vais essayer de lui disputer les
bravos, et de les surpasser ». Plus librement : « Si je
peux lui mettre un bain, je ne vais pas me gêner ». Ben tiens !
Allez ! « Atzcapotzalco », dix
fois de suite, et vite ! A coté, « Huagrahuasi »,
c’est de la rigolade ! |
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« LE
MEILLEUR APODERADO, C’EST LE TORERO DANS LA PLAZA »
15 Décembre : Exactement, torero ! Ces quelques mots bien sensés,
ont été prononcés par Jose Antonio Morante de la Puebla, très
conscient du risque qu’il prend, mais également plein d’espoir, en désignant
pour gérer son avenir, son ami Jose Luis Peralta. Le toreo est avant tout
« sentiment » et, pour le vivre pleinement, il faut se compénétrer
avec celui qui ressent la même émotion, dans et hors le plaza, même
s’il s’agit de contrats, de gros sous, de négociations oiseuses et de
batailles de chiffonniers, lors du montage des grandes ferias… Le
Morante sait qu’il devra aider son apoderado, mais sait aussi qu’il
l’aura « totalement » à ses cotés… et non comme ces
apoderados qui appuient trois ou quatre toreros à la fois, ce qui ne
manque pas d’étonner, puisque le vrai but d’un torero est de
triompher à tout prix, et surtout, de « planter » les autres,
artistiquement s’entend. Son apoderado doit alors tout faire pour lui
signer les meilleurs contrats, aux meilleurs cartels, avec les meilleurs
toros… Comment cela se fait ce, lorsque l’on mène trois toreros ?
Qui va planter l’autre ?
Avec la complicité de qui ?
« Le meilleur apoderado, c’est le torero
dans la plaza »… Exact ! L’épée dans la main droite, la
muleta dans la gauche, et le cœur au milieu !
Le Morante retournera au Mexique en février, suite au faenon de
l’autre jour, à la Mejico, puis attaquerait la temporada 2002, à
Olivenza, qui, on le sait, « devrait » avoir la même empresa
que Valencia. Si cela se confirme, Morante sera présent aux Fallas.
C’est presque fait. |
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JOSE
TOMAS, DEBOUTE, A SALAMANQUE…
15 Décembre : Jose Tomas avait fait appel de sa condamnation à
trois millions de pesetas, suite à son refus de tuer un toro du Capea, le
18 septembre 2000, en pleine feria de Salamanca. Il vient d’être débouté,
hier, et doit se poser quelques questions sur ce qui lui tombera dessus,
lorsqu’il faudra parler de l’incident de Madrid, en 2001, quand il eut
la même attitude, face au cinquième Adolfo Martin, en pleine San
Isidro… Que le va a pasar ?
En Attendant, l’énigmatique torero essaie de
redorer son blason au Mexique, et ça lui coûte…
Il n’attire pas grand monde à la plaza, et de plus, n’arrive
pas à triompher « a lo grande ! »
Ce samedi, Jose Tomas sera à Queretaro, avec le Zotoluco et Fernando
Ochoa, face à des toros de Fernando de la Mora. A ver lo que pasa. |
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WAIT AND SEE…UN PEU PLUS !
16 Décembre : « Quand on ne sait plus quoi faire, on crée une
commission, ou une association ! » C’est bien connu, et ça
marche encore…
Hier, dans un Toulouse où les gens se
barricadent entre deux plastiques pour se protéger du blizzard qui les
assaillent, on a proclamé « La déclaration des Droits de
l’Aficion ». Une noble assemblée, réunissant toutes les
personnalités venues de toutes les branches composant le Mundillo français,
ont tablé sur la composition d’un texte philosophico, juridico taurin,
destiné à asseoir définitivement l’Identité Taurine de certaines
zones, et le droit à l’Aficion que leur confère la sempiternelle
« culture taurine »…
Muy bien ! Quelque chose freine un peu tout
ce bel enthousiasme et ces envolées lyriques. Une simple question :
Ne peut on revendiquer d’être aficionado, si « l’on n’est pas
d’ici» ? Ainsi donc, la Suède ou Lons le Saunier seraient des
zones de « non droit » ? Pourtant, la Pena « Los
Suecos », ou le Cercle Taurin Claude Pelletier
y développent autant sinon plus d’Aficion que chacun des membres
de cette docte assemblée, fort connus et bien sûr, appréciés à leur
juste valeur…
Singer « les Droits de l’Homme »,
en signant de beaux papyrus est en soi une grande satisfaction… mais
cela tient un peu du gag, non ? Les Droits de l’Hommes sont bafoués,
à longueur de journée, dans chaque conflit international, mais aussi
dans la rue, les caves ou les cages d’escaliers… Le droit à
l’Aficion est universel et celui qui, en lui, porte ce pundonor, cette
avidité d’apprendre, cette humilité permanente du sage, est
probablement plus aficionado que tous les grands « ya qu’à ! »
et « faut qu’on ! » réunis et repartis pour une
nouvelle tournée de Ricard.
Donc, un texte qui proclame haut et fort « l’Identité » et
donc le droit… Dont acte. Par ailleurs, la création d’une « Commission
Permanente du secteur Taurin », qui réunira au sein d’une cellule
de réflexion, tous les grands acteurs de la tauromachie française,
autour des grandes problématiques posées par la corrida, en France.
Curieux cela… N’y avait il pas déjà, des
associations nationales, établies dans cet objectif ? Ah oui…Elles
« réflexionnaient… », mais chacune dans son coin.
Maintenant elles vont phosphorer ensemble… D’accord ! Et donc,
une décision commune sera établie, signée, contresignée, et on ne
bougera plus de là… sauf en quelque endroit où l’on prendra un systématique
contre pied qui « remplira la plaza »…
Les cas Victorino, Angel Teruel, dans passé, illustrèrent ces
joyeux contours, et il serait étonnant que cela ne continue pas… N’a
t’on pas vu, au prévisionnel d’une grande Feria 2002, le non d’un
ganadero interdit en France pour la prochaine temporada. Certes, la décision
n’était pas officialisée, mais on pouvait se méfier un peu, n’est
il pas ?
Le monde Taurin est un monde passionnant, mais
justement… parce qu’il est « toute passion », il est
profondément individualiste, et cela, dans toutes les strates qui le
composent : Organisateurs, professionnels du Toreo, journalistes
taurins, responsables des Associations, nationales et locales. Si vous
ajoutez quelques élus, qui sont, eux, vraiment « très passionnés »,
dites moi un peu, comment, parmi tous ses intérêts divers, et forcément
divergents, on pourra chanter d’une même voix ?
Prenons donc l’arrivée de cette nouvelle entité
avec la plus grande philosophie qui soit. Suivons-en ses travaux, et, éventuellement,
donnons lui du grain à moudre… histoire de voir, justement, comment
elle va le moudre !
Mais, comme dirait tout Ministre bien embêté
par une question sans solution : « Ecoutez ! Une
commission a été nommée. Elle a le mérite d’exister… Laissons-la
travailler ! ». En un mot… « Wait and see ! »
et « Aficionez tranquilles ! vous en avez le droit ! » |
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DES
NOUVELLES DE LA-BAS…
16 Décembre : Qu’est ce qu’il fait froid ! Mieux vaut aller
réchauffer nos vieux os, au soleil du Mexique ou de la Colombie…
Hier, Cesar Rincon a participé à un festival,
donné à l’occasion de l’inauguration d’une plaza érigée dans un
complexe hôtelier, à Paipa, près de Bogota. Cette plaza porte le nom de
sa mère (plaza Maria Teresa Ramirez de Rincon), et César, très ému, a
mis tout son pundonor à être bien (il a même banderillé) et retrouver
les sensations qu’il a du laisser de coté, à cause de sa maladie.
Grande joie du maestro qui a reçu une longue ovation, entouré de ses
compagnons de cartel. Enhorabuena, torero !
Au Mexique, la corrida de ce dimanche, à Mexico, fait couler beaucoup
d’encre. Partout, on demande « justice » pour Eloy Cavazos.
Deux ans qu’il se fait systématiquement brocarder par l’Aficion
capitalina. « Marre, à la fin ! Alors Adieu ! »…
et c’est pour cet après midi. Tout le monde demande qu’on le
respecte, et de plus, on fait un peu pleurer les chaumières en annonçant
une lésion à un pied qui donne encore plus de mérite au maestro
regiomontano. Première question : La Monumental de Mexico se
remplira t’elle ? Deuxième question : « Si oui,
pourquoi, dans quel but ? Respecter ou démolir ? » Réponse,
demain !
Au cartel de cette huitième de la Temporada
Grande en la Mejico : Toros de Julio Delgado pour Eloy Cavazos, Jorge
Gutierrez et Zotoluco. Devant, a caballo : Martin Gonzalez Porras.
Hier, Jose Tomas a eu de bonnes chose à Querétaro, mais sans plus… Par
contre : à peine un peu plus d’une demi arène !
15
Décembre – Querétaro (Mexique) – Plus de media plaza :
Toros de Fernando de la Mora, corrects, mais in égaux de jeu :
Trois bons, le troisième étant le meilleur ;
Zotoluco torée bien le premier, mais manque son
épée. Ovation. Le quatrième est quedado, et le torero se met dessus,
entre les cornes, lui arrachant plusieurs séquences de valeur. Estocade,
et la seule oreille de la journée – Jose Tomas a eu quelques très bons
moments, avec cape et muleta. Cependant, pas d’unité, pas de crescendo,
pas d’émotion. Echec à la mort et vuelta méritée. Il laissa vite
tomber, face au cinquième, compliqué. Division – Fernando Ochoa toréa
bien le bon troisième, mais tua difficilement. Vuelta. Rien de spécial
au dernier, et une corrida qui ne laissa que peu de souvenirs. |
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LES ARTICLES DES
SAMEDIS ET DIMANCHES ETANT « RENTRES » DE L’EXTERIEUR, NOS
LECTEURS AURONT REMARQUE LES DIFFICULTES VECUES DEPUIS CINQ SEMAINES - ILS VOUDRONT
BIEN NOUS EN EXCUSER - NOUS
ESSAYONS DE TROUVER « LA » SOLUTION.
MEJICO :
« ILS » LUI ONT FAIT LA FETE…
17 Décembre : Il fallait bien s’en douter… il n’y aurait pas
de juste milieu. Le public est à ce point versatile que, idolâtre un
jour, il sort les fusils le lendemain, et tire sur tout ce qui bouge… et
inversement !
Hier, il y avait, à la Monumental de Mexico, un
événement « qui sentait la poudre » : Eloy Cavazos
divorçait totalement de l’Aficion de la capitale, qui lui en avait fait
trop voir, au cours de ces deux dernières années. Du coup, on prédisait
une de ces après midis orageuses, où le moindre incident, le moindre
regard de travers peut mettre le feu au lac !
« L’étincelle qui fait déborder le vase ! »,
en quelque sorte.
L’empresa avait eu beau composer un cartel
« d’escorte » bien mexicaine, histoire de faire jouer la
fibre nationale ; La presse avait eu
beau multiplier les appels du genre « Ne lui faites pas mal ! »,
on n’était pas du tout tranquille en montant aux gradins. En bas, dans le tunnel des
cuadrillas, les faces cuivrées tiraient au pale, et beaucoup auraient
donné cher pour être, au même moment, au Congrès du RPR… Ils
auraient eu tort !
Non ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai
pas dit. Très intéressant, le Congrès du RPR, où l’on chante, où
l’on danse, où l’on s’embrasse folleville…
Non ! Ils auraient eu tort parce qu’ils
« se seraient perdu » une corrida « mé..mo..rable » !
Le public est versatile, on l’a dit. Aussi, les
mexicains ont rengainé leurs vieilles rancunes et ont fait une apothéose
au vieil Eloy : Trois oreilles et sortie a hombros ! Faut dire
que « seulement » 28000 personnes étaient venues ! Les
17000 autres étaient restées bouder dans leur coin. Du coup, on jeta
tous les principes, les normes, les logiques, par dessus bord, et la
corrida qui sentait la poudre se transforma en une euphorique cavalcade,
dont le sommet fut un indulto, totalement immérité. Une apothéose, une
orgie d’ovations et de regards émus. Viva !
Au fond, c’est bien ainsi. Cela fait du bien de
se lâcher, de temps en temps, et autrement qu’en cassant tout. Les
toreros ont été brillants, chacun dans son style, et les toros ont été
« bons garçons ». Un peu trop, peut-être.
Par contre, Martin Gonzalez Porras, le
rejoneador, a beaucoup souffert de la comparaison avec Hermoso de Mendoza,
et il s’est ramassé vilainement.
Superbe despedida de la Monumental, de ce torero
baroque et sympa qu’est Eloy Cavazos. Se
lo merecia ! Maintenant, il peut continuer sa carrière comme
prévu : en decrescendo, et dans le plazas de province. Une sorte de
pré-retraite torera, et toujours risquée, ne l’oublions pas. (Sinon,
qu’on le demande à Antonio Bricio qui, samedi, a pris une double
cornada (15 et 12 cms) par un
novillo bien afeité, à l’occasion d’un festival, près de Mexico
city…)
16 Décembre
– Mexico (Monumental) – Huitième de la Temporada Grande – 28000
personnes environ – Beau temps : Entrée décevante, mais une bonne
ambiance. La corrida de Julio Delgado est, à part le sixième, sortie
noblissima ! De présence « homogènement moyenne », les
toros ont manifesté une formidable envie de charger, malgré la faiblesse
qui toucha les trois premiers. Le cinquième, très peu châtié,
manifesta un tel allant que le président ne sut pas résister à la
clameur populaire, accordant une grâce totalement imméritée (même le
matador s’y opposait).
A cheval, Martin Gonzalez Porras eut à combattre
un Xajay très potable. Il fut à son habitude : bouillant, un peu
balourd, faisant toucher ses montures en six occasions… et ici, on
n’aime pas ça!
Eloy Cavazos portait beau, de vert pomme et or.
Une de ses couleurs préférées. Il donna une faena droitière, très
propre, à son premier, « Tabaquero », un toro noble mais bien
faible. Estocade entière et première oreilles de la tarde. Face au
dernier de sa carrière dans la capitale, « Elegido », toro
noble, avec beaucoup de fijeza, Cavazos débuta à genoux et toréa
d’abondance, au milieu de l’euphorie générale, la fin de sa faena,
au son de « las golondrinas ». Enorme émotion ! Peut
importent le pinchazo et l’épée desprendida, le président accorda
deux oreilles tout à fait hors de propos, et la vuelta d’Eloy dura dix
minutes, le diestro terminant à genoux, au centre du ruedo, pour un
ultime salut. Bonito !
Jorge Gutierrez revenait à Mexico, après deux
ans d’absence. Même dans ses plus beaux rêves, il ne pouvait songer à
plus brillant retour : Quatre oreilles, un toro indultado, et
surtout… la manière ! Il a été très bien, très templé, cadencé,
toréant « con mucho reposo y empaque ». Grand triomphe de
Gutierrez, qui va devenir le chef de file des vétérans. Armillita a
perdu son maillot jauni, et Cavazos jouant en arrière garde, c’est
Gutierrez qui prend le flambeau, en date du 16 Décembre 2001. Deux
oreilles après une bonne faena au toro « Pazguato », son
premier, noble mais faible. Grande apothéose devant le cinquième
« Fenomeno », N° 417, de 530 Kgs. Le toro sera très peu piqué,
en une rencontre. Par contre, Gutierrez et Zotoluco entreront dans un
grand duel aux quites, respectivement par navarras, chicuelinas, et
tapatias en réplique. Faena grandiose, dont le sommet fut de grandes
naturelles, très templées, qui mirent le public en transes. D’où la pétition
d’indulto qui enfla, à laquelle le président Manuel Gameros ne sut résister
(va avoir des problèmes !) : Toro gracié, à l’étonnement
de tous les professionnels, y compris du propre matador. Mais l’euphorie
était telle… Gutierrez, lui-même, amena le toro à la porte du toril,
en continuant à le toréer. Enorme triomphe : Deux oreilles
symboliques, et vuelta en compagnie des ganaderos.
Zotoluco toucha le mauvais sorteo. Bon toro son
premier, quoiqu’un peu « quedado ». Le torero s’accrocha
et lui tira une bonne faena. Il allait couper, mais…trois pinchazos,
avant la délivrance. Il donna la vuelta et espéra… en assistant au
triomphe des collègues : « A ver si me sale bien el ultimo ! ».
Mais, il ne sortit pas bien. Le sixième fut le garbanzo de la course, et
Zotoluco ne put que s’accrocher vainement, sortant à pied, sous
l’ovation, tandis que Cavazos et Gutierrez s’envolaient a hombros.
Grande corrida, d’émotion plus que de toros !
Et c’est bien ainsi…de temps en temps.
Pour dimanche prochain, on parle de la confirmation d’alternative
d’Antonio Barrera, des mains d’Armillita, le témoin murmuré étant
Alfredo Gutierrez. Mais ce ne sont que rumeurs. |
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MORANTE
DE LA PUEBLA… ET SI CELA MARCHAIT ?
21 Décembre : Décidément, le Morante de la Puebla est « différent »…On
peut aimer ou pas, force est de constater la personnalité du torero, et
sa volonté rester « dans la ligne » qu’il s’est fixée.
Soyons clairs, les deux dernières temporadas du
torero de la Puebla del Rio n’ont pas été bonnes, dans le sens que
donnent au mot « bonne », les spécialistes du Toreo. Avant
tout, un manque de régularité, une trop apparente apathie, une sorte de
perpétuel « apunta, pero no dispara » ont fait que le diestro
se voit taxé de « léger », sans ambition, sans courage…
En regardant bien, tout ne fut pas rose pour
lui… et le destin lui a quelquefois joué de bien sales tours. Que
l’on en juge : 1999 le voit triompher à Séville, pour la deuxième
fois consécutive. Hélas, la saison se termine par une sale lésion aux
vertèbres, et le torero reviendra après une très dure convalescence.
Alors qu’il pouvait penser à une temporada 2000 « en or »,
ayant signé une exclusive avec Diodoro Canorea, celui ci décède
soudainement, laissant Séville et le Morante, comme orphelins. Le torero
ne s’entend guère avec les héritiers de l’empresa Sévillan, homme
bon et « soñador du toreo », et l’exclusive tombe. Pour
arranger le tout, alors qu’il a débuté la saison sur les chapeaux de
roue (on le voit triompher partout, osant banderiller, estoquer a
recibir), un toro de Victoriano del Rio le blesse gravement en plaza de Séville.
Sale cogida qui fait très mal, et qui fait gamberger… Tout le monde
revoit l’horrible cabriole autour de la corne, en donnant un « cartucho
de pescao ». Le torero reviendra trop tôt, encore fragile. Madrid
l’applaudira du bout des doigts, avant de le siffler fort, à la
bienfaisance… Et la saison 2000 deviendra un ensemble de « Ahhh !
si seulement il avait plus de caractère… ». 2000 le verra patiner
en sourdine, sa longue glissade parfois entrecoupée d’une magnifique
envolée, comme à Vitoria, comme au Puerto ou Palencia. Mais l’ensemble
est bien terne, et le Morante « perd » la France… alors
qu’il est un torero pour la France. («Alli, no me quieren ! »,
me dit il, un jour, conscient de la perte d’un marché important et
d’un appui inestimable).
La temporada 2000 se termine sur un scandale sévillan
qui va conditionner de rudes tractations pour la feria de Séville 2001.
Le Morante faillit bien « rester à la porte » de la
Maestranza, et, de plus, les choses n’y tournèrent pas à son avantage.
La critique, alors, se déchaîne et le public se ferme. Heureusement, une
formidable tarde, en pleine San Isidro, le remet en scène… Qu’on le
veuille ou non « Madrid sigue dando mucho » !…(Madrid
continue à donner beaucoup, à ceux qui triomphent). Le Morante sauve sa
saison au plan contrats, mais, pour ce qui est « des buts marqués »,
on est très loin du compte. Bien peu d’oreilles coupées et une perpétuelle
impression de « Il ne veut pas se faire mal ! »
Conscient de ce triste fait, le torero tranche
dans le vif, et se secoue : Il se sépare de son apoderado et s’en
va se ressourcer aux Amériques. Cela débute fort mal, avec des scénaris
semblables à ceux lus et relus tout au long de la saison espagnole…
« Apunta cosas, pero !”. Et arrive enfin le toro
« Charrito » de Julio Delgado, qui va lui permettre de
« rêver le toreo », en pleine plaza monumental de Mexico…
Pas d’oreilles, mais un faenon qui reste gravé « là »…
De retour en Espagne, le Morante aura reçu plus
d’une proposition d’apoderados bien installés, souvent appuyés sur
de grandes plazas dont ils sont aussi les empresas… Il aurait pu jouer
la carte de la sécurité, et signer de multiples contrats, en « voyant
venir », fonctionnant moyennement partout, et mettant un coup de
reins, par ci, par là… Il sait comment il est et ne peut « toréer
tous les jours », le flacon de parfum ouverts à tous vents… Il
aurait donc pu se mettre à l’abri, et débuter la temporada
confortablement assis sur un matelas de quarante corridas « déjà
faites ». C’est probablement ce que lui offraient certains grands
pontes du Mundillo actuel.
De fait, il a préféré l’incertitude, mais
l’amitié ; le risque, mais la fidélité ; l’angoisse du
lendemain, mais la complicité dans « la lutte ensemble »…
Il a préféré Jose Luis Peralta, qui, disons le avec beaucoup de
respect, « ne pèse rien », dans le mundillo actuel…
Au cheminement facile, le Morante décide, en
prenant un apoderado « de
confiance », et qui est toujours là, de lutter et se gagner les
contrats, un à un… et se hisser « en torero », jusqu’aux
premiers rangs… C’est un
pari magnifique… mais c’est un pari.
Du coup, on va surveiller de très près les
quelques premiers contrats qui vont conditionner la suite : Le sévillan
fera sa rentrée à Olivenza et aux Fallas de Valencia.La première plaza
ne pèse rien, sinon l’écho d’une feria de deux jours où, chaque
fois, un gros événement attire les regards…(Cette année, le retour
d’Ojeda). Par contre, Valencia sera primordial, et, même si on ne coupe
pas, il faudra marquer les Fallas de son empreinte…
Ce ne sera pas facile, mais il est souhaitable
que le Morante retrouve tous les duendes de 98, et donne à la future
saison une attrait artistique qui semble devoir lui manquer, vu le toreo
en force des uns (El Juli), et les incertitudes toreras des autres (Jose
Tomas).
Par ailleurs, plusieurs toreros de « corte
artistico », pourraient bien nous valoir de grandes émotions, pour
peu que souffle le vent de l’inspiration… Plus que jamais, un cartel
« Morante, Javier Conde, Alfonso Romero » pourrait bien nous
valoir de « monter au plafond », et coûter aux photographes,
des kilomètres de pellicule... Mais il peut, également, nous laisser là,
à maugréer sur le total manque de professionnalisme de ces toreros dits « artistes »…
qui vont laisser passer un toro, ou mal lidier la moitié des autres, tout
simplement parce que « Dame Muse » est partie flirter
ailleurs… Effectivement, c’est le risque. Mais, vu le Toreo actuel,
cela vaudrait le coup de le tenter, car… cela pourrait bien marcher. |
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« PAS
TOMBE LOIN ! »
22
Décembre : On a bien failli frôler une nouvelle révolution
mexicaine. En 48 heures, le pays a vécu les affres d’une nouvelle loi,
dont le projet était poussé par le parti de Verts, bien sûr, qui visait,
en s’appuyant sur l’article 52 de
la Loi de protection de l’animal, à interdire l’entrée de tous mineurs
de 12 ans à tout lieu où étaient « sacrifiés » des animaux,
et bien entendu, en tout premier lieu, les corridas.
Vendredi matin, cette loi semblait approuvée par
l’Assemblée Législative du District Fédéral, et aussitôt, la levée
de boucliers fut telle que les chers députés, courageux mais pas téméraires,
ont fait du rétro, laissant les verts « bleus de rage » et
« blancs de peur » devant les joyeusetés qui leur étaient
promises si l’on touchait, encore une fois, à ce qui faisait partie de la
tradition et l’identité de tout un peuple.
Durant 24 heures, la presse s’est attachée à
diffuser largement les déclarations de tous les acteurs de cette lamentable
dramaturgie. Côté taurin, on donna bien sûr, la parole à Rafael
Herrerias, empresa de la Mejico qui, bien sûr, en fit quelques tonnes, mais
apporta une précision intéressante : 30% des abonnés à la Mejico,
ont entre 12 et 18 ans. Ce qui est tout à fait remarquable. Et d’arguer
ensuite sur les possibilités offertes aux jeunes qui veulent devenir
toreros, le plus bel exemple étant le Juli, qui « s’est fait »,
au Mexique, dès ses quatorze ans. On donna la parole aux matadors, comme le
Zotoluco, qui signala « qu’ils » ont bien essayé, également,
en Espagne, mais « ils » n’y sont pas arrivés. D’autres
professionnels intervinrent, soulignant de même que la tauromachie, au
Mexique, a besoin de faire peau neuve, et qu’une tel diktat ne ferait que
précipiter sa chute. Enfin, un véritable tollé soulevé, au point que
certains hauts responsables de tous les partis autres que les verts, ont
apportés tant de bémols à ce projet, qu’il est pratiquement mort-né.
Cependant, le boulet est passé près, encore une
fois, et, que l’on soit de ce côté ou de l’autre du Charco, il y aura
toujours « un gratte papier à costume trois pièces »
quelconque pour relancer la croisade, s’appuyant sur quelque article à
moitié effacé de quelque loi félonne, du temps où, en toute légitimité,
on écartelait, on empalait, on brûlait vifs des hommes et des femmes… au
nom de Dieu.
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MEJICO
FINAL EN FANFARE…
22
Décembre : Il fera bon être au Mexique entre Janvier et mi Février. En
effet, il semble que l’Empresa de La Monumental de Mejico soit en train de
concocter de gros cartels pour ce début 2002, final de la Temporada Grande
dans le capitale. Bien entendu, tout cela tourne autour des grands noms
espagnols, comme Juli, Ponce, Tomas et Pablo Hermoso de Mendoza, idole des
mejicanos. Si l’on y ajoute le Morante qui va être invité à nouveau,
puis ceux des mexicains triomphants, tels Zotoluco et Jorge Gutierrez, on
peut penser que de grandes choses se préparent, en particulier les 3 et 5 Février,
traditionnelles dates anniversaires de La Mejico.
Pour le moment, quelques
bribes qui mettent l’eau à la bouche :
13 Janvier : Ponce – El Juli, et deux
matadors mexicains (on sait que le Juli insiste pour promouvoir des jeunes,
comme Casasola, par exemple)
20 Janvier : Armillita – Jose Tomas, et un
troisième, avec des Teofilo Segura.
27 Janvier : Jorge Gutierrez, El Juli, et un
troisième, défileraient, devant un lot de Fernando de la Mora.
3 Février : En attente, avec, peut-être,
Jose Tomas et le Morante.
5 Février : Hermoso de Mendoza, Ponce et Juli
seraient déjà au cartel.
En
un mot… la grande bagarre finale se prépare, dont les espagnols
reviendront « nez au vent », ou… « la queue basse »,
juste à la veille de la grande explication 2002, à l’heure de l’Euro…
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« RUEDO
VALENCIANO S.L »… C'EST FAIT !
22
Décembre : Contre 15 voix pour et 12 contre, la Diputacion de Valencia
a approuvé le choix de la société « Ruedo Valenciano S.L »,
pour mener les destinées de la plaza de Valencia, durant les trois ans qui
viennent (avec possibilité de proroger trois ans de plus).
Dès à présent, José Cutiño, Justo Ojeda et
leur charismatique associé Curro Romero, vont préparer leur entrée à la
Calle de Jativa : La feria des Fallas.
La feria se déroulera du 10 au 19 Mars, comptant
de sept corridas de toros, une de Rejoneo, deux novilladas, une non piquée
et quatre festejos populares, comme il se donne, traditionnellement, dans la
zone valenciana.
Sept corridas, 21 postes : Deux à Ponce, Juli,
Barrera (mené par Ojeda) ; les interrogations sur la présence de
Joselito-Tomas (fonction de si la feria est télévisée ou non) ;
Finito, Victor Puerto, le Morante… De fait, la liste des possibilités ira
se réduisant. Viendront alors les tractations et « come cocos »,
autour de la traditionnelle équation : « Qui ? Quand ?
Avec qui, et devant quels toros ? »
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ANTONIO
BARRERA : UN MEXICAIN « MUY SEVILLANO »…
23
Décembre : …Ou « un Sévillan, pero que muy mejicano ! »
Comme vous l’entendez !
Il raconte que lorsqu’il atterrit à Mexico, sa
première préoccupation fut de trouver un taxi qui l’amène à la Plaza
Monumental. Ce n’était pas « jour de toros », et le « concierge »
se fit un peu prier, mais finit par le laisser entrer. Lorsqu’il déboucha
dans le tendido et qu’il découvrit cette immensité de béton, de sable
et de ciel bleu, il sut qu’il débarquait dans un autre monde, et il en
prit presque peur…
C’était l’automne de l’année 2000… Ce
jeune homme svelte était « matador de toros »… et il était
seul. Son nom : Antonio Barrera
Il est né le 9 février 1976, à Las Navas de la
Concepcion (Séville). Comme pour beaucoup, l’aficion al toro entra
rapidement en lui. Comme pour beaucoup, le chemin fut long, fastidieux,
parfois désespérant. A rude peine, il arriva à l’alternative, le 11
Juillet 1999, en plaza de Avila. Pour le souvenir, on dira que le toro
s’appelait « Barrigon », de Juan Albarran ; que son
parrain d’alternative était El Cordobes et le témoin Javier Conde. Il
coupa quatre oreilles, ce jour là et il put, ensuite, toréer 10 corridas.
C’était le bout d’un chemin qui avait débuté avec sa présentation en
piquée : le 24 juin 1991, à Gerona.
Puis, le miracle… la rencontre un des grands
sachems de la deuxième empresa taurine du Mexique, « Espectaculos
Taurinos », qui lui signe 20 corridas, de l’autre côté du Charco,
en débutant fort, en plazas de Monterrey et Leon, (après une toute première,
le 1 janvier 2000, à Jalpa). Une chance, mais également, un dur challenge :
Plazas importantes, toro différent, adaptation très rapide… Tout cela
imposait beaucoup…
Et le torero répondit « présent »…
Quatre oreilles et un rabo, lors de sa première, à Monterrey, aux côtés
d’Armillita et Zotoluco, devant des toros de Begoña. Et deux oreilles à
Leon.
Se succédèrent alors les contrats et les
triomphes : Guadalajara, Aguascalientes, Tijuana, Mexicali, Juriquilla
et deux toros graciés : un de Chafik, à Jalostotitlan, et un de Begoña
(qui s’appelait « Vida »), en plaza de Ciudad Juarez. Le toreo
de cet « Español afincado aqui » plaisait, s’adaptant bien au
toro mexicain
Temporada bonita de ce sévillan, devenu mexicain
dans l’âme et le toreo. Arrivé pour 20 corridas, il en est aujourd’hui
à 42 courses torées, avec 55 oreilles et 2 rabos coupées. Une vraie bonne
temporada qu’il ne pouvait songer vivre, cette année 2001, en Espagne.
Et puis, ce dimanche 23 décembre, arrive le grand
jour : La confirmation d’alternative, en plaza Monumental de Mejico,
la capitale, des mains de Miguel « Armillita », en présence
d’Alfredo Gutierrez (le sobrino de Jorge Gutierrez), face à des toros de
De Santiago, propriété de Jose Antonio Garfias.
Une partie de son destin se joue là, ce soir.
Cette 9ème de la temporada « à la Mejico » sera pour lui, synonyme de
« Futur » : Ou il triomphe, et il peut songer reprendre
l’avion pour « tenter l’Espagne »… ou il reste au Mexique,
et ne peut songer, pour le moment, fouler le sable de la Maestranza de Séville…
qu’en civil.
Que haya mucha suerte…Sevillano !
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MEXICO :
PAS DE SYMPHONIE, POUR LA NEUVIEME…
24
Décembre : Bon ! Aujourd’hui, on ne va parler que peu de
toros…
En fait, vous n’avez pas le temps. Madame doit
aller chez le coiffeur ! Vous devez « vous magner »
d’acheter le cadeau que vous avez oublié… mais voilà, vous
n’avez aucune idée ! Maldita sea !
Vos gosses sont nerveux et le chien de la maison sent bien que
quelque chose se prépare. Lui aussi aura droit à son cadeau… |
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Et pour
vous ? Que sera-ce, outre la sempiternelle cravate, ou la jolie écharpe ?
Peut-être les œuvres complètes de Martine Aubry ? (35
tomes…d’une heure, chacun !) Ou alors…ah oui ! Une idée :
« La Déclaration des Droits de l’Aficion », sur un parchemin
2001, bien encadré, au-dessus de la cheminée en toc…
Là aussi… Dormez en paix, braves gens ! On pense
pour vous !
Allez ! C’est Noël ! On ne va pas batailler !
on va oublier tout ce qui est « afan de protagonismo ! »,
que ce soit en politique…ou en tauromachie ! Ce soir est soir de
Paix, et seuls comptent les santons de Provence, et « le petit niston »
qui va naître…
Espérons simplement que, de Lille à Bonifacio, de
Biarritz à Strasbourg, tous ces « citoyens » que nous sommes,
se donneront l’accolade et parleront, l’espace d’une nuit, de paix, et
seulement de paix. On peut rêver !
Espérons que, par le monde, les canons se tairont, et
que le vieux lion fatigué, pourra, malgré tout, prier à Bethléem.
Espérons, simplement, un peu d’air frais…
Alors, où que vous soyez, passez une heureuse fête de
Noël, et gardez bien tous ceux que vous aimez… Et, même si on vous fait
cadeau d’une nouvelle cravate… souriez ! c’est Noël !
Côté toros, on y va doucement ! Certains toreros
ont rangé les esportones (étuis aux épées) dans quelque recoin, juste à
côté de la valise toute prête, à destination de Cali. D’autres restent
à la maison, regardent des vidéos, trottent un peu, jouent au fronton…
tuent le temps, et se préparent. C’est la trêve ! Cependant, rien
ne les empêchera de se lever tout à coup, au milieu de réveillon, et
« de péguer quatre naturelles de rêve, au chapon qui passe »,
avec leur serviette de table, au milieu des olés et des vivas ! Son
Toreros ! Feliz Navidad, señores !
Au
Mexique, un torero sera toute joie: Alfredo Gutierrez. Il a coupé deux
oreilles, hier. Certes, il n’y avait que 10000 personnes, mais il a
triomphé. Un autre sera content, sans plus : Antonio Barrera. La
corrida était importante, primordiale. Il a coupé une oreille, mais cela
ne suffira guère pour « traverser l’océan, dans l’autre sens ».
Il a été bien, très vaillant, mais un peu brouillon, faisant dans la
quantité plus que la qualité… Quant au dernier, il est reparti comme il
était venu ! Armillita traîne sa nostalgie d’une gloire surannée.
Certes, il s’est coupé trois oreilles, hier, à la
Monumental de Mexico, mais il semble bien que Noël y était pour quelque
chose. Au fond…pourquoi pas ?
23 Décembre
– Mexico (Plaza Monumental) – 9ème de la Temporada
Grande – 10000 personnes, environ – Temps nuageux et froid : Les
toros de « De Santiago » sont sortis bien présentés,
quoiqu’inégaux de trapio, mais manquèrent de race. Il n’y eut que peu
de relief, face aux piqueros, et l’ensemble manifesta une tendance à la
soseria. Les meilleurs : 1er et 5ème. Le quatrième sortit manso, avec
la tête de travers, comme pris d’un torticoli bien peu taurin.
Antonio Barrera, « le Mejicano-Sévillan »,
confirmait son alternative. La cérémonie eut lieu devant le toro « Pastor »-
N°163 – 478 Kgs, de De Santiago, très bien présenté. Faena « a
mas », toréant de très près, sur les deux côtés. Faena de quantité,
un peu accrochée, les séries s’adornant de dosantinas et faroles. Au
final, des manoletinas à genoux qui divisèrent les opinions. Pinchazo
hondo, deux descabellos. Un avis, et le torero entame une vuelta,
diversement appréciée. Face au dernier, un toro qui sort manso, cherchant
à sauter, on le verra très décidé, alternant technique et spontanéité.
Pinchazo recibiendo, épée entière et descabello. La faena avait été
longue, et deux avis sonnèrent. Mais le public fêta volontiers une oreille
un peu bénévole.
Armillita, le parrain, tomba sur les deux mauvais, ce qui
lui donna quelques excuses pour ne rien faire, mais toujours très élégamment.
Il esquissa bien quelques petites choses, face au quatrième, mais bon !
Silence à son premier, et sifflets au quatrième qui portait un nom de
circonstances : « Navideño ». (Sont marrants, les
mexicains… Quatre ans avant, ils savaient que le toro allait sortir à Noël !
Et… Devinez comment s’appelait le cinquième ? « Rey
Mago ». Bingo!))
Alfredo Gutierrez a totalement triomphé, coupant une
oreille à chacun de ses adversaires. Bien au capote, il leva le public,
d’entrée, pour de belles véroniques et une mise en suerte par tapatias.
Par contre, il bafouilla un peu son tiers de banderilles. Faena droitière,
très calme, conclue d’une bonne épée, un peu tendida. Il répéta sa
bonne actuacion, face au cinquième, quitant par caleserinas et brillant
fort, cette fois, aux banderilles. Sur la lancée, une faena d’entrega,
devant un toro qui montrait de grandes qualités de mobilité et de
noblesse. Faena compacte, sans génie mais très propre et très sincère,
conclue d’une grosse épée. Nouvelle oreille et passeport pour la salida
a hombros. Joyeux Noël, Alfred !
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« JOYEUX
NOEL ! »... QUILS DISAIENT.
25 Décembre :
Cela fait plus de 2000 ans qu’il est né, le Divin Enfant… Et
cela fait plus de 2000 ans que les hommes se cassent le figure, pour un
drapeau, pour un bout de terrain, pour une poignée d’or, jaune ou noir,
ou, pire encore… pour une religion dite d’amour est de Paix. Un comble !
Au nom de Dieu et de son fiston, on a massacré allègrement, tout au long
des siècles… et on continue. Pour combien de temps encore ?
Hier,
malgré toutes les prières, les amicales demandes, un homme a interdit à
un autre de pouvoir aller se recueillir, et prier, sur sa terre… Oh, bien
sûr, ce dernier n’est pas un saint… Le premier, non plus. Beyrouth,
d’un côté ; Sabra et Chatilah, de l’autre, en sont de sanglants témoins,
entre autres…
Mais, au
nom de ce Dieu qu’on dit bon et tolérant, comment un homme, un vulgaire
bipède, peut il interdire à un autre de venir faire acte de paix, ne
serait-ce qu’une heure, au moment où, en théorie, tous peuvent se donner
la main ?
Le vieux
lion Arafat, encerclé de chars, n’oubliera jamais ce camouflet, aux yeux
de la Terre entière… et , en face, les responsables de cet affront
porteront de lourdes responsabilités dans ce qui va, à n’en pas douter,
se passer…
Et,
encore une fois, au son du « Joyeux Noël ! » de paix, des
hommes prépareront la guerre.
A New
York, l’incendie s’est enfin éteint. La fumée s’est estompée, mais
pas la peine dans nos cœurs. Ils étaient 3000, là-haut… 3000 qui
n’avaient d’autre aspiration que de vivre normalement, même si, peut-être,
leur travail contribuait un peu plus à enrichir les riches, et affamer les
pauvres. Ils n’y pouvaient rien, et ne sont pas morts à cause de cela…
A
Toulouse, le souffle, droit venu de l’enfer, a précipité des milliers de
simples gens dans le gel et la solitude. Dormez en paix, messieurs les
assureurs ! Réveillonnez-bien, sur vos matelas de devises et de
fausses promesses ! Continuez à acheter des immeubles, comme au
Monopoly… Un jour, s’il y a un dieu, vos fenêtres aussi, disparaîtront,
et vous saurez, alors, ce que souffrance veut dire… Ministres,
fonctionnaires, assureurs, banquiers…Du haut en bas de la hiérarchie…
un seul refrain : « Il est urgent d’attendre ! »
Joyeux Noël, messieurs les cravatés ! Un jour, l’hiver viendra,
pour vous aussi…
A
Bordeaux, une famille pleure doucement. Autour d’elle, d’autres
essaient, maladroitement, de lui apporter un simple « Nous sommes là ! ».
Et nous aussi. Ici, peu importent la race, la religion, la culture… Un
enfant de 10 ans, qui pensait probablement à Noël, lui aussi, quand… le
4 décembre, son destin l’a rattrapé. Il s’appelait Larbi. Il avait le
visage d’un gavroche de l’an 2001, comme tant d’autres… comme tous
ces enfants qui, un jour, ont vécu l’atroce regard, le geste veule,
l’immonde blessure… et tout cela, de la part d’un homme, d’un
« égal » !
Bien sûr,
des bruits courent… Il faut attendre ! Avoir confiance en la
Justice… Laquelle ? Mais il faut prier pour que ces bruits qui
circulent aux Aubiers ne se confirment pas, scientifiquement et
humainement… Sinon, jamais plus on ne pourra raisonnablement dire que nous
sommes tous égaux, tous frères ; Que la Justice est la même pour
tous ; Que l’Etat veille sur le citoyen… et toutes ces sortes de
balivernes de campagnes électorales…
C’est
Noël ! Où que tu sois, petit, on pense à toi. Tu es parti rejoindre
les Anges… Tu auras plus chaud, là-haut, même si les larmes gèlent sur
place, « ici en bas ! » ! Où que tu sois, petit,
joyeux Noël !
Nous
sommes Aficionados, mais avant tout, hommes et femmes de notre temps.
Certes, nous aimons un combat qui vient du fond des âges, mais c’est un
combat déclaré, au grand jour… Ici, il n’y a pas d’ennemi, caché au
fond d’une grotte. Ici, il n’y a pas d’affameur, planqué derrière
son ordinateur. Ici, il n’y a que de simples hommes, certes vêtus d’or
et d’argent, mais aussi pétris de peur et de doute… Certes des toros
meurent, mais au grand jour, en combattant ! Il ne sont pas ennemis…
Il n’y a pas de haine.
« Quelle
noblesse y a t’il là dedans ? » cracheront les antis… Allez
donc savoir… Mais avouez quand même qu’une grande estocade, ou un
puyazo d’anthologie, a quand même plus d’allure, qu’une bombe de
trois tonnes, larguée de huit mille mètres, qui va bousiller tout ce qui
bouge, à trente mètres sous terre…
Aficionados !
De simples hommes et de simples femmes, qui, souvent se poseront la
question, voire culpabiliseront… Mais, au constat de l’Actualité, même
un jour de « Paix sur le Terre, aux hommes de bonne volonté »…
on n’a vraiment pas à gamberger !
Aussi,
nos abrazos et nos vœux sont sûrement ceux de la vraie amitié, de la
simple sincérité.
Asi que… « FELIZ NAVIDAD ! »
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MEXICO: ENTREE GRATUITE POUR ALLER VOIR
MARIE…
26 Décembre :
S’il y a une date logique pour rendre une petite visite à Marie, c’est
bien ces jours ci. Des millions de femmes, d’hommes et d’enfants n’y
ont pas manqué.
Mais là… on parle « toros », et on parle de Mexico. En fait,
suite aux immenses remous qu’avaient provoqué les tentatives
d’interdire l’entrée aux corridas aux mineurs de moins de douze ans,
Rafael Herrerias a pris la balle au rebond, et, a décidé de faire « entrée
gratuite » à tous ces charmants bambins, à l’occasion de la
prochaine corrida à la Monumental, d’autant qu’il affiche au paseo Mari
Paz Vega, qui vient de réapparaître triomphalement à Cadereyta.
Pas fou l’empresa, qui monte un cartel bien modeste, mais se gagne un bon
point au plan « image de marque », et va « mettre du monde
dans sa plaza », puisque, si les enfants entrent gratos, les parents,
eux, paient leur boleta… Bonne idée, bonne stratégie et…de
l’ambiance en perspective. Cette 10ème corrida de la Temporada
sera, probablement, à mettre entre parenthèses, car, vu le contexte, les
oreilles devraient tomber. Au
cartel : Antonio Urrutia, Guillermo Gonzalez, bien connus dans leur
immeuble, et Mari Paz Vega, Espagnole de Malaga, qui a vaillamment repris le
flambeau de Cristina Sanchez.
Médiatiquement moins favorisée que la grande Christine (un physique moins
avenant étant, peut-être, la cause), Mari Paz est torera en diable,
courageuse, technique, ne manquant pas d’allure, surtout en toréant main
gauche. L’an passé fut « de pénitence », moitié dans le plâtre,
moitié en douloureuse rééducation. Elle réapparaît à la Mejico,
pratiquement un an, juste, après qu’un toro de Caranco
lui ait fracturé le fémur gauche, dès la portagayola, en ce même
ruedo, le 1er Janvier 2001. La jeune à du mérite, et c’est
tout à l’honneur de Rafael Herrerias de lui redonner sa chance à la
monumental.
Ce même empresario est en train de concocter un « gros anniversaire »
de sa plaza. Ce sera le 56ème, et cela se passera le 5 Février
prochain. Pas radin pour un peso, Herrerias prévoit trois corridas, les
3,4,et 5 Février. On sait que Ponce et Juli seront sur le pont, pour
souffler les bougies. Par contre, une nouveauté : L’empresa projette
une corrida matinale, le 5 février (il y aurait donc (double session, ce
jour-là), avec en vedette, Pablo Hermoso de Mendoza. A suivre.
En attendant, il y avait corrida un peu partout, hier, en province. Pas de résultats
bouleversants, excepté une curiosité : Pablo Hermoso de Mendoza n’a
rien coupé, hier, à Queretaro. C’est tellement rare qu’il fallait le
signaler. Les toros de Celia Barbasosa, de Caranco et de Fernando de la Mora
sont sortis bien limités en tout, et les toreros avaient peut-être quelque
reste de gueule de bois, car ils ont tué comme des cochons… Jorge
Gutierrez, « Don Pablo » et le petit Casasola (qui réapparaissait
après blessure) se sont réunis au même bilan : Applaudissements. La
plaza était pleine, et il faisait beau. C’est déjà ça.
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FERIA DE
CALI… C’EST POUR AUJOURD’HUI..
26 Décembre : C’est parti ! La Colombie se réveille à
l’espoir d’une nouvelle « tablée de Paix », les FARC décidant
de revenir aux négociations, et le Président sortant désirant à tout
prix finir son mandat en beauté. Espoir donc, quoique…
Du côté de Cali, cela fait déjà plusieurs jours qu’on ne dort plus,
soit parce que l’on est aux derniers préparatifs, soit parce que l’on a
« de l’avance à l’allumage »… Feria populaire !
Feria de lumières, de chaleur, de belles filles qui dansent, et… Feria
Taurine par excellence.
Cali a vécu, hier, la traditionnelle cabalgata, 5000 cavaliers essayant de
se frayer un chemin au milieu de 200 000 personnes pressées sur le parcours
Il y a eu bousculades, beaucoup d’eau, de farine et de confettis qui
volent dans les airs, mais pas trop de grabuge, excepté ce cavalier très
« John Wayne », qui s’est ouvert le passage en tirant des
coups de feu en l’air. Mais, comme dans les bons westerns, tous les
indiens se sont relevés à la fin de la scène, et ça s’est fini autour
d’un verre d’aguardiente…ou plusieurs.
On ne vous parle pas des filles au corps cuivrés qui dansent lascivemeeeent…
etc !
Soyons un peu sérieux : Feria taurine, en plaza de Cañaveralejo (Ah !
Voyons si vous le répétez, plusieurs fois et vite !). Imaginez une
coupe de champagne et 18000 bulles qui scintillent et dansent en même
temps. Feria de Cali, feria de joie et d’Aficion…
On dit qu’elle a beaucoup baissé… Il est vrai que plusieurs éléments
ont jouer contre, ces dernières années : La crise économique,
politique et sociale qui éreinte le pays ; La baisse de la ganaderia
Colombienne ; La baisse du niveau des diestros Colombiens, une fois
Cesar Rincon retiré, et le peu d’envie des vedettes espagnoles à venir célébrer
la nouvelle année, vêtus de lumières. Les dollars ne sont plus là…
pues ! No merece la
pena.
Avant, on réservait ses places dès la feria terminée, et le plaza était
pratiquement « réservée », en mai, pour décembre suivant,
sans en connaître les cartels, bien évidemment. Cependant, la gestion dite
désastreuse de la dernière empresa, a conduit à une grande baisse de ces
« pré abonnements ». Pratiquement de 50%. Il a donc fallu se
battre pour construire une feria qui se tienne, et ce ne fut pas facile. A
priori, cependant, les gens ont envie de se distraire ; les hôtels
sont pleins, et on murmure que la plaza fera pratiquement un lleno par jour.
A vérifier.
La 44ème Feria de Cali débute donc ce soir, et l’on suivra
avec attention le jeu des trois premières corridas, dites des « toros
de las tierras altas »… En effet, les trois premiers lots viennent
tous du Cundinamarca, terres voisines de Bogota, situées à quelques 2700 mètres
d’altitude. Ce sont : Juan Bernardo Caicedo (de souche Torrestrella) ;
Jeronimo Pimentel « El Paraiso », (de souche J.P Domecq); et
« Las Ventas del Espiritu Santo », de Cesar Rincon, pur produit
Marques de Domecq.
Les corridas sont radiodiffusées en direct sur Radio Caracol. Avec 7 heurs
de décallage, vous les avez vers 23 heures. Que haya suerte et… Viva Cali !
Viva Colombia.
FERIA DE CALI
26 Décembre : Toros de Bernardo Caicedo, pour Pepe Manrique, Sebastian
Vargas et le cavalier Fernando Lopez
27 Décembre : Toros del Paraiso, pour El Califa, Rafael de Julia et
Guerrita Chico (alternative)
28 Décembre : Toros de « Las Ventas del Espiritu Santo » (Cesar
Rincon), pour David Luguillano, El Gino et Sergio Martinez
29 Décembre : Toros de La Puerta de Hierro, pour David Luguillano,
Antonio Ferrera et Ramiro Cadena
29 Décembre (en nocturne) : Novillada
30 Décembre : Toros de Achurry Viejo, pour Victor Puerto, El Califa et
Alejandro Gaviria
31 Décembre : Toros de Ernesto Gonzalez Caicedo, pour Antonio Ferrera,
Sebastian Castella et Guerrita Chico
1er Janvier : Corrida del Toro : Six de Fuentelapeña,
pour David Luguillano, Sebastian Vargas, Antonio Ferrera, Sebastian Castella,
Ramiro Cadena et Rafael de Julia.
2 Janvier (en nocturne) : Toros de Ambalo, pour Diego Gonzalez, Victor
Puerto et El Juli
3 Janvier (en nocturne) : Festival avec six toros de ganaderias différentes,
pour David Luguillano, Victor Puerto, El Gino, El Califa, El Juli et
Guerrita Chico.
4 Janvier (en nocturne) : Toros del Paraiso, pour Finito de Cordoba, El
Juli et Ramiro Cadena
6 Janvier : Corrida de clôture – Toros de Guachicono, pour les trois
triomphateurs de la Feria
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CALI : UNE PREMIERE « EN MINEUR »…
27 Décembre :
Comme il fallait s’en douter, la première corrida de la feria de Cali
n’a pas rassemblé grand monde. Le ganado est mal sorti, et en plus… il
pleuvait ! Malgré ce, Sebastian Vargas tomba sur le seul bon numéro
de la tarde, et coupa la première oreille de la Feria.
Cette 44ème
édition de la célèbre feria en plaza de Cañaveralejo est primordiale,
car il ne suffit plus de dire, chanter et danser « Feria de Cali »,
pour remplir la plaza. La crise est grave,
et provoque des remous dans le mundillo Colombien, certains
argumentant sérieusement pour prendre un nouveau départ, sur de nouvelles
bases. Il en est qui désireraient confier la Feria à une empresa
Espagnole, histoire, peut-être, de se gagner les bonnes grâces des
vedettes, ou de les bloquer par contrat, lors des négociations d’autres
grandes ferias en Europe. De plus, la cabaña colombienne étant
actuellement « à marée basse », on repense à amener du ganado
espagnol à Cañaveralejo. Pendant ce temps, l’aficion fait le moue, et ne
vient plus comme avant, quel que soit le cartel. A preuve : Media plaza,
hier, pour la première… Et, comme les toros n’ont rien donné, il y a
intérêt à rectifier très vite.
26 Décembre :
Cali (Colombie) – 1ère de Feria – Media plaza –
Bruine, par intermittence : Six toros de Juyan Bernardo Caicedo, très
bien présentés, bien armés et astifinos. Du Trapio, du poids (520,574,
548, 516, 520 et 530 Kgs), mais un total manque de caste. Pourtant purs
produits Torrestrella, les Caicedo se sont montrés mansos au cheval et
filant vilainement aux tablas, au troisième tiers. Les diestros et le
cavaliers essayèrent en vain de lier trois suertes… Beaucoup de volonté,
mais bien peu d’options.
Pepe
Manrique lutta en vain contre deux « rajados en tablas ».
Beaucoup de courage, mais aucune chance de remonter la pente. De plus, il
tua mal. Silence et ovation.
Sebastian
Vargas mit aussi de la grande bonne volonté devant le triste deuxième.
Tuant mal, il écouta le silence. Par contre, le cinquième eut un peu de
charge, au début. Vargas en profita pour banderiller très
spectaculairement, et put tirer trois bonnes séries, sur les deux mains,
avant que ne s’éteigne le bicho. Grosse estocade, et la première oreille
de la Feria.
Le
cavalier Fernando Lopez dut batailler dur pour faire charger ses
adversaires, prenant des risques et multipliant les assauts. Vaillant,
brillant cavalier, le colombien s’en sortit comme il put, tuant mal son
premier, et « descordando », le sixième. Silence partout.
Ce Jeudi 27 : Deuxième de Feria, avec une entrée probablement
meilleure, pour un cartel intéressant : Toros del Paraiso
(Triomphateurs de la feria 2000), de Jeronimo Pimentel, pour Le Califa, qui
doit triompher en Colombie ; Rafael de Julia, qui fait sa présentation ;
et Hernan Ocampo « Guerrita Chico », qui prend l’alternative.
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PACO OJEDA PLANIFIE 2002
27 Décembre : C’est du sérieux ! Paco Ojeda semble
vouloir attaquer fort, à l’occasion de son retour. Certes, ses deux premières
corridas, prévues à Olivenza et Moron de la Frontera, pourraient faire
penser à une stratégie « de deux et troisième catégorie »…
Cependant, il semble que le Sanluqueño ait l’intention de s’aligner sur
les grandes ferias, puisque son nom sonne déjà fort, pour les Fallas de
Valencia et Sevilla. Bien entendu, il faudra laisser le temps au temps, et
les choses peuvent changer très
vite… Il suffit d’un toro qui regarde de travers, ou de quelques
pinchazos en trop… Mais l’intention est là.
Ojeda
semble devoir toréer beaucoup en compagnie de Juli, ce qui est à la fois
une bonne stratégie (les arènes seront pleines, et la bourse aussi), et
une occasion de se prendre quelques bains monumentaux. Il sont copains, mais
on connaît la caste du gamin. Certes, Ojeda, dans un coup de génie, peut
« effacer » tout le monde, mais le Juli a pour lui, la jeunesse,
la régularité, l’étendue
du répertoire, et une épée qui fonctionne bien. Ce qui n’est pas le cas
d’Ojeda. De plus, passer en premier, chaque fois… Ce sera difficile.
Mais, d’ores et déjà, même si l’on peut-être dubitatif, le retour
d’Ojeda sera un des points forts de la saison qui vient… Les paris sont
ouverts. Ce qui est certain, c’est que « ça passe ou ça casse ! ».
Ou Ojeda revient « très haut », ou il rentre à la maison avant
la mi-saison.
Début
des hostilités : 2 Mars – Olivenza, en compagnie du Finito de
Cordoba et du Juli, face à des Juan Pedro Domecq.
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JOSE TOMAS SE RETIRE LOIN…
28 Décembre :
La nouvelle vient de tomber et va faire grand bruit… bien que l’on
pouvait s’attendre à quelque chose de la sorte : Jose Tomas se
retire du toreo. D’ores et déjà, le diestro, qui se serait entièrement
rasé, a fait don de tous ses biens à des entités caritatives espagnoles,
et aurait quitté l’Espagne, pour le Tibet, où son intention est de se
donner entièrement à la méditation.
On
le sait, Jose Tomas est habitué à dire et faire les choses, calmement,
sereinement, comme s’il s’évadait en d’autres lieux sacrés, ou
revenait d’une autre planète. Il a simplement déclaré qu’il vivait très
mal cette perpétuelle tension à laquelle il était condamné depuis
qu’il était en haut de l’Escalafon, et qu’il avait de plus en plus de
mal à supporter le confort qui l’entourait, alors que tant de choses brûlaient
autour de lui. Il a très mal vécu les événements du 11 septembre, qui
semblent avoir précipité sa décision… Son choix du Tibet n’est pas
innocent, puisqu’il souligne que malgré son immense pauvreté, cette
terre est restée, dit il, la seule où l’on peut atteindre la sérénité
absolue… Curieusement, il dit également avoir ressenti cette formidable
paix intérieure, et cette immense chaleur en début d’année 2001,
lorsqu’il a joué le rôle du Roi Mage, en janvier 2001, au Puerto Santa
Maria, et que tous venaient à lui, avec respect et amour, alors qu’il ne
connaissait plus cette impression depuis longtemps…
Un décision qui va laisser un grand nombre d’aficionados dans la douleur,
mais qui mérite tout respect, et même une certaine admiration… Tout
laisser ainsi, pour vivre sa vocation profonde, dans des conditions pour le
moins, physiquement dures, engendre une grande réflexion sur la nature
humaine.
Jose Tomas rejoint en cela, mais à un niveau supérieur, Juan Garcia
« Mondeño », qui, dans les années 65, se retira dans un
couvent, et revêtit l’habit, l’espace de quelques mois. Cependant, les
circonstances de la vie, et l’appel du toro furent les plus forts, et les
torero réapparut dans les ruedos, où sa personnalité torera, qui n’était
pas sans avoir quelques points communs avec Jose Tomas, eut de nombreux
partisans.
Jose Tomas s’en va. On le regrette, mais on respecte. « Le
Samouraï », comme certains l’avaient baptisé, ne va maintenant
lutter que pour la Paix des Hommes… Le monde en a bien besoin.
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CALI :
BON SUCCES DU 124ème COLOMBIEN
28
Decembre : La deuxième corrida de la feria de Cali a connu un bilan
mitigé. Côté toros, les triomphateurs de l’an passé n’ont guère
confirmé, ni sur les formes, ni sur le fond. Côté
toreros, le petit « Guerrita Chico » a pris une très
digne alternative, devenant le 124ème matador de toros
colombien, démontrant calme, technique et toreria. De son côté, le Califa
a perdu deux oreilles en bafouillant son estocade, mais cela va bien mieux.
Quant à Rafael de Julia, cela partit mal, mais il se remit en selle par la
suite, coupant une des deux oreilles de la journée. En un mot, une corrida
intéressante, suivie par quelques 13000 personnes.
27 Décembre : Cali (Colombie) – 2ème corrida de
Feria – ¾ de plaza : Six toros du Paraiso, de Geronimo Pimentel, qui
ont déçu, dans leur présentation très inégale quant au trapio (438,
532, 470, 486,486, 462 Kgs) et aux armures, et dans leur comportement.
Quoique faisant leur devoir à la pique, les toros ont montré beaucoup de défauts,
mélangeant soseria et mansedumbre, sortant abantos, refusant les capes,
arrivant compliqués à la muleta, sans pourtant manifester de dangereuses
intentions. Cependant, 1, 2 et 6èmes furent les meilleurs, tandis que le
cinquième fut incommode, au début. Aucun ne se laissa toréer à gauche.
Hernan Ocampo « Guerrita Chico », élève de l’Ecole Taurine
de Cali, prenait l’alternative. On le vit très à l’aise, dans un toreo
technique, classique, reposé, qui lui valut de « presque sortir a
hombros », l’épée lui jouant un tour au sixième. Un oreille, face
au toro de la cérémonie « Comediante » - 438 Kgs, devant
lequel il se montra calme et brillant. Bonne faena également devant le
dernier de la soirée, hélas gâchée avec l’acier. Vuelta al ruedo,
cependant, et l’attente de la suite, car, les difficultés commencent
maintenant.
Jose Pacheco « El Califa », se montra très mûr et serein, face
à son premier « Achero », de 532Kgs, devant lequel il dessina
une grande faena, pleine de puissance et de verve. Hélas, il pincha et
perdit deux probables oreilles, donnant une vuelta très fêtée. Par
contre, le quatrième fut le mauvais numéro, et le Califa, absent au
capote, tenta courageusement mais en vain, de lui tirer quelques passes.
Cinq pinchazos n’arrangèrent rien. Avis et Silence.
Rafael de Julia faisait sa présentation. Il n’est pas, on le sait, torero
de fioritures et grandes envolées. Aussi, lorsqu’il patine, on s’ennuie
rapidement, dans les gradins. C’est ce qui arriva, face à son premier,
qu’il ne sut par quel bout prendre. Faena « a menos », et déception
générale, qui se traduisit par d’abondants sifflets (« tremenda
silbatina » disent les chroniques). Par contre, le panorama changea du
tout au tout, face au cinquième. Le toro sortit abanto, courant dans tous
les sens, distrait, sans fixité. Les deux premiers tiers furent un peu désordonnés.
Par contre, le muletero sut rapidement s’adapter aux conditions du bicho,
et, lui laissant toujours la muleta sous le mufle, arriva à le convaincre,
et enchaîna de longues et bonnes séries de derechazos qui furent ovationnés,
le public « découvrant » le torero. Faena « a mas »,
parsemée d’adornos divers, et bonne estocade. Une oreilles, longuement fêtée.
Au total, une bonne présentation en Colombie, de Rafael de Julia.
Ce vendredi 28 Décembre : Corrida de « Las Ventas del
Espiritu Santo », de Cesar Rincon (présent à Cali), pour David
Luguillano, El Gino et Sergio Martinez
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MEJICO : « DEMANDEZ LE
PROGRAMME ! »
28 Décembre :
Don Rafael Herrerias, empresa de « La Mejico » est en train de
travailler ferme aux prochains cartels
de la Monumental capitalina, compte tenu, notamment de l’entrée
tardive d’Enrique Ponce, et de la grande semaine anniversaire du 5 Février.
Ce qui arrive
aujourd’hui va encore compliquer les choses.
Ce qui semble sûr :
Le 6 Janvier, Juan Jose Padilla reviendra à la Monumental, accompagné de
Mariano Ramos et Federico Pizarro, face à du ganado de Celia Barbabosa.
Le 13
Janvier, gros cartel « à quatre », avec Ponce, Zotoluco, El
Juli et un autre matador mexicain, face à des Bernaldo de Quiros. Juli
reviendra le 27 Janvier, et le 5 février.
Jose
Tomas était prévu le 20 Janvier, avec des Teofilo Gomez, puis le 3 Février,
en compagnie de Ponce.
Cependant, beaucoup de choses risquent encore de changer. A n’en pas
douter, l’Empresa rappellera pour les corridas « anniversaire »,
les triomphateurs de la temporada, comme le Morante de la Puebla et Jorge
Gutierrez. A suivre, donc.
Reste le cas Pablo Hermoso de Mendoza (qui vient de couper « quatre et
deux rabos », hier, 27 décembre, à Tlaltenango, dans le département
de Zacatecas). Il est une idole, ici, et il y a un troisième contrat prévu,
à l’occasion des festivités de février. Oui mais voilà, Herrerias
n’a pas « du tout » apprécié, les circonvolutions que lui
ont imposées le Rejoneador et son apoderado Martin Arranz, en début du
mois. N’aime pas perdre la face, le Rafael ! Donc, il réserve au
cavalier navarrais « un chien de sa chienne », sous la forme
d’une corrida « en matinée », qui lui permettrait de
respecter ses engagements, mais l’isolerait des « grandes affiches
de superluxe », prévues pour souffler les 56 ans de la plaza…
La vengeance est un plat qui se mange froid… même au Mexique.
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AH… AU
FAIT !
Le 28 Décembre…
est, dans les pays hispanisants, « El dia de los Inocentes »,
sorte de 1er avril « à eux »… Un jour où on fait
des farces, où « on balance » des fausses nouvelles…
Vous
voyez ce que je veux dire…
Allez,
consolez-vous, Jose Tomas est toujours parmi nous. Quoique…
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INNOCENTS…
IL FAUT LIRE JUSQU'AU BOUT…
29 Décembre : « Poisson de Décembre ! »… Il faut
lire jusqu’au bout ! On vous l’annonçait, hier, en fin de notre
page quotidienne ! C’était « Dia de los Inocentes ! ».
Picaron ? Vous avez piqué… Tant mieux !
C’était fait pour, et ce n’est pas méchant… même pour Jose Tomas,
qui nous énerve parfois avec ses airs évaporés, mais qui est un torero
à suivre, « à quatre pattes », si nécessaire… Donc,
qu’il reste longtemps par chez nous, et nous enchante, cape et muleta en
mains. Le Tibet, ce sera pour plus tard… quoique !
On dit toujours « Aux innocents, les mains
pleines », mais on ne dit jamais…
« pleines de quoi ? »
Le 1er Avril, en France, est une journée
où, traditionnellement, on fait des farces, on monte des canulars. En général,
ce n’est pas méchant, et souvent, cela fait rire. C’est le but.
Cependant, depuis quelques années, la tradition patauge un peu, par
manque de temps, par manque d’imagination, par manque d’humour...
Alors, certains pervers profitent de l’occasion pour sortir « la
petite vengeance perso », la phrase qui fait bien mal, l’article
« qui vous pourrit la vie, dont vous mettrez toute l’année à
vous remettre ». On est alors, loin du poisson de papier que l’on
épinglait au dos de son professeur, tandis que toute la classe pouffait
allègrement, sans pour autant « perdre le respect »… Les
temps ont changé. Aujourd’hui que des « morpions de huit ans »
assomment leur institutrice… on aurait l’air fin, avec notre « truite
de chou vert »....
En Espagne et dans les pays hispaniques, le 1er
Avril se joue… le 28 Décembre, « Dia de los Inocentes »,
jour des Saints Innocents. Et donc, dans tous les domaines, chacun y va de
« son coup tordu, mais bien gentil », et bien entendu, le
mundillo taurin n’est pas le dernier à sortir les canulars.
Cette année, il y a eu de tout. Et quand on dit
de tout… De la bonne farce qui fait un instant lever un sourcil ahuri
accompagné d’un « noooonnnnn ? », « incrédule
mais, quand même ! », à la véritable vacherie de bas étage,
orchestrée de longue date, mieux préparée qu’un attentat terroriste,
avec l’intention de faire mal, et tourner sa victime au ridicule… Y
eso no es ! Rien à voir, avec l’esprit du 1erAvril et
28 Décembre. Qu’on en juge :
« Mundotoro.com » annonce la
destruction prochaine de la couverture de la plaza de Zaragoza… Etant la
première plaza, importante, à tenter l’expérience, on pouvait
effectivement penser qu’il faudrait un jour tout mettre à bas, pour
mieux remplacer… Pourquoi pas ?
Les copains de « Mundotoro.com »
continuent par un vrai bon canular, tout à fait dans la tradition, et
bien amené. On sait les liens qui unissent Curro Romero et
l’association ANDEX, qui lutte pour les enfants atteints de cette
saloperie appelée, sous toutes les latitudes, cancer. La despedida du
Pharaon, lors du Festival pour ANDEX ; Le don, il y a peu, d’un de
ses costumes de lumières, afin qu’il soit vendu au profit de la noble
action… Tout prédisposait à croire la nouvelle qui tombait hier, au
sommaire du meilleur site taurin ibère : « Curro Romero veut
reprendre l’épée, une fois, « vêtu de luces », et a
demandé la corrida de Pâques 2002, à Séville, au profit de Andex ».
Hombre ! Le Faraon de Camas nous a tellement
surpris, au cours des dernières années, que… Et pourquoi pas ?
Une corrida ! Bon ! avec l’épée, il aurait sûrement rajouté
un boulevard « extérieur au périphérique », mais bon…
bien capable de nous mettre un véronique et une demie, d’un derechazo
et d’une trinchera, suivis d’un desplante « plus beau que la
statue » ! Bien entendu, « on pique », l’espace
d’une seconde, jusqu’au moment où notre regard rencontre un
calendrier… Mais, ces deux canulars (comme le nôtre, d’ailleurs),
restent dans la tradition, et ne font pas mal…
Celui de «Burladero.com », autre site
taurin espagnol de qualité, (et mis depuis toujours dans notre liste des
liens, alors que lui s’y refuse, à notre égard… ce qui nous est tout
à fait « équilatéral », toma ya !) est d’un tout
autre tonneau, et vise, pour faire mal… au dessous de la ceinture.
Lassé, dit-il, d’être pillé par la presse écrite
spécialisée, qui profite de ses nouvelles, sans citer la source, et sans
vérifier, « Buladero.com » a monté son piège à la mi-août,
et l’a fait exploser, hier, « dia de los inocentes ». En
effet, ils ont inventé, le 15 août, le compte rendu d’une fausse
novillada, avec des faux novilleros coupant un monton d’oreilles à de
faux toros, dans la fausse plaza d’un village de Valladolid qui
n’existe pas… Et comme un seul homme, les deux hebdos taurins (qui,
par ailleurs, égratignent parfois les site qui leur font perdre quelques
abonnés), ont repris le compte rendu à leur compte, rentrant même les
pseudos toreros dans leur statistiques… Et donc, hier : Boum !
Certes, c’est une faute indéniable, mais qui mérite
autre chose qu’une basse et infantile vengeance, le jour où on veut
s’amuser. Allez donc jusqu’au bout ! Faites leur un procès..
Attaquez les de face, medio pecho en avant… Pero
eso, no …
Place à la fraîcheur, à l’imaginative, à la spontanéité du
« je t’ai bien eu, mais tu ne m’en veux pas, n’est ce pas ? »
(Pas vrai, Jeff ?) Alors, on rigole un bon coup, et l’on va boire
un pot, ensemble… Je suis sûr que, même Jose Tomas nous inviterait à
un coca.
Mais dans ce dernier cas du « Burladero.com »,
on peut être sûr qu’ils ne passeront pas les vacances ensemble. Ici,
c’est clair : « On sait de quoi sont pleines, les mains des
innocents »
Allez, serrez-vous en donc cinq ! Quant à
vous, amis… faites attention au 28 décembre prochain. Sans rancune ! |
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CALI :
“CESAR, IMPERIAL… DAVID, ROYAL !”
29 Décembre: A ce titre, vous devez bien vous douter qu’il s’est passé
quelque chose, hier, à Cali. Bien oui ! ils ont vécu une de ces
corridas magiques où tout s’enchaîne crescendo, et où le spectacle
devient événement, presque national.
Cesar Rincon a pleuré d’émotion, hier, en
sortant a hombros de la plaza de Cali. Cette fois, il l’a vécu en tant
que ganadero triomphateur, aux côtés de David Lugilllano, matador qui
s’est couvert de gloire, pour sa présentation à Cañaveralejo. Un toro
gracié ; un autre, de vuelta al ruedo pour « le César »
de tous les Colombiens ; Trois oreilles, et une formidable impression
provoquée par le toreo de Luguillano. Cali était euphorique. Cali
« est redevenue » Cali…
Grand triomphe de Rincon, ganadero. Certes,
l’indulto provoque, comme chaque fois, quelque division, mais
l’ensemble de son lot a donné satisfaction, sortant brave et encasté,
comme savent sortir, parfois, les Marquis de Domecq. Que bueno, Cesar !
Enhorabuena ! Quant çà David, il ne s’est pas contenté du
baroque « agitanado ». Il a lidié, et a toréé. Cependant,
sa personnalité a, bien sûr, rehaussé ses trasteos, laissant les
colombiens pantois. Superbe ! Un autre
diestro s’illustra, avec un toreo de classe, très posé :
le jeune albaceteño Sergio Martinez, dont certains avaient mis en doute
l’intrusion aux cartels de la grande feria américaine. Il s’en est
magnifiquement sorti, et tout le monde salue, chapeau bas. C’est aussi
cela, la tauromachie.
28
Décembre - Cali (Colombie) – 3ème corrida de la Feria –
Plus de ¾ de plaza – Beau temps chaud, avec du vent : Six
toros de « Las Ventas del Espiritu Santo », d’encaste
Marques de Domecq, propriété de Cesar Rincon. Corrida de peu de poids
(436, 454, 480, 490, 456, 464 Kgs), d’apparence, « un peu jeune »,
mais au trapio suffisant, et, surtout empreinte de bravoure et grande
caste. La corrida entière donna du jeu, les uns plus que les autres. On
donna vuelta au troisième «Agripado », et, le quatrième « Subdito »,
sortant encore supérieur, tellement bien mis en évidence par Luguillano,
la pétition d’indulto monta si fort que le président sortit le
mouchoir. Formidable émotion d’un toro brave et noble, d’un ganadero
qui pleure dans les bras du matador triomphant, tandis que le public
chante le traditionnel « Césaaar ! Césaaar ! »
qu’il n’avait jamais oublié.
David Luguillano coupa l’oreille du bon
premier, démontrant une personnalité torera, à la fois classique et
baroque, qui ravit les Caleños. Ils n’avaient rien vu. Quand sortit
« Subdito » - N°713 – 490 Kgs, le torero de Valldolid
s’aperçut immédiatement de sa grande qualité. Ce fut alors une lidia
de maestro, mesurée, calme, précise, loin des gesticulations passées.
Le toro entra fort à la pique d’Anderson Murillo. Un seul gros puyazo,
de brave, en mettant les reins, romaneando. Les banderilleros se mirent au
diapason et Luguillano s’en fut brinder à Cesar, le
ganadero-matador-ami. Faena débutée calmement, galbée, dès la première
passe. Faena de quarante muletazos droitiers, qui mirent le public en
transes. Seul petit défaut, « Subdito » n’accepta pas la
main gauche. Tandis que Luguillano s’envolait vers des sommets de
ralenti et d’esthétique, le public se mit à réclamer l’indulto, qui
fut vite accordé. Emotion générale, tandis que le brave toro suit la
muleta jusqu’au toril, porte du paradis…
Deux oreilles symboliques, vueltas interminables avec le
ganadero… Tout le monde pleure, sauf certains qui maugréent déjà que
le toro n’a pas été complet : Une pique et se refusant à gauche.
Bon !
Le Colombien « El Gino », hors du
coup, passa avec plus de peine que de gloire. Il essaya bien avec le
cinquième, mais son heure est passée. Avis chaque fois, avec pitos y
bronca.
La surprise est venue du jeune d’Albacete,
Sergio Martinez. Tant à la cape qu’à la muleta, le diestro démontra
un grand sens du toreo templado, accompagné d’une tête qui fonctionne
bien, et d’un naturel bon goût. Il a surpris les aficionados, et les a
conquis. Son premier toro l’y a aidé, chargeant largo, après un début
un peu rétif. Faena de gusto, très bien rématé d’une épée entière :
Une oreille et vuelta la ruedo pour « Agripado ». C’était
le début du triomphe ganadero de Cesar Rincon. Le sixième le vit très
bien au capote, mais le muletero eut plus de mal à s’accorder à une
charge plus sèche. Il ne réussit pas à dominer complètement le bicho,
écoutant une forte ovation, tandis que tous les regards se dirigeaient
vers David Luguillano et
Cesar Rincon qui s’envolaient à hombros, dans la nuit tombante, par
« la porte grande » de Cañaveralejo. Enhorabuena, Cali !
Ce Samedi 29 Décembre, quatrième de Feria, avec des toros de « Puerta
de Hierro », (encaste Santa Coloma et Parladé), pour David
Luguillano (on imagine l’accueil qui lui sera réservé), Antonio
Ferrera (qui va mettre le feu) et Ramiro Cadena, le jeune colombien, énorme
triomphateur, ici, l’an dernier. |
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CALI :
LE ROI DAVID « REND » SA COURONNE.
30 Décembre : La tauromachie, c’est aussi cela. « Qui rit
vendredi, samedi pleurera… » Se vêtir de lumières, tel un demi
dieu, et aller chaque jour défier à la fois le toro et le destin, ne
laissent que peu de place à la chance.
Le torero est un homme, de courage et
d’intelligence, de technique et d’inspiration artistique, de puissance
guerrière et de légèreté. Mais avant tout, il est un être de
chair et de sang, voué au doute, à la peur, comme tout un chacun. Plus,
peut-être… Ces héros qui terrassent le fauve d’un coup d’épée,
comme Saint Georges, le dragon, ont peur de l’avion, même si l’hôtesse
est avenante, ou d’une simple piqûre, même si l’infirmière est
jolie… Ce sont de hyper sensibles, « des hyper tout ».
Aujourd’hui rayonnants, ayant triomphé de façon
éclatante, ils défilent demain, et dès les premiers capotazos, on voit
que « cela ne va pas »… Un regard inquiet, le ton de la
voix, le mollet qui tremble, quelques gouttes de sueur supplémentaires.
Alors, avant même que la plaza s’en aperçoive, et que les murmures
fassent place aux sifflets, on commence à souffrir avec eux. Et si on est
copains, peor !
Hier, à Cali, les amis de David Luguillano ont
du beaucoup souffrir. Au cours d’une soirée détestable, où des toros
« de muy mala leche » ont blessé un torero, le vallisoletano,
héros de la veille, couronné roi par les Caleños, s’est pris un
fracaso terrible, écoutant pitos et bronca devantr son lot, et… 3 avis,
plus « super bronca », face au dernier, qu’il devait
estoquer, à la place de Ramiro Cadena, blessé. Terrible !
« David Luguillano n’est pas un lidiador,
encore moins un téméraire ! » écrit un chroniqueur. C’est
exact. Nous, on le savait ; l’Aficion de Cali, non ! C’est
ainsi. Celui qui est capable de nous faire hurler des olés, « du
fond du ventre », est aussi apte à nous faire souffrir, tandis
qu’il sue « la gota gorda » pour ne pas prendre ses jambes
à son cou…C’est David Luguillano, et c’est la raison pour laquelle
il est au rang où il est.
Double journée », hier, à Cali, avec
cette corrida « muy mala » de Puerta de Hierro, et une grande
et forte novillada nocturne, de Alhama, qui a réconcilié les
aficionados. Cependant, Cali est en fête, et le sourire est sur tous les
visages, surtout en se remémorant l’apothéose ganadera de Cesar
Rincon, plus empereur que jamais.
29
Décembre – Cali (Colombie) – 4ème de Feria – ¾ de
plaza – Bruine persistante : Lot détestable de Puerta de Hierro.
Corrida légère (484, 490, 490, 464, 472, 524 Kgs), mais astifina et très
mansa, avec beaucoup de sentido. Danger. Le quatrième fut banderillé de
noir.
David Luguillano fut dépassé par les mauvaises
intentions de son lot. A la dérive toute la tarde, il écouta sifflets au
premier ; bronca eu quatrième. La malchance voulant qu’il doive
prendre le toro du compagnon blessé, il but le calice jusqu’à la lie,
devant le sixième, prenant trois avis et sortant sous une bronca
monumentale.
Antonio Ferrera fit front, et s’en tira avec
brio. Vaillant, bouillonnant, spectaculaire en diable, il fut ovationné,
après un avis, devant son premier, perdant un probable trophée à l’épée,
mais coupa une oreille forte, au cinquième.
Ramiro Cadena fut un peu dépassé par le troisième,
mais voulut l’estoquer honnêtement, prenant une cornada grave :
blessure de 12 cms à l’aine droite, qui risque bien de condamner sa
saison colombienne.
29
Décembre – Cali (Colombie) – 5ème de Feria –
Novillada Nocturne – 2/3 de plaza : Très bonne novillada de Alhama (souche Torrestrella). Bien
présentée (390, 410, 408, 422, 384, 406 Kgs) et de bon jeu, avec
bravoure et caste. Quatre des six ont servi.
Gustavo Zuñiga est ovationné au premier, et
coupe l’oreille du quatrième – Ovations par deux fois, pour Leandro
Marcos, bien, mais sans passer complètement la rampe – Triomphateur de
la soirée : Cristian Restrepo, coupant l’oreille du troisième et
donnant vuelta, au dernier.
Ce Dimanche 30 Décembre, 6ème de Feria : Toros de
Achurri Viejo, de Felipe Rocha (Souche Conde de la Corte, Jandilla et
Alcurrucen), pour : Victor Puerto, qui entre dans la feria ;
Califa, qui doit triompher, et le colombien Alejandro Gaviria. |
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PABLO
HERMOSO DE MENDOZA PERD UN CHEVAL.
30 Décembre : La presse mexicaine rapporte la triste nouvelle :
Pablo Hermoso de Mendoza, la mort dans l’âme, a du se résoudre à
faire abattre « Tabasco », un de ses chevaux vedettes, qui
prenait de plus en plus d’importance, dans son toreo.
Dernièrement, au retour d’une actuacion, le
cheval fut mis au champ, pour un repos bien mérité. C’est là qu’il
contracta « une saleté », provoquant de terribles coliques,
dont le pauvre animal souffrit terriblement, au point de se jeter au sol,
se blessant à la tête, et devenant totalement incontrôlable.
Devant cette situation que les vétérinaires
jugeaient irrattrapable, le rejoneador navarrais décida d’abréger les
souffrances du pauvre cheval. Tristesse absolue, que nous partageons. |
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CHAMPAGNE…
FEUX D'ARTIFICE… AU SECOURS !
31 Décembre : C’est le Réveillon ! On y est ! De plus,
c’est un « spécial » !
Après le « 11 septembre » qui
marquera autant le mémoires que l’a fait Pearl Harbor ; après
Toulouse ; après « la Somme »… une autre catastrophe
nous arrive : « l’Euro » ! Non parce que l’on va
se mélanger « crayons et calculettes » avec ces nouvelles
ferrailles, mais bien parce qu’encore une fois, des cols blancs cravatés,
grands « y’a qu’à ! » et « faut qu’on ! »,
devant l’éternel, se sont arrangés pour uniformiser des pays, des
cultures, des regards, des fiertés différentes. « Je ne veux voir
qu’une seule tête ! »… Ainsi donc, par « Euro »
interposé, nous voilà tous réunis sous la même bannière… Beaucoup
d’étoiles déjà ! comme autant de lumières pour le futur ;
de bougies allumées pour plus d’humanité, de solidarité.
Enfin ! Tant qu’on en voit pas «36 chandelles » !
Donc… Champagne !
31 Décembre… On s’embrasse, au son des feux
d’artifice ! Oui ! Oui ! Quand on entend ce qu’on a
entendu hier, à la télé ou à la radio, on se dit que… «Va y en
avoir un, ce soir, de feu d’artifice ! ».
A Ivry, tout le monde va se planquer, et le
« bonne Année ! » risque de se fêter à coups de
lacrimo… Mais, en sera t’il mieux ailleurs ? Quand on entend le
reportage imbécile, hier, répété chaque heure, sur une radio
d’information « leader », on se dit que la presse, pour
faire « peuple », pour faire « jeune », pour faire
« fraternel », commence vraiment à « dé…toner »
sérieusement, et devient complice ou même instigatrice du mauvais
exemple, du vicieux, du pervers, du désolant… Désolant !
Passons tristement sur cette présentatrice qui
commente sur le même ton, la mort de ce pauvre gosse, emporté hier par
une vague qui défonce sa chambre, et la 66ème place de la
star du Paris Dakar… Passons pudiquement sur ce reportage, l’autre
jour, à heure de super grande écoute, sur ce pauvre « ptit mec »
qui se prostitue, et dont on fait presque un modèle, sur lequel il
faudrait pleurer… Arrêtons nous un instant sur cette nouvelle : En
Alsace, les jeunes « passent le pont », et vont en Allemagne,
acheter des pétards, parce qu’ils sont moins chers et plus puissants…
Et de le prouver : « Avec le modèle …N°2, on arrive pas à
faire sauter une boite aux lettres. Avec le N°4, aucun problème ! »
(Sic). Super interview, avec force détails, les marques, et tout et tout !
Si vous êtes Aficionados du côté de Strasbourg, bon réveillon !
Comme chaque année ! Mais dorénavant, partout en France, on saura
qu’avec le modèle N°4, on peut faire sauter une boite aux lettres…
Super ! Dans cinq minutes, ceux de la ETA auront l’air d’enfants
de chœur… Bien, la presse ! Ca, c’est de l’Info pour la France !
Enfin ! C’est, soit disant, la liberté
d’expression ! Et ceux qui veulent la Paix, l’ordre, la bonne éducation
et le vrai bon sourire… ont ils, aussi, le droit de s’exprimer ?
Ou, cela « ne vend il » pas assez ? Le mot démocratie
veut il dire « place à la vulgarité ! », si elle est
majoritaire ? C’est à se demander… Enfin… Bonne Année, et
« Au secours !!!! »
Dans les ruedos, les hommes n’ont pas ces préoccupations.
L’adversaire à deux cornes, et sait s’en servir. On le voit, il est là,
et de « muy mala uva » (ce qui est normal, un 31 décembre).
Donc, « a lidiarlo ! a poder con él ! a torearlo y
matarlo en torero ! »
Bien entendu, cela fait hurler certains. Qu’il
nous envoient leur adresse, on leur écrira un mot, qu’ils recevront…
si la Poste n’est pas en grève, et s’ils ont encore une boite aux
lettres…
Hier, à Cali, la corrida n’a rien donné. Et
à Mexico, un ancien a coupé deux oreilles et Mari Paz n’a pu que se
montrer « una hembra, muy macho ! »…
30
Décembre – Cali (Colombie) – 6ème de Feria – Plus
de ¾ de Plaza : La corrida d’Achury Viejo est sortie, bien présentée,
armée et lourde (556, 536, 556, 476, 544, 500 kgs). Hélas, ce fut une
catastrophe, les toros partant dans tous les sens, lors des deux premiers
tiers, « pour s’arrêter » au dernier. Sifflets à
l’arrastre pour les cinq premiers, le dernier sortant un peu mieux. Une
grande déception ganadera.
Du coup, les toreros ont fait ce qu’ils ont pu.
Victor Puerto s’est montré serein, technique, facile. Il y eut des détails,
comme sa réception de cape, au quatrième. Il fit ce qu’il fallait, un
point c’est tout. Ovation, par deux fois.
El Califa est tombé sur deux carnes impossibles.
Malgré toute sa volonté, il ne put lier trois muletazos, se faisant même
vilainement accrocher par le deuxième. Sans mal, heureusement. Ovation et
silence.
C’est le colombien Alejandro Gaviria qui s’en
sortit le mieux, parce que touchant le seul potable de la tarde : le
dernier. On le vit très vaillant, mais aussi, toréant bien à gauche.
Bonne entière, mais d’effet tardif, qui lui coûta un trophée. On
l’avait applaudi du bout des doigts, pour quelques détails au troisième.
Ce 31 Décembre, Cali suivra la 7ème
de Feria : Toros de Ernesto Gonzalez, pour Sébastien Castella, qui a
une carte à jouer ; Antonio Ferrera, qui va sonner la deuxième
charge ; et le récent promu, Guerrita Chico », pour son deuxième
paseo.
31
Décembre – Mexico (Monumental) – 10ème corrida de la
Temporada Grande – 8000 personnes, environ (les « moins de douze
ans » entrant gratuit - Beau temps, froid : Corrida, bien présentée
mais sans aucune classe, et parfois dangereuse, de San Jose.
Antonio Urrutia, un « déjà ancien »,
coupa une oreille de chaque toro. Ce diestro, né en 59, à
Aguascalientes, et qui reçut l’alternative en 82, à la Mejico,
revenait dans ce ruedo, après quatre ans d’absence. Il y avait pourtant
gracié le toro « Pavito », de Manolo Martines, lors de son
avant dernière sortie. On le vit très vaillant et très torero. Faena de
mérite, face au premier, au « danger sourd ». Epée
foudroyante, et une oreille. Il fut encore très bien devant le quatrième,
faible et probon, qui le prit, sans mal. Cependant, on lui discuta un peu
l’oreille concédée, à cause d’une estocade poussée en deux temps.
Cependant, une bonne sortie, pour Urrutia. Bon réveillon en perspective.
Guillermo Gonzalez « Chilolo », fait
plus dans la quantité que la qualité… et cela ne marche pas. Silence
et palmas furent son premier bilan. Il décida d’offrir le sobrero, et
mal lui en prit. Pour seul souvenir, avec la vaillance brouillonne, une
paire de banderilles « al violin », face au deuxième.
Mari Paz Vega revenait à la Monumental, après
sa mésaventure du 1er Janvier. Vêtue du même costume, blanc
et azabache, elle alla brinder son premier au docteur Rafael Vazquez, et
à son équipe, qui l’avaient si bien recueillie et soignée. Lot
impossible pour la malagueña, qui fut, cependant, très digne. Silence au
premier, et palmas, après un avis, au deuxième de son triste lot. Bonne
année, quand même, Maria !
Dimanche prochain, la 11ème, avec Mariano Ramos, Juan Jose
Padilla et Federico Pizarro, qu’accompagnera Martin Gonzalez Porras,
face à des toros de Celia Barbabosa.
… Bon réveillon à
tous, et … gaffe aux feux d’artifice ! |
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