SEPTEMBRE : « L’AVANT-DERNIERE LIGNE DROITE »…
1 Septembre : Depuis des mois, des
hommes s’entraînent. Seuls ou en petits groupes, ils «abattent »
des kilomètres. Dans le chaleur de l’été européen, ou sous
d’autres latitudes, ils regardent l’horizon. Sydney… Dans une
quinzaines de jours, ils donneront tout pour arriver dans la dernière
ligne droite du marathon. Qu’ils soient connus, adulés, déjà chargés
d’or, ou qu’ils soient totalement inconnus, ils ont dans les yeux le même
rêve, la même vision: déboucher en tête dans le stade, pour la dernière
ligne droite. Alors, les dures fatigues, les doutes et les plaintes
s’envoleront. Un peu plus loin, en arrière, éreintés, évanouis,
baignés de sueur et de larmes, d’autres rejoindront l’anonymat.
C’est « la dure loi du sport »
Les toreros vivent chaque année « leurs »
Jeux Olympiques. Pas besoin d’aller courir en Australie ! La
temporada est une course de fond, très spéciale. On court, on court, et
on se joue la peau. On se la joue dans la plaza, sur la route… et sur le
tapis vert, dans « les despachos » . On a couru tout le mois
d’Août, mois taurin par excellence. Mais, voilà maintenant que
septembre est aussi fourni et primordial. Presque plus.
En septembre, les ferias vont par deux :
Murcia, Albacete, du 8 au 17: Du côté de la Condomina, les Murcianos
sont assez toreristas. Par contre, pour ce qui est d’Albacete, priorité
au ganado. L’une est terre de Pepin Liria, l’autre de Manolo
Caballero. Les deux se devront d’y être bien, de confirmer ou de
redorer leur blason. Pour ce faire, Caballero prendra, seul, six toros, le
16. Salamanca et Valladolid prendront le relais. Le campo charro, voit les
corridas, en « gente del toro ». On va voir la corrida
d’untel, toréée par celui-ci et celui-là . : « a ver
como salen los toros! » Et de faire l’historique de l’année:
hiver, pluie ou sécheresse. Le 14 septembre, un novillero prendra
l’alternative: Javier Castano, Bien que natif « d’ailleurs »,
il doit reprendre le flambeau, laissé vacant par les grands de Salamanca.
Son toreo aurait tendance à pointer du côté d’Albacete, mais… es de
Salamanca. Castano devra, en quelques minutes, se rappeler à tous ceux
qui l’ont perdu de vue, le temps de cette lésion valencienne, qui l’a
laissé « à vide », pendant tout le mois d’Août. Un peu
plus loin,Valladolid est gentille. Sa plaza, magnifique au soleil. Ici, on
soutiendra David Luguillano.
Après, on ira vendanger dans la
Rioja. Logrono, c’est une autre histoire. Elle n’a plus le poids
d’antan, mais ici, on veut du toro, et les figuras le savent. On fait la
fête, on crie, on boit, on chahute, mais l’aficion suit sa tradition.
Et elle la suivra, prochainement, dans sa nouvelle plaza, sorte « d’Illumbe-bis ».
Alors, après quelques crochets importants en France, on tirera plein sud.
La Saint-Michel arrivera, et l’on aura déjà toréé à Séville.
Madrid fera le pont avec Octobre …et la Vierge du Pilar prendra le
relais pour les protéger, tous.
En France, on part de l’Atlantique, à
Bayonne. On va danser quelque salsa du côté de Dax, et vendanger aussi,
de l’autre côté : Arles et Nimes. Les deux cirques romains auront
deux challenges: Arles devra confirmer de grandes Pâques 2000. Nîmes
devra faire oublier une Pentecôte moyenne. Bayonne et Dax auront eu aussi
à effacer quelques soucis. Le dernier verrou sera tiré en bord de
Garonne, et pour cette fête, Floirac, galante, donnera place à une
femme-torera, Mari Paz Vega. On est comme ça, ici !
Septembre, « avant-dernière ligne
droite », sera chargé de responsabilité : Tenir, confirmer,
malgré la fatigue, les oreilles coupées, la place en haut, les millions
engrangés. Tenir.. « arranger la situation », malgré
la fatigue, le doute, malgré cette malchance qui… Tenir ! Surtout,
ne pas se distraire, ne pas relâcher son attention . Rappelez-vous
Pozoblanco !
A
Sydney, des hommes et des femmes, la même flamme dans les yeux, lutteront
dignement, et, on l’espère, honnêtement, pour leur drapeau. Tous préparent
leur matériel. Des milliers de « pointes » martèleront le
sol d’Australie. Ce sera la bataille des géants de la fabrication de
chaussures de sport. Plus près de chez nous, à Arnedo, des jeunes
novilleros, bien plus modestement, donneront tout, également, pour
gagner. Oh, ils ne sont pas prétentieux. Eux se battront pour… une
seule chaussure… Mais elle est, vraiment, en or ! !
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« EL JULI » ENTAME SEPTEMBRE… COMME IL A
« COURU » AOUT !
1er Septembre – Palencia – 1ère
de la Feria de San Antolin – Lleno : Que dire de plus de ce garçon
qui, après avoir couru en tête, tout le mois d’Août, prépare sa
dernière ligne droite… comme « un entraînement » à la
prochaine temporada américaine et mexicaine. Palencia ouvre le bal
de Septembre. La corrida de Jose Luis Marca a fortement déçu, en tout.
De même les deux Sanchez Arjona, appelés en renfort. Heureusement, le
dernier, sobrero de Victoriano del Rio,
a donné grand jeu, et Julian Lopez, toutes voiles dehors, lui a
fait honneur. Cape enlevée, banderilles musclées, muleta templée, épée
canon… Deux oreilles et le moral au plus haut, tandis que Ponce se casse
les dents sur le mauvais lot, et que Victor Puerto doit tout donner pour
arracher une oreille au cinquième.
Au
26 Août, El Juli comptait, au tableau de marche, 159 oreilles, pour 81
corridas toréées. Ajoutez-y une vingtaine de courses en septembre et sa
présence dans tous les grands rendez-vous… Pas de problèmes.
Manquerait plus qu’il s’inscrive au marathon de Sidney…
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LES BLESSES VONT MIEUX, MAIS CERTAINS DOIVENT ATTENDRE
….
1er Septembre : Plusieurs
figuras sont en train de soigner leurs plaies et bosses, rongeant leur
frein, maudissant le ciel, regardant avec rage le costume dont les lumières
ne brillent guère, dans l’armoire.
Morante va mieux et veut reprendre l’épée
le 4, à Palencia, où il avait dessiné un faenon, l’an passé. Jose
Tomas se remet lentement des cette blessure qui nous fait tous
grimacer, messieurs, et vous tire des regards apitoyés, mesdames... Il
veut revenir le 8, à Murcia. Salement bousculé le 14 Août, à Dax, le
Cordobes reprend le 6, à Ejea de los Caballeros. El Califa en aura pour
quinze jours et peut-être plus. Objectif : revenir quelques jours
avant le gros rendez-vous d’automne, à Madrid, en mano a mano avec
Abellan. Munoz a jeté l’éponge, Espartaco veut revenir en septembre,
mais quand, et comment ?
Ils ont beau « tutoyer les étoiles »,
leur souffrance est humaine, leurs efforts et leur impatience, admirables,
dignes des chevaliers d’antan. Certes, ils ont la gloire (pas tous !),
certes ils gagnent des millions (pas tous !), certes ils « l’ont
voulu » (tous !). Il n’empêche ! Respect et admiration !
Encore « plus loin des étoiles », encore plus
admirable, Jaime Reyes. Terriblement atteint, le 7 Août, en plaza de Soto
del Real, le novillero, la fémorale explosée, a subi quatre opérations,
depuis ce tragique moment. La science a sauvé l’homme. Qui sauvera le
torero ?
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BAYONNE, ET LE LEVER DU « ROI JULI »…
2 septembre – Plaza llena – Pluie fine
en début de corrida, agréable grisaille bleutée, par la suite.
La corrida, c’est avant tout l’émotion. Elle vous prend, vous pénètre,
et d’un seul bloc, vous lève, en même temps que vos 9999 voisins.
Alors, ce public, debout, qui applaudit à tout rompre ce gamin qui vient
de banderiller un « mamouth à double turbo », devient un
grand public, composés de 10000 vrais aficionados qui ont vécu ensemble
un vrai grand moment de tauromachie. |
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Depuis avril, nous avons passé plusieurs minutes, dans ces
colonnes, à dire la torerazo
qu’est « El Juli ». C’est dire à quel point il est
heureux de l’avoir vu démontré hier, en plein ruedo de Lachepaillet, où
dieu sait qu’il n’a pas que des admirateurs. Julian Lopez est sorti
hier à hombros, véritablement, levé par une plaza entière, qui n’a
pu que saluer son exploit face à un toro qui va alimenter les tertulias
de tout un hiver, « au fond des penas ».
La corrida de Santiago Domecq n’a pas
valu un Euro… déjà qu’un Euro ne vaut pas grand chose !
De la viande, peu de corne, excepté chez le sixième. De la
mansedumbre, de la soseria et … une immense lassitude. Malgré le
sirimiri rafraîchissant, le premier entama derechef une sieste que ni les
doux muletazos de Ponce, ni les protestations du public n’arrivèrent à
interrompre. Descabellant très lointain, le Valenciano
fut un peu chahuté. Il essaya bien de monter quelque chose au
mastodonte burraco quatrième. Mais ce toro, d’une fadeur sans limite,
ne lui permit qu’une série digne de ce nom. Pas à dire, Enrique Ponce
doit un desquite à Bayonne, avec des toros qui lui permettent de démontrer
que « non, je n’ai pas changé ! »
La corrida de Santiago Domecq n’a pas
valu un duro. Mais au fait, le duro existe t’il encore? Sebastian
Castella toucha le meilleur et le pire. Bon début, cape en main, face au
troisième. Magnifique remate, après la demi-véronique. Bonne mise en
suerte et quite par chicuelinas qui lèvent des murmures d’admiration.
Mais à la muleta… le jeune matador
a « laissé passer un toro ». Il l’a laissé passer,
parfois joliment, mais… Faena avec beaucoup de passes, sans commander,
sans peser sur le toro. Parfois un muletazo bien « enganché »
puis, au suivant, la corne passe sous le bras, frôlant la poitrine. Le
toro était noble, un poil tardo, mais il était le meilleur de la tarde.
Castella tua mal, et son puntillero fut un digne représentant de la
corporation des « anciens bouchers ». La présidence avait
oublié sa montre, et le public siffla le tout. Excuses au dernier, brindé
à Robert Margé, son manager. Passer après le « tabac » du
Juli, et toucher un « malo » très pointu, ça fait beaucoup
pour un seul jeune homme.. Le toro, dès les premières passes, serra le
frein à main, et déclara que « des barrières je ne sors pas. Na ! »
Castella essaya quelques « tirades » vers le tercio, arriva même
à placer trois muletazos, mais « moi, je reviens vers la barrière.
Na ! » Il fallut
donc aller l’y estoquer, ce qui se passa très mal, le torero se faisant
vilainement bousculer et chercher au sol, sans mal, heureusement.
L’hiver approche. Bonne période pour réfléchir et se poser les bonnes
questions !
En un mot, on pourra dire que la corrida
de Santiago Domecq… n’a pas valu grand chose. Le premier du Juli se
laissa faite tristement, et il fallut toute la fraîcheur et la décision
du garçon pour le faire passer pour « presque bon ».
Autoritaire et doux à la cape, Julian donna le quite habituel, aérien,
qui fait applaudir le public, et râler les photographes, qui ne savent à
quel moment de la passe il faut « déclencher ». Trois paires
de banderilles, normales, et une faena solide, carrée, main droite, agrémentée
de changements de main et de passes inversées. Temple en trois jolies
naturelles, et double pechos. Faena d’oreille, légèrement gâchée par
une entière tombée et deux descabellos. Pétition minoritaire que le
torero salua au tercio.
Catastrophe ! Le cinquième se démet
un antérieur à la sortie, semble t’il , après la larga à genoux
et le capéo du Juli. Le toro boîte méchamment et le public gronde fort.
La présidence ne bouge pas, fait piquer le bicho et il faut une vraie dégringolade,
juste avant les banderilles, pour que l’homme à la cravate sorte le
mouchoir vert. Muy mal, le palco, hier. Pas facile de puntiller un toro
tombé, mais entier. Manolo Belmez releva le Domecq, qui rentra au toril
« por su propio pie ! »
Cette chronique est longue et peut-être
pesante, comme le fut la corrida jusqu’à la sortie du cinquième-bis,
« Ranillo », un sobrero, colorado de Andres Ramos, de
593 Kilos. Ooooh ! Une montagne qui sortit violent, mais ne dit rien
dans le capote du Juli. Puis, d’un seul coup, changea le panorama. Avec
une force et une violence inouïes, le toro fond sur le picador, Ladron de
Guevara, lève le cheval
comme fêtu de paille, propulse le cavalier qui se retrouve à
califourchon sur la barrière (ouille !) et s’en va, laissant l’équipage,
répandu là, en mille miettes. Le tendido est abasourdi. Vaya bicho !
Tandis qu’on essaie de rassembler les morceaux, le Juli retient le toro,
et le libère vers le picador de réserve, fils de Salvador Herrero, qui
va, en trois tours de valse, lui mettre un puyazo monumental, sans
rectifier la position. Le toro lève tout le monde à plusieurs reprises,
mais le jeune bras tient bon. Toro brave ? Toro manso con casta et
violence ? A chacun son opinion, mais du grain a moudre au cours des
prochaines tertulias… Ce qui est certain : Un Toro, un vrai !
Un premier tiers, un vrai !
Alors débuta la grande chevauchée…Caste
contre caste. El Juli s’en partit banderiller le gros méchant qui lui
explosa trois fois au visage, sur des courses d’une puissance et d’une
rage impressionnantes. Trois paires de banderilles, à mas, le torero
sortant par miracle des deux dernières, réunissant et clouant fort,
furieusement. Monumentale ovation, Bayonne, debout, saluant « le
lever du Roi Juli ! ». Un toraco… y un Torerazo ! Faena
de fer et de feu, le toro changeant de comportement, toro puissant, menaçant
mais pas barabas. Autorité de Julian sur la main droite, temple à bloc,
émotion de la sincérité, de la vérité, du courage et de la superbe. |
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Au moment de la naturelle, le toro n’est plus d’accord du tout, marche
sans cesse, serre, poursuit, menace, désarme. Certains auraient arrêté
là. Juli s’en va court quérir une autre « bannière de gloire »
et revient sonner la charge, sur main droite, pour la série définitive.
Quelques passes militaires et un remate torero, pour montrer que « la
situation est en mains ». Alors, mèche au vent, un monumental coup
d’épée, contraire à force « d’atracarse de toro ». Le
« grand adversaire » s’en va mourir à la barrière, et
l’enfant-roi l’accompagne, en une magnifique posture torera. Una
estampa. Pétition tonitruante. Deux oreilles comme une maison et des
regards enfin heureux, dans les gradins de Bayonne ! Vuelta
d’enfer, pour un torero et pour un jeune qui, à ce moment là, a 10000
mères, pères, frères et sœurs. Muy bien, Torero ! Enhorabuena,
Julian ! On demanda la vuelta pour ce toro, tout simplement pour
avoir été un toro…Mais bravoure et noblesse ?
Juste avant la sortie a hombros du Juli,
vraiment ovationnée par un public vraiment heureux de le faire, un homme
s’en allait boitillant, épaules lasses et visage grimaçant, discrètement
au long du callejon. Il était tombé, à la sortie de sa paire de
banderilles au premier toro de son maestro, Ponce. Dans les gradins, on
avait ri… On avait tort. Jean-Marie Bourret, récemment blessé à
Almeria a essayé, en torero. Mais il ne pouvait plus. Douleur, plus
d’appui, stop ! Le guerrier s’en allait, tristement, vers le
repos obligé.
Gloire
et larmes; fureur et tendre admiration. Autant de sentiments, d’images
et d’émotions qui passent en même temps, comme autant de sang dans les
veines. « C’est pour cela, aussi, que nous sommes Aficionados ».
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FAENON DE CURRO VAZQUEZ EN PLAZA DE PALENCIA
2 Septembre, marqué par le triomphe du
Juli, chanté par toute la presse, présente à Bayonne, à l’occasion
de la traditionnelle remise des différents prix de la San Isidro. Mais 2
septembre aussi marqué par une faena du blond vétéran madrilène, Curro
Vazquez.
2
Septembre – Palencia - 2ème
de Feria. Quatre « très bons » de Zalduendo et deux de
Luis Algarra, beaucoup moins bien, sortis 3 et 5èmes - Curro Vazquez
remplaçait le Cordobes. Le vétéran ne se compliqua pas la vie face au
premier. Le toro était bon, et le public ne pardonna pas. Bronca. Le
maestro rougit un peu, et se reprit de belle manière face à
l’excellent quatrième, magnifiquement toréé à la cape, puis en une
grande faena, classique, de douceur et d’expression artistique. Longues
naturelles, remates inspirés, estocade d’effet rapide : deux
oreilles, pour Curro Vazquez qui place deux grosses faenas en l’an 2000 :
Madrid/Vista Alegre et Palencia – Joselito eut de bons moments face à
son premier, dont il coupa une oreille - Même récompense, au dernier,
pour Rivera Ordonez qui se montra vaillant et, cette fois, tua bien.
2
Septembre – Daimiel (Ciudad Real): Toros de la famille Manolo
Gonzalez, sortis bravement. – Finito coupe une oreille chaque fois;
Abellan patine un peu ; le triomphateur est le local Anibal Ruiz qui
coupe deux oreilles au dernier
2
Septembre – Valdepenas : Toros de Nazario Ibanez – Sortie a
hombros, avec trois oreilles en mains, pour Manolo Caballero.
L’accompagne Juan Bautista, coupant une à chacun. Bien, pas loin de
Madrid. Javier Conde alterna bon et moins bon.
2
Septembre – Motilla del Palancar : Les toros de Los Bayones ont
permis à la terna de sortir a hombros, accompagnée du mayoral, chaque torero coupant deux oreilles à un toro : Zotoluco,
Eugenio de Mora et Jose Antonio Iniesta.
2
Septembre, dans les autre plazas : Triomphe de Victor Puerto et
du Fandi, devant une corrida de Ramon Sanchez, près de Jaen - Tato,
Canales Rivera et Davila Miura coupent les oreilles à des toros de la
Guijuela, en plaza d’Almazan – Les Galache ont mené la vie dure à
Espla, Higares et Chamon Ortega, du côté d’Illescas (Tolede) – Et
non loin de là, à Mensalvas, Miguel Martin et Encabo triomphent devant
des toros de la Cardenilla, Pepin Liria se faisant ovationner, avant de
prendre la route pour Bayonne, où l’attendent les Victorinos Martin qui
ferment temporada.
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LES « COMPTES » DU VIEUX MAYORAL
3 Septembre – Bayonne – Arènes pleines
- Temps gris – Dernière de la feria de l’Atlantique – Clôture
de la temporada 2000.
Il s’appelle Julio Presumido… et il
peut s’en vanter ! Qu’on nous pardonne cette allusion au grand
classique de la littérature taurine, mais c’est un titre qui vint à
l’esprit, ainsi, en voyant le vieux mayoral de Victorino Martin, à la
veille de sa retraite, saluer une grande ovation à la fin de cette
temporada Bayonnaise, sauvée hier par un torero, aujourd’hui par des
toros. Tient-il ses comptes, Julio ? Combien de toros a t’il vu naître
et combattre, chez Victorino ? Combien de toros ovationnés, combien
de vueltas ont-ils donné ? Combien lui-même a t’il donné de
tours d’honneur, en bon porte-drapeau de son patron ? Combien de
sorties a hombros ? Tient-il ses comptes, le vieux Mayoral ? Si
oui, il devra ce jour ajouter quelques pages aux carnets déjà bien
remplis : Deux toros monumentaux, dont un fit la vuelta, et
probablement quelques larmes et des tonnes d’émotion, quand Meca lui
brinda le grand quatrième, l’invitant ensuite à partager son triomphe.
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Bayonne est heureuse. Victorino lui a fait
le quite. Corrida magnifiquement présentée et armée. Fins, sans trop de
poids (523 Kgs de moyenne), mais un lot homogène qui fit l’admiration
de tous, à chaque sortie, le
cinquième recevant une ovation de gala. Au moral, pas à dire, ce sont
des toros « différents ». Sortant en fusant dans les capes,
en tournant court, en freinant sec, ils ne permirent aucun capeo de
dentelle. Bien souvent, il fallut sortir par le centre. Méfiance !
A la pique, ils allèrent fort
au châtiment, et prirent de longues rations qui firent parfois
rugir les gradins, qui auraient sûrement
préféré des piques plus courtes, quitte à en mettre six. Quinze
piques qui en valaient trente, et aucun quite… On fit une ovation au
picador qui prit le quatrième. Il vaut mieux ne pas revoir les séquences
au video. Dans ce cas, c’est le toro qui fit briller le piquero. Mais,
le cavalier s’appelait également Presumido. Il était… le fils de son
père. Ceci explique cela. On aurait pu tout aussi bien ovationner
fortement le premier puyazo au sixième, trop long, certes, mais sans
rectifier, alors que le toro avait « romanéé ». Mais il était
dit que la gloire était ce jour pour « la famille Victorino »,
et qu’elle ne se partageait pas.
A la muleta, deux toros en or: premier et
quatrième. Il manqua à celui-ci, un poil de force, une once de
transmission pour mettre définitivement le feu aux arènes, et devenir
historique. Dur dur, le second qui se jetait dans la muleta et
atterrissait souvent au sous sol. Cependant, Liria ne voulut pas le citer
muleta devant. Noble et violent, « temperamental » mais bon,
le cinquième. Un grand toro qu’on ne vit pas. Le mauvais lot, plus
quedado, plus tardo, tomba entre les mains de Moreno., en particulier le
sixième, noblon, mais qui ne finissait pas le muletazo. Ce fut la fête
des toros. Mais on n’a pas atteint la charge émotionnelle vécue à
Mont de Marsan.
Stephane
Fernandez Meca fait aussi partie de la « Famille Victorino ».
C’est, aux dires du ganadero, celui qui comprend le mieux ses toros, qui
les torée le mieux. Il le prouva amplement, ce jour, intelligent dans la
lidia, sobre, carré et vaillant, muleta en main. Faena claire au premier,
qui débuta très encasté, pour ensuite adoucir sa charge. Epée tendue
et un descabello. Oreille. Face au grand quatrième « Hospiciano »,
506 Kgs de bravoure et de noblesse, le français se grandit dans de
magnifiques passes de poitrine, clôturant chaque fois des séries très
propres, sur les deux mains. Magnifique, la préparation et l’éxécution
d’un recibir, au centre de l’arène. Grande demi-épée et deux
oreilles unanimes, promenées en compagnie du vieux Julio, et de son fils
Juan Francisco, qui avait piqué, fort moyennement ce toro, la troisième
fois, avec le regaton. Vuelta posthume pour « Hospiciano », le
toro de la temporada bayonnaise. |
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Pepin Liria a beaucoup combattu. Son corps
porte les stigmates de maintes batailles. Aussi, parfois, le jeune
« vieux guerrier » coince un peu. C’est ce qui lui est arrivé
à Bayonne. Muleta derrière, il ne se confia jamais devant le deuxième,
avec quelques excuses. Cependant, le metisaca et les six
vilains pinchazos qui suivirent disent son manque de confiance.
Deux descabellos et courte bronca. Il coupa une oreille à la mort du
cinquième. Peut-être pour l’estocade, parce que la faena, à cent à
l’heure, le torero « partant » chaque fois, avant que la
passe soit finie, ne restera pas dans les mémoires. Ici, le triomphe précédent
et la race du toro auront joué un grand rôle, mais de fait, Pepin Liria
connut là un autre échec. Un journée à oublier bien vite, et une image
à reconstruire lors de « sa » feria de Murcia, toute proche.
Jose Luis Moreno compte ses pas, travaille
ses attitudes. Ce manque de spontanéité lui donne un air froid et
hautain, qui, peut-être, a du mal à passer la rampe. On connaît
cependant la qualité de son toreo, la profondeur de ses muletazos, à
condition que les toros aient quelque charge. Son premier déclenchait
fort tard, chargeait court et se retournait vite. Le second sortait, un
peu fade, à mi-muletazo. Le Cordouan insista, écoutant chaque fois un
avis, après avoir quelque peu pinché ses deux toros, sans pour cela
atteindre les échecs qui lui ont fait perdre tant de triomphes avec ces mêmes
Victorino. Par contre, on lui doit « Le » quite, le seul, le
vrai, de la tarde, au quatrième, qui s’en allait embrocher au sol le
banderillero de Meca. Une cape s’interposa, et le noble animal la
suivit. Geste formidable que le public aurait dû saluer plus fort.
A peine sorti, le premier toro vit passer
sur lui un éclair blanc. Claude Lagarde, sauteur champion en course
landaise, exécuta un saut périlleux au-dessus de « Soberano ».
Le saut fut souverain, l’ovation, chaleureuse. Le landais, ravi de
son exploit et du brindis de Stéphane Fernandez Meca, venait d’inscrire
son nom sur une nouvelle page de la course landaise.
Grande tarde de toros. Grands toros de
Victorinos Martin. Sortie a hombros de Stéphane Fernandez Meca,
rayonnant. Là-bas, un vieil homme salua la dernière ovation. Don Julio
Presumido, carnets bien remplis, s’en va, dit-on, prendre sa retraite.
26 ans, au service d’un ganadero, aux soins de ses toros… Toute
« un tome » de l’histoire de la prestigieuse ganaderia…
Qui sait ? Le vieil homme se retirera t’il, peut-être, à
l’ombre de quelque chêne, pour écrire.. . les nouveaux «contes
du vieux mayoral »… Pourquoi pas ?
Le
matin avait eu lieu la finale des non piquées. Quatre erales de
la Torrecilla et deux du Palmeral (le troisième s’étant abimé
dans une dure vuelta de campana). Beaucoup de public pour fêter « les
jeunes futurs héros ». On donna le prix à Cesar Jimenez. Bon ! !
Il va falloir se regarder un peu moins dans le miroir, se croiser un peu
plus et éviter les bajonazos de gala…Alors, on pourra parler de
vainqueur. Le petit Morenito de Aranda se battit avec sa caste et coupa
une oreille au dernier, après une terrible voltereta. Angelete, quant à
lui dessina les grandes véroniques de la tarde, fit des choses très intéressantes,
mais eut contre lui sa taille, son âge, et une vilaine façon
d’attaquer à l’épée. un seul vainqueur, ce matin : l’Aficion.
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GRAVISSIME
CORNADA POUR LE NOVILLERO DAVID
SANTOS
4 septembre – Arganda
del Rey (Madrid) – Première de feria. On aura observé, depuis que
certaines vedettes en ont fait leur final favori, le retour d’une passe
récemment sifflée, la manoletina. Spectaculaire quand le toro a encore
de la charge, elle permet « d’aérer »
les dernières minutes du combat, et d’arracher quelques
applaudissements, en complément d’une faena sérieuse. Problème: une
passe où l’on conduit très peu la charge du toro. Une erreur ou un
faux mouvement du toro et l’accident peut arriver, toujours grave, le
corps du torero étant raide, sans défense. Palomo Linares en sait
quelque chose, qui a été
littéralement éventré, le 9 avril 1967 à Castellon de la Plana, en
donnant une manoletina à un toro de Palha. Une blessure qui lui fit
perdre toute la saison.
Ce 4 septembre, près de Madrid, face à un
novillo avisé de Roman Sorando, le novillero David Santos s’est fait très
gravement blesser en donnant une manoletina. Le toro alla directement au
corps du torero. La cogida ne fut pas spectaculaire, les cuadrillas ne réagissant
que lorsque le jeune s’est relevé et qu’un jet de sang jaillit de son
bas-ventre. Il était 19 heures. Porté à une unité d’urgence mobile
qui servait d’infirmerie, David Santos subit une première intervention.
Pronostic gravissime : cornada dans le triangle de scarpa, haut de la
cuisse droite, avec rupture de l’artère et de la veine fémorales.
Ligature de ces deux canaux vitaux et évacuation d’urgence vers l’Hôpital
Maranon de Madrid, où le blessé entrera en salle d’opération à
20h30, pour une intervention de plusieurs heures par le docteur Reparaz,
chirurgien chef du service cardio vasculaire. A priori, la vie du jeune ne
court pas danger, mais c’est la jambe blessée qui cause souci. On a
greffé un morceau de veine du bras sur le canal arraché. L’irrigation
de la jambe étant primordiale, il faut attendre la réaction à
l’intense choc traumatique, et à la « réamorce » du
circuit si brutalement interrompu.
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MAGNIFIQUE
FAENA DU MORANTE DE LA PUEBLA, A PALENCIA
4 septembre –
Palencia – 4ème de Feria : On se souvient de la grande
tarde, télévisée, du Morante, l’an passé en cette même plaza. Il y
réapparaissait hier, après la douloureuse cogida d’Almeria. Les toros
étaient des frères Garcia Jimenez correctement présentés, un poil
faibles, le quatrième étant un os. David Luguillano coupa une oreille au
premier, et Finito de Cordoba donna un cours de classicisme, obtenant un
trophée à chaque toro. |
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Bien
à la cape, Morante de la Puebla eut déjà de bonnes choses à son
premier, mais de façon discontinue et sur beaucoup de terrain, sept
pinchazos n’arrangeant pas les choses. Par contre, on le vit « énorme »,
face au sixième. Véroniques « de cartel », le menton dans la
poitrine, quite par chicuelinas et grande fena, inspirée, le torero
totalement relâché. Grand moment, clos d’une épée recibiendo. Deux
oreilles et sortie à hombros en compagnie du Finito et du mayoral .
Dans sa chronique, Juan Posada parle d’un toro et d’une faena
qui « rendent le sitio perdu ». Il faut attendre, mais
ce moment de bonheur torero, à n’en pas douter, peut être un déclic.
« Un toro le quito el sitio, un toro se lo devolvio ! ».
A suivre, au cours du mois de septembre.
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FERNANDEZ
MECA REMPLACE LE CALIFA, POUR LA « CONCOURS » DE DAX
4
septembre : Confirmation de ce qui se murmurait. Stéphane Fernandez
Meca, triomphateur de la Victorinada de Bayonne, auteur de grands moments
dans le Sud-ouest, cette année, sera le remplaçant du Califa , pour la
corrida-concours de samedi, en plaza de Dax, à l’occasion de la
« Salsa 2000 ». A suivre les joutes à la lidia, face à un
Luis Francisco Espla, très expérimenté et très malin, qui a
l’avantage supplémentaire des banderilles… Mais là, c’est Antonio
Ferrera qui sera le concurrent, avec en plus, le sens de la lidia manifesté
lors de la corrida de Palha, à Tyrosse. Pas à dire, Espla est « encerclé »,
samedi, et devra sortir le grand jeu. Dépendra de l’humeur…
« Toros y Toreros »… Qui sera le
meilleur ? Sur qui pariez-vous ? Quelle ganaderia ? Miura ?
Bof ! - Cebada Gago ? qui sait ? – Maria Luisa ? Sur
un toro, ça s’est déjà produit, mais cette année, pas brillant –
Celestino Cuadri ? Autre prétendant. Sortira t’il comme à
Valencia, (aahh !), ou comme à Nîmes (oohh !) ? –
Albaserrada ? Peu de références, cette année. Un bonne occasion
pour faire parler d’eux – Adolfo Martin ? La saison n’a pas été
celle que l’on rêvait, malgré le grand toro de San Isidro.
Corrida Concours. « A vous de faire votre
tiercé, dès aujourd’hui, sur un petit papier. Rangez-le soigneusement
jusqu’à samedi soir. Ne
trichez pas ! ». A Dax de bien organiser les choses, et aux
toreros de faire briller le tout. Suerte, pour tous, à l’occasion
d’une corrida « spéciale », qui mérite la réussite et la
chance, surtout en une époque de « vaches maigres »…
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LA
TAUROMACHIE « D’AUJOURD’HUI » : LE MONDE A L’ENVERS…
5 septembre : On se
plaint qu’il y ait peu de vraies futures promesses, actuellement , dans
les rangs des novilleros. Si l’on met de côté, un moment,
l’incroyable et scandaleux problème de « payer pour toréer »,
dans lequel personne, du plus haut responsable des ministères au plus intègre
aficionado de la plus petite des incorruptibles penas, ne veut mettre leur
nez (nous sommes ici, tous coupables !), il en est un autre qui vaut
son pesant de sel : Le trapio, le poids, la présentation générale
des novillos, plus imposants, souvent, que ceux des corridas de toros.
Etre novillero est… être "apprenti
Matador". Un
apprenti… apprend son futur métier. Aussi, on va commencer par des
petites tâches, on va lui montrer, on va le guider, l’accompagner,
l’aider, tout en étant de plus en plus exigent sur
sa progression, son rendement. Dans le monde de la tauromachie,
c'est le contraire. Le novillero de l’an 2000 commence
son apprentissage par le plus trouble et le plus périlleux parcours du
combattant qui se puisse imaginer : Combattre des monstres dans des
plazas de bourg, souvent sans infirmerie, le tout pratiquement gratuit,
tout heureux qu’on lui paie les gastos. Bien souvent, il en sera de sa
poche, ou de celle de quelque protecteur impatient, qui va un jour,
le « lâcher » parce qu’il n’a pu couper les
oreille à un assassin borgne de 548 Kilos et un mètre de corne à corne,
le jour où dans les gradins, était assis tel empresa, ou tel journaliste
de renom. S’il parvient à réussir une trentaine de ces « sauts périlleux,
sans filets », alors on le regardera autrement, car il peut « fonctionner »,
c’est à dire… rapporter de l’argent. Tout à coup, les conditions
s’amélioreront, le gabarit et le pointu des adversaires iront
s’amenuisant, et ainsi, le jeune rejoindra « l’Escalafon supérieur »,
prenant l’alternative devant des « chotos afeités », de façon
à ce que ce brillant événement lui fasse signer 30 contrats de plus.
Juste récompense, direz-vous, pour qui aura subi le calvaire précédent.
Enfin, en haut de l’affiche. Certes ! Mais, si vous y ajoutez
le régime des « exclusives », la fiscalité qui étrangle
les organisateurs, les exigences du public quant au poids (on n’a pas
dit trapio) des corridas combattues dans la moindre placita de pueblo, le
descastamiento général et on en passe, le résultat est là :
« On s’em..nuie, dans quatre corridas sur cinq ». Du coup,
on vante pour historique une corrida normale, et on réclame la vuelta
pour un manso, parce qu’il a seulement été..un toro.
Pendant ce temps, les « apprentis »
se font couper en deux, dans ces plazas de Dieu, devant des barabas, écoutant
tristement le « clarin » du soir, où l’on racontera avec
assaut de lyrisme le triomphe de telle vedette, devant une corrida
« terciadita, bonita, sospechosa,
que salio floja »… Le monde à l’envers.
Temporada 2000 : les deux plus graves
cornadas de la saison ont « cloué », peut-être à jamais,
les rêves de Jaime Reyes et David Santos. Les connaissions-nous ?
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DAVID SANTOS… ETAT
STABILISE.
6
septembre : Très grièvement blessé le 4 septembre, en plaza d’Arganda
del Rey, le novillero David Santos a subi une opération qui a duré six
heures. On a d’abord sauvé la vie du torero, sur les lieux-mêmes de
l’accident , puis, après son transfert à l’hôpital Gregorio
Maranon de Madrid. Le jeune présentait une cornada de 15 cm de
profondeur dans l’aine droite, ayant arraché artère et veine fémorales.
Il a fallu reconstruire tout « l’arbre artériel », sorte de
carrefour « à multiples sens uniques », des plus vitaux.
Mardi soir, l’état était stabilisé. Il faut maintenant attendre. La
crainte: le rejet du greffon, l’infection. Attendre…
David Santos a 21 ans. Natif de Medina del Campo
(Valladolid), il a combattu son premier becerro le 4 septembre 94, et toréé
sa première piquée, début 98, en plaza de Puerto Banus. Depuis, 30
novilladas à son actif, et de bonnes perspectives.
Le destin, encore une fois. Au cartel de la
novillada d’Arganda, lundi, David Santos remplaçait Jaime Reyes…
Celui-ci, gît, la jambe ouverte, sur son lit d’hôpital, après trois
opérations très lourdes, depuis
un mois. Pourra t’il un jour remarcher ? Pourra t’il, un jour,
toréer à nouveau ?. Se sont-ils renseignés auparavant, ces grands
empresas qui, soudain, s’intéressent à lui, et lui offrent les clefs
de leur plazas ?
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PENDANT CE TEMPS, LA VIE CONTINUE…
La corrida de Palencia a vu
le succès, hier, de Miguel Abellan, coupant chaque fois une oreille, après
un avis. De Mora obtint un trophée, et Caballero écouta le silence. La
routine. Sont sortis cinq toros de Alcurrucen et un Algarra.
Au même moment, Victor Puerto coupait trois
oreilles et un rabo a La Moraleja, près de Madrid, mais se faisait mal à
la main en estoquant. La corrida était « mixte », de Gabriel
Rojas.
Pendant
ce temps, Arganda del Rey voyait sa deuxième novillada de feria, avec du
ganado de Sanchez y Sanchez, « de miedo ». Les novilleros ont
fait « leur dur apprentissage », mais le public retint son
souffle, au moment où le jeune Luis Angel Gonzalez se fit prendre, en
portant l’estocade. Heureusement, pas de mal, cette fois-ci. A quelques
dizaines de kilomètres, dans sa chambre de soins intensifs de l’Hôpital
Maranon, David Santos parlait de toros et de réapparition… le 7 octobre !
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AVOIR DU MOTEUR… ET PAS D’ESSENCE…
7 septembre : Une expression répandue pour qualifier un toro :
« No tuvo motor ». Il était noble, et pouvait servir, mais il
lui manquait l’allant et la durée. La faena donc se languit un peu,
avant de s’éteindre lentement. Nous, aficionados, on a du moteur …
mais on n’a pas d’essence ! A l’approche des deux ferias qui,
en France, capteront l’attention ce week-end, on peut facilement
imaginer l’inquiétude de leurs organisateurs, à l’écoute des
derniers événements autour des
dépôts d’essence. Le conflit va t’il se poursuivre ? Les
stations seront-elles réalimentées pour samedi ? Les Aficionados
« éloignés » pourront-ils venir ?
Arles prépare sa « feria du riz »… Pas de bol !
Dax « dansera
salsa », et tous se frottaient déjà les mains à l’approche du
mano a mano Ponce/Jose Tomas... Tout bien considéré, on va peut-être
partir vers Ronda, pour la traditionnelle Goyesca de samedi. C’est plus
loin, il faut « plus de moteur », mais au moins on pourra
trouver de l’essence pour nos briquets…
Etrangère à ce tourbillon economico –politico
médiatique qui secoue la France et draine de longues files d’attente
devant les dernières pompes ouvertes, la temporada se poursuit, avec un
petit «break» avant les ferias de Murcia, Albacete, Salamanca et
Valladolid.
6
septembre : Final de la San Antolin, à Palencia. Corrida de
rejoneo. Toros de Flores Tassara, excellents, et triomphe majeur de Pablo
Hermoso de Mendoza, qui a toréé « lent-lent » .
L’accompagne dans l’apothéose Sergio Vega. Les frères Domecq sont à
la remorque. Intéressante feria de San Antolin 2000, marquée par la
faena de Curro Vazquez, qu’il aura fallu vivre « en direct »,
et une belle tarde du Morante de la Puebla, inspiré et décontracté,
comme on souhaite le revoir longtemps.
6
septembre – Ejea de los Caballeros (Aragon) – Les toreros ont un
peu patiné devant une bonne corrida de los Millares, renforcée d’un
San Roman, sorti deuxième. Long, appliqué, le Zotoluco entendit deux
avis, mais coupa l’oreille « de l’autre », après avoir
donné vuelta « à l’un »… Enrique Ponce eut recours aux
espagnolades pour obtenir un trophée. Pas digne de lui, ça. Quant au
Morante, il donna beaucoup de passes, parfois bonnes. Très bonne estocade
au sixième et une oreille. Mais, vraiment pas de quoi refaire un plein !
6
septembre – Melilla : Là, il vous faut du carburant, mais
aussi, un bateau. Melilla, c’est de l’autre côté du détroit. Une
plaza existe depuis longtemps, l’aficion aussi. Mais, « c’est de
l’autre côté ». Hier, corrida de Peralta, très bien présentée
et armée. Le cartel a vécu plusieurs changements, dans la polémique. El
Tato coupe deux oreilles au quatrième, et Gil Belmonte, une de chaque.
Silence pudique sur Javier Conde, qui entendit…deux broncas.
6
Septembre du côté des Novilladas : A Arganda del Rey, le lot de
Torrestrella avait fait le plein de carburant, et sortit en puissance. Les
novilleros distribuèrent beaucoup de passes. Seul Martin Antequera se
sauva, grâce à deux bonnes estocades – En plaza Del Alamo, blessure de
Jose Luis Trivino, qualifiée de légère, par un novillo de Julio de la
Puerta (10 cms dans la cuisse gauche).
Pendant ce temps, à l’Hôpital Gregorio Maranon de Madrid, l’Académie
est étonnée de voir les rapides progrès dans l’état de santé de
David Santos, trois jours après sa blessure. Cependant, il faut attendre.
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DERNIER TRIOMPHE ET DISTRIBUTION DES PRIX, A PALENCIA
7 septembre – Palencia : La Feria
San Antolin s’est clôturée ce jour avec une novillada non piquée de
Adrian Angoso et un gros gros triomphe de celui
qui a conquis la France: Cesar Jimenez . Quatre oreilles. Par
ailleurs, les Trophées de la feria ont été attribués : Curro
Vazquez et Morante de la Puebla remportent en commun le prix au « triomphateur
du cycle ». Meilleur toro : « Desviado », de
Zalduendo, qui a permis le grand moment de Curro Vazquez et confirmé le
haut rendement de cette ganaderia en l’an 2000. Jose Antonio Carretero
emporte un nouveau trophée au meilleur banderillero, et Cesar Jimenez se
voit distingué au titre du meilleur novillero. Le prix au lot le plus
complet n’a pas été attribué. Signe des temps.
7 septembre – Dans les autres plazas :
Mariano Jimenez, Encabo et Gomez Escorial se sont illustrés devant une
corrida du Conde de la Maza, en plaza de Sotillo de la Adrada – Ponce et
Luguillano sont sortis a hombros de Medina del Campo, mais les toros du
Ventorillo étaient faibles – Victor Puerto a coupé deux oreilles
à un toro de AP, en plaza d’Alcorcon – Une nouvelle
alternative, celle de Alvaro Gomez… en plaza de Melilla. Pas facile pour
« surgir au premier plan »… Triomphe du parrain, Rivera
Ordonez, avec deux oreilles.
Etat satisfaisant, selon les médecins,
quoique progression lente et douloureuse, pour David Santos, à l’hôpital
Maranon de Madrid. Le novillero a été, à nouveau, opéré ce jour, en
raison d’intenses douleurs.
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LA FABLE DES « CORNUDOS », OU…LE BAL DES
ENCORNES
7 septembre – Colmenar
Viejo : On sait les « mauvais moments » qu’ont
passés les maires de Dax et Bayonne, suite aux sorties, pour le moins
sujettes à caution, de plusieurs toros, cet été, dans leur plaza
respective. Saisie des
cornes, pas saisie ? Officielle, à titre personnel ? Un
imbroglio au niveau de la décision et
de la clarté au plan communication, quel que soit le ton utlisé.
Attendons les suites, s’il y en a. A n’en pas douter, elles feront
l’ossature du « culebron taurino », le feuilleton hivernal
des aficionados.
En Espagne, c’est beaucoup plus clair,
et beaucoup « moins joli »… La feria de Colmenar Viejo a vécu
cette année une feria déplorable au plan présentation du ganado, au
point que la presse nationale se fait écho des « manières »
utilisées par les premières autorités de la Ville, dans le but d’éviter
l’analyse post mortem des cornes des toros de la Feria. A la tête du
collège des cinq vétérinaires de la Feria, Alejo Alcantara vient de mettre les pieds dans le plat, dénonçant
le Président des corridas, le conseiller municipal Pablo Colmenarejo,
pour s’être opposé fermement et sans discussion possible, à
l’analyse post mortem des cornes des toros, lidiés les 28, 29, 30 Août,
demandée par les vétérinaires eux-mêmes.
Ou l’histoire, somme toute banale, prend un tour plus cocasse,
c’est que le maire, Jose Maria de Federico se fait absent du débat, lui
qui était seul présent lors du reconocimiento previo, du contrôle préalable
des toros, avant la corrida, alors que le président, son conseiller ,
n’y était pas. Somme toute, dans cette fable, on parle beaucoup de
cornes, mais on a du mal à savoir… qui sont les cocus ! Deux
favoris : les vétérinaires et le public !
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ALBACETE
ET MURCIA : RENCONTRES AU SOMMET…
8 Septembre : Tandis qu’à New York, des panneaux « Smile !»
essaient de dérider, pour la photo de famille, quelques dizaines de
responsables du destin de la planète… Vu la tête qu’ils font, on
n’est pas forcément rassurés… le mundillo taurin, va porter toute
son attention vers deux plazas, différentes à tous points de vue, mais
qui ont le mérite, dans cette dernière ligne droite de la temporada, à
faire se rencontrer, parfois à distance, les « rois de la saison »
et leurs prétendants, face à du ganado de respect.
C’est notamment le cas d’Albacete qui
débute, ce jour, un cycle de sept corridas, une de rejoneo et deux
novilladas piquées. Le public ne s’y est pas trompé, qui a augmenté
de 30% ses abonnements à la feria. L’empresa Martinez Uranga peut se
frotter les mains. Base de la feria : Manolo Caballero. Normal !
Trois corridas dont une en « unico espada », soient 10 toros…Ouf,
bon ! Feront « doblete »
Jose Tomas et Juli.
Jose Tomas et Joselito, pour la première
fois, viennent se colleter à ceux qui ont fait la course en tête dans
toutes les ferias de renom et de poids. Attention , le toro, ici, ne sera
pas le même. Cependant, pas trop de souci à se faire. La saison est gagnée
pour Jose Tomas, plus discutée pour Joselito, mais ils se sortiront de ce
rendez-vous, en toreros qu’ils sont. Les ganaderias sont « les
classiques », mais on sait l’exigence de ce public, quant au
trapio et aux cornes. Aussi, les vedettes auront à faire « double
tour de machos », avant de sortir vers la plaza. A signaler que Jose
Tomas et Juli « se
rencontreront » au même cartel, le 11 septembre. Plus de places
depuis trois semaines.
Murcia a « un autre parfum ».
La plaza de la Condomina, 18000 places, est plus Torerista. La feria 2000
comptera donc de cinq corridas, une de rejoneo et une novillada. Ici,
Pepin Liria mènera le bal, avec trois contrats, dont les Victorino. Juli
fera deux paseos. A signaler que Manolo Caballero prendra les Victorino.
Geste à saluer, avec le souhait « d’un vrai triomphe de poderoso » !
La feria s’ouvre ce jour avec Joselito, Jose Tomas et Morante, face à
de Vctoriano del Rio. Ne pas s’y tromper, Murcia n’est pas une feria
« grincheuse », mais sérieuse, où l’on apprécie le toro
et le toreo. Cette alchimie a, dans un passé récent, donné des résultats
historiques, la feria ayant vécu plusieurs indultos.
A Valladolid, on « chauffe »,
aujourd’hui, les moteurs avec une novillada, les corridas commençant
dimanche pour un cycle intéressant, de sept courses et une de Rejoneo. A
signaler « les grosses rencontres » des 13 et 14 septembre :
Ponce / Tomas / Juli , avec des Torrealta, et Joselito / Finito / Juli,
avec des Nunez del Cuvillo.
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COURAGE, TORERIA ET…DESTIN !
8 septembre : Ils ne sont que de
simples hommes, et pourtant, ils sont des héros. Vêtus de ce costume
d’or qui impose respect, les toreros avancent sur le chemin que le
destin leur a tracé. Ils mettent de leur part, le courage, la fierté, la
technique, le rêve d’un toreo au ralenti, superbe, et d’estocades
d’anthologie. Le destin est là, qui dicte leurs rendez-vous. Alors,
quelquefois, après maintes sorties a hombros, après des pages de gloire
dans la presse spécialisée, la courbe ascendante, soudain, se brise, et
en peu de temps, l’étoile s’éteint. Le torero redevient alors, un
simple humain parmi les humains…
Il y a peu de vedettes, de grandes
promesses, en ce moment parmi les novilleros. Seul, Javier Castano
semblait… semble promis à un grand destin. Son alternative était…
est prévue pour le 14 Septembre. Tout
semblait …semble prêt pour l’événement. C’est compter sans le
destin qui change quelques données. Une sale lésion à la jambe a
paralysé sa saison, en plaza de Valencia, mi-juillet. La réapparition était
prévue ce jour, lors de l’ouverture de la feria d’Albacete. Javier
Castano y a fait le paseo, très diminué, sans ressources physiques,
devant se faire infiltrer, entre deux toros. Et ce qui devait arriver…
Le sixième le prit dans un derechazo, en début de faena, et le chercha
vilainement au sol. Résultat : blessure peu grave, de 8 cms, sur le
coté droit du cou. Ce genre de cornada qui fait très mal au moral, parce
qu’on la voit tous les jours, dans le miroir.
Javier Castano prendra t’il
l’alternative jeudi prochain à Salamanque ? Probablement. Mais, il
y a une frontière ténue, entre le torero hyper courageux « qui
fait peur au toro », à force de s’arrimer, de marcher sur lui, et
le torero « chair à canon », que les toros, soudain, ne
respectent plus. Castano a triomphé, à force de courage, de technique et
de chance. Il faut espérer que ces trois-là lui resteront fidèles…
La
novillada, par ailleurs, n’a rien donné. Devant un demi plaza, les cinq
novillos de Pedres sont sortis aussi bien présentés que de mauvais
comportement. Le sobrero sixième d’Adelaida Rodriguez se mit à
l’unisson. Abraham Barragan et Anton Cortes ont fait ce qu’ils ont pu.
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MURCIA OUVRE SUR « UNE SYMPHONIE EN DUO »…
8 Septembre – Murcia – 1ere de Feria
– 2/3 de plaza : Jose Tomas et Morante de la Puebla « ont
fait toréer les gens dans la rue », au sortir de cette
corrida d’ouverture de la feria 2000. La corrida de Victoriano del Rio,
correctement présentée a donné un jeu disparate. Joselito a été
mauvais, absent, et de plus,
a vilainement tué. Que se passe t’il ? Que va t’il se passer ?
Jose
Tomas revenait de sa blessure de Linares. Il monta « un tabac »,
face à son premier, « Flor de Gamon » -501 Kgs - grand toro.
« Arrêtant le temps » avec la cape, Tomas débuta par cinq
statuaires au centre, et la passe du mépris. S’enchaînèrent alors,
comme dans de la ouate, des séries parfaites sur les deux mains, lentes,
majestueuses. Un trincherazo et la granadina levèrent le public. Estocade
au ralenti et deux oreilles « totales ». Le sixième était
faible, et il fallut se résoudre à l’estoquer rapidement. Sortie a
hombros, qui signe le grand retour de Jose Tomas.
Morante de la Puebla se présentait. Sa
prestation a conquis Murcia. On le vit très bien au troisième, tant avec
cape que capote, mais l’acier réduisit le tout à une forte ovation.
Par contre, après avoir très bien toréé de cape le sixième, Morante
ouvrit sa faena par la passe du « cartucho del pescao », celle
qui lui valut la terrible cogida de Séville. Formidable entrée en matière,
suivie d’une faena galbée, souveraine, parsemée de ces remates qui
fleurent bon le romarin. Une seule oreille, parce que l’estocade,
recibiendo, au deuxième voyage, mettra du temps a tomber le toro. Mais,
gros succès et, après Palencia, des vrais indices du bon retour de
Morante de la Puebla. A suivre, samedi 9, à la Goyesca de Ronda.
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DES TOROS… A PLEINS TUYAUX ! !
8
septembre : Tandis qu’en France, on jouait
la sempiternelle rengaine de « la solidarité, surtout pour
moi… », et que le braves gens, cochons de payeurs, prenaient en
patience le mal que leur faisaient leurs semblables, plus forts, plus
musclés, plus représentés, la journée taurine déversait un flot de
corridas et novilladas , dont les principaux résultats sont les suivants :
A Calatayud, le Juli a coupé trois oreilles à des
vilains toros de Bohorquez. Finito et Abellan l’accompagnaient, avec un
trophée chacun. Curieux : Demi-plaza, seulement. Les places étaient
elles donc plus cher que le litre de brut ?
A Cabra, près de Cordoue, gros
triomphe et sortie a hombros du trio Victor Puerto, Jose Luis Moreno et El
Fandi, devant une bonne corrida de Loreto Charro.
A Barbastro (Huesca) : Terrible
et saine compétition entre Tato et Jesus Millan. Le jeune bat l’ancien,
quatre oreilles et un rabo, à deux. Mais, le public et les deux toreros
ont apprécié. A côté, Julio Aparicio…n’a pas apprécié du tout !
La corrida était d’Albarran.
A Santona, près de Santander,
Francisco Marco, le triomphateur de Pamplona coupr tous les trophées à
un toro de Moura.
A Laguna de Duero (Valladolid) :
Quatre oreilles pour El Fundi, et deux pour Antonio Ferrera, face à une
corrida du Conde de Mayalde, Luis Francisco Espla continuant, de son pas de sénateur.
A Elda (Alicante) Juan Bautista coupe une oreille,
mais son compagnon El Renco, deux, face à des toros de Villalobillos. A
cheval, Ivan Magro « galope
une vuelta ».
A Navaluenga (Avila) : La corrida
est en majorité de la famille Peralta. Mora coupe une chaque fois. Davila
Miura triomphe à son premier, avec deux trophées. Sebastian Castella :
Palmas y silencio.
Du côté « novilladas », on a
enregistré à l’ouverture de la feria de Valladolid
, la grosse présentation des novillos de Ana Isabel Vicente. Certains étaient
des toros. Mal piquée, la novillada a montré caste et mobilité, parfois
un peu de genio. Triomphateur : Matias Tejela, qui a toréé avec
esthétique et profondeur .
Julio Pedro Saavedra tira le mauvais lot, mais fut le plus complet. Deux
volteretas en portant deux estocades. Leandro Marcos fut bien à la cape,
mais eut du mal avec un novillo de mucho genio. Il tua mal.
Arganda del Rey : La novillada de la
Quinta est sortie « super présentée » mais, le comportement
a tourné au manso con casta, avec un peu de faiblesse. Le sixième poussa
jusqu’au centre, ramena le
tout aux barrieres, avant de basculer cheval et picador dans la poussière.
Luis Vilches et Alberto Alvarez surnagèrent. Mais la grosse impression
vint de Jose Montes, auteur de deux portagayolas d’angoisse,
introduction à une prestation courageuse et torera. Il donna deux vueltas.
Côté
blessés, on apprend que, si tout semble s’améliorer rapidement, du côté
de David Santos, les nouvelles sont beaucoup moins bonnes pour ce qui
concerne Jaime Reyes, grièvement blessé le 7 Août, en plaza de Soto del
Real. Le torero vit de très durs moments, avec de grosses chutes de
tension. Les médecins de Ramon y Cajal, n’ont pu encore procéder à
une greffe, et le jambe « s’abîme » chaque jour davantage.
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DAX… EN
SU SALSA !
9 Septembre : On pouvait craindre,
malgré les nouvelles réconfortantes, que la pénurie de carburant allait
réduire à presque néant la feria de la Salsa. Et de fait, en déambulant,
vers 16 heures, dans les allées du parc Théodore Denis, on ne retrouvait
guère la foule des années passées. Certes, la forte chaleur
incitait les passants à s’asseoir dans l’herbe, mais les
quelques silhouettes qui se déhanchaient, parfois fort agréablement à
l’œil, au son des musiques latines, paraissaient bien seules.
Qu’allait il se passer, à l’heure du paseo ? |
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Dax est ainsi. On travaille l’événement, on imagine,
on tente… Monter une corrida-concours en septembre, à notre époque,
relève du coup de poker. La bien préparer ; imaginer « le référendum
avant l’heure » en demandant au public de voter pour le meilleur
toro ; mettre pour cela, à sa disposition, une plaquette
d’information très bien faite avec bulletins-réponse détachables, méritent
un grand coup de chapeau et
un peu de chance à l’heure du clarinazo. Et il y en eut. On imagine ce
qu’aurait été l’entrée si la pluie s’y était mise, comme en de
précédentes sessions.
Grand ciel bleu, une bonne entrée, et une
corrida que l’on a suivi avec intérêt, même si elle fut parfois un
peu lourde, du fait de
l’insistance a vouloir faire venir les toros de loin, au cheval. Cela
nous paraît une erreur .
Corrida-concours. Concours de quoi ?
Concours de bravoure démontrée, concours du « toro le plus complet » ?
ou concours de « charges de loin » ? Cinq toros sur six vont charger de loin, surtout si, à sept
reprises, le picador bouge sa monture en faisant concurrence à Pavarotti.
On l’a souvent vu, notamment à la « resaca » de Séville.
Mais après ? Quelle pique, quelle bravoure, quelle fijeza,
quelle puissance ? Pourquoi cette première pique, de si loin. La
concours ne demande t’elle pas, au contraire, une première pique à
distance moyenne, puis, au vu du résultat, une deuxième citée de plus
loin ; une troisième, d’encore plus loin, etc… Et ainsi, on peut
calibrer la fijeza, la caste, l’alegria du toro. Puis, si on a la chance
que le fauve fixe sa tête au peto, met les reins et pousse droit devant,
alors, pour peu qu’il y ait sur le percheron, « un torero »
qui joue honnêtement et des jambes et du bras, alors… on lève la plaza.
Par ailleurs, les piques étant courtes et bien calibrées, on peut en
voir quatre, cinq, ou utiliser le regaton. Il ne s’agit pas de « concours
de trois entrées au cheval » . On est tellement étonné, de nos
jours, de voir un toro prendre trois piques, qu’on en oublie qu’il lui
en faudrait, peut-être, une quatrième. Référence : le Cebada.
A cette réserve près, qui nous semble
avoir un peu faussé le jeu, il y a eu de bons moments, dûs aux toros,
mais moins aux hommes. Luis Francisco Espla joua les scientifiques
cyniques. Stéphane Fernandez Meca ne parut pas dans son meilleur jour.
Antonio Ferrera a donné ce qu ‘il avait, face au mauvais lot.
Côté
toros, deux ont survolé le lot, de
par leur présence et leur jeu. Etaient-ils dans votre tiercé ? Le
Cebada Gago a montré une présence extraordinaire. Guapissimo !
Magnifiquement présenté, il a mit du temps à se fixer, est parti de
loin au cheval, mais « escarbo » !,
il gratta le sol entre deux piques. Vilain !
Violent, brave et encasté, au cheval, « il remonta »
au cours le la lidia, et… la caste se teinta de sentido à la muleta.
Meca ne put totalement le dominer. Comme l’estocade recibiendo fut de côté
et longue d’effet, les opinions se sont divisées, et le toro, malgré
une belle ovation, ne va pas
rassembler tous les suffrages. Mais ce fut
« un Toro ». |
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Le torero Français toucha également l’Albaserrada,
sorti cinquième. Fin, très armé, il fit une belle sortie, chargea avec
une pointe de faiblesse, et entra de loin, avec alegria, au cheval. La
première pique fut bonne, mais après, il fallut « cuidarlo ».
On donna le prix au picador qui, pourtant, manqua son toro à la troisième
entrée. Bon ! La plus belle voix, peut-être ?
El Chano banderilla « supérieur », sa première paire.
Meca se retrouva en présence d’un toro noble, auquel il ne pouvait
baisser la main, à cause de cette pointe de faiblesse que cachait l’alegria
du bicho. Faena de nombreuses passes, mais sans grande émotion. Il fallut
que Meca attaque fort à l’épée pour lever la bonne ovation. Entière
trasera, à la vapeur, mais qui couche l’Albaserrada et une oreille, la
seule du jour. Cebada Gago ? Albaserrada ? C’est probablement
entre ces deux que cela se jouera.
Le Miura sortit en Miura, dans les enganos.
Violent, freinant au milieu de la suerte, il chargea de loin , mais poussa
sans style, sous le fer. Espla dansa une faenita, en souriant, goguenard.
Le bajonazo suscita le silence. Le Cuadri, quatrième, se montra vilain,
armé court, et triste au premier tiers, même s’il fut celui qui prit
un puyazo « campaneando al caballo ». Il fut très noble, et
Espla, qui l’avait banderillé tranquille, lui donna « sa »
faena, avec quelques bons enchaînements à gauche. Entière en arrière,
le toro l’attendant à mi-hauteur. Le torero d’Alicante salua,
« de toute la sienne », au centre de la plaza.
Antonio Ferrera n’a pas eu de chance au
« non-sorteo ». Le Maria Luisa sortit allègre au capote, mais
montra vite sa faiblesse. Deux piques, sans pousser … sans piquer… A
la muleta, une passe, une deuxième et …pfttt ! se acabo !
Ferrera fut joli et calme au capote, bondissant aux banderilles, put
sortir une naturelle très calme et galbée, tua d’une bonne entière,
après pinchazo . Le sixième d’Adolfo Martin, sortit vivace,
chargea trois fois de loin, mais pas en brave. Ferrera ne fut pas à
l’aise aux banderilles et mit, à la muleta, ce que le toro n’avait
pas. Toro très court de charge, sans grandes options. Ferrera insista…
on le lui reprocha.
Que dire de plus ?
Les dacquois « avaient mis toute la sauce », mais les
toros « como los melones son »… Décidément, on finit
toujours par parler « cuisine » . Et au fond, c’est très
bien ainsi.
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L’ARLESIENNE QUI SOURIT…
GOYA QUI FAIT LA GUEULE…
9 Septembre : Traditionnelle corrida Goyesca de Ronda, tandis
que de l’autre côté de la frontière, en haut à droite, on fête le
riz, vous savez… « celui qui ne colle jamais ! ». Ce
sont deux rendez-vous parmi la cinquantaine de courses données ce jour,
sur la planète « toros ».
9
septembre - Arles - Presque plein – Grande corrida de Samuel Flores,
avec présence et noblesse, sauf deuxième et sixième. Magnifique journée
d’Enrique Ponce, en maestro, toréant a gusto et coupant trois oreilles.
Un des grands triomphe de sa saison. Manolo Caballero coupa les deux
oreilles du cinquième à qui l’on donna vuelta, et Juan Bautista
triompha devant son premier adversaire. Très bien au capote,
il se montra supérieur avec la main gauche, et coupa deux
oreilles. Le public fut un peu dur avec lui, au sixième. Toro compliqué,
où le français s’accrocha. Final un peu manqué, qui poussa Jalabert
à refuser la sortie a hombros. Ce que voyant, Ponce fit de même, par
companerismo, Caballero se joignant à la belle décision. Toreros !
Le matin, la novillada
de Fernay était sortie dure. Blessure de Ricardo Torres en
estoquant so premier. Deux trajectoires, au dessus du genou droit. Il
coupa la seule oreille, David Lombardo donnant vuelta au quatrième.
Antonio Bricio fut digne.
9 septembre – Ronda – 44ème corrida Goyesca –
Plein total : Crinolines et fanfreluches…toute la gentry était là.
Catastrophe signée Juan Pedro Domecq. Ses toros de Paladé sont sortis,
vides de tout , et il n’y eut pas de spectacle. Joselito se mit à
l’unisson et tua mal. Rivera Ordonez se fit siffler au final, plus pour
avoir organisé la corrida, que pour l’avoir toréée,
vaillant, et mal tuée. Quand au Morante, il eut quelques gestes au
capote, puis …fini ! En ouverture, Alvaro Domecq revint, pour un
jour, et son rejoneo vaillant, brouillon, face à un Murube, parut bien éloigné
de ce que fait un certain Pablo de Navarre. Déception totale, mais plein
assuré pour la Goyesca 2001. Ronda est si belle !
9 septembre – Murcia – 2ème
de Feria : Mano a Mano Liria/El juli, du fait de l’absence du
Cordobes. Bonne corrida de Nunez del Cuvillo. Pepin Liria reçut a
portagayola le cinquième « Poca ropa » - 504 Kgs. Grand toro
qui frôla l’indulto. Liria le banderilla, avec le Juli, se faisant
prendre, sans mal, dans un quiebro. Faena complète, vibrante, débutée
par un cambio dans le dos. Deux grosses oreilles pour Liria, qui avait
obtenu celle du troisième. On donna une vuelta au brave « Poca ropa ».
El Juli a coupé quatre oreilles, brindant son premier a Liria, faisant de
tout, avec cape, muleta et épée. Les deux diestros et le mayoral
sortirent a hombros. La feria débute bien, du côté de la Condomina.
En vrac : Victor Puerto a gracié un
toro d’Antonio Ordonez, à Navaluenga, près d’Avila. Anti réglementaire
– Fernando Cepeda a été « énorme » à Utrera, face à des
toros de Guillermo Acosta – Eugenio de Mora a coupé quatre oreilles et
deux queues, à Ocana (Tolède). Zotoluco, qui s’est fait prendre, sans
mal, et Fundi l’ont escorté dans ce triomphe, face à des Bernardino
Piriz – Le public et la critique a grondé fort en voyant Padilla éclater
de rire devant le quatrième toro d’Araceli Perez, qui se figea, après
la larga à genoux, hésita, asphyxié, et s’écroula, mort. Cela se
passait à Alcorcon, près de Madrid.
Côté Novilladas : De bonnes choses
pour la deuxième d’Albacete, avec du ganado de Pio Tabernero de Vilvis.
Un oreille à Sergio Martinez.
9
septembre : Journée de blessures, deux novilleros se retrouvant le
soir à l’hôpital de Alcorcon (Madrid) : Alberto Alvarez a reçu
une grosse cornada à Navalcarnero, par un novillo de la Guadamilla :
Trois trajectoires dans la cuisse gauche (16, 14 et 5 cms). Pronostic
grave – De son côté, David Blazquez a reçu, lui aussi, une
cornada grave, en plaza de Villa del Prado : 15 et 20 cms
dans la cuisse gauche. Le novillo était de Jose Escolar. – Un
novillo du conde de Mayalde a blessé « au bas-ventre », le
jeune Garcia Santos. Cela se passait à Villarubia de Santiago. Le
pronostic est réservé. Cela se comprend… Mais, à n’en pas douter,
ces jeunes repartiront « au canon », portant « or et
illusions », vers leur destin. Toreros !
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DAX :
TRIOMPHE DU « GITANILLO RUBIO… »
10 Septembre : Corrida de luxe en plaza
de Dax, pour la clôture de cette saison 2000. Ciel bleu, le soleil
« de salsa » et les gradins, jusqu’en haut. Le mano a mano
EnriquePonce /José Tomas ne
pouvait qu’attirer la grande attente, les grands espoirs d’une tarde
historique. Les toros de Zalduendo sortant bien partout, il y eut des
pages et des pages de bon toreo, Il y eut des trophées à la pelle. Il y
eut sortie a hombros pour les deux diestros… Il y eut tout, et pourtant,
la tarde est allée de mas a menos, peut-être parce qu’on l’avait
faite débuter trop haut. |
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La corrida, c’est avant tout l’émotion. Dax
sait capter cela, sait aussi provoquer cela. Du salut des deux diestros à
la fin du paseo, au solo de trompette de la Néhe dans un silence de cathédrale,
tandis que le torero passe dans un rayon de soleil en marchant, cérémonieux,
vers le toro…il y eut de ces moments qui hérissent un peu la peau, qui
« poussent » le cœur. Et s’il faut parler de triomphe, de
triomphe d’émotion, qui amène presque la larme à l’œil, c’est à
un torero « de plata » qu’on le doit.
Il s’appelle
« Gitanillo Rubio ». Les aficionados des années 60/70
connaissent sa silhouette, sa calvitie, et sa vaillance. Hier, il fermait
définitivement une page de sa vie. Il se coupait la coleta et rangeait définitivement
le costume de lumières. Très actif toute l’après midi, il dut saluer
l’ovation, et Enrique Ponce lui brinda le cinquième. Un vrai brindis, où
les mots et les yeux disent l’intensité et la tendresse. Mais le vrai
moment, le vrai triomphe d’émotion, c’est celui du banderillero qui
s’avance en piste, tandis que le maestro change l’épée pour une
paire de ciseaux et lui coupe la coleta. Il lui enlève « un peu de
vie ». Aussi tous les toreros l’entourent, et chacun va lui donner
un abrazo de respect et d’amitié vraie, tandis qu’émue et
admirative, la plaza explose en une longue ovation. Ce fut le moment de la
tarde, parce que spontané, parce qu’humain, tout simplement.
Enhorabuena, Gitanillo, et bonne retraite. |
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La corrida de Zalduendo fut inégalement, mais
« précieusement » présentée et armée. Lot de deux, deux et
deux, avec en dernier, du sérieux. A noter des cornes astifinas et qui
tinrent toutes, malgré divers chocs. Des toros fins, bas pour les deux
premiers, tous bien faits, sortant applaudis. La corrida est sortie
noblissime, un peu limitée en force, bravita selon ses moyens, avec deux
puyazos « de concours », pris par les quatrième
et sixième. Les meilleures piques du week-end. A la cape, ils sortirent
sans grande fixité, ne permettant pas de longues dissertations. A la
muleta, quatre d’entre eux furent de véritables carretones, répétant
leurs charges au gré de l’inspiration torera. Cependant, manquaient le
piquant, le sel et le poivre qui accompagnent les bons mets. Plus sérieux
et plus retords, les deux derniers provoquèrent la torpeur, chez les diestros et dans le public, trop gavés jusque là.
Enrique Ponce est ici chez lui. On le vit a gusto,
totalement relâché face à son premier. Capotazos en mettant la hanche,
magnifique faena, parfaite du début à la fin, la muleta caressant le
toro en de longues allées et venues, tout en douceur. La faena parfaite.
S’il tente, et réussit, un recibir, il coupe tout. Allez savoir
pourquoi, le valenciano partit droit…pour un bajonazo, sûrement
involontaire, qui provoqua la plus belle hémorragie que l’on puisse
craindre. Seul point noir : Au lieu de faire part ostensiblement de
ses regrets, Enrique salua triomphant. Il eut raison, puisque le public
ovationna, demanda les oreilles, et que le président les accorda.
La corrida était lancée, mal lancée. Mais, une grande faena à
un « petit grand toro ». Le troisième semblait manifester un
problème de vue, à la sortie. Ponce lui coupa une oreille, toréant
parfaitement un toro noble, qui manqua de transmission. Plus haut, plus
court de charge, le cinquième ne permit pas la faena liée. Devant perdre
quelques pas entre chaque passe, le diestro de Chiva fut un peu long et,
cette fois, la sauce ne prit pas.
Jose Tomas a donné quelques moments d’émotion.
Il a tiré des dizaines de passes, souvent parfaites. Il a coupé trois
oreilles, tout comme Ponce. Mais nous n’avons pas encore vu le Tomas
« sur un nuage », hors du temps, qui fait hurler de peur et
d’admiration. A la cape, le toros ne lui ont pas permis un total relâchement.
Moment inspiré que le remate, cape sur l’épaule en sortant d’un
quite par gaoneras, au quatrième. Faenas longues, posées, toréant
souvent « pour lui ». Son premier toro, après une énorme
culbute en sortant de la première statuaire, lui permit un trasteo en
douceur, liant et variant ses passes, terminant par de bons pechos. A la
fin, pieds joints, erguida la planta, le toque du poignet, la muleta à
peine sortie du corps, pour trois naturelles de cartel. Entière tendue.
Deux oreilles fortement applaudies… et un peu contestées. Paradoxe. Il
toréa longuement le quatrième, dont la mort, un peu longue, gâcha le
succès final . Oreille. Le sixième, un vrai costaud, ne voulut pas
jouer longtemps et le trasteo s’en alla mourir, un
genou en terre, au pied des barrières.
Apothéose, dira t’on. Peut-être ! En
fait, on est jamais content. Six toros corrects et
nobles, des toreros qui se sont saoulés de toréo, et pourtant…
Pourtant, on n’a pas trouvé de costalero pour porter a hombros le
mayoral de la ganaderia. Il ne fallut pas longtemps pour en trouver un, en
cette même plaza, pour l’historique de Samuel Flores, en 99; encore
moins pour la Victorinade 2000 de Mont de Marsan. C’est un signe.
Le
« référendum » de la corrida concours a donné verdict. Le
quinquennat a perdu… Non ! Plaisanterie douteuse. Le cinquième,
d’Albaserrada, a perdu. Le public, dans sa majorité a voté pour
le Cebada Gago, sorti deuxième : « Camillerito »
- N°39 – à la robe multicolore – 510 Kgs. Il ne fut pas un
toro complet. Mais il fut un vrai toro de combat.
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ALBACETE,
MURCIA, VALLADOLID… C’EST PARTI…
10 septembre :
Les grandes ferias ont démarré. La presse va maintenant courir les
plazas et les télex. L’Aficion va se brancher radio, presse et
internet. Albacete et Murcia vont se renvoyer la balle. Valladolid, qui a
avancé sa feria, précède de peu Salamanca. Pendant ce temps, Logrono
bichonne sa plaza, pour la dernière fois, avant les pelleteuses…
10 septembre – Murcia – 3ème de Feria – ¾ de
plaza : La corrida de Luis Algarra sort très faible. Curro Romero
est au cartel. Le duende est parti en vacances. Seul, Curro donnera
quelques détails. La journée sera complète pour l’instituteur Pepin
Jimenez qui, aux côtés de ses dons artistiques, démontra une totale
envie de lidier seul ses toros. Oreille chaque fois et triomphe de poids.
Le Juli « se multiplia », mais l’adversaire se fit discret.
Un oreille.
10 septembre – Albacete – 3ème de Feria – 1ère
corrida- Lourde et difficile corrida du Conde de la Corte et consorts.
Trois toros « possibles ». Luis Francisco Espla coupe, au
quatrième, l’oreille du jour. Javier Vazquez a des bons détails, et
Canales Rivera se bat, en vain.
10 septembre – Valladolid – 2ème de feria – 1ère
corrida – Media plaza : Gros succès de Manolito Sanchez, coupan t
chaque fois une oreille, face à un lot de 3 Guateles, renforcés d’un
de Litri, du Sierro et d’un Sepulveda. Une « presque concours ».
Importante prestation du blond torero , presque oublié. Tato fut solide,
en torero. Davila fut applaudi.
10 septembre – Arles - Final
de la Feria du Riz : Fermin Bohorquez est salement touché à un
genou, lors de la corrida de Rejoneo du matin, a plaza casi llena. La
corrida du soir vit un lot de Javier Perez Tabernero, bien présenté et
armé fin. David Luguillano étant absent, l’empresa offrit
l’alternative au « Morenito de Arles ». Padilla le baptisa
matador de toros, devant le toro « Granjero » -N°47 - 500 Kgs.
C’est probablement le seul souvenir qui restera de cette journée
importante. Toni Losada se comporta en torero, tant
que durèrent les toros. Il fut ovationné. Padilla est sorti a
hombros, toréant vibrant, musclé et euphorique. Son premier toro se tua
à la sortie, dans un burladero. Qu’à cela ne tienne, le Jerezano
s’en alla attendre le sobrero …A portagayola. Oreille et trois vueltas
à son premier. Oreille au quatrième, et Padilla devient idole en Arles.
Dans
les Autres Plazas, entre autres: Gros succès de Victor Puerto, en
mano a mano avec Abellan, à Valdemoro, face à une bonne corrida de
Domingo Hernandez – Sebastian Castella coupe trois oreilles en plaza de
Cehegin, à des toros de Mari Carmen Camacho – Juan Bautista triomphe
dans son mano a mano avec Jose Luis Moreno, à Alcaniz. Les toros étaient
également de Mari Carmen – A
Barcelona, les toros de Joselito et de Martin Arranz auraient permis
beaucoup plus. Ruiz Manuel et Gomez Escorial se sont accordés deux
vueltas que personne ne demandait. A Madrid, la novillada de Sorando est
sortie sérieuse. Antonio Bricio, le mexicain, a toréé « serein »,
avec empaque, mais a mal tué. Ronda s’est consolée de sa piètre
goyesque, avec une corrida de rejoneo qui a vu tout le monde couper une
oreille, excepté Leonardo Hernandez, qui triompha « doublement ».
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« TOROS
Y TOREROS », VEDETTES DUN NOUVEAU LUNDI
11 septembre : Les ferais de Murcia et d’Albacete ont vécu de
grandes choses. De son côté, Valladolid a eu peur pour un banderillero.
Salamanque débute, avec beaucoup d’absents, et l’on ne sait toujours
pas si Javier Castano y recevra l’alternative. Non à cause de la
blessure d’Albacete, mais de sa jambe, toujours hésitante. Décision
dans les 24 heures.
11 septembre
– Murcia – 4ème de Feria – 2/3 de plaza : Les
toreros « ont sauvé » la corrida de Victorino Martin,
jusqu’au sixième. Corrida très sérieuse et compliquée. Encastés,
tobilleros, les Victorinos ont fait suer les diestros, qui ont répondu
avec technique et courage. Sortit le sixième « Milagroso »,
le bien nommé. Toro de grande classe, brave à la pique et boyancon
à la muleta, qui permit un grand triomphe à son matador.
Luis
Francisco Espla a été technique et sérieux, écoutant deux ovations –
Manolo Caballero a été comme d’habitude, face à son premier :
tout en séries courtes et par le haut. Il coupa une oreille. Par contre,
il fut très bien, devant dominer un cinquième qui voulait le dévorer.
Faena de poder qui méritait plus que l’oreille accordée. Caballero en
poderoso, enfin ! Superbe – Pepin Liria se dépensa toute la tarde.
On le vit un peu rapide au troisième, dont il coupa une oreille. Par
contre, le sixième lui permit de dérouler
tout son répertoire, avant d’estoquer en puissance. Deux
oreilles et la queue dans l’euphorie, tandis que vuelta était donnée
au « milagroso », et que, dans les gradins, Don victorino
souriait de toutes ses dents.
11 septembre
– Albacete – 2ème corrida de feria – plein : Jose
Tomas et le Juli ont triomphé, laissant le public admiratif, qui devant
la classe et le toreo artistique du diestro de Galapagar, qui devant la
caste et cette rage de ne jamais se laisser vaincre, du Juli .
Trois toros
du Pilar et trois de Moises Fraile (4,5,6). Corrida sosa, excepté deux
bons toros, les deuxième et sixième.
Juan Mora a
toréé à son habitude, alternant le très bon et le « courant »,
mais tuant « fatal », surtout au descabello. Il reçut chaque
fois un avis – Grande sortie de Jose Tomas, énorme avec la cape, levant
le public en certains passages d’une faena liée, lente et profonde. Epée
en arrière et deux oreilles d’apothéose. On le vit très technique au
cinquième qui « refusait » le premier muletazo. Peu
à peu, Tomas arriva à le convaincre. Hélas, il tua mal, écoutant
un immense ovation - « El
Juli » est une bête de combat, qui charge, quand les toros ne le
font pas. Son premier ne valait rien. Alors, le jeune partit à genoux et
l’attaqua de tous côtés, perdant la partie, cependant, avec l’épée.
Le sixième était « potable », et le Juli
lui coupa les deux oreilles à force de s’arrimer, après avoir,
cette fois, bien banderillé. Grande tarde des deux monstres,
et répétition de Tomas, ce jour, face à une corrida de Nunez del
Cuvillo.
11 septembre
– Valladolid – 2 ème corrida de feria : Corrida faible de la
famille Manolo Gonzalez/ Sanchez Dalp. Mansos et décastés, excepté le
quatrième, toro noble, mais faible. La corrida a surtout été marquée
par la grave blessure du banderillero de Manolo Sanchez, Pablo Cipres qui,
devant un arrêt du quatrième, au moment de clouer, passa à faux et
s’enfuit vers le burladero. Malheureusement, il y eut mésentente avec
son collègue, et les deux hommes se bousculèrent à l’entrée du
refuge. Grosse cornada compliquée à la jambe gauche, avec énorme hémorragie,
qui impressionna beaucoup le public. Pronostic: grave.
Manolo
Sanchez toréa bien le quatrième, mais le public était encore sous le
choc. Il donna la seule vuelta du jour – Rivera Ordonez fut aussi
vaillant que catastrophique à l’épée. On l’ovationna, cependant –
Journée terne de Eugenio de Mora, comme lorsqu’il touche des toros
« ternes »…
A noter que
la corrida du jour sera télévisée, sur TVE 1, à 18 heures : Toros
de Castillejo de Huebra, pour Luguillano, Morante et Abellan.
11 septembre,
dans les autres plazas : Toros de Algarra, nobles, en plaza d’Aranda
de Duero. Joselito a fait un effort, coupant une oreille à chacun. Bote
fut à la hauteur, mais Ponce a mis tout le monde d’accord en coupant
les deux trophées du dernier – Quatre oreilles pour Padilla à
Cienpozuelos. La corrida est de Javier Perez de Tabernero – Victor
Puerto et Uceda Leal ont été très bien avec des AP et Perez Angoso, du
côté de Parla – Il est sorti, pour la dernière de Arganda del Rey,
« un corridon » de Baltasar Iban. C’était pourtant une
novillada… Forte, très puissante et encastée, la novillada d’Iban a
fait souffrir les toreros
(Antonio Bricio, Reyes Mendoza et Rafael de Julia, le seul à couper une
oreille), mais elle a également mis en valeur la moindre de leurs
interventions..
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BIEN SUR, ON POURRAIT « NE RIEN AVOIR »…
12 septembre :
Quelle chance, une corrida télévisée ! Et chacun de
s’installer, qui chez soi, tranquille, qui dans un bar ou une pena, un
rafraîchissement à la main…ou plutôt deux, car les premières paroles
du présentateur vedette de la Télévision/Radio sont : « 40°
sur Valladolid »… Garçon… Une menthe à l’eau ! !
Après midi pesante dans la plaza, mais
totalement « imbuvable » devant les téléviseurs. TVE1,
encore une fois, « se fout de nous », et son présentateur
vedette, le premier. Plans flous à vous donner le mal de mer, images
furtives, changements de caméras ou
plan général du public au moment-clef… Ou le réalisateur n’était
pas, lui, « à la
menthe à l’eau », ou la stratégie, en douce, est évidente :
« Abonnez -vous Via digital . C’est la même maison, le même
présentateur, mais, croyez-nous… c’est autre chose ! ». C’est
bien vrai ! Enfin, taisons-nous et prenons un Alka Selzer. Au
fond…on pourrait « ne rien avoir »… un peu comme pour
« la baisse des impôts »…
12 Septembre – Valladolid – 3ème
corrida - Chaleur intense : Une grosse demi-arène, tout le monde
cherchant un peu d’ombre. Toros de Castillejo de Huebra, ex Felix Cameno,
beaucoup trop lourds (5 frisaient les 600 Kgs), sérieux, correctement armés,
mais faibles et sans caste. Le meilleur, le premier. Gros batacazo provoqué
par le quatrième qui fit illusion, deux minutes. Le cinquième fut
remplacé par un Mercedes Perez Tabernero, très armé, vilain, sans cou..
et manso. Tout pour que cela ne « serve pas ». La corrida,
tant pour le public que pour les toreros, fut « un toston ».
Les téléspectateurs eurent, en plus, un festival d’images floues.
David Luguillano entrait dans « sa »
feria, après avoir soigné sa jambe bléssée. On retrouva l’artiste
baroque qu’il est, face au premier, dans un trasteo enlevé, parsemé de
trouvailles et improvisations. Il perdit l’oreille avec l’épée.
Dommage. Le quatrième se révéla vite compliqué, et après avoir
bataillé deux minutes, le vallisoletano laissa tomber, écoutant quelques
sifflets de ses amis… Qui aime bien châtie bien ! – Morante de
la Puebla a été brillant au capote, particulièrement au cinquième, reçu
valeureusement. Cela s’est gâté par la suite, le Sévillan ne pouvant
s’exprimer devant deux carnes. Il tua « comme ça », mais
vite – Miguel Abellan a bataillé vaillamment, a failli se faire
emporter dans une chicuelina, a arraché un sac de passes au sixième,
coupant la seule oreille du jour. A noter deux bonnes estocades d’effet
immédiat – Le meilleur de toute la corrida : un « vieux
subalterne » qui s’est montré magnifique dans la brega :
Martin Recio. Superbe, et précieux pour son maestro. Et dire que pour la
même action, il fut ovationné par Séville…et viré de la cuadrilla,
le lendemain, par son maestro, Joselito.
12 septembre – Murcia – 5ème
et dernière corrida de feria - ¾ de plaza : 26 entrées à matar ! !
Ca fait beaucoup pour six toros. Corrida d’Alcurrucen, très inégalement
présentée, mansota et faible. Ponce s’ennuya avec le premier, mais toréa,
tranquille, le quatrième, perdant l’oreille à l’épée. Ovation, après
un avis – Pepin Liria fit tout, et plus, pour couper les oreilles. Cela
tourna au « gros pueblerino ». Hélas, ou heureusement, il
pincha plus que de raison. Avis et silence, puis ovation, après deux avis
– Rivera Ordonez se montra
lidiador et technique, plus centré que d’habitude. Il toucha le
mauvais lot, pour changer. Sifflé à son premier, il s’accrocha face au
sixième, mais pincha.
12 septembre – Albacete – 3ème
corrida – plein : On attendait un triomphe. Les Nunez del Cuvillo
en ont décidé autrement. Présentation moyenne et faiblesse générale.
Le 4ème a été remplacé par un « de las Ramblas »,
très « pointu » - Finito de Cordoba ne s’est pas compliqué
la vie – Manolo Caballero coupa l’oreille de son premier pour une
grosse estocade. Bonne faena au cinquième, allant à mas, hélas gâchée
avec l’épée – On attendait un deuxième triomphe de Jose Tomas.
Oreille pour une faena « de salon » au toro blanc
- ensabanao – sorti troisième. Le sixième se refusa à toute négociation,
et la faena tourna court.
12 septembre – Salamanca –
Novillada de feria – ½ plaza : Tandis que la statue du Viti campe
fièrement, et « sérieusement », près de la plaza, le public
a vu un défilé de Martinez Elizondo, difficile à digérer, encore plus
à toréer. Le novilleros Antonio Lerma, Jose Manuel Sanchez et Javier
Valverde, ont fait face avec leurs moyens, et s’en sont sortis
honorablement, à force de rage et de voltiges.
La
série des corridas débute ce 13 septembre, Padilla et Julian Guerra
remplaçant Cordobes et Califa. Par ailleurs, il est plus que probable que
Javier Castano devra repousser son alternative, prévue pour jeudi 14.
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«GROSSE »
FERIA DU PILAR, A ZARAGOZA.
12 septembre : L'empresa de Zaragoza, Casas/Paton, vient de présenter
les cartels de la Feria du Pilar 2000. Le début de saison avait démontré
le désir d’innover, de créer et de satisfaire l’Aficionado. La
chance n’avait pas forcément souri. Il faut attendre.
La Feria du Pilar comptera de deux novilladas,
une corrida de rejon, et 7 corridas formelles, du 6 au 15 octobre (avec
deux novilladas sin picar, les 8 et 14, en matinée). Feria à claire
tendance « torista », avec la venue de Victorino, Guardiola,
Cebada, Murteira, Palha…
Chez les toreros, Juli et Tato joueront « double
session », les absents étant Jose Tomas, Morante et Victor Puerto.
Jose Tomas arrête au 30 septembre, se laisse pousser la barbe, et s’en
va à la pêche… Morante voulait deux contrats. Il a fallu choisir ente
Juli et lui…A signaler : Joselito, Ponce et Juli, face à des
Guardiola, le 9 octobre. Manolo Caballero prendra les Victorino, Fernandez
Meca, les Palha. Juan Bautista, quant à lui, est inscrit face au Mari
Carmen Camacho.
Voir les cartels complets dans la rubrique « carteles »
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LE PETROLE, DACCORD…. MAIS,
SI L’ON PARLAIT DE L’ACIER !
13 septembre : L’Europe râle… Une semaine après la
France, l’Allemagne, la Belgique se mobilise contre la marée montante
affichée aux pompes à essence. En Angleterre, Tony Blair se met « en
lidiador » et châtie par le bas, en envoyant la cavalerie. « Pétrole,
pétrole… ». Mais…et l’acier ? 26 entrées a matar, avant
hier à Murcia, 18 hier, à Salamanca, ça fait un peu beaucoup pour des
hommes qui portent haut le titre de « Matador de toros ». La
malchance, certes ! Le public, en général, ne s’y trompe pas, qui
applaudit quand un pinchazo est porté fort, dans « tout le haut ».
Mais, entrer/sortir a matar de façon répétée en dodelinant de la tête,
ou partir directement
« en bas », voilà qui donne à réfléchir sur la qualité,
le « professionnalisme » et la verguenza torera de l’escalafon
actuel.
13 septembre – Albacete – 4ème
corrida – ¾ de plaza : La course a été faussée par
l’incroyable générosité du président
Coy, tirant le mouchoir à
tour de bras, à partir du troisième. Corrida de Torrestrella, ren forcée
d’un Guadalest, qui offrirent beaucoup de possibilités. Triomphe
de Miguel Abellan, coupant une oreille du troisième sur l’émotion causée
par une mauvaise cogida en portant l’épée, le torero restant accroché
au piton, donnant l’impression d’être gravement blessé. Deux
oreilles au sixième, Abellan se montrant brillant à la cape et « copieux »
à la muleta. Sortie en triomphe, mais sans grande portée. Manolo
Caballero refusa la sortie a hombros, quelques aficionados protestant les
deux oreilles accordées au cinquième, après une faena débutée en
puissance, puis tournant à pinturera, terminée très efficacement. Il avait été en
demi-teinte, face à son premier. Joselito s’est montré volontaire,
mais a pinché trois fois le toro d’ouverture. Oreille au quatrième, généreuse,
dit-on, après une estocade « desprendidilla »…
13
septembre – Valladolid – 4ème corrida – No hay billetes :
Le duo Jose Tomas /Juli continue sa tournée triomphale, remplit
les plazas et se bat, en saine compétition, chacun selon son style et sa
philosophie. Corrida de trois et trois : Torrealta et Marquis de
Domecq, avec mobilité et qualité, pour le torero. Vuelta posthume au 6
ème de Torrealta. Tomas et Juli sont sortis a hombros, Ponce n’a pu le
faire, à cause de la dureté présidentielle, au quatrième. Un seule
oreille - Tomas a levé le public à plusieurs reprises, voulant imposer
la pureté de son toreo, ce qui lui valut quelques muletazos accrochés.
Deux oreilles à son premier. Il perdit
untrophée du cinquième, à cause de « la maldita espada ». -
Juli fait match nul , « en donnant tout », face au dernier,
toréant lié et templé. C’est avec la muleta, cette fois, que Julian
coupa les deux oreilles.
13
septembre – Salamanca – 1ère corrida de Feria – Moins d’une
demi-arène : La journée a débuté par une agression
du « staff Padilla », sur le chroniqueur taurin
salmantino Canamero. Il n’y a pas eu que des mots. Lamentable « trois
contre un » qui relève plus du terrorisme que de la Fiesta, dite
« brava ». Corrida de Valdefresno et consort, dure, avec
cependant, deux toros de succès sortis en derniers lieux. Pâle actuacion
d’un Padilla méconnaissable, laissant flotter les rubans face à son
premier et « pliant les cannes », vilainement, devant le dur
quatrième qui réclamait un guerrier et non un « bandolero de
ruelle - Rivera Ordonez toréa potablement le deuxième, jusqu’à un désarmé
qui le fit se désister. Il fut très sérieux et volontaire face au bon
cinquième, et aurait pu couper une oreille, s’il n’avait connu,
encore une fois, une véritable déroute avec l’épée. Son père, là-haut,
doit piquer de ces rognes ! - Le public se montra dur avec Julian
Guerra, torero local qui n’a que peu toréé, en comparaison à ses collègues
du jour. Il fut dépassé par le dangereux troisième qui portait le nom
approprié de « Cartuchero », mais monta une faena qui
alla « a mas », face au dernier. Prenant confiance, peu à
peu, le torero aurait du couper. Hélas, l’épée, encore une fois… Il
a fallu 18 entrées a matar, pour tuer la corrida, sans compter les
descabellos. Grosse crise de l’acier..
Javier Castano a définitivement renoncé
à l’Alternative et va couper la temporada. Il sera remplacé, à
Salamanca, par Guillermo
Marin, le 14, et par Victor Puerto le 15. Malchance noire pour le jeune
torero qui doit soigner cette jambe et tout reprendre dès les Fallas,
2001.
13
septembre, dans les autres plazas : Grave blessure du subalterne
Juan Herrera, lors de la corrida mixte, en plaza del Tiemblo (Avila) .
Gros dégâts au plan vasculaire. Succès de Mariano Jimenez, face à des
toros de Fuente la Pena - La feria de Guadalajara a débuté par une
corrida de rejoneo, avec une terrible cornada à un cheval de Diego
Ventura, par le sixième de la tarde. Tout le monde a sauté en piste pour
secourir la pauvre bête. Triste -
Quatre oreilles pour Victor Puerto à Villacarrillo (Jaen). Les
Jandilla et consorts étaient mal présentés. Tato a coupé « les
deux » du quatrième.
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MORANTE DE LA PUEBLA, BLESSE A ALBACETE
14 septembre : Les toreros sont faits pour toréer les toros…
et les toros sont faits pour attraper les toreros!. Pendant toute la corrida, chacun essaie
de déjouer les astuces de l’autre : l’un avec sa technique, son
courage, son art et une poignée de « gardes du corps »
piquants ; l’autre avec sa force, sa bravoure, sa noblesse et sa
fureur. Lorsque la noblesse tourne à la fureur, du style « on tire
sur tout ce qui bouge », on parle de casta. Lorsqu’elle est
empreinte de violence sournoise, on parle de sentido. Le toro noble veut
charger et charger encore, au point d’en tomber.
Parfois, il décide de s’arrêter... par peur de tomber. Le
manso tombe rarement. Il garde ses forces, mesure ses efforts et va
souvent "s’appuyer aux barrières". Mais, quels qu’ils soient, les plus
braves ou les plus couards, les toros sortent « para coger… »
Et l’actualité quotidienne nous le rapporte régulièrement, à tous
les étages de l’escalafon. C’est bien pour cela qu’il ne faut, à
aucun moment, oublier que ces hommes-là, en bas, se jouent la vie, et
que, bons ou mauvais, ils méritent le respect.
14
septembre – Albacete – 5ème corrida de feria – bonne
entrée : Le troisième toro, sobrero très manso et violent, de
Charro de Llen, prend Morante de la Puebla au moment de l’estocade.
Blessure de 5 cms, à l’intérieur de la cuisse gauche. Pronostic léger.
Le torero avait fait ce qu’il fallait : aligner avec toreria et
efficacité. Le reste de la corrida a vu défiler cinq de Daniel Ruiz, de
présentation très « moyenne en tout ». La corrida était préparée
pour Manzanares, qui vient de couper la temporada (excepté pour Séville),
et Espartaco, toujours mal remis de sa lésion - Rafi de la Vina a dû
prendre trois toros. Oreille de son premier, magnifiquement toréé, en lié
et templé. Les deux autres toros ne lui permirent pas de fioritures, et
le public se montra très froid avec son « compatriote » -
Califa a toréé avec cette vérité que les cornadas, pour le moment, ne
sont pas arrivées à réduire. Il se plante, avance la muleta, baisse la
main, tire le toro loin derrière, lie les passes… et « sort du
toro », avec toreria. Tout le monde s’en rend compte. Faena basée
sur main droite, pour la première et longues séries de naturelles, au
cinquième. Entrant fort avec l’épée, le Califa coupa une oreille de
chaque et sortit a hombros, « con la verdad por delante ».
14 septembre – Valladolid – 5ème
corrida – Plein : La seule oreille de la tarde pour le Juli, qui
triompha, au sixième, avec « le cœur, les tripes et la tête ».
La corrida de Nunez del Cuvillo se montra noble et faible. Vinrent la
renforcer deux de Martin Arranz, mansos sin casta - Joselito est adoré,
ici. Valladolid est une des plazas où le madrilène a écrit de grandes
pages de son histoire. Celle d’hier restera « en blanc », le
diestro se montrant froid, sans illusion, comme « non concerné ».
Inquiétant ! Pour arranger le tout, il tomba sur le manso de son
apoderado, et le cinquième accrocha vilainement Juan Rivera. Tout pour
mettre en confiance… - Juan Mora remplaçait le Finito, blessé à la
main, à Albacete. On le vit, chaque fois, « de mas a menos »,
avec de bons détails qui furent ovationnés.
14
septembre – Salamanca – 3ème corrida – un peu plus
de ½ arène : Bonne corrida du Puerto San Lorenzo avec un grand toro,
sorti deuxième, qui fut honoré de la vuelta posthume. Bravoure incomplète
au cheval, mais codicia, noblesse, mobilité. Chargeant, infatigable,
d’un bout à l’autre de la plaza, « Embajador » permit une
bonne faena de Miguel Abellan, qui, cependant, fut un peu «en-dessous »
du toro. Deux oreilles. Le cinquième l’accrocha, provoquant quelques
contusions de plus à la cuisse et au visage. Le torero sortit de
l’infirmerie, pour la photo a hombros. - Enrique Ponce se montra longuet
face au premier, et termina, a gusto, la faena au quatrième, coupant une
oreille qui ne sera pas à encadrer – Guillermo Marin débuta genoux en
terre, une première faena volontaire. On le vit très bien au capote,
face au sixième, face auquel il donna les meilleurs muletazos de la
tarde. Ovationné par deux fois, le salmantino, dans le style campero
qu’on lui connaît, a laissé un bon souvenir.
14
septembre – Guadalajara
– 2ème de feria – moins de ½ arène :
On attendait la corrida de Cebada Gago, vedette du cycle. Elle sortit, très
inégale de présentation et d’armures, avec un comportement encasté ,
pour trois d’entre eux - Triomphe musclé de Padilla qui sort a
hombros, après avoir coupé une oreille de chaque, fait de tout, dans les
trois tiers, et pris une bonne rouste - Zotoluco se montra un peu balourd
et Tato écouta une ovation au cinquième, pour une faena
mi-engagée, mi-ventajista…Ni fu, ni fa. Reste la volonté,
parfois brouillone, de Padilla qui, aujourd’hui, voulut effacer, à tous
points de vue, les tristes chroniques d’hier.
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NIMES FAIT L’AFFICHE…
15 septembre : Aujourd’hui débute
la feria des Vendanges 2000. Avez-vous vu l’affiche ? Où « l’Art »
va t’il donc se cacher ? On pourrait croire au résultat d’un
concours de dessins dans une classe de CM1. Non, non, c’est le fruit
d’une inspiration, peut-être venue d’ailleurs, d’une transe
soudaine de l’artiste, qui a voulu, ici, exprimer … Exprimer quoi, au
fait ? Bon, cela ne fait rien. Au fond, ce n’est pas lui qui a fait
le choix de cette « œuvre » pour porter la feria de vendanges
2000, en plaza de Nîmes. Une feria qui, se cachant derrière le
qualificatif de « Torista », n’attire pas le regard, en
comparaison aux grands événements des deux décades précédentes. Pas
facile de trouver des toreros, face aux ganaderias affichées… Peut-être.
Espérons que ce n’est pas un prétexte.
La feria débute par une corrida de Samuel
Flores. Mauvaise saison pour Don Samuel, excepté…en France (Dax et
Arles). Que cela continue. Finito est remplacé par Castella, qui va
rencontrer Bautista, en présence d’Abellan – On attend la corrida de
Palha, samedi, avec le cartel « de Tyrosse ». A suivre, en
souhaitant le même résultat – Dimanche, les Dolores Aguirre feront
l’affiche. A voir le cartel, la corrida doit être « terrorifica »
- Ce même jour, en matinée, il faudra apporter beaucoup de café pour la
corrida mixte affichant les Veiga Teixeira – Ne pas oublier la « sans
piquée » de samedi matin, qui permettra de mesurer le progrès de
Julien Miletto, au cours de cet été, qui l’a vu beaucoup toréer,
notamment dans le Sud-ouest.
En un mot, une feria qui, sur le papier,
« ressemble » plus à Vic, qu’à Séville. Cela peut avoir
son charme, à condition que les toros affichent plumage... et
ramage…
Nîmes
– Vendanges 2000 – Voir le détail dans la rubrique
« Carteles »
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COMME UN CHEVAL EMBALLE…
15 septembre: L’histoire du toreo est pleine de ces pages de
gloire, où l’on suit, pas à pas, la trajectoire ascendante d’un
torero à qui, soudain, tout réussit, parce qu’il a fait les efforts de
« construire sa chance », parce que tout lui paraît facile,
parce qu’on le voit « a gusto » dans la plaza, avec les idées
et le courage clairs devant chaque toro. On dit le torero «embalado »,
emballé. Victor Puerto est actuellement dans une phase enthousiaste, et
enthousiasmante, de sa carrière. Tombé très bas en 98, il a su se
reconstruire et remonter la pente de remarquable façon, au point de
triompher partout, malgré l’ostracisme des empresas, qui n’y ont pas
cru, alors que, dès Valdemorrillo, en février, le Victor Puerto nouveau
avait fait feu de tous bois, confirmant ce grand come back à
la San Isisdro, même
sans couper d’oreilles, et dans les grosses ferias du nord. Attention !
Si Victor Puerto triomphe, et il triomphera, à Séville et pour son
« Unico espada » de Madrid, certains vont avoir des problèmes
et les empresas, espagnoles et françaises devront sortir le tapis rouge,
en se courbant bien bas, à la veille de la temporada 2001. Après, il
faudra durer. Mais cela, c’est une autre histoire. En attendant, entré
par la petite porte, il vient de sortir, par la grande, à Salamanca.
15
septembre – Salamanca – 3ème corrida – 2/3 de plaza :
Les resenas ont été terribles sur la prestation de Joselito. Ne parlons
pas de Navalon qui garde cette plume de venin, tout en restant, peut-être,
le plus juste, et le plus aficionado. Parlons de l’ensemble de la
critique qui souligne le caractère provocateur qui marque maintenant,
chaque sortie du madrilène. Aboulique, triste, forcé, fuera de cacho,
insolent, mauvais compagnon dans le ruedo… tout y passe. A Salamanca,
une de « ses » plazas, Joselito a coupé une petite oreille de
son premier, toute petite. Le quatrième était plus sérieux. A
l’invective d’un spectateur, lui demandant s’il pouvait aussi couper
une oreille à celui-là, Joselito vint aussitôt à la barrière,
insultant le public, et changea l’épée, pour un attentat prémédité.
Joselito ! à ce train-là…rideau ! - Toros de Garcigrande et
Domingo Hernandez, correctement présentés et donnant quelque jeu, le
troisième excepté – Victor Puerto remplaçait Castano. On le vit très
torero, plein de technique, de clairvoyance, de courage et de superbe.
Faena variée à son premier, débutée par cambio et derechazos à
genoux, au centre. Séries sur les deux mains et final par manoletinas à
genoux. Faena vibrante un peu gâchée par une épée, malencontreusement
basse, en entrant fort. Ovation. Excellente prestation face au cinquième,
basée sur main gauche, avec de grandes naturelles et une épée
puissante. Deux oreilles et un triomphe de plus pour le frisé torero,
qu’il va falloir surveiller en fin de mois, à Séville et Madrid. Il
triomphera -
Juan Diego remplaçait le Morante, arrêté quelques jours , après la
cornadita d’Albacete. Emule de Julio Robles, on le vit très bien à la
cape, face au troisième qui ne permit rien. Jolie faena au sixième, sérieuse,
castillane, et une oreille, qu’il devra confirmer, lundi.
15
septembre – Valladolid – 6ème corrida – ¾ de plaza :
Les Atanasio sortent très mal, cette année. C’est peut-être « la
moins mauvaise », qui est sortie, ce jour, à Zorilla. Curro Vazquez
remplaçait Manzanares. Il toucha un lot infâme et se mit sur la défense.
David Luguillano perdit un gros triomphe avec l’épée. Jolie faena, très
personnelle, au troisième, dont il ne coupa qu’une oreille. Il donnera
la vuelta après le sixième, laissant sortir a hombros Enrique Ponce,
auteur d’une véritable leçon de temple et de bon goût devant le
cinquième. Deux oreilles, le valenciano tuant recibiendo, au centre du
ruedo.
15
septembre – Albacete – corrida de rejoneo – lleno total :
Grand triomphe des cavaliers, devant une corrida de Fermin Bohorquez.
Oreille pour Bohorquez, Salgueiro, Luis Domecq et Andy Cartagena (qui va
faire campagne au Mexique. Attention à celui-là !) – Superbe
actuacion de Pablo Hermoso de Mendoza, Antonio Domecq résistant avec
caste. Il coupèrent chacun, deux oreilles. Superbe !
15 septembre – Guadalajara – 3ème
de feria – plein : Coup de rogne du Juli qui vit le sixième changé,
remplacé par un sobrero, très pointu, de 670 Kgs. Madre mia ! Le
diestro se rendit compte que le toro « servait », et « lui
monta un tabac », tuant un poil bas. Une seule oreille et « re-rogne »
du Juli. Casta ! - La corrida ne valut pas triplette : 4
Atanasio, un Montalvo et un Jandilla – Rivera Ordonez toucha le mauvais
carton et passa calvaire avec la tizona – Celui qui, doucement, coupe
les oreilles, tarde tras tarde, c’est le Califa, dont le toreo main
basse et lié, surprend et marque des points, malgré un petit manque de
personnalité de l’artiste. Oreille et vuelta. A suivre, avec intérêt,
lors de la feria d’automne, à Madrid.
15
septembre – Nîmes –1ère
des Vendanges – presque ¾ de plaza : Déception causée par
la présentation et le jeu des Samuel Flores, faibles et sosos. Sortit en
cinquième un Carlos Nunez de 5ans et demi, « de mala madre »
- Public de mauvaise humeur, protestant, parfois, à tort et à travers.
Signe des temps, ou protestation orchestrée devant la faiblesse de la feria ?
A suivre – Abellan a été contesté. A signaler qu’il s’est légèrement
blessé avec son épée – Juan Bautista débuta fort, puis les choses se
gâtèrent. Le cinquième le prit méchamment. Ovation et silence –
Sebastian Castella écouta le silence face à son premier. La corrida
partait en déroute. Tout le mérite d’un final honorable revint au
biterrois qui fit de bonnes chose face au dernier, retournant le public et
coupant une bonne oreille. Chapeau ! Mais, ça part mal.
15
septembre – Dans les autres plazas :
Fuenlabrada (Madrid) - La corrida de Marcos Nunez a permis un gros succès
de Fundi et Fandi (trois oreilles et un rabo chacun), accompagnés de
Miguel Rodriguez (deux trophées) – Mostoles (Madrid) : Grande
corrida de Loreto Charro (vuelta au 4ème). Zotoluco et Gomez
Escorial coupent deux à leur premier adversaire. Bote rentre à vide –
Villacarrillo : Gros scandale, les toros de Jodar de Ruchena (et un
Rocio) se traînent au sol ; le « quart de plaza » se fâche
tout rouge. Liria, De Mora et Vilarino se font tout petits – Antonio
Ferrera fait « plein panier » à Piedra Buena. Quatre et un
rabo, à des toros de Antonio Mendez – Uceda Leal a coupé trois
oreilles à des AP, près de Ségovie. Pas de blessure à déplorer.
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GROSSES INQUIETUDES SUR L’ETAT DE JAIME REYES
16 septembre : Les médecins et l’entourage sont des plus
inquiets sur l’état de la jambe de Jaime Reyes,
terriblement blessé, le 7 Août. Cinquième opération et
l’infection qui continue. Chaque jour, chaque opération, voient disparaître
un peu plus de masse musculaire. On ne parle pas encore de gangrène, mais
on a peur de devoir penser à l’amputation. Terrible destin de ce jeune
torero qui débuta, plein d’illusion et de promesses, le 16 Août 99 en
plaza de Madrid, et dont la carrière, forcément, s’arrête là . Il
est un de ceux qui ont payé le lourd tribut à la Fiesta Brava. C’est
ainsi…Ombres et lumières d’un monde à part, où le toro est le
principal protagoniste, dit-on, face à ces chevaliers, simples hommes qui
s’habillent de soie et d’or, pour la gloire... et notre plaisir.
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LE « TRIOMPHAL ECHEC »…
16 septembre : La corrida est avant
tout « Emotion ». Emotion à Nîmes, quand deux toreros
versent leur sang devant des toros pleins
d’incertaine mobilité. Emotion à Valladolid, quand Tomas se la joue
devant un lot impossible. C’est l’émotion du moment, le flash de
peur, la montée d’adrénaline devant la cogida ou l’apothéose. L’émotion
autre, raisonnable, c’est, à la lecture des cartels, ce petit pincement
qui dit que l’on va participer à un grand événement. On parle du
« runrun » dans la plaza. Et bien évidemment, la plaza est
pleine…
Manolo Caballero, base de la feria, dans
sa plaza d’Albacete, avec le public conquis, s’est enfermé avec six
toros, au meilleur jour du cycle, coupant cinq oreilles… mais ne
rassemblant que 2/3 de plaza. Voilà un triomphe qui dit bien l’état
actuel de la Fiesta, et de la toreria. Un triomphe qui restera dans la mémoire
de certains, comme un gros échec…
16
septembre – Albacete – 9ème de feria – 6ème
corrida formelle – 2/3 de plaza : Manolo Caballero toréait sa sixième
corrida « en unico espada ». Qu’il soit capable de le faire,
aucun doute là-dessus. Et même deux en un seul jour. Qu’il soit
capable d’y imprimer la variété et le crescendo nécessaires à ce
style de prestation, ça, c’est une autre histoire. C’est peut-être
la raison pour laquelle il resta quelque ciment vide dans « sa »
plaza. Cependant, le torero a été en professionnel, devant une corrida composée de cinq ganaderias distinctes, Alcurrucen sortant
deux toros. Les autres provenaient de Santiago Domecq, Torrealta. On
gardera en mémoire le troisième,
de Victorino, toro encasté et tobillero, et le violent sixième, de
Daniel Ruiz, qui blessera légèrement le diestro, au cours de la faena.
Caballero fut ovationné aux deux premiers, coupa une oreille des trois
suivants. Son triomphe, jusque-là en demi teinte, monta d’un cran face
au difficile sixième.
Caballero sortit la caste et lui
coupa les deux oreilles, sortant a hombros de ses partisans.
16
septembre – Salamanca – 4ème corrida – Lleno :
Désastre ganadero signé Montalvo, à l’occasion du mano a mano
Abellan/Juli, décidé suite à la cogida du Morante. Toros irrégulièrement
présentés, arrêtés ou sosos. Abellan sortit « infiltré »
suite aux voltiges et coups reçus les jours précédents. Il coupa une
oreille du cinquième - Le Juli se présentait ici. Mal servi, il dut vite
jeter l’oreille du premier – Deux moments à retenir : Un
« duel » de quites, au cinquième : Chicuelinas à genoux
d’Abellan ; réponse du Juli, par lopesinas ; réplique immédiate
de Miguel par gaoneras. Superbe…et trop rare. L’autre
instant de semi émotion fut l’irruption dans le ruedo d’un
espontanéo, au moment de changer le quatrième. Il s’appelle Chucho
Cayuela, a déjà « un certain âge », est bien connu
sur toutes les tapias du coin, pour faire « le tumbao »
devant les vaches braves. Il avait déjà sauté, il y a trois ans. En
fait, il espérait bien qu’on arriverait à l’attraper avant
d’arriver au toro… Ce qui fut fait. Triste et heureux, à la fois.
16
septembre – Valladolid – 7ème de feria – plein :
La corrida de Juan Pedro Domecq a été intégralement refusée
par les autorités. La remplaça un lot de Gavira, manso décasté – José
Tomas s’est montré
remarquable face au mauvais lot, coupant une oreille au troisième, avec
forte pétition pour la deuxième – Joselito fit une « sorte
d’effort », coupant une oreille au quatrième – Rivera Ordonez
se battit en vain.
16 septembre – Guadalajara – 4ème
de feria – ¾ de plaza : On assista « à la ronde des camions ».
Pas de toros ! La veille, il y avait eu de l’ambiance, et le staff
du Juli avait « cassé » la corrida d’Atanasio. Lio gordo !
Ce jour est donc sorti un « éventail de toros », avec pour
base, trois de Los Bayones. Corrida désastreuse, chaque toro faisant
assaut de faiblesse et de manque de race – Curro Vazquez a fait les
meilleures choses de l’après-midi, au quatrième, tant à la cape qu’à
la muleta. Véroniques et naturelles « para el recuerdo ». Hélas,
il tua mal. A souligner la mauvaise éducation, le mauvais comportement du
maestro et de certains subalternes, vis à vis du public – Ponce a
surnagé, face à tant de fadeur, toréant bien le cinquième. La seule
oreille du jour, au dernier moment, pour David Luguillano, auteur d’un
trasteo vaillant et enlevé. L’aficion de Guadalajara, n’est pas très
contente de son empresa… un certain Balana.
16
septembre – Nîmes – 2ème des « vendanges »
- ¾ du cirque romain : Corrida d’émotion, où, selon notre
correspondante, la présidence et le public « perdirent les papiers »,
n’arrivant pas à se comprendre sur la distribution des trophées. Se
coupèrent sept oreilles, dont certaines parurent très excessives.
Cependant, devant une corrida de Palha, très mobile, dont la caste, pour
certains, cacha quelques défauts de présentation et de vraie bravoure.
Cependant, on fit une grande
fête au Mayoral de Palha - Les
toreros ont fait assaut de volonté de triompher, chacun selon sa
personnalité. Tous auraient pu, à divers degré, sortir a hombros. Il
n’en fut rien, puisqu’Antonio Ferrera reçut une grave blessure au
ventre, en estoquant le troisième, auquel il coupa deux oreilles –
Fernandez Meca, sérieux chef de lidia, partit deux fois a portagayola, et
reçut une oreille à chacun des siens. Malheureusement, il se fit également
blesser, au bas ventre, par le sixième qu’il prit en place de Ferrera.
Nouveau trophée et nouvelle douleur –Reste seul en piste Padilla,
auquel le public ne permettra pas la sortie triomphale, malgré deux trophées
accordés à son premier toro. Générosité à la hauteur de l’effort
du Jerezano qui « fit toute la lidia », montant sur le cheval
et donnant deux puyazos diversement appréciés. Cape, banderilles, épée,
maintenant la pique… un exploit qui n’a rien de nouveau, Dominguin,
Paquirri, Palomo, Jesulin, entre autres, et même Pepin Jimenez, il y a
peu, s’y étant exercés. Anecdotique, et peu esthétique. Rien ne vaut
une grande lidia, avec une « vraie grande » cuadrilla –
Corrida d’émotion, avec des coups de rogne et malheureusement, une
blessure grave d’Antonio Ferrera, pour la deuxième fois, dans ces mêmes
arènes, avec ces mêmes toros. Blessure à l’aine, qui remonte vers
l’abdomen, en trois trajectoires de 25, 15 et 8 cms, dont une dissèque
l’artère illiaque. Grave et spectaculaire, mais qui ne met pas en
danger, heureusement, la vie du torero.
16
septembre – Dans les autres plazas : Jesulin de Ubrique peut
revenir quand il le veut… C’est le bilan de la corrida d’hier, en
inauguration officielle de la plaza de son village blanc. Temple, ligazon,
toréant a gusto. Trois oreilles au total, et grand succès pour le
diestro, qui « y pense… ». Corrida de Tornay, correcte.
Triomphe du petit frère, Victor Janeiro, avec deux pavillons. Cepeda,
remplaçant Espartaco, fut mieux au toro où il ne coupa rien -
Triomphe du Califa en plaza d’Aranda de Duero : deux oreilles au
dernier Torrestrella – Cascante, en Navarre, a fêté Sebastian Castella,
avec trois oreilles, devant des toros de la famille Peralta – A
surveiller le retour possible des Concha y Sierra, dont un lot est bien
sorti hier à Bargas (Tolède) On donna la vuelta au sixième. Si
seulement on pouvait retrouver cette ganaderia mythique, massacrée au fil
des ans, par ses propriétaires successifs. Fandi triompha, Espla se
promena, et Jose Ignacio Ramos …coinça – Succès de la terna, à
Cadalso de los Vidrios (Madrid). Tato et Jesus Millan accompagnent un
Mariano Jimenez triomphant, avec trois oreilles – Près de Ciudad Real,
à Almodovar del Campo, Liria et Victor Puerto ont été bien devant des
Guadiama – Côté novilladas, excellents Baltasar Iban, tant en présence
que comportement, à Galapagar. Triomphe de Javier Valverde et sortie a
hombros du Mayoral – La lésion du jour : Abraham Barragan qui se
fait marcher sur le pied droit par un novillo d’Indarte, à Majadahonda.
Fissure, plâtre…Saison terminée ?
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CESAR RINCON…LA SOUFFRANCE D’UN TORERO.
16
septembre – Le mundillo, et les amis du diestro, sont très inquiets de
l’état de Cesar Rincon, qui subit actuellement, un très cruel
traitement à l’interferon, pour combattre l’hépatite C qui le mine
depuis plusieurs années. Le torero colombien, connaissant les très
lourds effets secondaires de ce traitement, n’avait pas voulu
l’adopter tant qu’il était en activité, ce qui a aggravé son état,
et n’a pas facilité sa fin de parcours. Ceci explique, peut-être,
cela.
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4 novembre 1990 : Un toro de Ambalo,
« Baratero », blesse très grièvement Cesar, au moment de
l’épée, en plaza de Palmira (Colombie). Gros affolement, énorme perte
de sang et transfusion en masse. C’est là qu’est peut-être entrée
la « diabolique maladie ». On connaît la suite. 1991 voit
l’extraordinaire irruption du diestro Colombie, sur la planète européenne,
en particulier grâce à ses historiques sorties des 21 et 22 mai, à
Madrid. Cette saison sera triomphale, précédant un incroyable parcours
du combattant, le torero devant maintenir son rang, ici, et satisfaire le
public sud américain, enchaînant les rendez-vous les plus importants,
sur les deux continents. La maladie se déclara, fin 1992, et le diestro
dut se battre contre elle depuis tout ce temps, tout en toréant le nombre
de corridas que l’on sait, jusqu’à octobre 1999, où il décida de
couper sa carrière et de se consacrer à la ganaderia du Torreon, rachetée
à Felipe Lafita.
Cesar Rincon a entamé cet été son plus
dur combat, avec la caste et le pundonor qu’on lui connaît. Encore une
fois il suscite le respect, l’admiration et l’amitié. A n’en pas
douter il en sortira, encore une fois, « par la Grande Porte... »
Si vous
désirez apporter amitié et encouragements à Cesar Rincon, n’hésitez
pas, envoyez-nous vos messages, qui seront acheminés vers le torero ami -
Merci
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PAS DE L’OR, TOUT CE QUI BRILLE…
17 septembre : A Sydney, la flamme brille. Des centaines de
jeunes gens, sains de corps et d’esprit, en principe, luttent pour
l’or. Il y mettent tout leur cœur, leur hargne, et parfois, une sorte
d’hystérie. Le matin, ils ne sont rien. Le soir, ils sont des dieux.
Alors, ils entrent dans un autre monde, et la pression mine quelquefois
leurs faiblesses. Du coup, la plus admirable des athlètes devient une
capricieuse imbuvable, mauvaise camarade et championne déchue, même
avant de concourir.
Dans tous les ruedos du monde, ils
sortent, habillés d’or et de lumières. Sains de corps et d’esprit,
en principe, ils vont combattre la mort. Ils y mettent tout leur cœur,
leur honneur….Mais parfois, l’or pâlit… Apparaît alors une nature
compliquée, tourmentée. Il faut se battre dans un milieu torve,
sournois, où l’on ne doit pas « gratter trop profond »…
Alors on apprend que tel maestro, superbe de vaillance, va rosser un
journaliste, au fond d’une ruelle, ou souhaiter, en public, un coup de
corne à un collègue. Alors, on apprend que trois vedettes font un
caprice, et s’en vont de concert, parce qu’on a refusé des toros
« préparés » à leur intention. Patatras… Adieu admiration !
Les toreros sont de simples hommes, pleins de peur et de doute, pris dans
le tourbillon des intérêts, des combines de despachos, des échanges et
montages divers. Ils portent, sous l’or de leurs habits, les médailles
olympiques de l’asservissement et de la dépendance. C’est ainsi.
17 Septembre – Guadalajara – dernière
de feria – casi lleno : Les vétérinaires ont trouvé que la
corrida de Jandilla avaient « de drôles de cornes ». Ils
n’ont pas aimé. Comme en plus, le malin de Juli avait piqué dans le
lot, trois jours avant, les Jandilla se sont retrouvés deux à l’appel,
accompagnés de deux de Martelilla et deux Tornay. Ce que voyant, Joselito,
José Tomas et Miguel Abellan ont décidé de faire grève. « Le lot
prévu, ou rien ». Ce fut rien ! Ils eurent tort, car il y eut
du monde dans la plaza, les toros ont servi et les trois diestros, appelés
en urgence à une heure de l’après midi, ont connu le succès.
Frascuelo et Javier Vazquez ont coupé un trophée, laissant le triomphe
au Renco, auteur d’une bonne faena au sixième – deux oreilles.
17 septembre – Albacete – dernière
de feria – No hay billetes : Mansada de Jandilla, renforcée d’un
Alcurrucen, sorti deuxième. Ponce toucha deux mules. Il laissa faire le
premier, et s’accrocha face au quatrième. Faena de technique, hélas gâchée
par un bajonazo « de première ». Silence partout – Juli a
rempli la plaza, s’est accroché gaillardement au sixième, un vilain
violent, le plus armé de la feria. Tout y est passé, mais quatre
pinchazos ont tout réduit à presque zéro – Triomphateur
incontestable, auteur des meilleurs muletazos de la feria, alliant
inspiration, esthétique, sentiment, Manolo Amador a, devant le meilleur
lot, toréé magnifiquement, et tué comme un…. Le public et le président
lui accordèrent deux oreilles au cinquième, et au fond, c’est bien
ainsi.
17 septembre – Salamanca – 6ème
corrida – moins d’une demi arène : La feria est un désastre. A
part la corrida du Puerto San Lorenzo, il y a eu « défilé de
mansos décastés, faibles et moches ». Les cinq d’Aldeanueva se
sont mis au diapason. Le sobrero de San Roman a surnagé. Un grand quite
par véroniques et une demie, bilan un peu maigre pour Curro Vazquez qui
remplaçait le Finito. On le siffla gentiment – Andres Sanchez dut se
protéger des cornes et des ruades de ses deux mansos – Eugenio de Mora
attaqua le sixième, les deux genoux en terre. Le toro fit de même.
Quelques bons moments du toledano, applaudi.
17 septembre – Nîmes – (de notre
correspondante) : Double session, double « toston » :
Le matin, rien…avec les Vega Teixeira. Vu le cartel, que prévoir
d’autre ? Seul le sourire de Patricia Pellen a fait illusion et réveillé
le pauvre public. Vuelta. – Le soir, triste et fade corrida de Dolores
Aguirre… y nada ! Millan s’est accroché et a bien tué le quatrième
coupant la seule oreille sur les 24 possibles en ce dernier jour de
tristes vendanges – Les paris étaient ouverts… Entrées faibles, corridas décevantes, à part le moment de
folie collective du samedi. Fernandez Meca et Antonio Ferrera se remettent
de leurs blessure. Padilla est reparti, « habillé pour l’hiver ».
Son attitude, hors du toro, risque de lui valoir quelques désagréments.
Une feria à oublier bien vite. Espérons que le vin sera meilleur…
17 septembre, dans les autres plazas :
A Barcelone, 4 Palha ont été refusés pour « imprésentables ».
Tiens ! Il y eut remiendo par trois Criado Holgado et un Peralta.
Rien de spécial, excepté une bonne faena du Cid, hélas gâchée à l’épée
- Les Diego Puerta sont sortis faibles, à Lorca – Les Guardiolas,
mauvais à Almodovar del Campo – Il ne s’est « rien coupé »
dans ces plazas. A Valladolid, on a clos la feria avec une corrida de
rejoneo qui a vu « les jeunes » triompher : Sortie a
hombros pour Sergio Vega et Diego Ventura – A Murcia, Mendoza et
Cartagena ont fait assaut, devant une corrida de Bohorquez. Cartagena sort
avec quatre oreilles et un rabo.
Canales Rivera a bien toréé des Gavira
près de Jaen (présentation à Séville, prochainement) – Espla a coupé
trois oreilles à des Garcigrande, à Fuenlabrada. C’est rare. On donna
vuelta posthume au troisième. Davila Miura et le Javi ont accompagné
l’alicantino dans le triomphe – Bonne corrida de San Roman à San
Agustin de Guadalix, avec trois oreilles pour Jesus Millan, Zotoluco et
Uceda Leal étant également fêtés – Bon succès de Encabo devant des
Conde de la Maza, à Yepes (Tolède).
Pour ce qui est des novilladas, on note la
blessure légère, malgré deux trajectoires de 10 cms à la cuisse
gauche, d’Alberto Martin. La course se change en mano a mano face à un
lot d’Alejandro Vazquez, renforcé d’un d’ « el Serrano ».Novillada
de trapio, mais sans bravoure et « tardeando ». Jose Montes et
Luis Gonzalez ont essayé.
– A Valencia, gros incident, avec tentative d’agression envers
la présidente. Le sixième novillo, de Roman Sorando, était un manso
terrible, et la dame changea trop tôt le tercio, oubliant de même de
faire banderiller de noir. Se Armo la marimorena ! Toro intoréable,
échu au jeune Jose Casanova… qui se présentait en piquée. Trois avis !
L’empresa calma ses voisins venus l’encourager en régalant le sobrero
, mais le jeune, mal remis de ses émotions, ne put briller. Drôle de
souvenir, pour sa première. Alors, en plus, si les femmes s’y mettent ! ! ! !
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LES DEUX HYSTERIES…
18 septembre : On dit que le mot « Hystérie »
ne peut s’appliquer qu’au genre féminin. Pardon, mesdames, c’est
l’Académie qui le dit. Je m’inscris en faux. Tombé par hasard devant
mon téléviseur au moment de la finale olympique, à l’épée masculine
par équipe, j’ai voulu, ayant pratiqué, jadis, ce vrai « noble »
art qu’était alors l’escrime, suivre la compétition entre les
Italiens et les Français.
J’ai été, non pas surpris, parce
qu’il y a longtemps que c’est de mode, mais écoeuré par le manque de
tenue, de classe, et par les regards hystériques jetés par certains
champions au moment de toucher l’adversaire ou de prendre la touche
fatale. Les yeux qui sortent de la tête (même Emilio Munoz n’a jamais
pu atteindre cette expression paroxysmique…et pourtant ! ) des
hurlements de bête, des interjections de folie…l’envie soudaine de
« bouffer la terre entière ». Je ne parle pas de cet écroulement
spectaculaire, au moment de recevoir « la » touche, qui ne
donnait que l’argent, au lieu de l’or. Où allons-nous ? Le
stress, la tension, la libération soudaine? je veux bien. L’importance
du combat, la rage de vaincre à tout prix, « les intérêts
economico-politico-culturo-socio-sportifs » engagés ? Pauvre
Coubertin ! Dans un temps « pas si éloigné », on se
battait dignement, on voulait gagner, mais on « rendait les touches »,
on remerciait l’adversaire d’une touche brillante, on serrait la main
« les yeux dans les yeux »,en fin d’assaut. Là, on pleure,
répandu sur le tapis, lamentable, sans honneur, à la grande joie des
cameramen du monde entier « qui tiennent le scoop ». Triste!
Si l’on transpose cela au monde des
toros, que devraient dire, que devraient faire des toreros, qui se jouent
vraiment la peau, après avoir cloué un quiebro à un astifino, ou roulé
d’un recibir un mastodonte de 700 Kilos ? Dieu sait s’ils
auraient d’autres raisons de soudain libérer la charge d’adrénaline…
Cela arrive quelquefois, mais le contexte est différent. Dans ce monde
particulier, l’homme, encerclé de passion, de fureur, joue vraiment sa
vie, quelle que soit la corne du toro… Aussi, on peut comprendre
certains débordements, où l’homme, en même temps que sa joie, libère
sa peur. Normal et humain.
Mais il est « une autre hystérie »,
intérieure, muette, complètement enfermée. Elle est, à la limite
beaucoup plus nocive, car ne laissant au public aucune explication
possible, palpable, qui puisse satisfaire ses questionnements, voire
calmer sa colère. Ce jour, en plaza de Salamanca, au beau milieu d’une
feria importante, Jose Tomas a délibérément choisi d’écouter les
trois avis, restant, impavide, loin du toro moribond, totalement étranger
à la bronca qu’il provoquait. Quel soudain « coup de stromboli »,
comme on dit chez nous… Quelle mouche l’a donc piqué ? |
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Inexplicable et scandaleux. Ne parlons pas du manque total de
professionnalisme, de respect du public et du toro. Les deux le font vivre
grassement, et en aucun cas, ce geste, jadis sanctionné d’un tour
« au calabozo », n’est pardonnable. La presse, d’ailleurs,
tombe à bras raccourcis sur le Madrilène, qui suscite autant de haine
que d’admiration, ce qui, à la veille de son retour dans le circuit des
grandes ferias, en 2001, n’augure rien de bon. Jose Tomas torée pour
lui… C’est à la fois admirable et désolant. Qu’il décide de
laisser un poisson vivant, lorsqu’il pêche sur la plage d’Estepona,
pas de problème. Mais qu’il touche de millions pour organiser un tel
spectacle…
18
septembre – Salamanca – 6ème corrida – presque plein :
Toros de la Famille Capea. Les Murubenos sont sortis « comme ça »,
lourds, nobles, sans caste et faibles. Loin de la corrida de Pamplona –
Enrique Ponce s’est montré « professionnel » face au faible
premier. Longue et élégante faena au quatrième, égrenant les séries
sans porter l’émotion. Avis avant d’entrer a matar. Deux oreilles –
Jose Tomas a divisé, d’entrée, le public et la critique. Certains
l’ont trouvé majestueux, d’autres pesant et plein d’affectation.
Dans son monde…Quatre pinchazos, une entière tendida et en arrière…
et on attend, sans bouger un sourcil, à vingt mètres du toro. Un avis,
deux avis, l’incrédulité dans les gradins, et la colère qui
monte…Tomas, totalement étranger au toro et à la furie du public,
laissa sonner le troisième avis, et entra au callejon. Le toro, ne
voulant pas rentrer, fut achevé depuis le callejon, par le puntillero de
la plaza. La bronca fut monumentale, reprenant à chaque apparition du
torero dans le ruedo. Que le paso ? Il essaya bien de se racheter au
cinquième, toréa avec hauteur, longuement, écoutant un avis avant de
porter l’épée, coupant une oreille que le public ne lui permit pas de
promener. José Tomas torée aujourd’hui, 19, sa deuxième corrida à
Salamanque, avec Caballero et le Juli. Attention… Triomphe épique, ou
re-scandale majeur… Réponse demain – Triomphe de Juan Diego, auteur
d’une grande faena (la faena de la feria, jusqu’à présent) au troisième
de la tarde. Elégance, profondeur, réelle qualité artistique. Tout y était…sauf
l’épée. Le salmantino tua en quatre entrées, perdant tout, mais
donnant une vuelta majeure. Il fut également brillant face au dernier,
coupant une oreille « de compensation », qui ne fera en rien
oublier son premier récital.
18
septembre – Bargas (Tolède) : La corrida aurait eu un compte
rendu « normal », si l’on y avait enregistré la blessure de
Victor Puerto, en entrant a matar à son deuxième adversaire de Nunez del
Cuvillo. Deux trajectoires de 12 et 5 cms, en
arrière de la cuisse droite. Pronostic : peu grave. Le plus ennuyeux :
la gamberge… avant deux gros rendez-vous : Séville et Madrid –
La corrida, par ailleurs a été triomphale : Quatre oreilles pour
Puerto, trois pour Rivera et le mexicain Garibay .
Triomphe de la terna, à Cazorla, où les
toros de Jodar y Ruchena laissent neuf oreilles à Tato, Abellan et
surtout, Fandi (4)- A Villaviciosa de Odon, le seul trophée
pour Davila Miura – Toros de Carmen et Araceli Perez. Le Bote
« a flotté »… ce qui est logique !
A
signaler : Corrida télévisée, ce mardi 19, à 18h sur TVE1 :
Corrida de ANDE, en honneur du Troisième Age, en plaza de Madrid, organisée
par Sebastian Palomo Linares : Toros de Joao Moura, pour « Dinastia »,
Miguel Martin et « El Cid ». La plaza sera emplie
d’un public âgé, festif, tout heureux d’être invité à « sa »
corrida. Il y aura donc, si les toros le permettent, des oreilles coupées,
même si elles ne sont pas « de San Isidro ».
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LA FETE, ROUGIE DE SANG…
19 septembre : les circonvolutions de la temporada
ont voulu que ce 19 septembre marque une date importante
dans le tournée du « Toros circus 2000 ». La veille,
Jose Tomas avait pégué le plus gros pétard de sa carrière en plaza de
Salamanque. Il y faisait son deuxième paseo. Qu’allait-il se passer ?
Triomphe ? Scandale ? ou…une autre sortie ? A Madrid, en
honneur des Anciens, l’association ANDE a invité toute la plaza. Dans
la joie et la bonne humeur, on vit les oreilles tomber, jusqu’au moment
où le toro a dit « je suis là ! ». Tant à Madrid qu’à
Salamanque, la fête fut belle. Seules, deux cornadas l’ont un peu gachée.
19 septembre – Salamanca – 7èmecorrida – No hay
billetes – pluie : Jose Tomas a pris une cornadita, Caballero et
Juli ont coupé le oreilles, mais c’est Moises Fraile qui a triomphé.
Après la grande corrida de son frère Lorenzo, ses toros du Pilar sont
sortis bien présentés, prompts et braves au cheval, fixes sous le fer,
nobles à la muleta, avec quelques rares points de faiblesse. Seul le
cinquième ne suivit pas cette ligne.
Jose
Tomas a été reçu par quelques sifflets, mais eut tôt fait de retourner
un public généreux, ou innocent, alors que la presse n’a pas mordu d u
tout. Quatre statuaires au centre ont déclenché les ovations, puis, avec
beaucoup de pauses, très « intériorisé », Tomas a continué
sa faena, toréant à bout portant un toro encasté qui serait venu de
loin. De bonnes naturelles furent le point fort de la faena, mais celle-ci
tourna court en citant sur une passe inversée. Sèche cogida, par derrière.
Le torero se relève et poursuit comme si de rien n’était. Manoletinas
(des milliers, cette année) et une épée qui mettra un temps fou à
rouler l’animal. Comme hier, le diestro attendra, sans vouloir
descabeller. Tombera un avis, mais, à la chute du toro, le public
demandera deux oreilles, une seule étant concédée. Jose Tomas s’en
fut à l’infirmerie : Cornadita légère sur 15 cms à l’intérieur
de la cuisse droite, contusionnant les adducteurs. Des coups au visage et une
grosse coupure à la main gauche, provoquée par le harpon d’une
banderille. Rien de grave, le torero repartant à l’hôtel . La
versatilité du public étant ce qu’elle est, on parle de « cornada
du pardon ». La critique « ne mord pas », et l’on
risque de parler longtemps des « 48 heures de José Tomas »,
à Guadalajara et Salamanque
Sous la
pluie, Manolo Caballero a pris trois toros, a coupé une oreille chaque
fois, de divers calibre. En résumé, une actuacion puissante, avec
beaucoup de quantité, du lié, et de bons coups d’épée – « El
Juli » s’est montré complet face au troisième qui aurait mérité
vuelta posthume. Brillant à la cape, c’est à la muleta qu’il a
conquis les deux oreilles du noble toro, toréant relâché et profond. Il
fut ovationné au sixième, recevant un avis pour trois descabellos.
Les corridas formelles sont terminées. La
feria se clôt jeudi, avec des cavaliers Triomphatrice: la Famille Fraile,
les frères Lorenzo et Moises, dont les toros ont ravi public et presse. Côté
toreros, peu de choses à croquer. Reste dans le souvenir le toreo d’un
salmantino, Juan Diego, en espérant que d’autres plazas le découvriront.
19 septembre – Madrid – Corrida de ANDE – Plein
- Entrées gratuites pour le Troisième Age : « Un sacré
poullailler », mais qui fait plaisir à voir. Sur les gradins des
milliers de pages, au grand livre de la vie, des tonnes de soucis, des
fleuves de rides… Et pourtant, le sourire dans les yeux, le geste alerte
et la parole vive … « Oreja, oreja ! ! !
Oreille pour tous, c’est la fête. C’est notre fête ! ».
Dans ce sympathique tohu-bohu, défilèrent quatre toros de Moura non dénués
de noblesse, escortes de deux sobreros de Nunez et Astolfi, beaucoup moins
démonstratifs – Le colombien Dinastia tua trois toros. On le vit
volontaire et professionnel, bien au premier , donnant vuelta al ruedo –
Le président, qui s’était fait gaillardement gronder par les papis et
mamies,
pour ne pas avoir accordé l’oreille à l’indien, s’en alla
de ses deux mouchoirs pour le torero spectaculaire de Miguel Martin, face
au deuxième,
illustré d’un gros coup d’épée. Sortie a hombros un peu
« descafeinada », mais qui servira à la pub – Le
triomphateur du jour fut le « Cid ». Oreille du troisième
pour son concept du toreo pur, en particulier sur main gauche. Le sévillan
partait pour une seconde oreille, et « la porte grande »,
quand le sixième visa droit à
la jambe, sur un début de naturelle. Voltereta peu spectaculaire,
et pourtant, 20 cms à l’intérieur et en haut de la cuisse gauche,
provoquant de gros détgâts musculaires, avec contusion de l’artère fémorale.
« Pobrecito, con lo guapo que era ! » se lamentait la
petite vieille.
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FLOIRAC :
LE BAROQUE ET L’HISTORIQUE…
Quand, le 25 octobre 1987,
nous cheminions entre deux rangées de CRS, vers « cet échafaudage », dressé entre quatre tours HLM, qui portait le nom de
« plaza de toros », bien peu d’entre nous pensions que, tant
d’années après, il s’y
donnerait rendez-vous régulier « pour y courir Toros… ». Ce
jour-là, dans la grisaille d’un ciel bordelais, Floirac inaugurait ses
arènes. L’histoire taurine reprenait, en rive de Garonne. Les « antis »
s’époumonaient dehors. Des actes répréhensibles s’étaient amoncelés.
La violence était chez les pseudo-pacifistes, tolérants, épouvantés
par le sang, révoltés par ces sadiques qui vont voir tuer les toros…
Surpris mais euphoriques, Ruiz Miguel et Nimeno avaient, pour la première
fois, passé « la grande porte », a hombros… en se baissant
un peu, de peur de se cogner la tête dans une poutre maîtresse, et de réduire
à néant « le grand meccano ». L’Histoire était en marche.
Durant des années, on parla de Floirac,
avec un petit sourire.. Certes, les efforts étaient salués…mais le
sourire demeurait. « Floirac, la corrida pastis, la corrida merguez !
Floirac ? Quel public ! Entre « la Haute » qui vient
se faire voir, et la vieille colonie espagnole qui demande la musique au
moment du descabello… c’est pas triste ». Et pourtant… Chaque
année, en particulier depuis qu’Alain Lartigue a pris les choses
en mains, la plaza a gravi un degré dans le sérieux, dans
l’imaginatif, l’original. La plaza se couvre bien, à l’appel de
cartels forts, ou rendus attractifs par « la trouvaille »
interdite dans les plazas condamnées au bénéfice, car régies par
les municipalités. Ici, « empresa privée » : « Les
risques…pour moi ! » dit Lartigue. Que le succès soit aussi
pour lui. Qu’on lui reconnaisse le mérite d’avoir amené dans
« son rond de ferraille », comme ils disent, les principales
figuras de l’escalafon, en particulier « le Juli », et des
toros pas plus moches, ou « desmochados » que dans d’autres
plazas « que yo me sé »…Total, un immense mérite, et un
sacré bon point, vu le lieu, vu les circontances, sur un CV
d’organisateur, au moment d’ouvrir les « vraies » lettres
de candidatures, au cours de « vrais » concours pour la
gestion future de certaine grande plaza.
La corrida de dimanche prochain avait
plusieurs points d’attraction : Des taurins, et, depuis samedi,
d’autres qui l’étaient moins. Toros de Fraile ! Le nom fait frémir
les anciens qui les virent débouler à Bayonne, dans les années
83/84/85. Vaya ! ! Claude
Pelletier les a chantés, avec la verve, le talent qu’on lui
connaissait, jamais retrouvé depuis… Ils ont enchanté ! Ils ont
scandalisé ! n’ont laissé personne indifférents. Depuis, un
ganadero est parti, ses toros se sont assagis, sans pour autant s’en
laisser compter. Donc, les Fraile à Floirac…Certains vont surveiller
cela de près.
En Face, une femme, une vraie ! Un
torero, un Vrai de vrai ! Mari Paz Vega, loin de la presse bonbon,
loin des caméras qui guettent « le moindre gramme de cellulite »,
cette fille-là en a vraiment… du courage et du talent. A coups de corne
et à coups de canon, elle gravit la pente qui la mène à une totale
reconnaissance. Elle sera le point de mire de beaucoup d’aficionados
« et das », guettant, qui le « Sacrée fille, j’en étais
sûr », qui le « Je vous l’avais bien dit. Une
femme…Jamais ! »
L’autre point d’attaque était la
rencontre Padilla-Ferrera, rendue encore plus « aigre-douce »
depuis l’algarade, à la limite de la bonne éducation taurine »
de samedi dernier, en plaza de Nîmes. La grave blessure d’Antonio
Ferrera nous évitera un autre règlement de comptes, mais fera peser sur
Padilla la lourde responsabilité de se montrer au pplus haut de son
courage et de sa vérité. Sinon, à n’en pas douter, il va entendre
chanter Manon… et en espagnol ! Antonio Ferrera absent, qui sera le
troisième ? A coup sûr, un autre « encasté »… On le
saura aujourd’hui. Si le
Fandi, qui triomphe partout, avait la bonne idée de ne pas toréer ce
jour-là… S’il acceptait, s’il était accepté… On ne verrait pas
de la dentelle de Calais, pour sûr ! On s’en moque, l’Histoire
taurine s’arrête… à la Garonne.
On verra bien. En tous cas, une course qui
vaut le déplacement, parce que, malgré la ferraille, « l’ambiance
pastis- merguez » et petit doigt en l’air… elle est promesse
d’émotions, fortes et vraies.
FLOIRAC – 24
Septembre – 17 heures – Corrida du Cep d’or 2000 :
Six de Jose Luis Fraile, pour Juan Jose Padilla, Mari Paz Vega et… le
remplaçant d’Antonio Ferrera. Infos et location : 05 56 40 90 18.
Dernière minute(20
septembre 17h): C'est LUIS MIGUEL ENCABO qui remplacera,
dimanche Antonio Ferrera, aux côtés de Juan Jose Padilla et Mari Paz
Vega. Torero d'école, complet dans les trois tiers, Encabo, depuis sa
blessure, triomphe dans toutes ses sorties, avec, en particulier, une
excellente prestation le 3 septembre dernier, à Barcelone
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COURAGE…FUYONS ! ! ! !
21 septembre : On parlait, l’autre
jour, d’hystérie…On ne croyait pas tomber si juste ! Partie,
envolée, tristement battue, sans combattre… Alors, pendant des jours et
des jours, on va spéculer, enquêter, nous rabattre les oreilles sur la
pression, les circonstances, le harcèlement moral, etc… Pendant des
heures et sur des kilomètres de papier, on refera le parcours de la
championne, on analysera les
« non-raisons » qui l’ont poussée à prendre ses jambes à
son cou, mais pas dans la bonne direction. Courage… fuyons ! Les
sponsors et autres hommes d’affaires peuvent se gratter la tête.
Qu’est-ce qui va encore baisser plus que l’Euro ? Les actions de
la Pérec…Et, au rythme où vont les rumeurs et la hargne de tous ceux
qui croyaient en elle… « y’a intérêt à courir vite ! ».
Triste, d’autant qu’avec le mépris affiché pour tous, fédération,
incapable de lui imposer une discipline faite pour tous, pour ses collègues
athlètes, pour le public, pour la presse… cela risque d’être féroce !
Mais peut-être que « El
Senor Chirac » lui fera le quite !
Pérec « est tombée du cartel »…
Il y en a d’autres, mais pour des raisons différentes, même si derrière
ces retraites, il y a toujours une histoire « d’image » et
de fric… Manolo Diaz « El
Cordobes » coupe sa temporada. Non remis de sa luxation du coude à
Dax, le 14 août, il arrête là et se soigne. Saison terrible pour le
chevelu qui s’est fait rouer de coups et a perdu partie du crédit
ouvert. Cependant, André Viard révèle dans son éditorial que le torero
aurait souscrit une assurance garantissant chacun de ses cachets, même
s’il ne toréait pas. J’espère qu’il aura passé le tuyau à
Marie-Jo ! Asi, cualquiera ! Espérons qu’elle garantit également
les émoluments de sa cuadrilla, difficilement « re-colocable »,
depuis le coup de fouet de Dax.
De son côté, José Tomas, vient aussi
d’annoncer qu’il coupait la temporada. La cornadita de Salamanque va
le bloquer pour une grosse semaine, et comme il avait ses futurs contrats
dans les 10 jours, en particulier Barcelone, toute acquise, mais aussi
Logrono, (et là, c’était autre chose), Tomas à décidé de couper
court. De longues heures de réflexion l’attendent, au bord de la plage
d’Estepona. Les poissons vont
pouvoir manger tranquilles à l’hameçon. Tempête sous un crâne… à
moins que ! Normalement constitué, Jose Tomas
devrait se dire que le bilan de sa temporada est à la fois
glorieux et désastreux. On ne parle pas du compte en banque, mais de la
façon dont il s’est fait avoir, et de l’occasion perdue de s’ériger,
dès cette année, en N°1, incontestable, du toreo actuel. Les caprices,
les reculades, les coups de tête du style « Salamanca », vont
peser lourd dans le bilan final, sans parler de la présentation de ¾ des
toros combattus cette année, volontairement, sous un prétexte minable, hors
des grosses plazas. Si l’on
ajoute à cela la « guerre des presse taurines », avec pour généraux,
d’autres caractériels… Si l’on ajoute à cela les spéculations sur
la future administration du torero de Galapagar, vous pouvez laisser
tomber et France Dimanche, et votre abonnement à France Loisirs, parce
que vous allez avoir de la lecture pour cet hiver. Madame sera
contente…ou pas, cela dépend !
Tout cela est bien long, direz-vous !
Indigeste peut-être… Certes, mais vous aurez remarqué que dans ce
fleuve de banalités, un mot manque à l’appel : le
mot Honneur ! ! ! !
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LE
DESTIN A ENCORE FRAPPE…
21 septembre : On vient d’apprendre le tragique décès de
Rafael Roca, ex-matador devenu empresario, hier, au moment d’embarquer
des novillos pour une novillada à Vera, non loin d’Almeria.
L’accident classique : des corrales et des installations souvent
sommaires, des galeries sans protection, des planches, des rambardes
branlantes… Rafael Roca a glissé, est tombé dans l’étroit enclos,
et le novillo l’a massacré. Les hommes ont essayé d’agir au plus
vite, mais le mal était fait : pas de cornadas, mais des coups
terribles, à la poitrine et à la tête. Juste quelques mots, dans les
bras de son ami Pepe Marquez, et la mort, sur le chemin de l’hôpital très
proche. Le novillo était de Rivera Ordonez. Il
faisait partie du lot qui allait être combattu vendredi, entre
autres, par le propre fils de Rafael Roca.
Agé de 57 ans, Rafael Roca avait fait son
chemin dans les affaires. Il avait notamment mené la destinée des arènes
de Burgos et de Malaga, dans les années 80. Son nom avait brillé, comme
novillero. Torero classique, sérieux, on aura le souvenir de son passage
à Hagetmau, en 1967. Sa carrière de matador ne fut pas à la hauteur des
espoirs conçus, et sa vie prit une autre route. Cette vie vient de
s’arrêter là, un 20 septembre 2000, sur la terre battue d’un corral
lointain. Le Destin…
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LOGRONO…
LA DERNIERE SAN MATEO DE « LA MANZANERA »
21 septembre : Logrono … La Rioja… Vino
y toros ! San Mateo 2000 débute aujourd’hui. Outre le
caractère spécifique de cette féria, qui réunit des toros souvent très
sérieux, face aux premiers de l’Escalafon, la feria revêt cette année
une importance toute particulière: ce sera la dernière feria dans
l’actuelle plaza de la Manzanera. L’année prochaine, il y aura une
nouvelle arène, de 11046 places, moderne, couverte, du style Illumbe.
Séville à sa Maestranza. Logrono a sa
« Manzanera »… Suite à l’incendie de l’ancienne plaza,
le 9 juillet 1914, il fut érigé, en 104 jours, une plaza de toros, de
style mudejar, d’une contenance de 9726 spectateurs. Construite par
l’architecte Fermin Alamo, elle coûta 195 000 pesetas, et fut inaugurée
le 21 septembre 1915. Au cartel : Gallito et Belmonte, qui touchèrent
chacun un cachet de 7500 pesetas. Le troisième, Saleri II, ne reçut que
1750 pesetes, mais c’est à lui que
revint l’honneur de couper la première oreille, au sixième toro du Duc
de Veragua, dont la corrida avait été payée 10000 pesetas. A l’époque,
la barrera sombra coûtait 15 pesetas, et le tendido sol, 4. Mais
l’histoire ne dit pas combien coûtait la baguette de pain…
Depuis 1949, la destinée de la plaza est
entre les mains de la Casa Chopera. Don Pablo prit les choses en mains,
puis vinrent « Don Jesus » et Manuel. Aujourd’hui, les fils
de ce dernier vont fermer la page, et ouvrir un nouveau livre. Un
vraie saga !
La feria 2000 comptera 6 corridas, et débutera
ce jour, par un lot de Cebada Gago, combattu par Tato, Liria et Padilla…C’est
le cartel de la Victorinade historique de Mont de Marsan. A n’en pas
douter, le public aficionado, très exigent, de Logrono le sait. « Apretarse
los machos, senores Toreros ! »…
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QUAND LA FETE DEBUTE EN SILENCE…
21 septembre : On a encore tué un homme, là-bas, près de
Barcelone. A n’en pas douter, le parabelum est plus sûr qu’une
estocade dans tout le haut. Le monde taurin, si trouble, parfois, respecte
avant tout la noblesse, qu’elle soit du toro, ou du torero. Aussi, il ne
peut accepter que l’on tue un homme, sans défense et dans le dos.
Logrono, qui fête la vendimia, qui danse sur le paseo de l’Espolon,
Logrono a fait silence hier au début de son premier paseo, un silence de
douleur et d’horreur, un silence d’honneur également, pour ce garçon
« qui n’a pas donné son sang », mais « dont on a volé
le sang », peut-être comme cela, au hasard, par ce qu’il représentait
« l’autre bord », et que, loin des cibles très protégées,
lui était là, simple citoyen sans défense, encore heureux avec les
siens, une minute avant son destin. On appelle cela… la lâcheté…
21
septembre – Logrono – 1ère de San Mateo – 2/3 de
plaza : La corrida de Cebada Gago s’est sauvée au dernier moment,
grâce à « Trianito », magnifique sixième toro, et au
tourbillon soudain ralenti, nommé Juan Jose Padilla. La corrida, jusque-là,
s’était traînée dans la torpeur, les toros ne donnant pas le jeu
escompté, les toreros ne passant pas la surmultipliée. Les Cebada Gago
étaient sortis beaux et pointus, mais sans grand fond. Le troisième s’était
montré brave, le lot de Tato permettait plus, peut-être. Liria, quant à
lui, avait touché le mauvais carton, d’autant que le cinquième sortit
« descordinado », chavirant de tous côtés comme un festayre
à quatre heures du matin, avant de s’effondrer définitivement. Il fut
remplacé par un Jandilla de cinq ans ¾, « pas très sympa ».
Déboula alors « Trianito », qui joua son rôle face aux
chevaux, mais surtout manifesta une incommensurable envie de charger,
droit et long. On le fêta longuement, au cours de la vuelta al ruedo.
Tato, propre, mais sans personnalité,
et Liria, qui a besoin de
longues vacances, écoutèrent le silence, avec un avis à leur second
adversaire. Restait Padilla qui essaya tout, réussit beaucoup, coupa
trois oreilles, sortit a hombros et se gagna le remplacement de José
Tomas, le dernier jour. Sacrée soirée… Vibrant au troisième,
qu’il toréa « de medio capote » dans un quite, il donna une
faena rapide, en puissance et coupa la première oreille de la feria, après
une « sacrée rapière »... Nouvelle portagayola au sixième,
bien à la véronique, et tout le registre aux banderilles : « la
moviola », « le molinillo », la paire « al violin ».
Ouf ! On partait pour une autre charge, style « 18ème
dragon ». Et là, surprise ! le Trianito lui dit qu’il
pouvait se calmer, parce qu’il pouvait compter sur sa noblesse. Alors,
on vit Padilla toréer reposé, templé, lié, presqu’avec profondeur.
Bien sûr, le final visa le spectaculaire, mais, on avait vu « un
autre Padilla ». Grosse épée, en puissance, et deux oreilles, sans
contestation.
21
septembre – Salamanca - Ultime – casi lleno : Pablo Hermoso a
lidié deux toros, ne connaissant la réussite qu’en toréant avec
« Cagancho ». Il fut applaudi – Le lot de Barcial fut aussi
beau de présence que dur de comportement. Rui Bento Vasques faisait ses
adieux. Il aurait souhaité plus triomphale despedida. Menacé par son
second, il le fit piquer « vilain », et son public de
Salamanca repoussa son dernier brindis – Domingo Lopez Chaves, faillit
bien se faire couper en deux par son premier. Le Jeune revint à la
charge, bravement et coupa une oreille. Vuelta au cinquième, le président
refusant l’oreille que beaucoup, plus un, demandaient. Bonne sortie du
Salmantino, en espérant que quelques contrats « sortiront »
de cette vaillante prestation – Alvaro de la Calle est tout jeune
« sorti du rang ». On le vit un peu tendre, mais volontaire.
Il coupa une oreille du troisième.
22 septembre : A signaler que
Victor Puerto, qui a coupé hier trois oreilles à des Jaralta, en plaza
de Pozoblanco, va remplacer Finito de Cordoba, aujourd’hui, à Logrono,
avec Juli et Abellan – Par ailleurs, Joselito remplacera Tomas, pour le
grand rendez-vous, prévu dimanche à Barcelona, avec Ponce et Juli .
La feria de San Miguel est totalement
chamboulée : Six postes, trois retraits, un incertain. Munoz et
Manzanares ont arrêté, Rivera Ordonez s’est fait mal à une main. Défection.
Morante de la Puebla, veut réapparaître, après sa blessure d’Albacete.
Les cartels donc, seraient les suivants :
Samedi 23 – Toros de Pereda pour Curro Romero – Pepe Luis Vazquez et Morante, en
principe.
Dimanche 24 – Toros de Gavira pour Juan
Mora - Victor Puerto et le remplaçant de Rivera.
Idiot, mais comme ça ! L'empresa sévillane fait ses contrats
« en bloc », dès mars, et la feria de septembre fait partie
des « négociations » avec les toreros. Elle se heurte donc à
des chamboulements inévitables, dûs à des lésions ou des passages à
vide. En fait, l’empresa aurait mieux fait d’afficher deux fois Curro
en « unico espada », ce qui aurait « tout rempli »,
la plaza, les coffres et les gazettes…
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MONSIEUR CHOPERA, POURQUOI « A LOGRONO, OUI…
ET A BAYONNE, NON ! » ?
23 septembre : Tandis qu’à Sydney, le tatami résonne
encore du « combat de géants » dont est sorti vainqueur un
champion, mais avant tout, un homme – Este, si, es torero ! – la
France s’apprête à suivre avec délectation un nouveau feuilleton
politico-financier, à condamner une pauvre fille dont tout l’or passé
a fondu en une nuit, à ne
pas faire son devoir de citoyen, non pour suivre les indications
philosophico-vaseuses des partis bouffons, mais tout simplement, parce
qu’elle ne croit plus en rien, n’a plus « d’illusion »,
n’a plus de regard dans lequel se plonger, n’entend plus les mots dont
elle a besoin, simples, vrais, sincères. David Douillet, au sortir
d’une apothéose totale, a démontré qu’il était «137 Kgs de cœur
et de tête ». Là où les autres sanglotent sans pouvoir
articuler mot, cet homme-là manifeste une totale humanité. A n’en pas
douter, il a rallié tous les suffrages, hier, en disant simplement les
mots que certains ont voulu bannir : Famille, Patrie, Travail… dans
l’ordre que vous souhaitez ! Monterazo, Monsieur !
Pendant ce temps, il sort à Logrono les toros le mieux présentés de la terre. Peut-on demander
à Monsieur Chopera et rejetons, comment se fait-il que dans « sa »
Logrono, les toros sortent « comme ça », et que dans « sa »
Bayonne, les toros sont sortis « comme ci » ? Pour référence,
les Cebada Gago, les Puerto
San Lornzo, les Matinez Elizondo… Logrono paie t’il plus cher ses
toros ? Bien sûr que non ! Qui achète les camadas entières ?
Qui fait les lots, selon les plazas ? Qui organise tout, régente
tout, en faisant semblant de laisser la responsabilité aux locaux ?
Un éternel feuilleton, encore moins palpitant que « les feux de
l’amour », c’est tout dire. Enfin !
22
septembre – Logrono - 2ème
de feria – Lleno : Corrida, très bien présentée et très
pointue, du Marquis de Domecq. Toros encastés, avec un poil de faiblesse,
pour certains, qui méritaient beaucoup plus que ce qu’ont fait les
maestros. Victor Puerto a écouté le silence, après deux prestations
allant à menos. De plus, il a tué « regular ». La cornada de
l’autre jour est mal tombée, de celles qui peuvent vous faire perdre le
sitio, l’espace de quelques jours. Ce serait vraiment dommage, à la
veille de Séville et Madrid – Mal, comme absent, Miguel Abellan .
Silence partout ! Attention, le torero ne progresse pas, et ne peut
que difficilement cacher son manque de personnalité. Il lui faut « un
gros coup » à Madrid, dans son prochain mano a mano avec Califa,
sinon… - Juli a triomphé, puis est sorti sous la bronca et les
coussins. Vaya ! Julian Lopez a coupé au troisième la seule oreille
du jour. Un trophée normal, sans grande histoire. Le sixième était
« un armé large et très pointu », qui renversa Salvador
Herrero à la première pique, sautant par-dessus l’équipage à terre.
Ambiance dans la plaza, mais qui tourna vite au vinaigre quand le Juli
refusa de banderiller, et estoqua le manso en quelques minutes. La bronca
fut majuscule et les coussins accompagnèrent le torero qui refusa
l’appui de la police. A t’il été désastreux ? Non, mais il a
trop vite vu qu’il ne pourrait rien faire, et cela n’a pas plu aux
riojanos qui on la tête près du bonnet, comme beaucoup : « Pour
quatorze « kilos », il se doit de faire plus »… on en
connaît d’autres.
Par ailleurs, on apprend que Jose Tomas
sera, aujourd’hui remplacé par…Jose Luis Bote. Ca, par exemple !
Avec tout le respect que l’on doit au Bote, on peut supposer que l’empresa,
ici, « se paso, un Kilo, tambien ! »
22
septembre – Talavera – ¾ de plaza : Enième bonne corrida de
Zalduendo, présentée bonita, un peu faible, donnant du jeu, malgré
certaine mansedumbre. On donna la vuelta posthume au bon sixième. Curro
Vazquez a eu d’énormes détails de classe, face au premier, dont il
obtint une oreille. Joselito se trouva soudain a gusto, dans une bonne
faena, très coulée, devant le cinquième. Deux oreilles. Même
triomphe pour Enrique Ponce, toréant supérieurement le sixième.
Joselito et Ponce sortirent à hombros… Une image un peu rare, cette année,
qui nous ramène quatre temporadas en arrière.
23
septembre : La San Miguel de Séville
(suite) : Le feuilleton continue. Aujourd’hui, Morante ne va pas
toréer. Son remplaçant sera Fernando Cepeda. Attention à celui-là !
On sait sa classe, et le moral semble revenu. Si le cœur et les tripes
pouvaient suivre… A ses côtés, Curro et Pepe Luis – Demain dimanche,
c’est Davila Miura qui remplacera Rivera Ordonez, face aux Gavira.
Normal, pour l’auteur de la vraie faena à un vrai toro, lors de la
dernière feria d’Avril . A ses côtés, Juan Mora et Victor
Puerto. Aïe, l’entrée…
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ET MAL ELEVES, EN PLUS…
23 septembre : De tous temps, les
toreros ont eu quelques « divergences d’opinions », avec les
critiques taurins. On peut comprendre que, bon ou mauvais, un torero, seul
devant le toro, puisse mal digérer les quolibets d’un monsieur, presque
confortablement assis dans le tendido, qui, en quelques lignes, va démolir
ses vains efforts. Cependant, tout homme public s’expose à cela ;
les mêmes critiques taurins portent aux quatre vents les vrais triomphes,
et là, les toreros ne viennent que très rarement leur en faire reproche ;
par ailleurs, quand un critique en veut systématiquement à un torero,
cela se sait, et en général, les autres comptes rendus remettent les
choses à leur place. L’histoire est pleine de ces « rencontres
musclées », où le « maestro » se fait plaisir, une
minute, et passe quelques semaines à regretter…
Ce samedi, sur l’heure du repas, dans le
hall de l’hôtel de Logrono, Monsieur
Miguel Abellan, accompagné de son père et de toute la cuadrilla , ont
« lidié, fortement chatié, banderillé de très noir, doublé par
coups bas, et massacré a bajonazos », Javier Villan, critique
taurin du Journal « El
Mundo », excellent aficionado, revistero plaisant, compétent et ne
mâchant pas ses mots, sans pour autant manquer de respect. Miguel Abellan
ayant mal vécu la resena de la veille, a commencé à provoquer, à
insulter. Le père du torero (ils sont redoutables, en général) est passé
de la parole au geste, frappant le journaliste, avec le courageux appui de
deux membres de la cuadrilla. La directrice de l’hôtel et quelques
aficionados présents vinrent au quite, et tout cela se termina par
plainte déposée en bonne et due forme. Bien entendu, Abellan, qui toréait
le soir, eut droit à une resena salée, où il se faisait traiter de
« Senor Abellan », à chaque phrase. En fait, le « senor
Abellan », s’est comporté, à Logrono… comme « un
senorito »… c’est à dire : un tout petit, petit, petit
monsieur !
23 Septembre – Logrono -
3ème de feria – 2/3 de plaza : La corrida de Zalduendo
est sortie bien présentée et astifina. Cependant elle ne donna pas grand
jeu. A noter cependant, le second, très agressif. Deux toros de Algarra,
sortis en trois et cinq, ne dirent pas un mot plus haut que l’autre.
Monsieur Abellan se permit un affrontement avec le président. Décidément,
une journée débutée du pied gauche ! Silence et ovation – Bote,
qui remplaçait Jose Tomas, donna les meilleurs muletazos de la tarde,
perdus dans beaucoup de doutes et de fadeur. Applaudissements et ovation
– Manolo Caballero s’est colleté au méchant second, parvenant
presque à l’amadouer. Sans être le Caballero puissant que l’on voit parfois, le torero d’Albacete fut « en brave »,
et méritait plus que les applaudissements – Une journée à oublier
bien vite, dont le fait marquant relève du « fait divers »…
Triste !
23 septembre – Séville – 1ère
de la San Miguel : Au cartel initial : Curro, Manzanares et
Morante. A l’arrivée… Personne ! Vaya ! Manzanares se
plaint de l’estomac et des reins, Morante de sa jambe, et à la dernière
minute, Curro Romero dit qu’il s’est fait un tour de rein, en
apprenant que la corrida était astifina, et que le sobrero était armé
« comme ça » ! Pouah ! Total : abstention
complète (déjà !) et un cartel remodelé à la hâte. Tout cela
fit scandale dans les gazettes et dans les cercles aficionados. De ce
fait, il n’y eut qu’un peu plus de mi plaza, pour une corrida, noircie
à l’avance... Les toros de la Dehesilla, accompagnés de trois Gabriel Rojas, n’ont donné
que le triste spectacle du
descastamiento. Un toro dut être puntillé dans le ruedo ; un autre,
rentré. Nada ! – Pepe Luis Vazquez continue à aller au toro
« en lui demandant pardon », place deux muletazos sans le déranger,
et arrête là sa douce mélopée campera, dans le silence général –
Cepeda sort la classe dans quelques véroniques, a de très bons moments,
muleta en mains, face au cinquième, mais, ne passe pas la rampe définitive.
Silence et ovation – Appelé en urgence, Juan Bautista tomba sur deux
mulets, bouscula trop l’un, arriva presque à convaincre le dernier, en
douceur. Mais, peine perdue ! On l’applaudit . Qu’allait-il donc
faire dans cette galère ?
23 septembre, dans les autres plazas :
Rien de trop spécial, à part un triomphe de Jesus Millan à Talavera,
face à des Cortijoliva – Juli sort a hombros de Lorca – Bonne faena
de Ponce à un toro de los Eulogios, en plaza de Consuegra –
L’anecdote du jour étant les trois avis pour Javier Conde, à
Pozoblanco, qui n’efface pas, cependant, les bonnes sorties d’Uceda
Leal et Jose Luis Moreno, face à des Rubio Martinez. |
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FLOIRAC : ABSTENTION …
24 Septembre : Jour de référendum !
70% d’abstention ! « C’est un succès… » dirait
Cyrano ! Pendant ce temps, les 55% présents sur les gradins de
Floirac ont eu à décider. |
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Aux questions posées, ils ont répondu :
-
La corrida de Fraile a t’elle été une « grande corrida » ?
20 % ont répondu oui, 20% ont dit non, et 60 % ont dit « bof ! »
-
Juan Jose Padilla a t’il été « le cyclone » dont on
nous parle, depuis Jerez ? 60% ont dit non. Le reste s’est abstenu.
-
Luis Miguel Encabo est il promis à un grand avenir ? Beaucoup
ne se sont pas prononcés, d’autres ont acquiescé, immédiatement contrés
par l’opposition.
-
Mari Paz Vega a t’elle convaincu que « la femme »
peut être torero ? Probable ballottage, les votants se partageant
entre l’admiration amicale, et le scepticisme compréhensif.
Résultat final : Nous voilà bien avancés ! Cependant, les
politiques ayant un véritable talent pour transformer en apothéose, la
plus grande déculottée, on essaiera de commenter ces divers résultats,
sans talent, peut-être, mais beaucoup plus honnêtement.
La corrida de Fraile n’a pas été une
grande corrida. Elle est sortie, par contre, « super bien » présentée,
pour ce ruedo. Elle est sortie très mobile, sans la faiblesse que l’on
pouvait craindre après cinq jours dans la boue des corrales de Mont de
Marsan, après les averses de mardi. Elle est sortie « mansa con
casta », sans fixité, attaquant le piquero, mais faisant le tour,
tappant plus que poussant, se montrant violente en certaines charges désordonnées.
Les troisième et cinquième furent les meilleurs. Il aurait fallu voir le
quatrième en d’autres mains . La corrida de Fraile a t’elle été
une grande corrida ? On
s’abstiendra.
Padilla
a t’il été le Cyclone attendu ?
Un pâle zéphyr, tout au plus. Il s’était fait secouer la
veille, non par un journaliste salmantino revanchard, mais par un
Cortijoliva. Padilla s’est montré pâle, indécis, imprécis, quêtant
l’applaudissement facile, et pressé d’en finir. Son premier blessa très
grièvement le cheval de Bonijol. Il fut impossible à banderiller, et
sortit de chaque muletazo, la tête aux nuages, se demandant « où
il est , l’autre, avec ses rouflaquettes ! attends, si je
l’attrape… ». On ne se prononcera pas sur l’épée, très
basse, après quatre vilains
pinchazos . Il aurait peut-être coupé une oreille minoritaire face au
quatrième qu’il toréa sur la droite, parfois crispé, parfois relâché,
enfin en regardant le public. Le début de faena promettait plus. Deux
descabellos réduiront le succès à …une abstention.
Luis Miguel Encabo est il promis à un
grand avenir ? Beaucoup ne savent pas, et n’en n’ont cure.
Certes, il est petit, rondelet, n’a pas de cou, et ne paraît pas avoir
le sourire ravageur du « tombeur de ces dames ». Bon !
Cependant, il est torero, et, à part avec l’épée, il a fait les
choses les plus toreras de la tarde : A la cape dans ses véroniques
d’accueil et dans ses deux quites au toro de Padilla, où il est entré,
selon son droit, malgré des votes « contre ». Aux
banderilles, il n’est pas Gaona, mais son « por dentro » au
cinquième, mérite un coup de béret, car le bicho venait violent et
comme tous les autres, avec tendance aux planches. Il y eut, dans ses deux
faenas, de très bonnes séquences, que l’on sent, hélas, apprises à
l’école, et non inspirées par le cantaor du fin fond de la basse
Andalousie. On retiendra plusieurs derechazos au cinquième et les passes
d’adorno en fin de ses deux faenas. A l’épée, il vécut un désastre
face au deuxième, mais rectifia le tir, après pinchazo, face au cinquième,
auquel il coupa une oreille « de fort ballottage », certains
électeurs demandant que l’ont recompte les bulletins.
Mari Paz Vega a t’elle convaincu
qu’une femme peut-être torero ? On ne répondra pas, parce que
c’est (« là aussi » !), une mauvaise question. Elle
est torero ! Elle n’a pas pu triomphé, a été « un peu
juste », comme d’autres l’auraient été en de pareilles
circonstances. Un peu bousculée par la force du troisième, elle n’a pu
sortir tout le possible du côté gauche, non sans donner trois naturelles
très potables. A l’épée, ce fut la San Quintin, et la présidence
s’abstint de compter les minutes. C’était le jour ! Le sixième
regardait ses cuisses à mi-passe, avec une insistance déplacée. La
torera n’a pas apprécié, et on la comprend.
A
la fin de la corrida, Padilla et le Mangui se donnèrent « un gros
bisou », avant d’aller « serrer la paluche à Mari »…
Vous voudrez bien vous abstenir de tout commentaire…au moins pour 70%
d’entre vous! |
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VICTOR PUERTO REMPORTE LE PREMIER TOUR…
24 septembre : On sait que le mundillo
regarde avec attention, et les empresas
avec quelque probable inquiétude, « la dernière ligne
droite 2000 » de Victor Puerto qui, après une saison
impressionnante de régularité et de qualité, joue son va-tout sur deux
tardes très importantes : Séville, où on le regardait « comme
ci, comme ça » et Madrid, qui n’avait pas hésiter à sanctionner
très méchamment ses sautes d’humeur et quelques vulgarités.. .Victor
Puerto vient de remporter son premier pari, sur l’albero de la Real
Maestranza . A n’en pas douter, il triomphera à Las Ventas, dans son
« un contre six » du 7 octobre.
24
septembre – Sevilla – 2ème de San Miguel – Media
plaza : Une grande première moitié de corrida de Gavira., très
bien présentée, très armée, donnant du jeu, en particulier les deux
premiers. Quelque faiblesse dans le lot de Davila. Faena exemplaire de
Victor Puerto, au deuxième de la tarde, toute de toreria,
d’intelligence et de technique. Le torero va soumettre le bicho, avant
de sortir plusieurs séries sur les deux mains, dont une, énorme, de
naturelles liées en harmonie. Bonne épée, et deux oreilles, sans
discussion. La porte du Prince s’entrouvrait…Hélas, le cinquième ne
dura pas, et le torero essaya d’en tirer le maximum. Le public le
comprit ainsi, qui l’ovationna fortement. La porte glorieuse s’était,
certes, refermée, mais Victor Puerto « était entré » à
Seville. - Juan Mora, fut, à l’habitude volontaire et dispersé,
alliant jolis moments d’esthétique, et passage forcés, décousus. Il
entendit le silence à ses deux, mais son premier fut fortement ovationné
à l’arrastre. N’a pas du aimer ça, le Mora !- Le meilleur de
Davila Miura… sa cuadrilla. Séville fit une ovation de gala à Juan
Montiel, dont les cheveux gris ne parviendront jamais à cacher l’aficion
et la toreria. Précieux à la brega, et aux palos. Davila Miura navigua
entre volonté et sustos, face à un lot faiblard et sans grandes
possibilités.
24
septembre - Logrono – 4ème de feria – plus de moitié
arène : Corrida de Valdefresno, renforcée d’un Fraile. Corrida
d’une grande présence, mais manifestant, à divers degré, mansedumbre
et falta de raza. Le troisième fut un toro important, très bien compris
et exploité par son matador. Califa est resté « en-dedans ».
Son premier étant un manso, ruant allègrement. Le calife essaya de parer
le tout. Petite porfia, en vain, face au quatrième, et à d’autres
choses ! – De Mora a supporté le regard malin et les charges
inopinées du deuxième. Il l’a bien tué, étant ovationné. Pas
grand-chose à faire, en dernier lieu et tout le monde s’est tu – Le
triomphateur, encore un fois, fut Diego Urdiales, qui a coupé deux
oreilles au troisième, sans que cela soit dû au fait qu’il est
d’ici. Bonne faena, décidée, claire, parfois relâchée. Un triomphe
de mérite, pour un torero qui n’a pas beaucoup de contrats et va
sortir, pour la deuxième année, triomphateur de « sa » feria .
24 septembre – Barcelona – presque plein : Le cartel était
royal, pour la clôture de la saison. Hélas, « un seul être vous
manque, et…. ». Jose
Tomas, idole de Barcelone est blessé. Finie, la fête ! La corrida
pourtant sera excellente, grâce, en particulier à un bon lot de
Torrealta, nobles. Joselito n’eut que le temps de donner une larga à
genoux au premier, avant qu’il ne fut changé, pour faiblesse. Bonne
faena au remplaçant, presque « a gusto », terminant d’une
bonne épée. Oreille. Il fut « un ton au-dessous », face au
quatrième, que l’on surveillait, car il était frère du « Zafiro »,
toro gracié en juin, ici, par Finito de Cordoba – Ponce a bien failli
couper deux oreilles à son premier, pour une faena tout en galbe et
toreria. L’épée lui en fit perdre une – Juli montra deux facettes :
puissance avec son premier, qui chargeait de trente mètres, et profondeur
avec le dernier, de dulce. Quatre descabellos lui firent manquer
l’oreille de l’un, mais pas de l’autre. Vuelta, oreille et grande
corrida, dans cette Barcelone à l’espoir aficionado retrouvé.
Dans
les autres plazas : Rien de bien spécial , dans les plazas d’Oviedo,
Lorca, Munera, Frenegal de la Sierra. Par contre, Madrid semble avoir découvert
une nouveau novillero, excellent muletero, qui a triomphé face à une
importante novillada de Nazaro Ibanez. Son nom : Gregorio Alcaniz. A
suivre. Toute la presse a commenté ce jour, sa forme de toréer,
classique, liée, empreinte de grande classe. Vuelta et oreille, ce jour,
pour sa présentation à Las Ventas. A suivre, de près.
Novillada
« accidentée », à Consuegra : Le novillero Pablo Lazaro
s’est blessé avec sa propre épée, en estoquant
son premier adversaire de Hermanas Martin. Antonio Bricio, prit
toute la novillada, et triompha. Le banderillero Antonio Briceno, s’est
fait prendre à son tour, et gravement
blesser au niveau de l’oreille. |
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HOSTAL « LOS GODOS »
- HABITACION 307 …
QUI S’EN SOUVIENT ?
16 ans déjà. La vie a continué, dans le valle de los Pedroches,
comme elle a continué partout, sur les lieux de toutes les guerres, de
toutes les pires catastrophes. Assommée de soleil, Pozoblanco
a continué, tranquille, le chemin du destin. |
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A l’entrée de la
petite ville, un hôtel, blanc, propre, tout simple. Au dernier étage,
une chambre, double, la 307. Elle ressemble à toutes les chambres de tous
les hôtels de bords de route. Pourtant, elle est historique. Ici, le 26
septembre 1984, un torero s’est vêtu de lumières, tranquillement,
avant une corrida, supposée facile. Le matador aux yeux de turquoise
s’en alla au combat, presque joyeux. C’était la dernière corrida
d’une dure saison. Quand il sortit de la chambre 307, il était
« una figura del Toreo ». Trois heures après, il entrait dans
la légende…
Se souvient t’on de Pozoblanco ? Ce
soir-là, un petit toro astifino, de 420 Kgs, trancha le destin d’un
torero qui, au long de sa carrière avait vaillamment combattu des
centaines de toros, de toutes catégories, de tous poids et d’armures.
« Avispado », quatrième toro de Sayalero y Bandres, était
faible. Ce n’était pas un toro assassin. Il prit le torero, trop
confiant, et sa corne pénétra le haut de la cuisse. Le toro, par
plusieurs coups de tête, essaya de se libérer du poids qui encombrait sa
corne droite. La foule hurlait. Le torero faisait de vains efforts pour se
libérer, lui aussi, du terrible yatagan. Peine perdue. Le petit toro ne
put jeter au loin le corps du diestro. Vint alors le quite, puis le chemin
vers l’infirmerie, cette caméra qui, sans le savoir, va tourner le
video qui va rendre au costume de lumières toute sa grandeur, tout son
honneur. Une video qui va parcourir le monde et le laisser pantois
d’admiration et de tristesse. « Docteur, j’ai à vous parler.
La cornada est « très forte ». Elle a, au moins, deux
trajectoires, une par ici, l’autre vers là-bas. Ouvrez tout ce qu’il
y a à ouvrir, le reste est entre vos mains… mais eh ! Tranquilo ! ».
L’espace d’un éclair, les yeux turqoises ont peut-être entrevu
l’affolement du médecin en découvrant la cuisse explosée, un carnage.
Puis, le voyage en ambulance vers la capitale, Cordoue, vers la vie. A
22h30, un homme mourrait, à l’entrée d’un hôpital militaire.
Agenouillé sur le trottoir, un maletilla en pleurs, priait. 26 septembre
1984, les yeux turquoises ne pouvaient plus sourire, éteints à jamais
par un petit toro de 420 Kgs. Paquirri, torero au destin de roman,
devenait une idole de légende.
A Pozoblanco, il fait toujours aussi
chaud. A l’hostal « Los Godos », la chambre 307 est, depuis,
restée vide. |
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PLUIE A LOGRONO…
26 septembre : Décidément, la
temporada de Joselito n’aura pas été des plus brillante. Le madrilène,
retiré depuis un an, s’était soudain senti une envie de « toréer
à nouveau ». Qu’en aurait il été s’il n’avait pas eu envie ?
La saison du retour de Jose Miguel
Arroyo est clairement, dramatiquement, catastrophique. Le bilan risque
d’être très dur pour le matador et son staff, coupables d’avoir monté
un show « non télévisé », pour pouvoir, hors tous témoins,
toréer « a modo », ce que bon leur semblait, où bon leur
semblait, à l’ombre et à la remorque d’un grand torero que l’on a,
au passage, muselé, et qui a rempli les plazas... En demie teinte dans le
plupart des arènes, joselito se sauvait par sa facilité et l’épée,
demeurée son point fort. Il y a deux ans, jour pour jour, Joselito, les
yeux dans le vague, au milieu de la Maestranza brindait un dernier toro à
son apoderado. « Plus envie, fatigue, j’arrête ! ».
Peut-être, aujourd’hui, lui brindera t’il un autre toro, en lui
disanrt : « On les a bien eus, hein ? »
25
septembre – Logrono - 5ème
de feria - presque ¾ de plaza : Corrida-scandale, corrida-désastre,
qui se termina par une pluie de coussins, visant à tir tendu, Joselito et
Juan Mora, au sortir de la plaza. Seul fut respecté Uceda Leal, torero en
plusieurs passages de ses faenas.
Corrida imprésentable de Jose Manuel
Criado, décastée, invalide. Le sixième fut remplacé par un du Capea ,
qui se montra, au moins, un toro – Juan Mora se comporta comme à
l’habitude, cachant quelques vérités derrière beaucoup de mensonges,
le tout bien enveloppé de félicitations par une cuadrilla bien orchestrée
par son frère. Et ça marche, la plupart du temps… sauf à Logrono –
Joselito fut long, long avec son premier, dans la torpeur générale.
Ennui et bâillements. Par contre, cela fut vite réglé au cinquième :
Un extrano du bicho, et une minute plus tard, un golletazo de haut vol
faisait l’affaire. La bronca fut monumentale, et tout le monde resta
dans la plaza pour dire à Joselito ce qu’on pensait de sa conduite. Et
ce n’est pas fini, puisque Joselito torée, ce 26 septembre, la dernière
corrida de feria, et dernière corrida en cette plaza, qui fut inaugurée
par un autre Joselito, qui semblait avoir …un autre pundonor !
A signaler que les vétérinaires ont fait
envoyer à Madrid, les cornes des deux toros d’Algarra lidiés samedi
par Abellan et Caballero, en troisième et cinquième position pour forte
présomption de….Vous savez ! Par ailleurs, on a egalement expédié
cervelle et viscères du Cebada Gago, qui sortit compétement « descoordinado »,
le premier jour.
25 septembre, dans les autres plazas :
Victor Puerto a coupé trois oreilles à Vera, près d’Almeria, à des
toros de Benitez Cubero. On attend maintenant « le Grand Rendez-vous » :
7 octobre, Madrid-Las Ventas, en unico espada . Un autre rendez-vous,
fixé le 21 octobre : Curro Romero et Morante de la Puebla vont toréer
en mano a mano un festival « de lujo », en plaza de Séville,
au profit des enfants malades soutenus par l’Association « Andex »
. Un geste qui a pour but de redorer une image un peu ternie par les
vilaines escapades « d’il y a 48 heures »… Bon ! Le
festival sera télévisé en direct. Re-bon ! |
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« ADIOS, LOGRONO…CON
EL CORAZON … »
26 septembre : A la fin de la corrida, le public est resté
pour saluer « la vieille dame ». 85 années de bons et loyaux
services, en général, cela ne s’oublie pas. Alors, un chant s’éleva,
à la fois grave et joyeux, « Adios, con el corazon ». C’est
avec le cœur que le public de Logrono a dit adieu à sa vieille Plaza de
Toros de la Manzanera. Déjà, dehors, les bulldozers et autres
marteaux-piqueurs préparent leur paseo, pour lidier et mettre à mort les
vieux murs. Déjà, un peu plus loin, on prépare la feria 2001, dans la
nouvelle arène, à construire en moins d’un an. « Adieu, de tout
cœur », à la vieille
dame qui a si bien participé à l’histoire du toreo.
26
septembre – Logrono – Dernière de feria – casi lleno : La
corrida d’Aldeanueva avait été, pour moitié, refusée par les vétérinaires.
Le premier fut renvoyé au corral, et à la fin, il se lidia quatre toros
de Victoriano del Rio, bien, ou très bien, présentés, et deux
Aldeanueva rescapés, baissant de ton. Les Victoriano, en général encastés,
marquèrent des points, grâce au superbe et très armé sobrero sorti
premier, et au cinquième, d’une noblesse remarquable. Le lot de Diego
Urdiales fut champion du calamocheo.
On attendait Joselito, après le scandale
de la veille. On sait son caractère, son orgueil et sa fierté. Joselito
s’est montré, ce jour, très décidé, très torero. Il s’est montré
tel que tous aurions aimé le retrouver, dans toutes les plazas, l’année
de son retour. Excellent et majestueux à la cape, il toréa sobrement et
vaillamment un immense et super armé toro de Victoriano. Le public le
respecta, mais l’ovationna trop chichement. Recevant le quatrième par
larga à genoux, Joselito va se battre, en torero, connaissant un gros
problème à la mort. Poursuivi sur un pinchazo, le matador dut sauter au
callejon, pas assez vite au goût du toro, qui l’aida de la corne,
heureusement sans mal. Deux ovations pour Joselito qui fit honneur à son
nom, au moment de fermer le plaza inaugurée jadis par son célèbre
homonyme – Juan Jose Padilla est, lui, sorti a hombros, pour la deuxième
fois dans cette feria, après avoir coupé les deux oreilles de
l’excellent cinquième toro. Il avait perdu, à l’épée, un trophée
de son premier adversaire, mais se montra très torero devant son dernier,
calme, dans une faena reposée, lente, templée, presque majestueuse. Le
diestro de Jerez se fit prendre sèchement dans un « pase de las
flores », et vilainement chercher au sol. Mais il revint calmement
et tua « tel un coup de canon ». Deux oreilles, et le trophée
de la feria – Diego Urdiales tomba sur deux toros difficiles, faiblotes,
se défendant de la tête. Il fut bien à son premier, qu’il tua mal, et
se désola de ne pouvoir triompher devant le dernier de la corrida,
dernier de la feria, et dernier de l’histoire de cette plaza. Le toro,
de Victoriano del Rio, s’appelait « Jugosillo » - N°66 –
510 Kgs. Adios, avec le cœur, Logrono… Adieu Manzanera ! Du haut
du ciel, des yeux turquoises ont souri, et Paquirri a salué de la main la
vieille plaza et tous ceux qui se sont souvenus de lui, juste 16 ans après
Pozoblanco. « Hasta
luego, Paco, con el corazon… ! » |
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QU’AVAIT-IL A Y GAGNER ?
27 septembre : Il est de tradition de
frapper un homme à terre. C’est humain, pas très noble, pour le moins,
mais c’est ainsi. Abondamment orchestrées par la presse « qui
massacre allègrement », mais qui râle quand elle prend une paire
de baffes, les nouvelles, accompagnées de commentaires acidulés, vont
vite, et les passions se déchaînent. Alors vient le scandale.
En 1991, la presse et l’aficion sévillane
étaient tombées à bras raccourcis sur Espartaco et Rincon, au sujet
d’une corrida de la San Miguel. Espartaco, chez lui, avait pu rectifier
le tir, l’année suivante. Rincon, lui, malgré son courage, son talent
et son sang versé, n’était jamais « entré » à Séville,
parce qu’on ne lui avait jamais pardonné « lo del 91 ».
Aujourd’hui, le scandale se répète
avec Curro Romero et Morante de la Puebla, tombés du cartel, juste avant
la corrida de samedi, soit disant parce qu’ils avaient eu peur d’un
sobrero très armé. Allons donc ! Comme à chaque
fois, il y a une question à
se poser : Ici, « Qu’avait à gagner le Morante, en tombant
du cartel ? »
Laissons de côté Curro, qui fait chez
lui ce qui lui plaît, avec la totale complicité des Sévillans. La
situation est la suivante: Le Morante de la Puebla débute la saison comme
un météore. Il torée comme un prince, tue comme un dieu, et se permet,
à l’occasion, de banderiller au quiebro. « Papa habemus » ! !
Hélas, un toro le blesse salement à la feria de Séville, où il est
adulé, tel digne successeur de Pepe Luis et Curro. Le torero met du temps
à comprendre comment et pourquoi il s’est fait prendre. Il perd le sitio et enchaîne
les sorties en demie-teinte. Madrid lui met le moral à zéro, sèchement,
et le Morante va vivre une saison d’enfer, noire-noire, avec quelques
brillants éclairs, tels Tolède, Vitoria, Le Puerto, Palencia. Deux
nouvelles cogidas vont l’arrêter un moment, dont la dernière, le 14
septembre, à Albacete. Cornada légère dans la cuisse, en estoquant.
Le diestro se fait prendre le 14. Il tombe
du cartel, le 23, parce qu’insuffisamment remis, selon son opinion. Vu
la saison difficile qu’il a
vécue, pourquoi le Morante aurait-il refusé de toréer dans « sa »
plaza, devant un public « a favor », avec une chance d’y
obtenir un triomphe qui, d’un coup, pouvait entrouvrir le ciel gris ?
Qu’avait-il à gagner, en
se « tombant du cartel » ? Au contraire, le torero a
essayé de « se mettre au top », jusqu’au dernier moment, et
constatant que des problèmes subsistaient, au plan physique, et donc
moral, il a préféré renoncer, ne voulant pas sortir « à 50% »,
parce qu’il avait besoin de cette corrida, besoin de ce triomphe.
Alors, on dit que… Alors, on tombe
dessus. Classique ! Paquirri avait « eu peur » d’un
petit Buendia , à Bayonne, vers 81. On en a fait des tonnes !
« Tu leur diras, que des « comme ça », je m’en fais
tous les jours au petit déjeuner ! », m’avait-il dit en
riant. Allons-donc ! Tout comme Paquirri, tout comme Rincon, le
Morante pouvait prendre la corrida, la tuer, et « en paz ».
Mais il avait besoin, absolument, d’un triomphe. Voyant qu’il n’était
pas à 100%, il a renoncé. Il l’a fait un peu tard, c’est vrai, mais,
dans ces conditions, il ne pouvait le faire huit jours avant. Le fait de
s’annoncer à un festival « de luxe », le 21 octobre, a
suscité une levée de boucliers, de la part de certains « amargaos ».
Un : cela s’est toujours fait. Deux : un succès, en festival,
reste « un succès, en festival ». Trois : Si le lleno,
prévisible, permet à des enfants malades de mieux
supporter leur malheur, on ne va tout de même pas s’en
plaindre… Alors, sachons raison garder. Il est bien d’autres
scandales, beaucoup plus graves pour notre liberté, notre vie « de
citoyens », et … beaucoup moins loin qu’à Séville. Non ? |
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MADRID :
L’AUTOMNE DE TOUS LES DANGERS
28 septembre : Longtemps, la feria d’Automne de Madrid a été une
feria, où certes, il fallait être bien, mais qui n’avait guère de
poids sur la future temporada. C’est à partir de 1991, et du phénomène
Rincon, que cette feria prit un relief particulier. Le Colombien, on se le
rappelle, « rejoua » sa chance, après trois sorties a hombros
de cette plaza de Las Ventas. Tombant sur un « terrible »
de Joao Moura, Rincon triompha et ouvrit, à nouveau, la grande porte de
Madrid. Unique dans l’Histoire. Il aurait pu fracasser et ainsi « rendre »,
les triomphes passés. Formidable pari, et récompense à la caste, au
courage et à la toreria du petit colombien, pour qui
la « Feria d’Automne » fut synonyme de consécration.
Madrid – Feria d’automne : On va y faire
un pari : Ratifier le « bon moment », ou essayer d’un
seul coup, de reprendre pied, relancer la machine, confirmer les espoirs
soulevés par des exploits passés, mais pas tout à fait suivis
d’effets, tant au plan artistique que commercial.
En cette année 2000, Madrid verra les deux
facettes de ce challenge. Un torero, Victor Puerto, va y défiler, seul,
et montrer à tous le grand moment professionnel dans lequel y se trouve
actuellement. A l’inverse, deux autres matadors vont s’y battre, le
couteau entre les dents, avec un seul objectif : montrer que « le
triomphe de mai » n’était pas un hasard. Ils ont noms « El
Califa » et Abellan. Le reste de la feria (une novillada, une de
rejoneo et trois corridas formelles) ne sera qu’anecdote, même si
l’on trouve à l’affiche, une corrida de Victorino Martin, toujours
importante à Madrid.
La feria débute demain, 29 septembre, par une
novillada de Jose Vazquez : On y surveillera Luis Vilches, qui a fait
grosse impression, cet été. Ce sera un apéritif à la corrida du 30
septembre, samedi : Face à des toros d’Alcurrucen, dont on sait à
quel point certains peuvent sortir « de dulce », et certains
autres, très encastés (Caballero en sait quelque chose, lui qui se fit
malmener par l’un d’eux, à la San Isidro), Califa et Abellan vont
jouer leur carte, en mano a mano. A priori, les forces se nivellent, au départ :
Califa a moins de « force », commercialement parlant, mais il
ne doit rien à personne. Gros triomphateur de la San Isidro, pour son épique
sortie devant les Aguirre, il n’a pu qu’incomplètement se justifier
par la suite, gêné par une sale blessure à la main qui le fit hésiter
beaucoup, jusqu’à Août. Torero de vérité, il crée l’émotion,
mais n’a pas une grande personnalité, et ne sait pas « taparse »
si les choses tournent mal. Il aura, à priori, les faveurs du public.
Abellan est plus protégé, par une grande maison, a plus toréé, de façon
continue et « plus facile ». Pourtant, il est en danger, et
les derniers incidents de Logrono ne plaident pas en sa faveur, même si
son père prend à sa charge, tous les torts.
La presse ne manquera pas de « prédisposer » le
public, et pour peu qu’il patine un peu, Abellan a intérêt à se
mettre des boules aux oreilles. Son succès doit beaucoup à Madrid, et il
devra, encore une fois, y relancer la machine. Situation peu enviable. Un
mano a mano « qui sent la poudre », et dont le mundillo suivra
les conclusions, le stylo et le chéquier à la main. Danger !
1er Octobre, on ne parie pas trop sur
la corrida de Sanchez Ibarguen. Certes il y aura de la présence, mais…
forces et race ? Bote
risque de « pleurer encore un peu », Davila Miura montrera
encore une fois ce qu’il est : un torero sans personnalité, mais
propre et bon tueur, sauvé par son nom de famille. La feria reprendra le
6, avec une corrida de rejoneo. Moura, Hernandez et Bohorquez « feront
le spectacle », mais maintenant, « le grand duel » se
jouera à Mexico, entre Hermoso de Mendoza et Andy Cartagena, prélude, on
peut l’espérer, à un mano a mano, lors de la prochaine San Isisdro.
Samedi 7 Octobre : Victor Puerto prendra,
seul, six toros de divers élevages. Un gros pari, mais aussi, la
meilleure chance de terminer en beauté une saison superbe : 85
corridas, 65 sorties a hombros, 201 oreilles et 20 rabos. C’est tout
dire. Mais, plus que les trophées coupés, plus que les points marqués,
c’est la manière avec laquelle le torero a parcouru la saison, que ce
soit dans les plazas de moindre catégorie, ou dans les grandes ferias.
Son dernier triomphe de Séville est sans appel : Toreo
d’amplitude, de lenteur, technique épurée, intelligence dans la lidia
et même une certaine expression artistique, que seule, la France, n’a
pas voulu voir. Victor Puerto, jeté aux orties, au soir d’une San
Isidro funeste, est revenu, seul, et dit aujourd’hui à Madrid :
« Voilà, j’ai fait tous les efforts, et je veux vous montrer où
j’en suis ». Rien que pour cela, il a déjà triomphé. Le nombre
des trophées coupés au cours de cette corrida conditionnera « la
grosseur du chèque », pour 2001. Alors, la France…paiera.
Dimanche 8 octobre : Les Victorinos. Tiens !
Le ganadero n’est-il donc plus sûr de son pouvoir de convocation, pour
profiter ainsi du meilleur jour de la semaine ? A voir !
Cependant, la corrida de Victorino est toujours un événement, surtout
après les grandes choses vécues cette année, en particulier à
Mont-de-Marsan et surtout à Valencia, en juillet. San Isidro n’avait pu
« voir » les Victorino, à cause du vent. Espérons que, cette
fois, Eole se montrera, aussi, Aficionado. Au cartel : Espla, de
retour à Madrid, après sa cogida de mai ; Zotoluco, un Mexicain qui
a réussi, bon gré, mal gré, à se faire une place dans l’escalafon…
et Jose Luis Moreno, qui a su « devenir » un lidiador artiste,
spécialiste des Victorinos.
La feria se terminera le 12 octobre, jour de
« La Hispanidad ». Place sera faite aux espoirs qui se sont
justifiés au cours de la saison, quand la plaza était vide : El
Renco et El Cid seront accompagnés de Pauloba, éternel espoir, durement
châtié par le toro.
La « Feria d’Automne 2000 », à
Madrid, représentera de durs challenges pour beaucoup de monde. Il
conviendra de la suivre avec attention, ce que nous pourrons faire, grâce
à la télévision, Via Digital retransmettant, en direct, toutes les
courses, qui commenceront à 17h30. A vos magnétoscopes… et bonne feria ! ! ! |
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CULEBRON ! CULEBRON !…ON PREPARE « LE
FEUILLETON DE L’HIVER »…
29 septembre : Un revistero salmantino qui se fait
agresser dans un coin sombre, un autre « qui en prend deux »
dans le hall d’un hôtel, et voilà maintenant que ce pauvre Zabala de
la Serna, critique taurin de ABC, qui n’a d’autre talent que d’être
le fils de son père, vient de recevoir des menaces par téléphone. Décidément,
l’hiver sera chaud ! De quoi faire passer «ceux de la ETA »,
pour des enfants de choeur…
De tous temps, la Presse et les
professionnels « qui se mettent devant » ont eu des rapports,
disons, musclés. Tout comme un fameux critique peut , ou pouvait, vous démolir
une pièce de théâtre, dans « sa » colonne d’un grand
quotidien parisien, les revisteros de renom ont souvent fait et défait
certaines carrières, surtout quand les moyens audiovisuels n’existaient
pas. Ceux d’aujourd’hui ne doivent pas beaucoup aimer que les grandes
ferias soient intégralement télévisées en direct, car cela permet à
l’aficionado de faire sa propre opinion sur les actuaciones des toreros,
mais également sur la qualité des critiques lues le lendemain dans leur
canard.
Auparavant, il y avait de grandes figures
du toreo, des seigneurs, mais qui savaient également être, parfois, de
tout petits messieurs. En face, il y avait, de même, de grands critiques
taurins. Certains étaient de véritables écrivains, et chacune de leurs
resenas était « une tranche de vie », qu’on allait lire
avec délectation. Qui n’a pas apprécié les chroniques de Diaz
Canabate ? Mais il existait, existe, et existera toujours, les
« trincones », qui, contre espèces sonnantes et trébuchantes,
encensent à mort, gomment les défauts, accentuent les qualités.
Seulement voilà, la télévision est
arrivée. Le spectateur voit la corrida. On ne peut plus raconter
n’importe quoi. Donc, on va chercher en marge, là où l’on ne peut vérifier.
Comme, par ailleurs, le public est de plus en plus friand de ces anecdotes
plus ou moins troubles et salées, qui entourent « les fameux »,
on a très vite fait de partir vers des zones « glauques-glauques ».
Et, de la même façon qu’un politique déclare sereinement : « Messieurs,
je ne dirai pas qu’untel est cocu, je ne dirai pas que tel autre est un
pourri, non, je ne le dirai pas… » (mais en fait, il l’a dit),
le critique taurin peut suggérer, invectiver, salir à souhait, sans
autre difficulté que de se heurter, parfois à un coup de poing « qui
passait par là, par hasard ».
La critique taurine a eu de ces figures à
la plume sulfureuse, alliant à un immense savoir taurin quelqu’ambition
plus trouble que l’on appelle « afan de protagonismo »…
devenir une vedette, sur le dos des autres. Certain chroniqueur salmantino,
fameux dans les années 70, a eu quelques problèmes avec, entre autres
Ordonez, Manzanares, Paco Alcalde, pour des chroniques « bien
en-dessous de la ceinture ». Cependant, ils avaient une réelle
personnalité, et le vrai aficionado savait, dans leur chronique,
distinguer le bon grain de l’ivraie. D’autres démontraient classe et
bonne éducation, tout en disant clairement « las cosas como fueron ! ».
Vicente Zabala , père, fut un de ceux-là. Il était, pour cela respecté,
et il fut pour cela, pleuré, lorsque son avion alla s’écraser sur une
montagne colombienne.
Vicente Zabala de la Serna, son fils, a
pris la suite, dans les colonnes de ABC, et dans l’édito de « Aplausos »,
le grand hebdomadaire taurin, en grande concurrence avec « 6Toros6 », l’autre grand hebdomadaire taurin.
Entre eux, beaucoup de « guerre souterraine », en particulier
autour de la rupture annoncée de José Tomas avec Martin Arranz, et de la
future équipe administrant le torero. Tous les coups sont bons, et
comme à la boxe, à Sydney, chaque coup porté marque un point… Alors,
on marque, on cumule les points, on totalise.
Vicente Zabala de la Serna accuse, soyons
clair, l’entourage de Morante de la Puebla, de menaces de mort, et porte
plainte contre X. « Il aurait mieux valu que tu y restes, dans
l’avion, avec ton père… La prochaine fois que je te vois…te parto
la cara »…Le tout, dit « avec un fort accent andalou »,
reçu au téléphone. Tels sont les faits…invérifiables ! (Les
coups reçus par Javier Villan, à Logrono, avaient des témoins). Alors,
pendant des semaines, chacun va accuser l’autre. Pendant des semaines,
la presse va se solidariser avec « celui qui a pris le sillage de
celui qui a pris la baffe… ». Bien joué ! Et pendant des
semaines, nous allons acheter du papier, pour connaître le prochain épisode.
C’est le « culebron », le feuilleton de l’hiver. Il vient
d’être lancé. « Les feux de l’Amour » n’ont qu’à
bien se tenir. Personnellement, je préfère la véronique et la trinchera
du Morante de la Puebla, même si monsieur Zabala écrit que « d’autres
l’appellent « le coquin »…
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AN 2000 : LE DESERT DES NOVILLEROS…
29 septembre : Quelque chose ne va pas !
Pouvez-vous, là, dans l’instant, dire qui est en tête du classement
des novilleros ? Attention, sans tricher…
Septembre est le mois de la grande revue
des effectifs « Novillerils ». Du côté de Valencia, Algemesi
transforme, depuis des lustres, sa place et ses balcons, en une feria de
novilladas de renom : Arène rectangulaire, public bon enfant, mais
aussi critique et aficionados avisés, ganado « de garantie »,
et les premiers noms de l’escalafon… Du côté de la Rioja, Arnedo
donne la 27ème édition de son trophée « Le Zapato de
Oro », reproduction en or massif dune chaussure, symbole de quelqu’activité
fameuse de la zone. Dans la plaza de 2800 places, inaugurée le 27
septembre 1903, sortent des novilladas fortes, pour les meilleurs
novilleros de l’année.
« Algemesi
2000 » se termine, Arnedo passe, aujourd’hui, son « équateur »,
et pratiquement rien ne s’est passé. Rafael de Julia a été bien sur
la grande place du « village Valencia ». C’est tout. C’est
peu… Hier, Luis Vital Procuna y a pris un coup de corne, pas trop grave,
et Cesar Giron, resté seul en piste, a été incapable de « mettre
le paquet »…
En Arnedo, ce sont les novillos de « la Quinta » et de
Fraile, qui ont été « au-dessus » des novilleros.
Même le « Maripinar », au nom prédisposé pour triompher
dans la Rioja (hum !), n’a pu que balbutier quelques bribes de
toreo. On attend l’arrivée des Vilches, Barragan, Bricio et Ricardo
Torres, avec quelque espoir, mais…on est loin des novilleros d’antan,
qui se battaient en tête de l’escalafon, renversaient tout sur leur
passage… les Miguel Marquez, les Capea, les Robles, les Currillo, les
Soro, même les Pedro Castillo. Certains « ne valaient rien »,
d’autres valaient peu, d’autres furent des figures. Mais ils
existaient, toréaient, se battaient, amenaient du monde à la plaza, et
on surveillait avec attention leur alternative…Aujourd’hui, Qui ?
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DEUX QUI ONT DU « MAL DORMIR » …
30 septembre : Le public de Madrid-Las
Ventas se prépare. La feria d’Automne débute, enchâssée sur deux
week-end. Elle n’a pas l’importance de la San Isidro, mais le public
est le même, celui de abonnés, qu’ils soient « de clavel »
ou du Tendido 7. En été, les toreros se jouent les fémorales devant un
quart de plaza, dont la moitié de japonais, mais, hier, pour
l’ouverture de la feria…trois quarts d’entrée, et un public aussi
froid que le vent de le sierra.
Ce public a suivi
la novillada d’ouverture d’un air compassé, préparant arc et
flèches pour la corrida de ce jour : le fameux mano a mano Califa
/Abellan face aux Alcurrucen,
une corrida qui sent la poudre, (ce qui est bien), ou le chloroforme (ce
qui le serait beaucoup moins). Pour des raisons diverses, les deux toreros
vont « se la jouer », et il ne leur sera pas facile de
convaincre un public prédisposé par une presse qui met la pression.
Califa va vouloir « vraiment » sortir pas la grande porte, après
son apothéose avortée de San Isidro.
De son côté, Abellan a deux sorties possibles : Ou il a la
classe pour, faisant fi des quolibets, sculpter des faenas du style de
celles qui l’ont projeté en tête des novilleros, en 97/98 ; ou il
ne peut plus rester « aussi majestueux », et il se la jouera
à coups de canon et de volteretas, comme au mois de mai. Ce qui est
certain : Voilà deux hommes qui doivent dormir bien mal depuis
plusieurs jours…Souhaitons qu’ils dorment mieux, et... chez eux, ce
soir.
29 septembre – Madrid/Las Ventas -
Première de la feria de Otono - Trois quarts de plaza - Froid : La
novillada d’ouverture a souligné la qualité du toreo de Luis Vilches,
en particulier sur la main gauche, les naturelles au quatrième ayant
rallié tous les suffrages. Il aurait du mieux tuer – Fernandez Pineda,
se montra vert, essayant de faire les choses « bien », mais
restant un peu court. Le sobrero d’Alejandro Vazquez le prit
vilainement, et c’est tout à l’honneur du jeune diestro de rester là,
et repartir au combat après une telle rouste. Ces toreros sont vraiment
faits d’un autre bois – Rafael de Julia faisait son 9ème
paseo à Las Ventas. Hélas pour lui, celui-là aura un goût amer, le
public lui reprochant, avec indifférence, d’avoir laissé passer un
grand toro, celui dont on dit « qu’il porte un cortijo sur chaque
corne ». Le torero n’a pas perçu cette qualité, et s’est emmêlé
les idées. Dommage ! La
novillada de José Vazquez, renforcée d’un sobrero d’Alejandro
Vazquez et de deux Felix
Hernandez, mansos, (5 et 6ème), est sortie bien présentée,
mais avec quelque faiblesse. A souligner, l’excellent troisième, noble
et encasté.
29 septembre : Zafra (Badajoz)
– Bonne corrida de Diego Puerta, avec un sixième, extraordinaire. La
corrida vit tomber un déluge à partir du quatrième, mais ne fut pas
suspendue, grâce à Victor Puerto et au Juli, qui ont décidé de
continuer dans un incroyable
bourbier. Pedrito de Portugal fut comme d’habitude, discret – Victor
Puerto est vraiment dans une forme étincelante. Seul « un gros
rhume » pourrait l’empêcher de triompher à Madrid,samedi
prochain. Oreille chaque fois – Le Juli, qui bafouilla son descabello au
troisième, toréa supérieurement « Rajador », sixième,
magnifique de noblesse, auquel on donna vuelta posthume. Deux oreilles et
la queue pour le Juli, dont on vante de plus en plus les qualités à la
muleta, surtout de la main gauche. Puerto et Juli, trempés comme des
soupes, sont sortis a hombros du public enthousiaste et reconnaissant.
Toreros…
29
septembre, dans les autres plazas :
Les Pereda sont sortis faibles à Ubeda. Ponce et Caballero ont triomphé
– A Corella, c’est Rivera Ordonez qui a du bien tuer, coupant une
oreille à chacun de ses Martin Lorca – Du côté novilladas, c’est
toujours la traversée du désert, que l’on aille à Arnedo, où les
toreros auraient du se montrer bien
plus ambitieux, face aux Cebada, ou en place publique d’Algemesi, qui a
vu Julio Pedro Saavedra couper trois oreilles totalement déplacées, aux
dires de notre correspondant valenciano. Les novillos étaient de Salvador
Domecq et un Sanchez Arjona. C’est en fait le cavalier, Andy Cartagena,
qui fut le mieux, coupant le seul trophée mérité du jour.
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ENFER PAVE DE BONNES INTENTIONS…
30 septembre : Sydney se termine. Des
images magnifiques, gravées à jamais dans les mémoires. « On »
a quelque médaille de plus que la dernière fois. L’honneur est sauf !.
Pourtant, « on » ne peut s’empêcher de se poser quelques
questions devant les
hurlements hystériques d’un boxeur victorieux, ou les déclarations
embrumées d’une championne, déchue sans combattre. Un vrai champion,
c’est autre chose que cela. Voir Douillet… Imaginons un instant un
torero qui, après un faenon et une estocade inouïe, grimpe sur la barrière
en hurlant, les yeux fous, pleins de fureur, déchargeant d’un coup sa
peur ou sa haine. Malaise ! On pourrait presque l’accepter de la
part de celui qui vient de jouer sa vie. Beaucoup plus difficile à vivre
quand on ne joue « que » le prestige d’être le meilleur, et
quelques milliers d’euros…
A Madrid, deux hommes ont, hier, vécu
l’enfer. Ils l’ont vécu dignement et méritent, pour cela, respect et
coup de chapeau. Cela dit, des questions se posent : On aurait voulu
couler les triomphateurs de la San Isidro passée, que l’on n’aurait
pas agi autrement. Face à une mansada de luxe, appartenant à « l'Empresa
de Madrid », les deux prétendants ont coulé, corps et biens, sous
les yeux de « l’Empresa de Madrid », qui, tranquillement, a
pu ranger son chéquier, avec un petit sourire en coin. La corrida fut un
enfer, sous les yeux d’un public goguenard, dont l’indifférence frisa
parfois le mépris. Califa et Abellan ont vécu l’enfer, se jouant la
peau pour rien , avec
« des fortunes diverses »…
30
septembre – Madrid/Las Ventas – 2ème de Feria de otono
– ¾ de plaza – Vent et ciel bleu : Un désastre, le mano a mano
Califa/Abellan. Désastre parce que le ganado d’Alcurrucen fut un
ensemble de mansos dangereux ; Un désastre parce que les toreros
n’ont pas su les lidier ; Un désastre parce que le public n’a
pas voulu voir les efforts des hommes. Rarement, les Alcurrucen sont
sortis aussi fous, aussi violents, aussi désordonnés dans leur
comportement. Caste ? Non. Genio ? Non. Sentido ? Non. Une
espèce de double personnalité du style « Jekill et Hyde »,
qui fait que celui qui vous sautait à la tête, il y a une seconde, prend
tout à coup deux muletazos en mettant la tête, pour soudain décocher un
coup de poignard dans le dos. Pour arranger le tout, un super manso de
Sanchez Arjona sorti cinquième, qui aurait bien mérité les banderilles
noires, histoire de porter le deuil de nos illusions…Una mansada totale
qui devait être lidiée, et non toréee, « à la mode de chez nous ».
Ici, pas de longues séries reposées, templées, liées. Ici, réduire le
toro, régler la tête et tuer vaillamment. Les toreros n’ont pas su ou
pas voulu le faire. Le public, d’ailleurs, l’aurait-il accepté ?
Certain toro démontrant quelque mobilité désordonnée, on pourra penser
que peut-être, le Califa, en particulier, aurait pu
« rester là » et convaincre l’animal. Peut-être. On
ne le saura jamais.
Ce que l’on sait… c’est que les deux
matadors ont écouté six fois le silence, après avoir vécu six fois
l’enfer du doute et de la déception. Abellan a tout tenté, jusqu’à
l’inconscience apparente, jusqu’au suicidaire : Trois toros,
trois fois à portagayola. Le torero, vêtu de blanc et argent, lié de
ces horribles ceinture et cravate roses, s’est battu avec un calme
apparent, terminant ses combats, le regard vide. En cette occasion, le
torero n’a rien à se reprocher, et s’acharner sur lui ne serait que
mauvaise foi – Califa est ainsi : « no sabe taparse ».
Il ne sait pas dissimuler son échec derrière quelque attitude trompeuse,
faussement torera, faisant croire que l’on est maître de la situation.
Il a essayé, s’est fait contrer vilainement, et du coup, a erré, les
yeux dans le vague, tuant le premier en véritable catastrophe. Gros échec
pour le guerrier de Juin, qui devra repasser son examen, l’an prochain.
Triste bilan pour ces hommes pétris de bonnes intentions, mais qui ont vécu
l’enfer.
30
septembre – Zafra (Badajoz) -
La corrida de Jandilla se
laisse faire, un peu désordonnée. Joselito coupe une petite oreille,
comme ça – Ferrera réapparaît, douloureusement. Deux oreilles pour le
valiente – Morante fait de même, après la « cornada de la polémique »,
se laisse aller « au toréo de soupir », coupant trois
oreilles. Aïeeee ! De quoi raviver les regrets et relancer la dite
polémique.
30
septembre, dans les autres plazas :
A Corella, en Navarre, Ponce, Finito et Marquitos sortent a hombros,
ayant coupé quelques trophées à
des Gabriel Rojas et Pereda – A Olmedo (Valladolid ) Un lot de
Montalvo laisse neuf oreilles et un rabo à Manolo Sanchez, Higares et
Victor Puerto (ce dernier, triomphateur total) – Corrida de toros… à
Cabeza de Buey. Bon ! C’est du côté de Badajoz. Un torero vient
d’y prendre l’alternative, devant une corrida d’Antonio Arribas.
Bienvenu au nouveau matador, Juan Jose Giron. Et maintenant ?
Le
concours des Novilleros a encore tourné court, tant à Algemesi, où le
triomphateur fut encore le cavalier (cette fois, Alvaro Montes), qu’à
Arnedo, où les toreros auraient dû être « beaucoup mieux »
devant un lot du Pilar. Seul Matias Tejela s’est justifié, avec toreria,
coupant une des rares oreilles de la feria.
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