EMILIO
MUNOZ ECHAPPE A UNE TERRIBLE BLESSURE
Seville - ler mai - Corrida de Nunez del Cuvillo très forte et très
encastée. La corrida vit le gros triomphe de
Eduardo Davila Miura, coupant deux oreilles au sixième. La course, qui se
déroula sous la pluie, fut emaillée de plusieurs incidents comme la
fracture de la jambe du picador Diego Ortiz.
Mais, c'est surtout l'image de la terrible cogida
d'Emilio Munoz qui restera gravée dans les mémoires. Le trianero, désireux
de se racheter de sa triste prestation précédente, se battit fièrement
avec le premier de la tarde "Disipado", toro puissant, encasté
, à la tête désordonnée. Après un bon début à droite où il avait déjà
reçu un avertissement, Munoz cita de la gauche, pour une première
naturelle, sans s'aider de l'épée. Le toro alla directement au corps, la
corne pénétrant au ventre, levant le torero, dont le visage vint baigner
dans le sang du morillo, avant de le balancer lourdement au sol.
Impression de tragédie, tandis que Munoz part , en marchant, vers
l'infirmerie. |
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Le docteur Ramon Vila, qui a du travail, cette
année, rassurera tout le monde, en parlant d'un blessure grave, mais
heureusement moins dangereuse qu'elle aurait pu être. La corne a pénétré
dans la fosse iliaque, est remontée en arc de cercle sur 20 cm , au point
de presque ressortir au niveau du nombril. Heureusement, si elle a 'tout bousculé"
sur son passage, elle n'a, par contre atteint, ni lésé, aucun organe
important, ce qui est miraculeux. On imagine ce qu'aurait pu donner cette
cornada, avec un toro plus faible, hésitant, sans race ni force. Emilio Munoz a
payé de son sang, cette rage de revenir dans le cœur des Aficionados.
Geste à saluer. |
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LE PETIT-FILS DE CESAR GIRON
Aire-sur-Adour - 1er mai:
Beau temps et mi-entrée pour la novillada de Arsouillos. Novillos de
Yerbabuena, justes de présentation et d'une noblesse fade. Les toreros
durent se battre pour transmettre ce que les bichos n'avaient pas.
Sebastien Castella n'y parvint pas. Javier Castano ne put ébaucher
quelque hausse de vibrato que dans sa réception à la cape du cinquième.
A lui la seule oreille de la tarde. Excellente surprise dans la présentation
du petit-fils de Cesar Giron, qui montra sitio et autorité, manquant un
bon triomphe avec l'épée. Le jeune est encore vert, mais il est vaillant
et serein, veut faire les chose très correctement, et montre déjà une
vraie personnalité. Il se présenta en France, face au novillo "Tabla
rota" - N°3 - de Yerbabuena. A suivre.
A cheval, Patricia Pellen, très
charmeuse, donna une vuelta. |
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DAVILA MIURA ET FINITO DE CORDOBA TRIOMPHENT A SEVILLE
Magnifique faena de Eduardo
Davila Miura, le 1er mai en plaza de Séville. Dans cette corrida très
encastée de Nunez del Cuvillo, marquée par la tragique cogida d'Emilio
Munoz, Eduardo Davila Miura se tailla la part du lion en toréant avec
autorité ses deux premiers toros, surprenant tout le monde face au sixième
"Glorioso", dans une faena puissante et très templée, liée
muleta basse, dans de grandes séries des deux mains. Faena importante, clôturée
d'un gros coup d'épée, avec deux oreilles à la clef, indiscutables.
Gros candidat à la meilleure faena de la feria, face à un toro de caste,
et qui a encore un contrat le vendredi face aux Cebada. Davila Miura, un
torero qu'il faudra regarder autrement, dorénavant. |
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Cela se voyait venir.
De très bonnes sorties cet
hiver en Amérique; deux toros graciés en début de saison... Cela ne
pouvait que se confirmer. Finito de Cordoba, grâce à sa faena du 30 mai,
s'était vu proposer "la sustitucion" du 2 Mai, face aux Juan
Pedro Domecq, avec "Curro", et Curro Vasquez . Il n'a pas manqué cette occasion,
coupant deux oreilles pour une grande faena à son excellent premier, mais manquant
d'un cheveu la Porte du Prince, après une bonne prestation au sixième,
encore une fois gâchée à l'épée. A signaler que la corrida de Juan
Pedro fut exemplaire de présentation et de race. Elle est
candidate au prix de la Feria. Finito de Cordoba revient au sommet,
et on espère qu'il ne le quittera plus. Torero artiste, connaissant le
secret du temple, on pourrait imaginer le faire toréer en pareja avec
Morante de la Puebla... Le Sévillan et le Cordouan, les deux tirant dans
la catégorie de l'esthétique et du vrai toréo artistique... Pourquoi
pas? |
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JESULIN DE UBRIQUE "RAMENE SA FRAISE"
On se doutait bien qu'il
n'en resterait pas là. Jesulin de Ubrique préparerait son retour aux
ruedos pour septembre, à l'occasion de l'inauguration de la plaza de
toros de Ubrique. Las de tous les cancans, Jesus Janeiro, parle sincèrement:
"Une mauvaise critique taurine est toujours plus douce qu'un article
dans la presse du coeur" - "S'il y a une chose que je regrette,
c'est d'avoir enregistré ce disque. Le reste, j'assume" - "J'étais
fatigué, "sin illusion" - "On m'a reproché d'avoir
abandonné douze familles. Maintenant, avec la production de fraises et
framboises que j'ai montée (on envoie même sur l'Angleterre), je fais
vivre trois cents familles, et j'en suis heureux" - "Si je
reviens, ce ne sera pas pour battre des records, mais pour toréer a gusto". |
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Jesulin doit revenir, ne serait-ce que pour
que les publics puissent reconnaître et saluer la qualité atteinte dans
son toréo des derniers moments. Si ce temple et ce sérieux ont déçu
les fans et les midinettes, publics visés dans les "années
folles", ils avaient, cependant, ravi nombre d'aficionados, qui
avaient jugé en fonction de ce qu'ils voyaient sur l'instant, et non sur
l'image sulfureuse que traînait derrière lui le torero d'Ubrique. |
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3 MAI -
PRESENTATION DES CARTELS DE NIMES
La feria, les affiches auxquelles on pouvait s'attendre: 6 corridas, une de rejoneo,
une novillada. Priorité aux ganaderias fortes: Cuadri - Cebada -
Victorino - Samuel, qu'accompagneront Victoriano del Rio et Alcurrucen.
Joselito et José Tomas, à l'heure des croissants!!! Pablo Hermoso de
Mendoza en unique cavalier. Jolie rencontre avec les Samuel Flores.
L'alternative de Marc Serrano, la présentation de Cesar Giron. Autant de
points d'intérêt qui font de la feria un ensemble équilibré, sans génie,
mais toujours attractif.
Voir rubrique "Carteles
- France"
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SEVILLA
- LA GESTE DE PEDRITO DE PORTUGAL
Deux corridas très décevantes après l'éclair de caste démontré
par les Nunez del Cuvillo et les Juan Pedro Domecq. Mercredi, les
Jandilla et jeudi les Zalduendo, nous ont ramenés à l'attente, pénible,
de charges vives et fières du toro de combat. Désespérant pour
le public. Encore plus pour le torero qui veut... Qu'on en parle
à Enrique Ponce qui a touché six carnes en trois contrats. Qu'on
en parle, à un moindre degré, à Rivera Ordonez, qui s'en va
"à vide" de la Feria et, semble-t'il, sans grande
ambition. Attention, le public clavelero de Séville laisse
passer, peut-être... D'autres réagiront moins bien. Cependant,
on retiendra l'ensemble de son actuacion, lundi, avec les Nunez
del Cuvillo, et
en particulier cette portagayola, dont on ne sait ce qu'il faut le
plus saluer: la passe en elle-même ou la terrible attente qui la
précéda. Chapeau, Senor Duque! |
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A
signaler toutefois les gestes et "la geste" de Pedrito
de Portugal . On le sait pourri de talent et de classe, mais... il
manque ce petit "plus" d'expression, de personnalité,
de lumière dans les yeux, de cette rage torera qui fait, d'un bon
torero, une figure. Excellent et valeureux avec cape, très propre
à la muleta, Pedrito déroule un toreo esthétique mais
inexpressif, traînant en longueur, qui finit par jouer contre
lui. Dommage. Les deux corridas consécutives l'auront
probablement desservi, malgré la qualité qui lui fut applaudie
à certains moments de la lidia. Cependant, il faudra lui reconnaître
le geste de pundonor torero dont il fut l'auteur: Salement pris
mercredi en portant l'estocade au cinquième Jandilla, dont il
coupa une oreille quelque peu légère, il revint le lendemain,
"infiltré", avec une fracture de deux orteils du pied
droit . On le vit grimacer et boitiller, mais également partir
chercher, à portagayola, un triomphe qui ne vint pas, pour
d'autres raisons que ses qualités toreras. Dommage. |
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JOSELITO
ET JOSE TOMAS : Ambitions ? Illusion ?
Cinq oreilles en quatre corridas, dont deux en plaza de moindre
catégorie...On
peut se poser des questions sur le retour de Joselito, le révolutionnaire.
On peut respecter sa cause, mais c'est à lui de faire regretter à tous
son absence des grandes ferias par des triomphes sonnants, loin des télés...
Joselito ne peut se permettre d'être "uno mas", qui coupe une
oreille à Brihuega ou à Hellin. Après son retour prometteur à
Castellon, il se doit d'être "en Figura del Toreo". De son côté,
José Tomas réapparaît le 7 Mai à Barcelone, après sa blessure de
Zaragoza. Beaucoup regrettent l'aventure dans laquelle le torero s'est
embarqué. Tous pariaient sur lui, cette année. Déception, mal-être et
blessure. Il faut espérer que le torero aura plus de chance que lors de
ses deux premières sorties 2000, et qu'enfin pour lui sonneront les
ovations que l'Aficion lui réserve et que mérite son toreo. Cependant,
on peut encore une fois s'étonner, que le duo Joselito-Tomas se laisse
annoncer, le matin, à Nimes, dans une corrida de gala, alors que leur catégorie
mérite "sol y moscas, a las cinco de la tarde", dans un
cartelazo pour l'histoire.
Ambition? Mais laquelle? Triunfar "en
figura", ou... a llevarselo?
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SEVILLE
- 5 MAI: CABALLERO FROLE "LA PORTE" ET LES JEUNES S'ACCROCHENT
ADMIRABLEMENT
Division des opinions:
"unos se metian con mi padre, los otros con mi madre!"..
C'est ainsi que l'on pourra résumer l'ambiance au terme de la
faena de Manolo Caballero face au quatrième toro de Torrealta,
dans une Maestranza pleine, balayée par de dangereuses rafales de
vent. L'albaceteno avait coupé une petite oreille au premier pour
une faena abondante et liée, mais toréant exagérément d'abajo
parriba. Le bon coup d'épée tendido avait fait basculer la décision.
Face au quatrième, le torero construisit "une faena... et un
toro", endiguant ses charges violentes et lui imposant sa
volonté, à force de technique et de courage. Grosse faena clôturée
d'un gros coup d'épée. Enorme pétition et problème: Si l'on
accorde les deux oreilles que mérite la faena, c'est la sortie
par la Porte du Prince. Honneur suprême. Le président ne s'y
risque pas, et l'Aficion qui regrette peut-être quelque
"trop de générosité" cette année, se divise, et
insiste mollement. C'est ainsi que Caballero perdra la deuxième
oreille, pourtant méritée par son trasteo, et que "la
Porte" restera close. Caballero, énorme de sitio et
d'intelligence torera, est totalement "emballé", en ce début de
saison. |
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La corrida connut un épilogue haletant, superbe, avec deux mots
qui le résument: Toreria y Pundonor. Caballero triomphant
veillait sur ses deux jeunes collègues, deux enfants, deux coqs
de combat, deux lions, deux Toreros: El Juli et Miguel Abellan...
Miguel Abellan et El Juli. Le challenge n'était pas le même.
Figure consacrée et hyper médiatisée, El Juli toréait sa dernière.
Abellan, lui, n'avait qu'une corrida, qu'une carte à jouer. Les Sévillans
avaient murmuré leur désapprobation, sans vouloir tenir compte
des difficultés de son premier toro. Le même public avait
regretté ses ovations pour des banderilles très vibrantes mais
très "passées", posées par le Juli au troisième, en
repoussant dans le silence sa faena, sobre, très sérieuse,
terminée d'un coup d'épée qui en valait bien d'autres, ovationnés
cette année. On avait du mal à comprendre. |
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Deux oreilles pour Caballero, rien pour les jeunes loups...
Restent deux toros ... La dramaturgie se met en place, et va aller
crescendo jusqu'à l'apothéose finale, de gloire et d'honneur
pour le costume de lumières. Abellan va aller chercher, à genoux
face au toril, l'oreille du cinquième que les Sévillans lui
accorderont après qu'il eût tout tenté avec cape et muleta, le
serré de certaines passes faisant hurler de peur. Terrible,
Abellan, et chapeau, torero. Le sixième va sortir et le Juli
reste seul, sans trophée. Visage blême, dents serrées, le gamin
va également s'agenouiller là-bas, au sortir du couloir noir.
Larga a portagayola, capéo vibrant. Le feu aux arènes. "Eso
se Ilama verguenza torera". Le toro fait vibrer et le Juli en
profite. Certes, le quite de la lopesina n'est plus ce qu'il était,
et les banderilles sont "de guerre" et "non d'école".
Mais l'émotion est là, montant encore d'un cran lorsque le jeune
va offrir à ses compagnons et adversaires, sa faena,
"la" faena où tous devinent qu'il va se la jouer, fou
de fierté et de toreria. El Juli va toréer sérieux, classique,
rythmé, tant que le toro chargera. Celui-ci baissant de ton, le
gamin va s'arrimer comme un perdu, arracher trois naturelles
folles, incroyablement croisé, jusqu'à toucher le piton extérieur
du bicho. Toute la maestranza et les téléspectateurs vont
pousser avec lui un premier pinchazo, puis une grosse épée entière,
libérant émotion, triomphe et bonheur pour tous.
Cette dramaturgie-là, où seuls jouent
l'improvisation du destin et le courage des hommes, est unique. Et
c'est à la tauromachie que nous le devons. Peut-être monsieur
Field eût-il dû dépenser quelques sous pour ainsi comprendre
pourquoi on peut arriver à aimer la corrida, même quand on aime
les animaux, même quand on aime et qu'on admire le toro... |
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JUAN
JOSE PADILLA, HEROIQUE ET BLESSE
Sevilla - 7 Mai: Après la corrida du samedi où les Cebada Gago,
super présentés et armés, mais sans fond, n'ont pas permis le
triomphe, si ce n'est une nouvelle page de gloire de Pepin Liria,
maltraité par le président, mais auréolé par le public, on
attendait les Miura du dimanche.
Curieusement, au fil des ans, la miurada
sort dure à Séville, feria "douce", et parfois plus
toréable à Pamplona, feria"dure". Allez donc
comprendre. Cette année, les toros de Zahariche sont sortis à la
Maestranza, hauts et longs comme des camions, malins et dangereux
pour qui doutait devant eux. Jose Antonio Campuzano et El Tato
eurent tôt fait de "plier les cannes", ce qui déclencha
l'ire du public maestrante qui se laissa aller au vilain geste de
lancer des coussins, alors que le toro rôdait encore en piste. On
peut, éventuellement, comprendre, mais en aucun cas excuser une
telle attitude, indigne de Séville, ou de toute autre plaza. |
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Il faut dire que ce public était encore sous le coup de l'émotion
que provoqua la folle vaillance de Juan Jose Padilla, triomphateur
de la corrida, avec une oreille coupée au troisième, une
blessure, trois côtes cassées, pas un centimètre de son corps
n'étant épargné par les ecchymoses. Triomphe de poudre et de
sang du torero de Jerez. Courage héroïque, que certains diront
inconscience.
Padilla, selon sa coutume, est
parti attendre le troisième a portagayola. Le toro sort au
ralenti et le torero aguante sans s'échapper, sans rectifier,
sans se jeter au sol. Le miura suit la cape un instant et oblique
immédiatement sur l'homme qui essaie de se relever. Suit une série
d'horribles derrotes et hachazos qui prennent et reprennent le
corps du torero, tel un pantin, certains coups de guillotine l'évitant
miraculeusement. Talleguilla ouverte derrière la cuisse gauche,
roué de coups, le torero est emporté vers l'infirmerie. Il n'y
arrivera pas, s'échappant des bras secourables, et revenant dans
le ruedo, grimaçant, défait, mais torero. L’épopée commence.
Quite par chicuelinas à faire hurler, trois paires de banderilles
dont deux formidables, au moment où tout citoyen normal serait en
clinique avec huit mois d'arrêt de travail et douze infirmières
à son chevet. La faena sera "de vouloir et de pouvoir", dans un
climat d'angoisse et d'admiration. Olé,
los toreros machos. Viva Jerez! Superbe, angoissant,
grandiose! Vous aussi, vous auriez frémi, vous aussi, vous auriez
bondi, monsieur Michel Field... La faena se termine. Le public a
hurlé à chaque pase de pecho et salué un surprenant ultime
adorno "de classe". Avide de ce triomphe, le torero
partira pour un immense coup d'épée dans tout le haut, se
faisant cueillir par la corne qui cognera dans le chaleco, en bas
du côté droit et remontera, heureusement sans pénétrer, jusqu'à
l'épaule, levant l'homme comme fétu de paille et le jetant loin.
Toutes les vierges d'Andalousie étaient au quite, elles dont les
médailles furent arrachées de la poitrine du brave. Oreille de béton,
vuelta d'apothéose, et direction l'infirmerie où le docteur Vila
devra se fâcher tout net pour empêcher Padilla de sortir au
sixième. Tandis que la corrida sombre, on entendra la sirène
d'une ambulance qui emmène vers une clinique de Séville, Juan
Jose Padilla, torero-héros, pour y être opéré d'une cornada
interne de quelques 15 cms, et subir tous les examens qui
confirmeront le nombre de côtes cassées et iront vérifier la
gravité d'éventuelles autres lésions, au cou, à la tête, à
l'abdomen. Blessé, moulu, Padilla a continué et a triomphé, écrivant
une nouvelle page de gloire, face à des toros de légende. Olé
Jerez. |
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LA
FERIA DES "PORTAGAYOLAS"
Il fallait avoir le coeur bien accroché cette année à Séville.
Non moins de six toreros sont partis s'agenouiller à la sortie du
terrible, parce que très large, couloir du toril, et attendre
impavide, la première charge du toro, violente ou hésitante,
mais toujours dangereuse. Rivera Ordonez, Pedrito de Portugal,
Miguel Abellan, El Juli, PepinLiria, Juan jose Padilla y sont allés.
Toreros adulés ou plus modestes, riches ou voulant le devenir,
ils sont tous partis, seuls, pour ce pile ou face de gloire, ce
geste de toreria, qui peut coûter si cher, et que
malheureusement, l'on oublie si vite. Chapeau, toreros! |
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RETOUR
TRIOMPHAL DE JOSE TOMAS
Barcelona - 7 mai : Sortie a hombros pour Jose Tomas, de retour aux ruedos
après sa blessure de Zaragoza. Au cartel Finito et El Juli, face à de
Jandilla, qui seront une catastrophe, à part les deux derniers. La
monumental de Barcelona était pratiquement pleine, ce qui est un plaisir,
quand on sait l'importance de cette plaza dans l'histoire du toreo, et
quand on voit dans quel bas-fonds elle était tombée.
Jose Tomas a levé le public dans des
quites extraordinaires de majesté et de serre, puis dans certains
passages d'une faena sur deux mains, rapidement clôturée à l'épée.
Deux oreilles et sortie triomphale pour l'idole de Barcelone. El Juli a
tout essayé, répliquant au quite par des chicuelinas à genoux, perdant
les trophées du sixième, à cause du descabello.
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TRES
GRAVE BLESSURE EN PLAZA DE LA MEJICO
Mexico - 7 mai: Le matador de toros mexicain Juan Pablo Llaguno, à reçu
dimanche, dans la monumental de Mexico une blessure de pronostic très
grave, en portant l'estocade au toro de sa confirmation d'alternative.
Cornada dans l'aine droite avec deux trajectoires (25 et 20 cm), vers
l'intérieur et le haut, qui ont causé d'énormes dégâts, grosse hémmoragie
immédiate et choc traumatique intense. La veine iliaque a été sectionnée;
une thrombose de l'artère iliaque s'est produite, qui a fait craindre un
moment pour la jambe du diestro, le membre n'étant plus irrigué. Quatre
heures et demi d'opération et surveillance médicale intensive.
Il s'agissait de la 8ème corrida de
Printemps dans la monumental, avec des toros de peu de jeu de "La
Mission". A cette occasion, a confirmé également son alternative 1
torero de Salamanca Domingo Lopez Chaves, le parrain étant Francisco
Dodoli.
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LE
"PIEGE"DE LA CORRIDA DE RESACA
Séville - 8 Mai: L'histoire de la Feria de Séville, dans les 20 dernières
années, est parcellée de grands moments d'émotion aficionada, provoqués,
le dernier jour, dit "lunes de resaca", (le lundi de la gueule
de bois) par la corrida des Guardiola de Maria Luisa Dominguez Perez de
Vargas. Les lampions de la feria se sont éteints et les touristes envolés.
On reste "entre Sévillans" ... en principe. Au cours des années,
plusieurs toros ont démontré caste et bravoure, chargeant de loin le
picador, prenant des piques d'anthologie et terminant parfois excellents
à la muleta. C'est ainsi que certains matadors furent révélés (Emilio
Oliva), ou relancés (Tomas Campuzano) par ces fameux toros, et que
plusieurs d'entre eux (on se souvient du "Topinero") raflèrent
les prix de la feria, à la dernière minute.
Cependant, tous les toros ne sont pas
braves, tous les toros n'ont pas le même fond, la même force. Le public
n'en a cure, exigeant à cette seule occasion, que les toros, braves ou
mansos, forts ou faibles, encastés ou mièvres, soient placés loin du
piquero, et attendant que tous chargent seuls et à cette distance, peu
importe s'ils mettent une heure à démarrer, s'ils s'endorment au peto,
ou s'il s'échappent à la morsure du fer. C'est comme cela, un point
c'est tout, et gare au torero qui ne respecte pas cette règle. Quand le
toro est exemplaire, c'est , il est vrai, très émouvant, magnifique.
Mais si le toro est "normal" ou manque un peu de fond, le
matador respecte la vox populi et .... se retrouve sans toro pour la faena
de muleta.
C'est ce qui est, encore une fois
arrivé, pour cette édition de l'an 2000, les Maria Luisa sortant
superbes, très braves au cheval, pour trois d'entre eux, mais complètement
dégonflés, physiquement, et sosos à la muleta. Les toreros auront
maudit beaucoup de monde, en constatant la noblesse fatiguée, insipide,
de ceux qui portaient tous leurs espoirs. Antonio Manuel Punta, Domingo
Valderrama ne purent relancer la carrière des bons toreros qu'ils sont.
L'albaceteno Samuel Lopez se montra vert et un peu froid.
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8 MAI -
ARMISTICE POUR UN "JOLI BRIN D'HERBE"
Festival bénéfique en plaza Saint Vincent de Tyrosse, avec des novillos
de "Yerbabuena", d'Ortega Cano. Le septième a été gracié, et
la placita landaise entre dans l'histoire du Toreo... Il a été combattu
par la torera Mireille Ayma. Le public s'est diverti, constatant les beaux
restes de Damaso Gonzalez, et l'entrain de Luis Francisco Espla, qui sur
sa lancée, toréa le sobrero huitième, faisant participer tous ses collègues.
A noter que s'il fallait en grâcier un, c'était probablement cet
excellent toro. Par ailleurs, l'Aficion a souffert, et a craint pour
Rafael de Paula, physiquement incapable de faire face à la charge d'un
novillote. On tremble en le sachant aux cartels de Jerez.
Ce même jour, à Palavas, les "Viento Verde"
des Peralta ont été faibles, et les deux toreros français en mano a
mano, n'ont pu que constater les dégâts. Oreille à Fernandez Meca, plus
chanceux que Denis Loré.
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SEVILLA 2000 -
TOUS LES TROPHEES POUR CABALLERO ET D.MIURA
9 mai -
La feria d'Avril est terminée. Les andalouses ont rangé leurs belles
robes, mais les bouteilles de fino restent ouvertes. Dans la plaza planent
encore les souvenirs d'une belle feria de l'an 2000. Là-haut peut-être,
Don Diodoro est heureux.
Chaque année, dès
le dernier toro estoqué, se réunissent plusieurs jurys qui vont
attribuer les trophées aux vainqueurs de la feria. Parmi ces jurys les
plus importants, ceux de "La Real Maestranza" et de "Puerta
del Principe" viennent de donner leur palmares.
Pour le Jury de Maestrantes:
Triomphateur de la Feria: Manuel
CABALLERO
Meilleure faena: Eduardo Davila MIURA
Meilleure estocade: MORANTE DE LA PUEBLA
Meilleur Rejoneador: Pablo HERMOSO DE MENDOZA
Meilleur lot de toros: NUNEZ DEL CUVILLO
Meilleur toro de la Feria: "OPIPARO" - 3ème toro de Juan
Pedro DOMECQ
Meilleur subalterne à la brega: Carlos CASANOVA (avec Pedrito de
Portugal)
Meilleur banderillero: Jose Antonio CARRETERO (avec Manolo
Caballero)
Meilleur Picador: Juan BERNAL (avec Pepin Liria)
De son
côté, le jury "Puerta del Principe" donne également Manolo
Caballero, Eduardo Davila Miura, pablo Hermoso de Mendoza et Juan Bernal,
vainqueurs dans leur catégorie respective, ajoutant un prix à FINITO
DE CORDOBA pour le meilleur toreo à la cape, et partageant à égalité
les trophées aux meilleurs lots de toros, entre NUNEZ DEL CUVILLO et
JUAN PEDRO DOMECQ.
A
signaler de même, les prix attribués par l'équipe des chirurgiens de la
Maestranza, menée par don Ramon Vila, qui a eu, cette année, énormément
de travail:
Prix au quite artistique: FINITO DE CORDOBA
Prix au quite "providentiel" : Angel MAJANO (avec "El
Juli")
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SAN ISIDRO EN
PLAZA DE MADRID -"VISTA ALEGRE"
Samedi 13 mai débute en la plaza Monumental de Las Ventas - Madrid, la
plus longue et plus importante feria du monde. Pratiquement un mois entier
de corridas, dans une plaza pleine (23000 personnes), souvent balayée par
le vent, dans un climat souvent tendu de par l'exigence d'un public sévère,
parfois injuste, mais dont on s'aperçoit qu'il met souvent "les
choses à leur place".
A noter le site de la Plaza de
Madrid: http://www.las-ventas.com
qui donnera, en direct, les résultats
de chaque corrida, toro par toro.
La deuxième
plaza de Madrid, qui vient de s'inaugurer, le "Palacio de Vista
Alegre",a décidé de faire la pige à la grande soeur, en montant,
pendant la grande feria, deux corridas-évènement, les 21 et 23 mai.
Dimanche 21 mai:
Toros de Parlade, pour Curro VAZQUEZ - JOSELITO - Jose TOMAS
Mardi 23 mai:
Deux toros pour Pablo HERMOSO DE MENDOZA, à cheval, et quatre
Sanchez Arjona pour
Antonio Chenel "ANTONETE" et Curro ROMERO
On aura
du mal, cependant, à évaluer la force mobilisatrice du premier cartel,
l'affiche de ce dimanche dans la monumental étant, tout respect gardé
pour les toreros en lisse, relativement faible. Joselito et Jose Tomas
rempliront-ils Vista Alegre? Tout est fait pour qu'il en soit ainsi,
d'autant qu'ils viennent accompagnés de Curro Vazquez, auteur de la
grande faena que l'on sait, en avril.
Et que se passera t'il s'ils ne remplissent pas?
Rien, évidemment! Quoique...
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PAMPLONA
- SAN FERMIN 2000: C'EST PRESQUE PRÊT !
Les cartels de la San Fermin sont sur le point de sortir. Bien entendu,
traditionnelle feria basée sur le toro, dans l'ambiance que l'on sait.
Ambiance qui choque parfois les aficionados habitués au silence d'espoir
et de respect régnant notamment en France, ce qui n'empêche nullement
l'enthousiasme ou les grandes colères. A Pamplona, c'est le silence qui
choque, on le sait. Les toreros y sont mentalement préparés, et
l'acceptent. C'est donc dans ce climat, unique au monde, que les
cuadrillas vont affronter "le plus haut" et "le plus
pointu" et "se la jouer" aux sons du "paquito
chocolatero" ou de "la chica yéyé", braillés par les
penas en joie.
Cette année, il risque d'y avoir "un peu
plus" de bruit, puisque va se présenter à Pamplona "El Juli",
avec les corridas de Nunez del Cuvillo et du Capea, alternant un jour avec
Ponce, l'autre avec le Morante. Par ailleurs, il semble qu'une candidature
soit sérieusement étudiée: la torera Mari Paz Vega. Sans le tapage médiatique
qui a entouré sa consœur, et néanmoins ennemie Cristina Sanchez, elle
est en train de gravir, peu à peu, les échelons du respect, et vient de
se présenter à Mexico, y laissant bonne impression. Un femme en plaza de
Pamplona pour la San Fermin? Et pourquoi pas? Hemingway en aurait peut-être
avalé son cigare. Ce qui est certain, c'est que, si cela se réalise...
ça va faire du bruit.
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SAN
ISIDRO 2000 ... C'EST PARTI
Madrid - Las Ventas. La plaza, vide, a déjà de quoi inquiéter.
L'aficionado qui l'a observée, depuis la porte du paseo, à la bizarre
sensation d'être au fond d'un cratère dont les pentes en escaliers
montent jusqu'au ciel. Une immensité de béton dont chaque parcelle sera
tout à l'heure envahie par quelques 23000 spectateurs. Et au milieu d'un
ruedo immense...
Madrid -San Isidro: la plus grande feria au
monde. Il y faut triompher pour percer, ou pour maintenir son rang.
"Comment sera le public, aujourd'hui?" Dur, toujours; changeant,
souvent; à cran ou décidé à "couler" l'affiche du jour,
parfois... une ambiance particulière, lourde, faite d'attente et de
suspicion. Les toreros se présentent, chargés de responsabilité et de
doute: Vont-ils lidier les toros inscrits à leur contrat? La valse du bétail
est incessante et il est des ferias passées dont le triomphateur fut
Florito, le maître "vaquero" de la plaza, célèbre pour son
habileté à ramener au chiqueros les toros changés... On proteste tel
toro, parce qu'il a légèrement boité, tel autre parce qu'il est vilain,
tel autre par ce qu'il faut tout refuser à la vedette qui va l'affronter.
Le torero devra, à outrance respecter les règles du toreo, qu'à priori
certains groupes des spectateurs connaissent mieux qu'eux. Madrid,
"la terrible"...
Et pourtant, quand naît, parfois à partir d'un
détail de courage, de fierté, de noblesse, ou même de désarroi, cette
communion entre le public et un homme, Madrid devient la plus forte, la
plus belle et, parce que connaissant son sujet, elle est également, la
plus juste. Des toreros ont bâti leur carrière sur Madrid, tout
simplement parce que le public de Las Ventas a dit ensemble un jour,
l'espace d'une heure, une minute, un instant : "Celui-là, il est
torero"
Voilà ce qui va captiver l'attention de l'Aficion
mondiale durant 27 jours, du 13 mai au 9 juin. 21 corridas, 3 novilladas
et 3 courses de rejoneo, la plaza toujours pleine, souvent... la troisième
corne du toro: le vent. Madrid - Las Ventas souffre de cet élément
naturel, bien peu aficionado, qui a gâché tant de faenas détruit tant
d'illusions, d'espoirs... et parfois donné tant d'excuses.
Séville a rangé ses lampions, Madrid se frotte
les mains, affûte les baïonnettes. On ne s'aime pas, on n'a pas les mêmes
valeurs... Donc, Toreros, il va falloir lidier et triompher.. à la manière
de Madrid. La porte, ici, n'est pas des princes, mais Alcala, c'est pas
mai non plus ..."Suerte para todos! Que no haya viento y que vayan
embistiendo los toros...".
Voir l'ensemble du programme dans la rubrique
"Cartels". On
sait qu'il y aura quelques remplacements , en particulier le premier jour,
le jeune colombien Paquito Perlaza, blessé, le 7 mai dans cette même arène,
devant céder son poste à A. Gomez Escorial.
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MONT DE MARSAN PRESENTE
MADELEINE
12 Mai - Pas d'hôtel
parisien, ni lambris ni moquette feutrée, mais la bonne terre des Landes,
celle qui hume bon, après l'orage. Pas de baise-main, mais de bonnes
poignées de paluche et de gros vrais poutous d'amitié. Un plaisir à
retrouver l'ambiance de la "future Madeleine", au beau milieu du
parc des Nahuques, à l'occasion de la présentation des carteles de la
feria 2000. La réunion à laquelle participèrent, grand nombre d'invités
aficionados et professionnels, fut rehaussée, par la présence, au côtés
du Maire, de Don Victorino soi-même, à qui fut remis le trophée du
ganadero triomphateur de l'an passé, dans le Sud-Ouest. Deux personnages,
hauts en couleurs, sur la même longueur d'ondes lorsqu'il faut parler
vrai et agir.
Feria de la "Madeleine 2000". On connaît
la forte implication de la Casa Chopera à Mont-de-Marsan, et donc,
aiguillonné par la commission taurine et l'Aficion, on met les petits
plats dans les grands. Feria forte, équilibrée, qui traduit à la fois,
l'ouverture et la fidélité. Toutes "les pointures" seront là,
Joselito et Jose Tomas inclus. On fera une place au Califa, et on se
souviendra des fabuleux moments qu'ont fait vivre sur le sable du Plumaçon,
les Tato, Juan Carlos Garcia et bien entendu, le typhon Padilla, vainqueur
de l'an passé. Ganaderias fortes, avec Miura, Victorino, et là-aussi, la
fidélité, par toros interposés, puisque cette année encore sortiront
ceux du Torreon, dont le propriétaire actuel est .... Cesar Rincon. Fidélité
et tradition, de même, avec la Corrida portugaise en nocturne, et la non
piquée, au matin du dernier jour.
Madeleine 2000 - du 16 au
20 juillet . Voir rubrique "Cartels"
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"ARENES" - COUP DE SOLEIL ET LUMIERE D'AFICION
A l'occasion de la présentation des cartels de Mont-de-Marsan,
l'aficionado a pu découvrir le très intéressant travail de la
photographe Martine Chenais. C'est simple, mais il fallait y penser.
Trois fascicules, pour le moment, et toutes les sensations que l'on
ressent en parcourant les couloirs d'une plaza de toros, au matin
d'une corrida, ou le soir, lorsque les clameurs se sont tues. Jouant
avec le blanc des murs et le bleu du ciel, étudiant l'architecture,
travaillant ses angles au point de nous emporter ailleurs, l'artiste
surprend, ou réveille au cœur de l'aficionado ce moment passé à
attendre l'évènement. Même vide, une plaza de toros ne dort
jamais. Regorgeant de mille lumières, de mille souvenirs, elle
garde toutes les émotions qui sont autant de pages au grand livre
de l'histoire de chacun. |
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Roquefort, Mont-de-Marsan-Dax... Les 3 premières
visites en lumière, qu'accompagne joliment la plume de Quitterie Kahn...
"Arènes" (aux éditions Jean Lacoste).
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FLOIRAC - OREILLE D'OR ET SOLEIL DE PLOMB
14 Mai- A la fin de la corrida cheminait un long cortège, le long de
cette interminable allée qui libère la plaza de Floirac, vers les
parkings, vers la grande ville proche, Bordeaux, pour les plus chanceux, ou
deux heures de route pour les basques, landais et autres gersois. Cortège
silencieux, fatigué, écrasé par la chaleur ou par l'ennui; aficionados
qui ont du mal à faire le distinguo entre la fête populaire qui entoure
la plaza et la journée, avec force guinguettes et activités bruyantes,
au demeurant fort sympathiques, et la fête brave, dans la plaza, où,
quel que soit le toro... on peut mourir à tout instant.
Malgré les efforts de l'empresa, depuis des années,
le public de Floirac continue à ne pas vouloir apprendre, à considérer
sa plaza comme un ring où l'on invective, où l'on chante et où l'on
rote, faisant plus penser à "l'Amsterdam" de Brel qu'au férial
de Jerez de la Frontera. Au fond, on se demande à la fin, qui des
spectateurs était le plus heureux? l'Aficionado qui avait apprécié les
dons innés du Juli, et la faena de Bautista, où le veinard possesseur du
billet de tombola N°555, qui remportait une poupée géante, vêtue à la
flamenca, embaumée de Ricard et de merguez. Floirac ne mérite pas sa
plaza, ne mérite pas les efforts de tous ceux qui veulent en faire une
vraie plaza de toros et d'Aficion, et c'est bien dommage.
Cela se ressent toujours dans le ruedo, Les
toreros ne sont pas fous, et captent vite l'ambiance. Maintenant, si la
plaza est pleine, et que tout le monde y retrouve son compte, c'est une
autre affaire.
Casi lleno et grosse chaleur pour cette nouvelle
oreille d'or. Un toro de Garcigrande, sorti premier, et cinq de Domingo Hernandez, plus réduits
ceux-ci que celui-là, et démontrant peu de qualité, la tendance générale
étant de ne pas quitter la zone des barrières. Seuls les premier et sixième
permettaient de se relâcher, les autres se souvenant toujours de ce
qu'ils laissaient derrière eux. Julio Aparicio fut peut-être le moins
surpris de l'oreille qui tomba du palco, après ses soubresauts et le
bajonazo ponctuant sa première prestation. Ce qui ne l'empêcha pas de
donner une vuelta "légèrement discutée". On lui vit, au quatrième,
quelques éclairs, souvenir du toreo de classe et d'empaque qui avait levé
tant d'espoirs, il y a peu. Vuelta . El Juli, comme Astérix, est tombé
dans le Toreo, à sa naissance. Solide, intelligent, autoritaire et
courageux, le garçon, à deux jours de sa confirmation à Las Ventas,
arrive, fait le tour du propriétaire, et adapte sa production. Alors,
quel que soit le toro, et il eut le plus mauvais lot, il assène, avec
cape et muleta ce qu'il faut pour ravir les uns et laisser les autres
admiratifs devant son intelligence, sa facilité et de bons moments isolés.
Il fit ce qu'il fallait pour couper trois oreilles, et il les coupa. Même
Aparicio demanda les trophées au cinquième. Chapeau, Julian, mais
mercredi, ce sera autre chose. Juan Bautista était triste au sixième. On
le comprend, mais il ne faut pas. Perdre les oreilles au descabello arrive
souvent... Bien sûr, c'est trop bête, mais restons sur cette dernière
faena, la plus construite, la plus sérieuse, avec de très bons passages,
liés, relâchés, qui resteront le souvenir de cette corrida. Une oreille
pour Juan Bautista, l'oreille d'or pour El Juli et ... une poupée géante
pour l'heureux possesseur du billet N°555.
Voir photos Galeries
Photos 2000
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DUR-DUR LE DEBUT DE LA
SAN ISIDRO
Hernandez Pla et Fraile pour débuter, on savait bien que cela ne se
ferait pas dans la dentelle. Les Santa Coloma sont sortis magnifiques,
mais dangereux. Les Fraile, (il n'en sortit que quatre), se montrèrent
faibles. Chez les hommes, un premier moment d'héroïsme, Gomez Escorial
qui va chercher l'Historique, attendant le sixième à genoux, à la porte
du toril. Le lendemain , le public aura quelques attentions pour le Fundi,
qui vient de perdre son père. On sait que Las Ventas est souvent très
dur, trop dur, pour le torero de Fuenlabrada, souvenir de quelques
insolences passées.
La semaine commence avec la première parution de
Juan Bautista, et bien sur, l'évènement , la présentation, de matador,
et confirmation d'alternative du Juli, dont on dit qu'elle soulève autant
d'intérêt et de passion que celle du Cordobes, en 1964. Ponce et Rivera
seront maîtres de cérémonie, sous l'arbitrage des toros de Samuel
Flores.
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EL CALIFA ET EUGENIO DE MORA, VEDETTES DU WEEK-END
14 Mai - L'épée a bien fonctionné et le Califa est sorti a
hombros de la plaza de Valencia, samedi au cours de la traditionnelle
corrida à la "Valenciana". Dimanche, c'est Eugenio de Mora qui
triomphe à Talavera, prenant ses marques pour Madrid. Attention à
celui-là. Après Séville, il arrive chez lui, et il est un des favoris
de las Ventas... Les toros de Pereda ont gâché la corrida de Valladolid,
Joselito et Jose Tomas ne pouvant que constater les dégâts. A Barcelone,
l'Aficion ne réagit que s'il y a des vedettes. Un quart de plaza
pour le cartel du jour, où Canales Rivera s'en sortit le mieux. El Fandi,
à la veille de son alternative (dans un mois, à Grenade) a fortement
accroché avec Séville, ce qui peut paraître curieux, mais dénote également
le talent du torero à s'adapter aux plazas et aux divers publics. Un bon
point donc, et à suivre.
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L'ENFER
A MADRID
16 Mai - En deux jours, le
public de Las Ventas aura connu l'enfer... Enfer d'ennui, lundi, avec la
corrida de Rojas qui est sortie infâme. Enfer de sang, mardi, avec une
novillada qui se résume en deux cornadas très graves pour Fernando
Robleno et Antonio Barea, toutes deux au niveau de l'aine, avec de gros dégâts
musculaires et sanguins.
Le public, lundi a vu défiler 10 toros et, de
fait, seuls deux toros de la corrida annoncée de Gabriel Rojas furent
lidiés, les autres étant changés, remplacés par de Julio de la Puerta,
eux-mêmes remplacés. Le solde porta le nom de Criado Holgado, Barral et
Hermanos Astolfi, tous entachés de faiblesse et de manque de caste. Luis
Francisco Espla et El Cordobes passèrent, et c'est le "petit français",
Jean Baptiste Jalabert, qui s'en sortit le mieux, donnant une vuelta au
troisième.
Mardi, la novillada de la Quinta est sortie
forte et encastée, et on le sait, un Santa Coloma encasté ... l'est
doublement. Martin Antequera se retrouva tout seul, tuant toute la
novillada, suite aux graves cogidas de ses deux compagnons de cartel: Robleno, pris par le second, Antonio Barea, blessé par le suivant.
Antequera dut respirer un grand coup et alla au combat, se montrant solide
et courageux. Il reçut les deux derniers au toril, a portagayola, et
coupa l'oreille du sixième. Un exploit et une épopée qui figureront désormais
à sa biographie. Valiente y Torero.
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GRANDE
CORRIDA DE ZALDUENDO, A TALAVERA
16 MAI - Triomphe total aux portes de Madrid, où l'on célébrait le
triste souvenir de la tragique cornada de José Gomez "Joselito".
C'était un 16 mai 1920. La plaza s'est remplie jusqu'au toît et la
corrida a été d'apothéose, grâce au jeu des toros de Zalduendo. Deux
oreilles du quatrième pour Jose Arroyo "Joselito" qui avait mal
tué le premier. Deux oreilles et la queue "del quinto bueno",
pour Enrique Ponce, toréant magnifique sur la main gauche. Mal servi,
Jose Tomas se montra torerisimo, coupant un trophée à chaque adversaire.
Les trois diestros et le mayoral sont sortis en triomphe.
Avec Castellon, le vrai grand retour, en
"figuras del toreo", des deux Josés, pour la première fois
confrontés, en saine compétition, avec Enrique Ponce qui, on le sait,
n'a cure de la polémique "Télévision", car il cherche le
triomphe chaque après-midi, caméras ou pas.....
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LES
CHALLENGES DE LA SAN ISIDRO
Madrid, très dure lorsqu'il faut s'y présenter, terrible lorsqu'il faut,
à tout prix, y remettre les pendules à l'heure et justifier son statut
de vedette,de figura.
Cette San Isidro comporte de nombreux challenges
personnels qui, à plusieurs titres, pourront avoir quelques répercutions
sur le circuit. Oh, bien sûr, rien d'inexorable, car... "si Madrid
donne, elle n'enlève plus", mais elle peut entériner quelques
craintes et précipiter quelques dégringolades. Par contre, elle peut de
même relancer vers le firmament.
On peut penser que ce sera la feria de Caballero.
On peut parier sur Ponce. On peut espérer qu'on fera enfin justice à
Liria. El Juli passera, et ne cassera pas, mais on le regardera à la
loupe, et il faudra toréer reposé. La lopesina, d'accord, mais pieds
joints. Morante sera t'il remis? Il n'a pas le droit de décevoir une
plaza où jusqu'à présent, la chance le fuit. Eugenio de Mora et Abellan
seront attendus avec diverse bienveillance. Finito de Cordoba devra
confirmer Séville, de même Davila Miura. Califa va se jouer la peau, et
mettre le feu. Victor Puerto peut y rattraper définitivement le train
perdu. El Tato brûlera quelques dernières cartouches. Attention Uceda
Leal, il n'a pas le droit de passer sur la pointe des pieds. Et au beau
milieu, un petit français, Juan Bautista, qui a déjà atteint un vrai
niveau, un vrai standing. Il luil faudra confirmer la grande impression
laissée en 99. Pression pour El Cordobes et Rivera Ordonez: Cela fait
longtemps que le triomphe les fuit. Ou cela les vexe et l'on sera fixés,
dès les premiers capotazos... Ou ils n'en n'ont cure, et ... cela ne
changera rien. Quoique...
Tel se présente le grand feuilleton de la San
Isidro 2000, entièrement télévisé sur Via Digital, sauf les corridas
des 22 Mai et 5 juin, retransmises sur la première Espagnole, TVE1.
Quelques apothéoses et fracasos se succéderont, parsemés de longs
soupirs d'ennui ou d'attente durant 27 jours, où défileront en principe
162 toros, dit de combat. En fait, on peut parier sur le double, vu
l'exigence du public madrilène. Qui vivra verra! Bon courage à tous!
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LA CORRIDA
"NON-EVENEMENT"
Madrid -17 mai: Plein absolu
et beau temps un peu venteux pour la course tant attendue, 5ème de la San
Isidro 2000: La confirmation d'alternative d'El Juli. Toute la gentry
madrilène est présente, les caméras ne savent plus où donner du zoom.
Au soleil, l"autre caste" est aussi au rendez-vous, bien décidée
à se faire remarquer. C'est réussi. Il faut dire que les braillards
n'auront eu aucun mal à couler la corrida, du fait de la terrible déception
causée par les toros de Samuel Flores. De ce fait, cette corrida est
devenue "un non-évènement" à oublier bien vite, tout le monde
sortant dépité de cette punition.
Corrida très bien présentée, les toros sortant
"en Parladé", c'est à dire sans fixité au départ, comme le
font beaucoup, avant de se définir au cheval et de passer aux choses sérieuses
aux tiers suivants. C'est un peu le comportement attendu de cette
ganaderia. Hélas, et cela devient inquiétant, le lot entier révéla une
certaine faiblesse et surtout une soseria totale, une fadeur, une absence
coupable, non exempte de sournoiserie, qui désespère les hommes et les
met en danger, devant l'impatience des gradins.
Vêtu de bordeaux et or, le Juli fit des
efforts désespérés pour marquer "sa" journée. il n'y réussit
point, écoutant deux silences après deux duels perdus d'avance et mal
terminés avec l'acier A noter tout de même un quite virevolté au sixième,
clos d'une demie-véronique "de cartel", et une grande deuxième
paire de banderilles, por fuera, à ce toro qui arrivait fort, en coupant
le terrain. On ajoutera quelques bons derechazos et une permanente bonne
volonté. Pour la petite histoire, El Juli confirma son alternative devant
"Pitanguito"- N°49 - 598 Kgs. Mais c'est vraiment pour la
petite histoire.
Enrique Ponce, le parrain, qui connaît les
Samuel mieux que quiconque, a bien failli "enclencher à
gauche", face à son premier. Il y aurait peut-être réussi, sans
les railleries et censures venues de ceux qui, depuis les gradins du 7,
toréent mieux que personne. Désespérant comportement qui se répéta au
quatrième, face auquel la brièveté était de mise. Rivera Ordonez, témoin
de haut rang, et on le lui fit sentir, a perdu sa première bataille.
Dommage, car il y avait peut-être, devant un public plus attentif et
bienveillant, une grosse bagarre à gagner face au cinquième, un violent
mais mobile, qu'il a bien failli amadouer, à coup de séries de
derechazos de plus en plus allongés. Hélas-, des cris fusèrent et le
torero se désista.
Adieu champagne, adieu claveles, les vedettes
sont reparties. "No
pasa nada..." Un non-évènement qui va remplir des pages et
des pages dans la presse. Pendant ce temps, dans leurs chambres contiguës,
les deux novilleros blessés hier évoluent favorablement, tandis qu'assis
chez lui, un matador revit chaque instant de l'exploit de ce début de
feria: Gomez Escorial, à genoux à la sortie du toril, et ce diable de
Santa Coloma aux yeux faits, qui par deux fois, freine et s'arrête à
deux pas de sa cape. Il donna sa larga, il s'en sortit vivant, et personne
ne succomba à ce terrible moment d'angoisse. C'est, pour le moment, l'évènement
de la feria....
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MORANTE DE LA PUEBLA DEVRA ATTENDRE
UN PEU - MADRID AUSSI
17 mai - Comme on pouvait le
craindre, Morante de la Puebla, insuffisamment remis de sa grave cornada
de Séville, le 29 Avril, ne pourra réapparaître comme il le désirait,
le 18 en plaza de Jerez, pour se présenter le lendemain au portail de Las
Ventas. Il faut venir à Madrid en totale possession de ses moyens et de
son art. On sait qu'il n'y a pas que les toros qui y posent problème.
Retour fixé au 26 mai, et rendez-vous à la monumental le 29. C'est
Miguel Abellan qui le remplacera vendredi, face aux toros d'Alcurrucen.
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JEREZ DE
LA FRONTERA - LE PHARAON, POUR VINGT ANS DE PLUS
18 Mai - Depuis des années, mi-éblouis, mi-incrédules, les jeunes
aficionados écoutaient les anciens leur raconter telle ou telle faena
magique de Curro Romero, il y a des lustres, à Jerez , au Puerto ou à Séville.
Aujourd'hui, ils ont vu, et les absents verront, grâce à la Télévision. |
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Le magique, c'est la conjonction, en un même
moment, de plusieurs éléments qui vont aider à peindre l'immortel: une
Plaza, une atmosphère, un toro et ...le duende qui, ce jour, frappe à la
porte de la chambre du torero et lui dit "aujourd'hui, je viens avec
toi". Alors, dès le paseo, on sent qu'il va se passer quelque chose.
C'est ce qui est arrivé ce 18 mai 2000, en plaza de Jerez de la Frontera,
lors de la deuxième corrida de feria, au cours de laquelle Curro Romero a
coupé trois oreilles et une queue, et Rafael De Paula, malgré de beaux détails,
a constaté que ses forces ne lui permettaient plus d'affronter le toro,
écoutant trois avis à chaque combat et arrachant sa coleta, de rage et
d'impuissance, avant de jeter au soi,l'emblème de sa profession.
Don Francisco Romero Lopez, né le 11 décembre
1933 à Camas, a écrit ce jour une page de l'histoire taurine, une de
plus, sculptant une faena toute d'inspiration, de cadence et d'éclairs
artistiques, face à un remarquable quatrième toro de Juan Pedro Domecq,
qu'il avait majestueusement reçu avec le capote. Le public, transporté,
obtint pour le pharaon les trophées maximum, tandis que vuelta posthume
était donnée au glorieux adversaire.
Les quatre toros de Juan Perdro ont été
magnifiques, accompagnés de deux Gabriel Rojas, bien plus ardus, sortis
premier et sixième. Finito de Cordoba, qui remplaçait le Morante a coupé
une oreille à chacun, mais le magique efface tout, parfois injustement,
car le cordouan a fait preuve de grande classe tout au long de la tarde.
Autre geste de noblesse de Don Curro, et
son histoire en est parsemée: Il refusa de sortir a hombros. On le
comprend: à son âge, cela peut représenter quelque risque, vu les
bousculades, voire les conflits qui entourent les apothéoses, entre
porteurs, entre aficionados. Presque pire que les toros ! Non, Curro préféra
sortir au pas, royal, accompagnant Rafael De Paula, son ami aujourd'hui anéanti,
lui faisant partager les ovations d'un public ému au larmes.
Trottinant à leur côté, le duende,
souriait et se disait tout bas " Ay, que bien la hicimos.Huele a Romero". Peu le virent, et
il se hâtait. Le duende, le petit lutin,
génie de l'inspiration avait rendez-vous avec quelque "cantaor"
pour chanter, la nuit durant, sans avoir peur des avis, l'immense moment vécu
ce jour. "Curro, el faraon de Camas, corto un rabo, en plaza de
Jerez, con un arte, una gracia que no se puede aguanta!"
Enhorabuena, Senor. De là-haut, la
comtesse aura souri, et je connais une peña bayonnaise qui, ayant eu
rendez-vous avec l'histoire, va peut-être vouloir se "rebaptiser",
ou tout simplement... ne plus vouloir remonter en terre basque!
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DAVID
LUGUILLANO, GRAND VAINQUEUR DE LA PREMIERE SEMAINE
Madrid - San Isidro - 21
mai: La première semaine de la feria San Isidro s'est heureusement terminée
sur un énorme triomphe de David Luguillano, sans contestation aucune. Le
torero de Valladolid était en forme, on le savait, mais peu auraient parié
sur sa solidité devant le terrible évènement qu'est de toréer en plaza
de Madrid, un jour de San Isidro. Très inspiré, très clair dans ses idées
et sa technique, Luguillano a magnifiquement toréé avec la cape et la
muleta, sous la pluie, coupant une oreille avec pétition de la deuxième,
l'épée, al encuentro, ayant un peu tardé dans ses effets. Pour compléter
le tableau, une grande prestation face au sixième, avec une vuelta en or,
après une nouvelle demande de trophées. Mais le plus important, c'est la
manière, la profondeur, l'inspiration et l'esthétique. Des véroniques
pour l'histoire, des muletazos de cartel et les ovations de Madrid, pour
la toreria, la façon d'être en torero, y compris loin des cornes: La
plaza lui fit ovation pour la façon "muy torera" d'aller vers
le toro, muleta pliée sous le bras, après avoir été changé l'épée.
Bravo Madrid, et chapeau David, premier triomphateur de la Feria, et avec
la manière. |
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Les 5 toros de Javier Perez
Tabernero ont été fort intéressants, tandis que le sobrero de Jaral de
la Mira n'a rien voulu savoir. Frascuelo, torero chéri de Madrid, a voulu
triompher, au point d'aller attendre le quatrième, à genoux face au
toril, comme aux temps passés. Tant Frascuelo que le Bote, ne purent,
cette fois satisfaire leur plaza de Madrid. De toutes façons, ce jour,
personne ne pouvait être plus torero que David Luguillano.
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JOSELITO
ET JOSE TOMAS TRIOMPHENT A MADRID-VISTA ALEGRE
21 Mai - Comme il était à prévoir, Joselito et Jose Tomas ont rempli la
plaza de Vista alegre, la deuxième de Madrid, et ont triomphé. Accompagné
de Curro Vazquez , les deux dissidents ont affronté une corrida de Parladé,
bien présentée et de bon jeu, le deuxième étant le meilleur et le lot
de José Tomas présentant quelques difficultés. Triomphe de Joselito,
complet avec cape et muleta, terminant comme un canon, avec l'épée. Deux
et une oreille, respectivement . Quand à Jose Tomas, il fit dresser les
cheveux sur la tête de plus d'un, à cause de son entrega, son courage,
et le serré de ses passes. Il aurait pu couper quatre oreilles, et dut se
contenter des deux du troisième. Sortie a hombros pour les deux toreros,
possible répétition le 27, mais... le soir, on ne parlait que de David
Luguillano. "Madrid... es mucho Madrid", et c'est à Las Ventas qu'il faut
triompher.
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FERIA DE
JEREZ : UN GRAND
CRU 2000
21 mai: Jerez de la Frontera vient de fermer sa Feria del Caballo. Feria
Triomphale, feria triomphaliste, seuls les présents venus d'ailleurs
pourront en parler. cependant, le public se sera diverti, et les toreros
auront tout donné. Oreilles oui, oreilles non, cela est du domaine de la
statistique et sonnera lieu à de bonnes discussions dans les tertulias.
Bilan définitif: 4 corridas, et une de rejoneo.
Pour ce qui est des corridas "à pieds", 24 toros, 21 oreilles
et un rabo. L'immense souvenir du faenon de Curro Romero face à "Cumbrio"
de Juan Pedro Domecq, coupant tous les trophées. L'émouvant et triste
moment d'un homme vêtu de lumières, et physiquement battu: Rafael de
Paula. Il s'est présenté ici, pour sa première piquée, un 2 mai 58.
Jerez l'aura vu face à ses deux derniers toros, écoutant les trois avis
à chacun, comme autant de cris d'alarme et de suppliques à la vie sauvée
du génial torero que personne n'oubliera. (Cependant, Paula a déclaré
qu'il ne se retirait pas). Coté ganado, les Torrealta ont triomphé, de même
les Juan Pedro. Les Nunez de Cuvillo, excellents mais faibles; les toros
del Torero, très faibles. Ponce (2 oreilles), Juli et Padilla (3 chacun),
qui réapparaissait, ont régalé le public, le 19, face aux Torrealta. Le
lendemain, Joselito (deux oreilles) et surtout Jose Tomas (3 trophées)
sortent à hombros. Le Finito a toréé deux corridas. Bien face aux Juan
Pedro, il coupa deux oreilles, mais fut estompé par le double évènement
Curro/Paula. Il coupa une oreille le dernier jour, mais les Salvador
Domecq demandaient plus des infirmiers que des toreros. Ont également
coupé une oreille au cours de cette feria Manzanares et El Tato, Miguel
Abellan étant le seul à "no tocar pelo". Côté cavaliers, le
festival Mendoza continue, implacable.
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SAN
ISIDRO : MEXIQUE : 1 - ESPAGNE : 0
22 Mai - Madrid-Las Ventas : Décevante corrida du Puerto San Lorenzo.
S'il n'y avait rien à reprocher à la présentation, le manque de force
et la fadeur des charges précipitèrent dans le presque néant, les
efforts des hommes et le spectacle. Les Puerto San Lorenzo firent quelqu'illusion
aux piques, finirent nobles mais sans fond, sans fixité, sans caste. Deux
toros furent changés, et deux autres passèrent près du retour au
vestiaire. Le sixième fut remplacé par un Penajarra dont les coups de tête
furent la note de grosse émotion d'une corrida triste, pesante, un
instant illuminée par un petit homme au teint cuivré, vêtu de blanc et
or.
Eulalio Lopez Diaz est mexicain, né à
Azcapotzalco, le 12 janvier 68. Une vedette là-bas, qui triomphe sous le
nom artistique de "El Zotoluco". Il avait déjà fait parler de
lui, lors de sa présentation à Madrid, en 1997. Depuis ce 22 mai, il
sera l'idole de tout le Mexique. Très ovationné après son premier
combat, d'où émergèrent plusieurs suertes isolées, courant bien la
main malgré le vent, et bien clôturé à l'épée, le diestro mexicain
conquit tout le monde face au quatrième, plus solide et encasté que les
copains. Faena de courage et technique, s'arrimant fort et parsemant le
trasteo d'excellents détails. Madrid aime la sincérité, et elle réclama
l'oreille après un coup d'épée définitif, le torero se balançant littéralement
sur le morillo. Trophée pour le Mexicain et du travail pour les
journalistes et photographes taurins du nouveau monde, pendant un bon
moment. Enrique Ponce est de plus en plus contesté à Madrid, c'en est désespérant.
Sans cesse pris à parti par "ceux del 7" le Valenciano a fait
l'effort, puis s'est désisté, finissant par toréer pour lui, et on ne
peut lui en vouloir Ainsi, c'est impossible. Il eut un lot impossible...
et on lui fit la vie impossible. Il y a de quoi s'enlever les zapatillas,
en secouer le sable et les poser là, soigneusement, au centre du ruedo.
Cependant, les aficionados auront goûté de grands moments, certes
fugitifs, mais qui entrent dans le souvenir: les adornos en fin du premier
trasteo, les deux mises en suerte face au cinquième.
Manolo Caballero a encore crédit ouvert, mais attention. Son échec,
face au troisième s'accentua d'un espèce d'abandon qu'on avait déjà
remarqué, en particulier à Pamplona. Par contre, il faut saluer son
courage face au Penajarra qui, après un remarquable tiers de piques par
Martin Del Olmo, remonta terriblement, dés les banderilles, terminant
chaque charge par des coups de tête, comme autant de coups de hachoirs.
Cela devait siffler autour du corps et du visage du torero qui subit deux
coladas assassines et esquiva bravement les terribles uppercuts. Caballero
s'est fait peur, et nous tous avec lui. Peur du toro, de sa corne, ou peur
de ne pas pouvoir, peur de montrer que l'on a peur. Tout cela est profondément
humain, et affronter cet état mérite, que l'on soit figura, ou humble
subalterne, un immense respect. Cela s'appelle le courage. Et Caballero en
eut énormément ce lundi soir, ce que le public sut reconnaître, après
un coup d'épée au vol.
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LA
PRESSE, PAS TENDRE AVEC LES DEUX JOSE.
23 Mai: Il fallait s'en douter. Le triomphe de Joselito et de Jose Tomas
à Vista Alegre, avec des toros "a modo", tandis que les collègues
s'appuient des monstres pointus et méchants à Las Ventas, fait des
vagues. La presse trouve mains subterfuges pour dire ce qu'elle pense, en
particulier à l'occasion du mauvais traitement appliqué à Ponce, par
une partie du public de Las Ventas. Dans les tendidos, on a ironisé en
chantant "les becerristas de Vista alegre", la presse a parlé
de "novillotes de parladé"... il fallait s'y attendre, et les
dissidents font tout pour cela, si l'on regarde les resenas des toros
jusqu'alors combattus. Dommage. Ce n'est pas pour autant que "le
grand public" a eu plus de respect pour Ponce, qui est venu et "dio
la cara, con el toro de Madrid". Encore dommage. Cependant , l'aficion,
après les coups de gueule, réfléchit et fait le bilan. Joselito et Jose
Tomas ont maintenant pris leur rythme de croisière, et sortent "a
triunfo por corrida", et c'est très bien. Mais, pour que leur
croisade, qui a quand même un petit quelque chose de méprisant pour l'Aficion,
porte ses fruits et leur préserve admiration et fidélité des
aficionados, il va falloir aussi "dar la cara"... Sinon, on
partira vers "une année en blanc" qui pourrait bien virer au
"noir-noir"...
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JAVIER
CASTANO OUVRE LA GRANDE PORTE DE MADRID
23 Mai - Madrid-Las Ventas : Magnifique novillada du Torreon. Les pupilles
de Felipe Lafita ont fait grand honneur à leur nouveau propriétaire, Don
Cesar Rincon, en sortant magnifiquement présentés et aussi encastés que
le patron. Enhorabuena. En face, De la Serna qui reste bien tendre,
Sebastien Castella qui, décidément, ne rentre pas à Madrid et la bombe,
la grenade dégoupillée, le détonateur ambulant qu'est Javier Castano.
Un courage à toute épreuve, de la vista et des réflexes; un calme à
vous glacer d'effroi et ... du temple. Castano n'est pas le gladiateur qui
reste en s'envoyant le toro dessus, tels des dizaines de toreros
"chair à canon" rencontrés au fil de l'histoire. Castano torée
et torée templado. Il a bien failli couper trois oreilles, perdant à l'épée
celle du troisième. Vuelta. Par contre, le triomphe au sixième n'admet
pas de contestation, et les deux oreilles ouvrent à ce salmantino de San
Miguel de Valero, mené par la casa Chopera, la porte grande de Madrid, et
les voies d'un avenir prometteur, à condition "qu'il fasse la même
chose avec les toros", et qu'il leur laisse un peu de place pour
passer.
La feria continue, avec ses hauts et ses bas. Deux noms,
actuellement, émergent: david Luguillano et Javier Castano. Du fait
de l'absence de Vicente Barrera et d'Espartaco, c'est Gomez Escorial
qui remplacera le valenciano, mercredi 24, et David prendra le poste
du diestro d'Espartinas, le 26. Bien, l'empresa qui donne une chance
au premier, après la bonne impression laissée face aux Hernandez
Plà. Quant à David, il entre dans un gros cartel avec le Juli et
Eugenio de Mora, face aux toros del Pilar. Cela vaudra le déplacement... |
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VIVA SAN FERMIN 2000
25 Mai : Cartels de San Fermin de l'an 2000 en
plaza de Pamplona. On note la présentation d'El Juli et le retour de Luis
Francisco Espla absent depuis 1986. La feria étant télévisée, Jose
Tomas sera absent. (voir rubrique cartels)
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LA JOIE
DE CESAR RINCON, GANADERO TRIOMPHATEUR.
26 mai - On imagine le grand bonheur du matador colombien, aujourd'hui
ganadero, après avoir choisi, préparé et présenté la grande novillada
du Torreon, sortie mardi dernier en plaza de Madrid. "Une novillada
de douze oreilles" commentaient plusieurs personnalités du mundillo.
Le matador, quant à lui, se disait aussi heureux que s'il était sorti
pour la sixième fois à hombros de Madrid, soulignant le soin qu'il met
depuis plusieurs mois à réorganiser, soigner et améliorer la ganaderia
du Torreon, acquise l'an passé à Felipe Lafita. Le ganadero était, bien
sûr, très bienveillant envers les toreros, commentant que Javier Castano
se place "là où sont les millions". L'Aficion et la critique
ont été, par contre, très durs envers Victor de la Serna et Sebastian
Castella, une telle opportunité de triompher ne se présentant pas de sitôt
à Madrid. Quoiqu'il en soit, pour des raisons diverses, certains se
souviendront longtemps de "Garbosillo","Caminante",
"Bozalito", "Pudoroso", "Corcito" et "Gavilan",
sortis le 23 mai 2000 en plaza de Madrid. |
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SAN
ISIDRO - LA FERIA NE DECOLLE PAS.
27 Mai - Si l'on excepte de très bons passages de Finito de Cordoba et
une faena du Juli, gâchée par une épée basse, les trois dernières
corridas de la feria de Madrid n'ont rien donné. L'équateur vient d'être
passé, et l'on ne peut malheureusement pas parler d'une feria
passionnante, de par le manque général de forces et de caste des toros
présentés, et, il faut bien le dire, à cause d'un excès de
conservatisme constaté chez certains toreros. Jusqu'à présent, c'est du
côté des novilladas que viennent les satisfactions, avec les lots de la
Quinta et surtout du Torreon. Dans la dernière ligne droite, les Bayones,
mercredi, les Vadefresno, jeudi, n'ont rien dit. Vendredi on attendait la
deuxième sortie du Juli, avec la corrida du Pilar. Ce fut un désastre,
la course sortant mal, complétée de deux sobreros de Daniel Ruiz, dont
un, sorti cinquième, révéla une maladie du foie, à l'examen
post-mortem. David Luguillano, l'actuel triomphateur de la feria n'a pu
s'exprimer. Eugenio de Mora sort à vide de la feria. Quant au Juli, son
crédit reste entier , grâce à son courage, sa vista et cinq naturelles
pieds joints au dernier de la tarde, dont il perdit l'oreille à cause
d'une épée malheureusement tombée bien bas.
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CHEVAL
DE REJONEO, UN DUR METIER.
27 Mai - Décidément, une bien mauvaise passe pour les chevaux des
vedettes du Rejoneo actuel. On sait que la compétencia, la bagarre entre
les ténors, est actuellement terrible, dominée par Pablo Hermoso de
Mendoza qui, arrivé de sa lointaine Navarre, est en train de damer le
pion aux seigneurs d'Andalousie. Aussi, on prend des risques, on
s'approche au plus près, on décroche au tout dernier moment, et arrivent
les accidents. Antonio Domecq vient de perdre deux chevaux, lors de la
dernière feria de Jerez, et Pablo Hermoso de Mendoza a coupé une oreille
ce jour à Madrid, au prix d'une cornada pour son célèbre compagnon
d'apothéose "Cagancho". Peu grave, heureusement, la blessure
tiendra le brave cheval éloigné des ruedos pendant une quinzaine de
jours.
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JOSE
TOMAS TRIOMPHE AUX PORTES DE MADRID
28 Mai - Chaque année, pendant la San lsidro, Aranjuez offre, aux portes
de Madrid, deux cartels de luxe, qui, souvent, convoquent partie de l'Aficion
Madrilène et de la presse spécialisée. Les toros y sortent
"normaux" et le public a quelque chance de "voir quelque
chose". Jose Tomas n'a pas laissé passer l'opportunité de faire
parler de lui, près de la capitale. Déjà triomphant lors de la feria de
Cordoue, dont il remporte le trophée à la meilleure faena, le diestro de Galapagar est
sorti a hombros d'Aranjuez, ayant
coupé quatre oreilles aux toros de Jandilla, contre une à son collègue
d'échappée, Joselito. De son côté, Manzanares qui avait connu quelques
problèmes, la veille, avec le public de Caceres, réglait les affaires
courantes. Jose Tomas apporte enfin la réponse à la déception logique
de tous les aficionados qui déplorent son absence des grandes ferias:
Sortir tous les jours "a triunfar". Son "attitude
2000" reste erronée, les toros d'Aranjuez ne sont pas ceux de Las
Ventas, mais au moins, le torero réagit en figura, même au prix de sévères
voltiges comme à Jerez. Il semble qu'à ses côtés, Joselito ait un peu
plus de mal, comme à Cordoue, où les choses ne se sont pas bien passées.
Une oreille, ce jour à Aranjuez. |
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28 MAI -
DIMANCHE D'OMBRES ET DE LUMIERES
Le triste défilé continue à Madrid , où la San Isidro et ses milliers
d'aficionados masochistes ont suivi ce jour le triste spectacle présenté
par les Conde de la Corte, grands et pointus, mais sans une once de
classe. Les hommes ont fait ce qu'ils ont pu, Aux côtés de Manolo
Sanchez et Javier Vazquez, qui essaient de remonter, David Avila Miura
s'est sauvé, avec une grosse estocade au troisième, donnant une vuelta
al ruedo.
Seulement un tiers de plaza, à Cordoue, pour
une corrida de Victorino Martin. Curieux! La corrida est sortie inégale,
marquée par la toreria intelligente de Luis Francisco Espla, et, une
grande faena de Jose Luis Moreno, encore une, gâchée avec l'épée, une
fois de plus. El Tato n'a pu briller. Un tiers de plaza pour des
Victorinos, certains empresas ne vont pas manquer de noter cela dans leurs
petit carnet.
Les Juan Pedro Domecq continuent leur parcours triomphant, avec un grand
lot à Caceres. Bien présentés, braves et mobiles, les Veragua ont laissé
sept oreilles à Manuel Caballero, El Juli et Manolo Bejarano.
El Cordobes, premier gros vaincu de la San
Isidro, met la pression et triomphe actuellement à chaque sortie, en
restant "dans son style": baroque, vibrant, donnant au public ce
qu'il attend de lui. Sorti a hombros de la feria de Cordoue, Manuel Diaz a
coupé ce jour quatre oreilles et un rabo en plaza de Sanlucar.
L'accompagnaient Ponce, grand torero la veille à Caceres, et Morante, de
retour, vendredi à Cordoue, après sa blessure de Séville. Deux oreilles
chacun. Les toros étaient de Tornay. Trois corridas de réglage pour le Sévillan
qui entre ce lundi 29, dans la feria de Madrid. On murmure son nom pour le
prochain remplacement de Vicente Barrera. A suivre: Madrid n'est pas Séville,
et il est probable que certains s'escrimeront à lui faire la vie
impossible. Mais le Morante a la classe et le courage, la technique et
l'intuition artistique, pour renverser la plaza, en trois muletezos ou en
une estocade.
Sébastien Castella, doit également appuyer sur
l'accélérateur. On le sait torero fino, torero de classe. Cependant,
certaines grosses occasions perdues ne vont pas faciliter les choses.
Aussi, Sébastien n'a pas manqué sa sortie, ce dimanche, en plaza de Séville,
coupant une oreille, "avec la manière", tant avec capote que
muleta. A ses côtés, Antonio Jose Blanco a reçu la grosse cornada du
jour: deux trajectoires dans le triangle de scarpa. Pronostic grave. Les
novillos étaient de Torrestrella, de lujo.
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MADRID A
LA FERIA QUE SON PUBLIC MERITE
29 Mai - La San
Isidro
2000 est une catastrophe. Il faut souhaiter que quelqu'éclair, de classe
ou d'héroïsme, vienne sauver ce cycle voué à l'ennui de par le
masochisme affiché par un public madrilène totalement muselé par une
bande de braillards, dont l'exigence frise le sadisme, dont le savoir est
sujet à caution, dont l'éducation voisine le zéro, et dont l'Aficion
est, en un mot proche de la plus lamentable idiotie. Pamplona montre plus
d'Aficion pour le toro, et dans sa folie festive, plus de respect pour les
toreros. A las Ventas, en feria, il n'est pas un toro qui ne soit protesté
à la sortie, il n'est pas un torero qui ne se voit contesté, parce que
ne se croisant pas sur chaque passe. On ne peut exiger la ligazon, imposée
dans le toreo d'aujourd'hui, et se croiser sur chaque passe. |
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Cette frange de public a exigé depuis des années,
le "toro de Madrid". Il a maintenant des buffles qui ne chargent
plus, ou vous arrachent la tête. Depuis des années, la feria est sauvée
par quelque héros, qui se la joue à pile ou face... Mais il fallait bien
qu'un jour, à force de vouloir tout nier, tout détruire, la feria entière
bascule. On y est. La Feria de Séville était-elle moins sérieuse? La
corrida de Nunez del Cuvillo était elle moins sérieuse? Madrid, à force
d'éxiger, ne voit plus rien. C'est ainsi.
Coupable le 7, et ceux qui, bien abrités, le
suivent. Bien plus coupable, le reste de la plaza, majorité qui se tait.
Public clavelero qui vient se faire voir, abonnés qui prêtent leur place
aux copains de bureau, de palier ou de cafétéria, ne venant, eux, que
pour les gros évènements. Et puis, les aficionados de verdad, amoureux
du toreo, du combat adapté aux conditions d'un toro normal, qui souffrent
et se taisent.
"Madrid
ya no da, ya no quita"... Les toreros passent et font ce
qu'ils peuvent. Les figures ont la saison "déjà faite". Si on
peut "cuajar un toro", tant mieux, sinon, à d'autres choses.
Les "morts de faim" jouent à la loterie, et l'un d'entre eux
jouira, peut-être, de la bienveillance de ces messieurs qui toréent si
bien depuis leur tendido.
Coupables les toreros de ne pas se rebeller
publiquement, par un affront direct, dans la plaza, du style "En
Madrid, que torée San Isidro!!!" comme en aurait été
capable un Ordonez, ou un Dominguin, même au prix d'une nuit au violon.
On peut les comprendre, malheureusement, car trop d'intérêts sont en
jeu, et , de plus, ils ne sont pas sûrs d'être suivis par la majorité
silencieuse, qui, pour le coup, pourrait aussi se retourner contre aux.
Alors, ils passent, peur et rage rentrées, et essaient, avec un respect désolé,
d'expliquer leurs prestations. Et nous, loin, devant nos télés, nous
bouillons, et nous régalons aux commentaires de plus en plus acérés
d'un grand monsieur et d'un grand torero: Roberto Dominguez, qui fustige,
avec des arguments clairs et une éducation, une culture remarquables, les
vociférations de plus en plus déplacées de ces pseudo-aficionados qui,
à la rigueur, pourraient faire rire, si, en bas, on ne se jouait la peau,
millionnaire ou non.
A Madrid, la coupe est pleine... Cela se sentait
venir. La feria 2000 vire au noir, et rien n'y changera. Pero poco
importa.. ."Madrid ya no da, ya no quita", et c'est bien
dommage.
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FERIA DE
CORDOUE - BULLETIN DE SANTE: "EN OBSERVATION"
La "Feria de La Salud 2000", en plaza de Cordoue, aura connu des
résultats très divers, en fonction de la participation capricieuse d'un
public à l'aficion déroutante. Neuf spectacles, dont six corridas, deux
novilladas et une de rejoneo, et un seul plein, le jour du Finito. Le début
de la Feria connut des entrées désolantes, tout comme l'énorme surprise
que constitua la triste entrée à la corrida de Victorino.
Côté ganado, un bon lot de Criado Holgado, que
des modestes ne purent mettre à profit, les Torrestrella (lidiés le 25
par Ponce - Finito et Juli) et la corrida de Victorino, inégalement présentée,
très châtiée à la pique, mais offrant des possibilités. Quelques toro
isolé de Barral et de Rojas, et surtout un Guardiola Fantoni, "Vasito"
sorti pour le Califa, le 24 mai: toro complet quant à sa présence et son
comportement. Grosse déception, par contre, avec les Nunez del Cuvillo,
faibles.
Chez les hommes, on a noté le succès du Califa,
la garra de Padilla, la forme revenue de Victor Puerto, avant Madrid.
Ponce, Finito et Juli régalèrent le public, le 25, avec salida a hombros
pour Julian Lopez. Le grand moment de la feria fut la prestation de José
Tomas, auteur de deux faenas "terribles pour les cardiaques", et
la réplique que lui donna Morante de la Puebla, qui reprenait l'épée.
El Cordobes, coupa trois oreilles, le 27 en jouant sur tous les registres,
et, pour le souvenir, une grande faena de Jose Luis Moreno, le dernier
jour, devant un Victorino. Malheureusement, comme à Castellon et partout,
c'est avec l'épée que se coupent les oreilles, et Moreno... Dommage!
Une alternative, celle de Rey Vera. Une de plus,
pour pouvoir dire "Je suis Matador de Toros". Le trophée, sans
conteste, pour José Tomas, et peut-être, une nouvelle stratégie à
adopter pour la prochaine feria.
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MADRID A
RESPECTE LE SANG DES BRAVES
31 mai - Après le désastreux comportement du public madrilène, lundi,
envers Finito, Morante et Abellan, il semble que chacun ait fait son
examen de conscience, le tout "fortement suggéré" par la
majorité de la Presse, et l'atmosphère se fit plus respirable a las
Ventas pour les deux courses suivantes. Définitif retour à la raison?
Non. Simplement que les deux courses étaient spéciales - une novillada
et la Corrida de la Presse - mais, à n'en pas douter, les bonnes
habitudes et les merles siffleurs reviendront rapidement.
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LES
BALTASAR IBAN, "POUR LA BONNE BOUCHE"
San Isidro 2000 aura été "la féria des novillos". Après
celle de La Quinta, après celle, en or, du Torreon, novillada importante
de Baltasar Iban, le 30 mai, avec des bichos bien présentés, sans excès,
vifs et encastés, qui éxigeaient plus des guerriers de coeur et de
tripes, que des cérébraux, informaticiens de l'art de Cuchares. A ce
jeu-là, face à deux novillos incommodes qui lui sautaient à la figure,
Martin Antequera, auteur de l'involontaire solo, après les blessures de
ses collègues, lors de la première novillada, se battit comme un lion,
et triompha. Succès de fer et de feu, le torero recevant une cornada dans
la joue, en tuant son premier. Le temps de plusieurs points de suture et
d'un pansement, retour à la guerre. Et la quatrième Baltasar va jouer
les spadassins, lui arrachant le pansement par un nouveau derrote au
visage. Terrible! Une oreille et le respect de tous pour ce légionnaire.
Autre oreille pour Alberto Alvarez, bien peu connu, mais remarqué le 9
avril, dans ce même ruedo. Quoiqu'encore vert, le torero ne laissa pas
passer sa chance et, en larmes, promena un trophée qui, en théorie,
devrait lu ouvrir les portes de l'avenir. Malheureusement, le battu du
jour s'appelle Rafael de Julia, peut-être mal servi, peut-être trop vu
ici.
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PEU
IMPORTENT LES MILLIONS...
Mercredi 31 mai: Corrida de la Presse, sorte de corrida-concours non
officielle, chaque diestro prenant une ganaderia différente. Las Ventas
était pleine et brillait de toutes ses couleurs, sous un soleil de plomb,
le vent ayant enfin décidé d'aller s'époumoner ailleurs. Terna de luxe,
Ponce, Caballero, Cordobes, et une question: allait-on les laisser toréer?
La réponse est oui, et elle est d'autant positive qu'il y avait, hier,
peut-être matière à ronchonner. Cependant, deux éléments jouèrent :
la mauvaise conscience, d'une part, et d'autre, le respect qu'imposèrent
la caste, le courage et donc la toreria de Manuel Diaz, salement accroché
trois fois par un vicieux de Jandilla. Ici, face au toro, les millions ne
comptent pas, et face au toro, l'homme reste un enfant qui joue au héros,
et le devient parfois.
Malchance noire pour Enrique Ponce, en cette San
Isidro 2000. Maltraité lors de ses deux premières sorties, il a été
respecté ce jour, mais c'est les toros qui lui jouèrent un sale tour.
Respecté, tout d'abord pour une jolie faena à un toro de Las Ramblas,
noble et doux à souhait, mais sans assez de transmission pour créer l'émotion
artistique, Ponce signalant de plus, un éventuel défaut de vue. Et puis,
le valenciano dut s'appuyer les deux jumeaux d'Atanasio sortis quatrième
et sixième. Jumeaux parce que, malgré la différence de reata, il furent
les photocopies de la plus grande mansedumbre fuyarde et décastée que
toreros et aficionados puissent imaginer. Après Valencia et Castellon,
après Madrid... "Io de Atanasio", cette année, est voué au
carton rouge. Ponce sua sang et eau, fit deux joggings derrière les
mansos, sans pouvoir les coincer. Le public respecta et siffla
copieusement les deux objecteurs de conscience.
Le cas de Manolo Caballero est différent: Il dut
saluer deux ovations, alors qu'il aurait du couper trois oreilles. Que se
passe t'il avec ce torero? Le toro d'Adolfo Martin, réellement vilain,
non protesté à cause de l'aura qui entoure la saga, se montra encasté,
violent, allant crescendo. Caballero l'attaqua bien, mais, malgré sa décision
et une kyrielle de passes, se fit manger, se libérant d'une bonne épée.
Le cinquième d'Alcurrucen avait force et mobilité. Magnifiquement lidié
par Carretero et piqué, encore une fois, par Martin del Olmo, le toro
arriva fort à la muleta, Caballero débutant bien en deux séries à
droite fortement applaudies. On partait, enfin, vers le grand triomphe. Hélas,
le torero se désunit, et la faena alla à menos, au point de diviser les
gradins. Grande estocade, petite pétition et salut au tiers d'un
Caballero qui, au fond de lui-même savait qu'il avait coincé. Dommage.
Il reste à Caballero un contrat, avec les Victorino, et la Bienfaisance,
pour donner à sa Madrid ce qu'elle attend de lui.
Cordobes jouait gros, après deux
actuaciones discrètes et quelques murmures qui se levaient, çà et là.
Son premier, de Manolo Gonzalez fut renvoyé pour faiblesse ou lésion
dans le ruedo, remplacé par un Jandilla, ganaderia bannie dans cette
plaza, pour être "trop douce", trop commerciale... Il n'y a pas
de toro de combat trop doux, trop commercial, et celui-ci se révéla
solide, et animé des plus noires idées que l'on puisse imaginer Manolo
batailla et ce qui devait arriver.. Un cogida sèche, terrible. Pris par
l'aisselle, retourné et repris au vol, suspendu par l'arrière du genou,
le torero se relevant sonné, retournant au combat, pour quelques
instants. Le toro l'attend au début d'un doblon et lui inflige une deuxième
voltige, très violente. Manuel Diaz, se relève encore, et, dans un état
second, se jette sur le toro pour un folle estocade, dont il sort accroché
au niveau de la ceinture. Intense émotion dans la plaza, le torero, complètement
groggy, entouré de ses amis, saluant et partant immédiatement vers
l'infirmerie, sous une grande ovation de respect. Miracle: Manuel Diaz,
roué de coups, n'a pas de blessure trop grave, et peut remercier San
Isidro et tous ses collègues d'avoir été au quite. |
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