L'ACTUALITÉ TAURINE
(avril)

PACO OJEDA MET PIED À TERRE

     On le murmurait, on le sentait: Paco Ojeda revient de matador de toros "à pied", en l'An 2000. C'est fait, c'est annoncé. Un retour en douceur, en rodage, pour le torero de Sanlucar, apodéré par Paco Dorado. Un retour à pied, après quatre ans de rejonéo, et un essai discret le 15 Août dernier à Dax. Paco veut toréer de 15 à 20 corridas. On sait qu'il sera annoncé avec le cartel des illustres Anciens: Antonete, El Cordobes.
     Révélation des années 77/78, Paco prit l'alternative en 79 et révolutionna le mundillo de 83 à 86. Il imposa un style unique, de "toreo domptage", à bout portant, que beaucoup voulurent imiter, en vain.

     Un retour que l'on suivra avec un grand intérêt, tout d'abord par sympathie pour un torero qui a fait vibrer l'Aficion, puis pour voir les résultats de ce formidable challenge: retour au toréo à pied, après quatre ans loin de la muleta et de l'épée, dans un monde où le toreo a changé. A suivre de très près. Suerte, senor!

 

RÉOUVERTURE DE "LA CHATA", VERSION 2000

     Tout aficionado se souvient de Vista Alegre. Appelée aussi Carabanchel, ou la Chata, la plaza de Vista alegre, deuxième plaza de Madrid fut, durant plusieurs décades, le site d'évènements taurins importants, notamment basés sur la découverte de nouveaux talents novilleros, que Madrid courait voir, en attendant de passer à la"taille au-dessus", en plaza de Las Ventas. Menée par la Casa Dominguin, Vista Alegre connut de réelles pages de ferveur aficionada, comme par exemple la révélation, en 1969, de Curro Vazquez, répété 9 fois consécutives, en compagnie de son compère, le trémendiste Antonio Porras. On y donnait rarement corrida de toros, sauf en quelques occasions exceptionnelles. Il s'y déroula une San lsidro "parallèle", en 1968, pour raisons de conflit de certains toreros avec l'empresa de Las Ventas. On y assista également à un "one man show" de Palomo Linares, et bien sûr, à une immense faena de Rafael de Paula, en 74.
     Et puis... adieu gestion, adieu public, adieu la chata. Les portes se fermèrent, le bois des buladeros s'effrita et les mauvaises herbes envahirent le ruedo. C'était vraiment la fin.
     Bien sûr, des bruits couraient: on va la reconstruire... Il fallut attendre bien longtemps. Puis, avec l'avènement des plazas couvertes, multi fonctions (la Coruna, San Sebastian, Leganes) on y a cru de plus en plus, et .... c'est fait: Le "Palacio Vista Alegre" ouvre ses portes le 12 avril pour sa première corrida, qui sera télévisée: Curro Romero - Manzanares - enrique Ponce, devant des Juan Pedro.
     Vista Alegre 2000: un "palais des sports taurins",super confortable, pour 14000 personnes, environ, mais qui sera loin de la personnalité et de la vocation de l'historique Chata. Autres temps, autres moeurs.

 
MANUEL DIAZ "EL CORDOBES", GRAVEMENT BLESSÉ

     C'est en portant l'estocade à un toro de Joao Moura, samedi 1 avril, en plaza de Puente Genil (Cordoue), que Manuel Diaz a reçu une grave cornada de 15 cm, à l'intérieur de la cuisse droite. Le diestro a été soigné sur place, dans une unité mobile, et transféré d'urgence, en ambulance, sur Séville où il a été opéré. Une heure et demi de trajet, dans le trafic du week end, et le triste souvenir d'un certain 26 septembre 1984. Tout s'est heureusement bien passé, et, opéré dans d'excellentes conditions, El Cordobes junior est prêt à de nouveaux combats.     Après Espartaco et Pepin Jiménez, Manuel Diaz est le troisième blessé grave du "haut de l'escalafon". Les toros ne demandent ni le carnet d'identité, ni le relevé du compte bancaire.
 

RETOUR TRIOMPHAL DE JOSELITO

     C'est vêtu du costume blanc et argent qui l'avait vu faire ses adieux, le 26 septembre 1998, que Joselito a réapparu le 2 avril, en plaza de Castellon de la Plana, au cours du mano a mano avec Jose tomas, qui clôturait la feria de la Magdalena 2000. Un mano a mano qui a tenu partie de ses promesses, et vu le triomphe de Jose Miguel Arroyo, coupant deux oreilles et méritant plus, selon l'aficion qui se fâcha tout rouge avec le président. De son côté, josé Tomas fit magnifiquement face à un tirage au sort déplorable, face à des Victorino del Rio faibles et, dit-on, d'une présentation discrète.

     A signaler le brindis de Joselito à Martin Arranz, son apoderado de toujours, à qui le torero avait tristement offert son dernier toro, au cours de sa triste dernière sortie, en plaza de Séville.
     Les illusions retrouvées, les machos bien serrés, Joselito a fait un grand retour, et va monopoliser l'attention du public et de la Presse. A signaler que, malgré leur amitié et leur démarche commune, Joselito et Jose Tomas ne se sont pas parlés, de toute la corrida...
     Un départ en fanfare, qui promet de belles heures de discussion. Les commentaires vont déjà bon train... Les deux toreros sont absents, on le sait, de la feria de San Isidro. Et pourquoi pas une San lsidro "parallele" en plaza de Vista Alegre, juste pour les deux ????

 

"TENDIDO CERO" CHANGE SES HORAIRES

     A l'heure où l'image est reine, dans toutes les modalités possibles, l'actualité tauromachique reste le parent pauvre du petit écran national espagnol, et les aficionados rongent leur frein en tendant vainement, le magazine hebdomadaire "Tendido Cero", de Fernando Fernandez Roman. Celui-ci nous annonce souvent, d'un air coincé, que nous avons la chance d'avoir une nouvelle durée, à un nouvel horaire, une grande faveur que nous fait la direction des programmes. Et bien sûr, tout le monde note soigneusement cette nouvelle donne, se la promettant, enfin, belle.
     Donc, pour la nième fois, "TENDIDO CERO", magazine de l'actualité taurine a changé de place. Il est désormais affiché le mercredi, sur la TVE 2, à partir de 17h15. Sa durée théorique est de près d'une heure, avec pub et autres annonce.
     Cependant, un bon conseil: si vous avez un magnétoscope, programmez une bande de 4 heures, entre 15h30 et 19h3O, et peut-être ainsi aurez-vous la chance de voir quelque chose, sans avoir à vous énerver devant les images de la dernière course cycliste paroissiale, ou du coït des puces en Mandchourie. Quoique... le jour et l'horaire auront déjà peut-être changé, on ne sait jamais, vu "toutes les faveurs" que l'on nous fait.. depuis des années.

 

CASTELLON DE LA PLANA 2000 - "DES HOMMES ET DES TOROS"

     Cette Magdalena 2000 aura tenu grande partie de ses promesses organisée sur la base "d'évènementiels" géniaux, en particulier le Juli face aux Victorino, le retour de Joselito, la feria a connu un grand succès populaire, avec de grandes entrées et la passion dans les gradins.
     Côté toros, deux catégories: d'un côté, présentation, jeu, succès, et de l'autre, limite de présence et de race, mansedumbre et faiblesse.
     Vuelta à un toro de Miura, le deuxième triomphe de Celestino Cuadri, la passion avec les Victorinos, la déception des Domingo Hernandez, des Atanasio, des Victoriano del Rio.     

     Côté toreros plusieurs noms: Juan Jose Padilla a rectifié devant les Miura, l'échec de Valencia. Casta! . De même, Davila Miura est sorti a hombros, le 27 mars, après une grande prestation devant la corrida de Cuadri, qui de même a vu une grande rentrée del Tato. Le 30, un Victorino saute dans le callejon et surprend Juan Mora. On a frolé le drame. Enorme faena de Jose Luis Moreno face au troisième, malheureusement gâchée avec l'épée. Les oreilles sont parties, mais la carte d'identité du cordouan est confortée. La corrida de victorino est sortie très sérieuse et le Juli l'a affrontée, en figura, et a dessiné une grande faena au sixième, tuant formidablement et coupant deux oreilles "totales". Malgré de grands détails, Morante ne put briller avec les Hernandez devant lesquels Aparicio et Alberto Ramirez coupèrent un trophée. Mais, c'est Enrique Ponce qui a, encore une fois démontré technique et caste, devant "un manso de categoria" d'Atanasio. Grande tarde du Valenciano qui aurait pu, sans l'échec à l'épée, couper trois oreilles. Et puis, le mano a mano Joselito-Jose Tomas, qui a créé la passion, et fêté le retour du madrilène.
     Côté novillada, échec du ganado de Yerbabuena, Sebastian Castella se signalant par sa toreria. Chez les Rejoneadores, deux oreilles pour Hermoso de Mendoza et la grande classe de Joao Moura.
 

LES TROPHÉES DE LA FERIA DE CASTELLON

Triomphateur de la feria: JOSELITO (Un vote de plus que "El Juli")
Meilleur Toro: "ISIDRO" - N03 - 623 Kgs, sixième de CELESTINO CUADRI.

Trophées aux meilleurs subalternes:
- Banderillero : ANTONIO CHACON (le 31, avec Alberto Ramirez)
-Picador : SALVADOR NUNEZ (le 2 avril avec José Tomas)

 

9 AVRIL: UN VRAI NOVILLERO, SERGIO AGUILAR

     Madrid-las Ventas: face à une novillada bien présentée de Penajarra, le jeune Sergio Aguilar, par son aficion, par sa qualité torera, par son courage, par son refus de la douleur, après de terribles voltiges et une sérieuse lésion au genou droit, a démontré ce que doit être un novillero: un jeune assoiffé de gloire, qui essaie tout ce qu'il sait faire, qui charge quand les toros ne chargent pas, qui se relève sans se regarder et qui arrache les oreilles, forçant l'admiration des aficionados, et l'intérêt de tous. La fama, la mercedes et le cortijo ... demain. Pour le moment, "al toro y a cortar orejas".
     Enhorabuena torero!

 

JOSE TOMAS: ANNEE NOIRE, ANNEE DE GLOIRE ?

     Depuis février, les commentaires allaient bon train au sujet de José Tomas: qu'allait-il faire en cette galère? Pourquoi se marginaliser ainsi, lui qui avait séduit, passionné l'Aficion depuis deux ans? On connait le débat, la polémique qui l'unissaient à son compagnon Joselito, et leur apoderado commun Martin Arranz, au sujet des corridas"obligatoirement télévisées". Posture tout à fait respectable, mais qui a privé l'Aficion de voir le torerazo qu'est José Tomas, dans les premières ferias et les plus importantes plazas, au cours de cette année 2000.
     José Tomas l'a bien compris qui a débuté formidablement à Castellon. Malgré une malchance noire au sorteo, et l'intérêt du public pour le retour de Joselito, le torero de Galapagar avait marqué la corrida, en particulier par ses six véroniques, les deux genoux en terre, techniquement et artistiquement parfaites.
     Son deuxième contrat se présentait à Zaragoza, le 9 avril, à l'occasion de la corrida del arte, proposée par l'Empresa de Simon Casas.
     Difficultés avec le lot qu'il fallut remanier; une corrida qui sortit mal, vilaine et sans caste et... la tragédie glorieuse: La cornada grave de José Tomas, au cours de la faena au troisième de la tarde.
     Le torero avait été admirable avec le capote, puis dans un début de faena impressionnant. On partait vers ce grand triomphe dont avait besoin José Tomas. Le diestro se joua la peau devant un manso de Jose Luis Marca, refusant de rompre et imposant de grandes naturelles. C'est sur l'une d'elles que le toro va surprendre Tomas, le levant haut, pour une cornada grave, de trois trajectoires profondes (12, 15 et 17 cms), au niveau de la fesse droite. Se sachant blessé, le torero, imperturbable, continua sa faena, essuyant une nouvelle voltereta, entra a matar, reçut une oreille et, après avoir salué respectueusement un public sidéré, se retira à l'infirmerie par ses propres moyens.
     L'Aficion, la presse et les professionnels restent pantois devant le toreo et le caractère de Tomas: ce courage, cette sérénité, cette dureté au mal, qui font dire à certains que José Tomas est un être sublunaire, ayant autre chose que du sang dans les veines. sans aller jusqu'à l'extrême, on ne peut que s'étonner devant l'extraordinaire capacité d'un jeune homme de 24 ans, à affronter le danger et la douleur, imperturbable et lucide jusqu'à l'inexplicable.
     José Tomas calcule lui-même la date de son retour: "Je n'avais rien jusqu'au 7 Mai, à Barcelone... J'y serai".
     Un début de saison très dur pour le torero de Galapagar, tant dans le ruedo que sur le tapis vert. Un début qui aurait fait perdre le sitio à plus d'un. De fait, il semble que cette première page, écrite de noir et de rouge sang, soit le prélude à une année de gloire, de celles qui font l'Histoire.

 

VISTA ALEGRE: NOUVELLE PLAZA, ET.. SON TORERO: CURRO VAZQUEZ

     12 avril 2000: Devant 14000 personnes confortablement installées, a eu lieu la première corrida dans le "Palais de Vista Alegre", deuxième plaza de Madrid (inscrite en deuxième catégorie). Curro Romero a lidié et estoqué sans gloire le toro d'ouverture "Noctambulo", un jabonero de Juan Pedro Domecq, n°121 de 512 Kgs. corrida de luxe et de déception du côté toros, et première sortie à hombros en cette arène, pour Enrique Ponce, qui dut s'employer à fond pour vaincre la double adversité d'un lot détestable et d'un public injustement froid à son égard.
     Les corridas de cette feria d'inauguration ont connu diverses fortunes, tant sur le plan artistique qu'économique. Nouvelle blessure pour Juan Mora, et des oreilles pour presque tous. Cependant, et c'est justice du "ciel torero", Vista Alegre, a vécu 31 ans plus tard, sur ce même emplacement, la magie d'une grande faena de celui qu'elle avait révélé, un 20 mai 69: Curro Vazquez. Il avait écrit l'histoire de la Chata, il vient de rééditer la version 2000 par une immense faena, qualifiée de sublime, le 13 avril , face à un toro de Hermanos Garcia Jimenez.

 

JAEN - 16 AVRIL: LE CIEL N'A PAS VOULU...

     Tout le monde attendait ce jour. L'ambiance était électrique, comme aux plus grands jours du cordobessisme. Manuel Benitez, le vrai, le seul Cordobes, allait réapparaître. Entouré d'Antonâte et de Curro Romero, le "melenas" revenait au toreo. Certes les mèches étaient blanches, et les rides plus profondes, mais le torero était là, formidablement préparé, n'ayant rien perdu de son charisme, de son aficion, et de sa bonne humeur communicative.
     Manuel Benitez mérite une grande temporada "d'au revoir", celle que le destin et les hommes lui ont refusée jusqu'à présent. Hélas, il faudra encore attendre pour l'entamer, car ce 16 avril, les oliviers de Jaen se sont rangés sous la pluie, comme autant de sentinelles autour d'une ville et d'une plaza assiégées, qui, malgré tous les efforts des organisateurs, Paco Dorado en tête, ont du se rendre à l'évidence: impossible de toréer ce jour-là. le public, stoïque dut attendre la décision finale jusqu'à 20h3O, trempé, transi de froid et de déception. Impossible.
     Vêtu de tabac et or, triste pour le public, mais "heureux pour le campo", Manuel Benitez est reparti pour une nouvelle semaine d'entraînement, en vue de sa prochaine et nouvelle réapparition: Samedi 22 avril, en plaza de Marbella, en mano a mano avec "El Juli". Deux générations, deux figures, l'Histoire continue.

 

DIMANCHE DES RAMEAUX... SOUS L'EAU

    Triste dimanche 16 avril, qui a ravi les agriculteurs, mais fortement déçu les aficionados. Outre la suspension de la corrida de Jaen, d'autres spectacles ont été annulés et les rescapés se sont déroulés dans des circonstances pénibles. A noter toutefois l'excellent passage de Ruiz Manuel, en plaza de Las Ventas, manquant de peu une grosse oreille d'un Conde de la Maza, et confirmant son inclusion, tout à fait justifiée, aux cartels de la San Isidro. Enfin une porte d'espoir ouverte, en début de saison, pour le bon torero d'Alméria qui, jusqu'à présent, triomphait régulièrement, mais tardivement, dans sa plaza, sa feria, fin Août. A suivre.

 

INAUGURATION ET BAPTÊME D'UNE NOUVELLE PLAZA

     Dimanche 16 avril 2000, vient de s'ouvrir sous la pluie, la plaza de Los Barrios, (Cadiz) Le cartel rassemblait Manolo Caballero, Jose Antonio Ortega et el Juli, face à des toros de Antonio Gavira. Manolo Caballero eut l'honneur d'estoquer le premier toro sorti dans cette plaza gaditana, du nom de "Lucido". C'est El Juli qui triompha et signa, en compagnie d'Ortega, la première salida en hombros de la nouvelle plaza "de este rincon del sur".

 

18 AVRIL: DAX PRÉSENTE SA TEMPORADA 2000

     Excellent accueil et bonne ambiance pour la présentation des cartels de Dax 2000. L'affiche est originale, et donnera de quoi discuter. Les combinaisons devront satisfaire toreristas et toristas. A noter pour ces derniers, un corridon de Baltasar Iban, le retour des Pablo Romero, et une grosse corrida-concours pour septembre. A signaler :Trois toreros français inclus au cycle dacquois, la "non-augmentation" du prix des places, qui tient de l'exploit, cette année, à cause des misères tombées de Bercy.

A découvrir, dans la rubrique "Cartels": La temporada 2000 à Dax. Suerte!
 

SEVILLA TELEVISEE !!!

     On sait la polémique soulevée par la retransmission télévisée, systématique et intégrale, notamment par le canal Via Digital, des grandes ferias de la temporada. Certes, les aficionados ne s'en plaindront pas… exceptés ceux qui ne peuvent s'abonner au canal taurin crypté. Pour ceux-là, la bonne vieille première chaîne espagnole,TVE1,  retransmettra, depuis la feria de Séville, les corridas suivantes:
Lundi 24 avril – Vendredi 28 avril – Lundi 1er Mai. (voir la rubrique "Cartels")
Toutes les corridas débuteront à 18h30
     Le reste de la feria sera retransmis par Via Digital, dans les magnifiques conditions que l'on sait, commenté par Fernando Fernandez Roman et Roberto Dominguez. Les retransmissions débuteront à 18 h.

Olé, Sevilla 2000, y… Suerte pa todos!

 

L'ETRANGE "DOUBLE BLESSURE" DE JOSE TOMAS

     On est sidéré par ce que viennent de révéler les documents photos rapportant la blessure de Jose Tomas, le 9 avril en plaza de Zaragoza. Cornada de trois trajectoires. En fait, le torero se fait prendre une première fois, continue sa faena, et se fait toucher une deuxième fois, dans une manoletina. Le curieux réside dans le fait que la corne, lors de la deuxième cogida, va toucher le torero exactement au même endroit que la première cornada. On peut donc penser que les trois trajectoires sont dues aux deux cornadas successives et non à la seule première blessure. Ce qui rend encore plus stupéfiante l'attitude de José Tomas qui, les chairs deux fois lacérées au même endroit, en l'espace de deux minutes, a le temps, la force et le courage de terminer sa faena, estoquer le toro, aller se laver les mains, recevoir l'oreille accordée, saluer le public, et… se rendre à l'infirmerie par ses propres moyens.

    A noter en outre, les précisions du Docteur Valcarreres au sujet de la blessure à l'arcade sourcilière droite, profonde coupure provoquée par le harpon d'une banderille, lors de la voltige du torero sur le morillo. Pour quelques millimètres, un terrible drame a été évité. A Zaragoza, le capote de la Vierge du Pilar est, décidément, toujours au quite. 
 

JOLI MOIS DE MAI, DANS LES PLAZAS DU SUD-OUEST

AIRE-SUR-ADOUR - ler mai 16h30: La traditionnelle novillada de la Pena "Les Arsouillos", revêt, cette année un intérêt tout particulier, sur les plan Ganado et Toreros Les novillos de Yerbabuena, ou Guardiola d'Ortega Cano, ont une grande image, et malgré un début de saison difficile, sont toros de garantie.
     Côté toreros, la revanche d'Illumbe, le concours de San Sebastian, en février. Sebastien Castella, le vainqueur y retrouvera son challenger, Javier Castano. Le jeune français a, depuis sa victoire, paru, avec des fortunes diverses, dans les grandes ferias et plazas. Javier Castano, lui, a un parcours de feu, décrochant les triomphes à coups de canon et de volteretas, mais manifestant de même, de grandes qualités, en particulier, de temple. A suivre donc, avec intérêt, celui-ci étant encore renforcé par la présentation en France de Cesar Giron, petit-fils du "grand" Cesar Giron, aîné de la dynastie des toreros Venézuliens des années 50/60. Bon sang ne saurait mentir, le jeune César, étant le fils de Myrna, fille cadette du grand torero, et du rejonéadot Antonio Ignacio Vargas.
      La novillada sera ouverte, à cheval, par la rejoneadora Patricia Pellen, qui suit à grands pas, les traces de son père Gérard, et de ses ainées Marie Sara et Hélène Gayral.
AIRE SUR ADOUR - Location : 05 58 71 60 70

SAINT-VINCENT DE TYROSSE - 8 Mai - 17h3O - Festival organisé par la pena E Ruedo. Il remplace la traditionnelle novillada, montée vaillamment par la pena tyrossaise depuis des années. On retrouvera du ganado de Yerbabuena, pour : Rafael de Paula préparant Jerez, Damaso Gonzalez, Luis Francisco Espla, Ortega Cano, Victor Mendes Richard Milian et Mireille Ayma.
TYROSSE - Location : 05 58 77 12 00

FLOIRAC - 14 Mai - Le double Rendez-vous des "bords de Garonne":
Rejoneo, le matin à 11 heures

Gros cartel le soir, à 18 heures
. On ne soulignera pas assez fort les remarquables efforts, et les résultats, d'Alain Lartigue, en cette plaza bordelaise. Cette année encore, la plaza, à n'en pas douter, se remplira, devant un cartel de toreros différents et complémentaires, garantissant, face au toros de Domingo Hernandez, esthétique et vibration. Encadrant "El Juli", que l'on n'a pas encore "bien vu", par là, Julio Aparicio, dans son retour 2000, en une plaza où il laissa de bons souvenirs. Capable du meilleur comme du pire, julio ne laisse jamais indifférent. Le troisième fera logiquement sa présentation, Juan Bautista, qui va rapidement trouver place dans la "cour des grands".
FLOIRAC - Location :
05 56 40 90 18.

 

L'ÉTERNEL SHOW TÉLÉVISE....

     Déplorable spectacle de l'éternel débat télévisé "Pour ou contre la corrida" du jeudi 20 avril, sur FR3. Michel Field a eu toutes les peines du monde à tenir, parfois un peu vulgairement ("alors, arrêtez de gueuler" ... ), son public. Pour, contre la corrida... on s'en sortira pas. Mais on aura pu constater, encore une fois, que la brutalité, l'intolérance, la démagogie, la haine dans le regard et la mauvaise éducation, n'étaient pas du camp des aficionados. Comme le disait Andaluz: "Toujours les mêmes personnes, toujours les mêmes arguments …". On suppose que cela intéresse la Télévision de monter de tels spectacles. Cela ne rapporte rien, mais au moins, cela ne coûte pas cher..

 

ARLES 2000 - DES PAQUES EN OR 

     Magnifique résultat du cycle arlésien de l'an 2000, où, chaque jour, il s'est passé quelque chose, certains moments frôlant le sublime. C'est ainsi que sous le ciel bleu, la foule du vendredi a communié avec ces deux jeunes, le prodige et la grande promesse, que sont respectivement le Juli et Juan Bautista.
     Le mano a mano, outre les six oreilles et une queue coupés, a tenu toutes ses promesses, par l'engagement et la toreria des deux toreros amis, face à une corrida de Victoriano del Rio, bien présentée et noble, à part le sixième. Vraie sortie en triomphe pour pour les deux protagonistes, et leur sourire sur toutes les chaînes de télé.

     Le lendemain samedi, le lot de Baltasar Iban, irréprochable de présence, manifesta, à part le dernier, la personnalité qu'on lui connaît. Pepin Liria, remplaçant le jeune "Cordobes", se dépensa sans compter, coupant trois oreilles d'airain et sortant sur les épaules d'un public qui fit grise mine aux faenas récitées par Uceda Leal et Miguel Abellan.

     La pluie menaçait le dimanche de Pâques. Il y avait, dans le corral, les Pablo Romero d'hier, rebaptisés "Partido de Resina". Cela sentait la poudre. La corrida s'est donnée et a connu un épilogue qui nous ramène 27 ans en arrière, 1973, pour une Miurada à Pamplona, Antonio José Galan "explosant la plaza", au milieu des éclairs et du tonnerre. En l'an 2000, on dit "qu'on allume le feu", et cette fois-ci, c'est Juan Jose Padilla qui, sous la pluie, est parti recevoir le sixième a portagayola, avant de lui assener six largas à genoux, six. Aux banderilles, la paire "al violin", et après... le feu. Debout , à genoux, de face, de dos, tragique, souriant... tout y est passé. Deux oreilles et l'apothéose sous un ciel de suie. Stéphane Fernandez Meca et Frédéric Leal n'ont pu qu'accompagner dignement "le typhon de Jerez".

     Lundi, ce sont Enrique Ponce et Manolo Caballero qui triomphèrent totalement, coupant chacun trois oreilles, face à un lot du Puerto de San Lorenzo, renforcé par un de Victoriano del Rio.Technique et "la difficile facilité" pour les deux toreros, avec un plus pour Ponce, l'épée. Grosse estocade à son premier, pour le maestro de Chiva qui, depuis 95, a manifesté de progrès constants dans ce domaine, devenant un matador sûr et puissant. Pepin Jimenez n'est pas remis de sa cornada de mars. La plaza ne s'est pas totalement remplie, contrairement au "no hay billetes" du matin pour la corrida de rejoneo. Face à une corrida de los Espartales, Pablo Hermoso de Mendoza coupa une oreille de ses trois adversaires (on le vit tuer à cheval, mais avec un estoque de matador). Andy Cartagena, quant à lui, coupa les deux oreilles du quatrième.

Photos de la feria : lien avec le site TOROS Y FOTOS (Antoine Mateos)

 

EL CORDOBES EST REVENU...

     Manuel Benitez a fait son retour samedi 22 avril, en mano a mano avec el Juli, en plaza de Marbella. C'est tout ce que l'on retiendra de ce retour médiatique, mais taurinement loupé, les toros de Teofilo Segura ne donnant aucun jeu. El Juli est sorti a hombros, et le Cordobes, un peu triste. Il coupera deux oreilles le lendemain dans une plaza lointaine. Mais il faudra attendre d'autres circonstances et un autre rôdage avant de se faire une opinion.

 

EL CORDOBES "JUNIOR" REVIENDRA POUR SEVILLE

     Malchance noire pour Manuel Diaz "El Cordobes junior" (on est bien avancés maintenant) qui, après sa grave blessure de mars, en plaza de Puente Genil avait réapparu à Vista Alegre, le 13 Avril. C'était sans compter sans le sort adverse qui s'acharne sur ce pauvre Manuel Diaz en ce début 2000. Engagé le lendemain dans un festival en plaza de Valencia, le torero recevait une nouvelle cornada (10 cm dans la région du péritoine), et repartait pour la clinique. Manuel Diaz vient de confirmer qu'il allait réapparaître le mercredi 26 avril, à l'occasion de son premier contrat de la Feria de Séville, après laquelle il s'envolera pour une grosse tournée au Mexique.

 

LES PAQUES DE PEPIN LIRIA

      Gros week-end pour le torero de Cehegin. Outre les trophées conquis en Arles, il faudra parler du gros triomphe le dimanche de Pâques, en plaza de Murcia, où Pepin coupa encore trois oreilles à un lot de Guadalest. Six oreilles en quatre toros, c'est bon pour le moral, pour la statistique, et c'est justice pour ce torero de fer, à la veille de la feria de Séville. Superbe.

 

ALTERNATIVE DU "CID", DE SEVILLE

     Dimanche 23 avril, jour de Pâques de l'an de grâce 2000, a reçu l'alternative, en la plaza de las Ventas-Madrid, Manuel Jesus "El Cid" de Salteras (Séville), face au toro "Gracioso", de Jose Vazquez, des mains de David Luguillano, Finito de Cordoba étant le témoin. Un peu froid face au toro de la cérémonie, le nouveau matador dessina une bonne faena au sixième, mais trois fois hélas pour quelqu'un qui porte si noble surnom de "El Cid", c'est à l'épée que le nouveau chevalier perdit tout bénéfice. "Con la tizona, El Cid estuvo hecho un gracioso" déclarait le sympathique maestro, qui a besoin d'un triomphe pour lancer sa carrière. Torero très intéressant et à suivre, apodéré par Rafael Corbelle.

 

EL JULI VISE LA PORTE DU PRINCE

     Grosse forme de Julian Lopez "El Juli", à la veille de la feria de Séville. On sait la malchance du jeune homme, l'an passé, coupant trois oreilles, mais recevant une cornada qui l'empêcha de sortir en triomphe par la porte de gloire de la Maestranza sévillane. Le Juli est en pleine forme, ainsi que Castellon et Arles l'ont prouvé. A signaler, de plus, la perpétuelle recherche, le perpétuel challenge que ce garçon s'impose au fil des prestations... Ne l'a t'on pas vu, dimanche, à Murcia, donner un quite par chicuelinas, les deux genoux en terre?

 

GRAVE ACCIDENT PRÈS DE CIUDAD REAL - 24 Avril 2000

     Lors d'une novillada qui se donnait en plaza de Carrion de Calatrava, dans la province de Ciudad Real, c'est malheureusement dans les gradins que s'est produit l'évènement. Un spectateur a été grièvement blessé, au niveau de la carotide, par un descabello rejeté par le cinquième novillo de Jaralta. L'infortuné a été immédiatement opéré dans une infirmerie mobile, et transféré vers la capitale.

 

EUGENIO DE MORA, PREMIER TRIOMPHATEUR DE LA FERIA DE SEVILLE

     Si la première corrida, dimanche de Pâques, n'a rien donné, de par la faute des toros de José Luis Pereda, il faut noter cependant les efforts de Curro et Ponce, et une grande faena du Morante de la Puebla, gâchée à l'épée. Par contre, lundi 24 avril, un torero de Tolède est "entré", comme on dit, à Séville. Eugenio de Mora, déjà connu pour ses succès madrilènes a dessiné deux importantes faenas, empreintes de temple et d'empaque. Portant deux grosse estocades, il eut la malchance de devoir attendre longtemps la chute finale de ses adversaires. Coupant chaque fois une oreille, De Mora est sorti a hombros par la porte des cuadrillas, à "un poil" de la porte du Prince. Superbe entrée en matière et la télévision en direct pour couronner le tout. Les autres toros de Manolo Gonzalez et Sanchez Dalp, sans classe ou mansos fuyards, ne brillèrent pas entre les mains d'un Uceda Leal, qui fit un toreo de classe, mais un peu froid et emprunté. Quand à Juan Bautista, le plus mal servi, il fit ce qu'il y avait à faire en ces circonstances.

 
ESPARTACO, AU SEUIL DES ADIEUX

     C'est la mort dans l'Ame, mais avec le professionnalisme et le profond respect du public qu'on lui connaît, que Juan Antonio Ruiz "Espartaco" a annoncé qu'il renonçait à toréer au cours de "sa féria de Seville". Insuffisamment remis de sa cornada de Valencia (16 mars), le maestro d'Espartinas constate toujours des problèmes, au cours des entraînements, et ne veut pas sortir sans être prêt à 100%, ce qui est tout à son honneur..

     Par ailleurs, Espartaco a précisé qu'il n'allait pas continuer longtemps, pensant à vivre une nouvelle vie avec son épouse et ses enfants. I1 est à souhaiter qu'un prompt et total rétablissement permette à ce diestro, professionnel et compagnon exemplaire, de faire une glorieuse dernière ligne droite avant de se retirer, dans l'admiration et la sympathie de tous. On sait l'importance qu'a toujours eu Séville pour Espartaco, en particulier depuis un incroyable faenon au toro "Facultades" en 1985. On espère donc que, quelle que soit la date et l'heure de la retirada, la Maestranza ouvre toute grandes ses portes à ce prince du Toreo des années 80.

 

SEVILLA 2000 - LA FERIA DES SUBSTITUTIONS

     On a craint que la Feria d'Avril allait devoir être "reformatée" du fait des blessures successives de Manuel Diaz "El Cordobes, Juan Mora et des lésions au poignet de Francisco Rivera Ordonez, pris dans l'incroyable et sacrilège bousculade, provoquée lors de la procession du vendredi saint, à Séville. Si l'on a été rassuré du côté de ces trois diestros, El Cordobes réapparaissant le 26 Avril, on a cependant appris le retrait de Juan Antonio Espartaco (remplacé, le samedi 29 par Manzanares) et surtout, la grosse blessure de Vicente Barrera, le 25, au cours d'une tienta chez Jandilla. 40 points de suture au bas ventre, et la douleur qu'on imagine !!! Le valenciano a été remplacé , le 26, par Vicente Bejarano, injustement écarté du cycle, après ses succès 1999, en cette même feria. Qui remplacera Espartaco pour ses contrats du 1er et 2 mai? On pense aussitôt à la répétition de Eugenio de Mora, mais... beaucoup de "mais" risquent de se poser... A suivre.

 

PACO OJADA NE REVIENT PAS … ET EL CORDOBES S'EN VA

     Paco Ojeda, ne voyant pas très clair dans le montage proposé par le "comandante' Paco Dorado, a annoncé sa décision de ne pas réapparaître cette année, en costume de lumières. Le torero de Sanlucar va regarder passer les propositions et .... on verra. Pour Manuel Benitez, par contre, c'est tout vu: "Avec le toro actuel, on ne peut rien faire il n'avance pas, c'est un toro très "parado". Moi, j'ai besoin de l'alegria de la mobilité". El Cordobes arrête donc là, définitivement, sa carrière. Il se consacrera désormais à promouvoir les premiers pas toreros de son fils Manuel. Triste et dommage... Manue Benitez méritait mieux que ses deux parutions en demi-teinte, après la douche de Jaen. Mais attendons... Qui donc donnera l'alternative au jeune Manuel Benitez-Fraysse?

 

SEVILLA - DRAMATIQUE COGIDA DE MORANTE DE LA PUEBLA.

29 Avril - 20h5O: Le sixième toro a été remplacé. La plaza est pleine, et Il a plu au cours de la corrida. Les toros de Victoriano del Rio sont intéressants mais faibles. Manzanares a coupé une oreille au premier, Rivera Ordonez a donné un tour de piste au cinquième. Mais tout le monde attend ce sixième bis, et attend surtout Morante de la Puebla qui a coupé deux oreilles au troisième, pour une courte faena parfumée et une épée recibiendo. On veut ouvrir la porte du Prince et tous sortir de la plaza "toreando".

     Morante montre tout son désir et son talent dans un court capéo garboso. Peu piqué, le toro est prompt, se déplace bien, va crescendo. El Lili salue aux banderilles. Morante plie sa muleta dans la main gauche et reçoit "Barbiano" par le pase de cartucho de pescao. Le public jubile. C'est sur la deuxième passe, à terrains inversés, que le toro va prendre le torero de plein fouet, au niveau de l'aine gauche, le lever, le corps faisant une horrible volte autour de la corne, avant de retomber comme un pantin. Morante paraît vouloir se relever pour échapper au retour du toro qui, sûr de sa proie, va le charger au sol, faisant fi des capes et des cris, le chercher durement dans le dos, et ne le lâchera qu'après un ultime et terrible derrote. Le torero est emporté, dans un climat d'angoisse et de terrible déception. Morante de la Puebla est gravement blessé et la feria a perdu son prince. Il est 21 h1 5. Il pleut sur Séville.

     Le docteur Ramon Vila, chirurgien de la plaza, parlera d'une blessure grave, étendue, mais "limpia", qui a causé de gros dégâts musculaires, mais n'a pas touché d'artères ni de nerfs. La pronostic est grave: Cornada face interne, haut de la cuisse gauche, avec deux trajectoires: une de 10 cms vers le haut, l'autre de 20 cms vers le bas, atteignant la face interne supérieure du genoux. Il n'y a pas d'autres problèmes, à priori. On a craint le pire pour le torero de la Puebla, qui relève d'une grave lésion vertébrale. Un mois d'arrêt pour le Morante qui a cependant déclaré son intention de revenir pour Madrid.

 

DIMANCHE 30 AVRIL - BLESSURES ET LÉSIONS

     Deux cornadas dans la cuisse droite pour le banderillero de Rafi de la Vina, Manuel Montoya, en plaza de La Jineta (Albacete), que l'on inaugurait. Les toros étaient de Paco Galache.
     Vicente Barrera, qui a perdu son contrat sévillan suite à la blessure reçue en tienta, chez Jandilla, a réapparu en plaza de Mora de Toledo, et s'est fait prendre. Fracture de l'épaule gauche, confirmée le lendemain. Le diestro valenciano se verra écarté desruedos pendant quarante jours.
     En plaza de Habanilla (Murcia), c'est Domingo Garcia Dominguin qui se fait percuter au niveau de la poitrine, en toréant de cape un toro de Buenavista. Gros coup au niveau thoracique et abdominal, de pronostic réservé. Respiration assistée.

 

FERIA DE SEVILLA - BILAN DE LA PREMIÈRE SEMAINE

     Triomphe de Eugenio de Mora; Porte du Prince pour Hermoso de Mendoza; bonne actuacion de Manolo Caballero; apothéose et blessure de Morante de la Puebla, et grande faena de Finito de Cordoba, forment, avec une déception générale du côté des élevages, le bilan de la première semaine de la feria de Séville.
     Deux oreilles pour Eugenio de Mora, de Tolède, qui a surpris, séduit et convaincu les Sévillans, le 24, face aux toros de Manolo Gonzalez. Le réjoneador navarrais, Pablo Hermoso de Mendoza a connu, le 25, son deuxième triomphe d'apothéose en deux ans, coupant trois oreilles et sortant par la porte rêvée. Les deux corridas suivantes ont fortement déçu, à cause du pauvre jeu des toros de Los Guateles et de Gabriel Rojas. Seul souvenir, quelques détails de Manzanares.

 La corrida de Torrestrella, le 28, verra le succès de Manolo Caballero, coupant une oreille au cinquième, toro puissant et malin, dont il sut canaliser les charges, en particulier sur la gauche, avant un gros coup d'épée tendu. Bonne entrée dans la feria de Caballero, qui peut encore mieux. Ce n'était pas le jour d'Emilio Munoz, qui ne voulut voir personne. El Cordobes a eu une feria bien discrète.
     On a parlé de la corrida triomphaliste du 29 avril, Manzanares coupant une oreille pour une demi faena et Rivera Ordonez entrant discrètement dans une feria importante pour lui. Corrida marquée par la communion du public avec le Morante de la Puebla, torero embalado, insolent de classe et d'inspiration, alliées à un courage et une technique enviables. Malheureusement , la cornada faucha le bonheur et l'espoir de tous.
     Catastrophe pour le Capéa, ganadero, dimanche 30, son lot sortant faible, triste, soso et dangereux, excepté le sixième. Curro Romero a repris "ses quartiers d'hiver" et Enrique Ponce a fait face, se battant notamment avec un dangereux cinquième toro. C'est Finito de Cordoba qui a confirmé son grand retour par une faena complète, très templée, toréant long, bien campé sur le sable, clôturant ses séries par d'énormes passes de pecho. Tuant un peu tendu, Juan Serrano perdit le triomphe au descabello, donnant une grande vuelta al ruedo et gagnant la substitution du Morante pour la corrida de mardi.
      A noter un immense premier tiers mené par "Chocolate", picador de Manzanares, qui a véritablement toréé avec son cheval, et a porté deux impeccables puyazos. Le silence attentif et admiratif du public a précédé une immense ovation pour le piquero, déjà candidat au trophée de la feria..

 

JOSE IGNACIO SANCHEZ DOIT RENONCER

     Un grosse cogida en plaza de Salamanca, le 14 septembre 1997, avec traumatisme cervical, puis une lésion à l'épaule droite, en portant une estocade, lors d'un festival en plaza d'Avila ont mené le fin torero salmantino à une longue période de soins et de rééducation. pendant deux ans, le diestro a rencontré de nombreux spécialistes et neurologues en Europe et aux Etats-unis. Ceux-ci lui ont confirmé dernièrement qu'il ne pourrait plus jamais toréer. Jose Ignacio Sanchez a déclaré:"La lésion est définitive. J'ai une paralysie partielle du corps. C'est inopérable, c'est un nerf qui est mort, et qui passe prés du poumon. Je peux courir, faire du sport, mais avec une mobilité limitée du bras droit. Je peux tenir une muleta, mais ne peux toréer, et bien entendu, ne parlons pas d'estoquer. Je m'en doutais depuis un an. Il va falloir que je fasse autre chose. Je ne sais pas trop. Je ne sais que toréer, et j'ai une famille à soutenir".

     Malheureux destin d'un torero-artiste extrêmement intéressant, doté d'une excellente main gauche, et qui, à n'en pas douter, allait apporter à la région de Salamanca l'un des meilleurs artistes de sa génération.
     Jose Ignacio Sanchez est né le 29/8/71 à Salamanca. Il arriva à l'alternative avec 71 novilladas. Sacré matador de toros en plaza de Santander, le 29/7/94, des mains de Joselito, en présence de Enrique Ponce, face au toro "Quitalunas", de Zalduendo. Il confirma son alternative à Madrid le 17/5/95, des mains de César Rincon, en présence de Joselito. Le toro "Peluquito" était de Baltasar Iban.