AOUT :
LA GRANDE BATAILLE DES « CINQ MINISTRES »
1er
Août : Chaleur, routes encombrées, les kilomètres qui défilent
dans la nuit, le sommeil qu’on ne trouve pas, le copain qui ronfle,
l’autre qui… Odeurs diverses ! Les yeux bouffis, mais toujours
impeccablement vêtu, et incroyablement disponible : Le mozo de
espada.
En ce mois de folie, où le matador va aligner 20
à 30 corridas, en 30 jours,
il est le personnage-clef. Il est Ministre du transport (trajet –
consommation/carburant – péages); Secrétaire d’Etat au tourisme (Réservations
d’hôtel – répartition des chambres – bonne installation pour le
repos de tous); Ministre du budget (Il fait les comptes, rassemble les
factures, fait les avances, porte « la valise »); Secrétaire
d’Etat aux "affaires sociales" (il s’occupe des bolletos de couverture
sociale des professionnels pour chaque corrida); Ministre des
relations extérieures et de la communication (il s’occupe des
invitations, et là, c’est plus dur que de gérer Corses et Basques réunis).
Il est "cinq ministères" à la fois, et lui… « Il ferme sa
gueule ! ». Professionnel
avant tout, protégeant son matador avec passion, il veille à tout. Il
« est » tout !
Accessoirement, comme s’il avait un peu de
temps devant lui, il nettoie les costumes du matador, prépare « la
silla », va au sorteo, s’occupe des amis, manie aiguille et fer à
repasser comme personne, habille
le torero, prépare les trastos, suit la prestation du maestro, encourage,
prévient ses moindres demandes. Il torée avec lui… Il sourit d’un
air entendu quand tout va bien, et quand ça coince, « pues…cara
de circunstancias ! ». Alors, il fait un peu de communication
et trouve toujours un ami pour l’épauler : « El toro no
sirvio. Has visto el cabron ese ? ». Au retour, déshabiller
le matador, trier les invités qui frappent à la porte d’un air
important, comme si l’on attendait qu’eux, ranger, plier, ne rien
oublier. Il sait tout, il est tout. Le téléphone qui sonne. Il répond tout en saluant celui qui rentre, et qui s’efface devant ceux qui
sortent. Et en plus, c’est lui qui dit merci.
De temps en temps, un sourire adorable, un
joli minois, une croupe appétissante .. Aayyy ! Mais il faut être
éduqué.. et ne pas oublier de mettre le traje al remojo », ou de
préparer ce dernier fax. Bon ! l’ascenseur, « quatre par
quatre », les escaliers, à toute vitesse… ou le contraire !
on ne sait plus. La facture totale à vérifier, on discute un peu…on règle,
on embrasse tout le monde, on râle un peu après les retardataires… Un
dernier bisou, et l’on s’en va. Ouf !
Admirables mozos de espadas. Tous des types bien.
Tous des professionnels, certes, mais des passionnés, qui vivent le toréo,
partagent tout et savent, mieux que quiconque, « à une goutte de
sueur près », l’état de leur maestro. Psychologues, ils préviennent
le moindre « grain de sable dans le machine ». Et trente jours
durant, dans ce mois d’août d’enfer, ils vont se multiplier, se
mettre en quatre, se couper en huit… pour que tout aille bien. De temps
en temps, ils dormiront. Leur récompense ? Un salaire au tarif
syndical, qui n’a rien de ministériel , mais … la satisfaction d’être
avec una figura, qui triomphe. Ils sont fiers, et ne laisseraient pas leur
place pour ...un ministère.
Il
sont « toreros », et on les appelle « valet ».
Mais, Dieu qu’on les aime ! A l’aube de cette grande course
d’Août,
puisse ce modeste papier leur dire admiration et « mucha,
mucha suerte ! » pour tout ce qui les attend, eux, et
tous leur protégés, sur les routes de France, de Navarre,
et dans ces « plazas de Dios », sur le coup de cinq
heures du soir. Mais, eux, « Las cinco de la tarde », ils ne
connaissent pas…. Vayan con Dios, caballeros !
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EL JULI
CLOTURE EN BEAUTE LA FERIA D’AZPEITIA
1
Août : La corrida d’Alcurrucen
« a servi », mais on regrettera quelques têtes révisées, façon
« jivaros », et des forces en pointillé. Finito n’a pu délivrer
que quelques gouttes de son toreo, face au quatrième. Abellan a certes,
coupé une oreille, mais sans pousser à fond l’accélérateur de la
transmission.
Et c’est encore une fois le Juli qui a animé,
divisé, en un mot qui s’est montré en torero professionnel, qui essaie
tout, réussit beaucoup et crée la polémique : Pour ou contre.
C’est bien ainsi. Tout sauf l’indifférence, tout sauf ces faenas à
pseudo triomphe, dont on ne se souvient plus, à la sortie de la plaza. Il
a poussé les moteurs face à son premier, mais le « capitaine »
président à jugé la pression top faible, et de ce fait, refusa
l’oreille que beaucoup demandaient. N’aime pas ça, le Julian !
Aussi, face au sixième, dernier de la feria, on poussa les feux au
maximum, avec beaucoup de fumée, de coups de sirène. Et le président,
seul maître à bord, après Dieu, n’eut d’autre solution que
d’accorder la première oreille, celle du public, à laquelle il ajouta
le seconde, en unanimité avec lui-même. Deux oreilles pour le Juli, et
sortie a hombros sur les épaules de l’équipage. Bravo, moussaillon !
Plus
sérieusement, n’oubliez pas que vous pouvez suivre « par
l’image », la temporada du Juli, au jour le jour, grâce aux
photos, généreusement communiquées par son « public relations »,Alberto
de Jesus.
Pour ce faire, allez à la rubrique « biographies » ;
cliquez « el Juli », et en fin de page, allez visiter, soit
son site personnel, soit la galerie-photos « el
Juli – Temporada 2000 ».
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CARTEL
REFORME, POUR LA NOVILLADA DE BAYONNE.
2 Août :
Ainsi que l’on s’en doutait, le mano a mano Castella/Castano, prévu
pour le 14 juillet, n’aura pas lieu. La guigne noire s’est abattue sur
ce cartel. Tout d’abord, un jour de fête nationale dont les lampions détrempés
se ballottent au gré du vent frisquet. Eteints, les lampions ;
renvoyée la novillada. Mais, pour arriver au 4 Août, il aura fallu
constater avec tristesse, la blessure/lésion de Javier Castano, en plaza
de Valencia, et dimanche, la cornadita de Castella, à Hagetmau. Dans
l’affaire, seuls restaient les novillos de San Martin.
L’empresa bayonnaise a connecté tous les
mobiles, branché tous les fax, et a décidé du cartel qui défilera,
vendredi 4 Août, à 20 heures, dans le ruedo de Lachepaillet: Sebastian
Castella, normalement remis, puis, à ses côtés, Luis Vital Procuna, le
vibrant portugais, qui vient de couper une oreille aux Miuras
d’Hagetmau. Le « troisième homme » sera Julien Lescarret,
triomphateur de Garlin, face à d’excellents Juan Pedro Domecq. Depuis
ce jour, on assistait à un forcing qui pose question : Julien
Lescarret, face aux San Martin de Bayonne : une opportunité ou
« une étape trop vite brûlée » ?.
Julien a triomphé, certes. Il a créé la
surprise, certes. Les toros de Domecq étaient du meilleur tonneau,
re-certes ! Cela veut il dire pour autant que le jeune novillero est
soudain prêt pour les San Martin, qui seront d’un autre gabarit et
d’un autre « caractère » ? On veut aider ce garçon ?
Faut-il lui « offrir » cette épreuve nouvelle, ou essayer de
valoriser son récent succès ? C’est une question. C’est un
dilemme. Réponse, vendredi, par Julien lescarret, par les novillos, par
le public. On ne peut que lui souhaiter grande chance, et un succès face
à des encastés, qui doublerait sa mise. C’est tout le mal qu’on lui
souhaite, mais ! ! !
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BAYONNE
« FAIT LA FETE » AVEC LES CEBADA
2
Août : Gros week-end, à Bayonne, pour ses traditionnelles fêtes.
Le « Roi Léon » a intérêt de s’arrimer bien la montera, dès
le réveil. Jugez plutôt : Vendredi : Novillada ; Samedi :
Caballos et rejoneo ; Dimanche : Corrida de Toros.
Les Cebada Gago reviennent. Ils ont souvent
brillé de mille feux, à Lachepaillet. On y aime leur présentation,
souvent « multicolore », leur caste, et le jeu qu’ils
donnent lorsque « noblesse se lie au caractère ». Pour en
mieux juger, allez les voir dans la galerie-photos spéciale que nous
mettons à votre disposition. Vous les verrez, au campo, puis dans la
plaza. Face à ces bichos de renom, qui ont des choses à se faire
pardonner, cette année, trois toreros, trois styles, trois sources
d’intérêt pour l’Aficionado : Padilla, Antonio Ferrera, et
Luisito . Un cartel sur lequel nous reviendrons, avant dimanche. Mais,
pour cette corrida des fêtes, les vedettes seront vraiment… les Cebada.
Voir photos : Bayonne/Spécial
Cebada Gago – 6 Août 2000
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BAYONNE : ABRAHAM, POUR
SEBASTIEN
2 Août : On l’annonçait, sans trop y
croire : Sebastian Castella, à Bayonne, vendredi
soir, pour la novillada des fêtes. Tant physiquement que « politiquement »,
cette comparution semblait aléatoire, cinq jours après la cogida d’Hagetmau
, et à 8 jours de l’alternative.
Certes, la
cornadita n’était pas grave, et l’on sait les toreros taillés de ce
bois dont on fait les héros. Cependant, la blessure est là, qui tire,
ankylose la jambe, retarde les réflexes. De même le choc traumatique que
représente tout accident, et qui nécéssite quelque repos. Lorsque
l’on sait que les San Martin sont des toros encastés, avec la qualité
en plus, cela impose un 100% de potentiel physique, moral et technique.
Quand, par ailleurs, on est à la porte d’une alternative importante,
capitale, à laquelle on arrive dans des conditions relativement
difficiles, le 12 août à Béziers, il semble judicieux
de prendre quelques précautions et de se donner le temps de bien
affûter ses arguments. Sebastien n’a pas connu le crescendo souhaité
après son magnifique début de temporada , au concours d’Illumbe, et
malgré le opportunités offertes. Passer « au toro » lui
offrira, en théorie, la possibilité de mieux exprimer talent et savoir.
Certains le disent. On peut être sceptique. La corrida de Béziers, mais
aussi les gros rendez-vous qui suivent, seront autant de challenges, pour
ce garçon qui, à n’en pas douter, possède le « quelque chose en
plus » qui fait la différence. Attendons.
Sebastian
Castella ne sera donc pas là, et le cartel reste définitivement remanié.
C’est Abraham Barragan qui le remplacera, aux côtés de Luis Vital
Procuna et Julien Lescarret. Torero fino , qui connaît parfois quelques
difficultés à l’épée, le jeune a connu de bonnes sorties « dans
le nord », en particulier lors de la novillada de San Fermin, à
Pamplona.
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TRIOMPHE DU JULI A LA CORUNA… ET SUSPENSION
DISCUTABLE A LODOSA
2 Août : Le Juli impressionne. Où s’arrêtera donc la
cavalcade de ce garçon, qui, quelle que soit la plaza, sort chaque fois
« à reventecalderas », conquiert le public et marque plus de
buts qu’Anelka ?
Attention, cette année, on ne peut plus parler de « surprise ».
On ne peut plus parler d’enfant, de singe-savant. Par son entrain, par
sa générosité, par son aficion/passion, le Juli est la bénédiction
des empresas, et il vient de le démontrer encore une fois, en plaza de La
Coruna, où l’épée l’a privé de quatre oreilles. Une, seulement de
chacun des Algarra, avec un « tabac », monté devant le sixième.
El Juli sera à suivre, particulièrement, au cours de ce mois d’août
ultra chargé, où tout le monde l’attendra, avec passion, et « toutes
les loupes » en batterie. Au cours de cette corrida, Finito se
montra très volontaire, et Morante eut, encore une fois, le sort adverse,
avec son lot. Il fut, cependant bien, sauf à l’épée.
La meilleure ! Lodosa,
petite bourgade navarraise, organise une feria de novilladas. L’autre
jour, un novillo se coince la tête dans un burladero des corrales, et
meurt là, étranglé. Triste sort ! Ce
2 Août, la novillada doit être suspendue… parce que le chirurgien
n’est pas à son poste. Cela provoqua les mouvements que l’on devine,
et le malheureux, arrivé une demie heure après, a bien failli en avaler
son bistouri. Cocasse, mais nécéssaire.
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MOIS D’AOUT: LE MARATHON DES TOREROS… ET DES
AFICIONADOS
3 Août : Un mois terrible : la chaleur, le monde sur les
routes et un calendrier digne du compte à rebours de cap Kennedy. Abrutis
de fatigue, les toreros vont courir la planète taurine dans tous les
axes. Un course contre la montre, avec de « sacrés cols » où
il faudra faire preuve de courage…et de fraîcheur.
En Espagne, une kyrielle de petites ferias, où l’on peut
« respirer » en attendant la suite, sera le trait d’union
entre d’autres ferias, plus huppées, et surtout les gros rendez-vous du
mois, ceux qu’il ne faut pas manquer: Bilbao, San Sebastian, Malaga,
Almeria, dans l’ordre décroissant. Mais, attention, de Huelva et ses
caravelles d’or, à Linares la brûlante; de Huesca à Gijon ; de
Vitoria et sa blanche Vierge à Tarazona, où jadis Ostos faillit bien
mourir, les toros sortent, gros ou petits, aigus ou desmochados… mais
ils sortent pour tuer. Ils blessent et tuent, parfois. Il n’y a pas de
corrida mineure, et les toreros n’auront pas fini la lidia du jour,
qu’ils penseront déjà aux combats du lendemain. Incroyable résistance,
physique et morale, de ces hommes qui errent, au gré des vents taurins,
mais que l’on veut, dispos et bien coiffés, au paseo, chaque jour, dans
chaque plaza.
Huelva débute. La terre du Litri ! Linares termine. Sur son
sable, une rose marque l’endroit où Manolete… Entre ces deux ferias,
on parlera des « deux basques », traditionnelles, fortes :
Bilbao et San Sebastian. Il y sort des toros-cathédrales, et si le public
a un peu changé, l’exigence demeure, dans le mundillo, dans la presse.
« Couper une oreille à Bilbao, Hombre ! ». Malaga et
surtout Almeria, sont sérieuses, mais avec ces accents Andalous, où le
toréo fleure bon le cante jondo, où l’on ne sait ce qu’il faut le
plus admirer, le trincherazo du Morante, ou la cambrure de la petite
gitane, là, dont les cheveux sont si noirs qu’ils en sont bleus, et les
yeux si beaux…qu’on en a oublié le trincherazo du Morante ! Lui
aussi, d’ailleurs. Ayyy !
Mais, Août, c’est la France. Avant, les toreros allaient presque
s’y amuser. On prenait deux toritos à Bayonne ou à Dax, et on filait
vite, gominé et parfumé d’importance, pour des bringues folles au
casino de Biarritz, où, entre roulette et Tablao, on oubliait les pitones
en admirant la cambrure de l’américaine de passage, qui n’était pas
mal non plus…
Aujourd’hui, ça n’est plus la même chose. Pour les toreros,
Août, c’est Dax, c’est Bayonne et Béziers. Attention., on n’y
rigole pas . Depuis que ces satanés « Gabachs » se sont
mis à être aficionados « de pro » et organiser leurs ferias,
on les ne tient plus et, ce qu’il font étant important , (le soin
qu’ils apportent au choix des toros, à leur présentation ; la
qualité de leur public), eh bien…il faut être à la hauteur. Triompher
à Dax ou à Beziers, couper des oreilles à Bayonne, c’est du sérieux,
car elles y tombent mois facilement du palco que dans 80% des autres
plazas de la planète.
Août est un mois-clef, de par ses difficultés naturelles, mais
aussi parce que l’on y doit confirmer, à coups répétés, dans des
plazas de renom, avec forte répercution médiatique, le bon moment,
artistique ou technique, dans lequel on se trouve. Il n’en est pas
toujours ainsi, et là, même si la gitanita est si belle « qu’elle
force le respect », on souffre, on serre les dents, et on fuit les
regards qui vous évitent. Les abrazos sont moins impétueux, et la
muleta, plus lourde; la voiture n’avance pas, et cette chambre est décidément
trop bruyante ; le col de la chemise serre de trop, et… « si
je tenais celui qui a tiré le lot au sorteo… ». Trop chaud, trop
froid, trop salé… tout y passe. Le marathon du mois d’Août devient
alors… un enfer.
Pensez-y, vous qui sortirez d’un bon repas, irez aux arènes, et
en sortirez droit…cap à l’apéro ! Ces hommes, qu’ils
triomphent ou fracassent, sont admirables, et les 42 Kms de Sidney, dans
un mois, c’est de la rigolade, à côté de « leur marathon ».
Alors, applaudissez, sifflez, mais respectez… Ce qu’ils vont vivre,
tous, est une épopée pour certains, une odyssée pour d’autres, mais
c’est pour notre plaisir à tous.
Que haya suerte « pa todos » !
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POUR VOS REMPLACEMENTS…VICTOR PUERTO
3 Août : Empresas, vous qui, dès janvier, avez pratiquement
fait les cartels de vos ferias, avec autant d’imagination que les
programmateurs de toutes les télévisions réunies, merci de vous pencher
sur certains noms au cas où, malheureusement, un des titulaires « tomberait »
de vos affiches, comme cela arrive chaque été.
Il a fait un début de saison tonitruant… mais on ne l’a pas
pris. Or, il est un des « intéressants » du moment. Bon, il
est moins beau, et tue moins rapidement que Caballero, mais… Son nom :
Victor Puerto. Solide, imaginatif, animateur et torero batailleur, il
connaît un grand moment, et serait un
poison digne de secouer un cartel de vedettes. Merci d’y penser, et face
à n’importe quelle ganaderia.
Corridas dures, choix restreint. Le Zotoluco a surpris beaucoup de
monde, à Pamplona, en partie, mais surtout à Valencia, avec les
Victorino. Torero solide, volontaire, qui a besoin « d’ouvrir les
horizons », Eulalio Lopez mérite d’être vu, d’autant qu’il
amène avec lui, un des meilleurs picadores du moment : Efren Acosta,
auteur d’une page d’anthologie, réunissant « Arte de bien picar
, pundonor et toreria » lors de cette même course en la plaza de la
Calle de Jativa .
Alors, tels des téléspectateurs qui paient la redevance, comme
des moutons, alors qu’on leur balance, pour la 608ème fois un « gendarme »
ou « Angélique » (Au moins, on pourrait, avec « les
nouvelles techniques », nous mijoter un « Angélique et le
gendarme ! ! »), les aficionados seraient heureux
d’avoir quelques surprises, et de vérifier, or les pages des revues spécialisées,
le bon moment de certains toreros. Merci
pour eux !
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LE « GROS CASSE-TETE » DEBUTE AUJOURD’HUI,
4 AOUT
Tandis qu’en Espagne,
tout est bien rangé, cadré, encadré, chez nous c’est la panique. Là-bas,
feria de la Coruna, où hier, face à des Carrascosa faiblotes, Uceda Leal
at Morante ont coupé une oreille ; là-bas, feria de Huelva avec une
sortie à hombros générale face à des nobles de La Dehesilla, Ponce
faisant la faena du jour, face à Jose Tomas et au « moussaillon »,
ex poulbot dutoreo, Julian Lopez « el Juli ». Là-bas, tout va
bien.
Chez nous, en particulier dans le Sud Ouest, le choix va être cornélien,
et l’aficionado va se gratter la tête, comme devant un billet de loto,
ou pire, devant son programme télé. Où aller ?
Ce vendredi 4 Août, c’est
clair. On va à Bayonne.
Novillada de San Martin (Les
Chafik ! Souvenez vous de Vic !) avec un cartel rénové, digne
d’intérêt. Ce sera « la première manche », pour Julien
Lescarret. Pas de problème,
ce sera Bayonne. Attention, 20 Heures. C’est bien , mais on va
manquer « Thalassa » ! !
Samedi 5 Août, cela se
complique bougrement. Cependant, le choix
est encore possible :
- Rejoneo à Bayonne. Cela devient une tradition et cet art très spécial a
conquis ses lettres de noblesse, avec, de nos jours « Un homme et un
cheval » : Don Pablo Hermoso de Mendoza et « Cagancho »
- Novillada del Sierro, en
plaza de Parentis. Elle
devient, elle, la pacifique au bord de son lac, une des plazitas les plus
toristas des dernières années. Face à cette novillada forte : Jose
Montes, Juan Jose Giron, à découvrir, aux côtés du cavalier Raul
Martin Burgos.
- A Riscle, dans le Gers, les
amis de Julien Lescarret iront l’appuyer pour sa deuxième parution, en
compagnie du Mexicain Bricio, et du Portugais Luis Vital Procuna. Les
novillos seront de Gracigrande.
Dimanche 6 Août, c’est la folie totale, et l’on en veut aux
organisateurs de ne pouvoir se mettre d’accord, tant, partout, l’intérêt
est présent, et que choisir l’une des plazas sera toujours
« louper les autres » . C’est ainsi, prenez vos
responsabilités. De toutes façons…il y a rien à la Télé !
- Bayonne, corrida des fêtes : Des toros, les Cebada Gago, et
de hommes : Padilla, le typhon de Jerez , Luisito, classique et sage,
aux côtés des deux autres, et Antonio Ferrera, l’ex-ouragan d’extrémadure,
qui vient de calmer son toreo au point de se transfigurer et ramener à
lui des Aficionados un peu
surbookés. Son triomphe de Tyrosse vient
de confirmer ce grand retour, et le diestro voudra, à n’en pas douter,
remater. Au programme: Portagayolas et banderilles, le tout dans la
« chaude ambiance » des fêtes de Bayonne.
- A quelques kilomètres de là,
Soustons . Cartel intéressant avec Richard Milian, Domingo Valderrema
et Luis Miguel Encabo, face à des Cortijoliva. Sympa de retrouver ceux
qui, à un moment, vous ont fait faire des kilomètres.
- Parentis donnera
sa deuxième novillada. Là aussi, il y aura du monde au balcon. Que faire ?
Les Escolar Gil seront… comme on les imagine, et l’on souhaite grande
bonne chance à Grégoire Teulère, Fran Moreno et David Blazquez.
Pendant ce temps, Palavas
donnera corrida de toros, avec un cartel français: Frédéric Leal, Denis
Loré et Toni Losada, face à des Villamarta, tandis qu’à Millas,
un jolie novillada de Baltasar Iban sera lidiée par Abrham Barragan,
Antonio de Mata, et Julien Lescarret, dont ce sera la troisième course,
en trois jours. Espérons qu’outre les succès, le sympathique landais
encaissera autre chose que « les gastos »…
Pour ce week-end, un choix
"cornes-élien"... C'était l'occasion ou jamais de le faire...
Que haya suerte !
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LES SAN MARTIN … « ENTRE NOUS » !
4 août – Bayonne : Un crève-cœur
pour tout organisateur normalement constitué. Où est l’Aficion ?
Certes, ce sont les fêtes de Bayonne, et l’heure (20 h) était
plus propice à continuer l’apéro, débuté à 9 heures du matin ,
qu’à venir s’asseoir au tendido de Lachepaillet, d’autant qu’on y
servit « beaucoup trop d’eau », à partir du quatrième
novillo. On en connaît qui avaient rendez-vous au patio, avant la course,
et qui ont dû tomber, en chemin, dans une bassine de sangria. Anecdote !
Mais sérieusement, où est l’Aficion ? Seulement là quand
viennent se produire les « bonitos » ? Le but est-il donc
seulement d’envahir le patio, avant la course pour, à grand coups de
coudes, se frayer un chemin jusqu’au matador, le temps d’une photo
ensemble… dont la moitié sera gachée ? Où est l’Aficion ?
Vous l’aurez deviné, il y
avait bien trop peu de monde à la novillada de Bayonne. On ne va pas épiloguer
sur les causes. Elles sont diverses : Cartel changé ; l’heure ;
le jour (les juilletistes partis, les aoûtiens pas encore arrivés) ;
le temps ; les fêtes ; la
télé…. Tout est bon. Il n’y a pas de réelle aficion. C’est bien
dommage, car les absents ont eu vraiment tort. Les novilleros et mayoral
présents méritaient mieux que cette ovation que la maigre chambrée
s’est débrouillée à rendre tonitruante, suite à un spectacle très
intéressant offert par trois garçons sincères et talentueux, face à
des novillos de respect et pleins de verve.
On attendait les Santa Coloma de San Martin. On
ne fut pas déçu. De la présence, dès la porte du toril ouverte, hauts,
lourds, armés Santa Coloma, les novillos sortirent comme des fusées,
fortement applaudis. Sans grandes fixité, corretones, ils ne permirent
pas de grandes envolées lyriques avec le capote. Les piques furent chargées
fort, en particulier par le premier. Cela se gâta un peu par la suite,
souvent à cause de la maladresse des piqueros. Toros topones, qui font un
peu « chanter les étriers », mais font leur devoir. Il y eut
quelques génuflexions accidentelles à la sortie du cheval, mais qui ne
se répétèrent pas. Le cinquième fut réellement manso, avec saut
« aux yeux du piquero » et ruade à la sortie, avant de
prendre cinq rations au fil de ses promenades intempestives, slalomant
entre capes et coletudos. A la muleta, un lot magnifique de noblesse,
celui de Barragan, quoique le quatrième débuta gazapon. Mais, quelle
charge, quel temple ! Procuna vendit bien la marchandise face à l’encasté
deuxième, mais ce fut une autre histoire avec le cinquième, manso con
casta y mobilidad. Troisième noble, le sixième étant de fait le réel
dangereux, parce que regardant sournoisement, par- dessous, à chaque
passe, s’arrêtant à « mi-mollet », la corne en zig-zag..
En un mot, un lot de
novillos des plus intéressants, sans candeur, mais joliment toréable,
pour quatre d’entre eux .
Abraham Barragan, est un joli et fin torero. Elégant
à la cape, il donna un joli quite, avec une demi extra, face au premier,
et débuta fort par deux largas, à
genoux devant l’imposant quatrième. Première faena très propre, mais
manquant un peu de transmission, face à un novillo « de dulce ».
Tendance à jeter le toro « fuera » du muletazo. Heureusement,
la deuxième partie sera plus centrée, notamment sur une excellente série,
au ralenti, clôturée du énorme pase de pecho. Faena de menos a mas (como
debe ser !) préparant l’épée en doblones très toreros. Hélas,
deux vilaines piqûres précèderont une bonne épée concluante, et le
succès se réduira à une chaude vuelta. Le quatrième s’améliora au
fil des passes, et le torero débuta « large », resserrant peu
à peu son toréo. Il y eut de très bons moments sur les deux côtés, hélas
gâchés par trois désarmés. Epée un peu laborieuse et
applaudissements. A revoir, et à suivre dans sa progression. Barragan,
est un styliste qui peut fonctionner.
Luis Vital Procuna est un «explosif »
qui base tout sur la vitalité qu’il imprime à son toréo, la
transmission avec le tendido et … des dons de « banderillero
enorme ». Dans le callejon, l’accompagnait un torero retiré,
comme lui portugais, un visage ami, un souvenir magnifique de nos ruedos,
un regard et une sympathie ineffaçables, un banderillero « géant » :
Victor Mendes. Devait avoir mal au dos, Victor, après tous les « vrais
abrazos » reçus ce jour, de ses amis bayonnais ! Un Senor
torero. Professeur, manager,
ami, le matador a pris le jeune sous son aile, et les résultats au deuxième
tiers sont clairs : six paires de banderilles énormes, allant à
mas, cadrant , s’enlevant, se cassant sur le morillo avec un temps
d’arrêt, le temps de clouer fort, et sortant limpio de la réunion,
terminant par un jugueteo musclé. Six paires.
Le reste est plus « portugais » :
Toreo athlétique, vibrant, un poil truqueur, mais qui communique bien
avec le tendido. C’est très près du toro, ça ne conduit pas toujours,
mais cela passe bien. Faena un peu embrouillée, mais convaincue. Pinchazo
et grosse entière lui valurent la seule oreille de la tarde. Le cinquième
fut « manso mobile ». Toro
et lidia difficiles, du fait de la grosse averse. Le public était
tout entier réuni sous le tendido couvert, et il fallut s’accrocher
pour le distraire. Demi réussite, un peu embrouillée, et bonne estocade.
Ovation, et, en fin de course, la « Boïna de Honor », offerte
au triomphateur par la Pena
Betisoak.
Julien Lescarret « se sent torero ».
Il «a quelque chose », c’est incontestable. On le vit
d’un calme remarquable face au noble premier. Cape en main, il avance la
jambe, met la hanche, avec des remates de gusto. Le quite débute un peu
bousculé, mais se termine en or, au point de gagner le trophée de la
Pena Côte Basque. Faena dont la première partie sera d’une clarté,
d’un calme et d’une plastique indéniables. Aux côtés du toreo
fondamental, des adornos et des remates de bon goût. Faena un peu longue,
par soif de toréer, terminée par de jolis enchaînements qui, à une
heure ensoleillée, auraient donné de sacré photos. Arte. Pinchazo et
entière qui roule le bicho, le garçon, modeste saluant, avant de donner
la vuelta que le public demandait.
Cela se compliqua face au sixième, réellement
difficile, parce que très avisé, violent, regardant beaucoup le torero.
Julien fit face, essaya de le toréer, et se fit rappeler à l’ordre,
plusieurs fois. Bloqué, tête à mi hauteur, le bicho ferma la porte au
moment de l’épée, et le torero passa « la San Quintin ». Normal.
Mais, chapeau pour ce garçon dont les réels progrès sont à
saluer. L’attendent deux autres courses en deux jours. A suivre. Et
surtout, n’allons pas le gâcher, comme d’autres !
Samedi 5 août : Caballos et rejones. Dimanche : Les Cebadas
Gago. Il y aura toujours autant de sangria, mais bien plus de monde dans
les gradins. Ayyy ! Aficion !
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CORUNA - HUELVA : SUCCES « TOREROS »
4 Août : Tandis que du côté de La Roda (Albacete), Cordobes, De Mora
et Abellan coupent un sac d’oreilles à des toros de Roman Sorando, les
ferias se poursuivent, plus sérieusement, dans
les ruedos du Coliseum Corunes et en plaza de Huelva.
Faena de Joselito, avec deux oreilles d’un
Zalduendo, tandis que Manzanares et Tomas coupent une. Jose
Tomas fit de grandes choses face au sixième, mais le président
refusa la deuxième oreille. Mais…Une demi-arène, seulement, à la
Coruna, pour ce cartel !
Du côté de Huelva, les toros de Jose Ortega se
sont montrés faibles, mais la surprise vint de Francisco Barroso, qui, en
son temps, avait promis beaucoup, avec un toreo « ojedista ».
Deux oreilles et vuelta, pour un renouveau, peut-être. Victor Puerto,
solide, coupe un trophée, et Davila Miura touche les deux mauvais.
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QUAND LE
REJONEO FAIT LA FETE
5 Août – Bayonne :
Dans le toreo, le rejoneo est un monde à part. Pourtant, on y torée, on
y cite, on y temple la charge du toro. Pas de capotes, pas de muleta, mais
le corps, la queue d’un animal superbe, dont on ne sait trop s’il
souffre ou s’il s’amuse de la proximité du toro. Le cheval de rejoneo
est torero. Certes, le patron, là-haut, commande, avec les jambes et les
éperons. Certes il mène les rennes. Mais le cheval « est torero »
et le triomphe passe dans ses yeux, après un quiebro magistral, ou à la
caresse amicale du cavalier, sous les ovations.
Peu porté sur cette spécialité, on ne peut que
ressentir des moments, des émotions. C’est l’essence-même de l’Aficion.
A Bayonne, la corrida de rejoneo a toujours un franc succès. Cette édition
2000 ne va pas le démentir. Deux cavaliers et un mayoral a hombros, et le
souvenir de folles virevoltes et
d’une «competencia » farouche entre les cavaliers : qui
enchaînera le mieux, clouera le plus près, fera le meilleur quiebro ?
A signaler le lot de Benitez Cubero et Maria
Pallares. Formidable présentation et sorties impressionnantes .
Certes, cela se gâta un peu par la suite, en particulier pour Martin
Porras, mais on retiendra le lot de Leonardo Hernandez
et le cinquième que fit briller Pablo Hermoso de Mendoza. A
signaler qu’à part quelque chute ou glissade accidentelles, les toros
ne tombèrent pas… face aux cavaliers. Qu’un capote veuille les
replacer, les « obligeant », les faisant un peu humilier, et
patatras, tout le monde en bas.
Leonardo Hernandez est de la race des seigneurs.
Son élégance naturelle le mène à un rejoneo d’école, classique, posé,
seigneurial. C’est ce qu’il montra face à son premier qu’il tua
« descordandolo », ce qui est un défaut, ou aussi le témoignage
qu’il a tué droit. On lui accorda une oreille, promenée dignement .
Par contre, sa fougue, tout
à coup surprenante, lui a
valu d’emporter le public, avec, à la clef deux oreilles du
quatrième, la lidia se
terminant en feu d’artifice. |
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Pablo Hermoso de Mendoza sidère le monde
par cette espèce de communion totale avec ses chevaux, et ces
coups de génie, comme cet arrêt soudain, à quelques mètres du toro,
pour marquer au pas la
cadence du lent pasodoble. Chorégraphie parfaite et émotion garantie. Il
coupa, de son premier, une oreille que personne ne demandait, car la lidia
était partie fort avec un premier rejon « au quiebro »,
d’entrée, mais avait connu quelques baisses de tension. Le trophée fut
protesté, et le cavalier donna la vuelta en maugréant des promesses de
revanche. Celle-ci vint au cinquième où le cavalier sortit « toute
l’artillerie », entendez le fameux "Cagancho",
torerisimo, mais
aussi "Chicuelo" avec lequel il dessina trois pas de valse consécutifs à
la barbe (et aux cornes) du toro. Deux oreilles et la queue pour le
Navarrais, et le public, aux anges. |
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Martin Gonzalez Porras, au demeurant fort
sympathique, n’a pas réussi son entrée. Certes , il ne fut pas gâté
au sortéo, mais au côté des deux danseurs étoiles, il faisait un
peu… « chanteur de rap, en mal de rimes ». Multipliant les
galopades à vide et les « vous avez vu comme je suis bon ! »,
il a eu beaucoup de mal à convaincre le monde, et aurait intérêt à
plus s’occuper de la lidia, que des clins d’œil, par trop appuyés,
au tendido. Faisant exécuter à ses chevaux des tours de force et des
acrobaties parfois discutables, il prédispose favorablement le public,
qui déchante aussitôt, suite à un passage à faux ou une farpa tombée
bien bas. De plus il bafouilla ses cours de descabello, et sortit,
poliment applaudi, tandis que les deux ténors avaient droit à d’autres
honneurs.
Beau
temps et presque deux tiers d’arène, le public sortant enchanté de
cette « première des fêtes ».
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ANTONIO FERRERA TRIOMPHE
« A TOUTE VAPEUR ».
6
Août – Bayonne – Corrida des fêtes – Tarde agréable avec un poil
de vent - Trois gros quarts
de plaza. Ambiance « des fêtes », sans les outrances passées,
malgré les sempiternels braillards.
Les toros de Cebada Gago ont déçu. Déçu par
une présentation inégale, et parce que la corrida n’a pas servi, à
divers degré, malgré quelques velléités à la pique. Le mauvais lot
fut pour Padilla, qui eut en premier un champion du crochet du droit. Le
Jerezano s’en défit avec l’approbation de tous. C’est bien ainsi,
car autrement, Tyson n’avait qu’à bien se tenir ! !. Le
quatrième est sorti « enterandose », « pensandolo »,
un cérébral, qui calculait ses angles et ses charges. Le typhon, en
baisse d’intensité, semble t’il, essaya bien de lui faire tirer
droite ligne, mais en vain. Le toro déclenchait à retardement, ce qui
agaça tout le monde. Padilla, qui ne sortit pas, aujourd’hui, la
Portagayola, mais surveilla avec attention celle tentée par son jeune
camarade, a écouté le silence, pour deux actuaciones sans relief, même
aux banderilles.
Luisito a pris une terrible rouste par le dernier
de la journée. Pris et repris, ballotté de corne en corne, le costume
troué comme du gruyère, il est revenu et, dignement a estoqué son
adversaire, donnant une vuelta, pour que tous puissent se convaincre
qu’il était toujours entier. Pour un torero qui ne torée que peu,
Ludovic s’en est bien sorti au troisième, reçu a portagayola, pour un
capeo mouvementé. Le toro, flojito, donna une vuelta de campana, avant
d’attaquer un premier temps
de brave. Toro qu’il fallait consentir, ce que réussit Luisito, en début
de trasteo. Cela marcha moins bien ensuite, et le français se gagna
l’ovation pour une estocade correcte, portée avec facilité. Le sixième
était un gros méchant qui fit voler en éclat la demi-tonne de picador,
avant de prendre trois rations de fer supplémentaires. Encasté, listo et
brutal, le toro prit vite l’ascendant sur l’homme et cela se termina
en drame. Le torero souffre d’une lésion au dos et un puntazo, presque
rien, en comparaison de ce qui aurait pu se passer. |
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« Tu verras, il a changé… » Bon !
on vous croit, monsieur l’apoderado. Mais pas aujourd’hui !
Demain peut-être. Antonio Ferrera a coupé deux oreilles, presque trois.
Il les a coupées avec cet entrain, avec ce dynamisme, avec cette furie,
qui séduisent la grande foule, et en laissent d’autre perplexes. Malin
en diable, il connaît tous les rouages
de la transmission au tendido, et comme, par ailleurs, il a
d’excellents moments, le tout est bien vendu, empaqueté de fluo, et
c’est ainsi que l’on sort a hombros. Sympathique et efficace.
D’excellents moments, il y en eut : au
capote dans sa réception au deuxième, le remate étant de première. Aux
banderilles, avec saut avant et après la réunion, le tout agrémenté
d’un saut de barrière qui, s’il n’y prend garde, va le faire
atterrir, un de ces jours, sur les genoux d’une jolie dame de la
barrera, ou même de la contrabarrera. Impressionnant ! Quiebro
efficace et spectaculaire eu cinquième, le torero s’autorisant une
vuelta al ruedo. |
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Le deuxième était peut-être le meilleur de la journée.
Ferrera l’attaqua au centre par deux « changés dans le dos »
suivis d’un première série de derechazos, magnifiques de calme, de
templé, muleta devant, captant le toro et le tirant loin derrière, sans
forcer la figure. Il voulut continuer ainsi, mais « las cosas se
torcieron », les
« choses se tordirent ».. .et lui aussi. Les séries suivantes
virent le corps se casser, un peu brutalement, avec cependant quelque
volonté de se redresser, mais le toro ne le permit plus. Faena enlevée,
vibrante, terminée par un gros coup d’épée, précédé d’un
« esta muerto, senores ! », tout à fait convaincu et
convainquant. Mort rapide du toro, oreille et pétition de la deuxième.
Deux vueltas. Bueno. Le salinero cinquième ne se laissa pas toréer de
cape, arrivant au pas, sortant à l’envers du capotazo. Pouah !
Toro que l’on n’a pas trop piqué, mais qui arrive gazapon en début
de troisième tiers. Il ne laissera pas Ferrera en paix, marchant sur lui,
l’obligeant à se replacer. Quand enfin il se calma, ce fut pour s’arrêter
totalement. La faena, brindée au président de sa pena, se termina par
une entière « para Bayona », un poil de côté, mais portée
avec foi. Descabello et, on dira… « enthousiasme débordant »
du torero qui coupe sa deuxième oreille et sort en triomphe.
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DIMANCHE DANS LES RUEDOS : CEST AU PUERTO QU’IL
FALLAIT ETRE
6
Août : Le nombre des spectacles va augmentant, pour atteindre son zénith
au soir du 15 août. Bien entendu, il ne peut être question ici de détailler
chaque corrida, dans chaque pueblo. On fera allusion aux faits marquants
de la journée, soulignant quels en ont été les protagonistes.
PUERTO SANTA MARIA a vu la corrida du
jour. Plaza presque pleine et beaucoup de vent pour une corrida de
Jandilla, bien présentée, qui ne tomba pas et donna du jeu. Joselito est
resté conservateur, écoutant deux ovations. Qu’on est bien , à
l’ombre du « grand frisé ». Le frisé en question a pour
nom Jose Tomas. Malgré le vent, le torero a été « énorme »,
allant toréer au centre et émerveillant les aficionados. Quatre oreilles !
Morante revient bien, et a bien failli le
suivre à hombros. De très bonnes choses, mais hélas, le descabello au
dernier, lui fermera la porte. Oreille et vuelta.
MADRID : Gros succès du vénézuelien
Leonardo Benitez, en plaza de las Ventas, face à une corrida de Criado
Holgado, sérieuse et mansa. Fernandez Meca cumplio avec dignité, tuant
très bien le quatrième et Ricardo Ortiz confirma alternative.
VITORIA : Les vrais grands Cebada
Gago, bien présentés, encastés au point de faire la loi, sont sortis
pour la deuxième de feria de la Virgen Blanca. La terna s’est battue,
mais n’a pas pu. Honneur aux guerriers vaincus : Zotoluco, Jose
Ignacio Ramos (vuelta eu 5ème) et Marquitos.
BARCELONA : un saldo de ganaderias
salmantinas et quelques détails de Frascuelo, l’ancien, et de Pauloba.
A cheval, Martin Gonzalez Porras n’a pas retrouvé ses rimes. Deux avis.
LA CORUNA : Triomphe du Fandi devant
une sérieuse corrida de Sanchez Ybarguen. Deux oreilles pour le granadino,
tandis qu’Espla et Fundi en
coupent une chacun. La feria
se termine dans une mauvaise ambiance, le nouvel empresario, Carlos Zuniga,
étant pris à parti par les supporters de l’ancienne Empresa, salement
débarquée, il y a peu. Zuniga, qui voulait tout casser, en est quite
pour faire le dos rond et casser sa tirelire. Grand bain en bordure
d’Atlantique.
PONTEVEDRA : Le Juli continue sa marche
tonitruante : Trois oreilles, tandis que Ponce et De Mora sortent à
vide. Corrida de Alcurrucen dont on a l’impression qu’ils ont 80 lots,
cette année.
MARBELLA : Imaginez un peu :
Julio Aparicio a coupé une oreille. Javier Conde fit de même, a des
toros de Manuel Alvarez. Emilio Munoz complétait
un joli cartel de caractériels.
SOTO DEL REAL (Madrid)
Triomphe du petit aragonais Jesus Millan (à suivre) coupant trois
oreilles à des Julio de la Puerta, tandis que Javier Vazquez
l’accompagnait à hombros, avec deux trophées.
A
Santiago de la Ribera, près
de Murcia, Liria et Mondejar ont coupé chacun « quatre et un rabo »
à des Jose Luis Pereda. Victor Puerto et Ruiz Manuel sont sortis a hombros
à Berja (Almeria), devant des toros de Jodar de Ruchena. Gros succès du
mexicain Ignacio Garibay (à suivre) en plaza de Pedro Munoz : trois
oreilles et une queue , devant Rivera Ordonez qui coupe trois et
Caballero, deux. On donna la vuelta al ruedo à deux des six Torrestrella.
Et là-bas, à Torrejoncillo, en Extrémadure, le matador Bayono/hendayais
Rafael Canada a coupé deux oreilles au dernier toro de Manuel Izquierdo,
accompagnant a hombros son collègue Alberto Manuel.
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LE DIMANCHE TRICOLORE, EN DEMIE-TEINTE
6
août – SOUSTONS : Corrida de trois et trois !
Cortijoliva sérieux, et Fraile, un peu moins, accompagnés d’un novillo
de Fano pour le cavalier en plaza Rafi
Durand qui fut le triomphateur du jour. Richard Milian anima tant que les
toros durèrent. Valderrama fit dans le spectaculaire, au cinquième. Luis
Miguel Encabo se montra torero vaillant, possédant métier. Trois quarts
de plaza.
PARENTIS : Deuxième novillada, les
Escolar Gil sortant forts et intéressants. Succès de David Blazquez,
tandis que le Français Grégoire Teulère s‘en sort bien. Cornada
de trois trajets, mais sans grande gravité pour le péon Juan
Carlos Ruiz.
Samedi, pour la première, les novillos del
Sierro, bien présentés mais faibles. Triomphe de Jose Montes qui sort
avec deux oreilles.
MILLAS : On attendait les novillos de
Baltasar Iban. Il sont sortis, bien présentés et, dit-on, d’une
noblesse très encastée, pour quatre d’entre eux. Cornada pour Antonio
de la Mata et la novillada devient un mano a mano. Grand succès pour
Abraham Barragan qui ne coupe qu’une oreille, à cause de l’épée,
mais a survolé la course. Julien Lescarret, comme il était prévisible,
a énormément souffert. La veille, cela avait déjà été dur dur, à
Riscle. Comme on le disait
ici, il y a peu, on ne peut passer du vert au bleu ciel, comme cela !
on ne peut passer… de rien, à trois novilladas en trois jours. Chaque
toro combattu, même du dulce, enlèvera un peu de force, d’influx
nerveux et de lucidité. Résultat, on court, ou on prend un coup de
corne. Félicitations à ceux qui ont eu la riche idée d’ainsi exploiter
la bonne sortie de Garlin, et à ceux qui l’ont incitée. Maintenant, on
reprend tout à zéro, et le garçon se rappellera «qu’on ne rêve pas
le toreo »…
PALAVAS : Bon succès des matadors
français face à des Marquis de Villamarta . Denis Loré et Toni Losada
coupent un trophée chaque fois, et Frédéric Leal, une oreille du cinquième.
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LE PRIX
A PAYER POUR UN BOUT DE GLOIRE
7
Août – Madrid : Chaque année, dans une de ces « plazas de
Dios », une spectatrice d’exception, aficionada à ses heures, rôde
dans les callejons, le regard acéré, les gestes vaporeux. Sous son
manteau noir, elle cache sa faux. Personne ne la remarque, sauf peut-être
quelque chat noir qui s’enfuit à
son approche. Elle ne dit rien , mais agit, soufflant des «conseils
techniques » au toro ou novillo qui va sortir. On l’appelle
« La Parque »…
Dans le ruedo, personne n’y a pris garde, et le
jeune torero, assoiffé de lumières, avide de cortijos, de mercédes,
d’hôtels « quatre étoiles » , se lance au combat. Au
moment où tout semble lui sourire, la Parque sort sa faux de sous son
manteau. Un éclair brille, et la corne pénètre … Alors, elle
s’efface, discrètement, mais reste là, tapie dans l’ombre, tandis
que les hommes s’affolent, hurlent et pleurent. Adieu cortijos, mercedes !
on restera dans de tristes fondas…s’il s’en sort. Chaque année, il
en est ainsi.
Ce jour, près de Madrid, en plaza de Soto del
Real, un novillo de Diego Garrido vient d’infliger une terrible cornada
au jeune Jaime Reyes. L’accident s’est produit en début de faena, et
la corne a pénétré de 14 cm dans la cuisse droite, faisant exploser
l’artère fémorale, arrachant la veine parallèle, causant de terribles
dégâts au niveau des muscles adducteurs. Pronostic : très grave.
Une chance, on n’est pas loin de Madrid. A la clinique, on s’affaire.
Les hommes en blanc et leur savoir sauveront, on l’espère, l’enfant.
Sauveront-ils le torero ?
En
1971, personne n’avait vu le manteau noir… Un éclair, soudain, et un
torero Jose Mata, était parti.
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LE CALIFA PASSE A L’ATTAQUE…
7 août – Vitoria. :
Certains avaient eu quelques doutes, après
la corrida télévisée de Santander. Le Califa… Bof ! Après
quelques rounds d’observation, le torero a bien repris ses marques.
Bien, samedi en plaza d’Alicante, Le Califa vient de sortir, clair
triomphateur, de la troisième de la feria de la Virgen Blanca, à
Vitoria. Corrida Puerto San Lorenzo, peu commode, qui met en échec
Caballero et Abellan. Jose Pacheco sort avec les honneurs : Oreille
et vuelta.
A signaler, de même, un Ponce qui retrouve ses
marques et Morante qui recommence à « tocar pelo ». Triomphe
des deux, en plaza de Iscar, face à des Nunez del Cuvillo. Deux succès
en deux jours pour le Morante de la Puebla. Le week-end qui vient sera
important…
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MADRID PREPARE SON AUTOMNE
7
Août : La saison avance fort et Madrid pense déjà à sa Feria de
Otono. Quatre corridas prévues avec de grandes rencontres, toreras et
ganaderas. On parle d’un mano a mano Califa/Abellan avec un lot d’Alcurrucen.
On murmure Espla et Zotoluco, pour la corrida de Victorino. Un « gros
rendez-vous », pour le mexicain, qui entre temps, aura défilé à
Las Ventas, le 15 Août.
Les autres courses verront des Sanchez Ybarguen
et Carmen Segovia. Bien entendu, l’empresa fera grande place aux
triomphateurs de la dernière San Isidro : David Luguillano, Oscar
Higares, Padilla… A suivre.
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MORANTE,
A LA LUMIERE DE LA VIERGE BLANCHE
8 Août – Vitoria :
On a noté, depuis quelque jours, les prémices d’un «grand réveil »,
celui de Morante de la Puebla. On ne refait pas l’Histoire, et l’on a
eu maintes fois l’occasion , au cours des années, d’assister à des
« bâches spectaculaires », qui voient le torero traîner
comme un perdu, au fil des corridas,
à la recherche de son âme. Cela peut durer parfois longtemps. Puis un
jour, un toro, une ambiance, un éclair nouveau dans les yeux…Le costume
de lumières, qui pesait des tonnes, semble à nouveau, bien coller à la
peau. C’est reparti. Alors, même le tirage au sort, qui s’y était
mis aussi, recommence à sourire, et la malchance s’en va
voir ailleurs.. |
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Morante a débuté la saison en bolide. Mais un
bolide de luxe. Son toreo de soie faisait l’unanimité, d’autant que
l’épée se montrait catégorique. Puis, un sale coup de bazooka, un
soir de Séville. La blessure qui fait mal, et fait réfléchir. On
revient pour Madrid, la sans-gêne, la sans pitié. On fait des efforts
surhumains pour rester là, faire le centimètre de plus, en avant, vers
le toro. La tête veut, mais la jambe refuse. Madrid rigole et soupire :
« Bah ! Un sevillano de plus, dont on nous avait dit…. ».
Terrible. Depuis, le Morante allait, plaçait de bonnes choses, mais
« sin redondear ». Printemps catastrophique au panneau
d’affichage, mais pourtant admirable, au vu des efforts consentis. Un
toro à Pamplona, l’actuacion de Mont de Marsan, entre autres, nous
laissaient l’espoir. Le dernier week-end, avec l’air de Puerto Santa
Maria, a fait « se déboucher le flacon ». Certes Tomas était
resté sur son nuage, mais le Morante avait été bien.
Ce 8 Août, Le Torero de la Puebla a été
« muy bien » en plaza de Vitoria, coupant deux oreilles et
surtout, toréant « como los angeles » le cinquième toro de
Jose Luis Marca. Toréer comme les anges, cela paraît logique dans le
cadre de la feria de la Virgen Blanca…
Attention, tout n’est pas dit. Les quatre de
Marca étaient de présentation aimable, et nobles. Mais trois triomphes
consécutifs vous donnent des ailes, et le Morante va confirmer, là, dans
très peu de temps, en une feria importante. C’est sûr, et c’est
bien, car c’est là, tout près : Dax, Bayonne, Béziers…
Dans
la même corrida, tandis que le Sévillan faisait traîner sa muleta en de
longues naturelles alanguies, dont certaines de face, le tout agrémenté
de ces remates toreros, et ces adornos tout droit sortis de la Torre de
Oro, El Juli a mis l’abondance, le toreo « cocotte minute »
et un gros coup d’épée au sixième. Un oreille. De son côté, Pablo
Hermoso de Mendoza
a fait toréer ses chevaux, face deux Murube, récoltant, bien sûr,
un grand succès.
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SEBASTIEN CASTELLA « SE DESPIDE »… SANS
SPEEDER ! !
8
Août – Chateaurenard : Blessure,
le 30 juillet…Alternative, le 12 Août : Un calendrier bien chargé
pour le torero Français, qui a pris six Juan Pedro Domecq, ce jour en
plaza de Châteaurenard. Lot intéressant, avec un « très bon »
sixième, auquel on donna vuelta posthume. Sebastien Castella faisait ses
adieux de novillero. Il fut, à son habitude : Joli, parfois
magnifique, souvent en demi-teinte, ça qui peut être pesant dans une
production en « unico espada ». Oreille des cinq et sixième,
et « Tutti contenti ! ». Bon ! Attention, à partir
de samedi, il va falloir appuyer à fond sur l’accélérateur.
On sait que le calendrier du nouveau matador français
est chargé, dès que les lampions de l’alternative se seront éteints :
12 Août :Béziers (Alternative) – 14: Beziers (répétition) –
17: Dax – 18: San Sebastian. Suerte, Matador !
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BAYONNE…DIGNE D’UN OPERA !
9
Août : Tandis que Dax prépare sa féria, sa concurrente du 15 Août,
Bayonne, se prépare à trois jours d’émotion taurine, soulignée cette
année d’originale façon par la soirée du 14 Août, par le « Don
Juan » de Tavora, qui fait un tabac dans les grandes plazas du sud.
L’espace d’un soir, on laissera de côté « sol y moscas »,
pour « parfums et crinolines ». Mais, les toros ne seront pas
loin car, l’opéra lui-même, comporte une partie taurine, à laquelle
apportera sa participation Javier Conde, mais, surtout, cette soirée sera
enchâssée entre deux corridas «de
lujo » qui d’ores et déjà, font sourire les responsables de la
taquilla…et on ne vous parle pas de la revente !
13 Août : Ponce, Morante, Bautista. Un
cartelazo, dans les circonstances actuelles, Ponce revenant bien, et étant
le maître des lieux. Morante… voir deux articles plus haut. Juan
Bautista, torero français entré dans la cour des grands, parce que
« tombé », tout petit, dans le toreo. Face au trio des toros
du PUERTO SAN LORENZO, dont on sait la présentation, la noblesse,
souvent, à condition qu’elles
ne soient affublée d’un certaine faiblesse, parfois.
Voir Galerie photos : Bayonne – 13 Août
– Toros du « Puerto San Lorenzo »
15 Août : Là, on ne dit rien. Ou plutôt si : on dit Jose
Tomas, un point, c’est tout ! Il sera encadré de Jodelito, qui se
doit de redorer ici, blason et lauriers ; et de Miguel Abellan, torero de la
Casa Chopera, triomphateur de Madrid, qui, tel un jeune chien, va pousser
les deux vedettes, dans leurs derniers retranchements. Dire MARTINEZ
ELIZONDO … c’est dire poids, caste, noblesse Santa Coloma. Atarse
bien los Machos, Toreros !
Voir
Galerie photos : Bayonne – 15 Août
– Toros de Martinez Elizondo.
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PONCE ET
CALIFA CLOTURENT EN BEAUTE UNE TERNE FERIA DE VITORIA
9 Août – Vitoria :
Le Pays Basque est triste. Lourde, la minute de silence qui ouvrit cette
dernière corrida de la Virgen Blanca. La feria n’avait pas besoin de
cela. Pour une fois encore,
le bilan sera des plus d écevants, de par le comportement des toros.
Inquiétant ! Les ferias 2000 ont, toutes, plongé du nez et , à
part Séville, (et Madrid, cas bien à part)
ont, toutes, fait leur deuil de la caste, de la race, voire même
d’une présentation honorables. Pamplona, Santander avaient tristement cheminé, en juillet.
Ce mois d’août débute en vrille. Les grandes ferias du nord, dites
« toristas » redoreront-elles le blason de la fiesta dite
« brava » ? On peut se poser la question. Eso se va
pabajo !
Dernière de feria. Les quatre Nunez del Cuvillo
sont d’une tristesse infinie. Seuls, en fin de corrida, deux sobreros ,
de Cayetano Munoz, sorti cinquième, et de Martin Arranz, clôturant
corrida et feria, ont un peu réveillé le monde.
Joselito erre dans les ruedos, à la recherche
d’on ne sait quel avenir. Certes, il torée propre, mais sans âme,
semblant « fonctionner », semblant s’ennuyer, plus encore
qu’avant le 26 septembre 98. La critique commence à « bougonner sérieusement »,
et le public à gentiment s’impatienter. Joselito est-il capable d’un
coup de rein ? Le veut-il ? Les futures productions « françaises »
nous le diront, car ici, on attend du madrilène un comportement à la
mesure de l’admiration qu’on lui porte. Il entendit deux silences, flêchés
de quelques sifflets.
Ponce, tout doucement, a repris ses marques, et
tout simplement, affiche cette maturité, cette force que peu veulent bien
lui reconnaître. Une oreille du cinquième, toréé juste, avec un brin
de spectaculaire pour réveiller les gradins. Contrat rempli. Le « Califa »
remplaçait Jose Mari Manzanares. Il a coupé, en fin de parcours sa
deuxième oreille de la feria, pour une faena
où il a montré temple et lié, à une époque où le « de
uno a uno » est de mise. Califa s’est mis dans le sitio où les
toros chargent, terminant fort faena et feria. Plus que jamais, un torero
à suivre.
Exit
Vitoria, dont les triomphateurs s’appellent Morante de la Puebla et El
Califa. Côté toros, à part quelque Cebada Gago, le désert ! Demain :
Illumbe, San Sebastian ! On
a beau dire, « El Chofre » sonnait autrement ! Autres
temps, autres mœurs ! Sous la verrière, digne du paquebot de
« La croisière s’amuse », des hommes vêtus d’or, vont défiler
avec au cœur la rage ou le doute, selon leur état d‘esprit actuel,
mais tous avec la même question en tête : Un toro me permettra
t’il de montrer ce que je vaux ? Dans les gradins vertigineux,
l’aficionado se dira : « Combien vais-je devoir supporter de
moruchos, avant de « voir quelque chose » ?
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FERIA DE DAX : LE RENDEZ-VOUS DES EMOTIONS !
10 Août - Dax : A l’ombre des grands arbres du Parc Théodore
Denis, ils jouent aux boules… Ils jouent toute l’année. Retraités,
curistes, rmistes, ils font assaut d’adresse, de rage de vaincre,
mais aussi de convivialité, d’amitié. Si on doit « embrasser
Fanny », tout le monde ira et enlèvera respectueusement sa
casquette. C’est bien le moindre, devant une telle icône…Ils
jouent, ils sont en paix, et on aime à les regarder. |
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L’été arrive, et tout à
coup, vers le 10 Août, ça ne loupe pas ! Les allées se
peuplent d’une faune bizarre, bariolée, parfois vociférante, se
pressant, l’air préoccupé, au pied du grand mur blanc qui décore
le fond de jeu. Cette foule, on l’appelle : Les
Aficionados… « Ils sont gentils, passent tout près, mais ne
déplacent pas les boules, apprécient un joli coup, et sourient
d’un air navré quand on a manqué un carreau. Certains ont un drôle
d’accent. Pas vrai, monsieur Brun ? Ils vont se presser sur
les gradins et à six heures pile, ça commence. De l’extérieur,
on dirait que ça démarre toujours bien : de la musique, des
bravos, des voix gaillardes qui « saluent les mules ».
Sympa ! Après, ça se complique un peu. Cris, sifflets, énorme
chahut. Mais souvent, aussi, des élans d’admiration, comme des
vagues, Oooléééé ! Ca vous prend aux tripes ! De quoi
louper tous ses tirs. Et ça dure bien deux heures, leur histoire. A
la fin, des portes s’ouvrent, et au milieu, une, plus grande. Elle
laisse le passage à une foule énervée qui porte sur les épaules
un jeune homme bien habillé. Il a l’air fatigué, mais content.
C’est un torero. Son
nom, on sait pas, mais on est content pour lui. « Bon, c’est
pas tout ça, tu tires ou tu pointes ? ». |
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Ils jouent aux boules. La feria, ils la connaissent de l’extérieur. Ils
s’y préparent toute l’année : « Ne pas avoir l’air
d’un couillon, quand passent les aficionados », leur montrer
qu’au jeu de boules, on est, aussi, un maestro ; et ne pas prendre
l’air méprisant, lorsqu’en sortant des arènes, c’est eux… qui
les ont les boules !
De toutes façons, ça dure pas longtemps :
cinq jours. « Quoi ? Six, cette année ? Là, ce sera plus
dur, mais ça fait rien. Après, en septembre, ils nous refont un
tintamarre ! Deux jours… Ah, mais là, on s’en va. On peut pas
jouer, avec leur raffut… La salsa, qu’ils appellent ça . Non, là
c’est plus possible… Té, carreau ! Ooolééé ! ».
Dax commence Samedi. Six corridas, cette année,
et la grande revue d’effectifs. Toros et Toreros. Les glorieuses pages
écrites par les Ojeda, Manzanares, Cano, Rincon, ne s’effaceront
jamais. Cependant, depuis ces monstres, et les moments magiques que chacun
d’eux a distillés dans ce ruedo, l’escalafon s’est nivelé.
Certes, ils est des Figuras, mais, il n’y a plus « le chouchou »,
celui qui provoquait « le runrun… » bien particulier, avant
la course. Alors, les organisateurs doivent se creuser la tête, sortir
les portables et les règles à calculer. Par ailleurs, il faut tenir
compte des concurrents… Bayonne, San Sebastian, à moins de cent bornes.
Dure alchimie ! Sacré casse tête ! Cela ne réussit pas mal,
et la plaza résonne encore des échos de l’apothéose du 17 Août
dernier, la corrida de Samuel, le rabo pour Enrique, la finesse et le
recibir de Morante, les cites à vingt mètres d’Abellan. Moment
magique ! Les trois à hombros. Les boulistes en ont perdu le
cochonnet. Dans la plaza, ravi, assommé d’émotion devant tant de beauté,
de grandeur, le public ne pouvait se résoudre à quitter le tendido. La
« Néhe » ne savait plus que jouer, ayant bissé tout son répertoire…
La grande émotion !
Ambiance et moments très particuliers que Dax sait vivre avec
grandeur et sincérité. Nul doute qu’elle nous réserve, encore cette
année, quelque chair de poule « bien taurine ». Le jeu
consiste à deviner quand ? Le premier jour avec le Morante et Juli,
à moins que Caballero, tout à coup, veuille bien enchaîner plus de
quatre muletazos en baissant vraiment la main ? Le dimanche, avec les
Pablo Romero ? Le lundi avec Le Cordobes, dont on n’oublie pas,
ici, « la » faena au
Samuel Flores, peut-être la meilleure de sa vie ? Les Baltasar Iban
ont toujours suscité l’événement, à Dax. Sera-ce donc le mardi ?
Ou alors, et beaucoup le pensent : Ponce et les Samuel du 16 août…
D’autres parient pour « le duo infernal » Joselito/Jose
Tomas, le dernier jour, avec « le petit jeune », Sebastien
Castella, à peine sorti de son alternative. Les paris sont ouverts…
Tous les jours, un intérêt ; tous les
jours, un point d’interrogation. Ajoutez à cela la corrida de rejoneo
et le concours des novilladas non piquées… et pendant que les boulistes
du parc « font des carreaux », Dax fait un carton ! ! !
Voir rubriques cartels
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LES FERIAS « AIMABLES »… NE PAS S’Y
TROMPER !
10 Août : Dans le grand parcours qu’effectuent les vedettes de la
toreria, il est des plazas et des ferias dites « mineures »
qui font le lien entre des rendez-vous d’importance, en Espagne et en
France. Certes, le toro y est peut-être plus réduit, (quoique..), mais
surtout les résultats en sont moins porteurs que quelque odyssée
d’apothéose à Bilbao, ou quelque soirée « de mille parfums »
en plaza de Malaga. Mais attention, le public est là. Il paie ; il
sait, à sa façon ; il exige. Par ailleurs, le toro sort pour
combattre, avec son tempérament et ses cornes. Combien de carrières ou
de saisons glorieuses se sont arrêtées pour s’être « déconcentré »
en toréant dans « un pueblo » ? Ferias aimables, peut-être…
mineures, en aucun cas.
Huesca est une de ces ferias. Elle n’a pas
grande force stratégique. Mais l’année dernière, par exemple, un toro
y a coupé sec l’explosion de Padilla. Le public y est bruyant, mais il
sait aimer ou râler. La première corrida a vu Enrique Ponce couper trois
oreilles à des Ana Romero, tandis qu’Espartaco et Rivera Ordonez
obtenaient un trophée.
Près de Madrid, San Lorenzo del Escorial
a vu une corrida de remiendo, avec des Osborne, Algarra et Nunez
del Cuvillo, qui composèrent un lot bien présenté (surprise !), au
comportement exploitable pour qui voulait s’y mettre. Curro Vazquez
venait de telonero, et fit son devoir, sans faire d’ombre aux copains.
Joselito ne va pas… Le chroniqueur parle de « fuera de sitio ».
Attendre, mais quoi ? Du coup, Jose Tomas se gagne toutes les
faveurs, et coupe trois oreilles sans se défriser.
On a aussi joué en nocturne ce
10 Août, à Palma de Mallorca. Cinq de Bernardino Piriz, qui
tombent moins, et un Saboya . Un sac d’oreilles pour Finito, Abellan et
« El Juli » qui sortent à hombros.
A
signaler par ailleurs que Victor Puerto continue sa récolte : Trois
oreilles et une queue, en plaza de Socuellamos, face à des toros de
Sanchez Arjona (vuelta au 2ème). Caballero coupa une et une,
mais le triomphateur total de la journée fut le Cordobes :
quatre et un rabo. De quoi faire un bon ragoût !.
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JOSE TOMAS « SE SENT POUSSER DES AILES »…
10 Août :
Devant le nombre de contrats signés et les distances à parcourir, Jose
Tomas a décidé d’affréter un petit avion, durant les mois d’Août
et Septembre. Il est vrai que, ne serait-ce que les prochains jours, le
torero de Galapagar va enchaîner Gijon /Béziers/le Puerto/San Sebastian,
puis Bayonne/Malaga/Dax .
Rien de bien nouveau en cela, le Cordobes (père),
en son temps (65/66), ayant fait de même, allant jusqu’à piloter lui-même,
à la grande terreur de son confianza, Paco Ruiz .
L’histoire ne dit cependant pas si Joselito
fera partie des invités, et ne dit mot de l’apoderado commun, Enrique
Martin Arranz, qui risque de devoir pousser loin, dans de longues chevauchée
nocturnes, la complicité qui l’unit au madrilène. Par ailleurs, on
sait l’aversion qu’ont les toreros, pour l’avion. Au fond, il est
normal que dans le monde « du toro », on préfère le
« plancher des vaches »….
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TOMAS,
JULI, CALIFA… LE CARTEL DU JOUR
11 Août : Viennent de débuter les ferias de Gijon et Malaga, tandis
que Huesca poursuit son chemin.
A Gijon, face à quatre Marca, pour le moins
discutables en présentation, et deux Zalduebdo, José Tomas a toréé
longuement le troisième, coupant deux oreilles. Joselito « a été
long », mais a obtenu un trophée. Manzanares a donné quelques bons
détails.
A Huesca, sous un ciel bien bas, les toros de Téofilo
Segura ont été bien faibles. Morante « attend le soleil ».
Le jeune Jesus Milian coupe un trophée, et gagne le poste de remplacement
de Emilio Munoz, ce 12 août. Le triomphateur incontestable de la journée
est le Juli, infatigable, spectaculaire, toréant long et templé. Oreille
à chacun et une sortie a hombros de plus.
Malaga, après l’incroyable feuilleton lié à
la future gestion de la plaza, les cartels sont sortis une semaine avant
l’ouverture de la Feria. Première corrida, devant ¼ de plaza. Ceci
explique en partie cela…Toros bien présenté, racés et nobles de
Guardiola. Espla « saupoudra » de bonnes choses. Ricado Ortiz
fut vaillant, mais tua mal. Vuelta, face au cinquième, dont il reçut les
681 Kgs, a portagayola. Y olé ! Faena de mas a menos du Califa, au
troisième, et « grosse oreille » du bon sixième qu’il toréa
avec sincérité, tirant d’excellents muletazos et tuant bien. Califa
continue sa route. Les moteurs sont chauds. Attention !.
Blessure grave du mexicain Ignacio Garibay, par
un toro de Saboya, en plaza de Villacanas, où Jose Luis Moreno est bien
revenu, coupant une oreille, et Uceda Leal montra toute la qualité de son
toreo : deux oreilles.
Finale du concours de « novilladas »
nocturnes de Madrid. Il y avait du monde ; les novillos de Casillon
offraient des possibilités. La présidence a été très rigoureuse. Les
novilleros se sont bien battus, mais ont beaucoup pinché. Triomphateur :
Rafael de Julia, qui n’est plus un débutant. A lui la seule vuelta de
la tarde/noche. Luis Vilches toucha le mauvais lot, et Leandro Marcos se
montra long et piètre escrimeur.
« Par chez nous », notre
correspondant est rentré passablement fourbu et un brin dubitatif de laz
novillada de Vic-Fezensac. Toros novillos de Barcial…Ca veut tout dire.
Une bonne raison pour montrer intérêt et générosité à l’égard des
novilleros qui se mettent devant. Public froid, et présidence sourde ont
quelque peu gâché les efforts de Jose Montes, Ricardo Torres, très
bien, et Luis Vital Procuna qui fit ce qu’il pouvait, en fonction de son
bagage, face à des Arturo Cobaleda qui avaient déjà « tout lu ».
Il ne faudrait pas se tromper. Vic, dure et exigeante pour la feria
(quoique…), soit ! Mais
après, on peut être à la fois, sérieux et généreux.
Ce 12 Août, deux évènements :
L’ouverture de la Feria de Dax, avec un cartelazo et, là-bas, du côté
de Béziers, un jeune homme va s’habiller, pour la première fois, de
« Matador de toros » : Sebastian Castella reçoit
l’alternative. Suerte !
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DAX ET
BAYONNE… POUR « L’AVENIR DU PRESENT »…
Titre biscornu, certes, mais qui essaie de dire… ce qu’il veut dire !
Les ferias sont montées, et tournent autour des mêmes noms :
Figuras incontournables; Toreros « de la comarca », qui vont
amener un peu de monde, et sur le nom desquels on pourra faire de la
communication un peu démago sur le sujet « Vous voyez que nous, on
aide les locaux ! » .. Bref, peu de surprise. A côté de
cela, les novilladas rassemblent peu de monde et ne présentent que peu
d’échos. Raison : Il est difficile « de sortir », à
moins d’avoir un protecteur argenté, ou un énorme coup de chance,
l’espace d’une tarde en plaza de Las Ventas, malgré froid, vent,
ciment vide et toros …toros.
La France à le mérite de chercher et d’aider
ceux qui sont … « le futur » de la fiesta présente.
Que deux « grosses plazas », en situation de feria, présentent
un concours de novilleros en non-piquées, avec du ganado de garantie,
avec un public attentif et généreux, avec une répercussion médiatique
importante, en dit long sur la qualité de cette zone aficionada.
Depuis des années, Dax présente des matinées
pleines de fraîcheur et de force, au point que la plaza enregistre des
entrées magnifiques. Les novillotes de Baltasar Iban ont fait le succès
de ces rencontres. Cette année, il y aura des « Maria Luisa »
et des Sonia Gonzalez, jeune ganadera, fille de son père… Damaso.
Deux rencontres de compétition, les 13 et 14 Août, avec la
finale, le 17. Paseo à 11h 15 – Prix réduits, et abonnements. Amenez,
tous, vos mouchoirs blancs, propres, fraîchement repassés. C’est ainsi
que vous aiderez le jury, parce que c’est ainsi, et seulement ainsi, que
l’on demande les oreilles.
A Bayonne, 13 et 15 Août, à 11h, ce sont les
fameux novillos navarrais de Santafe Marton, qui arbitreront, de façon
musclée, les deux rencontres, avant la finale du 3 septembre. Depuis
plusieurs saisons, le public n’a cessé de croître sur les gradins,
conquis par la qualité du ganado et la valeur de ces tout jeunes hommes,
si fragiles et pourtant, déjà, si fièrement toreros.
Dax et Bayonne…Bayonne et Dax. Concours des
non-piquées ! Ne les manquez pas ! Une sacré leçon d’Aficion
et une piste lancée à d’autres ténors de France, mais surtout
d’Espagne. Imaginez Séville, dans les matins d’Avril…
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L’OUVERTURE, A DAX : LES BOULES ! ! !
12 août –
Dax : Vraiment , on ne songeait pas, il y a deux jours, en présentant
la feria, avoir à faire référence si tôt aux boulistes du Parc Théodore
Denis (Voir éditorial – 10 Août).
Ils furent discrets en ce jour d’ouverture, car le parc était
envahi d’attractions et de points de vente des plus sympathiques.
Cependant, on ne peut s’empêcher de penser à eux, tant à la sortie,
grande partie des protagonistes ne pouvait s’empêcher …
d’avoir « les boules ! » Tant les Aficionados que les
organisateurs, sans parler des toreros, en particulier le Juli, qui,
pardonnez cette expression triviale, faillit bien… perdre les siennes . |
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Corrida triste, sous un ciel menaçant percé de
quelques rayons - Plaza pleine. Lot très discutable d’Alvaro Domecq,
ganadero présent dans la plaza, mais qui a perdu, ce jour, le « Don ».
Présentation « en échelle », allant du petit , bien fait, au
gros lourdaud, vilain. Les armures de plusieurs toros ont été fortement
protestées. Certaines de ces manifestations semblaient spontanées et
justifiées, d’autres, beaucoup plus élaborées, sentaient « la
cabale » ! Certes, plusieurs toros derrotèrent avec vacarme
dans les chiqueros, avant de sortir, mais…ceci n’explique pas cela.
Les toros sortirent fort, avant de manifester bravoure au cheval, hélas
rapidement muselée par des forces limitées. Invalide le premier,
accidenté le quatrième qui se démit « le poignet droit » au
sortir d’un capotazo, et fut rentré. A la muleta, une noblesse décastée,
emprunte de soseria, qui plongea la tarde dans un relatif ennui,
heureusement de courte durée. Un seul toro sortit fort et voulu se battre, le quatrième
bis. Hélas, son matador n’eut
pas les mêmes velléités. Les boules…
Manolo Caballero, aujourd’hui, n’essaya même pas
de vendre sa marchandise. Des excuses devant le premier, le torero ne
pouvant que constater la lamentable faiblesse du cornu. Aucun pardon
devant le quatrième bis, sorti fort, au point de mettre l’albaceteno en
échec, cape en main. Ce que voyant, Caballero autorisa une pique « très
très lourde » de Martin del Olmo, que le toro prit bravement. A la
muleta, le Domecq se montra vindicatif, et Emmanuel Chevalier ne voulut
pas, ou ne put pas, le réduire, se laissant même aller à un mouvement
d’humeur répréhensible, qui, en tennis, lui aurait valu une amende.
L’épée étant souvent le reflet de la faena, Caballero picota, à la dégoûtée,
plusieurs descabellos, sous une petite bordée de sifflets d’un public
vraiment très gentil. Les boules ! Le meilleur de Caballero, ce jour :
deux paires de banderilles de son troisième, Alcantud.
Morante de la Puebla est en train « de revenir ».
Il se sent torero, et le public réagit favorablement aux suertes dessinées
par le sévillan, tant à la cape qu’à la muleta. Dessinées, pas
encore sculptées ! Il n’aura pu s’exprimer que partiellement, ce
jour, ces deux toros commençant allègres et tournant rapidement au mièvre.
Restent dans la rétine plusieurs véroniques, un quite par chicuelinas,
plusieurs droitières isolées, et, surtout un grosse estocade au cinquième
qui, sans la mort lente du bicho, lui aurait peut-être valu de couper la
première oreille de la féria. Grosse ovation, avec salut, à son
premier. Le public lui offrit la vuelta, à la mort du cinquième, ce
qu’il refusa poliment, parce que…les boules !
« El Juli » a un début de mois d’août
phénoménal, et quand les toros n’embistent pas, c’est lui qui fonce.
Ce jour, cependant, cela n’a pas marché aussi bien, en particulier à
la muleta. Mais, force est de reconnaître l’entrain, la vista, le
courage et l’aficion de ce garçon qui, où qu’il se produise, veut
« manger du toro ». A la veille de son « unico espada »
à Marbella, il aurait pu « cumplir » et contourner
joliment les obstacles d’une tarde qui coulait. Au contraire, il poussa
les feux et faillit bien renverser la situation en sa faveur. Son premier
fut très protesté pour « astigordo ! ! » et
le torero fit tout pour remonter la pente : Quite aérien dont la
première passe vit la corne lui frôler la tête. Banderilles musclées
et faena de muleta, parfois trop serrée, les séries se succédant, un
peu embrouillées, mais vaillantes. Espadazo, après pinchazo, Ovation. Il
reçut le fin et pointu sixième sans trop se méfier et, au troisième
capotazo, la corne gauche le percuta, hachant, à travers le capote, la
braguette du traje lilas et or. En parlant de boules…Ce fut juste !
Sans se regarder, le Juli attaqua au quite, aux banderilles, à la muleta,
jusqu’à ce que le bicho se couche vilainement. Efforts vains, estocade
et ovation de sortie. |
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A la fin de la corrida, parmi les visages las des
aficionados, celui d’un anglais, la moustache en bataille. Son
impression ? … « The balls ! ! ! »…
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UNE
BONNE PREMIERE POUR CASTELLA
12 août – Béziers (de
notre correspondante) : Grand bleu et plaza llena pour
l’alternative de l’enfant du Pays, Sebastien Castella. Ambiance
d’attente et d’espoir en cette ville de Béziers qui voit éclore son
premier matador de toros, 37ème français à atteindre ce titre. Les
espoirs ont été comblés, le nouveau docteur coupant une oreille de
chaque adversaire. Cependant, on regrettera la présentation très inégale
des toros de Juan Pedro Domecq, et surtout, leur faiblesse.
Sebastian Castella se montra calme et torero.
Curieux, il ne brinda pas la mort de son toro d’alternative, peut-être
par respect, du fait de la faiblesse du bicho… Faena douce et centrée
bien conclue. Il fallut se battre plus avec le sixième et le torero fut
encore à son affaire. Bonne estocade, deuxième oreille et triomphe pour
le nouveau venu dans l’escalafon supérieur. Maintenant, il faut
confirmer, et durer.
Enrique Ponce toucha le mauvais lot. Il n’a pas
triomphé, et il n’aime pas cela, surtout lors de ses confrontations
avec Jose Tomas. Deux toros sans relief et un gros échec avec l’épée.
Ponce sort à vide de Béziers, alors que les collègues ont coupé. A
n’en pas douter, le Torero de Chiva
« se vengera »… à Bayonne et à Dax.
Jose
Tomas est arrivé, a regardé posément public et toro , a déplié sa
muleta, s’est planté là, face à son premier, et lui a coupé deux
oreilles, le public marchant à fond, malgré enganchones et manoletinas.
Grosse entrée a matar , le toro tardant un peu à tomber. Le cinquième
était un invalide et il fallut abréger.
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EN ESPAGNE: BLESSURE, ET PLAZAS A DEMI VIDES
12 Août : Mi-vide ou mi-pleine ? Selon que l’on est optimiste
ou son contraire, de bonne foi ou mal embouché, il est quand même
difficile de traduire positivement les quarts ou demie entrées répercutées
dans les résenas de 95% des corridas actuelles, en Ibérie, y compris
dans les ferias, alors que la France enregistre des entrées
impressionnantes. Malaga, Gijon, Huesca, malgré des cartels qui se
tiennent, ont vu défiler des figuras, devant du ciment «aficionado fidèle»…Certes,
Malaga attend les cartels forts, mais on pourrait parier que…
A qui la faute ? Aux toreros, sans grandes
personnalité, sans grande volonté de se « tirer la bourre » ?
Aux toros, qui affichent sans vergogne descastamiento et flojedad, vibrant
quelques minutes à coup d’EPO ? A la Télévision qui répercute
mille tardes d’ennui, que l’on vit un peu mieux dans son fauteuil, un
chivas à la main ? Allez savoir ? De todo un poco…
12 Août : En plaza de Herrera del Duque, près
de Badajoz, Luis Miguel Encabo se fait prendre en toréant son premier à
la cape. Dure cogida et blessure grave avec deux trajectoires à la cuisse
droite. Le toro était de José Vazquez, et la corrida vit le succès de
Miguel Rodriguez.
A Malaga, les toros de Jose Ortega sont sortis sérieux,
mais en demi teinte. Zotoluco fut mal, malgré un début à genoux au
premier, et une bonne série au quatre. Pire encore, David Luguillano, qui
afficha beaucoup de crainte, face à ses deux opposants. Seul, Jose Luis
Moreno se mit en évidence
dans la première moitié de sa faena eu troisième. Il y eut pétition de
la majorité du « quart de plaza ». En vain. Le cordouan donna
deux vueltas.
A Gijon , les Maria Luis ont été au-dessus
des toreros. Seul Uceda Leal toréa la sixième avec sa classe qu’il
sait imprimer lorsque la confiance est au rendez-vous. Oreille
A Huesca, Padilla a coupé un trophée, mais
c’est le petit Jesus Millan qui triomphe, grâce à sa fraîcheur et sa
vaillance. Les toros étaient de Javier Perez Tabernero, et la plaza était…mi-pleine,
ou mi-vide… c’est selon.
San
Lorenzo del Escorial. Toros de Antonio San Roman, flojitos. Califa
sèche au premier, et lie de bonnes naturelles au quatre. Oreille. Davila
Miura ne passe pas la rampe. Triomphateur du jour, avec une prestation de
qualité : Juan Bautista, qui coupe les deux oreilles du sixième,
brindé a Julio Aparicio père. De bonne augure avant les prochains gros
rendez-vous.
Espartaco a coupé trois oreilles en plaza d’Almendralejo,
tandis que Luis Reina, l’ « ex-torero sandwich » réapparaissait
avec un trophée chaque fois. Curro ! ! pues….
Du côté du Puerto Santa Maria, catastrophe signée
Gabriel Rojas. Terciados et invalides, ils précipitèrent dans la
tristesse Manzanares, Finito et Abellan, qui remplaçait Paula. On ne
parlera pas de l’entrée.
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13 AOUT : BAYONNE,
DAX …ET ROQUEFORT
Deux corridas de feria et une
novillada sont au menu, en ce dimanche de pré-assomption. Puerto San
Lorenzo à Bayonne, avec Ponce, Morante et Jalabert. Espoir, à condition
que les toros tiennent debout. Ponce est chez lui , Morante, presque.
Quant à Juan Bautista, on se doute bien que triompher ici est dans ses
objectifs.
Deuxième à Dax, avec les Pablo Romero rebaptisés
Partido de Résina, ce qui, dans les Landes, est fort d’à propos.
Clairement intéressants l’année dernière, c’est plus ténu en 2000.
Pour le moment, l’un d’entre eux a déjà arraché un des arbres du
corral. En face : Richard Milian, Padilla et Vicente Bejarano.
Roquefort des Landes…Ayyyy ! Ici,
tradition torista, avec, au fil des années, des novilladas de miedo. A en
faire pâlir un Vicois. Cette année : présentation, des pattes et
de la caste. Les San Martin, de Chafik, ont fait bonne impression, à
Bayonne. Ils vont impressionner, tout court, à Roquefort. Suerte à tous
les coletudos, en particulier à
Valentin Ruiz, Javier Valverde et Antonio de Mata, qui auront charge de
les lidier.
Beau
temps – Seule, la mer sera calme.
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DAX : HAUTS LES MAINS ! ! !
Mais non, ne vous inquiétez pas. On ne veut parler ici d’aucun « atraco ».
Déjà, les banquiers et les organisateurs pâlissaient…
En fait, il s’agit, si vous avez une heure à
tuer, à la fraîche, d’aller visiter une exposition originale et de
« Duende ». Au Casino de
Dax, les photos de Philippe Salvat, signent l’entrée de ce jeune reporter
de presse, dans le cercle réduit des
« fous furieux » de la photo taurine. L’artiste a basé son approche sur « les mains », pendant la
lidia… Ouvertes au triomphe, crispées sur le capote, fatiguées et
souillées après l’épée, mais souriantes et fleuries, soudain relâchées
pendant la vuelta, ces mains toreras racontent la dramaturgie de la
corrida, bien mieux que ne sauraient le faire les plumes de nos plus
prestigieux écrivains, soudain débarqués dans le ruedo. C’est tout à
l’honneur du photographe d’en avoir eu , et l’idée et
le talent. A ne louper sous aucun prétexte. Enhorabuena, Felipe…
Exposition
Philippe SALVAT - Casino de Dax – tel : 05 58 58 77 77- (Vous
pouvez baisser les mains !)
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LES
MEANDRES DU « SAINT LAURENT »
13 Août – Bayonne : Si
tous les toros étaient bons, nous serions tous des grands aficionados.
Mais voilà, ils sont loin d’être bons, pour un gros pourcentage
d’entre eux. Alors, il faut regarder avec sagesse et humilité, évaluer
avec lucidité, et juger avec humanité. Applaudir l’arrastre
d’un bloc de marbre, pourri de mauvaises intentions pointues, tout cela
parce que le matador, si beau, si adulé, si riche soit-il, a pris les précautions
nécessaires, relève de l’absurde, de l’ignorance taurine, et du
manque total d’aficion.
Un grand toro, qu’est-ce ? Tout d’abord,
une présentation : Trapio, et non poids; des cornes, en harmonie
avec le corps, et intactes; Un comportement : Férocité franche,
forces d’un athlète. Un grand toro, c’est
une charge, un galop de départ, con fijeza dans les capes; une
charge de loin au premier tiers, fixant la tête au peto, mettant les
reins, poussant droit et fort, campaneando, jusqu’au batacazo, sortant
à l’appel de la cape, mais revenant trois fois au fer, le temps de deux
quites. Allègre et franc dans sa charge, il fait briller les
banderilleros. La muleta l’appelle, alors il vient, avec puissance et
sans innocence, ne permettant aucune erreur. C’est un combat, mais il se
livre avec noblesse, répétant sa charge en quête de ce mirage rouge qui
s’enfuit devant lui. Le fer l’a grandi, l’épée l’anoblit, et il
lutte vaillament, des quatre fers, au milieu du ruedo, jusqu’au dernier
regard. Le temps d’une ovation, il voit de l’or, le rose d’une cape,
un éclair d’argent… et il ne voit plus.
Si tous les toros étaient ainsi, nous serions
tous de grands aficionados. Mais, ils le sont de moins en moins. Aussi,
nous devons naviguer dans les méandres de la falta de raza, falta de
casta, mansedumbre, le tout agrémenté de manque de forces. Alors nous
devons être bien modestes, et supporter, parfois nous faire arnaquer.
Bien sûr , il a fallu payer très cher sa place, cela donne le droit d’être
exigent, mais pas d’être injuste.
Bayonne a vécu ce jour une corrida qui déroute.
Les Puerto San Lorenzo, dont la présentation fut honorable, malgré
quelques questions que soulevèrent des pitons escobillés ou
astigordos, pour trois d’entre eux, ont eu un comportement de
demie caste, sortant sin fijeza, en jouant les mous, prenant le fer sans
s’employer, se permettant quelques genouillades à la sortie de la mono
pique, jusqu’au monterazo du torero. Alors, ils se changeaient et « remontaient »,
à partir des banderilles, pour exploser de multiples manières, à la tête
ou dans les jambes du matador, faisant planer le doute : Caste ou
sentido ?. Ce fut le cas des trois premiers. Le quatrième décida
d’arrêter les frais et de secouer sa pauvre tête, en passant deux
fois. Le cinquième se bloqua net et attendit tout le monde, de ses
grandes perches pointues. Quand au sixième, de cinq ans et demi, il
montra la violence des gros méchants, mais il ne fut pas le plus retors.
Enrique Ponce, selon certains, n’est plus ce
qu’il était. Ca y est ! C’est son tour ! On a dit cela de
tous, et on aime tellement brûler ce que l’on a adoré. Il toréa un
peu rapide son premier, qui se révéla, au final, le moins mauvais du
lot. Parmi des droitières alignées en vrac, deux grands derechazos
soudain ralentis, et une série bien rematée, fêtés par le public.
Pinchazo et une presqu’entière, la corne lui déchirant la chemise, au
niveau de la poitrine. Ovation et salut.
Face au quatrième, il essaya bien deux choses, en sachant qu’il
ne réussirait pas. Il tua bas, et on ne lui pardonna pas, parce qu’il
faut prouver qu’il est en baisse de régime ! Division . |
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Morante de la Puebla eut de bonnes choses au
capote, face au premier qui lui joua un tour, et, après un début de
faena «de dulce »,
avec deux grands trincherazos, se mit à le regarder et à resserrer ses
charges, faisant semblant d’y aller, mais se retenant une, deux fois,
avant de déclencher. Pas bon pour la confiance du muletero. Il tua vite
et fort, la corne passant près, et on l’ovationna. Le cinquième était
« une paire de cornes » ambulante, qui, d’entrée, joua les
mauvais garçons, et s’arrêta, attendant l’homme, à la cape, à la
muleta, et surtout, à l’épée. Morante ne se confia pas, logiquement.
Cela méritait un silence de Séville, et non cette bronca, injuste. |
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« La corrida a été sauvée par le français »
. No Senores ! La corrida a été sauvée par un torero qui s’est
fait manger par son premier, et qui a presque mangé le gros sixième. Un
torero et un homme qui, avec ses qualités et ses manques, s’est mis
devant, bravement, et a jugulé, comme il le pouvait, « des charges »…
car c’est cela qui fit la différence avec les lots des copains… Ses
toros avaient des charges, dures, tordues, mais des charges, tout de même… |
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Le troisième remonta terriblement à la muleta,
devenant pegajoso violent, mobile
en diable et se retournant dans la zapatilla ou dans le gilet. Bautista
avait brindé, la veille, un toro à Julio Aparicio Padre. Celui-ci
savait, en quatre doblones par le bas, terribles, tordre un bandit
et lui dire : « c’est moi le patron, et maintenant, tu
vas suivre ce que je dis… ». On ne peut vaincre un tel toro avec
derechazos et naturelles, pour vaillants et musclés qu’ils soient.
Tauromachie de l’an 2000 !Vaillant et musclé fut Jalabert, mais il
fut vaincu. Mort en une épée et trois descabellos impossibles. Ovation.
Jean Luc Jalabert, et c’est juste récompense pour l’ensemble de
sa tarde, a coupé une oreille du sixième, un toraco massif et très
violent dans la muleta. Découvrant que la charge, cependant, était
droite, Bautista imposa trois grosses séries de derechazos, en puissance,
ne devant pas se tromper, et en essayant de garder son souffle. Très méritoire
faena, même si on ne parle pas d’esthétique. Faena «de verdad » ! Media qui suffit et une oreille que
certains protesteront un peu, les mêmes, sûrement qui firent la bronca
à la sortie de Morante et Ponce.
Au tout début de la corrida, un quidam du balcon
harangua la foule, au nom de toutes les intégrités de la planète. Afan
de protagonismo ? Il y a, pour cela, l’Assemblée Nationale, le
mercredi après-midi. Par
ailleurs, il y a, le 15 août à Biarritz, le grand feu d’artifice.
C’est préparé d’avance, réglé au millimètre, à la seconde !
C’est très beau, et
c’est gratuit ! ! !
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LA TETE
…PRES DES SABOTS
13 Août – Dax -
Deuxième de Feria : La corrida des Pablo Romero a, malheureusement vécu
deux tristes incidents qui ont gâché la fête. Deux toros, premier et
cinquième ont pardu un leurs sabots en piste. Triste spectacle d’un animal
mutilé, au regard perdu. Golosopeda ? Les examens post mortem le
diront.
Notre correspondant, amoureux des ex Pablo Romero
nous parle de troros bien faits, mais de très bonne éducation, sans
violence ni mièvrerie. Richard Milian fut discuté face au premier, mais
s’en alla bravement attendre le quatrième à Portagayola. Un respeto!
Padilla a mis le turbo: Deux portagayolas,
largas à genoux, banderilles, toreo à la vapeur et l’épée qui
fonctionne: Oreille et vuelta. Vicente Bejarano a fait illusion l’an
passé… mais c’était l’an passé.
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DENIS
LORE, EN MATADOR DE TOROS
13 Août – deuxième de la feria de Béziers. Corrida très bien présentée
de Cebada Gago, qui montra force et caste . Denis Loré coupe une
oreille à chacun, se montrant torero et surtout bon matador. Salio en
hombros. Pepin Liria arracha une oreille de son premier. Uceda Leal flotta
un peu.
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L’ETE
DE LA « SAN MARTIN »
13 Août – Roquefort : Comme on pouvait s’en douter, la novillada
de Roquefort des Landes a rallié tous les suffrages. Les San Martin,
c’est du solide et du bon. Trapio et casta furent à l’affiche,
bravement combattus par les toreros, à pied et cheval. A souligner que
plusieurs novillos furent abordables, malgré le respect qu ‘ils
imposaient. Seul, le premier se révéla « manso manso », et
fut banderillé de noir. A l’applaudimètre: Javier Valverde (oreille et
vuelta): clair triomphateur et torero salmantino à suivre. Valentin Ruiz
fit face au premier, et donna un bonne vuelta, au quatrième. Antonio de
Mata fut en-dessous, écoutant quelques maigres applaudissements. ¾ de
plaza et de l’aficion à revendre.
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DIMANCHE
EN ESPAGNE : « DE TODO… AVEC, EN PLUS… EL JULI »
Ce dimanche 13 Août aura vu de nombreux festejos sur toute la géographie
taurine espagnole. Madrid a gentiment applaudi quelques rejoneadores ;
Barcelone et son tiers de plaza ont vu une grosse corrida de Galache, face
à laquelle Miguel Rodriguez a coupé une oreille. José Tomas a coupé
deux oreilles à un Osborne, au Puerto. Il aurait bien répété, mais son
second se cassa un piton. Stop ! La corrida n’a rien donné,
Joselito se faisant un peu récriminer, pour son manque d’envie.
Les ferias continuent : Malaga a reçu
l’alternative de David Vilarino. A cette occasion, Victor Puerto et El
Califa ont coupé un trophée, tandis que le nouveau donnait vuelta. Toros
de Sayalero, et un Guardiola, excellent, sorti quatrième. A Gijon,
c’est le Fandi qui coupe un cartilage à un toro de San Roman. Juan Mora
ne se casse plus la tête. A Huesca, tout le monde récolte et sort a
hombros : Caballero et Cordobes coupent une chaque fois, mais la
faena du jour est pour Eugenio de Mora : Deux oreilles du sixième
Roman Sorando. Six toros, six estocades. Emportez ! San Sebastian
ouvre sa verrière d’Illumbe, pour une corrida du Capea, au rejoneo :
Deux oreilles pour Mendoza, et casi lleno en la plaza ! Vaya !
A Briviescas, c’est une alternative de plus,
celle de Paco Trujillo, qui coupe un trophée, tout comme son parrain
Fundi. Le triomphateur est Jose Ignacio Ramos qui fait carton plein :
quatre oreilles. Toros du « Rejon » et de Jaime Brujo.
Coup de rogne ou de génie de Julito Aparicio, en plaza de Baeza :
Deux oreilles et rabo du cinquième « torito » de Diego Puerta.
Cependant, le fait marquant de la journée, sera le
« one man show » du Juli, en plaza de Marbella. Attention, ce
ne fut pas « à l’américaine », mais un unico espada, de
verdad, remplissant la plaza et faisant sortir six toros de différents élevages,
bien présentés, vu les circonstances. Le matador fut brillant et
coupa six oreilles auxquelles il faut rajouter les dos orejas y rabo
symboliques du cinquième toro, de Torrealta, qui fut gracié. Triomphe
total du Juli qui se multiplia toute la tarde, et justifia son rang. En
plein mois d’Août, six toros, seul, quand on torée tous les jours…
qui va le faire ? Chapeau, senor !
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SAINT SEVER :
« DU MONDE AU POULAILLER »…
Tout le monde à entendu parler du « poulet de St-Sever ».
Publicité oblige, mais, qualité aussi ! Histoire de faire un clin
d’œil à ces charmants gallinacés, et d’inventer un trophée qui en
vaut bien d’autres, l’empresa de St-Sever organise, le 20 Août, une
novillada que l’on pourrait presque baptiser « revue des espoirs
de l’été 2000 », dans nos ruedos. Des poussins, en quelque
sorte… Face à un lot de Pilar Poblacion, défileront Abraham Barragan ,
styliste et technicien, auteur de très bonnes choses dans nos régions ;
Luis Vital Procuna, un portugais explosif, virtuose des banderilles, et
Julien Lescarret qui, après la folle odyssée imposée en début de mois,
va reprendre calmement, sagement, pas à pas, sa marche en avant.
St Sever, on y va, le
matin, on y déjeune d’abondance, on y boit sage, et on se retrouve,
entre nous, après les grandes
ferias, et les « grandes phrases » qui les accompagnent.
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FINITO DE CORDOBA « ENTRE », DEFINITIVEMENT,
EN FRANCE
14 Août – Dax – 3ème de Feria : Cela faisait
longtemps que l’on y pensait, et cette année, plus que jamais. Toreo de
classe, alliant technique et expression artistique, Finito de Cordoba
aurait dû, depuis longtemps, être un des « toreros de la France ».
Cependant, son humeur fantasque et une régularité en pointillés,
l’ont toujours affublé de qualificatifs du genre: fragile,
inconstant… Et c’est en partie vrai. Faisant le yoyo entre les plus
hauts sommets, comme en 93, et le « bas du bas-fond », Juan
Serrano a souvent fait souffrir ses admirateurs, tandis que sceptiques et
francs détracteurs se frottaient le ventre en le voyant « patiner »
dans la plaza, mais en pleine forme, sous les caméras de « Gente »
Cependant, 1994 nous l’avait montré brillant, à Mont de Marsan et
Bayonne. Dax n’avait pas eu cette chance.
Puis, plus rien ! |
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Après « un gros tunnel », Finito a débuté cette année 2000
en trombe. Equateur, Vénézuela, pour chauffer les moteurs ;
à Huelva, un toro gracié pour ouvrir les débats, en Espagne ;
une magnifique feria de Séville ; de bons passages un peu partout,
et un autre toro gracié, à Barcelone, cette fois. Souvent, le sorteo
sourit aux toreros « embalados ». Finito se sent bien, se sent
torero, et le démontre. Idées claires, planta firme, il torée et
triomphe. Cela semble si facile…
Un grand plaisir de voir sortir à hombros le Finito, ce jour, de la plaza
de Dax. Son triomphe est entier, sans contestation, même si certains
diront que la corrida du Marquis de Domecq était noblisima. Et alors ?
La veille, il s’était « envoyé » un Fraile « Fraile »,
en plaza de Pontevedra. Aujourd’hui, il toréa en accord avec les qualités
et défauts des Marquis. On ne fera pas la méchante remarque : Qu’aurait
fait Ruiz Manuel avec ses bichos ? Qu’aurions nous vu, avec le
Cordobes ?
Ciel de rêve, lleno, pour cette troisième de feria qui, dit-on, n’a
pas décollé. La corrida va, malheureusement, connaître un moment
tragique, et se transformer en mano a mano, le Cordobes, un moment
distrait, se faisant percuter par le deuxième, sur une oleada, au centre
du ruedo, alors qu’il voulait protéger la sortie de ses picadors.
Longuement porté, secoué, fracassé au sol, Manuel Diaz se releva, grimaçant
et se tenant le bras droit. Après examen et radios, il semble que les dégâts
se réduisent heureusement à une luxation du coude droit. Quelle
temporada terrible pour le
blond torero ! |
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Les toros du Marquis de Domecq ont fait plaisir à voir, dans la mesure où
le lot fut homogène, bien fait, en général bien armé, sortant avec
alegria, un peu abanto, distrait, correton, sin fijeza dans les capes, à
part le sixième qui, mala suerte, se démettra l’antérieur
gauche et sera rentré, remplacé par un Nunez del Cuvillo, bas, très
armé, brave et noble. Les Marquis ont fait leur devoir aux piques, sans
se faire prier, mais sans excès. A la muleta, à part le deuxième qui débuta
« en vache », ils montrèrent noblesse, mobilité, avec un
poil de soseria, de candeur.
Juan Serrano « Finito de Cordoba » a justement coupé
l’oreille du premier, pour une faena « à mas », toréant
con gusto, principalement sur la main droite, terminant ses séries par de
longs pechos tournés. Il avait débuté en forçant un peu la figure,
pour allonger la charge. Il termina, redressé, serein, parsemant son
final d’adornos de classe. Casi entera, un peu ladeada et un premier
trophée, sous l’ovation ravie.(Face à ce bicho d’ouverture, deux
grandes paires de banderilles de Grégorio Cruz Velez, qui dut saluer). Le
Finito aurait du couper sa seconde oreille, ou donner une grosse vuelta
que le public demanda (refusée poliment) après le lidia du deuxième, un
nerveux qui venait de prendre le Cordobes. |
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Le torero soigna son début
de faena, réduisant les velléités du bicho, et poursuivant
magnifiquement son trasteo, alliant technique, poderio et esthétique. Hélas,
deux pinchazos gâchèrent un peu la fête, mais non la joie des
aficionados. Par contre, la faena du quatrième alla crescendo, alternant
le toreo fondamental, sur les deux mains, muy asentado, gustandose. Muy
torero ! Final par manoletinas et adornos de classe et, après
pinchazo sin soltar, une entière qui libère une énorme ovation, avec pétition
impérative de deux oreilles. Vuelta rayonnante et le sourire sur tous les
visages. Enhorabuena, Senor Torero !
Ruiz Manuel était triste, comme abasourdi d’avoir laissé passer trois
toros. En fait, Ruiz Manuel semble souvent triste et abasourdi… Quelques
bons succès, chaque année, en sa plaza d’Almeria, suscitent « re-surprise
et re-espoir », mais hélas, des productions telles que celle
d’hier, ne sont pas faites pour provoquer une explosion. Ou alors, à
retardement, peut-être ! ! ! A son crédit, la réception
au capote, du sixième Domecq, enchaînant les véroniques jusqu’au
centre. Le Cuvillo qui suivit, et leva piquero plus monture, plus haut que
l’estribo, lui permit de répéter son muleteo raide, sans imagination
ni saveur, se faisant gentiment bousculer
par des bichos qui lui offraient « une oreille attentive »,
sinon deux . Il tua ses trois toros de la même façon, peu orthodoxe,
mais efficace. Eteint, Ruiz Manuel. Espérons que les belles d’Alméria
« le rallumeront ». Pourtant, à Dax, elles ne sont pas mal
non plus…pas vrai, Elise ?
Grande et belle tarde de toros. Toreo « a lo grande » et un
joli sourire, dans les yeux du Finito de Cordoba qui, en ce 14 Août 2000,
est définitivement
« entré » en France.
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ACTUALITE MUNOZ ET ESPARTACO, OUT !
14 Août : Espartaco s’est fait retourner, et fracturer, le
pouce gauche, dimanche au Puerto. La main plâtrée, il va attendre
d’autres examens, mais on parle d’opération. La saison pourrait bien
se terminer là, pour le diestro d’Espartinas. De son côté, Emilio
Munoz traîne une lésion au genou, produite à l’entraînement. Il
pourrait bien arrêter une saison qui aura été marquée par la
spectaculaire blessure de Séville.
Ce 14 Août, dans les plazas d’Espagne : On a enregistré un
lleno en plaza de San Sebastian, pour la deuxième de Feria. Triomphe
populaire, mais divisant la presse, de Jose Tomas qui coupe deux oreilles,
et sort à hombros d’Illumbe. Les toros, corrects, étaient du Pilar.
Joselito a été « absent », et Abellan coupa une oreille à
force d’arrimon - Du côté de Gijon, les Sanchez Arjona , encastés,
ont permis la sortie a hombros de tous, Caballero, Victor Puerto et El
Juli - Succès du Tato et de Padilla, face à une faible corrida de Julio
de la Puerta - Alternative,
encore une, de Rafael Matute, en plaza del Espinar. Le parrain, Enrique
Ponce a coupé deux oreilles.Le témoin était Rivera Ordonez - El Fandi a
triomphé à Baeza, devant
des toros de Garzon.
Par « chez nous », en plaza de Béziers, la troisième
de feria a vu le triomphe de Juan Bautista, sérieux, solide, face à un
lot, inégal de Santiago Domecq (vuelta et deux oreilles). Chez lui, Sebastien Castella, pour sa deuxième sortie, de matador, toréa
tout en douceur et coupa l’orille du dernier, après avoir donné vuelta
au troisième. Mal servi, Morante laissa des détails et fut applaudi,
tandis que ses toros sortaient sifflés.
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« TELEVISION MITRAILLEUSE »
15 Août - Allez donc comprendre quelque chose ! ! 15,
16, 17, 18 août. Au moment où il y a des corridas partout, la première
chaîne de la télé espagnole prend la mouche et nous assène quatre
courses en quatre jours. Au fond, on ne va pas s’en plaindre.
Rejoneo, en différé, depuis la Maeztranza de Seville, ce 15 Août,
vers 23h45
16 Août – 18h : San Sebastian. Toros del Torero, pour
Finito, Caballero, Morante.
17 Août – 18 h : San Sebastian. Toros de Valdefresno, pour
Rivera Ordonez, El Califa et le remplaçant du Cordobes.
18 Août – Pontevedra : Alcurrucen, pour Caballero, Morante
et Abellan.
Préparez les magnétos,
et les apéros… dans l’ordre que vous voudrez.
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MEXICO :
« TIENS, DES TOREROS ! ! »
5 Août : On vient d’en apprendre une
bien bonne. Dans la capitale Mexicaine, le torchon brûle entre les
diverses composantes du mundillo taurino et la représentation
gouvernementale, qui veut faire régner la loi, implosant respect de ses décisions
et de ce qu’elle représente.
Un conflit plus dur que de coutume qui a amené l’Autorité à faire
suspendre la novillada de dimanche dernier 13 Août, quatrième du cycle
organisé dans la Monumental. Le public, cependant, ne fut pas prévenu,
et à l’heure du paseo, 12000 personnes se trouvaient sur les gradins,
et refusèrent d’en partir. De leur côté, les toreros arrivèrent, décidèrent
de faire le paseo, et de toréer. L’empresa , Rafael Herrerias,
refusant de se mettre l’autorité à dos, définitivement, annula la
novillada. Ce que voyant, les cuadrillas entamèrent aussitôt une marche
de protestation, de par les avenues de la ville, direction le bâtiment de
la « Delegacion Gobernativa del Distrito » . C’est
ainsi qu’éberlués, les passants et divers conducteurs du district
virent
passer ce curieux défilé d’hommes vêtus de lumières, à pied
et à cheval, leur réservant un franc succès. Un vrai dessin de Dubout
qui, à n’en pas douter, était un visionnaire .
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JOSE
TOMAS ET MIGUEL ABELLAN « FONT LEVER BAYONNE »…
15 Août – Bayonne : Elle court, la «maladie d’Adour »…D’ores
et déjà, cette temporada 2000, dans le sud-ouest aura été marquée par
de vilaines suspicions, au sujet d’un mal qui existe depuis des années,
qui est plus courant qu’on veut bien le dire, y compris dans des cartels
de deuxième et troisième catégorie: l’afeitado. La première corrida
de Dax, celle du 13 Août à Bayonne, ont provoqué questionnements
logiques, protestations et doutes. Attention: on ne peut affirmer que
scientifiquement qu’un toro a été artificiellement arrangé. Pour
cela, les cornes doivent être prélevées, et envoyées en laboratoire.
On sait que l’on peut afeiter en « plus aigu », et il se
peut que ce piton émoussé que l’on jurerait retouché, en fait, ne
l’a pas été. On sait également qu’une corne qui possède encore son
diamant ne s’explose pas au moindre choc (barrera, sable, peto du
cheval), étant même capable de perforer un burladero (ref :Bilbao).
Mais, prudence s’impose. Des décisions ont été prises, attendons en
les résultats.
La corrida du 15 Août, à Bayonne, était
attendue avec impatience. Jose Tomas arrivait, tirant derrière lui un
Joselito que l’on savait renfrogné. Les accompagnait un Abellan,
capable de leur mettre la pression, voire le feu. A l’heure dite, la
plaza était remplie comme un œuf, sous un ciel balourd et une température
bien plus agréable que les trente degrés annoncés par la Météo, extrêmement
douée pour « prévoir le temps qui faisait, la veille ».
Côté toros, la corrida débuta et finit mal.
Mais entre ces deux épisodes, le public aura pu se régaler au spectacle
de quatre toros remarquablement charpentés, sortant fort, poussant au
cheval, quoique mal présentés et donc mal piqués, arrivant au troisième
tiers avec une noblesse, hélas entâchée d’un peu de faiblesse et de
quelque soseria. Cependant, il serait déplacé de trop faire la fine
bouche, d’autant que le troisième toro, au long voyage rectiligne
permit un grand moment de joie, voire d’émotion, grâce à
l’intelligence lidiadora de
Miguel Abellan. Le lot de Jose Tomas débuta faiblote, mais le torero réussit
à subjuguer toros et spectateurs. Joselito n’eut pas cette chance, mais
ne put pas, non plus, la provoquer. Lot très intéressant de Martinez
Elizondo, souche Algarra, dont le seul point noir, outre le triste
spectacle du premier, fut un sixième rapidement avisé, coupant net sa
charge pour partir aux dorures.
Visage creusé, regard
vide, s’isolant dans le callejon, entre ses combats, Joselito
fait peine à voir. Pas dans le sens de pitié, mais bien plutôt dans
l’envie que l’on aurait de le voir serein, et de l’ovationner, comme
avant. Il a voulu faire l’effort, à Bayonne, peut-être par stratégie,
suite à la mauvaise sortie d’Illumbe, la veille ; peut-être par
fierté torera, suite au désastreux début de lidia de son premier toro,
un joli colorado, que l’on laissa partir dans tous les sens, après
qu’il ait rematé dans tous les burladeros de la Terre. Deux entrées
clandestines au cheval, avec la complicité de la cuadrilla complète,
quelque faiblesse en supplément, et voilà le toro arborant une paire de
cornes totalement explosées, faisant encore douter le plus tolérant des
aficionados. Le toro était noble, et Joselito fit l’effort pour lui
donner faena aux éclats intermittents, sur les deux mains, réussissant
de bonnes droitières et deux naturelles «d’avant ». Final par
manoletinas et coup d’épée à la vapeur, provoquant deguello. Courte
ovation, tandis que le pauvre toro sortait, sifflé.
Joselito brinde rarement au public. Il lui fit
cet honneur, au quatrième, débutant sa faena à l’estribo. Hélas, après
une chute du bicho, la faena perdit rapidement rythme et intensité, pour
se terminer en nébuleuse, ponctuée d’un trois quarts de lame
provoquant vomito. Il y eut courte division.
Jose Tomas est blême. Son visage exprime timidité,
douceur, classe. On le verrait plus en étudiant de « douzième année
de philo », qu’en torero se frottant à ce fauve qui bouscule tout
et qui pue. Mais c’est un sacré bonhomme, et un sacré torero, qui
pense, battit et impose sa faena, avec douceur, lenteur, un courage sans
affectation, une expression artistique incontestable. Il ne put
s’exprimer au capote, devant deux toros sortant violents et sans
continuité dans leur charge. Par contre, ses deux faenas ont soulevé un
enthousiasme crescendo, le torero construisant deux trasteos similaires, débutant
léger, à mi hauteur, sans trop déranger deux toros faibles au départ,
pour ensuite imposer son rythme, sa conception du toreo, et lier sur place
des séries de gros impact sur les gradins, clôturées de longs pechos et
desplantes à la « timide arrogance ». On ne décrit pas une
faena de Jose Tomas. On la vit, elle passe, elle vous subjugue.. ou elle
vous énerve. Sans subjuguer totalement, José Tomas a été
impressionnant, en particulier sur la fin de sa dernière faena, revenant
aux barrières par trois trincherazos
de la gauche, de haut vol . Tuant rapidement, le torero de
Galapagar coupa chaque fois une oreille, ne sortant de son apparente
froideur, que pour sourire et offrir son trophée à quelque enfant
enthousiaste, en meseta de toril. |
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Miguel Abellan n’est pas un
expansif. Pâle et sérieux, il ne distribue pas les sourires à la
cantonade. Mais cape et muleta en main, il sait mettre l’ambiance.
C’est ce que lui a permis un excellent troisième toro ,
magnifiquement présenté, sortant un poil faible et très peu
piqué en une rencontre provoquant batacazo. Le torero annonça la
couleur en un quite par chicuelinas, prélude à une faena
spectaculaire à un toro noblissime, chargeant de loin, répétant
charge rectiligne, avec alegria. Abellan toréa intelligent, sans
forcer le toro, citant à dix mètres, liant de courtes séries
intenses, muleta très propre, se libérant par de grands pechos. La
deuxième partie tournera vers le haut, alternant roblesinas, divers
enchaînements, à l’envers et à l’endroit. Faena intense qui
souleva la plaza . Manquaient seulement le soleil et un sourire du
garçon. On n’a pas le droit de rester ainsi renfrogné, quand on
monte un tel tabac. Peu importe, la faena se termina sur une
entière que tout le monde poussa, après pinchazo. Deux oreilles
indubitables, et ovation au noble toraco. Vuelta d’enfer, et
quelque sourire du madrilène. |
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Le sixième, hélas ne lui permettra pas de rééditer.
Sorti avec un vilain style, s’échappant des capes, multipliants
arreones, le toro va montrer
son mauvais penchant, dès les banderilles. La faena, après doblones
appuyés, va tourner court, le toro se mettant à marcher, à regarder
droit sur le torero, à s’arrêter au milieu du voyage. Deux fois menacé,
Abellan décida de couper, avec la bénédiction des gradins.
15 Août 2000 à Bayonne : L’Histoire se
souviendra que, sous un ciel bas, deux toreros sortirent a hombros: Miguel
Abellan et Jose Tomas. Une tarde qui débuta en une grimace, et se
termina… avec le sourire.
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DAX :
MIEUX A CHEVAL QU’A PIED
15 Août – (de notre correspondant) :
Dax a vécu une grande troisième « matinée ». Après les
novilladas sin picar des premiers jours, sur lesquelles nous reviendrons,
place était faite « aux Caballos ». Llenazo pour cette
corrida de rejoneo qui a vu, face à des Sanchez Cobaleda, le triomphe
d’apothéose du jeune Andy Cartagena, face à ses collègues et néanmoins
concurrents Joao Moura et Pablo Hermoso de Mendoza. Quatre oreilles et une
queue pour le jeune cavalier qui se livra à un festival, levant la plaza
à maintes reprises et sortant a hombros, côté jardin. Moura
montra classicisme et rigueur, sauf au descabello. Il aurait dû couper
deux oreilles, mais, ce ne fut qu’une, au premier. Pablo Hermoso de
Mendoza était en nocturne, la veille, à Malaga. Une trotte ! Mal
servi, il montra son aisance habituelle, tout en ménageant ses monture,
le navarrais coupa un cartilage du cinquième.
La corrida du soir fut moins intense, côté
triomphe, mais dure et éprouvante, à cause des toros de Baltasar Iban, bien présentés, mais un
peu faibles, compensant par des coups de caste ou de soudaine « mala
leche » qui provoquèrent quelques alertes. Le cinquième se coltina
longtemps avec le picador, au point d’être quité « coleando ».
Pepin Liria fit preuve de son habituelle fougue,
se montrant plus reposé dans sa faena au quatrième. Il faillit se faire
prendre par ses deux toros, pour peu de récompense : Ovation au
quatrième.
Jose Ignacio Uceda Leal se montra un peu timide ,
mais sortit de bonnes naturelles au cinquième. Avec plus de vibrato et
une épée à fond, il aurait pu couper. Il dut saluer.
Davila
Miura est passé. Il ne fut pas plus mal servi que les copains, mais, à
part une larga à genoux, le reste fut du répétitif . Alors répétons-le :
Davila Miura est passé !
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RICHARD
MILIAN, COMME EN 83
15 Août – Béziers-
(de notre correspondante) : On se souvient de la Miurada 83. Les
trois diestros, ce jour-là, étaient de rouge vêtus. La corrida avait été
un combat de gladiateurs : Espla, Mendes et Milian avaient souffert
maintes voltiges, reçu un volée de coups, mais avaient triomphé.
Ce
15 Août 2000, les Miura ont été « en Miura » et Richard
Milian s’est battu comme un chien pour leur arracher des muletazos
impossibles. Oreille à chacun et le bravo unanime. Blessé, dimanche à
Fréjus, Fernandez Meca était là et, sans couper d’oreille, a aussi
triomphé. Il tua mal le premier, tira de grandes naturelles du cinquième,
et malheureusement perdit les oreilles au recibir. Grosse vuelta. Padilla
a passé le turbo. En demi-teinte et « passablement moulu »,
en mai/juin, il a chauffé en juillet, et se trouve à bonne température
en Août. Peut-être aussi, le laisse t’on
« être lui-même », et non un torero classique, aux
manières reposées. Pas de dentelles pour Padilla, mais la bagarre…
Dios ! Oreille et Vuelta.
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EN ESPAGNE, IL
Y EN A EU TROP…
15 Août : « Vous ne voulez pas savoir, quand même, le résultat
détaillé des presque 50 festejos donnés ce 15 août, jusque dans les
plazas des moindres pueblos (avec tout le respect qui leur est dû) ?
Non ? Tant mieux ! ».
Sachez seulement que le Juli s’est montré malin et animateur en
plaza de San Sebastian, face à des Samuel Flores, tandis que Ponce
« coulait » devant le cinquième et s’énervait avec le
public – Sachez que Victor Puerto sort triomphateur de Gijon, après
avoir encore coupé trois oreilles à de Puerto San Lorenzo - A Malaga,
face à du ganado panaché « El Romeral » et Gabriel Rojas,
Finito et Conde ont coupé une oreille chacun, tandis que Bote et « El
Cid » triomphaient proprement (une oreille) à
Madrid, face à une corrida del Sierro – Oscar Higares et Califa sortent
à hombros de Calatayud, ayant coupé deux oreilles à des Penajara -
Pedrito coupe un trophée à des Pablo Romero, en plaza du Puerto Santa
Maria, toujours avec du vent, et toujours son quart d’entrée - A
Benidorm, la corrida des Bayones voit triompher les frères Espla et le
Fandi. Il y a dû y avoir du sport aux banderilles ! Stop !
Merci !
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MONTERAZO, ENRIQUE ! !
… CHAPEAU, JEAN-BAPTISTE ! !…
16 Août – Dax : On
a beau dire que « la tauromachie, c’est avant tout, le Toro… »,
on peut aussi penser que c’est avant tout « une histoire
d’hommes, face au plus bel et plus puissant combattant qui soit :
le Toro ».
La cinquième corrida de la feria de Dax nous a
fait vivre trois histoires, trois pages de vie, trois drames humains, avec
peut-être un autre, plus discret, qui malgré quelque douleur, va
s’apaiser . Trois toreros ont souffert , en quête de gloire,
connaissant des fortunes diverses. Dans le callejon, un homme souriait, en
boitillant. Les abrazos et les solides poignées de mains , celles du cœur,
lui disaient le bonheur qu’on avait à le revoir : Franklin
Gutierrez, mozo de espada de Enrique Ponce, terriblement cornéé dans le
callejon de Tudela. Avec la douceur toute colombienne, Franklin répondait,
et tous étaient heureux. Bienvenido, amigo.
Toros de Samuel Flores. Bien sûr, le triomphe de
l’an passé était dans toutes les mémoires. L’histoire ne se répète
pas facilement. Cette année, ce fut le triomphe des hommes, les toros
restant « en-dessous », même si quatre d’entre eux manifestèrent
noblesse et mobilité. Présentation un peu inégale… Entre le premier
bis et le sixième, il y avait un abîme (on ne parle pas ici de poids,
mais de trapio). Au niveau cornes, brochos pour la plupart, spécifiques
aux Samuel « qui chargent », dit-on. Bravoure mitigée, avec
de solides puyazos, mais aussi de la bravoure bloquée aux planches,
« sainte carioca » faisant son office. On gardera le souvenir
d’un premier tiers de rage du sixième, puissant et encasté. Les quatre
premiers manifestèrent noblesse.
Le cinquième, qui montrait problème du côté antérieur gauche,
changea, marcha beaucoup et décida tout à coup de chercher l’homme,
par des attaques « en piston ». Le sixième manifesta d’entrée
ses intentions : « je sors, gare à vous, je vais tout casser ».
Violent, avec sentido. La corrida débuta, hélas, par un triste incident.
Le premier toro de la tarde, en sortant, fit un drôle de bond et se
rompit l’échine. Horribles sauts de carpes du fauve foudroyé, au pied
du burladero, avant d’être puntillé sur place par Jean Marie Bourret.
Accident ! Quelle triste fin pour un toro de combat .
On sait le combat intérieur que livre Enrique
Ponce. N° 1 depuis des années, roi de la régularité, prince de la
« difficile facilité », il est, cette année, un peu
en-dessous… Les choses ne vont pas si bien. La muleta n’est pas si
claire, l’épée pique beaucoup… et bien sûr, le sorteo s’y met.
Alors, les détracteurs pavoisent, les critiques s’en donnent à cœur
joie : Fini, Enrique Ponce !
A n’en pas douter,
Ponce accuse le coup. La veille, à San Sebastian, un toro l’a «mis en
vrille », le public a grondé fort, et Enrique s’est énervé.
Toute la presse lui est tombée dessus…« Pour qui sonne le glas ? ».
Enrique arrivait à Dax… « tocado » |
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Malgré l’aimable accueil des dacquois, après
le paseo, les choses ne s’arrangèrent pas face au premier toro /bis,
remplaçant l’accidenté. Toro noble et faena abondante mais rapide,
enchaînant les suertes sur deux mains, comme pour se convaincre, et
couper l’oreille à tout prix. Il y eut de bonnes choses, mais, on le
sentait un peu forcé, loin du relâchement auquel il nous avait habitué.
La difficile facilité… Après une demi-estocade, le descabello se
montra lointain et inopérant à quatre reprises. Un avis tomba, on fit
saluer le maestro, mais dans ses yeux et dans l’esprit de tous, le doute
subsistait…
La corrida, alors se poursuivit, avec les deux
jeunes, le futur de la fiesta, ceux vers qui se tournent les « fossoyeurs
de Ponce ». Le deuxième sort vibrant, long de charge, noble.
Abellan arrive de Bayonne, chargé de lauriers. Son crédit, ici ,est
entier, après 1999. Abellan coupera une oreille, prix généreux pour une
faena commencée en fanfare, avec des cites à 15 mètres, mais qui alla
à menos, sur un final embrouillé, sans grande imagination. L’épée
voyagea deux fois, et la vuelta, oreille en main, fut poliment applaudie.
La corrida allait décoller avec le troisième,
que jean Luc Jalabert allait accueillir avec application. Nous disons,
depuis longtemps tout le bien que nous pensons de ce Français « qui
torée comme les espagnols » (Voir resena de Tolosa, en juin).
Aujourd’hui, Juan n’a pas
besoin de s’appeler Bautista. Avec sa prestation au Samuel de Dax, il
peut s’appeler Dupont, il restera Torero. Faena qui ira crescendo, les séries
allant s’améliorant, le corps se relâchant , les passes se faisant
plus liées, plus galbées. Final en apothéose, naturelles de face,
adornos. Le toro est devenu entier collaborateur, et Jalabert, profitera
de sa charge limpide pour envoyer, pavillon haut, une estocade recibiendo,
magnifique d’exécution , et dans tout le haut. Enorme. Deux oreilles et
ovation de tonnerre. Chapeau, monsieur Jean-Luc. On n’aime toujours pas
ce costume bouteille et argent, (voir resena de Santander, en juillet),
mais ça fait rien. Faena et estocade « de oro » |
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Enrique Ponce restait là, attentif, félicitant
ses jeunes collègues, faisant bonne figure. Mais, à l’intérieur... Le
quatrième Samuel Flores sort, con alegria. Comme ses congénères, il
sort abanto., passe, va se balader, revient et repart pour un tour.
« On est comme ça, chez les Parladé ! ». Ponce va le
soigner, sentant que, peut-être… Vite et bien,
Marianin aux banderilles, et, à partir de là… on ne prend plus
de notes…
Brindis à tous ! la montera tombe à l’envers.
Hochement de tête…Même là, ça ne marche pas ! Début en torero,
suave, par le bas. Première série qui dit la qualité du toro, la décision
du torero. Le bicho s’arrête devant la montera, la renifle, et, du
mufle, la retourne… mais la retourne d’un tour complet, et elle
revient, à nouveau, à l’envers. Ponce qui a vu le gag, a soudain
eu un espoir. Malchance, mais sourire, et décontraction revenue. Alors,
le bonheur d’un torero, de toute une Aficion. Enrique Ponce, transfiguré,
va enchaîner une faena de soie, alternant le fondamental avec des enchaînements
de dentelle. De lujo ! Faena longue, de haute lignée, face à un
toro noblissime. Longuement préparé, un gros volapié, sous l’ovation
de toute une plaza qui a poussé, derrière le maestro. Le toro qui tarde
un peu. Descabello ! Ayy… Mais il était dit que rien ne pouvait résister.
Un toro de Samuel avait fait beaucoup de mal à Ponce, la veille, à
Illumbe. Un toro de Samuel lui rendait le sceptre, aujourd’hui, à Dax.
Deux oreilles ! Un sourire et un regard d’enfant qui reçoit son
premier tableau d’honneur. Les tendidos, aux anges. Monterazo, monsieur
Ponce.
Le cinquième montrera que, face à quelques
difficultés, Abellan n’a pas le réflexe ou la technique pour s ‘adapter
aux défauts affichés. Alors, derechazos et naturelles se font accrocher,
le torero se découvre, l’affaire traîne en longueur, et l’épée
sans confiance voyage un peu trop. Silence pour
un Abellan qui a un peu « rendu » le triomphe de l’an
passé.
La corrida s’en va. On a hâte de voir les deux
sortir à hombros. Alors, déboule le sixième, un sacré mastard !
Puissant, très violent, il désarme Jalabert qui doit sauter le bois. Très
bien lidié par Christian Romero, le méchant prend, avec caste, une
terrible ration de fer par Puchano. En sort groggy. Trop piqué ?
Attention, il va « remonter » ! Banderilles en puissance.
Bravo Ismael ! Et le bicho arrive à la muleta, plein de hargne et de
sentido. Il a « remonté »... Jalabert va rester là, jusqu’à
l’impossible, chaque passe étant de «huyyy ! ». Valiente !
Pas de faena, telle qu’on l’entend. Adieu dentelles ! Seulement
dans les tendidos, les dentelles ! En bas, le sang et la rage ;
la violence et la sueur. Un combat. Vaillant, mais combat perdu. Alors,
rassemblant courage et toreria, Bautista, va monter l’épée et porte un
grande estocade qui marque sa victoire finale.
Longue resena pour une corrida spéciale, pour
une longue « histoire d’hommes ». Ponce, rayonnant ;
Jalabert, aux anges, sortent sur les épaules, acclamés par Dax et ses
invités, debout. « Monterazo, Enrique !… Chapeau, Jean-Luc ! ! »
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UN REVE
PASSE A MALAGA…
16 Août dans les plazas
d’Espagne : Malaga a vécu hier soir, un « rêve éveillé » :
La plaza pleine, a senti, dès
le paseo de 20h, qu’il allait se passer quelque chose : Curro
Romero, Joselito, Jose Tomas… Et il s’est passé quelque chose !
Don Curro Romero, sur une faena de 26 passes, a fait oublier les 12
descabellos qui suivirent, recevant une ovation d’apothéose. Joselito,
avec une petite lumière dans l’œil, ramenée de Bayonne, coupe deux
oreilles à son premier, et une du cinq. Son meilleur toreo, depuis le
retour. A voir, très vite, la suite. Jose Tomas ne peut rien avec
l’impossible troisième, mais va monter un tabac avec le dernier. Longue
faena , extraordinaire intensité, le public debout. Deux oreilles. Trois
toros étaient de Juan Pedro, deux de Parladé et un «del Torero »
A San Sebastian, sous les feux de la Télévision,
les toros « del Torero », n’ont pas donné grand chose,
excepté le grand premier, « Tomillo », auquel Finito coupa
une oreille, alors qu’on murmure qu’il aurait dû lui en couper deux.
Magnifique aux banderilles : Cruz Velez. Caballero n’eut pas de
chance avec son premier qui se cassa une patte. Il « tira des lignes »
avec le cinq, étant applaudi. Morante toucha un premier, manso parado.
Nada pudo hacer ! Le sixième se fit mal sur un faux mouvement, à la
sortie d’un capotazo. Cependant, il tint le coup, et Morante dessina un
beau moment de toreo, en particulier à gauche. Faena de gusto, hélas gâchée
au descabello. Certes les statistiques existent, mais les images
restent… Plaza pleine, malgré la télé. La Aficion del Pais Vasco esta
de enhorabuena !.
A Jativa, chez lui, le Califa a triomphé,
coupant trois oreilles, en mano a mano avec le Juli, du fait de
l’absence du Cordobes. Trois oreilles, de même, pour Julian Lopez,
imparable. Les toros étaient de Salvador Domecq.
A
Roa del Duero, sont sortis des toros des frères Astolfi. Miguel Rodriguez,
en verve, cette semaine, et Juan Ignacio Ramos, ont coupé trois et deux,
respectivement, mais, et l’on aurait dû, galanterie oblige, commencer
par là, c’est la torera Mari Paz Vega qui triomphe, obtenant « dos
orejas y rabo ». Comme diraient les boulistes du Parc Théodore
Denis : « Voilà une femme qui en a… »
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LE
« SYNDROME » JOSE TOMAS
17 Août – Dax – sixième
et dernière de feria : De tous temps, les vedettes, « avec
quelque chose en plus » ont provoqué cet espèce d’éblouissement,
voire folie collective, qui, quoiqu’elles fassent avec cape, muleta et
épée, se sont aussitôt transformés, au compteur, en une avalanche
d’oreilles, de rabos, des tonnes de « Aaaaahhhh, Génial ! »
et de bisous ! La contagion aidant, des présidents euphoriques en
remettaient une pelletée, ajoutant quelque trophée supperflu. Pour peu
que certaines choses se passent, le descriptif des trophées tournait,
dans une certaine presse « bien huilée », carrément au
mirage : « deux oreilles… avec pétition de rabo ».
Là donc, où le torero honnête et moins huppé suait sang et eau pour
couper une oreille, accordée « du bout du mouchoir », la
figura en vogue promenait deux trophées, sans avoir presque à se
recoiffer. C’est arrivé à Dominguin, pour faire la nique à Manolete,
au Cordobes « père » (sauf que lui ne se coiffait pas), à
Palomo, et, plus près de nous, au Juli. Cela arrive aujourd’hui… à
Jose Tomas. Tant mieux pour lui, qui, au fond, se moque probablement des
trophées, s’il est comme on le dit. Le malheureux, dans l’affaire,
est l’injustice, rapport aux autres toreros, mais cela sera toujours
ainsi. Non, le malheureux est qu’en éxagérant ainsi, on discrédite
une plaza, on trompe un public, on prive un torero d’une vuelta
d’apothéose, une oreille en main, pour « l’envoyer au carton »
en lui régalant la deuxième. Pour peu qu’un « bien huileux »
passe par là… On a, de plus, « con peticion de rabo ». Vaya !
Gris et lourd le temps, grise et pesante la
tarde. La plaza, pleine, « se la promettait belle », elle dut
déchanter. La corrida de Victoriano del Rio sortit , bien présentée,
variopinta, avec des cornes et du caractère, pour certains. Seul, le
deuxième fit un peu « tâche » (poco trapio, petite tête).
De fait, il faisait paire avec le magnifique cinquième, colorado très
armé, un des plus beau, sinon « le » toro de la feria. Un tio !
Au moral, pas terrible. Un noblissime un peu tardo, un peu soso, le deuxième.
Trois qu’il « fallait toréer », premier, troisième, cinquième.
Deux « dur dur », quatrième et sixième. A la pique, de
bonnes entrées, pour s’endormir un peu dans le sempiternel et déplorable
mono-puyazo carioqué. Mais, qui se préoccupe, aujourd’hui, du premier
tiers ?
Joselito arrivait auréolé de son triomphe
nocturne de Malaga. On le vit bien et décidé, face au burraco
d’ouverture, haut et boisé. Bien au capote, soignant la lidia, Jose débuta
sérieux, mathématique. Pas de grandes envolées, mais les choses bien
faites, avec un peu de mal à placer « la série définitive ».
Le trastéo partit un peu « en quenouille » et un désarmé le
confirma, précédant un bajonazo, « porté avec foi » !
Silence. Un silence qui
tournera à la bronca après la lidia express du quatrième, un nerveux
bien armé, qui accrocha d’entrée le capote du maestro, à la réception
et dans le quite. Malgré cela, une seule pique qui ne réduisit en rien
le nerf du bicho. Joselito, en prenant la muleta, savait qu’il n’en
ferait rien… Vous devinez la suite. Otro bajonazo, à la vapeur !
Bronca et coussins, à la sortie. |
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Jose Tomas est passé à Dax. Il a coupé deux
oreilles. Il est génial. C’est formidable ! ! « Re-atterrissons,
Svp ! » Jose Tomas est passé à Dax, vêtu d’un lilas et or
passé, qu’il a « étrenné » à Séville en 1999. Un détail .Il
a fait le paseo dans la grisaille, ne s’est pas compliqué la vie au
capote, a toréé son zapato premier, en roue libre, distribuant beaucoup
de passes, en perdant beaucoup de pas entre chaque suerte, le toro
tardant, manifestant soseria et faiblesse. Le tout, calme, sérieux, élégant.
En fin de trasteo, une série liée et les sempiternelles manoletinas
mirent bonne ambiance, précédant une entière de côté, aux effets immédiats. |
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Que le public demande une oreille, c’est son droit. Que la présidence
l’accorde, c’est son devoir. Que certains hurlent pour la deuxième,
pourquoi pas ? Mais que
le président, seul à décider, l’accorde, il y a de quoi s’étonner,
et surtout, de se mettre « en boule » (encore !). C’est
la meilleure façon de faire siffler le torero. Ca n’a pas manqué, et
Tomas abandonna, d’entrée, les deux trophées. Idiot, triste ! On
aime à fêter un triomphateur, et on multiplie les ovations quand la récompense
nous semble chiche. De toutes façons, la présidence sera sifflée. Ce
qui est arrivé. Mais ne vaut-il pas mieux être conspué pour la dureté
qui fait applaudir un torero, plutôt que la…. qui le fait huer. ?.
Jose Tomas plaça deux véroniques
au guapo cinquième, et réalisa un joli quite par chicuelinas. A la
muleta, les choses se compliquèrent. Un peu brutal, le cornu, avec un
sale uppercut en fin de chaque muletazo. Après quelque vain essai, et un
trincherazo maison, le torero de Galapagar, s’en alla vers d’autres
triomphes. José Tomas est passé ! Il doit à Dax un vrai grand
triomphe pour le mano a mano avec Ponce, en septembre.
Sebastien Castella
toréait sa troisième corrida de toros. On le vit sérieux,
appliqué, faisant les choses proprement, face à son premier, très bien
armé et brave. Faena propre, un peu froide, débutée avant l’heure par
trois doblones, muleta d’une main, montera de l’autre, la cuadrilla
ayant laissé échapper le bicho à l’heure du brindis. Calme et torero,
le garçon ! A la troisième sortie, chapeau ! Le public
applaudit gentiment, mais ne s’enthousiasma pas. Pinchazo et bonne épée
précédèrent une courte ovation. Le sixième chargea méchamment en début
de trasteo, pointant à chaque passage au niveau des mollets, puis, peu à
peu, serra les freins. Compliqué, d’autant que la tarde coulait dans
l’anthracite, et que la feria préparait déjà son au revoir. Sebastian
conclut vite, salua modestement et s’en alla vers Illumbe, qui le vit
triompher si fort, en février dernier. |
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Corrida grise, corrida à oublier. Deux oreilles
qui ne veulent rien dire, mais deux trophées de plus au tableau de
marque. Exit la feria 2000…Les boulistes peuvent réinvestir le parc Théodore
Denis, et l’on peut maintenant libérer, là-bas, la statue du toro, de sa prison de grillage. Pobre de mi ! !
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LA
FINALE DES NON PIQUEES : « CELUI QUI DEVAIT GAGNER… »
17 août – Dax : Etant
coincé par d’autres tâches, il n’a pas été possible de voir la
finale des non -piquées. Renseignements pris, il n’y a pas eu « photo »,
et le jeune Cesar Jimenez remporta le trophée. Il y a là un surdoué,
qui connaît déjà latin, grec et gascon, en faisant « un poil de
trop » dans la préparation et le « voyez comme je suis beau ».
Cependant, il «est » torero, le Bougue, pardon, le bougre ! et
il ira loin, si….
Grandes entrées et bonne ambiance pour cette édition
2000, en regrettant toutefois qu’on ait changé le règlement, pour
faire entrer dans la finale, celui qui devait gagner. Il était prévu
« finale à deux », avec deux novillos, chacun, c’est à
dire, une vraie finale. Il fut soudain établi « finale à quatre ».
Aurait-on changé les règles prévues si Cesar Jimenez était sorti
vainqueur de sa série ? A
revoir et à « définir définitivement » pour l’an
prochain.
Cela dit, ces novilladas, qu’elles se déroulent
à Dax, Bayonne, Béziers, sont de véritables bouffées d’air pur, où
les jeunes se la jouent, et démontrent une toreria qui, si elle est
parfois maladroite, est toujours sincère, faite de rage, de fierté, de
courage et d’illusion. Illusion, dans le sens « espoir en un
lendemain d’or et de lumières. « Je m’voyais déjà… »
Ils s’y voient déjà, mais les feux de la rampe brûlent autrement. La
rampe est dure à monter, et les feux son pointus ! « Bravo à
tous, toreros. Animo y suerte !… pour qu’un jour, votre nom soit
« en gros », à l’affiche de Dax, Bayonne ou Béziers, là-bas,
vers 2006 ». Mais cela, c’est une autre histoire !
A signaler que tous ces jeunes vont « jouer la revanche »,
ce week-end, 19 et 20 Août, à Rion des Landes, face à du bétail, sérieux,
de Valdefresno. Un bonne occasion de reprendre un bol d’air et d’Aficion.
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ESPARTACO
DIT « POUCE ! »
17 Août : Mauvais jeu de mot pour signaler l’arrêt, peut-être
momentané, de la temporada 2000 d’Espartaco. Touché au pouce, main
gauche, dimanche dernier, au Puerto Santa Maria, le torero d’Espartinas
a été opéré, ce jour, à Séville. Intervention plus délicate que prévu,
un des os étant sérieusement abimé. On parle de trois à quatre
semaines de récupération, ce qui nous amène à mi/fin septembre.
A San Sebastian, ce jour, les toros de
Valdefresno sont sortis pointus et ardus. Le Califa a coupé une oreille,
en s’accrochant, « en restant là », et en portant un
gros coup d’épée. Jean-Luc
Jalabert s’est bien battu, et a encore gagné des points. Mais, celui
qui a surpris, c’est Rivera Ordonez, qui a toréé, et bien, mais hélas,
mal tué.
A Malaga, ça a valsé dans les corrales. Les
toros de Torrestrella ont été fortement protestés… par les vétérinaires,
qui en ont refusés trois, et par le public, pour ce qui est des trois
autres, le dernier étant remplacé par un G.Rojas. Les trois premiers, du
« Torero », faisaient grise mine. Oreille pour Finito, sans
plus. Gros succès du Juli, « brûlant les planches » (deux
vueltas et oreille). Morante est applaudi, a bien toréé de cape, mais
« a flotté », par la suite.
A Leganes, 500 personnes pour voir Leonardo
Benitez, Ferrera et Coelho, contre des toros de la Cardenilla. Antonio
Ferrera est touché au bras, et Benitez, le vénézuelien, à coupé deux
oreilles. Tarde de banderilles.
Stépane Fernandez Meca, s’est battu comme un
chien, en plaza de Cenicientos, face à des toros d’enfer. Ses blessures
de Fréjus se sont rouvertes. Le torero va stopper
et se soigner pour réapparaître à la victorinada de Bayonne, 3
septembre. Valiente !
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LEGERE BLESSURE DU JULI, AU PUERTO SANTA MARIA
18 Août : La journée n’a pas connu de grandes choses,
excepté une nouvelle grande prestation de Francisco Rivera Ordonez, à
Malaga, et une grande corrida du Marquis de Domecq, en plaza du Puerto
Santa Maria, au cours de laquelle le Juli a reçu un puntazo.
Puerto Santa Maria – corrida en nocturne : Excellente
corrida du Marquis de Domecq, bien présentée et encastée. On donna la
vuelta au cinquième, et le mayoral sortit a hombros avec les trois
matadors, qui coupèrent chacun, deux oreilles à leur second adversaire.
Pepin Liria, Morante de la Puebla et El Juli. Ce dernier se fit prendre
par le sixième. On crut, un moment à une blessure grave à l’intérieur
de la cuisse droite. Il n’en fut rien, heureusement, et le torero put
continuer… et triompher.
Malaga – presque plein : Deuxième grande actuacion, en deux
jours, de Rivera Ordonez, qui a démontré caste et toreria face à ses
deux toros de Martin Lorca. Grosse ovation à son premier et une oreille
du second, qu’il reçut à portagayola, sans rectifier la position
devant une terrible hésitation du toro. Grosse émotion, d’autant que
le capeo qui suivit fut « de haute lignée ». Bien à la
muleta, il pincha le premier. A noter que Fran pinche beaucoup, mais
toujours dans le haut. S’il utilisait d’autres recours, bien connus
dans la famille, il occuperait, à n’en pas douter, un autre rang dans
l’escalafon. Le reste de la corrida fut une horreur. L’ombre de
Joselito est passée, et Javier Conde entendit deux broncas… dignes
d’un opéra, à Bayonne.
San Sebastian – 5ème de feria - Casi lleno – Panne
d’électricité au sixième, à cause de l’orage. Toros de Torrealta,
dont la presse souligne la présentation « douteuse ». Ponce
voulut le desquite, et coupa l’oreille du jour. Tomas toréa en
soupirant, écoutant à chaque fois, avis et ovation. Sebastien Castella,
très tendre et très froid, a été malmené par la presse. Il fut
applaudi au troisième.
Dans les autres plazas : Caballero, horripilant, à vraiment
tout fait pour couper une oreille en plaza de Pontevedra, sous le regard
de la Tele. Le sol, très dur, et la corrida, très faible, de los Bayones,
ont provoqué un spectacle bien terne, au cours duquel le Califa donna une
vuelta - Finito de Cordoba et
Victor Puerto ont triomphé à Villarobledo, devant des Galache - Julio
Aparicio « a ouvert le flacon », dit-on, à Antequera, face à
deux Criado Holgado – Padilla coupe deux oreilles, en plaza de Tafalla,
tandis que Canales Rivera obtient un trophée – En plaza de Ciudad Real,
Uceda leal et Davila Miura, ont fait de même avec de toros de Luis
Albarran.
A noter la très mauvaise ambiance qui règne autour de la plaza de
Malaga. Pour la deuxième fois en quelques jours, le reponsable de
communication de la nouvelle empresa, et un autre journaliste, ont été
agressés par des « professionnels du toreo », liés à
l’ancienne empresa. Injures, menaces, coups … Une vraie partie de
plaisir ! On ne sait si « ceci est la conséquence de cela »…mais,
Espartaco, convalescent, sera remplacé, ce 19 août, aux côtés de
Morante et Jose Tomas, par…Ricardo Ortiz. No comment !
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BILBAO, A L’OMBRE DE MARIJAIA…
19 Août : la ville est terne, comme tous les grands ports
industriels. Ses rues alignent de grands immeubles voulant jouer un peu de
clarté parmi les immenses bâtisses de pierre, salies par les fumées,
par la pollution, par le sirimiri, cette pluie fine, brouillasseuse,
capable de tomber des jours durant, collant sur tout ce qui passe, ou qui
reste, la moindre parcelle de suie. En
bas, le Nervion coule, ou fait semblant. Ses ramifications,
naturelles ou creusées par l’homme, accueillent des bateaux, jadis
venus du monde entier. La vie semble
lourde, grise. Tout le monde y semble affairé, pressé. Il n’y a pas de
centre, réel. Pas de grandes terrasses aux cafés. A Bilbao, on
travaille, on fait des affaires, en surveillant du coin de l’œil la
politique de ce pays qui n’en finit pas «de ne pas en finir »…
Dans les quartiers hauts, un bâtiment grisâtre, jadis blanc,
s’incruste parmi les immeubles. Contrairement aux blocs massifs, cubes
posés là, comme partout, qui
abritent nos joies et nos peines quotidiennes, ce bâtiment est
circulaire. Pour faire la guigne à l’ambiance générale, on l’a
appelé « Vista alegre ». C’est la plaza de toros de Bilbao.
Elle est née, parce qu’un jour de 1961, un novillero a tellement
« mis le feu », que les anciennes arènes ont brûlé. Manuel
Benitez faisait ses premières armes, le monde taurin découvrait « El
Cordobes ». Alors, fort de son aficion, riche de son histoire,
Bilbao construisit une grande plaza, moderne, pratique, lumineuse. Elle y
a presque réussi, ne pouvant éviter d’y laisser un sable si gris
« qu’un Pablo Romero s’y perdrait.. ».
L’Histoire… Bilbao a toujours sonné aux oreilles des toreros
comme la Feria que l’on craint. « Là-bas, chez les Basques, ils
sortent les plus énormes toros de la temporada. Là-bas, c’est pas des
cornes qu’ils ont, ce sont des épingles de deux mètres. Là-bas, pour
couper une oreille, il faut être Gallito et Belmonte réunis, et si
Mazzantini ou Espartero peuvent venir donner un coup de main, mejor ! ! »
Bilbao fait peur. Son aficion est, était, comme la ville : lourde,
épaisse, froide… La convaincre, la vaincre, était « passeport »
pour un grand destin… « Corto una oreja en Bilbao…Vaya ! »
« Etait… », parce que tout cela a légèrement changé.
Certes, Bilbao pèse toujours sur la temporada, et dans l’esprit des
toreros. Certes, c’est le grand col du mois d’Août, col « hors
catégorie », dans le grand circuit que parcourent les premières
vedettes. Mais Bilbao a changé, parce que les temps ont changé. Les
« Anciens » sont partis… A part la française, l’aficion
extérieure ne vient plus, et
le public est maintenant parsemé de toutes sortes d’aficionados
« de passage ou de circonstance », sorte de gentry qui vient
montrer sa femme et ses baguouzes, (ou le contraire), au tendido-ombre de
la plaza, ou aux salons de l’Ercilla. Tout ce joli monde fume le plus
gros havane possible, à faire fantasmer la Levinski, et embaume le N°5
de Chanel. Drôle de mélange. Haut les cœurs, bas les masques ! Dès
que sort le toro, chacun à sa place. Dans les tendidos, en face, un autre
public essaie de garder la force, la furie, la dure tradition de l’Ancienne
Aficion, celle qui disait « oui », ou « non »,
mais qui savait pourquoi…. Perdus au milieu de la foule,
indisciplinée et bruyante, les aficionados maugréent parfois un peu, en
voyant une oreille accordée pour deux tours de prestidigitation.
Adieu Ordonez, Camino, même Cordobes, qui toréa sérieux, ici. Adieu
Paquirri. .. Tauromachie de l’An 2000. Derechazos et naturales…
Ligazon. A Bilbao, avant, on coupait une oreille pour quatre doblones qui
bloquaient un manso, et un coup d’épée royal. Maintenant…hay que
ligar ! Trapazos van, trapazos vienen ! La tauromachie a
changé, mais pas les hommes. A Bilbao, tous viendront avec au ventre, la
peur et « la ilusion », le secret espoir d’être bien, de
confirmer le bon moment, ou de se remettre en selle, d’un coup.
A l’habitude, huit corridas de lujo, et une de rejoneo, qui ouvre,
aujourd’hui, le bal. Les vedettes sont là, sauf Joselito/Jose Tomas,
bien contents que la feria soit télévisée. Un cuento!. Absents pour blessure, Espartaco et Cordobes
junior. Qui les remplacera ? Logique et justice voudraient que Victor
Puerto rentre de droit aux cartels de « la Semana Grande ». Côté
toros, cette année, pas de Miuras, pas de Victorino…Que faut il en déduire ?
Rendez-vous après la feria.
Bilbao de l’an 2000. Plaza de béton, (par
ailleurs très confortable), patio des cuadrillas comme un hall du RER. Il
coule, en pente douce, jusqu’au ruedo de suie, comme pour pousser les
toreros qui hésitent un peu, à l’heure du paseo. Bilbao, et le
spectacle de son tirage au sort, remarquablement mis en scène, mais
payant, et réservé à une élite. Bilbao et sa Présidence, parfois
dure, parfois tordue, comme partout. Bilbao et sa musique, toujours guidée,
de là-haut, par le maestro envolé. Torero…
En haut des gradins, une poupée de chiffon géante, reine des fêtes
populaires, étend ses bras d’osier sur toute le foule, sur toute la
ville. On l’appelle Marijaia. mi-mamie, mi-sorcière, elle préside à
toutes les manifestations. Hélas, elle ne peut les raconter, et n’a pas
eu loisir d’entendre les souvenirs anciens. Dimanche prochain, dans un
grand brasier, la Marijaia s’en ira en fumée, et avec elle, tous les
échos de la feria. Mais en attendant, musique, chants et danse, le rouge
et blanc du Pays Basque, la gastronomie et la convivialité. Des toros qui
chargent, et des toreros inspirés ... Mais, avant tout, par pitié, la
Paix ! Viva Bilbao.Viva
Aste Nagusia!
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JOSE
TOMAS, ELU ROI DE MALAGA
19 Août : Le
« gros pic » du 15 août passé, les corridas et ferias vont
se succédant à un rythme normal. Malaga et San Sebastian se terminent,
Bilbao et Alméria enchaînent aussitôt. Plusieurs petites ferias font le
lien, sans pour autant mériter le qualificatif de « minime ».
Ce 19 Août, José Tomas s’est définitivement
assis sur le trône du Reinado de Malaga. Deuxième actuacion, et les
aficionados « qui sortent de la plaza, en toréant ». Les
toros étaient d’Osborne. Oreille, par deux fois, pour Ricardo Ortiz,
vibrant, vaillant. A justifié son remplacement. Morante a touché les
deux garbanzos, et a trop fait piquer son premier. Enorme avec la cape, en
recevant le sixième. Jose Tomas a dessiné son toreo et a levé la plaza.
Dans cette plaza qui a tant de fois vécu le rêve du Toreo Rondeno, José
Tomas vient de marquer, encore une fois, la différence, toréant
totalement relâché, comme sur un nuage où il emporta tout le monde, un
premier toro qui, pourtant, ne donnait guère de facilités. Deux oreilles
et le triomphe complet, au cours de cette feria0 2000 .
A San Sebastian, on a soupiré, car les Algarra
n’ont pas brillé à grand niveau. Malgré ce, Abellan et Juli ont croisé
le fer, coupant chacun une oreille, tandis que Joselito reprenait sa mine
des mauvais jours et se
faisait siffler.
Bilbao a ouvert son Aste Nagusia 2000, par une
corrida de Rejoneo. Bonne entrée et un lot composite, mi-Benitez Cubero,
mi-Maria Pallares, qui permit a Leonardo et Pablo Hermoso de Mendoza, de
couper un trophée.
Dans le autres plazas, on retiendra le triomphe,
chez lui, du Califa, qui coupe deux oreilles et la queue d’un toro de
Ana Romero, en plaza de Jativa. L’accompagnaient Ponce et Caballero qui
coupèrent chacun, deux trophées. En France, du côté de Saint-Gilles,
la corrida de Los Millares a été très dure, voyant triompher le torero
« tous-terrains », El Fandi, qui sortit a hombros. Toni Losada
coupa un trophée et Stéphane Fernandez Meca a beaucoup, mais dignement
souffert.
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DIMANCHE
DANS LES RUEDOS : BLESSURE -
TORO GRACIE - TRIOMPHE EN
BLEU/BLANC/ROUGE…
20 Août : Journée d’émotion, à plusieurs titres. Tandis qu’un
vieux gladiateur retroussait ses manches , à San Sebastian,
et que le sang versait, en plaza de Madrid, un toro sortait fièrement,
vivant, de la Malagueta. A Bilbao, un torero français « forçait le
barrages des différences » et s’érigeait en triomphateur de la
première de feria, rien de moins. Dans les Landes, en mineur, un torillo
donnait la vuelta et un débutant toréait comme les anges. Pages de
Tauromachie, de larmes, de
sang, parfois, mais pages de plus au grand livre de l’histoire la plus
humaine qui soit …
A Madrid – Las Ventas – Un torero est tombé,
bravement. Double confirmation d’alternative, devant des toros du Conde
de la Maza, moyens en tout. Francisco Jose Porras a montré du métier,
mais c’est Francisco Barroso qui fut l’involontaire vedette de la
corrida. Il y a un mois, il était torero oublié, à qui on faisait
l’aumône d’un contrat dans sa feria de Huelva. Il en sortit
triomphateur. Du coup, le cadeau royal : Confirmation
d’alternative, le 20 août. Chaleur, ciment vide, et des taureaux
« hauts comme ça » Merci pour le cadeau ! ! Le
miracle de Huelva ne s’est pas reproduit. Plein de pundonor, le torero a
fait face, mais s’est fait grièvement blesser par le quatrième ( 20
cms dans la cuisse gauche). Conscient de sa blessure, il resta là, se mit
lui-même un garrot et repartit estoquer celui qui lui avait fait si mal.
Eso se llama Toreria ! Complétait le cartel le colombien
Dinastia, qui donna vuelta au sixième.
Malaga : 12 de feria – ¾ de plaza :
Les toros sont de Buenavista. La corrida commence par un grand moment qui,
souvent, provoque des divergences d’opinions: la grâce d’un toro. Il
s’appelle « Guisante », N°32 – 536 Kgs. Il se grandit au
cours de la lidia, après deux premiers tiers « de peu d’écho »
(d’où la division d’opinions). Par contre, il ne cessera de galoper
noblement dans la muleta d’Enrique Ponce. Faena que certains trouveront
extrêmement rapide du Valenciano. Mais on peut aussi « templer »
à cent à l’heure. Le public demanda l’indulto, et Guisante s’en
alla vers une retraite dorée, pleine de soleil et de « jolies
femmes »… |
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Un bon gag :
le toro étant le premier sorti, il n’y avait pas de trophées
« symboliques », oreilles coupées sur la dépouille du toro
précédent. Ponce donna la vuelta, sans
rien dans les mains, mais, « renseignement
pris », on lui avait accordé deux oreilles. Par contre, il
« ne vit pas » la mort du quatrième qu’il toréa bien, et
faillit aussi le voir rentrer vivant au corral, mais pour une autre raison :
18 minutes de faena et deux avis. Oreille pour Abellan et vuelta pour David Vilarino, "en
toreros", en particulier ce dernier, tout frais sorti de
l'alternative, et qui montra grande qualité;
Bilbao : 1ère de feria – ¾ de
plaza : Toros de Guardiola, dont trois de Maria Luisa. Bien présentés,
mais, bof !. Le cinquième est un sobrero
de Jose Miguel Arroyo. Il a le caractère ombrageux de son patron,
un certain Joselito. El Califa se battit bravement, mais tua mal. Uceda
Leal se fit prendre par le second, sans mal, et donna de bons détails au
cinquième. Mais le triomphateur du jour fut le blond français Juan
Bautista. Le public fut surpris, la critique eut du mal à le reconnaître,
mais le résultat est là : deux faenas calmes, solides, sérieuses ;
et avec l’épée, le cœur en avant. Grosse émotion en tuant le dernier
qui le prit vilainement, lui ouvrant les deux jambes… de la taleguilla.
Moulu, groggy, avec un puntazito à la cuisse, Jean Luc Jalabert donna sa
deuxième vuelta du jour, mais cette fois, avec une oreille en main. Du
coup, Juan Bautista remplacera El Cordobes, mercredi, tandis que Victor
Puerto viendra en place d’Espartaco. Chopera lirait-il « toros2000.
Com » ? Et pourquoi pas ? rêvons un peu...
San Sebastian – Illumbe
– Huitième et dernière de
feria - Grande entrée : Il revenait pour un événement : sa
centième corrida de Victorino Martin. Ruiz Miguel, 50 ans, grand torero
et encore plus malin, s’est, volontairement ou non, rendu compte,
qu’en fait, ce serait la N°80, et non la N°100. Un écart de 20, une paille ! Ah, les statistiques, ah
l’informatique ! Mais, peu importe ! (Winston Churchill ne déclarait
il pas : « Je ne crois qu’aux statistiques que je
falsifie, moi-même»). Ruiz Miguel est revenu, pour un jour, a pris une
grosse corrida de Victorino Martin, très bien présentée et encastée, a
l’a toréée, comme avant. Le premier était très noble. Ruiz Miguel
fit les choses très proprement, tua vite et coupa la seule oreille du
jour. Chapeau ! Cela se compliqua un peu face au dur quatrième. Il
fit ce qu’il pouvait, dignement. Pepin Liria se battit comme un chien
avec le mauvais lot, et Padilla fit ce qu’il lui est coutumier, donnant
vuelta au troisième.
A Barcelone, tristesse absolue et silence complet
pour Tato et Jose Luis Moreno, face à des Sepulveda. Les accompagnait un
cavalier, Diego Ventura, qui entendit quelques bravos à son second – A
Tarrazona, face à des Garcigrande, Manolo Caballero se régala, coupant
quatre oreilles. Magnifique ! De Mora finit la corrida en beauté,
avec un trophée – Cuenca vit triompher Joselito (ah ?) et Juli (normal !). Pas terribles les toros de Morilla. Morante fut sifflé
au sixième. Malchance !
En France, à Saint-Gilles, l’unique oreille du
jour fut pour Denis Loré, qui se révèle, de plus en plus, être
un sacré estoqueador. Milian s’est battu et Miguel Rodriguez donna une
vuelta. Les toros de Salgueira ne marqueront pas les mémoires – A St
Sever, les Pilar Poblacion ont provoqué l’ennui. Dommage. Oreille du
sixième à Julien Lescarret. Le trophée du « Poulet d’or »
pour le « poussin » de l’escalafon français… Logique !
– Du côté de Rion des Landes, la deuxième novillada sin picar a connu
un grand succès, avec des bons novillos de Valdefresno et des grands
moments de toreo. Vuelta posthume au cinquième novillo, et sortie a
hombros de ganadero, en compagnie des triomphateurs, Cesar Jimenez et
Salvador Vega, dont la presse souligne le toreo d’une grande qualité
artistique. Complétait le cartel Julien Miletto, qui ne démérita pas.
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BREVES
– BREVES - BREVES - BREVES
- BREVES -
BREVES …. EN BREF !
MALAGA : José Tomas
vient de se voir attribuer le « trophée Vicente Zabala », du
nom du grand revistero, tragiquement disparu en 95,dans un accident
d’avion, à la veille de la feria de Cali (Colombie). Ce trophée est
attribué au torero ayant le mieux toréé à la cape, au cours de la
Feria. Le trophée avait été attibué, en 1996, à Rivera Ordonez.
Depuis, il était resté « désert ». L’édition 2000 de la
feria de Malaga a vu le triomphe complet de José Tomas, avec cape et
muleta. A n’en pas douter, ce trophée ne sera pas le seul pour le
torero de Galapagar.
SAN SEBASTIAN : Le trophée « para el detalle
torero », de la chaîne hôtelière Tryp, vient d’être attibué
à Jose Antonio Morante de la Puebla, pour le quite salvateur réalisé au
picador Martin del Olmo, de la cuadrilla de Manolo caballero, tombé
devant un toro du « Torero ». Rapide, précis, torero, le
Morante, attira le toro et recueillit l’ovation unanime du public et de la
critique. Enhorabuena.
VITORIA : Le prix au meilleur Toreo de cape de la
« Virgen Blanca » attribué à …un Rejoneador. Gag ! La
Pena Paco Ojeda , de Vitoria, vient d’attribuer son trophée au meilleur
capeo de la Feria 2000, à Pablo Hermoso de Mendoza, devant 14 toreros
« à pied », pour sa façon de toréer, avec ses chevaux. Pas
bête ! ! !
DU NOUVEAU SUR LE WEB TAURIN… Deux sites d’information générale
taurine sont en cours de préparation et vont sortir sous peu. Leur page
de présentation à l’écran.
www.toros.com est en
route, avec la participation de Jose Luis Carabias,
journaliste, revistero, ex présentateur de « Clarin »,
sur RNE, et actuel chroniqueur dans
« Aplausos ».
www.mundotoro.com ne va pas tarder, portant le sous-titre « Saber
de toros ». Mis en place par Juan Pedro Domecq, il apportera, de
l’intérieur, un éclairage complémentaire sur le monde « des
taureaux et des hommes… ». A suivre. Dès leur sortie, nous ferons
le lien avec ces deux nouveaux arrivants.
JESULIN DE UBRIQUE
réapparaît le 15 septembre, pour une corrida, à l’occasion de
l’inauguration de la plaza de toros de Ubrique. Espartaco et son frère,
Victor Janeiro, l’accompagneront. On ne précise pas la ganaderia
combattue, mais, après la triste bagarre que le torero a soutenue tout
l’hiver avec son ex-épouse, mère de son enfant, et… femme de tête,
entre autres, Jesulin de Ubrique peut, sans problème, lidier le plus
terrible des Miuras. Plus sérieusement, il est à penser que le torero
d’Ubrique reviendra, sérieux, dans les ruedos, l’an prochain. Ce sera
l’occasion, avec une nouvelle image, de démontrer qu’il était un des
meilleurs muleteros des années
97/98.
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LE
MARQUIS DE DOMECQ, EN VERVE
21 Août – Almeria – 1ere corrida de feria : Grande corrida du
Marquis de Domecq, sortant bien présentée, avec mobilité. Quatre des
six toros ont « servi », en particulier le quatrième qui fut
honoré d’une vuelta posthume. Peut-on parler d’un « réveil »
de Joselito ? Prudence ! Cependant, après Malaga, Cuenca, la
madrilène a monté une grande faena, au fameux quatrième et a coupé
deux oreilles. El Juli continue son mois d’août triomphant, avec une
oreille à chacun. De Mora a été applaudi.
Après Dax, et même Bayonne ; après le
Puerto, avec une vuelta d’honneur pour «Zorreador», c’est à
Almeria, avec le toro «Cantaor», (495 Kgs de caste) que les Marquis de
Domecq ont confirmé leur « bon moment »…A suivre.
21 Août – Bilbao – 3ème de feria – Grosse
entrée : Catastrophe intégrale signée Puerto San Lorenzo. Des
barriques, déambulant quelques secondes avant de se répandre sur le
sable gris de Vista Alegre. Invalides, surgonflés, totalement décastés…
Le deuxième se coucha au milieu de la faena de Rivera Ordonez, et dut être
puntillé. Le quatrième bougea un peu, mais… Une honte pour la
ganaderia dite « brava », pour le ganadero, les organisateurs
de ce marché juteux, et, à un moindre degré, pour les toreros, qui
risquent quand même les fémorales et les quolibets du public. « Esto
es un atraco ! ». Ponce arracha quelques droitières au quatrième.
Rivera Ordonez, voyant le tableau, rangea le turbo, non sans mettre 6
pinchazos au cinquième. Quand à Abellan, ce n’est pas encore à cette
occasion qu’il a souri.
Si cela continue ainsi… dans cinq ans, il n’y
a plus de corrida, ou nous nous inscrivons tous au plus grand club de
masochistes…ce qui est peut-être déjà fait, depuis longtemps.
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TRIOMPHE DES TOREROS, DES GANADEROS… ET DES EMPRESARIS ! ! !
22 Août : La vie est belle ! En ce jour de soleil , des
toreros ont triomphé, un ganadero est sorti a hombros, mais, plus
curieusement, un empresario a aussi connu jour de gloire et honneur
similaire. Voilà qui nous manque, chez nous…
22 Août – Bilbao – 4ème de feria – casi
lleno : Grande corrida de Atanasio Fernandez et Aguirre Cobaleda (3
et 4ème). Imposante de présentation, elle donna, à part l’invalide
premier, un jeu intéressant, permettant aux toreros de s’exprimer. Le
quatrième fut « une estampe » de 617 Kgs. Brave au premier
tiers, il derriba successivement les deux picadors de Ponce. Image
« à l’ancienne » du toro-roi, fièrement campé dans le
ruedo, entre deux chevaux renversés au sol, et des hommes qui courent
dans tous les sens. Le toro débuta noblement, mais s’arrêta
brusquement, après deux séries. Dommage.
Triomphe prévisible et prévu de Victor Puerto.
Mal, l’empresa et la Junta pour ne pas l’avoir inclus directement dans
la feria, et en deux occasions. Sérieux, courageux, calme, clairvoyant,
technique, artiste, en un mot « grand torero », ce Victor
Puerto 2000 a confirmé en plaza de Bilbao tout le bien que l’on pensait
de lui, depuis février. Sans aucune concession à la galerie, le manchego
a toréé reposé, templadisimo, alternant les suertes
avec goût. Oreille à son premier, malgré une épée un peu
basse, et grosse vuelta au cinquième. Très bonne impression laissée par
Victor Puerto, le torero du moment.
Enrique Ponce n’a pu triompher. Un premier toro
totalement invalide. Par contre, on le vit très torero et en pleine
possession de ses moyens face au quatrième qui avait balancé dans le
sable Saavedra et Manolo Quinta, ses deux piqueros. Bien banderillé par
Tejero et Jean Marie qui durent saluer, le toro arriva magnifique à la
muleta. Ponce brinda à tous et attaqua fort. Hélas, après deux bonnes séries,
le toro freina d’un coup, et se mit en grève, sans préavis. Vuelta, néanmoins
pour le valenciano, qui reste, avec raison, l’enfant chéri des
bilbainos.
Morante de la Puebla a salué deux ovations. Il
aurait pu couper une oreille du dernier, si l’épée a recibir n’avait
été suivi de deux descabellos. Deux ovations. Mais le Morante aurait dû
couper. Il va mieux, mais il lui manque ce « petit quelque chose »,
ce centimètre de plus en avant, ce « rester là », en fin de
passe… Ca lui coûte, c’est clair. Pendant ce temps, les contrats défilent
et les statistiques aussi. Dur sera le bilan 2000, il faut s’y attendre.
Il faudra reprendre beaucoup de choses en 2001, avec la difficulté supplémentaire
du statut acquis de « torero vedette ». Mais il y arrivera, sûr.
Reste qu’en ce premier contrat de Bilbao, face à deux toros sérieux,
le Morante eut de grandes choses, et l’on attend ici sa prochaine
sortie, jeudi prochain.
22 Août – Almeria – 3ème de feria – Lleno
Total : Belle et bonne corrida de Zalduendo, bien présentée, au jeu
varié. Le cinquième fut remplacé par un sobrero qui se révela « le »
manso du jour. A signaler qu’en fin de corrida, dans l’euphorie du
triomphe, le Juli invita Fernando Domecq à sortir en triomphe, ce qui fut
ovationné.
Deux gros triomphateurs, deux styles, deux
tauromachies… Jose Tomas, (deux oreilles du deuxième) et « El
Juli » (trois oreilles). Tomas, qui avait reçu le trophée de la
Feria de la Virgen del Mar (que bonito !) 1999, a toréé au ralenti
son premier, le public almeriense soupirant d’aise. Manoletinas et
grosse estocade. Deux oreilles. Le cinquième bis fut un manso à la tête
dans les nuages. Tomas l’intéressa et lui sortit des naturelles insoupçonnées.
Grande ovation.
Julian Lopez est un monstre ! Caste à
revendre et… Aficion ! Ce garçon vit la tauromachie par tous les
pores de sa peau. Il torée tous les jours, presque. Mais quand il a un
jour libre, que croyez vous qu’il fasse ? Il va par là…toréer.
El Juli respire la tauromachie, et transmet cela au public. Le jour où il
commencera à « s’ennuyer », il descendra, ou « on »
le descendra d’un coup. Mais en attendant, il est là, remplit la plaza,
met la pression, place tout ce qu’il sait faire, de la lopesina aux énormes
coups d’épée, des banderilles spectaculaires, aux naturelles de
face qu’il faudra bien reconnaître, un jour. Oreille, deux
oreilles et salida a hombros, en compagnie de Jose Tomas et du Ganadero.
Manolo Caballero a lié trois naturelles au
quatrième. C’est bien ! ! ! Pour le reste, il a bien
fonctionné, et tué à l’habitude, tendido et trasero. Oreille au
quatrième.
A signaler l’énorme batacazo provoqué par le
sixième, le cheval tombant sur le picador Salvador Herrero, qui sortit de
la rencontre, passablement moulu, mais heureusement en vie.
22 Août – Cuenca – Dernière de Feria :
Un Empresario a Hombros ! Voilà qui est rare et qui va faire pâlir
d’envie tous les gros patrons de grosses « Casas », à qui
ça ne risque pas d’arriver. Honneur donc à Maximo Perez, qui, parti de
presque rien, a relevé la feria de Cuenca, au point d’apporter qualité,
variété, sérieux , provoquant… réussite. L’aficion en a été émue
et l’a sorti « a volandas ». Chapeau !
L’accompagnaient deux toreros, Miguel Abellan
(trois oreilles) et Finito de Cordoba (deux). Rivera Ordonez (oreille au
cinquième) les aurait rejoints s’il n’avait pinché le deuxième.
Animal ! A suivre actuellement le fils de Paquirri, qui met force et
qualité dans son toreo, quand les toros le permettent. Si cela continue,
l’épée viendra aussi. Rachas ! « Coger el sitio y ya ! »
Quatre toros de Los Guateles, présentant
de la qualité, au point que le sixième fut honoré d’un vuelta
posthume, et deux toros d’un certain Jesus Janeiro, ganadero plus connu
sous le saubriquet de Jesulin de Ubrique, qui n’ont pas démérité.
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EL JULI
ET JOSE TOMAS TRIOMPHENT A DISTANCE…
23 Août : Chaleur,
plazas pleines et mauvais lots, ont été les dénominateurs commun de
cette journée, basée sur les corridas de Bilbao et Almeria. A distance,
le public a fêté El Juli et José Tomas. De son côté, Juan Bautista a
confirmé tout le bien que l’on pensait et disait de lui.
23 Août – Bilbao – 5ème de Feria :
Lleno impressionnant en plaza de Vista Alegre, qui se lève entière pour
l’hymne Basque accueillant le Lehendakari
Ibarretche. La corrida sera une catastrophe pour l’élevage de
Santiago Domecq. Bas, trop chargés de kilos, certaines cornes très
douteuses, les Domecq ont
fait assaut de faiblesse, trois d’entre eux devant être changés. On
vit alors le lamentable spectacle de cabestros idiots, indisciplinés,
beaucoup plus intéressés par les dames du tendido (ils avaient raison,
mais bon!) que par le macho qu’ils devaient raccompagner au corral. Une
honte pour une telle plaza, où l’on se vante de faire si bien les
choses. Les toros remplaçants furent un sobrero de Domecq, un Manuel San
Roman, muy manso, et un Loreto Charro énorme, « manso toréable ».
On ne va ici, ni s’appesantir, ni
s’acharner, sur Manolo Caballero. Quand on vient une seule fois à
Bilbao, et qu’on touche un lot impossible de soseria et de faiblesse, on
se débrouille pour « monter sur les toros » et les tuer
« guapamente ». En un mot, on s’efforce d’être « en
torero ». Manolo Caballero est passé, a constaté, est reparti, non
sans avoir mis une horrible
atravesada transperçante au quatrième. Attention ! Cela fait
beaucoup de ferias importantes où « l’on passe au travers »,
sans se dépeigner… On a beau faire partie d’une « grande casa »,
et être le chouchou de la télé, le bilan va être dur. Seule solution :
Manolo Caballero devra revenir aux corridas dures, où il pourra démontrer
son poder… s’il ne l’a pas oublié depuis, à force de jouer les
infirmiers.
El Juli a confirmé, en tous points, ce qui était
dit hier, à Almeria. Il impose les toros ? Soit ! Toutes les
figures l’ont fait. Il fait afeiter ? Peut-être. A prouver. Tous
l’ont fait, le font, le feront, avec la complicité de tous… Mais le
toro sort, chico ou énorme, « de dulce » ou de « muy
mala leche », faible ou infatigable… Tous les jours, deux différents.
Et le jeune est là…omniprésent, à tous moments de la lidia, au point
de faire un quite qui sauve la mise au peon Gonzalo Gonzalez, tombé
devant le quatrième. Il anime et essaie, à la cape; il banderille,
toujours par la droite, mais le public le fête. Sa muleta torée,
classique et limpia, le deuxième, avant une estocade définitive. Oreille
unanime, à part pour quelques grincheux de « Radio Popular »
de Bilbao. « Puisque, et cela depuis des années, dans vos directs,
d’après vous, tout est moche, triste, truqué… pourquoi
n’allez-vous donc pas faire
un tour du côté du Pôle, histoire de vous rafraîchir les idées, et
les manières ? Pour revenir au Juli, le public a été conquis par
sa façon de « s’envoyer » le manso cinquième, à force de
courage, de technique, de verguenza torera . Un autre oreille
s’envola à cause d’une épée cafouillée, mais, senores, qu’on le
veuille ou non, qu’il plaise ou non, le Juli est un torerazo, « parce
qu’il vit en torerazo », 24 heures par jour. A 17 ans, cela mérite
un sacré « coup de boïna » !
Juan Bautista est définitivement entré dans le
cercle réduit des grands. Exemplaire feria de Bilbao pour ce jeune français
que certain commentateur vedette, exclusivista de la Télé/radio
espagnole regardait « avec condescendance (ref :corrida de
Santander – juillet). Bautista/Jalabert, solide, serein, un poil froid,
a triomphé dimanche, avec les Guardiolas, et a triomphé, ce jour, même
sans couper d’oreille. A noter que sa présence aux côtés du Juli
garantit une corrida animée, les deux jeunes
« se tirant la bourre » en toute amitié. Bautista
mesura ses gestes face au troisième, noble, soso, faible, mais tua moyen.
Grosse ovation. L’épée,
de même, le privera d’une oreille bien gagnée, face au sixième, un
mastodonte de Loreto Charro, de près de six ans, manso « con toda
la barba », mais mobile, qui pesa beaucoup sur le torero. Jalabert
montra ici courage et toreria, donnant une grande vuelta, à la fin d’un
vrai combat. On ne peut plus parler de surprise, et le public de Bilbao ne
s’y est pas trompé.
El Juli répète, ce 24 Août, accompagné du
Finito et de Morante, face à des toros du Pilar. La corrida sera télévisée
sur TVE 1, à partir de 18 heures. Un changement de date dont on ne se
plaindra pas. Mais… que nous réserve cette tarde ? et… Dieu nous
garde des cabestros de Bilbao ?
23 Août – Almeria – Lleno : Corrida du
Torreon, bien présentée, mais mauvaise, compliquée. Le troisième est
mort dans les chiqueros (?). Il fut remplacé par un sobrero du même fer,
qui se révéla le meilleur de la tarde. Joselito a été mal, et très
mal à l’épée. Silence et division avec prédominance de bravos.
Miguel Abellan a coupé une
oreille au sobrero, toréant avec force et courage. Le sixième le prit de
façon terrible, et le jeune donna la vuelta, dans le cirage.
Nouveau triomphe de Jose Tomas, coupant une
oreille chaque fois, avec une si forte pétition d’un second trophée,
au cinquième, que l’on frôla l’émeute grave, et que le diestro dut
donner deux vraies vueltas. Faena classique devant son premier adversaire
qui le cueillit sans mal, et qu’il estoqua bien. L’autre était un
dur, que Tomas transforma, lui imposant deux séries de naturelles
admirables. Salida a hombros de Jose Tomas qui, décidément, donne
actuellement toute sa mesure, faisant regretter à tous cette curieuse
prise de position qui l’a écarté des grandes ferias, et l’a privé
de « prendre le bâton de maréchal », d’écraser définitivement
le monde taurin. D’autant plus idiot que, d’une part, il aurait répété
ses exploits dans les ferias de première, et d’autre, que l’an
prochain, la télévision continuera de peser sur ces mêmes ferias. Alors ?
BREVES : Ruiz Miguel, suite à la bonne
sortie de San Sebastian, écouterait le doux bruit des billets de
banque… - Jose Luis Galloso va peut-être revenir, l’an prochain,
l’espace d’un jour, pour célébrer le trentième anniversaire de son
alternative…- Javier Conde s’est vu remettre le trophée « au
grand moment torero » de la Feria de Ciudad Real , suite à sa faena
d’inspiration, le 17 août, face à un toro de Sancho Davila – De son
côté, Morante de la Puebla a reçu le trophée « au meilleur quite
artistique » de la feria de Bilbao 99, attribué par la pena Pepe
Luis Martin – Manuel Benitez confirme sa volonté de se couper la coleta
en 2001, au cours d’une dernière corrida, en plaza de Cordoba. Les bénéfices,
pour la Croix Rouge… et, après, tout l’attirail, depuis le
costume jusqu’à la dernière puntilla… au musée taurin. Normal.
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EL JULI
ET LES « TOROS-MENTEURS »…
24 Août – Bilbao – 6eme de Feria – No hay billetes, alors que
la corrida est télévisée : « Et on dit que le Juli n’a
plus la force de l’an dernier… ». Remplir Bilbao est un grand
exploit. La remplir, alors que la corrida est télévisée en direct, pour
tout le monde, ne trouve pas de qualificatif. Ni Finito, ni Morante
n’ont « le tiron » pour remplir ici. Par ailleurs, il y a
bien lurette que l’Aficion bilbaina, devenue la plus vulgaire qui soit,
ne se déplace plus au seul nom d’un fer ganadero. Total : premier
triomphe du blondinet torero : « lleno la plaza ! ».
Corrida du Pilar, inégale en tout : présentation,
forces, jeu. Deux bien présentés; un colorado cariavacado, étroit,
vilain, mal armé ; les autres, normaux. Invalide le premier, mais le
président nous évita « la polka des cabestros ». Le reste
tint a peu près sur ses piquets, et montra force au cheval. Note supérieure
au quatrième, dans les trois tiers. Quatre des six toros
ont eu le même défaut, celui de marcher, ou de faire un pas sur
le cite du torero, avant de charger, gagnant ainsi « un temps »
sur la passe, laissant le torero hors de position, jamais confié.
Taureaux menteurs !
Finito ne put rien face au triste sire, invalide
sorti premier. Et tous de maugréer, qui dans le tendido, qui devant sa télé :
« Ca y est, ça commence ! ». Le quatrième était fort,
brave et noble. Finito le toréa « a medio gas », sans passer
la surmultipliée. Dommage ! Une bonne occasion
de triompher. On l’ovationna, après un avis.
Morante de la Puebla alla « de mas a menos »…
Grandes véroniques et jolie demie recevant le deuxième, mais faena
movidita, sans unité, plaçant ça et là de jolis gestes, mais sans
lier, sans commander. Ses deux toros eurent le défaut « sus-décrit »,
et le Morante ne put être a gusto. On a bien cru, sur trois naturelles et
un pecho, qu’il avait trouvé la solution face au cinquième. La suite
prouva que non. Tuant rapidement, il dut attendre longtemps la mort du
cinquième, descabello en main, mais sans pouvoir l’employer, écoutant
un avis. On l’ovationna au
deuxième de la tarde.
« El Juli » est… « El Juli » ! Caste
et superbe aficion. Il mange, il dévore le toro. Un cheval est envoyé au
sol, il s’occupe du piquero, puis du cheval. Un banderillero est en
danger, un capote passe, juste ce qu’il faut. Il y a un quite à faire,
en voilà un, au deuxième, varié, templé, lentissime. Banderiller? pas
de problème! On étudie, vite, on calcule…Une course, un recorte en la
cara del toro et poum ! trois paires, toujours sur le piton droit,
deux à cornes passées, la troisième « de gala » ! A la
muleta, entrega ! Ca sort bien, ça sort mal, ça accroche, mais il
est toujours là, sincère. Le public marche, parce qu’il n’est pas
venu pour couper les cheveux en quatre, comme « les six couillons »,
là, avec leur stylo et leur petit carnet… On peut dire ce que l’on
veut. Ce gamin est un phénomène. |
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Il peut diviser l’opinion, susciter
la jalousie ou ce réflexe snobinard, à la mode « oh ! moi, il
ne plaît pas… », il est torerazo et il le prouve. Voyant que le
sixième lui fermait la porte, lui qui avait peut-être perdu une oreille
du trois, le Juli lui « monta dessus », sans reculer devant
les regards peu amènes du bicho, et pour bien confirmer qu’il était le
patron, il se lança, à corps perdu, dans une énorme estocade, se
faisant salement prendre et rechercher au sol. Le coude peut-être luxé,
le visage noirci du sable de Bilbao, les idées dans les nuages, roué de
coups, Julian Lopez se releva et le toro tomba, lui abandonnant une
oreille « de bronze ».
On ne sait pour le moment, la réelle gravité de
la lésion au coude. Le torero a envoyé sa cuadrilla vers Almagro, où il
doit toréer ce 25 Août. A suivre. En attendant, cinq corridas, à
Bilbao, trente toros : quatre oreilles: Une pour Jalabert
et Victor Puerto, deux pour le Juli. Ajoutez à cela deux llenos…
Cqfd !
DANS LES AUTRES PLAZAS :
24 Août – Almeria – 6ème de feria – Gros ¾ de
plaza : Toros du Puerto San Lorenzo, bien présentés et
astifinos. « Tiens, tiens ! » diront les Bayonnais…
Comportement divers, Califa touchant le lot le plus potable.
Oreille du quatrième pour un Ponce batailleur,
face à deux mansos différents. Califa entra fort en Almeria, perdant
trophée de son premier, à cause de trois pinchazos, mais sortant grande
faena, muleta devant, tirant de superbes naturelles du cinquième, lui
coupant deux oreilles. Abellan eut le mauvais lot et se battit en vain.
Quand même curieux que « dans une autre plaza de Chopera… »,
les Puerto San Lorenzo sortent bien présentés, non ?
24 Août – Cieza – casi lleno : Bons toros de
Salvador Domecq, bien présentés et mobiles. Gros triomphe de
Pepin Liria , qui coupe deus oreilles de son premier, et « tous les
trophées » du cinquième, dont le public demanda la grâce. Suivant
le règlement, qui interdit l’indulto en plaza de troisième catégorie,
Pepin Liria estoqua le brave animal, qui fut honoré d’une vuelta
posthume. Oreille à chaque toro pour Caballero et De Mora. Pour la deuxième
fois en deux jours, le péon de Manolo Caballero, Gonzalo Gonzalez,
s’est fait bousculer, sans trop de mal, heureusement..
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DE L’ORAGE DANS L’AIR…
25 Août : L’été s’en va. Fin des vacances. Les ennuis
reprennent… La Corse brûle. A Tahiti, la paradisiaque, on a vécu des
heures de carte postale, mais « on nous fait le coup de la panne, et
on ne sait où dormir, en attendant cet avion qui ne vient pas. Personne
ne s’occupe de nous. ». Bravo, les compagnies aériennes. Bravo
l’Etat Français ! L’été fout le camp… Dans les plazas,
c’est à peu près la même chose : Bilbao, plus grise que jamais,
après que les figures soient reparties. Alméria en rogne, à cause des
toros, à cause du président… Dans un bled, près de Huelva, on a gracié
antiréglementairement un toro. Au moins un qui est heureux !
Pendant ce temps, moulu mais « toujours là », Juli
continue.
25
Août – Bilbao – 7ème de Feria – ¾ de plaza.
Ciel gris plomb, sable gris anthracite, et Davila Miura qui
s’habille en gris… Bon, il se présentait ici, il ne savait pas, mais
on aurait pu lui dire… Au milieu de toute cette grisaille, des cris et
de la musique. Cris de rage et de rogne, en particulier contre Abellan, et
musique, parce que, lorsque l’on s’ennuie, autant le faire en
entendant une superbe formation interprétant de magnifiques pasodobles.
On n’aura pas vu la corrida, mais au moins, quel beau concert !
La corrida de Torrealta a été
bien présentée, pointue, et avec un danger que les spectateurs n’ont
pas voulu voir. Culpabilisant, peut-être, de quelques largesses auprès
de grandes vedettes, le public s’est soudain durci
quand sont venues les « deuxième division », prenant,
parfois à tort, le parti des toros, sans voir les difficultés qu’ils
présentaient.
Davila Miura faisait son
premier paseo à Bilbao. Il fut vaillant et propre. Son premier fut le
seul à humilier, et le torero fut très honnête, mais sans génie. De même,
on l’ovationna poliment à la mort du quatrième, un balourd de 641 Kgs
- Eugenio de Mora tomba sur le cabeceo du deuxième et le frein a main du manso
cinquième. Il aurait pu s’arrimer un peu plus, dit-on. Ovation et
sifflets – Miguel Abellan a connu une journée noire (normal !).
Peu inspiré, sans recours, il fut catastrophique avec l’acier : 6
pinchazos à l’un, 11 descabellos à l’autre. Il entendit chanter
Manon ! Nada, corrida grise, à oublier bien vite.
25
Août – Almeria – 6ème de Feria – plus de ¾ de
plaza : Orage et grêle, très localisés sur un rond surpeuplé, que
l’on voit à peine depuis « là-haut »… Le responsable de
cette « météo adverse » ? Marco Rubio, président de la
corrida, qui refusa l’oreille du quatrième à Enrique Ponce, sous une
avalanche de sifflets, d’injures, de coussins et d’objets « de
toute sorte » …après la merienda. Pour couper court au chahut, le
président sort le mouchoir blanc, pour faire sortir le toro suivant. Un
« qui n’a pas suivi », l’alguazil, qui croit que son président
a changé d’avis, et accorde enfin une oreille du toro déjà arrastré.
Et de piquer un sprint, toutes plumes à l’air, vers le desolladero,
sous les yeux d’un public qui mit deux secondes à comprendre le gag.
Cachondeo ! Enorme bronca !
O rage, ô désespoir !La corrida de Jose Luis Marca a résumé
les ¾ de la ganaderia actuelle : mal présentée, faible, décastée.
Enrique Ponce a coupé une oreille du premier, toréé vite et bien estoqué.
Il donna une vuelta au quatrième, dans l’ambiance que l’on devine -
Ruiz Manuel, le local, n’eut aucune option au tirage au sort. Il fut
applaudi par les amis - Morante de la Puebla, lui aussi mal servi, se fit
prendre par le sixième, mais se releva rageur et poursuivit un vain succès.
Mais la corrida était déjà terminée (silence et division) – Gros
susto pour Jean-Marie Bourret, qui se fait prendre à la sortie d’une
pique. Blessure légère, heureusement.
25
Août – Almagro : Finito de Cordoba a « très très »
bien toréé un grand toro de Nunez del Cuvillo, sorti cinquième de la
corrida d’Almagro, près de Ciudad Real. Deux oreilles fortes. Cette
corrida retient surtout l’intérêt, car le Juli « prenait l’épée »,
après sa lésion au coude, la veille à Bilbao. Le Juli était là, a
rempli la plaza, et coupé une oreille. A suivre. Un trophée, de même
pour Joselito, qui ouvrait cartel.
25
Août – Santa Olalla de Cala. Il faut trouver ! c’est près
de Huelva. Gros triomphe de Antonio Ferrera. Tous les trophées de son
premier. Pour faire bonne mesure, on grâcie le sixième. Un jour oui, un
jour non. Que dit le règlement ?
Qu’a fait Pepin Liria, hier, à Cieza ? Pas d’indulto en plaza de
troisième catégorie. Bon ! Les statistiques diront que les toros étaient
de Araceli Perez, et que le sixième fut indultado. Quatre oreilles et
deux queues pour Antonio Ferrera qui poursuit sa « mise au point »
pour une future grosse saison, du moins, on l’espère.
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NI SEPTENNAT, NI QUINQUENNAT… A CASA ! ! ! !
26 Août : Décidément,
il semble que l’actualité taurine suive de près l’Actualité
« tout court »… Au moment où, dans le monde, certains édiles
sont fortement contestés, où d’autres se voient contraints et forcés,
le sourire en coin, de mettre en question la durée de leur pouvoir, les
présidents des corridas, que ce soit hier en Almeria, ce jour à Bilbao
ou Alcala de Henares, multiplie les bévues, les éxcès et se voient
montrer un carton rouge, après dix huit jaunes. Moins grave que de se
tromper à la tête de toute une nation, mais gravissime, quand on joue
avec la vie ou l’honneur d’un torero.
26
Août – Bilbao – 8ème de Feria – ¾ de plaza :
La corrida a eu trois protagonistes, mais le moins important a eu raison
deux autres. Monsieur Matias Gonzalez, président de la corrida, a volé
à un homme la sortie en triomphe de la plaza de Bilbao, unanimement réclamée
par un public conquis, non par le toreo académique, mais par la folle
vaillance d’un homme vêtu de lumières, face à des toracos
impressionnants. Monsieur Matias Gonzalez
a volé a la ganaderia de Cebada Gago la possibilité de poser
candidature au lot triomphateur de la feria, en décidant de rentrer le
quatrième au corral, sans que personne ne le demande. Le lot n’a pas été
lidié entier et donc…privé de dessert, Cebada. Bravo, monsieur, et
merci pour l’Aficion de Bilbao qui n’a déjà pas besoin de ça. Non
vraiment.. pas de quinquennat, pour le Président de Bilbao..
Corrida impressionnante de Cebada Gago. Trapio et pitones, à faire
peur. Corrida « de las de ayer »qui sortit forte et encastée.
Trois d’entre eux furent de véritables chars d’assaut. Par ailleurs,
un toros exemplaire, de présence et de comportement, le deuxième. Una
senora corrida que ne réussit pas à ternir l’impossible sixième. Le
fameux quatrième était « un pavo », qui plia deux fois les
rotules et se montra vilain bougre en contournant le cheval, et balançant
tout le monde en traître, non sans perforer le peto d’uns corne en
aiguille. Incroyable décision du président de renvoyer ce toro, alors
qu’il a gardé dans le ruedo, de vrais invalides, tout au long de la
feria. Le toro fut remplacé par un Torrealta, totalement boîteux, lui-même
remplacé par un San Roman du style « Bof ! ».
Corrida d’émotion, corrida de bataille.
Face à ces vrais toros de
combat, un homme de combat. Avec lui, on le sait, pas de jabot ni de
dentelles. C’est « le treillis et le couteau entre les dents ».
Baïonnette au canon ! Il en faut ! Et quand ce que fait Padilla…
se fait devant des toros-toros, puissants et terriblement armés, on range
son manuel du parfait torero d’art, et comme le public entier, on se lève
et on salue… Monsieur le Président n’a pas été sensible à cela et
a, par deux fois gardé son
second mouchoir, comme il était de son droit. Dommage pour lui, dommage
pour le torero, pour l’homme, et dommage pour le public. Juan Jose
Padilla a tout fait : Deux portagayolas terribles, des capotazos
vibrants, des remates à faire hurler, comme celui au cinquième, à
genoux. |
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Que dire des banderilles ? Puissance, vista… todo terreno.
Il manque la paire « au violin », face au cinquième.
Aussitôt, il récupère deux banderilles « de Bilbao », et
cloue sa fameuse paire à un main, dans tout le haut. Bilbao explose. La
muleta est brouillonne, certes, mais il est là et s’offre au toro.
Alors, quand deux coups d’épée bazooka basculent les mastodontes,
quand la plaza entière réclame ces deux oreilles, alors…
Alors, le président n’en accorda qu’une, par deux fois, et le
torero, car c’en est un, ne put sortir de Bilbao a hombros, n’ayant
pas coupé au moins trois oreilles. C’est le règlement. La deuxième
oreille est «celle du président ». Bon ! Il est probable que
cette deuxième oreille-là, va lui coûter…la tête.
Pepin Liria n’a pas eu son
rendement, même si le public n’a pas su voir son travail face au
premier. Le public, abasourdi, suivi de loin la longue lidia du quatrième,
sobrero remplaçant le sobrero… Ouf ! – Jose Luis Moreno
tira de grands muletazos, oubliant que le troisième était attentif à
tout, et « en gardait sous la pédale ». Cette erreur d’appréciation
lui valut deux voltiges dont il sortit heureusement sans mal. Rien à
faire, face au dangereux sixième, d’autant que la corrida avait été
« tuée » par deux hommes: Padilla, magnifiquement, héroïquement ;
Monsieur le Président, « trop » réglementairement…
Reviennent alors des
souvenirs… Un, en particulier : 14 juillet 1973 – Antonio Jose
Galan, à Pamplona, face aux Miura. Quatre oreilles et un rabo !
Faudrait pas revoir les faenas ! Mais, un homme était là, et avait
tout donné… L’Histoire et le temps, par la suite, ont mis les choses
et les gens à leur place…Mais ce jour-là…
26
Août – Almeria – 7ème et dernière de feria :
Triste final d’une feria dont le Président s’est aussi érigé en
protagoniste. Corrida faiblote et sans grand jeu, de Montalvo. Morante,
moulu par la cogida de la veille, ne peut mettre un pied devant l’autre.
Il est remplacé par Jose Ignacio Uceda Leal, qui sera le triomphateur,
coupant une oreille avec pétition de la deuxième, toréant « con
gusto » et a mas, le troisième de la tarde. Finito et Rivera
Ordonez, plus ou moins mal servis, ont tiré des lignes.
26
Août – Alcala de Henares : Bonne corrida, terciadita, mais
encastée, de Ana Romero. Boulette du président, qui ordonne la vuelta al
ruedo posthume du cinquième toro, après le tour d’honneur de son
matador, Luis Miguel Encabo, oreille en main. Ca fait un peu désordre !
Personne ne la demandait, personne n’a compris. Le madrilène réapparaissait
après blessure, entendant deux avis au premier, qui le menaça durement,
épée en main. Une bonne rentrée, cependant. Espla et Fandi complétaient,
coupant un trophée chacun.
26
Août – Malaga – 13ème de feria - corrida nocturne :
Très dure corrida de 4 Conde de la Corte, renforcée d’un Martin Lorca
et d’un Osborne. Domingo Triana et Mari Paz Vega ont été dignes, face
à des lots dur-dur ! Le triomphateur a payé de son sang. Oreille
par deux fois pour Juan Jose Trujillo qui banderilla superbe et se fit
prendre gravement, en débutant sa deuxième faena, les deux genoux en
terre. Cornada de deux trajectoires à la jambe gauche.
26
Août – Requena (Valencia) : Tout le monde, Zotoluco, Califa et
El Juli, sort a hombros, face à une corrida de Los Millares. La plaza
n’était pas pleine.
A
signaler enfin, la veille, une grande corrida du Torreon, à Valencia de
Alcantara, près de Caceres. Corrida brave et noble qui a permit une
grande tarde de Manolo Sanchez, Regino Ortes et Manolo Bejarano. On a donné
vuelta posthume au 5ème, qui prit trois vrais puyazos, et
Bejarano invita ganadero et mayoral a donner avec lui, tour d’honneur,
à la mort du sixième. On imagine la joie de Cesar Rincon, ganadero,
pendant cette vuelta, ravivant certains souvenirs.
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JOSELITO, SINCEREMENT…
27 Août : Jose Miguel
Arroyo est « une tête de lard ». Ceci est dit très
respectueusement, pour l’homme et pour le torero. Revenu cette année,
il s’est embarqué dans un combat qui lui a fait mal, car il s’est
fermé les portes de certaines plazas où il avait besoin de triompher.
« La peur - la solitude -
la Télé - le déroulement de la saison - la position un peu plus
diplomatique en vue de la saison 2001 »… Joselito parle de tout
cela, sincèrement, dans une interview donnée, ce jour, au quotidien
madrilène "La Razon".
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BILBAO:
FINAL EN DEUX COUPS D’EPEE…
27 Août – Bilbao – 9ème et dernière de feria : Après
les clameurs et « les vagues » provoquées hier, lors de la
corrida de Cebada Gago (voir chronique du 26 Août),
Bilbao se la promettait belle avec la corrida de Dolores Aguirre,
arrivée à point pour sortir « la » corrida du cycle. Il
n’en fut rien, même si, dans la majorité, les toros de la ganadera
sortirent bien présentés, mais sans inspirer terreur, et allèrent
« a mas », pour trois d’entre eux. Noblesse en général,
une petite faiblesse et un peu de soseria chez les deux derniers. On était
loin du trapio et de la fiereza des Cebada. Le président qui a avoué son
erreur, samedi, n’a pas osé rentrer le quatrième. Par ailleurs, il a
accordé réglementairement les
oreilles que le public demandait.
Luis Francisco Espla, est passé, en « torero-philosophe ».
A son habitude, il bougea intelligemment, banderilla à tête passée, et
n’appuya jamais sur l’accélérateur, face à son premier, qui se
coucha deux fois avant l’estocade. Par contre, il sortit soudain deux
bonnes séries du quatrième, écoutant une ovation qu’il remercia cérémonieusement.
En fait, il est passé, a tué la corrida sans se dépeigner. Bon !
Oscar Higares avoue se sentir bien à Bilbao. Très
actif et torero, il reçut ses deux toros a portagayola, toréa, très
reposé, le deuxième, et porta l’estocade de la feria, lente, en décomposant
les temps. A signaler qu’Higares, blessé à la main lors de la
Victorinada de Valencia, en juillet, s’était fabriqué un « pansement
amortisseur », qui resta accroché à l’épée, au moment de la
rencontre. Oreille forte et joie du madrilène. Le cinquième tardait et
venait au pas, et le torero ne put briller.
Jose Ignacio Ramos a donné tout ce qu’il avait :
entrain, vitesse, banderilles, muleta vaillante mais sans classe, et
grosse entrega, épée en main. L’estocade au troisième fut des plus
verticales, et le public obtint une oreille pour le valeureux spadassin.
Cela se compliqua, face au dernier, qui fut le garbanzo du lot, sans pour
autant être un barabas.
Ainsi se termina la Aste Nagusia 2000, qui voit
une Bilbao divisée, déroutée, qui ne sait ou ne peut garder la grande
identité torista qui faisait sa force, et que magnifia la grande corrida
de Cebada Gago. A preuve de cela, le Trophée « Cocherito »,
au toro le plus brave de la feria, n’a pas été attribué.
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DIMANCHE
DANS LES RUEDOS : « NADA ESPECIAL… »
Rien de spécial si ce n’est le décès, à 87 ans, de « l’aîné »
des matadors de toros, Alfredo Corochano. Né en octobre 1912, il était
le fils du grand revistero Gregorio Corochano. Son passage dans les ruedos
fut marqué par la qualité de sa main gauche, et surtout par le haut fait
d'avoir coupé "un rabo" (deux oreilles et la queue), en
plaza de Madrid. Sa disparition a été saluée par une minute de silence,
en plusieurs plazas, exceptée Bilbao.
27 Août – Madrid / Las Ventas – ¼ de
plaza : Surprise, les toros d’Hernandez Pla sont sortis bons,
accompagnés en cinquième d’un excellent San Roman. Les toreros ont mis
du temps pour se rendre compte du bon jeu de Santacolomenos, mais se sont
ensuite livrés, avec de fort bonnes choses à leur actif. Oreille du
quatrième pour le Salmantino Andres Sanchez (ex Andresin), qui a démontré
pouvoir fonctionner. Oreille du cinquième pour Miguel Martin, d’autant
plus méritoire qu’il ne torée que très peu. On le vit vaillant,
banderillant bien et centré. Rodolfo Nunez, torero longiligne, fut aussi
intéressant, mais perdit un trophée du sixième qui mit du temps à
tomber. Vuelta. Le mayoral d’Hernandez Pla fut invité à saluer.
27 Août – Barcelona – ¼ de plaza :
Un torero catalan, Cesar Perez, a fait ses adieux, se coupant la coleta,
après avoir estoqué le toro « Corregido », un invalide de
Peralta de 641Kgs. Digne à son premier, il avait donné la vuelta. La
corrida del Sierro, imposante, ne donna rien de bon. Cepeda, à son
habitude, donna quelques espoirs, cape en main, rapidement étouffés par
sa langueur. Alberto Elvira n’a pas brillé.
27 Août – Alcala de Henares – plein :
Triomphe du Juli (quatre oreilles), Ponce se contentant d’une et Finito
sortant ovationné. Les Toros, quatre du Romeral, et deux de Gabriel
Aguirre, sortirent « inégaux »…
27 Août – Colmenar Viejo – ½ plaza :
Mauvaise corrida de Diego Garrido. Jose Luis Moreno, incompris du public,
fit le meilleur de la tarde, face au sixième, de 690 Kgs. Padilla, fit de
tout, écoutant l’ovation du jour, face au cinquième. Zotoluco, qui
remplaçait Califa, fut « un peu juste ». On le siffla.
En France, la novillada de Saint-Perdon a
vu des novillos de Margé, inégaux de comportement. Les toreros Antonio
Fernandez Pineda, Ricardo Torres et Julien Lescarret, ont été applaudis,
à divers degré.
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EL JULI,
EN TETE DE LA COLONIE ESPAGNOLE, POUR CALI
Le cartels de la feria de Cali (Colombie) viennent de sortir.11 corridas,
une novillada et un festival, dont la base sera Paquito Perlaza, avec
trois contrats. Tous les toreros Colombiens seront là, excepté Dinastia,
malgré ses bonnes sorties madrilènes. Chez les toreros espagnols, El
Juli passera l’océan, accompagné de Victor Puerto, Juan José Padilla,
El Cordobes, Davila Miura, Miguel Abellan et el Califa. Bien entendu, un
certain torero français qui triompha l’an dernier, en plaza de
Canaveralejo, sera de la fête : Juan Bautista.
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MORANTE
DE LA PUEBLA RETROUVERAIT JOSE LUIS MARCA…
27 Août : Décidément, ce monde taurin ! ! ! Très
secoué, en plaza d’Almeria, Jose Antonio Morante de la Puebla est arrêté
quelques jours. Circulent de nombreux bruits sur des négociations avec
Jose Luis Marca, pour un retour sous son apoderamiento. On sait que le
diestro de la Puebla avait quitté ce même Marca, pour signer, en début
d’année, une exclusive succulente avec Diodoro Canorea. Hélas,
celui-ci décédait, et le Morante n’arrivait pas à s’entendre avec
son fils. Sa carrière était, alors, gérée par son ami de toujours,
Manolo Macia. La temporada
devait être fructueuse pour le torero. C’était compter sans la
mauvaise cornada de Séville. On connaît la suite: Morante, malgré de très
bonnes choses, à du mal à revenir, et le bilan 2000, au tableau de
marque sera mauvais. (au 20 Août : 57 corridas – 114 toros – 26
oreilles). Il faudra donc repartir, presque à zéro. Pour cela, il faut
un homme fort, un apoderado qui fasse respecter le torero…Jose Luis
Marca reprendrait les rênes… A suivre.
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28 AOUT :
IL Y A CINQUANTE TROIS ANS, MANOLETE….
28 Août : Dans
toutes les plazas, ce jour, il y a eu , sinon une minute de silence, un
moment de souvenir. Il y a 53 ans, dans une plaza du fond de l’Espagne,
que rien ne prédisposait à devenir historique, un torero « géant »
allait entrer dans la légende, sous la corne d’un toro de Miura
dont tout les aficionados retiennent le nom : Islero. Manuel
Rodriguez, torerazo, alors sur le déclin, figure incontestable, mais
homme fatigué, signa dans ce dernier épisode son entrée dans le panthéon
des grands hommes.
28 Août – Linares – 1ere de Feria : Ici
mourut Manolete… C’était le 28 Août 47.Chaque année, depuis, l’émotion
demeure, et les toreros, ce jour, sont « plus » toreros. Ainsi
Finito de Cordoba, qui a dessiné une grande faena au quatrième toro de
Castillejo de Huebra. Finito fit honneur à la terre de son ainé, à son
souvenir aussi. Faenon de deux oreilles. Califa, un valenciano qui porte un
« apodo cordouan »… Sacrilège ? Non ! Il coupera
une oreille au second, mais sèchera devant les difficultés du cinq. La
corrida a été brave et noble, à deux exceptions près : le cinquième,
et le premier d’Abellan. Par contre, le jeune monta un tabac au sixième,
coupant une seule oreille, car le toro mit du temps à se coucher.
28 Août – Colmenar Viejo – 3ème
de Feria : Autre plaza de triste souvenir… 1985, El Yiyo ! Se
nos fue un principe ! Ce jour, cinq de Jose Luis Pereda et un premier
de Mari Carmen Camacho. Présentation moyenne et « armature »
douteuse… Les cornes ont été saisies et envoyées à Madrid. Cinquième
toro excellent en tous points, malgré son nom « Feo »… bien
vilain ! Il y eut « un lio » avec le palco, et l’on
donna à ce toro une vuelta posthume, non ratifié par le présidence. On
n’est plus à cela près, depuis dix jours. Juan Mora fait de bonnes
choses au quatrième. Deux oreilles. Mais c’est Ponce qui se retrouve
totalement, coupant trois oreilles et toréant « a gusto » le
cinquième. Faena relachée, sans une fausse note… Ponce, quand tout
sourit. Manolo Caballero coupa une oreille sans forcer, mais ne put rien
face au sixième qui se mit « à la cape », après une série
trop puissante… « Ca va pas, non !me tordre comme ça.
Moi je m’arrête, je ne bouge plus »…
28 Août – San Sebastian de Los Reyes –
Madrid : Pleine comme un œuf, la troisième plaza de Madrid. Troisième
d’une feria « aimable », où les toros sont « comme ça »
et où l’on coupe à foison. Trois toros de Zalduendo, extraordinaire le
sixième, et trois de Banuelos. Présentation des plus aimables… à tous
points de vue ! David Luguillano fut bien au premier dont il coupa un
appendice. Cela se compliqua par la suite. Eugenio de Mora déplia son mètre
quatre vingt huit et toréa très bien à la naturelle. Trois oreilles.
Mais le public était là pour lui… Pour lui ? El Juli !
Le jeune se multiplia tout la tarde, à toute vapeur, tuant mal le
premier, et perdant les trophées. Touchant le fameux sixième, il lui
monta « la Révolucion ! » et coupa deux oreilles et la
queue !
28 Août – Tarazona de Aragon – Une de
ces plazas qui devint un jour fameuse, parce qu’un torero faillit y
laisser la vie. Alors, pendant des jours, tous les journaux parlèrent de
Jaime Ostos, agonisant après la cornada de Tarazona… Corrida de la
« famille Joselito », entendez, trois Martin Arranz et trois
de Jose Miguel Arroyo. Corrida bien présentée, avec du caractère. Bien
sûr ! Espla vint passer un agréable moment, sur le chemin retour de
Bilbao. Malgré des penas « pesadas », il entendit le
silence… Tout un exploit ! Joselito coupa une oreille gentille à
son premier, mais c'est Jesus Millan qui fut le torero du jour, avec une
bonne faena au troisième, un peu gâchée à l'épée, coupant une
oreille sur les deux méritées. A suivre, le petit aragonais.
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BILBAO :
« MISSION ACCOMPLIE, MONSIEUR LE PRESIDENT… »
28 Août : La corrida de Dolores Aguirre était elle vraiment la
meilleure ? Ou la corrida de Cebada, sortie incomplète par la grâce
d’un président mal, ou trop bien inspiré, aurait-elle pu lui disputer
ce prestige ? On ne le saura jamais. Toujours est-il que le trophée
de la Junta administrativa a
été attribué à la « ganadera Bilbaina ».
Côté toreros, Juan Jose Padilla, outre la
ferveur populaire, à remporté les trophées au triomphateur total de la
feria, attribuée par le Jury « Ercilla », et le jury Juan
Sebastian Elcano. De son côté, El Juli a été distingué pour son
savoir, son courage et sa faena au sobrero de San Roman ; Victor
Puerto, pour le meilleur quite, Jose Antonio Carretero, pour la meilleur
paire de banderilles.
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CONFIRME :
LE MORANTE APODERE, EN 2001, PAR JOSE LUIS MARCA
29 Août : Intéressante interview de Jose Luis Marca dans l’ABC de
ce jour, où il annonce l’accord, et la décision prise, de s’occuper
l’an prochain de Morante de la Puebla. Après leur précédent séparation,
le torero et lui étaient restés en bons termes. Marca, soulignant les
qualités humaines et toreras du jeune diestro, annonce qu’il mettra en
œuvre un plan de temporada , qui amènera au plus haut, le torero de la
Puebla del Rio, parce que « c’est un torero grandiose ». On
sait que Marca, qui n’est pas un poète, sent ces choses-là, et fait ce
qu’il faut, pour que tous approuvent. Le torero, arrêté depuis
Almeria, souffrant d’une crise de periarthrite, pourra entrevoir
clairement la prochaine temporada et s’y préparer sereinement.
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BLESSURE DE
JOSE TOMAS, EN PLAZA DE LINARES
29 Août – La journée a
été marquée par la blessure, qualifiée de « peu grave » de
José Tomas, lors de la 2ème corrida de la feria de Linares.
« Presque plein » pour voir Joselito et Tomas, accompagnés de
Rivera Ordonez. Cinq toros de la Dehesilla et un de José Perez, arrêtés.
José Tomas fut bien devant le troisième, mais « traversa »
le toro, perdant les trophées. Il se fit prendre dans une naturelle, au
tout début de sa faena au sixième. Presque personne se rendit compte
qu’il était blessé, le torero changeant de main, continuant sa faena,
terminant par manoletinas, et tuant vite. Deux oreilles pour Jose Tomas
qui partit vers l’infirmerie où il fut opéré d’une douloureuse
blessure au bas-ventre, avec éviscération des deux testicules. Ouille ! Et
ils osent qualifier cela de « peu grave » ! Le torero fut
immédiatement emporté, en ambulance, vers une clinique madrilène.
Joselito a été très bien
face au premier, mais lui a mis trois pinchazos.
Mal servi, Rivera Ordonez s’est battu et a pinché.
29 Août – San Sebastian
de Los Reyes – 4ème de Feria – Media plaza : Sont sortis
sept toros du Torreon (le deuxième s’étant cassé une patte), très
moyens en présentation et comportement. Noblesse et soseria, en général.
Manolo Caballero doit revenir « à plus de combat ». Il
s’ennuie, et il ennuie. Silence et ovation.- Davila Miura coupa une
oreille sans génie, au bon cinquième - Abellan fut très bien à la cape
et à l’épée, mais ses toros n’avaient « aucun moteur »,
le sixième s’arrêtant net, à la suite d’un trincherazo un peu appuyé.
29 Août – Colmenar Viejo
– Mi-arène : Cinq toros de Loreto Charro et un Cardenilla. Rien de
bien brillant. Mansedumbre et soseria. Uceda Leal fit une grosse
faena au premier, se faisant prendre sans mal, à la fin d’un muletazo
« lentissime ». Il pincha, et ne put donner qu’une grande
vuelta – Juan Bautista toucha le mauvais lot, et ne put rien faire.
Silence – Jesus Millan donna deux vueltas, toréant bien, mais sans
pousser à fond, mais tuant mal.
A Tarazona de Aragon,
Finito a toréé, (une oreille chaque fois) et Tato a coupé les
oreilles (deux au sixième). Petit avantage, pour le torero local. Ponce a
perdu, ce jour, au loto, les toros de Montalvo n’ayant rien de brillant
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VICTOR PUERTO : LA RECOMPENSE… ET LE PARI
29 Août : On souligne,
ici, depuis plusieurs mois, la magnifique « remontée » de Victor Puerto. Enfoncé,
« coulé, corps et biens » en 1998/99, Victor Puerto s’est
reconstruit, regagnant confiance, sérénité, technique et toreria, à
force de toréer « dans les pueblos », comme il le dit lui-même.
Alors, les rendez-vous dans les arènes d’importance devinrent plus
nombreux, le renouveau se confirmant dans la plaza où il avait naufragé,
il y a deux ans, Madrid. Deux remarquables prestations a la San Isidro,
face aux Guardiolas et aux Dolores Aguirre. Quoique sans couper
d’oreilles, il était un des triomphateurs de la Feria 2000. |
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Depuis, Puerto entra dans les
cartels, souvent en substitution, comme à Bilbao, les affiches des
grandes ferias étant mitonnées, dès mars/avril. Pamplona le fêta, et
Bilbao confirma, haut et fort. Au 20 Août, Victor Puerto affichait 59
corridas (dont une en unico espada) et 141 oreilles.
Il fallait bien que cela
trouve récompense. Emilio Munoz ayant décidé de couper sa saison, l’empresa
de Séville a engagé Victor Puerto pour la San Miguel. Il fera le paseo
le 24 septembre, aux côtés de Juan Mora et Rivera Ordonez, avec une
corrida de Gavira. Mais l’intéressant est le projet du 7 octobre :
six toros de diverses ganaderias, seul, en plaza de Madrid. A la fois
dangereux et sans grand risque.
Difficile de triompher, en fin
de saison : Que reste t’il dans les ganaderias à cette époque de
l’année ? Toros pour Madrid ? Attention, à n’en pas
douter, Puerto choisira de l’encasté, du dur, du bien présenté,
histoire de « rematar ». Mais également, une grande carte à
jouer, une vraie possibilité de « toucher un toro », de démontrer
un retour « tout en haut », et de construire, d’un coup, une
grande temporada 2001. C’est un pari. Si la corrida se fait, il le
gagnera . A suivre.
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POUSSIERE D’ETOILE… « EL YIYO »…
30 Août : « Un Ange
est mort… ». Ainsi commençait, au soir du 30 Août 85, José Luis
Carabias, dans des plus tristes reportages de sa carrière. Le destin
avait arrêté, ce jour-là, vers 20h45, sur le sable d’une arène où
il ne devait pas toréer, initialement, la trop courte histoire d’un
jeune homme, et d’un grand torero : José Cubero « El Yiyo ».
Le destin. L’heure inscrite, dans le « grand livre », là-haut.
Il n’y a rien à faire. |
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Accompagnant Antonete et Jose
Luis Palomar, le Yiyo est appelé pour remplacer Curro Romero, tombé du
cartel. Les toros sont de Marcos Nunez et José va monter un faenon à
« Burlero », sixième de la tarde. A l’heure de l’épée,
un premier pinchazo. Le destin frappa à la deuxième estocade, entière,
définitive, mais dont le torero sortit bousculé, roulant au sol sur
lui-même. Emporté par sa charge, le toro fit un demi cercle et revint
sur sa victime. Devant lui, deux hommes, deux peones, deux capotes qui
essaient de le détourner. Le destin ! Quel capote suivre ? Il
n’y en aurait eu qu’un, peut-être… Mais, le destin ! Le toro hésite,
à droite, à gauche, puis échappe au deux capes, trouve le corps du
torero, donne la cornada… Le destin ! La corne pénètre là où la
chaquetilla ne protège pas. La corne lève le torero, et le met debout.
En haut de cette terrible trajectoire, le corps a un soubresaut, un
spasme. Le destin ! La corne a pénétré le cœur du Yiyo, et l’a
déchiré sur huit centimètres. Les yeux « quittent la vie »,
et en s’écroulant au sol, le Yiyo est déjà mort…
Telle est l’histoire d’un
jeune homme qui avait décidé d’entrer dans une profession de poussière
et de gloire. Il avait 21 ans. Il « partait », comme on dit, pour
devenir « una gran Figura del Toreo ». Aujourd’hui, espérons-le,
on se souviendra de lui, dans les plazas. Certains pleureront.
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GRAVE BLESSURE DU CALIFA…
ET MORT ANONYME…
30 Aôut : Qu’il naisse brave, de
haute lignée, ou manso, un toro de combat, dès qu’il tient sur ses
pattes, se met à charger. Alors, le « bambi » hésitant de
Walt Disney devient , à la vingtième minute de sa vie, un combattant.
Quatre à cinq ans plus tard, il sortira à la lumière d’une plaza de
toros, au cours d’une grande feria. Peut-être moins glorieusement, il
participera à ces fêtes populaires, où l’on court le toro, à campo
abierto. Cela donne lieu à des galopades effrénées, qui se terminent
parfois en sauvagerie sur la place du village.
Ce jour, un grand torero, vêtu de rose et
or s’est fait blesser. Toute la presse en parle. Mais là-bas, près de
Guadalajara, un toro a tué une femme de 68 ans. Tout le village est en,
deuil, mais…
30
Août – San Sebastian de los Reyes – Madrid – 5ème
de Feria – ¾ d’arène : Pablo Hermoso de Mendoza et Cagancho ont
mis le feu, face à un bon Carmen Lorenzo. Deux oreilles et « presque
la queue ». Après, cela s’est compliqué avec des Jandilla de
caractère, en particulier le cinquième. Corrida qui s’est transformée
en mano a mano Finito/Ordonez, suite à la grave blessure du Califa, en
ouverture de sa faena au troisième de la tarde, de nom « Rebueno »,
mais qui n’était pas si bon que ça. Bien à la cape, Jose Pacheco débute
fort, tire une première série à droite, templée, muleta basse. Le toro
le prend sur le cite au remate, et lui inflige une cornada grave dans la
face postérieure, milieu de la cuisse gauche, avec une trajectoire
ascendante de 15 cms. Gros dégâts musculaires et pronostic grave. Dax
doit chercher un remplaçant pour sa corrida-concours.
Finito a été torero et lidiador. Le
public s’est montré froid à son égard, mais lui fit accorder une
oreille du cinquième, un méchant garçon que le cordouan domina, en
torerazo. Rivera Ordonez ne voulut pas voir le premier, tua mal son deuxième,
et se déchaîna face au dernier. Larga, véroniques à genoux, tout y
passa, en puissance. Le toro le prit au cours de la faena, laissant à
l’air une partie de son anatomie, que certaines auront trouvée « intéressante ».
Caste du torero qui continue, se bat, et coupe une oreille. Y olé.
30 Août – Linares – 3ème
de Feria – Llenazo : Il a fallu voir 12 toros pour faire un lot
correct de la famille Gonzalez et Sanchez Dalp. Du coup, le lot est sorti
correct, assez difficile, excepté les premier et quatrième qui tombèrent
sur un Ponce qui, avant tout, leur appliqua la lidia adéquate. Jolie
faena au premier, totalement gâchée à l’épée, et oreille du quatrième,
bien estoqué. El Juli remplit la plaza, fit de tout, à vitesse grand V,
mais tua mal. Il fut applaudi avec ferveur. Le local David Gil multiplia
exploits debout, à genoux, de face, de dos, en un mot fit tout pour
couper les oreilles. On lui en donna deux du cinquième. Ephémère heure
de gloire, gravée dans la photo : Sortie a hombros en compagnie de
Enrique Ponce.
30
Août – Colmenar Viejo – 5ème de feria – Media plaza :
La minute de silence dura vingt secondes. L’ombre du Yiyo n’eut que le
temps de passer. La corrida d’Arauz de Robles, renforcée d’un
Guadalest, est sortie vilaine et « armée suspect ». Tiens
donc! Il n’y a pas, ce jour, de grandes figures au cartel… Alors ?
Le triomphateur sera le jeune Jesus Millan, avec trois oreilles et une
grosse estocade au troisième. Mais le « vrai bon » aura été
Eugenio de Mora, auteur d’une grande faena, au bon cinquième. Faena de
rythme et de temple, avec de grands moments à la naturelle. Deux
oreilles, malgré une vilaine épée. Davila Miura ouvrait le cartel. On
l’a trouvé « pesant », mais il donna vuelta méritée au
quatrième. A signaler que le petit premier provoqua un batacazo
monumental, bousculant tout sur son passage, cheval, picador, monosabios..
Mais ce fut un feu de paille…
30
Août, dans les autres plazas : Il est sorti une grande corrida
d’Aldeanueva, à Cuellar, près de Ségovia. Les trois toreros, Juan
Mora, Joselito et Pepin Liria sont sortis en triomphe avec assez
d’oreilles pour faire un sacré ragout.
A Calahorra, manolo Caballero a coupé une
oreille chaque fois, sortant a hombros. Luguillano coupe une, et Abelllan
voit son premier sortir « descoordinado », après une vilaine
vuelta de campana. Les toros étaient de Los Bayones, renforcés de deux
Gabriel Hernandez .
Juan
Jose Padilla est sorti a hombros de Tarazona, coupant trois oreilles en
montant un théâtre de première. La corrida était grosse et dure, de
Penajara. C’est Rafi de la Vina qui montra qualité et toreria, mais il
tua mal. Vuelta au premier, alors qu’il était parti pour deux oreilles.
Higares passa, mais porta une bonne estocade. Silence partout.
A Sacedon, près de Guadalajara, un torero
a pris l’alternative. Trois oreilles pour Sanchez Vara, en ce jour
historique, pour lui. Le parrain était Espla. Le Fandi coupa deux
oreilles au cinquième toro de Soto de la Fuente.
Et pendant ce temps, dans les rues et
ruelles de villes ou pueblos d’Espagne, d’autres drames se nouaient,
dont le principal protagoniste était, le Toro . On parle toujours,
noblesse hemingwaienne oblige, des encierros de Pamplona. Que se serait-il
passé, si le génial yankee s’était arrêté cuver son wisky du côté
de Fuentelencina ? Aujourd’hui, tous les journaux parleraient de
Valdemora Andres, 68 ans, tuée hier par un toro, dans une ruelle de cette
petite bourgade, près de Guadalajara. On lâche les toros en pleine
campagne. Des cavaliers les accompagnent et essaient de guider, de loin,
ce curieux abrivade. Les toros suivent un parcours théorique, et en
principe, déboulent dans le village en fête, selon le circuit établi.
Cela ne se passe pas toujours ainsi. Percutée, victime d’une hémorragie
interne, la dame est morte, et son amie, de 67 ans, est dans un état
grave. Pendant ce temps, aux encierros de Cuellar, deux toros de Diaz
Camacho de Paterna se font la belle. C’est la police qui « les
estoquera », à coups de fusil… Ombres et lumières de la Fiesta,
pas toujours si brava…
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S’ETEIGNENT LES « DERNIERES LUMIERES D’AOUT »…
31 Août : L’été s’en va. Les
matinées sont plus fraîches. Les enfants, mi-contents, mi-anxieux,
rangent leurs cartables neufs et promettent, comme chaque année, d’en
prendre grand soin et de bien travailler…Partout pareil,
même au pied des plazas de toros
de Linares, Calahorra, ou des « madrilènes » de San
Sebastian de los Reyes et Colmenar, dont les lumières se sont éteintes,
à l’arrastre du dernier toro de la feria. Eteintes pour un an, parfois.
Tiré, le dernier verrou … « On a donné feria… maintenant, on
passe à autre chose! Bonne rentrée, à l’année prochaine »
31
Août – San Sebastian de los Reyes – 6ème et dernière
– Plein : Luis Francisco Espla remplace Jose Tomas, qui récupère
de sa douloureuse cogida de Linares. La plaza est pleine, et le public, bénévole.
La corrida de Vitoriano del Rio sort inégale, avec un toro supérieur à
la muleta, sorti sixième. Gros triomphateurs, aux portes de Madrid,
Joselito et Juan Bautista. A son habitude, Luis Francisco Espla toréa
avec science et philosophie écoutant ovation et silence. Joselito portait
le poids de la corrida. Il ne put rien face au triste premier, estoqué
bas. On le vit, par contre, très décidé, recevant le cinquième par
larga à genoux, toréant volontaire un toro
un peu tardo, et
terminant d’une grosse estocade. Il n’en fallait pas moins pour voir
tomber les deux oreilles – Jean-Luc Jalabert débuta, les deux genoux en
terre, sa faena au bon sixième. Faena variée, liée, alternant de bonnes
séquences sur les deux côtés et variant les remates. Bon coup d’épée
et deux oreilles. Certes, la « troisième » de Madrid n’a
pas le poids de Las Ventas, mais, la Presse est là, certains aficionados
de la monumental, aussi. Le fait d’y « être bien », surtout
lorsque l’on commence, est important. Mission donc remplie pour Bautista
qui signe un joli mois d’août avec notamment: Bilbao et « banlieue
madrilène », sans parler de Dax, où il est « définitivement
entré » dans le Sud Ouest. Enhorabuena !
31
Août : Dans
les autres plazas : Fin de la feria de Linares, avec une corrida de
rejoneo, à six cavaliers, qui a vu le
triomphe
de Martin Gonzalez Porras, voisin de Linares, devant les frères
Domecq et Andy Cartagena. A Colmenar,on a tiré le triste rideau d’une
feria discutable et discutée, par une novillada de Antonio San Roman où
, seul Alberto
Martin a pu donner une vuelta.
Baisser de rideau, de même, à Calahorra. Cinq toros de los
Espartales et un Loreto Charro (2ème) ont permis à Padilla de
couper trois oreilles, à toute vapeur, tandis que Finito et Caballero
saluaient quelque ovation.
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BAYONNE , AU PIED DU « MUR DE L’ATLANTIQUE… »
En bords d’adour, la temporada tire à sa
fin. Ce prochain week-end verra se dérouler « la Feria de l’Atlantique » :
Deux corridas et la finale des novilladas non piquées. Deux corridas qui
scelleront l’histoire d’une temporada difficile, où la plaza, qui
avait mis la barre très haut depuis deux ans, s’est retrouvée plongée
dans les tristes méandres des échanges aigre-doux qui, toujours,
accompagnent les choses quand elles ne
se déroulent pas comme on voudrait. C’est quand même bizarre
que le « C’est pas moi, c’est l’autre », ne se crie bien
haut, que quand cela ne marche pas bien, jamais après une réussite…
Jusqu’à présent, la saison Bayonnaise
est sortie «chunga »…comme partout ailleurs. La météo qui démolit
la novillada, une corrida d’alternative presqu’oubliée, deux « problèmes »,
les 13 et 15 Août, en partie occultés par les triomphes toreros. Reste
la corrida des fêtes et l’enthousiasme débordant de Ferrera. Reste la
corrida de rejoneo, et « don Pablo » de Navarra. Le public est
venu en masse, plein d’espoir et de générosité. Il n’est pas encore
sorti avec, dans les yeux, cette lumière qui dit : « Que c’était
beau ! Qu’on est heureux ! On a repris de l’Aficion pour
quinze ans ! ». En fait, on a connu cette lumière-là qu’en
une seule occasion, cette année… à la sortie de la Victorinada de Mont
de Marsan.
Bayonne présente deux corridas :
Torerista, samedi, avec notamment la venue du Juli. Torista, dimanche,
avec les Victorinos. Un programme qui, sur le papier, est synonyme d’événement :
Toros de Santiago Domecq - Samedi 2
septembre - Attention : Paseo à 17h30. On les espère bien présentés,
pas trop lourds. On sait leur qualité, mais on sait également les
risques de faiblesse. En Face : Enrique Ponce. Mal à l’aise devant
« les vilains » du Puerto, le 13 août, le Valenciano, torero
de Bayonne, nous doit le desquite - El Juli arrive. Certains adorent,
d’autres ont décidé qu’ils détestaient, d’entrée. Cependant, la
réalité est là : 17 ans, figura del Toreo, payant comptant
partout, coupant des sacs d’oreilles dans les provinces… « Ah
oui, mais dans les bleds ? ». Bien non ! Il suffit de
regarder les bilans des grosses ferias… Séville, Madrid, Bilbao, et
tant d’autres, en seconde catégorie « sérieuse ». Juli est
là, a traversé un mois d’août triomphal, que seul a pu lui discuter,
dans d’autres conditions, Jose Tomas. Alors, on voit, sans parti pris et
on juge, en connaissance. Mais rien ne pourra désormais empêcher Julian
Lopez, d’être un des gros triomphateurs de la saison 2000. Et là, la
surprise ne joue plus. Le poulbot s’est fait homme…à 17 ans - Sebastian
Castella se présente, de matador. Il arrive au plus haut niveau. A lui de
justifier. Cependant, on ne pourra que saluer la progression et attendre
avec patience les différents « règlages » qu’impose le
passage du novillo au toro.
Voir les toros de Santiago Domecq
Toros de Victorino Martin - Dimanche 3
septembre – 17h30 : On ne présente plus les toros de Victorino.
On ne présente plus le ganadero. On ne choisit pas les Victorinos. On lui
demande « des toros pour Bayonne », et il choisit . Après, on
discute. Aussi, pas de photos du lot. Ce que l’on sait : Victorino
n’a pas triomphé, ici, l’an passé. Et il n’a pas aimé cela. Ce
que l’on sait : la corrida vient bien présentée et armée. Ce que
l’on sait : C’est une grande année Victorino. Référence :
Castellon, Madrid, Nîmes, Mont de Marsan, Valencia, avec un point
« gris foncé », Vic. A n’en pas douter, il se passera
quelque chose dimanche. En face, trois spécialistes: Stéphane Fernandez
Meca, relevant de blessure, mais « lleno de ilusion », pour
cette corrida. On sait sa solidité et son pundonor. Pour mémoire, sa
sortie face aux Palhas de Tyrosse - Pepin Liria a connu cette année
gloire et douleur, par les Victorino : Un toro gracié, à
Badajoz…un victorino qui le prend, à Mont de Marsan. Pepin Liria,
guerrier et torero, bien connu de Bayonne, qui, cependant, ne l’a encore
jamais vu en plénitude. - Se présentera le cordouan, blond frisé, Jose
Luis Moreno. Un torero qui a réussi, à plusieurs reprises, le
tour de force d’imposer à du toro dur, un toreo templé, lent, profond.
Spécialiste de grosses faenas devant les Victorinos, il est également le
spécialiste d’en avoir perdu les trophées à cause de l’épée.
Torero à découvrir, qui pourrait en surprendre plus d’un.
Voir les toros de
Victorino Martin Andres
11 Heures – Finale des Novilladas non
piquées. Ganado de Torrecilla pour deux petits poucets du toreo,
pleins de superbe, d’ambition torera, de courage et de talent :
Cesar Jimenez, et Morenito de Aranda. Ces deux ont déjà marqué la
temporada 2000, chez nous. Les accompagnera un troisième, remarqué le 15
Aôut , « Angelete », de Caceres.
Un gros week-end d’Aficion, donc, à
Bayonne, d’autant qu’il sera accompagné de multiples expositions et
animations, autour des arènes, notamment. Plus tranquillement, dans les
salons de l’Hôtel Mercure, « Toros 2000.com » invite tout
ceux qui n’ont pas la chance d’avoir Internet, à une journée de
« surf gratuit » sur le Web Taurin. Nous serons heureux de
vous y accueillir .
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