"La
muleta dans la main gauche, l'épée dans la main droite ... et le coeur
au milieu !"...Pepin Liria.
Qui aurait dit que ce jeune homme pâle,
timide, novillero parmi tant d'autres allait devenir "una figura del
toreo"? Qui aurait dit que cet homme calme et doux, allait se révéler
un lion, ou plutôt un gladiateur, capable de dévorer le lion, tout
cru?
Et pourtant, avec Pepin Liria, on est
peut-être devant une des plus grandes injustices du Mundillo taurin des
années 2000.
Ce
que sont "les choses du destin et du monde taurin".
Quelques exploits face à des ganaderias dites dures, et
surtout, parce qu'il fallait se faire une place à tout
prix, et voilà le torero de Cehegin classé dans la catégorie
des toreros batailleurs, chair à canon, légionnaires
abonnés aux toros-toros, ce qui pourrait sous-entendre
avant tout, courage, vibration, mais aussi un certain
manque de classe. C'est là une grave erreur, car, à
chaque fois que le diestro s'est vu affiché avec du
ganado dit de garantie, permettant le toreo reposé, il
a démontré de grandes capacités pour le toreo templé,
voire artistique, triomphant devant les figures du haut
du tableau.
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De fait, et malgré ce
"Système" qui le cantonne aux corridas dures, Pepin Liria,
année après année, se fait une place aux premiers rangs, progressant
dans l'escalafon, affichant régularité dans la progression et une
admirable constance, malgré la dureté de ses rendez-vous, tout au long
de la temporada.
Capéador décidé,
lidiador efficace, Liria affiche avant tout une décision à toute épreuve,
appuyée sur une technique claire et sans faille: peser sur le toro et
baisser la main. Quand le toro ne veut plus passer, envahir son terrain
et arriver presque à le faire reculer, à l'anéantir.
Bousculé, roué de coups, l'homme est là, dans le berceau de cornes,
et le toro, tout à coup, a peur et se rend. Le public, qu'il soit de la
Maestranza, de las Ventas, de Pamplona ou de "chez nous", ne
peut que se rendre aussi, et saluer la valeur de ce gentil père de
famille, grand joueur de golf, qui se transforme en formidable
Spartacus, lorsqu'il revêt le traje de luces.
"La muleta dans la main gauche, l'épée
dans la main droite ... et le cœur au milieu", une définition qui
va comme un gant à Pepin Liria, d'autant que pour ce qui est de l'épée,
elle fonctionne souvent tel un coup de canon, malgré le piquant des
cornes et les dernières "mauvaises idées" affichées par les
toros, comme dernière tentative de détruire l'indestructible...
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Ses exploits, face
aux Victorino, et, un 1er Mai 97, tout seul face aux Sanchez Ibarguen,
en ont fait un torero admiré de Séville, au point qu'elle lui a ouvert
sa Porte du Prince. Madrid salue très bas sa constance est ses efforts,
exigeante mais également bienveillante à son égard, parce que
respectueuse de cette image vivante de cette profession: Matador de
Toros. Pamplona en a fait un triple triomphateur consécutif de ses San
Fermines, et la France l'accueille toujours avec respect. On sait qu'il
va payer comptant, comme, par exemple, à Mont-de-Marsan, avec les Victorinos.
Pepin
Liria, un homme qui, en aucun cas, n'usurpe la profession affichée sur
sa carte d'identité:
"Matador de Toros". |