Il
n'a pas les yeux turquoise de "PAQUIRRI", mais c'est quand même
bien "le fils de son père".
Bâti comme un athlète, bien campé
sur des jambes fortes, il passe en puissance et ne connaît pas les
fioritures. Il ne banderille pas, mais, secoué des mêmes tics, va au
toro pour le combat et non pour la danse. |
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D'un répertoire
très court au capote, il assène à ses adversaires, avec une muleta de
taille très réduite, un toréo classique, musclé, que seuls les plus
encastés peuvent digérer. On a alors de sérieuses empoignades où
rejaillit la caste du torero. Souvent, le toro renonce, et l'on assiste à
un trasteo brouillon, accroché, parfois émaillé de sérieuses voltiges,
car le fils de Paquirri s'arrime et tente tout, souvent avec réussite.
On pourrait
penser, au souvenir du père, et à sa forme de toréer, qu'il est un grand
estoqueador. S'il lui est arrivé de porter de grands coups d'épée, il
n'atteint, actuellement dans ce domaine, ni l'orthodoxie ni la régularité de
Paquirri. |
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Beau gosse,
poursuivi par les médias, Fran porte haut le pavillon de la dynastie torera.
Il suit le début de carrière de son père qui ne se révéla "le"
lidiador et "le" torero complet qu'en 1971, 5 ans après son
alternative. Jusqu’alors, les resenas parlaient d'un torero bullidor, qui
cachait mal, avec ses largas et ses banderilles, la « vulgarité »
de son toréo. |
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Francisco Rivera
Ordonez porte sur les épaules le poids de ce prestigieux passé avec un énorme
mérite. Riche, adulé, il a des coups d'orgueil, de hargne et de gueule, qui
traduisent une vraie personnalité. La preuve en deux anecdotes: la terrible
corrida, en recevant son premier toro à la cape, en plaza de Pamplona (1998)
où tout le monde le croyait disloqué, raide mort. Le torero se releva et, dépenaillé,
vêtu d'un vieux blue jean, termina la corrida, coupant deux oreilles et au
passage, écrivant une des plus belles pages de son histoire et de celle de la
plaza. On pourra évoquer aussi sa confirmation d'alternative à Madrid, où
Joselito et Ponce lui volent les quites, mais également son insistance, à la
limite de la provocation, à faire utiliser par sa cuadrilla, en plaza de
Bilbao, les banderilles aux couleurs nationales, ce qui "alourdit légèrement"
l'ambiance...
Il n'a pas
les yeux turquoise de son père, mais il est bien le fils de "PAQUIRRI".
A n'en pas douter, il a d'énormes qualités à développer, et sa carrière
devrait prendre, sous peu, une nouvelle trajectoire. Peut-être en l'an 2000,
cinq ans après son alternative...
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