M.D. EL CORDOBES

M.D "EL CORDOBES" - Manuel Diaz Gonzalez
Né le 30/6/68 à ARGANDA DEL REY (Madrid)
Fils présumé (jamais reconnu) de Manuel Benitz "EL CORDOBES"

Premier costume :
Première piquée : 7/4/85 - CORDOBA
     Novillos de Lora SANGRAN avec Paco Zorito et Rafael Gago
Présentation en France : 25/7/87 - GARLIN - (Bordeaux et or)
     Novillos de Fano, avec Angel Leria et Corinne Bernard 
Présentation à Madrid : 15/8/88 - (Tabac et or)
     Novillo de SOTO GUTIERREZ - "Alado" - N°10 - castano 
          "EL FORMIDABLE" - Jose Garcia "EL JOSE"

Alternative : SEVILLA - 11/4/93 - (Vert empire et or)
     Toro de TORRESTRELLA - "Quitasuerte" - N°9 - 577 Kgs - Negro
          CURRO ROMERO - ESPARTACO
Confirmation : MADRID - 20/5/93 - (Tabac et or)
     Toro de BALTASAR IBAN - "Fusilillo" - N°47 - 533 Kgs - Negro chorreado
          ARMILLITA CHICO - FERNANDO LOZANO 
Confirmation à Mexico : 19/11/95 -(Bleu et or)
     Toro de REYES HUERTA - "Soy de oro" - N°70 - 532 Kgs - Negro bragado
          MANOLO MEJIA - HUMBERTO FLORES

       Est-il vraiment le fils de Manuel Benitez "El Cordobes"? La loi l'a accepté. Peut-il porter le nom artistique du "Cordobes"? La loi l'y a autorisé.

      Mais, au-delà de ces joutes juridico-familiales, qui ont fait, par-delà le malaise et la douleur, les choux-gras de la presse du cœur, nom pudiquement donné à la presse à scandale, il y a un homme, un torero.
      Ou Manuel Diaz est le fils du chevelu de Villalobillos, ou il en a vu tous les films, toutes les photos, lu toutes les biographies, étudié toutes les anecdotes, les coups de folie. Ce n'est pas du Benitez, c'est comme du Benitez... En fait c'est du Manuel Diaz. 

         Et c'est là qu'on arrive a un espèce de psychodrame, qui mobilise tout le monde, et finit par desservir le torero, s'il ne déroute pas l'homme. Les aficionados de tous âges, aiguillonnés par le rébachage médiatique, vont sans cesse chercher à percer le secret: Fils ou pas du célèbre "El Cordobes"? La loi, ici, n'aura pas de place: les anciens essaieront de retrouver ces gestes, ces attitudes, devant et hors du toro, qui leur feront revivre leur aficion et qui effaceront leurs doutes: "Il est bien le fils de son père". Les jeunes aficionados, qui n'ont pas connu Manuel Benitez, sinon peut-être, entrevu lors de son dernier retour valable de 1980, vont vouloir se faire une image, une opinion: "Il est comme le Cordobes des années 60, dont on m'a parlé..." Et le jeune homme est là, au milieu, jouant un rôle qui, certes, a du lui rapporter argent et position sociale, mais n'arrivant pas, dans le ruedo, à se définir comme torero, tantôt admirable, tantôt horripilant, décidément très loin de valoir son célèbre géniteur, grand inventeur du "saut de grenouille".

      Manuel Diaz, qui n'a ni la personnalité, voire le génie, ni les facilités naturelles du Benitez - ceinture, poignet, main gauche - s'évertue à l'imiter, voire le parodier, sans pour autant arriver à passionner la foule, aficionada ou pas.

       Du coup, cantonné dans cette hérésie, Manuel Diaz, garçon hyper-sympathique et pourvu de ses qualités toreras propres, piétine et se cantonne au rang du torero populaire qui n'atteindra jamais celui de l'idole. C'est peut-être mieux ainsi, mais c'est à la fois dommage pour le torero, et pour l'homme, condamné à jouer celui qu'il n'est pas.

      Dommage pour le torero. Pouvant être excellent à la cape, ce que n'était pas le papa, Manuel Diaz, tantôt baroque, tantôt classique est capable "de mettre le feu, à la façon de" ... dans les plazas de troisième catégorie, sans pour autant faire exploser l'audimat. On sourit, tout au plus, en le voyant donner la vuelta à l'allure d'un finaliste du 200 m aux jeux olympiques... Quelle allure ! Mais, El Cordobes junior est aussi capable, devant les regards ébahis, de toréer classique, templé, lié, suave, loin des clins d'yeux et des grimaces (référence: le toro de Samuel à Dax). Comme il est, par ailleurs, tueur sûr, on est en présence d'un bon torero, prisonnier d'une image qui n'est pas la sienne, et qui ne peut que continuer dans ce registre, sous peine de ne plus intéresser personne.

      Trois éléments réunis permettent à Manuel Diaz de parfaitement fonctionner malgré le fait de ne jamais avoir triomphé dans une feria de première catégorie, (à part quelqu'éclair à Valencia et Bilbao): Tout d'abord, la sympathie qui émane de lui son ardeur et ses qualités toreras propres, indéniables. Deuxièmement, une parfaite administration, qui sait exploiter le filon et fonctionne sans déranger le "Système". Enfin, le manque de culture taurine des masses nouvellement arrivées à la tauromachie, exploitées par les diverses presses du cœur, écrites, télévisées, qui ont tellement vendu en comtant l'histoire du jeune torero seul, pauvre, abandonné par son richissime père... aujourd'hui marié à la fille d'un célèbre ganadero-empresa-homme d'affaires.

      Les plazas se sont remplies, la Presse à vendu, le garçon a gagné de l'argent.... Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il n'empêche que le torero et l'homme méritaient plus... et le nom, de même...

Arrive à l'alternative avec 128 Novilladas
NOMBRE DE CORRIDAS
(Espagne et France)
1993 : 44 corridas - 74 oreilles
1994 : 56 corridas - 148 oreilles
1995 : 80 corridas - 114 oreilles
1995 : 126 corridas - 354 oreilles
1996 : 110 corridas - 256 oreilles
1997 : 89 corridas - 167 oreilles
1998 : 108 corridas - 216 oreilles
1999 : 96 corridas - 161 oreilles