MADRID  -  FERIA DE SAN ISIDRO 2000

      Evoquer le bilan ganadero de la feria de Madrid  est la chose la plus difficile qui soit. 28 spectacles et tant de toros lidiés, tant de toros « devueltos » ... On y perd le compte, mais surtout, il est difficile de trouver une corrida sortie complète, six toros du même fer, ayant de plus, donné satisfaction. De fait  8 lots de toros sont sortis complets, en plaza de Las Ventas, deux d’entre eux donnant grande satisfaction. Il y eut d’autres « demi lots », voire quelques individualités qui ont sauvé des ganaderos, mais le résultat reste bien pauvre. Par contre, carton plein pour les novilladas « Torreon », « La Quinta », Baltasar Iban, sorties complètes, bien présentées et très importantes, avec médaille d’or pour la première. Les corridas du Rejoneo sont catégorie à part, et font rarement défaut. Mais elles ne peuvent entrer dans le concours des meilleures ganaderias de la feria.
SAN ISIDRO 2000 a donc pour vainqueurs :

VICTORINO MARIN – 9 Juin – Dernière corrida du Cycle

      Cette corrida  s’est lidiée dans des conditions difficiles, à cause du vent qui balayait le ruedo, ce jour-là. Les toreros ont pu faire briller les toros au cheval, mais les toréer avec qualité, dans le terrain adéquat, fut impossible, et personne ne put couper de trophées, ce qui fausse le résultat d’une grande corrida de toros.
     Bien présentés, très sérieux, alors que pas trop lourds (499,6 Kgs de moyenne) les Victorino ont montré caste et bravoure, deux d’entre portant haut le pavillon de la ganaderia, surtout le sixième « Herrador », dernier de la feria, un grand toro ,dans les trois tiers, bien toréé par Jose Luis Moreno.

GUARDIOLA FANTONI – 6 Juin  - 25ème de feria.

     Corrida compète,  bien présentée et sérieuse, quoique sans exagération dans les armures. La corrida a pesé 563,1 Kgs de moyenne. Elle a fait son devoir face au picadors, mais c’est surtout en noblesse qu’elle a brillé. Grande qualité des Villamartas, nobles en « enracés », dans les muletas de trois toreros qui, à part un Victor Puerto magnifique, n’ont pu les comprendre, ni les aguanter. Grand toro : « Violin », sorti troisième.

ADOLFO MARTIN – 4 Juin  - 23 ème de feria.

      Le ganadero se sauve pour deux raisons : l’une futile, de par la parenté avec don Victorino, et donc le « morbo » qui entoure la pseudo rivalité que l’on veut faire monter dans l’esprit des aficionados. L’autre, beaucoup plus importante et sans appel, : Adolfo Martin a sorti le toro de la Feria : « Malagueno II », sorti sixième, lidié par Oscar Higares. Ce toro a créé l’émotion de par son magnifique comportement au cheval, chargeant fort et de loin, sous les bravos, et son jeu à la muleta du frisé madrilène qui a été bien en-dessous de sa qualité. La Vuelta posthume fut d’apothéose, et tous les prix viennent le récompenser. Le reste du lot a été pour le moins disparate, tant sur le plan présentation que forces et comportement.

Les autres ganaderias et toros  importants de la feria :
JAVIER PEREZ TABERNERO
– 21 mai – Lidia quatre toros qui furent très brillants, malgré la pluie. Triomphe de David Luguillano, avec le toro « Curioso II »
ALCURRUCEN
 se sauve à moitié. La corrida du 19 fut un semi-échec, mais le fer Lozano se sauve par un grand toro « Ringollano », qui mit en échec Manolo Caballero, lors de la corrida de la presse, le 31 mai.
DOMINGO HERNANDEZ
  sortit le 2 juin, plusieurs toros importants sous deux fers : « Pinturero », lidié par Zotoluco, « Polvorillo », de Garcigrande qui fit le triomphe de Miguel Abellan .

On parlera aussi de plusieurs toros du Puerto San Lorenzo, en particulier les deux du Zotoluco ; des Dolores Aguirre, mis en évidence par Le Califa et Victor Puerto ;  de quelque Bayones, Arauz de Robles, mais qui furent quelques étincelles dans une immensité de grisaille.

Par contre, à souligner « en double gros trait » les trois novilladas , trois fers qui se couvrirent d’honneur :
EL TORREON
23 Mai
LA QUINTA
16 Mai
BALTASAR IBAN
 30 Mai