Reseña du Dimanche 6 août 2000

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ANTONIO FERRERA TRIOMPHE  « A TOUTE VAPEUR ».

     6 Août – Bayonne – Corrida des fêtes – Tarde agréable avec un poil de vent -  Trois gros quarts de plaza. Ambiance « des fêtes », sans les outrances passées, malgré les sempiternels braillards.
     Les toros de Cebada Gago ont déçu. Déçu par une présentation inégale, et parce que la corrida n’a pas servi, à divers degré, malgré quelques velléités à la pique. Le mauvais lot fut pour Padilla, qui eut en premier un champion du crochet du droit. Le Jerezano s’en défit avec l’approbation de tous. C’est bien ainsi, car autrement, Tyson n’avait qu’à bien se tenir ! !. Le quatrième est sorti « enterandose », « pensandolo », un cérébral, qui calculait ses angles et ses charges. Le typhon, en baisse d’intensité, semble t’il, essaya bien de lui faire tirer droite ligne, mais en vain. Le toro déclenchait à retardement, ce qui agaça tout le monde. Padilla, qui ne sortit pas, aujourd’hui, la Portagayola, mais surveilla avec attention celle tentée par son jeune camarade, a écouté le silence, pour deux actuaciones sans relief, même aux banderilles.

    Luisito a pris une terrible rouste par le dernier de la journée. Pris et repris, ballotté de corne en corne, le costume troué comme du gruyère, il est revenu et, dignement a estoqué son adversaire, donnant une vuelta, pour que tous puissent se convaincre qu’il était toujours entier. Pour un torero qui ne torée que peu, Ludovic s’en est bien sorti au troisième, reçu a portagayola, pour un capeo mouvementé. Le toro, flojito, donna une vuelta de campana, avant d’attaquer un  premier temps de brave. Toro qu’il fallait consentir, ce que réussit Luisito, en début de trasteo. Cela marcha moins bien ensuite, et le français se gagna l’ovation pour une estocade correcte, portée avec facilité. Le sixième était un gros méchant qui fit voler en éclat la demi-tonne de picador, avant de prendre trois rations de fer supplémentaires. Encasté, listo et brutal, le toro prit vite l’ascendant sur l’homme et cela se termina en drame. Le torero souffre d’une lésion au dos et un puntazo, presque rien, en comparaison de ce qui aurait pu se passer.

      « Tu verras, il a changé… » Bon ! on vous croit, monsieur l’apoderado. Mais pas aujourd’hui ! Demain peut-être. Antonio Ferrera a coupé deux oreilles, presque trois. Il les a coupées avec cet entrain, avec ce dynamisme, avec cette furie, qui séduisent la grande foule, et en laissent d’autre perplexes. Malin en diable, il connaît tous les rouages  de la transmission au tendido, et comme, par ailleurs, il a d’excellents moments, le tout est bien vendu, empaqueté de fluo, et c’est ainsi que l’on sort a hombros. Sympathique et efficace.
    D’excellents moments, il y en eut : au capote dans sa réception au deuxième, le remate étant de première. Aux banderilles, avec saut avant et après la réunion, le tout agrémenté d’un saut de barrière qui, s’il n’y prend garde, va le faire atterrir, un de ces jours, sur les genoux d’une jolie dame de la barrera, ou même de la contrabarrera. Impressionnant ! Quiebro efficace et spectaculaire eu cinquième, le torero s’autorisant une vuelta al ruedo. 

      Le deuxième était peut-être le meilleur de la journée. Ferrera l’attaqua au centre par deux « changés dans le dos » suivis d’un première série de derechazos, magnifiques de calme, de templé, muleta devant, captant le toro et le tirant loin derrière, sans forcer la figure. Il voulut continuer ainsi, mais « las cosas se torcieron »,  les « choses se tordirent ».. .et lui aussi. Les séries suivantes virent le corps se casser, un peu brutalement, avec cependant quelque volonté de se redresser, mais le toro ne le permit plus. Faena enlevée, vibrante, terminée par un gros coup d’épée, précédé d’un « esta muerto, senores ! », tout à fait convaincu et convainquant. Mort rapide du toro, oreille et pétition de la deuxième. Deux vueltas. Bueno. Le salinero cinquième ne se laissa pas toréer de cape, arrivant au pas, sortant à l’envers du capotazo. Pouah ! Toro que l’on n’a pas trop piqué, mais qui arrive gazapon en début de troisième tiers. Il ne laissera pas Ferrera en paix, marchant sur lui, l’obligeant à se replacer. Quand enfin il se calma, ce fut pour s’arrêter totalement. La faena, brindée au président de sa pena, se termina par une entière « para Bayona », un poil de côté, mais portée avec foi. Descabello et, on dira… « enthousiasme débordant » du torero qui coupe sa deuxième oreille et sort en triomphe.