L'ACTUALITÉ TAURINE
(Octobre 2002)

 

"L’HEUREUX DEPART" DE CURRO VAZQUEZ

     1er Octobre : Longue et très intéressante entrevue, dans « El Pais » du 29 Septembre : Rencontre à bâtons rompus entre Agustin Diaz Yanes et Curro Vazquez, maestro à l’ancienne, torero « de toreros », qui va faire ses adieux « définitifs », le 4 Octobre, en plaza de Vista Alegre, au cours d’une corrida, en mano a mano avec le Juli.

     Curro Vazquez : 33 ans d’alternative ; tête « privilégiée » du Toreo des années 70/80 ; le corps zébré de blessures, et avant tout : Toreria, de tous les côtés.
    Sur ce long entretien, le diestro revient sans détour sur sa carrière, ses débuts, cette fin proche…

     C’est sa deuxième retirada… La première, bien triste, eut lieu en 1994. Cette fois, c’est différent… le torero s’en va, heureux.
     « Il y a quelques années, quand je me suis retiré pour le première fois, j’étais triste. Tout le monde était triste. Cette fois, c’est différent : nous sommes tous heureux. Artistiquement, j’ai réussi « plus » que je ne le pensais En fait, je n’ai jamais voulu être le Numéro Un, parce que j’étais conscient que je n’avais pas les qualités pour l’être.
     Avant, quand j’étais gamin, je passais mon temps à parler avec mes amis, des toreros que j’admirais : Bienvenida, Ordoñez, Antoñete,  Rafael Ortega, Paula, Camino, El Viti. Maintenant, il m’arrive d’entendre la même chose, à mon sujet. Alors, je me contente de cela : qu’on me prenne en référence, qu’on me respecte, qu’on dise mon nom, de temps en temps, et qu’on dise que j’ai été un bon torero… »

    Un torero « référence », un artiste exceptionnel, pur, hermétique, fidèle à lui même et à sa conception du Toreo… Une fidélité qui lui a coûté beaucoup de sang..
     « Les cornadas influent beaucoup sur ta carrière, surtout au début. Par exemple, la blessure du jour de mon alternative, en 1969. Celle-là m’a fait très mal « dans la tête », parce que c’était « mon premier toro », et qu’il ma mis une cornada très forte, très douloureuse… Je suis parti faire l’Amérique, mais j’en avais toujours les séquelles, « dans la tête »…
     Ensuite, les autres cornadas ne m’ont pas fait le même effet. J’étais plus préparé à cela. Par exemple, la très grave de 83, à Madrid. A la clinique, je pensais que je n’allais plus toréer de ma vie. Pourtant, je reprenais l’épée un mois plus tard, et toréais mieux que jamais… »

     Petit paragraphe sur la peur, et comment un torero peut arriver à surpasser sa peur, celle du public, celle de ses compagnons, rien que pour garder son propre respect : A ce sujet, l’anecdote du toro de Peñajara, de près de 700 kilos, qui, en plaza de Madrid, accrocha Joselito, l’enleva comme fétu de paille et lui mit la terrible cornada au cou. Tous,,sur le coup, eurent peur de fatales conséquences. Curro, chef de lidia, ce jour là, calma tout le monde, s’en fut au toro… et lui coupa une oreille.
     « Il pesait plus de 700 kilos. J’ai vu Joselito voler comme une poupée de chiffon, et j’ai aussitôt pensé : « si je n’y vais pas tout de suite, après, je vais avoir du mal ! ». C’est un de ces moments où, si tu as un doute… tu ne sors plus du burladero. Et c’est à ce moment là que ressort « la race » du torero… Peut-être qu’il m’est arrivé de la laisser dormir, parfois, mais quand venaient la tragédie et des difficultés, j’étais capable d’y apporter solution… »

     On revient à la corrida du 4 octobre prochain : Curro s’habillera à l’hôtel Victoria, comme toujours. C’était l’hôtel de Manolete. Curro connaît bien cette fidélité, qui fait partie de tout son parcours taurin.
     « Depuis tout jeune, j’ai aimé « être » avec les torero. J’avais plaisir à m’entourer « d’Anciens », et  à les écouter. Tant des banderilleros, comme Michelin, Almensilla, Tito de San Bernardo, que des matadors, comme Angel Luis Bienvenida, Domingo Dominguin… A les écouter, tu apprends autant, et tu t’entraînes aussi fort que devant le carreton… C’est tout un enseignement que de parler de toros, avec ceux qui savent, et qui « transmettent des choses »…
     « Dernièrement, j’ai passé deux jours avec Rafael de Paula. A Malaga et à Huesca. Le premier soir, nous avons parlé de toros jusqu’à quatre heures du matin. Pas seulement de faenas ou de muletazos, mais aussi de « comment on doit s’habiller », de « comment conjuguer les couleurs », de la façon d’être et de marcher, dans la plaza, hors du toro…Et de tout cela, Rafael de Paula en sait plus que personne…
     Le lendemain, à Huesca, il est venu dans ma chambre, pendant que je m’habillais. Personne ne peut savoir à quel point je me suis habillé ce jour, à la perfection et a gusto. Je voulais que tout soit parfait, devant Rafael. Au point même que mon frère Jose me dit « C’est un des jours où je t’ai vu t’habiller, le plus « a gusto »… Et c’est la vérité »

     Et puis, les souvenirs, les photos, la technique… Curro Vazquez, avec Paula et Antoñete, a été de ceux qui ont le mieux toréé de cape, dans les dernières décades… Il prend le capote délicatement, sans le pincer, le froisser, les paumes des mains vers l’extérieur, comme le naturel prolongement de ses poignets.

    « J’ai toujours aimer toréer, et « toréer bien », avec le capote. C’est plus difficile qu’avec la muleta, peut-être parce que les deux mains toréent en même temps. C’est difficile à expliquer.
     Tout ce qui est « d’arrêter » le toro, et de faire "aller les bras" à son exacte vitesse, le capote « templando » sa charge brutale… çà, c’est une merveille. Les capes ne doivent pas peser trop lourd, et ne doivent pas être trop « amidonnées » ou « encollées », parce si elles sont trop raides, tu ne peux pas les « dominer », avec les poignets. Et c’est avec les poignets que l’on torée bien…
     A la muleta, cela dépend de la condition du toro. Mais dernièrement, j’ai bien toréé à gauche, alors que cela m’étais plus difficile, au début. Je me sentais « plus à l’abri », à droite. Mais, à partir de la moitié de ma carrière, je pense que j’ai toréé mieux avec la main gauche. Maintenant, celui qui a le mieux torée de la gauche, ce fut Antoñete.
     A l’épée, c’est autre chose... et le torero sourit : « Cela a toujours été mon point faible, au point qu’un jour, pour conjurer le sort, j’ai même acheté un jeu d’épées à Calatraveño, qui était un tueur sûr. Ces épées avaient aussi appartenu à Chicuelo. Mais, même ainsi… En fait, c’est « son bras » que j’aurais du acheter…
     Mais bon, je n’ai quand même pas été « un désastre »…J’ai perdu beaucoup de triomphes, surtout à Madrid, à cause de l’épée, mais j’en ai tué aussi quelques uns « bien ». Et je n’ai laissé qu’un seul toro « partir vivant ». C’était à Valencia, un 18 Juillet, au temps de Franco…
     Pour moi, la date du 18 Juillet porte malheur : Il y eut trois années consécutives, à cette même date, où les toros m’ont fait mal. Une fois, très mal, même : Une cornada, à Tijuana. J’ai passé deux mois à l’hôpital, et il y avait tant d’américains qui venaient m’y voir, qu’un peu plus et j’apprends l’anglais…

     Tijuana… le Mexique…Il suffit de prononcer ce mot devant Curro Vazquez, pour que ses yeux brillent.
     « Mexico ! J’y suis parti en 1969, et le climat taurin y était alors extraordinaire. Alfredo Leal, et ce figuron du Toreo qu’était Manolo Martinez, me confirmèrent l’alternative.
     Après la corrida, Rodolfo Gaona est venu me voir, et avec lui «Cagancho ». Imagine.. Gaona devait avoir plus de quatre vingts ans, mais il était en grande forme. Ce jour là, j’avais été « fatal », avec l’épée. Alors on demanda à Gaona ce qu’il pensais de moi. Il répondit, avec son accent mexicain, si doux : « C’est que le garçon entre « a pinchar », mais pas « a matar »… Que bueno !
     Puis j’ai souvent été avec Cagancho (surnommé « le Pharaon aux yeux verts »). C’était un ami de ma belle famille. Il vivait tout près. Il aimait de longues conversations… sans se presser.
     A Mexico, j’ai passé des moments extraordinaires, au fronton… Il y en avait un qui portait le nom d’Antonio Velazquez, et où ne venaient jouer que des toreros… Des jeunes et des Anciens, comme le Calesero, ou le Soldado. Les anciens ne jouaient pas, mais faisaient un poker. Moi, j’alternais… je jouais un peu, et allais m'asseoir à la table. Et entre chaque partie, on parlait de Toros...

     Et puis, Mexico… c’est Manolete !
     « Il est celui qui a le plus influé dans notre passion pour Mexico ! » J’ai vu, des centaines de fois, le film de sa présentation, et même maintenant, je sursaute en voyant « la » demi véronique, ou une de ses naturelles, avec cette main, si basse… Je suis toujours ému par l’ambiance, les Olés ! les « Dianas » de la Plaza Mexico. Quelle personnalité ! Mexico « est »… Manolete !

     Et la conversation s’en va, avec le soir… On parle d’argent, de sa famille, de la motivation…
     Il connut sa femme, Pati Dominguin, au début, quand il mit le feu à Vista Alegre. Elle venait le voir, et lui, sentait bien qu’il y avait quelqu’un « de spécial », dans le tendido… Et cela le motivait d’autant plus… « Devant la femme que tu aimes, devant celle qui te plaît, tu es capable de faire les efforts les plus fous… »
     Ce qui l’a aussi motivé ? Que d’autres toreros viennent le voir. Il le dit, avec humilité, les yeux baissés… Curro Vazquez a toujours été « Torero de Toreros »… Quelque chose que ressentent les Aficionados, et la critique, parce que cela n’a rien à voir avec la gloire, ou l’argent, mais quelque chose de bien plus important : Le respect de « ceux qui savent »…
     « Dans cette profession, si tu n’es pas motivé, il est très difficile de rester devant le toro. Et l’argent n’a rien à y voir… Il faut être « tonto », pour penser que l’on peut gagner de l’argent, uniquement en se mettant devant un toro… Alors !
     Bien sûr, l’argent est important, et dans cette profession comme dans toutes, il faut essayer d’en gagner un maximum… Mais, crois moi, si la profession de torero avait été « en amateur », et que personne ne touche un rond, j’aurais toréé gratuit ! »

     Le 4 Octobre 2002, Curro Vazquez va toréer sa 100ème corrida, à Madrid (83 à Las Ventas et 17, à Vista Alegre). Seul a fait mieux Antonio Bienvenida.
     Cela a commencé à Vista Alegre, et cela se terminera là-bas. Curro Vazquez se retire, heureux et content…
     Le 4 Octobre 2002, se retire « Un Torero de toreros », un torero « pour des immenses minorités »… Un Artiste ! Le dernier des « indépendants »…
     Joie pour toute la famille… Tristesse pour l’Aficion… Ce monde, décidément ne peut être parfait !

 

L’AMERIQUE S’AFFICHE…

     2 Octobre : A peine Jaen aura t’elle fermé sa plaza que les toreros prépareront valises et esportones, et passeront « le Charco » (l’océan Atlantique), à destination de la Temporada Américaine…
     Une autre ambiance, un autre stress… d’autres conditions, d’autres publics…
     On va toréer moins régulièrement, sauf pour les plus en vue… mais on va souvent prendre l’avion. Cela, on n’aime pas trop ! Surtout là-bas. Rien que de se dire : « On va toréer à Quito ! », les plus aguerris en blêmissent d’avance, car ils savent qu’avant le paseo, il leur faudra supporter un piqué entre les montagnes et un atterrissage au ras des immeubles, genre « patrouille de France ».
     Bref, on avale ce qui reste de salive, et l’on parle « toros »…

     On débutera au Pérou, avec la Feria de Lima. Les cartels sont déjà affichés ! Seuls quelques privilégiés feront le voyage. Des anciens, seul Vicente Barrera se sauve, et les Ponce, Juli et autres Finito, laissent place à El Fandi, Antonio Ferrera et Cesar Jimenez.

     Puis, arrivera l’Equateur, avec ses corridas « de haute altitude » qui se déroulent à midi, à cause de l’inévitable orage, chaque après midi. Il faut gérer son souffle, bien rester concentrer… et boucher ses oreilles. En effet, la plaza d’Iñaquito est en bout de piste de l’aéroport international de Quito, et aux flonflons de la fête se mêlent les rugissements des réacteurs, poussés à fond, soit pour décoller, soit pour freiner en hâte… On ne sait ce qui est le plus rassurant...
     Quito et sa feria ensoleillée, chatoyante et généreuse. Joselito en est le dernier triomphateur… Il y retournera, cette année, mais à n’en pas douter, c’est du côté de Ferrera Fandi que le équatoriens lorgneront… 

     Mais, le « plat de consistance » de la saison américaine, plus que jamais, est la Colombie : Une vraie saison, de vraies ferias, une authentique Aficion…
     La Colombie, c’est, dans l’ordre, les ferias de Cali, Manizales, Medellin et la temporada en plaza Santamaria de Bogota. Début, fin décembre. Final à la mi février. Certes, les autres pays ont « du poids », mais… sortir triomphateur de ces plazas, dont les public ont un autre niveau d’exigence, ne peut qu’aider à faire monter la cote de l’heureux élu…
     Cette année, plusieurs noms volent au vent colombien : Avant tout, Cesar Rincon et son grand retour. Un peu trop gourmant, semble t’il, il n’a pas été retenu à Cali. Par contre, on le verra, sûr, à Manizales, Cartagena, Medellin, et probablement à Bogota. A ses côtés, deux toreros fortement appréciés : Manolo Caballero et Antonio Ferrera. A voir comment seront reçus les affiches de Cali, et perçus les nouveaux arrivants. On pense, bien évidemment, au Fandi. 

     Et puis, il y le Mexique : Temporada spécifique, d’octobre à Février, tournant autour de la Plaza Monumental de Mexico, et rebondissant sur de multiples plazas de diverse consistance. Comme à l’habitude, Mexico « capitale » repose sur le forte personnalité de son empresa, Rafael Herrerias, qui promet une grande saison… comme d’habitude. A priori, certains jeunes toreros pourraient y faire grand bruit, au côté des valeurs sûres que sont Enrique Ponce, El Juli et Pablo Hermoso de Mendoza… on pense, en particulier, au Fandi, bien sûr, mais surtout  à Cesar Jimenez, qui devrait faire un tabac, au Mexique… a suivre. 

     Reste le Venezuela, qui a perdu de son « charisme taurin », tout simplement parce qu’il n’y a plus de torero « Figura », au plan national, comme le furent à leur époque les Frères Giron ou Morenito de Maracay. Aussi, Caracas a disparu, et le Venezuela se résume en des petites ferias, sans grand impact, sur le planète taurine.
     Ainsi, Valencia de Venezuela vient elle de sortir les cartels de sa prochaine « Feria de la Naranja », qui ouvrira la saison vénézuélienne… Quatre corridas, qui se dérouleront entre les 9 et 17 Novembre, et dont les combinaisons sont les suivantes :
     Samedi 9 Novembre : Corrida dite « du Torero Venezolano », avec des toros de Tierra Blanca, pour Jose Antonio Valencia, Manuel Peña « El Pino » et Cesar Vanegas.
     Dimanche 10 Novembre : Toros de La Ahumada, pour Pedrito de Portugal, Jose Luis Moreno et Otto Rodriguez.
     Samedi 16 Novembre : Toros de La Cruz de Hierro, pour un mano a mano entre Bernardo Valencia et Mari Paz Vega, qu’accompagneront les deux cavaliers Dairo Chica et Luis Augusto Rodriguez.
     Dimanche 17 Novembre : Toros del Capiro, pour Francisco Rivera Ordoñez, El Fandi et Ruben Dario.

 

POUR LE GARD…

     2 Octobre : Comme on le sait, l’empresa de Nîmes a très vite décidé de monter un gros festival taurin, au bénéfice de ceux qui, dans le Gard, ont tout perdu… parfois la vie ; souvent, des années de vie et de travail.
     En fait, il y aura deux Festivals : Le premier, le 6, à Fréjus, et celui de Nîmes, le 12 Octobre.
     Côté « Sud Ouest », si l’on peut féliciter l’initiative d’Alain Lartigue et de Floirac, on attend les propositions que les trois grandes plazas que sont Bayonne, Dax et Mont de Marsan, pourraient faire à leur public respectif, ou plus globalement, afin que « l’Aficion d’ici », apporte également son aide aux amis du Gard…
     Pour ce qui est des deux festivals annoncés, les cartels en sont les suivants :  

     Dimanche 6 Octobre – FREJUS : Manuel Benitez « El Cordobes », Jose Antonio Campuzano, El Fundi, Juan Bautista, Sebastien Castella, Marc Serrano et Patricia Pellen, combattront un lot de Juan Pedro Domecq et Peralta. 

     Pour le Samedi 12 Octobre, NÎMES vient d’annoncer les noms des toreros, et les fers que chacun affrontera.
Le cavalier Andy Cartagena prendra un toro de Luis Terron.
Puis, sortiront successivement :
Un Joaquin Barral, pour Manuel Benitez « El Cordobes »
Un Jose Luis Marca, pour Paco Ojeda.
Un Victoriano del Rio, pour Joselito.
Un toro de Casas, ou un Jimenez Indarte, pour Fernandez Meca.
Un Zalduendo, pour Javier Conde
Un Torreon, pour Juan Bautista.
Un Peralta, pour Sebastien Castella.

     On espère que tous, matadores, ganaderos, et tous les personnels de la plaza, joueront vraiment le jeu du « Festival benefico », c’est à dire, travaillant « le plus gratuit possible », à moindres frais possibles, afin qu’un maximum d’argent parvienne aux sinistrés du Gard.
     Et… bien entendu, on espère que le public suivra…

 

2 OCTOBRE : PANNE DE SERVEUR – Pour l’actualité, rendez-vous demain… en principe. Avec nos excuses.

 

SALVADOR VEGA…
"Gloria y sangre", pour la plus ferme promesse des novilleros.

     3 Octobre : Je ne vais pas vous faire le coup du « C’est la faute au progrès ! », mais vraiment, la merveilleuse invention qu’est internet est souvent « mal servie » par des serveurs qui vous font les plus beaux tours, et s’excusent "après", comme des gosses qui croient que tout est effacé, pardonné, sur un seul « je n’ai pas fait exprès ! ».
     Enfin… que peut on y faire ? Payer et se taire… Aguantar ! comme disent les toreros !Et en plus... nous sommes obligés de nous excuser!

     C’est vraiment mal tombé, hier, car cela nous aurait permis de faire un édito sur Salvador Vega. Aujourd’hui, cela ferait un peu « réchauffé » ! mais voilà un garçon sur lequel il convient de s’arrêter et de faire converger toutes nos attentes, pour 2003.
     Salvador Vega a toréé, mardi, au concours d’Arnedo. Il s’y est montré remarquable, face à une bonne novillada de Miranda de Pericalvo : trois oreilles, mais également une cornada qui aurait pu être très grave.
     Déjà pris, sans  mal, en estoquant, le malagueño se fera surprendre par un dernier arreon du novillo, au moment du descabello. Au bilan : cornada de 25 cms, de bas en haut, à la jambe droite, déchirant les muscles jumeaux. Pronostic réservé, et au minimum, quinze jours de convalo. Le torero, bien entendu, ne veut pas entendre parler de ce repos forcé, et voudra reprendre l’épée au plus tôt.
     Cornada « bête », mais page de gloire, puisque Salvador Vega remporte le fameux « Zapato de Oro 2002 », inscrivant ainsi son nom à la listes de ceux qui ont jadis gagné ce concours, et sont, depuis, devenues figuras.

     Cela fait un moment que l’on suit Salvador Vega. San Sebastian et ses concours 2001 et 2002 nous ont montré ses formidables qualités  de torero, à la fois poderoso et artiste. Une malheureuse cogida lui fit perdre la victoire, à la finale d’Illumbe, en 2001. Et, cette année, il est l’auteur d’une des meilleures faenas du « cycle d’hiver » donostierra.
     Depuis, de très grands moments de toreo, mais aussi de malchance au sorteo, en particulier à Séville. Peu importe! le nom de Salvador Vega « sonne fort », et ce n’est pas notre Sud ouest qui va s’en plaindre, ni baisser le ton : Ses deux prestations de Saint Sever en font le novillero triomphateur de la temporada française, sans doute aucun.
     A suivre donc ce jeune torero, qui doit, l’an prochain « monter encore d’un cran » et arriver à une grande alternative. Le « Zapato de Oro » d’Arnedo ne pouvait mieux tomber, pour le torero… et pour l’aficion.

     La feria 2002 s’est terminée sur ce « grand coup » de Salvador Vega, tandis que Matias Tejela, Alberto Galan et Javier Solis coupaient une oreille chacun.

     1er Octobre – ARNEDO – 5ème de Feria – Plein : Novillada de Miranda de Pericalvo, en général correctement présentés et de bon comportement.
     Matias Tejela coupe un trophée au quatrième, précédé par Alberto Galan, au troisième toro.>
     Salvador Vega a conquis la plaza, par son toreo engagé, très alluré, en deux faenas qui allèrent « a mas ». Une oreille à son premier. Le cinquième, « Rebujino », sera le toro de la feria. Vega va templer magnifiquement sa noble charge, et susciter un gros moment d’émotion au moment de la mort : Le toro le prend, sans mal, au moment de l’estocade. La blessure arrivera, sèche, violente, au moment du descabello. Dernier élan de caste ! Dernier souffle de bravoure du novillo, qui, lui aussi remportera le prix de la Feria.

     2 Octobre – ARNEDO – Dernière de Feria – ¾ de Plaza : Quatre novillos de Jimenez Indarte, très décevants « en tout », et deux sobreros de Miranda de Pericalvo : Le cinquième, très potable, et une espèce de « toraco », très grand, très vilain, très manso, sorti dernier, qui sauta plusieurs fois au callejon et finit très dangereux. Para correr !
     Ivan Garcia, vainqueur de la récente et décevante feria d’Algemesi, ne put rien faire. Silence partout -  Javier Solis, fraîchement débarqué de Mexico, où il a fait une excellente impression, n’a pas laissé passer le seul potable de la journée. Oreille au cinquième – Reyes Ramon est sorti vivant du traquenard tendu par le sixième. En soi, c’est déjà un bon succès.

 

LES TROPHEES D’ARNEDO 2002

     3 Octobre :  Les résultats de cette feria 2002 ont été évidents, et le jury du Zapato n’a pas mis longtemps à mettre « chaussure au bon pied » !
     Le palmarès de la feria d’Arnedo est donc le suivant :
     Trophée du « Zapato de Oro 2002 » : Salvador Vega
     Meilleur novillo : « Rebujino » - N°88 – de Miranda de Pericalvo, sorti cinquième, le 1er octobre, et fort bien toréé par Salvador Vega
     Meilleur banderillero : Domingo Siro, dit « Mingo »
     Le trophée au meilleur picador n’a pas été attribué (signe des temps!)

 

JOSELITO ET CURRO VAZQUEZ SE PREPARENT…

     3 Octobre : A l’ombre de leur conscience, deux toreros se préparent. Les deux ont un grand challenge à affronter, dans les jours suivants. L’un, « parce qu’il s’en va », et qu’il veut le faire « en grand torero ». L’autre, « parce qu’il revient », et qu’il veut prouver, ou « se prouver », qu’il est toujours grand torero.

     Demain, Curro Vazquez dira adieu au Toreo, en « sa » plaza de Carabanchel, devenue « Palais de Vista Alegre », et en mano a mano avec le Juli, devenu Prince du Toreo.
     On a vu, il y a deux jours, que Curro se retirait, en toute sérénité et avec bonheur. On n’est pas du tout dans le même schéma que pour sa première sortie, en 1994. D’ailleurs, tout le monde l’a bien compris : cette despedida du blond torero de Jaen prend un caractère d’événement, tous les médias lui consacrant de nombreux éditoriaux et programmes spéciaux.
     De son côté, le diestro se prépare soigneusement : il vient de passer deux jours avec le Juli, à la finca de Victoriano del Rio, partageant becerras… et longues conversations. "Toreros", jusque dans les moments de silence ! Nostalgie du passé, chez Curro ! Peut-être. Nostalgie de l’enfance, chez le Juli… Allez donc savoir… 
     Demain, 4 Octobre 2002, vêtu d’un riche costume tabac et or, conçu pour cet unique et dernier paseo, Curro Vazquez « se despide » du Toreo, en prenant six toros de différents fers, en mano a mano, avec le Juli.

     Jose Miguel Arroyo « Joselito » poursuit, quant à lui, l’intense programme d’entraînement qu’il s’est fixé, en préparation de son « grand défi » : Six toros, seul, le 11 octobre, à la Feria du Pilar de Zaragoza. Tout le monde l’y attend, et l’on y prévoit plaza pleine.
     La préparation s’est déroulée en deux phases : D’abord, exercice physique, toreo de salon, becerras… Mais depuis lundi, Joselito s’entraîne « a puerta cerrada », en plaza de Leganes, où il a lidié chaque jour, quatre toros. Cela « tire un peu » du côté de la jambe, mais le sitio revient bien.
     Ce jeudi, le madrilène va répéter cette épreuve : quatre toros, « a puerta cerrada ». Si cela se passe bien, « on plie tout », et l’on se repose, jusqu’au jour de la corrida.
     Si, vraiment, Joselito fait un gros triomphe à Zaragoza, cela relèvera du grand exploit. Toréer, en solo implique une concentration, une puissance physique, un dosage de son effort, tout en veillant à un crescendo au plan artistique et émotionnel… Cela fait beaucoup de paramètres à gérer… Beaucoup ! Surtout lorsque l’on a pas toréé en public, depuis mai… Cependant, Joselito sera obligé de mettre "double turbo", car il doit, obligatoirement, "faire parler de lui" (même s'il ne coupe pas d'oreilles), afin de préparer 2003, où il ne pourra se protéger "à l'ombre de Jose Tomas"...

     Gros challenges pour Curro Vazquez et Joselito, mais… l’un s’en va, et l’autre « voudrait revenir ». 

 

HERMOSO DE MENDOZA : « OPERACION TRIUNFO ! »

     4 Octobre : Peu à peu, tous les feux vont s’éteindre sur les rampes de l’Europe Taurine. Certes, Madrid « allume » ce soir, sa dernière feria. Certes, Zaragoza brûlera les derniers cierges à La Virgen del Pilar. Ce sont les deux dernières « grandes messes ». Puis viendra Jaen, feria atypique qui voudrait rejoindre le rang des « sérieuses ».
     Mais d’ores et déjà, le rythme se réduit, les costumes ont plus de temps pour sécher… La temporada s’endort, doucement…

     Restent les éclairs, les gros challenges : Curro Vazquez et El Juli, ce soir, à Vista Alegre ; Joselito, le 11, à Zaragoza. On en a déjà parlé.
     Reste le gros, l’important challenge qu’a accepté, avec pundonor, le Fandi : Revenir à Madrid !
     Des « figuras », et des révélations de l’année, il est le seul à avoir accepté de refaire le paseo, pour la Feria d’Automne… alors qu’il peut y perdre beaucoup. Torero « révélation », et véritable triomphateur de la saison, David Fandila repasse l’examen madrilène, comme le fit, un soir d’octobre 1991, un certain Cesar Rincon… Après trois sorties a hombros de la Monumental, il avait toutes les chances de se planter, d’autant que sa saison avait été triomphale, mais fatigante. Rincon  fit le paseo « caste en avant ! », coupa les deux oreilles d’un toro diable de Moura… et ouvrit sa quatrième grande porte ! On n’a jamais fait mieux, depuis… et ce n’est pas demain la veille !
     Le Fandi s’est il inspiré de ce grand exemple? On le lui souhaite, parce que c’est l’exemple même du « Pundonor », et de « la Verguenza Torera »… Fandi est actuellement « comme cheval emballé ». Il ne peut pas être mal. De plus, le public madrilène qui l’a déjà apprécié, à la San Isidro, le suivra avec sympathie… Il ne peut pas être mal ! Rendez vous, samedi soir, avec Rivera Ordoñez et De Mora…

     Mais c’est maintenant du côté de l’Amérique, que toutes les lumières brillent… En particulier, à Mexico.
     Pablo Hermoso de Mendoza vient de débarquer, hier, avec armes et bagages, dans ce qui est « sa seconde patrie ». Armes, bagages… et famille ! En effet, le cavalier navarrais, qui part pour près de six mois, amène avec lui son épouse et ses deux enfants, Guillermo et Paula. Toute la famille se retrouve au Rancho San Javier, à San Miguel de Allende, dans le département de Guanajato. C’est de ce quartier général, que le rejoneador, idole des Mexicains, établit ses plannings, met au point ses stratégies, s’entraîne et se repose. C’est aussi là qu’ont lieu « le platicas », les interminables discussions, les négociations, avec les empresas. Bien entendu, cela se passe autour d’un verre, ou d’un bon repas. Mais Pablo Hermoso est ici « la Figura ». Il est celui qui dit « je veux ! ». Alors, quand « ceux d’en face » ne sont pas d’accord, les « platicas » durent longtemps, et les bouteilles peuvent se vider… en vain.
     L’an passé, la temporada du navarrais fut en partie gâchée par ses difficultés avec l’Empresa de Mexico Capital. Attention, l'empresario de la Monumental, n’est pas un poète ! Du coup, le conflit entre Herrerias et Martin Arranz avait eu de méchantes répercutions sur Mendoza.
     Apoderado de Joselito et Tomas, Martin Arranz avait aussi pris en charge « les intérêts » du cavalier navarrais, pour sauvegarder… les siens ! Il pouvait faire pression sur tout le monde, en utilisant l’idole. Malheureusement, cela n’a pas marché comme prévu ! Joselito et Tomas se plantèrent… et Pablo Hermoso de Mendoza ne put toréer les grandes corridas de l’Anniversaire de la Monumental Mejico, en Février.

     Cette année, autre  schéma. On a remercié la « Arranz Company », et l’on ne s’en porte pas plus mal… Sinon mieux ! Pablo Hermoso de Mendoza a rejoint les Chopera, et vient de toréer 72 corridas. Au Mexique, il est représenté par Jose Arturo Torreslanda, ami  de toujours, qui a bon contact avec tous. Déjà, de nombreuses négociations sont bien avancées, et plus de 50 corridas sont inscrites au tableau du Rancho San Javier.
     La temporada de Pablo Hermoso de Mendoza, que l’on pourrait baptiser « Operacion Triunfo 2002 – 2003 » débute demain, samedi 5, en plaza de Juriquilla : Novillada « mixte », en compagnie de Manolo Lizaro et Aldo Orozo, qui ont brillé aux novilladas de Mexico. De Mendoza va y lidier deux toros de « Las Golondrinas ». Dimanche, Ce sera Pachuca.

     A n’en pas douter, la temporada sera brillante. Même s’il arrive fatigué de la saison espagnole (où il y eut quelques petits « bas ») Hermoso de Mendoza « revit », au Mexique, s’y ressource, et en revient plus génial et plus torero que jamais. Alors…
     Pour le moment, le cavalier a le grand désir de bien préparer « les adieux de Cagancho », à la Monumental de Mexico, prévus pour le 15 décembre. Quand on a vu la despedida de Valencia, Séville, Madrid et surtout Pamplona, on imagine ce qui va se passer à Mexico. Ce sera probablement la première fois que la plaza (48000 spectateurs) sera remplie « par un cheval ». Hombre ! Cagancho est un génie, et vraiment il mérite les honneurs de la plus grande plaza du monde. Que bonito !

 
MADRID - FERIA DE OTOÑO 2002

Vendredi 4 Octobre :
     Novillos de « el Ventorrillo » pour Matias Tejela, Ivan Garcia et Reyes Ramon.
Samedi 5 Octobre :
     Toros de Alcurrucen et Carlos Nuñez, pour Rivera Ordoñez, Eugenio de Mora et « El Fandi »
Dimanche 6 Octobre :
     Toros de Adolfo Martin, pour Luis Miguel Encabo et Fernando Robleño, en mano a mano
Vendredi 11 Octobre - Rejoneo :
     Toros de Bohorquez, pour Joao Moura, Leonardo Hernandez et Andy Cartagena
Samedi 12 octobre :
     Toros du Puerto San Lorenzo, pour Frascuelo, Uceda Leal et Anton Cortes
Dimanche 13 Octobre :
     Toros de Victorino Martin, pour Luis Francisco Espla, Jose Ignacio Ramos et Manuel  Jesus « El Cid ».
     La feria sera entièrement télévisée en direct... sur Via Digital.

 

EL JULI : L’HIVER, EN PENTE DOUCE…

     4 Octobre : Au début, je voulais titrer « « El Juli : Pédale douce ! » Mais, comme « il faut faire attention ! » et que certains ont l’esprit particulièrement tordu, on restera sur ce titre « soft », qui essaie de traduire un tant soit peu, la réduction des activités de Julian Lopez  « El Juli », pour « cette période » qui nous sépare des prochaines Fallas de Valencia.

     El Juli a eu vingt ans, hier. Felicidades, Torero !
     Pour fêter cela… il a toréé. Fête coutumière, avec toute le famille, autour d’un bon repas, et, en pousse-café… quelques becerras devant lesquelles on fait les fous, ensemble. Encore fois « Happy cumpleaños, Juli ! »

     Sacré trajet que celui de « ce gosse », qui ne voit que le toro, depuis ses quatorze ans. Et que dire de son parcours « des deux côtés des océans », depuis le 18 Septembre 1998, date de son alternative à Nîmes.
     Depuis lors, quatre temporadas intenses, en Europe. Plus de cent corridas, chaque fois. Il est vedette, presque une idole, mais on ne lui pardonne rien, et il doit tout « regagner », chaque fois. Ce fut « méchamment » patent, cette année, où Séville et Madrid, en particulier, se sont montrées bien rudes, voir injustes. En France, il a gagné le cœur du Sud Est. En bords d’Atlantique, on l’admire… mais le Juli n’est toujours pas « entré », dans le Sud Ouest.
      Depuis 1998 donc, la grande compétition, en Europe ! Et, attention… D’Olivenza, en début mars, jusqu’à Jaen, en mi Octobre, en étant présent dans « toutes » les grosses ferias ! S’il vous plaît ! Ce n’est pas comme certains « que yo me sé ! »

     Et depuis 1998, à peine les lampions éteints, ici, on faisait les valises, un bisou à la maman, et direction l’aéroport ! Destination : America ! Et là, c’était la guerre ! Une nouvelle temporada, très forte... aussi forte que l'autre!
     Là bas, le Juli est une véritable idole. Donc, il était obligé d’être « à fond les manettes ! », (ou, pour ceux qui n’aiment pas ce langage… « devait donner le meilleur de lui même ! »). Mexico, l’Equateur, la Colombie, le Venezuela… Alternance avion, hôtel, plaza… « Passeport, s’il vous plaît ! » Même les toros n’avaient que vingt minutes, pour le voir !
     Quatre saisons, ainsi ! « Marathon man !!!! » Allez donc dire, après, qu’il paraît « atorado », en 2002! C’est le contraire qui ne serait pas normal…
     Oh, je vous vois venir… « Il n’a qu’à mieux gérer, et ne pas être si gourmand ! ». Ben oui ! On dit tous cela ! Cependant, on connaît la réponse : « Il y a demande, de partout ! Et quand on a ce statut, il faut répondre présent. Sinon…

     Cette fois, le Juli a décidé de couper un peu les gaz, et mettre « la pédale douce » (« Vous voyez bien ! ») : Peu de corridas, cet hiver…ouf!
     A priori, Julian Lopez « El Juli » ferait la feria de Quito, en Equateur, et irait deux fois à Bogota, en Colombie. Pour ce qui est du Mexique, terre qui l’a vu naître, artistiquement parlant, il ne s’y rendrait pas avant Janvier 2003. Sont prévus deux paseos à la Monumental de Mexico, puis quelques contrats dans les grosses plazas comme Monterrey, Guadalajara, Aguascalientes, Leon… Na mas!

     Sage décision du Juli et de son staff. Ce garçon est un phénomène, dans tous les sens du terme. Mais "à trop tirer sur la corde…"!  Aussi, on lui souhaite de passer « a lo grande y  muy tranquilo », l’hiver de ses vingt ans… Amen ! 

 

MEXICAN NEWS !

     4 Octobre : C’est ainsi ! Il faut parler british, ici... Yes!  
     Normal! le rosbeef est revenu, libre, sur nos étals. Alors…
     Quelques petites nouvelles "de là-bas"… que l’on essaiera de vous donner, régulièrement :

     Dimanche, à la Monumental de Mexico, aura lieu la 16ème novillada de la pré-saison. Rien de très spécial, jusqu’à présent. Cette novillada aura pour centre d’intérêt Rafael Rivera, qui n’est autre que le fils de Curro Rivera, idole disparue il y a deux ans. Le garçon a des qualités, et ses deux premières prestations, à la Monumental, ont suscité un grand intérêt. Dimanche, il sera accompagné de Guillermo Martinez, et de l’espagnol Roberto Galan, face à une novillada de Marron.

     On attend, dans quelques jours, la présentation à Mexico de Matias Tejela. A n'en pas douter, le toreo du castillan devrait séduire, du côté de los Insurgentes: A la fois de poder et d'empaque! De plus, tuant bien... Cela devrait marcher.

     Jorge Gutierrez n’avait pas toréé en plaza de Mexico, l’an passé, pour raison de « gros conflit » avec le patron des arènes. Pourtant, sa dernière actuacion y avait été triomphale, et une partie du public le demandait. Mais, Rafael Herrerias "es mucho Rafael Herrerias !"  On eut donc droit au traditionnel « Moi vivant… il ne remettra plus les pieds dans ma plaza. Na ! ».
     Bon ! Il semble que les affaires s’arrangent, car Rafael Herrerias a contacté, lui-même, le torero... « para platicar », pour discuter sur d’éventuels projets communs. Il lui a même dit qu’il allait venir le voir, chez lui… La tequila doit y être bonne ! Ayyy ! Mejico !

     Leopoldo Casasola, le jeune diestro qui fut l’un des triomphateurs de la grande temporada, l’an passé, avait décidé de ne pas faire l’Europe, cette année. Donc, toreo, perfectionnement et progression. Il devrait être une des bases de la saison qui vient, et venir en Europe, en 2003.
     Pour le moment, il est déjà engagé par trois fois, en Colombie : Ferias de Manizales, Medellin et plaza de Bogota.

 

EL JULI : « SALUT, L’ARTISTE ! »
Madrid : Julian Lopez honore les adieux de Curro Vazquez

     5 Octobre : A qui doit donc s’adresser cette admirative apostrophe ? A Curro, qui s’en va ? Ou au Juli, qui reste et signe un faenon en plein Madrid ?
     « Salut, l’Artiste ! » C’est probablement ce qu’aura traduit, avec ses mots, El Juli, en brindant son dernier toro à Curro Vazquez. Le jeune connaît bien son aîné. Il en est ami, et sait la dimension qu’a parfois pris Curro Vazquez, dans le cœur de l’Aficion. Curro, hier, n’a donné que quelques « grands détails », et la presse, aujourd’hui, s’arrange pour les chanter, passant pudiquement sur de faenas incomplètes et des épées hésitantes. Pouvait il en être autrement ?
     « Salut l’Artiste ! » C’est ce que nombre d’aficionados madrilènes, et nombre de revisteros, se sont écriés, après la très grandes faena du Juli, au sixième Victoriano del Rio. Une faena où, s’inspirant peut-être des qualités de son aîné, le Juli a toréé avec une incroyable profondeur, un empaque digne des plus grands artistes. Deux oreilles et rabo pour le Juli, qui est passé, hier, 4 octobre 2002, dans la catégorie des « grands muleteros ». 
     Cela faisait un bout de temps qu’on le voyait venir : Avant, on attendait le Juli, au capote (n’avait il pas inventé plus de douze quites ?) et aux banderilles. Mais « Ferrera et Fandi » sont passés par là, et malgré ses efforts, Juli a du « amener le pavillon », cette année, devant ces deux phénomènes. Dorénavant, c’est à la muleta qu’on attendra le Juli. Si, à la caste et la technique, il ajoute la lenteur, la profondeur majestueuse et l’inspiration artistique…pues!
     Hier, le Juli a passé un nouveau cap, et cette faena le fait passer du statut de « Torero de masses », ou torero « populaire », à celui, plus envié de « torero pour Aficionados »

     Pour le reste, la corrida a été décevante, et les toros n’ont guère permis le succès. Dans les gradins, ce fut un concours de visages connus : Avant tout, la famille entière, de Curro (Son épouse, Pati Dominguin, était présente, avec leurs enfants, Curro, Alejandro, Marta et Barbara). Outre les traditionnels snobs de la gentry espagnole (pour plus de détails, se reporter à « Gente »), on rencontrait des toreros : Joselito et Adèle, son épouse ; Capea et sa famille ; l’ami Rafael de Paula ; Rivera Ordoñez, qui voyait, non loin, « son « ex future » épouse… Bref ! Beaucoup de monde, qui a vécu un moment d’émotion torera. C’était le but.
     A la fin de la corrida, son frère Antonio coupa la coleta de Curro Vazquez… Se fue «un Torero » !

     4 Octobre – MADRID – VISTA ALEGRE – ¾ de Plaza : « Pinceladas, detalles de Arte, chispazos de empaque… » autant de qualificatifs qui chantent la dernière actuacion de Curro Vazquez, 51 ans, dont 33 de « matador de toros ». « De belles ébauches, des détails d’Art, des éclairs de majesté torera… » En fait, c’est tout ce que l’on attendait de lui.
     Six toros de ganaderias distinctes, le tout inégalement présenté, et dont le comportent fut le suivant : Faible, le premier de Las Ramblas ; Très protesté pour « chico », le manso sobrero du Capea, qui remplaça le deuxième, de Daniel Ruiz, devuelto ; Encasté le toro troisième du Pilar ; Brutal, le Baltasar Iban ; Manso et réservé, le cinquième, du Capea.
     Enfin, un grand toro, sorti sixième : Noble, chargeant à fond, avec grand rythme. Ce toro, de Victoriano del Rio (sous le fer de Toro de Cortes) s’appelait « Desvan ». Sa qualité fut telle qu’une partie du public en demanda l’indulto. Il y eut un refus, mais on honora le grand toro de la vuelta posthume.
     Curro Vazquez (Palmas – Ovation – Grande ovation « à double salut ») a parsemé sa dernière tarde de formidables, quoique fugitifs, moments : Des véroniques et surtout des demies ; quelque derechazo ; un trincherazo… mais, surtout, cette façon de marcher « devant » ou « avec le toro ». Une façon qui traduit savoir, technique, courage et sens de l’esthétique torera.
     Vêtu de tabac et or, Curro Vazquez, ne put couper l’oreille que tous auraient souhaitée, d’autant qu’il tua « regular », mais chacune de ses « esquisses » fut grandement fêtée, comme il se devait.
     El Juli (Ovation – Une oreille – Deux oreilles et rabo) se présentait, en « la deuxième plaza » de Madrid. Il a un peu ramé devant le toro sobrero du Capea, fortement protesté. A force de rage et de courage, il remporta le combat avec un gros brutal de Iban. Jusque là, rien que de très banal !
     Sortit enfin « Desvan », de Victoriano del Rio. Juli « le vit » aussitôt : Très bonnes véroniques à la réception, et encore meilleures, au quite. Julian Lopez eut le geste d’inviter le sobresaliente, Saleri, qui se fit ovationner dans un quite par gaoneras. Puis, d’un sourire, Curro Vazquez fut convié au festin de noblesse : trois véroniques, « sans plus » et une demie… royale ! Les trois toreros saluèrent, dans l’émotion générale. Juli banderillera moyennement, comme tout au long de la tarde (peut-être devra t’il abandonner cette suerte !).
     Par contre, la faena va sidérer tout le monde : Juli, torero puissant, vibrant, athlétique, va se transformer en artiste complet, "s’abandonnant" totalement dans de lentes séries de naturelles, en « mettant les reins », tirant la muleta avec une formidable douceur. Grande faena, en particulier sur la main gauche, parsemée de remates très toreros. Le public est sous le charme, et arrive à demander la grâce du toro. Après un léger moment de flottement, la faena repartit, et se clôtura d’un gros coup d’épée. Deux oreilles et la queue, unanimement, et salida a hombros, aux cris, madrilènes, de « Torero ! torero ! »
     Hier, Juli a fait « un autre » pas en avant, à Vista Alegre, de Madrid. Maintenant… il faudra convaincre « Las Ventas ».

 

MADRID : MATIAS TEJELA ET IVAN GARCIA TRIOMPHENT
Les deux novilleros sortent a hombros de la première de Feria d’Automne

     5 Octobre : Certains rechignent un peu : Deux sorties a hombros, c’est un peu beaucoup ! Madrid doit garder tout son sérieux, et ce n’est pas parce que l’on est en automne que le palco doit faire tomber les oreilles, comme autant de feuilles mortes. Mais, bon….
     La feria de Otoño a débuté, hier, en plaza monumental de Madrid. La novillada n’a rien donné, dans sa première mi-temps. Puis les choses ont bougé, en particulier grâce à l’entrega de Matias Tejela, et une grande faena d’Ivan Garcia. Si les revisteros sont unanimes à chanter la faena de ce dernier, ils le sont aussi pour dire que la deuxième oreille pour Tejela est surtout due à l’émotion provoquée par une vilaine voltereta, au moment de l’estocade. Bref, il semble que le public se soit laissé aller à ses sentiments… et l’on ne peut l’en blâmer, même si les deux triomphes n’ont pas « le même poids »…

    4 Octobre – MADRID (Las Ventas) – 1ère de la Feria de Otoño – Novillada – ¾ de Plaza : Correctement présentée, la novillada del Ventorrillo n’a pas donné le jeu escompté : Sosos les trois premiers ; Parado et violent, le quatrième ; Bien meilleurs, les deux derniers.
    Matias Tejela (Silence – Deux oreilles) fit ce qu’il devait face au triste premier. Par contre, extrêmement engagé, il livra bataille au quatrième, tirant une faena de mérite à un toro arrêté, violent lorsqu’il déclenchait sa charge. Faena technique, de grande entrega.. Entrant fort, avec l’épée, le torero se fit très vilainement accrocher, au niveau de la poitrine, restant accroché un instant par la chaquetilla. Intense émotion dans le public, qui déboucha à un grande pétition, lorsque s’écroula le bicho. Matias Tejela: deux sorties « a hombros », cette année, de la Monumental de Madrid. Qui dit mieux?
     Ivan Garcia (Ovation – Deux oreilles) toréa très bien son premier, à la véronique. Moyen avec les banderilles, on le vit un peu froid, à la muleta. Mais, le toro ne transmettait rien.
     Par contre, grosse faena devant le cinquième, un castaño du nom de «Geniudo » - 490 kgs – qui fut un peu protesté par le public, au début. Faena complète, profonde, très torera. Trois grosses séries de naturelles et bonne estocade. Il n’en fallait pas moins pour couper deux oreilles, très justes, et confirmer ainsi de réels progrès, chez un Ivan Garcia, qu’il faudra peut-être regarder autrement que "comme un novillero banderillero, spectaculaire, mais léger…"
     Reyes Ramon (Silence – Ovation) aurait peut-être pu couper une petite oreille, après sa longue et inégale faena au sixième. Mais il tua mal.

     Ce samedi, première corrida : Trois toros d’Alcurrucen et trois Nuñez del Cuvillo, pour Rivera Ordoñez, Eugenio de Mora et El Fandi.

 

DANS LES AUTRES PLAZAS…
Timide début de Zaragoza.

     5 Octobre : La feria du Pilar ouvre ses portes. Dans une plaza de Zaragoza rénovée, dont plusieurs centaines de places ont été sacrifiées à un meilleur confort des spectateurs, la Feria 2002 promet d’être un gros succès économique. A n’en pas douter, du côté de Madrid, on lorgnera vers cette feria, dont un des patrons, Simon Casas, est le bouillant prétendant à « Las Ventas ».
     Hier, la feria a débuté par une novillada, dont le ganado, en général mansito aux premiers tiers, méritait meilleur traitement, de la part des novilleros qui, en théorie, devraient tout faire pour triompher dans une feria de cde poids. Hélas…

     4 Octobre – ZARAGOZA – 1ère du Pilar – Novillada – 1/3 de plaza : Novillada de « Los Maños », (triomphatrice, l’an passé), très sérieusement présentée, lourde et armée. En général, manso au cheval, les novillos eurent de la mobilité, et quatre d’entre eux, au moins, pouvaient être mieux exploités.
     Raul Velasco coupa la seule oreille du jour, au quatrième, pour une faena engagée, mais par trop irrégulière. Il ne s’était pas entendu avec le premier – Jarocho a été « de mas a menos », encore une fois. Son deuxième adversaire méritait mieux, semble t’il. Avis, chaque fois, avec palmas et ovation, respectivement – Fabian Barba, le mexicain, fut encore celui qui donna les meilleurs moments, quoique fugitifs, et venant après de longs préambules. Mais il ne passa pas la rampe. Silence partout, avec avis au dernier.
     Ce 5 octobre : Corrida de Baltasar Iban, pour Uceda Leal, Fernando Robleño et Ricardo Torres.
     On précisera, de même, que Salvador Vega, comme on pouvait le prévoir, ne sera pas rétablis pour le lundi 7, face aux Fuente Ymbro. L’empresa, au vu du triomphe madrilène d’hier, maintient Matias Tejela et Ivan Garcia, en mano a mano.

     4 Octobre – UBEDA – Dernière de Feria – Casi lleno : Corrida de Victoriano del Rio. Bons, les 2, 3 et 5èmes. Le 4ème se cassa une patte au début de la faena, et Ponce fut obligé de l’estoquer.
     Enrique Ponce fut bien devant le premier, mais tarda à tuer. On sait ce qu’il arriva, au toro suivant. Ovation et silence – Finito de Cordoba se montra facile torero. Sans se défoncer, il coupa une oreilles de chaque adversaire – Triomphe d’Antonio Ferrera, qui fait, respectivement, deux et une, mais prend un léger coup de corne à la joue gauche.

     4 Octobre – SORIA : On a eu très peur pour la novillera Raquel Sanchez, vilainement bousculée par le premier novillo de la tarde : Crainte du côté "cervical". Mais, à priori, ce ne serait pas trop grave. En attente d’examens plus poussés.

 

RIVERA ORDOÑEZ : LA MARCHE EN AVANT…
Bon succès, hier, à Madrid.

     6 Octobre : « Poco a poco… ! Peu à peu nous avons progressé. On a essayé d’améliorer des choses,  de gommer quelques petits défauts, et les torero a très bien accepté tout cela. Avec l’intelligence et « las ganas », c’est ainsi qu’en quinze passes, on coupe une oreille, à Madrid. Je crois qu’on reparlera de Francisco Rivera Ordoñez, en 2003. Cela peut être « sa grande année »…
     C’est en substance ce que déclarait hier Pepe Luis Segura, apoderado de Fran Rivera Ordoñez, tandis que son torero donnait une vuelta souriante, malgré les quelques protestations des « amargaos de siempre »…

     Cela n’a pas été une faena complète, parce qu’il manquait « de la répétition » au toro, mais le fils de Paquirri a été « bien bien ! » avec « Flautista », un castaño d’Alcurrucen de 584 kgs, muy serio. Et bien... à Madrid! 
     Ce qui fait plaisir, c’est le calme, la sereine toreria, la façon d’aller au toro, de s’en séparer, de se croiser, et de tirer la main. Il y eut une naturelle qui a réuni 20 000 olés. Longue, lente, templadisima ! Faena incomplète à un toro incomplet, mais toreria « sur les deux mains », et un remate de faena en trois passes, précieux, très rondeño, alternant trincherazo et une sorte de firma, jambe gauche avancée, con mucho empaque. Quel dommage que ce toro n’ait pas eu « un peu plus de moteur ». Estocade entière, volcandose ! Et oui, tout arrive…
     La pétition grossit, et l’oreille tomba… Bien entendu, on peut ne pas être d’accord, mais il y a bien longtemps que l’on avait pas vu Rivera, aussi torero, aussi serein, aussi souriant…

     Cela fait un petit moment qu’on le voyait revenir. Certes, tout n’était pas bon, loin de là, mais le torero avait envie, de nouveau. Bien entendu, la Goyesca de Ronda avait été « le » premier coup de cymbale… Puis Murcia, où il avait été très bien, mais avait mal tué. On espérait, ensuite, Séville ou Madrid. Ce fut Madrid, et c’est très bien ainsi…
     Maintenant, il faut que l’hiver « reste torero ». Il faut que la gente féminine (on n’a pas dit « les femelles ») qui l’entoure, même de loin, le laisse en paix ; Il faut que la Presse dite « du cœur » lui lâche les zapatillas… Alors, il serait bien possible que le torero nous donne quelques bonnes surprises, l’an prochain. N’oubliez pas… Paquirri mit six ans à vraiment « éclater »…

     Le reste de cette première corrida de la Feria de Otoño, à Las Ventas de Madrid, fut intéressant, mais difficile : Les toros ne donnèrent que peu de jeu, et les toreros ne furent pas inspirés, notamment le Fandi.
     Bien sûr, Madrid l’attendait… Elle l’attendait, avec moins de générosité qu’auparavant… Certes, elle ovationna une paire « al violin » et une autre, « de la moviola », mais sans pour autant « monter au plafond », comme si, dorénavant, il était normal et "courant" de poser, en extension totale, une paire de banderilles, après une course de quinze mètres « en arrière », laissant venir à soi un toraco de 500kgs, armé de deux perches, et qui vous regarde méchamment.
     Aujourd’hui, on n’ovationne plus une larga à genoux… Pffft ! Facile !
     Demain, on laissera le Fandi « s’époumoner, à reculons »… Il faudra passer à autre chose ! Pues, muy mal!
     Mal servi, le Fandi n’a pu triompher, hier, dans une Madrid qui s’est montrée bien froide à son égard. Cependant, le torero n’a pas été inspiré, et cela, dès les premières minutes de la corrida :
     Il se montra « pesado », dans un quite loupé, au premier toro de Rivera Ordoñez, auquel le président ordonna un excessif troisième puyazo.
     Puis, il se fit ovationner en faisant un quite « à reculons », trop spectaculaire, à un banderillero de Rivera. La même action, avec plus de discrétion, aurait soulevé la même ovation, mais suscité moins de murmures réprobateurs.
     Pour arranger le tout… il prend son tour de quite au toro de Mora, et, à la troisième navarra, un peu brusque… grosse vuelta de campana !
     Non vraiment, le Fandi n’ a pas eu de réussite, hier, à Madrid. Mais, pour le moins, il a fait le geste d’y venir… D’autres ne peuvent en dire autant !

     Eugenio de Mora a connu « une grise saison »… Hier, cependant, le toledano a donné de longs muletazos, alors qu’il se remettait d’une très vilaine cogida, en début de trasteo. Pas passé loin d’une oreille ! Il faut garder « crédit ouvert ».
     Corrida « entretenida » que cette première d’Automne. Maintenant, ne reste plus qu’à attendre « Le printemps de Rivera »…

     5 Octobre – MADRID (Las Ventas) – 1ère corrida de la Feria de Otoño – Casi lleno – Ciel laiteux – Pas de vent :
     On sortit trois Nuñez del Cuvillo, bien présentés, très armés, mais faibles, à divers degré ; et trois d’Alcurrucen (prévus 4, 5 et 6), très bien présentés et armés, plus solides. Le troisième Cuvillo fut rentré, pour extrême faiblesse. On « changea l’ordre » (se corrio turno) et sortit le toro d’Alcurucen. En dernier lieu, fut lâché un sobrero de Gavira, monstre de près de six ans, haut comme un building et armé comme un tank. Mais, lui aussi, pftttt ! Balando y manso…
     Deux toros de qualité : Deuxième et quatrième. Hélas… manquait « le moteur » qui leur aurait permis de répéter leurs charges.
     Rivera Ordoñez (Silence – Une oreille, un peu protestée – Un avis, chaque fois) a connu une très bonne journée : Sérieuse et torera. Son premier, bien trop piqué sur l’insistance du président, s’arrêta très vite. Manso y apagado. Rivera essaya de se croiser et tira trois bons derechazos, mais, pris à parti par des imbéciles qui veulent « que l’on lie les passes, en se croisant chaque fois », il laissa tomber, et tua mal, en trois attaques.
     Face au quatrième, d’Alcurrucen, le fils de Paquirri monta une faena qui alla « a mas ». Deux bonnes séries de droitières, et un redondo inversé suivi de doubles pechos élégants. Pourtant,  «le bon côté » était le gauche, et Fran y vint peut-être trop tard, car le toro n’avait pas grande charge. Pourtant, avec temple, douceur, mais autorité, le torero dessina plusieurs naturelles qui levèrent des « bieeeen ! » et des olés. Et pas seulement dans le callejon ! Final très torero, où le trincherazo fut roi, ainsi que le remate par devant, de grand empaque. Cette fois, Rivera Ordoñez attaqua "fort, et en haut". Bonne épée entière, qui tarde un peu. Avis, tandis que s’écroule le bicho. La pétition enfle, et les quelques protestataires ne pourront gâcher une vuelta de bonheur. Estuvo muy bien, Rivera Ordoñez.
     Eugenio de Mora (Vuelta, un peu protestée, après avis et petite pétition – Silence) s’est montré décidé et torero, devant son premier. Quite par chicuelinas et remate à un main. Le toro est faiblot, et la vuelta de campana, pendant le quite du Fandi, n’arrange rien. Bon début de faena, par le haut, et remate galbé, avant de partir au centre. De Mora cite à gauche, le toro hésite, pointe sa corne au genou du diestro, et redonne un coup, qui l’enlève méchamment. Dans la voltige, la corne a remonté et frappe au niveau des cotes. De Mora chute au sol, où le toro le recherche, et l’enlève à nouveau. Tous se précipitent. Le torero boite bas, et chancèle, le souffle coupé. Pas de cornada, apparemment. Très vaillant, Eugenio de Mora revient au toro et lui donne une faena d’intermittence, où plusieurs derechazos, lents, templadissimos provoqueront l’ovation. Faena incomplète, mais très torera, et grosse estocade, trasera, en entrant fort. La pétition est minoritaire, mais la vuelta nullement usurpée.
     Le cinquième est « un tio » qui ne permettra rien, puntéant beaucoup la muleta, dans un voyage très court. L’épée, desprendida, le roulera « comme pelote ». Spectaculaire, mais vain.
    El Fandi (Silence – Silence) n’a presque rien pu faire. Son premier fut rentré, très faible, remplacé par l’Alcurrucen qui devait sortir « en 6 ». Rien à attendre de ce magnifique charolais blanc et noir, botiblanco y coli « de même ». Superbe, pour un poster au mur de tout aficionado. Un señor toro, ensillado, armé « comme ça ! » Magnifique… mais faiblot et triste.
     Fandi cloua deux paires « à corne passée » et un violin qui leva quelques bravos. A la muleta, vulgaris ! De plus, il tua mal.
     On espérait le desquite, au sixième. Hélas, quand sortit le Gavira, un monstre de presque six ans, les illusions s’effondrèrent : Le toro était très faible, et aurait très bien pu être renvoyé. Fandi le reçut à genoux, mais ne put rien enchaîner. A retenir: une grosse première paire de banderilles, « en arrière » ; un deuxième, en « double moviola » et un quiebro, trop large dans l’écart. Bon tiers, sans plus. Le toro arriva doux et au pas, sur le côté droit. Fandi le toréa, doux et au pas, à droite ! Faena grise parce « qu’impossible émotion » ! Il tua vite, d’une desprendida, et s’en fut, devoir accompli… sans plus.

     Ce dimanche : Corrida d’Adolfo Martin pour Encabo et Robleño, en mano a mano.

 

ZARAGOZA : AVEC LE SOUVENIR D’UCEDA LEAL

     6 Octobre : En voilà un qui était pourri de talent, bourré de qualités… Hélas, il « laissa passer le train »...
     Allez donc vous mettre dans la tête des toreros ! La montée est foudroyante : l'argent, la presse, les femmes… Todo ! En cinq minutes, le petit jeune homme du fond des bas quartiers se retrouve dans une chambre « quatre étoiles », et des micros partout…De quoi se laisser aller!!!
     A t’il cru que « c’était arrivé » ? A t’il connu d’autres avatars, plus personnels ? Est il, simplement, « comme ça » ? Toujours est il que Jose Ignacio Uceda Leal est le type même du torero  « qui aurait pu voler très haut », mais qui retomba trop vite.
     Parfois, il reprend son vol royal, l’espace d’une faena, d’une tarde, comme à Madrid, pour la San Isidro, ou hier, à Zaragoza.
     Il est un torero « tout à fait récupérable ». Mais hélas, cette profession exige aujourd’hui, plus que de l’art ou du courage… de la constance ! Sans régularité, pas de carrière possible, et pas d’apoderado puissant…

     Hier, Uceda Leal a donné une grande première faena, hélas mal conclue à l’épée. L’oreille du quatrième doit compter dans les statistiques, et aider à négocier « demain »...
     Ensuite, cela dépend du torero!

     5 Octobre – ZARAGOZA – 1ère corrida de Feria du Pilar -  1/3 de plaza : Corrida très sérieuse de cinq Baltasar Iban et un sobrero de Mari Carmen Camacho, sorti sixième. Meilleur lot, de loin, pour Uceda Leal.
     On ne comprend pas comment furent faits les lots, Robleño prenant les deux « plus grands et lourds », 639 et 637 kgs. (Poids de la corrida : 591, 639, 518, 560, 637 et 506 kgs).
     Uceda Leal (Ovation – Un oreille) Reçut le premier par grandes véroniques, et quita par bonnes chicuelinas. Très torero, parcimonieux, majestueux, Uceda composa une grande première partie de faena, mais on lui  reprochera, peut-être, de ne pas avoir pris la main gauche assez tôt. Cependant, suprême élégance dans les séries de droitières. Malheureusement, « trois voyages », avec l’épée. Quel dommage !
     Larga à genoux et bonnes véroniques, au quatrième. Cette fois, la faena comportera de bonnes naturelles, et le matador conclura beaucoup mieux. Une oreille. Mais « la » faena, fut celle du premier.
    Fernando Robleño (Ovation « divisée », aux deux) s’est battu comme un chien, devant deux toros bien compliqués. Le deuxième avait cinq ans, et « connaissait » beaucoup de choses. Le cinquième se révéla impossible. De plus, il ne tua pas. A retenir, quand même : Un quite par gaoneras, et la façon de s’arrimer.
     Ricardo Torres (Silence, chaque fois) ne torée presque pas, et ne pouvait prétendre, malgré tous ses efforts, solutionner sa situation en une seule sortie. Il fut accéléré, vaillamment brouillon, et sortit totalement déçu. Une probable réorientation professionnelle s’impose…

     Ce dimanche, troisième de Feria: Corrida de Rejoneo.

 

MADRID : LA CAPE D’ENCABO, ET LA MULETA DE ROBLEÑO
Vraie corrida « de toros y toreros »…

     7 Octobre : Il faut peu de choses pour faire une grande corrida : des toros, des hommes, de l’émotion. Ensuite, qu’il y ait des oreilles ou non, peu importe, à la limite.
     Bien entendu, on est heureux quand les hommes triomphent, et l’on sourit avec eux, mais on peut aussi « partirse las manos », applaudir à s’en faire mal au main, l’espace de ces quelques instants fugaces où la beauté « efface ou enveloppe le sursaut de peur » : une demi véronique suave, sur une charge furieuse ; un quite « de secours » qui se termine en artistique fulgurance ; un torero qui sait que le bicho va lui exploser à la figure, mais qui reste là, muleta en avant, yeux écarquillés par la concentration, bouche tordue par l’effort, comme en un dernier : « Seigneur, laissez moi respirer, « il » arrive ! »
     Et quand le toro s’écroule, et que l’homme ferme les yeux, l’espace d’un instant, tout heureux d’être encore vivant, et conscient de « ne pas avoir été mal », avec ce toro… peu importent les oreilles, on a vu là un vrai torero, face à un vrai toro… et l’on en a repris pour cinq ans d’aficion.

     La corrida de Madrid, hier, fut « une de celles là » : corrida très dure, avec des toros très sérieux, très solides, très malins… et des toreros qui furent cela : de vrais toreros, de vrais matadors de toros. Pas des infirmiers de lumières. Hier, on n’a pas parlé de « mimar al toro », ni de « cuidarlo ». Hier, on a parlé de « someterlo », et surtout « aguantarlo »…C’est toute la différence entre le trapèze « avec ou sans filet ». Chapeau ! messieurs…

     Mano a mano entre Luis Miguel Encabo  et Fernando Robleño, face aux Adolfo Martin. Le public ne s’y est pas trompé, qui a rempli Las Ventas. Corrida très bien présentée, sérieuse, agressive. On était loin des « moustiques » de Victorino, vus cet été dans nos plazas. Et s’il était dans le tendido, le sorcier de Galapagar a du mâchonner son cigare, plus que le fumer, hier. Plus figure humaine, le pauvre cigare ! C’est que « l’autre » Victorino, ce diable d’Adolphe, commence à sortir des Victorinos « plus vrais » que les vrais… Cela commence à être énervant… Demandez au cigare ! Hier, dans son gradin, Victorino a du se dire : « Va falloir que je mette un peu d’EPO aux miens, pour dimanche prochain, sinon… »
     Corrida très agressive, dure de pattes, « correosa », très mobile… et avec des tonnes de regards en dessous et des coups de freins sans Abs… Mais corrida où les hommes, à force de courage et de technique, ont surmonté les difficultés, et ont presque convaincu les fauves de charger « presque long », presque droit…
     Grande corrida de toros, parce que corrida d’incertitudes et d’émotion. A tout moment, le danger, la cogida … Mais, à chaque instant, un éclair, un détail qui soulève le « hooo ! » d’admiration. En un mot… une « vraie » corrida de toros !

     Luis Miguel Encabo est « enorme! » avec le capote. Ses réceptions, ses quites, chacune de ses interventions avec le percale sont des exemples de placement, de technique, d’intelligence lidiadora, en un mot…de toreria. Très attentif, à tout moment, Encabo fut le digne successeur d’Espla, mais… en plus vrai !
     Les toros ne lui ont pas permis d’aller au bout des faenas, et l’épée n’a pas souri… mais Luis Miguel Encabo a encore avancé, hier.

     Un qui a bien failli ouvrir la grande porte, en la méritant totalement : Fernando Robleño. Il est tout petit, un peu bastote de cuerpo. Mais bon dieu ! En voilà un qui regarde les toros « droit dans les yeux », les aguante, et les force à venir droit. Superbe Robleño, avec la muleta, hier. Puissant, intelligent, formidablement courageux… Robleño ne coupe qu’une oreille, et la grande porte reste fermée. Mais, compte tenu des toros qu’il eut en face, c’est trois oreilles qu’il obtient hier… du cœur des Aficionados.
     Bien sûr, on lui trouvera des défauts… mais, Robleño a été, hier « en grand torero », dans toute l’acception du terme.

    6 Octobre – MADRID (Las Ventas) – 2ème corrida de la Feria de Otoño – Plein – Beau temps – pas de vent :
     Corrida d’Adolfo Martin, un peu inégale de présentation, mais très sérieuse, très mobile et très difficile. Pas très lourde, mais de réel trapio: 540, 491, 505, 527, 524 et 511kgs) Comme quoi!  Pas de réelle bravoure au cheval, mais de la codicia, et « des idées »… On peut parler de « mansos con casta », agressifs, avec du genio et du sentido, mais mobiles. Des toros qu’il fallait vaincre et convaincre.
     Luis Miguel Encabo (Silence – Palmas – Ovation) s’est montré royal, toute la tarde, avec le capote, que ce soit dans ses réceptions à la véronique, ou dans ses quites. Surtout la véronique sur la gauche : Quieta la planta, chargeant la suerte naturellement, meciendo el capote, templant la charge furieuse. Très bien, d’autant que ses demi véroniques sont « des meilleures de l’Escalafon actuel. Il fut "précieux", en plusieurs quites, dont un à son picador, percuté par le troisième, et en grand danger. Un « vol de cape » passa par là… et le picador se sauva ! Très précieux, aussi, dans sa façon de « montrer le toro », à l’aficionado, et à ses collègues. Encabo : Grand, à la cape.
     Après, cela se complique un peu : Banderilles faciles, mais « sans sel », sans grande esthétique, la conformation physique du torero n’aidant pas à une grande élégance. A la muleta, ses trois adversaires furent les plus revêches, en particulier son premier qui coupa d’entrée, sa charge et ses trajectoires, sur les deux côtés. Encabo essaya « le fondamental », prit deux terribles coladas, avant de se résoudre à un macheteo… qui est aussi du toreo.
     Débuta bien sa faena au troisième, mais, le toro partit « a tablas », où Encabo lui donna quelques bonnes suerte. Hélas, un « bajonazo, bien bas » mit tout par terre.
     Enorme mérite que la faena au cinquième, un toraco, un gros brutal qui prend les deux premières naturelles, mais refuse totalement la troisième. Encabo y reviendra plusieurs fois, après s’être fait dangereusement bousculer (Le destin fut au quite: la muleta en retombant, aveugle le toro, et lui cache l’homme  tombé sous ses cornes. Ouf !) Très torero et très digne, Encabo, qui va donner de grandes choses, à Madrid. C’est sûr.
     Fernando Robleño (Oreille – Grosse pétition et vuelta – Ovation, après un avis) ne put toréer de cape des toros qui déboulaient, sautaient, mettaient les cornes vers les nuages. Sans se décomposer, le torero se sortit vers le centre, cape en bas, et leur apprit « à rester là », et à se calmer un peu. C’est déjà « toréer », lidier. Et le public le vit ainsi.
     Dans un quite, Encabo lui montra le bon côté gauche du deuxième. Robleño le vit, mais choisit une autre stratégie : s’imposer, vaincre le toro, sur le mauvais côté ! Et le diable réussit totalement, avec un aguante et un courage admirables. La totale vérité du Toreo. Faena de « Aïe ! » qui se transforme en « Olé ! » tandis que le public incrédule voit le toro prendre d’intenses séries de droitières, closes de grands pases de pecho. Séries courtes, faena courte, mais pleines de totale émotion et de toreria. Entrant « à fond », Robleño met une entière qui, cependant, oblige au descabello. Oreille forte, avec pétition de la deuxième. (Si c’est une des Figuras « d’en haut », qui fait cette faena… deux oreilles, Sûr !).
     Le quatrième vient de loin : Robleño débute, très élégamment (souvenir de Diego Puerta!), et s’en va citer, à longue distance. (Souvenir de Rincon !) Le toro vient, pour deux séries où il baisse un peu de ton, tournant à soso. Robleño passe à gauche, et cela ne se passe pas bien. La faena baisse d’un ton, même si le torero revient à droite, se croisant, mettant la caste que n’a pas le toro. Estocade entière, moins « à fond » que la première, et descabello. La pétition ne passe pas la rampe. Dommage !
     Le sixième voulut aller trois fois au callejon. Toro violent, « midiendo al torero », faisant semblant, pour voir ce que va faire l’homme, puis, déclenchant violemment, en contre. Robleño va réussir à lui composer une charge, et lui donner plusieurs séries méritoires. Hélas, six pinchazos, toujours « dans le haut », et une bonne entière. La grande porte de Las Ventas restera fermée...
     Cela ne fait rien : En 2002, un matador de toros a coupé quatre oreilles, à Madrid, dont trois à la San Isidro et  à la feria d’Automne. Il s’appelle Fernando Robleño. Monterazo! Torero

 

GRAVE CORNADA DE ROBERTO GALAN, A MEXICO

     7 Octobre : La 16ème novillada  qui s’est déroulé hier, à la Monumental de Mexico, a vu la grave blessure du novillero espagnol Roberto Galan, pris par le cinquième novillo de « Marron », du nom de « Ropa Sucia ».
     Le torero l’avait reçu à genoux, et rematait un quite par tafalleras, deux demie véroniques et rebolera. Cornada sèche, la taleguilla se couvrant immédiatement de sang. On fit un garrot avec une cravate, et le torero fut évacué, malgré ses protestations.
     La blessure est grave, à la cuisse gauche, intéressant veine et artère fémorales. On attend plus de détails, et le parte facultativo définitif.
     Roberto Galan avait été le meilleur, jusqu’à présent. Devant un lot de novillos mansos ou sosos, le fils de Curro Rivera s’était montré « gris », et Guillermo Martinez, avait  connu une malchance « noire », à l’épée, écoutant deux avis.

     Par ailleurs, Pablo Hermoso de Mendoza a débuté samedi, coupant deux oreilles à un toro de Las Golondrinas, lors de la novillada mixte qui s’est déroulée en plaza de Juriquilla.
     Maintenant, le rejoneador navarrais va enchaîner les contrats, et continuer son entraînement, dans son rancho San Javier, où il a retrouvé un « Cagancho », à la retraite, « gordo y barrigon ». Sans entraînement, sans stress, le Cagancho a grossi ! Du coup, son maître va le remettre « au pas ». Il faut que le génial cheval soit au mieux, pour ses adieux à la Mejico ! 

 

ANTONIO FERRERA, TRIOMPHATEUR DU DIMANCHE
Six oreilles, un rabo et un « indulto », seul, à Zafra….

     7 Octobre : Alors que la corrida de rejoneo remplissait quasiment la plaza de Zaragoza, c’est du côté de Zafra (Badajoz) que se portait une partie des regards. Presque chez lui, Antonio Ferrera prenait seul six toros de Zalduendo, et , bien sûr, tout le monde s’attendait à un triomphe. La question était : « Combien va t’il couper ? »
     La réponse est : Six oreilles et un rabo, les trophées « suprêmes » étant symboliquement coupés au toro « Ingrato », quatrième de Zalduendo, qui porte mal son nom, car Ferrera lui a sauvé la vie, en obtenant l’indulto.
     Corrida « avec des hauts et des bas », le torero ayant de la ressource pour relancer la machine. Pour l’aider, un guitariste et un chanteur flamenco. Bof ! Et dans le callejon, Jose Mari Manzanares, et les amis de toujours. Cependant, la plaza « no se lleno », et, si la corrida est triomphale, finissant « triunfalista », elle n’apporte rien à la saison de Ferrera. Si on prend six toros…après une telle saison, ce n’est pas à Zafra qu’on doit le faire. Mais bon !

     6 Octobre – ZAFRA (Badajoz) - ¾ de plaza : Corrida, inégalement présentée de Zalduendo. Le quatrième fut un grand toro dont le matador obtint la vie sauve. Le pire fut le troisième. 1,2 et 6 furent applaudis à l’arrastre.
     Antonio Ferrera (Oreille – Ovation – Ovation – Deux oreilles et la queue, symboliquement – Oreille – Deux oreilles) a mis toute sa verve, parfois un peu brouillonne, pour maintenir l’intérêt tout au long de la tarde. Il banderilla les six, et fit grand quite à quatre d’entre eux, laissant les deux autres à un sobresaliente « de qualité », qu’est le Valenciano Jose Calvo.
     Première faena très « enlevée ». Puis, cela baisse beaucoup, avec deux toros médiocres, et Ferrera qui se fait prendre violemment, en estoquant le troisième. Le torero part à l’infirmerie, et revient, après révision, « gonflé à bloc ». C’est à ce moment que sortira « Ingrato », un grand toro, qui lui permettra de sortir tout son répertoire, dans une faena qui alla « a mas ». Le président n’hésita pas à ordonner l’indulto du bon toro.
     A partir de cet instant, ce fut l’euphorie générale, bien compréhensible.

DANS LES AUTRES PLAZAS :

     6 Octobre – ZARAGOZA – 4ème de Feria  - Corrida de Rejoneo – Casi lleno : Bonne corrida de Los Espartales. Ovationnés les 1,3 et 4èmes toros.
     Rui Fernandez, Sergio Galan, Diego Ventura et Sergio Dominguez ont coupé une oreille. Sergio Vegas et Rafi Durand ont été ovationnés.

     6 Octobre – HELLIN (Albacete) – ¾ de plaza : Très mauvaise corrida, fuera de tipo et faible, de Marcos Nuñez.
     Enrique Ponce laissa filer, devant deux carnes. Silence et ovation – Finito coupa gentiment l’oreille de son premier, mais fut sifflé d’abondance, devant le cinquième – Manolo Caballero fut le triomphateur, donnant une bonne faena devant le dernier, obtenant deux oreilles de la part d’un public qui n’avait rien vu, jusque là.

     6 Octobre – ROQUETAS DEL MAR (Almeria) – ½ Plaza : Corrida très inégale, mais toréable, de Manolo Gonzalez et consort.
     Triomphe de Juan Jose Padilla, avec quatre oreilles – El Fandi l’accompagne « a hombros », avec « une de chaque » - Luis Franciso Espla est le placide témoin de tout cela. Ovations.

     6 Octobre – MEDINA DEL POMAR  (Burgos) – Lleno : Bonne corrida del Sierro – Le Califa écouta deux silences et fila à l’infirmerie soigner une conjonctivite – Oreille de chaque dernier toro pour Rafael de Julia et Leandro Marcos.

     6 Octobre – MONTORO (Cordoba) : Bonne corrida de Guadalmena. Cordobes et Anibal Ruiz coupent deux oreilles à un toro - Victor Puerto fait « carton plein », avec quatre trophées. (Aurait mieux fait d’être « plus en verve », l’autre jour, à Séville !)

     6 Octobre – SAINT GILLES (France)  - ½ plaza : Dangereuse corrida de Robert Margé – Stéphane Fernandez Meca coupe la seule oreille du jour, au premier. Pour le reste, les hommes ont fait leur possible : Miguel Rodriguez et Jose Ignacio Ramos, applaudis.

    6 Octobre – VILLAJERO DE SALVANES (Madrid) : Grand succès du festival en hommage à Gregorio Sanchez, maestro  des années 50 et actuel reponsable de l’Ecole Taurine de Madrid.
     Face à un excellent lot de novillos du Torreon, et « à plaza totalmente llena », les anciens élèves du professeur Sanchez se sont régalés :
     Deux oreilles et la queue pour : El Bote, Oscar Higares et Miguel Abellan.
     Deux oreilles pour Uceda Leal, El Juli, Gomez Escorial, et la novillera Ana Infante.
     Très grande ambiance, et présence des ex compagnons de ruedos de Gregorio Sanchez, comme Diego Puerta, Paco Camino, El Viti… Que bueno !

 

DEVOLVER EL TRIUNFO… « RENDRE » LE TRIOMPHE…
Tejela et Garcia « rendent » à Zaragoza, le triomphe de Madrid

     8 Octobre : Dans votre courrier, il vous arrive de nous reprocher, toujours très gentiment, d’utiliser un peu trop de mots espagnols. Une personne nous a même avoué avoir été obligée d’acheter un dictionnaire. Hombre ! On s’excuse auprès d’elle, Toros2000.com tenant à rester gratuit pour les aficionados de tous pays et de toutes conditions…
     Mais, justement, si vous êtes aficionados, ou voulez le devenir, il vous faudra, peu à peu, y venir. D’ailleurs, « Aficionado », vous savez déjà ce que le mot signifie, et vous l’utilisez facilement…

     Par ailleurs, il est plus taurin, et surtout plus facile (dans le sens « économie de temps et d’espace ») d’utiliser les mots adéquats, en espagnol, plutôt que de traduire l’action qu’ils sous entendent.
     Un exemple : « En début de faena, quatre redondos, templadisimos »… est beaucoup plus facile à écrire et à lire, que : « Quatre passes en rond, de la main droite, la muleta allant à l’exacte vitesse de la charge du toro, au point qu’on aurait pu croire qu’elle la ralentissait »… Ouf ! Imaginez que le torero s’embarque sur un « tres en uno », suivi d’un « abaniqueo »  ou le lui met deux « arreones », avant le « desplante » final… Le temps que l’on vous traduise tout cela, la novillada est finie, le torero est déjà douché, une nouvelle grève du métro a débuté, et Bush est revenu, tout poussiéreux, d’Irak…
     Alors, avec un tout petit effort, et à force de lire quelques mots précis, qui reviennent souvent, et que l’on explique quand même, de temps en temps… vous arriverez au jour où, d’un air las, vous vous esclafferez : « Mais qu’est ce qu’il nous embête avec son toro roux au yeux cerclés de beige… Peut pas dire « colorado, ojo de perdiz », comme tout le monde ? »
     Alors… sans rancune ! Et n’oubliez pas : Etre aficionado, ce n’est pas facile, c’est ressentir et surtout « Apprendre, sans cesse ! Vous, comme nous ! »

     Aujourd’hui, une expression de derrière les fagots : « Devolver el triunfo ! »
     Exemple extra-taurin : Ronaldo, le génial footballeur brésilien a fait ses débuts, dimanche, devant 80000 spectateurs du Santiago Bernabeu, à Madrid. Premier match de Ronaldo, sous le maillot du mythique Real Madrid. Un triomphe total : Il rentre à la 19ème minute de la deuxième mi temps, sous une grande ovation de premier accueil… Une minute plus tard : But de Ronaldo ! Imaginez le cataclysme ! Même le Fandi n’a pas réussi a déclencher pareille explosion. Et pourtant ! Et ce n’était pas fini : Quatorze minutes passent, et deuxième but de Ronaldo. Madrid tremble sur ses bases, les reporters radios s’étouffent, Sacomano est aux urgences…
     Triomphe total de Ronaldo ! Gloire à lui ! Qu’il vive cent ans ! Allez les blancs ! Dieu que la vie est belle !!!
     Oui mais voilà, les hommes sont ce qu’ils sont ! Puis, la chance influe également…
     Va bien y avoir un dimanche où Ronaldo va se prendre les pieds dans le tapis, manquer trois buts que « même votre petit dernier » aurait marqués… Bref, la journée de poisse totale ! Et là, tout y passe :  bronca, quolibets sur son petit ventre, sans parler des commentaires haineux sur les millions amassés…  Adieu la gloire, bonjour la rancœur ! Ronaldo « habra devuelto el triunfo »… Il aura « rendu » le triomphe… et il lui faudra, presque, repartir de zéro !

     Dans les toros, cela arrive souvent ! C’est pour cela que certains ne se risquent pas de revenir « vite » sur les lieux de leur récente apothéose, par peur de « Devolver el triunfo ». D’où de magnifiques et incroyables exploits, comme celui de Rincon, à Madrid, en 1991. Il ouvre la grande porte, le 21 mai. On lui propose un remplacement, pour le lendemain. Personne n’aurait accepté, par peur de « devolver el triunfo », de rendre le triomphe de la veille… Non seulement, le petit colombien a accepté, mais il a « réouvert » la Grande porte ! Deux jours d’affilée ! Et pour faire bonne mesure, deux autres corridas, la même saison, à Las Ventas, et deux nouvelles sorties a hombros… D’où, « Rincon, légende vivante ! »

     Vendredi, Matias Tejela et Ivan Garcia ont triomphé, en plaza de Madrid : deux oreilles, chacun, et sortie « a hombros »… Du coup, l’Empresa de Zaragoza, en l’absence de Salvador Vega, blessé en Arnedo, les a gardés, hier, en mano a mano. Logique ! On pouvait parier sur un triomphe, d’autant que le ganado était de Fuente Ymbro. Donc… de garantie !
     Mais voilà ! Les impondérables ! le grain de sable ! La plaza fut loin de se bien garnir, et les deux toreros, peu inspirés, se sont « ramassés » devant un lot qui, sans être formidable, permettait beaucoup plus…
     C’est ainsi que cette petite leçon, sans prétention, d’espagnol, se termine : « En Zaragoza, Tejela y Garcia devolvieron el triunfo de Madrid ! » A Saragosse, Tejela et Garcia « ont rendu » le triomphe de Madrid !  (« Ah, j’oubliais… C’est pas le tout ! Va falloir aussi vous mettre aux conjugaisons, passé simple et tout et tout… Bon courage ! »)

     7 Octobre – ZARAGOZA - 5ème de Feria – Novillada – Un gros tiers de plaza : Pourquoi le public n’est il pas venu ? Peut être parce que l’empresa n’avait engagé aucun novillero local, et que l’absence de Salvador Vega était une chance d’en voir un faire le paseo. Peut-être, tout simplement… parce qu’il n’y a pas d’Aficion, à Zaragoza, sinon celle dite « de clavel », de ceux qui viennent se montrer, ou « se faire voir », uniquement dans les grandes occasions. (C’est ainsi que l’on sait qu’il y aura « No hay Billetes » pour le solo de Joselito, le 11). Bref, poca gente, hier, en la plaza de la Misericordia.
     Autre surprise : La novillada a été un four, une triste suite de longs monologues sans imagination et sans verve… Matias Tejela et Ivan Garcia ont toréé sans flamme, et l’ennui s’est installé, à son aise.
     Les novillos de Fuente Ymbro, très correctement présentés, ont montré de la caste, mais quelques limites de forces. Certain fut peut-être incommode, mais, dans l’ensemble, ils permettaient beaucoup plus. Le sixième alla se fracasser dans un burladero, et s’y cassa une corne. Le novillo de « Los Maños » qui le remplaça, ne permit rien.
    Matias Tejela (Silence – Silence – Silence après avis) donna des centaines de passes à ses novillos, commençant froid, devant le soso premier ; sans grande envie, face au troisième ; finissant « vaincu », devant le cinquième, auquel il mit sept descabellos.
     Ivan Garcia (Ovation – Silence – Silence après avis) fit quelque illusion, devant son premier qu’il tua bien. Mit un peu d’ambiance, en banderillant les trois. Mais la mayonnaise ne prit jamais, à la muleta, et l’acier ne fut pas des plus expéditifs.
     Bref : A Zaragoza… devolvieron el triunfo de Madrid !
     Seul « mauvais » souvenir de la novillada, la double fracture des tibia et péroné à la jambe droite du banderillero Alfredo Betancourt, au cinquième novillo. Cette plaza ne porte pas chance au grand subalterne qui y avait déjà reçu une grosse cornada, dans la années 80, alors qu’il était aux ordres du Morenito de Maracay.

     Ce mardi 8 : Corrida de Nuñez del Cuvillo, pour Juan Bautista, Jesus Millan et Leandro Marcos.

 

MEXICAN NEWS…

     8 Octobre : En direct de Mexico, les dernières nouvelles…

     Le jeune novillero Roberto Galan, grièvement blessé, dimanche,  à la Monumental de Mexico, va mieux. La cornada a été très importante : Deux trajectoires de 12 et 20 centimètres, respectivement,  dont l’une arrive au fémur, et touches les veine et artère fémorales. D’où la terrible hémorragie, immédiate. Hier soir, tout était stabilisé, et le moral était au plus haut. Il faut attendre un peu, mais à priori, « le susto » est passé.

     Dimanche prochain, Matias Tejela fera sa présentation en la capitale mexicaine. Sera également du paseo, le jeune mexicain Arturo Macias, qui vient de faire temporada en Europe.

     Pablo Hermoso de Mendoza a fait un tabac, dimanche, en plaza de Pachuca : Quatre oreilles et un rabo, à deux  toros de las Golondrinas.
     Le reste de la corrida a vu l’autre rejoneador, Miguel Urquiza, « patiner » en silence. Pour ce qui est de la lidia « à pied », le lot de Cabrera n’a permis qu’un triomphe partiel de Chilolo (deux oreilles du dernier), tandis que Jorge Gutierrez offrait vainement un sobrero. Ovation aux trois. Plaza llena.

     Ce dimanche, également, « l’enfant torero » Joselito Adame, dont on dit grand bien, a pris seul six erales de diverses ganaderias, en plaza d’Aguascalientes, qu’il a pratiquement remplie. Au bilan : Ovation - Oreille – Palmas – Oreille – Oreille – Deux oreilles.

     La blessure, samedi, du jeune novillero Manolo Lizardo, en plaza de Juriquilla, va le laisser trois mois sur la touche. Fracture multiple et compliquée de la cheville droite, pour un des novilleros triomphateurs du concours Telmex.

     Le Zotoluco s’est cordialement prêté, hier, à « un chat » en direct, avec les aficionados internautes, mis en place par la chaîne Televisa.
     Sympa, le Zotoluco, qui a parlé du toro espagnol, et mis quelques points sur quelques « i ». Ainsi, il a, très poliment mais fermement, expliqué que l’Empresa de Mexico, Rafael Herrerias, ne pouvait se baser sur sa saison espagnole, pour négocier à la baisse ses contrat à la Monumental de Mexico. Vu les ganaderias qu’il a toréées, il ne pouvait « triompher a lo alto ! ». Le maestro termina sur un pudique « Je respecte son opinion, maiiiis… » (Sous entendu « Faudrait pas pousser ! »)
     Le Numéro Un mexicain a déjà 19 contrats signés, avant la fin de l’année. Mexico est en négociation. Bien entendu, il cite Ponce, Juli et Pablo Hermoso de Mendoza, et « un torero qui va mettre le feu… El Fandi »

 

COUP DE ROGNE…COUP DE GONG !
Luis Alvarez rompt toutes relations avec Antonio Ferrera.

     9 Octobre : Cette chronique est « taurine », et le restera. Cependant, tout aficionado étant « citoyen », et « citoyen du monde », on ne peut s’empêcher de jeter un œil « autour du Mundillo », et se dire qu’au fond, pour critiqué, vilipendé, haï qu’il soit, notre petit monde « à nous » est plus « limpio » que bien d’autres qui viennent lui donner leçon de tolérance et respectabilité…
     Ainsi, regardez « l’actualité de ce jour » : Un assassin, devenu prisonnier modèle, au point que des politicards et juges laxistes le font libérer, vantant les miracles de la réinsertion, multiplie les exactions et se fait prendre, en Espagne, avec dix kilos de hash. On apprend également qu’on avait occulté certains délits au cours de son incarcération, afin de ne pas nuire à son éventuelle et exemplaire libération. « Un autre homme », qu’ils disaient, les grands « y a qu’à ! », en ouvrant grand les portes. Pour un peu… « sale a hombros ! »
     Depuis, ce ne sont que mensonges, vols, trahisons à répétition. Que penseront les parents de sa petite victime, et comment se sera réouverte la terrible blessure, malgré le temps ? Que pensera son employeur, qui se dit « trahi », aujourd’hui ? Pauvre « innocent ! » Que pensera le fameux éditeur qui allait sortir le livre de « souvenirs » de l’assassin vedette ? Que penseront les autres prisonniers, criminel repentis ou non, pour qui la réussite de ce « collègue » était synonyme d’exemple et d’espoir ?
     Aujourd’hui, on brûle vive une adolescente, on égorge une rhumatologue, on viole à loisirs…
     Faut il donc que des politiques prennent d’autres coups de couteaux, pour qu’enfin, « les grands », les décideurs, les érudits… en un mot, « les exploiteurs », se rendent enfin compte que tout le monde a le même droit de vivre en paix, et que ceux qui troublent cette paix doivent en prendre « plein la tête », comme ils disent !

     Mais… il n’y pas que les assassins et les « petites frappes »… Il y a aussi le crime en cravate, le vol « en gants blancs ». Tenez : Une grande banque, dite « populaire », a décidé que vous ne pourrez faire un retrait en espèces, inférieur à 150 euros, sinon, il vous en coûtera 5 de « commission », de pénalité… Bref, elle vous piquera 33 francs, si vous voulez retirer moins de 1000 balles… Pas mal, non ? Et pendant ce temps, elle joue avec votre fric, le mien, enfin « tous ces minuscules ruisseaux qui font une formidable rivière… » où elle navigue, avec délectation. Populaire ????
     Au fait… c’est « votre » argent ! N’avez vous donc pas le droit d’en disposer comme bon vous semble ?
     De telles pratiques vont multiplier les dégâts : Des gens vont revenir au « bas de laine », et les cambriolages vont se multiplier. Avec eux, les menaces, les tortures (On n’invente rien, voyez l’actualité, et ces deux vieillards, massacrés, la semaine dernière, pour une poignée « de malditos Euros » !)  Devant les banques, on pourra voir les tire laines faire la queue, à la sortie des clients. Hombre ! « Pas moins de mille balles, chaque fois ! Que bueno ! » On peut continuer ainsi ce pauvre feuilleton… indéfiniment !
     Qui va donc arrêter cela ? Qui va donc être assez limpio, assez fort, assez droit, pour dire « Ca suffit ! La paix ! ». Ce « monsieur Propre » existe t’il ? Le coup de théâtre (prévisible) d’hier, servira t’il d’avertissement final, de dernier « coup de gong » à ceux qui confondent « tolérance » et lâcheté » ?  On n’ose y croire. Enfin !!!!

     La planète taurine sursaute parfois ! Soyons clairs, elle est souvent le reflet de la Société, et il s’y passe, quelquefois, des choses… pas « jolies jolies » ! Mais bon ! Quand le toro sort, même afeité… on se tait, et on se serre les coudes. Aqui, se muere de verdad ! 

     Hier, un apoderado a enfin osé dire « Ca suffit ! On se sépare… et pas amicalement ! » En effet, il est de coutume de voir des toreros changer de cap, des hommes d’affaires taurines laisser tomber des toreros, mais en général, cela s’annonce « avec plein de petites fleurs autour ! », chacun souriant autour du verre de l’amitié.
     Hier, Luis Alvarez, apoderado de Antonio Ferrera, depuis trois ans, a passé un communiqué à la presse, signalant qu’il cessait d’être l’empresario d’Antonio Ferrera, ce soir, 9 octobre, après la corrida de Valencia. Raisons officielles : « Total désaccord entre lui et ce groupe ingérable que forment le torero et sa propre famille ». Et d’ajouter qu’il se sépare du torero après lui avoir organisé et garanti une grande saison, aux Amériques : Pérou, Colombie, Mexique.

     Connaissant bien « Don Luis », connaissant sa trajectoire et l’ayant vu à l’œuvre, nous avons pris contact avec lui, hier soir. L’homme est sincèrement désolé, mais ferme dans ces arguments, clair dans les exemples et anecdotes qui les étayent. Depuis longtemps, on sentait bien que « cela n’allait pas ».
     Luis est « torero », et grand aficionado. Apoderado, il est tout près de son torero, qu’il s’appelle Cesar Rincon ou tout autre, plus modeste. Alvarez vit la trajectoire de son « poderdante », marche à ses côtés, se bat avec lui, pour lui.
     Voir Luis Alvarez, depuis plusieurs semaines, sagement installé derrière un burladero de callejon, tandis que son torero s’escrime… On voyait bien que…

     Il n’est pas moment, aujourd’hui, de révéler ces détails. Et ce n’est pas à nous de le faire. Peut-être, simplement, quelques dizaines de Français qui ont fait le déplacement de Zafra, au prix d’une grosse fatigue, pourront ils témoigner du remerciement qu’ils ont eu pour leur indéfectible appui… Pas un merci, « ni una mirada » et surtout pas le brindis qu’avait demandé l’apoderado ! Sur une corrida « de six toros », ce détail aurait été apprécié… n’est il pas ?
     Mais il est d’autres choses, qui arriveront, un jour… « à la surface » ! 
     Pour le moment, Antonio Ferrera est un des toreros vedettes de l’Escalafon. Il est « en haut », par ses mérites, et ceux de celui qui a su les valoriser.
     Maintenant, il va trouver, facilement, un autre apoderado… Mais pour combien de temps ?
     Il est « en haut » Pour combien de temps ? Passant de l’hystérie au calme le plus sidérant, Antonio Ferrera est un torero « atypique », qui aura besoin d’un apoderado « à sa manière », à moins que ce ne soit « à sa main »…
     Ce ne sera pas si facile !
     Pour le moment, le torero se dit surpris, et ne veut pas faire de déclarations…Attendons les donc, et voyons comment se terminera se gros coup de rogne, et quelles répercutions aura « ce coup de gong », sur notre petite, toute petite, planète taurine ?

 

ZARAGOZA : JESUS MILLAN CONFIRME SON RETOUR…

     9 Octobre : Il avait suscité de grands espoirs, en 2000. Puis, les trois oreilles, aux Palhas de Castellon, lui promettaient grande saison, l’année suivante. Pourtant, allez savoir pourquoi, Jesus Millan se mit à « flotter », puis à surnager, entre deux eaux. En fin de saison, on n’était pas loin du naufrage…
     2002 commença durement, mais on nota de grands efforts, notamment appuyés par une des meilleures cuadrillas (à pieds) de l’Escalafon supérieur. Mais, la route fut longue, dure. Cet été, enfin, on remarqua plus de régularité, de fermeté… une réelle progression. Avec le moral, le sitio était revenu.
     Tout cela s’est confirmé, hier, en plaza de Zaragoza, dont Jesus Millan a ouvert la « première grande porte » de la Feria du Pilar 2002… et avec la manière !

     8 Octobre – ZARAGOZA - 6ème de Feria du Pilar – 2ème corrida – Plus de ½ plaza – On ouvrit le grand parapluie, à mi corrida.
     Le lot de Nuñez del Cuvillo, inégalement  présenté, parut bien jeune. (A la bascule : 593, 505, 521, 529, 501, 520 kgs). Lot sans grande bravoure, faible et retenu. Cependant, sans grande difficulté pour qui voulait vraiment « s’y mettre ». Seul le troisième, qui s ‘écroula deux fois, en début de faena, ne permit presque rien.
    Juan Bautista (Division – Ovation) resta « en dedans », très dubitatif, tout au long de son premier combat. Le public ne l’accepta pas. Par contre, le Français fit vraiment l’effort, devant le quatrième, un toro qui se retournait très sèchement, et l’accrocha dans une passe à genoux. Bautista s’arrima, tua d’une entière et rejoint l’infirmerie où l’on diagnostiqua un gros coup à la cuisse droite.
    Jesus Millan (Oreille avec pétition de la seconde, après avis – Oreille, après avis) s’est montré très décidé, torero, calme et ferme, tout l’après midi. Face au deuxième, toro encasté, il se signala dans un quite par chicuelinas. Le toro fusa, et faillit l’attraper dans la première passe de muleta, changée  dans le dos, au centre. Le torero répéta l’exploit, et « se gagna » le public. En confiance, il donna une faena vibrante, toréant longuement, et par le bas. Le public réclama la deuxième oreille.
     Par contre, le cinquième ne chargeait plus, et l’aragonais, qui l’avait reçu à genoux devant le toril, a portagayola, « se mit dessus », muleta en main, et en sortit le maximum, avec un courage serein et sans vulgarité.
     Leandro Marcos (Silence – Silence après un avis) a bien torée, par véroniques, dans un quite à son premier. Hélas, le toro s’écroula, et il ne put rien en tirer.
     On pensait que le sixième pouvait lui donner l’occasion de briller. Toro « manson », mais possible. Marcos se montra froid, destemplado, et tua mal. Une occasion gâchée. Attention, elles ne se représentent que très rarement.

     Ce mercredi, à Zaragoza : Toros del Pilar, pour Victor Puerto, Davila Miura et Miguel Abellan.

     De même, ce mercredi: corrida télévisée, en direct de Valencia: toros de Carlos Nuñez, pour Ortega Cano, Antonio Ferrera et El Cid.

 

ZARAGOZA : «PARCE QU’IL FAUT Y ALLER… »

     10 Octobre : On espère que les choses sérieuses vont « vraiment commencer », aujourd’hui, en plaza de Zaragoza… Vraiment ! Parce que pour le moment, le peu qui reste d’Aficion aragonaise n’a rien vu, ou presque…
     Soit parce qu’ils n’ont pas pu, soit pas voulu, les toreros sont passés, ont donné des centaines de derechazos et naturelles, et sont repartis, sans que  la conscience ne les gêne aux entournures. Un peu comme de écoliers, dans la semaine qui précède les grandes vacances ; un peu comme chacun, dans l’heure qui précède la RTT…
     Hier, ce fut flagrant, et tout le monde s’est terriblement ennuyé, au point que les revisteros, aujourd’hui, renoncent presque à toute reseña. Titre général « Bouaaaaah ! Que toston ! ». Malheureusement, ils ont tous mal dormi car les vomitoires de la plaza laissaient passer un vent glacial, qui a congelé l’assistance. En bas, dans le ruedo… plus glacial encore !Brrrr !

     Zaragoza a toujours été « la » dernière feria de la saison. Mais elle était feria importante, de primérissime catégorie, et l’on s’y battait à fond, avant de faire les valises pour les Amériques. Les figures y voulaient maintenir leur catégorie, y donner un dernier coup d’assommoir. Les débutants et les « promesses », y venaient s’y défoncer, histoire de donner un gros coup de gong, en vue de la saison suivante... Et cela se faisait devant du ganado de toute première catégorie, et de grande présentation…
     Aujourd’hui, « on fonctionne », et on prépare ses baskets, son jogging et ses petites affaires pour… les vacances.
     Hier, le cartel était modeste, mais dans une ligne intéressante de « bons toreros de deuxième division »… C’était là une occasion de pousser un gros cri « de révolte et de guerre »… En fait, ce fut un murmure fatigué, exsangue… Alla ellos !

     Dans le callejon, comme pour venir s’imprégner de l’ambiance et du climat, El Juli. Il attaque la feria, aujourd’hui, en compagnie de Ponce. A n’en pas douter, le panorama devrait changer.. ; à condition que les toros du Capea, fortement contesté par tous, désormais, permettent « le réveil Zaragozano »… Et puis, bien sûr, on attend « demain » : Joselito, seul contre six !

     9 Octobre – ZARAGOZA – 3ème corrida de Feria – 2/3 de plaza – Froid intense : Quatre toros du Pilar et deux de Moises Fraile (sortis 2 et 5). Présentation « en échelle », tant au plan trapio que poids : 537, 556, 574, 635, 516, 611 kgs. Rien de bien formidable, bien que les s et 4ème permettaient le toreo. Des toros pour mettre un peu de fantaisie, et non tomber dans l’interminable ronde des « derechazos et naturelles ».
     Victor Puerto (Légère division et ovation) est maintenant suivi par Corbacho, l’ex « conseiller » de Jose Tomas. On ne voit pas, actuellement, les résultats de la nouvelle association : Trop rapide, trop « à la marge » devant le premier toro. Le quatrième était bon, et méritait qu’on y prête attention. Puerto voulut la jouer facile, et faillit bien se faire écharper.
     Davila Miura (Silence – Ovation) s’est montré « tel qu’en lui-même » : appliqué, long, impersonnel. Le cinquième lui mit une méchante colada, au moment de la larga à genoux. Sans vouloir se venger, le torero se colla à lui, au cours d’une faena où il noya sa charge.
     Miguel Abellan (Silence et silence) a donné des centaines de passes, rapide, destemplado, la muleta en arrière. Triste et gris.

     Ce 10 Octobre : Toros du Capea pour Enrique Ponce, El Juli et Antonio Gaspar Paulita

 

LE « CACHONDEO » VALENCIANO !

     10 Octobre : « Cachondeo » pourrait se traduire par « quelque chose de vraiment pas sérieux ! ».
     Valencia a trois ferias : Celle des « Fallas », qui ouvre chaque temporada. C’est une des principales de la saison. Puis vient San Jaime, ou « Feria de Julio ». Jadis, elle avait un certain cachet. Aujourd’hui, on file à la plage, et les toreros ont du mal a remplir la plaza. Enfin, on a inventé « la mini feria » de la Comunidad. 9 Octobre, jour de Valencia ! Et donc… corrida.
     Certes, on ne peut que louer les efforts des empresas successives, pour essayer de sortir les valencianos de leurs cafeterias, à pareille époque… mais, vraiment, on a du mal à comparer le sérieux de cette plaza, avec le spectacle pueblerino et les sorties a hombros, « soldées » dans la nuit noire,  auxquels on a pu assister, hier, via notre petit écran…
     Ortega Cano est devenu « insupportable », se donnant le droit à toutes les extravagances, y compris de toréer de cape, un toro « après » le tiers de banderilles. Rien ne l’en empêche, paraît il !!!
     De son côté, Antonio  Ferrera coupe trois oreilles quand une seule, du cinquième, pouvait paraître justifiée.
     Reste le Cid, qui est resté dans sa ligne, et a donné, au dernier quelques bons muletazos.
     Si l’on ajoute à cela un président qui change un toro, alors que les banderilleros s’apprêtent à actuer… pour maintenir, ensuite, dans le ruedo, un sobrero encore plus faible… Nada, nada ! Un cachondeo !

     9 Octobre – VALENCIA – Corrida de la Comunidad – ½ plaza, confortablement installée – Temps pluvieux : Il y avait, dans le ruedo, certaines zones « de sables mouvants », reliquats des fortes pluies qui précédèrent la fête. Plusieurs toreros et toros y trébuchèrent, dangereusement, en particulier le banderillero Curro Cruz.
     Toros de Carlos Nuñez, correctement présentés, dans l’ensemble. Faiblesse et manque de race, chez la majorité. De ce fait, ils s’arrêtent, comme le premier, ou se défendent en « tirant haut » hachazos y gañafones, comme les deux derniers. Surprise: le président rentre le quatrième, pour faiblesse. Le remplace un Valdefresno, noblissime, mais… faiblissime.
     Le troisième Nuñez se donna une terrible vuelta de campana, dont il sortit sonné. Dommage, car il semblait « vouloir » charger « fort et clair ! »
     Jose Ortega Cano n’est qu’une ombre épaissie de lui-même. On le regarde, et l’on sourit, même si parfois passe le fantôme du torero qu’il a été. Pour le reste, extravagances, regards de matamore, bisou au toro, et … culito patras ! Le Valdefresno permettait tout : Ortega alla jusqu’à lui mettre un quite « après les banderilles »… Cela dit, on ne s’ennuie pas ! On l'ovationna, après un avis au quatrième.
     Antonio Ferrera (Oreille – Deux oreilles) fit assaut d’une souriante quiétude, et d’une activité de tout moment. Il devait triompher : « Un », parce qu’il revenait à Valencia, après sa blessure de juillet (brindis sympa à l’équipe chirurgicale de la plaza) et « Deux »… parce qu’il fallait « gommer » les dernières heures et la rupture provoquée par son apoderado. Ferrera se multiplia, se montra très calme au capote, banderilla dans toutes les positions, souvent à corne passée, toréa sérieusement, à la muleta… et tua très bas ! 
     Qu’on le veuille ou non, le bajonazo à son premier, volontaire ou non, interdit tout trophée. Par contre, il arracha au violent cinquième, une faena de grand mérite, sortant une série de derechazos très exposés, qui furent le « gros » moment de la tarde. L’épée partit de côté, et donc une oreille aurait suffi !
     El Cid (Ovation – Oreille) vit son premier s’abîmer dans une grosse cabriole, après avoir planté ses cornes en sable mou ! Il essaya, et tua mal.
     Par contre, le torero de Salteras donna une bonne image de son talent, face au dernier, un toro peu commode, qui mettait la tête en haut, dangereusement. Ferme, très décidé, le Cid alla « a mas », agrémentant son toreo, classique, de passages plus spectaculaires, comme un desplante à genoux, ayant tout balancé au loin. Après pinchazo, une bonne entière, malgré le hachazo du toro, et une oreille « téléviséé », qui augure bien d’un gros week end : Samedi, à Séville ; Dimanche, à Madrid, devant les Victorino.

 

LA TEMPORADA « A LA MEXICO »…C’EST POUR AUJOURDHUI !

     10 Octobre : C’est ce jeudi, que Rafael Herrerias, empresa de la Monumental de Mexico, va révéler les cartels de la « Temporada Grande », dans la plus grande plaza du monde.
     Avec un peu de chance, malgré le décalage, on pourra lire ici, le programme de « notre hiver aficionado », les corridas de Mexico étant les « petits cailloux blancs » qui jalonnent le circuit américain…

     Déjà, on a quelques « gros bruits » qui pourraient se confirmer ce soir. Ainsi :
     La première corrida aura lieu le 3 novembre. Elle pourrait présenter un mano a mano entre deux jeunes valeurs du toreo mexicain, devant une corrida de Garfias. L’un des matadors semble fixe : Leopoldo Casasola. Pour le second, on murmure le nom de Fernando Ochoa. On parle également de la présence de Pablo Hermoso de Mendoza, lors de cette inauguration. A voir.
     Par contre, semble acquise, pour le 15 novembre la grande corrida de Rejoneo, pour les adieux de « Cagancho ». Au cartel : Fermin Bohorquez, Pablo Hermoso de Mendoza et les mexicains : Rodrigo Santos et Octavio Sanchez , face à un lot de « Las Golondrinas ».
     Le 17 Novembre : Antonio Fererra confirmera son alternative à Mexico, des mains de Fermin Espinosa.
     Le 24 Novembre : Enrique Ponce et David Silveti confirmeront l’alternative de Alejandro Amaya. Les toros seront de Pepe Garfias.
     Jose Tomas serait prévu pour les 19 Janvier et 2 Février. Une des corridas visées serait de Fernando de la mora.
     Pour le traditionnel anniversaire de la plaza, il y aura trois corridas « de postin », les 2, 5 et 10 février.  La plus importante, le 5, verrait défiler ensemble Ponce et Juli.
     Il semble que les négociations se sont bien passées, avec le Zotoluco, mais qu’il n’y a pas eu d’accord, avec Jorge Gutierrez.
     Le autres toreros espagnols engagés à la Monumental de Mexico seraient : Joselito, Morante de la Puebla, El Fandi. Les rejoindraient également : Finito de Cordoba et Juan Jose Padilla.

     On y verra plus clair, demain matin… si Dieu et « Internet », le veulent !

 

JOSELITO : AUJOURD’HUI, PEUT-ÊTRE…

     11 Octobre : Jose Miguel Arroyo reprend aujourd’hui l’épée, de la manière la plus honorable qui soit, mais également la plus dangereuse, voire la plus folle : "Seis toros, Seis!  Unico espada!" 
     Prendre seul, six toros, en une plaza de première, alors que l’on n’a pas toréé depuis des mois, semble une gageure. Non parce qu’il ne peut y arriver, techniquement. Malgré la longue convalescence, Joselito peut en prendre douze ! Mais, que se passera t’il "dans la tête", et comment cette tête commandera t’elle, aux bras et aux jambes ?
     Pour prendre six toros, il faut être « super affûté », en totale forme physique, en totale confiance, « en rendement total », conforté par des dizaines d’actuaciones précédant ce rendez-vous.

     Soyons clairs : Joselito est une Figura del Toreo des années 90. Personne ne peut le nier. Mais, malgré toute l’admiration que l’on peut lui porter, un triomphe, aujourd’hui, seul contre six, alors qu’il n’a pas toréé en public depuis six mois, serait illogique. Presque « pas souhaitable ! » parce qu’il ôterait tout le caractère mythique à ce que l’on doit toujours considérer comme un exploit, physique et mental.
     Ainsi donc, on pourrait faire « chaise longue » pendant des mois, et revenir, comme ça, « en s’envoyant » six toros d’un coup ! Cela voudrait dire que… « Toréer une corrida « en unico espada »  ne veut plus rien dire ! »

     Bien sûr, Joselito bénéficiera de l’énorme appui de toute une plaza… au début. Bien sûr, on aura choisi avec grand soin, des toros susceptibles de « collaborer »… Par ailleurs, la feria ne va pas bien, artistiquement parlant.

     Alors, parole au torero, et surtout… parole au Destin ! Avant sa cogida de Nîmes, Joselito « andaba regular » ! Ses précédents « Unico Espada ! » ne s’étaient pas bien passés (Malaga, Séville, Madrid-Vista Alegre). Retrouvera t’il toutes ses sensations, d’un coup, ce 11 Octobre 2002 ? On peut le souhaiter… mais on peut aussi en douter, très respectueusement. 

     Hier, la corrida du Capea fut encore un scandale. Des masses de viande ont déboulé sur le sable de la plaza de Zaragoza… avant de s’écrouler mollement. Miséricorde !
     Ponce ne remonte pas sa cornada. C’est au niveau de l’épée, que cela se passe ! El Juli a touché un lot infect, et le local de l’étape a rafflé toutes les mises… parce qu’il était le local de l’étape ! Les Rois mages sont passés, hier, pour Paulita. Il est vrai qu’il se prénomme… Gaspard !

     10 Octobre – ZARAGOZA – 8ème de feria du Pilar – 4ème corrida – Llenazo – Froid et vent, dehors : Capea et sa famille ont sorti des mastodontes, pourtant sans trapio, faibles et sans caste. Des poids impressionnants, mais rien ! A quoi servent les 592, 538, 565, 609, 669, 654 kgs de viande, si le deuxième, par exemple, n’a aucune présence ? Ce fut un concert de manque de race, de faiblesse, de tristesse. Carton rouge, cette année, au Capea ! Seuls, les 3,4 et 6èmes ont un peu permis de se lâcher, mais le ganadero peut remercier le Paulit qui lui a fait un bon quite !
     Enrique Ponce (Silence, après deux avis – Vuelta, après un avis) n’est pas revenu, surtout, à cause de l’épée. Il toréa sans émotion le triste premier, et tua en catastrophe : trois vilains pinchazos « echandose fuera » et une entière, en arrière et « très » tombée.
     Par contre, agréable faena au quatrième, la meilleure de la tarde : élégante, reposée, mais sans pouvoir totalement se livrer, tant le toro était faible. Deux pinchazos et une entière caidita. Il des permit la vuelta.
     El Juli (Silence – Palmas) touche le mauvais loto ! Son premier, imprésentable, se couche au troisième muletazo. Juli s’est efforcé, aux banderilles, puis « a écopé », comme il a pu ! Face au cinquième, même schéma !
     Antonio Gaspar Paulita (Oreille – Oreille) a bénéficié d’un appui populaire total, au point de couper deux oreilles qui lui ouvrent la « porte grande » de Zaragoza… mais ne le porteront pas plus loin. De bons détails au capote, quelques bonnes naturelles à ses deux. Une envie bien affichée, des estocades, basses mais d’effet rapide, y ya esta !
     Cela dit, "ne presque pas toréer", et être capable de tenir dragée haute à des toreros « de 100 corridas », c’est un grand exploit. Enhorabuena, donc !

 

MEXICO : LA LISTE DES ELUS…

     11 octobre : Rafael Herrerias n’a pas donné, hier, les cartels « entiers et définitifs » de la prochaine temporada grande en la « Plaza Mejico » ! Cela se fera, probablement, le 14. Pour l’instant, il a révélé les grandes lignes de la saison, et toute la liste des matadors et cavaliers qui auront l’honneur de défiler, cette année, à la Monumental 
     Ils seront 21 Toreros mexicains, dont un cavalier : Le Zotoluco sera le chef de file, avec quatre contrats probables. Il n’y a pas eu d’accord, définitivement (pour le moment !) avec Jorge Gutierrez.  L’Empresa a insisté sur « les jeunes », qu’il appellent « los chavos ! »… Voyons s ‘ils mettent le paquet, et profitent de grandes opportunités qu’il leur offre.
     Il y aura huit espagnols : Ponce, Juli, Joselito, Jose Tomas, Morante,  Ferrera, Fandi, Finito, et bien sûr, Pablo Hermoso de Mendoza.
     Viendront s’ajouter un vénézuelien, Leonardo Benitez ; et un Colombien : « El Dandy »…

     Pour le moment, les dates « pratiquement sûres » sont les suivantes :

     3 Novembre : Ouverture de la Temporada, avec une corrida de Javier Garfias, pour Manolo Mejia et Fernando Ochoa, mais, surtout, le premier contrat de Pablo Hermoso de Mendoza. Ce cartel est définitif, et une grande entrée est assurée.
     Le 10 novembre, on parle du Morante et de Rafael Ortega, devant un lot de Rancho Seco.
     Le 17 Novembre : Antonio Ferrera confirmera, des mains de Miguel Espinosa.
     Le 24 novembre : Ponce, et Amaya, comme annoncé hier. Les toros seront de Teofilo Gomez.
     Le 1er Décembre : Le Fandi pourrait bien confirmer son alternative, devant une corrida deXajay.
     Le 8 Décembre : Joselito ferait paseo, devant un lot de Santa Maria Xalpa.
     Le 22 Décembre (et non le 15) : Les adieux de « Cagancho », cheval fétiche de Pablo Hermoso de Mendoza, adoré au Mexique.
     Juli entrera en Janvier, et fera partie du grand cartel anniversaire, le 5 Février : Ponce –Zotoluco –Juli. La corrida serait de Xajay.
     Jose Tomas est confirmé pour 17 Janvier et 2 Février.
     On pense que le cycle comptera de 15 corridas d’abono. L’empresa a d’ores et déjà acquis 18 lots de toros. Tous les grands fers y sont, sauf San Martin.

     En attendant, « la pré-saison » continue, dimanche, avec une novillada de Real del Saltillo, pour Aldo Orozco, Arturo Macias et Matias Tejela, qui  fait sa présentation, à Mexico.

 

JOSELITO : MALHEUREUSEMENT LOGIQUE… ET HUMAIN !

     12 Octobre : Comment Jose Miguel Arroyo « Joselito » se sera t’il réveillé, ce matin ? Probablement éreinté, avec la jambe qui tire et … « le cœur en berne ». Du moins, on l’espère pour lui…
     Dans le cas contraire, le logique échec d’hier aurait une autre signification : De la logique ambition torera, on serait passé à une prétention, frisant le cynisme…

     Prendre seul six toros, relève de l’exploit. Et cela doit rester ainsi ! Malheureusement, et dès l’annonce de ce « one man show de retour », après cinq mois d’inactivité forcée, on ne pouvait que s’inquiéter… Comment Joselito, déjà en difficulté avant sa blessure, pourrait il, d’un coup, retrouver force morale, lucidité, automatismes techniques… et résistance physique, face à six toros, six lidias, des centaines de muletazos, et le sitio nécessaire, avec l’épée…
     Joselito avait il vraiment bien mesuré son geste ? Joselito est il un surhomme ? Voulait il, d’un coup, gommer les jeunes qui arrivent, « qui poussent », et qui … vont le pousser dehors ? Allez donc savoir !

     Aujourd’hui, beaucoup ont la gueule de bois ! Mais voyons… Y croyaient ils, vraiment ? Aujourd’hui, des revisteros essaient de masquer leur déception. D’autres ont des mots terribles, comme Juan Posada, dans « la Razon », ou « Barquerito », pourtant profondément humain, mais, encore plus… aficionado. Pour sa part, Jose Antonio del Moral ne "se" cache pas.
     En fait, personne ne peut se réjouir d’un tel échec. Certes, l’empresa a rempli sa plaza, et le torero sera reparti avec une bonne poignée d’Euros… mais le problème n’est pas là !
     Quel est l’avenir de Joselito ? Quelles seront les conséquences de cette erreur stratégique ? C’est lui qui les dira…

     Après ce « malheureux épisode », une chose est certaine : La tauromachie est « terriblement » juste, et « profondément » humaine. Elle est « un exploit de chaque jour », face au toro, face aux responsabilités, face à sa propre fierté torera… N’y accèdent que des privilégiés, héros de chaque moment, y compris lorsqu’ils ne toréent pas…
     Terriblement juste, parce qu’elle ne permet pas qu’on se moque d’elle ! Profondément humaine, parce que face à l’élément naturel et sauvage, qu’est le toro, l’homme est là, avec son courage, son espoir, et sa petite épée…
     Hier, Joselito a probablement voulu… mais il n’a pas pu ! Ce fut un échec, malheureusement logique, mais terriblement humain.
     Si le torero en est conscient, alors on doit le respecter entièrement, et l’applaudir… S’il est « presque content de lui », alors...

     11 Octobre – ZARAGOZA – 9ème de Feria – 5ème corrida – No hay billetes : Grande ambiance et public « ultra » prédisposé à faire un triomphe au torero. La veille, il restaient 78 billets en taquilla !
     A l’heure dite, Joselito avait demandé que la plaza reste couverte, malgré le grand beau temps. Impeccablement habillé de vert sombre et argent, le torero fit le paseo d’un pas un peu douloureux. La jambe se rappelait à lui.. mais ne le trahit pas, par la suite…
     Au fur et à mesure des lidias, le public essaya de sa convaincre, que c’est « au suivant » que cela allait se passer, et qu’on allait retrouver « le Joselito » de toujours… Cela ne vint jamais, et, malgré un appui permanent du public, le diestro s’enfonça, et, la fatigue aidant, perdit beaucoup de repères… Le fait qu’il accepte de donner une vuelta, au sixième, lui qui met un point d’honneur à ne jamais faire un tour d’honneur « sans oreille »… veut dire beaucoup.
     Au bilan « sec » : Six toros et les résultat suivants : Une oreille ; Silence après avis ; Ovation, après avis ; Ovation, après avis ; Palmas ; Vuelta, après pétition minoritaire.
     Points positifs : Il est allé « jusqu’au bout », face à une corrida très bien présentée, et qui a donné du jeu divers, comme toutes celles d’aujourd’hui.
     En négatif : Les idées de travers, le physique.. et l’épée. En un mot : un total et logique « manque de sitio » !

     Bien, face au bon premier, de Nunez del Cuvillo : Deux quites, par chicuelinas et tafalleras, et, après brindis à l’ami Roman Sorando, ganadero et médecin, une faena qui conforta l’espoir, où l’on retrouva de bons passages, lents et sereins… Le Joselito « d’avant ». Epée en arrière et un peu tombée. Oreille généreuse, mais logique.
     Devant le Jandilla deuxième, les choses se corsent un peu : Deux quites, par navarras et faroles inversés, mais le toro, bravucon à la pique, reste « les yeux en l’air », et Joselito patine un peu. Cela ne s’arrange pas, avec un mort laborieuse : Epée casi entera, et huit descabellos. Un aviso.
     Le toro du Pilar sera l’élément-clef de l’échec. Joselito « n’y verra jamais clair », tant à la lidia, qu’au cours d’une faena pourtant bien commencée : A l’estribo, puis deux trincherazos et la firma. La première série, de droite, est prometteuse, mais le torero passe sur main gauche, et y subira un gros échec. Il tuera d’une lame courte, horizontale.
     Larga afarolada, à genoux, pour recevoir le quatrième, de Baltasar Iban. Malheureusement, ce toro prendra un premier puyazo, bien trop lourd, et ne dira plus rien...  Joselito se positionnera très près, et tuera bien mal : Pinchazo vilain, un autre, plus profond, une entière desprendida et un descabello. Le sitio !
     Le cinquième, de Las Ramblas, consomma l’échec, et l’on entendit fuser quelques sifflets. Il y eut de bonnes véroniques, au quite, mais la fatigue et la désillusion marquaient déjà le visage du diestro. Cinq pinchazos et une entière. Dans les gradins… caras largas !
     Le public le poussa pour un dernier effort, un dernier espoir, face au dernier, de Victoriano del Rio (Sous le fer de Cortes). Un toro peu commode, aggressif, mais dont Joselito se serait léché les babines, il y a quelque temps… Tout le monde y a cru, et le torero fit le maximum : Quite par gaoneras, brindis au public et début de faena, les deux genoux en terre. Mais il y avait là « un costaud », et Joselito dut se relever, et rectifier la position. Ce fut tout le symbole de cette triste tarde : « Vouloir, et ne pas pouvoir »…
     Malheureusement logique, et tellement humain !

     La Feria se poursuit aujourd'hui, "Dia el Pilar": Toros de Daniel Ruiz, pour Finito de Cordoba, El Juli et Cesar Jimenez. Il y aura triomphe.

 

« LOS VIEJOS TOREROS NUNCA MUEREN… »

     13 Octobre : « Les vieux toreros ne meurent jamais !». Le cheveu blanc, la peau tannée par les soleils d’été et les frimas de tant d’hivers, on pouvait le voir, entouré de gamins… Dans son regard, l’orgueil de ce qu’il était, dans ses songes... et la tristesse de ce qu’il ne serait jamais.
     Il se racontait, le vieux torero: Quand il était maletilla et qu’il courait les routes de la vieille Castille, à la recherche de son destin. Il se racontait, et les gosses écarquillaient les yeux…
     Et puis, hier, l’Aficion a été la plus forte, comme une dernière bouffée de chaleur : « Soy torero ! » Alors, comme pour se le prouver à lui même, le vieil homme alla s’installer sur le tendido de Las Ventas, et quand on rentra un toro invalide  du Puerto San Lorenzo, il sauta dans le ruedo, avec un mauvais tissu blanc, en guise de muleta. Mais... une fois arrivé au toro, il sut "pourquoi" il n’était jamais devenu torero : deux charges esquivées, comme il pouvait, les jambes le portant à peine, et à la troisième, une cogida terrible…
     Il s’en sort bien ; Blessé, moulu, mais vivant. Son pantalon, par contre…
     Demain, une fois reposé, il pourra raconter aux gamins comment, un jour , à Madrid, il donna deux muletazos « de revolucion » à un manso qui lui mit une terrible cornada, à la troisième passe…
     « Es que… los viejos torero nunca mueren ! »…

     Hier, il y avait aussi « un autre ancien », habillé de lumières, dans le ruedo  monumental de Madrid.
     Son nom ? « Frascuelo »… Un nom qui a porté l’Histoire du Toreo, jadis… Mais lui, Carlos Escobar, serait probablement oublié, si l'Aficion de Madrid ne l’avait pris sous son aile protectrice, il y a quelques années.
     En 1976, Frascuelo était un bouillant, un casse-cou… A Bayonne, on n’a pas oublié une portagayola de cet inconnu, juste sous les yeux du Dieu Paquirri. Ce jour-là, beaucoup ne juraient que par Frascuelo…
     Puis, le destin, un toro qui lui traverse un poumon, à Bilbao. Frascuelo ne revint jamais. Son toreo s’assagit; il commença à « mesurer sa fougue », et devint un grand classique. Las Ventas découvrit ses qualités, un soir d’été, dans les années 90, et depuis,  Frascuelo est devenu « Torero de Madrid ». Hier, l’empresa lui fit l’honneur d’un poste au cartel d’Automne, et Frascuelo donna deux vueltas.
     « Es que …los viejos toreros nunca mueren ! »

     Pendant ce temps, sur le sable d’or de la Maestranza, l’œil bleu, rieur et sévillan, de Rafael Torres devait laisser couler une larme. Larme d’orgueil, de tristesse et d’adieu, mais larme de totale toreria.
     Rafael a été un des plus grands subalternes de ces dernières années. Mais il fut aussi l’une de plus grandes promesses du Toreo Sévillan, quand Manolo Vazquez le révéla, en 1968.
     L’année suivante, le pimpant novillero remplit à lui seul la Maestranza. On voyait en lui, le successeur de Pepe Luis… Séville ne jurait que par Rafaelito Torres. Puis ce fut l’alternative, le dimanche de Pâques 1970. Quelques semaines plus tard, la confirmation, à Madrid, en une corrida où le Cordobes coupa quatre oreilles. Rafael y fut bien, et sa trajectoire restait ascendante.
     Puis... quelques gros rendez vous manqués et le moral qui descend un peu. Des problèmes de santé, également, avec une surdité naissante… Il y eut de formidables « coups de rein », notamment devant un Tulio Vazquez, en 1972 ; et surtout, le toro de Guardiola, en 1975.
     Cette année-là, il fut triomphateur de la feria… Mais, peu après, son étoile pâlit, définitivement… et un beau jour, Rafael décida de passer au « vestido de plata », au rang de subalternes. Il y devint une figure, et gagna bien sa vie…
     Hier soir, ses trois fils Rafael, José Antonio et Miguel Angel lui coupèrent la coleta, et Séville l’ovationna, dans une dernière vuelta. Des adieux « comme il se devait » !
     « Y es que… los viejos toreros nunca mueren ! »

     Toreros ils sont et resteront, jusqu’à leur dernier souffle. Les plus jeunes, quant à eux, verront d’autres adieux, d’autres horizons… Allez donc savoir !
     On ne la verra probablement plus, cette noire silhouette, avec la cape et le sobrero cordouan, qui s’avançait dans le Barrio Santa Cruz, et faisait dire : « Celui là, il était torero ! ».
     Ils sont "autrement", aujourd’hui.
     Adieux à répétition ! Coletas coupées et recoupées ! Retiradas "en jeans ou jogging" !  Pourtant… dans le secret de leur retraite, allez donc savoir si, tout à coup, eux aussi ne redresseront pas la taille, « péguant » une véronique d’apothéose, au soleil « du soir de leur vie » ?
     « Es que…los viejos toreros nunca mueren ! » Les vieux toreros ne meurent jamais...
     Hier, les anciens ont triomphé, les jeunes ont coupé des oreilles souvent généreuses, et un toro a gravement blessé: « El Cid », à Séville.
     L’histoire du Toreo continue, implacable, jusqu’à ce que nous devenions, nous aussi… de vieux aficionados ! Ellos si que se mueren!

     Ce 12 Octobre a vu quelques « grands détails », à Madrid et Séville. A Zaragoza, on a triomphé, mais « à la généreuse »… Une feria du Pilar qui se termine aujourd’hui, mais qui, de fait... n’a jamais décollé ! Pour cette raison, et pour d’autres… Casas n’aura pas Madrid !

     12 Octobre - MADRID (Las Ventas) – Troisième corrida formelle de la Feria d’Automne – ¾ de plaza :
     On fit saluer Frascuelo, à la fin du paseo. Les toros du Puerto San Lorenzo sont sortis tristement, sosos et faibles. Deux et troisième, invalides, ont été rentrés. C’est au cours de ce temps morts qu’un espontaneo aux cheveux blancs sauta au ruedo, donna deux mantazos et se fit méchamment accrocher. A priori, pas grave. Deux sobreros sont sortis : Un Carriquiri, manso et, en sixième, un Gavira impossible.
     Carlos Escobar « Frascuelo » a donné une vuelta à la fin de chaque faena. Mesure, toreria compassée, majestueuse façon de « marcher avec le toro »… Frascuelo a fait preuve de grande toreria, en deux trasteos où le toreo fondamental fut de rigueur.
    Uceda Leal (Silence – Une oreille) a brillamment conclu une saison qui peut augurer d’un retour, l’an prochain. Il donna un quite magnifique au toro de Frascuelo : Demi véronique, à sculpter ! Se débarrassa en torero lucide et courageux du manso de Carriquiri, puis donna une très bonne faena, précédée d’un grand quite par chicuelinas, au cinquième. Madrid lui avait déjà vu de grandes estocades, à la San Isidro. Celle du cinquième fut irréprochable, et l’oreille tomba, justement, qui aura son poids, pour 2003.
     Anton Cortes (Silence – Silence) eut une noire malchance au sorteo. Malgré ce, le public a suivi ses efforts et ovationné deux grandes ouvertures au capote, avant que ses adversaires ne s’éteignent.
     Ce soir, dernière corrida de la Feria : Toros de Victorino Martin, pour Luis Francisco Espla, Jose Ignacio Ramos et… Fernando Robleño, qui remplacera le Cid, gravement blessé à Séville.

     12 Octobre – SEVILLA – Corrida dite « de la Croix Rouge » - ½ plaza : Corrida marquée par la grave blessure de Manuel Jesus « El Cid », en toréant le troisième : Dans une naturelle, le toro, dangereux d’entrée, le prend et l’enlève longuement sur sa corne gauche. Au bilan : Cornada grave à l’intérieur du bas de la cuisse gauche, avec trois trajectoires de 15, 25 et 10 cms, respectivement, qui font de gros dégâts, au plan musculaire, sans toutefois atteindre les « gros canaux »… Malheureuse fin de saison d’un torero qui promet, mais qui se fait souvent accrocher.
     Cinq toros de Martelilla et un sobrero de « Casa de los Toreros », lui aussi de Martelilla, propriété de Gonzalo Domecq. La corrida est sortie bien présentée, mais descastada. Seul, le deuxième « a servi »
     Davila Miura a touché un premier, faible, et un deuxième, affublé d’un méchant cabeceo. Ovation et Silence. Il tua, en trois voyages, celui qui avait blessé le Cid.
     A noter le joli geste de Davila Miura qui fit toréer Rafael Torres « de quatrième banderillero », comme invité d’honneur. Rafael entendit la musique, pendant qu’il posait ses deux paires de palos, et se coupa la coleta, en fin de corrida, avant de donner la vuelta, sous la plus grande ovation de la tarde.
     Miguel Abellan (Ovation- Silence – Applaudissements) se montra à son avantage, dans une bonne faena, bien liée, bien rythmée, face au deuxième Martelilla. Hélas, il mit trois pinchazos, avant l’épée définitive, perdant ainsi un triomphe dont il avait bien besoin. Face aux deux autres, se battit en vain.

     12 Octobre – ZARAGOZA – Dia del Pilar – 6ème corrida – Lleno complet : Public "de fiesta", prompt à s’enthousiasmer comme à hurler  de colère, les deux fois sans grande raison…
     Quatre toros de Daniel Ruiz, sans grand fond et sans forces. Il y eut trois sobreros dans la soirée. Seul le premier, du Pilar, donna quelque jeu. Par contre, le troisième, de Domingo Hernandez, ne facilita rien.
    Finito de Cordoba (Ovation  - Oreille) donna uje petit série au premier. Son adversaire méritait bien mieux. Le Cordouan fit un petit effort au quatrième : deux bonnes séries de droite donnèrent lieu à l’octroi d’une oreille bien généreuse.
     El Juli (Ovation – Oreille) se battit vainement devant le deuxième, allègre aux banderilles, et soudain stoppé net.
     Le cinquième promettait un peu plus. Juli « aguanta », et « se mit dessus » quand le toro serra les freins… Une faena qui aurait pu sauver sa feria. Hélas un gros bajonazo, en partant « cuarteando »… Une oreille, hors de propos.
     Cesar Jimenez (Oreille – Palmas) s’accrocha comme un perdu, voulant tirer de l’eau de quelque puit sec… Elégant au capote lorsque les toros chargeaient, le madrilène se montra vaillant, rageur, à la muleta, et « se gagna » l’aficion Zaragozana. Une de plus.
     Ce dimanche, dernière de Feria : Toros de Torrestrella, pour Manuel Caballero, Rivera Ordoñez et El Fandi.

 

NÎMES : LE SUCCES DE LA GENEROSITE…

     13 Octobre : Le festival de Nîmes, au bénéfice des sinistrés des inondations du Gard, a connu un franc succès, hier. Bonne entrée et ciel bleu ! Toreria et grande bonne volonté de tous, pour que la tarde soit belle. Maintenant, on espère que les résultats seront « à la hauteur ». Il n’y a pas de raison, tout le monde venant « gratuit ».

    12 Octobre – NÎMES – Festival « pour le Gard » - ¾ de plaza : Face à des toros offerts par les ganaderos, les généreux maestros ont connu les résultats suivants :
     Andy Cartagena, à cheval : Ovation, devant un toro de Luis Terron.
     Manuel Benitez « El Cordobes » : une oreille du Maria Jose Barral
    Paco Ojeda : Les deux oreilles d’un Capea
     Joselito : Deux oreilles, devant un Victoriano del Rio
     Fernandez Meca : Une oreille d’un du Pilar
     Javier Conde : Applaudi, devant un Zalduendo
     Juan Bautista coupa les deux oreilles d’un Montalvo
     Sebastien Castella, enfin : Deux trophées, devant un toro de Peralta.

 

MADRID : LE GRAND « QUITE » DE FERNANDO ROBLEÑO
Corrida désastreuse de Victorino Martin

     14 Octobre : Triomphe d’apothéose ! Triomphe de totale émotion ! Triomphe de totale toreria. Hier, 13 octobre 2002, la Grande porte de la Monumental de Madrid a du s’ouvrir devant un torero qui, en deux dimanches, s’est comporté « en torerazo ! » Son nom ? Fernando Robleño. 
     L’empresa ne s’était pas trompée en lui offrant le remplacement du Cid, blessé la veille, à Séville, et le public ne s’y est pas trompé qui l’a fait saluer une ovation, en fin de paseo.
     Il avait été « énorme », avec les Adolfo Martin. Il a été « immense », hier soir, devant le dernier Victorino, toréant avec une totale vérité, et tuant  « a dejarse matar », ce qui faillit bien arriver, le toro lui mettant une gigantesque et horrible volée. Deux oreilles, en toute justice, malgré deux descabellos. La matador sortit a hombros, et dans les gradins, beaucoup restaient et reprenaient leur souffle en commentant ce qu’ils venaient de voir. Que bueno !

     En passant, il en est un qui peut lui dire un énorme merci, pour le « grand quite » que le petit torero de San Fernando de Henares lui a fait : C’est Victorino Martin. Corrida désastreuse, par la présence et le comportement, qui scelle une saison décevante, où le ganadero a fait passer en de nombreux lieux (suivez mon regard) de nombreuses vessies pour autant de lanternes. Il était temps que l’on « re-atterrisse » un peu, et en premier lieu, le ganadero et ses adorateurs inconditionnels.
     Hier, on a eu de tout, depuis la falta de trapio (pour Madrid) à la grande faiblesse, en passant par le toro qui se couche, en pleine faena, toute honte bue. Toros mansos sin casta, avec du sentido à la muleta, passant de « soso » à très violent. Si la corrida qui sort, hier à Madrid, avait porté un autre fer, on ne l’y voyait plus de longtemps… Enfin, il y a eu une justice, bien qu’un torero ait fait « un grand quite » au célèbre et malin ganadero, lui évitant une sortie sous la bronca…  
    
Une saison « descafeinada » du Sorcier de Galapagar ! Et un premier avis : Attention ! Les « vrais Victorino », sortis cette année, venaient « de l’autre coté de la route »… Ils étaient d’Adolfo Martin ! 

     Triomphe total d’un torero. Petit de taille, mais grand de cœur ! Œil très clair et une grande intelligence du toreo, s’appuyant sur un courage à toute épreuve. Ajoutez à cette « vérité de tous instants », une certaine élégance et recherche esthétique, et vous avez … un nouveau Diego Puerta ! Comme le «Diego Valor » des années 60, en particulier celui de la célèbre Miurada de Séville, Robleño fait le toreo puissant, mais sait aussi « adornarse » comme un sévillan : les remates de série, les adornos de fin de faena, hier ; le toreo de face, pieds joints, les desplantes… on retrouve là du Sévillan, du Manolo Gonzalez, du Diego Puerta…et cela, devant des toracos !
     Magnifique triomphe d’un jeune qui, au début de cette saison… n’était rien. Ce n’est pas injure que d’écrire cela. Aujourd’hui, il est « le » torero de Madrid, après cinq corridas en plaza de Las Ventas, et autant de succès, autant « d’hymnes à la Vérité ! » et au « Toreo de toujours ». Enhorabuena torero !

     13 Octobre – MADRID (Las Ventas) – Dernière de la Feria d’Automne – Plein – Pas de vent : Madrid a eu le joli détail de faire saluer Fernando Robleño, en fin de paseo. Celui-ci a eu le magnifique geste de brinder son premier toro à son compagnon blessé « El Cid ». Il ne se doutait pas que ce « remplacement » allait faire de lui un clair aspirant « a figura ».
     Corrida de Victorino Martin : Des toros très inégaux de présentation, mais qui « se cachent » derrière des armures impressionnantes. Plusieurs furent protestés d’entrée, probablement à l’annonce de leur poids (519, 485, 506, 480, 488, 508 kgs). Mais c'’est surtout le comportement qui a choqué : Faiblesse, mansedumbre, soseria, total manque de race. Puis, des idées aussi tordues qu’avilissantes pour le ganadero. Que la corrida soit dure, parce qu’encastée, soit ! Qu’elle soit impossible, parce que faible et sans aucune race, pues…
     Le peu qui ressortit des cinq et sixième, le ganadero le doit aux toreros, qui se sont mis « devant » et ont tiré le maximum de ce qui n’existait pas… Corrida  où plusieurs toros furent sifflés à l’arrastre, et qui ne se termina pas en grosse bronca, parce que le public était bien trop occupé à ovationner un homme.
     Luis Francisco Espla (Silence après avis – Silence) fut plus sobre que de coutume, avec d’excellents détails au capote, en particulier dans les remates, brillants et précis. Son premier alla « a mas », mais sa faiblesse imposait qu’on ne puisse baisser la main. Espla lui tira de bons muletazos, en particulier à gauche, mais ne put totalement dominer la situation, le toro se retournant avec violence, en fin de chaque série. Il n’y eut qu’une incomplète domination, ce que paya l’Alicantino, avec l’épée : Quatre pinchazos et une demie, trasera et tendida. (Ce toro était, semble t’il, le 100ème Victorino que combattait Luis Francsico Espla, depuis son alternative, en 1976).
     Le quatrième fut protesté, pour manque de trapio, et des voix tonitruantes se moquaient ouvertement du ganadero, assis au tendido. Toro manso, faible, très court de charge, et violent. Espla essuya deux ou trois tarrascadas, et laissa tomber : trois quarts de lame atravesada, habile, et deux descabellos.
     Jose Ignacio Ramos (Silence – Applaudissements, avec division des opinions lorsqu’il vint saluer) se fit prendre « d’entrée », par le deuxième, en le citant de loin, pour un premier derechazo. Cogida très sèche, le corne pointant l’intérieur du genoux droit. Un toro « andarin », qui marche sans cesse, mais finira par se coucher, au milieu de la faena, de pure mansedumbre. Madrid en reste bouche bée. Estocade desprendida et deux descabellos.
     Le torero de Burgos réussit à tirer de bons passages, sur les deux mains, devant le cinquième. Le toro l’avait mis en échec aux banderilles, mais le muletero parvint à lui tirer un trasteo honorable, avant de mettre une grosse épée, verticale. Une partie du public, sans doute encore déçue par le toro, se montra injuste en protestant son salut au tiers.
     Fernando Robleño (Silence, après un avis – Deux oreilles et grande salida a hombros) a été très bien devant son premier, un toro pegajoso au capote, faible et sin fijeza, qui commença gazapeando, trottant sans cesse. Avec intelligence et une énorme décision, en se croisant énormément, le torero réussit à rectifier ces défauts, puis à s’imposer. Le toreo fondamental devenant impossible, le madrilène termina en un macheteo par le bas et un vrai desplante, à pile ou face. Madrid rugit, et l’oreille pointait, au palco… Malheureusement, sept pinchazos, toujours « en haut », et le toro « qui n’aide » jamais… Cruelle déception et « injustice divine »…
     Le sixième verra le petit « Fernando valor » dessiner de bonnes véroniques et un remate d’une main, magnifique. Faena « a mas », chaque muletazo, chaque toque, « dictant » le chemin au toro. Sur un moment d’inattention, une cogida très dure, mais sans conséquence (Dieu était revenu ! ). Le torero revint à la charge, plus décidé que jamais : Final de face, de uno a uno, de grande force esthétique, et une série d’adornos, pieds joints, très sévillans. Le matador se cadre, se profile, s’élance « à fond », très droit. L’épée entre, entière, mais la corne crochète une jambe et cela finit en vol plané. Le petit torero est couché dans les pattes du toro qui le cherche, le trouve, le prend sous les reins, le lance très haut, et lui met deux cornadas, en l’air. L’impression est terrible. Tout le monde craint la grosse blessure. Mais le miracle a lieu et, totalement défait, la cravate arrachée, mais le visage totalement transfiguré par l’émotion de l’instant et la soif du triomphe, Robleño se relève, et met deux descabellos, poussés par la plaza entière…
     L’émotion est intense, et Las Ventas « exige » deux oreilles. Accepté, avec les félicitations du jury !
     Sortie a hombros et « paliza monumentale », tout le monde voulant enlever un morceau du costume triomphant… Robleño est fou de joie. Il vient de faire ses premiers pas « de Figura »…

 

ZARAGOZA : FANDI FINIT BIEN !

     14 Octobre : La feria de Zaragoza s’est terminée « en vrille ganadera ». La moitié de la corrida de Torrestrella fut refusée par les vétérinaires, et les remplaçants déçurent. Corrida décevante, sauvée par un Fandi tourbillonnant, tandis que le public se montrait injuste avec Rivera Ordoñez.
     Pendant ce temps, à Mexico, Matias Tejela faisait une sobre présentation, et Arturo Macias prenait un grand coup de corne, plus spectaculaire que vraiment grave.

    13 Octobre – ZARAGOZA – Dernière de la Feria du Pilar – Casi lleno : Trois toros de Valdefresno (1,2,3ème) ; deux « survivants » de Torrestrella (5 et 6èmes) ; et une sobrero du Pilar, sorti 4ème bis. L’ensemble fut décevant. Seul le troisième ne cessa de charger.
    Manolo Caballero est passé, comme quelqu’un qui pense déjà à autre chose : les vacances, l’Amérique. Certes, ses deux toros ne valaient guère le déplacement, mais le torero… « ne se déplaça » pas beaucoup, lui non plus.
     Rivera Ordoñez eut un moment épique : Deux largas à genoux, pour recevoir son premier, suivies de deux lances à la véronique. Au troisième, il trébuche, sous le regard du toro. Celui ci va l’embrocher, quand le torero a la lucidité, le courage et le réflexe "de se faire le quite" , avec une nouvelle larga à genoux. Enorme ovation… mais division, quand le torero va « machetear » un toro impossible et violent, à la muleta. Injuste traitement d’un public peu aficionado. Le cinquième tourna à impossible, et Rivera abrégea. Silence.
     El Fandi coupe une oreille de son premier, après l’avoir banderillé avec le brio que l’on sait, et toréé « en force », et un peu trop rapidement. Voulant ouvrir la puerta grande, il reçut le dernier par quatre largas à genoux, et se battit comme un chien. Mais le toro se refusa à charger, et le président n’accéda pas à la pétition du public. Vuelta pour un Fandi « qui est entré » à Zaragoza, mais qui n’y a pas montré toute sa vraie toreria. Ce sera pour l’an prochain !

    13 Octobre – MEXICO (Plaza monumental) – 17ème novillada de la pré temporada – ¼ de plaza :
     Très bonne novillada de Real del Saltillo, de grande présentation et comportement des plus intéressants: 3 et 5èmes furent excellents. 2 et 6èmes, plus difficiles. A noter que le quatrième sauta au callejon… après les banderilles. Ojo al tren !
     Aldo Orozco eut de bons détails, au long des trois lidias qu’il dut assumer. Ovation, Silence et Ovation – Matias Tejela fit preuve de sobriété,  et d’une facile élégance. Laissa passer le cinquième, en étant un peu trop facile et trop long. Palmas et ovation.
     Arturo Macias coupa l’oreille du bon troisième : Début un peu nerveux, puis, un toreo « a mas », avec du sentiment, et une grosse estocade. Alors qu’il donnait un quite au cinquième, il se fit accrocher, recevant une cornada de 20 cms dans la cuisse gauche, sans trop de gravité, heureusement.

 

ROBLEÑO : TRIOMPHATEUR DE MADRID 2002

     15 Octobre : Madrid, l’Espagne et la presse taurine ne cessent de commenter le formidable exploit de Fernando Robleño, dimanche, à Las Ventas de Madrid. Bien entendu, les superlatifs volent, et la fièvre n’est pas encore retombée. Le petit diestro de San Fernando de Henares a estomaqué tout le monde. Superbe !

 Cela appelle plusieurs commentaires…

     Tout d’abord, « quand on veut, on peut ! » Un adage qui reste d’actualité, y compris en tauromachie. Malgré "les ponedores", le 33%, les pseudos empresas qui se positionnent sur le concours de Madrid, alors qu’ils ne sont pas fichus de mettre plus de 2000 pelés dans les tendidos de Barcelone… malgré tout cela, un torero qui « veut vraiment », arrivera.
     Né un 13 septembre 1979 (l’histoire ne dit pas si c’était un vendredi), Robleño s’est bagarré et a ouvert sa première porte grande, de Madrid, le 13 Août 1999 (l’histoire ne dit toujours pas si…). Curieusement, il donne « le coup de cymbale » définitif, le 13 Octobre 2002. Et là, on est sûr que c’était un dimanche.
     Même si le sort, ou le destin, ont suivi les pas de Robleño, on peut quand même dire que le garçon « s’est construit sa chance », cette année, en plaza de Madrid. Voyons plutôt :
     Le 21 Avril, il sort à hombros de Las Ventas, après avoir coupé une oreille à deux toros du Conde de la Maza. On applaudit, mais on murmure que le triomphe est un peu discutable.
     Le 29 Mai, Robleño est un des triomphateurs de la San Isidro, coupant une grosse oreille, en citant «de vingt mètres », deux toros de Maria Olea.
     Le 15 Août, le torero refait le paseo, et se montre à son avantage, devant une corrida del Sierro, donnant une bonne vuelta al ruedo de Madrid.
     Le 6 octobre, naturellement engagé à la Feria d’Automne, il se montre très torero, intelligent et valeureux, au cours d’un grand mano a mano avec Encabo, devant des « Señores toros » d’Adolfo Martin.
     Le 13 Octobre, enfin, il n’hésite pas de remettre en jeu son précédent succès, et il triomphe, totalement, sans aucune contestation possible, devant une mauvaise corrida de Victorino Martin…
     Cinq corridas à Madrid, soient 11 toros lidiés :  6 oreilles, deux « grosses » vueltas, et deux sorties a Hombros… Pas mal, non ? Qui peut en dire autant, cette année ?  Et encore, on n’enfonce pas le clou en posant la question : « De quelle manière, et devant quels toros ?

     Autre point à souligner : « La télé » ne démolit pas un torero ! Elle est le juste miroir de son actuacion, de son envie, de sa toreria… et si, bien sûr, elle ne peut que répercuter le fracaso d’une vedette, elle peut, par contre, « magnifier » l’apothéose d’un torero qui « donne tout », deux dimanches de suite.
     Certes, tout le monde n’a pas Via Digital, mais la plupart de Peñas et Clubs Taurins de France, de Navarre… et du Jura, y sont abonnés. Donc, du nord au midi, les aficionados de verdad, et même ceux qui passaient là par hasard, peuvent aujourd’hui témoigner des deux « chansons de Geste » de ce petit torero par la taille, mais grand par le cœur, qu’est ce Fernando Robleño… Un torerito qui n’était « rien », en début de saison (toute mesure et respect gardés).
     Aux quatre coins de la planète taurine, on a découvert un torero… et ce n’est probablement pas fini !

     Enfin, "quelle que soit sa condition", le toro ne peut constituer un obstacle de poids au triomphe d’un torero. Les Victorino de dimanche en sont une nouvelle preuve : En d’autres mains, le sixième n’aurait que peu « servi », ou pas du tout. Mais voilà : Le toro se retrouva « face à un lion » ! Et cette fois, malgré les références historiques sur les combats jadis organisés entre toros et bêtes fauves… « Que croyez vous qu’il arriva ? Ce fut le lion qui le bouffa ! »
     Ayyy ! pobre Victorino !

     Fernando Robleño vient de rentrer dans le quarteron des triomphateurs 2002, que sont : Fandi, Ferrera et Jimenez.
     44 corridas, 59 oreilles et 3 queues... Maintenant, les choses devraient être plus faciles, pour son apoderado Angel Guzman. Et, paradoxalement, c’est maintenant que les choses vont se durcir.
     « Asi que… enhorabuena, y suerte, Torero ! »

 

LE DESERT D’ARAGON

     15 Octobre : N’êtes vous jamais tombé en panne de voiture, quelque part entre Zaragoza et Lerida. Non ? Vous devriez essayer…
     Sur ce plateau d’Aragon, balayé par le vent glacial, ou assommé de chaleur, on a vraiment l’impression de se trouver « au milieu de nulle part »…un vrai désert, ou une toundra… cela dépend de la saison… Toute une expérience qui vaut le détour, même « forcé »...
     On est là, on se dit « va bien passer quelqu’un ! » Oui, oui ! « mais quand ? »
     Cette image vient à l’esprit en contemplant les résultats de la Feria du Pilar 2002. On ne dira pas que ce fut « un désert », et encore moins, un désastre. Des hommes « se sont joué la peau » pour que cela fonctionne… Mais en vain ! La feria n’a jamais décollé. Deux locaux sont généreusement sortis « a hombros », et, à part le Fandi, les vedettes se sont plantées, à la tête desquels Joselito, base de la Feria.
     Cela se répercute dans les « premios », les trophées abondamment mis en compétition, dans la capitale Aragonaise.
     Là également, c’est le désert : N’ont pas été attribués (déclarés « desiertos » les trophées à la meilleure ganaderia, au toro le plus brave, à la meilleure estocade, ni… au meilleur novillero !
     Donc : Nada ! et ...« no future ! ». Pas terribles, comme perspectives...
     Seuls se sauvent deux hommes : Jesus Millan, qui reçoit le Prix au matador triomphateur de la feria, et surtout Angel Guzman, son banderillero et peon de brega, précieux membre d’une des meilleurs cuadrillas de l’escalafon actuel.
     Pour le reste… le désert d’Aragon ! Brrrrr!!!!

 

UN PEROU... QUI SENT LA POUDRE !

     15 Octobre : Notre saison s’éteint. Las Ventas va fermer toutes ses portes, même la plus petite. Zaragoza en a fait de même et Jaen y met une dernière goutte d’huile…histoire que cela ne grince pas trop, la semaine prochaine.

     Octobre voulait dire : « On fait la dernière, on prend une douche… et on file au Pérou ! » Bien sûr, ce n’est plus comme avant, et l’or ne se ramasse plus à la pelle, en plaza d’Acho, ou ailleurs. Mais on y allait, et cela bagarrait ferme, pour accrocher le Scapulaire d’Or, de Lima.
     Puis est arrivé 2002. Dans une ruelle obscure, tout d’abord, puis au doux son du ressac, au bord d’une plage, un jeune homme est mort, assassiné, massacré… justement par ceux qui auraient du le protéger. Puis, après de sordides tractations, on a ramené son corps en Espagne… mutilé, vidé de son âme…
     Ce tout jeune homme, parti conquérir les dernières pépites de « l’or du Pérou », s’appelait Jose Tomas Reina Rincon.
     Depuis, une chape de plomb est tombée sur les relations taurines « Espagne – Pérou » et, il y a peu, des toreros se posaient la question : Faut il y aller, cette année ? Faut il boycotter ? Et la polémique s’est étendue, comme traînée de vilaine poudre…

     Dimanche, dans sa ville de Ciudad Real, on a rendu hommage au jeune torero tragiquement disparu. Un festival a été organisé, qui a donné de bons résultats, et a vécu de grands moments… On a même gracié un toro. C’est là ce que l’on pouvait souhaiter de mieux pour toute « la famille aficionada », regroupée autour de celle du pauvre garçon…
     Le festival a connu grand succès, et l’émotion a parfois fait trembler. Quant au résultat « artistique », il est le suivant :
     Sanchez Puerto s’est battu, avec un Samuel Flores, et a même pris le sobrero. Ovations – Enrique Ponce a coupé les deux oreilles d’un Daniel Ruiz, et Finito, deux trophées d’un Gabriel Rojas – Curieusement, c’est un des toreros favoris du Pérou, Vicente Barrera, qui toucha le toro de la tarde, un Fuente Ymbro dont il obtint la vie sauve, coupant, symboliquement tous les trophées – Antonio Ferrera obtint deux oreilles d’un Nuñez del Cuvillo, et le Morante, qui réapparaissait après sa blessure de Pozoblanco, une d’un toro d’Espartaco. Enfin, le local Anibal Ruiz  coupa les deux oreilles d’un de la Rinconada.

 

MATADOR DE TOROS !!!

     16 Octobre : Les temps, vraiment, ont changé… Aujourd’hui, plus que jamais, c’est « la » faena de muleta, qui compte. Et encore, l’important, le primordial, est de « lier les passes », ligar ! Si l’on n’a pas donné trois séries de huit derechazos, et quatre de six naturelles, le tout scellé de cinq double pechos, en clôturant de huit manoletinas et un abaniqueo à un toro qui ne bouge plus depuis longtemps… on ne peut parler de faena.
     Les temps ont tellement changé que l’Aficion, ou celle qui se dit telle, « au dessus de tout », reproche à un torero de ne pas « se croiser »...sur chaque passe.
     Il faut s’entendre : Ou on « se croise » sur chaque cite, et on torée « de uno en uno ! », au coup par coup, s’étant à chaque fois replacé, et être rentré vers le piton contraire. Ou l’on se croise sur le premier cite, et le toro déclenche sa charge. Alors, vient la phase "temple, la muleta qui « ouvre la porte », reprend la charge du toro, tandis que le corps a pivoté, naturellement, sur lui-même… et enchaîne la deuxième passe, puis la troisième". Ainsi de suite ! S’il la série est « coulée », sans heurt, le toro suivant la muleta comme un aimant…  et que cela se répète pendant dix minutes, on a une grande faena… à condition que le torero sache varier ses entames de séries, ses adornos et remates. Sinon… on a une bonne faena technique, qui ennuie !
     Les temps ont tellement changé que l’on ne considère pas le fait de « machetear por bajo », un toro manso, impossible, comme du Toreo...
     La plupart du temps, les toreros "font le ridicule", en voulant imposer « derechazos et naturales » à un toro qui n’en a cure, et qui ne mérite qu’une chose : « Une bonne raclée, pour le calmer… et une grande estocade ! ».
     Aujourd’hui, on patine, parce que l’on sait que le toro « ne va pas servir », et bien sûr, on attaque « petit bras », avec l’épée.
     Toréer c’est conduire, imposer… s’imposer ! Comment bien estoquer, si l’on ne sait pas imposé ?

     Matador de Toros ! Ils aspirent tous à ce titre… Mais combien le méritent-ils, vraiment ?
     Il n’y a que très peu de grands tueurs, actuellement. Très peu de toreros qui font les choses « dans les règles de l’art ». Très peu que l’on va voir… pour leurs estocades !
     Chez les novilleros, encore moins ! Peut-être parce que les temps ont changé, là aussi ! Avant, on tuait les toros comme on pouvait, dans les capeas de village. On les tuait, « avec le cœur » et « les c… ! ».
     Maintenant, les écoles ont fleuri, et on estoque « avec la tête », et la règle à calculer: « Il faut que ton bras fasse un angle de 25 degrés avec la ligne imaginaire qui va du morillo au … » Bueno ! Total : On prépare, et on pinche… parce qu’on pense trop.

     Tout ce qui arrive là… est de notre faute, à nous, le public ! Faenas de quatre vingt passes, qui donnent droit à deux oreilles, parce que le toro est « vite tombé », même si l’épée est « caida », même si elle est tendida et en arrière, comme 70% des estocades actuelles ! Peu importe comment « il est entré a matar »…
     Une hérésie que nous paierons un jour.
     Certes Juli ! Certes Joselito (avant !)… mais, pour autant, combien de Rafael Ortega, de Jaime Ostos, de Paquirri, ou même, à une époque (1968), de Paco Camino ? 

     Hier, à Jaen, la deuxième novillada de la feria a vu de très bons moments à la muleta, totalement gâchés, avec l’épée.
     Ils veulent être « matadors de toros » ! Alors, qu’ils le soient, vraiment… « A reventarlos ! »

     15 Octobre – JAEN – 2ème de la Feria de San Lucas – Novillada – Moins d’un quart de plaza :
     Excellente novillada des hermanos Rubio Martinez. Un peu inégaux de présence, un peu faibles, les novillos ont donné du jeu dans tous les tiers, surtout le sixième. Grande novillada qui sortit « con las orejas puestas ». On n’a pu leur couper aucun trophée. Pour quelle raison ? « La mardita espaaa.. ! ». Maudite rapière !
     Juan Miguel Montoya remplaçait Salvador Vega, insuffisamment remis de la blessure d'Arnedo. Son toreo « agitanado » a dessiné de belles arabesques, devant ses deux novillos. Mais il ne put ou ne sut « lier ses faenas », et tua mal. Ovation et ovation, après un avis – Andres Luis Dorado torée très peu (une quinzaine de novilladas, en trois ans). Limpio et volontaire, il se fit applaudir, mais tua mal. Prit une grosse voltereta, par le cinquième. Ovation et vuelta, après un avis – Octavio Chacon fit le meilleur toreo de la tarde, tant à la cape, avec de grandes véroniques à ses deux toros, qu’à la muleta. Hélas, ses qualités toreras furent gommées par son échec à l’épée. Vuelta après pétition et un avis. Vuelta, après deux avis).
Hombre! Ils veulent être … Matadors de toros !

     Les corridas de Feria débutent aujourd’hui, 16 Octobre : Toros de Jaralta, pour Juan Carlos Garcia, Jose Luis Moreno et Carnicerito de Ubeda.

 

EL JULI FAIT LE MENAGE… LE MANEGE COMMENCE !

     16 Octobre : On sait que la saison hivernale est traditionnellement celle des chamboulements dans les cuadrillas et les équipes dirigeantes.

     Cette année, cela commence très tôt, avec la rupture « conflictuelle » entre Luis Alvarez et Antonio Ferrera. Ceux-là n’iront pas passer les vacances ensemble… Voilà qui a l’avantage d’être clair. Maintenant, avec ce que lui met Navalon, dans « la Tribuna », Antonio « Ferrari » est habillé pour l’hiver…

     El Juli a également ouvert très tôt les hostilités : Il change toute sa cuadrilla.
     Son vieux picador Salvador Herrero, a fait ses adieux, en plaza de Zaragoza. Emotion et reconnaissance à un grand professionnel. Mais Julian Lopez se sépare également de son deuxième piquero, Ladron de Guevara, ainsi que de ses banderilleros Angel Majano, Manuel Belmez et « son confianza » Sevillita, l’homme aux rouflaquettes, qui va devenir son « veedor » officiel, l’homme qui va « voir » les corridas, au campo. La plupart du temps, il ne va pas « que les voir », car son but premier est de défendre les intérêts de son maestro. D’où palabres souvent sans fin ! Avec le Sevillita, ils vont être servis…
     Juli a déjà engagé Jose Antonio Carretero, qu’il a piqué à Manolo Caballero. L’Albaceteño n’a pas perdu de temps. Sachant qu’il a besoin « d’un bon », à la brega, il a fait les yeux doux à Vicente Yesteras, qui laisse Eugenio de Mora… Caballero perd aussi son picador Antonio Pinilla, qui prend une retraite bien méritée. Grand picador et « gran persona ! ». Il sera remplacé par Jose Bernal.

     Ainsi, l’hiver sera constellé de ces chamboulements, que l’on essaiera de vous répercuter, avant de faire un gros "tableau des effectifs", en tout début de la saison prochaine.
     En fait… elle a déjà commencé !

 

"MUCHO RUIDO Y POCAS NUECES…!"

     17 Octobre: « Beaucoup de bruit pour rien ! » ou « Comment ne rien dire en beaucoup de mots ! »
     Le concours pour remporter la future Direction de la Plaza Monumental de Madrid  arrive à son terme, et après avoir lu et relu les propositions, après les avoir comparé aux conditions imposées ; après avoir pesé le pour et le contre, on désignera… celui qui était désigné d’avance !  C’est du moins ce que craignent ou prétendent certains.
     En tous cas, tout cela fait grand bruit, d’autant que dans la liste des six candidats définitifs, il y a un rebelle Gaulois, qui met un souk de tous les diables, et qui a intérêt à réussir son coup s’il ne veut pas scier la branche sur laquelle il est assis. En effet, Simon Casas, dont la première intervention avait fait un certain ramdam, en a remis une grosse couche en attaquant par la voix juridique le règlement du concours public pour Las Ventas… 
     C’est là tout à fait son droit, et une équipe de plus de vingt avocats l’y a aidé (Maître Collard n’en fait pas partie…on le saurait !). Ce qui gêne un peu, à quelques entournures, c’est que Don Simon attaque, au nom d’une société (Tauro Castellon), mais se présente au concours, au nom d’une autre (Banf 2000).
     Bien entendu, cela donne libre cours à quelques commentaires légèrement ironiques des autres concurrents, d’autant que Casas annonce, sans se démonter le moins du monde, que s’il gagne le concours avec sa société… il retire sa plainte, avec l’autre !  Hombre !
     Que le nîmois ait quelques raisons de ruer dans les brancards, c’est probable ! Mais, à ce moment là, qu’il conteste au nom de sa société, ou se retire du concours… C’est du moins ce que souligne la majorité de ses contradicteurs.

     Le problème, c’est que tout cela va envenimer quelques relations, et c’est encore l’Aficionado qui en fera les frais. Les dernières « sorties », entre la « Lozano company » et le « Casas team » jouent dans "l’aigre doux". Par exemple celle -ci, où le français déclare, en substance: « Je sais que les Lozano m’ont attaqué, l’autre jour, à la radio. Mais ils ne sont pas si bons empresas que cela : C’est très facile de remplir Las Ventas, pour San Isidro et la Feria de Otoño. Mais le reste de la temporada, le plaza est vide ! » Eh, eh !!!
     Imaginez que les Lozano remportent un concours qui est fait pour eux (et le succès de la dernière Feria d’Automne va y contribuer !)… vous n’êtes pas prêts de voir Eugenio de Mora, à Nîmes. (Vous vous en moquez ? Pas gentils!)
     Plus sérieusement, Simon Casas « sort des rails », et cela va en indisposer plus d’un. Le concours terminé et les feux éteints, à la rampe du « protagonisme », il risque d’y avoir « concours de peaux de bananes ! » Ya veremos a ver !

     En attendant, la liste des candidats « is closed » ! Six sociétés et six noms. Derrière ces noms, des millions d’Euros et de l’ambition à revendre.
     Les nominés sont  (roulement de tambour !) :
     La Société « Toresma 2 » des Frères Lozano. Elle est la « sortante », et repartirait à l’assaut de la Monumental, avec « les jeunes » de la Famille.
     La Société « Cibeles Toros S.A », avec à sa tête Justo Ojeda. « Big expérience ! et joli site internet »
     La Société « Monumental Siglo XXI » avec à sa tête l’ex Commandant Paco Dorado. Folklorique patron dans quelques plazas du Sud, mais… para Madrid !
     La Société « BANF 2000 », avec à sa tête le bouillant remuant Simon Casas ! Il y a là l’expérience de Nîmes, Castellon, Zaragoza… et le grain de folie ! Casas a le génie… et « le genio ! » Pour « arrondir » un peu les angles, il vient de s’adjoindre un conseiller artistique de choix : Curro Vazquez.
     La Société « Balaña - Plaza de Toros Las Ventas », qui a porté sa candidature cinq minutes avant la fermeture du guichet. Les millions ne garantissent pas la crédibilité…quels que soient les noms qui sont derrière.
     La Société « Ruedo Madrileño », à la tête se laquelle se trouvent Luis Alvarez et Jose Cutiño, ce dernier menant la destinée actuelle de la Plaza de Valencia. Dans cette société, présidée d’honneur par Curro Romero, apparaissent aussi les noms de Roberto Espinosa et Antonio Rodenas.

     Qui gagnera ? Les paris sont ouverts ! A votre avis…
     Allez, on tente un tiercé ? Carton gagnant sur « Toresma 2 », juste devant « Ruedo Madrileño » et, loin derrière « Cibeles », tandis que « Banf 2000 »… s’est mise à la faute ! Una lastima !!!

 

ACTUALITE FLASH !

     17 Octobre : Un seul « Boss » dans l’actualité d’hier : « The Boss ! » : Bruce Springsteen, 53 ans, a mis 18000 personnes au Palau San Jordi de Barcelone ; les les a fait chanter et danser « in the dark », deux heures trente cinq durant. Monsieur Balaña fils ferait bien d’en prendre de la graine. Ca l’aiderait à remplir sa Monumental Catalane, avant de prétendre à diriger celle de Madrid. Toma ya !

     Les oliviers de Jaen se font copieusement doucher, en ce moment. La corrida d’hier a été définitivement annulée, à cause des fortes précipitations qui se sont abattues sur la région. Pleut pas souvent, mais toujours pendant la feria!  Rappelez vous de la Télévisée, l’an passé, ce paseo dans la gadoue… et la terrible blessure de Juan Mora.
     La corrida de ce jour : Toros de Nuñez del Cuvillo, pour Finito, Morante et le Mexicain Alejandro Amaya.

     Vous avez vu la transition? Mexique : La dernière novillada de la pré temporada, dans la capitale, verra défiler, face à un lot de Los Martinez (de 494  kgs de moyenne), les mexicains Victor Martinez et Fabian Barba, et le jeune espagnol Ivan Garcia, récent triomphateur de Madrid, qui fera sa présentation.

     David Silveti, matador mexicain vétéran (49 ans), prépare activement sa saison, et son paseo à Mexico capital (il est annoncé pour confirmer l’alternative de son jeune compatriote Alejandro Amaya, le 24 novembre, en compagnie d’Enrique Ponce). Préparation physique « très active », puisqu’il a perdu 30 Kilos. Ferait bien de nous donner « sa recette » !

     Enrique Ponce sera à l’affiche de la Monumental de Mexico, les 24 Novembre, 22 Décembre, et le 5 Février, pour la corrida anniversaire de la plaza. A ses côtés sont probables : Zotoluco, El juli et un jeune matador mexicain.
     Ponce ferait quelques escapades en province, mais sa campagne mexicaine serait des plus courtes. Il en est de même pour « El Juli »… pour le moment !

 

ALEXANDRE, LE GRAND…

     18 Octobre : La tauromachie mexicaine a du mal a se faire une grande place dans l’esprit des aficionados de la vieille Europe. C’est un peu logique, parce que c’est « un peu loin », d’une part, et d’autre, parce qu’il n’y a pas cette grande vedette, cette grande figure qui monopolise l’attention, par son charisme ou son pouvoir sur les toros.
     Bien sûr, vous allez me dire : « Gaona ! » Hombre, on est d’accord, mais… c’est loin !
     Bien sûr, vous allez rugir : « Et Arruza, Non ? ». Bien entendu, mais… l’avez vous vu, vous ?
     Non, restons plutôt dans les trente dernières années : Beaucoup de toreros, vedettes incontestées, de l'autre côté du charco, ont bien essayé de faire quelque percée, « par ici ». On ne peut pas dire que ce fut un grand succès. Voyons plutôt :

     Les années 69-70 ont vu Manolo Martinez, idole du Mexique, « se ramasser » lamentablement ici, tant dans les grandes ferias, que dans nos plazas françaises. C’est encore Antonio Lomelin, « beau mec » et banderillero musclé, qui, à cette époque, tira le mieux son épingle du jeu.
     Puis vint Curro Rivera. Il eut deux grosses temporadas, avec triomphes à Sévilla et Madrid, en 1972. Après, cela flotta un peu, et on lui reprocha beaucoup son toreo retorcido et l’emploi du pico.
     Comme partout, Eloy Cavazos gagna la sympathie des public, mais on classa vite le minuscule torero comme un « virevoltant pueblerino ».
     En 1974, Mariano Ramos fit grande campagne, et gagna l’estime générale… mais cela ne dura qu’un été. Il faut ensuite attendre « la mi-80 », pour suivre avec grand intérêt, la trajectoire européenne de Jorge Gutierrez.
     D’autres arrivèrent, et firent de douloureux essais. Mais c’est finalement le Zotoluco qui a marqué la dernière décade, finissant laborieusement son dernier tour d’Europe. Il y a fort à parier qu’on ne le verra plus de ce côté des océans. Trois années de guerre, et de très bonnes choses. Cependant, 2002 le vit en fâcheuse posture, laissant passer une grande chance, à la San Isidro. C’est encore la France qui lui a encore rendu l’honneur qu’on lui devait.
     Pour le reste… un éclair, de temps en temps, mais vite éteint… Des novilleros qui essaient de poindre, mais rentrent vite dans les rangs d’en bas…

     Pourtant, cela vaudrait le coup de suivre la saison d’un torero qui a fêté hier le premier anniversaire de son alternative, mais qui n’a pu encore vraiment toréer « chez lui ». Il s’agit d’Alejandro Amaya.
     L’an passé, la malchance a voulu qu’il prenne un mauvais coup de corne, à Jaen, le jour de son alternative. Du coup, tous les projets mexicains tombèrent à l’eau, et le fin torero de Tijuana ne put « prendre son vol ».
     Pourtant… quelque chose dit qu’il va le prendre, ce vol !
     Es Torero ! Il est torero, et il a de la personnalité, de l’empaque, le sens de l’esthétique et du toreo profond. Au capote, Superior !
     Cette année, il a été condamné à revenir en Espagne, et « naviguer à vue ! », bien accompagné par son apoderado Paco Dorado. Si Alejandro Amaya revient l’an prochain, ce sera « a lo grande », parce qu’il aura « explosé » lors de la temporada mexicaine.
     Hier, Jaen l’a de nouveau vu « très bien », devant le mauvais lot. Cette fois, c’est « en pleine forme, y con mucha ilusion » qu’il prend l’avion vers son cher pays, où plusieurs corridas l’attendent, avant la confirmation d’alternative, le 24 Novembre, en la plaza Mexico, des mains de Silveti, en présence de Ponce, devant des Teofilo Gomez.
     Alexandre Amaya… A suivre, cet hiver. Cela pourrait bien devenir… un grand !

    17 Octobre – JAEN – 4ème de Feria – ¼ de plaza – La corrida est télévisée en canal autonomique : Corrida de Nuñez del Cuvillo (Mais combien avaient ils donc de lots, cette année ?), de peu de trapio et en général, maniable. Finito toucha un grand lot, mais les deux pires furent pour le diestro mexicain. Surprenant coup de caste virant à genio, du cinquième.
     Finito de Cordoba (Oreille – Ovation, après pétition) fit de bons efforts, ce jour, en cette plaza où il triompha, l’an passé. Bien sûr, "la technique avant tout!", mais il se relâcha un peu, dans une douce faena au premier, et surtout en recevant le quatrième, au capote : Grandes véroniques et « deux demies » de classe. Pour le reste, Finito dut batailler un peu, se faisant manger, parce qu’il toréait trop haut. Peu à peu, il rectifia, baissa la main, et tira une grande série finale, qui lui aurait valu une deuxième oreille, s’il n’avait tué bas.
    Morante de la Puebla (Oreille – Oreille) clôturait sa saison. Une nouvelle temporada de transition ! Certes de grands détails, comme le triomphe de Jerez, et quelques autres, mais… la régularité, non !
     A Jaen, le Morante s’est livré « à fond », toréant « a gusto », face à son premier. Par contre, le cinquième a livré bataille, répétant sa charge, avec force. Morante se montra poderoso, tirant de grandes séries de droitières, en « élégante et profonde puissance ». Le ton baissa un peu à gauche, mais le torero sut remonter la faena, avec cette personnalité qui en fait un torero « différent ». Bon succès du Morante, d’autant qu’il tue al rcibir, après une longue et intense faena. Epée qui tombe un peu bas, mais vaillante, car le toro vint au pas.
     Très bonne dernière sortie du Morante. Voyons ce que sera l’Amérique. Il est à la Mexico, le 10 Novembre.
    Alejandro Amaya (Pétition et vuelta – Oreille) fêtait le premier anniversaire de son alternative, en ce même ruedo, qui pourtant était un douloureux souvenir. La cornada reçue lui avait coûté « toute la saison » au Mexique.
     Il toucha, hier, le mauvais lot, mais, face à des toros retors ou « rajados », le jeune mexicain put démontrer le sérieux, l’élégance, la profondeur de son torero classique. Il tua bas son premier, et le président fut vraiment très sévère, en refusant une oreille.
     Ses véroniques, au sixième, n’eurent pas à rougir de la comparaison avec celles de Finito ou Morante. C’est « une autre personnalité », mais il a de la personnalité !
     Faena vaillante et pleine de détails toreros, devant un animal qui s’est arrêté, et va lui mettre une vilaine voltereta. (Le fantôme de l’année dernière passa soudain !). Pas de mal, heureusement, et un bon souvenir, avant le grand rendez vous… « à la maison » !
     Attention, Alejandro Amaya peut devenir « un grand ».

 

CESAR IMPERATOR...

     18 Octobre : Ah, aujourd’hui, on fait « dans la haute » !  Après Alexandre le Grand, futur roi du Mexique, voici Cesar Rincon, Empereur de Colombie.
     On connaît tous l’histoire et la trajectoire de ce maestro qui nous a fait bondir, de 1991 à 95, avant de baisser le ton, par la force des choses. Une cruelle maladie le rongeait, depuis des années, et chaque après midi, Cesar Rincon livrait un triple combat… Contre le toro, contre la maladie, contre lui-même ! Effarant et admirable.
     Trois ans de traitement, de souffrance, de solitude et d’espoir. Entouré d’une poignée de familiers et d’amis fidèles, Cesar Rincon livra son plus dur combat. Reclus dans sa finca du Torreon, il ne confia sa douleur qu’à ses toros, disséminés au loin...
     Souffrance, solitude, espoir !
     Soudain, au printemps dernier, le miracle : La maladie a reculé, presque perdu la bataille. Hombre, quand elle a vu Cesar, face au « Bastonito », la maladie savait bien qu’elle aurait du mal à le vaincre. Et finalement, elle a perdu !
     A t’elle définitivement disparu ? Il faut attendre, mais ce qui est certain, c’est que les forces sont totalement revenues, et avec elles, l’ambition torera. Cesar Rincon veut réapparaître, et depuis l’été, se soumet à un gros entraînement, ponctué de festivals, où il se montre « mieux que jamais ».
     Autour de lui, on se frotte les yeux, et l’on y croit. Le matador, lui, est aux anges. Il revit. Claro ! Es torero !

     Que sera 2003, pour Cesar Rincon ? On va le savoir très vite. Pour le moment, le diestro Colombien va continuer sa préparation, et la date de sa réapparition, vêtu de lumières, est fixée : 4 Janvier, en plaza de Cartagena de Indias, face à ses toros de Venta de Espiritu Santo, en compagnie de Caballero et Victor Puerto.
     Puis viendra la feria de Manizales et surtout, la feria hommage de Medellin, qui, cette année, portera son nom « Medellin – Rincon, 20 Años » : vingt ans d’alternative.
     La feria se déroulera sur tous les week end, entre les 18 Janvier et 22 Février. Elle présentera six corridas, une novillada et le fameux festival nocturne « aux 10000 bougies ». Les diestros étrangers seront : Caballero, Ferrera, Puerto, El Fandi, et Sebastien Castella. Cesar Rincon sera la base de la feria, accompagné de six toreros nationaux.

     Que penser de ce retour ? Que l’aficionado s’en réjouira, et que ses amis s’en inquiéteront un peu. Mais, comme les amis sont aussi aficionados, pues…
     En Colombie, le chœurs se préparent à recevoir leur torero « imperator », avec ces « Ceeeeeeesar ! Ceeeeeeesar ! », qui vous mettent  la chair de poule, tant est forte l’impression de totale communion avec ce petit homme, si grand torero… et si grand colombien

 

LA DERNIERE DU FINITO…

     19 Octobre : « Avouez quand même que…!»  Connaissez-vous un certain Juan Serrano ? Non ?  Et… Finito de Cordoba ? Cela vous dit quelque chose ? Ah ! bon !!!
     Voilà un torero «pourri de talent », qui a, tout au long des années, suscité de grands espoirs auprès des aficionados amoureux du toreo « de arte ». Doué d’une technique qui tous lui envient, ayant une des meilleures capes de l’escalafon, le Finito n’avait qu’à lever le doigt, pour devenir un N°1 privilégié. Mais il ne l’a pas voulu… Trop lourd, un doigt à lever !
     Du coup, le Finito s’est contenté "de jouer au yoyo", tout au long de se carrière, faisant hurler les spectateurs, tour à tour d’enthousiasme ou de colère.
     Dans les dernières années, bien à l’abri d’une grande maison, ce faux cordouan, né à Sabadell en Catalogne, a déambulé par les ruedos de France et de Navarre, donnant ici quelques détails de grande classe, mais traînant là une élégante détermination à ne rien faire…
     Quelquefois, les détails suffisaient, et les bravos raccompagnaient le gréviste. Par contre, une propension à faire massacrer ses toros au premier puyazo lui valurent quelque bronca, bien pesée… On se souviendra de Dax ! Et lui aussi… peut-être !
     Saison 2002: 104 corridas en Europe, et 80 oreilles en 208 toros. 80 sur 416 « possibles » ! Pas à dire, si nos gouvernants ont quelques problèmes sur « l’Economie d’Energie », ils peuvent convoquer le Finito. Voilà un conseiller tout trouvé !

     Il pourrait… mais ne veut pas !
     Pourtant, comme pour nous faire regretter quelque amertume, quelqu’infidélité, le Finito vient de clore, hier, sa saison, en montant une grande faena en plaza de Jaen. Imaginez un peu !
     Crise de jalousie, comme çà, d’un coup ! Ponce venait de couper trois oreilles, il ne pouvait laisser passer cela…
     Crise de verguenza torera ! Il cria fort, pour que l’on ne piquât que très légèrement le toro. Le Picador n’en croyait pas ses esgourdes : « Pardon, maestro… vous avez bien dit « Vale ! », ou, comme d’habitude « Dale ! ». Est ce un lapsus ? Votre langue aurait elle fourché ? Vous avez bien dit « Vale » ? Ozu !!!! »
     Crise d’inspiration… Le Finito, qui avait été monumental au capote, dessina « la faena » de la tarde et de la feria. Bien entendu, le public et la presse se diviseront, selon qu’il sont ou non « pro Ponce » ou « incha du Finito ». Toujours est il que le Finito toréa « comme il aurait du le faire, souvent », faisant regretter à tout le monde d’être en Octobre, et non en Mars…
     Il est comme ça, le Finito ! Et ce n’est pas fini !

     Deux toros du Capea ont apporté au torero ganadero, quelque baume au cœur, après les palanquées de critiques qui se sont abattues sur lui, tout au long de l’année.
     Enrique Ponce, plus magistral et majestueux que jamais, a bien essayé de lui « grâcier » un toro. C’est passé tout près. Mais une partie du public, et le président, ont souligné qu’on ne peut « indultar un toro », que sur sa seule noblesse. Voilà qui est « de buena lid ! » On est en Octobre. Il aurait peut-être fallu appliquer ce précepte... dès Mars! Si o No?

     18 Octobre – JAEN – 6ème de Feria – 2/3 de plaza : Corrida du Capea, composée de quatre de Pedro et Veronica Gutierrez, et deux Carmen Lorenzo, sortis 5 et 6ème. On donna vuelta posthume au toro « Ignorado », sorti deuxième : Grande noblesse et bravoure peu exploitée au fer, le toro manquant de forces. Autre satisfaction: le sixième, du nom de « Aguilillo », qui montra du nerf, et de la classe.
     Juan Mora (Applaudi par deux fois) revenait à Jaen, après la terrible cornada de l’an dernier. Il brinda son deuxième toro à l’équipe chirurgicale de la plaza. Mora toucha les deux mauvais : Un premier, compliqué et gazapon, qu’il ne put dompter ; et un second toro qui écourtait sa charge au deuxième muletazo, et cherchait l’homme, au troisième. Mora s’accrocha, eut quelques détails, mais tua mal : Quatre pinchazos et six descabellos pour en terminer avec le quatrième.
     Enrique Ponce (Deux oreilles, après deux avis – Une oreille) s’est montré « seigneurial », devant son premier « Ignorado » : Véroniques et quite par chicuelinas, où il fit voir le toro, à tous. Peu piqué, avec un derribo, le toro va arriver à la muleta « con clase ! », et Ponce va écrire une symphonie… Toreo lent, profond, enchaîné et précieux. Il y eut trois grosses séries de naturelles, puis, des adornos sculptés, majestueux. Ponce voulait « indultar » ce toro, et il fit durer la faena, tandis que les tendidos se divisaient : Grâce, ou pas ? Le président refusa, finalement, et Ponce dut se résoudre à entrer à matar. Mais il avait tant tardé, que le toro « se couvrit », et il fallut entendre sonner deux avis, avant la délivrance finale. Pourtant, une demi lame et un descabello, seulement. On donna une vuelta très applaudi à ce « Ignorado »... que l’on n’ignorera plus.
     Face au cinquième, plus violent, plus court, plus retors, Ponce se fit « bagarreur », et lui arracha une oreille. Il le tua d’une épée tombée et de travers (caida y atravesada), mais le public, conquis par son voisin de Chiva (Ponce a sa finca et son élevage, à Jaen), lui fit grande fête.
     Finito de Cordoba (Silence – Deux oreilles) ne se compliqua pas la vie devant le troisième. Quelques muletazos, pour faire semblant, et la beresina, avec l’acier : Cinq pinchazos et six descabellos.
     Par contre, « il vit » immédiatement le sixième, et le toréa magnifiquement à la véronique. Puyazo très court, cuidando al toro ! et Finito va se trouver "a gusto", muleta en main. Faena de "regusto", de grande classe, avec, en particulier deux séries de naturelles, et une troisième, de face, interminables, la muleta balayant lentement le sable, à deux doigts du mufle du toro. Interminables! Finito, tel qu’on voudrait toujours le voir ! Pour conclure, une demi lame et un descabello. Deux oreilles, en or ! et des regrets pour tous, car… c’était sa dernière de l’année !

     Ce samedi : Toros de Gabriel Rojas, pour Ponce (qui répète), El Cordobes  et « El Fandi ».

 

DIVORCE « A LA TORERA »…

     19 Octobre : Juan Bautista vient d’annoncer sa séparation d’avec son actuel apoderado, Simon Casas.
     Vu les résultats de l’année, on pouvait l’imaginer : 51 corridas en 2000 ; 41, en 2001... et 32, en 2002!

     Bien entendu, les hommes sont ce qu’ils sont, et chacun défendra sa version :
     Le torero dira : « J’ai besoin d’être sûr de beaucoup toréer, pour me sentir à l’aise, et « toréer bien » !
     L’apoderado dira : « S’il n’y a que peu de résultats, difficile de gagner des contrats ! »
     C’est l’histoire de toujours ! Le torero se bat, dans la plaza, et l’apoderado… dans les despachos. Si l’apoderado « a de la force », et « de la contrepartie », d’autant qu’il est empresa de plazas importantes… il doit pouvoir « placer » son torero… Encore faut il qu’il ait « la tête à ça » ?
     Perpétuel débat : Apoderado puissant, menant plusieurs barques à la fois ? ou, apoderado « indépendant », qui ne se bat que pour « son » torero, parce qu’il y croit… et qu’il n’a que celui là ?
     Quelle est la meilleure voie ? La deuxième est plus limitée, mais elle est la meilleure… au début.

     Le problème est que Bautista n’a pas connu le « au début ». Sa sortie « a hombros » de Madrid, à la San Isidro 99, l’a très vite projeté « en haut »… Mais, il fallait tenir, et progresser. Et là…
     En 2002, Jean Baptiste Jalabert a suivi le chant de quelque sirène… Cela s’est terminé par un énorme couac…
     Maintenant, il faut repartir, presque de zéro, reprendre le sitio… Pour cela une seule solution : La confiance totale, en celui qui vous mène.
     Où est il ? Pas si loin, peut-être !

 

LE  DERNIER BRINDIS…

     20 Octobre : Ombre et lumière ! Près du burladero, le matador boit une dernière gorgée d’eau, arme sa muleta et son épée, prend sa montera. A quelques mètres, le toro attend, le regard fixe, les flancs palpitants.
     La plaza est presque silencieuse. Dans le tendido ombre, les belles en dentelles ne perdent aucun détails du beau matador. Aucun détail ! Là-bas, en plein soleil, les éventails volètent, impatiemment. Les hommes se disent : « Vivement l’apéro ! ». On attend la dernière faena…

     Alors, d’un geste souriant, mais grave à la fois, le matador fait un large geste de ralliement, à l’intention de ceux de son équipe… « Venez ici, venez tous ! ».
     Le public lève le sourcil, et un murmure parcours la plaza. « Tiens ! Que se passe t’il ? »
     Le long du callejon, ils ont pressé le pas : Les banderilleros, vifs et agiles. Le mozo et les ayudas, tranquillement. On a attendu les picadors, qui arrivent dans un terrible raffut de chevaliers du Moyen âge dans leur armures. Tout le monde est là… Ne manque plus que le chauffeur. Et, si tout s’est bien passé, l’apoderado se joint à la réunion…
     Ils sont tous là, en arc de cercle, face à « leur maestro ». Du coin de l’œil, ils surveillent le toro, mais, l’espace de quelques secondes, ils sont seuls au monde…
     Le maestro prend la parole, et son brindis sera… ce qu’aura été sa temporada : Serein, heureux, ou vibrant, fiévreux, presque pathétique… Cependant, on sentira chaque fois, l’émotion, et dans le regard de tous…la vérité.
     Le dernier brindis à la cuadrilla : Un moment « bien à eux ! », que le public voit de loin, dont il essaie de deviner les paroles, de scruter les émotions…
     Le matador termine son discours et, avec un bon sourire, donne un gros abrazo à chacun des membres de sa cuadrilla… Il n’oublie pas, en principe, qu’ils ont veillé sur sa vie tout au long de la saison. Cela vaut bien un merci et un gros bisou .
     Puis… « Bon ! C’est pas tout ça… il faut y aller ! » Le matador reprend son visage de guerrier, et tout le monde se replace. Dans le callejon, tout le monde s’affaire, en essayant de calmer les battements de son cœur. Seul, le vieux picador rejoint sa place, allume un pitillo, et se demande s’il a piqué convenablement, « ni trop, ni trop peu ! ». Il n’a rien à faire qu’à gamberger : « A ver si sirve el ultimo toro de la temporada ? »

     Hier, en plaza de Jaen, Enrique Ponce et « El Fandi » ont brindé leur « dernier toro de la saison », à leur cuadrilla. Ces brindis ont du être bien distincts.
     Ponce est habitué à ce geste, et sa cuadrilla, qui n’a pas changé depuis des lustres, a l’habitude de cet hommage annuel, qui vient clore un long parcours triomphal, depuis plus de dix ans.
     Dix ans « Numero Uno ! »  Dix ans « à plus de cent courses » ! Ca roule !
     Pourtant, cette année, le brindis aura été différent. Et même « si l’on a pas entendu », on peut penser que le maestro de Chiva aura dit à peu près ceci : « Messieurs, une cuadrilla, c’est un peu comme un couple. Il y a de bons moments, et il y a des crises… Cette année, nous avons vécu un très mauvais moment. A cause des blessures, nous avons vécu la douleur, l’inactivité forcée, le doute. Il nous en a coûté de revenir au meilleur niveau. Aussi, plus que les autres années, je vous remercie d’avoir été là, à mes côtés. Et je vous dis, « à l’année prochaine ! » 

     A peine essoufflé d’un tiers de banderilles « en haute voltige », l’œil coquin et tout sourire dehors, le Fandi a aussi brindé le sixième à sa cuadrilla. Là, le discours fut d’une tout autre teneur, du style « Señores ! La que hemos armado ! Messieurs, quel souk on a mis, cette année ! Au début de la saison, nous n’étions rien, et vous partiez avec moi, pour une quarantaine de courses… Voyez où nous en sommes ! On a presque doublé le chiffre, et on a mis la révolution partout. J’en suis heureux, pour nous tous. Et je vous dis une chose : Cela ne fait que commencer ! Alors, merci à tous ! Reposez vous bien, parce que je compte sur vous, pour l’an prochain, et croyez moi… il y aura du boulot ! J’ai l’intention de vous amener partout… même à Bayonne ! »
     Et ils ont tous repris leur place, en souriant « Jo ! Même à Bayonne !!! » La Gloria…

     Joli geste ! Belle et grande émotion que celle des hommes qui, en quelques secondes, on revu huit mois de bataille, huit mois de « Aujourd’hui, on s’en est bien sortis. Que sera demain ? ». Le Brindis du matador à sa cuadrilla… un moment qui résume le mieux toute la grandeur de cette incroyable aventure humaine qu’est « le Toreo ».

     19 Octobre – JAEN – Dernière corrida formelle de la San Lucas – Casi lleno : Ce fut une corrida « triunfalista », où l’on a coupé sept oreilles, dont plus de la moitié porte le sceau de la générosité et de la fête…
     Corrida de Gabriel Rojas, légère, tristounette en tout. Le quatrième est un sobrero  du Romeral gigantesque (600  kgs), mais mou… Aucune classe dans un lot qui a entendu silence et sifflets, à l’arrastre.
     Mais, de toutes façons, le public était venu, pour les toreros. Alors, on a applaudi à tout rompre, et les trois vedettes sont sorties a hombros.
    Enrique Ponce (Oreille – Oreille, après un avis chaque fois) a fait au premier, les plus grandes choses de la tarde : Inventer une faena, « inventer un toro », à force de technique, de douceur, de temple. Ponce, dans ces œuvres. On connaît, et on est heureux de le revoir ainsi. Un torerazo!
     Le quatrième était un mastodonte, qui ne chargeait qu’à moitié. Ponce se fit « mi brutal - mi câlin »  et lui tira les quelques bonnes passes encore possibles. Le public fit le reste.
    El Cordobes (Deux oreilles – Une oreille) toucha les deux meilleurs, et mit le feu partout. Le sympathique chevelu fit de tout, très vibrant, très bruyant, très bouillant, très brouillon… Le public ne demandait que cela. Au cinquième, cependant, il se calma trois secondes, histoire de tirer deux séries, calmes et templées. Puis « la grenouille » reprit la parole.
     El Fandi (Deux oreilles – Ovation) reçut son premier par larga et chicuelinas à genoux. Le tercio de banderilles fut un monument de vista et facultés physiques. Hélas, le toro faiblit rapidement, et après dix charges, pffftttt ! Le Fandi, alors, multiplia les bravades, et le public en redemanda.
     Pas de chance pour le dernier toro de la saison, «(le toro du brindis) : Un costaud, dangereux. Ni un pase ! Le Fandi le mit en place, et… se acabo !

     La feria de Jaen se termine ce soir, avec la corrida de Rejoneo : Ganado de Guardiola, pour Martin Porras, Andy Cartagena, Alvaro Montes et Diego Ventura.

 

RENDEZ VOUS... A MADRID!

     21 Octobre : Cette fois, nous y sommes, Madrid a fermé hier, ses portes à double tour. Seule celle de l’infirmerie est restée entrouverte, le temps de laisser passer la civière de Pedro Santiponce, le dernier blessé de la saison Venteña.
     Le dernier rendez-vous de Madrid n’a rien donné, comme si le pauvre public qui ose venir « hors de San Isidro et Otoño », avait déjà regagné le fond de sa tanière, pour hiberner.

     Hier, c’était le 1000ème spectacle, organisé à Madrid par les Frères Lozano. 12 ans de gestion, en total, pour cette empresa qui a montré ses capacités, avec en point d’orgue, le fait de ramener à la Monumental, le toro « en el tipo », un toro conforme à ses origines, à sa conformation zootechnique, comme ils disent. En un mot, « n’attendez pas qu’un Buendia soit aussi haut et long qu’un Miura... »
     La seule chose que l’on puisse un peu reprocher aux Lozano : Ne pas prendre soin aux cartels « hors les trois ferias », ou corridas du dimanche.
     Ils les donnent « parce qu’il faut les donner », et ne se cassent pas la tête parce qu’il n’y a que du ciment vide… Peu leur chaut que les novilleros se jouent le physique devant les seules caméras de « Tendido Cero ». Les novilladas et corridas du dimanche font partie du pliego, un point c’est tout. On respecte le contrat avec la Comunidad, y … en paz ! Si ces spectacles perdent de l’argent, trente jours de San Isidro et 19000 abonnements y pourvoiront... Pues, muy mal!

     Dans quelques jours, « la Bataille de Madrid » livrera son vainqueur. A priori, les Lozanos sont repartis pour un tour.
     Certes, l’équipe composée de l’Empresa de Valencia et Luis Alvarez peut faire bonne figure : Nouveauté et expérience. Pourquoi pas ? Mais Madrid ne voudra t’elle pas jouer « la sécurité » ? D’autant que l’empresa de Valencia, pour sa première année pense avoir perdu « environ 90000 Euros », même si elle a augmenté de 44% son nombre d’abonnés. Le tout est de savoir combien il y en avait, au départ…
     90000 Euros, « en vieux français… ça fait « 60 plaques » ! Au fond, sur une saison, c'est pas énorme!

     Hier, la novillada de Navalrosal est sortie « titulaire », alors qu’elle a joué les remplaçants, durant toute la saison. Au fond, elle n’est pas mal sortie. Bien roulée, en tous cas…

     20 Octobre – MADRID (Las Ventas) – Novillada de clôture – 1/5 de plaza – Temps gris, menaçant pluie.
     Novillada de Navalrosal, de souche Nuñez, très bien présentée, qui donna un jeu varié, plusieurs toros répétant le charge en humiliant beaucoup, mufle au ras du sable. Le meilleur fut de loin, le cinquième, avec un accessit au premier. Seul, le lot de Giron fut vraiment compliqué, le sixième étant le plus mauvais élève de toute la classe.
     Luis Gonzalez donna au premier la seule vuelta de la tarde. Et elle fut protestée… On le vit très vaillant, mais un peu embrouillé, ne tirant pas tout le parti possible de ce toro d’ouverture. Face au quatrième, soso, il ne put connecter avec le ciment vide…
     Salvador Cortes, fin sévillan, ne fut pas à son affaire. Peur-être la blessure de son oncle, Pedro Santiponce, par le deuxième novillo, l’a t’il « secoué », moralement. Quelques détails, mais très insuffisants pour lever les quelques présents. Silence partout  et un avis, chaque fois.
    Cesar Giron, essaya vaillamment, devant le plus mauvais lot. Silence partout, avec un avis à son premier.
     Le deuxième novillo de la tarde infligea une double cornada au banderillero Pedro Santiponce :Deux trajectoires de 15 cms à la cuisse droite, de pronostic « léger », même si l’une des cornadas semble avoir touché le nerf sciatique.

     DANS LES AUTRES PLAZAS :

     20 Octobre – JAEN – Dernière de Feria – Corrida de Rejoneo – Moins de ½ plaza – Temps menaçant : Curieux ! Les corridas de rejoneo « remplissent » partout. A Jaen, ce fut une des plus mauvaises entrées.
     Les absents ont eu tort : La corrida de Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas s’est très bien comportée. On a donné vuelta posthume au deuxième toro, et le mayoral est sorti a hombros.
     Quatre cavaliers, « en solo », puis en duo. Triomphateur complet : Andy Cartagena.
    Martin Porras : Vuelta, après avis (inégal et lourdaud) – Andy Cartagena : Deux oreilles (Tremendo !)  – Alvaro Montes : Ovation (Bien… jusqu’au moment de tuer) – Diego Ventura : Deux oreilles (Enthousiaste, mais « plus léger »).
     En duo : Porras et Ventura : Ovation – Cartagena et Montes : Deux oreilles.

     20 Octobre – HUERCAL OVERA (Almeria) – Arènes pleines : Bonne corrida de Jodar y Ruchena. Les toreros se sont régalés.
     Juan Jose Padilla : Trois oreilles – Encabo : Deux oreilles du cinquième – El Fandi : Trois oreilles et le rabo du sixième.

    20 Octobre – HUESCAR (Granada) : La corrida ne serait « qu’anecdotique », si un torero n’y avait pris l’alternative. Pour lui, ce fut le plus grand jour de sa vie. Donc, on respecte.
     Sept toros de Ascensao Vaz, bien présentés, mais inégaux quant au comportement. Le cinquième donna grand jeu.
     En quatrième position, le cavalier Jose Miguel Callejon fut excellent, obtenant tous les trophées.
    Jose Luis Moreno coupa les deux oreilles du bon cinquième, et Pepe Moreno, un de l’avant dernier.
     Alternative du Venezuelien Gino Torres, qui porte le surnom de « El Maravilla ». Pour le moment, tout reste à prouver : Palmas au toro de la cérémonie, et une oreille du dernier. Rien de bien "merveilleux"

 

RENDEZ VOUS… AUX AMERIQUES !

     21 Octobre :  A nous, maintenant, de traverser l’océan (« écoutez bien les instructions de l’hôtesse, concernant le gilet de sauvetage, au cas où on atterrirait « plus tôt » que prévu ! »), cap sur l’Amérique.
     A Mexico, la dernière novillada de la pré temporada a réuni 5000 personnes. Sur 48000 possibles, cela ne fait pas beaucoup. Fabian Barba a coupé une oreille chahutée, et Ivan Garcia s’est planté. La Monumental sera fermée, dimanche prochain, puis, le 3 Novembre, on attaquera la Temporada Grande.
     A Lima, au Pérou, la novillada d’ouverture donna peu de résultas. C’est encore Tejela qui s’en sortit le mieux.

« Les nouvelles d’Amérique » nous racontent que :

     Le Zotoluco a gracié, samedi, un toro de Xajay, en plaza de Tequisquiapan, du nom de « Soldado ». Ce toro de 490 kgs, sortit cinquième, et le Zotoluco lui monta un grand show. Trois oreilles et un rabo « symbolique », pour le diestro d’Azcapotzalco.

     Pablo Hermoso de Mendoza continue son « cavalier seul », triomphant partout. S’il avait été correct, vendredi, à Torreon, il mit le feu, samedi, en plaza de Durango : Trois oreilles et un rabo.
     A signaler « qu’une deuxième équipe » de chevaux de Pablo Hermoso de Mendoza a débarqué d’Espagne, il y a quelques jours. Parmi eux, un petit nouveau, dont on dit grand bien : « Nautico ». Peut-être une des vedettes de l’an prochain.

     En Colombie, on connaît maintenant les cartels des trois principales ferias de la temporada : Cali, Manizales, Medellin. On attend les affiches de Bogota, qui ne sauraient tarder. Cesar Rincon sera la grande « curiosité » de l’année (Sauf à Cali, où on a trouvé ce retour  trop onéreux). A signaler que Sebastien Castella est engagé dans les trois Ferias. On y reviendra.

    
     20 Octobre – MEXICO
– Dernière novillada – 5000 personnes environ – Temps frais : La novillada de Los Martinez, était « une corrida » : plusieurs exemplaires avaient passé les quatre ans. Un lot très bien présenté et lourd : 500, 525, 475, 497, 499, 513 kgs. De la race et de la répétition dans les charges. Le troisième fut le meilleur.
     Victor Martinez se montra limité, et tua mal. A noter une vilaine cogida, en débutant un quite par chicuelinas, au quatrième, dangereux. Silence et ovation.
     Fabian Barba fut excellent au capote et très centré, tout au long de la tarde (la saison espagnole porte ses fruits). Il toréa très bien le cinquième, mais sans lier les passes. Le public le suivit néanmoins, jusqu’au moment de l’épée. Là, le bajonazo ne fut pas accepté, et les gradins protestèrent l’oreille généreusement accordée par le Juez de plaza. Barba avait déjà mal tué le deuxième : Silence.
    Ivan Garcia se présentait à la Mexico. Ce fut un échec. En particulier parce qu’il laissa passer le bon troisième, du nom de « Mistico », qui aurait du lui permettre un bon triomphe. Deux séries de muletazos furent très fêtées, mais le blond  baissa de ton, et se perdit. Par contre, le dernier fut des plus ardus. Ovation et silence. Dommage !

     20 Octobre – LIMA (Pérou) – Novillada d’ouverture de la Feria du Scapulaire d’Or – Peu de monde : La novillada mexicaine de Los Martinez, bien présentée, n’a pas donné grand jeu. Les trois novilleros espagnols se sont dépensés vaillamment, mais en vain.
     Matias Tejela fut le meilleur, quoique sans pouvoir couper : Ovation, par deux fois.
     Javier Perea, d’Albacete et Miguel Angel Perera, de Badajoz, ont connu le même bilan : Applaudissements. (A noter que Perera remplaçait Arturo Macias, blessé dimanche dernier à Mexico).

     Dimanche prochain, la première corrida de feria : Vicente Barrera, Ignacio Garibay et Rafael Gastañeda… Un espagnol, un mexicain, un péruvien, face à un lot de La Viña.

 

TRES AVISOS …Y OVACION !

     22 Octobre : « L’ovation, malgré trois avis ! »... 
     L’Histoire taurine est pleine de ces anecdotes qui font de ce monde bien particulier, une mine d’aventures humaines, où l’on trouvera tour à tour la grandeur, la superbe, ou la plus vile bassesse… C’est pour cela que ce monde est passionnant, car il est aussi, « porté à puissance 5 » l’image de « notre monde à nous », celui de tous les jours, avec ses grandeurs, et ses bassesses. A une différence près, c’est que nous ne nous jouons pas notre peau, nous ! Il est probablement plus facile de brûler des voitures en catimini, ou de coller un coup de cachetero à une vieille, pour lui piquer son sac, que de se mettre en face d’un manso de 500 kgs, « y con malas ideas ! » C’est là toute la différence !

     Dimanche, au Mexique, une anecdote de plus, à porter  au tome 645 de la petite Histoire du Toreo : Au cours de la même corrida, le président a fait sonner trois fois, les trois avis, et trois toros ont été rentrés au corral. Pas rancunier, le public a quand même applaudi les malheureux diestros.
     Cela se passe à Pachuca. La plaza est pratiquement pleine, et tout se déroule au mieux....sauf que le président a une montre qui s’emballe, et que les matadors font concours de pinchazos…
     Les toros de La Estancia donnent un jeu très correct et les toreros sont brillants dans leur respectives faenas. Hélas, ils vont se montrer calamiteux avec l’épée. Le président va, par trois fois, « sonner les trois avis » et, honte suprême, renvoyer les toros au corral.
     C’est ainsi que le bilan de la corrida s’inscrit comme suit :
     Guillermo Capetillo : Ovation et Trois avis, avec ovation.
     David Silveti : Trois avis, avec ovation et Ovation
     « El Dandy », matador colmbien : Trois avis, avec ovation et Ovation.
     Il faudrait compulser quelque "Guiness Book"… mais on ne doit pas être loin d’un record… Superbe !

    Tant qu’on y est, petit résumé-flash des corridas du dimanche, au Mexique :

     A Guadalajara, le novillero Jose Orozco « El Jalisco » a reçu l’alternative, des mains de Alfredo Gutierrez, en présence de Ignacio Garibay, et face au toro « Imponente », de San Mateo. Si cela s’est bien passé, face au toro de la cérémonie,  il en fut autrement devant le dernier qui le prit méchamment : Cornada légère, de 10 cms, au mollet droit, et luxation de l’épaule gauche.

     A Chihuahua, Pablo Hermoso de Mendoza  a rempli la plaza, et toréé les deux et cinquième toros de Santo Domingo : Ovation et deux oreilles et rabo. Les autres diestros durent se contenter des miettes : Oreille et vuelta pour  Polo Casasola.

     Mari Paz Vega a coupé une oreille à un toro de Celia Barbosa , en plaza de Toluca.

     Luis de Pauloba n’a pas eu la même chance : Grise prestation à Moncloya, devant du ganado de Triana. Encore une fois.. l’épée !

 

ENRIQUE PONCE, ET « LA VENDETTA » MEXICAINE

     22 Octobre : La presse mexicaine révèle que « l’Association nationale des Matadors, novilleros et rejoneadores mexicains » refuse de donner son feu vert à Enrique Ponce, sous la forme d’une « carte de droit d’actuer », que le syndicat concède à tout torero étranger venant se produire sur son territoire.
     Cette puissante association est menée par l’ex matador Mauricio Portillo qui, on le sait, a de très mauvais rapports avec Rafael Herrerias, Empresa de la Monumental de Mexico. L’an passé, ce conflit prit des proportions « légèrement » douteuses, et l’on coupa tous les ponts, Herrerias refusant, en particulier, de céder sa plaza, pour la traditionnelle corrida de l’Oreille d’Or, dont les bénéfices allaient, non moins traditionnellement, remplir les caisses de l’association.
     Ce refus de « carte de travail », est il « La réponse du berger à la bergère » ?  Portillo veut il saboter la saison Mexicaine, en bloquant une de ses plus grandes vedettes ? On ne peut le croire… Disons « qu’il fait le beau », en ce moment, puis, prendra son plus beau stylo, et signera la fameuse « green card » !
     Faudrait, quand même, qu’il y pense… car Enrique Ponce doit débuter sa courte saison mexicaine, le 16  novembre, à Tlaxcala, avant de faire le premier de ses trois paseos à la Monumental capitalina, le 24.
     Ces mexicains! On sait qu’ils sont têtus et fiers (ou l’inverse !), mais… cela devrait s’arranger !

 

QUITO : LA FERIA EST PRESQUE BOUCLEE..

     22 Octobre : Il manque un dernier nom, celui d’un torero local, mais à priori, cela ne changera plus. La prochaine feria de Quito, en Equateur, se déroulera du 30 Novembre au 8 Décembre.
     Elle présentera six corridas, deux novilladas et un festival, dont les cartels sont les suivants :
     Samedi 30 Novembre : Toros de Huagrahuasi, pour Joselito, El Juli et Cruz Ordoñez
     Dimanche 1er Décembre : Festival Bénéfique, avec les matadors retirés, Jose Fuentes, Damaso Gonzalez, Ruiz Miguel, Fabian Mena et Frascuelo (ce dernier, encore en activité)
     Lundi 2 Décembre : Toros de J Manuel Cobo, pour Joselito, J.P Diaz et Cesar Jimenez
     Mardi 3 Décembre : Torosde Mirafuente, pour Miguel Abellan, El Juli  et El Fandi
     Mercredi 4 Décembre : Novillos de Huagrahuasi, pour Salvador Vega, Miguel Angel Perera, Diego Rivas
     Jeudi 5 Décembre : Toros de Santa Rosa, pour Antonio Ferrera, El Fandi et un torero équatorien.
     Vendredi 6 Décembre : Toros de Huagrahuasi, pour Luis Francisco Espla, Antonio Ferrera et J.P Diaz
     Samedi 7 Décembre : Novillos de Santa Rosa, pour Jesuli de Torrecera, Fernando Cruz et Jose Antonio Benitez.
     Dimanche 8 Décembre : Toors de Atocha – Mirafuente, pour Miguel Abellan, Cruz Ordoñez et Fernando Robleño.

 

ANTONIO FERRERA : INTOX…OU IMPASSE ?

     22 Octobre : Il y a peu, Luis Alvarez, apoderado d’Antonio Ferrera, passait un communiqué à la presse, annonçant qu’il rompait ses relations professionnelles avec le torero et son entourage, pour raisons de « forte incompatibilité d’humeur ». Les relations étaient devenues impossibles, et malgré ce, l’apoderado laissait le torero « au plus haut », avec une grande future saison « américaine », négociée et signée.

     Quelques jours après, Antonio Ferrera déclarait en substance : « De toutes façons, j’avais l’intention de rompre avec Alvarez, mais moi… j’avais l’élégance d’attendre le fin de la saison, et la dernière corrida »…

     Muy Bien ! On sent bien que ce n’est pas le grand amour. Cela arrive souvent. Faudrait tout de même pas que le diestro « oublie » où il était, il y a trois ans, lorsqu’il a laissé tomber ses précédents apoderados « et amis », pour signer avec Don Luis. Bien !
     Ce qui est curieux, c’est qu’Antonio Ferrera, l’un des grands triomphateurs de la saison (c’est indéniable !) et donc, l’une des bases de la temporada prochaine, vient de déclarer qu’il n’a pas d’apoderado en vue, actuellement… aucun contact. On a vraiment du mal à le croire… ou alors, Don Luis avait raison…

     Torero virevoltant, "dans la tête" autant que sur le sable des ruedos, Antonio Ferrera et son entourage reviendront ils à un apoderamiento classique, ou joueront ils « les indépendants »… C’est le mini feuilleton de l’hiver, et … cela vaut bien la « Star Academy »… N’est il pas ?

 

LE REPOS DU VIEUX GUERRIER

     23 Octobre : Si vous avez un moment, aujourd’hui, allez faire un tour du côté de « tribuna.net ». Vous y verrez que, le mercredi matin, la rubrique « Toros » est une véritable bataille navale, où les cuirassés de naguère, bardés de canons, comme l’étaient les historiques « Bismark », «Yamato » ou « Hms.Hood » auraient fait figure d’aimables pédalos, armés de lance pierres. De toutes façons, les pauvres ont vécu les affres du bombardement intense et du tragique engloutissement.  On gardera respect pour eux, et tous ceux qui disparurent à leur bord. Pas la peine de leur envoyer Navalon…
     Terrible chroniqueur : Insolent, insultant, vantard et mégalo… mais « à lire », parce qu’aficionado, amoureux fou de la Fiesta et des braves gens.
     Ce fut un bandit… On le sait. Mais, n’y en t’il pas d’autres, plus cravatés, plus costumés, plus fardés en « salauds respectables » ?  Alors, lisons, et faisons la part des choses…

     Cette page de la Tribuna est un régal, parce totalement aficionada et « politiquement incorrecte ». Aux côtés de "l’inénarrable", une débutante qui suit ses traces, avec un peu plus, peut-être un peu trop, d'une morve, qui ne sied pas à son jeune âge… Et puis, le classique, le sage et mesuré Cañamero.
     Quand on voit ce que sont  les autres « portales », où l’on relate l’actualité, et seulement l’actualité, on a plaisir à se rendre sur cette page, un peu comme à un «Grenier de Montmartre »  de la Tauromachie. Les « Anciens » me comprendront… (Les autres devront bûcher les annales de l’humour chansonnier, du temps des Anne Marie Carrière, Robert Roca, et autres Jean Amadou. C’était autre chose que l’actuel humour « pipi-caca », et les présentateurs millionnaires, qui vendent leurs saletés à des téléspectateurs qui ont renoncé à toute verguenza, paient leur redevance… et en redemandent… Hardis, à manger du son!)
     Tous cela fait un peu « Ancêtres », allez vous me dire…
     C’est l’Automne ! On a bien le droit d’être un peu nostalgique ! Et puis, l’actualité « actuelle » nous paraît elle plus souriante ? Entre le salaud de Washington, qui se croit au tir aux pigeons, et ces bombes qui explosent dans les bus de Tel Aviv  ou Bogota, croyez vous donc que nous pouvons sourire au lendemain ? Alors, retournons nous une seconde, et saluons ceux qui nous ont rire ou pleurer d’émotion.

     Ainsi tenez… Dans La Tribuna d’aujourd’hui, 24 octobre, Cañamero rend un hommage à Salvador Herrero, vieux picador qui vient de faire ses adieux, en plaza de Zaragoza, et s’est retiré en sa terre natale de Muñoz.
     Imaginez un peu… Salvador Herrero vient de passer cinq ans, avec le Juli… Plus de 600 paseos. Mais auparavant, il a participé à de formidables pages de l’Histoire du Toreo, puisqu’il est le seul à avoir piqué sous les ordres de ces trois grande figures Salmantinas que furent « El Viti », Julio Robles et « Capea »… Vayza cartel !
     Ajoutez à cela plusieurs temporadas aux côtés de Palomo Linares, Angel Teruel, et, auparavant, ses premiers postes, au service d’Amadeo dos Anjos, Santiago Castro « Luguillano », et le regretté Jose Falcon…matador portugais, très lié à Salamanca, adoré en France… (Un toro du Hoyo de la Gitana lui infligea une mortelle cornada, le 11 Août 1974, en plaza de Barcelona…)

     Salvador Herrero a piqué plus de 3000 toros… Il est dorénavant, « une référence », et va crouler sous les trophées et les félicitations. Mais, dans la solitude de son repos bien gagné, tandis que défilera le feuilleton de sa vie, le vieux piquero aura bien des choses à raconter… N’aimeriez vous pas en être ? Nous, si ! 
     A quand « Los Cuentos del viejo picador » ?
     « Enhorabuena, Torero ! Que descanse a gusto, Don Salvador ! »

 

DAVID SILVETI, ABSENT DE MONTERREY.

     23 Octobre : Le matador mexicain David Silveti vient de frôler la mort. Samedi, alors qu’il toréait un festival, à San Miguel de Allende, le toro l’a pris violemment, après l’estocade. Le diestro est tombé sur la tête, mais on a plus prêté attention à la lésion de trois côtes, qu’au traumatisme crânien provoqué par la chute.
     Le lendemain, comme relaté hier, Silveti a toréé à Pachuca, où il a pris trois avis à un toro, mais reçut deux ovations. Les deux autres diestros ont aussi vécu cette mésaventure.
      C’est après la corrida que le torero s’est senti très mal, et que l’alerte à été donnée. On était à deux doigt d’une hémorragie cérébrale... d'une vraie tragédie.
     David Silveti est « au repos total », sous surveillance médicale. Interdit de faire plus de trois pas. "Du lit au fauteuil, pas plus..." a dit le toubib.
      Il va perdre plusieurs contrats, dont celui de la Feria de Monterrey, qui débute samedi. Par contre, il fera tout, pour être à Mexico, le 24 Novembre, en compagnie d’Enrique Ponce et Alejandro Amaya.

     Monterrey attaque la série des grandes ferias mexicaines, en plazas « de catégorie ». Elle sera également le point de départ de la saison des diestros espagnols Morante de la Puebla, et surtout « El Fandi ». (Ce dernier aura déjà fait sa présentation, le 27 Octobre, à Guadalajara). De son côté, Fermin Bohorquez y fera paseo, en concurrence avec l’idole des Aztèques : Pablo Hermoso de Mendoza. Ce ne sera pas facile.

Les cartels de Monterrey sont les suivants :

     Samedi 26 octobre : Toros de Begoña, pour Pablo Hermoso de Mendoza, Zotoluco et Rafael Ortega
     Dimanche 27 Octobre : Toros de Fernando de la Mora, pour Morante de la Puebla, « El Cuate » et le remplaçant de David Silveti : Alejandro Amaya.
     Samedi 2 Novembre : Toros de Real de Saltillo, pour Jorge Gutierrez, Zotoluco et « El Fandi »
     Dimanche 3 novembre : Toros de De Santiago, pour Eloy Cavazos et  Miguel « Armillita », en mano a mano, que précédera, à cheval, Fermin Bohorquez.

 

BONJOUR LA COMPTA !!!!
Les premiers pas du Bilan  2002

     24 Octobre : Chaque année, à la même époque, des masse de documents, de tableaux, de fiches statistiques s’amassent sur les bureaux des rédactions. C’est le Bilan de la saison. On se partage le travail : « Toi tu comptes les oreilles ! Toi, les rabos et moi… les pattes ! ». Au bout de cinq minutes : « Quoi, vous n’avez pas encore fini ? »
     Et puis, lorsque l’on a terminé cette patiente investigation, et que les chiffres cadrent « à l’horizontale, comme à la verticale », on prépare les commentaires… Et là, on a quelquefois des surprises, car « l’impression » ne correspond pas forcément à la statistique chiffrée…
     Pourtant, c’est sur cette "impression" qu’il faut probablement rester. Les statistiques peuvent dire que l’on a coupé un monton d’oreilles, mais en y regardant mieux, on s’aperçoit que ces trophées ont été obtenus, pour la plupart, dans des endroits mineurs, tandis que le diestro en question passait « en blanc », dans les grandes occasions…
     Par contre, si l’on a suivi la saison, pas à pas, on peut très facilement dessiner "la trajectoire artistique" d’un torero et donc essayer de trouver explication à d’éventuels « changements de rythme ». Les toreros sont avant tout, des hommes, et l’on peut comprendre qu’un mauvais rhume peut aussi en affecter le rendement… comme pour nous, dans notre quotidien.

     Aujourd'hui, on va donc essayer d’attaquer ce bilan, tranquillement, pas à pas…
     De temps en temps, l’actualité primera. Ce qui est logique.
     Encore une fois, ce sont là « des impressions », et en aucun cas « La » vérité… En fait, les chiffres existent, et chacun les regarde avec « ses propres critères »… Mais, on doit quand même se retrouver sur une idée générale…
     Exemple : El Cordobes a coupé le plus grand nombre d’oreilles. Il est suivi du Fandi. On peut « être d’accord » sur le fait que les trophées obtenus par le Fandi, ont une autre valeur, que ceux de Manuel Diaz. En effet, celui ci a couru les pueblos, et tandis que Fandila a fait des carton dans les grosses ferias… On peut trouver un consensus là dessus ! (Et sincère, hein ! Pas comme aux congrès des Roses ou des Verts !)
     Alors allons-y !

     Il y a eu, cette année, à quelques jours de la fin « totale » de la saison : 1958 spectacles taurins (contre 1898, l’an passé). Ces 1958 spectacles se déclinent en : 
               856 corridas (contre 792, en 2001)
               647 novilladas, (contre 667)
               396 corridas de rejoneo (contre 379)
                 59 corridas mixtes (contre 60)

     A première vue : 60 spectacles de plus que l’an passé, avec augmentation des corridas, baisse des novilladas, augmentation du Rejoneo, et équilibre des mixtes, à un bémol près : Elles se sont déroulées « dans un autre contexte » : La trouvaille que Pablo Hermoso de Mendoza a ramené du Mexique, a lancé les corridas mixtes « de Luxe », dans les grandes ferias (Ex : Sans Sebastian, Logroño..)

     Corridas en hausse, surtout dans les plazas de troisième catégorie, tandis que le chiffre stagne en plazas de première. Les petites plazas, soit parce qu’elles appartiennent à des gros consortiums, soit parce qu’elles pensent pouvoir faire quelques bénéfices, préfèrent monter des corridas.
     Du coup, les novilladas baissent, parce que garantissant un échec économique, à tous coups, malgré les ponedores, malgré le 33%.

     C’est une situation dramatique, pour le futur de la Fiesta : Si les novilladas se meurent… on aura du mal à suivre, un jour, « en haut »… La novillada est « le Futur de la Fiesta ». Elle est le champ d’entraînement des futures figuras…
     Malheureusement, il n’y a que peu de vraie Aficion, et surtout : Il n’y a pas de novillero qui « vous fait courir » !
     Non qu’ils n’aient pas de qualités… Ils en ont tous, mais ce sont « les mêmes » ! Mais c’est la personnalité qui fait cruel défaut ! Aucune personnalité ! Rien qui les diffère les uns des autres ! 
     El Cordobes « père » a rempli les plazas, comme novillero. D’accord, "c’est loin!" et les circonstances étaient autres, en particulier sur le coût d’une novillada. Mais… avec la garantie d’un lleno... on ne va pas dire qu’une novillada va perdre de l’argent !
     Palomo Linares, le duo Curro Vazquez et Antonio Porras, puis, plus tard Currillo, Capea… Jesulin…( il en manque peut-être !) Tous ceux là « avaient une personnalité », et la novillada marchait bien. Certes, ils étaient protégés (mimados !), mais ils aidaient les autres à toréer, puisque le nombre de spectacles était croissant.
     La vraie crise est là : Il manque « Un » novillero qui vous donne envie de faire des kilomètres…
     A ce sujet, le souvenir de 1969 est un exemple parfait : Curro Vazquez, le petit blond, artiste jusqu’au bout des ongles ! Et Antonio Porras, le brun famélique, brûlé par tous les soleils d’Andalousie, qui vous dressait les cheveux sur la tête, de peur et d’admiration ! neuf llenos consécutifs, au printemps, à Vista Alegre – Madrid ! Et ensuite, de grosses entrées, et des tardes dont on se souvient encore… N’est ce pas, Bayonne ? N’est-ce pas, Roquefort ? N’est ce pas… tant d’autres ?
     Certes, les plazas n’étaient pas toutes remplies, mais on parlait d’eux, on suivait les résultats des novilladas… Aujourd’hui, « qué ? »
     Avec la dramatique baisse de race des toros de combat, la diminution des novilladas peut également sonner le glas de la Fiesta…

     Venons en à l’Escalafon des matadores. Il a été sérieusement secoué, cette année, du fait, notamment de la blessure d’Enrique Ponce, et du naufrage, pour plusieurs raisons, dont deux blessures, de Jose Tomas. Ajoutons à cela « l’explosion Ferrera – Fandi », et l’on a un classement général qui vaut le détour, même si le maillot jaune reste le Juli.

     Sans modifications probables, le classement est le suivant, avec le petit commentaire qui précède « de futurs paragraphes »
    Premier : « El Juli », (112 corridas, 167 oreilles et 6 rabos) : Une temporada difficile, ponctuée de montées et de descentes. « Le trou », à Madrid, et « l’Everest », à Bilbao.
     Deuxième : Finito de Cordoba (104 Corridas, 82 oreilles et 1 rabo) : Economie, économie ! Qu'il en profite bien... c'est la dernière fois!
     Troisième : El Cordobes (92 Corridas,188 oreilles et 11 rabos) : Débuta hundido ! Essaya et parvint à se refaire une santé, dans les pueblos. Cela paiera, peut-être, en 2003.
    Quatrième : Juan Jose Padilla (80 corridas, 118 oreilles et 9 rabos) a bénéficié de deux bouées de sauvetage : L’appui d’une grande maison et  l’irruption de Ferrera et Fandi, qui imposait de faire toréer des matadors-banderilleros. Ce fut sa grande chance 2002.
     Cinquième : Antonio Ferrera (75 corridas, 133 oreilles et 13 rabos) : Explosion à Madrid ! Explosion, et « avec la manière » ! Un faenon… Du coup, il est lancé, et se permet quelques caprices qui peuvent lui faire du mal. A suivre !
     Sixième : « El Fandi » (72 corridas, 167 oreilles et 15 rabos) : Une autre explosion ! Un autre style, une autre sincérité. Le public est heureux de l’ovationner. Certes, il est un banderillero hors pair, mais il faudra suivre le muletero. 
     Septième : Victor Puerto (68 corridas, 108 oreilles et 10 rabos) : N’a brillé dans aucune grande feria, sauf Murcia, et s’est fait beaucoup de mal, fin Septembre, à Séville. 2003 sera très dur.
     Huitième : Morante de la Puebla (64 corridas, 41 oreilles et 1 rabo) : Torero « à part », artiste que l’on peut penser lymphatique. A part Jerez, 2002 dut une année de « detallitos »… Et ça, cela ne cadre guère avec « la rentabilité obligatoire »
     Neuvième : Manolo Caballero (63 corridas, 78 oreilles et 4 rabos) : Eteint, effacé, jusqu’au 11 Août. Il suffit d’une corrida, d’un toro, au Puerto Santa Maria, et la machise se relança totalement, et parfois, de fort belle façon.
    Dixième : Rivera Ordoñez  (61 corridas, 49 oreilles et 1 rabo) : Le point d’interrogation, pour 2003. cette année, il a retrouvé l’envie, et le sourire… Du coup, les choses furent soudain plus faciles. Avec un apoderado qui le pousse, gentiment mais fermement, Rivera a retrouvé le sitio. Madrid l’a confirmé. Attendons la suite.

     C’est cela… Attendons la suite ! A demain ! Bonne journée!

 

« L’AMITIE… ON VERRA APRES ! »

     25 Octobre : On a beau faire de belles déclarations et quelques ronds de jambes plus ou  moins bien ajustés, l’amitié passe toujours au deuxième rang, lorsqu’il s’agit d’affaires taurines, peut-être tout simplement parce que l’on sait que les carrières sont courtes, que les faux pas se paient toujours très cher, et qu’un seul mot d’ordre existe : Etre le meilleur, et donc, pour cela « Planter les autres ! » 
     Pas de copains ! Bien sûr, des abrazos, tant que vous voulez ! Mais… « si je peux lui en mettre une… »

     Ce début de week end est marqué par deux exemples qui apportent un peu plus d’eau à ce moulin déjà bien alimenté.

     Le Mexique « adore » Pablo Hermoso de Mendoza, et de son côté, le cavalier en a fait sa seconde patrie. Du coup, il va y vivre, pratiquement six mois de l’année, et y amène toute la famille. Vedette N°1, il impose ce qu’il veut, étant presque "un Jose Tomas du rejoneo" : Ne voulant pas sortir « en premier », il modélise les corridas mixtes, où il torée avec deux matadors, soit au milieu, soit en fin de cartel. Ainsi, ce sont les autres qui essuient les plâtres, et il n’a pas de concurrents dans sa catégorie. Résultat : Une temporada triomphale, l’an passé.
     Cette année, on prend le même chemin : Déjà huit corridas toréées, 22 oreilles  et 4 rabos !
     « On prenait… » le même chemin ! Parce que « l’amitié » a des limites… Les « fantassins » mexicains devaient en avoir un peu assez de jouer les faire valoir. Du coup, l’Assemblée de l’Association de matadors, novilleros, rejoneadores,  mexicains, que l’on pourrait rebaptiser "le syndicat professionnel taurin du Mexique" a décidé d’imposer ce qui suit, et qui vise essentiellement Mendoza : Impossibilité, dorénavant, de toréer avec des matadors « à pied », dans les plazas de deux et troisième catégories. Par contre, cela pourra se faire dans les grandes arènes, telles Mexico, Guadalajara, Monterrey, Aguascalientes, mais avec obligation pour le cavalier, de sortir en premier et quatrième lieux, c’est à dire : Ouvrir la corrida.
     Du côté de l’administration du torero, « on fait la gueule », diplomatiquement !(On ne dit pas celle que fait "le patron"!) et l'on argumente: Tout le monde va y perdre. Beaucoup d’empresas vont chambouler leurs cartels, mettant deux cavaliers, à la place des matadors, ce qui risque de coûter plus de 120 contrats à des jeunes toreros. Par ailleurs, l’escalafon du Rejoneo Mexicain est réduit, et n’atteint pas le niveau du navarrais... C'est le public qui va en pâtir!"
     Le syndicat a t’il tué « plusieurs poules aux œufs d’or » ? On le saura très vite. En tous cas, on n’est pas prêt de faire « copains-copains »… A suivre !

     Autre amicale débandade : Le matador Alfonso Romero et Simon Casas ont rompu leurs relations professionnelles. Amicalement ? Puede ser !
     Comme chaque fois, on se posera des questions : Comment un torero qui finit une saison, « en étant une promesse », n’arrive pas à décoller, lors de la suivante ?
     « Très amicalement », chacun argumentera… L’apoderado dira simplement : « Je l’ai coloqué partout, mais il n’a pas eu de rendement, c’est à dire, de triomphes que je pouvais exploiter». Le torero dira : « J’ai toréé dans des conditions telles que je n’ai pu triompher ». Allez donc savoir qui a raison, et à quel pourcentage ?

     Après Juan Bautista, Alfonso Romero… Toujours est il que cela fait de deuxième torero qui quitte « la maison Casas »… après tant d’autres ! Reste Cesar Jimenez, mais... "jusque s'à quand?"
     On ne peut s’empêcher de penser à quelque chose :
     Le matador se dit : « Déjà, je n’ai pas beaucoup toréé ! Bon ! Mais, avec le barouf qu’a monté Simon, au sujet de Madrid, et la demi tonne de solides inimitiés qu’il a accumulée, je ne suis pas prêt de m’habiller « de luces », l’an prochain… sauf, s’il gagne Madrid. Mais ça !  Donc, je me tire… en toute amitié, bien sûr ! »

     On espère que les choses s’arrangeront, pour tous…Il ne faut pas s'inquiéter... Pablo Hermoso de Mendoza est "un Dieu à cheval" qui doit redescendre sur la terre !
     Alfonso Romero est un grand torero qui doit reprendre confiance, après une cornada de Madrid qui lui a peut-être fait plus mal qu’on ne le pensait, et une saison 2002, où il a paru bien timide, bien renfermé, bien « anéanti »…
     Et Simon Casas est… Simon Casas ! Un « cheval fou », dont la Fiesta a bien besoin. Capable de monter des coups de génie, avec « trois tours d’avance », mais aussi de gâcher les bons jeux qu’il avait en mains… Il est « comme ça ! » et c’est comme cela que tout le monde le voit, "bien amicalement", mais… le sabre entre les dents !

 

EL JULI : ALERTE « BLEUE » !
Bilan de la Temporada 2002 – (Suite 1)

     26 Octobre: Cela vous intrigue, hein ? « Que va t’il encore chercher ? Alerte bleue ? » Il est vrai que le mot « Alerte ! » va toujours accompagné de rouge, et souvent, de rouge sang…
     Cette nuit encore, Moscou en est l’illustration : La prise d’otages dans un théâtre de la ville s’est terminée dans la fureur. Force est restée à la loi, mais à quel prix ? On ne le sait pas encore, on compte. Toujours trop de victimes!
     A l’autre bout de la planète, Washington respire… L’alerte rouge est passée. Les deux assassins sont confondus… Une seule sortie : Douze balles… pour dix meurtres, gratuits, totalement cyniques. On peut vraiment être un monstre, à 17 ans.

     Des alertes rouges partout… Tandis que la Colombie sportive pleure un grand joueur, Hernan Gaviria, foudroyé par un éclair d'orage, pendant un entraînement, Paris se barricade. Alerte rouge ! « Au secours, les Huns débarquent (et les autres ne sont pas loin !) Attila est revenu ! »  Cet après midi, le Parc dit « Des Princes » et ses alentours, vont devenir « La nef des fous » ! Tout cela, parce que « vingt deux grands couillons » vont courir derrière un ballon de foot.
     « PSG contre OM ! 
Alerte rouge!.. »

     Alors, cette histoire d’alerte bleue, pour le Juli…
     En fait, c’est « un clignotant glorieux », du style « Ok ! Cette année, c’est passé, mais… attention ! »
     Julian Lopez "El Juli" finit cette saison 2002 en Europe, avec 112 corridas, 167 oreilles coupées, et six rabos. Depuis le 1er Janvier, compte tenu de ses déplacements à l’étranger, il a toréé 133 fois, et presque atteint les 200 trophées (197 oreilles et 8 rabos, dont un "à la Mexico").

     Exemplaire dans son professionnalisme, le jeune madrilène a débuté à Olivenza, et terminé, à Zaragoza, (como debe de ser !). Il a toréé partout, faisant 21 paseos en plazas de 1ère catégorie, y coupant une moyenne de « une oreille par corrida ». Superbe ! On note également 59 courses en plazas de 2ème, avec 97 oreilles obtenues. Que demander de plus ?

     Pourtant , "l'impression" est: Alerte bleue ! « L’échec au Roi » n’est pas loin ! Un échec au roi n’est pas fatal, dans ce jeu de stratégie. On est loin de « l’échec et mat » (comme pour Jose Tomas, en 2002)… Mais, c’est une alerte !

     Malgré ces hautes statistiques, « El Juli » a parfois montré une fatigue, un manque de ce rayonnement qui a fait sa gloire, un « toreo mécanisé », qui traduisent un état que toute vedette rencontre, à un moment donné : « Atoramiento ! »
     Trop de corridas, trop de toros ! Ras le bol ! Fatigue, plus morale que physique ! Alors, on enclenche le pilote automatique, et on fonctionne ! Seulement, « là haut », dans le gradins, tandis que beaucoup demandent les oreilles, il y en a, de plus en plus, pour dire « Oui, mais… »
     Preuve que le torero et son staff ont senti « le vent du boulet » : Julian prend de grandes vacances, et ne fera que quelques sorties, aux Amériques… Par ailleurs, « on change tout », pour l’an prochain, à commencer par la cuadrilla. De son côté, le papa reste tranquille (presque !), derrière son burladero. C’est le Tato qui joue les chefs d’orchestre ! Curieux ! Presque un re départ à zéro.

     Un bilan se traduisant toujours "en positif et négatif", on peut avancer certains chapitres, dans chaque catégorie :

     Dans le négatif :
     Juli n’est plus "un enfant torero". De plus, il s’est « empâté » (toutes proportions gardées), et son image rejoint celles du peloton.
     A la cape, il ne fait plus preuve de son exceptionnelle variété. Lui qui a inventé quatorze quites, se cantonne aujourd’hui aux chicuelinas, aux tafalleras et faroles inversés, avec, de temps en temps, un petit détour vers des lopecinas « ultra bougées ».
     Aux banderilles, c’est carrément l’alerte rouge. On murmure même qu’il songe à laisser cette suerte. Non qu’il ait vraiment « baissé », mais bien plutôt parce qu’il ne peut tenir la comparaison avec ces deux « fous furieux » que sont Fandi et Ferrera, banderilles en mains.
     A l’épée, il reste « un canon », mais qui ne supporte que peu de fois, la répétition « au ralenti ». Juli a trouvé une nouvelle façon d’attaquer, avec un petit arc de cercle préalable, qui, dans les mauvais jours, fait penser à un début de périphérique. Cela dit, « il monte » sur le toro, et ses estocades, même défectueuses, tuent vite. Donc… pétitions et trophées !

     Les autres « points noirs » :
     Pour populaire qu’il soit, Juli n’est pas « aimé », et doit, à chaque fois, regagner les faveurs du public. C’est terrible, et injuste ! Séville s’est montrée odieuse avec lui, cette année. Elle fut à la tête d’un grosse liste de plazas où il fallut conquérir de nouveaux bravos, car on avait vraiment oublié les anciens…
     Dans le "négatif-négatif" : Madrid 2002. Erreur stratégique quant au choix des toros, des cartels, des dates.. Tout est sorti « à l’envers », et Las Ventas sanctionna l’échec, presque avec sadisme…
     Pour le reste, des plazas et des ferias où il est passé « con mas pena que gloria » : Castellon, Malaga…
     Et puis… La France : Se justifiant totalement en Arles, où il est adoré, et donc, se sent bien, le Juli n’est toujours pas « rentré » dans le Sud Ouest.
     Certes, il coupe partout, mais Mont de Marsan ruisselle de pluie et applaudit tout le monde... pour se réchauffer. A Dax, il se force, se met en huit, pour essayer de contrer l’impudique affront de Ferrera. (Il coupe deux oreilles, mais partie du public le siffle). A Bayonne… on dit « Oui mais… » , malgré le triomphe de septembre.

     Pour ce qui est du positif :  Deux points, essentiels !
     Tout d’abord « la raza ! » la race, le mentale et l'orgueil du combattant : Mieux que personne, le Juli a bien du sentir que "cela coinçait un peu". Après Madrid, il accusa le coup, sauvant quelques situations, d’un dernier coup de rein.
     Il dit alors : « On devra arranger cela, à Pamplona ! » Et… ce qui fut dit, fut fait :  San Fermin, cinq oreilles en deux courses, et deux sorties à hombros.
     Mais « le » grand rendez-vous, le gros challenge, ce fut Bilbao ! il faut reconnaître, totalement, sans aucune contestation possible, le geste… et « la » geste, de Bilbao : Trois corridas, pendant la Semana Grande. Trois corridas, pour le Général ! Trois, dont cella des Victorino.
     D’accord, Bilbao a un peu changé… mais Bilbao reste « mucho Bilbao », avec son sable gris et ses toros montagne. Trois corridas en trois jours : quatre oreilles et le reste en grosses ovations. « Un saludo pa el Señor torero ! ». Ce geste et cette « chanson de Geste » lui ont sauvé la saison, et mis le moral pour une fin de parcours, sans grosses apothéoses, à trois ou quatre grosses exceptions, mais « en torero ! »

     Et puis, sa qualité croissante, avec la muleta ! Attention, le Juli est en train de devenir un immense muletero…
     Avant, il tirait, liait, de grandes passes, de grandes séries. C’était un « informaticien du toreo », avec un cœur « gros comme ça »… Maintenant « il sent le toreo », « il se sent », en toréant. Difficile à traduire ! Un peu comme si, en tirant une naturelle, il  "sortait de son corps", se plaçait à trois mètres, et se regardait toréer, en se criant un « Oooléééééé ! » aussi long que sa passe. El Juli « siente » el Toreo ! Et cela, c’est presque nouveau! Avant, on attendait le Juli, sa cape, ses banderilles, son épée… mais très peu sa muleta.
     Sa faena de Vista Alegre, à Madrid, le jour de la despedida de Curro Vazquez, est considérée par beaucoup, comme « le faenon » de l’année. Ajoutez à cela le toro grâcié de Linares, les faenas d’Arles, et quelques autres encore. El Juli est devenu un grand muletero, et c’est à ce niveau qu’il peut battre ses concurrents au toreo « trop musclé », comme le Fandi, même s’ils essaient parfois de faire un peu de dentelle, comme Ferrera.

     Qu’on le veuille ou non, le Juli caracole toujours en tête, à la fin d’une temporada  fertile en rebondissements : La blessure de Ponce ; le naufrage de Jose Tomas ;  l’explosion du Fandi et les provoc d’un Ferrera enfin triomphant.
     Que sera le Juli 2003 ?  « Alerte ! » ou pas « alerte » ? Quelle couleur, l’année prochaine ?
     Rendez-vous en octobre prochain… Si Dios quiere !

 

LES PRIX « VIA DIGITAL »

     26 Octobre : A voir le lieu où il se sont déroulés (Les salons de la Real Fabrica de Tapices) on aurait pu croire que les remises des différents trophées de la fameuse chaîne de télévision privée de Tve," Via Digital", aux vainqueurs de la dernière « San Isidro » de Madrid, allaient se transformer en une réunion « de marchands de tapis »… Il n’en fut rien, heureusement, et tout se déroula sous les meilleurs hospices, avec, pour la présentation, l’incontournable, indéboulonnable, « insiègejectablable » Fernando Fernandez Roman, et en magnifique peon de brega, de rouge moulant vêtue, Sonia Gonzalez.
     Hombre ! On la voudrait dans toutes les cuadrillas ! Si, si !!

     Grande ambiance, visages connus et jolis minois. Entre autres, l’épouse d’Enrique Ponce, bien plus jolie que son papa, Don Victoriano Valencia…

Pour ce qui est des trophées, ils n'appellent aucune contestation:
     Enrique Ponce : Matador triomphateur absolu de la feria de Madrid 2002
     Antonio Ferrera : Meilleure faena
     « El Fandi » : Révélation de la Feria
     Uceda Leal : Meilleure estocade
     Luis Miguel Encabo : Meilleur au capote
     Matias Tejela : Novillero triomphateur
     Pablo Hermoso de Mendoza (logiquement absent) : Rejoneador triomphateur

     Pour ce qui est des Ganaderos, Victorino Martin remporte le trophée au toro le plus brave - le fameux "Murciano" -  tandis que la corrida la plus homogène dans son comportement et sa présence fut celle de Carriquiri, qui a vu le triomphe de Ferrera et la grande confirmation du Fandi..

Chez les subalternes, ont été récompensés :
     Victoriano Garcia « El Legionario » qui a piqué aux ordres du  Zotoluco.(Grande prestation devant un Adolfo Martin)
     Fernando Tellez : Meilleure paire de banderilles.
     Roberto Bermejo : Le meilleur, à la brega.

La cérémonie a connu de jolis moments de joie simple et d’émotion, notamment avec un hommage appuyé, et totalement justifié, à la mémoire de Manolo Chopera, tandis que Curro Vazquez se voyait honoré, pour sa trajectoire artistique. 

 

A QUAND « LA LAMBADA » DES TOREROS ?

     27 Octobre :  Bon, avant tout… avez vous réglé vos montres ? Sinon, vous allez arriver trop en avance à la plaza, et serez d’un humeur massacrante… Aujourd’hui, horaire d’hiver « una hora, patras ! »

     Pas terrible, la dernière journée « des horaires d’été » !
     A Moscou, on n’arrête pas de refaire le compte des victimes  de « la libération du théâtre Dubrodka ». Drôle de libération ! On va dépasser les deux cents morts, au total… «Un moindre mal ! » diront certains… Certes, d'autres centaines de personnes ont été sauvées. Mais...
     Une page de plus, écrite au grand livre de la folie des hommes…

     A Paris, « pour du sport!» on a accumulé les violences, les insultes, les pires bassesses verbales. Collection de visages haineux et mentalités pourries. Qu’elles viennent de Marseille, de Paris ou d’ailleurs, ces « perspectives » ne disent rien qui vaille… Passons ! On appelle cela « de la culture », et l’on doit « tolérer », soit disant…
     Ben non, on ne tolère pas !
     Le monde taurin et les aficionados sont traités de sauvages, de monstres avinés… et, si l’on cherche dans les hordes de l’OM-PSG d’hier, on en trouvera  facilement quelques uns qui vous cracheront « La corrida ! c’est dégueulaaaaasse ! Cette violence, ce sang, aaaarrghh ! » Et ils s’arrêteront là, trop occupés à fracasser la tête du premier CRS qui passe…
     Bon, "c’est la foule ! c’est une façon de se défouler", dit on ! "Une façon d’oublier les dures conditions du quotidien…"  Oui, oui !

     Mais, je voudrais m’arrêter un instant à l’image  « éloquente » d’un certain entraîneur parisien qui, par ses attitudes, par ses regards, par ses gestes frôlant l’hystérie, n’est probablement pas pour rien dans cette haine imbécile, qui envahit les gradins parisiens.
     « Il » est intelligent ! (du moins, on le croit !), « ils » le sont beaucoup moins !
     « Il » est « à jeun ! «  (du moins, on l’espère.), « ils » ne le sont pas !
     « Il » devrait être un éducateur, un guide, un exemple ! Or, le voilà qui s’avance, les yeux exorbités, « la braguette en avant », dansant une mélopée qui fait plus penser à un paroxysme vaudou, qu’à une manifestation de joie, parce que son équipe a marqué un but… Ne pas s’étonner que ce spectacle, vu des tribunes, déchaîne d’autres passions, d’autres outrances, d’autres paroxysmes ! Una verguenza !

     A quand « la lambada des toreros » ? Imaginez un instant, un torero qui vient de mettre un estoconazo « dans tout le haut », à un Miura de 700 kgs, après une faena de rêve… Fou de joie, il entame une lambada, et joue « du paquete », bien moulé dans sa taleguilla… Señores ! Por favor !
     Et « c’est nous, les monstres, les violents, les dégueulaaaaaasses ? C'est nous "les tordus"? » 
     L’hystérie collective n’a pas encore atteint le monde « des toros », ni celui des aficionados. Parfois, quelques yeux injectés ne contrôlent plus des flots de haine qui s’échappent d’une bouche pâteuse… mais, dans l’ensemble, le public aficionado sait se tenir, par ce qu’il sait ce qui se joue, quelques mètres plus bas… la vie, la mort, tout simplement.
     Il arrive bien à quelque torero de hurler sa victoire, le visage « explosé » par l’effort, la tension, l’émotion du moment… Il arrive même à certain d’éclater en sanglots, à ne plus pouvoir s’arrêter, comme Emilio Muñoz, le jour de sa première Puerta del Principe, à Séville…
     Mais jamais on a vu de telles manifestations « en traje de luces »…
     A quand, « la lambada des toreros » ? Jamais, on l’espère…

     Hier, que ce soit en Espagne ou au Mexique, personne n’a eu l’occasion de danser « la lambada »… même pas l’entraîneur du Real Madrid !
     Fernando Robleño voulait finir sa saison en beauté, prenant seul, six toros. Cela n’a pas marché. A Monterrey, la corrida fut décevante, et le Zotoluco dut offrir le sobrero, pour pouvoir ouvrir la Grande Porte.

     26 Octobre – MEJORADA DEL CAMPO (Madrid) – Presque ¾ d’une petite plaza :
     Echec sur toute la ligne du « unico espada » de Fernando Robleño, non  loin de chez lui, et après les triomphes que l’on sait. Peu de public ; une corrida mal présentée et qui ne donna rien ; un torero peu inspiré, et court de registre.
     Six toros del Quintanar, de peu de présence, faibles et sans jus. Les meilleurs furent les deux et sixièmes.
     Fernando Robleño connut les résultat suivants : Ovation – Vuelta - Oreille – Deux oreilles – Applaudissements aux deux derniers.
     Salida  a hombros « pour la photo ! »

     26 Octobre – MONTERREY (Mexique) – 1ère de la feria – 8000 personnes : Corrida très décevante de Mimiahuapan. Seuls ont servi les premier de Mendoza et second de Rafael Ortega. Pour le reste, « freins bloqués ! ».
     Pablo Hermoso de Mendoza a connu quelques difficultés, en particulier dans une chute, heureusement sans mal, alors qu’il montait « Danubio ».
     Rafael Ortega a été « trop vaillant », essayant de sortir des passes que ses toros n’avaient pas. Aurait pu peut-être mieux faire, face à son second, s’il avait mieux choisi sa distance.
     Zotoluco avait connu une noire malchance, avec son lot (Palmas et un avis, respectivement). Il décida d’offrir de sobrero, en septième, et il mit le feu à la palza. Deux oreilles et sortie en triomphe.

     Pour le reste… c’est aujourd’hui que cela se passe :

     El Fandi fait son entrée au Mexique, cet après midi, à Guadalajara. Arrivé vendredi, il a été reçu dans un grand programme de « Tv Azteca », où l’on a passé les images de ses dix meilleurs paires de banderilles, cette année, en Espagne. Pour « El Fandi » commence la conquête du Nouveau Monde…
     Au cartel de Guadalajara : Bohorquez, devant, puis Fermin Spinola, Fandi et Antonio Bricio, devant des Teofilo Gomez.

     Morante de la Puebla débute aujourd’hui, à Monterrey, pour la deuxième de feria. Le Mexique a gardé le souvenir de sa grande faena, à la Mexico, l’an passé. Il le sait fragile, sensible… artiste ! Le Mexique « exigera de lui », mais saura également « l’attendre »…
    Monterrey: Le Morante de la Puebla sera accompagné du Cuate et Alejandro Amaya, face à un lot de Fernando de la Mora.

     Pablo Hermoso de Mendoza n’est pas trop content du sale coup que lui a fait l’association des matadors mexicains. Il pense annuler une trentaine de contrats, prévus en mixte, dans des petites plazas, où il pensait mettre les toreros « en vedette américaines », tandis qu’il sortait « en grosse vedette ». La nouvelle donne implique deux possibilités : Soit, il ne torée, qu’entouré de rejoneadores ; Soit, il torée avec des matadors, mais il passe en premier.
     Le Cavalier navarrais sera, ce dimanche, à Toluca.

     A quelques milliers de kilomètres « plus bas », Lima donne aujourd’hui, sa première corrida de la Feria de los Milagros 2002 :
     Toros de La Viña, pour Vicente Barrera, Rafael Gastañeta et Igancio Garibay.

Voir les programmes des Ferias d’Amérique du Sud dans la rubrique « Cartels »

 

FESTIVALS « DE BONTE ET DE GLOIRE »…

     28 Octobre : Tandis que toute l’actualité se déplace sur Mexico, et sur un gros conflit qui se prépare entre les organisateurs de corridas, sous la présidence du moins diplomate d’entre eux, Rafael Herrerias, d’une part, et l’Association de matadors, novilleros et rejoneadores mexicains, d’autre part, menée par Mauricio Portillo… en Espagne, on s’amuse. Mais on s’amuse « sérieusement », et toréant…

     La saison est terminée. On commence à « ajuster » les comptes. C’est la période de « Liquidacion ». Quelquefois, il y a « surprise » ! Aussi, entre deux abrazos et quelques regards « en dessous », certains toreros se disent qu’ils se sont joué le cuir pour presque rien, et décident d’aller voir ailleurs. C’est le cas, dans les dernières 48 heures, du novillero Manuel Escribano, qui laisse le fils de Florentino Diaz Flores pour son « staff » franco espagnol, avec, en directeur artistique, Manolo Cortes. Hier, c’est El Califa qui décide de rompre avec Ignacio Zorita, dont il n’est pas satisfait. Une poignée de main… et tchao ! Quel sera le prochain ? Et qu’est ce que cela changera. Quand « le train » est passé…

     Pour le reste… vacances, grand air, adieu le stress !
     Et tiens, pour se détendre… si on allait toréer ! Comme un seul homme, les toreros se donnent rendez vous, s’habillent « de corto », ou « en traje campero », et vont batailler de concert, au bénéfice de quelque bonne cause. Ce sont les festivals de charité, « los festivales beneficos ». En général, on s’y régale, et les toreros, également. Festivals de bonté et de beauté..

     Ce fut le cas, hier, en deux endroits « muy taurinos » de la géographie taurine espagnole : Sanlucar de Barrameda et Chinchon. L’une fleure bon l’embouchure du Guadalquivir, et l’autre, historique, réunit tous les clichés authentiques et glorieux de la sévère Castille.

     A Sanlucar, le festival réunissait des « subalternes », des banderilleros connus, des fameux peones de brega. Pour une fois, ils étaient « devant », et  ils étaient « les maestros ».
     Dans le callejon, leurs patrons n’en perdaient pas une miette, les encourageant, et se mettant même à leur service… Ainsi, le Juli, en civil, le pull attaché autour de la taille posa deux paires de banderilles. Padilla s’en alla péguer quelques chicuelinas avec son frère. Cela s’appelle « Aficion y cariño torero » !
     A Chinchon, sur la traditionnelle place, connue dans le monde entier, car elle fait la pub pour l’Espagne « en toutes les langues », c’est Julio Aparicio qui monte le festival, comme le fit son père, et le cavalier Manuel Vidrié.
     Cela s’est presque bien passé, car les novillos ne sont pas forcément au courant, au sujet de ce combat « de charité ». Hier, deux blessés, à Chinchon : Frascuelo et Reyes Mendoza.
     Qu’elle soit de temporada Grande, ou d’inter saison hivernale, la tauromachie est toujours sérieuse, et l’on y croise toujours de grands moments qui peuvent "changer les destins"…

     27 Octobre – SANLUCAR DE BARRAMEDA : Festival des Banderilleros, au bénéfice du Centre pour handicapés de la région. ¾ de plaza : Formidable après midi torera, pleine de détails et de grands moments d’émotion. Un novillo a été gracié, et des hommes se sont couverts de gloire. Que demander de plus ?
     Novillos de Zalduendo, Fuente Ymbro, Litri, Guadalema, Nazario Ibañez, qui donnèrent du jeu, sans pour autant être des babosas.
     Surprise ! Juan Montiel, banderillero vétéran et grand peon de brega, sort, à cheval, « de rejoneador » et arme « un taco », posant rejones et farpas, avant de mettre pied à terre et donner de bons muletazos. Deux oreilles.
     Grande actuacion du valenciano Luciano Nuñez, aujourd’hui retiré des cuadrillas et entré dans l’équipe « empresarial » de Valencia. Il donna une énorme demi véronique, banderilla avec le Juli, et monta une grande faena, rappelant à tous, qu’il fut novillero prometteur, en 1979, à l’époque "où il avait des cheveux". Muy torero, Luciano ! Deux oreilles.
    El Mangui a vu son maestro dans le callejon : Miguel « Litri ». Du coup, il se mit à toréer « à lo Litri », terminant sa vibrante faena par un desplante à genoux, dos au toro. Y olé ! Une oreille.
     Jose Antonio Carretero se montra complet, sous le regard de son nouveau patron, le Juli, avec lequel il banderilla, également. Faena classique, qui se termine à genoux. Deux oreilles.
     Mais, celui qui a littéralement mis le feu, c’est « El Pere », le sympathique et grand banderillero du Cordobes.Le feu!!!
     Tombant sur un magnifique novillo de Nazario Ibañez, El Pere s’est totalement lâché, enchaînant des suertes baroques, très spectaculaires, toréant pieds joints, tirant de grandes séries, la taille cambré, le regard dans les étoiles. Sur un petit nuage ! Euphorie totale, dans le callejon et les tendidos. Et c’est ainsi que la vie sauve fut laissée à ce brave novillo, tandis que le Pere en promenait tous les trophées, symboliquement.
     Moins de chance pour Oscar Padilla, qui toucha le plus dur de la soirée. Oreille.
     En Sanlucar, lo pasaron « en grande » !

    27 Octobre – CHINCHON - Festival pour l’Asile de San Jose – Plein : Le festival a attiré la grande foule. Malheureusement, les résultats n’ont pas été à la hauteur des espérances, deux toreros prenant de méchants coups, et un troisième ne pouvant toréer, du fait de la lésion mortelle de son adversaire. Il n’y avait pas de sobrero.
     Les novillos de Julio Aparicio et Héritiers de Pilar Martinez Rodriguez, ont donné peu de facilités.
     Frascuelo remplaçait le Cordobes et se montra facile lidiador, jusqu’au moment où il prit une méchante voltereta. Le torero donna la vuelta, mais on craint pour lui, la fracture de deux côtes et du coude gauche.
     Ortega Cano fit de tout, très souriant, bien gominé. Deux oreilles.
     Julio Aparicio se réserva le pire du lot : Tête dans les nuages, et de très mauvaises idées. Il des montra vaillant. Une oreille
     Robleño, venu en voisin, se croisa beaucoup, aguanta plus encore. Valiente ! Une oreille.
     Cesar Jimenez ne put que donner deux bonnes véroniques. Son toro « se descordo », se brisa la nuque, et il fallut le puntiller. Pas de sobreo, pas de toreo de Jimenez.
     Reyes Ramon eut le geste de céder deux quites à son malheureux collègue, puis se fit accrocher dans la faena, recevant un gros puntazo, à l’intérieur de la cuisse gauche.
     A Chinchon, le Festival 2002 ne fut pas de tout repos.

 

« FLASH » AMERICAIN…
« El Fandi » fait de grands débuts, hier, au Mexique.
Cornada pour "Albaicin", en plaza de Toluca.

     28 Octobre: On aura plus de nouvelles dans la journée, mais les premiers flashs "dominicaux" parlent du triomphe du Fandi, à Guadalajara, tandis que Vicente Barrera coupait la seule oreille possible, en plaza de Lima. A Toluca, malheureusement, c'est "Albaicin", le cheval de Pablo Hermoso de Mendoza, qui était "le" blessé de la journée.

     27 Octobre : GUADALAJARA (Mexique) – Plaza du Nuevo Progreso – Casi 3/4de plaza : Bonne corrida de de San Lucas, qui a remplacé les toros de Teofilo Gomez. Corrida bien présentée et de jeu correct. Le quatrième de lidia ordinaire a été honoré de "l'arrastre lent"
     Fermin Bohorquez est un cavalier au rejoneo classique et sobre. Le public apprécie, mais ne s’enflamme pas : Silence
     El Fandi faisait sa présentation au Mexique. Son premier toro se révéla très dangereux. Silence. Par contre, il put totalement s’exprimer devant son second, montant un grand show aux banderilles, suivi d’une bonne faena. Deux oreilles.
    Fermin Spinola coupa une oreille du premier, avec pétition de la seconde. complétant le cartel, Antonio Bricio : Une oreille du troisième, et une autre bonne faena au dernier, avec grande ovation.

     27 Octobre - MONTERREY - 2ème de Feria - Très mauvaise entrée :La corrida de Fernando de la Mora fut très décevante. Seuls les deux premiers donnèrent quelque jeu. Voyant cela, le public est parti avant la fin.
     Morante de la Puebla eut de très bons détails devant son premier toro de la temporada 2002 au Mexique, qui s'appelait "Debutante". Bonne faena un peu inégale, mais tarde à tuer. La pétition n'est pas assez forte. Rien à faire avec le quatrième.
     El Cuate donna une bonne faena à son premier adversaire, du nom de "Coqueton", mais tua mal, perdant les oreilles. A partir de cet instant, la corrida coula, corps et biens.
     Alejandro Amaya montra beaucoup de vaillance et d'application, face à un lot totalement adverse. Ovation et silence des peu qui restaient dans la plaza, à la mort du sixième. Corrida à oublier.

     27 Octobre - TOLUCA - Bonne entrée: Deux toros de las Golondrinas pour Pablo Hermoso de Mendoza, et quatre, bons, de La Mision, pour Marcial Herce et Leopoldo Casasola, qui sont sortis "a hombros".
     Accident pour Pablo Hermoso de Mendoza, qui se fait prendre dramatiquement pas son premier: Cornada interne, au niveau de l'estomac, pour "Albaicin", une des vedettes de la cuadra. Pas d'autres nouvelles pour le moment. Le navarrais coupa une oreille de son second adversaire.
     Marcial Herce, très artiste, et Leopoldo Casasola, torero vaillant et vibrant, ont triomphé sur toute la ligne: Même résultat pour les deux diestros: Oreille et deux oreilles, à leurs adversaires respectifs. Polo Casasola a reçu un puntazo à l'aiselle droite.
     Corrida triomphale, mais mauvaise impression laissée par la cogida d'Albaicin. 

27 Octobre – LIMA (Pérou) – 1ère corrida de la 56ème Feria de los Milagros: Mauvaise corrida de « La Viña », sans jeu, sans jus. Difficile et au péril « sourd ».
     Les toreros n’ont rien pu faire, que d’être volontaires, en vain. Silence pour le péruvien Rafael Gastañeta et le mexicain Ignacio Garibay.
     Seul, Vicente Barrera, très aimé à Lima, a pu donner sa mesure, face au quatrième, coupant la seule oreille de cette triste première corrida en plaza de Acho.

 

HERMOSO ET FANDI : CASTA Y TORERIA !

     29 Octobre : Qu’on le veuille on non, les toreros sont de êtres « à part », ne vivant que pour leur passion, et restant toreros, combattants et chevaliers d’honneur, même dans le callejon, entre deux combats.
     On est loin des « ces grands cravatés » qui prétendent mener le monde à grands coups de « j’ai décidé que… », et qui s’en vont parfois, offusqués d’un refus, se cachant derrière un « on ne m’a jamais parlé sur ce ton ! ». La « bonne éducation » nous empêchera d’aller plus loin…

     Ce dimanche, dans les terres lointaines du Mexique, deux toreros espagnols ont démontré cette caste, cette toreria, en un mot, cette grande classe.
     Peu importent, à ce moment–là, les millions, les intérêts, les conflits et les magouilles… Cela se passe « en deux secondes »…et, bien souvent, la mort est la seule compagne, toute proche.

     A Toluca, dimanche, cela ne s’est pas bien passé pour Pablo Hermoso de Mendoza. Son premier toro est remplacé, et le sobrero est un carcan. A un moment, « Albaicin » se fait percuter et culbute au sol. Le pauvre cheval se débat sous les coups de tête du toro, qui parviendra à le blesser au flanc.
     A peine s’est il relevé que le cavalier Navarrais s’est précipité sur le toro, essayant, à mains nues, de le détourner du cheval blessé. S’accrochant au flanc du toro, le prenant par la corne, Mendoza prit deux gros coups, au niveau de la poitrine et de l’épaule, mais finit par sauver son compagnon.
     On sait qu'« Albaïcin » a reçu une cornada interne au niveau de l’estomac, mais pour le moment, aucune nouvelle n’est parvenue au sujet de cet accident, et Pablo Hermoso de Mendoza prépare sa présentation, dimanche, à la Monumental de Mexico.

     A Guadalajara, « le Fandi » arrivait en conquérant, mais pas en pays conquis. Le public, qui ne remplissait pas la plaza, resta de glace lorsqu’il en termina avec son premier. Un toro « qu’il laissa passer », aux dires de quelque revistero bien cocardier « vert blanc rouge ». Par contre, les deux oreilles du quatrième n’appellent que peu de contestation. Mais ce ne fut pas la plus grande ovation.
     Ses deux collègues de cartel ayant entendu parler de l’impact du torero « de la moviola », mirent toute la vapeur pour défendre leur statut, et si possible, se montrer meilleurs que le phénomène. Fermin Spinola, en particulier, qui, après un grand quite par gaoneras, voulut démontrer que, banderilles en mains, il n’était pas un manchot.
     Le torero prit alors quelques risques inconsidérés, se retrouvant en grave danger, à la réunion d’un « por dentro », le dos aux barrières, trop serré. Juste au moment où le toro allait l’atteindre, un capote providentiel s’envola de la barrière… et détourna la brute. « Au bout du capote… », El Fandi ! Grande ovation, qui se répéta lorsque Spinola voulut brinder au public. Debout, les aficionados obligèrent le Fandi à sortir du burladero, et saluer à nouveau.

     Ce sont là « des détails », une goutte d’eau dans l’histoire d’une corrida, et d’une temporada… mais ces sont des détails qui traduisent courage, honneur de s’habiller de torero, intelligence de la lidia, vista… en un mot « Toreria », avec un grand « T ».
     Bien entendu, d’autres, plus modestes, moins brillants, peuvent avoir ces mêmes gestes. Ils en ont, bien évidemment, le même mérite. Cependant, que des vedettes, à chaque seconde sollicitées, aient ce sens de la lidia et du devoir… cela mérite un coup de chapeau. Asi que…Chapeau!

 

LA SAISON MEXICAINE : POUR LE MOMENT…CA VOLE BAS !

     29 Octobre : On ne parle pas des résultats artistiques… La temporada débute à peine.
     Les Espagnols arrivent, peu à peu. Hermoso de Mendoza doit faire face à une temporada plus difficile que prévue, tant dans les ruedos, qu’en dehors… Bohorquez tente sa chance, mais n’ayant pas le rayonnement du Navarrais, ce sera très dur pour lui. Les mexicains aiment le sang chaud. Ayyyyyyy ! Donc, ils vont aimer  le « Fandi ». De son côté, Morante a débuté, sur la pointe des pieds, mais « en torero ».
     Pour ce qui est des mexicains, c’est le Zotoluco qui fait parler de lui. Deux gros triomphes, ce week end : Celui de Monterrey, arraché à la dernière minute, samedi ; et une grosse faena, dimanche, à Tijuana, coupant les deux oreilles et la queue d’un toro de Begoña. 

     Non… où cela vole « vraiment bas », c’est sur le tapis vert ! Comme d’habitude, ce sont ceux qui ne sont pas directement devant les cornes, qui mettent la zizanie, et font que la saison 2002, débute dans un climat pour le moins… tendu.
     "A ma droite"... Rafael Herrerias, Empresa de la Monumental de Mexico, devenu, la semaine dernière, le Président de l’Association des Empresarios mexicains.
     Herrerias est « un personnage », dont le verbe haut, et les décisions à l’emporte pièce vont peut-être en diviser plus d’un, y compris dans son propre camp.
     "A ma gauche"… Mauricio Portillo, ex matador de toros, Président de l’association des Toreros Mexicains (matadors, rejoneadors et novilleros). Syndicat dur, qui veut faire la pluie et le beau temps, en défendant avant tout, les intérêts des professionnels nationaux. Ce que l’on comprend très bien… à condition de ne pas frapper « sous la ceinture ». Le coup du « permis de travailler », que l’on refusait à Ponce… Le soudain diktat aux empresas, au sujet de Pablo Hermoso de Mendoza, une fois que les corridas sont montées, et les contrats, signés…Un poil discutable !  « N’est il pas ? » (Comme dirait Tony Blair ?)

     Depuis quelques jours, les communiqués volètent allègrement, mettant en vedette les deux irascibles chefs… Déclarations fracassantes qui risquent d’envenimer les débats, d’autant que le Presse s’y précipite, avec délectation…
     Mauricio Portillo dit que Herrerias est un « Vende Patria », ce que l’on pourrait traduire par « traître à son pays », qui le livre aux forces ennemies… Et de poursuivre : « Si cela continue, la Fiesta taurine, au Mexique, sera celle « des étrangers ». En conclusion : « Je reste à mon poste, et je n’en sortirai que par la forces des baïonnettes ! » (Comme quoi, on peut être nationaliste, et connaître les grands classiques de l’Histoire des autres. Non, mais…)
     Rafael Herrerias secoue ses larges épaules, fracasse son bureau d’un coup de poing rageur (il en a vu d’autres, le bureau. Mais il se dit quand même que : « celui-là, il était fort ! Ca promet ! ») et lâche : "Le seul problème qu’a Portillo, c’est l’alcool ! A chaque fois qu’il prend un verre, c’est pour dire des bêtises (sous entendu : Il en dit beaucoup, donc… concluez !) Et de poursuivre:"Il n’a pas plus de puissance qu’une limonade ! Il ne commande que sur les quatre (sous entendu : … ! A vous ! ) qui sont autour de lui ! Tout cela pour imposer des toreros dont personne ne veut… "

     Aux dernières nouvelles, il paraît les deux viennent de lire "Toros 2000", et sont repartis en maugréant «Quel manque d’éducation ! On ne m’a jamais parlé sur ce ton ! »
     « Eh oui… là aussi, faudra s’y faire ! »
     La suite… au prochain Sommet !   

 

PAR LA FORCE DES BAÏONETTES…

     30 Octobre : On ne croyait pas si bien dire et prêtant, hier, à Mauricio Portillo, Président de l’Association des toreros mexicains, l’historique (et risquée !) déclaration… Aux dernières nouvelles, il « s’est fait virer » par son Comité directeur…
     Débarqué, le capitaine! Destitué, le Tyran ! C’est du moins ce que relate la presse mexicaine…
     En fait, quand on passe en revue la liste des membres de ce comité, et que l’on met en face, les déclarations pour le moins « ironiques » de Rafael Herrerias, au sujet de Portillo (Voir edito d’hier), on peut aisément penser que ces toreros n’ont pas eu envie de se mettre à dos la plus puissante des empresas, pour soutenir un homme qui, tant sur le fond que la forme, les envoyait dans le mur… c’est à dire, à un gros conflit, dont le résultat pouvait aboutir à de grosses difficultés pour toréer.
     Au comité directeur de l’Association, les  matadors Miguel « Armillita », « Zotoluco », Rafael Ortega, Jose Maria Luevano, Jeronimo, Carlos Rondero, Paco Gonzalez.
     Un nouveau président a été désigné, il s’agit du rejoneador Enrique Fraga.

     Avec la saison qui s’ouvre, dimanche, à la Monumental,  on peut imaginer qu’une grande part des conflits en cours va se solutionner rapidement.
     On sait, par exemple, que Pablo Hermoso de Mendoza a demandé à rencontrer les responsables « du syndicat », afin de discuter tranquillement sur le rang du rejoneador dans le cartel, et l’ordre de sa sortie.
     Le nouveau président étant lui même rejoneador, il est à parier, pour de multiples raisons, que Pablo Hermoso obtiendra gain de cause, et reprendra le chemin des corridas mixtes, même si les toreros prendront garde à ne pas se laisser berner par certains arguments qui frôlent le paradoxe.
     Par exemple:
     D’un côté, Mendoza dit : « Nous (rejoneadores) sommes des toreros « comme les autres », donc, nous devons occuper, dans le cartel, la place et l’ordre d’intervention qui correspond à notre « antiguedad »… D’où, « si un rejonedor » a reçu l’investiture « après » les deux autres toreros du cartel, il passera en troisième position, lidiant trois et sixième toros. (Portillo s’y opposait totalement, imposant que le cavalier, dans tous les cas de figures, passât en premier)
     D’un autre côté, Mendoza commente : « Avec cette formule de corrida mixte, lancée l’année dernière, j’ai donné de nombreuses occasions de toréer, à « des jeunes toreros » qui, sans cela, n’auraient pu  s’habiller « de luces » et s’exprimer… » 
     On est d’accord, et on applaudit ! Mais alors… Mendoza "n’est plus tout jeune", dans le métier. S’il torée avec « des jeunes toreros », il a toutes les chances d’être « le plus ancien » du cartel. Donc, s’il respecte ses propres paroles… il doit passer en premier. Pourquoi ne le fait il pas ?

     Des détails, direz-vous… C’est vrai ! Mais l’Histoire est faite de détails qui s’accumulent et peuvent transformer des destinées…
     Que va t’il se passer ? A priori, force restera « à la puissance et à l’argent »… comme toujours !

     En attendant… Mexico ouvre ses portes monumentales, dimanche. La corrida d’inauguration est un pari : Remplira t’on la plaza, avec deux matadors « de second rang », et « la » vedette Pablo Hermoso de Mendoza ? 
     Beaucoup de monde va suivre cela, avec grand intérêt (en particulier Portillo, chez lui, une main tenant le verre de wisky, l’autre frottant sa fesse (Ca pique, les coups de baïonnette !)… Si Mendoza ne remplit pas la plaza …

     Cartel: 3 Novembre - Monumental de Mexico: Pablo Hermoso de Mendoza, Manolo Mejia et Fernando Ochoa, face à un lot de Javier Garfias, dont les dehesas se trouvent à Huimilpan (Queretaro). La corrida est arrivée au corrales de la plaza. Bonne présentation et 491 kgs de promedio. A ver lo que pasa !

 

EN 2003, SEPT CORRIDAS DE SAN MARTIN POUR…EL JULI.

     30 Octobre : Doit on considérer cela comme une bonne nouvelle ? Oui, probablement… bien que !
     El Juli « prendrait » sept corridas de San Martin, l’an prochain. Selon la presse mexicaine, Julian Lopez serait déjà pré-engagé, devant les fameux Santacolomeños, dans les arènes de : Granada, Bilbao, San Sebastian, Logroño, Bayonne, Mont de Marsan et Arles.
     Beaucoup de plazas de Chopera, dans ce bouquet 2003 ! Au fond, pourquoi pas ? La caste est là, la noblesse aussi.
     Seul petit bémol… la présentation.
     On sait que les « Buendias brothers » ne sont pas les rois du « playero astifino » (armures large, très pointues), mais bien plutôt du  « cornicorto, astigordo, brocho, engatillado » (armures courtes, sans aigu, refermées vers l’intérieur et souvent « en crochet », vers le haut. Ouf !)
     Le tous est de savoir… jusqu’à quel point ? ou... jusqu'à quelle pointe ? Le nerf et l’agressivité ne compensent pas forcément ! Il n’est que de revenir à la corrida matinale de Bayonne, qui suscita bien des murmures.

     A suivre donc ! Juli, ses mentors et ses veedores ont ils pensé que l’allègre  comportement des San Martin pouvait lui permettre de faire parler la poudre ? Ou ses sont ils dit : « Hombre ! Les San Martin, « Santacoloma !… « cornicortos, astigordos, brochitos… ! » Là, également… il faut voir! Comme au poker..

     En attendant, Pepe Chafik  a rempli son carnet de rendez-vous, au Mexique : Sept corridas de San Martin : Trois pour Queretaro ; deux pour Puebla ; et une pour Mexicali et San Luis Potosi. Toutes les figures auront l’occasion de les lidier, puisque l’on relève, entre autres les noms de Ponce, Juli, Fandi et... José Tomas.
     Tiens, tiens ! N’avait on pas dit que, « lassé de tout », Jose Tomas s’en allait, non sans avoir, d’abord, toréé deux corridas, à la Monumental de Mexico… Ce qui est d’ailleurs confirmé, pour les 19 Janvier, et 2 Février.
     Curieux : Le ganadero de San Martin vient de déclarer qu’un de ses lots serait lidié par Jose Tomas et El Juli, en janvier… à Puebla !
     Alors ! Verdad o mentira ? S’en va ou s’en va pas ? Deux ou trois ?
     Alors ! Peut on tout lâcher, en Europe, parce que l’on a perdu « le feu sacré », et aller toréer deux (trois ou…) au Mexique « con mucha ilusion » ?
     Jose Tomas, « fait » au Mexique, ne nous préparerait il pas un retour à ses premières amours, du style « une ou deux temporadas complètes... là bas » ?
     Ayyy, Mejico lindo...!

 

MADRID: FOIRE D’EMBROUILLES... AVEC LE SOURIRE!

     30 Octobre : C’est parti ! On a ouvert « les enveloppes-surprise » ! Les six candidats qui concourent à la future direction des Arènes de Las Ventas, ont présenté leurs propositions.
     A grands renforts de conférences de presse et de mails, ils ont fait assaut de courtoisie, de sene de la communication et ...d’imagination. Plus sur « les à côtés » de la Fiesta Nacional à Madrid, que sur "le fondamental" que sont : « Le toro » et sa lidia, d’un côté ; Les hommes, et la promotion du futur, de l'autre.

     En bagarre, donc… Les Lozano, empresas sortants (et probables « rentrants » !) ; Justo Ojeda ; La Casa Balaña ; Paco Dorado ; le consortium « Ruedo Madrileño » (qui a des chances !) et l’ineffable Simon Casas, avec sa « Banf 2000 »

     Chaque prétendant est resté fidèle à sa personnalité, suscitant tout à tour, le respect, le soupir d’ennui, les sourcils en point d’interrogation ou… la franche rigolade ! (Essayez de remettre le tout, en face des noms précités !)
     Entre puissance financière, passé « taurin » et appuis politiques, on  peut penser que certains ont plus d’un naseau d’avance...
     Cela fait un peu penser au sketch de Robert Lamoureux (extrait) : « Avec ma femme, on a calculé qu’en gérant au mieux, en économisant le plus possible, en faisant attention… Eh bien ! Dans trois ans… dans trois ans, exactement… on ne sera pas plus avancés que maintenant ! »
     Résultat du sketch… dans un mois, environ !  

 

MADRID: FOIRE D’EMBROUILLES... AVEC LE SOURIRE!

     30 Octobre : C’est parti ! On a ouvert « les enveloppes-surprise » ! Les six candidats qui concourent à la future direction des Arènes de Las Ventas, ont présenté leurs propositions.
     A grands renforts de conférences de presse et de mails, ils ont fait assaut de courtoisie, de sene de la communication et ...d’imagination. Plus sur « les à côtés » de la Fiesta Nacional à Madrid, que sur "le fondamental" que sont : « Le toro » et sa lidia, d’un côté ; Les hommes, et la promotion du futur, de l'autre.

     En bagarre, donc… Les Lozano, empresas sortants (et probables « rentrants » !) ; Justo Ojeda ; La Casa Balaña ; Paco Dorado ; le consortium « Ruedo Madrileño » (qui a des chances !) et l’ineffable Simon Casas, avec sa « Banf 2000 »

     Chaque prétendant est resté fidèle à sa personnalité, suscitant tout à tour, le respect, le soupir d’ennui, les sourcils en point d’interrogation ou… la franche rigolade ! (Essayez de remettre le tout, en face des noms précités !)
     Entre puissance financière, passé « taurin » et appuis politiques, on  peut penser que certains ont plus d’un naseau d’avance...
     Cela fait un peu penser au sketch de Robert Lamoureux (extrait) : « Avec ma femme, on a calculé qu’en gérant au mieux, en économisant le plus possible, en faisant attention… Eh bien ! Dans trois ans… dans trois ans, exactement… on ne sera pas plus avancés que maintenant ! »
     Résultat du sketch… dans un mois, environ !  

 

BOGOTA, LA QUATRIEME DU TRIANGLE COLOMBIEN…

     31 Octobre : « Jamais été terrible, en maths ! »
     Tout comme les trois mousquetaires…étaient quatre, le « tryptique » Colombien se compose de quatre grande plazas et quatre ferias importantes. Deux d’entre elles sont de vraies ferias : Cali et Manizales. Les deux autres sont des cycles de temporada, étalés sur plusieurs week end: Medellin et Bogota… Vous suivez ?
     Les quatre constituent les gros événements de la saison « américano latine », avec Lima, Quito et, surtout, la Monumental de Mexico.

     Cali fut la première à dévoiler ses programmes 2002, avec part importante faite « aux jeunes ». Manizales base tout sur le retour de Cesar Rincon. Medellin en fait autant, baptisant sa feria du nom du  « petit géant de Bogota »…
     Et la capitale vient de dévoiler, hier, ses cartels.
     La boucle est bouclée, le triangle « à quatre côtés » est fermé… La saison Colombienne est affichée…

La Temporada 2003, à la Santamaria de Bogota est annoncée ainsi :
     18 Janvier : Novillos del Encinillo, pour Andres de los Rios, Manuel Libardo, et le triomphateur des novilladas de pré temporada.
     19 Janvier : Toros de Guachicono, pour Sebastian Vargas, Miguel Abellan, Fernando Robleño
     26 Janvier : Toros de Juan Bernardo Caicedo, pour Cesar Camacho, Manolo Caballero et El Juli
     2 Février : Toros de El Paraiso, pour Cesar Rincon, Manolo Caballero et Ramses Ruiz (Alternative)
     9 Février : Toros de Achury Viejo, pour Cesar Rincon, Pepe Manrique et El Fandi
     16 Février : Toros de El Paraiso, pour Miguel Abellan, El Juli et Ramiro Cadena.
     23 Février : Toros de Icuasuco, pour Cesar Camacho, Pepe Manrique, Ramiro Cadena et le cavalier Juan Rafael Restrepo. 

     Cartels très « fermés » : Chez les toreros espagnols, on note l’absence et Ferrera. Juli, Manolo Caballero et Miguel Abellan font « doblete ». Il en est de même pour les colombiens Cesar Rincon, Cesar Camacho, Pepe Manrique et Ramiro Cadena…