L'ACTUALITÉ TAURINE
(Novembre 2002)

SAINT-SEVER: UN RENDEZ-VOUS D’AFICION ET DE CULTURE…

     1er Novembre : Dix huit ans, déjà ! Vingt Dieux ! Dix huit ans que l’Automne rougit les feuilles et blanchit nos tempes (pas mal, hein !)… Dix huit ans que l’on fait à cette époque, le bilan de nos émotions d’été, de nos satisfactions et déceptions, de nos euphories et nos soudains abattements… Le temps passe, inéluctable, et les jeunes aficionados que nous étions sont devenus des « cuarantones » hâlés par la vie, et parfois cramoisis… (chacun se retrouvera !)
     Mais, tandis que les snobs de "l’aburrimiento organisé", font des citrouilles avec leurs marmots et se font presque peur en passant devant le miroir du salon (Bonjour Halloween !), « Novembre », pour ceux de chez nous, Aficionados du Sud Ouest, c’est aussi le rendez vous de Saint Sever : Semaine Taurino-culturelle !

     Saint-Sever: Toute une « grosse semaine » où conférences, débats, expositions, rencontres diverses tournent autour du mot « Tauromachie », le tout arrosé de fine gastronomie, de bon vin, et de flamenco au regard de braise…
     Le célèbre cloître de Jacobins résonne d’autres prières, d’autres mélopées, et l’air qu’on respire fait plus penser au campo andalou qu’aux brumeuses plaines landaises.(Bon ! Faut pas pousser quand même ! Des fois… on se caille !)

     La semaine Taurino Culturelle de Saint Sever, c’est avant tout Aficion et Amitié. 18 ans que ces deux mots cohabitent et se confortent. Alliant modestie, bonhomie, mais également une énergique détermination, la Peña « Jeune Aficion », et les divers organisateurs, savent programmer « tous azimuts », pour tous les courants d’aficion hispanique et taurine, pour tous les âges et pour toutes les bourses. Y eso vale mucho !

     Cette année, la 18ème semaine de Saint Sever se déroulera du 2 au 11 Novembre, avec certains points forts comme :
     Une conférence débat sur Rafael de Paula, par Jacques Lavignasse, écrivain et ami du célèbre Gitano. "Le torero et l’Homme", raconté avec le cœur et le talent. Paula « dans le ruedo et dans la vie », Paula dans l’Histoire et l’anecdote… Saint Sever a toujours été « du Paula ! », aussi, on peut imaginer l’accueil qui sera réservé à Jacques Lavignasse. (7 Nov – 21h  - aux Jacobins)
     Une autre causerie, où l’on reviendra dans le monde du Toro et des Arts des années 50, en compagnie de la nîmoise Annie Maillis, Docteur en lettres modernes, professeur, passionnée et passionnante. Dans le dédale des expressions artistiques, Luis Miguel et Picasso viendront côtoyer d’autres grands noms qui, peut-être au moment où ils exprimaient leur sentiment, ne savaient pas qu’ils faisaient « de l’Art », et que l’on parleraient d’eux, cinquante ans plus tard, du côté de Cap de Gascogne. (8 Nov – 21h – aux Jacobins)
     Durant toutes la semaine, des expos… Peintres, sculpteurs, photographes s’exposent allègrement. On retrouve en cette Toro Expo 2002, les noms des pionniers de la Semaine de Saint Sever, entre autres, Mathieu Sodore qui n’a pas du manquer une seule année…  (Expo « non stop », aux Jacobins – Vernissage, 2 Nov – 18h30)
     Signatures d’ouvrages taurins, au cours du Premier Salon du Livre Taurin, le 9 Novembre.
     Et puis, on va aussi « congresser ! » : Les 10 et 11 Novembre, la Fédération des Sociétés Taurines va siéger, pour la 86ème fois. Travaux intenses ! Prises de tête ! Prises de bec… le tout, bien amicalement, forcément. (Sont pas fous ! vont pas débattre « au McDo » du coin ! Viennent où l’on mange bien, et l’on boit chaud ! Z'ont bien raison!)
     Les Organisateurs de Corridas et novilladas du Sud-Ouest tiendront aussi Assemblée Générale. Là, c’est clair : Calendrier… et apéro !

     Chants et danses « d’en bas »…, gastronomie « d’ici étant », avec pour roi, Monseigneur « Cochon de lait »  (Spécialité du lieu)… Tertulias et discussions à n’en plus finir, « con puro y coñac ! Saint Sever, c’est tout cela ! L’Art et le sentiment avant tout… le tout enrobé de palpitations gustatives, et de frissonnements au bas du dos, tandis que s’envolent les belles flamencas et que la guitare ne s’endort que… tôt, le matin...
     L’espace d’une soirée, d’une poignée d’heures, Saint-Sever vous emporte vers l’Albaicin, le Sacromonte et ses blanches turpitudes ; vers le Barrio Santa Cruz, et ses mystérieuses promenades… Vamonos!

     Mais, bien sûr, on ne peut « vivre et parler Toros », durant toute une semaine, sans « vibrer la Tauromachie », bien serrés sur un tendido…
     Le 11 Novembre, à 10h30, il y aura « capea », pour ceux qui veulent aller « au bout du rêve », ne serait ce qu’une fois. Et le soir, à 16h, aux arènes de Morlanne, se donnera une novillada non piquée, avec quatre novillotes santacolomeños, de Bucaré, pour Miguel Luque (de Madrid), Curro Puya (de Sevilla), Francisco de Borja (de Granada), et « El Chino » qui, comme son nom ne l’indique pas, est d’Arles.

     Depuis 18 ans, la Peña « Jeune Aficion » (qui ne l’est peut-être plus, tout à fait) réussit des miracles. 2002 ne dérogera probablement pas à la règle… Aussi, vous pouvez déjà prendre le volant : La 18ème semaine de Saint Sever débute demain.
    Pour tous renseignements : 05 58 76 34 64

 

MEXICAN NEWS…

     1er Novembre : Ca chauffe, au Mexique ! On sait qu’ils ont le sang chaud et ils le prouvent tous les jours, soit dans la rue, soit dans les « despachos » climatisés des grandes empresas, soit encore, dans les colonnes de la presse…

     Mauricio Portillo, président de l’association des Toreros Mexicains, qui vient de se faire débarquer, refuse de partir et de rendre les clefs, tant que sa destitution n’est pas officialisée « par écrit ».Du coup, il profite de ce petit délai, pour lâcher les pires onomatopées… Faut dire qu’à ce sujet, certains ne s’était pas gênés, à son égard.

     La Presse Taurine de Monterrey est furieuse contre son empresa. Celle ci avait parlé de la présence à ses cartels de Ponce et Juli. A l’arrivée, Morante et Fandi ! Du coup, les chiens son lâchés… et les toreros espagnols doivent "courir vite" : Pour brillant que puisse être le Fandi, il est laminé :
     « Même si le Fandi est une honorable exception, les toreros trémendistes, ou spectaculaires, qui font peur par leur vaillance, finissent par ennuyer, au bout de trois fois, car ils font toujours la même chose…  De plus, la vaillance s’échappe par l’orifice des cornadas qu’ils reçoivent, souvent à cause d’un mauvais placement, d’une lourdeur, d’une maladresse de leur part, ou à cause du courage aveugle qui ne leur sert qu’à impressionner la foule »…
     Ben, mon vieux !

     Dimanche, ouverture de la Monumental de Mexico. Passez moi les tarifs…48000 places, il y a de quoi faire. Si l’on pose comme principe que l’Euro équivaut à un Dollar, et que pour un dollar, vous avez 10 pesos 25… faites vos calculs.
     Les places les plus chères (barreras) vous coûteront 480 pesos à l’ombre et 350 au soleil… Soient environ 47 et 34 Euros respectivement (ou donc : 308 et 223 Francs. Bon ! là on comprend mieux !)
     Les places les plus « baratitas », tout en haut : 40 pesos, à l’ombre, et 30 au soleil… soient 26 ou 19 francs… plus la paire de jumelles !

     Enrique Ponce fera campagne mexicaine, en deux étapes, désirant passer la Noël, à la douce chaleur de « Home, sweet home ! », et on le comprend…
     Pour le moment, le calendrier de sa première tournée s’établit ainsi : 16 Novembre, à Tlaxcala - 17, à Guadalajara – 20, à Torreon – 24 Novembre, à La Monumental de Mexico – 1er Décembre, à Guadalupe – 7 Décembre, à San Luis Potosi – 14, à Queretaro – 15 Décembre, à Orizaba – et, le 16… à la maison !

 

EL CORDOBES - PADILLA : MÊME COMBAT... A DEUX ETAGES DIFFERENTS !
Bilan de la Temporada 2002 – ( Suite 3)

     2 Novembre : Deux toreros « Sympas » ! L’un, foncièrement gentil ; l’autre, un poil lunatique !
     Le premier fut une grande vedette, se faisant à l’ombre fantomatique d’un père fameux, mais absent. L’autre devint vedette, à force de coups de boutoirs, à cent à l’heure, et de suicidaires portagayolas…
     L’un s’appelle Manuel Diaz, auto baptisé, peut-être à tort, « El Cordobes »… Et l’autre, Juan Jose Padilla, dit « Le Cyclone de Jerez »…
     Depuis quelques années ils sont arrivés « en haut » de l’escalafon… Le tout était alors, de s’y maintenir. Et là, ce fut une autre histoire.

     Après avoir brillé auprès des foules, tant dans les ruedos que dans la presse du cœur, Manuel Diaz s’est soudain retrouvé « en bas », et 2002 fut pour lui une année purgatoire, dans bien des domaines. Séparé de son épouse, fille d’un célèbre taurino, Manuel Diaz se trouva soudain…où il aurait peut-être toujours du être !
     De son côté, ayant pris de terribles voltiges en 2001 (San Sebastian, Séville, Pamplona), Padilla entra dans une « grande maison », pour assurer ses arrières. Certes, il toréa, mais « Le » Padilla d’il y a trois ans, n’est plus.
     La seule solution : « S’étourdir », en toréant beaucoup… Manuel Diaz « El Cordobes » a réussi à s’habiller 92 fois de lumières, sans pratiquement passer par aucune plaza importante.
     De son côté, Padilla a profité de l’irruption du couple Ferrera – Fandi. Cela lui a permis de toréer beaucoup… mais la médaille à son revers : Padilla est « dépassé », presque fini. Las cosas, como son!
    
Les deux toreros ont donc une trajectoire descendante commune. Pourtant, « au grand magasin » de la géographie taurine 2002,  ils ont « fonctionné », à deux étages différents :

     Manuel Diaz « El Cordobes »: (92 corridas, 192 oreilles et 11 rabos) Résultat que d’aucun jugeront fabuleux. Certes, le sympathique torero d’Arganda a multiplié les efforts et les sourires. La question n’est pas là… 
    
Le problème est que, presque abandonné de tous, le cordobes a eu toutes les peines du monde  « à rentrer » dans les cartels d'importance… Et s’il a pu signer un contrat dans quelque grosse feria « de seconde », c’est parce qu’il avait fait un tel boucan dans les pueblos alentours, que sa présence amènerait du monde, à coup presque sûr…
     Dans les grandes ferias « de primera » : Une corrida aux Fallas de Valencia, et un paseo, à la Feria d’Abril de Sévilla. C’est tout !
     Manuel Diaz put ensuite « mettre le pied » dans les ferias et plazas secondaires, de : Tolède, Granada, Alicante, Burgos, Santander, La Coruña, Ciudad Real, Albacete, Guadalajara et Murcia. Il s’y montra digne, d’ailleurs, coupant une oreille chaque fois, sauf à Granada.
     En France, les portes se sont gentiment refermées. No interesa ! 
     Pour le reste, plazas de troisième, quelquefois « portatives » ; arènes « de playa », pueblos y mas pueblos…
     De temps en temps, on apprenait que Manuel Diaz avait été bien avec le capote ; qu’il avait surpris par deux tandas de derechazos lents, templés, parfaitement enchaînés.. mais tout cela se noyait parmi les autres qualificatifs : Electrique, heurté, explosif, pueblerino… mais sympathique…
     Bien entendu, « ce public-là » marche, et les oreilles tombent : 192 oreilles et 11 rabos. Le problème est que « deux oreilles et rabo » dans une de ces plazas, c’est « une vuelta », à Madrid ! On se retrouve donc avec le paradoxe suivant : El Cordobes obtient le plus fort taux de réussite, mais dans « une autre planète »…
     Que sera 2003 pour Manuel Diaz ? Sans grande illusion sur son toreo, on espère le voir faire « de meilleurs paseos ». Sa gentillesse le mérite, et si le purgatoire 2002 peut lui avoir servi de quelque chose… pourquoi non ? Mais, on en doute…

     Juan Jose Padilla (80 corridas – 118 oreilles et 9 rabos) pourrait se montrer extrêmement satisfait de sa saison : Une autre casa d’apoderamiento ; plus de corridas toréées qu’en 2001, plus d’oreilles, moins de blessures…
     Et pourtant : A part Castellon, Jerez et surtout Mont de Marsan, avec les Victorinos, Padilla ne peut présenter aucun triomphe d’importance, dans une feria, ou plaza de grande catégorie. Il a même perdu son fief de Logroño, où l’on aimait « mucho » son toreo « macho »…
     Séville resta froide, Madrid le siffla beaucoup, puis…arrivèrent les tornades Ferrera et Fandi, qui soufflèrent le cyclone, comme une petite bougie… au point de le transformer en « un faire valoir » à leurs vertigineux tercios de banderilles.
     A ce sujet, la corrida de Dolores Aguirre, à Pamplona, fut l’image même de cette « terrible » passation de pouvoirs. Lourdaud, lent, Padilla fait trois tours de moviola, et pose une paire al violin… Dans les gradins, on sourit. Derrière le burladero, Ferrera et Fandi compatissent… Se voyant dépassé, ignoré, brocardé, Padilla se lance dans une faena au quatrième, d’où il sortira en lambeaux, après deux cogidas d’épouvante. Héroïque, fou d’orgueil, il alla au bout, et donna une vuelta, dans le respect de tous… Mais, comment répéter chaque jour, un tel défi ?
     Depuis, Padilla a ouvert maint paseo, essuyant les plâtres de maints triomphes offerts à Ferrera et Fandi. Et chaque fois, probablement, la blessure intérieure s’agrandit : « Il y a deux ans, c’est à moi, qu’ils auraient fait un triomphe ! ».
     Reste Jerez, où il sait être « un autre Padilla ». Reste Mont de Marsan, où deux Victorino, à la charge droite et vibrante, lui ont permis de tirer deux bonnes séries de naturelles… mais guère plus...
     118 oreilles dans des endroits que l’on aura du mal à situer, même avec le guide du routard… (Sahagun, El Egido, Villalon de Campos, Real del Becerro, Villarubia de los Ojos… et j’en passe ! ) Pourtant, contrairement au Cordobes, Padilla a fait pratiquement toutes les grandes ferias… et c’est là qu’est le grave échec. Certes, il y a quelques trophée, mais l’enthousiasme et la ferveur pour « este ! », ont disparu. Pamplona fait le moue, Santander, de même; Bilbao applaudit, alors qu’elle devrait lui être reconnaissante des exploits d’antan…Quant à Logroño…
     Que sera 2003 pour Padilla ? Probablement une nouvelle descente d’un étage. Certes, il banderille… Certes, il prend les corridas dures. Cependant, Ferrera et surtout Fandi, n’auront probablement plus besoin de lui, car entrant dans « d’autres cartels »… Juan Jose Padilla risque bien de rester abonné aux « dures de dures »… avec, cependant, plusieurs éléments qui jouent contre lui : Il ne va plus « a portagayola », et « d’autres » font meilleur spectacle, banderilles en mains…
     A vous de conclure !

     El Cordobes et Padilla, même combat, à des étages différents du grand magasin Taurino… El Cordobes et Padilla, un même horizon, tirant au gris noir !
     Mais, vous vous souvenez… ce n’est qu’une impression! 

 

MEXIQUE : "DIA DE LOS MUERTOS"…MAUVAIS TEMPS !

     3 Novembre : On disait souvent « Un vrai temps de Toussaint ! », et l’on partait prendre un grog, pour combattre la grisaille et le froid…
     Au Mexique, autre climat… et autre fête des morts ! Tradition où le religieux fervent côtoie le « carrément païen », avec squelettes et têtes de morts dansant une drôle de farandole, au nez des touristes ébahis. Des bougies partout, des ombres hallucinées… Dia de los muertos ! Mejico lindo!

     On aurait pu penser « Autre climat ! Autre Fiesta taurina! » En fait, il a beaucoup plu, également, au Mexique. En particulier à Monterrey, où l’on a suspendu la corrida d’hier. Et pour faire bonne mesure, vu les prévisions météo, on a également suspendu celle d’aujourd’hui.
     Ainsi, Zotoluco, Gutierrez et Fandi reviendront, le 22 Novembre, en nocturne. De même, Armillita et Cavazos, qui devaient en découdre, aujourd’hui, en compagnie de Fermin Bohorquez, attendront pour ce faire, le 24 Novembre.

     Par contre, pour le moment, tout se présente bien, à Mexico capital : Il semble qu’il y aura beaucoup de monde, aujourd'hui, pour l'ouverture de la Temporada Grande, à la Monumental.
     La revente fait des affaires: des barreras ombre, à 480 pesos, se sont montées à 1200. Tout le monde veut voir Pablo Hermoso de Mendoza, qui ouvrira cartel, lidiant premier et quatrième toros.
     A ses côtés, Manolo Mejia, torero de Mexico, fera son 49ème paseo, dans un ruedo où il a parfois brillé (20 oreilles et un rabo). Il sera accompagné du jeune Fernando Ochoa, de Morella, torero « de arte », qui s’est illustré en province, mais n’a pas ratifié sa qualité torera, à la Mexico. La corrida est de Javier Garfias.

     Pour le reste, on aura les yeux fixés sur Guadalajara où le Zotoluco, Morante et El Cuate, essaieront de s’entendre avec un lot de Pepe Gafias.
     Du côté de Tijuana, El Fandi retrouvera Rafael Ortega, en compagnie de Cesar Castañeda, face à une corrida de Santa Barbara.
     Ces trois courses feront l’intérêt de ce dimanche de la Toussaint, avec la novillada de Lima, où Ivan Garcia essaiera de « mettre le bon pied » en Amérique du Sud, alors qu’il a « patiné », au Mexique.

     Vendredi, les corridas du Mexique ont connu des résultats inégaux, avec pour tête de chapitre : Un faenon de Jorge Mora, en plaza d’Aguascalientes ; une grosse après midi de l’ex patron du syndicat des toreros, Mauricio Portillo, à Ciudad Guzman, et un mauvais lot de Xajay, en plaza de Juriquilla.

     1er Novembre – AGUASCALIENTES (Mexique) – ¾ de plaza : Corrida de Los Encinos, de bon comportement, en général.
     La corrida est ouverte par le rejoneador mexicain Horacio Casas, qui chauffe le public, mais écoute le silence. Pablo Hermoso de Mendoza aura ensuite une actuacion torera, précise, mais sans grandes envolées : Oreille et Palmas.
     A pied, Jose Maria Luevano va bien toréer, mais mal tuer. Silence et applaudissements.
     Triomphe de Jorge Mora, qui tombe sur un grand dernier toro, du nom de « Lucero », et lui monte « un faenon » complet, dressant le public dans les tendidos. Deux oreilles et rabo. Face à son premier, palmas.

     1er Novembre – JURIQUILLA (Mexique) – Casi Lleno : Corrida très décevante de Xajay. Seul le premier a permis le toreo. Les autres, mauvais.
     Zotoluco s’est montré professionnel, volontaire et consciencieux. Applaudi aux deux.
     Rafael Ortega s’est bien battu, en particulier en deux gros duels aux banderilles, avec le Fandi. Ovation, à l’un et pétition d’oreille au cinquième, que refusa le « Juez de plaza ». Bronca au président, et vuelta pour le torero.
     El Fandi a fait ce qu’il a pu, devant deux carnes. Le public a suivi ses efforts et ovationné sa bagarre, banderilles en mains, avec Ortega.
     On apprend, justement, que Rafael Ortega confirmera l’alternative du Fandi, le 1er Décembre, à La Mexico. La corrida sera encore de Xajay. Le troisième devrait être Fermin Spinola, (qui ne serait donc pas à la confirmation de Ferrera, le 17 Novembre). Tout reste à confirmer, mais, si un diestro mexicain décide de défier Fandi, avec les banderilles, cela risque de faire du bruit. On en aura une meilleure idée, aujourd’hui, après la corrida de Tijuana.
     El Fandi serait "répété", le 15 Décembre, à Mexico

    1er Novembre – CIUDAD GUZMAN (Mexique) – Plein : Bonne corrida de Campo Real.
     Les vedettes du cartel, Jorge Gutierrez et Oscar San Roman firent bonne figure, obtenant chacun, le même résultat : Une oreille et ovation.
     Mais la surprise vint de Mauricio Portillo, récemment débarqué de son « premier fauteuil », à l’Association des Toreros Mexicains. Vexé dans son amour propre, ou « libéré », Portillo s’est déchaîné, au cours de cette corrida, coupant respectivement deux et deux oreilles et la queue, laissant tout le monde sur le... flanc.

 

"LA" MEXICO OUVRE... MAIS ON PARLE DU FANDI…
Inauguration bien grise à la Monumental

     4 novembre : Grise était le chaquetilla torera de Pablo Hermoso de Mendoza, hier, à Mexico. Etait-un présage ? Un pressentiment ? Toujours est il que la corrida fut un semi naufrage, dont tout le monde est sorti l’âme en peine et les illusions en berne…
     Grise était la tarde, froide et pluvieuse. Certes, il y avait du monde, mais la corrida ne décolla jamais. Mendoza, vedette du jour, fut même un peu sifflé, lorsqu’il fit toucher "Mazantini". Enervé, le cavalier prit des risques, et fut même touché, en haut de la cuisse droite. Malgré tous ses efforts et tout ce qu’il demanda à ses chevaux, Pablo Hermoso de Mendoza échoua, et sortit en râlant.
     De leur côté, Manolo Mejia divisa les opinions, et Fernando Ochoa, complètement apathique, prit deux broncas et trois avis, en deux toros.

     Par contre, le soleil a brillé au cœur du public de Tijuana, complètement enthousiasmé par l’actuacion du Fandi, face au dernier toro de Santa Barbara. Deux oreilles et la queue ! Un triomphe qui constitue la définitive rampe de lancement pour David Fandila « El Fandi », dans les plazas du Nouveau Monde. On se doutait bien que cela arriverait, à un moment ou un autre ! Cela n’a pas traîné, et il se pourrait bien que l’on assiste à un « raz de marée Fandi », sur Mexico.
     Pour le reste « Pluie et grisaille ». Les corridas de Monterrey ont été reportées et Guadalajara a suspendu la sienne, hier, à midi. Zotoluco, Morante et le Cuate sont venus voir le ruedo, et se sont dit que « Ma foi ! Quitte à prendre une douche… autant la prendre à l’hôtel ! »

     Pendant ce temps, l’Espagne vit ses derniers spectacles officiels, et l’on prépare l’hiver… en toréant. Les toreros redeviennent « des hommes avant tout », bon fils, bons maris, bons pères de famille.
     Si vous avez une minute, allez donc sur le www.mundotoro.com de ce lundi 4 Novembre, il y a un magnifique reportage photos de Maurice Berho sur le premier tentadero de Lucia, la toute petite fille de Finito de Cordoba, en compagnie de sa jolie maman, et de son torero de père qui, s’il pouvait toréer aussi bien, en plaza de Madrid, serait un grand Numero Uno. A voir, en particulier, un extraordinaire cliché : Le torero fait un desplante « naturel », assis sur sa muleta, à quelques mètres de la vache brave, qui vient de sortir de la placita, et le regarde, depuis "son campo abierto". Superbe attitude torera ! Superbe cliché ! Quant à la petite, qui n’en a pas perdu une miette… une poupée ! 

    Les résultats du dimanche, au Mexique :

    3 Novembre – MEXICO (Plaza Monumental) – Corrida d’inauguration – 1ère de la Temporada Grande – Environ 37000 personnes – Temps froid et pluvieux :
     Le public a rapidement viré au « rugueux », et la corrida n’a jamais décollé. Les toros de Pepe Garfias, très bien présentés et bravucones au cheval, n’ont pas donné le jeu escompté. A part les deux premiers, ce fut un concours de soseria, percée de quelques sautes d’agressivité.
     Pablo Hermoso de Mendoza portait le poids de la corrida. Il a pratiquement rempli la plaza, c’est là son seul triomphe. Pour le reste, on le vit nerveux et « a menos », au fil de la tarde.
     Cela débuta pourtant fort bien, face à « Cotero », le toro de l’inauguration. Sous les ovations, Hermoso connut de bons moments, sortant « Ebano », « Fusilero », « Danubio » et « Mariachi ». Hélas, le toro baissa et la faena fit de même, le desplante du téléphone, cher à Carlos Arruza provoquant les derniers bravos. La division s’installa quand le cavalier tua mal, depuis le cheval, et mit trois descabellos, pied à terre. A la fin, quand même, les applaudissements prirent le dessus.
     Face à « Cantinero », le quatrième, Hermoso de Mendoza mit toute la pression, mais le toro se révéla très dur, tendant à fermer le passage aux barrières. « Campo Grande », « Chicuelo » et « Mazantini » furent mis à contribution, mais le public se fâcha tout rouge lorsque le cavalier se mit en danger, avec ce dernier : tampon et choc pour le cheval. Les mexicains, peuple cavalier, n’aiment pas cela. La faena tomba d’un coup et Hermoso de Mendoza en termina de deux pinchazos et un rejon contraire, non sans prendre un nouveau choc, en haut de la cuisse droite. Quelques bravos, et une sourde colère pour le fier cavalier…
     Otra vez sera ! Peut-être…
    Manolo Mejia (Turquoise et or) a joué « trop facile », face à son bon premier : Delantales au capote ; quite par chicuelinas ; une bonne première paire de banderilles… La faena commença «compassée », trop facile et pourtant nerveuse, le torero s’accrochant avec le tendido Sol. Pinchazo et une épée déclenchèrent une timide division.
     Par contre, il s’engagea totalement, face au cinquième, manso difficile. Volontaire aux banderilles, le mexicain « attaqua » le morucho, lui arrachant quelques bonnes passes, avant de porter trois quarts d’épée. Le public reconnut ses efforts et lui fit saluer une petite ovation.
     Fernando Ochoa (Saumon et or) connut une journée « sans » ! Aucune envie, peu de recours, paraissant naviguer dans la plaza comme un somnambule. Certes, il toucha les deux plus mauvais, mais jamais le public n’eut l’impression de quelque réaction. Un avis et sifflets, face à son premier. Deux avis et bronca, devant le dernier, du nom de « Ruidoso », devant lequel le torero de Morelia joua les « Jose Tomas », renonçant presque à descabeller, comme acceptant de recevoir les trois avis. Curieuse attitude que le public et la presse ne sont pas prêtes de lui pardonner.
     Dimanche prochain, deuxième corrida du Cycle 2002/2003 : Toros de Jose Maria Arturo Reyes Huerta, pour Fermin Bohorquez, à cheval, et les diestros « Zotoluco », Morante de la Puebla et Ignacio Garibay.

     3 Novembre – TIJUANA (Mexique)  - Grande entrée : Bonne corrida, dans l’ensemble, de Santa Barbara. Présentation inégale, mais offrant des possibilités.
     Rafael Ortega s’accrocha, à son habitude. Ovation et une oreille
     Le local, Cesar Castañeda obtint un trophée du cinquième.
     Mais le gros triomphateur, qui a mis le feu à la plaza : David Fandila « El Fandi ». Vuelta al ruedo, après pétition, à son premier, et grande actuacion, devant le bon dernier. Le public, debout, lui demanda de poser une quatrième paire de banderilles, et hurla d’enthousiasme devant ses galleos et ses sorties, en courant en arrière. Faena vibrante et… Dos orejas y rabo ! Le Fandi vient de « rentrer » au Mexique ! Si jamais il peut faire cela, à la Monumental de Mexico (et il va le faire), il en est qui vont avaler leur cigare, en Espagne…

     Les courses du samedi, au Mexique :

     2 novembre – JURIQUILLA – ½ plaza : Toros de La Paz, pour les cavaliers, et de Puerta Grande, pour les matadors. Corrida inégale, de comportement.
     Le rejoneador mexicain Rodrigo Santos ouvrait cartel : Vuelta
     Fermin Bohorquez se dépensa sans compter, face à un toro fade. Vuelta. Le Jerezano décida d’offrir le sobrero, auquel il coupa une oreille.
     Morante de la Puebla fut applaudi, en particulier devant le cinquième.
     Alejandro Amaya est passé tout près du gros triomphe, toréant magnifiquement, mais tuant « fatal ». Il décida également d’offrir un sobrero. Au bilan : Vuelta – Ovation - Vuelta. Epée de malheur !

    2 Novembre – MORELIA - (Corrida mixte, en nocturne) – Casi lleno (près de 14000 spectateurs) : Correda de Luis Felipe Ordaz, peu commode, sauf le deuxième du rejoneador.
     Pablo Hermoso de Mendoza se fit siffler à son premier, se montrant catastrophique au descabello. Par contre, gros triomphe devant son second adversaire, et deux oreilles d’apothéose.
     Mauricio Portillo se battit avec un mauvais lot (Sifflets et ovation), tandis qu’à la veille de son triste paseo à Mexico, Fernando Ochoa se montra à son avantage : Oreille et Ovation.

     2 Novembre – TOLUCA : Très grave blessure du novillero Cristian Ortega, par le deuxième de la tarde. Double cornada à l’aine gauche : une trajectoire de 15 cms qui remonte vers le haut et l’intérieur, sans rien léser, apparemment ; Une deuxième, de 15 cms également, à la base du pénis. L’opération, par le docteur Vazquez Bayoud, grand patron chirurgien de la Mexico, a duré plus de trois heures. Pronostic : Grave, sans mettre la vie en danger.

 

AUTRES PLAZAS : IVAN GARCIA COUPE UNE OREILLE,  A LIMA 

     4 Novembre : La feria de Lima a du mal à prendre son essor. Une petite oreille, l'autre jour, pour Vicente Barrera, et l’on parle d’autre chose. Hier, cependant, la deuxième novillada a connu plus de succès, au plan artistique. Par contre, le public ne vient pas.

    3 Novembre – LIMA (Pérou) – 3ème de la Feria de los Milagros – Seconde novillada – 1/3 de plaza : Cinq novillos de Juan Manuel Roca Rey, et un de La Viña, sorti deuxième. L’ensemble fut « juste » de présence, mais fit preuve de mobilité.
     Ivan Garcia se montra vaillant et torero, dans les trois tiers. Ovation et une oreille - Le mexicain Aldo Orozco entendit deux ovations – Mais c’est le jeune péruvien Juan Carlos Cubas, qui faisait sa présentation en piquée, qui causa la meilleure impression, coupant une oreille à son premier, et remportant le trophée au novillero triomphateur du cycle 2002.

     3 Novembre – MARACAY (Venezuela)  - ½ plaza : Toros de Tierra Blanca, dont les meilleurs furent les 1er et 3ème.
     Jose Luis Goncalves, torero d’Angola, que l’on applaudit, tant à Madrid qu’en France, vers les années 92/93, coupa l’oreille du premier. Palmas au quatrième – Autre torero qui promettait beaucoup, de novillero, dans ces mêmes années : « El Madrileño ». Cette fois, il ne put rien tirer de ses deux toros. Silence partout – De son côté, le torero national, Juan Silva ne put qu’exposer en vain. Palmas et silence.

 

ZARAGOZA : SIMON CASAS, VICTIME D’UN COUP « BANF »…

     5 novembre : Bof ! pas terrible, le titre, d’autant que ce qui arrive ne prête pas à rire. Et puis, pour apprécier un tant soi peu, il faudrait vraiment être à la page.
     Cela dit, en affaires « de Toros », les politiques s’y connaissent vraiment « en vacheries »… Oh, ce ne sont pas des grandes embuscades, finissant au corps à corps… Non ! c’est plus feutré, cravaté, bien mis… même si peu élégant. Voyez les donc, ils sont tous pareils !

     Allons-y ! Tout d’abord, cela se passe à Zaragoza. La plaza est, on le sait, gérée par la société "BANF 2000", à la tête de laquelle Simon Casas, Enrique Paton et Juan Miguel Villar Mir, et un groupe de sociétaires.

     La bombe a éclaté hier : Le député délégué à la Plaza de Zaragoza vient d’annoncer que l’on allait convoquer un nouveau concours pour la gestion de la plaza, sans accorder à la société BANF 2000, qui dirige le coso depuis trois ans, la dernière prolongation d’un an, à laquelle elle avait droit.
     Deux raisons à cela :
     Une, très logique : Les travaux de réhabilitation de la plaza (pour sécurité et meilleur confort des aficionados) ont fait perdre 3000 places de tendido, ce qui modifie sensiblement le chiffre d’affaire produit par un plein de « No hay billetes » : A plaza pleine, on passe de 600 000 euros à 426 000, ce qui change « un peu » les choses. D’ailleurs, la Banf  avait fait une note à ce sujet, demandant qu’en raison de cette modification, on rectifie le cahier des charges, et la somme que la Société devrait reverser à la Diputacion.
     On aurait pu décider deux choses : On s’asseyait à une table, et on modifiait le cahier des charges, pour la dernière année de la Banf.
     Ou alors, on relançait un concours, avec les nouvelles conditions, et la Banf pouvait concourir, avec une légère priorité, due à l’année qu’on lui faisait perdre, et ainsi postuler à quatre ans de plus…
     Oui mais voilà, la dite Diputacion, par la voix douce de son délégué Francisco Compes, relance un concours, en arguant d’une deuxième raison : « La temporada, au plan ganadero et artistique, n’a pas donné les résultats que nous en attendions ! » Hombre ! De quoi vous mêlez vous ? L’important, pour vous, n’est il pas de recevoir la somme prévue au contrat d’arrendamiento, à la fin ? Et si vous la recevez, c’est que le public est venu ? Et si le public est venu… c’est que la chose n’a pas été si mal. D’ailleurs, Enrique Paton a déclaré que le cours de cette temporada avait été fortement gêné par les travaux en cours, et que par ailleurs, « on avait fait pour le mieux, en fonction du marché actuel ». (Des explications qui valent ce qu’elles valent, et une saison « à analyser », en fonction de l’empresa, de l’actualité, mais aussi d’une aficion relativement frileuse.. On sait qu’il fait froid, en Aragon, mais, « avec la couverture » sur la plaza… pas d’excuses. Poca Aficion !)

     La « vacherie » donc, réside dans cette deuxième raison, et surtout, dans le moment où elle tombe.  Cela résume donc à dire : « Il est logique de demander d’autres conditions d’arrendamiento, mais, de toutes façons, on ne leur aurait pas donné la prolongation d’un an, parce qu’ils ont été mauvais… Donc, nouveau concours, et les compteurs à zéro, pour tous ! »
     Mais… où le coup est « super banf ! » super bas… c’est quand la Diputacion de Zaragoza joue ce mauvais tour "taurino politico economico … et tout ce que vous voulez-co", à Simon Casas et ses associés, au moment où ils sont en plein concours pour la gestion de la plaza de Madrid.
     La Banf 2000, on le sait, est un des six candidats qualifiés. Les propositions sont actuellement en étude, et décision va être prise incessamment. Faire ce coup-là, dans un tel contexte… c’est disqualifier Casas et ses amis ! Au lieu de « claveles » (On avait prévu des cartels à « un, deux ou trois oeillets » selon leur catégorie), Simon va devoir se tourner maintenant… vers les chrysanthèmes.

     On se prend alors à repasser l’histoire des dernières semaines… On sait que Simon Casas a fait de grosses vagues (mais alors, vraiment grosses !), au moment de l’annonce du concours pour Las Ventas. Par la suite, alors que les organisateurs ont été obligés de lui donner raison (ce qu’ils n’ont pas du aimer), Simon en a remis une couche…
      De là à penser que le coup de Zaragoza est « une vendetta madrilène », il n’y a qu’un saut de puce… Ce qui voudrait dire qu’en toros comme ailleurs, l’autonomie n’existe que sur le papier et dans les cocktails, mais « c’est Madrid qui décide »…
     N’étant pas très en forme, en ce moment, je n’ai pas la force pour « ce saut de puce »… pourtant, je fais tous les efforts !
     Malheureusement, on peut penser qu’à partir de cela… les candidats à Madrid, sont désormais… cinq! Et Casas a perdu Zaragoza.
     La "vengeance madrilène" est un plat qui se mange à la froidure des plateaux d’Aragon…Brrrrr!

 

FANDI A MEME GRACIE LE TORO…

     5 Novembre : Contrairement à nous, le Presse mexicaine ne se lève pas tôt… Si cela se trouve, elle ne se couche pas du tout, et, dans son euphorie due au triomphe du Fandi, elle en oublie certains détails d’importance.
     Ainsi, les premières noticias que nous vous donnions hier, cinq heures après la corrida, annonçaient que le Fandi avait coupé un rabo, en plaza de Tijuana, mais avaient oublié de spécifier que ce rabo était « symbolique », parce que « ce Fandi-là » avait bel et bien obtenu la grâce du grand toro, sixième de Santa Barbara. Trois tiers de grande apothéose, et l’indulto, pour « Hierbabuena », N°21 – 495 kgs. Du coup, trophées symboliques et deux vueltas d’enfer, dont une avec le ganadero Javier Borrego Estrada.
     Rectification est donc faite, qui conforte, si besoin était l’impact du granadino, dès sa deuxième parution, en terres mexicaines…

 

"EL TORO DE LA CARRETERA"…C'EST NOUS !

     7 Novembre : Le monde taurin est, chaque année, traumatisé par de terribles tragédies et de traîtres cornadas du destin..
     Non de celles glorieuses qu’un diestro prend un soit au soleil couchant, en portant une grande estocade recibiendo, "dans tout le haut", après une faena d’apothéose…
     Non, plutôt de ces cornadas obscures, surgissant de la nuit, ou au détour d’un virage, au petit matin brumeux… l’accident de la route..

     "El toro de la carretera" tue chaque année, et personne n’est épargné, du maestro de renom, à quelque plus discret banderillero…
     Tout le monde se souvient d’Antonio Jose Galan, l’an passé, plus jovial que jamais, plus (bon) vivant que jamais, à midi, dans le callejon de Bayonne... 
     A cinq heures du soir, Antonio Jose Galan n’était plus… Tout le monde a le souvenir de la chape de plomb qui s’abattit d’un coup sur la corrida d’Atanasio, à Lachepaillet. « Pobre Galan ! » 
     Ainsi, de Gitanillo de Triana, à Antonio Jose Galan ; de Carlos Arruza à Jesulin de Ubrique, (ce dernier toujours en vie, mais dont on dit qu’il ne reviendra jamais aux ruedos, et qu’il aurait même fait demande d’une pension d’invalidité à vie…), de nombreux talents et des tonnes de vaillances toreras se sont éteints, dans un fracas de tôles froissées. Le destin, dit on !

     Cette petite réflexion, à la suite d’un voyage éclair, par la route, en une journée marquée par une nouvelle catastrophe sur l’autoroute A10…  Carambolage en série, encore! Des morts, encore ! Du sang innocent, encore !  
     A qui la faute ?
     Je ne sais, mais un autre accident, mardi, entre Bayonne et Bordeaux, et un retour "musclé", mercredi, m’amènent à penser tout simplement, que « le Toro de la carretera… c’est nous, les humains ! »
     « Plus bêtes, plus égoïstes, plus lâches que nous, les hommes… tu meurs, à chaque kilomètre ! »

     On ne parlera pas des infrastructures… Nos gouvernants sont plus doués pour ordonner des « jumelles radars » qui vous tuent le portefeuille, plutôt que mettre la 64 et la 10, « à trois voies »… Une partie de l’inévitable catastrophe est là ! Vu le volume de trafic qui ne fait qu’augmenter, avec un nombre de camions à dresser les cheveux sur la tête, ce n’est plus seulement qu’une question de vitesse. C’est une question, uniquement, de jugeote et de civisme. En un mot, de pundonor…
     Une heure bloquée sur la route, et une intéressante discussion avec un routier français vraiment sympa, vous ouvrent les yeux, ou vous confirment ce que vous sentiez déjà..
     Les camions doivent, paraît il, maintenir leur régime… du coup, ils déboîtent, sur dix mètres, mettant souvent leur clignotant, au moment du soudain écart, si ce n’est pas « après », et s’embarquent sur une longue galopée, grignotant à grand peine, quelques mètres sur le copain qui, lui, garde son rythme… Cela peut se fait n’importe quand, n’importe où, même en côte… Et cela dure, "la tira"! Vous l’avez tous vécu…
     Préoccupé par la grosse voiture qui vous arrive « à fond » dans le rétroviseur, vous levez les yeux, et vous retrouvez face « à un mur », dont vous n’avez guère le temps d’apprécier les publicités. Deux camions, de front, qui jouent la course de chars dans "Ben Hur"!  
     Coup de frein, et là… on verra bien ce qui se passe ! Ceux qui vous suivent peuvent ne pas avoir la même concentration, les mêmes réflexes, ou les mêmes freins…que vous! 
     Les automobilistes qui marchent « au bluff », et vous pousseraient hors la chaussée, pour montrer que… « C’est moi que me v’là ! pousse toi ! »... 
     Ceux qui roulent doucement, sur la voie de gauche « pa fastidiar ! »...
     Ceux qui vous déboîtent sous le nez, alors que vous vous apprêtiez à les doubler...
     Ceux qui accélèrent, pour ne pas que vous les doubliez...
     Ceux qui vous doublent, et se traînent, devant vous… 
     Les clignotants aux abonnés absents ! 
     Les distances si courtes que vous avez la possibilité d’apprécier dans votre rétroviseur, la grosse verrue qui orne le pif du conducteur qui vous suit…
     Il est là..."le Toro de la carretera!"

     Ce n’est pas qu’une question de vitesse. C’est une question de civisme, de respect des autres, et de simple intelligence. Ce n’est rien de plus. Et surtout pas un problème de « 120, là où il fallait rouler à 110… », même s’il faut arriver à imposer la sagesse.

     Le chauffeur du lourd camion jaune qui, hier, à 8h20, prenait, à 90, sur la voie de gauche, la sortie bien courbée vers Bayonne, de la Rocade de Bordeaux, alors qu’il était entouré de voitures… est un assassin qui s’ignore. (on lui laisse ce crédit !) Il suffisait d’un écart, d’un coup de frein… et l’on avait « un nouveau Poitiers ! »… Et cela se passait… à 90 !

     « Le toro de la carretera » n’existe pas… C’est notre rythme de vie, et notre rythme « d’envie » qui font que nous courrons, certains pour gagner des sous, ou pour en faire gagner à d’autres… certains pour rejoindre le soleil, ou encore « leur belle », ce qui est la même chose… 
     Nous courrons « dans la tête », nous voulons gagner une perpétuelle bataille contre nous-mêmes… Nous courrons pour avoir les meilleures places, au concert ! Nous courrons pour arriver les premiers, à la caisse ! Nous courrons pour être les premiers, à l’Escalafon ! Certains même, maintenant, y arrivent, en courant « en arrière »…

     Alors, dira t’on… « vous voyez bien que c’est une question de vitesse… » Oui ! Mais pas celle à laquelle vous pensez ! Celle là n’est qu’une résultante !  Malheureusement, on a pas encore inventé la « jumelle radar » qui  pourra évaluer le taux de bêtise et d’égocentrisme de chacun… Donc, messieurs, continuez à verbaliser… puisque vous ne savez faire que ça !

     Tout cela est, encore une fois, bien éloigné des toros… quoique !
     En parlant de courir... L’Empresa de Nîmes annonce déjà, pour le 16 Février prochain, l’alternative de Salvador Vega. Le parrain en sera Joselito, et le témoin, Cesar Jimenez. Quant aux toros… n’allons pas trop vite ! Bieeeeen !

 

LA CHIRURGIE TAURINE…AU SECOURS DE WANADOO !

     8 Novembre : « Franchement, c’est à se demander ! » Vous qui êtes de aficionados, férus d’Internet, n’êtes vous pas de mon avis ? Depuis hier soir, sans crier gare, notre cher « wanadoodoo » s’est mis en RTT, sans que personne ne soit informé, sans qu’aucun clignotant ne se soit allumé… « Vous, les abonnez… Allez donc vous faire voir chez les Grecs ! que vous soyez branchés, câblés… vous êtes « ficelés. Donc, on en profite ! »
     Une seule solution, comme dirait Cyrano : « Le bistouri ! ».
     Oui, mais comment ?
     On va donc demander de l’aide et mettre les chirurgiens taurins sur le coup. Cela tombe bien, car ils reviennent, bien bronzés et en pleine forme, du Mexique, ou vient d’avoir lieu leur congrès annuel.
     Ils étaient venus de toutes les terres « où l’on court Toros » : Espagne, France, Portugal, Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela et, bien sûr, le Mexique. Accueillis par Rafael Vazquez Bayod, l’éminent chirurgien de la Plaza Mexico, les spécialistes de la Tauro traumatologie ont échangé, partagé, et étudié de nouvelles approches de la blessure « por asta de toro », le tout, bien sûr, dans une franche cordialité, et un cadre merveilleusement préparé par leur amphitryon.
     Le congrès s’est déroulé du 30 octobre au 2 Novembre, et l’on s’est mis d’accord pour se retrouver, l’an prochain, même date, même heure… à Toulouse. Voilà une décision, pleine de symbolique et de promesse. Cela s’appelle « du pundonor », de la Grandeur.
     Wanadoo ferait bien d’en prendre de la graine…

 

ZARAGOZA : LE MAL EST FAIT…

     8 Novembre : On se souvient de "la sortie" du Délégué de la Diputacion, quant au concours soudain décidé pour désigner une nouvelle direction de la plaza de Zaragoza, et à l’éviction de la Société BANF 2000, menée par Simon Casas et ses associés. Ces déclarations ne pouvaient faire qu’un mal énorme à un candidat à l’actuel Concours pour Las Ventas de Madrid…(Voir plus haut)

     Ne voilà t’il pas, aujourd’hui, que le Président de la Diputacion de Aragon soi-même, monsieur Javier Lamban, monte au créneau, et désavoue officiellement son délégué, le sieur Francisco Compes. La seule et unique raison pour laquelle on convoque un nouveau concours est que le chiffre d’affaire de la plaza se trouve réduit, du fait de la perte de 3000 places, suite aux travaux de réhabilitation des tendidos. Un punto… c’est todo !
     « C’est un peu tard, monseigneur ! » Le mal est sûrement fait… Les déclarations du sieur délégué n’ont pas du passer inaperçues, du côté de Madrid… et on aura du mal à rectifier la mauvaise impression qu’elles peuvent laisser.
     Paraît il que l’on va destituer le dit délégué …
     Et alors ?

 

LES DESIDERATA DE ZOTOLUCO !

     8 Novembre : Le matador mexicain s’entraîne  à fond, pour la corrida de dimanche, en plaza monumental de Mexico.
     A l’occasion d’une tienta de préparation, le Zotoluco s’est ouvert à la presse, et a déclaré qu’ ayant fait ses preuves, il n’acceptera plus, désormais, de prendre les Miuras. "Il a pris toute la camada, en 2002… Basta !"  
     Dieu sait si l’on apprécie le torero mexicain, et si l’on admire son parcours Européen. Mais… on peut penser qu’après cette saison… il n’aura pas à refuser les Miuras, et il n’aura pas à refuser les autres, non plus…
     La Temporada 2002 avait déjà été "très dure" à négocier, pour son apoderado. De plus, un toro qu’on laisse passer à la San Isidro (Adolfo Martin) et un autre, à Pamplona (Jandilla) , cela fait un peu beaucoup. Miura n’y est pour rien…
     Il faudra vraiment que le Zotoluco « fasse sauter » la Mexico, pour qu’on le revoie l’an prochain. On aimerait se tromper, mais… 

 

ON A VOULU BRÛLER LA VIEILLE DAME…

     9 Novembre : Des grandes plazas de toros du monde, Acho, à Lima, fait partie des trois plus anciennes, avec Sevilla et Zaragoza. On l’a construite en 1766, et elle fut « remodelée » en 1944.
     Plaza légendaire, dont les 13077 places, qui entourent un ruedo de 60 mètres, ont vécu de très grands moments de la tauromachie moderne, notamment depuis la création de la grande feria du « Señor de los Milagros », dont la première édition fut inaugurée, le 12 octobre 1946 par Manolete, Luis Procuna et Alejandro Montani, face à du ganado de La Punta.
     Depuis, les plus grandes figures ont défilé dans le ruedo devenu légende, se disputant le célèbre Scapulaire d’Or.

     Cependant, « le monde est ce qu’il est, et les hommes, ce que nous savons… », comme disait le Grand Charles... Le terrorisme est partout, même chez ceux qui, soit disant, défendent la paix et l’humanisme. Pour prouver qu’on est doux et gentil, on peut arriver à devenir violent et odieux. C’est ainsi… Du style "Si tu n'es pas non violent, je te casse la figure!"
     Le Pérou n’est plus « terre d’or ». Les misères s’y amoncellent, la sécurité est ce qu’elle est, et les dernières ferias de Lima en ont pâti. Par ailleurs, les anti-corridas y sont très virulents, et n’hésitent pas à utiliser les arguments les plus frappants, pour défendre leur cause.

     Dernier épisode ne date, il y a 48 heures. Six individus débarquent de deux voitures, et lancent des cocktails molotov sur une partie de la plaza où le bois et la brique se mêlent, dans la ferme intention de mettre le feu à la Vieille Dame. Heureusement, des ouvriers de maintenance de la plaza étaient là, qui donnèrent l’alerte et étouffèrent le début d’incendie. La police arriva, mais les auteurs de cet attentat étaient déjà loin.
     Nouvelle page, donc, de la violence « au nom de la non-violence ! ».
     Cela faisait un moment qu’on sentait venir cela, à Lima, où les spectateurs sont pris à partie, dans et hors de la plaza, par des groupes pour le moins vindicatifs. Le but est simple : Puisque l’on ne peut agir, "ni par la loi, ni par la force"… on installe la peur, pour que le public ne vienne pas.
     C’est réussi, puisque l’on en parle, ici et ailleurs.
     Le but de ce dernier coup de force sera t’il atteint ? On le verra dimanche, puisque se déroulera une des corridas les plus importantes du cycle 2002 : Vicente Barrera, Antonio Ferrera et la présentation du Fandi. La plaza se remplira t’elle ?
     En attendant, Acho… a eu chaud !

 

DE VRAIES ALTERNATIVES… COMO TIENE QUE SER !

     9 Novembre : Le monde taurin, comme tout monde où règnent les intérêts mêlés et le fric, est livré aux stratégies, tactiques et diverses magouilles dont on essaie de faire quelque échos, quand on les connaît. (C’est à dire… allez ! un gros 5%…).

     Stratégies et tactiques sont tout à fait licites, mais manquent souvent de panache…
     Ainsi le novillero que l’on va protéger en lui faisant prendre l’alternative dans la deuxième moitié de la saison, quand les grands rendez-vous sont passés. Il va toréer ensuite ce que l’on pourra négocier, en plazas de troisième et petites ferias, et on le lancera vraiment dans le grand bain… l’an prochain.
     Lucide, intelligent, pratique… et aléatoire !
     Si le garçon marche bien et confirme, ça roule à peu près. Quoique ! Il faut passer l’hiver. Il peut se passer des choses, de part et d’autres du grand océan, et, le printemps revenu, on peut avoir oublié quelques noms, et quelques promesses.
     Si le nouveau matador est « dans une bonne moyenne », ou dans une moyenne « moyenne »… c’est rendez-vous direct avec « le monton », le fond du classement où s’accumulent les toreros perdants et les illusions perdues.

     Et puis… il y a ceux qui « se la jouent », dès le début de la temporada, et se mettent face au destin, face au toros,  et face aux copains… Como tiene que ser !
     Ainsi , l’an prochain, trois novilleros attaqueront « de face », la fleur au fusil…Deux sont de vraies promesses : Matias Tejela et Salvador Vega. Le troisième est un bon animateur, dans les trois tercios, Ivan Garcia.

    Matias Tejela, vainqueur de cette saison novilleril, prendra l’alternative aux Fallas de Valencia. Castillan, très apprécié de Madrid, Tejela  doit continuer sur une courbe ascendante. Cependant, une crainte : le manque de pellizco, de duende. Les attitudes les plus artistiques semblent souvent « étudiées, préparées, répétées, et donc.. plaquées ! » A suivre, avec le toro de quatre ans.

    Salvador Vega se fera matador, le 16 Février, à Nîmes. Torero puissant, mais surtout « de arte », le malagueño peut faire un tabac dans l’escalafon supérieur. Voire si l’épée, qui a manqué tant de novillos, s’adapte plus facilement au toro. Le problème sera là. Si les choses vont comme prévu, Salvador Vega peut devenir un des toreros préférés de Sevilla.

     Ivan Garcia sera promu, à la feria de Castellon. Bon capeador et honnête muletero, il ajoute les banderilles, à son trousseau. C’est un torero animateur, vaillant et sympathique, qui peut bien tourner, dans les circuits de moindre catégorie. (C’est une impression ! – Bien sûr, on lui souhaite toutes les Puertas Grandes !)

     En tous cas…Chapeau !
     Bien entendu, certains diront : « Ils sont protégés ! Ils jouent sur du velours ! » Hombre ! Ils ont déjà beaucoup donné, pour pouvoir ouvrir quelques portes, et quelques cartels… mais il n’y a rien d’écrit, rien de certain, quand sort le toro !

 

MEXIQUE : LES CARTELS DE QUERETARO

     9 Novembre : Cinq corridas et trois novilladas composeront l’affiche de la "Feria Navideña", en la plaza Santa Maria de Queretaro, qui s’étalera du 16 Novembre au 25 Janvier de l’année « que viene »…

Les combinaisons sont les suivantes :
     Samedi 16 Novembre : Toros de Yturbe Hermanos, pour Ignacio Garibay, Leopoldo casasola et Alejandro Martinez. Les accompagnera le rejoneador Fermin Bohorquez.
     Samedi 23 novembre : Novillos de Magdalena Gonzalez, pour Aldo Orozco, Mariano del Olmo et Rodrigo Merino
     Samedi 30 Novembre : Toros de San Martin, pour Zotoluco, Jeronimo et El Fandi
     Samedi 7 Décembre : Novillos de Yturbe Hermanos, pour Rafael Rivera, Roberto Galan et Xavier Ocampo
     Samedi 14 Décembre : Toros de La Gloria, pour Jorge Gutierrez, Enrique Ponce et Alejandro Amaya
     Mercredi 25 Décembre : Toros de San Martin, pour Armillita Chico, Jorge Gutierrez et Zotoluco, qu’accompagnera le rejoneador Eduardo Cuevas.
     Mercredi 1er Janvier : Novillada de Magdalena Gonzalez, pour Juan Carlos San Roman et les deux triomphateurs des novilladas précédentes, qu’accompagnera le cavalier Jorge Hernandez Garate.
     Samedi 25 Janvier : Toros de Bernaldo de Quiros, pour El Juli, entouré des deux triomphateurs des corridas précédentes.

 

ANTONIO FERRERA : UN POINT D’INTERROGATION "PUISSANCE DIX"…
Bilan de la Temporada 2002 – ( Suite 4 )

     10 Novembre : Quel est le vrai Antonio Ferrera ? Celui qui, les yeux exorbités, la cravate arrachée, la chemise ensanglantée, ouverte sur la poitrine, défie le toro, le public, Dieu et tout ce qui passe à portée… parce qu’il n’est « plus là » ? Ou celui qui soudain se met à toréer comme « les élus », tant à la cape qu’à la muleta, totalement relâché, lent et seigneurial, auteur d’une des meilleures faenas de ces dernières San Isidro ?
     Quel est le vrai Ferrera ? Celui qui hurle sa rage, au point d’en devenir insolent et désobligeant envers ses concurrents, mais néanmoins collègues (incidents avec le Juli, à Badajoz et Dax) ? Celui qui exige et « veut dicter », au point que son apoderado le lâche en fin de saison, le torero ne pouvant arguer que de fades prétextes ?
     Où va Ferrera ? Il est l’un des triomphateurs de la saison 2002… et pourtant, on ne se bouscule pas au portillon pour l’apodérer ? Pourquoi ? Est il, à ce point, comme « une grenade dégoupillée », pour que l’on hésite à marcher à ses côtés ?
     Que va t’il se passer l’an prochain, pour Ferrera ? Entrera t’il dans une grande maison ? Trouvera t’il un indépendant ?  Voudra t’il "faire fructifier", mais se pliera t’il à la politique d’une grande écurie, renonçant à ses caprices ? Ou décidera t’il de continuer le combat, et de tout vouloir renverser ?
     A n’en pas douter, il en est un qui doit lui réserver quelque chiot de sa chienne… c’est le Juli ! C’est, peut-être ce qui peut faire hésiter quelque repreneur.
     Ferrera, avant, en voulait au Juli, parce qu’il l’empêchait de toréer… paraît il. Depuis le 17 Mai, Ferrera torée partout, et au lieu de triompher « limpio », devant le Juli, à chaque fois qu’ils se rencontrent, il lui joue, un sale tour, devant tout le monde. Normal que l’autre se rebiffe ! D’abord, dans la plaza, s’il le peut, et… l’an prochain, dans « les despachos »… s’il le veut ! Ne pas oublier, quand même, que Juli est N°1, et qu’il peut suggérer que « celui là, si ! Celui-ci, non ! »… On sera vite fixé ! Mais, de toutes façons, celui qui va apodérer Ferrera, l’an prochain, a intérêt à prendre du Guronsan…

     Sacré bond en avant du torero de Bunyola (Baleares), où il est né en 78, et afincado en Extremadure. 2002 sera l’année de sa plus forte « explosion » (et il s’y connaît…)
     Antonio Ferrera a toréé 75 corridas, pour 133 oreilles et 13 queues. (L’an passé, son bilan affichait 45 corridas et 78 oreilles)
     Sacré parcours : Triomphateur « musclé » de la corrida des Victorino, à Castellon ; Remarquable de classe et de lenteur, à Séville ; Triomphateur polémique d’un grosse corrida de Baltasar Iban, en unico espada, à Nîmes, le 8 Mai… Ferrera met le feu à Las Ventas de Madrid, le 17 mai, devant le toro « Gorrion », de Carriquiri. Deux oreilles et une sortie a hombros, incontestables. Encore plus que le triomphe, c’est « la manière » qui séduit. Tout le monde va en redemander… « de ce Ferrera-là » !
     Trois jours après, c’est la blessure de Vic Fezensac. Violente, douloureuse, en estoquant… Malvenue, au mauvais moment !
     Le torero reviendra à Madrid, et se fera respecter. Et le chemin glorieux reprendra, constellé d’oreilles, de passes lentes… et de courses folles.
     On fait la grimace, devant l’incident de Badajoz, le 24 juin (voir reseña – actualité Juin). Pas bien de faire cela, au Juli ou à un autre ! Pas bien… et pas bon !
     A Pamplona, il triomphe, mais c’est le Fandi que les navarrais adorent. Puis ce sera la cornada de Valencia, le 21 Juillet. Le torero n’en aura cure, et réapparaîtra le 30, à Calasparra. Un vrai bolide !
     Août sera une suite de succès, alternant le toreo calme, et le « 100 000 volts »… L’épée lui joue de vilains tours. On note de grandes choses, à Dax, à Bilbao, devant le premier toro de Torrealta.
     Septembre arrive avec des choses très positives, comme l’actuacion de Salamanca. Pourtant, on fait une deuxième grimace : Entre Ferrera, sa famille, et Luis Alvarez, son apoderado, auquel il doit « un paquet » (on ne parle pas d’argent !), les relations vont de mal en pis… jusqu’à ce que Don Luis dise « Basta ! J’en ai marre… »
     La saison de Ferrera se termine par un « Unico espada », de fin de saison, à Zafra, où il fait gracier son troisième toro de la Temporada : Un Sorando (14 Juillet), à Tarragona ; L’Alcurrucen de San Sebastian de los Reyes (28 Août), et le Zalduendo  de Zafra (6 octobre). Etaient ils des toros de « réel indulto » ?  La question reste posée, et la réponse est la suivante : C’était des toros « d’Indulto 2002 » : Un puyazito et 98 passes de muleta…

     Plus que le bilan, clairement positif, d’autant que Ferrera clôt sa saison par trois oreilles « télévisées en direct », à Valencia, c’est « la personne » qui pose question…
     Ce n’est pas nouveau… et le public le sent bien, ou va le sentir, très vite.
     Antonio Ferrera est un « écorché vif », naturellement, qui force parfois un peu la dose… Cela peut avoir des conséquences très positives, car il peut renverser « des montagnes de toros », mais… cuidado ! D’autant que publics et empresas peuvent lui préférer le Fandi, qui a la mauvaise idée d’être sympathique, et « buen compañero »… Comme, de plus, il a « un autre talent », et une autre marge de progression… cuidado ! Surtout si le Juli lève un doigt…
     Torero irrégulier, personnalité imprévisible… Antonio Ferrera sera en point de mire, l’an prochain. Partout, le public et la Presse « sortiront la loupe »…  A tous points de vue, la saison 2003 sera pour lui, primordiale, encore une fois…
     Mais… tout cela n’est qu’une impression !

 

RENDEZ-VOUS A MEXICO, ET LIMA…

     10 Novembre : La capitale mexicaine va vivre, aujourd’hui, la deuxième corrida de sa Temporada Grande, à la Monumental. Certains disent « la véritable ouverture ! », vu la grande déconvenue, dimanche dernier.
     Au cartel, huit toros de Jose Maria Arturo Huerta, pour Fermin Bohorquez, qui prendra les premier et cinquième, Zotoluco, Morante de la Puebla et Ignacio Garibay.
     Fermin Bohorquez tâchera de montrer « une autre tauromachie » à cheval, que celle de l’idole Hermoso de Mendoza. Le navarrais est génial, mais fait trop toucher ses chevaux. Le Jerezano, plus templado, peut plaire. Ce qui jouera un peu contre lui, dans un tel gigantesque decorum : Un petit manque de personnalité.
     Zotoluco revient à la Monumental Mexico, après une saison Européenne que chacun sait « difficile ». Il se devra de remettre les pendules à l’heure, et tout de suite. Quatre contrats à la Mexico, cette année… il est «homme de base ». L’an passé, il y a coupé sept oreilles, en quatre corridas. Dans toute sa carrière, il y a toréé 37 fois, coupant 25 oreilles, le rabo du toro « Venadito », et obtenant l’indulto du toro « Romerito », de los Encinos. Zotoluco est un « consentido », comme on dit, là-bas, un des préférés. A ver lo que pasa, hoy ! Voyons ce qui va se passer.
     Morante revient, après sa grosse faena, ici, en début d’année. Sans ces trois pinchazos… Mama mia ! La saison Espagnole fut ce que nous en savons… Donc, le Morante n’a d’autres recours que de mettre le turbo… Cependant, les « artistes », n’on pas forcément la même vision « du turbo »… Alors, adviendra ce que le ciel… et Morante décideront ;
    Ignacio Garibay a déjà toréé sept corridas, à la Monumental. Sept corridas, sept oreilles. L’an passé, ce fut une odyssée : Recevant son toro, a portagayola, il se fait percuter. Fracture du péroné gauche. Allez savoir où ce diable d’homme va chercher d’héroïques ressources… Il reste dans le ruedo, monte un lio et coupe les trophées. A n’en pas douter, Garibay aura pour lui « tout crédit de sympathie, ouvert », cet après midi, à Mexico.
     Paseo : 16h30. Dépêchez-vous, il reste quelques bonnes places. Sinon… là haut, au poulailler !

     Pendant ce temps, Pablo Hermoso de Mendoza sera en tête de la corrida de Guadalajara, qui verra un mano a mano entre Oscar San Roman et Jose Maria Luevano, devant une lourde corrida de Vistahermosa.

     L’autre pôle d' intérêt de la journée taurine : Lima, avec la troisième corrida de Feria del Señor de los Milagros, dans le contexte que l’on sait. Gros cartel, un des plus forts de la saison, qui permettra de faire le point sur l’aficion Péruvienne, et sur la capacité des antis à empêcher les gens de venir aux arènes, la situation économique n’arrangeant pas le tableau.
     Au cartel : Vicente Barrera, qui répète, après avoir coupé une bonne oreille, l’autre dimanche. Antonio Ferrera et El Fandi, qui débarquent, et vont mettre l’ambiance que l’on peut supposer.
     Fandi est « base de la feria », avec trois paseos. La Feria est « pour lui », et il mettra tout, en avant, en arrière ; à l’envers, à l’endroit.. et même « au violon », pour remporter le Scapulaire d’Or.
     Mais… Antonio Ferrera, qui a besoin de faire du bruit… ne sera peut-être pas d’accord !
     Ca va donner ! Suerte pa todos ! Et à demain…

 

« TRIPLE BRONCA » POUR LE MORANTE
Accident pour Fermin Bohorquez, en La Mexico

     11 Novembre : Titre violent ! Titre ulcéré ! Titre de déception ! Une de plus… La Morante de la Puebla est sorti, hier, de la Monumental de Mexico, sous une bronca féroce, probablement accompagnée de quelques centaines de coussins.
     Hombre, on sait qu’il est toreros artiste, et qu’en tant que tel, il est sujet à des sautes d’humeur, des baisses de tension, de vrais "hauts et bas" d’inspiration… 
     On a connu cela chez les plus grands… avant. Del Gallo à Pepe Luis, de Cagancho à Curro Romero, d’Albaicin à Paula… D’accord !
     Cependant, les temps ont changé, et le torero n’aura l’occasion « de s’exprimer », que s’il joue des coudes, et marque son territoire, dans l’escalafon. En passant, ferait bien , également, de « marquer des buts »… c’est à dire : couper des oreilles.
     Morante de la Puebla est le fin torero que l’on sait… l’artiste que l’on apprécie. Cependant, sa position est loin d’être commode, et il n’a pas le droit de laisser passer de telles opportunités. Faute de quoi, il pourra déboucher tous les flacons, mais seul, sur le pas de sa porte…
     Certes, il a touché le mauvais lot, hier… les deux pires. Mais… il n’a même pas essayé, et c’est ce que lui reproche tout le monde… D’un air bougon, il a « réglé ses deux affaires », et s’est retiré, sous deux broncas de première.
     Le Morante aura t’il une autre opportunité, à la Mexico ? Nul ne le sait ! Avec un Rafael Herrerias qui fait les cartels « au fur et à mesure », il est probable qu’il faudra négocier dur, pour à nouveau « entrouvrir la porte » de la Monumental. Et l’on ne parle que de celle du paseo. Pour ce qui est de « la Grande »… faut pas rêver !
     Dommage ! Un épisode de plus au triste feuilleton dont Morante est la pâle vedette…

     La corrida de Mexico n’a pas vu couper d’oreilles, mais fut intéressante. Zotoluco a confirmé qu’il est bien le N°1 du Mexique, et le jeune Garibay s’est montré très torero, mais n’a pas tué.
     Quand à Fermin Bohorquez, il a séduit les Mexicains, montant et toréant avec grande classe. Hélas, cette corrida aurait pu avoir un bilan dramatique pour le Jerezano, renversé par son deuxième adversaire. Heureusement, à priori, plus de peur que de mal.
     A noter que le Juli était venu assister à la corrida, et qu’il fut l’un des premiers à sauter au quite de son ami, restant à ses côté, jusque dans l’ambulance qui le menait à l’hôpital. On peut être « en vacances ! », mais on reste torero, et l’ami de ses amis… Chapeau !

     10 Novembre : MEXICO (Plaza Monumental) – 2ème corrida de la Temporada – 30 000 personnes, environ – Temps clair et frais – Pas de vent :  Bien présenté, le lot de Reyes Huerta, mais faible, soso, sans race. On note cependant l’excellent quatrième, de Garibay, qui aurait mérité un arrastre d’honneur. Brave, le premier, noble mais arrêté, le deuxième. On a un doute quant au dernier, qui montra un bon style, jusqu’à une malheureuse vuelta de campana. Les deux de Morante ne permettaient guère.
     Fermin Bohorquez (Ovation – Ovation) se montra excellent devant le premier. Le public apprécia sa monte et son temple. De plus, le cavalier fit vibrer le public, toréant et « s’adornant », avec le sombrero, mais aussi un mouchoir blanc. Très bonnes poses de banderilles, longues et courtes, et  grande prestation saluée par des « dianas floridas » (sonneries d’honneur, à la trompette)  et grandes ovations. Hélas, il tua mal, d’un rejon caido et deux descabellos.
     « Amistoso » sortit cinquième, à fond, « con muchos pies », et partit sauter immédiatement, au callejon. A peine revenu dans la piste, il poursuivit Bohorquez et son cheval « Licor ». Au niveau du toril, le cheval glissa et fit une terrible cabriole, projetant le cavalier à plusieurs mètres. Bohorquez percuta violemment le sol, où il fut chargé et piétiné par le toro. Heureusement, son cheval, en se relevant, lui fit le quite. Tout le monde au secours du cavalier, le Juli étant le premier auprès de Bohorquez. Très secoué, le rejoneador perdra connaissance et sera emporté sur une civière. Mais à peine aura t’il repris ses esprits qu’il reviendra au ruedo, de plaignant beaucoup, au niveau de la cage thoracique. Encore une fois, Bohorquez se montrera très torero, très valeureux, recevant une grande ovation après un pinchazo hondo et deux descabellos. 
     Retour à l’infirmerie, examen par le docteur Vazquez Bayod, qu’il l’envoie sur l’hôpital, craignant quelque lésion plus grave, au niveau de la poitrine et des côtes.
     Zotoluco (Grande ovation – Ovation) s’est montré « en N°1 » face à son premier « Oro Negro »- 487 kgs, qu’il toréa fort bien de cape, par véroniques et chicuelinas, avant de monter une faena de grand vibrato, toréant à gusto, sur les deux mains, avant de se mettre « à bout portant », quand le toro s’arrêta de charger. Grandes ovations et un trophée qui pointait, mais la demie épée et quatre descabellos en décidèrent autrement.
     Le sixième « Buen aroma » - 482 kgs – se montra réservé, « regardant beaucoup ». le Zotoluco s’accrocha, avec courage, essayant de sortir quelque bonne passe. Estocade entière, le toro tardant à tomber. Sans couper, le Zotoluco est sorti avec un cartel et un statut, renforcés.
     Morante de la Puebla (Bronca – Bronca) se montra apathique, « vide de tout », devant le plus mauvais lot. Pinchazo et deux descabellos, devant « Medio Siglo » - 500 kgs ; Pinchazo et estocade, pour « Predestinado » - 485 kgs. Certes, encore un fois, ces toros ne permettaient pas grand chose. Mais, pour le moins, pouvait-il « essayer »… Donc, trois broncas : les deux de Mexico… et la nôtre !
     Ignacio Garibay (Grande ovation – Ovation) a levé le public, face au quatrième de la tarde « Agraciado » - 496 kgs – Très bon au capote, par larga et véroniques de réceptions ; puis par chicuelinas marchées pour mettre en suerte, répétées, avec chic, au quite, Garibay mit à profit la bonne charge du toro, pour dessiner une faena complète, empreinte d’élégante toreria, en particulier sur deux séries de lentes naturelles. Final par trois dosantinas liées au circurrete, de Curro Rivera, et conclusion par manoletinas. Malheureusement, il lui fallut deux épées et trois descabellos pour en terminer, et le triomphe total s’estompa. 
     Le président en oublia de faire honneur au grand toro de Reyes Huerta.
     A nouveau, Garibay se montra très torero face au huitième, « Maravillas » - 520 kgs. Hélas, ce toro qui promettait beaucoup, fit une vuelta de campana, et termina apagado. Garibay s’accrocha, montrant à tous un réel désir de triompher. Pinchazo et estocade en arrière, pour une sortie très applaudie.

     Dimanche prochain, 3ème de la Temporada Grande à La Mexico : Confirmation d’alternative d’Antonio Ferrera, des mains de Miguel Espinosa « Armillita », en présence de Leopoldo Casasola. Les toros seront de Carranco.

     Par ailleurs, on pense que le Fandi sera accompagné de Rafael Ortega et El Conde, le 1er décembre, pour sa confirmation d’alternative à la Monumental. Les toros seraient de Xajay, mais on parle également d’un lot de Santa Barbara.
     De même, il se confirme qu’Enrique Ponce ne viendra que deux fois, à la Mexico : Le 24 Novembre et le 5 Février. A priori, il renoncerait à la corrida du 22 décembre (en compagnie de Pablo Hermoso de Mendoza, et « Cagancho », qui fera ses adieux). Trop près de Noël, qu’il veut passer en famille. Ce que femme veut…

 

BARRERA ET FANDI TRIOMPHENT A LIMA

     10 Novembre : David Fandila n’a pas manqué son entrée à la feria du « Señor de los Milagros », hier, en plaza de Lima, au Pérou: Deux oreilles du dernier toro, et salida a hombros. 
     Mexique, Pérou… le granadino joue « au Monopoly » et engrange les conquêtes. Inutile de dire que lorsqu’arrivera « la Colombie », cela risque de faire du bruit. Mais la route est encore  longue, d’ici Cali…

     De son côté, Vicente Barrera a confirmé le statut dont il jouit, en plaza d’Acho. Toréant relâché, connectant rapidement avec le tendido, le Valenciano a coupé trois oreilles en deux corridas, et signe, probablement, un rendez vous pour la dernière de Feria.

     10 Novembre – LIMA (Pérou) – Troisième corrida formelle de la Feria 2002 – ¾ de plaza : Mauvaise corrida de Teofilo Gomez, juste de présence et de forces, en général mansa et sans race. Seul le sixième, du nom de « Bienvenido », se montra excellent, et fut honoré de la vuelta posthume.
     Vicente Barrera (Vert d’eau et or) coupa une oreille de chacun de ses adversaires, sortant en triomphe, en compagnie du Fandi. Deux prestations similaires, face à un lot potable : Faenas reposées, toréant vertical, par courtes séries liées au pase de pecho. Deux faenas qui « arrivèrent facilement au gradin ». Tuant vite, Barrera  obtint un juste triomphe dans une de ses plazas favorites.
     Antonio Ferrera (Rouge et or) fut mal servi. On le vit brillant au capote, puis dans les deux duels avec le Fandi, banderilles en mains. Ensuite, il fit ce qu’il pouvait. Applaudissements et silence, respectivement.
     El Fandi (Vert bouteille et or) se présentait à Lima. Il ne put rien faire de très notable face à son premier, manso arrêté. Silence. Par contre, il perçut vite la qualité du sixième « Bienvenido », et lui monta un vrai « tabac » avec les banderilles, suivi d’un bonne faena « a mas », où l’on soulignera la qualité de plusieurs naturelles, longues et lentes (comme à Bilbao).  Faena que le public suivit, enthousiasmé, et deux oreilles justifiées, pour le torero de Grenade qui pourrait bien devenir « la coqueluche du Nouveau monde… » 
     Lima l’attend, de nouveau, pour le 24 Novembre.

 

REPOS ET TRANSITION…

     12 Novembre : Cette fois, c’est la bonne ! Ne vous étonnez pas si les chroniques de cette semaine sont du genre « Flash, en morse... » 
     Rien de trop spécial ni de trop grave, mais « hay que pasar por quirofano ! » Les hispanistes  comprendront… 
     On peut donc prévoir quinze jours à trois semaines de rythme "un peu chamboulé", dans Toros2000… Mais surtout, n'en concluez rien d'inquiétant, ni de définitif. Petite perturbation de 15/20 jours, pas plus... Les routiers nous promettent bien pire! 
     Mais, à toute chose  malheur est bon ! Aussi, vous allez découvrir, dans quelques jours, une nouvelle « plume électronique », un autre style, une autre Aficion, mais probablement, une même sensibilité taurine… 
     On vous en parlera plus avant, mais, d’ores et déjà… bienvenue au compagnon, qui va commencer avec nous, un nouveau chapitre de son aficion.
     Vous le connaissez, surtout si votre aficion est avant tout… torista !
     Son nom ? Chttt ! Attendez ! quelques jours, à peine !
     Ensuite, on travaillera ensemble, ce qui donnera l’occasion d’ouvrir de nouvelles rubriques qui, on l’espère, vous plairont. L’hiver est devant nous, plein de froidure et de brumes, au petit matin… Mais, « si Dios quiere », Toros2000 se lèvera sous un nouveau soleil…
     Son nom ? Chtt ! Attendez donc ! quelques jours, à peine…

     « En Flash », donc :

     Fermin Bohorquez est « bleu de partout », mais ce n’est pas trop grave. Quinze jours de repos, et il n’y paraîtra plus. Le cavalier Jerezano a eu beaucoup de chance, dimanche, à Mexico. Beaucoup de chance, et beaucoup de courage : Il remonte à cheval, malgré trois côtes fissurées (7,8,9èmes à gauche), des coups partout, à la poitrine, au visage, au poignet et à la cheville gauches. Une sacré rouste ! Et un vrai miracle.
     Cependant, ces douleurs sont atténuées par le gros succès obtenu, quoique sans couper d’oreille. La Presse et l’aficion, dans leur unanimité, soulignent la classe du cavalier andalou, sa monte parfaite et son élégante toreria, avec un mot-clef : Temple.
     A suivre donc, ce nouvel épisode du Rejoneo en terre de Mexique, « chasse gardée » de Pablo Hermoso de Mendoza… jusqu’ici. On notera qu’après un début de saison tonitruant, le navarrais marque un peu le pas (une oreille, dimanche, à Guadalajara), d’autant que sa suprématie fut un peu discutée… à Mexico.
     Va t’on opposer les deux cavaliers ? Pourquoi pas… 
     Rafael Herrerias a déclaré que la réglementation liée aux toreros étrangers, ne lui permet pas de monter un mano a mano Bohorquez –Mendoza, à la Monumental. Mais… les règlements ne sont ils pas faits, aussi, pour les sauter…a la torera » ? Qui vivra verra…

     En France, Eduardo Miura et Tyrosse sont encore sur la sellette : Hombre ! « Egoïne d’or » de l’ANDA… ce n’est pas donné à tout le monde! 
     Les héritiers de Don Eduardo ont beau dire que leurs toros « grattent beaucoup le sol », plus avec leurs cornes que leurs sabots… Vraiment « dur », le sol, du côté de Zahariche. En plus, un sol encombré de limes, de râpes à fromage, de papier de verre, de toile émeri… et, même, tiens ! Une égoïne !
     Quant à Tyrosse, elle a, un jour, fait un choix… et ce choix lui vaut, depuis deux ans, tous les calvaires du monde… Dommage ! 
     Espérons que les choses rentreront dans l’ordre, et que chacun rentrera chez soi : Les Landais, dans les Landes… et les Portugais, pues…
     Tyrosse doit changer de cap… et de Direction !

     Salvador Vega s’est vu décerner « le Traje de Oro » 2002. A n’en pas douter, c’est bien le premier qui va, « vraiment », au vainqueur de la temporada, dans le rang des novilleros.
     Ce magnifique trophée (un costume de lumières, richement orné) est mis en place par « Radio France », « France 3 » et « Sud Ouest ». Un jury se rassemble chaque année, qui l’attribue au plus « torero » de la saison, dans les arènes du Sud Ouest.
     A n’en pas douter, Salvador Vega, qui, on le rappelle, prendra l’alternative à Nîmes, le 16 Février, a marqué 2002, dans les plazas du Sud Ouest Français, notamment, par deux énormes prestations, en plaza de Saint Sever.
     C’est le septième « costume d’or » qui est attribué. Les précédents ont eu pour récipiendaires, dans l’ordre : Francisco Jose Porras, Miguel Abellan, Rafael Cañada, Sebastian Castella, Julien Lescarret et l’an dernier, Cesar Jimenez.

 

LA BATAILLE DE MADRID: ON PARIE ?

     13 novembre : Dans quelques jours, la Plaza de Madrid sera attribuée à une nouvelle Empresa… ou à la même. Et, plus on avance dans le temps, plus cette course à Las Ventas  ressemble à la Route du Rhum. Beaucoup de casse, beaucoup de gens qui s’arrêtent en chemin… A la différence près qu’ils ne démâtent pas… « On » les démâte…
     Ils sont six en piste… mais, déjà, trois ont pris de gros coups de tabac : Simon Casas et ses associés, avec l’affaire de Zaragoza ; Balaña, qui a l’argent, mais qui fait sourire le monde, sur des airs de « Et s’il mettait en pratique ses belles théories, à Barcelone, d’abord ! » Et en dernier lieu, Paco Dorado, qui vient de perdre, hier, la plaza de Cordoba.

     La société propriétaire de la plaza de Los Califas, vient de désigner pour quatre ans (avec possibilité d’une année supplémentaire), le groupe « Taurotoro », mené par le Sévillan Jose Maria Gonzalez de Caldas, entrepreneur en bâtiment et ganadero, propriétaire du fer de Castilblanco. A n’en pas douter, cette décision fait tâche dans le curriculum du Commandant Dorado, au moment de l’adjudication de Madrid. Si l’on désigne un autre… c’est que l’on n’est pas content du précédent… Digo yo !
     La nouvelle empresa est très consciente de la difficulté à amener du monde à la plaza. Donc, on va se rapprocher de l’Aficionado, par une présence plus effective, tout au long de l’année, une promotion des « nouvelles valeurs » ; l’organisation de forums et évènementiels visant à fidéliser le public ; une baisse des tarifs et un retour à certaines traditions comme le desencajonamiento, en public, des lots de la Feria, comme cela se faisait, au temps de la vieille plaza de « Los Tejales ». Bref, des idées, de l’énergie… pour un grand défi. Cordoba, plaza de première, est une des plus difficiles à garnir. Un comble, pour une cité qui a vu naître tant de toreros, et dont cinq ont été nommés Califes…
     Tous cela est bien joli… mais fait très mauvaise impression, pour l’ex Empresa Dorado, candidat à Madrid

     Qui reste t’il, pour Madrid ? Les Lozano, qui ont le poids d’une grande expérience de la Monumental de Las Ventas, et un bilan, pour le moins « enviable »…
     Reste la Société « Ruedo Madrileño », principal concurrent, composé de « ceux de Valencia », avec le précieux renfort de Luis Alvarez, qui, lui aussi connaît Las Ventas, par cœur. On murmure que ce groupe jouit d’importants appuis politiques, ce qui représente quelques poids de plus, dans la balance.
     Et reste, enfin, Justo Ojeda… qui bénéficie « de son propre poids ». Non, blague à part, et avec tout le respect qu’on lui doit, Justo Ojeda a une solide expérience des plazas « de toutes catégories ». Il fut brillant, à Zaragoza ; il mène bien Le Puerto ; il est depuis plus de quinze ans, à Huesca… Cela dit, Madrid est un gros morceau, et malgré son imposante stature…

     Qui gérera Madrid, l’an prochain ?
     Allez… on parie!  « Ruedo Madrileño », si l’on veut prendre quelque risque… Ou Les Lozano, si l’on veut jouer la sécurité.
     Vous avez déjà vu des politiques prendre des risques, vous ?

 

DAVID SILVETI : RECHUTE...

     13 Novembre: On apprend que le matador mexicain David Silveti vient, à nouveau, de perdre connaissance, lundi soir, après un entraînement, en vue de sa réapparition, samedi, à Monterrey, et son paseo, le 24, à la Monumental de Mexico.
     Examiné par un neurologue de Salamanca (Guanajuato), le diestro a été mis au repos absolu, et ne pourra pas reprendre l’épée.
     On se rappelle que David Silveti prit une très mauvaise cogida, le 19 Octobre, au cours d’un festival, à San Miguel de Allende. Curieusement, il toréa le lendemain, et ce n’est qu’après cette corrida que l’on décela un fort traumatisme crânien, qui se révéla préoccupant.
     Le torero semblait s’être bien remis, et attaquait son entraînement, sans problème apparent. Cette rechute signifie un probable coup d’arrêt à sa saison, et un suivi médical plus intense.
     David Silveti ne sera donc pas à la Mexico, le 24 Novembre, pour confirmer l’alternative du jeune Alejandro Amaya, en présence d’Enrique Ponce.

     De son côté, Ponce « attaque » sa saison mexicaine, samedi, à Tlaxcala, devant un lot de Reyes Huerta. L’accompagneront Jose Luis Angelino et Alejandro Amaya. Dimanche, il fera le paseo à San Luis Potosi, avec Zotoluco et Amaya, face à des toros de Marron.

 

LE PALMARES DE L’A.N.D.A : ANDA !!!!

     13 Novembre : A son habitude, l’association nationale des Aficionados ne prend pas de gants pour fustiger ce qui a eu l’heur de lui déplaire, tout en distribuant des satisfecit à ceux dont elle pense qu’ils ont œuvré pour le bien de la Fiesta.

     Voici donc le Palmarès de l’ANDA 2002, dans son intégralité, quant au fond et à la forme.

     Meilleur lot de Toros : Hoyo de la Gitana, à Vic Fezensac, le 30 Mai.
     Meilleur lot de Novillos :  La Quinta, à Ceret, le 14 Juillet.

     "Egoïne d’Or" : Eduardo Miura, à Saint Vincent de Tyrosse, le 23 Juillet.
    "Râpe d’Argent" : San Roman, à Beaucaire, le 27 Juillet
     "Lime de Bronze" : Montalvo, à Châteaurenard, le 6 Août

     "Plume d’Aigle" : Hommage à Joaquin Vidal

    Palmas :
     - A l’organisation des trois corridas-concours d’Arles, Dax et Vic-Fezensac
     - A la politique taurine de la ville de Lunel, pour le sérieux de l’organisation

    Pitos :
     - A la mauvaise foi de Christian Cazade (Mont de Marsan) suite à la publication  des analyses des cornes.
     - Aux commission taurines de Nîmes et Arles, qui ont maintenu les Victoriano    del Rio, déclarés afeités, par l’UVTF.

     Vote au Prix Popelin : Les quatre voix de l’ANDA sont attribuées à Stéphane Fernandez Meca.

 

TAUROFLASH… 3 !

     14 Novembre : Comme indiqué, il y a quelques jours… on entre dans la semaine de « faenitas muy corticas, lidiando por bajo, andandole al toro… »

     Antonio Ferrera est arrivé à Mexico, grippé, en provenance de Lima. Non seulement il n’a pu triompher, mais en plus, il y a pris la crève… Le triomphateur de Madrid confirmera son alternative dimanche, des mains d’Armillita, en présence de  Leopoldo Casasola, face à du ganado de Carranco qui vient de passer le premier reconocimiento vétérinaire, sans problèmes.
     Antonio Ferrera portera le même costume, blanc et or con cabos negros, qui le vit triompher avec les Carriquiri de Madrid. Du moins, c’est ce qu’on raconte… Un cousin germain, peut-être, car le costume de Madrid, ou ce qu’il en reste, doit être précieusement gardé, ou mis en vitrine. Un vestido de Puerta Grande…

     Enrique Ponce, qui, depuis qu’il a deux apoderados, n’en est pas à une cacophonie près, fera bien trois paseos à la Monumental de Mexico : 24 Novembre, pour la confirmation d’Amaya ; 22 Décembre, avec Hermoso de Mendoza et deux diestros mexicains (dont Zotoluco ?), pour les adieux de « Cagancho » ; et le 5 Février, pour le traditionnel « grand anniversaire » de la plaza. Au cartel : Ponce, Zotoluco, Juli et un jeune torero mexicain…
     En attendant, le torero de Chiva débute samedi, à Guadalajara. Dimanche, il devrait faire le paseo à San Luis Potosi… où la météo annonce un gros avis de tempête. Il va falloir prévoir de s’habiller en « k-way y oro » !

    L’Association des Critiques Taurins, section du Sud Ouest, à révélé, dimanche, son palmarès 2002 :
     Pour la meilleure corrida, dans cette zone : Le lot de Victorino Martin, du 15 Juin, à Aire-sur- Adour, lidiée par Zotoluco, Fernandez Meca et Davila Miura.
     Pour ce qui est de la meilleure novillada, sont récompensés les San Martin de Mont de Marsan, le 20 Juillet, toréés (ou destoréés !) par Jarocho, Raul Cano et, surtout, Manuel Escribano, qui, malgré trois oreilles et une sortie a hombros, « no escribio nada », ce jour-là. Les autres jours non plus, d’ailleurs…
     L’Association rend un grand hommage à Michel Bouix, qui vient de se retirer, pour l’ensemble de sa carrière, et de grands moments de piquero, dans nos plazas.

 

TAUROFLASH… 2 !

     15 Novembre : Quelques noticias, sur les deux rives du grand Océan. L’actualité n’est guère spectaculaire... beaucoup moins « qu’au milieu » du grand Océan. En effet, les concurrents de « la Route du Rhum » sont en train de lidier une terrible course au désastre, et hier, en face de la Galice, un pétrolier a fait peur à tout le monde, menaçant de se briser en deux et répandre sur le mer son noir présage…

Côté "Toros et Toreros", on notera :

     Le retour aux Ruedos d’Antonio Barrera. Encore plus noir que "la plus noire des marées noires", tel est le bilan de la saison 2002 de ce torero sévillan, qui a fait toute sa carrière au Mexique.
     On se remettra en mémoire cette malheureuse trajectoire : Début 2002, on apprend que le Casa Chopera prend en mains les affaires de Barrera. Le torero arrive en Espagne en mars, et torée sa première corrida... à la feria de Sevilla, le 8 Avril, où il est justement ovationné. Il n’y aura rien en Europe, jusqu’à la San Isidro,  le 23 mai où il faillit bien couper une grosse oreille à un Guardiola.
     Malgré ce, pas de contrat avant Eauze, le 7 Juillet, où un Salvador Domecq  lui inflige une sévère correction. Deux jours plus tard, à Pamplona, Barrera se montre héroïque devant le toro de los Millares qu’il sait l’avoir grièvement blessé. Le diestro veut précipiter les choses et réapparaît, le 21 Juillet, à Barcelone. Il se fait enlever, au quatrième muletazo, prenant une cornada compliquée et très douloureuse, dans la zone de adducteurs.
     A partir de là, on annoncera régulièrement le retour d’Antonio Barrera, mais on le repoussera sans cesse. Enfin, il fera sa réapparition, le 27 Août, à la Feria d’Almeria, mais, malgré toute sa vaillance, se verra contraint de jeter l’éponge. La lésion est là, bien présente, très handicapante. Antonio Barrera stoppe une saison qui l’a vu toréer 6 corridas en Espagne et France, pour une seule oreille, en partie discutée.. à Eauze. 16 corridas, en tout, pour 2002 (contre 43 en 2001)
     Le 2 Septembre, Antonio Barrera est opéré par le chirurgien du FC Barcelone, qui va le suivre, pas à pas, durant sa longue convalescence.
     A priori, aujourd’hui, tout est en ordre, et Antonio Barrera reprend le chemin des plazas : Réapparition, demain samedi 16 Novembre, à Maracaibo, au Venezuela, aux côtés du Fandi et du local Otto Rodriguez. Puis, Barrera s’envolera pour le Mexique, où il rencontrera le Zotoluco, en mano à mano, à Mexicali, le 24 Novembre.
     Voyons si la chance sourit à nouveau, car, sans parler des cornadas, on peut quand même s’étonner qu’un torero « intéressant », engagé par une grande maison comme les Chopera, n’ait pu toréer que trois corridas entre mars et début juillet : Sevilla, Madrid et Eauze… De plus, en étant très torero dans les deux premières… Curieux. 
     Cependant, le matador s’est montré très élogieux envers ses mentors. On va donc attendre. La Casa Chopera « garde » Fernandez Meca, pour 2003. En fera t’elle autant avec Barrera ?  Elle  le lui doit … elle lui "devrait" bien ça…

     David Silveti est toujours au repos total. On saura, lundi, s’il se présente au paseo du 24, en plaza de Mexico.
     Pour l’instant, il perd la grande corrida bénéfique de Monterrey, samedi, traditionnellement montée par Eloy Cavazos, au profit de l’Hôpital Universitaire du département Regiomontano. Silveti sera remplacé par Manolo Capetillo. Le cartel complet sera le suivant : Toros de Reyes Huerta, pour Eloy Cavazos, Miguel « Armillita », Jorge Gutierrez, Manolo Capetillo, Zotoluco et Paco Rocha, que précédera, le rejoneador Rodrigo Santos.

     Enrique Ponce est arrivé à Mexico, pour la première étape de sa courte temporada au pays de Aztèques. 
     Gros week end, d’entrée, pour le diestro de Chiva, qui torée demain samedi, à Tlaxcala, et dimanche, à San Luis Potosi. Puis, viendront : Torreon, le 20 ; Mexico capital, le 24. Le 1er Décembre, Ponce fera le paseo, à Guadalupe ; le 8, à Merida ; le 14 à Queretaro.
     Pour ce qui est de la deuxième à la Monumental de Mexico, on reste dans le flou : Ce sera le 15 ou le 22 Faudrait demander à "un" de ses deux apoderados.... Oui, mais lequel? Le vrai... ou le "passager clandestin"?

 

TAUROFLASH…1

     16 Novembre : Bayonne est en vedette… Par forcément pour sa temporada, qui ne fut pas plus mauvaise que les autres, mais parce qu’elle est, hier, le cadre d’un fait divers (ou fait d’hiver) qui n’est vraiment pas très rassurant. En effet, quelqu’un a eu la drôle d’idée d’aller voler, dans une entreprise de produits chimiques, un certain nombre de flacons contenant chacun mille pastilles, destinées à éliminer les taupes (on suppose que c’est de l’animal dont il s’agit, mais on ne précise pas…)
     Ce qui « chiffonne, un brin », c’est que tous les communiqués prient la personne qui a commis ce larcin, ou tout autre quidam qui tomberait dessus, de « ne surtout pas ouvrir les flacons… » sous peine de tomber, raide mort. C’est là qu’on se demande "de quelle taupe il s’agit?  du rongeur pénible, ou de quelque nouveau clone de l’espionnage international, « mi James Bond, mi Mata Hari…?"
     Vous rendez-vous compte ? On apprend, par le hasard d’un cambriolage, que l’on met dans la terre des « mini bombes atomiques »…qui tuent raide tout ce qui mettrait le nez dessus… sauf les taupes ! (aux dernières nouvelles, il y en a toujours, et elles vont bien, elles !)
     Vous me direz… « On le sait déjà qu’ils nous font manger « un peu de fin du monde », chaque fois qu’on boit un verre de lait... ou de Beaujolais ».
     Enfin ! une triste nouvelle, qui nous rendrait presque encore plus sympathiques, à la fois « les taupes »… et José Bové.

     Tout ça pour vous dire que l’actualité taurine coule doucement vers le grand blanc !
     A Mexico, Enrique Ponce a déclaré « soi même », qu’il n’allait pas toréer le corrida du 22 Décembre, avec « Cagancho », parce que, malgré la tendresse et l’admiration qu’il a pour le légendaire cheval de Pablo, il préférait passer la Noël avec sa femme. Et on le comprend très bien...
     Donc, on peut penser que le valenciano sera au cartel du 15 Décembre, qui est également la date de répétition du Fandi.

     En attendant, les aficionados mexicains font des paris sur la corrida de dimanche, à la Monumental de Mexico.
     Certes, il y a ce Ferrera, qui vient confirmer son alternative. On sait bien qu’il a fait un tabac, à Madrid, et qu’il banderille « comme une bombe », mais on attend de voir. Certes, il y a le petit Casasola, déjà plus sympathique… parce qu’il est Mexicain, et qu’il a montré de bonnes choses, l’an passé. Crédit ouvert, mais on attend de voir.
     Curieusement, c’est du côté d’Armillita Chico que va la majorité des votes. Pourtant, le vétéran traîne un peu « sa mandanga », depuis  quelques années. Il faut dire que… « Alternative en 1979 » !
     Cependant, Miguel « Armillita » a fait tellement d’étincelles dans ce ruedo, qu’on l’attend toujours, pour… une étincelle de plus !
     Imaginez un peu : 80 tardes toréées à La Monumental ; 21 ans consécutifs ; des faenas exceptionnelles, avec, en particulier les toros « Arte Puro », un manso de Torrercilla ; celles à « Dulce Nieve », « Suertero », « Palomo Blanco » « Pizpireto », « Flor India » ; les deux rabos, coupés au toro « Tenor », de Begoña, et « Vidriero », de Pepe Garfias… Une biographie presque aussi longue que la Bible ! Cinq fois triomphateur total de « la Temporada Grande » ; Huit fois auteur de la meilleure faena… Un géant ! 
     Demain, tout le monde espère que des oreilles tomberont, enfin, du palco de la Monumental, et c’est vers Armillita que vont tous les suffrages !
     A ver lo que pasa ! On aimerait y être ! On aimerait être une petite souris… ou une taupe !

 

EN BONNE COMPAGNIE…

     16 novembre : « Ladies and gentlemen… (roulement de batterie et coup de cymbale ! ) j’ai le grand plaisir de vous présenter… »
     Non! On va faire plus simple, plus sobre, plus « entre nous ! »...
     Je vous ai annoncé, l’autre jour, une période (que j’espère courte !) hors du ruedo « Toros2000 ». La chronique de ce 16 novembre est donc « une petite dernière, avant la route ! »

     Et donc, à partir de lundi (on vous laissera dimanche « libre », pour vous remettre !), quelqu’un prendra le relais… Pas n’importe qui ! C’est un aficionado « de pro ! », un érudit du monde du Campo Bravo, c’est un homme « de lettres et de cœur » ! Il s’agit de Jean-Louis Castanet, qui rejoint la petite (toute petite) équipe de Toros2000.com, et que l’on accueille avec un immense plaisir et grande amitié.

     On ne dira pas son âge (il a… moins que ça !). Par contre, on connaît son parcours aficionado et son amour fou pour le monde du Toro, du campo, et de la lidia du toro bravo.
     Auteur, entre autres des deux ouvrages référence, que sont  « L’Espagne Ganadera » et « Campo Bravo », Jean Louis apportera à cette revue, le côté « Toro » qui lui fait défaut, par manque de temps et de « méthode attractive pour expliquer un monde complexe et parfois tortueux.
     Dans un français parfait (ça changera !) Jean-Louis Castanet, qui manie l’imparfait du subjonctif  aussi bien que l’arbre généalogique des Parladé, nous entraînera vers les mystères de l’élevage du toro bravo, cette alchimie qui fait que nous sortons enchantés d’une corrida, ou prêts à jurer qu’on ne nous y reprendra plus…
     Jean Louis "attaquera" Lundi, 18 Novembre. Trois à quatre jours de mise en route, pour des raisons purement techniques,  et « l’actualité » reviendra, comme de coutume.

     A mon retour, nous travaillerons ensemble, pour vous… De nouvelles rubriques, le retour des anciennes… enfin, tout ce que nous avons en tête, mais pour lesquelles « le temps qui passe » nous a joué des tour. Maldita sea…
     Voilà ! Faites-lui bon accueil ! C’est un bon !
     A la prochaine… Merci pour tous vos mots, reçus, bien rangés, et qui font du bien . A très bientôt  "y… que les vaya bien !"

 

LETTRE A PATRICK BEUGLOT

     18 novembre : Mon cher Patrick, la vie va et nous dévore, mais l’essentiel demeure qui, pour ces espèces bizarres dont nous sommes, ressemble à des mots d’ailleurs : respect, droiture, franchise et fidélité à des principes qu’on aurait aimés intemporels.
     Tu te demandes alors quelle mouche me pique : aucune, puisque le tsé tsé de la mémoire ne m’a pas encore atteint. Disons simplement que je profite lâchement des quelques jours de ton absence pour exprimer des choses que, face à face, je n’aurais pas forcément dites.
     Voilà quelque 25 ans ou presque que nous nous connaissons. Cette époque-là était grisante : tu célébrais le culte de Paquirri, je rendais grâce au Dieu El Viti. Nous nous enflammions parce que d’immenses toreros nous permettaient de rêver, d’aligner les kilomètres et de supporter les semaines de travail puisque le week end, tout près, nous les ferait retrouver.
     D’autres, ensuite, ont porté notre folie d’afición, et Paco Ojeda aura contribué à ce que nous nous retrouvions, et à ce que nous retrouvions l’impérieux, l’inaltérable désir de vivre à plein notre passion taurine.
     Les temps changent, et les anciens (à défaut de « vieux ») combattants que nous sommes trouvent encore dans la Fiesta d’aujourd’hui des motifs de satisfaction, voire même d’enthousiasme, à travers la science exacte d’Enrique Ponce, le sens aigu et si … paquirrien de la lidia d’El Juli, la jeunesse triomphante et si prometteuse de César Jiménez et l’inlassable combativité de ces deux « brutos » (au sens affectueux du terme) que sont Fandi et Ferrera. Las ! Celui qui émergeait du rang, ce José Tomás qui est à la corrida ce que Barbara aura été à la chanson française, cet énigmatique et génial artiste s’en est allé retrouver Dieu sait quel gourou, Dieu sait quelle vérité intérieure, Dieu sait quelle existence d’anachorète !
     Depuis tout ce temps que nous nous connaissons, nous n’avons jamais travaillé ensemble, même si, par tes invitations répétées, nous avons souvent partagé le micro d’une radio locale désormais disparue, comme … toutes les autres, ou du moins celles qui avaient des choses à dire. Soyons franc : j’aurais refusé la proposition de tout autre que toi de collaborer à un site, et ce, pour une raison que je souhaite rendre publique tant elle rend hommage à l’honnêteté et au talent de mon interlocuteur de ce jour.
     Le monde des toros, le « mundillo », est semblable à ces autres « mundillos » parmi lesquels on pourrait citer, en vrac, la boxe, la chanson, le cinéma, le sport professionnel, j’en passe et des pires. Le « taurinement correct » étant de rigueur, il y faut choisir : les règles du jeu sont connues, on les respecte ou on s’en va. On s’accole à tout va avant de vilipender, sitôt le dos tourné, l’objet de ses embrassades ; on pratique la langue vipérine comme si dire du bien des gens était un aveu de faiblesse ; on se prosterne devant les puissances du nom (ah ! Chopera !) et de l’argent (pas assez de place pour citer tout le monde) ; on baisse allègrement son pantalon maculé des reliefs du banquet du jour, et tout ça, on le fait avec joie parce qu’on appartient ! On appartient à une caste, à un ensemble privilégié de gens qui savent, qui parlent, qui écrivent, qui expliquent et qui décident.
     Echapper à tout cela, ou plutôt s’échapper de tout cela, relève du sacrifice, et tu le sais aussi bien que moi, mon cher Patrick. Les corridas coûtent cher à qui n’est guère fortuné, et nous ne pouvons pas passer la moitié de notre vie à nous fâcher avec qui, finalement, partage notre passion. Mais s’il est un jardin que nous aurons communément cultivé, s’il est des fourches patibulaires auxquelles nous n’aurons jamais voulu nous pendre, s’il est une concession que nous n’aurons jamais voulu faire, c’est bien de vendre notre âme au diable pour une notoriété après tout bien relative (le monde des toros n’est qu’un microcosme).
     Il existe une justice : ton afición est connue et reconnue, tes compétences sont indiscutables et nul ne songe à en débattre, ton apport talentueux à la presse taurine fait l’unanimité, et tu auras su, avec humour et « picardía », conserver le droit de te regarder dans la glace sans états d’âme. En toute droiture, fierté et conscience du devoir accompli avec probité.
     Voilà qui mérite, pour parler en espagnol moderne, un grand « chapó », et je sais nombre de mes amis qui partagent cette opinion et ont grand hâte de te retrouver dans ces pages qu’en attendant, je m’efforcerai de remplir de considérations essentiellement ganaderas. ¡ Va por ti, con afecto y respeto !

 Jean-Louis Castanet

Dès demain, nous commencerons à dresser un état des lieux ganaderos après une temporada bien difficile.

 

2002 : PAS QUE LA BOURSE !

     19 novembre : Bien qu’étranger à ce monde-là, nous n’ignorons pas que l’effondrement de la Bourse aura été un des grands événements de l’année passée. Solidarité, osmose ou coïncidence, on pourrait en dire autant du monde des toros de combat, à une nuance près : nous n’avions guère attendu la temporada passée pour en faire le triste constat ! Sans pessimisme outrancier ni complaisance particulière dans le morbide : nous aimons les toros, ils nous font toujours rêver et resteront à jamais l’épitomé de notre quête. Ce qui ne nous empêche pas d’appeler un chat, un chat, et non un quadrupède félin à griffes rétractiles et à moustaches vibratoires.
     Composée de multiples courants sanguins, la sphère ganadera a fâcheusement tendance à se rétrécir sous l’action conjuguée de toreros capricieux et peu scrupuleux, d’apoderados tyranniques et de ganaderos complices, sous l’œil bienveillant de publics pourtant grugés et passifs. A cet égard, nous saurons gré à Las Ventas de Madrid, malgré ses excès, d’opposer à cette déréliction un ultime îlot de résistance.
     A quelques rares exceptions près (Miura, Pablo Romero, Prieto de la Cal ou encore Condesa de Sobral), toutes les ganaderías sont issues de la race Vistahermosa, fondée voici quelque 250 ans avec du bétail de la terre. Les tractations successives, sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir dans les mois qui suivent, ont transformé et adapté ce bétail aux normes d’un spectacle qui n’est que le reflet d’une société : d’adversaire, le toro devait devenir partenaire ; de combattant, il lui fallait se métamorphoser en collaborateur ; s’il importait de conserver la beauté de son type originel, c’est le fondement même de son caractère qu’il convenait de modifier. On l’a compris, le clonage avait démarré avant l’heure et le grand maître de cérémonie devait porter le nom prestigieux de Domecq !
     Malgré son aspect plus flatteur que jamais, le toro d’aujourd’hui a les pattes bien fragiles et le moral bien pâlichon. Il est légitime de se demander pourquoi. En vérité, nul n’en sait rien et il semble logique d’affirmer que si l’on en connaissait les causes, on saurait quelles solutions appliquer. Chacun a sa chapelle : les terres consacrées au bétail sont rétrécies et l’animal se sédentarise à l’excès ; la consanguinité, nécessaire dans ce type d’élevage comme pour les chiens et les chevaux, n’est plus maîtrisée et porte à la dégénérescence ; les publics et les vétérinaires, trop exigeants, ont provoqué une hyper-sélection sur l’aspect extérieur au détriment des caractéristiques de base du sang brave, d’où une perte sensible de caste et de combativité. Sans doute y a-t’il un peu de tout cela, et un peu de toutes ces choses qui nous échappent et sont pourtant terriblement « humaines » : qui, en observant l’évolution de notre société, peut affirmer qu’elle n’en finit pas de tendre vers la perfection ? Qui peut exiger du « toro de lidia », animal et de surcroît sauvage, qu’il échappe à cette lente dégringolade dont les hommes ne cessent de donner le désespérant exemple ? Du moins, le toro n’est-il pas maître de son sort et peut-on lui pardonner ses faiblesses !

 

ENCASTÉ OU DÉCASTÉ ?

     20 novembre : Nous l’écrivions hier, l’immense majorité du bétail brave provient de Vistahermosa. Imaginez un instant que vous remontiez de la mer vers la source du fleuve, que vous y croisiez des rivières et des sources, que vous aboutissiez enfin au sommet des montagnes. Faisons ce parcours dans l’esprit de la ganadería brava : la mer, ce serait ce Vistahermosa qui réunirait tous les courants, toutes les eaux existantes au milieu du 18ème siècle.
     On partirait alors en amont, souquant ferme sur les fleuves qui ont pour nom Varea ou Lesaca, et que, pour simplifier, nous comparerons au tronc de l’arbre généalogique ganadero. On croiserait alors des affluents et confluents qui seraient autant de branches de l’arbre susdit, et que nous nommerons « encastes » . De nos jours, il en reste trois essentiels : Murube, Santa Coloma et Parladé. A partir de là, apparaissent les rivières et ruisseaux au sein desquels il faudra naviguer pour y retrouver ses petits. Tentons à présent d’en goûter les eaux et d’en déterminer les degrés de pollution.

     L’encaste Murube :
    
Quasiment disparu de notre panorama, il ne doit sa survie qu’à quelques irréductibles ganaderos qui ont nom Pepe Murube, Castillejo de Huebra, Campos Peña, Arucci ou Niño de la Capea. Les caractéristiques premières de ce courant de sang sont, au physique, une présentation ramassée avec une tête « de mouton » (toro acorderado), et au moral une propension à « transmettre » dès lors que l’animal met la tête et consent à « humilier ». Faut-il, pour cela, que le torero soit avant tout lidiador, ce qui pourrait bien expliquer la désaffection d’un sang pourtant très en vogue jusqu’au milieu des années 80.
     En « affluent » du Murube, l’encaste Contreras. Représenté au plus haut niveau par le fer de Baltasar Ibán, il offre un aspect d’autant plus spectaculaire qu’il a été croisé avec du Domecq, et que du coup, les pelages y sont variés et les armures souvent respectables. El Jaral de la Mira, désormais propriété de Fernando Peña Catalán, ou encore La Herguijuela appartiennent à cette race dont le comportement a tendance à virer à l’âpreté. On adjoindra à ces fers d’Extremadura une partie de la marque andalouse (région de Huelva) de Campos Peña, que certains de nos lecteurs se rappelleront avec tendresse.

     L’encaste Santa Coloma :
    
Vous connaissez tous ces « petits gris » au corps rondouillard et aux armures peu développées, ce qui ferme les portes des grandes ferias toristas (Madrid, Pamplona, Bilbao) à ce courant de sang qui, à nos yeux, demeure le plus intéressant et le plus combatif de la planète taurine . Des animaux petits, certes, mais teigneux, mobiles et acharnés au combat. Ce que l’on ne manque pas de dire, du reste, de votre serviteur !
     Favoris des toreros de la glorieuse période 70 (Camino, Puerta, Viti, puis Paquirri et Palomo, avant l’avènement de Manzanares et Teruel), ce bétail devra beaucoup aux frères Buendía et leur « familia » Felipe Bartolomé, avant de sombrer dans un anonymat dont tente, avec succès, de les tirer Pepe Chafik, titulaire de l’appellation San Martín, qui nous aura encore donné, en ce millésime 2002, de belles satisfactions… présentation mise à part, comme en témoignent les cornes douteuses du lot bayonnais de fin de temporada. Composés de diverses « rivières » de ce fleuve Santa Coloma, et tentant de les faire confluer en un seul élément, ces toros nous changent des voies toutes tracées signées Domecq & Co, et nous laissent espérer en des jours meilleurs.
     Mais on ne nous pardonnerait pas de remonter ces flots sans une halte d’importance sur la rive du courant Albaserrada, demi-frère du précédent puisque formé par le Conde de Santa Coloma en mêlant son bétail à du Saltillo (lui-même issu du tronc Vistahermosa-Varea), puis cédé à son frère Marqués de Albaserrada. Nul ne l’ignore, après bien des tractations, c’est Victorino Martín qui détient présentement cette appellation prestigieuse et qui en fait, depuis une bonne trentaine d’années, le meilleur usage dont on puisse rêver pour une ganadería brava.
     Au physique, cet encaste présente des exemplaires cárdenos (mélange de poils blancs et noirs) longs comme des trains de marchandise, peu enclins à la surcharge pondérale mais musclés comme des rugbymen du B.O. Les armures sont typiquement « asaltilladas », à savoir qu’on ne compte plus le nombre de toros « tocados de pitones », comprenez par là dont les cornes remontent vers le ciel.
     Au moral, et malgré quelques baisses de régime rares et, en tout état de cause, bien inférieures à la moyenne ganadera, ce sont des bichos vifs, ardents au combat, jamais pleinement dominés, ou du moins laissant toujours planer un danger par leurs retours fulgurants, leur agilité de chats et leur tendance à vite comprendre ce que laisserait entrevoir la moindre erreur d’un torero. En clair : de l’émotion, du mouvement et une qualité d’ensemble qui justifie pleinement l’engouement des publics pour des toros qui ne sont, en fin de compte … que ce que devraient être normalement des animaux de combat. Malgré quelques lots durs, notamment à Madrid, le fer de Victorino a largement maintenu son « cartel » en 2002, permettant le triomphe historique de « El Cid » en septembre à Bayonne, et les « frères » d’Escolar Gil, plus âpres encore, sont venus confirmer la tendance cet été dans le Sud-Est français (Céret).

 
EN BREF !!!

     21 Novembre : "El Fandi" a été  le grand triomphateur de la feria de Maracaibo avec 5 oreilles en deux aprés midi

     Jose Luis Marca ne sera plus l'apoderado de Miguel Abellan. Manuel Martinez Erice prendra le relais.

 
DE CI PAR LA ...

     22 Novembre : Plaza Revolucion Irapuato (Mexique) : Plablo Hermoso de Mendoza a triomphé à la plaza Revolucion en coupant quatre oreilles et une queue. Alfredo Gutierrez et Fermin Spinola ont obtenu un trophé chacun.

    El Relicario de Puebla (Mexique) : El Zapata a été le triomphateur avec deux oreilles. Rafael Ortega et El Fandi ont coupés une oreille chacun.

    Plaza del Torreon (Mexique) : Le mexicain Alejandro Amaya a coupé la seule oreille de la tarde. Enrique Ponce (ovations et salut - vuelta al ruedo) et Alfredo Rios El Conde (applaudissements et ovations)   

 
QUELQUES NOUVELLES DU WEEK END

     25 Novembre : Feria de Monterreyr (Mexico) : Miguel Espinosa Armilitia a coupé deux oreilles et la queue le jour de son 25 ième anniversaire d'alternative. El Fandi a coupé une oreille, avec une forte prestation aux banderilles. Zotoluco vuelta après pétition.

     Guanajuato (Mexico) : Pablo Hermoso de Mendoza a encore triomphé en coupant deux oreilles à son second toro. Jorge Hernandez Andres ovation et oreille. Patty Gomez ovation

     Grave cornada (deux trajectoires) en la plaza de Queretaro au Mexique pour le novillero Rodrigo Morino à son premier toro (cornada limpia). Le lot de Magdalena Gonzalez très compliqué n'a pas permi de couper des trophées.

     Monumental Plaza de Mexico : Pause d'une plaque en l'honneur d'Enrique Ponce pour sa faena de l'an passé face au toro Quinito de Teofilo Gomez, et de sa brillante carrière.

     Lima (Perou) feria del Senor de los Milagros : Cesar Jimenez malgré une importante faena n'a pu obtenir de trophée à cause de l'épée à son prmeier toro (vuelta al ruedo). Il s'est fait attrapé sans gravité à son deuxième toro en le tuant, ce qui n'a pu l'empêcher d'obtenir deux oreilles et sortir par la puerta Grande. Les deux autres matador El Fandi et Ignacio Garribay ont obtenus silences et silences.

     Monumental Plaza de Mexico : Enrique Ponce a coupé deux oreilles à son premier toro. Confirmation d'alternative d'Alejandro Amaya (salut et silence) des mains de Jorge Gutierrez (palma et deux oreilles protestées). Toros de Teofilo Gomez.

    Cañada de Garecheo : Mano à Mano de rejones qui a vu le triomphe de Pablo Hermoso de Mendoza (quatre oreilles et deux queues) et de Octavio Sanchez (oreilles et 2 oreilles), ce qui leur a permis de sortir à Hombros.

 
UN MEXICAIN ... EN TRIOMPHE

      26 Novembre : Plaza de toro de Mexicali (Baja California) : Mano a mano entre El Zotoluco qui a coupé deux oreilles , deux oreilles et une queue et Antonio Barrera silence - palmas et saluts.

     Seville : Le cercle taurin de Almodovar del Campo a remis les trophées des triomphateurs de la feria de Ciudad Real.
    Triomphateur de la feria : El Fandi
    Meilleure faena : Andres Luis Dorado
    Quite artistique : Luis Miguel Encabo
    Meilleur rejoneador : Sergio Galan
    Meilleur novillo de Garcigrande
    Meilleure lidia : Curro Javier
    Meilleure paire de banderilles : El Andujano

 
DES NEWS

     27 Novembre : Madrid : Présentation des cartels au bénéfice du Téléton le 5 décembre à 20H00 : deux rejoneadors Fermin Bohorquez et Pablo Hermoso de Mendoza, à pieds Eloy Cavazos, Miguel Espinnosa "Armillita", Zotoluco et Enrique Ponce.

     El Fandi confirmera son alternative à la Plaza de Mexico dimanche prochain. Il sera au cartel avec Zotoluco et Rafael Ortega, toros de Xajay.