L'ACTUALITÉ TAURINE
(Mai 2002)
SOUS LE MUGUET, LA HAINE… 1er Mai 2002 : On peut, ici, parler « Toros »... et on ne devrait presque ne parler « que de Toros »… Mais, comme on l’a dit tant de fois, on ne peut dissocier les Aficionados, des hommes et des femmes qu’ils sont tous ; des pères et mères de famille qu’ils sont, tous ; des citoyens, que nous sommes, tous… Trop de choses graves se passent dans ce pays, pour que l’on se cache derrière un burladero d’indifférence. Depuis le 21 Avril, date que
certains considèrent plus grave que des plus terribles de notre histoire,
nous sommes embarqués dans un cortège de haine et d’outrances qui ne
peut qu’engendrer, demain, des divisions et de terribles rancoeurs. Je m’excuse auprès de
ceux qui n’attendent ici, que des nouvelles taurines. Vous êtes de plus
en plus nombreux à nous suivre, et nous vous en remercions. Mais vous le
savez, depuis toujours, cette chronique taurine mêle le quotidien
« de tous les jours », au purement taurin. Parce qu’avant
d’être aficionados, nous sommes des êtres humains qui vivons, aimons,
souffrons. |
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MADRID : COMMUNAUTE, LA BIEN NOMMEE… 1er Mai : En échauffement de sa feria de San Isidro, Madrid va donner, sur quatre jours, sa mini feria de La Comunidad. Des raisons historiques, tout d’abord… tout le monde, ou presque, ayant entendu parler du 2 de Mayo; des raisons pratiques, ensuite, car il faut vérifier que tout est en ordre pour les trente jours qui suivent : Les gens sont à leur place, les clarines sonnent justes, les portes ne grincent pas et les chevaux marchent droit. Dans son chiquero, Florito, qui risque d’avoir du boulot, cette année, a mis tous ses cabestros « à l’EPO », et lui même revoit ses stratégies pour battre, cette année, le temps record à rentrer un toro protesté. Ce sera dur, mais c’est « le champion » toutes catégories. Cette année, peut-être arrivera t’il à « rentrer » un toro... avant qu’il ne sorte ! Pour ce galop d’essai… trois novilladas encadrant une goyesque, qui aura lieu le… 2 de Mayo. Normal ! La corrida Goyesca verra s’affronter Espla, le chouchou de Las Ventas, et Luis Miguel Encabo, que l’on peut baptiser « l’ex futur chouchou » de Las Ventas. En Face, du Nuñez et de l’Alcurrucen.
C’est du côté des novilladas que les regards convergent : Chaque
jour, un point de gros intérêt. Cet après midi, Leandro Marcos fera ses
adieux de novillero, à Madrid. Dimanche, ce sera Séville : présentation
et despedida. Le 13 Mai, ce sera l’alternative, à Valladolid. Le 3 Mai, un gros cartel, avec Reyes Mendoza, et la présentation de Salvador Vega. Cuidado con este ! Mais, bien sûr, l’élément majeur sera la nouvelle parution à Madrid de Javier Valverde. Il peut devenir « torero de Madrid », d’autant que Las Ventas aura encore en mémoire le fracaso (il faut appeler les choses comme elles sont) de Cesar Jimenez, dimanche dernier. Valverde, vrai, puissant, lidiador et courageux, ne fait pas dans la fioriture, encore moins dans la dentelle. Madrid l’a vu ainsi et le « poussera », chaque fois que le garçon « met la jambe », et la laisse… Les novillos du Ventorrillo, cependant, inquiètent un peu. (Il est cependant sorti un bon lot, en festival, il y a peu) Le 4 Mai, on suivra la novillada du Puerto San Lorenzo, qu’affronteront Martin Quintana, connu ici; Luis Rubias, et surtout Matias Tejela, qui a fait, en mars, une bonne présentation, et dont tous ont souvenir de la bonne faena, face à un super Fuente Ymbro, aux Fallas de Valencia… Madrid, "Feria de la Comunidad"... pour l'Aficion, "en bonne communauté"! |
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1er MAI : « ON TRAVAILLE !» Avouez qu’on est autrement que les autres… Alors que tous célébrons la fête du travail… « en ne f… rien », les toreros, eux, s’enfilent leur bleu "de lumières", se serrent les machos, et s’en vont pointer, à Palavas ou Aire sur Adour. Valientes! A
Palavas, ce sera « le retour du chevelu ». Que l’on ne
s’y trompe pas, tout cela est dit avec un immense respect. Ne pas
oublier quand même, que l’on surnommait Manuel Benitez, « El
Melenas » ! Donc, pas d’injure. En
Plaza d’Aire sur Adour, corrida de Palha… Le ganadero, empresa de
la plaza, aura à cœur, on l’espère, de rectifier « quelques
points obscurs », (pour ne pas dire « quelques pointes ! »)
dans ses programmes passés. Que haya suerte ! Voilà donc, à peu près, comment se présente la journée…
On reviendra sur l’analyse des cartels de Dax, tout à fait intéressants.
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« ON » S’EN FELICITE… 2
Mai : Avouez que la langue française a, parfois, de drôles de
circonvolutions oratoires… Par exemple, le « Je m’en félicite ! »
Celle-là, elle vaut le détour.
Hier, dans les plazas du monde, « on se félicitera… » de la
chance qu’a eue Jarocho, en plaza de Madid. Le novillo l’a pris de très
vilaine façon, et c’est miracle que le cornada soit, somme toute, légère.
En France, devra t’on se féliciter des « anecdotes » de
Palavas et Aire sur Adour ? A Palavas, on se doutait bien que les
Tornay Brothers n’allaient pas envoyer des monstres, mais quand même…
A Aire sur Adour, décidément spécialiste en embrouilles, la corrida à
été suspendue et renvoyée au 14 Juin, pour cause… de ruedo
impraticable. Il faut dire qu’il y avait bien peu de monde à la porte.
Ceux qui ne sont pas venus ont eu raison… et on s’en félicite ! 1er
Mai – MADRID (Las Ventas) – Première novillada de la Feria de la
Comunidad – Casi lleno – Un vent épouvantable. Ce 2 Mai (Dos de Mayo) on espère que Madrid ne résonnera d’autres explosions que celles des applaudissements du public aux exploits de Luis Francisco Espla et Luis Miguel Encabo, en mano a mano « goyesque », face à des toros de Nuñez et Alcurrucen. 1er Mai -
PALAVAS – Plus de media plaza –Temps frisquet : (de notre
correspondante) Faut il appeler cela « corrida de toros » ?
Hélas, oui. Le lot des frères Tornay était « à la hauteur »
des circonstances. De plus, beaucoup, beaucoup de faiblesse. 1er Mai – AGUASCALIENTES
(Mexique) – Feria de San Marcos – casi lleno : Corrida inégale
de Real de Saltillo. Les 4 et 6èmes furent les bons ; le 3ème…
le garbanzo. |
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LE « BANDIT D’HONNEUR »... 3
Mai : Super photo de David Colado, dans le mundotoro.com de ce jour,
illustrant la corrida goyesca de Madrid : Debout sur l’estribo
« à l’intérieur » du callejon, Luis Francisco Espla salue
l’ovation du public, tandis qu’à deux mètres, Luis Miguel Encabo
sourit. 2
Mai – MADRID (Las Ventas) – Corrida Goyesca – Deuxième de la
Comunidad – Llenazo – Temps changeant (de gris, froid, venteux… à
venteux, froid et gris.) : Mano a mano Espla Encabo, gêné par le
vent, mal servi par le ganado. Ce 3 Mai : Deuxième novillada de la Feria de la Comunidad : Cartel important, avec la nouvelle sortie à Madrid de Javier Valverde et la présentation de Salvador Vega, les deux promesses étant précédées de Reyes Mendoza, à la veille de son alternative cordouane. Le ganado sera du Ventorrillo. |
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AU GRE DES VENTS MAUVAIS... 4
Mai : Tempête sur la France… Tempête sur Madrid-Las Ventas. Chez
nous, les derniers bruits de « la triste campagne » sonnent le
premier tiers des futures divisions, des futures outrances. On « sauve
la démocratie » comme on peut… Mais, tous ont « tellement
dit » que l’on restera cois ! Quoi? Pourquoi ici ne donnons
nous pas, "nous aussi", nos consignes de vote ? Tout
simplement parce qu’ici, on prend les gens « pour des grands »,
et on les respecte. On leur dit : Pensez et votez, selon votre
conscience, et non celle de ceux qui devraient l’avoir « plus
mauvaise »…
Trois toreros, trois conceptions du toreo, trois personnalités. Un
« vertical », stoïque, amnoletado ! Normal, « Es
de Cordoba ! ». Il s’appelle Reyes Mendoza. Un torero
« macho », puissant, tête claire et cœur en haut : le
Salmantino Javier Valverde, pour qui Madrid a un gros coup de cœur,
totalement justifié. Enfin, Salvador Vega, de Malaga, torero de riches
essences, styliste et vaillant à la fois, qui faisait son premier paseo
à Madrid. En face, un lot de Ventorrillo, tout droit sorti de la Domecq
family, partant dans tous les sens et finissant par se calmer un peu. 3
Mai – MADRID (Las Ventas) – 2ème novillada de la Feria
de la Comunidad – ¾ de plaza – Temps ensoleillé mais froid – Vent
terrible, se calmant un peu, en fin de spectacle : Six novillos du
Ventorrillo, bien présentés, sans « surpoids » (458,
452, 463, 508, 460, 460 kgs). Les toros sont sortis distraits, sin fijeza,
durs à toréer au capote, prenant des piques « al relance »,
s’échappant à la morsure du fer, et repartant en rafales. Mansos au
premier tiers, le quatrième excepté, qui prit deux gros puyazos en
faisant tanguer l’équipage. A la muleta, les choses se clamèrent un
peu, et certaines charges furent très acceptables, en particulier chez
les premiers et dernier. Le quatrième raccourcit son voyage ; le
deuxième gigota beaucoup, mais en chargeant droit. Les plus incommodes :
Trois et cinquième. Débutée en mansada, la novillada se laissa toréer,
de façon irrégulière, encore accentuée par les conditions climatiques. Ce soir, dernière novillada de la mini feria de la Comunidad : Martin Quintana, Luis Rubias et Matias Tejela, face à des Puerto San Lorenzo. |
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NOUVELLES DE L’INFIRMERIE… 4 Mai : On se souvient de la douloureuse prestation du jeune rejoneador Alvaro Montes, dimanche dernier, en plaza de Floirac. La lésion qu’il traîne, depuis plus d’un an, risque d’être beaucoup plus grave que prévu. On parle de plus d’un mois d’arrêt, et un diagnostic plus précis, en milieu de semaine. Outre une grave tendinite de l’épaule droite, viennent s’ajouter quelques graves suspicions d’arthrose, ce qui serait beaucoup plus ennuyeux pour la suite de la carrière de ce jeune cavalier qui, on l’a vu, l’an passé à Bayonne, semble plein d’avenir. Qu’ils soient « riches ou sans le sou », les toreros sont tous les mêmes, incorrigibles : Ils veulent forcer la nature et le temps. Les chairs encore lacérées, ils ne pensent qu’à une chose : réapparaître. C’est aussi le cas d’Enrique Ponce, qui devra reculer son retour au ruedo, pour avoir un peu brûlé les étapes. Cela ne pourra se faire, à Jerez, le 9 mai, comme prévu, mais probablement le 11 , à Valladolid, ou même le 16, en plaza de Nîmes. De meilleures nouvelles du côté de Pepin Jimenez, dont on pensait qu’il serait le premier absent des cartels de la San Isidro : A priori, les ligaments de deux doigts de la mains gauche ne sont pas rompus. Il n’y aura donc pas d’opération, ni de longue immobilisation. Du coup, Jimenez, tor ée aujourd’hui, à Villanueva de Perales, près de Madrid. « Sont fous, ces romains ! » |
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OJEDA INAUGURE… 4 Mai : On surveillera du coin de l’œil la « réapparition », après s’être « esbigné » de Séville, de Paco Ojeda, aujourd’hui, à l’occasion de l’inauguration de la plaza de Miguelturra, dans la proche banlieue de Ciudad Real. 4000 places, dans le cadre d’une plaza « multifonctions » , à la mode aujourd’hui : « Fuera sol ! Fuera moscas ! ». Les compagnons seront Joselito et Finito de Cordoba, face à du ganado du Capea. Où en est Paco Ojeda ? La semaine qui vient est, pour lui, capitale : Jerez et Nîmes. On ne rigole plus. Ou il confirme, chez lui, qu’il est vraiment revenu en toute possession de ses moyens et de « son » toreo, car le public ne voudra voir autre chose, et surtout pas une version « descafeinada » de l’ojedismo. Ou il continue à « flotter », à rompre, à « essayer de… », et la sanction sera très dure. Ce qui serait désolant. Ojeda doit frapper un grand coup à Jerez, et confirmer à Nîmes, pour l’alternative de Jimenez. Sinon… |
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« SIN TRAMPA, NI CARTON… » 5 Mai : Quand un torero, quelque soit le résultat de la faena, « se met vraiment devant », et se joue la vie, en toute sérénité, on dit qu’il a toréé, « sin trampa, ni carton »… sans artifice aucun, et mérite le respect de tous…
Aujourd’hui, la France vit un de ces jours importants. En toute
sérénité, elle doit faire son devoir, et loin des vociférations qui,
de tous côtés, ont parfois pollué les dernières semaines,
c’est en toute conscience, « sin trampa, ni carton »
que chacun doit faire son devoir, et apporter, modestement mais
fièrement, sa pierre à l’édifice commun. « Asi que… atarse
los machos, y a votar ! ». Demain, les « si j’avais
su ! » compteront encore moins que la dernière fois. "Sin trampa ni carton!" c’est un peu le bilan de l’actuacion, hier, de Matias Tejela, en plaza de Madrid, lors de la dernière novillada de la Feria de la Comunidad. Cela faisait un moment qu’on le surveillait : au début, on parlait d’un petit novillero qui toréait « précieux », mais sans grand fond. Cependant, son début de saison 2002 atteste d’une grande qualité dans son toreo, mais également d’une bonne dose de courage. Après avoir bien tenu face au tourbillon de caste du Fuente Ymbro des Fallas de Valencia ; après avoir suscité le respect, lors de sa présentation à Madrid, en mars, Matias Tejela a obtenu un juste triomphe, hier, devant une plaza presque pleine, et sous les yeux des caméras. Triomphe d’un toreo de classe, mais aussi, triomphe de la claivoyance et du courage… Sin trampa, ni carton !
Pour le reste, la journée taurine aura été « de mucha trampa, y
de mucho carton ! » 4
Mai – MADRID (Las Ventas) – Dernière novillada de la Feria de la
Comunidad – Presque plein – Soleil et froidure : On attendait la
novillada du Puerto San Lorenzo. Ce fut une grosse déception, tant sur la
présence que du côté comportement. Gros, san trapio, mais surtout
mansos, faibles et fades. Soseria totale et le sourd danger que cela
implique. En deuxième sortit un Navalrosal, très encasté, qui aurait pu
faire briller un autre torero. Côté boucherie, les novillos pesèrent,
« en vif » : 522, 445 (le sobrero), 459, 518, 530, 518
Kgs. Beaucoup de viande, mais peu de nerf !
Fin de la « Feria de la Comunidad », et la confirmation de ce
que l’on pouvait penser : |
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AUTRES PLAZAS : « BENITEZ, LE DESOSSE ! » 5 Mai : Manuel Benitez aurait il confondu le ruedo avec la scène du Moulin Rouge ? C’est ce que l’on peut se demander en voyant le Cordobes, qui fêtait hier ses 66 ans, jouer le « Valentin le désossé », en faisant le grand écart, vêtu de lumières. Un indiscutable exploit gymnique, à cet âge… mais qui n’a qu’un rapport très lointain avec l’Art de Cuchares. Enfin !
4 Mai – Guillena (Sevilla) - Trois quarts d’une plaza de 1950
places : Corrida de Joaquin Barral, dont il ne vaut mieux pas parler.
On donna la vuelta au sixième.
4 Mai – Miguelturra (Ciudad Real) – Inauguration de la Plaza –
¾ d’arène : Corrida lourde, parce que « trop
gonflée », et très faible de la Capea Family. On peut se poser des
questions sur les cornes… 4 Mai : Victor Puerto triomphe devant des Alcurrucen, à Trujillo – Pepin Jimenez, El Bote et Uceda Leal, coupent neuf oreilles et deux rabos à une bonne corrida de Salustiano Galache, en placita de Villanueva de Perales. On donna vuelta d’honneur au 1 et 3ème toro – A Torrecampo, près de Cordoue, Sebastian Castella coupe trois oreilles à un mauvais lot de Salvador Velasco, et dans de mauvaises conditions (plaza portatil – sol détestable) . Ce Dimanche 5 Mai, il y aura foule de spectacles de moindre importance. C’est du côté de Séville que tous les regards convergeront, pour « le » cartel de la journée : Six novillos de Manolo Gonzalez et Sanchez Dalp, pour : Leandro Marcos (qui se présente à Séville), Cesar Jimenez, (qui prend l’alternative, dans quatre jours) et Manuel Escribano, triomphateur sans trophées de la novillada d’Avril. |
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ARMILLITA A DIT « ADIOS ! » 5
Mai : Grosse émotion,
vendredi, en plaza d’Aguascalientes : Devant une arène remplie
jusqu’au toit, Fermin Espinosa « Armillita » a fait ses
adieux, confiant à son jeune fils le soin de lui couper la coleta. Né le
24 Juin 1956, Fermin aura laissé l’image d’un torero inégal, qui
débuta comme un prodige, mais ne tint jamais la distance. Bien en
province, et en particulier ici, à Aguascalientes, il ne put jamais
confirmer ses exploits, à Mexico Capital. De ce fait, « il
dura », mais… 3
Mai – AGUASCALIENTES (Mexique) – No hay billetes : Bonne
corrida de Los Encinos, bien présentée, noble, pour ce qui est des trois
derniers. Le deuxième fut un monstre, plein de hargne et de bravoure.
4 Mai – PACHUCA (Mexique) : Presque plein : Huit toros de
Xalpa (de souche espagnole Parladé), qui sont sortis… mauvais. |
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BEZIERS 2002… 5 Mai : Robert Margé a présenté, hier, la « Feria de Béziers 2002 » : quatre corridas, une novillada piquée, une corrida portugaise et une non piquée, du 15 au 18 Août. Feria un peu trop classique, sans grandes surprises au goût de certains.
Les combinaisons en sont les suivantes : |
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ET MAINTENANT ? 6
Mai : Enfin, la fièvre est retombée ! Enfin, les outrances se
sont éteintes… pour le moment. Après les embrassades, la bagarre va
commencer. Oubliés les vulgarités et les ordures, les mots « fuck ! »,
« crève ! » et autres « gracieusetés »…
Maintenant, c’est sur les tapis verts des partis politiques que
l’avenir d’un pays va se jouer… et on n’a pas fini!
Et maintenant ? A deux pas de San Isidro… à trois minutes de l’Ascension
de Nîmes, le destin complique les choses : Antonio Ferrera, qui doit
prendre six Baltasar Iban, comme un gladiateur dans le cirque romain, a reçu
hier un vilain choc au coude gauche. Pourra t’il toréer ? Si oui,
pourra t’il le faire en possession de tous ses moyens ? La décision
se prendra aujourd’hui, mais, pour le moment, le torero se trouve sur un
lit de douleur, le bras immobilisé. 5
Mai – MADRID (Las Ventas) – Moins d’un quart de plaza – Temps
horrible : Pluie, froid, vent !:
Une corrida détestable, dans des conditions détestables. Devant
la désolante faiblesse des toros des frères Astolfi, le tendido 7 a, lui
aussi, donné sa répétition générale, et fait changer trois toros. A
la fin, la corrida se résuma en cet interminable casting : Trois
toros d’Astolfi (1, 3, 4ème), deux de Criado Holgado (5 et 6ème)
et un de Julio de la Puerta, sorti deuxième. L’ensemble mélangea
faiblesse, mollesse, manque de race. En face, les toreros furent « en
dessous », excepté Jose Luis Triviño dont on pourra qualifier de
« très digne », la confirmation d’alternative. 5
Mai – ZARAGOZA – Quatrième du cycle de La Primavera – 1/3 de
plaza : Le public d’Aragon est vraiment décevant. Quels que soient
les efforts des organisateurs, il ne va à la plaza que pour le Pilar. Una
tristeza ! 5
Mai – SEVILLA – Novillada - Deux tiers d’entrée – Temps gris
menaçant pluie : Cartel de luxe et, à la fin, une impression mitigée :
Detallitos, na mas ! |
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AVANT « LA GRANDE BATAILLE »… 7
Mai : A peine est on sorti d’un « confrontation nationale »
qui fera date et qui ne sera pas « sans conséquences », que
l’on repart vers une nouvelle « grande bataille ». Non pas
celle des « Législatives » dont les grandes manœuvres ont déjà
commencé, sous forme de grandes embrassades sur la bouche, contresignées,
quand même, sur papyrus et parchemins… au cas où ! San Isidro 2002 – Voir le programme dans la rubrique « Cartels » |
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LES « GROSSES ESCARMOUCHES »… 7 Mai : Avant « le grand combat » de Madrid, auront lieu deux gosses « escarmouches », que le mundillo suivra de très près : Jerez de la Frontera et Nîmes. Jerez débute aujourd’hui, avec une novillada de Guadalest, pour les fils Galan et Manzanares. Après la traditionnelle corrida de Rejoneo, demain, se donneront trois corridas qui permettront aux ténors de faire leur déclaration d’intentions, avant Madrid. Juli et Morante reviennent du Mexique : Le madrilène, triomphant ; l’andalou, sans grands exploits dans la besace, mais en forme. Absent volontaire de Séville, Morante n’a été touché par aucun scandale. On peut presque dire qu’il commence sa temporada à Jerez. Les autres se sont préparés, en douceur, faisant oublier les turpitudes sévillanes. Jerez sera une mise au point, avant la grande bagarre. Pour le moment, Enrique Ponce est toujours incertain. La blessure de Séville était, musculairement, plus sérieuse que l’on croit, et le valenciano veut revenir « à 100% », ce qui est tout à son honneur. Nîmes
sera également en point de mire : Deux événements, pour l’Ascension,
puis la Feria, qui suivra, de très près. Malgré son terrible coup de
fouet au bras, dimanche, à Zaragoza, Antonio Ferrera va faire le paseo,
demain, seul devant une corrida de Baltasar Iban, qui semble des plus sérieuses.
Est ce bien raisonnable ? Les toreros nous ont habitués à ces paris
« fous ». Comme des Don Quichotte modernes, ils partent au
combat, sans se soucier des bleus et des bosses, en quête d’une
nouvelle parcelle de gloire qu’un toro peut effacer, d’une simple
pichenette. Antonio Ferrera ne veut pas laisser passer l’opportunité.
Il ne veut pas, non plus, décevoir ceux qui ont accouru à son
rendez-vous. Espérons simplement qu’il n’aura pas à toréer six
toros… d’un seul bras. Ne pas oublier, non plus, que Ferrera a rendez
vous avec Madrid, les 17 et 29 mai. Certes un peu de temps pour soigner
d’éventuels bobos, mais quand même… Un « pont » passionnant, donc, à la veille de Madrid ! Que haya « beaucoup de chance », para todos ! Voir les affiches de Jerez et Nîmes, dans la rubrique "Cartels" |
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ZOTOLUCO, TRIOMPHATEUR D’AGUASCALIENTES. 7
Mai : N’a pas fait le voyage pour rien, le diestro d’Azcapotzalco !
Cinq oreilles et un rabo, en deux corridas ! Le Zotoluco vient d’être
désigné à 100% des suffrages (Aaaaah ! Mieux que…) triomphateur
de la feria de San Marcos, en plaza d’Aguascalientes.
Les trophées de la Feria d’Aguascalientes sont les suivants, après dix
corridas où l’on a coupé 29 oreilles : |
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ANTONIO FERRERA : PILE ET FACE ! 8 Mai : Que va t’il
se passer, aujourd’hui à Nîmes ? Si « les temps le permet »,
comme le chantent les anciens cartels, un matador va s’habiller de lumière
et s’avancer, seul, dans le grand ovale du cirque romain. La tête un
peu lourde de temps de responsabilité, il pensera peut-être à tous les
exploits qui ont parsemé cet étrange « ruedo », au long de
son histoire. De toutes ses forces, il voudra y ajouter le sien :
Antonio Ferrera, seul contre six Baltasar Iban, en plaza de Nîmes.
Antonio Ferrera pourra t’il se donner, face à six toros, comme il en a
l’habitude, face à un lot, normal ? Peut on attendre de lui, cette
intensité, avec cape, banderilles, muleta… six fois de suite ? A
vous de répondre. |
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JEREZ : PORTE OUVERTE SUR UNE DECEVANTE OUVERTURE 8
Mai : La Feria du Caballo 2002 s’est ouverte à Jerez de la
Frontera, hier, par une novillada, dite « de lujo ». Tout le
monde s’attendait à pouvoir fêter les triomphes des fils de Galan et
Manzanares, face à un novillada, soigneusement sélectionnée, de
Guadalest. En telonero, et sans gêner les prodiges, on avait choisi
Octavio Chacon, novillero mené par Jose Luis Galloso. 7
Mai – JEREZ DE LA FRONTERA – 1ère de la Feria del
Caballo - Novillada – Un
quart de plaza – Froid pluvieux : La novillada de Guadalest est
sortie « bonita de cara », manquant de race, de mobilité.
Quatre des novillos se sont arrêtés. Seul le sixième a chargé, mais
rebrincado, de façon très désordonée. Ce 8 Mai: Corrida de Fermin Bohorquez, pour les rejoneadores Fermin Bohorquez, Luis Domecq et Pablo Hermoso de Mendoza. |
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VALENCIA : ON PREPARE LA SAN JAIME 8
Mai : L’Empresa de la plaza de Valencia est déjà au travail, en
vue de la toujours problématique Feria de Julio. On le sait, la ville pâtit
de la chaleur, à cette époque, et se vide partiellement. Tout le monde
qui ne travaille pas, s’en va se mettre au frais, au campo ou au bord de
la mer « qu’on voit danser, le long… » etc… |
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ALTERNATIVE TELEVISEE ? 8
mai : C’est dans l’air ! Javier Valverde recevra
l’alternative, le 12 Juin, en sa ville de Salamanca. C’est un des événements
de la temporada. Rarement un torero sera arrivé, plus « prêt »,
à passer au rang supérieur. Par son sérieux, son courage serein, son
toreo de sobriété et d’honnêteté, Javier Valverde peut rejoindre les
figures du Toreo Charro, et devenir un des toreros importants des années
qui viennent. Certes, les temps ont changé, mais il est bon que des
hommes de cette trempe, nous ramènent à l’Histoire du Toreo. El Viti
fut torero de Salamanque, de Madrid, de Séville et … de partout.
Valverde peut marcher sur ses traces. Du moins, on le lui souhaite. |
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NIMES : CE QUE L’ON POUVAIT EN ATTENDRE… 9 Mai : Antonio
Ferrera a pris, hier, six toros en plaza de Nîmes. C’est déjà un
exploit en soi. Face à un lot de Baltasar Iban, dont trois étaient de
grands toros, et deux autres potables, il s’est montré à la fois
vibrant et retenu, gérant son effort, essayant d’apporter quelque variété
à ses faenas, en particulier dans les phases d’entame, et les remates.
A la cape, sûr et efficace. Aux banderilles, inégal et bondissant, le
saut postérieur à la réunion devenant par trop inesthétique. On le lui
reprochera, un jour. L’épée a fonctionné vite, sinon correctement.
Antonio Ferrera a coupé quatre oreilles, presque cinq, sortant a hombros
par la « Porte du Prince », nîmoise, dite « des Consuls ».
Tout est donc pour le mieux, dans le meilleur des mondes. 8 Mai – NIMES –
(De notre correspondante) Première de la mini feria de l’Ascension –
1/3 de Plaza – Temps détestable, avec pluie et froid : Antonio
Ferrera, seul contre six de Don Baltasar..
Premier toro un peu tardo, que le torero va
facilement régler, en attendant de meilleures opportunités - Le deuxième
va se donner une méchante vuelta de campana. Bon tiers de banderilles
terminé d’un quiebro, faena sans complètement trouver le bon tempo, et
une petite oreille, après une entière – Larga à genoux, pour recevoir
le troisième, brave au cheval. Festival aux banderilles et faena claire,
terminée par une épée entière. Oreille nette – Le quatrième ne se
laissera pas faire, au capote. Encasté, brave au cheval. Banderilles inégales,
mais une paire, al violin. Le muletero fera fonctionner la tête, et
coupera un oreille, juste, après une estocade dont il sort fortement
bousculé – Nouvelle larga,
pour recevoir « le » toro de la tarde, le cinquième,
qui se montrera très brave sous le fer de Jacques Monnier. Toro
vibrant, puissant, mobile en diable. Gros tiers de banderilles, bien que
d’inégal résultat, faena vibrante, brindée à son apoderado, Luis
Alvarez, débutée par deux cambios, dans le dos. Faena très engagée, en
particulier main droite. Entière au deuxième voyage, et oreille avec pétition
de la deuxième. Le président refuse et prend une bronca, tandis que le
torero donne deux vueltas – Le sixième sera très faible, et Ferrera
tentera de le maintenir, toréant suavement, au coup par coup. Cela se
terminera mal au descabello, et cette conclusion gâchera un peu son
plaisir, mais non l’ovation finale et la sortie a hombros. Ce 9 Mai – Novillada
« de la Cape d’Or », en matinée : Ganado de Joselito
pour Jonathan Veyrunes, Jose Maria Manzanares, Fernando Cruz. |
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JEREZ : LA PLUIE, AU GALOP… 9 Mai : Una tristeza !
Pluie et froid pour ce début de la Feria de Caballo. Le fino n’arrive
pas à réchauffer les cœurs. 8 Mai – JEREZ DE LA
FRONTERA – 2ème de Feria – Rejoneo – Casi lleno –
Temps pluvieux et très froid : La corrida de Fermin Bohorquez est
sortie sans race, sans mobilité, et peut-être, trop chargée : 550,
508, 520, 537, 600, 578 Kgs. Ce 9 Mai : Corrida de Jandilla pour Joselito, Rivera Ordoñez, et Davila Miura, qui remplace Enrique Ponce. |
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DE CI… PAR LA… 9 Mai : Le mundillo résonne, chaque jour, d’anecdotes et de bruits, qui le rendent passionnant, mystérieux, ne laissant aucune place à l’ennui… Par exemple : Jolie coïncidence ! : Curieux ! Paco Ojeda sera le parrain des trois novilleros « de postin » qui prennent l’alternative, tout prochainement. Tout d’abord, Cesar Jimenez, aujourd’hui, à Nîmes ; Puis, Leandro Marcos, lundi prochain, à Valladolid ; Enfin, Javier Valverde, le 12 Juin, à Salamanca. Du coup, Santander a eu l’idée d’inviter les trois diestros à fêter ce « triple parrainage », au cours de sa prochaine feria de Santiago, en Juillet : Un des cartel réunira Cesar Jimenez, Leandro Marcos et Javier Valverde, face à du ganado de Charro de Llen. Apoderamiento « éclair » : On apprend que David Galan vient de rompre avec son apoderado, Sebastian Palomo Linares. On sait que l’ex matador s’était fait un devoir d’aider le fils d’Antonio Jose Galan, étant son apoderado officiel, depuis trois mois. Que s’est il passé ? Entre temps, Palomo a pris en mains les intérêts d’Oscar Higares. Ceci est il lié à cela ? Qui sort gagnant de cette rupture ? Le torero, qui va chercher un vrai apoderado qui s’occupe exclusivement de lui ? ou l’apoderado qui voit que le novillero n’a pas la qualité, ni l’avenir, qu’on lui prête ? Réponse, sous peu. A Antoñete, le Prix "Joaquin Vidal" : Le Prix Mazzantini, attribué chaque année à un professionnel du Toreo, « qui a marqué l’Histoire », vient d’être rebaptisé « Prix Joaquin Vidal », du nom du grand revistero du « Pais », récemment disparu. Pour cette première édition du nouveau trophée, c’est Antonio Chenel « Antoñete » qui se voit distingué, pour l’ensemble de sa carrière, et la toreria qu’il porte en lui, dans et hors des ruedos. « Enhorabuena, Caballero ! Todo un torero, todo un Señor ! » |
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HIER ET DEMAIN… LA MONUMENTAL DE MADRID ! 10 Mai : Pratiquement
un mois complet de toros… Aayyy, que suerte ! On devrait pouvoir
passer directement aux « quatre bonnes choses » qui résulteront
de la Feria San Isidro 2002. Mais non ! Il faudra, l’une après
l’autre « aguantar » les tostones et rafales de vent, pour
que, tout à coup, l’étincelle, « la grande communion », se
produisent et que Madrid reprenne le sceptre de « Première Arène
du Monde ». « Les premières
corridas de toros, à Madrid, eurent lieu sur la Plaza Mayor, vaste espace
quadrangulaire dont les limites étaient naturellement constituées par
les immeubles qui la bordaient. Pour les spectacles, on installait des
tribunes, et les le combat se faisait à cheval, et à la lance, les
chevaliers étant aidés par leurs valets (peones). A l’époque de
Philippe IV, roi aficionado, on a construit une arène de bois dans les
jardins du Retiro, où eurent lieu des combats de caractère « privé »,
pour le roi et sa cour. Puis, l’histoire continua… La guerre, les crises, le progrès… « Elle » est toujours là et bientôt, elle aussi deviendra trop petite. Du moins… pour la San Isidro ! |
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L’ALTERNATIVE REVEE.
10 Mai : « Cesar Jimenez ya es matador de Toros ! »
Le jeune madrilène peut se montrer fier de son alternative, des trois
oreilles coupées et de sa sortie par la Porte des Consuls. Maintenant,
tout reste à faire. « Arriver, surprendre… est presque facile -
disait Paquirri - L’important est de ce maintenir… ». Tous ont vécu
cela.
Le matin, Fernando Cruz a démontré son talent torero et sa caste. Il
remporte la « Cape d’Or, mais se fait casser deus côtes. Quant à
Manzanares hijo.... 9
Mai – NIMES – Deuxième corrida de l’Ascension – Presque ¾ de
plaza – Temps pour le moins « humide » - Pluie aux 1, 5
et 6èmes toros. 9
Mai – NIMES – Novillada matinale – ¼ de plaza – Temps mitigé :
Novillada bien peu facile de Martin Arranz, Joselito et un sobrero de
Fuente Ymbro, bien retord, sorti cinquième. |
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JEREZ : DAVILA MIURA, EMBALLE !
10 Mai : Arriver à la Feria de Jerez, « comme un cheval emballé »,
c’est vraiment de circonstance. Après avoir triomphé à Séville,
Eduardo Davila Miura est en pleine euphorie, et le triomphe de Jerez,
hier, va le propulser « sur une autre orbite », d’autant
qu’au train où vont les choses, et avec le moral qu’il a, il pourrait
bien surprendre Madrid. 9
Mai – JEREZ DE LA FRONTERA – 3ème de la Feria del
Caballo – Un peu plus de media plaza – Temps nuageux et frais :
Corrida très intéressante de Jandilla, correctement présentée quoique
peu armée. A la bascule : 532, 532, 570, 536, 510, 530 kgs. Avant
tout, de la mobilité et des complications que les toreros pouvaient
vaincre, à condition qu’ils le veuillent. Deux l’ont voulu, un troisième
a décliné l’offre : Joselito est actuellement « au plus bas ».
Davila Miura toucha le plus dur, et le plus noble.
La justice divine lui valut de toucher le sixième, le « bon numéro » : Toro noble, à la charge longue, au galop régulier. Un grand toro. Davila se mit loin et toréa avec douceur et temple, main basse, très près des cornes. Grande profondeur, à droite. Ce fut un peu plus décousu, à gauche. A chaque fois, le double pecho, et le desplante, torero. Grosse faena, à un bon toro, et une estocade qui clôt le tout, sur un énorme triomphe. Eduardo Davila Miura est « le » torero en forme du moment. Ce soir, la quatrième : Toros de Juan Pedro Domecq, pour Finito de Cordoba, Juan Jose Padilla et El Juli. |
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JEREZ : C’EST BON POUR LE MORAL !
11 Mai : « Une cure de bon toreo ! »… tel pourrait
être l’autre titre de la reseña correspondant à la quatrième de
feria, en plaza de Jerez de la Frontera.
« La corrida » étant, avant tout, « l’image »…
allez donc voir le reportage photos de cette corrida de Jerez, par Maurice
Berho, sur www.mundotoro.com .
Encore une fois, l’ami « sevillano dacquois » a fait parler
la technique photographique, « au service du sentiment torero ».
Que bueno ! Enhorabuena ! 10
Mai – JEREZ DE LA FRONTERA – 4ème de la Feria del
Caballo – No hay billetes – Soleil, mais frisquet : La corrida
s’est terminée par la sortie a hombros des trois diestros,
impeccablement vêtus et rangés dans l’ordre : bleu, blanc, rouge !
Gag et clin d’œil involontaire aux aficionados français, de Bayonne et
d’ailleurs, présents dans la plaza.
Par contre, il
arriva « parfait », à la muleta, et le Finito de Cordoba
laissa libre cours à son talent : le Toreo « total »,
fait de profondeur, de cadence, d’expression artistique, le tout cimenté
par une technique parfaite, un jeu de bras et un poignet exceptionnels, un
courage sans faille. Il ne faut pas oublier que c’est « lorsqu’il
s’abandonne » que le torero court le plus grave danger. Faena
monumentale, hélas un peu gâchée par une épée tendida, un peu de
travers, et deux descabellos. Se le fue el rabo ! Deux oreilles, et
vuelta au toro. Grand triomphe du Finito, et le moral « en haut »,
avant Madrid. Ce samedi, dernière corrida de toros, et « grande explication » : Paco Ojeda, Jose Tomas, Morante de la Puebla. Sans commentaires ! Compte tenu des différents contextes, les trois diestros devront se donner à fond. La seule inconnue : la corrida de Nuñez del Cuvillo. |
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MADRID… « A NOUS, TRENTE ! »
11 Mai : « A deux pas d’ici, je vous le fais savoir…
« trente jours de toros », supporter vous aller devoir ! »…
Dans la Presse Espagnole, on murmure : « 2002 ! Il n’y a
pas de toros ! Il y a des figures, mais il n’y a pas « de
competencia », pas de réelle bagarre, entre les toreros « du
haut ». Et c’est vrai ! Les Juli, Tomas…vont s’éviter,
soigneusement. Mais les autres seront là, qui vont les pousser, et donc,
indirectement, ils vont devoir « se défoncer ».
Pour Commencer, deux « grosses » corridas, ce week end ! « Atarse los machos… y que Dios reparta suerte, para todos ! » Ca se dit… mais cette fois, on le pense vraiment. |
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JOSE
ANTONIO, C’EST « TRES BON »… POUR LE MORAL !
12 Mai : Dieu que la soirée avait mal commencé ! De fait, le
sale coup habituel : Quatre jours de « viaduc », pour
l’Ascension… quatre jours de pluie et de froid. Mais bien sûr, au
dernier jour, juste avant de reprendre « le chemin de l’école »…
grand beau temps ! Maldita sea !
Enfin, « le » coup de téléphone ami : « Réjouis-toi ! La Morante a été extraordinaire ! Quel dommage que tu
n’étais pas là ! ». Et de raconter, en long et en large, la
dernière de la Feria de Jerez, où Tomas a été bien, et même fameux
par moments, mais surtout « le » faenon du Morante, au dernier
toro de la Feria… « Tu ne peux pas savoir ! Il a donné des
passes « de cartel »… 11
Mai : JEREZ DE LA FRONTERA – Dernière corrida de la Feria del
Caballo – No Hay Billetes – Beau temps :
Dans les gradins, on murmure et on se prépare au Fino qui attend au
frais, au Real de la Feria… Et tout à coup,
il a trouvé ! Alors… une série de quatre redondos, bien ronds,
tirés au ralenti, les zapatillas enfoncées dans le sable, la main qui
court, la silhouette du Paula des grands jours. Signature d’un immense
pecho, et le public qui sursaute. Se succèdent alors deux séries de
droitières et deux autres de naturelles, immenses, profondes, totalement
abandonnées. Le toreo fondamental, simplement, éternellement. Vêtu de
bleu marine et or, le Morante se laissera aller à quelqu’adorno
« de sentiment et d’arôme », comme le kikiriki, la firma,
avant de pousser une grosse épée, qui tardera un peu à faire son effet,
le puntillero relevant le toro. Euphorie totale dans la plaza…et ce
sentiment d’avoir vécu « ensemble » un grand événement,
tandis que le toro est ovationné et que Morante et Jose Tomas sortent
« a hombros » par la grande porte de Jerez, et de l’Aficion
toute entière. |
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AILLEURS, UN SAMEDI « NI FU, NI FA ! » 12 Mai : La San Isidro a bien commencé, comme d’habitude… par un toston ! A Valladolid, « Lugui » s’est envolé, mais a raté son atterrissage. Ponce et Fernandez Meca sont revenus, en toreros. Et à Fuengirola, le grand sourire d’Antonio Jose Galan a plané sur le festival organisé en son souvenir. « Cuantos amigos tenias, loco ! » 11
Mai – MADRID (Las Ventas) – 1ère de La San Isidro –
Casi lleno – Temps gris, froid, détestable : 11 Mai – VALLADOLID – 1ère de la Feria de San Pedro Regalado – Demi arène (!) : Les Alcurrucen sont sortis sans classe et faibles. Seul, le sixième s’est a peu près bien tenu. En cinquième, un sobrero de Lozano Hermanos, brave et noble, fameux.
David Luguillano (Silence et Ovation,
chaque fois après un avis) ne put rien devant le deuxième, arrêté. Par
contre, il dessina une grande faena, templée, liée, avec la personnalité
qu’on lui connaît, face à l’excellent cinquième de Lozano. Mais il
fracassa avec l’acier, et tout se termina en grosse ovation. 11
Mai – Ales : Devant une demi plaza, est sortie une très intéressante
corrida du Jaral de la Mira. Costauds, braves et prenables, surtout les
trois derniers. Le cinquième provoqua deux batacazos. 11 Mai - Valencia : La première corrida (mixte) de la mini Feria de la Virgen a été suspendue à cause du « risque de mauvais temps ». Le maigre public a fortement protesté. Certes, la semaine a été mauvaise, mais il faisait beau, et le ruedo semblait en bon état. La taquilla… beaucoup moins, dit on ! Au cartel : Pablo Hermoso de Mendoza, Vicente Barrera et… Jose Maria Manzanares fils. Décidément…. 11
Mai – Fuengirola : Sensationnel festival hommage à
Antonio Jose Galan. On a lidié 11 Novillos de Yerbabuena, excellents: Un
novillo gracié et deux, honorés de la vuelta posthume. |
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ET, AU
MILIEU, COULE LA BRAVOURE…
13 Mai : La San Isidro a connu , hier, l’un des premiers événements
qui restera inscrit à son bilan 2002 : La vuelta à un toro. Au
milieu d’une corrida très dure, mansa, compliquée d’Hernandez Pla,
sortit « un » grand toro, très brave, très noble, plein de
caste, du nom de « Guitarrero ». Ce toro, très brillant, fut
magnifiquement mis en valeur par un torero du nom de Manuel Jesus « El
Cid ».
Curieuse impression en voyant le mayoral saluer en fin de corrida. Suffit
il donc qu’une corrida tienne debout et aille au cheval, pour faire un
triomphe ganadero ? Certes, c’est inusité, de nos jours. Certes,
le troisième a valu le détour. Mais pour le reste, la corrida a été
dure, compliquée, mansa sous diverses formes et souvent dangereuse.
Cependant, le solo du « Guitarrero », très bien mis en valeur
par le torero, restera dans les souvenirs, comme une rivière de bravoure,
coulant au milieu d’un fleuve de fiereza. 12
Mai –MADRID (Las Ventas) – 2ème de San Isidro –
Lleno – Beau temps :
Le public, surpris, est au anges. Faena courte, baissant un peu, sur le côté gauche, terminée en doblones sobres, pour mettre en place… Hélas, le matador attaquera quatre fois avant de plonger une entière qui ne tue pas. Le cauchemar se poursuivra de huit descabellos. Terrible ! – Le sixième se révélera « l’autre bon » du lot, d’autant que le Cid « ne le doutera pas ». Faena inférieure à la précédente, mais parsemée de bons détails de classe. Malheureusement, ce fut le même cauchemar : cinq pinchazos, demie et cinq descabellos… Ce lundi : Troisième de Feria – première novillada : Martin Quintana, Luis Vital Procuna et Javier Valverde, face aux Santacoloma de « La Quinta ». Casta ! |
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UN DIMANCHE DE GRISAILLE
13 Mai : Pas grand chose à se mettre « sous l’aficion » !
A Valladolid, les Capea sont sortis plus gros et plus mous que
jamais. De fait, c’est à Sonseca qu’il fallait aller, pour voir un
bon lot de Yerbabuena, de Don Jose Ortega Cano, pas encore redescendu de
son petit nuage, suite à son triomphe ganadero de la veille, au festival
de Fuengirola. 12
Mai – VALLADOLID – 2ème de San Pedro Regalado – Moins de ¾ de
plaza – Nuages : 12
Mai – SONSECA (Toledo) – Casi Lleno: Très bonne corrida de
Yerbabuena (Les guardiola d’Ortega Cano) 12
Mai – OVIEDO – Media plaza: Cinq toros de Guardiola
Dominguez et un de Guardiola Fantoni, durs à ronger. 3 et 6èmes furent
dangereux. 12
Mai – Barcelona – ¼ de plaza: Novillos de Martin Arranz et
Joselito, sans classe. 12
Mai – Sevilla – ¾ d’arène: Mauvaise novillada de Litri (ex
Guateles) 12
Mai – Valencia – Novillada de la Feria de la
Virgen de los Desemparados – 1/3 de plaza: Bonne novillada de
Bernardino Piriz. |
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TORERO
DE MADRID !
14 Mai : Madrid a toujours eu « ses » toreros. Parfois de
la capitale, parfois d’ailleurs... D’Antonio Bienvenida au Viti, passant
par Gregorio Sanchez, Andres Vazquez, ils avaient tous un point commun :
le toreo sérieux. Tous, ils avaient ce naturel, cette simplicité de
marcher, de lidier, de triompher dans le ruedo de Las Ventas.
Javier Valverde n’a pas triomphé, hier. Certes, l’épée et le
descabello en sont les responsables. Cependant, il a d’autres choses que
Madrid « a laissé passer », parce qu’elle l’aime bien, et
parce qu’il le mérite : Ces pechos « tournicotés », où
c’est le corps qui tourne au lieu que ce soit le bras et le poignet,
seulement, qui renvoient le toro sur l’épaule contraire. Du coup, les
jambes « s’enroulent », décomposant la figure, et donnant
lieu à « une mauvaise photo ». Elle lui a pardonné de ne pas
continuer sur « sa » main gauche, face au premier. Elle lui a
pardonné ces manoletinas qui, pour millimétrées qu’elles soient,
n’apportent rien à son toreo, surtout si elles se terminent par un
achuchon, comme hier. Elle lui a pardonné la vilaine media espada
verticale, en poussant après le pinchazo, une fois passé la tête du
bicho…ce qui est un réflexe naturel. 13
Mai – MADRID (Las Ventas) – 3ème de San Isidro –
Novillada – ¾ de plaza – Bonne après midi, avec des rafales de vent : Ce soir, 14 Mai : Corrida du Ventorrillo (à suivre, cette année), pour Victor Puerto, Califa (qui revient à Madrid, après sa San Isidro 2000), et Rafael de Julia. |
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GRANDE ALTERNATIVE DE LEANDRO MARCOS 14 Mai : Cela se confirmera t’il, par la suite ? La toreria de Leandro Marcos devrait mieux briller, avec le toro. En tous cas, les deux faenas, sculptées hier, à l’occasion de son alternative, en plaza de Valladolid, laissent espérer de grands lendemains. Trois oreilles « avec la manière » ! Après Cesar Jimenez, Marcos marque également « trois buts », effaçant parrain et témoin de la cérémonie, qui, il est vrai, n’ont guère eu de chance au sorteo. Tomas est passé, digne. Ojeda a encore souffert. Triste réalité. 13
Mai – VALLADOLID – Dernière corrida de La San Pedro Regalado –
Plus d’une demi entrée, (seulement !) – Bonne journée, avec du
vent : |
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MADRID:
DEUX « FOUTUS » CARACTERES…
15 Mai : Depuis 1998, Madrid et Victor Puerto vivent une histoire
d’amour passionnée, du style « Je t’aime, moi non plus ! ».
Le torero, on le sait, a un « foutu » caractère. Quant au
public de Las Ventas, n’en parlons pas. Hier,
14 Mai 2002, nouvel épisode. Madrid a pris le prétexte de la vilaine et
trop longue agonie du premier toro, que Puerto ne voulut pas descabeller,
pour déverser sur le manchego, ses tonnes de hargne et d’injures. Le
toro était difficilement « descabellable », mais Las Ventas
n’a rien voulu savoir. La bronca fut épique, et l’on se demandait ce
qu’il allait se passer, au quatrième. Le torero allait il, comme en 98, « punir »
le public, en sabotant le toro, mâchoires serrées, le regard mauvais,
montera vissée sur la tête ? Qu’allait il se passer ? Début
de faena, tout à fait remarquable, par statuaires, firma et un
extraordinaire trincherazo gaucher, où le toro fut pris et « toréé »,
jusqu’au dernier centimètre de la muleta. Madrid sursauta et lâcha un
« Olé » sec, de passion et d’admiration. L’animal !
Quel début de faena ! Cela faisait penser un peu à cette corrida de
la San Isidro 1975, une parmi tant d’autres, mais « illuminée »
par une seule passe : un monumental pecho de Manzanares… On en
parle encore.
Le reste fut plus gris, plus triste. Le Califa fut bien… tant qu’ont
duré ses toros. On sait que c’est un torero d’instinct, peu
technique. Mais il semble qu’il a récupéré une partie du « sitio
2000 », et Madrid a retrouvé, hier, le toreo lié, vibrant, main très
basse, de Jose Pacheco. A l’épée, par contre… un désastre. 14
Mai – MADRID (Las Ventas) – 4ème de Feria – Llenazo
– Grand beau temps, sans vent :
Quand sortit
le quatrième, la plaza renaudait encore : Larga à genoux (bof !),
plusieurs lances pieds joints, en torero (mmouaiis !) et un gros
remate (Bon, allez, on va l’applaudir !). Bonne lidia générale,
le toro montrant une réelle tendance aux planches. Madrid se dit que «trois
passes et… a tablas ! De fait, le début de faena est monumental (et si vous
ne me croyez pas, allez donc à www.las-ventas.com
, galerie photos du 14 mai… et vous verrez): « le » fameux
trincherazo, la firma et un grand pecho. Faena de trente passes, avec de
longs secondes de préparation, de placement. Le but : éviter
qu’il s’échappe. Deux grosses séries de redondos, bien liés, quieta
la planta, laissant la muleta en fin de passe, pour rattraper aussitôt le
toro, pour la suivante. A gauche, le bicho se défend un peu plus, mais
deux naturelles sont superbes. Madrid est obligée d’applaudir. Le
matador va chercher l’épée, plaque trois doblones de mise en place, et
veut tuer le toro « au centre », où il l’a obligé de
rester. Hélas, un pinchazo précédera une bonne demie, en arrière. Avis
et une ovation, saluée, dignement, par un Victor Puerto satisfait, avec
raison. Ce jour : Cinquième de Feria, Manolo Caballero, Rivera Ordoñez et Javier Castaño affrontant les Baltasar Iban. |
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NIMES…C'EST PARTI ! 15 Mai : A peine est on sorti des « corridas-événements » de l’Ascension, (avec le solo de Ferrera, devant une grande corrida de Baltasar Iban ; et la bonne alternative de Cesar Jimenez) que Pentecôte arrive, et que Nîmes ouvre Feria…
Pas d’apéritif… on passe directement au plat fort ! La feria
2002 débute, aujourd’hui, par une Miurada que beaucoup suivront avec
intérêt : Feria de « Toros y Toreros », avec, pour événement « médiatico taurin », le mano a mano entre Manuel Benitez « El Cordobes » et Paco Ojeda, du 17. Nîmes 2002 – Voir le programme, dans la rubrique « Cartels » |
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ZZZZZZZZZZZZZIZOUUUUU !!!!!
16 Mai : Après la bonne corrida de Nîmes, on espérait voir de
grands toros de Baltasar Iban, à Madrid, pour la San Isidro. Logique ! 15
Mai – MADRID (Las Ventas) – 5ème de Feria – No hay
billetes – Grand beau : Bien décevante, la corrida de Baltasar
Iban. Présentation limite, malgré des têtes sérieuses et armées.
Quelques toros, comme le 4ème, soulevèrent des protestations.
A la bascule : 505, 550, 542, 554, 579, 543 Kgs. La corrida est
sortie faible, décastée, noblona et sosa. Seul se sauve le sixième, qui
mit de l’ambiance avec une agressive noblesse. Pour le reste, le premier
aurait servi s’il n’avait été si faible ; le troisième eut de
bonnes arrancadas, mais termina dans la fadeur totale, aidé en cela par
son matador. Une grosse déception, encore accentuée par le bon jeu de la
corrida de Nîmes.
Heureusement, le sixième, « Barbito »,
permit à Castaño de refaire surface, en se portant à la hauteur de la
caste du Baltasar. Grosse charge et début puissant par statuaires, sans
bouger d’un poil. Olés ! Deux bonnes séries de derechazos, muleta
devant, bien tirés et moins retorcidos que précédemment. A un moment,
le torero se découvre et prend un terrible achuchon dont il sort le
costume déchiré. Sans se démonter, Castaño va continuer, mais
raccourcir les distances. Il adore cela, et une partie du public adore
avoir peur. Passes dans le dos, derechazos inversés, à tour complet. On
préférera de très loin trois bonnes naturelles, pieds joints, en fin de
trasteo. Javier Castaño aurait probablement coupé une oreille, s’il
n’y avait eu ces trois pinchazos. Ce 16 Mai : corrida d’Arauz de Robles, pour Vicente Barrera, Uceda Leal et Alfonso Romero. |
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NIMES :
VIVA ZOTOLUCO ! VIVA MEJICO !
15 Mai : Grande corrida de Miura, pour la première de Nîmes. Tandis
que les bruits et les mails annoncent quelques petits scandales prévisibles,
pour la corrida spectacle du cinquantenaire (c’est peut-être pour cette
raison qu’elle est « hors abono !), Nîmes a vécu, hier, une
grande journée de Toros et de toreros : La Miurada est sortie brave,
brillante, et l’on a donné vuelat à un grande toro. 15
Mai – NIMES – 1ère de Feria – 2/3 de plaza – Grand
beau temps : (De notre correspondante) . Ce 16 Mai : Corrida de Juan Pedro Domecq, pour Enrique Ponce, Jose Tomas et Sebastian Castella. Le trapio sera différent, mais Ponce et Tomas vont « s’expliquer », tandis que Castella ne manquera pas de « s’exprimer ». |
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MADRID :
LES VERONIQUES DE RAUL…
17 Mai : « Hala Madrid ! Olé Raul ! »…
C’est presque la seule chronique possible de cette 6ème
journée de la San Isidro, où l’on fit trop peu honneur au 82ème
anniversaire de la Mort de Joselito « Gallito », en plaza de
Talavera.
Madrid a vécu, hier, son premier « gros toston ». La corrida
de Arauz de Robles, mal présentée, faible et mauvaise, à explosé. Deux
sobreros de Gavira et un gros Criado Holgado sont venus lui prêter main
forte… Façon de parler ! 16
Mai – MADRID (Las Ventas) – 6ème de Feria – Casi lleno – Vent :
Il y eut la traditionnelle minute de silence, en l’honneur de la mort de
Joselito, en Talavera, le 16 Mai 1920.
Alfonso Romero (Silence – Silence, après un avis) ne put rien devant le Gavira troisième, qui allait faire 6 ans, dans deux mois. Toro endormi ; torero désolé ; Madrid somnolente ! Le sixième semblait vouloir servir. Malheureusement, cela ne dura qu’un moment : distrait, voulant partir à querencia, le Gavira ne permit que quelques bons muletazos isolés d’un Alfonso Romero, plus artiste que lidiador…
Ce vendredi 17 : Corrida de banderilleros, avec Luis Francisco Espla,
le « chouchou de Madrid » ; Antonio Ferrera, pour sa
première corrida « vitale » ; El Fandi, qui confirme
alternative. La corrida sera de Carriquiri. |
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NIMES : SEBASTIEN CASTELLA S’EST EXPRIME 17 Mai : On terminait, hier, en disant, qu’encadré par Ponce et Tomas qui « devaient » s’affronter, Castella pourrait « s’exprimer ». C’est exactement ce qui s’est produit. Devant une corrida peu brillante de Domecq, les deux « stars » ont réglé les affaires et, mieux servi, le Français a laissé libre cours à sa toreria, coupant deux oreilles et triomphant totalement. Maintenant, après Arles et Nîmes… comment assumera t’il la suite ? Il faut confirmer et… durer ! 16
Mai – NIMES – 2ème de Feria – ¾ de Plaza – Du
vent, dans « du bleu » : (De notre correspondante) Six
toros de Juan Pedro Domecq, correctement présentés sans plus, et inégaux
dans leur comportement. Beaucoup de « tardo » et quelque
faiblesse, qui annihilent le fond de noblesse. Meilleur lot, pour
Sebastien, qui sut en profiter.
Ce 17 Mai, "la" corrida pour "Paris Match"! : Mano a mano El Cordobes / Paco Ojeda, face à "un lot" de Domecq |
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LEANDRO MARCOS CONFIRME… A TALAVERA
17 Mai : Parcours sans faute, pour le moment, de Leandro Marcos, dont
on a pu déguster le toreo, hier, dans le programme télévisé « Tendido
Cero », à l’occasion de son alternative, le 13 Mai, à
Valladolid. Toreo « léché », de grand empaque. On retiendra,
en particulier, un immense pecho, tourné sur l’épaule contraire, au
sixième toro. 16
Mai – Talavera de la Reina – Corrida du 82ème
anniversaire de la tragique corrida, en cette plaza, de Gallito – Casi
lleno : Corrida de Zalduendo, sans grand trapio, noblotes sans grande
force. |
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MONT-DE-MARSAN : LA MADELEINE 2002 17 Mai – 21h : C’est devant un nombreux public que viennent d’être révélés les cartels de la Feria de Mont-de-Marsan 2002. Nouveauté, cette année : Outre les cinq corridas, du 21 au 25 Juillet ; outre la traditionnelle corrida portugaise ; outre la novillada non piquée matinale du dernier jour, il y aura, cette année une novillada formelle, le samedi après midi. Une sorte de grand apéritif à la Madeleine 2002. « Santé, Señora ! » La Feria de
Mont-de-Marsan se présente donc comme suit : Au cours de cette manifestation qui rassembla un nombreux public, divers trophées furent remis aux triomphateurs de la temporada passée, dans le Sud Ouest, et à Mont de Marsan : Victorino Martin, Stéphane Fernandez Meca et le picador du Zotoluco, Efren Acosta. |
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PREMIER « TOURNANT »
DE LA TEMPORADA
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Autant Ferrera nous a paru, à maintes reprises, accéléré, vulgaire, hystérique… autant il a été, hier, et sur ses deux toros, « en grand torero » poderoso, intelligent, d’une vaillance superbe, avec, même, des passages de grande classe. Eh oui ! Et c’est à Madrid, la cathédrale, qu’il a réussi ce rendez vous. Déjà Séville nous l’avait montré « muy torero ». Et souvenez vous, au « one man show de Nîmes »… on disait ici : « Ce n’est pas cela ! » Le torero « explosé », dépoitraillé, complètement « déjanté » de Nîmes, a laissé la place, hier, à un « Matador de Toros » qui donne la vuelta, les deux oreilles en mains, digne, bien habillé (aurait du boutonner son chaleco, mais bon !), les yeux pleins de fierté et de bonheur… au milieu du bonheur de tous. Chapeau ! |
A ses côtés, terrible compétiteur, El Fandi
s’est montré un formidable athlète du toreo. La vérité « à
coups de canon ! », au capote, aux banderilles, debout, à
genoux ; en avant, en arrière ; à l’endroit et à
l’envers… Un vrai tourbillon torero !
Antonio Ferrera et El Fandi « vont se faire
riches ! », et ce n’est que justice !
Hier, à Madrid, ils ont fait irruption dans la
temporada, et vont la « basculer », pour notre chance et notre
plus grande joie…
De fait, c’est à Séville qu’ils avaient
entamé leur coup de force. Madrid n’est que « la grande
confirmation ! » Nous sommes, tous, de enhorabuena !
Hier, 17 Mai, la temporada 2002 a également basculé, à cause de la sale
cogida de Joselito, en plaza de Nîmes. Grosse vilaine fracture du fémur,
et peut-être six mois d’arrêt. Le maestro Antoñete, si souvent
victime de problèmes de ce type, déclarait qu’il préférait une
cornada à une fracture… et c’est probablement vrai. Bloqué, plâtré,
on doit « gamberger » bien plus, et les jours doivent paraître
bien longs… Et puis, les chairs se ressoudent bien plus vite que
« deux bouts d’os ! »
Joselito « n’allait pas bien » en
ce début de saison. Partout, il affichait une fadeur, une trouble
tristesse qui « noyaient » les sentiments du public à son égard.
« Pero, a este que le pasa ? Est il vraiment mal dans sa peau ?
Se moque t’il de nous ? » Personne ne pouvait répondre…
Hier, Joselito a eu un geste superbe, de torero
et « de grand » : Aux organisateurs nîmois qui mettaient
un avion à sa disposition pour aller se faire opérer à Madrid, il a répondu
qu’il faisait totalement confiance aux médecins français, et restait là.
Ce n’est pas commun. On ne peut que souhaiter au torero, avec respect et
cariño, un grand repos… et un bonheur intérieur qui en profite pour
revenir.
Joselito immobilisé, la temporada « va s’ouvrir » et, après
« le coup de canon » du duo Ferrera-Fandi, il en est un qui
doit se faire du souci, et qui a pour nom : Jose Tomas. Le madrilène
n’a plus de telonero, et devra « se la jouer » vraiment,
pour rester en haut. Le peut il encore ? On va vite le savoir.
Madrid, déjà « mosca », après la San Isidro passée, va le
recevoir avec dureté, et peut être même, injustice. Il faut attendre…
Mais, à sa moindre hésitation, des « qu’on appelle Ferrera ! »
tomberont du tendido… Sûr !
Hier, 17 Mai, trois toreros ont donné une grande
tarde, en plaza de Madrid et, malgré la grosse pluie, le froid et le
vent, il y avait « du soleil dans les cœurs »…
17 Mai – MADRID (Las Ventas) – 7ème de Feria –
Lleno – Pluie, forte, persistante. Froid et vent :
Corrida passionnante ! Trois oreilles coupées !
La grande porte qui s’ouvre ! Des toros et des hommes ! La
Fiesta Brava.
Corrida de Carriquiri (provenance Nuñez),
magnifiquement présentée, supérieurement armée. Très raisonnable, au
niveau des poids : 538, 570, 544, 543, 531, 527 kgs. Corrida très sérieuse,
encastée, pleine de complications et d’agressivité. Certains tardaient
à déclencher, puis « explosaient » en charges dures, se
retournant sec. Espla en fit les frais. Beaucoup de tendances « aux
planches ». Deux toros supérieurs, braves, nobles bien compliqués,
les cinq et sixièmes.
Luis Francisco Espla (Silence –
Ovation), se savait battu d’avance en vibrato, en audace, en sens du
spectacle… Il prit donc l’attitude du professeur qui laisse les
enfants « faire les fous », magnifiquement, tandis que lui,
dicte sa leçon. Cela ne lui a pas mal réussi, face à son premier,
court, violent, se retournant sec. Il le toréa longtemps, à droite,
essuyant en souriant, plusieurs achuchones, alors que le côté gauche
semblait moins ardu. Tuant habile, « il farfouilla » un
descabello tardif.
Mais, « le » grand moment d’Espla :
La lidia du quatrième « Gorrion » : Un sérieux « moineau »
que personne ne pouvait fixer au capote. Seul Espla réussit ce coup de
force et de science, se permettant même de longuement conduire le toro
« à une main », au sortir d’un quite. Super ! Puis, ce
fut l’Espla de toujours, montera puesta, en passes courtes et rapides.
Bien, mais « regardant » le triomphes des petits jeunes.
Antonio Ferrera (Palmas – Deux oreilles et a
hombros « por la puerta grande ») a été en torero,
responsable, intelligent et « presque calme », toute la tarde.
Peut-être savait il qu’il avait rendez vous avec la gloire. « Poussé »
par le Fandi qui avait brillé au premier toro ; presque « effacé »
par le granadino, aux banderilles… Ferrera vit sortir un troisième, un
vrai « tonton » qui se planta là, au milieu de la plaza,
sursautant au cite du capote, comme un petit chien qui veut jouer, pour
s’enfuir à toutes jambes, à l’autre bout de la plaza. Toro manson,
aquerenciado en toriles, à qui Ferrera va donner tous les avantages. Toro
extrêmement sérieux, qui se défend méchamment, vers « l’extérieur »,
las afueras, mais rentre bien, vers les planches. Ferrera va lui arracher
plusieurs gros muletazos, avant de « bien dessiner », sur le
retour naturel du toro. En fin de série, de gros pases de pecho. Muy bien !
Le public marche, mais reste discret, un peu dur, après une lame tendida,
qui tarde. On avait banderillé ce toro « à trois », et le
Fandi avait mis un « por dentro », énorme.
Le cinquième s’appelait « Exposito »,
et Ferrera va lui devoir… beaucoup ! De fait, c’est le Fandi qui
va tout déclencher avec un gros quite par chicuelinas. Piqué au vif,
Ferrera réplique, par les mêmes passes, plus lentes, mains très basses.
Grosses ovations. Le tiers de banderilles est grandiose, le torero
glissant sur un quiebro en deux temps, que le public ovationna, debout.
Puis, ce fut la faena : Trois muletazos « définitifs »
et un trincherazo qui vont convaincre le toro de charger. Toro qui râle
et proteste également, vers le centre, mais revient bien, vers l’intérieur.
Le torero arrache le muletazo, puis se relâche totalement, sur le retour
du bicho. La fin est brillante, Ferrera se laissant aller a de grosses séquences,
pieds joints, et plusieurs adornos de grande classe, en particulier une
passe du mépris « de cartel ». Citant à très courte
distance, un énorme coup d’épée, un peu bas, dont le toro sort
« rodao »… Apothéose totale, larmes, embrassades avec son
équipe et son apoderado. Mérité ! Rien à dire, sinon bravo et …
ne change rien !
« El Fandi » (Ovation – Oreille) a sidéré Madrid. Le granadino confirmait l’alternative. Dès le paseo, le Fandi s’est jeté dans la bataille, en véritable athlète qu’il est (champion de ski) : Deux largas à genoux pour recevoir le toro de la cérémonie,(« Acorralado » - N°35 – 538Kgs) suivies de véroniques « toréées » à genoux, une demie, dans la même position, et la serpentina finale. Huit passes, huit coups de fusil ! Aux banderilles, un cuarteo, puissant ; une paire en courant et réunissant « à reculons » (dite « de la moviola ») et une troisième, très précise « al violin ». Madrid a dit « Ca alors ! » Faena incommode, le toro s’arrêtant très vite, tandis qu’il pleut beaucoup. Fandi s’accrochera, en vain. |
Le sixième « Cornetero », lui
permettra de rendre la politesse aux compagnons : Gros tiers de
banderilles, avec jugueteo et salut final des trois diestros, heureux.
Madrid dégouline de pluie et de plaisir. Auparavant, le Fandi a mis un
quite par gaoneras, au centre… à hurler ! Faena de vaillant, avec
de très bons moments où le Fandi confirma « qu’il sait toréer ».
Entrant fort, une estocade, et un public de Madrid, ému, juste dans sa réaction :
Ce « Fandi-là » mérite bien une oreille ! Deo gracias !
Fabuleux moment, et la joie sur tous les visages.
Ferrera ouvre la Grande Porte de Madrid… et la temporada peut commencer !
Ce samedi 18 Mai : Première corrida de Rejoneo, avec le mano a mano entre Joao Moura et Pablo Hermoso de Mendoza, face à des Flores Tassara.
NIMES : TRIOMPHES ET TRISTES ANECDOTES…
18 Mai : La « double journée » du 17 Mai 2002, à Nîmes,
a été marquée par la joie
et la peine. Joie du triomphe matinal, mais qui laisse un petit arrière
goût de « médiatico melacolico démagogico etc… ». Peine
de la cogida du Joselito, l’après midi.
A part cela, le Juli a triomphé, encore une fois, en torero
responsable. Juan Bautista a eu de bonnes choses, mais n’a pu totalement
« renverser l’Aficion ».
Manuel Benitez est venu, a souri à tous, s’est
fait secouer, mais « s’est mis devant » ! Chapeau,
Manolo ! Mais, on ne nous empêchera pas de penser qu’il méritait
mieux, avant. Paco Ojeda a donné de grands moments, toréant long, toréant
court…mais la lumière n’est plus la même.
17 Mai – Nîmes – Corrida matinale – 5000 personnes – Grand
beau temps : (De notre correspondante) – Corrida « très réduite »
de Juan Pedro Domecq, qui a donné un jeu magnifique, en particulier le
deuxième « Presumido », brave et noble, à qui on donna
vuelta posthume.
El Cordobes a fait de tout, dans la limite de ses
moyens : Oreille – Ovation – Vuelta, après un avis. Le sourire
est le même… mais les ans ne passent pas en vain. Enhorabuena, Manolo !
Pero lo bueno fue en 65, 66, ou l'année "de l'almohada"
Paco Ojeda, s’est régalé, toréant templé,
coulé, long… ou à bout portant, comme avant : Oreille – Deux
oreilles – Vuelta après un avis.
Les deux toreros sont sortis par la Porte des
Consuls. Muy bien ! Clic
«Paris Match»!
17 Mai – NIMES – 3ème de Feria – Plein – Grand bleu: Corrida de Domingo Hernandez, correctement présentée mais de peu de race. L’ensemble laissa une impression de soseria, qui ne permit pas aux toreros de complètement passer la rampe.
Joselito donne un bon quite par chicuelinas et tafalleras. En ramenant le toro au cheval, il se fait surprendre et tombe très mal. On se précipite, craignant une grosse cornada. De fait, le torero souffre d’une fracture de la tête du fémur droit, d’autres lésions, moins lourdes, à l’épaule et la hanche droite. Quelques puntazos et razguños, peu graves. Grosse cogida et imortante lésion qui va laisser Joselito trois mois sans marcher, et presque autant de rééducation. La temporada est terminée. Joselito, pour le moment, reste à Nîmes, faisant toute confiance au Docteur Navarro et son équipe. « Mala suerte, Jose. Que se ponga bien ! » |
La corrida se transforma en mano a mano entre
Juli et Juan Bautista.
El Juli (Ovation – Oreille – Oreille plus pétition)
se montra torero à tous moment. Ses toros ne furent pas des foudres de
guerre, et le torero ne laissa passer aucune des rares occasions de
briller. A son actif : de bonnes naturelles au troisième, les
banderilles, la faena très templée et, surtout, l’estocade « volcandose »,
au cinquième.
Juan Bautista ( Silence, après un avis
– Oreille, après un avis – Vuelta) a tout essayé. Les toros ne
l’ont pas forcément aidé. Manque toujours ce « rentre dedans »
qui mettrait totalement le public avec lui. A retenir : Le capote, au
deuxième, dont un bon quite par chicuelinas ; La larga et le début
de faena, à genoux, au quatrième ; La volonté de donner de l’air
au sixième, citant au loin, en toute confiance. Bien, mais peut « bien
mieux ». Cela doit venir, forcément.
18 Mai : Ayyyyy !
Vic… On la connaît ! On l’attend ! On la souhaite… et on
la craint. Chaque année, elle est l’objet de toutes les attentes.
Chaque année, le ruedo
minuscule accueille des montagnes de trapio… Chaque année, on prie
toutes les vierges du Ciel...
Chaque année… "c’est Vic!", avec ses coups de
gueule et ses coups de génie ; ses outrances et ses odyssées
toreras ; ses larmes et la joie d’un triomphe à la dimension du
toro qui surgit… Triompher à Vic, c’est vraiment triompher… en
torero !
La feria débute ce matin, et débute... fort.
Espérons que la météo suivra…
Ce samedi 18 mai – matinée : Novillada de
Barcial, pour Javier Valverde, Jarocho et Julien Lescarret.
Ce soir : Corrida de San Martin, pour le
Zotoluco, El Califa et Javier Castaño
Demain, dimanche 19 Mai – matinée -
Corrida concours : Toros de Fraile, Prieto de la Cal, Victorino
Martin, Barcial, Celestino Cuadri, Marques de Albaserrada, pour Fernandez
Meca, Luis Miguel Encabo et Jose Antonio Iniesta
En soirée : Toros de Ramon Flores, pour
Alfonso Romero, Juan Bautista et El Cid.
Lundi 20 Mai : Toros del Hoyo de la Gitana,
pour Fernandez Meca, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera.
Suerte para los toreros ! Grande Feria à tous et… sagesse et respect !
FERMIN BOHORQUEZ PERD SA JUMENT « MOSCA »
18 Mai : Je l’admire… mais je n’aime pas beaucoup le rejoneo !
Tout simplement parce que j’aime trop les chevaux ! Je râle quand
je vois leurs flancs suinter de sang, sous les éperons de leur
cavalier… J’essaie de ne pas penser à leur souffrance, à leur
peur…
Je n’aime pas beaucoup le toreo à
cheval…parce que, lorsqu’un torero « à pied » se fait
prendre, c’est souvent lui qui a fait la faute : maladresse, faute
d’inattention… Quand un rejoneador se fait prendre, c’est sa
faute… mais c’est le cheval qui prend la cornada. Et ça....
L’an passé, à Bayonne, Leonardo Hernandez eut
ce court moment « ailleurs »… et son cheval s’en fut
« vers d’autres prairies ».
Hier, 17 Mai, en plaza de Talavera de la Reina,
ce fut au tour de Fermin Bohorquez de connaître ce passage à vide. Le
toro ne pardonna pas, et plongea son piton dans le ventre de « Mosca »,
sa jument « de salida », sept ans. Le brave cheval « rentra »
au trot, pour aller mourir, sous un dernier coup de cachete. Il n’y
avait rien à faire.
Aujourd’hui, « Cagancho » va faire ses adieux, à Madrid.
Que descances bien, caballo !
Quant à « Mosca », on espère
qu’il y a, aussi, un paradis pour les chevaux toreros. Ils le méritent.
MADRID : LA FERIA BOUILLONNE…
19 Mai : « Bullicioso, el ambiente ! » La feria
bouillonne… Antonio Ferrera a « fait exploser »
la San Isidro et les téléphones portables sonnent de tous côtés.
La cogida de Joselito, et la probable lésion de Victor Puerto ouvrent
« la chasse aux substitutions », et bien entendu, tout le
monde y va de ses suggestions, de ses exigences. Certains voudraient voir
Ferrera remplacer Joselito, le 28 Mai, le confrontant ainsi à Jose Tomas,
aux côtés de Eugenio de Mora. Tout cela est bien peu probable. Jose
Tomas, qui n’est pas bien en ce moment, et qui le sait, va « se
protéger », en exigent, plus que jamais, un torero plus ancien,
ouvrant le cartel.
Pour le moment, Antonio Ferrera a la corrida du
29 Mai, avec les Conde de la Corte. Il y a aussi la possibilité du
« deuxième remplacement de Joselito, le 4 Juin, avec les Manolo
Gonzalez. Mais… s’il fallait jouer le gros coup, et si Victor Puerto
est vraiment touché, c’est devant les Victorino qu’il devrait
s’aligner… 8 Juin, en tout final de feria, devant la corrida de plus
grande cotisation. Ca…cela aurait de la gueule ! Son apoderado,
habitué aux gros défis (ne pas oublier que Luis Alvarez fit le même,
avec Rincon), ne va pas manquer d’y penser.
D’autre part, il ne faut pas se tromper
d’adversaire. Ce n’est pas Tomas, qu’il faut rencontrer… c’est
le Juli. Imaginez un mano a mano Ferrera Juli ! Cela partirait
probablement dans tous les sens, mais il y aurait spectacle et émotions
garanties… et aux trois tiers !
Pour le moment, Madrid bouillonne, la tête
encore bourdonnante du gros triomphe de Ferrera, sans oublier le Fandi,
vendredi soir. Wait and
see !
“Bullicioso”… le nom d’un toro! Le toro d’un « au
revoir », le toro d’une dernière émotion, d’une formidable
ovation, d’une immense tendresse. « Bullicioso », le
bouillonnant n’est plus là pour le raconter, mais il fut le toro
« de la despedida de Cagancho »…
Hier, 18 Mai, le génial cheval de Pablo Hermoso
de Mendoza a fait ses adieux à Madrid, donnant une dernière vuelta, sous
les vivas d’un public debout, ému au larmes. Cela aussi est « la
grandeza de la Fiesta ».
Petit cheval noir d’une immense personnalité,
« Cagancho » s’en va passer des jours paisibles, loin des
clameurs, loin des toros. Là-bas, dans ses prairies de Navarre, il ne
faudra pas s’étonner, parfois, de le voir faire un quiebro, un recorte,
ou courir « de costado », comme toréant de salon, au souvenir
de quelque tarde d’apothéose, à Madrid, Séville ou Mexico.
On aura du mal à retrouver un tel engouement
pour un cheval torero. A lui seul, « Cagancho » a donné au
Rejoneo, ses définitives lettres de noblesse. Le grand public, peu au
fait des choses taurines, et encore moins du Rejoneo, « venait voir
Cagancho », et le voyait… partout. « C’est lui, « Cagancho » ?
entendait on souvent, même lorsque sortait un cheval blanc, gris ou
roux…
Pablo Hermoso de Mendoza pleurait, hier, en
donnant l’ultime vuelta de son cheval, en plaza de Madrid. Dans ABC,
Zabala de la Serna posait la question : « Est ce Hermoso de
Mendoza qui a fait « Cagancho » ? ou « Cagancho »,
qui a fait Hermoso de Mendoza ? » Quien sabe ! Pablo
Hermoso de Mendoza est un grand rejoneador… mais avec « Cagancho »,
il touchait au « génial ».
La corrida d’hier s’est déroulée très
discrètement, comme si les deux cavaliers avaient décidés de laisser la
vedette au petit cheval noir qui faisait ses adieux. Le hasard de la lidia
fait décidément bien les choses…
18
Mai – MADRID (Las Ventas) – 8ème de feria - Rejoneo
– Plein – Grand beau : On attendait le mano a mano entre Moura et
Pablo Hermoso de Mendoza. La corrida n’a pas été brillante. Les toros
de la Viuda de Tassara sont sortis « sans grande présence »,
se montrant fades, sosos, distraits, sans continuité dans leurs charges.
Le meilleur fut le cinquième.
Joao Moura (Ovation – Ovation –
Oreille) a montré son habituelle technique, sa maestria, mais « ne
se mit pas en colère ». Il tua vite, mais plus habile qu’honnête.
Pablo Hermoso de Mendoza (Ovation –
Oreille – Vuelta) perdit quelque trophée avec le rejon de matar. Trois
pinchazos le privèrent d’un plus ample trophée, au sixième.
« Le » grand moment de la soirée :
la courte sortie de « Cagancho », face au dernier :
L’ovation fut d’apothéose. Deux recortes, deux quiebros, une course
de côté, templant l’embestida du toro, et une dernière course, échappant
de peu au piton du toro. Aussitôt, Hermoso de Mendoza sauta à terre et
« Cagancho » s’en fut, tranquille, vers le patio, tandis que
Madrid l’applaudissait, debout.
A la fin de la corrida, Pablo Hermoso de Mendoza
le fit revenir, lui coupa « une mèche de crinière », comme
on le fait d’une coleta et, les larmes aux yeux, accompagna son meilleur
ami, le long d’une vuelta sans fin. Dans les gradins, beaucoup avaient
les larmes aux yeux.
Ce 19 Mai, 9ème de Feria : Toros de Valdefresno, pour un cartel « artiste » : Pepin Jimenez, Jose Luis « Bote » et David Luguillano.
VICTOR PUERTO, BLESSE EN TENTADERO
19 Mai : Alors qu’il s’entraînait, hier, dans la finca de Sancho
Davila, Victor Puerto s’est fait prendre par une vache, qui semble lui
avoir fait très mal. Sous le choc, le torero a perdu connaissance.
Secouru, il s’est immédiatement plaint de son genou droit, et décida
de rentrer immédiatement vers Madrid, aux soins de son médecin et kiné
Agustin Montero Zarzuela.
Hier soir, le torero, qui ne pouvait appuyer la
jambe au sol, déclarait : « Je sais qu’il y a quelque
chose de rompu, là dedans. Je l’ai immédiatement ressenti ».
Le prochain contrat madrilène de Victor Puerto :
8 Juin, devant les Victorinos.
NIMES : LE CARACTERE DES VICTORINO…
19 Mai : La corrida de Victorino s’est déroulée dans la grisaille et sous la pluie. Oubliés le soleil et les envolées lyriques des jours précédents. Ce fut, hier, combat de tranchée, dont on ne sait qui fut le réel vainqueur : Le toro ou les hommes. Authentique combat, parfois perdu d’avance, comme pour Juan Jose Padilla. Fernandez Meca et Encabo ont coupé une oreille chacun, mais la Victorinada 2002 ne marquera pas l’histoire.
18 Mai – Nîmes –
5ème de Feria – Pluie :(Correspondance)
Corrida de Victorino Martin, bien présentée,
compliquée, avec de la mobilité et du sentido. Le meilleur fut le sixième.
Stéphane Fernandez Meca (Ovation –
Oreille) débuta fort, par larga à genoux. Toro dangereux à droite,
auquel le Français va donner de longues passes gauchères, avant de tuer,
mal – Oreille du quatrième, bien tué, Meca devant faire face à un
toro de sentido, qu’il ne put totalement maîtriser.
Juan Jose Padilla (Silence partout) tira
le mauvais lot. Son premier s’arrêta vite, et le jerezano se fit
« pesant ». Le cinquième s’avéra bien compliqué, et
Padilla dut baisser les bras.
Luis Miguel Encabo (Silence – Oreille)
se présentait à Nîmes. Sans en faire des tonnes, on dira qu’il
s’est totalement « justifié », toréant bien de cape,
banderillant gaillardement, toréant ferme, efficace, et tuant bien le
sixième.
Double session, ce dimanche :
Les Jandillas, ce matin, pour Curro Vazquez,
Alfonso Romero, Cesar Jimenez.
Les Palhas, ce soir, pour Espla, Zotoluco, Swan
Soto.
VIC : « DURE DURE », L’OUVERTURE…
19 Mai : Il fallait s’y attendre, la novillada de Barcial qui a
ouvert la Feria de Vic Fezensac était « un sacré apéritif ».
Normal ! Par contre, la corrida du soir a un peu déçu :
D’une part, à cause de la présentation un peu « disparate »
des San Martin… De l’autre, à cause des toreros qui, à part le
Zotoluco, n’ont pas su, ou pu, les exploiter plus à fond.
Vainqueurs de la journée : Javier Valverde,
plus préparé que jamais, à l’alternative ; Julien Lescarret, qui
démontre des constants progrès; Zotoluco, qui
se montra lucide et courageux.
18
Mai – Vic Fezensac - Novillada
matinale – Lleno : (Correspondance) Grosse novillada de Barcial, très
bien présentée et, à l’habitude, compliquée.
Jarocho se montra discret, « écoutant »
deux silences.
Javier Valverde confirma sa grande forme,
tant « côté tête », que « côté cœur » :
Ovation à son premier, et une oreille très fêtée, du cinquième.
Julien Lescarret a coupé l’oreille du
sixième, démontrant que l’on est loin «du Julien de l’an dernier ».
Clair dans ses entreprises, très volontaire, plus compact, Lescarret a
fait face, en torero. L’avenir, tout proche… passe ce dimanche, par
Bilbao.
18
Mai – Vic Fezensac - 1ère Corrida de la Feria. Llenazo (Correspondance):
Toros de San Martin, très inégalement présentés, certains faisant un
peu bougonner « les anciens ». Par contre, les deux derniers
firent taire tout le monde : grands, hauts, et armés « costaud ! »
Au moral, la corrida offrit de tout, le mauvais lot allant au Zotoluco,
qui le lidia « en torero ». Deux et troisième (ce dernier, très
manso au premier tiers) permettaient le toreo. Le cinquième, un monstre type
« Barcial », se laissa « un peu » et le dernier,
violent aux piques, se dilua par la suite. L’ensemble de la corrida est
une semi déception.
Zotoluco (Vuelta – Silence) s’est
montré professionnel et torero. Clair et technicien, il se montra au
dessus de son premier, et aurait pu couper une oreille, demandée par le
public. Grande ovation pour son picador Efren Acosta, face au quatrième.
Brindant à tous, le Zotoluco commençe fermement, les deux genoux en
terre. Le toro « s’appuie » sur les deux côtés, prend le
premier muletazo de chaque série, refuse le deuxième. Zotoluco attaque
bas, en deux reprises.
El Califa (Sifflets, après un avis –
Silence) n’a jamais été à l’aise. Son premier « permettait »,
semble t’il. Le torero donna beaucoup de pico et tua en catastrophe.
Face au cinquième, il donna quelque espoir en trois bons muletazos, bien
tirés, mais vite effacés dans la grisaille.
Javier Castaño (Silence – Silence) fit
des efforts, resta longtemps devant ses deux toros, donna même de bons
muletazos au troisième. Cependant, le manque de personnalité,
l’uniformité de son toreo ne lui ont pas permis de passer la rampe,
devant une public et dans une plaza qui sont, avant tout, cela :
« Personnalité »
Double session, également, ce dimanche 19 Mai :
Corrida concours, ce matin, lidiée par Fernandez
Meca, Luis Miguel Encabo, Jose Antonio Iniesta
Corrida de Ramon Flores, ce soir, avec Juan
Bautista, Alfonso Romero et El Cid.
DANS LES AUTRES PLAZAS…
19 Mai : On a gracié un novillo de Sonia Gonzalez, hier, au cours d’un festival, en plaza d’Albacete, où les toreros « de la Tierra » se sont régalés. A leur tête : Damaso Gonzalez, torero et ganadero, doublement heureux.
Outre ce festival, plusieurs corridas, dont les résultats sont les suivants :
18
Mai – Osuna (Séville) – No hay Billetes : Corrida de Benitez
Cubero, correctement présentée, mais de comportement inégal. 1er
et 6ème furent les meilleurs. Le quatrième se coucha et dut
être puntillé, remplacé par le sobrero.
Manuel Diaz El Cordobes coupa au premier, la
seule oreille de la journée, après une faena efecista et une grosse
estocade – Morante de la Puebla eut quelques difficultés avec le
mauvais lot. Déstabilisé par deux extraños de son premier, il flotta un
peu, se contentant de détails. Mal avec l’épée. Silence et sifflets
– El Juli a fait une grosse faena au bon sixième. Helas…4 pinchazos
qui ne pardonnent pas, même à Osuna. Silence et grosse ovation.
18
Mai – Cehegin (Murcia) - Media plaza : Cinq toros de Mayalde et
un de la Cardenilla. Jose Luis Bote offrit, anti règlementairement, le
sobrero de Mayalde.
Pepin Jimenez, en verve, coupa trois oreilles –
Le Bote entendit ovation, palmas et aplausos !
- Manolito Sanchez prit un avis chaque fois, mais coupa une oreille
du sixième.
18
Mai – Palencia : Très mauvaise corrida, sans caste et faible,
de Pinto Barreiros.
Miguel Rodriguez donna, au quatrième, la seule
vuelta du jour – Jose Ignacio Ramos entendit un avis à chaque toro –
Le Millonario ne gagnera pas beaucoup plus, sur cette course :
Silence partout.
18
Mai : Santiesteban del Puerto (Jaen) – Media plaza :
Corrida difficile, de Gregorio Garzon.
Oscar Higares fait une oreille et vuelta –
Mario Coelho triomphe avec une, et deux oreilles – Juan Bautista s’est
déplacé pour rien : Silence et bronca.
TOUS TORERISTAS… OU « TOREISTAS » ?
20 Mai : Les aficionados aiment « batailler »… Au
milieu « des cercles et des ronds », comme dirait Cyrano, ils
se chamaillent gentiment, autour d’un verre de fino et quelques tapas,
au sujet du « grand mystère » : Torista, ou torerista ?
Et l’on s’embarque pour de grands débats
sans fin qui envoient à dix mètres (au moins !) les vaines
discussions de la Gauche désunie !
« L’important, le seul protagoniste,
c’est le toro ! » dictent les uns… « Mouais !
mais s’il n’y a pas le torero pour le faire briller, vaut mieux aller
le voir au campo… » soutiennent les autres. Et tout le monde se
regarde, et chacun essaie d’apporter un maximum d’eau à son fragile
moulin...
« Torista ? Torerista ? »… En fait, on a quelque
chance de se retrouver autour d’un mot : « Toreista ! ».
Bien sûr, on l’acceptera avec plus ou moins de bonne volonté, mettant
différents pourcentages dans la balance, selon qu’on est « plus
toro » ou « plus torero »…
« Toreista » : Passionné du
Toreo ! dit « le Petit Manuel » (oui, parce
que…n’attendez rien du « Petit Robert » !)
« Toreista » ! A mi distance
entre les deux extrêmes, il est possible qu’à un référendum, il
gagne… à 82%… Le toreista, sage et conscient de ce qu’il voit,
exige un toro correctement présenté, qui charge et ne tombe pas. Après,
qu’il soit brave ou manso, encasté ou tout mou, noble ou tordu… à
lui de voir ! En face de ce toro « de combat », des
hommes, vêtus d’or ou d’argent, qui, en fonction de ses qualités et
défauts, vont essayer d’adapter la meilleure tactique, la meilleure
lidia, dans le but de briller et de ce fait, « lucir al toro »,
le faire briller aussi. Cela implique honnêteté, savoir, courage…
aficion et talent.
Si l’on regarde bien, le « torista à
tous crins » n’existe plus.
« Signe des temps ! » diront
certains, se réfugiant derrière un « il n’y a plus de toros ! »
peu convaincu. Bien sûr que si ! Cependant, beaucoup d’éléments
ont changé, et l’on a du mal, aujourd’hui, à supporter six monstres
magnifiques, mais auxquels on ne peut péguer un seul muletazo... La
tauromachie vise un juste équilibre, dont le plus bel exemple est, peut-être,
la corrida de Carriquiri, l’autre jour, à Madrid, avec la formidable
actuacion de Ferrera et du Fandi. Et là… on est tous « toreistas » !
Si o No ?
Valdemorrillo, « l’hyper torista » des années 80 /90, est devenue "plus que torerista". Hier, Madrid, la dure cathédrale, a plus fait la fête aux toreros qu’au formidable lot de Valdefresno, qui offrait six oreilles sur un plateau… Vic Fezensac, elle-même, la
GRANDE « DOUBLE JOURNEE », A NIMES
20 Mai : Après la
grisaille du samedi, et le « cardeno » des Victorinos, Nîmes a connut,
hier, le soleil, le bleu et la chaleur du Toreo ! Un peu de vent a
chatouillé les jambes des filles et un peu gêné les toreros. Mais bon ! «
Grosse journée », avec un triomphe net, le matin, de Cesar Jimenez et,
l’après midi, une « méchante » corrida de Palha… « Méchante », dans tous
les sens du terme : La corrida provoqua l’admiration, par sa présentation,
sa présence en piste, sa complexité, sa caste. En face, l’honnêteté du
Zotoluco, le courage de Swan Soto, et … Luis Francisco Espla…
L’alicantino, le grand lidiador, le professeur… aurait il soudain pris un
coup de vieux, vendredi, à Madrid, quand les deux jeunots que sont Ferrera
et Fandi, lui ont mis un gros repaso ? Peut-être ! Toujours est il qu’au
grand rendez vous de la caste… Espla n’y était pas.
« Grosse journée » qui fait l’Aficion, et qui confirme que Nîmes est «
plus Toreista » que jamais. Muy bien !
19 Mai – Nîmes – 7ème
de Feria – Corrida matinale - Plus de ½ Plaza – Beau temps :
(correspondance)
Jolie corrida de Jandilla, bien présentée, qui fit son devoir à la pique
et permit le toreo. De loin, le meilleur fut le troisième.
Curro Vazquez se coupe la coleta, cette année. Ne l’avait il pas « déjà
fait » ? On respecte, mais les deux toros à sa charge méritaient plus et
mieux, que certains grands « détails »… Le public se fâcha, au quatrième.
Alfonso Romero se montre volontaire, se bat… mais ne passe pas
complètement la rampe. Est ce physique ? (doit il se teindre en brun ?)
Est ce que le public se méfie d’une « trouvaille » qui ne tient pas ses
promesses Quelque chose « coince », alors qu’il veut faire, et fait le bon
toreo. Silence à son premier ; Vuelta au cinquième, qu’il tua bien.
Cesar Jimenez s’est montré torero « précieux », élégantissime, toréant
avec un facilité « pasmosa », et tuant bien. Faenas complètes, de savoir
et de valeur. Son toreo prend un autre relief, devant le toro. Trois
oreilles, dont les deux de son excellent premier adversaire. Maintenant,
reste à « sortir » de Nîmes, et… durer.
19 Mai – Nîmes – 8ème
de Feria – Plein total – Bleu, mais du vent : (correspondance)
L’émotion que provoque une corrida encastée, vibrante, violente, qui
permet aux hommes honnêtes de se livrer et d’être applaudis et respectés,
même s’ils perdent le combat.
La corrida de Palha est sortie très bien présentée, forte et brave à
divers degrés. Le lot prit 13 piques de verdad, entrant de loin,
s’échappant parfois, seul, pour revenir avec plus de hargne. Mobilité et
genio, parfois. A la muleta, des toros « de bagarre », plus que de
dentelle. On donna la vuelta au grand deuxième « Tesudo », N°44, et le
mayoral donna un tour de piste, en fin de course. Un grand salut aurait
été plus sage. La corrida fut importante, mais pas complète.
Luis Francisco Espla fit beaucoup piquer son premier, banderilla facile,
donna quelques muletazos mi démago, mi dégoûté. Bronca. Le quatrième était
impressionnant de présence. L’alicantino fit un effort devant ce toro
distrait, débutant en manso, qui prit trois piques en venant de loin, mais
sortant seul, arrivant violent à la muleta. Applaudissements pour un Espla
« vieillissant », comme nous tous…
Zotoluco n’a pas pu «avec » le second. Il se fit « honnêtement » dépasser,
malgré son engagement, malgré sa technique et son envie d’être bien. Faena
« à la limite » de la cassure, et malchance à l’épée, le toro tardant à
tomber. Deux avis et ovation, tandis qu’on donne vuelta au Palha. Dur ! –
Le mexicain repartit à l’assaut, face au cinquième, débutant à genoux,
s’engageant à fond, laissant l’avantage au toro. Bonnes naturelles et une
conclusion rapide, mais « basse ». Oreille pour le mexicain : Oreille pour
l’ensemble de l’actuacion de ce jour, très difficile. Oreille pour
l’ensemble de la feria d’un torero « totalement respectable ».
Swan Soto a entendu « deux silences ». Méritait mieux, et surtout, un coup
de chapeau. Pas facile d’être devant ces toros ! Le Pérou était bien loin,
hier. Courageusement, il fit face, plus que face : Portagayola, à Nîmes…
tiene mucho merito ! L’ensemble de sa prestation fut marqué de la volonté,
devant de toros qui auraient permis plus, peut-être. Cependant, il n’a pas
à rougir de sa sortie, devant une corrida qui serait venue « bien grande »
à beaucoup. Un respeto.
La Feria se termine aujourd’hui, avec du Rejoneo, ce matin, et la corrida de Buenavista, ce soir : Ponce, Morante, Abellan.
VIC-FEZENSAC : LE TRIOMPHE « DU TOREO »…
20 Mai : Certains feront
la moue, et d’autres, carrément la gueule ! Tant pis pour eux ! ou plutôt…
dommage !
La corrida d’hier, à Vic, s’est terminée par la sortie a hombros de deux
toreros, qui ont triomphé devant une corrida « normale », et même un peu
plus « basse » que d’habitude, à Vic. Bien ! N’allez surtout rien
regretter, et savourez enfin le bon toreo dont vous ont régalés le Cid et
Juan Bautista.
Quel malheur, pour le Cid… S’il met, à Madrid, devant les toros
d’Hernandez Pla, les deux épées qu’il met, hier, à Vic… on parlerait
aujourd’hui d’un des gros triomphateurs de la San Isidro… Bon triomphe,
hier, et avec la manière !
Très bonne sortie, pour Juan Bautista, qui se montra calme et très torero,
à tous moments. Enfin du baume au cœur, avant Madrid. Enhorabuena !
19 Mai – Vic-Fezensac –
Matin - Corrida Concours – Lleno : (par correspondance):
Corrida qui a eu du mal à se définir, aucun toro ne passant complètement
la rampe, malgré la volonté des toreros à les faire briller, chacun selon
son concept de la lidia.
Toros de Jose Luis Fraile, Prieto de La Cal, Victorino Martin, Barcial,
Celestino Cuadri, San Martin. Les 2, 3 et 4èmes ont été ovationnés. C’est
entre ces trois que devrait tomber le trophée au vainqueur… s’il est
attribué.
Stéphane Fernandez Meca joua le « tout pour le toro », avec une grande
bonne volonté. Vuelta aux deux.
Luis Miguel Encabo se montra complet, face au Prieto de la Cal, qui sortit
« en noir », au lieu du traditionnel jabonero sucio ; et d’un caractère
plus cordial que d’habitude. Au madrilène, la seule oreille de la matinée.
Jose Antonio Iniesta était "entre deux chaises": Ou il fait briller le
toro, et peu de chances lui restent de donner « la » faena qui pourrait le
lancer en France. Ou il joue « sa » carte, avant tout, et se met le public
à dos. Il demeura dans ce doute, et entendit deux silences. Ce n’était
peut-être pas le torero pour cette discipline.
19 Mai – Vic-Fezensac –
Soir – Lleno –Grand beau :
Corrida bien présentée, sans exagération de Ramon Flores, qui sortit « en
Atanasio », s’améliorant, après des premiers tiers abantos, durs à fixer.
Toros qui firent leur devoir, sans plus, à la pique, terminant nobles,
mais a menos, à la muleta.
Alfonso Romero (Division – Division) arrivait de Nîmes où il avait toréé,
le matin. Toucha deux toros qui réduirent vite leurs charges : Faibles,
sosos, ils ne permirent que des séries bien faites mais un peu fades, que
le public ne voulut pas recevoir. Falto emocion ! Il manque « quelque
chose » à Romero… Mais quoi ?
Juan Bautista (Applaudissements – Deux oreilles) a été bien aux deux toros.
Son premier arriva fort au capote, permettant à Jalabert d’enchaîner
lances, chicuelinas et bonne demie. Le toro, bien piqué par Monnier, sera
noble, mais baissera rapidement de pied. Bautista lui tirera le maximum
possible, et tuera d’une entière un peu verticale – Larga à genoux pour
recevoir le cinquième, et très bonne faena, calme, très torera, débutée à
genoux, l’arlésien poursuivant sur les deux mains, donnant notamment de
grandes naturelles, bien liées au pecho. Gros coup d’épée et deux oreilles
exigées par le public.
El Cid (Deux oreilles – Applaudissements) a fait preuve de grande toreria
en recevant ses deux, à la véronique. Le « don » du temple, avec le
capote. Très bonne faena au noble troisième, les passes se succédant avec
cadence, profondeur, et grand sens de l’esthétique. Une révélation, pour
beaucoup. Torero « a gusto », devant un bon toro. Public enchanté. On
craignait, pour la conclusion, le Cid ayant gâché tant de faenas, avec
l’épée. Ce fut une « grosse entière », portée avec décision, qui roula le
toro, immédiatement. Deux oreilles ; gros triomphe et grande joie du
matador, enfin reconnu – Cela se passa moins bien, face au dernier, plus
court, plus retord. Le Cid rendit copie « presque blanche », mit une
nouvelle entière, mais « pagailla » son descabello. On ne lui en voulut
point trop, et les deux triomphateurs du jour sortirent « a hombros »,
fort justement.
La Feria 2002 se termine, ce soir, par une corrida du Hoyo de la Gitana, pour Fernandez Meca, Juan Jose Padilla et Antonio Ferrera.
DIMANCHE… POR ALLI !
20 Mai : Pentecôte centre
généralement son actualité sur trois points : Madrid, Nimeessss ! et… «
Bic » !
Nîmes « passe bien », mais Vic-Fezensac est la bête noire des « hispano
parlants ». Aussi, ils réduisent la toile, et, prenant leur courage d’une
main, le volant de l’autre, ils filent vers « Vic », en priant toutes les
vierges de la péninsule.
Donc, peu de corridas très importantes, en ce dimanche de Pentecôte. C’est
plutôt du côté des novilladas qu’il faudra regarder :
19 Mai – Los Barrios
(Cadiz) – ¾ de plaza : Bonne corrida de Parladé, excepté le quatrième.
Finito de Cordoba coupe une oreille au premier –
Manuel Caballero et
Morante de la Puebla sortent à hombros, coupant deux oreilles au deuxième
et cinquième toros.
19 Mai – Santisteban del
Puerto (Jaen) – ¾ de plaza : Corrida euphorique, grace au très bon
comportement du lot de Luis Albarran. On donna vuelta d’honneur à la
dépouille du quatrième toro, pour qui certains demandèrent l’indulto.
Il s’est coupé 10 oreilles et deux queues, au cours de cette course «
historique », pour la plaza de Santisteban : Juan Jose Padilla coupe
quatre oreilles et deux rabos – Antonio Ferrera obtient les deux de son
premier – El Fandi fait un carton : quatre oreilles. (Un cartel qui doit
exister et dont nous avons parlé, ici, depuis des lunes. A ver si se
enteran « los de chez nous ! »)
19 Mai – Baza (Granada) –
¼ de Plaza : Corrida catastrophique de Ignacio Perez Tabernero : Sans
force, sans race, sans rien. Le sixième dut être puntillé durant la faena.
On permit à Saavedra de prendre le sobrero.
El Juli constata les dégâts. Palmas et Division – Le local
David Moreno «
El Alcazabeño » coupa l’oreille du cinquième – Quant à Julio Pedro Saavedra, qui prenait l’alternative, il coupa une oreille de chacun de ses
toros valides. Le toro de l’alternative s’appelait « Guantero », N°25. Ce
sera son seul souvenir.
19 Mai – Getafe (Madrid) -
¾ de plaza : Toros de Emilio Altarejo, buenos, sauf 4 et 6ème.
Rafi Camino et Fernando Robleño coupent un trophée –
Jose Antonio Canales
Rivera remporte un bon succès, aux portes de Madrid : Vuelta et une
oreille.
19 Mai – Barcelona – Moins
d’un quart de plaza pour une novillada qui a duré 2h45 : Six novillos de
Isabel Vicente et un sobrero de Zurgen, sorti 5ème. Les
novilleros ont été très bien, chacun à leur tour.
Emilio Laserna a donné une vuelta au premier, récompense à sa volonté. Le
quatrième fut remplacé, s’étant cassé une patte. Laserna reçut le sobrero
a portagayola, et prit une sévère raclée en début de faena. Très
courageusement, il revint domina le novillo, qui se serrait sur les deux
côtés. Oreille.
Javier Solis fut applaudi devant son premier, manso qui tirait de durs
coups de tête. Solis lui baissa la main et s’accrocha sérieusement. Le
cinquième, sobrero de Zurgen, était « un toraco ». Grande impression
causée par un novillero très élégant, toréant desmayado, et finissant d’un
gros coup d’épée. Grosse oreille, avec pétition de la seconde.
Omar Guerra se montra un peu nerveux devant le troisième, manso. Par
contre, on lui accorda l’oreille du sixième, en particulier pour un gros
quiebro, aux banderilles, un début de faena, citant assis sur une chaise,
et un bon coup d’épée.
Novillada très intéressante et un nom à noter : Javier Solis.
19 Mai – Zaragoza – 1/3 de plaza : Novillos de La Quinta, bien présentés et de comportement inégal.
On retiendra la verdeur de Carlos Gallego (Silence et Ovation) ; la grande
forme de Javier Valverde, très décidé et très technique (Ovation aux
deux). Puis on retiendra un grand moment, au capote, grâce à Serafin
Marin, qui connut une bonne après midi : Oreille et ovation.
19 Mai –
Bilbao – Poca gente : Novillada de Clairac, sans classe, mansa. Le premier
a été renvoyé, pour invalidité patente.
Le cavalier local,
Iker Echaniz, a coupé une oreille. Volontaire, mais…
Pablo Hermoso peut encore dormir tranquille.
Très bons moments de
Raul Cano, au 4ème de lidia ordinaire :
trois tandas de derechazos très templés, très suaves. S’est fait prendre
en estoquant. Revint, mais hélas… six descabellos. Donna une vuelta.
Julien Lescarret n’eut guère de chance, et « cumplio »… Palmas et silence
– Javier Lara se montra volontaire, donnant une vuelta, au troisième.
VIC : LE DESTIN…
21 Mai : Existe t’il donc,
quelque part dans le ciel, un grand livre où est écrit le destin de hommes
? On peut le croire… C’est ainsi que certains, d’un seul coup, se voient
projetés sur l’avant scène, tandis que d’autres qui ont bravé mille
dangers, tombent un jour, victimes d’un « pas d’bol ! » qui passait par
là. Des exemples, il y en a à foison. « C’est écrit ! » chante le poète.
Hissé « a hombros », porté aux nues, vendredi… Antonio Ferrera se
retrouve, 72 heures plus tard, dans la solitude de sa souffrance, entouré
de clamps et de bistouris… C’était écrit !
Le triomphe, incontestable, de Madrid, ouvrait enfin toutes les portes à
celui qui s’était tant battu, parfois brouillon, parfois « supersonique »,
mais toujours spectaculaire et empli de cette hargne de triompher de ceux
qui, justement, « forcent » le destin.
Madrid l’a vu, l’a reconnu et lui a ouvert les portes du « grand destin »,
comme elle le fit pour Cesar Rincon, en 91, et tant d’autres. On a vite
fait de faire le parallèle avec le colombien, surtout parce que les deux
hommes avaient le même apoderado, Luis Alvarez, qui, a 11 ans de distance,
a vécu les mêmes moments d’intense émotion… Intérêt à avoir le cœur bien
accroché.
1991 : Cesar Rincon
triomphe à Madrid, un 21 mai, passant du presque inconnu au statut de
star. Non content de cela, il « rejoue » un coup de poker, le lendemain…
et il devient « superstar ». Quatre sorties a hombros de Las Ventas, au
cours de la même année. Jamais vu.
Là s’arrête la comparaison… Antonio Ferrera « tournait » autour du gros
triomphe, depuis un bon moment. Il toréait bien plus que Cesar, et la
France, déjà, était sa citadelle… Mais, pour Madrid… il fallait un coup de
pouce du destin. Un tout petit… et la caste du torero ferait le reste.
C’est ce qui est arrivé, vendredi 17 Mai.
Hélas, le 21, la médaille s’est retournée. La pièce est retombée du
mauvais côté. Hier, en plaza de Vic Fezensac, Antonio Ferrera torée
remarquablement un bon toro de Hoyo de la Gitana. Le public est emballé.
Lui, de même. Après un pinchazo, il pousse une grosse épée, mais il est
pris, repris, très violemment, et l’impression d’une grave cornada est
immédiate. Tandis qu’on l’emporte, le public réagit au soudain coup de
massue, et obtient les deux oreilles pour le torero blessé.
Dans le callejon, un homme
a les larmes aux yeux. L’apoderado, qui s’est tant battu pour le faire
arriver « là haut », et dont le téléphone ne cessait ce sonner, depuis
vendredi, voit tout à coup ses projets s’écrouler : La cornada de Vic est
grave, même si les principaux vaisseaux ne sont pas touchés. Les médecins
parlent de dix à douze jours… Ferrera pourra t’il toréer sa prochaine
corrida, à Madrid ? Doit il « tenter le diable », le 29 mai, en faisant le
paseo « clopin clopan ? Nul doute que le garçon a la caste pour cela.
Cependant il faut sagesse garder, et bien calculer son coup. Madrid
l’attend ! Le destin sera t’il aussi, au rendez vous ?
Au moment où on allait récolter les fruits de ses efforts, Antonio Ferrera
tombe, glorieusement, en poussant l’épée. Et son destin se transforme,
tout à coup, en point d’interrogation…
20 Mai – Vic Fezensac –
Dernière de Feria – Llenazo – Du vent : (par correspondance)
Corrida du Hoyo de la Gitana, très bien présentée, imposante à sa sortie.
On fit saluer le mayoral en fin de course, ce qui paraît un peu exagéré.
Seuls, deux toros ont été complets, le 2 et 3ème. Les autres
ont manifesté de la puissance, parfois de la bravoure, et ont mis en
piste, une perpétuelle impression de danger. Les 1er et 6ème
ont fait peur, l’un à cause d’un possible défaut de vue, l’autre par le
genio, et le sentido que lui donnaient ses cinq ans. Allant fort au
cheval, les six toros ont pris de trop lourds premier puyazos. Cela se fit
sentir, à la muleta, où la plupart s’en vint « abajo » !
Fernandez Meca a coupé au sixième, l’oreille la plus valeureuse, la plus «
travaillée », la plus méritée, de la feria. Toro dur, à la corne droite
impossible, en début de trasteo. Tous pensaient que la corrida était
finie. Meca s’est mis « dans » le toro ; l’a poussé jusqu’à ses derniers
retranchements ; a essayé, sur les deux côtés, essuyant des coups de
boutoir, mais revenant sans cesse. Le toro finit par se rendre et accepta
trois gros derechazos. Faena « a mas », « a toma y daca » ! Pile ou face!
Pour terminer, une épée, entrant comme un Spartacus. Oreille « a ley » !
Oreille, toro et faena… de Vic Fezensac ! Monterazo ! – Auparavant,
malchance totale au sorteo : Le premier, très dangereux, lui avait fait
passer un sale moment. Le quatrième, très sérieux, trop lourdement châtié,
s’était arrêté. Par deux fois, le silence avait respectueusement
sanctionné le français.
Juan Jose Padilla (Vuelta – Vuelta) a touché l’un des bons et s’est montré
très actif, plus sobre que de coutume. Première faena volontaire, à un
toro chaque fois plus « quedado ». Demi estocade et vuelta « motu propio »
- Il voulut banderiller le cinquième, armé large et court de charge. Ce
fut très ardu, mais le jerezano leva le public sur une troisième paire, al
violin. Faena très volontaire, technique et cœur en avant. Padilla réussit
à composer une charge au toro, et tue d’une bonne entière. Ce n’est pas du
grand art, mais… estuvo alli ! Pétition, petit incident avec la présidence
et vuelta chaleureuse.
Antonio Ferrera (2 oreilles) débuta sur les chapeau de roue : Larga
doublée, véroniques « à fond ». Le toro est bon. Après de banderilles,
plus spectaculaires et musclées qu’académiques, Ferrera va débuter fort,
comprenant bien le toro, lui mettant la muleta, devant et bien enbas.
Faena en deux parties : Athlétique et un peu forcée, la première ;
relâchée et très esthétique, la seconde. Sûr de son succès, Ferrera porte
un gros pinchazo, et se fait enlever sur la deuxième attaque. Epée
entière, mais grosse cornada.
Antonio Ferrera a été opéré sur place d’une cornada grave, de deux trajectoires à la cuisse droite : 20 cms vers le haut, et 5 vers le bas. Dégâts musculaires. Pas de gros vaisseaux touchés. Le matador souffre également d’un puntazo à l’aiselle droite.
MADRID : L’AVENIR… « EN SILENCES ! »
21 Mai : Six novillos… six
silences ! Hier, Las Ventas a vécu un gros « toston », à l’occasion de la
deuxième novillada de San Isidro.
Le public, comme regrettant ses largesses de la veille, a été plus dur.
Cependant, les novilleros, surtout, portent la responsabilité d’un ennui
majuscule, jouant les nantis, devant un lot qui permettait bien des choses
à celui qui veut « vraiment » s’ouvrir un chemin dans l’Escalafon.
Ils sont « novilleros », c’est à dire « l’avenir »… De fait, ils toréent
bien mieux que ces jeunes qui, dans les années 50/60, sortaient « a reventar esto ! », se jouant la peau, secouant la plaza comme un prunier,
« attaquant » les toros, au prix de mille volteretas… Mais ils n’ont pas
la même conception de l’effort, ni, peut-être, du pundonor.
Aujourd’hui… nada ! Ils viennent, bien habillés, bien coiffés. Si le toro
permet, bueno ! Si il permet moins… otro dia sera ! On verra plus tard.
Hier, Madrid a fait
silence à une pâle copie de Jose Tomas, qui a pour nom Sergio Aguilar. De
même à un Jarocho qui n’a pas été au fond des choses, mais qui a failli se
faire étriller sur une portagayola, à la sortie de son second. Quand à
Andres Palacios, on lui vit quelque bonnes manières, mais…
La novillada, très forte, très charpentée, armée fin, était d’El Serrano
(Souche JP Domecq et Ventorrillo). Une novillada, vraie corrida de toros
(517, 489, 514, 514, 521, 523 kgs) qui manifesta des qualités, en
particulier les 1, 3 et 5èmes.
Blessure spectaculaire, mais pas trop grave du banderillero Antonio Layu «
El Chino ».
Ce soir, l’un des gros cartels de la feria : Jose Tomas fait son premier paseo, encadré de Rivera Ordoñez et Rafael de Julia, devant une corrida de Martelilla, qui a passé avec succès, et entière, le reconocimiento vétérinaire.
NIMES : CAL Y ARENA !
21 mai : Quel dommage ! La
feria a été un gros succès. Hélas, elle s’est terminée « en queue de
poisson ».
Dernière journée et Nîmes qui sourit, le matin… l’après midi, pleurera ou
râlera !
Formidable démonstration
de Pablo Hermoso de Mendoza, le matin : Quatre oreilles et un rabo !
A la question : « Que sera Hermoso… sans « Cagancho ?» Réponse, hier, à
Nîmes : Un géant, un génie du Rejoneo ! A ses côtés, un Sergio Galan,
beaucoup plus pondéré dans ses élans, et un Rafi Duran qui avance,
doucement. Oreille et vuelta pour chacun.
Le soir, hélas… hélas ! La
corrida de Clotilde Calvo n’a pas valu triplette : Toros correctement
présentés, certains protestés pour des cornes qui méritent qu’on s’y
attarde. Toros sans race, qui freinèrent leurs élans et ne permirent
jamais de se relâcher, de se livrer. De fait, avec les toros de «
Buenavista »… Nîmes n’a rien vu !
Enrique Ponce passe la feria « en blanc ». Vains efforts : Silence –
Ovation, après deux avis) ; Morante donne quelques détails, au cinquième.
Tua très mal (Silence – Silenc après un avis) ; Abellan se bat en vain, et
donne les muletazos de la journée (Applaudi aux deux)
Tristesse et traits tirés. La Feria a été longue et intense, triomphale. Elle méritait un autre épilogue.
MADRID : «IL» L’A FAIT !
Jose Tomas ouvre la Puerta Grande.
22 Mai : On dira ce qu’on
voudra, mais… chapeau ! Alors que le corrida se déroulait, depuis le paseo,
dans une ambiance tendue, et partait en vrille, à cause du mauvais
comportement des toros de Martelilla, Jose Tomas a retourné Las Ventas, «
comme une crêpe », face à un toro qui avait été protesté, mais qui ne fut
jamais un complice, un comparse, une babosa…
Jose Tomas revenait à Madrid, dans un contexte très particulier : Tout le
monde avait en mémoire le scandale de l’année dernière, lorsqu’il refusa
de tuer un toro d’Adolfo Martin, et reçut, volontairement, les trois avis,
sous le regard de tous, dont le Roi d’Espagne « himself »… Tout le monde
avait entendu parler de ses déboires « tous azimuts », et de son difficile
début de temporada, notamment après son gros échec de Séville. Là dessus,
San Isidro débute et Antonio Ferrera fait exploser Las Ventas, devant des
toros de « gros calibre ». Il y avait là da quoi être « préoccupé »…
Mâchoires serrées, sans un regard au tendido, Tomas tira une première
fusée, dans un quite par gaoneras ultra serrées, au premier de la tarde.
Le public lui accorda une rapide ovation. Le ciel s’assombrit quand sortit
son premier adversaire. Le toro ne vaut pas triplette et le torero frise
la cornada en se découvrant lors d’un derechazo. Le public ne lui passera
rien et la division soulignera son retour au callejon. Puis, la corrida
partit « au fond du trou »…
Quand sortit le cinquième, on n’y croyait guère… A nouveau des
protestations ! Le premier tiers se déroulera très discrètement, Tomas
devant renoncer à un quite par chicuelinas…
La faena débuta, et la plaza se réveilla, suivant avec passion « le
crescendo muleteril » de Jose Tomas. Quand se termina ce nouveau chapitre
de « la biographie de Jose Tomas à Madrid », le public était debout et
obtenait les deux oreilles pour celui qu’elle venait de retrouver. Deux
oreilles ! Une pour la faena ; une pour l’estocade, même caidita… Certes
il y eut des protestations, logiques ; Certes la sortie a hombros fut un
peu contestée… Mais un fait est là, incontestable : Jose Tomas s’est «
rabiboché » avec Madrid, et cela n’a rien à voir avec la Tomasitis, car
rien n’était gagné, au départ.
Reste la question : «
Etait-ce une faena de deux oreilles ? » Non, parce que pas liée, pas «
nette », sans continuité. Jose Tomas méritait il les deux oreilles ? Oui,
parce qu’il avait monté un trasteo « a mas », toréant « pour lui »,
construisant une œuvre forte, de courage et d’esthétique. Oui parce qu’il
a porté une estocade, « se tirant » à fond, sur le toro. Peu importe,
presque, que l’épée soit un peu tombée. La forme d’entrer a matar était
digne d’un « olé … de los buenos » ! Il n’est pas étonnant, alors, de voir
Madrid se couvrir de mouchoirs blancs : Jose Tomas a été sincère, et
Madrid l’a reconnu, avec générosité.
Que va t’il se passer maintenant ? Jose Tomas revient, le 28 Mai. Puis,
lui restera la Bienfaisance, le 13 Juin.
Antonio Ferrera, blessé lundi à Vic, voudrait faire le paseo… le 29 Mai.
Doit il le faire ? Sera t’il totalement remis ? On parle également du 4
Juin, remplaçant Joselito. Après ce qui vient de se passer hier, Antonio
Ferrera doit penser à se rétablir, totalement, et surveiller… Jose Tomas
vient de « reconquérir » Madrid, et la prochaine fois, si, « il y aura
Tomasitis ». A partir de là, on peut se retrouver avec trois triomphes
consécutifs, « qui effaceront tout ». Réponse : 28 Mai
21 Mai –
MADRID (Las Ventas) – 11ème de San Isidro – No hay billetes – Temps
grisâtre, lourd, avec du vent.
Curieuse ambiance, au moment du paseo. Le public est divisé, tandis que
les toreros défilent. Palmas y pitos. 23500 paires d’yeux sont fixés sur
la silhouette de Jose Tomas, de mauve et or vêtu. Ambiance très lourde,
qui se maintiendra jusqu’à mi faena du cinquième.
Corrida de Martelilla (Marquis de Domecq), très inégale de présentation,
mais « se cachant » derrière des cornes pour le moins sérieuses. Plusieurs
toros seront protestés, le troisième étant toréé de cape par de Julia,
sous des « miaou ! miaou ! » moqueurs. A la bascule : 542, 572, 502, 565,
528, 532 kgs. Corrida désastreuse, quant au comportement : Mansedumbre,
soseria mais également genio, faiblesse. Beaucoup de toros qui grattent,
qui hument le ruedo, qui s’enfuient de tout. Le plus manso, le quatrième.
Le plus faible, le dernier. Le plus mou… le noble premier. Seul, le
cinquième eut une mobilité désordonnée, que Jose Tomas améliora, avec
courage et tenacité. A la fin, le toro parut « presque bon », qu’aurait il
donné, entre les mains des « collègues ». Tous les toros furent piqués «
trasero », vite, sans soucis de faire les choses « bien ». Plus que
jamais, la carioca est reine, même à Madrid.
Rivera Ordoñez (Silence – Division) toucha un noble mou, qui se demandait
ce qu’il faisait là, et mourut d’une demie, horizontale. Son second était
un manso fuyard. Rivera le laissa partir, au huitième muletazo… et s’en
fut chercher l’épée. Très mal ! Le mansos, également, ont leur lidia, leur
faena !
Rafael de Julia (Silence – Silence) toucha deux toros « cataplasmes »,
pénibles de soseria et de faiblesse. Cependant, à aucun moment, De Julia
qui clôturait ici son passage à Madrid, ne se décida à « monter dessus »
et faire parler de lui… como sea. Pour arranger le tout, il a mis ce qui
sera, à n’en point douter « le bajonazo » de la feria. Muy mal ! Nuages
bien sombres à l’horizon de Julia.
Jose Tomas (Petite division – Deux oreilles) a « retourné » Madrid… Déjà,
la plaza fut bien obligée d’applaudir un quite par gaoneras un peu
accrochées, mais ultra serrées, au premier de la tarde. Madrid fut bien
obligée de reconnaître le sérieux, l’envie et le courage de Tomas, face à
son premier, court, au piton droit « bien tordu »… Tomas faillit se faire
embrocher sur un derechazo, et fit tous ses efforts sur la gauche,
essayant de trouver la distance et le rythme. Quelques éclairs, mais
vains.
Il n’y eut pas de toreo à la véronique, quand sortit le cinquième, bien
protesté. On « fit attention » à la lidia, et le toro arriva avec quelque
mobilité, au troisième tiers. Jose Tomas débuta fort, par le haut, signant
ensuite un trincherazo et un énorme pase de pecho. Aussitôt, le diestro
entame « à gauche ». La série est courte et au début de la suivante, il se
fait accrocher, sans tomber. Visage fermé, Tomas continue, main gauche, et
termine par un trincherazo de remate, qui fait rugir la plaza. Venant
alors sur main droite, le madrilène place quatre derechazos qui révèlent à
tous une charge désormais plus claire. Le triomphe est là, il ne le
lâchera plus. Gros trincherazo où le toro faillit lui enlever la tête et
nouvelle série droitière, plus nette encore, terminée par un cambio, par
devant. Ovation très forte. Le sommet, cinq derechazos pieds joints, de
face, et un bouquet d’adornos par le haut, en aidées, trinchera et firma.
L’ovation est unanime. Se cadrant court, Jose Tomas met un énorme coup
d’épée, en entrant fort et faisant bien la suerte. Même s’il est « un poil
» tombé… vaya estoconazo ! Le toro tombe rapidement, et la plaza se couvre
de neige. Une, puis deux oreilles tombent. Généreuse la seconde…peut-être
! Mais ce qui est certain, «Puerta Grande » ou pas... Jose Tomas « est
revenu » à Madrid… et ce n’est pas fini.
MADRID: LE VENT NOIR…
Désastre total du « montage Lozano »…
23 Mai : Cela se sentait
venir : La corrida de Garcigrande allait avoir des problèmes. Après
plusieurs scandales, en particulier à Séville, la ganaderia préférée des
vedettes allait susciter tous les contrôles « toute loupe dehors »… Et
cela n’a pas « loupé » ! Les huit toros de Garcigrande ont été repoussés
par les vétérinaires et la Casa Lozano, à la fois maître du lieu, et
apoderada de deux des toreros du cartel, dut mettre les bouchées doubles
pour trouver à son champion, « El Juli », de quoi « entrer », du bon pied,
dans la feria. Objectif : Permettre au Juli de se hisser à la hauteur des
deux triomphateurs du cycle, pour l’instant, que sont : Antonio Ferrera,
sans aucune contestation, et José Tomas, très discuté.
Et la Casa Lozano, empresa de Madrid, sous les ordres de la Casa Lozano, «
apoderada » du Juli, fit appel à la Casa Lozano, « ganadera », pour régler
l’affaire. Ainsi… tout restait « dans la famille » !
Mon vieux ! Y a du avoir une scène de ménage, sur les coups de dix heurs
du soir !
On a prévu trois toros de
Lozano Hermanos, et trois de Antonio Bañuelos. Malheureusement, les choses
ne se sont pas passées « tout à fait » comme prévu. Il a fait un temps de
chien, avec un vent terriblement dangereux, un public « en rogne », dés le
départ, et une catastrophe intégrale, côté toros. La guigne totale et
l’émeute qui gronde.
Il est sorti neuf toros, de quatre fers différents… A chaque fois, le
scénario fut quasi identique : quelque espoir de charge et … plus rien.
Pour arranger le tout, un dernier toro qui semblait « pouvoir servir » se
casse une patte… Un « vent noir » avait vraiment soufflé sur cette
corrida.
Les toreros ont été muselés, ou se sont « bâillonnés » eux mêmes :
Morante, sans grande ambition ; De Mora, sans grande personnalité… Reste «
le Juli ». On connaît son orgueil, sa caste. A n’en pas douter, il voulait
« contrer » les copains, avec la corrida de Garcigrande. Quand on a changé
la corrida, son moral en a pris un coup, et c’est « un autre » Juli qui
fit le paseo : moins vibrant, moins spontané, mois « aficionado ». Il mit
de la volonté, surtout dans un quite suicidaire, par gaoneras, face au
sobrero de Lozano, mais il savait qu’il partait « dans le mur », et cela,
dès le paseo…
Le Juli a fracassé, hier à Madrid. Même à l’épée, on lui vit prendre quelque boulevard périphérique, inconnu chez lui, jusqu’alors… Grave contre performance, d’autant que Jose Tomas à encore deux courses à Madrid… Il faudra « tout rectifier », en un seul coup de dés, le 3 Juin, devant les toros du Pilar… s’ils passent le reconocimiento.
Asi las cosas ! Ferrera,
heureux, mais « qui a mal » (On l’a ramené, hier, à Badajoz) ; Jose Tomas
qui a fait une bringue d’enfer, avant-hier soir, en compagnie de ses
copains (dont le chanteur Joaquin Sabina), au point que le directeur du
restaurant a failli appeler la police… Juli qui a fracassé et le Morante
qui a brûlé une cartouche, pour rien…
Attendons la suite…
22 Mai – MADRID (Las
Ventas) – 12ème de Feria – No Hay billetes – Froid, grisaille
humide et … beaucoup de vent : Dans une ambiance hostile, sont sortis neuf
toros, tous plus décastés, arrêtés, les uns que les autres : Trois de
Lozano Hermanos, 1, 3 et 5èmes ; Un sobrero du Casillon (2ème)
; Un d’Antonio Bañuelos (4ème), et un sobrero (tris) d’Espartaco.
Le dernier fut changé deux fois, le premier sobrero, de Lozano, s’étant
cassé une patte, en fin du premier tercio. Craignant l’émeute, le
président préféra sauter le règlement « a la torera » et effectua un
changement « anti réglementaire ». Cela ne servit à rien.
Morante de la Puebla (Silence – Silence) eut quelques brefs éclairs de
classe… mais vraiment « des éclairs ». pour le reste, la grisaille et le
vent, « aussi noir » que son costume… Faillit bien se faire prendre, à
cause d’une méchante rafale, en toréant le quatrième, à la cape.
Eugenio de Mora (Silence – Silence), passa sur la pointe des pieds, «
essayant » longtemps, au point d’en devenir « pesant ». Tua bien mal.
El Juli (Silence – Silence) est le grand perdant de la journée. Accusé
d’être la cause du désastre, le torero fut régulièrement pris à parti par
« les Durs » de Las Ventas. Indubitablement, son moral en a pris un coup,
et son actuacion se perdit dans une grisaille épaisse, au point d’être
catastrophique avec l’épée, face à son premier. El Juli qui « entre a
matar » comme Curro Romero, avouez que…
Le jeune madrilène essaya bien de se rattraper face au sobrero de Lozano,
donnant un quite par gaoneras, plus que millimétrées… Après, ce fut le
remplacement. Il se battit comme un chat maigre, avec le toro d’Espartaco,
mais en vain. Par contre, l’estocade, cette fois, fut bien «une estocade
du Juli ».
A oublier bien vite, et à se préparer, pour la revanche du Juli, le 3 Juin
Ce soir, Fernando Cepeda confirmera l’alternative d’Antonio Barrera, qui joue tout en une seule carte. Le témoin sera Uceda Leal, et les toros, de Guardiola.
PAMPLONA : SAN FERMIN 2002… VIVAAAA !!!! 23 Mai : La Casa de la Misericordia a présenté, hier, les cartels de la prochaine Feria de San Fermin, à Pamplona. Cartels qui présentent de bonnes surprises, en particulier : Le Fils Manzanares, à la novillada d’ouverture ; Ponce, avec les Marquis de Domecq ; Les deux paseos pour le Zotoluco (Juli a tenu parole) ; « le » cartel spectaculaire de l’année : Padilla, Ferrera, Fandi, télévisé en direct ; Antonio Ferrera, bien entouré, devant les Torrestrella et, Meca, engagé devant les Miuras. |
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La Feria représentera un budget de 525 Millions de pesetas, dont 62% seront consacrés à payer les toreros, et 38%, à régler le prix des toros.
L’affiche de la Feria sera une photos de Jim Hollander, reporter de l’agence Reuters. Habitué de Pamplona, le photographe américain y est venu, la première fois, quand il avait 13 ans. Depuis, par 34 fois, il a foulé les pavés d’Iruña, changeant la grenadine pour le clarete, courant l’encierro, à plusieurs reprises, dans les années 70/75. Il connaît bien son affaire et, bien que sa photo fasse dans « le flou artistique », le toros est là, bien présent, et ressemblant « vraiment » à un toro. (Pablo Romero ou Alfonso Martin ?)
La San Fermin 2002 se
présente donc ainsi :
5 Juillet : Novillos de Miranda de Pericalvo, pour Salvador Vega, David
Galan, Jose Maria Manzanares hijo.
6 Juillet - Rejoneo : Toros de Murube, pour Fermin Bohorquez, Luis Domecq,
Pablo Hermoso de Mendoza
7 Juillet : Toros de Marques de Domecq, pour Luis Francisco Espla, Enrique
Ponce, Pepin Liria.
8 Juillet : Toros de Cebada Gago, pour Pepin Liria, Victor Puerto,
Francisco Marco.
9 Juillet : Toros de Santiago Domecq Bohorquez, pour Miguel Abellan,
Davila Miura, Antonio Barrera.
10 Juillet : Toros du Capea, pour Rivera Ordoñez, El Juli, Francisco Marco
11 Juillet : Toros de Jandilla, pour Zotoluco, Eugenio de Mora et El Juli
12 Juillet : Toros de Dolores Aguirre, pour Juan Jose Padilla, Antonio
Ferrera et El Fandi
13 Juillet : Toros de Torrestrella, pour Enrique Ponce, Victor Puerto et
Antonio Ferrera
14 Juillet : Toros de Miura, pour Zotoluco, Stéphane Fernandez Meca et
Juan Jose Padilla.
Les corridas de 9 et 12 Juin seront retransmises en direct sur la chaîne nationale ; les autres, sur Via Digital.
LES TROPHEES DE VIC
23 Mai : La feria 2002, à
Vic Fezensac, fut un bon succès. C’est donc un comité d’organisation «
heureux » qui a donc révélé un « Palmares » de la Feria, qui ne provoque
guère de surprises.
A la Corrida Concours, c’est le toro de Victorino, « Misero » qui remporte
le Palme d’Or – Stéphane Fernandez Meca se voit récompensé pour sa
continuelle volonté de lidier « au service du toro ». De son côté, la
cuadrilla de Luis Miguel Encabo remporte le prix à la meilleure brega,
réalisée devant le 5ème toro, de Cuadri.
Triomphateur absolu de la Feria : Antonio Ferrera. Comme « Toro de la
Feria », le toro du Hoyo de la Gitana, qui l’a blessé, « Serranito ». Toro
de grandes qualités, tout au long des trois tiers.
Le public est sorti enchanté de la Feria. Va falloir penser à encore
agrandir la plaza… Enhorabuena, Vic !
LE « MACHO » A LA CRAVATE
ROSE…
Grande confirmation d’alternative d’Antonio Barrera
24 Mai : On connaît tous «
Le grand blond avec les chaussures rouges »… il faudra aussi parler du «
Macho, à la cravate rose »…
Curieuse pratique vestimentaire, qui remonte, semble t’il, aux années 80 :
le ton pastel « de dulce » rentre dans les cravate et ceinture des
toreros… Auparavant, le sombre ou le vif, qu’il soit noir, (très strict et
toujours chic), ou simplement rouge, vert ou bleu (étincelants), avaient
pour but de souligner la taille et « trancher » avec la couleur du costume
de lumières, que celui-ci soit sombre ou immaculé.
Puis, un beau jour arrivèrent les cravates et ceintures de soie rose pâle,
bleu pastel, lilas ou vert amande… On retrouve des photos, notamment, de
Roberto Dominguez, un des promoteurs de la nouvelle mode, vers 1978/80.
Au fond, cela ne choquait pas quand, à ce curieux vestiaire, correspondait
un toreo « précieux », fait de dentelle et parfois « de posturitas »,
permettant presque de penser que le toreo était avant tout un « agréable
ballet », tout d’esthétique, de douceur et de beaux sentiments. « Le beau
torero danse avec la mort, sous les yeux de sa belle, pâmée au premier
rang… »
La tauromachie, même pour les toreros « artistes », ce n’est pas cela :
Les toros, c’est « violence, sueur, mouches et mauvaises odeurs… ».
Certes, certains toreros font « plus fins », voir « plus raffinés » que
d’autres… mais, de toutes façons, ils ont tous « les… idées », bien
accrochées, et pour véniel que soit le pêché, on ne peut s’empêcher de
sourire en les voyant ainsi partir au combat, dans un accoutrement plus
approprié au Châtelet qu’à la Monumental de Madrid.
C’est encore plus choquant, lorsque le torero est « un macho, de los
buenos ! ». Ce qui ne disqualifie pas les autres. Attention ! ne me faites
pas dire…
Hier, Antonio Barrera,
vêtu de blanc et argent, cravate et ceinture de soie rose, a confirmé deux
choses : D’une part, son alternative ; et d’autre, qu’il est un torero «
important », dont on devra suivre la temporada. Par ailleurs, sa force,
son courage, devant le toro, en font un torero « de guerre », qui se
plante là, donne de grandes distances au toro, ne rompt que contraint et
forcé. Torero de grande décision, qui réclame à grands cris, plus de place
dans l’escalafon, et qui pourrait « quitter le sommeil » à plus d’un.
On suivait, depuis un moment, sa carrière au Mexique, où il était parti
chercher la chance qu’on lui refusait chez lui, en Espagne. Quand les
Choperas, qui ne sont ni des romantiques ni des mécènes, offrirent de l’apodérer,
cet hiver, on se doutait bien que le torero était désormais prêt pour de
plus grandes entreprises. Sa Séville natale lui ouvrit les portes, cette
année, et son retour fut « plus qu’honorable », devant la dure corrida de
Gerardo Ortega.
Hier, "Madrid!", et la confirmation d’alternative, devant des Guardiolas.
Un seul contrat ! A una sola carta… Son actuacion d’hier mériterait
amplement « un contrat de plus » et, peut-être a t’on trouvé, là, le
remplaçant de Joselito pour la corrida du 4 Juin, ou de Ferrera, si sa
blessure est insuffisamment guérie. Antonio Barrera « s’est gagné » un
grand respect de Madrid, et de tous, hier, 23 Mai, et cela mérite « une
nouvelle chance ».
Nous le verrons faire le paseo dans le Sud Ouest, à Eauze, Mont de Marsan,
Bayonne… Hier, outre les plazas de Chopera, Antonio Barrera s’est inscrit
probablement au fronton d’autres arènes… C’est une chance tout à fait
méritée, pour lui… et pour nous.
Reste la cravate de satin
rose ! En le voyant si solide, si puissant, si guerrier… ça coince un peu
! Bon, vous allez dire que c’est un détail, et que je suis un vieux
machiste grincheux. Je râlerai, pour ce qui est du « vieux machiste ».
Mais, pour ce qui est du « grincheux »… on ne se refait pas !
En tous cas, en rose ou pas… courrez voir Antonio Barrera.
23 Mai –
MADRID (Las Ventas) – 13ème de la San Isidro – Plein – Temps
clair mais frais, avec ce maudit vent… : Les esprits, échauffés la veille
par un montage indigne, se sont calmés à l’annonce des toros de Guardiola.
Pedraja et Villamarta sonnent fort dans l’Histoire taurine, et donc… un
respeto ! Madrid, attentive a suivi les évolutions de cette corrida qui a
remis tout le monde d’accord, sans pour autant être « monstrueuse ».
Six Guardiolas sont sortis, irrégulièrement présentés, mais solides,
mobiles, encastés. Trois Guardiola Dominguez (1, 2, 5èmes) et trois
Guardiola Fantoni (3, 4, 6èmes). Au poids : 556, 547, 557, 589, 613 et 599
kgs). Côté comportement, de la bravoure, inégale certes, et de la
vivacité. Les meilleurs : le quatrième, idéal pour le muletero, et surtout
le sixième, pour l’aficionado. Un toro violent mais franc, prompt et
sauvage… Un toro de combat ; un toro « guerrier » qui demandait un torero
guerrier, et qui l’a trouvé. Pour le reste, des toros difficiles, de par
la caste, et des possibilités. Seul le cinquième était « un malo », et le
public fut là, un peu dur avec le torero.
Fernando Cepeda (Silence – Sifflets) a réduit à néant, hier, d’éventuelles
prétentions à un retour. Endormi, absent (même au capote), il a laissé
passer le grand toro qu’était le quatrième, et cela, bien peu le lui
pardonneront… Dommage ! C’est ainsi !
Uceda Leal (Silence – Sifflets injustes) a mis de la volonté, tout au long
de la tarde. Ce n’est pas un guerrier… Pourtant, il faudra souligner son
envie de se battre, d’être présent aux quites, et sa qualité à l’épée. Son
premier était un toro compliqué, tardo et miron… Gêné par le vent, le
torero dut aguanter les regards et le genio du toro. Après les chicuelinas
du quite, on apprécia de bonnes droitières, et un grand trincherazo.
Manque d’unité, cependant, et une épée desprendida - Le cinquième était un
toro « de mala leche », dangereux. Uceda Leal essaya deux petites choses,
mais dut rompre le combat, dans un digne macheteo. Public un peu dur avec
lui, car l’estocade, après pinchazo, fut encore « l’une des bonnes » de la
feria.
Antonio Barrera (Ovation, après un avis – Vuelta) a confirmé son
alternative, devant « Salado »-N°69 – 556 Kgs, de Guardiola Dominguez.
Toro brave, costaud, qui ne se laissa jamais faire. Le torero non plus,
qui démontra fermeté et courage, lié à un bagage technique enviable, et
une tête claire. L’ovation fut unanime, après pinchazo et bonne estocade.
Mais, le « gros coup » faillit bien arriver au sixième. Un toro
impressionnant de violence et de force, mais dont la charge franche fut
mise à profit par un torero courageux et bien décidé à faire exploser la
plaza. Début de faena « escalofriante », par une double passe changée dans
le dos, au centre. Le toro vient comme un bolide, et loin de vouloir
l’étouffer, le diestro lui donne grande distance. Ainsi, trois séries de
derechazos, d’inégale qualité, mais intenses… vraies. Grandes ovations à
la sincérité, à l’émotion du combat entre deux braves. Barrera passe à la
main gauche et, à la deuxième naturelle, c’est l’accrochage, sec, d’une
violence inouïe. Le torero fait un terrible soleil, comme pantin
désarticulé. Le toro « le pointe » au sol. Un autre miracle vient d’avoir
lieu : Barrera est sonné, mais indemne. Le torero revient au combat et,
voulant à tout prix couronner son exploit, cite au recibir. La rencontre
est « totalement sincère », mais l’épée tombe bien bas… Quel dommage ! La
pétition sera minoritaire. Madrid es mucho Madrid…
Antonio Barrera, sans couper d’oreille, donne « plus qu’une vuelta al
ruedo »… Il vient d’un coup, faire son entrée dans « le circuit Européen…
»
MADRID : « UNE HISTOIRE DE
GONDS… »
Fabuleux triomphe d’un maestro nommé Enrique Ponce
25 Mai : En fait, cela
débuta avant la San Isidro… Comme chaque année, l’Empresa réunit tout son
personnel, et l’on fit un large inventaire de tout le matériel nécessaire
à la bonne marche de la future feria. Tout y est passé, de l’informatique
à la dernière plume du chapeau de l’alguacil… Et là… surprise ! Une tonne
et demi de graisse, bien entreposée, depuis des années. Des dizaines de
seaux, bien rangés, mais trop peu utilisés…
Lamentant ce gâchis, l’Empresa donna ordre immédiat de graisser toutes les
huisseries de Las Ventas et engagea deux CES pour s’occuper plus
particulièrement… de la Puerta Grande ! Et depuis, chaque jour, les deux
préposés à la Grande porte de la Monumental de Madrid font leur travail
avec grand zèle, suivant à la lettre le précepte du père de Robert
Lamoureux « Une serrure… deux litres d’huile ! ».
De même, pour rentabiliser la manœuvre, l’Empresa réunit les présidents et
leur tint à peu près ce langage : « Débrouillez vous comme vous voulez…
mais on a graissé la Puerta Grande…ce n’est pas pour rien ! » Ils
écoutèrent, au garde à vous, et se mirent au travail…
En une semaine, trois « puertas grandes ! ».
Comme vous le voyez… « une véritable histoire de gonds ! »
Allez ! blague à part… La
San Isidro 2002 tourne un peu à la polémique, à cause de la générosité des
présidents, à l’heure de concéder les « deuxièmes oreilles »… On l’a vu
mardi, avec Jose Tomas, et on aurait pu frôler l’incident, hier, avec
Enrique Ponce… Heureusement, le torero de Chiva, pour lequel on manque de
superlatifs, a eu le bon goût d’être « encore mieux » avec le toro
suivant, triomphant sur tout la ligne, faisant un grand quite au président
Lamarca et ouvrant « vraiment » la puerta grande…
Pendant ce temps, Antonio Ferrera, le seul à vraiment avoir coupé deux
oreilles « incontestables », regarde tout cela, du fond de son lit de
douleur…
Soyons clairs : Ici, on
maintient, depuis toujours, qu’Enrique Ponce est le N°1, et va le rester
jusqu’au jour où il décidera de couler enfin des jours heureux, bien
mérités, auprès des siens. Enrique Ponce est le N°1, et n’a aucunement
besoin qu’on lui fasse de cadeaux…
Hier, le président lui a accordé deux oreilles pour une faena qui ne les
méritait pas, si l’on reste dans les critères de « la » grande faena « de
dos orejas », en Madrid, durant la San Isidro…
Si on parle de l’ensemble de la lidia du toro, c’est autre chose… Là, oui,
le valenciano mérite tous les trophées. Mais « la faena », pour magistrale
qu’elle fut, n’atteint jamais les sommets de cette extase, de cette
communion qui fait sortir de la gorge ces olés incontrôlables, qui montent
du fin fond des tripes…
Ce fut une faena « de Ponce », plus mathématique qu’abandonnée, plus
élaborée que ciselée… Une « faena de Ponce », qui coupe deux oreilles à
Bayonne ou à Nîmes... mais pas à la San Isidro…
Une faena certes compacte, mais à laquelle il manquait ce sentiment «
d’éternel », qui doit rester après « un faenon » de deux oreilles, à Las
Ventas …Et même si l’estocade fut parfaite, roulant le bicho en deux
secondes, la concession de la deuxième oreille est, même ici, discutable.
La vuelta fut émaillée de dures protestations, et Enrique Ponce ne
méritait pas cela… car l’ensemble de la lidia de ce toro avait été « un
monument »…
Mais il y a « Torero »… et « Torerazo » !
Ponce fut encore plus « magistral » devant le cinquième toro, dans une
faena qui atteint des sommets de douceur, de suave, de coulé et de
profondeur, inestimables. Le toro était autre, mais le maestro eut des
moments de véritable génie, comme dans ce redondo à tour complet,
tellement lent, tellement templé, tellement long qu’il dure encore, à
l’heure où l’on écrit ces lignes. Le valenciano, cette fois, mit tout le
monde d’accord, et les deux oreilles seraient peut-être justement tombées,
si l’estocade l’avait été « un peu moins »…
Total : Les CES de Las
Ventas ont bien fait de « graisser les gonds », et la Puerta Grande s’est
justement ouverte devant un Enrique Ponce, maestro magistral, grand
triomphateur de cette 14ème corrida, avec deux « énormes »
oreilles coupées après des lidias parfaites. Pas besoin des largesses
présidentielles pour cela…
Pour le reste, on gardera dans la rétine quatre trincherazos « pour
l’histoire », de Curro Vazquez. Hélas, on se souviendra de même de ses
deux odieuses entrées a matar au dernier à son second. Pire que le pire
Curro !
Il ne faudra pas oublier « le fils de Sebastian Cortes », Anton, qui a
confirmé son alternative, mais aussi de vrais dons de torero, alliant la
technique et l’esthétique. Il coupe une oreille et mérite toutes les
attentions…
Grande après midi de toros, avec pour dénominateur commun la noblesse des
toros, et « le magister » d’Enrique Ponce. « Todo un Torerazo ! »
24 Mai –
MADRID (Las Ventas) – 14ème de Feria – No Hay Billetes – Grande
tarde, avec un peu de vent :
On a vu 20 toros, avant d’approuver un lot, correct. A la fin sortirent
quatre toros de Javier Perez Tabernero, et deux de Jose Luis Pereda,
sortis en derniers lieux. Bonne présentation générale, cornes impeccables
et bon jeu, à divers degrés. Les quatre salmantinos, de souche Atanasio,
firent honneur à leur fer, poussant fort au cheval, un peu désordonnés, et
arrivant nobles à la muleta, quoique que sans innocence. Seul, le
quatrième posa de gros problèmes. Les Pereda, purs Nuñez, donnèrent grand
jeu, mis en confiance par leur lidiador respectif. A la bascule : 532,
595, 547, 576, 506 et, les Pereda, 506, 533 kgs.
Curro Vazquez (Applaudissements – Bronca) a laissé l’empreinte du vieux
maestro « qui ne peut plus », mais qui a toujours en lui quelque recours
susceptible de lever une plaza, sur quatre muletazos… Son premier arriva
noble et fort, à la muleta. Toro très lourdement châtié à la pique, et «
qui remonta », aux banderilles. Curro Vazquez dut le châtier encore, et il
le fit de la plus belle, de la plus forte, mais également de la plus
harmonieuse des façons : quatre enchaînements « trincherazos – droitières
», en gagnant du terrain, vers le centre. Formidable ovation. Ces quatre
trincherazos feront partie du film « San Isidro 2002 »… Hélas, le torero
voulut ensuite monter une faena. Il prit de la distance, cita de loin,
très torero… mais ne put supporter les charges un peu violentes, les
retours secs du toro, qui finit par se refuser. Demi estocade,
atravesadilla, « à la Curro Romero », et un descabello – Face au
quatrième, « le » manso bronco du lot, Curro Vazquez « prit dix ans d’un
coup » et finit lamentablement en deux attaques à l’épée, en utilisant
sans honte le plus large des périphériques. Muy mal, Señor !
Enrique Ponce (Deux oreilles, protestées – Une oreille) a donné deux
énormes leçons de toreo. D’entrée, la réception de cape au troisième «
Comadroso », sorti « troton » fut remarquable, le valenciano signant deux
grandes véroniques à gauche, une fantastique demie et une rebolera, qui
mettent tout le monde d’accord. Le toro est piqué « au raccroc » par
Manuel Quinta, et Ponce met un quite par deux delantales et une grande «
media », pieds joints. Olé ! Faena qui accroche le toro, d’entrée, en
droitière, trincherazo et un formeidable cambio, par devant, suivi d’un
joli pecho. Un peu faible, le toro vient un peu sautillant, un peu
rebrincado, dans les deux séries droitières suivantes, liées, templées, le
torero ne se faisant jamais toucher la muleta. Changements de mains dans
le dos et grand pecho gaucher. Ponce prend son temps et cite main gauche.
Le toro fait mine de reculer, et prend quatre naturelles « bien peu
naturelles », un peu forcées, dont seul le pecho final lèvera l’ovation
unanime. Retour à droite, un peu gêné par le vent. La série est parfaite
et le pecho, « supérieur ». Enrique Ponce va chercher l’épée et, « artiste
lidiador », place quatre doblones, un genou en terre, parfaits. La plaza
est conquise et salue le maestro. Bien préparée, une très grosse estocade,
magnifiquement portée. On n’a que peu de temps pour voir qu’elle est « un
centimètre » de côté, le toro roulant immédiatement, comme une pelote.
Enorme ovation ; formidable pétition. Une oreille « en marbre !» se dit
on… De fait, deux oreilles sont accordées par le Président Lamarca, et
Ponce donne une vuelta, heureuse mais fortement controversée.
Le cinquième est un Jose Luis Pereda magnifique. Un castaño du nom de «
Culoncito ». Vaya nombre ! Le toro va être court au capote de Ponce, qui
règle déjà sa stratégie. Bien piqué par Saavedra, il répond bien à un
quite, superbe, par deux véroniques, une demie et « la » larga cordobesa,
templadisima. Un peu gazapon, très bien lidié à la brega, par Mariano de
la Viña, le Culoncito va arriver noble, quoique voulant reculer, à la
muleta. La faena sera un ensemble de « naturel », le torero, pratiquement
vertical, relâché, enchaînant des muletazos d’une grande douceur, à la
fois commandant la charge, et la caressant. Deux grosses séries, à droite.
Le toro est plus réticent à gauche, Ponce le sent faiblir. C’est alors que
le diestro va enchaîner deux redondos à tour complets, d’une parfaite
lenteur, le toro aimanté par la muleta, à deux centimètres de son mufle.
La plaza explose d’un « ooooooolééé ! » qui finit en immense ovation,
après le trincherazo et le pecho libérateur. Là, il y eut communion ! Sur
un nuage, Ponce termine par un enchaînement trincherazo, firma,
trincherazo, qui enchante Las Ventas. Il y a longtemps que les
photographes n’ont plus de pellicule… Entrant un peu plus rapide, un peu
moins droit que précédemment, Enrique Ponce laisse une entière, qui tombe
de côté… Quel dommage ! Le toro s’écroule ; la pétition est entière,
l’oreille est accordée… Elle est en or ! Ponce a signé une grande tarde,
et la Grande Porte lui est ouverte sur Madrid et toute la planète taurine.
Un torerazo !
Anton Cortes (Palmas, après un avis – Une oreille) a confirmé son
alternative, devant le toro « Pitinesco » - N°43 – un cardeno meano de 532
kgs. Toro noble, mais qui faiblira chaque fois, au troisième muletazo.
Anton Cortes l’engage très bien, par statuaires serrées, au centre, et une
passe du mépris, de grande esthétique. Le jeune l’engage à droite, mais
les toro ne prend pas la série complète. La gauche répondra moins encore,
et la faena s’éteindra doucement, malgré la grande bonne volonté du jeune
diestro. Pour ne rien arranger, deux vilains pinchazos et une bonne demie
– Par contre, le fils de Sebastian Cortes donnera toute sa mesure face au
sixième, au nom prédestiné (on l’espère) de « Banquero ». Toro noble, un
peu tardo, que l’albaceteño va toréer précieusement en longs derechazos,
la muleta bien devant, se laissant aller à une grande expression
artistique, sur deux naturelles « de cartel ». Le public, heureux, réagit
aux effluves de ce toreo « agitanado » et réclame justement une oreille
(qui n’a cependant pas « la force » de la précédente) après une très bonne
estocade. Bon succès du "confirmant" qui mérite la confiance et les
contrats, mais n’a eu, ce jour, qu’une terrible malchance : Passer
derrière le maestro Ponce…
MADRID: RETOUR AUX
AFFAIRES « NON COURANTES »…
Mansada « totale » de Ramon Flores
27 Mai : La San Isidro
2002 bat son plein. D’ores et déjà, cette feria marquera la différence :
De nombreux toros « ont servi » et, en 16 corridas, on a ouvert la « Porte
Grande », à trois reprises. Bien entendu, la polémique est au rendez vous,
en particulier au sujet des deux « deuxième oreille » attribuées à Jose
Tomas et Enrique Ponce. Cependant, le résultat est là : On ne s’ennuie
pas, cette année, à la San Isidro… sauf hier ! Adieu la mobilité! Les
Ramon Flores "n'ont pas voulu". Une grande déception.
Du coup, les esprits se sont envolés ailleurs, tandis que défilaient les
mansos de Ramon Flores, dans un ruedo madrilène balayé par le vent. Et,
suivant le pays d’où ils venaient, les aficionados « gambergeaient » :
Les espagnols se remettaient doucement du fracaso de leur candidate montée
de toutes pièces, au concours de l’Eurovision, et commençaient à se faire
du souci pour leur équipe de foot, secouée par des conflits internes, et
les déclarations fracassantes contre la Presse du sélectionneur national.
Les français se grattaient la tête, après l’inquiétante prestation de leur
champions contre la modeste mais « pundorosa » Corée du Sud. De plus,
Zizou a mal à la cuisse. Du coup, tout le monde boite ! En un mot, juste
avant de rencontrer le Sénégal, la France « broie du noir ! ». (N’allez
pas me chercher des noises, ce n’est pas moi qui ai inventé l’expression
!). Pendant ce temps, on veut faire sa fête à Georges Bush, et on prépare
le « Grand Cirque » des législatives. N’en jetez plus…
Les Colombiens, eux, se réjouissent à 53% de l’élection d’un nouveau
président, Alvaro Uribe. 49 ans, avocat, avec un discours très dur contre
la guerrilla, la délinquance, la violence, les divers trafics. Malgré les
menaces et les bombes, la Colombie a voté en masse, et nous a donné une
bonne leçon de « devoir citoyen »…
Hier, à Madrid, la corrida
de Ramon Flores a énormément déçu. Mansada complète, qui fait tâche dans
le bon panorama « salmantino » de ce début de feria, en particulier grâce
au corridon de Valdefresno et aux quatre toros de Javier Perez Tabernero.
A Tolède, les Zalduendo sont sortis « aimablement » présentés. On
surveillait du coin de l’œil ma rencontre Ponce – Tomas. Sortie a hombros
générale, avec un Ponce « au top », et un Jose Tomas qui revient « aux
affaires ». Il a du être vraiment bien. Pour que Jose Antonio del Moral,
lui-même, le dise…
Le reste de la journée fut parsemé d’anecdotes, comme celle de ce novillo,
à Séville, qui est revenu 14 fois vers le chiquero, voulant revenir à la
tranquilité… A Granada, le président s érigea en protagoniste vedette,
gâchant le succès d’un Uceda Leal, vraiment bien en ce moment… Du côté de
Barcelone, Pablo Hermoso de Mendoza a ouvert la dernière « grande porte »
qui manquait à son palmares…
Pendant ce temps, l’empresa de Madrid se prépare à remplacer Joselito, demain, et Antonio Ferrera, mercredi. A priori, David Luguillano ouvrira le chemin, aux côtés de Jose Tomas et De Mora, face aux Alcurrucen. De son côté, Antonio Ferrera serait remplacé par… Fernando Robleño, devant les Conde de la Corte, faisanr le Paseo avec Liria et Padilla. Bueno ! Promesse lui avait été faite suite à une sortie a hombros qui n’avait convaincu personne, en avril. Asi las cosas ! Un torero avait peut-être mérité un deuxième paseo: Antonio Barrera. A suivre.
26 Mai : MADRID (Las
Ventas)- 16ème de Feria – Plein – Vent terrible : La corrida de
Ramon Flores (souche Atanasio) a été un désastre ganadero. De présentation
moyenne, (582, 571, 559, 567, 536, 536 Kgs), le lot s’est révélé manso,
décasté, sans forces, sans une once d’intérêt pour l’aficionado.
Désespérant, pour les professionnels, dans le ruedo. Un bémol, toutefois :
la corrida aurait peut-être donné un peu plus de jeu, si les toreros
avaient pu la lidier « vers le centre ». Hélas, le vent féroce qui balaya
Las Ventas les en empêcha, les obligeant de se protéger « aux barrières »,
ce qui n’arrangea pas les choses.
Manolo Sanchez (Sifflets – Silence) abrégea "vite" devant le premier, un
faible qui se défendait, tête en haut. Le quatrième l’enferma au capote,
et le torero dut tout lâcher, et sauter à l’abri. Soseria totale du toro
qui accepta deux demi séries de derechazos, mais guère plus.
Javier Vazquez (Silence, après un avis – Sifflets, après un avis) a
certes, été gêné par le vent, mais il ne connut pas une bonne journée. Le
cinquième lui accrocha sans cesse la muleta, et… Deux pinchazos, une demie
et sept descabellos. Tristesse.
Alberto Ramirez (Palmas – Applaudissements, après un avis) a été « très
torero », compte tenu des circonstances. Il s’était déjà signalé dans un quite par chicuelinas, au toro de Vazquez, et continua, très bien au
capote, recevant le troisième par deux largas et de bonnes véroniques,
pieds joints. Très décidé, le torero brilla par moments, mais tua mal. Il
fut encore mieux, devant le dernier, un manso éteint. Le petit torero du
Levante « se mit dessus », essayant de lui sortir la moindre passe qu’il
lui restait. Ainsi, on retiendra deux trincherazos de bon goût. La
récompense aurait pu être plus importante, mais… cinq pinchazos et deux
descabellos. Re tristesse ! Tout ça… pour ça !
Pour le bon souvenir, quand même : Une grande paire de banderilles de
Fernando Tellez, au sixième toro.
Ce lundi 27 Mai : Corrida du Puerto San Lorenzo (Trois acceptés, pour le moment), pour Finito de Cordoba, Morante de la Puebla, Eugenio de Mora. La corrida est télévisée, en clair, sur TVE2, à partir de 18h55. A vos magnétoscopes.
PONCE ET TOMAS, VEDETTES DU DIMANCHE
27 Mai : Tolède donne cette année une importante feria del Corpus. Plus volumineuse que par le passé, la feria réunit les figuras, et a débuté par un face à face, Enrique Ponce et Jose Tomas, avec Eugenio de Mora, pour témoin. Le vent a beaucoup gêné les toreros… plus que les toros.
26 Mai -
Tolède – Casi lleno – Vent : Corrida de Zalduendo, « réduite en tout »,
trapio et têtes. Corrida qui a donné du jeu, à part les premier et,
surtout, cinquième. Excellent , le deuxième ; de même, le quatrième, à qui
on donna vuelta al ruedo. Le vent a en partie gâché la lidia.
Enrique Ponce (Palmas – Deux oreilles) n’a pu briller devant le premier.
Par contre, magistral devant le quatrième. « Dans la ligne » de Madrid : Lidiador, serein, artiste et grand tueur. Faena de soie, avec des
naturelles de face, des pechos interminables. Enorme estocade, un peu
contraire, qui tarda à faire son effet, d’autant que le puntillero (Jean
Marie !), releva le bicho. Ponce y perdit probablement le rabo.
Jose Tomas (Deux oreilles – Palmas) s’est montré remarquable, face au bon
deuxième : Beaucoup de temple, de lié, de profondeur dans sa première
faena, qui fut applaudie de tous, y compris ses détracteurs. Bonne
estocade et bon triomphe, avant son retour, demain, à Las Ventas. Le
cinquième était le « mini garbanzo » du lot. Tomas essaya en vain de le
mettre dans sa muleta.
Eugenio de Mora (Oreille – Oreille) s’est retrouvé entre deux monstres. Du
coup, il mit le turbo et en perdit son temple habituel. On le vit «
accéléré », avide de succès. Du coup, ses deux trasteos furent souvent
accrochés, nerveux, un peu « en dessous » de la qualité de ses
adversaires. Il est vrai que « toréer avec Ponce et Tomas quand ils sont
bien… Tela ! »
DE "TRES" MAUVAISE HUMEUR…
Madrid : Désastre télévisé
28 Mai : « Je vous
préviens… je suis de très mauvaise humeur !»
Le public de Madrid aussi, d’ailleurs. Les toreros… je ne vous dis pas !
Côté ganadero, cela ne doit pas être bien folichon. Quant aux responsables
de la Télévision…ils ont du se gratter la gorge, la tête… et bien d’autres
choses, en songeant à la grosse poignée de millions ainsi jetés par la
fenêtre pour retransmettre en direct, sur la chaîne nationale, la pire
corrida de cette San Isidro… y de muchas !
Non ! Non… il ne peut pas y avoir pire ! Un « toston » monumental, plein
de hargne et de fiel ; plein de désagréables incidents. Tandis que
certains tendidos de Las Ventas jouaient « aux Peñas de Pamplona » en
montant de bruyantes cabales du style « Chhhhhhiiiii….Pum ! Fracasoooo !
», le président se tripotait le nœud papillon, et foutait tout par terre,
d’entrée, en ne changeant pas le premier toro ! Una verguenza total ! Une
affreuse, horrible, méprisable pantomime de la corrida de toros.
Du coup, la corrida était mal engagée. Le reste fut logique, d’autant que
les toros du Puerto San Lorenzo se chargèrent de la suite. Certes, ils «
se cachaient » derrière d’impressionnantes cornes… mais comment un
président et une équipe de vétérinaires peuvent ils « approuver » un toro
comme le cinquième ? Savent ils ce que veut dire le mot « homogénéité » ?
Una verguenza… Une corrida sabotée, par le public, par le président, par
les toreros… Finito de Cordoba n’est pas aimé de Madrid, et le torero le
lui rend bien. Ces deux là auront du mal à se rabibocher ! Le Morante a
essayé de dessiner deux arabesque dont il a le secret…mais, personne n’a
suivi. Même pas nous, qui l’aimons bien. A l’épée, fatal ! Pouah ! Quant à
Alfonso Romero… un cuento ! Se acabo !
Pour arranger le tout, une double cornada à un cheval, au cou et au flanc.
Le monde est à ce point « déshumanisé », qu’aucune chronique, ce matin, ne
donne des nouvelles du pauvre percheron…
De mauvaise humeur, je vous dis !
De toutes façons, la journée avait mal commencé ! Une porsche, pilotée
comme un missile par de petites frappes, est allée percuter un abri bus, à
Vitry, où attendaient de braves gens. Trois morts : Une maman de 29 ans,
ses deux filles, de trois et cinq ans… Le quatrième enfant, de 14 mois est
grièvement blessé ! Les occupants de la voiture assassine prennent la
fuite. Ils se livrent plus tard. Connus pour délits liés à la drogue. La
voiture n’est pas volée. Elle appartient à un autre « citoyen », connu
pour escroquerie ! Et… vous savez de quoi on parle ? Des accidents de la
route ! De la violence au volant ! On a même utilisé la phrase « La
porsche et l’abri bus sont entrés en collision ! »
« A ver un poco ! » Quand va t’on enfin appeler « chat », un chat ? et
criminel… un criminel ? Dans cinq minutes on va faire une enquête pour
savoir à quelle vitesse roulait l’abri bus , quand il es venu percuter la
porsche…. Le monde est il devenu fou ? Sommes nous à ce point
irresponsables et lâches, pour ne pas nous rendre compte des résultats du
« tout permis », du « il faut que jeunesse se fasse ! ». Où allons nous
donc ? Combien de temps cela va t’il durer, encore ? Un jour, on pleurera,
parce que « 82% » décideront d’un coup que « c’est plus possible ». Alors
on dira… « si j’avais su ! »
Je pense à cette pauvre femme, à ses enfants, au père, à la famille… Je
pense aussi à cette petite jeune fille de 15 ans, qui est accourue et a
ranimé la petite blessée, en pratiquant les gestes qui sauvent, massage
cardiaque et bouche à bouche. Admirable ! Et tout cela, pour voir la
petite, décéder, quelques instants plus tard… Marre ! Marre de tant
d’injustice, de sang, de boue !
Vous n’êtes pas de mauvaise humeur, vous ? Vous avez de la chance… si on
peut dire.
Aussi, hier soir, le cœur n’était pas à regarder tranquillement la
corrida. Alors, imaginez la rogne en voyant, un à un, défiler le triste
spectacle de tout ce que nous aimons pas, dans la corrida…
Madrid est en rogne. Deux
courses "fracassées" ! Et aujourd’hui revient Jose Tomas. Renversera t’il
la vapeur ? Retournera t’il la plaza, comme l’autre jour ? Ou, au
contraire, Madrid se vengera t’elle de ses récentes largesses ?
Ce soir, on poussera un soupir de sérénité retrouvée… ou on sera « de très
» mauvaise humeur ! Vous voilà prévenus !
27 Mai : MADRID (Las
Ventas) – 17ème de Feria – Presque plein – Soleil et vent –
Corrida télévisée en direct et « pour tous » :
Scandale ! La corrida du Puerto San Lorenzo est sortie mal présentée, et
très armée. Faiblesse totale ! Invalidité ! Maladie ! Une honte. Hélas… la
corrida était noble, mais ne pouvait pas « con su alma » ! Grosse faute du
président Sanchez Garcia, qui ne veut pas rentrer le premier. Il est à la
base de la rogne qui va se déverser sur Las Ventas, durant deux vilaines
heures. Toros sans caste, se défendant tristement, l’œil déjà mort… Que
tristeza ! Et l’on appelle cela « la Fiesta ! ». Le troisième, de presque
six ans, blessa un cheval, au cou et au flanc. Le monosabio tenta
d’arrêter l’hémorragie, en bouchonnant son béret dans la blessure… Le
quatrième fut rentré pour invalidité notoire. Sortit en remplacement, un
toraco castaño du Toril, qui fit danser Finito. Seul, le sixième eut une
vingtaine de bonnes arrancadas. Hélas, il s’ennuya vite… et nous aussi.
Finito de Cordoba (Sifflets – Bronca, après avis) mit par terre l’invalide
premier, au troisième muletazo. Il partage la faute avec le président « au
nœud paps » - Face au sobrero du Toril, le cordouan ne voulut pas la
bagarre, restant sur la marge, se faisant accrocher sans cesse la muleta,
terminant comme un cochon, avec l’épée.
Morante de la Puebla (Avis et silence – Deux avis et sifflets) donna trois
grandes véroniques à son premier, avant de se faire peur, sur la demie. Le toro ne vaut pas grande chose, et va s’éteindre complètement après cinq
arrancadas où le Morante va essayer de juguler le vent et les quolibets,
terminant très mal avec l’acier, de six pinchazos et un descabello. Le
cinquième est un moustique qui porte deux grandes cornes… Le sévillan va
bien essayer, mais la journée n’était pas de « posturitas ». Echec ! Le
toro n’aidant pas, à l’épée ; le torero « n’y allant pas », ce fut un
nouveau désastre. Muy mal !
Alfonso Romero (Silence – Silence) porfia vainement, devant le troisième –
Par contre, on lui pardonnera difficilement de n’a voir pas mis à profit
les quinze ou vingt bonnes charges du dernier. A la cape, le murciano
avait donné quelque espoir. Ce toro était sa dernière chance, à la San
Isidro… Peut-être sa dernière chance « tout court » ! Quand on est dans
cette situation, on y va « à fond », on lui monte dessus, s’il le faut.
Romero se contenta de composer la figure sur deux derechazos, et une bonne
naturelle… C’est fini.
MADRID : JOSE TOMAS « S’ACCORDE
» UNE VUELTA AL RUEDO
Important triomphe, devant le Roi… et la Télé
29 Mai : Souvent, il nous arrive à tous de lâcher un « Ah ! le salaud ! ».Curieuse expression ! En fait, loin d’être injurieuse, elle traduit tout simplement la violente émotion qui, sur le moment, nous a pris et nous a laissés « sans adjectifs », sans voix. Aussi, cette impression d’avoir été bousculés, défoncés, ne peut se traduire que par cette interjection, pleine d’admiration. On « re-atterrit », on reprend son souffle, et on sourit, d’un air entendu. A ce moment précis, on est heureux.
Jose Tomas a marqué, hier,
la San Isidro 2002, par une faena « coup de poing », « coup de poker »,
devant un toro terriblement compliqué et dangereux. Peu importe qu’il ne
coupe pas, une ou deux oreilles, il a été « enorme ! » et on est tous
obligés de le reconnaître. Ce que l’on fait avec beaucoup de plaisir.
« Ah ! le salaud ! » On ne pouvait guère dire autre chose en suivant avec
anxiété cette faena « qui n’aurait pas du exister »… Le toro était une
brute violente, qui lançait des regards aussi aiguisés que ses pitons, qui
marquait un temps dans son début de charge, comme pour mieux viser les
fémorales rouge or du torero de Galapagar. Personne n’oubliera ces quatre
séries de naturelles, où le toro débuta comme un tigre, et finit comme un
caniche… ou presque. « Ah ! le saligaud! » Un tigre avait rencontré un
lion !
Jose Tomas est vraiment
quelqu’un « à part ». De fait, il vit « pour lui », torée « pour lui
»…étant, probablement son plus dur censeur.
Hier, le Roi était là, à une barrera. Tomas fut le seul à ne pas lui
brinder un toro. Beaucoup le lui reprochent, aujourd’hui. Le Roi en aura
t’il pris ombrage ? Probablement pas, car c’est un homme simple et
sincère. De plus, ils « se » reverront dans quinze jours, « à la
Bienfaisance ».
Hier, Jose Tomas a signé l’un des plus grands exploits de la Feria. La
foule était folle d’admiration. Deux oreilles, probablement… mais, deux
épées défectueuses ont mis tout par terre. Peu importe ! Pétition
minoritaire, mais… la ferveur. Tomas sortit du burladero, salua
cérémonieusement, quoique sans affectation, regarda le tendido et décida,
seul, que « oui, vraiment », il méritait de donner la vuelta al ruedo ! Et
cette vuelta fut de totale apothéose…« Ah ! l’animal ! »
Hier, Jose Tomas s’est quand même planté… Dans toutes le Peñas, Cercles et
Clubs taurins, la Télévision a fidèlement rapporté son exploit… Dans la
situation où il était avant la Feria, c’est la Télé qui a répercuté son «
grand retour » madrilène… Donc, on espère que dorénavant, il ne mettra pas
en avant « lo de la Tele », pour s’esbigner de Pamplona ou Bilbao, comme
cette année encore. Jose Tomas s’est comporté, hier, « en véritable figura
del Toreo », et les images seules peuvent dire, à quelle hauteur, il s’est
envolé, nous emportant tous avec lui…
Soit dit avec respect et admiration…« Ah, le salaud ! »
A ses côtés, devant une corrida terriblement armée, un autre torero a été « bien, bien ». C’est Eugenio de Mora. Dommage que l’épée… David Luguillano, une fois de plus, a promis, mais n’a pas tenu. Il commence « en grand » torero, et termine en « extravagant pathétique ». Dommage que « le moteur » ne soit pas à la hauteur de la prétention.
28 Mai – MADRID (Las
Ventas) - 18ème de San Isidro – No hay billetes – Grand beau –
Peu de vent :
Corrida d’Alcurrucen. Pardon ! Corridon d’Alcurrucen ! Grands, longs,
ensillados…et armés formidablement pointus. Des toros de cartel ! Des
cornes pour cauchemarder un brin. A part quelques vagues faiblesses, la
corrida a tenu debout, et s’est bougée. Au premier tiers, c’est parti dans
tous les sens, les cuadrillas se mélangeant les câbles, et les picadors
méritant tous deux heures de colle. A la muleta, un extraordinaire
premier, noblissime, suave, mais qui s’arrêta trop vite. Un sixième, noble
également, mais qui ne prend pas « toute la passe », sortant « tête en
haut », l’air idiot. Dur et violent, le quatrième, d’autant que son torero
ne sut par quel bout le prendre. Les deux et trois ne servirent pas. Reste
le cinquième : un malin, brutal, qui menaçait, du regard et des pointes.
Un vrai combattant qui savait utiliser tous ses arguments, même les plus
vils. Il s’appelait « Rincollano »… Jose Tomas l’a fait entrer, avec lui,
dans l’Histoire.
David Luguillano (Ovation, après un avis – Silence, après un avis) a voulu
repiquer à un bon quite par delantales, de Jose Tomas, qui lui révéla les
qualités du premier. Les véroniques du Vallisoletano furent moins
brillantes, et « volèrent » quelques passes à sa faena. Toro « de dulce »,
qui charge droit, doucement… comme un carreton. Luguillano aura deux ou
trois moments magnifiques, sur main droite. Hélas, cela bafouillera un
peu, à gauche, et le toro s’arrêtera, sans que l’homme ne puisse le
convaincre d’aller plus loin. Certes un ayudado par ci, un trincherazo par
là, mais… Luguillano a laissé passer un toro, et une nouvelle chance – Le
quatrième sera le plus dur de l’encierro. Il charge, méchant, à coups de
media arrancadas, et retourne vite ses attaques. Court « en tout »,
Luguillanao va patiner, et finir par « perdre les papiers », sous les
quolibets du 7. Extravagant, théâtral, mais presque content de lui.
Catastrophe au descabello, le toro tombant à la neuvième reprise.
Jose Tomas (Un avis et silence – Pétition minoritaire et « grosse » vuelta,
après un avis) n’a pu complètement convaincre son premier. Toro qui avait
« sauté » dans son capote, s’échappant par deux fois, pour aller percuter
le picador. La faena débuta par doblones, genou en terre, élégants et
efficaces. Tomas essaya la gauche, à mi distance, mais le toro n’en voulut
guère. En réduisant le trajet, le bilan ne fut pas plus brillant. Trois
pinchazos et une demie laissèrent tout le monde perplexe.
Le cinquième est astifinisimo ! Il s’échappe du capote de Tomas, qui le
reprend et « sort », proprement, vers le centre. Mal à la pique, prise au
vol, le toro s’échappant, donnant des coups de tête à tout ce qui passe.
Un regalo ! Début par bons doblones, deux séries de droite, accrochées,
sans grand brio, mais où le torero lui apprend à baisser la tête, à
s’intéresser au leurre. Tomas passe sur main gauche, pour une première
série de naturelles un peu rapides, un peu gâchées par une charge
désordonnée, pesante, violente, le toro encensant du collier et regardant
beaucoup. Pouah ! On pense que la faena va finir. Impossible de juguler de
tigre malin. Tomas se positionne, avance la muleta et tire cinq naturelles
« de miracle », terminées en trincherazo. Mince, alors ! Comme convaincu
qu’il peut y arriver, malgré les regards terribles et les charges « à
géométrie variable » du bicho, Jose Tomas se remet à gauche, et tire
quatre naturelles « à hurler », tant le danger est palpable. Cependant, il
semble que le fauve a mieux pris les deux dernières. Les pechos de
libération font hurler Las Ventas qui a compris que « quelque chose est en
train de se passer ! ». Quatrième série de naturelles, la corne passant au
ras des jambes du maestro, le toro, totalement dompté, chargeant presque
noblement. Enorme mérite du torero ! Enorme exploit ! Enorme ovation. Le
premier avis « tombe », pendant la faena. Qu’importe ! Las Ventas « est
sciée ! »
S’il avait eu en main, l’épée de vérité, Jose Tomas aurait peut-être «
ouvert la porte », car il semble que le toro s’est un peu décomposé,
pendant que le diestro était à la barrière. Après deux beaux ayudados,
Jose Tomas part bien, pour une demie lame… bien mauvaise. Quel dommage !
Le torero de Galapagar « rentre fort », une deuxième fois, pour une lame
profonde, pas très catholique mais qui tue. L’ovation est tonitruante,
solennelle, sans hystérie. Il y a pétition, mais trop courte. Jose Tomas
s’avance, salue et, sous les bravos d’apothéose, estime qu’il a mérité de
donner une vuelta. Nous aussi !
Eugenio de Mora (Silence – Ovation) avait « perdu sa feria », avant que ne
sorte le dernier. Rien de bien spécial, au troisième, qui prenait deux
muletazos, mais pas le suivant et… le « zambombazo » de Jose Tomas. Le
public était ailleurs ! Ce sixième, armé grand, très fin, veleto, se
révéla noble, sans innocence, encasté. Et De Mora sera très bien devant ce
toro, réussissant à recentrer, sur lui, l’attention de toute la plaza.
Début de faena très torero ; séries fermes, bien tirées, malgré le défaut
du toro de sortir du muletazo, distrait, tête haute. Pour clore les
séries, les passes de poitrine ou les changements de main, par devant.
Très méritoire, la faena d’Eugenio de Mora, et probablement récompensée
d’une oreille, s’il n’y avait eu un vilain « metisaca », suivi d’un
pinchazo. L’estocade définitive arriva trop tard, mais le torero avait
sauvé sa feria, et réussi l’exploit de faire oublier, durant deux minutes,
celui de Jose Tomas. Ah! Le….!
Ce soir, 29 Mai: Toros du Conde de la Corte. Antonio Fererra ne sera pas là, remplacé par Fernando Robleño. L’accompagneront Pepin Liria et Juan Jose Padilla. Un cartel qui a baissé d’intérêt, d’un coup.
GRANADA : LE VETO DES « VETOS »…
29 Mai : A Grenade, les
vétérinaires ont « dégoupillé », hier, un des gros scandales de la
temporada 2002 : La corrida de Torrestrella a été refusée, pour suspicion
de « Manipulation frauduleuse des cornes ». Aaaaaah ! Voilà qui n’est pas
courant, surtout à Granada, feria plutôt « torerista », aimable. Pour en
arriver à cela, ont du pousser loin le bouchon « los del serrucho » ! Du
coup, « les vétos » ont pris la mouche !
On a donc fait monter au créneau une corrida du Puerto San Lorenzo. Les
toreros ont été bien, mais « la noticia », l’éphéméride de cette course
reste inscrite sur le compte-rendu des vétérinaires : Corrida refusée pour
« forte présomption » d’afeitado….
28 Mai – Granada – 4ème
de Feria du Corpus – Media plaza : Toros du Puerto San Lorenzo, inégaux en
présence et en jeu. L’ensemble tira à « manso », avec diverses
possibilités. Par contre, un deuxième, excellent, du nom de « Triguero ».
Luis Francisco Espla lidia et « aguanta » le méchant premier.
Applaudissements. Oreille du quatrième, qu’il toréa facile et descabella
en se servant de sa montera, en guise de leurre (vu, page 12 du n°128 de «
La Lidia » - Juillet 1923)
Fran Rivera Ordoñez a été très bien devant le grand deuxième : Bonne
faena, tremplée, liée, mais…catastrophée avec l’épée. Une de plus. Le
cinquième valait moins que trois mots. Ovation à l’un, silence à l’autre.
Rafael de Julia faisait sa présentation, à Granada. On l’a vu très
désireux de triompher, toréant sérieux, « tête claire », et parsemant ses
faenas de bons détails toreros. Il coupa justement l’oreille du cinquième.
LES PETITS…LES SANS GRADE…
Madrid : Triomphe de Fernando Robleño
30 Mai : Dia del Corpus ! Fête religieuse, illustré par la fête « la plus païenne » qui soit : La corrida de Toros. Aujourd’hui on suivra les traditionnelles courses de Tolède et Séville, accompagnant les ferias de Cordoba et Granada. A suivre Luis Vilches et le Cid, à la Maestranza, tandis que Tolède donnera chance à « ses » toreros.
La fièvre est retombée, à
Las Ventas. Les madrilènes vivent une bonne feria de San Isidro 2002, avec
un pourcentage élevé de toros « qui servent ». De leur côté, les toreros
ont appuyé sur l’accélérateur et trois d’entre eux ont triomphé.
Jose Tomas a effacé en deux sorties majuscules, la noire tâche de juin
2001. Le public l’a fêté, oubliant sa rancœur, pardonnant son affront.
Etre énigmatique, Jose Tomas a reconquis Madrid, et par le fait, remonté
au grand hit parade de la planète « toros ».
De son côté, Enrique Ponce a confirmé que décidément, c’est dans les vieux
pots que la soupe est bonne. Chaque année, on le dit « meilleur » que la
précédente, on le voit « au top ». Il ne faut plus rien dire, car nul ne
sait quand Ponce décidera d’arrêter sa carrière. Toujours est il que le
Valenciano est, actuellement, en véritable « maestro », toréant mieux que
jamais, décidant des stratégies techniques, et les appliquant avec courage
et suprême élégance. Pour ne rien oublier, il est un des meilleurs tueurs
de l’escalafon, même s’il a perdu, hier, un gros triomphe à Granada, à
cause de l’épée. « Ponce sigue « Numero Uno ! » Si, señor…
Le troisième est Antonio Ferrera. Il n’a pas le statut des deux
précédents, mais il est, à ce jour, le véritable triomphateur de Madrid.
Hier, il a perdu son deuxième contrat, à cause de la cornada de Vic, mais
il semble bien parti pour remplacer Joselito, le 4 Juin. A ver lo que pasa
!
La fièvre est donc
retombée. Pourtant, Madrid a encore vibré, hier. Un autre vibrato ! Une
autre émotion ! Comme une mère couve des yeux son petit dernier, et
applaudit à ses moindres trouvailles, Madrid a ouvert son cœur à un petit,
à un « sans grade ». Cela lui arrive souvent ! Hier, le public de Las
Ventas a fait un gros triomphe à Fernando Robleño, venu en remplacement
d’Antonio Ferrera. Un torero de courte stature, de courte carrière, sans
grand registre, sans grande classe. Mais un torero avec un cœur « gros
comme ça » qui a donné tout ce qu’il avait, en totale sincérité, citant à
quinze mètres, laissant venir le toro. La « totale vérité » qui provoque
la « totale admiration »… Si l’on ajoute une série de face, pieds joints,
et quelques adornos bien tournés, on passe tout près d’une puerta grande.
L’oreille du sixième fut l’une des plus fêtées de la Feria. Quand on saura
qu’il perdit celle du troisième, à cause de l’épée…
Ca, c’est Madrid ! Elle est « la Cathédrale du Toreo », et peut de
permettre, tout à coup de dire « Celui là, oui ! Celui là, non ! ». En
relisant les San Isidro passées, on retrouve ces soudains coups de cœur.
Grande et superbe, Madrid « ouvre sa porte »… Après, c’est une autre
histoire ! Seuls, les privilégiées vont au bout…
Fernando Robleño sera t’il, d’un seul coup, propulsé vers les cimes ? On
peut en douter. Toujours est il que son sourire, hier, faisait plaisir à
voir.
29 Mai –
MADRID (Las Ventas) – 19ème corrida de San Isidro – Plein –
Grand beau : Sont sortis cinq toros de Conde de La Corte, dont quatre sous
le nom de Maria Olea. Le deuxième fut renvoyé, remplacé par un vilain de
Carmen Borrero. Toros inégalement présentés, certains pitons étant abîmés
(1er). Comportement bien triste, manso à divers degrés, avec un
dénominateur commun : le manque de forces. A la bascule : 570, 525(le
Borrero), 528, 520, 544, 555 kgs.
Pepin Liria (Palmas – Silence) a touché le mauvais lot, mais n’a pas été
aussi ferme que par le passé. Son premier l’amena aux barrières et Liria
se montra plus batailleur que vraiment vaillant. Il voulut rectifier en
recevant le quatrième a portagayola, suivi d’une autre larga eu tercio. Ce
moment « d’électricité » s’est vite éteint, le Conde de la Corte tournant
au gazapon, et Liria distribuant quatre séries sans qualité, sans
personnalité. Son actuacion se termina dans un silence résigné.
Juan Jose Padilla (Sifflets, après un avis – Silence) a connu une mauvaise
journée. L’ombre de lui même. Vulgaire, sans idées, sans recours. Il vit
avec bonheur rentrer le deuxième, hyper armé… Ce n’est pas pour cela qu’il
fut plus brillant face au Carmen Borrero. Mal Padilla, y compris aux
banderilles, se faisant aider pour mettre le toro en suerte ; sortant des
réunions, « en panique ». A la muleta, peu de décision, peu de technique.
Un naufrage, confirmé par des épées en entrant, ou plutôt « en sortant »,
très bas.
Fernando Robleño (Avis et grande ovation – Un oreille) a été « vrai »,
toute la tarde. Il n’avait que cela à offrir. Larga à genoux, pour
recevoir son premier et la faena, immédiatement citée depuis le centre. Le
toro accourt et le diestro ne bouge pas d’un cil. Olé ! Madrid fêtera les
deux séries et ces cites, de loin, laissant l’avantage au toro. Merci,
monsieur Rincon ! Après une petite baisse de régime, un final « de face »,
pieds joints, pour quatre derechazos liés au pecho. Madrid approuve.
Madrid ovationne et prépare ses mouchoirs. Deux aidées et un kikiriki ont
une certaine gueule ! L’oreille est là. Hélas, trois pinchazos, une
atravesada et deux descabellos. Se le fue la oreja ! – Face au sixième,
rebelote ! Le toro calamochea, le torero aguante et reçoit, de loin, la
charge « hoquetante du bonnet ». Courage total, admirable. Après une
nouvelle séquence pieds joints, l’estocade, cette fois, sera « un poil
tombée », mais immédiate. Madrid se lève, exige l’oreille, et le petit
torero de vert pâle et argent vêtu, donne la vuelta de sa vie. Maternelle
et attendrie, Madrid se noie dans son sourire.
MADRID : ET UN, ET DEUX,
ET TROIS… ET… QUATRE !!!!
Matias Tejela ouvre la Puerta Grande
31 Mai : On peut toujours
faire mieux. Il y a quatre ans, la France était une clameur:"Et un, et
deux, et trois, zéééro!"! Même le président, (quoique avec un temps de
retard!), savait par coeur le nom de nos héros...
Aujourd’hui, « Les Bleus » vont essayer de faire mieux… Dure mission qui
est la leur ! Il est interdit de décevoir, car, tel un terrible boomerang,
l’admiration, au zénith envolée, peut revenir de Corée, complètement
défigurée, chargée de mépris et de haine…
La terre, aujourd’hui, va sembler "plus ronde"… Ouverture de la Coupe du
Monde de Football…. De toutes parts, au même moment, des millions de
paires d’yeux vont suivre la balle.
Certes, les attentes ne seront pas les mêmes; les intérêts, non plus…
Selon que l’on verra le match du fond d’un Hlm de banlieue, ou bien
installé dans les salons-bureaux cossus d’une multinationale, les cris de
joie ne voudront pas dire la même chose… D’un côté « Ouiiiiiii ! Quel but
! » ; de l’autre « Un but ! Superbe ! Passez caisse ! Voyons la Bourse ! »
C’est ainsi… chacun « sa coupe » ! D’un côté, « une mousse ! », et de
l’autre…Champagne !
Une pensée, quand même, à celles et ceux qui n’aiment pas le foot… On les
plaint ! Mais bon… ils ont le tennis ! Non plus ? Alors là… dur, dur ! La
campagne pour les législatives, peut-être !!! Ou alors… le loft !
« Bonne Coupe ! » aux Bleus, et, allez… à tous les autres, également. Pas
de raison ! Bonne chance à tous ! Toreria y pundonor ! Plus, en tout cas,
que ces médecins qui ont joué au foot, hier, avec les vitres de la CPAM, à
Bayonne… Franchement, on les comprend, on les aime bien, mais on avait une
autre idée du serment qu’ils ont prêté ! Et, pour bons médecins qu’il
soient, « piètres footballeurs, il furent… » Chacun son rôle ! Chacun sa
place ! Toreria y pundonor ! Allez les Bleus!
A Madrid, c’est « 1,2,3 et
4 !! » Quatre « puertas grandes », déjà… et la feria n’est pas finie.
2002, décidément est un grand cru !
Après Ferrera, Jose Tomas, Enrique Ponce… c’est Matias Tejela, qui a
ouvert la grande porte de Las Ventas, sortant a hombros après avoir coupé
deux oreilles, pour deux actuaciones solides, conclues de gros coups
d’épée. Après Valencia et le novillo de Fuente Ymbro ; après la bonne
prestation, à la Feria de la Comunidad, Matias Tejela se révèle l’une des
grosses promesses de demain, et le « Numéro uno » actuel de l’escalafon
novilleril, maintenant que les trois ténors (Cesar Jimenez, Leandro
Marcos, Javier Valverde) ont pris, ou sont en passe de prendre
l’alternative. Bien Tejela, dont le toréo « de tête et de cœur »,
s’accompagne d’une esthétique et d’un sens de la communication, très
enviables.
A ses côtés, Salvador Vega a paru légèrement trop emprunté, et Ivan Garcia
s’est confirmé un torero « tous terrains », très au point, qui peut
également bien fonctionner.
30 Mai – MADRID (Las
Ventas) – 20ème de Feria – Novillada – Presque plein – Beau
temps : La novillada de Roman Sorando est bien sortie. De bonne
présentation, quoiqu’un peu inégale, (714, 485, 515, 486, 518, 511 kgs)
les novillos ont donné un jeu varié, allant du « vraiment bon », comme les
deux premiers, au mauvais, décasté, comme le cinquième. Le troisième,
faible, a été remplacé par un Navalrosal, lui aussi flojo, mais très
encasté, corne gauche.
Matias Tejela (Oreille – Oreille) a vite répliqué à un quite par
chicuelinas de Salvador Vega, au premier toro. Ce « pique » a peut-être
été une des clefs de la bonne novillada. Faroles ovationnés et début de
faena, très torero. Le toro est un peu distrait, « a su aire ». Tejela va
l’accrocher, lui laisser la muleta sous le mufle, et lier les muletazos.
On retiendra le cite de gauche, muleta pliée et les six naturelles qui
terminèrent le trasteo, avant des manoletinas, bien superflues. Entrant
bien, Tejela laisse une bonne estocade et coupe un premier trophée – Bien
au capote, face au quatrième, avec, notamment, un bon quite par gaoneras,
Matias Tejela donnera un nouvel exemple de solidité et d’intelligence
devant le toro. Pas si facile. Pour terminer, une énorme estocade,
qualifiée par beaucoup comme l’estocade de la Feria, pour le moment…
Nouvelle oreille et bonheur complet.
Salvador Vega (Palmas, après un avis – Palmas) a été bien, devant le bon
deuxième. Cependant, visant trop l’esthétique, perdant le naturel, le
malagueño fut un peu « en dessous » du toro, et finit de tout perdre, avec
l’épée : Trois pinchazos avant d’en terminer. Dommage. Le cinquième était
un « manson », qui avait tendance à la fuite. Vega essaya de le retenir,
mais utilisa beaucoup le pico. Faena qui ne peut transmettre, cette fois
terminée d’une bonne épée, en arrière.
Ivan Garcia (Ovation – Oreille) se présentait à Madrid. On le savait
torero « tous terrains », peut être agréable, mais sans grande classe. Il
a confirmé tout cela, mais « avec quelque chose en plus »… Très bien, dans
les trois tiers, devant le sobrero de Navalrosal. Certes un peu débordé, à
gauche, mais toréant long, complet, calme. Hélas, sur un contre pied du
toro, au moment de « l’embroque », il mit un horrible bajonazo. Accidente
! Garcia perdit une oreille, qui lui fut concédée, par contre, après une
prestation moyenne face au sixième, conclue, cette fois, d’un gros coup
d’épée, en arrière, d’effet immédiat. Pas facile, ce novillo, dont Garcia
sut tirer les quelques bonnes naturelles que permettait la corne gauche…
Trois novilleros très intéressants, avec les qualités et les défauts « des
jeunes », mais « qui veulent être toreros », et le font avec « toreria y
pundonor ! »
Ce soir,
hors abonnement isidril : « La Corrida de la Presse ! »
Cette année, on relancera le trophée de « L’oreille d’Or », décerné au
meilleur lidiador (ce trophée, créé en 1923 et attribué, pour la première
fois à Nicanor Villalta, a disparu en 1967).
Par ailleurs, on crée le Trophée « Velador », au meilleur toro de la
corrida (Au nom de Velador, le toro de Victorino Martin, gracié lors de la
corrida de la Presse 1982).
Cette corrida de la presse prend donc un visage nouveau, plus solennel,
plus brillant, le roi remettant les prix, en fin de corrida. Un jury,
composé de hautes personnalités taurines, sera présidé par Angel Luis
Bienvenida.
Sans le déclarer officiellement, cette corrida de la Presse devient donc
une corrida concours, les trois diestros toréant six toros de différents
élevages, des prix étant attribués au meilleur toro et au meilleur
lidiador.
Au cartel : Eloy Cavazos, qui prendra un « Los Bayones » et un Aldeanueva.
Né en 1950, ayant pris l’alternative en 1966, le petit mexicain bondissant
fait ses adieux, dans un plaza où il a souvent brillé : oreilles en 1971,
72, 75, 91. Son toreo n’est pourtant pas dans la lignée du « grand
classique », mais plutôt du « baroque léger ». Sympathique.
Enrique Ponce affrontera un Samuel Flores et un Alcurrucen. Grand
triomphateur de la Feria, connaissant parfaitement les Samuel, Ponce
mettra tout dans la balance, pour "remater la feria". Il est le favori du
festejo.
Attention, cependant à Miguel Abellan, qui entre dans la Feria, et sera
chargé de lidier un Juan Pedro Domecq et un Victorino Martin.
Corrida de la Presse, très intéressante, rehaussée par la présence du Roi,
et prenant, cette année un caractère très particulier, du fait de « ce
concours » improvisé.
GRANADA : COGIDA DE JOSE TOMAS.
31 Mai : Gros susto, hier,
en plaza de Grenade: Alors qu’il toréait, très bien, le deuxième toro de
la tarde, Jose Tomas s’est fait prendre vilainement, à deux reprises. Se
relevant chaque fois, fortement secoué, le diestro de Galapagar en termina
avec le bicho et se rendit, seul, à l’infirmerie où l’on diagnostiqua un
gros choc à la cage thoracique, avec crainte de côtes fracturées. De plus,
gros hématome et blessure à la main droite ; coupure à la lèvre
inférieure. En un mot, une sévère correction, même si le pronostic final
est : Léger.
Le torero a été mis en observation pour douze heures, et passera de
nouveaux examens, ce matin. Il semble, à priori, qu’il n’y a pas de côtes
fracturées. En fonction des derniers contrôles, Jose Tomas décidera de
toréer, ou non, ce jour, à Cordoue.
30 Mai – Granada – 6ème
de Feria – Plein : Quatre toros de Parladé (1, 2, 5 et 6ème),
de présentation et comportement, très inégaux. Le sixième fut un grand
toro. Le 3ème, encasté, était un Juan Pedro Domecq. En 4ème
sortit un de La Dehesilla, faible.
Finito de Cordoba dut prendre trois toros, du fait de la cogida de Jose
Tomas. De bonnes choses, face au premier, mal tué (Palmas) ; Rien de
spécial, au quatrième (Palmas) ; Monumental au sixième, un grand toro qui
lui permit de toréer « au ralenti », avec grande plastique (Deux oreilles)
Jose Tomas s’accrocha, face au deuxième, un toro de sentido, devenant
chaque fois plus dangereux, au point de lui donner deux grosses volteretas.
Tomas resta courageusement, et lui coupa "deux oreilles de courage et
d’émotion". Muy bien, en espérant que ce n’est pas grave.
El Fandi continua sur sa lancée de toreo vibrant, spectaculaire, mais
aussi lucide et technique. Trois oreilles et a hombros, en compagnie du
Finito.
Ce jour, Paco Ojeda, El Juli et El Fandi, qui remplace Joselito. Les toros seront de Domecq Bohorquez.
LE CORPUS… DANS LES RUEDOS.
31 Mai : Le jour du Corpus Cristi est synonyme de « Toros », en terre d’Espagne. Plusieurs courses se sont déroulées, hier, sans grands échos, si ce n’est une bonne prestation de Jose Luis Moreno, à Cordoue, et les estocades qui « sauvent la mise » au Juli, en plaza d’Aranjuez.
30 Mai – Cordoba – 5ème
de Feria – Corrida mixte – 1/3 de Plaza – Télévisée sur la chaîne
Andalouse : Deux toros de Benitez Cubero, un « arrêté » et un noble, qui
permirent à Pablo Hermoso de Mendoza de développer toute sa toreria, en
deux lidias bien distinctes. Gros succès avec « Chicuelo », face au
quatrième. Oreille, chaque fois.
Quatre toros de Buenavista. Les deux premiers se sont « arrêtés » ; le
cinquième, par contre, donna grand jeu.
Jose Luis Moreno coupa l’oreille de son premier, mais c’est face au
cinquième de la tarde que le torero se montra remarquable, tant au capote
en longues véroniques, qu’à la muleta. Faena très templée, tirant de
magnifiques naturelles. Pero no lo mato! Vuelta seulement, mais grand
toreo de Moreno.
Le Morante de la Puebla n’a pas été bien. Il ne pouvait l’être devant son
premier, rajado. Par contre, le sixième permettait mieux. Morante le toréa
trop longuement, donnant quelques précieux muletazos, mais ne parvenant
pas à lier une seule série complète. A l’épée… un désastre. Sifflets et
ovation.
Ce soir : Corrida des Frères Tornay, pour Finito de Cordoba, Jose Tomas
(si son état le permet) et Morante de la Puebla, qui doit un desquite à
Cordoba.