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CORRIDA
D’EXCEPTION… CORRIDA SANS SATISFACTION !
Fiasco de la Corrida de Pâques, à Séville.
1er Avril : Comme souvent, on attendait trop de cette
corrida…
Depuis plusieurs mois, on en parlait comme du
grand duel « au sommet » : Jose Tomas et le Juli, sous
le regard du grand maître revenu, Paco Ojeda. Depuis plusieurs jours,
les billets se faisaient rares et, en pesetas ou en euros « cela
faisait cher du centimètre de tendido ! »
De leur côté, les ganaderos faisaient leur maximum
pour amener une corrida « digne de Séville »… mais, patatras !
Trois heures après le paseo, il ne restait plus que les yeux pour pleurer :
La corrida avait été un désastre ganadero ; Paco Ojeda ne dominait
plus, ni les toros ni ses jambes ; Jose Tomas avait ennuyé, élégamment ;
El juli, quant à lui, avait fait le maximum, mais, encore une fois, le
public Sévillan ne l’avait pas récompensé…
La Fiesta Brava est vraiment « en de basses
eaux », mais le show « must go on »… Pour combien de temps
encore ?
31 Mars – SEVILLA – Corrida du Dimanche de Pâques – No hay billetes
– Grand beau temps : La corrida de Torrealta
a fortement déçu. Présentation très irrégulière, du petit
rond au gigantesque sobrero. A la bascule : 522, 521, 505, 592, 626,
546 kgs. Manque de race général, allant du faible et soso, jusqu’au très
violent qui, tête en haut, jauge le torero et lui promet les pires ennuis.
Paco Ojeda (Applaudissements – Sifflets)
ne put rien faire, face au premier qui finit par se coucher, avant l’estocade.
Le quatrième était un toro très haut, que le sanluqueño s’entêta à vouloir
toréer à droite, quand le piton gauche était le meilleur. Lorsqu’il s’en
aperçut, le public lui en fit reproche, et cela se termina très mal à
l’épée. Il reste une corrida à Paco Ojeda pour convaincre Séville, mais
hier, il a « presque » repris le chemin de sa finca…
Jose Tomas (Applaudissements – Silence)
s’est illustré en deux quites, aux toros d’Ojeda : L’un par chicuelinas ;
l’autre, au quatrième, par gaoneras ultra serrées. Malgré le soutien inconditionnel
d’un partie du public, Jose Tomas a passé beaucoup de temps en pauses
et « moments de réflexion », devant des toros sans relief ou
« a contre style », comme le cinquième, qu’il ne sut par quel
bout accrocher. On retiendra quelques muletazos pieds joints, isolés,
en fin de son premier trasteo. Partie du public voulut y croire, mais
la déception n’en fut que plus forte. Long comme un jour sans pain, Jose
Tomas a élégamment ennuyé Séville. Mais, encore abasourdie de s’être fait
berner l’an passé, elle ne le reconnaîtra pas.
« El Juli » (Ovation – Silence)
s’est conduit « en figura », mais Séville ne lui a pas permis
de donner une vuelta méritée, en fin de son premier combat. Ce fut un
vrai combat, face à un toro violent, dangereux, qui ne baissa jamais la
tête et s’appuya constamment sur le torero. Le Juli fut très ferme, dans
un trasteo plein d’ardeur. Une vraie bagarre, débutée par de vrais doblones.
Très clair dans ses idées et son courage, le Juli mit la muleta en avant,
imposant d’impossibles muletazos à la grosse brute. Il se joua la vie,
mais Séville ne voulut pas le reconnaître. Grosse entrée a matar, pour
une entière trasera. Le toro ne veut pas se coucher, et menace même Sevillita.
Deux descabellos finiront de l’achever et le Juli ne pourra même pas donner
une vuelta, pourtant amplement
méritée. (Si Jose Tomas avait réalisé cet exploit, on parlerait aujourd’hui
de deux oreilles). Le sixième s’asphyxia aussitôt, et, après un bon tiers
de banderilles, Julian Lopez fut rappelé à l’ordre, chacun sachant très
bien qu’il ne pourrait rien tirer de ce « puit à sec ! »
Nada ! Nada! « Corrida de expectacion…
Corrida de decepcion »… une fois de plus !
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CORRIDAS
DE PAQUES… PAS DE MIRACLE !
1er Avril : Où que l’on se tourne, ((à part, peut-être
à Grenade), les corridas du dimanche de Pâques 2002
ont généré l’ennui ou la déception. De plus, et cela devient très
préoccupant, les entrées ont été « catastrophiques »…
Seuls vainqueurs de la journée : Enrique
Ponce et El Fandi : d’un côté, la toreria et la finesse ; de
l’autre, l’abattage et le spectacle à tout prix. Satisfaction aussi pour
Manolo Caballero : triomphe à San Sebastian. Mais « la quantité »
a toujours été l’ennemie de la…!
Chapitre "à part" mérite le Zotoluco,
qui s’envoie deux Miuras en plaza d’Arles, donne deux vueltas, et déclare
ainsi aux Lozano que… ne pas lui donner de toros, à la San Isidro… serait
une belle vacherie!
En résumé, le dimanche de Pâques a donné les
résultats suivants :
31 Mars : Madrid (Las Ventas) – Media Plaza : Quatre
toros de Manuel Angel Millares -
faibles et décevants – et deux de Criado Holgado, sortis 4 et 6èmes.
Seul, le cinquième a permis quelque lucidité.
Fernando Cepeda plaque deux bonnes véroniques
et une demie, au quatrième. Et c’est tout ! (Silence et applaudissements
discrets) – Eduardo Davila Miura s’étire un peu, en quelques muletzaos,
face au cinquième. (Silence et ovation) – Jesus Millan se montre très
vaillant devant le troisième. En vain ! ( Ovation après un avis,
et silence). Les trois toreros sont sortis applaudis. Maigre consolation.
31 Mars : Barcelone – 1/4ème de plaza : Ciment
vide, pour la première corrida de la saison. Dans le ruedo, un lot compliqué
de Angel Sanchez. Beaucoup de poids, mais sans aucune race.
Manolito Sanchez a traîné en longueur. (Silence,
partout) – Juan Bautista a vainement essayé, puis a finalement laissé
tomber, écoeuré. (Ovation et silence, chaque fois après un avis) – Le
vainqueur de la tarde s’appelle Jose Antonio Canales Rivera, qui met la
pression à ses toros (largas à genoux) et coupe l’oreille du cinquième,
pour un gros coup d’épée.
31 Mars – San Sebastian – 1/5ème de plaza – Télévisée en
direct su Via Digital : Les tors de Guadalest avaient de l’allure,
mais, en général le ramage ne fut pas à la hauteur du plumage.
Le premier trébucha, près d’un burladero et alla
s’y fracasser, se cassant net le piton droit. Le président essaya de « respecter
le règlement », comme il le fit si bien la veille, à l’encontre de
Salvador Vega. Mais là… allez donc savoir pourquoi, il se dégonfla, et
changea le toro. ! Deux poids, deux mesures! Cqfd ! (“Presidenteeee,
Sinverguenzaaaa” !) – Voir chronique d’hier, en finale du concours
des novilleros.
Manolo Caballero se montre puissant, abondant,
irréprochable mais ennuyeux, parce que sans surprise. Il coupe une oreille
chaque fois. A noter un président beaucoup plus « généreux »
que pendant tout le concours des novilleros – Victor Puerto a été intéressant
avec cape et muleta, face à son premier. Bon début de faena et quelques
éclairs « très toreros », tout au long de la tarde. Oreille
et Applaudissements – Javier Castaño n’a pas changé. Vulgaire et sans
idées, il s’accroche lourdement. De son premier combat, on ne retiendra…
que le brindis à Javier Valverde, cet autre salmantino, collègue et ami,
qui risque bien d’effacer son nom de l’actualité. (Ovation et applaudissements)
31 Mars – Grenade – ¾ de plaza : On rendit un émouvant hommage
à Miguel Montenegro, récemment disparu. Toros de Jose Luis Pereda, bien
présentés, inégaux de comportement.
Enrique Ponce est ovationné face au premier.
Le quatrième « Manchego » est un gros dur, très encasté. Ponce
va se battre et s’imposer à lui sur ce qui constitue, déjà, une des faenas
du Valenciano, pour 2002. Il y en aura d’autres. Deux oreilles pour un
Ponce, « a gusto, en Granada » - Javier Conde fut désastreux :
Pitos et division – El Fandi sort a hombros pour la 6ème fois
consécutive de « sa » plaza de Grenade : Trois oreilles,
sortant tout le répertoire avec cape, banderilles et muleta. Gros abattage,
devant son public.
31 Mars – Murcia – Media Plaza : Corrida compliquée de Lagunajanda
– Pepin Liria et Alfonso Romero coupent une oreille à leur second adversaire
– El Cordobes patine.
31 Mars - Tordesillas (Valladolid)
– Le désert, dans les gradins : Mauvaise corrida de Loreto Charro
– David Luguillano sort de bons muletazos au quatrième. Deux oreilles
- Juan Diego donne trois
grandes véroniques. Oreille au cinquième – Le mexicain Ignacio Garibay
est ovationné.
31 Mars – Aignan (France) – Casi lleno : Corrida de Fraile,
sans grand fond et faible – Denis Loré coupe, au quatrième, la seule oreille
du jour, toréant juste, tuant net – Cesar Camacho et Javier Vazquez ne
brillent guère.
31 Mars – Malaga : Novillos de La Plata -
Reyes Mendoza et Salvador Vega sortent « a hombros »,
ayant coupé une oreille à chacun de leurs adversaires. Joselito Ortega
coupe un trophée au troisième de la tarde. Dans les rangs des subalternes,
on note la présence de Juan Jose Trujillo, qui était, l’an passé « matador
de toros »
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ARLES :
LES MIURAS, AU RENDEZ-VOUS… LE ZOTOLUCO, EGALEMENT !
1er Avril : Dimanche de Pâques des plus intéressants en
Arles, puisque la corrida de Yonnet a donné quelque satisfaction, le matin,
malgré des forces mesurées, et que la Miurada a confirmé « ce climat
différent » qui se crée avant, pendant et après la corrida, à chaque
fois que sortent les pensionnaires de Zahariche. Corrida dure, intense,
pleine de détails passionnants et déroutants, chacun selon son aficion
et sa sensibilité se fixant sur la beauté sauvage des toros, leur comportement
inégalable, ou les efforts des hommes, face à ces montagnes cornues.
Hier, la Miurada a tenu ses promesses, et il
est un torero qui en a fait de même : Eulalio Lopez « Zotoluco »,
vous savez… celui de Azcapotzalco ! Le mexicain faisait son entrée
dans « la tournée européenne 2002 », et tenait à y marquer des
points, d’autant que, du côté de Madrid, on ne veut pas de lui, pour la
San Isidro, ce qui pourrait déclencher un petit conflit entre Espagne
et Mexique. Toréant avec le cœur et la Tête, le Zotoluco a été « bien,
bien ! » hier, devant les Miura, donnant deux vueltas méritées.
31 Mars – ARLES – 5ème de Feria – Media plaza – Beau
temps : (De notre correspondante) Toros d’Hubert Yonnet, bien
présentés, pleins de mobilité, encastés. Le premier se casse un piton,
étant remplacé par un dur, de Ramon Flores. Le troisième mit deux batacazos
au piquero.
Miguel Rodriguez se montra professionnel, mais
la flamme est presque éteinte. Il tua mal. Ovation et Silence, après un
avis.
Jose Ignacio Ramos coupe, au cinquième, l’oreille
de la matinée, pour une faena
aseada et un gros coup d’épée.
El Lobo se montra vaillant et électrique. Cependant,
le public l’ovationna en fin de corrida. Aficion y deseos, si que tiene.
31
Mars – ARLES – 6ème de Feria – No Hay Billetes – Beau temps :
(De notre correspondante) Grande corrida de Miura, pour ce qui
est de l’intensité. Le troisième avait été remplacé, le matin,
par un Sanchez Flores. Malheureusement, le sobrero sortit boiteux, et
fut à son tour remplacé par un frère
de camada, brave, mais par la suite un peu limité de forces.
Le poids des Miuras : 640, 550, (520, le
sobrero), 580, 635, 660 kgs. Toros variopintos qui chargèrent de loin
pour des piques « à la Miura », à mi hauteur en essayant de
désarmer. Quelques points de faiblesse. A la muleta, le quatrième
fut le meilleur, suivi des premier et sixième, un cardeno qui provoqua
batacazo. Le lot de Fernandez Meca fut compliqué.
Zotoluco donna deux vueltas qui valent
presque pour deux oreilles. Il toréa gaillardement, donnant beaucoup de
distance aux toros qui vinrent de loin dans des séries de vaillance et
plastique, très appréciées par le public. Heals, le mexicain tua mal,
et perdit l’oreille du quatrième, pour quatre descabellos.
Fernandez Meca passa une sale après midi.
Touchant les deux compliqués, il se montrera bref, face au deuxième, qui
tardera beaucoup à s’écrouler. Silence. Le cinquième est « un garbanzo
de cuidado » très difficile, sur côté droit. En infériorité physique,
Meca patine et doit baisser pavillon. Pitos.
Juan Jose Padilla a "fonctionné",
avec le sobrero, mais s’est accroché fort, devant le sixième, donnant
de bons muletazos et entrant fort, a matar. Il y eut pétition d’oreille,
mais pas majoritaire. Vuelta al ruedo.
Ce Lundi de Pâques: Dernière "double session": Corrida de Rejoneo,
ce matin.
Cette après midi: Toros de Salvador Domecq, pour Enrique Ponce, Finito
de Cordoba et Juan Bautista
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LES CARTELS
DE BAYONNE... CHAPEAU!
1er Avril : La chance...
et quelques verres, ont voulu que quelque membre influent de l’organisation
« hispano bayonnaise » se laisse aller à des confidences
que, bien entendu, on ne peut garder pour soi, lorsque l’on est aficionado,
et que la curiosité se mêle à la passion. Aussi, nul ne nous en voudra
d'en faire profiter ceux qui sont « aussi fous que nous »… |
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Asi que… voilà les affiches d’une saison bayonnaise qui risque de faire
parler d’elle, et pour plusieurs raisons :
14 Juillet : Novillos de Fuente Ymbro pour
David Galan et Jose Mari Manzanares, en mano a mano, que précédera le
cavalier Rafi Durand
3 Août : Corrida de Rejoneo : Toros
de Los Espartales, pour Pablo Hermoso de Mendoza, Gines Cartagena et Alvaro
Montes
4 Août : Corrida des Fêtes : Toros
de San Martin, pour Juan Jose Padilla, Antonio Ferrera et El Fandi
11 Août : Toros de Javier Perez Tabernero,
pour Joselito, Morante de la Puebla, Cesar Jimenez
15 Août : Toros de Jandilla pour Enrique
Ponce, Jose Tomas, El Juli
31 Août : Toros d’Atanasio Fernandez pour
Enrique Ponce, Manuel Caballero, Javier Valverde
1er Septembre, au matin : Toros
de Martinez Elizondo pour
Fernandez Meca, Antonio Barrera, Javier Castaño
1er Septembre, au soir : Toros
de Victorino Martin, pour Fernandez Meca, Juan Bautista, El Juli.
On notera : La novillada du 14 Juillet, dont le ganado a changé,
suite au triomphe de Valencia – Le cartel « champagne » des
toreros banderilleros, bien adapté aux fêtes. – La place faite aux jeunes,
Cesar Jimenez et Javier Valverde – Le double défi de Fernandez Meca :
Deux corridas, le même jour.
Mais, les deux « énormes » évènements de la temporada tournent
autour du Juli ! Le 15 août promet de faire couler beaucoup d’encre.
Avec Séville, hier, et Linares, (à l’occasion de l’anniversaire de la
mort de Manolete), Bayonne sera la troisième plaza où Juli rencontrera
Jose Tomas, face à face, cette année, (avec en plus, Ponce comme témoin.
Chapeau !) Et… pour « rematar », il s’aligne devant les
Victorino, comme le fit Ponce, l’an dernier. Vaya, pues ! L’affiche
de Bayonne représentera le Juli, cette année… Il l’a pas volé !
On sourira un peu en lisant le cartel de la matinale du 1er
Septembre, très « mas Choperista, no se puede ! » :
Ganaderia et toreros « de la casa ». On se demande même si le
grand Basque n’a pas pris la buvette ! Ay ! Bayonne…
Mais, ne boudons pas notre plaisir ! Ces
cartels promettent passion, émotion, et c’est là toute l’essence de la
Fiesta Brava. Asi que … Enhorabuena, Bayona !
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MUGRON :
« MONSIEUR MON FILS » NE VIENT PAS…
1er Avril : « Ya empezamos ! » Jose Maria
Manzanares, "fils de Jose Maria Manzanares", qui devait, ce
jour, faire sa présentation dans le Sud ouest, en plaza de Mugron, s’est
soudain senti patraque, au point de tomber du cartel. Cette blessure aussi
soudaine que diplomatique, ne surprend personne, les organisateurs ayant
refusé de se plier aux exigences diverses du torero et de son paternel
entourage.
Attitude des plus cavalières, d’autant que l’organisation
landaise attend toujours le parte officiel qui excuse l’alicantino junior.
De fait, c’est lorsque les chambres ont été décommandées, samedi, par
le mozo de espadas, que l’un des premiers scandales de la saison 2002
se confirmait.
Bravo donc al niño Jose Mari, qui commence fort
bien, dans une région où son père a été reçu comme le messie, même si
parfois, il s’y comporta... comme un diable.
Les organisateurs de Mugron ont pu trouver, en
Salvador Vega, un remplaçant de choix, après avoir contacté Javier Valverde,
vainqueur du Concours de San Sebastian.
Le cartel définitif es donc le suivant :
Mugron - 16h30 – Novillos de la ganaderia
Marques de Domecq, pour Ivan Garcia, Salvador Vega et Fernando Cruz
En fin de matinée, deux becerros du Palmeral
pour Ekaitz Rodriguez et Rafael Viotti, qui remplace « El Santo »
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ARLES :
COMME DEUX POISSONS DANS L’EAU…
2 Avril : Final de feria et impression mitigée : La feria de
Pâques 2002 aura apporté de grandes satisfactions aux ganaderos français,
en particulier à la maison Tardieu. Par contre, le reste fut en demi-teinte,
les toreros devant faire face au manque général de race ou de force des
ganaderias de renom, excepté Valdefresno, et, bien entendu Miura.
Hier, lundi de Pâques, la ganaderia attitrée
des corridas de Rejoneo, Los Espartales, a connu un triomphe important,
valorisé par Pablo Hermoso de Mendoza. De leur côté, les Salvador Domecq
sont allés « a menos », et seul Enrique Ponce a pu les convaincre
de charger un peu.
En ce premier avril, Pablo, le cavalier navarrais,
et Enrique, le maestro de Chiva, se sont montrés au sommet de leur technique
et toreria… comme des poissons dans l’eau. C’était bien le jour !
1er Avril – ARLES – 7ème de Feria – Rejoneo
– Lleno : (de notre correspondante) Grande corrida de Los Espartales,
mayoral puis ganadero devant saluer et donner vuelta, invités par les
cavaliers triomphateurs.
Fermin Bohorquez resta dans la tradition
cavalière des bonnes caves de Jerez. Oreille et Applaudissements.
Pablo Hermoso de Mendoza faisait sa rentrée
dans la temporada européenne. Gros coup de canon, d’entrée, avec quatre
oreilles coupées, de nouveaux chevaux et ce don d’improviser magnifiquement,
au mufle du toro, prouvant ainsi que le duende n’est pas l’apanage de
la seule Andalousie. Quatre oreilles et un seul mot : Saluez !
Rafi Durand a mis la spontanéité, l’entrain,
la jeunesse. Oreille, chaque fois et déjà, un grand souvenir : Sortie
a hombros, en compagnie du Roi Pablo.
1er Avril – ARLES – 8ème et dernière de Feria
– Llenazo : (De notre correspondante) La corrida de Salvador Domecq
a montré plus de bravoure que prévu, mais est partie « pabajo »…
Bonne présentation, homogène (550, 555, 535, 530, 545, 540 kgs) les toros
du Torero n’ont pas été au bout, et seul un matador a pu en exprimer quelque
charge. L’autre n’a pas voulu, quand au troisième, il a suivi le moral
de ses toros.
Enrique Ponce (Division – Oreille) a essayé
de soutenir le faible premier, mais les quolibets ont coupé net ses efforts.
Le valenciano a sorti la science et la conviction, face au quatrième,
le toréant de dulce, avant de lui « monter dessus », en un final
de bravades, peu habituel. Ponce voulait une oreille, et il l’obtint,
malgré deux descabellos.
Finito de Cordoba (Sifflets, après un
avis – Sifflets) a réglé les affaires courantes. On le sait pourri de
talent, pétri de qualités, mais … lui ne « montera jamais »
sur un toro. Son premier s’arrêta vite. Son deuxième fut d’une soseria
totale, et le cordouan se mit au diapason.
Juan Bautista (Palmas – Silence) ne put
que voguer au gré de la triste houle. Son premier fut le garbanzo de la
corrida, et le Français ne put que fermer les débats, d’une grand estocade.
Face au dernier… apaga y vamonos ! Le toro s’éteint d’un coup, le
torero aussi… la Feria, de même !
On apprenait hier, que Stéphane Fernandez Meca s’était fracturé une
cheville, avec problème supplémentaire, côté ligaments. A souligner
que le français a continué la lidia du « quinto malo » de Miura,
dimanche, avec une cheville « en l’air »… Monterazo !
Malheureusement, cette lésion tombe bien mal,
et prive le français de son paseo sur le sable de Séville, samedi
prochain. Mala suerte !
« Le malheur des uns, etc… », Meca
sera remplacé par Luis de Pauloba.
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MUGRON :
EN QUEUE DE POISSON !
2 Avril : Si la novillada de Mugro
a, dans l’ensemble, donné satisfaction, on ne peut que souligner et
condamner complètement l’attitude scandaleuse du jeune Manzanares
et de son staff, à la tête duquel se trouve son père, matador qui,
on le pense, n’a pas eu à se plaindre de l’Aficion française, tout
au long de sa carrière. La France a toujours respecté l’homme et admiré
le torero. Ici, contrairement à ce qui se disait en Espagne, l’on
n’a jamais parlé de mœurs discutables, de bouteilles vides, de « torero
aux hanches fleuries »… |
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Aussi, on ne peut que fustiger l’attitude méprisante de ce señorito qui
veut faire de son fils une figura, en trichant d’entrée, et en voulant
forcer les français à passer sous le joug de ses quatre volontés. Il se
trompe, et va s’en apercevoir.
Hier, Jose Mari Manzanares fils n’était pas au
cartel de Mugron, mais la plaza s’est remplie. Hier, la vedette n’a pas
daigné se présenter dans le sud ouest, si les toros n’étaient pas « modelés »
comme il le souhaitait… L’empresa n’a pas voulu marcher, et le ganadero,
tampoco ! Pues bien ! Du coup, le torero ne vient pas, et ne
prévient même pas, hors un coup de fil parlant d’un vague achuchon, lors
d’une tienta. Classique !
Il semble que nous avons là le premier scandale de la Temporada, et l’on
souhaite que l’aficion et les autres plazas suivront la décision d’Olivier
Martin de quitter Manzanares des autres cartels où il était prévu.
Du côté de « Toros 2000 », et tant que
cette véritable « queue de poisson » ne sera pas élucidée, nous
ne parlerons pas de Jose Mari Manzanares, hors le résultat sec de ses
prestations. C’est une question solidarité avec une Aficion et une empresa
devant un parfait manque d’éducation et de verguenza torera…
Asi que… pour le moment, Jose Mari Manzanares :
Bronca y Bronca !
Cela étant dit, la novillada de Mugron a donné un résultat mitigé, selon
que l’on a l’esprit léger, positif, ou que l’on a du vague à l’âme.
Dans le premier cas, on dira que les novillos
ont permis à chacun de s’exprimer, même s’il ont eu un comportement de
mansotes et de peu de race. Les toreros ont, chacun, plaqué de très bons
moments, tirant le maximum de leurs adversaires.
Si l’on est « un peu ronchons », on
dira que la novillada n’a pas eu de force, et qu’a part le cinquième,
elle fut un récital de soseria, face auquel les novilleros ont distribué
un monton de passes, parfois bonnes, sans pouvoir « allumer »
un public bien froid. Seuls cinq grands muletazos de Fernando Cruz ont
fait naître ce vrai « Oléééé ! » qui vous vient du fond
de l’être.
Salvador Vega avait fait en voiture San Sebastian,
Malaga, Mugron… en deux jours. On aurait été crevé, pour moins que cela.
Il fut correct avec le quatrième, sans pouvoir libérer le toreo « de
sentimiento » qu’il porte en lui. Ivan Garcia fait dans « l’Espartaco ».
On ne lui reprochera pas ce modèle. Très propre au capote, agile aux banderilles,
il baisse un peu à la muleta, et massacra de bonnes choses face aux toro
de l’après midi, en catastrophant la mort. Fernando Cruz possède en lui
cet « angel » qui est celui des têtes et cœurs privilégiés.
Torero de Arte, qui peut vous emporter loin, sur un seul pase de pecho.
A suivre, à pousser et à entraîner au carreton, pour ce qui concerne l’épée.
1er Avril – Mugron – Lleno – Beau temps, se couvrant
à la fin : Novillada du Marquis de Domecq, de présentation variée,
les deux premiers faisant craindre un saldo… Après, cela s’arrangea, et
la novillada sortit correctement, mais allant de mas a menos. Fusant du
toril, tournant à fond, dans « le ruedo réduit », les Domecq
donnèrent de gros coups dans les planches et fusèrent mal dans les capotes,
broncos, distraits, ou impossibles, comme les deux de Vega. Piques bien
désordonnées que n’améliorèrent pas des picadors « à la pêche ! ».
Mansedumbre générale et peu de forces. A la muleta, un grand bicho, le
cinquième. Troisième et quatrième répétèrent leur charges. Les deux premiers
déçurent fortement.
Salvador Vega (Silence – Oreille) s’escrima
en vain avec le gros premier, bien soso. Par contre, eut de bons détails
dans sa deuxième faena, totalement gauchère, mais sans pouvoir se libérer
totalement.
Ivan Garcia (Petite ovation – Silence,
après avis) est très facile au capote, met de l’ambiance aux banderilles,
mais baisse un peu à la muleta. Son premier lui donna un méchant coup
a premier muletazo avant de fermer les gaz. Par contre, le jeune blond
toréa longuement et bien le bon cinquième, avant de se faire désarmer,
et de tout perdre avec épée et descabello. Dommage !
Fernando Cruz (Vuelta – Oreille) a ravi
le public, face au troisième. Gros début de faena, avec un pase de pecho
monumental, suivi de deux premières séries très toreras, closes de longs
pechos, bien tournés sur l’épaule contraire. Hélas, le toro baissa un
peu, et cela se passa mal, épée en main. Faena plus travaillée, face au
dernier, avec de bons enchaînements et un final plus heureux, avec l’acier.
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BAYONNE :
POISSON D’AVRIL…
2 Avril : Vous avez mordu ?
Non….
Comme certains me l’ont gentiment fait savoir,
les cartels que l’on a révélés ici, hier, étaient bien intéressants,
peut-être, mais peu crédibles. Aussi, en regardant le calendrier,
on ne pouvait que faire le rapprochement avec une tradition qui se
perd… mais qu’il vaut mieux conserver, parce que pas méchante.
Asi que, les cartels de Bayonne attendront
un peu. Quant à nous, rendez vous au prochain 1er Avril ! |
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LES CHEVILLES
QUI ENFLENT…
3 Avril : Curieuse coïncidence…Stéphane
Fernandez Meca, qui vient de se fracturer la cheville, lors de la
Miurada d’Arles, sera remplacé à Séville, par Luis de Pauloba… qui
relève d’une lésion et d’une opération à la cheville droite.
Les allusions vaseuses du titre s’arrêtent
là, puisque les deux diestros sont appréciés pour leur simplicité
et sincérité, autant que pour leur toreria.
Cependant, il est probable que les toreros
ont tous deux vécu cette sale impression de voir leur cheville doubler
de volume, et prendre une couleur « indéfinissable », spectaculaire
mais peu appréciée. |
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Que mala suerte! Stéphane
Fernandez Meca perd la corrida de sa présentation à Séville. C'est pas
rien! Ce doit être un véritable crève cœur, tout torero rêvant de faire
le paseo sur l’albero de la Maestranza.
Le français pourrait réapparaître le 11 mai,
en plaza de Ales, et donc pouvoir être présent à Madrid, pour la San Isidro,
face aux toros de Jose Escolar.
Luis de Pauloba, quant à lui, reviendra en plaza
de Séville où il n’a pas toréé, depuis 1999 (et depuis 1994, dans le cadre
de la Feria d’Avril). Prévu pour le 15 Août, Luis de Pauloba bénéficie
d’une promesse de Canorea, au cas où se présenterait un « sustitucion ».
Promesse tenue !
On connaît le grand torero qu’est Pauloba, avec
la cape. Il est, avec Cepeda et le Morante, l’un des meilleurs interprètes
de la véronique. On sait aussi, la finesse de sa muleta, en particulier
sur la main gauche. Cependant, on se souviendra des dizaines de succès
qu’il a gâchés par sa carence, épée en main, due en partie à une lésion
qui a réduit de moitié son champ de vision. Luis de Pauloba, une des promesses
du toreo des années 90 vit sa carrière freinée d’un coup par une mauvaise
cornada au visage. Il dut alors tout réapprendre : à marcher, à toréer…à
vivre.
Formidable courage de ce torero qui, samedi prochain,
fera le paseo à Séville, en compagnie d’Alfonso Romero et Jesus Milan,
face aux toros de Cuadri qu’il n’a jamais combattus. A ver si hay suerte !
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LES CHEVILLES… ET LA TETE !
3 Avril : On sait le scandale qu’avait
soulevé la conduite de Jose Tomas, au Puerto Santa Maria, l’hiver
précédent, pour son absence de dernière minute, alors que tout le
monde l’attendait au Club Taurin de la ville. Ce soir là, on lui remettait
le trophée de triomphateur de la Temporada 2000 au Puerto, ce qui
n’était pas rien. No vino ! Il était « à deux heures de
voiture ! », et il ne vint pas.
Croyez le si vous voulez, mais Jose Tomas
vient de faire le même coup, à Séville, et devant la haute… s’il vous
plaît. |
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On remettait l’autre soir,
au restaurant Rio Grande, les 22ème Trophées Ramon Vila Arenas,
récompensant les meilleurs quites de la Feria de Séville 2001.
Ramon Vila, le fameux chirurgien de la Maestranza,
qui a fait « plus d’un quite » à tout ce qui porte montera a
eu l’idée, un jour, d’instaurer ce trophée à cette manifestation de grande
inspiration artistique, qu’est « le quite », lors du premier
tiers, mais aussi à cet acte réflexe héroïque que devient « le quite »,
lorsqu’il sauve, en un quart de seconde, la vie d’un homme.
Cette année, Jose Tomas était récompensé pour
deux quites « à faire hurler », lors de la feria 2001 (gaoneras
et chicuelinas). Pour ce qui est du quite salvateur, c’est Jesus Sanchez
«Hipolito » qui était distingué pour son intervention millimétrée
lors d’une portagayola compromise de son maestro Rivera Ordoñez, face
à un toro de Manolo Gonzalez, le 1er Mai dernier.
Le banderillero était là, et la haute assemblée
lui fit grande fête.
Jose Tomas ne daigna pas venir, et envoya son
picador, German Gonzalez.
Tout en recevant dignement le subalterne, l’assistance
trouva incompréhensible, et à tout dire « un peu raide », l’absence
de Jose Tomas.
Avec la classe qu’on lui connaît, le Docteur
Vila « lui fit le quite », en déclarant que les matadors, aujourd’hui,
avaient un calendrier aussi chargé que des ministres, et qu’il gardait
les mots qu’ils avait préparés, pour le jour où il rencontrerait Jose
Tomas… Pensait il à l’infirmerie de la Maestranza ? On espère que
non, mais…
José Tomas vient de se distinguer,
une fois de plus, par une trouble indifférence… frisant le mépris. Ca
ne tourne pas bien rond, là dedans ! Ou alors, les chevilles on tellement
enflé, qu’il va falloir penser à des zapatillas orthopédiques !
En 22 ans, un seul matador avait fait ce coup
là. Il s’appelle… Jose Mari Manzanares.
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MADRID,
A L’HORIZON...
4 Avril : A peine Séville ouvre t’elle sa Maestranza que Madrid et
San Isidro pointent au proche horizon.
Au pied
de la Giralda, le toreo est baigné de soleil, sur un sable qui
donne à chaque suerte une luminosité incomparable.
Madrid, elle, est… monumentale ! Las Ventas
écrase les toreros, noie le public, donne à l’ensemble un aspect bougon,
rageur, parfois tourmenté. Séville peut s’envoler sur deux trincherazos.
Madrid exige beaucoup plus, même si elle est aussi capable de grands coups
de cœur.
Deux aficiones, deux sensibilités différentes,
qui se détestent passionnément, mais qui se complètent admirablement…
Séville "était" une référence, en début
de chaque temporada. Madrid était « la que da y quita »…
Séville promet beaucoup, chaque année, mais reste
bien sage et « folklorise » un peu trop. La presse « du
cœur » monopolise les places de choix aux kiosques à journaux de
la calle Sierpes, et les vieux aficionados parfumés au Varon Dandi cherchent
vainement l’écho d’un quite majestueux, ou de trois naturelles « de
revolucion »…
Aujourd’hui, Madrid « ne donne »
plus beaucoup, et n’enlève pas grand chose. Tel qu’est actuellement géré
le marché taurin, c’est normal. Cependant, il arrive à Las Ventas de tout
à coup s’enticher d’un torero qui a eu le courage et le talent de dessiner
quelque page de vérité sur le monumental ruedo de la capitale. On se souvient,
par exemple, du grand coup de cœur, amplement justifié, du public madrilène
pour Cesar Rincon, en 1991...
Le torero n’avait plus rien devant lui. Le 20
mai, il n’était qu’un bon petit torero colombien qui allait repartir vers
Bogota, dignement mais sans un sou en poche. Deux jours après, il était
un géant. Madrid avait su reconnaître son incontestable sincérité, et
la vérité de son toreo, face à des Baltasar Iban et des Murteira… En deux
jours, Madrid l’avait consacré, et le petit indien l’avait passionnément
remerciée, se défonçant littéralement lors de la Bienfaisance et une quatrième
fois, à la Feria de Otoño, au point que « la Catedral » lui
ouvrit encore sa porte monumentale. Quatre sorties a hombros, dans la
même année. Historique ! Un torero en fut capable, et Madrid aussi.
C’est probablement le dernier exemple de sa soudaine grandeur…
Séville débute demain, mais déjà, on lorgne vers Madrid et sa longue feria
de San Isidro. Implacable, elle déroulera son feuilleton de grisaille
jusqu’à l’éclair soudain, qui, d’un coup, fait oublier les heures d’ennui
et de mauvaise humeur.
Demain, l’empresa madrilène révèle officiellement ses cartels, mais on
en connaît déjà la plus grande partie. Aussi, reprenant l’annonce de « Mundotoro »,
on pourra se faire un idée de ce qui nous attend, du 11 mai au 8 juin.
La San Isidro 2002 se
présente ainsi :
Samedi 11 mai : Corrida de Partido de Resina (Pablo Romero). 12 Mai :
Corrida de Hernandez Pla (pour ces deux courses, le cartel torero n’est
pas complet)
13 Mai : Novillada de La Quinta. Javier
Valverde sera à l'affiche
14 Mai : Toros du Ventorrillo, pour Victor
Puerto, El Califa, Rafael de Julia
15 Mai : Toros de Baltasar Iban, pour Manolo
Caballero, Rivera Ordoñez, Javier Castaño
16 Mai : Toros de Arauz de Robles pour Vicente
Barrera, Uceda Leal, Alfonso Romero
17 Mai : Toros de Carriquiri, pour Luis
Francisco Espla, Antonio Ferrera et El Fandi (confirmation d’alternative)
18 Mai : Corrida de Rejones : Mano
a mano, Joao Moura et Pablo Hermoso de Mendoza
19 Mai : à préciser
20 Mai : Novillos de Hernandez Barrera.
Jarocho sera du cartel
21 Mai : Toros de Martelilla, pour Rivera
Ordoñez, Jose Tomas, Rafael de Julia
22 Mai : Toros de Garcigrande, pour Eugenio
de Mora, Morante de la Puebla et El Juli
23 Mai : à préciser
24 Mai : Toros de Javier Perez Tabernero,
pour Curro Vazquez, Enrique Ponce et Anton Cortes (confirmation d’alternative)
25 Mai : Corrida de Rejones : Toros
de Bohorquez, pour Leonardo Hernandez, Fermin Bohorquez et Pablo Hermoso
de Mendoza.
26 Mai : à préciser
27 Mai : Toros du Puerto San Lorenzo, pour
Finito de Cordoba, Morante de la Puebla, Alfonso Romero
28 Mai : Toros de Alcurrucen, pour Joselito,
Jose Tomas, Eugenio de Mora
29 Mai : Toros du Conde de la Corte, pour
Pepin Liria, Juan Jose Padilla, Antonio Ferrera
30 Mai : Novillos de Roman Sorando, pour
Matias Tejela, Ivan Garcia, Salvador Vega
31 Mai : Corrida de la Presse (Hors abonnement)
Six toros de fers différents, pour Eloy Cavazos, Enrique Ponce, Miguel
Abellan
1er Juin : Corrida de Rejones :
Toros de julio de la Puerta, pour Luis Domecq, Andy Cartagena, Sergio
Galan
2 Juin : Toros de Gerardo Ortega, pour Pepin
Liria, El Fandi (et possiblement El Cordobes)
3 Juin : Toros del Pilar, pour Finito de
Cordoba, El Califa, El Juli
4 Juin : Toros de Manolo Gonzalez pour Joselito,
Manolo Caballero, Miguel Abellan
5 Juin : Toros de Palha : Sont probables
Juan Bautista, Jesus Millan
6 Juin : Toros de Jose Escolar : Fernandez
Meca et Oscar Higares sont au cartel
7 Juin : Toros de Adolfo Martin, pour Zotoluco,
Juan Jose Padilla et Gomez Escorial
Samedi 8 Juin : Toros de Victorino Martin,
pour Luis Francisco Espla, Victor Puerto, Luis Miguel Encabo.
Les derniers casse têtes concernent les corridas de Pablo Romero,
Hernandez Pla, Valdefresno, Guardiola et Ramon Flores. Il y aurait une
troisième confirmation d’alternative : celle d’Antonio Barrera.
On aura le temps d'analyser, de peser les chances
de chacun, et les quelques trop rares défis que se lancent les figures.
Celles ci prennent bien le soin de s'éviter, aidées en cela par la préoccupation
de l'Empresa à équilibrer sa feria. On est loin du temps jadis où
un torero s'affichait trois ou quatre fois, et passait en revue tous les
collègues... (l'un des derniers exemples: Paco Camino, à la San Isidro
1969: 5 paseos en 16 courses. Aujourd'hui: 2, en 23 courses. Bof!).
A souligner, d'ores et déjà, Victor Puerto, qui prend les
Victorinos, et le Zotoluco, à qui ont donne les Adolfo Martin, en toute
dernière minute, comme si on lui faisait une fleur... Aura t'il un deuxième
contrat, qu'il mériterait vraiment? Réponse, demain, à l'annonce officielle
des cartels.
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UN MEXICAIN
"DORE"
4 Avril : La dernière feria 2001, à Jaen, a révélé (ou confirmé)
le talent d’un jeune mexicain, au toreo classique, profond, qui prenait
l’alternative : Alejandro Amaya.
Malheureusement, il recevait également une cornada
dont il mit tout l’hiver à guérir, ne pouvant pas toréer sur ses terres
mexicaines. Un coup à sombrer dans l’oubli.
On vient d’apprendre que Paco Dorado, empresa
de Cordoue, Jaen, Antequera et Algesiras, a décidé de l’apodérer, lui
donnant ainsi quelque chance de « reprendre le train… ». Le
"commandant" Dorado gère également les destinées artistiques
de Jose Luis Moreno, Juan Carlos Garcia. Espérons qu’il pourra offrir
à ce jeune mexicain les possibilités de confirmer son talent.
Un apoderado "Dorado", pour un avenir
qu'on lui souhaite..."doré"!
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VEILLEE
D’ARMES…
5 Avril : Ca y est ! On y est ! Cette journée est à marquer
d’une pierre. Choisissez la couleur !
Que ce soit « dans le monde » en général,
et dans le monde taurin, en particulier, ce vendredi rassemble des regards
interrogateurs, des oreilles plus ou moins attentives, des espoirs plus
ou moins déçus d’avance.
La guerre totale plane sur le proche-orient,
avec son cortège d’horreur. Nos rues vivent «de sales moments »,
de tristes anecdotes : On attaque un hôpital pour libérer un copain
voyou… On brûle des lieux de culte, des écoles… Un homme meurt, dans la
rue, mais comme une « certaine » catégorie de professionnels
est en grève, son cadavre reste là, sur le trottoir, cinq heures durant…
Une horreur, direz vous, et vous aurez raison ! Où donc cela se passe
t’il ? Sûrement en Colombie, ou dans quelque pays sans foi ni loi…
Non, non ! En France ! Ici, chez nous ! Bravo, merci !
Pendant ce temps, la Télé nous expose le triste
et bas spectacle « des 16 » qui, officiellement, briguent « le
grand pavois »… ou plutôt, quelques uns de leurs représentants. Un
spectacle à voir !
Au milieu des invectives, des arguments jetés
au visage, le présentateur nain essaie de récupérer un peu de « protagonismo »,
en coupant celui-ci ; en changeant de sujet lorsque celui-là veut
développer ses idées ; en donnant la parole « à la salle »,
ballottée au fil des outrances… tout cela pour arriver à une vraie constatation :
« On est vraiment dans la m…. ! » Et cela va continuer
durant quinze jours, pour un résultat couru d’avance ! Total :
un horizon du style « pot au noir », mais avec beaucoup de vent !
Côté « Toros », ce 5 avril est aussi
une veillée d’armes. Et celle-là respire un peu plus d'honneur
et de vérité...
Aujourd’hui débute la Feria de Séville. Elle
se poursuivra sans discontinuer, jusqu’au 21 (les choses sont décidément
bien faites… !)
Ce vendredi, on annonce les cartels de Madrid : Durant 29 jours,
Las Ventas sera le centre du monde taurin. Les affiches sont pratiquement
connues. L’Empresa Toresma en donnera les derniers détails, en fin de
matinée. A priori, tout semble s’être arrangé et « ceux qui doivent
y être »… y sont.
Cependant, on sait que Manuel Diaz « El
Cordobes », et Javier Conde ne feront pas partie du cycle madrilène. Inquiétant pour un
Cordobes qui confirme une prévisible dégringolade (Un cartel à Séville,
absent à Madrid…). Quant à Javier Conde, son calamiteux début de saison
n’engage à rien. (Il se réveillera peut-être en Août, à Malaga).
On craignait une grosse injustice, vis à vis
des « amis » mexicains. Cela semble s’être rafistolé, à grands
coups de démagogie : La venue d’Eloy Cavazos est d’un goût douteux,
même si le petit géant mérite beaucoup de respect (et même si la
Corrida de la Presse ne fait pas partie de l’abono). On donne, du bout
des lèvres, un poste au Zotoluco, mais on murmure un autre nom… Jorge
Gutierrez. Curieux, et bien peu probable… Réponse, fin de matinée !
Ce vendredi, Nîmes sera, en France, centre du mundillo. Annonce des cartels
de la Feria, dans le cadre du Cinquantenaire ! Ce n’est pas rien,
et, connaissant les coups de génie de celui qui mène la barque nîmoise,
on peut s’attendre à quelque trouvaille « bien sonnée ».
On sait déjà que Manuel Benitez y viendra faire
le grand écart. On sait que Ponce et Jose Tomas se retrouveront à la même
affiche, avec Sebastien Castella pour témoin. Il y aura des Miuras, des
Victorinos… en un mot, de grandes choses.
Donc, aujourd’hui, on souffle ! On respire un grand coup, comme avant
un grand combat. Séville, Madrid, Nîmes… du pain sur la planche et de
saines émotions en perspective, qui nous permettront de supporter… « l’autre »
veillée d’armes. Ouf !
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SEVILLA :
ESCRIBANO, LA MITRAILLEUSE…
6 avril : La feria de Séville
a débuté hier, sous la pluie, dans le vent et le froid. Deux gros
tiers d’entrée, pourtant, pour la novillada de pré feria. Au cartel,
la dernière trouvaille de l’Aficion Sevillana, celui qui renverse
le bon peuple et ravit les filles (à moins que ce ne soit l’inverse !) :
Manuel Escribano, la huitième merveille du monde. |
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N’allez pas chercher un grand brun andalou aux yeux de braise, à la
taille de jonc, qui torée comme on danse le flamenco, un soir de duende,
au fond d’un obscur tablao… N’allez pas croire au nouveau Paula, à un
autre Morante… Non, non ! Celui ci ressemblerait plus à un british
qui a perdu sa balle de golf… Grand, blond, frisé comme un caniche, « l’air
… »(comme dirait Audiard), les yeux clairs, un peu globuleux, le
sourire « un poil » chevalin… il est la preuve vivante que « la
gueule ne fait pas le torero ». On croyait, pourtant… Quand on voyait,
jadis, vers 1965, Miguelin dans la rue, on se disait « Celui-là,
il est torero ! ». Escribano fait plutôt joueur de hand, ou
champion de skate ! Pero bueno !
Manuel Escribano fait tout, très vite, et parfois
très bien : Courageux, généreux, véloce et puissant, il assène au
toro une quantité de suertes, avec cape, banderilles et muleta, qui oblige
le revistero a acheter un nouveau carnet à chaque novillada. Bénéficiant
d’un appui populaire à la dimension sévillane, le jeune se fait applaudir
à chaque intervention et aurait probablement coupé, hier, un monton de
trophées, s’il n’avait pagaillé avec la rapière…
Bon triomphe, donc, de cette nouvelle valeur,
à la bourse sévillane, qui va fonctionner très fort, « là en-bas »,
mais devra pondérer ses élans, dès qu’il passe l’équateur de la péninsule.
Le toreo, plus que jamais, demande de la mesure et de la classe…
La novillada a confirmé le mauvais moment de
Torrealta, ganaderia de prestige et de garantie. Après les échecs de Nîmes
et surtout de Séville, le dimanche de Pâques, la voilà montrée du doigt,
au grand désespoir de ceux qui rêvent de s’y voir affrontés.
La feria de Séville commence mal, au plan ganadero,
mais on suivra, aujourd’hui, la première corrida, dont est absent, hélas,
Stéphane Fernandez Meca, avec les toros de Cuadri, qui reviennent à la
feria de Séville… après 30 ans d’absence. (La dernière corrida sortit
le 24 avril 1973, lidiée par Jaime Ostos, Ruiz Miguel et Santiago Lopez.
Ruiz Miguel y coupa la première oreille de la feria au toro « Turronero »).
Mais cela… c’était « avant hier » !
5 Avril – SEVILLE – 1ère de Feria – Novillada – 2/3
de plaza – Mauvais temps, froid, pluvieux, venteux.
Novillada de Torrealta, très "juste"
de présentation et de trapio (poids : 463, 442, 410, 465, 437, 44
kgs). L’ensemble manifesta un désolant manque de caste et de forces. Le
cinquième fut le meilleur du lot. Il aurait fallu voir le troisième sans
les trois vueltas de campana qu’il se donna, au premier tiers. Gros échec
pour le ganadero.
Francisco Javier Corpas (Ovation - Silence)
a touché le plus mauvais lot. Novillero, en piquée, depuis cinq ans, Corpas
va recevoir l’alternative le 20 Avril en plaza d’Almendralejo, des mains
du Finito et du Juli. Beaucoup de métier, un certain chic dans son toreo
classique, mais peu de possibilité de s’exprimer, de transmettre une émotion
quelconque. Il débuta bien, toréant son premier par véroniques à genoux,
malgré une méchante rafale de vent. Son début de faena fut parfait, puis
le toro, la tête dans les nuages, ne permit plus rien. Le quatrième se
mit en grève après dix (bonnes) passes, et le novillero manqua sa mise
à mort : Six pinchazos, cela fait un peu beaucoup.
Manuel Escribano (Vuelta après pétition
– Ovation) a reçu ses deux novillos, à genoux face au toril. La première
portagayola s’est soldée par un terrible tampon, dont il sortit déchaussé,
mais indemne. Varié avec le capote, essayant tous les quites, le blond
torero banderilla en puissance, et dessina une faena vibrante et fournie,
débutée par une passe changée dans le dos. A signaler quelques bonnes
naturelles et deux grands pases de pecho. Hélas, il porta un pinchazo
hondo, et voulut descabeller, ce qui refroidit les esprits.
Portagayola « limpia », face au bon
cinquième, et une nouvelle débauche de suertes, à cent à l’heure. Aux
banderilles, un quiebro « al violin ». A la muleta, début à
genoux, et une nouvelle faena intercalant l’abondance, frisant le vulgaire,
et de grands détails de qualité. Il sait toréer, veut faire les choses
« bien », mais semble encore dominé par ses nerfs, sa fougue,
ses ganas… Cela peut s’arranger, d’autant qu’il bénéficie de la grande
sympathie du public. Hélas, ce fut un échec avec l’épée : Six pinchazos
et deux descabellos. Maldita sea!
Juan Jose Dominguez (Silence, après deux
avis – Silence) avait été pistonné pour faire sa présentation en novillada
piquée. Ce fut un gros échec, le jeune paraissant « écrasé »
par le cadre et les circonstances. Les quelques détails entrevus ne peuvent
cacher sa verdeur et un cœur un peu léger. Un crime de l’avoir envoyé
ainsi à l’abattoir. Il fut catastrophique, à la mort de son premier (quatre
pinchazos, une demie et sept descabellos) et frôla les trois avis. Cela
se passa un peu mieux à la mort du sixième, mais l’échec était consommé.
Ce samedi, deuxième de pré feria : Corrida des héritiers de Celestino
Cuadri, pour Luis de Pauloba, Alfonso Romero et Jesus Millan
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MADRID :
DES CARTELS CONVENTIONNELS…
6 Avril : Pas de surprises dans les cartels de la San Isidro madrilène,
annoncés hier par les frères Lozano. Seul, Manuel Diaz « El Cordobes »
manque à l’appel, ainsi que Paco Ojeda. Normal pour ce qui est du Sanluqueño,
qui ne peut aller se frotter à Madrid, tant qu’il n’a pas retrouvé ses
repères (et ça !). Par contre, Manuel Diaz, qui a toujours été sérieux
et responsable, à Las Ventas, méritait quelque place, même si son heure
semble avoir passé.
Les figuras ne veulent pas s’affronter directement…Les
Ponce, Juli, Tomas se rencontreront peut-être, par hasard, dans l’ascenseur
de l’hôtel… mais surtout pas dans le ruedo. Décevant !
Autre signe des temps : A part le Fandi,
qui doublera, les toreros qui confirment l’alternative n’auront « qu’une »
opportunité… Dur, dur !
A noter Antonio Ferrera, qui vient par deux fois,
avec les Carriquiri et les De la Corte. Il pourrait bien causer quelques
soucis aux plus huppés.
Certains toreros n’ont plus grand chose à faire
ici. D’autres auraient mérité mieux : Zotoluco, Luis Miguel Encabo,
Jose Luis Moreno, El Cid.
Pour ce qui est des novilleros, ce sera la « énième
oportunidad », pour Luis Vital Procuna. Pero bueno !
Côté ganaderias… la bouteille à la mer !
On ne parle plus aujourd’hui de toros commerciaux, ni de corridas « terrorificas ».
Tous les toros de Madrid sortent « de Madrid », du moins pour ce qui est du
plumage. Côté ramage, on verra sur place ! En tous cas, les quatre derniers jours promettent quelques
hauts le cœur.
Voir le programme définitif
de la San Isidro, dans la rubrique : « Cartels »
Auparavant, Madrid aura donné sa mini feria, dite « de la Comunidad » :
Trois novilladas et une corrida goyesque dont les affiches sot les suivantes :
1er Mai : Novillada de Garcigrande,
pour Jarocho, Leandro Marcos et Andres Palacios
« 2 de mayo » - Corrida goyesca :
Mano a mano Luis Francisco Espla et Luis Miguel Encabo, face à trois Alcurrucen
et trois Carlos Nuñez.
3 Mai : Novillada du Ventorrillo, pour Reyes
Mendoza, Javier Valverde, Salvador Vega.
4 Mai : Novillada du Puerto San Lorenzo,
pour Martin Quintana, Luis Rubias et Matias Tejela.
Après la San Isidro, le 13 Juin, aura lieu la Corrida de Bienfaisance
(qui a fait couler tant d'encre), avec des toros de Nuñez del Cuvillo.
Au cartel : Manuel Caballero, Jose Tomas et Morante de la Puebla.
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GARLIN :
« MONSIEUR MON FILS »…PEUT RESTER CHEZ LUI !
6 avril : On sait la mésaventure vécue à Mugron, il y a quelques
jours : Le fils de Jose Mari Manzanares « tombe » du cartel,
sans tambours ni trompettes, l’empresa ayant refusé de sortit la lime
à ongles. Du coup, « Môsieur mon fils n’est pas venu ! »
(voir notre titre, le 2 Avril) La
même aventure semble arriver à la même empresa de Garlin, qui cette fois,
prend les devants et dit : « Môsieur votre fils… on n’en veut
pas ! ».
Donc, hier nous est arrivé un communiqué des
plus clairs et concis, indiquant que l’affiche du 14 avril, à Garlin était
changée.
Ce communiqué est le suivant :
« Tout comme leurs voisins mugronais,
les organisateurs garlinois ont subi, de l’entourage de Jose Maria Manzanares,
des exigences inacceptables quant à l’intégrité des cornes du lot de Fuente
Ymbro prévu pour la novillada du Dimanche 14 Avril 2002.
Ils ont immédiatement décidé de retirer le torero
du cartel et il sera remplacé, pour sa présentation dans le Sud-Ouest,
par Matias Tejela, triomphateur des Fallas de Valence 2002 ».
Saine initiative des organisateurs, en espérant que l’aficion les suivra,
et remplira la plaza, comme elle le fit à Mugron, d’autant que le cartel
est alléchant. Par ailleurs, on peut espérer une solidarité des autres
plazas, quant à la position à adopter, face à « Môsieur, mon fils ! ».
On peut espérer…
En tous cas, il est bien dommage, pour un jeune
torero « de talent et de probable grande trajectoire », de débuter
ainsi ses paseos dans le sud ouest… par deux faux pas !
Garlin
- Dimanche 14 Avril : Novillos de Fuente Ymbro pour Julien Lescarret,
Matias Tejela et Cesar Jimenez.
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SEVILLE :
LES CUADRI... POUR TRENTE ANS DE PLUS.
7 Avril : Cela faisait presque trente ans qu’ils n’étaient pas venus.
On les attendait, car on les avait vus sortir gaillardement à Valencia,
à Madrid… Les Cuadri, en plaza de Séville : le grand retour !
Un des évènements de la Feria…
Bon ! Et bien… ils peuvent repartir, pour
trente ans !
La corrida, super bien présentée, a été détestable,
refusant de charger, certains toros montrant de réelles mauvaises intentions.
En face, les toreros ont fait ce qu’ils ont pu, selon leurs moyens. Seul
le petit Millan s’est accroché et a pu donner quelques détails de toreria.
Pour le reste, les bravos sont rares, excepté pour les trois banderilleros
de l’aragonais : Francisco Javier Rodriguez, Carlos Casanova et Jesus
Arruga. Grande cuadrilla.
A signaler que la Maestranza bénéficie d’un nouveau
drainage, qui semble avoir fait ses preuves. Il pleuvait beaucoup, hier
matin, mais à l’heure du paseo, sous un pâle soleil, l’ovoïde ruedo sévillan
était à peu près praticable.
6
Avril – SEVILLE – 2ème de Feria – ½ plaza – Temps froid
et très venteux :
Corrida des fils de Celestino Cuadri, formidablement présentée,
au point que l’on ne pense pas retrouver de trapio aussi sérieux, tout
au long de la feria. Au poids : 538, 597, 572, 573, 583, 590 kgs
(soit 575 de moyenne). Malheureusement, le comportement sera négatif :
Toros sans race ni bravoure, réfléchissant beaucoup avant de charger,
probones. Toros arrêtés, certains dangereux, comme le quatrième. Seul
le troisième, « Nadador », galopa franchement au long des deux
premiers tiers, et offrit un vingtaine de bonnes charges, à la muleta.
Le cinquième était court, mais humiliait beaucoup. Son matador ne s’en
aperçut que trop tard.
Luis de Pauloba (Silence – Silence) remplaçait
Fernandez Meca. On lui doit les grands moments de la tarde, avec le capote :
trois véroniques et une demie, au toro d’ouverture. Puis, ce fut la déroute,
le doute, l’échec. Gêné par le vent, sans confiance, Pauloba renonça,
face au premier, et connut grande panique, face au quatrième, très dangereux
que l’on pensa affublé d’un défaut de vue. Ce toro mit en grave danger
le banderillero Miguel Arcos, qui faillit bien se faire clouer à la barrière.
Dans les deux cas, Pauloba tua en « sortant a matar ».
Alfonso Romero ( Silence – Silence, après
un avis) se présentait à Séville. Ce fut une déception, en partie à cause
des toros, mais aussi par son souhait d’attendre « le bon toro »,
nécessaire à son toreo. Son premier était un probon faiblote, qui se défendait
à coups de tête. Il ne put lui péguer un muletazo, tuant d’une entière
et de trois descabellos. Le cinquième avait quelques qualités que Romero
tarda à découvrir. Il y eut trois bonnes naturelles, mais le doute reprit
le dessus. Pinchazo et demie tendue et « muy caida ». Une déception.
Jesus Millan ( Division, en saluant – Ovation,
le public lui refusant la vuelta) faisait également sa présentation dans
le coso du Baratillo. Son premier, le « Nadador », fut le seul
potable de l’envoi. La faena débuta mal, le torero ne s’accordant pas
avec les premières bonnes charges du toro. Puis vint une bonne série de
derechazos, bien liés, main basse. Une autre poignée de grands muletazos
firent sonner la musique et les « olés » secs, des sévillans.
Hélas, un désarmé, à la première naturelle, et le toro qui s’arrête, d’un
coup. Millan tentera de lui arracher quelques passes, une à une, et perdra
tout à la mort, pinchant deux fois avant de mettre un vilain bajonazo.
Le sixième se montrera comme les autres, ou pire : distrait, sans
race aucune. Millan s’accrocha comme un lion, débutant les deux genoux
en terre. Cette fois, il tua bien et le public l’ovationna, ne lui permettant
pas, cependant, de donner la vuelta à laquelle il prétendait. Es que Sevilla…
Ce dimanche 7 Avril : 3ème de Feria, en corrida de Rejoneo,
si le temps le permet (la météo n’est pas bonne) : Toros de Murube,
pour Fermin Bohorquez, Pablo Hermoso de Mendoza et Diego Ventura.
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LOGRONO :
ON COUVRE !
7 Avril : La nouvelle plaza de Logroño inaugure aujourd’hui sa couverture.
Avec le temps de chien qu’il fait, elle ne pouvait choisir meilleure date.
Il est vrai que l’on râle un peu contre cette corrida « bien au sec »,
presque aseptisée, en plaza couverte. Mais, quand le ciel déverse pleurs
ou ses colères… ma foi !
Mine de rien, voilà un belle brochette d’arènes,
couvertes et bien pratiques : Zaragoza, La Coruña, Leganes, Sans
Sebastian, Vista Alegre, Logroño…
Dans dix ans, plusieurs arènes les auront rejointes,
probablement. Mais, dans dix ans… y aura t’il encore des toros ?
A ce sujet, on s’étonne de voir que Vista Alegre, à Madrid, n’a toujours
pas ouvert ses portes, cette saison… et que l’on ne voit rien à son horizon.
Logroño inaugure donc sa « cubierta », en ce dimanche 7 avril,
bien pluvieux. On se souvient que la plaza a été inaugurée le 21 septembre
dernier, à l’ouverture de la San Mateo 2001. Ce jour là, Ponce, Juli et
Urdiales patinèrent dans un champ de labour, face çà une corrida de Jose
Luis Marca.
Aujourd’hui, le cartel « était » de
lujo : Joselito, Ponce, Juli, face à des Juan Pedro Domecq. « De
lujo », il le reste, même si Enrique Ponce est obligé de déclarer
forfait. Il sera remplacé par Morante de la Puebla, auteur d’une bonne
faena, ici, l’an dernier. Un des rares grands souvenirs de sa temporada.
Enrique Ponce a attendu jusqu’au dernier moment
pour se retirer du cartel. Le valenciano s’est senti très mal, après la
corrida de San Sebastian, le 24 mars, et cela ne s’est pas arrangé, après
Arles, où il a toréé malgré son état de faiblesse. On parle d’intoxication
lourde ; on parle de bouche envahie d’aphtes. Il ne faut pas rigoler
avec ça. Aussi, Ponce a sagement renoncé, après avoir tenté de se remettre
en forme. Séville n’est pas loin… De plus, l’aficion de Logroño ne porte
pas forcément Ponce dans son cœur. Donc, même à 100%, il aurait du mettre
le turbo pour les convaincre…
Bref, en ce dimanche 7 avril 2002, bien au sec, Joselito, Morante de la
Puebla et le Juli entreront dans l’histoire de la Logroño taurina, confirmant
que dorénavant, on ne risque plus de prendre des trombes d’eau, en terre
de « vino de la Rioja ».
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NIMES :
CINQUANTE ANS DE "FETE TAURINE"
7 avril : Pour son cinquantenaire,
Nîmes va mettre les petits plats dans les grands, et monter une Feria
de Pentecôte où toros et toreros se disputeront la vedette, pour la
joie de tous, du moins on l’espère.
Simon Casas a dévoilé, vendredi, les cartels
de la Feria 2002. Du mercredi 15 au lundi 20 mai, se dérouleront 10
spectacles, dont un, hors abonnement, qui sera théoriquement, le sommet
du cycle Nimois.
Sur les 10 spectacles, il y aura une corrida
de rejoneo et une portugaise. |
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Ce qui étonne : l’absence de novilladas.
Ce qui étonne : la place, bien discrète,
faite aux toreros de la casa, en particulier Alfonso Romero et Cesar Jimenez
en corrida matinale, mais le dimanche de Pentecôte, il est vrai. L’empresa
n’a elle donc qu’une confiance mesurée en Cesar Jimenez, pour ne pas le
mettre avec Ponce et Morante, le dernier jour ? Cosas de tactica
taurina…
Le grand moment : Un paseo historique, entre
El Cordobes « père » et Paco Ojeda. Le paseo ! Après, on
verra bien ! Les Juan Pedro Domecq diront s’ils laissent ces
deux ex révolutionnaires, développer le toreo qui les a fait riches. Mais
les ans ne passent pas en vain. Aussi, il faudra se dépêcher de prendre
les photos… au paseo. C’est la corrida « Paris-Match »…
Le reste « normal » de la feria est
de grand intérêt : Côté ganado, avec Miura, Victorino, Palha, pour
les durs et la rama Domecq, pour les toros « plus artistes ». Pour ce qui est des hommes, on
peut trouver curieuse l’absence de Ferrera, d’autant qu’il prend seul
six toros pour l’Ascencion. C’est peut-être
la raison. De fait, l’Empresa présente « l’Ascension »
et « la Pentecôte », comme si cela faisait « un tout ».
Cela peut se voir ainsi, à
condition de ne pas venir…de loin.
Les cartels de la Pentecôte,
à Nîmes, sont donc les suivants :
Mercredi 15 Mai : Toros de Miura, pour
Zotoluco, Denis Loré, Davila Miura
Jeudi 16 Mai : Toros de Juan Pedro Domecq,
pour Enrique Ponce, Jose Tomas, Sebastian Castella
Vendredi 17 Mai, en matinée et hors abonnement :
Mano a mano entre M.B « El Cordobes » et Paco Ojeda, face à
des Juan Pedro Domecq.
Vendredi 17 Mai : Toros de Domingo Hernandez,
pour Joselito, El Juli, Juan Bautista
Samedi 18 Mai : Toros de Victorino Martin,
pour Fernandez Meca, Juan Jose Padilla, Luis Miguel Encabo
Samedi 18 Mai, en nocturne : Corrida portugaise.
Dimanche 19 Mai, en matinée : Toros de Jandilla,
pour Curro Vazquez, Alfonso Romero, Cesar Jimenez
Dimanche 19 Mai, au soir : Toros de Palha,
pour Luis Francisco Espla, Zotoluco, Swan Soto
Lundi 20 Mai, en matinée - Corrida de Rejoneo :
Toros de Los Espartales, pour Pablo Hermoso de Mendoza, Sergio Galan,
Rafi Durand.
Lundi 20 Mai, en soirée : Toros de Buenavista,
pour Enrique Ponce, Morante de la Puebla, Miguel Abellan.
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UN DIMANCHE
« DE CHIENS »…
8 Avril : Allez donc savoir pourquoi, les espagnols ont une expression
très imagée, pour traduire la mauvaise journée, au plan climatologique :
« Un dia de perros »… où les hommes et les éléments se regardent
« en chiens de faïence…
Du coup, nous avons aussi adopté « l’après-midi
de chiens »… sans que ces pauvres bêtes n’y soient pour grand chose…
Il a fait « un temps de chiens » (encore !),
hier, en Espagne. La corrida de rejoneo, en plaza de Séville a été reportée
au mardi 16, midi. A Madrid, pluie vent et froidure. Des spectacles ont
été annulés un peu partout, au cours de ce triste week end.
Paradoxalement, il faisait beau à Logroño, où
l’on inaugurait… la couverture de la Plaza
de la Ribera. Le ciel est taquin…
Peu de monde dans les plazas. Désolante entrée,
comme d’habitude, à Madrid. Bien plus décevante encore, à Barcelone, pour
un grand cartel, et la présentation de Cesar Jimenez.
De tristes entrées, un peu partout… Mais le pompon
va à Texcoco, au Mexique, où la troisième et dernière corrida de feria
dut être annulée, parce qu’il n’y avait dans le tendido que… 80 entrées
payantes. Au cartel : Mariano Ramos, Manolo Martinez et un certain
Luis de Triana. Tout le monde est reparti à l’hôtel en se posant quelques
questions sur « sa force taquillera »…
Hier, côté toreros, deux triomphateurs : El Juli et Cesar Jimenez.
A Logroño, le matin, Julian Lopez s’est vu remettre
le Capote de paseo, trophée offert par la Comunidad de la Rioja, à l’auteur
de la meilleure faena, lors de la dernière San Mateo : Cape de soie
blanche, ornée des armes de la région, portant l’image de sa sainte patronne,
la Vierge de Valvanera, le tout agrémenté de ceps de vignes d’or, entrelacés.
On est en terre de vin, ou on n’y est pas ! Du coup, le Juli, « bon
pied, bon œil », a mis le paquet et a coupé deux oreilles, mais n’est
pas sorti a hombros, parce qu’il faut ici couper deux oreilles… à un même
toro. « Peut-être qu’avec un gros coup de Rioja, cela aurait pu marcher…
Hips ! ».
Cesar Jimenez a fait sa présentation à Barcelone,
démontrant à tous la qualité de son toreo, mais aussi cette tendance à
aller « de mas a menos ». Faudra revoir cela. Le bon toreo se
fait « de arriba pabajo »… mais « de menos, a mas ! ».
La novillada de Jandila a été « superior ! »
En plaza de Benalmadena, Marcos Sanchez Mejias,
celui en qui on fonda tant d’espoir, dans les années 90/95, a repris l’épée,
coupant deux oreilles. Voir s’il revient avec une illusion renouvelée…
En Alicante, un festival où le président s’est
montré plus radin qu’en corrida formelle. Rivera Ordoñez a banderillé,
sous les ovations des belles qui veulent, toutes, jouer leur chance… mais
c’est Julio Aparicio qui a sorti deux ou trois « genialidades »,
de derrière les fagots. Ortega Cano, qui s’était fait secouer, hier, au
festival de Haro, s’en est mieux sorti.
En plaza de Cordoba, ce fut une novillada dite
« de promotion ». Personne dans les tendidos, et un festival
de volteretas, peu graves heureusement. Promotion majeure pour « le
sonneur de clarines », puisque le petit Dorado, qui doit tuer trois
novillos entend, respectivement, trois, un et deux avis…
Un dimanche « de chiens », vraiment...
7
Avril – Logroño – Corrida d’inauguration de la couverture de la Plaza
– Casi lleno : Cinq toros de Juan Pedro Domecq et un du Torero, remplaçant
le premier toro, qui s’est brisé la patte, dans le capote de Joselito.
Le Salvador Domecq sera costaud et coriace. Ceux de Juan Pedro allieront
faiblesse et mansedumbre. Seuls les 3, 4 et 6 èmes se sauveront
quelque peu.
Joselito a patiné devant le premier, mais s’est
en partie rattrapé face au quatrième. Faena templée et deux épées. (Applaudissements
et oreille) – La Morante de la Puebla toucha deux carnes. Il ne se força
guère, face au violent deuxième, mais mit le paquet, devant le cinq :
Larga à genoux, excellents détails, mais vains efforts. De plus, il tua
mal. (Silence et ovation) – Le Juli se montra vibrant, intelligent et
courageux. Il fit le spectacle, avec le troisième, avant de mettre un
gros coup d épée. Plus calme devant le dernier. (Oreille de chaque
toro)
7
avril – Madrid (Las Ventas) – Entrée désolante – Temps « de chiens » :
Novillada d’Alejandro Vazquez, bien présentée, mais faible et mauvaise.
Le 2ème est un remplaçant de Felix Hernandez, un peu meilleur.
Tomas Lopez se montrera sobre et aussi froid
que le temps. (ovation et silence) – Le gaditano Curro Duarte eut quelques
détails de classe avec la cape, et de bons gestes isolés, avec la muleta.
« Buenas maneras »… mais silence, par deux fois – Juan de la
Reina, de Tolède, mit la vibration et le courage. Peu de classe, mais
la volonté de se battre.(Ovation et ovation).
7 Avril – Barcelona –Première novillada de la saison – ¼ de plaza :
Entrée désolante pour un cartel de bonne catégorie. Triste !
La novillada de Jandilla s’est montrée excellente
de caste et de noblesse. Le premier se cassa un piton, étant remplacé
par un Francisco Ruiz Melendez, qui mit son torero en échec.
Leandro Marcos, à l’habitude, voulut faire son
torero de salon, et se fit manger tout cru. (Silence et silence)
Grande présentation à Barcelone de Cesar Jimenez,
qui démontra grande classe au capote, toréa magnifiquement son premier,
coupant une oreille après une belle estocade, au ralenti. Le cinquième,
mou, fut entrepris à genoux, le torero essayant de mettre la vibration
que le toro n’avait pas. Faena de mas à menos, et échec à la mort. Ovation.
Serafin Marin brinda sa première faena à Lucio
Sandin. Hélas, il se montra très en dessous de la classe du troisième
novillo. Par contre, se montra très décidé, face au dernier, bien estoqué.(Ovation,
après un avis, et une oreille).
Un des grands moments : le « pique »
aux quites, entre Jimenez et Serafin Marin, au deuxième novillo. Cesar
Jimenez avait toréé par tafalleras. A son tour, Marin donna de bonnes
gaoneras. Piqué au vif, Cesar Jimenez répliqua par faroles inversés et
rebolera. Eso se llama… « Toreria ! ». Superbe !
7
Avril – Sevilla – Il a plu toute la matinée. La corrida de Rejoneo
a été suspendue, à 15h30, et renvoyée au 16, à midi, avec le même cartel :
Fermin Bohorquez, Pablo Hermoso de Mendoza et Diego Ventura, face à six
de Murube.
Ce lundi 8 avril, le temps ne semble pas meilleur. Doivent sortir six
Domecq de Gerardo Ortega, pour Antonio Manuel Punta, dont on attend peu ;
Antonio Barrera, que l’on suivra avec attention. Sévillan, né le 9 février
1976, il prit l’alternative en juillet 99, avant de s’expatrier au Mexique,
où il fait un tabac, toréant 43 corridas en 2001. C’est un torero extrêmement
vaillant, qui plante les pieds au sol, et ne les « sort pas ».
Adepte du spectaculaire, il peut intéresser certaines aficiones. Séville
est un gros examen de passage. Le troisième homme sera « El Cid »,
très apprécié, ici, après une actuacion de grande classe, le 15 août dernier.
Superbe torero… mais piètre tueur. (Hombre… se llama « El Cid » !
A ver un poco…)
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SEVILLE :
ENFIN UN QUI POURRAIT BIEN LES EMPÊCHER DE DORMIR…
9 Avril : La Maestranza a enfin retrouvé son ciel gris bleu, ses
olés « mu de Sevilla ! » et sa musique, qui démarre à la
première grande naturelle, mais s’arrête au moindre achuchon.
Hier, la corrida a duré deux heurs trois quarts,
paraissant parfois lourde et désespérante, surtout quand le cinquième
fut changé deux fois. Pourtant, ce fut une course très intéressante, parce
que les toros étaient « hyper » sérieux de présentation ;
que deux d’entre eux montrèrent de grandes qualités à la muleta ;
que l’on a vu deux toreros sévillans frôler le triomphe… mais…
…Mais on a surtout vu un torero qui revenait
d’exil et jouait très gros, pour se retour en sa terre. Un jour, il était
parti à Mexico, avec une toute petite valise. Il s’y est construit et,
en « conquistador à l’envers », il revient chez lui pour dire :
« Aqui estoy yo ! »
« Y si que estuvo ! » Hier 8 Avril,
avec un lot infâme, Antonio Barrera s’est montré formidable de vaillance,
de courage serein, de technique et de toreria. Les deux ovations, humblement
saluées depuis la barrière, peuvent paraître un maigre bilan. De fait,
elles saluent la décision, la fierté et la force de ce torero qui risque
bien d’empêcher certains de dormir…
Antonio Barrera plante les pieds dans le sable,
et ne les sort pas de là. Mais pour autant, il n’est pas « un torero
suicide ». Concentré, clair dans ses idées, ferme dans ses placements
et ses cites, le sévillan tire les muletazos, main très basse, obligeant
le rétif à suivre sa volonté.
Attention à Barrera ! Hier, avec le mauvais
sorteo, il a vraiment été bien, arrachant de gros derechazos à son méchant
premier, et faisant reculer le cinquième tris, en marchant sur lui… Ajoutez
à cela une volonté de bien faire la suerte de matar… et vous pouvez avoir
un « joker » important, au cours de cette temporada, pour peu
que lui sorte « un toro bueno » dans une plaza importante, car,
ainsi qu’il le disait hier : « J’ai essayé d’être le mieux
possible, mais aucun toro ne m’a laissé « sortir mes armes »,
développer mon toreo ! »
Les Chopera ne sont pas fous. Ils le surveillaient
depuis un moment, et il est possible qu’encore une fois, ils aient touché
un loto… et nous, de même.
8 Avril – SEVILLA – 4ème de Feria – 2/3 de plaza – Temps
nuageux, humide et froid – Corrida télévisée Via Digital :
Il est sorti 9 toros de Gerardo Ortega. Le premier se rompit
une patte, dans le capote de Manuel Punta. Le cinquième se donna une terrible
vuelta de campana, avant la pique. Il en sortit invalide. Le cinquième
bis fait une mauvaise chute, se tordant vilainement le cou et sortant
« descordinado » de l’accident. Pa dentro ! Son remplaçant
fit craindre le pire, mais le président le maintint dans le ruedo.
Corrida formidablement présentée, très emorrillada,
terriblement armée, lourde : 605, 565, 545, 614, 579, 580 kgs (581
de moyenne). Toros de caractère violent, allant fort au cheval, mais sans
vraiment s’employer, car manquant de race et de forces. Cependant, même
avec leurs défauts, ils permirent aux toreros de s’exprimer, même quand
ils étaient mauvais. Il y eut deux grands toros : le quatrième, « Feten »,
d’une formidable noblesse, et le sixième « Clavelillo », lui
aussi, excellent pour le muletero.
Antonio Manuel Punta (silence – Vuelta,
après petite pétition) n’a rien toréé en Europe, l’an passé. Par contre,
il a fait sa saison, au Venezuela. Un torero qui a de la classe, mais
qui manque… de quelque chose. On ne comprend pas pourquoi il brinda son
premier au public. Ce toro l’avait mis en difficulté à la cape, et seul
Barrera s’était déjà distingué dans un quite par trois gaoneras risquées.
Le toro était aplomado, brutal. Punta resta un moment devant, et tua mal,
de quatre pinchazos et trois descabellos.
Le quatrième le mit en difficulté au capote.
614 kilos d’agressivité, déboulant à toute vapeur… et tenant debout. Deux
puyazos bien calibrés et une faena qui commence à droite, « Feten »
trébuchant dans les troisièmes passes des deux premières séries. On se
lamente. Noble, mais faible. Punta le laisse respirer et le prend à gauche.
Miracle, le toro va « a mas », tournant à « vraiment noble »,
chargeant « droit et long ». Punta va l’exploiter, en partie,
tirant de bonnes naturelles, terminées de grands pechos. Cependant, on
pense qu’il pourrait être mieux. Il faudra attendre une grande série finale,
sur la main droite, scellé d’un énorme pase de pecho, pour emporter l’adhésion
finale. Malheureusement, un pinchazo précédera une entière en arrière,
et l’oreille s’envolera. Vuelta pour le torero, mais grosse ovation, surtout,
pour le toro, à l’arrastre. Il s’appelait « Feten »
Antonio Barrera (Grande ovation, au tiers
– Ovation, à la barrière) a
été « énorme » de valeur et de toreria. D’entrée, il lidia son
premier, avec le capote, voyant qu’il ne pourrait le recevoir classiquement,
pare véroniques. « Se sortant » vers le centre, le torero amena
le toro où il le désirait, et le planta là, d’un remate puissant. Vuelta
de campana à la sortie du deuxième puyazo, et méchanceté affichée au deuxième
tiers. Débutant par un cambio dans le dos, risqué, Barrera, très décidé,
très concentré, va s’imposer au toro et au public. Plantant les pieds
au sol, rentrant dans le toro, il va lui imposer des muletazos, la main
très basse, que le toro va prendre en renâclant et en le menaçant plusieurs
fois. Y olé, torero ! Marchant sereinement devant les cornes, toréant
« muy asentado », le sévillan va obliger le toro à charger,
malgré les menaces et les achuchones sur les passes de sortie. Il essaya
en vain la main gauche et mit toute sa volonté dans un grosse estocade,
bien portée, qui tarda un peu dans ses effets. Avec un toro très dur,
Antonio barrera « est entré » à Séville.
Avant son accident, le cinquième lui permit une
réception par delantales, trois reboleras enchaînées, à une main, et un
pecho avec le capote, sortant désarmé. Rabia !
pero rabia torera ! Le cinquième bis permit de voir que ce
n’est pas un grand artiste de la véronique. Quand au « tris »
il ne permit rien, mettant d’entrée, deux vilains upercuts, à droite.
Le toro prendra un gros puyazo et sortira, plantant ses cornes dans le
sable. Faible, lui aussi. A la muleta, Barrera lui « rentrera dedans »,
mais le manso refusera le combat, se défendant sur place, ou, pire encore,
reculant devant la décision du torero. Bien portée, l’épée tombera… très
bas ! Accidente ! Le public ne lui en voulut point, qui le fit
saluer à la barrière… en torero !
El Cid (Silence – Vuelta) a été magnifique
avec la cape, face à ses deux toros. De grandes véroniques, serrées, longues,
templadisimas. A la muleta, son premier se montra très court, se défendant.
Le diestro fit ce qu’il put… et ne put grand chose. Par contre, le Cid
toucha le deuxième grand toro de la soirée. Ce sixième débuta très noble,
eut un petit passage à vide, en milieu de trasteo, et « remonta »,
permettant au torero de s’exprimer avec galbe et profondeur. Bons derechazos,
séries à gauche (qui est « sa main ») chaque fois closes de
grandes passes de poitrine. Final par redondos inversés. On sent que l’oreilles
va tomber. Hélas, l’estocade définitive et bien portée, arrivera après
trois pinchazos. Pas rancunier, le public lui permit une vuelta. Mu Sevillano !
Aux banderilles, El Alcalareño eut un geste de
superbe toreria. Menacé lors de
son premier passage, au sixième, il prépara et posa une « énorme »
deuxième paire, sortant « guapisimo ». Et Séville explosa…
Ce 9 Avril, la corrida de Gavira est, paraît-il, « una tia ! ».
En face, des toreros, dont on sait qu’ils ne sont pas « foudres de
guerre » : Pepe Luis Vazquez, Fernando Cepeda, Davila Miura.
Demain, on parlera de quelques véroniques et demies, mais aussi, probablement,
de beaucoup de « Je voudrais, mais ne peux pas ! »
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CABREL,
BIGARD, ET… CEPEDA.
10 Avril : « Il
est fou ! » se diront certains. Ca, on le sait depuis longtemps.
En quoi ce titre, un peu loufoque, peut il donc avoir quelque lien avec
la corrida d’hier en plaza de Séville ?
Au moins, il a le mérite de vous faire « tendre
l’oreille », et peut-être de vous faire sourire un peu…
En fait… on va parler de toros, comme toujours,
ici, et chaque jours, depuis le 18 février 2000…
Mes amis me taquinent souvent
en me demandant : « Toi qui aimes Cabrel… que penses tu de sa
chanson sur la corrida ? »
Je réponds que Francis Cabrel est un malin que l’on a vu plusieurs
fois dans des arènes. (Ne l’a t’on pas vu aux arènes de Bayonne, assister
à une Miurada. Il avait un pied dans le plâtre)… un malin qui a des milliers
de fans, dont les 80% sont sûrement contre la corrida (c’est forcé, on
ne peut pas aimer la tauromachie, et être gentil !)… un malin qui
« s’est fait le quite » en écrivant une chanson rigoureusement
« exacte » : Si on se met à la place du toro qui sort du
chiquero, on se dit exactement cela… « J’ai vu
les fanfares, les barrières et les gens, autour »…
« Ils ont refermé, derrière moi. Ils ont eu peur que je recule.
Je vais bien finir par l’avoir, cette danseuse ridicule »… « Ce
pantin, ce minus ! Je vais l’attraper, lui et son chapeau, les faire
tourner comme un soleil… ». Hombre ! si vous étiez toro… ne
penseriez vous pas cela ? surtout si vous étiez un toro de Gavira,
hier, à la Maestranza, et qu’au sortir du chiquero, vous aperceviez, là
bas, tremblant élégamment… l’ombre du fils de Pepe luis ?
Hier, à Séville, le deuxième
toro a mis dix minutes à sortir… Cela me fait penser au sketch qui ouvrait
le spectacle de Jean Marie Bigard, en 2000, je crois. Il mimait, avec
grand à propos, les différentes attitudes et pensées des toros sortant
à la plaza. Selon qu’ils étaient violents ou mansos perdidos, les toros
sortaient, un à un, déclenchant nos rires, mais aussi notre admiration…
On imaginait le coin de rideau, en porte de toril.
Durant quelques secondes, le noir complet. Soudain déboulait le « Bigard
toro », à fond les manettes, le regard mauvais, la bave aux lèvres,
les naseaux fumants, en hurlant « Où il est, le gars ?
Regardez bien
le bronco qui déboule, fonce sur le premier burladero, et bousille
l’estribo. (Planqué à deux pas, le menuisier de la plaza maugrée « Bon,
c’est encore à moi ! Je vais demander une augmentation…). Et le toro,
l’air mauvais, semble dire au torero « Sors un peu, si tu en as les
c…apacités ! ».
Et Bigard, de mimer ainsi plusieurs toros aux
différents comportements. A la fin, comme hier à Séville, le rideau-toril
reste longuement dans le noir… mais vraiment longuement (bon ! pas
dix minutes, quand même !), puis seule la tête effarée du « Bigard-toro »
sort, timidement, et murmure, mi effaré, mi maricon, « Ecoutez… Bernard
et Robert sont sortis par là, tout à l’heure… on ne les a jamais revus… ».
Peut-être le deuxième toro de Gavira d’hier,
en plaza de Séville était il "paxé" ? Toujours est il qu’il
mit presque dix minutes à sortir… Avait il donc été voir Jean Marie ?
Les autres avaient ils donc entendu la chanson de Cabrel. Sûrement non…
mais c’était bien imité !
Hier… on doit vraiment
parler de Fernando Cepeda ! Cela fait des années que l’on vante trois
véroniques, ici… une grande demie, là ! On parle de trois naturelles
de rêve, aussitôt gâchées par une grosse reculade, à droite. L’inconstance
de l’artiste… et le souvenir d’une grave cornada, par où le courage, limité,
s’est enfui, un jour.
A bientôt 38 ans, Fernando Cepeda
fait le yoyo entre espoir et nouvelle désillusion. Il a pris l’alternative
en 87, à Madrid, rien moins que des mains de Paula et Manzana…
Longtemps, il fut l’espoir de l’aficion Sévillane…jusqu’à
la terrible cornada de Cordoba, en 90. Déjà, un toro lui avait fait mal,
en 88, à Séville. Puis arriva une mauvaise lésion à un poignet, en 91.
De fait, Cepeda n’arrêta pas de « repartir de zéro »… Aujourd’hui,
il est un « vétéran » dont Jose Antonio del Moral dit qu’il
ferait une grande « tête de cartel », beaucoup plus importante
que quelques « vieux beaux », revenus parce qu’ils n’arrivent
pas à supporter les ans qui passent… Tout à fait d’accord ! Mais
voilà ! Cepeda intéresse t’il les petits jeunes ? Il est l’un
des tout meilleurs, à la cape, et, s’il met une demie faena comme celle
d’hier, il les enterre tous. Vaya telonero…
La corrida de Gavira est sortie « infumable », ce qui a donné
au fils de Pepe Luis l’occasion de ne pas trop suer le burnous, une fois
de plus. Quant à Eduardo Davila Miura, il se battit fièrement avec le
seul toro valide qui lui restait, son premier s’étant cassé la corne…
au peto du cheval !
Cabrel… Bigard… Cepeda… vous voyez bien qu’on a parlé de toros !
9 Avril – SEVILLA – 5ème de Feria – Petit 2/3 de plaza
– Soleil frais !:
Six toros d’Antonio Gavira, présentés
« comme pour Madrid », avec du trapio et des cornes astifinas.
Du poids à revendre : 550, 585, 579, 607, 569, 649 kgs – (589 de
moyenne). Avec cela, un caractère de manso « en échelle » :
depuis les 1et 4, imbuvables, jusqu’au cinquième, manso toréable. Les
trois premiers avaient cinq ans et demi, et le sentido correspondant.
Pepe Luis Vazquez (Silence – Silence)
fit son traditionnel paseo, regarda sortir ses deux toros, les donna à
lidier à ses peones, leur donna trois coups de torchon, les massacra à
l’épée sans se tâcher le costume, et s’en alla rosissant sous quelques
vagues coussins qui tombaient mollement. Comme ses deux toros étaient
les pires… on lui dit : « A l’année prochaine ! ».
Il fête ses 21 ans d’alternative. Il peut durer « 20 ans de plus »…
mais non, ce serait trop fatiguant !
Fernando Cepeda (Silence – Vuelta) ne
put toréer de cape son premier toro, qui resta dix minutes dans le couloir
du toril, imitant Bigard à la perfection. Quand il daigna sortir, ce fut
pour montrer sa nulle qualité, et Cepeda en termina d’un pinchazo et une
épée. Le cinquième déboula, brutal, et appuyant fort vers les barrières.
Cepeda ne put le toréer au capote. Violent, le toro « derriba »
à la troisième pique. Tout le monde par terre ! Voyant le tableau,
et en faisant le bilan de la corrida, on donnait peu de chance à la faena
de Cepeda. On ce trompait. C’est la fameuse incertitude de la tauromachie.
Fernando Cepeda, soudain visité par quelque duende sortant de son long
sommeil, se mit à toréer profond, raffiné, suave, « comme les anges… »
Trois séries de derechazos « con empaque », la taille redressée,
seigneurial ! La faena baissa un peu, suite à un désarmé, mais le
torero retrouva sa cadence, terminant par deux trincherazos « de
cartel ». Hélas, comme tant de fois, l’épée « pincha »,
avant d’entrer, entière. Et, comme tant de fois, l’oreille s’envola. Grosse
bonne vuelta pour Fernando Cepeda, que l’on attendra, en fin de feria,
avec les Cebada, et dont la faena au toro « Altanero », de Gavira,
est déjà un des souvenirs de la Feria 2002. Y olé !
Eduardo Davila Miura (Silence – Ovation)
vit son premier se casser un piton, en entrant au cheval « sous un
mauvais angle ». (Ou le peto était trop dur, ou le piton était « trop
mou ! » Non ?). Le président Francisco Carrasco prit la
bronca du jour pour refuser de changer le blessé, et le torero dut se
résoudre à l’abattre, d’une entière tendue. Le dernier, de 649 kgs, pulvérisa
cheval et picador, mettant en danger Agustin Navarro, tompé à découvert.
Grande ouvrage de toute la cuadrilla qui brega bien, Joselito Rus se montrant
supérieur, aux banderilles. Davila Miura prit une grosse colada d’entrée,
et aguanta vaillamment la brutalité du toro. Faena volontaire, propre,
sans grande option. Estocade contraire et tombée (vaya ! un bajonazo
« de l’autre côté ») et l’ovation de son public. On n’attendait
guère plus.
Ce 10 Avril, il va y avoir du sport ! Déjà, la corrida de Marie Carmen
Camacho n’est pas passée, à l’examen vétérinaire. Cinq toros rechazados.
Ceux que l’on a amenés en hâte, ne valent rien, non plus. Séville, aujourd’hui,
exige « le toro de Madrid »… Una barbaridad ! Il n’y a
qu’un toro : Le toro « en el tipo de embestir », en fonction
de la conformation correspondant à son encaste, à son identité génétique.
Du sport...parce qu’au cartel : Pepin Liria,
Antonio Ferrera et El Fandi : Un gros vaillant… deux « fous
furieux »… Trois toreros !
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MARIA…
« LA DOÑA ».
10 Avril : Hier, à une heure du matin, disparaissait, victime d’une
crise cardiaque, Maria Felix, qui venait de fêter, la veille, ses 88 ans.
Elle était la diva du cinéma mexicain. Pas une
grande actrice, mais « un personnage »… qui suscita autant d’admiration
que de haine, autant d’envie que de jalousie. Un cœur de feu… un corps
de liane… un regard de braise… Vaya mujer !
Maria Felix connaissait bien le mundillo taurin.
Elle le connaissait…de très près.
Elle avait été mariée au grand compositeur Agustin
Lara, qui, conquis par le faenon de Silverio Perez au toro « Tanguito »,
lui composa le fameux pasodoble, en 1943. Leur relation fut… orageuse.
Maria eut « un bon contact » avec Luis
Miguel Dominguin, ce qui l’amena à être souvent présente à ses corridas.
C’est ainsi qu’elle assista, malheureusement, à la cogida mortelle de
Manolete, le 28 Août 47, en plaza de Linares.
Elle connut d’autres toreros, en particulier
Manolo Martinez.
Devenue plus sage, elle continua à aller aux
corridas. Une de ses dernières sorties à la Monumental de Mexico eut lieu
le 10 Mars 96 : Il y avait quatre toreros, dont… Denis loré. Les
quatre diestros lui brindèrent un toro, et ce jour-là, « El Conde »
obtint la grâce du dernier toro de Fernando de la Mora.
Depuis, elle restait chez elle, et regardait
les corridas à la télé, en fumant son éternel cigarrillo.
Elle avait tourné 47 films, dont un paquet de
navets… Mais elle était un vrai « personnage », et une grande
ambassadrice du Mexique.
Idolâtrée ou haïe, Maria Felix était…« Le
Mexique », de feu et de passion… Un Mexique qui a tristement tourné,
hier, une page de son Histoire.
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VALLADOLID : LES CADEAUX DE
SAINT PIERRE…
10 Avril : Chaque année,
Valladolid fête la « San Pedro Regalado ». Du coup, on monte
trois corridas qui, au fil des années, prennent la même importance que
la Feria de Primavera, jadis, à Zaragoza.
Cette année, un cadeau de « trois cartelazos »,
qui vont monopoliser l’attention des aficionados. Toutes « les Figuras »
seront à l’appel, avec, de plus, le gros événement : L’alternative
de Leandro Marcos.
Bon ! Vous allez dire : « Oui,
mais… il est « léger » de cœur ! Oui mais… il fait un toreo
« de espejo » ! ». Vous avez raison… mais, attendons
un peu ! Son toreo peut avoir plus de force, de profondeur, avec
le toro, s’il sort pastueño. Il y en a, et la majorité chargent moins
fort que le novillo. Certes, il est « un peu juste », mais il
faut voir. Es un torero artista ! Et s’il met un faenon dans une
grosse plaza… ce peut être plus fort que Cap Canaveral, ou Kourou !
En tous cas, beaucoup l’attendront, dans les mois qui suivent.
« San Pedro Regalado
2002 », à Valladolid… Demandez le programme !
Samedi 11 Mai : Toros
d’Alcurrucen, pour Enrique Ponce, David Luguillano, Finito de Cordoba.
Dimanche 12 Mai : Toros du Capea, pour Joselito,
Manolito Sanchez, El Juli
Lundi 13 Mai : Toros de Garcigrande, pour
Paco Ojeda, Jose Tomas, Leandro Marcos, qui prendra l’alternative. A ver
lo que pasa…
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UNE
HISTOIRE « DE LOUFS »…
11 Avril : Que va t’il se passer, ce soir ?
Quel suspens haletant allons nous vivre, durant 80 jours ? Quelles émotions nous réserve ce grand moment d’humanité « à
nu » ? Quelles conclusions sur la vie, tirerons nous de ces
grandes pensées philosophiques, dans le huit clos « tous publics »,
que la France entière attend, histoire de faire «in »…
Qu’est ce donc ? Une nouvelle émission politique?
Un nouveau programme télvisé, que l’on appellerait « Penthotal », où chacun arriverait devant la caméra,
après un passage obligé devant la maquilleuse, certes, mais aussi une
infirmière qui lui aurait injecté quelque sérum de vérité…? Du coup, l’un
parlerait avec conviction de « Paris, au temps des HLM… » ;
l’autre « se lâcherait », confirmant que pour lui, « l’important
n’était pas forcément la rose, mais, la victoire, coûte que coûte … en
faisant voter les nouveaux nés, si c’était nécessaire… », et que…
« Trotski avait du bon ! »… Pas vrai, Arlette ?
Pues no ! Rien de cela… Ce soir débute une
nouvelles histoire de loufs, télévisée en direct… ou si vous préférez,
un nouvel épisode du « Loft Story »…
Super ! Tout ce que vous ne devez pas voir,
ni entendre… vous l’avez là, en direct ! Toutes les vulgarités, les
bassesses, les hypocrisies du genre humain, vous les avez, bien condensées,
chez vous, tous les soirs et plus, si affinité, ou… si vous avez internet.
Ainsi, vous pourrez vous dire : « Au fond, je suis comme
les autres, et peut-être un peu mieux ! Moi aussi, j’aimerais
bien me payer la petite du quatrième… Moi aussi, j’ai des flatulences
dont je suis presque fier… Moi aussi, je fais des fautes de français,
et j’ignore ce qui s’est passé le 6 Juin 44 … Au fond, je ne suis
pas trop mal ! Je vais continuer à regarder, parce que cela me rassure
et que… cette fois, ils ont mis une caméra « même » au fond
de la piscine, parce que la dernière fois, ils nous ont fait louper un
épisode, « vu d’en dessous »…
Quelle affligeante « c…bêtise » !
Si le Loft Story est le reflet de la société actuelle… pues, « apaga
y vamonos ! ».
Tout le monde trouve ça très bien : Les
nuls, parce qu’ils ont trouvé « encore plus nul » ; et
les « normaux », parce que cela fait bien, cela fait « ouvert
d’esprit », cela fait « démocrate », cela fait « tolérant »…
Il existe un snobisme du « Loft Story »… Pooooobre de mi !
Pues, muy bien !
Puisque l’on est, soit disant, en démocratie… qu’on nous permette
de dire que le « Loft Story », à coups de millions, est la plus
grande vitrine de la vulgarité et de la connerie humaines… Le problème,
c’est que l’on ne sait pas de quel côté de la caméra, ses deux actuelles
« qualités premières », s’expriment le mieux…
Alors, vous savez… après un tel événement, ce
qui se passe en Palestine, en Colombie, au Sahel, au stade Santiago Bernabeu,
ou… à la Maestranza de Sevilla, n’est que roupie de sansonnet…
Et pourtant, le canon continue de tonner, les
hommes de tomber… Moins dramatiquement, les sportifs continuent de « tout
donner »… et les toreros, de se jouer la peau « muy de verdad » !
Le Real a gagné ! Ouf ! On va vers un « Real-Barca »
qui vaudra le déplacement… Même vous, madame, qui sentez quelque picotement,
à chaque épisode du Loft, vous appellerez votre « demi moitié »
(qui est en train de repasser, dans la cuisine), par un péremptoire « Chéri,
ça commence ! »
A Séville, des hommes se sont joué le cuir d’héroïque
façon. La corrida de Camacho a servi pour faire un ragoût, pas plus… La
ganadera était présente, cachée derrière des lunettes de soleil… Elle
avait bien raison !
Par contre, cette fois, il faut vraiment féliciter
Antonio Ferrera, et souhaiter toujours le voir « comme à Séville ».
Calme, sérieux, classique dans son toreo, élégant et profond (« Mais
si, mais si ! ») Antonio Ferrera a fait une grande présentation,
hier, à la Maestranza et dans l’esprit de plus d’un aficionado. Muy bueno !
Et pourtant, il touche deux carnes !
El Fandi
a passé une dure après-midi ! Il a bien failli se faire arracher
une main sur un capotazo accroché… mais, celui là aussi vaut le déplacement !
Variété, force, vista, courage… muchas cosas !
Alors, messieurs les empresas… Cela fait un moment
que, dans ces pages, on vous
suggère un cartel « Padilla, Ferrera, Fandi »… L’un d’entre
vous va bientôt le découvrir, et l’on hurlera au génie ! Pues bien !
Ce qui est certain, c’est que ce jour là, on ne s’ennuiera pas sur le
tendido… et l’on pourrait même voir de la qualité.
Je vous dis… Une vraie histoire de fous !
10 Avril – SEVILLA – 6ème de Feria – ¾ de Plaza – Beau
temps et un peu de vent.
En fin de paseo, une émouvante minute de silence,
au souvenir de Joaquin Vidal, revistero du « Pais », décédé
le matin, des suites de ce que l’on appelle « une longue maladie ».
Saleté de crabe ! Son combat a été dur, et son cœur n’a pas tenu.
« Bon repos, monsieur ! Vous étiez un « dur de dur »,
mais on vous regrettera ».
Il y a eu beaucoup de difficultés pour trouver
un lot de Mari Carmen Camacho. De fait, malgré le « baile de camiones »,
(le va et vient des camions entre la ganaderia et la plaza), on ne trouva
pas six toros. Aussi vit on sortir un premier de Gavira, grand, haut,
aquerenciado en tablas, et de « muy mala leche ». Les autres,
de Mari Carmen eurent une présence très inégale, et des comportements
presque similaires : durs, violents, mansos courts de charges, regardant
beaucoup le torero, tirant le hachazo ou le derrote… et finissant par
s’arrêter d’un coup, comme le sixième. Poids de la corrida : 568
(Gavira), puis 530, 577, 492, 538, 500 Kgs, les Camacho.
Malgré cela, les hommes ont été admirables et
la corrida, intéressante.
Pepin Liria (Palmas, après un Avis – Ovation,
après un avis) a toréé le premier, collé aux tablas. Sachant que le toro
y reviendrait forcément, il l’attaqua, d’entrée, dans son terrain. Ce
fut une grosse bagarre, mais le murciano réussit deux ou trois enchaînements
de grand mérite. Epée tendue, un peu de travers, manquant de se faire
arracher la cravate, et… huit descabellos. Ayy ! Face au quatrième,
un cardeno très clair, marqué du chiffre 13, Liria se battit comme un
chien, et se fit ramasser, sur une passe de pecho. Pas de mal, heureusement !
Un toro qui se retournait très vite, et qui ne permettait aucune tranquillité.
Liria fut honnête et déclara qu’il n’attendait rien de cette course. Cqfd !
Antonio Ferrera (Ovation – Ovation, après
avis) a été très sérieux, toréant posé et parfois « profond »…
Très bien ! Très bonne présentation à Séville. Bien sûr, les banderilles,
mais surtout… la muleta ! Son premier se donna une terrible vuelta
de campana, avant la première pique. Il s’en remit et nous sembla se faire
mal sur un faux pas, lors de la première chicuelina du quite. Au deuxième
tiers, Ferrera, qui avait invité le Fandi, cloua une première paire, médiocre.
Suprême injure, le Fandi posa une énorme paire, dite de la « Moviola »
(en courant en arrière, jusqu’à la rencontre (Essayez de faire cela, même
sans toro…). Public en fusion, et Ferrera, battu. Du coup, le torero partit
au fil des barrières et cloua un gros quiebro, cité « très court ».
Enorme ovation pour les deux, après le jugeteo final, et une franche poignée
de main. Olé, Toreros ! Ferrera se retrouva avec un toro qui pesait
sur l’homme, des deux côtés. Calme, précis, réfléchissant devant la tête
du toro, le frisé diestro aligna deux séries, nettes, esquivant les regards
troubles, et menant à bout la courte charge du Camacho. Final par des
aidées par le haut, empreintes de personnalité, avec un élégant remate.
Grosse ovation. Entrant lentement, il pincha deux fois, avant l’entière,
desprendida. Ovation « de verdad », saluée au tiers. Ce Ferrera
là, est à cent lieues de tout ce qui lui a fait couper tant d’oreilles,
jusqu’à présent. Bien à la
cape, face au cinquième, qui avait le mauvais goût de s’appeler « Malasuerte »,
Ferrera se montra, encore une fois très torero, signant un quiebro magnifique,
au centre de la plaza. Toro de charge courte, donnant d’impressionnants
tornillazos ! Ferrera se la joua, recevant un varetazo dans le coude,
lidiant sérieusement et confirmant la bonne impression auprès des sévillans
qui lui pardonnèrent une mort laborieuse, en l’ovationnant abondamment.
El Fandi (Silence – Ovation) se signala
dans un bon quite par navarras, au premier de Ferrera. Puis, après le
premier duel, loyal, aux banderilles, faillit bien se faire arracher une
main, le troisième toro accrochant son capote dans un terrible hachazo.
Endolori, Fandi invita Ferrera pour la revanche, et posa, en troisième,
une paire de banderilles « al Violin », qui leva le public.
Le toro continua à donner de la tête, et le muletero ne put s’exprimer.
Pinchazo hondo, et une entière habile, de côté, mais poussée fort, en
évitant le dernier coup de hache. Face au sixième… deux largas à genoux,
à nouveau « la moviola », aux banderilles. Ce garçon court aussi
vite, en arrière qu’en avant. Vaya !
Début de faena, les deux genoux en terre, puis…le toro se dit qu’il
a en face de lui, un lion… Du coup, il se fait tout petit, se met à reculer,
se réfugie aux tablas. Pour un peu, il irait se planquer derrière un burladero !
« Toro de combat », qu’ils disaient ! Grosse estocade,
et une ovation de consolation. On a vu « qu’une partie » du
Fandi…
Ferrera et Fandi n’avaient qu’un contrat, au
cours de cette feria… Bien dommage ! Il faudra les revoir… et ensemble !
Ce soir, la corrida est télévisée en direct et en clair sur TVE. 18h30,
le paseo. La corrida de Torrestrella est passée, complète. Au cartel :
Manolo Caballero, Victor Puerto, Davila Miura.
Par ailleurs, on apprend que le Morante de la Puebla a été opéré d’urgence,
hier, de l’appendicite. Il était « vraiment » dit qu’il n’allait
pas toréer à Séville, cette année, même s’il avait eu cinq contrats… Tout
s’est bien passé, et le torero pense reprendre le 21, à Barcelone. Hum !
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ALLEZ
DONC SAVOIR POURQUOI…
12 Avril : La corrida se mourait doucement… Un torero avait coupé
la première oreille de la Feria… une oreille « mu sevillana » !
Derrière le burladero, les deux autres matadors discutaient et plaisantaient
beaucoup plus qu’ils n’avaient vraiment essayé de toréer des bichos magnifiques,
mais difficiles. Puis sortit le sixième…
C’était un magnifique colorado, qui jaillit au
galop, sous les murmures : admiration, espoir et déception… Ses deux
cornes étaient éclatées. Il avait du « taper comme un sourd »,
dans les chiqueros. Et cela se confirma, aussitôt. Ce qui devait arriver…
arriva : Il galopa jusqu’à un burladero, qu’il prit de plein fouet,
se cassant la corne gauche, dans un craquement sinistre qu’un micro d’ambiance
répercuta tristement… Adieu, torito ! Le président mit le mouchoir
vert, et le toro rentra tout seul, pour un voyage sans retour vers d’autres
pâturages…
Pendant ce temps, on regardait ses notes… Le
sobrero ? Ah, oui, un petit noir, vilain. On l’a refusé ce matin…
Il est trop vilain ! Pas de trapio pour Séville. Mais bon !
Pour un sobrero, ça passe !
Allez donc savoir pourquoi…
Pourquoi les hommes sont plus fous que les animaux ?
Pourquoi la nouvelle « chasse aux Juifs » ? Pourquoi le
« ras le bol », au Venezuela ? Pourquoi les 11 députés,
d’un seul coup séquestrés, en Colombie ? Allez donc savoir pourquoi
les 16 candidats à la Présidence, vont ils renoncer, en bloc, au
suffrage des français. La réponse est que, lorsqu’ils ont vu les nouveaux
candidats au « Loft Story II », ils ont compris que la France
était… ingouvernable !
Allez donc savoir pourquoi, ce 11 Avril, vers 20h15, la Feria s’est tout
à coup « illuminée », à Séville ? Tout simplement parce
que, jailli du toril, un petit toro noir, trop vilain pour certains « professionnels »,
galopa sans répit… jusqu’à la gloire.
Il s’appelait « Ojito », portait le
N°153, et 515 Kilos d’alegria et de noblesse. Il fut si bon, que les hommes
se repentirent, et lui accordèrent la vuelta al ruedo.
Même le lamentable présentateur omnipotent, « omni-monopolisateur »
des antennes radios et télé, dût attendre, cachant son manque de cœur
et d’aficion : « Certains demandent la vuelta pour le toro.
Je n’ai va vu de mouchoir bleu à la présidence, donc, pas de vuelta… »
Puis, deux secondes après, très vite, comme
à regret « On donne la vuelta au toro ! ». Hombre !
Ya esta bien ! Vous deviez être, monsieur « Don Fernand »,
le premier à la demander, cette vuelta. Certes, le toro avait pris deux
légers puyazos, parce que « bien medidos », par ce formidable
« torero à cheval » qu’est Manuel Montiel… Mais, bon Dieu !
combien de toros verrez-vous ainsi tout au long de la
Feria ? Que dis je… tout au long de la temporada ? Alors…
mouillez-vous un peu, et préoccupez vous un peu d’autre chose que « Si
on ouvre la Porte du Prince, ou pas ? »
Derrière un burladero, un « petit vieux
monsieur », qui avait poliment ôté sa casquette campera, lorsque
Davila Miura lui avait brindé le troisième, avait les larmes aux yeux.
Il s’appelle Alvaro Domecq y Diez… Sa corrida, jusque là, avait été pour
lui, un crève cœur. Mais… allez donc savoir pourquoi ? Un petit toro
lui rendit des années de jeunesse, et un torero lui fit grand honneur
de le faire briller, allant même jusqu’à pincher, perdant ainsi la porte
du Prince… et la une des journaux. Sans ce pinchazo… il n’y aurait peut-être
pas eu de vuelta pour le brave toro de Torrestrella.
Allez donc savoir pourquoi… le destin fait parfois
bien les choses !
11 Avril – SEVILLA – 7ème de Feria – 2/3 de plaza –
Temps gris et froid – Corrida télévisée sur la chaîne nationale.
Corrida, inégalement présentée de Torrestrella.
Corrida « multicolore », certains toros, capirotes ou burracos,
sortant vraiment comme des estampes. Trapio irrégulier, armures normales,
sans exagération. Mais… toros « guapisimos ! ». A la bascule :
518, 576, 517, 566, 539, et le sobrero, 515 kgs. Le sixième se cassa un
piton, à peine sorti, et fut remplacé par un petit sobrero, noir, qui
sortit comme un bolide, et garda le pied au plancher, durant toute la
lidia. On lui donna vuelta al ruedo. Son nom « Ojito » - N°153
– 515 Kgs. Il sera, peut-être « le » toro de la Feria.
Au bilan du comportement général, la corrida de Don Alvaro fut
une déception. Quatre toros sans classe, faibles et aux idées torves,
jetant de mauvais regards, comme le premier, ou quelques coups vers le
haut, bien tordus, comme le deuxième. Le quatrième semblait avoir de la
qualité, avant la muleta. Seul, le troisième, pourtant bien faible, se
hissa à la hauteur de la réputation du ganadero.
Manolo Caballero (Silence – Silence) ennuie,
autant qu’il semble s’ennuyer. Ses deux toros
ne valaient pas grand chose, d’accord. Mais on ne peut pas se cantonner,
en Feria de Séville, à péguer des passes, et attendre la corrida suivante.
A Séville, quand on entend deux silences de cet acabit, on reste discret,
dans le callejon, et on ne passe pas son temps à plaisanter, « como
si tal cosa… ». Son premier se donna une terrible vuelta de campana,
avant la pique, et finit en « s’appuyant » beaucoup, sur le
torero. Caballero supporta deux vilaines œillades, et lâcha des kilomètres
de muletazos, arrêtant juste avant les premiers sifflets. Face au quatrième,
un gros espoir de desquite, avec une réception très torera, avec le capote.
Puis, le toro se laissa aller, et le torero de même. Manolo Caballero
est actuellement… comme dans sa dernière année de novillero, celle « de
trop ». Doit rectifier, vite.
Victor
Puerto (Silence – Silence) Igual ! Triomphateur des deux
dernières temporadas à la Maestranza, Puerto s’est montré un poil méprisant,
hier. Son premier était un bruto. Mais il en a vu d’autres et il devait
« rentrer dedans ». Il a la caste et le savoir pour cela. Il
brinda son deuxième au Maire de San Vincente de la Rinconada, un copain
d’enfance. Très bien, très émouvant. Pero, señor ! Essayez donc de
faire honneur au brindis, et ne vous cantonnez pas de faire la moue, en
constatant que le toro « no sirve ». Victor Puerto nous a fait
penser à une certaine tarde de 1998, à Madrid. Lui aussi doit rectifier.
A Séville, deux silences ! A Madrid, deux broncas ! Le meilleur
de Victor Puerto, hier : Son banderillero, Paco Peña, qui dut saluer,
au deuxième de la tarde.
Eduardo Davila Miura (Oreille, généreuse
– Oreille, forte) arrivait, comme « complément de cartel ».
Il est sorti « a hombros », par la porte de cuadrillas, et faillit
bien ouvrir celle du Prince. Très aimé, ici, Davila Miura est un
bon torero, qui n’a rien d’un artiste. Tout le monde le sait, mais tout
le monde le vit également, devant un grand toro de Nuñez del Cuvillo,
un 1er Mai de pluie, il y a deux ans. Hier, « allez savoir
pourquoi ! », c’était jour de loto ! Davila Miura a touché
les deux bons numéros de la corrida de Don Alvaro. Il les a bien toréés,
et a failli ouvrir la grande porte sévillane. Bref ! Six numéros,
mais pas le complémentaire ! |
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Le troisième sortit fort, et le matador le reçut
à genoux, essayant de bloquer la charge un peu folle du bicho qui finit
par planter sa corne au sol, et partit en un grand soleil, dont il sortit,
groggy. Quelques palmas de tango demandèrent son changement, après deux
piques d’infirmiers. Brindis « de Miura… à Domecq ». Superbe,
don Alvaro, qui se décoiffe, à l’hommage du petit jeune !
Le toro est faible, et s’affale eu troisième muletazo. Mais il
est noble et brave, et le torero saura le maintenir, alignant des séries
« a mas » et terminant par de belles aidées par le haut, en
« mettant les reins ». L’estocade est tombée, et l’oreille un
peu généreuse, mais… Séville la voulait tant, cette première oreille de
la Feria.
Sortit le Sixième bis, le fameux « Ojito ».
Un véritable ouragan, qui suit le capote, comme un chaton une pelote de
laine. Davila est un peu dépassé. Aux piques, grande leçon de Manuel Montiel :
Leçon de toreria a cheval, de précision et de mesure dans le châtiment. Se llevo el premio
de la feria ! Grande ovation, pour deux piques, légères, mais très
bien portées. Le matador a découvert le grand toro qu’est « Ojito »,
et il va le faire briller. En décidant cela, avec cœur et courage, il
va triompher. Brindis au public, et là, au centre, sans l’aide de l’épée,
Davila Miura cite de la gauche, à la naturelle, muleta réduite. Le toro
est à vingt mètres, au burladero. Dès qu’il voit la petite flamme rouge,
là-bas, il part au galop… Et cette première charge, allègre, de totale
noblesse, il la répétera trente fois… Davila Miura le citera de loin,
pour des séries sur les deux mains, qui iront crescendo, en qualité. Un
peu « retorcidas », les premières, dans
sa volonté d’allonger au maximum, le muletazo. Puis, beaucoup plus
« redressées », les suivantes, chaque fois closes de grandes
passe de poitrine. La musique joue ; le public se lèvera plusieurs
fois, pour applaudir. Bon torero… mais, quel toro ! Derniers enchaînements
en doblones bien « génufléxés » et grand desplante. S’il tue,
deux oreilles et … la Porte du Prince !
Mais voilà ! le destin ne l’a pas voulu… Y a eu un os !
et le torero pincha, « de toute son âme ». « Ooooh ! »
de déception générale (même nous, devant la Télé !) Loin de se désespérer,
le sévillan cadre à nouveau le toro et part pour un énorme coup d’épée,
un peu contraire. « Ojito » fait ses derniers pas et s’écroule,
en toute noblesse. La plaza se couvre de mouchoirs… Un oreille, et quelques
regrets ! Vuelta au noble toro de Don Alvaro. La feria a vraiment
débuté ! Viva Sevilla !
Ce 12 Avril – Toros de Victoriano del Rio, (qui ont eu des problèmes au
reconocimiento vétérinaire). Au cartel : Joselito, Finito de Cordoba,
El Juli. La corrida ne sera pas télévisée.
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« ILS »
L’ONT LAISSE, TOUT SEUL !
12 Avril : Il y avait 80 personnes,
hier, pour accompagner Joaquin Vidal, en sa dernière demeure. Pas
un torero de postin, pas un subalterne de renom… même pas un novillero,
alors qu’il écrivit des grandes choses sur ces gosses qui se jouent
la peau, dans les obscures ferias « des bords de Madrid »…
Seuls, deux compagnons revisteros étaient là : l’un, de Salamanque ;
l’autre, « del Mundo » !
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« Ils »
l’ont laissé seul ! Certes, quelques « figures » avaient
des raisons de ne pas venir. Il ne les avait pas ménagées, tout au long
de ces années, dans sa page de « El Pais ». Certes, il s’était
arrangé pour se faire un bon paquet d’ennemis…
Mais… Il ne méritait pas « ça » !
Joaquin Vidal est décédé, le 10 avril, parce que son cœur n’a plus supporté
la lutte contre le cancer. Né à Santander, il avait 66 ans.
Critique indépendant, insolent, très dur, parfois
injuste… il était un grand écrivain du toro, dont la reseña était incontournable,
quand on voulait se faire une idée « complète » d’une corrida.
Contrepoids des encenseurs et autres « trincones », il disait
« sa vérité », et on la respectait, même en râlant beaucoup.
Il avait débuté dans les colonnes du « Hierro »,
de Bilbao. Mais, il était, de toujours, le critique taurin « du Pais »…
Romantique du Toro, il aimait le café froid,
les Ducados, l’Atletico de Madrid, les amis, les femmes, la nuit… Todo
un personaje.
Après chaque corrida à Madrid, où, là aussi il
était bien seul (Tendido bajo 10, fila 6, numero 17), il filait écrire
sa reseña, dans un garage inconfortable, près de Las Ventas. Il avait
téléphoné le titre, mais, une heure après, il envoyait un article, impeccable,
et la légende de la photo qui l’accompagnait.
« Ils » l’ont laissé seul, pour son
dernier paseo, tranquille, vers les terres où les toros chargent, comme
« Ojito », hier, à Séville…
Dans « La Codorniz », à laquelle il
avait collaboré, Joaquin Vidal avait écrit un jour, un article, devenu
Histoire : « Las vacas enviudan, a las cinco de la tarde »
(« Les vaches braves deviennent veuves, tous les soirs, vers cinq
heures »). Rien que pour cela, « ils » n’avaient pas le
droit de le laisser seul…
A Joaquin Vidal, notre hommage ! Il faisait partie de notre chemin
Aficionado, de notre jeunesse…
Le journal « El Pais », nous pardonnera
de lui avoir « piqué » cette photo, parue hier, dans ses colonnes.
Ce cliché est de Claudio Alvarez .
Joaquin Vidal – Tendido bajo 10, fila 6, Numero
17… del Paraiso aficionado !
Que en paz descanse « el señor revistero ! »
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CA
VOUS FERA DES VACANCES…
12 Avril : « Que voulez vous… « le Loft », hier soir,
ça m’a achevé ! Je… me…casse ! » « Tranquille ! ».
Franchement, il y a de quoi ...« retourner
sa veste ! ».
Entre « la souris, au rat des villes sur
l’épaule », et la lionne décolorée, en passant par la barmaid hystérique,
on a du mal à faire le choix… On se demande s’il reste du monde au bois
de Boulogne. Ajoutez à cela la minette impertinente qui jacasse pendant
que le digne présentateur essaie d’en placer une… (Va pas faire de vieux
os, celle là !) « Madre mia… me voy !!! »
Non ! Il en faut plus que ça… mais pas beaucoup.
Alors, comme l’an passé, les vacances… ouf !
Une petite semaine au soleil… en principe !
Pendant ce temps, quelqu’un reprendra le flambeau. C’est un bon !
Il s’appelle Hervé Touya. Bon, il a un énorme défaut… il est de Dax !
D’accord ! Mais c’est un vrai bon, et, comme beaucoup de dacquois…un
ami de ses amis ! Que bueno !
Hervé Touya couvrira donc la semaine, et je peux
aller me balader tranquille (peut-être au Bois de Boulogne… mais celui
de Dax !).
Vous le connaissez, l’avez lu, (dans « Corrida »,
dans « La Semaine des Landes »), mais surtout, vous l’avez entendu,
ou l’entendez, (jadis à RDO ; aujourd’hui sur « Sud Radio »).
Il est « Aficion et rigueur », asi que…
Merci donc au compagnon qui me permet d’aller voir « une autre mer »,
et qui vous accompagnera ainsi, car vous aussi… vous méritez bien quelques
vacances.
Hervé vous parlera de Garlin, où vous devez aller,
dimanche, rien que « pour faire la nique à Manzana… » et vous
contera, entre autres, la suite de Séville.
Maintenant, si vous voulez
« l’image », vous pourrez aller le rencontrer, vendredi
19 Avril, à Mont de Marsan, au Cercle Taurin Montois, pour une soirée
d’aficion, où il accueillera le novillero Fernando Cruz et son apoderado, Olivier Mageste.
Vous rendez-vous compte ? Un Dacquois, invité
à Mont de Marsan ! Faut vraiment qu’il soit bon…
Allez ! Tchao ! On se retrouve, le 21 avril, au matin !
Et… bonnes vacances !
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PREMIER PASEO...
AVEC SEVILLE
C'est d'un pas hésitant que je me présente à ce premier paseo, bien conscient
de la responsabilité qui pèse sur mes épaules. Excusez du peu, il me faut
essayer de remplacer le maestro Patrick. Je dis bien essayer, car le maestro
est unique et irremplaçable. Bueno, on va se risquer malgré tout avec
le sentiment de faire une b.a., car s'il y en a un qui mérite bien un
peu de repos c'est bien lui. Il était temps pour lui d'aller détendre
son corps d'athlète sur les plages espagnoles. Alors Maestro, bonnes vacances
et reviens-nous en pleine forme pour poursuivre la temporada.
Je reprends donc
le relais pour évoquer en priorité la Feria de SEVILLE jusque là peu emballante
et qui pour beaucoup entrait hier dans le vif du débat avec le premier
"gros cartel". Il ne faut donc pas s'étonner qu'on ait pour
la première fois affiché le panneau "no hay billetes", d'autant
plus que la corrida (tout comme celle d'aujourd'hui) n'était pas télévisée.
Toujours ces caprices de stars...
Dans ce cartel
figurait EL JULI qui, on le sait n'est pas un torero de SEVILLE. Entendez
par là qu'il n'est pas encore entré dans le coeur des Sevillans qui parfois
font des blocages, comme jadis avec Cesar RINCON. EL JULI le sait parfaitement,
et il n'aime pas qu'on lui résiste, que ce soit un public ou un toro.
Encore meurtri par la froideur qui lui fut manifestée lors de la corrida
de Pâques, il a montré hier à tous ces ingrats de quel bois il se chauffe.
Au diable si le bétail ne servait pas, il voulait prouver. IL a donné
une leçon de technique et de courage et a fini par inventer un toro. Jusqu'à
quand la dernière vague d'aficionados qui le snobe va refuser l'évidence
? Julian est déjà un "Monsieur" de la tauromachie. Au fait il
n'a que 20 ans.
SEVILLE : 12 avril. 5 toros de VICTORIANO DEL RIO. Bien présentés
mais faibles et compliqués à l'exception du 5ème noble mais vite éteint.
En 2ème position est sorti un toro des Hermanos SANPEDRO au tempérament
nerveux.
Brillante prestation
du peon Curro MOLINA invité à saluer après le tercio de banderilles au
second toro, et chaudement applaudi pour sa brega au 5ème.
JOSELITO
: (Silence - Silence) Mauvaise journée pour le madrilène très mal servi
par le tirage au sort avec un premier décasté et un autre faible. Otro
dia sera.
FINITO
DE CORDOBA : (Ovation - Vuelta.)Le cordouan aurait pu couper un trophée
à chaque toro, mais l'épée n'a pas bien fonctioné. Il a fait l'effort
devant son premier à la charge courte et a réalisé de bonnes séquences
au 5ème avant que ce dernier ne baisse de ton. Finito a mis le public
en appétit, le triomphe sera peut-être aujourd'hui lors de son second
et dernier contrat à la feria.
EL JULI
: (Ovation - 1 oreille) Il est venu
avec un moral "à tout casser". Il lui a d'abord fallu s'exposer
devant le 3ème décasté qui gardait la tête haute. Ce n'est qu'après une
grande estocade que le public a enfin consenti à réagir par une ovation
fournie. le 6ème était aussi facile à déplacer qu'un mulet. Le madrilène
l'a entrepris de près, dans le sitio où on s'impose mais aussi où on risque
la cornada. Le risque a payé car il a imposé sa volonté et a fini par
un vola pie d'école. EL JULI est sorti la tête haute.
La Maestranza va sans aucun doute faire le plein aujourd'hui. José TOMAS
sera là. Son concurrent le plus direct a marqué des points hier. On attend
sa réaction avec impatience. Il est temps pour lui de redorer son blason,
pourquoi pas en triomphant comme ce fut le cas l'an passé.
Réponse dans quelques
heures. Il fera le paseo aux côtés de FINITO DE CORDOBA et EUGENIO DE
MORA. Quelque chose nous dit qu'il va y avoir de l'ambiance au sorteo
car 3 toros seulement de GARCIGRANDE ont passé le premier reconocimiento.....
Toujours dans le chapitre des toros, on connaît
ceux de la corrida de la presse de MADRID car les toreros engagés ont
fait leurs choix :
Eloy CAVAZOS : LOS BAYONES - ALDEANUEVA
Enrique PONCE : ALCURRUCEN - Samuel FLORES
Miguel ABELLAN : VICTORINO MARTIN - Juan Pedro DOMECQ
Reste à savoir ce que donnera ce cocktail
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SEVILLE : ENTRE DECEPTION
ET COLERE
14 avril : Depuis le début de la feria, les habitués de
la Maestranza ont été surpris de ne plus voir en piste le
toro de SEVILLE aux lignes harmonieuses et trié sur le volet par
les ganaderos, mais plutôt le mastodonte de MADRID, de surcroît
très armé. On ne peut pas dire que ce changement de cap
ait apporté beaucoup de résultats au niveau du spectacle.
Les kilos superflus et les centimètres supplémentaires de
cornes n'ont en fait rien apporté. On a d'autant plus de mal à
comprendre comment les vétérinaires si tatillons jusque
là, qui ont refusé plusieurs toros, ont hier accepté
des toros très justes de présentation, indignes de cette
plaza. Y a-t'il deux poids et deux mesures ?? Bizarrement José
TOMAS était au cartel. On sait les exigences de son mentor en matière
de bétail et la pression qu'il sait mettre sur les organisateurs.
On espère que c'est un simple hasard car si SEVILLE a cédé
il y a de quoi s'arracher les cheveux. Quand on monte une feria de cette
catégorie il faut respecter une certaine cohérence et une
ligne de conduite. Tous les toreros doivent être logés à
la même enseigne. Par bonheur la corrida n'a pas servi. Imaginez
un instant un triomphe de José TOMAS par exemple. C'eut été
une belle injustice vis-à-vis de ses confrère qui eux ont
eu droit à de véritables "mammouths". Tout cela
est indigne de SEVILLE qui ne doit en aucun cas faire du favoritisme.
Hier le bouchon a été poussé un peu trop loin. Le
pourtant gentil et bien éduqué public Sevillan a fini par
se mettre en colère en voyant modèle réduit sorti
en 6ème position. Afin d'éviter toute suspicion il faudrait
que pour son prochain contrat José TOMAS affronte une véritable
"tia" de Juan Pedro DOMECQ mercredi prochain. Il est toujours
permis de rêver....
SEVILLE
13/04/2002. 3 toros de GARCIGRANDE de jeu décevant et très
justes de présentation. 2 toros des frères SANPEDRO.( le
3ème exploitable sur la corne droite, le 5ème sans race)
et un 6ème compliqué de Domingo HERNANDEZ.
FINITO DE CORDOBA : (Silence - Silence).
Aucune option de briller pour le cordouan qui repart donc bredouille de
cette feria.
José TOMAS : (Ovation -Silence).
Très attendu, le madrilène n'a pu se distinguer qu'à
la cape devant son premier qui l'a pris de façon spectaculaire,
heureusement sans mal en début de faena. Devant le 5ème
arrêté, il a pu soutirer que quelques muletazos isolés.
Eugenio DE MORA : Ovation -Silence. Peu
de choses à mettre à son actif. Après un bon début
en derechazos à son premier il a baissé de ton par la suite.
Grosse désillusion donc hier à
SEVILLE où la colère a grondé au 6ème. Fait
assez rare les coussins ont fleuri sur le ruedo en signe de protestation
devant la pauvre présentation du 6ème.Pour la corrida d'aujourd'hui
les toros de JANDILLA Ont tous été acceptés. Pour
les affronter on trouvera au cartel José ORTEGA CANO, RIVERA ORDONEZ
et Eugenio de MORA.
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GARLIN CETTE APRES-MIDI A 16h30.
On ne peut que conseiller vivement aux aficionados de faire le déplacement
à GARLIN. En premier lieu pour remercier le courage et la fermeté
des organisateurs qui n'ont pas hésité à retirer
du cartel MANZANRES Junior après "l'affaire" de MUGRON.
En se montrant solidaires des Mugronnais ils défendent au mieux
les intérêts de l'aficion Française afin qu'elle soit
respectée par le mundillo espagnol. Même si le fils MANZANARES
représentait une attraction certaine, le cartel n'a rien perdu
de son attrait. Son remplaçant sera Matias TEJELA que l'on va découvrir
dans le sud-ouest et qui est le récent triomphateur des Fallas
de VALENCE. Il retouvera sur son chemin les novillos de FUENTEIMBRO et
Cesar JIMENEZ justement comme à VALENCE. En quelque chose un peit
air de revanche entre ces deux toreros, le tout arbitré par Julien
LESCARRET qui voudra lui aussi tirer son épingle du jeu. En résumé
un cartel prometteur.
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GARLIN : UNE SACREE
NOVILLADA
15 avril : Il sera difficile
de trouver un lot de novillos aussi spectaculaire durant toute la temporada.
Les aficionados qui remplissaient la coquette placita Garlinoise sont
repartis le coeur léger et ravis de l'après-midi. Par les temps actuels
de disette ganadera, c'est un grand bol d'air pur qui nous a été donné
par cet élevage de FUENTE YMBRO dont la cote ne cesse de monter. 6 superbes
novillos, sérieux de présentation, braves dans 13 contacts, ont remarquablement
animé une novillada qui fera date à l'heure des bilans de la saison. Chers
amis passionnés de tauromachie soyez rassurés, la caste, la bonne, la
vraie, existe encore !! Quel régal de voir autant de race, de combativité
et d'émotion. Et dire que notre Maestro Patrick était en train de flâner
au bord de la Méditerranée.... Il a vraiment raté quelque chose de grand.
Le premier fut sans aucun doute le plus indigeste
en raison de sa violence et de la menace que laissait planer sa corne
droite accrocheuse. Julien LESCARRET a relevé le défi courageusement et
a été pris de façon spectaculaire sur un redondo inversé. Heureusement
sans mal. Après une entière il a coupé la première oreille du jour. Son
second possédait beaucoup de classe et de noblesse. le torero Landais
n'a que partiellement su en profiter faute de donner la distance adéquate.
De nouveau bousculé sans trop de bobos il a coupé un nouveau trophée tandis
que le bicho était honoré d'une vuelta.
Venu en remplacement de MANZANARES, Matias TEJELA
a agréablement surpris par son toreo de cape alluré. Face a un novillo
"con mucho motor" il a bien fait courir la main en début de
faena. Comme il n'a employé que la main droite et qu'il n'a apporté aucune
variété dans son répertoire muleteril l'ensemble s'est étiolé. Ce qui
ne l'a pas privé d'une oreille. A son second également encasté il a soutiré
des passes isolées sans apporter de réelle liaison. Pourtant le courant
est passé avec le public qui a réclamé un nouveau trophée concédé par
la présidence.
Pour Cesar Jimenez la journée fut bien remplie.
le matin il a reçu le trophée traje de oro, en l'occurrence un costume
blanc et or qu'il portera lors de sa prochaine alternative à NIMES le
9 mai prochain. L'après-midi il s'est montré très convaincant. Il n'a
éprouvé aucun problème pour embarquer son premier à la charge douce et
fixe dans un ensemble bien ficelé seulement contrarié par son échec au
descabello. C'est surtout au 6ème qu'on a pu mesurer la vraie dimension
de ce novillero au potentiel prometteur. Son novillo violent de charge
et court de trajet ne permettait pas de grandes envolées. Patiemment Cesar
l'a éduqué, lui a appris à charger et à suivre sa muleta autoritaire.
Peu à peu il a construit sa faena avec beaucoup d'autorité et de mérite.
Après un pinchazo et une entière deux oreilles pleinement justifiées sont
tombées du palce.
A la fin de la novillada, les 3 novilleros et
Juan MANZANO, le mayoral de la ganaderia sont sortis en triomphe sous
l'ovation d'un public aux anges. On en oubliait le froid et certains trophées
un peu généreux pour ne retenir que le bonheur d'avoir vécu une grande
tarde.
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SEVILLE : BLESSURE POUR
EUGENIO DE MORA
La présentation du bétail fut
cette fois sans reproches. Pour autant les JANDILLA n'ont pas donné le
jeu escompté et ont souvent manqué de vibration même si 3 d'entre eux
servaient pour la muleta (3-4-6)
Une seule oreille a été coupée lors de cette
10ème corrida par Eugenio de MORA qui a fini à l'infirmerie comme cela
lui était déjà arrivé notamment à MADRID. Et puis que penser de la présence
d'ORTEGA CANO ??
Pour avoir été comme beaucoup un de ses fervents
admirateurs je regrette qu'il vienne gâcher l'image du grand torero qu'il
fut. Même s'il lui arrive parfois de retrouver ses sensations comme au
bon vieux temps, la peur est trop pesante désormais. L'orgueil ne suffit
pas, ni la recherche du temps passé. Il ne faudrait pas que tout cela
se termine en tragédie. Il n'y a rien de plus pathétique qu'un artiste
qui sent en lui des sentiments à exprimer et de refuser l'évidence que
le coeur ne suit plus. C'est un peu ce malaise que beaucoup ont ressenti,
d'autres ont préféré en rire, ce qui est encore plus terrible.
SEVILLE : 14/04/2002.
Toros de JANDILLA bien présentés et de jeu varié.
José ORTEGA CANO : (Silence - Silence
-Silence) . Le miracle ne s'est pas produit (voir plus haut)
Francisco RIVERA ORDONEZ : (Silence -
Silence) Prestation discrète du fils de PAQUIRRI face à un lot de peu
de jeu.
Eugenio de MORA : (1 Oreille). Bonne faena
du Madrilène, ou pour être plus précis du Toledano. Pris en cours de faena
et rechargé au sol il est resté en piste pour estoquer son adversaire
dont il a reçu une oreille méritée. Il est ensuite passé à l'infirmerie
où les médecins ont constaté une cornada de 6cms à la fesse droite sans
gravité. Eugenio de MORA est allé ensuite passer une radio car il a ressenti
des douleurs sur une ancienne lésion à la main. |
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A BARCELONE Enrique PONCE (1oreille
- 1 oreille) est sorti en triomphe en compagnie d'EL JULI (1oreille -
2 oreille).FINITO DE CORDOBA s'est contenté d'un trophée. Bétail faible
et noble de SANCHEZ ARJONA.
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SEVILLE
: NOUVEAU COUP DE FORCE DES VETERINAIRES.
16 avril : Encore sous le charme de la formidable novillada de GARLIN
j'ai longuement hésité à suivre la retransmission de la corrida de SEVILLE.
Je craignais de retomber brutalement de mon nuage mais la tentation était
trop grande avec le cartel proposé, superbe sur le papier. J'aurais mieux
fait de m'abstenir !!
Première déception, pas de toros de Manolo GONZALEZ,
sûrement l'élevage le plus en vue l'an passé. Tout cela parce que Messieurs
les vétérinaires ont encore fait du zèle. Pour défaut de trapio, ils ont
refusé la moitié du lot. Le ganadero qui a autant de tempérament que ses
toros, a refusé de ne voir lidier qu'un demi-lot et a rembarqué tout son
monde à la finca. Quand on connaît cette ganaderia on a du mal à imaginer
qu'un lot préparé pour la feria de SEVILLA puisse manquer de trapio. Enfin
on ne peut rien dire faute d'avoir vu l'ensemble du lot proposé. Mais
quand même.... Par contre il y a beaucoup à redire sur le bétail retenu
et qu'on a pu voir en piste. On peut vraiment avoir des doutes sur l'appréciation
du trapio de la part des vétérinaires.
Le lot composé de 3 élevages différents n'était
vraiment pas un modèle du genre. Vilains de type la plupart, irréguliers
de présentation et des cornes douteuses pour le 5ème. A la place des vétérinaires
je ne serais pas fier !!
On peut dire qu'ils ont carrément fichu une corrida
en l'air car ils ont proposé à des artistes de premier plan une matière
première indigne de cette plaza.
Pour corser le tout Paco OJEDA qui jouait une
carte importante dans son come-back a déclaré forfait par le biais d'un
certificat médical faisant état d'une lésion à un doigt. La veille il
a coupé une oreille dans les arènes de HERRERA DEL DUQUE dans la province
de BADAJOZ. Alors blessure réelle ou diplomatique ?? le mystère reste
entier. Il serait bon de savoir si la décision a été prise avant ou après
le changement des toros de Manolo GONZALEZ.....
Juste récompense de ses prestations précédentes,
le poste est revenu au triomphateur pour l'heure de la feria, Eduardo
DAVILA MIURA. Comme en tauromachie la loi des séries existe aussi, il
a hérité du moins mauvais lot et a su en profiter pour se mettre en évidence.
Comme si dans un repas on avait réservé les meilleurs morceaux pour l'invité
surprise. Quant aux vétérinaires, il m'étonnerait fort qu'ils trouvent
baucoup de monde pour leur payer un verre de fino !
SEVILLE : 15/04/2002. 2 toros de José MIGUEL ARROYO (1er -5ème)
décastés et de jeu pitoyable. 2 toros d'OSBORNE (2ème - 4ème)dépourvus
de race et sans intérêt. 2 toros de Martin ARRANZ (3ème et 6ème) mansos
avec un fond de noblesse.
JOSELITO
: Silence - Silence. Vraiment pas gâté par son lot, JOSELITO a dû se contenter
d'un joli quite en chicuelinas à son premier, d'une larga à genoux et
de bonnes passes de réception à la cape au 4ème. c'était aussi frustrant
pour lui que pour le public et les téléspectateurs.
Enrique
PONCE : Silence -Silence : Même constat que pour JOSELITO. Quand on
sait les miracles que peut réaliser ce prestidigitateur des ruedos qui
sait "inventer" des toros comme en ARLES dernièrement, il est
clair qu'il n'y avait rien à des tirer des carnes qu'il a affrontées.
DAVILA
MIURA : Ovation - 1 oreille. Moins mal servi que ses collègues, Eduardo
a su saisir l'opportunité pour démontrer sa bonne forme actuelle. Avec
une muleta basse il a bien embarqué ses 2 toros dans des faenas bien construites.
Il a été à 2 doigts de signer un nouveau triomphe. 2 pinchazos à son premier
l'ont privé d'un trophée. Cette feria est très positive pour lui. A ce
jour il a coupé à lui seul 3 des 4 oreilles concédées dans cette feria.
Aujourd'hui nouveau cartel prestigieux: toros de PARLADE pour ORTEGA CANO,
Enrique PONCE, Manuel CABALLERO.
Corrida retransmise
en direct sur La 1ère chaîne espagnole à 18h30.
Suerte a todos !
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DE CI PAR
LA ...
Réunir dans un même cartel JOSELITO, ENRIQUE PONCE, JOSE TOMAS, EL JULI
constitue à n'en point douter le rêve secret
de tout organisateur. Celui de LEON a réussi ce gros coup. Pour l'inauguration
des arènes de LEON, les 4 mousquetaires seront au paseo le 23 juin prochain.
Ils affronteront 4 toros de Domingo HERNANDEZ et 4 toros de ZALDUENDO.
Pratiquement tous
les toreros y ont droit un jour. Dimanche VICTOR PUERTO a entendu sonner
les 3 avis dans les arènes d'ALCOY. Son premier toro de NAZARIO IBANEZ
a dû être puntillé en piste.
Le jeune torero
d'ALBACETE, Javier PEREA qu'on a eu l'occasion de voir à maintes reprises
dans les novilladas non piquées de la région a fait ses débuts avec picadors
dimanche à CIEZA. il a coupé 3 oreilles.
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SEVILLE
: UNE TARDE ACCIDENTEE
17 avril : Dans le mundillo taurin on appréhende
particulièrement le mardi 13, l'équivalent de notre vendredi 13. A priori
pas de problème hier puisque nous étions le 16 avril. Oui mais... c'était
mardi et... le 13ème rendez-vous de l'abono sevillan ! Hasard ou fatalité
cette corrida a été marquée par la poisse de bout en bout. 2 toreros et
2 toros blessés dans la même tarde, cela fait beaucoup et la superstition
du mardi 13 ne va pas s'estomper de sitôt.
Le ton a
été donné d'entrée de corrida avec un manso impossible à fixer à la cape
et à la pique. La présidence a sorti le mouchoir rouge pour condamner
le bicho aux banderilles noires, suprême déshonneur pour la casa DOMECQ
qui, reconnaissons-le a rarement connu cet affront. C'était déjà un signe...
Désireux d'effacer
la piètre prestation de l'avant-veille ORTEGA CANO a fait un gros
effort pour toréer avec un certain mérite ce fuyard. A la sortie d'une
série, il a alors fait une erreur de débutant, se retourner en perdant
la tête du toro. Sanction immédiate et grosse voltereta. Malgré la douleur
il est resté en piste pour liquider son adversaire avant de passer à l'infirmerie
avec une fracture du coude gauche. Cela commençait mal !
Au second
Enrique Ponce a détendu l'atmosphère avec son toreo coulé. Dès le début
de faena il s'est relâché. A peine les premiers olé ont-ils fusé que le
toro s'est arrêté dans sa charge et a cueilli le matador qui est resté
de longues secondes en fâcheuse posture. En serrant les dents le Maestro
PONCE a donné une leçon de pundonor en reprenant sa faena ponctuée
d'une grande estocade. Sous l'ovation il a regagné l'infirmerie où il
a été opéré d'une cornada importante à la face postérieure de la jambe
gauche avec trajectoire ascendante de 30 cms qui a failli traverser la
cuisse. A ce moment précis beaucoup ont dû se demander jusqu'où irait
cette scoumoune. Satané mardi et satané 13ème spectacle !!
Le 3ème homme
du cartel, Manuel CABALLERO a dû s'envoyer les 4 toros restants.
Arme à double tranchant surtout dans une arène aussi importante. Si la
réussite est au rendez-vous, la répercussion sera immense, dans le cas
contraire le standing en prend un sacré coup. Mais voilà la guigne n'a
pas épargné non plus l'Albaceteno. Deux de ses toros ont manqué de race
et ne lui ont laissé aucune option de triomphe. Heureusement les 2 autres
étaient animés des meilleures dispositions et offraient sur un plateau
les clés de "la porte du prince". C'était sans compter sur cette
fichue poisse. CABALLERO a vu ses deux faenas stoppées brutalement, et
bizarrement pour la même raison. Ses 2 toros se sont cassé la patte avant
gauche !! Comme toute récompense il n'a pu obtenir qu'une seule oreille.
Adieu Porte du prince, triomphe et sunlights....
Après toutes
ces mésaventures, allez donc essayer de convaincre les professionnels
de la tauromachie qu'il ne faut pas croire à ces bêtises de mardi 13.....
Au-delà de
ces considérations cette corrida a démontré une nouvelle fois que les
matadors sont bien des êtres à part. ORTEGA CANO est ENRIQUE PONCE en
ont apporté la démonstration, l'un avec une fracture du coude, l'autre
avec une cornada de 30 cms dans la cuisse. Ils n'ont eu qu'une idée en
tête, reprendre le combat et en finir dignement. Aucun des deux n'a voulu
se réfugier sous la douleur pour s'éclipser.
Ils auraient
pu le faire sans que personne ne trouve à redire. Tous deux sont riches,
n'ont plus besoin de toréer pour vivre. Il y a autre chose de plus fort,
la passion tout simplement. Il ne faut jamais l'oublier et toujours garder
du respect pour ces hommes hors du commun.
SEVILLE
: 16/04/2002. 13ème d'abono. 5 toros de PARLADE, le 4ème de Juan PEDRO
DOMECQ
José ORTEGA
CANO : grande ovation.
Enrique
PONCE : grande ovation.
Manuel
CABALLERO : Silence - 1 oreille - Applaudissements - Ovation
SEVILLE en matinée
: corrida de rejon
3 toros de MURUBE - 3 BENITEZ CUBERO
Fermin
BOHORQUEZ : Silence - Ovation
Pablo
HERMOSO DE MENDOZA : 2 oreilles - vuelta
Diego
VENTURA : Vuelta - Ovation
Grande émotion au 5ème toro
avec la dernière prestation à SEVILLE du fameux cheval CAGANCHO auquel
Pablo HERMOSO DE MENDOZA a coupé de façon symbolique la coleta. Une grande
page du rejoneo se tourne. Le cavalier navarrais a raté de peu la porte
du prince par la faute du descabello à son second. Le jeune Diego VENTURA
a enthousiasmé les gradins mais a échoué à la mort. Fermin BOHORQUEZ est
resté sur une note sobre.
Cet après-midi Victor PUERTO, José TOMAS et Miguel ABELLAN vont en découdre
avec les Juan Pedro DOMECQ. José TOMAS sera très attendu. Il ne pourra
se contenter d'une prestation moyenne....
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VIVE
GARLIN
18 avril : A l'issue de la 14ème corrida de la feria de SEVILLE, je ne
peux m'empêcher d'avoir une pensée pour les abonnés de la Maestranza ainsi
qu'un sentiment de compassion. Encore une fois ils ont dû supporter un
spectacle d'une grande fadeur. J'imagine sans peine le bonheur qu'ils
pourraient éprouver s'ils avaient la chance de voir la novillada qui s'est
déroulée dimanche dernier à GARLIN. Après une longue traversée du désert
de 14 jours, ce serait de la folie. Tout simplement car tout change lorsque
la caste est en piste. La différence est frappante. Dimanche à GARLIN
il fallait éviter les gestes brusques, les mouvements des étoffes, les
déplacements car les novillos fonçaient sur tout ce qui bougeait. A SEVILLE,
c'est tout le contraire avec des toros distraits et sans gaz.
J'espère que les
petits veinards présents dimanche à GARLIN mesurent leur chance. De quoi
faire saliver les abonnés de SEVILLE.
Hier encore
la déception était au rendez-vous. La matière première a encore fait défaut.
Les toros de JUAN PEDRO DOMECQ bien dans le type ont donné peu de jeu.
Victor PUERTO qui réussit habituellement dans ces arènes n'a pas
renforcé son cartel. Son premier faible et sans transmission ne l'a pas
aidé. Par contre on se demande encore pourquoi il a brindé son 4ème au
public devant lequel il a rendu copie blanche. soit il s'est trompé sur
l'analyse du toro, soit il n'a pas trouvé la force de justifier son brindis.
Dans les deux cas c'est grave.
Pour José
TOMAS ce n'est plus le beau temps fixe sur SEVILLE où l'an passé à
pareille époque on l'encensait. Pas une vuelta en 3 contrats à la présente
feria. Il lui faudra de nouveau conquérir ce public qui a attendu en vain.
On a pensé un moment que le 5ème jabonero allait l'aider à composer sa
faena. Par malchance il s'est blessé à la patte gauche comme ses 2 frères
hier. José TOMAS devra attendre MADRID pour rebondir. Du moins on l'espère.
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Miguel
ABELLAN n'a pas la même pression. il semble aimer les grands rendez-vous
où il aime se donner à fond. A 2 reprises il est allé se planter à genoux
pour accueillir ses toros à la sortie du toril. Geste suicidaire certes,
mais aussi la démonstration d'un torero qui se donne entièrement. outre
ces deux morceaux de bravoure il a dessiné la seule faena de l'après-midi
au 3ème de charge fixe malgré une tête haute. On regrettera pour lui que
l'épée l'ait privé d'un trophée mérité. au 6ème son toro s'est éteint
trop vite et ne lui a pas permis de briller.
Décidément les jours passent et se ressemblent en cette feria de SEVILLE.
SEVILLE : 17/04/2002
Toros de JUAN PEDRO DOMECQ
VICTOR
PUERTO : Ovation - Silence
José TOMAS
: Applaudissements - Silence
Miguel
ABELLAN : Vuelta - Ovation.
Cet après-midi place aux toros de José LUIS MARCA. Face à eux RIVERA ORDONEZ,
EL JULI, Rafael de JULIA.
On n'ose plus y
croire. Mais sait-on jamais.....
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BONJOUR
TRISTESSE
19 avril : Un seul mot pour qualifier la 15ème corrida du cycle Sevillan
: Affligeant. Décidément cette feria s'enfonce dans la médiocrité chaque
jour davantage. Hier ce fut le plus grand fiasco. Cela tourne au supplice
pour les spectateurs dans les gradins. Encore une fois on a eu droit à
un défilé d'animaux sans race, sans combativité, distraits et mansos.
Pas une once d'émotion, pas un souffle d'agressivité au bon sens du terme,
bref aucun intérêt. Le prétentieux et arrogant José LUIS MARCA, propriétaire
des toros (si on peut les appeler ainsi) a pris une sacrée claque....
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle est
méritée. Avec ses confrères présents dans cette feria ils peuvent mesurer
l'étendue des dégâts. Tout cela parce qu'on a trop joué avec la caste,
qu'on a laissé de côté la vraie bravoure. Condition sine qua non pour
répondre à une poignée de personnes qui ont la main mise sur la tauromachie.
C'est le cercle vicieux. Pour vendre ses toros il faut qu'ils plaisent
aux figuras. Pour plaire aux figuras ils faut qu'ils soient nobles et
sans agressivité. En cautionnant cette pratique la plupart des ganaderos
se retrouvent aujourd'hui victimes de leur alchimie. La caste est partie
et on s'ennuie dans les arènes. Il est temps de tirer la sonnette d'alarme
sinon les arènes vont se vider.
A l'évidence personne
ne peut trouver son compte dans cette parodie de corrida comme on en voit
non seulement à SEVILLE depuis le début de la feria mais comme ce fut
le cas également à CASTELLON et VALENCE.
Cela devient
urgent et vital : il faut mettre en place le plan ORSEC. En priorité les
ganaderos doivent réinjecter la caste qui fait cruellement défaut, les
toreros doivent s'inspirer des générations passées. Dans un passé pas
si éloigné les Figuras se mesuraient à tous les élevages, ne boudaient
pas les ganaderias réputées dures. De nos jours seuls Enrique PONCE et
EL JULI montrent l'exemple. Que les autres emboîtent le pas et que les
apoderados cessent leurs chantages auprès des organisateurs et qu'ils
prennent conscience qu'ils sont en train de tuer la poule aux oeufs d'or.
La patience de l'aficionado a ses limites. Hier par exemple à SEVILLE
les coussins ont de nouveau jonché le ruedo à la fin de la corrida.
Voila c'est
dit ! Cela fait plaisir de vider son sac !!!!
Pour en revenir
à la corrida d'hier vous aurez compris qu'il y a peu de commentaires à
faire. SEVILLE était encore plus loin de GARLIN !!!
Ce fut pitoyable
et désolant. on ne veut plus voir de telle Marcarade..
Pour les
toreros ce ne fut pas non plus la fête.
Francisco
RIVERA ORDONEZ a apporté les rares moments d'intérêt en recevant le
premier a puerta gayola et en faisant un gros effort au 4ème, un toro
aux réactions bizarres, incertaines et violentes. Beaucoup de mérite donc
de sa part d'avoir voulu se confier malgré la menace permanente. Cela
lui a valu la seule ovation de la tarde.
Pour une
fois EL JULI a été condamné au strict minimum. Rien à espérer du
second un bœuf de 599 kilos ( que barbardidad!) ni du 5ème manso. Visiblement
il était déçu car il lui tient à cœur de conquérir définitivement ce public
qui le bat encore froid. Mais sans toro...
Quant à Rafael
de JULIA sa présentation à la Maestranza aura été par la force des
choses discrètes. Comme tout jeune matador il avait dû rêver de se trouver
dans cette arène. Dans ses rêves les toros devaient être bien différents...
SEVILLE : 18/04/2202.
6 toros de José
LUIS MARCA, mansos et dépourvus de race.
Francisco
RIVERA ORDONEZ : Silence - Ovation
EL JULI
: Silence - Silence
Rafael
DE JULIA : Applaudissements -Silence
Quelques nouvelles
des blessés. José ORTEGA CANO a été opéré à la clinique RIBER de MADRID
par le Docteur DEL CORRAL. Tout s'est bien passé et logiquement il devrait
être rétabli et prêt à toréer dans un mois. De son côté Enrique PONCE
a été opéré à la clinique SAGRADO CORAZON de SEVILLE. Il devrait reprendre
le chemin des arènes dans 25 jours.
Aujourd'hui au
cartel : toros de GUARDIOLA pour Juan José PADILLA - EL CORDOBES - EL
CALIFA.
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|
SEVILLE : TOUJOURS PAS LA
JOIE....
Et une de plus ! La Maestranza a une nouvelle fois sombré dans
l'ennui.
L'encaste n'était plus le même, pas de sang DOMECQ mais les
pensionnaires de la famille GUARDIOLA. On n'a pas échappé
à la médiocrité ambiante. Le bétail a donné
un jeu décevant et bien entendu les toreros nn'ont pu s'exprimer.
Un scenario bien connu dans cette édition 2002 de la feria de SEVILLE,
sûrement la plus pauvre et décevante qu'on ait connue. Même
les GUARDIOLA sont dans le bache. Les aficionados qui ont toujours eu
un faible pour cette famille auront un pincement un coeur. On se doutait
que le départ à la retraite du fameux mayoral Luis SAAVEDRA
serait un coup dur, mais pas à ce point.
De ce spectacle indigeste les spectateurs ne retiendront pratiquement
rien : La décision de Manuel DIAZ, EL CORDOBES qui a fait preuve
de beaucoup de ganas mais aussi les 3 volteretas dont il est sorti indemne
par miracle. De Juan José PADILLA l'incontournable réception
a Puerta gayola et ses poses de banderilles. Après rideau par la
faute du bétail.
EL CALIFA ne laissera vraisemblablement aucun souvenir de sa présentation
à SEVILLE. Pas à l'aise devant le violent et dangereux 3ème,
il a montré ses limites devant le 6ème abordable.
A la fin de la corrida les coussins ont volé dans le ruedo....
Comment ne pas comprendre le ras le bol d'un public dépité.
On espère pour eux un changement radical cet après-midi
de par la présence des toros de CEBADA GAGO, un élevage
redouté pour sa caste. A condition qu'elle ne soit pas indigeste
comme cela arrivre très souvent depuis quelques temps....
Face à eux on trouvera Fernando CEPEDA, Pepin LIRIA et Javier CASTANO.
SEVILLE 19/04/2002. 4 GUARDIOLA FANTONI. 2 GUARDIOLA DOMINGUEZ
(1-3)
EL CORDOBES : Ovation - Applaudissements
Juan José PADILLA : Silence - Silence
EL CALIFA : Silence - Silence
Quelques nouvelles des blessés : Enrique PONCE se porte bien.
Il pense pouvoir reprendre le 9 Mai prochain à JEREZ.
Francisoco RIVERA ORDONEZ a reçu un coup violent sur la jambe
gauche lorsqu'il a reçu son premier toro à la sortie des
chiqueros. Les médecins lui ont recommandé 10 jours de repos.
Il ne participera pas au festival de GRENADE cet après-midi ni
à la corrida de demain à CACERES.
****************************
Loin dela morosité andalouse, le cercle taurin Montois a offert
une excellente soirée hier dans son local si accueillant. Fernando
CRUZ le grand espoir de la tauromachie et son apoderado Olivier MAGESTE
ont passionné l'auditoire nombreux. Ce tandem "romantique"
qui dénote dans ce milieu pollué par les copinages et l'argent
va de l'avant avec une foi immense. Plus qu'un apoderado traditionnel
Olivier est avant tout un grand frère, un ami qui sait faire fructifier
la formidable force de caractère et le talent de Fernando. Le torero
lui s'est dévoilé avec beaucoup de naturel. On a appris
à connaître l'homme tout aussi séduisant que le novillero.
Fernando sera à n'en point douter la coqueluche du sud-ouest qui
l'a découvert en novillada sans picador l'an passé. Ce garçon
a du talent et toutes les qualités pour percer. Hier il participait
à sa première conférence. Il a triomphé avec
autant d'aisance que dans le ruedo.
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AUX
LARMES, CITOYENS…
21 Avril : Ayyyy ! Qu’on est bien, en vacances !
D’autres lieux, d’autres gens, d’autres regards… De plus, partir
en sachant que vous aurez l’information qu’il faut, jour après
jour… Impeccable ! Je vous avais dit qu’Hervé Touya était un
« tout bon ! ». A lui tous mes remerciements, sans lui
pardonner toutefois les mots de « maestro », « unique »,
« irremplaçable », qui ouvrirent sa chronique du 13 Mai. Ceci
n’est ni vrai, ni mérité. Asi que… Seuls, les toreros méritent le
nom de « Maestro », et encore… pas tous !
Quant à unique…bref ! On essaie d’être « différent »,
tout en étant aficionado avant tout, et… humain, ce qui implique les
enthousiasmes, mais aussi les rages que tout homme peut ressentir, devant
le formidable film de la Vie.
Une semaine dehors… mais pas « en dehors
de tout ! »… La curiosité, la soif de découvrir et
d’apprendre… un coup de soleil, par-ci ! Un verre de rosé, par-là !
Et des rencontres…
Ces rencontres : Des pêcheurs de Cambrills,
qui, tous les soirs, vers 16 heures, font la course pour arriver au port,
et débarquer, les premiers, le fruit coloré de leur journée de travail
sur la belle bleue… à Paco Navarro, ce jeune artiste qui fait des
prodiges d’adresse et d’humour, avec ses oiseaux des îles, au parc
d’attraction de Portaventura. A voir et à revoir ! La Catalogne et
la Costa Dorada… Muy bonito !
Et puis… le kiosque à journaux, tous les
matins ! Incorrigible !
La Presse… le sourire et la rogne ! Le
haut le cœur en lisant ce qui s’est passé, à Jenine ! On ne peut
pardonner cela, quelles qu’en soient les raisons… Le sourire en coin,
avec le Venezuela ! Z’ont l’air fin, ceux qui croyaient « le
tyran » à bas. Que vont ils lui dire, maintenant qu’il est remonté
« en haut » ? Enfin… beaucoup de sang… et un peu de
ketch up, aussi !
Ah ! au fait… N’oubliez pas... « Citoyens » !
Nous votons, aujourd’hui ! Alors, bien avant de lire cette
introduction à une nouvelle page d’Aficion, j’espère que vous aurez
rempli votre devoir… et votre droit !
Votez… ce que vous voulez ! Mais,
allez voter ! Vous avez le choix, paraît il !
Et puis, la presse surtout, pour une page… celle des toros ! Et là…
les bras vous en tombent : Señores ! Si on continue ainsi, dans
dix ans, il n’y aura plus de corridas ! Certains s’en réjouiront…
et nous aussi, peut-être, mais pas pour les mêmes raisons…
La Feria de Séville 2002 est un véritable désastre
ganadero. Pendant 17 jours, le public a vu un impressionnant défilé de
toros, dits « de combat », soigneusement choisis, imposés par
les figuras qui ont été incapables, par la suite d’être « medio
bien »… pegando trapazos, d’un air désabusé. Une honte totale !
Après Castellon, Valencia, Séville… elles iront voir si, à Madrid !
Et si ce n’est pas à Madrid, ce sera, peut-être à Miami Playa… Que
verguenza !
Feria désastreuse, où la presse du cœur tient
plus de place que la « taurina »… Ortega Cano, ridicule,
sans honte, porté aux nues pour s’être fait bousculer, par sa faute…
Le toro était banderillé de noir ! Vous rendez vous compte ?
Un monstre terrible, assoiffé de sang, bondissant sur tous ce qui bouge,
mettant tout en charpie… Et, devant, le fier torero qui, réunissant son
courage et sa technique, réussit à le faire passer, succombant seulement
au dernier hachazo, meurtrier… Ca… c’est dans la presse du cœur ! De fait, le toro était un manso fuyard, sans aucun danger à
la muleta, qui passait et repassait, sans un coup de tête… permettant
à monsieur Cano de faire le beau. La seule chose… « ne pas lui
perdre la tête » ! Et dans son autosatisfaction sirupeuse,
Monsieur Cano se permit une virevolte, en fin de passe, qui se termina…
en vol plané ! Heureusement, peu de gravité, mais un coude fracturé
qui vient à point pour justifier une retraite méritée et que l’on
souhaite « honorable »… Mais ça ?
Autrement dramatique fut la cogida de Ponce !
A priori, le seul à ne pas s’être aperçu que le toro « le habia
calado », fut le commentateur vedette et exclusif « Tele/Radio »,
qui continua ses balivernes, tandis que le torero faisait face, avec
« seulement » une ouverture de 35 cms de long dans la cuisse
gauche…
Pour le reste… Vaya un desastre ! Les monosabios ramassent les
coussins à la pelle et le public ne supporte plus… l’espace d’un
instant. Mais… un verre de Fino et une sévillana bien tournée, et çà
repart.
De quoi faudra t’il se souvenir ? De
Ferrera et Fandi ? d’Antonio Barrera ? Assurément.
Faudra t’il se souvenir des Figuras ?
Vraiment pas ! Jose Tomas a coulé, corps et biens ! Joselito
somnole dans son coin ! Finito est passé ! Seul, le Juli a fait
un effort de titan…
Faudra t’il se souvenir des oreilles coupées ?
Partiellement ! Imaginez : 7 en 17 jours : Une pour De Mora,
qui est vraiment « autre », à Séville. Une pour Caballero,
qui a été bien, seul avec les quatre Domecq, dont deux s’abîmèrent
en piste. Une, impressionnante, pour El Juli, « qui ne rentre »
toujours pas, à Séville. Une, archi méritée, pour la prestation
d’ensemble de Pepin Liria, hier, devant les Cebada… Reste Davila Miura,
avec trois trophées à lui seul. Bien, mais au dessous d’un grand toro
de Don Alvaro, il a été répété pour remplacer Ojeda qui a signé là
son arrêt de temporada (personne n’est dupe) … Sans génie, mais
propre et le moral au beau fixe, Eduardo davila Miura coupe un nouveau
cartilage, et devient le triomphateur du cycle ! Un triomphateur…
par défaut, comme on dit chez Windows ! A moins que l’on assiste
à une Miurada du style 1970, où les trois toreros étaient sortis par la
Porte du Prince… cela s’arrêtera là ! Un désastre !
Reste Séville ! Reste la Meastranza…
Mais, pour une fois, c’est vraiment trop peu !
Ah, si… Reste un moment formidable ! Reste le souvenir... d’un
baiser !
Bon, vous voilà avec l’œil coquin ! Non,
Non… on ne parlera pas de Carmina Ordoñez ! Un baiser de
tendresse, de reconnaissance, d’émotion totale : Celui de Pablo
Hermoso de Mendoza, sur les naseaux de
« Cagancho », son génial cheval-torero, qui « se
coupait la coleta », à la Maestranza ! « Ce bisou-là »,
je crois que des milliers d’aficionados « se le sont partagé »…
La corrida de Cebada allait elle « remonter la feria » ?
Non, parce qu’elle est tombée trop bas. Mais pour le moins, elle
fut un combat, et permit de confirmer trois choses : Cepeda n’est
pas un torero lidiador, ni un guerrier (Mais cela, on le savait !) ;
Pepin Liria est un « monstre » qu’il faut voir, à Séville ;
Javier Castaño est… un véritable désastre. Quant aux Cebadas… ils
n’ont pas eu le trapio habituel, mais « la présence » et
les idées…oh que oui !
20
Avril – SEVILLA – 14ème corrida de Feria – Llenazo – Grand
beau, avec un peu de vent.
Corrida de Cebada Gago, irrégulièrement présentée,
mais sérieuse et compliquée. A la bascule : 539, 480, 479, 512,
556, 510 kgs). A la pique, rien de trop spécial, si ce n’est la carioca
automatique, tolérée, presque applaudie. Au moral, tous présentèrent
les conditions du toro de combat, qu’il faut lidier et dominer. « Poder
con él ! ». Un toro vraiment impossible : le dernier.
Dangereux : le premier, et le deuxième qui le devint. Grand toro, le
troisième « Zurito », qui signa la fin «définitive »
de Javier Castaño. Toro que « d’autres » auraient toréé :
le quatrième. Reste le cinquième, pas si bon que cela, mais qui tomba
entre les mains d’un titan, appelé Pepin Liria.. En un mot, corrida intéressante,
voir passionnante, car les toros étaient « des toros », et
les toreros… des toreros, quel que soit le résultat de leur prestation.
Fernando Cepeda (Silence – Division) a
été désastreux, car sans sitio ni force de caractère devant de telles
bêtes. Le premier lui mit une colada terrible au premier derechazo.
« Apaga y vamonos ! » Quant au quatrième, il ne sut par
quel bout le prendre, alors que le toro aurait servi… avec une muleta
plus « puissante ».
Pepin Liria (Grande Ovation – Oreille) mérite
un sacré coup de sombrero andalou ! Ce n’est pas un styliste, mais
ce qu’il donne à Séville, est d’une grande toreria, faite de valeur,
de technique, de pundonor… et presque, d’élégance. Portagayola à
genoux, pour recevoir son premier qui galope large dans une réception
monumentale au capote : delantales, chicuelinas au cordeau, demie à
genoux et rebolera finale. Y olé, los valientes ! Mise en suerte
millimétrée, pas de quite, mais une deuxième approche au piquero, en
deux capotazos très fermes et limpios. « La tête »
fonctionne bien ! Le quite de Castaño a t’il contribuer à faire
changer le toro ? Personne ne peut l’assurer. |
 |
Mais… Changement de
comportement aux banderilles : le toro devient court, et « regarde »
beaucoup. Gros début de faena, par doblones et trincherazo appuyés, clos
d’un gros pecho. Deux séries de droite, fermes, puissantes, et double
pecho. Liria passe à main gauche et, sur la première naturelle, le toro
lui saute à la gorge. Huuyyy ! Sans se décontenancer, le torero va,
par trois fois, citer à la naturelle, sans rectifier, sans s’aider de
l’épée, qu’il garde derrière la hanche… Et trois fois, le toro va
le mettre en danger. Le public est en admiration et applaudit à tout
rompre, tant de vaillance. Liria revient à droite pour une série moins
évidente. Toute la plaza pousse derrière l’épée, et se fait mal dans
un gros pinchazo. Oooh ! Liria repart en force, pour une entière qui
tombera un peu bas. Adieu oreille, adieu même Vuelta ! Grosse
ovation, saluée du tiers, muy torero !
Y olé, Sevilla.
On attendait le cinquième. Et Liria, une fois de
plus, s’en alla le recevoir, à genoux face au toril. Portagayola limpia,
mais un toro sardo qui va le serrer et l’amener contre les barrière.
Demie terrible, en regardant le public, et remate torero. Ouf ! Le
toro est puissant, se retourne très vite. Le muletero va le réduire,
dans un début par le bas, très ferme. Faena essentiellement droitière,
par muletazos très appuyés, mais basse, mais en faisant attention de
vite se retires en fin de passe, prévenant ainsi le retour très sec du
toro. Faena de vaillant, vibrante, close d’une grosse épée, en
rentrant comme un fou. Oreille totale, pour une actuacion de « vrai
torero d’or »…en non de pailettes !
Javier Castaño (Pitos – Silence)
a été mal, sans idée, sans recours, presque sans courage. A t’il gâché,
en partie, le deuxième, dans un quite maladroit ? Nul ne peut le
jurer, mais… Par contre, il laisse passer le « Zurito »,
troisième toro, et cela, bien peut le lui pardonneront. Faena de 70
passes, sans âme, totalement à côté du sujet… loin, très loin !
Derechazos liés, mais décousus, sans élégance, fuera de cacho. Des
pechos lointains que le public conspua. Catastrophe ! Vilain pinchazo
et une entière forte. Ouf ! Le cauchemar est fini ! Il eut le mérite
d’abattre vite le garbanzo sixième. Le reste du temps : regard
vide, paroles vides… le vide !
Ce Dimanche 21… Corrida de Rejoneo, ce midi et ce soir : La ultima !
Corrida de Miura (deux ont été refusés par les vétérinaires, car s’étant
abîmé les cornes) pour Zotoluco, Juan Jose Padilla et Oscar Higares. |
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DE LA…
PAR CI…
21 Avril : Le jeune matador salmantino Andres Sanchez (qu’on
appelait « Andresin ») a reçu un terrible coup, vendredi, par
une becerra de Sanchez Cobaleda.
Au début, n’a pas fait attention. Un coup de
plus… Un peu étourdi, la jambe douloureuse, il continua la tienta,
suivant notamment, les évolutions de son collègue, Juan Diego. Rentré
chez lui, il fut pris de terribles douleurs et partit à l’hôpital où
il fut mis en observation, sous calmants. La douleur devenant intolérable,
Andres Sanchez fut amené au bloc opératoire, où, sous anesthésie
locale, on ouvrit… pour voir ! On a vu. A l’intérieur, sans
rompre la peau, le choc avait fait littéralement « exploser »
les muscles de la cuisse, provoquant la douleur que l’on devine. Cornada
« peu glorieuse » pour les chroniques, et pourtant, la plus
grave des cinq qu’eut à souffrir le diestro de Salamanca, qui va mieux,
ce dimanche.
Enrique
Ponce a quitté la clinique, hier. Quelques jours de repos et de
soleil, en sa Finca de Jaen, et jeudi, on lui retire les points. Ponce
pense réapparaître en plaza de Jerez, le 9 Mai. Décidément, le torero
de Chiva n’a pas de chance avec Séville. Certes, il a ouvert, une fois,
la Porte du Principe, un soir de septembre… mais, malgré que tous lui
reconnaissent la qualité de son toreo… on peut dire qu’il n’est pas
tout à fait « rentré », à Séville.
Cela dit, reste le geste de continuer à toréer,
avec la cornada, ; reste le geste d’aller donner un abrazo à
Caballero, en s’excusant de le laisser seul ; et le geste de
marcher seul vers l’infirmerie, rassurant tout le monde, y compris son
ami Litri, qui le savait blessé. « Aqui paso un torero ! »…
avec 35 cms de cornada dans la cuisse !
Ce
dimanche, Jose Tomas doit faire des étincelles : Il est à
Barcelone, sa plaza ! Les toros seront du Capea, c’est à dire,
noblotes et faibles. Les copains seront Joselito (tranquille !) et
Morante, (qui réapparaîtra, après son appendicectomie)… C’est dire
que beaucoup de choses iront en sa faveur. S’il ne triomphe pas là…
Hier,
samedi 20 Avril, Francisco Javier Corpas a pris l’alternative, en plaza
d’Almendralejo. Les toros de Sanchez Arjona ont permis le succès
des toreros, à part le premier. Le nouveau matador a coupé les deux
oreilles du dernier, toréant avec grande qualité. Finito a fait ce
qu’il fallait pour couper deux trophées au deuxième, mais sa faena au
quatrième fut la meilleure de la tarde, hélas mal rematée à l’épée
– El Juli obtint deux oreilles du troisième et se fit prendre, sans
trop de bobo, en banderillant le cinquième.
Un
quart de plaza, seulement, pour la novillada de Zaragoza. « Cartel
de lujo », pourtant…Les novillos de Jose Vazquez n’ont pas donné
le jeu escompté. Ovations pour Salvador Vega, Vuelta et oreille pour
Cesar Jimenez, qui se fit méchamment secouer par le deuxième (on attend
le résultat des examens radio, du côté cervicales). Oreille et ovation,
pour Ivan Garcia, qui tire son épingle du jeu… Cet après midi, la mini
feria continue… avec quelle entrée ? Pourtant, toros de Fuente
Ymbro, pour Alfonso Romero, Jesus Millan et Paulita. |
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« Y
AHORA… QUE ? »
22 Avril : « Il est cinq heures… Paris s’éveille ! »…
et les autres aussi ! A l’horizon pointe un soleil
qui n’a rien d’Austerlitz. La France a voté, et la Feria de Séville
s’est terminée… Dans les deux cas… c’est un désastre.
On est trop libre, ici, pour ne pas donner un
avis sur ce qui s’est passé, hier, dans l’hexagone… Lisez donc la
chronique précédente. Elle disait : « Allez voter… ».
Beaucoup ne l’ont pas lue… beaucoup trop ! Pues, que se aguanten !
Ce qui s’est passé hier, se voyait venir… et
ce n’est pas fini.
Quand on se dit pays de démocratie, de liberté,
on ne diabolise pas les gens, au fil des ans. On les combat politiquement,
et c’est dans la démocratie et l’efficacité que l’on contrecarre
leurs arguments excessifs. Hier soir, la haine n’était pas du côté de
monsieur Le Pen… mais bien du côté de ceux qui, spontanément ou pas,
montèrent quelques manifestations outrancières (n’a t’on pas vu,
furtivement un calicot où étaient écrits ces mots « Crève,
charogne ! ». Asi… no !). Et ce n’est pas fini…
Loin de comprendre la leçon, les politiques et
les médias, tous complices et tous coupables, continuent de « faire
les beaux et les justes », alors que, depuis des années, ils ont
laissé entrer la laideur et l’injustice !
Y aurait il, en France, 18% de fascistes ?
Allons donc… Mais, de ceux qui en ont « ras le bol » des
« On est les meilleurs et les plus beaux ! », il y en a
beaucoup plus… Donc, que la France politicarde ne se plaigne pas… et
que les Français fassent leur devoir, comme ils auraient du le faire,
hier. On ne pleure pas, après… On ne dit pas « je m’en vais ! »
A quelque niveau que l’on soit, leader politique ou simple citoyen, on
prend ses responsabilités, démocratiquement et avec respect… en
mettant un bulletin dans une urne… Mais, le « crève, charogne ! »
n’est pas digne d’un pays qui, soit-disant, prône ces trois mots
« Liberté, Egalité… Fraternité ! »… Punto !
A
Séville, la feria s’est terminée… Une feria désastreuse, où les
figures ont imposé la démagogie et le manque de verguenza torera…
La feria s’est terminée sur une Miurada où
chacun a retenu son souffle… Pendant que les figuras allaient siroter un
fino à la caseta du coin, des hommes se sont appuyés les oleadas, les
arreones, les derrotes et hachazos de deux ou trois toracos, droits venus
de l’antédiluvien… Un respeto !
Curieux : La Miurada, à Séville, est
toujours terrible ! Ailleurs cependant, elle sort avec plus de
possibilités (Voyez Pamplona). Hier, les toreros ont tous été « des
vrais hommes », et, quel que soit leur bilan, il faut les saluer.
Honneur au Zotoluco qui a du affronter le plus
dangereux des mansos, un bicharraco qui le dépassait d’une tête. Il
suffit d’aller voir les photos de Maurice Berho, dans Mundotoro.com,
pour se faire une idée de ce qu’à vécu le petit mexicain (en
particulier, à l’épée). Oscar Higares a donné ce qu’il avait, mais
aurait pu appuyer un peu plus sur l’accélérateur… Quant à Padilla,
chapeau ! Ce n’est pas un torero de notre préférence, mais il a
tout essayé, et a réussi beaucoup. Si l’épée « ne tombe pas si
bas », au troisième, on parlerait aujourd’hui d’une oreille
bien méritée, avec cape, banderilles et muleta…
Mais voilà… la France et Padilla « ont
pinché » ! Tout est à refaire…
21
Avril – SEVILLA – Dernière de Feria d’Abril 2002 – Casi lleno
– Beau temps, avec un peu de vent.
Corrida de Miura… Rien que de dire cela,
on est fixé. Six toros qui sortent de façon différente, mais qui réunissent
toutes les caractéristiques de élèves de Zahariche. Hauts, longs, ils
ne font pas leur poids (619, 580, 609, 590 et 605 kgs, pour les cinq
premiers), mais ils ont des idées souvent bien saugrenues ou franchement
assassines, comme le premier, une montagne de vrai danger, haut comme un
building, aveugle au moindre leurre, sourd au moindre toque… « Una
caja bombas ! ». Le sixième est sorti invalide, qui fut
remplacé par un Felix Hernandez Barrera (600 kgs), qui voulut jouer les
Miuras, et y parvint parfois. Dans le lot, on dira que Zotoluco toucha les
plus durs ; Higares, les plus « possibles » ; Et que
Padilla put s’exprimer, devant le troisième.
Zotoluco (Silence respectueux – Silence,
après un avis) se souviendra longtemps de « Saltarin », le
premier de la tarde, immense, haut, terrible. Il faillit lui arracher un
bras à la deuxième véronique et ne cessa de prendre plus de sentido, au
fil d’une lidia «tourmentée»… Zotoluco mit une grande demie véronique,
et s’arma de courage, muleta en main. Un tel toro d’antan, imposait un
« toreo d’antan »… Zotoluco s’en rendit compte, après
deux essais de muletazos classiques, où le toro lui sauta au visage. Du
coup, macheteo par le bas, sans se désunir et… a matar ! Et là,
ce fut Beyrouth ! Le petit mexicain, grand par le cœur, entra comme
il put, aux pas des banderilles, laissant les bouts d’épée qu’il
pouvait (Allez voir la photo de Berho, vous comprendrez !). Enfin,
tout le monde respira un grand coup, au troisième descabello, chanceux.
Face au quatrième, qui fut trop longuement piqué par Efren Acosta,
Zotoluco essaya trop longuement de donner une série complète et propre.
Il n’y parvint jamais, et le public le lui fit sentir, sans trop de méchanceté.
Un grand respect pour le Zotoluco, hier, à Séville.
Oscar Higares (Silence – Division) a
changé d’apoderado, mais pas de manières. Il donne une impression de
facilité et de peur, comme dans un perpétuel « pourrait faire
mieux ! ». Son premier venait bien au capote. Il le toréa
longuement, mais sans réel engagement. A la muleta… le toro était
compliqué, mais possible. Higares le fit passer, certes, mais ne voulut
pas vraiment, lui « rentrer dedans », et montrer qui était le
patron… Epée habile, un peu tombée, portée avec plus de facultés
physique que de bonne foi. Face au cinquième… « tres cuartos de
lo mismso ! » Sans être de grande qualité, le toro était
« jouable ». Higares se montra long, réitératif, et sans
personnalité. Le public n’apprécia que moyennement.
Juan Jose Padilla (Ovation forte –
Silence) a lidié le troisième, dès les premiers capotazos, un genoux en
terre. Il s’agissait de faire « humiliar » cet espèce
d’autobus de 609 kilos. Bien au capote. Aux banderilles, ce fut inégal,
mais le Jerezano mit tout le monde d’accord avec une paire « al
violin », limpisima… Faena amicalement brindée au Jesulin de
Ubrique, présent dans les gradins. Bien Padilla, qui débute par le bas
et va imposer des séries courtes mais puissantes, close de double pechos.
A gauche, cela se complique, mais Padilla finira par sortir quelques
bonnes droitières à un toro de plus en plus « arrêté ».
Valeur et technique, fortement applaudies par les sévillans. Hélas, l’épée
sera du genre « bajonazo » ! Patatras ! Adieu, le
succès ! Face au sixième, il se montra décidé, avec cape et
banderilles. Mais à la muleta, le Felix Hernandez dit « non ! »,
et le torero chassa les mouches, en vain.
Le matin, la corrida de Rejoneo avait été un total triomphe, les toros
de Benitez Cubero permettant aux cavaliers de donner leur mesure.
21 Avril – SEVILLA
– Corrida de Rejoneo – Lleno – Grand beau temps :
Joao Moura a été sensationnel de classe et de
précision (Oreille) – Luis Valdenebro fut le seul à connaître des
difficultés (Sifflets) – Javier Buendia faisait ses adieux. Son
travail, très campero, manquera à beaucoup (Vuelta) – Luis Domecq a été
superbe, mais… 9 descabellos ! (Silence) – Gros triomphe de Pablo
Hermoso de Mendoza, qui fait briller « les copains » de
Cagancho, qui ne sont pas manchots, eux non plus (Deux oreilles) – Andy
Cartagena, bondissant, tournoyant mais sans excès, triomphe également
(Deux oreilles). |
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MADRID
OUVRE SA PORTE. BARCELONE... NON !
22 Avril : Outre Séville, l’actualité se centrait hier sur
Barcelona, où Jose Tomas devait, en son fief catalan, rectifier les
mauvaises impressions laisser à Séville. Ce n’est que partiellement réussi.
Les Toros du Capea ont été faibles et noblones… Résultat : Mi
infirmiers, mi gladiateurs, les toreros n’ont pu s’exprimer « a
lo grande ». Le président a fait la sourde oreille à une pétition
majoritaire et Barcelone a gardé sa grande porte, fermée à double tour.
C’est du côté de Madrid que vint la « double »
grosse surprise : Les Conde de la Maza se sont bougés… et on a
ouvert la grande porte à un « modeste », qui a tout mis dans
la balance : Fernando Robleño.
Pour le reste, Zaragoza est une Aficion de
« burros », qui ne viennent pas à la plaza, même lorsque toréent
les siens. Affligeant ! Antonio Ferrera a triomphé en plaza de
Caceres, où il remplaçait Rivera Ordoñez.
Le « cachondeo » de la journée… Près
d’Almeria, un torero a pris l’alternative… à 60 ans. Bon ! On
veut bien… mais, quand même ! Il s’est coupé un monton
d’oreilles, autant qu’il s’est donné de pinchazos. Eso… Un cachondeo !
21 Avril – MADRID (Las Ventas) – Demie entrée – Beau
temps : La corrida du Conde de la Maza est sortie avec de la mobilité,
de la race et parfois du sentido. Cependant, elle a permis aux toreros de
s’exprimer, soit par la technique, soit par le courage… soit par les
deux. Curieusement, les « Condes », bien présentés, n’étaient
pas des mastodontes : 545, 558, 515, 517, 556, et 530 kgs). Madrid
« redeviendrait elle » raisonnable ?
Niño de la Taurina (Silence – Sifflets)
tentait un trop rapide « come back » à une plaza qui le vit
triompher, jadis. Il fut mal servi, mais se montra « un peu juste »,
face à un premier « topon », et un second adversaire, très
violent.
Fernando Robleño (Oreille – Oreille, un
peu protestée), mit toute la pression, et triompha au point de sortir a
hombros par la grande porte. Un quite extrêmement risqué, au deuxième
de la tarde, puis une larga pour recevoir le troisième. Le ton était
donné. Il reçut son toro, directement par derechazos, al tercio, aguanta
les fortes charges décousues du bicho, et fit grosse impression sur les
gradins. En passant « main gauche », le vaillant se fait
attraper, sans mal. Sans se regarder, Robleño se relève et met une épée
entière qui lui vaut une « grosse oreille ». Au cinquième,
on alterne le spectaculaire, le vibrant, mais aussi la fermeté et la
technique. Une épée un peu basse, fera râler quelques uns contre
l’octroi d’une nouvelle oreille, et donc, de cette première « Puerta
Grande 2002 ».
Ivan Vicente (Ovation, après un avis –
Ovation) confirmait son alternative, devant le toro « Limpiadentero »
(oh !) – N°4 – 545Kgs. On a vu en lui un torero sérieux et fin.
Très bon début de faena au toro de la cérémonie auquel il aurait pu
couper quelque bout d’oreille si son épée n’avait pas tant tardé
dans ses effets. Très bien au capote, face au sixième, compliqué.
21
Avril – BARCELONE – ¾ de Plaza – Beau temps :
La corrida du Capea, sous les deux fers habituels (cinq de Carmen
Lorenzo, et le sobrero de Pedro et Veronica), est sortie noblona mais
« faiblona »… Surcroît de poids : 550, 543, 560, 569,
562, 575 kgs). Le troisième fit une mauvaise vuelta de campana, terminant
invalide. Le plus compliqué : le quatrième. Les autres, mélange de
« je voudrais mieux charger… si j’en avais la force ! »
Joselito (Ovation, après un avis –
Ovation) fut bien avec capote et muleta, devant le premier. Curieusement,
c’est à l’épée qu’il perdit un possible trophée. Au quatrième,
« retour aux affaires courantes », et peu de fioritures devant
un toro plus puissant. Joselito ne décolle pas.
Jose Tomas (Oreille – Vuelta, après
forte pétition d’oreille – Un avis à chaque toro) a été bien, mais
sans surprendre. Gestes amples, toreo templé devant un faible,
manoletinas et estocade. Oreille. Face au cinquième, une faena de courage
et d’aguante, mais sans lié. Pinchazo, media et descabello. Le public réclame
l’oreille. Le président fait le sourd. Bronca
« de ordago ».
Morante de la Puebla (Silence –
Ovation – Un avis à chaque toro) A été un peu trop long, face au
troisième, invalide. Le sévillan a été « énorme » à la
cape, face au dernier, dont il aurait pu obtenir quelque trophée, s’il
avait mieux tué : trois pinchazos et estocade.
21
Avril – ZARAGOZA – 2ème de la San Jorge – 1/3 de
Plaza : Corrida de Fuente Ymbro. Le deuxième est remplacé par un
Jose Vazquez. "Du côté de Terraillon" : 564, 551, 585,
615, 735 et 650 kgs.
Le cinquième s’appelait « Helado » :
735 kgs. Solide et brave, s’il vous plaît ! Très bien piqué par
Francisco Plaza, et bien lidié par toute la cuadrilla de Millan, qui est
à féliciter, comme à Séville.
Alfonso Romero (Silence – Silence) , toucha le
mauvais lot et flotta.
Jesus Millan (Ovation – Oreille) se montra
torero, en début de faena au fameux cinquième. Cela se brouilla un peu,
par la suite. Mais…735 kgs !
Gaspar « Paulita » (Palmas –
Ovation) eut aussi quelques bons moments, mais ne put rien « redondear ».
21
Avril – CACERES – ¼ de Plaza : La corrida des « sustitutos » :
Rivera Ordoñez et Ortega Cano sont remplacés par Antonio Ferrera et
Davila Miura. Corrida de Sancho Davila, sans fond – Uceda Leal donne une
vuelta, au quatrième – Davila Miura est bien discret – Antonio
Ferrera sort en triomphe, après avoir coupé une oreille de chaque toro.
21
Avril – ADRA (Almeria) – Arènes pleines : Corrida mixte. Le
bétail est de Gavira. Il s’agit de faire la fête à Emilio Lopez
« Playerito », un novillero de… 60 ans, qui prend une
alternative « mûrement réfléchie ». Malgré, entre autres,
une poignée de pinchazos, le « nouveau matador » coupe quatre
oreilles et deux queues. Y viva la fiesta !
Le parrain de la cérémonie, El Fandi, coupe
trois oreilles, et le témoin, le novillero Jose Olivencia, en fait de même.
60 ans… Un respeto !
même si… |
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QUELLE
DEBACLE…
23 Avril :
Non, Non… ne comptez pas sur moi pour faire un constat « d’après
séisme » ! Ou du moins, pas de « celui-là »…
Ici, c’est de « toros » que l’on
parle. Et ici, contrairement à d’autres, on reste calme et on propose,
respectueusement…
Ici, on ne descend pas dans la rue, pour laver
quelque mauvaise conscience de ne pas avoir fait son devoir citoyen. Ici,
on n’assassine pas, dans le dos, son leader, pour pleurer et vociférer,
ensuite. Ici, on ne joue pas les démocrates à coups d’injures et de
spectaculaires « retournements de jaquettes ».
Ici, pas d’instituts de sondage qui vous démontreront
toujours par pourcentages, courbes trop peu voluptueuses, et beaux
discours… qu’ils ne se sont pas plantés, et dans les grandes largeurs !
Pas fous ! Y a encore du blé à moudre, du fric à ramasser… Ici,
pas d’analystes qui vous expliquent sérieusement le pourquoi du
comment, alors qu’ils pouffaient de rire, deux secondes avant la prise
d’antenne…
Ici, on dit « bonjour et bienvenue »
aux juifs, et on ne leur dit pas « Venez en Israël, vous y serez
plus en sécurité »… A oui ? A coups de Jénine, peut-être ?
Que cachondeo ! Le monde est devenu fou !
Ici, on est libre, et on dit : « Vous
êtes libres ! » A vous donc, d’être responsables de votre décision !
Ici, on est simples hommes et femmes de ce pays,
et on est « Aficionados »… On regarde, on s’intéresse, on
apprend… Nos coups de cœur
sont, souvent, raisonnés. Tout simplement, parce que l’on suit
l’actualité, au jour le jour, et que notre culture nous aide à être
patients et respectueux.
Cependant, quand « trop, c’est trop ! »…
alors nous avons des arguments et, pour folles qu’elles soient, nous
faisons des propositions. Nous en discutons « à deux », au
coin de notre passion, ou en groupe réduit, dans d’interminables et
amicales tertulias, au fond des peñas. Nous en parlons « à ceux
qui… », nous proposons, et… si malgré tout rien ne change, nous allons « voir
ailleurs », mais en connaissance de cause… C'est cela, la
Démocratie!
La feria de Séville, comme tout le début de la temporada, est un véritable
désastre. Celui là aussi, on le sentait venir….
Pris sous la coupe d’un « Establishment
taurin », où tout le monde est complice, le aficionados commencent
vraiment « à la trouver sévère », et risquent de remuer un
brin, sous peu. Lors de la feria, on a plusieurs fois frôlé le trouble
à l’ordre public, et les belles Sévillanes ont commencé à craindre
pour leurs falbalas bien garnis (Surtout, ne changez rien, mesdames !
Vous étiez bien les seules à avoir un réel « trapio »,
au cours de cette feria). Comme vous l’avez vu, plusieurs corridas se
sont terminées dans la confusion, la timbale revenant à Don Jose Luis
Marca, qui a fait, lui, la totale unanimité.
Complices l’Empresa, les ganaderos, les vétérinaires, les présidents.
Complices de qui ? Des toreros vedettes et, surtout, de leur « staff »
politique…
Responsables, les figuras, qui amènent à Séville
« l’imprésentable », comme Jose Tomas amena le Garcigrande.
Responsables, les figuras, qui parlent de duel de « Numeros unos »,
mais sont incapables de faire le paseo, ensemble, le même jour…
Complice, l’empresa, incapable de dire : « Tel jour, vous
deux ! ». Incroyable jeu de Monopoly, où l’important est de
ramasser le plus possible, si possible, en ne passant "que" par
la case « départ », celle où l’on touche 20000 francs,
sans risquer un poil.
Les toreros ne se regardent pas dans les yeux…
Les empresas remplissent la plaza, en mettant Juli un jour, et Tomas, le
lendemain… Les ganaderos, plus « gana-duros » que jamais,
laissent leur pundonor au vestiaire… Un désastre !
Cela fait un petit moment que cela dure… mais
la sonnette d’alarme va retentir, fort ! L’association des
« Abonnés de la Maestranza » vient de lancer un avertissement
sévère, à l’Empresa. Les différents jurys ont fait de même, à leur
façon… Prix à la meilleure ganaderia : Desierto !
Une proposition… complètement folle ! Mais, bon ! Cela ne
manquerait pas de sel…
Constitution, publique, d’une feria :
Mettons… 6 corridas. On fait une grande soirée, publique et gratuite.
On invite tout le monde, les apoderados, les toreros, leurs femmes, leurs
maîtresses, la presse… tout le monde.
L’empresa annonce les six corridas qu’elle a
décidé de présenter, et, comme pour la Coupe de France, d’Europe, ou
du Monde de foot, on tire au sort, les noms des toreros qui vont les
affronter…
Ridicule ? Certes… Mais, moins triste que
ce que l’on voit, actuellement… et moins ridicule que certains
spectacles de la semaine dernière, à Séville.
C’est une proposition… Elle vaut ce qu’elle
vaut. Mais il est bien certain que le torero de renom qui se prêterait à
ce jeu là, serait vraiment… « una figura del Toreo » !
Les principaux trophées de la Feria de Séville ont été attribués,
hier… Pas de surprise ! Eduardo Davila Miura en sort logique
vainqueur… même si c’est un peu « par défaut ».
Sept oreilles coupées, en 114 toros lidiés,
« à pied ». Sept oreilles, sur 228 « coupables »…
Trois pour Davila Miura, une pour Juli, Caballero, Liria et Eugenio de
Mora.
Jose Tomas s’est perdu dans ses noires pensées…mais
personne ne l'a suivi. Juli s’est justifié, sur un seul toro. Joselito
est passé. Finito a sculpté quelques attitudes… Seul Enrique Ponce, se
sort avec honneur, de la Feria, pour être resté là, sans artifices,
alors qu’il se savait blessé. On dira ce qu’on voudra… mais il
faudra bien, un jour, lui faire « totale » justice.
Côté ganaderias… 114 toros, et quatre qui ont
« marqué » la feria :
« Ojito », de Torrestrella,
dont la noble charge a « réouvert » quelque crédit à Davila
Miura.
« Feten », de Gerardo Ortega,
insuffisamment exploité par Punta.
« Nadador », de Cuadri, très
bien lidié par une grande cuadrilla, celle de Jesus Millan.
« Vicioso », de Jandilla, bien
toréé par un Eugenio de Mora, qui, avec Abellan, est un de ceux qui
« se sauvent », de la feria.
Pour le reste… Les toros ont démontré une désarmante
perte de race, de caste, de forces… De plus, il faut probablement
incriminer « le piso », le sol de la plaza, terriblement dur
et glissant. Même certains toreros en ont fait les frais…
Empresa, ganaderos, présidents, vétérinaires, tous responsables et tous
complices, à divers degrés… parce qu’aux ordres « d’un
quarteron de généraux en activité »… (Nous aussi, on peut faire
dans la référence historique. Non, mais !) – et, surtout, de
leurs état majors.
Cela s’arrangera t’il, un jour ? Oui,
peut-être… Et l’exemple, pour une fois, viendra de la France… Peut-être !
Mais... depuis dimanche, on n'est plus sûr de rien! |
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LES
TROPHEES DE « SEVILLE 2002 »
23 Avril : Hier, ont été attribués les trophées des deux
principaux jurys de la Feria d’Avril, de Séville : ceux de
« La Real Maestranza de Caballeria » et de « Puerta del
Principe ». Tous deux s’accordent sur les mêmes décisions :
Torero triomphateur de la Feria : Eduardo Davila Miura.
Meilleure Faena : Eduardo Davila
Miura
Meilleure estocade : El Juli
Meilleur à la cape : Trophée non
attribué.
Meilleur subalterne, à la brega et aux
banderilles : Curro Molina
Meilleur Picador : Manuel Montiel
Meilleure ganaderia : Trophée non
attribué.
Meilleur Toro : « Ojito »,
6ème bis de Torrestrella.
Meilleur Rejoneador : Unanimité sur Pablo
Hermoso de Mendoza.
Par ailleurs, l’équipe médicale du Docteur Vila a désigné le
banderillero sévillan « El Pere », comme auteur du meilleur
quite « de secours », à son matador « El Cordobes »,
menacé par un Guardiola, le 19 avril. On se réjouit
pour le sympathique et fidèle banderillero de Manuel Diaz ».
A n’en pas douter, il fera honneur à ce trophée et sera bien présent,
lui, le soir de la remise des prix...
Par contre, le jury s’est refusé à attribuer
le prix au meilleur quite « artistique ». Signe des temps… |
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PADILLA…AU
BLOC.
23 Avril : Pas de scandale, rassurez-vous, mais une nouvelle
intervention chirurgicale pour Juan Jose Padilla : Nouvelle lésion,
à la main droite, en descabellena un Miura, dimanche.
Le Jerezano a été opéré, hier, à la clinique
« Señora de la Salud » de Cadix, d’une rupture du ligament
latéral du doigt annulaire de la main droite. Tout s’est bien passé et
il ne devrait pas y avoir de problème pour toréer dimanche…
Nous… il nous faudrait, allez… une semaine de
repos ! Et « de 39 heures », au moins… Non ? |
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« ILS »
NE VONT PAS SE RENCONTRER…
24 Avril : Quelle situation bizarre, et comme les temps ont changé…
Il y a peu, les figures du toreo, du moins celles qui prouvaient chaque
jour dans le ruedo qu’il en était ainsi, se rencontraient, se
mesuraient, « débattaient », dans les mêmes cartels. Chacun
selon son style, classique ou baroque, exposait ses arguments et, en
torero, essayait de démontrer sa suprématie sur l’autre. Cela donnait
lieu à de formidables empoignades, chaque diestro ayant, bien sûr, ses
partisans. La passion régnait, pour le bien de la Fiesta… pour le bien
de la vérité.
On parlera bien sûr des deux monstres que furent
« Jose y Juan », Gallito et Belmonte. Tous deux si différents,
tous deux « extrêmement opposés »… Leurs partisans défilaient
dans les rues… mais savaient pourquoi. Parfois, on en arrivait aux
mains, mais quelque bonne bourrade policière et parfois aficionada,
remettait les choses en place.
Plus près de nous, Dominguin et Antonio Ordoñez…
Ils étaient « de la même famille », mais se battirent au
sang, pour décrocher le sceptre du toreo. Tout le monde a entendu parler
de « l’été sanglant ». Là aussi, on bagarra sec, et la
presse joua un rôle non négligeable, encensant l’un, dénigrant
l’autre, versant des litres d’huile sur le feu…
Auparavant, le grand Manolete n’avait pas reculé
devant le jeune chien qu’était Luis Miguel Dominguin. Celui ci arriva
un jour et se mit à grimper dans les sondages. Comme il est de bon ton de
brûler ce que l’on a adoré, le peuple se mit à le pousser, face au
Cordouan. Dieu sait s’ils étaient différents, si leur conception du
toreo était opposée. Cependant, aucun ne refusa de rencontrer l’autre,
et de « débattre », en public…
Encore plus avant, le Cordobes « prit, de
face » tous les maestros qui pouvaient à juste titre prétendre au
N°1 : Camino, notamment. Manuel Benitez, un vrai fou furieux, mais
torero parfois génial, le rencontra des dizaines de fois, chaque
temporada. Ils se haïssaient, mais lorsque Paco Camino se retrouva en
prison, à Lima en 67, pour avoir refusé de tuer un toro… qui donc débarqua,
avec sa guitare et quelques bonnes bouteilles ?
Bien entendu, cela ne s’est jamais fait sans
quelques coups bas, quelques coups « en vache ». C’est
logique, dans un monde de « toros » ! Mais rarement on en
arriva aux mains. Une fois, à Aranjuez, en 65, il y eut un petit match de
boxe, entre Paco Camino et le
Cordobes, qui n’avait pas apprécié un « argument » de son
adversaire, un quite du camero à son toro. Mais rapidement, les choses
rentrèrent dans l’ordre, et les deux en tirèrent parti.
Aujourd’hui… que voit on ? Face au grand public, on ose déclarer
« Courage, fuyons ! ». Où est donc la grandeur ?
Que fait on du pundonor ? Comment peut on se prétendre le champion ,
le héros, celui que l’on voudrait suivre, les yeux presque fermés ?
Les ferias se montent et se succèdent. L’Histoire
déroule son feuilleton, fait de joies et de peines, de moments de grande
admiration, ou de d’horreurs insoutenables… Le monde avance, irrémédiablement…
la tauromachie, de même ! Mais, alors que l’on souhaiterait voir
les deux ou trois ténors « s’expliquer », en mano a mano,
devant tous… ils se contentent de se mesurer, de loin, après avoir
longuement discuté avec leur état major…
Regardez El Juli et Jose Tomas ! Tous deux
sont « en haut »… avec leurs qualités et leurs défauts ;
avec des mérites différents. Chacun a ses chauds partisans !
L’époque est faite pour qu’ils se mesurent, en tête à tête,
et avec la télévision pour témoin… L’un, probablement, le souhaite.
L’autre s’y oppose. Du coup, chacun essaie, à distance, avec des
arguments divers et en « pipant » plus ou moins les dés, de
surpasser l’autre… Pendant que l’un s’échine, l’autre le
regarde à la télé… Ils ne se sont pas rencontrés à Castellon, à
Valencia, ni à Séville… Ils ne se rencontreront pas à Madrid…
Pourtant, le Juli le réclama, ce face à face…
La fiesta aurait à y gagner ! Ainsi, les
choses seraient claires, et le « peuple aficionado » pourrait
assouvir pleinement sa passion et son émotion…
L’an passé, Tomas et Juli se rencontrèrent
« une poignée » de fois… La confrontation fut épique, pour
le bien de tous : Souvenez vous de Barcelone. Souvenez vous de
Valladolid : avec un grand Ponce pour témoin, les deux ténors se
battirent à fond, et la Fiesta en sortit victorieuse… Bien sûr, il
arriva que l’un prit clairement le dessus, comme le Juli, en septembre,
à Bayonne. Cela a t’il modifié l’admiration exacerbée des uns, pour
Jose Tomas, et le respect des autres ? Probablement non !
Par contre, « refuser le combat »,
« courir se cacher sous de vains prétextes », profiter d’un
élan populaire qu’on appelle ici « Tomasitis » (comme en
d’autres lieux et pour d’autres raisons on pourrait parler de soudaine
« Chiraquitis » !), afficher un courage de pseudo samouraï
en fuyant le contact direct, face à face, yeux dans les yeux… c’est
indigne d’une figure du toreo.
Les grandes occasions, les grandes ferias,
doivent être le théâtre des grands duels… Le « Système »
actuel permet qu’il n’en
soit pas ainsi, au grand dam du public. C’est bien dommage et « dame
Vérité », une fois encore, en prendra un coup dans l’aile…
Oui, décidément… bien dommage ! |
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ZARAGOZA :
« Y OLE, TORERA ! »
24 Avril : La journée taurine d’hier a été marquée par une
grave blessure, en plaza de Teruel, et la très honorable prestation de la
torera Mari Paz Vega, dans une plaza de primera, Zaragoza. Certes, la
corrida était « mixte », à double titre… Le fait de
mettre, dans un même cartel, un rejoneador, un matador de toros et un
novillero, permet de « jouer » avec les repères aficionados,
et de « tirer vers le bas » la présentation du ganado.
Et l’on ne s’en est pas privé. Cependant, il convient de saluer la
prestation de la Malagueña, excellente avec le capote, courageuse avec la
muleta, et très digne devant les difficultés. Seule, l’épée se
refusa, ce qui lui fit perdre un succès plus probant. Mais, de toutes façons…
Un Olé, pour Mari Paz !
23
Avril – ZARAGOZA – Troisième de la Feria de San Jorge
– Media plaza : Corrida mixte, avec deux toros de Murube, don un
« très petit », pour le cavalier en plaz, Pablo Hermoso de
Mendoza ; Un toro de Gabriel Rojas, faible, et un sobrero du Romeral
, manso dangereux, pour Mari Paz Vega ; Deux novillos de Nuñez del
Cuvillo, insignifiants, pour le fils de Manzanares.
Pablo Hermoso de Mendoza eut du mal
a transmettre avec le public, tant l’opposition était réduite :
Ovation, face au premier, grâce à ses efforts sur « Albaicin »
et « Danubio ». Le navarrais coupa l’oreille du petit quatrième,
montant un grand spectacle avec « Chicuelo », bien secondé
par « Campogrande » et « Mariachi ».
Mari Paz Vega toréa superbement au
capote, par véroniques et grand quite par chicuelinas. Faena très
propre, hélas gâchée par trois pinchazos et un descabello. Forte
ovation. Le cinquième, faible, fut remplacé par un du Romeral,
impossible. La torera fit ce qu’elle pouvait, très dignement. Silence
respectueux.
Jose Maria Manzanares : Ovation, après un
avis – Ovation. (« Souviens toi de Mugron » – Voir édito
du 2 avril)
Pendant ce temps, en plaza de Teruel, se déroulait une novillada,
devant un quart de plaza. Le ganado, de Montealto » ne permit rien
de bien fameux. Seul et triste souvenir : la grave blessure du
novillero « El Cesar », en estoquant le quatrième :
30 cms dans la cuisse droite. Pronostic : grave.
Les trois novilleros, El Cesar, Santiago Manciño
et Juan de la Reina, ont coupé une oreille chacun. |
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L’ENTRE
« DEUX TOURS »…
25 Avril : Cela vous dit quelque chose ? Il est vrai que
rarement, période entre deux « gros événements » aura fait
couler autant d’encre, de salive… et de bave.
Nous sommes bien « entre les deux tours » :
Séville et Madrid.
Séville a été un véritable désastre, au
point qu’on arrive à dire que les triomphateurs en ont été ceux qui
n’ont pu ou voulu venir. Peu être un peu rapide comme conclusion, les
« ceux » en question ayant quelque chance de tomber dans le même
piège, et de couler de concert avec les autres vedettes. On pense, en
particulier, au Morante de la Puebla.
Séville
est un désastre parce qu’une empresa n’a pu, ou su, imposer sa loi à
un cartel de figures qui arrivait avec ses armes, ses bagages et ses toros…
Du coup, tout le monde a fracassé, mais il n’y a qu’un seul perdant :
le public. Des vedettes, seuls Ponce et Juli s’en sortent un peu. L’un
parce qu’il a eu « un coup d’honneur », qui lui est plus
familier qu’on ne croit. L’autre parce qu’il a démontré, une fois
de plus, sa caste face à un toro difficile et violent. Pour le reste :
Jose Tomas est le gros perdant, à la fois dans l’arène, et sur le
tapis vert. Joselito
s’en fout. Caballero s’en sort, tout juste, et Victor Puerto
devra tout reconstruire.
Que va t’il donc se passer à Madrid ?
La première feria du monde, avec ses 30 jours de
toros, consécutifs, dont plus de la moitié sont d’insupportables
« tostones », va débuter le 11 mai. Toutes les figures seront
là et rejoueront, face à un public probablement plus hargneux que
jamais, une « deuxième manche » qui sera, pour certains,
capitale. Jose Tomas, notamment, est obligé de « se sortir les
tripes » dans une plaza qui n’a pas oublié ses écarts de
comportement de l’an passé. Loin d’arriver en force et en forme, le
diestro de Galapagar se présentera fragilisé par les échecs répétés
du début de saison, et pas mal de « casseroles » attachées
à son nom… Madrid sera terrible, mais on sait que la personnalité de
Jose Tomas est telle, qu’il peut « la retourner » en trois véroniques
et cinq naturelles. La question : Est il encore capable de les donner ?
On verra tout cela, l’important étant actuellement, ce qui se passera
« entre les deux tours »…
Outre le galop d’échauffement que constituera
la Feria de Jerez, qui débute le 7 mai ; Outre les mini ferias de la
Comunidad, à Madrid, et de l’Ascension, à Nîmes… cet « entre
deux tours » sera marqué par ce qui doit être un gros moment :
Un jeune torero prend seul, dimanche, six toros, en plaza de Madrid. Il
s’agit de Cesar Jimenez.
Quel que soit le sentiment que l’on éprouve à
l’égard de l’artiste ; quelles que soient les conditions optima
et les garanties recherchées pour un succès, on doit considérer avec un
énorme respect ce véritable « challenge contre soi-même »
qui consiste à lidier en unico espada, six toros ou novillos en plaza de
Las Ventas.
Cesar Jimenez est il « torero de six toros » ?
Malgré le soin extrême qu’on aura mis à sélectionner les six Fuente
Ymbro de Madrid, Cesar Jimenez a t’il le recours suffisant pour lidier,
réellement, six toros, devant la plus exigeante Aficion du monde ?
D’autres, plus musclés que lui, s’y sont cassés les dents, et ce que
nous lui avons vu, notamment lors du concours de San Sebastian,
ne peut qu’inquiéter.
Les points forts : La cape, la « facilité
muletera », l’élégance, l’ambition, le courage. Les points
faibles : la « facilité muletera », l’élégance à
tous prix, l’ambition… l’uniformité et l’épée ! Lidier six
novillos, implique un perpétuel crescendo et une variété torera en
totale adéquation avec les qualités et défauts du ganado proposé.
Que Jimenez puisse prendre six novillos d’affilée, nul ne le doute.
Qu’il puisse y être « vraiment bien », c’est une autre
question…
On l’a trop vu « débuter en trombe »
avec la cape, puis « flotter un peu » dans la lidia. On l’a
trop vu commencer formidablement ses trasteos, à genoux ou debout, pour
ensuite « aller a menos », sombrant souvent dans la facilité,
voir la marginalité. On l’a trop vu se faire bousculer, accrocher, par
manque de dominio, faisant longuement dans « le joliet » plutôt
que l’efficace et le poderoso. Et, on l’a trop vu « pincher
beaucoup », et de vilaine manière, terminant dans un état physique
et moral inquiétants, pour ne pas se poser quelques questions devant un
tel combat. Le novillos de Fuente Ymbro sortent magnifiquement, cette année.
Mais ils « exigent » beaucoup, et six de cet acabit, c’est
un sacré morceau à avaler, surtout devant une Madrid qui va déjà préparer
ses griffes, face aux présupposés « montages » des vedettes,
qui ont fait si mal à Valencia et Sevilla.
En tous cas, il ne suffira pas d’être le plus
élégant, voire théâtral, au moment du brindis. Il faudra laisser à la
maison, le miroir dans lequel on aime à se regarder. Il faudra « faire
court », et chaque fois, montrer quelque chose de nouveau, en accord
avec les conditions de la lidia… En référence parfaite : Paco
Camino, à la Bienfaisance de 1970. On n’a jamais fait mieux, à Madrid.
Le nouveau « Niño Sabio », en est il capable ? On le lui
souhaite, mais on en doute.
A 18 ans, Cesar Jimenez va jouer « à la
roulette russe », dimanche. Six coups dont il aurait pu se passer.
Que haya mucha, pero que mucha suerte !
28
Avril : Madrid (Las Ventas) – Six novillos de Fuente Ymbro, pour
Cesar Jimenez, en unico espada. |
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VALENCIA
ET SA VIERGE… DESEMPARES !
25 Avril : La polémique est servie ! On nous refait le coup de
la corrida mixte : Un cavalier, un matador, un novillero. Cela nous
fait penser à ce qui remplit plusieurs escarcelles en 1980/81 : Joao
Moura, Curro Romero et Pepe Luis Vazquez…
Aujourd’hui, on nous refait le coup, pour
« surprotéger » le fils de Manzanares… Montage de « spectacle »
mixte, avec Pablo Hermoso de Mendoza, indéniable figuron du Rejoneo ;
Un matador vedette « du coin », et Jose Mari Manzanares, en
vedette.
Comment gagner sur toute la ligne : Financière,
médiatique et technique ? Trois tauromachies, trois lidias, trois
ganados… Les aficionados auront déjà du mal à s’y retrouver, alors
imaginez « le grand public »… Ce montage permet toutes les
outrances (on vient de le voir à Zaragoza), tout en apportant au jeune
prodige d’incalculables facilités : Toréer à plein tarif, avec
un statut de vedette ; Compléter son entraînement, sa préparation,
en prenant du « très sélectionné et très réduit », sans
qu’aucun autre novillero ne puisse lui faire de l’ombre…
Le prochain épisode de ce charmant feuilleton se déroulera à Valencia,
à l’occasion de la Fête de la « Virgen de los Desemparados »,
patronne de la ville (C’est pour cette raison que nombre de Valencianas
s’appellent Amparo. « Elémentaire, mon cher Watson ! »)
Cela a quand même failli coincer un peu, la
Comunidad ne marchant pas, au prétexte que « le pliego de
condiciones » (le cahier des charges) sur lequel la nouvelle Empresa
avait été élue, spécifiait que, pour le jour de la Sainte Patronne, il
y aurait corrida, avec six toros. Là, on en proposait quatre (Deux pour
Hermoso, deux pour Vicente Barrera, triomphateur des Fallas), et deux
novillos, pour Manzanaresito !
Pour
cette simple raison juridico administrative, les politiques firent le gros
dos, au point que l’empresa, pour rester dans les clous, envisagea même,
de mettre trois toros au cavalier et trois au matador, la vedette revenant bien
sûr, au novillero et ses... deux novillos.
Il semble que cela se soit arrangé, et le cartel
définitif sera donc le suivant :
11 Mai - Valencia -
Fête de la Vierge des Désemparés (la bien nommée) : Deux
toros de Fermin Bohorquez, pour Pablo Hermoso de Mendoza – Deux toros de
Manolo Gonzalez (de ceux qui furent refusés à Séville), pour Vicente
Barrera – Deux novillos de Torrerstrella, pour Jose Mari Manzanares
Junior.
12 Mai : Novillos de Bernardino Piriz, pour
Matias Tejela, David Galan et le valenciano Miguel Fuentes.(Une
novillada "normale", elle!) |
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AH!
LEON, LEON, LEON…
25 Avril: « Voyez-moi ça ! » Ce que les grandes empresas
n’arrivent pas à monter, et n’arriveront pas à même imaginer… une
petite plaza l’organise. Certes, les conditions seront autres. Certes,
le danger est moindre, et les répercussions plus « feutrées »…
Mais, ce que Séville, Madrid ou tout autre empresa « de poids »,
n’a pu réussir… Leon l’a fait : Réunir en un même cartel, le
même jour, dans le même ruedo Joselito, Enrique Ponce, Jose Tomas et El
Juli !
Même « Simon » n’a pas osé le
tenter…
Bien sûr, on imagine que les toros de Domingo
Hernandez et Zalduendo, seront « à la mesure » de l’événement…
mais, à ce niveau, tout le monde sera au diapason (et l’on a peut-être
vu « pire », à Séville), et tout le monde devra se sortir
les tripes, pour supplanter les trois autres… Alors, Leon sera peut-être
un précurseur ! « Sacré
Leon ! »
Feria de Leon 2002 :
22 Juin : Toros de Garcia Gimenez Hermanos,
pour Finito de Cordoba, Eugenio de Mora, Javier Castaño
23 Juin :
8 Toros de Domingo Hernandez et Zalduendo, pour Joselito, Enrique
Ponce, Jose Tomas et El Juli.
24 Juin : Toros de Luis Algarra, pour Manolo
Caballero, Rivera Ordoñez et El Cordobes. |
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MORANTE :
CINQ PASEOS, DE TOUTES LES COULEURS…
25 Avril : Le Morante de la Puebla vient de s’envoler pour le
Mexique, où il va toréer cinq fois en douze jours. Retour prévu, le 5
mai à 18 h, à l’Aéroport de Séville (Qu’on se le dise !)
Cinq paseos : les 25 et 28 Avril, à la
Feria d’Aguascalientes ; le 30, en plaza de Torreon ; le 2
Mai, au festival de Leon (ah ! Leon, Leon, Léon…), et le 4 Mai, en
corrida, à Pachuca.
Pour ces dames et les amateurs « de couleur
taurine », on précisera que le Morante à emporté dans ses bagages
quatre costumes de lumières et deux trajes cortos. Les ors
s’accompagneront de rouge sang, de bleu roi et de blanc « écume
de mer ». Le quatrième traje sera « de lie de vin et noir ».
Pour ce qui est du festival, on choisira entre « marron » et
« vert olive ».
Certains trouveront ces détails vestimentaires
totalement superflus… Ils ont, à la fois, raison et tort, car
« être torero », c’est aussi se bien vêtir. Donc, ils
n’ont qu’à aller… se rhabiller !
Allez, ne râlez pas, ce n'était que l'occasion de faire un
jeu de mots... Ooooh! Que vous êtes susceptibles, en ce moment! |
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FLOIRAC:
LES TROIS POINTS !
26 Avril : Si l’on
met à part la corrida matinale de Rejoneo, et l’occasion de revoir avec
plaisir le jeune Alvaro Montes, la journée de Floirac est importante, car
elle permettra à chacun de faire le point sur trois noms, sur trois
toreros à l’aube de la « temporada grande » sur notre
territoire.
Trois noms, trois toreros, trois situations
totalement différentes et… trois points d’interrogation :
Zotoluco, El Juli et Juan Bautista.
Dimanche, en bords de Garonne, il ne faut guère
s’attendre à des foudres de guerre, du côté Montalvo. Ils ne l’ont
jamais été. On peut imaginer des toros lourds, (peut-être « balourds »),
armés « comme ça », nobles et un peu sosos. Une prière…
pourvu qu’ils tiennent debout.
Zotoluco… vit un début
de saison « calvaire ». Numéro Un au Mexique, il s’est fait
une place en Europe, en deux saisons constellées de dignes prestations,
face à des corridas très dures. Pour exemples : Les Victorinos 2000
à Valencia ; les deux dernières Miuradas de Pamplona ; la
Miurada 2001, à Séville. Les
seuls à lui savoir gré de cet engagement, de ce pundonor… sont les
français. Et il est tout à fait normal que l’on reconduise celui qui
s’est montré « torero », chaque fois que son nom était au
cartel. C’est ainsi que Arles, Nîmes, Vic ont naturellement fait
confiance au Mexicain.
Il n’en n’est pas de même de l’autre côté
des Pyrénées, surtout après la Miurada de Séville, où tout succès était
interdit. Ajoutons à cela la « très » mauvaise volonté de
l’empresa madrilène, à l’heure de l’inclure à la San Isidro, et
l’on a un Zotoluco, sur le banc de touche, avec en tout et pour tout les
cinq contrats français (Floirac, Vic, les deux de Nîmes, et Arles en
septembre) et « la » corrida de Madrid, le 7 Juin. Rien
d’autre à l’horizon, signale la presse mexicaine, qui commence à la
trouver « mauvaise ». Il y avait bien quelques bruits intéressants,
en particulier du côté de Pamplona… mais rien n’est confirmé, à ce
jour.
La corrida de Floirac ne changera guère le
panorama, mais elle permettra néanmoins de voir le torero aztèque, face
à du « plus doux »… ce qui sera, pratiquement, la première
fois. N’allons pas à rêver « jusqu’à » l’Oreille d’Or,
mais Zotoluco, à n’en pas douter, la visera.
La problématique d’El Juli est différente : Il « est »
tout ! Il « a » tout ! Et pourtant… il n’est pas
aimé ! La cosas como son ! Juli est admiré, on lui reconnaît
son statut de figura, de phénomène, mais il n’a pas l’affection du
public, comme pouvaient l’avoir, dans nos régions, un Paquirri, un
Cesar Rincon… Il n’est pas entré dans le cœur des gens. En Espagne,
il remue les foules, et pourtant… chacun de ses triomphes paraît
« normal », et n’ouvre aucun crédit. La fois suivante, il
doit, à nouveau, « re »conquérir le public. Cela fut
flagrant, à Séville, qui se comporte très durement avec lui. Dans le
Sud Est, Arles notamment lui a ouvert une partie de son cœur… Dans
notre Sud Ouest, le Juli n’est pas encore « totalement rentré ».
Floirac sera l’occasion de vérifier l’éventuelle
complicité du Juli et du public aquitain. A n’en pas douter, il lui
sera beaucoup exigé, car son début de saison est « normal »,
voire laborieux.
Juan Bautista, lui, joue « beaucoup ». Soit parce que le garçon
« n’y est pas », soit parce que les toros ne lui permettent
pas autre chose, son début de saison est des plus discrets. Une oreille
en quatre corridas, c’est peu, mais ce n’est pas le plus important. Le
plus ennuyeux, c’est la manière avec laquelle il n’a pas coupé les
autres… et les critiques de Castellon, Arles et Barcelone
n’étaient pas forcément tendres…
Il faut attendre. Bautista est un torero
styliste, qui doit marcher « au cœur », plutôt qu’au
canon… A tout instant il peut se retrouver, et convaincre. Sa saison
sera dure, avec quelques défis gratinés, comme les Palha de Madrid, les
Victorinos de Bayonne, en mano à mano avec Fernandez Meca. Des défis
personnels, que l’on souhaitent « gages de confiance », et
non « planches de secours »… L’Oreille d’Or est là,
dimanche, à Floirac. Il faut la conquérir ! Jalabert sera bon, ou
carrément mauvais. Bon ! Mais on ne lui pardonnera pas d’être « en demi
teinte ».
Trois toreros, trois hommes qui, à Floirac, « se jouent »
plus que l’on ne croit. A suivre donc, avec grand intérêt, en espérant
que le public aura encore « un peu progressé ». Mais ça….
28
Avril – Floirac : Corrida de Rejoneo, le matin, avec
Alvaro Montes, Rafi Durand et Joao Moura Caetano, face à du Laget.
28 Avril – Floirac : Toros de Montalvo,
pour Zotoluco, El Juli et Juan Bautista. |
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AGUASCALIENTES :
DEPART... TIEDE!
26 Avril : La Feria de San Marcos a débuté hier, en plaza
monumental d’Aguascalientes, au Mexique. Huit corridas importantes qui réuniront
les principales vedettes aztèques, que viendront rejoindre Juli, Morante
de la Puebla, Antonio Barrera. (A noter que le Zotoluco et le Juli
prendront l’avion quelques heures après Floirac).
Journée souvenir, hier : Le 25 avril 1982,
Curro Rivera fêtait, en plaza d’Aguascalientes, sa 1000ème
corrida. Pour ce faire, il toréa six toros de sa ganaderia, l’après-midi,
et six autres, de différents fers, en nocturne. Vaya cumpleaños mas torero, no ?
La feria 2002 a mal commencé. La corrida prévue, de Begoña, a été
remplacée par une de Mimiahuapan, qui, malgré quelques ébauches de
bravoure, a mal conclu, au troisième tiers. Seul, le vétéran Jorge
Gutierrez a pu arracher une oreille.
25
Avril – Aguascalientes (Mexique) – Première de la San Marcos –
Plus de media plaza : Six toros de Mimiahuapan, correctement présentés,
braves, pour certains d’entre eux, mais finissant « asperos »,
courts, se retournant dans les mollets, parfois faibles, tardos ou carrément
arrêtés.
Jorge Gutierrez a coupé la seule oreille
de la journée, après une faena de bagarre et de bonnes passes isolées,
au toro « Recuerdo »…qui n’en laissera guère. Trois
quarts de lame, et un gros « ouf ! ». Face au premier,
parado… stop !
Rafael Ortega réapparaissait après sa
cornada de Texcoco, en mars. Il s’est battu comme un chien, dans les
trois tiers, mais pour peu de résultats. Il dut abréger, face au deuxième,
très désordonné de charge. Par contre, le cinquième manifesta un
curieux changement de comportement : Très brave au cheval, avec un
batacazo à la clef, le toro se mit soudain à trottiner de tous côtés,
au moment de la faena. Ortega essaya en vain de le bloquer dans « un
coin du ruedo »…
Morante de la Puebla faisait le premier de
ses cinq paseos. On ne vous dira pas de quelle couleur il était vêtu…
mais, par contre, les commentaires sur son actuacion, seront rapides :
Premier toro faible, protesté. Deuxième, aspero… Total : No paso
« vraiment » nada !
Les
prochains cartels d’Aguascalientes :
26 Avril (en nocturne) : Toros de La
Venta del Refugio, pour Fermin « Armillita », Miguel « Armillita
Chico » et Luis Fernando Sanchez.
27 avril : Toros de De Santiago, pour
Fernando Ochoa, Antonio Barrera, Ignacio Garibay.
28 Avril : Toros de Gonzalo Vega, pour
Miguel « Armillita Chico », Jeronimo et Morante de la Puebla.
1er Mai : Toros de Real de
Saltillo, pour El Juli, Fernando Ochoa et Jose Maria Luévano.
3 Mai : Toros de Losq Encinos, pour Fermin
« Armillita », Zotoluco et El Juli.
4 Mai : Toros de Mimiahuapan, pour Zotoluco,
Rafael Ortega et Antonio Barrera.
5 Mai : Toros de Tequisquiapan, pour Eloy
Cavazos, Jorge Gutierrez, Oscar San Roman, et la rejoneadora Monica
Serrano.
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LA
TRISTE TRANSITION…
27 Avril : Tandis que les rues de nos villes vont se peupler de
« démocrates », repentis ou soudain enragés, la planète
taurine, elle, va vivre un week end « de transition ». Et
beaucoup plus sagement.
Certes, il sera peut-être « capital »
pour Cesar Jimenez, qui joue gros, demain, à Madrid, face à six novillos
de Fuente Ymbro. A priori, il ne peut pas fracasser, et on ne le souhaite
pas, bien sûr. Deux sorties possibles : Le Triomphe total, ou le
« estuvo bien ! ». On souhaite le premier ; on
craint le second.
Cesar Jimenez a suffisamment de tête et de
recours, pour passer l’épreuve. Deux risques, toutefois : La
froideur, due à une actuacion « calculée », ou, au
contraire, la cogida, le mauvais coup, à cause d’un soudain
emportement. Pas la cornada, mais la voltige et la paliza qui en découle.
C’est le risque, en début de corrida. Tout serait alors faussé. Reste
le point d’interrogation de l’épée. A suivre donc.
En attendant, un samedi de transition, avec deux points « d’attraction »
qui traduisent bien l’état dans lequel se trouve la Tauromachie
actuelle.
A Brihuega, cet après
midi, Joselito, Jose Tomas et Abellan vont prendre la énième corrida de
Garcigrande de la saison… Combien donc le ganadero a t’il de lots pour
2002. 50 ? Que va t’il donc sortir à Brihuega ? Ratones con
platanos ? Quand on voit le scandale de Séville, feria de première
importance, on peut tout craindre à Brihuega…
Enfin ! Joselito se réveillera t’il,
peut-être ! Jose Tomas arrivera t’il, peut-être, à mener une
faena complète ! A moins, qu’encore une fois, Miguel Abellan
n’arrive, et leur « mette un bain ». Attention à celui-là !
il pourrait bien faire du bruit, en sa plaza de Madrid. « Casta
tiene ! », et Séville a révélé qu’il a encore « épuré »
son toreo. Avec Eugenio de Mora, il est le seul à sortir « en
hausse » de Séville. Cela ne plaît peut-être pas forcément, mais
c’est ainsi.
A Pozoblanco, plaza
tristement entrée dans l’Histoire, un triste soir de septembre 84, il y
aura corrida mixte : Un cavalier, Pablo Hermoso de Mendoza, et deux
matadors, Jose Pacheco, El Califa, et… devant lui, Manuel Benitez Perez
« El Cordobes ». Les toros seront de Joaquin Barral. Là
aussi, on imagine le trapio.
A la limite, peu importe ! Même une becerra
peut faire très mal. Cependant, c’est le triste panorama du énième
retour du Cordobes, qui fait peine.
Bien sûr, il est torero. Bien sûr, il a été
un phénomène,et, à 65 ans (officiels), il reste un phénomène.
Cependant, quand on l’a suivi avec passion, dans les années 65/70, on
ne peut que regarder tristement les efforts d’un homme qui n’est pas
arrivé à se retirer en pleine apogée, et qui se voit obligé d’exécuter
« des tours de souplesse dorsale », pour encore attirer les
regards, au risque de « péter une durite », ce qui ne manque
pas d’arriver, régulièrement, depuis plusieurs années…
El Cordobes va se retirer, le premier juin, à
Cordoue. Donc, pour préparer cette soirée d’adieu, il va toréer
plusieurs courses, dont Palavas, le 1er Mai, et le mano a mano,
avec Ojeda, à Nîmes, le 17… Et tout au long de ce mois de mai, une
question : « Manuel Benitez arrivera t’il à Codoue, le 1er
Juin ? On le lui souhaite, bien sûr ! Mais l’histoire des précédentes
réapparitions peut faire craindre le contraire. Veremos, pues…
En tous cas, curieuse symbolique de la Tauromachie d’aujourd’hui !
A 65/67 ans, un torero, dont le moins que l’on puisse dire est qu’il
brûla maintes chandelles par tous les bouts, peut faire le paseo, ainsi,
et se montrer « presque » à son avantage, avec la toro
d’aujourd’hui… Vraiment un autre signe que cela « va pabajo ! »
El Cordobes est né, officiellement, le 10 Décembre
1937. Il arriva très tard, à la tauromachie : Premier costume de
lumières, à Talavera, en Août 1959 ; Présentation en piquée, le
7 Août 1960, à Cordoue ; Alternative, le 25 Mai 1963, à Cordoue,
des mains d’Antonio Bienvrenida, et de Jose Maria Montilla. Le toro, de
Samuel Flores, s’appelait « Palancar ». Il a 26 ans.
La confirmation d’alternative, le 20 Mai 64, et
sa grave blessure, par le toro « Impulsivo », en direct à la
Télé, devant des millions de spectateurs, vont également confirmer l’énorme
impact médiatique de ce « yéyé » de la Tauromachie. De 65
à 1970, il va règner sur la planète « Toros », multipliant
les outrances, les caprices, les nuits de javas, les petits matins embrumés…
mais également d’énormes faenas, de fantastiques coups de génie, le
tout enveloppé d’un immense sourire, d’un sens inné de la
communication avec les masses. Un géant ! On pouvait l’adorer, ou
le détester au plus haut point… mais il ne laissait personne indifférent.
Par ailleurs, nier ses qualités de torero est d’une absolue mauvaise
foi. Il était « différent », certes, et ceux qui ont essayé
de le singer, y compris son fils naturel, s’y sont cassé les dents…
Voilà pourquoi, c’est avec un peu de tristesse
que l’on voit le « vieux Manuel » avoir tant de peine à
« passer la main » trouvant toujours quelque « homme
d’affaires » capable de le montrer encore, comme un vieil ours décharné
qui fait de pauvres tours, sur une place déserte.
L’ours est un magnifique animal, noble et
puissant… Le voir ainsi muselé, se dandiner au son d’un pâle violon,
fait peine à voir.
Manuel Benitez a été un géant, un génie. Ceux
qui vont le voir, aujourd’hui ne sauront jamais ce qu’était « El
Cordobes ». Quant à ceux qui ont vécu « Nîmes, en 64 »,
ou Bayonne, le 21 Août 1966 (avec Viti et Hernando), ou encore les gros
triomphes de Madrid, sans parler de Bilbao. (Parce que, contrairement à
« uno que yo me sé »… il était présent, à Bilbao, lui !)…
Quant à ceux-là, donc, il est probable qu’un pauvre sourire illuminera
leur regard sur toutes ces années qui ont passé, et soudain… pèsent
beaucoup.
Oui, décidément… Il est bien dur de "franchir
le pas"… |
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TELS QUE
PREVUS…
28 Avril : Le samedi taurin s’est déroulé tel que prévu. A
Brihuega, la plaza de La Muralla s’est emplie jusqu’au toit (7000
spectateurs) et les toros ont fait leur devoir : Faire triompher Jose
Tomas. A Pozoblanco, Manuel Benitez a coupé trois oreilles, mais la plaza
était a moitié enmplie.
Par ailleurs, on note l’indulto d’un toro de
Nazario Ibañez, par Pepin Liria, en plaza de Yecla ; la vuelta
posthume à un toro de Los Millares, en plaza d’Alcantara, et les gros
triomphe de Victor Puerto. Deux rabos d’un coup, cela fait du bien dans
le ragoût.
Pas de blessé grave durant cette journée, sinon
le violente cogida, avec projection contre les planches, de Fernando
Galindo, en plaza de Bargas, près de Tolède, tandis qu’il actuait aux
ordres de Arturo Macias. On a craint, un moment, un grave problème du
côté des cervicales. Mais tout semble se réduire à un gros choc et des
ligaments distendus.
Malheureusement, on soulignera la petite entrée,
à Zaragoza, pour le traditionnel festival bénéfique de ATADES. Zaragoza
a perdu Aficion et générosité, et c’est grand dommage.
27 Avril – BRIHUEGA (Guadalajara) – No Hay Billetes : Quatre
toros de Garcigrande (1,3,5,6ème) et deux de Domingo Hernandez
(2 et 4ème). La corrida entière est sortie, très moyennement
présentée, et «très discutable » au plan armures. Noble, mais
faible. Au moral, Jose Tomas toucha le bon lot, les 4 et 6ème
se montrant mansos avisées qui ne permirent rien à leur matador
respectif.
Joselito (Grande ovation avec pétition
– Silence après un avis) a été remarquable avec le capote :
Longue séquences de bonnes véroniques ; quite par chicuelinas.
Faena classique, avec de bonnes choses à gauche. Le toro mettra du temps
à tomber, après l’estocade, et le président refusera l’oreilles
demandée. Par conte, le quatrième est un manso que Joselito ne pourra
mettre dans sa muleta.
Jose Tomas (Palmas – 2 oreilles) aurait
du triompher également à son premier : De grandes naturelles du
temple, de la quiétude. Hélas, le toro changea, sur la fin :
impossible à cadrer – La faena au cinquième fut triomphale, du début
à la fin : Essentiellement gauchère, avec des cites de loin, chaque
série se concluant par de grands pases de pecho. Tuant vite, Jose Tomas
coupe deux oreilles qui maintiennent le suspense, avant Madrid.
Miguel Abellan (Deux oreilles –
Applaudissements) se montrant très volontaire face à un mauvais lot. Il
réussit à « accrocher » son premier, faible, mais ne put
« qu’essayer », vaillamment, devant le manso dernier.
Une corrida « de gala », aux portes
de la capitale, dont les aficionados liront le résultat, l’esprit en
point d’interrogation.
27
Avril – POZOBLANCO - Media
Plaza : Deux toros de Guardiola, pour le cavalier en plaza, Pablo
Hermoso de Mendoza, qui connut quelque danger : Ovation et deux
oreilles – Quatre toros de Barral, normalement présentés, mais armés
« pour la circonstance ».
Manuel Benitez
« El Cordobes » a fait son show, mettant grande
ambiance dans la plaza, arrachant quelque série magique, à chaque toro,
au milieu d’un fatras de trapazos et enganchones. Le quatrième
l’enferma, au capote, et le prit vilainement, le recherchant longuement
au sol. La taleguilla en charpie, le Cordobes revint au combat, et mit le
feu : Oreille et deux oreilles.
El Califa fut dépassé par l’ambiance « cordobesista ».
Eteint, face au troisième, incommode, il obtint l’oreille du dernier
pour quelque série bien tirée, les pieds rivés au sol.
27
Avril – Alcantara (Caceres) : Corrida inégale de Los Millares,
dont on honora le cinquième de la vuelta posthume. Gros succès de Victor
Puerto, qui coupe quatre oreilles et deux rabos (Bon pour le goal average)
– Rafi Camino obtient trois oreilles et Luis Viches, les deux trophées
du dernier toro.
27 Avril – Yecla (Murcia) : Pepin Liria a obtenu l’indulto,
la grâce du toro de Nazario Ibañez
- « Leñenero », N°67 – excellent en tous points.
Deux oreilles et la queue, symboliques, pour le diestro de Cehegin, tandis
que Javier Conde était applaudi, et que le jeune Jorge Ibañez obtenait
les deux oreilles du dernier. |
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« UN
PEU COURT, JEUNE HOMME… »
29 Avril : Depuis le début de saison, on vous rapportait, à
l’inverse de la majorité des chroniques, une certaine crainte,
concernant Cesar Jimenez. Partout, et surtout à San Sebastian, les
lauriers l’inondaient, mais nous vous disions notre déception, et notre
scepticisme, lorsque l’on annonça : six toros, en unico espada, à
Las Ventas (voir chronique du 25 avril).
Malheureusement, toutes les craintes se sont
confirmées, hier, à Madrid, et la sortie à hombros, en partie
protestée, ne peut en rien tromper le torero, ceux qui le guident, ceux
qui lui font ovation parce qu’il est élégant… au moment du brindis.
Il est arrivé à Cesar Jimenez, le pire qui
pouvait lui arriver : être moyennement bien, presque mal, avec un
lot extraordinaire de novillos. La presse, aujourd’hui, est unanime, et
le commentaire général est : « Trop court, jeune
homme ! »
Cesar Jimenez « avait rêvé » une
autre histoire… Il s’était vu mesurer chacun de ses gestes, étudier
chacune de ses attitudes, déambuler dans le ruedo de Las Ventas, la main
sur la hanche fleurie, toisant les toros et le public, d’un air
supérieur. Hélas, les toros, un à un, lui ont fait sentir que
l’important, dans de telles circonstances, est « d’avoir les
pieds sur la terre », et de bien s’y arrimer. Le public et la
presse ont vu un torero facile, froid, un poil hautain, qui, à chaque
fois, alla « de mas a menos », tandis que ses adversaires,
eux, se grandissaient en caste et en noblesse. L’arrogance, ici,
n’était pas de mise, et Cesar Jimenez l’a appris hier, à ses
dépens.
Ce gros revers, même si les photos "a
hombros" au porche de Las Ventas fleurissent, à grand coût, sur les
pages de publicité des revues taurines, est il un coup d’arrêt à la
carrière de Cesar Jimenez ? Bien évidemment non ! En d’autre
époque, cela lui aurait fait beaucoup de mal. Cependant, notre mundillo
actuel, fait d’échanges et de montages divers, permettra au jeune
torero de poursuivre sa marche en avant… presque comme si rien
n’était arrivé. Cependant, beaucoup vont changer leur regard… et
c’est maintenant que « le jeune ex-futur prodige » aura
besoin d’appui, d’encouragements. Car, ceux qui l’encensaient
aveuglément, hier, ne manqueront pas de devenir ses pires détracteurs,
demain…
L’alternative est là, toute proche. Une
chance, peut-être : Le toro mettra plus en évidence ses qualités.
Mais attention, le toro ayant plus de sentido, réfléchissant plus, se
déplaçant plus lentement, l’un des défauts essentiels de Jimenez
risque de lui jouer de très mauvais tours, et
lui valoir pas mal de courbatures. Ce défaut ne date pas d’hier.
Il a pour nom : manque de dominio, et Cesar Jimenez l’a appris
hier, bien amèrement.
28
Avril – MADRID (Las Ventas) – Une demi arène – Grand beau temps
chaud, avec un peu de vent : Six novillos inégalement présentés et
armés de Fuente Ymbro (514, 514, 451, 483, 498, 492 kgs). A part le
premier, violent et incommode, les Jandilla firent peruve d’une qualité
croissante en caste, bravoure et noblesse, les trois derniers sortant
« supérieurs » pour le torero. Gros triomphe ganadero, avec
une vuelta posthume au 5ème, « Inventor »- N°27,
et salut au mayoral, en fin de lidia, tandis que le torero sortait à
hombros, sous quelques fortes protestations.
Cesar Jimenez (Rose pâle et or) s’est
montré très froid, face aux trois premiers. Il fit étalage de son
répertoire habituel, mais rien ne fonctionna réellement. « Peciosista »
ou « Sin angel », sont des qualificatifs qui traduisent cet
espèce de flottement constaté. Le coup de rein, face au cinquième,
n’aura pas suffi à relancer la machine, et l’ensemble de sa
prestation est unanimement commenté : « de mas a menos » !
Le premier, qu’il avait bien reçu à la cape,
l’accrocha dans un quite par chicuelinas. Le capote ne lui sourit plus,
de toute la tarde, et il faillit se faire écharper, dans sa deuxième
larga, au cinquième novillo. Des débuts de faena prometteurs, quoique
sans grande variété, (par trois fois, il commença les deux genoux en
terre), puis un toreo répétitif, souvent accroché, « sans
peser » sur le toro. La faena au cinquième débuta par trois passes
changées, dans le dos, et fut la plus engagée. Cependant, il n’y eut
pas le faenon que méritait le grand novillo. A l’épée, il n’y eut
pas de grosses difficultés. A noter la dernière estocade, le novillero
sortant accroché, désespéré de voir lui échapper le succès rêvé.
Au bilan, le public s’est montré exigeant,
dur, mais également généreux, respectant le grand exploit qui consiste
à s’enfermer, seul contre six, dans la «Cathédrale » de Las
Ventas. Le résultat « sec » de Cesar Jimenez est le
suivant : Division – Division en saluant – Légère pétition et
ovation – Avis et ovation – Une oreille – Une oreille légèrement
protestée, comme le fut la sortie a hombros, par la grande porte.
Il faut, maintenant, tirer les conséquences de
ce « triomphe malheureux », et repartir de l’avant…
Peut-être « un mal, pour un bien » ! |
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JUAN
BAUTISTA REMPORTE L’OREILLE D’OR, A FLOIRAC.
29 Avril : Voilà un succès qui arrive au bon moment, pour un Juan
Bautista qui inquiétait un peu ses plus fidèles fervents. L’aube de
cette temporada, décisive, s’était levée, bien grise et le toro
« Saqueador », sorti, hier à Floirac, aura permis à tous de
se rassurer. Tout d’abord, fort probablement, le torero lui même, qui
put enfin « s’abandonner » dans un torero limpide, lié,
parfois profond. Le public, ensuite, qui put l’ovationner, sans détour.
Actuacion complète du français, et
un gros coup d’air pur… celui du triomphe torero.
« Oreille d’or » pour juan Bautista,
à Floirac, tandis que le reste de l’actualité parlait de nombreux
trophées en des plazas de moindre calibre, et de la bonne présentation
à Séville de Luis Vital Procuna. Au Puerto Santa Maria, un torero local
prenait l’alternative. Qu’il garde bien la photo de sa sortie a
hombros, car il sera dur d’en fixer d’autres sur le papier du
souvenir. |
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28
avril – FLOIRAC – Corrida de l’Oreille d’Or – Gros ¾
de plaza – Temps gris pluvieux : (de notre correspondant). Corrida
de Montalvo, de présence fort irrégulière, en majeur partie faible et
sans caste, sauvée par un grand toro, le troisième, « Saqueador »,
dont la dépouille fut honorée d’une vuelta posthume.
Zotoluco, gris comme le temps, écouta le silence
à son premier et fit un réel effort au quatrième, recevant une ovation,
après un avis – Le Juli fit preuve d’abattage, face au deuxième,
dont il coupa l’oreille, mais ne put rien face au cinquième, arrêté.
Silence – Très bonne faena de Juan Bautista au noble troisième :
Lié, templé, le sourire dans les yeux, enfin. Pour conclure, un bon
recibir, et deux oreilles logiquement accordées. Le français se montra
également à son avantage face au sixième, mais une demi douzaine de
descabellos lui firent perdre tout trophée, mais pas une bonne sortie a
hombros..
28
Avril – Floirac - Corrida
de rejoneo, en matinée – Petit entrée : Quatre novillos du Laget
et deux de Blohorn. On donna Vuelta au bon troisième.
Alvaro Montes ne devrait pas toréer. Sa lésion
est loin d’être guérie, et sortit dans ses conditions ne peuvent le
conduire qu’à l’échec. Silence, par deux fois – Rafi Durand, plein
de verve, coupa une oreille à chaque toro – Joao Moura Caetano fit une
grande présentation, coupant trois oreiles.
28
avril – Saint Martin de Crau : Corrida très âpre, de Marget/Yonnet.
Denis Loré se montre à la hauteur, coupant au quatrième, la seule
oreilles du jour. Miguel Rodriguez et Jose Ignacio Ramos sont ovationnés
à leur second adversaire.
28
avril – Puerto Santa Maria : Corrida de Martelilla, de peu de
présence. Alternative du local Jose Manuel Berciano, face au toro
« Currito », de 495 kgs. Oreille à chaque fois pour le
nouveau matador, qui fut porté par le public, mais se révéla bien vert
et « court en tout » - Le parrain, Vicente Barrera, toréa
longuement ses deux toros, liant un bon trasteo au deuxième, et se
mettant sur le quatrième, en insistant un peu lourdement. Oreille chaque
fois – Javier Conde toucha le mauvais lot. Il ne voulu pas voir son
premier, mais s’accrocha enfin, et donna, au cinquième, les beaux
gestes toreros de la journée.
28
avril – Mora de Toledo – Plein : bonne corrida de Carlos Nuñez,
avec vuelta posthume au cinquième - Finito de Cordoba : Trois
oreilles – Manolo Caballero : Deux et deux y rabo – Eugenio de
mora : Deux oreilles et rabo, puis ovation au dernier.
28
avril – Talayuela (Caceres) – Plein : Corrida très dure,
mansa, de Castilblanco – El Cordobes coupe l’oreille du quatrième, et
Padilla, celle du cinquième – Auparavant, Antonio Ferrera obtient le
trophée du troisième, et l’on frise l’émeute, le public réclamant
« beaucoup plus ».
28
avril – Sevilla – Novillada - Bonne media plaza : Présentation
du portugais Luis Vital Procuna qui a surpris les Sévillans par sa…
vitalité : Deux portagayolas, des banderilles vibrantes, un gros
engagement à la muleta. Il coupe une bonne oreille au dernier de la soirée,
après avoir entendu une ovation au toro de la présentation. A revoir,
ici – Enrique Peña et Antonio Fernandez, se sont montrés sans grandes
qualités, devant une novillada d’El Serrano, très inégale. |
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« J’AI
FAIT UN REVE…. »
30 Avril : « I had a dream… » Cette phrase du
grand Pasteur Martin a marqué l’Histoire des USA, au moment où la
Honte… était au Zénith. La singer, la paraphraser serait sacrilège.
Cependant, l’emprunter respectueusement pour l’adapter à un 1er
mai tricolore, ne saurait aucunement lui faire injure… Aussi, « j’ai
fait un rêve » !
J’ai rêvé que le muguet fleurissait vraiment,
pour tous ! J’ai rêvé que les rues du 1er Mai
regorgeaient de sourires et d’espoir. J’ai rêvé que la vie était le
fruit de l’Amour, de l’honneur et du travail…
J’ai rêvé que la politique était vraiment
« la bonne marche de la Cité ». J’ai rêvé que « les
politiques » faisaient, selon le côté où ils penchent, de vraies
politiques de gauche ou de droite…
J’ai rêvé que les élèves, à l’école, étaient
avides d’apprendre, curieux d’une autre culture que celle des moutons.
J’ai rêvé que ceux qui n’ont pas voté se cachaient au fond
d’eux-mêmes et n’essayaient de se déculpabiliser en culpabilisant
les autres… ou en psalmodiant des « Si j’avais su ! »…
J’ai rêvé d’un monde où les journalistes
avaient moins «d’importance » que ceux qu’ils interrogent…
(ou « passent à la question »…) et les laissaient
s’exprimer, sans leur couper la parole, de la façon la plus insolente
et basse qui soit...
J’ai rêvé d’un monde où les médecins ne
tenaient pas leur porte close, cinq jours durant, et protestaient « autrement »…
soutenus par leurs patients.
J’ai vraiment rêvé d’un monde « vraiment
égal », où chacun pouvait s’exprimer, en bonne éducation, une
fois sagement rangés au placard, la haine et le mépris…
J’ai rêvé de véritables arguments, de grands
débats « tolérants », tout en restant « fermes sur les
idées ». J’ai rêvé d’un pays où l’on ne se prononce pas
« en fonction des sondages »… Bref, j’ai rêvé « de
responsabilité, d’humilité et de vraie démocratie… »
Bref, j’ai rêvé d’un pays où l’on ne
passe pas son temps à faire le contraire de ce que l’on dit…
1er Mai 2002… Ne risque pas de se
battre, ne serait-ce que par les mots, autour de «Liberté, Egalité,
Fraternité » ? Un comble… n’est il pas ?
Si l’on regarde bien…on peut, de même, transposer ces rêves à notre
petit planète taurine, où il semble qu’il y ait, malgré tout, un peu
plus de « pundonor » qu’en d’autres lieux, pourtant plus
importants…
Tous( « nous avons fait le rêve… »
de vrais toros, face à de vrais toreros. Tous, nous voulons applaudir à
tout rompre la mort d’un toro brave, en plein soleil, le fleur rouge de
l’épée au garrot. Non pour sa mort, mais pour le logique destin d’un
noble animal, né pour le combat, d’un fauve plein de puissance et de
rage. Certes, nous allons tuer ce que nous aimons. Certes, cela peut
choquer. Nous l’entendons, et cependant, n’arrivons pas à en culpabiliser,
sauf lorsque les peones « se mettent à trois, et en quatre »,
pour relever un pauvre bicho, répandu sur le sable, l’air complètement
perdu.
Ce toro, nous avons rêvé de le voir sortir, au
galop, de le voir « remater » aux tablas et répondre au
moindre appel d’une cape. Nous avons tous rêvé de voir cette flèche
noire percer l’or et rose d’une lente véronique, tandis que la frêle
silhouette immaculée danse pour « une éternité de trente secondes »…
Nous avons rêvé de le voir « partir de
loin » sur un fier piquero qui ne vise pas « trasero »,
et ne nous joue pas la sempiternelle « carioca »… Nous avons
rêvé de puyazos, courts mais intenses, chaque fois salués d’ovations
partagées entre l’homme juste, et le toro brave et magnifique. Nous
avons rêvé de banderilles aux envolées magiques et d’ovations saluées…
A chacun le rêve d’une faena parfaite, six
fois répétée… du lent va et vient de la flamme rouge, que le toro
poursuit comme pour ouvrir la porte vers la liberté, vers l’honneur éternel…
Qui n’a pas rêvé cela ? Aujourd’hui
encore, nos mémoires nous ramènent « le sourire dans les yeux »
de ceux qui, l’espace de dix minutes, ont parfois tutoyé le parfait…
que ce soit un soir de San Isidro, à Madrid, ou sur la place d’un
village de Castille, écrasée de soleil…
Mais… Boum ! attention à l’atterrissage !
Le toro sort astillado, au pas, humant le sable.
Là-bas, une cape flamboie et le fait sursauter ! Après trois
courses, son pas se fait hésitant, son regard douloureux. Il charge,
comme il peut, et on le reçoit « en déchargeant la suerte »…
Un piètre cavalier lui déchire le dos ou le flanc, en dansant une valse
sinistre… On crie, on s’agite ! Alors, dans un dernier sursaut,
le toro « sort », plante ses cornes dans le sable dur, et
« se saborde », dans une dernière cabriole…
Un voile noir tombe sur son rêve… et sur le nôtre… |
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CE
SOIR…DAX « REVE » SA TEMPORADA.
30 Avril : Que ce soit à l’ombre des grandes plazas, ou dans la
poussière d’une « portative », le rêve taurin perdure.
« Etre aficionado - écrivait Jean Cau – c’est croire au Père
Noël, tous les soirs, à cinq heures… ».
L’annonce des cartels d’une grande feria, ou de la plus petite fête
de village, a quelque chose de magique...
A chaque fois, on se fait avoir…
« Tu sais quelque chose ? » Et chacun d’y aller se son
regard entendu, de son sourire en coin. « Ouais, tu verras !
Ils auraient pu faire mieux, mais c’est pas mal ! »…
Alors, sagement, on fait silence, et l’on écoute
l’organisateur expliquer les choix, justifier les décisions, sans ne
jamais oser dire que toutes ces réflexions aboutissent… à un immense
pari.
Il faut, aujourd’hui, avoir un immense respect
pour ceux qui ont charge de monter des corridas, en France… Quand on
voit les résultats des grandes ferias espagnoles, on ne peut que leur
souhaiter « Bonne chance ! »
Après les « fours » de Castellon,
Valencia et surtout Séville (et ce n’est pas fini !), oser
s’aventurer sur un raisonnable pronostic est pure gageure, et bien malin
est celui qui, aujourd’hui, est capable de dire : « Six
magnifiques et braves toros, soigneusement choisis dans la prestigieuse
ganaderia de… »
Monter des combinaisons « d’hommes »
est relativement facile. Certes, il faudra batailler, tenir compte du
marché, des stratégies, des exigences économiques et … des petits
caprices ». Déjà une partie d’échecs ! Mais, pouvoir
s’engager sur cinq corridas, en pariant sur trente toros… voilà assurément
un casting beaucoup plus ardu que ce lui du « Loft ! »…(Quoique !
« Z’ont quand même trouvé, « vraiment » les plus
tordus, vulgaires et… vides ! »)
Dax ouvre le feu, ce mardi soir, annonçant ses
cartels 2002. Fidèle à sa tradition, elle essaiera, encore une fois, de
conjuguer la difficile équation « Toros / Toreros », qui fait
son identité. Dans quelques semaines, Mont de Marsan, puis Bayonne, la
suivront, vivant également « la fièvre d’un soir ».
Au coin des gazettes ou des chroniques internet,
on critiquera, forcément ! En quelques minutes, on fera et refera le
monde taurin… Des heures de discussion seront, d’un coup, réduites en
un verdict sans appel, ou en une division sans fin… Franchement, on ne
les envie pas !
Dax présente, ce soir, son « challenge
2002 ». La cité thermale est « en basses eaux », depuis
deux ans… Et elle le sait. Cela est arrivé à chacun, tour à tour, et
nul ne peut se prévaloir d’une régularité sans faille. Bayonne, Mont
de Marsan, Vic… en savent quelque chose. Aussi, on attendra avec
patience et sagesse, « le pari» dacquois, en espérant surtout une
présentation correcte, et de la force dans les pattes. Pour le reste…
Dieu seul le sait, et encore !
Alors, Suerte à Dax… et aux autres ! Faites
nous rêver !
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DAX
2002… « PA SOÑAR EL TOREO » ! *
30 Avril : Les cartels de la temporada dacquoise viennent d’être
annoncés, ce soir, par Jean Pierre Junqua Lamarque, président de la
Commission Taurine, en présence du Maire et des responsables de la ville.
Grande ambiance, bel accueil, et franche convivialité, pour des affiches
joliment agencées.
A l’habitude, Dax « Feria », et Dax
« Salsa »… Deux façons de voir la Fête, avec « le
toro et le toreo » pour communs dénominateurs. Et cette fois ci…
Les cartels sont donc les suivants :
Feria de Dax 2002: |
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Mercredi
14 Août : Toros de Samuel
Flores, pour Joselito – El Juli – Julien Lescarret
Jeudi 15 Août (matin) : Rejoneo - Toros de
Sanchez Cobaleda, pour Fermin Bohorquez – Pablo Hermoso de Mendoza –
Andy Cartagena
Jeudi 15 Août (au soir) : Toros de Dolores
Aguirre, pour Pepin Liria – Davila Miura – Rafael de Julia
Vendredi 16 Août : Toros de Manolo
Gonzalez, pour Enrique Ponce – Javier Conde – Sebastien Castella
Samedi 17 Août : Toros de Victorino Martin,
pour Fernandez Meca – Manolo Caballero – Juan Bautista
Dimanche 18 Août : Toros de
Juan Pedro Domecq, pour Finito de Cordoba – Jose Tomas –
Morante de la Puebla
Les 16 et 17 Août au matin, auront lieu les éliminatoires du concours
des « Novilladas non piquées », dont la finale se disputera
le 18.
Feria de « la Salsa » 2002: |
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Samedi
7 Septembre (midi) : Spectacle « hispano landais »
Samedi 7 Septembre (soir) : Corrida Concours
– Six toros (à désigner) pour Luis Francisco Espla – Zotoluco –
Denis Loré
Dimanche 8 Septembre (matin) :
Novillada piquée
Dimanche 8 Septembre (soir) : Toros de
Zalduendo, pour Enrique Ponce et Jose Tomas, en mano a mano.
Les analyses viendront, les critiques aussi, peut-être. Mais, regardez
bien… Si les toros veulent bien se donner la peine de charger… il y a
vraiment de quoi rêver de belles choses. Que haya suerte, Dax ! |
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