VICTOR
PUERTO ET LE TOREO DES ANNEES 2000...
1er
Octobre : On ne peut plus parler de hasard... L’actuacion de
Victor Puerto, hier, en plaza de Séville, a sauvé du désastre une feria
de San Miguel, par ailleurs marquée par l’émotion des adieux d’Espartaco.
Deux corridas, deux catastrophes intégrales au niveau ganadero, au point
que les toreros sont sortis « sans illusion », sans espoir de
triompher. On sait que de multiples tentatives pour changer la corrida de
Nuñez del Cuvillo avaient, malheureusement, avorté. D’autre part, l’Empresa
ne semblait pas avoir retenu la leçon signée Gavira, l’an passé,
répétant l’erreur de la programmer à nouveau, pour un résultat
similaire... casi peor !
|

|
Heureusement,
il y avait Victor Puerto. Blessé à Logroño, le 22 septembre, le
manchego voulait à tout prix finir sa temporada à Séville, après être
passé par Pozoblanco. Sept jours, à peine, après sa méchante blessure
dans la nouvelle plaza de La Ribera, Puerto signe un exploit important :
S’habiller de lumières, par deux fois, et, pour un peu, ouvrir la Porte
du Prince, à Séville. Rien moins...
Avec
son teint mat et ses cheveux noirs bien frisés, on le dirait venu d’Amérique
du Sud. Son toreo vibrant, fleuri, parfois « bien populeux »
divise les aficionados. Ajoutez à cela une propension à discuter avec le
tendido, à multiplier les adornos, les desplantes, les regards coquins
... Bueno ! Un torero populaire que d’aucun qualifieront de
« vulgar, y pegapases.. » Une sorte de Curro Giron qui ne
banderilles pas...
Oui
mais voilà, le Victor Puerto « horripilant » à Pozoblanco,
s’est envoyé deux mansos, en faisant preuve d’une formidable toreria,
en plaza de Séville, sous le regard de la Télé, mettant au gardes à
vous l’aficion et toute la critique taurine. Un torero courageux,
serein, qui pense devant le toro, cimentant sa stratégie sur un courage
sans affectation... pas mal, non ?
L’an
passé, Puerto avait remonté une pente, bien savonnée en 1998, par les
madrilènes. Partout, on avait reconnu le sérieux et la qualité d’un
Victor Puerto transfiguré. Madrid en avait éét le témoin, et Séville,
en fin de saison, l’avait consacré « promesse 2001 », après
une grande actuacion à la San Miguel.
Cette
saison avait fort bien débuté, avec un gros succès aux Fallas, devant
une grande corrida de Torrestrella. A Séville, quelque grand moment de
toreo, puis... Madrid n’avait rien donné et, peu à peu, il semblait
que le torero revenait aux errances passées, toréant bien, certes, mais
avec de gros clins d’oeil, bien appuyés, au tendido... Les oreilles
tombaient, mais une partie du public ronchonnait. Pueblerino...
Cependant,
Logroño confirma le courage de Victor Puerto, son sens de la
responsabilité et sa toreria. Blessé, il resta dans le ruedo, s’y
planta jusqu’à en terminer avec son adversaire, coupant une oreille de
grand poids.
Séville vient donc de confirmer le talent et
le courage de ce torero qui symbolise un peu « la Tauromachie de années
2000 », qui, plus que jamais, doit s’adapter à un public « multi
cartes », et surtout à un toro qui, à 90%, présente plus de défauts
que de qualités. Deux tactiques
peuvent alors se mettre en place : On attend que sorte « le bon »...
et on peut attendre longtemps. Ou alors, on s’adapte et on tire de
chacun le plus possible, en utilisant tous les moyens, y compris quelques
artifices bien démago, pour satisfaire le public. Victor Puerto a su
s’aligner sur cette voie, mais ne laissant jamais passer l’occasion de
faire le toreo de qualité, le Toreo de toujours... Séville vient de le
confirmer, le plaçant ainsi en bonne position pour la saison 2002.
30 Septembre – Sevilla – 2ème de la San Miguel – 2/3 de
plaza – Soleil revenu : Corrida imbuvable d’Antonio Gavira.
Concours de mansedumbre, au cheval, aux banderilles, à la muleta. De présentation
inégale mais correcte, les six toros ont fait assaut de « manque de
tout »... Cela débuta en catastrophe, avec un premier que l’on
dut rentrer, à cause de sa faiblesse. Puis les mansos défilèrent, un à
un, sans rémission. Le quatrième se coucha avant l’estocade, le cinquième
gagna le concours du « plus manso, tu meurs ! ». Quant au
dernier, il ajouta à sa triste panoplie, un autre qualificatif :
Dangereux...
Les toreros ont fait ce qu’ils ont pu...
Finito s’est fait serrer par le premier bis, dès les premiers muletazos...
ce fut vite réglé. Le quatrième, soso, arrêté, ne lui permit rien.
Deux silences, aussi désabusés que le torero – Même verdict pour
Caballero qui donna des passes et des passes, probablement destinées à
préparer « la prochaine série »... Pas d’engagement, pas
d’idées. Bien triste, tout ça – Et puis, Victor Puerto qui, d’entrée,
se signale par un quite de bonnes chicuelinas, au deuxième toro. Vista,
toreria, ganas ! Cette volonté se confirmera entièrement face à
deux toros totalement différents, auxquels le matador saura s’adapter
totalement : Faena de temple, de grande qualité, face à son
premier. Séries courtes, puissantes et galbées, closes de remates sérieux
et toreros. Bonne estocade et une oreille qui en valait presque deux, tant
les choses s’étaient faites parfaitement, avec la tête et le coeur. Le
sixième était une carne dangereuse, et Puerto l’attaqua « à
coups de dents », lui vola dans les plumes et lui arracha une
oreille, à la fin d’une faena de porfia, dans le berceau des cornes,
sans presque pouvoir donner une passe, mais laissant le toro « comme
une carpette ». Poderoso, Puerto ! Oreille par deux fois,
oreilles totalement méritées ; oreilles qui symbolisent bien la
tauromachie des années 2000, et l’un de ses meilleurs interprètes :
Victor Puerto.
30 Septembre – Granada – Corrida de la Fête le La Virgen de las
Angustias – Casi lleno : Grande et bonne corrida de Salvador Domecq
« El Torero ». Encastée. Premier et sixième, superbes.
Monumentale journée d’Enrique Ponce qui,
si nécessaire, confirme son rang de Maréchal 2001. Quatre oreilles à
l’issue d’une formidable prestation où se mêlèrent la technique,
bien sur, mais aussi l’inspiration, l’abandon, la plus pure expression
artistique et un grand courage. Faenon devant «Osito », son
premier, qui le prit méchamment dans une naturelle. Ponce revint pour
deux muletazos qui « punirent le toro », puis ce fut « des
tonnes de caresses »... Faena profonde, parfaite, close d’un gros
coup d’épée. Le Valenciano allait confirmer sa monumentale prestation
devant « Vellutero », le quatrième, devant lequel il fallut
montrer plus de fermeté. Là aussi, l’épée fut d’airain. Deux
oreilles et le public... fou ! – El Juli, peut être un peu complexé,
a voulu tout faire pour contrer Ponce. Tout et trop vite. Oreille chaque
fois, mais... – El Fandi sort a hombros de sa plaza pour la quatrième
fois, en quatre corrida. Spectaculaire, vibrato à fond, banderilles en
bataille, il patina un peu avec le troisième, mais mit le feu à la plaza,
face à l’excellent dernier. Deux oreilles et tout le monde sur les épaules,
mais... sur les lèvres, un seul nom : Ponce !
30 Septembre – Ubeda – 2ème de Feria – ½ plaza :
Toros de Téofilo Segura, bien présentés, mais de comportement inégal
– Triomphe de Juan Jose Padilla qui coupe une oreille de chaque
adversaire – Luis Francisco Espla obtient un trophée de son deuxième
toro, le local Carnicerito de Ubeda coupant une oreille de son premier.
30 Septembre – Corella – ¾ de Plaza : Toros de Hato Blanco, qui ont
donné bon jeu – Morante de la Puebla coupe une oreille de son premier.
A signaler que le Morante va, encore, changer d’apoderado. Fin de
contrat avec Camara. On ne renouvelle pas. Morante à besoin de
quelqu’un qui lui permette d’être « a gusto »... Oui,
mais, jusqu’à quand, cette recherche ? – Eugenio de mora remplaçait
Jesulin. On le vit puissant et torero. Oreille, chaque fois, et « a
hombros » - De son côté, Francisco Marco, navarrais chez lui,
coupa un trophée du dernier.
30 Septembre – Las Rozas (Madrid) – ¾ de plaza : Corrida de
Valdeolivas qui a fait son devoir, sans plus – Triomphe de Jesus Millan,
avec trois oreilles – Encabo et Rafael de Julia coupent un trophée,
chacun.
30 Septembre – Madrid (Las Ventas) – ¼ de plaza : Présentation de
la ganaderia del « Trincherazo ». Novillos très bien présentés,
mais qui firent concours de mansedumbre, certains, champions de la fuite
éperdue – Carlos Gallego fit preuve de grande volonté, arrachant
deux bonnes séries de derechazos. Ovation, chaque fois – Serafin Marin
eut un lot impossible. Applaudissements de maigre consolation – Bon succès
pour Martin Quintana qui fit preuve de grand métier et de fermeté, face
au cinquième qui répétait durement une charge bien désordonnée.
Oreille et, après Arnedo, un « gros week end », pour Martin
Quintana
30 Septembre – Algemesi - Dernière
de la Feria des novilladas : Ganado infumable de Maria Luyis
Dominguez Perez de Vargas. Seul, le premier permit quelques fantaisies –
Anton Cortes et Javier Valverde ne purent rien, sortant sous de
applaudissements de consolation – Unique succès, unique oreille pour
Andy Cartagena.
La feria terminée, le grand jury s’est réuni et
les trophées 2001 sont les suivants :
-
Meilleure ganaderia : Sanchez Arjona
- Meilleur Novillero : Cesar Jimenez
- Meilleur
Rejoneador : Alvaro Montes.
30 Septembre – Arnedo – 4ème de Feria – Casi lleno :
Terrible novillada, lourde, dure, de Juan Valenzuelo. Une vraie corrida de
toros – Les trois novilleros ont eu beaucoup de mérite – La palme à
Reyes Mendoza, qui fit preuve de métier et de courage. Vuelta à chaque
« toro » - Julien Lescarret se montra lui aussi courageux,
face à deux costauds retords. Vuelta au cinquième – Luis Rubias
s’est joué la peau face au deux pires. Deux avis et un avis,
respectivement ; silence et ovation. Vraiment mal payé !
|
|
QUAND ON DIT QUE CELA PEUT ALLER « TRES VITE »...
2 Octobre :
Bruits de crise... Bruits de guerre ! Dans le ciel bleu, six
longues traînées de réacteurs filent à toute vitesse, bien parallèles,
bien droites. Chasseurs, bombardiers ? Allez donc savoir... Mais
leurs sillages et leur vitesse ne disent rien de bon. Cela peut aller
« très vite », maintenant. Là bas, des « assassins
d’idéal » vont payer. Hélas d’autres aussi, pacifiques,
humbles travailleurs, paieront un probable lourd tribut à la folie des
hommes, quelle que soit leur peau, quelle que soit leur religion.
Chez nous, on prépare les élections... A
grands coups de démagogie, « nos grands Ayatollahs à nous »,
vont nous abreuver de chiffres et de satisfecit. Les verts vont nous faire
le coup de « Bonne Maman » et, malgré un chômage qui reprend
néfaste vigueur, « on » va nous dire que tout va bien, et
l’on va encore colmater quelques brèches à coups d’emploi-jeunes et
de contrats « emploi consolidé »... Ainsi, les médecins
pourront revenir dans les quartiers, bien protégés par des «gorilles
amateurs », de tous âges, payés trois francs six sous. Ce n’est
pas ça ! dira le politique... mais en fait, c’est ça ! En
France, il y a des quartiers où la police, où les pompiers, où tout ce
qui représente un certain ordre, ne peuvent mettre les pieds... Qui
accepte cela ? Combien de temps encore ? Qui, enfin, fera
« le grand tri » ? Le bon grain, et il y en a beaucoup,
de l’ivraie... Il y en a « un peu », mais elle gâche
tout... Alors, qui ?
Tant que les bombes éclatent ailleurs,
chacun pleure un peu, puis va refaire son loto, son tiercé, et un bisou
fatigué à Bobonne ! Mais quand la menace, sourde, est là, qu’on
la soupçonne mais qu’on ne la voit pas, précisément, on se dit que
l’on a envie d’avoir de vrais chefs, courageux et sincères, même
quand il se trompent. On se dit que l’on aimerait avoir un homme à
suivre, parce qu’il est le meilleur d’entre nous. Pourquoi pas une
femme, d’ailleurs ? Au fond, non ! parce que la dernière
s’appelait Jeanne, et on lui a fait trop mal !
Enfin ! Pendant que tout se prépare,
affreux remake du « Bal de Maudits », on se pose chez nous la
grave question de savoir si, dans les circonstances actuelles (et
dans les autres aussi, d’ailleurs), la police qui vous contrôle sur la
route, aura le droit ou non d’ouvrir le coffre de votre voiture, et cela
sans vous le demander avec force « mooonsieur ! » et
autant de « s’il vous plaît ». Hombre ! Un contrôle
est un contrôle ! Celui qui n’a rien à se reprocher, n’a pas à
s’offusquer de cette « violation de domicile », toute à
fait logique, normale et... souhaitable. Curieux ça ! On parle
toujours très fort des « bavures policières », tout en
passant discrètement sur les mots « voiture volée »,
« forcé un barrage », « fuite »... etc. En quoi,
un citoyen, quelle que soit sa couleur, sa profession, sa religion ;
bon travailleur, bon père de famille ; peut il s’élever contre ce
qui est fait pour justement le protéger ? Enfin ! Les grands
« y’a qu’à ! » ont intérêt à y penser, à
l’heure de leurs traditionnelles promesses, sinon, là aussi, cela peut
aller très vite...
Au moins, dans le monde beaucoup plus réduit
« des Toros », les choses sont plus claires... et vont aussi,
parfois, très vite. L’histoire taurine est emplie de ces hommes qui, du
jour au lendemain, passent de l’ombre à la lumière, confirment d’un
coup leur qualité, leur courage. Il y a les phénomènes, ceux que l’on
explique difficilement, tellement puissants, tellement précoces, qu’on
n’a d’autre explication que le traditionnel « Il est tombé
dedans, quand il est né ! ». Exemple : Le Juli !
Exemple, bien avant et dans
un autre style : Angel Teruel, qui, en 67, arrive à l’alternative
sans novilladas économiques, et 18 piquées. Muñoz, en 74, petit Mozart
du Toreo, là bas, du côté de Triana.
Puis, il y a ceux qui « se sont
faits », lentement, courageusement, à la limite de la désespérance,
parfois, mais gardant au coeur « la petite flamme », étant
parfois les seuls à savoir que « Je suis torero ! Je serai
Figura ! ». Mérite immense ! De vrais héros qui ont su
souffrir, et savent qu’ils souffriront deux fois plus...
Un jour, soudain la porte s’ouvre. Un
toro paraît, plus grand, plus beau, plus brave, parfois plus dangereux
que les autres. Allez savoir pourquoi ! C’est « le jour ! »
Et là, cela va très vite ! Exemple, que nous connaissons tous :
Cesar Rincon ! Le 20 mai 91, il n’était rien, ou presque : un
bon petit torero colombien ! Le 22 au soir, il était un dieu, une
idole. On connaît la suite...
L’histoire vient de se répéter, en
l’espace se quatre jours. Certes, à un degré moindre ! Certes prévisible.
Cependant, un grand pas vient d’être franchi pour un tout jeune
novillero que l’on connaît bien, par chez nous... On le savait pétri
de qualités, « pourri de talent »... On râlait un peu, en le
voyant papillonner avec le toros, sans pourtant « appuyer à fond »...
Mais voilà qu’en l’espace de trois jours, en deux grandes ferias
« concours de novilleros », il vient de mettre l’escalafon
à ses pieds. Il s’appelle Cesar Jimenez. Triomphateur total d’Algemesi,
il vient de couper hier, quatre oreilles en plaza d’Arnedo, de façon
indiscutable. A n’en pas douter, il va remporter
le trophée de la Feria, le « Zapato 2001 », et dorénavant,
les chose vont aller très vite. Avec ces deux ferias en poche, Jimenez
est l’indiscutable vainqueur de la temporada. Maintenant, il va falloir
continuer, peut être se présenter à Madrid, battre le fer tant qu’il
est chaud. Puis viendra l’alternative... ni trop tôt, ni trop tard. Après...cela
peut aller très vite, dans un sens, ou dans un autre !
2 Octobre – Arnedo – 5ème
de Feria – Lleno : Novillada de Miranda de Pericalvo (vient de
Salamanque, mais puro J.P Domecq), sortie très lourde, inégalement armée.
Il y eut quelque faiblesse, mais de la grande qualité. Le deuxième fut
un garbanzo, le cinquième par contre, excellent. Le sixième était un véritable
toro.
Leandro Marcos torée formidablement, avec grande élégance,
empaque, profondeur. Hélas, il est un peu froid, et ses faenas vont
« a manos ». Il tua mal, ce qui lui fit perdre des trophées.
Oreille et vuelta, alors qu’il partait « pour trois » -
Diego Ramos, moins expérimenté, a été « un peu juste »,
face au difficile deuxième. Par contre, eut des bonnes choses devant le
bon cinquième, donnant la vuelta.
Cesar Jimenez a coupé quatre
oreilles. Triomphe incontestable « du savoir et du pouvoir ».
Bien à la cape, il débuta sa première faena par sept passes, toréées
les deux genoux en terre. Puis, bonnes séries sur les deux mains, hélas
gâchées par la faiblesse du novillo. Deux oreilles, normales ! Sa
prestation face au gros sixième frôlera le parfait. Le toro n’est pas
commode : Il tire quelques gañafones, tarde à charger, veut filer
« a tablas ». Le jeune maestro va corriger tout cela : il
efface les coups, attend la charge, lui barre la route de la querencia...
Savoir et pouvoir ! Faena de puissance, et pourtant de délicatesse.
Sans jamais se faire accrocher la muleta, le garçon va subjuguer le toro
.. et le public. L’épée, basse, lui fera perdre un éventuel rabo,
mais une chose est certaine : Ce 1er octobre 2001 est une
date capitale dans la biographie taurine de Cesar Jimenez. A ver lo que
pasa, ahora ! |

|
Ce
2 octobre, fin de la feria d’Arnedo. La novillada d’Adealida Rodriguez
a été refusée, en bloc, par les vétérinaires. Ce n’était pas les
toros réservés en décembre dernier. De plus, ils ont été refusés,
car trop jeunes. La novillada est donc remplacée par un lot de Santos
Alcalde. On surveillera, plus particulièrement, Javier Valverde et Matias
Tejela.
|
|
JOURNEE DECISIVE POUR JESULIN DE UBRIQUE
3 Octobre : C’est ce
matin que Jesulin de Ubrique va être opéré des graves lésions
vertébrales subies au cours de l’accident de voiture du 22
septembre, dans la nuit. On se rappelle que le torero revenait
d’une partie de chasse, et que le 4x4 Toyota, conduit par son
chauffeur, avait dérapé, effectuant plusieurs tonneaux
au cours desquels le diestro, qui n’était pas attaché,
avait été éjecté, restant bloqué sous le véhicule. Jesulin
avait été hospitalisé avec de graves lésions de deux
ordres : Un gros problème au niveau de la cage thoracique,
plusieurs côtes cassées, dont une ayant perforé un poumon. Par
ailleurs, trois vertèbres fracturées, qui, au début, ne
semblaient pas inquiéter les médecins. |

|
Depuis, une suite de communiqués contradictoires se sont succédés,
tandis que le diestro passait par différents stades, au niveau physique
et moral. Un jour, cela allait très bien et tout se remettait en place,
progressivement. Un autre, les pires rumeurs circulaient, allant jusqu’à
parler d’issue fatale.
Ce qui semble vérifié : Le blessé que l’on
avait sorti des « soins intensifs », y avait été rapidement
ramené, et l’opération des vertèbres avait été déprogrammée,
notamment à cause de la soudaine aggravation du problème pulmonaire.
L’opération des vertèbres D5,6 et 7 imposant une « entrée »
par le dos, le blessé étant couché sur le ventre, les chirurgiens ne
pouvaient intervenir tant que les lésions au niveau thoracique n’étaient
pas réduites.
Très optimistes et positifs, dans leurs premières déclarations,
les spécialistes sont aujourd’hui beaucoup plus réservés quant aux
suites de la blessure du Jesulin. Une chose est certaine : La récupération
sera très longue... On parle de six à sept mois et, surtout, on ne se
prononce absolument pas sur les possibles séquelles de cet accident et de
ces lésions.
L’opération en soi est relativement classique et de
grande sécurité, quoique toujours délicate lorsque l’on travaille à
proximité immédiate de la moelle épinière. Cependant, il reste des
inconnues au niveau neurologique, et il faudra attendre avant de se
prononcer sur l’état définitif du blessé et de son avenir
professionnel.
Soyons clair : Dans le meilleur des cas, on ne
verra pas toréer Jesulin l’an prochain. Dans le pire scénario :
le diestro de Ubrique est perdu pour le Toreo...
On ne peut donc qu’attendre, faire confiance à la Médecine,
et dire un petit mot à la Virgen del Rocio, pour qu’encore une fois,
elle se penche un peu et aille faire « un quite de plus » au
Jesulin.
Opération
programmée tôt dans la matinée, à l’hôpital
« Virgen del Rocio » de Séville.... (Et en plus, la
Virgen n’aura pas à se déplacer, elle est chez elle !) . Que haya
suerte, Jesus !
|
|
CESAR JIMENEZ, « HAUT LA MAIN »...
3
octobre : Cette fois, ce n’est pas « haut les mains ! ».
Pour une fois, on est sorti de la page « faits divers ».
D’ailleurs, la célèbre injonction tend à disparaître, puisqu’on ne
menace plus, maintenant... on tire tout de suite !
Non, non... Beaucoup plus pacifique, beaucoup plus
noble et glorieuse ... « Haut la main ! » On pourrait
dire : indiscutable, sans aucune contestation, à l’unanimité
« plus une voix ! »
Hier s’est terminée la feria d’Arnedo et le résultat
de la dernière novillada n’a rien changé au résultat final :
« Le Zapato de Oro 2001 » est remporté « haut la main »
par Cesar Jimenez, auteur d’une prestation mémorable, lundi dernier,
coupant quatre oreilles aux novillos de Miranda de Pericalvo. Le jury, qui
s’est réuni dès la dernière novillada terminée, a couronné le jeune
César, par 16 votes, devant 4 au Paulita et 1 à Martin Quintana. Côté
ganado, les Santa Coloma de la Quinta sont désignés vainqueurs, devant
les Miranda de Pericalvo.
Au bilan, on dira que la feria d’Arnedo 2001 est un
bon cru, comme l’a été celle d’Algemesi. Alors que l’escalafon
novilleril semble un peu manquer de personnalité, la qualité torera,
elle, existe bien, ce qui est à la fois rassurant, mais un peu inquiétant...
On s’explique : On torée, aujourd’hui, mieux que jamais. Avec
les écoles, avec les possibilités offertes, les jeunes toreros sont
capables d’aligner des séries de muletazos que n’auraient peut être
jamais donnés leurs illustres aînés. (A cet effet, il serait utile de
voir les archives filmées concernant Aparicio-Litri, dans les années
50). Cependant, le gros, l’énorme problème réside dans un manque
fondamental de personnalité qui fait que tout est parfait, uniforme, mais
sans sel, sans piment... Aparicio et Litri, si différents, si complémentaires,
faisaient courir les foules... Ne parlons pas du Cordobes-père (le seul,
le vrai !) ou du Palomo...
On arrive donc au paradoxe suivant : la qualité
est là, mais elle ne fait pas vibrer, elle ne passionne pas, elle ne
remplit pas la plaza, et donc, le futur est plutôt de couleur « gris
foncé »... Que vamos hacer ? Attendons l’arrivée du vrai génie,
qui pègue de vrais muletazos à de vrais toros, faisant hurler les hommes
et se pâmer les femmes... (ou le contraire ! On ne sait plus,
maintenant). Pas demain la veille, car aujourd’hui, même avec Jose
Tomas, ce serait plutôt « Haut les mains ! »
2
Octobre – Arnedo – Dernière de Feria – Lleno : La
novillada de Manuel Santos Alcalde est sortie faible et sans grande saveur
– Remplaçant Sergio Aguilar, le Jeune mexicain « El Jalisco »
s’est fait blesser à la main gauche, en estoquant le premier.
Douloureuse cornada à la main gauche - De ce fait, Javier Valverde dut
toréer trois toros, ne pouvant briller qu’au dernier dont il coupa la
seule oreille du jour – De son côté, Matias Tejela resta en demi
teinte : Silence et ovation.
De fait, Cesar Jimenez « avait tué » la
feria ! En deux jours, le jeune torero se voit projeté « en
haut » de l’affiche. Voyons comment va se gérer ce triomphe. On
l’exploite immédiatement ? On attend
le début 2001, faisant une grande tournée avant une alternative
de luxe, à la San Isidro ? A voir. Là aussi, les temps ont changé
et, selon les objectifs et les mentalités, les résultats peuvent être
«sonnants », ou... « trébuchants ».
|
|
MADRID...UN
AUTOMNE « SIN ILUSION »...
4 Octobre :
Pas terrible, le moral ! Le monde entier regarde tout à tour à
l’est et à l’ouest, comme dans une gigantesque partie de tennis...
« A ma droite, les USA et leurs petits copains qui s’engagent
« sans s’engager... ». A ma gauche, les Talibans, qui
multiplient les provocations au nom d’un Dieu qu’ils bafouent chaque
jour... ». Du coup, tout le monde fait ses réserves de sucre et de
« Bolino », sans oublier quelques caisses de « Mars »,
au cas où cela repartirait.... Mais on se fait guère d’illusions ! |
 |
En
France, Bof ! Devant la remontée du chômage, on annonce « la »
mesure qui va doper les statistiques... l’EPO de la relance ! La
solution miracle : « On augmente le nombre des CES... ces
« Contrats Emploi Solidarité » que l’on ouvre ou l’on
ferme à souhait, multipliant la précarité, le « sous emploi »,
en particulier de jeunes... Un leurre, encore plus efficace que le muleta
de Ponce...
Pendant
ce temps, on ose vous dire qu’à Lyon, les PV, dans les rues, seront
confiés à des sociétés
privées... Pendant ce temps, la Télévision dénonce, preuves à
l’appui, au point de se faire elle-même agresser, l’incroyable
omnipotence des dealers et des « multidrogués », dans le 19ème,
à Paris. Chaque jour, les habitants et les commerçants protestent, au
risque de leur peau, demandent « quand va t’on enfin « laver
cette pourriture », et « tirer la chasse » ?
Comment peut on accepter cela ? Que fait la police ? Que font,
surtout, ceux qui la mènent ? Quand va t’on enfin arrêter cette
pseudo tolérance qui n’a, de fait, qu’une seule explication : « Il
n’y a plus de place dans les prisons... ». Le « Système »
est paralysé... la Justice, muselée... Pas le temps !
Pas de place ! Alors, on libère à tour de... « bras
d’honneur » ! Sin ilusion, les français !
Pour
arranger le tout, notre Jalabert national ne va pas courir le championnat
du monde, et pourrait être remplacé, à la tête de l’équipe « de
France » cycliste, par Richard Virenque... Bien !
Effectivement, on ne pouvait trouver mieux, comme symbole, comme porte
drapeau ! Sin ilusion...
En
Espagne... « Tres cuartos de lo mismo ! » A peu près ...
du kif ! Dans les rues, il faut louvoyer entre dealers et maricones...
Pour arranger le tout, le Real Madrid de Zidane vient de prendre une raclée
à Las Palmas... Sin ilusion !
Côté
« toros »... pas mieux ! La « feria d’Automne »
de Madrid, débute demain... Rarement,
elle aura présenté si peu d’intérêt... Rarement, on se dirigera vers
Las Ventas, avec si peu « d’ilusion »... Quatre corridas,
une de Rejoneo et une novillada, sans unité, sans ligne constructrice...
Des cartels bâclés ! Sin ilusion ! C’est vraiment
l’Automne.
Qu’on
en juge :
5
octobre : Les Puerto San Lorenzo, catastrophiques cette année,
pour Finito (méprisé, ici), Caballero (plus terne que jamais !) et
Rafael de Julia qui, on l’espère passera ce nouvel examen d’entrée
à Madrid.
6
Octobre : Novillada du Ventorrillo (Voit résultats 2001 !)
pour Reyes Mendoza, Anton Cortes et Luis Vital Procuna. Rien de spécial
à attendre.
7
Octobre : Corrida de Manolo Gonzalez (si elle passe ! ) pour
Espla (Que fait il là ?), Rivera Ordoñez (le Duc, jeté aux lions !)
et Eugenio de Mora (Lui, oui !)
12
Octobre : Les Nuñez del Cuvillo (l’horreur ganadera de la
temporada 2001 ; «la » catastrophe intégrale !) pour
Mariano Jimenez, qui tente un « come back », Luis Miguel
Encabo et Alfonso Romero (le nouveau prodige de Murcia, que l’on va se hâter
de fracasser !). Malgré les toros, c’est encore le cartel
le plus intéressant, celui que l’on peut aller voir « con
ilusion ! »
13
Octobre : Caballitos ! La recette marche bien, les hommes
sont « d’honneur » et les chevaux, magnifiques. Moura,
Buendia (qui dira adieu), Hernandez et Cartagena. Bien ! Mais, au
fait... Javier Buendia n’aura t’il pas « déjà » dit
adieu, la veille, à Séville ?
14
Octobre : Don Adolfo Martin va essayer de laver les traces du
scandale de la San Isidro, en espérant que les toreros l’y aideront :
Oscar Higares. Bon ! – Jose Luis Moreno, l’éternelle fausse
promesse – Le Cid ! Celui là, oui, mérite qu’on attende...
qu’il est affiné son épée...
Total...
bien peu à se mettre sous l’aficion ! Aucun évènement, aucune
chance de vibrato... en principe ! Pero bueno... la Tauromachie a une
chose de bon : Elle n’est pas science exacte ! On ne peut pas
y truquer les statistiques ; y programmer les triomphes, par décret !
Alors pourquoi pas ? Imaginez donc que les Puerto chargent fort et
droit... que les Cuvillo sortent bien présentés, modèles de caste...
Qu’Espla nous sortent cinq naturelles liées, sans faire trois
fois le tour de la plaza ... Imaginez que Caballero baisse vraiment la
main... que De Julia se mette à citer « de verdad » ! Il
faut y croire ! On suivra donc la feria de ce triste automne madrilène
« sin ilusion », mais quand même, avec au coeur... quelqu’espoir !
En
tous cas, la bonne nouvelle nous vient des salles d’opérations !
Non celles de ce qui reste du Pentagone, mais bien des cliniques de Séville
et Granada.
Jesulin
de Ubrique a été opéré hier, trois heures durant, à l’Hôpital de
La Virgen del Rocio de Séville, par l’équipe du docteur Fernandez
Mancilla. Tout s’est bien passé. On a pratiqué une ostéosynthèse des
vertèbres fracturées, les « amarrant fermement » par des
« crochets d’acier ». Cela ne devrait pas bouger, et le
torero pourrait reprendre normalement ses activités. On prévoit une à
deux semaines d’hospitalisation, une convalescence et une rééducation
qui peuvent voisiner les quatre mois.
En
tous cas, le torero a pu bouger les membres inférieurs, et prononcer
quelques mots, la bouche bien pâteuse des restes de l’anesthésie...
Ajoutez à cela l’accent andalou et zézayant de la sierra de Ubrique...
On n’a rien compris ! Mais ce qui est sûr, c’est qu’on reverra
le Jesulin, et c’est tant mieux !
Par ailleurs, le Fandi a subi une opération du
genou droit, à l’Hôpital du Sacré Coeur de Grenade. Le docteur
Madrigal lui a reconstruit une rotule toute neuve, retendu les ligaments
et rafistolé le ménisque. Le Fandi
pourra continuer à bondir comme un cabri... mais dans quatre mois !
Imaginez qu’il traîne cette lésion depuis Mai... et que depuis, il a
rebondi dans tous les sens, à la grande joie des publics... Incroyable !
De quoi vous rendre... « la ilusion ». Enhorabuena, « les
Toubibs » et... Chapeau ! les toreros...
|
|
L’AVENIR DU MORANTE DE LA PUEBLA...
5 Octobre :
Encore une espantada ! Encore une pirouette ! Hier, le
Morante de la Puebla « est tombé » du cartel de la
corrida d’Ubeda, pour raison de santé : Coliques
néphrétiques. Si c’est vrai, on compatit. La colique
néphrétique est une horreur. Une des trois douleurs les plus
aigues que puisse supporter un être humain, avec la douleur de
l’enfantement et le spasme de la crise cardiaque. Ceux qui ont
vécu une des trois me comprendront. Ceux et celles qui ont
vécu « les trois » (pas en même temps, quand
même !) méritent, eux, la Légion d’Honneur... |

|
Mais
bon ! Personne n’est dupe... La colique néphrétique fait partie
de l’histoire de la Tauromachie moderne. Elle a cet avantage que, très
soudainement arrivée, elle peut disparaître très vite, le petit caillou
allant hanter « d’autres tuyauteries »... Enfin, bref !
De nombreux toreros ont allégué ce méchant diagnostic pour s’excuser
platement de ne pas se présenter, à cinq/six heures, vêtus de lumières,
dans une de ces plazas de Dios. Maintenant, si c’est « vraiment
vrai », alors on s’excuse et on compatit.
Le Morante, on le sait, est un de nos préférés.
Mais, en temps que tel, et parce qu’il est probablement un de ceux qui
fait le plus beau toreo de l’actualité, il faut bien avouer qu’il en
fait rager plus d’un. Donc, s’appuyant sur le traditionnel refrain, ou
« refran », de « qui aime bien vous en met plein la tête ! »
(faut se moderniser, un peu !), on dira simplement que
l’inconstance, l’indolence de ce torero, ont de quoi dérouter l’Aficion,
démotiver ses plus fervents « seguidores »
et surtout, l’envoyer « droit dans le mur ».
Curro Romero était un cas !
Avant lui, Cagancho en était un autre... Génial et pharaonique,
un jour, le « Gitan aux yeux verts » péguait ensuite une série
de petardos, de fracasos historiques, courant plus vite que Carl Lewis,
rattrapant la Pérec et le Virenque réunis, sans coup « fait rire »
et sans le moindre artifice, lui ! Auparavant, le Gallo, « Divin
chauve » s’il en fut, n’était pas mal non plus, dans le style
« Courage, fuyons ! ».
Mais voilà ! Les temps ont changé. A cette époque,
on pouvait se permettre quelques écarts, et, malgré la concurrence, on
survolait l’escalafon, parce que la différence se faisait toute seule,
et le moindre triomphe vous envoyait à « vingt têtes au dessus »...
Il n’en est plus de même, aujourd’hui... Un torero
doit « fonctionner » ! Horrible mot qui traduit un
« Système » essentiellement
commercial, quasi industriel, qui ne supporte que très
partiellement le « Je ne torée que lorsque je suis inspiré ! »
Le Finito de Cordoba l’a bien compris, qui va, peut-être, terminer
cette année 2001, en tête du classement. Torero de finesse, de dentelle,
de fragilité, le Finito a erré de longues années, faisant le yoyo entre
la « grande promesse », « l’inconstant magnifique ! »
et « l’indolent bellâtre »...
Oui mais voilà, le cordouan a compris qu’aujourd’hui, seul
comptait « le rendement » : donner les plus profondes véroniques,
les plus belles naturelles qui soient, ne comptait plus. Seules
importaient « las peluas », comme dit le Jesulin (qui, en
passant, se remet « super bien » de son opération), les
oreilles, los goles !. Du coup, le Finito fonctionne avec une régularité
de montre suisse, coupant les trophées à foison, et tout à coup, se relâchant
totalement et sculptant un faenon qui rappelle à ses plus fervents défenseurs,
que « non ! jé né pas changé ! ». Alors, tout le
monde est content, les apoderados, les aficionados, le torero lui même...
Le Morante n’a toujours pas compris. Il fait le plus
beau toreo qui soit, devant n’importe quel toro... Il l’a prouvé à
Madrid. Certes, il est peut être « un peu court » de tout...
Il y en a d’autres ! Le problème est ailleurs, et du coup, il se
retrouve en méchante posture, devant, encore une fois, divorcer de son
apoderado et en arriver à prétexter un petit caillou, pour s’excuser
d’un cartel de lujo où il devrait avoir grande place. Que mal !
La tauromachie moderne est tout sauf romantisme !
Et le Morante, s’il ne rectifie pas, risque de se retrouver un de ces
quatre, et même plus tôt, à « rêver le Toreo », seul, sur
quelque rive du Guadalquivir... Una pena !
Que va t’il donc se passer ? Artiste et
soñador, le Morante doit trouver un juste milieu... Il aime les sous,
comme tout le monde, et doit donc s’adapter au Mundillo actuel, tel
qu’il est, dans le ruedo, mais surtout dans les despachos et les
tendidos... Asi que ! Il va lui être difficile de trouver un
apoderado « tel qu’il le souhaite », indépendant, attentif,
aussi romantique que lui, à condition que le compte en banque multiplie
les zéros (pardon, les Euros !). Marca s’y est cassé les dents et
Camara, lui même n’a pas fait l’affaire. Qui donc s’y risquera ?
L’an passé, le torero était exactement dans la même position... Cette
année, « peor todavia ! » : Certes, le trophée de
Madrid ; certes de formidables détails, ça et là ; certes, la
malchance aux sorteos, que relatent toutes les chroniques... Mais à
l’arrivée, le « baromètre de l’Industrie taurine » est
sans appel, sans pitié : Fin septembre, il marquait
34 oreilles pour 63 toros, soient 34 sur 126 possibles !
Calculette et pourcentage... Bof !
Certes, on peut chanter la plus belle véronique
qui soit, le plus étincelant des kikirikis... « Ils ne servent pas »,
s’il ne sont pas « liés » à des dizaines d’autres
capotazos, d’autres muletazos, même moins bons... Alors, laissez nous rêver
encore un peu ! Un rêve qui va bientôt tourner au cauchemar, et
« les petits cailloux d’Ubeda », vont peut être
devenir, malheureusement, de terribles montagnes que le Morante ne
pourra plus renverser...
4
Octobre – Ubeda – 4ème de Feria – Lleno : Du
fait de l’absence du Morante de la Puebla, la corrida s’est transformée
en mano a mano entre Enrique Ponce et le Finito de Cordoba – Les quatre
toros de Los Guateles et les deux Salvador Domecq (sortis 4 et 5èmes),
n’ont pas été, on le devine, des foudres de guerre. Présence « moyenne »,
comportement moyen, caste de bon aloi. Formidable de noblesse, le sixième,
à qui l’on donna vuelta al ruedo posthume – Enrique Ponce, tel un
chef d’orchestre, joua sa grande partition 2001, où la technique et
l’élégante inspiration côtoient le parfait. Ovation – deux oreilles
– deux oreilles – Finito de Cordoba a mis plus de temps à se libérer,
parce que les deux premiers ne permettaient guère... Mais, quand « il »
s’est décidé, d’autant que le sixième était « le »
toro de la corrida... ce fut un faenon et le Cordouan coupa « tous
le trophées ». Deux oreilles et le rabo ! Au burladero, Ponce
dut rager un peu, mais cela lui passa très vite, et les deux toreros,
fondus en un grand abrazo, sortirent « a hombros »...
|
|
LA
CATASTROPHE ANNONCEE...
6
Octobre : Un titre que l’on ne devrait pas utiliser, ces jours ci.
Mais que voulez vous, la vie est ainsi, et en tauromachie comme ailleurs,
quand le vin est tiré, il faut le boire....
« Là-bas », les canons grondent déjà,
en sourdine. Des milliers et des milliers de familles, pacifiques,
respectables, fuient la future guerre et la famine... Catastrophe
humanitaire annoncée, en Afghanistan ! Et pourtant, a quelque chose
malheur est peut-être bon...
Imaginez : Là-bas, la moyenne de vie est de
41 ans... 41 ans :
presque moins que la durée de vie politique d’un ténor de la Cinquième
République... Comment
l’aurions nous su ? Ce triste épisode de l’Histoire de l’Humanité
ne va t’il pas permettre de
porter un vrai regard sur la tragédie organisée, dictée, crachée par
des fanatiques criminels ? Peut-être arrivera t’on à arracher le
voile de l’asservissement, de la vilenie, de l’esclavagisme soit
disant béni du Dieu... Peut-être qu’enfin, les femmes de là-bas,
noirs fantômes, pourront montrer leurs yeux, leur sourire, sans que cette
vérité de la nature n’inspire autre chose que du respect et de
l’admiration. Peut-être que des enfants au grands yeux hagards pourront
enfin manger à leur faim, rire, jouer, grandir en paix, apprendre à
vivre le lendemain... Aura t’il fallu pour cela que deux immenses tours
s’effondrent, et que des millions de gens, sur la terre, pleurent
pendant des mois, ou l’espace de... trois minutes... Si au moins ce désastre
et ces canons peuvent servir à cela...
A Toulouse, on essaie d’avancer comme on peut.
La catastrophe a surpris tout le monde et aujourd’hui se posent « les
questions qui fâchent ». Qui a fait ? Qui va payer ? Qui
est le responsable ? Les enquêtes vont bon train, les communiqués
volent, les « bruits divers » enflamment les peurs, les
imaginations, les basses envies, la haine. Les rumeurs, comme toujours...
Pourtant, des questions demeurent, que la presse reprend : Il y a
bien eu deux explosions, à huit secondes d’intervalle... La bande
enregistrée de la réunion d’entreprise, à des kilomètres de là, en
témoigne sans contestation. Tout le monde l’a entendue... Alors !
Qui ? Quoi ? Comment ? Une catastrophe « non annoncée »....
encore moins expliquée...
Dans ce triste univers dit « civilisé », il est d’autres
« catastrophes annoncées », heureusement bien plus bénignes,
voire plus futiles...
Le « monde taurin » est malade !
Il n’a pas besoin « d’anti », « d’Alliance »,
ni d’autres « Querelles »... Pas besoin de condamnation...
Il mourra tout seul ! Hier ont débuté les ferias de « Madrid
en Automne » et du Pilar de Zaragoza... Comme prévu dans ces pages,
le public de Las Ventas a vécu un toston de haute catégorie, orchestré
par un royale mansada du Puerto San Lorenzo. Les toreros, bien imprudents
de s’y afficher, ont payé le prix fort. Finito de Cordoba, méprisé,
brocardé dans cette plaza, n’avait pas à venir s’y ridiculiser,
alors qu’il est en tête de l’Escalafon. Manolo Caballero, une fois de
plus, laisse échapper « le » toro de la tarde, et une
occasion de plus, à Madrid. Quant à Rafael de Julia, il a « rendu »,
le triomphe de San Isidro, ne pouvant donner une passe, mais peu décidé
à « monter sur les toros »... Asi que !
A Zaragoza, la feria a débuté en douce !
Il y avait plus de monde dans la cabine téléphonique du coin, que dans
la plaza... No
hay toros ! No hay toreros ! No hay Aficion ! Comme
cela... on ne va nulle part, mais très vite ! Enfin, « demain,
il fera jour ! » comme dit l’autre... Pas sûr !
5
Octobre – Madrid (Las Ventas) – 1ère de la Feria de
Otoño – ¾ de plaza – Pluie fine : Les Puerto San Lorenzo sont
sortis avec des arguments « de poids », mais en grattant un
peu, on a eu ... ce que l’on attendait : Une mansada totale. Seul
s’est sauvé le deuxième, qui prit deux fois le fer, et finit très bon
à la muleta. Malheureusement... il tomba sur Caballero.
Finito de Cordoba a voulu jouer avec le feu
madrilène... Il a encore perdu, d’autant que Las Ventas ne peut pas le
voir. De rien n’a servi de se poser « bonito » devant le
faible premier. Silence. Le quatrième, un tonto de 619 kgs, se mit à
marcher et accrocher méchamment chaque muletazo. Le Finito plia les
cannes et entendit des sifflets. Catastrophe annoncée ! – Manolo
Caballero donna de grands espoirs, encore une fois. Il les a déçus...
une fois de plus ! Le deuxième permettait le toreo, et,
d’ailleurs, l’Albaceteño commença fort bien : Début
magnifique, en partant vers le centre ; grande série de droite et
bon pecho. De quoi se lécher les babines ! Et puis, catastrophe !
La main gauche ne va trouver ni le rythme, ni la distance.. et le toro va
en profiter. Du coup, le pico, le culito en arrière, patatras !
Adieu veaux, vaches et faena ! Bien entendu l’épée en arrière...y
nada mas ! Ovation au lieu d’une oreille, une de plus, qu’il
« devait » couper. Le cinquième était un vrai mauvais, et on
excusera le torero, même s’il ne voulut pas se battre. Silence.
Catastrophe annoncée ! - Rafael
de Julia toucha deux carnes, tristes, fades, imbuvables. Mais, un torero
qui débute, qui promet, se devait d’avoir une autre attitude que ces
regards compassés et cette façon de régler les affaires, « taurinement
correctes »... Hombre ! Monte leur dessus ! Finis, le
costume en charpie, mais fais quelque chose ! Cela s’appelle
« Ganas de ser figura » ! Cela s’appelle « Pundonor » !
Au lieu de cela , deux silences et une triste sortie... en catastrophe.
La feria continue, ce samedi, avec une novillada
« del Ventorrillo ». Non, non ! On ne dira rien !
5
Octobre – Zaragoza – 1ère de Feria - Novillada – moins
d’un quart de plaza : Cinq novillos de Bucaré, faibles et sosos.
Le quatrième était un Jandilla de Fuente Ymbro. Toro de grande qualité
que ne sut pas exploiter son matador. Dommage !
Anton Cortes, d’Albacete, lui aussi (décidément !)
a laissé passer le seul novillo potable de la tarde. Bon début par
statuaires, bonnes premières séries qui révèlent le toro et,
malheureusement, « plus rien à dire ! ». La faena partit
« a menos » et le torero se contenta de donner une fade vuelta,
quand deux oreilles et trois cortijos s’offraient à lui. Cela aurait pu
être une catastrophe, mais, comme il n’y avait personne... chhhttt !
– Salvador Vega a essayé, avec élégance, mais n’a guère brillé.
Silence partout. De même pour le Serranito, bien vert et tristement
servi. Rien, vraiment, à de mettre sous l’aficion. Dur dur !
Ce samedi : Caballitos ! En général,
les toros chargent, au Rejoneo.
5
Octobre – Zafra (Badajoz) – Arènes pleines : Toros de
Jandilla, corrects et donnant un jeu inégal, les 3,4 et 5emes étant
« des lascards »! – Enrique Ponce a tiré les mauvaises
cartes et n’a pu que se montrer « en professionnel ».
Ovation au deux, avec un avis au quatrième – Rivera Ordoñez a mis le
paquet face au deuxième, bien tué. Deux oreilles. Le cinquième était
un client qui imposait prudence. Il y en eut. Silence – Trois oreilles
pour le Juli « en roue libre », c’est à dire « à
fond » ! De fait, « une placita, une corridita »,
mais tout le monde s’est bien plus amusé que « chez les
ayatollahs » de Madrid ou Zaragoza. Eh bien... tant mieux !
|
|
LA « GRANDE FETE »...
7 Octobre : « Tu parles ! ».
On se la promettait belle, hier, à Paris, à Madrid, à Zaragoza, à
Fuengirola... et beaucoup plus près ! Un match amical ouvrant une
grande page d’amitié ! Une novillada de Feria... Une grande
corrida de Rejoneo, et la présentation en novillada piquée du fils du
regretté Antonio Jose Galan, luxueusement encadrée de deux figurones del
toreo, tels que Ponce et Juli.
Oui mais voilà... Cela a mal débuté par une
panne de serveur... pas loin... chez nous ! Avez vous remarqué que
votre ascenseur tombe en panne, toujours un samedi après midi, que votre
voiture « pète une durite » toujours le dimanche, au moment
d’aller se balader en famille, et que ce maudit serveur... Bref, je ne
suis même pas sûr que cela marche, aujourd’hui. Mais bon !Les
techniciens s’affairent... Alors, allons y !
« Pour une grande fête, ce fut une
grande fête ! » Mais on ne sait pas « la fête à qui ? »...
Les footballeurs ont fait leur partie, et les algériens, malgré le 4-1,
n’ont nullement mérité. Enhorabuena, donc ! Cela dit, on a quand
même remarqué que les galopins de « Mostaganem sur Seine »
courent plus vite que les placiers, et, encore une fois, mettent le souk
(ce qui est logique !) en totale impunité, laissant des ministres
sans voix, ou assis, abasourdis, et surtout gâchent la fête... En
parlant de foot, il y a vraiment « des penalties et cartons rouges »
qui se perdent...
A Madrid, cela va mieux. Le fils de Sebastian
Cortes portait un costume de son père, et lui a emprunté de plus,
quelques gouttes « del Arte Gitano ». A Zaragoza, Andy
Cartagena a vécu un sale
moment, coincé sous son cheval, tombé contre la barrière. Peur bleue
pour tout le monde. Du côté de Fuengirola, le Fils de Galan a coupé
quatre oreilles et une queue, mais on se demande comment celui que nous
avons vu si basto, si vulgaire, à Dax et Bayonne, pourrait tout à coup
faire un toréo reposé, templé, lié... Donc,
wait and see !
6
Octobre – Madrid (Las Ventas) – 2ème de la Feria de
Otoño – petite media plaza – Temps « à la pluie » :
La novillada du Ventorrillo est beaucoup mieux sortie qu’on aurait pu le
craidre. A part le deuxième et surtout le quatrième, les novillos de
Medina ont fait leur devoir au cheval, finissant avec des possibilités
que n’exploitèrent pas les toreros, en particulier Vital Procuna qui,
hier, a fait un gros pas en arrière.
Reyes Mendoza prend une rude voltereta d’entrée,
qui lui « rouvre » une récente blessure. A n‘en pas douter,
ce coup le marquera, et le torero se montrera digne, face à un lot très
inégal, le quatrième étant un sacré client. Ovation et silence, avant
de partir vers l’infirmerie – Anton Cortes portait le costume de son père,
Sebastian Cortes, le 24 mai 1976, jour de sa confirmation d’alternative.
Costume bleu et azabache qui semble avoir gardé les effluves du toreo
gitano, toreo d’empaque, toreo de profonde élégance, tel que le
distilla Anton, face au
cinquième. Bonne faena, toreo bien léché et une oreille à la clef,
somme toute méritée – Luis Vital Procuna a eu, on ne sait plus combien
d’opportunités à Las Ventas. Certes, cela sert d’être le protégé
de Victor Mendes, mais... El toreo « no le entra »... Ses deux
prestations, aussi volontaires que malhabiles, se terminèrent en silence.
Ce soir, Espla, Rivera Ordoñez et De Mora,
devant des Manolo Gonzalez. Pas de grandes illusions à se faire. Parions,
peut-être, sur Eugenio de Mora.
6
Octobre – Zaragoza – 2ème de la Feria du Pilar –
Rejoneo – un peu plus de ½ plaza : Quatre toros de Passanha, un
cinquième qui se casse un piton, étant remplacé par un Gabriel Rojas.
Tous ont cinq ans, sauf le sobrero de Veiga Texeira, qui en a six – La
corrida se déroule à peu près bien, sans grandes envolées :
Javier Buendia, Fermin Bohorquez et Gonzalez Porras sont ovationnés, à
divers degrés. A noter que Gonzalez Porras, plus balourd et vulgaire que
jamais, se fait blesser deux chevaux – Andy Cartagena se montre
brillant, mais dans une virevolte, son cheval blanc « Guitarra »
glisse, se cabre, et s’abat sur son cavalier, le coinçant contre les
barrières. Le toro charge longuement et des secondes interminables s’écoulent.
Le cheval est dégagé, l’homme est emporté, sans connaissance. Il
reviendra, pourtant, terminant sa prestation, coupant une oreille alors
que le public en réclamait deux. Pas trop de mal, à priori pour
Cartagena, si ce n’est une probable fracture de la cheville. Dans son
malheur, un formidable coup de chance ! -
La corrida prit ensuite plus de relief, avec Diego Ventura et le
jeune Sergio Dominguez (remplaçant Moura), qui coupèrent, chacun, une
oreille.
La feria se poursuit, aujourd’hui, avec des
toros de Cebada Gago, pour Fernandez Meca, Juan Jose Padilla et Antonio
Ferrera, qui réapparaît, et joue beaucoup, dans une feria de postin.
6
Octobre – Fuengirola (Malaga) -
Lleno : Corrida mixte. Un évènement : Encadré d’Enrique
Ponce et du Juli, David Galan, le fils d’Antonio Jose Galan, récemment
disparu, fait ses premiers pas en novillada piquée, face à deux novillos
bien petits de Salvador Domecq « El Torero ». Ce fut un succès
complet, même si les chroniques ne parlent que de vibration, de vaillance, et d’estocade portée
« à la manière de Papa », c’est à dire, sans muleta, au
dernier novillote. Quatre oreilles et une queue, c’est un bon départ.
Mais le chemin est fort long, et le Toreo a changé – Ponce et Juli se
sont amusés devant quatre toritos mal présentés de Torrealta.
Ponce a gagné « 3 à 2 », et personne n’a envahi le
terrain, sauf au coup de sifflet final, pour sortir tout le monde « a
hombros »...
|
|
« TOROS 2000 »
TIENT A S’EXCUSER AUPRES DE SES LECTEURS POUR LA PANNE QUI L’A
PARALYSE DURANT CES DERNIERES 48 HEURES – (Connaissant les aléas de la
« super technique », on ne peut en rien vous promettre que
cela ne se reproduira pas...)
ESPLA,
L’ALICANTINO, EXTRAORDINAIRE DANS SON JARDIN MADRILENE...
8 Octobre : Une
journée qui marquera l’Histoire... Le 7 Octobre... 18h et des poussières,
ici ; 21 heures, à Kaboul. Le « sale boulot » a commencé.
Bloody Sunday ! La nuit, zébrée de traits blancs portant la
destruction et la mort. Que Dieu, n’importe lequel, protège les
innocents... Mais, que les traîtres, les assassins et les lâches, paient
le prix de leur vilenie. Qu’ils paient « encore plus »,
s’ils se cachent parmi des innocents...
Cette nuit percée de fureur, on la connaît ...
Il y a quelques années, déjà, en Irak... Qu’a t’on gagné ?
Que gagnera t’on ? Peut on faire « une guerre propre »
à ceux qui ne sont que haine, cynisme, barbarie fanatisée ? Depuis
le 11 septembre, la civilistation moderne a fait un grand pas en arrière...
Ne s’apprête t’elle pas à en faire un autre ? Dieu seul le
sait... et encore !
A
Madrid, pendant ce temps, Monsieur Luis Francisco Espla s’en allait
faire un tour dans « son jardin », et comme on l’aime
beaucoup, on n’a pas voulu qu’il se fatigue à marcher vers la
sortie... On l’a donc porté en triomphe... Mais cette fois, c’était
bien mérité...
Aux côtés de l’Alicantino, un autre torero a
triomphé, de façon moins spectaculaire, peut être, mais tout à fait
remarquable : Hier, 7 Octobre, à Madrid, dans une ambiance tout à
fait hostile à son encontre, Francisco Rivera Ordoñez a sauvé sa
saison, démontrant qui est peut être « fils de son père »,
et « duc », mais surtout, qu’il est « Torero ».
Et Madrid l’a totalement reconnu. Un sacré triomphe.
Du côté de Zaragoza, les Cebada Gago sont
sortis « comme les Taliban » et Padilla, qui ne possède ni
tomawak ni B52, n’a pu que baisser pavillon, écoutant les trois avis..
7 Octobre – Madrid (Las Ventas) – 3ème
de la Feria de Otoño – Casi lleno – Ciel bleu, venteux :
« Toreria » est le mot qui convient ! Luis
Francisco Espla jouit, ici, d’une telle cote d’amour, que l’on a du
mal, parfois, à supporter les ovations qui saluent son toréo « corto »,
ses artifices bien déguisés, ses pirouettes bien démago... On râle
d’autant plus que ce même public est d’une sévérité maladive avec
d’autres toreros qui ne savent plus comment faire pour s’en
gagner les grâces, sortant « atragantados », « acojonados »,
complètement paralysés de trac et de peur. A Madrid, « le vrai
toro » est dans les gradins...sauf pour Espla.
La corrida devait être de Manolo Gonzalez. En
fait, il en sortit trois (1,3 et 5ème), accompagnés de deux
frères de Carlos Nuñez (2 et 4ème). Le sixième, de
Guadalest, vint en renfort, car on avait remplacé le troisième, à deux
reprises. Corrida bien présentée, dans le type Nuñez, montrant les
qualités et défauts « de la casa ». Espla toucha le meilleur
lot, en exploitant le caste très mobile, avec grande toreria. Rivera eut
du mal avec le deuxième, mais encore plus, avec « le toro des
tendidos ». Par contre, il fut superbe avec le cinquième, un
melocoton... « de izquierdas ! » Eugenio de Mora toucha
les deux infâmes et rendit copie blanche.
Luis Francisco Espla dut saluer une grande
ovation, en fin de paseo. Discret avec cape et banderilles, face à son
premier, il débuta une faena courte, nette, précise. On commence, assis
à l’estribo, puis, on se libère par un grand pecho, après un joli
trincherazo. Trois séries, pas plus, tirées en aguantant et un gros coup
d’épée « a un tiempo »... N’en faut pas plus pour couper
une oreille et récolter « les fleurs de son jardin ». Au
quatrième, grosse intensité avec le capote et les banderilles. Le "pepillo"
est bien à la pique, et Espla quite par chicuelinas, termine par rebolera,
en calculant déjà l’angle de l’immédiate mise en suerte. Géométrique,
mathématique, sorcellerie ! Chapeau ! Aux banderilles, le grand
jeu. Vista, force physique, variété et immense toreria. Re-chapeau !
Sur sa lancée, le muletero se montrera, à la fois, ferme et léger,
aguantant la charge du Nuñez qui ira « a mas », tournant
presque au vinaigre... Faena intense, suivie « avec amour »,
close d’une entière « al encuentro ». Grosse oreille ;
gros triomphe ; salida a hombros, et rendez vous à la prochaine !
Francisco Rivera Ordoñez se fit houspiller
injustement par les madrilènes. On avait prévu le scénario. Que venait
il donc faire en cette galère ? Tout n’était que lazzis et
moqueries. Pourtant, il n’avait pas été si mal. Quand sortit le cinquième,
on se préparait à un nouveau lynchage. Le picador avait passé un sale
moment, mais s’était remarquablement repris, au point que le « torero-duc »
vint lui serrer la main, devant tout le monde. « Tiens ! »
se dirent les manants. Le toro, de couleur beige « melocoton »,
ne voulut rien savoir de la noblesse, et mit un terrible achuchon au
torero, dès la première passe de droite. Rivera se transforma d’un
coup, et « redevint » un torerazo, digne de tous ses parents
« figuras del toreo »... Trois séries de naturelles ont mis
la plaza par terre. Trois séries de passes de la gauche, dont certaines,
magnifiquement templées, main basse, le toro aimanté par la muleta. Muy
bien. Pour finir, quatre trincherazos torerisimos ! Toreo « court »,
mais intense. Superbe. Las Ventas a rugi ! Eh oui ! Mais ce
« cochon là » (dit avec beaucoup de respect et
d’admiration) a tout mis par terre en mettant trois épées et un
descabello. Adieu les oreilles, adieu la vuelta... Mais l’ovation fut de
gala, récompensant le meilleur toreo de l’après midi...
Eugenio de Mora a touché un lot infâme. Il
s’en est allé en silence, donnant rendez vous, peut-être, à la
prochaine San Isidro.
7 Octobre - Zaragoza – 3ème
de feria – plus de ½ plaza : Les Cebada Gago sont sortis très
difficiles. La palme de la couardise dangereuse revint au deuxième
« Palillero », que Juan Jose Padilla ne put estoquer, écoutant
les trois avis. Le toro a été puntillé, tandis qu’entraient les
cabestros. Le 4ème était un sobrero de Fuente Ymbro.
Fernandez Meca mit en valeur un sobre
professionnalisme. Mais, il en faut plus pour dérider les « Maños ».
Silence par deux fois – Très mauvaise journée pour Padilla. Mal servi,
on le vit sans grand recours devant le manso de carreta sorti deuxième.
Trois avis et division. Cela ner s’arrangea guère face au cinquième :
Silence – Antonio Ferrera ne put rien avec son premier, mais mit le feu
aux poudres avec les banderilles, face au dernier. Faena enlevée, mais à
menos. Vuelta.
7 Octobre – Hellin – Plein :Bonne
corrida de Salvador Domecq. Les trois toreros sortirent à hombros :
Ponce coupe les deux oreilles de son second adversaire ; Califa, les
deux de son premier toro. Juli met tout le monde d’accord, coupant trois
oreilles.
7 Octobre – Valencia – ¼ de plaza :
Mansada de Nazario Ibañez – Déjà remarqué aux Fallas, Oscar Sanz a
confirmé, coupant le seule oreille de la journée – Jorge Ibañez dut
maudire le ganadero dont il est, lui aussi, « le produit ».
Quelques applaudissements - Julien Lescarret tombe sur un bloc de marbre et un autre, qui
ne répète pas. Silence partout, avec un avis à son premier.
|
|
LE « PUNDONOR » NOUS VIENT D’ARAGON...
9
Octobre : Superbe geste d’Antonio Gaspar « Paulita »,
qui marque la saison en prenant une grande alternative, en sa plaza de
Zaragoza. Peut importe ce que donnera la corrida de Jeudi, au cours de
laquelle l’aragonais deviendra « Matador de Toros », des
mains de Joselito, en présence de Ponce. Le garçon aurait pu se
contenter de cette alternative « de luxe », face à des
Torrestrella. Il a fait bien plus : un grand geste, qui devint une
« chanson de Geste »... Six novillos, tous seul, pour ses
adieux à l’escalafon « inférieur ».
Avec 35 novilladas piquées à son actif, le
Paulita a fait, hier, son paseo, tout seul, a coupé deux oreilles qui
pouvaient être trois, et pris une solide raclée. Pundonor total de ce
jeune torero qu’il faudra suivre, car son concept s’appuie plus sur
l’artistique que l’habituel «Viril, mais correct » des matadors
aragonais. Mission accomplie, donc, du Paulita, qui sort « a hombros »
de ce premier défi, et revient par la porte de l’infirmerie, pour un
gros coup à la cuisse gauche. Cependant, à n’en pas douter, le jeune
sera au paseo, jeudi, pour ce premier pas vers, qui sait, une brillante
carrière. C’est du moins ce qu’attendent les aragonais, privés de
figura depuis un bon moment.
8 Octobre – Zaragoza – 4ème de Feria – Novillada
– Media plaza : Le public s’est montré froid durant la première
moitié du spectacle. Puis, vu les évènements, l’aficion aragonaise
appuya son toereo et le fit justement triompher – Cinq novillos de
« Los Maños » que l’on peut décrire comme des mansos bien
présenté et mobiles. Le cinquième fut un grand novillo qui montra une
caste débordante. Le noble quatrième, seul, permit
de « se laisser un peu aller ». Face aux autres, il fallait
fermeté, tête et coeur... ou autre chose ! Il y eut en second, un
sobrero de Fuente Ymbro, qui se révéla, encore une fois, très potable.
Paulita ne tourna jamais la tête, mit trois gros coups d’épée et
surtout, « alla a mas ». Sa prestation alla crescendo,
atteignant trois pics, trois sommets : bonne faena au quatrième,
esthétique, abandonnée, en certains muletazos – Son combat face au
cinquième, un señor toro qui le prit méchamment, le torero
l’estoquant dans un état « plus que second » - Son retour
de l’infirmerie, pour estoquer le sixième, qu’il brinda au Juli, présent
dans le callejon. Geste de torero, que ce retour au combat, malgré la
douleur ; Geste de pundonor total, d’aller au bout du défi. Geste
d’honneur que d’en faire témoin un des plus pundorosos des matadors
contemporains, Julian Lopez « El Juli »
Peu importent les trophées, mais il faut, quand
même « dresser bilan » : Ovation – Silence, avec un
avis – Applaudissements – Oreille avec un avis – Avis et grande
ovation, en partant à l’infirmerie – Oreille du dernier.
Le Paulita sortit a hombros, incompréhensiblement
accompagné du mayoral ... C’était vraiment la fête « de los maños » !
A peine descendu des épaules de ses porteurs, le torero revint à
l’infirmerie de la plaza ou il fut soigné pour un gros hématome, très
douloureux, à la cuisse gauche. Pronostic réservé... mais, à n’en
pas douter, il sera là, jeudi, pour son alternative. Il l’a bien méritée !
Ce 9 Octobre, la corrida est, en principe, télévisée – 17h30 –
Deuxième chaîne espagnole : Toros de Maria Luis Dominguez Perez de
Vargas (vont ils tenir debout ?), pour Molinero, Encabo et Rafael de
Julia.
8 Octobre – Torres de la Alameda (Madrid) – Lidia du sixième
sous des trombes d’eau : Cinq toros de Benito Ramajo de Villoria qui donnèrent bon jeu et un 4ème,
en sobrero, de Valdeolivas, « muy malo ».
Discrète alternative du vénézuelien Ramon
Guevara, qui sera oublié « sitôt douché ». Ovation et
silence – Jose Luis Triviño, le parrain, coupe une oreille à son
premier, et se bat comme il peut, avec le Valdeolivas – Abraham Barragan
est applaudi.
Exemple même d’une alternative inutile,
aboutissement de malheureux efforts et de dures souffrances. Admirable et
pitoyable à la fois. On salue, mais...
8 Octobre – Medina del Pomar (Burgos) : Toros de Peralta et
Viento Verde, difficiles – Luis Miguel Encabo est discrètement applaudi
– Davila Miura et Antonio Ferrera coupent, chacun, les deux oreilles de
leur deuxième adversaire, et sortent a hombros. Pas à dire, c’est
quand même plus facile, dans les « troisième catégorie »... !
|
|
« AFICION,
TU FOUS LE CAMP... »
10 Octobre : Où donc est passée l’Aficion de Zaragoza ? Et
que dire de celle de Valencia ? Hier, s’y déroulaient deux
corridas qui, normalement devaient y attirer, d’abord, du monde, et
ensuite, un autre comportement du public.
Feria du Pilar à Zaragoza : Une des ferias,
jadis, les plus importantes de la saison, même si elle était la dernière
de la temporada. La plaza se remplissait, le soleil l’éclairait, le
vent, souvent, la balayait ; Et, quelquefois, la pluie noyait tout le
monde. Mais.. un grog « y
un cortado ! », et cela repartait. Quand sortait « le
toro de la Jota », tout le monde frappait dans ses mains... L’Aficion
y était rude comme les steppes d’Aragon ; elle y était dure et « un
poco bruta », mais savait s’enthousiasmer, s’émouvoir...
Depuis, on a couvert la plaza. Zaragoza fut la
première à se lancer dans cette technique, si bénéfique à l’Empresa
et peut-être aux toreros (Il n’y a plus de vent), mais si néfaste,
paradoxalement, pour le spectateur, et
désastreuse pour le photographe. Du coup, tout se déroule dans
une lumière jaunâtre qui renvoie au placard ce que doit être la Fieste
brava : « Sol y moscas », même s’il peut. Zaragoza est
devenu terne, sosa, endormie...et endormante. L’émotion s’y envole,
dans les volutes des fumées de cigare.
Que dire de Valencia, qui n’est pas capable de
mettre plus d’un tiers de plaza quand torée « ses »
toreros. Valencia, la plus belle plaza d’Espagne... Valencia, la plus
ingérable. Valencia aux trois ferias : la première, prestigieuse :
Les Fallas! La deuxième, celle de Juillet : problématique ! La
troisième : inutile feria de la Comunidad. Partagée entre la ville
et le campo, l’Aficion Valenciana est incapable de se fixer, et l’Empresa
a beau se casser la tête, elle s’y cassera plutôt les dents. Un seul
aurait pu, peut être, réussir à « fidéliser les Valencianos »,
si on lui avait laissé le temps, en 80/81 : Simon Casas. Depuis...
les diverses empresas ont dit « Bonjour ! Vous allez voir ! »
et, quelque temps après : « Bon ! Cela suffit ! On a
assez perdu d’argent, on s’est suffisamment fait insulter... on se
casse ! ». Et elles partaient... quand elles ne se faisaient
pas virer.
Aficion...tu fous le camp ! La Fiesta Brava,
malade de ses toros, malade de ses Aficionados... Vaya !
Hier, deux corridas, à Zaragoza et Valencia.
Ici, un toston, dû aux jeu des toros et à la tristesse du public... là,
un triomphe, sous dix centimètres d’eau, mais sans grand monde dans les
gradins, malgré un cartel « 100% local »....
9
Octobre – Zaragoza – 5ème de la Feria du Pilar – 2/3
de plaza – Corrida Télévisée : Les Pedrajas de Maria Luisa
Dominguez Perez de Vargas sont sortis bien tristement, bien discrets de
race, bien bas de caste, bien « em..nuyeux ! » Ils sont
toujours sortis « abantos ! ». De tout temps. Mais ils se
fixaient, allaient a mas, bien souvent, mettaient « du piment »
à la lidia... et quelquefois, le feu à la plaza ! Souvenez vous de
« Comando gris » ou de « Topinero »...Autres
temps, autre moeurs. Hier ! Soseria totale, distraction coupable,
trajectoires incertaines, avec l’air de ne pas y toucher.. Seuls ,
les quatrter et sixième se sont laisser faire... mais ce furent les
toreros qui ne furent pas au rendez vous.
Le Molinero est sorti avec l’épaule gauche
« en l’air », au point qu’on lui fit une infiltration
avant de faire le paseo. Le torero parut diminué de force, d’idées et
de courage. Excusable devant le premier qui avait une idée « très
approximative » de la ligne droite, il le fut beaucoup moins lors de
sa faena au quatrième, qu’il avait bien reçu au capote.
Applaudissements et petit ovation sont un maigre bilan , pour le
triomphateur du Pilar 2000.
Luis Miguel Encabo n’est pas très harmonieux
dans son corps torero... Malheureusement, cela doit jouer un peu. Il
aurait « la gueule » de Rivera Ordoñez, il serait au plus
haut dans les charts ! Voilà un torero qui veut faire les choses
« bien », et y réussit bien souvent. On lui doit le grands
moments de la tarde, devant « deux » tristes ! Une grande
paire « por dentro », après un échec, au cinquième.
Quelques bonnes naturelles, malheureusement « inlidiables ! ..
et un super quite par chicuelinas au quatrième. Vuelta à l’un, ovation
à l’autre ... Encabo a été en torero, et il faudra en tenir compte.
– Rafael de Julia a « une gueule »... mais ne dit pas grand
chose. Son toreo est classique, copieux, mais sans grande étincelle. On
applaudit par automatisme, « classiquement », « copieusement »,
mais sans étincelle...Il a été bien face au sixième... a même coupé
une oreille ! Il n’en
parut pas plus heureux pour autant... et nous non plus ! Pendant ce
temps, l’Aficion de Zaragoza, visage fermé, repartait... comme elle était
venue !
9
octobre – Valencia – Dernier spectacle de la Feria de La Comunidad
– 1/3 de plaza : Le cartel était « totalement » local :
Juan Carlos Vera – Victor Manuel Blazquez – Angel de la Rosa. Vous ne
les connaissez pas ? Vous avez tort... et, à la fois raison. Juan
Carlos Vera promit un peu, jadis ! Angel de la Rosa promettait
beaucoup... Quant à Victor Manuel, il était un « tout terrain »,
un peu vulgar, mais plein de feu et de caste. Une vraie mascletà
Valenciana ! Hélas, le temps a fait son oeuvre... les trains sont
partis sans eux... et le public, qui hurlait parce qu’on ne les faisait
pas toréer, est aujourd’hui le premier à ne pas venir les voir...
Un tiers de cette immense plaza de Valencia,
hier, pour voir les trois Valencianos.. Pour arranger le tout, un vrai déluge,
à partir du cinquième, au point que le président vint tremper ses
escarpins dans la boue, avant que ne sorte le dernier, histoire de voir si
on poursuivait ou non la partie de « water toro » !
Toros de Bohorquez, normalement présentés, mais
faibles, en général. Bons, les 1,2 et 6èmes. Invalides les 3 et 4èmes.
Le cinquième ne voulut rien savoir - Juan Carlos Vera fut « juste
en tout » face à un lot insipide. Silence partout – Victor Manuel
Blazquez se battit comme un chien, monta sur l’impossible cinquième,
tandis que tombaient des hallebardes, et lui coupa une oreille – Angel
de la Rosa fit le toreo de qualité, au troisième, et mit l’émotion en
prenant le sixième, dans dix centimètres d’eau. Oreille, par deux
fois, et sortie a hombros... qui ne lui servira de rien !
|
|
CELUI
QUI EST « EN HAUT » N’Y EST PAS... PAR HASARD !
11 Octobre : Franchement, on ne sait plus à quel saint se vouer (le
droit, ou le gauche ?) Quoi, imaginez un peu... Le Mont Blanc est
beaucoup plus haut qu’on ne le disait... 4810,40 mètres.
On en reste abasourdis ! Et combien, en
euros ? Vous rendez vous compte ? Durant des décennies, nous,
les cancres, nous les « sans grade », nous le « près du
radiateur, au fond de la classe », étions fiers de retenir les 4807
mètres du toit de la France, et « le 1515 » de Marignan !
D’ici qu’on nous la change aussi !
|
 |
On reste « sans voix » ! 4810 mètres
et 40 centimètres... Saluez ! Voilà qui va réjouir le monde
entier, sauf l’Himalaya qui va faire un peu la gueule en voyant son
lointain concurrent « se rapprocher » dangereusement. Il lui
reste un peu de marge, mais quand même !
Voilà qui va donner à Madame la Ministre de
l’Emploi de bonnes raisons de pavoiser, en augmentant autre chose que
les CES... Pensez donc : Va falloir modifier tous les bouquins
scolaires.. (Au passage, on pourra aussi changer les francs en Euros, dans
ces problèmes de maths qui nous ont fait « tellement ch... peiner »,
dans le temps, du style « deux trains qui partent en même temps...
calculez l’âge du capitaine... » (Maintenant, ce n’est pas la même
chose... c’est : « Deux TGV
partent à la même heure, mais en retard, comme d’hab !, de
Paris et de Marseille. Un hérisson traverse la voie, à dix kilomètres
de Valence, et provoque un court circuit général. Calculez « en
Euros », le total des dédommagements hebdomadaires que devra
supporter la SNCF, sachant que le hérisson fait le même trajet huit fois
par semaine ») Ah... ! Voilà qui ne manque pas de piquant !
Va falloir changer tous les panneaux indicateurs,
tous les guides « Michelin ou autres...). De quoi créer des milliers
d’emplois ! Va falloir changer tous les questionnaires du « Quitte
ou trouble ! », du « Questions à un Champignon »
ou du « Voulez vous gagner à être connu ? » ... « 4807
mètres ! C’est votre dernier mot...Hi ! Hi ? Je suis désolé... »
4810 mètres et 40 centimètres. « On en
reste sur le... flanc ! ». Une telle précision a de quoi
« garder espoir en l’avenir ».... En sachant cela, on
mourra « peut être encore de faim », mais au moins,
instruits... Moi, c’est le « quarante centimètres » qui me
plaît... Faut quand même le
faire... D’autant qu’avec
le vent qu’il fait là-haut, y a bien longtemps que cela doit avoir
changé... 78, ou 26 centimètres ! Cela dépend de la
forme, des soucis, tout ça !
En tous cas, taisons-nous et admirons ! Au
passage, espérons que ces « chers (très chers !) chercheurs »
iront faire un tour du côté de la dune du Pyla... A tous les coups, elle
a du aussi bouger... et pas qu’en hauteur. En attendant, messieurs les
journalistes, n’en faites pas trop sur le « plus haut, plus
prestigieux, plus beau ! »... Des fois que Ben Laden viendrait
à l’entendre !
Toujours est il que « ceux qui sont en
haut... ce n’est pas par hasard ! Voyez la Longo ! 43 ans et
13 titres de championne du monde. Elle porte bien son nom ! Voyez
Arnaud Tournant : Un kilomètre arrêté en 58’’85. Imaginez !
61km/h sur un vélo. Si le FBI prend, au radar, Tournant dans un virage...
« ils lui mettent un pv ! » Et Alési ? Terrible !
On ne va plus pouvoir dire « vas-y Jeannot ! » sans bien
savoir « où ? », d’ailleurs ! Pauvre Alesi !
(tout est relatif..) Ne voilà t’il pas qu’à l’aube d’un énième
nouveau départ, il est poussé hors de la piste par un inconnu aux yeux
bridés et aux dents longues.. « Ahhhh ! le Sato ! ».
N’empêche qu’il était grand, le Jeannot, même quand il traînait un
peu trop dans les bacs à sable. Alors on lui souhaite une bonne retraite
ou une heureuse reconversion ... « Allez-y, monsieur Jean ! »
Comme le Mont Blanc, comme les champions, les toreros qui sont « en
haut », n’y sont pas « par hasard ! ». Voyez Juli !
Voyez Ponce !... et combien d’autres, qui se sont hissés en haut,
non grâce « au GPS », mais bien à des facultés personnelles
« bien accrochées ».
Cette année, il faudra parler du Finito de
Cordoba ! Il risque de finir en tête du classement 2001. Cela ne
manque pas de surprendre, car, un torero de sa trempe, qualifié « d’artiste »
et de « volontiers flamenco », a traversé la saison,
sans une égratignure, plaquant çà et là des moments toreros d’une
indéniable beauté. Ce n’est pas un hasard ! Et c’est
l’apanage des toreros ! Eux, plus que personne, peuvent dire :
« J’y suis arrivé, tout seul ! ». Peu importent les
ganaderias, dites « de luxe ». Peu importent les apoderados
puissants, ou même les toros afeités... Celui que « est en haut »
a autant, sinon plus, de chances de trouver un fort pourcentage de
« garbanzos », de « mansos huidosos » et
d’assassins, que les autres...
Asi que ! Une Marseillaise, (une
vraie...celle là !) pour le Mont Blanc, Arnaud, Jeannie et Jeannot...
mais, surtout, un sacré monterazo pour tous ces hommes qui, vêtus de
lumières plus ou moins luisantes, s’alignent au paseo, le visage plus
ou moins pâle, et s’en vont vers leur destin « tocando madera »...
10
Octobre – Zaragoza – 6ème de feria – Casi lleno
(Allez : Lleno) : La corrida fut un éventail de toros
dont les 95% étaient « souche Domecq », mais de quatre fers
différents : le 1er, de Peña de Francia (qui
portait le néfaste nom de « Avispado » (Pozoblanco ! ) ;
les 2 et 3èmes de Buenavista ; les 4 et 5èmes, de Garcia Jimenez ;
le dernier, enfin, de Victoriano del Rio. Corrida « multi cartes »,
en général, très armée, mansa à divers degrés, le dernier excepté,
très encasté.
Le Finito de Cordoba a connu une bonne journée.
S’il tue le premier, il peut sortir a hombros, avec tous les honneurs.
Son premier est un mansote, noblon mais tardo. Le cordouan va
l’attendre, l’intéresser et lui donner des séries justes, closes
d’élégantes trouvailles comme un trincherazo gaucher « de
maravilla ». Hélas, il tua mal. Ovation. Le quatrième ne
permettait pas de lier. Le Finito cisela, point par point, de grands
muletazos, alliant classe et technique. Bonne épée et une oreille bien
gagnée.
Le Juli a du maudire celui qui avait fait les
lots, et encore plus, celui qui avait « tiré la boule de papier »...Son
premier, tête haute, le regardait, menaçant. Le cinquième, à bout de
souffle « se apago », s’arrêta, crevé. Le Juli ne put que
placer des détails de courage, en particulier un grand tiers de
banderilles au cinquième. De plus, il tua mal son premier.
Applaudissements et Ovation – Jesus Millan se fit prendre dangereusement
par le troisième, éteint, mais mit toute la pression et sa verve, face
au Victoriano del Rio (un tonton de 675 Kgs, très encasté). Faena
« enlevée », vaillante, un peu populiste... Il tua vite
d’une basse, mais le bon public de chez lui réclama deux oreilles. Le
président n’en concéda, logiquement, qu’une, ce qui lui valu des
tonnes da qualificatifs « plus ou moins sympathiques ! »
La
feria se poursuit, ce jour, par la corrida de Torrestrella au cours de
laquelle le Paulita, c’est confirmé, recevra l’alternative, des mains
de Joselito, en présence d’Enrique Ponce.
|
|
LES
CARTELS DE LIMA.... QUI VA PAYER ?
11 Octobre : Il n’est un secret pour personne que le Pérou passe
par des dures heures, au plan économique. On sait les répercutions que
cette situation a généré, au plan taurin : Depuis des années, la
feria de Lima n’a plus rien de miraculeux.
On est donc quelque peu surpris de voir les
cartels 2001, avec, en haut de l’affiche : Ponce, Juli et Jose
Tomas, ce dernier ayant décidé de se refaire une santé aux Amériques,
avant de repartir, espérons le, du bon pied, en 2002, sous la houlette
d’un nouvel apoderado. « Le Samouraï chez les Aztèques ! »..
C’est le titre du grand feuilleton de l’hiver...
Malgré d’autres toreros, de second plan, un présupuesto
important pour une feria qui est loin de garantir des « no hay
billetes ! ». A ver ! Qui va payer ?
On va donc suivre avec intérêt, la prochaine Feria, en plaza de Acho,
qui se présente ainsi :
Dimanche 21 octobre :
Novillos de Juan Manuel Roca Rey pour Javier Valverde, César Jiménez et
Luis Vital “Procuna”.
Dimanche 28 octobre : Novillos de Roberto Puga pour Matías Tejela,
Leandro Marcos et Fabián Barba.
Dimanche 4 novembre : Toros de Chuquizongo pour Rafael Gastañeta, El
Califa et Alfonso Romero.
Dimanche 11 novembre : Toros de Manolo Martínez (Mexique), pour
Finito de Córdoba, José Tomás et Ignacio Garibay.
Dimanche 18 novembre : Toros de Javier Garfias (Mexique) pour Finito
de Córdoba, El Califa et Rafael de Julia.
Dimanche 25 novembre : Toros de Fernando de la Mora (Mexique) pour
Enrique Ponce, El Juli et Rafael Gastañeta.
Dimanche 2 décembre : Toros de San Martín (Mexique) pour Enrique
Ponce, José Tomás et un des toreros triomphateurs de la feria
On note l’absence du Morante, qui avait été bien, l’an passé, et de
l’un des préférés de l’Aficion péruvienne Vicente Barrera, dont on
disait, il y a peu, qu’il se retirait. A suivre.
|
|
ZARAGOZA :
LES MAÑOS SE SONT « LACHES... »
12 Octobre : Il faut bien que l’on sacrifie, de temps en temps, à
ce nouveau langage, à ce nouveau vocabulaire, qu’un président « chébran »
n’hésita pas à vanter, histoire de faire « dans le vent »... Nous, la dernière garde de SLC « Salut les copains »,
on est un peu largué, et avec nos quelques lettres et nos quelques mots,
nous voilà renvoyés au rang de « presque illettrés »...
Autres temps, autres moeurs ! Avant, c’était « faites
l’amour, pas la guerre ! ». Du côté amour, cela va bien, du
moins on vous le souhaite... |
 |
Pour ce qui est de la guerre... On y est !
Et une carabinée, dans tous les domaines ! Guerre dans les airs,
dans les tranchées... Guerre économique, peut-être, bactériologique...
Guerre des communiqués. Alors, au fond, on se dit, comme jadis Robert
Lamoureux, dans les années 50/60 : «En prévoyant au maximum, en gérant
au millimètre, en faisant attention à tout, avec ma femme, on a calculé
que dans cinq ans, cinq ans exactement... on ne sera pas plus avancés que
maintenant ! ». Donc... aguantons !
Le temps roule ses volutes de fumée...
Qu’elles viennent des feux d’artifice ou du canon, elles laissent dans
le ciel une part de mystère qui nous fait chaque jour, plus petits, plus
fragiles, et font s’agiter nos mains, pour un accueil de joie... ou un
dernier adieu...
En parlant de mains, on ne peut que s’étonner
de la froideur, voir le dédain, manifesté par certain torero, parrain
d’alternative, au moment de céder les trastos « au jeune
communiant ». Hier, à Zaragoza, c’était d’autant plus
flagrant, lors de l’alternative du Paulita.
Le Jeune matador, impeccablement vêtu de blanc
et argent, immaculé, voit s’avancer vers lui son parrain, Joselito, et,
en léger retrait, Enrique Ponce, témoin de luxe. Quelle opposition entre
les deux maestros, dans l’attitude, la façon d’être, d’agir...
Joselito, la montera vissée sur la tête, prononce les quelques mots
d’usage (il faudrait savoir lesquels), exécute le traditionnel échange,
et serre la main du nouveau compagnon. On ne lui demande pas un gros
bisou, mais quand même !
A deux pas, Enrique Ponce s’est découvert et
assiste, respectueux et souriant. Quand le jeune s’approche, un bon
sourire, deux mots et un abrazo... de verdad. Attention, il est bien évident
que « face au toro, il ne lui pardonnera rien ! »,
et qu’à la première occasion, il lui mettra « un repaso »...
C’est, d’ailleurs, ce qu’il a fait. Mais en attendant, cette
bienvenue amicale doit faire chaud au coeur...
Bien entendu, chacun agit comme il
l’entend. Il n’y a, en la matière, aucune règle, et les pages des
anciennes revues, de « La Lidia » au « Ruedo »
sont pleines de photos où le parrain, montera sur le crâne, « en
serre cinq » au nouveau promu... Autre temps, mêmes moeurs !
Il est, quand même à noter que Joselito est un des seul à se comporter
de la sorte. Il aura ses raisons, que l’on devra respecter... Mais quand
même... il pourrait
« se lâcher », de temps en temps.
Ceux qui l’ont passé « bomba »
et ont fait grand bruit, c’est les quelques 11100 quidams qui
peuplaient, hier, les tendidos de la plaza de La Misericordia, à
Zaragoza. Un public qui venait assister à un grand évènement, et en
attendait d’autres. Il s’est coupé sept oreilles au cours de cette
corrida, d ‘où les trois matadors sont sortis « a hombros ».
Ambiance et émotion : Un aragonais devient « matador de toros ».
Un de plus ! Peut-être sera t’il « le bon » ! A
ses côtés, deux maestros. Du coup, on fait le fête au petit jeune ;
on tressaille d’aise sur trois muletazos du Joselito ; on hurle de
peur quand il se fait prendre ; on frise l’extase avec Enrique
Ponce , et, du coup, la fièvre
augmente jusqu’à la communion parfaite. Alors, on fait couper une dernière
oreilles « au petit », malgré l’épée bien basse, et tout
le monde sort « en volandas ». Que bueno ! Il est rare
que cela arrive en plaza de première catégorie, au cours d’une grande
feria. Cela n’en a que plus de valeur, de poids, sur la longue route, parfois
bien insipide, de la temporada. Vraiment, cela fait du bien de « se
lâcher », de temps en temps...
11 Octobre – Zaragoza – 7ème de Feria del Pilar – Casi lleno :
Il est sortis cinq toros de Torrestrella, variopintos, un peu jeunes, mais
bien présentés, en général. La corrida a montré de la qualité, les
4et 6èmes montrant quelques aspérités. Protesté pour
« chico », le cinquième, l’espace d’un instant. Puis,
« la magie Ponce » fit le reste. Sorti en troisième, un
sobrero de Martin Arranz montra de grande qualités de noblesse, mais
aussi quelque faiblesse.
C’était, pour Antonio Gaspar « Paulita »,
le grand jour. Le torero a passé l’épreuve avec bonheur, démontrant
de réelles qualités. Face au toro de la cérémonie « Pocalluvia »
- N°96 – 503 kgs - negro, on le vit très bien au capote, un peu inégal
à la muleta. Cependant, une dernière série de droite et une estocade
entière firent tomber une oreille tout à fait justifiée, dans un tel
contexte. Quand sortit le dernier toro, les collègues avaient triomphé
et attendaient qu’on ouvre « la Grande Porte ». Le public,
comme un seul homme, poussa, tira, encouragea le torero qui mit tout ce
qu’il avait, de la larga à genoux, à l’estocade finale, bien
« tombée », pour les rejoindre à la sortie. Paulita, encore
une fois excellent à la cape, est entré du bon pied dans l’Escalafon
supérieur, coupant « une oreille, chaque fois », le jour du
baptême, et bouclant une grande feria de Zaragoza 2001. Un immense
souvenir pour lui... Maintenant, commence... « la guerra » !
Joselito est très aimé, ici. Du
coup, le torero se livre complètement, mais à sa façon. Tantôt allègre,
tantôt trop cérémonieux, il sait que tout lui sera applaudi, y compris
de longues poses, entre chaque muletazo. Le premier était faible.
Joselito le reçut à genoux, et, avec le public en totale fusion, toréa
en douceur, la silhouette relâchée,
la muleta courant doucement sous le mufle du toro gris clair. Faena
longue, compassée, qui lui
valut un avis, avant de monter l’épée. Faena qui de termina dans l’émotion,
le Joselito se faisant prendre de plein fouet en donnant une manoletina.
Vilaine voltereta, le torero tombant sur les cervicales, mais se relevant
aussitôt pour un desplante hautain, face aux cornes. Torero ! Grosse
épée et une oreille méritée. Il en coupera une autre au quatrième,
qu’il brinda à la plaza, malgré les défauts affichés : tête
haute, tirant à droite et à gauche. Pas évident. Joselito débuta par
cinq passes à genoux et, encore une fois, toréa avec dédain,
s’accrochant, sans paraître faire de grands efforts, jusqu’à
l’estocade finale.
Enrique Ponce a encore donné une immense leçon
de toreria. Autorité, plastique, sentiment, telles sont les qualités
premières de sa faena au toro de Martin Arranz. Grande faena, une de
plus, où l’esthétique et l’élégance font oublier la technique et
le danger. Un faenon, plutôt droitier, précédant une énorme estocade.
Deux oreilles et une plaza explosant d’admiration. Le Valenciano allait
rééditer, face au cinquième, plus discret de présence, qu’il brinda
au Tato. Faena pleine de merveilleux détails, des doblones du début, aux
ayudados de ceinture, en final, passant par trois naturelles, citées
« en grand seigneur », la muleta pliée au bras. La demi lame,
un poil tombée, ne gâcha pas la fête... Un avis, mais un nouveau trophée,
et Zaragoza vient ajouter son nom aux plazas qui, cette année, ont vu
passer un véritable « géant du Toreo » : Enrique Ponce.
La feria se poursuit aujourd’hui, Dia del Pilar, par une corrida de
Jandilla pour Curro Vazquez, Tato et Juli, tandis que « l’Automne »
reprend, à Madrid, avec un corridon de Nuñez del Cuvillo, fuera de tipo,
et qu ‘à Séville, un cavalier s’en va, tirant sa révérence :
Javier Buendia.
|
|
LA TRAGEDIE GRECQUE... AU PLACARD !
13 octobre : Parfois on nous demande :
« Mais qu’est ce que vous trouvez, aux corridas ? C’est
toujours la même chose... » Et parfois, il faut bien le dire, on a
du mal à répondre, surtout si, comme en certaine San Isidro, « il
ne se passe rien, vingt tardes sur trente ».
Et puis, tout à coup, surgit la course
« épique », incroyable dramaturgie qui envoie au placard
les plus terribles des tragédies grecques, transformant les plus
noirs des « noirs écrivains » en aimables collègues de Tex
Avery et Walt Disney réunis....
La corrida est, à chaque fois, une
nouvelle liturgie. Certes, « les attributs sacerdotaux » sont
le mêmes, les gestes similaires, parfois répétitifs, parfois
lassants... Et pourtant, quand le toro sort, il porte en lui, dans le
regard et « les idées » beaucoup plus qu’au bout de ses
cornes, tout le drame que lui seul peut écrire, malgré le courage et la
technique des hommes, provoquant des émotions multiples qui vont, de la
plus profondes des admirations aux plus grandes terreurs. Le toro est roi.
Il écrit l’histoire. Souvent, ce ne sont que des anecdotes, quelques scènes,
souvent glorieuses. Quelquefois, un gros paragraphe, un acte tout entier.
Puis tout à coup, une pièce, bien tragique, un roman bien noir, que nul
n’aurait osé imaginer.
L’actualité récente, hélas, nous a
prouvé que les « Corneille and Co » étaient restés « bien
courts », pour ce qui est des « noirs desseins »...
Pour rester dans « le monde des toros »,
il arrive que tout à coup, la corrida devienne exceptionnelle, parce que
triomphale, parce que terriblement mauvaise, ou encore parce que se déroulant
dans des circonstances tellement
dures que l’on pressent le drame, à chaque galop du toro, à chaque pas
de l’homme.. Alors...
Alors on assiste à des moments épiques,
de ceux qui font de l’Iliade, un aimable feuilleton guimauve, genre
« Les feux de l’Aaaaamour »... Madrid est coutumier du fait.
Mais on peut vivre des tels moments aux quatre coins de la planète...
tout simplement parce que chaque toro qui sort est « comme les
vagues de la mer ! » Il n’y en a aucune qui soit semblable
aux précédentes.
Si, en plus, la météo se met de la
partie, la tragédie enfle et roule, aussi sûrement qu’au théâtre
d’Athènes. Alors, bien souvent, on finit tous « mouillés ! »,
et ce n’est pas forcément du à l’eau qui tombe du ciel...
Hier, Madrid a vécu une de ces terribles
après midis : Vent d’ouragan, pluie torrentielle, des toros
« hauts comme ça » et deux toreros gravement blessés, qui
laissent le troisième « tout seul », devant estoquer cinq
« armoires, bien pointues, et pas très amicales »...
On a déjà vu cela, souvenez-vous :
Dax 1965 : Murrillo, Cordobes et Amador se font prendre, et il ne
reste plus personne pour estoquer le dernier. Souvenez-vous encore...
Madrid 1975 : Ruiz Miguel et Galan, en mano a mano se font gravement
culbuter. La corrida reste aux mains d’un sobresaliente, « chauffeur
de taxi » six jours sur sept. Ce qui devait arriver... Un terrible
coup de corne au poumon. Côté méteo, rappellez-vous ! Ruiz Miguel,
à Vic, il y a trente ans... On pourrait parler de Galan à Pamplona, de
Mendes, à Bilbao, télévisé en direct, sous le typhon... Plus près de
nous, Jose Luis Moreno à las Ventas, sous des trombes d’eau, et, sans
aller si loin, le Jesulin-Juli, cette année, à Nîmes. Débutée sous le
ciel bleu, la corrida finit « en apocalypse », surprenant tout
le monde, en chemisette. Rappelez vous... vous y étiez.
La corrida du 12 Octobre 2001 marquera
l’histoire de Las Ventas, de par les dures conditions « météo-toros »
et le drame qui en découla : Mariano Jimenez se fait très gravement
blesser en banderillant le premier... Un vrai drame : Ce torero qui
fut une promesse des années 90, tentait un « come back » bien
entamé en plaza de Madrid, durant ces corridas d’été où on se joue
la peau devant des gradins « mi vides, mi japonais ! ».
Son nom au cartel de la Feria d’Otoño était une récompense, une porte
qui s’ouvre. Hélas, vu la blessure d’hier, cette porte s’ouvre,
oui, mais sur un tunnel probablement bien long, et bien noir. Espérons
qu’il se remettra et que l’Empresa lui donnera nouvelle opportunité,
à la San Isidro 2002.
De son côté, Alfonso Romero venait
confirmer, à Madrid, tout le bien que l’on pensait de lui, en
particulier depuis le mois de Septembre, après sa grande faena, en Feria
de Murcia. Torero artiste, profond, qui avait déjà marqué des points,
cet été, à Madrid. Il a suffit d’une rafale de vent pour que se brise
le rêve du plus beau scénario. « 20 centimètres dans la cuisse »,
cela fait réfléchir...
Du coup, un torero a du estoquer cinq toros,
et pas des faciles... Pour arranger le tableau et bien « noircir le
décor », il faisait un vent terrible, et la pluie s’est mise à
tomber dru, à partir du cinquième, pour finir en grosse
tornade noire, au dernier acte. Apocalipse Now !
Ce torero s’est comporté en héros, même s’il n’a coupé
qu’une oreille, même s’il a, dit-on, « laissé passer »
le troisième... On dit tellement de choses !
Aujourd’hui, la pluie a cessé. Entre les
quatre murs blancs de leur chambre de clinique, deux hommes souffrent de
leur rêve brisé... Un peu plus loin, un troisième sourit et remercie le
ciel. Son nom : Luis Miguel Encabo.
12
Octobre – Madrid (Las Ventas) – 4ème de la Feria d’Automne
– Presque plein – Vent, pluie et déluge : La corrida est sortie
grande, lourde, pointue et solide. Du côté « idées », il y
a eu pire. Cependant, aucun ne voulurent baisser la tête. Corrida
surprenante de Nuñez del Cuvillo (il en sortit cinq), qui ne tomba pas,
« bougea tout le temps », tête haute, idées noires. Les deux
et troisième se montrèrent plus potables à la muleta. En ouverture,
sortit un Valdeolivas, grand, très armé, sans grand fond.
Mariano Jimenez invite Luis Miguel Encabo
à banderiller de concert. A la troisième paire, il improvise un cuarteo,
sur une hésitation du toro. Il est pris de plein fouet, soulevé, cornéé
en plein vol, à plusieurs reprises. Cornada impressionnante à l’aine
gauche : 30 cms qui remontent et perforent les intestins, en
plusieurs endroits. Gros puntazo en pleine poitrine. Des coups aux visage,
au nez, à la bouche. Pronostic grave.
La corrida continue, Encabo estoque le
Valdeolivas et recueille une ovation. On inverse les tours et Alfonso
Romero prend son premier toro. Très bien au capote, le blond torero va
faire apprécier son sens de l’esthétique, lors d’une faena
essentiellement droitière, hélas, mal terminée à l’épée. Ovation.
Luis Miguel Encabo va peut-êtte laisser passer le toro de la tarde, le
troisième. On lui reproche une grande monotonie dans son trasteo,
uniquement droitier, allant « à menos », quand il voulut
prendre la gauche. Il tua bas, ce qui n’arrangea rien. Ovation,
seulement...
Sort le quatrième. Il fait du vent. Romero
est encore bien, avec le capote. Le toro est compliqué, « se lo
piensa »... Tout à coup, sur un cite au derchazo, la muleta un peu
en arrière, le vent fait flamber la muleta, et le toro « découvre »
le torero. La sanction est immédiate: charge soudaine, corne sûre. Les
hommes se précipitent... un garrot, vite, avec un cravate et on emporte
Romero à l’infirmerie, où
l’on n’a pas terminé l’intervention sur Mariano Jimenez. Là aussi,
le pronostic est grave : 20 cms dans la cuisse droite, qui laissent
« à découvert » les gros vaisseaux, sans toutefois les
rompre. Gros dégâts musculaires.
Luis
Miguel Encabo se retrouve seul, avec trois toros. Il se bat avec ce quatrième,
et quand sort le suivant, la pluie s’en mêle. Encabo, tête claire,
courage serein, va donner les meilleures passes de cape et de muleta que
Madrid ait vues, cette année. Profondeur et esthétique, alliées à
puissance et sens de la lidia. Cependant, il manqua « ce petit plus »
qui fait l’exceptionnel. Il manqua, en particulier, le lié et la
confirmation « avec la gauche »... Le cinquième ne lui permit
guère de répit, et seuls quelques bravos saluèrent ses efforts. Dès la
sortie du dernier, on pressent le tragique. Le vent tourbillonnant, roule
des trombes d’eau. Tout le monde aux abris ! Encabo va se montrer
admirable, héroïque. Sans se préoccuper de cette maudite muleta qui pèse
des tonnes, mais que le vent met à l’horizontale, toujours au mauvais
moment, le torero va construire un trasteo de qualité et d’émotion,
coupant une oreille archi méritée, une oreille « en diamant »...
|
|
« MATADOR D’UN JOUR ».... « CANDIDAT »
D’UNE SEMAINE...
14
Octobre : Vous connaissez tous Manuel
Muñoz... Si, si ! Quand on vous aura dit que vous l’avez tous vu,
dans la cuadrilla du Juli ; quand on vous aura dit qu’il porte des
favoris à faire hurler de jalousie feu l’inspecteur Javert, aussitôt
vous vous direz : « Ah, c’est lui ! ». Ben
oui ! c’est lui. On l’appelle « Sevillita ». Très
gentil, au demeurent, il est « le peon de confianza » du Juli.
Comme
beaucoup, il a caressé un jour, le rêve d’être « matador de
toros ». Comme beaucoup, il a poursuivi quelques chimères. Hélas,
quelques appelés, bien peu d’élus... (C’est comme chez les verts !)
Cependant, ce statut privilégié dont il jouit, travaillant aux côté
d’un indiscutable Figuron de la Toreria actuelle, lui a permis un petit
caprice que l’on salue en souriant, mais qui
en même temps, fait un peu bondir de rage rentrée... Ce caprice :
« Sortir, pour un jour, des rangs subalternes ; pour un jour,
marcher en tête des cuadrillas ; prendre l’alternative, et dès le
retour à l’hôtel, rentrer à nouveau dans les rangs des banderillero,
des subaltrernes.... » Ne pas oublier que, jadis,
on appelait les peones « chulos »... Ce qualificatif
peu flatteur a disparu, mais au fond, lui aussi, peut reprendre du
service, l’espace d’un jour...
On n’est pas « matador de toros », par
caprice...Trop de jeunes hommes affamés, les yeux pleins de fièvre,
pleins de peur, ont muselé leur doutes, leur rage, face à quelque
injustice, pour se hisser au jour rêvé, celui de l’alternative. Trop
de novilleros ont lutté, qui n’ont jamais pu y arriver. Trop se sont
arrêtés en chemin, blessés dans leur chair ou au plus profond de l’âme.
Trop y ont laissé plus que leur honneur...
On se doit de respecter ceux qui sont partis au
canon, devenant « matador de toros » et poursuivant leur étoile.
Ils ont peut-être coulé, juste après. Ils ont peut-être disparu, après
avoir lutté en vain, et pleuré de silencieuses larmes « assis chez
eux », quelque 15 Août, alors que « tout le monde »toréait,
dehors... On se doit de respecter cela. On ne peut prétendre à prendre
l’alternative, seulement « pour se faire chaud quelque part »,
seulement pour écrire « matador de toros », sur une carte
d’identité, ou pire encore, seulement pour justifier d’un statut supérieur
quand viendra l’heure de la retraite... Ce n’est pas digne ! ce
n’est pas correct, par rapport à tout ce sang versé, toutes ces peurs
rentrées, tous ces rêves dont 80% se sont brisés... Ce n’est pas
correct, par rapport à l’idée que l’on se fait d’un costume aux
lumières d’or...
C’est comme « être candidat à la présidence
de la République »... Quel cachondeo !... Désigné candidat
à la première place, celle qui se devrait d’être la plus haute, la
plus digne, la plus respectable et
la plus respectée, on ne peut, ainsi, se ridiculiser et de tortueuses
gymnastiques intellectuelles, circonvolutions oratoires, qui traduisent
avant tout « un manque de pundonor », à faire pleurer.
« Désigné volontaire » par quelques « éberlués de la
touffe »... on ne peut prétendre un jour, à être le guide des
français, et le lendemain, lâché par ses propres « frères
d’armes à l’envers », sourire béatement en déclarant qu’au
fond, cela a quelque chose de positif... De quoi de se cacher, de quoi
fuir très loin et aller compter, un à un, les grains de sables du
Sahara... Mais non, au contraire. On va, maintenant « faire le beau »,
se pavaner devant les caméras, comme tel autre qui « la ramène »
à tout bout de champ, mais qui, à l’heure de prendre les responsabilités,
dit : « non ! Non ! je ne veux pas »...
Hombre ! On voit souvent ce cas de figure, en particulier dans les
associations... Ces grands « ya qu’a ! » y pullulent,
supervisant tout, exigeant tout, mais restant bien cachés, à l’ombre
« de quelque statut »...
« Tout savoir et rien payer ! »
comme dit ma mère... Espla s’arrangerait pour tourner une phrase plus
imagée et bien plus claire,
du style «Si tu prétends à être le plus haut, commence par mettre
« los cataplines » sur la table... Sino « a callar » !
Sevillita, lui au moins, a eu la pudeur de vêtir un
costume d’argent, le jour de son éphémère alternative. Par ailleurs,
« il s’est mis », devant deux toros.... Donc, malgré notre
perplexité, « un respeto ! »
Un autre regard admiratif pour tous ceux qui se sont
battus, hier, dans un ruedo. Un grand respect à Joao Moura, fantastique
rejoneador, qui, à cause de ce maudit rejon de muerte, a perdu tant de
triomphe, tant de gloire. Hier, enfin, l’épée a fonctionné, et Moura
est sorti a hombros de Madrid, en compagnie d’un formidable combattant,
Andy Cartagena.
Un saludo ! » aussi, et une grosse
caresse, à « Cagancho », cheval torero de Pablo Hermoso de
Mendoza, qui a encore pris une petit cornada, hier, à Juriquilla, au
Mexique... Le cheval prodige, adoré des foules, n’aurait il pas droit,
enfin, à un juste repos, histoire de se dégourdir les jambes, entre
autres, et faire quelques nouveaux petits «Caganchos » ?
En tous cas, tous ces « toreros », méritent
un vrai regard d’admiration, quel que soit leur rang...Que conste !
On y est.... 2001 s’en va, doucement. La saison se
termine et on lutte pour la tête du classement : Finito, Ponce, Juli...
En voilà trois qui vont batailler jusqu’au bout pour les maillot
jaune... Mais, attention... « La Longo » n’est pas loin !
13 Octobre –
Madrid
(Las Ventas) – 5ème de la Feria de Otoño – Corrida de Rejoneo –
Casi lleno : Javier Buendia a préféré ne pas toréer. Il veut
garder ses adieux pour Sevilla, et on le comprend -
Il s’est lidié six toros de Julio de la Puerta, qui ont permis
aux trois cavaliers de s’illustrer, chacun dans son style – Joao Moura
s’est montré « un maestro », à la fois classique et
sobrement euphorique. Cette fois, enfin, le rejon de muerte ne l’a pas
trahi. Le résultat ne s’est pas fait attendre : Oreill à chaque
toro et « Puerta Grande » - Leonardo Hernandez a beaucoup lutté,
beaucoup chevauché. Un vrai professionnel, « con pundonor » :
Silence et oreille – Triomphateur total, Andy Cartagena, qui, peu à peu
va créer un mouvement qui pourrait bien faire un peu d’ombre au
« Navarrais ! »... Cela va devenir intéressant.
Cartagena, malgré sa blessure, s’est montré tourbillonnant, en
particulier, sur le le magnifique « Guitarra ». L’homme et
son blanc compagnon ont oublié l’accident de Zaragoza, et ces terribles
moments, coincés au planches, sous les coups du toro. Un milagro de Dios !
Guitarra a du avoir « double ration d’avoine », hier soir,
tandis que son maître, sortait à hombros de Las Ventas, après avoir
coupé trois oreilles. Le coup du sombrero !
La Feria d’Automne 2001 se clôture aujourd’hui,
avec un corridon de Adolfo Martin, pour Oscar Higares, Jose Luis Moreno et
El Cid.
13 Octobre –
Zaragoza
– 9ème de Feria – ¾ de plaza : Un désastre !
Une infumable sieste. Les toros venaient de trois élevages différents,
mais se sont tous mis d’accord sur « un jour de grève ! ».
Deux de Juan Manuel Criado (1 et 3ème) ; deux de
Carriquiri (2 et 4ème) et
deux de Gabriel Rojas (5 et 6ème) . Total : Nada !
Rien ! Un toston. Caballero a vilainement laissé tomber en
esquissant un bras d’honneur. Silence et bronca – Califa
a erré dans le ruedo, comme un somnambule (silence et sifflets)
– Seul, Eugenio de Mora s’est accroché, avec les « moins
mauvais », toréant templado, s’accrochant pour « essorer
ses deux carnes », avec calme et élégance. Le public, qui s’est
montré si généreux avec d’autres (Joselito, par exemple), ne lui a
permis qu’une vuelta, au troisième.
La feria se termine aujourd’hui avec une corrida de
Samuel Flores, pour El Tato, dont on a murmuré qu’il pensait « arrêter
un peu », Uceda Leal et Jesus Millan
13 Octobre –
Los Barrios
(Cadiz) : Corrida spéciale
au cours de laquelle « Sevillita » a pris « l’alternative
d’un jour », des mains de son patron et ami « El Juli »,
en présence de Rafael de Julia - Six toros de six élevages différents :
Gavira, Santiago Domecq, Jandilla, Torrealta, Torrestrella, Salvador
Domecq, choisis pour l’occasion
Juli et Rafael de Julia ont coupé trois oreilles
chacun. Bien ! – Manuel Muñoz, vêtu de blanc et argent, con
chaleco de oro, n’a pu qu’être digne, devant son premier, éteint. Il
joua, par contre, les trémendistes devant le sixième, reçut à genoux
et toréé avec grande vaillance. Deux oreilles et « salida a
hombros... d’un jour ! »
Un joli détail : « Sevillita » a
brindé au ciel, a l’ami disparu, à Paco Rabal « Juncal ».
Il lui avait promis, un soir d’aficion partagée, de l’inviter à son
alternative. Promesse accomplie, même si le vieux torero n’aura pu
assister à ce joyeux événement que « depuis une barrera du ciel »...
13 Octobre –
Huercal Overa
(Almeria) – ¾ de plaza : Toros de Jodar y Ruchena : Bon le 4ème,
« malos », les 1 et 6ème – Enrique Ponce coupe
les oreilles et le rabot que quatrième – Finito de Cordoba obtient les
deux oreilles du cinquième – Francisco Barroso : Une oreille de
chaque toro – Tout le monde « a hombros ».
13 Octobre –
Calanda
(Teruel) : Trois toros de Chjarro de Llen (1,2et 6ème) et
trois de Sepulveda. Le sixième fut le bon tirage – Manolito Sanchez
coupe une oreille du quatrième – Tato sort triomphateur aux points,
avec trois oreilles – Javier Castaño, ovationné à son premier, coupe
les deux oreilles du dernier. On murmure que les Chopera vont encore le
garder cette année. Hum !
Ce
dimanche 14 Octobre, Richard Millan fait ses adieux, à Floirac. A priori, il fera beau : Toros de Javier Perez Tabernero, pour
Milian, Fernandez Meca et Denis Loré qui, au dernier moment, remplace
Antonio Ferrera qui a envoyé « un parte »... « L’appendicite
dacquoise » referait elle surface ? C’est l’empresa qui a
du apprécier...
|
|
AU
REVOIR... ADIEU, PEUT-ETRE !
15 Octobre : Il y a eu , hier, quelques « larmes rentrées »,
sur toute la surface de la planète taurine. Des larmes d’amertume pour
certains, des larmes d’émotion pour d’autres. Il ne peut y avoir
« larmes de bonheur, chez un torero qui se retire... La conscience
d’avoir bien fait son travail, d’être « passé au travers »,
peut-être ! Mais aussi, la question qu’ils se posent tous :
« Comment je vais réagir, les jours de corridas prochains, sur les
coups de cinq heures, au moment où « il fallait s’habiller » ?
|
 |
Les lumières du costume ne brillent guère, dans l’armoire. Par contre,
la tête doit avoir, bien rangés dans un tiroir secret, tous les
souvenirs, de triomphes, de déroute, de joies et de peines, qui ont
jalonné une carrière honorable...
Au revoir, Monsieur Raul Gracia Herrera... On
vous appelait « El Tato » !
« Le jour où je me retirerai, je serai
assez grand pour l’annoncer tout seul ». Cette déclaration avait
répliqué à l’annonce de Simon Casas, lors de la présentation des
cartels du Pilar. C’était le 11 septembre, jour maudit. De fait, il y
avait anguille sous roche, et effectivement, El Tato dit au revoir, et
peut-être adieu. A 29 ans, ce fils du concierge de la plaza de Zaragoza décide
de se reposer, après 9 temporadas au cours des quelles il a toréé 487
corridas et coupé 560 oreilles et 21 rabos. Torero puissant, dans tous
les sens du terme, le Tato aura réussi une carrière des plus honorables,
marquant l’escalafon de son sérieux, de sa technique et de son sens de
la lidia. On retiendra bien sûr, ses grandes actuaciones de Séville, et,
chez nous, de grands moments, notamment avec les Victorinos de Mont de
Marsan.
Un autre a dit « Adieu »... Richard
Milian. Vingt ans d’alternative, vingt ans à défier le destin, vingt
ans à se rire de la Camarde. Il fit rêver l’aficion française, en
79/80. Il la fit applaudir, sitôt l’alternative, des mains de Paco
Camino et en présence du « Manué » El Cordobes, à Dax, en
81. Puis, il la fit blêmir, hurler de peur, parfois et même souvent.
Richard Milian, « coeur de lion », par la force des choses...
On aurait pu dire aussi, « un chat, malin comme un singe ! »,
mais cela aurait été « moins joli, moins torero ».
Formidable vitalité de ce catalan, qui, aux mauvais coups répliquait par
le sourire et « la gouaille torera... ». Bon repos, et
« a disfrutar de la vida !
Un autre a dit au revoir... Un ganadero !
Mais là, ce n’est pas volontaire. Monsieur Adolfo Martin a connu un désastre
tel, lors de la dernières corrida de la feria d’Automne, à Madrid,
qu’il aura du mal à y remettre les pieds, après une saison désastreuse,
à Las Ventas. On se souvient du scandale de la San Isidro, lors de cette
cette course annoncée à grands cris, mais qui se termina en déroute,
José Tomas refusant d’estoquer un toro. Adolfo Martin avait envoyé
neuf toros, hier, à Madrid : Un fut refusé par les vétérinaires,
parce qu’il ne faisait pas le poids minimum, trois autres pour manque de
trapio. Il en sortit donc quatre : invalides ou imbuvables... 2001
est un énorme revers pour Adolfo Martin qui aura bien du mal à rejoindre
« qui vous savez » au « top ten » ganadero. Au
revoir, donc ! Tout est à refaire ! Et va falloir vite
rectifier, sinon « Adieu,
Berthe ! »
14
Octobre – Zaragoza – Dernière de Feria du Pilar – ¾ de plaza :
Corridon épouvantable de Samuel Flores. La plus grande et la plus mansa
que l’on puisse imaginer. Destartalada y con mucho sentido ! Seul
le quatrième se laissa voler quelques passes. Le cinquième, de 689 kgs
était de Doña Agustina Lopez Flores. Pas mieux ! – Vêtu de tabac
et or, El Tato a fait son dernier paseo dans une plaza qui est « doublement »
la sienne, et où, pourtant, on ne lui passe rien. Il ne put que constater
les dégâts, devant le premier, et, par contre « accrocha »
le quatrième (« Locona » - 606kgs, le toro de l’adieu) qui
chargeait un peu, mais tête haute. Le torero, peu à peu, réussit à
baisser la main gauche, et tua vite, coupant une dernière oreilles qui
aurait du être bien plus fêtée – Uceda Leal ne put rien avec l’un,
et ne voulut rien, avec l’autre : Silence et bronca – Jesus
Millan a passé une sale après midi. Le troisième était un gazapon
fuyard qu’il fallu poursuivre en courant, jusqu’au descabello final.
Mais impossible de le coincé et la délivrance n’arriva qu’à la
sonnerie du troisième avis. Compréhensive division d’opinions. Le
jeune essaya bien de convaincre le dernier, se faisant sérieusement
menacer. Mais là également, ce fut peine perdue et la dernière
prestation de la feria se termina...en silence.
14
Octobre – Madrid (Las Ventas) – Dernière de la Feria de Otoño
– Lleno : Désastre ganadero ! Mansada intégrale ! Rien !
Ni les quatre d’Adolfo Martin (sortis 1,3,5,6èmes) , ni le grandullon
de Valdeolivas (4ème), ni l’invalide de Flores Tassara, en
sobrero du 2ème, n’ont laissé la moindre chance à la terna,
qui est repartie comme elle était venue : en silence. Désastre
ganadero qui réduit à néant les espoirs toreros. Ont fait ce vain paseo :
Oscar Higares, Jose Luis Moreno et « El
Cid ».
14
Octobre – Floirac – Media plaza et beau temps : (De notre
correspondant) Une chaude ambiance pour la despedida de Richard Milian,
avec quelques trouvailles, pour l’anecdote, qui ont, somme toute, fait
passer une bonne après midi à ceux qui voulaient dire « adieu »
au torero de tant de tardes de rage, de poussière et de sang. Les toros,
de Javier Perez Tabernero, sont sortis très correctement présentés,
avec un comportement honorable. On retiendra, en particulier, un très bon
premier.
Richard Milian a coupé une oreille à chaque
toro, sortant a hombros, porté par ses compagnons de cartel, Fernandez
Meca et Denis Loré. Milian a été « tel qu’en lui même »,
virevoltant, mais peu engagé, vendant bien son toreo. Le premier toro méritait
peut-être plus, mais on ne fera pas fine bouche. Par contre, le quatrième
était un tout autre client qui prit très violemment le torero, au sortir du capeo de réception. Méchantes
secondes, dont Richard se sort, encore une fois, sans bobo apparent
(histoire de toute une vie torera), revenant au combat, et brindant son
dernier combat à ses proches : son père, sa femme et ses enfants.
Faena habile, épée tombée, d’effet immédiat, y adios ! –Stéphane
Fernandez Meca a été « en torero » toute l’après midi.
Sobre, technique, « taurinement correct ». Mais hélas, le
matador n’a pas été à la hauteur du muletero, et les deux faenas se
sont terminées dans le silence poli, après deux avis, chaque fois.
Dommage, en particulier devant le bon cinquième, où Stéphane avait
invité Juan Bautista , présent « de paisano », au callejon
de Floirac, à partager un quite « al alimon » - Denis Loré,
appelé au dernier moment pour remplacer Ferrera, a fait les meilleurs
choses de la tarde. Malheureux à la mort, face au troisième, il se joua
du dernier et coupa une juste oreille. A signaler qu’il avait offert les
banderilles à Milian et au
Chano, ce dernier se montrant, encore une fois « superior ! ».
14 Octobre –
Belmez (Cordoba) – ½ plaza (avec El Juli) : Bonne corrida de
Manuel Gonzalez et Sanchez Dalp – Le Finito de Cordoba se fait siffler
devant le premier, mais rectifie, au quatrième : deux oreilles –
Joselito de la Vega, avec les faveurs du public, coupe trois oreilles –
Juli, sûrement vexé de ne pas remplir, « met la gomme » :
quatre oreilles et un rabo...
|
|
LA
POUDRE AUX YEUX…
16 Octobre : On le sait, on ne plaisante pas avec « ces choses
là »…
Les USA sont plongés dans une compréhensible angoisse, et
nous, sur notre vieux continent, avouons que… Décidément, 2001 aura été
une bien détestable année… De l’ESB au « charbon » ;
de la fièvre aphteuse à toutes ces saloperies qui flottent autour de
nous quand nous croyons nous baigner, tranquilles, en Atlantique ou Méditerranée…
on peut dire que 2001 aura été « l’année des chimistes »…
pour le malheur de tous ! Enfin, espérons que, malgré les conflits,
malgré la totale perte du sens de l’Honneur, y compris dans la guerre,
les hommes sauront un peu de raison garder. C’est une pieuse prière
(encore une !)… Mais on n’y croit pas trop… Les images des
« twin towers » de New York font encore plus mal,
aujourd’hui… Elle font plus mal car déjà perdues au milieu d’une
« autre actualité »… Et pourtant, elles nous reviennent, au
détour d’une carte postale, ou de la brochure d’une agence de
voyage… Que tristeza ! Non vraiment, un toro n’aura jamais eu
autant de « sentido », autant de « genio », autant
de « mansedumbre » que ceux qui ont fait cela… et qui préparent
le reste.
Mais enfin, le monde continue à rouler son
histoire, et personne ne pourra rien à son inéluctable destin… Suerte
para todos !
En parlant de « poudre aux yeux », on voulait tout simplement
rester dans notre sphère taurine, et aborder le simple sujet des
changements d’apoderados et des « culebrones », les « feuilletons
de l’hiver ». Chaque année, il en est de même. Donc, à l’aube
de la froidure, deux titres à la une :
« Ojeda revient ! » et « Quel apoderado ,
pour qui, en 2002 ? » |
 |
Paco Ojeda revient… Bien ! Depuis
Septembre, on murmure de plus en plus fort que l’ex génie de Sanlucar
de Barrameda veut faire un gros « come back ». Malgré
l’admiration et toute l’amitié que nous lui vouons, ou justement à
cause de cela, nous pensons que c’est une erreur… Le toreo a changé !
le toro a changé ! l’homme a changé ! On peut donc se
demander ce que pourrait produire dans le public, un Ojeda « descafeinado »,
incapable de rester tranquille, le silhouette épaissie, le regard évadé.
Par ailleurs, le public a également changé… Aussi, on ne voudrait pas
voir le Sanluqueño « patiner » sous quelques quolibets,
devant des plazas à demi vides, (ou à demi pleines, si on veut rester
« positifs »). Restons sur nos souvenirs et gardons nos émotions,
bien au chaud…Sevilla 83, Malaga 85, Salamanca 85, Jerez 86, Nîmes,
toujours…
Paco Ojeda a quitté le toreo « en ne
pouvant plus »… à la fois « avec le toro », et
« avec le public » qui, on le sait, en veut toujours plus et
adore brûler ce qu’il a adoré. Il est revenu, par le biais du Rejoneo
et, en quatre ans, est monté « au plus haut ». Tout à coup,
il vend ses chevaux, et replonge dans ses pensées… Il faut bien dire
qu’on a du mal à suivre ! Le voilà, aujourd’hui décidé à revêtir
le traje de luces, et attaquer fort, d’entrée : La confirmation
d’alternative à la monumental de Mexico ! Rien que cela. Celui qui
n’alla pas se frotter aux 48000 spectateurs de la Mejico, quand il était
au zénith, veut arriver « comme cela », et faire le paseo
devant des spectateurs qu’on aura bourrés d’images et d’anecdotes
qui datent de dix ans… Cela ne peut pas marcher, d’autant que
l’ambiance à Mexico n’est pas à l’euphorie ni à la
bienveillance… Il semble, d’ailleurs que l’on ait su recouvrer
quelque raison, puisqu’aux dernières nouvelles, Paco Ojeda n’irait
plus… en raison d’un désaccord « au plan économique ».
Ca, c’est facile ! Si on « veut y aller », tout en
« ne voulant pas y aller , on demande un cachet exorbitant,
puis on met la responsabilité de l’échec sur
l’Empresa… Facile, et connu ! Donc, pour le moment, Ojeda
ne réapparaîtra pas à La Mejico, mais on annonce des négociations pour
la feria de Quito…
Ca, c’est couru : Cela va finir en début
mars 2002, à Olivenza, au côtés du Jesulin et du Juli… On parie ?
Pourquoi pas, ce serait déjà pas mal… Le problème, c’est la suite !
Enfin, attendons, mais pas trop longtemps !
L’hiver, c’est aussi un immense champs de bataille où les destins se
croisent, les espoirs se font et se défont, à coup de négociations secrètes,
de fausses nouvelles et bien entendu.. de millions ! Cette année,
cela débute très tôt. C’est à cause de l’Euro : Deux heures
pour une poignée de main…quatre jours pour traduire le contrat
d’exclusive dans la nouvelle monnaie. Ayyy ! Où est passé le bon
temps des « cincuenta mil duros » ?
On murmure que…
Rivera Ordoñez laisserait tomber Camara et
confierait ses intérêts à Jose Luis Segura. Tiens ! Celui-ci ne
garderait que Jesulin, car Padilla s’en irait avec Diego Robles, c’est
à dire Matilla, c’est à dire… Balaña.
Morante de la Puebla pourrait bien confier ses
affaires à Rafael Moreno, qui se retrouve sans Espartaco, retiré, et
sans Pepin Liria, qui pourrait bien s’en aller avec Victoriano Valencia,
séparé del Cordobes. Le Morante avec un indépendant, qui ne serait
« qu’avec lui » et qui aurait la même conception du toreo…
Pourquoi pas ? Mais, à condition « d’être à fond »,
chaque jour… Rafael Moreno n’aura pas « toute la force »
pour éponger les « hauts et bas » du torero de la Puebla…
On murmure que le fougueux Antonio Ferrera
laisserait tomber le sage Luis Alvarez pour s’en aller vers Simon
Casas… Ce serait un bien… pour Luis Alvarez !
On murmure que, malgré ce qui s’est dit…
Castaño serait bien lâché par les Chopera (à moins que cela soit
« lui qui… ») : qu’Uceda Leal quitterait Simon et que
Davila Miura laisserait Dorado…
On murmure tant de choses… qu’elles sont
souvent vraies ! Parfois, bien sûr, elles ne sont que « poudre
aux yeux ! ». Mais attendons, veillons et faisons en sorte,
ailleurs, de ne pas faire… « parler la poudre » !
|
|
PAS D’AMITIE
QUI TIENNE…
17 Octobre : Ils se font de grands sourires devant tout le monde,
mais, sitôt le dos tourné, déclenchent le feu des petites phrases
assassines, ou envoient leurs sbires cravatés « écrire un bouquin »,
sorte de bloc-notes des vacheries, où le patron, bien sûr, a toujours le
beau rôle, et l’autre, bien entendu, toutes les tares du monde… Et
pendant que tout ce petit monde s’amuse follement à s’égratigner,
les policiers se font tirer comme des lapins, résultat d’un laxisme et
d’une démagogie « politico philosophique » déplorables,
tandis que, pour faire passer des tonnes de pilules, on vide allégrement
les caisses avant le printemps prochain, et l’on « augmente la
prime », comme une petite aumône avant les futures galères.
Ayyy ! Donde esta el pundonor ? Il
n’est plus nulle part… Ni de droite, ni de gauche, ni vert, ni rose,
ni rouge… Il est « ailleurs », comme Jobert !
Il est chez les milliers de gens tout simples, qui, chaque jour,
vont gagner leur pain, en sachant très bien qu’une partie de leurs
efforts servira à « ceux qui ne veulent pas en faire… ».
Trop aisés pour se voir rétrocéder une partie du gâteau, mais quand même
« trop serrés » en fin de mois, ils n’ont droit à rien, même
pas brûler des voitures, casser des vitrines, voler, violer, racketter,
attaquer, dealer… Même pas !
Pourtant, malheur à eux s’ils « dépassent le 60 »,
ou brûlent un feu rouge… Là, le super radar qui les prend
à 25 kilomètres de distance, tellement furtif que les gendarmes
ne sauront même plus où ils l’ont placé, fera son office… « Le
crime » consommé, confirmé sur papier, sur video, sur internet…
il ne leur restera plus que la bourse à ouvrir, les yeux pour pleurer et
… « les boules au plafond » ! C’est ainsi !
« Dans les toros… » il est rare que les ruptures entre
toreros et apoderados se passent mal. Du moins, face aux médias et donc,
au public. On dit toujours que l’on s’est mis d’accord et que, bien
sûr, tout s’est fait en parfaite amitié. Chacun s’en va de son
couplet, et ne tarit pas de louanges envers l’autre… Mais, une fois
seul, une fois la porte bouclée… les visages s’allongent et les noms
d’oiseaux voltigent, entre deux bras d’honneur…
Là,
au moins, c’est clair : Au retour du sorteo, hier, à Jaen, Pepe
Luis Segura a fait savoir à Juan Jose Padilla qu’il n’appréciait pas
« du tout », les négociations qu’il menait en secret, mais
au su de tous, avec d’autres hommes d’affaires taurines. Sur ce, il
fit sa valise et prit la route, sans voir la corrida. Fin du premier
acte…
Padilla se gratta la tête, un instant, s’en
alla couper deux oreilles, devant « moins d’un quart de plaza »
et, au retour, après la douche, déclara qu’il n’était pas content
du déroulement de la saison actuelle : Trop de corridas dures et
rien de signé aux Amériques… Hombre ! L’Amérique « était
à Bilbao », le 25 Août, avec les six Miuras. Qui a voulu y aller,
malgré tout, et malgré tous ? Bilbao était « le virage »
de sa carrière ! De fait… ce fut un mirage »…
Segura est resté très calme et a sorti « l’argument
qui tue » : « Quand j’ai pris Padilla, il touchait un
million de pesetas… Il en touche aujourd’hui, cinq et demi ! ».
Clair ! Ces deux là, malgré les futurs abrazos, ne passeront pas
leurs vacances ensemble…
Un autre qui a pris la mouche, « El Califa »… Depuis 1995,
il était « managé » par un ami, apoderado de circonstance,
totalement indépendant. Souvent, ils sont les meilleurs, les plus
humains… mais aussi, les plus fragiles ! Le torero est là, dans
les profondeurs du classement, et l’empresario ne ménage pas ses
efforts pour lui signer quelques course. Il est là, à ses côtés,
apoderado, premier supporter, père, frère, confident… Tout va bien,
tant que l’on reste « entre deux eaux »… Paradoxe !
Et, tout à coup, ne voilà t’il pas que le torero met « un
tabaco » de première, coupant les oreilles en pleine San Isidro,
remportant tous les trophées… Du coup, le panorama change, on ajoute
des zéros partout, on doit acheter trois portables, cinq plannings, etc… |
 |
Tout cela, c’est bien si on a « un peu de
force », si l’on a une contre partie à faire valoir… Pour peu
que, fort de son indépendance, on n’ait rien à opposer… pour peu,
par ailleurs, que le torero ne donne pas tous les résultats souhaités…
on arrive, très rapidement, aux moues dubitatives, aux regards en
dessous, aux reproches à peine voilés… ou aux franches engueulades.
Un apoderado indépendant, aujourd’hui, ne peut
tenir, face aux « multinationales taurines », que si son
poulain est une indiscutable Figura ! Un exemple : Luis Alvarez,
avec Cesar Rincon. Sinon, les grands vont le coincer quelque part,
l’acculer en quelque mauvais coup. Le torero fera face, une, deux fois,
puis s’émoussera. Cela finit souvent par un gros coup de corne…
Où en serait le Califa, aujourd’hui, s’il
avait, dès le début, appartenu à une « grande maison » ?
Peut-être tout en haut. Au lieu de cela, il a passé la plus noire saison
qu’un ex triomphateur de la San Isidro n’ait cauchemardée !
Angel Grau, son apoderado a voulu brûler quelque étape, a beaucoup
éxigé,
a obtenu « un peu », et perdu beaucoup… Séville et Madrid
2001 « sans eux ! », chaque magnat se mettant d’accord
avec les copains sur une attitude de dédain… Du coup, le Califa se traîna,
prit « le » coup de corne, et navigua « à vue »,
sans parvenir à redresser la barre. A part un gros moment, à Pamplona,
la télévision ne lui permit pas de montrer « qui il est »,
et, du coup, les autres se sont renfoncés dans leur fauteuil de cuir,
avec cigares, wiskies, p’tites pépées.. et toreros vedettes qui
ronronnent amicalement, devant des novillos déguisés… A peine exagéré,
mais !
Hier, Jose Pacheco « El Califa » a déclarait
qu’il rompait ses relations d’affaires avec Angel Grau… Mais, pour
le coup, on espère qu’ils resteront encore amis.
Qui sera, l’an prochain, l’apoderado du
Califa ? Il y aura du travail… Un indépendant, un peu plus fort,
un peu plus musclé… un de ces rêveurs qui, d’une pierre brute, a déjà
fait quelque précieuse émeraude… Et pourquoi pas ?
Qui vivra verra… Mais en tous cas, « ça
sent la poudre » !
|
|
JAEN…
DERNIER EPISODE, EN CATIMINI…
17 Octobre : Dernière feria de la saison, Jaen présente, cette année,
huit spectacles, du 14 au 21 octobre : cinq corridas, une de Rejoneo,
deux novilladas. Les corridas ont débuté hier, et il faut bien dire que,
jusqu’à present… personne dans les gradins… Victorino Martin dit à
tous que le monde taurin est en crise, et il a raison. Seule, la France…
Deux novilladas ont ouvert les débats, les 14 et
15 Octobre : Le premier Jour, on a donné vuelta au deuxième novillo,
de Manolo Gonzalez. Le autres, de San Miguel donnèrent du jeu. Octavio
Chacon et David Galan coupèrent deux oreilles à un novillo, tandis qu’Andres
Luis Dorado ne faisait qu’un trophée – Le lundi 15 était marqué par
un gros drame, dont les suites heureusement, ne semblent pas avoir de trop
graves conséquences : En voulant fixer, à la sortie, le sixième
novillo d’Enrique ponce (le lot fut très dur, « con sentido y
genio »), le banderillero du Sombrero, Alfredo Gonzalez se fait
prendre et tombe sur les cervicales. Les minutes qui suivent sont
dramatiques : paralysie de membres. Le cauchemar renouvelé !
Heureusement, le torero semble se remettre de cette énorme contusion
« cervico dorsale », et recouvre peu à peu toute sa mobilité.
On l’espère, de tout cœur – La novillada a été très dure, pour
les débutants : Anton Cortes, Alfredo Guzman et Sombrero ont fait le
maximum… Unique vuelta pour Guzman…
Hier, première corrida, avec un cartel
bandreillero… « hubo poca gente ! ». Cela devrait
s’arranger, à partir d’aujourd’hui, avec l’entrée en lisse des
« gros bras »…Joselito, Ponce et Finito..
16 Octobre – Jaen – 3ème de Feria –
Moins de trois quarts d’entrée : Corrida mal présentée et mansa,
de Marcos Nuñez, les 1,4 et 5èmes permettant d’être dignes
– Padilla fit le nécessaire pour couper deux oreilles au quatrième. Il
remua beaucoup devant deux toros qui « bougeaient moins », et
tua bas – Luis miguel Encabo démontra, encore une fois, fermeté et
toreria. Deux ovations – Antonio Ferrera coupa l’oreille du troisième,
en mettant toute la vapeur, brillant à la cape, « aguantant »
jusqu’à la dernière limite, avec la muleta… (Au fait, il allait bien
mieux !)…
|
|
JAEN :
LA « VRAIE » GRACE D'UN TORO…
18 Octobre : Aujourd’hui, nous allons rester dans notre monde
« à nous »…Point de poudre noire, celle des canons qui
tonnent. Point de blanche maladie en farine, affolant les uns, donnant prétexte
à d’autres pour, encore une fois, ne plus travailler…
On va rester entre nous, et parler « indulto »…
La grâce d’un toro, lorsqu’elle est justifiée,
est un des moments les plus émouvants qui soit donné de vivre à un
Aficionado… et même à un néophyte, présent là, par hasard. Bien sûr,
la polémique, bien souvent, fait suite à l’euphorie : trapio réduit,
une seule pique, « mimado en varas »… Bien ! Mais, ne
boudons pas trop notre plaisir. Il est si rare. |
 |
Le toro est sorti « avec alegria »,
fixe dans les capes, accourant au moindre appel. Au cheval, il est parti
droit, a mis la tête dans le peto, et à poussé, en mettant les reins.
Il a fallu insister pour le sortir, mais il est venu, comme à regret, et
s’est montré noble au quite. Par trois fois, il est reparti au fer…
Les banderilleros se sont régalés devant sa charge claire, son galop régulier…
Bien sûr, à la muleta, ce fut un crescendo, et le matador devenu
« ami » s’est abandonné au va et vient du toro, au point
que tout danger passe à l’oubli, et que le combat devient ballet…
Dans les gradins, un murmure, une rumeur qui
enfle, tandis qu’on s’agite dans le callejon. Les picadors arrêtent
de bavarder. Les toreros collègues ont les yeux fixés sur le copain qui
sculpte un faenon. « Maldita sea ! Si j’avais pu tomber sur
celui là » se disent ils, mi jaloux, mi admiratifs et fiers. Dans
leurs burladeros d’invités, les politiques se sont réveillés ;
les revisteros ont laissé tomber carnet et stylo… On verra après !
Peu importent les trois séries de droitières et les cinq naturelles de
face… on racontera l’émotion ! « Il se passe quelque
chose »…
Tout à coup, un cri, un puis dix mouchoirs. En
un instant les cris sont milliers et les mouchoirs s’agitent, frénétiques.
On demande que ce toro-là ait la vie sauve… Le matador, lui aussi ému,
s’arrête un instant, regarde le public et se tourne vers la présidence…
« Que fais-je ? Ce toro est vraiment fabuleux, et il mérite
l’indulto ! Alors, monsieur le président, que dois je faire ? »
Au palco, le président se penche à gauche, puis à droite (ou
inversement !) et sort le mouchoir de la grâce. Il est de soie
orange. Bof ! On aurait pu trouver mieux, peut-être. Peu importe, la
décision est prise, le toro est gracié.
Et c’est là où l’on peut discuter…
Pourquoi simuler la mort ? S’il est gracié… il est gracié,
point final. On arrête, on lui « serre la patte », on le félicite
et on le renvoie au corral, au son de la musique et des ovations.
Au lieu de cela, le torero met une dernière série,
cadre le toro, jette son épée, et attaque une estocade « al viento »,
touchant le toro au passage, de la paume de la main, au risque de se
blesser à quelque banderille. La plupart du temps, ces estocades simulés
sont horribles… Autre possibilité, le matador échange son épée
contre une banderille et porte une « une estocade banderillée »
au garrot ensanglanté de celui qui a déjà trop souffert. Paradoxe !
Il est gracié, et on lui fait une nouvelle blessure… Eso
no va !
Hier, à Jaen, le Finito de Cordoba, pour sa 102ème et dernière corrida
de la saison, est tombé sur un fabuleux toro de Buenavista. Après une
faena monumentale, on a gracié le toro, et le Finito n’a pas simulé
l’estocade. Quand le mouchoir est tombé, l’ovation a été telle que
tous se sont levés et le toro est parti, doucement, vers le toril, tandis
que les toreros s’embrassaient… Bonito !
Hier, à Jaen, un petit toro de Buenavista a
offert au cordouan son plus beau cadeau de mariage puisqu’après demain,
samedi 20 octobre, mesdames, vous pourrez continuer à rêver du beau Juan
de Cordoue… mais de loin ! Décidément, le Finito de Cordoba a vécu
sa meilleure saison…
17 Octobre – Jaen – 4ème de la Feria de San Lucas – Plus de 2/3
de plaza : Quatre toros de Buenavista, de souche Juan Pedro Domecq,
appartenant à Clotilde Calvo, correctement présentés, sans plus, et au
comportement inégal, allant du manso cinquième au royal troisième
« Raguidor » (d’autres parlent de « Regidor »),
N°57 – 463kgs. Pour compléter le lot, deux Daniel Ruiz, petits et mal
armés, sortis en premiers.
Grand moment de la corrida, et de la temporada,
la lidia aboutissant à la grâce du troisième, « Raguidor »,
par Finito de Cordoba. Le toro est sorti avec feu, s’est montré brave
en deux piques, prises avec fijeza, est venu de loin aux banderilles, et
s’est grandi, avec caste et noblesse, à la muleta. Le cordouan, qui
avait sculpté quelque véronique, à la cape, s’est enivré de toreo :
derechazos d’une incroyable profondeur, « arrêtant le temps »,
lents pechos tournés vers l’épaule contraire ; naturelles de
soie… tout y est passé, le torero s’abandonnant totalement à son art
et à la merveilleuse complicité du toro. Un monument et, bien sûr, l’indulto…
Dans le callejon, les toreros ont fait la fête au Finito, et « Raguidor »
s’en est allé vers une paix bien gagnée. Deux oreilles et le rabo,
symboliques, et un Finito de Cordoba, fou de bonheur, qui finit sa grande
saison en apothéose, et se marie samedi ! Enhorabuena ! Comme
dernier présent, le public de Jaen lui fit couper une oreille au dernier,
avant de l’enlever à hombros, en compagnie de Ponce et du Mayoral de
« Doña Clotilde »…
Joselito a été mauvais, ne pouvant faire grand
chose devant le premier, rajado, qu’il tua d’un « bajonazo bien
bas » et faisant vraiment la gueule, face au quatrième. Sifflets et
applaudissements – Ponce a, encore une fois été « en grand
seigneur du toreo ». Mal servi, il dut « soutenir avec grâce »
le faible deuxième, et « s’habilla en professeur » face au
manso cinquième. Une nouvelle bonne leçon. Oreille de chacun, et sortie
en triomphe, accompagnant le grand bonhomme de la journée Finito de
Cordoba, tandis que, dans les corrales, on s’affairait auprès du vrai
grand triomphateur de la journée : «Raguidor », un petit toro
magnifique, de Buenavista, le bien nommée…
A
feria se poursuit aujourd’hui, 18 octobre, avec une corrida de Jandilla
pour Enrique ponce, qui double ; El Juli et Alejandro Amaya, ce
mexicain qui torée « con empaque gitano » et qui prendra une
alternative « de lujo » ! Suerte !
A noter que la corrida de demain, 19 octobre,
sera télévisée en direct sur « la 2 » Espagnole, à partir
de 17h55. Au cartel : Juan Mora, Caballero et Miguel Abellan.
|
|
FINITO,
PONCE, JULI : SUPER « DER DE DER »…
19 Octobre : Magnifique « dernière ligne droite » des
trois ténors de la Temporada 2001. En deux corridas, en plaza de Jaen,
dans la chaude ambiance, certes « triunfalista » de la San
Lucas, les trois matadors ont signé l’histoire d’une saison où ils
ont fait assaut de talent et de pundonor. A ce niveau là, ce fut une
grande saison…
|
 |
2001 démarrait, avec, sur le lèvres de tous, le
nom de José Tomas. A n’en pas douter, le torero de Galapagar allait
tout renverser sur son passage. Du coup, ponce pouvait penser à la
retraite, le Juli pouvait aller faire un tour dans quelque cour de récréation.
Quant au Finito… qui pouvait penser çà lui, comme maillot jaune de
l’escalafon ?
Jusqu'à Madrid, il faut bien dire que tout
semblait se confirmer : absent volontaire de Valencia et Castellon,
Jose Tomas faisait une entrée fracassante à Séville, sortant par deux
fois par le Porte du Prince, et recevant, à sa troisième sortie, une
cornada qui ajouta quelques degrés d’émotion à son triomphe. La
« Tomasitis » était servie. Les publics se pressaient à sa
moindre apparition, applaudissant ses moindres faits et gestes. Pendant ce
temps, Finito avait donné quelques bons détails ; Ponce ramait et
le Juli avait été brillant à Valencia et Séville, mais… Le Mundillo
était « Tomasisé »…
Madrid, encore une fois, changea la donne :
Ponce se battit en vain lors de son unique paseo ; Finito et Madrid,
on le sait, ne s’entendent plus depuis longtemps. Le Juli, quant à lui,
hissa le drapeau du pundonor, du toreo d’entrega, s’arrima tellement
qu’il prit un gros coup de corne. Vint s’adjoindre à ce trio le
Morante de la Puebla, auteur d’une formidable tarde d’inspiration
torera.
Jose Tomas avait deux contrats. Il patina fort,
devant les toros du Puerto, et « explosa » littéralement
devant les toros d’Adolfo Martin. Cela se termina par le refus
d’estoquer le cinquième toro, les trois avis et une sortie houleuse. Il
y a peu, cela se serait terminé en prison…
Ce fut le déclic ! Jose Tomas essaya bien
de redresser la barre, mais le public n’oublie rien. Et, de toutes façons,
le presse est là pour lui rappeler ses errements. Le mois de juin fut
probablement un vrai calvaire pour Jose Tomas, qu’on l’envoya « en
vacances », début juillet. Elles lui furent profitables, le temps
de quatre courses, car un toro lui luxa le coude, à Santander, et le
torero se retrouva, encore une fois, sur la touche. Le retour fut
diversement apprécié, en particulier à Bayonne, et il faut attendre
Valladolid, pour retrouver Jose Tomas, « tel qu’on l’aimait »…
Et pendant ce temps, le Juli menait, tambour
battant, une saison de guerrier, alternant les coups de génie torero
(Pamplona - Valencia) et quelques gros ratages (Mont de Marsan). Cette
croisade connut un coup d’arrêt à
Malaga, ce qui donna au Juli l’occasion de signer un des hauts faits de
la saison : Revenir, une semaine après, avec la cornada ouverte,
rien moins que face à des Victorino, à la Feria de Bilbao. Ce fut un
triomphe, ratifié le lendemain, au prix d’une nouvelle blessure
« de espejo », la lèvre supérieure fendue en deux. Un vrai
coq de combat, un vrai gladiateur, qui continuera sa saison, marquée du
sceau de la fierté « torera » et de l’Aficion.
Finito joua la régularité et marqua son chemin
de formidables moments. Ce fut « la » surprise de la saison.
Peu d’aficionados aurait parié sur la constance du Finito de Cordoba.
Toréer 102 corridas n’est pas une mince affaire… Mais, 102 paseos et
plus de 204 toros, quand on est un torero artiste, voilà qui est
remarquable. On y reviendra plus longuement.
Reste Enrique Ponce… Le valenciano a peut être
fait la meilleure temporada de sa vie. Celui qui arrivait à presque
« horripiler » les spectateurs, par son insolente technique,
son incroyable facilité, est devenu un torero artiste, mêlant efficacité
et abandon, technique et improvisation, toréant à gusto, parsemant son
toreo de trouvailles qui ravissent les yeux… Dire quelle fut la
meilleure tarde de Ponce, cette année, relève de l’impossible. Il
faudra demander à un de ses plus fervents seguidores de nous le préciser,
mais on peut penser qu’il hésitera longtemps : Madrid Vista Alegre ?
Badajoz ? Valladolid ? Zaragoza ? Dax ? Allez donc
savoir… Enrique Ponce, comme le bon vin, s’est bonifié, et il est
probable que « tous en redemanderont » pour 2002. Nous
aussi…
A Jaen, les trois ténors se sont dit « au
revoir, à la saison prochaine ! », en triomphant au plus haut :
Finito, avant-hier, en montant un faenon au toro gracié de Buenavista,
qui s’appelait en fait « Diminuto », et non « Raguidor ».
Hier, 18 Octobre, Enrique Ponce et le Juli
ont coupé un sac d’oreilles, ce qui peut sembler « un poil
exagéré », mais qui traduit bien l’euphorie que provoque leur
pundonor dans la plaza. A leur côté, un jeune mexicain prenait
l’alternative. Il s’appelle Alejandro Amaya… Souvenez vous de ce
nom. Même si la corrida s’est trop vite terminée pour lui, par un coup
de corne… on en reparlera.
18 Octobre – Jaen – 5ème de la Feria de San Lucas –
¾ de plaza : Toros de Jandilla, de présentation et d’armures inégales.
En général, donnèrent du jeu, sans pour autant être des foudres de
guerre.
Impeccablement vêtu de blanc et or, le jeune
mexicain, Alejandro Amaya prit l’alternative des mains d’Enrique Ponce
(avec un vrai bon sourire et un vrai abrazo), en présence du Juli, face
au toro « Maniroto » - 491kgs de Jandilla. Très calme, très
ferme, d’une réelle élégance, le jeune maestro s’illustra avec la
cape, en particulier à la véronique et en un bon quite par gaoneras. Sa
faena fut classique et fort bien tracée, sur la main droite, toréant
avec calme et empaque. Malheureusement, le torero fut accrochée sur une
naturelle et la blessure fut immédiatement perceptible. Juli et Ponce
furent les premiers au quite du jeune mexicain qui, dans un assaut de
vaillance, estoqua son adversaire, salua, une oreille en main, et disparut
à l’infirmerie où fut diagnostiquée une blessure de 10 cms
d’extension à l’extérieur de la jambe droite, avec deux trajectoires
de 6 et 4 cms. Ajoutez à cela « des coups partout », et malgré
le pronostic « léger », on n’est pas sûr de voir Amaya
confirmer son alternative, comme prévu, le 28 Octobre, en la Monumental
de Mexico.
Trois toros pour Ponce… Deux oreilles, deux
oreilles et la queue et une immense ovation qui précèdent la sortie a
hombros, en compagnie du Juli et du mayoral de Jandilla. Faena torera au
premier, basée sur le temple, terminée en citant « de frente »
de la droite. Faenon inspiré au quatrième, le torero se laissant aller
à sculpter de formidables moments, avec, en particulier ces naturelles
longuement citées, la muleta pliée au bras… Cela se passa moins bien
face au dernier, plus retord. Cependant, Jaen est une des plazas qu’il
faudra ajouter au florilège du Ponce 2001.
Juli ne se laisse pas gagner bataille. Il avait
coupé une oreille à son premier, brindé à Ponce, et quand sortit le
cinquième, le valenciano gagnait « quatre (et un rabo) à un ! »
C’était compter sans la verve de « ce sacré gamin » qui
monta un tel tabac, avec cape, banderilles et muleta, qu’un public
« euphorisé » lui fit également concéder tous les trophées…
Trop ? Peut-être, mais avouez que cela fait plaisir, de temps en
temps… et puis, c’était « la der des der », en Europe. Ce
fut une « Sacré soirée ! »
Ce 19 octobre – Corrida télévisée, en direct de Jaen – 2ème
chaîne espagnole – 18 h : Juan Mora – Manolo Caballero –
Miguel Abellan, face à des toros de Joaquin Barral
|
|
DE BETISE, DE BOUE… ET DE SANG.
Très grave cornada de Juan Mora, en plaza de Jaen.
20 octobre : Imbécile ! Ridicule !
Malhonnête ! On n’a pas assez de vocabulaire pour qualifier le
triste spectacle, télévisé en direct, hier, depuis Jaen. Une anecdote
de plus à mettre au compte de la cupidité et de la bêtise des hommes.
|
 |
Durant plus d’une heure, dans un ruedo
transformé en marécage gluant, des hommes ont travaillé pour rien,
comme des forçats, pendant que certains ne voulaient pas prendre leurs
responsabilités, et que d’autres regardaient avant tout leur tiroir
caisse. La télévision et ses droits de transmission sont des éléments,
certes, à prendre en compte. Ils renflouent quelques comptes asséchés ;
elle fait la promotion d’une ville, d’une plaza. Mais, s’entêter
ainsi, alors que tout le monde patauge, que le vent souffle et que les
nuages menacent, est du dernier ridicule…
Bilan de ce triste 19 octobre, pour
la 6ème de feria, à Jaen : Une corrida qui commence avec
une heure vingt de retard ; l’averse qui se déchaîne dès la
sortie du premier toro…et une grosse cornada, avec suspension immédiate
de la corrida. « Le toro est sorti, on ne rembourse pas ! »
Vaya cara, señor Empresa ! De quoi être « dégradé »
immédiatement, Comandante Dorado !
Juan Mora a reçu hier une de ses plus
graves blessures. On ne peut dire que l’accident soit totalement dû à
l’état du terrain. Cependant, il est bien certain que les toreros, dans
ces conditions, ont trop de paramètres à tenir en compte, et qu’il
leur en échappera toujours un. Le toro sort en glissant ; il charge,
peu sûr de ses courses et, sur son inertie, fait deux mètres de plus, ou
une embardée imprévue… De son côté, l’homme n’a aucune
assurance, doit faire attention à son placement, à ses appuis, à sa
muleta, trempée d’eau et de boue, au toro qui arrive en aspergeant
tout… Qui peut dire qu’il torée « en conditions normales » ?
et qu’il doit se comporter « en professionnel » ? Qui
peut dire que, dans ces conditions, il est sûr de son jugement, de sa
technique, de ses réflexes ? Du coup, qui peut, dans ces conditions,
assurer le spectateur qui a payé son entrée, d’un bon spectacle…
La corrida d’hier n’aurait jamais du
se donner, et Juan Mora n’aurait jamais du être blessé. L’aurait il
été, sur la même passe, par une tarde de soleil et poussière ?
Peut-être… mais au moins, personne n’aurait rien à se reprocher.
Terrible impression que celle produite par
la cornada de Juan Mora. Pieds joints, il veut donner un pecho gaucher. Le
toro le prend, en haut de la cuisse droite, et le fait tourner haut,
autour du piton. Avant que le corps ne touche le sol, l’hémorragie est
énorme. Juan Mora tombe sur les cervicales, et reste ainsi un instant, le
corps recroquevillé, droit en l’air, avant de basculer au sol. La
taleguilla est noire de sang. Song visage est aussi aspergé du jet de
l’hémorragie. On revoit de tristes images, en particulier Curro Vazquez,
à Madrid, en 83, par le toro de Moreno Silva. Bien sûr, on pense aussitôt
à la fémorale, et on maudit le sort, le toro, le président, l’empresa,
la télé, ces hommes affolés qui portent le blessés, et ne trouvent pas
le chemin de l’infirmerie.. Minutes angoissantes. De la boue, du sang
et… une énorme bêtise !
Pendant que Manuel Caballero en finissait
avec le toro de Joaquin Barral, et que la corrida était aussitôt annulée,
Juan Mora était immédiatement opéré par le docteur Felipe Passolas. Il
était arrivé avec une grosse cornada, en haut cuisse droite, face
interne, provoquant une énorme hémorragie. La veine fémorale avait été
sectionnée, et l’artère, « avait fuit », heureusement, au
passage de la corne. Intense shock. Pronostic « très grave ».
On transfuse trois unités de sang et on lie « les deux bouts »
de la veine tranchée. Le blessé est stabilisé, et on l’évacue sur
l’hôpital universitaire « Ciudad de Jaen », où il subira une intervention
complète, avec installation d’un « pont », rétablissant le
fonctionnement de la veine blessée. Maintenant, il faut que cette greffe
tienne et ne soit pas rejetée.
Un sale coup ! Une vilaine histoire !
Triste fin de saison pour Juan Mora, et, à un degré moindre, pour Manolo
Caballero et Miguel Abellan qui toréaient là, leur dernière 2001.
Avant la corrida, Manolo Caballero
plaisantait avec le reporter de la Télévision, au sujet de sa vie de
famille, mais aussi, bien sûr, de la temporada qui finissait bien, et du
traditionnel repas qui la clôture, avec toute la cuadrilla… Bien sûr,
le repas aurait lieu…
Oui mais voilà ! Le soir, on apprenait que
Manolo Caballero avait congédié ses deux picadors « El Turuta »
et Martin del Olmo, a priori, sans autre forme de procès, les plus
surpris étant les picadors eux mêmes… En parlant de repas, ce dut être,
plutôt, la soupe à la grimace…
Oui vraiment, une sale journée, de boue,
de sang et de bêtise…
|
|
VERS DES
TERRES PLUS CHAUDES…
21
Octobre : En France, la tornade ravage tout, du côté de Perpignan,
roulant les caravanes d’un camp de gens du voyage, comme fétus de
paille. Dans la Somme, l’eau monte, et la peur de même. A Toulouse, on
voit arriver l’hiver avec angoisse...
Oh
bien sûr, cela n’a rien à voir avec d’autres misères endurées, et
à venir. Un autre hiver approche, en Afghanistan. On le sait déjà, des
enfants mourront. Avec eux des femmes, des mères, des petites sœurs…
La planète continue de tourner… mais dans quel sens ?
Pour
ce qui est « des Toros », la saison se termine dans la boue…
Hier, la corrida de Jaen a été suspendue, à l’heure du sorteo.
Devaient la toréer Davila Miura, Califa et Eugenio de Mora. Une sage précaution,
suite aux torrents de pluie qui se sont abattus toute la nuit sur
l’Andalousie. Que n’avait on pas eu la même sagesse, la veille, à
l’heure du paseo ? Depuis, des excavatrices sont entrées en action
et ont évacué des tonnes de fange, dans l’espoir qu’un rayon de
soleil bienfaisant et du sable sec permettront de fermer la feria de San
Lucas « con alegria », avec la corrida de Rejoneo, prévue ce
dimanche.
De
fait, il a plu partout et tous les spectacles ont été reportés. Ainsi
en France, le festival de Caissargues est repoussé au 27 Octobre. En
Espagne, outre Jaen, on a dû également suspendre le Festival de Mostoles,
en hommage au banderillero Vicente Montes.
Alors
on se dit que, pour réchauffer nos vieux os, rien de tel qu’un tour en
Amérique du Sud, et donc, à partir de ce 21 Octobre, l’actualité
taurine se déplacera vers le Nouveau monde. Tout d’abord, le Pérou,
puis l’Equateur. Viendront ensuite Colombie, Venezuela, tandis qu’au
Mexique, la saison couvrira les mois de « notre hiver »…
La
Feria de Lima débute aujourd’hui. Créée en 1946, cette feria du
« Señor de los Milagros » est l’une des plus anciennes,
puisqu’elle a « un an de plus » que la San Isidro.. Chaque
année, dans la maintenant bi-centenaire plaza de Acho, les matadors
entrent en saine compétition pour remporter le fameux « Scapulaire
d’Or ».
Cette
année : Deux novilladas et cinq corridas. Ces dernières se dérouleront,
du 4 novembre au 2 décembre, étalées sur cinq dimanches. Plusieurs
diestros y feront « double paseo » : Ponce, vainqueur du
Scapulaire 2000 ; Jose Tomas, qui vient y quêter quelque gloire ;
Finito de Cordoba et Califa, très bien l’an passé ; et Rafael
Gastañeta, le meilleur des péruviens, actuellement. Le Juli ne viendra
qu’une fois, tout comme Rafael de Julia, Alfonso Romero et le mexicain
Ignacio Garibay. La plupart des corridas proviendront du Mexique.
Ce
dimanche, la feria débute par une novillada de Juan Manuel Roca Rey, pour
Luis Vital Procuna, Serafin Marin et Anton Cortes.
Le
Pérou, tant au plan national que taurin, connaît de mauvaises heures.
L’instabilité politique, et donc économique, influe dramatiquement sur
la Fiesta Brava, au point que, quelquefois, le prix des places change
d’une corrida à l’autre. Désemparée, l’Aficion boude, et le
« grand public » ne vient pas, ayant d’autres économies à
faire… Du coup, une plaza qui ne se remplit plus, une ambiance bien mélancolique,
et des conditions difficiles pour exprimer le Toreo… Malheureusement, vu
les circonstances, on peut penser que 2001 sera… « plus pire »
encore.
|
|
DE CI… PAR
LA…
21
Octobre : Juan Mora va beaucoup mieux. Il semble que la greffe
tient bien et que la circulation a bien repris dans la jambe blessée. Le
diestro a quitté l’unité de soins intensifs, hier soir, se trouvant
actuellement en chambre normale, entouré des siens.
Jesulin
de Ubrique va de mieux en mieux. Malgré le corset qui le fait râler
un maximum, le gaditano
a commencé à marcher, et pense regagner sa finca dans les jours
qui viennent. A partir de là, repos et récupération. On sait que cela
sera long, mais son apoderado, Pepe Luis Segura a déclaré que le diestro
allait toréer en février. Peut être un peu trop sûr de lui, le Segura !
Finito
de Cordoba s’est marié hier. Vêtu en queue de pie, noir à
rayures, gilet beige et cravate tirant au bleu ciel, Juan Serrano, très
nerveux et ému, a épousé Arancha del Sol, qui a fait sensation, par sa
robe resplendissante, mais surtout en arrivant à l’église… avec une
heure de retard. (Ca commence bien ! Ces femmes nous damneront tous !)
– Parmi les 600 invités, on a pu reconnaître Enrique Ponce et son épouse,
El juli, Jose Tomas (mais oui !) El Tato, Morante de la Puebla, Juan
Jose Padilla, Victor Puerto, Oscar Higares, et « un sinfin »
de personnages du mundillo taurino. (Comme nous n’étions pas invités…
vous n’aurez pas de photos de la mariée. Vous perdez quelque chose !).
Trève de plaisanterie, à Juan et Arancha, mille vœux de bonheur, de la
part de Toros2000, et de l’Aficion Française...
Dolores
Aguirre n’est pas contente de sa saison. On la comprend. Très honnêtement,
elle a commenté les résultats de ses corridas 2001, soulignant, entre
autres quelques bons moments à Dax, et la corrida de Bilbao, qui avait
satisfait le public, mais beaucoup moins… la ganadera. Pour la saison
prochaine, Dolores Aguirre a déclaré ne pas vouloir venir à Madrid,
mais par contre, être déjà engagée à Pamplona, Dax et Bilbao.
|
|
JEU SET
ET MATCH…NUL !
22 Octobre : Cette
fois, c’est bien fini… La saison 2001 s’en est allée rejoindre les
autres dans le grand cahier des éphémérides, anecdotes et autres
statistiques… Déjà , les grands hebdomadaires taurins préparent leurs
numéros spéciaux, ce qui leur donne l’occasion de vendre plus cher.
Déjà, les plazas se ferment… L’herbe pourra
pousser un peu, mais pas trop, la peinture, s’écailler tranquillement,
jusqu’à mars, mais pas plus… Selon la volonté des empresas, le ruedo
sera ouvert, laissé aux gamins qui rêvent qu’un jour… ou bien, la
plaza sera fermée « a cal y canto », sorte de citadelle
monumentale et mystérieuse, au milieu de la ville.
2001 est morte, vive 2002 ! Dans les Peñas,
on se gratte la tête pour programmer les activités d’hiver. Qui fait
quoi ? Bref, le temps a repris son cours, et avec lui, les hommes ont
repris leurs habitudes, loin des tendidos, loin des passions, des saines
colères, de hurlements d’enthousiasme.
Hier, Madrid a donné sa dernière novillada,
Jaen a fermé la porte des grandes ferias, et en France, Saint Gilles a
joué les « dix de der »… S’ouvre le temps des festivals :
A Caissargues, à Nîmes, « pour Toulouse ! ». En
passant, on peu tirer le chapeau à Nîmes, pour ce beau geste, et
regretter que du côté Sud Ouest, où l’on se vante un peu trop d’être
« premiers de France », on n’ait pas eu identique
initiative. C’était peut-être l’occasion de faire le « Ponce-Juli »,
en festival bénéfique, précédé d’un cavalier qui a conquis les
aficionados, Alvaro Montes. Mais bon…
Maintenant, l’Amérique… Pas celle qui se
croit « la plus invulnérable, la plus belle, la meilleure ».
Malheureusement, on a vu que… Non ! Mais plutôt, l’Amérique du
Sud, mélange de couleurs, de chaleurs, de douceurs… « Buenos dias,
America ! », et toute notre admiration pour ceux qui, partis de
rien, luttent pour un avenir plus bleu. Ils n’ont pas le RMI, ne cassent
pas tout, ne brûlent pas les voitures, n’insultent pas… Curieusement,
ils compensent la misère, par une éducation et une propreté, qui
forcent respect et admiration. Durant quelques mois, il vont voir passer
de curieux personnages, habillés d’or ou d’argent. Certains resteront
impassibles, d’autres, au contraire se presseront vers la plaza, à
Lima, Quito, Cali ou ailleurs… Alors, l’espace de quelques mois, ce
sera …la Fiesta Brava.
21
Octobre - Lima (Pérou)
– 1ère de la Feria du Señor de los Milagros – Novillada
– ¼ de plaza : Il faisait beau, pour l’ouverture de la plaza de
Acho. On a fait une minute de silence, pendant laquelle tous les
aficionados ont vu, l’espace d’un instant, la fugitive image d’un
homme au visage jovial, coiffé d’un blanc panama et fumant un gros
cigare… Antonio Jose Galan. Il fut empresa, ici… Souvenirs, émotion,
regrets !
La novillada de Manuel Roca Rey ne passera pas à
la postérité : Présentation réduite et jeu par trop inégal –
Anton Cortes a donné quelques détais, sans jamais passer la rampe.
Silence partout – Luis Vital Procuna, à son habitude, a fait vibrer,
avec les banderilles. Puis, a menos ! Le portugais donna vuelta à
son premier – Serafin Marin aura conjugué la chance au sorteo, le sens
de la lidia, la fermeté et le bon goût. Ovationné à son premier, il
coupe au sixième, la seule oreille du jour.
21
Octobre – Madrid (Las Ventas) – Dernière de la Saison – ¼ de
plaza – Vent : Quatre novillos de Sanchez Fabres et deux d’Espartaco,
sortis 4 et 5èmes. L’ensemble s’est montré difficile – Cesar de
Madrid a entendu le silence – Tomas Lopez a eut de très bons détails,
et faillit bien couper l’oreille du cinquième. Ovation et vuelta –
Triomphateur du jour qui aurait bien pu ouvrir la Puerta Grande (… et la
refermer aussitôt) Roberto Martin, « Jarocho », qui a
surpris pas mal de monde, par son toreo d’empaque, et son engagement
serein. Vilainement pris dans un quite par tafalleras au deuxième,
Jarocho coupa une oreille au troisième, après une faena un peu inégale,
mais très élégante. Il récidiva, face au dernier, dans un trasteo de
qualité supérieure, hélas gâché avec l’épée. Grande ovation.
21
Octobre – Jaen – Dernière de la San Lucas – Corrida de Rejoneo
- 3/4 de plaza : On avait refait entièrement le ruedo et tout se déroula
normalement. Un vrai miracle, quand on repense « au cloaque »
de vendredi – La corrida de Benitez Cubero
n’a guère brillé. Par contre, les cavaliers ont fait le
maximum. Deux triomphateurs : Alvaro Montes et Diego Ventura, qui
ont, chacun, coupé une oreille. Les suit à l’applaudimètre, Leonardo
Hernandez, qui obtient un trophée, tandis que les autres cavaliers,
Gonzalez Porras, jose Miguel Callejon et Jose Luis Cañaveral, donnent une
vuelta.
21
Octobre – Huercal Overa (Almeria) – Casi lleno : Cinq toros
de Gregorio Garzon, buenos, et un (sixième) de Sanchez Lago – Oscar
Higares entend quelques bravos, surtout au quatrième ;
Jose Olivenza n’entend
rien du tout. Silence aux deux – Triomphateur du jour : Luis Miguel
Encabo, auteur d’une tarde complète. Vuelta et deux oreilles.
21
Octobre – Saint Gilles – « Poca gente ! » :
Toros portugais de Caldeira, qui n’ont rien apporté de positif, ni en
présence, ni en jeu – Les toreros ont été « au niveau » !:
Oreille du quatrième pour Regino Ortes, et du sixième pour Marc Serrano.
Pour le reste, rien de bien transcendent, Alberto Manuel se faisant même
houspiller au cinquième. Grisaille inutile.
21
Octobre – Vista Alegre –(Madrid) -
Festival bénéfique, au profit de Juan Gomez Bejarano, mozo de
espada de Roberto Dominguez, à qui le sort a joué un triste tour.
Festival matinal, monté par son matador, télévisé en direct par Via
Digital, ce qui a conforté les pâles résultats financiers d’un gros
quart de plaza : Ruiz Miguel a été très torero devant un novillo
de Joselito. Oreille – Curro Vazquez s’est montré « enorme »
en quelques véroniques, et autres fugitifs détails. Ovation, devant un
novillo de Las Ramblas – Triomphateur de la funcion : Roberto
Dominguez, qui peut réapparaître quand il veut. Torerisima actuacion,
avec cape et muleta. Temple, ligazon, empaque…tout y était. Roberto
s’est régalé, devant un Daniel Ruiz. Deux oreilles – Julito Aparicio
a eu « les détails de toujours », ovationnés, face à un
novillo de La Plata – Autres triomphateurs du festival : Miguel
Abellan, complet, devant un novillo de Jose Luis Marca (deux oreilles) –
et Leandro Marcos, seigneurial devant un novillo du Capea. Gros succès de
l’un des meilleurs novilleros 2001, dont on attend alternative et
grandes choses, début 2002.
|
|
« POLEMIQUE...
POLEMICA ! »
23 octobre : Cela devait
bien arriver un jour… A force de jouer avec « des grenades dégoupillées »,
les « politiques », de tous bords, devaient bien s’attendre
à ce que l’une d’entre elles, leur explose au visage… et on est
poli !
« Plus démago tu meurs », ils se
sont un jour arrangés pour voir comment on pouvait faire sortir de
prison, les assassins et les voleurs, avant même de les y enfermer. Le
monde à l’envers ! C’est ainsi que les victimes paraissent des
accusés, et que les policiers s’essoufflent
à courir après des fantômes « légalement innocentés »,
soit protégés par la Loi, elle-même, soit sauvés par quelque vice de
forme dans la procédure. Il faut qu’un terrible double drame ait lieu
pour qu’enfin, un ministre de l’Intérieur, soi-même, s’insurge
contre une de lois dont il est un des garants, un des dispositifs dont il
dirige les rouages… Superbe !
Faut-il donc accumuler les violences et les
drames, pour empêcher de nuire, définitivement, ceux qui ont décidé le
seul chemin du mal ? Faut-il donc que des enfants soient traumatisés
à vie, après avoir vécu, du fond d’un placard, le froid assassinat de
leurs parents ? Faut-il donc que les épouses de policiers abattus
comme des lapins, aient à vivre « la sortie » de ceux qui ont
brisé leur vie, quelques années de souffrance plus tard ? Combien
de temps encore ? Combien de bavures encore ? Quand donc la Loi
permettra t’elle aux « braves gens » de vivre en paix,
justement parce qu’ils savent que, grâce à elle et à ceux qui
l’appliquent, les assassins et les lâches sont en prison, et pour
toujours… vraiment ?
Octobre 2001 et un certain « chinois »
viennent de déclencher une polémique que l’on sentait couver depuis
trop longtemps. Peut-être enfin, les politiques laisseront ils les
policiers « policer » et les juges « juger », sans
y mettre leur grain de sel électoraliste, devenu « un grain de
sable… assassin ! » On peut rêver.
« Chez les taurins »
aussi, on connaît le mot : Polémique. Elle y est moins dramatique,
même si elle peut faire quelque bruit. La plupart du temps, elle part de
tel ou tel personnage « tartarinesque » qui a décidé de
mettre les pieds dans le plat, d’occuper l’actualité du mundillo, et
d’être à la source de quelque « culebron », un de ces
feuilletons bien juteux qui vous font passer l’hiver, et… acheter la
presse.
Le dernier en date nous vient du Mexique. La
plaza Monumental de Mejico ne fait pas dans la dentelle, on le sait. Elle
est monumentale ! La plus grande, la plus haute, la plus peuplée,
« la plus, la plus »…Elle a également le privilège
d’avoir un empresario « plus plus ! »… nommé Rafael
Herrerias. En voilà un qui ne se mord pas la langue. Cela, on le savait déjà.
Mais là, il a fait fort…
« mundotoro.com »
publie une interview du « grand patron » de la Tauromachie
mexicaine qui va faire jaser. En effet, il parle de sa saison 2001/2002,
et de son désir de faire toréer dans sa plaza, toutes les « figures »
actuelles. Bien entendu, de mettre en évidence Enrique Ponce, le Juli et
Pablo Hermoso de Mendoza…
Soudain arrive la question : « Et Jose
Tomas, bien sûr ! » La réponse est nette, bien tranchée,
style « guillotine » : « Jose Tomas n’est pas una
figura ; Au Mexique, il n’est rien. Par ailleurs, sa saison
espagnole est loin d’être monumentale : à part Séville et
Barcelone, il s’est fait régulièrement mettre un bain par Ponce et
Juli. D’autre part, son administration est des plus loufoques (es
« de locos »), qui exige tout, sans tenir compte de rien.
« La Mejico n’est pas « au service » de monsieur Jose
Tomas, ni de personne, d’ailleurs ! » Et de mettre au
passage, un coup de patte à Paco Ojeda qui avait annoncé sa confirmation
d’alternative, mais « qui n’avait pas réellement envie d’y
aller »…
Bon ! Voilà du grain à moudre pour
l’hiver ! Herrerias, très discuté l’an passé, va devoir
assumer sa charge, et ses dires… Sinon, les aficionados mexicains
risquent de rappeler Pancho Villa… Quant à la presse espagnole, elle va
se faire un plaisir d’aller voir « le camp adverse »… Réponse,
rapidement ! Escalade, noms d’oiseaux ou mutisme d’indifférence ?
On sera vite fixés, à moins que…qu’est ce qu’on parie ?
Jose Tomas remportant « le Scapulaire d’Or » de
Lima… voilà qui pourrait être le début d’une réponse.. La vraie,
la seule !
|
|
SITES…PLEBISCITES !
23 Octobre : Avec l’hiver, on aura plus de temps… en théorie !
On essaiera donc de vous amener visiter le Web Taurin et de faire de
nouveaux liens avec des sites où les aficionados, et ceux qui le sont
moins, pourront aller flâner, recevant au passage quelques décharges
d’adrénaline, provoquées par un « Il a raison ! » ou
encore un « J’y étais ! »
Cette semaine, inscrivez dans vos listes de
favoris, chapitre « photographes » le site de Carlos Nuñez.
Il est un des meilleurs des « Sévillans », et « prend
la lumière » comme on fait le paseo à la Maestranza ! Qu’il
plaque sur papier des matadors, des novilleros, des chevaux ou des toros
au campo, il émane de son site tout le romantisme du « Toreo de
toujours ».
A découvrir donc, ce jeune photographe dont la
page, espérons le, ouvrira la porte à tous ceux qui savent si bien
traduire, d’un clic, « l’émotion taurine, au millième de
seconde ».
Voir le Site de Carlos Nuñez : www.bostauro.com
(cliquez – merci)
|
|
EQUATEUR…EN
DEMI TEINTE !
24 octobre : La temporada « américaine », peu à peu,
prend forme. Hier, c’est Quito, capitale de l’Equateur, qui présentait
sa Feria du « Jesus del Gran poder 2001 » : huit
spectacles, du 29 novembre au 6 décembre, répartis en cinq corridas,
deux novilladas et un festival.
La feria surprend déjà par la présence de Jose
Tomas et Joselito, à deux contrats chacun, qu’accompagneront le Finito
de Cordoba, qui fera aussi doblete, tandis que Juli et Califa paraîtront
une fois.
Cela n’a pas du se faire tout seul, d’autant
que dès l’annonce des cartels, Victor Puerto a passé un communiqué,
disant qu’il n’irait pas, et renonçait à la Feria, dans la mesure où
l’empresa n’avait pas respecté les engagements pris l’an passé.
De son côté, Paco Ojeda ne fera pas, non plus,
partie de l’expédition. Trop d’exigences, plus destinées à bloquer
les choses, qu’à vouloir vraiment « y aller ». On a beau
garder un fabuleux souvenir d’Ojeda, cela tourne au pitoyable… Après
la Mejico, à grands renforts de tambours, on parlait de Quito, avec
quelques roulements de caisse… On va finir à Olivenza, début Mars,
entre castagnettes et zapateo… et encore. Pas sérieux !
Côté « matadors du cru », Guillermo
Alban sera en pointe, et Juan Pablo Diaz, qui débutera la feria, de
novillero et la terminera, matador de toros (alternative, le 6 décembre)
Le gros point d’interrogation sera, bien
entendu, le comportement des toros, la vedette revenant, comme
d’habitude à la ganaderia de Huagrahuasi.
Côté novilleros, la part belle est fait au fils
de Antonion Jose Galan, David, qui fera deux paseos. A cheval, Diego
Ventura ouvrira les deux novilladas et participera au festival du 29
Novembre. A n’en pas douter, Quito sera pour le jeune cavalier, une
porte qui s’ouvre sur le « Nouveau Monde ».
|
|
QUITO :
FERIA DEL JESUS DEL GRAN PODER 2001 :
29 Novembre - Festival :
Toros de plusieurs ganaderias équatoriennes pour: José Luis Galloso,
Manolo Cortés, Ruiz Miguel, Víctor Mendes, Rodrigo Marín et le
rejoneador Diego Ventura.
30 Novembre : Toros de Carlos Manuel Cobo pour Finito de Córdoba,
José Tomás et Guillermo Albán
1er Décembre : Toros de Campobravo pour El Califa,
Antonio Campana y le remplaçant de Víctor Puerto
2 Décembre : Novillada de Triana, pour Diego Ventura, à cheval, et
les novilleros Leandro Marcos, David Galán et Juan Pablo Díaz
3 Décembre : Toros de Huagrahuasi para Joselito, El Juli et Guillermo Albán
4 Décembre : Toros de Mirafuente pour le remplaçant de Víctor Puerto, José
Tomás et El Juli
5 Décembre : Novillos de Santacoloma pour Diego Ventura, à
cheval, et les novilleros Matías Tejela, David Galán et
Diego Rivas
6 Décembre : Toros de Huagrahuasi et de
Triana pour Joselito, Finito de Córdoba et Juan Pablo Díaz, qui
prendra l’alternative.
|
|
JESULIN :
« LEVE TOI ET MARCHE… »
24 Octobre : Grosse émotion, hier, pour Jesulin de Ubrique quand, à
mi journée, il a quitté la clinique de la Virgen del Rocio, pour
regagner sa finca « Ambiciones » dans la sierra de Ubrique.
Accompagné de sa famille, de son apoderado Pepe Luis Segura, de ses
hommes de confiance, le torero est paru sur le perron de la clinique,
encadré par l’équipe soignante du Docteur Fernando Fernandez Mancilla.
|
 |
Très
amaigri (il a perdu dix kilos), souffrant visiblement, le torero a dit sa
joie et son émotion, aux dizaines de journalistes qui l’attendaient.
Marchant d’un pas hésitant, cintré dans un corset de soutien,
le matador dut être aidé pour descendre les quelques marches qui le séparaient
du « coche ».
Le
docteur Mancilla a souligné que le processus de guérison s’était amélioré,
au point que Jesulin pouvait, maintenant, poursuivre sa convalescence,
chez lui. En raison des poli traumatismes, celle-ci serait longue, mais il
n’y avait, à priori, aucun problème pour que le torero soit « à
100% », pour la prochaine temporada.
Accidenté
le 23 septembre, Jesulin de Ubrique, pour rejoindre sa finca, est passé
par l’endroit précis où il a failli perdre la vie… Mais une seule
chose retenait son attention : « Enfin chez soi ! »
Et on le comprend. Bienvenido !
|
|
LE
TEMPS DES STATISTIQUES…
24 Octobre : Le classement est fait, il ne changera pas, en
particulier pour les leaders de l’Escalafon. Est venu le temps des
analyses et des statistiques.
Churchill
disait « Je ne crois qu’aux statistiques que je falsifie moi-même ! »
Voilà un lion bien sage, qui, entre deux bouffées d’un cigare qui
aurait passionné Clinton, rabaisse d’un coup, le caquet des jeunes
analystes prétentieux qui se gaussent de vous calculer la quadrature du
cercle, mais ne savent pas changer une roue…
Donc,
analysons, mais restons sur terre ! N’oublions pas que cette année
entrent en compte le RTT et l’Euro… Et ça change tout ! c’est
à dire… rien !
Finito
de Cordoba, en tête du classement. Voilà une surprise pour un 70% des
aficionados. A que si ? On aurait pu parier sur le Juli, sur Tomas,
mais le Finito, qui, il y a cinq ans était « finito ! »,
voilà qui ne laisse pas de surprendre, à la fois quant aux capacités du
torero, mais aussi, quant au reste de l’esclafon.
Temporada
2001 : Finito de Cordoba torée 102 corridas, coupant 116 oreilles,
et sortant 36 fois « a hombros ». Pas mal, pour un torero que
l’on disait fragile, inconstant. Torero de détails, de pellizco, de
dentelle… Hombre ! Des « kilomètres de dentelle »,
alors ! Juan Serrano a traversé la saison, aguanté les voyages
aussi bien que les toros, parsemant la géographie taurine de grands
moments, de Valencia à Jaen, des Fallas à la San Lucas, où il finit en
beauté, avec un indulto.
Maintenant,
sans jouer les jeunes roquets cravatés, va falloir analyser : 102
corridas, dont 18 en plazas de première catégorie, 38 en deuxième et 46
en troisième. Cela n’est pas surprenant, ni choquant. On doit être
« bien » dans les premières, couper les oreilles dans les
deuxièmes, et « meubler le goal average », dans les troisièmes…
« Igual » pour tout le monde ! Il faudra simplement
comparer « la manière ».
Finito
aurait il gardé le maillot jaune si le Juli n’avait pris tant de coups
(Madrid, Malaga, Bilbao) ? N’aurait il pas été, de même, dépassé
par Jose Tomas, si celui ci ne s’était pas sabordé à Madrid, et luxé
le coude à Santander ? Finito de Cordoba, vainqueur 2001 « par
défaut » ? Nul ne
le sait. Toujours est il que peu s’attendaient à une telle constance,
alors que tous reconnaissaient la qualité de son toreo. Tous, quoique !
Il reste en quelqu’endroit de la planète deux zones d’irréductibles
râleurs qui lui ont fortement résisté : Madrid et le Sud Ouest
Français. Là, il y a du travail !
Est
venu le temps des chiffres, des statistiques et des analyses. 2001 aura été
« la grande année » du Finito (et 93 ?). Espérons
qu’elle l’a été, de même, au plan financier. Pour ce qui est du côté
personnel, aucun doute là dessus : il vient de se marier et, con
respeto, Arancha est bien jolie ! Pas à dire, Finito de Cordoba est
bien heureux ! Pourvouquésadoure !
|
|
LE
85ème DE LA FEDE…
24 Octobre : Attention, on ne rigole plus ! Ce week end s’est
déroulé, à Tarascon (un peu provoc, non ?) le 85ème
Congrès de la Fédération des Sociétés Taurines de France. Non,
monsieur, Tartarin n’a rien à voir là-dedans !
On
ne peut, bien sûr que saluer cette entité qui se veut la garante du sérieux
de la Tauromachie en France, et elle y a grande part, reconnaissons le.
Cependant, elle, comme d’autres, auront beau taper du pied, ronchonner,
distribuer livre blanc, cartons jaunes ou mouchoirs violets… le monde
taurin continuera tel qu’il est, avec un dénominateur commun « fédérateur » :
Le Fric !
Au
bilan des travaux de ce 85ème congrès : Des progrès à
faire au plan communication, des trouvailles du style : Création
d’un mouchoir violet, qu’agiterait le public lorsqu’il estimerait
atteinte « l’éthique de la corrida »… OK ! Mais pour
cela, il faudrait qu’il la connaisse à fond… « l’éthique de
la corrida ! ». Faisons d’abord qu’il réclame les oreilles
avec un mouchoir blanc, et non en braillant comme des putois, et on verra
après…
En
parlant « Ethique »… La Fédération a distribué ses bons
et mauvais points 2001 … Le Prix « Tio Pepe » est attribué
à Richard Millan, pour « l’ensemble de son œuvre ! ».
Le peon « El andaluz », se fait sermonner d’importance,
pour son vilain geste, lors de la Feria de Vic. Quant au « Chano »,
on dit de lui qu’il est vraiment beau, quand il banderille… Et c’est
vrai ! Par ailleurs, elle va actualiser la liste des ganaderias qui,
selon elle, méritent tous les apodos, sauf celui de « ganaderia de
reses de lidia ». Certes ! Il y a tant à dire, mais sans se
cantonner à la France, por favor !
La
Fédération va « muscler » encore le côté « communication »,
par l’édition, bien sûr « du livre blanc de la temporada » et
la publication d’une revue : « El pañuelo Frances»… Le
mouchoir français… Encore un ? On en a les larmes aux yeux…
Bref,
un travail sérieux, « convaincu », faute d’être « convainquant ».
Un travail qui a le mérite d’exister, et qu’il faut encourager, bien
sûr, même si « le monde reste ce qu’il est, et les hommes, ce
que nous savons… », surtout ici.
Chacune
de ces grandes réunions se terminant par « on prend son carnet, on
fixe la prochaine ! », la Fédération des Sociétés Taurines
tiendra son congrès 2002, les 19 et 20 Octobre prochains, dans une ville
taurine du Sud Ouest. (Peut on suggérer Aire, ou Tyrosse … pour
« l’éthique » ?)
Chhttt !
Assez de marivaudages ! Allez « vous faire votre propre opinion ! ».
Pour cela, cliquez sur www.torofstf.com
|
|