L'ACTUALITÉ TAURINE 
(Août 2001)

PADILLA... LA LONGUE ROUTE

     1er Août : Premier Août...premier round ! Perdu, aux points ! Entré sous les ovations, Juan José Padilla est sorti d’Azpeitia, hier, sous les lazzis... C’est le début du « long chemin »... 

     Juan Jose Padilla est revenu  aux ruedos , le 28 Juillet, en plaza de Santander. La foule, subjuguée par autant de courage, l’a porté. De son côté, le torero a magnifiquement répondu, sortant épuisé, mais heureux. Cependant, lui qui est ouvert à tout contact avec la Presse, lui qui en a besoin, surtout dans ces circonstances, demanda à ce qu’on le dérangeât pas, au retour à l’hôtel. Pas de coup de fil, pas d’interview.... Surprenant ou logique ? Volonté de fêter seul la victoire sur soi même, ou... total épuisement ?
     L’aficion guette avec une certaine angoisse « le long chemin » du Jerezano vers la date fatidique : 25 Août, Bilbao. La Presse répercute cette grande question : « Peut on laisser Padilla, dans l’état où il est, aller « prendre seul les six Miura de Bilbao ? »
     On sait que, pour cette corrida, la location marche à fond. Ce qui est inquiétant... Combien y vont pour ne pas manquer un événement « taurinement passionnant »? Combien y vont « par morbo » ? Sachant qu’il y a tout risque de voir une corrida dramatique où l’homme a toutes les chances de se faire manger tout cru, ou « d’en prendre une bonne ! ». Eh, oui, cela existe... Combien ne regardent  « que le départ » des grands prix de Formule 1, uniquement parce que c’est à ce moment qu’on risque de voir « de belles embardéees », sinon plus ? C’est ainsi... malheureusement humain...
     Bilbao, le 25 Août... Padilla y arrivera t’il ? Dans quel état ? Peut on l’y laisser aller ? La grande revue internet « Mundotoro.com » n’hésite pas à faire un sondage, un référendum, auprès des Aficionados : « Doit on le laisser aller à Bilbao? Trois cornadas, trois terribles coups de fouet, où le torero a, chaque fois « tutoyé la mort », ne peuvent que laisser de logiques séquelles....  « Six » de Miura, seul, et à Bilbao...Un torero en pleine possession de ses moyens, « se mangerait la tête », depuis un bon moment déjà...
    En attendant, Juan Jose Padilla va courir la route, et, chaque jour, au moment du paseo, dans une de ces « plazas de Dios », la question se posera : « Est il en possession de tous ses moyens ? Doit on le laisser ainsi « forcer la machine », au point de la faire exploser ? Est ce, simplement, honnête, face à des milliers de personnes qui ont payer cher leur entrée ?
   Hier, Azpeitia... Demain, Huelva... Dimanche, Bayonne... On va vite être fixé ! Ou cet homme est une force de la nature, et rien ne peut l’arrêter... ou, malgré sa superbe et son panache, Juan Jose Padilla est un simple humain, et, alors, on ne peut que lui souhaiter, très amicalement et respectueusement, une chose : une fracture de la cheville ... « broutille », à côté de ce qu’il a vécu, mais aussi... obligation de « rester tranquille », et donc en vie, un certain temps... On espère ne pas avoir à souhaiter cela, mais ce serait un moindre mal, sur ce long chemin qui mène un homme à l’hypothétique gloire...  ou à la catastrophe.

     31 Juillet – Azpeitia – 1ère de Feria – Arènes pleines : La corrida de Cebada Gago est sortie magnifique de présentation, variopinta (aux pelages variés). A part le sixième, les toros ont fait preuve de bravoure, à divers degrés, de caste (3 et 5ème), de noblesse(1, 4 et 6èmes). Un peu de faiblesse chez le premier. Dangereux, le 2ème..  – Pepin Liria a donné la seule vuelta de la journée, mais on ne lui vit pas l’engagement habituel. De plus, cette façon de citer, pieds joints, la muleta derrière, va lui jouer, tôt ou tard, un gros sale tour... Les aficionados besques n’ont apprécié que partiellement (Ovation et vuelta) – Juan José Padilla a été accueilli au paseo, par une immense ovation, mais c’est sous la bronca qu’il quitta la plaza. Sifflets au deuxième, toro dangereux ; Bronca au cinquième, toro très encasté qui provoqua deux derribos, et que le jerezano fit assassiner, à la troisième pique, sachant très bien... qu’il n’allait pas « pouvoir », avec ce toro. Attention ! – Francisco Marco montra une grande bonne volonté, mais se révéla « un peu tendre », face à de telles difficultés. On l’applaudit néanmoins (Ovation et Aplausos). Corrida dure, corrida, encore une fois très intéressante de Cebada Gago.... mais corrida, pleine d’enseignements, sinon de conséquences, en ce qui concerne Juan Jose Padilla et... sa « longue route » vers Bilbao...

 

LE GROS CASSE-TETE DU MOIS D’AOUT 2001...

     1er Août : Une vedette, homme de base d’un cartel de luxe, qui se blesse et reste sur la touche durant tout le mois d’août, au moment où les « figuras » torèent presque tous les jours, voilà de quoi donner plus d’un mal de tête aux empresas...
      Par qui remplacer José Tomas ? La lésion de Santander a fait sursauter, dans les despachos, et les factures de téléphone vont s’allonger... Qui, pour remplacer José Tomas, torero mythique, torero polémique, figure incontestable, adorée ou honnie... Qui ?

     Dax vient de se pencher sur le problème, hier soir, et une fumée blanche s’est élevée... « habemus papam ! ». De fait, la meilleure solution pour substituer Jose Tomas, le 14 août, face aux Zalduendo, aux côtés de Finito et Juan Bautista... La solution, pleine de symbolique, s’appelle : Enrique Ponce. Celui qu’on avait presque enterré, celui qu’on disait « en perte de vitesse », celui que José Tomas allait « effacer d’un muletazo », est en train de donner la plus grande temporada de sa vie : Régularité, géniales envolées, comme à Vista Alegre, comme à Badajoz... énorme technicien et torerazo... comme à Mont de Marsan.
     Très aimé à Dax, Enrique Ponce remplacera donc son concurrent... celui qui devait l’envoyer aux oubliettes... celui qui, pourtant, a « explosé en vol » (et l’on ne parle pas ici, de la luxation du coude...). Le destin a de curieux caprices...
     Enrique Ponce fera donc « doblete » pour la Feria de Dax. Certains, certes, feront la moue... d’autres trinqueront, et nous en sommes ! 

 

LES TELEVISEES DU MOIS D'AOUT...

     1er Août : « Fait chaud, non ? » Hombre !  Normal ! on est au mois d’août.... manquerait plus qu’il gêle ! « Oui, mais quand même... fait chaud !  Il est sûr que de continuer ainsi, on va plus risquer sa peau, à s’amonceler sur les gradins, que « là en bas... ». Non, monsieur ! faut quand même pas pousser...
     La télévision espagnole a pensé à ceux qui ne voulaient pas se riquer dans la fournaise... Ainsi , elle télévisera trois corridas, durant ce mois d’août, en direct de trois ferias importantes : La Coruña, San Sebastian et Bilbao.. Curieusement, les caméras ne veulent pas prendre plus de risques : Deux de ces courses seront filmées... depuis des plazas « couvertes »...
     Peu importe. Vous serez dans votre salon, les doigts de pieds en éventail, un wisky à la main... alors, les caméramen méritent bien un peu d’ombre... et une menthe à l’eau !

Trois corridas, donc, diffusées sur les chaînes nationales Espagnoles :

Vendredi 3 Août – Tve 2 – 20h – La Coruña : Manuel Diaz « El Cordobes » - Vicente Barrera – El Califa, devant des toros de Martin Lorca.

Mardi 14 Août – Tve 1 – San Sebastian : Ortega Cano – Victor Puerto – Morante de la Puebla, face à une corrida du Capea.

Jeudi 23 Août  - Tve1 – Bilbao : Enrique Ponce – El Juli – Javier Castaño, devant les Torrealta.
 

EL CALIFA... CE MOIS D’AOUT OU JAMAIS...

     2 Août : Le mois de Juillet n’a pas été celui qu’on espérait pour Jose Pacheco, « El Califa. Certes, «l’éclair télévisé » de Pamplona (les trois intenses dernières minutes de la faena au dernier Marquis de Domecq) peut maintenir l’espoir, mais hélas, à cause de l’épée ou d’un manque de lucidité, le Califa n’a pas coupé de trophées significatifs, attestant d’un grand retour en forme et justifiant les ambitions, sinon prétentions, du début de saison, avec les conséquences que l’on sait.
    
Tout est donc à refaire, et le torero doit reprendre à « presque zéro », avec patience et courage, marquer des points au « goal average » durant ce mois d’août, et ne pas manquer les gros rendez vous que seront : La Coruña (car la corrida est télévisée sur Tve2) – Malaga – Dax (présentation dans le Sud ouest, et la seule occasion de faire oublier la pâle sortie d’Arles) – San Sebastian – Bilbao (les Victorino) et les ferias « autour de Madrid ». Il sera intéressant de suivre ce parcours, le Califa restant un torero qui n’a pas encore donné toute sa mesure, tant sur la plan toréo classique, main basse, très lié (Les quatre naturelles de Pamplona), et le toréo « spectacle », où le « courage folie » peut dresser plus d’un cheveux sur chaque tête final de cette même faena, à la San Fermin) ...

     Le mois d’Août du Califa sera donc le suivant, du moins pour ce qui est des contrats déjà signés :
    
2 Août Azpeitia - 3 La Coruña - 4 Valdepeñas (Ciudad Real)  - 5 Vitoria - 8 Benidorm (Alicante) - 9 Málaga - 11 Dax - 13 San Sebastián - 14 Guardamar del Segura (Alicante) - 15 Málaga - 16 Jàtiva (Valencia) - 21 Cuenca - 22 Bilbao - 23 Benidorm (Alicante) - 25 Arenas de San Pedro (Avila) - 26 Iniesta (Cuenca) - 28 Colmenar Viejo (Madrid) - 29 San Sebastián de los Reyes (Madrid)

 

BAYONNE EN FETES.... ohé, ohé, ohééééééé ! !

     2 Août : La mascleta, la célèbre pétarade, à Valencia, c’est quelque chose !  Mais à Bayonne, je ne vous dis pas !
    
Ben non ! je ne vous dis pas ! Je ne vous dis pas qu’ici, en Pays Basque, on a tendance à « en connaître un rayon » en explosions... Alors forcément, les mascletas qui ouvrent les fêtes de Bayonne sont du genre à faire pâlir de jalousie les plus ardents spécialistes en explosifs, quelle que soient les causes qu’ils défendent... « démocratiquement », comme ils disent... 
    
Bayonne est en fêtes, et cela va faire du bruit. L’espace de cinq jours, la ville va sortir en blanc et rouge... au début !  Puis, cela va plutôt « virer  au rosé... ou au gros rouge qui tâche », c’est selon les goûts!  Toujours est il que chacun y va chercher ce qu’il désire, et qu’un mot essaie de surnager dans cette foule compacte, bruyante et pleine de soleil dans les yeux... le mot: convivialité. Alors, loin des petites plaies et des grosses bosses, on se retrouve dans les rues, au corso, à la magnifique journée des enfants, aux courses de vaches, et, bien sûr, aux arènes...à l’heure de la corrida.
    
Cette année encore, il y aura « double session » : Rejoneo, samedi, et corrida formelle, dimanche. Bien entendu, on attendra, samedi, le voisin de Navarre, le génie d’Estella, Pablo Hermoso de Mendoza, et son fidèle compagnon, cheval torero, le non moins génial « Cagancho ». Les escorteront Leonardo Hernandez et le jeune Alvaro Montes.

     Dimanche 5, il y aura le classique « rendez vous des Cebada » !
    
Depuis plusieurs années, la corrida de Cebada Gago apporte à Bayonne, « Trapio, Casta y, a veces Nobleza », de la présentation qui impose, de la rage au combat, et parfois même, la noblesse qui permet la grande faena. Corrida sérieuse, elle impose aux hommes qui vont la lidier, courage, technique et toreria. Ce qui est certain, la corrida de Cebada est, en général, corrida d’émotion... Donc, cette année, un nouveau rendez vous « entre des taureaux et des hommes »...
    
Au cartel, trois toreros, trois points d’interrogation : Juan Jose Padilla, dont on se demande s’il est totalement remis d’une blessure qui aurait laissé le commun des mortels, sur le flanc, au moins jusqu’à Noël... – Antonio Ferrera, qui essaiera  de nous convaincre, encore une fois, que « oui, j’ai changé ! » - Francisco Marco, navarrais qui a montré quelques bonnes choses, il y a peu, dans le ruedo de Pamplona, ville jumelée avec Bayonne, ce qui, outre un cachet qui doit être relativement réduit, justifie son inscription à l’affiche...
    
Bayonne, dimanche, c’est avant tout, « des toros »... Alors, regardons les sortir, faisons silence au moment des mises en suerte, et guettons leurs moindres qualités, leurs moindre défauts. Alors, en connaissance de cause, apprécions les efforts des toreros, qui, ne l’oublions pas, restent des simples hommes...
    
« Heureuses fêtes ! Ne vous mettez pas « comme des monstres », et... Vive Bayonne ! »

     Voir, « en  cliquant ici », la corrida de Cebada Gago, au campo.

 

PREMIER AOUT.. « A MEDIO GAS » !

     Rien de bien spécial, hier, dans les ruedos d’Espagne : Caballero a triomphé à Azpeitia, et l’on a vu de bonnes choses sous le dôme de La Coruña, où l’on ouvrait feria. Par contre, cette date restera dans la mémoire de Domingo Siro, banderillero de Javier Castaño, pris hier par un toro d’Alcurrucen. Peu grave, heureusement, mais « un gros susto »...

     1er Août : Azpeitia – 2ème de Feria – plein : Corrida d’Alcurrucen, très inégale et de peu de forces. Le niveau a baissé, par rapport aux Cebada de la veille – Finito de Cordoba est passé, en demie teinte (Ovation et ovation) – Très aimé ici, Manolo Caballero a toréé longuement et parfois, très bien (Oreille et oreille) – Javier Castaño a, encore une fois, montré un mélange de courage et de manque de recours (Silence et ovation)
    
Le sixième a pris le banderillero Domingo Siro, lui portant un coup de corne qualifié de léger à la cuisse gauche. Par contre, la chute sur la tête fit craindre « beaucoup plus ». Il n’en est rien, heureusement.

     1er Août – La Coruña – 1ère de Feria – ¼ de plaza : Corrida de Luis Algarra, noble, « tant qu’elle a duré » - Espartaco a été reçu avec amitié et admiration, à l’occasion de ces adieux en cette région (Ovation et une oreille)  - Victor Puerto a réapparu avec succès, après une légère lésion qui lui a fait perdre deux contrats ( Oreille et oreille) – Morante de la Puebla a touché le bon troisième. Il débuta formidablement, mais le toro s’éteint rapidement et la faena, de même (Oreille et ovation, avec un avis).

 

LA CORRIDA, EN ESPAGNE : « SOL Y...MOSCAS ! »

     3 Août : Selon le dicton populaire, la corrida se résume en quelques mots significatifs qui en  illustrent, soit la grandeur et le mystère, comme « Luz y sombra » ; soit la dureté, comme « Sol y moscas »... Ici, on sait que l’on souffre, que l’on sue à grosses gouttes. On sait que la mort rôde, sous le soleil, avec son troupeau de mouches, noires sentinelles affamées. On voit bien le torero, les yeux exorbités, style « affiche de Céret », mettre trente descabellos à un manso tandis que les savants ramassent les morceaux de cervelle à la petite cuiller, afin de savoir « scientifiquement » si le toro était simplement manso, ou s’il était plus fou que toutes les vaches du troupeau.
    
Mais actuellement, on pourrait rapporter le « Sol y moscas » à tout autre chose... En effet, si la péninsule est toujours baignée de ce soleil  que nous lui envions toute l’année (sauf ces derniers jours !), les mouches, elles, vont devenir les principales pensionnaires des tendidos, tant les entrées sont maigres, quelles que soient les ferias, quels que soient les cartels. Hier, 2 Août, moins d’un tiers de plaza pour Joselito, Caballero et Abellan, à La Coruña ; Un quart de plaza à Huelva pour la première des Colombinas ; Un tiers à Alicante, où toréait Espla, Finito et De Mora... On peut se demander ce qui va se passer à Malaga, qui va donner, cette année, la plus longue feria de son histoire.
    
« Muy poca gente en los tendidos ! »...
Par contre, en France, ça va bien, merci ! Mont de Marsan a fait cinq llenazos ; Dax est plein, Bayonne est « full » (ou le contraire, plutôt, ces jours ci !).
    
L’Espagne aurait elle donc perdu l’aficion ? En grande partie, oui. La France serait elle « plus aficionada » ? En partie... oui ! Plus snob, aussi, peut-être. Cela fait « bien », cela fait « in », d’aller suer un bon coup sur le « tindidooo ! »... C’est le dernier lieu où l’on cause, où l’on va se faire voir... Tous y sacrifient, ministres «s’y » compris !. Si vous y ajouttez ceux « qui ont Canal plus », et les trois glandus qui connaissent un peu, qui aiment vraiment, vous avez les plazas pleines, quel que soit le prix du billet. 
    
« Pourvou qué çà doure... » murmure le Ministre des Finances, « grand sachem des impôts », en se frottant les mains ! Mais, quoi ? Qu’est ce ? Sur son crâne, là ? ... une mouche !

     2 Août - La Coruña – 2ème de Feria – Moins d’un tiers de plaza : Bien peu de monde dans la plaza de la Coruña, pourtant couverte, protégée du soleil... La corrida de Zalduendo fut très discutable au plan « présentation » ou « présence ». Meilleur toro, le troisième – Joselito s’est fait prendre par le premier. Pas de bobo. Il se bagarra ferme, coupa l’oreille de ce toro, puis essaya de gagner la partie face au quatrième, bloqué sur place. Le public suivit, mais pas le président, qui refusa l’oreille – Manolo Caballero ne put rien devant deux « moustiques » impossibles. On l’applaudit – Miguel Abellan fut le triomphateur « musclé » de la journée. Bonne faena au bon troisième et grosse estocade en se faisant salement accrocher. Emotion ! Oreille et forte pétition de la seconde, que le président refuse. Véx é, meurtri, Abellan refuse de prendre le trophée et file direct vers l’infirmerie. Il en ressortira pour venir couper l’oreille du sixième, et sortir a hombros. Casta ! « Non, mais des fois ! »

     2 Août - Huelva – 1ère de la Feria des Colombinas – Un quart de plaza : Cinq toros de Concha y Sierra, qui n’avaient rien à voir avec « ce qu’ils ont été ». Bon le 3ème, dangereux le 6ème. Le cinquième était un sobrero de Jose Luis Pereda – Juan Jose Padilla s’est battu (Ovation et Vuelta) . Prochain paseo : Bayonne, dimanche – Davila Miura s’est défendu, mais... (Ovation par deux fois) – Triomphateur de la corrida, Francisco Barroso, le local de l’étape, qui coupe deux oreilles au troisième et se défait dignement du dernier « muy malo ». Bon succèes annuel qui, hélas, ne lui servira pas plus que ça !

     2 Août – Azpeitia – Dernière de Feria – Presque plein : Toros de Manuel Criado, un peu « justes ». Noble , le premier ; encasté, le deuxième ; 3, 4 et 6ème, mansos, la palme revenant au troisième, dangereux – Jesulin de Ubrique est passé, bien discrètement. On l’ovationna...discrètement – Victor Puerto coupe l’oreille du cinquième, en « faisant le zouave », c’est à dire en toréant les gradins, parce que le public n’avait pas perçu sa bonne faena au deuxième. Pas d’oreille et une simple vuelta. Ouhh ! – Le Califa en a bavé, mais s’est battu avec le dangereux troisième, type « alimaña ». Ovation. Bons moments au sixième, et vuelta.

     2 Août – Alicante – 1ère de la mini feria d’Août – Un tiers de plaza (un tout petit tiers !) : Les toros du Puerto San Lorenzo ont fait peine à voir . Mal présentés et mansos au cheval, (sauf le 6ème), ils ont suivi les muletas, sauf les 4 et 5ème qui ont décidé de s’arrêter bien vite – Luis Francisco Espla s’est fait prier aux banderilles (chez tout autre on dit « cinéma ! », pour lui on dit « toreria !»), a donné quelques bonnes naturelles au premier, et s’est montré catastrophique à l’épée (Silence et ovation) – Finito de Cordoba a donné les grands moment de la tarde, sur des muletzaos main droite. Lui également tua mal le cinquième.(Oreille et ovation) – Eugenio de Mora reprenait l’épée, après sa lésion de Pamplona (fracture d’un métacarpe main droite)  On le vit bien, mais tardant un peu à se centrer.C’est qu’en quinze jours, on peut « perdre le sitio », mais cela revient vite... en principe. (Ovation et oreille)
 

NOUVEAU FAENON D’ENRIQUE PONCE...

     4 Août : Le vin se bonifie en vieillissant... les toreros également, en principe. Mais qui donc allait prédire la temporada qu’est en train de réaliser Enrique Ponce.
   
L’an passé, notamment après la mauvaise tarde des Samuel Flores, à San Sebastian,  le sort du torero de Chiva était scellé : Ponce était en perte de vitesse, était « dépassé », battu à plate couture, « effacé » par les nouveaux venus qu’étaient Jose Tomas et Juli, bien décidés à lui ravir le sceptre...
    
Le valenciano laissa dire, laissa passer l’orage... tirant quiand même, ça et là, quelques feux d’artifice, et graciant deux toros...
    
L’an 2001 débuta en point d’interrogation, ou plutôt d’exclamation : « Même à Valencia, il ne coupe plus ! ». Les fallas s’étaient mal passées. Les détracteurs jubilaient, les « inchas » se grattaient le crâne. Etait ce vraiment « le début de la fin » ? D’autant que Séville ne voulut pas sourire...
    
Et puis, débuta le festival : Une faena à Talavera, la faena de Jerez, et d’autres encore, bien alignées, comme autant de dates, au tableau d’honneur. Juin vit les « monuments » de Madrid-Vista Alegre, de Badajoz... Nîmes, pour sa part, vit comment « on indulte » un toro de Victoriano del Rio. D’autres grands moments ont constellé les trois derniers mois de Ponce. Sans aller plus loin, Mont de Marsan a bien été obligé de « saluer », il y a quelques jours à peine.
    
Fini Ponce ? On se demande si, au contraire, cela « ne commence pas »...
    
N’ayant plus rien à prouver, laissant la pression aux autres, Enrique Ponce peut se permettre de toréer « a gusto », presque « pour lui », et ainsi, enchanter tout le monde. Un total « Numero Uno ! »
    
Tomas, sur la touche, tant physiquement que moralement ; Juli qui semble reprendre son souffle après son fantastique début de saison (Valencia, Séville, Madrid, Pamplona  et « re » Valencia...), Joselito « qui dit oui, qui dit non »... Qui, derrière ? Finito, dont on arrive pas à croire en la constance ? Victor Puerto qui repart dans ses errances ? Caballero, trop mécanique ? Morante, dont les fabuleux détails ne suffisent pas ? Qui ?
    
Ponce ne se pose pas de questions. Hier encore, en plaza de Huelva, il a « lancé ses caravelles » et marque d’ores et déjà, ce début Août, par sa faena au toro « Habano », un colorado de 509 Kgs de la Dehesilla. A n’en pas douter, le maestro de Chiva a probablement, dans son sac de voyage, d’autres de ces moments magiques où tout s’arrête. Reste à savoir, où, et quand....
    
 A voir la régularité du torero, on peut,sans peine, parier sur... la prochaine sortie.

     3 Août – Huelva – 2ème des Colombinas : Corrida faible de Jose Luis Pereda. On ne put prendre au sérieux les trois premiers toros. Cela se passa mieux par la suite. Les toreros ont mis ce que les toros n’avaient pas.., excepté le bon quatrième, « Habano », brave, d’une grande fijeza, excellent à droite, à qui Enrique Ponce monta un nouveau faenon. Deux oreilles, après avoir écouté une ovation, face au premier – Pepin Liria mit la pression et tua bien, coupant une oreille chaque fois – El Juli a semblé un peu « en dedans ». Une oreille du troisième, palmas au dernier, tandis que les collègues sortaient a hombros.
 

LA CORUNA.... « UN CACHONDEO ! »

     Je sais que l’on n’a pas le droit de dire cela. Des hommes, en bas, jouent leur peau. D’accord, mais, quand même, le lamentable spectacle offert hier par les caméras de la Télé espagnole, ne peut que déservir, réduire à néant les quelques arguments que nous avons de plus en plus de peine à trouver, pour défendre la Fiesta dite « Brava »...
    
Une honte, une calamité de spectacle...un cachondeo ! Les toros de Martin Lorca sont sortis, comme tant d’autres, poussifs, invalides, sans race, sans âme. Et pourtant... c’était des toros. Le comble s’est produit au sixième, changé deux fois : Le titulaire, invalide, chargeait bien, mais à genoux. On le remplaça par un sobrero de la même devise qui se démit quelque chose, à l’arrière, et se coucha au milieu des cabestros venus le chercher. Le toro rentra au corral, mais décida de se coucher à nouveau, dans le couloir du toril, et ne voulut pas se relever, même quand un employé de la plaza venait lui chatouiller les naseaux. Le sobrero « tris » dut, pour sortir, lui passer par dessus... Un cachondeo ! Pour arranger le tout, on apprit que ce remplaçant avait été refusé le matin, parce qu’il avait une cornada...
    
Total : Un super cachondeo, dans une ambiance de « plaza foirail », aux sièges multicolores, qui nous fait penser à « une espèce de Magescq », en plus grand, en plus riche. Les plazas couvertes, c’est « pas terrible » quand ça marche bien. Mais si, en plus, la corrida est un toston, alors là...« apaga y vamonos ! ». Combien de télespectateurs au début ? Combien, à la fin... Ni uno !

     3 Août – La Coruña – 3ème de Feria – Entrée « de pena » - La télé en direct : On fête le dizième anniversaire de la plaza. Vaya ! – Corrida de Martin Lorca. Présentation « en échelle » ; cornes « homogènes »... Les toros auraient peut être voulu charger, mais la faiblesse les empêchait « même d’y penser » - El Cordobes est venu dire bonjour à sa peña (ovation et oreille) – Vicente Barrera, plus triste que jamais, réussit une estocade tendida, très en arrière, très basse et ...très contraire. En un mot , « un bajonazo de l’autre côté ». Faut le faire. Silence et ovation – Le Califa sourit beaucoup, mais, à part deux naturelles au troisième... (Oreille et silence). Bien triste, tout cela.

 

PADILLA DOIT SE REPOSER...

     Sans blague ! Très joli de brûler les étapes et de faire beaucoup de bruit... Réapparaître, en héros, tandis que son apoderado multiplie les déclarations... (« J’essaie de le raisonner, mais je ne peux ! ») c’est bien beau, mais si c’est pour planter les copains et le public, trois jours après, c’est pas très sérieux.
    
Personne ne pouvait croire que Juan Jose Padilla pourrait reprendre si tôt, après une lésion dont le commun des mortels aurait mis un an à se remettre... Alors, Santander, Azpeitia, Huelva et... le logique coup de pompe. Du coup, Padilla doit se reposer, laissant « en blanc », Bayonne, Vitoria et, peut-être, Dax.
    
En conséquence, le cartel de Bayonne se trouve modifié, demain, face aux Cebada Gago : Zotoluco(qui était déjà prévu) ouvrira le paseo, accompagné de Ferrera et Francisco Marco. La corrida  perd en spectaculaire, peut-être, mais l’intérêt portant sur les toros et les lidias qui leur seront données, on gagne presque au change, car, avec le bon et courageux torero mexicain, on pourra voir un « super » piquero, Efren Acosta. 
    
Trop rare, pour perdre cette occasion....

 

BAYONNE : UNE NOUVELLE HISTOIRE D’AMOUR....

      5 Août : Il ne faut jurer de rien, mais on peut penser que Bayonne a vécu, hier, un de ces moments privilégiés où la connexion entre le torero et le public est telle, l’émotion si profonde, que tout à coup, on dépasse le toreo, et l’on rentre dans cette espèce de béatitude où tout n’est que réussite et sourire.

     Bayonne  a jadis connu ces moments avec Carlos Arruza,  Conchita Cintron, et, plus près de nous, avec Cesar Rincon. Elle en a fait ses « chouchous  »
    
Hier, c’est un jeune rejoneador de Jaen qui est entré dans son coeur. Il se nomme Alvaro Montes. Il a dix neuf ans. Au delà des quatre oreilles et du rabo qu’il a coupés, c’est la manière qui a séduit : superbe cavalier, doué d’un grand sens du spectacle, évoluant « con arte », avec la grâce et l’inspiration esthétique des danseurs flamencos, Montes a conquis le public, séduit son coeur, apportant une grande émotion de bonheur à ceux qui, quelques instants auparavant, avaient hurlé de peine et de rage, lorsque sur un moment d’inattention, Leonardo Hernandez avait laissé son cheval « Nilo », sous la corne du terrible quatrième toro.
    
Alvaro Montes avait déjà bien accroché les bayonnais, l’an passé, au cours du spectacle de Tavora. Cette fois, en corrida formelle, entouré d’un grand professionnel comme Leonardo Hernandez, et de ce génie qu’est Pablo Hermoso de Mendoza, le jeune reoneador a mis « le plus » qui fait battre les coeurs, à l’unisson.
    
Grandeur du toreo à cheval, hier, en plaza de Bayonne. Magnifiques montures que le public applaudit, presque autant que leurs cavaliers. Présidence « un peu embrumée » dans la distribution des trophées, et l’accord d’une vuelta au troisième toro, qui ne s’imposait nullement. 
    
Bayonne a connu une grande tarde « en blanc et rouge », avec des moments d’intense silence, tout à fait surprenants lorsqu’on se souvient des outrances de certaines « corridas des fêtes » passées. « Superbe, Bayonne ! Seguir asi ! ».
    
Côté « négatif »... l’espèce « d’hystérie » du cavalier Leonardo Hernandez, d’une part, et surtout de son mozo et ayuda, dans le callejon, qui ont transformé la rage de vaincre, « l’envie de triompher », en une espèce de duel à mort, dont les victimes furent... les chevaux. Le public n’a pas apprécié et il a eu raison...
    
Pablo Hermoso de Mendoza n’a pas eu beaucoup de chance au sorteo, touchant le cinquième, qui vira au « bloc de marbre ». Mais son impact, son génie sont tels qu’il coupa trois oreilles, sans avoir pu montrer le quart de ce qu’il peut faire devant un toro. « Otra vez sera, Torero ! ». Otra vez...peut-être  en mano a mano avec le jeune Alvaro Montes, qui, espérons le, deviendra la nouvelle « coqueluche » de la plaza bayonnaise. Il le mérite... et elle aussi !

     4 Août : Bayonne – Corrida de Rejoneo – Grande entrée – Grande ambiance – Beau temps : Corrida très bien présentée de Benitez Cubero, renforcée d’un quatrième d’Aldeanueva. Toros d’imposant trapio (plusieurs dépassant les 600 kilos) sortant fort, pour s’éteindre un peu, par la suite, le cinquième terminant totalement arrêté. La présidence accorda la vuelta au troisième, qui certes, montra grande collaboration, mais ne fut en rien exceptionnel .
    
Le quatrième, un castaño très violent, surprit Leonardo Hernandez  dans la préparation de son deuxième rejon de castigo. Le hurlement d’effroi du public, l’impuissance du cavalier à dégager sa monture, le cri d’horreur en voyant ce pauvre cheval, le ventre ouvert par la corne, perdant ses tripes, les toreros sautant dans le ruedo pour sauver le cheval, alors que son cavalier, tout à sa rage de vaincre, ne semblait pas s’être aperçu de la blessure... tout cela fut un bien  mauvais moment... qui fait partie, aussi, de la corrida.
    
C’est ce qui « coince un peu » dans le rejoneo. « A pied », quand un torero est pris, voir blessé, c’est lui qui, neuf fois sur dix, a fait une faute. Dans le rejoneo, c’est l’homme qui se trompe, et c’est le cheval qui prend.... Bayonne a vécu ce terrible moment, hier. Le cheval « Nilo » a été opéré sur place, par Jean Michel Gouffrant, chirurgien taurin, et ses magnifiques adjoints... Professionalisme et « cariño », pour un cheval torero, comme pour un homme vêtu de lumières. « Enhorabuena, medico ! Suerte « Nilo », caballo bravo ! ».

     Quant au cavalier, dont on aura apprécié le classicisme sans génie, on lui demandera un peu plus de sagesse, moins de rage frôlant l’hystérie, qui met ses montures en danger. On demandera aussi à son ayuda d’aller faire un tour chez un psy, ou de moins « fumer la moquette »... Ce sera mieux pour tout le monde ! Leonardo Hernandez fut ovationné au premier, et coupa une oreille du quatrième, après avoir divisé les opinions.
    
Pablo Hermoso de Mendoza a coupé une oreille au premier, transportant le public par ses coups de génie, formidablement secondé par ses chevaux vedettes : « Cagancho », bien sûr, mais aussi le blanc « Danubio » et le doré « Mariachi ». Triomphe « en blanc et or » du cavalier Navarrais. On sera beaucoup plus dubitatif devant les deux oreilles accordées au cinquième. Le toro tourna vite au marmolillo, et Pablo ne put le convaincre de participer à ses pirouettes. Final en posant trois roses « a toro totalement arrêté », suivi du desplante du téléphone, dans les mêmes conditions. La mort fut rapide certes, mais le rejon, « tombé ». La duexième oreille ne s’imposait nullement.. On ne cloue pas « a toro parado ! ».
   Gros impact causé par Alvaro Montes. Surprise du public en le voyant accueillir son premier, avec la garrocha. Comme Moreno Pidal, jadis, ou, plus près de nous, Javier Buendia, Montes ajoute une magnifique touche de toreo campero, recevant le toro avec « la lance », lui faisant suivre le sillon qu’elle dessine en crissant dans le sable, réduisant peu à peu ses cercles et sortant de la suerte, très torero. Superbe ! 
  Toute l’actuacion sera « de surprise », mêlant l’esthétique, les trouvailles, les virevoltes et superbes « caracolades » de son cheval « Alzareño », jaillissant vers le ciel, à l’efficacité torera, préparant, clouant et sortant de la suerte avec précision et toreria. Que bonito ! La jeunesse et « el Arte ! ». Deux oreilles que certains protestèrent  et vuelta au toro. Cependant, le jeune cavalier allait totalement « se lâcher » devant le sixième. 

  A l’unisson du toro, le public totalement conquis, le cavalier joua des virevoltes, préparant ses poses avec le duende d’un danseur flamenco, et  sortant des suertes comme un matador dans un desplante glorieux, après huit naturelles de rêve. Muy torero ! Points culminants, une banderille « al violin », formidable, et quatre courtes, bien enchaînées. Un pinchazo et un rejonazo... Deux oreilles et le public qui « appuie encore », pour le rabo. Ultime concession et vuelta de totale communion, avant la sortie a hombros, en compagnie de Mendoza, « parrain » de son triomphe.
    
Ce 4 Août 2001, un torero est entré dans le coeur de Bayonne ! Il a dix neuf ans, il s’appelle Alvaro Montes. Bienvenu !

 

BEAUCOUP DE TRIOMPHES... BEAUCOUP DE TROPHEES... MAIS... !

     Ce samedi 4 Août a été jour de triomphe dans beaucoup de plazas. On a joué du mouchoir blanc, parfois bien éxagérément. Mais enfin, cela fait du bien, parfois, même si l’on a du mal a séparer l’ivraie du « bon grain torero »...

     4 Août : La Coruña – 4ème de feria – ¾ de plaza : toros de Gerardo Ortega, inégalement présentés, excellents pour le torero, sauf le premier – Ortega Cano : beaucoup plus préoccupé par ses attitudes « cara al publico », qu’à la vérité du toreo (Applaudissements et deux oreilles) – Enrique Ponce fut « énorme », au cinquième, mais porta deux pinchazos « bien vilains » (Deux et une oreille) – Rivera Ordoñez connut une bonne journée, torant largo et tuant bien, enfin.(Deux et une oreille, respectivement). Toreros et ganadero sont sortis à hombros.

     4 Août : Huelva – 3ème de Feria – 2/3 de plaza : Corrida très faible, des frères Tornay. Les trois premiers toros, catastrophiques – Bonne despedida pour Espartaco, qui sauva la corrida en toréant avec douceur, muy templado, le quatrième, qui tenait un peu mieux.(Silence et deux oreilles) – Finito toréa bien le cinquième, mais lui porta une atravesada qui fit « mauvais effet »(Ovation par deux fois) – Morante, pour changer, eut la guigne : Le troisième se cassa une patte, le sobrero refusa de charger. Quant au sixième... « ni un pase ». Morante ne put donner un muletazo digne de ce nom (Silence partout) 

     4 Août – Puerto Santa Maria – Plein (12690 spectateurs) : Grande tarde de toros, mais distribution de trophées, un peu éxagérée. Corrida de Jandilla, bonne, un peu limitée en forces – Joselito a dessiné de jolies suertes, parfois isolées, sur le passage de ses toros. Pas de faena compacte, comme celle de Granada. Tuant bien et vite, il coupe deux oreilles au quatrième – Jesulin torée longuement, au ralenti, le cinquième, un peu soso (Une et deux oreilles) – El Juli a mis la pression, toréant le troisième « a gusto », et s’arrimant comme un perdu, face au dangereux sixième. Oreille chaque fois... chaque fois méritée. Les trois sont sortis « a hombros ».

     4 Août – Santander – Corrida de Bienfaisance – ¾ de Plaza : Bonne corrida de Carriquiri,(sauf le premier toro) – David Luguillano coupe l’oreille du quatrième – Luis Miguel Encabo s’est accroché sans trop de réussite (Ovation et Vuelta) – El Fandi triomphe, avec force, avec vista et culot (oreille chaque fois et sortie a hombros) ..

     4 Août – Estella (Navarre) – Bonne entrée : Toros de Martelilla – Triomphe des toreros : Oreille de chaque pour Vicente Barrera – Antonio Ferrera se fait vilainement percuter et arracher la cravate, par son premier. Gros susto. Le torero reviendra de l’infirmerie et triomphera pleinement devant le cinquième : deux oreilles – Francisco Marco connaît une grande journée dans sa Navarre natale (Deux oreilles et oreille, respectivement). Les trois sortent « a hombros ».

     4 Août – Valdepeñas : Triomphe de Miguel Abellan, qui touche « le bon lot » de la corrida de Los Guateles. (Quatre oreilles, et la queue du sixième) – Pepin Liria coupe un trophé du premier et Califa se fait applaudir.

     4 Août – Pedro Muñoz : Toros de Nuñez del Cuvillo – Triomphe de Caballero (trois oreilles) – Eugenio de Mora et le mexicain Antonio Bricio coupent les deux oreilles de leur second adversaire.

     En France :

     4 Août – Istres : Corrida de Peralta – Bon, le troisième toro – Richard Milian touche le lot compliqué (Ovation et vuelta) – Bon succès de Juan Bautista (Oreille à chacun et sortie en triomphe) – Sebastian Castella coupe une oreile de son premier.

     4 août – Parentis – Première de feria : Novillos de Diego tabernero, un peu justes de forces et nobles – Le jeune mexicain Casasola toréa bien le quatrième, mais, mais c’est au premier qu’il coupa l’oreille – Paulita obtient un trophée du cinquième : moments artistiques et bonne épée – Pas trop de chance au sorteo pour Lescarret, qui obtient une oreille du dernier.

     4 Août – Riscle : Novillos de Garcigrande – El Maripinar coupe un trophée du quatrième - Salvador Vega triomphe (oreille de chaque novillo) -  Cesar Jimenez s’accroche fort : Oreille et vuelta.
    
A signaler des bonnes entrées, partout. Cela devrait se confirmer aujourd’hui à Bayonne, pour la corrida de Cebada, puis dans les novilladas de Soustons, de Parentis, et Hagetmau qui ouvre sa feria. Que haya suerte para todos !

 

BAYONNE : CE NE FUT PAS DES « CEBADA CADEAUX »....

     6 Août : Certes, quand on voit « ce que l’on voit », dans la plupart des plazas d’Espagne, hors grandes ferias, on n’a pas le droit de se plaindre : Des toros « fofos » qui sortent parfois comme des « gros casseurs », font trois petits tours, et « ne cassent plus rien » », quand ils ne se répandent pas lamentablement sur le sable, transformant les lidias en séances de premiers soins, et les toreros en infirmiers du Samu.

     Cependant, quand on dit « Cebada », on pense à « toro toro », et quand on entame la fameuse « route du toro », du côté de Medina Sidonia, et qu’on les voit, en contre bas, on se dit que « Eso no son toros, sino carros de combate ! »... des vrais chars d’assaut !
    
Par ailleurs, « Cebada » signifie, âpreté, dureté, force, et genio. Mais quelquefois, sort un de ces toros qui porte « un cortijo sur chaque corne », et permet au torero de se libérer, donnant plus de force, d’impact à sa faena, de relief à son triomphe. Exemple : le Cebada de Rincon, en 93, à Pamplona, un toro « pero que muy serio ! », mais d’une noblesse totale et ravageuse, auquel le colombien monta un faenon. Plagiant Devos, on pourrait dire : « Cebada, c’est ça ! »
    
Hier, à Bayonne, « ce ne fut pas ça... ». Question « plumage », on peut rester dubitatif. On se dit bien qu’avec ce que l’on incurgite pendant les Fêtes, on voit tout « en double », et cela pouvait servir, mais vraiment, trois des Cebada, en sortant, méritaient plus le « diminutif » de « Cebadita », qu’autre chose : toros réduits, sans profondeur, sans largeur, sans hauteur, sans « cuajo », anovillados ! Lot très disparate, que sauva difficilement un quatrième  plus « señor toro », que vint épauler un cinquième balourd, bien vilain, mal foutu, dont les yeux coquins ou « mal intentionnés » auront repéré qu ‘il n’avait « qu’un testicule »...Vaya ! ou plutôt : Ouille ! Pas étonnant qu’il soit de si mauvaise humeur. Pobre !
    
Quant au « ramage », là, ce fut bien la bataille attendue. Ils ne sont pas tombés, c’est déjà quelque chose. Pour le reste, pas de bravoure, beaucoup de genio, de la brutalité, des regards en coin et des tirs « sous la ceinture », des coups francs directs au corps...du sentido chez le cinquième. Il fallait « les avoir, bien accrochées »... les idées, pour rester quieto devant ces pélerins. Zotoluco ne s’engagea qu’à moitié, Ferrera dut renoncer, glanant au passage deux ou trois upercuts bien douloureux. Quant à Marquitos, on le pensait « un peu tendre », et cela se confirma, malgré une agréable faenita au sixième, le seul potable de la tarde festive.
    
Décidément, les Cebada Gago ne furent pas « des cadeaux », et la Bayonne « blanche et rouge » qui remplissait la plaza sous un ciel « grand bleu » méritait mieux, beaucoup mieux ...
    
Cebada a confirmé sa mauvaise année, et Bayonne a terminé ses fêtes sur un ultime « Ay ay ay aayyyyy ! Canta y no llores ! » repris en choeur  par ses invités mexicains, tandis qu’Antonio Ferrera  s’en allait sous d’autres cieux, en se demandant bien ce qu’il allait faire de la planche de surf que des jeunes eurent la coquine et sympathique idée de lui offrir, pour s’être bien battu contre « les oleadas », les « noires déferlantes » venues de basse Andalousie.

     5 Août  - Bayonne – Corrida des Fêtes – Plaza pratiquement pleine – Lumière magnifique, entre blanc, rouge et ciel bleu – Grande ambiance, malgré quelques interventions dissonnantes... : Décevante corrida de Cebada Gago, d’abord au plan présentation :  lot sans trapio, sans volume, à part le quatrième, toro serio, armé bizco, court de carrosserie, mais guapo. Le public ne s’y trompa guère, qui l’applaudit à la sortie. Le cinquième fut un mastodonte mal foutu. Se sauva le troisième, un castaño bien « enmorillé », qui mit la Navarre en déroute.
    
Au plan « moral », les Cebadas se sont défendus, plus qu’ils n’ont attaqué, chargeant fort avec quelque regard sournois, dans les capes, prenant des piques avec violence et bien désordonnées, sans réelle bravoure, « remontant » dans les muletas, pour peu que celles ci soient un peu hésitantes. Un toro impossible, partant directement « al bulto », le cinquième « unicouillu », feisimo et de muy mala leche ! Le lot de Zotoluco méritait peut-être mieux. A voir. Marquitos, quant à lui, fut dépassé par le troisième, et  murmura une agréable faena au sixième, le seul potable de la tarde. Cependant, l’impression de fragilité se confirma, épée en main !
    
Zotoluco remplaçait Padilla. Le mexicain donna une perpétuelle impression de « je veux, puis je laisse tomber... mais, voyez, je pourrais.... ! », ce qui indisposa les gradins. Inexistant au capote, à part une jolie demi véronique, le triomphateur de Pamplona ne trouva pas la solution, ou ne s’y engagea pas totalement. Trois naturelles ne sauvèrent pas son premier trasteo, le toro terminant « très court ». Pinchazo « recibiendo », (tiens!), un autre bien vilain et une entière bien desprendida, perdant la muleta, sortant par devant. Nada.. Silence dans les rangs.  Le quatrième, toro sérieux portait le nom de « Golfillo »... Malin et vrai toro de combat, il fut piqué par Efren Acosta qui ne s’y cassa pas les dents, mais  par contre, y brisa une de ses piques personnelles, sortant ovationné, après trois rencontres bien dosées, mais peut être insuffisantes, le toro remontant fort, dès les banderilles. Zotoluco débuta sans montrer d’entrée « qui était le patron », insistant peu sur les doblones, terminant par le haut ses premières séries. Pas fou, le toro commença à regarder lourdement, à peser sur le corps et le moral du torero. Celui ci fit quelqu’effort, plusieurs fois dans la faena, alternant les moments de volonté, puis d’abandon. Deux vilains pinchazos à toro parado et un bajonazo prévisible firent sonner « pitos y flautas, c’est à dire une courte bronca accompagnée d’un avis.
    
Antonio Ferrera venait pour triompher, c’est clair. Joli quite, bien envolé, au premier de la tarde. Son premier « moustique » ou « loustic » fut accueilli magnifique au capote, par delantales et un triple remate où le toro déclara déjà que « petit mais musclé ! ». Ferrera s’en rendra compte immédiatement, se faisant vilainement prendre en mettant l’animal en suerte. Gardant le toro « cru », le diestro partit aux banderilles en grimaçant : Trois paires « a mas », spectaculaires, sortant du dernier quiebrto par un jugueteo très spectaculaire qui ferait rougir d’envie Hermoso de Mendoza  lui même. Enorme ovation. Faena, débutant fort, avec un toro qui derrote sec. Un peu de brouillon, mais engagement et vibrato, le torero se plantant soudain pour trois derechazos reposés, templados, hélas terminés en méchante poursuite, du style « tu n’es pas là pour faire le beau ». Sur un ultime et dangereux derrote, Ferrera doit couper le faena, mais se lance pour une grosse estocade « avec le coeur » qui roule le bicho. Une grosse oreille et vuelta joyeuse, malgré une cuisse douloureuse. Le cinquième sera un autre client qui tournera vite « à l’impossible », s’arrêtant vilainement dans le muletazo, regardant lourdement les dorures, virant sec des deux côtés. Qu’on vienne de Finlande ou du Japon... que l’on soit parvenu à se hisser difficilement du fond du petit Bayonne, telle une outre pleine de bière, on ne put que percevoir le réel danger. « Imposible, el toro ! ». Malgré sa volonté de triomphe, Ferrera ne put que se résoudre à en terminer, en trois temps, avec ce spadassin qu’il avait gentiment brindé à Loulou Lamarque, figure locale, aficionado practico, qui sait ce qu’est lidier et prendre des coups. Antonio avait banderillé avec brillo, sur un cuarteo, un poder a poder en faisant « la moto » et une troisième paire « por dentro », très intelligente et pleine de bravoure. Bonne sortie du jeune torero qui ne triomphe pas, mais n’a rien à se reprocher.
    
Francisco Marco baffouilla quelques capotazos devant le troisième, « Capuchino »... Le toro prit trois grosses rations de fer, qui le saignèrent littéralement. Court et violent, il mit en déroute le fragile torero qui ne sut par quel bout le prendre. Cela se termina mal avec l’épée, et la bronca fut courte, mais sévère. Le Navarrais, par contre, eut de jolis gestes face au dernier de la corrida, le seul qui permettait de se libérer vraiment. Dans le callejon , les copains devaient rager. Faena enlevée, séries principalement droitières, plusieurs muletazos accompagnés « avec le corps », d’une réelle qualité esthétique, en série terminées par de bons pechos. L’oreille pointait pour « la Navarre », mais hélas, l’épée piqua trois fois, et la Navarre murmura son second « Pobre de mi », en l’espace de vingt jours. Dommage !

 
« SE MURIO EL CABALLO ! »  

     Malheureusement, (et malgré l’imprudente annonce au micro...), le cheval « Nilo », de Leonardo Hernandez est mort, dimanche matin, 5 Août, sur la « table d’opération » de la Royale Accadémie Vétérinaire de Madrid, où il avait été transporté dans la nuit. Le magnifique pur sang, aussi baptisé « Zalduendo » a succombé a une hémorragie interne que les chirurgiens espagnols essayaient de localiser.

 Malgré tous les efforts conjugués des praticiens, à Bayonne et Madrid, le pauvre cheval torero est parti vers d’autres plaines, rejoindre tous ceux qu’une corne de toro blessa à mort, ou que la méchanceté des hommes brûla à jamais... comme les six des frères Domecq. Une tristeza !

 

UN WANADOO BIEN PEU AFICIONADO...

     Vous connaissez cela ? Ca rame, ça rame... Même Ben Hur se désespérerait et « ne parviendrait pas à sauver la galère... ». Wanadoo, bien peu aficionado, ou virus anti taurin ? Que vous dire de plus ? Navigation impossible... Donc, disquette, voiture, pour vous donner Bayonne, et le reste, demain, si les dieux d’internet le veulent bien...
    
On saura que le dimanche a vu la blessure de Diego Urdiales (à Soto del Real)  et de Marc Serrano (à Istres) , pas trop grave, en comparaison de Julio Pedro Saavedra, à La Adrada, près de Madrid . Douloureux, mais les toreros sont hors de danger.
    
De mémoire, « en Fax » : A Madrid, la corrida n’a rien donné – A Barcelone, Armillita a donné de très grands détails – Miguel Abellan a fait un tabac au Puerto Santa Maria (En grande forme !) – La feria de la Coruña s’est terminée très sérieusement, avec une corrida de Sanchez Ibarguen. Juan Bautista a coupé une oreille – Huelva a fait de même avec une corrida de rejoneo, terne – Du côté de Vitoria, on a débuté « la Virgen Blanca ».. Corrida de Cayetano Muñoz, Liria prend plus d’avis que de bravos, Puerto coupe une oreille et le Califa en perd une autre à l’épée – Finito, Cordobes et Rivera Ordoñez se sont régalés, du côté de Marbella, devant des toros des Frères Sampedro – A Pontevedra, tout le monde a triomphé (Ponce, Caballero, Juli) devant une bonne corrida d’Alcurrucen. Mais on gardera dans le (mauvais) souvenir cette erreur dans l’ouverture des portes du chiquero, le toro partant directement dans le callejon, faisant ainsi du grabuge, sur tout le tour de la plaza. Bilan quatre blessés dont un très grave.
    
Côté novilladas, gros triomphe d’Azuquita, en plaza de Séville -  En France, Cesar Jimenez coupe la seule oreille de la première d’Hagetmau, devant des Prieto de la Cal -  A Soustons, Ivan Garcia coupe une oreille  à chacun de ses Valdefresno – Du côté de Parentis, les novillos d’Escolar Gil n’ont permis qu’une vuelta à Jarocho. 

 

ALFONSO NAVALON...LE REVERS DE LA MEDAILLE !

     7 Août : On ne sait si Sebastian Palomo Linares, Jose Mari Manzanares ou Paco Alcalde sont « branchés » Internet... Ce qui est probable, c’est que, même retirés, ils ont gardé leurs contacts et leurs informateurs. De toutes façons, il aura toujours une bonne âme pour leur passer un coup de fil... « Z’ont du bien rigoler, hier soir, et s’en reverser un petit coup ! »
     Souvenez vous : De 65 à 80, un homme fut pour ces toreros, plus dangereux encore que les plus dangereux toros. Il était (il l’est toujours, d’ailleurs) revistero, critique taurin, à l’époque, des quotidiens madrilènes « Informaciones », puis « Pueblo ». Son nom : Alfonso Navalon ! A côté, le terrible Joaquin Vidal, qui sévit actuellement dans «El Pais », est un enfant de chœur, un écrivain pour midinettes, un chroniqueur « guimauve story »... C’est vous dire !
     Terrible, intraitable, injuste, injurieux ! Certains parlaient de méchanceté pure ; d’autres le traitaient d’ «amargado » et ne voyaient en ses chroniques terribles qu’une seule chose : « afan de protagonismo » (volonté d’être le centre des conversations, d’être la vedette, même celle que l’on hait) .
     Odieux avec Manzanares qu’il traita de « torero aux hanches fleuries », et qu’il provoqua publiquement, en plaza de Valencia, en juillet 79 : Connaissant l’aversion de l’alicantino pour la couleur jaune, Navalon, installé en barrera, emprunta à la femme d’un politique, sa veste jaune, et l’installa devant lui, tel un capote de paseo. Manzanares ayant coupé deux oreilles, « alla lui dire deux mots », au moment de la vuelta. Gros incident.
     Affreux avec Palomo Linares, à qui il ne pardonna jamais, entre autres, « le rabo » de Madrid, en 72. Il y eut, entre eux, plus que de mots, et Palomo, de rage et d’impuissance devant un manso, n’eut d’autre réflexe que de se jetter dans les cornes, de se livrer au toro, un soir de mai 76, tant Madrid avait été conditionnée contre lui, par Navalon.
     Paco Alcalde fut si durement traité, en 1976, avec des qualificatifs « très en dessous de la ceinture » (Ex : « Le torero était vêtu de blanc et or. De fait, il avait tellement la frousse, qu’il aurait du revêtir un costume « color mierda » !), qu’il en explosa littéralement et que sa carrière se termina sur une double cornada par un toro de Victorino, à la San Isidro 79.
     Des incidents, il y en eut à la pelle : On se rappelle de celui avec Antonio Ordoñez, en 68, à Pamplona. Le rondeño s’endormait un peu devant un manso, et Navalon l’invectiva, depuis la barrera. Ordoñez s’approcha, lui tendit épée et muleta... Echec et mat ! Il n’y alla pas, lui qui, aficionado practico, démolissait tout, consciencieusement.
     Mais, ne voilà t’il pas que ce pourfandeur de figuras, ce démolisseur de ganaderos, pour qui tous les toros étaient « des chotos, des ratitas, des borregos », en un mot, des  bestioles imprésentables, se mit dans la tête de devenir éleveur lui même, et de montrer... ce que doit être un toro de combat ! Tout le monde en tremblait d’avance. D’autres rigolaient doucement...
     De fait, le salmantino, plus doué pour la polémique que pour « la cria del toro bravo », « entra dans le moule », fit sortir sans honte des toros informes, décastés et, bien des fois, « sospechisimos de pitones !». En un mot, il appliqua tout ce qu’il avait critiqué pendant des années. Inutile de dire que beaucoup se tordaient de rire, et que d’autres « faisaient le voyage », rien que pour démolir le démolisseur ! C’est ce qui est arrivé, hier, en plaza de Iscar, près de Valladolid où « la corrida de Navalon » est sortie imprésentable ! 
     Dans leur retraite dorée, (pour deux d’entre eux), Palomo, Jose Mari et Paco auront dit « vaya con el hijo... »... Là haut, le grand Antonio aura souri, puis reprenant sa muleta, s’en sera retourné dessiner des naturelles aux nuages éternels...

     6 Août - Iscar (Valladolid) – Arène pleine : « Hubo lleno ! » On ne sait si ce fut à cause de la présence du Juli ou de l’annonce des toros de Navalon. Certains vinrent de loin pour insulter le ganadero. Il faut bien dire que jusqu’à mi corrida, ils se sont régalés, buvant de litres de « petit lait ! ». Cela s’est mieux passé, pour les 4 et 5ème toro ; puis on se déchaîna devant le moustique sorti sixième. Corrida imprésentable, fofa, faible, « sans queue ni tête » disent les plus virulents...Les deux premiers sortirent « moribonds ». Finito de Cordoba regarda le premier d’un air méprisant, puis fit quelque effort face au quatrième. Bonne faena qui lui vaut la seule oreille de la tarde – Juli ne put rien devant l’infect deuxième, et s’arrima au mieux, devant le cinquième. Vuelta – Javier Castaño, quant à lui, sembla « se récupérer un peu », toréant « avec la tête, l’incommode troisième. Il fut applaudi. Au total, un bilan des plus mitigés pour un ganadero qui... « tant de leçons voulait donner »
 

LA SIESTE, A VITORIA... LA BAGARRE, A MALAGA ...

     La feria de la Virgen Blanca s’est poursuivie, à Vitoria Gasteiz... Corrida soporifique où seul, Abellan  a essayé de mettre le turbo. Par contre, du côté de Malaga, il est sorti une novillada d’enfer, et c’est Abraham Barragan qui s’y est distingué.

     6 Août – Vitoria – 2ème de Feria – Media plaza : Une moitié d’arène pour Jesulin, Rivera et Abellan, face à des mari Carment Camacho. Una ruina ! La corrida est mal sortie, le sixième étant le moins triste. Les deux premiers semblaient « servir », mais... Le e cinquième fut remplacé par un Cayetano Muñoz , bien soso – Jesulin endormit tout le monde avec des dizaines de passes qui ne dirent rien. Ovation avec un avis, et Silence – Rivera Ordoñez ne put que « rapidement » constater la tristesse de son lot. Applaudissements et silence – Abellan s’accrocha comme un mort de fin : Cogida en tuant le troisième. Il revient au sixième. Début et fin du trasteo , à genoux. Cela partait bien...pero pincho ! Silence et ovation, avec un avis.

     6 Août – Malaga – Novillada de Feria : Terrible novillada d’Aldeaquemada, avec un  trapio « de corrida de toros »: Kilos y pitones !. Au plan comportement, « dur dur ! », exigeant la tête et ...le coeur !- Abraham Barragan, à un mois de son alternative, s’est montré torero, près à de plus grosses entreprises. Oreille, forte, du quatrième – Sergio aguilar s’est accroché, mais  les espoirs continuent à s’estomper. Vuelta au cinquième – Relevant de blessure, Joselito Ortega fut trop court, tant physiquement que moralement, devant des tels chars d'’ssaut. On le respecta.

 

GRABUGE EN HAGETMAU...

     Alerte à la bombe, la veille... Incident du à un toro devuelto, ce lundi... Hagetmau n’aura guère vécu la gloire passée, pour son édition 2001...

     6 Août – Hagetmau  - 2ème novillada de feria : (De notre correspondante) - Novillada triste et faible de Maria Luisa Dominguez Perez de Vargas. Où sont les Maria Luisa d’antan ? Le mano a mano entre « les deux Julien », n’a rien donné, les toreros ne pouvant que montrer bonne volonté, devant des adversaires éteints, mornes comme la plaine... Le cinquième fut un Prieto de la Cal qui ne permit guère de s’attarder. Julien Lescarret et Julien Miletto ont fait « match nul » à une oreille et à beaucoup d’efforts vains : Silence, oreille et ovation pour le Landais. Oreille, silence et silence pour le gardois !
     On se souviendra cependant d’un incident qui aurait pu tourner au drame : On voulut changer le cinquième novillo, impropre à la lidia. Le bicho refusa toute tentative de le rentrer au corral... et cela dura, dura... En fin de compte, on décida de le lidier, avant de sortir le sobrero, et de le piquer, auparavant . Sortirent les picadores et, dans un arreon, le novillo bascula vilainement  Rafael Sauco, lui infligeant une grosse cornada de 20 cms, à la cuisse droite. Cela aurait pu être bien plus grave.

 

LES « CARNETS DE CAMPO » DE L’HOMME AUX CHEVEUX D'ARGENT....

     8 Août : Qu’il soit ou non « aficionado », tout le monde a, un jour, rencontré  un « torero » de Jean Ducasse...
     Quelque trait bien appuyé  sur la page blanche du cahier de l’Histoire, et s’ouvre le plus beau paseo qu’applaudissent jusqu’aux plus néophytes...

     De Paco Camino au Juli ; d’Ojeda au superbe Ponce, Ducasse, l’homme « aux cheveux d’argent » les a fidèlement suggérés, en a immortalisé la démarche, en a figé le moindre capotazo, le plus brillant des muletazos...  Jamais un visage, jamais un regard...Et pourtant, le torero est là... cette silhouette, cette attitude... On se disait alors: "Pas de doute, c'est bien lui!".. Et d’applaudir encore une fois, Ponce, Ojeda, Mendes...Ducasse.
     De dos, de profil, les toreros s’avançaient ainsi sur la toile, comme sur un immense ruedo de sable blanc, dessinant à jamais les arabesques du « Toreo de toujours... »

   Jean Ducasse était aficionado et torerista. Il l’est toujours, et l’avoue sans détour. Avec son ami Jean Cau, les tertulias devaient valoir « quelques kilos de cacahuètes », sur les mérites et petits travers de tel ou tel maestro. Jean Cau, « muy sevillano », grand copain de Jaime Ostos... L’autre Jean... Ducasse, « Caminista de pro », encore et toujours fidèle au maestro de Camas... Les épithètes devaient voltiger.. admiratifs ou «égratignants ! », jamais méchants...

      1997 vit sa dernière exposition à Dax, dans le Parc Théodore Denis. Chacun se souvient de la caseta où l’on pouvait, à loisirs, revivre quelque grand moment vécu , à la fois fugitif et inoubliable, dans le ruedo tout proche... Ils furent des milliers à y passer, à apprécier. Des milliers, jusqu’aux plus pauvres, jusqu’aux plus punks !  La peinture taurine, ouverte à tous, loin des salons feutrés, loin des snobs « entaurinés »...  L’artiste l’avait voulu ainsi, en gardant de formidables souvenirs, au plan humain, tant qu’à celui des ventes... Ne pas oublier que, pour « produire encore », le peintre « doit vendre »... C’est ainsi ! On ne peut pas « peindre d’amour et d’eau fraîche » !
     Et puis  pfffttt ! Envolé, le Jean ! Disparu, Ducasse ! Maldita sea ! Certes, on retrouvait sa trace, « de l’autre côté »... Des expositions, et pas des moindres, à Sevilla, Madrid, Bilbao, San Sebastian... L’affiche d’Illumbe, en Août dernier... Superbe !
     Ce que l’on savait moins, c’est que Jean Ducasse « se habia vuelto Torista ».... et qu’il était tombé amoureux du Campo ! On y tombe tous !
     Plusieurs mois durant, dans le murmure silencieux de campo andalou, de l’aube au crépuscule, Jean Ducasse, « peintre de Toreros », s’en alla camper sa toile à distance raisonnable des grands toros de combat, dans les plus fameux élevages de la grande route, la plus belle... la nôtre ! « La ruta del Toro ! »
     Aujourd’hui, l’artiste nous revient, avec ses « carnets de campo », comme autant de notes que l’on prend, que l’on griffonne comme ça.... au bord d’une émotion.
     « Le Toro et les Hommes »... On a déjà vu cela quelque part !  Le Toro dieu... le Toro qui vous regarde, hautain. Celui qui veut « qu’on lui foute la paix » et vous tourne le dos, méprisant, sûr que « l’on a compris ». Le toro au campo, image de « la force tranquille » de celui qui, d’une pichenette, pourrait vous casser en deux...
     Dans le petit matin, la garrocha sous le bras, un cavalier s’éloigne. A ses côtés, un chien « muy aficionado »...Là bas, sous les encinas, à demi couchés dans les hautes herbes, les toros attendent l’Eternité... L’artiste aficionado, le peintre torero les ébauche sur son carnet de toile... Peut-être « voit il » déjà, fugaces, la demie véronique  du Morante, à celui-là ; le doblon de Ponce, à celui-ci ; le desplante du Juli, à cet autre, là-bas, le colorado qui mâche son herbe, l’air de rien... Ne pas s’y fier.
     Sur sa toile, l’artiste les esquisse, puis les enveloppe de nature... Les toros sont là... A peine en a t’il vu un qu’il en découvre un autre, plus beau, plus grand, plus « toro »... Alors, sur un coin de la toile, une nouvelle image apparaît, tel un nouveau chapitre au carnet de voyage.
     Bien sûr, il manque les bruits... Bien sûr, il manque les odeurs ! Quoique... Ducasse « y arrive », presque. Clignez les yeux, un moment. Laissez vous aller ! Vous y êtes... Attention, pas trop vite ! vous allez déranger les toros... 

     Du 10 au 15 Août, dans sa « querencia » du Parc Théodore Denis, Jean Ducasse nous invite à feuilleter ensemble ses carnets de route, ses « carnets de Campo ! ». La caseta est ouverte  à tous les vents, à toutes les sensibilités, à toutes les émotions... Jean Ducasse et sa fidèle compagne vous y attendent, en toute simplicité, en toute amitié... N’oubliez pas d’y arrêter vos pas aficionados...
     Dans un coin de mémoire, un torero et un enfant continuent leur paseo de paix, parmi les couleurs de la Colombie torturée. Cela dure depuis dix ans. Le torero s’appelle Cesar Rincon ; l’enfant devenu homme, se nomme Albeiro Vargas. Le paseo a pour nom « Un Coin de Colombie ».(voir à la rubrique « Toros et Solidarités »). Seule Action Humanitaire « en continu », issue du monde taurin, cette grande marche pour la dignité des « abuelitos des rues » a eu, en Jean Ducasse, son « grand témoin », son plus talentueux  parrain... Ce sont des choses qui ne s’oublient pas !
     Alors, le coeur ouvert à l’homme comme aux grands toros de toile... arrêtez vous donc « au campo de Jean Ducasse »... M’étonnerait que vous le regrettiez !

     « Peintures Taurines de Jean Ducasse – Campo Bravo ». Du 10 au 15 Août, de 10 à 21 heures – Feria de Dax – Caseta taurina , à l’entrée du Parc des Arènes. A ne pas manquer.
 

ENRIQUE PONCE CONTINUE SA « MARCHE TRIOMPHALE »...

     8 Août : C’est bien parti ! Pas de raison que cela s’arrête là. Tandis que les autres pataugent ou peinent un peu, y compris le Juli, Enrique Ponce, « torero embalado », sort « a triunfo por corrida ! ». Cela s’est encore vérifié hier, en plaza de Vitoria. Et ce n’est, probablement qu’un début... Pourvu qu’il nous en garde un peu : Béziers, Bayonne, Dax...

     Vitoria où va réapparaître aujourd’hui Juan Jose Padilla. Espérons qu’il s’y fera pardonner les quelques « mauvaises manières » étalées, il y a peu, dans la placita voisine d’Azpeitia. Padilla réapparaît... Pourquoi ? Jusqu’à quand ?
     Jose Tomas, le bras toujours en écharpe, semble hésiter entre Linares et Alméria, pour réapparaître « en plein soleil ». En tous cas, il ne sera pas remplacé, à la feria de Béziers, ce qui donnera lieu à un mano a mano Ponce/Castella, prometteur, vu la forme actuelle des deux toreros, chacun dans sa dimension, chacun dans son style et son expérience. Samedi 11 Août – Face aux Nuñez del Cuvillo.

     Hier, 7 Août, les chroniques ont rapporté les résultats suivants :

     7 Août – Vitoria – 3ème corrida – Casi lleno : Corrida inégale, faible et mansita de José Luis Marca – Ponce invente une charge au premier et tarde un peu, face au quatrième. Il est « au dessus » de tout... Oreille et oreille, après un avis – Morante touche les moins bons, plaque quelques détails et laisse filer. (Silence et palmas) – Juli se bat comme un beau diable, mais doit forcer la machine. Les heures faciles semblent s’être envolées. Pas bon, ça, au début du mois d’Août. (Oreille avec pétition de la seconde et Ovation.
     Le Banderillero Eustaquio Sierra, du Morante de la Puebla, se fait prendre et cornéer contre les planches,  par le cinquième. Cornada de 8 cms dans le triangle de Scarpa, côté droit. Pas trop grave.

     7 Août – Malaga – 2ème Novillada de Feria : Novillos de « Toros de la Plata », correctement présentés. 1, 4 et 6ème applaudis à l’arrastre – Reyes Mendoza coupe une oreille au premier, Javier Valverde fait de même au cinquième. Joselito Ortega, quant à lui, est plus à l’aise que lundi. Oreille au sixième.

Aujourd’hui, première corrida de Feria, premier « cartel de lujo » : Ponce, Jesulin, Finito, devant des Gabriel Rojas.

    7 Août - Soto del Real  (Madrid) : Toros de Montalvo, mansitos – Succès de David Luguillano (Oreille à chaque toro) – Jesus Millan donne vuelta au cinquième – Bonne faena de Ivan Vicente, qui coupe les deux oreilles du dernier.

     7 Août – Chateaurenard - 2/3 de plaza : Corrida d’Andres Ramos, avec « un peu de tout », surtout de la faiblesse – Fernandez Meca resta « en dedans », dit on (Aplausos et Ovation) – Antonio Ferrera tua mal son premier, donnant vuelta, et coupa les deux et le rabo du cinquième. Bof ! - Fandi mit « une grosse épée » au troisième (oreille), et ne put guère, face au dernier. Ferrera et Fandi ont « mis de l’ambiance », avec les banderilles.

     Ferrera / Fandi : Une « pareja » qui devrait fonctionner, depuis longtemps...

 

ALVARO MONTES...UN CAVALIER « QUI MONTE »... ET QUI MONTE BIEN !

    9 Août : Pour certains, ce fut une surprise. Pour d’autres, férus de Rejoneo, ce le fut beaucoup moins. N’étant pas spécialiste du toreo à cheval, nous nous cantonnons à « ressentir les choses », à vivre les actuaciones des cavaliers, en aficionados « amateurs », admirant les chevaux, leur élégance, leur fierté, essayant de voir dans leurs attitudes ou leur regard, s’ils ont ou non plaisir à être là. Parfois, on le dirait.... Caballos « muy toreros »... Chevaux de beauté et de gloire. Chevaux  qui vivent et meurent la grandeur du Toreo, comme le pauvre « Nilo », samedi dernier, en plaza de Bayonne. Una tristeza !

      Ce 4 Août, à Lachepaillet, un jeune homme a causé grande impression : Alvaro Montes. Son allure torera, son style à la fois enlevé et classique, son sens du spectacle, son charisme, en ont fait le grand triomphateur de la corrida de Rejoneo des fêtes de Bayonne. Déjà, l’an dernier, il avait été la grande révélation de la soirée du « Don Juan » de Tavora, où Javier Conde avait joué une toute autre partition, style « petardo ». Tout le monde parlait du cavalier. L’empresa l’a donc engagé à la « formelle »2001, et elle a pleinement réussi. A elle, maintenant, d’exploiter cette trouvaille, ce grand déclic entre le public Bayonnais et la jeune promesse...
     L’aficionado et le grand public ont besoin de ces regards, de ces visages, de ces « Merci de votre amitié ! Je me sens bien, chez vous ! Cela me donne l’envie de me défoncer, et « un moral d’acier, pour la suite... » Important ! Bayonne, comme d’autres plazas, comme d’autres publics, ont connu cela, avec d’autres toreros, avec d’autres  cavaliers...
     Alvaro Montes est né à Jaen, en plein milieu des oliviers, aux portes de l’Andalousie, le 16 Avril 1982. Ses 19 ans l’ont déjà vu prendre l’alternative, en 98 (il avait alors16 ans !), et avancer sur le long chemin qui monte vers la gloire. Ses parrains furent Pablo Hermoso de Mendoza et Paco Ojeda. Vaya ! On ne pouvait rêver mieux !
     A Bayonne, il a montré des dons indéniables : Devant à tout prix triompher au premier, il sortit « la grosse artillerie » : la garrocha, le cheval sauteur, le par al violin, todo... Y le salio « de p...madre ! ». Au sixième, il se laissa aller ! Plus serein, plus artiste, plus andalou, plus flamenco. Il y eut des moments de « cante grande », des attitudes, des préparations, « des sorties de suertes » de grande inspiration artistique. Un « bailaor », et son fidèle compagnon, lui aussi « danseur étoile ».., le tout, au service d’un rejoneo clair, propre, qui respecte le toro et le cheval... Pas d’hystérie, pas de risques fous.  Que bonito ! A n’en pas douter, Alvaro Montes, qui a encore triomphé, hier, à Châteaurenard,  ne peut que s’envoler vers d’autres cîmes. A suivre
     Au 6 Août, Alvaro Montes est cinquième, à l’escalafon des Rejoneadores, derrière Fermin Bohorquez, Leonardo Hernandez, Andy Cartagena et Joao Moura. A son actif : 23 corridas, 47 oreilles et 4 rabos. On guettera les prochaines sorties... Sergio Galan étant blessé (sept fractures au pied gauche, samedi dernier) cela pourrait bien valoir au jeune cavalier de Jaen, quelques bonnes substitutions....
     Au fait, qui, à Dax, le 15 Août prochain ?
     8 Août – Châteaurenard : Toros d’Atanasio Fernandez – Fermin Bohorquez fait ovation et silence – Alvaro Montes donne vuelta au premier, et coup les deux oreilles du cinquième – Rafi Durand fait, à chacun, un tour de piste.

 

JESULIN, A MALAGA...  PADILLA, A VITORIA...  ET, EN NOCTURNE, CALIFA...

     9 Août : Trois corridas importantes, hier : A Malaga, devant une entrée « à pleurer », les vedettes sont entrées « à cloche pied » dans la feria. Jesulin templa une faena, et Ponce se mit en colère. A Vitoria, Padilla est revenu en fanfare, devant beaucoup de ciment. Mais c’est en nocturne, aux chandelles, à Benidorm, que la plaza se remplit presque et que les toreros ont pu, un peu , s’exprimer... Un peu seulement, car le dénominateur commun de ces trois courses : Faiblesse, soseria, falta de raza....Ayyyyy !

     8 Août – Malaga – 4ème de Feria – 1ère corrida  - Moins de media plaza : Cinq toros de Gabriel Rojas, faibles, manquant de race. Le troisième, invalide est remplacé par un Gerardo Ortega « atacado de kilos » - Enrique Ponce s’endormit un peu en jouant les infirmiers devant le premier. Par contre, il se mit en colère, essayant de « motiver » le quatrième. Il l’attaqua de tous côtés, parvenant à sortir « quelques gouttes, de ce puit vide », mais perdit l’oreille avec l’acier. (Palmas et ovation, après un avis)  - Jesulin de Ubrique arriva fort décidé. Faena très classique et très templée, qu’il répéta, dans de moins bonnes conditions, face au cinquième (Oreille à l’un, petite pétition et ovation, à l’autre) – Finito de Cordoba a un peu « laissé flotter les rubans ». Rien à tirer du Gerardo Ortega, trop lourd. (Silence partout, avec un avis au troisième)
     Ce jeudi 9 – 2ème corrida : Toros de Gerardo Ortega pour Fernando Camara, El Califa et El Fandi.

    8 Août – Vitoria – 4ème de Feria – Moins d’une demi plaza : Toros de Clairac, très sérieux, très lourds, mais faibles. 1 et  5èmemontrant du genio – Oscar Higares resta en deça de ses possibilités (ovation et palmas) – Juan Jose Padilla reprenait l’épée : Deux largas à genoux, le galleo par chicuelinas ; les banderilles, musclées, la faena débutée à genoux... tout y passa, avec  une oreille à la clef. Face au cinquième, début à l’estribo et « tres cuartos de lo mismo ! », mais cela traîna un peu à la mort. Ovation – Jesus Millan toucha le mauvais lot et ne put qu’être « inutilement vaillant » (Silence partout)

     8 Août – Benidorm – Corrida en nocturne – Plus de ¾ de plaza : Toros de Gabriel Rojas qui sortirent fades, sosos – Manuel Diaz « El Cordobes » coupa l’oreille du premier, et entendit une ovation, après pétition, au quatrième – Vaillant et spectaculaire, le Califa. Deux et une oreilles, respectivement – El Juli toucha le mauvais lot et tua mal (applaudissements et ovation). A suivre, cette légère baisse de régime du Juli, depuis quelques jours. Bien entendu, quand c’est « comme cela », la guigne vient encore s’y ajouter, au tirage au sort. Pouah !

 

LE REVE D’ETRE TORERO...

     10 Août : Au bords du Guadalquivir, un enfant, parmi tant d’autres... Il a la peau mate, les cheveux bleus foncé, à force d’être noirs. Comme les autres gamins, il court dans la rue, insaisissable... Mais souvent, il s’arrête. Sur le visage de ses onze ans, une soudaine expression fige ses traits. Dans ses yeux noirs... une flèche d’éternité ! Il s’envole...

     Seul au milieu de la Maestranza de Séville, il cite un toro de Domecq, un burraco, haut, astifino. Le toro accourt au toque... Alors, le bras de l’enfant dessine une naturelle de rêve, dans laquelle s’engouffre le toro magique. Le petit bras tire lentement le toro, qui s’en va tourner loin, derrière sa hanche.
     Pendant qu’il donnait cette passe parfaite, éternelle, l’enfant avait grandi... Le visage exprimait un curieux mélange de crainte, d’abandon et d’amour. La ruelle était devenue plaza , et les mauvaises guenilles, costume de  lumières. Dans le jabot de la chemise torera, le menton s’enfonçait, comme pour immortaliser  la parfaite unité du corps et de l’esprit, l’harmonie du coeur et de la raison. L’enfant est devenu torero, presque d’un coup, sans efforts.
     Et voilà... Les naturelles qu’il a dessinées « au vent », cent fois, mille fois, sont devenues réalité. Bien sûr, la muleta pèse plus lourd ; le Domecq est plus dangereux, sa charge est moins vive, mois rectiligne.. Le rêve est passé. La réalité s’appelle « Escalafon », « Contratos » « Ferias », « Sorteos »... Le quotidien est devenu... « Arrimate ! ». On est loin des rues blanches où l’enfant toréait le vent. On est loin du rêve. Et pourtant, le sourire est parfois le même, lorsque tout à coup charge le toro, court la main, s’abandonne le corps... Pourtant , il se retrouve, comme à onze ans, là bas, à La Puebla del Rio... lorsqu’il s’appelait Jose Antonio Morante Camacho....
     Morante de la Puebla a son site internet... Allez donc le visiter : Un mélange de force et de légèreté... La réalité « toro » y cotoie le rêve d’un moment de paix, toreant le vent, au bord du Guadalquivir.
     Il y a peu, je disais au torero ma tristesse de ne pas le voir aux cartels de France. Les yeux ont souri et d’un air triste, il répondit : « Si, alli no me quieren ! »
     En fait, nous qui nous disons si aficionados... nous avons peut-être oublié nos rêves d’enfants... et, surtout, nous n’avons jamais toréé le vent... Aussi, nous ne comprenons pas qu’aujourd’hui, un torero cherche chaque jour ce « souffle », écho de ses onze ans... Nous ne voulons pas le comprendre, parce qu’un mot a rompu l’harmonie : Professionnel ! Pourtant, lorsqu’il le retrouve, ce vent chaud et léger, même la terrible Madrid se dresse..
     Alors, attendons un peu. Tenez... le vent se lève... Chhttt !  Morante torée...

     Site internet du Morante de la Puebla : www.morantedelapuebla.es (La photo, empruntée au site, est de Pepe Arjona)

 

LE REVE D’ETRE TORERO... (bis)

     10 Août : Lui aussi a les yeux noirs, les cheveux de jeai... Il y a onze ans, la lumière s’ouvrait à lui. Il y a onze ans, il pouvait rêver palaces, mercedes, fincas... jolies demoiselles. Madrid Las Ventas lui avait ouvert ses portes, non pour y rentrer, mais pour en sortir... « a hombros ». Il était de la Génération 90...
     Et puis, le rêve s’est estompé... La mercedes est devenue un « vieux cacharro » ; les palaces sont devenues d’obscurs bouges de Bogota ; pour ce qui est des jolies demoiselles... Le rêve s’est éteint... la lumière aussi.
     Puis un jour, tout a basculé. Les dettes sont devenues si lourdes, les regards si menaçants... De la lumière à l’ombre, pour quelques grammes de poudre transportées... Alors, la lumière s’est éteinte tout à fait, et le fier torero s’est retrouvé « simple matricule », dans un mauvais calabozo...
     Pourtant, son esprit guidait son bras. Le rêve était encore bien ancré dans le corps... Souvent... toujours, il se  levait et dessinait, dans sa cellule ou dans la cour de la prison, la plus grande des faenas... Cela a duré longtemps... Il s’appelait... il s’appelle Fernando Camara.
     Le 1er Janvier, on lui donna une chance, une seule : Se vêtir à nouveau « de torero », pour une corrida, à Malaga. Il n’y fut pas mal, mais, à part un mauvais remplacement, il n’eut guère d’opportunités. Cependant, les jolis détails de Janvier avaient convaincu l’empresa. La feria était longue, (la plus longue de son histoire)... Fernando Camara méritait une autre chance, en plein soleil, cette fois.
     Hier, 9 Août 2001, Fernando Camara a « rejoint la lumière », en coupant deux oreilles et en sortant « a hombros » de la Malagueta, en pleine feria... Allez donc savoir pourquoi, les filles sont, tout à coup, devenues si jolies!

     9 Août – Malaga – 2ème corrida de Feria – plus d’un quart de plaza : corrida de Gerardo Ortega, un peu juste de présence, mais donnant du jeu. Le deuxième fut manso, et le lot du Fandi s’éteint vite. Ensemble noble, toutefois, avec beaucoup de transmission, chez lz cinquième – Triomphe incontestable de Fernando Camara, qui coupe une oreille de chaque toro et srt a hombros. Après son premier combat, il dut se faire soigner d’une coupure à la main gauche, qui lui a valut cinq points de suture. Bien au capote, Camara signa deux faenas de fermeté et de réelle esthétique, confirmant qu’il est un torero totalement « récupérable » - Mauvaise journée pour le Califa, qui touche le mauvais lot, mais aurait du être mieux devant le cinquième qui demandait « de rester là ». (Silence et quelques sifflets) – Le Fandi a mis le feu, tout en toréant parfois très brillamment. Véronique, les deux genoux en terre.. pas donné à tout le monde. Aurait pu aussi sortir sur les épaules, mais « catastropha » la mort du dernier (Oreille et vuelta).
     Ce 10 Août, la corrida est de Cebada Gago, pour Miguel Rodriguez, Juan Jose Trujillo et Curro Vivas.

     9 Août – Vitoria – Novillada finale de la Virgen Blanca – moins d’un tiers de plaza : Novillos de Montalvo qui n’ont guère valu le déplacement. Mansos pour la plupart. 1 et 6ème furent les meilleurs – Leandro Marcos torée sérieux et coupe une oreille du premier. Vuelta  avec un avis, au quatrième – Matias Tejela se bat et coupe l’oreille du cinquième – Javier Lara sera applaudi.

     9 Août – Palma de Mallorca – corrida nocturne – casi lleno : Corrida de Bernardino Piriz, de présentation « normale », qui baissèrent de ton, assez vite – Bonne faena au premier, de Finito de Cordoba qui perd tout à l’épée. Oreille au quatrième – Le Juli met le feu et triomphe totalement : Deux et une oreilles – Miguel Abellan l’accompagnera « a hombros », écoutant une ovation au troisième, et coupant les deux trophées du dernier.

     On apprend par ailleurs que, dans la cuadrilla du Juli, un peon, « Sevillita », veut concrétiser un rêve de gosse : Prendre l’alternative. Cela se ferait en fin de saison, en plaza de los Barrios. Tout en respectant le passé novillero et le rêve du banderillero, on ne peut s’empêcher de penser que se projet relève du « cachondeo », le torero aux volumineuses rouflaquettes n’ayant aucune intention de toréer dans « les rangs supérieurs », et reprenant sa place dans la cuadrilla du Juli, aussitôt le costume d’or bien rangé dans son armoire. Pas sérieux !

 

DESINFORMATION TAURINE...

     10 Août :  On ne sait ce qui s’est passé... On ne sait quels intérêts à défendre.. quelles raisons à cacher... Toujours est il que plusieurs médias ont annoncé que le cheval de Leonardo Hernandez « Nilo », aussi appelé « Zalduendo », cornéé samedi dernier en plaza de Bayonne, avait succombé hier, 9 Août, des suites d’une péritonite.
     Il n’est pas question de polémiquer, bien sûr. Mais, il serait important de savoir pourquoi on a caché ainsi la mort de ce cheval qui, on le sait, a pris la terrible cornada samedi 4 Août , à 19h15 ; a été opéré en urgence dans la plaza ; a été transporté ...à Madrid, à l’Académie royale vétérinaire, où il a été réopéré par deux fois dans la matinée du dimanche 5 août, mourant en cours d’opération vers 10h30.
     A ver ! Que cachondeo es ese ?  Qui devait on protéger ?  Les « royaux vétérinaires » ? Un caballero en plaza qui fait beaucoup toucher ses montures et perd son deuxième cheval en deux ans ? Que pasa, señores ?
     Une autre question se pose : Est on aussi bien « désinformé »...pour tout ?

 

DAX : « OUVREZ, OUVREZ LA CAGE AU TORO... »

     11 Août : Toute l’année il est seul et libre. Il pourrait s’en aller, mais il reste, il se sent bien là. Les gens passent et le regardent, lui sourient. Lui, il baisse la tête, comme pour saluer, gentiment. Un peu plus loin, des cris, des bruits, de l’animation. « Té, carreau ! » Les boulistes de l’année dernière sont toujours là....

     Toute l’année, le toro de bronze noir est seul, à l’entrée du parc des arènes, à Dax. Au milieu des passants, il monte la garde et leur rappelle qu’à deux pas, chaque année, ses copains viennent y combattre, pour la gloire.
    
Pourtant, il ne comprend pas... Au moment de la Feria, alors que tout est fait pour vanter sa beauté, sa bravoure, glorifier sa noblesse, voilà qu’on l’emprisonne. Ca ne manque pas ! Quelques jours avant la feria, de solides gaillards arrivent, qui lui construisent une cage de fer, faite de barrières et de grilles... Alors il est là, qui boude, derrière ses ferrailles. Sa fierté en a pris un coup. Les gens, rigolards, tournent autour... Des vicois passent en souriant.. « T’as vu ses cornes ... c’est bien un toro pour Dax ! » « Pfftt ! Ouvre moi la cage, et tu verras si je suis un toro pour Dax », se dit le toro, qui se retient pour garder la pose. Un photographe amateur essaie de trouver l’angle qui jongle avec le soleil couchant... mais il y a toujours quelqu’un pour jouer les espontaneos et lui gâcher l’inspiration. Des gamins virevoltent, infatigables, insécables ! Deux dames « passent derrière » et rougissent en appréciant... Et alors, mesdames !
    
Pas à dire ! « Es un señor toro.. » Et, s’il n’y avait cette maudite cage, il irait bien rejoindre les autres, et, sur le coup de six heures... sortir en plein soleil, prendre quatre piques (dont deux avec batacazo, en chargeant de loin, en fixant la tête au peto, et en soulevant le tout, avec les reins !). Puis, charger et charger encore, mufle au ras du sol, poursuivant la muleta magique, et mourir enfin, au soleil couchant, dune grande épée recibiendo, « dans tout le haut ». Ca, ça vaudrait le coup ! Une dernière vuelta, doucement, pour dire adieu, et avec un peu de chance... on en ferait une statue... D’ailleurs, c’est fait !

     Dax ouvre aujourd’hui sa Feria : Cinq corridas, une de Rejoneo, trois novilladas non piquées... Cette année encore, le toro en cage verra défiler toute l’Aficion à la fois exigeante et généreuse, qui chaque année se donne rendez vous sur les tendidos baignés de soleil. Dax, la chaude, la passionnée. Chaque année, il s’y passe quelque chose. Le toro et l’homme s’y donne rendez vous pour quelque moment d’histoire, et parfois, alors que les deux protagonistes se sont séparés, et ont quitté l’arène, l’un « a hombros », l’autre tiré par deux mules, le public reste là et savoure son émotion... Souvenez vous ! Il y a deux ans... Les Samuel ! Ponce, le Morante et Abellan...
    
A t’on des chances de revivre ce moment, cette année. Non ! Ce moment là ? non... Mais d’autres, oui ! Peut être plus forts, plus glorieux encore... Aujourd’hui, Puerto, Califa et Juli, vont se « tirer la bourre », devant les Nuñez del Cuvillo. Demain, on surveillera les Cebada, et on dira adieu a Richard. Lundi, planquez vous ! Les toros de Dolores, c’est quelque chose. Mardi Bonjour, don Enrique ! Bienvenue pour le premier paseo. Finito et Jean Baptiste accompagneront, prêts à en découdre. Enfin, mercredi, les Samuel. On cherche le « remake ». Ce ne sera pas facile. Là encore, Ponce sera à la baguette. Abellan et le petit  Castaño n’auront qu’à bien se tenir... mais on ne sait jamais. Au matin, on aura galopé avec les Rejoneadores... Diego Ventura remplace le petit Sergio Galan.. (Dax n’a pas pensé a Montes ! Se lo perdieron ! Les « cabrés » vers le ciel, au son de la Néhe...)
    
Bien sûr, les matins de Samedi et Dimanche, huit jeunes toreros se battront pour la gloire future. Il sont apprentis, mais dans leurs yeux passent tous les rêves de « mille salidas a hombros »... Son toreros ! Lundi, la finale ! L’émotion du triomphe, l’amertume de l’échec... « Maudit descabello ! » C’est le jeu, c’est la vie !
    
Grande Feria à tous ! Bon pied, bon oeil et « suerte pa todos »

 

DE L'AUTRE COTE... BEZIERS !

     Parallèle parfait, la Feria de Béziers débute aujourd’hui pour cinq jours de fêtes et de toros. Cinq corridas formelles, une de Rejoneo, une novillada piquée et une becerrada. On suivra aujourd’hui le mano a mano Ponce – Castella : Le jeune français, en pleine forme, doit s’y consacrer. Les Domecq seront à l’honneur lundi et mardi, pour le défilé des figuras. Mais on attendra quelques chocs de titans, dimanche et mercredi. Tout d’abord, avec les Cebada, dont on a du mal à croire qu’ils sont vraiment dans un mauvais moment. Puis « Les Miuras ! » et le « mano a mano terrible » : Milian – Padilla. Richard est ici « dans sa plaza », face à « ses toros »... De 1983 à l’an passé, son sang a ponctué chacune de ses passes. A n’en pas douter, le lion Richard se réveillera à Béziers, et le typhon de Jerez risque d’en avoir le souffle court...
    
« Que haya suerte, alli tambien ! »

 

BAYONNE... POUR « UNE ASSOMPTION, EN DEUX TEMPS »

     11 Août : Ayyy, mi Bayona ! « Le calendrier fait mal les choses », disent les uns ! « On ne sait sur quel pied danser ! » disent les autres. « Bayonne n’est pas plaza de Feria . Et puis, il y a Dax... Et puis, il y a San Sebastian ! » Maldita sea !
    
Total, une corrida dimanche, et une autre, mercredi. Entre les deux, on fait « danser les chevaux et voler les cerceaux ». Bien ! On ne nous empêchera pas de penser qu’il y a un choix, définitif, à faire... Ou une feria, avec tous les risques, mais aussi la magnificence que cela implique... ou une temporada « comme avant », avec corrida chaque dimanche d’août et un pic, selon calendrier, au moment du 15.
    
C’est un gros dilemme que les organisateurs rencontrent, et rencontreront, chaque année... Alors, imagination, force et Aficion... et tout le monde suivra ! « Pero, ya ! »
     Dans l’attente, deux corridas : Les Atanasio Fernandez, dimanche ; les Perez Tabernero, mercredi.
     Atanasio a laissé de grands souvenirs ici, comme à Dax. Dimanche, les glorieux salmantinos devront redorer leur blason. Enrique Ponce, Juan Bautista et Javier Castaño sont au cartel.
     Javier Perez Tabernero a sorti deux grandes corridas, à Madrid, à l’occasion des dernières San Isidro. Ses toros seront les invités du 15 Août, face à Manolo Caballero, Victor Puerto et Eugenio de Mora.

     A ne pas manquer : les deux novilladas matinales, le 12 et le 15 Août (11 heures), avec les irremplaçables novillotes de Santafe Marton.
 

GRANDE NOVILLADA A VIC : BARCIAL ET VALVERDE EN TRIOMPHE

     Hier, 10 Août, Vic Fezensac a donné sa, maintenant traditionnelle, novillada nocturne. Beaucoup de monde dans les gradins, et un spectacle qui marquera la temporada, plus encore que la célèbre feria. Vuelta à un novillo, récompensant un lot remarquable de présence et de puissance. Les « Patas blancas » sont toujours au rendez vous. « Grosse sortie » de Javier Valverde, qui sort en triomphe, non sans faire saluer le mayoral, et son picador, Miguel Angel Herrero, remarquable dans la lidia du novillo primé.

     10 Août – Vic Fezensac – Novillada Nocturne – Plus de ¾ de plaza : (De notre correspondante)  Six Novillos de Barcial, « variopintos », très bien présentés, très encastés. Le lot prit 20 piques, de divers style, mais toujours avec puissance, le sixième se révélant bravissime. Noble, le premier, « dur-dur », le quatrième – Grégoire Taulère, bien que peu armé pour ce genre de rencontre, s’est montré remarquable de volonté et de dignité. Ovation et Silence – Sergio Aguilar reste « entre deux eaux ». avec le bagage et les opportunités qu’il a eus...Silence partout – Superbe Javier Valverde, tout en technique, en savoir et en courage serein. Triomphe mérité d’un futur grand, qui a totalement confirmé son succès madrilène (Oreille et oreille, sortant a hombros, « véritablement ») – On donna vuelta au magnifique sixième novillo de Barcial, « Rondo », negro bragado salpicado lucero...comme il se doit !

 

LE 10 AOUT EN ESPAGNE : CURRO VAZQUEZ SE FAIT PRENDRE...

     Un matador se coupe la coleta... un autre reçoit l’alternative. C’est la vie ! A Malaga, Juan Jose Trujillo a dit un soudain adieu. De son côté, Huesca a salué son premier matador de toros, Tomas Luna. Mais c’est du côté de San Lorenzo del Escorial que s’est concentrée l’actualité : en recevant de cape son premier toro de Los Bayones, Curro Vazquez s’est fait accrocher, et charger au sol. Le matador s’est relevé, sans pouvoir respirer. On a craint  une cornada  à la poitrine. Il semble qu’il n’y a que des dégâts (voire fractures), au niveau de deux côtes. La médecine parle de vingt jours... Le matador veut réapparaître le 16, à Malaga. Vaya !
    
A Madrid, en novillada de promotion, nocturne, c’est la jeune Raquel Sanchez qui prend une méchante rouste, par un novillo du Puerto San lorenzo, bien peu galant. Bilan: Clavicule gauche fracturée. Pobre !

     10 Août : Les résultats sont les suivants :

     10 Août – Malaga – 3ème corrida – « Poca gente » : Trois toros de Cebada Gago, durs (encastado le 6ème)  et trois Astolfi, meilleurs – Miguel Rodriguez : Silence et vuelta – Juan Jose Trujillo prend un avis chaque fois, écoutant une ovation. Le torero, qui relevait de blessure, s’est coupé la coleta, à la mort du cinquième – Curro Vivas, déjà remarqué l’an passé : Oreille et Vuelta

     10 Août – Huesca – Plein : Trois toros de Jandilla (2,3,6ème) et trois de Fuente Ymbro (1,4,5ème), bien « irréguliers en tout ». Le sobrero sorti cinquième fut pris de convulsions ! Se serait on donc trompé « côté seringue ? » - Enrique Ponce est passé, juste en professionnel (Ovation et applaudissements) – El Juli a toréé pour les foules ( Oreille et deux oreilles) – Tomas Luna a pris une digne alternative devant le toro « Pegajoso », 450 Kilos, de Fuente Ymbro. Il en perdit l’oreille, à cause du descabello, donnant grande vuelta,  mais coupa les deux trophées du dernier. Beaucoup de monde dans la rue pour applaudir sa sortie a hombros.

     10 Août – San Lorenzo del Escorial – Media plaza : Corrida de « Los Bayones », bien présentée et pointue. Jeu divers, un peu soso, mais remarquable premier tiers du sixième, auquel le Morante fit honneur – Curro Vazquez se fait prendre dans la demi véronique clôturant la réception au premier (on craint la fracture de deux côtes) – La corrida devient un mano a mano entre Victor Puerto (qui remplace Jose Tomas) et Morante de la Puebla. Les deux matadors vont briller, chacun dans son style, et sortir a hombros – Victor Puerto, technique et spectaculaire : Oreille à chacun de ses trois toros – Morante de la Puebla, malchanceux et fade aux deux premiers (silence) ; magnifique au sixième, ne manquant pas l’occasion de bien toréer un bon toro, enfin. Deux oreilles
 

Un mauvais coup du sort, triste incident de la technique parfois imbécile, a réduit à zéro les pages d’hier. Avec toutes nos excuses auprès de tous, nous les relançons intégralement, aujourd’hui. Merci

DAX : LA CORRIDA « EN R.T.T.. ».

     12 Août : Quelle tristesse, sous un ciel pourtant si bleu... La première journée de cette feria dacquoise ne méritera que de tristes souvenirs : Mauvaise corrida, ce qui n’est rien à côté de la mort de Jean Pierre Rachou, 42 ans, figure de écarteurs landais, cogido la veille, dans cette même plaza. A n’en pas douter, les matadors, en fin des prochains paseos, rendront hommage à celui qui, en « demi »costume de lumières, était presque « aussi torero » qu’eux. Bien triste.
    
Une première journée qui ne mérite guère que l’on s’y attarde. Les « 35 heures » seraient elles donc aussi imposées à la grande entreprise taurine ? Si oui, c’était hier « journée de RTT » pour deux des trois matadors engagés. Mais, on se pose des questions.... Entre autres : « Peut on prendre le samedi ... en jour de RTT ? »
    
Journée terne, malgré la grande lumière... Le matin, la première novillada non piquée donna pourtant quelque espoir : Bons novillotes de Sonia Gonzalez, le premier, excellentissime ! Jeremy Banti lui pégua « un monton »de passes... bonnes, mais sans queue ni tête. Ovation saluée au tiers, et incompréhensible sélection pour la finale. Lo mejor ? Un quite parfait au dernier novillo de la matinée – Fernando Cruz donna la faena du jour, allant à mas, tirant bien des séries de précieuses naturelles. Malheureusement, le jeune catastropha à l’épée, recevant une méchante voltereta sur sa cinquième entrée a matar, toujours « dans le haut ». Aviso et vuelta – Le petit portugais Ferreira ne brilla guère aux banderilles, mais donna quelques bonnes choses, muleta en main. Hélas, le descabello lui fut fatal. Vilain. Avis et silence -  David Galan est bien le fils de son père...On ne dira rien, par respect pour un jeune qui débute, et qui sortait au ruedo, avec la blessure de la veille.  Rien, si ce n’est : « Asi, nunca ! »
    
Le soir, deux toreros se présentaient à Dax, mais ils le firent « un jour de RTT »... Le Juli, par contre, s’arrima au troisième, et faillit prendre un mauvais coup par le sixième. Dans le callejon, le « père de la criatura », chef de l’entreprise « Julian Lopez », s’en alla mettre une avoinnée au mayoral de Nuñez del Cuvillo, qui faillit en avaler son caméscope... « Scandale total... Comment peut-on envoyer une corrida aussi mauvaise, en feria de Dax ? Le mayoral baissa la tête et s’esquiva, aux premiers coussins. Nuñez del Cuvillo a 26 lots de toros, cette année... Mauvaise pioche ! 

    Dax – 11 août – Première de feria – Casi « lleno total » et super grand bleu : La corrida a été d’un ennui profond, d’une part à cause du total manque de race des toros de Nuñez del Cuvillo, et d’autre, à cause du manque de verguenza torera de deux matadors qui faisaient ici leur présentation, et se contentèrent de tenter timidement  quelques muletazos « sur les bordures », sans jamais vouloir rentrer dans le terrain d’adversaires peu faciles, certes, mais... De fait, il ne leur sont jamais « rentrés dedans !» (Ce n’est pas très français, c’est un peu vulgaire... mais, au moins, c’est clair !) .

     Six toros de Nuñez del Cuvillo correctement présentés et armés. Le deuxième se cassa le bout du piton dans un gros choc au burladero. Corrida qui ne se définit jamais, alternant faiblesse, comme le troisième, « grosse fadeur » comme les 2, 4, 5èmes, et mala leche, comme le dernier, un faux faiblard qui bouscula le cavalier et termina venimeux, « con oleadas y arreones de cuidado ! ». Le moins mauvais fut encore le premier, de fade noblesse...
    
Victor Puerto se présentait... Comme on dit « de l’autre côté » : Quedo inedito ! Pitos y bronca sont le bilan d’une grise actuacion dont on retiendra quelques naturelles et deux passes changées dans le dos, au court de sa première faena, mal terminée à l’épée, le diestro portant six pinchazos et terminant de deux descabellos dégoûtés, tandis que tombait un avis. Larga et demi véronique à genoux, face au quatrième... puis ? nada ! On laisse filer, on patine, on fait semblant et... à d’autres choses !Deux pinchazos et un tiers de lame. Descabello sous la bronca. Victor Puerto semble repartir vers l’abîme...
    
Le Califa se présentait également. Au lieu de sourire beaucoup et de « tchatcher » d’abondance avec son copain Juli, le valenciano de Jativa aurait dû bloquer son pied sur l’accélérateur. La France était un territoire à conquérir, après l’échec d’Arles et ses mésaventures « administratives » en Espagne. Un ressort semble cassé, quelque part, et le diestro ne sut par quel bout prendre deux bichos sans race, chargeant à moitié, la tête à mi hauteur... Toros pénibles, mais devant lesquels il pouvait, et devait, mettre la caste qu’ils n’avaient pas... Muy mal ! Trapazos, hésitations à la mort du premier, qui marchait lorsqu’il levait l’épée. Beaucoup de tics, mais rien d’autre. Comme il fuit long à la mort, le public se fâcha un peu : Avis et silence, puis des courts sifflets découragés, au cinquième. Ennui.
    Le Juli s’accrocha à mi faena du troisième. Le toro était sorti faible, très faible, sortant « derengado ». Après un tiers de banderilles qui ne restera pas dans l’Histoire, le Juli essaya de convaincre le toro, l’incitant à charger correctement... Au début, cela partait bien mal, mais le garçon, réduisant le distance, se mettant à bout portant, arracha peu à peu quelques bonnes séries, finissant dans le berceau et tirant un peu d’eau de ce puit sec. 

      Mérite que certains sifflèrent, mais ovation finale, saluée au tiers, après pinchazo hondo et descabello. Le sixième débuta bravucon, prenant un bon puyazo et restant collé au peto. Lui aussi avait débuté faible. Sortant « à l’envers »  au quite, fusant en charges incontrôlées, il n’inspira guère le Juli qui ne banderilla pas, n’espérant aucun succès d’une telle entreprise. Faena de mise en place, « d’essai de correction », le toro devenant franchement désagréable. Cela tourna au vinaigre sur deux méchants arreones, à la sortie des pinchazos, le Juli se retrouvant en danger, après un désarmé. Final en descabello vengeur, tandis que de tristes coussins tombaient mollement... Même ceux là avaient perdu « toute race »...

 

BEZIERS : MANO A MANO SANS JUS...

     La première corrida de la Feria de Béziers ne laissera que quelques rares images, pour le souvenir : La technique et quelques moelleux passages de Ponce ; le rendez vous un peu manqué de Castella. « A l’Est, rien de bien nouveau, en somme ».
    
11 Août – Béziers
– 1ère de feria – Casi lleno – Beau temps, un peu de vent, par rafales : Corrida de Nuñez del Cuvillo (Encore !)inégalement présentée, un peu faible, avec quelques sautes d’humeur – Mano a mano entre Ponce et Castella, Jose Tomas n’étant pas remplacé.
    
Enrique Ponce (Silence – oreille et oreille) sortit a hombros, en maestro ayant, encore une fois, donné une leçon de technique, et se laissant aller, parfois à quelque muletazos profonds, de grand empaque. On demanda la deuxième oreille du cinquième.
    
Sebastian Castella (Ovation – silence avec avis – oreille)  se fit prendre, sans mal, par son premier, pincha son deuxième et se mit « a bout portant du dernier. Un style qui « n’est pas le sien »... mais qui lui permit de couper « une orejita ». Deuxième chance, mardi, avec les Santiago Domecq...

 

EN ESPAGNE... MORT D’UN MUSICIEN, ET BLESSURE DE « CAGANCHO »...

     Le 11 Août a connu plusieurs tardes de bon niveau, mais hélas, deux événements l’auront aussi marqué :
    
A Miraflores de la Sierra, pendant que l’on changeait le premier toro de Manuel Santos Alcalde, qui s’était cassé une patte, un musicien de la banda s’écroula, victime d’un infarctus. On lui administra sur place, les soins d’urgence, puis un hélicoptère l’évacua vers l’hôpital où, hélas,  il décéda.
    
Moins grave, mais triste... « Cagancho », cheval vedette de Pablo Hermoso de Mendoza, a pris une méchante ruade de son compagnon d’écurie, le mexicain Mariachi. Le pauvre Cagancho n’a rien de cassé, mais ne pouvant appuyer une patte au sol, va rester au repos, pour deux jours au moins.

     Pour le reste, on notera :

     11 Août – Gijon – 1ère corrida de la Feria de Begoña – Media plaza : Toros de Garcigrande, sans grand fond – Joselito donne grande faena au quatrième (Ovation et deux oreilles) -  Finito de Cordoba, de même (Silence et deux oreilles) – Javier Castaño, dépassé par les événements. Se mit dans les cornes du sixième, lui arrachant une oreille sans grande signification .

     11 Août – Huesca – 2ème de Feria – Plus de ¾ d’entrée : Cinq toros de la Dehesilla, invalides, et deux des frères Tornay, (1er et 6ème, ce dernier, assassin) – Rivera Ordoñez fit ce qu’il fallait pour couper une oreille au quatrième. Pas à dire, « ça sert d’être beau mec ! Mais si , mais si ! » - Morante fit lourdement piquer le premier, et essaya vainement de « remonter le courant »  face au cinquième. Mal (Silence et silence) – Abellan se bat, mais prend beaucoup de coups. Vilaine cogida en recevant le sixième par larga à genoux. Gros bouchon, le torero étant projeté contre la barrière. Il finit « dans le cirage » 

     11 Août – Pontevedra – lleno : Quatrte de Garcigrande et deux (3 et 6ème de Domingo Hernandez) – « Discrets » de présence, et nobles – Espartaco coupe une oreille au premier, écoutant ovation d’adieu, au quatrième – Jesulin donna « un monton » de passes. Palmas et une oreille – Manuel Diaz El Cordobes chico, met de l’ambiance, et coupe un trophée à chacun. Salio en hombros. Bon !

     11 Août – San Lorenzo del Escorial : Toros de Antonio San Roman, bien présentés et nobles, sauf 3 et 4ème – Luis Francisco Espla s’est régalé. Complet, dans les trois tiers, il parsema son travail de ses détallitos « sui generis ». Oreille et deux oreilles, s’offrant le luxe de refuser la sortie a hombors. Hombre ! C’est une « paliza », on le sait, mais quand même ! - Luis Miguel Encabo, vaillant et torero. On lui vola une oreille au cinquième. C’est peut-être la raison du refus d’Espla, car, sans ce hold up, manifeste, de la présidence, le madrilène sortait aussi en triomphe, ayant obtenu un trophée de son premier toro – Jesus Millan fit beaucoup d’effets de manche, mais plus orienté vers les gradins, qui ont marché. Vuelta et oreille
 

COMME UN SEAU D’EAU GLACEE SUR LE TRIOMPHE D’ENRIQUE PONCE

     13  Août : Il était 19 h48, hier, 12 août 2001.Dans la plaza  de Bayonne retombait doucement l’immense ovation saluant le triomphe total d’Enrique Ponce. Le lot d’Atanasio sortait bien . Tout était réuni pour terminer en effusion de joie, et en abrazos...

     Puis le choc, la nouvelle qui glace le sang, les images qui défilent aussitôt, comme des archives de 1973, mais aussi... de cinq heures à peine : Antonio Jose Galan vient de se tuer, dans un accident de voiture, du côté  d’Aranda de Ebro. « Quoi ? »
     Ce matin, comme hier, à Dax, il était là, avec son fils David, qui toréait en non piquée. Antonio Jose Galan ! Pamplona et la corrida de Miura, en 73, sous l’orage.. Antonio Jose Galan et sa présentation à Bayonne, le même été... « Héeeeee ! Que buenoooo ! »  On en avait parlé ensemble, à Dax, et son sourire s’était encore élargi, ses yeux étaient repartis vers de nouveaux éclats de joie... « Bonne chance au fiston, Antonio ! » « Vamos a ver ! »
Dans le callejon de Lachepaillet, beaucoup de visages se sont figés, les regards sont partis au loin. Chacun de penser au maudit destin et au « toro negro de la carretera ». A ce moment, on ne savait pas qu’ils étaient cinq dans la voiture, et qu’un autre passager était décédé. On avait aucune nouvelle du jeune David, qui, on le saura plus tard, sommeillait, derrière, a demi couché sur les genoux de son voisin banderillero. On ne savait qu’une chose : « Antonio Jose Galan s’est tué, cet après midi, dans un accident de voiture ». Maudit destin !
     Pourtant, la nostalgie se disputait avec l’immense bonheur d’avoir assisté à la monumentale prestation d’Enrique Ponce, incontestable « Numéro Un » actuel, pedazo de torero et « grande personne » dans la vie.
     Comment expliquer ? Un mot peut être... « La Classe ! ».
     Si l’on parle « technique », on reverra deux trasteos à deux toros différents... Si l’on parle « Arte », on reverra aussitôt le monumental remate à une main qui clôture la réception de cape, quatrième ... « Pour faire une statue ! » Si l’on parle courage, on reverra toute son actuacion, et entre autres, ses deux estocades, contraires, à force « d’atracarse de toro », malgré les mauvaises conditions  proposées. Si l’on parle « verguenza torera », on revoit la volonté, digne d’un torero débutant, de donner « la » dernière série parfaite. Et l’on n’arrête pas, jusqu’à y arriver. « Un vrai mort de faim ! »
     Bayonne ne s’y est pas trompée qui, avant l’épée, au quatrième, a monté une des ces ovations qui font l’Histoire d’une plaza : une ovation uniquement faites d’applaudissements, en cadence, crescendo, jusqu’au tonnerre final. Extraordinaire moment... « Là haut » Claude Pelletier, qui venait d’accueillir Antonio Jose Galan, a dû hurler un « Bieeennnn Bayonne ! ». Lui qui n’aimait guère Enrique Ponce a « dû » gronder de joie, et partir d’un « Je l’avais toujours dit ! » avec cette gouaille et cette « honnête mauvaise foi » dont il aimait user, pour masque sa pudeur, sa sensibilité...
     Et quant on parle de « gran persona », on reverra ce geste d’éducation d’Enrique Ponce, remerciant la musique qu’il a priée d’arrêter ses élans, parce que le toro était trop distrait. Et que dire du brindis a Boutros Gali, ex secrétaire Général des Nations Unis... « A vous, monsieur, pour ce que vous représentez, et pour la Paix dans le monde »... « Un pedazo de Torero ! et un vrai chic type ». Bien plus , mais bien plus que le « grand professionnel » dont on l‘affuble depuis des années. Enrique Ponce « todo un Señor Torero ! »
    Trois oreilles pour le Maestro de Chiva ! Trois oreilles « a ley » et une vraie sortie a hombros. Une corrida d’Atanasio qui sort « des plus intéressantes », sous le ciel bleu, a plaza pratiquement pleine. Muy bonito ! D’ores et déjà, la saison est sauvée. Et ce n’est pas fini.

     12 Août  - Bayonne – Grand beau et plaza casi llena : Six toracos d’Atanasio Fernandez, bien présentés, certains d’entre eux étant « de sacrés tontons ! ». Grosse impression causée par les premier, troisième et dernier. Vaya Toracos ! Sortant abantos et distraits, ils furent difficiles à toréer de cape, et les deux jeunes s’y sont cassés les dents. A la pique, un peu plus que leur devoir, frappant à mi hauteur, mais voulant parfois « faire le tour ». Pour le muletero, un immense toro, le troisième. Toro de « dos cortijos », chargeant droit, répétant, au galop, infatigable. Le quatrième paraissait l’être, jusqu’au troisième muletazo et une colada « bien vache ! ». Ponce s’en sortit, juste, et regarda ses peones, effaré. « Qu’est ce qui lui arrive ? » demande t’il, tandis que déjà, « l’ordinateur  est branché sur le problème ... Logiciel « technique, courage, élégance ! Logiciel « Toreria ! ». Le lot de Bautista parut fade.. Mais qu’aurait il donné, entre d’autres mains ? Le sixième, un vrai autobus de 616 kilos a vite serré le frein à main et Castaño n’a pu que murmurer quelques passes sans âme. Et puis, ce premier, distrait, violent, explosant dans la muleta, chassant les mouches... Un tio de cuidado ! Oui mais voilà, il était pour Ponce. Il y a des jours où le sorteo fait vraiment bien les choses.
     On ne décrit pas le toréo de Ponce.... On n’est pas « comme sur une radio voisine » qui, en direct, égrène lamentablement : « une première naturelle, une deuxième naturelle, une troisième naturelle, une quatrième... » Vaya toston ! Non, une faena de Ponce, on la vit, avec la raison pour en apprécier la technique ; avec le coeur et les tripes, pour en goûter, respectueusement, l’élégante beauté.
     Enrique Ponce a dompté la charge folle du premier, un « toro torpille », un gros brutal, qu’il fallait mater, à qui la force et la violence devaient s’imposer. Ponce y mit force, violence, mais aussi saveur, garbo, élégante décision... jusqu’à donner au gros méchant, des airs de bon toutou, sur une dernière série templadita, bien liée, parfaite. Le toro hochait du chef, au moment de l’épée. Ponce profita de la seconde où la tête « passait » à hauteur voulue, dans ce maudit calamocheo, et, après pinchazo, lui mit une entière contraire qui fit exploser la plaza. Certes, la présidence hésita un peu.... « Messieurs, et vous mesdames... C’est avec les mouchoirs blancs qu’on demande les oreilles ! On a du mal « à compter les coups de gueule » !
     Dès que sort le quatrième, on sait qu’il va se passer quelque chose : la cape, « tenue à deux doigts » ; les lances, en douceur, « codilleando con arte » ;  la demi véronique, de grand luxe et, sur le retour du bicho, un remate à une main, la cape tombant magiquement dans la charge du toro. Un monument au « Duende torero ». Ooolééééé ! Au moment de la mise en suerte, rebelote ! On se regarde. « Mais , où il va ? Où il nous entraîne ? » Puis, après le brindis au grand homme, début de faena en doblones élégants. On se la promet belle, et le torero, également. Sur le deuxième doblon, le toro a cogné fort, du piton droit, dans la barrière. S’est il donné un coup ? Son cerveau a t’il disjoncté, sa vue s’est elle brouillée ? Toujours est il qu’au muletazo suivant, sur cette même corne, une terrible colada dont le torero se sort par miracle. « Que le ha pasado ? » demande Enrique à sa cuadrilla, planquée derrière le burladero. A partir de cet instant, Ponce va toréer « main gauche », en naturelles qui, peu à peu, vont prendre de la grandeur, de la profondeur, de la majesté. Retour a droite, pour voir... Le défaut s’est il rectifié ? Nouvel arrêt à mi charge, nouvelle menace. « La vache ! » Alors, Ponce repart à gauche, et, au moment du remate aux naturelles, change de main en virevoltant un molinete belmontista, histoire de donner le pecho, toujours sur la corne gauche, la bonne. Y ole ! Il aurait pu arrêter là. C’était mal connaître Enrique Ponce, figuron del toreo. Armant sa muleta de courage, de technique, et de grande esthétique, Ponce va partir, main droite, sur la corne interdite, et va terminer en apothéose. Les muletazos vont, tout d’abord, « forcer le chemin », imposer le trajet... Puis, ils vont devenir plus doux, plus profonds, plus amicaux. « Mira, toro ! Voyons si, ensemble, on peut faire plaisir « a esa buena gente » Il l’a dit ! Et comment ! La fin du trasteo fut une symphonie, et le toro, de la corne droite, se rendit à la maestria du torero « géant ». Bien préparé, un estoconazo « total », un peu contraire, un poil atravesado, ce qui va retarder la mort. Un descabello définitif, qui fait s’écrier à l’un de ses plus fameux supporters « Hasta en eso tiene arte ! ». Deux oreilles, indiscutables ! Une vuelta d’apothéose. Que Bayonne est grande, quand le toréo est grand ! Monterazo Señor Maestro et... au 2 septembre, avec les Victorinos.
     A côté de cela, Juan Bautista a paru bien terne, bien hésitant, bien triste. Certes, passer derrière « deux monuments » n’était pas mission facile, et les toros n’avaient rien de commodes, l’un marchant beaucoup, l’autre montrant quelques regards de travers. Mais reste l’impression de flottement, de « regard vide », d’un torero qui semble se forcer à aligner les muletazos, sans savoir où les commencer, où les finir. Impression d’errance, à peine estompée par une grosse épée au deuxième. Le meilleur moment de sa journée. Cela s’est beaucoup moins bien passé au cinquième qui s’était donné une vuelta de campana au sortir de la pique. Le public, avec lui très gentil, lui a dédié deux ovations : sincère, la première, plus « gênée », la seconde.
     Javier Castaño a coupé une oreille au magnifique troisième. Il y eut même « pétition pour la deuxième ». Mais là, c’est la présidence qui décide. Et la présidence dit : « Trasteo de quantité, au lieu de qualité . Abondance de passes, certes liées, mais la muleta souvent accrochée, le temple approximatif, l’expression artistique, ou l’expression « tout court », aux abonnés absents. Toreo vaillant, final spectaculaire, un genoux en terre ; estocade « volcandose ». Bien ! mais insuffisant, compte tenu du toro. Donc, une oreille ! » Et, ici, on souscrit totalement . C’était un toro « de révolution ! », et l’on n’a eu qu’un débat style « congrès des Verts ! ». Bon succès, cependant, et une vuelta sans grande expression de joie. On parle ici de « la grande sobriété des gens de Salamanque ». Pas à dire ! Face au sixième, Castaño voulut débuter à genoux, au fil des planches. Mais tout le monde savait que le bicho s‘échapperait, laissant le torero agenouillé, en vaine prière. Puis, les passes se succédèrent, de plus en plus courtes, de plus en plus hachées. Puis le toro dit « Je veux plus ». Alors, le regard se fit de plus en plus hagard, et l’épée plus hésitante. 
     Il y eut ovation de départ, pour s’être coltiné ce gros balourd. Mais déjà, Bayonne s’apprêtait à faire « la fête à Ponce », et là haut, cigare au bec, avec son immense sourire, Antonio Jose Galan est parti d’un tonitruant « Eeeeeeeh , que bueno! ! ! »

 

ESPARTACO, A L'HONNEUR... ET BLESSURE DE JAVIER VAZQUEZ

     Journée très abondante en spectacles, dont les plus importants ont vu Espartaco toréer remarquablement à Huesca. De son côté, Javier Vazquez se fait vilainement prendre dès les premiers capotazos, à Barcelone. Du côté du Puerto, Morante a toréé comme les anges, mais n’a pu couper, tandis qu’un Ortega Cano « intermittent », coupe la seule oreille du jour.
     Bien entendu, la grande actualité se situait en France, à Béziers, où Ferrera a triomphé ; à Dax, où Padilla a confirmé qu’il est loin de la grande forme ; A Bayonne, bien sûr, avec le Maestro Ponce. Malheureusement, ce 12 Août 2001 restera aussi le triste jour où Antonio Jose Galan s’est tué, dans un accident de voiture.

    12 août – Barcelona – 1/3 de plaza : Javier Vazquez se fait prendre, dès les premiers capotazos, par un toro de Castilblanco. Il glisse, essaie de se faire le quite, mais se fait percuter, monte haut et tombe mal. Au bilan : cornada grave de deux trajectoires de 10 et 9 cms, a droite, au dessus du pubis. De plus, commotion cérébrale. C’est El Renco quei prendra les quatre toros, trois de Castilblanco et un d’antonio Perez., tous mauvais. L’alicantino s’en sortira comme il pourra. A cheval, deux Jandilla pour Gonzalez Porras, qui donne vuelta et Francisco Benito qui « entend le silence ».

     12 Août – Huesca – 3ème de feria de la Albahaca – Lleno : Bonne corrida de Javier Perez Tabernero – Espartaco, très aimé ici , avait reçu, le matin, un hommage populaire. Il paya comptant, au cours d’une tarde complète, où il coupe quatre oreilles – Jesulin torée longuement, très templé et un peu fade. Oreille et avis, à chacun – Manolo Caballero coupe l’oreille du troisième et gâche avec l’acier, une bonne faena au sixième. Ovation avec avis.

     12 Août – Malaga – 8ème de Feria – plus d’un tiers de plaza : Corrida qui débuta dans la tristesse, en apprenant la tragique disparition d’Antonio Jose Galan. Minute de silence, paseo sans musique, bien sûr . Un terrible impact – Six d’Osborne de « muy mala leche ! ». Corrida âpre, très difficile – Javier Conde « regarda ailleurs ». Sifflets par deux fois – Miguel Abellan s’accrocha, coupant oreille à l’un, donnant vuelta à l’autre – Rafael de Juli fut très torero tout au long de la tarde. Vuelta à chaque toro.

     12 Août – Gijon – 3ème de la Begoña : Quatre toros du Conde de la Corte et deux Maria Olea ; La corrida n’est pas bien sortie – Davis Luguillano donne vuelta au premier. Silence au quatrième – El Tato ne coupe rien, mais se bat bien. Silence et ovation – A Davila Miura la seule oreille du jour, au sixième.

     12 Août – Puerto Santa Maria – Mano a mano Ortega Cano et Morante de la Puebla : Cano coupe une oreille pour des détails au cinquième (il avait été mal à ses deux premiers. Palmas et pitos), mais c’est le Morante, très décidé, qui toréa magnifiquement, tant que durèrent ses toros. De plus, il flancha à la mort du dernier. Ovation, Pétition et grande ovation. Corrida de Zalduendo, renforcée par un Jandilla, sobrero sorti quatrième

    12 Août – Pontevedra – Trois toros de Martin Arranz( 1, 3, 6èmes) et trois de Jose Miguel Arroyo. Les meilleurs, ou moins mauvais, 1 et 3ème -  Joselito, matador, ne devait pas être content de Joselito, ganadero : Ovation et pitos – Rivera Ordoñez ne devait pas être content du tout, et de personne : Division et Bronca – Eugenio de Mora est le triomphateur, coupant la seule oreille de la journée, au troisième. Applaudi au dernier.

    12 Août : San Sebastian – Illumbe – 1ère de la Semana Grande – Corrida de Rejoneo - Casi lleno : La plaza d’Illumbe est encore plus belle, dorénavant agrémentée de sièges individuels, bleu ciel. O sea, pratique et confortable – Corrida du Capea qui permit une apothéose, sans « Cagancho » de Pablo Hermoso de Mendoza : quatre oreilles. Extraordinaire – Javier Buendia écouta silence et une grande ovation d’adieux – Joao Moura, donna vuelta au quatrième. (Pendant ce temps, en ville, il y avait aussi corrida et cavalcades, mais d’un autre style).

 

DAX : ON NE PUT « VOIR LES » CEBADA...

     Aux dires de notre correspondant et des amis aficionados, la corrida de Cebada Gago a été gâchée par une terna qui n’a pu, ou su, l’affronter. La cible principale est un Padilla maniéré et capricieux, dont chaque mouvement (d’humeur) traduit la totale méforme actuelle. Un méforme que l’on peut comprendre et bien entendu, respecter,  à la condition que le torero respecte l’Aficion, et ne vienne pas « a llevarselo, como sea ». Les trois cornadas reçues par ce diestro, impliquent du temps pour se remettre, tant au physique, qu’au psychologique. Qu’il le prenne, on ne l’appréciera que plus. De son côté, Jesus Millan parut bien vert, avec une certaine tendance à jeter les toros « dehors de sa muleta »... Richard Milian faisait ses adieux. Il fut digne et reçut un mauvais coup, encore un, heureusement sans gravité.

    12 Août – Dax – 2ème de Feria – Casi lleno – Chaleur : Toros de Cebada Gago, fins, variopintos et très correctement armés. La corrida prit quinze piques, et termina avec du caractère. Mauvais lot pour Milian ; Padilla et Millan touchant chacun un toro possible : cinq et sixième – Richard fit de dignes adieux , signant de bons détails comme un quite et un gros quiebro au quatrième. Celui ci lui mit une méchante voltereta, dont le français se releva, continuant la bagarre. Applaudissements, ovation et trois points de suture, « de plus... » - Padilla est hors du coup. Le typhon est devenu un triste zéphir. Ovation et silence. Ira t’il à Béziers ? Ira t’il à Bilbao ? Dans quelles conditions ?– Jesus Millan aurait dû pouvoir donner plus, à l’occasion de sa présentation. Le public lui en voulut un peu de n’avoir pas laissé voir ses toros, les jettant sans cesse hors de la ligne « pa dentro », que prône le toreo de toujours. Silence partout des Dacquois qui l’ont respecté, eux....

     Aujourd’hui...Les toros de doña Dolores, et puis... Ferrera !

 

A BEZIERS, ON NE DIT PLUS « EXPLOSION », ON DIT « FERRERA »...

     Incroyable vitalité d’Antonio Ferrera. De la dynamite, qui explose un peu partout, certes, mais qui lève les publics les plus maussades. Et puis, tout  coup, l’ouragan met le frein et dessine trois capotazos ou deux naturelles, de rêve. Qui est donc le vrai Antonio Ferrera ? Le premier ? Le second ? ou, un peu des deux ? Toujours est il que le frisé torero a mis le feu à la deuxième corrida de Béziers, tandis que Fernandez Meca montrait « qu’il pouvait avec tous », casi ! et que Denis Loré, méchamment accroché par un assassin, s’est confirmé un monumental estoqueador. Et le tout, avec des Cebada Gago, s’il vous plaît !

    12 Août – Béziers – 2ème corrida de Feria – 9000 personnes – Corrida importante de Cebada Gago. Bien présentée, avec, au moral, trois bons, et trois « qui l’étaient moins », en particulier le cinquième, très dangereux, avec beaucoup de genio – Fernandez Meca torée et impose. Muleta main basse, il affronte les plus retords. Pour terminer, un recibir au quatrième. Silence avec avis, et Une oreille – Denis Loré, exemplaire de décision et de sitio. Le cinquième le prit pour lui faire très mal. Loré ne se regarda pas, et, comme au deuxième, mit un gros coup d’épée. Oreille et ovation – Antonio Ferrera mit le feu à toutes les poudrières, coupant deux oreilles de son premier, banderillant le dernier, « en géant », au point qu’il dut donner la vuelta après ce deuxième tiers « de feu ». Hélas, ce fut le toro qui baissa de ton, laissant la grande ovation au torero qui a créé un gros impact, ici.

Ce 13 Août – La troisième : Les Juan Pedro Domecq pour Ortega Cano – Abellan, et Bautista.
 

TANT QUIL RESTE  « SOUFFLE DE VIE... »

    13 Août : Confiant sincèrement à ceux qui sont plus près des Landes, et de la Course Landaise que nous mêmes, nous avons annoncé dimanche le décès de Jean Pierre Rachou. Ceux qui l’ont annoncé, l’ont d’ailleurs, fait avec la même tristesse, le même respect, probablement. Il n’en est rien, et s’il est vrai que le grand torero landais est plongé dans un coma profond... tant qu’il y a souffle de vie...
     A sa famille, à ses proches, au monde de la Course Landaise, et en un mot « aux Landes », nos excuses sincères , et nos espoirs, « comme une petite lumières, au bout du long tunnel.... »

 

ANTONIO JOSE GALAN, « LE LION DE BUJALANCE », N’EST PLUS...

     Une puissante mercédes qui file vers le sud. On est le 12 Août 2001, vers quatre heures de l’après midi. Il fait chaud dehors. A l’intérieur, cinq personnes dont un « presqu’enfant ». Tous toreros... Ils viennent de Bayonne. Le matin, à l’heure de l’apéro, le jeune avait souffert, devant un « coriace » de Santafé Marton, mais cela s’était fini dans un sourire. Derrière la barrera, le père du gamin avait souffert aussi, plus qu’avant, peut-être, quand c’était lui, qui s’envoyait les « coriaces ». L’enfant torero s’appelle David Galan. Son père s’appelle Antonio Jose Galan...s’appelait Antonio Jose Galan.

     Il est près de quatre heures et demi. On est sur l’autoroute N°1, près de Rivera Baja, petite bourgade alavesa, entre Vitoria et Burgos. David sommeille, derrière, à demi couché sur son banderillero. Son père, en chef de bord, est à côté du chauffeur. Soudain, la mercédes 320 fait une embardée, sort de l’autoroute et fait plusieurs soleils. Deux corps sont éjectés. Deux toreros viennent de disparaître. L’un, Antonio Jose Galan, est mort sur le coup. L’autre, Francisco Javier Losada, banderillero appelé « El Pion » décèdera une heure plus tard. Dans les restes de la voiture, on est presque indemne, mais la terrible douleur est toute autre.
     Un enfant pleure son père et son ami. Le monde taurin pleure un torero, et « una gran persona ». Antonio Jose Galan est parti ainsi, à 52 ans, après un dernier sourire à la France, et aux toros.
     Torero brave, à l’ancienne, il était « un batailleur né ». Il n’était pas torero « de fioritures et dentelles », mais, quand la mer était mauvaise, le « Lion de Bujalance » savait monter en tête de mât. Bien sûr, tous se souviennent de Pamplona et des Miuras du 14 Juillet 73. Quatre oreilles et un rabo, sous un orage d’apocalypse ! Une corrida d’enfer, alors que n’était pas fermée la blessure de sa première sortie, en ouverture de cette San Fermin Historique. Avant, il y avait eu Bilbao, en 72. Après, il y eut Sevilla, en 74... Toujours les Miuras, et presque le même orage ! Et après ? Après, ce fut Madrid, et tant de batailles, à côté d’autres légionnaires. Alors, pour se donner du coeur au ventre, on partait à l’assaut des plus terribles cornes, ainsi, l’épée devant, la muleta jetée loin, inutile... Vol plané assuré, mais la plaza debout.
     Torero d’engagement, homme de parole, fou « amoureux de la vie », Antonio Jose Galan s’est envolé, ainsi, sans muleta, dans une ultime cabriole. Mais, cette fois, il n’y avait pas d’épée, non plus... Le « toro negro de la carretera »,  était bien plus noir, bien plus manso que tous les mansos combattus au cours de sa carrière.
    « Se nos fue un torero figura. Se nos fueron dos toreros...Que haya paz en su eterno descanso ».

Photo d’archive «instamatic » -  Présentation à Bayonne – 5 Août 1973  - (P.B) 
 

DAX :  « COQUIN DE SORT ! »

     14 Août : On n’est pas à Marseille, mais, quand on est « du côté de Nîmes », l’accent  a quand même  quelques airs de Vieux Port, chantant  le soleil et la mer bleue...
     Quelques protestations ont accompagné la sortie a hombros de Stéphane Fernandez Meca, hier, à la fin de cette troisième corrida de la Feria de Dax. « Coquiinnn de sort, ! » a dû se dire le torero. Et nous aussi ! Que ce serait il passé si, après le sorteo, on avait choisi de faire sortir le premier ...en second ? (c’est à dire, en quatrième... vous me suivez ?)
     On aurait, peut-être, eu un de ces moments formidables, comme Dax sait si bien les vivre...
     « Un señor toro », que ce « Yegüiso », sorti premier. Magnifique de présentation, formidablement encasté, bravucon et puissant, violent. Un vrai toro de combat, valorisant chaque action des toreros. Trois gosses piques, avec deux batacazos, percutant mais sortant un peu seul, c’est vrai. Puis, une charge rebrincada, très bronca, mais claire, quand le torero l’enganchait bien, ce que Meca fit, à merveille, parfois. Emotion d’un vrai combat , où chaque moment traduit le danger, et l’honneur de porter le costume de lumières... et même de monosabio (Que suerte ! Quelle chance a eu le monosabio, resté « aux planches », quand le toro sortit en terrible arreon après le premier batacazo... Plus la peine de jouer au loto... Il a eu  « la chance de sa vie » ! Enhorabuena !
     Si ce toro sort en quatrième, quand la corrida est bien lancée, quand le public « est chaud », on aurait pu avoir une vuelta al ruedo pour le toro, et un triomphe indiscutable du torero français. Coquin de sorteo ! Au lieu de cela, certains auront trouvé le triomphe un peu court, pour une salida a hombros. Certes, la deuxième faena est allée « a menos »... Certes, Meca a pinché ses recibir... certes, certes ! Mais, tant au plan technique que courage, on peut tirer son chapeau, son beret, et même son canotier... Coquin de sort !  Le torero a été à la hauteur d’un grand toro, même si ce dernier avait bien des travers, même si le torero n’aura jamais la grâce d’un « bailarin andaluz »... Meca, sur l’ensemble de sa prestation, hier, mérite amplement ses deux oreilles, et donc, sa sortie a hombros! 
     Ferrera avait il donc un train a prendre ? Il toréa « à cent à l’heure » le très noble deuxième, (beaucoup plus réduit, mais qui se cachait derrière ses pitones), enclenchant des grappes de passes à vertigineuse vitesse, pour, tout à coup, sculpter un muletazo au « super ralenti », prouvant ainsi, que le toro avait « une autre faena ». Pris d’un malaise, fleurant les prémices d’une appendicite, Ferrera partit vers l’infirmerie, dont il sortit, dans un état second (et même « troisième » !) pour lidier le dernier toro. On peut rester perplexe ! Fallait il qu’il sorte ? Nous a t’il donc fait « un gros coup d’intox ? « Coquin de sort ! » Les examens médicaux  nous diront le reste... Toujours est il que le garçon se dépensa sans compter, avec force gesticulations et éclats de voix (« à vous faire péter la sous ventrière ! et... si  l’on parle d’appendicite... ») plaqua quelques bons muletazos sur le retour à querencia du toro, mais fracassa avec l’estoc, terminant « pathétique » !
     « El Cid est grand, très grand. Est un peu fade, aussi. Dommage, car il donna de grands muletazos, templés, profonds... Mais... manquait quelque chose, un grain de salero, une poignée de duende, une pincée de folie. On lui doit cependant les vrais grands muletazos de la journée, comme deux monumentaux pechos à son premier... Bonne présentation, quel le public suivit « à demi »...
     En tout cas, la corrida de Doña Dolores Aguirre peut s’inscrire au fronton de la temporada 2001. Salio « importante », même si  « inégale », avec quelques points noirs, côté « certaines pattes », côté certaines « asti » un peu « gordas »... Coquin de sort ! Mais il y eut la présence importante du « señor Toro », et la grande bonne foi de hommes qui l’ont combattu.

     13 Août – Dax – 3ème de Feria -  Casi lleno – Minute de silence, en fin de paseo, à la mémoire d’Antonio Jose Galan : Corrida de Doña Dolores Aguirre, inégalement présentée, allant des magnifiques premier et cinquième, au « petit » deuxième, protesté pour boîterie, qui cachait ses lacunes derrière un abondant frontal, et une grande noblesse. La corrida se laissa généreusement piquer, les deux toros de Meca mettant la grande panique dans le ruedo, partant dans tous les sens, comme mansos encastés, provoquant batacazos et fuites plus ou moins éperdues.. Lidias en voltige, puis, le calme revenu, le toréo « en puissance » du français a fait le reste. Toros nobles, en général, qui permirent aux muleteros de se livrer. Cependant, il y eut un poil se soseria chez les deux du Cid... mais on ne saura jamais si ce défaut venait bien des toros...
     Stéphane Fernandez Meca brinda au ciel, et livra un gros combat au terrible premier, toro très violent qui avait mis la panique dans plusieurs oleadas « de cuidado », au cours du premier tiers. « Ojo al tren ! ». Meca s’imposa en répondant à la violence, par la force, le courage et la technique, imposant deux énormes séries de muletazos, main basse, muleta puesta ; enganchant « devant » la charge du méchant balourd au souffle caverneux. Faena de combat, terminée d’un bon coup d’épée. Oreille « a ley » Le quatrième prit vilainement, mais sans mal,  un péon, avant de livrer bataille à la cavalerie. A son habitude, le Chano s’illustra aux banderilles. Faena  inégale de Meca, due essentiellement aux changements de rythme du toro, tournant à tardo. Il y eut deux énormes séries de derechazos main basse, très « tirés », très puissants. Puis, la faena partit « a menos » et le torero dut mettre le métier pour la remonter un peu. Gros mérite d’un Fernandez Meca, qui  peut, actuellement, avec tous les toros. Il savait le toro « tardo », et savait qu’il « allait prendre »... Cependant, le torero cita au recibir et le toro entra trois fois, en six tentatives, lui donnant deux méchants coups, mais tombant d’une bonne demie. Oreille  que certains protestèrent... C’est leur droit.
     Antonio Ferrera avait, le proche avenir nous le dira, des excuses au plan médical. Ses efforts au deuxième ne furent que moyennement récompensés, le public applaudissant mollement après une faena « trés...pidente », parsemée de muletazos soudain ralentis,(ce qui prouve que l’on pouvait prendre ce toro, très noble, d’une autre façon). Est ce pour cette raison que le public ne marcha pas ? Ou est à cause de la précipitation à l’épée ? Toujours est il que... Il revint de l’infirmerie pour prendre le sixième, un toraco qui mit le picador en charpie, le menaçant vilainement.  Deux grosse piques, et le toro « como si nada ! ». Ferrera « tomba la chaquetilla » et partit pour trois paires de banderilles rapides (il ne fut pas, aujourd’hui, « géant », avec les palos – Il est vrai que « si le diagnostic se confirme », on a du mal à comprendre comment il pouvait supporter de telles chevauchées). Faena en acoups, le torero mettant à profit le retour naturel du bicho vers « en bas », pour lui donner des muletazos au ralenti, étrangement sculptés, d’une surprenante grâce. Hélas, il fallut vite déchanter, la faena tournant court et le torero, épuisé, piquant plusieurs fois, vilainement, avant de descabeller. Ouf !
     Le Cid, pour sa part, eut de magnifiques moments, tant dans sa cape ample, templée, que dans sa muleta, classique, parfois moelleuse, en particulier dans les pechos et les adornos. Cependant, il manque de génie, dans le toreo fondamental, et les passes se succèdent, très propres, mais sans provoquer l’émotion. Face à deux toros nobles, le Cid fut irréprochable, mais ne put soulever aucun enthousiasme. Cependant, on pourra dire que si une « figura », avait donné les deux faenas dessinées hier par le Sévillan, trop peu connu ici, il y avait « oreille chaque fois ». Hélas, le Cid est à la fois « trop grand » et ... « trop petit » ! Bonne estocade, un poil de côté, au troisième, donnant vuelta al ruedo. Cela se passa moins bien au cinquième. Silence. Cependant, on applaudit chaleureusement , à la sortie, tandis que l’orage pointait, et que Fernadez Meca était hissé a hombros.

 

BEZIERS : OREILLES « DIFFERENTES » POUR CANO ET BAUTISTA...

     La troisième corrida a vu deux trophées tomber du palco... Une oreille pour Ortega Cano, à la fois « théâtral démago » et « torero de toujours » ; et une autre pour Juan Bautista, malgré une lente, très lente agonie de son toro, et deux avis à la clef. La corrida fut présidée par le souvenir respectueux à la mémoire d’Antonio Jose Galan tragiquement disparu la veille.

     13 Août – Béziers – 3 ème de Feria  - Ciel bleu et vent : Toros de Juan Pedro Domecq, irréguliers de présence, nobles en général, faibles les premier et sixième – Ortega Cano prit une bronca au premier qu’il regarda « de loin », et  estoqua, « d’encore plus loin ». Cependant, l’Ancien « toujours vert » (on n’a pas dit « vieux beau ») se livra au quatrième, sur de grands moments un peu fugitifs, tant avec cape que muleta, bien aidé en cela par un bon toro, du nom de « Patizambo ». Oreille, qui efface tout – Miguel Abellan se montra volontaire en diable, citant de loin, essayant le recibir. Il fit le spectacle, mais ne put rien obtenir, sinon un avis et l’ovation respectueuse. Larga à genoux au cinquième, qui se mit rapidement sur la réserve. Ovation par deux fois – Juan Bautista, plus serein, se montra élégant torero face au troisième. Hélas, son estocade recibiendo ne fit ses effets qu’après deux sonneries... Résultat « à l’envers » : Une seule oreille et deux avis ! Il fut ovationné à la sortie, après s’être séparé « en bons termes » du fade sixième.

     Ce 14 Août , on ne sait, pour le moment qui remplacera le Juli. Les toros sont de Santiago Domecq, et les collègues ont pour nom : Jesulin de Ubrique et Sebastian Castella, qui ne peut laisser échapper « sa » feria.
 

EL JULI GRAVEMENT BLESSE A MALAGA...

     14 Août : Le Juli, depuis quelques temps, semblait « forcer les machines »... Quelques détails comme ces engueulades publiques à la cuadrilla, traduisait le manque de cette sérénité qui était encore sienne, il y a peu. El Juli triomphait, mais en puisant peut-être dans ses réserves. C’est souvent dans ces moments là qu’arrive l’accident. Hier, à Malaga, alors qu’il débutait sa faena au sixième, les deux genoux en terre, Julian Lopez, « El Juli » s’est vilainement fait prendre, recevant au mollet gauche, une cornada qui saigna d’abondance. La caste du garçon le fit rester en piste jusqu’à la mort du bicho. L’oreille tomba, une fois de plus, mas le Juli en a, au moins, pour dix jours.

     13 Août – Malaga –9ème de feria – lleno : Toros de Salvador Domecq, bien inégaux.
     La corrida est marquée par la cogida du Juli, au début de sa faena au dernier. Cornada et jet de sang. Mais le torero « reste là » et coupe une oreille, après celle, également, du troisième. La cornada est située à dans le mollet gauche, comptant deux trajectoires de 9 et 10 cms, vers le haut, et vers l’avant. Pronostic « grave ». Normalement, 15 jours ! Mais, avec ce diable d’homme !
     Grosse faena du Finito, au cinquième. Formidable moment, sur la main gauche. Deux oreilles et Salida « a hombros » - Joselito n’a eu que quelques bons détails, mais... (Ovation et palmas)

     13 Août – San Sebastian – 2ème de Feria – Plus de ¾ de plaza : Toros de Torrestrella, bien présentés mais sans grand fond. Le quatrième était noble, mais aplomado. Le cinquième, brave, transmettait fort – Enrique Ponce fit ce qu’il devait, devant « deux blocs ». Avis chaque fois, accompagnés d’applaudissements. Mala suerte ! – Rivera Ordoñez ne put se hisser à la hauteur du cinquième. Silence et palmas, après un avis – Le Califa, quant à lui, mit la pression et donna vuelta à chaque fin de combat.
     A noter que la corrida est télévisée, ce jour 14 Août, en direct sur la « Un », espagnole : Ortega Cano –Victor Puerto et Morante, avec des toros de la Famille Fraile.

 

DAX : ENRIQUE PONCE, « L’ARTISTE DES PEINTRES »...

     15 août : En se rendant aux arènes, sur les coups de cinq heures, on croit toujours au Père Noël, cher à Jean Cau. Justement, son ami Jean Ducasse est là pour nous le rappeler. A l’entrée du parc, au milieu de la foule disparate et des flonflons de la Fête, sa caseta a bien  résisté au bruit et à la poussière...

     « Je suis content, dit il, l’exposition sur « le Campo » marche bien, mais alors, qu’est ce que je vends comme Ponce... Tout le monde veut du Ponce ! »
    
« Ca »... c’était hier, avant le paseo de la quatrième corrida de la feria Dacquoise.Qu’en aura t’il été, après la  corrida, après une des plus belles faenas, plus harmonieuses, plus artistiques, qu’ait ici dessinée Enrique Ponce ? Qu’en sera t’il ce soir, après la deuxième production du Valenciano, devant les toros de Samuel ?
    
Jean Ducasse n’a plus qu’à « rembobiner sa mémoire »,  réviser ses images et s’installer à nouveau devant son chevalet. Après ce que l’on a vu , hier, il va encore vendre du « Enrique Ponce »...tout le monde va lui demander « du Enrique Ponce ». Et c’est très bien ainsi, puisque l’artiste peintre sait si bien traduire sur la toile le toreo du Maestro de Chiva.
    
C’est que... « après ce que l’on a vu hier », il va falloir ajouter un qualificatif à Enrique Ponce... « Torero Artista ! ». Et ça, c’est nouveau... En parlant de lui, on disait toujours « grand professionnel », histoire « de se faire le quite ! ». On disait souvent « remarquable technicien », l’air un peu pincé. On disait aussi « trop facile »... Un peu court, comme appréciation !
    
Que doit on dire après la grande symphonie d’hier ? Simplement ceci : Que si Enrique Ponce « touche » ce toro, à Séville, en pleine feria, et qu’il lui donne exactement la même faena, tout le monde sort de la Maestranza « en toréant » et la presse ne parlera plus que d’Enrique Ponce, Numero Uno « total », grand torero, immense artiste que le Duende est venu visiter. On met, respectueusement, de côté, la photo du desplante de Curro, et à sa place, seul sur l’albero doré, la muleta pliée sous le bras, à huit mètres du toro, Enrique Ponce, en une pose torerisima, immortalisée par les plus grnads photographes taurins de la planète... Pas besoin de photoshop ! pas besoin de retouche ! La photo est parfaite, parce que l’image est grandiose. Une vraie peinture de Ducasse !
    
Enrique Ponce a donc écrit une nouvelle page de son Toreo sur l’albero Dacquois... Pourtant, on était bien mal parti. La corrida de Zalduendo sortait « pequeñote », se cachant derrières des armures très correctes. Faibles et soso les deux premiers... Oooaaaahh ! Tout le monde baillait de concert. La Feria faisait la sieste. On leva un oeil quand sortit le troisième, mieux fait, precioso... Bautista réveilla enfin le monde, à la cape. Faena honnête mais sans génie, close d’une affreuse transperçante accidentelle qui, jamais, ne doit donner lieu à l’attribution d’une oreille.. jamais ! Faites lui donner vingt vueltas, tout le monde debout ! d’accord... Une oreille, jamais ! Question de principe. Question  d’un « minimum de sérieux », même si la faena... même si ce fut un accident... même si, après, l’estocade fut bien portée.
    
Et puis sortit « Legado », un castaño, petit, bien fait, armé haut. Un toro d’une remarquable fijeza, au troisième tiers, parce que lidié « au cordeau » par le Maestro et sa cuadrilla. Enrique Ponce partit brinder à la plaza, et déjà, l’attitude du torero était celle de l’inspiration...
    
« Fue un faenon ! », le torero se permettant, au côté du fondamental, des pages d’improvisation esthétique, des chapitres de profondeur artistique, qui firent d’une grande faena, un moment inoubliable... L’espace d’un instant, dans un silence de cathédrale, toro et torero se figèrent en une image qui, d’un seul coup, traduisait la grandeur du Toreo... Tous les appareils photos crépitèrent d’un seul clic... Ponce, muleta pliée au bras gauche, citait le toro pour un nouvelle « ronde naturelle ». Passes de soie, douceur infinie, pechos soupirés... Puis le « tres en uno », puis les changements de main, puis, puis....
    
« Fue un faenon ! » L’estocade, portée à fond, mais un poil atravesadilla, mit du temps à faire effet... Que se serait il passé, si le toro avait basculé, au sortir  de l’embroque ? « Apaga y vamonos ! », on parlerait de rabo, et du « énième » faenon de Ponce, cette année...
    
Après cela, personne ne pouvait plus «passer aucune rampe ». Finito, qui d’ailleurs, salua le chef d’oeuvre, et Jalabert, repartit vers son « soupir torero ». Rien à faire : « Là où était passé Ponce, le toreo ne repoussait plus »... du moins, hier, 14 Août 2001,  à Dax

     14 août  - Dax – 4ème de Feria – Llenazo – Temps lourd qui va s’améliorant : Six toros de Zalduendo, de format réduit, mais bien roulés, pour trois d’entre eux, tapandose, « se cachant », derrière des cornes astifinas et résistantes. Au sortir des deux premiers, on craignait le scandale... Cela s’améliora avec les deux suivants, les meilleurs du jour. Puis, le moment magique passé, on laissa sortir les deux derniers... le sixième percutera par deux fois le burladero, se cassant logiquement un bout de corne. Aux piques, il y eut de tout, surtout peu de force. Cependant, il y eut un batacazo limpio de Bonnier, par le troisième. A la muleta, beaucoup de soseria chez le lot de Finito. Deux toros « en or » : Troisième et le fabuleux quatrième « Legado », que Ponce immortalisa dans sa grandeur.
    
Enrique Ponce écouta le silence, après avoir règlé, en toréant à mi hauteur, sans le brusquer, le triste premier moustique, qui s’était assommé sur une double vuelta de campana. Toro faible, sosisimo... Rien à faire. Capeo réduit au quatrième, bonne mise en suerte, lidia bien soignée. Le toro est bon, fixe sur les capes, sur les banderilleros. Il accourt au moindre cite, « con alegria ». La faena sera longue, rythmée, parfaitement construite en un crescendo d’émotion artistique, le torero s’envolant « vers d’autres cieux ». Dieu qu’il paraît facile de toréer... Faenon « total » et public en joie. Estocade qui met du temps à faire effet. Un avis résonne, tandis que tombe le brave. Deux oreilles "totales", indiscutables. Un maestro heureux, digne dans son triomphe, et un public, encore une fois, enchanté.
    
Finito de Cordoba toucha les moins bons, d’accord. Mélange de mansedumbre et de soseria, les deux toros allaient et venaient, sans rythme, sans sel ni poivre. Finito les poussa, les tira, voulut allonger leurs charges, au point d’en être disgracieux, forçant la figure, sans une once de relâché. Mais, malgré cette volonté, le Finito ne se mit pas en, colère, « no se enfado ! no se embragueto ! », et ses deux faenas furent oubliées, à peine terminées. Silence et courte ovation . On fut loin du Finito de l’an passé, avec les toros de « la ganaderia Marquis de Domecq »
    
Juan Bautista débuta fort bien face au joli troisième, avec le capote : Lances con garbo, chicuelinas et rebolera. Y olé ! Joli quite par navarras et serpentina, après un gros batacazo, sans mal, heureusement, à Monnier. Faena très propre, dessinant les séries sur deux mains, avec calme et allure, mais sans hausser le ton, à part sur quatre muletazos « despatarrados » que le public fêta, immédiatement. Final en manoletinas et desplantes polis. Bautista entre à matar et laisse, accidentellement, une affreuse lame contraire, qui « ressort » de quarante centimètres... Reprenant l’épée, le Français portera une bonne entière, à peine desprendida et coupera une oreille qui nous semble contestable, sans qu’ici ne soient dénigrées, ni la faena, ni l’accidentelle atravesada, ni la totale honnêteté du torero. Eurent mieux valu deux grosses vueltas, totalement fêtées – Le sixième sortit fort, et percuta un premier burladero. Bautista voulut le prendre par véroniques à genoux, mais pour cela il fallait serrer le toro aux barrières. Sur le cite des peones, le toro partit une nouvelle fois cartonner dans l’abri et s’y fit mal, probablement. Jalabert va ouvrir une larga à genoux, puis se rendre compte que le toro allait peu servir. Malgré un châtiment réduit, le toro n’offrit que peu de résistance, affchant pourtant une charge longue, au début, que le torero exploita, citant de loin. Puis, le souffle, comme la charge, se raccourcirent et la faena traîna un peu en longueur, Bautista exprimant, pieds joints, les dernières demi arrancadas. Estocade un peu ladeada, mais en faisant bien la suerte... Applaudissements, tandis que tout le monde cherchait des yeux « Enrique... », que l’on allait sortir à hombros, et que Jean Ducasse filait préparer ses couleurs...

 

BEZIERS : FERRERA, « EPOUSTOUFLANT DE SANTE » !

     Bon ! Les Dacquois sont rassurés... C’est qu’ils se faisaient du souci, après l’angoissante prestation d’Antonio Ferrera, lundi, en bords d’Adour. On parlait de « gros coup de fatigue », on craignait même un début d’appendicite. Il est vrai que le torero semblait « à la limite »... 
On fit donc des examens, et tous les spécialistes se penchèrent sur le malade... Cela fait penser à quelque pièce de Molière... vous trouvez pas ? Total : l’apoderado annule la corrida du lendemain, à Baeza. Normal, on ne peut pas toréer ainsi, malade. Mais ne voilà t’il pas qu’à mi journée d’hier, tout allait mieux et que, comble de coïncidence, on appelait Ferrera à Béziers, (où il avait triomphé deux jours avant), pour remplacer le Juli... Le torero fila donc se couler dans un costume bleu et or et, coupa tois oreilles à Béziers, « époustouflant de santé... », « occupant la scène à 200 à l’heure... », disent les chroniques. L’histoire ne dit pas si les aficionados de Baeza ont eu le temps de « monter » à « Baeziers ! »...
Pas à dire, ces toreros sont vraiment faits d’un autre bois...

     14 Août – Béziers : 4ème de Feria – Llenazo : Toros de Santiago Domecq, de format moyen, trois étant armée courts. Corrida noblona, sans grande force, mais faisant son devoir – Jesulin de Ubrique fit le plus torero de la tarde lors de sa faena au quatrième. Trasteo limpide, calme, templadisimo, que seul le président ne sembla pas percevoir, qui lui refusa une oreille – Antonio Ferrera mit d’entrée, le feu aux poudres, recevant le deuxième par deux largas à genoux. Ne lachant pas le public, le torero va aligner banderilles de feu et faena de rêve, coupant une oreille, le président refusant la deuxième. Autre apothéose, au cinquième, Ferrera coupant deux oreilles après des banderilles d’apothéose (dont une paire al violin !) et une faena très dense, certains muletazos, totalement relâchés faisant hurler tour le monde... Enorme triomphe de Ferrera dans le Sud Est. (Reste donc à conquérir le Sud-Ouest) – Le public semble par contre avoir été surpris et déçu par Sebastien Castella, qui a touché les moins bon, mais qui semble avoir perdu la flamme de toreria qui l’animait, lors des dernières sorties. Ovation et Silence. 

 

ESPAGNE : BEAUCOUP DE COURSES ET UNE CORNADA....

     La journée du 14 Août, aura été marquée par une grosse cornada, en plaza de Cenicientos. Le banderillero « Jarochito », frère du novillero Jarocho, reçoit un coup de corne au ventre, par un novillo de la Quinta. A suivre.
Coté corridas, la troisième de San Sebastian a été un four, les Valdefresno sortant trop lourds et sans grande race. Ortega Cano fit scandale ; Victor Puerto se fit mal à une main et le Morante n’eut guère d’options. La corrida était télévisée.
     Manolo Caballero coupe deux oreilles au cinquième d’Algarra, en plaza de Gijon, où, malgré ses efforts, Espartaco ne put faire d’adieux triomphants, dans la ville natale de son épouse.
A Malaga, Juan Jose Padilla coupe une petite oreille lors d’une corrida mixte oùu il fit paseo aux côtés du Tato et Pablo Hermoso de Mendoza. La corrida de Martin Lorca est sortie faible, mais très armée.
A Calatayud, il est sorti une horreur de corrida de Montalvo, renforcée d’un toro d’Arjona. Mal présentés, mal armés. Le cinquième portait plusieurs cornadas. Manolo Sanchez et Javier Castaño coupèrent une oreille chaque fois, et Cordobes, les deux du cinquième. « Bon pour le hit parade ! », mais, vraiment.... Vive la France !

 

BAYONNE :  « ETRE OU NE PAS ETRE... TOLERANT » ...

     16 Août : Comme il est curieux de constater, encore une fois, les réactions d’une foule... d’un public, au demeurant constitués de milliers d’individus honnêtes et tout à fait fréquentables... en fait, « de bons citoyens », probablement, au discours pleins de générosité et de ...tolérance... Mot à la mode.

     Mettez les ensemble dans une plaza, et leurs passions exacerbées les pousseront aux plus grands excès, ce qui, bien entendu, faussera le spectacle et mettra des hommes en danger dans le ruedo.
     A partir de là, « on ne peut plus suivre »... et, au vu de ce qui s’est passé hier en plaza de Bayonne, on ne peut que se dire «  Vous, public, vous vous êtes mal conduit ! » (quelle que soit l’attitude du torero) et... « on a tous, encore,  du boulot au plan éducation taurine... »
    Premièrement, « y en a marre ! ... de ce petit jeu au sujet des concessions d’oreille... 
    Une fois pour toutes, « le premier trophée appartient au public.. ». S’il juge que le torero mérite cette première oreille, le public la demande en agitant un mouchoir, blanc, si possible... et propre, ce qui, normalement, coulerait de source, chez des gens bien éduqués. Point de rugissements, d’invectives ou d’insultes... Au palco, hier, le président et ses assesseurs étaient tout prêts à accorder une oreille à Caballero, en fin de sa première faena... (qu’elle soit méritée ou non, c’est une autre histoire !). Mais si la pétition est majoritaire, il y a oreille et ... on a, peut-être « une autre course ». Hier, le palco a suivi le règlement « à la lettre », et constaté qu’au plan « mouchoirs », la pétition étaient loin d’être majoritaire, malgré les « hauts cris », voire insultes, de certains qui, dans le civil et pendant toute la semaine, semblent des être pondérés et charmants...  Donc, s’il n’y a pas eu d’oreille, hier, c’est exclusivement la faute du public, et de personne d’autre.
     D’autre part... Hier, à Bayonne, il y avait dans le ruedo « des toracos », impressionnants de trapio et de pitones. On ne pouvait prendre cette corrida « à la légère »...  Pour le moins, on se devait d’observer, d’attendre les évènements et, après, en conscience, on pouvait réagir, selon son sentiment sur l’engagement, ou le non engagement, des hommes face à ces toros...
    En aucun cas, l’on ne peut « prendre en grippe » un torero comme on l’a fait hier, d’entrée, avec Eugenio de Mora... Son premier a été trop longuement et trop mal piqué (comme les 80% des toros actuels)... A partir de là, on a tout refusé en bloc, de la part du toledano, qui, il faudrait peut-être quand même en convenir, a touché les plus compliqués.. « Si o no ? »
     Aucun torero ne se présente pour la première fois dans une plaza, avec l’intention de ne rien faire... Donc, laissons lui « crédit ouvert », voyons ce qu’il fait, et à la fin, sanctionnons par de bravos... ou une vraie bronca.. mais « en connaissance de cause »
     Par contre, ne lui laisser aucune chance de se dépêtrer de la charge tordue du sixième, et d’entrée, hurler « au fainéant, à l’escroc, au trouillard... », le tout accompagné de lancement de coussins, pendant la faena, et « à tir réel » (un coussin atteignant le torero tandis qu’il s’apprêtait à lever l’épée... » cela est tout à fait inacceptable, voire « dégueulasse ! »... Las cosas como son !  
     Pas étonnant, du coup, de voir se monter, en Vendée, un cirque romain où, « pour quelques euros », on peut voir quelque Blandine se faire, trois fois par jour, bouffer par des lions édentés, tandis que le public, « pouce en bas », exige la mort du gladiateur vaincu ... Que verguenza !
      Dommage, donc, et  « encore beaucoup de pain sur la planche ». De fait, il vaut mieux, pour certains, continuer à parler « Tolérance », avec beaucoup de verve et de talent... « fuera de la plaza » et les laisser siroter leur culture et citoyenneté devant quelque nouveau « Loft Story ! »...
     Encore une fois... entendons nous bien ! Ici, personne ne détient « La Vérité »... ici, pas de science infuse, mais un sentiment, étayé par quelque connaissance et le respect des hommes qui se jouent la vie dans le ruedo. Hier, à Bayonne, on a presque rejoué le triste épisode de 1976, avec Sebastian Cortes, et cela n’est vraiment pas plaisant. Punto !

     15 Août – Bayonne  6 à 7 000 personnes - Beau temps, lourd :  Les toros de Javier Perez Tabernero sont sortis , remarquablement présentés, charpentés et armés « haut et fin ». De cape différente, ces toracos, provenance Atanasio, ont eu le comportement de vrai toro de combat : Sortant « enterandose », au pas « voyant où on met les pattes », puis fusant fort sur les capes, en y mettant force et férocité. Aux piques, bravoure mitigée, forces relativement limitée (au regard « volume et poids »), le tout difficilement gérable à cause, une fois de plus, d’une écurie déplorable à Bayonne, les malheureux bourrins n’ayant ni force, ni « formation », ce qui a pour résultat que les piqueros bataillent en vain et se retrouvent à pique « à la godille », au prix de quelque batacazo hasardeux. Toros de respect, avec un lot magnifique, celui de Caballero : premier, noble, à qui il manqua « un peu de moteur » et le quatrième, impressionnant de trapio, la tête « à deux mètres de haut », mais noble et fort... Un grand, un magnifique toro. Victor Puerto eut un bon, et un tordu, le cinquième, qui regardait « en torticolo », et se mit gazapon et mansote, au moment où le vent ne permettait plus d’aller vers le centre. Lot difficile pour de Mora, à qui on ne laissa aucune chance : troisième gazapon, violent, miron, qui ne laisse pas le torero se replacer et toréer comme on l’entend aujourd’hui, « templado, ligado... ». Le sixième était « un sacré client », qui se défendait et n’avait aucune intention de charger droit. Certes, pas un toro assassin, mais un « sacré lascar » qui demandait une lidia « en confiance et autorité », de la part du torero... Mais pour cela, faut il encore lui laisser quelque chance de s’exprimer...
     Triomphe de Manolo Caballero, qui sort « a hombros » de Bayonne, avec deux oreilles (presque trois), coupées au meilleur lot. Est ce un triomphe « pour l’Histoire » ?  Non. Manolo Caballero a été bien, parfois très bien, devant deux grands toros. Calme, élégant, l’Albaceteño a déroulé un toreo propre mais sans génie, plein de fermeté, connectant vite avec le gradin. Faena « limpia » mais un peu tiède, à cause de la transmission limitée du premier, abattu d’une entière, à l’habitude « trasera y tendida ». Bonne faena, rendue importante par le trapio du quatrième, « Pitinesco » - 645 Kgs - répétant avec force et noblesse dans la muleta pleine d’autorité de Manuel Caballero, qui signa ici , une de ses meilleures productions. Bien préparée, et avec courage, devant une tête impressionnante et haut levée... une grande estocade qui tue vite. Deux oreilles fort logiques, et une vuelta des plus sympathiques, avec de jolis gestes pour des enfants, aficionados de demain, et un joyeux  abrazo au Padre Codom, aumônier de la plaza, et ami de toujours... « Bien por Manueee ! »
     Victor Puerto fut « le Victor Puerto 2001 », qui semble s’éloigner du maestro lucide, courageux, intègre, qu’il fut l’an passé, au moment « de la reconquête ». Là, il semble « fonctionner », alliant de bons moments, à quelques pacotilles et légèretés qui laissent une impression de demi teinte, d’inachevé, d’incomplet. Son premier est bon, mais faiblard, ne permettant pas « qu’on baisse la main ». Puerto  s’en ira donc sur du toreo à mi hauteur, léger, rapide, mais « bien enveloppé » : passe changée dans le dos, adornos et remates variés... On essaie de bien vendre la marchandise. Cela n’a pas tout à fait marché, puisque le public se cantonna à une ovation, après une bonne demi estocade. On l’aura préféré, curieusement, au cinquième, qui sortit, ne regardant que d’un oeil, et tapant « de l’autre corne », la tête en crabe. Toro qui garda ce défaut et vira au gazapon et mansote, en début de faena. Le vent se mit alors de la partie, et Puerto n’eut d’autre possibilité que l’aller aux planches, où il imposa trois gros muletazos, avant de se faire menacer au quatrième. Effort que le public ne voulut pas voir, et où , pourtant, le torero se l’était « vraiment » jouée. Après, cela tourna à l’impossible et l’épée se fit hésitante... Pinchazo feo et media tombée, conclue au descabello. Déception et courte bronca.
     Eugenio de Mora se présentait à Bayonne. Il en sait l’importance, ainsi que celle de ceux qui la gèrent...(lire : Les Chopera). Pour ces deux raisons, il ne va donc pas sortir « à se saborder », décidé à ne rien faire...  Malheureusement, il va tomber sur le mauvais sorteo, touchant les deux garbanzos, que le public ne voulut pas voir. Le troisième, de magnifique présence fut très mal piqué : gros, lourd, long puyazo charcuté, que le public ne pardonna jamais au maestro. Auraient mieux valu trois puyazos, voire quatre, si nécessaire... Exact. Le toro va tourner au gazapon , collant au torero, jouant du chef dans les demi passes, ne lui laissant ni le temps, ni l’espace, de se replacer. De Mora étendra ses grands bras, et, techniquement dépassé (comme l’auraient été bien d’autres), laissa tomber, tuant mal d’un vilain pinchazo et d’une entière habile...é coutant une courte bronca. Le sixième tourna au manso qui se défend en attaquant, calculant sa demi charge, incurvant sa trajectoire, juste pour mettre le torero en danger, sans que le public s’en aperçoive trop. En un mot « un cabron ! ». Dès les premières hésitations, logiques, le « respectable » se mit en colère, « ne respectant » plus rien. Les cris et insultes fusèrent, et les premiers coussins tombèrent, l’un d’entre eux frappant le torero dans le dos, alors qu’il allait cadrer le toro. « Bien, « anonyme lâche, mas manso que el mismo morlaco !». Bien entendu, cela vira à la déroute et l’épée à bout de bras  n’arrangea rien... Bronca majuscule.
     C’est ainsi...Il faut bien, de temps en temps, « défouler sa tolérance... »

 

DAX... « LA BOTTE DE SALAMANCA »...

     16 Août : Incident curieux, lors de la dernière corrida de la feria de Dax. Tout le monde à entendu parler de « la botte de Nevers ». Le chevalier Lagardère, par une technique de lui seul connue, « toréait » son adversaire, et l’estoquait d’une pointe en plein front, du plus bel effet.  Hier, en plaza de Dax, un malencontreux accident aura donc enseigné cette page d’Histoire de France au malheureux  Javier Castaño qui, décidément, cette année, en voit de toutes les couleurs...surtout du noir !
     On en était au sixième et la lidia était pour le moins, hésitante. Les banderilleros étaient à l’œuvre, ou plutôt, à l’ouvrage... Cela se passait plutôt mal. Dans sa panique, Jose Maria Martin, peon de Castaño, tenta de courir se réfugier au burladero, où son maestro avait du mal à rentrer, surpris par l’arreon du toro. Le banderiller opta donc pour sauter par dessus l’abri, et le triste hasard voulu qu’une banderille qu’il avait gardée en main allât se ficher au visage de son maestro, le blessant spectaculairement au niveau de la tempe gauche (section de l’artère temporale et deux points de suture) . On imagine sans peine le drame si le harpon, pour quelques millimètres avait choisi un autre chemin... Une horreur ! Castaño, le front enturbanné, revint au ruedo, pour constater qu’Enrique Ponce avait réglé les affaires, et repartir vers d’autres lendemains qui, on l’espère, chanteront un peu mieux. Parce que pour le moment...
     C’est donc ainsi qu’est née, le 15 Août 2001, en plaza de Dax, « La Botte de Salamanca »...

     15 Août – Dax – 5ème et dernière de Feria – Llenazo – Beau temps : Jolie corrida de Samuel Flores, quatre titulaires, renforcés de deux estampillés Agustina Lopez Flore ( sortis 1 et 5ème) . L’ensemble porte beau, et on se la promet belle (Souvenirs, souvenirs !). Malheureusement, il fallut déchanter, l’ensemble sortant sans envie, sans race, livrant de fades charges que les toreros auront de la peine à valoriser. Tristesse et soseria... Una pena ! – Enrique Ponce est là, heureusement, qui, sans pouvoir briller au plus haut, sans pouvoir couper de trophées, va encore démontrer pourquoi il est l’incontestable N°1 actuel. Il se montra magnifique de technique et de toreria, face au premier de la soirée, qui avait longuement  tutoyé le cheval. Toro mal embouché, que le maestro de Chiva transforma en un « moitié bon », grâce au temple qui gomme tous les défauts. Superbe Ponce qui aurait là, mérité plus qu’une grande ovation, saluée au tiers. Rien à faire, par contre, avec le quatrième. Ponce lidia sereinement le sixième, le mit en place et, l’estoqua, sans vouloir briller à la place du blessé. Grande ovation – silence et grande ovation finale, pour un Ponce « plus dacquois » que jamais. Faux ! Plus universel que jamais ! – Pour le reste, Javier Castaño coupa une petit oreille, liant quelques « mailles à l’envers et à l’endroit » face au troisième – Quant à Miguel Abellan, il parut curieusement absent, aussi éteint que les Samuel. Etonnant de la part d’un torero qui, actuellement se donne à fond, partout où il fait paseo, prenant aussi, beaucoup de coups. Silence par deux fois.

 

BEZIERS: MECA ET LORE DISENT « OLE »... PADILLA DIT « OUF »

     16 Août : La Feria de Béziers 2001 s’est terminée en surprise... et en bonne surprise. Sauf pour Richard Milian qui, n’étant pas remis de sa terrible raclée de Dax, a dû déclarer forfait, au dernier moment. On sait qu’il s’agissait pour ce 15 Août, d’un mano a mano Milian – Padilla, devant des Miura ! Vaya !
     Pour remplacer Milian, l’empresa fit appel à.... « Mais, non ! pas Antonio Ferrera ! Vous voyez comment vous êtes... » Non, l’Empresa a « ouvert » le cartel, y incluant Stéphane Fernandez Meca et Denis Loré. Plus de mano a mano, et, dans l’état où il est, un Padilla qui a dû soupirer un gros « ouf », intérieur. Cette trouvaille a parfaitement fonctionné, les deux français triomphant, en particulier Denis Loré, lidiador et gros estoqueador .

     15 Août – Béziers – Dernière de Feria – Plaza llena – Temps couvert : Impressionnante Miurada. Trapio et muy mala leche ! Grands, compliqués, spectaculaires au cheval : Le deuxième reste près de cinq minutes « à fond le peto », bien lidié par Fritero qui gagnera là une vuelta, invité par son patron – Fernandez Meca a été ... en Fernandez Meca : volontaire, technique, « bouffeur de toro toro ». Oreille et Vuelta – Denis loré a surpris plus d’un, par son autorité, sa décision, sa technique et son formidable talent de tueur. A lui « l’estocade de la Feria ». Oreille et ovation – Padilla, amaigri, a été digne, mais... Silence et ovation – Corrida dure ; beaucoup de tension... Que se serait il passer s’il y avait eu, vraiment, « mano a mano Milian - Padilla » ?

      En matinée, la novillada d’Occitania a donné des possibilités dont les jeunes ont profité. Deux oreilles pour Julien Miletto et une pour Julien Lescarret. El Pino fut ovationné.

 

GRANDE CORRIDA, A MADRID... GROS PUNDONOR, A MALAGA !

     On sait que le 15 Août est, traditionnellement le jour où l’on torée le plus, en Espagne. Celui qui ne torée pas et « reste assis », chez lui, un 15 Août... mal asunto ! Donc, une kyrielle de spectacles, hier, et bien entendu, autant de drames humains, d’émotions, de peines et de joies.
     « On voudrait qu’on ne le pourrait pas ! ». Vous décrire tous les spectacles, donner tous les résultats serait fastidieux à faire... et à lire. On se cantonnera donc à quelques flashes qui compteront les gros points forts de la journée :

     Madrid - Bonne corrida de Juan Manuel Criado, à Las Ventas. Hélas, bien peu de monde. Les toreros ont été « bien », coupant chacun une oreille. Avaient pour nom : Manolo Sanchez – Jose Luis Moreno et Alfonso Romero, ce dernier faisant grosse impression.

     A Séville, La corrida de Gerardo Ortega  a montré une mobilité bien âpre pour Armillita qui a limité la casse – Fernando Cepeda a été énorme au capote et donné quelques bonnes naturelles. Vuelta - Le triomphateur, arrivant droit de Dax, fut El Cid, qui coupa une grande oreille au sixième .

     A Malaga, l’émotion et l’exploit du jour. Ricardo Ortiz se fait prendre, à la troisième paire de banderilles. La blessure, en scalp, à la cuisse, saigne beaucoup. Un bout de chair pend, hors du costume lacéré. Les toreros et la foule prient le jeune de rentrer à l’infirmerie. En vain... Ricardo Ortiz va rester là, toréer, prendre une nouvelle voltereta et ne se mettre « pa dentro », qu’après avoir estoqué le bicho. Oreille « d’or et de sang » - Corrida très compliquée de Sancho Davila – Rivera Ordoñez patine, et le Califa se fait accrocher en recevant le troisième au capote. Blessé près de l’oeil, groggy, le valenciano reprendra le combat, au radar, jusqu’au bout.

     A San Sebastian : La corrida a été sauvée par le cavalier... Pablo Hermoso de Mendoza, encore une fois magistral : Deux oreilles – Pour le reste, les Jandilla n’ont rien donné et les toreros, non plus : Espartaco a donné une vuelta, à son premier. Morante et De Julia sont partis, dépités.

     El Espinar : Mano a mano tiède, entre Joselito et Finito de Cordoba, qui toréa longtemps et bien (Ovation par deux fois et une grosse oreille du dernier) – Joselito passa, avec quelques bons détails, mais... (Palmas, silence et silence). La corrida était de Castillejo de Huebra.

     Almendralejo : Corrida del Sierro, costauds et pointus. – Zotoluco coupe deux oreilles au premier – Tato évolue discrètement – Antonio Ferrera, (en forme !), fait oreille par deux fois.

     Calatayud : Cinq de Castillejo de Huebra et un de Sanchez Cobaleda (5ème) – Triomphe du Molinero qui coupe une oreille de chaque, devant Encabo, prenant celle du sobrero. Oscar Higares était, en silence, chef de lidia.

     Tafalla :Mauvais lot de Andres Ramos – Malgré ce, Vicente Barrera triomphe, coupant les deux oreilles du sixième, devant le Cordobes qui obtient un trophée du deuxième. Luguillano attendit des jours meilleurs.

     La corrida de Gijon a été annulée par le mauvais temps. A cause de la pluie, Ortega Cano, Jesulin et Pepin Liria sont partis tôt...  à la douche !

     Par ailleurs, on soulignera le gros triomphe de Juan Bautista « aux Saintes » : Trois toros del Sierro et trois de Montalvo – Quatre oreilles et le rabo du dernier pour Jalabert, à qui, espérons le, ce triomphe redonnera de ailes – Uceda Leal coupe deux trophées à son premier adversaire – Javier Conde entendit le silence.
 

JOSE TOMAS, ABSENT D’ALBACETE ET DE SALAMANQUE...

     16 Août : Pour divergences sur les lots à toréer, Jose Tomas a renoncé à venir à Albacete, feria où il triompha l’an passé. Du coup, et par ricochet, l’Empresa de Salamanque ne compte pas sur lui, pour la prochaine feria, dont les cartels ont été présentés, le 14 Août.
     Ils sont les suivants :

     Dimanche 9 Septembre : Débarquement des toros
     Mercredi 12 : Novillada de Adelaida Rodríguez pour Abraham Barragán, Leandro Marcos et Javier Valverde.
     Jeudi 13 : Toros de Montalvo pour Manuel Diaz « El Cordobés », Fran Rivera Ordóñez et DomingoLópez Chaves.
     Vendredi 14 : Toros de Torrestrella pour Jesulín de Ubrique, Manuel Caballero et Eugenio de Mora.
     Samedi  15 : Toros de Jandilla pour Víctor Puerto, Morante de la Puebla et Juan Diego.
     Dimanche 16 : Toros du Puerto de San Lorenzo pour Curro Vázquez, Enrique Ponce et Javier Castaño.
     Lundi  17 : Toros de Garcigrande para Joselito, Miguel Abellán et Javier Castaño.
     Mardi  18 : Toros de Daniel Ruiz pour Joselito, Finito de Córdoba et El Juli.
     Mercredi 19 : Toros de Pedro y Verónica Gutiérrez pour Enrique Ponce, Manuel Caballero et El Juli.
     Vendredi 21 Septembre :  Corrida mixte. Pablo Hermoso de Mendoza, et six toros du Conde de la Corte, pour Espla, Pepin Liria et Juan Jose Padilla.

     Carteles classiques. Castaño doit sauver sa temporada, sur ses terres... Quant à Jose Tomas, voulant reprendre en septembre, mais absent de deux de ses principales ferias... on peut se demander si !  Car, s’il revient, il faudra « aller au bout » et accepter l’invitation de Zaragoza, en octobre. « Attendre et voir ! » comme disent les « Grands Bretons »...

 

"PAQUES, AU TISON... AOUT, AU CHARBON"... POUR LES EMPRESAS !

     17 Août : Rarement, un mois d’Août aura été si tourmenté... De tous côtés, les portables sonnent, les fax crépitent, les mails volent (quand le câble veut bien faire son boulot... ).  Sur les routes, les toreros regardent les cartes ; les chauffeurs s’arrachent les cheveux : « C’est pas encore ce soir que je vais dormir dans un bon lit... » Rarement, autant de cartels auront, à ce point, été « à refaire », du fait de la blessure ou lésion de telle ou telle figure incontournable.
     Jose Tomas, «out » pour un mois, en principe... El Juli qui prend un sale coup, la veille du 15 Août...  Padilla, « patraque ».... certains diestros, « de classe », qui pourraient correctement les remplacer, comme Curro Vazquez, également au tapis... et voilà que les empresas ne savent plus à quel saint aficionado se vouer...
     Chez nous, Dax et Bayonne sont passées au travers. Béziers a opéré un habile «double rétablissement » (remplacement du Juli, et de Milian, au dernier moment) ... En Espagne, San Sebastian contourne l’obstacle, mais deux ferias, Bilbao et Almeria, s’annoncent « en coup de poker » et leurs organisateurs surveillent les fiches de santé, les courbes de température, les menus servis à ceux qui, du fond de leur convalescence, essaient d’être prêts, pour le jour fixé.
     El Juli sera t’il prêt pour Bilbao ? Il dit vouloir y être. Ne pas oublier que sa cornada s’est produite le 13 Août,  à Malaga. Cornada limpia, mais qui intéresse la jambe... El Juli étant un torero de puissance et facultés physiques dont le talent principal est « l’abattage » tant au capote, qu’aux banderilles, à la muleta et l’épée, on s’interroge. Il n’est pas un torero « statique », pouvant se reposer sur un toreo vertical, posé, quasi « à l’économie » (toutes proportions gardées). Par ailleurs, Bilbao l’attend, et l’attend « en forme »... 
     La feria débute demain, et Julian Lopez doit faire y deux paseos : Le 22, devant « rien moins que les Victorino Martin ! », et le 23, avec les Torrealta. Soient, une « grosse semaine » après la cornada de Malaga...  Autre question : S’il vient à Bilbao, clopin clopan, que se passera t ‘il ensuite, en fin de mois ?
     Jose Tomas voulait réapparaître à Linares. Puis, réduisant sa convalescence, visait Almeria, pour les 20 et 24 Août, un mois, après sa luxation du coude à Santander. Depuis, pas trop de nouvelles, et beaucoup de conjectures où se perdre à loisirs... Soudain, le gros Boum ! Scandale et polémique... Bagarre de « despachos ». Pour un désaccord au plan « programmation », José Tomas n’ira pas à Albacete, ni à Salamanca. Qui  a tort ? Qui a raison ? Allez donc savoir... Les communiqués voltigent et les tirs se croisent... Un fait, cependant : Albacete et Salamanca sont menées par les mêmes empresas, les Choperitas. Donc, un caprice, dans la négociation d’une feria, peut engendrer un veto, dans la seconde... Jose Tomas, auteur d’un gros scandale, l’an passé, à Salamanca (Il refusa de tuer un toro du Capea, le laissant là, moribond, le temps des trois avis), n’est pas en odeur de sainteté, en tierra charra.
     Que va t’il donc se passer pour Jose Tomas qui, on le sait, vit une saison 2001, de cauchemar, alors qu’elle aurait dû être celle où, définitivement, il allait écraser tout le monde, et s’asseoir sur un indéboulonnable trône ?  C’était bien parti, avec deux sorties par la Porte du Prince de Séville, même si après, les sévillans s’étaient dits : « Qu’avons nous fait là ? » Puis, Madrid... le grand, le terrible faux pas : Jose Tomas réédite « la scandaleuse attitude de Salamanca, et laisse, volontairement, un toro vivant, sous les yeux éberlués du Roi, de la gentry, de la presse taurine, de l’aficion isidril et du monde entier. Damned !
     Après cela, le public ne vit plus Tomas avec le même regard. Adieu « Tomasitis ! » Lors des corridas suivantes, on arriva même à siffler ce qui, quelques semaines auparavant, « levait les plazas ». Il y eut un certain flottement... et, du coup, Joselito en profita pour refaire parler de lui. Voyant tout cela, Jose Tomas et son administration décident «20 Jours de vacances » pour le diestro, en plein mois de Juillet. Il reviendra à Barcelone, le 22 Juillet, donnera deux grandes séries de naturelles à Mont de Marsan, le 23, et se fera blesser, à Santander, le 25.
     Que va t’il donc se passer pour Jose Tomas ? Va t’il revenir ? Le gros « passif 2001 », tant sur le plan physique que psychique ; et l’absence aux cartels des deux grosses ferias de Septembre, peuvent le faire réfléchir : Revenir « à fond », « donde sea ! como sea ! », couper un monceau d’oreilles et terminer en s’envoyant deux corridas à Zaragoza... ? Ou alors, stopper là une temporada qui cafouille, se faire oublier, laisser passer le temps, aller « se redorer le blason », cet hiver au Mexique, et revenir, « tout blanc, tout neuf », en début de saison 2002 ? Qui sait ?
    En tous cas, Bayonne qui a inscrit au cartel du 1er septembre « Curro Vazquez, Jose Tomas et Juli », doit suivre les évènements avec quelque anxiété. Et on la comprend...

 

16 AOUT, EN ESPAGNE... DE TODO UN POCO !

     Au côté des grandes ferias, plusieurs corridas isolées, dites « spectacles mineurs », où les toreros marquent de points ou... provoquent de gros scandales. Il se passe toujours quelque chose, sur la planète taurine. Mais attention, le toro « sort » toujours et, qu’il soit petit ou gros, fible , desmochado, il peut vous envoyer au ciel de gloire... ou dans les draps blancs d’un hôpital.

     16 Aout – San Sebastian – Plaza d’Illumbe : La corrida du Pilar a été une catastrophe, sauvée in extremis par le sixième, grand toro, gâché par Castaño. Les trois et quatrième, faibles, ont été respectivement remplacés par un sobrero de Charro Sanchez, dur, et un Charro de Llen, malisimo – Enrique Ponce : Silence au premier et « grosse oreille » au sobrero, qu’il réussit à réduire et convaincre de charger « presque droit ». Autre leçon de technique du valenciano, actuellement « là haut », sur un petit nuage où le temps « ne compte pas » : il prit un avis à chaque toro – Finito de Cordoba ne força pas les feux, devant deux mous. On lui doit cependant deux bonnes tandas, au deuxième. Ovation et silence – Javier Castaño : applaudi à l’un, coupant l’oreille du dernier, qui offrait les deux.

    16 Août – Malaga : Corrida catastrophique de Pereda. Le premier, invalide, est remplacé par le sobrero, tellement manso, tellement fuyard, qu’il sera condamné « aux veuves ». Seuls ont donné quelque jeu, les 2 et 6 èmes toros – Joselito, volontaire toute l’après midi, a laissé le « banderillé de noir », aller et venir, jusqu’à le coincer, en terrain de chiqueros, le toréer et l’estoquer là. Ovationné chaque fois – Jesulin touche un des bons, et lui tire une faena très templée. Oreille et applaudissements – David Vilariño, pas maladroit, coupe une oreille au bon dernier.

     16 Août – Alfaro – Casi lleno : Le président est tellement heureux de voir les gradins pratiquement emplis de « gens heureux », qu’il largue tous les mouchoirs blancs et fait « d’un presque désastre » ganadero, une corrida triomphale. Toros de Teofilo Segura, presque invalides. Une exception, le cinquième, magnifique – Grande braderie pour les toreros, ravis : Deux oreilles du quatrième pour Espartaco – Tous les trophées du cinquième pour Caballero, moins sérieux qu’à Bayonne – Deux oreilles du dernier pour Rivera Ordoñez qui fit le toreo le plus pur de la journée, mais tua comme un ...

     16 Août – Jativa – Lleno : Corrida très bien présentée et sérieuse de « El Torero », Salvador Domecq – Luis Francisco Espla, avec malice et toreria ; El Califa, qui se battit, chez lui, comme un fou, avec deux retords ; et Miguel Abellan, qui fut très torero... coupèrent une oreille, chaque fois qu’ils prirent muleta et épée. Match nul parfait et bonne apès midi.

    16 Août – Briviesca : Grande corrida de San Martin (Chafik) – Vuelta au cinquième toro et le Mayoral « a hombros » - Silence pour David Luguillano – Trois oreilles et un rabo pour Alberto Ramirez, très bien avec le grand cinquième – Deux oreilles du troisième pour El Renco
 

ENRIQUE PONCE, AU PLUS HAUT

     18 Août : La temporada 2001 entame sa « deuxième mi temps ». Un torero est actuellement au plus haut, dominant toros et collègues, avec une pudique insolence, triomphant dans chaque plaza, dans chaque feria, mettant un point d’honneur à satisfaire l’aficion, et à se satisfaire, lui-même, en  cherchant « la série parfaite », le « remate » ou « l’adorno » qui feront rugir les plus blasés des compagnons de l’Escalafon.
    
Ce torero est... Enrique Ponce. Les dernières semaines le voient triompher quotidiennement, alignant d’impressionnantes prestations. Si quelqu’un pouvait encore en douter, les triomphes de Bayonne et Dax sont là pour « leur laver les yeux »... Et cela continue, San Sebastian, Malaga, hier encore...
    
Pourquoi Enrique Ponce est il « en haut » ? On dira, bien sûr, « maturité technique », et c’est probablement vrai. On y reviendra toute à l’heure. On se dira, également qu’il est, tout simplement, un homme heureux, qui voit les choses « claires » et qui, bien entouré, dans sa vie personnelle comme professionnelle, n’a plus qu’à « se laisser aller » à faire ce qu’il aime le plus au monde : Toréer.
    
Il le faisait, déjà, auparavant. Mais 2001 témoigne d’une plénitude, d’une totale approche du « parfait », tant au plan technique qu’esthétique, bien appuyée sur un courage sans faille.
    
Pourquoi Ponce est il « en haut » ? Parce qu’il est le meilleur, dans une époque où le toro exige une palette de recours techniques que peu de diestros actuels peuvent afficher. Seul, le Juli  peut entrer dans la bagarre, et à ce sujet, le mano a mano de septembre, à Dax, sera l’occasion de comparer « les approches et les solutions » offertes par les deux toreros.
    
Le toro de 2001 est grand, lourd (peu importe les armures). Jusqu’à présent, il ne durait pas longtemps. Il semble que, cette année, il y a un pourcentage plus élevé de toros « qui tiennent la distance »...  Le toro 2001, présente plus de problèmes liés à la force, et à la race. Ou il se livre, avec tous les défauts possibles, en particulier la violence ; ou il aligne toutes les tares  attribuées au manque de forces, au manque de race : il hésite, mesure ses demi charges, regarde beaucoup, ne va pas au bout du muletazo, change constamment de rythme, et, tout à coup, s’arrête et file aux barrières, quand il ne se couche pas, de lassitude ou de pure mansedumbre. Bien entendu, on ne parle pas du toro qui tombe à chaque pas, roule sur le sable, faisant de la Fiesta, dite « brava » le plus indigne et honteux des spectacles.
    
Face à ces trois genres de toros, Enrique Ponce excelle, quand les autres patinent, essaient en vain, puis renoncent.  Ponce est actuellement capable de dompter un gros brutal, comme il peut « inventer » une charge à un dubitatif, jouant par ailleurs parfaitement les infirmiers, en soutenant doucement un invalide. Complet dans les trois tableaux, alors que « les autres »  sont plus « spécialisés », ont besoin de « leur toro ».
    
Que fait Tomas avec un brutal ? Il explose. Que fait Caballero avec « un triste » ? Il ennuie. Que fait Morante, avec un « sans charge » ? Il ne sait pas « taparse ». Jesulin accumule des kilomètres de faenas ; Finito pourrait, mais ne veut pas se casser la tête ; Puerto, étincelant, l’année dernière, ne semble plus « visité » du même esprit ; Padilla, trop vulgaire ; Joselito, trop inconstant ... Regardez l’escalafon. Qui ?  Ponce et peut être Juli, à une différence près : Juli est un torero « de masses », qui fera exploser toute une plaza, avec ses quites, ses banderilles, sa verve muletera et son entrega, épée en main. Lui, également, « pourra », avec un très grand nombre de toros, parce qu’il a la technique, l’aficion, et la « verguenza torera ». Mais, là où le Juli montera un étincelant feu d’artifice, plein de buit, de couleurs, Enrique Ponce composera une « symphonie solennelle » où  l’on communie en silence, par de olés qui viennent « du plus profond ». C’est le souvenir que l’on a de la faena de Dax, entre autres. Ce jour là, ceux qui voyaient une corrida, pour la première fois, auront tout compris...
     
L’an passé, à cette époque, on disait Enrique Ponce, au bord de la « dernière ligne droite ». Cette année, « il n’a jamais été aussi bon ». Même ses plus grands détracteurs sont obligés « d’amener les couleurs »... Ponce esta « cumbre ! » Et ... on n’a pas tout vu ! Hier encore, à Malaga, le Valenciano a bien failli gracier un toro... un de plus. Il se murmure même que dans les ganaderias, les toros  posent leurs conditions : « Une corrida à Nîmes, à Bayonne, à Madrid ? Bien... Mais, qui la torée ? Ponce ? Entonces, voy ! »

     17 Août – Malaga – 13 ème de Feria – Casi lleno : Deuxième grande Corrida de Salvador Domecq « El Torero », en deux jours. Remarquable de présence, magnifique de comportement, pour trois d’entre eux. Le cinquième « Vidente », 536 Kgs, magnifié par Enrique Ponce, a frôlé l’indulto. On lui fit donner vuelta posthume – Ortega Cano s’en est sorti avec beaucoup de gestes... et quelques détails. Ovation et vuelta – Enrique Ponce a été « monumental ». Oreille face à son premier, et faenon au cinquième, qu’il torea  « a placer », coupant deux oreilles et sortant sur les épaules de l’aficion entière – Javier Conde  a connu une grande tarde d’inspiration, parsemant un toreo plus solide, de ses trouvailles et improvisations, qui font soupirer les gradins. Vuelta et une oreille, pour celui que l’on pourrait bien revoir, un jour, par chez nous.

     17 Août – San Sebastian – 6ème de Feria – Casi lleno : Corrida du Torreon, de Cesar Rincon. Bonne, mais limitée de forces. 1 et 4ème, nobles, dans un ensemble de soseria – Manolo Caballero « fonctionna », avec le meilleur lot. Ovation et silence – Eugenio de Mora a, d’un coup, effacé la mauvaise impression laissée, le 15 août, à quarante kilomètres de là, à Bayonne. Deux bonnes faenas, basées sur la technique et le temple. Le président a fortement divisé l’aficion, refusant l’oreille demandée à son premier, et la deuxième, après la faena au cinquième. Bilan : Vuelta et une oreille, perdant ainsi, la puerta grande d’Illumbe – L’empresa remplaça El Juli par... Javier Castaño. Vaya ! Elle s’appuya sur le fait qu’il avait coupé une oreille, la veille... « On » s’appuiera sur le fait que les organisateurs de la Feria, sont aussi (pas pour longtemps) les apoderados du torero salmantino. Remplacer le phénomène, par un fade diestro, dont chaque sortie témoigne du « gros flottement »... un peu fort, tout de même ! Ovation et silence.

     17 Août – Alfaro – Lleno : Grande corrida de « la ganaderia Marques de Domecq ». Il faut l’appeler ainsi.. autrement, vous prenez un procès ! (Le Marquis de Domecq existe vraiment, et ne veut rien entendre de toros...) Un lot qui donna grand jeu, et permit aux toreros de s’exprimer, chacun dans son style : Jesulin coupa une oreille de chacun – Morante donna des naturelles « de cartel », au troisième, coupant deux oreilles. Manqua l’apothéose, à cause de l’épée, au sixième, écoutant forte ovation, après un avis – Triomphe total de Padilla qui mit le feu, dans tous les tiers, dans tous les coins de la plaza... quatre oreilles et le rabo du cinquième, qui le prit, sans mal, au moment de l’estocade. C’est bon pour le moral... avant Bilbao – Tout le monde est sorti « a hombros »

     17 Août – Navalcan (Toledo) : « Un bled »... mais un évènement curieux, et à suivre : Grande corrida de German Gervas (souche Santacoloma Buendia). Grosse présentation et grand jeu . Tiens ! Vuelta posthume au quatrième toro – Les toreros se sont régalés : Quatre oreilles et un rabo, pour « El Fundi » – Trois trophées pour Oscar Higares ; idem pour « El Fandi ». Tout le monde est sorti « a volandas ».

     17 Août – Puerto Santa Maria :  Corrida en nocturne - Jolie soirée de Rejoneo, clôturant la journée hommage à Don Alvaro Domecq y Diez, grand rejoneador, grand ganadero, y « todo un caballero andaluz ! » - Toros de Fermin Bohorquez, de bon comportement, en général – Le cavalier portugais Paulo Caetano n’eut pas de chance -  Fermin Bohorquez, classique, brillant : deux oreilles – Gros triomphe d’Andy Cartagena, étincelant,  qui coupe les deux oreilles et la queue du troisième – Diego Ventura : un trophée – En duo, on restera sur la formidable prestation de Cartagena et Ventura, qui levèrent la plaza, mais perdirent tout, à cause de l’acier.

     17 Août – Madrid (Las Ventas) – Novillada nocturne – Finale du concours 2001  - 2/3de plaza : Novillos de Antonio San Roman, sans grandes qualités – Anton Cortes a remporté le trophée, coupant une oreille, brillant « par moments », tant avec capote que muleta, mais profitant surtout de l’échec des collègues – Reyes Mendoza, à l’habitude, stoïque, courageux en diable, mais maladroit à l’épée – Luis Vital Procuna, brillant avec les banderilles, puis « baissant beaucoup », avec la muleta. Il coupa aussi un trophée, mais perdit le duel .

 

ASTE NAGUSIA 2001 : QUE VA T'IL SE PASSER A BILBAO ?

     19 Août : C’est parti ! Dans la sévère Bilbao, le chupinazo ne fait pas autant de bruit qu’à Pamplona, quand il ouvre les fêtes. Certes, il monte haut, mais le ciel est gris, comme la ville. Au soleil de Navarre, succède  les fades couleurs des quais de Vizcaye, et ici, même les peñas, même les comparsas, dansent autrement.
    
La feria est aussi «lourde » que la ville. Elle l’a toujours été. Cependant, depuis quelques années, on note un changement : Le public vient nombreux, avec une tendance « à jouer les toreristas », alors qu’il y a 10 ans encore, Bilbao était cathédrale du toro et « du toreo, en fonction du Señor Toro ».
    
Pourtant, malgré des élans populistes et triomphalistes, Bilbao reste une référence, et tout le mundillo a les yeux fixés sur la plaza de Vista Alegre.
    
Que va t ‘il se passer, cette année ? La feria garde son schéma habituel, débutant le samedi par une corrida de Rejoneo, puis alignant une grosse semaine de corridas. Huit corridas...huit corridones ! Il y aura « de la charpente et du piton ». Après, quel en sera le contenu ? Ca... Dieu seul le sait, et encore !
    
Côté toreros, la feria ira crescendo, avec deux pics importants :
    
La corrida de Victorino, mercredi 22, importante en elle même, mais surtout parce que vont l’affronter, en principe : El Califa, Miguel Abellan et El Juli.  En principe...car El Juli, blessé à Malaga, aura peut-être du mal à  se rétablir complètement pour ce gros rendez vous, où il se doit « d’être à 100% ».

    La corrida est sérieuse ; elle est télévisée en direct ; elle est un gros challenge. En fait, beaucoup ne croit pas en la présence du Juli, non parce qu’il veut se défiler, mais parce qu’il ne peut, raisonnablement,  pas être « à fond ». L’empresa, elle même aurait déjà offert la substitution à Enrique Ponce, qui, si cela se confirme, se retrouverait avec trois contrats, trois jours de suite, toréant : Victorino, Torrealta et Atanasio.  A suivre donc, avec une réponse probablement rapide.
    
L’autre « grand moment » de la feria... fait froid dans le dos : Six toros de Miura « de Bilbao », pour Juan Jose Padilla...tout seul. Una locura ! Un pari fou ! Un défi au Bon Dieu, qui a déjà tant fait pour lui, depuis cinq mois, depuis « les trois cornadas au cou ! ». Trois fois, à  Illumbe, à Séville, à Pamplona, le toro a failli lui « emporter la tête ». Trois fois, le ciel a mis le capote. La première, à San Sebastian, le bon Dieu a fait lui même le boulot. Pas le temps de prévenir les saints du coin. A Séville, c’est la Macarena qui fit le quite. Et à Pamplona, on dépêcha San Fermin... Vaya quites que le han hecho a Padilla !  Le torero, fou de vaillance et de superbe (certains diront « totalement inconscient ! ») revient chaque fois, et maintient son défi : Etre au paseo, le 25 Août, à Bilbao, devant « les six de Miura ».
    
Bien sûr, on ne peut que « saluer ». Mais, en même temps, plusieurs questions se posent : après ses trois coups de fouet, dont deux devant des Miura, Padilla ne risque t’il pas de se lancer à la désespérée, et d’exploser en vol ? Par ailleurs, même en pleine forme, sans ces trois terribles marques, Padilla a t ‘il la force, le recours technique, le registre et le talent, pour prendre seul six de Zahariche ? D’autres s’y sont cassés les dents... Simple souvenir : Espartaco, avec les six Miura de Séville.
    
Corrida de « pile ou face » ; corrida « morbosa ! » Beaucoup vont aller voir « qui va manger l’autre ? ». Y eso no es ! Surtout dans les conditions que l’on vient de souligner. Une chose est sûre : le Sobresaliente (ou les deux) a intérêt à bien « se mentaliser ». Il pourrait bien avoir du pain sur la planche !
    
Autre point d’interrogation : La présence, pour ses adieux, ici, d’Espartaco. Depuis Huesca, le torero d’Espartinas est victime d’étourdissements, de vertiges, de malaises. On lui a recommandé repos, et  peut-être, malgré sa volonté, ne pourra t’il pas  faire son dernier paseo à Vista Alegre, lundi 20 Août. Regret pour tous, car il est, ici, respecté.
    
Voilà donc Bilbao, avec ses paris, ses toros, comme les Cebada Gago de ce jour (Ceux là, oui, sont vraiment des Cebada « con toda la barba ! »). Davila Miura, Francisco Marco et Jesus Millan seront chargés « d’y aller » ! Un respeto.

     18 août – Bilbao – 1ère de Feria  - Corrida de Rejoneo – ¾ de plaza : Bonne corrida de Benitez Cubero – Leonardo Hernandez mit la pression et faillit prendre un très mauvais coup, au quatrième. Ovation et silence – Fermin Bohorquez et ses chevaux arrivaient du Puerto, où ils avaient toréé la veille, en nocturne. On imagine la fatigue. Otra locura ! Cela s’est noté dans la plaza, mais la caste du Jerezano et de ses montures ont sauvé sa prestation. Ovation et vuelta – Curieuse première sortie d’un Pablo Hermoso de Mendoza, apathique et peu centré, devant le troisième. Silence. Il remontera dans l’estime du public, toréant le sixième avec brillo, et coupant la seule oreille du jour.

 

ESPAGNE : TROIS JOURS ! TROISIEME CORRIDON DE SALVADOR DOMECQ... 

     Curieux autant qu’étrange : En trois jours consécutifs, la ganaderia « del Torero », de Salvador Domecq, vient d’aligner trois gros triomphes ganaderos successifs : Jativa, jeudi ; Malaga, vendredi ; Ciudad Real, samedi.... Corridas très bien présentées, solides et donnant du jeu. Ca, par exemple ! Une « sacré série ! ». A suivre, en se demandant par quel moyen, quel méthode, quelle technique, le ganadero est-il arrivé à tel résultat.
    
Pour Jativa, on se disait « Bon ! Sympa, mais une placita de tercera... ». Mais le lendemain, explosion, en pleine feria de Malaga : Corridon et toreo de luxe. Vuelta au cinquième, à deux doigts de l’indulto, et tout le monde qui sort « en toréant », essayant d’imiter Ponce et Conde. Et puis hier, samedi 18, Joselito régale Ciudad Real, devant un grand lot de Salvador Domecq. Saluez !

     18 Août – Ciudad Real – 3eme de Feria – ¾ de plaza : Belle et bonne corrida de Salvador Domecq « El Torero ». Seul le sixième ne donna pas de jeu – Juan mora remplaçait Espartaco. Vuelta et une oreille – Joselito a connu une grande journée, de volonté, d’inspiration, de toreo reposé, suivi de gros coups d’épée : Oreille et deux oreilles –Victor Puerto n’a pas brillé., le sixième lui offrant quelques excuses. Palmas et palmas.

     18 Août : Malaga – 14 ème de Feria – ¾ de plaza : Corrida recomposée de trois de Marcos Nuñez (1,2,3èmes) et trois de Moura. Corrida dure et inégale en tout – Le banderilleros de Pepin Liria « Riverito », se fait prendre par le deuxième, au moment de la puntilla : Cornada de 8 cms, à la jambe gauche, avec une trajectoire vers le haut et l’intérieur, de 15 cms, qui fait de gros dégâts. Grave -  Fernando Camara a encore enchanté la public par un toreo serein, sobre, magnifiquement templé. Oreille au premier ; Ovation au suivnat. Il est, d’ores et déjà, un des gros triomphateurs de la Feria – Grosse prestation de Pepin Liria au cinquième : faena vibrante , pour laquelle le public demanda les deux oreilles. Le président n’en accorda qu’une. Deux vueltas d’apothéose pour le torero de Cehegin – Juan de Pura n’a pu briller. Applaudissements et ovation.

     18 Août  - San Sebastian – 7ème de Feria  - ¾ de plaza : Jesulin de Ubrique sort triomphateur de la corrida de Mari Carment Camacho, coupant une oreille de chaque toro, après deux faenas distinctes, la première, basée sur le gusto ; la suivante sur la technique, pour convaincre un rétif. Bon succès du Jesulin, qui aligne un bon mois d’Août. Voir la suite, à Bilbao et Almeria – Mal servi, Finito de Cordoba attendit des jours meilleurs – Abellan donna au sixième une vuelta. Volontaire, avec des moments de classe.

     18 Août – Leganes (Madrid) : Corrida de Gavira, « pas très bonne » !, pour l’alternative de Gregorio Alcañiz, le frère de Miguel Rodriguez. Il fut novillero intéressant, ayant eu de bonnes choses à Las Ventas – Il fit ce qu’il put, en fonction des toros peu propices que ce premier sorteo lui réserva : Ovation devant le toro d’alternative « Tomatero » - N°73 – 531 Kgs, et une oreille au sixième, en mettant  ce que le toro n’avait pas – Le parrain d’alternative ne pouvait être que Miguel Rodriguez, qui se montra brillant, coupant les deux oreilles du quatrième – Témoin, Oscar Higares obtint un trophée du troisième. 

     18 Août – Cuenca – Grande entrée : Cinq toros de Buenavista, intéressants et nobles ; et un da Andres Ramos, sorti premier, arrêté – Triomph de la terna, qui sort a hombros : Enrique Ponce, coupant deux oreilles au quatrième – Rivera Ordoñez et le Morante, obtenant l’oreille de chaque toro. Corrida triomphale, avec de très grands moments toreros.

     18 août – Valverde del Camino (Huelva) : Grande corrida de Cuadri, très encastée, et triomphe de toreros : Zotoluco coupe une oreille de chaque – Davila Miura donne grande faena au cinquième : Deux oreilles – Juan Bautista ... « Una de cal, otra de arena ! »  Bon  torero toute la tarde, il coupa une oreille de son premier, et fut ovationné au sixième, après... trois avis, sonnés pour n’avoir pu descabeller. Des chose qui arrivent.

     18 Août - Rion des Landes : A signaler l’excellente sortie du jeune Fernando Cruz, qui a coupé trois oreilles à une grosse novillada non piquée, de Valdefresno. Trois oreilles pour ce bon torero, avec lequel le jury de Dax a commis une totale injustice, lors de la novillada concours du 11 Août. Valiente, très bon muletero, Fernando Cruz pêche un peu à la mort, ce qui lui a également fait perdre la place, à la finale de Bayonne, le 2 Septembre – Antonio Caro s’est fait prendre deux fois par le cinquième – Rafael Viotti semble avoir été en dessous d’un grand lot. Oreille au dernier.

 

LA GUERRE, A BILBAO... LE REVE, AU PUERTO...

     20 Août : Si l’on devait résumer la volumineuse actualité du Dimanche 19 Août, c’est, à n’en pas douter, les deux  qui viennent à l’esprit : Simples, clairs et nets !
     A Bilbao, la feria a débuté avec une corrida terrible de Cebada Gago et une grosse cornada pour Davila Miura, gravement atteint, mais qui s’en sort bien, au vu de l’impressionnante voltereta reçue. A Bilbao, la guerre a commencé.
     « Qui n’a pas vu une corrida au Puerto Santa Maria, ne sait pas ce qu’est une tarde de Toros »... On connaît la phrase. Ceux qui ont vu, hier, leur première corrida, ont touché le « quinté dans l’ordre », ou « les six, plus le complémentaire, du loto » : Tarde de rêve, avec un Ponce sublime. « Tiens ! c’est nouveau, cela !.. » Grande corrida d’Alvaro Domecq et tout le monde « a hombros ».
     Pour le reste, San Sebastian et Malaga ont clos leur feria. Un peu plus loin, à l’est, Almeria a ouvert sa feria, en l’honneur de « La Virgen del Mar. A Illumbe, les Victorino sont sortis « en Victorino ». A la Malagueta, le Cid a terminé en beauté, une semaine qui pourrait bien avoir de grandes répercutions sur son avenir.
     19 Août, un dimanche de Toros... une page de plus, au grand livre. Une page de plus, qui porte un nom, le même... Enrique Ponce.

     19 Août – Bilbao – 2ème de Feria – 1ère corrida - : Impressionnante corrida de Cebada Gago. Toros très bien présentés, le sixième étant astifinisimo... deux aiguilles. Corrida dure, violente, avec quelques possibilités chez le deuxième – Les toreros ont tous eu grand mérite – Eduardo Davila Miura, très digne devant le premier, se fait prendre en estoquant : Terrible voltereta, le diestro restant très longtemps accroché à la corne, au niveau du ventre. Grosse angoisse. Très mauvais présage. De fait, le trorero se relèvera, certes blessé gravement, mais bien vivant. Dieu est grand ! Eduardo Davila Miura souffre d’une cornada cuisse gauche de 20 cms d’orifice, avec une trajectoire vers le haut de 15 cms. Enormes dégâts musculaires, mais pas de gros vaisseaux touchés. Un miracle -  Francisco Marco prit trois toros, avec grande sérénité, ce qui n’est pas mince exploit, vu sa courte expérience. Très ferme, il fut sur le point de couper une oreille au deuxième. Vuelta et deux ovations – Jesus Millan s’est battu bravement, donnant vuelta à son premier, et faisant face aux immenses cornes en aiguilles du sixième . Un vrai cauchemar dont il sortit vivant et ovationné.
     Ce Lundi 20 Août, les toros de Zalduendo seront toréés par Jesulin de Ubrique, Finito de Cordoba et Rafael de Julia, ce dernier remplaçant Espartaco qui a dû renoncer. Le diestro, on le sait, souffre depuis quelques jours, de vertiges que l’on pense causés par une infection au niveau de l’oreille interne.

     19 Août – Puerto Santa Maria – ¾ de plaza : Corrida de rêve, les trois toreros et le mayoral de la ganaderia sortant « a hombros », par la grande porte. – Toros d’Alvaro Domecq, « preciosos ». Corrida importante, où tous les toros, excepté le troisième, ont servi. Le quatrième fut rentré, s’étant explosé les pitons, et fut remplacé par un sobrero du même fer, qui se révéla excellent, au point qu’on lui accorda Vuelta posthume . Le toro s’appelait  « Malapata » - 500 kgs, qui eut la chance de tomber sur un  Enrique Ponce,  actuellement « sur un nuage ». Le valenciano, qui avait coupé une oreille du premier, monta une symphonie, toréant avec lenteur, majesté, débutant ses séries de naturelles, la muleta pliée au bras (tiens donc ! – voir Dax/14 Août), laissant le public fou d’admiration. Deux oreilles et la queue, qui viennent clore une impressionnante semaine du Maestro de Chiva.(Attendons la suite, ce n’est pas fini)  - Manolo Caballero fut aussi très bon, coupant deux oreilles à son premier. Bonne faena, sobre, sans grand génie, mais toréant bien sur main gauche. Ovationné au cinquième – Morante de la Puebla, bien entendu, toucha « le garbanzo » troisième , qui fut sifflé à l’arrastre, tandis que le public divisait ses opinions au sujet du torero. Le panorama changea totalement avec la sixième, qui permit au Morante d’être « énorme », avec cape et muleta : Toreo garboso, au ralenti, con empaque... Morante ! Deux oreilles et le triomphe total des trois diestros qui sortent en triomphe, avec la mayoral d’Alvaro Domecq.

     19 Août – San Sebastian – Dernière de Feria : corrida de Victorino Martin, des plus intéressantes, par la variété des comportements et l’émotion créée, toute la tarde. Le plus clair, le sixième. Toro violent, le quatrième, malo, le cinquième – Fernandez Meca eut fort à faire, devant aguanter les charges désordonnées d’un lot peu propice. Silence, après avis, et ovation – Gros mérite de Pepin Liria qui donna vuelta au deuxième, un toro qui « humiliait », et se battit fermement, avec le cinquième. Ovation – Triomphateur de la corrida, Juan Jose Padilla, qui touche le bon lot, en particulier le sixième. Emotion, dans le brindis au chirurgien qui lui a sauvé la vie, et toro varié, allant a mas. Bonne faena au sixième et grand succès : Vuelta et oreille.
     Le trophée de la Feria 2001, en plaza de San Sebastian, « La Concha de Oro », a été attribué à Pablo Hermoso de Mendoza.

     19 Août – Malaga – 15ème et dernière de Feria – ¼ de plaza : Bonne corrida de Guardiola dont tous les toreros n’ont pas tiré profit. 2,5et 6èmes toros ont été ovationnés – Perez Chicote, de Granada, torée peu, et n’a pu s’exprimer complètement. Applaudissements et silence – Grande tarde et grand toreo de Manuel Jesus « El Cid » qui coupe « une oreille de chacun » et sort en total triomphe. Il aurait pu couper les deux oreilles du cinquième, mais bafouilla un peu, à l’heure de l’épée. Grosses faenas, avec fermeté, sécurité, la tête claire, toréant avec rythme et lenteur. Important succès pour le Cid, après celui du 15 Août, à Séville, et, quoiqu’on en dise, une bonne présentation, à Dax, le 13 Août – Martin Antequera fut applaudi, mais « un peu court », surtout devant le dernier.

     19 Août – Madrid (Las Ventas) – 1/3 de plaz : Corrida de cinq Hernandez Pla, dangereux, et un Alcurrucen, maniable, sorti premier – Fernando Robleño se fait percuter d’entrée, à la cape, par le troisième. Forte commotion cérébrale. Out ! – La corrida se transforme en mano a mano entre Julian Guerra, torero Salmantino qui confirme tardivement son alternative, et Miguel Rodriguez – Guerra va se montrer digne, recevant une ovation au premier, écoutant silence à l’impossible quatrième, et donnant vuelta au dernier. Il confirma son alternative devant « Barbero » - 482 kgs, d’Alcurrucen – Gros et bon succès de Miguel Rodriguez qui montra valeur et toreria toute la tarde, dans les trois tiers, face à un lot bien peu propice : vuelta , au troisième. Torero « récupérable », qui avait perdu beaucoup de points, à Las Ventas. Cela va mieux.

    19 Août – Barcelona – 1/3 de plaza : Toros de Paco Galache, et deux Montalvo pour le cavalier Diego Ventura : Silence et ovation – Oscar Higares se montre solide : Ovation et vuelta – Enorme succès (la plaza, debout) de Luis de Pauloba, avec le capote. « Les meilleures véroniques du circuit », c’est Pauloba, et depuis longtemps. Mais après, cela se gâte, en particulier avec l’épée. Cette fois, il fut rapide à la mort, mais ses toros se sont rapidement éteints. Grand souvenir, tout de même : La cape de Luis de Pauloba.

      19 août – Ciudad Real – 4ème et dernière de Feria – ¾ de plaza : Corrida décastée et mansa de Joaquin Barral – Jesulin coupe deux oreilles du quatrième – Remplaçant le Juli, Victor Puerto n’écoute que deux ovations – Anibal Ruiz, chez lui, met de l’ambiance, et coupe une oreille de chacun

     19 Août – Tafalla – ½ plaza : Corrida violente et très compliquée du Marquis de Albaserrada – Le Zotoluco sort a hombros, après une bonne faena au premier de la tarde.  Deux oreilles – Marc Serrano donne une vuelta au cinquième – Le Molinero prend un gros coup par le troisième. Palmas et silence

     19 Août – Saint Gilles – plein – Temps orageux : Corrida « désagréable » de Sanchez Ybarguen : Feos, astillados, flojitos y parados... En fait, « beaucoup d’os ! » - Denis Loré se montra ferme et torero. Oreille et ovation – Frederic Leal remplaçait Richard Milian. Il fut ovationné – Triomphe d’Antnonio Ferrera, qui donne une vuelta au troisième, et touche le bon sixième. Deux oreilles. L’histoire d’amour continue, dans le sud-est. A priori, « côté appendicite », cela semble aller mieux. Non ?

     19 août : Almeria – Ouverture de la Feria « Virgen del Mar » :  Novillada de El Casillon – Triomphe de Javier Valverde. Vuelta et une oreille – El Cesar et Torres Jerez donnent une vuelta.

     La feria de corridas commence aujourd’hui, 20 Août, Jose Tomas étant remplacé, face aux Zalduendo, par le duo Pablo Hermoso de Mendoza et El Califa, qui accompagneront Enrique Ponce et Javier Castaño. (Voila une idée qui pourrait aider Bayonne pour samedi : On parle de Sebastian Castella... D’accord, mais « un peu court », quand même. Pourquoi ne pas y adjoindre Alvaro Montes, le cavalier qui a subjugué Lachepaillet, le 4 Août ? 

     19 Août – Saint Sever : Bons novillos, en global, de Garcigrande – Gros bon triomphe de Julien Lescarret qui coupe trois oreilles – Deux trophées du premier, pour Anton Cortes et quelques très bonnes choses de Salvador Vega, ovationné au troisième.

 

REDIFFUSION...

     21 Août : C’est une lettre rectangulaire, comme tant d’autres qui nous arrive « des impôts ». D’entrée, elle nous est antipathique, comme tout ce qui nous arrive de la part de ces « zélés fonctionnaires ». Mais cette lettre-là, elle nous est encore plus antipathique. Elle porte, en son entête « Centre régional de la Redevance de l’Audiovisuel ». Encore !
     Comme souvent, on s’est laissé tomber dans le fauteuil du salon pour ouvrir et parcourir son courrier. On ouvre et l’on sait... Encore 751 Frs  qui s’envolent au fil des ondes... Que faire ? Que dire ? C’est ainsi...
     Pourtant, on ne peut s’empêcher de faire la relation entre ce courrier sèchement administratif, et le programme télé qui traîne sur la table... Alors, les yeux « flamboient » et la colère monte, comme chaque année, lorsqu’à arrive cet impôt inique, vous facturant « le droit de regarder la Télé... ». Programme varié, il est vrai, et surtout, ce qui fait bondir... une petite précision,  a côté » des titres de film, deux fois sur trois :  « Rediffusion » ou « Dejà diffusé »...
     On ne fera pas de commentaires, sinon relever une coïncidence... Ce soir, à la télé, un film, maintes fois rediffusé : « Les Ripoux ! ». Anagramme de.... !  
     Pas à dire... ils nous l’ont sorti de la bouche !
     Allez, ne râlez pas trop. Payez votre redevance, sinon « ils » sont capables de vous rediffuser la série des « Gendarmes ». Mais, une suggestion, faites vous plaisir : bien agrafé à votre chèque... un petit mot sur un bristol... un simple petit mot : « Rediffusion ! »...
     Les « antis » ou les « dubitatifs » demandent souvent : Pourquoi donc allez vous aux corridas ? c’est toujours la même chose ! » Un sorte de « Rediffusion », en somme. Il est vrai que, de plus en plus, on a du mal à « bien répondre », vu l’état de malaise ou d ‘ennui dans lequel nous laissent trois corridas sur cinq... « Toros sin raza, sin fuerzas ! »... « Il a coupé une oreille, mais je ne me rappelle plus ce qu’il a fait... » « Bonne faena d’infirmier », et j’en passe.
     Cependant, parfois surgit « Le » moment... Et celui là, il n’est inscrit sur aucun programme..  Le Toro grâcié de Ponce à Nîmes ! La Victorinada de Mont de Marsan ! La corrida du Puerto, dimanche dernier... Voilà pourquoi nous somme aficionados. Voilà pourquoi, la phrase de Jean Cau : « Etre aficionado, c’est croire au Père Noël, tous les soirs, sur les coups de Cinq heures »... Mais arrêtons là... « Ils » seraient bien capables de nous mettre aussi une redevance, sur les corridas...
     Hier, troisième corrida à Bilbao. Rediffusion ! une de plus ! Corrida « fuera de tipo », qui aurait voulu charger... Cependant, ce non évènement s’estompe complètement devant l’horreur totale :  A San Sebastian, une bombe dans un jouet, une voiture miniature... La grand mère est tuée, le petit enfant de seize mois  a la tête défoncée. « Dieu, ce n’est pas vrai ! ce ne peut pas « être eux ! ». Les hommes ne peuvent pas être aussi pourris ? Pourquoi permets tu donc cela ? ». Pas à dire... Il va bien falloir, un jour, « qu’ils paient »...

    20 Août  - Bilbao – 3ème corrida de Feria – ¾ de plaza – Beau temps : Corrida de Zalduendo, présentée « pour Bilbao » : toros lourds, armés, fuera de tipo. Nobles mais fades, pour la plupart. Sans « moteur » ! 2 et 6ème ont servi ; les autres devaient être poussés, tirés. Jesulin a tiré le mauvais lot : un premier distrait, un peu andarin ; le quatrième, rapidement éteint. Il fut volontaire, technique et professionnel : Ovation et silence, après un avis – Finito de Cordoba a fait... ce qu’il n’a pas fait à Dax : Il s’est mis en colère, et « est rentré » dans son premier toro, jusqu’à le convaincre de charger correctement et lui donner quelques courtes séries bien rematées. Faena volontaire, un peu hachée, mais qui finit bien. La première oreille de la Feria, pour un matador. Le cinquième était noblote, mais « sin motor », et Finito ne savait plus où était le starter. Il ne se confia pas, et entendit quelques sifflets – Rafael de Julia se présentait, en remplacement d’Espartaco. On le vit clair, décidé, faisant les choses posément, honnêtement, mais sans génie. Il toucha le meilleur lot qu’il toréa bien, mais tua mal : Vuelta et ovation, après un avis.
     La quatrième, ce mardi 21 : Toros de El Pilar (vont ils tenir debout ?) pour Victor Puerto, Rivera Ordoñez et Morante de la Puebla.

     20 Août – Almeria – 1ère corrida de la Feria – ¾ de Plaza : Il fait toujours beau, à Almeria. La plaza est une beauté, les balcons sont garnis de châles et de mantilles. Les filles sont sublimes. Feria de lumière et de chaleur. Traditionnellement, on fait saluer les matadors, a la fin du paseo « Merci d’être là ! Bravo ! On attend beaucoup de vous ! ». Pas mal ! Et les toreros apprécient, faisant leur possible pour « être bien »...
     Corrida de Zalduendo, correctement présentée, mais de peu de forces, et qui posa quelques problèmes. Meilleur lot pour le Califa, et la poisse au sorteo pour Ponce – El Juli absent, on le remplaça par un duo : Pablo Hermoso de Mendoza, qui coupa deux oreilles à un Murube, toréant magnifiquement, même en l’absence de « Cagancho » ; Puis Jose Pacheco « El Califa » qui fut bien à ses deux toros, surtout sur main gauche, une fois qu’il s’est centré. Oreille au deuxième et idem au cinquième, le président refusant la pétition d’un second trophée – Enrique Ponce a dû rager : son premier était un malin, qui regardait en dessous. Méfiance ! Le quatrième ne valait pas triplette. Silence et ovation – Javier Castaño coupe une oreille au troisième qui en offrait deux. Ovation au sixième

 

EL JULI SERA, DEMAIN, A BILBAO...

     21 Août : Julian Lopez « El Juli », blessé le 13, à Malaga, a pris deux toros, hier, « a puerta cerrada », chez Santiago Domecq. Malgré d’intenses douleurs, cela s’est bien passé, et la décision est prise : El Juli sera demain à Bilbao, face aux Victorino Martin, en compagnie du Califa et d’Abellan.  Il va sortir, « avec les points », qu’on lui retirera vendredi.
     Un grand geste torero, à n’en pas douter. Il était facile « de se quitter ». Victorinos et « avec la Télévision en direct », voilà qui en dit long sur l’ambition et le sens de la responsabilité du torero. Maintenant, si l’on est sûr de la tête, la jambe va t’elle tenir ?
     De son côté, Enrique Ponce avait précisé qu’il n’aurait pas accepté de remplacer le Juli, non par crainte de prendre les Victorino, mais parce que trois contrats à Bilbao, ce serait « demasiado » ! On pouvait voir cela autrement, surtout dans le moment que vit actuellement , le torero de Chiva.
     De toutes façons, la question ne se pose plus.

 

« CORRIDA DE EXPECTACION... CORRIDA DE ... »

     22 Août : Mais non, on ne parle pas ici de la double corrida de Moscou, où le sieur Victor Mendes va se faire payer très cher, pour un entraînement « a puerta cerrada », à l’ombre du Kremlin. « Mon Dieu...pourvu qu’ils le laissent sortir ! »
     Non bien sûr ! On parle ici d’une corrida « d’expectacion », de celle que beaucoup attendent, comme un des gros points forts de la temporada : La corrida de Victorino Martin, à Bilbao.
     C’est pour ce soir, 18 heures. Et si vous ne pouvez vous rendre à Vista Alegre (Ne restera que peu de billets, probablement) installez vous devant votre téléviseur (1ère Chaîne espagnole) et envoyez votre douce et tendre à Carrefour...
     On l’attend beaucoup, cette corrida. Trop, peut-être ! Et, plus que jamais, le dicton « Corrida de expectacion, corrida de decepcion », nous effraie (Traduction libre et approximative : Corrida trop attendue...corrida de cocus ! »). On verra bien !
     Sur le papier, les forces en présence sont les suivantes : Toros de Victorino Martin qui, il faut bien le dire, ont une saison « en demi teinte » : Madrid fut un match nul, avec un lot intéressant à la San Isidro, mais beaucoup plus discutable, à la Bienfaisance. Que l’on regarde bien... après : Nîmes, Valencia, Santander San Sebastian, ne volèrent pas haut. Restent Badajoz et surtout Mont de Marsan, où il y eut « la patte », Victorino... De grands détails, mais , à part au Plumaçon, il n’y eut pas « la » corrida qui fait la différence. Victorino se doit donc de marquer aujourd’hui, un gros bon point, dans une feria de première importance, où tous les feux de la rampe sont allumés. Que nous réserve t’il ? Le ganadero de Galapagar, et sont fils, sont assez malins pour nous sortir le lot qui « fait la différence »... Ce qui est sûr : « Trapio y pitones tendran ! » La question : Victorinos « de dulce », ou alimañas ?
     En Face, un cartel qui s’est construit comme un événement, très tôt dans la temporada : « El Juli va faire un geste, en prenant les Victorino, à Bilbao » ! Vaya ! chapeau, matador ! On connaît la superbe, l’aficion et le potentiel du jeune maestro, pour être heureux d’une telle initiative. Cependant, la cornada du 13 août, à Malaga, complique vraiment les choses, et voir le Juli faire le paseo, ce soir, à Bilbao, neuf jours après l’accident, et devant des Victorino, inquiète un peu... Comme si on allait courir un marathon à cloche pied. Le Juli s’est essayé au campo, et, contre l’avis de tous, se présente au porton des cuadrillas... 
     Soyons clairs, le Juli peut prendre deux Victorino, donner le change et « se les envoyer, facile » (Façon de parler !). Oui mais voilà : Il est base de cartel. Le défi est le sien. Il ne peut pas venir « a medio gas ». Par ailleurs, et c’est ce qui inquiète : Juli doit prendre demain les Torrealta, en cette même feria. En un mot, deux corridones, en deux jours. Viennent ensuite Almeria, Alcala, Cuellar, Colmenar, Linares, San Sebastian de los Reyes et...Bayonne. A priori, un seul jour de congé : le 28. Tout cela n’est pas fait pour rassurer. En tous cas, il faut saluer le panache de ce garçon qui, au point où il est arrivé, pouvait très logiquement, se quitter du cartel.
     Gros problème à résoudre pour le Califa. C’est aujourd’hui ou  « presque » jamais ! La temporada 2001 n’est pas celle dont avait rêvé le triomphateur de la San Isidro 2000. Le fait d’avoir un apoderado indépendant, qui n’a pas de contre partie à faire jouer (« Tu me prends mon torero dans tes plazas, je prends les tiens dans les miennes ! ») a joué un sale tour au torero, qui, depuis mars, rame à fort contre courant. Absent de Séville, de Madrid, le Califa s’est mis à gamberger, et cela s’est terminé par la cornada de Cordoue. Dur de reprendre ses repères, depuis. Il lui faut marquer un grande coup, et c’est ce soir. Le triomphe ou l’infirmerie ! Sinon, quelque tournée en Colombie, qu’il a fait sienne, cet hiver, puis... adieu, ou, pour le moins, « repartir à zéro, en d’autres mains ». Pour le Califa , Bilbao, les Victorinos, la Télé... c’est ce soir ou « presque » jamais !
     Miguel Abellan n’a pas ce problème. Il doit triompher, parce que cela serait une victoire prestigieuse. On connaît sa caste. On connaît son talent. Rappelez vous Madrid ! Tandis que Jose Tomas lui volait la vedette en organisant un scandale « de muy señor mio » (les trois avis au toro d’Adolfo Martin), Abellan aurait laissé sa peau sur le sable de Las Ventas, et rien ne lui aurait résisté, ce jour là.  Et, ce jour là, c’est de lui, et de lui seul, dont il fallait parler... Depuis, Abellan connaît une saison régulière, avec, cependant, beaucoup de cogidas, et quelques problèmes à l’épée.
     Ce soir, donc, une corrida qui fait couler beaucoup d’encre... Beaucoup trop, peut-être ! Au fond, il vaut mieux que votre épouse rentre vite... N’oubliez pas le dicton : « Corrida trop attendue.... ! »

     21 Août – Bilbao – 4ème de Feria – plus de 2/3 d’entrée – Vent : La corrida du Pilar, est sortie, magnifique de trapio et de tête. Un vraie corrida de Bilbao. Hélas, et on le craignait hier, elle fut très faible, plusieurs toros faisant concours de génuflexions. Toros nobles, mais sosos et sans rien transmettre, sinon l’ennui. Dangereux parce qu’incertains dans leur charge, et dans la race qui reste présente. A part le 6ème, tous ont fléchi. A signaler la mauvaise journée de la cuadra de caballos : Le cheval qui tomba devant le troisième, fut aussi bousculé et blessé par le quatrième. Le sixième toro malmena l’équipage, arrachant au cheval brides, harnachement et bandeau qui lui cache l’oeil. On a frôlé le vilain drame.
     Victor Puerto, gêné par le gazapeo du premier, s’est fait chahuter dans ses quites , et n’a pu corriger ses défauts à la muleta. Faena « vadrouillée » , mais grosse épée, à l’encuentro involontaire. Le quatrième prit trois lourds puyazos, et la faena s’en ressentit, monotone et longuette. Ovation et silence, pour un Victor Puerto dont la lumière pâlit – Rivera Ordoñez se fait arracher le capote, dès le premier lance. Pas content ! Toro distrait qui va déambuler au long d’une faena où le torero, sûr et ferme, va donner une grande série, mais guère plus. Tua bien, au deuxième voyage. Le cinquième marchait continuellement, lentement, faisait semblant... Toro andarin, probon... Rivera, qui l’avait reçu par deux largas à genoux,  essaya un peu, mais l’ennui prit le dessus. Ovation à l’un, silence à l’autre – Morante de la Puebla  eut, face au troisième, les grands moments de l’après midi, tant avec la cape (véroniques et demie) qu’à la muleta (série de droite et adornos de gusto). Hélas, il distilla son talent avec trop de parcimonie, et perdit, peut-être, une oreille avec l’épée. Ovation  forte. Cela se passa moins bien devant le dernier qui exigeait un autre engagement. Mais la corrida était finie depuis longtemps, et tout se termina en silence dépité.

 

FINITO ET PONCE, BIEN SUR, A ALMERIA ...

      22 Août : Que dire ? Mal servi et enragé de n’avoir pu triompher lors de son premier contrat en feria d’Almeria, Enrique Ponce a « mis le paquet », hier, pour sa deuxième sortie, d’autant que le Finito avait sorti la classe à son premier toro. Bonne corrida, avec, en satifaction, les toros de Sanchez Arjona.

     21 Août – Almeria – 3ème de Feria – Casi lleno : Cinq toros de Sanchez Arjona, bien présentés et donnant du jeu, sauf le sixième. Un sobrero de Javier Perez Tabernero, très en Atanasio – Enrique Ponce toréa en douceur le premier jabonero et l’estoqua d’une bonne demie. Oreille. Le colorado quatrième se fit mal à une patte et dut être rentré. En remplacement, un tonton de Javier Perez Tabernero (ceux du 15 Août, à Bayonne) qui sortit abanto, partant, distrait, dans tous les sens... Ponce calma son monde, débuta en larguant la toile, pour, peu à peu, réduire ses filets et ramener à lui l’indiscipliné, qui, à la fin, ne savait pas qu’il pouvait charger « si continu et si droit ». Un miracle de plus signé Ponce, paraphé d’une grosse estocade. Emportez ! Deux oreilles. On salue, à nouveau – Finito de Cordoba « se lâcha », devant le deuxième, toréant profond, tirant des naturelles de soie. Jolie faena qui lui vaut deux oreilles. Le cinquième fonçait en regardant de côté. Finito n’a pas aimé.. Silence, troué de quelque sifflet – Miguel Abellan n’a pas eu de chance. Vaillant et honnête toute la tarde, il a voulu, mais ses toros, beaucoup moins. Bien au capote devant le troisième, il débute fort , à l’estribo, part au centre et...le toro s’arrête. Maldita sea ! De plus, il tue mal. Voulant recevoir le sixième par deux largas à genoux, il faillit se faire écharper à la deuxième. Un toro qui demandait beaucoup, et Abellan, se sentant peut-être, « un peu juste », ne se compliqua pas la vie. Silence et silence, tandis que Ponce et Finito sortaient à hombros.
 

LES TOROS ET LES VACHES BRAVES SONT NES POUR FRAPPER...

     22 Août : Quand le sang brave court dans les veines, le toro ou la vache braves, chargent et frappent. Et quand ils frappent...
     Le 10 Août, à Dax, une vache landaise a chargé fort, et frappé. Elle vient de dire à tous que, malgré « Intervilles » et autres guignolades, du sang brave lui dicte férocité... Terriblement percuté, Jean Pierre Rachou est mort, lundi, à l’Hôpital Pellegrin de Bordeaux, des suites de ses blessures, après neuf jours de coma profond. « La petite lumière ne s’est pas rallumée, au bout du long couloir... C’est ainsi ! Un destin qu’il faut, malheureusement accepter. A tous, et plus particulièrement à sa famille, une poignée de main... de celles qui disent : « C’est grâce à la mort des braves, qu’on respectera mieux les vivants ».
     A Salamanque, hier, Juan Luis Fraile, le fils de son père, ganadero hautement apprécié par chez nous, se fait surprendre, vers neuf heurs du matin, alors qu’il allait, à pied, dans un enclos où, parmi les añojos, se trouvait un toro. Sans raison apparente, le toro a filé droit et lui a donné quatre cornadas, et une cinquième plus légère. Le ganadero a été opéré, de dix heures et demi, à quatre heures de l’après midi. Il s’en sortira, mais des craintes subsistent : Une des cornadas a fracturé le sternum, plusieurs côtes, et touché la plèvre.
     Après les huit cornadas de Victorino père ; après celles de son fils ; après Antonio Perez Tabernero Angoso, Vicente Charro, eux aussi surpris par un de leurs toros, Juan Luis Fraile vient de renaître à la vie....

 

« EL PAR DE BILBAO... »

      23 Août : Beaucoup ont entendu parler du « Par de Pamplona »... Une paire de banderilles historique de Gaona, en plaza de Pampelune, « il y a...un certain temps !», comme dirait Fernand Raynaud. Et de feuilleter quelqu’archive jaunie, jusqu’à découvrir, effectivement, le matador mexicain, clouant verticalement, superbement réunis, les deux bâtonnets  sur un bicho qui « faisait la moitié » de ceux d’aujourd’hui, mais qui devait courir deux fois plus.
     Il faudra dorénavant parler « du par de Bilbao », de la paire de banderilles du Juli, à Bilbao, le 22 Août 2001. En effet, cette troisième paire de banderilles au sixième toro symbolise la formidable prestation de technique, pundonor et toreria du Juli, hier, en plaza de Bilbao, face aux Victorino Martin, alors qu’on le savait blessé, insuffisamment remis, les points maintenant  partiellement une blessure qui saigne encore...
     El Juli est venu et a triomphé. Certes, le public, vu les circonstances, a eu pour lui, les yeux de Chimène. Certes, il a touché, et de loin, le meilleur toro. Cependant, on peut imaginer l’effort qu’a fait ce garçon tout au long de la tarde Bilbaina.
     Il est venu, a toréé avec puissance, et banderillé ses deux toros. Soyons clair, ses poses n’ont pas été des modèles d’engagement, de lenteur, de cadrage, s’appuyant sur les bâtons pour sortir de l’embroque. Plusieurs ont été « à corne passée ». Mais reste cette troisième paire au dernier toro : Le torero part de l’estribo pour une paire « por fuera » ; le toro hésite, ne part pas. Juli, dans sa course, essaie de déclencher la charge, et ne veut pas rompre. Tout autre banderillero se serait désisté, et aurait recommencé, plus loin. Le toro ne démarre toujours pas. Juli finit presque son arc de cercle, à quelques mètres de la barrière, « de l’autre côté » donne un dernier zapatillazo et le toro charge, fort. Parti pour un sesgo por fuera, le Juli se retrouve avec un « por dentro », risqué, qu’il cloue en toute lucidité, sortant « limpio » avec la vista, le courage et la faculté de sauter la barrière, tandis qu’éclate l’ovation de la tarde.
     Ce moment fugitif et intense, symbolise toute l’actuacion du Juli, hier, à Bilbao : Courage, vista, technique... Résultat : deux oreilles, qui auraient pu être trois. Un véritable phénomène ; une vraie Figura...
     A ses côtés, face à une corrida de Victorino qui est sortie, avec beaucoup de poivre et de piment, Le Califa, les yeux hagards, n’a pas pu, ou su, garder « la muleta devant », et a bien failli exploser. Abellan, quant à lui, a su  se préserver, sortant dignement d’une rencontre où un plus gros engagement lui aurait valu un tout autre résultat. Quatre toros ont été de vraies pestes, les deux derniers montrant bravoure et noblesse, sans pour autant, permettre la moindre seconde d’inattention. 

     22 Août – Bilbao – 5ème de Feria – Plein – Ciel gris et un peu de vent : Corrida de Victorino Martin, télévisée en direct – Six toros d’inégale présentation, bien dans le type de la casa, 3, 4 et 5èmes étant des estampes. Le sixième sortit magnifiquement, mais accusa quelque faiblesse. Rien à voir avec les quelques fléchissements des toros, avant la pique, à force de charger avec furie, le mufle au sol. La corrida, a part 5 et 6ème, n’a pas été brave, se laissant piquer, avec fixité, mais sans mettre les reins. Les quatre premiers sont remontés fort, aux banderilles, finissant  avec puissance, tous sens aux aguets, bien décidés, dans leurs charges courtes, et leurs retours immédiats dans les jambes du torero, « à ne pas jouer le jeu » de la « Tauromachie 2001 », celle des séries sans fin, de muletazos liés, templés, gustandose... Ici, il fallait s’imposer, la muleta toujours devant, toujours devant (et cela coûte énormément) ; Il fallait « toquer fort », imposer le trajet, et rester ferme. Facile à dire ! Seuls, les deux derniers ont permis quelque licence. Le dernier, dans son parcours long et sa noblesse, a permis au Juli une faena liée, bien construite, agréablement terminée. Abellan aurait peut-être pu «être mieux », avec le cinquième. Quant aux autres, ils imposaient beaucoup, menaçaient beaucoup et, « quoiqu’ils n’aient pas fait », les matadors méritent un gros respect devant de tels adversaires.
     El Califa a subi un gros échec. Totalement absent avec la cape, qu’il manie comme un gros balourd, il n’a pu adapter son toreo et son courage, à deux toros compliqués et dangereux, par leur puissance et leur caste. Sur les conseils de sa cuadrilla, il parvint enfin à « laisser la muleta devant », à mi faena du premier, violent, très court, qui lui mit, d’entrée, deux impressionnantes coladas. Le torero, lui même étonné, parvint à lier deux courtes séries d’une certaine valeur. Cependant, l’effort avait été surhumain, et il ne put continuer une confrontation que le public « poussait » avec grande bienveillance. Ce renoncement se traduisit par une affreuse estocade traversante et un descabello, le torero saluant l’ovation, avec un gros ouf de soulagement . Cela tourna à la déroute, face au quatrième, qui semble avoir plus de recorrido, un trajet plus long. Hélas, le toro s’avisera rapidement, encouragé en cela par un torero dubitatif, la muleta en arrière, ne sachant pas lui imposer le chemin.  Annoncée par le commentateur, prévue par l’aficionado, un accrochage, heureusement sans mal. Califa revient, courageux mais sans grand recours, et termine très mal d’un pinchazo bien bas et d’une estocade au sous sol. Sifflets, tournant au lourd silence, du style « Désolé, mais tu as perdu ! »
     Abellan  a été valeureux face au deuxième, toro court dans les capote, tardo à la pique, remontant à la muleta, chargeant au coup par coup, avec de secs derrotes  qui ne disaient rien qui vaille. Le madrilène fit un gros effort, se replaçant à chaque muletazo, jusqu’à pouvoir lier quelque courte série sur chaque main, terminant d’une presque entière en bonne place, mais « habilement » poussée. Ovation, saluée au tiers. Le cinquième fut un brave, bien piqué par le frère du Soro. Abellan, qui l’avait reçu par une valeureuse larga à genoux, donna un joli quite par navarras et serpentina, avant de brinder à son père. Toro de respect, mais noble que le torero amena au centre, en se doublant avec légèreté. Début main gauche, directement, sans s’aider de l’épée. Le toro se montre noble et les passes s’enchaînent. Cependant, au fur et à mesure, la faena baisse d’intensité, et le toro fait de même. Qui a baissé le premier ? Il n’y a pas d’unité, de continuité dans le trasteo qui finit en désarmé. Bonne occasion perdue. Abellan se profile ...et met un bajonazo qui lui fait perdre, définitivement l’oreille que certains demandèrent .
    Juli a grimacé, plusieurs fois, au cours de la tarde. La jambe fortement « strappée », des calmants atténuant, un peu, la douleur, Julian Lopez a fait le paseo,  banderillé et toréé deux Victorino, coupé deux oreilles, sans faire le moindre cinéma, faisant face à son immense responsabilité, assumé totalement son statut de Figura du Toreo. Estuvo hecho un tio ! Oreille au troisième, un violent qui lui accrocha le capote à la troisième passe, lui mettant une impressionnante colada, le torero ayant juste le temps de se glisser dans le burladero. Vingt secondes très dures. Dans le callejon, le père et le frère sont tendus à l’extrême : Etre venu dans de telles conditions est une folie. Mais le Juli revient, calme et torero, quitant par navarras, sans perdre de vue la charge bien incertaine du toro. Surprise et incrédulité, il prend les banderilles et cloue trois paires, certes peu engagées, ce que l’on peut comprendre. Toro noble au début de sa charge, mais qui s’arrête dans le muletazo et se retourne sec ; Juli va le toréer rapidement, intensément, faisant tout ce qu’il faut pour utiliser son quart de charge. On voit qu’il a mal, qu’il sert les dents, mais on se retrouve admiratif devant une grosse estocade, un peu en arrière et tendida, poussée avec une énorme décision. L’oreille «récompense le tout » et tout le monde respire mieux. Le dernier  « Gallador », de 578 kgs, sera le meilleur à la muleta. Toro important, qui fit son devoir, à la pique  et montra noblesse et force au troisième tiers. Le Victorino, quand il sort noble. Après la paire de banderilles évoquée plus haut, le Juli embarqua le toro et le public dans une faena « a mas », allongeant la charge du toro, qui n’allait pas «au bout du muletazo », finissant par lier des séries, sur les deux côtés, et clôturant sa faenas en adornos bien tournés. Faena «de deux oreilles », vu les circonstances. Cependant, la conclusion en un gros pinchazo hondo et deux descabellos ont réduit le triomphe du torero et de l’homme. Oreille et grande vuelta, le public ovationnant le courage, la technique, la toreria, le respect de la parole donnée... Un monstruo ! et pourtant, encore un enfant, qui devait boiter bien bas, au soir de cet exploit, dont on ne sait quelles en seront les conséquences...

     En fait, on va le savoir très vite, le Juli s’alignant à nouveau, aujourd’hui, devant les Torrealta, en compagnie d’Enrique Ponce et de Javier Castaño.

    22 Août – Almeria – 4ème de feria – Bonne entrée : Grande corrida de la ganaderia  « Marques de Domecq », insuffisamment mise à profit par les toreros. Corrida bien présentée et forte, les 4ème et 5ème étant les meilleurs – Jesulin aurait pu couper trois oreilles. Deux bonnes faenas, templées, liées, parfaites. Hélas, catastrophe à l’épée. Ovation et une oreille – Manolo Caballero a été en demi teinte, avec des excuses, le premier lui ayant marché sur le pied droit, provoquant une lésion qui pourrait bien le laisser, quelques jours, hors des ruedos. Ovation et division – Victor Puerto a joué du trémendisme, avec le sourire, confirmant qu’il a définitivement « changé de registre », depuis l’année dernière. Dommage ! Ovation et silence.

 

BILBAO : UNE NOUVELLE EPOPEE DU JULI...

     24 Août : Que dire de plus... «Es un monstruo ! » C’est un phénomène !

     A l’heure où nos « champions mazettes » se trouvent toujours « le » petit bobo, « la » bonne raison pour ne pas entrer en compétition avec les autres, de peur, non de mal représenter leur drapeau, mais de perdre leur satanés contrats de sponsoring...  A l’heure où des politiciens de tous bords font « concours de cravates » et assaut de petites phrases spontanées, soigneusement préparées... A l’heure où la démagogie ambiante, la lâche tolérance, font passer les « nique ta mère » et autres « va te faire... » pour de la liberté d’expression... et le lamentable « Loft story » pour une espèce de « Radeau de la Méduse de l’an 2000 »... un presqu’enfant, un tout jeune « petit homme », sort, deux jours de suite, dans la fosse aux lions, à peine protégé de quelques dorures, et signe deux nouvelles grandes pages de « l’Histoire de l’Héroïsme torero... ».
     Blessé, encore sanglant, la jambe recousue à la hâte, Julian Lopez « El Juli » est sorti, mercredi, affronter les Victorino... et de quelle façon. Probablement courbatu d’une telle odyssée, le jeune torero revient le lendemain, se bat comme un lion et se fait ouvrir le visage, laissant le public, la Presse, les professionnels, pantois d’incrédulité, d’admiration.
     La bouche en sang, le visage perdu de douleur, le jeune torero « reste là », défiant le toro, s’envole pour une estocade définitive, salue avec deux oreilles en main, et file à l’infirmerie où sa première prière est « passez moi un miroir ! ». Non pour se lamenter sur la lèvre fendue en deux, le nez labouré. Non ! Simplement pour une question du genre « Bon ! Voyons où on en est ? Comment allez vous me rafistoler cela ? Et faites vite, parce que demain, je dois toréer à Almeria... »
     Le public est devenu tout à coup, son père, sa mère, sa famille entière. Viva El Juli, torero a carta cabal ! Viva España ! Un orgueil, une fierté, un glorieux étendard flottant au vent...Saluez ! Saluons tous !
     Bilbao a vécu, hier, une grande page de tauromachie. Aux côtés du petit géant, un grand professeur, Enrique Ponce, qui a encore dicté leçon. Enchâssé entres ces deux monstres, Javier Castaño, lui même, s’est montré grand... C’est tout dire !
     Aujourd’hui, le Juli ne sera pas à Almeria. Jose Tomas non plus, d’ailleurs. Il y a quelques jours, un édito assassin de Navalon, le situait quelque part sur un bateau, au large d’Estepona, ayant de toutes autres préoccupations que de « pegar naturales ! » Laissons à chacun la responsabilité de ses actes, et rendons à César...  c’est à dire, au Juli, les éloges et l’admiration qu’on lui doit, après de tels moments.
     « Sacrée saison, que celle du Juli ! Et, non monsieur Jean Pierre Foucault... ce n’est pas son dernier mot ! » Valencia, par deux fois ; Séville et Nîmes, sous les trombes d’eau ; Madrid, la cuisse labourée, explosée ; Pamplona...aujourd’hui Bilbao. Le Juli, outre sa régularité, montre le pundonor, la verguenza torera que tous aimeraient avoir... Oui mais voilà ! « Como El Juli, no hay ninguno ! »

     23 Août – Bilbao – 6ème de feria – No hay billetes : Corridon de Torrealta. Cinq toros, lourds, bien présentés, de comportement inégal : Noble et faiblote le premier, violent le quatrième, très brutaux les deux deniers. En troisième sortit un sobrero de Domingo Hernandez de 679 kilos de mansedumbre.
     Enrique Ponce s’est comporté en maestro, soignant doucement la lidia et la faena du faible premier, toréant longuement le quatrième, imposant, puis relâchant un toreo techniquement parfait. Deux longues leçons, deux avis, mais la reconnaissance de tous : Ovation et oreille – El Juli s’est battu comme un chien de guerre. Rien à tirer du deuxième, alors « on met tout » sur le cinq « Melonero » - 551 kilos: Un toro qui ne s’employa pas à la pique, arrivant avec du genio, à la muleta, voulant toujours s’arrêter, au milieu de la passe. Tout le monde voyait le danger. El Juli aussi qui se planta, insista, tira trois naturelles, et, à la quatrième, prit en plein visage, un terrible derrote. Bouche en sang, nez fendu, le Juli resta dans le ruedo, écarta tout le monde, et s’en alla estoquer le toro d’une folle épée vengeresse. Les gradins se couvrirent de neige, accompagnée de folles clameurs. Le président sortit les deux mouchoirs. Sept ans qu’un torero n’avait pas coupé deux oreilles à un toro, à Bilbao. Bien sûr, il y en aura toujours pour critiquer ces deux trophées. Mais, vu l’épopée, vu l’impact produit, le public lui aurait donné le toro tout entier – Javier Castaño s’est battu, toute la journée, avec ses moyens, mais forçant le respect. Bagarre avec le sobrero d’Hernandez qui lui mit une volée, et autre combat, au sixième, le torero faisant passer le toro par d’invraisemblables circonvolutions. Grosse ovation au premier, oreille au sixième.  
     Julian Lopez « El Juli » a été opéré sur place : Lèvre supérieure profondément déchirée ; côté gauche de la fosse nasale lui aussi fendu. On a procédé, sous anesthésie générale à recoudre, à l’extérieur et à l’intérieur de la bouche et du nez. Puis on a emporté le blessé vers l’Hôpital de Cruces, pour une intervention de chirurgie esthétique. Aujourd’hui absent d’Almeria, le Juli reviendra demain, peut-être, le visage violacé, pour d’autres combats, d’autres coups, d’autres gloires. Saluez ! Saluons tous.
     Ce 24 Août : Les Atanasio, avec Enrique Ponce, Caballero (qui sortira « infiltré », à cause du pisoton d’Almeria) et Eugenio de Mora... Mais, bien sûr, tout le monde parle déjà de la corrida de demain... « Es que..Tela marinera ! » Demain, 25 Août, Juan Jose Padilla « prend seul » six Miura. On tremble, tous !

 

RUIZ MANUEL ET MORANTE TRIOMPHENT A ALMERIA

     Six oreilles hier, en plaza d’Almeria, où le torero local, Ruiz Manuel, à encore fortement triomphé, avec l’appui de son aficion. De son côté, Morante semble appuyer sur l’accélérateur. Du coup, les deux triomphateurs seront reconduits, aujourd’hui, en remplacement, respectivement, de Jose Tomas et du Juli

     23 Août – Almeria – 4ème corrida – ¾ de plaza : Corrida du Pilar, grande, « voulant charger », mais faible, faible. Quatre et cinquième, excellents, le mauvais lot tombant, à l’habitude, aux mains du Morante – Francisco Rivera Ordoñez fit un petit effort, au quatrième, un toro de 620 Kilos (Madre mia !) Ovation et une oreille – Ruiz Manuel, avec l’appui de « sa » plaza, coupa une oreille du deuxième. Par contre, il se montra excellent avec son autre adversaire, coupant deux oreilles « qui ne doivent rien à personne ! » Bien, mais, quand  ce torero pourra t’il démontrer son talent, en d’autres lieux que « son jardin » ? – Morante semble avoir changé de stratégie, depuis quelques jours. Au lieu d’attendre « son toro » qui ne vient pas, il attaque, s’accroche , et réussit à arracher de bonnes choses à de mauvais sujets, comme hier, en Almeria. Oreille chaque fois et remplacement, aujourd’hui. A suivre !  
 

BILBAO : QUE VA T’IL DONC SE PASSER ?

     25 Août : « Ca y est, on y est ! « Il » y est ! » A l’heure où sort cet édito, un homme est dans une chambre d’hôtel, étendu dans la semi obscurité. Arrive t’il a dormir ? S’est il reposé, depuis qu’il s’est séparé de ces compagnons de voyage, en bas, dans le hall. Dans un coin, la télé envoie de drôles d’éclairs, fugitifs, sur le mur. Le son est baissé, une espèce de murmure diffus, qui se confond avec le ronronnement de la clim. Le lit est comme un champ de bataille, à force de « tourner, virer ». Les minutes passent bien lentement ... Que va t’il donc se passer ?
    
Dans sa tête, des images défilent... fugaces : Une plaza pleine ; un sable gris noir ; et puis... ces yeux, ces regards. Ces yeux, inquiets, dans l’ombre des chiqueros : Ces yeux, en éclairs de feu, au moment de la portagayola... Ces regards furieux, à la sortie des piques ; ces regards lourds, au moment de citer pour la quatrième naturelle... Ce dernier regard, triste et fatigué, au moment du descabello... Cela, six fois de suite. En principe ! Que va t’il donc se passer ?
    
D’autres images, d’autres flashes : Jerez, le Puerto, Sanlucar, l’eau des fontaines, un carré d’ombre, le son d’une guitare, un cavalier qui s’en va au loin, une jupe qui s’envole... La vie ! Celle de tous les jours, celle... des autres ! Que va t’il donc se passer ?
    
Ils pense aux autres... Dans leur mercédes, dans leur fourgon, ils ont roulé toute la nuit. Eux aussi vont jouer leur vie... Eux aussi sont toreros... Mais eux...Ils ne vont pas « à Bilbao » ! Eux... ils ne vont pas « prendre six Miuras »... Au fond de lui, il sait que ces compagnons, qu’il l’apprécient ou non, auront une pensée pour lui : « Vaya un par de... ! Seis Miuras en Bilbao ! Que cabron ! » Il sait bien que cette bordée de jurons et d’insultes ne contient que respect, admiration et affection « rentrées ». Il a dit pire, lui-même, bien des fois... Que va t’il donc se passer ?
    
Son épaule lui fait mal, parfois. Son doigt, doucement, suit un sillon, là, au cou. Il se gratte la gorge... Ce n’est pas passé loin ! San Sebastian, Séville, Pamplona... comme autant de coups de fouet, de coups de mort... Il sursaute : Dans le corral de Vista Alegre, un toro le regarde et semble lui dire : « Il nous reste quelques heures... »

     Que va t’il donc se passer ? Au moment où s’écrivent ces lignes sur l’écran, bien à l’abri, bien au frais, on ne peut s’empêcher de penser à Juan Jose Padilla, dans sa chambre d’hôtel, à Bilbao. Son jour est arrivé, celui où tous les regards, toutes les caméras, tous les fax et les « internet », vont converger vers lui. 25 Août 2001 : Juan Jose Padilla prend seul six toros de Miura, en pleine feria de Bilbao.
    
Que va t’il se passer ? Si l’on regarde tout, froidement, on est devant le défi suivant : Un torero, qui n’a jamais pris seul six toros ; un torero qui sort de trois terribles blessures, où la mort est passée... encore plus près que ça ! Un torero qui est un passionné, qui fonctionne « à l’instinct », ne calcule pas ses efforts, donne tout, en vrac... Un torero qui ne semble pas avoir le bagage, technique et artistique, pour une telle entreprise... Ce torero va lidier, toréer et estoquer, l’un après l’autre, six toros de Miura, qui ont pour noms : « Laminoso », « Regalito », Famoso », « Ermitaño », « Ahechador », et « Berreon »... et cela, en plaza de Bilbao, la plus grise, la plus lourde qui soit...
    
Un défi ! Un défi à la logique, un défi à la vie...

     Que va t’il donc se passer ? Quatre choses sont sûres : Une : La plaza sera pleine ... Deux : le public sera « a favor », au début ... Trois : le torero va tout donner... Quatre : Les Miura sont « différents »...
    
Il peut se passer plusieurs choses :
    
La corrida peut « ne pas aller au bout »... Vous savez ce que je veux dire, et nul ne souhaite cela. Mais...
    
La corrida peut être un véritable triomphe, le public fêtant chacune des interventions du torero, devant six toros qui permettent une prestation « en force ». Prêt pour la bagarre, le torero se grandit, oublie peur et fatigue, « rentre dedans » avec cape, banderilles, muleta et épée... et ça marche ! On le lui souhaite.
    
La corrida est un fracaso : Les toros sortent « en Miura » mais toréables, et le héros « coince », « se ramasse »... Tout « lui sort à l’envers », et il pinche beaucoup, multipliant les grimaces... Bien sûr, on lui gardera respect...peut-être.
    
Il peut aussi arriver « qu’il ne se passe rien » : Les toros sortent ; le torero va les lidier, « en professionnel entouré de professionnels », et s’en va, comme il était venu. Peu probable !

     Ce qui est certain, au matin de cette journée, l’une des plus impressionnantes de la saison, c’est qu’un homme, dont la mort n’a pas voulu, par trois fois, va affronter seul, six toracos, de la plus terrible des ganaderias, parce que la plus mystérieuse, la plus crainte, la plus mythique. Rien que le fait d’y avoir pensé mérite respect et encouragement. Le reste est écrit dans la grande page du destin, ouverte au 25 Août 2001
    
La seule chose qui est certaine... la Terre tourne !
    
Et puis, si cela se trouve, en ce moment, dans sa chambre d’hôtel, à Bilbao, Juan Jose Padilla dort comme un enfant... alors ! A la grâce de Dieu !

     En Attendant, Bilbao a vécu discrètement la « veillée d’armes »... La corrida d’hier a été un désastre ganadero, et les toreros n’ont pu que vainement batailler.

     24 Août – Bilbao – 7ème de Feria – Casi lleno : Cinq toros d’Atanasio Fernandez, très inégalement présentés, trop lourds, noblones mais trop faibles, sans caste aucune. En fait, une mansada ! Le quatrième fut remplacé par un de « Los Bayones », gordinflon, qui ne valait pas mieux – Enrique Ponce s’est escrimé avec le plus mauvais lot. Technique, volontaire, luttant en vain. A son actif, un joli coup d’épée. Applaudissements et ovation – Une bonne estocade sera, également, un des seuls moments à mettre au crédit d’un Caballero qui sembla s’économiser un peu. La lésion d’Almeria n’explique pas tout. Silence et quelques sifflets – Eugenio de Mora toucha le seul potable, lui soutira de bonnes naturelles, mais perdit l’oreille à l’épée. Rien à faire au dernier. Vuelta et silence
En fait, les toreros ont fait «chhhtt ! », parce que ce soir Juan Jose Padilla prend seul six toros de Miura. Que va t’il se passer ?

 

ALMERIA : RUIZ MANUEL ET MORANTE FONT « BIS REPETITA » ...

     Appelés pour remplacer Jose Tomas et El Juli, Ruiz Manuel et le Morante de la Puebla ont fait hier leur second paseo en deux jours, à Almeria. Dans un style différent, l’un étant magnifiquement porté par « sa plaza », les deux toreros ont encore triomphé, et sont sortis en triomphe, une nouvelle fois. La photo est la même, seule la couleur des costumes a changé.

     24 Août – Almeria – 6ème de Feria – Lleno : Corrida de Luis Algarra, correctement présentée, noble mais faible – Curro Vazquez reprenait l’épée. On lui vit un quite fabuleux au quatrième, ses véroniques « marquant » la journée, et la feria. Silence et ovation -  Poussé, porté par son public, Ruiz Manuel a montré grande fermeté, quiétude, et confirmé, encore une fois, qu’il pourrait mériter un autre sort, que ces succès, chaque année, dans « son Almeria ». Oreille et oreille – Morante a vu son premier réduire son alegria, suite à une grosse vuelta de campana. Le Sévillan, mit douceur et grande esthétique dans deux faenas, récompensées, chacune, d’un trophée.
    
Ce 25 Août, C’est Pepin Liria qui remplacera le Juli, aux côtés d’Espartaco et de Curro Vivas, face à un lot de Santiago Domecq.

Dans les autres plazas :

     24 Août – Martos : Toros du Marquis de la Ruchena, difficiles – Jesulin coupe une seule oreille du quatrième, donnant deux vueltas – El Cordobes : oreille et ovation – Triomphe de Victor Puerto, avec les deux trophées du troisième.

     24 Août – Antequera : Toros de Joaquin Barral, nobles mais faibles... Ortega Cano coupe une oreille du quatrième – Espla fait « un trophée » à chacun – El Fandi sort a hombros, avec trois oreilles en poche.

     24 Août – Cieza : Corrida des frères Tornay et deux de Zalduendo (1 et 5ème) – Il y eut triomphes et « noble faiblesse »... Scandale public en début de dernière faena, mais le torero « retourna » la plaza – Oreille, chaque fois, pour Joselito – Quatre oreilles pour le Finito qui toréa « a gustito » - Rivera Ordoñez coupe un trophée du troisième, et « se met en colère » avec le sixième, mettant le feu à la plaza, faisant taire les insolents. Deux oreilles.

     24 Août – Collado Mediano (Madrid) : Réapparition, en festival d’Angel Gomez Escorial, qui, on le sait, s’était fait fracturer un bras, à la veille de la San Isidro, où il était inscrit, face au Pablo Romero, aux côté de Josselito. Cela s’est très bien passé, face à un toro d’Adolfo Martin... sauf qu’il s’est fait « re-prendre », souffrant des cervicales, du poignet gauche, et d’une légère commotion cérébrale.. Il est des fois, vraiment, où l’on ferait mieux de rester à la maison !
 

PADILLA, A BILBAO : « LOS MATO, Y YA ESTA... »

    26 Août : « Il les a tués, et on n’en parle plus ... »
    
Hier, 25 Août, Juan Jose Padilla a estoqué, seul, six toros de Miura, en plaza de Bilbao. Soyons clairs : rien que le fait de s’annoncer ainsi constitue un exploit. Le fait de défiler en tête de paseo sur le triste sable de la Vista Alegre bilbaina en est un autre. Par ailleurs, le rêve s’est concrétisé : prendre, seul, six toros de Miura, les lidier et les estoquer, l’un après l’autre. Tout cela, mérite un grand respect, et un énorme coup de chapeau. Il l’a fait. Bravo !

       Pourtant, la corrida est un gros échec. Deux raisons essentielles : Une Miurada faible, sosa, très lointaine de ce que nous avons vu des pensionnaires de Zahariche à Séville, Pamplona et Béziers. Deuxième raison : Un Padilla, juste de technique, de recours, d’imagination, qui subit , sereinement, les circonstances, « n’attaqua » jamais les toros et ne  brilla jamais dans les coups de folie qui ont fait sa réputation : Pas de larga a porta gayola, pas de larga du tout ! Banderilles très moyennes, toujours sur le piton droit, avec plusieurs gros échecs ; toreo de muleta « sur les jambes », sans fermeté, sans autorité ; estocades habiles  et sans ambition de « partirlos en dos ».
    
Hier, on parlait ici de quatre possibilités : Le torero se fait secouer, et ne peut concrétiser son geste ; le gros triomphe, avec mille exploits, mille feux d’artifice ; le gros échec, dû à de multiples facteurs conjugués ; et la dernière possibilité : Il ne se passe rien.
    
C’est la quatrième hypothèse qui s’est réalisée. On s’en doutait un peu. On le craignait. Se sachant « court en tout », le diestro « joua les sages, les sereins », laissa au vestiaire sa tenue de Rambo, et sortit, « vestido de dulce »... Il  lidia la corrida, sans jamais se mettre en colère, et s’en fut, presque élégant, après avoir baisé une poignée du triste sable bilbaino.
    
« Il en a pris six ». De cette façon, il pouvait en prendre douze...
    
Quand, dans une peña, les aficionados se réunissent pour suivre ensemble une corrida importante, à la télé, et qu’à partir du troisième toro, des petits groupes se forment et bavardent tranquillement d’autre chose, en jetant parfois un oeil à l’écran, ce n’est pas qu’ils ont perdu l’aficion, c’est que « rien n’accroche... ». Et hier... on a beaucoup bavardé....
    
Juan Jose Padilla a pris six toros de Miura, seul, à Bilbao. Il les a estoqués, et a reçu pour cela plus de trente millions de pesetas. Rien à dire à cela. C’est un exploit qu’il faut  respecter et saluer. Cependant, loin de faire monter sa cote, cette corrida aura probablement de grosses conséquences sur l’avenir du torero, du style : « Mon ami, tu es « à ce niveau »... et tu y restes ! ». C’est ainsi. Mal inspiré, mal conseillé, Padilla a joué... et n’a pas gagné.

     25 Août  - Bilbao – 7ème corrida – casi lleno – Temps gris lourd avec pluie au sixième et rafales de vent. Public très favorable au torero, ce qui est normal et très bien :
    
6 Toros de Miura, hauts, longs, armés de forme inégale, certaines cornes s’étant explosées pour des raisons que l’on pardonne uniquement à Miura... La corrida est sortie faible, triste, très sosa , comme si « le habian quitado veneno », comme si « on lui avait enlevé tout venin ». Toros qui sortent et passent d’un galop « toronton », tête à mi hauteur. Rien à voir avec ceux de Séville, encore moins ceux de Pamplona. Et c’est peut être tant mieux ! Toros sans personnalité, fades et à la fois dangereux, parce qu’ils endorment tout le monde, et donnent le méchant tornillazo, ou le mauvais derrote. Toros faibles, dont il fallut soigner la lidia, presque en infirmier. Toros qu’on ne put jamais lidier par le bas, mais qui permettaient sûrement plus, à condition « de les attaquer » et montrer qui était le patron. Le troisième fut rentré au corral, remplacé par un sobrero, qui fut le seul à offrir quelques charges potables, et devant lequel Padilla « fut  Padilla ».Les cinquième et sixième, difficiles et « tordus ».
    
Le torero fut facile à la cape, recevant chaque toro, sereinement, sans grands exploits. Peu de quite, excepté quatre navarras et une serpentina, au quatrième. Peu d’éclat aux banderilles, le saut à destiempo, lui valant quelque susto, devant des toros qui « montent haut », au moment de la réunion. Du coup, précautions et quelques paires à corne passée. Il y eut un gros poder a poder, lors du deuxième élan, face au toro d’ouverture. Les banderilles « al violin » partirent d’abord dans le sable, puis se plantèrent « à la sauvette », lors du deuxième passage, face au toro remplaçant. A la muleta, Padilla se montra serein, mais court d’imagination et de recours, devant des charges courtes, tête haute, sans grandes options. Il voulut « faire le toreo actuel », basé sur les derechazos et naturelles, liés au pecho, si possible doublé. Il y eut un moment, un seul où le torero « se mit en colère », par deux molinetes de rodillas, trois pechos dans cette position, un abaniqueo et un desplante rageur, qui firent exploser l’ovation dans les gradins, et taire les bavardages, dans la peña. Non que ce fut le summum du toreo classique que l’on aime, mais un des moments que l’on attendait, l’un de ces « grains de folie » qui font que « Padilla est Padilla... ». Ce fut le seul, et on faillit lui faire couper une oreille, pour cela. A l’épée, il y eut quelque habileté pour cacher de petits désastres. De vilains pinchazos en larguant le bras, et en se jetant dehors ; des demi épées, bien habiles ; une bonne estocade au sixième qui lui mit la corne... pas très loin du cou !
    
Résultat technique : Ovation – Silence, après un avis – Vuelta, après pétition d’oreille – Silence – Silence – Ovation finale, à la sortie, chacun s’en allant de son côté, comme se disant : « La corrida se mato, y ya esta ! »

 

LA PRESSE,  EN « DEMI TEINTE GRISE »...

     26 Août : Dans son ensemble, la presse taurine salue le geste de Padilla, soulignant le mérite qui consiste à prendre seul six  Miura, mais insinuant également que toros et toreros se partagent la responsabilité d’un demi succès, et donc, d’un demi échec :

Quelque titres :

     ABC : « Un geste, qui ne fut pas une épopée ». Zabala de la Serna joue ici sur les mots « Gesto » et « Gesta »

     « El Mundo » : « Machada, con poco brillo ». Javier Villan titre sur « une affaire de mec, bien peu brillante »

     « La Razon » : Posada « oublie » le torero et titre : «  Miuras, grands, faibles et sans caste, à Bilbao ». Vache !

     « La Tribuna de Salamanca » : « Padilla résoud  son défi, avec dignité »

     « El Correo », sous la plume de Barquerito : « Padilla « a pu », avec une mauvaise Miurada »

     Dans « Burladero » : « Ni toros, ni torero ! » .(Dur, mais pas loin !)

     Dans « Mundotoro » : « Padilla, sans brillo, résoud son défi avec dignité »

     Jose Antonio del Moral : « Le grand défi, sans chance, sans succès »

Dans son édito, sur « Corrida.net » André Viard suggère la stratégie du torero à vouloir être maître de chacun de ses gestes, afin « d’aller jusqu’au bout », ayant pour conséquence, de ce fait, de « sortir de sa personnalité », de son grain de folie, voire de « toréer à l’économie »... C’est arrivé à plus d’un !

 

DANS LES AUTRES PLAZAS : MOISSON DE TRIOMPHES...

     Tandis que Padilla s’escrimait avec sa Miurada, les autre toreros s’en donnaient à coeur joie, sur toute la surface de la planète taurine. Beaucoup de spectacles qui peuvent, pour les principaux, se résumer ainsi :

     25 Août – Almeria – 8ème et dernière de Feria – Casi lleno : Corrida de Santiago Domecq, bien présentée, noble, mais faible – Habitué aux rudes guerres, Pepin Liria se régale et coupe trois oreilles – Espartaco obtient un trophée du premier, et met tout par terre, après une grande faena, à cause de trois pinchazos et neuf descabellos – Curro Vivas est brillant aux banderilles, et c’est tout – Ovations.

     25 Août – Antequera – Lleno : Trois toros de Sayalero y Bandres, et trois de Sayalero Monje. Peu de présence – Juan Mora torée brillamment : Vuelta et deux oreilles  - Ponce met «deux leçons de plus » : Trois oreilles (il est monumental au cinquième, mais « ne le tue pas »)  - Jesulin fut applaudi devant les plus pénibles.

     25 Août - Almagro : Toros de Nuñez del Cuvillo « chicos » - Triomphe de Joselito : Trois oreilles – Finito et Morante coupent un trophée.

     25 Août  - Alcala de Henares : Excellente corrida de Ana Romero : Présence et caste – Trois oreilles pour Oscar Higares et Regino Ortes, Jesus Romero coupant deux trophées du deuxième. Les trois toreros et le mayoral sortent a hombros.

     25 Août – Sanlucar de Barrameda : Une semaine après sa cornada de Bilbao, Davila Miura reprend l’épée et coupe quatre oreilles. Les toros sont de Martelilla. Pepe Luis Vazquez passe, « sous vos applaudissements » - Cepeda donne une vuelta, à son premier

     25 Août – Arenas de San Pedro : Corrida de Arcadio Albarran, grande et fade – Ortega Cano coupe une oreille à chacun – Rafa Camino obtient un trophée de son premier – Victor Puerto « règle » tout le monde en coupant les deux du dernier.

     25 Août – Noja (Santander) : Corrida, diversement présentée, de Juan Pedro Domecq. Le premier a un gros défaut de vue – Triomphe total  de Francisco Marco : quatre oreilles et deux rabos – Jose Ignacio Ramos coupe les deux oreilles du quatrième, et Cordobes fait « une et une ».

     25 Août : Santa Olalla de Cala (Huelva) : « A priori », l’appendicite d’Antonio Ferrera, « attendra encore un peu » : Quatre oreilles et deux queues pour le bouillant torero qui se permit de piquer son premier adversaire – Fundi coupa une oreille à chacun, et Encabo, respectivement : deux et une – Bonne corrida de Carmen Araceli Perez. Vuelta au sixième toro.

     25 Août – Peñaranda de Bracamonte : Corrida de Valdefresno, très inégale – Triomphe de Domingo Lopez Chaves : Quatre oreilles et une queue – Tato et Juan Diego, coupent un trophée, chacun.

     25 Août : Nombreuses corridas de Rejoneo – Echec des cavaliers à la première de Colmenar et à Calahorra, à cause des toros, respectivement de la Cardenilla et de Castil Blanco – Douze oreilles et deux queues, au Puerto San Vicente, près de Tolède. Triomphe, en particulier, du fils de Curro Bedoya – De son côté, Alvaro Montes continue sa progression : Trois oreilles à Martos (Jaen). Les toros étaient... d’Enrique Ponce.

     25 Août : Côté « Novilladas » : Blessure à l’oeil droit de Sergio Aguilar, par le 4ème de Perez Villena, en plaza de La Granja de San Idelfonso (Segovia). Pronostic : réservé – Blessure à la cuisse droite de Salvador Vega, par le troisième de Hermanos de la Fuente, en plaza de Pedrajas de San Esteban (Valladolid) . Le torero revient et coupe les deux oreilles du sixième – Triomphe de Grégoire Taulère, en plaza de Valdecasa de Tajo (Caceres) : Trois et un rabo – Le mexicain Alejandro Amaya, torero de empaque, sort à hombros de Constantina (Sevilla) : Oreille à chacun de Salvador Domecq – Abraham Barragan triomphe totalement d’une bonne novillada de Adelaida Rodriguez, en plaza de Casas Viejas (Avila) – Enfin : Début avec picadors d’El Rubio, qui coupe deux oreilles à un novillo de Antonio Jimenez, en plaza d’Añover del Tajo, près de Tolède.

 

EL JULI .... « UNE DE PLUS ! »

      27 Août : Impressionnant, ce Juli ! Qu’on le veuille ou non, à une époque où l’on torée mieux que jamais, cet  «encore gamin » laisse tout le monde pantois d’admiration. Que l’on aime ou non son toreo, on est bien forcé de tirer son chapeau, et encore plus après cette feria de Bilbao 2001 où il a triomphé, dans des conditions bien particulières. Convalescent, « à peine recousu » de la cornada de Malaga, le Juli s’en vint prendre les Victorinos, puis, après ce premier triomphe,  s’embarqua pour un nouvel exploit, le lendemain, ne se laissant aller aux mains des chirurgiens, qu’une fois avoir coupé les deux oreilles à son Torrealta. Endolori, ensanglanté, momentanément défiguré, le Juli s’écrie « Une de plus ! » et tout le monde se lève. Monterazo, señor ! 
     « Une de plus ! » Une cornada de plus... Après Madrid, après Malaga, celle de Bilbao fait impression. Elle est « cornada de espejo », de celle dont on se souvient toujours, parce qu’on la contemple tous les jours, dans le miroir. Juli était déjà, par deux fois marqué au visage. Hier, une opération de chirurgie esthétique aura tenté de réduire la nouvelle cicatrice au visage du torero. Espérons que cette nouvelle «blessure de guerre » ne se transformera pas, à la longue, en quelque rictus malheureux. Ce garçon mérite de sourire à la vie. 
     « Une de plus ! » Une Feria de plus... Après Valencia, Séville, Madrid, Pamplona, voici Bilbao... Quatre oreilles de feu et une feria sauvée. Que dire de plus ? Sans le Juli, la Aste Nagusia 2001 était un désastre. Julian Lopez est arrivé, a fait briller les Victorino, et laissé couler son sang devant les Torrealta... Allez, on ose : « S’il avait pris, lui, les six Miuras de Padilla... on parie qu’il aurait coupé des oreilles ? »
     Ici, on n’est pas forcément « Julistes » ! Mais il faut bien reconnaître ce qui est : Julian Lopez « El Juli » est en train de marquer son époque, par sa régularité, son abattage, son aficion et sa soif de toréer. Toda una figura !
     En attendant, la Feria de Bilbao s’est terminée hier, avec une déception signée Dolores Aguirre, ce qui ne va guère laisser au jury, d’autre option que de donner à Victorino le trophée de la Feria. Certes, il y eut quelque Cebada... Il y a un autre mot, aussi, qui pourrait résonner : « Desierto ! »

     26 Août – Bilbao – 9ème et dernière de Feria – Moins de ¾ de plaza : Corrida de Dolores Aguirre, grande et lourde, mais sans exagération, sortant mansa et sans caste. Gros échec, a peine estompé par la qualité des premier et sixième toros. Le président se précipita à changer le premier, pour faiblesse. Un président qui ne fit pas l’unanimité, tout au long de la feria -  Manolo Caballero se montra très torero face au premier bis, liant de bonnes séries sur les deux mains, et tuant « moins tendu » que de coutume. Le toro tarda un peu à tomber, mais la pétition fut majoritaire. Oreille refusée, au grand désappointement du torero qui ne voulut pas donner la vuelta. Grande ovation. Le coeur n’y était plus, et le quatrième était un sacré lascar : Grand, haut, et plein de venin. Caballero essaya un peu, puis lui régla son affaire. Silence – Pepin Liria attaqua d’entrée, par une larga à porta gayola (la seule de la feria), à genoux, devant le toril. Son premier « regardait beaucoup » et attaquait « probon ». Liria se battit, vibrant et le tua bien , écoutant une ovation. Le cinquième fut « le malo de la pelicula » et Pepin Liria, qui débuta son trasteo, à genoux, se battit vaillamment, laissant, encore une fois, une image de dignité, sur le sable de Bilbao. On l’applaudit – Victor Puerto toréa léger et spectaculaire le troisième. Le public marcha à demi devant ce mélange baroque. Bonne estocade à l’encuentro, mais au troisième voyage. Ovation après un avis. Par contre, on retrouva le Victor Puerto « de l’an dernier », torero classique, clair, ferme, sans concession à la galerie, face au sixième, un « muy Atanasio » de 616 Kilos, qui débuta « abanto », mais qui finit par se livrer entièrement. Bon début par six statuaires impavides, le torero resserrant peu à peu son emprise, toréant lié et templé. Oreille forte pour un Victor Puerto qui avait bien besoin de cette « remise sur rails »
 

ORTEGA CANO TRIOMPHE ET « FAIT DU BRUIT... »

     27 Août : Les toreros vedettes, ont toujours eu des gestes de hargne, devant quelque mauvaise critique, devant quelque mot malheureux de tel ou tel journaliste taurin.
     Il y a quelques semaines, Paco Aguado écrivit un article quelque peu «acidulé » sur le torero de Cartagena. Hier, plein de superbe et de mépris, Ortega Cano s’en fut lui brinder son deuxième toro, en plaza de Colmenar Viejo. Brindis que le journaliste refusa. Ortega Cano s’en fut se planter les deux genoux à terre, et monta une grande faena, basée sur le toreo d’empaque, et quelques effets de manche. A plusieurs reprises, le regard du torero se dirigea, plein de défi, vers le journaliste, mais heureusement, la paix fut signée au cours de la vuelta, les deux hommes se donnant l’abrazo, tandis qu’Ortega Cano saluait l’ovation, les deux oreilles en mains.... Que bueno ! On attend, maintenant, le prochain édito de Paco Aguado !

     26 Août – Colmenar Viejo – 2ème de Feria – Moins de ½ plaza : Cinq toros de Antonio San Roman (le cinquième excellent)  et un Aldeanueva sorti quatrième – Curro Vazquez n’eut que de bons détails au quatrième. Bronca et ovation – Ortega Cano fut « plein de verve », toute l’après midi, avec une bonne faena au cinquième. Vuelta et deux oreilles – Pedro Lazaro prenait l’alternative. Il se battit dignement, mais ne put récolter que quelques applaudissements.

     26 Août -Madrid (Las Ventas) – 2000 personnes (sur 23500, possibles) : Corrida intéressante de Ramon Flores. Le quatrième, de Palomo Linares fut remplacé par un Nazario Ibañez, manso – Bonne prestation de Mariano Jimenez qui coupe une « bonne oreille » du premier, accordée par le président Torrente, pour une faena très templée et liée. Cela se passa moins bien avec le quatrième, mal achevé de huit descabellos. Ovation, cependant, pour Mariano Jimenez qui veut revenir au plus haut. La Feria d’Automne sera probablement « le » grand rendez vous – El Molinero a connu mauvaise journée, sanctionnée par deux silences – Par contre, on retiendra d’excellents détails de Jose Antonio Iniesta, devant les deux meilleurs toros. Hélas, le torero, à chaque fois, est allé « a menos ». Ovation et silence, avec de grandes naturelles, face à son premier.

     26 Août – Barcelona – ¼ d’arène : La corrida de Puerta Hermanos est refusée par les vétérinaires. Débarque une corrida de Sanchez Cobaleda, d’un tout autre calibre. Du coup, Juan Bautista « tombe » du cartel. C’est son droit, mais... – Six toros impressionnants de trapio et d’armures. Toros compliqués qui imposèrent une tauromachie de combat. Jose Luis Moreno remplaçait Jalabert. On lui applaudit quelques muletazos, en baissant beaucoup la main. Ovation et silence, après un avis – Rafael de Julia se présentait. Impressionné par son lot, et on le comprend, il flotta un peu, écoutant deux silences, et un avis au cinquième – Luis Vilches se présentait aussi, et surprit tout le monde par sa fermeté. Deux grosses voltiges n’entamèrent pas sa décision, face au troisième, et on suivit avec grand intérêt sa bonne faena au dernier, hélas mal estoqué. Silence et vuelta.

     26 Août – Puerto Santa Maria – Dernière de la Temporada d’été – Plus de ¾ de plaza : Toros de la Dehessilla, de Jose Luis Pereda, « inégaux » en présence et comportement  - Juan Mora remplaçait Espartaco. On le vit torero face au premier, manso, et au quatrième, plein de venin. Ovation et palmas - Enrique Ponce eut le mauvais lot, toréa bien son premier, aurait pu en couper une oreille, mais le tua en catastrophe. On l’applaudit – Gros triomphe du Jesulin, coupant une oreille à un premier adversaire « chiquitin ». La faena au dernier débuta par une bronca au toro, mais le Jesulin retourna le public, toréant templé, au ralenti, maintenant le toro. Deux oreilles (et on ovationna même le toro...)

     26 Août – Alcala de Henares – ½ plaza : Le Juli absent, la corrida se transforme en mano a mano. Toros de Gabriel Rojas, très faibles. Les meilleurs, 3 et 6èmes – Francisco Rivera Ordoñez triomphe, coupant deux oreilles au troisième, étant ovationné aux deux autres – Morante de la Puebla aurait pu couper les deux oreilles du sixième, mais il tua très mal. Silence avec avis, silence et ovation, avec avis.

     26 Août – Calahorra – ¼ de plaza : Mansada de Navalrosal – Les toreros ont passé leur temps à courir après – David Luguillano coupa au premier, une oreille protestée. Cela se compliqua par la suite. Pitos – Juan Jose Padilla et Alberto Ramirez multiplièrent de vains efforts, étant ovationnés.

     26 Août – Iniesta – plein : Corrida composite : toros de Gerardo Ortega, Hérituiers d’Antonio Ordoñez et salustiano Galache – Chaque torero, El Cordobes, El Califa et eugenio de Mora, coupa deux oreilles à un de ses toros. De Mora prit une grosse voltereta à son premier. Sans bobo, apparemment.

     26 Août – Saint Perdon – Novillada – Bonne entrée : Bons novillos des frères Jalabert – Cesar Jimenez torée le quatrième, con « mucho garbo », et coupe une oreille – Ivan Garcia tua mal le deuxième, perdant les trophées. Vuelta au cinquième – Bonne sortie de Julien Miletto, qui coupe une oreille du troisième, mais tue mal le dernier. 
 

LES MEMES... ET ON RECOMMENCE...

     28 Août : Vraiment, il y a de quoi en rester pantois ! Tandis qu’à grands renforts de complicités médiatiques, nos chers dirigeants redistribuent des impôts à ceux qui n’en payaient déjà pas, ce qui, au non d’une certaine idéologie, peut sembler respectable, d’autres dirigeants, qui le sont beaucoup moins, ont le front de nous présenter  leurs dernières trouvailles... celles qui vont égayer nos soirées, celles qui vont nous coller devant nos téléviseurs, pour autre chose que les habituelles platitudes pseudo culturelles, les populeux sitcoms où des rondeurs, par ailleurs fort appétissantes, nous cachent la pauvreté du pseudo scénario.
     Hier, les grands patrons de chaînes de la Télévision publique, ont présenté leur programme 2002. Superbe ! Renversant !
     L’un d’entre eux a t’il annoncé quelque réelle nouveauté ?  S’est on engagé, par exemple, à limiter les « rediff » ? Non, non, rassurez vous ! vous aurez encore droit, par trois fois, cette année, à « La Folie des Grandeurs », au cas où, lors des 850 dernières diffusions, vous n’auriez pas perçu ce petit détail qui fait le grand chef d’oeuvre. Ce qui est vrai, d’ailleurs... De Funes et Montand y sont assez géants pour « qu’on en reprenne huit fois de plus ! »... à condition de le décider, nous mêmes (Voir cassettes video ou DVD...)
      A t’on dévoilé la véritable intention de « tenter le diable » en essayant de passer , aux heures de grande écoute, de véritables petits chefs d’oeuvre d’information, de culture, de formidable technique et d’art cinématographique, que sont les documentaires que l’on peut voir sur « Arte », ou sur « Planète », par exemple. Certains s’y ennuieraient, d’autres y prendraient un gros bol d’air. D’autres encore, y découvriraient que notre monde est autre chose, peut être, que le « métro-boulot et ... mauvais dodo ! » T’en veuuuux ?
     Enfin bref, bien fardés, bien maquillés, les rides télégéniques et autres crevasses médiatiques bien cimentées, nous retrouverons tous ceux qui, il y a peu, se sont faits virer parce qu’ils « n’excitaient pas l’Audimat ». Que ce soit pour présenter les images « qui saignent bien », ou pour calfeutrer les scandales « politico économico etc... », nous aurons droit au retour de ceux qui avaient perdu toute crédibilité, avaient heurté quelque gouvernant, avaient trop tutoyé quelque grand, quelque prince...
     On prend donc les mêmes, et on recommence... Mais, rassurez vous. On sait bien que votre chèque de redevance est, lui, « toujours nouveau »... Aussi, on favorise « la création »... Vous aurez donc, chaque semaine, un nouvel épisode, totalement inédit... de « Lucky Luke ». Quelle chance, non ?
     Dans le monde taurin, également, la temporada 2001 aura été celle des « On prend les mêmes, et l’on recommence »... à la différence près que, « même replâtrées », les anciennes gloires se sont vraiment joué la peau, tandis que les actuelles figures, même trop conservatrices parfois, avaient, chaque jour, rendez vous avec le destin. Donc, respect !
     Ortega Cano a « voleté », quelquefois magnifiquement ! Jesulin a planté les pieds au sol, et termine en bolide. Certes, il crée la division, ce qui n’est pas si mal. Un critique disait hier, de lui : « Jesulin n’est plus ce qu’il était... il essaie d’être ce qu’il aurait dû être... ».
     Bien sûr, en tête, toujours les mêmes, magnifiques, pour deux d’entre eux, qui ont pour nom El Juli et Enrique Ponce. On y reviendra, mais ceux là, vraiment oui, on en redemande !
     Actualité réduite, hier, avec trois corridas et une nouvelle qui se murmure : « Le maire de Moscou interdirait les deux corridas des 8 et 9 septembre... » Non ! Scoop sous toute réserve ! Réserve de vodka, bien sûr ! Aieee... Victor, on commence « à comprendre » !
     Beaucoup plus sérieux, l’attente et l’espoir, à Bayonne... Pour le moment, Curro Vazquez, Jose Tomas et El Juli « ne sont pas encore certains ». Curro s’est « refait mal » ; Jose Tomas reprend à Linares, demain, en principe. Quand au Juli, le vaillant guerrier est encore « à la blédine », suite au terrible coup de Bilbao, et à l’opération qui s’en est suivie. Nul doute que ce « sacré gamin » voudra faire le paseo. Il le fera, le sourire en coin, certes, mais il le fera, d’autant que le Sud Ouest français est la seule zone où il n’a pas triomphé, cette année... L’autre attente, l’autre inquiétude, peut être... « Les Algarras tiendront ils debout ? » Vivre pour voir !

      27 Août – Colmenar Viejo – 3ème de Feria – ¾ de plaza : Trois toros de Arauz de Robles 1,2 et 6ème, imprésentables de carrure,  mais pointus, très faibles ; et trois de Aldeanueva, mieux charpentés, mais faiblots, également – Enrique ponce a coupé une « oreillette » du premier. Par contre, on le vit remarquable, une fois encore, devant le quatrième, qui changea plusieurs fois, au cours de la lidia. Autre « toro inventé » et  final « a gusto de todos ». Deux oreilles – Jesulin ne put rien faire au deuxième. Par contre, longue faena « de las suyas », au cinquième. La qualité et les scories du grand revenant... Division d’opinions, chez les aficionados, mais joli moment, hélas gâché par un pinchazo. Grosse oreille – Jesus Millan attaqua fort, tout au long de la journée, coupa une oreille de chaque adversaire, et s’en fut « a hombros », aux côtés de Ponce. Une photo qu’il va garder.

     27 Août – Cuellar : Toros de Diego Puerta, bien moyens – David Luguillano coupe deux oreilles au quatrième – Finito remplace le Juli et « fonctionne » bien : oreilles chaque fois – Morante rêve un peu le toreo, mais cela ne suffit pas : Ovation, chaque fois.

    27 août – Tomelloso : Mansada de Manuel San Roman, disent les chroniques – Joselito : palmas et une oreille – Victor Puerto : quatre oreilles et pétition de rabo – Rivera Ordoñez : deux oreilles du dernier. Mansada, mansada... Qu’en aurait il donc été si la corrida était sortie, solide, brave et noble ?

 

« AVANCER A RECULONS... »

     29 août : On se demande où nous allons... On ne sait pas, mais « on y va tout droit... ». Je ne parle pas ici de notre vie quotidienne, notre vie de citoyen et « yenne » ! Là, « on a du boulot » Même un premier ministre exsangue et un présentateur vedette enroué, auront du mal à nous faire espérer des lendemains qui chantent...
     On va se cantonner au monde des toros, aux corridas. Regardez les chroniques, regardez surtout les « reseñas internet ». Plus que les compte rendus « sur papier », plus que les commentaires télévisés, elle disent ce que le chroniqueur a ressenti « dans l’instant ». Sans fards  ni travestis, elle sont « le reflet du sentiment immédiat », étayé par une bonne connaissance du sujet, et souvent, quelque vrai talent littéraire. A ce sujet, Jose Antonio del Moral est un exemple dans ses chroniques quotidiennes, où il n’a pas l’habitude de se mordre la langue.
     Où allons nous ? Auparavant, les reseñas parlaient de toros « inégalement présentés »... Et attention à celui qui osait s’aventurer sur ce chemin mouvant... Il avait droit, dans les dix minutes, à un coup de fil de l’empresa ... quand cela se limitait « à un coup de fil »...
     Aujourd’hui, les « chroniques éphémères » n’ont pas peur de signaler, à grands renforts de « toros chicos », « novillotes » « terciaditos » « nobles pero flojisimos » « chotos invalidos » « sopechosos de pitones », toute la gamme des adjectifs  qui confirment la totale décadence de la Fiesta Brava... en Espagne.
     En France, pour le moment, cela va bien, et même « très bien ». Certes, les toros y sont, comme ailleurs, « como los melones ». Cependant, les corridas sortent, en général, plus que correctement présentées, et, quelle que soit  la plaza, les toreros « font attention ».Du coup, les arènes sont pleines et il y a quelques chances de voir de grandes choses : Feria d’Arles, cette année ; Les gros moments de Nîmes ; La Victorinada de Mont de Marsan, Ponce à Bayonne et Dax...
     En Espagne, hors quatre ou cinq « grosses ferias »... on part vers un désastre impressionnant : Pas de toros, pas de figuras taquilleras (à part le Juli, qui remplit bien) et, devant des demi plazas.... Un défilé permanent de toros, mal présentés, décastés, faiblards, mais qui peuvent pourtant, faire très mal. Le public, du coup, va à la plaza « para divertirse », sans trop savoir qui il va voir, ni pourquoi il est là. Total : des spectacles « informes », des oreilles et des triomphes sans grande signification... et des plazas qui se vident.
     Hier, à Linares, une demi plaza pour la corrida inaugurale de la Feria, commémorant le 54ème anniversaire de la mort, en ce ruedo, de Manolete, et dont le cartel réunissait : Ortega Cano, Jesulin et Rivera Ordoñez, toreros de la gentry, certes, mais toreros « surtout »... Media plaza ! Il y a de quoi gamberger ! Et l’exemple de San Sebastian de Los Reyes, troisième plaza de Madrid, qui fait « presque ¾ de plaza » avec « rien moins » que Espla, Joselito et Ponce... Avouez que ! Certes, il y avait, en face, de véritables moustiques, de Nuñez del Cuvillo... Mais les 90% de la plaza ne le savaient pas. Ce n’est pas un quelconque « reconocimiento previo » qui a fait rester les gens chez eux....
     L’aficion espagnole est lasse, le grand public est « à autre chose » ; le toro bravo est en grève et les aspirants à torero, les « ceusss » qui ont la vraie vocation et quelque talents, « ne peuvent sortir », parce que le marché est bouclé « par deux ou trois... qui savent le latin et le grec »
     Alors, on va chercher ailleurs, ouvrir le marché... C’est ainsi que se montent les corridas en Russie... Mais, attention « on ne tue pas le toro en public » ... et puis, « on a même décidé de supprimer les piques ». Hombre ! Autant dire qu’on va toréer des becerradas. Victor Mendes redébute en non piquées ! Voilà qui est nouveau ! Et puis, si Moscou ne marche pas, on ira en Arménie ! D’ailleurs, c’est parti...
     Eso se va « a pique ! » et rien ne pourra l’empêcher. C’est « les verts » qui vont être contents... Enfin un thème sur lequel ils pourront « parler d’une même voix »...

     28 Août – Linares – 1ère de Feria : On a découvert une plaque en honneur de Jose Fuentes, qui était présent, très ému, et à qui Ortega Cano, qui remplaçait Curro Vazaquez, n’a pas manqué de brinder son toro. Media plaza, une demi arène, pour se souvenir qu’ici, le 28 Août 47, Manolete a perdu la vie, à l’endroit même où chaque année, une rose est posée sur le sable, rouge comme son sang versé.  Media plaza ! – Cartel fort, mais toros quelconques, sans race et problématiques : Quatre murubeños de Castillejo de Huebra et deux de los Bayones (2et 6èmes) – Le premier, qui « regardait beaucoup », a fait très peur à Ortega Cano... et quand Cano a très peur, cela se voit. Bronca féroce. Il essaya de redresser la barre, au quatrième, mais sa prestation tourna à l’opérette et le public s’en divertit beaucoup. Ovation ... d’opérette – Jesulin de Ubrique ne put rien faire devant son premier, qui se massacra dans un burladero. Silence – Oreille au cinquième, après une faena mêlant quantité et qualité – Surprenante bonne actuacion d’un Rivera Ordoñez décidé, toréant limpio et tuant très bien...Grande ovation et oreille.
     Aujourd’hui, 29 Août... Jose Tomas reprend l’épée... Il sera accompagné de Joselito et du Morante, face à des toros « du Torero », dont on va suivre la sortie. Ne pas oublier les trois triomphes consécutifs des Salvador Domecq, il y a quelques jours.

    28 Août – San Sebastian de los Reyes – 2ème de Feria – Presque ¾ d’arène : Corrida imprésentable de Nuñez del Cuvillo. Nobles et faibles les trois premiers, plus empoisonnants, les trois autres – Espla, Joselito et Ponce ont coupé l’oreille de leur premier adversaire, et ont résolu le second problème, en silence. Espla a dû, quand même s’employer face à un quatrième, de mauvais caractère.

     28 Août – Colmenar Viejo – Demi plaza : Corrida « chica et faible » de Carmen Segovia – Caballero ne fait même pas semblant, devant un lot impudique. Division et silence fatigué – Victor Puerto coupe une oreille « qui se tient », à son premier – Le Califa reçoit un trophée, pour beaucoup moins de mérites. A oublier vite, mais vite...

     28 Août – Alcala de Henares - 1/3 de plaza : Cinq toros de Teofilo Segura, décents, et un quatrième de Ana Romero, protesté pour « chico » - Encabo coupe l’oreille du premier, mais ce sont Fandi et Rafael de Julia qui ouvrent la grande porte, avec les deux oreilles obtenues de leur second toro.

     28 Août - Tarazona de Aragon – Media plaza : Tarazona, et le cruel souvenir de la terrible cornada de Jaime Ostos – Corrida de Atanasio Fernandez...mansa et faible – Finito de Cordoba a des soucis, en ce moment : à un mois de son mariage, ne voilà t’il pas qu’il est médiatiquement pris d’assaut par une espèce de toro, bien plus dangereuse que tout ce qu’il rencontre dans le ruedo. En effet, un certaine Ana... vedette de la presse « pas toujours rose »,  et à la beauté « à géométrie variable », semble avoir mis le grappin dessus. Du coup, le calife se débat comme il peut, et en oublie la technique du « parar, mandar, templar ! ». Hier, à Tarazona, Deux et un avis, respectivement – Solide prestation du Tato, qui coupe deux oreilles au cinquième – Abellan se débat, avec un lot infâme. Silence et Avis.

     28 Août – Casavieja (Avila) : Novillos des frères Rodriguez Guerrero – Leopoldo Casasola, le mexicain, triomphe, coupant une oreille de chaque adversaire. Il entendra silence à celui qu’il devra lidier en lieu et place de Oscar Vega, qui se fait prendre par le deuxième, et reste dans le ruedo jusqu’à la mort de son adversaire, malgré... un coude fracturé. Incroyable – Julien Lescarret entend une ovation à son premier, et le silence au dernier.

 

EL JULI DECIDERA DEMAIN...

     29 Août : « Il veut toréer. Il veut reprendre l’épée... ». Cependant, il faut vraiment faire attention : Il y a eu beaucoup de points, hors et dans la bouche blessée. Il ne s’agit pas de reprendre un coup malencontreux, et de tout « refaire exploser », tant que la cicatrisation n’est pas bien avancée. Juli décidera demain, où et quand il va reprendre l’épée. On murmure « Vendredi, à San Sebastian de los Reyes »... Et samedi, Bayonne ?
     On imagine aisément, la tension qui règne à Bayonne : Curro Vazquez, Jose Tomas et Juli au cartel. Et les trois, incertains... La plaza est pleine à craquer ; « deux des trois » sont attendus « comme des prophètes »... et l’on sera content de revoir Curro Vazquez.
     Ojala todo salga bien, pour Jose Tomas, à Linares aujourd’hui, à San Sebastian de los Reyes, demain... Ojala, le Juli... Ojala !
     Bayonne est habituée à ces soubresauts de dernière heure (on se souvient, malheureusement, de la corrida de Septembre 85, au lendemain de la mort tragique du Yiyo) . Espérons, pour tous, que cette fois... « miracle... il y aura ! »

 

L’HOMME... VRAIMENT UN LOUP POUR L’HOMME !

     30 Août : Espérons... prions pour que cela ne soit pas vrai ! La revue  espagnole « Interviu », qui fait plus dans le scandale que la finesse, vient de publier un article où elle révèle que les chevaux des Frères Domecq, affreusement brûlés et mutilés dans les flammes de leur « camion écurie »ont été victimes d’un attentat perpétré par des « sicarios », hommes de mains colombiens, assassins à la solde de l’apoderado d’un autre rejoneador connu .
     On n’ose y croire... on ne veut pas y croire. Les Frères Domecq s’y refusent également, tant que preuve formelle ne leur sera pas apportée.
     Bien entendu, la revue ayant une réputation sensationnaliste et sulfureuse, on se dit « Cette fois, ils vont un peu loin ... ». Cependant, l’apoderado des Domecq, Julio Fontecha, vient de confirmer qu’il a des informations précises, liées à l’enquête, confirmant que des hommes de mains, dont il ignore la nationalité auraient été engagés par l’apoderado d’un rejoneador, pour jeter deux cocktails molotov dans le camion. On sait qu’à la suite de cette vilenie, six chevaux vedettes des célèbres rejoneadores sont morts, dans les souffrance que l’on imagine.
     Espérons que... prions que, car, si ce fait se confirme, alors « apaga y vamonos ! » Bien sûr ! certains diront : « Ce ne sont que des animaux ! Qu’est ce, à côté des massacres au proche orient, de la haine abjecte qui aveugle les hommes ?  Certes ! Mais qu’un cavalier, qui, à priori adore ses bêtes, leur voue totale confiance, soit amené à « simplement penser » à écarter des adversaires, en s’attaquant à leurs chevaux ... voilà qui friserait le plus horrible des crimes.  On dira également « ce n’est sûrement pas la première fois »... d’autres pourront même oser un « C’est de bonne guerre ! » On ne sait que penser, sinon vraiment espérer que ce n’est pas vrai...
     Pourtant... un philosophe n’a t’il pas dit, un jour, « l’Homme est un loup pour l’homme »...

 

« AHI SE FUE UN TORERO ! »...  JUNCAL !

     30 Août : A l’époque où les toreros se baladent en jeans délavés, chemise à carreaux et col ouvert, on revoit un homme qui marche, comme on fait le paseo, dans les ruelles fraîches de Barrio Santa Cruz. Passant de l’ombre à la lumière, sa silhouette sombre s’avance, paisible, avec une hautaine sérénité. Costume sombre, cape fermée au col par une chaînette, sombrero andaluz légèrement incliné sur le côté, il marche et fait résonner sur le pavé la canne au pommeau d’argent qui l’accompagne partout, et pourrait l’aider, si quelque malandrin surgissait de l’ombre. « Ahi va un torero !.. »
     Bien sûr, les temps ont changé ! Bien sûr... ce serait presque ridicule ! Quoique ! Cet homme que les sévillans voient encore déambuler dans leur mémoire, s’appelait Fuentes Bejarano, fameux matador de toros, qui coula des jours paisibles et généreux, avant de s’en aller, paisiblement, rejoindre « le grand Esclafon »... En le voyant, on disait de lui « Alli va un torero ! »
     Il y a peu, grâce à un film de télévision, on a retrouvé tout ce romantisme du monde du toro, cette magnifique humilité, et pourtant, géniale fierté... La série s’appelait « Juncal ». La vedette, ancien matador, blessé, qui s’occupe des premiers pas d’un jeune, était jouée par Francisco Rabal, grand acteur, grand aficionado, qui n’eut pas à forcer son talent pour « être », totalement, le personnage que tout le monde rêve de rencontrer, sur un tendido, dans une tasca, à quelque recoin de la calle Sierpes.
     Paco Rabal « était » Juncal ; et Juncal « était », le Toreo...
     Paco Rabal avait 75 ans. « Juncal » n’était pas son premier film taurin... On l’avait applaudi dans « Les trompettes de la peur », en 1958 ; dans le « Currito de la Cruz », en 65 ; ou encore, dans « Sangre en el ruedo », en 69. Un Aficionado, y un gran actor... un gran hombre !
     Hier, il revenait de Montréal, où on lui avait fait grand hommage, lundi dernier. Dans l’avion qui le ramenait de Londres à Madrid, il fut pris d’une forte crise de toux, au point que l’avion se détourna, faisant un atterrissage d’urgence à Bordeaux. Souffrant d’emphysème, Paco Rabal  ne put être survivre à cette dernière crise, et malgré tous les soins apportés, mourut vers 17h30.
     Ainsi disparaît un grand acteur, et un grand taurin... Curieuse coïncidence, il avait tourné un film de Carlos Saura, qui s’appelait  « Goya murio en Burdeos  »... « Goya est mort à Bordeaux ! » Curieux dernier clin d’oeil du Destin. Un de plus !
     Sûr que la-haut, une silhouette portant cape sombre et chapeau andalou, l’attendait... Et depuis hier soir, 29 août 2001, dans les callejuelas du paradis, « Ahi van ...dos toreros ! ». Grand repos, et bonne promenade, monsieur Juncal !

 

GRAND RETOUR DE JOSE TOMAS, EN TERRES DE MANOLETE...

     30 Août : On l’attendait, on se demandait « si »... On se demande toujours « si »...  Tandis que Colmenar Viejo vivait un énième scandale, et qu’à San Sebastian de los Reyes, le Califa se retrouvait enfin... Tandis qu’en cette même plaza, Javier Conde s’envolait sur quatre pas de danse indienne, Jose Tomas réapparaissait, en plaza de Linares, terre de Manolete, à jamais, et triomphait réellement, malgré une corrida relativement mal présentée. Wait and see ! On fera le point, dimanche à Bayonne...
     A ce sujet, il semble qu’avec quelque chance, Lachepaillet applaudira le paseo prévu : Curro Vazquez  y reprendra l’épée ; Tomas y confirmera retour et le Juli, qui veut reprendre l’épée, demain à San Sebastian de los Reyes, viendra également y défier le raisonnable. « Son asi ! Son Toreros ! »

     29 Août – Linares – 3ème de Feria – La plaza « no se lleno » : Corrida de Salvador Domecq qui a déçu par son trapio « réduit », sa faiblesse, son manque de race. On fut très loin des trois lots précédents – Joselito fut volontaire, reçut le quatrième par larga à genoux, mais en perdit l’oreille à cause de l’épée. Sifflets et applaudissements – Jose Tomas a réapparu en toute sérénité, en toute majesté. Gros détails, face à son premier, et grande faena « a mas », devant le cinquième, très bien estoqué. Oreille et deux oreilles. On attend la suite, aujourd’hui, à San Sebastian de los Reyes – Morante a encore eu la grande poisse au sorteo, mais n’a pas trop appuyé sur l’accélérateur. On le vit très bien au capote. Sifflets et applaudissements.

     29 août  - San Sebastian de los Reyes (Madrid) – 3ème de Feria – Moins d’une demi entrée : Toros de Carlos Nuñez, correctement présentés. Le meilleur: le troisième. Le plus compliqué, le dernier  - Manolo Caballero toucha le mauvais lot et fit, en douceur, ce qu’il put. Silence et oreille – Javier Conde a enchanté les uns et « divisé » les autres, parsemant ses deux actuaciones de « trouvailles tournicottées », mi andalouses, mi « mohicanes, à l’heure de la danse du scalp ». La grande inspiration, et la totale improvisation esthétique, « devant et autour du toro ». On aime ou on aime pas... mais cela ne laisse personne indifférent. Oreille et ovation – Bon succès du Califa qui, enfin, a repris les bases de son toreo et a pu les expliquer : muleta devant, main basse, templée, liée, rematando detras... Son premier était noble, le dernier, beaucoup plus compliqué... Il prit les deux, très décidé, tua bien, coupa une oreille chaque fois, et sortit a hombros. Bon triomphe qui peut redonner le moral... à tous !

     29 Août – Colmenar Viejo – 5ème de Feria – plus de ¾ de plaza : Corrida catastrophique, détestable, à oublier très vite – Les Bernardino Piriz ont été des novillos faibles et sans race, mal engraissés, mal embouchés, mal encornés. Trois ont été remplacés par des sobreros qui ne valaient guère mieux, de Sanchez y Sanchez (4 et 6ème bis) et de Aldeanueva (5ème bis) – Finito a regardé cela d’un air dédaigneux (Faut pas l’embêter, en ce moment, le Finito !) Silence et Bronca – Le Cordobes a fait du cirque, coupant une oreille au cinquième – Miguel Abellan a navigué, mi sincère, mi roublard. Silence et palmas. Una verguenza de corrida !

 

BAYONNE : RENCONTRE AU SOMMET...

     31 Août : Comme dirait « ceux du Loft » : « C’est clair ! il va se passer quelque chose », ce week end,  et c’est à Bayonne que cela va se passer...
     Rarement, deux corridas ont autant attiré sur elles les projecteurs de l’actualité. Certes les grandes ferias... Certes Séville, Madrid... Certes le geste de Padilla et des six Miura... Cependant, il faut bien dire que, dans le contexte actuel, les deux courses de Bayonne sont l’occasion d’un duel « direct » ou « à très courte distance » de ceux qui sont « tout en haut, par l’impact médiatique qu’ils ont créé (Juli, Jose Tomas), par la qualité de leur toreo (Enrique Ponce, actuellement « emballé »).
     Les principaux médias ne s’y sont pas trompés  (Voir mundotoro.com) qui présente « les forces en présence et les challenges en cours ». Si l’on ajoute les circonstances particulières (Remise des prix Bayonne et « Biarritz » de la San Isidro, on sait que la plaza sera peuplée de visages connus, ex vedettes du ruedo, fameux critiques taurins, écrivains, journalistes, artistes, hommes politiques... bref, du beau linge et du grand monde ! En un mot, deux corridas, deux évènements...
     « Le » cartel actuel est, bien entendu : Enrique Ponce – Jose Tomas – El Juli. Le premier est actuellement « sur un petit nuage ».. Le deuxième, personnage « sinueux », essaie de reconstruire une image de « génie extraterrestre »qui a bien du mal à se remettre d’un gros atterrissage forcé, au cours de la San Isidro... Le troisième est un phénomène ! Ecrasé, trituré, balafré par les toros, El Juli revient sans cesse à la charge, mettant un immense coeur à la tâche, au point que tout le monde se dit « Mais comment est il fait ? Mais, d’où vient il ?  Bilbao fut pour lui une épreuve « de Fer et de Sang » dont il sort pavillon haut, unanimement salué.
     Samedi, Jose Tomas et Juli se rencontreront. Certes, il y aura de poignées de mains, et quelque sourire en coin (Surtout pour le Juli dont les cicatrices seront présentes et encore fort douloureuses..). Ne nous y trompons pas : Les deux vont se battre, et vouloir « planter l’autre ! »  Il faudra « être le meilleur »...
     Jose Tomas revient, après Madrid, après Santander, après deux corridas où il n’a pas rempli les plazas et où les toros  ont pour le moins , divisé les opinions, quant à leur présentation. Il faut que Tomas triomphe à Bayonne... et « de la bonne manière », c’est à dire en toréant lié, medio pecho en avant, con empaque, et non comme ce « kamikaze vertical » dont on veut faire un samouraï sublunaire, qui se complait à se regarder dans les miroirs d’une tauromachie évaporée..
     El Juli  ira chercher au fond de sa jeunesse, de sa passion, de son aficion, les forces et les recours qui le mèneront au digne combat, salué de tous. On connaît son registre, avec cape, banderilles, muleta et épée... La où Tomas met « presque trop de majesté « , Juli met la spontanéité, l’abattage, la verve, le panache. Une caisse de feux d’artifice qui s’embrase soudain. Blessé, passablement moulu, le Juli arrive avec dans sa besace, un impressionnant cortège de triomphes, dans les plus grandes ferias du « Temporada circus ».Il voudra gagner, comme il voudra triompher des dernières ferias où il s’est engagé.. avant de partir, le 28 octobre pour une saison de 50 contrats en Amérique Latine, ne revenant que quelques jours avant les Fallas 2002... Ce garçon est totalement incroyable
     Témoins et acteurs de cette rencontre de géants, Curro Vazquez et surtout, les toros d’Algarra. La corrida est bien présentée, et l’on espère qu’elle tiendra debout, la réputation de cette ganaderia, pêchant un peu de ce côté. « Toros nobles, pero.... » Ils ne sont pas les seuls, et ... « son toros ! ». De son côté, Curro Vazquez, a plaza llena, pourrait bien nous faire « un de ses coups ». N’oubliez pas Vista Alegre, l’an passé... ou Palencia. Si, tout à coup, le blond torero oublie quelque légitime préoccupation et réussit à s’abandonner... on sort tous de l’arène en toréant !  
     Dimanche, ce sera un autre événement, un autre challenge : Les Victorino Martin, pris par Enrique Ponce. Ce n’est pas la première fois que le valenciano s’affiche devant les toros du sorcier de Galapagar. Il les connaît... et nous aussi. On se prend à rêver... « L’Enrique Ponce » de 2001, n’a jamais été aussi bon, aussi fin technicien, aussi artiste et profond, aussi brillant estoqueador, comme il l’a encore démontré, hier, à Linares.
     Alors... Ponce devant un grand toro de Victorino, encasté, mufle au sol, débordant de noblesse. On en rêve !
     Alors... Ponce devant une alimaña, qui sait « tout le latin, grec et tous les dialectes d’Afrique », qui vous attend au détour de chaque muletazo... On ne le lui souhaite pas.. mais on y pense un peu, convaincu d’assister à un combat de géant dont on connaît d’avancer, presque à coup sûr, le vainqueur...
     Enrique Ponce est au plus haut, car les circonstances lui ont permis de toréer a gusto, pendant que les autres voulaient s’écharper. Du coup, « il déroule » son intelligence du combat, sa parfaite technique, son gran pundonor et un remarquable courage dont on ne parle pas assez. Enrique Ponce... « Numéro Un », tout simplement. Il aime Bayonne, et sait à quel point il est aimé, ici ! Alors... le destin fera la suite... Mais on sait que Ponce mettra tout ce qu’il a.
     Face aux Victorino, l’encadreront Stéphane Fernandez Meca, torero « spécialiste de la Casa », totalement reconnu de l’aficion et des professionnels, remarquable dans sa façon de baisser la main, de laisser la muleta « devant ». C’est le secret du « poder », devant les toros de caste et de rage. Le triomphe devant les Victorino de Mont de Marsan, les Aguirre de Dax, ouvrent à Fernandez Meca, les portes de grands lendemains, en de plus hauts circuits.
     Le troisième sera Miguel Abellan. Il a démontré force et maestria, il y a quelques jours, à Bilbao. Deuxième rencontre, en dix jours, avec les Victorino. Deuxième challenge. Il doit « être bien », vu le contexte, mais aussi parce que « cela n’a guère été brillant », cette année, en France. A suivre donc, Abellan, qui marche au combat, regard fixe et front têtu !
     Cela se passe à Bayonne... c’est demain, et « no hay billetes !! » 

     Samedi 1er Septembre : Toros de Luis Algarra, pour Curro Vazquez, Jose Tomas et El Juli  (Pour voir les toros d’Algarra au campo, cliquez ici)

     Dimanche 2 septembre : Toros de Victorino Martin pour Fernandez Meca, Enrique ponce et Miguel Abellan (Pour voir les toros de Victorino au campo... « faut se lever tôt ! »

 

LINARES ET MADRID... MAIS TOUT LE MONDE PENSE « AUX CHEVAUX... »

     31 Août : Il est en train de se préparer un de ces scandales qui va faire date. La police a effectivement, suite à de minutieuses enquêtes, analyses, études des trajectoires, pu se convaincre que l’un des auteurs du terrible attentat contre les chevaux des Frères Domecq, s’était fait brûler par le cocktail molotov qu’il avait lancé. Il a été simple, alors de voir qui avait été soigné pour cette sorte de lésion. Cet homme serai arrêté, il ne serait pas colombien, mais serait lié à un rejoneador connu... « De là à ! » ...On ne peut y croire, et le monde du Rejoneo est en gros émoi. Il faut attendre.
     En attendant, Enrique Ponce a encore triomphé, inventant un nouveau toro hier, en plaza de Linares, et Jose Tomas a coupé deux oreilles, sans remplir San Sebastian de los Reyes et sans convaincre...

     30 Août – Linares – Llenazo : Absence du Juli.. on garde Ponce et Finito, en mano a mano. Bien ! Toros du Puerto San Lorenzo, inégaux en comportement. Deux bons et un très compliqué – Enrique Ponce va toréer magnifiquement un toro très difficile, qu’il va convaincre de charger, terminant « a gusto ». Tua remarquablement : Silence, deux oreilles  et deux oreilles – Finito a un peu bafouillé, se faisant sonner les cloches à son second, puis s’est totalement relâché, au dernier : Ovation , bronca et deux oreilles

    30 Août – San Sebastian de Los Reyes -  Trois quarts de plaza : La corrida de Victoriano del Rio est sortie chica et sans forces. L’ont complétée un Zalduendo et un de Cortes, insignifiants. Le public a râlé – Alberto Elvira, limité : Ovations – Jose Tomas n’a pas rempli une « petite plaza ». Gros échec. Il a toréé par intermittence, alternant le bon, le profond, le prodigieux, avec l’approximatif et le vertical « à un euro cinquante deux » (Ce qui fait ? ? ?)  Oreille chaque fois et une sortie a hombros qui ne convainc personne – Abellan a mis la pression , s’est battu et sort avec les honneurs : Oreille et vuelta.