PADILLA...
LA LONGUE ROUTE
1er Août : Premier Août...premier round !
Perdu, aux points ! Entré sous les ovations, Juan José
Padilla est sorti d’Azpeitia, hier, sous les lazzis... C’est le
début du « long chemin »... |
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Juan Jose Padilla est revenu aux ruedos , le 28 Juillet, en plaza de Santander. La foule,
subjuguée par autant de courage, l’a porté. De son côté, le torero a
magnifiquement répondu, sortant épuisé, mais heureux. Cependant, lui
qui est ouvert à tout contact avec la Presse, lui qui en a besoin,
surtout dans ces circonstances, demanda à ce qu’on le dérangeât pas,
au retour à l’hôtel. Pas de coup de fil, pas d’interview....
Surprenant ou logique ? Volonté de fêter seul la victoire sur soi même,
ou... total épuisement ?
L’aficion guette avec une certaine angoisse
« le long chemin » du Jerezano vers la date fatidique :
25 Août, Bilbao. La Presse répercute cette grande question :
« Peut on laisser Padilla, dans l’état où il est, aller « prendre
seul les six Miura de Bilbao ? »
On sait que, pour cette corrida, la location
marche à fond. Ce qui est inquiétant... Combien y vont pour ne pas
manquer un événement « taurinement passionnant »? Combien y
vont « par morbo » ? Sachant qu’il y a tout risque de
voir une corrida dramatique où l’homme a toutes les chances de se faire
manger tout cru, ou « d’en prendre une bonne ! ». Eh,
oui, cela existe... Combien ne regardent
« que le départ » des grands prix de Formule 1,
uniquement parce que c’est à ce moment qu’on risque de voir « de
belles embardéees », sinon plus ? C’est ainsi...
malheureusement humain...
Bilbao, le 25 Août... Padilla y arrivera t’il ?
Dans quel état ? Peut on l’y laisser aller ? La grande revue
internet « Mundotoro.com » n’hésite pas à faire un
sondage, un référendum, auprès des Aficionados : « Doit on
le laisser aller à Bilbao? Trois cornadas, trois terribles coups de
fouet, où le torero a, chaque fois « tutoyé la mort », ne
peuvent que laisser de logiques séquelles....
« Six » de Miura, seul, et à Bilbao...Un torero en
pleine possession de ses moyens, « se mangerait la tête »,
depuis un bon moment déjà...
En attendant, Juan Jose Padilla va courir la route, et,
chaque jour, au moment du paseo, dans une de ces « plazas de Dios »,
la question se posera : « Est il en possession de tous ses
moyens ? Doit on le laisser ainsi « forcer la machine »,
au point de la faire exploser ? Est ce, simplement, honnête, face à
des milliers de personnes qui ont payer cher leur entrée ?
Hier, Azpeitia... Demain, Huelva... Dimanche, Bayonne... On
va vite être fixé ! Ou cet homme est une force de la nature, et
rien ne peut l’arrêter... ou, malgré sa superbe et son panache, Juan
Jose Padilla est un simple humain, et, alors, on ne peut que lui
souhaiter, très amicalement et respectueusement, une chose : une
fracture de la cheville ... « broutille », à côté de ce
qu’il a vécu, mais aussi... obligation de « rester tranquille »,
et donc en vie, un certain temps... On espère ne pas avoir à souhaiter
cela, mais ce serait un moindre mal, sur ce long chemin qui mène un homme
à l’hypothétique gloire... ou
à la catastrophe.
31 Juillet – Azpeitia – 1ère
de Feria – Arènes pleines : La corrida de Cebada Gago est sortie
magnifique de présentation, variopinta (aux pelages variés). A part le
sixième, les toros ont fait preuve de bravoure, à divers degrés, de
caste (3 et 5ème), de noblesse(1, 4 et 6èmes). Un peu de
faiblesse chez le premier. Dangereux, le 2ème.. –
Pepin Liria a donné la seule vuelta de la journée, mais on ne lui vit
pas l’engagement habituel. De plus, cette façon de citer, pieds joints,
la muleta derrière, va lui jouer, tôt ou tard, un gros sale tour... Les
aficionados besques n’ont apprécié que partiellement (Ovation et
vuelta) – Juan José Padilla a été accueilli au paseo, par une immense
ovation, mais c’est sous la bronca qu’il quitta la plaza. Sifflets au
deuxième, toro dangereux ; Bronca au cinquième, toro très encasté
qui provoqua deux derribos, et que le jerezano fit assassiner, à la
troisième pique, sachant très bien... qu’il n’allait pas « pouvoir »,
avec ce toro. Attention ! – Francisco Marco montra une grande bonne
volonté, mais se révéla « un peu tendre », face à de
telles difficultés. On l’applaudit néanmoins (Ovation et Aplausos).
Corrida dure, corrida, encore une fois très intéressante de Cebada Gago....
mais corrida, pleine d’enseignements, sinon de conséquences, en ce qui
concerne Juan Jose Padilla et... sa « longue route » vers
Bilbao... |
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LE GROS CASSE-TETE DU MOIS D’AOUT 2001...
1er Août : Une vedette, homme de base d’un cartel
de luxe, qui se blesse et reste sur la touche durant tout le mois
d’août, au moment où les « figuras » torèent
presque tous les jours, voilà de quoi donner plus d’un mal de tête
aux empresas...
Par qui remplacer José Tomas ?
La lésion de Santander a fait sursauter, dans les despachos, et les
factures de téléphone vont s’allonger... Qui, pour remplacer José
Tomas, torero mythique, torero polémique, figure incontestable,
adorée ou honnie... Qui ? |
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Dax vient de se pencher sur le problème, hier soir, et une fumée blanche
s’est élevée... « habemus papam ! ». De fait, la
meilleure solution pour substituer Jose Tomas, le 14 août, face aux
Zalduendo, aux côtés de Finito et Juan Bautista... La solution, pleine
de symbolique, s’appelle : Enrique Ponce. Celui qu’on avait
presque enterré, celui qu’on disait « en perte de vitesse »,
celui que José Tomas allait « effacer d’un muletazo », est
en train de donner la plus grande temporada de sa vie : Régularité,
géniales envolées, comme à Vista Alegre, comme à Badajoz... énorme
technicien et torerazo... comme à Mont de Marsan.
Très aimé à Dax, Enrique Ponce remplacera donc
son concurrent... celui qui devait l’envoyer aux oubliettes... celui
qui, pourtant, a « explosé en vol » (et l’on ne parle pas
ici, de la luxation du coude...). Le destin a de curieux caprices...
Enrique Ponce fera donc « doblete » pour la Feria de Dax.
Certains, certes, feront la moue... d’autres trinqueront, et nous en
sommes ! |
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LES TELEVISEES DU MOIS D'AOUT...
1er
Août : « Fait chaud, non ? » Hombre ! Normal ! on est au mois d’août.... manquerait plus
qu’il gêle ! « Oui, mais quand même... fait chaud !
Il est sûr que de continuer ainsi, on va plus risquer sa peau, à
s’amonceler sur les gradins, que « là en bas... ». Non,
monsieur ! faut quand même pas pousser...
La télévision espagnole a pensé à ceux qui ne
voulaient pas se riquer dans la fournaise... Ainsi , elle télévisera
trois corridas, durant ce mois d’août, en direct de trois ferias
importantes : La Coruña, San Sebastian et Bilbao.. Curieusement, les
caméras ne veulent pas prendre plus de risques : Deux de ces courses
seront filmées... depuis des plazas « couvertes »...
Peu importe. Vous serez dans votre salon, les
doigts de pieds en éventail, un wisky à la main... alors, les caméramen
méritent bien un peu d’ombre... et une menthe à l’eau !
Trois corridas, donc,
diffusées sur les chaînes nationales Espagnoles :
Vendredi 3 Août – Tve 2 – 20h – La Coruña : Manuel Diaz
« El Cordobes » - Vicente Barrera – El Califa, devant des
toros de Martin Lorca.
Mardi 14 Août – Tve 1 – San Sebastian : Ortega Cano –
Victor Puerto – Morante de la Puebla, face à une corrida du Capea.
Jeudi 23
Août - Tve1 – Bilbao : Enrique Ponce – El
Juli – Javier Castaño, devant les Torrealta. |
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EL CALIFA... CE MOIS D’AOUT OU JAMAIS...
2 Août : Le mois de Juillet n’a pas
été celui qu’on espérait pour Jose Pacheco, « El Califa.
Certes, «l’éclair télévisé » de Pamplona (les trois intenses
dernières minutes de la faena au dernier Marquis de Domecq) peut
maintenir l’espoir, mais hélas, à cause de l’épée ou d’un manque
de lucidité, le Califa n’a pas coupé de trophées significatifs,
attestant d’un grand retour en forme et justifiant les ambitions, sinon
prétentions, du début de saison, avec les conséquences que l’on sait.
Tout est donc à refaire, et le torero
doit reprendre à « presque zéro », avec patience et courage,
marquer des points au « goal average » durant ce mois d’août,
et ne pas manquer les gros rendez vous que seront : La Coruña (car
la corrida est télévisée sur Tve2) – Malaga – Dax (présentation
dans le Sud ouest, et la seule occasion de faire oublier la pâle sortie
d’Arles) – San Sebastian – Bilbao (les Victorino) et les ferias
« autour de Madrid ». Il sera intéressant de suivre ce
parcours, le Califa restant un torero qui n’a pas encore donné toute sa
mesure, tant sur la plan toréo classique, main basse, très lié (Les
quatre naturelles de Pamplona), et le toréo « spectacle », où
le « courage folie » peut dresser plus d’un cheveux sur
chaque tête final de cette même faena, à la San Fermin) ...
Le mois d’Août du Califa sera donc le
suivant, du moins pour ce qui est des contrats déjà signés :
2 Août Azpeitia - 3 La Coruña - 4
Valdepeñas (Ciudad Real) - 5
Vitoria - 8 Benidorm (Alicante) - 9 Málaga - 11 Dax - 13 San Sebastián -
14 Guardamar del Segura (Alicante) - 15 Málaga - 16 Jàtiva (Valencia) -
21 Cuenca - 22 Bilbao - 23 Benidorm (Alicante) - 25 Arenas de San Pedro
(Avila) - 26 Iniesta (Cuenca) - 28 Colmenar Viejo (Madrid) - 29 San
Sebastián de los Reyes (Madrid)
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BAYONNE EN FETES.... ohé, ohé, ohééééééé ! !
2 Août : La mascleta, la célèbre pétarade,
à Valencia, c’est quelque chose !
Mais à Bayonne, je ne vous dis pas !
Ben non ! je ne vous dis pas !
Je ne vous dis pas qu’ici, en Pays Basque, on a tendance à « en
connaître un rayon » en explosions... Alors forcément, les
mascletas qui ouvrent les fêtes de Bayonne sont du genre à faire pâlir
de jalousie les plus ardents spécialistes en explosifs, quelle que soient
les causes qu’ils défendent... « démocratiquement », comme
ils disent...
Bayonne est en fêtes, et cela va faire du
bruit. L’espace de cinq jours, la ville va sortir en blanc et rouge...
au début ! Puis, cela
va plutôt « virer au rosé... ou au gros rouge qui tâche »,
c’est selon les goûts! Toujours
est il que chacun y va chercher ce qu’il désire, et qu’un mot essaie
de surnager dans cette foule compacte, bruyante et pleine de soleil dans
les yeux... le mot: convivialité. Alors, loin des petites plaies et des
grosses bosses, on se retrouve dans les rues, au corso, à la magnifique
journée des enfants, aux courses de vaches, et, bien sûr, aux arènes...à
l’heure de la corrida.
Cette année encore, il y aura « double
session » : Rejoneo, samedi, et corrida formelle, dimanche.
Bien entendu, on attendra, samedi, le voisin de Navarre, le génie d’Estella,
Pablo Hermoso de Mendoza, et son fidèle compagnon, cheval torero, le non
moins génial « Cagancho ». Les escorteront Leonardo Hernandez
et le jeune Alvaro Montes.
Dimanche 5, il y aura le classique « rendez
vous des Cebada » !
Depuis plusieurs années, la corrida de
Cebada Gago apporte à Bayonne, « Trapio, Casta y, a veces Nobleza »,
de la présentation qui impose, de la rage au combat, et parfois même, la
noblesse qui permet la grande faena. Corrida sérieuse, elle impose aux
hommes qui vont la lidier, courage, technique et toreria. Ce qui est
certain, la corrida de Cebada est, en général, corrida d’émotion...
Donc, cette année, un nouveau rendez vous « entre des taureaux et
des hommes »...
Au cartel, trois toreros, trois points
d’interrogation : Juan Jose Padilla, dont on se demande s’il est
totalement remis d’une blessure qui aurait laissé le commun des
mortels, sur le flanc, au moins jusqu’à Noël... – Antonio Ferrera,
qui essaiera de nous
convaincre, encore une fois, que « oui, j’ai changé ! »
- Francisco Marco, navarrais qui a montré quelques bonnes choses, il y a
peu, dans le ruedo de Pamplona, ville jumelée avec Bayonne, ce qui, outre
un cachet qui doit être relativement réduit, justifie son inscription à
l’affiche...
Bayonne, dimanche, c’est avant tout,
« des toros »... Alors, regardons les sortir, faisons silence
au moment des mises en suerte, et guettons leurs moindres qualités, leurs
moindre défauts. Alors, en connaissance de cause, apprécions les efforts
des toreros, qui, ne l’oublions pas, restent des simples hommes...
« Heureuses fêtes ! Ne vous
mettez pas « comme des monstres », et... Vive Bayonne ! »
Voir, « en
cliquant ici », la corrida de Cebada Gago, au campo.
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PREMIER
AOUT.. « A MEDIO GAS » !
Rien de bien spécial, hier, dans les
ruedos d’Espagne : Caballero a triomphé à Azpeitia, et l’on a
vu de bonnes choses sous le dôme de La Coruña, où l’on ouvrait feria.
Par contre, cette date restera dans la mémoire de Domingo Siro,
banderillero de Javier Castaño, pris hier par un toro d’Alcurrucen. Peu
grave, heureusement, mais « un gros susto »...
1er
Août : Azpeitia – 2ème de Feria – plein :
Corrida d’Alcurrucen, très inégale et de peu de forces. Le niveau a
baissé, par rapport aux Cebada de la veille – Finito de Cordoba est
passé, en demie teinte (Ovation et ovation) – Très aimé ici, Manolo
Caballero a toréé longuement et parfois, très bien (Oreille et oreille)
– Javier Castaño a, encore une fois, montré un mélange de courage et
de manque de recours (Silence et ovation)
Le sixième a pris le banderillero Domingo
Siro, lui portant un coup de corne qualifié de léger à la cuisse
gauche. Par contre, la chute sur la tête fit craindre « beaucoup
plus ». Il n’en est rien, heureusement.
1er
Août – La Coruña – 1ère de Feria – ¼ de plaza :
Corrida de Luis Algarra, noble, « tant qu’elle a duré » -
Espartaco a été reçu avec amitié et admiration, à l’occasion de ces
adieux en cette région (Ovation et une oreille)
- Victor Puerto a réapparu avec succès, après une légère lésion
qui lui a fait perdre deux contrats ( Oreille et oreille) – Morante de
la Puebla a touché le bon troisième. Il débuta formidablement, mais le
toro s’éteint rapidement et la faena, de même (Oreille et ovation,
avec un avis).
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LA CORRIDA, EN ESPAGNE : « SOL Y...MOSCAS ! »
3 Août : Selon le dicton populaire, la corrida se résume en
quelques mots significatifs qui en illustrent,
soit la grandeur et le mystère, comme « Luz y sombra » ;
soit la dureté, comme « Sol y moscas »... Ici, on sait que
l’on souffre, que l’on sue à grosses gouttes. On sait que la
mort rôde, sous le soleil, avec son troupeau de mouches, noires
sentinelles affamées. On voit bien le torero, les yeux exorbités, style
« affiche de Céret », mettre trente descabellos à un manso
tandis que les savants ramassent les morceaux de cervelle à la petite
cuiller, afin de savoir « scientifiquement » si le toro était
simplement manso, ou s’il était plus fou que toutes les vaches du
troupeau.
Mais actuellement, on pourrait rapporter
le « Sol y moscas » à tout autre chose... En effet, si la péninsule
est toujours baignée de ce soleil que
nous lui envions toute l’année (sauf ces derniers jours !), les
mouches, elles, vont devenir les principales pensionnaires des tendidos,
tant les entrées sont maigres, quelles que soient les ferias, quels que
soient les cartels. Hier, 2 Août, moins d’un tiers de plaza pour
Joselito, Caballero et Abellan, à La Coruña ; Un quart de plaza à
Huelva pour la première des Colombinas ; Un tiers à Alicante, où
toréait Espla, Finito et De Mora... On peut se demander ce qui va se
passer à Malaga, qui va donner, cette année, la plus longue feria de son
histoire.
« Muy poca gente en los tendidos ! »...
Par contre, en France, ça va bien, merci ! Mont de Marsan a
fait cinq llenazos ; Dax est plein, Bayonne est « full »
(ou le contraire, plutôt, ces jours ci !).
L’Espagne aurait elle donc perdu l’aficion ?
En grande partie, oui. La France serait elle « plus aficionada » ?
En partie... oui ! Plus snob, aussi, peut-être. Cela fait « bien »,
cela fait « in », d’aller suer un bon coup sur le « tindidooo ! »...
C’est le dernier lieu où l’on cause, où l’on va se faire voir...
Tous y sacrifient, ministres «s’y » compris !. Si vous y
ajouttez ceux « qui ont Canal plus », et les trois glandus qui
connaissent un peu, qui aiment vraiment, vous avez les plazas pleines,
quel que soit le prix du billet.
« Pourvou qué çà doure... »
murmure le Ministre des Finances, « grand sachem des impôts »,
en se frottant les mains ! Mais, quoi ? Qu’est ce ? Sur
son crâne, là ? ... une mouche !
2 Août - La Coruña – 2ème de Feria –
Moins d’un tiers de plaza : Bien peu de monde dans la plaza de la
Coruña, pourtant couverte, protégée du soleil... La corrida de
Zalduendo fut très discutable au plan « présentation » ou
« présence ». Meilleur toro, le troisième – Joselito
s’est fait prendre par le premier. Pas de bobo. Il se bagarra ferme,
coupa l’oreille de ce toro, puis essaya de gagner la partie face au
quatrième, bloqué sur place. Le public suivit, mais pas le président,
qui refusa l’oreille – Manolo Caballero ne put rien devant deux
« moustiques » impossibles. On l’applaudit – Miguel
Abellan fut le triomphateur « musclé » de la journée. Bonne
faena au bon troisième et grosse estocade en se faisant salement
accrocher. Emotion ! Oreille et forte pétition de la seconde, que le
président refuse. Véx é, meurtri, Abellan refuse de prendre le
trophée et file direct vers l’infirmerie. Il en ressortira pour venir
couper l’oreille du sixième, et sortir a hombros. Casta ! « Non,
mais des fois ! »
2 Août - Huelva – 1ère de la Feria des
Colombinas – Un quart de plaza : Cinq toros de Concha y Sierra, qui
n’avaient rien à voir avec « ce qu’ils ont été ». Bon
le 3ème, dangereux le 6ème. Le cinquième était
un sobrero de Jose Luis Pereda – Juan Jose Padilla s’est battu
(Ovation et Vuelta) . Prochain paseo : Bayonne, dimanche – Davila
Miura s’est défendu, mais... (Ovation par deux fois) – Triomphateur
de la corrida, Francisco Barroso, le local de l’étape, qui coupe deux
oreilles au troisième et se défait dignement du dernier « muy malo ».
Bon succèes annuel qui, hélas, ne lui servira pas plus que ça !
2 Août – Azpeitia – Dernière de Feria – Presque plein :
Toros de Manuel Criado, un peu « justes ». Noble , le premier ;
encasté, le deuxième ; 3, 4 et 6ème, mansos, la palme
revenant au troisième, dangereux – Jesulin de Ubrique est passé, bien
discrètement. On l’ovationna...discrètement – Victor Puerto coupe
l’oreille du cinquième, en « faisant le zouave », c’est
à dire en toréant les gradins, parce que le public n’avait pas perçu
sa bonne faena au deuxième. Pas d’oreille et une simple vuelta. Ouhh !
– Le Califa en a bavé, mais s’est battu avec le dangereux troisième,
type « alimaña ». Ovation. Bons moments au sixième, et
vuelta.
2 Août – Alicante
– 1ère de la mini feria d’Août – Un tiers de plaza (un
tout petit tiers !) : Les toros du Puerto San Lorenzo ont fait
peine à voir . Mal présentés et mansos au cheval, (sauf le 6ème),
ils ont suivi les muletas, sauf les 4 et 5ème qui ont décidé
de s’arrêter bien vite – Luis Francisco Espla s’est fait prier aux
banderilles (chez tout autre on dit « cinéma ! », pour
lui on dit « toreria !»), a donné quelques bonnes naturelles
au premier, et s’est montré catastrophique à l’épée (Silence et
ovation) – Finito de Cordoba a donné les grands moment de la tarde, sur
des muletzaos main droite. Lui également tua mal le cinquième.(Oreille
et ovation) – Eugenio de Mora reprenait l’épée, après sa lésion de
Pamplona (fracture d’un métacarpe main droite)
On le vit bien, mais tardant un peu à se centrer.C’est qu’en
quinze jours, on peut « perdre le sitio », mais cela revient
vite... en principe. (Ovation et oreille)
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NOUVEAU FAENON D’ENRIQUE PONCE...
4 Août : Le vin se bonifie en
vieillissant... les toreros également, en principe. Mais qui donc allait
prédire la temporada qu’est en train de réaliser Enrique Ponce.
L’an passé, notamment après la mauvaise
tarde des Samuel Flores, à San Sebastian,
le sort du torero de Chiva était scellé : Ponce était en
perte de vitesse, était « dépassé », battu à plate
couture, « effacé » par les nouveaux venus qu’étaient Jose
Tomas et Juli, bien décidés à lui ravir le sceptre...
Le valenciano laissa dire, laissa passer
l’orage... tirant quiand même, ça et là, quelques feux d’artifice,
et graciant deux toros...
L’an 2001 débuta en point
d’interrogation, ou plutôt d’exclamation : « Même à
Valencia, il ne coupe plus ! ». Les fallas s’étaient mal
passées. Les détracteurs jubilaient, les « inchas » se
grattaient le crâne. Etait ce vraiment « le début de la fin » ?
D’autant que Séville ne voulut pas sourire...
Et puis, débuta le festival : Une
faena à Talavera, la faena de Jerez, et d’autres encore, bien alignées,
comme autant de dates, au tableau d’honneur. Juin vit les « monuments »
de Madrid-Vista Alegre, de Badajoz... Nîmes, pour sa part, vit comment
« on indulte » un toro de Victoriano del Rio. D’autres
grands moments ont constellé les trois derniers mois de Ponce. Sans aller
plus loin, Mont de Marsan a bien été obligé de « saluer »,
il y a quelques jours à peine.
Fini Ponce ? On se demande si, au
contraire, cela « ne commence pas »...
N’ayant plus rien à prouver, laissant
la pression aux autres, Enrique Ponce peut se permettre de toréer
« a gusto », presque « pour lui », et ainsi,
enchanter tout le monde. Un total « Numero Uno ! »
Tomas, sur la touche, tant physiquement
que moralement ; Juli qui semble reprendre son souffle après son
fantastique début de saison (Valencia, Séville, Madrid, Pamplona et
« re » Valencia...), Joselito « qui dit oui, qui dit non »...
Qui, derrière ? Finito, dont on arrive pas à croire en la constance ?
Victor Puerto qui repart dans ses errances ? Caballero, trop mécanique ?
Morante, dont les fabuleux détails ne suffisent pas ? Qui ?
Ponce ne se pose pas de questions. Hier
encore, en plaza de Huelva, il a « lancé ses caravelles » et
marque d’ores et déjà, ce début Août, par sa faena au toro « Habano »,
un colorado de 509 Kgs de la Dehesilla. A n’en pas douter, le maestro de
Chiva a probablement, dans son sac de voyage, d’autres de ces moments
magiques où tout s’arrête. Reste à savoir, où, et quand....
A
voir la régularité du torero, on peut,sans peine, parier sur... la
prochaine sortie.
3 Août – Huelva – 2ème des Colombinas : Corrida faible de Jose Luis
Pereda. On ne put prendre au sérieux les trois premiers toros. Cela se
passa mieux par la suite. Les toreros ont mis ce que les toros n’avaient
pas.., excepté le bon quatrième, « Habano », brave, d’une
grande fijeza, excellent à droite, à qui Enrique Ponce monta un nouveau
faenon. Deux oreilles, après avoir écouté une ovation, face au premier
– Pepin Liria mit la pression et tua bien, coupant une oreille chaque
fois – El Juli a semblé un peu « en dedans ». Une oreille
du troisième, palmas au dernier, tandis que les collègues sortaient a
hombros.
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LA CORUNA.... « UN CACHONDEO ! »
Je sais que l’on n’a pas le droit de
dire cela. Des hommes, en bas, jouent leur peau. D’accord, mais, quand même,
le lamentable spectacle offert hier par les caméras de la Télé
espagnole, ne peut que déservir, réduire à néant les quelques
arguments que nous avons de plus en plus de peine à trouver, pour défendre
la Fiesta dite « Brava »...
Une honte, une calamité de spectacle...un
cachondeo ! Les toros de Martin Lorca sont sortis, comme tant
d’autres, poussifs, invalides, sans race, sans âme. Et pourtant... c’était
des toros. Le comble s’est produit au sixième, changé deux fois :
Le titulaire, invalide, chargeait bien, mais à genoux. On le remplaça
par un sobrero de la même devise qui se démit quelque chose, à l’arrière,
et se coucha au milieu des cabestros venus le chercher. Le toro rentra au
corral, mais décida de se coucher à nouveau, dans le couloir du toril,
et ne voulut pas se relever, même quand un employé de la plaza venait
lui chatouiller les naseaux. Le sobrero « tris » dut, pour
sortir, lui passer par dessus... Un cachondeo ! Pour arranger le
tout, on apprit que ce remplaçant avait été refusé le matin, parce
qu’il avait une cornada...
Total : Un super cachondeo, dans une
ambiance de « plaza foirail », aux sièges multicolores, qui
nous fait penser à « une espèce de Magescq », en plus grand,
en plus riche. Les plazas couvertes, c’est « pas terrible »
quand ça marche bien. Mais si, en plus, la corrida est un toston, alors là...« apaga
y vamonos ! ». Combien de télespectateurs au début ?
Combien, à la fin... Ni uno !
3 Août
– La Coruña – 3ème de Feria – Entrée « de
pena » - La télé en direct : On fête le dizième
anniversaire de la plaza. Vaya ! – Corrida de Martin Lorca. Présentation
« en échelle » ; cornes « homogènes »...
Les toros auraient peut être voulu charger, mais la faiblesse les empêchait
« même d’y penser » - El Cordobes est venu dire bonjour à
sa peña (ovation et oreille) – Vicente Barrera, plus triste que jamais,
réussit une estocade tendida, très en arrière, très basse et ...très
contraire. En un mot , « un bajonazo de l’autre côté ».
Faut le faire. Silence et ovation – Le Califa sourit beaucoup, mais, à
part deux naturelles au troisième... (Oreille et silence). Bien triste,
tout cela.
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PADILLA DOIT SE REPOSER...
Sans blague ! Très joli de brûler
les étapes et de faire beaucoup de bruit... Réapparaître, en héros,
tandis que son apoderado multiplie les déclarations... (« J’essaie
de le raisonner, mais je ne peux ! ») c’est bien beau, mais
si c’est pour planter les copains et le public, trois jours après,
c’est pas très sérieux.
Personne ne pouvait croire que Juan Jose
Padilla pourrait reprendre si tôt, après une lésion dont le commun des
mortels aurait mis un an à se remettre... Alors, Santander, Azpeitia,
Huelva et... le logique coup de pompe. Du coup, Padilla doit se reposer,
laissant « en blanc », Bayonne, Vitoria et, peut-être, Dax.
En conséquence, le cartel de Bayonne se
trouve modifié, demain, face aux Cebada Gago : Zotoluco(qui était déjà
prévu) ouvrira le paseo, accompagné de Ferrera et Francisco Marco. La
corrida perd en
spectaculaire, peut-être, mais l’intérêt portant sur les toros et les
lidias qui leur seront données, on gagne presque au change, car, avec le
bon et courageux torero mexicain, on pourra voir un « super »
piquero, Efren Acosta.
Trop rare, pour perdre cette occasion....
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BAYONNE : UNE NOUVELLE HISTOIRE D’AMOUR....
5 Août : Il ne faut jurer de rien, mais on peut penser que
Bayonne a vécu, hier, un de ces moments privilégiés où la connexion
entre le torero et le public est telle, l’émotion si profonde, que tout
à coup, on dépasse le toreo, et l’on rentre dans cette espèce de béatitude
où tout n’est que réussite et sourire.
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Bayonne
a jadis connu ces moments avec Carlos Arruza,
Conchita Cintron, et, plus près de nous, avec Cesar Rincon. Elle
en a fait ses « chouchous »
Hier, c’est un jeune rejoneador de Jaen
qui est entré dans son coeur. Il se nomme Alvaro Montes. Il a dix neuf
ans. Au delà des quatre oreilles et du rabo qu’il a coupés, c’est la
manière qui a séduit : superbe cavalier, doué d’un grand sens du
spectacle, évoluant « con arte », avec la grâce et
l’inspiration esthétique des danseurs flamencos, Montes a conquis le
public, séduit son coeur, apportant une grande émotion de bonheur à
ceux qui, quelques instants auparavant, avaient hurlé de peine et de
rage, lorsque sur un moment d’inattention, Leonardo Hernandez avait
laissé son cheval « Nilo », sous la corne du terrible quatrième
toro.
Alvaro Montes avait déjà bien accroché
les bayonnais, l’an passé, au cours du spectacle de Tavora. Cette fois,
en corrida formelle, entouré d’un grand professionnel comme Leonardo
Hernandez, et de ce génie qu’est Pablo Hermoso de Mendoza, le jeune
reoneador a mis « le plus » qui fait battre les coeurs, à
l’unisson.
Grandeur du toreo à cheval, hier, en
plaza de Bayonne. Magnifiques montures que le public applaudit, presque
autant que leurs cavaliers. Présidence « un peu embrumée »
dans la distribution des trophées, et l’accord d’une vuelta au troisième
toro, qui ne s’imposait nullement.
Bayonne a connu une grande tarde « en
blanc et rouge », avec des moments d’intense silence, tout à fait
surprenants lorsqu’on se souvient des outrances de certaines « corridas
des fêtes » passées. « Superbe, Bayonne ! Seguir asi ! ».
Côté « négatif »... l’espèce
« d’hystérie » du cavalier Leonardo Hernandez, d’une
part, et surtout de son mozo et ayuda, dans le callejon, qui ont transformé
la rage de vaincre, « l’envie de triompher », en une espèce
de duel à mort, dont les victimes furent... les chevaux. Le public n’a
pas apprécié et il a eu raison...
Pablo Hermoso de Mendoza n’a pas eu
beaucoup de chance au sorteo, touchant le cinquième, qui vira au « bloc
de marbre ». Mais son impact, son génie sont tels qu’il coupa
trois oreilles, sans avoir pu montrer le quart de ce qu’il peut faire
devant un toro. « Otra vez sera, Torero ! ». Otra
vez...peut-être en mano a
mano avec le jeune Alvaro Montes, qui, espérons le, deviendra la nouvelle
« coqueluche » de la plaza bayonnaise. Il le mérite... et
elle aussi !
4 Août :
Bayonne – Corrida de Rejoneo – Grande entrée – Grande ambiance
– Beau temps : Corrida très bien présentée de Benitez Cubero,
renforcée d’un quatrième d’Aldeanueva. Toros d’imposant trapio
(plusieurs dépassant les 600 kilos) sortant fort, pour s’éteindre un
peu, par la suite, le cinquième terminant totalement arrêté. La présidence
accorda la vuelta au troisième, qui certes, montra grande collaboration,
mais ne fut en rien exceptionnel .
Le quatrième, un castaño très violent,
surprit Leonardo Hernandez dans
la préparation de son deuxième rejon de castigo. Le hurlement d’effroi
du public, l’impuissance du cavalier à dégager sa monture, le cri
d’horreur en voyant ce pauvre cheval, le ventre ouvert par la corne,
perdant ses tripes, les toreros sautant dans le ruedo pour sauver le
cheval, alors que son cavalier, tout à sa rage de vaincre, ne semblait
pas s’être aperçu de la blessure... tout cela fut un bien
mauvais moment... qui fait partie, aussi, de la corrida.
C’est ce qui « coince un peu »
dans le rejoneo. « A pied », quand un torero est pris, voir
blessé, c’est lui qui, neuf fois sur dix, a fait une faute. Dans le
rejoneo, c’est l’homme qui se trompe, et c’est le cheval qui
prend.... Bayonne a vécu ce terrible moment, hier. Le cheval « Nilo »
a été opéré sur place, par Jean Michel Gouffrant, chirurgien taurin,
et ses magnifiques adjoints... Professionalisme et « cariño »,
pour un cheval torero, comme pour un homme vêtu de lumières. « Enhorabuena,
medico ! Suerte « Nilo », caballo bravo ! ».
Quant au cavalier, dont on aura apprécié
le classicisme sans génie, on lui demandera un peu plus de sagesse, moins
de rage frôlant l’hystérie, qui met ses montures en danger. On
demandera aussi à son ayuda d’aller faire un tour chez un psy, ou de
moins « fumer la moquette »... Ce sera mieux pour tout le
monde ! Leonardo Hernandez fut ovationné au premier, et coupa une
oreille du quatrième, après avoir divisé les opinions.
Pablo Hermoso de Mendoza a coupé une
oreille au premier, transportant le public par ses coups de génie,
formidablement secondé par ses chevaux vedettes : « Cagancho »,
bien sûr, mais aussi le blanc « Danubio » et le doré
« Mariachi ». Triomphe « en blanc et or » du
cavalier Navarrais. On sera beaucoup plus dubitatif devant les deux
oreilles accordées au cinquième. Le toro tourna vite au marmolillo, et
Pablo ne put le convaincre de participer à ses pirouettes. Final en
posant trois roses « a toro totalement arrêté », suivi du
desplante du téléphone, dans les mêmes conditions. La mort fut rapide
certes, mais le rejon, « tombé ». La duexième oreille ne
s’imposait nullement.. On ne cloue pas « a toro parado ! ».
Gros impact causé par Alvaro Montes.
Surprise du public en le voyant accueillir son premier, avec la garrocha.
Comme Moreno Pidal, jadis, ou, plus près de nous, Javier Buendia, Montes
ajoute une magnifique touche de toreo campero, recevant le toro avec
« la lance », lui faisant suivre le sillon qu’elle dessine
en crissant dans le sable, réduisant peu à peu ses cercles et sortant de
la suerte, très torero. Superbe !
Toute l’actuacion sera « de
surprise », mêlant l’esthétique, les trouvailles, les virevoltes
et superbes « caracolades » de son cheval « Alzareño »,
jaillissant vers le ciel, à l’efficacité torera, préparant, clouant
et sortant de la suerte avec précision et toreria. Que bonito ! La
jeunesse et « el Arte ! ». Deux oreilles que certains
protestèrent et vuelta au
toro. Cependant, le jeune cavalier allait totalement « se lâcher »
devant le sixième. |
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A l’unisson du toro, le public totalement conquis,
le cavalier joua des virevoltes, préparant ses poses avec le duende
d’un danseur flamenco, et sortant
des suertes comme un matador dans un desplante glorieux, après huit
naturelles de rêve. Muy torero ! Points culminants, une banderille
« al violin », formidable, et quatre courtes, bien enchaînées.
Un pinchazo et un rejonazo... Deux oreilles et le public qui « appuie
encore », pour le rabo. Ultime concession et vuelta de totale
communion, avant la sortie a hombros, en compagnie de Mendoza, « parrain »
de son triomphe.
Ce 4 Août 2001, un torero est entré dans
le coeur de Bayonne ! Il a dix neuf ans, il s’appelle Alvaro
Montes. Bienvenu !
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BEAUCOUP DE TRIOMPHES... BEAUCOUP DE TROPHEES... MAIS... !
Ce samedi 4 Août a été jour de triomphe
dans beaucoup de plazas. On a joué du mouchoir blanc, parfois bien
éxagérément. Mais enfin, cela fait du bien, parfois, même si l’on a
du mal a séparer l’ivraie du « bon grain torero »...
4 Août :
La Coruña – 4ème de feria – ¾ de plaza : toros
de Gerardo Ortega, inégalement présentés, excellents pour le torero,
sauf le premier – Ortega Cano : beaucoup plus préoccupé par ses
attitudes « cara al publico », qu’à la vérité du toreo
(Applaudissements et deux oreilles) – Enrique Ponce fut « énorme »,
au cinquième, mais porta deux pinchazos « bien vilains »
(Deux et une oreille) – Rivera Ordoñez connut une bonne journée,
torant largo et tuant bien, enfin.(Deux et une oreille, respectivement).
Toreros et ganadero sont sortis à hombros.
4 Août :
Huelva – 3ème de Feria – 2/3 de plaza : Corrida
très faible, des frères Tornay. Les trois premiers toros,
catastrophiques – Bonne despedida pour Espartaco, qui sauva la corrida
en toréant avec douceur, muy templado, le quatrième, qui tenait un peu
mieux.(Silence et deux oreilles) – Finito toréa bien le cinquième,
mais lui porta une atravesada qui fit « mauvais effet »(Ovation
par deux fois) – Morante, pour changer, eut la guigne : Le troisième
se cassa une patte, le sobrero refusa de charger. Quant au sixième...
« ni un pase ». Morante ne put donner un muletazo digne de ce
nom (Silence partout)
4 Août
– Puerto Santa Maria – Plein (12690 spectateurs) : Grande
tarde de toros, mais distribution de trophées, un peu éxagérée.
Corrida de Jandilla, bonne, un peu limitée en forces – Joselito a
dessiné de jolies suertes, parfois isolées, sur le passage de ses toros.
Pas de faena compacte, comme celle de Granada. Tuant bien et vite, il
coupe deux oreilles au quatrième – Jesulin torée longuement, au
ralenti, le cinquième, un peu soso (Une et deux oreilles) – El Juli a
mis la pression, toréant le troisième « a gusto », et
s’arrimant comme un perdu, face au dangereux sixième. Oreille chaque
fois... chaque fois méritée. Les trois sont sortis « a hombros ».
4 Août
– Santander – Corrida de Bienfaisance – ¾ de Plaza : Bonne
corrida de Carriquiri,(sauf le premier toro) – David Luguillano coupe
l’oreille du quatrième – Luis Miguel Encabo s’est accroché sans
trop de réussite (Ovation et Vuelta) – El Fandi triomphe, avec force,
avec vista et culot (oreille chaque fois et sortie a hombros) ..
4 Août
– Estella (Navarre) – Bonne entrée : Toros de Martelilla –
Triomphe des toreros : Oreille de chaque pour Vicente Barrera –
Antonio Ferrera se fait vilainement percuter et arracher la cravate, par
son premier. Gros susto. Le torero reviendra de l’infirmerie et
triomphera pleinement devant le cinquième : deux oreilles –
Francisco Marco connaît une grande journée dans sa Navarre natale (Deux
oreilles et oreille, respectivement). Les trois sortent « a hombros ».
4 Août
– Valdepeñas : Triomphe de Miguel Abellan, qui touche « le
bon lot » de la corrida de Los Guateles. (Quatre oreilles, et la
queue du sixième) – Pepin Liria coupe un trophé du premier et Califa
se fait applaudir.
4 Août
– Pedro Muñoz : Toros de Nuñez del Cuvillo – Triomphe de
Caballero (trois oreilles) – Eugenio de Mora et le mexicain Antonio
Bricio coupent les deux oreilles de leur second adversaire.
En
France :
4 Août
– Istres : Corrida de Peralta – Bon, le troisième toro –
Richard Milian touche le lot compliqué (Ovation et vuelta) – Bon
succès de Juan Bautista (Oreille à chacun et sortie en triomphe) –
Sebastian Castella coupe une oreile de son premier.
4 août
– Parentis – Première de feria : Novillos de Diego tabernero,
un peu justes de forces et nobles – Le jeune mexicain Casasola toréa
bien le quatrième, mais, mais c’est au premier qu’il coupa
l’oreille – Paulita obtient un trophée du cinquième : moments
artistiques et bonne épée – Pas trop de chance au sorteo pour
Lescarret, qui obtient une oreille du dernier.
4 Août
– Riscle : Novillos de Garcigrande – El Maripinar coupe un
trophée du quatrième - Salvador Vega triomphe (oreille de chaque novillo)
- Cesar Jimenez s’accroche
fort : Oreille et vuelta.
A signaler des bonnes entrées, partout.
Cela devrait se confirmer aujourd’hui à Bayonne, pour la corrida de
Cebada, puis dans les novilladas de Soustons, de Parentis, et Hagetmau qui
ouvre sa feria. Que haya suerte para todos !
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BAYONNE : CE NE FUT PAS DES « CEBADA CADEAUX »....
6 Août : Certes, quand on voit
« ce que l’on voit », dans la plupart des plazas d’Espagne,
hors grandes ferias, on n’a pas le droit de se plaindre : Des toros
« fofos » qui sortent parfois comme des « gros casseurs »,
font trois petits tours, et « ne cassent plus rien » »,
quand ils ne se répandent pas lamentablement sur le sable, transformant
les lidias en séances de premiers soins, et les toreros en infirmiers du
Samu.
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Cependant, quand on dit « Cebada »,
on pense à « toro toro », et quand on entame la fameuse
« route du toro », du côté de Medina Sidonia, et qu’on les
voit, en contre bas, on se dit que « Eso no son toros, sino carros
de combate ! »... des vrais chars d’assaut !
Par ailleurs, « Cebada »
signifie, âpreté, dureté, force, et genio. Mais quelquefois, sort un de
ces toros qui porte « un cortijo sur chaque corne », et permet
au torero de se libérer, donnant plus de force, d’impact à sa faena,
de relief à son triomphe. Exemple : le Cebada de Rincon, en 93, à
Pamplona, un toro « pero que muy serio ! », mais d’une
noblesse totale et ravageuse, auquel le colombien monta un faenon.
Plagiant Devos, on pourrait dire : « Cebada, c’est ça ! »
Hier, à Bayonne, « ce ne fut pas ça... ».
Question « plumage », on peut rester dubitatif. On se dit bien
qu’avec ce que l’on incurgite pendant les Fêtes, on voit tout
« en double », et cela pouvait servir, mais vraiment, trois
des Cebada, en sortant, méritaient plus le « diminutif » de
« Cebadita », qu’autre chose : toros réduits, sans
profondeur, sans largeur, sans hauteur, sans « cuajo »,
anovillados ! Lot très disparate, que sauva difficilement un quatrième
plus « señor toro », que vint épauler un cinquième
balourd, bien vilain, mal foutu, dont les yeux coquins ou « mal
intentionnés » auront repéré qu ‘il n’avait « qu’un
testicule »...Vaya ! ou plutôt : Ouille ! Pas étonnant
qu’il soit de si mauvaise humeur. Pobre !
Quant au « ramage », là, ce
fut bien la bataille attendue. Ils ne sont pas tombés, c’est déjà
quelque chose. Pour le reste, pas de bravoure, beaucoup de genio, de la
brutalité, des regards en coin et des tirs « sous la ceinture »,
des coups francs directs au corps...du sentido chez le cinquième. Il
fallait « les avoir, bien accrochées »... les idées, pour
rester quieto devant ces pélerins. Zotoluco ne s’engagea qu’à moitié,
Ferrera dut renoncer, glanant au passage deux ou trois upercuts bien
douloureux. Quant à Marquitos, on le pensait « un peu tendre »,
et cela se confirma, malgré une agréable faenita au sixième, le seul
potable de la tarde festive.
Décidément, les Cebada Gago ne furent
pas « des cadeaux », et la Bayonne « blanche et rouge »
qui remplissait la plaza sous un ciel « grand bleu » méritait
mieux, beaucoup mieux ...
Cebada a confirmé sa mauvaise année, et
Bayonne a terminé ses fêtes sur un ultime « Ay ay ay aayyyyy !
Canta y no llores ! » repris en choeur
par ses invités mexicains, tandis qu’Antonio Ferrera
s’en allait sous d’autres cieux, en se demandant bien ce
qu’il allait faire de la planche de surf que des jeunes eurent la
coquine et sympathique idée de lui offrir, pour s’être bien battu
contre « les oleadas », les « noires déferlantes »
venues de basse Andalousie.
5 Août - Bayonne – Corrida des Fêtes – Plaza
pratiquement pleine – Lumière magnifique, entre blanc, rouge et ciel
bleu – Grande ambiance, malgré quelques interventions dissonnantes... :
Décevante corrida de Cebada Gago, d’abord au plan présentation : lot
sans trapio, sans volume, à part le quatrième, toro serio, armé bizco,
court de carrosserie, mais guapo. Le public ne s’y trompa guère, qui
l’applaudit à la sortie. Le cinquième fut un mastodonte mal foutu. Se
sauva le troisième, un castaño bien « enmorillé », qui mit
la Navarre en déroute.
Au plan « moral », les Cebadas
se sont défendus, plus qu’ils n’ont attaqué, chargeant fort avec
quelque regard sournois, dans les capes, prenant des piques avec violence
et bien désordonnées, sans réelle bravoure, « remontant »
dans les muletas, pour peu que celles ci soient un peu hésitantes. Un
toro impossible, partant directement « al bulto », le cinquième
« unicouillu », feisimo et de muy mala leche ! Le
lot de Zotoluco méritait peut-être mieux. A voir. Marquitos, quant à
lui, fut dépassé par le troisième, et
murmura une agréable faena au sixième, le seul potable de la
tarde. Cependant, l’impression de fragilité se confirma, épée en main !
Zotoluco remplaçait Padilla. Le mexicain
donna une perpétuelle impression de « je veux, puis je laisse
tomber... mais, voyez, je pourrais.... ! », ce qui indisposa
les gradins. Inexistant au capote, à part une jolie demi véronique, le
triomphateur de Pamplona ne trouva pas la solution, ou ne s’y engagea
pas totalement. Trois naturelles ne sauvèrent pas son premier trasteo, le
toro terminant « très court ». Pinchazo « recibiendo »,
(tiens!), un autre bien vilain et une entière bien desprendida, perdant
la muleta, sortant par devant. Nada.. Silence dans les rangs. Le quatrième, toro sérieux portait le nom de « Golfillo »...
Malin et vrai toro de combat, il fut piqué par Efren Acosta qui ne s’y
cassa pas les dents, mais par
contre, y brisa une de ses piques personnelles, sortant ovationné, après
trois rencontres bien dosées, mais peut être insuffisantes, le toro
remontant fort, dès les banderilles. Zotoluco débuta sans montrer
d’entrée « qui était le patron », insistant peu sur les
doblones, terminant par le haut ses premières séries. Pas fou, le toro
commença à regarder lourdement, à peser sur le corps et le moral du
torero. Celui ci fit quelqu’effort, plusieurs fois dans la faena,
alternant les moments de volonté, puis d’abandon. Deux vilains
pinchazos à toro parado et un bajonazo prévisible firent sonner « pitos
y flautas, c’est à dire une courte bronca accompagnée d’un avis.
Antonio Ferrera venait pour triompher,
c’est clair. Joli quite, bien envolé, au premier de la tarde. Son
premier « moustique » ou « loustic » fut accueilli
magnifique au capote, par delantales et un triple remate où le toro déclara
déjà que « petit mais musclé ! ». Ferrera s’en
rendra compte immédiatement, se faisant vilainement prendre en mettant
l’animal en suerte. Gardant le toro « cru », le diestro
partit aux banderilles en grimaçant : Trois paires « a mas »,
spectaculaires, sortant du dernier quiebrto par un jugueteo très
spectaculaire qui ferait rougir d’envie Hermoso de Mendoza
lui même. Enorme ovation. Faena, débutant fort, avec un toro qui
derrote sec. Un peu de brouillon, mais engagement et vibrato, le torero se
plantant soudain pour trois derechazos reposés, templados, hélas terminés
en méchante poursuite, du style « tu n’es pas là pour faire le
beau ». Sur un ultime et dangereux derrote, Ferrera doit couper le
faena, mais se lance pour une grosse estocade « avec le coeur »
qui roule le bicho. Une grosse oreille et vuelta joyeuse, malgré une
cuisse douloureuse. Le cinquième sera un autre client qui tournera vite
« à l’impossible », s’arrêtant vilainement dans le
muletazo, regardant lourdement les dorures, virant sec des deux côtés.
Qu’on vienne de Finlande ou du Japon... que l’on soit parvenu à se
hisser difficilement du fond du petit Bayonne, telle une outre pleine de
bière, on ne put que percevoir le réel danger. « Imposible, el
toro ! ». Malgré sa volonté de triomphe, Ferrera ne put que
se résoudre à en terminer, en trois temps, avec ce spadassin qu’il
avait gentiment brindé à Loulou Lamarque, figure locale, aficionado
practico, qui sait ce qu’est lidier et prendre des coups. Antonio avait
banderillé avec brillo, sur un cuarteo, un poder a poder en faisant
« la moto » et une troisième paire « por dentro »,
très intelligente et pleine de bravoure. Bonne sortie du jeune torero qui
ne triomphe pas, mais n’a rien à se reprocher.
Francisco Marco baffouilla quelques
capotazos devant le troisième, « Capuchino »... Le toro prit
trois grosses rations de fer, qui le saignèrent littéralement. Court et
violent, il mit en déroute le fragile torero qui ne sut par quel bout le
prendre. Cela se termina mal avec l’épée, et la bronca fut courte,
mais sévère. Le Navarrais, par contre, eut de jolis gestes face au
dernier de la corrida, le seul qui permettait de se libérer vraiment.
Dans le callejon , les copains devaient rager. Faena enlevée, séries
principalement droitières, plusieurs muletazos accompagnés « avec
le corps », d’une réelle qualité esthétique, en série terminées
par de bons pechos. L’oreille pointait pour « la Navarre »,
mais hélas, l’épée piqua trois fois, et la Navarre murmura son second
« Pobre de mi », en l’espace de vingt jours. Dommage !
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« SE
MURIO EL CABALLO ! »
Malheureusement, (et malgré l’imprudente annonce au micro...),
le cheval « Nilo », de Leonardo Hernandez est mort, dimanche
matin, 5 Août, sur la « table d’opération » de la Royale
Accadémie Vétérinaire de Madrid, où il avait été transporté dans la
nuit. Le magnifique pur sang, aussi baptisé « Zalduendo » a
succombé a une hémorragie interne que les chirurgiens espagnols
essayaient de localiser. |
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Malgré tous les efforts conjugués des praticiens,
à Bayonne et Madrid, le pauvre cheval torero est parti vers d’autres
plaines, rejoindre tous ceux qu’une corne de toro blessa à mort, ou que
la méchanceté des hommes brûla à jamais... comme les six des frères
Domecq. Une tristeza !
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UN
WANADOO BIEN PEU AFICIONADO...
Vous connaissez cela ? Ca rame, ça rame... Même Ben Hur se désespérerait
et « ne parviendrait pas à sauver la galère... ». Wanadoo,
bien peu aficionado, ou virus anti taurin ? Que vous dire de plus ?
Navigation impossible... Donc, disquette, voiture, pour vous donner
Bayonne, et le reste, demain, si les dieux d’internet le veulent bien...
On saura que le dimanche a vu la blessure
de Diego Urdiales (à Soto del Real) et
de Marc Serrano (à Istres) , pas trop grave, en comparaison de Julio
Pedro Saavedra, à La Adrada, près de Madrid . Douloureux, mais les
toreros sont hors de danger.
De mémoire, « en Fax » :
A Madrid, la corrida n’a rien donné – A Barcelone, Armillita a donné de
très grands détails – Miguel Abellan a fait un tabac au Puerto Santa
Maria (En grande forme !) – La feria de la Coruña s’est terminée
très sérieusement, avec une corrida de Sanchez Ibarguen. Juan Bautista a
coupé une oreille – Huelva a fait de même avec une corrida de rejoneo,
terne – Du côté de Vitoria, on a débuté « la Virgen Blanca »..
Corrida de Cayetano Muñoz, Liria prend plus d’avis que de bravos,
Puerto coupe une oreille et le Califa en perd une autre à l’épée –
Finito, Cordobes et Rivera Ordoñez se sont régalés, du côté de
Marbella, devant des toros des Frères Sampedro – A Pontevedra, tout le
monde a triomphé (Ponce, Caballero, Juli) devant une bonne corrida d’Alcurrucen.
Mais on gardera dans le (mauvais) souvenir cette erreur dans l’ouverture
des portes du chiquero, le toro partant directement dans le callejon,
faisant ainsi du grabuge, sur tout le tour de la plaza. Bilan quatre blessés
dont un très grave.
Côté novilladas, gros triomphe d’Azuquita,
en plaza de Séville - En
France, Cesar Jimenez coupe la seule oreille de la première d’Hagetmau,
devant des Prieto de la Cal - A
Soustons, Ivan Garcia coupe une oreille à
chacun de ses Valdefresno – Du côté de Parentis, les novillos d’Escolar
Gil n’ont permis qu’une vuelta à Jarocho.
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LE
REVE D’ETRE TORERO...
10 Août : Au bords du Guadalquivir, un enfant, parmi tant
d’autres... Il a la peau mate, les cheveux bleus foncé, à force
d’être noirs. Comme les autres gamins, il court dans la rue,
insaisissable... Mais souvent, il s’arrête. Sur le visage de ses
onze ans, une soudaine expression fige ses traits. Dans ses yeux
noirs... une flèche d’éternité ! Il s’envole... |
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Seul au milieu de la Maestranza de Séville, il cite un toro de Domecq, un
burraco, haut, astifino. Le toro accourt au toque... Alors, le bras de
l’enfant dessine une naturelle de rêve, dans laquelle s’engouffre le
toro magique. Le petit bras tire lentement le toro, qui s’en va tourner
loin, derrière sa hanche.
Pendant qu’il donnait cette passe parfaite, éternelle,
l’enfant avait grandi... Le visage exprimait un curieux mélange de
crainte, d’abandon et d’amour. La ruelle était devenue plaza ,
et les mauvaises guenilles, costume de
lumières. Dans le jabot de la chemise torera, le menton s’enfonçait,
comme pour immortaliser la
parfaite unité du corps et de l’esprit, l’harmonie du coeur et de la
raison. L’enfant est devenu torero, presque d’un coup, sans efforts.
Et voilà... Les naturelles qu’il a dessinées
« au vent », cent fois, mille fois, sont devenues réalité.
Bien sûr, la muleta pèse plus lourd ; le Domecq est plus dangereux,
sa charge est moins vive, mois rectiligne.. Le rêve est passé. La réalité
s’appelle « Escalafon », « Contratos » « Ferias »,
« Sorteos »... Le quotidien est devenu... « Arrimate ! ».
On est loin des rues blanches où l’enfant toréait le vent. On est loin
du rêve. Et pourtant, le sourire est parfois le même, lorsque tout à
coup charge le toro, court la main, s’abandonne le corps... Pourtant ,
il se retrouve, comme à onze ans, là bas, à La Puebla del Rio...
lorsqu’il s’appelait Jose Antonio Morante Camacho....
Morante de la Puebla a son site internet... Allez
donc le visiter : Un mélange de force et de légèreté... La réalité
« toro » y cotoie le rêve d’un moment de paix, toreant le
vent, au bord du Guadalquivir.
Il y a peu, je disais au torero ma tristesse de
ne pas le voir aux cartels de France. Les yeux ont souri et d’un air
triste, il répondit : « Si, alli no me quieren ! »
En fait, nous qui nous disons si aficionados...
nous avons peut-être oublié nos rêves d’enfants... et, surtout, nous
n’avons jamais toréé le vent... Aussi, nous ne comprenons pas
qu’aujourd’hui, un torero cherche chaque jour ce « souffle »,
écho de ses onze ans... Nous ne voulons pas le comprendre, parce qu’un
mot a rompu l’harmonie : Professionnel ! Pourtant, lorsqu’il
le retrouve, ce vent chaud et léger, même la terrible Madrid se dresse..
Alors, attendons un peu. Tenez... le vent se lève...
Chhttt ! Morante torée...
Site internet du Morante de la Puebla : www.morantedelapuebla.es
(La photo, empruntée au site, est de Pepe Arjona) |
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LE REVE
D’ETRE TORERO... (bis)
10 Août : Lui aussi a les yeux noirs, les cheveux de jeai... Il y a
onze ans, la lumière s’ouvrait à lui. Il y a onze ans, il pouvait rêver
palaces, mercedes, fincas... jolies demoiselles. Madrid Las Ventas lui
avait ouvert ses portes, non pour y rentrer, mais pour en sortir...
« a hombros ». Il était de la Génération 90...
Et puis, le rêve s’est estompé... La mercedes
est devenue un « vieux cacharro » ; les palaces sont
devenues d’obscurs bouges de Bogota ; pour ce qui est des jolies
demoiselles... Le rêve s’est éteint... la lumière aussi.
Puis un jour, tout a basculé. Les dettes sont
devenues si lourdes, les regards si menaçants... De la lumière à
l’ombre, pour quelques grammes de poudre transportées... Alors, la lumière
s’est éteinte tout à fait, et le fier torero s’est retrouvé
« simple matricule », dans un mauvais calabozo...
Pourtant, son esprit guidait son bras. Le rêve
était encore bien ancré dans le corps... Souvent... toujours, il se
levait et dessinait, dans sa cellule ou dans la cour de la prison,
la plus grande des faenas... Cela a duré longtemps... Il s’appelait...
il s’appelle Fernando Camara.
Le 1er Janvier, on lui donna une
chance, une seule : Se vêtir à nouveau « de torero »,
pour une corrida, à Malaga. Il n’y fut pas mal, mais, à part un
mauvais remplacement, il n’eut guère d’opportunités. Cependant, les
jolis détails de Janvier avaient convaincu l’empresa. La feria était
longue, (la plus longue de son histoire)... Fernando Camara méritait une
autre chance, en plein soleil, cette fois.
Hier, 9 Août 2001, Fernando Camara a « rejoint
la lumière », en coupant deux oreilles et en sortant « a
hombros » de la Malagueta, en pleine feria... Allez donc savoir
pourquoi, les filles sont, tout à coup, devenues si jolies!
9
Août – Malaga – 2ème corrida de Feria – plus d’un
quart de plaza : corrida de Gerardo Ortega, un peu juste de présence,
mais donnant du jeu. Le deuxième fut manso, et le lot du Fandi s’éteint
vite. Ensemble noble, toutefois, avec beaucoup de transmission, chez lz
cinquième – Triomphe incontestable de Fernando Camara, qui coupe une
oreille de chaque toro et srt a hombros. Après son premier combat, il dut
se faire soigner d’une coupure à la main gauche, qui lui a valut cinq
points de suture. Bien au capote, Camara signa deux faenas de fermeté et
de réelle esthétique, confirmant qu’il est un torero totalement
« récupérable » - Mauvaise journée pour le Califa, qui
touche le mauvais lot, mais aurait du être mieux devant le cinquième qui
demandait « de rester là ». (Silence et quelques sifflets)
– Le Fandi a mis le feu, tout en toréant parfois très brillamment. Véronique,
les deux genoux en terre.. pas donné à tout le monde. Aurait pu aussi
sortir sur les épaules, mais « catastropha » la mort du
dernier (Oreille et vuelta).
Ce 10 Août, la corrida est de Cebada Gago, pour
Miguel Rodriguez, Juan Jose Trujillo et Curro Vivas.
9
Août – Vitoria – Novillada finale de la Virgen Blanca – moins
d’un tiers de plaza : Novillos de Montalvo qui n’ont guère valu
le déplacement. Mansos pour la plupart. 1 et 6ème furent les
meilleurs – Leandro Marcos torée sérieux et coupe une oreille du
premier. Vuelta avec un avis,
au quatrième – Matias Tejela se bat et coupe l’oreille du cinquième
– Javier Lara sera applaudi.
9
Août – Palma de Mallorca – corrida nocturne – casi lleno :
Corrida de Bernardino Piriz, de présentation « normale », qui
baissèrent de ton, assez vite – Bonne faena au premier, de Finito de
Cordoba qui perd tout à l’épée. Oreille au quatrième – Le Juli met
le feu et triomphe totalement : Deux et une oreilles – Miguel
Abellan l’accompagnera « a hombros », écoutant une ovation
au troisième, et coupant les deux trophées du dernier.
On apprend par ailleurs que, dans la cuadrilla du Juli, un peon, « Sevillita »,
veut concrétiser un rêve de gosse : Prendre l’alternative. Cela
se ferait en fin de saison, en plaza de los Barrios. Tout en respectant le
passé novillero et le rêve du banderillero, on ne peut s’empêcher de
penser que se projet relève du « cachondeo », le torero aux
volumineuses rouflaquettes n’ayant aucune intention de toréer dans
« les rangs supérieurs », et reprenant sa place dans la
cuadrilla du Juli, aussitôt le costume d’or bien rangé dans son
armoire. Pas sérieux ! |
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DESINFORMATION
TAURINE...
10 Août : On ne sait ce
qui s’est passé... On ne sait quels intérêts à défendre.. quelles
raisons à cacher... Toujours est il que plusieurs médias ont annoncé
que le cheval de Leonardo Hernandez « Nilo », aussi appelé
« Zalduendo », cornéé samedi dernier en plaza de Bayonne,
avait succombé hier, 9 Août, des suites d’une péritonite.
Il n’est pas question de polémiquer, bien sûr.
Mais, il serait important de savoir pourquoi on a caché ainsi la mort de
ce cheval qui, on le sait, a pris la terrible cornada samedi 4 Août , à
19h15 ; a été opéré en urgence dans la plaza ; a été
transporté ...à Madrid, à l’Académie royale vétérinaire, où il a
été réopéré par deux fois dans la matinée du dimanche 5 août,
mourant en cours d’opération vers 10h30.
A ver ! Que cachondeo es ese ? Qui
devait on protéger ? Les « royaux vétérinaires » ?
Un caballero en plaza qui fait beaucoup toucher ses montures et perd son
deuxième cheval en deux ans ? Que pasa, señores ?
Une autre question se pose : Est on aussi
bien « désinformé »...pour tout ? |
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DAX : « OUVREZ, OUVREZ LA CAGE AU TORO... »
11 Août : Toute l’année il est
seul et libre. Il pourrait s’en aller, mais il reste, il se sent bien là.
Les gens passent et le regardent, lui sourient. Lui, il baisse la tête,
comme pour saluer, gentiment. Un peu plus loin, des cris, des bruits, de
l’animation. « Té, carreau ! » Les boulistes de
l’année dernière sont toujours là....
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Toute l’année, le toro de bronze noir
est seul, à l’entrée du parc des arènes, à Dax. Au milieu des
passants, il monte la garde et leur rappelle qu’à deux pas, chaque année,
ses copains viennent y combattre, pour la gloire.
Pourtant, il ne comprend pas... Au moment
de la Feria, alors que tout est fait pour vanter sa beauté, sa bravoure,
glorifier sa noblesse, voilà qu’on l’emprisonne. Ca ne manque pas !
Quelques jours avant la feria, de solides gaillards arrivent, qui lui
construisent une cage de fer, faite de barrières et de grilles... Alors
il est là, qui boude, derrière ses ferrailles. Sa fierté en a pris un
coup. Les gens, rigolards, tournent autour... Des vicois passent en
souriant.. « T’as vu ses cornes ... c’est bien un toro pour
Dax ! » « Pfftt ! Ouvre moi la cage, et tu verras si
je suis un toro pour Dax », se dit le toro, qui se retient pour
garder la pose. Un photographe amateur essaie de trouver l’angle qui
jongle avec le soleil couchant... mais il y a toujours quelqu’un pour
jouer les espontaneos et lui gâcher l’inspiration. Des gamins
virevoltent, infatigables, insécables ! Deux dames « passent
derrière » et rougissent en appréciant... Et alors, mesdames !
Pas à dire ! « Es un señor
toro.. » Et, s’il n’y avait cette maudite cage, il irait bien
rejoindre les autres, et, sur le coup de six heures... sortir en plein
soleil, prendre quatre piques (dont deux avec batacazo, en chargeant de
loin, en fixant la tête au peto, et en soulevant le tout, avec les reins !).
Puis, charger et charger encore, mufle au ras du sol, poursuivant la
muleta magique, et mourir enfin, au soleil couchant, dune grande épée
recibiendo, « dans tout le haut ». Ca, ça vaudrait le coup !
Une dernière vuelta, doucement, pour dire adieu, et avec un peu de
chance... on en ferait une statue... D’ailleurs, c’est fait !
Dax ouvre aujourd’hui sa Feria : Cinq corridas, une de
Rejoneo, trois novilladas non piquées... Cette année encore, le toro en
cage verra défiler toute l’Aficion à la fois exigeante et généreuse,
qui chaque année se donne rendez vous sur les tendidos baignés de
soleil. Dax, la chaude, la passionnée. Chaque année, il s’y passe
quelque chose. Le toro et l’homme s’y donne rendez vous pour quelque
moment d’histoire, et parfois, alors que les deux protagonistes se sont
séparés, et ont quitté l’arène, l’un « a hombros »,
l’autre tiré par deux mules, le public reste là et savoure son émotion...
Souvenez vous ! Il y a deux ans... Les Samuel ! Ponce, le
Morante et Abellan...
A t’on des chances de revivre ce moment,
cette année. Non ! Ce moment là ? non... Mais d’autres, oui !
Peut être plus forts, plus glorieux encore... Aujourd’hui, Puerto,
Califa et Juli, vont se « tirer la bourre », devant les Nuñez
del Cuvillo. Demain, on surveillera les Cebada, et on dira adieu a
Richard. Lundi, planquez vous ! Les toros de Dolores, c’est quelque
chose. Mardi Bonjour, don Enrique ! Bienvenue pour le premier paseo.
Finito et Jean Baptiste accompagneront, prêts à en découdre. Enfin,
mercredi, les Samuel. On cherche le « remake ». Ce ne sera pas
facile. Là encore, Ponce sera à la baguette. Abellan et le petit
Castaño n’auront qu’à bien se tenir... mais on ne sait
jamais. Au matin, on aura galopé avec les Rejoneadores... Diego Ventura
remplace le petit Sergio Galan.. (Dax n’a pas pensé a Montes ! Se
lo perdieron ! Les « cabrés » vers le ciel, au son de la
Néhe...)
Bien sûr, les matins de Samedi et
Dimanche, huit jeunes toreros se battront pour la gloire future. Il sont
apprentis, mais dans leurs yeux passent tous les rêves de « mille
salidas a hombros »... Son toreros ! Lundi, la finale !
L’émotion du triomphe, l’amertume de l’échec... « Maudit
descabello ! » C’est le jeu, c’est la vie !
Grande Feria à tous ! Bon pied, bon
oeil et « suerte pa todos »
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DE
L'AUTRE COTE... BEZIERS !
Parallèle parfait, la Feria de Béziers débute aujourd’hui pour
cinq jours de fêtes et de toros. Cinq corridas formelles, une de Rejoneo,
une novillada piquée et une becerrada. On suivra aujourd’hui le mano a
mano Ponce – Castella : Le jeune français, en pleine forme, doit
s’y consacrer. Les Domecq seront à l’honneur lundi et mardi, pour le
défilé des figuras. Mais on attendra quelques chocs de titans, dimanche
et mercredi. Tout d’abord, avec les Cebada, dont on a du mal à croire
qu’ils sont vraiment dans un mauvais moment. Puis « Les Miuras ! »
et le « mano a mano terrible » : Milian – Padilla.
Richard est ici « dans sa plaza », face à « ses toros »...
De 1983 à l’an passé, son sang a ponctué chacune de ses passes. A
n’en pas douter, le lion Richard se réveillera à Béziers, et le
typhon de Jerez risque d’en avoir le souffle court...
« Que haya suerte, alli tambien ! »
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BAYONNE...
POUR « UNE ASSOMPTION, EN DEUX TEMPS »
11 Août : Ayyy, mi Bayona ! « Le calendrier
fait mal les choses », disent les uns ! « On ne sait sur
quel pied danser ! » disent les autres. « Bayonne n’est
pas plaza de Feria . Et puis, il y a Dax... Et puis, il y a San Sebastian ! »
Maldita sea !
Total, une corrida dimanche, et une autre,
mercredi. Entre les deux, on fait « danser les chevaux et voler les
cerceaux ». Bien ! On ne nous empêchera pas de penser qu’il
y a un choix, définitif, à faire... Ou une feria, avec tous les risques,
mais aussi la magnificence que cela implique... ou une temporada « comme
avant », avec corrida chaque dimanche d’août et un pic, selon
calendrier, au moment du 15.
C’est un gros dilemme que les
organisateurs rencontrent, et rencontreront, chaque année... Alors,
imagination, force et Aficion... et tout le monde suivra ! « Pero,
ya ! »
Dans l’attente, deux
corridas : Les Atanasio Fernandez, dimanche ; les
Perez Tabernero, mercredi.
Atanasio a laissé de
grands souvenirs ici, comme à Dax. Dimanche, les glorieux salmantinos
devront redorer leur blason. Enrique Ponce, Juan Bautista et Javier Castaño
sont au cartel.
Javier Perez Tabernero a
sorti deux grandes corridas, à Madrid, à l’occasion des dernières San
Isidro. Ses toros seront les invités du 15 Août, face à Manolo
Caballero, Victor Puerto et Eugenio de Mora.
A ne pas manquer : les deux novilladas matinales, le 12 et le 15 Août
(11 heures), avec les irremplaçables novillotes de Santafe Marton.
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GRANDE
NOVILLADA A VIC : BARCIAL ET VALVERDE EN TRIOMPHE
Hier, 10 Août, Vic Fezensac a donné sa, maintenant
traditionnelle, novillada nocturne. Beaucoup de monde dans les gradins, et
un spectacle qui marquera la temporada, plus encore que la célèbre
feria. Vuelta à un novillo, récompensant un lot remarquable de présence
et de puissance. Les « Patas blancas » sont toujours au rendez
vous. « Grosse sortie » de Javier Valverde, qui sort en
triomphe, non sans faire saluer le mayoral, et son picador, Miguel Angel
Herrero, remarquable dans la lidia du novillo primé.
10 Août – Vic Fezensac – Novillada Nocturne – Plus de ¾
de plaza : (De notre correspondante)
Six Novillos de Barcial, « variopintos », très bien présentés,
très encastés. Le lot prit 20 piques, de divers style, mais toujours
avec puissance, le sixième se révélant bravissime. Noble, le premier,
« dur-dur », le quatrième – Grégoire Taulère, bien que
peu armé pour ce genre de rencontre, s’est montré remarquable de
volonté et de dignité. Ovation et Silence – Sergio Aguilar reste
« entre deux eaux ». avec le bagage et les opportunités
qu’il a eus...Silence partout – Superbe Javier Valverde, tout en
technique, en savoir et en courage serein. Triomphe mérité d’un futur
grand, qui a totalement confirmé son succès madrilène (Oreille et
oreille, sortant a hombros, « véritablement ») – On donna
vuelta au magnifique sixième novillo de Barcial, « Rondo »,
negro bragado salpicado lucero...comme il se doit !
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LE
10 AOUT EN ESPAGNE : CURRO VAZQUEZ SE FAIT PRENDRE...
Un matador se coupe la coleta... un autre reçoit l’alternative.
C’est la vie ! A Malaga, Juan Jose Trujillo a dit un soudain adieu.
De son côté, Huesca a salué son premier matador de toros, Tomas Luna.
Mais c’est du côté de San Lorenzo del Escorial que s’est concentrée
l’actualité : en recevant de cape son premier toro de Los Bayones,
Curro Vazquez s’est fait accrocher, et charger au sol. Le matador
s’est relevé, sans pouvoir respirer. On a craint
une cornada à la
poitrine. Il semble qu’il n’y a que des dégâts (voire fractures), au
niveau de deux côtes. La médecine parle de vingt jours... Le matador
veut réapparaître le 16, à Malaga. Vaya !
A Madrid, en novillada de promotion,
nocturne, c’est la jeune Raquel Sanchez qui prend une méchante rouste,
par un novillo du Puerto San lorenzo, bien peu galant. Bilan: Clavicule
gauche fracturée. Pobre !
10 Août : Les résultats
sont les suivants :
10 Août – Malaga – 3ème corrida – « Poca
gente » : Trois toros de Cebada Gago, durs (encastado le 6ème)
et trois Astolfi, meilleurs – Miguel Rodriguez : Silence et
vuelta – Juan Jose Trujillo prend un avis chaque fois, écoutant une
ovation. Le torero, qui relevait de blessure, s’est coupé la coleta, à
la mort du cinquième – Curro Vivas, déjà remarqué l’an passé :
Oreille et Vuelta
10 Août – Huesca – Plein : Trois toros de Jandilla (2,3,6ème)
et trois de Fuente Ymbro (1,4,5ème), bien « irréguliers
en tout ». Le sobrero sorti cinquième fut pris de convulsions !
Se serait on donc trompé « côté seringue ? » - Enrique
Ponce est passé, juste en professionnel (Ovation et applaudissements) –
El Juli a toréé pour les foules ( Oreille et deux oreilles) – Tomas
Luna a pris une digne alternative devant le toro « Pegajoso »,
450 Kilos, de Fuente Ymbro. Il en perdit l’oreille, à cause du
descabello, donnant grande vuelta, mais
coupa les deux trophées du dernier. Beaucoup de monde dans la rue pour
applaudir sa sortie a hombros.
10 Août
– San Lorenzo del Escorial – Media plaza :
Corrida de « Los Bayones », bien présentée et pointue. Jeu
divers, un peu soso, mais remarquable premier tiers du sixième, auquel le
Morante fit honneur – Curro Vazquez se fait prendre dans la demi véronique
clôturant la réception au premier (on craint la fracture de deux côtes)
– La corrida devient un mano a mano entre Victor Puerto (qui remplace
Jose Tomas) et Morante de la Puebla. Les deux matadors vont briller,
chacun dans son style, et sortir a hombros – Victor Puerto, technique et
spectaculaire : Oreille à chacun de ses trois toros – Morante de
la Puebla, malchanceux et fade aux deux premiers (silence) ;
magnifique au sixième, ne manquant pas l’occasion de bien toréer un
bon toro, enfin. Deux oreilles
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Un
mauvais coup du sort, triste incident de la technique parfois imbécile, a
réduit à zéro les pages d’hier. Avec toutes nos excuses auprès de
tous, nous les relançons intégralement, aujourd’hui. Merci
DAX : LA CORRIDA « EN R.T.T.. ».
12 Août : Quelle tristesse, sous un
ciel pourtant si bleu... La première journée de cette feria dacquoise ne
méritera que de tristes souvenirs : Mauvaise corrida, ce qui n’est
rien à côté de la mort de Jean Pierre Rachou, 42 ans, figure de écarteurs
landais, cogido la veille, dans cette même plaza. A n’en pas douter,
les matadors, en fin des prochains paseos, rendront hommage à celui qui,
en « demi »costume de lumières, était presque « aussi
torero » qu’eux. Bien triste.
Une première journée qui ne mérite guère
que l’on s’y attarde. Les « 35 heures » seraient elles
donc aussi imposées à la grande entreprise taurine ? Si oui, c’était
hier « journée de RTT » pour deux des trois matadors engagés.
Mais, on se pose des questions.... Entre autres : « Peut on
prendre le samedi ... en jour de RTT ? »
Journée terne, malgré la grande lumière...
Le matin, la première novillada non piquée donna pourtant quelque espoir :
Bons novillotes de Sonia Gonzalez, le premier, excellentissime !
Jeremy Banti lui pégua « un monton »de passes... bonnes, mais
sans queue ni tête. Ovation saluée au tiers, et incompréhensible sélection
pour la finale. Lo mejor ? Un quite parfait au dernier novillo de la
matinée – Fernando Cruz donna la faena du jour, allant à mas, tirant
bien des séries de précieuses naturelles. Malheureusement, le jeune
catastropha à l’épée, recevant une méchante voltereta sur sa cinquième
entrée a matar, toujours « dans le haut ». Aviso et vuelta
– Le petit portugais Ferreira ne brilla guère aux banderilles, mais
donna quelques bonnes choses, muleta en main. Hélas, le descabello lui
fut fatal. Vilain. Avis et silence -
David Galan est bien le fils de son père...On ne dira rien, par
respect pour un jeune qui débute, et qui sortait au ruedo, avec la
blessure de la veille. Rien, si ce n’est : « Asi, nunca ! »
Le soir, deux toreros se présentaient à
Dax, mais ils le firent « un jour de RTT »... Le Juli, par
contre, s’arrima au troisième, et faillit prendre un mauvais coup par
le sixième. Dans le callejon, le « père de la criatura »,
chef de l’entreprise « Julian Lopez », s’en alla mettre une
avoinnée au mayoral de Nuñez del Cuvillo, qui faillit en avaler son caméscope...
« Scandale total... Comment peut-on envoyer une corrida aussi
mauvaise, en feria de Dax ? Le mayoral baissa la tête et
s’esquiva, aux premiers coussins. Nuñez del Cuvillo a 26 lots de toros,
cette année... Mauvaise pioche !
Dax – 11 août – Première de feria – Casi « lleno
total » et super grand bleu : La corrida a été d’un ennui
profond, d’une part à cause du total manque de race des toros de Nuñez
del Cuvillo, et d’autre, à cause du manque de verguenza torera de deux
matadors qui faisaient ici leur présentation, et se contentèrent de
tenter timidement quelques
muletazos « sur les bordures », sans jamais vouloir rentrer
dans le terrain d’adversaires peu faciles, certes, mais... De fait, il
ne leur sont jamais « rentrés dedans !» (Ce n’est pas très
français, c’est un peu vulgaire... mais, au moins, c’est clair !)
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Six toros de Nuñez del Cuvillo
correctement présentés et armés. Le deuxième se cassa le bout du piton
dans un gros choc au burladero. Corrida qui ne se définit jamais,
alternant faiblesse, comme le troisième, « grosse fadeur »
comme les 2, 4, 5èmes, et mala leche, comme le dernier, un faux faiblard
qui bouscula le cavalier et termina venimeux, « con oleadas y
arreones de cuidado ! ». Le moins mauvais fut encore le
premier, de fade noblesse...
Victor Puerto se présentait... Comme on
dit « de l’autre côté » : Quedo inedito ! Pitos
y bronca sont le bilan d’une grise actuacion dont on retiendra quelques
naturelles et deux passes changées dans le dos, au court de sa première
faena, mal terminée à l’épée, le diestro portant six pinchazos et
terminant de deux descabellos dégoûtés, tandis que tombait un avis.
Larga et demi véronique à genoux, face au quatrième... puis ? nada !
On laisse filer, on patine, on fait semblant et... à d’autres choses !Deux
pinchazos et un tiers de lame. Descabello sous la bronca. Victor Puerto
semble repartir vers l’abîme...
Le Califa se présentait également. Au
lieu de sourire beaucoup et de « tchatcher » d’abondance
avec son copain Juli, le valenciano de Jativa aurait dû bloquer son pied
sur l’accélérateur. La France était un territoire à conquérir, après
l’échec d’Arles et ses mésaventures « administratives »
en Espagne. Un ressort semble cassé, quelque part, et le diestro ne sut
par quel bout prendre deux bichos sans race, chargeant à moitié, la tête
à mi hauteur... Toros pénibles, mais devant lesquels il pouvait, et
devait, mettre la caste qu’ils n’avaient pas... Muy mal !
Trapazos, hésitations à la mort du premier, qui marchait lorsqu’il
levait l’épée. Beaucoup de tics, mais rien d’autre. Comme il fuit
long à la mort, le public se fâcha un peu : Avis et silence, puis
des courts sifflets découragés, au cinquième. Ennui.
Le Juli s’accrocha à mi faena du troisième.
Le toro était sorti faible, très faible, sortant « derengado ».
Après un tiers de banderilles qui ne restera pas dans l’Histoire, le
Juli essaya de convaincre le toro, l’incitant à charger correctement...
Au début, cela partait bien mal, mais le garçon, réduisant le distance,
se mettant à bout portant, arracha peu à peu quelques bonnes séries,
finissant dans le berceau et tirant un peu d’eau de ce puit sec. |
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Mérite
que certains sifflèrent, mais ovation finale, saluée au tiers, après
pinchazo hondo et descabello. Le sixième débuta bravucon, prenant un bon
puyazo et restant collé au peto. Lui aussi avait débuté faible. Sortant
« à l’envers » au
quite, fusant en charges incontrôlées, il n’inspira guère le Juli qui
ne banderilla pas, n’espérant aucun succès d’une telle entreprise.
Faena de mise en place, « d’essai de correction », le toro
devenant franchement désagréable. Cela tourna au vinaigre sur deux méchants
arreones, à la sortie des pinchazos, le Juli se retrouvant en danger, après
un désarmé. Final en descabello vengeur, tandis que de tristes coussins
tombaient mollement... Même ceux là avaient perdu « toute race »... |
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BEZIERS :
MANO A MANO SANS JUS...
La première corrida de la Feria de Béziers ne laissera que
quelques rares images, pour le souvenir : La technique et quelques
moelleux passages de Ponce ; le rendez vous un peu manqué de
Castella. « A l’Est, rien de bien nouveau, en somme ».
11 Août – Béziers – 1ère
de feria – Casi lleno – Beau temps, un peu de vent, par rafales :
Corrida de Nuñez del Cuvillo (Encore !)inégalement présentée, un
peu faible, avec quelques sautes d’humeur – Mano a mano entre Ponce et
Castella, Jose Tomas n’étant pas remplacé.
Enrique Ponce (Silence – oreille et
oreille) sortit a hombros, en maestro ayant, encore une fois, donné une
leçon de technique, et se laissant aller, parfois à quelque muletazos
profonds, de grand empaque. On demanda la deuxième oreille du cinquième.
Sebastian Castella (Ovation – silence
avec avis – oreille) se fit prendre, sans mal, par son premier, pincha son deuxième
et se mit « a bout portant du dernier. Un style qui « n’est
pas le sien »... mais qui lui permit de couper « une orejita ».
Deuxième chance, mardi, avec les Santiago Domecq... |
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EN
ESPAGNE... MORT D’UN MUSICIEN, ET BLESSURE DE « CAGANCHO »...
Le 11 Août a connu plusieurs tardes de bon niveau, mais hélas,
deux événements l’auront aussi marqué :
A Miraflores de la Sierra, pendant que
l’on changeait le premier toro de Manuel Santos Alcalde, qui s’était
cassé une patte, un musicien de la banda s’écroula, victime d’un
infarctus. On lui administra sur place, les soins d’urgence, puis un hélicoptère
l’évacua vers l’hôpital où, hélas,
il décéda.
Moins grave, mais triste... « Cagancho »,
cheval vedette de Pablo Hermoso de Mendoza, a pris une méchante ruade de
son compagnon d’écurie, le mexicain Mariachi. Le pauvre Cagancho n’a
rien de cassé, mais ne pouvant appuyer une patte au sol, va rester au
repos, pour deux jours au moins.
Pour le reste, on notera :
11 Août – Gijon – 1ère corrida de la Feria de
Begoña – Media plaza : Toros de Garcigrande, sans grand fond –
Joselito donne grande faena au quatrième (Ovation et deux oreilles) -
Finito de Cordoba, de même (Silence et deux oreilles) – Javier
Castaño, dépassé par les événements. Se mit dans les cornes du sixième,
lui arrachant une oreille sans grande signification .
11 Août – Huesca – 2ème de Feria – Plus de
¾ d’entrée : Cinq toros de la Dehesilla, invalides, et deux des
frères Tornay, (1er et 6ème, ce dernier, assassin)
– Rivera Ordoñez fit ce qu’il fallait pour couper une oreille au
quatrième. Pas à dire, « ça sert d’être beau mec ! Mais
si , mais si ! » - Morante fit lourdement piquer le premier, et
essaya vainement de « remonter le courant » face au
cinquième. Mal (Silence et silence) – Abellan se bat, mais prend
beaucoup de coups. Vilaine cogida en recevant le sixième par larga à
genoux. Gros bouchon, le torero étant projeté contre la barrière. Il
finit « dans le cirage »
11 Août – Pontevedra – lleno : Quatrte de Garcigrande
et deux (3 et 6ème de Domingo Hernandez) – « Discrets »
de présence, et nobles – Espartaco coupe une oreille au premier, écoutant
ovation d’adieu, au quatrième – Jesulin donna « un monton »
de passes. Palmas et une oreille – Manuel Diaz El Cordobes chico, met de
l’ambiance, et coupe un trophée à chacun. Salio en hombros. Bon !
11 Août – San Lorenzo del Escorial : Toros de Antonio San Roman, bien présentés et nobles, sauf 3 et
4ème – Luis Francisco Espla s’est régalé. Complet, dans
les trois tiers, il parsema son travail de ses détallitos « sui
generis ». Oreille et deux oreilles, s’offrant le luxe de refuser
la sortie a hombors. Hombre ! C’est une « paliza », on
le sait, mais quand même ! - Luis Miguel Encabo, vaillant et torero.
On lui vola une oreille au cinquième. C’est peut-être la raison du
refus d’Espla, car, sans ce hold up, manifeste, de la présidence, le
madrilène sortait aussi en triomphe, ayant obtenu un trophée de son
premier toro – Jesus Millan fit beaucoup d’effets de manche, mais plus
orienté vers les gradins, qui ont marché. Vuelta et oreille
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COMME UN
SEAU D’EAU GLACEE SUR LE TRIOMPHE D’ENRIQUE PONCE
13 Août : Il était 19 h48, hier, 12 août 2001.Dans la
plaza de Bayonne retombait
doucement l’immense ovation saluant le triomphe total d’Enrique Ponce.
Le lot d’Atanasio sortait bien . Tout était réuni pour terminer en
effusion de joie, et en abrazos...
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Puis le choc, la nouvelle qui glace le sang, les
images qui défilent aussitôt, comme des archives de 1973, mais aussi...
de cinq heures à peine : Antonio Jose Galan vient de se tuer, dans
un accident de voiture, du côté d’Aranda de Ebro. « Quoi ? »
Ce matin, comme hier, à Dax, il était là, avec
son fils David, qui toréait en non piquée. Antonio Jose Galan !
Pamplona et la corrida de Miura, en 73, sous l’orage.. Antonio Jose
Galan et sa présentation à Bayonne, le même été... « Héeeeee !
Que buenoooo ! » On
en avait parlé ensemble, à Dax, et son sourire s’était encore élargi,
ses yeux étaient repartis vers de nouveaux éclats de joie... « Bonne
chance au fiston, Antonio ! » « Vamos
a ver ! »
Dans le callejon de Lachepaillet, beaucoup de visages se sont figés, les
regards sont partis au loin. Chacun de penser au maudit destin et au
« toro negro de la carretera ». A ce moment, on ne savait pas
qu’ils étaient cinq dans la voiture, et qu’un autre passager était décédé.
On avait aucune nouvelle du jeune David, qui, on le saura plus tard, sommeillait, derrière, a demi couché sur les genoux de son voisin
banderillero. On ne savait qu’une chose : « Antonio Jose
Galan s’est tué, cet après midi, dans un accident de voiture ».
Maudit destin !
Pourtant, la nostalgie se disputait avec
l’immense bonheur d’avoir assisté à la monumentale prestation d’Enrique
Ponce, incontestable « Numéro Un » actuel, pedazo de torero
et « grande personne » dans la vie.
Comment expliquer ? Un mot peut être...
« La Classe ! ».
Si l’on parle « technique », on
reverra deux trasteos à deux toros différents... Si l’on parle
« Arte », on reverra aussitôt le monumental remate à une
main qui clôture la réception de cape, quatrième ... « Pour
faire une statue ! » Si l’on parle courage, on reverra toute
son actuacion, et entre autres, ses deux estocades, contraires, à force
« d’atracarse de toro », malgré les mauvaises conditions
proposées. Si l’on parle « verguenza torera », on
revoit la volonté, digne d’un torero débutant, de donner « la »
dernière série parfaite. Et l’on n’arrête pas, jusqu’à y
arriver. « Un vrai mort de faim ! »
Bayonne ne s’y est pas trompée qui, avant l’épée,
au quatrième, a monté une des ces ovations qui font l’Histoire d’une
plaza : une ovation uniquement faites d’applaudissements, en
cadence, crescendo, jusqu’au tonnerre final. Extraordinaire moment...
« Là haut » Claude Pelletier, qui venait d’accueillir
Antonio Jose Galan, a dû hurler un « Bieeennnn Bayonne ! ».
Lui qui n’aimait guère Enrique Ponce a « dû » gronder de
joie, et partir d’un « Je l’avais toujours dit ! »
avec cette gouaille et cette « honnête mauvaise foi » dont il
aimait user, pour masque sa pudeur, sa sensibilité...
Et quant on parle de « gran persona »,
on reverra ce geste d’éducation d’Enrique Ponce, remerciant la
musique qu’il a priée d’arrêter ses élans, parce que le toro était
trop distrait. Et que dire du brindis a Boutros Gali, ex secrétaire Général
des Nations Unis... « A vous, monsieur, pour ce que vous représentez,
et pour la Paix dans le monde »... « Un pedazo de Torero !
et un vrai chic type ». Bien plus , mais bien plus que le « grand
professionnel » dont on l‘affuble depuis des années. Enrique
Ponce « todo un Señor Torero ! »
Trois oreilles pour le Maestro de Chiva ! Trois
oreilles « a ley » et une vraie sortie a hombros. Une corrida
d’Atanasio qui sort « des plus intéressantes », sous le
ciel bleu, a plaza pratiquement pleine. Muy bonito ! D’ores et déjà,
la saison est sauvée. Et ce n’est pas fini.
12 Août - Bayonne – Grand beau et plaza casi llena : Six
toracos d’Atanasio Fernandez, bien présentés, certains d’entre eux
étant « de sacrés tontons ! ». Grosse impression causée
par les premier, troisième et dernier. Vaya Toracos ! Sortant
abantos et distraits, ils furent difficiles à toréer de cape, et les
deux jeunes s’y sont cassés les dents. A la pique, un peu plus que leur
devoir, frappant à mi hauteur, mais voulant parfois « faire le tour ».
Pour le muletero, un immense toro, le troisième. Toro de « dos
cortijos », chargeant droit, répétant, au galop, infatigable. Le
quatrième paraissait l’être, jusqu’au troisième muletazo et une
colada « bien vache ! ». Ponce s’en sortit, juste, et
regarda ses peones, effaré. « Qu’est ce qui lui arrive ? »
demande t’il, tandis que déjà, « l’ordinateur
est branché sur le problème ... Logiciel « technique,
courage, élégance ! Logiciel « Toreria ! ». Le lot
de Bautista parut fade.. Mais qu’aurait il donné, entre d’autres
mains ? Le sixième, un vrai autobus de 616 kilos a vite serré le
frein à main et Castaño n’a pu que murmurer quelques passes sans âme.
Et puis, ce premier, distrait, violent, explosant dans la muleta, chassant
les mouches... Un tio de cuidado ! Oui mais voilà, il était pour
Ponce. Il y a des jours où le sorteo fait vraiment bien les choses.
On ne décrit pas le toréo de Ponce.... On
n’est pas « comme sur une radio voisine » qui, en direct, égrène
lamentablement : « une première naturelle, une deuxième
naturelle, une troisième naturelle, une quatrième... » Vaya toston !
Non, une faena de Ponce, on la vit, avec la raison pour en apprécier la
technique ; avec le coeur et les tripes, pour en goûter,
respectueusement, l’élégante beauté.
Enrique Ponce a dompté la charge folle du
premier, un « toro torpille », un gros brutal, qu’il fallait
mater, à qui la force et la violence devaient s’imposer. Ponce y mit
force, violence, mais aussi saveur, garbo, élégante décision...
jusqu’à donner au gros méchant, des airs de bon toutou, sur une dernière
série templadita, bien liée, parfaite. Le toro hochait du chef, au
moment de l’épée. Ponce profita de la seconde où la tête « passait »
à hauteur voulue, dans ce maudit calamocheo, et, après pinchazo, lui mit
une entière contraire qui fit exploser la plaza. Certes, la présidence hésita
un peu.... « Messieurs, et vous mesdames... C’est avec les
mouchoirs blancs qu’on demande les oreilles ! On a du mal
« à compter les coups de gueule » !
Dès que sort le quatrième, on sait qu’il va
se passer quelque chose : la cape, « tenue à deux doigts » ;
les lances, en douceur, « codilleando con arte » ;
la demi véronique, de grand luxe et, sur le retour du bicho, un
remate à une main, la cape tombant magiquement dans la charge du toro. Un
monument au « Duende torero ». Ooolééééé ! Au moment
de la mise en suerte, rebelote ! On se regarde. « Mais , où il
va ? Où il nous entraîne ? » Puis, après le brindis au
grand homme, début de faena en doblones élégants. On se la promet
belle, et le torero, également. Sur le deuxième doblon, le toro a cogné
fort, du piton droit, dans la barrière. S’est il donné un coup ?
Son cerveau a t’il disjoncté, sa vue s’est elle brouillée ?
Toujours est il qu’au muletazo suivant, sur cette même corne, une
terrible colada dont le torero se sort par miracle. « Que le ha
pasado ? » demande Enrique à sa cuadrilla, planquée derrière
le burladero. A partir de cet instant, Ponce va toréer « main
gauche », en naturelles qui, peu à peu, vont prendre de la
grandeur, de la profondeur, de la majesté. Retour a droite, pour voir...
Le défaut s’est il rectifié ? Nouvel arrêt à mi charge,
nouvelle menace. « La vache ! » Alors, Ponce repart à
gauche, et, au moment du remate aux naturelles, change de main en
virevoltant un molinete belmontista, histoire de donner le pecho, toujours
sur la corne gauche, la bonne. Y ole ! Il aurait pu arrêter là.
C’était mal connaître Enrique Ponce, figuron del toreo. Armant sa
muleta de courage, de technique, et de grande esthétique, Ponce va
partir, main droite, sur la corne interdite, et va terminer en apothéose.
Les muletazos vont, tout d’abord, « forcer le chemin »,
imposer le trajet... Puis, ils vont devenir plus doux, plus profonds, plus
amicaux. « Mira, toro ! Voyons si, ensemble, on peut faire
plaisir « a esa buena gente » Il l’a dit ! Et comment !
La fin du trasteo fut une symphonie, et le toro, de la corne droite, se
rendit à la maestria du torero « géant ». Bien préparé, un
estoconazo « total », un peu contraire, un poil atravesado, ce
qui va retarder la mort. Un descabello définitif, qui fait s’écrier à
l’un de ses plus fameux supporters « Hasta en eso tiene arte ! ».
Deux oreilles, indiscutables ! Une vuelta d’apothéose. Que Bayonne
est grande, quand le toréo est grand ! Monterazo Señor Maestro
et... au 2 septembre, avec les Victorinos.
A côté de cela, Juan Bautista a paru bien
terne, bien hésitant, bien triste. Certes, passer derrière « deux
monuments » n’était pas mission facile, et les toros n’avaient
rien de commodes, l’un marchant beaucoup, l’autre montrant quelques
regards de travers. Mais reste l’impression de flottement, de « regard
vide », d’un torero qui semble se forcer à aligner les muletazos,
sans savoir où les commencer, où les finir. Impression d’errance, à
peine estompée par une grosse épée au deuxième. Le meilleur moment de
sa journée. Cela s’est beaucoup moins bien passé au cinquième qui
s’était donné une vuelta de campana au sortir de la pique. Le public,
avec lui très gentil, lui a dédié deux ovations : sincère, la
première, plus « gênée », la seconde.
Javier Castaño a coupé une oreille au
magnifique troisième. Il y eut même « pétition pour la deuxième ».
Mais là, c’est la présidence qui décide. Et la présidence dit :
« Trasteo de quantité, au lieu de qualité . Abondance de
passes, certes liées, mais la muleta souvent accrochée, le temple
approximatif, l’expression artistique, ou l’expression « tout
court », aux abonnés absents. Toreo vaillant, final spectaculaire,
un genoux en terre ; estocade « volcandose ». Bien !
mais insuffisant, compte tenu du toro. Donc, une oreille ! »
Et, ici, on souscrit totalement . C’était un toro « de révolution ! »,
et l’on n’a eu qu’un débat style « congrès des Verts ! ».
Bon succès, cependant, et une vuelta sans grande expression de joie. On
parle ici de « la grande sobriété des gens de Salamanque ».
Pas à dire ! Face au sixième, Castaño voulut débuter à genoux,
au fil des planches. Mais tout le monde savait que le bicho s‘échapperait,
laissant le torero agenouillé, en vaine prière. Puis, les passes se succédèrent,
de plus en plus courtes, de plus en plus hachées. Puis le toro dit
« Je veux plus ». Alors, le regard se fit de plus en plus
hagard, et l’épée plus hésitante.
Il y eut ovation de départ, pour s’être
coltiné ce gros balourd. Mais déjà, Bayonne s’apprêtait à faire
« la fête à Ponce », et là haut, cigare au bec, avec son
immense sourire, Antonio Jose Galan est parti d’un tonitruant « Eeeeeeeh ,
que bueno! ! ! »
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ESPARTACO,
A L'HONNEUR... ET BLESSURE DE JAVIER VAZQUEZ
Journée très abondante en spectacles, dont les plus importants ont vu
Espartaco toréer remarquablement à Huesca. De son côté, Javier Vazquez
se fait vilainement prendre dès les premiers capotazos, à Barcelone. Du
côté du Puerto, Morante a toréé comme les anges, mais n’a pu couper,
tandis qu’un Ortega Cano « intermittent », coupe la seule
oreille du jour.
Bien entendu, la grande actualité se situait en
France, à Béziers, où Ferrera a triomphé ; à Dax, où Padilla a
confirmé qu’il est loin de la grande forme ; A Bayonne, bien sûr,
avec le Maestro Ponce. Malheureusement, ce 12 Août 2001 restera aussi le
triste jour où Antonio Jose Galan s’est tué, dans un accident de
voiture.
12
août – Barcelona – 1/3 de plaza : Javier Vazquez se fait
prendre, dès les premiers capotazos, par un toro de Castilblanco. Il
glisse, essaie de se faire le quite, mais se fait percuter, monte haut et
tombe mal. Au bilan : cornada grave de deux trajectoires de 10 et 9
cms, a droite, au dessus du pubis. De plus, commotion cérébrale. C’est
El Renco quei prendra les quatre toros, trois de Castilblanco et un d’antonio
Perez., tous mauvais. L’alicantino s’en sortira comme il pourra. A
cheval, deux Jandilla pour Gonzalez Porras, qui donne vuelta et Francisco
Benito qui « entend le silence ».
12
Août – Huesca – 3ème de feria de la Albahaca –
Lleno : Bonne corrida de Javier Perez Tabernero – Espartaco, très
aimé ici , avait reçu, le matin, un hommage populaire. Il paya comptant,
au cours d’une tarde complète, où il coupe quatre oreilles – Jesulin
torée longuement, très templé et un peu fade. Oreille et avis, à
chacun – Manolo Caballero coupe l’oreille du troisième et gâche avec
l’acier, une bonne faena au sixième. Ovation avec avis.
12
Août – Malaga – 8ème de Feria – plus d’un tiers
de plaza : Corrida qui débuta dans la tristesse, en apprenant la
tragique disparition d’Antonio Jose Galan. Minute de silence, paseo sans
musique, bien sûr . Un terrible impact – Six d’Osborne de « muy
mala leche ! ». Corrida âpre, très difficile – Javier Conde
« regarda ailleurs ». Sifflets par deux fois – Miguel
Abellan s’accrocha, coupant oreille à l’un, donnant vuelta à
l’autre – Rafael de Juli fut très torero tout au long de la tarde.
Vuelta à chaque toro.
12
Août – Gijon – 3ème de la Begoña : Quatre toros
du Conde de la Corte et deux Maria Olea ; La corrida n’est pas bien
sortie – Davis Luguillano donne vuelta au premier. Silence au quatrième
– El Tato ne coupe rien, mais se bat bien. Silence et ovation – A
Davila Miura la seule oreille du jour, au sixième.
12
Août – Puerto Santa Maria – Mano a mano Ortega Cano et Morante de
la Puebla : Cano coupe une oreille pour des détails au cinquième
(il avait été mal à ses deux premiers. Palmas et pitos), mais c’est
le Morante, très décidé, qui toréa magnifiquement, tant que durèrent
ses toros. De plus, il flancha à la mort du dernier. Ovation, Pétition
et grande ovation. Corrida de Zalduendo, renforcée par un Jandilla,
sobrero sorti quatrième
12
Août – Pontevedra – Trois toros de Martin Arranz( 1, 3, 6èmes)
et trois de Jose Miguel Arroyo. Les meilleurs, ou moins mauvais, 1 et 3ème
- Joselito, matador, ne
devait pas être content de Joselito, ganadero : Ovation et pitos –
Rivera Ordoñez ne devait pas être content du tout, et de personne :
Division et Bronca – Eugenio de Mora est le triomphateur, coupant la
seule oreille de la journée, au troisième. Applaudi au dernier.
12
Août : San Sebastian – Illumbe – 1ère de la
Semana Grande – Corrida de Rejoneo - Casi lleno : La plaza d’Illumbe
est encore plus belle, dorénavant agrémentée de sièges individuels,
bleu ciel. O sea, pratique et confortable – Corrida du Capea qui permit
une apothéose, sans « Cagancho » de Pablo Hermoso de Mendoza :
quatre oreilles. Extraordinaire – Javier Buendia écouta silence et une
grande ovation d’adieux – Joao Moura, donna vuelta au quatrième.
(Pendant ce temps, en ville, il y avait aussi corrida et cavalcades, mais
d’un autre style).
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DAX :
ON NE PUT « VOIR LES » CEBADA...
Aux dires de notre correspondant et des amis aficionados, la corrida de
Cebada Gago a été gâchée par une terna qui n’a pu, ou su,
l’affronter. La cible principale est un Padilla maniéré et capricieux,
dont chaque mouvement (d’humeur) traduit la totale méforme actuelle. Un
méforme que l’on peut comprendre et bien entendu, respecter, à
la condition que le torero respecte l’Aficion, et ne vienne pas « a
llevarselo, como sea ». Les trois cornadas reçues par ce diestro,
impliquent du temps pour se remettre, tant au physique, qu’au
psychologique. Qu’il le prenne, on ne l’appréciera que plus. De son côté,
Jesus Millan parut bien vert, avec une certaine tendance à jeter les
toros « dehors de sa muleta »... Richard Milian faisait ses
adieux. Il fut digne et reçut un mauvais coup, encore un, heureusement
sans gravité.
12
Août – Dax – 2ème de Feria – Casi lleno – Chaleur :
Toros de Cebada Gago, fins, variopintos et très correctement armés. La
corrida prit quinze piques, et termina avec du caractère. Mauvais lot
pour Milian ; Padilla et Millan touchant chacun un toro possible :
cinq et sixième – Richard fit de dignes adieux , signant de bons détails
comme un quite et un gros quiebro au quatrième. Celui ci lui mit une méchante
voltereta, dont le français se releva, continuant la bagarre.
Applaudissements, ovation et trois points de suture, « de
plus... » - Padilla est hors du coup. Le typhon est devenu un triste
zéphir. Ovation et silence. Ira t’il à Béziers ? Ira t’il à
Bilbao ? Dans quelles conditions ?– Jesus Millan aurait dû
pouvoir donner plus, à l’occasion de sa présentation. Le public lui en
voulut un peu de n’avoir pas laissé voir ses toros, les jettant sans
cesse hors de la ligne « pa dentro », que prône le toreo de
toujours. Silence partout des Dacquois qui l’ont respecté, eux....
Aujourd’hui...Les toros de doña Dolores, et puis... Ferrera !
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A
BEZIERS, ON NE DIT PLUS « EXPLOSION », ON DIT « FERRERA »...
Incroyable vitalité d’Antonio Ferrera. De la dynamite, qui explose un
peu partout, certes, mais qui lève les publics les plus maussades. Et
puis, tout coup, l’ouragan
met le frein et dessine trois capotazos ou deux naturelles, de rêve. Qui
est donc le vrai Antonio Ferrera ? Le premier ? Le second ?
ou, un peu des deux ? Toujours est il que le frisé torero a mis le
feu à la deuxième corrida de Béziers, tandis que Fernandez Meca
montrait « qu’il pouvait avec tous », casi ! et que
Denis Loré, méchamment accroché par un assassin, s’est confirmé un
monumental estoqueador. Et le tout, avec des Cebada Gago, s’il vous plaît !
12
Août – Béziers – 2ème corrida de Feria – 9000
personnes – Corrida importante de Cebada Gago. Bien présentée, avec,
au moral, trois bons, et trois « qui l’étaient moins », en
particulier le cinquième, très dangereux, avec beaucoup de genio –
Fernandez Meca torée et impose. Muleta main basse, il affronte les plus
retords. Pour terminer, un recibir au quatrième. Silence avec avis, et
Une oreille – Denis Loré, exemplaire de décision et de sitio. Le
cinquième le prit pour lui faire très mal. Loré ne se regarda pas, et,
comme au deuxième, mit un gros coup d’épée. Oreille et ovation –
Antonio Ferrera mit le feu à toutes les poudrières, coupant deux
oreilles de son premier, banderillant le dernier, « en géant »,
au point qu’il dut donner la vuelta après ce deuxième tiers « de
feu ». Hélas, ce fut le toro qui baissa de ton, laissant la grande
ovation au torero qui a créé un gros impact, ici.
Ce
13 Août – La troisième : Les Juan Pedro Domecq pour Ortega Cano
– Abellan, et Bautista.
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TANT
QUIL RESTE « SOUFFLE DE
VIE... »
13 Août :
Confiant sincèrement à ceux qui sont plus près des Landes, et de la
Course Landaise que nous mêmes, nous avons annoncé dimanche le décès
de Jean Pierre Rachou. Ceux qui l’ont annoncé, l’ont d’ailleurs,
fait avec la même tristesse, le même respect, probablement. Il n’en
est rien, et s’il est vrai que le grand torero landais est plongé dans
un coma profond... tant qu’il y a souffle de vie...
A sa famille, à ses proches, au monde de la
Course Landaise, et en un mot « aux Landes », nos excuses sincères
, et nos espoirs, « comme une petite lumières, au bout du long
tunnel.... »
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ANTONIO
JOSE GALAN, « LE LION DE BUJALANCE », N’EST PLUS...
Une puissante mercédes qui
file vers le sud. On est le 12 Août 2001, vers quatre heures de
l’après midi. Il fait chaud dehors. A l’intérieur, cinq
personnes dont un « presqu’enfant ». Tous
toreros... Ils viennent de Bayonne. Le matin, à l’heure de
l’apéro, le jeune avait souffert, devant un
« coriace » de Santafé Marton, mais cela s’était
fini dans un sourire. Derrière la barrera, le père du gamin avait
souffert aussi, plus qu’avant, peut-être, quand c’était lui,
qui s’envoyait les « coriaces ». L’enfant torero
s’appelle David Galan. Son père s’appelle Antonio Jose
Galan...s’appelait Antonio Jose Galan. |
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Il est près de quatre heures et demi. On est sur l’autoroute N°1, près
de Rivera Baja, petite bourgade alavesa, entre Vitoria et Burgos. David
sommeille, derrière, à demi couché sur son banderillero. Son père, en
chef de bord, est à côté du chauffeur. Soudain, la mercédes 320 fait
une embardée, sort de l’autoroute et fait plusieurs soleils. Deux corps
sont éjectés. Deux toreros viennent de disparaître. L’un, Antonio
Jose Galan, est mort sur le coup. L’autre, Francisco Javier Losada,
banderillero appelé « El Pion » décèdera une heure plus
tard. Dans les restes de la voiture, on est presque indemne, mais la
terrible douleur est toute autre.
Un enfant pleure son père et son ami. Le monde
taurin pleure un torero, et « una gran persona ». Antonio Jose
Galan est parti ainsi, à 52 ans, après un dernier sourire à la France,
et aux toros.
Torero brave, à l’ancienne, il était « un
batailleur né ». Il n’était pas torero « de fioritures et
dentelles », mais, quand la mer était mauvaise, le « Lion de
Bujalance » savait monter en tête de mât. Bien sûr, tous se
souviennent de Pamplona et des Miuras du 14 Juillet 73. Quatre oreilles et
un rabo, sous un orage d’apocalypse ! Une corrida d’enfer, alors
que n’était pas fermée la blessure de sa première sortie, en
ouverture de cette San Fermin Historique. Avant, il y avait eu Bilbao, en
72. Après, il y eut Sevilla, en 74... Toujours les Miuras, et presque le
même orage ! Et après ? Après, ce fut Madrid, et tant de
batailles, à côté d’autres légionnaires. Alors, pour se donner du
coeur au ventre, on partait à l’assaut des plus terribles cornes,
ainsi, l’épée devant, la muleta jetée loin, inutile... Vol plané
assuré, mais la plaza debout.
Torero d’engagement, homme de parole, fou
« amoureux de la vie », Antonio Jose Galan s’est envolé,
ainsi, sans muleta, dans une ultime cabriole. Mais, cette fois, il n’y
avait pas d’épée, non plus... Le « toro negro de la carretera »,
était bien plus noir, bien
plus manso que tous les mansos combattus au cours de sa carrière.
« Se nos fue un torero figura. Se nos fueron dos
toreros...Que haya paz en su eterno descanso ».
Photo
d’archive «instamatic » - Présentation
à Bayonne – 5 Août 1973 -
(P.B)
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DAX :
« COQUIN DE SORT ! »
14 Août : On n’est pas à Marseille, mais, quand on est « du
côté de Nîmes », l’accent
a quand même quelques airs de Vieux Port, chantant le soleil et la mer bleue...
Quelques protestations ont accompagné la sortie
a hombros de Stéphane Fernandez Meca, hier, à la fin de cette troisième
corrida de la Feria de Dax. « Coquiinnn de sort, ! » a dû
se dire le torero. Et nous aussi ! Que ce serait il passé si, après
le sorteo, on avait choisi de faire sortir le premier ...en second ?
(c’est à dire, en quatrième... vous me suivez ?)
On aurait, peut-être, eu un de ces moments
formidables, comme Dax sait si bien les vivre...
« Un señor toro », que ce « Yegüiso »,
sorti premier. Magnifique de présentation, formidablement encasté,
bravucon et puissant, violent. Un vrai toro de combat, valorisant chaque
action des toreros. Trois gosses piques, avec deux batacazos, percutant
mais sortant un peu seul, c’est vrai. Puis, une charge rebrincada, très
bronca, mais claire, quand le torero l’enganchait bien, ce que Meca fit,
à merveille, parfois. Emotion d’un vrai combat , où chaque moment
traduit le danger, et l’honneur de porter le costume de lumières... et
même de monosabio (Que suerte ! Quelle chance a eu le monosabio,
resté « aux planches », quand le toro sortit en terrible
arreon après le premier batacazo... Plus la peine de jouer au loto... Il
a eu « la chance de sa
vie » ! Enhorabuena !
Si ce toro sort en quatrième, quand la corrida
est bien lancée, quand le public « est chaud », on aurait pu
avoir une vuelta al ruedo pour le toro, et un triomphe indiscutable du
torero français. Coquin de sorteo ! Au lieu de cela, certains auront
trouvé le triomphe un peu court, pour une salida a hombros. Certes, la
deuxième faena est allée « a menos »... Certes, Meca a pinché
ses recibir... certes, certes ! Mais, tant au plan technique que
courage, on peut tirer son chapeau, son beret, et même son canotier...
Coquin de sort ! Le
torero a été à la hauteur d’un grand toro, même si ce dernier avait
bien des travers, même si le torero n’aura jamais la grâce d’un
« bailarin andaluz »... Meca, sur l’ensemble de sa
prestation, hier, mérite amplement ses deux oreilles, et donc, sa sortie
a hombros!
Ferrera avait il donc un train a prendre ?
Il toréa « à cent à l’heure » le très noble deuxième,
(beaucoup plus réduit, mais qui se cachait derrière ses pitones),
enclenchant des grappes de passes à vertigineuse vitesse, pour, tout à
coup, sculpter un muletazo au « super ralenti », prouvant
ainsi, que le toro avait « une autre faena ». Pris d’un
malaise, fleurant les prémices d’une appendicite, Ferrera partit vers
l’infirmerie, dont il sortit, dans un état second (et même « troisième » !)
pour lidier le dernier toro. On peut rester perplexe ! Fallait il
qu’il sorte ? Nous a t’il donc fait « un gros coup
d’intox ? « Coquin de sort ! » Les examens médicaux
nous diront le reste... Toujours est il que le garçon se dépensa
sans compter, avec force gesticulations et éclats de voix (« à
vous faire péter la sous ventrière ! et... si
l’on parle d’appendicite... ») plaqua quelques bons
muletazos sur le retour à querencia du toro, mais fracassa avec
l’estoc, terminant « pathétique » !
« El Cid est grand, très grand. Est un peu
fade, aussi. Dommage, car il donna de grands muletazos, templés,
profonds... Mais... manquait quelque chose, un grain de salero, une poignée
de duende, une pincée de folie. On lui doit cependant les vrais grands
muletazos de la journée, comme deux monumentaux pechos à son premier...
Bonne présentation, quel le public suivit « à demi »...
En tout cas, la corrida de Doña Dolores Aguirre
peut s’inscrire au fronton de la temporada 2001. Salio « importante »,
même si « inégale »,
avec quelques points noirs, côté « certaines pattes », côté
certaines « asti » un peu « gordas »... Coquin de
sort ! Mais il y eut la présence importante du « señor Toro »,
et la grande bonne foi de hommes qui l’ont combattu.
13 Août – Dax – 3ème de Feria -
Casi lleno – Minute de silence, en fin de paseo, à la mémoire
d’Antonio Jose Galan : Corrida de Doña Dolores Aguirre, inégalement
présentée, allant des magnifiques premier et cinquième, au « petit »
deuxième, protesté pour boîterie, qui cachait ses lacunes derrière
un abondant frontal, et une grande noblesse. La corrida se laissa généreusement
piquer, les deux toros de Meca mettant la grande panique dans le ruedo,
partant dans tous les sens, comme mansos encastés, provoquant batacazos
et fuites plus ou moins éperdues.. Lidias en voltige, puis, le calme
revenu, le toréo « en puissance » du français a fait le
reste. Toros nobles, en général, qui permirent aux muleteros de se
livrer. Cependant, il y eut un poil se soseria chez les deux du Cid...
mais on ne saura jamais si ce défaut venait bien des toros...
Stéphane Fernandez Meca brinda au ciel, et livra
un gros combat au terrible premier, toro très violent qui avait mis la
panique dans plusieurs oleadas « de cuidado », au cours du
premier tiers. « Ojo al
tren ! ». Meca s’imposa en répondant à la violence,
par la force, le courage et la technique, imposant deux énormes séries
de muletazos, main basse, muleta puesta ; enganchant « devant »
la charge du méchant balourd au souffle caverneux. Faena de combat,
terminée d’un bon coup d’épée. Oreille « a ley » Le
quatrième prit vilainement, mais sans mal, un
péon, avant de livrer bataille à la cavalerie. A son habitude, le Chano
s’illustra aux banderilles. Faena inégale
de Meca, due essentiellement aux changements de rythme du toro, tournant
à tardo. Il y eut deux énormes séries de derechazos main basse, très
« tirés », très puissants. Puis, la faena partit « a
menos » et le torero dut mettre le métier pour la remonter un peu.
Gros mérite d’un Fernandez Meca, qui peut, actuellement, avec tous les toros. Il savait le toro
« tardo », et savait qu’il « allait prendre »...
Cependant, le torero cita au recibir et le toro entra trois fois, en six
tentatives, lui donnant deux méchants coups, mais tombant d’une bonne
demie. Oreille que certains
protestèrent... C’est leur droit.
Antonio Ferrera avait, le proche avenir nous le
dira, des excuses au plan médical. Ses efforts au deuxième ne furent que
moyennement récompensés, le public applaudissant mollement après une
faena « trés...pidente », parsemée de muletazos soudain
ralentis,(ce qui prouve que l’on pouvait prendre ce toro, très noble,
d’une autre façon). Est ce pour cette raison que le public ne marcha
pas ? Ou est à cause de la précipitation à l’épée ?
Toujours est il que... Il revint de l’infirmerie pour prendre le sixième,
un toraco qui mit le picador en charpie, le menaçant vilainement.
Deux grosse piques, et le toro « como si nada ! ».
Ferrera « tomba la chaquetilla » et partit pour trois paires
de banderilles rapides (il ne fut pas, aujourd’hui, « géant »,
avec les palos – Il est vrai que « si le diagnostic se confirme »,
on a du mal à comprendre comment il pouvait supporter de telles chevauchées).
Faena en acoups, le torero mettant à profit le retour naturel du bicho
vers « en bas », pour lui donner des muletazos au ralenti, étrangement
sculptés, d’une surprenante grâce. Hélas, il fallut vite déchanter,
la faena tournant court et le torero, épuisé, piquant plusieurs fois,
vilainement, avant de descabeller. Ouf !
Le
Cid, pour sa part, eut de magnifiques moments, tant dans sa cape ample,
templée, que dans sa muleta, classique, parfois moelleuse, en particulier
dans les pechos et les adornos. Cependant, il manque de génie, dans le
toreo fondamental, et les passes se succèdent, très propres, mais sans
provoquer l’émotion. Face à deux toros nobles, le Cid fut irréprochable,
mais ne put soulever aucun enthousiasme. Cependant, on pourra dire que si
une « figura », avait donné les deux faenas dessinées hier
par le Sévillan, trop peu connu ici, il y avait « oreille chaque
fois ». Hélas, le Cid est à la fois « trop grand » et
... « trop petit » ! Bonne estocade, un poil de côté,
au troisième, donnant vuelta al ruedo. Cela se passa moins bien au cinquième.
Silence. Cependant, on applaudit chaleureusement , à la sortie, tandis
que l’orage pointait, et que Fernadez Meca était hissé a hombros.
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BEZIERS : OREILLES « DIFFERENTES » POUR
CANO ET BAUTISTA...
La troisième corrida a vu deux trophées tomber du palco... Une oreille
pour Ortega Cano, à la fois « théâtral démago » et
« torero de toujours » ; et une autre pour Juan Bautista,
malgré une lente, très lente agonie de son toro, et deux avis à la
clef. La corrida fut présidée par le souvenir respectueux à la mémoire
d’Antonio Jose Galan tragiquement disparu la veille.
13 Août – Béziers – 3 ème de Feria - Ciel bleu et
vent : Toros de Juan Pedro Domecq, irréguliers de présence, nobles
en général, faibles les premier et sixième – Ortega Cano prit une
bronca au premier qu’il regarda « de loin », et estoqua,
« d’encore plus loin ». Cependant, l’Ancien « toujours
vert » (on n’a pas dit « vieux beau ») se livra au
quatrième, sur de grands moments un peu fugitifs, tant avec cape que
muleta, bien aidé en cela par un bon toro, du nom de « Patizambo ».
Oreille, qui efface tout – Miguel Abellan se montra volontaire en
diable, citant de loin, essayant le recibir. Il fit le spectacle, mais ne
put rien obtenir, sinon un avis et l’ovation respectueuse. Larga à
genoux au cinquième, qui se mit rapidement sur la réserve. Ovation par
deux fois – Juan Bautista, plus serein, se montra élégant torero face
au troisième. Hélas, son estocade recibiendo ne fit ses effets qu’après
deux sonneries... Résultat « à l’envers » : Une
seule oreille et deux avis ! Il fut ovationné à la sortie, après
s’être séparé « en bons termes » du fade sixième.
Ce 14 Août , on ne sait, pour le moment qui remplacera le Juli. Les toros
sont de Santiago Domecq, et les collègues ont pour nom : Jesulin de
Ubrique et Sebastian Castella, qui ne peut laisser échapper « sa »
feria.
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EL JULI GRAVEMENT BLESSE A MALAGA...
14 Août : Le Juli, depuis quelques temps, semblait « forcer
les machines »... Quelques détails comme ces engueulades publiques
à la cuadrilla, traduisait le manque de cette sérénité qui était
encore sienne, il y a peu. El Juli triomphait, mais en puisant peut-être
dans ses réserves. C’est souvent dans ces moments là qu’arrive
l’accident. Hier, à Malaga, alors qu’il débutait sa faena au sixième,
les deux genoux en terre, Julian Lopez, « El Juli » s’est
vilainement fait prendre, recevant au mollet gauche, une cornada qui
saigna d’abondance. La caste du garçon le fit rester en piste jusqu’à
la mort du bicho. L’oreille tomba, une fois de plus, mas le Juli en a,
au moins, pour dix jours.
13 Août – Malaga –9ème de feria – lleno :
Toros de Salvador Domecq, bien inégaux.
La corrida est marquée par la cogida du Juli, au
début de sa faena au dernier. Cornada et jet de sang. Mais le torero
« reste là » et coupe une oreille, après celle, également,
du troisième. La cornada est située à dans le mollet gauche, comptant
deux trajectoires de 9 et 10 cms, vers le haut, et vers l’avant.
Pronostic « grave ». Normalement, 15 jours ! Mais, avec
ce diable d’homme !
Grosse faena du Finito, au cinquième. Formidable
moment, sur la main gauche. Deux oreilles et Salida « a hombros »
- Joselito n’a eu que quelques bons détails, mais... (Ovation et
palmas)
13 Août – San Sebastian – 2ème de Feria – Plus de
¾ de plaza : Toros de Torrestrella, bien présentés mais sans grand
fond. Le quatrième était noble, mais aplomado. Le cinquième, brave,
transmettait fort – Enrique Ponce fit ce qu’il devait, devant « deux
blocs ». Avis chaque fois, accompagnés d’applaudissements. Mala
suerte ! – Rivera Ordoñez ne put se hisser à la hauteur du cinquième.
Silence et palmas, après un avis – Le Califa, quant à lui, mit la
pression et donna vuelta à chaque fin de combat.
A noter que la corrida est télévisée, ce jour
14 Août, en direct sur la « Un », espagnole : Ortega
Cano –Victor Puerto et Morante, avec des toros de la Famille Fraile.
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DAX : ENRIQUE PONCE, « L’ARTISTE DES
PEINTRES »...
15 août : En se rendant aux arènes,
sur les coups de cinq heures, on croit toujours au Père Noël, cher à
Jean Cau. Justement, son ami Jean Ducasse est là pour nous le rappeler. A
l’entrée du parc, au milieu de la foule disparate et des flonflons de
la Fête, sa caseta a bien résisté
au bruit et à la poussière...
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« Je suis content, dit il,
l’exposition sur « le Campo » marche bien, mais alors,
qu’est ce que je vends comme Ponce... Tout le monde veut du Ponce ! »
« Ca »... c’était hier,
avant le paseo de la quatrième corrida de la feria Dacquoise.Qu’en aura
t’il été, après la corrida,
après une des plus belles faenas, plus harmonieuses, plus artistiques,
qu’ait ici dessinée Enrique Ponce ? Qu’en sera t’il ce soir,
après la deuxième production du Valenciano, devant les toros de Samuel ?
Jean Ducasse n’a plus qu’à « rembobiner
sa mémoire », réviser
ses images et s’installer à nouveau devant son chevalet. Après ce que
l’on a vu , hier, il va encore vendre du « Enrique Ponce »...tout
le monde va lui demander « du Enrique Ponce ». Et c’est très
bien ainsi, puisque l’artiste peintre sait si bien traduire sur la toile
le toreo du Maestro de Chiva.
C’est que... « après ce que
l’on a vu hier », il va falloir ajouter un qualificatif à Enrique
Ponce... « Torero Artista ! ». Et ça, c’est
nouveau... En parlant de lui, on disait toujours « grand
professionnel », histoire « de se faire le quite ! ».
On disait souvent « remarquable technicien », l’air un peu
pincé. On disait aussi « trop facile »... Un peu court, comme
appréciation !
Que doit on dire après la grande
symphonie d’hier ? Simplement ceci : Que si Enrique Ponce
« touche » ce toro, à Séville, en pleine feria, et qu’il
lui donne exactement la même faena, tout le monde sort de la Maestranza
« en toréant » et la presse ne parlera plus que d’Enrique
Ponce, Numero Uno « total », grand torero, immense artiste que
le Duende est venu visiter. On met, respectueusement, de côté, la photo
du desplante de Curro, et à sa place, seul sur l’albero doré, la
muleta pliée sous le bras, à huit mètres du toro, Enrique Ponce, en une
pose torerisima, immortalisée par les plus grnads photographes taurins de
la planète... Pas besoin de photoshop ! pas besoin de retouche !
La photo est parfaite, parce que l’image est grandiose. Une vraie
peinture de Ducasse !
Enrique Ponce a donc écrit une nouvelle
page de son Toreo sur l’albero Dacquois... Pourtant, on était bien mal
parti. La corrida de Zalduendo sortait « pequeñote », se
cachant derrières des armures très correctes. Faibles et soso les deux
premiers... Oooaaaahh ! Tout le monde baillait de concert. La Feria
faisait la sieste. On leva un oeil quand sortit le troisième, mieux fait,
precioso... Bautista réveilla enfin le monde, à la cape. Faena honnête
mais sans génie, close d’une affreuse transperçante accidentelle qui,
jamais, ne doit donner lieu à l’attribution d’une oreille.. jamais !
Faites lui donner vingt vueltas, tout le monde debout ! d’accord...
Une oreille, jamais ! Question de principe. Question
d’un « minimum de sérieux », même si la faena... même
si ce fut un accident... même si, après, l’estocade fut bien portée.
Et puis sortit « Legado », un
castaño, petit, bien fait, armé haut. Un toro d’une remarquable fijeza,
au troisième tiers, parce que lidié « au cordeau » par le
Maestro et sa cuadrilla. Enrique Ponce partit brinder à la plaza, et déjà,
l’attitude du torero était celle de l’inspiration...
« Fue un faenon ! », le
torero se permettant, au côté du fondamental, des pages
d’improvisation esthétique, des chapitres de profondeur artistique, qui
firent d’une grande faena, un moment inoubliable... L’espace d’un
instant, dans un silence de cathédrale, toro et torero se figèrent en
une image qui, d’un seul coup, traduisait la grandeur du Toreo... Tous
les appareils photos crépitèrent d’un seul clic... Ponce, muleta pliée
au bras gauche, citait le toro pour un nouvelle « ronde naturelle ».
Passes de soie, douceur infinie, pechos soupirés... Puis le « tres
en uno », puis les changements de main, puis, puis....
« Fue un faenon ! »
L’estocade, portée à fond, mais un poil atravesadilla, mit du temps à
faire effet... Que se serait il passé, si le toro avait basculé, au
sortir de l’embroque ?
« Apaga y vamonos ! », on parlerait de rabo, et du
« énième » faenon de Ponce, cette année...
Après cela, personne ne pouvait plus «passer
aucune rampe ». Finito, qui d’ailleurs, salua le chef d’oeuvre,
et Jalabert, repartit vers son « soupir torero ». Rien à
faire : « Là où était passé Ponce, le toreo ne repoussait
plus »... du moins, hier, 14 Août 2001,
à Dax
14 août
- Dax – 4ème de Feria – Llenazo – Temps lourd
qui va s’améliorant : Six toros de Zalduendo, de format réduit,
mais bien roulés, pour trois d’entre eux, tapandose, « se cachant »,
derrière des cornes astifinas et résistantes. Au sortir des deux
premiers, on craignait le scandale... Cela s’améliora avec les deux
suivants, les meilleurs du jour. Puis, le moment magique passé, on laissa
sortir les deux derniers... le sixième percutera par deux fois le
burladero, se cassant logiquement un bout de corne. Aux piques, il y eut
de tout, surtout peu de force. Cependant, il y eut un batacazo limpio de
Bonnier, par le troisième. A la muleta, beaucoup de soseria chez le lot
de Finito. Deux toros « en or » : Troisième et le
fabuleux quatrième « Legado », que Ponce immortalisa dans sa
grandeur.
Enrique Ponce écouta le silence, après
avoir règlé, en toréant à mi hauteur, sans le brusquer, le triste
premier moustique, qui s’était assommé sur une double vuelta de
campana. Toro faible, sosisimo... Rien à faire. Capeo réduit au quatrième,
bonne mise en suerte, lidia bien soignée. Le toro est bon, fixe sur les
capes, sur les banderilleros. Il accourt au moindre cite, « con
alegria ». La faena sera longue, rythmée, parfaitement construite
en un crescendo d’émotion artistique, le torero s’envolant « vers
d’autres cieux ». Dieu qu’il paraît facile de toréer... Faenon
« total » et public en joie. Estocade qui met du temps à
faire effet. Un avis résonne, tandis que tombe le brave. Deux oreilles
"totales", indiscutables. Un maestro heureux, digne dans son
triomphe, et un public, encore une fois, enchanté.
Finito de Cordoba toucha les moins bons,
d’accord. Mélange de mansedumbre et de soseria, les deux toros allaient
et venaient, sans rythme, sans sel ni poivre. Finito les poussa, les tira,
voulut allonger leurs charges, au point d’en être disgracieux, forçant
la figure, sans une once de relâché. Mais, malgré cette volonté, le
Finito ne se mit pas en, colère, « no se enfado ! no se
embragueto ! », et ses deux faenas furent oubliées, à peine
terminées. Silence et courte ovation . On fut loin du Finito de
l’an passé, avec les toros de « la ganaderia Marquis de Domecq »
Juan Bautista débuta fort bien face au
joli troisième, avec le capote : Lances con garbo, chicuelinas et
rebolera. Y olé ! Joli quite par navarras et serpentina, après un
gros batacazo, sans mal, heureusement, à Monnier. Faena très propre,
dessinant les séries sur deux mains, avec calme et allure, mais sans
hausser le ton, à part sur quatre muletazos « despatarrados »
que le public fêta, immédiatement. Final en manoletinas et desplantes
polis. Bautista entre à matar et laisse, accidentellement, une affreuse
lame contraire, qui « ressort » de quarante centimètres...
Reprenant l’épée, le Français portera une bonne entière, à peine
desprendida et coupera une oreille qui nous semble contestable, sans
qu’ici ne soient dénigrées, ni la faena, ni l’accidentelle
atravesada, ni la totale honnêteté du torero. Eurent mieux valu deux
grosses vueltas, totalement fêtées – Le sixième sortit fort, et
percuta un premier burladero. Bautista voulut le prendre par véroniques
à genoux, mais pour cela il fallait serrer le toro aux barrières. Sur le
cite des peones, le toro partit une nouvelle fois cartonner dans l’abri
et s’y fit mal, probablement. Jalabert va ouvrir une larga à genoux,
puis se rendre compte que le toro allait peu servir. Malgré un châtiment
réduit, le toro n’offrit que peu de résistance, affchant pourtant une
charge longue, au début, que le torero exploita, citant de loin. Puis, le
souffle, comme la charge, se raccourcirent et la faena traîna un peu en
longueur, Bautista exprimant, pieds joints, les dernières demi arrancadas.
Estocade un peu ladeada, mais en faisant bien la suerte...
Applaudissements, tandis que tout le monde cherchait des yeux « Enrique... »,
que l’on allait sortir à hombros, et que Jean Ducasse filait préparer
ses couleurs...
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BEZIERS : FERRERA, « EPOUSTOUFLANT DE SANTE » !
Bon !
Les Dacquois sont rassurés... C’est qu’ils se faisaient du souci, après
l’angoissante prestation d’Antonio Ferrera, lundi, en bords d’Adour.
On parlait de « gros coup de fatigue », on craignait même un
début d’appendicite. Il est vrai que le torero semblait « à la
limite »...
On fit donc des examens, et tous les spécialistes se penchèrent sur le
malade... Cela fait penser à quelque pièce de Molière... vous trouvez
pas ? Total : l’apoderado annule la corrida du lendemain, à
Baeza. Normal, on ne peut pas toréer ainsi, malade. Mais ne voilà t’il
pas qu’à mi journée d’hier, tout allait mieux et que, comble de coïncidence, on appelait Ferrera à Béziers, (où il avait triomphé deux
jours avant), pour remplacer le Juli... Le torero fila donc se couler dans
un costume bleu et or et, coupa tois oreilles à Béziers, « époustouflant
de santé... », « occupant la scène à 200 à l’heure... »,
disent les chroniques. L’histoire ne dit pas si les aficionados de Baeza
ont eu le temps de « monter » à « Baeziers ! »...
Pas à dire, ces toreros sont vraiment faits d’un autre bois...
14
Août – Béziers : 4ème de Feria – Llenazo :
Toros de Santiago Domecq, de format moyen, trois étant armée courts.
Corrida noblona, sans grande force, mais faisant son devoir – Jesulin de
Ubrique fit le plus torero de la tarde lors de sa faena au quatrième.
Trasteo limpide, calme, templadisimo, que seul le président ne sembla pas
percevoir, qui lui refusa une oreille – Antonio Ferrera mit d’entrée,
le feu aux poudres, recevant le deuxième par deux largas à genoux. Ne
lachant pas le public, le torero va aligner banderilles de feu et faena de
rêve, coupant une oreille, le président refusant la deuxième. Autre
apothéose, au cinquième, Ferrera coupant deux oreilles après des
banderilles d’apothéose (dont une paire al violin !) et une faena
très dense, certains muletazos, totalement relâchés faisant hurler tour
le monde... Enorme triomphe de Ferrera dans le Sud Est. (Reste donc
à conquérir le Sud-Ouest) – Le public semble par contre avoir été
surpris et déçu par Sebastien Castella, qui a touché les moins bon,
mais qui semble avoir perdu la flamme de toreria qui l’animait, lors des
dernières sorties. Ovation et Silence.
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ESPAGNE : BEAUCOUP DE COURSES ET UNE CORNADA....
La
journée du 14 Août, aura été marquée par une grosse cornada, en plaza
de Cenicientos. Le banderillero « Jarochito », frère du
novillero Jarocho, reçoit un coup de corne au ventre, par un novillo de
la Quinta. A suivre.
Coté corridas, la troisième de San Sebastian a été un four, les
Valdefresno sortant trop lourds et sans grande race. Ortega Cano fit
scandale ; Victor Puerto se fit mal à une main et le Morante n’eut
guère d’options. La corrida était télévisée.
Manolo Caballero coupe deux oreilles au cinquième d’Algarra, en plaza
de Gijon, où, malgré ses efforts, Espartaco ne put faire d’adieux
triomphants, dans la ville natale de son épouse.
A Malaga, Juan Jose Padilla coupe une petite oreille lors d’une corrida
mixte oùu il fit paseo aux côtés du Tato et Pablo Hermoso de Mendoza.
La corrida de Martin Lorca est sortie faible, mais très armée.
A Calatayud, il est sorti une horreur de corrida de Montalvo, renforcée
d’un toro d’Arjona. Mal présentés, mal armés. Le cinquième portait
plusieurs cornadas. Manolo Sanchez et Javier Castaño coupèrent une
oreille chaque fois, et Cordobes, les deux du cinquième. « Bon pour
le hit parade ! », mais, vraiment.... Vive la France !
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BAYONNE :
« ETRE OU NE PAS ETRE... TOLERANT » ...
16 Août : Comme il est curieux de constater, encore une fois, les réactions
d’une foule... d’un public, au demeurant constitués de milliers
d’individus honnêtes et tout à fait fréquentables... en fait,
« de bons citoyens », probablement, au discours pleins de générosité
et de ...tolérance... Mot à la mode.
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Mettez les ensemble dans une plaza, et leurs
passions exacerbées les pousseront aux plus grands excès, ce qui, bien
entendu, faussera le spectacle et mettra des hommes en danger dans le
ruedo.
A partir de là, « on ne peut plus suivre »...
et, au vu de ce qui s’est passé hier en plaza de Bayonne, on ne peut
que se dire « Vous, public, vous vous êtes mal conduit ! »
(quelle que soit l’attitude du torero) et... « on a tous, encore,
du boulot au plan éducation taurine... »
Premièrement, « y en a marre ! ... de ce
petit jeu au sujet des concessions d’oreille...
Une fois pour toutes, « le premier trophée
appartient au public.. ». S’il juge que le torero mérite cette
première oreille, le public la demande en agitant un mouchoir, blanc, si
possible... et propre, ce qui, normalement, coulerait de source, chez des
gens bien éduqués. Point de rugissements, d’invectives ou
d’insultes... Au palco, hier, le président et ses assesseurs étaient
tout prêts à accorder une oreille à Caballero, en fin de sa première
faena... (qu’elle soit méritée ou non, c’est une autre histoire !).
Mais si la pétition est majoritaire, il y a oreille et ... on a, peut-être
« une autre course ». Hier, le palco a suivi le règlement
« à la lettre », et constaté qu’au plan « mouchoirs »,
la pétition étaient loin d’être majoritaire, malgré les « hauts
cris », voire insultes, de certains qui, dans le civil et pendant
toute la semaine, semblent des être pondérés et charmants...
Donc, s’il n’y a pas eu d’oreille, hier, c’est
exclusivement la faute du public, et de personne d’autre.
D’autre part... Hier, à Bayonne, il y avait
dans le ruedo « des toracos », impressionnants de trapio et de
pitones. On ne pouvait prendre cette corrida « à la légère »...
Pour le moins, on se devait d’observer, d’attendre les évènements
et, après, en conscience, on pouvait réagir, selon son sentiment sur
l’engagement, ou le non engagement, des hommes face à ces toros...
En aucun cas, l’on ne peut « prendre en grippe »
un torero comme on l’a fait hier, d’entrée, avec Eugenio de Mora...
Son premier a été trop longuement et trop mal piqué (comme les 80% des
toros actuels)... A partir de là, on a tout refusé en bloc, de la
part du toledano, qui, il faudrait peut-être quand même en convenir, a
touché les plus compliqués.. « Si o no ? »
Aucun torero ne se présente pour la première
fois dans une plaza, avec l’intention de ne rien faire... Donc, laissons
lui « crédit ouvert », voyons ce qu’il fait, et à la fin,
sanctionnons par de bravos... ou une vraie bronca.. mais « en
connaissance de cause »
Par contre, ne lui laisser aucune chance de se dépêtrer
de la charge tordue du sixième, et d’entrée, hurler « au fainéant,
à l’escroc, au trouillard... », le tout accompagné de lancement
de coussins, pendant la faena, et « à tir réel » (un coussin
atteignant le torero tandis qu’il s’apprêtait à lever l’épée... »
cela est tout à fait inacceptable, voire « dégueulasse ! »...
Las cosas como son !
Pas étonnant, du coup, de voir se monter, en
Vendée, un cirque romain où, « pour quelques euros », on
peut voir quelque Blandine se faire, trois fois par jour, bouffer par des
lions édentés, tandis que le public, « pouce en bas », exige
la mort du gladiateur vaincu ... Que verguenza !
Dommage, donc, et « encore
beaucoup de pain sur la planche ». De fait, il vaut mieux, pour
certains, continuer à parler « Tolérance », avec beaucoup de
verve et de talent... « fuera de la plaza » et les laisser
siroter leur culture et citoyenneté devant quelque nouveau « Loft
Story ! »...
Encore une fois... entendons nous bien !
Ici, personne ne détient « La Vérité »... ici, pas de
science infuse, mais un sentiment, étayé par quelque connaissance et le
respect des hommes qui se jouent la vie dans le ruedo. Hier, à Bayonne,
on a presque rejoué le triste épisode de 1976, avec Sebastian Cortes, et
cela n’est vraiment pas plaisant. Punto !
15 Août – Bayonne – 6
à 7 000 personnes - Beau temps, lourd :
Les toros de Javier Perez Tabernero sont sortis , remarquablement
présentés, charpentés et armés « haut et fin ». De cape
différente, ces toracos, provenance Atanasio, ont eu le comportement de
vrai toro de combat : Sortant « enterandose », au pas
« voyant où on met les pattes », puis fusant fort sur les
capes, en y mettant force et férocité. Aux piques, bravoure mitigée,
forces relativement limitée (au regard « volume et poids »),
le tout difficilement gérable à cause, une fois de plus, d’une écurie
déplorable à Bayonne, les malheureux bourrins n’ayant ni force, ni
« formation », ce qui a pour résultat que les piqueros
bataillent en vain et se retrouvent à pique « à la godille »,
au prix de quelque batacazo hasardeux. Toros de respect, avec un lot
magnifique, celui de Caballero : premier, noble, à qui il manqua
« un peu de moteur » et le quatrième, impressionnant de
trapio, la tête « à deux mètres de haut », mais noble et
fort... Un grand, un magnifique toro. Victor Puerto eut un bon, et un
tordu, le cinquième, qui regardait « en torticolo », et se
mit gazapon et mansote, au moment où le vent ne permettait plus d’aller
vers le centre. Lot difficile pour de Mora, à qui on ne laissa aucune
chance : troisième gazapon, violent, miron, qui ne laisse pas le
torero se replacer et toréer comme on l’entend aujourd’hui, « templado,
ligado... ». Le sixième était « un sacré client »,
qui se défendait et n’avait aucune intention de charger droit. Certes,
pas un toro assassin, mais un « sacré lascar » qui demandait
une lidia « en confiance et autorité », de la part du
torero... Mais pour cela, faut il encore lui laisser quelque chance de
s’exprimer...
Triomphe de Manolo Caballero, qui sort « a
hombros » de Bayonne, avec deux oreilles (presque trois), coupées
au meilleur lot. Est ce un triomphe « pour l’Histoire » ?
Non. Manolo Caballero a été bien, parfois très bien, devant deux
grands toros. Calme, élégant, l’Albaceteño a déroulé un toreo
propre mais sans génie, plein de fermeté, connectant vite avec le
gradin. Faena « limpia » mais un peu tiède, à cause de la
transmission limitée du premier, abattu d’une entière, à l’habitude
« trasera y tendida ». Bonne faena, rendue importante par le
trapio du quatrième, « Pitinesco » - 645 Kgs - répétant
avec force et noblesse dans la muleta pleine d’autorité de Manuel
Caballero, qui signa ici , une de ses meilleures productions. Bien préparée,
et avec courage, devant une tête impressionnante et haut levée... une
grande estocade qui tue vite. Deux oreilles fort logiques, et une vuelta
des plus sympathiques, avec de jolis gestes pour des enfants, aficionados
de demain, et un joyeux abrazo
au Padre Codom, aumônier de la plaza, et ami de toujours... « Bien
por Manueee ! »
Victor Puerto fut « le Victor Puerto 2001 »,
qui semble s’éloigner du maestro lucide, courageux, intègre, qu’il
fut l’an passé, au moment « de la reconquête ». Là, il
semble « fonctionner », alliant de bons moments, à quelques
pacotilles et légèretés qui laissent une impression de demi teinte,
d’inachevé, d’incomplet. Son premier est bon, mais faiblard, ne
permettant pas « qu’on baisse la main ». Puerto
s’en ira donc sur du toreo à mi hauteur, léger, rapide, mais
« bien enveloppé » : passe changée dans le dos, adornos
et remates variés... On essaie de bien vendre la marchandise. Cela n’a
pas tout à fait marché, puisque le public se cantonna à une ovation,
après une bonne demi estocade. On l’aura préféré, curieusement, au
cinquième, qui sortit, ne regardant que d’un oeil, et tapant « de
l’autre corne », la tête en crabe. Toro qui garda ce défaut et
vira au gazapon et mansote, en début de faena. Le vent se mit alors de la
partie, et Puerto n’eut d’autre possibilité que l’aller aux
planches, où il imposa trois gros muletazos, avant de se faire menacer au
quatrième. Effort que le public ne voulut pas voir, et où , pourtant, le
torero se l’était « vraiment » jouée. Après, cela tourna
à l’impossible et l’épée se fit hésitante... Pinchazo feo et media
tombée, conclue au descabello. Déception et courte bronca.
Eugenio de Mora se présentait à Bayonne. Il en
sait l’importance, ainsi que celle de ceux qui la gèrent...(lire :
Les Chopera). Pour ces deux raisons, il ne va donc pas sortir « à
se saborder », décidé à ne rien faire... Malheureusement, il va tomber sur le mauvais sorteo, touchant
les deux garbanzos, que le public ne voulut pas voir. Le troisième, de
magnifique présence fut très mal piqué : gros, lourd, long puyazo
charcuté, que le public ne pardonna jamais au maestro. Auraient mieux
valu trois puyazos, voire quatre, si nécessaire... Exact. Le toro va
tourner au gazapon , collant au torero, jouant du chef dans les demi
passes, ne lui laissant ni le temps, ni l’espace, de se replacer. De
Mora étendra ses grands bras, et, techniquement dépassé (comme
l’auraient été bien d’autres), laissa tomber, tuant mal d’un
vilain pinchazo et d’une entière habile...é coutant une courte bronca.
Le sixième tourna au manso qui se défend en attaquant, calculant sa demi
charge, incurvant sa trajectoire, juste pour mettre le torero en danger,
sans que le public s’en aperçoive trop. En un mot « un cabron ! ».
Dès les premières hésitations, logiques, le « respectable »
se mit en colère, « ne respectant » plus rien. Les cris et
insultes fusèrent, et les premiers coussins tombèrent, l’un d’entre
eux frappant le torero dans le dos, alors qu’il allait cadrer le toro. « Bien,
« anonyme lâche, mas manso que el mismo morlaco !». Bien
entendu, cela vira à la déroute et l’épée à bout de bras
n’arrangea rien... Bronca majuscule.
C’est ainsi...Il faut bien, de temps en temps,
« défouler sa tolérance... »
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DAX... « LA
BOTTE DE SALAMANCA »...
16 Août : Incident
curieux, lors de la dernière corrida de la feria de Dax. Tout le monde à
entendu parler de « la botte de Nevers ». Le chevalier
Lagardère,
par une technique de lui seul connue, « toréait » son
adversaire, et l’estoquait d’une pointe en plein front, du plus bel
effet. Hier, en plaza de Dax,
un malencontreux accident aura donc enseigné cette page d’Histoire de
France au malheureux Javier
Castaño qui, décidément, cette année, en voit de toutes les
couleurs...surtout du noir !
On en était au sixième et la lidia était pour
le moins, hésitante. Les banderilleros étaient à l’œuvre, ou plutôt,
à l’ouvrage... Cela se passait plutôt mal. Dans sa panique, Jose Maria
Martin, peon de Castaño, tenta de courir se réfugier au burladero, où
son maestro avait du mal à rentrer, surpris par l’arreon du toro. Le
banderiller opta donc pour sauter par dessus l’abri, et le triste hasard
voulu qu’une banderille qu’il avait gardée en main allât se ficher
au visage de son maestro, le blessant spectaculairement au niveau de la
tempe gauche (section de l’artère temporale et deux points de suture) .
On imagine sans peine le drame si le harpon, pour quelques millimètres
avait choisi un autre chemin... Une horreur ! Castaño, le front
enturbanné, revint au ruedo, pour constater qu’Enrique Ponce avait réglé
les affaires, et repartir vers d’autres lendemains qui, on l’espère,
chanteront un peu mieux. Parce que pour le moment...
C’est donc ainsi qu’est née, le 15 Août
2001, en plaza de Dax, « La Botte de Salamanca »...
15
Août – Dax – 5ème et dernière de Feria – Llenazo
– Beau temps : Jolie corrida de Samuel Flores, quatre titulaires,
renforcés de deux estampillés Agustina Lopez Flore ( sortis 1 et 5ème)
. L’ensemble porte beau, et on se la promet belle (Souvenirs, souvenirs !).
Malheureusement, il fallut déchanter, l’ensemble sortant sans envie,
sans race, livrant de fades charges que les toreros auront de la peine à
valoriser. Tristesse et soseria... Una pena ! – Enrique Ponce est là,
heureusement, qui, sans pouvoir briller au plus haut, sans pouvoir couper
de trophées, va encore démontrer pourquoi il est l’incontestable N°1
actuel. Il se montra magnifique de technique et de toreria, face au
premier de la soirée, qui avait longuement
tutoyé le cheval. Toro mal embouché, que le maestro de Chiva
transforma en un « moitié bon », grâce au temple qui gomme
tous les défauts. Superbe Ponce qui aurait là, mérité plus qu’une
grande ovation, saluée au tiers. Rien à faire, par contre, avec le
quatrième. Ponce lidia sereinement le sixième, le mit en place et,
l’estoqua, sans vouloir briller à la place du blessé. Grande ovation
– silence et grande ovation finale, pour un Ponce « plus dacquois »
que jamais. Faux ! Plus universel que jamais ! – Pour le
reste, Javier Castaño coupa une petit oreille, liant quelques « mailles
à l’envers et à l’endroit » face au troisième – Quant à
Miguel Abellan, il parut curieusement absent, aussi éteint que les
Samuel. Etonnant de la part d’un torero qui, actuellement se donne à
fond, partout où il fait paseo, prenant aussi, beaucoup de coups. Silence
par deux fois.
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BEZIERS:
MECA ET LORE DISENT « OLE »... PADILLA DIT « OUF »
16 Août : La Feria de Béziers 2001 s’est terminée en surprise...
et en bonne surprise. Sauf pour Richard Milian qui, n’étant pas remis
de sa terrible raclée de Dax, a dû déclarer forfait, au dernier moment.
On sait qu’il s’agissait pour ce 15 Août, d’un mano a mano Milian
– Padilla, devant des Miura ! Vaya !
Pour remplacer Milian, l’empresa fit appel à....
« Mais, non ! pas Antonio Ferrera ! Vous voyez comment
vous êtes... » Non, l’Empresa a « ouvert » le cartel,
y incluant Stéphane Fernandez Meca et Denis Loré. Plus de mano a mano,
et, dans l’état où il est, un Padilla qui a dû soupirer un gros
« ouf », intérieur. Cette trouvaille a parfaitement fonctionné,
les deux français triomphant, en particulier Denis Loré, lidiador et
gros estoqueador .
15
Août – Béziers – Dernière de Feria – Plaza llena – Temps
couvert : Impressionnante Miurada. Trapio et muy mala leche !
Grands, compliqués, spectaculaires au cheval : Le deuxième reste près
de cinq minutes « à fond le peto », bien lidié par Fritero
qui gagnera là une vuelta, invité par son patron – Fernandez Meca a été ...
en Fernandez Meca : volontaire, technique, « bouffeur de toro
toro ». Oreille et Vuelta – Denis loré a surpris plus d’un, par
son autorité, sa décision, sa technique et son formidable talent de
tueur. A lui « l’estocade de la Feria ». Oreille et ovation
– Padilla, amaigri, a été digne, mais... Silence et ovation –
Corrida dure ; beaucoup de tension... Que se serait il passer s’il
y avait eu, vraiment, « mano a mano Milian - Padilla » ?
En matinée, la novillada d’Occitania a donné des possibilités dont
les jeunes ont profité. Deux oreilles pour Julien Miletto et une pour
Julien Lescarret. El Pino fut ovationné.
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GRANDE
CORRIDA, A MADRID... GROS PUNDONOR, A MALAGA !
On sait que le 15 Août
est, traditionnellement le jour où l’on torée le plus, en Espagne.
Celui qui ne torée pas et « reste assis », chez lui, un 15 Août...
mal asunto ! Donc, une kyrielle de spectacles, hier, et bien entendu,
autant de drames humains, d’émotions, de peines et de joies.
« On voudrait qu’on ne le pourrait pas ! ».
Vous décrire tous les spectacles, donner tous les résultats serait
fastidieux à faire... et à lire. On se cantonnera donc à quelques
flashes qui compteront les gros points forts de la journée :
Madrid
- Bonne corrida de Juan Manuel Criado, à Las Ventas. Hélas, bien peu de
monde. Les toreros ont été « bien », coupant chacun une
oreille. Avaient pour nom : Manolo Sanchez – Jose Luis Moreno et
Alfonso Romero, ce dernier faisant grosse impression.
A
Séville, La corrida de Gerardo Ortega
a montré une mobilité bien âpre pour Armillita qui a limité la
casse – Fernando Cepeda a été énorme au capote et donné quelques
bonnes naturelles. Vuelta - Le triomphateur, arrivant droit de Dax, fut El
Cid, qui coupa une grande oreille au sixième .
A
Malaga, l’émotion et l’exploit du jour. Ricardo Ortiz se fait
prendre, à la troisième paire de banderilles. La blessure, en scalp, à
la cuisse, saigne beaucoup. Un bout de chair pend, hors du costume lacéré.
Les toreros et la foule prient le jeune de rentrer à l’infirmerie. En
vain... Ricardo Ortiz va rester là, toréer, prendre une nouvelle
voltereta et ne se mettre « pa dentro », qu’après avoir
estoqué le bicho. Oreille « d’or et de sang » - Corrida très
compliquée de Sancho Davila – Rivera Ordoñez patine, et le Califa se
fait accrocher en recevant le troisième au capote. Blessé près de
l’oeil, groggy, le valenciano reprendra le combat, au radar, jusqu’au
bout.
A
San Sebastian : La corrida a été sauvée par le cavalier...
Pablo Hermoso de Mendoza, encore une fois magistral : Deux oreilles
– Pour le reste, les Jandilla n’ont rien donné et les toreros, non
plus : Espartaco a donné une vuelta, à son premier. Morante et De
Julia sont partis, dépités.
El
Espinar : Mano a mano tiède, entre Joselito et Finito de
Cordoba, qui toréa longtemps et bien (Ovation par deux fois et une grosse
oreille du dernier) – Joselito passa, avec quelques bons détails,
mais... (Palmas, silence et silence). La corrida était de Castillejo de
Huebra.
Almendralejo :
Corrida del Sierro, costauds et pointus. – Zotoluco coupe deux oreilles
au premier – Tato évolue discrètement – Antonio Ferrera, (en forme !),
fait oreille par deux fois.
Calatayud :
Cinq de Castillejo de Huebra et un de Sanchez Cobaleda (5ème)
– Triomphe du Molinero qui coupe une oreille de chaque, devant Encabo,
prenant celle du sobrero. Oscar Higares était, en silence, chef de lidia.
Tafalla :Mauvais
lot de Andres Ramos – Malgré ce, Vicente Barrera triomphe, coupant les
deux oreilles du sixième, devant le Cordobes qui obtient un trophée du
deuxième. Luguillano attendit des jours meilleurs.
La corrida de Gijon a été annulée par le mauvais temps. A cause
de la pluie, Ortega Cano, Jesulin et Pepin Liria sont partis tôt... à
la douche !
Par ailleurs, on soulignera le gros triomphe de Juan Bautista « aux
Saintes » : Trois toros del Sierro et trois de Montalvo –
Quatre oreilles et le rabo du dernier pour Jalabert, à qui, espérons le,
ce triomphe redonnera de ailes – Uceda Leal coupe deux trophées à son
premier adversaire – Javier Conde entendit le silence.
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JOSE
TOMAS, ABSENT D’ALBACETE ET DE SALAMANQUE...
16 Août : Pour divergences sur les lots à toréer, Jose Tomas a
renoncé à venir à Albacete, feria où il triompha l’an passé. Du
coup, et par ricochet, l’Empresa de Salamanque ne compte pas sur lui,
pour la prochaine feria, dont les cartels ont été présentés, le 14 Août.
Ils sont les suivants :
Dimanche 9 Septembre : Débarquement des toros
Mercredi 12 : Novillada de Adelaida Rodríguez
pour Abraham Barragán, Leandro Marcos et Javier Valverde.
Jeudi 13 : Toros de Montalvo pour Manuel
Diaz « El Cordobés », Fran Rivera Ordóñez et DomingoLópez
Chaves.
Vendredi 14 : Toros de Torrestrella pour
Jesulín de Ubrique, Manuel Caballero et Eugenio de Mora.
Samedi 15 : Toros de Jandilla pour Víctor Puerto, Morante de la
Puebla et Juan Diego.
Dimanche 16 : Toros du Puerto de San Lorenzo
pour Curro Vázquez, Enrique Ponce et Javier Castaño.
Lundi 17 : Toros de Garcigrande para Joselito, Miguel Abellán
et Javier Castaño.
Mardi 18 : Toros de Daniel Ruiz pour
Joselito, Finito de Córdoba et El Juli.
Mercredi 19 : Toros de Pedro y Verónica
Gutiérrez pour Enrique Ponce, Manuel Caballero et El Juli.
Vendredi 21 Septembre :
Corrida mixte. Pablo Hermoso de Mendoza, et six toros du Conde de
la Corte, pour Espla, Pepin Liria et Juan Jose Padilla.
Carteles classiques. Castaño doit sauver sa temporada, sur ses terres...
Quant à Jose Tomas, voulant reprendre en septembre, mais absent de deux
de ses principales ferias... on peut se demander si ! Car,
s’il revient, il faudra « aller au bout » et accepter
l’invitation de Zaragoza, en octobre. « Attendre et voir ! »
comme disent les « Grands Bretons »...
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"PAQUES,
AU TISON... AOUT, AU CHARBON"... POUR LES EMPRESAS !
17 Août : Rarement, un mois d’Août aura été si tourmenté... De
tous côtés, les portables sonnent, les fax crépitent, les mails volent
(quand le câble veut bien faire son boulot... ).
Sur les routes, les toreros regardent les cartes ; les
chauffeurs s’arrachent les cheveux : « C’est pas encore ce
soir que je vais dormir dans un bon lit... » Rarement, autant de
cartels auront, à ce point, été « à refaire », du fait de
la blessure ou lésion de telle ou telle figure incontournable.
Jose Tomas, «out » pour un mois, en
principe... El Juli qui prend un sale coup, la veille du 15 Août...
Padilla, « patraque ».... certains diestros, « de
classe », qui pourraient correctement les remplacer, comme Curro
Vazquez, également au tapis... et voilà que les empresas ne savent plus
à quel saint aficionado se vouer...
Chez nous, Dax et Bayonne sont passées au
travers. Béziers a opéré un habile «double rétablissement »
(remplacement du Juli, et de Milian, au dernier moment) ... En Espagne,
San Sebastian contourne l’obstacle, mais deux ferias, Bilbao et Almeria,
s’annoncent « en coup de poker » et leurs organisateurs
surveillent les fiches de santé, les courbes de température, les menus
servis à ceux qui, du fond de leur convalescence, essaient d’être prêts,
pour le jour fixé.
El Juli sera t’il prêt pour Bilbao ? Il
dit vouloir y être. Ne pas oublier que sa cornada s’est produite le 13
Août, à Malaga. Cornada
limpia, mais qui intéresse la jambe... El Juli étant un torero de
puissance et facultés physiques dont le talent principal est « l’abattage »
tant au capote, qu’aux banderilles, à la muleta et l’épée, on
s’interroge. Il n’est pas un torero « statique », pouvant
se reposer sur un toreo vertical, posé, quasi « à l’économie »
(toutes proportions gardées). Par ailleurs, Bilbao l’attend, et
l’attend « en forme »...
La feria débute demain, et Julian Lopez doit
faire y deux paseos : Le 22, devant « rien moins que les
Victorino Martin ! », et le 23, avec les Torrealta. Soient, une
« grosse semaine » après la cornada de Malaga... Autre
question : S’il vient à Bilbao, clopin clopan, que se passera t ‘il
ensuite, en fin de mois ?
Jose Tomas voulait réapparaître à Linares.
Puis, réduisant sa convalescence, visait Almeria, pour les 20 et 24 Août,
un mois, après sa luxation du coude à Santander. Depuis, pas trop de
nouvelles, et beaucoup de conjectures où se perdre à loisirs... Soudain,
le gros Boum ! Scandale et polémique... Bagarre de « despachos ».
Pour un désaccord au plan « programmation », José Tomas
n’ira pas à Albacete, ni à Salamanca. Qui
a tort ? Qui a raison ? Allez donc savoir... Les
communiqués voltigent et les tirs se croisent... Un fait, cependant :
Albacete et Salamanca sont menées par les mêmes empresas, les Choperitas.
Donc, un caprice, dans la négociation d’une feria, peut engendrer un
veto, dans la seconde... Jose Tomas, auteur d’un gros scandale, l’an
passé, à Salamanca (Il refusa de tuer un toro du Capea, le laissant là,
moribond, le temps des trois avis), n’est pas en odeur de sainteté, en
tierra charra.
Que va t’il donc se passer pour Jose Tomas qui,
on le sait, vit une saison 2001, de cauchemar, alors qu’elle aurait dû
être celle où, définitivement, il allait écraser tout le monde, et
s’asseoir sur un indéboulonnable trône ? C’était
bien parti, avec deux sorties par la Porte du Prince de Séville, même si
après, les sévillans s’étaient dits : « Qu’avons
nous fait là ? » Puis, Madrid... le grand, le terrible faux
pas : Jose Tomas réédite « la scandaleuse attitude de
Salamanca, et laisse, volontairement, un toro vivant, sous les yeux éberlués
du Roi, de la gentry, de la presse taurine, de l’aficion isidril et du
monde entier. Damned !
Après cela, le public ne vit plus Tomas avec le
même regard. Adieu « Tomasitis ! » Lors des corridas
suivantes, on arriva même à siffler ce qui, quelques semaines
auparavant, « levait les plazas ». Il y eut un certain
flottement... et, du coup, Joselito en profita pour refaire parler de lui.
Voyant tout cela, Jose Tomas et son administration décident «20 Jours de
vacances » pour le diestro, en plein mois de Juillet. Il reviendra
à Barcelone, le 22 Juillet, donnera deux grandes séries de naturelles à
Mont de Marsan, le 23, et se fera blesser, à Santander, le 25.
Que va t’il donc se passer pour Jose Tomas ?
Va t’il revenir ? Le gros « passif 2001 », tant sur le
plan physique que psychique ; et l’absence aux cartels des deux
grosses ferias de Septembre, peuvent le faire réfléchir : Revenir
« à fond », « donde sea ! como sea ! »,
couper un monceau d’oreilles et terminer en s’envoyant deux corridas
à Zaragoza... ? Ou alors, stopper là une temporada qui cafouille,
se faire oublier, laisser passer le temps, aller « se redorer le
blason », cet hiver au Mexique, et revenir, « tout blanc, tout
neuf », en début de saison 2002 ? Qui sait ?
En
tous cas, Bayonne qui a inscrit au cartel du 1er septembre
« Curro Vazquez, Jose Tomas et Juli », doit suivre les évènements
avec quelque anxiété. Et on la comprend...
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16 AOUT,
EN ESPAGNE... DE TODO UN POCO !
Au côté des grandes ferias, plusieurs corridas isolées, dites « spectacles
mineurs », où les toreros marquent de points ou... provoquent de
gros scandales. Il se passe toujours quelque chose, sur la planète
taurine. Mais attention, le toro « sort » toujours et, qu’il
soit petit ou gros, fible , desmochado, il peut vous envoyer au ciel de
gloire... ou dans les draps blancs d’un hôpital.
16
Aout – San Sebastian – Plaza d’Illumbe : La corrida du
Pilar a été une catastrophe, sauvée in extremis par le sixième, grand
toro, gâché par Castaño. Les trois et quatrième, faibles, ont été
respectivement remplacés par un sobrero de Charro Sanchez, dur, et un
Charro de Llen, malisimo – Enrique Ponce : Silence au premier et
« grosse oreille » au sobrero, qu’il réussit à réduire et
convaincre de charger « presque droit ». Autre leçon de
technique du valenciano, actuellement « là haut », sur un
petit nuage où le temps « ne compte pas » : il prit un
avis à chaque toro – Finito de Cordoba ne força pas les feux, devant
deux mous. On lui doit cependant deux bonnes tandas, au deuxième. Ovation
et silence – Javier Castaño : applaudi à l’un, coupant
l’oreille du dernier, qui offrait les deux.
16
Août – Malaga : Corrida catastrophique de Pereda. Le premier,
invalide, est remplacé par le sobrero, tellement manso, tellement fuyard,
qu’il sera condamné « aux veuves ». Seuls ont donné
quelque jeu, les 2 et 6 èmes toros – Joselito, volontaire toute l’après
midi, a laissé le « banderillé de noir », aller et venir,
jusqu’à le coincer, en terrain de chiqueros, le toréer et l’estoquer
là. Ovationné chaque fois – Jesulin touche un des bons, et lui tire
une faena très templée. Oreille et applaudissements – David Vilariño,
pas maladroit, coupe une oreille au bon dernier.
16
Août – Alfaro – Casi lleno : Le président est tellement
heureux de voir les gradins pratiquement emplis de « gens heureux »,
qu’il largue tous les mouchoirs blancs et fait « d’un presque désastre »
ganadero, une corrida triomphale. Toros de Teofilo Segura, presque
invalides. Une exception, le cinquième, magnifique – Grande braderie
pour les toreros, ravis : Deux oreilles du quatrième pour Espartaco
– Tous les trophées du cinquième pour Caballero, moins sérieux qu’à
Bayonne – Deux oreilles du dernier pour Rivera Ordoñez qui fit le toreo
le plus pur de la journée, mais tua comme un ...
16
Août – Jativa – Lleno : Corrida très bien présentée et sérieuse
de « El Torero », Salvador Domecq – Luis Francisco Espla,
avec malice et toreria ; El Califa, qui se battit, chez lui, comme un
fou, avec deux retords ; et Miguel Abellan, qui fut très torero...
coupèrent une oreille, chaque fois qu’ils prirent muleta et épée.
Match nul parfait et bonne apès midi.
16 Août – Briviesca : Grande corrida de San Martin (Chafik)
– Vuelta au cinquième toro et le Mayoral « a hombros » -
Silence pour David Luguillano – Trois oreilles et un rabo pour Alberto
Ramirez, très bien avec le grand cinquième – Deux oreilles du troisième
pour El Renco
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ENRIQUE
PONCE, AU PLUS HAUT
18
Août : La temporada 2001 entame sa « deuxième mi temps ».
Un torero est actuellement au plus haut, dominant toros et collègues,
avec une pudique insolence, triomphant dans chaque plaza, dans chaque
feria, mettant un point d’honneur à satisfaire l’aficion, et à se
satisfaire, lui-même, en cherchant
« la série parfaite », le « remate » ou « l’adorno »
qui feront rugir les plus blasés des compagnons de l’Escalafon.
Ce torero est... Enrique Ponce. Les dernières
semaines le voient triompher quotidiennement, alignant
d’impressionnantes prestations. Si quelqu’un pouvait encore en douter,
les triomphes de Bayonne et Dax sont là pour « leur laver les yeux »...
Et cela continue, San Sebastian, Malaga, hier encore...
Pourquoi Enrique Ponce est il « en
haut » ? On dira, bien sûr, « maturité technique »,
et c’est probablement vrai. On y reviendra toute à l’heure. On se
dira, également qu’il est, tout simplement, un homme heureux, qui voit
les choses « claires » et qui, bien entouré, dans sa vie
personnelle comme professionnelle, n’a plus qu’à « se laisser
aller » à faire ce qu’il aime le plus au monde : Toréer.
Il le faisait, déjà, auparavant. Mais
2001 témoigne d’une plénitude, d’une totale approche du « parfait »,
tant au plan technique qu’esthétique, bien appuyée sur un courage sans
faille.
Pourquoi Ponce est il « en haut » ?
Parce qu’il est le meilleur, dans une époque où le toro exige une
palette de recours techniques que peu de diestros actuels peuvent
afficher. Seul, le Juli peut
entrer dans la bagarre, et à ce sujet, le mano a mano de septembre, à
Dax, sera l’occasion de comparer « les approches et les solutions »
offertes par les deux toreros.
Le toro de 2001 est grand, lourd (peu
importe les armures). Jusqu’à présent, il ne durait pas longtemps. Il
semble que, cette année, il y a un pourcentage plus élevé de toros
« qui tiennent la distance »...
Le toro 2001, présente plus de problèmes liés à la force, et à
la race. Ou il se livre, avec tous les défauts possibles, en particulier
la violence ; ou il aligne toutes les tares
attribuées au manque de forces, au manque de race : il hésite,
mesure ses demi charges, regarde beaucoup, ne va pas au bout du muletazo,
change constamment de rythme, et, tout à coup, s’arrête et file aux
barrières, quand il ne se couche pas, de lassitude ou de pure
mansedumbre. Bien entendu, on ne parle pas du toro qui tombe à chaque
pas, roule sur le sable, faisant de la Fiesta, dite « brava »
le plus indigne et honteux des spectacles.
Face à ces trois genres de toros, Enrique
Ponce excelle, quand les autres patinent, essaient en vain, puis
renoncent. Ponce est
actuellement capable de dompter un gros brutal, comme il peut « inventer »
une charge à un dubitatif, jouant par ailleurs parfaitement les
infirmiers, en soutenant doucement un invalide. Complet dans les trois
tableaux, alors que « les autres »
sont plus « spécialisés », ont besoin de « leur
toro ».
Que fait Tomas avec un brutal ? Il
explose. Que fait Caballero avec « un triste » ? Il
ennuie. Que fait Morante, avec un « sans charge » ? Il ne
sait pas « taparse ». Jesulin accumule des kilomètres de
faenas ; Finito pourrait, mais ne veut pas se casser la tête ;
Puerto, étincelant, l’année dernière, ne semble plus « visité »
du même esprit ; Padilla, trop vulgaire ; Joselito, trop
inconstant ... Regardez l’escalafon. Qui ?
Ponce et peut être Juli, à une différence près : Juli est
un torero « de masses », qui fera exploser toute une plaza,
avec ses quites, ses banderilles, sa verve muletera et son entrega, épée
en main. Lui, également, « pourra », avec un très grand
nombre de toros, parce qu’il a la technique, l’aficion, et la « verguenza
torera ». Mais, là où le Juli montera un étincelant feu
d’artifice, plein de buit, de couleurs, Enrique Ponce composera une
« symphonie solennelle » où
l’on communie en silence, par de olés qui viennent « du
plus profond ». C’est le souvenir que l’on a de la faena de Dax,
entre autres. Ce jour là, ceux qui voyaient une corrida, pour la première
fois, auront tout compris...
L’an passé, à cette époque, on
disait Enrique Ponce, au bord de la « dernière ligne droite ».
Cette année, « il n’a jamais été aussi bon ». Même ses
plus grands détracteurs sont obligés « d’amener les couleurs »...
Ponce esta « cumbre ! » Et ... on n’a pas tout vu !
Hier encore, à Malaga, le Valenciano a bien failli gracier un toro... un
de plus. Il se murmure même que dans les ganaderias, les toros
posent leurs conditions : « Une corrida à Nîmes, à
Bayonne, à Madrid ? Bien... Mais, qui la torée ? Ponce ?
Entonces, voy ! »
17 Août
– Malaga – 13 ème de Feria – Casi lleno : Deuxième grande
Corrida de Salvador Domecq « El Torero », en deux jours.
Remarquable de présence, magnifique de comportement, pour trois d’entre
eux. Le cinquième « Vidente », 536 Kgs, magnifié par Enrique
Ponce, a frôlé l’indulto. On lui fit donner vuelta posthume – Ortega
Cano s’en est sorti avec beaucoup de gestes... et quelques détails.
Ovation et vuelta – Enrique Ponce a été « monumental ».
Oreille face à son premier, et faenon au cinquième, qu’il torea
« a placer », coupant deux oreilles et sortant sur les
épaules de l’aficion entière – Javier Conde
a connu une grande tarde d’inspiration, parsemant un toreo plus
solide, de ses trouvailles et improvisations, qui font soupirer les
gradins. Vuelta et une oreille, pour celui que l’on pourrait bien
revoir, un jour, par chez nous.
17 Août
– San Sebastian – 6ème de Feria – Casi lleno :
Corrida du Torreon, de Cesar Rincon. Bonne, mais limitée de forces. 1 et
4ème, nobles, dans un ensemble de soseria – Manolo Caballero
« fonctionna », avec le meilleur lot. Ovation et silence –
Eugenio de Mora a, d’un coup, effacé la mauvaise impression laissée,
le 15 août, à quarante kilomètres de là, à Bayonne. Deux bonnes
faenas, basées sur la technique et le temple. Le président a fortement
divisé l’aficion, refusant l’oreille demandée à son premier, et la
deuxième, après la faena au cinquième. Bilan : Vuelta et une
oreille, perdant ainsi, la puerta grande d’Illumbe – L’empresa
remplaça El Juli par... Javier Castaño. Vaya ! Elle s’appuya sur
le fait qu’il avait coupé une oreille, la veille... « On »
s’appuiera sur le fait que les organisateurs de la Feria, sont aussi
(pas pour longtemps) les apoderados du torero salmantino. Remplacer le phénomène,
par un fade diestro, dont chaque sortie témoigne du « gros flottement »...
un peu fort, tout de même ! Ovation et silence.
17 Août
– Alfaro – Lleno : Grande corrida de « la ganaderia
Marques de Domecq ». Il faut l’appeler ainsi.. autrement, vous
prenez un procès ! (Le Marquis de Domecq existe vraiment, et ne veut
rien entendre de toros...) Un lot qui donna grand jeu, et permit aux
toreros de s’exprimer, chacun dans son style : Jesulin coupa une
oreille de chacun – Morante donna des naturelles « de cartel »,
au troisième, coupant deux oreilles. Manqua l’apothéose, à cause de
l’épée, au sixième, écoutant forte ovation, après un avis –
Triomphe total de Padilla qui mit le feu, dans tous les tiers, dans tous
les coins de la plaza... quatre oreilles et le rabo du cinquième, qui le
prit, sans mal, au moment de l’estocade. C’est bon pour le moral...
avant Bilbao – Tout le monde est sorti « a hombros »
17 Août
– Navalcan (Toledo) : « Un bled »... mais un évènement
curieux, et à suivre : Grande corrida de German Gervas (souche
Santacoloma Buendia). Grosse présentation et grand jeu . Tiens !
Vuelta posthume au quatrième toro – Les toreros se sont régalés :
Quatre oreilles et un rabo, pour « El Fundi » – Trois trophées
pour Oscar Higares ; idem pour « El Fandi ». Tout le
monde est sorti « a volandas ».
17 Août
– Puerto Santa Maria : Corrida
en nocturne - Jolie soirée de Rejoneo, clôturant la journée hommage à
Don Alvaro Domecq y Diez, grand rejoneador, grand ganadero, y « todo
un caballero andaluz ! » - Toros de Fermin Bohorquez, de bon
comportement, en général – Le cavalier portugais Paulo Caetano n’eut
pas de chance - Fermin
Bohorquez, classique, brillant : deux oreilles – Gros triomphe
d’Andy Cartagena, étincelant, qui
coupe les deux oreilles et la queue du troisième – Diego Ventura :
un trophée – En duo, on restera sur la formidable prestation de
Cartagena et Ventura, qui levèrent la plaza, mais perdirent tout, à
cause de l’acier.
17 Août – Madrid (Las Ventas) – Novillada nocturne –
Finale du concours 2001 - 2/3de plaza : Novillos de Antonio San
Roman, sans grandes qualités – Anton Cortes a remporté le trophée,
coupant une oreille, brillant « par moments », tant avec
capote que muleta, mais profitant surtout de l’échec des collègues –
Reyes Mendoza, à l’habitude, stoïque, courageux en diable, mais
maladroit à l’épée – Luis Vital Procuna, brillant avec les
banderilles, puis « baissant beaucoup », avec la muleta. Il
coupa aussi un trophée, mais perdit le duel .
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ASTE NAGUSIA 2001 : QUE VA T'IL SE PASSER A BILBAO ?
19 Août : C’est parti ! Dans la sévère Bilbao, le
chupinazo ne fait pas autant de bruit qu’à Pamplona, quand il ouvre les
fêtes. Certes, il monte haut, mais le ciel est gris, comme la ville. Au
soleil de Navarre, succède les
fades couleurs des quais de Vizcaye, et ici, même les peñas, même les
comparsas, dansent autrement.
La feria est aussi «lourde » que la
ville. Elle l’a toujours été. Cependant, depuis quelques années, on
note un changement : Le public vient nombreux, avec une tendance
« à jouer les toreristas », alors qu’il y a 10 ans encore,
Bilbao était cathédrale du toro et « du toreo, en fonction du Señor
Toro ».
Pourtant, malgré des élans populistes et
triomphalistes, Bilbao reste une référence, et tout le mundillo a les
yeux fixés sur la plaza de Vista Alegre.
Que va t ‘il se passer, cette année ?
La feria garde son schéma habituel, débutant le samedi par une corrida
de Rejoneo, puis alignant une grosse semaine de corridas. Huit
corridas...huit corridones ! Il y aura « de la charpente et du
piton ». Après, quel en sera le contenu ? Ca... Dieu seul le
sait, et encore !
Côté toreros, la feria ira crescendo,
avec deux pics importants :
La corrida de Victorino, mercredi 22,
importante en elle même, mais surtout parce que vont l’affronter, en
principe : El Califa, Miguel Abellan et El Juli.
En principe...car El Juli, blessé à Malaga, aura peut-être du
mal à se rétablir complètement
pour ce gros rendez vous, où il se doit « d’être à 100% ».
La
corrida est sérieuse ; elle est télévisée en direct ; elle
est un gros challenge. En fait, beaucoup ne croit pas en la présence du
Juli, non parce qu’il veut se défiler, mais parce qu’il ne peut,
raisonnablement, pas être « à fond ». L’empresa, elle même
aurait déjà offert la substitution à Enrique Ponce, qui, si cela se
confirme, se retrouverait avec trois contrats, trois jours de suite, toréant :
Victorino, Torrealta et Atanasio. A
suivre donc, avec une réponse probablement rapide.
L’autre « grand moment » de
la feria... fait froid dans le dos : Six toros de Miura « de
Bilbao », pour Juan Jose Padilla...tout seul. Una locura ! Un
pari fou ! Un défi au Bon Dieu, qui a déjà tant fait pour lui,
depuis cinq mois, depuis « les trois cornadas au cou ! ».
Trois fois, à Illumbe, à Séville,
à Pamplona, le toro a failli lui « emporter la tête ». Trois
fois, le ciel a mis le capote. La première, à San Sebastian, le bon Dieu
a fait lui même le boulot. Pas le temps de prévenir les saints du coin.
A Séville, c’est la Macarena qui fit le quite. Et à Pamplona, on dépêcha
San Fermin... Vaya quites que le han hecho a Padilla !
Le torero, fou de vaillance et de superbe (certains diront « totalement
inconscient ! ») revient chaque fois, et maintient son défi :
Etre au paseo, le 25 Août, à Bilbao, devant « les six de Miura ».
Bien sûr, on ne peut que « saluer ».
Mais, en même temps, plusieurs questions se posent : après ses
trois coups de fouet, dont deux devant des Miura, Padilla ne risque t’il
pas de se lancer à la désespérée, et d’exploser en vol ? Par
ailleurs, même en pleine forme, sans ces trois terribles marques, Padilla
a t ‘il la force, le recours technique, le registre et le talent,
pour prendre seul six de Zahariche ? D’autres s’y sont cassés
les dents... Simple souvenir : Espartaco, avec les six Miura de Séville.
Corrida de « pile ou face » ;
corrida « morbosa ! » Beaucoup vont aller voir « qui
va manger l’autre ? ». Y
eso no es ! Surtout dans les conditions que l’on vient de
souligner. Une chose est sûre : le Sobresaliente (ou les deux) a intérêt
à bien « se mentaliser ». Il pourrait bien avoir du pain sur
la planche !
Autre point d’interrogation : La présence,
pour ses adieux, ici, d’Espartaco. Depuis Huesca, le torero d’Espartinas
est victime d’étourdissements, de vertiges, de malaises. On lui a
recommandé repos, et peut-être,
malgré sa volonté, ne pourra t’il pas
faire son dernier paseo à Vista Alegre, lundi 20 Août. Regret
pour tous, car il est, ici, respecté.
Voilà donc Bilbao, avec ses paris, ses
toros, comme les Cebada Gago de ce jour (Ceux là, oui, sont vraiment des
Cebada « con toda la barba ! »). Davila Miura, Francisco
Marco et Jesus Millan seront chargés « d’y aller » !
Un respeto.
18 août – Bilbao – 1ère de Feria -
Corrida de Rejoneo – ¾ de plaza : Bonne corrida de Benitez Cubero
– Leonardo Hernandez mit la pression et faillit prendre un très mauvais
coup, au quatrième. Ovation et silence – Fermin Bohorquez et ses
chevaux arrivaient du Puerto, où ils avaient toréé la veille, en
nocturne. On imagine la fatigue. Otra locura ! Cela s’est noté
dans la plaza, mais la caste du Jerezano et de ses montures ont sauvé sa
prestation. Ovation et vuelta – Curieuse première sortie d’un Pablo
Hermoso de Mendoza, apathique et peu centré, devant le troisième.
Silence. Il remontera dans l’estime du public, toréant le sixième avec
brillo, et coupant la seule oreille du jour.
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ESPAGNE :
TROIS JOURS ! TROISIEME CORRIDON DE SALVADOR DOMECQ...
Curieux autant qu’étrange : En trois jours consécutifs, la
ganaderia « del Torero », de Salvador Domecq, vient
d’aligner trois gros triomphes ganaderos successifs : Jativa, jeudi ;
Malaga, vendredi ; Ciudad Real, samedi.... Corridas très bien présentées,
solides et donnant du jeu. Ca, par exemple ! Une « sacré série ! ».
A suivre, en se demandant par quel moyen, quel méthode, quelle technique,
le ganadero est-il arrivé à tel résultat.
Pour Jativa, on se disait « Bon !
Sympa, mais une placita de tercera... ». Mais le lendemain,
explosion, en pleine feria de Malaga : Corridon et toreo de luxe.
Vuelta au cinquième, à deux doigts de l’indulto, et tout le monde qui
sort « en toréant », essayant d’imiter Ponce et Conde. Et
puis hier, samedi 18, Joselito régale Ciudad Real, devant un grand lot de
Salvador Domecq. Saluez !
18 Août – Ciudad Real – 3eme de Feria – ¾ de plaza :
Belle et bonne corrida de Salvador Domecq « El Torero ». Seul
le sixième ne donna pas de jeu – Juan mora remplaçait Espartaco.
Vuelta et une oreille – Joselito a connu une grande journée, de volonté,
d’inspiration, de toreo reposé, suivi de gros coups d’épée :
Oreille et deux oreilles –Victor Puerto n’a pas brillé., le sixième
lui offrant quelques excuses. Palmas et palmas.
18 Août : Malaga – 14 ème de Feria – ¾ de plaza :
Corrida recomposée de trois de Marcos Nuñez (1,2,3èmes) et trois de
Moura. Corrida dure et inégale en tout – Le banderilleros de Pepin
Liria « Riverito », se fait prendre par le deuxième, au
moment de la puntilla : Cornada de 8 cms, à la jambe gauche, avec
une trajectoire vers le haut et l’intérieur, de 15 cms, qui fait de
gros dégâts. Grave - Fernando
Camara a encore enchanté la public par un toreo serein, sobre,
magnifiquement templé. Oreille au premier ; Ovation au suivnat. Il
est, d’ores et déjà, un des gros triomphateurs de la Feria – Grosse
prestation de Pepin Liria au cinquième : faena vibrante , pour
laquelle le public demanda les deux oreilles. Le président n’en accorda
qu’une. Deux vueltas d’apothéose pour le torero de Cehegin – Juan
de Pura n’a pu briller. Applaudissements et ovation.
18 Août - San Sebastian – 7ème de Feria
- ¾ de plaza : Jesulin de Ubrique sort triomphateur de la
corrida de Mari Carment Camacho, coupant une oreille de chaque toro, après
deux faenas distinctes, la première, basée sur le gusto ; la
suivante sur la technique, pour convaincre un rétif. Bon succès du
Jesulin, qui aligne un bon mois d’Août. Voir la suite, à Bilbao et
Almeria – Mal servi, Finito de Cordoba attendit des jours meilleurs –
Abellan donna au sixième une vuelta. Volontaire, avec des moments de
classe.
18 Août – Leganes (Madrid) : Corrida de Gavira,
« pas très bonne » !, pour l’alternative de Gregorio
Alcañiz, le frère de Miguel Rodriguez. Il fut novillero intéressant,
ayant eu de bonnes choses à Las Ventas – Il fit ce qu’il put, en
fonction des toros peu propices que ce premier sorteo lui réserva :
Ovation devant le toro d’alternative « Tomatero » - N°73
– 531 Kgs, et une oreille au sixième, en mettant
ce que le toro n’avait pas – Le parrain d’alternative ne
pouvait être que Miguel Rodriguez, qui se montra brillant, coupant les
deux oreilles du quatrième – Témoin, Oscar Higares obtint un trophée
du troisième.
18 Août – Cuenca – Grande entrée : Cinq toros de
Buenavista, intéressants et nobles ; et un da Andres Ramos, sorti
premier, arrêté – Triomph de la terna, qui sort a hombros :
Enrique Ponce, coupant deux oreilles au quatrième – Rivera Ordoñez et
le Morante, obtenant l’oreille de chaque toro. Corrida triomphale, avec
de très grands moments toreros.
18 août – Valverde del Camino (Huelva) : Grande corrida
de Cuadri, très encastée, et triomphe de toreros : Zotoluco coupe
une oreille de chaque – Davila Miura donne grande faena au cinquième :
Deux oreilles – Juan Bautista ... « Una de cal, otra de arena ! »
Bon torero toute la
tarde, il coupa une oreille de son premier, et fut ovationné au sixième,
après... trois avis, sonnés pour n’avoir pu descabeller. Des chose qui
arrivent.
18 Août - Rion des Landes : A signaler l’excellente
sortie du jeune Fernando Cruz, qui a coupé trois oreilles à une grosse
novillada non piquée, de Valdefresno. Trois oreilles pour ce bon torero,
avec lequel le jury de Dax a commis une totale injustice, lors de la
novillada concours du 11 Août. Valiente, très bon muletero, Fernando
Cruz pêche un peu à la mort, ce qui lui a également fait perdre la
place, à la finale de Bayonne, le 2 Septembre – Antonio Caro s’est
fait prendre deux fois par le cinquième – Rafael Viotti semble avoir été
en dessous d’un grand lot. Oreille au dernier.
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LA
GUERRE, A BILBAO... LE REVE, AU PUERTO...
20 Août : Si l’on devait résumer la volumineuse actualité du
Dimanche 19 Août, c’est, à n’en pas douter, les deux
qui viennent à l’esprit : Simples, clairs et nets !
A Bilbao, la feria a débuté avec une corrida
terrible de Cebada Gago et une grosse cornada pour Davila Miura, gravement
atteint, mais qui s’en sort bien, au vu de l’impressionnante voltereta
reçue. A Bilbao, la guerre a commencé.
« Qui n’a pas vu une corrida au Puerto
Santa Maria, ne sait pas ce qu’est une tarde de Toros »... On
connaît la phrase. Ceux qui ont vu, hier, leur première corrida, ont
touché le « quinté dans l’ordre », ou « les six,
plus le complémentaire, du loto » : Tarde de rêve, avec un
Ponce sublime. « Tiens ! c’est nouveau, cela !.. »
Grande corrida d’Alvaro Domecq et tout le monde « a hombros ».
Pour le reste, San Sebastian et Malaga ont clos
leur feria. Un peu plus loin, à l’est, Almeria a ouvert sa feria, en
l’honneur de « La Virgen del Mar. A Illumbe, les Victorino sont
sortis « en Victorino ». A la Malagueta, le Cid a terminé en
beauté, une semaine qui pourrait bien avoir de grandes répercutions sur
son avenir.
19 Août, un dimanche de Toros... une page de
plus, au grand livre. Une page de plus, qui porte un nom, le même...
Enrique Ponce.
19
Août – Bilbao – 2ème de Feria – 1ère corrida - :
Impressionnante corrida de Cebada Gago. Toros très bien présentés, le
sixième étant astifinisimo... deux aiguilles. Corrida dure, violente,
avec quelques possibilités chez le deuxième – Les toreros ont tous eu
grand mérite – Eduardo Davila Miura, très digne devant le premier, se
fait prendre en estoquant : Terrible voltereta, le diestro restant très
longtemps accroché à la corne, au niveau du ventre. Grosse angoisse. Très
mauvais présage. De fait, le trorero se relèvera, certes blessé
gravement, mais bien vivant. Dieu est grand ! Eduardo Davila Miura
souffre d’une cornada cuisse gauche de 20 cms d’orifice, avec une
trajectoire vers le haut de 15 cms. Enormes dégâts musculaires, mais pas
de gros vaisseaux touchés. Un miracle - Francisco
Marco prit trois toros, avec grande sérénité, ce qui n’est pas mince
exploit, vu sa courte expérience. Très ferme, il fut sur le point de
couper une oreille au deuxième. Vuelta et deux ovations – Jesus Millan
s’est battu bravement, donnant vuelta à son premier, et faisant face
aux immenses cornes en aiguilles du sixième . Un vrai cauchemar dont
il sortit vivant et ovationné.
Ce Lundi 20 Août, les toros de Zalduendo seront
toréés par Jesulin de Ubrique, Finito de Cordoba et Rafael de Julia, ce
dernier remplaçant Espartaco qui a dû renoncer. Le diestro, on le sait,
souffre depuis quelques jours, de vertiges que l’on pense causés par
une infection au niveau de l’oreille interne.
19
Août – Puerto Santa Maria – ¾ de plaza : Corrida de rêve,
les trois toreros et le mayoral de la ganaderia sortant « a hombros »,
par la grande porte. – Toros d’Alvaro Domecq, « preciosos ».
Corrida importante, où tous les toros, excepté le troisième, ont servi.
Le quatrième fut rentré, s’étant explosé les pitons, et fut remplacé
par un sobrero du même fer, qui se révéla excellent, au point qu’on
lui accorda Vuelta posthume . Le toro s’appelait
« Malapata » - 500 kgs, qui eut la chance de tomber sur
un Enrique Ponce, actuellement « sur un nuage ». Le valenciano, qui
avait coupé une oreille du premier, monta une symphonie, toréant avec
lenteur, majesté, débutant ses séries de naturelles, la muleta pliée
au bras (tiens donc ! – voir Dax/14 Août), laissant le public fou
d’admiration. Deux oreilles et la queue, qui viennent clore une
impressionnante semaine du Maestro de Chiva.(Attendons la suite, ce
n’est pas fini) - Manolo
Caballero fut aussi très bon, coupant deux oreilles à son premier. Bonne
faena, sobre, sans grand génie, mais toréant bien sur main gauche.
Ovationné au cinquième – Morante de la Puebla, bien entendu, toucha
« le garbanzo » troisième , qui fut sifflé à l’arrastre,
tandis que le public divisait ses opinions au sujet du torero. Le panorama
changea totalement avec la sixième, qui permit au Morante d’être
« énorme », avec cape et muleta : Toreo garboso, au
ralenti, con empaque... Morante ! Deux oreilles et le triomphe total
des trois diestros qui sortent en triomphe, avec la mayoral d’Alvaro
Domecq.
19
Août – San Sebastian – Dernière de Feria : corrida de
Victorino Martin, des plus intéressantes, par la variété des
comportements et l’émotion créée, toute la tarde. Le plus clair, le
sixième. Toro violent, le quatrième, malo, le cinquième – Fernandez
Meca eut fort à faire, devant aguanter les charges désordonnées d’un
lot peu propice. Silence, après avis, et ovation – Gros mérite de
Pepin Liria qui donna vuelta au deuxième, un toro qui « humiliait »,
et se battit fermement, avec le cinquième. Ovation – Triomphateur de la
corrida, Juan Jose Padilla, qui touche le bon lot, en particulier le sixième.
Emotion, dans le brindis au chirurgien qui lui a sauvé la vie, et toro
varié, allant a mas. Bonne faena au sixième et grand succès :
Vuelta et oreille.
Le trophée de la Feria 2001, en plaza de San
Sebastian, « La Concha de Oro », a été attribué à Pablo
Hermoso de Mendoza.
19
Août – Malaga – 15ème et dernière de Feria – ¼ de
plaza : Bonne corrida de Guardiola dont tous les toreros n’ont pas
tiré profit. 2,5et 6èmes toros ont été ovationnés –
Perez Chicote, de Granada, torée peu, et n’a pu s’exprimer complètement.
Applaudissements et silence – Grande tarde et grand toreo de Manuel
Jesus « El Cid » qui coupe « une oreille de chacun »
et sort en total triomphe. Il aurait pu couper les deux oreilles du cinquième,
mais bafouilla un peu, à l’heure de l’épée. Grosses faenas, avec
fermeté, sécurité, la tête claire, toréant avec rythme et lenteur.
Important succès pour le Cid, après celui du 15 Août, à Séville, et,
quoiqu’on en dise, une bonne présentation, à Dax, le 13 Août –
Martin Antequera fut applaudi, mais « un peu court », surtout
devant le dernier.
19
Août – Madrid (Las Ventas) – 1/3 de plaz : Corrida de cinq
Hernandez Pla, dangereux, et un Alcurrucen, maniable, sorti premier –
Fernando Robleño se fait percuter d’entrée, à la cape, par le troisième.
Forte commotion cérébrale. Out ! – La corrida se transforme en
mano a mano entre Julian Guerra, torero Salmantino qui confirme
tardivement son alternative, et Miguel Rodriguez – Guerra va se montrer
digne, recevant une ovation au premier, écoutant silence à
l’impossible quatrième, et donnant vuelta au dernier. Il confirma son
alternative devant « Barbero » - 482 kgs, d’Alcurrucen –
Gros et bon succès de Miguel Rodriguez qui montra valeur et toreria toute
la tarde, dans les trois tiers, face à un lot bien peu propice :
vuelta , au troisième. Torero « récupérable », qui avait
perdu beaucoup de points, à Las Ventas. Cela va mieux.
19
Août – Barcelona – 1/3 de plaza : Toros de Paco Galache, et
deux Montalvo pour le cavalier Diego Ventura : Silence et ovation –
Oscar Higares se montre solide : Ovation et vuelta – Enorme succès
(la plaza, debout) de Luis de Pauloba, avec le capote. « Les
meilleures véroniques du circuit », c’est Pauloba, et depuis
longtemps. Mais après, cela se gâte, en particulier avec l’épée.
Cette fois, il fut rapide à la mort, mais ses toros se sont rapidement éteints.
Grand souvenir, tout de même : La cape de Luis de Pauloba.
19 août – Ciudad Real – 4ème et dernière de Feria
– ¾ de plaza : Corrida décastée et mansa de Joaquin Barral –
Jesulin coupe deux oreilles du quatrième – Remplaçant le Juli, Victor
Puerto n’écoute que deux ovations – Anibal Ruiz, chez lui, met de
l’ambiance, et coupe une oreille de chacun
19
Août – Tafalla – ½ plaza : Corrida violente et très
compliquée du Marquis de Albaserrada – Le Zotoluco sort a hombros, après
une bonne faena au premier de la tarde. Deux
oreilles – Marc Serrano donne une vuelta au cinquième – Le Molinero
prend un gros coup par le troisième. Palmas et silence
19
Août – Saint Gilles – plein – Temps orageux : Corrida
« désagréable » de Sanchez Ybarguen : Feos, astillados,
flojitos y parados... En fait, « beaucoup d’os ! » -
Denis Loré se montra ferme et torero. Oreille et ovation – Frederic
Leal remplaçait Richard Milian. Il fut ovationné – Triomphe d’Antnonio
Ferrera, qui donne une vuelta au troisième, et touche le bon sixième.
Deux oreilles. L’histoire d’amour continue, dans le sud-est. A priori,
« côté appendicite », cela semble aller mieux. Non ?
19
août : Almeria – Ouverture de la Feria « Virgen del Mar » :
Novillada de El Casillon –
Triomphe de Javier Valverde. Vuelta et une oreille – El Cesar et Torres
Jerez donnent une vuelta.
La feria de corridas commence aujourd’hui, 20 Août, Jose Tomas étant
remplacé, face aux Zalduendo, par le duo Pablo Hermoso de Mendoza et El
Califa, qui accompagneront Enrique Ponce et Javier Castaño. (Voila une idée
qui pourrait aider Bayonne pour samedi : On parle de Sebastian
Castella... D’accord, mais « un peu court », quand même.
Pourquoi ne pas y adjoindre Alvaro Montes, le cavalier qui a subjugué
Lachepaillet, le 4 Août ?
19
Août – Saint Sever : Bons novillos, en global, de Garcigrande
– Gros bon triomphe de Julien Lescarret qui coupe trois oreilles –
Deux trophées du premier, pour Anton Cortes et quelques très bonnes
choses de Salvador Vega, ovationné au troisième.
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REDIFFUSION...
21 Août : C’est une lettre rectangulaire, comme tant d’autres
qui nous arrive « des impôts ». D’entrée, elle nous est
antipathique, comme tout ce qui nous arrive de la part de ces « zélés
fonctionnaires ». Mais cette lettre-là, elle nous est encore plus
antipathique. Elle porte, en son entête « Centre régional de la
Redevance de l’Audiovisuel ». Encore !
Comme souvent, on s’est laissé tomber dans le
fauteuil du salon pour ouvrir et parcourir son courrier. On ouvre et
l’on sait... Encore 751 Frs qui
s’envolent au fil des ondes... Que faire ? Que dire ? C’est
ainsi...
Pourtant, on ne peut s’empêcher de faire la
relation entre ce courrier sèchement administratif, et le programme télé
qui traîne sur la table... Alors, les yeux « flamboient » et
la colère monte, comme chaque année, lorsqu’à arrive cet impôt
inique, vous facturant « le droit de regarder la Télé... ».
Programme varié, il est vrai, et surtout, ce qui fait bondir... une
petite précision, a côté »
des titres de film, deux fois sur trois : « Rediffusion »
ou « Dejà diffusé »...
On ne fera pas de commentaires, sinon relever une
coïncidence... Ce soir, à la télé, un film, maintes fois rediffusé :
« Les Ripoux ! ». Anagramme de.... !
Pas à dire... ils nous l’ont sorti de la
bouche !
Allez, ne râlez pas trop. Payez votre redevance,
sinon « ils » sont capables de vous rediffuser la série des
« Gendarmes ». Mais, une suggestion, faites vous plaisir :
bien agrafé à votre chèque... un petit mot sur un bristol... un simple
petit mot : « Rediffusion ! »...
Les « antis » ou les « dubitatifs »
demandent souvent : Pourquoi donc allez vous aux corridas ?
c’est toujours la même chose ! » Un sorte de « Rediffusion »,
en somme. Il est vrai que, de plus en plus, on a du mal à « bien répondre »,
vu l’état de malaise ou d ‘ennui dans lequel nous laissent trois
corridas sur cinq... « Toros sin raza, sin fuerzas ! »...
« Il a coupé une oreille, mais je ne me rappelle plus ce qu’il a
fait... » « Bonne faena d’infirmier », et j’en
passe.
Cependant, parfois surgit « Le »
moment... Et celui là, il n’est inscrit sur aucun programme..
Le Toro grâcié de Ponce à Nîmes ! La Victorinada de Mont
de Marsan ! La corrida du Puerto, dimanche dernier... Voilà pourquoi
nous somme aficionados. Voilà pourquoi, la phrase de Jean Cau :
« Etre aficionado, c’est croire au Père Noël, tous les soirs,
sur les coups de Cinq heures »... Mais arrêtons là... « Ils »
seraient bien capables de nous mettre aussi une redevance, sur les
corridas...
Hier, troisième corrida à Bilbao. Rediffusion !
une de plus ! Corrida « fuera de tipo », qui aurait voulu
charger... Cependant, ce non évènement s’estompe complètement devant
l’horreur totale : A
San Sebastian, une bombe dans un jouet, une voiture miniature... La grand
mère est tuée, le petit enfant de seize mois
a la tête défoncée. « Dieu, ce n’est pas vrai ! ce
ne peut pas « être eux ! ». Les hommes ne peuvent pas être
aussi pourris ? Pourquoi permets tu donc cela ? ». Pas à
dire... Il va bien falloir, un jour, « qu’ils paient »...
20
Août - Bilbao – 3ème corrida de Feria – ¾ de
plaza – Beau temps : Corrida de Zalduendo, présentée « pour
Bilbao » : toros lourds, armés, fuera de tipo. Nobles mais
fades, pour la plupart. Sans « moteur » ! 2 et 6ème
ont servi ; les autres devaient être poussés, tirés. Jesulin a tiré
le mauvais lot : un premier distrait, un peu andarin ; le quatrième,
rapidement éteint. Il fut volontaire, technique et professionnel :
Ovation et silence, après un avis – Finito de Cordoba a fait... ce
qu’il n’a pas fait à Dax : Il s’est mis en colère, et
« est rentré » dans son premier toro, jusqu’à le
convaincre de charger correctement et lui donner quelques courtes séries
bien rematées. Faena volontaire, un peu hachée, mais qui finit bien. La
première oreille de la Feria, pour un matador. Le cinquième était
noblote, mais « sin motor », et Finito ne savait plus où était
le starter. Il ne se confia pas, et entendit quelques sifflets – Rafael
de Julia se présentait, en remplacement d’Espartaco. On le vit clair, décidé,
faisant les choses posément, honnêtement, mais sans génie. Il toucha le
meilleur lot qu’il toréa bien, mais tua mal : Vuelta et ovation,
après un avis.
La quatrième, ce mardi 21 : Toros de El
Pilar (vont ils tenir debout ?) pour Victor Puerto, Rivera Ordoñez
et Morante de la Puebla.
20
Août – Almeria – 1ère corrida de la Feria – ¾ de
Plaza : Il fait toujours beau, à Almeria. La plaza est une beauté,
les balcons sont garnis de châles et de mantilles. Les filles sont
sublimes. Feria de lumière et de chaleur. Traditionnellement, on fait
saluer les matadors, a la fin du paseo « Merci d’être là !
Bravo ! On attend beaucoup de vous ! ». Pas mal ! Et
les toreros apprécient, faisant leur possible pour « être bien »...
Corrida de Zalduendo, correctement présentée,
mais de peu de forces, et qui posa quelques problèmes. Meilleur lot pour
le Califa, et la poisse au sorteo pour Ponce – El Juli absent, on le
remplaça par un duo : Pablo Hermoso de Mendoza, qui coupa deux
oreilles à un Murube, toréant magnifiquement, même en l’absence de
« Cagancho » ; Puis Jose Pacheco « El Califa »
qui fut bien à ses deux toros, surtout sur main gauche, une fois qu’il
s’est centré. Oreille au deuxième et idem au cinquième, le président
refusant la pétition d’un second trophée – Enrique Ponce a dû rager :
son premier était un malin, qui regardait en dessous. Méfiance ! Le
quatrième ne valait pas triplette. Silence et ovation – Javier Castaño
coupe une oreille au troisième qui en offrait deux. Ovation au sixième
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EL JULI
SERA, DEMAIN, A BILBAO...
21 Août : Julian Lopez « El Juli », blessé le 13, à
Malaga, a pris deux toros, hier, « a puerta cerrada », chez
Santiago Domecq. Malgré d’intenses douleurs, cela s’est bien passé,
et la décision est prise : El Juli sera demain à Bilbao, face aux
Victorino Martin, en compagnie du Califa et d’Abellan.
Il va sortir, « avec les points », qu’on lui retirera
vendredi.
Un grand geste torero, à n’en pas douter. Il
était facile « de se quitter ». Victorinos et « avec la
Télévision en direct », voilà qui en dit long sur l’ambition et
le sens de la responsabilité du torero. Maintenant, si l’on est sûr de
la tête, la jambe va t’elle tenir ?
De son côté, Enrique Ponce avait précisé
qu’il n’aurait pas accepté de remplacer le Juli, non par crainte de
prendre les Victorino, mais parce que trois contrats à Bilbao, ce serait
« demasiado » ! On pouvait voir cela autrement, surtout
dans le moment que vit actuellement , le torero de Chiva.
De toutes façons, la question ne se pose plus.
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« CORRIDA
DE EXPECTACION... CORRIDA DE ... »
22 Août : Mais non,
on ne parle pas ici de la double corrida de Moscou, où le sieur Victor
Mendes va se faire payer très cher, pour un entraînement « a
puerta cerrada », à l’ombre du Kremlin. « Mon Dieu...pourvu
qu’ils le laissent sortir ! »
Non bien sûr ! On parle ici d’une corrida
« d’expectacion », de celle que beaucoup attendent, comme un
des gros points forts de la temporada : La corrida de Victorino
Martin, à Bilbao.
C’est pour ce soir, 18 heures. Et si vous ne
pouvez vous rendre à Vista Alegre (Ne restera que peu de billets,
probablement) installez vous devant votre téléviseur (1ère
Chaîne espagnole) et envoyez votre douce et tendre à Carrefour...
On l’attend beaucoup, cette corrida. Trop,
peut-être ! Et, plus que jamais, le dicton « Corrida de
expectacion, corrida de decepcion », nous effraie (Traduction libre
et approximative : Corrida trop attendue...corrida de cocus ! »).
On verra bien !
Sur le papier, les forces en présence sont les
suivantes : Toros de Victorino Martin qui, il faut bien le dire, ont
une saison « en demi teinte » : Madrid fut un match nul,
avec un lot intéressant à la San Isidro, mais beaucoup plus discutable,
à la Bienfaisance. Que l’on regarde bien... après : Nîmes,
Valencia, Santander San Sebastian, ne volèrent pas haut. Restent Badajoz
et surtout Mont de Marsan, où il y eut « la patte »,
Victorino... De grands détails, mais , à part au Plumaçon, il n’y eut
pas « la » corrida qui fait la différence. Victorino se doit
donc de marquer aujourd’hui, un gros bon point, dans une feria de première
importance, où tous les feux de la rampe sont allumés. Que nous réserve
t’il ? Le ganadero de Galapagar, et sont fils, sont assez malins
pour nous sortir le lot qui « fait la différence »... Ce qui
est sûr : « Trapio y pitones tendran ! » La
question : Victorinos « de dulce », ou alimañas ?
En Face, un cartel qui s’est construit comme un
événement, très tôt dans la temporada : « El Juli va faire
un geste, en prenant les Victorino, à Bilbao » ! Vaya !
chapeau, matador ! On connaît la superbe, l’aficion et le
potentiel du jeune maestro, pour être heureux d’une telle initiative.
Cependant, la cornada du 13 août, à Malaga, complique vraiment les
choses, et voir le Juli faire le paseo, ce soir, à Bilbao, neuf jours après
l’accident, et devant des Victorino, inquiète un peu... Comme si on
allait courir un marathon à cloche pied. Le Juli s’est essayé au
campo, et, contre l’avis de tous, se présente au porton des
cuadrillas...
Soyons clairs, le Juli peut prendre deux
Victorino, donner le change et « se les envoyer, facile » (Façon
de parler !). Oui mais voilà : Il est base de cartel. Le défi
est le sien. Il ne peut pas venir « a medio gas ». Par
ailleurs, et c’est ce qui inquiète : Juli doit prendre demain les
Torrealta, en cette même feria. En un mot, deux corridones, en deux
jours. Viennent ensuite Almeria, Alcala, Cuellar, Colmenar, Linares, San
Sebastian de los Reyes et...Bayonne. A priori, un seul jour de congé :
le 28. Tout cela n’est pas fait pour rassurer. En tous cas, il faut
saluer le panache de ce garçon qui, au point où il est arrivé, pouvait
très logiquement, se quitter du cartel.
Gros problème à résoudre pour le Califa.
C’est aujourd’hui ou « presque » jamais ! La
temporada 2001 n’est pas celle dont avait rêvé le triomphateur de la
San Isidro 2000. Le fait d’avoir un apoderado indépendant, qui n’a
pas de contre partie à faire jouer (« Tu me prends mon torero dans
tes plazas, je prends les tiens dans les miennes ! ») a joué
un sale tour au torero, qui, depuis mars, rame à fort contre courant.
Absent de Séville, de Madrid, le Califa s’est mis à gamberger, et cela
s’est terminé par la cornada de Cordoue. Dur de reprendre ses repères,
depuis. Il lui faut marquer un grande coup, et c’est ce soir. Le
triomphe ou l’infirmerie ! Sinon, quelque tournée en Colombie,
qu’il a fait sienne, cet hiver, puis... adieu, ou, pour le moins,
« repartir à zéro, en d’autres mains ». Pour le Califa ,
Bilbao, les Victorinos, la Télé... c’est ce soir ou « presque »
jamais !
Miguel Abellan n’a pas ce problème. Il doit
triompher, parce que cela serait une victoire prestigieuse. On connaît sa
caste. On connaît son talent. Rappelez vous Madrid ! Tandis que Jose
Tomas lui volait la vedette en organisant un scandale « de muy señor
mio » (les trois avis au toro d’Adolfo Martin), Abellan aurait
laissé sa peau sur le sable de Las Ventas, et rien ne lui aurait résisté,
ce jour là. Et, ce jour là,
c’est de lui, et de lui seul, dont il fallait parler... Depuis, Abellan
connaît une saison régulière, avec, cependant, beaucoup de cogidas, et
quelques problèmes à l’épée.
Ce soir, donc, une corrida qui fait couler
beaucoup d’encre... Beaucoup trop, peut-être ! Au fond, il vaut
mieux que votre épouse rentre vite... N’oubliez pas le dicton :
« Corrida trop attendue.... ! »
21 Août – Bilbao – 4ème de Feria – plus de 2/3
d’entrée – Vent : La corrida du Pilar, est sortie, magnifique de
trapio et de tête. Un vraie corrida de Bilbao. Hélas, et on le craignait
hier, elle fut très faible, plusieurs toros faisant concours de génuflexions.
Toros nobles, mais sosos et sans rien transmettre, sinon l’ennui.
Dangereux parce qu’incertains dans leur charge, et dans la race qui
reste présente. A part le 6ème, tous ont fléchi. A signaler
la mauvaise journée de la cuadra de caballos : Le cheval qui tomba
devant le troisième, fut aussi bousculé et blessé par le quatrième. Le
sixième toro malmena l’équipage, arrachant au cheval brides,
harnachement et bandeau qui lui cache l’oeil. On a frôlé le vilain
drame.
Victor
Puerto, gêné par le gazapeo du premier, s’est fait chahuter dans ses
quites , et n’a pu corriger ses défauts à la muleta. Faena « vadrouillée »
, mais grosse épée, à l’encuentro involontaire. Le quatrième prit
trois lourds puyazos, et la faena s’en ressentit, monotone et longuette.
Ovation et silence, pour un Victor Puerto dont la lumière pâlit –
Rivera Ordoñez se fait arracher le capote, dès le premier lance. Pas
content ! Toro distrait qui va déambuler au long d’une faena où
le torero, sûr et ferme, va donner une grande série, mais guère plus.
Tua bien, au deuxième voyage. Le cinquième marchait continuellement,
lentement, faisait semblant... Toro andarin, probon... Rivera, qui
l’avait reçu par deux largas à genoux, essaya un peu, mais l’ennui prit le dessus. Ovation à
l’un, silence à l’autre – Morante de la Puebla eut, face au troisième, les grands moments de l’après
midi, tant avec la cape (véroniques et demie) qu’à la muleta (série
de droite et adornos de gusto). Hélas, il distilla son talent avec trop
de parcimonie, et perdit, peut-être, une oreille avec l’épée. Ovation
forte. Cela se passa moins bien devant le dernier qui exigeait un
autre engagement. Mais la corrida était finie depuis longtemps, et tout
se termina en silence dépité.
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FINITO ET PONCE, BIEN SUR, A ALMERIA ...
22 Août : Que dire ? Mal servi et enragé de n’avoir pu
triompher lors de son premier contrat en feria d’Almeria, Enrique Ponce
a « mis le paquet », hier, pour sa deuxième sortie,
d’autant que le Finito avait sorti la classe à son premier toro. Bonne
corrida, avec, en satifaction, les toros de Sanchez Arjona.
21
Août – Almeria – 3ème de Feria – Casi lleno :
Cinq toros de Sanchez Arjona, bien présentés et donnant du jeu, sauf le
sixième. Un sobrero de Javier Perez Tabernero, très en Atanasio –
Enrique Ponce toréa en douceur le premier jabonero et l’estoqua d’une
bonne demie. Oreille. Le colorado quatrième se fit mal à une patte et
dut être rentré. En remplacement, un tonton de Javier Perez Tabernero
(ceux du 15 Août, à Bayonne) qui sortit abanto, partant, distrait, dans
tous les sens... Ponce calma son monde, débuta en larguant la toile,
pour, peu à peu, réduire ses filets et ramener à lui l’indiscipliné,
qui, à la fin, ne savait pas qu’il pouvait charger « si continu
et si droit ». Un miracle de plus signé Ponce, paraphé d’une
grosse estocade. Emportez ! Deux oreilles. On salue, à nouveau –
Finito de Cordoba « se lâcha », devant le deuxième, toréant
profond, tirant des naturelles de soie. Jolie faena qui lui vaut deux
oreilles. Le cinquième fonçait en regardant de côté. Finito n’a pas
aimé.. Silence, troué de quelque sifflet – Miguel Abellan n’a
pas eu de chance. Vaillant et honnête toute la tarde, il a voulu, mais
ses toros, beaucoup moins. Bien au capote devant le troisième, il débute
fort , à l’estribo, part au centre et...le toro s’arrête. Maldita
sea ! De plus, il tue mal. Voulant recevoir le sixième par deux
largas à genoux, il faillit se faire écharper à la deuxième. Un toro
qui demandait beaucoup, et Abellan, se sentant peut-être, « un peu
juste », ne se compliqua pas la vie. Silence et silence, tandis que
Ponce et Finito sortaient à hombros.
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LES TOROS ET LES VACHES BRAVES SONT NES POUR FRAPPER...
22 Août : Quand le sang brave court dans les veines, le toro ou la
vache braves, chargent et frappent. Et quand ils frappent...
Le 10 Août, à Dax, une vache landaise a chargé
fort, et frappé. Elle vient de dire à tous que, malgré « Intervilles »
et autres guignolades, du sang brave lui dicte férocité... Terriblement
percuté, Jean Pierre Rachou est mort, lundi, à l’Hôpital Pellegrin de
Bordeaux, des suites de ses blessures, après neuf jours de coma profond.
« La petite lumière ne s’est pas rallumée, au bout du long
couloir... C’est ainsi ! Un destin qu’il faut, malheureusement
accepter. A tous, et plus particulièrement à sa famille, une poignée de
main... de celles qui disent : « C’est grâce à la mort des
braves, qu’on respectera mieux les vivants ».
A Salamanque, hier, Juan Luis Fraile, le fils de
son père, ganadero hautement apprécié par chez nous, se fait
surprendre, vers neuf heurs du matin, alors qu’il allait, à pied, dans
un enclos où, parmi les añojos, se trouvait un toro. Sans raison
apparente, le toro a filé droit et lui a donné quatre cornadas, et une
cinquième plus légère. Le ganadero a été opéré, de dix heures et
demi, à quatre heures de l’après midi. Il s’en sortira, mais des
craintes subsistent : Une des cornadas a fracturé le sternum,
plusieurs côtes, et touché la plèvre.
Après
les huit cornadas de Victorino père ; après celles de son fils ;
après Antonio Perez Tabernero Angoso, Vicente Charro, eux aussi surpris
par un de leurs toros, Juan Luis Fraile vient de renaître à la vie....
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« EL
PAR DE BILBAO... »
23 Août : Beaucoup ont entendu parler du « Par de
Pamplona »... Une paire de banderilles historique de Gaona, en plaza
de Pampelune, « il y a...un certain temps !», comme dirait
Fernand Raynaud. Et de feuilleter quelqu’archive jaunie, jusqu’à découvrir,
effectivement, le matador mexicain, clouant verticalement, superbement réunis,
les deux bâtonnets sur un
bicho qui « faisait la moitié » de ceux d’aujourd’hui,
mais qui devait courir deux fois plus.
Il faudra dorénavant parler « du par de
Bilbao », de la paire de banderilles du Juli, à Bilbao, le 22 Août
2001. En effet, cette troisième paire de banderilles au sixième toro
symbolise la formidable prestation de technique, pundonor et toreria du
Juli, hier, en plaza de Bilbao, face aux Victorino Martin, alors qu’on
le savait blessé, insuffisamment remis, les points maintenant partiellement une blessure qui saigne encore...
El Juli est venu et a triomphé. Certes, le
public, vu les circonstances, a eu pour lui, les yeux de Chimène. Certes,
il a touché, et de loin, le meilleur toro. Cependant, on peut imaginer
l’effort qu’a fait ce garçon tout au long de la tarde Bilbaina.
Il est venu, a toréé avec puissance, et
banderillé ses deux toros. Soyons clair, ses poses n’ont pas été des
modèles d’engagement, de lenteur, de cadrage, s’appuyant sur les bâtons
pour sortir de l’embroque. Plusieurs ont été « à corne passée ».
Mais reste cette troisième paire au dernier toro : Le torero part de
l’estribo pour une paire « por fuera » ; le toro hésite,
ne part pas. Juli, dans sa course, essaie de déclencher la charge, et ne
veut pas rompre. Tout autre banderillero se serait désisté, et aurait
recommencé, plus loin. Le toro ne démarre toujours pas. Juli finit
presque son arc de cercle, à quelques mètres de la barrière, « de
l’autre côté » donne un dernier zapatillazo et le toro charge,
fort. Parti pour un sesgo por fuera, le Juli se retrouve avec un « por
dentro », risqué, qu’il cloue en toute lucidité, sortant
« limpio » avec la vista, le courage et la faculté de sauter
la barrière, tandis qu’éclate l’ovation de la tarde.
Ce moment fugitif et intense, symbolise toute
l’actuacion du Juli, hier, à Bilbao : Courage, vista, technique...
Résultat : deux oreilles, qui auraient pu être trois. Un véritable
phénomène ; une vraie Figura...
A ses côtés, face à une corrida de Victorino
qui est sortie, avec beaucoup de poivre et de piment, Le Califa, les yeux
hagards, n’a pas pu, ou su, garder « la muleta devant », et
a bien failli exploser. Abellan, quant à lui, a su se préserver, sortant dignement d’une rencontre où un
plus gros engagement lui aurait valu un tout autre résultat. Quatre toros
ont été de vraies pestes, les deux derniers montrant bravoure et
noblesse, sans pour autant, permettre la moindre seconde d’inattention.
22
Août – Bilbao – 5ème de Feria – Plein – Ciel gris
et un peu de vent : Corrida de Victorino Martin, télévisée en
direct – Six toros d’inégale présentation, bien dans le type de la
casa, 3, 4 et 5èmes étant des estampes. Le sixième sortit
magnifiquement, mais accusa quelque faiblesse. Rien à voir avec les
quelques fléchissements des toros, avant la pique, à force de charger
avec furie, le mufle au sol. La corrida, a part 5 et 6ème,
n’a pas été brave, se laissant piquer, avec fixité, mais sans mettre
les reins. Les quatre premiers sont remontés fort, aux banderilles,
finissant avec puissance,
tous sens aux aguets, bien décidés, dans leurs charges courtes, et leurs
retours immédiats dans les jambes du torero, « à ne pas jouer le
jeu » de la « Tauromachie 2001 », celle des séries sans
fin, de muletazos liés, templés, gustandose... Ici, il fallait
s’imposer, la muleta toujours devant, toujours devant (et cela coûte énormément) ;
Il fallait « toquer fort », imposer le trajet, et rester
ferme. Facile à dire ! Seuls, les deux derniers ont permis quelque
licence. Le dernier, dans son parcours long et sa noblesse, a permis au
Juli une faena liée, bien construite, agréablement terminée. Abellan
aurait peut-être pu «être mieux », avec le cinquième. Quant aux
autres, ils imposaient beaucoup, menaçaient beaucoup et, « quoiqu’ils
n’aient pas fait », les matadors méritent un gros respect devant
de tels adversaires.
El Califa a subi un gros échec. Totalement
absent avec la cape, qu’il manie comme un gros balourd, il n’a pu
adapter son toreo et son courage, à deux toros compliqués et dangereux,
par leur puissance et leur caste. Sur les conseils de sa cuadrilla, il
parvint enfin à « laisser la muleta devant », à mi faena du
premier, violent, très court, qui lui mit, d’entrée, deux
impressionnantes coladas. Le torero, lui même étonné, parvint à lier
deux courtes séries d’une certaine valeur. Cependant, l’effort avait
été surhumain, et il ne put continuer une confrontation que le public
« poussait » avec grande bienveillance. Ce renoncement se
traduisit par une affreuse estocade traversante et un descabello, le
torero saluant l’ovation, avec un gros ouf de soulagement . Cela
tourna à la déroute, face au quatrième, qui semble avoir plus de
recorrido, un trajet plus long. Hélas, le toro s’avisera rapidement,
encouragé en cela par un torero dubitatif, la muleta en arrière, ne
sachant pas lui imposer le chemin. Annoncée
par le commentateur, prévue par l’aficionado, un accrochage,
heureusement sans mal. Califa revient, courageux mais sans grand recours,
et termine très mal d’un pinchazo bien bas et d’une estocade au sous
sol. Sifflets, tournant au lourd silence, du style « Désolé, mais
tu as perdu ! »
Abellan a été valeureux face au deuxième, toro court dans les
capote, tardo à la pique, remontant à la muleta, chargeant au coup par
coup, avec de secs derrotes qui
ne disaient rien qui vaille. Le madrilène fit un gros effort, se replaçant
à chaque muletazo, jusqu’à pouvoir lier quelque courte série sur
chaque main, terminant d’une presque entière en bonne place, mais
« habilement » poussée. Ovation, saluée au tiers. Le cinquième
fut un brave, bien piqué par le frère du Soro. Abellan, qui l’avait reçu
par une valeureuse larga à genoux, donna un joli quite par navarras et
serpentina, avant de brinder à son père. Toro de respect, mais noble que
le torero amena au centre, en se doublant avec légèreté. Début main
gauche, directement, sans s’aider de l’épée. Le toro se montre noble
et les passes s’enchaînent. Cependant, au fur et à mesure, la faena
baisse d’intensité, et le toro fait de même. Qui a baissé le premier ?
Il n’y a pas d’unité, de continuité dans le trasteo qui finit en désarmé.
Bonne occasion perdue. Abellan se profile ...et met un bajonazo qui lui
fait perdre, définitivement l’oreille que certains demandèrent .
Juli a grimacé, plusieurs fois, au cours de la tarde.
La jambe fortement « strappée », des calmants atténuant, un
peu, la douleur, Julian Lopez a fait le paseo, banderillé
et toréé deux Victorino, coupé deux oreilles, sans faire le moindre cinéma,
faisant face à son immense responsabilité, assumé totalement son statut
de Figura du Toreo. Estuvo hecho un tio ! Oreille au troisième, un
violent qui lui accrocha le capote à la troisième passe, lui mettant une
impressionnante colada, le torero ayant juste le temps de se glisser dans
le burladero. Vingt secondes très dures. Dans le callejon, le père et le
frère sont tendus à l’extrême : Etre venu dans de telles
conditions est une folie. Mais le Juli revient, calme et torero, quitant
par navarras, sans perdre de vue la charge bien incertaine du toro.
Surprise et incrédulité, il prend les banderilles et cloue trois paires,
certes peu engagées, ce que l’on peut comprendre. Toro noble au début
de sa charge, mais qui s’arrête dans le muletazo et se retourne sec ;
Juli va le toréer rapidement, intensément, faisant tout ce qu’il faut
pour utiliser son quart de charge. On voit qu’il a mal, qu’il sert les
dents, mais on se retrouve admiratif devant une grosse estocade, un peu en
arrière et tendida, poussée avec une énorme décision. L’oreille «récompense
le tout » et tout le monde respire mieux. Le dernier
« Gallador », de 578 kgs, sera le meilleur à la
muleta. Toro important, qui fit son devoir, à la pique
et montra noblesse et force au troisième tiers. Le Victorino,
quand il sort noble. Après la paire de banderilles évoquée plus haut,
le Juli embarqua le toro et le public dans une faena « a mas »,
allongeant la charge du toro, qui n’allait pas «au bout du muletazo »,
finissant par lier des séries, sur les deux côtés, et clôturant sa
faenas en adornos bien tournés. Faena «de deux oreilles », vu les
circonstances. Cependant, la conclusion en un gros pinchazo hondo et deux
descabellos ont réduit le triomphe du torero et de l’homme. Oreille et
grande vuelta, le public ovationnant le courage, la technique, la toreria,
le respect de la parole donnée... Un monstruo ! et pourtant, encore
un enfant, qui devait boiter bien bas, au soir de cet exploit, dont on ne
sait quelles en seront les conséquences...
En fait, on va le savoir très vite, le Juli s’alignant à nouveau,
aujourd’hui, devant les Torrealta, en compagnie d’Enrique Ponce et de
Javier Castaño.
22
Août – Almeria – 4ème de feria – Bonne entrée :
Grande corrida de la ganaderia « Marques de Domecq »,
insuffisamment mise à profit par les toreros. Corrida bien présentée et
forte, les 4ème et 5ème étant les meilleurs –
Jesulin aurait pu couper trois oreilles. Deux bonnes faenas, templées, liées,
parfaites. Hélas, catastrophe à l’épée. Ovation et une oreille –
Manolo Caballero a été en demi teinte, avec des excuses, le premier lui
ayant marché sur le pied droit, provoquant une lésion qui pourrait bien
le laisser, quelques jours, hors des ruedos. Ovation et division –
Victor Puerto a joué du trémendisme, avec le sourire, confirmant qu’il
a définitivement « changé de registre », depuis l’année
dernière. Dommage ! Ovation et silence.
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BILBAO :
UNE NOUVELLE EPOPEE DU JULI...
24
Août : Que dire de plus... «Es un monstruo ! » C’est
un phénomène !
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A l’heure où nos « champions mazettes »
se trouvent toujours « le » petit bobo, « la »
bonne raison pour ne pas entrer en compétition avec les autres, de peur,
non de mal représenter leur drapeau, mais de perdre leur satanés
contrats de sponsoring... A
l’heure où des politiciens de tous bords font « concours de
cravates » et assaut de petites phrases spontanées, soigneusement
préparées... A l’heure où la démagogie ambiante, la lâche tolérance,
font passer les « nique ta mère » et autres « va te
faire... » pour de la liberté d’expression... et le
lamentable « Loft story » pour une espèce de « Radeau
de la Méduse de l’an 2000 »... un presqu’enfant, un tout
jeune « petit homme », sort, deux jours de suite, dans la
fosse aux lions, à peine protégé de quelques dorures, et signe deux
nouvelles grandes pages de « l’Histoire de l’Héroïsme
torero... ».
Blessé, encore sanglant, la jambe recousue à la
hâte, Julian Lopez « El Juli » est sorti, mercredi, affronter
les Victorino... et de quelle façon. Probablement courbatu d’une telle
odyssée, le jeune torero revient le lendemain, se bat comme un lion et se
fait ouvrir le visage, laissant le public, la Presse, les professionnels,
pantois d’incrédulité, d’admiration.
La bouche en sang, le visage perdu de douleur, le
jeune torero « reste là », défiant le toro, s’envole pour
une estocade définitive, salue avec deux oreilles en main, et file à
l’infirmerie où sa première prière est « passez moi un miroir ! ».
Non pour se lamenter sur la lèvre fendue en deux, le nez labouré. Non !
Simplement pour une question du genre « Bon ! Voyons où on en
est ? Comment allez vous me rafistoler cela ? Et faites vite,
parce que demain, je dois toréer à Almeria... »
Le public est devenu tout à coup, son père, sa
mère, sa famille entière. Viva El Juli, torero a carta cabal ! Viva
España ! Un orgueil, une fierté, un glorieux étendard flottant au
vent...Saluez ! Saluons tous !
Bilbao a vécu, hier, une grande page de
tauromachie. Aux côtés du petit géant, un grand professeur, Enrique
Ponce, qui a encore dicté leçon. Enchâssé entres ces deux monstres,
Javier Castaño, lui même, s’est montré grand... C’est tout dire !
Aujourd’hui, le Juli ne sera pas à Almeria.
Jose Tomas non plus, d’ailleurs. Il y a quelques jours, un édito
assassin de Navalon, le situait quelque part sur un bateau, au large d’Estepona,
ayant de toutes autres préoccupations que de « pegar naturales ! »
Laissons à chacun la responsabilité de ses actes, et rendons à César...
c’est à dire, au Juli, les éloges et l’admiration qu’on lui
doit, après de tels moments.
« Sacrée saison, que celle du Juli !
Et, non monsieur Jean Pierre Foucault... ce n’est pas son dernier mot ! »
Valencia, par deux fois ; Séville et Nîmes, sous les trombes
d’eau ; Madrid, la cuisse labourée, explosée ;
Pamplona...aujourd’hui Bilbao. Le Juli, outre sa régularité, montre le
pundonor, la verguenza torera que tous aimeraient avoir... Oui mais voilà !
« Como El Juli,
no hay ninguno ! »
23
Août – Bilbao – 6ème de feria – No hay billetes :
Corridon de Torrealta. Cinq toros, lourds, bien présentés, de
comportement inégal : Noble et faiblote le premier, violent le
quatrième, très brutaux les deux deniers. En troisième sortit un
sobrero de Domingo Hernandez de 679 kilos de mansedumbre.
Enrique Ponce s’est comporté en maestro,
soignant doucement la lidia et la faena du faible premier, toréant
longuement le quatrième, imposant, puis relâchant un toreo techniquement
parfait. Deux longues leçons, deux avis, mais la reconnaissance de tous :
Ovation et oreille – El Juli s’est battu comme un chien de guerre.
Rien à tirer du deuxième, alors « on met tout » sur le cinq « Melonero »
- 551 kilos: Un toro qui ne s’employa pas à la pique, arrivant avec du
genio, à la muleta, voulant toujours s’arrêter, au milieu de la passe.
Tout le monde voyait le danger. El Juli aussi qui se planta, insista, tira
trois naturelles, et, à la quatrième, prit en plein visage, un terrible
derrote. Bouche en sang, nez fendu, le Juli resta dans le ruedo, écarta
tout le monde, et s’en alla estoquer le toro d’une folle épée
vengeresse. Les gradins se couvrirent de neige, accompagnée de folles
clameurs. Le président sortit les deux mouchoirs. Sept ans qu’un torero
n’avait pas coupé deux oreilles à un toro, à Bilbao. Bien sûr, il y
en aura toujours pour critiquer ces deux trophées. Mais, vu l’épopée,
vu l’impact produit, le public lui aurait donné le toro tout entier –
Javier Castaño s’est battu, toute la journée, avec ses moyens, mais
forçant le respect. Bagarre avec le sobrero d’Hernandez qui lui mit une
volée, et autre combat, au sixième, le torero faisant passer le toro par
d’invraisemblables circonvolutions. Grosse ovation au premier, oreille
au sixième.
Julian Lopez « El Juli » a été opéré
sur place : Lèvre supérieure profondément déchirée ; côté
gauche de la fosse nasale lui aussi fendu. On a procédé, sous anesthésie
générale à recoudre, à l’extérieur et à l’intérieur de la
bouche et du nez. Puis on a emporté le blessé vers l’Hôpital de
Cruces, pour une intervention de chirurgie esthétique. Aujourd’hui
absent d’Almeria, le Juli reviendra demain, peut-être, le visage violacé,
pour d’autres combats, d’autres coups, d’autres gloires. Saluez !
Saluons tous.
Ce 24 Août :
Les Atanasio, avec Enrique Ponce, Caballero (qui sortira « infiltré »,
à cause du pisoton d’Almeria) et Eugenio de Mora... Mais, bien sûr,
tout le monde parle déjà de la corrida de demain... « Es que..Tela
marinera ! » Demain, 25 Août, Juan Jose Padilla « prend
seul » six Miura. On tremble, tous !
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RUIZ MANUEL ET MORANTE
TRIOMPHENT A ALMERIA
Six oreilles hier, en
plaza d’Almeria, où le torero local, Ruiz Manuel, à encore fortement
triomphé, avec l’appui de son aficion. De son côté, Morante semble
appuyer sur l’accélérateur. Du coup, les deux triomphateurs seront
reconduits, aujourd’hui, en remplacement, respectivement, de Jose Tomas
et du Juli
23 Août – Almeria – 4ème corrida – ¾ de plaza :
Corrida du Pilar, grande, « voulant charger », mais faible,
faible. Quatre et cinquième, excellents, le mauvais lot tombant, à
l’habitude, aux mains du Morante – Francisco Rivera Ordoñez fit un
petit effort, au quatrième, un toro de 620 Kilos (Madre mia !)
Ovation et une oreille – Ruiz Manuel, avec l’appui de « sa »
plaza, coupa une oreille du deuxième. Par contre, il se montra excellent
avec son autre adversaire, coupant deux oreilles « qui ne doivent
rien à personne ! » Bien, mais, quand
ce torero pourra t’il démontrer son talent, en d’autres lieux
que « son jardin » ? – Morante semble avoir changé de
stratégie, depuis quelques jours. Au lieu d’attendre « son toro »
qui ne vient pas, il attaque, s’accroche , et réussit à arracher de
bonnes choses à de mauvais sujets, comme hier, en Almeria. Oreille chaque
fois et remplacement, aujourd’hui. A suivre !
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BILBAO : QUE VA T’IL DONC SE PASSER ?
25 Août : « Ca y est, on y est ! « Il »
y est ! » A l’heure où sort cet édito, un homme est dans
une chambre d’hôtel, étendu dans la semi obscurité. Arrive t’il a
dormir ? S’est il reposé, depuis qu’il s’est séparé de ces
compagnons de voyage, en bas, dans le hall. Dans un coin, la télé envoie
de drôles d’éclairs, fugitifs, sur le mur. Le son est baissé, une espèce
de murmure diffus, qui se confond avec le ronronnement de la clim. Le lit
est comme un champ de bataille, à force de « tourner, virer ».
Les minutes passent bien lentement ... Que va t’il donc se passer ?
Dans sa tête, des images défilent...
fugaces : Une plaza pleine ; un sable gris noir ; et
puis... ces yeux, ces regards. Ces yeux, inquiets, dans l’ombre des
chiqueros : Ces yeux, en éclairs de feu, au moment de la portagayola...
Ces regards furieux, à la sortie des piques ; ces regards lourds, au
moment de citer pour la quatrième naturelle... Ce dernier regard, triste
et fatigué, au moment du descabello... Cela, six fois de suite. En
principe ! Que va t’il donc se passer ?
D’autres images, d’autres flashes :
Jerez, le Puerto, Sanlucar, l’eau des fontaines, un carré d’ombre, le
son d’une guitare, un cavalier qui s’en va au loin, une jupe qui
s’envole... La vie ! Celle de tous les jours, celle... des autres !
Que va t’il donc se passer ?
Ils pense aux autres... Dans leur mercédes,
dans leur fourgon, ils ont roulé toute la nuit. Eux aussi vont jouer leur
vie... Eux aussi sont toreros... Mais eux...Ils ne vont pas « à
Bilbao » ! Eux... ils ne vont pas « prendre six Miuras »...
Au fond de lui, il sait que ces compagnons, qu’il l’apprécient ou
non, auront une pensée pour lui : « Vaya un par de... !
Seis Miuras en Bilbao ! Que cabron ! » Il sait bien
que cette bordée de jurons et d’insultes ne contient que respect,
admiration et affection « rentrées ». Il a dit pire, lui-même,
bien des fois... Que va t’il donc se passer ?
Son épaule lui fait mal, parfois. Son
doigt, doucement, suit un sillon, là, au cou. Il se gratte la gorge... Ce
n’est pas passé loin ! San Sebastian, Séville, Pamplona... comme
autant de coups de fouet, de coups de mort... Il sursaute : Dans le
corral de Vista Alegre, un toro le regarde et semble lui dire :
« Il nous reste quelques heures... »
Que va t’il donc se passer ? Au
moment où s’écrivent ces lignes sur l’écran, bien à l’abri, bien
au frais, on ne peut s’empêcher de penser à Juan Jose Padilla, dans sa
chambre d’hôtel, à Bilbao. Son jour est arrivé, celui où tous les
regards, toutes les caméras, tous les fax et les « internet »,
vont converger vers lui. 25 Août 2001 : Juan Jose Padilla prend seul
six toros de Miura, en pleine feria de Bilbao.
Que va t’il se passer ? Si l’on
regarde tout, froidement, on est devant le défi suivant : Un torero,
qui n’a jamais pris seul six toros ; un torero qui sort de trois
terribles blessures, où la mort est passée... encore plus près que ça !
Un torero qui est un passionné, qui fonctionne « à l’instinct »,
ne calcule pas ses efforts, donne tout, en vrac... Un torero qui ne semble
pas avoir le bagage, technique et artistique, pour une telle entreprise...
Ce torero va lidier, toréer et estoquer, l’un après l’autre, six
toros de Miura, qui ont pour noms : « Laminoso »,
« Regalito », Famoso », « Ermitaño »,
« Ahechador », et « Berreon »... et cela, en plaza
de Bilbao, la plus grise, la plus lourde qui soit...
Un défi ! Un défi à la logique, un
défi à la vie...
Que va t’il donc se passer ? Quatre
choses sont sûres : Une : La plaza sera pleine ... Deux :
le public sera « a favor », au début ... Trois : le
torero va tout donner... Quatre : Les Miura sont « différents »...
Il peut se passer plusieurs choses :
La corrida peut « ne pas aller au
bout »... Vous savez ce que je veux dire, et nul ne souhaite cela.
Mais...
La corrida peut être un véritable
triomphe, le public fêtant chacune des interventions du torero, devant
six toros qui permettent une prestation « en force ». Prêt
pour la bagarre, le torero se grandit, oublie peur et fatigue, « rentre
dedans » avec cape, banderilles, muleta et épée... et ça marche !
On le lui souhaite.
La corrida est un fracaso : Les toros
sortent « en Miura » mais toréables, et le héros « coince »,
« se ramasse »... Tout « lui sort à l’envers »,
et il pinche beaucoup, multipliant les grimaces... Bien sûr, on lui
gardera respect...peut-être.
Il peut aussi arriver « qu’il ne
se passe rien » : Les toros sortent ; le torero va les
lidier, « en professionnel entouré de professionnels », et
s’en va, comme il était venu. Peu probable !
Ce qui est certain, au matin de cette journée,
l’une des plus impressionnantes de la saison, c’est qu’un homme,
dont la mort n’a pas voulu, par trois fois, va affronter seul, six
toracos, de la plus terrible des ganaderias, parce que la plus mystérieuse,
la plus crainte, la plus mythique. Rien que le fait d’y avoir pensé mérite
respect et encouragement. Le reste est écrit dans la grande page du
destin, ouverte au 25 Août 2001
La seule chose qui est certaine... la
Terre tourne !
Et puis, si cela se trouve, en ce moment,
dans sa chambre d’hôtel, à Bilbao, Juan Jose Padilla dort comme un
enfant... alors ! A la grâce de Dieu !
En Attendant, Bilbao a vécu discrètement
la « veillée d’armes »... La corrida d’hier a été un désastre
ganadero, et les toreros n’ont pu que vainement batailler.
24 Août
– Bilbao – 7ème de Feria – Casi lleno : Cinq
toros d’Atanasio Fernandez, très inégalement présentés, trop lourds,
noblones mais trop faibles, sans caste aucune. En fait, une mansada !
Le quatrième fut remplacé par un de « Los Bayones »,
gordinflon, qui ne valait pas mieux – Enrique Ponce s’est escrimé
avec le plus mauvais lot. Technique, volontaire, luttant en vain. A son
actif, un joli coup d’épée. Applaudissements et ovation – Une bonne
estocade sera, également, un des seuls moments à mettre au crédit
d’un Caballero qui sembla s’économiser un peu. La lésion d’Almeria
n’explique pas tout. Silence et quelques sifflets – Eugenio de Mora
toucha le seul potable, lui soutira de bonnes naturelles, mais perdit
l’oreille à l’épée. Rien à faire au dernier. Vuelta et silence
En fait, les toreros ont fait «chhhtt ! », parce que ce soir
Juan Jose Padilla prend seul six toros de Miura. Que va t’il se passer ?
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ALMERIA : RUIZ MANUEL ET MORANTE FONT « BIS
REPETITA » ...
Appelés pour remplacer Jose Tomas et El
Juli, Ruiz Manuel et le Morante de la Puebla ont fait hier leur second
paseo en deux jours, à Almeria. Dans un style différent, l’un étant
magnifiquement porté par « sa plaza », les deux toreros ont
encore triomphé, et sont sortis en triomphe, une nouvelle fois. La photo
est la même, seule la couleur des costumes a changé.
24 Août
– Almeria – 6ème de Feria – Lleno : Corrida de
Luis Algarra, correctement présentée, noble mais faible – Curro
Vazquez reprenait l’épée. On lui vit un quite fabuleux au quatrième,
ses véroniques « marquant » la journée, et la feria. Silence
et ovation - Poussé, porté
par son public, Ruiz Manuel a montré grande fermeté, quiétude, et
confirmé, encore une fois, qu’il pourrait mériter un autre sort, que
ces succès, chaque année, dans « son Almeria ». Oreille et
oreille – Morante a vu son premier réduire son alegria, suite à une
grosse vuelta de campana. Le Sévillan, mit douceur et grande esthétique
dans deux faenas, récompensées, chacune, d’un trophée.
Ce 25 Août, C’est Pepin Liria qui
remplacera le Juli, aux côtés d’Espartaco et de Curro Vivas, face à
un lot de Santiago Domecq.
Dans les autres plazas :
24 Août
– Martos : Toros du Marquis de la Ruchena, difficiles –
Jesulin coupe une seule oreille du quatrième, donnant deux vueltas – El
Cordobes : oreille et ovation – Triomphe de Victor Puerto, avec les
deux trophées du troisième.
24 Août
– Antequera : Toros de Joaquin Barral, nobles mais faibles...
Ortega Cano coupe une oreille du quatrième – Espla fait « un
trophée » à chacun – El Fandi sort a hombros, avec trois
oreilles en poche.
24 Août
– Cieza : Corrida des frères Tornay et deux de Zalduendo (1 et
5ème) – Il y eut triomphes et « noble faiblesse »...
Scandale public en début de dernière faena, mais le torero « retourna »
la plaza – Oreille, chaque fois, pour Joselito – Quatre oreilles pour
le Finito qui toréa « a gustito » - Rivera Ordoñez coupe un
trophée du troisième, et « se met en colère » avec le sixième,
mettant le feu à la plaza, faisant taire les insolents. Deux oreilles.
24 Août – Collado Mediano (Madrid) : Réapparition, en festival d’Angel Gomez
Escorial, qui, on le sait, s’était fait fracturer un bras, à la veille
de la San Isidro, où il était inscrit, face au Pablo Romero, aux côté
de Josselito. Cela s’est très bien passé, face à un toro d’Adolfo
Martin... sauf qu’il s’est fait « re-prendre », souffrant
des cervicales, du poignet gauche, et d’une légère commotion cérébrale..
Il est des fois, vraiment, où l’on ferait mieux de rester à la maison !
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PADILLA, A BILBAO : « LOS MATO, Y YA ESTA... »
26 Août : « Il les a tués, et on n’en parle plus ... »
Hier, 25 Août, Juan Jose Padilla a estoqué,
seul, six toros de Miura, en plaza de Bilbao. Soyons clairs : rien
que le fait de s’annoncer ainsi constitue un exploit. Le fait de défiler
en tête de paseo sur le triste sable de la Vista Alegre bilbaina en est
un autre. Par ailleurs, le rêve s’est concrétisé : prendre,
seul, six toros de Miura, les lidier et les estoquer, l’un après
l’autre. Tout cela, mérite un grand respect, et un énorme coup de
chapeau. Il l’a fait. Bravo ! |
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Pourtant, la corrida est un gros échec.
Deux raisons essentielles : Une Miurada faible, sosa, très lointaine
de ce que nous avons vu des pensionnaires de Zahariche à Séville,
Pamplona et Béziers. Deuxième raison : Un Padilla, juste de
technique, de recours, d’imagination, qui subit , sereinement, les
circonstances, « n’attaqua » jamais les toros et ne
brilla jamais dans les coups de folie qui ont fait sa réputation :
Pas de larga a porta gayola, pas de larga du tout ! Banderilles très
moyennes, toujours sur le piton droit, avec plusieurs gros échecs ;
toreo de muleta « sur les jambes », sans fermeté, sans
autorité ; estocades habiles et sans ambition de « partirlos en dos ».
Hier, on parlait ici de quatre possibilités :
Le torero se fait secouer, et ne peut concrétiser son geste ; le
gros triomphe, avec mille exploits, mille feux d’artifice ; le gros
échec, dû à de multiples facteurs conjugués ; et la dernière
possibilité : Il ne se passe rien.
C’est la quatrième hypothèse qui
s’est réalisée. On s’en doutait un peu. On le craignait. Se sachant
« court en tout », le diestro « joua les sages, les
sereins », laissa au vestiaire sa tenue de Rambo, et sortit,
« vestido de dulce »... Il
lidia la corrida, sans jamais se mettre en colère, et s’en fut,
presque élégant, après avoir baisé une poignée du triste sable
bilbaino.
« Il en a pris six ». De cette
façon, il pouvait en prendre douze...
Quand, dans une peña, les aficionados se
réunissent pour suivre ensemble une corrida importante, à la télé, et
qu’à partir du troisième toro, des petits groupes se forment et
bavardent tranquillement d’autre chose, en jetant parfois un oeil à
l’écran, ce n’est pas qu’ils ont perdu l’aficion, c’est que
« rien n’accroche... ». Et hier... on a beaucoup bavardé....
Juan Jose Padilla a pris six toros de
Miura, seul, à Bilbao. Il les a estoqués, et a reçu pour cela plus de
trente millions de pesetas. Rien à dire à cela. C’est un exploit
qu’il faut respecter et
saluer. Cependant, loin de faire monter sa cote, cette corrida aura
probablement de grosses conséquences sur l’avenir du torero, du style :
« Mon ami, tu es « à ce niveau »... et tu y restes ! ».
C’est ainsi. Mal inspiré, mal conseillé, Padilla a joué... et n’a
pas gagné.
25 Août - Bilbao – 7ème corrida – casi
lleno – Temps gris lourd avec pluie au sixième et rafales de vent.
Public très favorable au torero, ce qui est normal et très bien :
6 Toros de Miura, hauts, longs, armés de
forme inégale, certaines cornes s’étant explosées pour des raisons
que l’on pardonne uniquement à Miura... La corrida est sortie faible,
triste, très sosa , comme si « le habian quitado veneno »,
comme si « on lui avait enlevé tout venin ». Toros qui
sortent et passent d’un galop « toronton », tête à mi
hauteur. Rien à voir avec ceux de Séville, encore moins ceux de
Pamplona. Et c’est peut être tant mieux ! Toros sans personnalité,
fades et à la fois dangereux, parce qu’ils endorment tout le monde, et
donnent le méchant tornillazo, ou le mauvais derrote. Toros faibles, dont
il fallut soigner la lidia, presque en infirmier. Toros qu’on ne put
jamais lidier par le bas, mais qui permettaient sûrement plus, à
condition « de les attaquer » et montrer qui était le patron.
Le troisième fut rentré au corral, remplacé par un sobrero, qui fut le
seul à offrir quelques charges potables, et devant lequel Padilla
« fut Padilla ».Les cinquième et sixième, difficiles
et « tordus ».
Le torero fut facile à la cape, recevant
chaque toro, sereinement, sans grands exploits. Peu de quite, excepté
quatre navarras et une serpentina, au quatrième. Peu d’éclat aux
banderilles, le saut à destiempo, lui valant quelque susto, devant des
toros qui « montent haut », au moment de la réunion. Du coup,
précautions et quelques paires à corne passée. Il y eut un gros poder a
poder, lors du deuxième élan, face au toro d’ouverture. Les
banderilles « al violin » partirent d’abord dans le sable,
puis se plantèrent « à la sauvette », lors du deuxième
passage, face au toro remplaçant. A la muleta, Padilla se montra serein,
mais court d’imagination et de recours, devant des charges courtes, tête
haute, sans grandes options. Il voulut « faire le toreo actuel »,
basé sur les derechazos et naturelles, liés au pecho, si possible doublé.
Il y eut un moment, un seul où le torero « se mit en colère »,
par deux molinetes de rodillas, trois pechos dans cette position, un
abaniqueo et un desplante rageur, qui firent exploser l’ovation dans les
gradins, et taire les bavardages, dans la peña. Non que ce fut le summum
du toreo classique que l’on aime, mais un des moments que l’on
attendait, l’un de ces « grains de folie » qui font que
« Padilla est Padilla... ». Ce fut le seul, et on faillit lui
faire couper une oreille, pour cela. A l’épée, il y eut quelque
habileté pour cacher de petits désastres. De vilains pinchazos en
larguant le bras, et en se jetant dehors ; des demi épées, bien
habiles ; une bonne estocade au sixième qui lui mit la corne... pas
très loin du cou !
Résultat technique : Ovation –
Silence, après un avis – Vuelta, après pétition d’oreille –
Silence – Silence – Ovation finale, à la sortie, chacun s’en allant
de son côté, comme se disant : « La corrida se mato, y ya
esta ! »
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LA
PRESSE, EN « DEMI TEINTE GRISE »...
26 Août : Dans son ensemble, la presse taurine salue le geste
de Padilla, soulignant le mérite qui consiste à prendre seul six
Miura, mais insinuant également que toros et toreros se partagent
la responsabilité d’un demi succès, et donc, d’un demi échec :
Quelque titres :
ABC : « Un geste, qui ne fut pas une épopée ».
Zabala de la Serna joue ici sur les mots « Gesto » et « Gesta »
« El Mundo » : « Machada, con poco brillo ».
Javier Villan titre sur « une affaire de mec, bien peu brillante »
« La Razon » : Posada « oublie » le
torero et titre : « Miuras, grands, faibles et sans caste, à
Bilbao ». Vache !
« La Tribuna de Salamanca » : « Padilla résoud
son défi, avec dignité »
« El Correo », sous la plume de Barquerito :
« Padilla « a pu », avec une mauvaise Miurada »
Dans « Burladero » : « Ni toros, ni torero ! »
.(Dur, mais pas loin !)
Dans « Mundotoro » : « Padilla, sans brillo, résoud
son défi avec dignité »
Jose Antonio del Moral : « Le grand défi, sans chance,
sans succès »
Dans son édito, sur « Corrida.net »
André Viard suggère la stratégie du torero à vouloir être maître
de chacun de ses gestes, afin « d’aller jusqu’au bout »,
ayant pour conséquence, de ce fait, de « sortir de sa personnalité »,
de son grain de folie, voire de « toréer à l’économie »...
C’est arrivé à plus d’un !
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DANS
LES AUTRES PLAZAS : MOISSON DE TRIOMPHES...
Tandis que Padilla s’escrimait avec sa Miurada, les autre toreros
s’en donnaient à coeur joie, sur toute la surface de la planète
taurine. Beaucoup de spectacles qui peuvent, pour les principaux, se résumer
ainsi :
25 Août – Almeria – 8ème et dernière de Feria – Casi
lleno : Corrida de Santiago Domecq, bien présentée, noble, mais
faible – Habitué aux rudes guerres, Pepin Liria se régale et coupe
trois oreilles – Espartaco obtient un trophée du premier, et met tout
par terre, après une grande faena, à cause de trois pinchazos et neuf
descabellos – Curro Vivas est brillant aux banderilles, et c’est tout
– Ovations.
25 Août – Antequera – Lleno : Trois
toros de Sayalero y Bandres, et trois de Sayalero Monje. Peu de présence
– Juan Mora torée brillamment : Vuelta et deux oreilles
- Ponce met «deux leçons de plus » : Trois oreilles
(il est monumental au cinquième, mais « ne le tue pas »)
- Jesulin fut applaudi devant les plus pénibles.
25 Août - Almagro : Toros de Nuñez del Cuvillo « chicos »
- Triomphe de Joselito : Trois oreilles – Finito et Morante coupent
un trophée.
25 Août - Alcala de Henares : Excellente corrida de
Ana Romero : Présence et caste – Trois oreilles pour Oscar Higares
et Regino Ortes, Jesus Romero coupant deux trophées du deuxième. Les
trois toreros et le mayoral sortent a hombros.
25 Août – Sanlucar de Barrameda : Une semaine après sa
cornada de Bilbao, Davila Miura reprend l’épée et coupe quatre
oreilles. Les toros sont de Martelilla. Pepe Luis Vazquez passe, « sous
vos applaudissements » - Cepeda donne une vuelta, à son premier
25 Août – Arenas de San Pedro : Corrida de Arcadio
Albarran, grande et fade – Ortega Cano coupe une oreille à chacun –
Rafa Camino obtient un trophée de son premier – Victor Puerto « règle »
tout le monde en coupant les deux du dernier.
25 Août – Noja (Santander) : Corrida, diversement présentée,
de Juan Pedro Domecq. Le premier a un gros défaut de vue – Triomphe
total de Francisco Marco :
quatre oreilles et deux rabos – Jose Ignacio Ramos coupe les deux
oreilles du quatrième, et Cordobes fait « une et une ».
25 Août : Santa Olalla de Cala (Huelva) : « A
priori », l’appendicite d’Antonio Ferrera, « attendra
encore un peu » : Quatre oreilles et deux queues pour le
bouillant torero qui se permit de piquer son premier adversaire – Fundi
coupa une oreille à chacun, et Encabo, respectivement : deux et une
– Bonne corrida de Carmen Araceli Perez. Vuelta au sixième toro.
25 Août – Peñaranda de Bracamonte : Corrida de
Valdefresno, très inégale – Triomphe de Domingo Lopez Chaves :
Quatre oreilles et une queue – Tato et Juan Diego, coupent un trophée,
chacun.
25 Août : Nombreuses corridas de Rejoneo – Echec des
cavaliers à la première de Colmenar et à Calahorra, à cause des toros,
respectivement de la Cardenilla et de Castil Blanco – Douze oreilles et
deux queues, au Puerto San Vicente, près de Tolède. Triomphe, en
particulier, du fils de Curro Bedoya – De son côté, Alvaro Montes
continue sa progression : Trois oreilles à Martos (Jaen). Les toros
étaient... d’Enrique Ponce.
25 Août : Côté « Novilladas » :
Blessure à l’oeil droit de Sergio Aguilar, par le 4ème de
Perez Villena, en plaza de La Granja de San Idelfonso (Segovia). Pronostic :
réservé – Blessure à la cuisse droite de Salvador Vega, par le troisième
de Hermanos de la Fuente, en plaza de Pedrajas de San Esteban (Valladolid)
. Le torero revient et coupe les deux oreilles du sixième – Triomphe de
Grégoire Taulère, en plaza de Valdecasa de Tajo (Caceres) : Trois
et un rabo – Le mexicain Alejandro Amaya, torero de empaque, sort à
hombros de Constantina (Sevilla) : Oreille à chacun de Salvador
Domecq – Abraham Barragan triomphe totalement d’une bonne novillada de
Adelaida Rodriguez, en plaza de Casas Viejas (Avila) – Enfin : Début
avec picadors d’El Rubio, qui coupe deux oreilles à un novillo de
Antonio Jimenez, en plaza d’Añover del Tajo, près de Tolède.
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EL
JULI .... « UNE DE PLUS ! »
27 Août : Impressionnant, ce Juli ! Qu’on le veuille
ou non, à une époque où l’on torée mieux que jamais, cet «encore
gamin » laisse tout le monde pantois d’admiration. Que l’on aime
ou non son toreo, on est bien forcé de tirer son chapeau, et encore plus
après cette feria de Bilbao 2001 où il a triomphé, dans des conditions
bien particulières. Convalescent, « à peine recousu » de la
cornada de Malaga, le Juli s’en vint prendre les Victorinos, puis, après
ce premier triomphe, s’embarqua
pour un nouvel exploit, le lendemain, ne se laissant aller aux mains des
chirurgiens, qu’une fois avoir coupé les deux oreilles à son Torrealta.
Endolori, ensanglanté, momentanément défiguré, le Juli s’écrie
« Une de plus ! » et tout le monde se lève. Monterazo,
señor !
« Une de plus ! » Une cornada de
plus... Après Madrid, après Malaga, celle de Bilbao fait impression.
Elle est « cornada de espejo », de celle dont on se souvient
toujours, parce qu’on la contemple tous les jours, dans le miroir. Juli
était déjà, par deux fois marqué au visage. Hier, une opération de
chirurgie esthétique aura tenté de réduire la nouvelle cicatrice au
visage du torero. Espérons que cette nouvelle «blessure de guerre »
ne se transformera pas, à la longue, en quelque rictus malheureux. Ce garçon
mérite de sourire à la vie.
« Une de plus ! » Une Feria de
plus... Après Valencia, Séville, Madrid, Pamplona, voici Bilbao...
Quatre oreilles de feu et une feria sauvée. Que dire de plus ? Sans
le Juli, la Aste Nagusia 2001 était un désastre. Julian Lopez est arrivé,
a fait briller les Victorino, et laissé couler son sang devant les
Torrealta... Allez, on ose : « S’il avait pris, lui, les
six Miuras de Padilla... on parie qu’il aurait coupé des oreilles ? »
Ici, on n’est pas forcément « Julistes » !
Mais il faut bien reconnaître ce qui est : Julian Lopez « El
Juli » est en train de marquer son époque, par sa régularité, son
abattage, son aficion et sa soif de toréer. Toda una figura !
En attendant, la Feria de Bilbao s’est terminée
hier, avec une déception signée Dolores Aguirre, ce qui ne va guère
laisser au jury, d’autre option que de donner à Victorino le trophée
de la Feria. Certes, il y eut quelque Cebada... Il y a un autre mot,
aussi, qui pourrait résonner : « Desierto ! »
26 Août – Bilbao – 9ème
et dernière de Feria – Moins de ¾ de plaza : Corrida de Dolores
Aguirre, grande et lourde, mais sans exagération, sortant mansa et sans
caste. Gros échec, a peine estompé par la qualité des premier et sixième
toros. Le président se précipita à changer le premier, pour faiblesse.
Un président qui ne fit pas l’unanimité, tout au long de la feria -
Manolo Caballero se montra très torero face au premier bis, liant
de bonnes séries sur les deux mains, et tuant « moins tendu »
que de coutume. Le toro tarda un peu à tomber, mais la pétition fut
majoritaire. Oreille refusée, au grand désappointement du torero qui ne
voulut pas donner la vuelta. Grande ovation. Le coeur n’y était plus,
et le quatrième était un sacré lascar : Grand, haut, et plein de
venin. Caballero essaya un peu, puis lui régla son affaire. Silence –
Pepin Liria attaqua d’entrée, par une larga à porta gayola (la seule
de la feria), à genoux, devant le toril. Son premier « regardait
beaucoup » et attaquait « probon ». Liria se battit,
vibrant et le tua bien , écoutant une ovation. Le cinquième fut
« le malo de la pelicula » et Pepin Liria, qui débuta son
trasteo, à genoux, se battit vaillamment, laissant, encore une fois, une
image de dignité, sur le sable de Bilbao. On l’applaudit – Victor
Puerto toréa léger et spectaculaire le troisième. Le public marcha à
demi devant ce mélange baroque. Bonne estocade à l’encuentro, mais au
troisième voyage. Ovation après un avis. Par contre, on retrouva le
Victor Puerto « de l’an dernier », torero classique, clair,
ferme, sans concession à la galerie, face au sixième, un « muy
Atanasio » de 616 Kilos, qui débuta « abanto », mais
qui finit par se livrer entièrement. Bon début par six statuaires
impavides, le torero resserrant peu à peu son emprise, toréant lié et
templé. Oreille forte pour un Victor Puerto qui avait bien besoin de
cette « remise sur rails »
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ORTEGA
CANO TRIOMPHE ET « FAIT DU BRUIT... »
27 Août : Les toreros
vedettes, ont toujours eu des gestes de hargne, devant quelque mauvaise
critique, devant quelque mot malheureux de tel ou tel journaliste taurin.
Il y a quelques semaines, Paco Aguado écrivit un
article quelque peu «acidulé » sur le torero de Cartagena. Hier,
plein de superbe et de mépris, Ortega Cano s’en fut lui brinder son
deuxième toro, en plaza de Colmenar Viejo. Brindis que le journaliste
refusa. Ortega Cano s’en fut se planter les deux genoux à terre, et
monta une grande faena, basée sur le toreo d’empaque, et quelques
effets de manche. A plusieurs reprises, le regard du torero se dirigea,
plein de défi, vers le journaliste, mais heureusement, la paix fut signée
au cours de la vuelta, les deux hommes se donnant l’abrazo, tandis qu’Ortega
Cano saluait l’ovation, les deux oreilles en mains.... Que bueno !
On attend, maintenant, le prochain édito de Paco Aguado !
26 Août – Colmenar Viejo
– 2ème de Feria – Moins de ½ plaza : Cinq toros de
Antonio San Roman (le cinquième excellent)
et un Aldeanueva sorti quatrième – Curro Vazquez n’eut que de
bons détails au quatrième. Bronca et ovation – Ortega Cano fut
« plein de verve », toute l’après midi, avec une bonne
faena au cinquième. Vuelta et deux oreilles – Pedro Lazaro prenait
l’alternative. Il se battit dignement, mais ne put récolter que
quelques applaudissements.
26 Août -Madrid (Las Ventas)
– 2000 personnes (sur 23500, possibles) : Corrida intéressante de
Ramon Flores. Le quatrième, de Palomo Linares fut remplacé par un
Nazario Ibañez, manso – Bonne prestation de Mariano Jimenez qui coupe
une « bonne oreille » du premier, accordée par le président
Torrente, pour une faena très templée et liée. Cela se passa moins bien
avec le quatrième, mal achevé de huit descabellos. Ovation, cependant,
pour Mariano Jimenez qui veut revenir au plus haut. La Feria d’Automne
sera probablement « le » grand rendez vous – El Molinero a
connu mauvaise journée, sanctionnée par deux silences – Par contre, on
retiendra d’excellents détails de Jose Antonio Iniesta, devant les deux
meilleurs toros. Hélas, le torero, à chaque fois, est allé « a
menos ». Ovation et silence, avec de grandes naturelles, face à son
premier.
26 Août – Barcelona
– ¼ d’arène : La corrida de Puerta Hermanos est refusée par
les vétérinaires. Débarque une corrida de Sanchez Cobaleda, d’un tout
autre calibre. Du coup, Juan Bautista « tombe » du cartel.
C’est son droit, mais... – Six toros impressionnants de trapio et
d’armures. Toros compliqués qui imposèrent une tauromachie de combat.
Jose Luis Moreno remplaçait Jalabert. On lui applaudit quelques muletazos,
en baissant beaucoup la main. Ovation et silence, après un avis –
Rafael de Julia se présentait. Impressionné par son lot, et on le
comprend, il flotta un peu, écoutant deux silences, et un avis au cinquième
– Luis Vilches se présentait aussi, et surprit tout le monde par sa
fermeté. Deux grosses voltiges n’entamèrent pas sa décision, face au
troisième, et on suivit avec grand intérêt sa bonne faena au dernier, hélas
mal estoqué. Silence et vuelta.
26 Août – Puerto Santa Maria – Dernière de la Temporada d’été – Plus de ¾ de plaza :
Toros de la Dehessilla, de Jose Luis Pereda, « inégaux » en
présence et comportement - Juan Mora remplaçait Espartaco. On le
vit torero face au premier, manso, et au quatrième, plein de venin.
Ovation et palmas - Enrique Ponce eut le mauvais lot, toréa bien son
premier, aurait pu en couper une oreille, mais le tua en catastrophe. On
l’applaudit – Gros triomphe du Jesulin, coupant une oreille à un
premier adversaire « chiquitin ». La faena au dernier débuta
par une bronca au toro, mais le Jesulin retourna le public, toréant
templé,
au ralenti, maintenant le toro. Deux oreilles (et on ovationna même le
toro...)
26 Août – Alcala de Henares – ½ plaza : Le Juli absent, la corrida se transforme en mano a
mano. Toros de Gabriel Rojas, très faibles. Les meilleurs, 3 et 6èmes
– Francisco Rivera Ordoñez triomphe, coupant deux oreilles au troisième,
étant ovationné aux deux autres – Morante de la Puebla aurait pu
couper les deux oreilles du sixième, mais il tua très mal. Silence avec
avis, silence et ovation, avec avis.
26 Août – Calahorra
– ¼ de plaza : Mansada de Navalrosal – Les toreros ont passé
leur temps à courir après – David Luguillano coupa au premier, une
oreille protestée. Cela se compliqua par la suite. Pitos – Juan Jose
Padilla et Alberto Ramirez multiplièrent de vains efforts, étant
ovationnés.
26 Août – Iniesta
– plein : Corrida composite : toros de Gerardo Ortega, Hérituiers
d’Antonio Ordoñez et salustiano Galache – Chaque torero, El Cordobes,
El Califa et eugenio de Mora, coupa deux oreilles à un de ses toros. De
Mora prit une grosse voltereta à son premier. Sans bobo, apparemment.
26 Août – Saint Perdon – Novillada – Bonne entrée : Bons novillos des frères
Jalabert – Cesar Jimenez torée le quatrième, con « mucho garbo »,
et coupe une oreille – Ivan Garcia tua mal le deuxième, perdant les
trophées. Vuelta au cinquième – Bonne sortie de Julien Miletto, qui
coupe une oreille du troisième, mais tue mal le dernier.
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LES
MEMES... ET ON RECOMMENCE...
28 Août : Vraiment, il y a de quoi en rester pantois ! Tandis
qu’à grands renforts de complicités médiatiques, nos chers dirigeants
redistribuent des impôts à ceux qui n’en payaient déjà pas, ce qui,
au non d’une certaine idéologie, peut sembler respectable, d’autres
dirigeants, qui le sont beaucoup moins, ont le front de nous présenter
leurs dernières trouvailles... celles qui vont égayer nos soirées,
celles qui vont nous coller devant nos téléviseurs, pour autre chose que
les habituelles platitudes pseudo culturelles, les populeux sitcoms où
des rondeurs, par ailleurs fort appétissantes, nous cachent la pauvreté
du pseudo scénario.
Hier, les grands patrons de chaînes de la Télévision
publique, ont présenté leur programme 2002. Superbe ! Renversant !
L’un d’entre eux a t’il annoncé quelque réelle
nouveauté ? S’est on
engagé, par exemple, à limiter les « rediff » ? Non,
non, rassurez vous ! vous aurez encore droit, par trois fois, cette
année, à « La Folie des Grandeurs », au cas où, lors des
850 dernières diffusions, vous n’auriez pas perçu ce petit détail qui
fait le grand chef d’oeuvre. Ce qui est vrai, d’ailleurs... De Funes
et Montand y sont assez géants pour « qu’on en reprenne huit fois
de plus ! »... à condition de le décider, nous mêmes (Voir
cassettes video ou DVD...)
A t’on dévoilé la véritable intention de « tenter
le diable » en essayant de passer , aux heures de grande écoute, de
véritables petits chefs d’oeuvre d’information, de culture, de
formidable technique et d’art cinématographique, que sont les
documentaires que l’on peut voir sur « Arte », ou sur
« Planète », par exemple. Certains s’y ennuieraient,
d’autres y prendraient un gros bol d’air. D’autres encore, y découvriraient
que notre monde est autre chose, peut être, que le « métro-boulot
et ... mauvais dodo ! » T’en veuuuux ?
Enfin bref, bien fardés, bien maquillés, les
rides télégéniques et autres crevasses médiatiques bien cimentées,
nous retrouverons tous ceux qui, il y a peu, se sont faits virer parce
qu’ils « n’excitaient pas l’Audimat ». Que ce soit pour
présenter les images « qui saignent bien », ou pour
calfeutrer les scandales « politico économico etc... », nous
aurons droit au retour de ceux qui avaient perdu toute crédibilité,
avaient heurté quelque gouvernant, avaient trop tutoyé quelque grand,
quelque prince...
On prend donc les mêmes, et on recommence...
Mais, rassurez vous. On sait bien que votre chèque de redevance est, lui,
« toujours nouveau »... Aussi, on favorise « la création »...
Vous aurez donc, chaque semaine, un nouvel épisode, totalement inédit...
de « Lucky Luke ». Quelle chance, non ?
Dans le monde taurin, également, la temporada
2001 aura été celle des « On prend les mêmes, et l’on
recommence »... à la différence près que, « même replâtrées »,
les anciennes gloires se sont vraiment joué la peau, tandis que les
actuelles figures, même trop conservatrices parfois, avaient, chaque
jour, rendez vous avec le destin. Donc, respect !
Ortega Cano a « voleté »,
quelquefois magnifiquement ! Jesulin a planté les pieds au sol, et
termine en bolide. Certes, il crée la division, ce qui n’est pas si
mal. Un critique disait hier, de lui : « Jesulin n’est plus
ce qu’il était... il essaie d’être ce qu’il aurait dû être... ».
Bien sûr, en tête, toujours les mêmes,
magnifiques, pour deux d’entre eux, qui ont pour nom El Juli et Enrique
Ponce. On y reviendra, mais ceux là, vraiment oui, on en redemande !
Actualité réduite, hier, avec trois corridas et
une nouvelle qui se murmure : « Le maire de Moscou interdirait
les deux corridas des 8 et 9 septembre... » Non ! Scoop sous
toute réserve ! Réserve de vodka, bien sûr ! Aieee... Victor,
on commence « à comprendre » !
Beaucoup plus sérieux, l’attente et
l’espoir, à Bayonne... Pour le moment, Curro Vazquez, Jose Tomas et El
Juli « ne sont pas encore certains ». Curro s’est « refait
mal » ; Jose Tomas reprend à Linares, demain, en principe.
Quand au Juli, le vaillant guerrier est encore « à la blédine »,
suite au terrible coup de Bilbao, et à l’opération qui s’en est
suivie. Nul doute que ce « sacré gamin » voudra faire le
paseo. Il le fera, le sourire en coin, certes, mais il le fera, d’autant
que le Sud Ouest français est la seule zone où il n’a pas triomphé,
cette année... L’autre attente, l’autre inquiétude, peut être... « Les
Algarras tiendront ils debout ? » Vivre pour voir !
27 Août – Colmenar Viejo – 3ème de Feria – ¾ de
plaza : Trois toros de Arauz de Robles 1,2 et 6ème, imprésentables
de carrure, mais pointus, très
faibles ; et trois de Aldeanueva, mieux charpentés, mais faiblots,
également – Enrique ponce a coupé une « oreillette » du
premier. Par contre, on le vit remarquable, une fois encore, devant le
quatrième, qui changea plusieurs fois, au cours de la lidia. Autre
« toro inventé » et final
« a gusto de todos ». Deux oreilles – Jesulin ne put rien
faire au deuxième. Par contre, longue faena « de las suyas »,
au cinquième. La qualité et les scories du grand revenant... Division
d’opinions, chez les aficionados, mais joli moment, hélas gâché par
un pinchazo. Grosse oreille – Jesus Millan attaqua fort, tout au long de
la journée, coupa une oreille de chaque adversaire, et s’en fut
« a hombros », aux côtés de Ponce. Une photo qu’il va
garder.
27
Août – Cuellar : Toros de Diego Puerta, bien moyens – David
Luguillano coupe deux oreilles au quatrième – Finito remplace le Juli
et « fonctionne » bien : oreilles chaque fois – Morante
rêve un peu le toreo, mais cela ne suffit pas : Ovation, chaque
fois.
27
août – Tomelloso : Mansada de Manuel San Roman, disent les
chroniques – Joselito : palmas et une oreille – Victor Puerto :
quatre oreilles et pétition de rabo – Rivera Ordoñez : deux
oreilles du dernier. Mansada, mansada... Qu’en aurait il donc été si
la corrida était sortie, solide, brave et noble ?
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« AVANCER
A RECULONS... »
29 août : On se demande où nous allons... On ne sait pas, mais
« on y va tout droit... ». Je ne parle pas ici de notre vie
quotidienne, notre vie de citoyen et « yenne » ! Là,
« on a du boulot » Même un premier ministre exsangue et un présentateur
vedette enroué, auront du mal à nous faire espérer des lendemains qui
chantent...
On va se cantonner au monde des toros, aux
corridas. Regardez les chroniques, regardez surtout les « reseñas
internet ». Plus que les compte rendus « sur papier »,
plus que les commentaires télévisés, elle disent ce que le chroniqueur
a ressenti « dans l’instant ». Sans fards ni travestis, elle sont « le reflet du sentiment immédiat »,
étayé par une bonne connaissance du sujet, et souvent, quelque vrai
talent littéraire. A ce sujet, Jose Antonio del Moral est un exemple dans
ses chroniques quotidiennes, où il n’a pas l’habitude de se mordre la
langue.
Où allons nous ? Auparavant, les reseñas
parlaient de toros « inégalement présentés »... Et
attention à celui qui osait s’aventurer sur ce chemin mouvant... Il
avait droit, dans les dix minutes, à un coup de fil de l’empresa ...
quand cela se limitait « à un coup de fil »...
Aujourd’hui, les « chroniques éphémères »
n’ont pas peur de signaler, à grands renforts de « toros chicos »,
« novillotes » « terciaditos » « nobles pero
flojisimos » « chotos invalidos » « sopechosos de
pitones », toute la gamme des adjectifs
qui confirment la totale décadence de la Fiesta Brava... en
Espagne.
En France, pour le moment, cela va bien, et
même « très bien ». Certes, les toros y sont, comme
ailleurs, « como los melones ». Cependant, les corridas
sortent, en général, plus que correctement présentées, et, quelle que
soit la plaza, les toreros
« font attention ».Du coup, les arènes sont pleines et il y a
quelques chances de voir de grandes choses : Feria d’Arles, cette
année ; Les gros moments de Nîmes ; La Victorinada de Mont de
Marsan, Ponce à Bayonne et Dax...
En Espagne, hors quatre ou cinq « grosses
ferias »... on part vers un désastre impressionnant : Pas de
toros, pas de figuras taquilleras (à part le Juli, qui remplit bien) et,
devant des demi plazas.... Un défilé permanent de toros, mal présentés,
décastés, faiblards, mais qui peuvent pourtant, faire très mal. Le
public, du coup, va à la plaza « para divertirse », sans trop
savoir qui il va voir, ni pourquoi il est là. Total : des spectacles
« informes », des oreilles et des triomphes sans grande
signification... et des plazas qui se vident.
Hier, à Linares, une demi plaza pour la corrida
inaugurale de la Feria, commémorant le 54ème anniversaire de
la mort, en ce ruedo, de Manolete, et dont le cartel réunissait :
Ortega Cano, Jesulin et Rivera Ordoñez, toreros de la gentry, certes,
mais toreros « surtout »... Media plaza ! Il y a de quoi
gamberger ! Et l’exemple de San Sebastian de Los Reyes, troisième
plaza de Madrid, qui fait « presque ¾ de plaza » avec
« rien moins » que Espla, Joselito et Ponce... Avouez que !
Certes, il y avait, en face, de véritables moustiques, de Nuñez del
Cuvillo... Mais les 90% de la plaza ne le savaient pas. Ce n’est pas un
quelconque « reconocimiento previo » qui a fait rester les
gens chez eux....
L’aficion espagnole est lasse, le grand public
est « à autre chose » ; le toro bravo est en grève et
les aspirants à torero, les « ceusss » qui ont la vraie
vocation et quelque talents, « ne peuvent sortir », parce que
le marché est bouclé « par deux ou trois... qui savent le latin et
le grec »
Alors, on va chercher ailleurs, ouvrir le marché...
C’est ainsi que se montent les corridas en Russie... Mais, attention
« on ne tue pas le toro en public » ... et puis, « on
a même décidé de supprimer les piques ». Hombre ! Autant
dire qu’on va toréer des becerradas. Victor Mendes redébute en non
piquées ! Voilà qui est nouveau ! Et puis, si Moscou ne marche
pas, on ira en Arménie ! D’ailleurs, c’est parti...
Eso se va « a pique ! » et rien
ne pourra l’empêcher. C’est « les verts » qui vont être
contents... Enfin un thème sur lequel ils pourront « parler d’une
même voix »...
28
Août – Linares – 1ère de Feria : On a découvert
une plaque en honneur de Jose Fuentes, qui était présent, très ému, et
à qui Ortega Cano, qui remplaçait Curro Vazaquez, n’a pas manqué de
brinder son toro. Media plaza, une demi arène, pour se souvenir qu’ici,
le 28 Août 47, Manolete a perdu la vie, à l’endroit même où chaque
année, une rose est posée sur le sable, rouge comme son sang versé.
Media plaza ! – Cartel fort, mais toros quelconques, sans
race et problématiques : Quatre murubeños de Castillejo de Huebra
et deux de los Bayones (2et 6èmes) – Le premier, qui « regardait
beaucoup », a fait très peur à Ortega Cano... et quand Cano a très
peur, cela se voit. Bronca féroce. Il essaya de redresser la barre, au
quatrième, mais sa prestation tourna à l’opérette et le public s’en
divertit beaucoup. Ovation ... d’opérette – Jesulin de Ubrique ne put
rien faire devant son premier, qui se massacra dans un burladero. Silence
– Oreille au cinquième, après une faena mêlant quantité et qualité
– Surprenante bonne actuacion d’un Rivera Ordoñez décidé, toréant
limpio et tuant très bien...Grande ovation et oreille.
Aujourd’hui, 29 Août... Jose Tomas reprend
l’épée... Il sera accompagné de Joselito et du Morante, face à des
toros « du Torero », dont on va suivre la sortie. Ne pas
oublier les trois triomphes consécutifs des Salvador Domecq, il y a
quelques jours.
28
Août – San Sebastian de los Reyes – 2ème de Feria –
Presque ¾ d’arène : Corrida imprésentable de Nuñez del Cuvillo.
Nobles et faibles les trois premiers, plus empoisonnants, les trois autres
– Espla, Joselito et Ponce ont coupé l’oreille de leur premier
adversaire, et ont résolu le second problème, en silence. Espla a dû,
quand même s’employer face à un quatrième, de mauvais caractère.
28
Août – Colmenar Viejo – Demi plaza : Corrida « chica
et faible » de Carmen Segovia – Caballero ne fait même pas
semblant, devant un lot impudique. Division et silence fatigué – Victor
Puerto coupe une oreille « qui se tient », à son premier –
Le Califa reçoit un trophée, pour beaucoup moins de mérites. A oublier
vite, mais vite...
28
Août – Alcala de Henares - 1/3 de plaza : Cinq toros de
Teofilo Segura, décents, et un quatrième de Ana Romero, protesté pour
« chico » - Encabo coupe l’oreille du premier, mais ce sont
Fandi et Rafael de Julia qui ouvrent la grande porte, avec les deux
oreilles obtenues de leur second toro.
28
Août - Tarazona de Aragon – Media plaza : Tarazona, et le
cruel souvenir de la terrible cornada de Jaime Ostos – Corrida de
Atanasio Fernandez...mansa et faible – Finito de Cordoba a des soucis,
en ce moment : à un mois de son mariage, ne voilà t’il pas
qu’il est médiatiquement pris d’assaut par une espèce de toro, bien
plus dangereuse que tout ce qu’il rencontre dans le ruedo. En effet, un
certaine Ana... vedette de la presse « pas toujours rose »,
et à la beauté « à géométrie variable », semble
avoir mis le grappin dessus. Du coup, le calife se débat comme il peut,
et en oublie la technique du « parar, mandar, templar ! ».
Hier, à Tarazona, Deux et un avis, respectivement – Solide prestation
du Tato, qui coupe deux oreilles au cinquième – Abellan se débat, avec
un lot infâme. Silence et Avis.
28
Août – Casavieja (Avila) : Novillos des frères Rodriguez
Guerrero – Leopoldo Casasola, le mexicain, triomphe, coupant une oreille
de chaque adversaire. Il entendra silence à celui qu’il devra lidier en
lieu et place de Oscar Vega, qui se fait prendre par le deuxième, et
reste dans le ruedo jusqu’à la mort de son adversaire, malgré... un
coude fracturé. Incroyable – Julien Lescarret entend une ovation à son
premier, et le silence au dernier.
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EL JULI
DECIDERA DEMAIN...
29 Août : « Il veut toréer. Il veut reprendre l’épée... ».
Cependant, il faut vraiment faire attention : Il y a eu beaucoup de
points, hors et dans la bouche blessée. Il ne s’agit pas de reprendre
un coup malencontreux, et de tout « refaire exploser », tant
que la cicatrisation n’est pas bien avancée. Juli décidera demain, où
et quand il va reprendre l’épée. On murmure « Vendredi, à San
Sebastian de los Reyes »... Et samedi, Bayonne ?
On imagine aisément, la tension qui règne à
Bayonne : Curro Vazquez, Jose Tomas et Juli au cartel. Et les trois,
incertains... La plaza est pleine à craquer ; « deux des trois » sont
attendus « comme des prophètes »... et l’on sera content de
revoir Curro Vazquez.
Ojala todo salga bien, pour Jose Tomas, à
Linares aujourd’hui, à San Sebastian de los Reyes, demain... Ojala, le
Juli... Ojala !
Bayonne
est habituée à ces soubresauts de dernière heure (on se souvient,
malheureusement, de la corrida de Septembre 85, au lendemain de la mort
tragique du Yiyo) . Espérons, pour tous, que cette fois... « miracle...
il y aura ! »
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L’HOMME...
VRAIMENT UN LOUP POUR L’HOMME !
30 Août : Espérons...
prions pour que cela ne soit pas vrai ! La revue
espagnole « Interviu », qui fait plus dans le scandale
que la finesse, vient de publier un article où elle révèle que les
chevaux des Frères Domecq, affreusement brûlés et mutilés dans les
flammes de leur « camion écurie »ont été victimes d’un
attentat perpétré par des « sicarios », hommes de mains
colombiens, assassins à la solde de l’apoderado d’un autre rejoneador
connu .
On n’ose y croire... on ne veut pas y croire.
Les Frères Domecq s’y refusent également, tant que preuve formelle ne
leur sera pas apportée.
Bien entendu, la revue ayant une réputation
sensationnaliste et sulfureuse, on se dit « Cette fois, ils vont un
peu loin ... ». Cependant, l’apoderado des Domecq, Julio
Fontecha, vient de confirmer qu’il a des informations précises, liées
à l’enquête, confirmant que des hommes de mains, dont il ignore la
nationalité auraient été engagés par l’apoderado d’un
rejoneador, pour jeter deux cocktails molotov dans le camion. On sait qu’à
la suite de cette vilenie, six chevaux vedettes des célèbres
rejoneadores sont morts, dans les souffrance que l’on imagine.
Espérons que... prions que, car, si ce fait se
confirme, alors « apaga y vamonos ! » Bien sûr !
certains diront : « Ce ne sont que des animaux ! Qu’est
ce, à côté des massacres au proche orient, de la haine abjecte qui
aveugle les hommes ? Certes !
Mais qu’un cavalier, qui, à priori adore ses bêtes, leur voue totale
confiance, soit amené à « simplement penser » à écarter
des adversaires, en s’attaquant à leurs chevaux ... voilà qui
friserait le plus horrible des crimes. On dira également « ce n’est sûrement pas la première
fois »... d’autres pourront même oser un « C’est de bonne
guerre ! » On ne sait que penser, sinon vraiment espérer que
ce n’est pas vrai...
Pourtant...
un philosophe n’a t’il pas dit, un jour, « l’Homme est un loup
pour l’homme »...
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« AHI
SE FUE UN TORERO ! »... JUNCAL !
30 Août : A l’époque où les toreros se baladent en jeans délavés,
chemise à carreaux et col ouvert, on revoit un homme qui marche, comme on
fait le paseo, dans les ruelles fraîches de Barrio Santa Cruz. Passant de
l’ombre à la lumière, sa silhouette sombre s’avance, paisible, avec
une hautaine sérénité. Costume sombre, cape fermée au col par une chaînette,
sombrero andaluz légèrement incliné sur le côté, il marche et fait résonner
sur le pavé la canne au pommeau d’argent qui l’accompagne partout, et
pourrait l’aider, si quelque malandrin surgissait de l’ombre. « Ahi
va un torero !.. »
Bien sûr, les temps ont changé ! Bien sûr...
ce serait presque ridicule ! Quoique ! Cet homme que les sévillans
voient encore déambuler dans leur mémoire, s’appelait Fuentes Bejarano,
fameux matador de toros, qui coula des jours paisibles et généreux,
avant de s’en aller, paisiblement, rejoindre « le grand Esclafon »...
En le voyant, on disait de lui « Alli va un torero ! »
Il y a peu, grâce à un film de télévision, on
a retrouvé tout ce romantisme du monde du toro, cette magnifique humilité,
et pourtant, géniale fierté... La série s’appelait « Juncal ».
La vedette, ancien matador, blessé, qui s’occupe des premiers pas
d’un jeune, était jouée par Francisco Rabal, grand acteur, grand
aficionado, qui n’eut pas à forcer son talent pour « être »,
totalement, le personnage que tout le monde rêve de rencontrer, sur un
tendido, dans une tasca, à quelque recoin de la calle Sierpes.
Paco Rabal « était » Juncal ;
et Juncal « était », le Toreo...
Paco Rabal avait 75 ans. « Juncal »
n’était pas son premier film taurin... On l’avait applaudi dans
« Les trompettes de la peur », en 1958 ; dans le « Currito
de la Cruz », en 65 ; ou encore, dans « Sangre en el
ruedo », en 69. Un Aficionado, y un gran actor... un gran hombre !
Hier, il revenait de Montréal, où on lui avait
fait grand hommage, lundi dernier. Dans l’avion qui le ramenait de
Londres à Madrid, il fut pris d’une forte crise de toux, au point que
l’avion se détourna, faisant un atterrissage d’urgence à Bordeaux.
Souffrant d’emphysème, Paco Rabal
ne put être survivre à cette dernière crise, et malgré tous les
soins apportés, mourut vers 17h30.
Ainsi disparaît un grand acteur, et un grand
taurin... Curieuse coïncidence, il avait tourné un film de Carlos Saura,
qui s’appelait « Goya
murio en Burdeos »... « Goya est mort à Bordeaux ! »
Curieux dernier clin d’oeil du Destin. Un de plus !
Sûr que la-haut, une silhouette portant cape
sombre et chapeau andalou, l’attendait... Et depuis hier soir, 29 août
2001, dans les callejuelas du paradis, « Ahi van ...dos toreros ! ».
Grand repos, et bonne promenade, monsieur Juncal !
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GRAND
RETOUR DE JOSE TOMAS, EN TERRES DE MANOLETE...
30 Août : On l’attendait, on se demandait « si »... On
se demande toujours « si »... Tandis
que Colmenar Viejo vivait un énième scandale, et qu’à San Sebastian
de los Reyes, le Califa se retrouvait enfin... Tandis qu’en cette même
plaza, Javier Conde s’envolait sur quatre pas de danse indienne, Jose
Tomas réapparaissait, en plaza de Linares, terre de Manolete, à jamais,
et triomphait réellement, malgré une corrida relativement mal présentée.
Wait and see ! On
fera le point, dimanche à Bayonne...
A ce sujet, il semble qu’avec quelque chance,
Lachepaillet applaudira le paseo prévu : Curro Vazquez y
reprendra l’épée ; Tomas y confirmera retour et le Juli, qui veut
reprendre l’épée, demain à San Sebastian de los Reyes, viendra également
y défier le raisonnable. « Son asi ! Son Toreros ! »
29
Août – Linares – 3ème de Feria – La plaza « no
se lleno » : Corrida de Salvador Domecq qui a déçu par son
trapio « réduit », sa faiblesse, son manque de race. On fut
très loin des trois lots précédents – Joselito fut volontaire, reçut
le quatrième par larga à genoux, mais en perdit l’oreille à cause de
l’épée. Sifflets et applaudissements – Jose Tomas a réapparu en
toute sérénité, en toute majesté. Gros détails, face à son premier,
et grande faena « a mas », devant le cinquième, très bien
estoqué. Oreille et deux oreilles. On attend la suite, aujourd’hui, à
San Sebastian de los Reyes – Morante a encore eu la grande poisse au
sorteo, mais n’a pas trop appuyé sur l’accélérateur. On le vit très
bien au capote. Sifflets et applaudissements.
29
août - San Sebastian de los Reyes (Madrid) – 3ème de Feria
– Moins d’une demi entrée : Toros de Carlos Nuñez, correctement
présentés. Le meilleur: le troisième. Le plus compliqué, le dernier
- Manolo Caballero toucha le mauvais lot et fit, en douceur, ce qu’il
put. Silence et oreille – Javier Conde a enchanté les uns et « divisé »
les autres, parsemant ses deux actuaciones de « trouvailles
tournicottées », mi andalouses, mi « mohicanes, à l’heure
de la danse du scalp ». La grande inspiration, et la totale
improvisation esthétique, « devant et autour du toro ». On
aime ou on aime pas... mais cela ne laisse personne indifférent. Oreille
et ovation – Bon succès du Califa qui, enfin, a repris les bases de son
toreo et a pu les expliquer : muleta devant, main basse, templée, liée,
rematando detras... Son premier était noble, le dernier, beaucoup plus
compliqué... Il prit les deux, très décidé, tua bien, coupa une
oreille chaque fois, et sortit a hombros. Bon triomphe qui peut redonner
le moral... à tous !
29
Août – Colmenar Viejo – 5ème de Feria – plus de ¾
de plaza : Corrida catastrophique, détestable, à oublier très vite
– Les Bernardino Piriz ont été des novillos faibles et sans race, mal
engraissés, mal embouchés, mal encornés. Trois ont été remplacés par
des sobreros qui ne valaient guère mieux, de Sanchez y Sanchez (4 et 6ème
bis) et de Aldeanueva (5ème bis) – Finito a regardé cela
d’un air dédaigneux (Faut pas l’embêter, en ce moment, le Finito !)
Silence et Bronca – Le Cordobes a fait du cirque, coupant une oreille au
cinquième – Miguel Abellan a navigué, mi sincère, mi roublard.
Silence et palmas. Una verguenza de corrida !
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BAYONNE :
RENCONTRE AU SOMMET...
31 Août : Comme
dirait « ceux du Loft » : « C’est clair ! il
va se passer quelque chose », ce week end,
et c’est à Bayonne que cela va se passer...
Rarement, deux corridas ont autant attiré sur
elles les projecteurs de l’actualité. Certes les grandes ferias...
Certes Séville, Madrid... Certes le geste de Padilla et des six Miura...
Cependant, il faut bien dire que, dans le contexte actuel, les deux
courses de Bayonne sont l’occasion d’un duel « direct » ou
« à très courte distance » de ceux qui sont « tout en
haut, par l’impact médiatique qu’ils ont créé (Juli, Jose Tomas),
par la qualité de leur toreo (Enrique Ponce, actuellement « emballé »).
Les principaux médias ne s’y sont pas trompés
(Voir mundotoro.com)
qui présente « les forces en présence et les challenges en cours ».
Si l’on ajoute les circonstances particulières (Remise des prix Bayonne
et « Biarritz » de la San Isidro, on sait que la plaza sera
peuplée de visages connus, ex vedettes du ruedo, fameux critiques
taurins, écrivains, journalistes, artistes, hommes politiques... bref, du
beau linge et du grand monde ! En un mot, deux corridas, deux évènements...
« Le » cartel actuel est, bien
entendu : Enrique Ponce – Jose Tomas – El Juli. Le premier est
actuellement « sur un petit nuage ».. Le deuxième, personnage
« sinueux », essaie de reconstruire une image de « génie
extraterrestre »qui a bien du mal à se remettre d’un gros
atterrissage forcé, au cours de la San Isidro... Le troisième est un phénomène !
Ecrasé, trituré, balafré par les toros, El Juli revient sans cesse à
la charge, mettant un immense coeur à la tâche, au point que tout le
monde se dit « Mais comment est il fait ? Mais, d’où vient
il ? Bilbao fut pour lui une épreuve « de Fer et de Sang »
dont il sort pavillon haut, unanimement salué.
Samedi, Jose Tomas et Juli se rencontreront.
Certes, il y aura de poignées de mains, et quelque sourire en coin
(Surtout pour le Juli dont les cicatrices seront présentes et encore fort
douloureuses..). Ne nous y trompons pas : Les deux vont se battre, et
vouloir « planter l’autre ! » Il faudra
« être le meilleur »...
Jose Tomas revient, après Madrid, après
Santander, après deux corridas où il n’a pas rempli les plazas et où
les toros ont pour le moins ,
divisé les opinions, quant à leur présentation. Il faut que Tomas
triomphe à Bayonne... et « de la bonne manière », c’est à
dire en toréant lié, medio pecho en avant, con empaque, et non comme ce
« kamikaze vertical » dont on veut faire un samouraï
sublunaire, qui se complait à se regarder dans les miroirs d’une
tauromachie évaporée..
El Juli ira chercher au fond de sa jeunesse, de sa passion, de son
aficion, les forces et les recours qui le mèneront au digne combat, salué
de tous. On connaît son registre, avec cape, banderilles, muleta et épée...
La où Tomas met « presque trop de majesté « , Juli met
la spontanéité, l’abattage, la verve, le panache. Une caisse de feux
d’artifice qui s’embrase soudain. Blessé, passablement moulu, le Juli
arrive avec dans sa besace, un impressionnant cortège de triomphes, dans
les plus grandes ferias du « Temporada circus ».Il voudra
gagner, comme il voudra triompher des dernières ferias où il s’est
engagé.. avant de partir, le 28 octobre pour une saison de 50 contrats en
Amérique Latine, ne revenant que quelques jours avant les Fallas 2002...
Ce garçon est totalement incroyable
Témoins et acteurs de cette rencontre de géants,
Curro Vazquez et surtout, les toros d’Algarra. La corrida est bien présentée,
et l’on espère qu’elle tiendra debout, la réputation de cette
ganaderia, pêchant un peu de ce côté. « Toros nobles, pero.... »
Ils ne sont pas les seuls, et ... « son toros ! ».
De son côté, Curro Vazquez, a plaza llena, pourrait bien nous faire
« un de ses coups ». N’oubliez pas Vista Alegre, l’an passé...
ou Palencia. Si, tout à coup, le blond torero oublie quelque légitime préoccupation
et réussit à s’abandonner... on sort tous de l’arène en toréant !
Dimanche, ce sera un autre événement, un autre
challenge : Les Victorino Martin, pris par Enrique Ponce. Ce n’est
pas la première fois que le valenciano s’affiche devant les toros du
sorcier de Galapagar. Il les connaît... et nous aussi. On se prend à rêver...
« L’Enrique Ponce » de 2001, n’a jamais été aussi bon,
aussi fin technicien, aussi artiste et profond, aussi brillant estoqueador,
comme il l’a encore démontré, hier, à Linares.
Alors... Ponce devant un grand toro de Victorino,
encasté, mufle au sol, débordant de noblesse. On en rêve !
Alors... Ponce devant une alimaña, qui sait
« tout le latin, grec et tous les dialectes d’Afrique », qui
vous attend au détour de chaque muletazo... On ne le lui souhaite pas..
mais on y pense un peu, convaincu d’assister à un combat de géant dont
on connaît d’avancer, presque à coup sûr, le vainqueur...
Enrique Ponce est au plus haut, car les
circonstances lui ont permis de toréer a gusto, pendant que les autres
voulaient s’écharper. Du coup, « il déroule » son
intelligence du combat, sa parfaite technique, son gran pundonor et un
remarquable courage dont on ne parle pas assez. Enrique Ponce... « Numéro
Un », tout simplement. Il aime Bayonne, et sait à quel point il est
aimé, ici ! Alors... le destin fera la suite... Mais on sait que
Ponce mettra tout ce qu’il a.
Face aux Victorino, l’encadreront Stéphane
Fernandez Meca, torero « spécialiste de la Casa », totalement
reconnu de l’aficion et des professionnels, remarquable dans sa façon
de baisser la main, de laisser la muleta « devant ». C’est
le secret du « poder », devant les toros de caste et de rage.
Le triomphe devant les Victorino de Mont de Marsan, les Aguirre de Dax,
ouvrent à Fernandez Meca, les portes de grands lendemains, en de plus
hauts circuits.
Le troisième sera Miguel Abellan. Il a démontré
force et maestria, il y a quelques jours, à Bilbao. Deuxième rencontre,
en dix jours, avec les Victorino. Deuxième challenge. Il doit « être
bien », vu le contexte, mais aussi parce que « cela n’a guère
été brillant », cette année, en France. A suivre donc, Abellan,
qui marche au combat, regard fixe et front têtu !
Cela se passe à Bayonne... c’est demain, et
« no hay billetes !! »
Samedi 1er Septembre : Toros de Luis Algarra, pour Curro
Vazquez, Jose Tomas et El Juli (Pour
voir les toros d’Algarra au campo, cliquez ici)
Dimanche 2 septembre : Toros de Victorino Martin pour Fernandez Meca,
Enrique ponce et Miguel Abellan (Pour voir les toros de Victorino au
campo... « faut se lever tôt ! »
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LINARES
ET MADRID... MAIS TOUT LE MONDE PENSE « AUX CHEVAUX... »
31 Août : Il est en train de se préparer un de ces scandales qui va
faire date. La police a effectivement, suite à de minutieuses enquêtes,
analyses, études des trajectoires, pu se convaincre que l’un des
auteurs du terrible attentat contre les chevaux des Frères Domecq, s’était
fait brûler par le cocktail molotov qu’il avait lancé. Il a été
simple, alors de voir qui avait été soigné pour cette sorte de lésion.
Cet homme serai arrêté, il ne serait pas colombien, mais serait lié à
un rejoneador connu... « De là à ! » ...On ne peut y
croire, et le monde du Rejoneo est en gros émoi. Il faut attendre.
En attendant, Enrique Ponce a encore triomphé,
inventant un nouveau toro hier, en plaza de Linares, et Jose Tomas a coupé
deux oreilles, sans remplir San Sebastian de los Reyes et sans
convaincre...
30
Août – Linares – Llenazo : Absence du Juli.. on garde Ponce
et Finito, en mano a mano. Bien ! Toros du Puerto San Lorenzo, inégaux
en comportement. Deux bons et un très compliqué – Enrique Ponce va toréer
magnifiquement un toro très difficile, qu’il va convaincre de charger,
terminant « a gusto ». Tua remarquablement : Silence,
deux oreilles et deux
oreilles – Finito a un peu bafouillé, se faisant sonner les cloches à
son second, puis s’est totalement relâché, au dernier : Ovation ,
bronca et deux oreilles
30
Août – San Sebastian de Los Reyes - Trois
quarts de plaza : La corrida de Victoriano del Rio est sortie chica
et sans forces. L’ont complétée un Zalduendo et un de Cortes,
insignifiants. Le public a râlé – Alberto Elvira, limité :
Ovations – Jose Tomas n’a pas rempli une « petite plaza ».
Gros échec. Il a toréé par intermittence, alternant le bon, le profond,
le prodigieux, avec l’approximatif et le vertical « à un euro
cinquante deux » (Ce qui fait ? ? ?)
Oreille chaque fois et une sortie a hombros qui ne convainc
personne – Abellan a mis la pression , s’est battu et sort avec les
honneurs : Oreille et vuelta.
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