FALLAS DE VALENCIA 1970

     La feria se célébra du 14 au 19 Mars, comptant d'une novillada et de cinq corridas. Beau temps froid et bonne ambiance. Cependant, seul "El Cordobes", au retour du fameux épisode de la "Guerrilla 1969", et de sa terrible blessure au cou, reçue le 7 février à Bogota, remplit la plaza.

 

     La novillada du 14 mars reposait sur la présentation d'un jeune novillero français qui venait de toréer six tardes consécutives à Madrid/Vista Alegre: Roberto Piles.

     Face à des novillos très difficiles des frères Sorando, c'est Antonio Arroyo qui donna la seule vuelta. Piles montra classe et courage face au mauvais lot. Le troisième du cartel se battit avec valeur. Il s'appelait Raul Aranda.

     Le 15 Mars, les bons Fermin Bohorquez (505 Kgs de moyenne), ne prirent qu'une pique chacun (déjà!). C'est le spectaculaire Santiago Lopez qui triompha coupant deux oreilles au 3ème. Vaillant et sympathique, le torero de la tierra sera bien au capote et tuera fort.

     L'accompagnaient un Curro Giron discret, et un Miguelin malchanceux. 

          Evènement le 16 mars, et "no hay billetes". Manuel Benitez "El Cordobes" est là. Les toros d'Atanasio et de Juan Mari Perez Tabernero sont "inégaux en tout".

     En tête de cartel, El Viti triomphe tranquillement, coupant trois oreilles qui ne font pas l'unanimité. Le Cordobes monte "un gros coup" au second et coupe deux oreilles (avec petition de rabo). Il se fera prendre par le cinquième, recevant un puntazo qui ne l'empêchera pas de donner deux vueltas. Mais la surprise du jour et de la Feria, sera la découverte du sanluqueno Jose Luis Parada. Torero de haute classe, superbe avec la cape, classique et fleuri à la muleta, Parada tue mal, mais coupe une oreille à chacun et sort a hombros.

   

     On s'ennuya fort le 17 mars, à cause de la corrida de Carlos Urquijo, forte et dure. Seulement 483 Kgs de moyenne, et pourtant, du trapio et mansos.

     Paco Camino règla les affaires courantes et le local Ricardo de Fabra écouta le silence. On attendait le phénomène Damaso Gonzalez, qui venait de triompher à Castellon. Ce fut une débâcle totale de l'albaceteno qui, malgré son courage pesant, ennuya public et toros, écoutant trois avis à son premier. La presse l'éreinta.

   

          Corrida du Duque de Pinohermoso, le 18 mars. Bien présentés, légers mais armés (481 Kgs de moyenne), jeu varié, deux d'entre eux, excellents.

     La corrida permit le triomphe de Diego Puerta, Miguel Marquez et Julian Garcia, coupant chacun deux oreilles à un toro. La valeur du sévillan et du malagueno accompagna le toreo baroque du valenciano, qui se montra vaillamment embrouillé. Corrida populaire qui ne laissera que peu de souvenirs.

 

          Le 19 Mars, jour de la San Jose, Sebastian Palomo Linares, l'autre guerillero, ne remplit pas la plaza, ce qui est un échec, mais provoque la passion. La corrida de Maria Pallares est "Très inégale en tout" (479 Kgs de moyenne). Premier et cinquième, dangereux.

     La course débuta en tragédie avec la terrible cornada d'Enrique Bojilla, péon de confiance de Linares: cuisse droite, 12 et 25 cm qui remontent et pénètrent dans la fosse iliaque. Très grave.

     Palomo Linares, secoué par la tragédie, se montra impuissant face au dangereux premier. Il coupera deux oreilles au quatrième pour une faena baroque et populiste, qui ravit le public et divisa fortement l'aficionado et la presse.

     Angel Teruel coupa finement, presque dédaigneusement, une oreille à son premier. Il ne voulut pas voir le cinquième et tua"fatal". Manolo Cortes coupa un appendice au troisième, pour une faena agréable, mais sans dominer. Il sera meilleur, mais long, face au sixième, donnant une vuelta qui clôtura corrida et feria.

BILAN DE LA FERIA:

Cinq corridas, 30 toros, 19 oreilles et une double conclusion:

                     - Le Cordobes a toujours le même impact auprès du public.
                     - Un torero vient de se révéler : Jose Luis Parada. A suivre.